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Servicios en el Área de Libre Comercio Euromediterránea. Libro de Actas Euro-Mediterranean Services Congress
Universality of Alcalà
Euro-Mediterranean Services Congress
9-11 th April 2014.
Croissance et assurance:
Controverses théoriques et réalités dans les pays du Maghreb
Dr. Nemiri-Yaïci Farida 1
Benahmed Kafia 2
Depuis quelques décennies, le secteur des assurances est considéré comme un service stratégique de la nouvelle
économie. En effet, à travers ses multiples fonctions de transfert des risques, mobilisation de l’épargne, allocation
des ressources et information, l’assurance contribue à la réduction de l’incertitude et à la sécurité de l’homme et
de ses activités. L’assurance occupe donc une place importante dans l’économie. Outre les garanties qu'elle offre,
l’assurance se présente comme un des secteurs privilégiés susceptibles de jouer un rôle déterminant dans la
croissance économique. Partant de cette thèse, ce travail a pour objet d’évaluer les liens entre l’assurance et la
croissance économique en effectuant une étude comparative entre les trois pays maghrébins (Maroc, Tunisie,
Algérie).
Mots-clés : Assurance, primes d’assurances, assurance vie, assurance non vie, croissance économique, Maroc,
Tunisie, Algérie.
In recent decades, the insurance industry is increasingly seen as a strategic service of the new economy. Indeed,
through its multiple functions of risk transfer, savings mobilization, allocation of resources and information,
insurance helps to reduce the uncertainty and contributes to the security of man and his activities. Insurance
occupies an important place in the economy. In addition to the coverage it offers, insurance comes as a privileged
sector which can play a key role in the economic growth. Based on this thesis, this work aims to assess the
relationship between the insurance and economic growth by conducting a comparative study between Maghreb
countries. (Morocco, Algeria and Tunisia).
Keywords: insurance, insurance premiums, life insurance, non-life insurance, economic growth, Morocco,
Tunisia, Algeria.
1
2
Maitre de conférences (HDR), Université A. Mira de Béjaïa (Algérie)
Doctorante, Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (Algérie)
Euro-Mediterranean Services Congress. 9-11 abril de 2014
Fac. CC. Económicas, Empresariales y Turismo. Universidad de Alcalá. Madrid. España.
ISBN: 978-84-695-9987-7
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Introduction
La croissance des services est le trait majeur de l'histoire économique contemporaine. Elle correspond à un
stade de développement supérieur des sociétés post-industrielles. Longtemps écartés de l'analyse
économique, puis traités par analogie aux autres biens matériels, les services reçoivent aujourd’hui une
attention accrue de la part de la communauté académique. Ils sont considérés comme des entités propres
qui constituent un champ de recherche en plein essor. En effet, la première caractéristique du secteur
tertiaire réside sans doute dans son hétérogénéité qui découle assez naturellement de sa définition. Par
exclusion, est tertiaire ce qui n’est ni agricole ni manufacturier.
Le grand mouvement de l’économie vers l’immatériel et les activités tertiaires est aujourd’hui largement
reconnu et se voit même encouragé par les politiques économiques. En effet, par leur contribution à
l'emploi, au PIB, à l'innovation et à la performance globale du système productif, les services constituent
désormais la nouvelle richesse des nations. C’est le cas en particulier du service des assurances qui jouent
actuellement un rôle fondamental dans le fonctionnement et la stabilité des économies modernes au point
où de nombreuses activités ne peuvent être exercées sans assurance.
En 2012, en dépit d’une croissance mondiale molle, l’industrie des assurances a enregistré une tendance
haussière avec un taux de croissance annuelle de l’assurance globale (assurance vie et assurance non vie)
de 2,4 %. Cette dynamique a été essentiellement portée par les marchés émergents avec un taux de croissance
de 6,8 % alors que celui des marchés avancés ne dépassait pas 1,7%. Pour ce qui est de l’avenir, citons une
étude récente publiée dans la revue Sigma Swiss Re (2013) qui considère que l’Asie émergente continuera à
prendre de l’importance dans l’économie mondiale et dans le marché des assurances et que l’Afrique pourrait
être l’étoile montante de demain3. Dans cette perspective, les pays du Maghreb constituent-ils un terrain
d’investigation propice d’autant plus que le terrain semble présentement encore bien méconnu?
