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RAPPEL DU SUJET
SUJET 2 : Vivons-nous pour être heureux ?
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Examen : Bac S
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LE CORRIGÉ
I-/ Analyse du sujet
Le sujet peut paraître simple à première vue, dans la mesure où son énoncé paraît clair. Cependant il présente des
difficultés, en particulier parce que la thèse qu’il s’agirait de discuter ou de remettre en question n’est pas immédiatement
lisible, mais aussi parce qu’il invite à demander pourquoi nous vivons, et que cette question peut être interprétée de
manière très différente. Il faut donc bien maitriser la méthode et avoir une culture philosophique assez solide pour éviter
de faire un exposé sur le bonheur, qui resterait beaucoup trop général par rapport au sujet.
La première chose à relever, c’est le présupposé du sujet selon lequel nous vivons pour quelque chose, c’est-à-dire que
le fait de vivre aurait une finalité. Ce présupposé n’est pas du tout évident, et il pourra être remis en question dans le
développement.
Le mot « pour » indique un but, et invite à envisager deux significations possibles du sujet.
Soit il s’agit d’interroger la question du sens de la vie : le bonheur serait donc en quelque sorte une raison de vivre,
ou encore le but de notre vie.
Soit il s’agit d’interroger la vie comme moyen d’être heureux, et donc envisager la conduite qui consisterait à
orienter ses choix de vie en fonction du seul critère du bonheur (ce choix est-il susceptible de rendre heureux ?).
Les deux interprétations sont également défendables. L’idéal serait de pouvoir combiner les deux dans une
problématique unique, ce qui est un exercice assez difficile.
« Vivre » est d’abord une notion biologique : les êtres vivants sont ceux qui naissent, croissent et meurent, se
nourrissent et se reproduisent, dans un cycle naturel. Selon cette définition de la vie, on peut se demander si elle a
une finalité : nous sommes des êtres vivants, mais cela ne nous autorise pas nécessairement à penser que nous
vivons pour quelque chose. D’ailleurs le caractère cyclique de la vie peut aisément remettre en question l’idée
d’une « fin ».
Cependant vivre, pour « nous », les hommes, c’est aussi faire des choix et conduire son existence d’une certaine
manière. Dans la mesure où l’homme est libre et conscient de lui-même, on peut penser qu’il ne vit pas comme les
animaux, et qu’il donne un sens à son existence. Alors la question est de savoir si le bonheur permet de donner un
sens à la vie, ou s’il le bonheur est une direction à suivre pour conduire sa vie.
« Être heureux », c’est être dans un état durable de satisfaction et de plénitude. De ce point de vue, le bonheur se
distingue du plaisir qui est la satisfaction momentanée d’un désir. Le bonheur est très souvent considéré comme un
but à atteindre. La question la plus commune que l’on se pose est de savoir si ce but peut être atteint, et par quels
moyens être heureux, et non pas s’il faut être heureux. Pourtant le sujet nous invite bien à nous demander si le
bonheur est une finalité de la vie, et non pas comment vivre pour être heureux.
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Le bonheur s’oppose à la souffrance. Il est commun de penser que la vie est plutôt faite de souffrances que de
bonheur : la nécessité de travailler, la maladie, la crainte de la mort, l’inquiétude de l’avenir sont considérées
comme des obstacles au bonheur, inhérents au fait même de vivre.
On peut donc se demander si le bonheur visé est ce qui donne sens à cette souffrance (on supporterait la
souffrance parce qu’elle est un moyen d’arriver au bonheur). Cela comporte un paradoxe car alors le bonheur se
trouverait à la fin de la vie, et non dans la vie elle-même.
Par ailleurs la recherche du bonheur, et en particulier du bonheur individuel est souvent considérée comme égoïste
: celui qui cherche le bonheur ne poursuit que sa propre satisfaction, parfois aux dépens d’autrui, ou encore
cherche à éviter les contraintes, les obligations qui lui paraissent contradictoires avec son bonheur. Si on fait du
bonheur le but de la vie, ne risque-t-on pas de favoriser des conduites qui peuvent paraître contraires à la morale ?
Enfin, étymologiquement le terme bonheur renvoie à la chance et à la bonne fortune, ce qui conduirait à penser que
le bonheur dépend moins des hommes que du hasard. Or cela remet en question l’idée qu’on puisse faire du
bonheur un but, ou fonder ses choix sur la recherche du bonheur (cela reviendrait à s’en remettre au hasard).
