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La Gruyère / Mardi 5 janvier 2016 / www.lagruyere.ch
Fribourg
Le glyphosate, avec parcimonie
HERBICIDES.
Oui, le Conseil d’Etat encou-
rage les alternatives à l’utilisation du gly-
phosate. Une molécule présente dans les
sherbants, classée par l’OMS dans la ca-
gorie des «pesticides cancérogènes pro-
bables pour l’homme». L’agriculture y a
recours, comme les communes et les par-
ticuliers.
A la députée Verte Sylvie Bonvin-
Sansonnens (Rueyres-les-Ps) qui souhai-
tait connaître la position du canton face à
«ce problème environnemental et de san
publique», le Gouvernement répond que
«le principe de précaution doit inciter à ré-
duire l’utilisation de cette substance aux
seules situations elle n’a pas d’alterna-
tive, en adoptant les précautions néces-
saires». Rappelant que «le glyphosate n’est
classé dans les substances cancérogènes
ni en Suisse ni en Europe.»
Au niveau de l’agriculture, l’encourage-
ment aux alternatives a lieu par le biais de
l’Institut agricole de Grangeneuve (IAG) et
sa parcelle de démonstration ou ses pres-
tations de formation et de conseils. Et le
Conseil d’Etat de préciser que l’IAG recom-
mande explicitement le recours au glypho-
sate uniquement dans la lutte ciblée contre
les adventices vivaces (chardon des
champs, chiendent rampant ou liseron),
dans les situations où les méthodes méca-
niques sont insuffisantes.
Mieux que les CFF
Concernant le domaine public, outre les
campagnes d’information ou les cours de
sensibilisation des emplos communaux,
l’Exécutif cantonal rappelle que le Service
des ponts et chaussées a «fortement
abaissé sa consommation d’herbicides
dont notamment le glyphosate». Il en
consomme actuellement 0,06 litre par kilo-
mètre. «A titre de comparaison, les CFF
consomment 0,66 litre de glyphosate par
kilomètre.»
La consommation actuelle est donc
«l’option optimale entre les enjeux d’effica-
ciet ceux de l’environnement, souligne le
Conseil d’Etat. Loption zéro glyphosate se-
rait économiquement disproportionnée
car elle augmenterait la charge de travail
des cantonniers de manière considérable
et cessiterait des ressources supplémen-
taires dont le canton ne dispose pas.» PR
CANTON
Infractions routières à répétition
Durant ce week-end, plusieurs automobilistes se sont vu saisir
leur permis de conduire. Ils circulaient sous l’influence de l’alcool,
de produits stupéfiants ou n’avaient pas le droit de conduire
sans être accompagnés. Dimanche, vers 4 h 30, un conducteur
de 21 ans a été contrôlé alors qu’il circulait à Bulle. Il se trouvait
sous l’influence de produits stupéfiants et de l’alcool. Au petit
matin du 3 janvier, un automobiliste de 31 ans a écontrô
à Vaulruz, alors qu’il circulait sur l’autoroute A12. Il avait
consommé des produits stupéfiants. Le même jour, dans l’après-midi,
un homme de 55 ans circulait de manière hésitante à Bulle.
Les agents ont constaté qu’il était en état d’ébriété. De plus,
il circulait alors qu’il fait l’objet d’un retrait de permis.
Dans la nuit
de lundi à mardi, c’est une femme de 40 ans qui a été contrôlée
à Fribourg. Titulaire d’un permis d’élève conductrice, elle n’était pas
accompagnée. Vers 3 h 30, à l’occasion d’un contrôle à Domdidier,
un automobiliste de 21 ans a été appréhendé. Son véhicule
n’était pas immatriculé et non couvert par une assurance RC.
De plus, le conducteur n’était titulaire que du permis d’élève
et n’était pas accompagné. Les permis de conduire de ces conduc-
teurs ont ésaisis.
En bref
Un opéra tout en originalité
et en intensité tragique
roulement continu de l’intri-
gue, filée sans interruption,
dans laquelle la musique sou-
ligne le texte.
me si ce traitement musi-
cal du discours n’échappe par-
fois pas à une certaine monoto-
nie, il fait souvent preuve d’un
lyrisme saisissant, en insistant
par exemple sur le registre des
cordes dans la scène d’amour
de l’acte I entre Carlotta et son
amant Tibère, ou alors en fai-
sant résonner les cuivres
lorsque les personnages rêvent
de carrière et de gloire.
