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PO 001
ÉVALUATION DU RETENTISSEMENT FAMILIAL,
SOCIAL ET PROFESSIONNEL DE LA DÉPRESSION
EN PSYCHIATRIE LIBÉRALE. ÉTUDE SURPASS.
DESCRIPTION DE LA COHORTE À L’INCLUSION
PO 002
TROUBLES ANXIODÉPRESSIFS ET RETENTISSEMENT
FONCTIONNEL – RÉSULTATS DE L’ÉTUDE DEPASS
GASQUET I. (1), THOMAS P. (2), RAFFAITIN F. (3),
RIMLINGER B. (4), GÉRARD A. (3), MATHERON A. (5),
LLORCA P.M. (6)
(1) Médecine Générale, SAINT EPAIN, FRANCE
(2) Département de psychiatrie - CHU Guillaume Régner, RENNES, FRANCE
(3) Lundbeck SAS, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE
(4) Psychiatrie libérale, PARIS, FRANCE
(1) CHU Cochin Port Royal, PARIS, FRANCE
(2) CHRU de Lille - Hôpital Fontan, LILLE, FRANCE
(3) PARIS, FRANCE
(4) MONTPELLIER, FRANCE
(5) Lundbeck SAS, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE
(6) CHU CMPB, CLERMOND-FERRAND, FRANCE
Objectif : Le retentissement fonctionnel de l’Épisode Dépressif Majeur (EDM) dans les sphères familiale, sociale et professionnelle reste insuffisamment décrit. Ce retentissement
pourrait être distingué en fonction des patients et des caractéristiques de l’EDM. Cette étude a pour objectif d’établir une
typologie de patients souffrant d’un EDM et débutant un traitement par antidépresseur, selon le retentissement fonctionnel de la dépression à 6 mois mesuré par l’échelle de Sheehan (SDS).
Méthode : Étude épidémiologique prospective observationnelle auprès de 4 000 patients suivis par des psychiatres
d’exercice libéral. Les données sont recueillies à l’occasion
de consultations naturelles à l’inclusion puis à environ 2 et
6 mois. Le critère d’évaluation principal est le profil d’évolution des patients entre l’inclusion et 6 mois, pour chacune des
trois dimensions de la SDS (familiale, sociale, professionnelle). Ce résumé décrit la phase d’inclusion.
Description de la cohorte à l’inclusion : Les 1 268 premiers
patients inclus étaient majoritairement des femmes (69 %),
âgés en moyenne de 44,9 ± 12,7 ans, en activité professionnelle (66 %) et suivis en moyenne depuis 2,1 ans par
le psychiatre. Le patient était adressé par un médecin généraliste dans 57 % des cas et venait spontanément dans
31 % des cas. Pour 46 % d’entre eux, il s’agissait du premier EDM, les autres patients ayant déjà présenté en
moyenne deux EDM dans les 5 dernières années. L’initiation d’un antidépresseur était associée à une prescription
d’anxiolytique(s) chez 56 % des patients. 75 % des patients
présentaient un EDM sévère (CGI-S ≥ 5) confirmé par un
score moyen MADRS de 32,6 ± 6,8. 9 % des patients présentaient une addiction. Le retentissement familial, social
et professionnel de la dépression était jugé sévère (SDS
≥ 7) sans distinction homme-femme par respectivement
60 %, 71 % et 57 % des patients avec des scores SDS
moyens de 6,8 ± 2,1, 7,2 ± 1,9 et 7,1 ± 2,2. Dans la semaine
précédant l’inclusion, 26 % des patients se déclaraient en
incapacité totale tous les jours et 42 % en efficacité réduite
tous les jours.
Conclusion : Les patients dépressifs de cette cohorte possèdent des caractéristiques connues pour ce type de population
et présentent une altération sévère de leur fonctionnement
familial, social et professionnel.
L’Encéphale, 2011 ; 37 : 13-195
LIARD F. (1), MILLET B. (2), GONI S. (3), CROCHARD A. (3),
GÉRARD A. (4)
Les troubles anxiodépressifs font partie des troubles psychiatriques les plus fréquents. Ces troubles ont un important
retentissement sur la vie quotidienne du patient.
Méthodes : Une étude épidémiologique observationnelle a
été mise en place afin d’évaluer l’évolution à 3 mois du retentissement des troubles anxiodépressifs chez des patients
consultant leur médecin généraliste (MG) et débutant un antidépresseur. Le retentissement a été évalué grâce à l’autoquestionnaire de Sheehan (SDS) dans les 3 sphères : familiale, professionnelle et sociale. La sévérité des symptômes
et leur évolution ont été évaluées par le patient au moyen de
l’échelle HAD et par le praticien avec la CGI-S et la CGI-I.
Résultats : 433 MG ont inclus 8 396 patients présentant des
troubles anxiodépressifs dont 6 270 (74,7 %) souffraient d’un
épisode dépressif majeur (EDM). L’âge moyen de la cohorte
était de 48,7 ± 14,3 ans et 67,2 % étaient des femmes.
Trois mois après l’initiation du traitement, les scores moyens
HAD-Dépression et HAD-Anxiété ont tous deux diminué, respectivement de 13,5 ± 4,0 à 5,4 ± 4,2 et de 13,1 ± 3,4 à
5,6 ± 3,6 (p < 0,001) ; ainsi à l’inclusion, 93 % des patients
étaient jugés sévères par le MG (CGI-S≥4) et à 3 mois,
74,5 % étaient considérés comme fortement ou très fortement améliorés (CGI-I = 1 ou 2).
Parallèlement, les scores SDS qui variaient de 6,5 à 6,8 selon
la sphère à l’inclusion, étaient tous améliorés avec une diminution d’environ 4 points (p < 0,001). Un patient sur deux présentait une rémission fonctionnelle partielle (SDS = 1 à 3) et
un patient sur cinq une rémission fonctionnelle totale (SDS
= 0). Cependant, la sévérité clinique globale et le retentissement étaient accrus avec le nombre d’EDM antérieurs et leur
amélioration à 3 mois, diminuée. L’étude a également montré
une bonne concordance entre l’autoévaluation des patients
et l’évaluation des MG.
Conclusion : L’amélioration significative du retentissement clinique et fonctionnel constaté après 3 mois de traitement montre que la prescription d’antidépresseurs par les MG est pertinente et adaptée. Le bénéfice de la prise en charge est observé
quelque soit le nombre d’EDM antérieurs. Il est toutefois
amoindri au fil des EDM, d’où la nécessité de traiter le plus précocement possible, pour un bénéfice maximal du patient.
PO 003
ÉTUDE DU TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR
ET DU TROUBLE DYSTHYMIQUE
CHEZ LES ÉTUDIANTS INFIRMIERS
MANNAI J., NAKHLI J., ABDESSALEM S., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
13
9e Congrès de l’Encéphale
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : La dépression représente un problème de
santé publique de part sa fréquence et son retentissement.
Elle est 2 à 3 fois plus fréquente chez les étudiants. Cependant, peu d’études ont été réalisées en Tunisie et ces études
n’ont pas été réalisées avec des outils standardisés et fiables
pour le dépistage de ces troubles.
Objectif : Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer la fréquence du trouble dépressif majeur et du trouble dysthymique (selon les critères du DSM-IV) et d’étudier les facteurs
associés à ces troubles dans une population d’étudiants infirmiers.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive faite sur deux
mois consécutifs (février et mars 2010), à l’institut privé des
sciences infirmières de Sousse (Tunisie). Tous les étudiants
de cet institut ont été sollicités (n = 145) et 86,2 % d’entre eux
(n = 125) ont accepté de participer à l’étude. L’évaluation a
été faite à l’aide d’un questionnaire explorant les caractéristiques sociodémographiques et cliniques et à l’aide du Mini
International Neuropsychiatric Interview-plus (MINI-Plus
5.0.0).
L’analyse des données a été réalisée avec le logiciel SPSS
10.0.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de 22,6 ±
2,1 ans. Le sexe féminin prédominait (71,2 %).
4,8 % des étudiants infirmiers avaient des antécédents de
pathologies organiques.
La prévalence du trouble dépressif majeur était de 12 % au
moment de l’enquête et de 24,8 % durant la vie.
La prévalence du trouble dysthymique était de 3,2 % au
moment de l’enquête et de 17,6 % sur la vie.
Le trouble dépressif majeur était seulement plus prévalent
chez les sujets mariés (p = 0,004). Le trouble dysthymique
était associé aux antécédents personnels et familiaux de
pathologies organiques (p = 0,004 et 0,009).
Conclusion : Le trouble dépressif majeur et le trouble dysthymique au moment de l’étude et sur la vie sont fréquents chez
nos étudiants infirmiers. Ils méritent d’être dépistés et pris en
charge au bon moment dans le but de diminuer leurs conséquences telle que la désinsertion scolaire.
Résultats : Au Maroc, 6 213 femmes ont été hospitalisées
pour une intoxication volontaire depuis 2000, soit près de
691 cas en moyenne par an. Les victimes sont âgées en
moyenne de 23 ans. Les classes d’âge de 15-24 ans et 2534 ans sont particulièrement concernées (respectivement
59,2 % et 21,3 %). D’après les données déclarées, le nombre
de tentatives de suicide chez les femmes est 31 fois plus
élevé que celui des suicides réussis. La prise de médicaments est le premier mode pour les suicidants, alors que le
décès par suicide est majoritairement lié à l’ingestion volontaire des pesticides et de la paraphénylène-diamine (PPD).
Les signes présentés par les intoxiqués sont divers suivant
le ou les toxiques en cause, la quantité ingérée et le délai
écoulé avant le traitement. Les intoxiqués ont nécessité l’hospitalisation pour une durée variant de quelques heures à plusieurs jours. Parmi les 3 994 cas pour lesquels on dispose
de données sur l’évolution, 126 se sont donné la mort. Les
autres femmes ont survécu avec ou sans séquelles.
Conclusion : Le nombre réel des intoxications volontaires est
fort probablement sous-estimé, en raison des cas non diagnostiqués et non déclarés « suicide caché ».
PO 005
PRÉVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX. RÉSULTATS
D’UNE ENQUÊTE EN POPULATION GÉNÉRALE
BENSAIDA M.
EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE
L’auteur rapporte les résultats d’une enquête réalisée en
population générale dans une ville d’Algérie. Ce travail a pour
objet l’étude de la prévalence des états anxieux.
Les données relatives aux 900 sujets enquêtés sont présentées. La méthodologie de l’enquête est rapportée, l’instrument d’évaluation est le MINI. Les troubles anxieux sont fréquents dans cette population, la prévalence est de 46 %.
La prévalence vie entière : agoraphobie : hommes 0.9 %,
femmes 4.9 % ; agoraphobie avec trouble panique : hommes
0.7 %, femmes 1.1 % ; phobie sociale : hommes 6.8 %, femmes 9.0 % ; anxiété généralisée : hommes17.7 %, femmes
17.0 % ; état de stress post traumatique : hommes 12.4 %,
femmes 14.5 %.
PO 004
LE SUICIDE DES FEMMES AU MAROC
PO 006
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION EN HÉMODIALYSE
HAMI H. (1), MOKHTARI A. (1), SOULAYMANI A. (1), WINDY M.
(2), OUAMMI L. (2), SOULAYMANI R.(2)
MAJRI N. (1), BENCHAKROUN W. (1), BASRAOUI M. (2),
MANAF S. (1), MOUSSAOUI D. (1), KADRI N. (1)
(1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, KENITRA, MAROC
(2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
RABAT, MAROC
(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Service de nephrologie et hémodialyse du CHU Ibn Rochd,
CASABLANCA, MAROC
Objectif : La présente étude vise à déterminer le profil des
femmes marocaines qui se sont suicidées ou tenté de le faire
par ingestion volontaire de produits toxiques.
Méthodes : Une analyse rétrospective effectuée sur la
période 2000-2008 portant sur les intoxications volontaires
déclarées au Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du
Maroc a été réalisée.
L’anxiété et la dépression sont considérées comme des troubles fréquents chez les patients en hémodialyse. Cependant,
peu d’études ont été rapportées à ce propos. Le but de l’étude
est de diagnostiquer et dépister les troubles anxio-dépressifs
chez les hémodialysés et étudier leurs prévalences.
L’étude a été menée sur 100 patients hémodialysés au centre
d’hémodialyse du CHU Ibn Rochd de Casablanca. L’étude a
14
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été menée en collaboration avec une équipe de néphrologie,
en se basant sur les critères DSM IV et en utilisant le Mini
international neuropsychiartic interview (MINI) dont la version
en dialecte marocain a été validée.
La prévalence de la dépression est de 25 % (vs 26.5 % dans
la population générale1), dont 12 % ont un risque suicidaire
léger et 3 % ont un risque suicidaire moyen ; la prévalence
des troubles anxieux est de 28 % (vs 37 % dans la population
générale1 et 2) dont 11 % ont une agoraphobie, 7 % une phobie sociale, 5 % un trouble obsessif compulsif, 9 % un trouble
panique, 2 % un état de stress post-traumatique et 11 % une
anxiété généralisée.
La prévalence des troubles anxio-dépressifs dans cette
population est élevée tout comme dans la population générale d’où la nécessité d’une prise en charge spécifique.
PO 007
CONNAISSANCES CLINIQUES DES MÉDECINS
GÉNÉRALISTES EN MATIÈRE DE SCHIZOPHRÉNIE
EUCHI L., KALLEL G., ZALILA H., JRIDETTE S.,
ACHECHE H., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
L’incidence de la maladie schizophrénique varie, selon une
méta-analyse de 158 études épidémiologiques récentes, de
1,2 à 7,7/100 000, sa prévalence sur la vie varie entre 1,6 et
12,1/1 000. La schizophrénie constitue ainsi un problème de
santé publique. Les médecins généralistes (MG) sont appelés à jouer un rôle primordial dans le dépistage des schizophrénies débutantes et dans le suivi au long cours de ces
patients. Le but de ce travail est l’évaluation des connaissances cliniques des MG sur la schizophrénie à savoir les signes
prodromiques et les éléments de diagnostic positif Nous
avons procédé à une enquête transversale descriptive par
passation d’un auto questionnaire largement inspiré d’un
questionnaire validé, développé par Simon et al. Notre population est composée de 300 mg. L’enquête s’est déroulée
durant les mois de septembre et octobre 2009. Le questionnaire a été adressé et retourné par voie postale. Nous avons
recueillis 68 questionnaires parmi les 300 distribués, soit un
taux de réponse de prés de 22,6 %. 76,5 % des MG avaient
reconnu l’existence de signes prodromiques précédant le
PEP. Les MG enquêtés ont montré de bonnes connaissances
des symptômes positifs de la psychose tels que les hallucinations/délire et les comportements bizarres ce qui n’est pas
le cas du versant négatif de la symptomatologie, à savoir le
retrait social cité par 64,7 % d’entre eux et le désinvestissement scolaire ou professionnel cité par 50 % de la population
des MG. Quant aux symptômes anxiodépressifs, ils étaient
encore plus occultés par les praticiens cités par seulement
par 30,8 % d’entre eux. Près des 3/4 des médecins interrogés
recherchaient les éléments de l’anamnèse pour corroborer
le diagnostic positif. Il s’agit de l’histoire personnelle pour
69,1 % des MG de notre population et familiale du patient
pour 77,9 % d’entre eux.
Toutes ces donnés nous mènent à la nécessité d’une
meilleure formation des MG en psychiatrie et à améliorer la
qualité de la collaboration entre MG et médecins spécialistes
psychiatres.
PO 008
DÉPISTAGE DES TROUBLES COGNITIFS
DANS UNE POPULATION ÂGÉE DANS LA RÉGION
DE MONASTIR
BRAHEM S. (1), HAMMAMI S. (2), HAMMAMI N. (3),
BARHOUMI A. (2), HAJEM S. (3), GAHA L. (1)
(1) Service de psychiatrie, CHU F Bourguiba, MONASTIR,
TUNISIE
(2) Service de Médecine Interne, CHU F Bourguiba Monastir,
MONASTIR, TUNISIE
(3) Institut national de la Santé Publique, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La compétence cognitive fait appel aux processus fondamentaux de l’attention, de l’apprentissage et de la
mémoire. Ces altérations cognitives pathologiques sont particulièrement difficiles à mettre en évidence chez le sujet âgé
surtout si elles restent sous estimées par l’entourage et sans
répercussion notable sur l’autonomie du patient.
Objectif : Dépister des troubles cognitifs dans un échantillon
de sujets âgés qui n’ont jamais consulté en milieu neuropsychiatrique pour des troubles cognitifs.
Sujets et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive transversale, dans le cadre d’une enquête épidémiologique réalisée par
l’Association de Protection des Personnes Agées de Monastir
et l’Institut National de Santé Publique sous l’égide de l’OMS
et FNUAP Tunisie. Elle a concerné 598 personnes âgées de
65 ans et plus (66.2 % de sexe féminin, âge moyen de 72.3 ±
7.4 ans), vivant à domicile dans la région de Monastir.
Le dépistage des troubles cognitifs était basé sur un questionnaire, mené par des médecins enquêteurs à la recherche
de troubles mnésiques (question posée aux individus et à leur
entourage), de troubles de l’attention et de troubles de l’orientation temporo-spatiale.
Résultats : Parmi notre population âgée, 77.8 % présentaient
des troubles mnésiques, avec une surreprésentation féminine (82.6 % versus 68.3 % ; p < 0.001). Pour l’ensemble des
sujets répondants, l’âge moyen de début des troubles mnésiques se situe à 67.3 ans ± 7.4. Des troubles de l’attention
ont été retrouvés chez 48.9 % de notre échantillon. Des troubles de l’orientation temporo spatiale ont été identifiés chez
31.6 % des participants avec une plus forte prépondérance
pour les sujets de sexe féminin (37.4 % versus 20.3 %,
p = NS).
Conclusion : Nos résultats suggèrent que les troubles cognitifs chez les sujets âgés restent à l’heure actuelle sous diagnostiqués et banalisés par l’entourage avec une vulnérabilité particulière chez les femmes. Ces conclusions sont de
nature à inciter à l’établissement de stratégies de prise en
charge des troubles cognitifs inauguraux chez les sujets
âgées.
PO 009
MORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE CHEZ LES SUJETS
ÂGÉS : À PROPOS DE 100 CAS
ACHECHE H., ZALILA H., DAKHLIA N., EUCHI L.,
JRIDETTE S., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
15
9e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Actuellement l’OMS estime que les troubles
mentaux constituent l’une des premières causes de morbidité
liée au vieillissement.
Objectif : Déterminer la prévalence et l’expression clinique
des troubles mentaux chez le sujet âgé.
Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective, descriptive faite à partir des dossiers d’hospitalisation de
100 patients âgés de plus de 60 ans admis dans le service
de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi durant une période de
2 ans (2009/2010).
Pour chaque patient, nous avons recueilli les caractéristiques
sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques à l’aide
d’un questionnaire préétabli.
Résultats : L’âge de nos patients variait entre 60 et 86 ans
avec une moyenne de 67 ans et un écart type de 6. Nous
avons noté une prédominance masculine avec une fréquence estimée à 70 %,
60 % des malades étaient d’origine urbaine, 45 % avaient un
niveau socioéconomique faible. Prés des trois quart avaient
un niveau scolaire ne dépassant pas la 6e année primaire.
La moitié étaient mariés avec un pourcentage de 58,8 %,
17,6 % célibataires, 8,8 % divorcés et 14,7 % veufs.
35,5 % étaient sans profession, 26,6 retraités et 23,5 % travaillaient comme journaliers. Une comorbidité organique a
été notée dans 52,2 %.
L’instabilité psychomotrice et les agressions étaient les principaux motifs d’hospitalisation. Le diagnostic de schizophrénie a été retrouvé dans 32,4 %, suivi par la démence dans
29,4 % puis les troubles de l’humeur dans 26,5 %, le trouble
délirant dans 8,8 % et les troubles somatoformes dans 2,9 %.
Conclusion : La prévalence des troubles psychiatriques est
importante chez les personnes âgées. La recherche d’une
cause en particulier somatique est un préalable indispensable à la mise en route du traitement.
PO 010
PROFIL SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE, CLINIQUE
ET VICTIMOLOGIQUE DE FEMMES VICTIMES
DE VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES CONJUGALES
POUSSEVIN C.
CHU Angers, ANGERS, FRANCE
Objectif : L’objectif de cette étude est de comparer le profil
socio-démographique, clinique et victimologique de femmes
victimes de violences conjugales psychologiques (n = 35) à
celui de femmes indemnes de telles violences (n = 19).
Méthode : Il a été proposé à toutes les femmes hospitalisées
entre le 1er décembre 2009 au 1er août 2010 dans l’Unité
Médico-Psycho-Sociale du CHU d’Angers, âgées de plus de
18 ans, et vivant en couple depuis au moins six mois, de réaliser l’échelle WEBS (Women’s Experience with Battering
Scale) de dépistage des violences conjugales psychologiques, l’échelle d’intentionnalité suicidaire de Beck (Suicide
Intent Scale), l’échelle de personnalité de Cloninger et une
évaluation psychiatrique standardisée (MINI).
Résultats : L’âge moyen des femmes victimes était de
41,25 ans (18-74 ans) contre 42,95 ans (20-65 ans) pour les
16
femmes non victimes. Les femmes victimes vivaient plus souvent en milieu urbain (57 % versus 21 % p = 0,01), étaient
plus souvent en concubinage (51,4 % versus 5,3 % p
= 0,001), sans enfants (31,4 % versus 15,8 % p = 0,28) et
au chômage (52,6 % versus 28,6 % p = 0,19) que les femmes
non victimes. Elles avaient plus fréquemment une histoire de
vie traumatique dans l’enfance (74,3 % versus 52,6 % p
= 0,05), d’avantage d’antécédents psychiatriques personnels (88,6 % versus 68,4 % p = 0,07) ou familiaux (77 % versus 42 % p = 0,005). Les femmes victimes présentaient selon
le MINI une prévalence plus élevée d’épisode dépressif
majeur (82,9 % versus 31,6 % p = 0,038), de troubles
anxieux (PTSD : 8,6 % versus 0 % p = 0,26 ; trouble
panique : 17,1 % versus 0 % p = 0,20) et de dépendance à
l’alcool (17,1 % versus 5,3 % p = 0,28). La dimension
« recherche de nouveauté » était faiblement exprimée au test
de Cloninger chez les femmes victimes, au contraire des
dimensions de « retrait social » et de « capacité de
compassion » qui étaient fortement retrouvées. Enfin, la moitié des femmes victimes de violences conjugales avait prévenu un tiers et 17 % avaient déjà porté plainte.
Conclusion : Mieux cerner le profil clinique et victimologique
des femmes victimes de violences psychologiques conjugales offre des pistes de réflexion dans le repérage de ces violences et dans l’évaluation du retentissement psychologique.
PO 011
MIGRATION ET PSYCHOPATHOLOGIE EN FRANCE
MÉTROPOLITAINE : ENQUÊTE AUPRÈS DE TROIS
GÉNÉRATIONS DE MIGRANTS
GUARDIA D. (1), DUHAMEL A. (2), VANDEBORRE A. (3),
ROELANDT J.L. (3), VAIVA G. (4)
(1) Service d’addictologie - Hôpital Calmette – CHRU, LILLE,
FRANCE
(2) Centre d’Investigation Clinique – CHRU, LILLE, FRANCE
(3) CCOMS – EPSM Lille Métropole, LILLE, FRANCE
(4) Service de Psychiatrie – Clinique Fontan – CHRU, LILLE,
FRANCE
Introduction : La santé mentale des populations migrantes
est devenue un enjeu de santé publique à l’échelle mondiale.
La France dispose de peu de données épidémiologiques sur
le sujet. Cette enquête dresse une estimation de la prévalence des troubles psychopathologiques au sein de ces populations et tente d’évaluer les facteurs de risque associés à
leur survenue.
Matériel et méthode : L’enquête Santé Mentale en Population
Générale a été menée entre 1999 et 2003, auprès d’un
échantillon de 37 063 sujets, de plus de 18 ans, vivant en
France métropolitaine. Parmi les sujets migrants (n = 9 821),
trois sous-groupes ont été constitués, selon qu’il s’agissait
de migrants de première (n = 1 911), deuxième (n = 4 147)
ou troisième génération (n = 3 763). L’évaluation diagnostique était faite au moyen du Mini International Neuropsychiatric Interview.
Afin d’évaluer l’imputabilité des variables migration et origine
géographique dans la survenue de troubles psychopathologiques, une analyse multivariée a été réalisée. L’ensemble
des variables ayant un lien statistique avec la survenue d’un
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trouble a été intégré dans un modèle de régression logistique
multivariée pas à pas, dans la mesure où la valeur p rattachée
à ce lien était inférieure à 20 % (p < 0,2).
Résultats : Les sujets migrants présentent un risque significativement accru de troubles dépressifs (p < 0,0001),
d’état de stress post-traumatique (p < 0,0001), d’addictions
(p < 0,0001), de décompensations psychotiques (p < 0,0001).
Ce risque résulterait de l’action conjointe d’un passé migratoire
et d’une situation socioéconomique précaire, indépendamment de la zone géographique d’origine. Enfin, la prise en
compte de la génération de migration comme variable d’analyse fait émerger des profils de risque différents.
Conclusion : Les populations migrantes présentent un niveau
de détresse psychologique supérieur aux populations du
pays d’accueil. Le poids des variables migration et génération
de migration semble être supérieur à celui de l’origine géographique dans la survenue de troubles psychopathologiques. Notre offre de soins nécessiterait de prendre en compte
cette spécificité culturelle tout en en appréciant le caractère
dynamique, lié aux processus d’acculturation et d’intégration
dans le pays d’accueil.
PO 012
QUELLE PRISE EN CHARGE DES DIFFICULTÉS
PSYCHOLOGIQUES DES ÉTUDIANTS : UN EXEMPLE
DE RELATIONS ENTRE UN SERVICE DE MÉDECINE
PRÉVENTIVE, LE SIUMPPS ET UN SERVICE
SPÉCIALISÉ DANS L’ÉVALUATION DES JEUNES
ADULTES AU SHU DE L’HÔPITAL SAINTE-ANNE,
LE C’JAAD
MORVAN Y. (1), BREBANT C. (2), MONCHABLON D. (2),
ROUVIER J. (2), MAGAUD E. (3), WILLARD D. (4),
KAZES M. (4), GUT A. (4), KREBS M.O. (3)
(1) LPA ; UFR de Lettres et Sciences Humaines ; Université
Reims Champagne-Ardenne, REIMS ; Inserm U894-LPMP ;
Centre Psychiatrie et Neuroscience ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(2) SIUMPPS ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(3) Inserm U894-LPMP ; Centre Psychiatrie et Neuroscience ;
Université Paris Descartes ; Service Hospitalo-Universitaire ;
Faculté de Médecine Paris Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ;
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(4) Service Hospitalo-Universitaire ; Faculté de Médecine Paris
Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ; Université Paris Descartes,
PARIS, FRANCE
Contexte : Un service de prévention primaire, le Service InterUniversitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la
Santé (SIUMPPS) et le centre d’évaluation des jeunes adultes et adolescent (C’JAAD) ont défini conjointement un protocole permettant d’évaluer 1) les difficultés psychologiques
en population générale étudiante et 2) l’adressage auprès de
services secondaires spécialisés en santé mentale.
Outils : Un auto-questionnaire a été proposé par l’unité
Inserm U894-LPMP pour évaluer les principales dimensions
psychopathologiques sur la vie et les 12 derniers mois. Concernant la psychopathologie, ce questionnaire est composé
de 44 items provenant du Composite International Diagnostic
Interview (CIDI) et des questionnaires ESCAPAD-OFDT et
CRAAFT-ADOSPA.
Méthode : Ces questionnaires sont proposés aux étudiants
dans le cadre de leur visite de prévention. Ils sont remplis
anonymement afin de favoriser la confiance avec le médecin.
La consigne insiste sur le fait que répondre positivement aux
questions ne signifie pas que l’on soit « atteint d’une quelconque maladie ». Le médecin propose, tant en fonction des
réponses que de l’entretien médical, de rencontrer un psychologue à la suite de sa consultation. Ce dernier évalue plus
exhaustivement les difficultés et propose éventuellement une
orientation vers un service spécialisé.
Résultats : Lors des 6 premiers mois de mise en place du
dispositif, 2 268 étudiants ont accepté de remplir ce questionnaire. Le taux de refus est de 2,5 %. 113 étudiants ont
accepté de bénéficier d’un entretien avec le psychologue soit
5 % du total. Parmi ces 113 étudiants, 55 % se sont vu proposer une orientation, principalement « en interne », 7 %
ayant accepté une orientation vers un service spécialisé.
Conclusion : Ces premiers résultats suggèrent que la procédure mise en place semble bien acceptée par les étudiants.
Elle permet de systématiser un premier niveau de discussion
sur les difficultés psychologiques avec le médecin généraliste. Après entretien avec le psychologue, peu d’étudiants
sont orientés vers des services spécialisés. Il est nécessaire
d’identifier quels facteurs sont les plus associés à l’acceptation d’une orientation, notamment le rôle joué par le type et
la sévérité des difficultés psychologiques rencontrées.
PO 013
PRONOSTIC DES PATIENTS HOSPITALISÉS SOUS
CONTRAINTE DANS L’OISE : ÉTUDE PROSPECTIVE
DE COHORTE DE 817 PATIENTS ADULTES
AMIOT O., IDASIAK-PIRIOU V.
CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE
Introduction : La législation de l’hospitalisation sous contrainte est à l’aube d’une nouvelle modification après celle
de 1990. Peu d’études ont tenté d’étudier le devenir des
patients hospitalisés sous contrainte.
Patients et méthodes : Étude prospective de cohorte, sur
l’année 2009, au CHI de Clermont de l’Oise, de tous les
patients hospitalisés sous contrainte, avec un suivi jusqu’au
15 mars 2010. Les probabilités de sortie d’hospitalisation et
de réhospitalisation ont été étudiées par la méthode de
Kaplan-Meier, le test du Log-rank et le modèle de Cox.
Résultats : 817 patients (364 femmes, âge 44 (18-94) ans) ont
été inclus : hospitalisation à la demande d’un tiers (65,5 %), péril
imminent (20 %) et hospitalisation d’office (14,5 %). La durée
médiane de suivi était de 8 (2-14) mois… La sortie a été possible
dans 86 % des cas, dans les délais de l’étude. Le délai médian
de sortie était de 28 (1-425) jours. Les probabilités d’être toujours
hospitalisé à 1, 2 et 3 mois étaient respectivement de 48 %,
31 % et 24 %. En analyse multivariée, la poursuite de l’hospitalisation était significativement associée à l’hospitalisation
d’office (RR = 1,84 [1,21 – 2,78], p = 0,004), un diagnostic de
trouble psychotique (RR = 1,30 [1,05-1,60], p = 0,02) et au fait
d’être retraité (RR = 1,42 [1,02-1,97], p = 0,04). A contrario, la
poursuite de l’hospitalisation était significativement diminuée en
cas d’existence d’un conjoint marital ou non (RR = 0,71 [0,5717
9e Congrès de l’Encéphale
0,87], p = 0,001) et d’existence d’une activité professionnelle
(RR = 0,73 [0,56-0,95], p = 0,02). Une réhospitalisation a été
nécessaire dans 60 cas avec un délai médian de 49 (1-241)
jours. Les probabilités de réhospitalisation étaient de 3 % et 9 %,
à 1 et 6 mois. En analyse multivariée, la réhospitalisation était
associée à un antécédent d’hospitalisation sans consentement
en psychiatrie (RR = 0,37 [0,19-0,71], p = 0,003) et au sexe féminin (RR = 0,53 [0,30-0,95], p = 0,03).
Conclusion : Le devenir des patients hospitalisés sous contrainte est influencé par le mode d’hospitalisation et une psychose sous-jacente, mais également par le degré d’insertion
socioprofessionnelle. Ces résultats plaident pour le renforcement des interventions visant à promouvoir l’insertion
socioprofessionnelle des patients suivis en psychiatrie.
PO 014
PREMIER ACCÈS DÉPRESSIF CHEZ L’ADULE
D’ÂGE MÛR HOSPTALISÉ : ÉVALUATION
DES PRÉVALENCES ET PRONOSTICS
MOAMAÏ J. (1), ROY M. (2)
(1) CHU de Montréal et CH Pierre Janet, GATINEAU, QUÉBEC,
CANADA
(2) Université du Québec en Outaouais, GATINEAU, QUÉBEC,
CANADA
Introduction : En dépit de l’abondance d’écrits sur le trouble
dépressif, peu d’études ont évalué le poids clinique et le cours
évolutif de cette affection chez le sujet âgé. L’étude vise donc
à combler cette lacune en vérifiant les prévalences hospitalières et les caractéristiques longitudinales du Premier Accès
Dépressif (PAD) chez l’Adulte d’Âge Mûr (AAM).
Méthodes : L’échantillon de cette étude descriptive est composé des 1 081 patients d’âge mûr (55 + ans) admis pour la
première fois dans un hôpital psychiatrique régional du Québec sur une période de 28 ans (1980 à 2008). Les statistiques
de tendance linéaire des proportions ainsi que de régressions
logistiques ont été appliquées pour l’analyse des données.
Résultats : Le taux de prévalence observée de PAD chez les
AAM était de 34 %. La probabilité d’être admis pour un PAD
augmentait avec l’âge (p < 0001). Des taux plus élevés de
PAD ont été observés chez les femmes ainsi qu’une tendance
statistiquement significative avec l’âge (39 vs 28 %,
p < 0001). À la fin du suivi historique (médian = 3 ans), le taux
de récidive de PAD était de 34 % chez les AAM. Dans la
même période, le diagnostic a évolué davantage vers le trouble bipolaire (50 %) et le trouble dépressif récurrent (21 %).
Conclusion : Dans la pratique clinique quotidienne, ces résultats montrent que les taux d’hospitalisation des PAD ont tendance à augmenter avec l’âge. Chez les femmes d’âge mûr,
le PAD est davantage répandu et récidivant. Ces résultats
soulignent la nécessité d’interventions de prévention secondaire contribuant à réduire le fardeau de la maladie et de la
dépendance sur le système hospitalier.
PO 015
PROFIL DE LA FEMME TUNISIENNE DEPRIMÉE
CONSULTANT DANS LE SECTEUR PUBLIC
MAALEJ M., MEZIOU O., BOUASKER A., KHALOUI M.,
DRIRA S., HSSAIRI A., NEJI R., DABOUSSI A., GHACHEM R.
18
Service des consultations externes et des urgences, Hôpital
Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La dépression est au moins deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Dans le contexte socio culturel tunisien, les femmes déprimées se plaignent souvent de conditions socio familiales et/ou
professionnelles difficiles.
L’objectif de ce travail est d’étudier le profil des femmes présentant un état dépressif majeur, suivies en ambulatoire, afin
d’identifier les facteurs sociodémographiques qui pourraient
constituer des facteurs de vulnérabilité à la dépression.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui
porte sur les dossiers des nouvelles consultantes, examinées
entre le 1er juillet et le 30 septembre 2010, au service des
consultations externes de l’hôpital Razi à Tunis.
Critère d’inclusion : diagnostic de dépression majeure selon
les critères du DSM IV.
Critères d’exclusion : 1. présence de caractéristiques psychotiques.
2. Présence d’un risque suicidaire élevé imposant l’hospitalisation.
3. Résultats :
Notre étude a concerné 80 femmes, âgées de 19 à 71 ans.
La moyenne d’âge de nos patientes était de 42 ans. La plupart (73,75 %) étaient originaires d’un milieu urbain. La moitié
des patientes (50 %) vivait dans des conditions socioéconomiques difficiles. 36,25 % étaient au foyer et 26,25 % étaient
ouvrières journalières. 13,75 % de ces femmes étaient analphabètes et seules 6,25 % ont fait des études universitaires.
La majorité de nos patientes (63,75 %) était mariée. Le nombre d’enfants était en moyenne entre 2 et 3 pour chaque
patiente. Moins de la moitié de ces femmes (40 %) n’avait
pas de relations conflictuelles dans leur vie ; pour les autres,
nous avons retrouvé surtout des conflits conjugaux (22,5 %).
Près d’une femme sur cinq (18,75 %) a été victime de violence physique, notamment de la part du conjoint (13,75 %).
Plus de la moitié (57,50 %) n’avait pas d’antécédents familiaux psychiatriques. Trois quarts des patientes (75 %)
étaient atteintes de maladies somatiques.
Conclusion : Même si des facteurs biologiques sont susceptibles d’expliquer la vulnérabilité des femmes à la dépression,
le rôle des facteurs psychosociaux reste considérable dans
l’augmentation du risque dépressif féminin.
PO 016
LA DÉPRESSION : QUEL IMPACT SUR LA VIE
DU COUPLE ?
EL AMMOURI A., EL MOUAFFEQ A., ONEIB B.,
BELBACHIR S., SEKKAT F.Z., TOUFIQ J.
Clinique universitaire AR-RAZI, SALE, MAROC
L’idée de ce travail émane de l’attention que nous portons
aux patients déprimés. Une double souffrance se laisse percevoir lors des entrevues ; si celle des patients est claire, évidente, et spontanément rapportée, c’est la souffrance familiale, « silencieuse » qui devrait être systématiquement
recherchée.
Posters
En effet, les personnes qui vivent en contact étroit avec des
dépressifs se sentent souvent découragées et ambivalentes.
D’une part, la dépression suscite la compassion, la sympathie
et le désir d’apporter de l’aide. D’autre part, l’inutilité des
efforts pour « faire sortir le malade de sa dépression » peut
engendrer un sentiment de rejet, d’impuissance et parfois de
culpabilité.
L’objectif de ce travail est d’évaluer la qualité des relations
maritales et la prévalence des troubles dépressifs chez les
conjoints de patients déprimés vus en consultation pendant
une durée de 3 mois ; cette évaluation a été possible à travers
La Dyadic Adjustment Scale (DAS), qui est considérée
comme l’évaluation de l’ajustement marital la plus fréquemment utilisée, et de dégager les mesures préventives.
Les résultats sont en cours.
PO 017
PRÉVALENCE DES TROUBLES DÉPRESSIFS
CHEZ LE SUJET ÂGÉ : ÉTUDE MENÉE AU SEIN
D’UNE POPULATION TUNISIENNE
ELLOUZE F., CHENNOUFI L., MAHMOUDI K., TORKHANI A.,
BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE
Introduction : De nos jours, on assiste à un vieillissement considérable de la population. Ce vieillissement s’accompagne
de l’apparition de multiples handicaps. Une des conséquences de ces handicaps est représentée par le taux important
de dépressions et de suicides enregistrés dans les populations des sujets âgés.
En effet, la dépression est une réalité clinique chez le sujet
âgé. Il s’agirait du diagnostic psychiatrique le plus fréquent
à cet âge de la vie. Mais sa prévalence réelle serait sousestimée et un grand nombre de sujets seraient encore non
traités.
Objectif : Estimer la prévalence de la dépression au sein de
la population tunisienne âgée de plus de 65 ans.
Matériel et méthode : Dans le cadre d’une étude transversale
descriptive, nous avons interrogé au moyen du GDS (Geriatric Depression Scale), 215 sujets ayant plus de 65 ans,
vivant à domicile et recrutés par la méthode des quotas. Les
sujets présentant une démence et chez qui la validité du GDS
est discutable, ont été exclus de l’étude au moyen de la « grille
d’évaluation des fonctions cognitives ». Au final, 170 personnes ont été retenues.
Résultats : L’âge moyen des sujets était de 71,78 ± 6,47 ans
avec un sex-ratio de 1.07.
La moyenne des scores obtenus au questionnaire du GDS
était de 10,17 +/– 7.283. En prenant comme seuil la valeur
15 à l’échelle GDS, on a retrouvé que 24,7 % (n = 42) des
sujets interrogés présentait un trouble dépressif au moment
de l’enquête. 15,3 % étaient légèrement déprimés et 9,4 %
sévèrement déprimés.
Conclusion : Notre étude est en faveur de la fréquence de la
dépression du sujet âgé en population générale. La dépression du sujet âgé est à ce titre un véritable problème de santé
publique. Il importe donc d’organiser des moyens de dépis-
tage et de traitement précoce de cette dépression afin de limiter ses conséquences néfastes en particulier à cet âge de la
vie.
PO 018
COMPAGNON IMAGINAIRE CHEZ LE SUJET ÂGÉ
OU UNE FORME DE DEUIL PATHOLOGIQUE :
ILLUSTRATION À PARTIR D’UN CAS CLINIQUE
TRAN S.
Centre hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE
Introduction : Le syndrome du compagnon imaginaire chez
l’enfant est un phénomène fréquent, non pathologique, intervenant dans une dynamique constructive au moyen d’un renforcement narcissique. Il prend, par définition, une forme
entièrement imaginaire, résultant d’une création authentique
dont l’enfant parvient à différencier le caractère irréel. S’il
s’agit d’un processus non pathologique chez l’enfant qu’en
est-il s’il survient chez le sujet âgé dans un contexte de deuil ?
De quels processus psychopathologiques et neuropsychologiques ce syndrome peut-il être le témoin ?
Description : Mme M., âgée de 82 ans, aux antécédents de
deux épisodes dépressifs majeurs survenus en 2006
et 2009, a présenté en mai 2010, dans un contexte de deuil,
deux mois après le décès de son mari, un épisode dépressif
majeur avec éléments psychotiques. La construction délirante reposait sur la croyance de visites quotidiennes de son
mari (notamment nocturnes) qu’elle identifiait sur la base
d’hallucinations et d’illusions visuelles.
Discussion : Sur un plan psychopathologique, le syndrome
du compagnon fantôme est considéré comme procédant
d’une dynamique de régression sur les trois dimensions
suivantes : temporelle, topique et formelle. Sur un plan neuropsychologique, ce syndrome résulte d’un processus de
rétrogénèse avec altération cognitive globale concernant
notamment les capacités d’association, de flexibilité mentale
et d’orientation pour les personnes. Il marque un trouble de
l’identification des personnes sur un mode d’hyper-identification.
PO 019
LES TROUBLES DÉPRESSIFS
CHEZ LES HÉMODIALYSES CHRONIQUES
BELHACHMI A., LABOUDI F., GOURANI M.E.,
BELBACHIR S., OUANASS A.
Hôpital Arrazi Salé, RABAT, MAROC
La dépression est un trouble très fréquent chez les patients
en hémodialyse chronique, sa prévalence selon une étude
faite au Maroc en 2005, est de 67 %. Elle entraînerait des
conséquences notables sur la vie psychique, somatique, et
relationnelle.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la sévérité de la dépression chez les hémodialysés chroniques et sa prise en charge.
Pour ce faire, une étude transversale portant sur une centaine
de patients insuffisants rénaux chroniques au stade terminal
et traités par hémodialyse périodique a été réalisée. Le
19
9e Congrès de l’Encéphale
recueil des données a été fait au moyen d’un hétéro-questionnaire, l’échelle de la dépression de Hamilton a été utilisée.
Les résultats sont en cours.
PO 021
IMPACT DES FACTEURS PSYCHOSOCIAUX
SUR L’ÉVOLUTION DU TROUBLE DÉPRESSIF
MAJEUR RÉCURRENT
PO 020
LE VÉCU DES PARENTS FACE À LEUR ENFANT
ATTEINT D’UNE MALADIE GÉNÉTIQUE
ZGUEB Y. (1), FARHAT I. (1), JOMLI R. (2), NACEF F. (1),
DOUKI S.(1)
MASMOUDI R., ARIBI L., BEN HOUIDI A., BELGUITH N.,
KAMMOUN H., AMAMI O.
CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE
Objectif : L’objectif de notre étude est de déterminer le vécu
des parents après la naissance d’un enfant atteint d’une
maladie génétique.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale réalisée aux
mois de septembre et octobre 2010 portant sur 40 parents
des enfants suivis à la consultation de génétique au CHU
Hédi Chaker à Sfax. Un questionnaire leur a été soumis. Nous
avons relevé les caractéristiques biographiques, les circonstances de la grossesse et de l’accouchement, la qualité de
l’annonce du diagnostic de la maladie, les modifications du
fonctionnement intra familial et le vécu des parents. Nous
avons passé l’échelle de l’estime de soi ainsi que l’échelle
de dépression (HAD) chez ces parents. Les données ont été
saisies et analysées par le logiciel SPSS (version 17).
Résultats : Le sexe ratio (H/F) était de 0,25.
L’âge moyen était de 32,6 ans.
Le niveau socio économique était bon chez 20 % des patients,
moyen chez 37.5 % des sujets et mauvais chez 42.5 %.
Un mariage consanguin a été relevé chez 22.5 % des couples.
Les antécédents personnels et familiaux de maladie génétique ont été observés chez 1O % des patients.
La majorité des enfants était suivie pour une trisomie 21 avec
une fréquence de 62.5 %.
Le diagnostic de la maladie a été fait en post natal chez
82.5 % des patients.
La révélation du diagnostic a été jugée comme satisfaisante
chez 65 % des sujets.
L’acceptation de la maladie était immédiate chez 57.5 % des
sujets, 30 % ont refusé le diagnostic et 35 % avaient un sentiment de revendication.
Une modification de la dynamique intra familiale a été observée chez 52.5 % des sujets avec rapprochement du couple
chez 15 % des cas et apparition d’une rivalité fraternelle chez
7.5 % des cas. Nous n’avons relevé de séparation dans
aucun cas.
Une aide psychologique a été faite pour 10 % des cas et a
été proposée pour 37.5 % des cas.
Un faible estime de soi a été observée chez 45 % des sujets
(50 % chez les mères ; 25 % les pères). La dépression a été
présente chez 13.5 % des cas et l’anxiété chez 60 % des cas
(80 % chez les mères et 20 % les pères).
Conclusion : La naissance d’un enfant atteint d’une maladie
génétique peut changer la dynamique intrafamiliale. Le vécu
des mamans est marqué par une faible estime de soi et par
des manifestations anxieuses et dépressives.
20
(1) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le cours évolutif du trouble dépressif majeur
récurrent (TDM) est influencé par plusieurs facteurs d’ordre
météorologique, biologique, psychologique et social. Ainsi
les événements de vie ont un impact important qui nécessite
leurs études vu leurs incriminations dans les rechutes et les
récidives du TDM récurrent.
Objectif : Identifier les facteurs psychosociaux et environnementaux associés au décompensation du TDM récurrent.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective sur
des patients hospitalisés pour épisode dépressif majeur,
selon les critères DSM IV, au service de psychiatrie « A » de
l’hôpital Razi durant une période de 9 mois. Les données ont
été recueillies à l’aide d’une fiche préétablie comportant outre
les caractéristiques sociodémographiques et cliniques, une
évaluation multiaxiale selon le DSM IV.
Résultats : Au total, 34 dossiers ont été colligés, la moyenne
d’âge était de 47,58 ans, le sex-ratio était de 0.30. Le taux
de chômage était 61 %. Pour la dernière hospitalisation, 81 %
des patients avaient des problèmes au niveau de l’axe IV.
Les principaux problèmes psychosociaux et environnementaux retrouvés étaient des problèmes avec le groupe de support principal (85,66 %), des problèmes économiques
(17,33 %.) et des problèmes professionnels (13,2 %.). La
durée moyenne de la dernière hospitalisation était de
21,8 jours pour les patients ayant des problèmes sur l’axe IV
contre 27,2 jours pour les patients n’ayant pas des problèmes
sur l’axe IV. La moyenne du nombre d’hospitalisation était
de 6,9 pour les patients ayant des problèmes sur l’axe IV,
alors qu’il n’était que de 3,1 pour le groupe des patients qui
n’avaient pas des problèmes sur l’axe IV.
Conclusion : Les événements de vie ont des implications certaines dans le cours évolutif et la prise en charge du trouble
dépressif. Leur identification par le médecin traitant et leur
compréhension par le patient et son entourage familial pourraient dans une grande part prévenir les rechutes des épisodes dépressifs.
PO 022
LES FACTEURS DE RISQUE DE LA DÉPRESSION :
ABANDON ET RÉPERCUSSION
NAJI R., DABOUSSI A., BOUASKER A., MEZIOU O.,
MAALEJ M., KHALOUI M., GHACHEM R.
Hôpital psychiatrique RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle dans l’apparition de
la dépression, Il n’existe pas de réponse simple pour expliquer son apparition. Parmi ces facteurs, citons : l’hérédité ou
les antécédents familiaux de trouble de l’humeur, les facteurs
biologiques, une vulnérabilité psychologique ou affective, les
Posters
événements de la vie ou les facteurs de stress liés au milieu
de vie.
Certaines études ont montré que les pertes et les traumatismes subis lors de la petite enfance comme le décès ou la
séparation des parents, ainsi que les événements de la vie
adulte, tels que la disparition d’un être cher, le divorce, la perte
d’un emploi, la retraite, les problèmes financiers importants
et les conflits familiaux peuvent mener à la dépression. La
succession de plusieurs événements graves font augmenter
le risque de développer un trouble dépressif. Cet état favorise
la reviviscence d’événements traumatisants survenus plus
tôt dans la vie, ce qui aggrave la symptomatologie et de ce
fait le traitement.
Nous nous proposons dans ce travail d’illustrer par deux cas
cliniques les répercussions de l’abandon pendant l’enfance
sur le développement psycho-affectif et l’apparition de la
dépression à l’âge adulte.
PO 023
LES FACTEURS SOCIO-FAMILIAUX
DE LA DÉPRESSION CHEZ LE SUJET ÂGÉ
BARHOUMI A. (1), HAMMAMI S. (1), HAJJAM S. (2),
GAHA L. (3)
(1) CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Institut National de santé publique, TUNIS, TUNISIE
(3) Service de psychiatrie CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le développement de trouble dépressif chez le
sujet âgé fait souvent intriquer des dimensions sociales, psychologiques, environnementales et biologiques.
But : Évaluer le facteur sociofamilial dans la dépression du
sujet âgé.
Patients et Méthode : Enquête descriptive transversale étudiant un échantillon représentatif de personnes âgées de
65 ans et plus vivant dans le gouvernorat de Monastir
(n = 598) au moyen d’un questionnaire sur leur état de santé
et leurs conditions de vie. Le recours au mini-GDS a permis
d’identifier un groupe à fort risque de développer une dépression.
Résultats : Un score mini-GDS positif était constaté chez
136 sujets. L’étude de la variation de l’indice de dépistage
de dépression avec l’état matrimoniale trouve que les sujets
vivant en couple sont moins enclins à développer une dépression (20.6 %). Celle-ci concerne essentiellement les veuf
(ve)s et les personnes n’ayant jamais été mariées ainsi que
les personnes divorcées ou séparées (25.9). D’autre part, le
risque de développer une dépression ne diffère pas significativement entre les personnes vivant seules (21.6 %) et le
reste de la population (22.9 %). Les personnes âgées qui
vivent chez elles avec leurs conjoints ou leurs enfants sont
les moins exposées au risque dépressif (20.9 % vs 39.1 % ;
OR = 2.4 ; IC95 % : 1.3 – 4.5). L’importance des échanges
sociaux dans l’exposition au risque dépressif est capitale ;
puisque les personnes âgées qui reçoivent une visite tous
les jours sont moins enclines à développer une dépression.
En effet, 22.2 % d’entre elles ont été déclarées dépressives
ou susceptibles de l’être contre 27.6 % de celles dont les visites reçues de la part de l’entourage sont moins fréquentes.
Le même constat a été observé en analysant les visites rendues par la personne âgée à son entourage humain. Parallèlement, il y a plus de déprimés parmi les personnes qui se
sentent seules que parmi celles qui ne ressentent aucun sentiment de solitude : 26.7 % versus 21.8 %.
Conclusion : Les personnes âgées qui vivent chez elles avec
leurs conjoints ou leurs enfants sont beaucoup moins exposées au risque de développer une dépression alors que, la
solitude et l’insécurité en lien avec le mode de vie sont des
facteurs multiplicateurs du risque dépressif.
PO 024
DÉPRESSION POST-AVC : À PROPOS D’UN CAS
CLINIQUE EXEMPLAIRE
TRAN S.
Centre hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE
Introduction : La dépression post-AVC est une complication
fréquente des AVC avec une prévalence allant de 20 à 60 %.
Le caractère atypique du tableau clinique, la possibilité d’utiliser un traitement médicamenteux efficace et les pronostics
fonctionnel et vital qui y sont associés, justifient l’importance
d’une meilleure connaissance de cette entité clinique.
Description : M. L, âgé de 73 ans, a présenté un AVC ischémique sylvien gauche superficiel et profond avec aphasie motrice
de Broca séquellaire. Les quinze jours suivant l’AVC ont été marqués par la perte progressive de l’élan vital et une incapacité
totale à se projeter dans l’avenir. Au cours de la troisième
semaine, des idées suicidaires clairement exprimées ont précédé la survenue de trois passages à l’acte auto-agressif justifiant une hospitalisation en urgence. L’introduction d’un traitement par Citalopram 20 mg/j a permis la résolution complète de
la symptomatologie dépressive en l’espace de trois semaines.
Discussion : Le cas clinique exposé confirme la probable
pathogénie de lésions cérébro-vasculaires dans la survenue
d’une dépression et insiste sur un ensemble de données consensuelles recueillies dans une littérature riche mais hétérogène. Le territoire de l’AVC intéressant la partie antérieure
de l’hémisphère gauche, le tableau dépressif, dominé par
l’apathie et les idées suicidaires, ainsi que la réponse au traitement médicamenteux par ISRS, amènent à suspecter une
relation forte entre l’AVC et la symptomatologie dépressive.
Cela confirme ainsi tout l’intérêt de la surveillance de l’apparition de troubles de l’humeur dans les suites d’un AVC et souligne le bénéfice apporté par l’instauration d’un traitement antidépresseur en termes de pronostic fonctionnel et de mortalité.
PO 025
TABAC ET DÉPRESSION
FOND G. (1), GUILLAUME S. (2), ARTERO S. (3), QUANTIN X.
(4), COURTET P. (2)
(1) Hôpital la Colombière CHRU Montpellier, MONTPELLIER,
FRANCE
(2) Pole de psychiatrie d’urgence CHRU MONTPELLIER,
MONTPELLIER, FRANCE
(3) INSERM U888, MONTPELLIER, FRANCE
(4) Service de tabacologie et addictologie CHRU Montpellier,
MONTPELLIER, FRANCE
21
9e Congrès de l’Encéphale
Objectif : l’association entre le tabac et la dépression majeure
a été très bien documentée dans la littérature, pourtant des
études sur l’effet de la dépression sur la rechute tabagique des
patients sevrés est contradictoire. Nous faisons l’hypothèse
que des patients avec un épisode dépressif majeur en cours
au moment du sevrage sont à plus haut risque de rechute.
Méthodes : 1 020 participants majeurs ont été recrutés dans
une unité de tabacologie. Tous les patients ont été évalués
au cours de 6 consultations dans l’année. Le statut tabagique
pendant le suivi a été obtenu par interrogatoire oral à l’entretien ou par téléphone. Les participants ont été classés en
« euthymiques » « déprimés mineurs » et « déprimés
majeurs » selon leurs scores à l’Hospitalisation Anxiety and
Depression Scale.
Résultats : dans un modèle de régression de Cox ajusté sur
les facteurs de confusions potentiels il a été montré que le
taux de rechute était significativement associé avec un épisode dépressif majeur à la consultation préliminaire (OR 1.2
[1.0-1.50], p = 0.02). Le sexe féminin, vivre seul et le faible
niveau d’éducation n’ont pas supprimé cette association,
malgré leur association avec la dépression.
Conclusion : nos résultats suggèrent l’importance pour le clinicien de discriminer l’épisode dépressif majeur de l’épisode
dépressif mineur lors de la première consultation. Etudier et
développer des supports de cessation pour les patients déprimés est un enjeu majeur pour les soignants prenant en
charge le sevrage tabagique.
PO 026
LES ARN MESSAGERS SONT-ILS DES MARQUEURS
DE LA VULNERABILITÉ DÉPRESSIVE
OU DES MARQUEURS DE LA SYMPTOMATOLOGIE ?
BELZEAUX R. (1), JEANJEAN V. (1), VERRIER L. (2),
BOYER L. (1), IBRAHIM E.C. (2)
(1) AP-HM, MARSEILLE, FRANCE
(2) UMR 6184, CNRS, MARSEILLE, FRANCE
Dans le but de mieux comprendre la physiopathologie d’une
maladie aussi complexe que la dépression, plusieurs études
ont montré l’intérêt de l’analyse du transcriptome chez des
patients comparés à des contrôles indemnes de trouble psychiatrique. Les variations de l’expression des gènes sont parfois interprétées comme des marqueurs traits, liées à la vulnérabilité génétique de la dépression. Par ailleurs, il a été
montré que les niveaux d’expression de certains ARN messagers (ARNm) varient en fonction de l’état clinique et
seraient des marqueurs potentiels de l’évolution de la symptomatologie.
Nous avons étudié l’expression des ARNm de gènes candidats issus de cellules sanguines mononucléées dans une
population de patients souffrant de dépression (n = 11) comparée à des témoins appariés en age et en sexe. L’expression
de plusieurs gènes candidats est variable au cours de la
dépression (CREB1, HDAC5, HTR1B, HRT2A, NRG1,
SORT1, TPH1) et peut être corrélée à l’évolution de la
dépression (SLC6A4/5HTT). Par ailleurs, chez les sujets
sains, l’expression de certains de ces mêmes gènes est corrélée à des traits de vulnérabilité à la dépression tel que l’évitement du danger (ou Harm Avoidance) (HTR2A).
22
Au-delà de plusieurs limites méthodologiques, ces résultats
encouragent à dépasser des modèles trop restrictifs des
variations d’expression des gènes et ouvrent des perspectives pour l’approche des mécanismes qui les sous-tendent.
PO 027
RÔLE PROTECTEUR DU GÉNOTYPE TT
DU POLYMORPHISME C825T DU GNB3
DANS LA SURVENUE DES ÉPISODES
DÉPRESSIFS MAJEURS ?
GRESSIER F. (1), VERSTUYFT C. (2), DUTECH C. (1),
HARDY P. (1), BECQUEMONT L. (2), CORRUBLE E. (1)
(1) INSERM U669, Université Paris Sud, Service de Psychiatrie,
CHU de Bicêtre, LE KREMLIN BICETRE, FRANCE
(2) Université Paris Sud, Service de Pharmacologie, CHU de
Bicêtre, LE KREMLIN BICETRE, FRANCE
Introduction : Les protéines G jouent un rôle majeur dans la
transduction du signal transmembranaire. Les épisodes
dépressifs majeurs (EDM) ont été associés à une diminution
de la fonction des protéines G. La protéine G3s synthétisée
par les porteurs de l’allèle T du polymorphisme C825T du
GNB3 (gène codant pour la sous-unité 3 de la protéine G)
entraînerait une augmentation de la transduction du signal
cellulaire (1). Ce polymorphisme pourrait avoir un impact sur
la survenue des EDM, cependant des études de réplication
ont montré des résultats contradictoires. De plus, la transduction du signal s’altérerait avec l’âge (2). Notre hypothèse
est que l’âge de début des EDM pourrait varier selon le polymorphisme C825T.
Patients et méthodes : 110 patients Caucasiens (âge :
45,7 ans (sd = 14,6), femmes 73,6 %) hospitalisés pour un
EDM selon les critères du DSM-IV-TR ont bénéficié d’une
évaluation clinique : âge de début de la maladie dépressive,
nombre d’EDM antérieurs, caractéristiques de l’EDM actuel
(mélancolie, sévérité de l’EDM évaluée par les scores à
l’HAMD-17 et à la CGI). Le génotypage du C825T a été réalisé
par Polymerase Chain Reaction.
Résultats : Le nombre d’EDM antérieurs et la sévérité de l’EDM
actuel ne diffèrent pas selon le polymorphisme C825T. En
comparaison avec les porteurs du génotype CC/CT (n = 94),
les sujets TT (n = 16) sont plus âgés (52,4 ans (sd = 11,0) vs
44,6 ans (sd = 14,8) ; p = 0,01) et ont un premier EDM plus
tardif (44,8 ans (sd = 13,8) vs 36,4 ans (sd = 13,4) ; p = 0,02).
Discussion : Nos résultats suggèrent que le génotype TT
pourrait être un facteur protecteur dans la survenue des EDM.
En effet, la protéine G3s est associée à une augmentation
de la transduction et pourrait, ainsi, retarder les altérations
du signal liées à l’âge. De nouvelles études, plus puissantes,
sont nécessaires pour mieux appréhender les liens entre
dépression et polymorphisme C825T.
Références
1. Siffert W et al. (1998). Association of a human G-protein beta3 subunit variant with hypertension. Nat Genet 18:45-48.
2. Young LT et al. (1991). Maturational and aging effects on guanine
nucleotide binding protein immunoreactivity in human brain. Brain
Res Dev Brain Res 61 : 243-8.
Posters
PO 028
LA RÉGULATION DES VOIES OPOÏDERGIQUES,
VERS UNE NOUVELLE STRATÉGIE
ANTIDÉPRESSIVE ? REVUE DE LA LITTÉRATURE
ET EXEMPLE RÉCENT DE L’OPIORPHINE
JAVELOT H. (1), MESSAOUDI M. (1), ROUGEOT C. (2)
(1) Laboratoire ETAP - département de Neuropsychopharmacologie, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE
(2) Institut Pasteur - Unité de Biochimie Structurale et Cellulaire/URA2185 - CNRS, PARIS, FRANCE
La relation entre le système opioïdergique et les mécanismes
neuropharmacologiques supposés de la dépression sont connus depuis longtemps. L’utilisation de médicaments ciblant
les voies µ-opioïdes se voit limitée du fait de leurs graves effets
secondaires. Le développement de molécules agissant sur
les deux autres récepteurs opioïdes, d et k, s’avère donc primordial. Les antagonistes des récepteurs k et les agonistes
des récepteurs d présentent des propriétés antidépressives.
Ainsi, les effets respectifs des antagonistes k : NorBNI, GNTI,
ANTI, MCL-144B et JDTic et des agonistes d : non-peptidiques (SNC80 et (+) BW373U86) ou peptidiques (DPDPE,
JOM-13 et II deltorphine) ont été démontrés en préclinique
dans le test de désespoir comportemental de Porsolt.
La protection des ligands opioïdes endogènes, telles les enképhalines, de l’inactivation par les deux ectoenképhalinases :
l’endopeptidase neutre (NEP) et l’aminopeptidase-N (AP-N),
est apparue comme une voie intéressante de développement
de nouveaux antidépresseurs. Le potentiel des inhibiteurs synthétiques des enképhalinases comme RB101, RB38A/RB38B
et BL-2401 a été démontré dans divers modèles de dépression
chez le rongeur. En revanche, les inhibiteurs physiologiques
récemment identifiés comme la sialorphine de rat et l’opiorphine humaine demeuraient essentiellement évalués pour
leurs effets anti-nociceptifs.
Les travaux récents menés par l’Institut Pasteur et le laboratoire de recherche préclinique ETAP ont révélé que l’opiorphine, aux doses de 1-2 mg/kg IV, exerce un effet antidépresseur chez le rat dans le test de désespoir comportemental de
Porsolt [Javelot H, Messaoudi M, Garnier S, Rougeot C.
Human opiorphin is a naturally occurring antidepressant acting
selectively on enkephalin-dependent delta-opioid pathways. J
Physiol Pharmacol. 2010 Jun;61(3):355-62]. Cet effet est aboli
en présence de naltrindole, un antagoniste spécifique des
récepteurs d-opioïdes. La spécificité de l’effet antidépresseur
de l’opiorphine est confirmée par des tests évaluant l’activité
locomotrice et l’anxiété chez le rat.
L’identification de ces nouveaux modulateurs physiologiques
des voies opioïdergiques laisse présager l’arrivée de thérapeutique novatrice dans la décennie à venir.
PO 029
OCYTOCINE ET DÉPRESSION : DE L’ÉJECTION
DE LAIT À LA RÉPONSE AU STRESS INADAPTÉE.
PERSPECTIVE PSYCHONEUROENDOCRIENNE
SCANTAMBURLO G., ANSSEAU M., GEENEN V.,
LEGROS J.-J.
CHU de Liège, LIEGE, BELGIQUE
Les effets centraux de l’ocytocine incluent une implication
dans le comportement social, sexuel, la formation du lien
mère-enfant, l’anxiété, l’humeur, le contrôle des aliments, et
la mémoire. Elle est considérée comme une « hormone antistress », aux propriétés anti-dépressives, sédatives et analgésiques. L’OT joue un rôle crucial dans la régulation de l’axe
corticotrope. Nous avons mis en évidence une corrélation
inversement significative entre les taux plasmatiques d’OT et
les scores de dépression et d’anxiété. Des études post-mortem ont révélé une augmentation du nombre de neurones à
OT qui pourrait être un mécanisme compensatoire pour balancer et augmenter l’activité sérotoninergique en vue de mener
à une meilleure humeur et au bien-être. Des expériences de
stress précoces peuvent entraîner des altérations définitives
au niveau de la mise en place et de la stabilisation des systèmes régulateurs de la réponse de l’organisme au stress.
L’utilisation efficace des antidépresseurs est de tendre à une
normalisation des anomalies de l’HPA. L’effet anxiolytique de
l’OT, son rôle dans l’amélioration des interactions sociales,
pourraient avoir des conséquences positives dans la prévention de l’anxiété et de la dépression. La stimulation des récepteurs ocytoninergiques inhibent en effet l’activation de l’HPA.
Sur le plan thérapeutique, l’OT intranasale a essentiellement
été évaluée dans le trouble obsessionnel compulsif, la phobie
sociale et l’autisme. Certains auteurs suggèrent que les effets
thérapeutiques des SSRIs pourraient être médiés en partie à
travers le système ocytoninergique. Leurs investigations ont
montré que l’administration de citalopram produisait une augmentation statistiquement significative des taux plasmatiques
d’OT. L’effet anxiolytique de l’OT, son rôle dans l’amélioration
des interactions sociales, pourraient avoir des conséquences
positives dans la prévention de l’anxiété et de la dépression.
A notre connaissance, aucune étude n’a encore été réalisée
dans la dépression. Nous rapportons le cas d’un patient présentant une dépression résistante, qui a reçu de l’OT intranasale sous forme de Syntocinon, à raison de 16 UI par jour,
en 2 prises (1 puff de 4 U.I. dans chaque narine, matin et soir)
pendant 4 semaines, en add-on à un anti-dépresseur.
PO 030
ÉVALUATION DE LA PRÉVALENCE
DE L’OBSERVANCE D’UN TRAITEMENT
ANTIDÉPRESSEUR DANS UNE POPULATION
DE SUJETS DÉPRIMÉS : ÉTUDE PROSPECTIVE
SUR 6 MOIS
MASMOUDI S., ELLOUZE F., GHAFFARI O., CHERIF W.,
BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La mauvaise observance aux traitements est un
problème fréquent, en psychiatrie comme dans les autres spécialités médicales. Elle se traduit par des comportements divers
et ses conséquences peuvent être majeures. Les déterminants
du défaut d’observance sont multiples, liés au traitement, au
patient, à la maladie, mais aussi au médecin, à la relation entre
médecin et le malade, et à l’entourage du patient et restent
insuffisamment pris en compte par les soignants. L’état dépressif et ses représentations empêchent nombre de déprimés de
croire en l’effet thérapeutique des antidépresseurs, notamment
23
9e Congrès de l’Encéphale
lorsque les troubles paraissent liés à des événements de vie.
Les cognitions dépressives négatives peuvent ainsi constituer
d’importants obstacles à la demande d’aide extérieure et à
l’acceptation du traitement. Dans ce travail, on se propose
d’étudier la prévalence de l’observance à 3 mois et à 6 mois et
de rechercher les facteurs liés à une bonne d’observance
médicamenteuse parmi une population de patients souffrant
d’un épisode dépressif majeur selon les critères du DSM IV.
Matériels et méthodes : Nous avons recruté 46 patients.
Tous les patients ont été évalués par un questionnaire à j 0,
à 3 mois et à 6 mois de suivi. L’évaluation a comporté outre
les variables sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques reliés à l’adhésion thérapeutique, une mesure de
l’observance à 3 mois et à 6 mois.
Résultats : L’âge moyen des patients est de 41,49 ans ;
71,7 % sont de sexe féminin ; 63 % sont mariés. A 3 mois
58,70 % des sujets présentent une bonne observance contre
41,30 % de non observant. A 6 mois 36,95 % sont de bon
observant, tandis que 63,04 % sont non observant. 52 % des
sujets observant estiment que la relation avec leurs médecins
traitants est bonne. L’observance est plus élevée chez les
sujets mariés L’observance est liée au nombre de prises quotidiennes de traitement. C’est avec une ou deux prises quotidiennes, qu’on note une meilleure observance
Conclusion : L’amélioration de l’observance en psychiatrie
repose, non seulement sur la rationalisation de l’ordonnance,
mais aussi sur un partenariat médecin-malade qui doit favoriser l’alliance thérapeutique et sur l’implication des proches
du patient. Elle ne pourra pas faire l’économie de la formation
des médecins et des soignants.
PO 031
EFFICACITÉ DES ANTIDÉPRESSEURS
DE NOUVELLE GÉNÉRATION DANS LES TROUBLES
DÉPRESSIFS MAJEURS
TEFAHI B., ROUABHIA S., KACHA F.
Service de psychiatrie, ANNABA, ALGER, ALGERIE
Les antidépresseurs de nouvelle génération constituent une
classe de psychotropes hétérogènes tant au niveau des
mécanismes d’action qu’au niveau des effets secondaires.
Notre étude se base sur une revue de littérature portant sur
les données de Medline en utilisant les mots clés suivants :
« antidepressants », « efficiency », « tolerance » pour évaluer
le rapport efficacité/tolérance des antidépresseurs de nouvelle
génération dans le traitement des troubles dépressifs majeurs.
Mots clés : Antidépresseurs, Troubles dépressifs majeurs, Efficacité, Tolérance.
PO 032
ANALYSE COMBINÉE DES RÉSULTATS
D’EFFICACITÉ (HAM-D) DE L’AGOMÉLATINE
VERSUS ISRS ET IRSNA
KASPER S. (1), HALE A. (2), LEMOINE P. (3),
QUERA-SALVA M.A. (4)
(1) UNIVERSITÉ DE VIENNE, SERVICE DE PSYCHIATRIE ET
PSYCHOTHÉRAPIE, VIENNE, AUTRICHE
24
(2) ST MARTIN’S HOSPITAL, TRUST HEADQUARTERS,
CANTERBURY, UNITED KINGDOM
(3) CLINIQUE LYON LUMIERE, SERVICE DE PSYCHIATRIE,
LYON-BRON, FRANCE
(4) HÔPITAL RAYMOND-POINCARÉ, GROUPE DE RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES ET PHYSIOPATHOLOGIQUES,
GARCHES, FRANCE
Introduction : L’agomélatine est le premier antidépresseur,
agoniste des récepteurs mélatoninergiques MT1 et MT2 et
antagoniste du récepteur 5HT2C.
Méthode : Métaanalyse de quatre études multicentriques
internationales, randomisées en double-aveugle en groupes
parallèles réalisées auprès de patients ambulatoires atteints
d’épisodes dépressifs majeurs (EDM). L’agomélatine 2550 mg a été comparée directement à un ISRS ou un IRSNa
après 6 à 8 semaines de traitement. L’efficacité antidépressive a été évaluée au moyen du score total à l’échelle Hamilton-Dépression (HAM-D17).
Les trois premières études avaient pour objectif principal d’évaluer l’efficacité de l’agomélatine après 6 semaines de traitement
sur des paramètres pharmacodynamiques (sommeil objectif,
sommeil subjectif, rythmes circadiens repos/activité) en comparaison à la venlafaxine 75-150 mg, la sertraline 50-100 mg
ou l’escitalopram 10-20 mg. Dans ces trois études, l’évaluation
de la dépression était faite sur l’échelle HAM-D17. L’objectif de
la quatrième étude versus fluoxétine 20-40 mg menée au sein
d’une population plus sévèrement déprimée, était de démontrer
l’efficacité supérieure de l’agomélatine sur l’HAM-D17.
Résultats : Au cours de la période de 6 à 8 semaines, une
différence signifi cative de 1,37 (p < 0,001) en faveurde l’agomélatine par rapport aux comparateurs actifs a été observée
en ce qui concerne le score total à l’HAM-D17.
Dans la sous-population de patients atteints d’un EDM plus
sévère (score HAM-D initial ≥ 25) composée de 499 patients
traités par agomélatine et de 514 patients traités par
ISRS/IRSNa, une différence significative en faveur de l’agomélatine a été observée en ce qui concerne le score total à
l’HAM-D17 (p = 0,014) et confirmée par un pourcentage plus
élevé de répondeurs (71,54 % contre 65,29 %, respectivement, p = 0,027).
Moins de patients traités par l’agomélatine (6,3 %) comparés
à ceux traités par ISRS/IRSNa (10,5 %, p = 0,007) ont arrêté
le traitement en raison d’événements indésirables.
Conclusion : Ces résultats de supériorité en faveur de l’agomélatine comparés aux principaux ISRS/IRSNa montrent
l’intérêt de l’agomélatine comme traitement des Épisodes
Dépressifs Majeurs.
PO 033
INTÉRÊT D’UNE IMAGERIE CÉRÉBRALE
DANS LE TRAITEMENT DES TROUBLES
DÉPRESSIFS PAR RTMS
MEILLE V., TROJAK B., CHAUVET-GELINIER J.C.,
LECLERCQ S., GARROUTY R., BONIN B., GISSELMANN A.
Centre Hospitalier Universitaire, DIJON, FRANCE
Dans le traitement des troubles dépressifs, la Stimulation
Magnétique Transcranienne répétée (rTMS) a montré une
Posters
certaine efficacité lorsque l’on cible le Cortex PréFrontal
Dorso Latéral. (DLPFC)
Bien que les paramètres de stimulation soient à présent
mieux définis, les effets thérapeutiques de la rTMS sur les
troubles dépressifs restent modérés.
Actuellement, seuls 2 paramètres sont définis en fonction de
caractéristiques propres au patient lors des séances de rTMS :
1. La localisation du DLPFC, afin de positionner la bobine de
stimulation.
2. La mesure du seuil de dépolarisation du cortex moteur : il
s’agit du champ magnétique minimum appliqué sur le cortex
moteur provoquant une réponse motrice du court abducteur
du pouce. Cette mesure permet d’étalonner la puissance du
champ magnétique lors des séances de stimulation.
L’étude des IRM de 11 patients présentant une dépression
résistante et traités par rTMS a conduit notre équipe à évaluer
un nouveau paramètre : la différence entre les distances
bobine – cortex moteur (étalonnage) et bobine – DLPFC.
(Séances de stimulation)
La méthodologie actuelle en rTMS ne prend pas en compte
les variations d’épaisseur entre le scalp et le cortex cérébral,
or notre étude montre qu’une atrophie cérébrale asymptomatique, entraînant un élargissement de l’espace sous-arachnoïdien, ou qu’une irrégularité de la couche graisseuse,
localisée en regard d’une zone restreinte du parenchyme
cérébral, peuvent créer un différentiel d’épaisseur significatif
entre le site du cortex moteur et le site du DLPFC.
Le champ magnétique décroît rapidement à distance de sa
source : il est donc apparu que, chez ces patients, le champ
magnétique appliqué sur le DLPFC était différent de celui
prévu par le protocole de traitement.
La réalisation d’une IRM avant un traitement par rTMS permettrait la prise en compte de ce paramètre, et ainsi pourrait
éliminer un biais important de la méthodologie actuelle :
1) En adaptant la puissance du champ magnétique des
patients pour lesquels l’étalonnage classique crée un champ
magnétique soit insuffisant, et donc inefficace, soit, au contraire, excessif, et donc à risque majoré d’effets secondaires.
2) En récusant les patients dont le DLPFC est hors d’atteinte
(distance supérieure à 2 cm dans la littérature)
PO 034
CIBLAGE DU DLPCF EN RTMS : DOIT-ON REVOIR
LA METHODE DES 5 CM ?
MEILLE V., TROJAK B., CHAUVET-GELINIER J.C.,
LECLERCQ S., GARROUTY R., BONIN B., GISSELMANN A.
Centre Hospitalier Universitaire, DIJON, FRANCE
Introduction : Dans le traitement des troubles dépressifs, la
Stimulation Magnétique Transcranienne répétée (rTMS) a
montré une certaine efficacité lorsque la cible thérapeutique
est le Cortex Préfrontal Dorso-Latéral (DLPFC), région corticale constituée des deux aires de Brodmann (BA) 9 et 46.
Bien que les paramètres de stimulation soient actuellement
mieux définis, les effets thérapeutiques de la rTMS sur les
troubles dépressifs restent modérés.
Méthodes : Jusqu’à présent, la technique « de référence »
pour repérer le DLPFC consiste à placer la bobine de stimulation 5 cm en avant du cortex moteur localisé sur le scalp
des patients. Cette technique semble toutefois manquer de
précision, comme le suggère de récentes études.
Notre étude, qui s’adresse aux équipes ne bénéficiant pas
de neuronavigation, vise à déterminer la distance optimale
séparant le cortex moteur du DLPFC. Elle est rendue possible
grâce à une représentation de la cartographie de Brodmann
sur l’IRM des patients combinée à un système de neuronavigation.
Résultats : À partir des données de 8 patients, nous constatons que les stimulations effectuées à 5 cm du cortex moteur
n’atteignent que partiellement le DLPFC (BA 9 en partie, BA
46 jamais). Au contraire, des stimulations effectuées à 7 cm
du cortex moteur atteignent le DLPFC (BA9 et BA46) chez
tous les patients.
Conclusions : D’une part, la méthode visant à effectuer des
stimulations à 5 cm du cortex moteur ne permet pas d’atteindre à chaque fois le DLPFC. Ce résultat pourrait expliquer
les effets thérapeutiques discordants de la rTMS retrouvés
dans la littérature (ciblage insuffisamment précis).
D’autre part, nous constatons qu’un ciblage à 7 cm du cortex
moteur permet d’atteindre systématiquement le DLPFC (BA9
et BA46). Le ciblage à 7 cm mériterait d’être évalué sur un
plan thérapeutique car un gain d’efficacité pourrait être
attendu.
PO 035
ÉTUDE DE L’ACTIVITÉ MENTALE DES SUICIDANTS
AU MOMENT DU GESTE SUICIDAIRE :
VERS UNE TYPOLOGIE
VANDEVOORDE J.
Université Paris Ouest, NANTERRE, FRANCE
Le but de cette étude est de reconstituer l’état psychologique
des sujets suicidants au moment même de l’exécution du
geste. 33 sujets adultes ont accepté, quelques jours après
leur tentative de suicide, de répondre à la Méthode d’Entretien pour le Passage à l’acte Suicidaire (MEPS) [1]. Cet entretien semi-structuré consiste à inviter le suicidant à reconstituer mentalement et à rebours sa tentative de suicide.
Inspirée de la méthode ECES de Shawn C. Shea [2], la MEPS
permet de suivre les pensées, les comportements, l’état de
conscience, les émotions et l’activité du scénario suicidaire
en aidant le patient à reconstruire la phénoménologie de son
geste jusqu’au moment suicidaire final.
25
9e Congrès de l’Encéphale
Les données ont été traitées à l’aide de la méthode de classification twostep sur le logiciel SPSS, basée sur le critère
bayésien de Schwarz. Les résultats mettent en évidence trois
grands types de tentative de suicide :
1. Les tentatives de suicide « kinesthésiques » se caractérisent par une rupture subjective entre la sensation de mouvement et la motricité effective (automatisme moteur), la présence d’un état dissociatif, un sentiment de pensée « vide »,
l’absence d’un facteur déclenchant extérieur.
2. Les tentatives de suicide « cognitives » se caractérisent
par une réflexion notable sur la décision de mourir et une infiltration morbide de la pensée, une vie fantasmatique intense
autour du scénario suicidaire, un état de conscience clair, une
absence de perte du contrôle moteur.
3. Les tentatives de suicide « émotionnelles » se caractérisent par des processus émotionnels confus et chaotiques,
l’éclosion d’un état dissociatif, un impact important des événements extérieurs sur le déclenchement de la tentative de
suicide
Parmi ces trois types de tentatives de suicide, les tentatives
de suicide kinesthésiques sont potentiellement létales et
beaucoup plus dangereuses que les tentatives de suicide
émotionnelles [X2(4) = 16,87 ; p = 0,002]. Les tentatives de
suicide cognitives sont de gravité variable.
