
Résumé
La période de l‟après-guerre posa d‟importants défis commerciaux à
l‟économie canadienne. Les années entre 1945 et 1950 furent effectivement marquées
par la rupture de son système commercial traditionnel et la recherche d‟une stratégie
alternative. Le pays dut composer avec un déficit commercial croissant à l‟égard des
États-Unis, ainsi qu‟une chute de ses exportations à destination du Royaume-Uni,
ruiné par les années de guerre. Ce déséquilibre commercial qui menaçait d‟épuiser les
réserves canadiennes de dollars américains reflétait l‟écart entre les capacités
productives des deux rives de l‟Atlantique. Le programme de reconstruction des
économies européennes, ou plan Marshall, fut accueilli avec enthousiasme à Ottawa
puisqu‟il devait non seulement rétablir les marchés du Vieux Continent, mais
également faciliter la mise en place d‟un réseau multilatéral d‟échanges et la
libéralisation du commerce international. Les tensions de la guerre froide limitèrent
toutefois l‟ouverture de ces marchés aux marchandises canadiennes, puisque
l‟endiguement du communisme commanda une consolidation européenne qui
privilégia le démantèlement des entraves aux échanges intra-européens, aux dépens
du commerce transatlantique. Les préoccupations de Washington en matière de
sécurité collective devaient néanmoins laisser place à une stratégie alternative pour le
Canada, en poussant la coopération économique des deux pays, dans le but
d‟optimiser une production de défense destinée aux pays membres de l‟OTAN, dont
la demande était soutenue par l‟aide Marshall. L‟incorporation du Canada dans ce
dispositif de défense élargie à la communauté atlantique permit ainsi d‟assurer un
accès privilégié à ses marchandises sur le marché américain, et par conséquent de
progresser vers l‟équilibre commercial.
Mots-clés : Histoire économique, Commerce multilatéral, Libéralisation
commerciale, Guerre froide, Reconstruction de l‟Europe, Zones monétaires, Pénurie
de dollars, OTAN, GATT, Sécurité collective