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AÉRODYNAMIQUE
L’aérodynamique, dont l’étymologie évoque immédiatement l’action de l’air en
mouvement, est la science qui étudie les différents aspects de cette action,
notamment les forces, pressions et moments qui résultent du déplacement des
corps dans l’atmosphère. L’aérodynamique intervient essentiellement dans la
conception des avions et des missiles, dont elle définit les formes optimales, mais
joue également un rôle d’importance variable dans le dessin de bateaux, voitures
rapides, véhicules à coussins d’air, ainsi que dans la construction d’ouvrages fixes
comme les ponts, tours, ou grands immeubles, dont elle détermine les réactions au
vent.
Sa naissance, comme science, peut être située au XVIIIe siècle, en Europe,
où furent développées les théories (D. Bernoulli, 1738; L. Euler, 1755) qui faisaient
suite à un empirisme séculaire.
Mais ce n’est qu’un siècle plus tard que les lois fondamentales tenant compte
des contraintes intérieures d’un milieu continu ont été formulées (M. Navier, 1827;
S. D. Poisson, 1831; D. de Saint-Venant, 1843; G. G. Stokes, 1845). Devant
l’impossibilité de résoudre ces équations extrêmement compliquées, les
connaissances aérodynamiques n’ont pu se développer que grâce à l’introduction
d’hypothèses simplificatrices, appuyées sur l’expérience. Les étapes les plus
importantes de ces travaux théoriques et expérimentaux sont marquées, entre
autres, par l’introduction des coefficients de similitude (E. Mach, 1889;
O. Reynolds, 1883), des notions de fluide parfait et de couche limite (L. Prandtl,
1904) dans le cas des écoulements à des vitesses modérées.
C’est également à la fin du XIXe siècle et au début du XXe que
l’aérodynamique expérimentale a découvert les lois physiques, que les théoriciens
ont eu à expliquer, concernant les phénomènes de la portance (N. I. Joukovski,
1904), de la traînée (W. Blasius, 1907), de la stabilité et du contrôle des avions
subsoniques. L’accroissement de la vitesse, jusqu’à des valeurs supersoniques, a
résulté des progrès de la technique, favorisés par le développement des
connaissances aérodynamiques grâce d’abord aux balisticiens (Mach, 1887,
P. H. Hugoniot, 1883). L’étude très difficile des écoulements transsoniques en est