Références
1. Vandevoorde J., Andronikof A., Baudoin T. Dynamique de l’idéation
et des comportements préparatoires dans le passage à l’acte suicidaire. L’Encéphale 2010, 36 (sup2), D22-D31
2. Shea SC. Evaluation du potentiel suicidaire. Paris : Elsevier
Masson ; 2008
PO 036
PROFIL CLINIQUE DES JEUNES ADOLESCENTS
SCOLARISÉS PRÉSENTANT DES CONDUITES
SUICIDAIRES
BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ
ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : La fréquence élevée des conduites suicidaires
chez les adolescents incite à la mise en route des stratégies
de prévention. Ces stratégies nécessitent une identification
des facteurs cliniques associés à ces conduites chez les adolescents.
Objectif : L’objectif de notre travail était d’évaluer le profil clinique des adolescents scolarisés présentant des idées ou
des tentatives de suicide.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale ayant porté
sur 171 élèves inscrits dans l’établissement secondaire
« 2 mars 1934 » de la ville de Sousse en Tunisie.
Une évaluation était faite par un auto-questionnaire déterminant les paramètres sociodémographiques, cliniques et les
conduites suicidaires. Une évaluation de la symptomatologie
dépressive a été réalisée par l’échelle de Beck. L’estime de
soi a été évaluée par le questionnaire de Rosenberg.
Résultats : La prévalence des tentatives de suicide dans notre
échantillon était de 6,5 %. Celle des idées suicidaires était de
26
39,8 %. La présence d’un abus physique, psychologique ou
sexuel dans la vie de l’adolescent était significativement associée aux conduites suicidaires. La sévérité de la dépression
était significativement plus importante chez les adolescents
ayant présenté des conduites suicidaires. Une faible estime
de soi n’était pas corrélée aux conduites suicidaires.
Conclusion : Les adolescents déprimés, ayant des antécédents d’abus physique, psychologique ou sexuel étaient plus
à risque de conduites suicidaires. Ce sont eux que devraient
cibler les mesures de dépistage et les interventions préventives de sensibilisation.
PO 037
LES SURPRISES DE LA « PRATIQUE » DU CORPS
DANS LA TENTATIVE DE SUICIDE : UN CORPS
BRÛLE, UN CORPS RÉDUIT ET UN CORPS
TRANSFORMÉ
BOUHLAL A.
Centre Hospitalier de Longjumeau, LONGJUMEAU, FRANCE
Certains ont un rapport presque idéal au langage, parce qu’ils
ne se sont jamais engagés subjectivement, et voilà qu’un jour
l’occasion se présente ; ils sont alors dans l’incapacité de se
prononcer ou presque. Leur corps s’y mêle alors pour le dire,
à sa façon. C’est parfois une tentative de suicide.
Avions-nous fait l’effort de naître ou pas vraiment ? Si nous
l’avions fait on reste comptable de tout processus allant dans
le sens contraire d’une vie. Si tel n’est pas le cas, serionsnous pour autant comptables ?
Entre la proposition de Saint-Exupéry : « pour vivre, il faut
naître lentement » et celle de Dostoïevski : « ce qui nous
arrive nous ressemble », laquelle correspondrait le mieux aux
desseins de chacune des trois tentatives de suicide que nous
allons aborder ?
Si pour Saint-Exupéry, « vivre, c’est naître lentement », on
peut supposer par conséquent que le geste suicidaire est
faillible, puisqu’il s’agit d’une naissance en cours ! Et d’un
corps en devenir. Autrement dit il faut d’abord naître pour pouvoir mourir un jour.
Contrairement à Saint-Exupéry, Dostoïevski nous suggère
que « ce qui nous arrive nous ressemble ». Nous serions
donc compromis ! Mais dans quelle mesure ? Pour le savoir
il suffirait de voir à qui on ressemble vraiment. Il faut alors un
miroir. De quelle image s’agit-il ?
A travers trois discours de patients ayant fait une tentative de
suicide, « d’un corps brulé », « d’un corps réduit » et « d’un
corps transformé », nous allons essayer de comprendre…
PO 038
TROUBLE DE L’IMAGE CORPORELLE ET SUICIDE
À PROPOS DE 2 CAS
BENAISSA M., ENNAKR I., SOULAMI W., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital Arrazi Salé Maroc, RABAT, MAROC
Le trouble de l’image corporelle concerne une catégorie de
patients souffrant d’un trouble de l’apparence allant du doute
Posters
obsessionnel à la certitude obsédante d’une disgrâce alléguée. Il peut s’accompagner de trouble d’anxiété sociale,
trouble des conduites alimentaires ou de trouble dépressif.
La forme délirante, plus rare, apparaît soit d’emblée soit en
prolongement des formes précédentes. L’handicap social est
souvent sévère et les conséquences peuvent engendrer
engager le pronostic vital, lors d’un passage à l’acte suicidaire. Nous exposons dans cette étude deux cas cliniques
concernant des tentatives de suicide dans le cadre de troubles de l’image corporelle, nous procéderons à une discussion psychopathologique de ces cas cliniques et les possibilités de prise en charge de ces patientes.
Mots clés : Troubles de l’image corporelle ; Tentatives de suicide.
PO 039
PROFSCREEN, UN OUTIL DE DÉPISTAGE
DES LYCÉENS À RISQUE DANS LE CADRE
DU PROJET SEYLE (SAVING AND EMPOWERING
YOUNG LIVES IN EUROPE) : SAUVER
ET RENFORCER EFFICACEMENT LA VIE
DES JEUNES EN EUROPE
VANN H., WAJSBROT-ELGRABLI O., AÏM P., KABUTH B.,
KAHN J.P.
CHU de Nancy, NANCY, FRANCE
Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons
entre 15-24 ans meurent par suicide.
Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…).
S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme
de comportements.
Mais les études montrent que les actions de prévention en
santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont
pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une
évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse
établir leur efficacité.
Le projet SEYLE compare 3 stratégies de prévention basées
sur la formation des personnes ressources, l’autopromotion
de la santé chez les jeunes et le dépistage des élèves à risque
par les professionnels de santé.
Le programme ProfScreen (Professionnal Screening) vise à
repérer des élèves à risque par des professionnels de santé
au travers du questionnaire SEYLE pour les rencontrer en
entretien d’évaluation clinique. Selon l’issue de l’entretien,
l’adolescent sera orienté ou non vers le système de santé local.
Le questionnaire SEYLE est une combinaison d’items
d’échelles déjà validées (GSHS, WHO-5, BDI, PSS, SDQ),
de questions provenant de l’European Values Study (EVS)
et de questions spécifiques au programme SEYLE sur l’adaptation, les traumatismes, le harcèlement scolaire, les événements de vie stressants, la stigmatisation et la discrimination,
les relations entre pairs et avec les parents, la santé physique
des adolescents et la perception de l’avenir.
Une fois le questionnaire SEYLE rempli, les élèves nécessitant un entretien d’évaluation clinique seront repérés en fonctions de seuils prédéfinis pour les échelles suivantes :
dépression, anxiété, tendances suicidaires, auto-mutilation,
comportement alimentaire, comportements à risque, abus
d’alcool, abus de drogue, abus de tabac, exposition aux
médias, relations sociales, harcèlement scolaire, absences
injustifiées.
Le dépistage des adolescents en souffrance devrait faciliter
leur orientation vers le système de soin.
PO 040
AWARENESS, UN OUTIL DE PROMOTION
DE LA SANTÉ MENTALE PAR LES JEUX DE RÔLE
AUPRÈS DE LYCÉENS DANS LE CADRE DU PROJET
SEYLE (SAVING AND EMPOWERING YOUNG LIVES
IN EUROPE) : SAVUER ET RENFORCER
EFFICACEMENT LA VIE DES JEUNES EN EUROPE
BUCKI B., DIEDRICH M., GERARD L., KOSTRZEWA L.,
SAHSAH H., SANTINA S., ZIMMERMANN C., KAHN J.P.
CHU de Nancy, NANCY, FRANCE
Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons
entre 15-24 ans meurent par suicide.
Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…).
S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme
de comportements.
Mais les études montrent que les actions de prévention en
santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont
pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une
évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse
établir leur efficacité.
Le projet SEYLE compare 3 stratégies de prévention basées
sur la formation des personnes ressources, l’autopromotion
de la santé chez les jeunes et le dépistage des élèves à risque
par les professionnels de santé.
Le programme Awareness est un outil de promotion de la
santé mentale destiné aux jeunes de 14 à 16 ans. Ce programme dure 5 heures répartis sur 3 semaines :
– 1re semaine : Conférence sur la santé mentale (1 h), jeux
de rôle (1 h)
– 2e semaine : Jeux de rôle (2 h)
– 3e semaine : Session bilan (1 h)
La spécificité du programme Awareness est de :
1) destigmatiser la santé mentale
2) faire émerger des émotions liées à des sujets de préoccupation pour les adolescents (sexualité, scolarité, socialisation…) et de les mettre en mots, d’apprendre à verbaliser
leurs émotions.
Il vise également à familiariser les adolescents à la notion de
choix.
27
9e Congrès de l’Encéphale
Les formations se font par groupe de 15 maximum et sont
menées par deux intervenants. Ils disposent d’un power point
sur la santé mentale reprenant les informations dispensées
dans le livret Awareness « Agis pour améliorer la façon dont
tu te sens » distribué aux participants et de cartes de visites
mentionnant les professionnels de santé que l’on peut contacter dans la région.
La formation des adolescents à cet « auto-dépistage »
devrait permettre à ceux d’entre eux qui sont en souffrance
de s’orienter plus facilement vers le système de soin.
PO 041
LE RISQUE SUICIDAIRE CHEZ LES JEUNES
ÉTUDIANTS DES ÉTABLISSEMENTS
UNIVERSITAIRES DE NABEUL
OUMAYA M. (1), LEJMI K. (1), BEN SALAH K. (1),
LASSOUED W. (1), SOUISSI M. (1), EL HECHMI Z. (2),
BOUZID R. (1)
(1) Service de Psychiatrie, Hôpital Mohamed Tahar Mâamouri,
NABEUL, TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie F, Hôpital Razi, LA MANNOUBA,
TUNISIE
Introduction : Reconnaître l’adolescent à risque suicidaire
constitue une étape primordiale dans la prévention du suicide
et permet une bonne gestion de la crise suicidaire. L’objectif
de notre travail était d’estimer le risque suicidaire chez le
jeune universitaire de la ville de Nabeul et de déterminer les
facteurs de risque associés aux conduites suicidaires.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive et analytique par
l’évaluation quantitative et l’analyse qualitative du risque suicidaire durant le mois précédant l’enquête. L’échantillon était
représentatif des adolescents de 37 classes de tous les niveaux
de cinq établissements universitaires de la ville de Nabeul
(2006-2007). L’évaluation du risque suicidaire a été faite en utilisant un questionnaire, le Mini International Neuropsychiatric
Interview, décembre 1998 (MINI-plus, 1998, Cluster C).
Résultats : Le risque suicidaire était présent chez 17,6 % de
l’échantillon : 12 % avait un faible risque, 2,2 % un risque
modéré et 3,4 % un risque élevé. Les principaux facteurs de
risque suicidaire étaient : un mal être mental (OR : 5,34 à
11,64), une maladie psychiatrique (OR : 3,44 à 8,64), des problèmes sentimentaux (OR : 2,9 à 5,72), des problèmes scolaires (OR : 2,83 à 5,71), des problèmes de taille ou de poids
(OR : 2,42 à 5,14), des problèmes familiaux (2,04 à 5,14) et
une violence subie (OR : 1,78 à 4,78).
Discussion : Tous les troubles psychiatriques augmentent le risque de décès par suicide en particulier la schizophrénie, l’anorexie et les troubles de l’humeur. La présence de problèmes sentimentaux et de problèmes scolaires augmente le risque
suicidaire. Ceci peut être expliqué par l’hypersensibilité des adolescents aux événements de vie, notamment la vie sentimentale.
PO 042
LES TENTATIVES DE SUICIDE CHEZ LES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES
ELLINI S., ELATI T., FARHAT I., ABOUB H., NACEF F.
Hôpital Razi la Manouba, TUNIS, TUNISIE
28
Introduction : Le suicide représente un problème majeur de
santé mentale, concernant particulièrement les patients souffrant de schizophrénie. Malgré les progrès thérapeutiques, il
représente encore une complication importante. Le but de
notre travail est d’étudier les caractéristiques socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques de cette population
de patients suicidants afin d’assurer une meilleure prise en
charge.
Matériel et méthodes : Notre travail est une étude rétrospective descriptive s’étalant sur une période de cinq ans à la
recherche de patients souffrant de schizophrénie ayant des
antécédents personnels de tentative de suicide (TS). Nous
en avons retenu 55. Pour chacun, nous avons rempli une
fiche comportant des données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques.
Résultats : L’âge moyen des patients était de 35,5 ans. La
tranche d’âge la plus touchée était de 30 à 40 ans (45,4 %).
Une prédominance masculine a été observée (sex-ratio :
3,2/1). 87,3 % des sujets étaient célibataires, à niveau scolaire bas (90,9 %). 85,4 % des patients étaient sans profession. Les sous type de schizophrénie retrouvés étaient, la
schizophrénie indifférenciée chronique (41,8 %), le trouble
schizo-affectif (34,6 %), la schizophrénie désorganisée
(14,6 %) et paranoïde (9 %). Le nombre des TS chez nos
patients varie de 1 à 13 avec une moyenne de 1,9.
Les moyens utilisés pour les TS étaient surtout des médicaments (47,3 %), la défenestration (20 %), la pendaison
(18,2 %).
Conclusion : Le profil type du patient schizophrène ayant des
antécédents personnels de TS était celui du sujet jeune, masculin, célibataire, à bas niveau scolaire et sans profession.
Le sous type de schizophrénie le plus observé était celui de
la schizophrénie indifférenciée chronique avec une durée de
suivi dépassant les 5 ans. Le moyen le plus utilisé pour les
TS était les médicaments.
Cette description des profils cliniques des sujets suicidants
constitue un enjeu fondamental pour l’élaboration de stratégies de prise en charge. La prévention des conduites suicidaires doit être une préoccupation permanente du psychiatre,
mais aussi de l’entourage et des différents intervenants du
réseau de soins. Des mesures psychosociales, psychoéducatives et thérapeutiques sont nécessaires pour lutter contre
d’éventuelles conduites.
PO 043
LES TENTATIVES DE SUICIDE AU CENTRE MÉDICOPSYCHOLOGIQUE DE ANNABA : BILAN CHIFFRÉ
ZEGHIB H., BOUDEF M.
EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE
Introduction : Nous présentons un bilan chiffré de l’activité
préventive du CMP de Annaba.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de
suicidants colligés entre octobre 2000 et juin 2010 au centre
Médico-psychologique (CMP) pour la prévention du suicide
de Annaba (Algérie)
Résultats : Entre octobre 2000 et juin 2010, 753 suicidants ont
consulté au niveau du CMP. Ces tentatives de suicide sont sur-
Posters
tout l’apanage de personnes jeunes (75 %), de sexe féminin
(75 %), célibataires (68 %), sans profession (73 %), d’un
niveau socio-économique moyen (55 %), sans antécédents
suicidologiques (64 %), ni psychiatriques (64 %). L’ingestion
médicamenteuse était le moyen le plus souvent utilisé (75 %)
et le conflit familial, le motif le plus fréquemment rapporté
(72 %).
La majorité des suicidants n’ont consulté qu’une seule fois
(71 %) et le diagnostic n’a pas été précisé des π des cas.
La majorité des suicidants ont bénéficié d’une prise en charge
ambulatoire (89 %). Cependant, (11 %) des suicidants ont
bénéficié d’une hospitalisation en milieu psychiatrique vu la
gravité des troubles. 23 % des suicidants ont récidivé leur
acte suicidaire.
Conclusion : Ces chiffres restent certainement en deçà de la
réalité mais nettement moins élevés que ceux rapportés par
les pays développés.
Cependant, ils doivent attirer l’attention sur la nécessité de
mise en place d’un programme national de prévention de suicide même si pour l’instant, le suicide n’est pas considéré officiellement comme priorité de santé.
Les tentatives de suicide étaient essentiellement médicamenteuses (six patients), des moyens physiques à type
d’immolation, de pendaison et de défenestration étaient
retrouvés chez cinq patients. Parmi ces patients, huit ont fait
plus d’une tentative de suicide avec une moyenne de 2,1 et
un âge moyen pour la première tentative de 25,3 ans.
La relation entre épilepsie et suicide est complexe, l’étiopathogénie est multifactorielle incluant la comorbidité avec
d’autres troubles psychiatriques, les troubles associés de la
personnalité et l’handicap social engendré à la fois par l’épilepsie et les troubles psychiatriques. Une meilleure prise en
charge multidisciplinaire ainsi qu’une prévention du risque
suicidaire chez ces patients est nécessaire.
PO 045
PROBLÉMATIQUE DE LA COLÈRE DANS
L’ÉVALUATION DU RISQUE SUICIDAIRE :
VALIDATION DU MULTIDIMENSIONAL ANGER
INVENTORY
DEVOUGE I. (1), FALISSARD B. (2), POUGA L. (3),
GRÈZES J. (3), BERTHOZ S. (2)
PO 044
TENTATIVE DE SUICIDES CHEZ LES ÉPILEPTIQUES
HOSPITALISÉS EN MILIEU PSYCHIATRIQUE
(1) CHD Daumezon, FLEURY LES AUBRAIS, FRANCE
(2) U669 Maison de Solenn, PARIS, FRANCE
(3) Laboratoire de Neurosciences Cognitives – ENS, PARIS,
FRANCE
BEN HAJ BRAHIM M., KHELIFA E., BOUHLEL S., HECHMI S.,
MELKI W., EL HECHMI Z.
Les modèles actuels du suicide mettent en cause une vulnérabilité liée à des facteurs 'traits', en plus de facteurs de
décompensation, 'états'. Parmi les facteurs traits impliqués,
plusieurs données suggèrent l’existence d’une dysrégulation
émotionnelle, et en particulier de la colère. Pour certains, la
colère serait liée au nombre et la létalité des tentatives de
suicide.
Nous avons donc mené une série d’études sur cette émotion.
L’objectif de l’étude I était la validation psychométrique, chez
827 jeunes adultes sains, de la version francophone de l’autoquestionnaire Multidimensional Anger Inventory (MAI) ; celui
de l’étude II était d’estimer les liens entre les scores de colère
à la MAI et les performances de traitement d’expressions corporelles des émotions chez 64 jeunes adultes sains ; celui
de l’étude III était d’explorer les liens entre les scores de
colère à la MAI et le risque suicidaire chez 16 patients dépressifs. Tous les participants ont complété des auto-questionnaires relatifs à la colère (MAI, ANPS) et aux affects dysphoriques (BDI, STAI). Les patients ont en plus rempli les
échelles de suicidalité et de désespoir de Beck (BSS, BHS).
L’étude I a confirmé l’aspect multidimensionnel de la MAI, en
particulier en terme de colère intériorisée versus extériorisée,
mais selon une structure factorielle sensiblement différente
de celle obtenue par Siegel sur la version anglo-saxonne de
la MAI. L’étude II a montré que les personnes les plus colériques à la MAI ont un biais d’évaluation de l’intensité de la
colère exprimée corporellement. L’étude III a 1) révélé des
scores élevés à la MAI dans la dépression, 2) mis en cause
un lien entre scores de colère et désespoir perçu, et 3)
apporté des arguments en faveur de l’importance de la colère
intériorisée dans le risque suicidaire.
Service de psychiatrie F, Hôpital Razi, Faculté de Médecine de
Tunis - Université de Tunis El Manar, MANNOUBA, TUNISIE
Plusieurs études ont montré que le taux de suicide chez les
patients épileptiques est supérieur à celui de la population
générale essentiellement chez les sujets jeunes. Ce risque
serait neuf fois plus élevé chez les épileptiques suivis pour
troubles psychiatriques et dix fois plus élevé chez ceux sous
psychotropes.
L’objectif de notre étude était de décrire les caractéristiques
sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques des
patients épileptiques ayant été hospitalisés en milieu psychiatrique pour tentative de suicide.
Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur tous les
patients épileptiques hospitalisés au moins une fois au service de psychiatrie F de l’hôpital Razi de janvier 2005 à
octobre 2010.
Notre étude a concerné 35 patients. Ceux qui ont présenté
une tentative de suicide constituaient 29,7 % (N = 11) de
l’ensemble des patients épileptiques. Il y avait six hommes et
cinq femmes. L’âge moyen était de 33,9 ans, l’âge moyen de
début des crises convulsives était de 10,5 ans ; huit patients
avaient une épilepsie type généralisé, trois avaient une épilepsie partielle secondairement généralisée et la fréquence
moyenne des crises était d’une fois tous les trois mois.
Les troubles psychiatriques étaient dominés par les troubles
de la personnalité de type borderline chez quatre patients,
les troubles de l’humeur chez deux patients et les troubles
psychotiques chez deux autres.
29
9e Congrès de l’Encéphale
Dans leur ensemble, ces études ont confirmé l’existence d’un
lien entre colère et vulnérabilité aux affects dépressifs et
l’importance des différences interindividuelles y compris en
population exempte de troubles psychiatriques. Enfin, bien
que nos résultats chez les patients dépressifs demandent à
être répliqués sur un plus grand échantillon, ils suggèrent que
la colère serait en effet un facteur de vulnérabilité suicidaire.
PO 046
REPRESENTATIONS DES EQUIVALENTS
SUICIDAIRES DE LA PERSONNE AGÉE
FREYMUTH-LUCAS J. (1), HAIZE R. (2), FREMONT P. (3),
NEBOUT S. (4), CHASTANG F. (5)
(1) CHS, CAEN, FRANCE
(2) CHS Fondation Bon sauveur, VALOGNES, FRANCE
(3) CH, LAGNY SUR MARNE, FRANCE
(4) CHS du Rouvray, SOTTEVILLE-LES-ROUEN, FRANCE
(5) CHU Côte de Nacre, CAEN, FRANCE
Alors que suicide et tentative de suicide de la personne âgée
suscitent de l’intérêt, le concept d’équivalent suicidaire (ES)
demeure imprécis et sans définition consensuelle.
Objectif : Le travail présenté a pour but d’évaluer les représentations de ce concept d’ES chez la personne âgée auprès
de différents soignants.
Matériels et méthode : Cette étude a été réalisée auprès de
135 soignants (homme = 45 %, femme = 55 %, âge moyen
= 41 +/– 11 ans), médecins et infirmiers, de médecine générale, de psychiatrie générale et de géronto-psychiatrie à l’aide
d’un questionnaire de 18 items établi à partir des données
de la littérature.
Résultats : L’ES du sujet âgé est sous-estimé pour 78 % des
soignants. Pour la majorité des soignants, il est plus fréquent
chez les sujets de plus de 75 ans et chez les femmes. 81 %
des soignants se représentent l’ES du sujet âgé comme une
conduite suicidaire. L’ES du sujet âgé est considéré comme
un suicide par 41 % des médecins généralistes, par 50 % des
géronto-psychiatres et par 76 % des psychiatres, et comme
une tentative de suicide par 50 % des médecins généralistes,
25 % des géronto-psychiatres et 69 % des psychiatres. Pour
65 % des soignants, l’intentionnalité, le caractère actif et
direct de l’acte différencient l’ES des autres conduites autolytiques. La détermination, la temporalité et le moyen sont des
critères de distinction pour 50 % d’entre eux, le lieu pour seulement 20 %. Si la dépression est un facteur de risque de l’ES
du sujet âgé pour 50 % des médecins généralistes et 75 %
des médecins psychiatres et géronto-psychiatres, l’ES du
sujet âgé est une forme clinique de dépression pour 71 % des
médecins généralistes et 60 % des médecins psychiatres et
géronto-psychiatres.
Conclusion : Le concept d’ES du sujet âgé reconnu en pratique clinique reste sous-estimé. Considéré comme une conduite suicidaire, il se distingue du suicide et de la tentative
de suicide sur plusieurs critères. L’intrication avec la dépression du sujet âgé est étroite, et représente une voie intéressante pour la prise en charge thérapeutique. Ce concept
nécessite une analyse approfondie pour en cerner la psychopathologie afin d’améliorer la sensibilisation des équipes pluridisciplinaires prenant en charge les personnes âgées.
30
PO 047
ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DE 40 CAS DE TENTATIVES
DE SUICIDE PRISES EN CHARGE DANS UN HÔPITAL
GÉNÉRAL. RÉFLEXION CLINIQUE
ET PSYCHOPATHOLOGIQUE
ALIOUSALAH M. (1), SEMAOUNE B. (2)
(1) HCA, ALGER, ALGERIE
(2) HÔPITAL, ALGER, ALGERIE
Le Service de santé des armées accorde un intérêt particulier
aux troubles du comportement et aux conduites agressives,
non compatibles avec les impératifs opérationnels militaires.
Pour l’année 2007, 60 tentatives de suicide ont été dénombrés chez les consultants en urgence de notre service. À partir de l’étude rétrospective de 40 observations médicales,
nous avons déterminé les caractéristiques sociodémographiques et étiopathogéniques de suicidants pris en charge à
l’HCA durant l’année 2007. La population à risque de conduites autoagressives s’est révélée correspondre aux réservistes. La modalité opératoire la plus représentée est la phlébotomie suivie de l’intoxication médicamenteuse volontaire.
La majorité des patients (53,85 %) ne présentait pas de maladie psychiatrique caractérisée mais souffrait d’une crise suicidaire depuis quelques semaines. Tous les sujets ont bénéficié d’une décision médico-militaire. Plus d’un tiers d’entre
eux (35,9 %) a été présenté devant la commission de réforme
dont quatre pour trouble de l’adaptation au milieu militaire.
Les auteurs reviennent sur les principes de prise en charge
pour franchir la crise suicidaire et prévenir la récidive.
Mots clés : Armée ; Militaire ; Prévention ; Tentative de suicide.
PO 048
L’INFANTICIDE MÉLANCOLIQUE : CLINIQUE
ET PSYCHOPATHOLOGIE
MAHMOUDI K., DJEBBI R., CHANNOUFI L., BANNOUR N.,
HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LEBBEN R.
Hopital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’acte homicide-suicide est un événement rare
mais dramatique, pouvant être défini par tout homicide ou tentative d’homicide, suivi du suicide ou de la tentative de suicide
de l’auteur des faits, dans un délai bref. L’acte est d’autant
plus réprimandable qu’il s’agit de son propre enfant, soit une
sorte de prolongement de soi même et qui semble devancer
tous les agir violents sur le plan cruauté. Dans ce cadre ce
sont les troubles de l’humeur du registre dépressif notamment la mélancolie qu’on rencontre le plus et on parle de
« suicide élargi » et/ou altruiste.
Objectif : On se propose à travers ce travail d’étudier, sur le
plan clinique et psychopathologique, comment un sujet en
phase mélancolique et dans le cadre d’un projet suicidaire
altruiste peut commettre un infanticide.
Méthodologie : Cas clinique avec revue de la littérature par
recherche sur la base de données Medline sur une période
allant de 2000 à 2010.
Mots clés : Infanticide ; Mélancolie-suicide altruiste ; Psychopathologie.
Posters
Résultats : Dans le cas clinique il s’agit d’une patiente âgée
de 42 ans, mariée mère de 3 enfants : deux filles et un garçon.
Elle n’a aucun antécédent pathologique notable. Cette
patiente a tué ses deux filles par plusieurs coups de couteaux.
Elle a fait par la suite une tentative de suicide grave : elle s’est
poignardée provoquant des lésions profondes ayant nécessité
son hospitalisation dans un service de réanimation pendant
10 jours. Elle a été transférée ensuite à l’hôpital « Razi » pour
mise en observation dans le cadre d’une expertise pénale psychiatrique. Les entretiens avec la patiente ont mis en évidence
une mélancolie qui a été inauguré par ce double infanticide.
Pour le malade mélancolique, la vie n’est que souffrance. La
tendance au suicide est donc répandue chez le mélancolique
mais il ne peut se résigner à disparaître seul et ne veut pas
laisser ses proches supporter le poids de l’existence. Aussi
se résout-il à tuer ses enfants et à se supprimer ensuite…
PO 049
TENTATIVES DE SUICIDE PAR MÉDICAMENTS
TOILABIYA L. (1), HAMI H. (1), SOULAYMANI A. (1),
MOKHTARI A. (1), OUAMMI L. (2), SOULAYMANI R. (3)
(1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, KENITRA, MAROC
(2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance, RABAT, MAROC
(3) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance ; Faculté de
Médecine et de Pharmacie, RABAT, MAROC
Une analyse rétrospective portant sur tous les cas d’intoxications
volontaires colligés entre 1980 et 2008 par le Centre Anti-Poison
et de Pharmacovigilance du Maroc a été réalisée. L’objectif était
d’évaluer la gravité des tentatives de suicide et de dresser le profil
des victimes dans la région de Tanger-Tétouan au Maroc. Pendant la période d’étude, 753 patients âgés en moyenne de
24 ans ont été hospitalisés pour une intoxication volontaire par
médicaments. Les tentatives de suicide représentaient 55 % des
intoxications médicamenteuses colligées au niveau de la région
d’étude. Le sex-ratio était de 2,4 femmes pour 1 homme dans
la tranche d’âge 15-24 ans. Les facteurs qui conduisent la victime à l’acte sont tout autant individuels, familiaux que sociaux
associée à une vulnérabilité psychique. D’après les données
déclarées, les médicaments les plus fréquemment absorbés
restent les anxiolytiques (83 %) avec une dominance des benzodiazépines (43 %). Les symptômes observés lors de l’examen
clinique sont essentiellement digestifs : vomissements, nausées
et douleurs abdominales ; neurologiques : céphalées, vertiges
et troubles de la conscience (coma) auxquels s’associent souvent divers symptômes cardiovasculaires et respiratoires. Le
traitement préconisé pour la plupart des patients était évacuateur
(vomissements provoqués et lavage gastrique). Après traitement et prise en charge, un seul cas de décès a été enregistré.
Mots clés : Tentatives de suicide ; Médicaments ; Tanger-Tétouan.
PO 050
PARAPHÉNYLÈNE-DIAMINE ET SUICIDE DANS
LA RÉGION DE MARRAKECH-TENSIFT-ALHAOUZ
AU MAROC
ECHAHBI N. (1), HAMI H. (1), OUAMMI L. (2), SOULAYMANI A.
(1), MOKHTARI A. (1), BENAZZOUZ B. (3),
SOULAYMANI R. (2)
(1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Université Ibn Tofail,
KENITRA, MOROCCO
(2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
RABAT, MOROCCO
(3) Laboratoire de Génétique et de Physiologie Neuroendocrinienne, Université Ibn Tofail, KENITRA, MOROCCO
Objectif : Depuis les premiers cas d’intoxication systémique
à la PPD rapportés au Maroc en 1978, les jeunes femmes
ont de plus en plus recours à l’ingestion de ce produit pour
se suicider. L’objectif de la présente étude est d’identifier les
caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives
des personnes qui se sont suicidées ou tenté de le faire par
la PPD dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz au
Maroc.
Méthodes : Une étude rétrospective, fondée sur des analyses
statistiques descriptives, a été réalisée sur les cas d’intoxication volontaire par la PPD déclarés entre 1992 et 2008 à
l’unité de toxicovigilance au Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc.
Résultats : Durant la période considérée, 23 cas d’intoxication volontaire par la PPD ont été déclarés. Il existait une nette
prédominance féminine (87 %), l’âge moyen des victimes
était de 26 ans. Notre travail révèle que les intoxications par
la PPD se produisent surtout en milieu urbain (79 %) et à
domicile (82 %). La gravité, selon Poison Severity Score, est
majoritairement de grade 4 (fatal) (38 %). D’après les données recueillies, le nombre de décès étaient de 5 cas, et les
intoxiqués étaient symptomatiques dans 78 % des cas.
Conclusion : L’ingestion volontaire de la PPD reste un des
modes de suicide dans la région. L’interdiction de la vente et
de la commercialisation de ce produit est une urgence et la
prévention en passant par l’information dans les médias
s’avère nécessaire pour interdire l’utilisation anarchique de
ce produit.
Mots clés : PPD ; Intoxication volontaire ; Marrakech-Tensift-Al
Haouz ; Maroc.
PO 051
LES TENTATIVES DE SUICIDE SONT ASSOCIÉES
À DES ANOMALIES DU CORPS CALLEUX
CYPRIEN F. (1), COURTET P. (1), MALAFOSSE A. (2),
MALLER J. (3), MESLIN C. (4), BONAFÉ A. (1), LE BARS E.
(1), RITCHIE K. (5), ARTERO S. (5)
(1) CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
(2) Department of Psychiatry, University of Geneva, GENEVA,
SWITZERLAND
(3) School of Psychology and Psychiatry, The Alfred and
Monash University, MELBOURNE, AUSTRALIE
(4) Centre for Mental Health Research, Australian National University, CANBERRA, AUSTRALIE
(5) Inserm, U888, La Colombière Hospital, MONTPELLIER,
FRANCE
Contexte : Les données actuelles de la littérature suggèrent
l’implication du corps calleux (CC) dans les maladies neuropsychiatriques et les troubles de l’humeur. Les déficits
cognitifs et émotionnels constatés dans ces pathologies
seraient en partie imputables à son atteinte. De telles ano31
9e Congrès de l’Encéphale
malies ayant également été constatées dans les comportements suicidaires, notre étude a testé spécifiquement l’association entre atrophie du CC et comportement suicidaire.
Méthodes : L’analyse a porté sur 435 droitiers extraits d’une
vaste étude de cohorte menée sur des sujets âgés de 65 ans
et plus non-institutionnalisés (étude ESPRIT). Aucun des
sujets ne souffrait de démence. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique pondérée en T1, une mesure des aires
des tiers antérieur, moyen et postérieur du CC a été générée
par traçage semi-automatique selon la méthode de Witelson.
A l’aide de l’outil statistique MANCOVA, les aires du CC de
21 sujets suicidants (TS), 180 sujets témoins affectifs (TA)
sans antécédent de tentative de suicide mais avec antécédents de dépression et 234 contrôles sains (CS) ont ensuite
été comparées.
Résultats : Les analyses ajustées sur l’âge, le sexe, les traumatismes dans l’enfance, un antécédent de traumatisme crânien et le volume cérébral total révèlent une réduction considérable de l’aire du tiers postérieur du CC dans le groupe
TS versus TA (p = 0,02) et CS (p = 0,01). Ces deux derniers
groupes ne diffèrent pas entre eux et aucune association
n’apparaît concernant les tiers antérieur et moyen du CC.
Conclusion : Nos résultats mettent en évidence une atrophie
du tiers postérieur du CC chez les sujets ayant des antécédents de tentative de suicide. Ils suggèrent par conséquent
une connectivité inter-hémisphérique réduite au sein de cette
population spécifique de patients et un rôle possible du CC
dans la physiopathologie du comportement suicidaire. Des
études complémentaires sont nécessaires pour conforter ces
résultats et clarifier les changements ultrastructuraux à l’origine de ces différences morphométriques.
significative entre la choléstérolémie moyenne T (1.03 ± 0.38)
chez les cas et celle des témoins (1.54± 0.37). p = 0.01.
Les taux bas de cholestérol T sanguin constituent un bon
indicateur périphérique de la survenue des conduites suicidaires au cours des schizophrénies.
PO 053
DIFFÉRENTS STATUTS DE LA RÉPÉTITION :
QUELLES INCIDENCES POUR LA PRÉVENTION
DU SUICIDE ?
LAHUTTE B., GUILLAUME C., RIO A.
Hôpital Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
La notion de répétition est fréquemment convoquée en psychopathologie. Mais il s’agit avant tout d’un fait d’évidence,
qui frappe l’auditeur lors de la rencontre de certains patients.
La clinique des passages à l’acte suicidaire illustre particulièrement ce propos.
Face à certains patients qui ne semblent qu’à peine
« entendre » ce qui se réitère dans leur trajectoire ou parfois
de leur histoire familiale dans leur parcours personnel, une
interrogation survient d’emblée : quel est le statut de cette
éclipse, de cet aveuglement si particulier ? Plus avant, quelle
intervention est-elle possible pour le praticien, quand cette
répétition préfigure l’anticipation d’un geste suicidaire ?
À partir du développement d’une situation clinique, nous nous
proposons de préciser les différents statuts de la répétition
pouvant être envisagés, tout en dégageant leurs incidences
ou les risques à encourir, en matière d’intervention thérapeutique.
AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2)
PO 054
QPR, UN OUTIL DE PRÉVENTION DU SUICIDE
POUR LES PERSONNES RESSOURCES EN MILIEU
SCOLAIRE DANS LE CADRE DU PROJET SEYLE
(SAVING AND EMPOWERING YOUNG LIVES
IN EUROPE) : SAUVER ET RENFORCER
EFFICACEMENT LA VIE DES JEUNES EN EUROPE
(1) Chu mustapha bacha, ALGER, ALGERIE
(2) Ehs mahfoud boucebci cheraga, ALGER, ALGERIE
TUBIANA A., MARTIN I., BERNARD F., AYAD D.,
BOULANGER A., KAHN J.P.
Parmis les métabolites stéroidiens pour lesquels une corrélation a pu être établie entre leurs taux circulants bas et les
comportements suicidaires, figure en premier lieu le cholestérol, ce composé majeur des lipides membranaires et précurseur des neurostéroides qui module les récépteurs de
type gaba qui intervient dans les circuits neuronaux s/s tendant l’expression et le controle des comportements, ainsi que
les recepteurs sérotoninergiques. Un déficit en cholésterol
entraine une diminution de la densité et de la fonctionnalité
des récépteurs membranaires entre autre sérotoninérgiques
et gabaérgiques qui se traduira cliniquement par le caractére
impulsif et violent de l’acte suicidaire.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude de type cas-témoins portant sur un échantillon de 290 patients schizophrénes (148
schizophrénes-suicidants et 142 schizophrénes-non suicidants). chez qui un taux de cholestérol total a été dosé à
l’admission. Les résultats montrent qu’il existe une différence
CHU de Nancy, NANCY, FRANCE
PO 052
LE TAUX BAS DE CHOLESTÉROL SÉRIQUE
EST-IL UN INDICATEUR DE VULNÉRABILITÉ
SUICIDAIRE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE ?
À PROPOS D’UNE ÉTUDE CAS-TÉMOINS
32
Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons
entre 15-24 ans meurent par suicide.
Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…).
S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme
de comportements.
Mais les études montrent que les actions de prévention en
santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont
pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une
évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse
établir leur efficacité.
Posters
Le projet SEYLE compare 3 stratégies de prévention basées
sur la formation des personnes ressources, l’autopromotion
de la santé chez les jeunes et le dépistage des élèves à risque
par les professionnels de santé.
Le programme QPR est un outil de prévention de suicide mis
en place par le Dr Paul Quinnett du QPR Institute. Dans le
cadre du projet SEYLE, cet outil, qui s’apparente à un geste
d’urgence, est destiné aux professionnels des lycées.
La formation QPR se fait par groupe de 20, sur deux heures
et sur la base du volontariat. On insiste sur la compréhension
de la crise suicidaire et de ses facteurs déclenchants, les sensibilités attachées à certains sujets et le dépistage des
signaux d’alarme. Puis, on montre aux participants comment
aborder une personne en crise suicidaire et comment
s’adresser à elle afin d’établir un contact permettant l’orientation vers un professionnel de santé mentale.
La formation QPR a été réalisée dans 5 des lycées participants au projet SEYLE. Une grande partie des divers corps
de métier réunis au sein d’un établissement scolaire y ont
assisté (enseignants, CPE, proviseurs, infirmières, conseillers d’orientation-psychologue scolaire, personnel administratif, personnel de cantine, agents d’entretien, etc.)
La formation de ces professionnels devrait leur permettre de
dépister des élèves à risque et de les orienter vers le système
de soin.
PO 055
PRESCRIPTION DES BENZODIAZÉPINES
ET PRÉVENTION DU COMPORTEMENT AUTO
ET HÉTÉROAGRESSIF EN MILIEU PÉNITENTIAIRE
MANDHOUJ O., BELLACHE N., SABERIANFAR R.,
DEVORT J., BALASKHA A., BOISOT F.
EPS Charcot-Yvelines, BOIS D’ARCY, FRANCE
Le taux de suicide en milieu carcéral est de 19 pour 10 000
détenus en France Métropolitaine. Ce taux de suicide carcéral est parmi les plus élevés en l’Europe. De nombreuses études et méta analyses ont montré que les benzodiazépines
seraient à l’origine d’une augmentation de l’auto et de l’hétéroagressivité.
Le but de notre travail était d’étudier l’impact de la prescription
des benzodiazépines sur le comportement impulsif et agressif des patients suivis au centre médico-psychologique
(SMPR) de la maison d’arrêt des Yvelines.
Nous avons mené une étude longitudinale entre 2001 et
2009. Les données ont été recueillies à partir des statistiques
locales du SMPR et de la pharmacie centrale du CH de Versailles. L’analyse statistique a été faite sur des tableaux Excel
et sur le logiciel SPSS 16.0.
Nos résultats ont montré une réduction des comportements
autoagressifs depuis l’année 2005. Ce décrochage coïncide
avec l’évolution des pratiques : une réduction progressive et
importante de la prescription des BZD, l’utilisation de posologies minimales, des durées de prescription limitées dans
le temps, le respect des référentiels et la sécurisation des traitements. L’évolution de la prescription des BZD et des hypnotiques entre l’année 2001 et l’année 2009, était statistiquement très significative (z (Wilcoxon) =-2.66, p = 0.008). La
limitation ainsi que la prévention du mésusage des benzodiazépines semblent fortement liées à la prévention du comportement hétéro et autoagressif des patients.
Cette étude suggère le besoin de l’amélioration continue de
nos pratiques, de recherches supplémentaires et de travail
en partenariat avec une sensibilisation plus importante des
médecins de ville.
PO 056
EFFETS DES TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES
SUR LA RÉCIDIVE SUICIDAIRE CHEZ
DES PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES
DÉPRESSIFS MAJEURS
SEREN-ROSSO W. (1), JAUSSENT I. (2), GUILLAUME S. (1),
COURTET P. (1)
(1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
(2) INSERM U888, MONTPELLIER, FRANCE
Introduction : Le suicide représente une des principales causes de mortalité dans le trouble dépressif majeur. Si l’effet
anti-suicide de molécules telles que le lithium dans le trouble
bipolaire ou la clozapine dans la schizophrénie fait l’objet d’un
relatif consensus, l’impact des psychotropes sur le risque suicidaire dans la dépression majeure reste discuté.
Objectif :
– Objectif principal : étudier l’effet des psychotropes sur la
récidive suicidaire dans le trouble dépressif majeur.
Critère de jugement principal : récidive à 3 mois de l’introduction du traitement
Critère de jugement secondaire : récidive à 6 mois, risque
d’admission aux urgences.
– Objectif secondaire : étude des variables sociodémographiques et psychopathologiques associées au critère admission aux urgences.
Matériels et méthode : Étude d’une cohorte de 424 patients
suicidants recrutés dans le Département d’Urgences et de
Post-Urgences Psychiatriques du Pr. Ph. Courtet au CHU de
Montpellier. Le traitement étudié est celui prescrit à la sortie
de l’hospitalisation. Les données concernant les traitements
et les événements suicidaires sont extraites de fichiers informatisés. Les données concernant les variables sociodémographiques, les antécédents et les échelles de psychopathologies étaient déjà disponibles dans une base de données.
Résultats : Aucune association n’est retrouvée entre les traitements psychotropes et le risque de récidive suicidaire à 3
ou 6 mois. Une augmentation de la probabilité d’être admis
aux urgences est associée à la prise d’un traitement antipsychotique ou de la tri-thérapie antipsychotiques + anticonvulsivants + antidépresseurs, en particulier chez les sujets
ayant un score élevé d’impulsivité.
Discussion : Le manque de puissance de notre étude est attribuable à la rareté des événements suicidaires. Un biais d’indication des antipsychotiques ne peut pas être exclu. L’admission aux urgences n’est qu’un marqueur indirect du risque
suicidaire.
Conclusion : Un effet pro-suicide associé aux antipsychotiques et à la trithérapie antidépresseurs + antipsychotiques
33
9e Congrès de l’Encéphale
+ anticonvulsivants a été retrouvé dans notre étude, les
sujets ayant un haut niveau d’impulsivité étant plus à risque,
mais la significativité de ces résultats est limitée par un manque de puissance.
PO 057
SEYLE : « SAUVER ET RENFORCER EFFICACEMENT
LA VIE DES JEUNES EN EUROPE » (SAVING
AND EMPOWERING YOUNG LIVES IN EUROPE) :
UN PROJET DE RECHERCHE EUROPÉEN
SUR LA PRÉVENTION DU SUICIDE ET DES
CONDUITES À RISQUE CHEZ LES LYCÉENS
KAHN J.P. (1), TUBIANA A. (1), GUILLEMIN F. (2),
LEGRAND K. (2)
(1) CHU Nancy, Service de Psychiatrie et Psychologie clinique,
TOUL, FRANCE
(2) CHU Nancy, Centre d’Epidémiologie Clinique, NANCY,
FRANCE
Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons
entre 15-24 ans meurent par suicide.
Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont
associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…).
S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme
de comportements.
Mais les études montrent que les actions de prévention en
santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont
pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une
évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse
établir leur efficacité.
Le projet SEYLE est un projet européen réunissant 12 pays
dont la Suède (Karolinska Institute) qui est le pays coordonnateur. Ses objectifs principaux sont d’encourager les adolescents à adopter des comportements plus sains grâce à une
diminution des conduites à risque et des comportements suicidaires, d’évaluer les bénéfices de différents programmes
de prévention et de recommander des modèles de promotion
de la santé pour les adolescents européens qui soient culturellement adaptés.
L’étude portera sur une cohorte de 11 000 élèves à travers
11 pays et évaluera 3 modèles de prévention du suicide et
des conduites à risque. Ces modèles sont basés sur :
1) la formation des personnes ressources,
2) l’autopromotion de la santé chez les jeunes,
3) la sensibilisation des professionnels de santé.
Les modèles de prévention seront comparés à un groupe
contrôle d’intervention minimum.
Les élèves seront suivis pendant un an et répondront à un
questionnaire détaillé en 3 différents temps de mesure (T0,
T +3 mois et T +12 mois).
Pour la France, l’étude réalisée par le CHU de Nancy dans
20 lycées de Lorraine a commencé.
34
La communication présentera le contexte et les hypothèses
posées, les objectifs, les différents acteurs impliqués, la mise
en place et la réalisation de l’étude.
PO 058
FACTEURS DE RISQUE ET DE PRÉVENTION DE
RÉCIDIVE SUICIDAIRE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
EL ATI T., FARHAT I., ELLINI S., MINAOUI S., JOMLI R.,
KAANICHE K., ABOUB H., NACEF F.
HOPITAL RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les tentatives de suicide peuvent survenir au
cours de plusieurs pathologies psychiatriques. Les patients
schizophrènes sont concernés dans de 20 à 50 % des cas.
Dans ce groupe de patients le risque de récidive suicidaire
est très fréquent.
Dans notre étude, on se propose de relever les facteurs de
risque et de prévention de récidive suicidaire dans une population hospitalière souffrant de schizophrénie.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective qui a concerné les patients atteints de schizophrénie hospitalisés dans notre service de psychiatrie « A » de l’hôpital
Razi. Nous avons comparé les patients schizophrènes qui ont
été hospitalisés pour une seule tentative de suicide (non récidivistes) à ceux qui ont récidivé (récidivistes). La comparaison a porté sur les paramètres sociodémographiques cliniques, évolutifs et thérapeutiques.
Résultats : La population étudiée est composé de
24 patients : 12 non récidivistes et 12 récidivistes appariés
sur l’âge +/– 5 ans et la durée moyenne d’évolution de la
maladie.
On appelle non récidivistes, les patients ayant fait une seule
tentative de suicide il y a 5 ans au moins. Dans notre étude,
la récidive suicidaire est plus importante chez les hommes
avec un sexe ratio 2, 3. Les facteurs socioéconomiques contribuant à altérer la qualité de vie associés significativement
à un risque majoré de récidive suicidaire sont : faible niveau
d’éducation, isolement social et absence de profession. La
moitié de notre population récidiviste masculine est concernée par l’abus de substance et en particulier le cannabis. La
forme indifférenciée de la maladie, la forme désorganisée et
la forme paranoïde sont retrouvées respectivement à 82 %,
10 % et 8 % chez les patients récidivistes et à 86 %, 8 % et
4 % chez les non récidivistes (p > 0,05).
Conclusion : Malgré la mise en lumière de ces facteurs de
risque, le suicide demeure très fréquent au cours de la schizophrénie. Une meilleure connaissance des facteurs de risque comme de protection est nécessaire à la mise en place
de programmes de prise en charge précoce de la maladie
pour lutter contre le suicide et prévenir la récidive suicidaire.
PO 059
DEVENIR À 3 ANS D’UNE COHORTE DE SUICIDANTS
PRIS EN CHARGE AU CHG DE SAINT-LO (MANCHE)
AATBIB R. (1), CHASTANG F. (2)
(1) Fondation Bon Sauveur, SAINT-LO, FRANCE
(2) CHU Côte de Nacre, CAEN, FRANCE
Posters
Bien que la tentative de suicide demeure le plus importants
des facteurs de risque connus des suicides, la diversité des
cofacteurs impose une adaptation individuelle de la prise en
charge tenant compte de la faible adhésion des suicidants
aux suivis ambulatoires proposés et à la place centrale du
médecin généraliste dans la trajectoire de soins du suicidant.
L’objectif de cette étude est la description d’une cohorte de
suicidants admis sur 1 an au Centre Hospitalier Général de
Saint-Lô (Manche), recontactés avec leur accord directement
ou indirectement à 3 ans et évalués en terme de troubles psychiques persistants, réitération suicidaire et trajectoire de
soins.
Résultats : 228 suicidants (hommes = 42 % ; femmes
= 58 % ; âge moyen = 40 +/– 14,4 ans ; primosuicidants
= 46 %) ont été inclus dans cette étude et 80 % d’entre eux
(n = 183, 60 % de femmes et 40 % d’hommes) ont pu être
contactés à 3 ans. Plus de 80 % ont consulté leur médecin
généraliste dans les suites de leur geste suicidaire ; 62 % ont
consulté un psychiatre ou en centre médico-psychologique
et 40 % demeurent suivis en CMP à 3 ans ; 40 % des suicidants (63 % de femmes et 37 % d’hommes) ont réitéré leur
geste sur les 3 années de suivi, et préférentiellement dans
l’année dans Ω des cas, d’autant plus qu’ils sont suivis en
psychiatrie le plus souvent pour troubles thymiques, qu’ils ont
subi des attouchements sexuels et qu’ils consomment régulièrement de l’alcool. 22 % étaient des primosuicidants, 43 %
des suicidants ayant réalisé 2 à 3 gestes et 87 % des multisuicidants Le délai de réitération est d’autant plus court que
le sujet est inscrit dans un processus de réitération suicidaire,
et concerne essentiellement les 25-34 ans et les 35-44 ans.
Le généraliste demeure à moyen terme le médecin de référence.
Commentaires : Cette étude de devenir à 3 ans confirme la
fréquence et la précocité de la réitération suicidaire, avec le
rôle facilitateur du geste en milieu semi-rural dans une région
de France particulièrement touchée par la problématique suicidaire. Les multisuicidants ont un profil sociodémographique
et psychopathologique se rapprochant de celui des suicidés.
Par ailleurs, le médecin généraliste, quasiment systématiquement revu après le geste, demeure à 3 ans l’interlocuteur
privilégié.
PO 060
ÉTATS MIXTES À PRÉDOMINANCE DE SYMPTOMES
MANIAQUES OU DÉPRESSIFS :
CARACTÉRISTIQUES À L’INCLUSION ET
ÉVOLUTION SUR 24 MOIS DE LA COHORTE EMBLEM
AZORIN J.M. (1), BARAILLE L. (2), GERARD S. (2),
BERTSCH J. (3), REED C. (4), LUKASIEWICZ M. (2)
(1) SHU psychiatrie adulte, CHU Ste Marguerite, MARSEILLE,
FRANCE
(2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE
(3) Sant Joan de Déu, Serveis de Salut Mental, BARCELONE,
ESPAGNE
(4) Eli Lilly, Health Outcomes, WINDLESHAM, ROYAUME-UNI
Objectifs : Décrire et comparer, dans la cohorte de l’étude
EMBLEM (European Mania in Bipolar Longitudinal Evaluation of Medication), les caractéristiques à l’inclusion et l’évo-
lution clinique sur 24 mois de patients bipolaires présentant
un état mixte à prédominance dépressive (EMPD) à celles
de patients présentant un état mixte à prédominance maniaque (EMPM).
Méthode : EMBLEM est une étude européenne prospective,
observationnelle, de 2 ans de suivi de patients après un épisode maniaque/mixte. Des adultes, hospitalisés ou non, souffrant de troubles bipolaires étaient inclus dans le cadre de
leur prise en charge habituelle lors de l’initiation ou modification du traitement oral pour un épisode maniaque/mixte.
Résultats : Parmi les 3 459 patients inclus, 573 présentant
un état mixte sont entrés dans l’analyse (23,7 % de la cohorte
totale analysée) : 59,5 % d’EMPM, 11,9 % d’EMPD et 28,6 %
n’avaient pas de symptômes prédominants. Les caractéristiques suivantes, à l’inclusion, étaient plus fréquemment
associées aux EMPM comparativement aux EMPD : hallucinations, statut « hospitalisé », score d’impression clinique
globale de sévérité dans les troubles bipolaires (CGI-BP global) élevé, faible observance au traitement et faible niveau
scolaire (p < 0,05 pour tous). L’abus ou la dépendance à
l’alcool, la prescription d’antidépresseurs à l’inclusion étaient
statistiquement significativement plus importants chez les
EMPD. Les taux de récidive à 24 mois des EMPD étaient
significativement plus faibles (2,08 % [0,3-13,88] versus
16,56 % [11,88-22,84] pour les EMPM, p = 0,0247).
Conclusion : Les états mixtes à prédominance dépressive diffèrent des états mixtes à prédominance maniaque par de
nombreux facteurs : antécédents psychiatriques, caractéristiques cliniques et prise en charge. Les patients présentant
des états mixtes à prédominance maniaque récidivent également plus fréquemment sur 24 mois. Ces différences attestent de l’hétérogénéité des états mixtes. La prédominance
des symptômes maniaques ou dépressifs lors d’un épisode
mixte semble influer sur le clinicien en termes d’hospitalisation, de traitement et d’évaluation de la sévérité. D’autres études sont nécessaires pour explorer les implications de ces
différences sur la prise en charge au long cours et le pronostic.
PO 061
POLARITÉ DU PREMIER ÉPISODE DU TROUBLE
BIPOLAIRE : ÉTUDE CLINIQUE ET IMPACT
PRONOSTIC
SOUISSI S., BOUJEMLA H., KHANFIR A., ELKEFI H.,
EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S.
HOPITAL MILITAIRE DE TUNIS, TUNIS, TUNISIE
Objectif : Étudier l’impact de la polarité sur les principaux facteurs pronostiques à savoir l’adaptation socio professionnelle, le statut marital, le taux de suicide, la comorbidité avec
les conduites addictives, le nombre d’hospitalisations, et le
nombre et les caractéristiques des épisodes ultérieurs.
Matériel et méthode : Nous avons mené une étude rétrospective concernant tous les patients portant le diagnostic de
trouble bipolaire type I selon les critères du DSM IV admis
dans le service de psychiatrie de l’hôpital militaire de Tunis
entre 2006 et 2009. Ces patients ont été répartis en deux
groupes en fonction de la polarité de l’épisode inaugural
35
9e Congrès de l’Encéphale
(dépressif versus maniaque/hypomaniaque). Nous avons
comparé leurs caractéristiques socio-démographiques, cliniques et pronostiques.
Résultats : Notre échantillon était composé de 31 patients.
Neuf patients ont débuté leur maladie par un épisode dépressif (groupe 1) soit 29 %. 71 % des patients avaient commencé
par un épisode manique ou hypomaniaque (groupe 2).
L’âge moyen était plus élevé dans le groupe 1 que dans le
groupe 2 (29,66 ans versus 28 ans). La majorité des patients
était de sexe masculin dans les deux groupes avec respectivement 55,5 % et 59 %. Le statut marital était dominé par
les célibataires pour le groupe 1 (55 %) et par les sujets
mariés dans le groupe 2 (54 %). Dans les deux groupes, les
patients étaient majoritairement des fonctionnaires.
Les patients du groupe 1 avaient présenté 2,18 fois plus d’épisodes dépressifs ultérieurs que le groupe 2. Les conduites
addictives et les tentatives de suicide étaient significativement
plus fréquentes dans le groupe 1. La qualité des intervalles
libres était globalement meilleure dans le groupe 2.
Conclusion : La polarité du premier épisode bipolaire semble
avoir une valeur pronostique notamment en ce qui concerne
la polarité des épisodes ultérieurs ce qui permet de mieux
cibler les stratégies thérapeutiques en particulier prophylactiques.
PO 062
DESCRIPTION D’UN GROUPE D’ADOLESCENTS
SOUFFRANT DE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I
COMPARAISON ENTRE DEUX SOUS-GROUPES
BRAHAM S., HARATHI A., BOURGOU S., OTHMAN S.
EPS Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : L’homogénéité du groupe diagnostique dans la
psychose maniaco-dépressive, selon l’existence ou pas de
caractéristiques psychotiques (CP), est discutée dans des
études récentes (Glahn et coll., 2007). L’intérêt des études
portant sur des adolescents bipolaires en comparant les deux
sous-groupe avec et sans CP pourrait aider à mieux cerner
la question.
Objectif : Notre objectif était de décrire un groupe d’adolescents atteints de trouble bipolaire lors de leurs premiers épisodes maniaques et de faire une comparaison entre les sousgroupes avec CP et sans CP et de chercher la valeur significative de leurs différences.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive qui
a intéressé les patients suivis à la consultation de pédopsychiatrie de l’EPS Razi à La Manouba depuis 2003 jusqu’à
2009, pour trouble bipolaire type I, retenus selon les critères
diagnostiques du DSM IV. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives lors d’un
premier épisode ont été rapportées sur une fiche d’informations préétablie, à partir du dossier d’observation médicale.
Résultats : Notre échantillon a compris 31 jeunes âgés entre
12 et 16 ans. 58,06 % avaient des CP. Nous n’avons pas
trouvé de différence concernant les caractéristiques sociodémographiques entre les sous-groupes avec et sans CP.
Nous n’avons pas trouvé de différences significatives con-
36
cernant les moyennes de l’âge de début des troubles, l’âge
de la première consultation, la durée de l’épisode et la durée
de l’intervalle libre après le premier épisode. Le sous-groupe
des adolescents atteints de troubles bipolaire avec CP était
plus fréquent à présenter des antécédents familiaux psychiatriques de trouble de l’humeur et/ou de trouble psychotique
(76,45 % vs 46,04 %), une anxiété (47,05 % vs 7,69 %) et
une baisse cognitive (25 % vs 15,38 %). 80 % des patients
du sous-groupe sans CP ont eu un bon intervalle après un
premier épisode psychotique contre 58,33 %.
Conclusion : Ces résultats ne pourraient que générer des
hypothèses à tester par les outils appropriés. Un élargissement de l’échantillon est fortement requis dans la suite de ce
travail.
PO 063
TROUBLE BIPOLAIRE À DÉBUT PRÉCOCE
DJEBBI R., YOUNES S., BANNOUR N., MAHMOUDI K.,
HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : L’étude des troubles bipolaires à début précoce
représente un intérêt majeur, du fait de leur fréquence et de
leur hétérogénéité clinique, posant souvent des difficultés
diagnostiques et un enjeu pronostique important.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective et comparative, portant sur 50 patients hospitalisés au service de psychiatrie C de Hôpital Razi, durant une période de 05 ans et
ayant comme diagnostic retenu : trouble bipolaire selon les
critères du DSM-IV.
Cette population a été répartie en deux groupes formés chacun de 25 patients.
Groupe I : Âge de début de la maladie inférieur ou égal à
20 ans
Groupe II : Age de début de la maladie supérieur ou égal à
30 ans.
La comparaison entre les deux groupes a porté sur les antécédents psychiatriques, les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives.
Résultats : Il ressort les caractéristiques suivantes pour les
troubles bipolaires à début précoce par rapport à celui à début
tardif :
Un taux plus élevé d’antécédents psychiatriques familiaux :
60 % versus 44 %
Un âge moyen du premier épisode de 19 ans versus 32 ans
pour le groupe II.
Un délai entre le premier épisode thymique et la première
hospitalisation plus réduit 1,5 an versus 5 ans.
Un diagnostic initial non thymique plus fréquent : 40 % versus
24 %
Une prédominance du sous type I porté dans la majorité des
cas sans différence significative entre les deux groupes.
Un nombre plus élevé de récidives thymiques surtout sous
le mode maniaque avec des hospitalisations plus fréquentes
pour le trouble bipolaire a début précoce.
Posters
PO 064
FACTEURS CORRÉLÉS AU DÉBUT PRÉCOCE
DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I
BEN MAHMOUD S. (1), GHANMI L. (1), MAALEJ M. (2)
(1) Hôpital de Gabès, GABES, TUNISIE
(2) CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE
Le but de notre travail était d’étudier les caractéristiques qui
distinguaient, parmi les troubles bipolaires, les formes à
début précoce de celles à début tardif.
Patients et méthodes : Notre étude était de type rétrospectif,
descriptif et analytique. Elle a concerné les dossiers des
malades qui ont consulté pour la première fois en psychiatrie,
à l’hôpital régional de Gabés en Tunisie, pour trouble bipolaire
type I selon le DSM-IV, et ce depuis mai 2008. Nous avons
recueilli, pour chaque malade, les données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques. Nous avons inclus
56 patients qui ont été répartis en deux groupes, selon l’âge
de début de la maladie (début précoce : inférieur ou égal à
25 ans ; début tardif : supérieur à 25 ans), en vue de les comparer.
Outil statistique : SPSS (version 13.0). Seuil de significativité :
5 %.
Résultats : La moyenne d’âge des 56 patients était de
41,2 ans. La majorité des patients était de sexe masculin
(75 %), d’origine urbaine (58,9 %), célibataire (41,1 %) et
sans activité professionnelle (57,4 %). L’âge moyen de début
des troubles était de 28,5 ans (ET = 10,8). L’ancienneté de
la maladie était de 12,7 ans. Les antécédents familiaux thymiques étaient présents chez 44,6 % des patients.
Les patients bipolaires à début précoce différaient statistiquement de ceux à début tardif par un taux de célibataires
plus élevé (p = 0,02), la présence d’antécédents familiaux
psychiatriques (p = 0,01) et des antécédents personnels de
tentative(s) de suicide (p = 0,02). Le taux des patients professionnellement actifs était plus élevé dans le groupe à
début tardif, mais cette différence n’était pas statistiquement
significative (p = 0,09).
Conclusion : Le trouble bipolaire à début précoce semble être
une forme clinique plus sévère, avec notamment des répercussions négatives socio-familiales.
PO 065
CONDUITE SUICIDAIRE DANS LES TROUBLES
BIPOLAIRES : RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE
OBSERVATIONNELLE (EMBLEM)
BELLIVIER F. (1), YON L. (1), LUQUIENS A. (2), AZORIN J.M.
(3), BERTSCH J. (4), GERARD S. (2), LUKASIEWICZ M. (2)
(1) Pôle de Psychiatrie, Hôpital Henri Mondor, CRETEIL,
FRANCE
(2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE
(3) SHU, Psychiatrie adulte, CHU Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(4) Sant Joan de Déu, Serveis de Salut Mental, BARCELONE,
ESPAGNE
Objectifs : Comparer les patients souffrant de troubles bipolaires avec ou sans antécédent de conduites suicidaires dans
une large cohorte de patients et d’identifier les facteurs associés.
Méthode : EMBLEM (European Mania in Bipolar Longitudinal
Evaluation of Medication) est une étude observationnelle qui
a inclus 3 684 patients souffrant de troubles bipolaires lors
de l’initiation ou modification du traitement oral pour un épisode maniaque/mixte. Les caractéristiques des patients collectées à l’inclusion : données sociodémographiques, antécédents psychiatriques et comorbidités, antécédents de
tentative de suicide, antécédents d’abus de substances,
observance au traitement, hospitalisations et statut fonctionnel. La sévérité des symptômes a été évaluée en utilisant
l’échelle d’impression clinique globale de la sévérité dans les
troubles bipolaires (CGI-BP), l’échelle de manie de Young
(YMRS) et l’échelle de dépression de Hamilton à 5 items
(HAMD-5). Les variables indépendantes associées, à l’inclusion, au comportement suicidaire ont été identifiées par des
modèles de régression logistique.
Résultats et conclusions : Parmi les 2 219 patients qui ont
fourni des informations de conduites suicidaires sur la vie
entière, 663 (29,9 %) avaient des antécédents de conduites
suicidaires. En analyse multivariée, les facteurs associés à
l’inclusion à des antécédents de conduites suicidaires
étaient : le sexe féminin, des antécédents d’abus d’alcool et
d’abus de substance, un âge de début des troubles plus précoce, une durée plus longue de la pathologie, une sévérité
des symptômes dépressifs plus importante (score total
d’HAMD-5), un traitement à l’inclusion par benzodiazépine,
une sévérité globale des symptômes plus importante (score
de CGI-BP globale) et une moins bonne observance.
PO 066
INFLUENCE DE LA POLARITÉ DU PREMIER ÉPISODE
SUR LES RÉCURRENCES ULTÉRIEURES
DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I
BEN MERIEM H., BOUHLEL S., KHELIFA E., CHIHANI R.,
MELKI W., EL HECHMI Z.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Le diagnostic de trouble bipolaire type I est posé plus rapidement quand le premier épisode est un accès maniaque ce
qui contribue à une meilleure prise en charge de ces patients.
Peu d’études ont porté sur l’influence de la polarité du premier
épisode sur les récurrences ultérieures et l’influence sur la
prise en charge thérapeutique.
L’objectif de notre étude était d’évaluer chez une population de
patients atteints de trouble bipolaire type I, l’influence de la polarité du premier épisode sur la nature des rechutes ultérieures.
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 60 patients suivis
au service de psychiatrie « F » de l’hôpital Razi pour un trouble
bipolaire type I (DSM IV). Les donnés sociodémographiques
et cliniques ont été recueillies auprès des patients et de leurs
familles et à partir des dossiers médicaux. Les patients ont
été classés en trois groupes selon que la polarité du premier
épisode était de type dépressif, maniaque ou mixte.
L’âge moyen des patients était de 38 ans. L’âge moyen de
début de la maladie était de 24 ans. Le premier épisode était
de type maniaque chez 56.6 % des patients, hypomaniaque
37
9e Congrès de l’Encéphale
chez 0.6 %, dépressif chez 26.6 % et un épisode psychotique
chez 10 %. Lors du premier épisode, seulement 28 patients
ont été hospitalisés dont 22 présentaient un accès maniaque.
Chez les patients qui ont commencé par un épisode dépressif
majeur, 55,8 % des rechutes étaient de type dépressif. Chez
ceux qui ont présenté un premier épisode maniaque, 88,7 %
des rechutes étaient de type maniaque.
Les cliniciens doivent tenir compte de la nature du premier
épisode thymique pour le choix du thymorégulateur ainsi que
du type et de la durée de prescription du traitement antipsychotique chez les patients atteints de trouble bipolaire type I.
PO 067
TROUBLE BIPOLAIRES AVEC CARACTÈRE
SAISONNIER : PRÉVALENCE ET CARACTÉRISTIQUES
SOCIODÉMOGRAPHIQUES ET CLINIQUES
OTHEMAN Y., AZIZI N., OUTARAHOUT M., KISRA H.
Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC
Les fluctuations saisonnières de l’humeur sont connues
depuis longtemps. Elles ont été d’abord distinguées dans le
« trouble affectif saisonnier », avant que le DSM ne les intègre sous la spécification de « caractère saisonnier » des troubles de l’humeur.
Les caractéristiques essentielles sont la survenue et la rémission des épisodes dépressifs majeurs à des périodes particulières dans l’année. Chez certains sujets, le début des épisodes maniaques ou hypomaniaques peut aussi être lié à une
saison particulière. Les facteurs liés à ce mode évolutif ne
sont pas clairement identifiés.
Dans ce travail, nous avons étudié, chez une population de
60 patients bipolaires, la prévalence du caractère saisonnier,
en essayant de chercher les facteurs sociodémographiques
et cliniques liés à ce type d’évolution.
PO 068
SEXUALITÉ ET BIPOLARITÉ : À PROPOS DE 67 CAS
TAIBI H., BELHACHMI A., OUTARAHOUT M., ELOMARI F.
HOPITAL ARRAZI, SALÉ, MAROC
La sexualité des patients suivis pour des troubles mentaux
graves a été peu explorée.
Les études réalisées ont montré une diminution de l’activité
sexuelle : la prévalence de dysfonctionnement sexuel chez
les patients psychiatriques varie entre 50 et 65 % chez
l’homme et 30 à 50 % chez la femme.
Les troubles les plus fréquemment rencontrés chez les
patients bipolaires sont les troubles de satisfaction et d’excitation ainsi que le trouble d’éjaculation précoce chez l’homme
et trouble de lubrification vaginale chez la femme.
L’objectif de notre travail est d’évaluer la sexualité chez un
groupe de patients bipolaires stabilisés suivis en consultation
externe de l’Hôpital Ar-razi Salé.
Matériel et méthodes : une étude transversale a été réalisée
chez un groupe de patients bipolaires stabilisés (n = 67) suivis en consultation externe de l’Hôpital Ar-razi de Salé, à
l’aide du Sexual Function Questionnaire.
38
Résultats : 58 % de nos patients ont un trouble du désir
sexuel, 69,6 % un trouble de la satisfaction. Des troubles de
l’orgasme sont retrouvés chez 70,3 % des hommes et chez
81,3 % des femmes. 78.1 % des femmes ont un trouble de
l’excitation et un trouble de la lubrification vaginale. Alors que
29,7 % des hommes ont une éjaculation retardée, et 51.4 %
ont un trouble d’éjaculation précoce.
PO 069
RETARD DIAGNOSTIC ET TROUBLE BIPOLAIRE :
RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ECHO
GUILLAUME S. (1), COURTET P. (1), CHABANNES J.P. (2),
MEYNARD J.A. (3), MOREAU-MALLET V. (4)
(1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
(2) CHS de Saint-Egrève, ST EGRÈVE, FRANCE
(3) CHS M. Lacroix, LA ROCHELLE, FRANCE
(4) Bristol-Myers-Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE
Contexte et objectifs : Le trouble bipolaire est l’un des six principales causes de handicap chez les 15-44 ans. Les études
anglo-saxonnes montrent qu’environ 40 % des patients sont
auparavant mal diagnostiqués avec une moyenne de 7,5 ans
entre le premier contact avec les services de santé mentale
et le diagnostic correct. Peu de données sont disponibles en
population française. Nous avons cherché à déterminer les
caractéristiques de la période pré-diagnostique dans une
cohorte française.
Méthode : Dans le cadre de l’étude ECHO portant sur la perception du trouble bipolaire par les patients, un échantillon
représentatif de 300 personnes atteintes de trouble bipolaire
I ont été interrogées par téléphone sur l’histoire leurs troubles.
Résultats : 99 % des patients ont consulté au moins une fois
pour des signes psychologiques en amont du diagnostic. Les
principaux motifs de consultation différaient selon le sexe.
Chez les femmes les motifs de consultation étaient le plus
souvent des symptômes dépressifs (58 %) et une asthénie
(52 %). Chez les hommes il s’agissait d’une irritabilité/agressivité (59 %) et de troubles alimentaires (76 %). Le délai
moyen entre cette première consultation et le diagnostic est
de 5 ans. Dans 47 % des cas le diagnostic était concomitant
à la première hospitalisation.
Conclusion : Ces données confirment qu’en population française également il existe un retard diagnostic important. Dans
un cas sur deux il est nécessaire d’attendre une expression
symptomatique forte et donc une hospitalisation pour que le
diagnostic soit posé. Enfin il semble que les symptômes
d’alerte différent selon le sexe.
PO 070
VIOLENCE ET BIPOLARITÉ
ELLINI S., ELLOUZE F., ELATI T., FARHAT I., BEN ABLA T.,
MRAD M.F.
Hôpital Razi la Manouba, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire demeure une pathologie
grave, marquée par la sévérité et la fréquence des rechutes
et les complications multiples. Une de ces complications
demeure la survenue toujours possible au cours des accès
thymiques d’actes médicolégaux.
Posters
Dans ce travail, les auteurs se proposent de relever la fréquence d’actes violents parmi une population de patients
bipolaires et de rechercher dans un 2e temps les facteurs corrélés à cette violence.
Méthodes : Le travail est une étude prospective, descriptive,
concernant 40 cas de patients atteints de trouble bipolaire
selon les critères du DSM IV. Pour chaque patient nous avons
recherché l’existence ou non d’actes de violence. Nous avons
ensuite procédé à la comparaison du groupe des sujets avec
violence à celui du groupe des bipolaires n’ayant pas présenté d’actes de violence en fonction des caractéristiques cliniques, historiques et thérapeutiques.
Résultats : Nous avons retrouvé une prévalence de la violence parmi les sujets bipolaires de 87,5 %.
Plusieurs facteurs ont été associés au comportement violent
du malade bipolaire tels que le mauvais insight, la non-observance thérapeutique et la comorbidité avec la consommation
de substances psycho actives. Cette dernière jouerait en particulier un rôle très important de facilitation du passage à l’acte
violent.
Conclusion : Le trouble bipolaire demeure une pathologie
psychiatrique grave par ses complications diverses. Des
mesures éducatives et thérapeutiques sont nécessaires afin
d’éviter au maximum d’éventuelles complications médicolégales.
PO 071
PLACE DU TROUBLE BIPOLAIRE
DANS LA CRIMINALITÉ DES MALADES MENTAUX
BRAM N., RAFRAFI R., BERGAOUI H., BEN ROMDHANE I.,
ELLOUMI H., DAKHLAOUI O., CHEOUR M., RIDHA R.
Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les troubles mentaux majeurs s’accompagnent d’un risque de violence. Le trouble bipolaire est une
pathologie classiquement pourvoyeuse d’actes médicolégaux, le risque de passage à l’acte criminel étant multiplié
par cinq chez ces patients. Les études ayant comparé la criminalité des malades atteints de troubles bipolaires à celle
des patients souffrant d’autres pathologies mentales sont peu
nombreuses. L’objectif de ce travail a été de comparer le risque de passage à l’acte médicolégal chez les patients atteints
de troubles bipolaires à celui des autres pathologies mentales.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective
ayant inclus tous les patients hospitalisés d’office à l’hôpital
Razi entre 1990 et 2010 suite à un non lieu pour cause de
démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien.
Résultats et discussion : Le nombre total de patients hospitalisés à l’hôpital Razi suite à un non lieu durant la période
de l’étude était de 479, il s’agissait de 456 hommes et de
23 femmes. Le nombre de patients atteints de troubles bipolaires était de 36. Ils représentaient 7,51 % des malades mentaux criminels irresponsables. Comparativement à d’autres
troubles mentaux tels que la schizophrénie (107 patients hospitalisés suite à un non lieu entre 1998 et 2008), ce taux semble très réduit. Devant ces constatations, plusieurs hypothèses peuvent être formulées : les patients atteints de troubles
bipolaires seraient-ils plus souvent responsabilisés vu la fluctuation et la discontinuité des symptômes thymiques ? Auraiton moins recours à l’hospitalisation chez les patients bipolaires considérés comme irresponsables ? La schizophrénie
serait – elle plus criminogène que les troubles bipolaires ?
Les données de la littérature sur ces points sont divergentes.
PO 072
TROUBLES BIPOLAIRES ET CRIMINALITÉ :
DONNÉES CLINIQUES ET ÉVOLUTIVES
BRAM N., RAFRAFI R., ELLOUMI H., BESSI S.,
DAKHLAOUI O., CHEOUR M., RIDHA R.
Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les troubles bipolaires constituent une entité
clinique hétérogène. Les intrications médicolégales, qui
émaillent souvent l’évolution de ces troubles, sont déterminées par ce polymorphisme clinique et évolutif. L’objectif de
ce travail a été de relever le moment de passage à l’acte criminel dans la maladie bipolaire et de rechercher la nature des
actes médicolégaux en fonction de la polarité des épisodes
thymiques.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective
ayant inclus tous les patients atteints de troubles bipolaires
hospitalisés d’office à l’hôpital Razi entre 1990 et 2010 suite
à un non lieu pour cause de démence au sens de l’article 38
du code pénal tunisien.
Résultats et discussion : L’acte médicolégal était inaugural
dans deux cas (5,6 %), il s’agissait exclusivement de femmes. Ceci pourrait être expliqué par des formes cliniques
sévères où l’intensité des symptômes est telle que les intrications médicolégales sont immédiates. L’ancienneté
moyenne de la maladie au moment du délit était de 6,23 ans.
L’acte médicolégal est survenu lors d’un accès thymique
dans 94,4 % des cas (n = 34). Deux actes ont eu lieu pendant
l’intervalle libre (5,6 %), il s’agissait d’une violence habituelle
précipitée par des traits de personnalité psychopathique
ayant été relevés dans les deux cas. La déclaration de l’irresponsabilité pénale chez ces deux patients souligne la difficulté des expertises en matière de troubles bipolaires. Les
accès maniaques et hypomaniaques étaient les plus pourvoyeurs d’actes médicolégaux (n = 28). La prostitution, les
délits économiques et les agressions sexuelles sont associés
aux accès maniaques et hypomaniaques. Le filicide et les tentatives de suicide sont corrélés aux rechutes dépressives.
Les actes les plus graves de notre série que constituent le
filicide (n = 2) et les tentatives d’homicide (n = 3) ont été commis respectivement lors d’accès mélancoliques et maniaques avec caractéristiques psychotiques non congruentes à
l’humeur.
PO 073
TROUBLES BIPOLAIRES ET CRIMINALITÉ :
DIFFICULTÉS DE L’EXPERTISE PÉNALE
BRAM N., RAFRAFI R., ELLOUMI H., BERGAOUI H.,
DAKHLAOUI O., CHEOUR M., RIDHA R.
Razi, MANNOUBA, TUNISIE
39
9e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Le trouble bipolaire est une pathologie fortement criminogène. Il multiplie par cinq le taux de prévalence
de comportement violent. Devant la loi, la manie et la mélancolie sont considérées comme des états de démence au sens
de l’article 38 du code pénal tunisien. Les sujets qui en souffrent sont habituellement considérés comme pénalement
irresponsables. L’objectif de ce travail a été de relever les particularités de la procédure pénale chez les patients atteints
de troubles bipolaires ayant commis un acte médicolégal.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective
ayant inclus tous les patients atteints de troubles bipolaires
hospitalisés d’office à l’hôpital Razi entre 1990 et 2010 suite
à un non lieu pour cause de démence au sens de l’article 38
du code pénal tunisien.
Résultats et discussion : Trente-six patients ont été inclus. Il
s’agissait de 28 hommes et de 8 femmes. Une détention provisoire a été décidée chez 30 patients (83,3 %). Un jugement
pénal et une incarcération ont eu lieu pour 8 patients (22,22 %).
La durée moyenne d’incarcération était de 15,67 mois avec des
extrêmes allant de 2 mois à 4 ans. Le délai moyen entre l’acte
médicolégal et l’hospitalisation était de 6,37 mois avec un délai
minimal de 7 jours et un délai maximal de 4 ans.
Il se dégage de ces résultats que les mesures pénales ont
été largement appliquées pour les patients souffrant de troubles bipolaires ayant commis un acte médicolégal et que ces
patients n’ont été irresponsabilisés qu’après un délai assez
long.
Ceci dénote de la difficulté des expertises pénales des
patients atteints de troubles bipolaires. Cette difficulté est rencontrée dans les accès thymiques trompeurs tels que l’hypomanie et surtout lorsque l’expertise est effectuée à distance
de l’acte en période euthymique.
Conclusion : Il est recommandé que l’expertise pénale soit
pratiquée dans les plus brefs délais afin de permettre une
analyse sémiologique fiable et sensible.
PO 074
LES TROUBLES DE L’ATTENTION
CHEZ LES MALADES SOUFFRANT
DE TROUBLES BIPOLAIRES
JALLOULI I., DERBEL I., BERGAOUI H., TRIKI R.,
NEFFETI H., TRABELSI S., DELLAGI L., TABBANE K.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les troubles cognitifs sont fréquents au cours
du trouble bipolaire. L’attention est l’une des fonctions cognitives les plus atteintes à côté de la mémoire et des fonctions
exécutives. Ces troubles attentionnels peuvent être responsable du moins en partie des difficultés d’insertion sociale
dont souffrent certains de ces patients.
