mouvement coopératif dans de nombreux pays africains. Develtere (2009) fait remarquer
que la soumission à des impératifs économiques et idéologiques a fait perdre au système
coopératif africain, son caractère volontaire et autonome. Aujourd’hui, on assiste à
travers le monde à d’importantes évolutions dans le mouvement coopératif. Ces
évolutions sont marquées, non seulement par la redéfinition d’un cadre juridique et
institutionnel pour soutenir les activités des coopératives, mais aussi par une plus grande
reconnaissance de celles-ci dans la lutte contre la pauvreté. En effet, les inégalités et la
pauvreté induites par la mondialisation néolibérale ont provoqué un regain d’intérêt pour
l’économie sociale. Dans ce contexte, les vertus des coopératives refont surface
(Kamdem, 2010). Désormais, les coopératives apparaissent comme une solution
alternative viable (Gueye, 2010) face à la crise économique et financière qui frappe la
planète. De plus, à l’échelle internationale comme à l’échelle nationale, les coopératives
sont reconnues comme un instrument puissant de production de richesses, de création
d’emplois et de promotion d’un développement social inclusif (Molina, 2010). Elles
opèrent dans divers domaines d’activités, emploient plus de 100 millions de femmes et
d’hommes à travers le monde et comptent plus de 800 millions de membres (Levin,
2003).
En Côte d’Ivoire, l’évolution du cadre institutionnel des coopératives en 1997 a
considérablement modifié le visage du mouvement coopératif. Dans le secteur vivrier,
le taux de création des coopératives féminines s’est très vite accru. De tailles variées et
plus ou moins structurées selon les cas, ces coopératives féminines répondent aux
besoins alimentaires d’une population urbaine de plus en plus croissante. En plus de cela,
les activités économiques qu’elles développent génèrent des emplois directs et indirects
non négligeables.
Mais qu’est-ce qui explique notre intérêt pour les coopératives féminines et
particulièrement pour celles qui opèrent dans la distribution/commercialisation des
produits vivriers ? Premièrement, ces coopératives se sont développées de façon plus ou
moins marginale et n’ont pas bénéficié des mêmes appuis que les coopératives dans le
secteur des cultures d’exportation. Deuxièmement, depuis la mise en place de la nouvelle
Loi coopérative, de nombreuses initiatives de création des coopératives sont portées par
les femmes. Enfin, à travers les activités qu’elles mènent, les coopératives féminines
offrent des opportunités d’insertion sociale aux femmes et aux jeunes qui, du fait de la
crise, ont un accès limité au marché de l’emploi. Sur le plan strictement méthodologique,
la collecte des informations s’est opérée à partir de la recherche documentaire et des
entretiens. Les thèses, mémoires et articles ayant traité des sujets relatifs aux
coopératives, nous ont offert des pistes pour une meilleure lecture de la dynamique
coopérative en milieu féminin. En outre, pour mieux cerner le lien entre le
repositionnement des coopératives féminines et l’alternative qu’elles représentent en
L’étonnant pouvoir des coopératives ...31...