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Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique
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ÉDITORIAL
Voici notre dernier périple en terre nordiste. Et avec elle, une sélection qui se complète et qui s’affine.
A l’issue de cette première période de sélection, nous formons le vœu que la promotion qui en résulte soit aussi
motivée et courageuse que sa devancière nordiste ; si le cru de l’hiver 2009 fut un très bon cru, celui de l’hiver
2010 est très prometteur ; en effet, nous avons eu beaucoup de mal à dégager les 16 élèves de la sélection,
ce qui prouve bien que le choix fut très difficile, tant étaient proches les élèves qui nous ont été confiés ; ceci est
surtout vrai pour les cuisiniers ; c’est ainsi que nous avons été obligés de laisser de côté des élèves qui n’avaient
pas démérité ; ils auraient tout aussi bien pu être dans la sélection, mais voilà… nous étions limités à 16.
Nous avons également noté que les filles s’étaient une fois de plus particulièrement distinguées ; attention
messieurs ! Si vous n’y prenez garde, nous aurons bientôt des promotions largement féminines, tant en salle
qu’en cuisine.
Pour l’heure, cette 9ème promotion – baptisée « Vincent La Chapelle » - sera équilibrée, puisque composée de
8 jeunes filles et de 8 jeunes gens, comme l’an passé ; cet équilibre est si parfait que chaque valence – cuisine
et salle – sera composée de 4 jeunes de chaque sexe, exactement comme l’année dernière là-aussi.
Ils n’auront pas beaucoup à attendre avant de nous rejoindre, puisqu’ils seront à pied d’œuvre dès le
dimanche 3 janvier. A peine sortis des fêtes de fin d’année, ils devront s’attaquer à 6 semaines d’une rare
intensité. Mais ils le savent et ils s’y préparent.
Nous les attendons donc avec impatience.
Philippe Gombert
Président de Patrimoine & Terroirs
Dunkerque
Lycée Ile Jeanty
du 07/12/2009 au 010/12/2009
Calais
Lycée du Détroit
du 14/12/2009 au 17/12/2009
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LES ORIGINES
C'est vers le VIIème siècle que
Dunkerque prend naissance
sous la forme d'un établis-
sement de pêche qui se fixe
au bord d'une petite crique
abritée par les dunes. Dès
lors, les habitants établissent
une première chapelle qui
donne bientôt son nom à la
localité : l'église des dunes
(Duyn Kerke en flamand).
Très vite, la petite commu-
nauté de marins s'organise
: un mur de défense levé en
960 et un hôtel de ville bâti
en 1233 attestent que l'es-
sor urbain démarre véritable-
ment à cette époque. Spé-
cialisé dans la pêche au
hareng, le port se dévelop-
pe lui aussi, en même temps
que d'importants aménage-
ments hydrauliques, assèche-
ments, creusement de ca-
naux interviennent dans l'ar-
rière pays. C'est à la fin du
ments. Au début du XVIIème
siècle, les espagnols renfor-
cent les fortifications vieilles
de 200 ans par une nouvel-
le enceinte. En 1638 est
construit le Canal de Furnes
qui facilite le commerce en-
tre Dunkerque et le reste de
la Flandre. En 1646, la vil-
le après 17 jours de siège
devient française, grâce à
Condé. Le 16 septembre
1652, Dunkerque est à nou-
veau espagnole.
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XIVème siècle que l'activité
portuaire découvre une nou-
velle activité : la course.
Ecumant les mers, les Dun-
kerquois se forgent rapide-
ment une réputation sur la-
quelle reposera l'histoire
maritime de la cité.
Dunkerque reste cependant
une ville sur la défensive qui
pour se protéger, doit main-
tenir autour d'elle un corset
de fortifications. Dunkerque
subit de nombreux sièges
bien souvent dévastateurs
comme celui de 1558.
