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Ondimba choisira-t-il de rester dans l’anonymat des chefs d’États
sans ambition pour leur pays ou voudra-t-il devenir l’une des
grandes voix dont l’Afrique a besoin ? Le temps de la décolonisation,
de l’indépendance politique et de la Guerre froide est terminé, la
puissance est aujourd’hui économique. Le Gabon dispose des atouts
nécessaires pour devenir un pays émergé. C’est désormais une
question de volonté politique.
Le PSGE (Plan stratégique Gabon émergent)
Dès son arrivée au pouvoir, en 2009, le président Ali Bongo
Ondimba établit « un programme ambitieux de réformes
économiques en vue d’une prospérité future ». Sont alors tracées
les grandes « orientations stratégiques 2011-2016 », avec, comme
ligne d’horizon, 2025, date à laquelle le Gabon sera devenu un pays
émergé. Le pari est ambitieux, mais réaliste et réalisable, tant le
Gabon est un pays qui dispose des richesses naturelles qui doivent lui
permettre d’atteindre cet objectif : pétrole, or, diamants, manganèse,
minerai de fer, bois, mais aussi un formidable écosystème avec 22
millions d’hectares de forêts, 13 parcs nationaux et 800 kilomètres de
littoral maritime ; à tout cela s’ajoute les millions d’hectares de terres
agricoles largement sous-exploitées, le Gabon étant actuellement
incapable de garantir sa sécurité alimentaire. Chaque année, plus de
100 milliards de Francs CFA de denrées alimentaires sont importés. Le
Programme agricole de sécurité alimentaire de croissance (PASAC)
vise à redynamiser le secteur agricole, en particulier en développant,
à côté des cultures vivrières traditionnelles, une culture intensive.
L’agriculture est dénie, dans les grandes orientations stratégiques,
comme un axe prioritaire. L’ambition est de porter sa contribution
au PIB, qui est de 5 % actuellement, à 20 %. Si, pour un pays, la
puissance est désormais économique, il ne peut y avoir d’économie
forte sans une agriculture forte, un secteur stratégique pourvoyeur
d’emplois, garant de la sécurité et de l’indépendance alimentaires.
Importer des produits alimentaires nancés par les revenus de la