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LE CORRIGÉ
I-/ Analyse du sujet
Le sujet peut paraître simple à première vue, dans la mesure où son énoncé paraît clair. Cependant il présente des
difficultés, en particulier parce que la thèse qu’il s’agirait de discuter ou de remettre en question n’est pas immédiatement
lisible, mais aussi parce qu’il invite à demander pourquoi nous vivons, et que cette question peut être interprétée de
manière très différente. Il faut donc bien maitriser la méthode et avoir une culture philosophique assez solide pour éviter
de faire un exposé sur le bonheur, qui resterait beaucoup trop général par rapport au sujet.
La première chose à relever, c’est le présupposé du sujet selon lequel nous vivons pour quelque chose, c’est-à-dire que
le fait de vivre aurait une finalité. Ce présupposé n’est pas du tout évident, et il pourra être remis en question dans le
développement.
Le mot « pour » indique un but, et invite à envisager deux significations possibles du sujet.
●Soit il s’agit d’interroger la question du sens de la vie : le bonheur serait donc en quelque sorte une raison de vivre,
ou encore le but de notre vie.
●Soit il s’agit d’interroger la vie comme moyen d’être heureux, et donc envisager la conduite qui consisterait à
orienter ses choix de vie en fonction du seul critère du bonheur (ce choix est-il susceptible de rendre heureux ?).
Les deux interprétations sont également défendables. L’idéal serait de pouvoir combiner les deux dans une
problématique unique, ce qui est un exercice assez difficile.
●« Vivre » est d’abord une notion biologique : les êtres vivants sont ceux qui naissent, croissent et meurent, se
nourrissent et se reproduisent, dans un cycle naturel. Selon cette définition de la vie, on peut se demander si elle a
une finalité : nous sommes des êtres vivants, mais cela ne nous autorise pas nécessairement à penser que nous
vivons pour quelque chose. D’ailleurs le caractère cyclique de la vie peut aisément remettre en question l’idée
d’une « fin ».
Cependant vivre, pour « nous », les hommes, c’est aussi faire des choix et conduire son existence d’une certaine
manière. Dans la mesure où l’homme est libre et conscient de lui-même, on peut penser qu’il ne vit pas comme les
animaux, et qu’il donne un sens à son existence. Alors la question est de savoir si le bonheur permet de donner un
sens à la vie, ou s’il le bonheur est une direction à suivre pour conduire sa vie.
●« Être heureux », c’est être dans un état durable de satisfaction et de plénitude. De ce point de vue, le bonheur se
distingue du plaisir qui est la satisfaction momentanée d’un désir. Le bonheur est très souvent considéré comme un
but à atteindre. La question la plus commune que l’on se pose est de savoir si ce but peut être atteint, et par quels
moyens être heureux, et non pas s’il faut être heureux. Pourtant le sujet nous invite bien à nous demander si le
bonheur est une finalité de la vie, et non pas comment vivre pour être heureux.
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corrigé bac 2014
Examen : Bac S
Epreuve : Philosophie
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