Objectifs : Déterminer la nature des troubles de l’attention
présents chez les patients atteints de troubles bipolaires et
leur corrélation avec les caractéristiques évolutives de la
maladie.
Méthodologie : Étude transversale menée sur une population
de 40 patients bipolaires selon les critères du DSM -IV R.
L’évaluation de l’attention est faite par le test du double barrage de signes de Zazzo.
40
Résultats : Le déficit de l’attention soutenue est le trouble
attentionnel le plus constant dans le trouble bipolaire. Il
s’accentue avec la récurrence des épisodes surtout maniaques. Ce déficit est corrélé à la durée d’évolution de la maladie par ailleurs il serait indépendant des symptômes thymiques résiduels et du traitement thymorégulateur.
Conclusion : Les déficits de l’attention soutenue seraient un
trait de vulnérabilité au développement du trouble bipolaire.
Ces déficits seraient responsables d’un mauvais fonctionnement social des patients bipolaires. Leur détermination est
ainsi nécessaire afin de mettre en place des programmes de
remédiation cognitive pouvant améliorer l’adaptation sociale
de ces malades.
PO 075
LA BACS (BRIEF ASSESSMENT FOR COGNITION
IN SCHIZOPHRENIA) : UN OUTIL DE DÉPISTAGE
DES TROUBLES COGNITIFS, COMMUN
AUX PATIENTS BIPOLAIRES ET SCHIZOPHRÈNES
ÂGÉS ?
AUGY J. (1), CAMUS V. (2), SAUVAGET A. (1), VANELLE J.M. (1)
(1) Hôpital Saint Jacques, NANTES, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Régional Universitaire, TOURS, FRANCE
Contexte : Les profils cognitifs des patients bipolaires et schizophrènes semblent préférentiellement de nature dys-exécutive, ce qui expliquerait pour partie l’altération de leur fonctionnement psycho-social. Les données de la littérature sont
toutefois difficiles à interpréter, les outils utilisés pour évaluer
les fonctions cognitives des patients schizophrènes et bipolaires n’étant pas tous les mêmes. Par ailleurs il n’existe que
peu de données chez ce type de patients âgés. L’échelle
BACS (Brief Assessment for Cognition in Schizophrenia) a
été développée par le NIMH. Elle a été validée en français
dans une population de patients schizophrènes adultes, mais
il n’existe à ce jour aucune donnée chez des patients bipolaires ni des patients âgés.
Objectifs : Évaluer la faisabilité et la pertinence de l’utilisation
de la BACS pour les patients bipolaires de plus de 60 ans,
ainsi que sa sensibilité au type de trouble psychiatrique et
aux facteurs aggravants identifiés dans la littérature. Rechercher une corrélation entre les scores à la BACS et le fonctionnement psycho-social.
Méthode : Les fonctions cognitives et le fonctionnement psycho-social de patients bipolaires et schizophrènes, respectivement âgés de 60 ans et plus, ont été documentés à l’aide
des tests spécifiques de référence et de la BACS.
Résultats : 42 patients bipolaires et 15 patients schizophrènes ont participé à l’étude. L’atteinte cognitive des patients
bipolaires est retrouvée avec la BACS (z-score global à -1.99
DS), comme avec les autres tests cognitifs. La BACS permet
de différencier les profils des patients schizophrènes et bipolaires, particulièrement sur les sous-scores évaluant la
mémoire verbale et l’attention. Les scores de la BACS sont
corrélés au fonctionnement psycho-social (z > 0.3). La sévérité du trouble bipolaire est corrélée à une atteinte cognitive
plus marquée, sur les différents tests utilisés, à l’exception
du MMSE.
Posters
Discussion : La BACS semble permettre une évaluation précise des troubles cognitifs associés aux troubles bipolaires
et schizophréniques vieillissants. Elle semble aussi prometteuse pour différencier ces deux profils cognitifs. Cette étude
doit être poursuivie, à plus grande échelle, afin de confirmer
ces résultats préliminaires.
PO 076
TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL
OU BIPOLARITÉ CACHÉE ?
TARIQ N., BELBACHIR S., OUTARAHOUT M., SEKKAT F.Z.
Hôpital Arrazi, CHU IbnSina, SALE, MAROC
Le syndrome prémenstruel est défini comme l’ensemble polysymptomatique de signes psychologiques et/ou physiques
survenant électivement et régulièrement avant les règles et
cédant avec celles-ci.
Pour que ce diagnostic soit posé, il doit exister un intervalle
libre de symptômes d’au moins une semaine dans la période
suivant les règles et le diagnostic est posé par une auto-évaluation prospective pendant au moins deux cycles.
Le trouble dysphorique prémenstruel correspond à une forme
sévère de syndrome prémenstruel avec une configuration
symptomatique ayant au premier plan des symptômes psychiatriques.
Les auteurs de ce travail présentent les résultats d’une étude
clinique descriptive prospective réalisée à partir de 50 cas
suivis aux services de gynécologie du CHU Ibnsina de Rabat
pour syndrome prémenstruel chez qui on a tenté de mettre
en exergue le trouble dysphorique prémenstruel ou trouble
bipolaire à l’aide de questionnaire adapté.
Les résultats de ce travail sont en cours.
PO 077
TROUBLE BIPOLAIRE ET CO-MORBIDITE
ADDICTIVÉ : ASPECT CLINIQUE ET PRONOSTIQUE
DJEBBI R., BANNOUR N., MAHMOUDI K., YOUNES S.,
HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Dans l’ensemble de la pathologie mentale, le
trouble bipolaire est celui pour lequel la co-morbidité addictive
est la plus fréquente. Cette co-morbidité addictive a un impact
notable sur l’évolution et le pronostic du trouble bipolaire.
Objectif : Évaluer la prévalence des conduites addictives
chez des patients hospitalisés pour trouble bipolaire selon les
critères du DSM IV.
Préciser leurs éléments biographiques et distinguer les particularités cliniques de cette association.
Méthodologie : Il s’agit dune étude rétrospective portant sur
50 patients atteints de trouble bipolaire selon les critères du
DSM IV et suivis sur 5 ans.
Résultats : 14 % des patients bipolaires présentent un abus
ou une dépendance à une substance.
L’alcool est la substance la plus incriminée, retrouvée chez
57 % des patients présentant des conduites addictives.
Une poly-toxicomanie a été notée chez 42 % de ces patients.
Cette poly-consommation touche plus volontiers les hommes.
Les patients présentant des conduites addictives étaient plus
fréquemment hospitalisés et moins observants.
L’addiction au cannabis est la plus pourvoyeuse d’inobservance thérapeutique et de comportements violents.
PO 078
COMORBIDITÉ ENTRE TROUBLE BIPOLAIRE
ET TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ :
IMPACT SUR LA QUALITÉ DE VIE
CHAHBANI R. (1), BERGAOUI H. (2), ALARCON W. (1)
(1) Centre Hosptalier Mas Careiron, UZÈS, FRANCE
(2) Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire (TB) est une pathologie fréquente, de prévalence estimée à 1 % dans la population
générale. La prise en charge de cette pathologie est multifactorielle, Différents Guidelines (HAS, APA, NICE) insistent
sur l’importance de l’évaluation de la personnalité dans la
prise en charge du patient. La qualité de vie est de plus en
plus étudiée comme marqueur du bien-être du patient.
Objectif : Évaluer l’impact de la comorbidité entre troubles de
la personnalité et TB sur la qualité de vie des patients souffrant de TB.
Méthodologie : Population d’étude : 29 patients suivis pour
TB (DSM-IV) à la consultation du centre médico-psychologique de Beaucaire (secteur 5 du Gard) et stabilisés depuis au
moins 6 mois.
Outils d’évaluation : passation de 3 échelles M.I.N.I (diagnostic de TB), SF36 (évaluation de la qualité de vie) et PDQ4+
(diagnostic de troubles de la personnalité) dans le cadre d’un
entretien de durée moyenne d’une heure avec recueil des
données cliniques et socioprofessionnelles.
Résultats : Dix-huit sujets (62 %) ont présenté un ou plusieurs troubles de la personnalité selon les critères diagnostiques du DSM-IV. Quatre parmi eux présentaient un seul
trouble de la personnalité tandis que les autres répondaient
aux critères diagnostiques de plusieurs troubles de personnalité.
Les troubles de personnalité les plus fréquents sont : la personnalité évitante, obsessionnelle-compulsive et paranoïaque. Aucun des sujets de notre étude n’a présenté de trouble
de personnalité antisociale.
Les troubles de personnalité du Cluster C sont les plus fréquents (40 %) suivis par le Cluster A (36 %).
Une différence statistiquement significative dans les souséchelles de : santé psychique et vie et relations avec les
autres. La qualité de vie est meilleure dans le groupe de
patients bipolaires sans trouble de personnalité cormorbide.
À notre connaissance, il n’existe à ce jour aucune étudiée
publiée à propos de l’impact sur la qualité de vie de la comorbidité entre le TB et les trouble de la personnalité.
Conclusion : La comorbidité entre TB et trouble de la personnalité est un élément important qui doit être pris en considération dans la prise en charge des patients souffrant de TB.
41
9e Congrès de l’Encéphale
PO 079
LA MANIE EST-ELLE UN ÉPISODE
PSYCHOTIQUE AIGU ?
PO 081
VALIDATION DE LA VERSION FRANÇAISE
DE L’AFFECTIVE DISORDER EVALUATION (ADE)
CALTEAU M., DAUDIN M., RONDIER J.P.
DELMAS C. (1), BOURGEOIS V. (2), HAOUZIR S. (2),
BRETEL F. (2), CAMPION D. (3), GUILLIN O. (2)
HIA Percy, CLAMART, FRANCE
L’humeur d’après Delay est « une disposition affective fondamentale […] oscillant entre deux pôles extrêmes du plaisir
et de la douleur. » On pourrait alors considérer l’humeur
comme une variable, une constante plus ou moins haute, plus
ou moins basse, sans une réelle signification psychopathologique, un réel paramètre biologique à réguler. Le trouble
bipolaire est un trouble de l’humeur. Autrefois, il s’agissait de
psychose maniaco dépressive. Aujourd’hui, cette expression
n’a plus de sens dans les classifications psychiatriques
modernes. Les choses sont claires, un patient maniaque
n’est pas un patient psychotique. Le terme de psychose est
réservé au patient souffrant de troubles psychotiques chroniques comme la schizophrénie. Pourtant, en grec, la manie
signifie folie. A partir d’une vignette clinique d’une manie,
nous aborderons le statut du délire chez le patient
maniaque ? Comment interpréter des idées délirantes
mégalomaniaques ? Pourquoi ne pas évoquer un épisode
psychotique aigu pour une manie délirante ?
PO 080
MANIE DÉLIRANTE : ASPECTS CLINIQUES,
ÉVOLUTIFS ET PARTICULARITÉS THÉRAPEUTIQUES
KHAMMOUMA S., HAJJI K., LABBENE A., ZARROUK L.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Classiquement, la manie est considérée
comme un délire. La distinction entre manie avec idées délirantes non congruentes à l’humeur et troubles schizo-affectifs est souvent difficile, elle concerne l’évolution, le pronostic
et surtout les indications thérapeutiques avec en particulier
l’utilisation des antipsychotiques. L’objectif de ce travail était
d’étudier les aspects cliniques, évolutifs ainsi que les particularités thérapeutiques de la manie délirante.
Patients et méthodes : C’est une étude rétrospective menée
sur une période de deux ans et réalisée au service de psychiatrie du CHU de Mahdia qui a concerné les patients ne
présentant pas d’antécédents personnels psychiatriques et
étaient hospitalisés pour manie délirante.
Résultats : Les résultats des 40 patients colligés ont révélé
essentiellement un sexe ratio de 0,82, un âge moyen de 28 ans
et une présence d’antécédents psychiatriques familiaux dans
37 % des cas. Le délire était congruent à l’humeur chez 68 %
des patients avec dans la majorité des cas des thèmes de grandeur et mystico-réglieux (72 %). Pou le reste des cas, le délire
était non congruent avec comme thème principal la persécution (64 %). L’évolution était favorable chez 81 % des patients
présentant un délire congruent à l’humeur contre seulement
64 % de ceux ayant un délire non congruent à l’humeur. Quant
aux aspects thérapeutiques, les antipsychotiques ont été prescrits en association avec les thymorégulateurs parmi lesquels
le lithium figurait dans 35 % des cas.
42
(1) CHU, ROUEN, FRANCE
(2) Centre Hospitalier du ROUVRAY, SOTTEVILLE LES
ROUEN, FRANCE
(3) INSERM U614, ROUEN, FRANCE
Objectif : Il existe peu d’évaluation globale spécifique des
troubles thymiques. Nous avons réalisé la traduction et la validation de la version française de l’ADE, échelle mise au point
par Gary Sachs et utilisée dans la cohorte STEP-BD (Systematic Treatment Enhancement Program for Bipolar Disorder).
Méthode : 63 patients ont été évalué par notre version française de l’ADE et une échelle de référence validée en français, la DIGS (Diagnostic Interview for Genetic Studies).
Nous avons comparé les données issues de ces deux évaluations.
Résultats : Nous retrouvons une concordance parfaite entre
ces deux entretiens pour le diagnostic de sous type de trouble
bipolaire (= 1) et l’absence de différence significative pour
l’âge de début du trouble. Les coefficients de concordance
étaient faibles pour les comorbidités addictives (alcool,
= 0.22, cannabis, = 0.16), les troubles anxieux (attaques de
panique, = 0.35, phobies, = 0.36 et trouble obsessionnel
compulsif, = 0) et les antécédents d’anorexie (= 0.04), mais
corrects pour la présence d’antécédents psychotiques
(délire, = 0.78, hallucinations, = 0.69), de tentatives de suicide (= 0.97), de comportements hétéroagressifs (= 0.47) ou
de boulimie (= 0.47).
Conclusion : Notre traduction de l’ADE semble valide. Du fait
de son manque de précision sur les comorbidités addictives
et psychiatriques, cette échelle montre un intérêt principalement en pratique clinique comme dans les études psychopharmacologiques.
PO 082
TROUBLE BIPOLAIRE ET MIGRAINE
ONEIB B., ELLOUDI H., EL MOUAFFEQ A., BELBACHIR S.,
OUANASS A.
Clinique universitaire psychiatrique, Hôpital ARRAZI, CHU IbnSina, RABAT-SALE, MAROC
L’étude épidémiologique des associations entre troubles
mentaux et affections somatiques a fait l’objet de plusieurs
travaux. Ces derniers ont confirmé l’existence de comorbidité
entre ces deux catégories de pathologies. D’autres études
sont allées plus loin dans leur recherche, elles ont essayé de
donner des explications justifiant cette association quelle soit
d’ordre biologique, environnementale et autres.
Parmi ces comorbidités, on retrouve la migraine qui peut être
associée à des pathologies psychiatriques notamment le
trouble bipolaire, le trouble anxieux, la dépression…
Nous avons réalisé une étude chez 20 patients bipolaires,
chez qui nous avons cherché la présence de migraine selon
Posters
la classification l’ICHD (the 2nd Edition of The International
Head ache Classification) de la migraine.
Nous avons trouvé que 45 % des patients ont eu de la
migraine dont 77 % ont présenté une migraine avec aura.
L’objectif de notre étude est d’élargir notre échantillon afin
de montrer la signification positive de l’association entre ces
deux pathologies.
PO 083
SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS
ET SOUS-TYPES DE TROUBLE BIPOLAIRE
ROBLIN J. (1), CORRÊA H. (2), SENTISSI O. (1),
MOUAFFAK F. (1), BANNOUR S. (1), BOURDEL M.C. (1),
POIRIER M.F. (1), BENDJEMAA N. (1), JAAFARI N. (3),
KREBS M.O. (1)
(1) Centre hospitalier Sainte-Anne, Service hospitalo-universitaire de santé mentale et de thérapeutique, PARIS, FRANCE
(2) Faculdade de Medicina da UFMG, BELO HORIZONTE,
BRESIL
(3) Centre Hospitalier Henri Laborit, Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie et Psychologie Médicale, POITIERS,
FRANCE
Des anomalies neuro-développementales sont retrouvées
au sein de nombreux troubles psychiatriques dont le trouble
bipolaire. Pourtant, une question importante, encore sans
réponse, est de savoir si certains sous-groupes de patients
avec un trouble bipolaire pourraient présenter d’avantage
d’anomalies neuro-développementales que d’autres. Ainsi,
nous avons étudié les signes neurologiques mineurs chez
des patients avec un trouble bipolaire (44 bipolaires de type
I et 34 bipolaires de type II), et 75 témoins. Nous avons
retrouvé un score total de NSS significativement supérieur
chez les patients avec un trouble bipolaire de type I comparés
aux témoins (p < 0.0001) mais pas de différence significative
entre le groupe bipolaire de type II et les témoins. Ces données renforcent l’hypothèse d’anomalies neuro-développementales dans le trouble bipolaire et plus spécifiquement
dans le trouble bipolaire de type I.
Objectif : Rechercher des corrélations entre le score total des
signes neurologiques mineurs et les caractéristiques cliniques et évolutives du trouble bipolaire type I.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale, réalisée dans le service de psychiatrie au CHU de Monastir
durant le premier semestre 2009. L’étude a porté sur
100 patients bipolaires type I (DSM-IV), en phase d’euthymie
(scores aux échelles MAS < 4 et HDRS < 7).
L’évaluation des SNM a été réalisée grâce à l’administration
de l’échelle de Krebs et al. Comportant 26 signes neurologiques répartis en cinq dimensions (coordination motrice, intégration motrice, intégration sensorielle, mouvements anormaux et qualité de latéralisation).
Résultats : Nous avons trouvé une corrélation négative (p
= 0.001) entre le score total des SNM et le niveau scolaire.
De même, une corrélation négative a été trouvée entre le
score total moyen des SNM et le score EGF. En effet, les
patients qui ont un bon niveau de fonctionnement présentaient moins de signes neurologiques mineurs (p = 0.01).
Absence de corrélations avec les autres caractéristiques cliniques et évolutives.
Conclusion : Dans la littérature, de telles corrélations restent
controversées. En effet, les patients bipolaires ayant des scores élevés des SNM auraient des difficultés d’apprentissage,
un déficit neurocognitif, en particulier l’altération de la
mémoire verbale et des fonctions exécutives qui persistent
durant la phase de rémission ce qui expliquerait à la fois le
bas niveau scolaire et le dysfonctionnement social. Par
ailleurs, l’absence de corrélations entre le score total des
SNM avec d’autres dimensions cliniques et évolutives du
trouble bipolaire évoque qu’il s’agit bien de marqueurs endophénotypiques qui sont stables dans le temps, et pourraient
avoir un support génétique.
PO 085
LIENS ENTRE SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS
ET ANTIPSYCHOTIQUES DANS LE TROUBLE
BIPOLAIRE TYPE I
MRAD A., AJMI I., MECHRI A., GAHA L.
PO 084
ÉTUDE DE CORRÉLATIONS ENTRE
LES SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS
ET LES CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES
ET ÉVOLUTIVES DU TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I
MRAD A., AJMI I., MECHRI A., GAHA L.
Hôpital universitaire de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La compréhension des mécanismes impliqués
dans l’étiopathogénie du trouble bipolaire selon le modèle
neurodéveloppemental passe par l’étude de certains marqueurs dits endophénotypiques dont les signes neurologiques mineurs (SNM). Ces anomalies seraient l’expression de
perturbations précoces touchant le cortex cérébral au
moment du développement et sont présentes, à des fréquences variables, dans plusieurs pathologies mentales mais peu
étudiées dans le trouble bipolaire.
Hôpital universitaire de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les signes neurologiques mineurs (SNM), correspondent à des anomalies cérébrales diffuses n’indiquant
pas en elles mêmes l’existence d’une lésion identifiée du système nerveux central mais plutôt d’un dysfonctionnement
cérébral plus général. Elles sont présentent à des fréquences
variables dans plusieurs pathologies mentales, cependant
leurs liens avec le traitement antipsychotique restent controversés.
Objectif : Rechercher des corrélations entre le score total des
SNM et les caractéristiques thérapeutiques du trouble bipolaire type I.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale, réalisée dans le service de psychiatrie au CHU de Monastir.
L’étude a porté sur 100 patients bipolaires type I (DSM-IV),
en phase d’euthymie (scores aux échelles MAS < 4 et HDRS
< 7).
43
9e Congrès de l’Encéphale
L’évaluation des ANM a été réalisée grâce à l’administration
de l’échelle de Krebs et al. comportant 26 signes neurologiques répartis en cinq dimensions (coordination motrice, intégration motrice, intégration sensorielle, mouvements anormaux et qualité de latéralisation).
Résultats : Les scores des SNM ne différaient pas entre les
patients en fonction de la prise ou non d’un antipsychotique
(p = 0.8). Il n’y avait pas de corrélation avec la posologie des
antipsychotiques (p = 0.4). Nous n’avons pas trouvé de différence statistiquement significative entre les scores des
SNM selon qu’il s’agisse d’un antipsychotique typique (12.03
± 5.8) ou atypique (10.2 ± 4.1) (p = 0.3). Une corrélation positive a été constatée entre le score à l’échelle de SampsonAngus et le score total des SNM (p < 0.001).
Conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de la littérature.
En effet, ces anomalies sont présentes chez des patients
naïfs au cours de leur premier épisode psychotique. La majorité des études ont conclu à l’absence d’un effet dose sur les
scores des SNM. Par ailleurs, les liens avec les antipsychotiques reste controversé, même si certains auteurs soulignent
une mauvaise réponse thérapeutique avec une vulnérabilité
plus importante aux effets secondaires des antipsychotiques
chez les patients ayant des scores élevés des SNM. Par conséquent, les SNM ne sont pas induits par le traitement, pourraient avoir une valeur pronostique et permettraient ainsi le
dépistage des formes sévères de la maladie.
PO 086
ÉPILEPSIE ET TROUBLES BIPOLAIRES :
ASSOCIATION FORTUITE OU LIEN
ÉTHIOPATHOGÉNIQUE ?
KHELIFA E., BEN HAJ BRAHIM M., BOUHLEL S., TLILI H.,
MELKI W., EL HECHMI Z.
Service de psychiatrie F, Hôpital Razi, Faculté de Médecine de
Tunis - Université de Tunis El Manar, MANNOUBA, TUNISIE
Plusieurs études ont montré que les troubles de l’humeur sont
fréquemment rencontrés chez les patients épileptiques. La
plupart de ces études se sont intéressées aux troubles
dépressifs. Les troubles bipolaires restent peu étudiés malgré
les similitudes qu’ils présentent avec l’épilepsie tels que le
caractère épisodique, l’excitation psychomotrice et l’efficacité des anticonvulsivants. Ces données peuvent suggérer
une physiopathologie commune.
Les objectifs de notre étude étaient d’étudier la prévalence
de l’épilepsie dans une population hospitalière de patients
suivis pour un trouble bipolaire type I et de décrire les caractéristiques cliniques et thérapeutiques de ces patients.
Il s’agissait d’une enquête rétrospective portant sur les
patients qui ont été hospitalisés au moins une fois au service
de psychiatrie F de l’hôpital Razi du 1er janvier 2005 au
30 octobre 2010 et chez qui le diagnostic de trouble bipolaire
type I a été retenu selon les critères du DSM IV.
Notre étude a concerné 180 patients. La prévalence de l’épilepsie était de 4,4 % (N = 8). Chez un patient, des antécédents familiaux épileptiques ont été notés. L’âge de début des
troubles psychiatriques était de 27,5 ans et celui de la première crise épileptique était de 15,7 ans. Il s’agissait pour
44
tous les patients d’une épilepsie généralisée avec une fréquence moyenne d’une crise tous les six mois. Sept patients
ont développé le trouble bipolaire alors qu’ils étaient sous traitement antiépileptique et un patient a présenté son premier
accès maniaque quelques mois après l’arrêt de l’acide valproîque.
La prévalence élevée de l’épilepsie chez les patients suivis
pour trouble bipolaire est largement supérieure à celle retrouvée dans la population générale tunisienne évaluée à 4,07
pour mille. Ces données doivent nous inciter à mieux connaître les mécanismes physiopathologiques communs à ces
deux pathologies afin d’améliorer la prise en charge de ces
patients.
PO 087
TROUBLE BIPOLAIRE ET MÉNINGO-ENCÉPHALITE
HERPÉTIQUE : À PROPOS D’UN CAS
MARRAG I., LAGODKA A., GUILIANO E., GALLARDA T.,
OLIE J.P., LÔO H.
Service Hospitalo-Universitaire. Centre d’Évaluation des Troubles Psychiques et du Vieillissement, Centre Hospitalier Sainte
Anne. Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
La comorbidité psychiatrique et somatique dans le trouble
bipolaire est extrêmement fréquente et le plus souvent sous
estimée. Elle pose des nombreuses questions d’ordre clinique, étiologique et thérapeutique.
Notre objectif était d’identifier à partir d’une observation les
manifestations cliniques secondaires aux séquelles d’une
méningo-encéphalite chez une patiente bipolaire type I.
Nous présentons le cas d’une patiente âgé de 55 ans hospitalisée pour un épisode mixte entrant dans le cadre d’un trouble
bipolaire type I. Le tableau clinique à l’admission associait des
troubles du cours de la pensée, des troubles mnésiques, des
troubles de concentration et attentionnels, une labilité émotionnelle et des idées délirantes floues mal systématisées à
thèmes de persécution, hypochondriaques et de ruine. La
patiente était suivie depuis 22 ans pour un trouble bipolaire
type I ayant débuté dans le post-partum avec plusieurs hospitalisations pour épisodes dépressifs et maniaques et un intervalle libre de bonne qualité. La patiente a été traitée en 2003
pour une méningo-encéphalite herpétique avec rupture du
suivi. Depuis, sa maladie bipolaire s’était aggravée avec de
multiples rechutes et un dysfonctionnement socio-familial
important. Un bilan cognitif réalisé lors de sn hospitalisation
(2010) a montré un tableau déficitaire avec des troubles
sémantiques et mnésiques accompagnés d’un syndrome
dysexécutif et d’un ralentissement léger. L’IRM cérébrale a
montré des lésions séquellaires temporo-polaires, du noyau
amygdalien, de l’hippocampe du coté gauche ainsi que des
piliers postérieurs du fornix. L’adaptation du traitement, la mise
en place d’un projet de suivi dans des ateliers de stimulation
de mémoire et la prise en charge psychothérapeutique ont permis une nette amélioration sur le plan thymique et cognitif.
L’existence d’une comorbidité somatique dans le trouble
bipolaire s’accompagne généralement d’une symptomatologie plus sévère et d’un moins bon pronostic d’où l’intérêt d’un
dépistage précoce et d’une prise en charge multidisciplinaire.
Posters
PO 088
TROUBLES BIPOLAIRES ET TROUBLES LIÉS À
L’UTILISATION D’UNE SUBSTANCE : QUELS LIENS ?
HAJJI K., KHAMMOUMA S., LABBENE A., BOURGUIBA H.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Si la haute prévalence de la comorbidité trouble
bipolaire – toxicomanie fait aujourd’hui consensus, les déterminants de cette association continuent d’échapper aux
scientifiques. Les objectifs de ce travail étaient de décrire les
caractéristiques cliniques et évolutives des troubles bipolaires, d’étudier les caractéristiques de l’addiction associée, et
de discuter le lien entre les deux affections en précisant la
chronologie de survenue de l’addiction.
Patients et méthodes : C’est une étude rétrospective effectuée au service de psychiatrie CHU- Mahdia sur une période
de 16 mois. Les informations ont été recueillies à partir du
dossier médical à l’aide d’une fiche pré-établie.
Résultats : Durant la période d’étude, 386 malades ont été
hospitalisés. Le diagnostic de troubles bipolaires a été porté
chez 68 malades (17,6 %) dont 10 (14,8 %) avaient un trouble
lié à l’utilisation d’une substance. Au sein de ce groupe, le sexe
masculin était prépondérant et l’alcool constituait la substance
la plus consommée. Concernant la chronologie de survenue,
l’âge moyen au début des troubles était plus tardif que celui
de la conduite addictive avec respectivement 26,5 et 18 ans.
Conclusion : Même si l’existence d’un lien de causalité direct
entre addiction comorbide et aggravation du pronostic n’est
pas définitivement établie, la mise en évidence d’une telle
association plaide en faveur d’une prise en charge spécifique
et précoce des conduites addictives comorbides.
PO 089
TROUBLE BIPOLAIRE ET SYNDROME AUTO-IMMUN
MULTIPLE : S’INTÈGRENT-ILS DANS LE MÊME
CADRE NOSOLOGIQUE ?
BOUHLEL S., KHELIFA E., HECHMI S., TLILI H.,
GHAOUAR M., MELKI W., EL HECHMI Z.
Service de psychiatrie F, Hôpital Razi, Faculté de Médecine de
Tunis - Université de Tunis El Manar, MANNOUBA, TUNISIE
La survenue simultanée ou successive chez un même individu,
de trois maladies auto-immunes ou plus n’est pas aléatoire. Elle
est reconnue sous le terme de Syndrome Auto-immun multiples. Ce syndrome réalise une condition pathologique rare qui
traduit un trouble de régulation de la réponse immunitaire sur
un terrain génétique particulier. D’un autre côté, le trouble bipolaire est une pathologie mentale d’étiologie poly-factorielle. Les
dysfonctions du système immunitaire, qui est en relation étroite
avec le système nerveux central et le système endocrinien sont
de plus en plus impliquées dans sa physiopathologie. C’est
ainsi que des fréquences élevées de certaines maladies autoimmunes telles que le diabète et les thyroïdites auto-immunes
ont été constatés chez les patients atteints de trouble bipolaire.
Plusieurs auteurs ont rapporté également une activation des
réactions immunitaires à médiation cellulaire et en particulier
l’auto-immunité spécifique aux organes.
Nous rapportons ici le cas d’un patient âgé actuellement de
48 ans sans antécédents familiaux de maladies dysimmunitaires ni de troubles psychiatriques. Il présente depuis l’âge de
13 ans un vitiligo acro-facial. A l’âge de 22 ans, il a présenté
un amaigrissement rapide et une asthénie. Les explorations
ont confirmé le diagnostic d’un diabète insulinodépendant.
Deux mois après, le patient a présenté un épisode d’excitation
psychomotrice et le diagnostic d’un trouble bipolaire de type I
fut retenu. L’évolution ultérieure a été marquée par la récurrence de plusieurs épisodes maniaques et un seul épisode
dépressif. A l’âge de 45 ans, le patient a présenté pendant un
mois des diarrhées avec amaigrissement. Des examens biologiques ont révélé un syndrome de malabsorption. Le diagnostic d’une maladie coeliaque a été confirmé par une biopsie
jéjunale. Un an plus tard le diagnostic d’une hypothyroïdie a
été posé à la suite d’un bilan thyroïdien pratiqué devant le rapprochement des décompensations thymiques.
À travers ce cas clinique et une revue de la littérature nous
allons revoir les différentes maladies auto immunes fréquemment associées au trouble bipolaire et nous allons discuter
les dysfonctions du système immunitaire communes à ces
différentes pathologies.
PO 090
ABUS DE SUBSTANCES ANABOLISANTES
ET ACCES MANIAQUE : ENTRE IATROGÉNIE
ET COMORBIDITÉ
AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2)
(1) Chu Mustapha Bacha, ALGER, ALGERIE
(2) Ehs Cheraga, ALGER, ALGERIE
Alors que l’abus de substances anabolisantes concernait les
compétiteurs d’élite cherchant à maximiser leurs performances sportives ces substances attirent de plus en plus des jeunes cherchant à améliorer leur plastique en s’auto-administrant ces produits sans suivi médical.
Les effets toxiques induits par l’abus de substances anabolisantes (SAA), affectent de nombreux systèmes physiologiques, notamment le système cardiovasculaire (arythmie,
infarctus, thromboses…), HTA, agrégations plaquettaires,
thrombose cérébrale, hallucinations, délire, hyperactivité,
agressivité, addiction et épisode maniaque.
Nous rapportons les observations cliniques de deux jeunes culturistes indemnes de toute affection psychiatrique qui ont eu
recours à un arsenal polypharmaceutique (téstostérone, hormone de croissance, acides aminés, vit B12, horse power…),
et qui ont développé une symptomatologie maniaque franche
d’intensité sévère qui a nécessité une hospitalisation et une
mise sous traitement thymorégulateur. Nous discuterons les
différents liens entre les troubles de l’humeur et l’abus de SAA,
une relation qui semble être plus circulaire que linéaire.
PO 091
INTRICATION NEURO-PSYCHIATRIQUE ENTRE
TROUBLE BIPOLAIRE ET SCLÉROSE EN PLAQUES :
REVUE DE LA LITTÉRATURE À PARTIR D’UN CAS
CLINIQUE
CUVELIER K.
45
9e Congrès de l’Encéphale
CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE
Dans un premier temps, à partir d’un cas clinique d’accès
maniaque avec caractéristiques psychotiques et pour lequel
le diagnostic de sclérose en plaques (SEP) a été posé en
2008, nous avons discuté en collaboration avec les neurologues autour du diagnostic de ce nouvel épisode de
décompensation : accès maniaque dans le cadre du trouble
bipolaire ou nouvelle poussée de sclérose en plaques.
En effet, la sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du système nerveux central au cours de laquelle les troubles de l’humeur sont fréquents.
Ce nouvel épisode nous a permis de retracer l’anamnèse du
patient et notamment les éléments (cliniques, biologie, imagerie) ayant permis de poser le diagnostic de sclérose en plaques il y a quelques années et leur étroite intrication avec la
clinique du trouble bipolaire. Nous reprendrons donc dans un
deuxième temps successivement les critères diagnostiques
clinicoradiologiques ayant permis le diagnostic de SEP.
Enfin, une revue de la littérature non exhaustive des principaux troubles de l’humeur souvent rencontrés dans la SEP
nous objective le lien étroit entre ces deux pathologies, la difficulté à poser un diagnostic et la présence précoce des
signes psychiatriques dans la sclérose en plaques. En effet,
l’existence des troubles psychotiques dans la SEP, révélatrice de la maladie, est encore mal connue.
Considérer une poussée « psychiatrique » comme inaugurale de SEP pourrait permettre un diagnostic plus précoce et
éviter de débuter le traitement spécifique d’une maladie par
erreur.
PO 092
CAS D’ASILE CHEZ UNE BIPOLAIRE
DE VITTON I.
CHU Charles Nicolle, ROUEN, FRANCE
CADASIL (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with
Subcortical Infarcts and Leukoencephalopathy) est une
maladie génétique autosomique dominante touchant le gène
Notch 3 du bras court du chromosome 19 qui code pour une
protéine membranaire exprimée au niveau des cellules de la
couche musculaire lisse des petites artères.
Cette pathologie vasculaire neurodégénérative rare affecte
uniquement le cerveau et se manifeste par des symptômes
neurologiques et/ou psychiatriques :
– sur le plan neurologique, on retrouve migraines, AVC, épilepsie et une atteinte cognitive avec évolution démentielle,
puis troubles de l’équilibre et de la marche avec perte
d’autonomie ;
– sur le plan psychiatrique, les troubles de l’humeur sont fréquents [EDM (20 %), épisode maniaque (5 %)] et parfois
inauguraux ou au premier plan, ainsi que les troubles de la
personnalité.
Les lésions de CADASIL sont visibles à l’IRM dès l’apparition
de troubles psychiatriques.
Nous présentons le cas d’une femme de 33 ans pour laquelle
un test de dépistage génétique du CADASIL, qui s’est révélé
positif, a été réalisé en 2007 devant des antécédents fami46
liaux connus de CADASIL, et personnels de migraines avec
auras.
Sur le plan psychiatrique, un diagnostic de trouble bipolaire
de type I a été retenu devant la survenue d’un accès maniaque et des antécédents d’EDM avec tentatives de suicide.
L’arbre généalogique réalisé retrouve une forte association
familiale entre CADASIL et troubles de l’humeur, notamment
bipolaires.
Conclusion : Les troubles de l’humeur peuvent être symptomatiques d’un CADASIL et en précéder les manifestations
neurologiques (Chabriat et al., 2009).
Il existe un lien entre leucoencéphalopathie familiale et trouble bipolaire (Chabriat et al., 2009 ; Krishnan et al., 1998 ;
Lalith Kumar et al., 1997).
Il convient donc de penser à réaliser une IRM cérébrale chez
les patients présentant un trouble de l’humeur et des antécédents familiaux psychiatriques et/ou neurologiques évocateurs de leucoencéphalopathie.
PO 093
LES ÉMOTIONS EXPRIMÉES DANS LES FAMILLES
DES PATIENTS BIPOLAIRES : ÉTUDE CAS TÉMOINS
BRAHAM O., BEN ROMDHANE A., MANNAI J.,
BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Selon plusieurs auteurs, l’expression émotionnelle (EE) familiale influence le cours évolutif des troubles
mentaux dont le trouble bipolaire. Deux dimensions de cette
EE familiale ont été étudiées : la Critique et la Sur-implication
émotionnelle. L’objectif de notre étude était d’étudier l’EE
familiale en comparant un groupe de patients atteints de trouble bipolaire à un groupe témoin.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude comparative réalisée à l’Hôpital Farhat Hached de Sousse, ayant recruté
36 patients bipolaires et 30 patients diabétiques.
L’atmosphère familiale (Critique et Sur-implication) a été évaluée par le Familly questionnaire (FQ) : un questionnaire
administré aux parents des patients bipolaires et diabétiques
qui comprend 20 items.
Résultats : Les deux groupes étaient comparables concernant la durée d’évolution de la maladie.
Les parents des patients bipolaires avaient des scores significativement plus élevés aux deux dimensions du FQ qui sont
la Critique (p = 0,005) et la Sur-implication émotionnelle (p
= 0,009). Dans le groupe des patients bipolaires la Sur-implication émotionnelle était corrélée positivement au nombre
d’hospitalisations par années d’évolution (r = 0,428 ; p
= 0,009). Les scores aux deux dimensions étaient significativement plus élevés chez les parents des patients décompensés comparés aux patients stabilisés. Ces corrélations
n’ont pas été retrouvées chez les diabétiques.
Conclusion : Les émotions exprimées, Critique et Sur-implication, étaient plus élevées chez les parents des patients
bipolaires comparés aux parents des diabétiques. La Surimplication était associée à un nombre d’hospitalisations plus
élevé chez les patients bipolaires. Ceci souligne l’intérêt de
Posters
la prise en considération de l’ambiance familiale dans la prise
en charge de ces patients.
PO 094
OBSERVANCE ET TROUBLE BIPOLAIRE
EL ATI T., ELLINI S., FARHAT I., MERSENI M., JOMLI R.,
KAANICHE K., ABOUB H., NACEF F.
HOPITAL RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Le problème de la non-observance est particulièrement élevé dans les pathologies chroniques telles que
les troubles bipolaires.
Le but de notre travail est d’étudier les facteurs de la mauvaise
observance thérapeutique des patients atteints des troubles
bipolaires et d’essayer de déterminer les mesures à prendre
afin d’y remédier.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude prospective portant sur
38 patients atteints de trouble bipolaire selon le DSM IV, hospitalisés ou suivis à la post cure du service de psychiatrie
« A » de l’hôpital Razi. Tous ces patients ont bénéficié d’un
questionnaire précisant leurs caractéristiques sociodémographiques, l’évolution de leur pathologie, l’existence d’une
mauvaise observance thérapeutique et les principaux facteurs de cette dernière, en se référant aux patients, à leurs
familles et à leur dossier médical.
Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 38,42 ans
avec des extrêmes allant de 23 à 62 ans. La majorité était
des hommes (58 % versus 42 % de femmes). Le niveau d’instruction était globalement moyen (6 % non scolarisés, 12 %
niveau primaire, 64 % niveau secondaire et seulement 18 %
niveau supérieur). La moitié de nos patients étaient célibataires (52 %), divorcés (36 %) et seulement 12 % mariés.
52 % de nos patients avaient un travail fixe, 39 % étaient journaliers et seulement 9 % sans profession. 67 % sont des
mauvais observants et 33 % bon observants. Chez les mauvais observants, le nombre d’arrêt de traitement tout au long
du suivi était de 7 fois en moyenne (avec des extrêmes allant
de 2 à 20 fois). Le nombre moyen des hospitalisations était
de 4,8 versus 2,63 chez les bon observants.
Conclusion : Outre l’utilisation de posologies minimales efficaces, la simplification des prises et la prise en compte des
effets indésirables du traitement, un facteur pronostique qui
parait essentiel pour une bonne observance en pratique quotidienne est constitué par la qualité de l’alliance thérapeutique
et de l’implication des équipes médicales et de la famille.
PO 095
IMPACT DE LA PSYCHOÉDUCATION SUR LA
QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS BIPOLAIRES TYPE I
BEN HADJ KACEM N., ZARROUK L., HADJ AMMAR M.,
NASR M.
HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La prise en charge du trouble bipolaire (TB) par
des moyens chimiothérapiques seuls peut s’avérer insuffisante. Afin d’optimiser le traitement médicamenteux et d’agir
en amont sur les facteurs déclenchants, précipitants ou
d’entretien de ce trouble, des programmes de psychoéduca-
tion (PE) ont été proposés. L’objectif de ce travail était d’étudier l’impact d’une intervention psychothérapeutique à visée
éducationnelle sur la qualité de vie (QdV) des patients bipolaires type I.
Patients et méthodes : C’est une étude prospective portant
sur 15 patients bipolaires type I. Le programme de PE appliqué était celui de la clinique du Château de Garches de Paris.
La Hamilton Depression Rating Scale et la Young Mania
Rating Scale ont été utilisées pour confirmer la stabilité thymique. La QdV a été évaluée deux semaines avant et trois
mois après PE, à l’aide de la SF-36 dans sa version arabe.
Résultats : Au départ, la moyenne des scores à la SF-36 était
de 63,2, attestant une insuffisance modérée de QdV qui touchait 41 % des participants. Après PE, l’augmentation des
scores variait de 2,9 à 17,4. Cette augmentation a gagné significativement l’activité physique (D1), la vie et relations avec
les autres (D6) et les limitations dues à l’état psychique (D7),
tandis que les autres dimensions indiquaient des tendances
non significatives vers un fonctionnement amélioré. Le seul
facteur prédisant significativement les scores de QdV avant
et après PE était l’âge au début du trouble tardif (> 35 ans).
Conclusion : Le recours à la PE utilisée conjointement avec
la chimiothérapie, est associé à une amélioration significative
de la QdV des patients bipolaires type I. Des études ultérieures contrôlant notamment les aspects pharmacologiques, le
degré d’adhésion au traitement et la sévérité du TB permettraient une meilleure prise de conscience des apports de la
PE dans le TB.
PO 096
ACTIVATION/INHIBITION DE LA RÉPONSE,
EFFICACITÉ ET TOLÉRANCE DU TRAITEMENT
PAR OLANZAPINE CHEZ DES PATIENTS
BIPOLAIRES EN PHASE AIGUE : RÉSULTATS
DES CRITÈRES SECONDAIRES D’UNE ÉTUDE
EN OUVERT NON COMPARATIVE DE 24 SEMAINES
HENRY C. (1), GERARD S. (2), LUQUIENS A. (2), LANCON C.
(3), SAPIN H. (2), PERRIN E. (2), FALISSARD B. (4),
LUKASIEWICZ M. (2)
(1) INSERM-Unité 841, IMRB, Département de Génétique. APHP A. Chenevier, Pôle de Psychiatrie, Université Paris 12,
Faculté de Médecine, IFR10, CRETEIL, FRANCE
(2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE
(3) Service hospitalo-universitaire de psychiatrie et de psychologie médicale, Hôpital Sainte Marguerite, MARSEILLE,
FRANCE
(4) Unité INSERM U669. Maison de Solenn, Hôpital Cochin, 97
boulevard du Port Royal, PARIS, FRANCE
Objectif : Évaluer la dimension d’activation/inhibition de la
réponse, l’efficacité et la tolérance de l’olanzapine chez des
patients bipolaires en phase aigue (maniaques, hypomaniaques, mixtes ou dépressifs).
Méthode : L’étude MAThyS (Multidimensional Assessment
of Thymic state) est un essai clinique de phase IIIb, en ouvert,
avec l’olanzapine (5-20 mg/jour), dont l’objectif principal était
la validation de l’échelle MAThys évaluant le processus
d’activation/inhibition de la réponse chez les patients bipolaires. Sont présentés ici les critères secondaires d’efficacité
47
9e Congrès de l’Encéphale
et tolérance : (a) Variation des score d’échelles HAMD-17,
YMRS, HAM-A et MAThyS entre : l’inclusion et 6 semaines,
l’inclusion et 24 semaines ; (b) Délai jusqu’à la réponse dans
la population totale et chaque sous-groupe entre : l’inclusion
et 6 semaines, l’inclusion et 24 semaines.
Résultats : 141 patients ont été inclus (36 maniaques, 31
hypomaniaques, 26 mixtes et 48 dépressifs). 56,7 % étaient
des femmes, l’âge moyen était 45.6 (± 12.9) ans et la durée
moyenne de la maladie de 15.9 (± 13.9) ans. Plus de 90 %
des patients maniaques et hypomaniaques ainsi que Ω des
patients mixtes étaient hyperréactifs alors que plus de 50 %
des patients dépressifs étaient hyporéactifs. Tous ont présenté une amélioration du score à l’échelle MAThyS dont la
plus importante durant la phase de traitement en aigu. Tous
ont également présenté une amélioration statistiquement et
cliniquement significative de leurs scores aux échelles
HAMD-17, YMRS, HAM-A à 6 et 24 semaines. Les résultats
de tolérance ont été conformes au profil métabolique connu
de l’olanzapine. 82,1 % de réponse à l’olanzapine (66.7 %
de maniaques, 90.0 % d’hypomaniaques, 92.0 % de mixtes,
et 82.6 % de dépressifs).
Conclusion : Tous les groupes de patients ont présenté une
amélioration significative de l’humeur et des scores d’activation/inhibition sur 24 semaines. Le processus d’activation/inhibition en tant que marqueur de la réponse devrait être
étudié plus spécifiquement. Bien que l’olanzapine en monothérapie semble bien tolérée et efficace dans le groupe de
patients présentant une dépression bipolaire, ces résultats
restent à confirmer dans un essai clinique randomisé en double-aveugle et l’olanzapine n’a pas d’indication chez ces
patients.
PO 097
EFFICACITÉ D’ARIPIPRAZOLE EN ADJONCTION AU
LITHIUM OU AU VALPROATE DANS LE TRAITEMENT
À LONG TERME DE LA MANIE DE SUJETS ATTEINTS
DE TROUBLES BIPOLAIRES
OWEN R. (1), ROLLIN L. (1), KHAN A. (2), SANCHEZ R. (3),
CARSON W. (3), MORRIS B. (1), TIMKO K. (1), MARCUS R.N. (1)
(1) Bristol-Myers Squibb, WALLINGFORD, ÉTATS-UNIS
(2) Northwest Clinical Research Center, BELLEVUE, ÉTATSUNIS
(3) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization,
Inc., PRINCETON, ÉTATS-UNIS
Objectif : Évaluer la tolérance et l’efficacité de l’aripiprazole
(ARI) en association au Lithium (Li) ou au Valproate (VAL) à
repousser le délai avant rechute chez des patients maniaques atteints de trouble bipolaire de type I.
Méthodes : Des patients bipolaires présentant un épisode
maniaque ou mixte ont reçu pendant 2 semaines Li ou VAL.
Les patients ayant une réponse inadéquate (score YMRS
> 16 et réduction ≤ 35 % par rapport au score à l’inclusion)
lors de la monothérapie par thymorégulateur (ThR)
(2 semaines de Li ou VAL) ont reçu ARI en simple aveugle
en association au ThR. Les sujets ayant atteint et maintenu
une stabilisation de leur humeur (YMRS et MADRS < 12)
pendant 12 semaines consécutives ont été assignés à ARI
en double aveugle (10 à 30 mg/j) ou placebo (Pbo) en asso48
ciation à Li ou VAL. La rechute a été contrôlée jusqu’à
52 semaines. L’incidence des événements indésirables dus
au traitement (EI) ainsi que les variations du poids ont été
évaluées lors de la phase en double aveugle.
Résultats : 337 patients (169 Pbo, 168 ARI) ont été randomisés dans les groupes ARI + ThR et Pbo + ThR. Les patients
ayant terminé l’étude étaient de 52,7 % dans le groupe Pbo,
et 61,3 % dans le groupe ARI ; les sorties d’étude pour cause
d’EI étaient au nombre de 34 (15 Pbo, 19 ARI). Le taux global
de rechute à 52 semaines était de 29 % dans le groupe Pbo
et 17 % dans le groupe ARI. L’ARI en association au ThR a
significativement retardé le temps de survenue de rechutes
comparativement au Pbo + ThR, Hazard ratio = 0,544 (IC :
95 %, 0,33-0,89 ; log-rank p = 0,014). Les EI les plus fréquents (≥ 5% et supérieur au Pbo) étaient : céphalées
(10,8 % Pbo, 13,2 % ARI), prise de poids (6,6 % Pbo, 9,0 %
ARI) et tremblements (2,4 % Pbo, 6,0 % ARI). Les variations
moyennes du poids sur le long terme étaient similaires à celles observées (p = 0.49) entre les groupes Pbo (0,60 kg) vs
ARI (1,07 kg) (semaine 52, analyse en LOCF : last observation carried forward).
Conclusion : Ces résultats permettent de valider le bénéfice
au long cours de l’association aripiprazole et thymorégulateurs après obtention durable d’une rémission symptomatique.
PO 098
ARIPIPRAZOLE EN ASSOCIATION À LA
LAMOTRIGINE DANS LE TRAITEMENT AU LONG
COURS DES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLES
BIPOLAIRES DE TYPE I (MANIAQUES OU MIXTES)
KETTER T.A. (1), CARLSON B.X. (2), SUN W. (2), TIMKO K.
(3), VESTER-BLOKLAND E. (4), MCQUADE R.D. (5),
SANCHEZ R. (5)
(1) Département de Psychiatrie et Sciences Comportementales,
Université de Stanford, STANFORD, ÉTATS-UNIS
(2) Bristol-Myers Squibb, PLAINSBORO, ÉTATS-UNIS
(3) Bristol-Myers Squibb, WALLINGFORD, ÉTATS-UNIS
(4) Bristol-Myers Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE
(5) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization,
Inc., PRINCETON, ÉTATS-UNIS
Objectif : Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’efficacité
et l’innocuité de l’aripiprazole (ARI) en association à la lamotrigine (LTG) comparativement au placebo (Pbo) + LTG dans
le traitement d’entretien au long cours de patients atteints de
trouble bipolaire de type I avec épisode récent maniaque ou
mixte stabilisé pendant au moins 8 semaines consécutives
par ARI + LTG.
Méthodes : Cette étude comportait une phase de stabilisation
en simple aveugle (9-24 semaines) (Phase 1) et une phase
en double aveugle évaluant les rechutes (52 semaines)
(Phase 2). Dans la phase 1, les patients ont été stabilisés
par l’aripiprazole en simple aveugle (10-30 mg/jour) et la
lamotrigine en ouvert (dose cible 100 ou 200 mg/jour) et
devaient avoir été stabilisés pendant 8 semaines consécutives. Lors de la phase 2, les patients ont été randomisés pour
recevoir ARI en double aveugle + LTG ou placebo + LTG
pendant 52 semaines. Le critère d’évaluation primaire était
Posters
le délai entre la randomisation à la rechute pour un épisode
maniaque ou mixte.
Résultats : Un total de 787 patients sont entrés en phase 1
et 351 (173 Pbo + LTG, 178 ARI + LTG) ont été randomisés
dans la phase 2. Le taux de complétion de la phase 2 du
groupe ARI + LTG a été de 36,5 % et de 30,6 % pour le
groupe Pbo + LTG. Les taux de sorties dans les groupes ARI
+ LTG et Pbo + LTG pour événements indésirables (EI) ont
été respectivement de 9 % et 6 %, et pour manque d’efficacité
de 22 % et 31 %. L’objectif principal, évalué selon le taux de
rechute pour épisode maniaque/mixte de Kaplan-Meier, a été
de 11 % pour le groupe ARI + LTG et 23 % pour Pbo + LTG
(hazard ratio = 0,55 – IC 95 % : [0.296 – 1,030], p = 0,058).
Conclusions : L’aripiprazole + LTG comparativement au placebo + LTG a tendance à réduire les taux de rechute maniaques/mixtes, sans néanmoins montrer une différence statistiquement significative (p = 0,058). L’aripiprazole + LTG a
démontré un profil de tolérance sûr et adéquat. Le taux de
rechute global était plus faible que prévu et a réduit la puissance statistique de l’étude et la précision des estimations
de comparaison des traitements.
PO 099
QUÉTIAPINE ET DÉPRESSION BIPOLAIRE
RÉSISTANTE : À PROPOS D’UN CAS
MARRAG I., LAGODKA A., GOURION D., OLIE J.P., LÔO H.
Service Hospitalo-Universitaire. Centre Hospitalier Sainte Anne.
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
L’avènement des antipsychotiques atypiques depuis quelques années a certes modifié le pronostic et le cours évolutif
des pathologies psychiatriques en particulier la schizophrénie et le trouble bipolaire (TB), néanmoins certains patients
continuent à présenter une résistance à ces nouvelles molécules malgré des posologies efficaces et une bonne observance thérapeutique.
Les auteurs se proposent d’illustrer à partir d’une vignette clinique le cas d’une patiente hospitalisée pour une dépression
bipolaire résistante aux thymorégulateurs et aux antidépresseurs disponibles sur le marché et nécessitant sa mise sous
quétiapine (Seroquel®) après l’obtention d’une autorisation
temporaire d’utilisation.
Nous présentons le cas d’une patiente âgé de 31 ans hospitalisée pour un épisode dépressif rentrant dans le cadre d’un
TB type I résistant aux thérapeutiques usuelles. Le tableau
clinique à l’entrée associait une tristesse, un ralentissement
psychomoteur, une perte d’intérêt et de plaisir, des idées de
culpabilité et d’incurabilité et des idées suicidaires. L’histoire
du trouble remonte à quatre ans marqué par l’installation d’un
tableau dépressif d’évolution favorable sous traitement, suivi
de plusieurs hospitalisations pour des décompensations thymiques malgré une bonne observance thérapeutique. L’historique des traitements psychotropes prescrits note l’utilisation de tous les thymorégulateurs disponibles, de plusieurs
traitements antidépresseurs : clomipramine, citalopram, sertraline, fluoxétine, venlafaxine, iproniazide et agomélatine
ainsi que de multiples antipsychotiques atypiques. La résistance à l’association de ces traitements sus cités nous a
amené à demander l’autorisation d’utilisation de la quétiapine. L’évolution était favorable après quatre semaines de
traitement à la dose de 400 mg/j avec une rémission complète
de l’épisode dépressif et apparition d’effets indésirables à
type d’hypotension orthostatique et de sédation.
Une discussion à la lumière des données de la littérature fait
ressortir d’une part l’efficacité de la quétiapine dans le traitement et la prévention des épisodes maniaques et dépressifs
rentrant dans le cadre d’un TB et d’autre part la bonne tolérance en dehors de quelques effets indésirables à type de
sédation et de somnolence.
PO 100
L’ADOLESCENT SCHIZOPHRÈNE :
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET ÉVOLUTION
ADALI I., ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC
Introduction : L’adolescence est l’âge où s’installent la plupart
des maladies psychiatriques de l’âge adulte, celles-ci n’ayant
pas, à leur début, les caractéristiques cliniques évidentes et
posent un vrai problème de diagnostic différentiel.
Patients et méthodes : Étude rétrospective portant sur une
population d’adolescents schizophrènes dans le but de déterminer les caractéristiques cliniques de la maladie, les conduites addictives et l’évolution (nombre d’hospitalisations et
fonctionnement).
Résultats : Étude toujours en cours.
Discussion : Si les schizophrénies à début précoce sont
rares, toutes les études montrent une nette augmentation de
l’incidence et de la prévalence du trouble à partir de l’âge de
15 ans. À l’adolescence, le tableau clinique observé se rapproche de celui décrit chez l’adulte. Les études sur le devenir
des adolescents schizophrènes montrent que le trouble a des
conséquences particulièrement délétères sur le développement et l’adaptation psychosociale des sujets. Les risques
de suicide ou de mort accidentelle sont soulignés. L’altération
progressive du fonctionnement cognitif observée avec l’évolution et la fréquence des troubles comorbides (trouble des
conduites, abus de substances) peuvent, au moins en partie,
en rendre compte.
PO 101
COMMENT CONJUGUER ÉVALUATION
ET CLINIQUE ?
MAZODIER M., CARPENTIER D., BOTTON B.
CH SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE
La prise en charge de la schizophrénie a fait de grands progrès avec les avancées pharmacologiques, associées aux
autres approches thérapeutiques, psychothérapiques, sociothérapiques…
Le patient schizophrène, soutenu par les réformes législatives, devient progressivement acteur de ses soins. Cette évolution de l’abord thérapeutique se doit de s’adapter à l’évolution de l’état clinique du patient, de son insight et de son
degré de consentement à participer activement à ses soins.
49
9e Congrès de l’Encéphale
De nombreux outils d’évaluation de l’évolution du patient ont
été créés, parmi ceux-ci les échelles conçues par le collège
méditerranéen de psychiatrie, dans le cadre du projet européen ADHES.
Nous proposons d’utiliser certains de ces supports d’évaluation que nous associerons avec un entretien clinique, médical
ou paramédical.
Nous essaierons de démontrer que ces nouvelles formes
d’évaluation, si elles sont intégrées au parcours habituel de
prise en charge globale, peuvent s’ajouter à l’éventail thérapeutique de la schizophrénie, en diversifiant la forme des supports et en développant les voies de la relation thérapeutique,
tant sur le plan individuel que groupal.
PO 102
PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE :
ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES ET BIPOLAIRES
BOUJEMLA H., HAMMAMI M., MERSNI M., DJEBBI R.,
DAKHLAOUI O., ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi La Manouba, TUNIS, TUNISIE
Le premier épisode psychotique est un moment clé dans l’histoire des troubles psychotiques et diverses évolutions sont
possibles. Le polymorphisme clinique, lors de cet épisode,
rend la prédiction de son évolution difficile voire prématurée
et peu fiable. En effet, le premier épisode psychotique peut
être inaugural d’une schizophrénie, d’un trouble bipolaire,
d’une psychose paranoïaque ou être sans lendemain.
Notre étude est prospective, descriptive et comparative portant sur les dossiers de patients hospitalisés dans le service
de psychiatrie « E » de l’hôpital Razi pour la première fois
entre 2004 et 2006 pour un premier épisode psychotique
s’agissant : d’un trouble psychotique bref, d’un trouble schizophréniforme, d’un épisode dépressif ou maniaque avec
caractéristiques psychotiques ou d’un trouble psychotique
induit par une substance.
Un questionnaire a été rempli pour chaque patient comportant des données sociodémographiques, les antécédents
personnels et familiaux, les conduites addictives, la personnalité pré morbide, des données cliniques, thérapeutiques et
évolutives.
Nous nous sommes proposés de comparer le groupe de
patients ayant évolué vers la schizophrénie (avec un recul
de 4 à 6 ans) au groupe des patients dont l’évolution s’est
faite vers un trouble de l’humeur.
Nous avons recensé 67 patients hospitalisés pour premier
épisode psychotique dont 44 hommes et 23 femmes soit un
sexe ratio H/F de 1,91 et une moyenne d’âge de 31,2 ans. A
l’admission, on a relevé : 29 épisodes psychotiques brefs, 16
troubles schizophréniformes, 6 trouble psychotique induit par
une substance, 9 épisodes maniaques avec caractéristiques
psychotiques et 7 épisodes dépressifs avec caractéristiques
psychotiques.
Au cours de l’évolution, 22 patients ont présenté une évolution schizophrénique, 4 ont évolué vers un trouble schizo-
50
affectif, 12 patients ont évolué vers un trouble de l’humeur,
2 vers un délire paranoïaque, 22 patients ont présenté un épisode psychotique aigu sans lendemain et 5 patients ont été
perdus de vue.
En comparant le groupe des patients ayant évolué vers un
trouble de l’humeur à celui des schizophrènes certaines particularités se sont dégagées.
PO 103
CLINIQUE DES PHASES PRÉMORBIDES ET
PRODROMIQUES DE LA SCHIZOPHRÉNIE.
ÉTUDE RÉTROSPECTIVE À PROPOS DE 50 CAS
OBACZ C. (1), KABUTH B. (1), JAY N. (2)
(1) CHU Nancy Hôpital d’enfants, VANDOEUVRE, FRANCE
(2) Service SPIEAO. Faculté de Médecine, NANCY, FRANCE
Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective descriptive afin
d’exposer les aspects cliniques des phases précoces de la
schizophrénie, tout en prenant en compte les facteurs environnementaux et les antécédents familiaux. L’échantillon se
constitue de 50 adultes schizophrènes diagnostiqués selon la
CIM-10, âgés de 18 à 30 ans, suivis au Centre Psychothérapique de Nancy du 1er janvier au 31 décembre 2008 et ayant
bénéficié d’un suivi antérieur en pédopsychiatrie avant leur 18e
année. Les données ont été recueillies par dépouillement des
dossiers à l’aide d’une grille de lecture réalisée par les auteurs.
L’échantillon comporte 72 % d’hommes âgés en moyenne de
24 ans. Le diagnostic de schizophrénie a été posé à 21 ans
en moyenne et la distribution des sous-types comporte une
prédominance de formes paranoïdes et hébéphréniques.
L’âge de prise en charge pédopsychiatrique est en moyenne
de 11.2 ans et le délai entre cet âge et le diagnostic de schizophrénie est de 10.9 ans, conférant un recul important pour
l’étude des manifestations précoces de la maladie.
80 % de l’échantillon a bénéficié d’une chimiothérapie avant
le diagnostic, dont 54 % à l’adolescence : 44 % d’utilisation
de neuroleptiques ou antipsychotiques atypiques et 28 %
d’antidépresseurs ; 4 ans en moyenne avant le diagnostic de
schizophrénie.
Pour 80 % de la population, plus de 2 diagnostics ont été
posés avant le diagnostic final de schizophrénie. 3 catégories
prédominent parmi les diagnostics pédopsychiatriques : troubles du comportement et des émotions, du développement
et névrotiques. Le parcours clinique des sujets de l’échantillon a aussi été étudié sous un abord dimensionnel :
Durant l’enfance (avant 12 ans) 6 dimensions sont individualisées (physique, cognitive, d’impulsivité, négative, d’anxiété,
positive/de discordance). Les items cognitifs correspondent
aux descriptions de marqueurs de vulnérabilité de la phase
prémorbide de la schizophrénie. Durant l’adolescence
(> 12 ans) 7 dimensions cliniques sont recensées (apparition
de la dimension thymique) et corroborent les descriptions de
la phase prodromique. Ces dimensions sont stables au cours
du développement, ce qui fait évoquer l’existence probable
d’un continuum évolutif dimensionnel de l’enfance à l’adolescence des futurs sujets schizophrènes de notre population.
Posters
PO 104
MÉDECINS GÉNÉRALISTES ET SCHIZOPHRÉNIE
DÉBUTANTE : RÉSULTATS D’UNE ENQUÊTE
POSTALE
LE GALUDEC M., STEPHAN F., CORNILY G., MASCRET R.,
WALTER M.
CHRU Brest, BOHARS, FRANCE
Introduction : Il est établi que des soins précoces chez les
patients schizophrènes sont corrélés à un meilleur pronostic.
Le retard à la mise en place d’un traitement peut avoir des
conséquences majeures : davantage de résistances au traitement et de rechutes ; des rémissions difficiles ; un déclin
cognitif rapide ; un risque élevé d’abus de substances et de
dépression, de troubles du comportement et de perturbations
sociales. Un des facteurs contribuant au retard de prise en
charge est la difficulté d’identification des troubles schizophréniques débutants par les médecins généralistes.
Objectif : Nous souhaitons d’une part explorer les représentations de la schizophrénie débutante par les médecins généralistes, leurs compétences diagnostiques et thérapeutiques
et d’autre part estimer leurs besoins concernant l’évaluation
des sujets pour lesquels une schizophrénie est évoquée.
Méthode : Un questionnaire a été adressé par voie postale
aux médecins généralistes de 3 départements bretons soit
2039 praticiens.
Résultats : Le taux de retour de l’enquête est de 26,7 %. 515
questionnaires retournés sont exploitables (25,2 %). Les
médecins ayant répondu sont majoritairement des hommes
(68,9 %) et l’âge moyen est de 50,7 ans. 45,4 % n’ont aucune
expérience en psychiatrie. 81 % prennent en charge des
patients schizophrènes et 90,1 % se déclarent en difficulté
avec ces patients. La schizophrénie est précédée de signes
d’alarme pour 85,6 % d’entre eux. Les symptômes les plus
évocateurs d’une psychose débutante sont : comportements
étranges (82,5 %) ; hallucinations et idées délirantes
(71,1 %). Pour un premier épisode psychotique, 31,8 % des
médecins préconisent un traitement médicamenteux et
28,7 % un traitement médicamenteux associé à une psychothérapie. La durée de traitement la plus fréquemment citée
est de 1 à 6 mois (18,6 %). Les médecins généralistes souhaitent la création de centres « ressources » (84,7 %).
Discussion : Nos résultats concordent avec ceux de la littérature. Ils montrent des difficultés chez les médecins généralistes
dans le diagnostic et la prise en charge des patients schizophrènes en début de maladie. Ils incitent à la mise en place de
centres « ressources » spécialisés dans l’évaluation et la prise
en charge des sujets présentant une schizophrénie débutante.
PO 105
ÉVALUATION DES ANOMALIES DE L’EXPÉRIENCE
DE SOI DANS LA DÉTECTION DE LA PSYCHOSE :
ÉTUDE PILOTE
tique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, Université
Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(2) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME),
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(3) Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et de Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne,
PARIS, FRANCE
Introduction : La question de la prévention d’une émergence
de troubles psychotiques chez un jeune adulte présentant
des signes de souffrance psychique est d’un intérêt majeur.
Des critères de détection d’états mentaux à risque de transition psychotique ont récemment été mis au point. Dans une
approche phénoménologique des phases précoces de la
schizophrénie, la notion d’anomalies de l’expérience de Soi
à travers le concept de symptômes de base est prédominante. Notre étude tente d’aborder ces expériences anormales chez des sujets présentant un état mental « à risque », à
partir de deux questionnaires semi-standardisés.
Méthodologie : Quatorze sujets catégorisés « à risque » de
transition psychotique à l’échelle « Comprehensive Assessment for At Risk Mental State » (CAARMS ; Yung et al.,
2005), et un groupe de 8 patients souffrant de schizophrénie
stables ou vus en subaigu, ont été évalués à l’aide de la
« Schizophrenia Proneness Instrument » (SPI-A ; Klosterkötter et al., 2001) et l’« Examination of Anomalous SelfExperience » (EASE ; Parnas et al., 2005), dans le but
d’appréhender les expériences anormales subjectives. La
psychopathologie générale a été évaluée à la BPRS et la
PANSS.
Résultats : Le groupe des sujets « à risque » ne présente pas
de différence significative par rapport aux patients schizophrènes pour la présence et l’intensité des symptômes de base
à la SPI-A. A l’EASE, la dimension « Transitivisme/démarcation de Soi » est retrouvée significativement plus intense
(p = 0,011) chez les patients schizophrènes. Aucune autre
dimension ne diffère entre les deux groupes.
Discussion : Les anomalies de l’expérience de Soi, reflétées
par les symptômes de base et les troubles de l’ipséité, sont
présentes dans la pathologie schizophrénique ainsi que dans
les phases précédant l’éclosion des symptômes de premier
rang. L’exploration des expériences anormales dans les phases précoces est d’un intérêt prometteur pour la détection
d’un risque de psychose. Elle enrichit considérablement notre
compréhension et la description clinique subjective de la
pathologie. L’étude devra être étendue sur un plus large
échantillon et être mise en lien avec des corrélats neuropsychologiques montrant une atteinte précoce, telles les anomalies attentionnelles ou visuospatiales.
PO 106
SCHIZOPHRÉNIE FÉMININE : TOUJOURS UN BON
PRONOSTIC ?
ROY M. (1), MOAMAÏ J. (2)
GADEL R. (1), LOGAK Z. (2), GAILLARD R. (3), OLIE J.P. (3),
KREBS M.O. (3), AMADO I. (1)
(1) Université du Québec en Outaouais, GATINEAU, CANADA
(2) Centre hospitalier de l’Université de Montréal, MONTRÉAL,
CANADA
(1) Centre d’Evaluation et de Recherche Clinique (CERC), Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et de Thérapeu-
Contexte : La littérature suggère que les femmes atteintes de
schizophrénie, ayant une évolution plus favorable, manifes51
9e Congrès de l’Encéphale
tent des symptômes négatifs et cognitifs moins sévères ainsi
que des symptômes positifs plus importants que les hommes
atteints de la même maladie. Toutefois, les évidences cliniques de la Schizophrénie Féminine (SF) ne sont pas tout à
fait consistantes. L’objectif était de revoir le concept de bon
pronostic de SF en reprenant les caractéristiques cliniques
et évolutives de la maladie en milieu hospitalier.
Méthode : Les données viennent de deux sources. L’une
porte sur 124 évaluations à l’échelle PANSS d’un échantillon
de patients schizophrènes ambulatoires (excluant trouble
schizo-affectif) diagnostiqués selon les critères de DSM-IV.
L’autre provient des dossiers médicaux des 10 252 premières admissions de patients âgés entre 14 et 50 ans, ayant
eu lieu entre 1980 et 2008 dans un hôpital psychiatrique
régional du Québec.
Résultats : Le taux observé d’admission de SF était de 16 %
(vs 35 % pour les hommes, p < 0.001). Outre l’âge de première admission plus tardif (33 vs 28 ans, p < 0.001), on n’a
observé aucune différence entre SF et la schizophrénie chez
les hommes par rapport à la durée totale des hospitalisations
subséquentes, la durée du suivi (chronicité), les taux de
rechute, les taux de schizophrénie de mauvais pronostic ainsi
que les sous-types de la maladie. À l’exception d’un insight
plus pauvre chez les femmes (90 % vs 72 %, p < 0.01), les
deux groupes ne se distinguent pas sur les autres sous échelles (affective, cognitive, négative et positive) du PANSS, ni
par rapport à la sévérité de la maladie.
Conclusion : Cette étude basée sur des données contemporaines, contrairement à celles d’autres auteurs, suggère que
caractéristiques cliniques et évolutives actuelles de la SF ressemblent à celles de la schizophrénie chez l’homme. L’hypothèse de l’évolution plus favorable de la SF n’est pas supportée par les données de notre étude. Les implications
cliniques et les limitations de ces résultats pour le moins surprenants seront discutées.
PO 107
SCHIZOPHRÉNIE ET SCOLARITÉ : À PROPOS
DE 32 LYCÉENS ET ÉTUDIANTS
BAATI I., ARIBI L., ZOUARI O., CHARFI N., AMAMI O.
Service de Psychiatrie B, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Étudier la scolarité chez des lycéens et des étudiants atteints de schizophrénie (SCZ).
Patients et méthode : Notre étude, transversale et descriptive, a porté sur les dossiers de patients ayant consulté à
l’unité de psychopédagogie du service de Psychiatrie B du
CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie), pendant la période allant
de 1995 à 2009. Les critères d’inclusion étaient : un diagnostic de SCZ (selon le DSM IV) et une durée de suivi d’au moins
un an.
Résultats : Trente-deux patients ont été retenus. Leur âge
moyen à la première consultation était de 20,69 ans. Le sex
ratio (H/F) était de 2,2. L’âge moyen de début des troubles
était de 19,17 ans (extrêmes : 14 et 24 ans). Ce début était
insidieux dans 75 % des cas. Les différents types de SCZ
étaient par ordre de fréquence : indifférenciée (15 cas ;
46,8 %), paranoïde (10 cas ; 31,2 %), désorganisée (6 cas ;
52
18,7 %) et catatonique (1 cas ; 3,1 %). 68,8 % des patients
ont été hospitalisés en psychiatrie, avec un nombre moyen
d’hospitalisation de 2,63 et une durée moyenne de
20,58 jours.
Le niveau des études au début des troubles était secondaire
dans 20 cas (62,5 %) (Collège : 3,1 % ; lycée : 59,4 %) et
supérieur dans 12 cas (37,5 %) (1er cycle : 28,1 % ; 2e cycle :
6,3 % ; 3e cycle : 3,1 %).
Les résultats des études étaient essentiellement faibles
(62,5 %) (Moyens : 31,2 % ; bons : 6,2 %). 17 patients
(53,1 %) ont redoublé après le début de la maladie. La notion
de réorientation était retrouvée dans 4 cas (12,5 %).
18 patients (56,3 %) ont bénéficié d’au moins une année
blanche. 24 patients (75 %) ont arrêté leurs études. Parmi six
patients ayant suivi une formation professionnelle, deux seulement ont eu un diplôme.
PO 108
MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE ET IDENTITÉ
PERSONNELLE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE : UNE
EXPLORATION DES IMAGES DE SOI
BERNA F. (1), BENNOUNA-GREENE M. (1), CONWAY M.A.
(2), RATHBONE C. (2), VIDAILHET P. (1), DANION J.M. (1)
(1) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Université de Strasbourg, INSERM U666, STRASBOURG, FRANCE
(2) Universtiy of Leeds, LEEDS, ROYAUME-UNI
Les troubles de l’identité subjective dans la schizophrénie et
les processus qui les sous-tendent restent à jour mal compris.
L’étude de la mémoire autobiographique offre un moyen pertinent pour les explorer, nos souvenirs autobiographiques
étant étroitement liés à notre identité. Ils constituent par
exemple une base autobiographique sur laquelle reposent
des connaissances plus abstraites sur soi comme les images
de soi (ex. : « je suis psychiatre », « je suis actif »).
Nous avons étudié les fondements autobiographiques des
images de soi dans la schizophrénie et avons demandé à
25 patients schizophrènes et 25 sujets sains de donner vingt
qualificatifs définissant leur identité en complétant la phrase
« Je suis… ». Ensuite, les participants devaient sélectionner
parmi ces vingt, quatre images de soi jugées essentielles
pour les définir puis les illustrer au travers de six souvenirs
autobiographiques.
Nos résultats montrent que les images de soi des patients
sont plus passives que celles des témoins. Chez les sujets
sains, images de soi et souvenirs sont fortement reliés quant
à leur thème contrairement aux patients chez qui ce lien thématique est diminué. Les souvenirs des patients sont aussi
moins spécifiques et caractérisés par une altération du sentiment même de soi. Enfin, alors que les souvenirs reliés à
une même image de soi chez les sujets sains sont fortement
homogènes quant à leur contenu thématique, leurs caractéristiques émotionnelles, cognitives et temporelles, chez les
patients, les souvenirs sont hétérogènes quant à leurs caractéristiques thématiques et cognitives.
Ces données traduisent dans la schizophrénie, une fragilité
et une organisation défectueuse du socle autobiographique
sous-tendant certaines connaissances sur soi comme les
Posters
images de soi. Elles suggèrent une moindre intégration de
ces souvenirs au sein de l’identité. Ces mécanismes pourraient rendre compte de la constitution et du maintien d’une
identité anormale chez les patients schizophrène.
PO 109
TEST VISUEL DE VULNÉRABILITÉ À LA
SCHIZOPHRÉNIE EN POPULATION TUNISIENNE
EL HECHMI S., RAFRAFI R., TLILI H., CHIHANI R., MELKI W.,
EL HECHMI Z.
Service de psychiatrie F. Hôpital Razi, MANNOUBA. Faculté de
Medecine de Tunis, Université de Tunis El Manar, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est une pathologie multifactorielle complexe, sous tendue par une vulnérabilité génétique, neurodéveloppementale et environnementale. Plusieurs marqueurs de vulnérabilité ont été identifiés tel
l’élargissement des ventricules cérébraux, la désynchronisation des mouvements de poursuite oculaire ou l’augmentation
des latences des potentiels évoqués auditifs. Le trouble de
reconnaissance des expressions du visage tend à être considéré comme facteur de vulnérabilité de la schizophrénie.
Ce déficit de la reconnaissance des expressions du visage
pourrait être la traduction de dysfonctions de l’amygdale et
de l’hippocampe. Les cortex frontal et temporal ont été également impliqués dans ce dysfonctionnement. À la différence
des explorations paracliniques complexes, la recherche du
trouble de la reconnaissance des expressions du visage est
relativement aisée et pourrait être un test à la fois simple et
utile dans l’identification des individus à risque.
Objectif : Valider un test de reconnaissance des expressions
du visage dans une population tunisienne, en confirmant la
présence de déficit chez les patients avec schizophrénie et
à moindre degré chez leurs apparentés du premier degré en
comparaison à l’absence de troubles de la reconnaissance
des émotions faciales chez un groupe témoin.
Matériels et méthodes : Un test de reconnaissance des
expressions du visage comportant six émotions : joie, tristesse, colère, peur, surprise et dégoût avec un score côté
jusqu’à six conçu à partir de photos d’une actrice connue. Le
test comporte au préalable la reconnaissance du genre. Ce
test a été proposé à trois groupes : un groupe de patients
souffrant de schizophrénie (n = 34), un groupe de parents du
premier degré (n = 27), et un groupe témoin (n = 57).
Résultats : Les troubles de la reconnaissance faciale des
émotions ont été retrouvés chez les patients et leurs apparentés du premier degré et étaient absents dans le groupe
témoin indépendamment de l’âge, du sexe et du niveau éducationnel. Les résultats suggèrent également que ce test est
assez spécifique (77 %) et sensible (84 %). Il peut constituer
un instrument de dépistage des personnes vulnérables à la
schizophrénie.
PO 110
SCHIZOPHRÉNIE TARDIVE
ANES I., ZARROUK L., MARRAG I., BEN NASRALLAH M.,
NASR M.
HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La question de l’existence d’une schizophrénie
à début tardif n’est pas récente mais reste controversée :
forme clinique, forme évolutive ou bien une entité à part
entière. L’objectif de notre travail est de déterminer les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives de ce type
de trouble.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au service de psychiatrie Mahdia sur une période de
sept ans et demi (janvier 2003 au juin 2010) portant sur
14 patients hospitalisés et dont le diagnostic de schizophrénie tardive a été retenu.
Résultats : Il s’agit de 14 patients dont 8 hommes et
6 femmes. L’âge moyen était de 46 ans. 5 patients avaient
des antécédents familiaux psychiatriques. Deux hommes
étaient divorcés et cinq étaient célibataires. Un statut professionnel stable a été noté chez 6 patients. Un niveau scolaire
dépassant le primaire a été noté chez 6 patients. Trois femmes étaient mariées, deux étaient divorcées et une était
veuve. Un facteur de stress précédant l’admission était noté
chez 3 patients. Le délire était bien structuré de mécanisme
hallucinatoire, intuitif et interprétatif chez 8 patients. Le thème
de persécution était le plus rencontré puis le thème de jalousie. L’évaluation neuropsychologique était normale chez tous
les patients. Les 14 patients ont été mis sous un traitement
antipsychotique. L’évolution était favorable pour la majorité
des cas.
Conclusion : La schizophrénie pourrait apparaitre à n’importe
quel âge de la vie. La forme tardive présente des particularités
cliniques permettant de la distinguer des autres formes.
PO 111
TROUBLE PSYCHOTIQUE POST TRAUMATIQUE :
DIFFÉRENTES HYPOTHÈSES IMPLIQUÉES
ANES I., ZARROUK L., MARRAG I., KACHOURI R., NASR M.
HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
Résumé (Poster)
Les complications neuropsychologiques et psychiatriques
secondaires à un traumatisme crânien sont nombreuses et
handicapantes. Si la dépression et les troubles anxieux sont
les troubles psychiatriques les plus fréquents, la psychose
post traumatique en population cranio-traumatisée est très
variable selon les études. La question des liens entre symptômes psychotiques schizophréniques ou non et traumatisme crânien est complexe : les patients schizophrènes présentent davantage de traumatismes crâniens que la
population générale, peut-être du fait d’incoordination
motrice et/ou de troubles du comportement. Le traumatisme
crânien pourrait-il être un facteur déclenchant de trouble
psychotique ?
À travers l’illustration de deux cas cliniques, nous proposons
de discuter le rôle d’un traumatisme crânien dans la genèse
d’un trouble psychotique et d’étudier en se référant au données de la littérature les différentes hypothèses expliquant le
lien entre la pathologie psychotique et le traumatisme crânien.
53
9e Congrès de l’Encéphale
PO 112
VULNÉRABILITÉ À LA SCHIZOPHRÉNIE CHEZ LES
PATIENTS ANTÉRIEUREMENT DÉPENDANTS À UNE
SUBSTANCE À PROPOS D’UNE ENQUÊTE EN
POPULATION HOSPITALIÈRE TUNISIENNE
Sans oublier les risques encourus par les enfants de mères
schizophrènes qui sont développementaux et psychopathologiques, liés à la séparation.