II-/ Problématique du sujet
On peut partir du constat que les hommes recherchent le bonheur, et que souvent ils orientent leur vie en fonction de
cette recherche. Ainsi il paraît raisonnable de penser que pour l’homme, le bonheur est le but de la vie et la recherche du
bonheur ce qui lui donne un sens. Cependant une telle conception peut faire du bonheur la justification de toutes les
conduites, y compris quand celles-ci paraissent condamnables : en vivant pour être heureux, nous risquons aussi de
vivre aux dépens du bonheur d’autrui, ce qui paraît problématique.
Inversement, si c’est la promesse du bonheur qui permet de supporter les épreuves de l’existence, ainsi que les
contraintes et obligations qui nous incombent, cela revient à repousser le bonheur à la fin de la vie, et à ne jamais vivre
heureux.
On peut donc se demander s’il n’y a pas un paradoxe à faire du bonheur la finalité de la vie : soit cela revient à renoncer
à une vie heureuse, soit cela revient à justifier n’importe quelle conduite par la recherche du bonheur.
III-/ La boîte à outils
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Le bonheur : une fin en soi. Quand on est heureux, on ne désire plus rien d’autre, et donc le bonheur n’est jamais le
moyen pour autre chose. C’est l’analyse d’Aristote qui permet de mieux comprendre en quoi le bonheur est la fin
par excellence, c’est -à-dire le but de tout homme. A partir de là on peut comprendre en quoi nous vivons pour être
heureux : tout ce que nous choisissons est orienté par la recherche du bonheur, et c’est donc la conception que
nous avons du bonheur qui permet d’expliquer et de donner la raison de nos actes. Notre vie est orientée vers le
bonheur.
On pourrait objecter à cela que peu d’hommes se disent heureux, et que si nous vivions pour être heureux ce ne
serait pas le cas, mais en réalité, cela peut être expliqué par le fait que les hommes ne savent pas ce qui les rend
heureux. Ainsi ils peuvent faire de mauvais choix, qui les rendent malheureux. Mais cela n’empêche pas de penser
que c’est la recherche du bonheur qui les a poussés à faire ces choix. Ils vivent pour être heureux, mêmes s’ils ne
le sont pas.
On peut ici développer l’idée que si l’homme a besoin de donner un sens à sa vie, dans la mesure où il est
conscient de son existence, et que le bonheur permet de donner ce sens, c’est quand il est malheureux qu’il met en
doute l’idée selon laquelle la vie a un sens, et qu’il se demande à quoi bon vivre. Quand il est heureux, il ne se pose
pas la question ! Cet argument renforce l’idée que le bonheur donne sens à la vie.
La conception du bonheur comme plénitude et comme paix de l’âme et tranquillité du corps (Epicure) renforce
encore cette idée que le bonheur est la finalité de la vie, et que nous devons consacrer notre vie à réaliser notre
bonheur.
Tout le monde s’accorde à dire que le bonheur est un but de la vie. Les divergences apparaissent seulement quand
il s’agit de savoir comment être heureux, ou ce qui rend réellement heureux, c’est-à-dire quand il s’agit de savoir
par quels moyens on peut atteindre ce but.
Cependant on peut s’interroger sur le bien fondé d’une telle conception : Si l’homme vise le bonheur, dans les faits,
cela est-il pour autant justifié ? Peut-on dire que l’homme est fait pour être heureux ? Cela paraît difficile à croire
quand on observe à quel point il semble au contraire fait pour le malheur. On peut penser aux analyses de
Schopenhauer sur le rapport de l’homme aux désirs, pour montrer que la vie de l’homme semble au contraire le
disposer à être éternellement malheureux (quand un désir est satisfait il s’ennuie, et quand il désire, il est
insatisfait). Si le sens de notre vie était le bonheur, ne serions-nous pas faits autrement ?
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Enfin on peut penser aux développements de Kant sur le rapport bonheur et devoir pour montrer que nos actes ne
doivent pas être choisis en fonction de ce qui nous procure une satisfaction, ou ce qui nous rend heureux, mais en
fonction de la loi morale que nous connaissons par la raison : si l’homme avait été fait pour le bonheur, alors il ne
serait pas doué de raison, mais comme les animaux, il n’aurait qu’à suivre son instinct. Mais l’homme est fait en vue
d’une destinée plus haute, et d’ordre moral. Or pour qu’une action soit moralement bonne, elle doit, pour Kant, être
faite par respect de la loi morale, et non pour le bonheur. C’est d’ailleurs ce qui rend l’homme digne d’être heureux
que de ne pas rechercher le bonheur.
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