L’objet de cet article est d’évaluer la contribution de l’assurance à la croissance économique au Maghreb.
On peut formuler l’hypothèse que malgré leurs différences, les pays du Maghreb ont tout de même un
certain nombre de caractéristiques communes. Pour ce faire, l’étude opère d’abord une revue de la littérature
théorique et empirique en vue d’expliquer la relation entre l’assurance et la croissance . L’étude tente, ensuite,
d’effectuer une analyse comparative entre les trois secteurs assurantiels du Maghreb (Algérie, Maroc et
Tunisie).
Swiss RE (2013): « Assurance dans le monde en 2012 : avancer vers la longue et sinueuse route vers la reprise » revue
sigma n° 3.
3
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1- Revue de la littérature théorique et empirique
La recherche d’une relation entre la théorie économique et la théorie de l’assurance n’est pas récente. Déjà,
en 1776, Adam Smith dans son ouvrage « recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations », soutenait
que l’assurance, grâce au principe de mutualisation des risques, permettait de garantir la sécurité des fortunes
et des populations. Cependant, en dépit de l’essor qu’a connu la théorie économique au 19ème siècle, les
recherches effectuées n’ont pas véritablement contribué à une convergence entre la théorie économique et
celle de l’assurance.
Le développement de la théorie du risque4 a été un préalable conceptuel et méthodologique à toute réflexion
approfondie sur le fonctionnement du marché de l’assurance. En effet, l'étude théorique des comportements
face au risque a été le point de départ pour comprendre les déterminants de la demande de couverture
pour tel ou tel type de risque, les caractéristiques des contrats d'assurance, les décisions de prévention et de
protection, ainsi que les conditions de la mutualisation des risques par le marché assurantiel ou de leur
transfert par la réassurance traditionnelle ou financière.
C’est incontestablement avec le développement de l’école néoclassique que l’assurance a été définitivement
reconnue comme étant un dispositif pouvant enlever l’incertitude inhérente à l’activité économique. Selon
ces auteurs, l’équilibre de l’économie est conditionné par l’existence d’une pleine certitude au sein des
activités économiques. Pour ce faire, Ils considèrent les primes d’assurance comme le prix à payer afin de
se débarrasser des conséquences de l’incertitude. L’assurance joue donc un rôle très important dans
l’économie à travers ses fonctions d’atténuation des problèmes d’agence, d’externalités positives en termes
de création d’emploi, de de prise de risque et de stimulation de l’activité économique.
Au plan empirique, de nombreuses études se sont focalisées sur la recherche d’une relation et/ou d’un sens
de causalité entre l’assurance et la croissance économique. Ces travaux empiriques peuvent faire l’objet d’une
catégorisation selon leur thème d’étude. La première catégorie regroupe les travaux centrés sur la recherche
d’un lien entre l’offre et la demande de l’assurance. La seconde catégorie, d’orientation plus marketing,
cherche à déterminer les facteurs démographiques responsables des décisions d’achat ou de vente des
produits assurantiels. La troisième catégorie est orientée vers la vérification de l’existence d’une relation
entre l’assurance et l’économie.
L’approche centrée sur les déterminants de l’offre et la demande d’assurance est illustrée par les travaux de
Beenstock, Dickinson et Khajuria (1988) qui postulent l’existence d’une relation entre l’offre et la demande
de l’assurance, à l’aide d’une enquête menée au niveau de 12 pays industrialisés sur une période allant de
1970-1981. L’étude conclut que le niveau de scolarité, le développement du secteur bancaire et l’inflation
sont des prédicteurs solides de la demande des produits d’assurance.
L’approche centrée sur les déterminants démographiques responsables des comportements d’achat et de
vente des produits assurantiels part de l’idée que le niveau d’instruction a un effet sur le niveau de la relation
causale entre l’offre et la demande des produits des assurances. Cette idée reprise par Brown et Kim (1993)
leur a permis de vérifier empiriquement que non seulement la demande d’assurance est corrélée avec le
niveau de scolarité, mais également avec l’âge de la population. La demande des produits assurantiels dépend
donc des caractéristiques personnelles des consommateurs, cette dépendance est positive et s’élève
fortement avec l’âge. Par la suite, plusieurs travaux ont tenté un rapprochement entre le secteur de
l’assurance et le développement économique. Cette approche utilise trois indices en vue apprécier la
contribution du secteur assurantiel au développement de l’activité économique et permettant des
comparaisons entre pays. Ces outils au nombre de trois sont l’indice de concentration du marché appelé
indice Herfindahl Hirchman (IHH), le taux de pénétration et la densité de l’assurance5.