Dans notre travail, nous allons illustrer cette problématique
à travers un cas clinique intéressant.
ZGUEB Y., FARHAT I., JOMLI R., NACEF F., DOUKI S.
HOPITAL RAZI, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Au côté des travaux témoignant d’un effet délétère des troubles liés à l’utilisation d’une substance particulièrement la dépendance sur la schizophrénie, on en relève
d’autres indiquant que cette comorbidité n’a pas d’influence
pronostique.
Objectifs : Estimer la prévalence de la dépendance chez les
patients schizophrènes en milieu psychiatrique et étudier leur
impact sur les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et
évolutives.
Méthodologie : C’est une étude rétrospective sur 5 ans réalisée au service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi, incluant
tout patient schizophrène ayant présenté à son admission ou
ayant parmi ses antécédents une dépendance à une substance psycho - active suivant les critères diagnostiques du
DSM IV – TR.
Résultats :
– La prévalence de la dépendance à une substance psychoactive était de 6,1 %. Le sexe était exclusivement masculin
avec une majorité de célibataires (90,9 %) et l’âge moyen au
début de la schizophrénie était de 26 ans.
– L’alcool était la substance la plus consommée (72,2 %).
– Les patients schizophrènes ayant une antériorité de la
dépendance avaient un risque élevé d’avoir des antécédents
judiciaires, un âge tardif au début de la schizophrénie ainsi
qu’une première hospitalisation et une durée de consommation longue.
Conclusion :
– À l’intérêt d’un repérage diagnostique précoce d’une
dépendance comorbide à la schizophrénie, s’ajoute donc la
nécessité de traiter simultanément les deux troubles en associant à l’approche psychiatrique classique une prise en
charge spécifique des conduites addictives.
PO 113
MATERNITÉ ET SCHIZOPHRÉNIE
LAGDAS E.
HÔPITAL AR-Razi Salé, SALÉ, MAROC
La maternité chez une femme souffrant de schizophrénie est
une question qui comporte de nombreuses facettes : désir
de l’enfant et construction d’un couple, suivi médical de la
grossesse et facteurs de risque périnatal, décompensations
aigues à la naissance de l’enfant, entraves au développement de la paternité, relations ultérieures avec l’enfant dans
un contexte fréquent d’isolement
Autrement dit la maternité chez les schizophrènes a un
impact sur la vie sexuelle et affective des mamans, le cours
évolutif de la maladie et sur les processus de maternité.
54
PO 114
ÉTUDE DES LIENS ENTRE DIFFÉRENTES
CARACTÉRISTIQUES DE L’INSIGHT ET LE RISQUE
SUICIDAIRE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
DENARD S. (1), COURTET P. (2), JAUSSENT I. (2),
MISDRAHI D. (1)
(1) Centre Hospitalier Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
Le manque d’insight constitue un trait caractéristique des
patients souffrant de schizophrénie. L’insight cognitif, capacité à contrôler et à critiquer ses propres perceptions et son
jugement, serait particulièrement altéré. Dans la schizophrénie, le risque suicidaire serait treize fois supérieur à celui de
la population générale. Il serait majoré au cours des phases
précoces de la maladie. Les résultats des études ayant
recherché la place de l’insight dans la vulnérabilité suicidaire
sont contradictoires.
L’objectif de ce travail est d’explorer les liens entre différentes caractéristiques de l’insight clinique et cognitif, la
symptomatologie dépressive et le risque suicidaire dans
la schizophrénie. Nous avons réalisé une étude transversale menée en conditions naturelles. 61 patients répondant aux critères DSM-IV de schizophrénie ou de trouble
schizo-affectif ont été inclus. L’insight clinique a été évalué
via la Scale to assess unwarness of mental disorder
(SUMD) et l’insight cognitif par la Beck cognitive insight
scale (BCIS). La symptomatologie dépressive a été évaluée par la BDI et l’intentionnalité suicidaire par l’échelle
de Beck.
Une analyse descriptive de la population a été réalisée, puis
des calculs de corrélations entre les différentes variables, et
des analyses uni et multivariées par régression logistique
avec ajustement.
54,2 % des patients ont réalisé une tentative de suicide dans
les deux ans suivant l’annonce du diagnostic. Les patients
qui présentent un bon insight clinique (OR : 1,27) et de bonnes capacités d’introspection (0,35 ; p < 0,01) ont des scores
de dépression plus élevés. La certitude mesurée par la BCIS
serait un facteur protecteur par rapport au suicide (-0,26 ;
p < 0,05). Avoir des antécédents de tentatives de suicides est
corrélé à un meilleur insight (OR : 4,38). Bénéficier d une psychoéducation est lié à un meilleur insight (OR : 8,69). Ces
associations sont indépendantes des facteurs de confusion
potentiels.
L’amélioration de l’insight est l’un des principaux objectifs afin
d’augmenter l’adhésion aux soins. Un bon insight constitue
cependant un facteur de risque pour l’émergence d’une
symptomatologie dépressive en lien avec un constat douloureux de la pathologie schizophrénique. Un étayage important
semble donc nécessaire.
Posters
PO 115
AUTONOMIE SOCIALE DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES
BEN HADJ KACEM N., MARRAG I., HADJ AMMAR M.,
NASR M.
HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est une maladie mentale invalidante et mutilante, d’évolution généralement chronique. Elle
est à l’origine d’une limitation de l’autonomie sociale source
d’une détresse psychologique. L’objectif du présent travail
était d’évaluer l’autonomie sociale effective des patients schizophrènes.
Patients et méthodes : C’est une étude transversale réalisée
à la consultation de psychiatrie du CHU de Mahdia durant
une période de 3 mois, auprès des patients schizophrènes
répondant aux critères DSM IV, ayant un âge variant de 19
à 65 ans et dont la durée d’évolution était d’au moins une
année. Ont été exclus ceux en état de décompensation, présentant une affection organique sévère ou ayant un trouble
cognitif majeur. Les informations ont été recueillies auprès
des malades et à partir de leurs dossiers médicaux à l’aide
d’un questionnaire préétabli. L’échelle de l’autonomie sociale
(EAS) de Legay à 17 items regroupés en 5 dimensions a été
utilisée pour l’évaluation.
Résultats : Les caractéristiques générales des 360 patients
schizophrènes ayant répondu aux critères d’inclusion, ont
révélé un âge moyen de 40,2 ans, un sexe ratio de 2,33, une
majorité de célibataires (55,8 %), un niveau bas d’instruction
(66,7 %), une absence d’activité professionnelle (67,3 %) et
un niveau socioéconomique détérioré (68,6 %). Les caractéristiques cliniques notaient un âge au début du trouble en
moyenne de 26 ans, une durée d’évolution en moyenne de
14 ans et une prépondérance du type résiduel et du cours
évolutif épisodique avec symptômes résiduels entre les épisodes respectivement dans 40,6 et 76,4 %. La moyenne des
scores à l’EAS était de 39,08. Les Ω de la population (75,7 %)
avaient un score inférieur à 59. 24,3 % des patients avaient
des scores entre 60 et 108 signifiant une autonomie sociale
altérée.
Conclusion : L’évaluation de l’autonomie sociale effective est
primordiale pour tout projet thérapeutique envisageant une
intégration et une réhabilitation psychosociale des patients
schizophrènes.
PO 116
L’ESTIME DE SOI AUX RISQUES DE LA MALADIE
MENTALE
CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Equipe de recherche pour la santé mentale, MARRAKECH,
MAROC
Une personne atteinte de maladie mentale voit son mode de
vie personnel, social et familial se modifier. Les hospitalisations
sont considérées comme une rupture de l’espace, du temps
et du monde organisé. La maladie influence l’estime de soi car
en plus du regard dégradant de la société, le sentiment de contrôle est touché. La littérature insiste sur la nécessité d’une
vision plus éclairée de différents concepts transnosographiques et dimentionnels liés à la maladie mentale en vue d’une
meilleure efficience en matière de soins. Nous proposons
d’explorer l’estime de soi dans une population de patients schizophrènes en rémission et les liens pouvant exister entre
estime de soi, signes dépressifs et conscience du trouble.
Nous avons évalué l’estime de soi avec le Self Esteem Inventory de Coopersmith, version adulte qui est un auto-questionnaire mesurant plusieurs facettes de l’estime de soi : globale,
familiale, sociale et professionnelle et la somme de ces différents scores donne l’estime de soi générale.
Résultats et conclusion en cours.
PO 117
L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES AU MAROC : LIMITES ET
PERSPECTIVES
ABELKASSEM L., BENALI A., OUERIAGHLI F., LAFFINTI A.,
TOUHAMI M., ELIDRISSI M.A.
HMA Marrakech, MARRAKECH, MAROC
Les troubles schizophréniques ont souvent des conséquences au niveau cognitif surtout au niveau relationnel. Ajoutons
à cela toutes les difficultés qui tiennent aux effets secondaires
des médications. l’abord psychiatrique de ces troubles s’il
permet aujourd’hui une fréquente rémission il se heurte au
Maroc à des limites quant à la réinsertion sociale pour laquelle
l’activité professionnelle est un enjeu majeur. Les principaux
écueils de cette insertion tiennent à l’absence de lois relatives
au handicap psychique, à l’absence de psychiatrie de secteur
et à l’absence des espaces de travail protégés. À la lumière
d’une étude menée dans notre service concernant le devenir
professionnel de 103 schizophrènes suivis entre 2007
et 2009 ; ce travail soulève des spécificités de ces écueils au
Maroc et propose des actions alternatives dans cette atmosphère de « vide ». Ces actions étant animées d’un fort souhait
de dé-stigmatisation des troubles psychiques dans notre
société.
PO 118
IMPACT DU NIVEAU SCOLAIRE SUR LA THÉORIE DE
L’ESPRIT DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
TRIKI R. (1), BERAGAOUI H. (1), DELLAGI L. (1), DERBEL I.
(1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1)
(1) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
(2) HÖPITAL sainte Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : La théorie de l’esprit (TOM) se définit par la
capacité d’attribuer à autrui des états mentaux, de comprendre et ainsi prédire son comportement sur cette base. La
majorité des études portant sur ce sujet a montré que le déficit
en théorie de l’esprit (TOM) dans la schizophrénie (SCZ) est
indépendant du quotient intellectuel (QI). Le niveau scolaire
constitue un élément indirect approximatif d’estimation du QI.
Il est aussi dans une certaine mesure le reflet d’un degré de
socialisation. Comme la scolarisation constitue un facteur
confondant du QI et d’un entrainement social, il serait intéressant d’étudier l’effet de scolarisation sur la TOM.
55
9e Congrès de l’Encéphale
Objectifs : Étudier la corrélation entre le niveau d’études et
la TOM dans la schizophrénie.
Méthodologie : Étude transversale contrôlée portant sur
25 patients âgés de 18 à 30 ans, atteints de SCZ suivant les
critères du DSM IV. On n’a inclus dans l’échantillon étudié
que les sujets en monothérapie d’antipsychotique, stabilisés
cliniquement depuis au moins trois mois. On a exclu les
patients ayant un retard mental, une pathologie neurologique
ou somatique grave, un abus ou dépendance à un toxique.
Pour l’évaluation de la TOM, on a eu recours au test des triangles animés (Pouillés 2007) qui est un test informatisé mettant en jeu des formes géométriques en interaction, mimant
un scénario.
Résultats : Dans l’échantillon étudié la moyenne des années
d’études est 10,2 avec des extrêmes de 3 à 16.
Conformément aux résultats de la littérature, il existe un déficit en TOM chez les patients atteints de SCZ comparés aux
sujets sains appariés par l’âge et le niveau scolaire.
On n’a pas retrouvé de corrélations significatives ente le
niveau d’étude et l’attribution d’intention.
Des réponses plus longues sont liées de façon significative
à un niveau scolaire plus élevé.
Les résultats retrouvés rejoignent ceux de la littérature.
Conclusion : Le déficit en TOM dans la SCZ est indépendant
du niveau de scolarisation. Des questions se posent quant
au rôle de l’école dans l’entraînement social chez les patients
atteints de SCZ.
PO 119
THÉORIE DE L’ESPRIT ET DIMENSIONS CLINIQUES
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
TRIKI R. (1), BERAGAOUI H. (1), DELLAGI L. (1), DERBEL I.
(1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1)
(1) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
(2) Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : La théorie de l’esprit (TOM) se définit par la
capacité d’attribuer à autrui des états mentaux, de comprendre et ainsi prédire son comportement sur cette base. Malgré
la diversité des méthodologies, les différentes études ont
convergé vers la présence de déficit de TOM chez les patients
atteints de schizophrénie (SCZ). Il est aujourd’hui incontestable que la dysfonction de la TOM a des répercussions cliniques. Il serait intéressant d’étudier le lien entre TOM et
dimensions cliniques afin de mieux comprendre la symptomatologie schizophrénique.
Objectifs : Étudier les corrélations entre le déficit en TOM et
les dimensions cliniques dans la schizophrénie.
Méthodologie : Étude transversale contrôlée portant sur
25 patients âgés de 18 à30 ans, atteints de SCZ suivant les
critères du DSM IV. On n’a inclu dans l’échantillon étudié que
les sujets en monothérapie d’antipsychotique, stabilisés cliniquement depuis au moins trois mois. On a exclu les patients
ayant un retard mental, une pathologie neurologique ou
somatique grave, un abus ou dépendance à un toxique.
L’évaluation clinique a été faite par la PANSS et le BPRS. La
TOM a été explorée par le test des triangles animés Pouillès
56
2007 qui est un test informatisé mettant en jeu des formes
géométriques en interaction, mimant un scénario.
Résultats : Dans l’échantillon étudié, il existe un déficit en
TOM comparé aux sujets sains. Ce déficit n’est pas la conséquence d’un trouble de perception de la réalité.
Un trouble de l’attribution d’intention est corrélé à des scores
élevés en BPRS, PANSS totale, PANSS générale, et PANSS
négative (p < 0,05).
Le caractère inapproprié de l’intentionnalité est significativement lié à une PANSS élevée et en particulier les PANSS
positive et générale.
L’hésitation des réponses augmente significativement avec
les scores de BPRS et de PANSS positive.
Conclusion : Dans la schizophrénie, la gravité du tableau clinique en général et l’importance des signes négatifs en particulier sont corrélées à une carence d’intentionnalité. La
dimension positive, quant à elle, est en lien avec une attribution d’intention distordue et inadaptée. Ces résultats permettent de comprendre plusieurs phénomènes cliniques de la
SCZ.
PO 120
THÉORIE DE L’ESPRIT ET FACTEUR TEMPS DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE
TRIKI R. (1), BERAGAOUI H. (1), DELLAGI L. (1), DERBEL I.
(1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1)
(1) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
(2) Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : La théorie de l’esprit (TOM) est la capacité
d’attribuer à autrui des états mentaux, de comprendre et ainsi
prédire son comportement sur cette base. Nombreuses sont
les études qui ont montré un déficit en TOM dans la schizophrénie. Ces travaux se sont penchés non seulement sur les
sujets avec une longue durée d’évolution des troubles mais
aussi sur ceux à haut risque de développer la maladie. La
question se pose sur l’effet de l’âge de début de la maladie
ainsi que celui de la durée des troubles sur le déficit de la TOM.
Objectifs : Chercher un éventuel lien entre le déficit en TOM,
âge de début de la SCZ et durée d’évolution des troubles.
Méthodologie : Étude transversale contrôlée portant sur
25 patients âgés de 18 à30 ans, atteints de SCZ suivant les
critères du DSM IV. On n’a inclu dans l’échantillon étudié que
les sujets en monothérapie d’antipsychotique, stabilisés cliniquement depuis au moins trois mois. On a exclu les patients
ayant un retard mental, une pathologie neurologique ou
somatique grave, un abus ou dépendance à un toxique. Pour
l’évaluation de la TOM, on a eu recours au test des triangles
animés (Pouillés 2007) qui est un test informatisé mettant en
jeu des formes géométriques en interaction, mimant un scénario.
Résultats : Dans l’échantillon étudié l’évolution des troubles
varie entre 8 mois et 3 ans. L’âge de début de la maladie varie
entre 17 et 28 ans.
Conformément à la littérature, il existe un déficit en TOM chez
les patients atteints de SCZ comparés aux sujets sains appariés par l’âge et le niveau scolaire.
Posters
La mentalisation est d’autant plus déficitaire (p = 0,01) et perplexe (p = 0,01) que la durée des troubles est longue.
Le caractère inapproprié de l’intentionnalité est corrélé à la
durée des troubles (p = 0,02).
La certitude des réponses (p = 0,04) et principalement de
l’attribution d’intentions (p = 0,01), augmente significativement avec l’âge de début des troubles.
Conclusion : Le déficit en TOM est corrélé positivement avec
la durée d’évolution de la SCZ. Une étude longitudinale est
nécessaire afin d’étayer ce résultat.
PO 121
L’ÉVALUATION DES COGNITIONS SOCIALES PAR
LES TÂCHES DU « FAUX PAS » CHEZ UNE
POPULATION DE SUJETS SAINS TUNISIENS
DERBEL I. (1), JELLOULI I. (1), BERGAOUI H. (1), TRIKI R. (1),
NAFFETI H. (1), DELLAGI L. (1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1)
(1) Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
(2) Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : La cognition sociale est une des fonctions
cognitives les plus altérées dans la schizophrénie. Elle est
étroitement liée au fonctionnement social de ces patients.
Elle constitue un ensemble d’opérations mentales régissant
les interactions sociales et permettant la perception et l’interprétation des intentions des autres dans le but de générer un
comportement approprié. Elle englobe la théorie de l’esprit
(c’est-à-dire la capacité d’attribuer des intentions chez
autrui), les perceptions sociales (c’est-à-dire la capacité de
porter un jugement sur le rôle et le statut social d’une personne ainsi que le degré d’intimité entre deux personnes) ou
encore l’attribution d’une causalité à un événement social.
Plusieurs outils sont proposés afin d’évaluer cette dimension
de la maladie.
Objectifs : On se propose dans ce travail d’adapter le test du
« faux pas » à la population tunisienne et de procéder par la
suite à la passation de ce test à une population de sujets sains
afin de déterminer des valeurs normatives tunisiennes.
Matériel et méthode : Première étape : traduction de la version adulte du test du faux pas de Baron-Cohen et Stone du
français en arabe dialectal tunisien. C’est un test qui comprend 20 situations illustrant des comportements sociaux, il
explore la capacité du sujet à discerner les comportements
inappropriés.
Deuxième étape : passation du test traduit chez 30 sujets
sains.
Résultats : La traduction des différentes situations sociales
s’est faite sans difficultés. Cependant, certaines d’entre elles
ne sont pas adaptées à notre culture.
Il n’y a pas de corrélations entre le sexe et les résultats du
test. Par contre, ces derniers semblent corrélés avec l’âge
et le niveau scolaire.
Conclusion : Le test du « faux pas » est de passation facile.
Cependant, plusieurs situations sociales ne sont pas adaptées à notre contexte socio culturel d’où l’intérêt de confectionner une version du « faux pas » modifiée, mieux adaptée
à notre culture. Dans une étape ultérieure, il sera passé chez
un plus grand nombre de sujets sains pour établir des valeurs
normatives tunisiennes.
PO 122
FONCTIONNEMENT EXÉCUTIF ET DURÉE DE LA
MALADIE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
COGNARD, OPOLCZYNSKI WALLACH HAOUZIR BRETEL
GUILL C.
Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE LES ROUEN,
FRANCE
La prévalence des troubles cognitifs dans la schizophrénie
concernerait 80 % des patients. Leur dépistage précoce
représente un enjeu majeur puisque certaines études ont
montré un impact sur le pronostic fonctionnel et une aggravation des troubles cognitifs au décours de la maladie.
L’hypothèse principale était que l’intensité des déficits des
fonctions exécutives était associée à une durée plus longue
de la maladie.
Méthode : Tous les patients, souffrant de schizophrénie, pris
en charge en hôpital de jour, ayant bénéficié d’une évaluation
neuropsychologique et n’ayant pas participé à un programme
de remédiation cognitive ont été inclus. Les fonctions exécutives étaient évaluées par le test de Stroop (ST), l’indice de
mémoire de travail de la WAIS III (IMT), le Wisconsin Card
Sorting Test (WCST) et le Trail Making Test (TMT).
Résultats : 20 patients ont été inclus. L’âge moyen était de
33,9 +/– 8.2 ans, et le niveau de scolarité était de 12,5
+/– 2.9 ans. La durée d’évolution de la maladie était de 12,5
+/– 5.2 ans. Les fonctions exécutives étaient meilleures chez
les patients ayant une durée d’évolution du trouble inférieure
ou égale à la médiane du groupe (13 ans) par rapport à ceux
dont la durée était supérieure à la médiane du groupe au ST
et au WCST, mais pas à l’IMT et au TMT.
Conclusion : Nos résultats semblent conforter l’hypothèse
selon laquelle la durée d’évolution de la maladie est associée
à un déficit des fonctions exécutives, indiquant que des interventions précoces par remédiation cognitive pourraient être
bénéfiques.
PO 123
TROUBLES COGNITIFS DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
PAR RAPPORT À DES SUJETS SAINS : ÉTUDE
COMPARATIVE
BERGAOUI H., TRIKI R., DELLAGI L., DERBEL I.,
JALLOULI I., TRABELSI S., TABBANE K.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Depuis les travaux de Kraepelin et Bleuler,
l’étude des fonctions cognitives dans la schizophrénie a suscité beaucoup d’intérêts. Les déficits cognitifs touchent environ 85 % des patients souffrant de schizophrénie et sont présents avant même le déclenchement de la maladie. Plusieurs
fonctions cognitives sont affectées notamment la mémoire,
l’apprentissage, l’attention et les fonctions exécutives (flexibilité cognitive et planification). Des outils spécifiques sont
nécessaires pour leur évaluation.
57
9e Congrès de l’Encéphale
Objectifs : Évaluer les fonctions cognitives chez les sujets
souffrant de schizophrénie (SCZ) en comparaison avec une
population contrôle.
Méthodes : Population d’étude : 135 sujets atteints de SCZ
selon les critères du DSM VI-R et 140 sujets contrôles, appariés selon l’âge, le sexe et le niveau d’instruction.
Outils d’évaluation : Le Hopkins Verbal test (HVLT) : permet
d’évaluer la mémoire à court et à long terme ainsi que
l’apprentissage auditivo-verbal.
Le Token Test (test des jetons) : permet d’évaluer la vitesse
d’exécution motrice.
Le test des deux barrages de signe de Zazoo : permet d’évaluer l’attention et la mémoire de travail.
Les tests de fluences sémantique et phonémique : pour évaluer respectivement la mémoire sémantique et phonémique.
Les tests d’empan de chiffres (ECD/ECI) et d’empan visuospatial (EVD/EVI) : pour évaluer respectivement la mémoire
verbale et visuo-spatiale.
Résultats : Les résultats de ce travail attestent de l’altération
de la mémoire à court (-1.4DS) et à long terme (-2.07DS) ainsi
que de l’apprentissage. La vitesse des fonctions exécutives,
l’attention, et la fluence phonémique sont aussi altérées avec
des Z-scores respectivement à (-2.02),
(-1.48) et (-1.97).
Pas d’altération significative de la fluence sémantique, la
mémoire verbale et visuo-spatiale.
Les résultats de la littérature sont controversés.
Conclusion : Il y a une altération nette de plusieurs domaines
cognitifs chez les patients souffrant de SCZ. Une évaluation
systématique serait utile afin d’identifier les domaines cognitifs atteints et d’orienter la prise en charge par la remédiation
cognitive.
PO 124
ÉVALUATION DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL CHEZ
DES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE EN
COMPARAISON À UNE POPULATION CONTRÔLE
BERGAOUI H., TRIKI R., DERBEL I., DELLAGI L.,
JALLOULI I., TRABELSI S., TABBANE K.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Actuellement, il est communément admis que
les fonctions cognitives sont altérées chez 85 % des patients
souffrant de schizophrénie et que ces troubles cognitifs sont
corrélés positivement au devenir fonctionnel de ces patients.
La mémoire de travail compte parmi les fonctions cognitives
fortement prédictives du degré d’acquisition d’habiletés psychosociales. Ainsi, une évaluation du degré d’atteinte de la
mémoire de travail permettrait leur prise en considération
dans la prise en charge aussi bien pharmacologique que psychosociale des patients souffrant de schizophrénie.
Objectifs : Évaluer la mémoire de travail chez les patients
souffrant de schizophrénie (SCZ) en comparaison à une
population contrôle.
Méthodologie : Population d’étude : le nombre les sujets
atteints de SCZ (DSM IV-R) = 135. Le nombre de sujets con58
trôles = 140 (appariés selon l’âge, le sexe et le niveau d’instruction).
Outils d’évaluation : La tâche d’empan de chiffres en ordre
direct et indirect (ECD/ECI) : consiste en un rappel immédiat
dans l’ordre inverse de séries de chiffres énoncés au rythme
d’un chiffre/sec. Le nombre de chiffres augmente à chaque
session d’essai. Ce test permet d’évaluer la mémoire de travail auditivo-verbale.
La tâche d’empan visuel, en ordre direct et indirect
(EVD/EVI) : l’examinateur pointe une série de carrés dessinés sur un papier dans un certain ordre. Le sujet doit les pointer à son tour mais dans l’ordre inverse. Le nombre de carrés
augmente à chaque session d’essai. Ce test permet dévaluer
la mémoire de travail visuo-spatiale.
Ces deux tests appartiennent à la batterie WECHSLER
MEMORY SCALE (WMS).
Résultats : La mémoire de travail n’est pas altérée. Les scores des patients pour les tests ECD, ECI, EVD et EVI, sont
respectivement à -0.92 DS, -0.68 DS, -0.64 DS et -0.58 DS
par rapport aux sujets sains Les résultats de la littérature sont
controversés.
Conclusion : La schizophrénie serait associée à un déficit de
la mémoire de travail dans la schizophrénie. Ce résultat n’a
pas été retrouvé dans cette population d’étude. Ceci serait
peut-être dû à la difficulté de ce test pour les sujets sains.
PO 125
ÉTUDE NEUROPSYCHOLOGIQUE DE LA
PLANIFICATION DE L’ACTION DANS UNE
POPULATION DE PATIENTS ATTEINTS DE
SCHIZOPHRÉNIE
RAMPAZZO A. (1), WILLARD D. (1), AMADO I. (1), FRANCK N.
(2), GAILLARD R. (3), KREBS M.O. (3), ALLAIN P. (4)
(1) Centre Référent Remédiation et Réhabilitation Psychosociale, Service-Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne,
PARIS, FRANCE
(2) Centre de réhabilitation CH Le Vinatier, Université Lyon 1 &
CNRS UMR 5229, LYON, FRANCE
(3) Service-Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS,
FRANCE
(4) Laboratoire de Psychologie Processus de Pensée et Interventions (UPRES-EA 2646), Université d’Angers, ANGERS,
FRANCE
Les troubles cognitifs (en particulier attentionnels, mnésique
et exécutifs) associés à la schizophrénie ont été largement
décrits depuis plusieurs décennies. Sur le plan exécutif, des
difficultés de résolution de problèmes sont observées, avec
une variabilité importante des performances suivant les
patients (Chan et al., 2006).
Dans un travail centré sur l’étude de la planification de l’action
dans la schizophrénie, nous avons comparé les performances de 31 sujets souffrant de schizophrénie selon le DSMIV, dont les troubles étaient stabilisés depuis au moins un
mois, à celles de 27 sujets sains appariés selon l’âge et le
niveau d’étude. La planification de l’action a été évaluée à
Posters
partir de deux tâches écologiques empruntées à BADS (Wilson et al., 1996) et adaptées en langue françaises (Allain
et al., 2004) : le Test du Plan du Zoo et le Test Modifié des
Six Éléments, toutes deux élaborées en regard du modèle
de Supervision Attentionnelle de Shallice et Burgess (1998).
Ces tâches nous ont permis de mettre en évidence une difficulté à construire un schéma temporaire d’action dans le
groupe des patients souffrant de schizophrénie. S’y associaient une lenteur d’exécution, un temps de planification non
bénéfique et une corrélation avec l’âge. Des sous-groupes
des patients ont pu être identifiés sur la base de l’absence
ou de la présence de troubles de la planification, ainsi qu’à
partir du type d’erreurs commises. En effet, les performances
aux deux tests n’étaient pas liées aux mêmes dimensions cliniques de la symptomatologie mesurée par la PANSS : les
difficultés observées au Test du Plan du Zoo sont associées
à la dimension positive de la pathologie, alors que celles
observées Test modifié des Six Éléments étaient associées
à la dimension de désorganisation. Nos résultats suggèrent
une hétérogénéité des troubles de planification de l’action
dans la schizophrénie. Il conviendra de les étudier plus précisément en s’intéressant aux dysfonctionnements cognitifs
et cliniques susceptibles d’en rendre compte.
Avec le soutien de la fondation Deniker, du PHRC RECOS,
et du laboratoire Lilly France
PO 126
SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS DANS LE
PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE : PRÉVALENCE
ET CORRÉLATS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES À
PROPOS DE 61 PATIENTS
MHALLA A., MECHRI A., GASSAB L., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses » service de psychiatrie CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR,
TUNISIE
Introduction : Les signes neurologiques mineurs sont décrits
comme étant des anomalies non spécifiques qui ne sont pas
en relation avec un dysfonctionnement d’une région précise
du cerveau. Ces anomalies ont été objectivées dans plusieurs troubles mentaux, leur étude dans le premier épisode
psychotique permet d’étayer l’hypothèse neurodéveloppementale de la schizophrénie. Les objectifs de ce travail étaient
de déterminer la prévalence et les scores des signes neurologiques mineurs (SNM) et de rechercher leurs corrélations
avec les caractéristiques anamnestiques, cliniques et thérapeutiques.
Patients et méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive portant sur les 61 patients hospitalisés pour un premier épisode psychotique durant la période allant de
juillet 2009 à septembre 2010. L’évaluation des SNM s’est
faite à l’aide de l’échelle de Krebs et al, en adoptant la note
seuil de 9,5. Une évaluation du fonctionnement prémorbide
a été réalisée par l’échelle PAS (Premorbid adjustment
scale). L’évaluation des caractéristiques cliniques et thérapeutiques s’est faite par le recueil d’informations auprès des
patients, de leurs familles et du dossier médical et par la passation des échelles psychométriques : Positive And Negative
Syndrome Scale (PANSS), Clinical Global Impressions (CGI)
et l’Echelle Globale de Fonctionnement (EGF).
Résultats : La prévalence des SNM était de 80,3 %. Le score
total moyen des SNM était de 15,3 ± 6,7. Les scores les plus
élevés ont concerné la coordination motrice. Le score total
des SNM était corrélé au score total de la PAS (p = 0,04). Il
était aussi corrélé au score total de la PANSS (p = 0,05), aux
dimensions négative (p < 0,001), cognitive (p < 0,001) et de
désorganisation (p = 0,001) de la PANSS, à la CGI gravité
(p = 0,01) et corrélé négativement au score de l’EGF à
l’entrée (p = 0,04). Par ailleurs, il n’y avait pas de corrélation
avec la posologie journalière des antipsychotiques.
Conclusion : La prévalence élevée des SNM dans notre
population et leurs corrélations avec un mauvais fonctionnement et avec les dimensions négative, cognitive et de désorganisation dans le premier épisode psychotique permet de
considérer que ces dysfonctions neurologiques font partie
intégrante de façon intrinsèque du trouble psychotique.
PO 127
N400 ET SCHIZOTYPIE : ANOMALIES DES
PROCESSUS SEMANTIQUES ET/OU DE
MENTALISATION ?
BOHEC A.L. (1), DE LOYE C. (1), GUERAUD S. (2),
CASTILLO M.C. (1), DAZZAN A. (1), FASCIOTTO C. (1),
BEAUCOUSIN V. (1), BLANCHET A. (1), KOSTOVA M. (1)
(1) Laboratoire de Psychopathologie et Neuropsychologie (EA
2027), Université Paris 8, SAINT-DENIS, FRANCE
(2) Laboratoire Paragraphe (EA 349), Université Paris 8, SAINTDENIS, FRANCE
Le trouble de la personnalité schizotypique (SZt) appartient au
spectre de la schizophrénie (SZ) et offre des conditions optimales pour étudier les mécanismes neurocognitifs à l’origine
des symptômes schizophréniques. Comme les patients SZ, les
sujets SZt présentent un trouble du langage et de la pensée et
un déficit marqué dans les relations interpersonnelles. Conformément aux hypothèses avancées initialement dans la SZ1,
notre objectif a été d’étudier dans la SZt, l’hypothèse d’un lien
entre anomalies des traitements du contexte sémantique et des
processus de mentalisation à l’aide d’une même tâche verbale.
40 sujets sains ont été inclus. Les traits SZt ont été évalués à
l’aide du questionnaire SPQ2. Les sujets lisaient de courtes histoires se terminant par une phrase-cible dont la compréhension nécessitait la production d’une inférence intentionnelle
prédictive ou intégrative. Ils voyaient ensuite un mot-cible et
effectuaient une tâche de jugement sémantique. Le mot-cible
était lié soit à l’inférence prédictive, soit à l’inférence intégrative,
soit au contexte lexico sémantique (LS) de l’histoire ou non lié
(NL). Les temps de réaction, le pourcentage de bonnes réponses ainsi que la N400 pour les mots-cibles étaient enregistrés.
L’ANOVA a montré un effet de la condition sur l’amplitude de
la N400 : l’amplitude était maximale dans la condition NL,
intermédiaire pour les deux types d’inférences et minimale
dans la condition LS. Nous avons observé une corrélation
entre l’amplitude de la N400 dans la condition LS et la SZt :
la N400 diminuait (devenait plus positive) avec l’augmentation du score au SPQ.
59
9e Congrès de l’Encéphale
En accord avec la littérature3, nos résultats indiquent que la
SZt est associée à une hyper activation des concepts liés. Contrairement aux résultats observés chez les patients SZ4, la SZt
n’apparaît pas liée à des difficultés lors de la production d’inférences intentionnelles. Des études supplémentaires seraient
nécessaires afin de préciser le lien entre traitements du contexte sémantique et processus de mentalisation dans la SZt.
Références
1.
2.
3.
4.
Hardy-Baylé, M.C., 2003
Raine, A., 1995
Kostova, M., 2010
Ditman, T., 2007
PO 128
LA SCHIZOPHRÉNIE APRÈS LES 50 ANS : ÉTUDE
ÉPIDEMIOLOGIQUE ET ÉVALUATION DU DÉFICIT
COGNITIF AVEC MMSE DES PATIENTS EN CHARGE
AU SERVICE DE PSYCHIATRIE DE LA VALLÉE
D’AOSTE ITALIE)
ROVEYAZ E., COLOTTO A., POLANA P., VERONESE M.
USL Vallée d’Aoste, AOSTE, ITALIE
Le nombre de patients âgés souffrant d’une schizophrénie
devrait doubler dans les vingt prochaines années. L’allongement de la durée de vie moyenne, les nouvelles thérapies
pharmacologiques et les traitements socio-éducatifs ont
déterminé un changement d’évolution et de pronostic de la
schizophrénie. Il est donc nécessaire d’examiner la situation
actuelle et de nous interroger sur les modifications de la clinique de cette pathologie avec l’âge, la santé physique et
l’insertion sociale des patients.
Dans la Vallée d’Aoste, région de l’Italie, il y a 125 886
résidents ; 50 044 ont plus de 50 ans. Le service de psychiatrie de l’Unité Sanitaire locale a en charge 90 patients avec
diagnostic de schizophrénie et plus de 50 ans ; presque la
moitié de ces patients sont insérés stablement dans des communautés thérapeutiques.
Dans notre recherche nous avons examiné avec MMSE (Mini
Mental State Examination) le déficit cognitif de 31 patients en
corrélation avec l’âge, le sexe, et le type d’habitation (communauté ou non). Les patients examinés avaient de 50 à
77 ans, avec un âge moyen de 61,9. Un pourcentage de
54,8 % était de sexe féminin. Le 61,3 % du groupe résidait
dans une communauté.
Presque tous les patients (90,1 %) ont présenté une altération cognitive à l’MMSE. Notre enquête, toutefois, n’a pas
révélé des corrélations significatives entre la déficience
cognitive et le sexe ou l’âge. Par contre on a montré une différence statistiquement significative (p 0,011) entre les
patients dans la communauté (score moyen de 9,63) et les
patients résidant à leur domicile (score moyen de 13.25).
Bibliographie
Limousin F, « Schizophrenie et sujet âgé », L’Éncephale, vol
35 suppl 1 Jan 2009, p s41-s44.
Jalenques I et al, « Schizophrénie et viellissement : aspects
cliniques », Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, vol 167, issue 5, June 2009, p 380-384.
60
PO 129
CARACTÉRISATION DU PROFIL COGNITIF DANS LA
PSYCHOSE HALLUCINATOIRE CHRONIQUE
PETITJEAN-BRICHANT C. (1), MOREL N. (1), LEGAUFFRE C.
(1), ADES J. (1), GORWOOD P. (2), DUBERTRET C. (1)
(1) Hôpital Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE
(2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
La Psychose Hallucinatoire Chronique (PHC) est un trouble
d’apparition généralement tardive, survenant surtout chez les
femmes et marqué principalement par des hallucinations et
un automatisme mental. Il s’agit d’un concept essentiellement
français, non reconnu sur le plan international comme entité
nosographique à part entière, restant ainsi classé parmi les
troubles schizophréniques dans le DSM-IV. Or, la classification française nous parait justifiée au vu de l’homogénéité clinique retrouvée chez ces patients. L’hypothèse principale de
cette étude était de caractériser cette forme clinique sur le
plan neuropsychologique et, ce faisant, de démontrer que les
patients PHC ont un profil cognitif significativement moins
détérioré que celui des patients schizophrènes. L’hypothèse
secondaire était de montrer que ces patients ont un profil
cognitif proche de celui des sujets sains appariés pour l’âge.
Ce travail compare 23 patients PHC avec 2 groupes
contrôles : 24 patients schizophrènes appariés sur la durée
de la maladie et 23 sujets sains appariés pour l’âge. La caractérisation phénotypique a été réalisée grâce à la DIGS, la
PANSS, et l’EGF. Les fonctions exécutives et certaines composantes de la mémoire et de l’attention ont été évaluées à
l’aide des tests neuropsychologiques suivants : Empans de
chiffres (WAIS-R), Stroop, WCST, Attention Network Test,
Figure de Rey, Fluence verbale, TMT A et B et le MMSE. Les
résultats montrent que le profil des patients PHC est en position intermédiaire, entre les sujets sains et les schizophrènes,
leurs performances mnésiques auraient tendance à être
meilleures que celles des sujets schizophrènes. Par contre,
leurs performances sont significativement inférieures à celles
des sujets sains. Cependant, le nombre limité de sujets inclus
dans l’étude n’a pas permis de confirmer cette tendance avec
des résultats franchement significatifs, en dehors du test de
fluence verbale. En conclusion, la PHC représenterait un
phénotype très homogène, avec les mêmes types de déficits
cognitifs que ceux retrouvés dans la schizophrénie mais
quantitativement moins importants. Ces résultats préliminaires mériteraient d’être complétés, avec notamment des tests
mnésiques, dans une plus grande cohorte de sujets.
PO 130
DOULEUR ET SCHIZOPHRÉNIE
BEN THABET J., ELLEUCH M., CHARFEDDINE F.,
HALOUANI N., ZOUARI L., ZOUARI N., MAALEJ M.
CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE
La douleur est une expérience entièrement subjective et
personnelle ; sa perception est variable d’un sujet à un autre.
La schizophrénie, pathologie de l’inaffectivité par excellence,
influence-t-elle l’expérience douloureuse ? Les objectifs de
notre étude étaient d’évaluer la prévalence des plaintes algiques fonctionnelles chez des patients schizophrènes et d’iden-
Posters
tifier les facteurs associés à la schizophrénie algique. Nous
avons réalisé une étude transversale, qui a concerné les
patients schizophrènes stabilisés ayant consulté en psychiatrie au CHU Hédi Chaker à Sfax, durant le mois de février 2010.
Pour chaque patient, nous avons recueilli les données sociodémographiques, les données cliniques et thérapeutiques. La
sévérité des symptômes schizophréniques a été appréciée
par la PANSS. Nous avons recueilli les données concernant
la douleur et évalué son intensité par l’échelle visuelle analogique. L’étude statistique a été réalisée par le logiciel SPSS.
L’étude comparative s’est basée sur le test de Chi2 et le test
de Fischer avec un seuil de significativité fixé à 5 %.
Durant la période de l’étude, nous avons colligé 98 cas. Le
sexe ratio (H/F) était de 1,62. L’âge moyen des patients était
de 44 ans. La moyenne des scores obtenus à la PANSS était
de 51,08 (± 12,9). Les symptômes négatifs étaient prédominants dans 35,7 % des cas, les symptômes positifs l’étaient
dans 15,3 % des cas. Un neuroleptique était prescrit dans
tous les cas, un anxiolytique dans 24,5 % des cas et un correcteur dans 98 % des cas. La prévalence de la douleur était
de 25,5 % (25 patients). La douleur était corrélée à l’inactivité
professionnelle (p = 0,006), elle n’était pas corrélée avec le
type de symptômes prédominants.
Les plaintes algiques fonctionnelles chez les patients schizophrènes sont peu fréquentes. La moindre sensibilité aux
stimuli douloureux est l’une des hypothèses avancées pour
expliquer ce constat. Ainsi, face à la douleur, les patients schizophrènes seraient avantagés par rapport aux autres
patients algiques. Des études centrées sur la neurobiologie
et la physiopathologie de la douleur chez les schizophrènes
seraient très utiles et pourraient constituer une avancée dont
pourront bénéficier les patients chez qui l’expérience algique
représente un réel handicap.
PO 131
ÉTUDES DE L' IMAGE DU CORPS ET DE LA PRISE DE
POIDS CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES ET
CHEZ LEURS SOIGNANTS
SABIR M.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
La prise de poids chez les patients schizophrènes constitue
un problème médical auquel les psychiatres se montrent de
plus en plus attentifs. La surmortalité et la plus grande prévalence de l’obésité au sein de la population schizophrène
soulignent l’ampleur du problème de la prise de poids et de
l’obésité chez les patients schizophrènes.
Afin d’éclaircir cette approche psycho-sociale de la prise de
poids et de l’obésité chez les patients schizophrènes, nous
avons mené une enquête conduite auprès de 100 patients
schizophrènes en excès de poids ou qui présentent une obésité et auprès des médecins psychiatres traitants. Cette
enquête a pour objectifs de comparer les points de vue des
patients schizophrènes et des soignants sur l’approche psychiatrique actuelle de ce problème et de pouvoir ressortir
avec des propositions d’affinement des modalités de prise en
charge psychiatrique de la prise de poids et de l’obésité des
patients schizophrènes.
PO 132
PATHOLOGIES CARDIO-VASCULAIRES ET
SCHIZOPHRÉNIE
ELMOUEFFEQ A., GOURANI E., ELJARRAFI R.,
BELBACHIR S., OUANASS A.
Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC
Les patients schizophrènes ont un risque de morbidité et mortalité élevé par rapport à la population générale avec une
réduction de l’espérance de vie de 15 à 30 ans, en rapport
surtout avec des incidents cardio-vasculaires.
Ceci est dû d’une part à une accentuation des facteurs de
risques cardio-vasculaires chez les schizophrènes d’autre
part les antipsychotiques peuvent également induire ou
aggraver les facteurs métabolique de risque cardio-vasculaire.
Objectif : Nous évaluerons les facteurs de risque cardio-vasculaires chez 40 patients schizophrènes hospitalisés à l’hôpital Arrazi. Nous essaierons de faire le point sur l’évolution de
ces pathologies cardio-vasculaires avant et après la déclaration de la maladie mentale.
PO 133
L’HYPOACOUSIE ÉPILEPTIQUE : LES
HALLUCINATIONS AUDITIVES FORTES ONT
SOUDAIN ENTRAINÉ LA DURETÉ DE L’AUDITION
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
MIZUNO T.
Service de psychiatrie, Centre de santé mentale Sakamoto,
OSAKA, JAPON
Les hallucinations auditives sont l’un des symptômes les
plus fréquents et les plus fiables de la psychose. Les causes
neurocognitives et neurophysiologiques demeurent obscures. Il y a plusieurs hypothèses pour le mécanisme des hallucinations auditives. Ce cas est caractérisé par des hallucinations auditives soudaines et fortes ayant entraîné une
altération d’audition avant de diminuer spontanément. Et les
anomalies de pointe qui ont été trouvées à l’électroencéphalogramme pendant ces symptômes ont disparu
après la diminution des hallucinations auditives fortes. Ceci
suggère que des hallucinations auditives fortes soudaines
peuvent être provoquées par l’activation anormale du réseau
nerveux inhibiteur d’hallucinations auditives. Henri Ey a
classé les hallucinations en deux grands groupes, « les hallucinations délirantes (c’est-à-dire hallucinations avec des
idées délirantes) » et « les eidolies hallucinosiques (c’est-àdire des hallucinations sans délires) ». Les hallucinations
auditives en périodes ordinaires de notre cas clinique ont été
classifiées dans « les hallucinations délirantes ». En période
d’altération de l’audition, pourrait s’agir « d’eidolies
hallucinosiques » produites par l’activation anormale autour
du réseau inhibiteur d’hallucinations auditives. C’est le premier cas de psychose épileptique avec hallucinations auditives fortes qui a entraîné l’altération d’audition avec coexistence « des hallucinations délirantes » avec « des eidolies
hallucinosiques ».
61
9e Congrès de l’Encéphale
PO 134
DÉLIRE ET DANGEROSITÉ
GHEORGHIEV C., LAHUTTE B., RIO A., BOISSEAUX H.
Hôpital du Val de Grâce, PARIS, FRANCE
Sans se réduire au champ psychiatrique, la dangerosité
apparaît comme un concept transnosographique, en pouvant
être impliquée dans toute affection psychique sans aucune
spécificité. En raison de sa complexité, elle est le plus souvent
appréhendée selon le prisme de facteurs de risque de dangerosité, réduction artificielle visant à objectiver ses principaux déterminants, dans la recherche d’une compréhension
d’un phénomène dont la dimension dynamique intrinsèque
a pu faire l’objet de différentes modélisations et faire appel à
diverses conceptions étiopathogéniques.
Une observation clinique est détaillée afin d’illustrer les liens
entre un épisode délirant aigu et la répétition de passages à
l’acte hétéroagressifs conférant une atmosphère de menace
et de danger à la prise en charge. La place dans la littérature
du délire et des symptômes productifs au sein des facteurs
de risque de dangerosité est précisée dans un second temps.
PO 135
ÉVALUATION DU RISQUE DE VIOLENCE DANS LA
SCHIZOPHRÉNIE
CHENNOUFI L., MAHMOUDI K., ELLOUZE F., BERGAOUI H.,
BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les premières études qui ont cherché à évaluer
la capacité à prédire la « dangerosité » chez les malades
mentaux ont brossé un tableau assez pessimiste. Par la suite,
au cours des années 80, un certain nombre d’instruments
d’évaluation du risque de violence ont émergé et ont ainsi
contribué à augmenter la précision de la prédiction de la violence. Ces instruments sont de deux sortes, certains privilégient la définition d’une probabilité statistique, dite actuarielle,
d’autres contribuent à l’élaboration de jugements cliniques
parmi lesquels figure la Historical Clinical Risk - 20 items
(HCR-20). Cette échelle permet une estimation qualitative et
tient compte de facteurs dynamiques et du contexte individuel.
But du travail : Rechercher le risque de passage à l’acte
agressif de sujets atteints de schizophrénie par le biais de
l’échelle HCR-20 et évaluer l’intérêt de cet instrument dans
la prédiction de la dangerosité.
Méthodes : Des patients atteints de schizophrénie, suivis en
milieu hospitalier, ont été divisés en deux groupes selon les
antécédents de comportements violents commis. Ils ont été
explorés à l’aide de l’HCR-20 et comparés au niveau des
moyennes des différents scores de cet instrument. Nous
avons eu recours à la version traduite en langue arabe de
l’HCR-20.
Résultats : 111 patients schizophrènes ont été inclus dans
notre travail. La prévalence de la violence était de 28,8 % (n
= 32) parmi nos sujets atteints de schizophrénie. La violence
de nos patients était généralement dirigée contre un membre
de la famille. Il s’agissait du père dans plus de la moitié des
62
cas (56,2 %). Les symptômes productifs étaient les principales causes de passage à l’acte agressif chez le schizophrène
(72 %). La moyenne des scores à la HCR-20 était de 17,8
+/– 8,6. La différence entre les deux groupes de patients schizophrènes violents et non violents au niveau des scores
HCR-20 était significative avec systématiquement des scores plus importants chez les schizophrènes violents.
Conclusion : Ainsi, la version traduite en langue arabe de
l’HCR-20 semble être pertinente et très prometteuse dans
l’évaluation du comportement violent chez le schizophrène,
ce qui encourage fortement son utilisation parmi nos patients.
PO 136
HOMICIDE ET SCHIZOPHRÉNIE : ASPECTS
SOCIODÉMOGRAPHIQUES, CLINIQUES ET
CRIMINOLOGIQUES
GOURANI M.E., ROCHDANI A., LABOUDI F., BELBACHIR S.,
SEKKAT F.Z.
HOPITAL PSYCHIATRIQUE ARRAZI, SALE, MAROC
La forte médiatisation des meurtres dont l’auteur est un
malade mental notamment schizophrène, alimente dans
l’imaginaire collectif l’idée qui fait de tout sujet schizophrène
une personne meurtrière par définition.
Or, les données actuelles rapportent que la majorité des
homicides sont commis par des sujets ne présentant pas les
critères diagnostiques de schizophrénie.
Nous proposons une étude rétrospective incluant des cas de
schizophrènes ayant commis un homicide et dont l’objectif
est de faire une description des caractéristiques sociodémographiques, cliniques et criminologiques de ces patients.
Il s’agit de 17 patients schizophrènes, ayant un âge entre
22 ans et 54 ans (moyenne d’âge = 35,28 ans), 57 % des
patients étaient suivis en psychiatrie avant l’acte d’homicide,
La victime était connue du patient dans 78,6 % des cas, Un
contexte délirant était présent dans 78,6 % des cas et une
prise d’alcool au moment de l’homicide dans 7 % des cas.
L’acte d’homicide chez le schizophrène dépend de plusieurs
facteurs de risques.
PO 137
PROFIL DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES AUTEURS
D’ACTES VIOLENTS EXAMINÉS DANS LE CADRE
EXPERTAL
KHAMMOUMA S., HAJJI K., HAOUA R., HADJ AMMAR M.,
NASR M.
Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Bien que la grande majorité des patients atteints
de schizophrénie ne soit pas agressive et que la proportion de
crimes violents attribuable à la schizophrénie dans la communauté soit minoritaire, plusieurs rapports d’envergure publiés
au cours des dernières années indiquent un lien significatif
entre schizophrénie et violence. Les objectifs de ce travail
étaient de décrire les caractéristiques générales et cliniques
des patients schizophrènes auteurs d’actes violents et de dresser le profil d’un sous-groupe à risque de passage à l’acte.
Posters
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 16 rapports de patients schizophrènes examinés
dans le cadre d’une expertise pénale durant une période de
sept ans.
Résultats : Durant la période d’étude, 68 rapports d’expertise
pénale ont été colligés. La schizophrénie représentait 23,5 %
(16 cas), la moyenne d’âge était de 33 ans, la quasi-totalité
était de sexe masculin, le niveau d’instruction était bas dans
75 % des cas, le statut marital de célibataire était de 13,7 %
des cas, le taux de chômage était de 62 % des cas. Des antécédents psychiatriques et judiciaires ont été retrouvés respectivement dans 87,5 e 6,25 % des cas. Les conduites
addictives étaient présentes dans π des cas. Les infractions
commises étaient par ordre décroissant : vol (31,2 %), coups
et blessures (25 %), incendie et fraude (12,5 %) et homicide
(6,25 %).
Conclusion : A la lumière de cette étude et celles de la littérature, il paraît possible de caractériser un sous-groupe de
patients schizophrènes susceptibles de comportement violent et nécessitant par conséquent une adaptation particulière de prise en charge.
PO 138
LIENS ENTRE HOMICIDE ET SUICIDE CHEZ LE
SCHIZOPHRÈNE
OTHEMAN Y., OUTARAHOUT M., DOUFIK J.,
BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC
L’évaluation de la dangerosité du patient schizophrène est
une préoccupation clinique ancienne et complexe. Les phénomènes de l’homicide et du suicide semblent être liés sur
le plan clinique, psychopathologique, neuropsychologique et
biologique. Cela nous offre peut-être la possibilité d’appréhender le risque homicidaire chez les patients suicidaires.
L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence des tentatives de suicide dans les antécédents des patients schizophrènes qui ont commis un meurtre, en cherchant les facteurs
de risque de passage à l’acte homicidaire.
Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 20 patients
schizophrènes ayant commis des homicides, hospitalisés
dans le cadre d’un placement judiciaire. Les caractéristiques
cliniques et sociodémographiques ainsi que les circonstances des passages à l’acte auto et hétéro-agressifs ont été
analysées.
PO 139
SCHIZOPHRÉNIE ET CRIMES INTRAFAMILIAUX
GHAZALI I., SEJIL I., ZGUEB Y., MAAMRI A., BECHEIKH D.,
RIDHA R.
Hôpital RAZI, LA MANOUBA, TUNISIE
Les crimes intrafamiliaux sont assez rares mais créent toujours des situations qui débordent largement le strict cadre
familial et touchent l’ensemble de la société. La schizophrénie est le diagnostic le plus retrouvé dans ces crimes. Néanmoins, il semble que derrière le diagnostic global de schizophrénie, un ensemble de facteurs de risque peut être
identifié. Notre travail a pour objectif de décrire le profil
socioéconomique, clinique et criminologique des schizophrènes ayant commis des crimes intrafamiliaux, et d’identifier
les facteurs de risque de passage à l’acte.
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et comparative.
Elle a porté sur les patients atteints de schizophrénie, selon
les critères diagnostiques de DSM IV, ayant commis des crimes intrafamiliaux et hospitalisés, entre janvier 1998 et
décembre 2009, dans le service de psychiatrie légale de
l’hôpital Razi. Nous avons procédé à une comparaison avec
un groupe de patients souffrant de schizophrénie ayant commis des crimes extrafamiliaux. Les données ont été relevées
à partir des dossiers médicaux et administratifs et ont été analysées en utilisant le logiciel EPI 6 avec le test de nauvel et
Heanzel. Le seuil de significativité a été fixé à p < 0,05.
Nous avons relevé 40 cas de crimes intrafamiliaux. L’âge
moyen à l’admission est de 33,5 ans. 72,5 % des cas vivaient
en milieu rural. Le niveau scolaire est secondaire dans 42,5 %
des cas. Les patients sont célibataires et sans profession
dans 72,5 % des cas.
15 % des patients sont victimes de traumatismes dans leur
enfance.
La forme indifférenciée est la plus représentée (72,5 %). La
comorbidité avec l’abus de substance est retrouvée dans
15 % des cas. La majorité des patients (82 %) sont en arrêt
de traitement lorsqu’ils ont commis l’acte médico-légal.
Les antécédents judiciaires sont retrouvés dans 20 % des
cas. Les antécédents de violence physique sont retrouvés
dans 45 % des cas.
Les crimes commis sont des homicides chez 27 patients et
des tentatives d’homicide chez 13. Presque la moitié des victimes sont les parents. Les armes blanches étaient utilisées
chez 21 patients (52,5 %). Le délire était présent dans 35 %
des cas. Les hallucinations étaient présentes dans 37,5 %
des cas.
PO 140
SCHIZOPHRÉNIE ET DOUBLE PARRICIDE : UN
CRIME RARE
MAAMRI A., ZGUEB Y., GHAZALI I., BECHIKH D., RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Le parricide désigne à la fois le criminel et son
acte, s’agissant du meurtre du père, de la mère légitimes,
naturels ou adoptifs. Il qualifie également le meurtre de tout
ascendant légitime. Le double parricide correspond au meurtre du père et de la mère.
Cet acte est considéré comme le crime le plus contre nature,
le plus grave et le plus rare qui soit. En effet, la littérature
récente ne rapporte qu’un seul cas de double parricide en
2000.
Objectif et méthodologie : La recherche effectuée dans les
archives du service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi
depuis 1980 n’a trouvé aucun cas manifeste de double parricide. Par contre on retrouve deux cas de schizophrènes, l’un
ayant commis un parricide et une tentative de matricide, et
l’autre un matricide et une tentative de parricide, hospitalisés
63
9e Congrès de l’Encéphale
suite à un non lieu pour cause de démence selon l’article 38
du Code Pénal respectivement en 2007 et 2010. L’objectif de
notre travail est de faire une analyse clinique du double parricide à travers ces deux cas et le cas de double parricide
rapporté dans la littérature en 2000.
Résultats : Observation n° 1 : Mr AH, âgé de 33 ans, admis
pour parricide et tentative de matricide.
Scène de crime : Le soir de l’acte, Mr AH était très halluciné
et agité. Son père est allé le calmer. Brutalement le patient
l’a agressé par arme blanche en lui assénant plusieurs coups
de poignard au niveau du thorax, puis il a agressé sa mère
au niveau du dos. Seul le père a succombé à ses blessures.
Observation n° 2 : Mr MG, âgé de 24 ans, admis pour matricide et tentative de parricide.
Scène de crime : Le soir de l’acte, Mr MG était dans son lit
quand il a entendu une voix lui parler et lui ordonner de se
débarrasser du Djin qui le possédait. Ses parents étaient à
la maison et il a eu la sensation en venant leur demander de
l’aide que le Djinn avait pris possession du corps de sa mère.
Sous l’influence des injonctions hallucinatoires, il a agressé
sa mère avec une hache et s’est acharné sur elle en la frappant à plusieurs reprises sur sa tête, puis il a frappé avec la
même arme son père qui a réussi à s’enfuir.
PO 141
ÉTUDE DU POLYMORPHISME DÉLÉTION/INSERTION
DE 14 PB DE L’EXON 8 DU GÈNE HLA-G DANS LE
DÉVELOPPEMENT DES SCHIZOPHRÉNIES
SLAMA I. (1), THABET S. (1), ZAAFRANE F. (2), GAHA L. (2),
NOUR M. (1), BEL HADJ JRAD B. (1)
(1) Institut Supérieur de Biotechnologie, MONASTIR, TUNISIE
(2) CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le déterminisme de la schizophrénie est plurifactoriel et associe des composantes plurigéniques et environnementales. Plusieurs constatations suggèrent que les
complications obstétricales et les infections maternelles favoriseraient le développement de la schizophrénie. Étant donné
le rôle crucial du complexe majeur d’histocompatibilité dans
les maladies infectieuses et inflammatoires d’une part, et
l’association de cette région à la schizophrénie par plusieurs
études génétiques d’autre part, nous avons choisi de focaliser notre étude sur un gène de cette région. Dans ce cadre,
la molécule de HLA-G (Human Leucocyte Antigen-G) nous
a paru particulièrement intéressante du fait son rôle dans la
tolérance foeto-maternelle et les complications obstétricales.
Objectifs : Chercher une association entre le polymorphisme
génétique Insertion/Délétion de 14 pb de la région 3’de l’exon
8 du gène HLA-G déterminé par réaction de polymérisation
en chaîne (PCR) et la susceptibilité à la schizophrénie.
Méthodologie : Étude des fréquences génotypiques de ce
polymorphisme génétique chez 137 sujets témoins et
228 sujets schizophrènes.
Résultats : La distribution des fréquences génotypiques du
polymorphisme Insertion/délétion de 14 pb du gène HLA-G
chez la population des patients schizophrènes montre que
les fréquences du génotype homozygote dél/dél et de l’allèle
dél sont plus importantes chez les malades par rapport à cel64
les des témoins sans que cette différence ne soit statistiquement significative (p = 0,13). L’allèle dél étant associé à une
augmentation de l’expression de la molécule HLA-G, sa
surexpression fœtale pourrait induire un déséquilibre cytokinique et une forte immunosuppression maternelle favorisant
la survenue d’infections maternelles. En conséquence,
l’inflammation générée chez la mère au second trimestre de
sa grossesse pourrait modifier la maturation du système nerveux du fœtus et prédisposer à la schizophrénie à l’âge
adulte.
Conclusion : Bien que ce polymorphisme ne semble pas
jouer un rôle direct dans le développement de la schizophrénie, l’implication de la molécule HLA-G n’est pas exclue et
il serait intéressant de poursuivre cette étude par l’analyse
d’un polymorphisme du promoteur du gène HLA-G régulant
également l’expression de cette molécule.
PO 142
ASSOCIATION ENTRE LE POLYMORPHISME DU
GÈNE TNFR2 ET LE DÉVELOPPEMENT DE LA
SCHIZOPHRÉNIE PARANOÏDE
THABET S. (1), BEN NEJMA M. (1), ZAAFRANE F. (2), GAHA
L. (2), BEN SALEM K. (2), ROMDHANE A. (1), NOUR M. (1),
BEL HADJ JRAD B. (1)
(1) Institut Supérieur de Biotechnologie, MONASTIR, TUNISIE
(2) CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est une maladie psychiatrique complexe qui implique l’interaction entre des facteurs
polygéniques et environnementaux induisant une altération
du fonctionnement du cerveau. En effet, il a été suggéré que
des facteurs tels que les infections, le stress, les complications obstétricales survenant lors de la grossesse et/ou pendant l’adolescence pourraient provoquer une activation
excessive du système immunitaire. En particulier la surproduction de cytokines pourrait générer une neuro-inflammation qui contribuerait à induire des altérations neuro-développementales. Par conséquent les polymorphismes
génétiques associés à la modulation des taux d’expression
des cytokines et de leurs récepteurs peuvent contribuer à
favoriser le développement de cette pathologie.
Les cytokines TNF alpha/bêta agissent par l’intermédiaire de
2 récepteurs : TNFR1 exprimé de façon ubiquitaire et TNFR2
dont l’expression est restreinte aux cellules immunitaires et
endothéliales.
Objectifs : Nous avons choisi d’analyser le polymorphisme
fonctionnel T676G du gène TNFR2 étant donné son implication dans l’inflammation systémique et la survie cellulaire.
Méthodologie : Nous avons déterminé les fréquences génotypiques de la position 676G/T de ce gène dans une population de patients schizophrènes (n = 220) et dans une population témoin (n = 176).
Résultats : Nos résultats ont montré que les fréquences du
génotype homozygote de l’allèle G était plus importante chez
les malades comparativement à celles des témoins (5,9 %
versus 3,4 %). De plus, lorsque nous avons analysé la distribution génotypique en fonction des différentes formes de
schizophrénie, nos résultats ont montré une forte association
Posters
de la fréquence du génotype GG avec la forme paranoïde
de la maladie (p = 0.014) et la forme paranoïde d’âge adulte
(p = 0,004).
Conclusion : Ceci suggère que le gène TNFR2 ou un gène
proximal pourrait jouer un rôle dans le développement de la
forme paranoïde de la schizophrénie et que les différentes
formes de la maladie auraient des bases moléculaires et des
processus pathologiques différents.
PO 143
GÈNE DU TRANSPORTEUR DE LA SÉROTONINE,
SCHIZOPHRÉNIE, DÉPRESSION ET CONDUITES
SUICIDAIRES
BENMESSAOUD D. (1), BONI C. (2), RAMOZ N. (2),
GORWOOD P. (3), KACHA F. (1)
(1) Etablissement Hospitalo-Universitaire Spécialisé Psychiatrie, Chéraga, ALGER, ALGERIE
(2) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, PARIS,
FRANCE
(3) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, Université de Descartes, PARIS, FRANCE
Les patients souffrant de schizophrénie représentent un
groupe particulièrement exposé au risque de suicide. Celuici est 20 fois supérieur à celui de la population générale.
De même, la dépression est fréquente chez les patients schizophrènes (7 à 75 %). Elle est de plus associée à une augmentation des rechutes et du risque suicidaire.
Plusieurs études suggèrent l’intervention de facteurs génétiques dans la vulnérabilité aux conduites suicidaires. Ces
facteurs seraient même indépendants de ceux intervenant
dans la vulnérabilité aux affections psychiatriques associées
à celles-ci (schizophrénie, alcoolisme, troubles bipolaires).
Un dysfonctionnement dans le système sérotoninergique est
mis en cause dans la physiopathologie des conduites suicidaires.
Les gènes candidats testés sont principalement ceux qui
codent pour des protéines participant au métabolisme de la
sérotonine.
Le transporteur de la sérotonine joue un rôle majeur dans la
régulation du taux de sérotonine synaptique, en assurant sa
capture présynaptique après sa libération, ce qui fait du gène
codant pour ce transporteur un gène candidat pertinent dans
l’étude des conduites suicidaires. Des associations génétiques significatives entre ce gène et les conduites suicidaires
ont été observées. D’autres se sont avérées négatives.
Nous présentons ici les résultats d’une étude réalisée sur une
cohorte familiale de 100 patients souffrant de schizophrénie
(critères DSM-IV) et de leurs 200 parents biologiques.
L’allèle court du VNTR, localisé dans le promoteur du gène
5-HTT, n’est pas transmis en excès pour l’ensemble des
100 patients (31 transmissions de l’allèle court, pour 32 transmissions de l’allèle long ; p = 0.90). De plus, parmi les
19 sujets ayant souffert de dépression au moins une fois sur
la vie, ce ratio équilibré reste identique (6 transmissions de
l’un versus 7 transmissions de l’autre ; p = 0.78). Enfin, les
sujets ayant effectué au moins une tentative de suicide sur
la vie garde le même équilibre de transmission, c’est-à-dire
sans transmission privilégiée d’un allèle ou de l’autre (8 pour
le court, 8 pour le long ; p = 1).
Bien que le manque de puissance soit une limite, l’approche
d’association intrafamiliale utilisée, protégée des biais de
stratification, augmente la spécificité des résultats.
PO 144
MISE EN ÉVIDENCE, DANS UNE COHORTE
ALGÉRIENNE, DE L’ASSOCIATION DE SMARACA2 À
LA SCHIZOPHRÉNIE
BENMESSAOUD D. (1), LEPAGNOL BESTEL A.M. (2),
DELEPINE M. (3), HAGER J. (3), MOALIC J.M. (4),
GORWOOD P. (4), KACHA F. (1), SIMONNEAU M. (4)
(1) Etablissement Hospitalo-Universitaire Spécialisé Psychiatrie, Chéraga, ALGER, ALGERIE
(2) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, PARIS,
Centre National de Génotypage, CEA, EVRY, FRANCE
(3) Centre National de Génotypage, CEA, EVRY, FRANCE
(4) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, PARIS,
FRANCE
Les études d’association sur génome entier (GWAS) de
patients schizophrènes ont mis en évidence des variants
communs dans différents gènes. Un allèle commun de
SMARCA2 qui code l’ATPase (Brahma) du complexe
SWI/SNF du remodelage de la chromatine a été identifié
comme associé à la schizophrénie (SZ), sur des cohortes
japonaises (Koga et al., Human Molecular Genetics, 2009).
Cet allèle commun génère une protéine SMARCA2 différente
de la protéine sauvage. Nous avons mis en évidence que
SMARCA2 interagit fonctionnellement avec d’autres gènes
du GWAS associés à la schizophrénie, en particulier Znf804A
(Loe-Mie et al., Human Molecular Genetics, 2010).
À partir d’une cohorte algérienne d’une centaine de patients
atteints de SZ et leurs deux parents, nous avons répliqué
l’association de SMARCA2 à la schizophrénie (variant commun) et mis en évidence des variants rares, soit sur le même
allèle [modèle d’association synthétique] soit sur d’autres
allèles.
Nous avons séquencé trois exons du gène SMARCA2, deux
exons (exons 4 et 33) ayant une signature de sélection positive chez les primates et un exon contrôle (exon 3). Après
analyse statistique [GenAnalysis (CNG) et Haploview], nous
avons mis en évidence une association significative pour le
SNP rs2296212 (p = 3.4x10-5) localisé dans l’exon33 (SNP
montré associé dans l’analyse de Koga et al., 2008) et deux
autres SNPs, rs10965149 (p = 3.4x10-5) localisé dans
l’intron 32-33 et rs3818385 (p = 1.0x10-4) localisé dans
l’intron 33-34. Nous avons également mis en évidence une
mutation non-synonyme dans le stretch répété de trinucléotides CAA/CAG de l’exon 4 induisant un changement d’acide
aminé de glutamine à proline.
PO 145
SCHIZOPHRÉNIE ET TRISOMIE 21
LETAIEF L., GASSAB L., DARDOUR A., BRAHEM A., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
65
9e Congrès de l’Encéphale
Introduction : L’hypothèse selon laquelle un facteur héréditaire interviendrait dans le déterminisme de la schizophrénie
existe depuis le début de ce siècle. Les progrès des études
épidémiologiques laissent maintenant supposer qu’il existerait une composante génétique au sein de ce facteur héréditaire. D’ugrave ; l’association de la schizophrénie avec certaines maladies génétiques en particulier des aberrations
chromosomiques.
Objectif : rapporter l’observation clinique d’un patient atteint
de trisomie 21 et ayant développé une schizophrénie et discuter ce cas à travers les données de la littérature.
Cas clinique : il s’agit d’un patient âgé de 23 ans, qui a consulté les urgences pour trouble de comportement fait d’une
soliloquie, un retrait social, des idées de persécution et
d’ensorcellement, de préjudice, des idées de référence, une
écholalie, un trouble de sommeil, une hétéroagrassivité. Ces
troubles évoluaient depuis 5 ans. A l’examen psychiatrique,
le patient présentait un syndrome dissociatif et un syndrome
délirant faisant évoquer le diagnostic d’une schizophrénie
indifférencié selon les critères du DSM-IV. A l’examen physique, le patient avait un faciès lunaire, un cou court, un angle
nasofrontal effacé, des fentes palpébrales en haut et en
dehors. Des signes évoquant une trisomie 21. Un caryotype
est en cours.
Discussion : Beaucoup d’études ont été réalisées à la recherche d’une liaison entre les aberrations chromosomiques et
la schizophrénie. Ces études ont montré une association fréquente entre ces deux pathologies ; soit 32 % selon Demirhan (2007). Les anomalies chromosomiques décrites sont
essentiellement la trisomie partielle du chromosome 5, quelques anomalies de délétion partielle, de translocation et
d’inversion respectivement au niveau des chromosomes 21,
23 et 9. Quelques anomalies au niveau des chromosomes
sexuels XXX, XXX et XYY.
Conclusion : Le lien entre anomalies chromosomiques et
schizophrénie pourrait constituer une piste de recherche intéressante en matière de la génétique de cette maladie.
PO 146
RELATIONS ENTRE SYNDROME DE KLINEFELTER
ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES : À PROPOS D’UN
CAS
AMBROSINO M., DC TOURINELLE G.
Hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué, VILLENAVE
D’ORNON, FRANCE
Monsieur S., âgé de 18 ans, est adressé aux urgences dans
les suites d’une tentative de suicide par ingestion médicamenteuse volontaire après une rupture sentimentale. Audelà de la dimension réactionnelle de ce passage à l’acte,
on repère des idées délirantes à thématique mystique chez
ce patient dont le mode de relation à l’autre est marqué par
la massivité de ses investissements affectifs et une importante angoisse de séparation.
Ce sujet, au morphotype particulier, est porteur d’un syndrome de Klinefelter diagnostiqué pendant son adolescence,
période marquée par des troubles du comportement répétés
ayant suscité l’inquiétude de ses parents.
66
Ce travail se propose, à partir d’une revue de la littérature,
de préciser les relations entre le syndrome de Klinefelter, les
modifications hormonales qui lui sont associées, les troubles
psychiatriques et de la personnalité fréquemment rencontrés
chez ces patients porteurs d’une anomalie génétique.
PO 147
L’ÉTUDE EMPIRIQUE DES DÉFENSES
PSYCHOTIQUES : VALIDATION D’UNE NOUVELLE
ÉCHELLE, LE P-DMRS-LM
BERNEY S. (1), CONSTANTINIDES P. (2), DE ROTEN Y. (1),
KRAMER U. (1), BERETTA V. (1), DESPLAND J.N. (1)
(1) Département de Psychiatrie du CHUV, LAUSANNE, SUISSE
(2) Département de Psychiatrie de l’Université de Montréal,
Hôpital Louis-H Lafontaine, MONTREAL, CANADA
Introduction : Les mécanismes de défense sont des processus psychologiques automatiques qui protègent l’individu de l’anxiété ou de la perception de dangers ou de facteurs de stress internes ou externes. Le Defense
Mechanism Rating Scales (DMRS Perry, Guelfi, Despland
& Hanin, 2006, pour la version française) est l’un des instruments les plus utilisés et les plus reconnus dans l’étude
empirique des mécanismes de défense ; toutefois, cet instrument ne comprend pas de mécanismes de défense psychotiques. Notre groupe de recherche a développé un instrument d’évaluation des mécanismes de défense
psychotiques (le P-DMRS-LM) sous la forme d’un addendum au DMRS. Nous travaillons actuellement à la validation
de cet instrument.
Méthode : (1) Sur la base d’un consensus d’experts de différents pays (Suisse, France et Canada) et d’une revue de
la littérature, repérage, définition et description de la fonction
de tous les mécanismes de défense psychotiques compatibles avec la méthode du DMRS. (2) Étude de validation sur
un échantillon de 100 sujets (20 patients avec trouble de
l’adaptation, trouble anxieux ou trouble de l’humeur et score
défensif bas ; 20 patients avec trouble de l’adaptation, trouble
anxieux ou trouble de l’humeur et score défensif élevé ;
20 patients avec trouble bipolaire ; 20 patients avec trouble
de la personnalité ; 20 patients avec trouble du spectre de la
schizophrénie).
Résultats : L’échelle P-DMRS-LM comprend 6 défenses
psychotiques : le déni psychotique, la projection délirante, la
fragmentation, la distorsion, la concrétisation et le retrait
autistique. Les résultats préliminaires sur un échantillon de
40 sujets montrent que ces mécanismes de défense psychotiques peuvent être repérés et quantifiés dans différentes
populations de patients. Les données concernant la validité
concourrente et la validité prédictive du P-DMRS-LM se révèlent très prometteuses.
Conclusion : L’ajout des mécanismes de défense psychotiques complète utilement le DMRS en permettant une
meilleure discrimination entre différentes populations de
patients, une description plus complète du fonctionnement
défensif des patients et une mesure plus sensible de l’évolution du fonctionnement défensif au cours des psychothérapies psychodynamiques.
Posters
PO 148
LES ÉMOTIONS EXPRIMÉES DANS LES FAMILLES
DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES : ÉTUDE CAS
TÉMOINS
MANNAI J., BEN ROMDHANE A., BRAHAM O., BANNOUR
A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Les émotions exprimées (EE) décrivent de
manière standardisée les attitudes parentales vis-à-vis des
sujets atteints de troubles psychiatriques. Les EE dans les
familles des schizophrènes sont considérées comme un facteur prédictif de rechutes chez ces patients.
L’objectif de notre étude était d’étudier les EE des parents
des patients schizophrènes et de les comparer à ceux des
parents de patients diabétiques.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude comparative
ayant recrutés 47 patients schizophrènes suivis au service
de Psychiatrie de Sousse et 30 diabétiques recrutés au service d’Endocrinologie du même Hôpital. L’atmosphère familiale a été évaluée par le Family Questionnaire (FQ) comprenant 20 items. Ce questionnaire explore 2 dimensions : la
Critique et la Sur-implication émotionnelle familiale.
Résultats : Les deux groupes étaient comparables concernant la durée d’évolution de la maladie.
Les parents des patients schizophrènes avaient des scores
plus élevés à la dimension Critique (p < 10-3) et à la Sur-implication émotionnelle (p < 10-3).
La dimension Critique était corrélée positivement avec la
décompensation de la maladie chez les patients schizophrènes. Cette corrélation n’a pas été retrouvée chez les diabétiques.
Conclusion : Notre étude a montré que les émotions
exprimées ; critique et sur-implication, étaient plus élevées
chez les parents des patients schizophrènes comparés aux
diabétiques. La critique était associée à la décompensation
de la maladie seulement chez les patients schizophrènes.
D’autres études comparatives seraient nécessaires afin de
confirmer ces résultats.
PO 149
ÂGE DE DEBUT DE LA SCHIZOPHRÉNIE ET RISQUE
FAMILIAL : EXISTE-T-IL UNE CORRÉLATION ?
BERGAOUI H., RAFRAFI R., CHENNOUFI L., BRAM N.,
MELKI W., EL HECHMI Z.
Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : L’âge de début précoce de certaines pathologies psychiatriques serait le témoin d’une prédisposition familiale à la maladie (Kendler KS et al.).
Objectifs : Étudier l’âge de début de la schizophrénie (SCZ)
dans les formes familiale et sporadique de cette maladie.
Méthodologie : Étude rétrospective descriptive de 150 patients
hospitalisés à hôpital Razi pour SCZ selon la classification
DSM VI-R. Il s’agissait de 75 patients souffrant de SCZ sporadique (S) (absence d’antécédents familiaux de schizophrénie,
de trouble schizo-affectifs, de troubles bipolaires, de troubles
délirants du 1er ou du 2e degré ou de troubles de la personnalité
du cluster A chez les apparentés du degré) et de 75 patients
souffrant de SCZ familiale (FH) (présence d’antécédents familiaux du 1er degré (FH1) ou du 2e degré (FH2) de schizophrénie
ou de trouble schizo-affectif). L’âge de début de la maladie est
fixé à l’âge de la 1re prise de neuroleptiques rapporté par le
patient ou son entourage. Une comparaison de l’âge de début
de la maladie était faite entre les groupes S, FH1 et FH2.
Résultats & Discussion : La moyenne de l’âge de début de
la symptomatologie pour les patients souffrant de SCZ sporadique était de 25.73 +/– 8.38 ans. La moyenne de l’âge de
début de la symptomatologie était de 24.47 +/– 6.43 ans pour
les patients souffrant de SCZ familiale (24.85 ans pour le
groupe FH1 et 23.82 ans pour le groupe FH2). Ces différences n’étaient pas statistiquement significatives (p = 0.49, p
= 0.3).
L’hypothèse que l’âge de début des symptômes psychotiques dans les familles avec antécédents de schizophrénie
serait plus précoce que dans les familles sans antécédents
familiaux de schizophrénie n’a pas été confirmée.
Ce résultat pourrait être expliqué par le fait qu’il y aurait un
chevauchement entre la phase prémorbide et de la durée de
psychose non traitée. L’âge de la 1re prise de neuroleptiques
ne coïnciderait par avec l’âge de début de la maladie. Mais
cet éventuel biais méthodologique agirait de la même
manière pour les deux groupes FH et S.
PO 150
ÂGE TARDIF DU MARIAGE DES PÈRES DE PATIENTS
SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE : CAUSE OU
CONSÉQUENCE DE LA MALADIE ?
BERGAOUI H., RAFRAFI R., CHENNOUFI L.,
BEN ROMDHANE I., MELKI W., EL HECHMI Z.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Une corrélation a été constatée entre un âge
avancé du père et augmentation du risque de schizophrénie
(SCZ) dans sa descendance (Malaspina. et al.). On se
demande si cet âge tardif de mariage du père est une cause
ou une conséquence de la maladie ?
Si l’âge avancé de mariage du père était une conséquence
de la maladie alors cet âge serait plus avancé dans la SCZ
familiale que dans la SCZ sporadique. En effet, les pères partageant une vulnérabilité à la maladie, développeraient un
certain handicap social et se marieraient tard.
Si l’âge avancé était une cause de SCZ dans la descendance,
alors cet âge serait plus avancé dans la SCZ sporadique que
familiale. En effet, un mariage tardif aura comme conséquence un âge tardif à la conception avec des mutations lors
de la spermatogénèse.
Objectifs : Comparer l’âge de mariage du père dans la schizophrénie familiale et sporadique.
Méthodologie : Une étude rétrospective descriptive a été réalisée à hôpital Razi. Elle a inclus 140 patients consentants,
souffrant de SCZ (DSM IV-R) : 70 cas sporadiques et 70 cas
familiaux. La SCZ familiale est définie par les patients ayant
des antécédents familiaux du 1er degré ou 2e degré de SCZ
67
9e Congrès de l’Encéphale
ou de trouble schizo-affectif. La SCZ sporadique est définie
par les patients sans antécédents familiaux de SCZ, de trouble schizo-affectifs, de troubles bipolaires, de troubles délirants, ou de troubles de la personnalité du cluster A chez les
apparentés du 1er degré et du 2e degré.
