L’innovation peut revêtir cinq formes différentes :
- la fabrication d’un bien nouveau (ou la transformation d’un produit existant, auquel
on incorpore une qualité nouvelle) ;
- l’introduction d’une nouvelle méthode de production (ou le lancement d’un nouveau
procédé commercial) ;
- l’ouverture d’un nouveau débouché ;
- la conquête d’une nouvelle source de matières premières ;
- l’instauration d’une nouvelle organisation productive (comme la production en série
dans les usines d’Henry Ford).
Une innovation n’apparaît jamais de façon isolée, elle appartient à un groupe, que
Schumpeter appelle une « grappe d’innovations ». La rémunération de cet effort est le
profit. Ce dernier récompense l’entrepreneur qui « nage contre le courant c’est-à-dire
celui qui réussit en brisant la routine ».
- Les cycles économiques. L’apport fondamental de Schumpeter est d’avoir théorisé
les cycles économiques :
- Le plus long est le cycle de Kondratiev et dure 50 ans. Il est basé sur des grappes
d’innovation. Des découvertes sont régulièrement faites grâce à la recherche, elles sont
utilisées en masse par des entrepreneurs découvrant ensemble les intérêts d’intégrer
des innovations.
- Le cycle économique court ou Juglar. Il dure de 6 à 11 ans
et fait se succéder des phases d’expansion avec une hausse
des prix et des revenus. Puis, la crise survient quand les
causes de l’expansion s’épuisent. La dépression ou la
récession correspond à la baisse des prix et des revenus et
l’augmentation du chômage. La reprise est le point de
retournement du cycle.
- Dans le même esprit, les cycles Kitchin durent environ 40
mois.
Pour Schumpeter, l’alternance de cycles « n’est pas un mal », car elle peut permettre à
une société de se développer, et donc, permet à chaque fois à une nouvelle
organisation de se dégager de l’ancienne. Là est tout l’intérêt du capitalisme.
- L’entrepreneur. Schumpeter donne à l’entrepreneur un rôle primordial dans le
développement économique : c’est grâce à lui, par sa volonté d’innovation, que le
progrès technique est intégré et que la croissance est possible.
Pour lui, le meilleur système est donc le capitalisme, mais celui-ci en se développant
détruit les fondements sociaux et culturels de la société capitaliste ce qui entraînera tôt
ou tard la venue du socialisme. Pour Schumpeter, le capitalisme n’est pas viable dans
la durée, ses contradictions doivent à terme entrainer sa remise en question pour un
passage au socialisme. En ce sens il rejoint Karl Marx.
- La destruction créatrice. L’innovation y est un phénomène de « destruction
créatrice », elle est facteur de croissance mais aussi facteur de crise (fermetures
d’usines, chômage…). L’innovation est souvent synonyme de restructuration.