La théorie du risque rassemble les connaissances qui permettent d'analyser les comportements économiques dont les
conséquences sont aléatoires.
5
La pénétration de l’assurance représente le poids de l’assurance dans le PIB. Il est exprimé par le ratio : primes
d’assurance/PIB. La densité d’assurance correspond à la dépense annuelle moyenne par tête en produits d’assurance.
Elle s’exprime par le ratio: primes assurance/ la population totale. L’indice de concentration du marché (IHH) permet
d’apprécier la concentration du marché des assurances au niveau d’un pays. Il équivaut à la somme des carrés des parts
de marché détenues par toutes les compagnies d’assurance dans toutes les branches.
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Les résultats tirés de ces recherches montrent beaucoup d’hétérogénéité entre les pays en termes d’intensité
et du sens de cette causalité. Les tests de Ward et Zurbruegg (2000) montrent que pour certains pays, il
existe une causalité de l’assurance sur l’économie (le Canada, l’Italie, le Japon et l’Australie), dans d’autres
pays, la causalité est inverse, c’est-à-dire, c’est le développent de l’économie qui impacte positivement le
développement des assurances (la France, l’Italie et le Japon), alors que dans d’autres cas , rien ne prouve
l’existence d’un rapport entre les deux variables (l’Autriche, la Suède, le royaume Uni et les Etats-Unis)6.
Cette diversité de résultats s’explique par le fait que le taux de pénétration et la densité d’assurance ne sont
pas les des facteurs déterminants de cette relation. Outre ces variables quantitatives, d’autres variables
qualitatives pourraient intervenir dans l’explication comme l’aversion aux risques et de la volonté d’accepter
l’assurance comme technique de gestion des risques, phénomènes qui diffèrent amplement d’un pays à
l’autre.
Citons une autre étude de J. F. Outreville (1990) menée sur un échantillon de 55 pays en voie de
développement. Celle-ci repose sur trois hypothèses essentielles, à savoir, la demande assurancielle est une
fonction croissante du revenu, la demande d’assurance est une fonction décroissante de son prix réel et
enfin, l’existence d’une relation positive entre le développement financier et l’habilité et/ou la volonté de
payer l’assurance. L’étude combine deux variables : la prime d’assurance par habitant permettant de cerner
les aspects relatifs aux assurances et le PIB comme mesure de la croissance économique. Les résultats de
l’étude sont édifiants et apportent un éclairage intéressant sur le sujet. L’étude montre que dans les pays en
développement, le monopole de l’Etat sur le secteur des assurances et les mesures de protection imposées
conduisent à un faible niveau de développement des marchés assurantiels.
Il apparait donc que l’impact des systèmes d’assurances dans les pays en développent n’est pas suffisamment
exploré. Au-delà des aspects purement techniques, nous tenterons dans ce qui suit, de faire un état des lieux
des marchés assurantiels maghrébins afin d’apprécier leur contribution à la croissance économique.
2- Les marchés des assurances dans les pays maghrébins : état des lieux et comparaison.
Ces dernières années, la libéralisation et la déréglementation du marché des assurances dans les trois pays
du Maghreb ont conduit à une reconfiguration de ces marchés7. Cependant, les trois pays accusent un retard
considérable eu égard à leur classement mondial dans ce domaine. En effet, les données disponibles
montrent que des efforts sont encore attendus en vue de l’amélioration de leur production assurancielle. En
2012, le chiffre d’affaires réalisé au Maroc a atteint 2857 millions dollars USD, ce qui lui confère la première
position parmi les pays maghrébins et la seconde position sur le continent après l’Afrique du Sud. L’Algérie
occupe la seconde position avec un chiffre d’affaires de 1250 millions de dollars USD et la Tunisie arrive en
troisième position avec un volume total des primes de 816 millions de dollars USD. Le chiffre d’affaires
totalisé par les trois pays atteint 4924 millions de dollars, soit 7% du total des encaissements réalisés sur le
continent. Néanmoins, les primes produites par ces pays ne représentent que 0,1% des affaires souscrites à
travers le monde, elles demeurent de ce fait négligeables à l’échelle mondiale. Le raisonnement en termes de
classement des pays montre que les marchés marocain, algérien et tunisien se classent respectivement en
53ème, 67ème et 77ème position.