L’âge de mariage du père était recueilli à partir d’un entretien
accompli avec le père, la mère, ou le cas échéant un autre
apparenté du 1er degré du patient.
Résultats & Commentaires : L’âge de mariage du père de
l’enfant souffrant de SCZ était significativement plus élevé
pour les patients atteints de SCZ sporadique (moyenne
= 27.04 ans, DS = 4.69) que familiale (moyenne
= 30.04 ans ; DS = 7) (p = 0.004). Cette différence conforte
l’hypothèse que l’âge tardif du mariage du père est une cause
de SCZ. Cet âge tardif serait un facteur de risque de SCZ
dans la descendance par le biais d’un âge tardif à la conception. L’hypothèse de mutations de novo dans les cellules germinales du père pourrait être à l’origine de la SCZ sporadique.
PO 151
DURÉE DE PSYCHOSE NON TRAITÉE CHEZ DES
PATIENTS PRÉSENTANT UN PREMIER ÉPISODE
PSYCHOTIQUE : ÉTUDE DE 61 PATIENTS
MHALLA A., MECHRI A., GASSAB L., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses » service de psychiatrie CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR,
TUNISIE
Introduction : La durée de psychose non traitée (DUP) est un
concept d’une importance majeure dans la schizophrénie
pour ses implications cliniques, pronostiques et thérapeutiques largement étudiées dans la littérature. Les objectifs de
ce travail étaient de préciser la DUP chez un groupe de
patients admis pour un premier épisode psychotique et de
rechercher ses corrélations avec les caractéristiques cliniques et thérapeutiques.
Patients et méthode : Il s’agit d’une étude transversale portant sur les 61 patients hospitalisés au service de psychiatrie
de Monastir pour un premier épisode psychotique durant la
période allant de juillet 2009 à septembre 2010. La DUP a
été définie comme étant la durée en semaines séparant le
début de la maladie de la mise sous antipsychotiques. L’évaluation clinique s’est faite à l’aide de :
– une fiche de renseignement épidémiologique et clinique,
– l’échelle PANSS (positive and negative syndrome scale),
– l’échelle CGI (clinical global impressions),
– l’échelle EGF (échelle globale de fonctionnement).
Résultats : Nos patients étaient majoritairement de sexe
masculin (86,9 %), d’âge moyen de 28,9 ± 9,4 ans. La DUP
moyenne était de 39,6 ± 81,7 semaines. La DUP était négativement corrélée à l’EGF au cours de l’année (p < 0,001),
Elle était aussi corrélée à une plus mauvaise réponse au traitement selon la CGI (p = 0,04) et à un plus mauvais index
thérapeutique (p = 0,02).
Conclusion : Une plus longue DUP est corrélée à un plus
mauvais fonctionnement social et à une mauvaise réponse
thérapeutique, d’où l’intérêt d’un dépistage précoce des pre68
miers épisodes psychotiques pour améliorer la prise en
charge et le pronostic.
PO 152
FACTEURS ASSOCIÉS À LA DURÉE DE PSYCHOSE
NON TRAITÉE CHEZ 175 MALADES TUNISIENS
GHANMI L. (1), BEN MAHMOUD S. (1), MAALEJ M. (2)
(1) Hôpital régional de Gabès, GABÈS, TUNISIE
(2) Hôpital Hedi Chaker de Sfax, SFAX, TUNISIE
Objectif : Étudier la durée de psychose non traitée (DPNT)
dans une population de malades consultant en psychiatrie,
dans le sud de la Tunisie, et identifier les facteurs associés
à une courte DPNT.
Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale
et exhaustive, réalisée à la consultation externe de psychiatrie à l’hôpital régional de Gabès, dans le sud de la Tunisie.
Ont été inclus tous les patients ayant consulté durant les trois
premiers mois de l’année 2010, souffrant de schizophrénie
ou de trouble schizoaffectif (TSA) (selon les critères du DSMIV), évoluant depuis au moins cinq ans.
Un entretien semi directif a été réalisé avec le patient et au
moins un membre de sa famille.
Pour chaque patient, ont été évalués :
– les symptômes psychopathologiques par l’échelle PANSS
(Positif And Negatif Syndrom Scale)
– le fonctionnement global par l’échelle EGF (Échelle d’évaluation du Fonctionnement Global)
La DPNT est définie par la durée entre la date de début des
symptômes psychotiques et la date de début du traitement
antipsychotique. L’échantillon a été divisé en deux groupes
(DPNT courte/DPNT longue), selon la médiane de la DPNT.
Résultats : 175 patients ont été inclus dans l’étude. La
moyenne d’âge était de 43 ans. La majorité des patients
étaient de sexe masculin (79 %), célibataires (59 %), inactifs
(55 %), de niveau scolaire primaire (50 %), de niveau socioéconomique bas à moyen (94 %). Le diagnostic de schizophrénie était le plus fréquent (82 %). L’âge moyen de début des
troubles était de 22 ans. L’ancienneté de la maladie était de
20 ans en moyenne. Le début de la maladie avait été progressif dans 2/3 des cas.
La DPNT était de 28 mois en moyenne (soit 2.3 ans). Une
courte DPNT était significativement associée à la présence
d’antécédents familiaux de schizophrénie ou de TSA (40.2
vs 26.3 % ; p = 0.03), à un début aigu de la maladie (52.2 vs
8.8 % ; p < 0.001), à la présence d’une couverture sociale
(44.6 vs 23.8 % ; p = 0.003) et au diagnostic de TSA (23.9
vs 11.3 % ; p = 0.02).
PO 153
PROFIL ÉVOLUTIF DES PATIENTS ATTEINTS DE
SCHIZOPHRÉNIE À MOYEN ET À LONG TERME
MASMOUDI R., ARIBI L., BEN HOUIDI A., AMAMI O.
CHU hédi Chaker sfax, SFAX, TUNISIE
Objectif : Déterminer le profil évolutif global du patient atteint
de schizophrénie à cinq ans et à dix ans d’évolution.
Posters
Préciser les différents facteurs qui peuvent influencer le cours
évolutif de la schizophrénie.
Matériels et méthodes : Nous avons étudié tous les dossiers
des patients atteints de schizophrénie qui ont consulté pour
la première fois en l’an 2000 et qui ont continué leur suivi
jusqu’à l’an 2010. Quatre-vingt dossiers ont été inclus dans
notre travail. Les différents paramètres étudiés sont les données biographiques du patient lors de sa première consultation, la durée de la phase non traitée, la forme initiale de la
schizophrénie,
le
traitement
initial,
le
nombre
d’hospitalisation ; la qualité de l’observance thérapeutique
ainsi que le changement de ces différents paramètres après
10 ans d’évolution. Nous avons étudié aussi la qualité d’insertion familiale sociale et professionnelle.
Résultats : Les patients schizophrènes représentaient 12 %
en l’an 2000. Soixante et un % des patients ont continué leur
suivi jusqu’à l’an 2010.
La majorité des consultants était de sexe masculin (72 %),
de niveau primaire (68 %) et de niveau socioéconomique bas
(83 %).
La forme initiale de la maladie était la forme paranoïde (43 %).
L’âge moyen de début des soins était de 22 ans chez
l’homme et de 23 ans chez la femme.
Le suivi était irrégulier chez 56,7 % des patients.
Le nombre d’hospitalisation moyen était de 6.
Le motif principal des hospitalisations était les troubles du
comportement (78,9 %). Neuf patients ont été hospitalisés au
moins une fois pour tentative de suicide soit 11.25 %.
L’observance thérapeutique était bonne chez 48.6 % des
patients.
Le fonctionnement global était altéré chez 65.7 % des
patients avec une mauvaise insertion
familiale (56.3 %), une mauvaise insertion professionnelle
(86.75 %) et une mauvaise insertion sociale (67 %).
L’évolution a été marquée par la stabilisation avec des symptômes résiduels chez 54.87 % des patients.
Conclusion : L’évolution globale de la schizophrénie est
caractérisée par une altération du fonctionnement global et
la stabilisation sous des formes résiduelles.
Le bas niveau d’étude, le bas niveau socioéconomique et
l’âge précoce de début de la maladie seraient les facteurs
déterminant le cours évolutif de la schizophrénie.
sité Paris Descartes ; Service Hospitalo-Universitaire de Thérapeutique et de Santé Mentale, Hôpital Sainte-, PARIS, FRANCE
(3) Département d’Imagerie Morphologique et Fonctionnelle,
Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
PO 154
GYRIFICATION CORTICALE ET SIGNES
NEUROLOGIQUES MINEURS DANS LES TROUBLES
SCHIZOPHRÉNIQUES
PO 155
LA POLYSOMNOGRAPHIE POTENTIEL MARQUER
BIOLOGIQUE POUR DIFFÉRENCIER ENTRE
SCHIZOPHRÉNIE ET DÉPRESSION SÉVÈRE
GAY O. (1), PLAZE M. (2), MOUCHET-MAGES S. (2),
RODRIGUEZ-RÉGENT C. (3), BOURDEL M.C. (2), OLIÉ J.P.
(2), MEDER J.F. (3), OPPENHEIM C. (3), KREBS M.O. (2),
CACHIA A. (1)
RADY A., ELSHESHAI A., ELKHOLY O., ABOU EL WAFA H.
(1) Laboratoire de Physiopathologie des Maladies Mentales,
Centre de Psychiatrie et Neurosciences, Inserm U894 - Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(2) Laboratoire de Physiopathologie des Maladies Mentales,
Centre de Psychiatrie et Neurosciences, Inserm U894 - Univer-
Contexte : L’hypothèse neurodéveloppementale de la schizophrénie, devenue le modèle physiopathologique de référence de cette maladie complexe, postule des atteintes du
développement cérébral précoce et à l’adolescence. Les
signes neurologiques mineurs (SNM) font partie des marqueurs cliniques liés à des anomalies cérébrales précoces.
L’étude de la gyrification corticale connaît un intérêt grandissant comme marqueur du développement cérébral.
Hypothèse : Nous faisons l’hypothèse d’une diminution de la
gyrification corticale associée à la présence de SNM chez les
patients présentant un trouble du spectre schizophrénique et
l’existence d’atteintes de régions spécifiques pour chacune
des trois dimensions principales des SNM : coordination
motrice, intégration motrice et intégration sensorielle.
Sujets et méthodes : 44 patients, recrutés lors du premier épisode psychotique, ont été évalués pour les SNM par un examen neurologique standardisé. Pour chaque patient, la morphologie corticale a été mesurée par des index de gyrification
3D hémisphériques et régionaux obtenus à partir d’imagerie
par résonance magnétique (IRM). Les index de gyrification
ont ensuite été comparés entre les patients avec pas ou peu
de SNM (SNM- ; N = 25) et les patients avec des SNM (SNM+
; N = 19). Enfin, une analyse dimensionnelle entre les index
de gyrification et les dimensions des SNM a été réalisée chez
l’ensemble des patients. Les analyses statistiques ont été
réalisées à partir de modèles linéaires (seuil de
significativité : p value < 0,05).
Résultats : Par rapport aux patients SNM-, les patients SNM+
présentent une réduction bilatérale des index de gyrification
hémisphériques et une réduction des index de gyrification
régionaux au niveau du cortex préfrontal dorso-latéral gauche et du cortex occipital latéral droit. Des corrélations négatives entre les scores des dimensions de SNM et les index
de différentes régions cérébrales sont retrouvées, associant
des régions spécifiques pour chacune des dimensions.
Discussion : Cette première étude investiguant la gyrification
corticale chez des patients psychotiques présentant des
SNM confirme nos hypothèses d’une moindre gyrification
associée à la présence de SNM, en accord avec l’hypothèse
neurodéveloppementale de la schizophrénie.
Université d’Alexandrie, ALEXANDRIE, EGYPTE
Objectif : la différenciation entre dépression sévère et schizophrénie révèle un dilemme diagnostique que ce soit du a
la similitude entre symptômes négatifs de schizophrénie et
ralentissement psychomoteur chez les dépressifs, que ce soit
du a la présence de symptômes psychotiques. L’évaluation
faite par les psychiatres reste plus au moins subjective. Notre
69
9e Congrès de l’Encéphale
objectif est d’évaluer l’utilité diagnostique de la polysomnographie dans ce sens
Méthode : l’étude inclut 40 patients hospitalisés (ayant un
score > 4 sur l’échelle CGI-S) dans le service de psychiatrie
a l’hôpital universitaire d’Alexandrie qui ont arrêté la prise de
leurs médicaments pour, au moins, une semaine avant leur
recrutement. Les patients ont été divisés en deux groupes
de 20 patients, un pour schizophrénie et l’autre pour la
dépression sévère. Une polysomnographie a été pratiquée
Résultats : le groupe dépressifs a montré une courte latence
REM (26 ± 6.9 min) et une intensité REM importante
(34 ± 14 %) comparé au groupe schizophrènes (latence
REM 43.9 ± 16.9 min et intensité REM 21.4 ± 4.5). Pour le
sommeil profond, les phases 3 et 4 constituent 12 ± 3.8 % et
17.8 ± 9.2 % de la durée totale chez les schizophrènes comparé a 16.4 ± 5 % et 9 ± 7.9 % respectivement chez les
patients dépressifs. Ces différences sont statistiquement
significatives.
Conclusion : La polysomnographie peut rajouter un outil supplémentaire pour différencier entre dépression sévère et schizophrénie
PO 156
INTERVENTION PRÉCOCE DANS LA PSYCHOSE
DAARA S.
Liberal, ANNABA, ALGERIE
La schizophrénie est une maladie grave chronique et souvent
invalidante, ayant des répercussions très négatives sur
l’adaptation sociale et professionnelle.
Le challenge du clinicien est de repérer le plus tôt possible
la maladie, poser un diagnostic et proposer une prise en
charge adaptée. Mais cela ne dépend pas seulement du
psychiatre ; le patient, sa famille, la société, le système de
soins ont également un rôle prédominant dans la précocité
ou le retard de diagnostic.
L’âge précoce du début de la maladie, chez un sujet en plein
remaniement rend les décisions du clinicien difficiles et hésitantes.
Le retard du diagnostic entraîne un retard dans le traitement,
accentue les rechutes et aggrave le pronostic de la maladie.
L’intervention précoce, concept élaboré par l’école de Melbourne puis adoptée par les anglo-saxons et les scandinaves, est une nouvelle approche de la psychose débutante
multidimensionnelle, avec une méthodologie bien structurée.
Elle nous apporte des réponses et nous ouvre des perspectives nouvelles quant à la prise en charge de la psychose
débutante débouchant vers l’amélioration du pronostic de la
maladie.
Les études sur le prodrome entrent également dans ce cadre
et nous ouvre la voie, non encore balisée, à un repérage des
sujets prédisposés ou fragiles qui peuvent bénéficier d’un
programme de soutien adapté pouvant retarder l’entrée dans
la psychose.
A travers une revue de la littérature, non exhaustive, nous
essayons d’aborder cette question d’actualité qu’est l’intervention précoce.
70
PO 157
PERCEPTION DE LA MALADIE ET DU TRAITEMENT
CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
JRIDETTE S., ZALILA H., GAHA N., DAKHLIA N.,
BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Non traitée, la schizophrénie peut être à l’origine d’une limitation voire d’une perte de l’autonomie pouvant
aller jusqu’au handicap. L’une des raisons de l’échec thérapeutique est la mauvaise observance thérapeutique d’où l’utilité d’évaluer ses déterminants dont la perception de la maladie et du traitement.
Objectifs : L’objectif de notre travail était d’évaluer la perception de la maladie et du traitement chez 95 patients suivis
pour schizophrénie
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale réalisée chez 95 patients suivis en ambulatoires et consultants
au service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi de Tunis chez
qui le diagnostic de schizophrénie a été retenu conformément
aux critères DSM-IV-TR. Les perceptions des malades ont
été explorées à l’aide d’une série de questions posées directement aux patients, inspirées du Drug Attitudes Inventory,
de la Médication Adherence Rating Scale et de la Rating of
Medication Influences. L’analyse des données a été réalisée
à l’aide du logiciel SPSS dans sa version 16.
Résultats : Pour le caractère chronique de la maladie, plus
des trois quarts (78 %) des patients ont répondu par l’affirmative. Ceux avec un bon insight étaient conscients de ce
caractère chronique de la maladie. Plus de la moitié des
patients (55.8 %) avaient répondu par l’affirmative pour la
perception du besoin de traitement. Cette perception était
significativement corrélée au niveau d’insight (p = 0.02). La
majorité des patients (88.4 %) considéraient que prendre les
médicaments permettait d’éviter les rechutes. Les trois quarts
des cas ont déclaré avoir déjà été gênés par le traitement et
plus de la moitié ont rapporté des difficultés à comprendre
les explications données par le médecin.
Conclusion : Une meilleure observance thérapeutique
nécessite une évaluation rigoureuse de la perception du
malade de sa maladie, de son traitement et d’éventuels effets
indésirables. Ceci nécessite la mise en place systématique
des mesures de psychoéducation dans la prise en charge des
patients atteints de schizophrénie.
PO 158
PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUES ET
THÉRAPEUTIQUES DES PREMIERS ÉPISODES
SCHIZOPHRÉNIQUES
JRIDETTE S., ZALILA H., ACHECHE H., EUCHI L.,
DAKHLIA N., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La survenue d’un premier épisode psychotique
chez un jeune soulève des problèmes diagnostiques et thérapeutiques. Les recherches cliniques faites ces dernières
années sur la schizophrénie suggèrent qu’un diagnostic précoce et la mise en route rapide d’un traitement est le seul
Posters
garant d’une évolution plus favorable de cette maladie. Si le
traitement par antipsychotiques doit être envisagé systématiquement lors d’un épisode schizophrénique, son choix doit
être bien pesé.
Objectifs : Les objectifs de notre travail étaient de décrire les
caractéristiques sociodémographiques et cliniques, de préciser la nature des symptômes de la phase prodromique et
d’évaluer le délai de prise en charge des premiers épisodes
schizophréniques.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 42 patients atteints de schizophrénie, selon les critères du DSM IV TR, hospitalisés en 2009 dans le service de
psychiatrie D de l’hôpital Razi. Les données ont été recueillies
à l’aide d’un questionnaire de 35 items et en utilisant les dossiers médicaux. Les prodromes ont été classés en 7 modes
d’expression différents : les signes névrotiques, les signes
thymiques, les modifications de la volition, les troubles cognitifs, les signes somatiques, les modifications du comportement et enfin d’autres signes. Nous avons essayé aussi
d’évaluer le délai de prise en charge et de préciser l’antipsychotique initialement prescrit ainsi que sa dose.
Résultats : L’âge moyen de début des prodromes a été calculé
à 21 ans. Les prodromes prédominants étaient par ordre
décroissant : les modifications de comportements, les signes
thymiques et les modifications de la volition. L’étude par corrélation linéaire entre le sexe des patients et les prodromes a
montré des résultats statistiquement significatifs (p = 0.023).
La durée moyenne de prise en charge était de 4.5 ans alors
que l’âge moyen de la première consultation était de 25 ans.
Les neuroleptiques classiques ont été prescrits chez 87.5 %
des patients dont la fluphénazine forme retard dans 54.8 %.
PO 159
LE FARDEAU DE LA PRISE EN CHARGE DES
PATIENTS AVEC SCHIZOPHRÉNIE SUR LES
FAMILLES
EL MAMERI I.
Centre Psychiatrique Universitaire ibnou rochd, CASABLANCA,
MAROC
Objectif : Évaluer le fardeau de la maladie sur les membres
de la famille qui prennent en charge directement un patient
avec schizophrénie et aussi ressortir les principaux domaines
d’expression de ce fardeau
Méthodes : C’est une étude descriptive ceux qui ont accepté
de participer ont été inclus.
Le recrutement des sujets de l’étude a eu lieu au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd à Casablanca.
L’évaluation du fardeau de la prise en charge des malades
avec schizophrénie a été réalisée à l’aide de l’échelle family
experiences transversale.
Les membres de la famille ou de l’entourage qui vivent avec
les patients et qui les prennent en charge (parents, fratrie,
conjoint, fils…) ont été invités à participer à l’étude.
Le FEIS explore plusieurs domaines : social, financier, affectif…
La saisie et l’analyse des données ont été effectuées à l’aide
du logiciel statistique Epi-info dans sa 6e version française.
Résultats : Au total 50 proches des patients ont accepté de
participer à cette enquête.
Les résultats de cette étude trouvent que la prise en charge
d’un malade avec schizophrénie présente un fardeau difficile
à supporter et parfois dépasse les capacités des familles
dans 75 % des cas. La charge presque intolérable est source
de colère chez 66 % et le risque de rupture sociale pour 86 %
des familles. Les proches redoutent particulièrement les
symptômes présents pendant les crises dans 54 % des cas.
Parmi les troubles du comportement gênants pour les
familles : les idées bizarres « 44 % », comportement violent
« 64 % », abus de substance « 48 % », menace de suicide
« 35 % »
Les proches des patients rapportent un manque de communication avec l’équipe soignante : ainsi 54 % des familles
déclarent n’avoir reçu aucune information sur la maladie de
leur proche de la part des intervenants de santé mentale.
PO 160
COMPLIANCE THERAPEUTIQUE DANS LA
SCHIZOPHRENIE
ATALLAH M.R. (1), MHALLA A. (2), CHHOUMI M. (1), DRIDI
S. (1), BEN HAOUALA S. (2), GAHA L. (2)
(1) Service de psychiatrie Kairouan, KAIROUAN, TUNISIE
(2) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La compliance thérapeutique constitue un des
facteurs primordiaux retentissants sur le pronostic de la maladie mentale de façon générale, et en particulier dans la schizophrénie.
Objectifs :
– Evaluer la compliance thérapeutique dans un groupe de
patients schizophrènes.
– Identifier les facteurs de non observance.
Patients et méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive réalisée à la consultation externe de psychiatrie de
Kairouan sur une période de deux mois (janvier et
février 2010) portant sur 70 patients schizophrènes en rémission.
L’observance a été évaluée par :
– L’échelle MARS (Medication Adherence Rating Scale)
dans sa version française.
– Le nombre de consultations ratées au cours de l’année
écoulée.
Ainsi, deux groupes de patients ont été dégagés :
– G1 : mauvais observants : si le score de la MARS < 0 et/ou
le nombre de consultations ratées est supérieur à 1.
– G2 : bons observants.
Les deux groupes ont été évalués aussi par :
– Une fiche épidémiologique et clinique.
– L’échelle SUMD évaluant l’insight dans sa version française.
– L’échelle UKU des effets secondaires des antipsychotiques
dans sa version française.
Résultats : Les mauvais observants représentaient seulement 35 % de la population d’étude.
71
9e Congrès de l’Encéphale
La mauvaise observance était corrélée à :
– L’origine rurale (p = 0,01).
– Le bas niveau socio économique (p = 0,05)
– L’ancienneté de la maladie (p = 0,001)
– La forme paranoïde (p = 0,02)
– La présence d’effets secondaires extrapyramidaux
(p = 0,02)
– Le mauvais insight (p = 0,01).
Conclusion : La compliance au traitement dépend d’une multitude de facteurs liés au traitement, au patient, à la maladie,
mais aussi au praticien, à la relation médecin malade, et à
l’entourage du patient.
PO 161
SHIZOPHRÉNIE ET OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE
ZGUEB Y., FARHAT I., JOMLI R., NACEF F., DOUKI S.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Plusieurs facteurs impliqués dans l’observance
thérapeutique sont communs à toutes les spécialités médicales. En psychiatrie, notamment dans les troubles schizophréniques, elle prend une importance particulière vu l’interaction de plusieurs dimensions en rapport avec la
symptomatologie clinique et l’évolution.
Objectifs : Étudier l’impact des formes cliniques dans l’observance chez les patients schizophrènes.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective menée au
service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi, portant sur tous
les patients hospitalisés durant la période 2004 et dont le diagnostic retenu était celui d’une schizophrénie (DSM IV). Les
données ont été recueillies grâce à une fiche pré-remplie contenant les données sociodémographiques, cliniques et évolutives ainsi que les données concernant la prise en charge.
La durée étudiée pour l’évaluation est de 6 ans.
Résultats : L’observance thérapeutique était évaluée selon
les critères de Buchanan. 62 patients répondaient aux critères d’inclusion : 32 cas de schizophrénie indifférenciée,
14 cas de schizophrénie désorganisée et 16 cas de schizophrénie paranoïde. L’âge moyen était de 35 ans avec un
sexe ratio à 6 (M/F), 65 % étaient célibataires avec notion
d’antécédents familiaux psychiatriques dans 38 % des cas.
L’inobservance thérapeutique était notée dans 50 % des cas.
La forme clinique la plus incriminée dans l’inobservance était
celle de la schizophrénie désorganisée (25,1 %) versus celle
de la forme indifférenciée (21,3 %) et la forme paranoïde
(3,6 %). Le nombre d’hospitalisation et de durée cumulée des
hospitalisations étaient plus importants avec les patients
souffrant d’une schizophrénie désorganisée.
Conclusion : Quelque soient les facteurs liés à la maladie et
précisément la forme clinique, plusieurs facteurs sont impliqués dans l’observance tels l’influence de la symptomatologie clinique (positive et négative), la prise de conscience de
la symptomatologie. L’amélioration significative de l’observance chez les patients schizophrènes nécessite une intervention structurée et approfondie : psychoéducation, entraînement aux habilités sociales.
72
PO 162
IMPACT DU MMM « LIBERMAN » DANS
L’ÉVOLUTION DE LA SCHIZOPHRÉNIE
HOUADEF N.I., CHORFI W., AOUADI A., BOUDEF M.
EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE
La réhabilitation psychosociale des patients psychotiques
chroniques vise à améliorer l’insertion des malades dans la
communauté ; un programme de réadaptation sociale a été
conçu par l’équipe de « LIBERMAN » dans ce but.
Dans notre étude, nous allons évaluer l’impact de ce module
sur :
– La symptomatologie
– Les rechutes
– Le suivi
Nous avons appliqué le MMM « LIBERMAN » chez
100 patients schizophrènes suivis au niveau de l’EHS
ERRAZI d’Annaba (Algérie) durant la période 1998-2005 ; la
PANSS, les rechutes, et le suivi ont été évalués en pré et post
module, ensuite nous avons comparé les résultats à une
population témoin qui inclut 100 malades schizophrènes suivis dans le même EHS, dont les données sociodémographiques sont appariées à la population d’étude.
Les résultats montrent qu’il y a une nette amélioration chez
les schizophrènes ayant participé au module par rapport à la
population témoin ; ceci prouve l’importance de la compréhension des symptomes et la nécessité du traitement dans
la bonne évolution de la maladie.
PO 163
ÉTUDE DE L’IMPACT D’UN PROGRAMME DE
REMÉDIATION COGNITIVE SUR L’AMÉLIORATION
DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL À TRAVERS LA
VERSION FRANÇAISE DE LA COGNITIVE
REMEDIATION THERAPY (CRT)
PILLET B. (1), TODD A. (1), FRANCK N. (2), DUBOC C. (2),
LAUNAY C. (1), GAILLARD R. (1), KREBS M.O. (1), AMADO I.
(1)
(1) Centre Référent en Remédiation et Réhabilitation Psychosociale (C3R-P) (SHU, Secteur 17) ; Inserm U894 ; Hôpital
Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre de Réhabilitation (CH Vinatier, Lyon), UMR 5229
(CNRS) et Université Lyon 1, LYON, FRANCE
La plupart des patients souffrant de schizophrénie sont
atteints de déficits cognitifs affectant principalement la
mémoire, l’attention et les fonctions exécutives. Ces déficits
sont souvent handicapants et ont des répercussions fonctionnelles dans le quotidien aussi bien sur la qualité de vie
que sur les possibilités d’insertion socioprofessionnelle. La
remédiation cognitive est une technique issue des sciences
cognitives qui vise à améliorer ou compenser ces troubles
cognitifs (Todd, Pillet et al. 2010). La Cognitive Remediation
Therapy (CRT) développée par Delahunty (1993) et Wykes
(2002), puis traduite en français par Franck et al. (2008) a
fait l’objet de publications concernant son impact sur les fonctions cognitives. Cependant, aucune étude utilisant le CRT
Posters
ne s’est intéressée à l’impact du programme sur différentes
composantes de la mémoire de travail évaluées dans la
Mémoire des chiffres (Digit Span – WAIS III) et la Mémoire
spatiale (Test de Corsi – MEM III). En neuropsychologie, les
empans envers de ces deux tests mesurent spécifiquement
la mémoire de travail dans sa composante verbale et visuospatiale, contrairement aux empans endroits qui renverraient
aux processus attentionnels et de mémoire immédiate.
Ainsi, contrairement à certaines études qui démontraient des
effets du CRT sur les notes globales des patients dans ces
épreuves (Wykes et al. 2002, 2003 et 2009), nous avons
voulu savoir si le CRT améliorait spécifiquement les scores
obtenus par les patients dans les empans envers, validant
ainsi véritablement un effet sur leur mémoire de travail.
Dans le cadre d’une étude multicentrique contrôlée, nous
avons recueilli des données cliniques et neuropsychologiques de patients (N = 24 ; âge = 38 +/– 9 ; QI = 107 +/– 7)
souffrant de schizophrénie (DSM-IV) et ayant suivi le programme CRT durant 14 semaines. Les résultats obtenus à
l’aide du test non paramétrique de Wilcoxon montrent une
amélioration significative de l’empan envers pour le Digit
Span (p = 0,03) ainsi que pour le Test de Corsi (p = 0,04) avec
des tailles d’effet moyennes (d de Cohen = 0.40 à 0.49).
Nos résultats confirment donc l’efficacité du CRT sur la
mémoire de travail des patients souffrant de schizophrénie
dans ses composantes verbale et visuo-spatiale.
PO 164
REMI COM : UN PROGRAMME DE REMÉDIATION
COMPORTEMENTALE ASSISTÉ PAR LA RÉALITE
VIRTUELLE POUR LES SCHIZOPHRÈNES
externalisées (CMP, HDJ, Appartements +/– thérapeutiques)
voire en unité de réhabilitation, en lien avec un projet de retour
a la vie civile autonome.
Resultats : Les premiers résultats montrent une meilleure
adaptation aux problématiques de la vie quotidienne pour les
modules alimentation et hygiène. Suite aux modules sur les
loisirs et les relations interpersonnelles, les patients ont pu
s’inscrire dans des activités socialisantes (GEM, associations). Ils rapportent un sentiment d’utilité dans leur quotidien
par la création d’orthèses adaptées à leur vécu. Par ailleurs
l’attractivité du jeu vidéo est sans doute la cause de la bonne
observance constatée. La fréquence, le rythme et la durée
permettent de ne pas surcharger le patient et le thérapeute
tout en favorisant une consolidation des progrès réalisés.
Remi COM
Module hygiène
Simulateur de vie
PO 165
LA REMÉDIATION COGNITIVE DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES : INTÉRÊT DE LA PROSODIE
ÉMOTIONNELLE
VIGNE S. (1), BRAZO P. (1), BEAUCOUSIN V. (2),
LECARDEUR L. (1), RAZAFIMANDIMBY A. (3),
TZOURIO-MAZOYER N. (3), DOLLFUS S. (1)
(1) CHRU LA COLOMBIERE, MONTPELLIER, FRANCE
(2) CHS L. J GREGORY, THUIR, FRANCE
(1) CHU de CAEN, CAEN, FRANCE
(2) Laboratoire de Psychopathologie et Neuropsychologie (EA
2027), SAINT-DENIS, FRANCE
(3) CI-NAPS, UMR 6232 CNRS, CEA, Universités de CAEN et
de PARIS René DESCARTES, CAEN, FRANCE
Introduction : La remédiation cognitive (RC) est une thérapeutique en expansion pour répondre aux troubles cognitifs
des schizophrènes. La remédiation comportementale a pour
but de lui donner une application dans le quotidien des
patients. Par ce terme nous entendons les mécanismes compensatoires ou restaurateurs qui pallient les comportements
inadaptés provocant échecs, souffrance et repli du patient
psychotique. L’objectif de Remi COM est de confronter virtuellement un patient aux difficultés qu’il peut rencontrer dans
son quotidien et de lui proposer des outils pour les surmonter.
Methodes : Remi COM se pratique en individuel au rythme
d’une séance d’une heure par semaine pendant 3 à 6 mois
modulable. A l’aide du jeu « LES SIMS 3 » (simulateur de réalité virtuelle) le patient apprend à gérer ses besoins (alimentation, hygiène, budget, taches administratives), ses loisirs
(déplacements, cinéma, sports) et travaille sur les relations
interpersonnelles. Le patient crée des orthèses qui lui donnent des outils d’appui du quotidien (agenda, aide mémoire).
A cela s’ajoute la programmation de taches à domicile avec
des objectifs à réaliser et des difficultés à surmonter toujours
adaptés aux capacités. Le patient doit avoir un niveau cognitif
de base, il doit être stabilisé et avoir bénéficié d’un programme de RC. Remi COM se déroule dans des structures
But : La reconnaissance des émotions exprimées dans le discours est une des composantes des capacités d’interaction
sociale. Elle intègre des processus ortholinguistiques
(sémantiques) et para-linguistiques (la prosodie émotionnelle) [1]. Des déficits sont montrés chez les patients schizophrènes pour le contenu sémantique neutre [2] ou pour la
prosodie émotionnelle [3], mais aucune étude n’a concerné
ces processus lors de l’écoute d’un discours exprimant des
émotions. Nous avons testé l’hypothèse que les patients sont
moins performants que les sujets sains pour analyser la prosodie émotionnelle lors de l’écoute d’un discours à contenu
émotionnel.
Methodes : Seize patients schizophrènes (DSM-IV) ont été
comparés à 16 sujets sains appariés sur une tâche de catégorisation émotionnelle comprenant des phrases ayant un
contenu sémantique émotionnel exprimé avec (50 %) ou
sans (50 %) prosodie émotionnelle [1] (temps de réponse
limité à 1 seconde).
L’analyse de covariance a inclus les facteurs groupe
(patients/témoins), catégorie émotionnelle (colère, gaieté,
tristesse) et prosodie émotionnelle (présence ou absence).
La variable dépendante était le taux de réponses correctes
(TRC : pourcentage de réponses correctes sur le nombre
QUINTILLA Y. (1), ROURE V. (2)
73
9e Congrès de l’Encéphale
total de réponses incluant les réponses correctes, les erreurs
et le nombre de non réponses).
Resultats : Les principaux résultats statistiquement significatifs étaient :
-– l’effet de groupe, les patients ayant un TRC inférieur à celui
des témoins ;
– l’effet de la prosodie avec un TRC supérieur pour les phrases avec prosodie par rapport à celles sans prosodie ;
– l’interaction groupe/prosodie, la prosodie permettant une
amélioration du TRC plus importante chez les patients que
chez les témoins.
Conclusion : Globalement, les patients reconnaissent moins
les émotions exprimées que les témoins. Mais, alors que la
prosodie améliore les résultats des deux groupes, elle se
montre plus utile aux patients. Puisqu’ils en tirent plus de
bénéfices que les témoins pour comprendre un discours à
contenu émotionnel, exploiter la prosodie pourrait être un
outil de remédiation pour améliorer leur capacité de communication en situation d’interaction sociale.
Reférences
1. Beaucousin V. et al. 2007. Cereb. Cortex.
2. Dollfus S. et al. 2008. Sch. Res.
3. Hoekert M. et al. 2007. Sch. Res.
PO 166
PSYCHODYNAMIQUE ET THÉRAPIE DE
REMÉDIATION COGNITIVE SONT-ELLES
MISCIBLES ?… LA QUESTION DE LEUR
COMPATIBILITÉ EST-ELLE SOLUBLE ?
PILLET B. (1), COCHET A. (2)
(1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) CH Le Vinatier, BRON, FRANCE
L’utilisation de la thérapie de remédiation cognitive (TRC)
dans le traitement des troubles schizophréniques est actuellement en pleine expansion. Cet outil est utilisé pour cibler les
déficits cognitifs connus pour être présents dans ces troubles,
à savoir : l’attention-concentration, la mémoire, le raisonnement logique, et les fonctions exécutives. La méthode consiste à traiter ce que l’on peut appeler la « cognition froide »,
c’est-à-dire, le fonctionnement de la cognition dans ces différents domaines - ce qui la différencie des psychothérapies où
ce sont plutôt les contenus de la pensée qui sont travaillés.
La prise en charge des patients souffrant de schizophrénie
est à la jonction de nombreuses approches souvent mises
en opposition et qui rendent compte finalement d’un
« éclatement théorique ».
Nous présenterons une pratique originale de la remédiation
cognitive, que nous avons développée lors d’une étude des
effets de la TRC sur la symptomatologie schizophrénique à travers le test de Rorschach en Système Intégré.
L’idée centrale de cette pratique, qui se veut intégrative, est
que le thérapeute, à l’intérieur de l’espace de travail
« ludique » qu’offre la TRC, peut faire preuve de créativité
en s’appuyant sur l’alliance thérapeutique forte que permet
d’obtenir cet outil pour mettre en place des entretiens inspirés
des techniques cognitivo-comportementale, motivationnelle,
74
et psychodynamique. Plus qu’une simple juxtaposition de
plusieurs approches, la phénoménologie constitue pour nous
le « ciment » de cette thérapeutique. En effet, la question du
sens, dans le sens phénoménologique du terme, est selon
nous centrale lorsque l’on aborde la schizophrénie. Le sens
des troubles ne serait-il pas justement un trouble du sens ?
PO 167
ÉVOLUTION DES PERFORMANCES COGNITIVES
CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES APRÈS
REMÉDIATION COGNITIVE : À PROPOS DE TROIS CAS
BRAHAM S., BELTAIEF F., GASSAB L., MECHRI A., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les déficits cognitifs sont fréquents chez les
patients atteints de schizophrénie, peuvent atteindre jusqu’à
85 % des patients et sont responsables de répercussions
sociales majeures. D’où la place de la remédiation cognitive
dans la prise en charge de ces troubles.
Objectif : Rapporter l’évolution des performances cognitives
de trois patients atteints de schizophrénie et ayant bénéficié
de remédiation cognitive.
Matériel et méthode : Il s’agit de constatations préliminaires
d’une étude portant sur l’apport de la remédiation cognitive
chez des patients atteints de schizophrénie. Pour la remédiation nous avons utilisé un programme de remédiation
assisté par ordinateur (REHACOM).
Les trois patients schizophrènes avaient un diagnostic de
schizophrénie (selon les critères diagnostiques du DSM IV).
Ils étaient âgés de 41 ans, 29 ans et 23 ans. Ils étaient tous
en rémission depuis plus de 6 mois. Ils ont bénéficié de
8 séances de remédiation à raison de 2 séances par
semaine. L’évaluation neurocognitive était effectuée par le
Vienna test system (Cognitrone et Corsi test) et la matrice
de RAVEN, et ceci avant et après remédiation.
Résultats : Pour les trois patients, nous avons constaté une
amélioration très notable pour les trois modules du
RehaCom : l’attention/concentration, la mémoire topologique et le raisonnement logique. A l’évaluation neurocognitive,
nous avons également constaté chez les trois patients une
amélioration de tous les paramètres explorés : nombre de
réponses positives, nombre de refus corrects, temps moyen
des réponses positives, temps moyen des refus corrects et
l’empan de blocs immédiats. L’amélioration du QI a été constatée pour un seul patient (75 à 81).
Conclusion : Nos résultats sont certes peu concluants du fait
du nombre insuffisant de patients, mais encourageant à la
généralisation de la pratique de la remédiation cognitive et
notamment en vue d’améliorer les symptômes cliniques et
les habilitées sociales.
PO 168
PROGRAMME « PROFAMILLE » ET QUALITÉ DE VIE
DES PARENTS DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
BEN HADJ KACEM N., MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M.
HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
Posters
Introduction : Le fardeau de la prise en charge d’un patient
schizophrène est souvent à l’origine d’une rupture de l’équilibre familial déjà précaire et d’une altération de la qualité de
vie des membres de sa famille. L’objectif de ce travail, était
d’évaluer l’impact du programme « Profamille » en tant que
modèle psychothérapique à orientation éducationnelle sur la
qualité de vie des parents de patients schizophrènes.
Méthodologie : C’est une étude pré-expérimentale réalisée
au service de psychiatrie de l’hôpital régional de Kairouan
durant une période de trois mois. Suivant un échantillonnage
en grappe à deux degrés, dix parents ont participé à cette
étude conformément au programme. La qualité de vie a été
évaluée à l’aide de l’échelle générique la SF-36 en deux
temps ; une semaine avant le démarrage du programme et
6 mois après sa fin.
Résultats : Les scores moyens globaux en pré-test variaient
de 13 à 48 attestant une altération de la qualité de vie et de
28 à 61 en post-test mettant en évidence une amélioration
significative.
L’analyse des scores moyens par dimension a montré une
différence statistiquement significative entre les résultats
obtenus en pré-test et ceux en post-test concernant toutes
les dimensions sauf celles explorant les limitations dues à
l’état physique (D2) et la douleur physique (D3).
Conclusion : L’application du programme « Profamille » permet aux parents, ayant un enfant souffrant de schizophrénie,
une amélioration significative de leur qualité de vie.
PO 169
ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES DE PATIENTS
SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE
ZARROUK L., MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M.
HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
Face au désarroi des familles vivant dans la honte sociale et
l’héritage des concepts de la psychiatrie dont l’un de ses
membres souffre de schizophrénie et qui s’estiment, ajuste
titre d’ailleurs, mal informées sur la maladie et les soins
apportés ; les équipes soignantes tentent d’apporter des
réponses aussi partielles et insuffisantes soient-elles afin de
restituer la place de la famille dans le projet thérapeutique et
d’améliorer la qualité de la prise en charge.
Dans cette perspective nous insisterons sur la nécessité de
reconnaître la place importante et éminente de la famille du
fait de son rôle structurant et de sa fonction irremplaçable de
repère psychique et nous illustrons nos propos par l’analyse
de deux expériences : l’une concernant l’impact du programme « Profamille » en tant que modèle psychothérapeutique à orientation éducationnelle sur la qualité de vie des
parents schizophrènes ayant une amélioration des composantes émotionnelle et relationnelle ; l’autre se rapporte à
l’information et la psychoéducation dans un centre de réhabilitation psychosociale qui estime que la famille, principal allié
thérapeutique, constitue le milieu de vie naturel et adéquat du
patient dans lequel ce dernier trouve suffisamment de soutien,
de chaleur affective facilitant la réintégration sociale.
Les familles de patients souffrant de schizophrénie devraient
être aidées par les équipes soignantes par la mise en place
d’une politique nationale de santé mentale dotée de moyens
adaptés afin qu’elles puissent bénéficier d’un accompagnement régulier et permanent de la part des professionnels de
la santé mentale qui disposent d’outils pertinents basés sur
une approche psychoéducative s’inscrivant dans le cadre de
la réhabilitation psychosociale.
PO 170
VÉCU DU CONJOINT DU PATIENT SCHIZOPHRÈNE
ELKADIRI M., ELJARRAFI R., TAIBI H., BELBACHIR S.,
SEKKAT F.Z.
Clinique universitaire psychiatrique Arrazi, RABAT, MAROC
La schizophrénie est une maladie chronique ayant un coût
social important tant par son retentissement sur les personnes malades que sur l’entourage.
En effet, les proches se sentent démunis et angoissés face
à une maladie qui véhicule encore et toujours beaucoup
d’images négatives.
Plusieurs études ont été menées sur le vécu familial de la
schizophrénie où on y expose la souffrance et le combat de
ses partenaires.
Notre étude représente une réflexion sur le vécu quotidien
d’un couple de schizophrène. Nous avons recensés à travers
une étude prospective quarante couples auquel nous avons
soumis un hétéroquestionnaire, tentant de rapporter leurs difficultés dans la vie quotidienne et d’évaluer leur réaction face
à ses difficultés.
PO 171
UTILISATION DES CARTES CONCEPTUELLES DANS
L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DES JEUNES
PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
BRUNIE V., GUT A., LAGODKA A., LÔO H., POIRIER M.F.,
OLIE J.P.
Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) a pour objectif de
permettre aux patients de vivre au mieux avec leur maladie. La
loi HPST rend cette activité obligatoire dans le parcours de
soins des patients. Afin d’améliorer leur prise en charge, nous
avons mis en place un programme d’ETP pour les jeunes
patients schizophrènes hospitalisés. L’équipe éducative, pluridisciplinaire, est constituée de 9 professionnels de santé. Les
critères d’inclusion des patients sont : trouble schizophrénique,
schizoaffectif ou épisode psychotique aigu selon les critères du
DSM IV, âge compris entre 16 ans et 30 ans, et diagnostic
annoncé au patient. Le médecin propose le programme au
patient. Ce dernier doit donner son consentement écrit. Le programme, proposé en individuel par un binôme de soignants,
est constitué de 3 étapes fondamentales : le diagnostic éducatif, les séances d’ETP et l’évaluation. Chaque étape utilise les
cartes conceptuelles (CC). Cet outil a plusieurs objectifs : (i)
mettre en évidence les connaissances et les représentations
des patients, (ii) rendre explicite leurs mécanismes de raisonnement, (iii) identifier les connaissances exactes et/ou erronées, (iv) leur faire prendre conscience de leurs lacunes, (v)
mettre en évidence la modification des connaissances après
75
9e Congrès de l’Encéphale
une formation, (vi) aider à structurer et organiser la connaissance chez le patient. Lors du diagnostic éducatif, le patient réalise une première CC. Cette dernière est reprise à chaque
séance afin de partir des connaissances du patient. Les séances d’ETP abordent les thèmes suivants : chronicité de la maladie, symptômes de la maladie, traitements médicamenteux et
hygiène de vie. A la fin du programme, le patient réalise une
nouvelle CC, qui permet, par comparaison avec la première,
l’évaluation de l’acquisition des connaissances. Un questionnaire permet d’évaluer la satisfaction des patients vis-à-vis du
programme. Après l’hospitalisation, les patients sont adressés
au groupe de psychoéducation de notre service au Centre
d’Évaluation des Jeunes Adultes et ADolescents (CJAAD) afin
de maintenir un suivi éducatif. Ainsi, la mise en place du programme d’ETP répond à un souci de constante amélioration
de la prise en charge des patients atteints de schizophrénie tout
en améliorant la continuité des soins.
PO 172
DOSES D’ENTRETIEN DES NEUROLEPTIQUES DANS
LE TRAITEMENT DE LA SCHIZOPHRÉNIE
BEN MAHMOUD S. (1), GHANMI L. (1), MAALEJ M. (2)
(1) Hôpital de Gabès, GABES, TUNISIE
(2) CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE
Plusieurs études se sont intéressées aux posologies moyennes d’entretien dans le traitement de la schizophrénie. Ces
doses semblent être influencées par une multitude de variables. Le but de ce travail était d’étudier les doses d’entretien
des neuroleptiques dans une population tunisienne de malades
atteints de schizophrénie et de discuter l’impact relatif des différentes variables rapportées dans la littérature sur ces doses.
Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale
ayant inclus les patients souffrant de schizophrénie, suivis à
la consultation externe de psychiatrie à l’hôpital régional de
Gabès en Tunisie, dont la dernière hospitalisation remontait
à plus de six mois, et dont le traitement était stable depuis
au moins un mois. Le recueil des données s’est basé sur un
entretien clinique, complété par l’examen du dossier médical.
Cent quarante-trois patients ont été inclus. Le sexe masculin
représentait 79 % des cas et l’âge moyen était de 43,7 ans.
Outil statistique : SPSS (version 13.0). Seuil de significativité :
5 %.
Résultats : La dose moyenne d’entretien retrouvée était de
720,74 mg en équivalent chlorpromazine, avec des extrêmes
de 50 et 3159,7 mg en équivalent chlorpromazine. Cette dose
est à la limite supérieure de celle recommandée par le
Patients Outcome Research Team (« PORT ») et se rapproche des doses d’entretien rapportées par des études sur des
populations asiatiques. L’association de neuroleptiques, le
nombre (au moins trois) de psychotropes prescrits et la forme
de présentation des neuroleptiques étaient corrélés à de fortes doses. Il y avait une corrélation entre les doses faibles et
les malades mariés et/ou non tabagiques.
Conclusion : Notre étude a montré une dose d’entretien
moyenne de neuroleptique, prescrit aux malades atteints de
schizophrénie, relativement élevée. L’implication de la famille
et la réduction de la consommation de tabac permettraient
de réduire les doses d’entretien.
76
PO 173
ÉTUDE CLINIQUE ET PHARMACOGÉNÉTIQUE DES
EFFETS SECONDAIRES INDUITS PAR LES
ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES
CHOONG E. (1), ETTER M. (2), ONEDA B. (1), TAYEBIC H.
(3), BONDOLFI G. (4), EAP C. (1)
(1) Unit de biochimie et psychopharmacologie clinique CHUV,
LAUSANNE, SUISSE
(2) Pratique privée, GENÈVE, SUISSE
(3) Ecole des sciences pharmaceutiques, Université de Genève,
GENÈVE, SUISSE
(4) Département de Psychiatrie, HUG, GENÈVE, SUISSE
Objectif : Les effets secondaires des antipsychotiques atypiques, notamment le syndrome métabolique (gain de poids,
altération des lipides et des profils de la glycémie) ont un
impact important à long terme sur la morbidité et la mortalité.
Le but principal de cette étude est d’identifier les prédicteurs
pharmacogénétiques de ces effets secondaires.
Méthodes : A cet effet, une étude transversale a été réalisée
dans un service psychiatrique ambulatoire suisse et
197 patients psychiatriques ont été recrutés. Plus de 80 %
des patients recevaient un antipsychotique atypique, et les
autres recevaient du lithium et/ou du valproate, deux stabilisateurs de l’humeur connus pour induire un gain de poids.
Le génotypage a été effectué sur les gènes pouvant être
impliqués dans la pharmacodynamique de ces médicaments
en utilisant la rtPCR par des analyses de la discrimination
allélique, après validation par séquençage direct. Ont été
choisis comme gènes candidats les gènes de la protéine
découplante 2 (UCP2), un des transporteurs membranaires
des mitochondries impliquant la libération de l’énergie stockée, le récepteur de la leptine (LEPR) et les gènes associés
avec la masse grasse et l’obésité (FTO), 2 gènes jouant un
rôle dans la satiété.
Résultats : Le polymorphisme UCP2 est associé à une modification du niveau du HDL-cholestérol (p = 0,04) et à une augmentation de 2,9 fois du risque d’obésité (IC 95 % : 1,1 à 9,2)
dans un modèle récessif. Nous avons observé une association significative entre le changement de l’IMC soit avec le
polymorphisme LEPR chez les femmes traitées avec tous les
médicaments étudiés (p = 0,039), soit pour tous les patients
sous rispéridone ou olanzapine pour le polymorphisme FTO
(p = 0,003).
Conclusions : Prévoir les effets secondaires des antipsychotiques atypiques sur le syndrome métabolique est complexe et
exige des études plus approfondies. Cependant, chaque SNP
pertinent qui montre une association avec des effets secondaires, dans la forme potentielle d’un chip, pourrait aider le médecin à choisir le traitement approprié pour chaque patient.
PO 174
QUALITÉ DE VIE DES PERSONNES « DONNEUSES
DE SOINS » AUX PATIENTS SCHIZOPHRÈNES :
APPORT DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES PAR
RAPPORT AUX CLASSIQUES
OTHEMAN Y., OUTARAHOUT M., FIFANI F., OUANASS A.
Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC
Posters
La qualité de vie des patients schizophrènes est un sujet largement débattu. L’impact de la maladie sur les familles, et
notamment sur la personne « donneuse de soins », a été peu
étudié. L’amélioration du pronostic fonctionnel et de l’intégration socioprofessionnelle, des patients sous antipsychotiques atypiques par rapport à ceux sous classiques, a été évoquée par plusieurs auteurs, mais cela aura-t-il tendance à
soulager les familles ?
L’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité de vie de ces
« donneurs de soins », selon la classe d’antipsychotiques utilisés.
La qualité de vie a été évaluée à l’aide de l’échelle de DUKE,
chez 52 personnes s’occupant de patients schizophrènes
stabilisés, dont 26 sont sous atypiques et 26 sous classiques.
PO 175
QUALITÉ DE VIE ET AUTRES QUESTIONNAIRES
PATIENTS : COMPARAISON DU TRAITEMENT PAR
OLANZAPINE ORALE ET OLANZAPINE À ACTION
PROLONGÉE CHEZ DES PERSONNES SOUFFRANT
DE SCHIZOPHRÉNIE
GODFREY J. (1), DETKE H. (2), MONTGOMERY W. (3),
ZHAO F. (2), GERARD S. (4), MCDONNELL D. (2)
(1) Palo Alto VA Medical Center, PALO ALTO, CALIFORNIE,
ÉTATS-UNIS
(2) Eli Lilly and Company, INDIANAPOLIS, INDIANA, ÉTATSUNIS
(3) Lilly Australia, WEST RYDE, NSW, AUSTRALIE
(4) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE
Objectif : L’olanzapine injectable à libération prolongée (Olz
LP) a été développée afin de proposer aux patients souffrant
de schizophrénie, en particulier ceux présentant des problèmes d’observance, une alternative efficace et pratique aux
antipsychotiques oraux. Dans cette étude sont comparées
les données de qualité de vie et des auto-questionnaires
patients lors du traitement des schizophrènes par l’olanzapine orale versus l’Olz LP.
Méthode : Dans un essai clinique randomisé en double-aveugle de 24 semaines comparant l’Olz LP à l’olanzapine orale
chez des patients schizophrènes cliniquement stabilisés, les
données d’une échelle de qualité de vie administrée par le
clinicien (QLS) et des auto-questionnaires patients (état de
santé (SF-36), attitude vis-à-vis du traitement (DAI)) ont été
évaluées.
Résultats : 1 065 patients ont été randomisés, la majorité
était des hommes (65.4 %), caucasiens (71.8 %), avec un
âge moyen de 39 ans et un score initial de PANSS totale de
55.9 (DS = 15.6). Globalement, les variations des scores de
QLS, SF-36 et DAI pour les patients traités par Olz LP et olanzapine orale étaient comparables à l’exception de quelques
différences statistiquement significatives aux sous-scores de
SF-36 : à la sous-échelle « État émotionnel » pour le groupe
405 mg/4 semaines, et une amélioration significative du
sous-score « Etat physique » (SF-36) dans le groupe
300 mg/2. Ces différences n’ont pas été considérées comme
cliniquement significatives. En dépit du fait qu’il s’agissait
d’une population symptomatiquement stable, des améliora-
tions significatives de qualité de vie (QLS) ont été notées pour
2 doses d’Olz LP (405 mg/4 semaines, p < 001 et
300 mg/2 semaines, p = 003) et l’olanzapine orale (p < 001).
Il n’y a pas eu de différences entre les groupes sur la QLS.
Conclusion : Les patients sont restés stabilisés pendant
l’étude et beaucoup ont présenté une amélioration de qualité
de vie selon la randomisation sous Olz LP ou olanzapine
orale. Ces observations suggèrent que des patients symptomatiquement stabilisés recevant l’Olz LP continueront à présenter une amélioration de leur état de santé comparable à
ceux traités par olanzapine orale. L’Olz LP pourrait présenter
un intérêt pour ceux qui souhaitent un traitement efficace
sans avoir à le prendre tous les jours.
PO 176
STRATÉGIE DE SÉLECTION DE DIFFÉRENTES
DOSES DE SWITCH VERS L’OLANZAPINE
INJECTABLE À LIBÉRATION PROLONGÉE
RASKIN J. (1), DETKE H. (1), KOTHARE P. (1), GARHYAN P.
(1), CARLSON J. (1), GERARD S. (2), MCDONNELL D.(1)
(1) Eli Lilly and Company, INDIANAPOLIS, INDIANA, ÉTATSUNIS
(2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE
Objectif : Lors du switch de patients vers la forme olanzapine
injectable à libération prolongée (Olz LP), il est important de
minimiser le risque de déstabilisation. Les données de
rechute d’une étude avec l’Olz LP ont été évaluées afin de
déterminer la méthode optimale pour le switch de patients
traités par olanzapine orale.
Méthode : Des patients stabilisés par 10 (n = 475), 15
(n = 236), ou 20 mg/jour (n = 353) d’olanzapine orale ont été
randomisés avec switch direct à une des 4 doses d’Olz LP
ou restaient à la même dose orale. Les taux de rechute à
6 mois et le risque relatif (RR) de rechute ont été utilisés afin
d’identifier les doses d’initiation d’Olz LP qui ont eu un niveau
de stabilité clinique similaire aux doses orales de stabilisation. Des simulations pharmacocinétiques ont été faites pour
évaluer ces doses.
Résultats : Les patients stabilisés par 10 mg/jour d’olanzapine orale ont présenté des taux de rechute (6.3 %) comparables à ceux switchés de 10 mg/jour à 405 mg/4 semaines
d’Olz LP (5.7 %, RR = 1.03). Les patients stabilisés par
15 mg/jour ont présenté des taux de rechute (5.0 %) comparables à ceux passés de 15 mg/jour à 300 mg/2 semaines
(3.3 %, RR = 0.68). Les patients stabilisés par 20 mg/jour ont
présenté des taux de rechutes (8.2 %) similaires à ceux switchés de 20 mg/jour à 300 mg/2 semaines (8.7 %, RR = 1.13).
Les simulations pharmacocinétiques ont confirmé qu’après
8 semaines de traitement par Olz LP, les patients switchés
de 10 mg/jour d’olanzapine orale à 405 mg/4 semaines d’Olz
LP devraient initier une dose de maintien de
150 mg/2 semaines (ou 300 mg/4 semaines) et les patients
passés de 15 mg/jour à 300 mg/2 semaines devraient initier
une dose de maintien de 405 mg/4 semaines (ou
210 mg/2 semaines). Les patients passés de 20 mg/jour
d’olanzapine orale à 300 mg/2 semaines d’Olz LP n’ont pas
besoin de changer de dosage en traitement de maintien.
77
9e Congrès de l’Encéphale
Conclusion : Les patients peuvent être switchés directement
de l’olanzapine orale à l’Olz LP sans supplémentation antipsychotique orale si des doses d’initiation du traitement appropriées sont choisies. Cependant, si une supplémentation par
olanzapine orale est cliniquement indiquée, la dose totale des
2 formulations ne doit pas excéder la dose maximale journalière correspondante de 20 mg d’olanzapine orale.
PO 177
MORBIDITÉ ANXIO-DÉPRESSIVE EN MÉDECINE
GÉNÉRALE
BEN HADJ KACEM N., LABBENE A., HAOUA R., MOKHTAR
ZAAG K., NASR M.
CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Les problèmes de santé mentale, qu’il s’agisse
d’une santé mentale négative ou encore d’authentiques troubles de la santé mentale à type de manifestations anxieuses
et/ou dépressives sont fréquemment rencontrés dans la pratique quotidienne. Toutefois, dans les enquêtes de santé mentale, l’évaluation de ces manifestations est diversement appréciée par les auteurs en raison de l’hétérogénéité des méthodes
de recherche employées et des critères de sélection des
« cas ». A l’origine d’une souffrance cliniquement significative,
ces manifestations demeurent dans la pratique quotidienne
sous estimées, méconnues et par conséquent mal traitées.
Objectifs : Évaluer la morbidité anxio-dépressive en médecine générale et dégager certains marqueurs pouvant être
considérés à risque pour sa genèse.
Méthodologie : Il s’agit d’une enquête transversale de santé
mentale qui a été réalisée dans deux C.S.S.B (Centre de consultation de médecine générale) de la région de Mahdia. Le
questionnaire utilisé comporte un volet d’informations générales et le questionnaire général de santé de Goldberg (GHQ)
dans sa version à 30 items traduit en arabe.
Résultats : l’enquête a concerné 200 consultants, 71,5 %
étaient de sexe féminin, 24 % étaient âgés de plus de 60 ans,
10,5 % avaient des antécédents psychiatriques et 35 % consultaient pour une pathologie chronique. La mesure de la
santé mentale a révélé que la moitié soit 49,5 % présentaient
une détresse psychologique. L’analyse bi variée nous a permis de dégager certains marqueurs de risque quant à l’apparition d’une symptomatologie anxio-dépressive.
Conclusion : A la lumière de ces résultats, nous insistons sur
l’importance et la fréquence des problèmes de santé mentale
chez les consultants en première ligne et le rôle prépondérant
du médecin généraliste dans le repérage d’une symptomatologie anxio-dépressive, souvent sous - évaluée et ainsi mal
traitée.
PO 178
MORBIDITÉ ANXIO-DÉPRESSIVE DE
L’ENSEIGNANT : ÉTUDE DES FACTEURS DE RISQUE
BEN HADJ KACEM N., ANES I., MARRAG I., NASR M.
CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Objectifs : Nous proposons dans ce travail d’évaluer le degré
de souffrance psychologique et d’identifier les facteurs liés
78
au développement de problèmes de santé mentale chez les
enseignants.
Méthodologie : Nous avons réalisé une enquête transversale
auprès de 603 enseignants exerçant dans 47 établissements
d’enseignement primaire et secondaire à la région de
Mahdia.
Résultats : L’analyse des résultats révèle que 46 % des
enseignants ont un score significatif selon le questionnaire
général de santé de Goldberg (G.H.Q.), témoignant l’existence de symptômes anxio-dépressifs.
L’approche analytique nous a permis de relever que la probabilité de présenter une souffrance psychologique est corrélée positivement aux facteurs suivants : la profession d’instituteur, l’absence de motivation concernant le choix de la
profession, l’insatisfaction professionnelle, la présence d’un
risque professionnel, le souhait de changer la profession, la
présence de problème de santé, le nombre élevé de consultations médicales, les antécédents d’hospitalisations, la présence de difficultés, l’insatisfaction dans les domaines de la
vie personnelle et l’absence de réseau social.
Conclusion : À la lumière de ces résultats nous insistons sur
l’importance des problèmes de santé mentale et l’intérêt d’un
dépistage précoce afin d’améliorer la qualité de vie des enseignants.
PO 179
FACTEURS DE STRESS SCOLAIRES ET
RELATIONNELS ASSOCIÉS AUX CONDUITES
SUICIDAIRES : ÉTUDE AUPRÈS DE 171
ADOLESCENTS SCOLARISÉS
BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Les conduites suicidaires sont fréquentes à
l’adolescence. Plusieurs facteurs ont été incriminés dans la
genèse de ces conduites Les facteurs sociaux et environnementaux semblent jouer un rôle important.
Objectif : L’objectif de notre travail était d’identifier les facteurs de stress scolaires et relationnels associés aux conduites suicidaires chez des adolescents en milieu scolaire.
Méthodologie
Nous avons recruté 171 élèves inscrits dans l’établissement
secondaire « 2 mars 1934 » de la ville de Sousse en Tunisie.
L’évaluation était faite par un auto-questionnaire déterminant
les paramètres sociodémographiques, les conduites suicidaires et les facteurs de stress scolaires et relationnels.
Résultats : Notre échantillon d’étude comprenait 171 élèves
âgés de 15 à 19 ans. Le sexe ratio était de 1.08. La prévalence des tentatives de suicide dans notre échantillon était
de 6,5 %. Celle des idées suicidaires était de 39,8 %.
Parmi les facteurs de stress scolaires seules les difficultés
scolaires étaient corrélées aux conduites suicidaires. Concernant les facteurs de stress relationnels, l’isolement social
et affectif ainsi que la présence d’événements de vie négatifs
étaient corrélés à la présence de comportements suicidaires.
Posters
Conclusion : Notre étude indique que les tentatives de suicides et les idées suicidaires sont fréquentes chez des adolescents scolarisés. Les difficultés scolaires et relationnelles
semblent être des facteurs qui influencent de telles conduites.
L’identification de ces difficultés chez les adolescents permettra des actions à but préventif.
du questionnaire de Leymann intitulé Leymann Inventory of
Psychological Terror [LIPT]. Le LIPT a été complété d’autres
items (données sociodémographiques et professionnelles,
facteurs de protection ou de risque de stress en milieu de travail, indicateurs de santé mentale.
Résultats : En cours.
PO 180
« BURN OUT SYNDROME » ÉVALUATION DU DEGRÉ
D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL CHEZ LE
PERSONNEL SOIGNANT DU CHU IBN SINA, MAROC
PO 182
LE STRESS CHEZ LES ÉTUDIANTS :
VULNERABILITÉ ENDOGÈNE OU FACTEURS
EXOGÈNES ?
EL AMMOURI A., ELLOUDI H., SABIR M., EL OMARI F.,
TOUFIQ J.
MNIF L. (1), AMMAR Y. (1), YAICH S. (2), MASMOUDI J. (1),
DAMAK J. (2), JAOUA A. (1)
Clinique universitaire AR-RAZI, SALE, MAROC
(1) CHU Hédi Chaker, service de Psychiatrie A, SFAX, TUNISIE
(2) CHU Hédi Chaker, service d’épidémiologie, SFAX, TUNISIE
Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out, a été
décrit pour la première fois par Freundenberger en 1974
comme une forme particulière de réaction au stress chronique. En effet, le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel représente actuellement l’un des risques psychosociaux du travail, dont les conséquences sur la personne et
son entourage sont loin d’être négligeables.
Le risque est plus élevé dans les professions d’aide aux
autres, et fait ainsi du personnel de santé une cible à haut
risque d’épuisement professionnel.
L’objectif de ce travail est d’évaluer le degré d’épuisement
professionnel au sein du corps médical et paramédical à travers une enquête réalisée dans trois services différents
(médecine, chirurgie et psychiatrie) du CHU Avicenne
(Rabat, Maroc) ; nous avons utilisé un questionnaire anonyme validé, le Maslach Burn out Inventory (MBI), qui évalue
le niveau d’épuisement professionnel dans sa structure tridimensionnelle.
PO 181
HARCÈLEMENT MORAL : ENQUÊTE AU CHU DE FES
ELGHAZOUANI F., RHARRABTI S., LAHLOU F.,
AALOUANE R., RAMMOUZ I.
Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC
Le harcèlement moral est un phénomène surreprésenté
aussi bien dans le secteur de la santé, que dans le champ
de l’enseignement. Le personnel de santé qui est confronté
à la souffrance, à la maladie et la mort, sera, sous les effets
du harcèlement moral, confronté aussi à sa propre souffrance, à des conséquences sur sa propre santé et dans des
cas extrêmes à l’atteinte de sa propre vie.
Objectifs : Le but de cette étude est d’estimer la prévalence
du harcèlement moral au CHU de Fès et de décrire ses
aspects cliniques.
Méthodologie : Cette enquête épidémiologique descriptive et
transversale a intéressé le CHU de Fès. La population cible
est représentée par le personnel médical du CHU de Fès.
Pour être inclus dans l’étude, les médecins devaient avoir au
minimum 3 mois d’ancienneté au CHU. Le support de
l’enquête est un questionnaire individuel, auto-administré et
strictement anonyme comportant la version française validée
L’objectif de ce travail est d’étudier les liens entre le niveau
de stress chez les étudiants tunisiens et le névrosisme
comme facteur de vulnérabilité personnelle ainsi que les facteurs de stress exogènes.
Méthodes : Cinq cents étudiants universitaires (n = 500) choisis par un tirage au sort, ont répondu à un questionnaire composé de 3 parties. La première partie a comporté des questions générales portant sur les conditions de vie de l’étudiant.
La deuxième partie représentée par l’échelle de stress perçu
spécifique (Boujut E, Bruchon-Schweitzer M, 2003) a été utilisée pour évaluer le niveau de stress perçu chez les étudiants. La troisième partie consacrée à la vulnérabilité personnelle au stress, a comporté l’échelle du Névrosisme du
NEO-PI-R (Costa et McCrae, 1985). Les deux échelles utilisées ont été validées chez les étudiants tunisiens.
La corrélation entre le stress perçu et le névrosisme et les
différentes questions a été mesurée par le coefficient de
Pearson ’r ’.
Résultats : Le coefficient de Pearson a révélé une faible corrélation entre le score total du stress perçu et le score total
du névrosisme r = 0.42.
La corrélation entre le score total du stress perçu et certains
facteurs de stress exogènes a été bonne avec une relation
statistiquement significative pour le type de logement, le
niveau socio économique, le moyen de transport utilisé pour
aller à faculté (p < 0.05 pour chacun de ces facteurs).
PO 183
BURN OUT CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
MAROCAINS
SABIR M.
Hopital Arrazi, SALÉ, MAROC
Plusieurs études ont montré que les médecins souffrent
d’épuisement professionnel ou de burnout.
Réputées particulièrement exigeantes, les études de médecine peuvent être source de stress et de troubles dépressifs.
Plusieurs questions peuvent se poser : les tensions ressenties par les étudiants en médecine ont-elles tendance à croitre
d’année en année ou y a-t-il un un phénomène d’adaptation
qui s’opère avec le temps ?
79
9e Congrès de l’Encéphale
L’objectif de cette étude est d’analyser ce phénomène en
amont, au niveau des études de médecine, d’analyser les
scores de burn-out en fonction des années d’études et de sortir avec des recommandations concernant la prise en charge
du burn-out chez les étudiants en médecine.
PO 184
LE BURN OUT CHEZ LES MÉDECINS
RÉANIMATEURS
AOUADI A., HOUADEF N.I., CHORFI W., SAMAI I.,
BOUDEF M.
EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE
Le burn out (ou épuisement professionnel) des médecins
était pendant longtemps un sujet tabou, le médecin étant aux
yeux de la société le soignant et non pas le soigné. Le médecin réanimateur est le plus concerné par ce syndrome vu la
charge du travail et le stress permanent en relation avec sa
spécialité.
Notre étude a pour objectif d’évaluer la prévalence du burn
out chez les médecins réanimateurs du CHU d’ANNABA en
Algérie.
Notre enquête a été réalisée auprès des médecins réanimateurs du CHU d’ANNABA pendant la période allant du
01.09.2010 au 31.09.2010. On a fait passer à ces médecins
le Maslach Burn out Inventory (MBI)
Les résultats et leur analyse seront discutés dans notre travail.
Mots clés : Burn out, médecins réanimateurs, MBI.
PO 185
ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ LES
PARENTS D’ENFANTS PRÉMATURÉS AU MAROC
SABIR M.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
La naissance d’un enfant prématuré est un événement soudain, brutal, qui menace la survie du nouveau-né et son pronostic développemental au long cours mais représente également un événement extrêmement stressant pour les
parents.
Le vécu parental est marqué le plus souvent par une détresse
psychique suite à l’impact traumatique d’une naissance prématurée et cela peut se manifester sous forme de symptômes
anxieux ou dépressifs, de somatisations et parfois de symptômes de stress post-traumatique. Or, le vécu parental, perturbé dans le cas d’une naissance prématurée, est susceptible de compromettre la qualité de la relation précoce parents
bébé, qui est cruciale pour le devenir de l’enfant.
Les objectifs de cette étude sont d’évaluer, à l’aide d’un questionnaire spécifique (Impact of Event Scale), les symptômes
d’intrusion et d’évitement, caractéristiques de l’état de stress
post-traumatique chez les parents d’enfants prématurés, de
comparer les résultats avec ceux d’un groupe témoin de
parents de nouveau-nés à terme et de déterminer s’il existe
des différences statistiquement significatives entre le vécu
des mères et des pères de nouveau-nés prématurés.
80
Les résultats préliminaires suggèrent que les parents de
bébés prématurés sont plus à risque que les parents de nouveau-nés à terme de présenter des symptômes de stress
post-traumatique avec la présence, toutefois, de différences
entre les types de réactions des mères et des pères.
Cette étude permet de dégager des pistes de réflexion,
notamment concernant l’instauration d’une prise en charge
psychologique précoce des parents d’enfants prématurés.
Mots clés : prématurité, vécu parental, stress post-traumatique maternel et paternel
PO 186
LE STRESS DANS LES ORGANISATIONS, CAS D’UNE
SOCIÉTÉ MAROCAINE DE SERVICE INFORMATIQUE
BALHOUSSE R., SBAI S., ELHAMAOUI Y., MOUSSAOUI D.
Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca, CASABLANCA, MAROC
Introduction : - Le stress survient lorsqu’il y 'a un déséquilibre
entre la perception qu’une personne a des contraintes que
lui impose son environnement et la perception qu’elle a de
ses propres ressources pour y faire face.
Les objectifs :
– Évaluer le stress professionnel dans l’entreprise.
– Étudier les corrélations entre le stress professionnel et les
maladies psychosociales comme l’anxiété et la dépression.
– Établir une politique de prévention pour lutter contre le
stress dans l’entreprise.
Méthode :
– C’est une étude transversale réalisée au sein d’une société
marocaine de service informatique durant l’année
2009/2010.
– C’est une étude basée sur deux modèles :
Modèle de KARASEK qui met en avant deux déterminants :
la latitude de décision et les demandes environnementales
basé sur un questionnaire de 25 questions.
Modèle « échelle HAD » mesure l’anxiété et la dépression
basée sur un questionnaire de 14 questions.
– Le « job strain » est défini comme une situation où la
demande psychologique est supérieure à la médiane et la
latitude décisionnelle inférieure à la médiane, ce qui constitue
une situation à risque pour la santé.
– L’échantillon étudié est composé de 100 salariés.
Résultat :
– Les femmes présentent des taux d’anxiété très élevés par
rapport aux hommes.
– Le pourcentage des femmes présentant un trouble dépressif notable est nettement plus élevé que celui des hommes
et trois plus élevé que la moyenne (3 %).
– Nous avons constaté une forte relation entre le niveau élevé
de dépression et la tension de travail : 64 % a été observé
chez les salariés qui ont le risque « job strain ».
Conclusion : Le stress au travail est l’une des menaces les plus
importantes qui pèsent sur le bien-être des travailleurs et la
performance des entreprises. Le stress au travail peut et doit
Posters
être prévenu. Il s’agit d’une tâche importante à laquelle doivent
participer activement tous les acteurs du monde du travail.
PO 187
EFFETS ANTAGONISTES D’UNE EXPOSITION À UN
STRESS AIGU COMPORTEMENTAL SUR LA
PHOSPHORYLATION DES RÉCEPTEURS AMPA
DANS LE CORTEX PRÉFRONTAL, L’AMYGDALE ET
L’HIPPOCAMPE
CAUDAL D., GODSIL B.P., JAY T.M.
Centre de Psychiatrie et Neurosciences, PARIS, FRANCE
L’exposition au stress induit des effets drastiques au niveau
structural et synaptique dans le SNC : modification des arbres
dendritiques sur lesquels s’effectuent les contacts synaptiques,
changements de plasticité synaptique, diminution de la neurogenèse (McEwen et al., 1999). Ces changements, qui mettent
en jeu les corticostéroïdes et les récepteurs glutamatergiques,
ont principalement été observés dans le cortex préfrontal
(CPF), l’hippocampe et l’amygdale mais sans qu’apparaisse
clairement de spécificité. L’efficacité des réponses des synapses excitatrices (i.e. glutamatergiques) n’étant pas affectée de
manière homogène par le stress, notre objectif était d’étudier
la phosphorylation d’un type de récepteurs glutamatergiques,
les récepteurs AMPA, qui représente un mécanisme majeur
pour la régulation de ces récepteurs et leur implication dans la
plasticité synaptique. Nous avons récemment montré (Caudal
et al., Plos One, 2010, in press) que l’exposition de l’animal à
un stress comportemental aigu (30 minutes sur une plateforme
élevée) induit des effets opposés sur la phosphorylation des
récepteurs AMPA (1) dans le CPF et l’hippocampe dorsal (Hd)
et (2) dans l’amygdale et l’hippocampe ventral (Hv). Après le
stress, la phosphorylation sur le résidu Ser831 de la sous-unité
GluA1 est fortement diminuée dans le CPF et l’Hd, tandis que
la phosphorylation du résidu Ser845 est augmentée dans
l’amygdale et l’Hv. Le stress module aussi la sous-unité GluA2
du récepteur AMPA, en diminuant la phosphorylation au niveau
des résidus Tyr876 et Ser880 dans l’amygdale, et en augmentant la phosphorylation de Ser880 dans le CPF. Ces résultats
montrent qu’une exposition au stress aigu induit des modifications de la transmission glutamatergique qui sont dépendantes
non seulement des sous-unités du récepteur AMPA, mais
aussi de la région étudiée. Ces modifications pourraient être à
l’origine de la réduction de l’efficacité synaptique observée
dans le CPF et l’Hd après le stress et de son renforcement dans
l’amygdale et l’Hv. L’implication directe des récepteurs glutamatergiques AMPA dans la réponse au stress avec une spécificité régionale suggère l’utilité à terme de développer des
stratégies thérapeutiques ciblant ces régions d’intérêt.
PO 188
PLACE DE LA RELATION THÉRAPEUTIQUE DANS LA
PRISE EN CHARGE DU PSYCHOTRAUMA
BENCHARIF M.E.A., RIDOUH B.
HOPITAL FRANTZ FANON, BLIDA, ALGERIE
Dans notre pratique de prise en charge des sujets victimes
de violence terroriste, fréquemment, les sujets qui viennent
nous consulter le font pour des perturbations psychologiques
à type d’anxiété, d’idéation obsessionnelle, de troubles
caractériels et ce sans que les éléments en rapport avec le
syndrome de reviviscence soient rapportés. De même, ces
sujets n’évoquent pas spontanément l’événement vécu. Ce
dernier n’est découvert par nous qu’à travers le recueil des
événements de vie de ces patients. Le vécu psychotraumatique n’émerge qu’au fur et à mesure des séances, en lien
avec l’événement vécu et accompagné par la verbalisation
d’un syndrome de reviviscence et/ou de cauchemars faisant
la névrose traumatique.
La littérature internationale rapporte un temps de latence
entre le moment du traumatisme et l’apparition d’un syndrome de répétition traumatique et remarque sa grande variabilité. Elle relève même un raccourcissement de ce temps de
latence depuis. Elle relève également, chez ceux qui
n’avaient pas présenté de manifestations immédiates ou
chez lesquels un état aigu s’était totalement résorbé, l’existence d’une symptomatologie traumatique discrète, voire
d’un syndrome de répétition jusque-là tenu secret.
Crocq et al. parlent d’un « temps nécessaire au sujet pour
se réhabituer à un climat de sécurité » (Crocq et al. 1989).
Ceci semble en lien avec d’autres éléments relevés concernant la relation thérapeutique :
• une difficulté (mais pas impossibilité) d’installer une relation
fiable, stable, durable chez ces sujets ;
• ne pas être attentif à cette difficulté, amène le sujet à errer
de thérapeute en thérapeute.
Ceci nous a amené à nous poser la question de la place de
la relation thérapeutique, et de son instauration dans le psychotrauma, quand on sait qu’elle constitue un pré requis pour
le travail thérapeutique mais aussi principal vecteur du profil
du changement dans la thérapie.
Alors qu’en est-t-il de la relation qui s’instaure entre le thérapeute et la victime dans le psychotrauma ?
Nous essaierons, à travers de cas cliniques, de faire part de
notre expérience et du comment instaurer la relation thérapeutique dans le psychotrauma ?
PO 189
ÉTUDE PILOTE D’ÉVALUATION DU RESSENTI DES
TIERS AU COURS D’UNE HOSPITALISATION SOUS
CONTRAINTE
AMIOT O. (1), IDASIAK-PIRIOU V. (1), TON N.T.T. (2)
(1) CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE
(2) CHI Clermont de l’Oise. INSERM U669 PSYGIAM,
CLERMONT, PARIS, FRANCE
Introduction : Ces dernières années, la place de la famille
dans la prise en charge des patients en psychiatrie a évolué,
substituant à l’idée d’une famille pathogène celle de la famille
partenaire de soin. L’implication affective pour les tiers n’a
jamais été étudiée. Le but de cette étude était d’évaluer le
ressenti émotionnel des tiers au cours d’une HDT.
Patients et méthodes : Évaluation prospective de 30 tiers
ayant participé à une HDT pour un de leur proche, au CHI
de Clermont de l’Oise. Les tiers ont été évalués par des ques81
9e Congrès de l’Encéphale
tionnaires, inspirés de l’inventaire de détresse péri-traumatique et de l’échelle révisée d’impact de l’événement à J0, J15
et J30, ainsi que par l’analyse du discours spontané des tiers
à J0, à partir d’enregistrement. Dans 65 % des cas, les
patients avaient déjà été hospitalisés en HDT. Une comparaison du ressenti des tiers a été réalisée entre les tiers participant à leur première HDT et ceux ayant déjà participé, avec
un test de Fischer.
