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Sur la recherche en éducation permanente/populaire
Depuis novembre 2014, le Collectif Formation Société (CFS asbl) est porteur d’une démarche de
formation, de réflexion et d’analyse sur ce que seraient les caractéristiques d’une recherche en
éducation permanente-populaire. Pour penser cette question de manière ouverte avec les
« chercheurs » affirmés ou potentiels, notre association a proposé une formation de 10 journées,
de novembre 2014 à septembre 2015. Ce numéro 5 de « Contribution au débat » relate et analyse
cette expérience à laquelle ont participé plus d’une trentaine de personnes issues d’une vingtaine
d’associations.
Dans le premier texte, nous relatons la démarche de formation à l’œuvre, de manière
chronologique et analytique. Il s’agit ici de conserver une mémoire de la démarche entreprise.
Ensuite, plusieurs intervenants ont accepté d’alimenter notre travail d’écriture par des apports
réflexifs : Christian Maurel sur « une éducation populaire à la dimension des enjeux de notre
temps », Jessy Cormont sur « la recherche action matérialiste en sociologie », sur la nécessité de
« choisir ses méthodes et son camp », Yvette Moulin sur « l’écriture comme transaction sociale
dans l’éducation populaire » et Alain Leduc sur « la recherche comme terrain de coopération ».
Nous publions ensuite un certain nombre de textes produits en lien avec la formation, chaque
participant étant appelé à produire une analyse (au sens de l’éducation permanente) prenant en
compte des éléments apportés par la formation et la discussion de leur question de recherche avec
leurs pairs.
C’est ainsi que Baptiste De Reymaeker et Hugues Estéveny questionnent la place du chercheur, sa
légitimité et peut-être sa fonction de lanceur d’alerte ; Philippe Vicari le rôle de l’historien de la vie
associative ; Roger Herla la position d’implication du chercheur engagé.
Quatre analyses questionnent plus spécifiquement le secteur de l’alphabétisation : Maria Herraz
sur l’impact de l’état social actif sur l’accueil des personnes analphabète, Mathieu Danero sur le
sens-même de l’alphabétisation aujourd’hui, sur le lien entre pouvoir et écriture, Magali Joseph sur
la nécessité d’une recherche « permanente ». Sylvie-Anne Goffinet vise l’ « auteurisation » des
acteurs de terrain dans une publication de Lire et Ecrire, le Journal de l’alpha.
Plusieurs participant(e)s sont issu(e)s d’associations féministes et ont choisi de travailler un certain
nombre de questions dans ce domaine : Nicole Van Enis propose une réflexion féministe sur la
prostitution, René Begon et Emilie De Dekker analysent l’impact des mesures régressives du
chômage sur les femmes. Anne Delepine questionne l’émergence de nouveaux savoirs féministes
dans une démarche d’éducation permanente ; Cécile De Wandeleer questionne la réduction du
temps de séjour en maternité, progrès ou recul ?