Tableau1 : Volume total des primes en 2012 en millions de dollars USD.
Maroc
Algérie
Tunisie
s/total
Afrique du sud
Afrique
Rang
53
67
77
17
-
2012
2 857
1 250
816
4 924
5 4871
71 891
2011
2 929
1 188
837
4954
53 031
69 274
Source : Swiss Re, 2013.
L’étude porte sur 9 pays de l’OCDE sur la période de 1961 à 1996. Ces pays sont : l’Australie, l’Autriche, le Canada, la
France, l’Italie, le Japon, la Suisse, le Royaume Uni et les Etats Unis.
7 L’ouverture du secteur assurantiel en Algérie, au Maroc et en Tunisie a eu lieu respectivement en 1995, 2002 et 2009.
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En distinguant ce volume des primes encaissées selon la branche d’assurance, on s’aperçoit que la branche
de l’assurance non vie est plus dynamique comparativement à la branche assurances vie. A l’échelle des trois
pays, les primes d’assurances non vie sont plus importantes, elles représentent 77% du volume total des
primes encaissées. Le reste (23%) représente les encaissements au titre de l’assurance vie. C’est en Algérie
que le poids de la branche de l’assurance non vie est plus prépondérant avec une part relative de 93 % du
total des primes d’assurance encaissées alors que cette part représente respectivement 67% et 85 % pour la
Maroc et la Tunisie. De plus, on s’aperçoit que la part de l’assurance vie au Maroc est plus importante, elle
représente 33 % pendant que celles de l’Algérie et la Tunisie restent modestes et représentent
respectivement 7% et 15%. Pour le cas de l’Algérie, on peut postuler l’hypothèse que les protections sociales
étendues basées sur l’aide et l’assistance détournent la population de la prévoyance individuelle8. Malgré ces
petites différences, ces données témoignent que l’assurance vie dans les trois pays occupe une place
inférieure, ce qui indique une position subalterne dans la hiérarchie des besoins des consommateurs.
Tableau2 : Primes d’assurance vie et non vie en 2012 en millions de dollars USD et en %.
Assurance
vie
Assurance
non vie
Total
Maroc
930
33
1927
67
2857
100
Assurance
vie
Assurance
non vie
Total
Algérie
89
7
1161
93
1250
100
Assurance
vie
Assurance
non vie
Total
Tunisie
123
15
694
85
817
100
Les trois pays
Assurance 1142 23
vie
Assurance 3782 77
non vie
Total
4924 100
Source : Swiss Re, 2013.
Afin d’évaluer le comportement de mobilisation des primes d’assurance au niveau des trois marchés, nous
observons tout d’abord leur évolution au fil temps avant de les positionner par rapport aux marchés de
l’Afrique et des pays émergents. Ensuite, nous tenterons de les analyser à travers les variables
traditionnelles du taux de pénétration et la densité d’assurance.
2.1. L’évolution des marchés assuranciels maghrébins et positionnement par rapport aux pays
africains et pays émergents.
Entre 2000 et 2012, l’évolution du chiffre d’affaires des marchés assuranciels maghrébins est assez
significative. Le montant du chiffre d’affaires global est passé de 1538 millions de dollars USD en 1996 à
4924 millions de dollars USD en 2112. Le taux d’accroissement annuel a été fluctuant avec des pics
atteignant 20 % à 24 % entre 2007 et 2008. Cette performance a été toutefois impulsée par le marché
marocain dont le chiffre d’affaires global a triplé sur la période passant de 943 millions de dollars USD en
1996 à 2857 millions de dollars USD en 2012.
Figure n°1 : Evolution du chiffre d’affaires en millions de dollars USD du secteur des assurances
dans les pays maghrébins
12000
10000
8000
6000
Pays maghrébins
4000
Tunisie
Maroc
2000
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : Swiss Re, 2013.