Dunkerque suscite de plus
en plus les convoitises. Pour
protéger son port, on cons-
truit, en 1622, le fort de
Mardyck. Les Hollandais
font plusieurs fois le blocus
du port, qui sont vaincus par
les corsaires ou par les élé-
Le 25 mai 1658, le maré-
chal Turenne fait le siège de
la ville. Dix-neuf jours plus
tard, le 14 juin 1658, une
coalition franco-anglaise
menée par Turenne et Loc-
khart attaque la ville, c'est
la bataille des Dunes.
Le 25 juin 1658 la ville se
rend aux Français. Le soir
même, Louis XIV la remet à
Olivier Cromwell. La « folle jour-
née » venait de se dérouler : en
l'espace de 24 heures, la ville
a été espagnole, française et
enfin anglaise.
En 1662, le gouverneur de
la ville Godefroi d'Estrades
négocie pour Louis XIV le ra-
LES ORIGINES (SUITE)
chat de Dunkerque aux An-
glais. Le 27 septembre
1662, Dunkerque devient
définitivement française. Le
2 décembre, le Roi Soleil y
fait une entrée triomphale.
Vauban entreprend alors de
fortifier la ville et dévelop-
pe son port, qui devient le
plus grand port de guerre du
royaume. Dès 1670, Louis
XIV encourage la course à
Dunkerque. C'est à cette
époque que Dunkerque va
connaitre le plus célèbre de
ses corsaires : Jean Bart. Il
est rapidement incorporé
dans la Royale par Colbert
puis anobli aux vues de ses
faits d'armes et de ses pri-
ses, notamment celui de la
bataille du Texel, le 29 juin
1694, où le corsaire dunker-
quois reprend aux Hollan-
dais 120 navires de blés et
sauve ainsi la France de la
famine. En 1700, apparait
à Dunkerque, la chambre de
commerce qui fait prospérer
les commerçants, la ville est
alors une puissante place
commerciale. À ce moment
de l'Histoire, Dunkerque est
imprenable sur la mer du
Nord derrière les défenses
de Vauban et possédant de
redoutables corsaires.
Cependantle reste du pays
n’est pas aussi puissant et la
France est obligée de signer
est contrainte de signer le
traité d'Utrecht en 1713 qui
lui impose de combler le
port et de raser les fortifica-
tions. Toutefois, les condi-
tions du traité ne sont qu’en
parties remplies et tout n’est
pas détruit. Louis XV la for-
tifira de nouveau la ville du-
rant plus tard.
C'est en 1879 que s'enga-
ge une transformation radi-
cale du port qui lui permet
de concurrencer ses voisins
et de devenir le principal
débouché du pays sur la
Mer du Nord. Désormais
3ème port de France, Dunker-
que est frappé par les deux
conflits mondiaux.
Violemment bombardé en
1915 et 1917, thèâtre de
l'Opération Dynamo en mai
1940, elle sera largement
détruite avant sa libération
en mai 1945.
Au lendemain de la guerre,
Dunkerque est détruite à
plus de 70 %. Etrangement
la statue de Jean Bart, éri-
gée en centre ville, reste in-
tacte au milieu des ruines :
les Allemands, malgré le
manque de métal l'ont en
effet épargnée car l'épée de
la statue est pointée vers
l'Angleterre.
Le port restera inaccessible
jusqu'en juin 1946. La re-
construction du tissu urbain
est entreprise par Théodore
Leveau. L'architecte Jean
Niermans aura la responsa-
bilité de la reconstruction de
l'habitat.
En 1957, le groupe sidérur-
gique Usinor décide l'im-
plantation d'une usine de
production d'acier à Dunker-
que. Suite à son ouverture
en 1963, l'agglomération
passe très rapidement de
70000 habitants à 200000
habitants. Dunkerque devient
une grande agglomération
industrielle.
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LE PORT DE DUNKERQUE
Les origines de la fondation
de la ville de Dunkerque res-
tent floues et sujettes aux con-
jectures. On suppose qu’un
hameau de pêcheurs appa-
raît, vers l’an 800, dans une
crique naturelle laissée par le
retrait de la mer. Ce village
primitif serait devenu « ville »
vers 960 sous les auspices de
Baudouin III, comte de Flan-
dre, qui l’aurait entouré d’une
palissade de bois. Mais la
première mention écrite de
l’existence d’une paroisse sur
cette portion de territoire ma-
ritime figure seulement dans
un texte de 1067. C’est cette
date qu’il faut retenir pour ins-
crire Dunkerque dans une des-
tinée qui va se confondre
avec l’histoire tourmentée de
la Flandre.