Le compositeur va même
jusqu’à réutiliser subtilement
des mélodies à sonances -
gionales dans le chœur des
gardes de l’acte II (n’y a-t-il pas
une réminiscence bovétien-
ne?), afin de chanter solennel-
lement leur amour pour la pa-
trie, et leur mal du pays.
De manière générale enfin, le
discours musical bénéficie de la
précision et de l’assurance de
l’Orchestre de chambre fribour-
geois et de son directeur Lau-
rent Gendre, garants d’une inter-
prétation intense et dramatique.
Le pari de la sobriété
Du côté des chanteurs, leurs
envolées lyriques, comme cel-
les de Carlotta (Claudia Mou-
lin) et celles de Tibère (Julien
Dran), sont toujours justes et
précises, ce qui donne de la
force à leurs paroles.
Leur diction pourrait néan-
moins être plus nette, à l’image
de celle de Don Eliseo (Chris-
tophe Crapez), qui offre une
déclamation savamment ac-
centuée, et renforce ainsi l’ex-
pressivité de son personnage.
Cette expressivité est d’ail-
leurs peu marquée chez tous
les chanteurs au niveau scé-
nique. La mise en scène de
Denis Maillefer semble privilé-
gier la musique et sa puissance
L’opéra privilégie un déroulement continu de l’intrigue, dans laquelle la musique souligne le texte. PHOTOS RÉGINE GAPANY
évocatrice plutôt que
les jeux d’acteurs. Il
revient donc aux pro-
tagonistes, aidés par la mu-
sique qui les accompagnent, de
capter toute l’attention par ce
qu’ils chantent. Un pari risqué,
mais plutôt réussi par les per-
sonnages, qui assument pleine-
ment leur rôle, comme le mé-
prisable et fier commandant de
la garde Konrad, interprété par
bastien Lemoine.
Les décors épurés facilitent
également cette focalisation
sur la musique, en nous pré-
sentant dans les deux derniers
actes un Vatican austère et so-
bre, presque symbolique de
par sa simplici (de grandes
structures massives grises).
Cette mise en évidence de la
musique nous amène aussi à
nous concentrer sur les propos
des personnages, et donc sur le
livret réalisé par Christophe
Passer. Ce dernier parvient
souvent à trouver les
mots de circonstan-
ces, et à les accen-
tuer par la ligne musicale. Cer-
taines expressions ne man-
quent d’ailleurs pas de poésie
et d’originalité, au risque de pa-
raître parfois incongrues, voire
absconses.
Des sonorités particulières
Même si l’intrigue laisse un
peu le spectateur sur sa faim,
notamment dans la tentative
de problématiser la vision fémi-
nine au sein de la religion dans
le conflit entre le perfide Don
Eliseo et Carlotta, Carlotta ou la
Vaticane ne manque pas de -
duire par ses sonorités particu-
lières pleines de tension, par sa
mise en scène épurée allant à
l’essentiel, et par l’habilité que
montrent les chanteurs, avec
l’aide des musiciens, à expri-
mer les passions qui les habi-
tent.
En ce début d’année, l’Opéra de Fribourg présente
Carlotta ou la Vaticane
, une création ambitieuse
qui n’a pas peur de surprendre son public par ses
harmonies modernes et sa mise en scène sobre.
SIMON ROSSIER
SALLE ÉQUILIBRE.
Interrogateur,
complexe, déroutant même,
sont peuttre les premiers
mots qui viennent à l’esprit du
spectateur aps avoir assis à
l’opéra Carlotta ou la Vaticane.
Quelle expérience! Compoe
par Dominique Gesseney
Rappo, l’œuvre repose princi-
palement sur un traditionnel
triangle amoureux: la belle et in-
souciante Carlotta aime Tibère,
soldat de la Garde suisse. Ce
dernier rêve d’une promotion
que son chef Konrad pourrait
lui octroyer, s’il n’aimait pas, lui
aussi, jalousement Carlotta. Un
ud dramatique certes clas-
sique, mais qui, grâce à la patte
du compositeur et au travail ef-
fectué par le metteur en scène
Denis Maillefer, se pare d’une
grande originalité, et d’une in-
tensité tragique que chanteurs
et musiciens savent mettre en
évidence.
Ce qui frappe s le début,
c’est, bien sûr, la musique fon-
cièrement moderne et disso-
nante que Dominique Gesse-
ney-Rappo associe au chant
des protagonistes, souvent
proche du récitatif. La surprise
est d’autant plus grande que le
premier acte ne comporte pas
d’ouverture, plongeant le spec-
tateur directement dans l’ac-
tion. L’opéra privilégie un dé-
CRITIQUE
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