En Algérie, la protection sociale est étendue. Les travailleurs sont assurés contre divers risques tels que la maladie,
la maternité, les accidents de travail, la retraite. C’est aussi le premier pays arabe et deuxième sur le continent africain,
après l’Afrique du sud, à instituer, en 1994, un système d’assurance chômage contre le risque de perte de l’emploi pour
raison économique.
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Visiblement, on constate que la part du marché assuranciel des trois pays du Maghreb reste marginale
(tableau 3), elle représente à peine 0.10% du marché mondial. En le comparant avec les pays émergents
(Brésil, Russie, Chine et Afrique du sud), on se rend compte de l’ampleur du gap qui les sépare et de
l’importance des efforts à poursuivre pour se hisser au niveau de ces pays. La comparaison à l’échelle du
continent révèle encore une fois l’étroitesse du marché assuranciel au Maghreb. Il suffit de le confronter à
l’Afrique du sud qui devance largement les trois pays maghrébins pris ensemble et dont la part dans le
marché mondial atteint 1.78%. Cependant, il y a lieu de relativiser ce constat. En effet, ce n’est pas faute
d’avoir tenté de libéraliser le marché des assurances pour l’adapter aux vicissitudes de l’économie moderne
que les résultats sont faibles, mais l’expérience dans ce domaine est encore de trop courte durée pour
enclencher un véritable processus de changement dans les comportements des consommateurs. Les pays
du Maghreb (particulièrement l’Algérie) cherchent encore aujourd’hui, à se doter d’une base industrielle
moderne. Et, pendant qu’émerge une demande en produits de consommation selon le modèle des pays
développés, la demande en produits d’assurance a du mal à suivre.
Tableau3 : Positionnement des pays maghrébins par rapport à l’Afrique et aux pays émergents
2012 (volume des primes en millions de dollars USD).
Brésil
Russie
Chine
Afrique du sud
Pays émergents
Afrique
Pays maghrébins
Monde
Volumes des primes
Rang
Part dans le marché mondial (%)
82 267
26 027
245 511
54 871
363 899
71 891
4 924
2 612 514
13
24
4
17
-
1.78
0.56
5.32
1.19
7.87
1.56
0.10
100
-
Source : Swiss Re, 2013.
La recherche des facteurs qui expliquent les limites d’assurabilité dans les pays du Maghreb impose une
analyse plus approfondie. L’examen des données selon la branche d’assurance fait ressortir des différences
selon les pays. Visiblement, à l’échelle du continent, la branche assurance vie est très peu plus développée
en comparaison avec la branche assurance non vie. La consolidation de la branche de l’assurance non vie
est due au besoin grandissant d’accompagner le développement économique notamment au Maroc et en
Algérie où des vastes programmes économiques gouvernementaux ont conduit à l’obligation de l’assurance
civile d’habitation et son extension à tous les chantiers en construction9.
Tableau4 : Positionnement des pays maghrébins par rapport à l’Afrique et aux pays émergents
2012 selon les branches d’assurance (volume des primes en millions de dollars USD).
Assurances vie
Brésil
Russie
Chine
Afrique du sud
Pays émergents
Afrique
Pays maghrébins
Monde
Assurances non vie
Volumes des
primes
Rang
Part dans le
marché mondial
(%)
Volumes
primes
4 4787
1 732
141 208
4 4784
187 724
49 888
1 142
2 620 864
13
44
5
12
-
1.71
0.07
5.39
1.71
7.16
1.90
0.04
-
37 483
24 296
104 302
10 084
176 165
22 002
3782
1 954 445
-
des
Rang
Part dans le
marché mondial
(%)
13
15
5
24
-
1.88
1.37
5.24
0.1
9.01
1.10
0.19
100
-
Source : Swiss Re, 2013.
D’une manière générale, c’est tout le continent africain qui accuse un retard dans le développement du
marché des assurances. La plupart des pays du continent sont encore des économies d’endettement et le
secteur d’assurance évolue progressivement d’une situation de monopole d’Etat vers une entrouverture de
ce secteur.
Au Maroc, un contrat est signé entre les pouvoirs publics et les compagnies d’assurance dans ce but pour la période 20112015.