Résultats : Les tiers étudiés étaient des conjoints dans 47 %
des cas, des parents dans 37 %, des enfants dans 10 %. À
J0, 90 % des tiers expriment de la tristesse, de manière significativement plus importante dans le groupe des tiers signant
une HDT pour la première fois (p < 0,05), 80 % de la frustration, 63 % de la peur pour leur sécurité ou celle des autres,
63 % de l’appréhension par rapport à l’hospitalisation et 37 %
de la culpabilité. A J15, il y a peu d’évolution des ces émotions
et 79 % des tiers déclarent un impact sur le quotidien des tiers
avec apparition de troubles du sommeil ou de cauchemars
dans 29 % des cas. A J30, la culpabilité n’est présente chez
un seul tiers et 86 % se disent satisfaits d’avoir demandé
l’HDT. Dans 50 %, les tiers décrivent une modification de
leurs relations avec le patient hospitalisé (rancune, perte de
confiance, perte de contact). Malgré cela, 93 % des tiers penseraient à redemander une HDT si nécessaire.
Conclusion : À court d’une HDT, les tiers expriment un large
panel d’émotions négatives mais aussi positives. L’impact
d’une telle décision s’amende après 30 jours. Les tiers décrivent également des conséquences comme des troubles du
sommeil et des ruminations anxieuses. Il convient donc
d’améliorer l’écoute, le soutien et l’information des familles
au cours des HDT.
PO 190
ASPECTS COLLECTIFS DANS LA CLINIQUE OU
CLINIQUE DE LA COLLECTIVITE ?
LAHUTTE B., RIO A., GUILLAUME C.
Hôpital Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
Notre pratique de psychiatre nous familiarise avec la rencontre du singulier, du particulier de l’individu, dans des entretiens en « face à face ». Parfois, l’abord du patient en passe
par le groupe, qu’il soit celui de l’Institution ou d’un groupe
thérapeutique constitué.
En revanche, des situations plus inhabituelles peuvent confronter le praticien à un autre registre du groupe. Il s’agit des
manifestations psychiques collectives, telles que rencontrées dans des situations non conventionnelles – les guerres
n’étant pas les moindres.
Historiquement, des manifestations psychologiques collectives ont été décrites, comme les phénomènes de panique, à
travers leurs différentes dénominations. Il conviendrait d’en
préciser l’actualité et nous proposons d’en prolonger la description, à partir d’illustrations cliniques de phénomènes
« dégradés » de panique, pouvant être méconnus en dépit
de leurs redoutables conséquences individuelles et collectives.
Ceci nous invite également à explorer les différentes conceptualisations ayant pu être faites de la « psychologie des
82
foules », en précisant l’articulation entre individuel et collectif,
dans ces situations. Si la citation de Confucius « Le tout est
plus grand que la somme des parties » est fréquemment
énoncée pour mettre en avant la valeur positive du groupe,
peut-être devons-nous, à la manière d’Edgar Morin, en
détourner la formulation lorsque le groupe dysfonctionne : le
tout est également moins que la somme des parties…
PO 191
CONCEPT D’HYSTÉRIE DE CONVERSION
AU XXI e SIÈCLE : ÉTUDE DESCRIPTIVE
ET PRONOSTIQUE
DROUFFE M., CLEMENT J.P.
CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE
OBJECTIFS : Présenter les caractéristiques des troubles
dissociatifs (de conversion) au XXIe siècle, évaluer statistiquement les facteurs de risque associés à la récidive et
détailler sur le plan chronologique cette dernière.
Méthode : 87 patients ont été diagnostiqués « troubles dissociatifs (de conversion) » selon la CIM-10, entre 2003
et 2010 dans les services de psychiatrie du CH. Esquirol de
Limoges. Nous avons réalisé une étude descriptive de ces
troubles (test du Chi2), puis étudié les facteurs pronostiques
de récidive par régression logistique et test du Log rank (courbes de Kaplan Meier).
Résultats : Nous avons observé moins de crises convulsives
et de troubles de la marche (respectivement 10 et 18 % des
cas), plus de déficits moteurs, de troubles du langage et de
troubles de conversion psychiques (respectivement 40 %,
15 % et entre10 et 20 % des cas) ainsi que de multiples symptômes associés comme les troubles cognitifs (12 %), que les
études antérieures réalisées. Les facteurs significativement
associés au risque de récidive ont été les troubles moteurs
(Odds Ratio (OR) = 4.1, p = 0.0028), l’absence de confusion
psychogène (OR = 5.9, p = 0.0187), les troubles mixtes (OR
= 4.3, p = 0.0015), les troubles neurologiques moteurs, convulsifs et sensitifs (OR = 4.2, p = 0.0030) et les antécédents
de troubles conversifs (OR = 2.6, p = 0.0365). Les anxiolytiques et les antidépresseurs associés à une psychothérapie
seraient à privilégier pour diminuer le risque de récidive, contrairement aux antipsychotiques (p = 0,0416). La récidive si
elle a lieu, semblerait se dérouler dans les trois ans de
manière significative (p < 0,05).
Conclusion : Cette étude permet une meilleure approche clinique et thérapeutique des troubles dissociatifs (de conversion) en caractérisant de façon originale les facteurs associés
au risque de récidive et en précisant les valeurs chronologiques de cette dernière.
PO 192
DÉLIRE CHEZ L’HYSTÉRIQUE
ONEIB B., ELLOUDI H., LABOUDI F., SABIR M., OUANASS A.
Clinique universitaire psychiatrique, Hôpital ARRAZI, CHU IbnSina, RABAT-SALE, MAROC
Le diagnostic de « délire hystérique » a toujours fut l’objet de
controverses et ne figure plus pour certaines classification
Posters
des troubles mentaux. Certains auteurs regroupent le délire
chez l’hystérique sous la notion de psychose hystérique alors
que d’autres refusent catégoriquement la présence de tels
symptômes dans l’hystérie.
Au Maroc, le diagnostic de « délire hystérique » se pose toujours.
Le but de notre travail est de mettre en évidence les caractéristiques de ce « délire hystérique », et d’évaluer l’impact
culturel et sociétal Marocain dans la persistance du diagnostic de « délire hystérique ».
PO 193
ÇA MARCHE PLUS !
PRESSE A., BRUGE-ANSEL T.
HIA Desgenettes, LYON, FRANCE
« Je me suis fait piéger ! »
Voilà la phrase prononcée par le neurologue après avoir hospitalisé une patiente souffrant d’une paralysie des deux membres inférieurs. Au final, ce trouble moteur aigu et invalidant
s’est avéré être une conversion.
Comment cette femme ne peut-elle plus brutalement
marcher ?
Le savoir médical est ainsi rudement mis à l’épreuve. Le
modèle explicatif le plus connu reste la théorie psychanalytique de Freud dans laquelle le symptôme résulte d’un compromis entre désir et interdit et se manifeste par le corps.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Après illustration de notre poster par le cas clinique de cette
jeune patiente, nous exposerons les différentes théories
publiées et l’apport des neurosciences dans la compréhension du trouble conversif.
PO 194
FUGUE DISSOCIATIVE : UN TROUBLE RARE ET
MÉCONNU. À PROPOS D’UN CAS
CALVET B. (1), MAZIERO S (2), LEMESLE B. (2), BARBEAU E.
(3), PUEL M. (4), CHOLLET F. (4), DEMONET J.F. (4),
PARIENTE J. (4)
(1) Inserm U825, CHU PURPAN, UPS, TOULOUSE, FRANCE
(2) Service de Neurologie, Pôle Neurosciences, CHU PURPAN,
TOULOUSE, FRANCE
(3) Centre de Recherche Cerveau et Cognition, CNRS, UPS,
TOULOUSE, FRANCE
(4) Inserm U825, Service de Neurologie, Pôle Neurosciences,
CHU PURPAN, UPS, TOULOUSE, FRANCE
Les troubles dissociatifs regroupent un ensemble de tableaux
psychiatriques variés entraînant une interruption dans les
fonctions habituellement intégrées de la conscience, de
l’identité, de la mémoire ou de la perception de l’environnement. La fugue dissociative en est un exemple particulièrement marquant, mais extrêmement rare. Au cours de cet épisode, le sujet va présenter une perte globale et soudaine de
la mémoire autobiographique s’étendant généralement sur
plusieurs années et fréquemment associée à une perte de
l’identité. Il va alors entreprendre un voyage soudain et inat-
tendu hors de son cadre habituel de déplacement, adopter
une nouvelle identité, sans bizarrerie et ne va pas avoir conscience de son trouble. Ainsi, le sujet pense, parle, agit de
façon automatique au cours d’une période de dérèglement
de sa conscience dont il gardera un souvenir confus. La prise
en charge de ce tableau d’amnésie psychogène s’avère difficile pour le clinicien, hésitant entre une attitude d’écoute
bienveillante et de rejet lié à la croyance d’une possible simulation tant la symptomatologie semble étrange et inhabituelle.
Nous décrirons la prise en charge, l’évolution clinique et neuropsychologique d’un patient hospitalisé au sein d’un service
de neurologie et discuterons du tableau présenté au regard
des données de la littérature.
PO 195
LES TROUBLES ANXIEUX EN PSYCHIATRIE
PUBLIQUE AMBULATOIRE TUNISIENNE :
PRÉVALENCE, COMORBIDITÉ ET PRISE EN CHARGE
MAALEJ M., MEZIOU O., BOUASKER A., KHALOUI M.,
DRIRA S., HSSAIRI A., NEJI R., DABOUSSI A., GHACHEM R.
Service des consultations externes et des urgences, Hôpital
Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les troubles anxieux constituent des motifs de
consultation fréquents, non seulement en psychiatrie, mais
aussi en médecine générale, du fait de la richesse du cortège
somatique qui les accompagne.
L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence des
troubles anxieux chez les nouveaux consultants de l’hôpital
Razi de Tunis, d’étudier la comorbidité de ces troubles avec
la dépression majeure, et de détailler les modalités de prise
en charge.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui
porte sur les dossiers des nouveaux consultants, examinés
entre le 1er juillet et le 30 septembre 2010, au service des
consultations externes de l’hôpital Razi à Tunis.
Critère d’inclusion : diagnostic de trouble anxieux selon les
critères du DSM IV.
Critères d’exclusion : 1- présence de symptômes psychotiques.
2- présence d’un syndrome démentiel.
Résultats : Au cours du troisième trimestre de l’année 2010,
nous avons colligé 577 nouveaux consultants, dont 55
(31 hommes et 24 femmes, âgés de 16 à 72 ans) étaient
atteints d’un trouble anxieux. Ceci correspond à une prévalence de 9,53 %. La moitié des patients (50,91 %) était
atteinte d’un trouble panique, 21,82 % souffraient d’un état
de stress post traumatique et 5,45 % présentaient un trouble
anxiété généralisé.
Une comorbidité entre des troubles anxieux était présente
dans un quart des cas, la plus fréquente étant celle entre le
trouble panique et l’agoraphobie. Quant à la comorbidité trouble anxieux et dépression majeure, elle était l’apanage de
38,18 % des patients.
89,09 % des malades ont été mis sous un traitement antidépresseur. Il s’agissait d’un inhibiteur spécifique de la recapture
de la sérotonine (ISRS) pour la plupart et était systématiquement associé à un traitement anxiolytique (benzodiazépine
83
9e Congrès de l’Encéphale
dans 75 % des cas). Une infime minorité des patients (3,64 %)
a bénéficié d’une psychothérapie.
Enfin, un arrêt de travail a été prescrit pour 32,35 % des
patients professionnellement actifs.
Conclusion : Le coût humain et médico-social des troubles
anxieux est important. On pourrait le réduire grâce à une
meilleure reconnaissance de ces troubles par les médecins
de première ligne.
PO 196
LA DÉPRESSION CHEZ LES PANIQUEURS
HALOUANI N., ALOULOU J., BEN AMMAR H., ENNAOUI R.,
SIDHOM O., AMAMI O.
CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE
Introduction : Nous nous proposons de dépister la dépression
chez des patients consultant en psychiatrie pour trouble panique et relever les caractéristiques des paniqueurs déprimés.
Patients et méthodes : Nous avons colligé 30 patients diagnostiqués trouble panique avec ou sans agoraphobie selon les critères du DSM IV suivis à la consultation externe de psychiatrie
du CHU Hedi Chaker à Sfax. Les patients ont été évalués au
moyen d’un questionnaire standard administré par le médecin
qui a conduit l’enquête. Cet outil d’évaluation regroupait :
a- Des paramètres socio démographiques, cliniques et évolutifs. b- L’inventaire de la dépression de Beck : Il s’agit d’un
inventaire auto-évaluatif de 13 items à forte cohérence
interne et manifestant de fortes corrélations avec d’autres instruments de mesure de la dépression en langue française.
L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS dans
sa dix-huitième version.
Résultats : L’âge moyen de notre population était de
42,07 ans avec des extrêmes allant de 22 à 71 ans. Le sexe
ratio était égal à 1. Le niveau socioéconomique était bas dans
56,7 % des cas. Le niveau scolaire de notre échantillon n’a
pas dépassé le primaire dans 56,7 %. Nous avons noté la
présence de dépression chez 73,3 % de nos patients. Elle
était statistiquement corrélée à un niveau socioéconomique
bas (p = 0.015), à un nombres d’attaque de panique dépassant deux attaques par jour (p = 0,032), et à une mauvaise
observance thérapeutique (p = 0,028). La dépression était
plus fréquente chez les sujets âgés de moins de 45 ans par
rapport à ceux âgés de plus de 45 ans (43,7 % vs 25,4 %, p
= 0,6). Les paniqueurs déprimés avaient un âge de début
moyen plus précoce que les paniqueurs non déprimés
(27,2 ans vs 35,3 ans, p = 0,45). De même nous avons trouvé
une relation statistique significative entre la dépression et la
consommation d’alcool chez les patients souffrant d’un trouble panique (p = 0,047).
PO 197
DIFFÉRENCIATION ENTRE PEUR ET ANGOISSE :
APPORT DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIONNISTE
LESUR A., CHAUCHOT F.
Exercice libéral, PARIS, FRANCE
Peur, angoisse : deux mots pour un même concept ou deux
phénomènes psychologiques distincts ?
84
Dans la tradition psychiatrique française la peur et l’angoisse
se différencient par leur objet : la peur est clairement liée à
un objet, l’anxiété est sans attache. L’angoisse, enfin,
exprime une différence de degré d’intensité avec l’anxiété,
en insistant, notamment, sur les sensations physiques de
constriction et d’oppression. Cette conception suggère que
peur, anxiété et angoisse sont de même nature ; elle participe
aux confusions qui existent entre la panique, l’anxiété et les
phobies.
Le repérage, au cours des années 80, de l’attaque de panique
(AP) a, sur cette différenciation, des conséquences novatrices dont la richesse psychopathologique a été obérée du fait
de l’identification trop rapide de la panique à la névrose
d’angoisse ou au vaste ensemble des crises d’angoisse
aigue. D. Klein a proposé de considérer la panique comme
la résurgence inadaptée de l’émotion qui accompagne la première phase du processus de l’attachement, la détresse du
nourrisson. Cette émotion correspondrait à l’angoisse ; la
peur, quant à elle, serait directement liée au danger.
Ainsi, nous proposons de différencier :
– la peur, signal d’alerte au danger. Elle est fonctionnelle et
mature à 6 mois ; elle implique préférentiellement l’amygdale. Elle stimule le recours au système d’attachement. Du
point de vue psychopathologique, les manifestations prototypales en sont les phobies simples.
– l’angoisse, vécu intérieur d’insécurité liée à l’absence. Elle
découle du système d’attachement, est mature un peu plus
tardivement, vers 8-9 mois ; elle implique l’insula. Du point
de vue psychopathologique, la manifestation prototypale en
est l’AP.
L’angoisse engendre un climat d’insécurité qui provoque la
peur ; de même, la peur est un puissant stimulus de l’attachement et peut favoriser l’émergence de l’angoisse. Ce lien
puissant entre angoisse et peur, deux systèmes dont les ontogénèses sont précoces et indépendantes, participe à la difficulté à en différencier les vécus spécifiques et explique la
variabilité et la richesse de la clinique de l’anxiété et de la
peur.
PO 198
COMMENT LES PATIENTS PHOBIQUES SOCIAUX
GÈRENT-ILS LES DISTANCES
INTERPERSONNELLES ?
LAMBREY S., VOISIN C., ROUCAUT F.X., CANET P.,
RAUTUREAU G., JOUVENT R., PELISSOLO A.
Centre Emotion, PARIS, FRANCE
L’espace personnel peut être considéré comme une bulle que
les individus maintiennent autour d’eux-mêmes et au sein de
laquelle autrui ne peut pénétrer sans engendrer une sensation d’intrusion et d’inconfort. Ce concept est potentiellement
pertinent en psychiatrie clinique, en particulier dans le cas
de troubles impliquant une anxiété sociale ou des difficultés
de cognition sociale. En accord avec cette idée, quelques
rares études ont montré que l’espace personnel et la gestion
des distances interpersonnnelles sont perturbés chez des
patients schizophrènes et des patients bipolaires. Cependant, de manière surprenante, il n’existe pas de données sur
Posters
la question de l’espace personnel dans la phobie sociale.
Dans cette étude, grâce aux techniques de réalité virtuelle,
nous avons cherché à déterminer les caractéristiques de
l’espace personnel de patients phobiques sociaux. Dans
l’ensemble, les résultats suggèrent que plus le niveau
d’anxiété est important, plus l’espace laissé entre soi et l’autre
est grand. Le détail des résultats sera discuté dans le cadre
des modèles cognitifs de l’anxiété sociale.
PO 199
APPORT DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIONNISTE À
LA COMPRÉHENSION DE L’AGORAPHOBIE
CHAUCHOT F., LESUR A.
Exercice libéral, PARIS, FRANCE
La psychologie évolutionniste et les théories de l’attachement
ouvrent de nouvelles perspectives qui permettent de différencier la peur de l’angoisse et de les appréhender comme
deux systèmes ontogéniques différents. La peur est l’expression du système d’alerte contre le danger, l’angoisse résulte
de l’activation de l’attachement ; ces deux systèmes sont en
interaction.
La psychopathologie de la peur renvoie aux phobies, celle
de l’angoisse au trouble panique.
La proximité ontogénique de la peur et de l’angoisse participerait à l’association fréquente entre phobie, peur, angoisse
et panique, ainsi qu’à la confusion qui existe entre ces
notions.
Nous prendrons comme illustration l’agoraphobie.
Avec le développement du concept de panique, la place de
l’agoraphobie en tant qu’entité spécifique a été remise en
question, sans que, toutefois, les différentes éditions des
DSM l’aient fait disparaître.
Nous proposons de considérer l’agoraphobie comme un trouble qui s’exprime selon un axe « panique-angoisse » vs
« phobie-peur ». Selon cette conception, le pôle « paniqueangoisse » correspond aux patients qui, dès la première attaque de panique, pourront présenter des conduites agoraphobiques, alors même que ces dernières disparaissent
« comme par enchantement » lors de la guérison du trouble
panique. Chez ces patients, plus que l’évitement, c’est
l’angoisse que suscite l’absence qui prévaut et fonde les conduites agoraphobiques. Le pôle « phobie-peur » correspond,
quant à lui, aux formes plus rares d’agoraphobie sans trouble
panique et renvoie aux mécanismes phylogéniques de protection du danger, peut-être en l’occurrence des prédateurs.
L’agoraphobie se rapproche alors des phobies situationnelles. La phobie correspond à l’évitement que suscite la peur.
Enfin, les formes les plus fréquentes se situent le long de cet
axe et renvoient aux interactions qui existent entre la peur et
l’angoisse.
Conclusion : Conséquences thérapeutiques : impact différentiel des médicaments et des psychothérapies. Les psychothérapies cognitivo-comportementales sont d’autant plus
pertinentes que les conduites agoraphobiques sont proches
du pôle « peur-phobie ». Les traitements médicamenteux,
quant à eux, sont d’autant plus efficaces que les conduites
agoraphobiques sont proches du pôle « angoisse-panique ».
PO 200
RETENTISSEMENT FAMILIAL DU TROUBLE
OBSESSIONNEL COMPULSIF
BELHACHMI A., GOURANI M.E., TAIBI H., BELBACHIR S.,
SEKKAT F.Z.
Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC
Le trouble obsessionnel compulsif est une maladie fréquente
et invalidante tant pour la personne qui en souffre que pour
son entourage.
Il peut être responsable d’une souffrance et d’importants
aménagements dans le mode de vie familial. Les conflits
familiaux et conjugaux, les séparations ou les divorces et un
isolement familial et social ne sont malheureusement pas
rares, ce qui contribue souvent au maintien du trouble et
devient une entrave à la thérapie.
Notre travail concerne 20 patients présentant un trouble
obsessionnel compulsif selon les critères diagnostiques DSM
IV. Nous évaluons le retentissement familial de ce trouble à
l’aide d’un hétéro-questionnaire et de l’échelle d’obsessioncompulsion de Yale-Brown (Y-BOCS), et nous proposons
quelques suggestions pour faciliter la réintégration du patient
atteint de TOC dans son milieu familial.
PO 201
JEAN GIONO, QUAND LA PULSION COMPOSE AVEC
LES MOTS
SKRIABINE J.
EPS Paul Guiraud, PARIS, FRANCE
Jean Giono choisit le genre « Chroniques » après la Seconde
Guerre mondiale. Son roman Les deux cavaliers de l’orage
fait charnière dans son œuvre littéraire. Giono confirme ce
style littéraire. Et il écrit sur la pulsion meurtrière dans Deux
cavaliers de l’orage, les pulsions perverses et meurtrières
dans Un roi sans divertissement, la pulsion mortifère dans
Le déserteur. Pour Giono, seul le style conteur-chroniqueur
lui permet de continuer à écrire, comme si toujours aux prises
avec une pulsion mortifère, le faire conter lui permettait
de s’en distancier. En effet l’acte pulsionnel naît là où les mots
viennent à manquer, et le relater permet d’en parler. Giono
concilie son bonheur d’écrire avec la pulsion qui compose
avec les mots et sous-tend sa création. Il peut
alors romancer sur l’acte de tuer, un trauma pour lui à jamais
depuis la Seconde Guerre mondiale.
PO 202
TRANSMISSION FAMILIALE DES TROUBLES
ANXIEUX
ARFI N. (1), SEMAOUNE B. (2)
(1) HCA, ALGER, ALGERIE
(2) HÔPITAL, ALGER, ALGERIE
Les troubles anxieux sont des troubles fréquents, et leur prévalence est souvent sous estimée. Ils sont très souvent
comorbides entre eux, ainsi qu’avec d’autres troubles psychiatriques, particulièrement les troubles de l’humeur.
85
9e Congrès de l’Encéphale
L’agrégation familiale des troubles anxieux est maintenant
bien établie, mais leur héritabilité, tout trouble confondu, reste
dans des proportions modestes, comparée à d’autres troubles comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Bien
que la majeure partie du risque familial semble être génétique, les parts respectives des contributions génétiques et
environnementales dans leur étiologie restent à cerner.
L’ampleur de cette agrégation familiale semble être plus
importante pour certains troubles anxieux plus que pour
d’autres, c’est le cas du trouble panique qui est le plus documenté, et à moindre degré, le trouble anxiété généralisée, la
phobie, et le TOC.
Bien que les études nombreuses et sérieuses ont grandement éclairé nos connaissances sur la transmission familiale
des troubles anxieux, elles restent cependant limitées et les
résultats parfois divergents. Certains travaux actuels s’orientent vers l’étude des symptômes anxieux non spécifiques,
tels la peur, les symptômes de phobie et panique, les obsessions et les compulsions, qui paraissent intéressants du point
de vue de la génétique des troubles anxieux.
PO 203
PRISE EN CHARGE DES TROUBLES ANXIEUX À LA
CONSULTATION EXTERNE DE L’HÔPITAL RAZI
MEZIOU O., MAALEJ M., BOUASKER A., KHALOUI M.,
NEJI R., DABBOUSSI A., GHACHEM R.
Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les troubles anxieux constituent des motifs fréquents de consultation en psychiatrie. La prise en charge de
ces troubles anxieux ne se conçoit qu’après avoir posé le diagnostic, déterminé l’étiologie et détecté les comorbidités
(dépression, pharmacodépendance, troubles de la personnalité…etc.)
L’objectif de ce travail est de décrire la prise en charge des
troubles anxieux chez les nouveaux consultants de l’hôpital
Razi de Tunis.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui
porte sur les consultants, examinés entre le 1er juillet et le
30 septembre 2010 dans le service des consultations externes de l’hôpital Razi de Tunis, chez qui nous avons porté le
diagnostic de trouble anxieux selon les critères du DSM IV.
Résultats : La prévalence des patients atteints de troubles
anxieux est aux alentours de 10 % de l’ensemble des consultants. Notre échantillon comprenait 55 patients, répartis
comme suit : 31 hommes et 24 femmes. L’âge de notre
population variait entre 16 et 72 ans. Près de la moitié des
patients souffrait d’un trouble panique. Le diagnostic d’un
état de stress post traumatique a été porté chez 21,8 %
d’entre eux. Seuls 5,4 % présentaient un trouble anxieux
généralisé.
Des comorbidités ont été relevées dans un quart des cas, la
plus fréquente étant l’agoraphobie. La comorbidité avec la
dépression majeure a concerné 38,18 % des patients. Concernant la prise en charge, près de 90 % des patients ont été
mis sous un traitement antidépresseur. Il s’agissait pour la
plupart d’un inhibiteur spécifique de la recapture de la sérotonine (ISRS), associé à un traitement anxiolytique surtout
86
benzodiazépinique dans 75 % des cas. Une infime minorité
des patients (3,6 %) a bénéficié d’une psychothérapie.
Conclusion : La prise en charge des troubles anxieux repose
essentiellement sur le traitement par les antidépresseurs surtout sérotoninergiques et les anxiolytiques benzodiazépiniques. Les psychothérapies occupent une place importante
en voie de développement.
PO 204
GESTION DU STRESS ET DE L’ANXIÉTÉ CHEZ DES
LYCÉENS PRÉPARANT LES CONCOURS D’ENTRÉE
AUX GRANDES ÉCOLES : À PROPOS D’UNE ÉTUDE
MARTIN J., CHAUVET-GELINIER J.C., PONAVOY E.,
SOUDRY FAURE A., PINOIT J.M., BONIN B.
CHU DIJON, DIJON, FRANCE
Les étudiants préparant les concours d’entrée aux grandes
écoles sont soumis à différents types de facteurs de stress
tout au long de leurs études (pression scolaire, nécessité
de réussite, difficultés à s’intégrer à un nouveau système,
appréhension de l’avenir) auxquels se rajoutent parfois des
problèmes personnels (financiers, familiaux). Ces différents
éléments peuvent influencer les performances scolaires
(difficultés d’attention, de concentration, de mémorisation).
Être soumis de façon régulière à ces différents stresseurs,
sur une période de temps relativement longue, peut ainsi
aboutir, chez certains individus, à la survenue de problèmes
de santé tant physiques que psychologiques, conduisant
parfois à l’échec. Quelques travaux se sont intéressés aux
stratégies d’ajustement (coping) utilisées par les étudiants
pour gérer et diminuer leur anxiété, leur stress afin que ceuxci restent compatibles avec leur bien être. On distingue ainsi
des stratégies plutôt « opérantes » centrées sur le problème
(travail régulier, pratique d’un sport, relaxation) et
« inopérantes » plutôt centrées sur l’émotion (consommation de toxique, pensées négatives).
L’étude menée au sein de classes préparatoires aux concours (étude prospective longitudinale), a pour principal
objectif d’évaluer le stress et l’anxiété (Echelle de stress
perçu de Cohen, Inventaire d’anxiété trait-état de Spielberger) chez des élèves de première année (n = 400), leur évolution au cours du temps (deux années) et l’éventuelle
influence de la pratique régulière d’une activité de loisir (QI
QONG : activité proposée par l’établissement, sports, musique, relaxation). Les objectifs secondaires sont : évaluer la
composante de l’anxiété trait et de l’anxiété état chez ces individus, évaluer la relation entre l’anxiété, le stress et la pratique
régulière de Qi Qong, et évaluer le retentissement du mode
de vie sur le stress et l’anxiété (au moyen d’un questionnaire).
Nous présentons ici les résultats.
PO 205
EFFETS FONCTIONNELS VERSUS
MORPHOLOGIQUES DES TRAITEMENTS
PSYCHOLOGIQUES ET PHARMACOLOGIQUES
DANS LES TROUBLES ANXIEUX ET LA DÉPRESSION
QUIDÉ Y. (1), WITTEVEEN A.B. (2), EL-HAGE W. (1),
VELTMAN D.J. (3), OLFF M. (2)
Posters
(1) Équipe 4 Troubles Affectifs, INSERM U930 ERL CNRS 3106
& IFR135, TOURS, FRANCE
(2) Department of Psychiatry, Center for Psychological Trauma,
Academic Medical Centre, University of Amsterdam, AMSTERDAM, PAYS-BAS
(3) Department of Psychiatry, VU Medical Centre, Vrije University Amsterdam et Department of Psychiatry, Academic Mecical
Centre, University of Amsterdam, AMSTERDAM, PAYS-BAS
Les troubles psychiatriques tels les troubles anxieux et de
l’humeur sont associés à des changements morphologiques
et fonctionnels du cerveau. La plupart de ces troubles impliquent le « circuit de peur », incluant cortex préfrontal, hippocampe et amygdale. Ces structures sont également impliquées dans les processus de conditionnement de peur, ainsi
que dans l’apprentissage de l’extinction d’un tel conditionnement. Les patients présentent généralement une activité
excessive de l’amygdale et réduite du cortex préfrontal. La
psychothérapie et la pharmacothérapie, seules ou combinées, sont les traitements de première ligne de ces troubles.
Cependant, savoir si ces anormalités sont préexistantes ou
une conséquence du trouble et si elles vont disparaître ou
être atténuées par une thérapie efficace reste toujours un
sujet débattu. Cette revue a pour but d’élucider les effets des
différents traitements sur les structures et fonctions cérébrales impliquées dans l’état de stress post-traumatique, la
dépression, les troubles obsessionnels compulsifs, d’anxiété
généralisée, paniques et les phobies. Les résultats montrent
globalement une diminution de l’activité des structures limbiques après traitement pharmacologique et une augmentation de l’activité du cortex cingulaire antérieur après psychothérapie. Ainsi, l’extinction des réponses conditionnées
pathologiques serait liée à la participation active du patient
dans la psychothérapie via l’utilisation des structures frontales. On retrouve également une concordance avec l’apprentissage de l’extinction, i.e. une réhabilitation de la fonction
inhibitrice des aires frontales envers les structures limbiques
émotionnelles. L’étude des traitements dans les troubles
anxieux et de l’humeur indique, quelque soit le traitement, une
normalisation des fonctions et de la morphologie du lobe temporal médial et du cortex préfrontal. Cependant l’origine de
la perturbation, à savoir si c’est un dysfonctionnement des
aires frontales qui induit un défaut d’inhibition de l’amygdale
ou une hyperactivité de l’amygdale qui provoque une inhibition des aires frontales, reste encore à éclaircir.
PO 206
LES CARACTÉRISTIQUES STRUCTURELLES DANS
LE JEU DE HASARD ET D’ARGENT
LUCAS C.
Université Paris Ouest Nanterre La Défense, LE PORT MARLY,
FRANCE
Griffiths (1993) est le premier auteur à s’être intéressé à la
notion de caractéristiques structurelles concernant les machines à sous. Nous pouvons définir les caractéristiques structurelles comme l’ensemble des propriétés du jeu qui facilite
et encourage l’individu à choisir et jouer à un jeu donné.
Concernant les caractéristiques structurelles des jeux, nous
constatons un manque particulier de données dans la litté-
rature. En effet, en France aucune étude n’a encore été entreprise. Cependant, sur le plan international nous observons
un intérêt pour l’implication de ces caractéristiques dans la
dépendance au jeu avec les études de Griffiths (1993 et
2006).
Seulement, celles-ci ne portent que sur les machines à sous,
loteries vidéo ou jeux de grattage et non sur les paris hippiques. De plus, les seules études portant sur le rôle des caractéristiques structurelles sur les jeux de hasard et d’argent sont
aujourd’hui dépassées sur différents points étant donné l’évolution notable des jeux et par conséquent l’évolution de leurs
caractéristiques structurelles.
Étant donné l’absence d’instrument d’évaluation des caractéristiques structurelles du Pari Mutuel en France, nous
avons créé un questionnaire auto appliqué concernant le rôle
des caractéristiques structurelles sur les comportements et
croyances des parieurs hippiques. Celui-ci a été construit à
partir de la taxonomie de Parke et Griffiths (2006), évaluant
cinq caractéristiques structurelles : le paiement, la jouabilité,
la vitesse de récompense, l’éducationnel et l’ambiance.
PO 207
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION CHEZ LES
ADOLESCENTS CYBERADDICTS : QUELS LIENS ?
BEN THABET J., HALOUANI N., ZOUARI L., ZOUARI N.,
MAALEJ M.
CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE
Les adolescents, de par la problématique initiatique propre
à cette période du développement et la souffrance psychologique qui lui est inhérente, constitue une population à risque
à la fois pour les addictions et pour les états anxio-dépressifs.
Nous nous sommes proposés de dépister la cyberaddiction,
dans une population d’adolescents, de relever les comorbiditées anxieuse et dépressives afin d’étudier leur rapport
avec la cyberaddiction. Nous avons mené une enquête,
auprès d’adolescents qui fréquentaient les lieux de divertissement pour jeunes. Nous avons utilisé la HADS pour dépister l’anxiété et la dépression. Les seuils retenus pour l’anxiété
et la dépression étaient ceux proposés par Lépine et al. Le
dépistage de la cyberaddiction a été fait à l’aide du test de
Young à neuf items ; le sujet est considéré comme cyberaddict s’il répond positivement à plus de cinq items. L’analyse
statistique a été réalisée par le logiciel SPSS. L’étude comparative s’est basée sur le test chi-deux.
Nous avons sollicité 150 adolescents ; parmi eux 120 ont
accepté de participer à l’étude. Le sex-ratio (H/F) était de
1.14. L’âge moyen était 16 ans 8 mois. Les taux des cyberaddicts, des anxieux et des déprimés étaient, respectivement, de 44.2 %, 33.3 % et 12.5 %. La cyberaddiction était
corrélée à l’anxiété et la dépression (respectivement p
= 0.038 et p = 0.042). Les cyberaddicts anxieux ainsi que
ceux déprimés consommaient plus de tabac (respectivement
p = 0.04 et p = 0.0012). La dépression des adolescents
addicts à internet était corrélée à de mauvais résultats scolaires (p = 0.01), à une limitation du cercle d’amitié (p
= 0.001), et à une mauvaise entente avec les parents (p
= 0.008)… L’anxiété chez les adolescents cyberaddicts était
corrélée au sexe masculin (p = 0.01), à l’absence d’activités
87
9e Congrès de l’Encéphale
de loisirs (p = 0.038), à une présence insuffisante des parents
à la maison (p = 0.001)…
La comorbidité anxieuse et dépressive avec la cyberaddiction
semble fréquente. Toutefois, il est difficile de distinguer les
états anxio-dépressifs primaires des symptômes dépressifs
induits par la cyberaddiction. En effet, cette dernière pourrait
être aussi bien une conduite à finalité antidépressive qu’un
comportement dépressogène du fait de l’isolement qu’elle
induit et les désinvestissements qu’elle implique.
PO 208
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION DANS LES ADDICTIONS
AUX JEUX VIDÉOS
SEBEYRAN A. (1), HASSLER C. (2), CHOQUET M. (2),
VACHERON M.N. (1), LAQUEILLE X. (1), FALISSARD B. (2),
DERVAUX A. (1)
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Unité INSERM 669, LE KREMLIN BICETRE, FRANCE
Contexte : Les addictions aux jeux vidéos, en particulier sur
Internet, sont caractérisées essentiellement par la perte de
contrôle, un temps important passé aux jeux, la survenue de
problèmes scolaires, professionnels ou avec les autres. Peu
d’études ont été menées, notamment en France, sur un grand
nombre de sujets ayant cette problématique. L’objectif de
l’enquête était de comparer une population de sujets dépendants aux jeux vidéos à des sujets joueurs non dépendants.
Méthodes : Les membres du site Internet communautaire
www.cyberleagues.fr, réunissant des joueurs de jeux vidéo
de tous âges ont été sollicités par mail pour participer cette
l’enquête, réalisée en ligne. Les sujets ont été évalués à l’aide
d’un auto-questionnaire standardisé, comprenant les caractéristiques socio-démographiques, un questionnaire de satisfaction de vie, l’Internet Addiction Diagnostic Questionnaire
de Young (IAD, 1996), l’échelle d’anxiété sociale de Liebowitz
et l’inventaire abrégé de dépression de Beck. Les joueurs
étaient considérés comme dépendants s’ils remplissaient au
moins 5 critères à l’IAD.
Résultats : 1913 sujets ont été inclus dans l’étude, 97 % de
sexe masculin. L’âge moyen était de 22,4 ans (± 4,8). L’âge
moyen du début de l’utilisation des jeux était de 9,8 ans (± 4,2).
La fréquence des joueurs dépendants était de 9,9 % (n = 178).
Les joueurs dépendants étaient plus jeunes que les autres
joueurs (21,3 ans ± 4,6 vs 22,6 ans ± 5,1, p < 0,0001). La
durée moyenne du temps passé à jouer était de 32,9 heures
par semaine chez les joueurs dépendants contre 20,4 heures
chez les autres joueurs (p < 0,0001). Ils pratiquaient davantage
les jeux en ligne (p = 0,003) et jouaient plus fréquemment aux
jeux de type MMORPG (33 % vs 19 %, p = 0,0002). Les sujets
dépendants présentaient des scores plus élevés aux échelles
d’anxiété sociale de Liebowitz (p < 0,0001) et de dépression
de Beck (p < 0,0001). Enfin, la satisfaction des relations avec
les parents était moins bonne chez les joueurs dépendants
(OR : 1,24, CI95 % : 1,05-1,47, p = 0,001).
Conclusions : S’il n’est pas possible dans cette étude castémoins, de tirer des conséquences sur le sens de causalité,
la fréquence des troubles psychopathologiques dans cette
population de joueurs dépendants souligne l’intérêt d’une
prise en charge précoce.
88
PO 209
CYBERADDICTION EN MILIEU ESTUDIANTIN
MAROCAIN - ÉTUDE NATIONALE
KENDILI I. (1), BERRADA S. (2)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre d’addictologie chu Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
Introduction : Internet est un phénomène sans précédent aux
vertus multiples mais au revers de la médaille certain. Si on
en croit les données de la littérature la toile a ses « accros ».
Le Dr David Greenfield, psychologue américain auteur du
livre : Virtual Addiction parle de 6 % d’utilisateurs souffrant
d’une forme quelconque de dépendance à Internet.
Au Maroc, aucune investigation scientifique ne s’est penchée
sur la question d’où l’absence notoire de données chiffrées.
Objectifs de l’étude
Évaluer la prévalence de la cyberaddiction dans le milieu
estudiantin marocain.
Évaluer l’impact de cette pathologie sur la vie personnelle du
sujet et ses répercussions sur sa vie professionnelle.
Mettre en relief les facteurs de risque associés à l’addiction
à Internet.
Souligner les comorbidités psychiatriques inhérentes aux
addictions à internet.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée sur une population de 3 000 étudiants de 17
à 25 ans. Et ce, dans diverses Universités et hautes écoles
marocaines sélectionnées dans plusieurs villes marocaines :
Casablanca, Rabat, Tanger, Fes, Marrakech, Ifrane selon
des résultats épidémiologiques probants.
L’étude s’appuie sur un auto-questionnaire embrassant données socio-démographiques, antécédents (etc.)
Quant à la prévalence de la cyberaddiction qui découlera de
notre étude sera établie suivant le questionnaire de Young à
8 items.
Résultats : En cours.
PO 210
SPÉCIFICITÉS DU POKER PARMI LES JEUX DE
HASARD ET D’ARGENT. ÉTUDE D’UNE COHORTE
NANTAISE DE JOUEURS PROBLÉMATIQUES EN
SOINS
BOUJU G., GRALL-BRONNEC M., LAGADEC M.,
VENISSE J.-L.
CHU de Nantes, NANTES, FRANCE
Contexte : Le poker est en passe de devenir le jeu d’argent
le plus répandu dans le monde. On estime ainsi à
44,5 millions le nombre de joueurs au niveau mondial, dont
la moitié jouent en ligne. La France ne compterait quant à
elle « que » 2,5 millions de joueurs de poker, mais ce chiffre
est susceptible d’augmenter dans les prochaines années,
suite à la récente légalisation des paris en ligne en France.
La prévalence du jeu problématique en population générale
est le plus souvent estimée à 1 à 3 % de la population adulte.
Posters
Le poker, notamment en ligne, n’échappe pas à ces pratiques
à risque, qui sont effectivement constatées dans les services
de soins spécialisés (près de 1/5 des joueurs suivis au CHU
de Nantes jouent au poker, dont plus des Ω en ligne). Il paraît
donc important d’étudier les spécificités de ce jeu vis-à-vis
des autres jeux de hasard et d’argent (JHA).
Objectif : Nous souhaitions déterminer les particularités psychopathologiques et de trajectoire de jeu des joueurs de
poker.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude prospective, menée
sur une cohorte de joueurs problématiques (au moins 3 critères
au DSM-IV) entamant des soins dans le service d’Addictologie
du CHU de Nantes. Les données suivantes étaient comparées
entre les joueurs de poker et les joueurs d’autres JHA :
– Trajectoire de jeu : sévérité de l’addiction (nombre de critères au DSM-IV), parcours de jeu (initiation, apparition du
problème, recours aux soins), support de jeu.
– Psychopathologie : impulsivité (UPPS), anxiété (STAItrait), dépression (BDI-13), distorsions cognitives (GABS),
THADA dans l’enfance (WURS-C) et à l’âge adulte (ASRS1.1), comorbidités psychiatriques (MINI), personnalité (tempérament et caractère : TCI-125).
Résultats : Les résultats préliminaires semblent indiquer que
les joueurs de poker sont plutôt des hommes jeunes, jouent
plus en ligne, recourent plus rapidement aux soins une fois
le problème installé, aient un niveau de distorsions cognitives
plus élevé, aient une impulsivité plus marquée (notamment
manque de persévérance), et aient plus de troubles liés à
l’alcool.
Perspectives : Il semble que l’enjeu futur en matière de jeu
pathologique soit d’adapter la prise en charge et la prévention
au type de jeu pratiqué, plus particulièrement dans le cas du
poker.
PO 211
EXPOSITION AUX ÉVÈNEMENTS TRAUMATIQUES
ET TROUBLE DE STRESS POST-TRAUMATIQUE
CHEZ LES PATIENTS ADDICTS
LAGUERRE C.E. (1), CHARLES-NICOLAS A. (2), BIRMES P.
(1)
expositions traumatiques ont été évaluées grâce au Trauma
History Questionnaire, les symptômes de TSPT avec la
PTSD CheckList-Specific, la sévérité de l’addiction grâce à
l’Addiction Severity Index, et les symptômes psychiatriques
avec le MINI. Ainsi, 17 malades addicts avec TSPT ont été
comparés à 27 malades addicts sans TSPT.
Résultats : tous les participants étaient exposés à au moins
un événement traumatique et 17 (38.6 %) présentaient au
moins un critère (B/reviviscences, C/évitement, ou D/hyperéveil) de TSPT. La catégorie crime (p < 04), le score composite de l’alcool (p < 005), et les variables psychiatriques tels
que la dépression (p < 001), le syndrome psychotique (p
< 02) et les troubles anxieux (p < 0001) sont significativement
plus fréquents dans le groupe de TSPT que dans le groupe
non TSPT.
Conclusion : ces données nous éclairent sur la prévalence
des symptômes de TSPT chez les malades souffrant d’addiction et l’organisation des évaluations et des soins qui en
découlent.
PO 212
ADDICTION À INTERNET CHEZ LES ADOLESCENTS
(12 - 18 ANS)
AMJAHDI A., ADALI I., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I.
CHU mohamed VI, hopital Ibn Nafis, MARRAKECH, MAROC
Objectifs : Notre étude a pour objectif d’évaluer la prévalence
de l’addiction à internet auprès des adolescents à Marrakech.
Et de mettre le point sur des facteurs de risque qui semblent
être étroitement liés à ce type d’addiction.
Matériel et méthodes : c’est une étude prospective, réalisée
auprès d’un échantillon d’adolescents entre 12 et 18 ans à
Marrakech (étude en cours). A l’aide d’un questionnaire décrivant le profil sociodémographique et clinique de cette population et déterminant des facteurs éventuels influençant la
survenue d’une addiction à l’internet. Nous avons utilisé le
test de Yong (AIT), Addiction Internet Test ; validé en France ;
pour évaluer l’addiction dans notre échantillon.
Résultats : en cours.
(1) Hôpital Casselardit, TOULOUSE CEDEX 9, FRANCE
(2) CHU de Fort de France, Service de Psychologie Médicale et
de Psychiatrie, FORT DE FRANCE, MARTINIQUE
PO 213
CONDUITES ADDICTIVES CHEZ LES
ADOLESCENTES MAROCAINES
Contexte : l’exposition aux événements traumatiques est fréquente chez les malades souffrant d’abus ou de dépendance.
Plusieurs hypothèses sont avancées, notamment celle de
l’automédication permettant de faire face aux symptômes de
stress traumatique. Mais peu d’études ont évalué en France
l’exposition aux événements traumatiques et les symptômes
de trouble de stress post-traumatique (TSPT) chez des malades souffrant d’addiction.
Objectif : évaluer dans un groupe de malades addicts la fréquence des expositions directes (le malade) et/ou indirectes
(sa famille) aux événements traumatiques et l’intensité des
éventuels symptômes de TSPT.
Méthodes : cette étude comparait deux groupes de malades
addicts (1) ceux avec un TSPT et (2) ceux sans TSPT. Les
BENAISSA M., SOULAMI W., ENNAKR I., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital Arrazi Salé Maroc, RABAT, MAROC
L’adolescence avec les modifications physiques et psychiques qu’elle entraîne chez les jeunes filles est une période
de vulnérabilité, c’est une période propice à l’apparition et au
développement de conduites addictives, compromettant
ainsi le développement et l’équilibre intérieur de ces adolescentes. L’usage de substances psychoactives par les adolescentes marocaines est un phénomène en croissance, bien
mis en évidence par l’enquête nationale « MEDS PAD 2009 »
évaluant la consommation de substances psychoactives
chez les lycéens. Il est donc primordial d’en rechercher les
89
9e Congrès de l’Encéphale
facteurs favorisants et de comprendre les mécanismes de
développement de la dépendance, afin de prendre les mesures préventives nécessaires. Notre étude porte sur un groupe
d’adolescentes ayant séjourne au CNTPR de l’hôpital Arrazi
de Salé, dans le but d’identifier les spécificités des conduites
addictives chez ces adolescentes.
Mots clés : Adolescentes – Conduites addictives - Prévention.
PO 214
L’ADDICTION À FACEBOOK : ÇA EXISTE ?
MADOUI F.Z. (1), BOUDEF M. (2)
(1) Ehs de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGERIE
(2) EHS DE PSYCHIATRIE ERAZI ANNABA, ANNABA, ALGERIE
Peut-on souffrir d’addiction à Facebook ? C’est la question
que nous avons choisi d’aborder dans notre communication.
Certaines personnes passent des heures sur ce site sans
réussir à décrocher. C’est parfois une vraie dépendance.
Facebook étant un réseau social, de 150 millions utilisateurs
répartis sur les cinq continents. Même si les forts consommateurs de Facebook, ne sont pas tous dépendants (on peut
y passer du temps, parce que l’on y trouve du plaisir sans se
sentir addict), malheureusement pour beaucoup, et les études scientifiques le prouvent, Facebook, peut devenir une
véritable dépendance, avec tous ses critères.
C’est un véritable trouble psycho-physiologique impliquant :
la tolérance (la nécessité d’accroître les quantités de temps
sur Facebook pour obtenir la satisfaction. Ils ont souvent plusieurs fenêtres de Facebook ouvertes à tout moment) ; des
symptômes de sevrage (la réduction de l’utilisation ou la cessation Facebook, provoque une détresse ou compromet le
fonctionnement social, personnel ou professionnel) ; des
troubles affectifs, et l’interruption des relations sociales (les
activités sociales importantes ou récréatives sont considérablement réduites ou remplacées par Facebook).
Pour illustration, nous avons réalisé une enquête auprès de
jeunes adolescents et jeunes adultes (accros a Facebook),
pour mieux conceptualiser cette forme particulière
d’addiction : (critères socio démographiques, profils de personnalité, troubles psychiques, motivations, etc.).
Nous finirons par quelques conseils pratiques, pour pouvoir
sortir de la spirale infernale de Facebook !
PO 215
L’ENVAHISSEMENT DU MOBILE : BESOIN RÉEL OU
DÉPENDANCE ?
MAHMOUDI K., BANNOUR N., CHANNOUFI L., DJEBBI R.,
HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LEBBEN R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le téléphone portable peut devenir source de
dépendance. Cette nouvelle forme émergente de dépendance sans substance se rencontre essentiellement chez les
jeunes qui détournent son usage d’origine comme outil de
communication à un gadget de mode qui sert à envoyer des
SMS (Short Message Service), à écouter de la musique, à
échanger des photos et à regarder la télévision. Par consé90
quent, les accros au mobile peuvent être confrontés à : des
problèmes financiers, des comportements prohibés, des usages dangereux et à une véritable dépendance psychologique
Objectif : L’objectif de ce travail est d’évaluer les modalités
d’utilisation du téléphone portable par les jeunes et d’estimer
le degré de dépendance et ses différents aspects.
Matériel et méthode : C’est une étude transversale descriptive portant sur 110 étudiants de la faculté de médecine de
Tunis âgés de 19 à 28 ans. Le recueil des données a été
effectué moyennant un questionnaire anonyme portant sur
le profil sociodémographique, les antécédents pathologiques, les traits de personnalité marqués, les habitudes de vie,
les caractéristiques globales de l’usage du téléphone : le
nombre d’appels émis et reçus, l’usage des appels en
absence, l’émission et la réception des messages, le budget
attribué, l’importance subjective accordée au téléphone…
Résultats : Le sexe ratio était de 0,89, l’âge moyen était de
23,42 +/– 1,2 ans.
52,8 % des jeunes passaient un maximum de 15 minutes par
jour à parler au téléphone portable, 30,4 % passaient entre
16 et 30 minutes alors que 16,8 % passaient plus que
30 minutes. Ils émettaient plus de quatre appels par jour dans
79,2 % des cas.
76,4 % des jeunes émettaient plus de six appels en absence
par jour. Ils en recevaient plus de six par jour dans 79,29 %
des cas. Ces appels servaient à assurer un lien affectif dans
61,25 % des cas. Le téléphone portable était utilisé uniquement pour son rôle de communication dans 51,34 % des cas
et comme étant un gadget dans 43,76 % des cas. Il était considéré comme indispensable dans 65,71 % des cas…
PO 216
LA PERCEPTION DES TRAVAILLEURS SOCIAUX DE
L’UTILISATION PROBLÉMATIQUE D’INTERNET
CHEZ LEURS USAGERS
GAVILLET A. (1), ZULLINO D. (2), KHAZAAL Y. (2), KHAN R.
(2), THORENS G. (2)
(1) HES-SO, LAUSANNE, SUISSE
(2) Hôpitaux universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE
L’utilisation problématique d’internet, bien que non encore
considérée comme diagnostic, est essentiellement étudiée
et décrite par la psychiatrie ou la psychologie. La perception
des travailleurs sociaux sur la réalité et l’impact de ce phénomène sur le terrain n’a pas encore fait l’objet d’une étude.
Méthodes : Un questionnaire a été envoyé à 70 institutions
sociales en Suisse romande qui travaillent avec des jeunes
adultes en difficultés (problèmes d’insertion, chômage…). Ce
questionnaire interroge les travailleurs sociaux sur leurs perceptions, leurs expériences et leurs connaissances de l’utilisation d’internet chez les personnes qui fréquentent leurs
services.
Résultats : Le taux de réponse est de 50 %. Parmi les institutions qui ont répondues :
18 % sont régulièrement confrontées à des utilisateurs problématiques d’internet, 36 % parfois, 27 % rarement, 14 %,
jamais, 5 % ne savent pas.
Posters
Concernant le type d’activités jugées problématiques : jeux
en lignes : 45.8 %, réseaux sociaux et chat : 31.4 %, téléchargement de fichier 5.7 %, surf en général 5.8 %, pornographie et sites illégaux 5.7 %, achats 2.8 %, ne sait pas
2.8 %.
L’impact de l’utilisation problématiques sur les usagers
(résultats cumulés) : fatigue et perte des repères temporels
57 %, isolement et repli sur soi 43 %, poursuite de l’utilisation
malgré des conséquences négatives 38 %, tensions familiales ou séparations 19 %.
Conclusions : Le questionnaire se voulait ouvert et n’incluait
aucune référence à l’addiction ou échelle spécifique. D’une
part, les résultats montrent une bonne concordance entre les
observations des études psychiatriques : le jeu en ligne est
cité comme le plus problématique, la poursuite du comportement malgré les conséquences négatives peut entrainer un
repli sur soi et des conflits interpersonnels.
D’autres part, la prévalence élevée des structures confrontées à cette problématique incite à poursuivre les recherches
dans le domaine ainsi qu’à étendre les campagnes de sensibilisation sur les sujet aux travailleurs sociaux notamment.
PO 217
LA BOULIMIE : PRÉVALENCE ET
CARACTÉRISTIQUES (À PROPOS D’UNE ENQUÊTE
AUPRÈS DE 720 ADOLESCENTES TUNISIENNES)
BRAHAM A. (1), ZAAFRANE F. (1), LETAIEF L. (1), HICHRI K.
(1), BEN SALEM K. (2), GAHA L. (1)
(1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses »,
service de psychiatire, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Service de médecine préventive, CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les troubles des conduites alimentaires suscitent actuellement de plus en plus d’intérêt.
Les travaux épidémiologiques consacrés à la boulimie ont
permis de constater leur augmentation de fréquence et leur
extension constante dans les pays à mode de vie occidental.
Objectifs :
– déterminer la prévalence de la boulimie nerveuse
– décrire les caractéristiques socio-démographiques, anamnestiques, anthropométriques et cliniques de la population
boulimique.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive et transversale, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 720
collégiennes et lycéennes scolarisées dans les structures
publiques de la ville de Monastir.
La collecte des données a été réalisée par un autoquestionnaire individuel et anonyme, rédigé en arabe et comportant
deux volets :
– le premier explorait les caractéristiques socio-démographiques, anamnestiques et anthropométriques,
– le deuxième était représenté par l’échelle Bulimic Investigory Test of Edimburg : « BITE » pour le dépistage des boulimiques définies par un score > 19.
Résultat : La boulimie touchait 2.1 % de notre échantillon. Il
s’agit d’une population à moyenne d’âge de 15.6 ans de
niveau socio-économique moyen sans antécédents pathologiques personnels ou familiaux notables dont le BMI était
compris entre 20 et 25 dans 53.4 % des cas.
Les caractéristiques cliniques sont dominées par :
Les préoccupations alimentaires (93.3 %)
Les crises de boulimie étaient retrouvées chez la totalité de
la série se déroulaient en cachette dans 33.3 % des cas
s’accompagnaient d’un sentiment de culpabilité (100 %) et
de honte (83.4 %) s’associaient à des méthodes de contrôles
de poids : (régime 33.3 %, jeûne 66.6 %, vomissements provoqués 13.4 % et usage de laxatifs 6.7 %).
Conclusion : Le taux de prévalence de la boulimie dans notre
étude est comparable à ceux des pays occidentaux industrialisés.
Il traduit l’importance de la boulimie chez les adolescentes,
relève des caractéristiques socioculturelles de notre pays et
appelle à une prévention et à un dépistage actifs.
PO 218
ESTIME DE SOI, COPING, SOUTIEN SOCIAL PERCU
ET DÉPENDANCE AU CANNABIS CHEZ
L’ADOLESCENT ET LE JEUNE ADULTE
DORARD G. (1), BUNGENER C. (2), CORCOS M. (3),
BERTHOZ S. (4)
(1) Université Paris Ouest Nanterre La Défense/UFR des Sciences Psychologiques et Sciences de l’Education, NANTERRE,
FRANCE
(2) Université Paris Descartes, Institut H. Piéron, Laboratoire de
Psychopathologie et Neuropsychologie Cliniques, BOULOGNEBILLANCOURT, FRANCE
(3) Institut Mutualiste Montsouris, Département de psychiatrie
de l’adolescent et du jeune adulte/Inserm U669 PSIGIAM, Universités Paris Descartes et Paris Sud, PARIS, FRANCE
(4) Inserm U669 PSIGIAM, Universités Paris Descartes et Paris
Sud/Institut Mutualiste Montsouris, Département de psychiatrie
de l’adolescent et du jeune adulte, PARIS, FRANCE
L’estime de soi, les stratégies de coping et le soutien social
perçu jouent un rôle adaptatif dans le fonctionnement psychologique, en permettant l’ajustement de l’individu à l’environnement. Ces dimensions seraient des facteurs de protection
au regard des risques multiples liés au développement adolescent, et notamment des usages de produits psychoactifs.
Notre objectif était double : (1) Evaluer l’estime de soi, les
stratégies de coping et le soutien social perçu chez des adolescents et des jeunes adultes dépendants au cannabis, comparativement à des sujets tout-venant ; (2) chez les patients,
mettre en correspondance ces dimensions adaptatives avec
les modalités de consommation de substances.
Des questionnaires évaluant l’estime de soi globale (EES) et
sociale (IES), les stratégies de coping (CISS) et le soutien
social perçu (SSQ-6) ont été complétés par 43 patients
(36 hommes ; âge moyen = 19.6 ans), consultant pour leur
dépendance au cannabis, et 50 témoins (39 hommes ; âge
moyen = 19.7 ans). Les modalités de consommation étaient
investiguées lors d’un entretien clinique.
Les analyses révèlent que les patients présentent des scores
d’estime de soi, de coping centré sur le problème et de soutien
91
9e Congrès de l’Encéphale
social perçu inférieurs à ceux des témoins. Inversement,
leurs scores de coping centré sur l’émotion sont plus élevés
que ceux des sujets contrôles.
La précocité du premier usage de cannabis est négativement
associée au coping évitement-diversion sociale, la durée de
sa consommation régulière est positivement associée au
coping centré sur l’émotion, tandis que sa fréquence d’usage
est positivement associée à l’estime de soi globale. Les analyses ne révèlent aucune association significative entre les
dimensions psychologiques et les modalités d’usage de
tabac et d’alcool. En revanche, les polyconsommateurs de
substances illicites présentent des scores de coping évitement-distraction inférieurs aux consommateurs exclusifs de
tabac, alcool et cannabis.
Ces résultats témoignent d’un déficit des ressources personnelles et de la perception des ressources environnementales
chez ces jeunes patients dépendants au cannabis. De plus,
le recours privilégié à certains styles de coping contribuerait
au développement et au maintien des usages de produits
psychoactifs.
PO 219
DOULEUR ET TOXICOMANIE
KOLSI S., MASMOUDI R., MASMOUDI J., MNIF L., JAOUA A.
Psychiatrie A CHU HEDI CHAKER, SFAX, TUNISIE
La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle
désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en termes d’une telle lésion.
Objectif : Déterminer la nature et la gravité des problèmes de
toxicomanie des patients en cure de désintoxication et l’importance de la douleur au cours du sevrage des toxicomanes.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale faite
au mois de mars 2010 sur 30 malades hospitalisés dans « le
centre d’aide et d’écoute de Tina-Sfax ».
À travers un questionnaire, nous avons recueilli les données
biographiques ; les drogues utilisées et les voies
d’administration ; l’association de toxiques ; les caractéristiques de la douleur : type, siège, extension, cortège associé.
Nous avons passé le TDEA : test de dépendance envers
l’alcool ; le TDAD : test de dépistage de l’abus de drogue et
l’échelle d’intensité globale de la douleur.
Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 24,5 ans,
86.7 % de notre échantillon étaient des hommes. 47 % de
nos patients consultaient par leur propre chef et 47 % à la
demande d’un tiers. 76,7 % des malades consommaient le
Subutex. La polytoxicomanie était présente chez 50 %. La
voie intraveineuse était présente dans 76,7 % des cas ; 10 %
des cas utilisaient la voix fumée ou inhalée ; 10 % la voix
buvable et 3,3 % la voix sniffée.
La plupart (46,7 %) de nos patients consommaient de façon
biquotidienne ; 33,6 % consommaient de façon quotidienne
et 100 % des patients étaient dépendants.
La moitié des usagers de la voie IV partageaient les seringues
entre eux.
La douleur était constante chez 63,3 % des patients, elle était
à type de brûlure et d’arrachement chez 60 % des patients.
92
Elle était paroxystique et à type de décharge électrique chez
63,3 % des cas.
Conclusion : La cure de désintoxication peut être à l’origine
de divers types de douleurs qui vont être source de rechute
ou d’échec de la procédure de sevrage.
PO 220
PSYCHOSE ET ADDICTIONS : QUELS LIENS ?
MADOUI F.Z. (1), BOUDEF M. (2)
(1) Ehs de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGERIE
(2) EHS DE PSYCHIATRIE ERAZI ANNABA, ANNABA, ALGERIE
Ces dernières années, les liens entre psychose et addiction,
ont fait l’objet de nombreux travaux et d’études épidémiologiques, vu la forte prévalence de cette comorbidite si particulière. En effet, les sujets psychotiques, présentent une
appétence particulière aux drogues (près de la moitié d’entre
eux selon Régier en 1990).
Les principaux aspects, étudiés de cette comorbidite, sont les
liens qu’entretiennent les deux pathologies et plusieurs hypothèses ont étés avancées : l’usage de substances psycho
actives peut être cause, conséquence ou sans lien avec la
psychose.
Les effets de la consommation des substances psycho actives sur l’évolution des troubles mentaux, a conduit les professionnels à envisager des programmes de prise en charge
spécifiques, notamment au Canada et aux États-Unis.
Ce type de prise en charge est encore à ses débuts en France
et il reste inexistant en Algérie.
Ce rappel théorique, sera suivi de la description clinique et
socio démographique d’une population de patients hospitalisés à l’EHS de psychiatrie de Constantine, chez lesquels a
été relevée, la présence simultanée de troubles psychotique
et des problèmes d’abus ou de dépendance.
PO 221
TOXICOMANIE OU DÉLINQUANCE ?
SEJIL I., BENABID J.
Complexe sanitaire de Jebel ELoust, TUNIS, TUNISIE
La délinquance peut amener un sujet à la toxicomanie mais
la toxicomanie peut également entrainer sur les chemins de
la délinquance. Cette association établie depuis longtemps
entre toxicomanie et délinquance fait l’objet d’intérêts et de
recherches continus, dans ce contexte plusieurs hypothèses
sont avancées pour expliquer ce rapport. Ce travail se propose d’étudier la relation entre toxicomanie et délinquance
auprès d’une population de cinquante toxicomanes hospitalisés dans le service l’ESPOIR ; ce service hospitalo-universitaire est spécialisé dans le traitement et la prévention de la
toxicomanie, il est situé au sein du complexe sanitaire de
Jebel ElOUST. Dans ce contexte, notre étude va s’intéresser
particulièrement à la fréquence et aux caractéristiques des
actes médico-légaux rencontrés chez cette population. C’est
une étude descriptive rétrospective portant sur cinquante
dossiers de sujets toxicomanes, hospitalisés dans le service
Posters
l’ESPOIR durant l’année 2010 selon le mode libre en vertu
de l’article 18 du chapitre IV de la loi tunisienne N° 92-52 du
18 mai relative aux stupéfiants. Nos résultats affirment
l’importance des actes délinquants chez les toxicomanes,
ces deniers sont soit liés directement à l’usage de drogues
par l’ivresse ou l’effraction de la loi N° 92-52 du 18 mai 1992
relative aux stupéfiants, soit indirectement tel que les vols ou
la violence à travers des liens psychopharmacologiques, économiques (délinquance économico-compulsive) ou encore
des liens sociologiques (délinquance systémique), mais
l’éventualité d’une vulnérabilité commune partagée entre
délinquance et toxicomanie n’est pas exclue.
PO 222
QUALITÉS PSYCHOMÉTRIQUES DU
QUESTIONNAIRE MDQ5 + DANS LE DÉPISTAGE DU
TROUBLE BIPOLAIRE CHEZ DES PATIENTS
PRÉSENTANT UN ABUS OU UNE DÉPENDANCE À
L’ALCOOL
LIGER C. (1), GENESTE J. (2), ARNAUD B. (2), CHAKROUN N.
(3), ZAPLANA F. (2), BLANC O. (2), IZAUTE M. (3), SCHMIDT J.
(2), LLORCA P.M. (2), BROUSSE G. (2)
(1) CHU Clermont Ferrand, UFR de Psychologie, Sciences
Sociales et Sciences de l’Éducation, CLERMONT FERRAND,
FRANCE
(2) CHU Clermont Ferrand, CLERMONT FERRAND, FRANCE
(3) UFR de Psychologie, Sciences Sociales et Sciences de
l’Éducation, CLERMONT FERRAND, FRANCE
Le trouble bipolaire est une pathologie sous diagnostiquée,
particulièrement chez les patients en difficulté avec l’alcool
(Albanese et al. 2006). Un dépistage efficace de la bipolarité permettrait d’améliorer la prise en charge concomitante
des deux pathologies et de diminuer le risque suicidaire.
Nous avons proposé d’adapter le Mood Disorder Questionnaire (développé et validé par Hirschfeld et al. (2000) pour
dépister le trouble bipolaire en population générale) en
introduisant cinq questions (MDQ+5), selon les recommandations de Swann et al. (2005), afin d’améliorer le dépistage
du trouble bipolaire chez les patients en difficulté avec
l’alcool.
L’objectif de notre étude était d’évaluer les qualités psychométriques du MDQ5+ (consistance interne, validité convergente, tracé de la courbe ROC). Le diagnostic d’abus
ou de dépendance à l’alcool a été évalué à l’aide des critères de diagnostic DSM IV (entretien semi-structuré), les
diagnostics d’épisode (hypo)maniaque et d’épisode
dépressif majeur ont été effectués à l’aide d’un entretien
structuré du MINI, (Sheehan et al. 1998). Le tempérament
cyclothymique était également recherché à l’aide du Questionnaire de Tempérament Cyclothymique (Hantouche et
Akiskal 1997).
51 patients admis aux Urgences du Centre Hospitalier Universitaire de Clermont-Ferrand pour une intoxication éthylique aiguë d’Avril à mai 2010 ont été inclus dans l’étude. Le
score seuil a été établi à 8 avec une bonne sensibilité de
84,62 % et une spécificité à 71,05 %. Les Alpha de Cronbach
de l’auto-questionnaire MDQ et MDQ5+ sont respectivement
0,73 et 0,79. Les coefficients de corrélation vont de 0,361
(p < 0,01) à 0,738 (p < 0,01) pour le MDQ5+. Le score total
du MDQ5+ corrèle significativement avec le score total et le
questionnaire du tempérament cyclothymique, avec un coefficient de corrélation de Pearson r respectivement égale à
0,97 (p < 0,01) et 0,808 (p < 0,01). En ce qui concerne le
questionnaire des tempéraments cyclothymiques, le score
seuil à 11 présente une sensibilité de 90 % et une spécificité
de 80,77 %, un Alpha de Cronbach de 0,94.
Les qualités psychométriques de la MDQ+5 semblent satisfaisantes et devraient être validées sur une plus large population de patients en difficultés avec l’alcool.
PO 223
ADDICTION AUX BENZODIAZIPINES
CHEZ LES SUJETS ÂGÉS CONSULTANT
EN PSYCHIATRIE À PROPOS D’UNE ENQUÊTE
EN POPULATION HOSPITALIÈRE TUNISIENNE
FARHAT I., ZGUEB Y., JOMLI R., NACEF F., DOUKI S.
HOPITAL RAZI, TUNIS, TUNISIE
Introduction : « Les toxicomanies existent chez les personnes âgées et elles concernent souvent les tranquillisants et
les somnifères » (HEBERT R). Cette surconsommation renvoie à toute une série de problèmes et peut avoir des conséquences sur la vie quotidienne du sujet âgé, voire se révéler par des complications somatiques, cognitives ou
psychiatriques.
Objectifs : Évaluer la prévalence de la dépendance aux benzodiazépines (BZP), au sein d’une population de sujets âgés
consultant en psychiatrie, et mettre en exergue les facteurs
associés.
Méthodologie : Notre étude était de type transversale, auprès
des sujets âgés de 65 ans et plus, suivis à la consultation
externe de psychiatrie « A » de l’hôpital RAZI. Les sujets qui
consommaient au moins un médicament de la famille des
benzodiazépines et chez qui la MMSE était supérieur à 24
ont été inclus. Pour chaque patient ont été recueillies les données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques s. le
QAB (Questionnaire d’Addiction aux benzodiazépines) et le
HAD (Hospital Anxiety and depression)
Résultats : La prévalence de consommation de benzodiazépines était de 62 %. Le taux des femmes était de 62,5 %. La
moyenne d’âge était de 68,94 ans +/– 3,64. Le niveau
socioéconomique était bas pour 56,3 % des cas.75 % des
patients avaient au moins une pathologie somatique chronique nécessitant un suivi au long cours. 65 % des patients
consommaient le BZD depuis plus de deux ans, 66.4 % prenaient cette molécule à une dose quotidienne supérieure à
l’équivalent de 15 mg de diazépam. 84 % des patients étaient
dépendant aux BZD. La notion de facteur de stress récent a
été trouvée dans 65.6 % des cas.
Conclusion : Notre étude a montré la fréquence du phénomène dans la population étudiée. Elle a permis de souligner
le rôle des facteurs psychosociaux dans le maintien des habitudes de prescription et de consommation des BZD chez
cette population vu qu’il se présente comme un moyen facile
de soulagement « chimique » d’un inconfort moral.
93
9e Congrès de l’Encéphale
PO 224
CONSOMMATION DE SUBSTANCES ILLICITES CHEZ
LES MEMBRES D’UNE MÊME FAMILLE : À PROPOS
DE QUATRE CAS
BEN MERIEM H., BOUHLEL S., KHELIFA E., TLILI H.,
MELKI W., EL HECHMI Z.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Les conduites toxicomaniaques connaissent une expansion
considérable avec un développement de plus en plus important chez les jeunes, voire même chez les membres d’une
même famille.
L’objectif de notre étude était de recenser les cas familiaux
de consommation de substances illicites chez les patients
Tunisiens hospitalisés au service de psychiatrie « F » de
l’hôpital Razi et de dresser leur profil sociodémographique
et clinique.
Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective. Elle a concerné tous les patients hospitalisés au moins une fois durant
la période allant du premier janvier 2006 au 31 décembre 2008
ayant consommé au moins une fois des substances illicites.
Nous avons relevé quatre familles dont au moins deux de ses
membres consommaient des substances illicites. Un abus de
cannabis a été noté chez une famille monoparentale composée d’une mère et de son fils. Ils étaient hospitalisés pour des
syndromes schizophréniques. Dans leurs antécédents judiciaires, chacun d’eux avait une incarcération pour consommation de substances illicites.
Pour le deuxième cas familial, il s’agissait d’un patient suivi
pour un trouble bipolaire dont le frère consommait et revendait du cannabis.
Pour le troisième cas familial, il s’agissait de deux frères ayant
été hospitalisés dans des périodes différentes, à leur propre
demande, pour sevrage au Subutex®. Ils avaient tous les
deux une personnalité limite. Le premier a été condamné
quelques semaines après sa sortie de l’hôpital à 20 ans
d’emprisonnement pour un acte de viol qu’il aurait commis
avant son hospitalisation et le deuxième à 10 ans d’emprisonnement pour détention et revente de stupéfiants. Le quatrième cas familial était constitué d’un frère ayant une personnalité antisociale avec consommation actuelle de
Subutex®. Il a rapporté que l’un de ses frères était consommateur de cocaïne lors de son séjour en Italie.
Les constations de cette étude sont inquiétantes dans la
mesure où ces conduites addictives semblent s’intégrer progressivement dans la culture des familles tunisiennes ce qui
risque de voir une expansion de la toxicomanie dans les
années à venir.
PO 225
PRÉVALENCE DE L’ABUS ET DÉPENDANCE À
L’ARTANE
OUTARAHOUT M., DOUFIK J., ONEIB B., OUANASS A.
Hôpital psychiatrique Ar-Razi, SALÉ, MAROC
Le trihexyphéniclyle (Artane) est l’anticholinergique muscarinique de synthèse qui possède le plus important potentiel
94
d’abus et de dépendance. Le but recherché est surtout
l’euphorie, l’effet psychostimulant, mais parfois aussi les hallucinations et l’effet amnésiant. Le produit est consommé seul
ou plus souvent en association avec de l’alcool, des benzodiazépines ou du cannabis, le passage à l’acte délictueux
étant alors plus fréquent. Nous avons étudié la prévalence
de l’abus et de la dépendance à l’Artane, sur la base des critères du DSM, chez des patients, stabilisés, consultants à
l’hôpital Ar-Razi de Salé. Les résultats sont en cours.
PO 226
LE PROFIL DU TOXICOMANE INJECTEUR DE LA
BUPRÉNORPHINE HAUT DOSAGE OU SUBUTEX®
EN TUNISIE
DEROUICHE S., MEZIOU O., ZALILA H., BOUSSETTA A.
Hôpital RAZI. Manouba, TUNIS, TUNISIE
Les traitements substitutifs ont certainement permis une
amélioration du statut social, une réduction de la délinquance
et le recul de l’épidémie du SIDA dans les pays occidentaux.
Cependant, ils ont aussi fait l’objet d’un mésusage (détournement de leur usage habituel), surtout pour la Buprénorphine Haut Dosage ou Subutex®, avec apparition d’une nouvelle forme de toxicomanes qui utilisent cette molécule par
voie intraveineuse. Parallèlement, on assiste à l’installation
progressive d’un véritable circuit de trafic. En Tunisie, le problème se pose avec plus d’acuité puisque la BHD a été introduite et continue à être importée de façon clandestine depuis
le début des années 2000. Les professionnels de la santé se
sont rapidement alarmés face à l’extension exponentielle de
ce fléau constatée par des demandes de plus en plus diverses et fréquentes : patients infectés par le VIH ou l’hépatite
B ou C, demandes de sevrage formulées aussi bien par voie
officielle à travers la commission nationale de lutte contre la
toxicomanie, ou moins officielle et plus « insistantes » auprès
des médecins de l’institution psychiatrique et même auprès
des médecins de libre pratique.
L’objectif de notre travail présent est de décrire le profil sociodémographique, économique, culturel et clinique des toxicomanes tunisiens utilisant le Subutex® par voie intraveineuse
à travers une étude effectuée sur 52 cas.
PO 227
TRAMADOL, ABUS ET DÉPENDANCE
COHEN J., DERVAUX A., KANIT M., LAQUEILLE X.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le tramadol est un analgésique central, autorisé en France
depuis 1997, avec l’indication du traitement des douleurs
modérées à intenses. Il est commercialisé sous de nombreux
noms de spécialités, seul ou en association avec du paracétamol, sans restrictions liées au statut de stupéfiant. Le tramadol est agoniste des récepteurs mu-opioïdes et inhibiteur
de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, ce
mécanisme étant impliqué dans le contrôle de la transmission
nociceptive centrale. L’action sur les récepteurs mu-opioïdes
lui permet d’induire une stimulation des circuits dopaminergiques mésocorticolimbiques du système de récompense.
Posters
Nous présentons 3 cas de dépendance au tramadol sans
antécédents d’abus de substances :
– Mr A, 52 ans, sans antécédents de dépendance, est porteur d’un rhumatisme psoriasique traité initialement par antiinflammatoires non stéroïdiens et codéine. Le tramadol a été
introduit en remplacement de la codéine. Le patient décrit
alors une augmentation progressive des doses de tramadol
et un syndrome de sevrage en cas d’arrêt. Le patient ne présente pas d’autres troubles psychiatriques.
– Mr X, 40 ans, sans antécédents de dépendance, a commencé un traitement par tramadol 300 mg par jour pour une
hernie discale. Il a prolongé sa consommation et a progressivement augmenté les posologies jusque 800 mg par jour,
puis rencontré une incapacité à arrêter. L’arrêt du tramadol
n’a été possible qu’avec la mise en place d’une substitution
par buprénorphine.
– Mr Y, 40 ans, a commencé un traitement par tramadol 100 mg
par jour pour lombalgies. Le patient rapporte une augmentation
progressive des doses et un syndrome de sevrage en cas
d’arrêt. Les rechutes s’accompagnent de troubles dépressifs.
Dans la littérature, il existe des cas rapportés d’abus, de
dépendance et de syndrome de sevrage au tramadol. La vigilance est recommandée lors d’une prescription, surtout en
cas de traitement prolongé.
PO 228
LE TABAGISME EN MILIEU SCOLAIRE DANS LA
VILLE DE MONASTIR : ENQUÊTE RÉALISÉE AUPRÈS
DE 1 032 ÉLÈVES DE L’ENSEIGNEMENT
SECONDAIRE
LETAIEF L. (1), ZAAFRANE F. (1), BRAHAM A. (1), MHALLA
A. (1), MHALLA S. (1), WOLFCARIUS G. (1), CORTEN P. (2),
BEN SALE K. (3), GAHA L.(1)
(1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses »,
service de psychiatrie, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) CHU Brugmann Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
(3) Service de médecine préventive, CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le tabagisme représente un véritable problème
de santé publique de par sa fréquence et eu égard à ses complications.
En milieu scolaire, il constitue un sujet d’actualité suscitant
un intérêt de plus en plus marqué pour son évaluation et sa
prévention.
Objectifs : Estimer la prévalence du tabagisme,
Décrire la fréquence et le degré de la dépendance tabagique
chez les jeunes.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude épidémiologique, transversale, descriptive qui a concerné 1 032 élèves des collèges
de la ville de Monastir.
Un questionnaire d’autoévaluation a été utilisé.
Résultat :
L’âge moyen de notre échantillon était de 15.7 ans.
La proportion des élèves ayant déjà essayé de fumer était
de 26.8 %, repartis en 14.5 % d’expérimentateurs et 12.3 %
de fumeurs réguliers
L’âge moyen de la première expérience tabagique était de
13.8 ans.
La médiane d’ancienneté du tabagisme était de deux ans, et
la médiane de nombre de cigarettes fumées par jour était de
9,62.
Parmi les fumeurs réguliers, 14 % étaient considérés comme
très dépendants.
En fonction du sexe, le tabagisme féminin était moins fréquent (12.5 % versus 44.5 %), mais l’âge de début, le nombre
de cigarettes fumées par jour ainsi que le degré de dépendance, étaient d’égale importance dans deux sexes.
Conclusion : Le tabagisme des jeunes en Tunisie tend à être
de plus en plus préoccupant.
La lutte contre cette conduite devrait être une orientation prioritaire et bénéficier d’un projet d’éducation et de prévention
cohérent adapté, réaliste et efficient réduisant l’expérimentation et réduisant l’usage régulier.
PO 229
LES REPRÉSENTATIONS DES SOIGNANTS EN
PSYCHIATRIE À PROPOS DU TABAGISME DES
PATIENTS HOSPITALISÉS
KHAN A.N., CROQUETTE P., BRUEGGER A., KEIZER I.
HUG (HOPITAUX UNIVERSITAIRES DE GENEVE), GENÈVE,
SUISSE
Introduction : Le tabagisme des patients hospitalisés en
psychiatrie pose de nombreux problèmes à cause de l’importance de leur consommation de cigarettes et du contexte hospitalier impliquant des restrictions de fumer. Par leur attitude
les soignants peuvent jouer un rôle important en ce qui concerne la prévention ou la prise en charge du tabagisme.
Objectifs : Évaluer les représentations et croyances des soignants en psychiatrie dans le domaine du tabagisme et des
interventions possibles.
Méthode : Un questionnaire permettant d’évaluer le tabagisme et les représentations dans ce domaine a été proposé
aux soignants (médecins, infirmiers et autres professionnels
actifs dans les soins) des 8 unités hospitalières de psychiatrie
adulte, le taux de participation était de 72.4 % (n = 155).
Résultats : Il y a 34.3 % de fumeurs. Parmi les soignants
88.1 % sait que le tabagisme comporte des risques pour la
santé et 48.9 % des fumeurs pensent qu’ils développeront
une maladie associée au tabac. En même temps la cigarette
est perçue comme produisant des effets bénéfiques avec la
croyance que la cigarette soulage du stress quotidien (partagée par 69.6 % des fumeurs et 44.3 % des non-fumeurs),
effet qui s’appliquerait même aux problèmes psychiques
(53.3 %/ 44.3 %). L’investigation des représentations sur les
interventions possibles à l’hôpital montre que bien que 77 %
des soignants pense que c’est utile d’arrêter de fumer même
si on a des problèmes psychiques, 60.3 % estime qu’il faut
d’abord soigner les problèmes psychiques. 71 % pensent
que l’hospitalisation n’est pas le bon moment pour arrêter de
fumer, 49.7 % sont plutôt favorables à une diminution de la
consommation. 87.2 % des soignants trouvent adéquat de
donner des informations générales sur le tabac pendant
95
9e Congrès de l’Encéphale
l’hospitalisation, mais 85 % répondent qu’ils n’ont pas de formation en tabacologie.
