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(UNIGES), do not allow themselves to be handled and in the
aftermath of May 1968, are beginning to express their desire to
integrate economic circuits. Following these claims, the government
initiated a series of measures to promote their integration into the
economy. The creation of structures of encouragement and funding to
support national promoters, the last contribution of banks and
financial institutions and the law of 12 June 1972 on the promotion of
small and medium business are national, inter alia, of the responses to
the platform of demands by economic groupings of Senegal (GES),
even if they have not led to the « sénégalisation » of the economy.
Keywords: local economic operators, Senegalisation, economic
decolonization, promotion of national businessmen.
Introduction
Au moment de l’indépendance, l’économie typique de tout Etat
africain était généralement stratifiée : au sommet, les Européens,
tenant les grandes entreprises industrielles, parfois avec la
participation publique, et les principaux établissements commerciaux ;
au-dessous, les Asiatiques, surtout les Libanais et Indiens, contrôlant
les moyennes entreprises industrielles ainsi que les plus importantes
affaires de commerce de détail ; enfin, au bas de l’échelle, les
Africains, petits paysans, petits commerçants et petits employés
(Adedéji 1998 : 298). Il incombait donc aux nouveaux dirigeants de
modifier cette stratification de l’économie. Au Sénégal, par contre,
l’initiative est venue des hommes d’affaires qui attendaient du
nouveau pouvoir national la réalisation de leur promotion dans les
secteurs rentables de l’économie du pays.
Très critique à l’égard de la politique économique, le congrès de
l’Union des groupements économiques du Sénégal (UNIGES), tenu
les 22 et 23 juin 1968, constitue un tournant important qui a amené le
gouvernement à prêter l’oreille à l’endroit du monde d’affaires local.
Il a alors mis en place une série de moyens institutionnels, législatifs
et financiers destinés en principe à assurer le renforcement de la
participation des Sénégalais à la vie économique. Mais face aux
limites de ces mesures, on peut s’interroger ou sur leur efficacité ou
sur leur nature réelle. Est-ce seulement à cause des défaillances des