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2.2. Analyse en termes de taux de pénétration dans le PIB et de densité d’assurance
L’étude de l’effet de l’assurance sur l’économie est entachée d’une insuffisance du fait que celle-ci se limite
à saisir la contribution des primes d’assurance ( cotisations) à la croissance économique et qu’elle néglige la
contribution globale du secteur à l’économie. Ainsi, l’analyse de la pénétration du secteur de l’assurance
dans le PIB montre que le taux moyen des pays maghrébins reste faible et fluctuant sur toute la période
1996 - 2012. Au sein des trois pays considérés, l’Algérie enregistre un retard par rapport au Maroc et à la
Tunisie.
En Algérie, depuis la suppression du monopole de l’Etat en 1995, le système d’assurance s’ouvre de plus en
plus au capital privé qui a réussi à s’accaparer une part de marché appréciable, notamment dans la branche
de l’assurance des personnes10. En dépit de ce dynamisme, le secteur de l’assurance en Algérie ne participe
que très faiblement au PIB, soit un taux de pénétration de 0,7%. Cette contreperformance explique sa
position inférieure par rapport au Maroc et à la Tunisie. En revanche, le Maroc, premier pays du Maghreb
en termes de pénétration au PIB, affiche un taux fluctuant autour de 3%. La Tunisie, avec un taux de
pénétration inférieur à celui du Maroc mais supérieur à celui de l’Algérie, (1,83 %), tire son épingle du jeu et
occupe une position intermédiaire et ce, en dépit des récentes perturbations qu’a connues le pays. Là encore,
une comparaison avec la moyenne mondiale prouve les marchés assuranciels maghrébins sont à l’état
embryonnaire. En effet, en 2012, le taux de pénétration moyen mondial est de l’ordre de 6,5% de
participation au PIB, il est largement supérieur à la moyenne maghrébine (1,83%). En outre, une
comparaison au niveau africain permet de constater un décalage important entre le secteur maghrébin et
celui de certains pays d’Afrique. Le leader au niveau africain c’est incontestablement l’Afrique du Sud qui
enregistre un taux de pénétration de 14,2% du PIB.
Figure n°2 : Evolution du taux de pénétration dans les pays maghrébins
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Algérie
Maroc
Tunisie
Source : Sigma Swiss Re, 2013.
L’impact de l’activité d’assurance se fait ressentir à travers la densité d’assurance. Celui-ci représente la
somme des dépenses effectuées annuellement par habitant. C’est une moyenne qui donne une idée de la
part du revenu consacré à la consommation du service d’assurance. En utilisant les données disponibles
pour les trois pays, on s’aperçoit que l’Algérie occupe généralement la dernière place. Comment expliquer
ces disparités sachant que le pays a été le premier à engager des réformes structurelles et à ouvrir son
marché ? En 2012, l’Algérie enregistre une densité faible par rapport au Maroc et la Tunisie. Les algériens
ont dépensé en moyenne 34 dollars USD par habitant alors que les marocains et les tunisiens ont dépensé
en moyenne respectivement 88 dollars USD et 76 dollars USD. La densité d’assurance moyenne pour les
trois pays est égale à 42 dollars USD. A l’instar des taux de pénétration , la densité d’assurance est également
insignifiante en comparaison avec la densité moyenne mondiale qui représente environ 656 dollars USD
L’industrie des assurances en Algérie compte actuellement 17 compagnies d’assurance dont 7 compagnies
d’assurance à capitaux privés.
10
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par habitant avec des taux très élevés atteignant 7522dollars USD par habitant pour la Suisse qui occupe
la première place du classement mondial.
Figure n°3 : Evolution de la densité d’assurance dans les pays maghrébins entre 1996 et 2012
250
200
150
100
50
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Algérie
Maroc
Tunisie
Source : Sigma Swiss Re, 2013.
A l’échelle des trois pays, la densité d’assurance moyenne est en nette progression, elle passe de 25.67 dollars
USD en 1996 à 66 dollars USD en 2012, soit une dépense moyenne par habitant de 41.52 dollars USD. Par
pays, on observe également la même tendance à la hausse. Sur la période 1996-2012, la dépense d’assurance
moyenne effectuée par un habitant algérien est de 18 dollars USD, soit deux fois moins qu’un habitant
tunisien et trois fois qu’un habitant marocain.