Conclusion : La formation en tabacologie ainsi qu’un travail
sur les croyances autour de l’efficacité du tabac dans la gestion du stress et des problèmes psychiques est à développer.
Par ailleurs il est important de renforcer l’aide aux soignants
désirant arrêter de fumer vu l’influence du status tabagique
sur leurs croyances et attitudes, lesquelles vont en fin de
compte se répercuter dans leurs interactions avec les
patients.
PO 230
APPLICATION DE L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL
DANS L’ADDICTION TABAGIQUE
TEFAHI B., KACHA F.
EHS A. ERRAZI, ANNABA, EHS M. BOUCEBCI, ALGER,
ALGERIE
L’addiction tabagique est un comportement renforcé par une
dépendance à la nicotine. L’application de l’entretien motivationnel pour prendre en charge l’addiction tabagique nécessite la résolution de l’ambivalence vis-à-vis du tabac pour
augmenter la motivation à l’arrêt.
Notre intervention s’illustre autour du déroulement de l’entretien motivationnel chez 50 patients dépendants au tabac
selon le DSM IV-TR suivis au centre intermédiaire de soins
pour toxicomanes de Annaba (Est-Algérien) durant la période
allant du 1er janvier au 31 décembre 2009 afin de déterminer
l’impact de la motivation à l’arrêt chez les fumeurs.
Nos résultats concernent une population jeune âgée de 20
à 35 ans dans 82 % des cas, exclusivement de sexe masculin, consommant plus de 20 cigarettes par jour durant 5 ans
dans 75 % des cas, en phase de maintenance selon le cycle
de Diclemente dans 48 % des cas.
Mots clés : Addiction, Tabac, Entretien motivationnel, Impact.
PO 231
IMPULSIVITÉ ET PRISE DE DÉCISION DANS UN
ÉCHANTILLON DE PATIENTS COCAÏNOMANES
FRANÇAIS
HE X. (1), BLOCH V. (1), BROUSSE G. (2), VORSPAN F. (1),
LEPINE J.P. (1)
(1) Hôpital Fernand Widal, AP-HP, PARIS, FRANCE
(2) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
Introduction : Les mesures d’impulsivité et de prise de décision sont perturbées chez les patients cocaïnomanes. Néanmoins, la plupart des études ont été réalisées aux États-Unis.
Objectif : Mesurer l’impulsivité et la prise de décision dans
un échantillon de patients cocaïnomanes français.
Méthode : Sujets : 40 sujets présentant une dépendance
actuelle à la cocaïne et 21 sujets contrôles sans antécédents
d’abus de substance ont été comparés à l’aide de l’échelle
d’impulsivité de Barratt (BIS) et de l’Iowa Gambling Task
(IGT). Les sujets dépendants à la cocaïne étaient également
évalués en termes de craving pour cette substance à l’aide
96
de l’Obsessive Compulsive Cocaine Scale (OCCS) et leurs
modalités de consommation actuelles étaient précisées.
Analyse : Les moyennes des scores d’impulsivité et de prise
de décision été comparés entre les 2 groupes (Test U d
eMann-Whitney). Dans le groupe de 40 sujets dépendants à
la cocaïne, les facteurs cliniques associés à des scores élevés d’impulsivité et à des perturbations du test de prise de
décision ont été testés (Rho de Spearman, Khi-deux et U de
Mann-Whitney).
Résultats : Comparés aux sujets contrôles, les patients
dépendants à la cocaïne avaient des scores d’impulsivité plus
élevés (BIS : 72+/-11 versus 57+/-8, U = 138, p < 001) et
commettaient plus de choix désavantageux à l’IGT (choix
avantageux moins désavantageux : – 4 +/– 19 vs 24 +/– 35,
U = 234, p = 005).
Une corrélation significative était retrouvée entre des scores
d’impulsivité élevés mesurés à la BIS et un craving élevé pour
la cocaïne d’une part et une consommation fréquente de
cocaïne (plus de 4 fois par semaine). Par contre, on ne retrouvait pas de corrélation entre de mauvais scores au test de
prise de décision et des scores de craving élevé ou un usage
plus fréquent de cocaïne.
Discussion : Les patients cocaïnomanes sont plus impulsifs
et commettent plus d’erreurs au test de prise de décision que
des sujets contrôles. Néanmoins, des facteurs cliniques différents sont associés à ces 2 types de perturbations. Ce
résultat est discuté en fonction de la littérature.
PO 232
ÉVALUATION DU RISQUE SUICIDAIRE CHEZ UNE
POPULATION DE PATIENTS LIBANAIS
DÉPENDANTS AUX OPIACÉS. ÉTUDE REALISÉE
AUPRÈS DE PATIENTS LIBANAIS HOSPITALISÉS
POUR SEVRAGE AUX OPIACÉS À L’HÔPITAL
PSYCHIATRIQUE DE LA CROIX
SOUFIA M., KAZOUR F., ROHAYEM J., RICHA S.
Université Saint-Joseph, BEYROUTH, LIBAN
Le problème du suicide chez les héroïnomanes a gagné
beaucoup d’ampleur ces dernières années suite à la relation
perçue entre le suicide et le surdosage d’une part et les différentes comorbidités auxquelles il est associé d’autre part.
Dans cette population où le taux de décès est 13 fois supérieur à celui de la population générale et le taux de suicide
14 fois plus élevé, les mêmes facteurs de risque suicidaire
semblent peser plus lourd. Une question reste toutefois sans
réponse : existe-t-il chez les personnes dépendantes à
l’héroïne des facteurs de risque suicidaire spécifiques ?
Cette étude a été réalisée à l’Hôpital Psychiatrique de la Croix
sur une période s’étendant entre novembre 2008 et
août 2009. 61 héroïnomanes libanais hospitalisés pour
sevrage opiacé ont été comparés à 61 sujets témoins appariés sur l’âge, le sexe, le niveau éducatif et le niveau économique. Afin de minimiser les effets directs de l’héroïne et de
son sevrage, les évaluations ont été effectuées au 7e jour de
l’hospitalisation à travers des entretiens cliniques individuels
avec passation de 3 échelles (échelle d’Impulsivité de Barratt,
échelle de Dépression de Hamilton et échelle d’Idéation Sui-
Posters
cidaire de Beck). Parmi les résultats retrouvés on note les
suivants : le risque suicidaire chez les héroïnomanes est
directement lié aux antécédents de tentatives de suicide, aux
antécédents familiaux de suicide, à la présence d’un trouble
de personnalité de type borderline, d’une dépression et d’un
niveau d’impulsivité élevé. On identifie aussi, chez les héroïnomanes des facteurs de risque de suicide spécifiques, en
particulier l’âge jeune du début de consommation d’héroïne,
le nombre d’overdoses, le nombre de cures de sevrage et de
séjours en postcure ainsi que l’abus de substances associées
à l’héroïne notamment la cocaïne, l’ecstasy, les dérivés
amphétaminiques et les benzodiazépines.
Il s’agit de la première étude libanaise qui a étudié les caractéristiques de consommation et le risque suicidaire de
patients libanais dépendants à l’héroïne. En identifiant les
facteurs de risques suicidaires spécifiques à cette population,
cette étude a permis la mise en place d’un protocole qui vise
à promouvoir un meilleur dépistage du risque suicidaire chez
ces individus.
PO 233
LES COMPLICATIONS DE LA TOXICOMANIE À LA
BUPRÉNORPHINE HAUT DOSAGE OU SUBUTEX®
PAR VOIE INTRAVEINEUSE
DEROUICHE S., MEZIOU O., ZALILA H., BOUSSETTA A.
Hopital RAZI. Manouba, TUNIS, TUNISIE
La toxicomanie à la Buprénorphine Haut Dosage (BHD) ou
Subutex® est un sujet d’actualité, qui découle d’un détournement d’usage d’un médicament de substitution aux opiacés
et de son introduction en Tunisie à travers un trafic.
Nous nous sommes proposés de décrire les complications
somatiques, psychiatriques, sociales et professionnelles des
toxicomanes tunisiens utilisant le Subutex® par voie intraveineuse en étayant les différentes caractéristiques de cette
conduite addictive.
Nous avons entrepris une étude transversale auprès de 52
toxicomanes au Subutex® par voie intraveineuse, recrutés
lors de consultations au centre de dépistage anonyme et gratuit d’infections au VIH, hépatites B et C de Bab Saadoun et
à l’association MANARA de réduction des risques entre janvier à mai 2009.
Notre échantillon est exclusivement masculin. La moyenne
d’âge de début de la toxicomanie au Subutex® par voie IV est
de 27,2 ± 8,8 ans. La première injection a été motivée par la
recherche d’un effet sédatif dans un contexte conflictuel et/ou
la satisfaction d’une curiosité. Les complications de la toxicomanie au Subutex® sont d’ordre médical comme les infections
au VIH et hépatites virales B et C, veinite nécrotique locale et
un syndrome de manque très sévère, psychique comme l’irritabilité et les troubles du sommeil, légales mais aucune n’a été
en rapport direct avec la consommation du Subutex®, sociales
et professionnelles telles que la précarisation surajoutée par
le chômage, les conflits et la restriction du cercle social.
Nos résultats nous reflètent la souffrance des toxicomanes
au Subutex® et nous incitent à une prise en charge mutildisciplinaire et à introduire une stratégie de réduction de risques
liés à cette pratique.
PO 234
ABUS ET DÉPENDANCE À L’ALCOOL DANS UNE
POPULATION DE PATIENTS DÉPENDANTS AU
CANNABIS
DERVAUX A., KREBS M.O., LAQUEILLE X.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Contexte : Certaines études épidémiologiques, telles que la
National Comorbidity Survey, ont souligné la fréquence des
autres addictions chez les patients dépendants au cannabis.
Cependant, peu d’études cliniques ont évalué spécifiquement les troubles liés à la consommation d’alcool chez les
patients dépendants au cannabis.
Méthodes : Tous les patients consultant consécutivement
pour une dépendance au cannabis (critères DSM-IV) dans
le service d’Addictologie du CH Sainte-Anne (Paris) entre
juin 2007 et septembre 2010 ont été inclus dans l’étude (n
= 80). Les patients présentant des troubles psychotiques,
bipolaires de type 1, des dépendances opiacées ou à la
cocaïne étaient exclus de l’étude. Les patients ont été évalués
à l’aide du Diagnostic Interview for Genetic Studies (DIGS
3.0), entretien structuré qui génère notamment des diagnostics DSM-IV d’abus et dépendance.
Résultats : L’âge moyen des patients inclus était de 28,4
(± 11,4) ans. Le sex ratio était de 3 hommes (n = 60) pour
1 femme (n = 20). Le nombre moyen de joints fumés quotidiennement était de 6,8 ± 4,5. L’âge moyen de la première
consommation, du début de la consommation régulière et de
la dépendance au cannabis étaient respectivement de 15,6
± 2,6 ans, 18,3 ± 5,6 ans et 19,5 ± 6,6 ans. Tous les patients
consommaient du tabac régulièrement au moment de
l’enquête.
Vingt-cinq pour cent des sujets (n = 20) avaient présenté des
troubles liés à la consommation d’alcool sur la vie entière
(dépendance : 17 sujets, abus : 3 sujets) ; 11 % présentaient
des troubles liés à la consommation d’alcool au moment de
l’enquête (dépendance : 8 sujets, abus : 1 sujet). L’âge
moyen du début de la dépendance à l’alcool était de 23,1
± 5,3 ans. Parmi les patients alcoolodépendants au cours de
leur vie (n = 17, dont 2 femmes), la dépendance au cannabis
a débuté avant l’alcoolodépendance chez 8 sujets, après
chez 3 sujets et simultanément (au cours de la même année)
chez 6 sujets.
Quarante pour cent des patients dépendants au cannabis
(n = 33) avaient des antécédents familiaux de troubles liés à
la consommation d’alcool chez les apparentés du 1er degré
(n = 18) ou du 2e et 3e degré (n = 15).
Conclusions : La fréquence des troubles liés à la consommation d’alcool chez les patients dépendants au cannabis
justifie une évaluation systématique.
PO 235
FAUT-IL INTÉGRER LA SPIRITUALITÉ/RELIGIOSITÉ
DANS LA PRISE EN CHARGE DES ADDICTIONS ?
MANDHOUJ O. (1), ETTER J.F. (2), COURVOISIER D. (3),
AUBIN H.J. (4)
(1) EPS Charcot-Yvelines, BOIS D’ARCY, FRANCE
97
9e Congrès de l’Encéphale
(2) Institute of Social and Preventive Medicine, Faculty of Medicine, University of Geneva, GENÈVE, SUISSE
(3) Division of Clinical Epidemiology, Geneva University Hospitals, Geneva, GENÈVE, SUISSE
(4) Hôpital Paul Brousse, VILLEJUIF, FRANCE
Ces dernières années, la médecine occidentale a renouvelé
son intérêt à l’étude de la spiritualité/religiosité, en particulier
sa relation avec la santé physique et mentale.
De nombreuses études ont montré l’existence d’une association positive entre la spiritualité/religiosité et la santé. La
spiritualité semble être une ressource importante à mobiliser
pour aider les patients à faire face au deuil, à la maladie ou
au handicap. La dimension spirituelle est, aujourd’hui, reconnue par l’OMS comme partie intégrante de la qualité de vie.
Toutefois, le terme de spiritualité, très associé à la religion,
génère une gêne dans les sociétés laïques comme la nôtre,
même si, athées ou agnostiques peuvent avoir des besoins
et des ressources spirituels du même ordre que les croyants.
Il a été démontré que la spiritualité/religiosité constitue un
important facteur aussi bien dans l’initiation que dans le rétablissement des addictions, notamment de la dépendance
alcoolique. En effet, l’abus et la dépendance aux substances
sont plus fréquents chez les personnes n’ayant ni pratiques
ni affiliations religieuses. De plus, les croyants et les pratiquants arrêtent plus facilement la consommation des drogues.
Par ailleurs, la spiritualité a été incorporée comme élément
clef dans plusieurs programmes de traitement des addictions
tel que le programme de 12 étapes des alcooliques anonymes, nicotiniques anonymes, narcotiques anonymes etc.
Ces groupes sont connus comme apportant une grande aide
aux patients. Néanmoins, le manque d’investissement spirituel et l’absence de représentation d’une puissance supérieure risquent d’être un obstacle pour intégrer ces groupes.
Même s’ils pensent que la spiritualité est importante pour la
prise en charge des problèmes de santé, les professionnels
ne sont pas toujours prêts à engager une discussion sur la
spiritualité avec leurs patients, la considérant comme faisant
partie de la sphère individuelle. Cependant, le praticien pourrait aider le patient à choisir et à intégrer les programmes de
soins ou les groupes d’entraide adaptés à ses croyances personnelles.
PO 236
IMPACT DU PROGRAMME DE SEVRAGE DES
SUBSTITUTS AUX OPIACÉS SUR LES
CONSOMMATIONS DE BENZODIAZÉPINES, DE
BUPRÉNORPHINE ET DE MÉTHADONE AU CENTRE
PÉNITENTIAIRE DE NANCY-MAXEVILLE
NUNGE D. (1), GUIRLET F.X. (1), MULOT A. (1), SEGONDY M.
(2), COURTIAL B. (2), TITAH D. (2), COLOMBE J. (2),
FRITSCH C. (2), L HUILLIER A. (2), ROLLIN E. (2), PETON P.
(2), MAY I. (1), JAVELOT H. (3)
(1) Pharmacie, Hôpital Brabois Adultes ; CHU de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE
(2) Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires ; CHU de
Nancy, Centre Pénitentiaire de Nancy-Maxéville, NANCY, FRANCE
98
(3) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES
NANCY, FRANCE
Au Centre Pénitentiaire de Nancy-Maxéville, après information de chaque patient, un programme de sevrage systématique est mis en place pour la buprénorphine, depuis
février 2010 et une diminution posologique progressive est
encouragée pour la méthadone. Afin d’évaluer l’impact de ce
programme, le traitement des patients sous substituts aux
opiacés (substitut utilisé, posologie, traitements psychoactifs
associés) a été relevé un jour donné en janvier et en
août 2010. Par ailleurs, les variations de posologie de benzodiazépines ont été relevées pour 61 patients sous traitement substitutif en janvier et toujours présents en août.
Entre janvier et août, le pourcentage de détenus traités par
buprénorphine ou par méthadone est passé respectivement
de 16,8 % avec une posologie moyenne de 7 mg à 11,0 %
avec une posologie moyenne de 4 mg, et de 5,8 % avec une
posologie moyenne de 60 mg à 4,3 % avec une posologie
moyenne de 58 mg.
Parallèlement, le pourcentage de patients également traités
par benzodiazépines est passé de 42,4 % à 52,2 % pour les
patients sous buprénorphine et de 58,8 % à 55,6 % pour les
patients sous méthadone. La posologie moyenne de benzodiazépines (exprimée en équivalent diazépam) a respectivement augmenté de 17 mg à 23 mg et de 26 mg à 30 mg.
Pour les 61 patients toujours présents en août, aucune augmentation de posologie de buprénorphine ou de méthadone
n’a été constatée. Le traitement par buprénorphine a été
arrêté pour 18 patients et diminué pour 29 avec une diminution moyenne de 6 mg/patient (0,2 à 7,2 mg). En revanche,
la posologie des benzodiazépines a augmenté pour 14 de
ces 47 patients. Le traitement par méthadone a été arrêté
pour un patient et diminué pour 9 avec une diminution
moyenne de 22 mg/patient (5 à 50 mg) mais la posologie des
benzodiazépines a augmenté pour 2 d’entre eux.
Le programme de sevrage systématique a permis de réduire
le nombre et la posologie des patients sous substituts aux
opiacés. Cependant, l’association avec les benzodiazépines
reste fréquente, la posologie moyenne de benzodiazépines
a tendance à augmenter et le problème du trafic de médicaments entre détenus n’est pas réglé. Il serait intéressant de
poursuivre cette étude sur une plus longue période et de
rechercher un éventuel report sur d’autres molécules psychoactives.
PO 237
LE DOSAGE URINAIRE : UN OUTIL INDISPENSABLE
AU SUIVI DES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX
OPIACÉS
GUILLOU LANDREAT M. (1), LOUVIGNE C. (2),
VICTORRI VIGNEAU C. (2), SEBILLE RIVAIN V. (2),
VENISSE J.-L. (2), JOLLIET P. (2)
(1) Centre hospitalier Morlaix, MORLAIX, FRANCE
(2) CHU, NANTES, FRANCE
Introduction : En France, le nombre de personnes suivant un
traitement de substitution aux opiacés est estimé aux alentours de 120 000 personnes (2007). Les traitements dispo-
Posters
nibles sont la buprénorphine et la méthadone. Les cadres de
prescription sont différents, mais le dosage urinaire est une
variable à suivre dans le cadre des deux traitements. Néanmoins, la systématisation de dosages urinaires est souvent
critiquée et le rythme du suivi n’est pas consensuel.
L’objectif de notre étude était de confronter les données de
consommations de substances psychoactives autodéclarées et les dosages urinaires dans la cohorte de patients
dépendants aux opiacés ayant un traitement de substitution
et suivis au CHU de Nantes.
Matériel et méthode : Nous avons mené une étude de cohorte
monocentrique descriptive ; avec un recueil de données de
consommations de SPA (enquête OPPIDUM) et une analyse
toxicologique urinaire après consentement écrit des patients.
Résultats : Nous avons inclus 30 patients (19 patients sous
méthadone, 11 sous buprénorphine). Les caractéristiques
sociodémographiques étaient comparables aux données
nationales.
Nous avons retrouvé 37 % de concordance parfaite entre les
données autodéclarées et l’analyse toxicologique. La concordance était parfaite en ce qui concerne les traitements de
substitution en eux même. Dans 50 % des cas, nous observons une sous déclaration (substance retrouvée non déclarée) et dans 27 % des cas, nous retrouvons une surdéclaration (substance déclarée non retrouvée). La surdéclaration
concernait majoritairement les traitements psychotropes.
Discussion : Les résultats de notre étude sont originaux et
très intéressants. Nous soulignons tout d’abord l’absolue
nécessité d’un suivi régulier par dosage urinaire chez les
patients sous traitements de substitution. Les consommations autodéclarées ne sont pas représentatives des consommations de SPA. De plus, nous observons, au-delà du
phénomène de sous déclaration déjà décrit, une surdéclaration des consommations de SPA qui est assez surprenante.
Cette surdéclaration semble correspondre en partie à une
mauvaise observance des traitements psychotropes, contrairement aux traitements de substitution dont l’observance
semble bonne selon nos données.
PO 238
UN VACCIN CONTRE LA COCAÏNE
GORIN C., COHEN J., LANCON C.
Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
Malgré ses effets délétères au niveau cérébral, l’usage de la
cocaïne s’est considérablement répandu. Son degré de
pureté s’amenuisant, elle devient plus accessible sur un plan
économique. Actuellement il n’existe pas de traitement de
substitution à proposer aux patients cocaïnomanes comme
pour l’héroïne. La seule prise en charge proposée validée est
psychologique. La vaccination apparaît donc comme une
nouvelle voie thérapeutique. Largement utilisés, les vaccins
des agents infectieux sont dirigés contre des antigènes protéiques spécifiques des agents virulents. Mais aujourd’hui un
nouveau pas est franchi avec la mise au point d’un vaccin
contre une molécule initialement non protéique. La molécule
de cocaïne étant trop petite pour générer des anticorps, le
vaccin est constitué d’une molécule de cocaïne désactivée,
d’une chaîne carbonée et d’une protéine de choléra désactivée que le système immunitaire reconnaît comme une
menace. Il provoque alors la formation d’anticorps anticocaïne. Ceux-ci neutralisent la drogue reconnue comme
corps étranger avant qu’elle n’ait pu atteindre le cerveau. Le
vaccin permet de supprimer l’euphorie que la cocaïne procure, ainsi que la dépendance en réduisant les symptômes
de sevrage. Après des études chez l’animal, le vaccin a été
testé sur l’homme avec succès. Mais il doit être expérimenté
à plus grande échelle avant d’être approuvé par les autorités
sanitaires et d’envisager sa commercialisation. D’autant que
certains experts affirment qu’il serait efficace au mieux dans
40 % des cas. De plus, il est probable que l’usager de cocaïne
vacciné qui continue à consommer présente des difficultés
à générer de nouveaux anticorps, sans compter le risque
d’escalade des doses dans le but de retrouver l’effet recherché. Ce qui remet en cause les indications thérapeutiques
du vaccin constituant un facteur de rechute et non plus une
aide au sevrage. Uniquement destiné aux personnes dépendantes à la cocaïne, il ne s’agit pas d’un vaccin préventif.
D’autres études devront démontrer s’il existe un intérêt à vacciner les enfants nés de parents toxicomanes afin de prévenir
une éventuelle dépendance dans le futur. Enfin cette découverte ouvre la voie à d’autres sujets de recherche comme la
mise au point de vaccins anti-héroïne et anti-nicotine.
PO 239
MÉTHADONE ET ALLONGEMENT DU QT
GORIN C., COHEN J., LANCON C.
Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
La méthadone est un opiacé de synthèse aux propriétés pharmacocinétiques spécifiques qui permettent un traitement de
substitution des dépendances opiacées. Pendant plus de
quarante ans, la méthadone a été prescrite sans problème
à plusieurs centaines de milliers d’héroïnomane à des dosages n’excédant pas 150 mg. Le seul risque mortel connu
jusqu’alors était l’overdose. Récemment, plusieurs publications ont fait état de torsades de pointe chez des patients
recevant un traitement par méthadone. D’autres études ont
mis en avant une potentielle toxicité cardiaque pour des
doses élevées c’est-à-dire supérieures à 120 mg par jour,
nécessitant une surveillance régulière du QT corrigé. A travers l’exploration d’un cas, un ancien toxicomane traité et stabilisé depuis de nombreuses années sous hautes doses de
méthadone présentant au décours d’un ECG de contrôle un
allongement du QT à 620 ms, nous soulignons l’intérêt d’une
surveillance ECG rigoureuse lors d’un traitement par méthadone. Après revue de la littérature et compte tenu du manque
de données scientifiques actuellement validées, nous proposons d’établir un protocole de surveillance. Il prendra en
compte les antécédents du patient, les médicaments à risque
d’interaction et les doses journalières de méthadone. Il convient en pratique d’effectuer une surveillance ECG mensuelle
lorsque la posologie prescrite dépasse 120 mg par jour. La
conduite à tenir varie ensuite en fonction de la longueur du
QT. Pour un QT corrigé compris entre 420 ms et 460 ms, il
est recommandé de ne pas augmenter les doses prescrites
et de fractionner la délivrance en deux prises par jour. Entre
99
9e Congrès de l’Encéphale
460 et500 ms, l’augmentation de dose est proscrite et au-delà
de 500 ms, la posologie est à diminuer en urgence et le
patient doit consulter un cardiologue car en fonction de
l’aspect des ondes T sur l’ECG, l’implantation d’un défibrillateur interne peut s’imposer. Pour de fortes doses de méthadone, une substitution thérapeutique par de la morphine doit
s’envisager. En conclusion, la méthadone à haute dose présente un potentiel arythmogène à risque mortel. Un élément
prédictif assez sûr est la mesure du QT sur l’ECG.
PO 240
RÉHABILITATION DES USAGERS DE DROGUES AU
MAROC BASÉE SUR LA FAMILLE
SABIR M., TOUFIQ J.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
En matière de toxicomanie, la réhabilitation fait partie intégrante du programme thérapeutique, garantissant la réinsertion de l’usager de drogues, en perte de lien social. La réhabilitation des usagers de drogues a fait l’objet de nombreuses
recherches et la littérature sur le sujet est abondante. Par contre, la place et le rôle de la famille dans ce processus sont
encore peu connus bien que l’on s’accorde maintenant à
reconnaître leur importance.
La complexité de la toxicomanie et les limites de l’intervention
thérapeutique individuelle,
la situation de précarité et de fragilité sociale des usagers de
drogues, l’insuffisance voire l’absence de structures d’hébergements relais après la post-cure, les transformations et
mutations sociales actuelles et l’intérêt persistant pour la vie
de famille sont autant de constats qui doivent amener les professionnels à reconnaître et à accorder une importance grandissante au système familial dans le processus de réhabilitation. Ainsi, la cellule familiale, source d’un potentiel
d’actions positives, est appréhendée comme partenaire dans
le processus de réhabilitation avec une approche centrée sur
ses forces plutôt que sur ses défaillances.
Une enquête, basée sur des questions de faits et d’opinions
des familles, a été réalisée au Centre National de Traitement,
de Prévention et de Recherche en Addictions de l’Hôpital
Arrazi de Salé et a eu pour objectifs d’évaluer l’implication
actuelle des familles, auprès de l’usager de drogues, dans
le projet de soins. Les résultats suggèrent d’ériger la réhabilitation des usagers de drogues basée sur la famille comme
un nouveau concept.
Nous proposons, dans ce travail, de définir les bases de ce concept de réhabilitation des usagers de drogues basée sur la
famille, les conditions de sa mise en place et de mettre à jour
les éventuels freins à son application dans le projet de soins.
Mots clés : usager de drogues, modèle de réhabilitation, réadaptation, famille
PO 241
LA DYNAMIQUE DU CHANGEMENT CHEZ
L’ALCOOLODÉPENDANT
WALLENHORST T.
Centre Hospitalier Robert Morlevat, SEMUR-EN-AUXOIS,
FRANCE
100
Il revient au patient de prendre la décision de se soigner. Une
première consultation doit être proposée avec peu d’attente.
Le soignant prend soin de la relation de confiance : entendre
la détresse au-delà des mots permet au patient de s’y sentir
rejoint. Par la communication empathique, un échange émotionnel ouvre une porte au patient de faire un premier pas.
5 conditions facilitent le changement : avoir envie de vivre
autrement qu’avec l’alcool ; choisir de commencer à vivre
sans alcool ; croire que c’est possible ; se faire
accompagner ; adhérer à une méthode de travail.
Les patients sont invités à participer à un groupe de parole
où nous souhaitons :
– donner des apports sur la maladie alcoolique
– permettre des prises de conscience sur la relation à l’alcool
– insister sur la prise en compte du positif
– donner la parole pour mettre en valeur l’expérience
– un texte est remis après chaque séance.
Le patient choisit les outils qui l’aident à cheminer. Il progresse dans la reconnaissance du problème. L’abstinence
est travaillée pour aller bien, en assumant ses responsabilités, en apprenant non seulement à dire « non » à l’alcool,
mais à dire « oui » à la vie. Il découvre la capacité de se sentir
libre. Il fait ses choix en fonction de ce qui le construit. L’envie
de témoigner de son propre cheminement pour en aider
d’autres peut se réveiller.
Il arrive qu’un patient se décourage et se retire du soin. Sa
décision initiale avait été prise sous la pression ; il ne s’est
pas engagé dans un travail personnel. Le soignant doit toujours travailler en équipe : le fait de ne pas rester seul face
à l’alcool est valable autant pour le patient que pour le soignant. Il convient de toujours renvoyer le patient à son vécu,
de valoriser son expérience, de l’inviter à prendre sa responsabilité et de chercher avec lui le pas suivant qu’il peut faire.
Le changement d’un alcoolodépendant s’obtient grâce à un
travail rigoureux qui permet de constater sa transformation
où il sort de sa souffrance en choisissant ce qui le fait vivre,
en reprenant confiance en lui. Par son accompagnement, le
soignant y participe avec sa compétence professionnelle, son
investissement et en croyant en le patient.
PO 242
STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES DANS LE
SEVRAGE ALCOOLIQUE COMPLIQUÉ - L’ACIDE
VALPROIQUE INTRAVEINEUX
LADEA M., SINCA M.C., GROSU L.S., BRAN M.
Hôpital de Psychiatrie Prof. Dr. Alexandru Obregia, BUCAREST,
ROUMANIE
Objectifs : Cette étude évalue l’efficacité, la tolérance et la
sécurité d’administration de l’acide valproique intraveineux
chez les patients avec sevrage alcoolique compliqué avec
DT.
Méthodes : L’étude a inclus 26 patients avec syndrome de
sevrage alcoolique compliqué de DT. Parmi eux 11 patients
présentaient comme antécédentes des crises convulsives. À
cause de l’état général altéré et de la difficulté d’administration du traitement par voie orale, nous avons institué la thé-
Posters
rapie avec benzodiazépines, vitamines et acide valproique,
par voie intraveineuse. Les patients ont reçu l’acide valproique à 400-800 mg par jour, dans les premiers 3-5 jours d’hospitalisation. Nous avons surveillé chaque jour l’état général
des patients, la tension artérielle, le pouls, la température et
l’apparition des effets secondaires. L’efficacité du traitement
a été objectivée à l’aide de l’échelle d’Impression Clinique
Globale.
Résultats : Après trois à cinq jours de thérapie intraveineuse
nous avons observé une diminution du tremblement et de la
sueur, aussi que l’amélioration significative de la désorientation temporale-spatiale, de l’état confusionnel et des hallucinations visuelles. Le traitement a été bien toléré, sans effets
secondaires importants. Un seul patient a présenté, le premier jour d’administration de l’acide valproique une réaction
allergique cutanée, avec œdème péribuccale, qui a nécessité
l’interruption du traitement et une thérapie d’hydrocortisone.
Après 24 heures, la réaction allergique cutanée a disparu
complètement. Les patients n’ont pas présenté des crises
convulsives pendant le traitement avec acide valproique i.v.
La durée moyenne d’hospitalisation de ces patients a été plus
courte que celle des patients avec d’autres modalités thérapeutiques.
Conclusions : L’acide valproique intraveineux est un traitement efficace et bien toléré dans l’abord du sevrage alcoolique compliqué de DT et donc peut être considéré une bonne
option thérapeutique grâce à l’effet rapide sur tous les symptômes importants et la bonne tolérance.
PO 243
PSYCHOSE ET VIOLENCE : ÉVALUATION DU
NIVEAU DE VIOLENCE D’UN GROUPE DE PATIENTS
PSYCHOTIQUES HOSPITALISÉS EN UNITÉ FERMÉE
KAZOUR F. (1), MACHEFAUX S. (1), ROTHARMEL M. (2),
BOURDEL M.C. (1), GUILLIN O. (2), LÔO H. (1), OLIE J.P. (1),
POIRIER M.F. (1)
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre Hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE
Introduction : Plusieurs études ont associé les troubles psychotiques à un niveau élevé de violence. Nous avons évalué
le niveau de violence des patients psychotiques en intra-hospitalier.
Méthodes : Inclusion de 20 patients psychotiques sectorisés
hospitalisés consécutivement en HDT ou en HO en unité fermée. L’évaluation a utilisé le MINI, la BPRS, et l’OAS (Overt
Agression Scale) cotée quotidiennement sur 28j. L’OAS est
une hétéro-évaluation de l’agressivité verbale, à objet, à soimême, à autrui et des interventions faites.
Résultats : Nous avons recruté 8 schizo paranoïde, 7 schizo
indifférenciée, 2 tr de l’humeur, 1 tr schizoaff, 1 tr délirant et
1 tr schizophréniforme. 25 % ont un abus/dépendance de
substance dont l’alcool ; 70 % sont des hommes ; 45 % des
patients ont été agressifs pendant leur séjour ; 64 % des
agressions ont lieu la 1re semaine ; 85 % dans les deux premières semaines ; 72 % des agressions sont verbales, 11 %
envers objet, 15 % envers autrui et 2 % envers soi-même.
Plus d’hommes (57 %) que de femmes (17 %) sont agressifs
(ns). Plus d’agressions dans les formes productives (n = 9)
(67 %) que non productives (n = 8) (12 %) (p = 0.05). Chez
les patients violents, les fréquences d’abus/dépendance (p
= 0.004) et d’antécédents de violence (p = 0.024) sont plus
élevées, avec des scores BPRS dépression plus bas (ns), et
BPRS excitation plus élevés (ns) que chez les non-agressifs.
100 % des sujets addicts sont agressifs contre 27 % des non
addicts. Pas de différence entre les sujets tabagiques et non
tabagiques.
Discussion : Les agressions des patients psychotiques surviennent surtout durant la 1re semaine d’hospitalisation ;
elles sont surtout verbales, résultats en accord avec la littérature [1]. L’excitation et l’absence de dépression sont associées à plus d’agressivité. L’abus ou la dépendance à une
substance sont associés à plus de passages à l’acte confirmant les données de la littérature [2]. Ces résultats nécessitent d’être vérifiés à une population plus étendue.
Références
1. Troisi A. Hostility during admission interview as a short-term predictor of aggression in acute psychiatric male inpatients. J Clin Psychiatry. 2003 Dec ; 64(12):1460-4.
2. Amore M. Predictors of violent behavior among acute psychiatric
patients. Psychiatry Clin Neurosci. 2008 Jun ;62(3):247-55.
PO 244
L’OEDIPISME : À PROPOS D’UN CAS
MANAMANI R., FALK-VAIRANT M., GHODHBANE S.,
BEAUDET G., ZAIMEN N.
CENTRE HOSPITALIER INTERDEPARTEMENTAL, CLERMONT,
FRANCE
Introduction : L’autoénucléation (AEN) ou oedipisme (OED)
est une forme d’automutilation majeure. Elle peut être uni ou
bilatérale. Déjà décrite par Bergman en 1846, c’est Blonnel
en 1906 qui utilise le terme d’OED.
Cas clinique : Homme de 54 ans hospitalisé à la demande
d’un tiers au décours d’une admission en urgence en ophtalmologie pour AEN de l’oeil droit avec les doigts, à l’origine
d’endophtalmie et de cécité, ayant nécessité une prothèse
oculaire. Fils unique, célibataire et sans emploi, il vit avec
ses parents qui le décrivent comme passif, solitaire et introverti. Depuis 5 ans il se confine au domicile, mange seul,
adopte un comportement bizarre, et se frotte parfois les yeux.
Il n’a jamais eu de suivi. Dès l’admission son comportement
est marqué par des gestes manuels stéréotypés, brefs et
impulsifs, dirigés vers son œil gauche avec intention de le
mutiler. S’y associent retrait, passivité, perte de l’initiative,
émoussement de l’affect, hermétisme, pauvreté du discours,
banalisation et indifférence vis-à-vis du geste. Il ne manifeste
ni délire, ni hallucination, ni rituel obsessionnel. La psychométrie n’objective pas de déficit intellectuel. La toxicologie
est sans anomalie. Le diagnostic de schizophrénie déficitaire
est retenu. Le suivi ophtalmologique est maintenu. Un traitement associant neuroleptiques incisifs, anxiolytiques, bandages protecteurs des mains et surveillance stricte améliore
les troubles avec disparition quasi complète des mouvements stéréotypés même après ablation des bandes de protection.
101
9e Congrès de l’Encéphale
Discussion : L’OED peut être symptomatique d’état psychotique aigu ou chronique notamment schizophrénique, de toxicomanie, d’état limite, de déficit intellectuel et d’autisme.
Dans le cas de notre patient l’AEN a été la manifestation
pathologique majeure bien que les troubles semblent évoluer
depuis des années sous forme d’état psychotique déficitaire
sans suivi psychiatrique. La gravité de ce passage à l’acte
pourrait en partie s’expliquer par le retard du diagnostic et
l’absence de prise en charge.
Conclusion : L’OED est une urgence rare et grave. Elle
nécessite un suivi multidisciplinaire. Son pronostic dépend
de la rigueur de la prise en charge qui met en jeu une coopération étroite entre ophtalmologiste, psychiatre et neurochirurgien si besoin.
PO 245
CORRÉLATS MÉTABOLIQUES DE L’APATHIE DANS
LA MALADIE DE PARKINSON
ROBERT G. (1), LE JEUNE F. (2), VERIN M. (3), MILLET B. (1),
DRAPIER D. (1)
(1) Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE
(2) Centre Anti Cancéreux Eugène Marquis, RENNES,
FRANCE
(3) Centre Hospitalier Universitaire, RENNES, FRANCE
L’apathie est un trouble du comportement fréquemment
observé dans les pathologies neuro-psychiatriques notamment dans la maladie de Parkinson. L’analyse des résultats issus des études épidémiologiques descriptives des
relations entre apathie, démence et dépression montre que
les liens sont encore perméables entre ces trois entités.
Nous n’avons aucune connaissance des bases neurales
de l’apathie chez le sujet non dément. Pour répondre à
cette question, nous avons réalisé une étude des corrélats
métaboliques de l’apathie chez 45 sujets Parkinsoniens
non-déments (score à l’échelle de Mattis Dementia Rating
Scale > 130) et non-déprimés (score à l’échelle de Montgomery and Asberg Depression Scale < 21) au moyen du
18-Fluoro Déoxy Glucose (FDG) Tomographie par Emission de Positon (TEP). L’apathie a été évaluée avec l’Apathy Evaluation Scale (AES). Les patients ont aussi été évalués sur les dimensions motrices (au moyen de l’Unified
Parkinson Disease Rating Scale III (UPDRSIII) et des équivalents quotidiens de levodopa (LEDD)) et cognitives (Wisconsin Sorting Card Test (WCST), fluences verbales, Trail
Making Test et le test de Stroop). Les données ont été traitées en comparaison de groupe avec un score seuil de 42
à l’AES. Les sujets ayant un score supérieur ou égal à 42
à l’AES étaient considérés comme apathiques. Les images
de 18-FDG-TEP ont été traitées par le logiciel Statistical
Parametric Mapping 02 implémenté sur Matlab 7®. Les
résultats montrent une prévalence d’apathie isolée de
17.8 %. Nous n’observons aucune différence significative
entre les deux groupes pour toutes les variables étudiées
excepté pour le sous score « critères » du WCST qui est
inférieur chez le groupe apathique. Les résultats d’imagerie montrent une réduction de métabolisme dans le cuneus
droit (BA18), le gyrus lingual gauche (BA18), l’insula gauche (BA13), les gyri inferior frontaux bilatéraux (BA11) et
102
le gyrus frontal inférieur droit (BA47). A la lumière de ces
résultats, il apparaît que l’apathie est un trouble fréquent,
indépendant de la dépression et de la démence et des
aspects moteurs de la maladie de Parkinson. Les corrélats
de l’apathie chez le sujet non-déments et non-déprimés
montrent l’implication de structures corticales et sous corticales limbiques.
PO 246
ÉVALUATION D’UNE ÉQUIPE MOBILE PSYCHO
GÉRIATRIQUE (EMPG) INTRA HOSPITALIÈRE
THOREZ D., NOËL J.L., LE DASTUMER B., LEGIER D.
Chardon Lagache, PARIS, FRANCE
Introduction : On estime que 90 % des malades Alzheimer
présenteront des symptômes comportementaux et psychologiques liés à la démence (SCPD) au cours de l’évolution
de leur pathologie. Même en milieu hospitalier gériatrique,
ces symptômes occasionnent des difficultés de prise en soins
nécessitant parfois la mise en place de contentions chimiques ou physiques.
Contexte : Le groupe hospitalier gériatrique Sainte PerineRossini- Chardon Lagache regroupe du court séjour gériatrique, des services de rééducation et réadaptation, et des Unités de soins de longue durée.
L’hôpital Chardon Lagache accueille des patients avec des
troubles cognitifs sévères associés à des symptômes psycho
comportementaux. La prise en charge est facilitée par une
architecture adaptée et un projet de suivi et de vie réfléchi
en équipe pluridisciplinaire basé sur une analyse symptomatique et une prise en soin comportementale visant à diminuer
au maximum les contentions. De cette spécificité psycho
gériatrique est née l’équipe mobile psycho gériatrique :
EMPG, associant gériatre, psychiatre et psychologue, afin de
répondre aux difficultés des autres unités hospitalières face
aux SCPD.
Des outils spécifiques et adaptés ont été créés afin de formaliser le fonctionnement de l’EMPG (demandes de passages et avis donnés).
Étude :
Une étude descriptive sur les pratique de l’EMPG a été réalisée de décembre 2009 à mai 2010.Tous les patients vus
sont inclus. Le recueil des données concerne la fréquence
des demandes, les motifs, et les recommandations faites.
L’analyse des résultats a montré la présence de 44 demandes de passages en 6 mois dont 88 % dites urgentes, concernant une population gériatrique d’age moyen à 84.6 ans,
majoritairement féminine, démente avec un MMS moyen :
13. Le délai de passage moyen est de 5,6 jours. Les principaux motifs de demandes étaient une aide : au diagnostic,
thérapeutique, au pronostic, un soutien des équipes soignantes, une demande de transfert en psycho gériatrie, ou un avis
psychiatrique pur. Les recommandations faites ont été conformes aux demandes avec majoritairement une aide au diagnostic, à la compréhension psychodynamique, au projet de
devenir et enfin à la thérapeutique.
Cette évaluation est en faveur du maintien de l’activité en
améliorant le délai d’intervention.
Posters
PO 247
ÉTUDE DE PRÉVALENCE DE L’ANOREXIE MENTALE
À PROPOS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS DE 720
ADOLESCENTES TUNISIENNES
LETAIEF L. (1), ZAAFRANE F. (1), BRAHAM S. (1), BRAHAM A.
(1), HICHRI K. (1), BEN SALEM K. (2)
(1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses »,
service de psychiatire, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Service de médecine préventive, CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Considérée comme une curiosité clinique il y a
quelques décennies, l’anorexie mentale suscite actuellement
de plus en plus d’intérêt, compte tenu de son augmentation
de fréquence et de sa diffusion dans toutes les cultures.
Qu’en est-il en Tunisie ?
Objectifs : Calculer la prévalence de l’anorexie mentale,
Décrire les caractéristiques de la population anorexique.
Méthodologie : Enquête par auto-questionnaire le « Eating
attitudes Test (EAT) », auprès d’un échantillon représentatif
de la population féminine des différents collèges et lycées de
la ville de Monastir (N = 720),
Résultats : La prévalence de l’anorexie mentale appréciée
par l’EAT dans notre population était de 19,9 %.
Cette population d’anorexiques était :
caractérisée au niveau socio-démographique par : moyenne
d’âge : 14.7 ans ; origine urbaine ; classe socio-économique
moyenne ou aisée
marquée par des antécédents familiaux de diabète (4.2 %)
et personnels de surcharge pondérale (5.1 %)
associée à un BMI < 20 dans 62.1 % des cas
déterminée au plan clinique par l’existence : d’une tendance
à la restriction alimentaire (86.5 %) ; d’accès de boulimie
(20.6 %) ; des mesures de contrôle de la prise alimentaire :
régime (48.2 %), exercices physiques (63.8 %), vomissements (23.4 %) et usage des laxatifs et des diurétiques
(22.0%).
Conclusion : Ces données témoignent de l’ampleur de cette
pathologie parmi les adolescentes et appellent à une prévention et à un dépistage.
PO 248
RECONNAISSANCE ÉMOTIONNELLE ET APATHIE
DANS L’ANOREXIE MENTALE
GAUTIER B. (1), DONDAINE T. (1),
CHEVALIER-LATREUILLE F. (1), LEFEUVRE C. (2),
MILLET B. (1), DRAPIER D. (1)
(1) CHGR, Rennes, RENNES, FRANCE
(2) Clinique Saint-Yves, RENNES, FRANCE
Contexte et objectifs : Peu d’études se sont intéressées à la
reconnaissance émotionnelle et à l’apathie au cours de l’anorexie mentale. Nous émettons l’hypothèse qu’il existe un trouble de la reconnaissance des émotions dans cette pathologie
s’intégrant dans un trouble de la motivation à satisfaire ses
besoins fondamentaux tels que les relations sociales, la
sexualité et la nourriture. La relation entre l’apathie, sa composante émotionnelle, la reconnaissance des émotions et
l’anorexie a ainsi été étudiée spécifiquement.
Méthode : Nous avons comparé neuf sujets présentant une
anorexie mentale à neuf sujets contrôles ne présentant pas
de trouble psychiatrique de l’axe I. Les groupes étaient appariés sur l’âge, le sexe et le niveau éducatif. Tous les sujets
ont été soumis aux mêmes tests évaluant les fonctions exécutives, la reconnaissance faciale des émotions (test
d’Ekman), la prosodie émotionnelle (utilisation de pseudomots et d’onomatopées) et l’apathie (LARS).
Résultats : Nos patientes ne présentaient pas de trouble de
la reconnaissance des émotions faciales. En revanche leur
reconnaissance de la prosodie émotionnelle était altérée (p
= 0.01 et p = 0.), notamment pour la reconnaissance de la
joie (p = 0.03).
Les patientes ont été retrouvées significativement apathiques par rapport aux sujets contrôles (p = 0.0001). L’apathie
s’exprimait de manière significative dans le domaine des
efforts volontaires (p = 0.018) et de la vie sociale (p = 0.013).
Nous n’avons pas trouvé de corrélation entre l’apathie des
patientes et leur trouble de reconnaissance de la prosodie
émotionnelle.
Les résultats obtenus concernant l’apathie et la prosodie
émotionnelle n’étaient pas corrélés aux caractéristiques de
l’anorexie présentée, ni à une éventuelle dépression associée.
Conclusion : Nous retrouvons dans cette étude pilote une
altération partielle des processus de reconnaissance émotionnelle en cas d’anorexie mentale. Le déficit de fonctionnement social des patientes anorexiques pourrait être lié à
un problème de reconnaissance des émotions de leur interlocuteur. Ces résultats nécessitent d’être confirmés dans une
étude plus large et ouvrent la perspective d’une étude de
reconnaissance émotionnelle par imagerie fonctionnelle pour
préciser les mécanismes en jeu.
PO 249
CARACTÉRISTIQUES DES TENTATIVES DE SUICIDE
DANS L’ANOREXIE ET LA BOULIMIE : UNE ÉTUDE
CAS-TÉMOINS
GUILLAUME S. (1), JAUSSENT I. (2), OLIÉ E. (3), GENTY C.
(2), BRINGER J. (4), COURTET P. (3), SCHMIDT U. (5)
(1) CHU Montpellier, INSERM U888, Institute of Psychiatry
King’s College, MONTPELLIER, FRANCE
(2) INSERM U 888, MONTPELLIER, FRANCE
(3) CHU Montpellier, INSERM U888, M, FRANCE
(4) CHU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
(5) Institute of Psychiatry King’s College London, LONDRES,
ROYAUME-UNI
Objectif : Les personnes atteintes de troubles des conduites
alimentaires (TCA) sont à haut risque de comportements suicidaires. L’anorexie mentale (AN) a le plus haut taux de suicide alors que les taux tentatives de suicide (TS) sont semblables ou inférieurs à ceux de la boulimie (BN). Cela est
intriguant car les TS sont le principal prédicteur de suicide
abouti. Nous avons cherché à déterminer si les caractéristi103
9e Congrès de l’Encéphale
ques des TS diffèrent entre des suicidants souffrant d’anorexie, de boulimie ou sans histoire de TCA. Méthode : Etude
cas-témoins dans une cohorte de patients suicidants
(n = 1 563). 44 patients souffrant d’AN et 71 souffrant de BN
ont été comparés avec 235 suicidants sans histoire de TCA
appariés sur l’âge, le sexe et le niveau éducatif en utilisant
des mesures standardisées évaluant leurs histoires suicidaires. Résultats : Les patients AN ont fait plus de TS sévères
(OR = 3,4, IC 95 % 1.4 à 7.9), la TS la plus létale était caractérisée par une plus forte intentionnalité (OR = 3,7, IC 95 % :
de 1,1 à 13,5), et létalité (OR = 3,4, IC 95 % : 1,2 à 9,6). Les
patients BN ne différaient pas des contrôles. Conclusion : Les
tentatives de suicide dans l’AN ont des caractéristiques distinctes, ce qui pourrait expliquer les taux de suicide plus élevés dans l’anorexie que dans la boulimie. Les décès par suicide dans l’anorexie ne résultent probablement pas
simplement d’un état physique fragilisé. Cela devrait avoir
des implications lors de l’évaluation du risque suicidaire chez
des patients souffrant d’anorexie.
PO 250
ASSOCIATION ENTRE TROUBLES ANXIODÉPRESSIFS ET OBÉSITÉ
FARHAT I. (1), OUERTANI A. (1), ELLINI S. (1), EL ATI T. (1),
ZAGHDOUDI L. (1), SLIMANE H. (2)
(1) Hopital Razi, TUNIS, TUNISIE
(2) Service endocrinologie, la Rabta, TUNIS, TUNISIE
Introduction : À l’aube du vingt et un siècle, l’obésité constitue
une véritable explosion épidémique. La situation est d’autant
plus paradoxale et dramatique que jamais, dans l’histoire de
l’homme, l’obsession de la minceur n’avait fait l’objet d’un
culte aussi vénéré. Ce paradoxe peut générer chez certaines
personnes obèses une souffrance à l’origine de troubles
anxio- dépressif.
Objectifs : Identifier les facteurs socio-démographiques, cliniques associées à l’obésité, les facteurs déclenchants et
étudier la prévalence des troubles anxieux et dépressifs chez
la population obèse et la population de témoins ainsi que les
liens entre ces dimensions.
Patients et méthodes :
- Il s’agit d’une étude transversale, descriptive et analytique,
réalisée sur une période de 6 mois. Elle a porté sur
46 patients atteints d’obésité, suivis à la consultation externe
du service d’endocrinologie, comparés à 46 témoins.
- Nous avons assuré, la passation d’une fiche portant sur les
données sociodémographiques, les antécédents somatiques et psychiatriques. L’obésité est définie selon les critères
de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) : par un indice
de masse corporelle > ou = à 30 kg/m2. L’évaluation des
symptômes anxieux et dépressifs a été réalisée à l’aide de
l’échelle : Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS).
Résultats :
- L’âge moyen était de 43 ans +/- 11 ans. Le sexe féminin
était présent dans : 93,47 % ; 41,3 % patients obèses
souffraient de troubles dépressifs, contre 15,21 % parmi la
population des témoins avec une différence significative :
p = 0,005.
104
- 43,47 % des obèses souffraient de troubles anxieux contre
54,34 % des témoins. La différence n’était pas significative :
p = 0,297.
Conclusion : La dépression pourrait être une dimension fréquemment retrouvée chez les obèses. Son dépistage par le
médecin traitant doit être systématique. A la différence de ce
qui a été rapporté dans la littérature, la prévalence des troubles anxieux n’était pas plus importante chez les obèses. Ceci
peut être dû au faible échantillon ainsi qu’à la prépondérance
du genre féminin dans les deux groupes.
PO 251
ASSOCIATION ENTRE ALEXYTHIMIE ET BOULIMIE
CHEZ LES PERSONNES OBÈSES
FARHAT I. (1), EL ATI T. (1), ZGUEB Y. (2), ELLINI S. (3),
ZAGHDOUDI L. (2), SLIMANE H. (4)
(1) Hôpital Razi Tunis, TUNIS, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
(3) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
(4) Service endocrinologie, Hôpital la Rabta, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’alexythimie (AT), qui étymologiquement
signifie « incapacité à exprimer ces émotions par des mots »
est un concept attaché aux champs de la médecine psychosomatique, a été considéré comme un facteur de vulnérabilité
à un ensemble d’affections psychiatriques et somatiques,
notamment les troubles en rapport avec l’alimentation tel que
l’obésité et la boulimie. Ainsi l’alexythimie a un impact important qui nécessite son étude vu son incrimination dans la
pérennisation de ces troubles.
Objectifs : Etudier le lien existant entre obésité et alexythimie
d’une part et entre boulimie et alexythimie d’autre part, en
évaluant la prévalence et la corrélation de ces dimensions
chez les patients.
Patients et méthodes :
- Il s’agit d’une étude transversale, réalisée à la consultation
externe du service d’endocrinologie-diabétologie, CHU la
Rabta de Tunis, sur une période de 6 mois, en comparant
46 sujets obèses (IMC > ou = 30), divisés en 2 sous groupes :
avec ou sans trouble boulimique, évalué par l’échelle BITE
(Bulimic Investigatory Test Edinburgh), et 46 sujets témoins
(IMC < 30).
- Les informations ont été recueillies auprès des patients, le
jour de leur consultation, à l’aide d’un questionnaire pré-établi
explorant les caractéristiques générales, les caractéristiques
cliniques de la maladie et l’échelle de BITE.
- L’alexythimie fut évaluer par le Toronto Scale dans sa version à 20 items.
Résultats : Notre population avait un âge moyen de 43 ans
+/– 11 ans ; dans la majorité des cas de sexe féminin :
93,47 % ; nous avons mis en évidence un lien entre obésité
et alexythimie : p = 0,05.
13 patients étaient boulimiques (14,1 %), versus 79 %
patients non boulimiques (85,9 %).
Parmi les consultants souffrant de boulimie, 84,61 % étaient
alexythimiques. La prévalence de l’alexythimie en population
non boulimique était de 48,1 %, avec une différence statistiquement significative entre les deux groupes p = 0,014.
Posters
Conclusion : Au total, les résultats de cette étude suggèrent
que l’alexithymie pourrait être une dimension fréquemment
retrouvée chez les obèses ainsi que chez les boulimiques.
Son identification par le médecin traitant et sa compréhension
par le patient pourraient dans une grande part améliorer ces
troubles.
PO 252
COMORBIDITÉS PSYCHIATRIQUES DANS UNE
POPULATION DE 169 PATIENTES ANOREXIQUES ET
BOULIMIQUES
BOUJUT E. (1), KOLECK M. (2), BOURGEOIS M.L. (2),
BERGÈS D. (2)
(1) Université Paris Descartes, BOULOGNE BILLANCOURT
CEDEX, FRANCE
(2) Université Victor Segalen Bordeaux 2, BORDEAUX,
FRANCE
La prévalence de troubles du comportement alimentaire ne
cesse d’augmenter dans les sociétés occidentales. Les
pathologies associées (troubles anxieux, troubles de
l’humeur…) témoignent d’autant plus de la fragilité psychologique des patients anorexiques et boulimiques. Peu d’études récentes ont porté sur la comparaison des prévalences
anxieuses et dépressives entre différents groupes de patientes (anorexiques-restrictives, anorexiques-boulimiques,
boulimiques-vomisseuses, boulimiques non-vomisseuses).
Objectif : Évaluer la prévalence de troubles mentaux dans
une population de femmes consultant pour trouble du comportement alimentaire (TCA).
Méthode : Diverses échelles d’hétéro-évaluation ont été
administrées à 169 femmes âgées de 16 à 55 ans (m = 28,45
± 8,6) consultant un psychiatre pour TCA : le MINI (entretien
diagnostic DSM-IV), la MADRS (dépression) et le COVI
(anxiété).
Résultats : 78,4 % de l’échantillon n’a pas d’enfant, 73,4 %
travaillent, 6,1 % a eu une IVG et 14,6 % a fait une tentative
de suicide. On compte 19,9 % d’anorexiques-restrictives,
16,2 % d’anorexiques-boulimiques, 44,6 % de boulimiquesvomisseuses et 30,2 % de boulimiques-non vomisseuses.
Parmi les troubles évalués par le MINI, des tests de khi-deux
nous ont permis de constater des sur-représentations tendancielles selon le diagnostic de TCA pour la dysthymie, les
troubles paniques, les TOC et les phobies. Des ANOVAs ont
mis en évidence des différences significatives concernant les
scores d’anxiété mais pas les scores de dépression.
Conclusion : Ces résultats permettent de mieux connaître les
comorbidités associées aux différents diagnostics de TCA
afin d’améliorer les prises en charge des patientes.
PO 253
FACTEURS ASSOCIÉS À L’ANOREXIE MENTALE
PARMI UNE POPULATION D’ADOLESCENTS
TUNISIENS
ELLOUZE F., CHENNOUFI L., MAHMOUDI K., BERGAOUI H.,
BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE
Introduction : l’anorexie mentale est un trouble psychiatrique
qui touche principalement l’adolescent entre 13 et 18 ans. Il
est devenu de nos jours de plus en plus fréquent au point
que certains auteurs parlent même d’épidémie.
L’objectif : étudier l’anorexie mentale parmi une population
d’adolescents tunisiens et rechercher les facteurs qui lui sont
associés.
Méthodologie : il s’agit d’une étude transversale qui a porté
sur 235 adolescents scolarisés entre la 7e année de base et
la 7e année secondaire, tirés au sort entre les 2 collèges et
les 2 lycées de la région de Rades (Tunis). Le nombre final
de participants était égal à 200 sujets. L’évaluation de la prévalence de l’anorexie a été réalisée par la passation de
l’échelle EAT 40 dans sa version validée en langue arabe.
Les adolescents ont répondu également à un auto-questionnaire comportant des questions sur les caractéristiques
sociodémographiques et personnelles.
Résultats : l’âge moyen était de 15,3+/-2 ans, une prédominance des filles a été notée avec un sexe ratio de 6,7. Au
niveau du EAT 40, la moyenne des scores était de 26,5
+/– 14,2. Il était de 28,7+/-12,2 pour les filles et de 22,3 +/– 13
pour les garçons. 23,5 % des filles avaient un score au EAT
40 supérieur à 30 contre 11,5 % des garçons avec une différence significative (p = 0,03). Nous avons retrouvé un
meilleur niveau scolaire parmi les sujets anorexiques comparativement aux non anorexiques (p = 0,001) et plus de
redoublement parmi les non anorexiques (p = 0,002). Entre
les deux groupes, il existait une différence significative au
niveau du poids (p = 0,04) et du BMI (p < 0,001) mais pas de
différence au niveau de la taille (p = 0,7). Les jeunes anorexiques avaient une consommation de substance significativement plus importante que les jeunes non anorexiques (p
= 0,001).
Conclusion : en Tunisie, l’anorexie mentale est encore rare
parmi les adolescents mais devient tout de même de plus en
plus manifeste et son pronostic peut être sévère en termes
de morbidité voire de mortalité. Un dépistage et une prise en
charge psychiatrique adaptés doivent être entrepris afin
d’éviter une évolution défavorable.
PO 254
ATTITUDES ALIMENTAIRES ET PRISE DU POIDS
CHEZ UNE POPULATION D’ÉTUDIANTS EN
MÉDECINE
MANNAI J., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Le surpoids et l’obésité constituent un problème
majeur vu leurs fréquences élevées et leurs retentissements
sur la santé physique et psychique. L’étude de la psychologie
des attitudes alimentaires comme les aspects cognitifs, comportementaux et émotionnels permettrait de mieux comprendre l’étiopathogénie de ces troubles.
Objectif : L’objectif de notre étude était d’évaluer les attitudes
alimentaires associées à une prise de poids chez une population d’étudiants.
Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude transversale
menée pendant la période d’inscription (septembre 2010) à
105
9e Congrès de l’Encéphale
la faculté de médecine de Sousse (Tunisie). 110 étudiants
inscrits en première année ont été recrutés. L’évaluation des
attitudes alimentaires a été faite à l’aide d’un questionnaire
Three-Factor Eating Questionnaire (TFEQ). Les mesures
anthropométriques (poids, taille et BMI) ont été relevées.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de 19,96
± 1,34 ans. 66,36 % étaient de sexe masculin. 11 % avaient
un BMI ≥ 25.
L’étude des corrélations entre les trois dimensions du TFEQ
et la prise de poids a montré que les garçons avec un surpoids
ou une obésité (15 %), étaient plus désinhibés (p = 0.005) et
plus sensibles à la faim (p = 0.013).
Conclusion : Les étudiants de sexe masculin avec un problème de surpoids ou d’obésité étaient plus vulnérables à la
perte de contrôle de la prise alimentaire et plus sensibles aux
sensations de faim éprouvées à différents moments de la
journée. Ces dimensions pourraient constituer une cible thérapeutique.
PO 255
PRISE EN CHARGE HOSPITALIÈRE DES TROUBLES
DES CONDUITES ALIMENTAIRES DANS UNE UNITÉ
DE SOINS SPÉCIALISÉE : RÉFLEXIONS AUTOUR
D’UNE SINGULIÈRE ASSOCIATION
CORNILY G., MONTAVON S., RIOU M., WALTER M.
CHU, BOHARS, FRANCE
La prise en charge ambulatoire et multidisciplinaire des Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) est privilégiée, mais
parfois une hospitalisation s’impose quand l’état clinique met
en jeu le pronostic vital. Notre travail s’intéresse aux modalités d’hospitalisation dans le Finistère.
Actuellement, quand une hospitalisation est nécessaire pour
un patient présentant des TCA dans la région brestoise, elle
se fait dans un service de psychiatrie adulte générale. Dans
ce service, trois lits sont spécifiquement dédiés à ces pathologies. Ces modalités d’hospitalisation sont actuellement
insuffisantes ou non adaptées à la demande de soins. Il nous
semble nécessaire au niveau local de développer l’offre de
soins vers une prise en charge plus adaptée à la spécificité
de ces patients et à leur pathologie.
Notre objectif est la création d’une structure spécialisée d’une
dizaine de lits d’hospitalisation continue, avec la proposition
d’une prise en charge en hôpital de jour (HDJ). Les contraintes
ou plutôt les opportunités locales ont pu rapprocher ce projet
d’unité TCA d’un autre projet concernant la création d’une
unité spécialisée en périnatalité. L’idée est née d’une unité
conjointe TCA-périnatalité, même si cette singulière association semble, dans un premier temps, surprenante. L’émergence de ce projet a permis de développer une réflexion
autour de la cohérence et des liens psychopathologiques
entre ces deux champs de la psychiatrie. Ce premier temps
de réflexion se situe du coté des patientes présentant des TCA
confrontées aux pathologies en lien avec la périnatalité.
Après avoir évoqué la situation actuelle de la prise en charge
des TCA dans notre région, le projet local est explicité à la
lumière des éléments de réflexions que suscitent pour nous
l’association des TCA et des pathologies psychiatriques en
106
lien avec la périnatalité. Plusieurs axes sont développés :
l’image du corps, l’aspect émotionnel, le travail autour des
liens et l’importance d’un travail de prévention dans le risque
de transmission transgénérationnelle des TCA.
PO 256
MANIFESTATIONS CLINIQUES DE L’HYSTÉRIE
BEN HADJ KACEM N., LABBENE A., HAOUA R., NASR M.
CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : L’hystérie est l’une des pathologies qui a suscité le plus de controverses et de remises en cause. Elle suscite des débats passionnés quant à son existence même. Les
classifications « modernes » n’utilisent plus cette catégorie
diagnostique. Le DSM a un souhait d’objectivité et propose
une clinique avec des critères précis ou chaque thérapeute
arrive au même diagnostic (fidélité interjuge).
Objectif : Identifier les différentes manifestations cliniques de
l’hystérie, en milieu hospitalier, selon le DSM IV.
Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective menée au service de psychiatrie de CHU de Mahdia
(Tunisie), portant sur tous les malades hospitalisés répondant aux critères diagnostiques « DSM IV » de trouble de la
personnalité (personnalité histrionique ou dépendante), troubles somatoformes et troubles dissociatifs. La période
d’étude était de 7 ans : de 15 mai 2000 au 15 mai 2007 et a
recensé 72 patients.
Résultats : Les résultats de cette étude ont révélé un âge
moyen de 30,9 ans. La grande majorité des patients étaient
de sexe féminin (90,3 %), les deux tiers étaient sans profession. La durée d’hospitalisation était très variable allant de
02 jours à 45 jours. Quant aux motifs d’hospitalisation, étaient
essentiellement et par ordre décroissant : les plaintes somatiques (notamment les céphalées), les troubles de comportement (surtout l’agitation et les fugues), la tristesse de l’humeur,
les insomnies, les tentatives de suicide et les mutismes avec
respectivement 25 %, 23,6 %, 22,2 %, 19,4 % et 18,1 %. La
majorité des patients, soit 61 cas (84,7 %) avaient une personnalité histrionique et le diagnostic retenu selon le DSM IV était
troubles de conversion, troubles de l’adaptation et troubles
somatoformes avec respectivement 33,3 %, 31,9 % et 18,1 %.
Conclusion : L’hystérie existe toujours, même si ce terme
stigmatisant a été abandonné au profit de termes descriptifs
(troubles dissociatifs, troubles de conversion, troubles fonctionnels). Il représente une pathologie fréquente et invalidante. Même si dans certaines situations, l’établissement
d’un diagnostic de certitude reste difficile, de plus en plus de
signes cliniques et paracliniques se développent pour aider
au diagnostic.
PO 257
ÉTUDE PERCADIM : RELATIONS ENTRE
APPROCHES DIMENSIONNELLE ET CATÉGORIELLE
DE LA PERSONNALITÉ
BRICAUD M. (1), CALVET B. (2), VIEBAN F. (2), PRADO-JEAN
A. (3), CLEMENT J.P.(2)
(1) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, CH
Esquirol, LIMOGES, FRANCE
Posters
(2) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie,
Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH Esquirol,
LIMOGES, FRANCE
(3) Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE
La personnalité et ses troubles font l’objet de nombreuses
études tant en philosophie, en psychologie qu’en médecine.
En vertu du principe selon lequel « connaître, c’est classer »,
la nosographie actuelle accorde la préférence aux classifications catégorielles. Une seconde approche, dimensionnelle,
peut également être envisagée. Supportée par le modèle
psychobiologique de Cloninger, elle renvoie à des notions de
tempérament (Recherche de Nouveauté, Dépendance à la
Récompense, Évitement du Danger et Persistance) et de
caractère (Détermination, Coopération et Transcendance).
Ces deux approches dimensionnelle et catégorielle ne
paraissant pas antinomiques ; il est apparu nécessaire
d’engager des travaux de recherche destinés à vérifier l’hypothèse de corrélations entre elles. L’étude PerCaDim a porté
sur 111 sujets soumis à la passation de deux autoquestionnaires : le VKP (Duijsens et al., 1993) qui évalue la
personnalité selon une approche catégorielle et le TCI-125
(Cloninger et al., 1993) qui étudie le tempérament et le caractère selon une approche dimensionnelle. Les résultats laissent apparaître qu’il existe des relations significatives entre
dimensions tempéramentales et du caractère et troubles de
la personnalité. Ce lien pourrait permettre de dépister un trouble de la personnalité selon ce modèle psychobiologique permettant ainsi une prise en charge précoce biologique ou psychothérapeutique des sujets aux profils de personnalité
pathologiques.
PO 258
RELATIONS ENTRE CRÉATIVITÉ ET SCHIZOTYPIE
CHEZ UNE POPULATION D’ARTISTES TUNISIENS
LAHMAR M.A., LAHMAR M.A., EL AISSA N., MECHRI A.
CHU Fatouma Bourguiba. Monastir, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’existence de relations entre psychopathologie et créativité a été beaucoup discutée. Plusieurs pistes ont
été explorées telles que les troubles de l’humeur, les troubles
de la personnalité et les tempéraments. La personnalité schizotypique a été suggérée comme terrain de prédisposition
commun aux psychoses et à la créativité.
Objectif : L’objectif de ce travail était d’étudier les relations
entre la schizotypie et la créativité chez une population d’artistes.
Sujets et méthodes : La population étudiée était composée
de 45 artistes, romanciers, poètes, peintres, et metteurs en
scène. Chaque artiste a passé la version arabe du questionnaire de personnalité schizotypique et le test de créativité de
Torrance.
Résultats : Le score total moyen de schizotypie était de 26,11
± 11,02 (schizotypie positive : 11,93 ± 5,83, schizotypie
négative : 11,88 ± 6,40 et schizotypie désorganisée : 5,33 ±
3,21). Le score total moyen de créativité était de 23,17 ± 12,14
(fluidité : 9,45 ± 4,74, flexibilité : 4,81 ± 2,33 et originalité :
9,51 ± 5,80).
La relation entre schizotypie et créativité était caractérisée
par l’existence de deux phases : pour les scores de créativité
inférieurs à 30, il y avait une corrélation positive entre la créativité et la schizotypie dans sa dimension désorganisée
(r = 0,394 ; p = 0,034). Dépassé ce score, nous avons trouvé
une corrélation négative (r = – 0,826 ; p = 0,011) entre créativité et schizotypie.
Conclusion : Nos résultats suggèrent l’existence d’une relation complexe entre schizotypie et créativité. Cette relation
n’est pas linéaire et obéit à une « loi de seuil ».
La créativité tient d’un déterminisme multiple. Cependant,
l’établissement d’une corrélation entre créativité et schizotypie permet de mieux comprendre les relations qui existent
entre pathologie mentale et créativité. Ceci nous renvoie à
des registres différents : psychopathologiques, génétiques et
biologiques.
PO 259
ASSOCIATION ENTRE SCORES DE SCHIZOTYPIE ET
ANTÉCÉDENTS PSYCHIATRIQUES PERSONNELS
ET FAMILIAUX : ÉTUDE EN POPULATION
ESTUDIANTINE
LAHMAR M.A., MECHRI A., GASSAB L., BELTAIEF F.,
GAHA L.
CHU Fatouma Bourguiba. Monastir, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’association des traits de personnalité schizotypique aux autres troubles psychiatriques a été beaucoup
étudiée dans la perspective de la relation avec les troubles
psychotiques. Des données récentes suggèrent une association à d’autres troubles psychiatriques.
Objectif : L’objectif de ce travail était de rechercher les associations entre le score de schizotypie et les antécédents psychiatriques personnels et familiaux dans une population estudiantine.
Matériels et méthode : Quatre cents quatre-vingt-dix étudiants, d’âge moyen 20,4 ans ont passé le questionnaire de
personnalité schizotypique (SPQ). Nous avons relevé les
antécédents psychiatriques personnels et familiaux concernant les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques.
Résultats : Des antécédents personnels psychiatriques ont
été relevés dans 5,5 % des cas, essentiellement dépressifs
et anxieux. Des antécédents psychiatriques familiaux ont été
rapportés dans 5,3 % des cas, essentiellement dépressifs.
Une corrélation positive a été trouvée entre le score de schizotypie et l’existence d’antécédents psychiatriques personnels (35,7 ± 13,2 vs 28,5 ± 12,3, p = 0,004). Cette corrélation
intéresse principalement les sous-échelles : idées de référence, croyances bizarres et pensées magiques, comportement bizarre ou excentrique et discours bizarre. Il n’y avait
pas de corrélation entre scores de schizotypie et antécédents
psychiatriques familiaux.
Conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de la littérature
dans le sens d’une relation entre les antécédents de symptomatologie dépressive ou anxieuse et les scores de personnalité schizotypique. Dans les approches bidimensionnelles
de la schizotypie, cette symptomatologie est associée à la
107
9e Congrès de l’Encéphale
schizotypie positive. Ces données plaident pour une nouvelle
vision de la prédisposition aux psychoses impliquant un continuum intéressant plusieurs registres de symptômes psychiatriques.
PO 260
ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PSYCHOMÉTRIQUES DE
LA VERSION ARABE DU QUESTIONNAIRE DE
PERSONNALITÉ SCHIZOTYPIQUE DANS UNE
POPULATION ESTUDIANTINE TUNISIENNE
LAHMAR M.A., MECHRI A., GASSAB L., SMAIRI S.,
BELTAIEF F., GAHA L.
CHU Fatouma Bourguiba. Monastir, TUNIS, TUNISIA
Introduction : La personnalité schizotypique constitue un terrain de prédisposition à la schizophrénie. Le questionnaire de
la personnalité schizotypique (SPQ) évalue l’ensemble des
neuf caractéristiques de ce trouble. Traduit en plusieurs langues, il a montré des bonnes caractéristiques psychométriques renforçant l’intérêt de son utilisation. L’objectif de l’étude
était d’évaluer les propriétés psychométriques de la version
arabe du SPQ dans une population d’étudiants universitaires.
Sujets et Méthodes : L’étude a intéressé 490 étudiants d’âge
moyen 20,4 ± 1,4 ans, issus de la faculté de médecine et
l’école des sciences de la santé de Monastir (Tunisie). Le
SPQ a été traduit en arabe après approbation de l’auteur et
rétro traduit en anglais par un traducteur indépendant. L’analyse statistique a été menée pour en déterminer les propriétés
psychométriques.
Résultats : Le coefficient de cohérence interne de Cronbach
pour l’ensemble du SPQ était de 0,92, les coefficients de
cohérence des sous-échelles ont varié de 0,62 à 0,75. La fiabilité du test-retest a été bonne avec un coefficient de corrélation de Pearson de 0,83 pour l’ensemble du SPQ et de 0,67
à 0,87 pour les sous-échelles (p < 0,0001). Les analyses factorielles confirmatoires ont indiqué que le modèle à trois facteurs (positif, négatif et désorganisé) et le modèle à quatre
facteurs (positif, paranoïde, négatif, et désorganisé) ont été
conformes aux données, comptant respectivement, pour
70,7 % et 77,3 % de la variance totale de l’échelle. La particularité de notre étude était que le discours bizarre appartenait à la fois à la dimension désorganisée (0,57) et négative
(0,48) et que les idées de référence appartenaient à la fois
à la dimension positive (0,61) et paranoïde (0,58).
Conclusion : Ces résultats ont montré que la version arabe
de la SPQ avait des propriétés psychométriques adéquates
et ont confirmé la structure multifactorielle de la personnalité
schizotypique dans les populations non-cliniques.
PO 261
IMPULSIVITÉ ET VIOLENCE CHEZ LES SUJETS
BORDERLINES
MERSNI M., MINIAOUI S., ELLOUZE F., BEN ABLA T.,
AMRI H., MRAD M.F.
Hôpital psychiatrique RAZI, LA MANOUBA, TUNISIE
L’impulsivité peut constituer une caractéristique de l’individu
qui le prédispose à développer un trouble psychologique.
108
Chez les patients borderlines, elle s’exprime cliniquement sur
deux plans qui sont étroitement mêlés : les passages à l’acte
violents et les conduites de dépendance.
Les objectifs de notre étude étaient d’étudier l’impulsivité et ses
conséquences chez les sujets borderlines et de relever les facteurs corrélés à une plus forte impulsivité parmi ces sujets.
Nous avons réalisé une étude transversale sur la période d’un
an, incluant 50 patients borderlines selon les critères du
DSM-IV-TR. Nous avons utilisé un questionnaire semi structuré explorant les conditions sociodémographiques, les antécédents familiaux et personnels et les données cliniques,
ainsi que des échelles de mesure spécifiques en particulier
l’échelle de l’impulsivité de Barratt : BIS-10.
L’impulsivité infiltrait l’ensemble des modalités relationnelles
de la vie de nos patients. Les comportements hétéro-agressifs étaient la manifestation la plus explicite de l’impulsivité.
Elle était d’abord verbale (76 %) puis physique (58 %). Les
atteintes aux biens constituent une manifestation non négligeable de l’impulsivité. L’abus de substance était une des
manifestations les plus importantes : près des deux tiers de
nos patients (62 %, n = 31) présentaient des conduites addictives. Ces comportements violents et ces conduites impulsives n’étaient pas toujours tolérés par l’entourage qui, dans
32 % des cas, a eu recours à des hospitalisations sans le consentement ou à des incarcérations. Parmi les facteurs sociodémographiques, l’âge jeune, le sexe masculin et l’origine
urbaine du patient ont été statistiquement corrélés à l’impulsivité. Les traumatismes infantiles tels que l’abus sexuel ou
physique ont été également corrélés à l’impulsivité. Les antécédents d’incarcérations, d’automutilations ou de conduites
addictives ont été statistiquement corrélés à des taux d’impulsivité plus élevés.
PO 262
PERSONNALITÉ ANTISOCIALE ET TROUBLES DE
CONDUITES PSYCHOPATHIQUES
BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), ELLOUZE F. (2),
BEN ABLA T. (2), MRAD M.F. (2)
(1) CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La personnalité antisociale est caractérisée par
un passage à l’acte répété. Ces actes sont d’autant plus fréquents et sévères qu’il s’agit des traits psychopathiques
intenses. L’acte antisocial comporte des troubles de conduites variées avec une tendance aux actes auto et hétéro
agressifs. On cite principalement les conduites addictives, les
automutilations et les tentatives de suicide.
Nous nous proposons dans ce travail d’exposer les troubles
de conduites psychopathiques et de rechercher les corrélations avec le degré de psychopathie.
Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive et comparative menée sur 20 sujets suivis pour personnalité antisociale selon les critères DSMIV. Le recueil des données
s’est fait grâce à une fiche préétablie comprenant : les antécédents de conduites addictives, de tentatives de suicide
(TS) et d’automutilations. Le degré de psychopathie a été
évalué grâce à l’échelle psychopathique de Hare (PCL-R).
Posters
Résultats : Notre population d’étude était majoritairement
constituée de sujets de sexe masculin, d’âge moyen égal à
29,9 ± 8,5 ans, célibataires, de niveaux d’instruction et socioéconomique bas. La polytoxicomanie existait dans 65 %. Les
substances consommées par ordre de fréquence décroissante étaient : l’alcool, l’artane, le cannabis et les benzodiazépines. Les antécédents d’automutilations ont été retrouvés
dans 80 % et de TS dans 45 %. Le degré de psychopathie a
été corrélé positivement avec la consommation des substances psychoactives, avec un début précoce de la consommation et les automutilations. Aucune corrélation entre TS et
degré de psychopathie n’a été objectivée.
Conclusion : Notre étude souligne la prévalence des conduites toxicomaniaques et des automutilations chez les psychopathes qui auraient pour rôle selon les psychanalystes
d’éteindre les pulsions agressives.
PO 263
PERSONNALITÉ ANTISOCIALE ET ANTÉCÉDENTS
JUDICIAIRES
BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), ELLOUZE F. (2),
BEN ABLA T. (2), MRAD M.F. (2)
(1) CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La personnalité antisociale est définie par un comportement axé sur l’impulsivité et l’absence de moralité. Ceci est
à l’origine de conduites délictuelles fréquentes et variées. Ce
comportement antisocial est d’autant plus manifeste qu’il s’agit
de traits de personnalité psychopathique sévère.
Nous nous proposons dans ce travail d’exposer les antécédents judiciaires d’un échantillon de personnes suivies en
psychiatrie et atteintes d’une personnalité antisociale et de
rechercher les corrélations avec le degré de psychopathie.
Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive et comparative menée sur 20 sujets suivis pour personnalité antisociale selon les critères DSMIV. Le recueil des données
s’est fait grâce à une fiche préétablie comprenant des questions sur les antécédents judiciaires. Le degré de psychopathie a été évalué grâce à l’échelle psychopathique de Hare
(PCL-R).
Résultats : Notre population d’étude était majoritairement
constituée de sujets de sexe masculin, d’âge moyen
29,9 ± 8,5 ans, célibataires, de niveaux d’instruction et
socioéconomique bas. Des antécédents d’arrestations ont
été retrouvés chez 80 % des personnes de notre échantillon.