Du IXème au XIIème siècles, ce
premier site de peuplement,
constituant une simple bourga-
de, végète, faute de pouvoir
résoudre le délicat problème de
l’eau qui sera partiellement ré-
glé par les travaux de draina-
ge des sols initiés par les insti-
tutions monastiques. Survient
alors l’intervention déterminan-
te de Philippe d’Alsace qui a
compris que l’avenir des villes
réside dans leur capacité à af-
ficher une puissance commer-
ciale. Ce comte de Flandre
donne à Dunkerque le droit de
s’ériger en commune et enga-
ge divers travaux pour stabili-
ser le cordon de dunes. Il oc-
troie en outre, en 1183, aux
bourgeois de cette nouvelle «
cité flamande », l’exemption de
certains droits de péage sur le
trafic des marchandises. Seul
problème : Gravelines est alors
prédominant en sa qualité
d’avant-port de Saint-Omer
pour l’importation des laines
anglaises et l’exportation de
ses draps vers l’Angleterre.
À la fin du XIIIème et au début
du XIVème siècle, Dunkerque
s’impose, suite à l’ensablement
du havre de Gravelines, et de-
vient la plaque tournante du tra-
fic vers l’Angleterre et la Hollan-
de. Conjointement à l’essor de
la ville qui, en 1311, obtient le
privilège de s’administrer elle-
même par la voie d’un corps
municipal et judiciaire, le port
dont l’activité majeure était jus-
qu’alors la pêche au hareng, dé-
veloppe ses relations commercia-
les. Cette réussite économique ne
tarde pas à s’afficher dans le
paysage urbain, avec l’élévation
de la fortification bourguignon-
ne, hérissée de 28 tours, et la
construction de l’imposant beffroi
en 1440.
L’activité à la fois maritime et
portuaire de la ville reste sou-
mise aux fortunes de l’histoire
et aux guerres que se livrent
alors la France, la Hollande,
l'Angleterre et l'Espagne. Dans
ce contexte, certaines pratiques
de piraterie et de brigandage,
commencent à se codifier pour
donner naissance à la guerre
de course visant à s’approprier
les navires et les cargaisons
voguant sous pavillon ennemi.
La flotte harenguière ayant été
détruite lors de la révolte des
Hollandais pour leur indépen-
dance, les marins dunkerquois,
restés fidèles à l’Espagne, de-
viennent corsaires dès 1567.
Mais en termes d’infrastructures,
le port se résume à deux jetées
de 350 mètres de long et à un
simple quai longeant la muraille
bourguignonne. Ses possibilités
nautiques demeurent bien mo-
destes car les Espagnols ont
seulement concentré leurs ef-
forts sur le renforcement des
défenses maritimes.
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LE PORT DE DUNKERQUE (SUITE)
Après avoir racheté Dunkerque
aux Anglais, Louis XIV s’empres-
se de confirmer tous les anciens
droits et privilèges de la ville et
accorde l’entière franchise de
son port, mesure qui permet de
concurrencer le port d’Amster-
dam. De plus, pour réglemen-
ter notamment la guerre de
course, un édit royal institue en
1700 une Chambre de com-
merce ayant pour mission « de
faire fleurir le commerce de la
ville, de maintenir le crédit des
marchands et négociants,
d’empêcher toutes espèces
d’abus, de prévenir les désor-
dres qui pourraient se commet-
tre et généralement de veiller
sur tout ce qui est capable de
bonifier et d’augmenter le com-
merce ». À ces dispositions
d’ordre économique, s’ajoute
la volonté royale de transfor-
mer Dunkerque en place forte
de premier ordre et en havre
militaire. L’intervention de Vau-
ban est alors décisive, tant pour
la ville, dotée d’une enceinte
bastionnée, que pour le port.
