POUR UNE APPROCHE GENERALE DU ROMAN Travail de Marion Desleplanques, 1ère S3 1. Analyse des premières de couverture : Des deux premières de couverture proposées à l’étude, celle qui, pour nous, illustre le mieux le roman de Romain Gary est celle où l'on voit un escalier d’immeuble avec la présence d'enfants. Cette première de couverture présente des similitudes avec le roman lui-même. Dans un premier temps, elle nous rappelle que l'histoire se passe dans un immeuble au sixième étage. Elle nous renvoie par ailleurs à la place importante que les enfants occupent dans ce roman. Quand on observe ces enfants, on peut se rendre compte qu'ils sont de toutes origines confondues tout comme on voit se croiser différentes communautés à Belleville : maghrébine, africaines, polonais … Le parti-pris de l’image est celui d’une vue en contre-plongée : * cela donne au spectateur la sensation d'être à la place d'un enfant qui voit le monde de sa hauteur, c’est-à-dire d’en bas. Or le récit est réalisé du point de vue du jeune Momo, un enfant qui croit avoir 10 ans au début du roman mais qui en a en fait 14. * cette contre-plongée souligne aussi la sensation de hauteur et nous rappelle les efforts que doit déployer Mme Rosa pour monter chaque jour ses 6 étages * enfin, elle peut être interprétée d’un point de vue symbolique. Nous sommes comme aspirés vers le bas et sommes confrontés à ces escaliers comme un obstacle à franchir. Le personnage de Momo est lui aussi aspiré vers le bas, confronté à une réalité difficile et il doit affronter de nombreuses épreuves au quotidien. 2. Analyse du titre du roman : Le Titre « La vie devant soi » a peut-être été donné car le personnage principal et narrateur de l'histoire est un enfant, or un enfant a toute la vie devant lui : il peut donc réaliser tout ce dont il a envie. Il y a cependant un paradoxe par rapport au personnage de Momo car, dès l’incipit, on se rend compte que si cet enfant parle avec des mots simples, voire parfois incorrects ou même vulgaires, sa réflexion est celle d’un adulte. Momo parle souvent comme s’il avait déjà tout vécu, par conséquent comme si sa vie n’était pas devant mais derrière lui. On peut aussi se dire que la vie est un chemin qui nous oblige à avancer sans regarder en arrière. Dans une certaine mesure, c’est ce que fait Momo : il raconte tout ce qui lui est arrivé sans remettre en cause ce qui s'est passé dans sa vie. Il avance, malgré les difficultés, sans jamais se plaindre ni s’apitoyer sur son sort. Il y a une forme de courage dans son attitude. Enfin, « La Vie devant Soi » est une expression résolument optimiste, qui est porteuse d'espoir. Elle nous fait rêver et nous laisse espérer en la possibilité de réaliser toutes nos envies et nos ambitions. Peut-être est-ce aussi l’intention de l’auteur : délivrer un message optimiste sur la vie à travers le personnage de Momo qui, à la fin du roman, fait le choix de la vie plutôt que celui de la mort et qui va, en quelque sorte, démarrer une nouvelle vie après la mort de Mme Rosa, armé par l’expérience et la philosophie qu’il s’est forgé au fur et à mesure des épreuves auxquelles il a été confronté.