2 FR´
ED´
ERIC MANGOLTE
La d´etermination de ce groupe pour une surface donn´ee est d´elicate. Lorsque
H1
alg(X(R),Z/2) = H1(X(R),Z/2), on dit que la structure r´eelle de Xest tota-
lement alg´ebrique. Avec le r´esultat suivant, on ach`eve de d´eterminer les surfaces
r´eelles totalement alg´ebriques parmis les surfaces de dimension de Kodaira nulle :
ab´eliennes, K3, d’Enriques, bielliptiques.
Th´eor`eme 0.1. Soit Xune surface bielliptique r´eelle. Son diviseur canonique KX
est de torsion, on note dXla torsion de KX.
(1) Si X(R)6=∅et H1
alg(X(R),Z/2) = H1(X(R),Z/2), alors X(R)est hom´eo-
morphe `a un tore. Si de plus dXest pair, αadmet une section r´eelle.
(2) Supposons que X(R)soit hom´eomorphe `a un tore. Si dXest impair ou si
αadmet une section r´eelle, alors H1
alg(X(R),Z/2) = H1(X(R),Z/2).
Ce r´esultat s’inscrit dans l’´etude des groupes de cycles alg´ebriques r´eels des
surfaces de type sp´ecial. C’est-`a-dire, outre les surfaces de dimension de Kodaira
nulle, les surfaces rationnelles, r´egl´ees, elliptiques propres.
Pour une surface rationnelle X, on a toujours H1
alg(X(R),Z/2) = H1(X(R),Z/2)
[Si, 1989]. Lorsque Xest une surface ab´elienne, l’´egalit´e H1
alg =H1implique que
X(R) est connexe [Hu, 1994] ou [Ma1, 1994]. Si Xest une surface K3, le groupe
H1
alg(X(R),Z/2) est d´etaill´e dans [Ma2, 1997]. Une surface d’Enriques r´eelle est
totalement alg´ebrique si et seulement si elle est orientable [MvH, 1998]. Les surfaces
birationnellement r´egl´ees ont ´et´e trait´ees dans [Ku2, 2000] et dans [Ab, 2000]. Pour
les surfaces elliptiques propres r´eguli`eres, voir [Ma3, 2000]. L’article [BK] est un
bon survey sur les cycles alg´ebriques r´eels.
Si Xest une surface alg´ebrique appartenant `a l’une des classes ci-dessus, on peut
toujours trouver une surface alg´ebrique Yd´eformation ´equivalente `a Xsur Cet
une structure r´eelle sur Ytelle que Y(R)6=∅et H1
alg(Y(R),Z/2) = H1(Y(R),Z/2).
Th´eor`eme 0.2. Il existe une surface bielliptique Xtelle que pour toute surface
alg´ebrique Yd´eformation ´equivalente `a Xsur Cet pour toute structure r´eelle sur
Yayant des points r´eels, on ait H1
alg(Y(R),Z/2) 6=H1(Y(R),Z/2).
On utilise le fait que la fibration d’Albanese ne poss`ede de section ni pour Xni
pour Y. Voir aussi `a ce sujet le Corollaire 2.4
Je remercie F. Catanese et P. Frediani qui m’ont communiqu´e une version
pr´eliminaire de leur preprint.
1. Cycles alg´
ebriques et orientabilit´
e
Une surface alg´ebrique r´eelle est un couple (X, σ) o`u Xest une surface alg´ebrique
complexe et σune involution anti-holomorphe sur X. La partie r´eelle X(R) est
l’ensemble des points fixes de σ,X(R) = Xσ. Sur une surface alg´ebrique r´eelle
(X, σ) de partie r´eelle non vide il existe un morphisme surjectif
ϕ: Pic(X)σ→H1
alg(X(R),Z/2)
d´efini essentiellement en associant `a une courbe r´eelle la classe fondamentale de sa
partie r´eelle, cf. eg. [Si]. La d´ecomposition
H1(X(R),Z/2) = M
V⊂X(R)
H1(V, Z/2)
o`u Vd´ecrit l’ensemble des composantes connexes de X(R) est orthogonale pour le
degr´e du cup-produit. Pour un diviseur r´eel D, on consid´erera la restriction ϕ(D)|V
`a une composante connexe Vde X(R) comme un ´el´ement de H1(V, Z/2) ou de
H1(X(R),Z/2) selon les cas.