Figure n°4 : Densité d’assurance moyenne dans les pays maghrébins (1996 et 2012)
60
50
40
30
Densité d'assurance moyenne
20
10
0
Maroc
Tunisie
ALGERIE
Source : Sigma Swiss Re, 2013
2.3- Des disparités et des proximités entre les marchés assuranciels maghrébins : quels facteurs
explicatifs ?
Depuis l’étude de Ward et Zurbruegg (2000), la relation entre le volume des primes d’assurances collectées
et la croissance du PIB ne cesse de susciter un regain d’intérêt que ce soit au sein des pays avancés ou des
pays en développement. Malgré cela, cette relation ne semble pas évidente ni en amplitude ni dans le sens
de la causalité. Aussi, il y a lieu d’explorer d’autres facteurs qui tiennent compte davantage des spécificités
de chaque pays.
Au Maghreb, les marchés assuranciels présentent certes quelques disparités et reflètent dans leurs niveaux
différents de développement, mais, ces écarts ne semblent pas considérables et ce, en raison la proximité
historique entre les trois pays tant sur le plan culturel que socioéconomique. Dans ce qui suit, nous tenterons
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un rapprochement des trois marchés à travers une grille d’analyse qui regroupent d’une part, les facteurs
réglementaires et économiques et d’autre part les facteurs socio-culturels.
2.3.1- les facteurs réglementaires et économiques
Le développement des marchés assuranciels dépend de la réglementation en vigueur dans chaque pays. Dans
les pays du Maghreb, la réglementation est plus ou moins répressive selon les pays. Alors qu’en Tunisie, le
secteur souffre d’une protection encore pesante comme le fait que les compagnies étrangères soient encore
soumises à la condition de la majorité tunisienne, au Maroc, le nouveau code des assurances lève toutes les
restrictions à l’accès au marché marocain des assurances. En Algérie, outre la condition de la majorité
algérienne, les modalités d’installation des compagnies d’assurance sont encore assez contraignantes
particulièrement pour les nouvelles compagnies privées qui n’arrivent pas à mobiliser les montants requis11.
Ajouter à cela, l’obligation faite aux compagnies d’assurances de placer 50% de leurs engagements auprès
du Trésors public. Cette contrainte majeure limite le choix des assureurs en termes d’opportunités de
placements alors qu’elles peuvent effectuer des placements plus rentables.
On retrouve dans de nombreuses études qui ont tenté un rapprochement entre le développement de
l’assurance et le développent de l’économie deux facteurs explicatifs : le premier c’est l’évolution du PIB en
tant qu’indicateur ou une mesure de l’activité économique et le second c’est le degré de développement du
marché financier. Dans les pays du Maghreb, l’évolution du PIB ne constitue pas un facteur explicatif du
développement du secteur assuranciel. On voit qu’en Algérie, pays maghrébin le mieux doté en ressources
de base et disposant d’un PIB supérieur à celui du Maroc et de la Tunisie, le développent de son marché des
assurances tarde à prendre son envol. L’Algérie demeure une économie rentière non diversifiée, elle ne
parvient pas encore à assurer toutes les conditions d’émergence d’un véritable marché financier avec tous
ses compartiments.
Tableau5 : Evolution du taux de croissance du PIB dans le pays maghrébins
(En dollars USD constants de 2005).
Algérie
Maroc
Tunisie
2004
4.3
4.8
6.1
2005
5.9
3.0
4.0
2006
1.7
7.8
5.3
2007
3.4
2.7
6.3
2008
2.0
5.6
3.0
2009
1.7
4.8
3.0
2010
3.6
3.6
-2.0
2011
2.6
5.7
3.6
2012
3.3
4.2
Source : Banque Mondiale, 2013.
La croissance économique au Maroc est portée par le secteur des services en général (dont les services
d’assurances). Sa part contributive au PIB est de l’ordre de 55% en 2010. Le secteur des services est tiré
essentiellement par le tourisme et la finance. La Tunisie de son côté dispose d’un secteur de service très
performant dont sa contribution au PIB est de 62,25% en 2009. Les activités de services sont tirées
essentiellement par le commerce et du Tourisme (18%) ainsi que celles du transport, communication (12%).
