* Il a été décrit des lésions aponévrotiques
intramusculaires au niveau des muscles de la coif-
fe, dans la fosse supra épineuse ou infra-épineu-
se, soit dans le prolongement de tendinopathie
plus distale, soit isolée [9, 21]. La réaction inflam-
matoire intramusculaire est le plus souvent modé-
rée, parfois plus importante à majeure, difficile à
étiqueter.
* Une lésion intramusculaire caractéristique
est la pathologie de l’aponévrose sagittale du
muscle droit antérieur [10]. L’importance des
lésions musculaires adjacentes est variable, mon-
trant des zones de décollement modéré voire un
hématome, le plus souvent limité. Cette patholo-
gie est toujours centrée sur la cloison sagittale,
aponévrose siège de lésions allant de
l’épaississement jusqu’à la rupture complète.
Le fait caractéristique est que toutes ces patho-
logies sont centrées sur une aponévrose même, y
compris lorsqu’elles présentent un stade chro-
nique un aspect fibro-cicatriciel pseudo-tumoral.
L’utilisation de l’IRM à la recherche d’autre
pathologie que la classique désinsertion du
muscle GNM, au niveau du mollet, met bien en
évidence le fait que les lésions du mollet et en par-
ticuliers celles du Soleus sont toujours centrées
autour d’une aponévrose, que se soit les cloisons
sagittales principales superficielles ou profondes,
ou les cloisons intramusculaires.
Il est remarquable de noter que, quel que soit le
muscle, les pathologies intrinsèques peuvent se
répartir sur plusieurs sites, sites qui sont cepen-
dant toujours les mêmes, comme s’il existait des
points de faiblesse électifs pour chaque muscle. Il
est remarquable dans une pathologie musculo
aponévrotique, notamment du muscle GM, de
noter que ce muscle peut se rétracter et favoriser
la survenue d’une zone de décollement parfois
très importante tout en gardant des fibres muscu-
laires quasi indemnes.
La théorie lésionnelle que nous défendons est
que le point faible d’une structure musculaire,
c’est bien le squelette aponévrotique [17]. A
l’inverse de la fibre musculaire, les structures
aponévrotiques, comme tendineuses, ont une
élasticité limitée, identique sur toute son étendue
[10]. Son élongation est possible dans des propor-
tions allant de 1 à 15 % [11]. L’élément le plus rigi-
de dans un muscle n’est donc pas la fibre muscu-
laire mais l’aponévrose : le coefficient d’élasticité
des aponévroses musculaires du soleus est globa-
lement le même que celui du tendon d’Achille,
évalué à 5 % [12]. Une mise en tension brutale de
ces aponévroses, ou des sollicitations répétitives
vont entraîner des lésions plus ou moins impor-
tantes, de même type que les lésions tendineuses.
Il peut s’agir soit des lésions bénignes intra-apo-
névrotiques telles qu’on les décrit dans les aponé-
vrosites classiques sous forme d’épaississement,
tout au plus des zones de micro-rupture, soit de
lésions partielles à type de dilacération avec des
modifications structurelles plus importantes. A un
stade de plus, il s’agit d’une dilacération quasi
complète de cette structure aponévrotique voire
d’une rupture complète avec rétraction des frag-
ments proximaux et distaux.
L’atteinte d’une aponévrose va entraîner des
conséquences directes sur la structure musculaire :
elles seront cependant secondaires, proportion-
nelles à l’importance de la lésion aponévrotique.
* En cas de simple aponévrosite, l’insertion des
fibres musculaires est respectée et on ne retrouve
alors aucune lésion macroscopique ou, tout au
plus, une infiltration œdémateuse intramusculaire,
interfasciculaire, le long de l’aponévrose épaissie.
* Lorsque l’aponévrose est le siège de rupture
partielle ou de dilacération, les fibres musculaires
peuvent commencer à se décrocher de l’aponévrose
lésée. Apparaissent entre muscle et aponévrose des
réactions œdémateuses, voire une amorce de décol-
lement du muscle par rapport à l’aponévrose, décol-
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Les lésions musculaires du soleus