Commence alors une période
de grands travaux: L’écluse de
Bergues est restaurée, le canal
de Bourbourg est creusé en
1670 et son écluse rétablie
en 1704. Après le percement
du banc Schurken le chenal
est prolongé par des jetées de
1200 mètres de longueur, pro-
tégées par des forts maritimes.
De plus, le bassin de l’actuel
bassin de la Marine permet
d’accueillir, à flot, dès 1685,
une escadre de frégates tan-
dis que l’arrière-port est ap-
profondi et aménagé pour la
construction et le lancement
de navires de guerre. Une ci-
tadelle est érigée afin de pro-
téger l'ensemble.
Après avoir pris part, avec des
armements considérables, aux
guerres de la fin du règne de
Louis XIV qui firent les beaux
jours des corsaires et immorta-
lisèrent l’épopée de Jean Bart,
Dunkerque est contraint de se
soumettre à la ruine que lui im-
pose le traité d’Utrecht (1713).
Ses fortifications doivent être
rasées et son port comblé.
Par la suite, Louis XIV auto-
rise le creusement du canal
de Mardyck destiné à deve-
nir un port de substitution
relié à la mer.
Mais ces efforts de redresse-
ment sont très rapidement s'avè-
rent vite inutiles: En janvier
1717, le traité d’union de La
Haye consacrant une alliance
de la France avec la Hollande
et l’Angleterre contre le royau-
me d’Espagne, sacrifie Dunker-
que sur l’autel de la diploma-
tie. Les Anglais exigent et ob-
tiennent la démolition de la plus
grande des deux nouvelles éclu-
ses de Mardyck.
Le 31 décembre 1720, une vio-
lente tempête rompt le batar-
deau, édifié en travers du che-
nal six ans plus tôt sur ordre
des Anglais. Profitant de cette
aubaine, les Dunkerquois
agrandissent immédiatement les
brèches et les bateaux peuvent
de nouveau entrer dans le port.
Le commerce reprend sous sur-
veillance anglaise, avec les
ports du Nord, Londres, Ams-
terdam… mais aussi avec les
Antilles, Dunkerque ayant reçu
de Louis XV le privilège de fai-
re le commerce avec les Iles
d’Amérique. En 1730, trois
corvettes sont armées pour la
pêche à la morue marquant le
début d’une autre grande épo-
pée de l’activité portuaire. La
guerre de succession d’Autriche
épargne Dunkerque qui protè-
ge son port par des batteries.
Quand, en mars 1744, la guer-
re est déclarée à l’Angleterre,
les corsaires repartent en mer
et compensent, le commerce en
déclin. La paix, signée à Aix-
la-Chapelle, en 1748, con-
traint Dunkerque à détruire ses
défenses mais son chenal d’ac-
cès est préservé. S’ouvre alors
une courte période de prospé-
rité. Mais une nouvelle guerre,
celle dite de Sept ans qui écla-
te en 1756, ralentit les transac-
tions et relance la course. Pour
finir, le traité de Paris signé en
1763 entérine une nouvelle rui-
ne du port : le bassin de la
Marine et son écluse doivent
être détruits.
Les Dunkerquois l’ont bien com-
pris : le relèvement du port pas-
se par l’industrie et, dès la fin
du règne de Louis XV, s’établis-
sent successivement une manu-
facture de toiles à carreaux,
une verrerie, une fabrique de
pipes, des raffineries de sel, une
distillerie, deux tanneries. Com-
mence aussi à se développer
la fabrication des tabacs. Les
affaires reprennent, soutenues
par diverses libéralités royales.
Louis XVI encourage en effet,
par des primes, la pêche de la
morue et du hareng et favorise
la création de nouvelles fabri-
ques. Cependant, le commer-
ce maritime, redevenu floris-
sant, ne tarde pas à subir le
contre-coup de la guerre de l’In-
dépendance américaine au
cours de laquelle la France
s’oppose à l’Angleterre. Les
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