En Algérie, la croissance s’explique par le secteur des hydrocarbures dont la part contributive au PIB est de
45% alors que celle des services (hors administrations publiques) représente 12% en 2012.
En effet, une des conditions nécessaires à l’émergence et à l’essor du marché des assurances réside dans
l’existence d’un marché financier. Or, les systèmes financiers maghrébins sont dominés par l’intermédiation
bancaire, les marchés financiers semblent en retard par rapport à d’autres régions du monde. Le marché
financier n’offre pas encore d’opportunités d’investissements pour les épargnants. Le retard connu par les
pays maghrébins s’explique par le fait que les réformes inscrites dans le texte traînent dans leur mise en
application. Un autre problème connexe apparait dans la faible capitalisation boursière de pays maghrébins
en comparaison avec quelques pays du monde. On voit que la bourse quasi-inexistence en Algérie, et encore
à l’état embryonnaire pour les deux autres pays maghrébins. Cette situation s’explique par une insuffisance
L’exigence concerne l’augmentation du capital des sociétés d’assurance vie à 1 milliards de de DA contre 200 millions de
DA initialement et à 2 milliard de DA contre 500 millions de DA initialement pour la branche d’assurance non vie.
11
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de l’offre en raison de la taille des entreprises qui sont en majorité de petite taille et hésitent souvent à ouvrir
leurs capitaux. Au Maroc, les assureurs détiennent aujourd’hui environ 30% des placements de la bourse.
Tableau n°6 : Capitalisation boursière en % PIB
Algérie
Tunisie
Maroc
Indonésie
Malaisie
1999
12,90
38,82
45,35
184.02
2000
14,53
32,69
17,51
130.42
2005
8.9
45.7
28.5
131.4
2010
24.1
76.2
51.0
172.6
Source : Banque Mondiale, 2013.
2.3.2- les facteurs socio-culturels
Dans les trois pays du Maghreb, l’assurance n’est pas une culture ancestrale. Elle est plutôt réfutée en raison
du poids de la religion et des valeurs basées sur un système d’aide et solidarité sociale. Le poids incontestable
de ces valeurs a développé une aversion aux systèmes de protection non traditionnels. Sur le plan religieux,
l’assurance est considérée comme immorale hormis pour certains impératifs économiques. Sur le plan
social, elle est considérée comme un produit de luxe au regard d’une population ne disposant pas d’un grand
pouvoir d’achat pour se procurer les produits assuranciels. C’est ce qui explique la faible demande
assurantielle dans les trois pays jusqu’à un passé encore récent.
Au fil des temps, avec la nécessité d’accompagner les investissements dans les différentes branches d’activité,
les compagnies d’assurances s’imposent peu à peu en offrant des services de protection aux multirisques
inhérents à toute activité économique.
Conclusion
Malgré l’ouverture qu’a connue le marché assurantiel des pays maghrébins, son potentiel demeure encore
inexploité. Une caractéristique commune réside dans son étroitesse mesurée à travers des taux de
pénétration encore faibles et des densités d’assurance modestes. Une autre caractéristique réside dans les
disparités entre les pays. Le taux de pénétration varie considérablement entre les trois pays allant des plus
bas en Algérie jusqu’au plus élevés au Maroc. A l’échelle maghrébine, la dynamique du secteur d’assurance
est déterminée par la performance du marché marocain.
Le volume des primes collectées selon la branche d’assurance par pays, montrent qu’en Algérie, la branche
de l’assurance vie est totalement vierge, elle constitue un gisement à exploiter tant pour les compagnies
nationales qu’étrangères. Ainsi, afin de fructifier les avantages des valeurs de l’assurance, il appartient à l’Etat
d’orienter sa politique vers une relance de la branche vie qui recèle de nombreux avantages. Cela suppose
évidemment une amélioration du climat des affaires en général, ce qui peut également dynamiser également
la branche non vie dans une stratégie d’accompagnement des entreprises toutes branches confondues. Le
Maroc semble déjà engagé dans cette voie en élargissant l’obligation d’assurances à de nombreux chantiers
portés par les entreprises ou par les chantiers publics.
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Bibliographie
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