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Banque Laurentienne.
Le Québec est l’une des rares provinces à avoir repris le contrôle de ses finances publiques
Le gouvernement du Québec a rempli sa promesse faite en juin 2014 d’atteindre l’équilibre budgétaire pour l’exercice financier 2015-
16. Ce succès est principalement attribuable à deux facteurs : le contrôle plus strict des fonds publics a permis de limiter la croissance
des dépenses de programmes à 1,7 % et le contexte économique favorable a fait bondir les recettes fiscales de 3,6 %.
Dans les faits, un surplus de 1,4 milliard de dollars a été enregistré durant l’exercice 2015-16. Ce montant a été soigneusement affecté
au Fonds des générations, créé il y a 10 ans par l’ancien ministre des Finances, Michel Audet, dans le seul but de réduire le poids de
la dette publique. Au 31 mars 2016, le ratio dette brute/PIB nominal avait donc légèrement diminué par rapport à la même date l’an
dernier, passant de 55,1 % à 55,0 %. Cette baisse de 0,1 point de pourcentage, minime d’un point de vue strictement arithmétique,
n’est toutefois pas à négliger. D’une part, elle confirme que le fardeau de la dette publique n’a pas augmenté pour la première fois
depuis la récession de 2008-09. D’autre part, le Québec se démarque à cet égard de la tendance haussière généralement observée au
niveau fédéral et dans les autres provinces (à l’exception notable de la Colombie-Britannique).
Les investisseurs et les agences de notation espéraient que le gouvernement du Québec reprenne en main les finances de la
province. Pour les marchés, la bonne nouvelle ne s’arrête pas là puisque le remboursement de la dette demeure la priorité pour les
cinq prochaines années. Plus précisément, le gouvernement du Québec prévoit graduellement accroître le montant annuel dédié au
Fonds des générations. En y affectant un dépôt cumulatif de 14,4 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, le
gouvernement vise à réduire le ratio dette brute/PIB nominal, le faisant passer à au moins 49,5 % en 2020-21 et à 45,0 % en 2025-26.
Le Fonds des générations continuera donc de jouer un rôle prépondérant dans la réduction du poids de la dette publique. Pour que les
investisseurs comprennent bien l’importance et l’efficacité de ce Fonds, sa valeur comptable s’élève actuellement à 8,5 milliards de
dollars. Sans lui, le ratio dette brute/PIB nominal se serait établi à 57,5 % plutôt qu’à 55,0 % au 31 mars 2016.
À moins qu’un choc négatif extrême, comme un effondrement inattendu de la locomotive chinoise, venait perturber l’économie
mondiale, le gouvernement du Québec devrait parvenir à réduire le fardeau de la dette au cours des cinq prochaines années. L’élan
dont profite l’économie du Québec est toujours soutenu par la dépréciation passée du huard et par la vigoureuse demande américaine.
Les prévisions du ministère de Finances quant à la croissance annuelle du PIB réel sont quasi identiques aux nôtres, soit 1,5 % pour
2016 et 1,6 % pour 2017. Pour être en mesure de maintenir ce rythme de croissance économique et de saisir des occasions dans un
monde en constante évolution où la numérisation et les nouvelles technologies changent les façons de faire, des nombreuses mesures
ciblées d’une valeur totale de 3,6 milliards de dollars sur cinq ans ont été annoncées dans ce budget : allègement fiscal pour les
ménages, mesures incitatives pour les jeunes entreprises novatrices, aide financière pour soutenir les stratégies numériques, mesures
favorisant les projets d’infrastructures vertes, etc.
Dans un autre ordre d’idées, l’incidence de la chute des prix du pétrole sur les paiements de péréquation à la province du Québec, qui
représentaient environ 10 % des revenus totaux de la province en 2015-16, constitue également un sujet d’intérêt parmi les
investisseurs depuis quelque temps. Bonne nouvelle, le niveau légèrement plus faible que prévu des paiements de péréquation à
moyen terme n’empêchera pas le gouvernement du Québec de réduire le fardeau de la dette publique. Bien sûr, la baisse des prix du
pétrole a pour effet de ramener la capacité fiscale du Québec plus près de celle de la moyenne canadienne. Comme les paiements de
péréquation d’une année donnée sont fondés sur une moyenne mobile pondérée sur trois ans, avec deux années de décalage, l’effet
du déclin des prix du pétrole amorcé à l’été 2014 se fera graduellement sentir entre les exercices 2016-17 et 2019-20. L’enveloppe de
péréquation fédérale se bonifie au même rythme que la croissance plus faible du PIB nominal du Canada, ce qui fait que l’on prévoit
que les paiements de péréquation versés à la province de Québec augmenteront à 9,5 milliards de dollars en 2015-16 et à
10,5 milliards de dollars en 2017-18.