Le nombre moyen d’incarcérations était de 2,6 ± 1,5 fois. La
récidive criminelle était retrouvée dans 68,7 % de cas. L’âge
moyen de début des incarcérations était de 20,4 ± 2,6 ans.
La durée moyenne des incarcérations était de 6,4
± 6,45 mois. Le degré de psychopathie était corrélé positivement avec les antécédents judiciaires, l’âge précoce de début
des incarcérations, la durée des séjours en prison et le nombre des incarcérations (récidive criminelle).
Conclusion : À travers cette étude, nous remarquons la fréquence et la gravité des comportements délictuels chez les
psychopathes. Ceci explique clairement le fait que la psychopathie relève plus du domaine judiciaire que psychiatrique.
PO 264
PERSONNALITÉS PATHOLOGIQUES ET ACTES
MÉDICOLEGAUX
ZGUEB Y., MAAMRI A., SEJIL I., FERJANI M., GHAZALI I.,
BECHIKH D., RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Objectif : L’objectif de notre travail est d’étudier la fréquence
des patients atteints des troubles de la personnalité, d’identifier leurs principaux troubles, de dresser leurs profil socio
démographique, clinique et criminologique.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les
patients ayant un trouble de la personnalité selon les critères
du DSM IV (sur l’axe II) hospitalisés au service de psychiatrie
légale de l’hôpital RAZI sur une période de 10 ans. Les patients
présentant des troubles mentaux sur l’axe I ont été exclus.
Résultats : Nous avons identifié 17 patients, de sexe masculin, d’âge moyen était 30,8 ans.
40 % n’avaient pas dépassé le niveau d’études primaire. La
majorité étaient célibataires 76,46 % (n = 13), ayant des conditions socioéconomiques moyennes 70,5 % (n = 12), plus
de la moitié avaient un travail.
Les personnalités pathologiques étaient anti sociales, narcissiques, borderlines ou non spécifiées avec des (fréquences respectives de 52 %, 17 %, 17 % et 11 %). On n’a pas remarqué
une comorbidité somatique particulière, mais trois patients
avaient été victimes d’un traumatisme crânien dans leurs
antécédents.80 % des patients avaient des antécédents de violence avec une notion d’antécédents judiciaires dans 52 % des
cas (n = 9). 76 % des cas (n = 13) avaient des conduites addictives avec une notion de prise de substance au moment des faits
dans 8 cas. Il s’agissait essentiellement d’abus d’alcool. Les
actes médicolégaux commis étaient essentiellement des délits
(6 cas de vol, 2 cas d’attentat à la pudeur, 2 cas de consommation de stupéfiants, et 2 cas d’acte incendiaire), par ailleurs 2 tentatives d’homicide ont été notées. Le passage à l’acte était réactionnel dans la majorité des cas, les victimes n’avaient aucun
lien de parenté avec l’agresseur dans tous les cas.
PO 265
ÉTUDE SUR LES TENDANCES
DYSFONCTIONNELLES DE LA PERSONNALITÉ
D’AUTEURS D’INFRACTIONS SEXUELLES
PERROT M. (1), JUIF C. (2), BENONY H. (2)
(1) CRIAVS de Picardie, AMIENS, FRANCE
(2) Université de Bourgogne, DIJON, FRANCE
La recherche sur les troubles de la personnalité est primordiale
concernant les auteurs d’infractions sexuelles, alors que la revue
de la littérature montre peu d’études sur ce sujet. Dans le cadre
d’une étude comparative, nous postulons une augmentation des
scores aux échelles du cluster C pour cette population.
Nous avons évalué 56 hommes, dont 28 auteurs d’infractions
sexuelles âgés de 21 à 70 ans (48,07 ± 13,12) et 28 témoins,
indemnes de toute pathologie psychiatrique et âgés de 20 à
63 ans (33,96 ± 17,93) à l’aide de l’inventaire des tendances
dysfonctionnelles (TD12) de Rolland & Pichot (2007) qui a pour
109
9e Congrès de l’Encéphale
objectif d’évaluer les styles de personnalité dysfonctionnels.
Cet instrument, avec une approche catégorielle et dimensionnelle, permet d’identifier où se situe un individu par rapport à
un échantillon de référence et ce, sur 12 échelles correspondant aux troubles de la personnalité décrits dans le DSM IV.
Nous observons une différence significative aux échelles
Anticonformiste Impulsif (56,04 ± 9,85 versus 47,68 ± 12,64,
p < 0.008) et Expressif Théâtral (53,39 ± 11,88 versus 46,64
± 12,85, p = 0.046) dont les scores sont plus élevés pour le
groupe de contrôle. L’hypothèse orientée de scores plus élevés dans le cluster C pour les auteurs d’infractions sexuelles
est vérifiée pour les échelles Prudent Timide (47,64 ± 9,70
versus 58,61 ± 13,38, p < 0.001) et Pessimiste Dépressif
(49,75 ± 12,60 versus 60,14 ± 12,43, p < 0.003). Après
contrôle de l’âge, les résultats ne diffèrent pas. Par ailleurs,
les analyses catégorielles indiquent une différence significative seulement pour Anticonformiste Impulsif (X2 = 4,08 ;
p = 0,04) en faveur du groupe de contrôle et pour Prudent
Timide (X2 = 9,16 ; p = 0,001) en faveur des auteurs d’infractions sexuelles. Ces résultats correspondent en effet à un profil d’auteurs d’infractions sexuelles caractérisé par une inhibition, des difficultés relationnelles avec les adultes et un
isolement social important. Pourtant, d’autres profils ont été
définis dans la littérature, ce que nous ne retrouvons pas ici.
Des recherches futures pourraient confirmer ou infirmer ces
résultats sur un groupe plus large. Par ailleurs, une étude conjointe prévoit de comparer les scores obtenus au TD 12 avec
ceux de la SWAP-200 (Shelder & Westen 2005).
PO 266
LE PSYCHIATRE OTAGE DES CLASSIFICATIONS :
À PROPOS D’UN CAS
BENSEDDIK K. (1), BENCHARIF M.A. (1), RIDOUH B. (1),
DJEZZAR F. (1), DJEZZAR H. (2), OULD SAID A. (2)
(1) EHS Frantz Fanon, BLIDA, ALGERIE
(2) Université SAAD DAHLAB, BLIDA, ALGERIE
En psychiatrie, certains tableaux se situent à la limite de la
personnalité pathologique et de la maladie psychiatrique. En
pratique médicolégale, ceci se complique par la notion de
dangerosité qui peut être liée à l’un ou l’autre. Dans le cas
de la maladie, il est clair que le malade dangereux relève de
soins imposés s’il y a lieu (code de santé mentale).
Qu’en est-il de la personnalité paranoïaque quand les traits
de personnalité se trouvent exacerbés ? À travers un cas clinique, nous introduirons les difficultés qui se posent au psychiatre confronté à cette problématique : « Personnalité
paranoïaque avec dangerosité »
Au regard de la législation, (code pénal, code de la santé) : Quelle
attitude et quelle conduite adopter dans de telles situations ?
PO 267
PERCEPTION DE L’ÉCOULEMENT DU TEMPS :
UNE SÉMIOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE DE 2,5
À 12 ANS, POPULATION GÉNÉRALE VERSUS
ATYPIQUE
SCHOLL J.M., PHILIPPE P.
110
Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE
Introduction : En clinique, la perception du temps chez
l’enfant est surtout considérée à partir du temps séquentiel
mais il y a une quasi-absence de prise en compte de repères
sémiologiques de sa capacité d’appréhender la durée du
temps.
Objectif : Développer une sémiologie développementale de
« la perception de l’écoulement du temps » en situation écologique.
Méthode : Élaboration d’un « questionnaire sémiologique »
de la « capacité à ressentir la durée du temps » à remplir par
les parents (échelle de Likert) ; recrutement de 2 échantillons
d’enfants de 2,5 à 12 ans : 827 enfants typiques en population générale et 297 enfants atypiques consultant des
services de suivis psychologiques ambulatoires (S.S.M.)
(échantillon transnosographique) ; régression logistique multinomiale de chaque item en fonction de l’âge et de
2 variables explicatives nominales : population atypique et
sexe.
Résultats : 19 questions/25 ont une évolution développementale ; 6 questions une différence sexuée ; 12 questions/25 différencient la population atypique. Ces 12 questions permettent de relever une sémiologie cliniquement pertinente qui
approche la « capacité de ressentir la durée du temps » en
milieu écologique ; en voici quelques exemples :
– Quand l’enfant est ailleurs (par exemple à l’école ou à la
garde d’une personne), il répète souvent la question de savoir
quand on viendra le rechercher bien qu’on lui ait déjà souvent
répondu ou qu’il en ait déjà souvent fait l’expérience ?
– A-t-il toujours besoin de savoir comment va se dérouler sa
journée ?
– Lorsqu’une activité est prévue, répète-t-il souvent la question de savoir quand elle aura lieu alors qu’on lui a déjà
répondu ?
– Votre enfant est-il souvent en retard (et pour cela il faut souvent lui rappeler l’heure) ?
– Quand votre enfant est occupé à une activité, a-t-il tendance à être surpris quand arrive la fin du temps qui était
prévu pour celle-ci (comme s’il n’avait pas anticipé que le
temps approche de la fin) ?
– Spontanément, sans avoir besoin de regarder l’heure, votre
enfant « sent-il » qu’une activité en cours approche de l’heure
où on va devoir l’arrêter ? (par exemple, spontanément il ressent l’approche de la fin de l’heure de piscine ; il interrompt
à temps son jeu pour aller regarder son émission favorite à
la TV).
PO 268
CAPACITÉ À RESSENTIR LA DURÉE DU TEMPS :
INSTAURATION D’UNE SÉMIOLOGIE
DÉVELOPPEMENTALE EN MILIEU ÉCOLOGIQUE
CHEZ DES ENFANTS DE 2,5 À 12 ANS
SCHOLL J.M.
Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE
Introduction : Comment le clinicien peut-il préciser la
sémiologie de « la perception de l’écoulement du
Posters
temps » chez l’enfant dans son contexte écologique ? En
psychologie clinique la perception du temps est souvent abordée à partir des repères séquentiels et des capacités rythmiques mais la sémiologie de « la capacité à ressentir la
durée du temps » manque de références développementales.
Objectif : instaurer « une sémiologie développementale » de
« la perception de l’écoulement du temps » chez des enfants
typiques, et rechercher des indices sémiologiques de trajectoires développementales atypiques.
Hypothèses cliniques : 1) la « capacité à ressentir l’écoulement du temps » a une réalité clinique déterminable par des
« indices sémiologiques » au sein de la réalité écologique
d’enfants typiques de 2,5 à 12 ans en population générale,
2) une population d’enfants atypiques présente une clinique
et un cours développemental différents.
Méthodologie : Un « questionnaire d’anamnèse sémiologique » à remplir par les parents a été développé à partir des
observations cliniques des chercheurs. 25 questions approchent une « sémiologie écologique » des attitudes de l’enfant
pouvant être liées à la perception du temps.
Il a été appliqué dans 2 populations d’enfants de 2,5 à 12 ans :
827 enfants typiques en population générale et 297 enfants
atypiques consultant des services de suivis psychologiques
ambulatoires (S.S.M) (échantillon transnosographique).
Des analyses développementales portent sur 4 populations :
garçons typiques, filles typiques, garçons atypiques, filles atypiques. Chaque question est considérée comme une variable
ordinale à 5 modalités (échelle de Likert). L’analyse (programme Statistica) procède par régression logistique multinomiale de chaque variable en fonction de l’âge et de deux
variables explicatives nominales : enfants atypiques et sexe ;
les interactions atypique/sexe/âge sont ensuite analysées.
Résultats : les questions sont catégorisées selon : 1) La présence d’une évolution développementale (19 variables/25) ;
2) Une discrimination de la population atypique
(12 variables/25 dont 6 variables ont une évolution développementale spécifique aux atypiques), ce qui constitue un
questionnaire de dépistage ; 3) Une différenciation
sexuée (6 variables sur 25).
PO 269
SÉMIOLOGIE DES TROUBLES DE L’ATTENTION :
ATTENTION CONVERGENTE ET ATTENTION
DIVERGENTE, CONTINUUM DÉVELOPPEMENTAL
DE LA PETITE ENFANCE À L’ÂGE ADULTE
SCHOLL J.M., PHILIPPE P.
(1) Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE
Introduction : Le « Trouble de l’attention avec ou sans
hyperactivité » (ADHD ou TDA/H) connu chez l’enfant,
demeure une clinique peu identifiée à l’âge adulte alors qu’elle
persiste dans 50 % des cas (Faraone et al., 2006) ; plus précisément, l’étude de l’évolution comparative des symptômes
entre 6 ans et 20 ans révèle que l’hyperactivité diminue de
50 %, l’impulsivité de 40 % et l’inattention ne diminue que de
20 % (Mick et al., 2004). La sémiologie des troubles de l’attention est particulièrement méconnue chez l’adulte : or, elle peut
interférer avec le pronostic socio-affectif de la personne
(Bange, dans Revol & Brun, 2010). Dans le DSM IV-TR le trouble de l’attention isolé nécessite la présence de 6 des 9 critères
d’inattention mentionnés. La littérature évoque aussi une distinction sémiologique en formes « d’attention convergente » et
« d’attention divergente » ; ce vocable médical est plus global
que celui de la neuropsychologie mais possède un substrat
neurophysiologique qu’un traitement spécifique de l’E.E.G.
permet de mesurer sur l’ensemble du cortex cérébral par les
degrés respectifs d’utilisation de processus convergents et
divergents lors de tâches en cours (Arns et al., 2009 ; Van den
Bergh, 2003 ; van Dongen-Boomsma et al., 2010).
Objectif : Affiner la sémiologie des troubles de l’attention tant
chez l’enfant que chez l’adulte.
Méthode : 1) une revue de la littérature et 2) une étude
d’observation qualitative fine avec une « anamnèse
sémiologique » détaillée d’un maximum de micro-signes
sémiologiques porte sur 14 enfants, âgés de 5 ans 3 mois à
10 ans 7 mois, et 7 adultes de 20 ans à 37 ans présentant
un diagnostic de trouble de l’attention (selon le DSM IV).
Résultat : Deux tableaux, selon qu’il y a une prépondérance
de « l’attention convergente » ou de « l’attention divergente »,
donnent un descriptif détaillé de la sémiologie. Ces tableaux
sont différenciés chez l’enfant et chez l’adulte ; ils permettent
d’établir un continuum développemental de la clinique.
Réf. : « Bipolarité et ADHD. Recherche sémiologique : continuum développemental de la petite enfance à l’âge adulte
et diagnostic différentiel », La psychiatrie de l’enfant, vol.
54/2011, in press.
PO 270
ESTIME DE SOI CHEZ LES ENFANTS ET LES
ADOLESCENTS PLACÉS EN INSTITUTIONS
TARIQ N., BELBACHIR S., OUTARAHOUT M., KISRA H.
Hôpital Arrazi, CHU IbnSina, SALE, MAROC
L’estime de soi est définie comme étant l’opinion que se fait
chaque individu de soi même. Les premières années de vie
sont importantes pour construire la base de l’estime de soi.
Elle se développe progressivement à partir d’expérience
positives et négatives.
Une haute estime de soi permet une bonne insertion scolaire,
professionnelle, sociale et familiale. Il existe une relation
significative entre l’estime de soi et la psychopathologie.
Sur un plan psychothérapeutique il paraît intéressant de restituer l’importance de l’estime de soi dans la compréhension de
la sévérité ou la fréquence de certains troubles psychiatriques
ou comportements à risque à l’enfance et à l’adolescence ce
qui permet des interventions thérapeutiques plus spécifiques.
L’objectif de ce travail est d’évaluer l’estime de soi chez des
enfants et des adolescents en situation difficile placés dans des
centres pour aide situés à la région de Rabat-Salé. Nous sommes intéressés par le mode de fonctionnement et la qualité
d’insertion de ces enfants et ces adolescents, de ce fait des centres ont été choisi et on a recruté des enfants et des adolescents
a qui on a fait passé l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg.
Les résultats de ce travail son en cours.
111
9e Congrès de l’Encéphale
PO 271
ANXIÉTÉ DE SÉPARATION ET MALADIE DE LA
MÈRE : À PROPOS DE DEUX CAS CLINIQUES
CHOUIKH A. (1), SLAMA H. (1), NOUIRA O. (1),
BOUSOFFARA R. (2), NASR M. (1)
(1) CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE
(2) Service de pédiatrie CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Le trouble anxiété de séparation est considéré
comme le trouble anxieux le plus fréquent et le plus spécifique
de l’enfant et de l’adolescent. Cette question interpelle quant
à sa possible confusion avec l’angoisse de séparation développementale.
Objectif : Discuter à travers deux vignettes cliniques l’anxiété
de séparation développée suite à la maladie de la mère.
Vignette clinique n° 1 : Garçon C. âgé de 7 ans, consulte pour
refus scolaire. Ce trouble a débuté après l’hospitalisation de
sa mère pendant un mois pour une néphrectomie. L’entretien
révèle un enfant ayant une crainte excessive de séparation
avec sa mère, peur que sa mère lui arrive du mal en son
absence, ce qui l’empêche d’aller à l’école et de dormir seul.
Le diagnostic de trouble anxieux type anxiété de séparation
a été porté. L’intervention visait à favoriser les séparations
harmonieuses entre la mère et son fils et de multiplier les figures d’attachements. L’évolution était bonne.
Vignette clinique n° 2 : Garçon A. âgé de 9 ans est amené
par sa mère pour refus scolaire et trouble du comportement
évoluant depuis 3 mois.
Antécédent familiaux : père sidéen, décédé par cancer de
l’estomac depuis 2 ans, mère séropositive sous trithérapie
arrêtée il y a 1 an.
A. est séropositif sous trithérapie depuis 4 ans ; il a su de
façon accidentelle sa maladie ainsi que la maladie de sa mère
il y a 4 mois, et depuis L’enfant a développé un refus scolaire
anxieux avec changement de caractère. L’examen mental
retrouve une anxiété de séparation excessive de peur de perdre sa mère se posant la question de l’arrêt de son traitement ;
notre conduite à tenir était de rassurer l’enfant quant à la
maladie de sa mère, favoriser le dialogue entre l’enfant et la
mère lors d’une consultation thérapeutique.
Conclusion : Malgré sa fréquence, le trouble anxiété de séparation reste souvent un trouble méconnu. Bien que ce ne soit
pas la seule cause de refus scolaire chez l’enfant, l’anxiété
de séparation est une des plaintes les plus communes dans
les situations de refus scolaire chez l’enfant.
Le diagnostic précoce ainsi qu’une prise en charge adaptée
sont indispensables pour assurer une meilleure évolution et
un développement psychoaffectif correct.
PO 272
PRÉVALENCE DE LA MORBIDITÉ SOMATIQUE ET
PSYCHIATRIQUE CHEZ LES ENFANTS EN
DIFFICULTÉS SCOLAIRES
BRAHAM S., MISSAOUI S., GADDOUR N., GHORCHENE S.,
LETAIEF L., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE
112
Introduction : Les maladies organiques et psychiatriques qui
affectent l’enfant sont susceptibles de perturber sa scolarité,
voir d’être à l’origine d’un véritable échec scolaire. Par
ailleurs, les difficultés scolaires peuvent avoir diverses conséquences psychologiques pouvant aller jusqu’à de véritables états psychopathologiques.
Objectif : Évaluer la morbidité somatique et psychiatrique dans
une cohorte d’enfants présentant des difficultés scolaires.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive transversale menée dans 16 écoles du gouvernorat de Monastir.
Un dépistage systématique des difficultés scolaires a été réalisé moyennant un questionnaire rempli par les instituteurs
et les médecins scolaires de ces écoles pour un total de 793.
287 enfants.
287 enfants ont été identifiés comme étant en difficultés scolaires. 180 de ces enfants ont pu bénéficier d’une évaluation
multidisciplinaire comportant : un examen médical général,
un examen neurologique, une évaluation du QI, une évaluation orthophonique et un examen psychiatrique.
Résultats : 69 % des enfants examinés présentaient un ou
plusieurs troubles psychopathologiques et 21.1 % d’entre
eux présentaient une pathologie organique.
Les tableaux organiques associés étaient les traumatismes
crâniens (6 %), les broncho-pneumopathies à répétition
(3.8 %), l’asthme (3.8 %), le retard staturo-pondéral (3.3 %),
l’épilepsie (2.2 %), la méningite (1 %), la myopathie (0.5 %)
et la surdimutité (0.5 %).
Les différents troubles psychopathologiques retrouvés
étaient les troubles du langage (22 %), les troubles anxieux
(19 %), les troubles sphinctériens (16 %), le TDAH (11 %),
les troubles de l’adaptation (10 %), les parasomnies (3 %),
les tics simples (3 %) et la dépression (1.8 %).
Conclusion : Nos résultats suggèrent l’impact sur l’efficience
scolaire que peuvent produire les différentes perturbations de
l’état de santé de l’enfant, qu’elles soient physiques ou mentales.
En effet ces atteintes interférent largement avec la scolarité
(absentéisme, hospitalisations, iatrogénie…).
Leur dépistage et leur prise en charge précoces permettent
d’améliorer leur pronostic et d’offrir de meilleures chances
pour l’avenir scolaire de l’enfant.
PO 273
PROFIL PSYCHOPATHOLOGIQUE DES ENFANTS
CONSULTANT AU CENTRE RÉFÉRENT
DU LANGAGE DE L’HÔPITAL AVICENNE
BEDOUI A. (1), COURTOIS A.C. (1), SERRE-PRADERE G. (1),
MORO M.R. (2), BAUBET T. (3)
(1) Hôpital Avicenne, BOBIGNY, FRANCE
(2) AP-HP, Hôpital Cochin, Université Paris Descartes, Inserm
U669, PARIS, FRANCE
(3) AP-HP, Hôpital Avicenne, Université Paris 13, Inserm U669,
BOBIGNY, FRANCE
Introduction : Les troubles du langage oral et écrit sont fréquemment associés à des difficultés psychopathologiques.
Bien qu’il soit souvent difficile de préciser s’il s’agit d’une simple comorbidité ou d’un lien de causalité. Il est nécessaire de
diagnostiquer ces troubles et de les prendre en charge.
Posters
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale descriptive
réalisée auprès des enfants ayant consulté au centre référent
du langage (CDL) de l’hôpital Avicenne entre le 1er juillet
2007 et le 1er mars 2008, intégré au service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. L’évaluation diagnostique a été faite par des pédopsychiatres en référence à la
CIM 10. L’évaluation clinique a été complétée par une évaluation psychologique, une évaluation orthophonique et une
évaluation psychomotrice, selon les indications.
Résultats : L’étude a concerné 97 enfants dont 75 ont bénéficié d’un bilan complet. Pour les 23 restants, soit le bilan
n’était pas indiqué, soit il a été refusé par les parents. La prédominance masculine a été marquée avec 71 % de garçon.
70 % de ces enfants sont issus de familles migrantes (en rapport avec le bassin de vie du CDL (93)).
Aucun enfant n’avait un examen strictement normal à la fin
de l’évaluation mais les troubles orthophoniques isolés n’ont
été notés que chez 9 % des enfants. 56 % des patients présentaient un trouble psychopathologique sans trouble du langage spécifique et 23 % présentaient une association des
deux. Une déficience intellectuelle n’a été objectivée que
chez 10 % des patients.
Conclusion : La forte comorbidité entre trouble spécifique du
langage et trouble psychopopathologique impose une
recherche systématique des troubles mentaux associés aux
difficultés de langage oral ou écrit afin de permettre une prise
en charge globale des difficultés de l’enfant.
PO 274
QUELLES ÉVALUATIONS POUR LES ENFANTS
À HAUT POTENTIEL EN DIFFICULTÉ ?
KERMARREC S., TORDJMAN S.
CHGR, RENNES, FRANCE
Le Centre National d’Aide aux enfants et adolescents à Haut
Potentiel (CNAHP) a pour objectif de permettre à toutes les
personnes concernées d’accéder à un dépistage précoce et
aux soins dispensés par un service public afin qu’elles puissent
sortir de leurs difficultés. Ce dispositif, constitué d’une équipe
pluridisciplinaire, propose l’accueil des enfants ou adolescents
et de leur famille, des consultations d’évaluation du fonctionnement cognitif et socio-affectif, ainsi que des suivis thérapeutiques adaptés au profil de chaque enfant, tout en promouvant
le travail de recherche et le partenariat avec tous les acteurs
impliqués dans la prise en charge de ces enfants. En effet, il
apparaît important d’apporter aux enfants à haut potentiel en
difficulté, à partir d’un dépistage précoce, une aide psychologique en articulation avec une aide pédagogique adaptée et
un accompagnement familial, afin que leur haut potentiel soit
utilisé avec une ouverture sur l’environnement extérieur et ne
devienne pas un handicap et source de souffrance.
PO 275
STABILITÉ DIAGNOSTIQUE À TRAVERS LE TEMPS
CHEZ LES ADOLESCENTS
KASMI F., MAJRI N., ZEROUALI H., KADRI N.,
MOUSSAOUI D.
CHU Ibn Rochd, Casablanca, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Le diagnostic de certitude dans la pathologie
mentale constitue très souvent une problématique pour les
psychiatres et surtout chez l’adolescent en raison de la fréquente atypicité clinique et des incertitudes d’évolution.
Objectif : Suivre la stabilité diagnostique chez les adolescents hospitalisés au CPU durant les dix dernières années.
Méthode :
– Étude de suivi concernant les adolescents dont l’âge est
compris entre 15 et 18 ans hospitalisés entre 2000 et 2010.
– Fiche d’exploitation contenant une partie sociodémographique et le diagnostic retenu pour chaque hospitalisation.
– L’analyse statistique est faite par SPSS dans sa 11e version.
Résultats :
– 99 adolescents ont été hospitalisés entre 2000 et 2010
– 63,4 % hospitalisés une seule fois
– 26,6 % hospitalisés plus de 2 fois : 70 % d’entre eux ont
gardé le même diagnostic alors que 30 % ont changé de diagnostic.
– 80 % des adolescents hospitalisés plus de 2 fois pour schizophrénie et pour trouble bipolaire ont gardé le même diagnostic au cours des hospitalisations ultérieures
– 8 % des patients étaient admis lors de la 1re hospitalisation
pour accès psychotique aigu : ils ont tous évolué vers une
schizophrénie
– D’après cet échantillon, on ne peut déterminer la relation
entre l’abus de drogue et la maladie psychiatrique. Cependant, tous les sujets de l’échantillon toxicomanes présentaient une maladie psychiatrique.
Discussion : De manière générale, la stabilité diagnostique
serait faible à l’adolescence. Des études sur le devenir de la
schizophrénie suggèrent qu’il existe certainement une continuité diagnostique entre l’adolescence et l’âge adulte.
Dans notre échantillon 63,4 % des adolescents étaient
hospitalisés une seule fois : on ne peut pas juger leur stabilité diagnostique. Dans le reste de l’échantillon, 70 % des
patients hospitalisés plus de 2 fois ont gardé le même
diagnostic alors que seulement 30 % ont changé de
diagnostic.
PO 276
LA PHOBIE SCOLAIRE EST-ELLE UN VRAI TROUBLE
PSYCHIATRIQUE ?
BONO S. (1), WISS M. (1), KISRA H. (2), TORDJMAN S.(1)
(1) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE
(2) Hôpital psychiatrique Ar-Razi de Salé, CHU Ibn Sina,
RABAT, MAROC
La phobie scolaire a été décrite en 1941 par A. Johnson
et coll. pour désigner des enfants qui, pour des raisons irrationnelles refusent d’aller à l’école et qui, contraints ou forcés,
présentent des réactions d’angoisse intense et de panique.
Nous présenterons d’abord les données de la littérature, puis
la nosographie actuelle, avant d’illustrer ce problème à travers un cas clinique. A partir de cela, nous discuterons si, oui
113
9e Congrès de l’Encéphale
ou non, la phobie scolaire peut être considérée comme un
authentique trouble psychiatrique.
PO 277
TDAH, REVUE DE LA LITTÉRATURE : HYPOTHÈSES
NEUROPSYCHOPHARMACOLOGIQUES ET
TRAITEMENTS EXISTANTS
JAVELOT T. (1), LALLI A. (2), JAVELOT A. (3), KABUTH B. (4),
JAVELOT H. (5)
(1) Fondation Georges BOISSEL, Centre Psychothérapique
Nord-Dauphiné, BOURGOIN-JALLIEU, FRANCE
(2) Pharmacie, Hôpital Brabois Enfants, CHU de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE
(3) Ecole Saint Vincent, NANCY, FRANCE
(4) Service de Psychiatrie de L’enfant et de L’adolescent, Hôpital
Brabois Enfants, CHU de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY,
FRANCE
(5) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES
NANCY, FRANCE
Les hypothèses neuropsychopharmacologiques du TDAH
impliquent les systèmes dopaminergiques et noradrénergiques. L’hypothèse dopaminergique repose sur le constat
d’efficacité des psychostimulants inhibant la recapture de la
dopamine. L’hypothèse noradrénergique est envisagée du
fait des effets bénéfiques des inhibiteurs spécifiques de la
noradrénaline, ainsi que de la clonidine (agoniste 2-noradrénergique). Ces hypothèses sont confortées par les données
d’IRMf montrant une activité cortico-striato-thalamique anormale chez ces patients, et par le fait que les terminaisons
noradrénergiques se projetant dans les aires corticales
jouent un rôle activateur du niveau d’attention. L’hypothèse
dopaminergique a été remise en cause par Gonon et al (2009)
et la méta-analyse de Dicktein et al (2006), reprenant
16 études de neuroimagerie, et indiquant que des déficits de
l’activité neuronale ciblés dans les circuits fronto-striatal et
fronto-pariétal ne permettent pas d’expliquer à eux seuls l’origine du TDAH.
Les traitements actuels du TDAH sont, en France, le chlorure
de méthylphénidate (RITALINE, avec AMM), inhibiteur de la
recapture de noradrénaline et surtout de la dopamine, et l’atomoxétine (STRATTERA, en ATU), inhibiteur sélectif de la
recapture de noradrénaline. Aux USA est commercialisé également le chlorure de dexméthylphénidate (FOCALIN). A côté
de ces traitements existent les sels d’amphétamines abondamment utilisés aux USA et dont le mécanisme d’action
s’apparente à celui du méthylphénidate : le sulfate de dextroamphétamine (DEXEDRINE), l’hydrochloride de méthamphétamine (DEXOXYN), les sels mixtes d’amphétamines
(ADDERALL), renfermant un mélange d’aspartate/sulfate
d’amphétamine et saccharate/sulfate de dextroamphétamine,
enfin, la lisdexamfétamine (VYVANSE) résultant de la combinaison d’une molécule d’amphétamine et d’une molécule de
lysine (prodrogue inactive qui se convertie en d-amphétamine). La métamphétamine est également disponible sous
forme de patch transdermique aux USA (DAYTRANA).
De nouvelles stratégies pharmacologiques, dépassant ces
hypothèses neurobiologiques initiales, restent encore à
découvrir.
114
PO 278
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ADHD/BIPOLARITÉ
PAR UNE ÉTUDE DE L’ÉVOLUTION
DÉVELOPPEMENTALE DE LA SÉMIOLOGIE
ENFANTS - ADULTES
SCHOLL J.M., PHILIPPE P.
Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE
Introduction : La prévalence du Trouble de l’attention avec
ou sans hyperactivité (ADHD, TDA/H) est de 3 à 5 % pour
les enfants et de 1,9 à 7,3 % pour les adultes dans différents
pays (Kessler et al., 2006 ; Fayyad et al., 2007). Le Trouble
bipolaire a une prévalence chez l’adulte de 1 % pour le type
I et de 4,4 % pour le spectre bipolaire (Merikangas et al.,
2007), chez l’adolescent elle est évaluée à 1 % pour le type
I et le spectre bipolaire en population juvénile à 6 % (2 à 15)
(Benazzi, 2007). Des controverses demeurent quant au
recouvrement de ces différentes entités cliniques selon les
âges. Gabrielle Carlson a décrit chez l’enfant un tableau bipolaire comportant des symptômes maniaques continus et
chroniques avec des symptômes d’ADHD. Ainsi, le
« National Institutes of Health (NIH) » a distingué cette forme
continue du trouble dans l’enfance, le « severe mood
dysregulation », du trouble bipolaire de type I de l’adolescent,
le « narrow phenotype » comportant des épisodes thymiques
et davantage de symptômes psychotiques.
Dans une population d’enfants maniaques bipolaires les études rapportent 57 à 98 % d’ADHD en comorbidité. Par contre,
dans une population d’enfants ADHD, la comorbidité avec les
états bipolaires est de 11 à 22 % (Angold et al., 1999 ; Carlson, 1998 ; Singh et al., 2006).
Objectif : Affiner « une sémiologie développementale » et le
diagnostic différentiel ADHD/Bipolarité
Méthode : Étude qualitative avec observation et « anamnèse
sémiologique » détaillée d’un maximum de micro-signes ;
échantillons : 14 enfants (5 à 10 ans) et 7 adultes (20 à
37 ans) avec ADHD seul et 170 enfants (2 à 10 ans) et 55
adultes (19 à 61 ans) avec des caractéristiques bipolaires
(selon le DSM IV).
Résultat : Proposition d’un « tempérament maniaque bipolaire simple » en 7 axes sémiologiques : 1. forme superénergétique, 2. clinique du sommeil, 3. « mal-être en situation
d’être seul », 4. labilité émotionnelle, 5. excitabilité-désinhibitions, 6. prépondérance de l’attention divergente sur l’attention convergente, 7. tendance à l’hyperactivité. L’ADHD ne
comporte que 1, 6 et 7.
Réf. : « Bipolarité et ADHD. Recherche sémiologique : continuum développemental de la petite enfance à l’âge adulte
et diagnostic différentiel », La psychiatrie de l’enfant, vol.
54/2011, in press.
PO 279
TDH/A ET CANNABIS EN MILIEU CARCÉRAL MINEUR
KENDILI I. (1), BERRADA S. (2), KADIRI N. (1)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
(2) Service d’addictologie – Chu Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
Posters
Les centres pénitentiaires marocains abondent d’adolescents
condamnés à des séjours réitérées dès un très jeune âge. Souvent sous-diagnostiqué, le TDH/A semble jouer un rôle comme
facteur. D’autre part, l’Office national d’études épidémiologiques
rapporte une dépendance au cannabis d’environ 2.8 %.
Cette dépendance constitue un problème majeur de santé
publique au Maroc. Les co-morbidités sont diverses et polymorphes dénotant l’intérêt d’une investigation approfondie
afin d’en savoir plus sur les associations telles que la consommation de cannabis et le TDH/A.
A) Objectif : Évaluer la comorbidité entre le TDH/A et l’utilisation du cannabis
– Découvrir l’implication du TDH/A comme facteur de risque
d’incarcération
B)Sujets
– Un échantillon de jeunes âgés de 13 à 19, des deux sexes,
et incarcérés sont inclus
C) Matériel et Méthodes
L’enquête a lieu dans un centre pénitentiaire pour jeunes
délinquants de Casablanca (Okacha).
Elle use d’un questionnaire sur les caractéristiques sociodémographiques, en arabe dialectal incluant : l’âge, le statut
socioéconomique, le niveau d’éducation…
Questionnaire suivi de la passation des :
– DSM IV MINI
– Échelle de CONNERS.
– Échelle d’évaluation du TDH/A (KOOIJ et al)
D) Résultats : En cours
En conclusion : Cette étude pourrait confirmer une corrélation
positive entre le TDH/A et la consommation de cannabis
influençant l’incarcération.
Ceci afin d’ériger un programme de prise en charge embrassant une approche multidisciplinaire permettant de sensibiliser le milieu pénitentiaire ainsi que le personnel juridique
dans le but de faire bénéficier les adolescents incarcérés de
soins dans des structures spécialisées.
PO 280
PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES
ENFANTS DIABÉTIQUES
ELLOUDI H., ONEIB B., ELAMMOURI A., SABIR M.,
SEKKAT F.Z.
Hôpital Ar-razi, RABAT, MAROC
Le diabète juvénile est une maladie très lourde à prendre en
charge vu la difficulté de la compliance au traitement, la
nécessité d’une hygiène de vie très rigoureuse et les répercussions tant psychiques que somatiques.
Pour chaque 100 000 nouveaux cas de diabétiques au
Maroc, 10 000 cas sont des enfants.
L’enfant est amené à gérer un traitement complexe et une
hygiène de vie rigoureuse, ce qui l’expose à un risque accru
de complications somatiques et psychiatriques.
Le vécu psychologique de ces enfants malades aboutit idéalement à une acceptation active, cependant il peut aussi évoluer vers des troubles émotionnels, voire une dépression.
Le but de notre étude est d’évaluer à l’aide de l’échelle d’évaluation de la dépression de l’enfant (Poznanski-CDRS-R) la
dépression chez des enfants diabétiques.
Mots clés : Diabète juvénile, Dépression, prise en charge
psychiatrique
Objectifs : Rechercher la dépression chez des enfants
diabétiques afin de définir les différents facteurs de risque et
de proposer des mesures préventives pour surmonter les
complications de la dépression dans cette population.
Méthodologie : Cette étude est menée sur un échantillon
d’enfants suivis en consultation d’endocrinologie pédiatrique
à l’hôpital d’enfants de Rabat, en utilisant une échelle d’évaluation de la dépression de l’enfant (Poznanski-Children
Depressive Rating Scale – R).
Résultats : en cours
PO 281
L’ADOLESCENT TRANSGRESSEUR SEXUEL :
UN CAS CLINIQUE
ADALI I., ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC
Introduction : Les cas de transgression sexuelle dont l’auteur
est un préadolescent ou un adolescent ne sont pas rares, laissant à interroger ce qui amène ces jeunes à commettre de
tels actes.
Fait clinique : La mère de Soufiane, un adolescent âgé de
quinze ans, s’est présentée dans une association d’aide aux
enfants victimes de violence (Annakhil) car elle craignait une
poursuite judiciaire contre son fils qui a agressé sexuellement
son voisin âgé de sept ans. La rencontre avec cette mère a
permis de révéler des informations concernant la biographie
de Soufiane ; il a connu la séparation de ses parents depuis
l’âge de six ans. Rejeté par son père et toléré par sa mère
qui décrivait son enfance comme étant « difficile » marquée
par un abus sexuel continu par son père pendant plus d’un
an. Soufiane est devenu énurétique après l’abus et il l’est toujours. Son comportement va changer depuis qu’il est devenu
adolescent ; « turbulent », il a été renvoyé deux fois de son
école et il a commencé à avoir des habitudes toxiques : tabac
et colle synthétique. Sa mère avait attribué la responsabilité
essentielle de ces « débordements de comportement » à
l’abus qu’il a subi par son père « il lui a fait la même chose
quand il était petit ».
Commentaire : La perversion sexuelle s’enracine dans
l’enfance pour « prendre ses marques » durant l’adolescence. Certains adolescents se montrent très précoces et
on trouve chez eux aussi une volonté de transgresser les
lois. L’instabilité de l’environnement familial, les manques
de repères dans le domaine de la sexualité et les antécédents d’abus sexuel peuvent faire d’un enfant un transgresseur sexuel potentiel parfois à un âge précoce. Ce fait clinique illustre bien l’association de tous ces facteurs de
risque chez Soufiane. L’évaluation diagnostique doit être
multidisciplinaire. La prise en charge associe éducation
sexuelle et psychothérapie visant à intégrer la notion de
l’interdit et des limites chez l’adolescent. La place de la
famille est essentielle.
115
9e Congrès de l’Encéphale
PO 282
RÉPERCUSSIONS PSYCHOLOGIQUES DE
L’INCESTE SUR MINEUR : ÉTUDE D’UN CAS
LASSOUED W., OUMAYA M., BENNILA M., MEJRI N.,
AOUINI K., BEN SALAH K., BOUZID R.
Service de psychiatrie, Hôpital Mohamed Tahar Maâmouri,
NABEUL, TUNISIE
Introduction : Portant atteinte à l’intégrité sexuelle, physique
et psychique, l’inceste sur mineur peut avoir de nombreuses
répercussions sur la santé et la vie de la victime. Notre objectif
est d’analyser ce phénomène sur le plan sémiologique et thérapeutique.
Méthodologie : Étude d’une vignette clinique concernant une
fille âgée de 13 ans victime d’inceste de la part de son beaupère. On a utilisé un entretien clinique semi-directif.
Résultats et discussion : Notre recherche vérifie une entité
psychopathologique post-traumatique d’origine sexuelle
chez le mineur victime d’inceste dominée par des troubles
de l’image du corps ainsi qu’une destruction des modèles
identificatoires.
Les expériences d’inceste amènent diverses perturbations
dans le comportement au quotidien par des signes
d’angoisse, de mauvaise image de soi, de perte de confiance
en les adultes, de mauvaise humeur et de difficultés dans la
socialisation.
Des facteurs psychodynamiques et situationnels, classiquement décrits dans la littérature ainsi que d’autres facteurs prédictifs susceptibles de déclencher le passage à l’inceste ont
été retrouvés dans cette famille.
PO 283
SOMNAMBULISME GRAVE DE L’ENFANT : À
PROPOS D’UN CAS
OUTARAHOUT M., OTHEMAN Y., LAGADS E., KISRA H.
Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC
Le somnambulisme, phénomène banal considéré comme
paraphysiologique est relativement fréquent chez l’enfant.
Cependant il peut prendre des formes très alarmantes, surtout sans traitement et constituer une dangerosité certaine.
Voici un cas particulier de somnambulisme grave chez une
fillette adressée d’un service de traumatologie suite à une
défenestration dans son sommeil. À travers ce cas clinique
nous mettons l’accent sur l’intérêt et les modalités de la prise
en charge de ce trouble du sommeil de l’enfant.
PO 284
ASTHME : RÉPERCUSSION D’UNE MALADIE
CHRONIQUE SUR L’ENFANT ET SES PARENTS
CHOUIKH A. (1), SLAMA H. (1), NOUIRA O. (1), HADJ
AMMAR M. (1), BOUSOFFARA R. (2), NASR M. (1), SFAR
M.T. (2)
(1) Service de psychiatrie, CHU TAHAR SFAR MAHDIA, TUNISIE
(2) Service de pédiatrie, MAHDIA, TUNISIE
116
Introduction : la perturbation chronique de l’état respiratoire
de l’enfant et/ou de l’adolescent asthmatique peut mener à
des déficits fonctionnels et à une incapacité à effectuer des
activités de la vie quotidienne, ce qui compromet sa qualité
de vie ainsi que sa scolarité.
Objectif : Étudier la qualité de vie des malades asthmatiques
et la perception de leur maladie.
Évaluer l’anxiété des parents développée suite à la maladie
chronique de leur enfant.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive portant sur des adolescents âgés de 12 ans à 20 ans, souffrant
d’asthme, suivis à la consultation externe de pédiatrie durant
la période allant d’août à septembre 2010.
On a procédé au recueil de données à l’aide de l’échelle SF36 pour étudier la qualité de vie, l’échelle d’insight Q8 pour
la perception de la maladie et l’échelle d’Hamilton pour
l’anxiété des parents. Le traitement des données est réalisé
par le logiciel SPSS15.
Résultats : On a pu interroger 31 patients et 20 parents. L’âge
moyen de nos patients était de 14 ans.
67 % des malades avaient des antécédents familiaux
d’asthme.
L’âge moyen du début de la maladie était de 6 ans (min 1 an
et max 12 ans), 30 % des patients avaient une qualité de vie
altérée avec un score moyen global (SMG) de 72 %.
Les items les plus altérés étaient la vitalité (77 %), la santé
perçue (50 %), la relation avec les autres (54 %).
La plupart des malades avaient une perception médiocre de
leur trouble (60 %) selon l’échelle d’insight Q8.
64 % des parents avaient une note d’anxiété psychique et
36 % avaient une anxiété physique selon le score d’Hamilton.
Conclusion : Évaluer la qualité de vie des patients atteints de
maladie asthmatique est un enjeu important puisque cela permet d’intégrer leur jugement ainsi qu’une appréciation subjective de leur vécu, complémentaire de celle qui est réalisée
à partir de critères cliniques objectifs, dans une stratégie globale d’évaluation de leur état de santé et d’amélioration de
leur prise en charge.
PO 285
TRICHOTILLOMANIE DE L’ENFANT : ÉTUDE D’UNE
POPULATION CLINIQUE
BOUSSAID N., GADDOUR N., MISSAOUI S., MHALLA A.,
GAHA L.
CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La trichotillomanie est un trouble du comportement qui se manifeste par une compulsion à s’arracher les
cheveux, mais aussi les sourcils ou tout autre poil. La majorité
des trichotillomanes commencent leurs symptômes pendant
l’enfance ou l’adolescence.
Objectif : Nous nous proposons dans ce travail, de décrire le
profil clinique des enfants suivis en pédopsychiatrie pour trichotillomanie.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive portée
sur 23 enfants et adolescents suivis à la consultation de
pédopsychiatrie de Monastir pour de conduites trichotilloma-
Posters
niques. On a recueilli les informations générales et cliniques
à partir des dossiers médicaux conçus de façon standardisée.
Résultats : L’âge moyen de début de trouble était de
8,5 ± 3,6 ans, avec une prédominance féminine (65 %). La
présence d’une trichophagie associée est décrite dans 4 cas
avec un cas de trichobezoard. L’onychophagie est décrite
dans 2 cas.
La comorbidité psychiatrique était retrouvée dans 20 cas. Il
s’agissait essentiellement de troubles anxieux (9 cas) dont
les troubles obsessionnels compulsifs dans 4 cas, les troubles anxieux généralisés dans 2 cas et l’angoisse de séparation dans 3 cas, de troubles dépressifs (4 cas), de troubles
envahissants du développement (2 cas), de déficience intellectuelle (2 cas) et de troubles de la personnalité (1 cas).
Des facteurs contextuels favorisants et/ou déclenchants
étaient retrouvés dans 20 cas. Il s’agissait essentiellement
de traumatismes affectifs (7 cas), de carence affective
(7 cas) et d’instabilité familiale (3 cas). Le traitement a essentiellement reposé sur l’association d’antidépresseur avec
psychothérapie comportementale. Une rémission complète
est retrouvée dans la moitié des cas.
Conclusion : La conduite trichotillomaniaque peut ainsi être
isolée ou s’inscrire dans un cadre pathologique plus large.
Par delà l’aspect comportemental, il ne faut pas omettre de
polariser les efforts thérapeutiques sur les déterminants psychodynamiques souvent complexes de la symptomatologie.
PO 286
SUICIDE ET TENTATIVES DE SUICIDE DES ENFANTS
AU MAROC, 1989-2007
LAMKINSI T. (1), HAMI H. (1), SOULAYMANI A. (1),
WINDY M. (2), MOKHTARI A. (1), SOULAYMANI R. (3)
(1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, KÉNITRA, MAROC
(2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
RABAT, MAROC
(3) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du
Maroc/Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohamed V, RABAT, MAROC
Introduction : Le suicide et tentatives de suicide sont un problème majeur de santé publique et une tragédie pour toutes
les parties concernées – famille, amis, voisins, collègues
ainsi que toute la communauté. Ce fléau est encore plus choquant quand il s’agit des enfants. Le présent travail vise à
évaluer et analyser le phénomène chez les enfants au Maroc.
Méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective
menée sur les cas d’intoxications volontaires colligés par le
Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc en
1989-2007.
Résultats : Durant la période d’étude, 808 tentatives de suicide ont été déclarées chez les enfants de moins de 15 ans
dont 29 suicides réussis. L’âge moyen des suicidants est de
13 ans, avec 78 % entre 12 et 14 ans. Ceci est dû principalement à un taux de tentatives plus élevé chez les filles dans
cette tranche d’âge. Les déclarations de tentatives se répartissent sur tout le Maroc, mais sont plus importantes dans les
régions du centre, plus particulièrement dans la région du
Grand Casablanca suivie de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer. La majorité de ces tentatives se passent à la maison (92 %). Le nombre de tentatives de suicide est 2,5 fois
plus élevé chez les filles que chez les garçons. Ces derniers
réussissent plus souvent leur acte. L’absorption de médicaments, d’après les données colligées, reste le mode de tentative de suicide le plus fréquent au Maroc (46 %), suivis des
pesticides (31,2 %). Les symptômes observés lors de l’examen clinique sont essentiellement neurologiques : céphalées, vertiges, agitation, voire troubles de la conscience dans
les cas les plus graves (de l’obnubilation au coma), auxquels
s’associent divers symptômes digestifs, cardio-vasculaires et
respiratoires. Pour la majorité des cas déclarés, l’hospitalisation est de courte durée et n’excède pas 48 heures. Par
contre, certains cas sévères ont nécessité une hospitalisation
de plusieurs jours.
Conclusion : L’idée du suicide est peu compatible avec celle
de l’enfance. Ce qui est frappant en général, c’est la futilité
des motifs qui ont poussé ces malheureux enfants au suicide.
Tout enfant aillant fait une tentative de suicide doit être considéré à risque plus élevé d’une autre tentative qui peut cette
fois lui être fatale.
PO 287
INTERNET ET PERCEPTION DES PARENTS DES
RISQUES ENCOURUS PAR LEURS
ENFANTS/ENQUÊTE À PROPOS DE 50 PARENTS
ENNAOUI R.
Hopital hédi chaker sfax, SFAX, TUNISIE
Internet est un lieu où se transposent des activités ou des
pratiques susceptibles de nuire aux mineurs. Les parents
contrôlant peu ce moyen, peuvent ne pas mesurer les risques
encourus par leurs enfants. L’objectif de ce travail était d’évaluer la perception des parents des risques encourus par leurs
enfants sur internet. Il s’agit d’une étude transversale réalisée
à l’hôpital universitaire Hedi Chaker Sfax portant sur un
échantillon de 50 infirmiers. Le traitement informatique des
données recueillis a été réalisé par le logiciel SPSS version
17. Les parents interrogés étaient issus d’une zone urbaine
dans 100 % des cas. Le sex-ratio était de 0,9. L’âge moyen
des parents était de 48 ans. Le niveau scolaire était secondaire dans 72 % ans et supérieur dans 27,5 % des cas.
Dans 65 % des cas les parents ont une connexion à domicile.
Près de 20 % des parents interrogés utilisent l’internet de
façon journalière. L’âge de début d’utilisation d’internet est
dans 10 % des cas inférieur à 11 ans. Près des trois quart
(72,5 %) des enfants utilisent internet de façon journalière,
avec une moyenne de 2 heures par jour. La navigation sur
l’ordinateur familial est la plus fréquente (65 %). Les raisons
évoquées en matière d’utilisation d’internet sont selon les
parents la recherche des connaissances éducatives et la distraction dans 80 % des cas. La recherche d’informations sur
des sujets tabous (la sexualité, drogues) n’est évoquée que
dans 10 % des cas. Par ailleurs, 45 % des parents estiment
que leur enfant prend des risques sur l’internet. L’exposition
à des informations ou des images choquantes, la pornographie, les déviations sexuelles ne représentent que 9 % des
117
9e Congrès de l’Encéphale
cas. Les moyens de protéger leurs enfants des risques
encourus par internet sont selon les parents dans 80 % des
cas des mesures éducatives dans les milieux scolaires, un
contrôle d’accès à certains pages et une amélioration du discours intrafamilial. Le développement des compagnes de
sensibilisation, l’organisation des débats publics avec des
experts n’a été mentionnée que dans 10 % des cas.
Internet est devenu un outil de communication maîtrisé par
une part considérable de jeunes enfants, et adopté par la
quasi-totalité d’entre eux. Les parents mesurent mal les risques encourus par leurs enfants et délèguent la prévention
à l’école.
PO 288
TROUBLE BIPOLAIRE INFANTILE : À PROPOS D’UN
CAS
DARDOUR M., MISSAOUI S., HANNACHI R., BOUSSAID N.,
NOUIRA O., GADDOUR N., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Bien que l’idée de l’existence du trouble bipolaire chez l’enfant et l’adolescent soit de plus en plus admise
ces dernières années, ce trouble demeure encore sujet de
controverse quant à sa définition, ses manifestations cliniques et ses modalités thérapeutiques.
Objectif : À travers un cas clinique, nous nous proposons de
discuter les questions soulevées par le diagnostic de trouble
bipolaire chez l’enfant.
Cas clinique : Sara, âgée de 9 ans, a été adressée à notre
consultation externe pour état dépressif.
L’anamnèse a révélé des antécédents de troubles de
l’humeur dans la famille maternelle. La mère et la tante maternelle étaient suivies pour un trouble dépressif récurrent, alors
que l’oncle maternel était suivi pour trouble bipolaire de type I.
Le début des troubles chez Sara remontait à deux ans. Suite
à un déménagement, l’enfant avait présenté une symptomatologie dépressive. Quelques jours après, elle a présenté une
hyperactivité, une impulsivité, une mythomanie et des idées
de persécution et de mégalomanie. Ses parents ainsi que ses
enseignants avaient remarqué qu’elle était devenue bavarde
et ludique.
L’évolution était cyclique, avec succession des deux symptomatologies, ou bien les deux à la fois.
Le dernier épisode était dépressif avec un score franchement
positif à la CDRS-S.
Conclusion : Actuellement, la plupart des auteurs s’accordent sur l’existence du trouble bipolaire de l’enfant. Toutefois,
aussi bien les chercheurs que les cliniciens sont confrontés
à l’absence de critères diagnostiques consensuels et d’outils
d’évaluation adaptés, surtout pour l’identification et l’évaluation de la manie de l’enfant. Ceci est probablement à l’origine
d’une sous-estimation de la prévalence de ce trouble et de
difficultés pour la recherche.
Par ailleurs, et en l’absence d’étude prospective, l’intégration
de la manie de l’enfant au concept de TB, tel qu’il est classiquement décrit chez l’adulte, demeure controversée.
118
PO 289
SYNDROME CATATONIQUE EN
PÉDOPSYCHIATRIE : DIAGNOSTIC POSITIF ET
PATHOLOGIES SOUS JACENTES
HARRATHI A., GUEDRIA A., HALAYEM S., HADHRI I.,
CHARFI F., OTHMAN S., BELHADJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Razi la Manouba, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La catatonie est une condition rare mais grave
chez les jeunes, et est classiquement associée à la schizophrénie mais également à d’autres maladies aussi bien psychiatriques que somatiques.
Objectif : Notre travail a pour objectif de recenser tous les cas
de syndrome catatonique survenus dans une population
pédopsychiatrique et d’énumérer les différentes pathologies
sous jacentes, enfin de comparer leur répartition à ce qui a
été décrit dans la littérature.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 9 observations colligées au service de pédopsychiatrie de l’hôpital Razi la Manouba entre les années 2005
et 2010. Ont été inclus tous les enfants et adolescents ayant
présenté des symptômes catatoniques et chez qui le diagnostic de catatonie a été retenu en se basant sur deux échelles de catatonie : la BFCRS (Bush-Francis Catatonia Rating
Scale) et l’échelle de Rosebush. Le diagnostic psychiatrique
a été retenu selon les critères du DSM IV.
Résultats : Les 9 dossiers étudiés sur une période de 5 ans
concernaient 3 garçons et 6 filles. L’âge moyen des sujets
était de 13 ans (un minimum de 12 ans et un maximum de
15 ans 9 mois).
On a noté 3 cas de trouble bipolaire, un cas de trouble dépressif majeur avec caractéristiques psychotiques, 1 cas de schizophrénie désorganisée, 1 cas de trouble envahissant du
développement et 3 cas de maladie somatique : deux cas
d’épilepsie temporale et un cas de porphyrie aiguë intermittente non encore confirmée biologiquement.
Conclusion : À la différence de ce qui a été rapporté dans la
littérature, la prévalence des troubles de l’humeur était plus
importante que celle de la schizophrénie dans notre étude
avec une fréquence particulièrement élevée des pathologies
somatiques associées. Ceci peut être dû au faible échantillon
ainsi qu’à la répartition selon le genre puisque le nombre de
fille était le double de celui des garçons.
PO 290
PRÉVALENCE DE LA COMORBIDITÉ SOMATIQUE
DANS UNE POPULATION D’ENFANTS AUTISTES
BOUSSAID N., MISSAOUI S., GADDOUR N., MHALLA A.,
DARDOUR M., GAHA L.
CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
La comorbidité des troubles envahissants du développement
est extrêmement fréquente et soulève de nombreuses questions d’ordre clinique, étiologique et thérapeutique. Ces facteurs peuvent avoir un rôle prédisposant, occasionnel, aggravant ou une simple concomitance.
Posters
L’objectif : Estimer la prévalence de la comorbidité somatique
chez des patients suivis pour trouble autistique.
Matériel et méthode :
C’est une étude descriptive portant sur 86 patients ayant un trouble autistique selon les critères du DSM IV-TR suivis à la consultation de pédopsychiatrie de CHU Monastir. Les informations
ont été recueillies à partir des dossiers médicaux à l’aide d’une
fiche préétablie. Le diagnostic de la pathologie somatique est à
chaque fois étayé par l’examen complémentaire adéquat (EEG,
BER, screening urinaire, IRM cérébrale, caryotype…).
Résultats : Les résultats concernant les caractéristiques
générales ont révélé un âge moyen de 4,7 ± 2,8 ans, une prédominance masculine (80,2 %). Une comorbidité somatique
a été retrouvée dans 60,5 % des cas. Les affections les plus
retrouvées étaient les convulsions et l’épilepsie (24,4 %), les
déficits sensoriels (16,3 %), les pathologies infectieuses
(14 %), la phénylcétonurie (3,5 %), les neurofibromatoses
(3.5 %), les pathologies génétiques (3,5 %) et les pathologies
endocriniennes (2,3 %).
Pour les déficits sensoriels, il s’agit essentiellement de surdité
retrouvée dans 15,1 % des cas. Les épilepsies sont des
encéphalopathies convulsivantes dans 7 % des cas, des convulsions fébriles dans 5, 8 % des cas et des épilepsies idiopathiques dans 10,5 % des cas.
Discussion et conclusion : La fréquence des maladies somatiques justifie la pratique d’un examen neuro-pédiatrique systématique et d’un certain nombre d’examens complémentaires lors de la découverte du trouble autistique. L’intérêt de
l’étude des comorbidités réside dans le fait que l’association
de l’affection psychiatrique et somatique peut occasionner un
retard de diagnostic, une péjoration du pronostic ou des difficultés de prise en charge.
PO 291
ÂGE PARENTAL : FACTEUR DE RISQUE DE
L’AUTISME ?
BOUSSAID N., MISSAOUI S., MHALLA A., DARDOUR M.,
GADDOUR N., GAHA L.
CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
L’autisme et les troubles envahissants du développement forment un groupe de pathologies dont la prévalence semble
en constante augmentation. L’implication de facteurs génétiques et environnementaux est largement admise. Selon des
études récentes, le risque de trouble envahissant du développement pourrait augmenter avec l’âge des parents.
Objectif : L’objectif de ce travail est d’étudier l’influence de
l’âge parental sur la sévérité du tableau clinique de l’autisme.
Matériels et méthode : C’est une étude descriptive portant sur
les parents (60 mères et 60 pères) de 60 patients ayant un
trouble autistique selon les critères du DSM IV-TR suivis à
la consultation de pédopsychiatrie de CHU Monastir. Les
informations concernant l’âge parental au moment de la conception sont recueillies à partir des dossiers médicaux à l’aide
d’une fiche préétablie et la sévérité du tableau clinique est
évaluée par l’échelle CARS.
Résultats : Les résultats concernant les caractéristiques
générales des enfants autistes ont révélé un âge moyen de
4,6 ± 2,8 ans, une prédominance masculine (73,8 %). La
moyenne de l’âge maternel au moment de la conception était
de 30.03 ans avec des extrêmes de 21 à 41 ans, alors que
la moyenne de l’âge paternel au moment de la conception
était de 36.23 ans avec des extrêmes de 27 à 47 ans. Les
scores au CARS variaient de 28 à 44 avec une moyenne de
34,86. L’âge paternel est relié positivement au seuil de 5 %
avec les scores au CARS et de façon statistiquement significative (p = 0.04). L’âge maternel est lié positivement aux
scores du CARS mais de manière statistiquement non significative.
Discussion et conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de
la littérature quant à l’existence probable d’un lien entre le
vieillissement des pères et l’autisme. Une mutation génétique
des cellules reproductrices masculines au fil du temps pourrait être à l’origine de ce phénomène. L’augmentation du risque chez les enfants de mères vieillissantes pourrait être liée
à des changements chromosomiques inhérents à l’âge. Des
études complémentaires sont nécessaires.
PO 292
MÈRE SCHIZOPHRÈNE ET ENFANT À HAUT RISQUE
DE PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE
BENHIMA I., REINA V., TORDJMAN S.
Unité Petite Ourse (0-3 ans), Service Hospitalo-Universitaire de
Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Pr Tordjman, RENNES, FRANCE
La schizophrénie est une pathologie psychiatrique sévère qui
atteint 1 % de la population générale. Elle est considérée
comme une pathologie multifactorielle. L’Organisation Mondiale de la Santé identifie les enfants nés de mères schizophrènes comme étant des enfants à haut risque recommandant la mise en place de mesures d’accompagnement, de
protection et de prévention. En effet, les enfants de mère schizophrène sont plus à risque de développer une pathologie
psychiatrique. La mère schizophrène est souvent en difficulté
dans son rôle parental, ce qui peut entraîner une perturbation
du lien mère-enfant. Par ailleurs, la souffrance engendrée par
la maladie psychiatrique de la mère peut également retentir
sur le développement de l’enfant.
Nous illustrerons la complexité de la prise en charge des
enfants de mère schizophrène au travers du cas clinique d’un
nourrisson.
PO 293
AUTISME ET ÉPILEPSIE (À PROPOS D’UN CAS)
OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., ABILKACEM L.,
LAFFINTI A., EL IDRISSI S.
Service de psychiatrie, hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
L’autisme est un trouble envahissant du développement
caractérisé par une fréquence élevée des pathologies associées (dans 50 à 75 % des cas). L’épilepsie représente le trouble neurologique le plus fréquemment associé à l’autisme.
À travers un cas clinique nous nous proposons de discuter
l’état actuel des connaissances sur l’association trouble
119
9e Congrès de l’Encéphale
envahissant du développement et épilepsie. Il s’agit d’enfant
âgé de 04 ans, suivi depuis l’âge de 6 mois pour spasmes
en flexion, le diagnostic porté est une encéphalopathie épileptogène type syndrome de west confirmé par l’hypsarythmie à l’EEG. Son épilepsie est stabilisée sous Dépakine. Il
a été adressé consultation de pédopsychiatrie pour un
retard du langage, isolement et troubles du comportement
type auto agressivité et mouvements stéréotypés. Le diagnostic d’un trouble envahissant du développement a été
retenu.
Plus de 42 % des enfants autistes présentent une épilepsie,
les études récentes suggèrent l’existence de facteurs étiopathogéniques communs à ces deux troubles : anomalie du
système limbique, du cervelet et du néocortex, un dysfonctionnement des neurotransmetteurs et des anomalies génétiques communes (fréquence des duplications et d’inversions
touchant le chromosome 15 rapportées dans l’autisme et
l’épilepsie). La comorbidité autisme épilepsie est très fréquente, d’où l’intérêt d’une évaluation neurologique approfondie devant tout enfant présentant un trouble envahissant
du développement.
PO 294
TROUBLE DU COMPORTEMENT RÉVÉLATEUR
D’UN SYNDROME DE WILLI-PRADER (À PROPOS
D’UN CAS)
OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., LAFFINTI A.,
ABILKASSEM L., EL IDRISSI S.
Service de psychiatrie, Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Le syndrome de Willi-Prader est une maladie génétique rare
(prévalence entre 1/10 000 et 1/20 000 naissances), dont les
manifestations s’observent dès le plus jeune âge. Nous rapportons un cas du syndrome de Willi-Prader découvert à la
suite de troubles du comportement.
Il s’agit d’un enfant âgé de 08 ans, adressé en consultation
de pédopsychiatrie par l’orthophoniste pour des troubles du
langage et du comportement. Dans ses antécédents on note
un retard des acquisitions psychomotrices. L’examen psychiatrique trouve un enfant timide, obèse, de petite taille avec
des petites mains et des petits pieds. Le langage oral est très
réduit. Devant la présence de troubles du comportement alimentaire, de crises de colère, de l’obésité importante, de la
déficience intellectuelle et des antécédents de difficultés de
succion, de troubles du sommeil et d’une hypotonie, il fallait
écarter d’abord une maladie génétique. Un bilan complet a
été demandé : un bilan psychomoteur, un bilan orthophonique, une consultation d’endocrinologie, ainsi qu’une consultation de génétique ont objectivé un syndrome de Willi-Prader
(une délétion interstitielle de la région q 11-13 du chromosome 15).
Une prise en charge multidisciplinaire a été préconisée :
l’enfant a été mis sous rispéridone à raison de 1 mg/jour avec
une surveillance régulière du poids. Une rééducation orthophonique et psychomotrice a été entamée.
Le syndrome de Willi-Prader est une maladie génétique rare
due à une anomalie de structure du chromosome 15. Dans
120
70 % des cas, il s’agit d’une délétion du locus q11.2-q13 du
chromosome 15 paternel. Cliniquement, il se traduit par : une
hypotonie générale musculaire, un retard statural et mental,
une obésité considérable, un hypogonadisme avec ectopie
testiculaire et des anomalies faciales. La confirmation diagnostique est faite sur la base de tests génétiques. La discussion diagnostique se fait principalement avec le syndrome
d’Angelman dans lequel il n’y a pas d’hypogonadisme.
Le syndrome de Willi-Prader est une maladie génétique rare.
Il n’existe pas de traitement curatif. La prise en charge est
multidisciplinaire.
PO 295
PRISE EN CHARGE DE L’ENFANT AUTISTE :
AUTONOMIE ET INSERTION SOCIALE
OUAHID W., BELHACHMI A., ELMOUEFFEQ A.,
BELBACHIR S., KISRA H.
Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC
Objectifs : l’autisme est un état de développement exagéré
de la vie intérieure et la perte de tout contact avec la réalité.
Le but de cette étude est la mise en valeur du diagnostic précoce et mesurer son impact sur l’autonomie et l’insertion
sociale de l’enfant autiste.
Méthodologie : Notre échantillon est fait de 3 enfants atteints
d’autisme profond, pris en charge dans l’association IDMAJ.
Résultats : L’étude de nos cas, nous a permis de conclure
que la prise en charge précoce, permet d’avoir un bon degré
d’autonomie et insertion sociale.
Conclusion : Il s’avère nécessaire d’assurer une prise en
charge précoce pour obtenir un degré satisfaisant d’insertion
sociale et d’autonomie de l’enfant autiste.
PO 296
DES SOINS INSTITUTIONNELS
PÉDOPSYCHIATRIQUES AUX SOINS
INSTITUTIONNELS PSYCHIATRIQUES ADULTES,
QUELLE TRANSITION ?
VOLKAERT M., SAUVAGET A., GUITTENY M., VANELLE J.M.
CHU Nantes, NANTES, FRANCE
L’Organisation Mondiale de la Santé dans un rapport de
2005 fait de la santé mentale des adolescents deux des sept
priorités pour la santé des enfants et des adolescents. Elle
précise que l’accompagnement des enfants dans les processus adolescents puis d’entrée dans l’âge adulte est un
impératif moral. Cette transition pour les soins psychiatriques n’est pas ou peu étudiée et n’est pas organisée par
les institutions psychiatriques françaises. Ce processus institutionnel pose des questions théoriques et éthiques qui
influent sur les prises en charge et les parcours de vie des
patients. Ce travail s’appuie sur des données épidémiologiques, cliniques, une enquête auprès de professionnels,
une analyse de la situation sur le secteur de Saint Nazaire
et des protocoles existant à l’étranger. Les enjeux psychopathologiques et développementaux à l’œuvre, sont eux,
Posters
réfléchis à l’aide de la notion de rite de passage. Sont ainsi
retrouvés une population à risque et des facteurs prédictifs
de passage de relais. Les éléments jugés favorables aux
passages de relais sont présentés et influencent nos propositions. La détection et la prise en charge précoce des
troubles psychiatriques est un enjeu décisif pour le pronostic
de ces pathologies. Les critères prédictifs que nous proposons tiennent compte de cet impératif. Nos propositions de
prises en charge institutionnelles adaptées et précoces, participent de cette volonté ; celle-ci ne pouvant se réduire à
l’obtention d’une certitude diagnostique et à une prescription médicamenteuse. Il est ainsi proposé un cadre et une
organisation qui cherchent à rendre thérapeutique une
nécessité institutionnelle. Le dispositif s’appuie sur un référent « passage de relais » et sur des rencontres entre les
professionnels. L’utilité d’échanges, de travaux en commun,
de partages des connaissances paraît essentielle pour
prendre en charge de façon optimale cette population vulnérable. Ce point ressort de ce travail comme une aspiration
et une nécessité.
PO 297
ÉQUIPE MOBILE POUR ADOLESCENTS : RETOUR
SUR EXPÉRIENCE
WISS M., GUIGNARD J.H., CORLAY S., PEROUX V.,
CAMUS C., FAGON H., KERMARREC S., LARMENIER S.,
MOGUEN E., PEROT C., PITTIGLIO L., TORDJMAN S.
Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE
L’équipe mobile pour adolescents est un dispositif original
en pédopsychiatrie, créé à Rennes au début de l’année
2006. Elle est caractérisée principalement par sa mobilité,
et a pour vocation d’aller vers l’adolescent et sa famille là
où il leur est possible de nous rencontrer. En effet, l’adolescent en difficulté psychique, ainsi que sa famille ou son
entourage proche, ont parfois de grandes difficultés à faire
une demande de soins spécialisés, alors que celle-ci paraît
indiquée. En s’appuyant sur les « médiateurs », professionnels du réseau ayant accès à cet adolescent et ayant conservé sa confiance, l’équipe mobile vise à rompre l’isolement dans lequel se trouvent l’adolescent et sa famille. Les
prises en charge de l’équipe mobile sont de courte durée,
et permettent une (re)mobilisation des ressources de l’adolescent et de son entourage proche, au moyen d’un important travail téléphonique et de rencontres effectuées par des
binômes. Le cadre de ces rendez-vous se construit avec
eux, rendant possible l’expression d’une demande de soins,
ambulatoires ou hospitaliers, quand ceux-ci s’avèrent
opportuns.
Après cinq ans de fonctionnement, nous présentons un
« retour sur expérience », dans lequel apparaissent la place
importante occupée par la « non-demande » dans l’activité
de l’équipe mobile, et les dimensions devenues prioritaires
dans l’esprit de travail de ce dispositif : la pluridisciplinarité,
la référence d’équipe, la multiplicité des lieux d’intervention
et de la configuration des rencontres, le lien entretenu avec
le réseau, la variabilité des relais, et enfin la nécessité et l’intérêt de travailler avec les familles.
PO 298
CONSÉQUENCES COGNITIVES À LONG TERME
D’UNE EXPOSITION CHRONIQUE AUX
CANNABINOÏDES PENDANT L’ADOLESCENCE
CHEZ DEUX SOUCHES DE RATS
RENARD J., KREBS M.O., JAY T.M., LE PEN G.
INSERM U894, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, PARIS,
FRANCE
L’adolescence est une période critique pour le développement du cerveau lors de laquelle le système endocannabinoïde pourrait jouer un rôle important. De nombreuses données suggèrent que la consommation de cannabis chez les
adolescents puisse entraîner des effets irréversibles à long
terme sur le développement du cerveau qui pourraient être
à l’origine de pathologies psychiatriques parmi lesquelles la
dépression, l’anxiété et la schizophrénie. Chez l’animal,
l’exposition chronique aux cannabinoïdes durant l’adolescence induit notamment des anomalies cognitives qui s’apparentent à celles observées dans les pathologies psychiatriques. Les rats de la souche Lister-Hooded développent une
consommation robuste de cannabinoïdes dans des paradigmes d’auto-administration comparativement à des rats albinos. Ainsi, l’objectif de cette étude est de comparer les conséquences cognitives à long-terme de l’exposition chronique
aux cannabinoïdes durant l’adolescence chez les rats ListerHooded et Wistar. Aussi, les rats des deux souches reçoivent
pendant l’adolescence (29e au 50e jour après la naissance)
du solvant ou des doses croissantes d’un agoniste des récepteurs cannabinoïdes CB1, le CP55,940. Après un sevrage de
28 jours, la mémoire visuelle à court-terme et spatiale de travail sont évaluées chez ces animaux respectivement dans
une tâche de reconnaissance d’objets et une tâche de localisation d’objets. Pour ces deux tâches, des intervalles de
30 min et 2 h sont utilisés entre la phase d’apprentissage et
phase de test. Dans la tâche de reconnaissance d’objets, le
traitement par le CP altère la mémoire visuelle à court-terme
de la même façon pour les deux souches de rats et quel que
soit le délai utilisé. Dans la tâche de localisation d’objets, le
traitement par le CP altère la mémoire spatiale de travail chez
les rats Wistar dès le délai de 30 min alors que des délais de
2 h pour observer des perturbations de ce type de mémoire
chez les rats Lister-Hooded. Nos premiers résultats confirment que l’adolescence est une période critique pour les
effets délétères des cannabinoïdes sur les processus mnésiques. Ils suggèrent également que ces effets délétères sur
la mémoire spatiale de travail sont plus souche dépendants
que ceux observés sur la mémoire à court terme.
PO 299
ENQUÊTE SUR LE PARCOURS DE SOINS DES
FAMILLES AYANT UN ENFANT ATTEINT DE TDAH EN
FRANCE
LECENDREUX M. (1), GETIN C. (2), KEDDAD K. (3)
(1) CHU Robert Debré, PARIS, FRANCE
(2) TDAH-France, GROSLAY, FRANCE
(3) Laboratoires SHIRE France, BOULOGNE-BILLANCOURT,
FRANCE
121
9e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Le trouble déficit de l’attention/hyperactivité
TDAH est une affection dont le retentissement est sévère et
qui évolue sur la vie entière des sujets. Ce trouble a une forte
prévalence, une récente étude épidémiologique menée chez
l’enfant a montré qu’elle était estimée entre 3,5 et 5,6 % en
France. Pour autant, le parcours de soin des patients apparaît
encore mal identifié, donnant lieu à des délais d’accès aux
soins prolongés.
Objectifs : Le principal objectif de cette enquête est de
recueillir des informations sur le parcours de soin des enfants
atteints de TDAH afin de mieux clarifier les besoins dans ce
domaine.
Méthodologie : L’enquête constituait en l’administration d’un
auto-questionnaire soumis par internet, entre le 16 juillet et
le 23 août 2009, transmis à 1 217 parents adhérents de
l’association TDAH France possédant une adresse électronique.
Résultats : Le taux de réponse a été de 23 % (retour de l’autoquestionnaire complet par 282 parents). L’école est le facteur
à l’origine d’une démarche de demande de soin (diagnostic
et évaluation) dans 77 % des cas. Le délai d’obtention d’un
rendez-vous en consultation spécialisée est en moyenne de
8,2 mois (dont 14 % avec un délai supérieur à 2 ans). L’enfant
a été diagnostiqué dans 38 % des cas par un neuropédiatre
et 34 % par un pédopsychiatre. Plus de 80 % des parents ont
le sentiment d’être impliqués dans le choix de la prise en
charge de leur enfant, et seulement 41 % des familles s’estiment avoir été bien informées lors du diagnostic. Parmi les
70 % d’enfants recevant un traitement médicamenteux au
moment de l’enquête, 97 % faisaient preuve d’une bonne
observance les jours de classe. De plus, 76 % des enfants
ont bénéficié d’une aide non médicamenteuse à type de thérapies, rééducations, orthophonie ou psychomotricité.
Conclusion : Cette enquête démontre que le parcours de soin
en France est long puisque le délai moyen écoulé avant
l’accès au spécialiste est estimé à une année scolaire environ. Le repérage des troubles semble se faire sous la pression du milieu scolaire et non de façon préventive par le système de santé. Le rôle des approches non spécifiques dans
l’accompagnement de ces enfants est souligné par les
familles des patients.
PO 300
PREMIER CENTRE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE
POUR ADOLESCENT AU MAROC :
BILAN D’ACTIVITÉ
OUTARAHOUT M., OTHEMAN Y., TARIQ N., KISRA H.
Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC
L’adolescence est une période cruciale pour la santé et l’avenir de l’individu et de là, l’ensemble des sociétés. Pour ce
faire, il faut que les adolescents puissent faire appel et trouver
des services de santé de qualité qui reflètent leurs préoccupations et leurs besoins. Au Maroc, on constate de très grandes lacunes dans les services de santé fournis aux adolescents. La situation est encore aggravée par la pauvreté et
l’absence de perspectives. Cependant un centre médicopsychologique pour adolescent, pionnier en la matière, a vu
122
le jour il y a 18 ans à Rabat. Nous proposons de faire un bilan
de son activité à travers lequel nous tentons de montrer l’intérêt, la spécificité de ce lieu et ses limites. Dans cette étude
nous développons la question de la continuité des soins avec
les services en amont et en aval de l’hospitalisation.
PO 301
ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE ET ANOREXIE
MENTALE À L’ADOLESCENCE
BOURION BEDES S. (1), KERMARREC S. (2), LIGIER F. (1),
BAUMANN C. (3), KABUTH B. (1)
(1) Centre psychotherapique NANCY, LAXOU, FRANCE
(2) CHU, RENNES, FRANCE
(3) CHU, NANCY, FRANCE
Contexte : l’alliance thérapeutique, correspondant aux liens
de confiance et de collaboration entre le patient et son thérapeute, est un élément clé de l’action thérapeutique. Peu de
travaux ont été effectués sur l’alliance thérapeutique avec
l’adolescent en soin. La prise en charge de l’anorexie mentale
chez l’adolescent se révèle complexe, le patient étant souvent très accroché à son symptôme. Face à une conduite
symptomatique sévère en termes d’évolution, de pronostic
et devant des trajectoires de soins souvent ponctuées
d’errance ou de consultations plus ou moins investies, il apparaît essentiel que le praticien établisse une alliance avec le
patient et sa famille pour optimiser les soins proposés.
Objectif : étudier et comparer le niveau d’alliance thérapeutique au cours de la prise en charge du côté du patient anorexique hospitalisé, du thérapeute mais aussi d’un parent
Méthode : il s’agit d’une étude prospective portant sur
23 patients anorexiques hospitalisés en pédopsychiatrie au
CHU de Nancy et leur thérapeute. Les niveaux d’alliance de
18 dyades patient-thérapeute sont complétés par les résultats de l’alliance perçue du côté d’un ou deux parents.
L’alliance thérapeutique a été mesurée à trois temps de
mesure par un auto-questionnaire validé comportant trois
versions : patient, parent et thérapeute.
Résultats : L’alliance est un phénomène dynamique avec des
scores de l’alliance de l’adolescent, du thérapeute et de sa
famille qui augmentent significativement au cours des soins.
L’appréciation du niveau d’alliance varie d’un juge à l’autre
avec une perception moins bonne du côté du thérapeute mais
l’écart tend à se réduire avec le temps, étayant la nécessité
d’un ajustement réciproque et ouvrant des pistes de recherche de facteurs contributifs d’une alliance précoce.
PO 302
PLACE DU LITHUIM DANS LE TROUBLE DES
CONDUITES EN PÉDOPSYCHIATRIE
GUEDRIA A., HARRATHI A., HALAYEM S., BRAHAM S.,
OTHMAN S., CHARFI F., BELHAJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Hôpital RAZI, LA MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Le trouble des conduites affecte aux USA 1 à
4 % des jeunes de 9 à 17 ans. Il est responsable de désinsertion scolaire, sociale et familiale et peut se compliquer de
Posters
troubles de l’humeur et d’addiction aux substances. Sa prise
en charge, multidisciplinaire, inclut le recours à des traitements sédatifs et aggressolytiques parmi lesquels le lithium.
Objectifs : Dans ce travail, nous nous proposons d’étudier la
place du lithium dans la prise en charge des enfants et adolescents présentant un trouble de conduites et d’en préciser
les indications, l’efficacité et les limites.
Méthodologie : Il s’agit d’une revue de la littérature concernant la prescription du lithium chez les enfants et les adolescents suivis pour trouble des conduites. Ont été étudiées les
études publiées dans Medline répondant aux mots clés :
lithuim, conduct disorder, aggression, children, adolescent,
behavioral disorders.
Résultats : Les travaux qui ont porté sur la prescription de
lithium chez les enfants et adolescents avec troubles de conduite sont peu nombreux. Ces études se sont limitées à étudier la prescription de lithium chez des sujets hospitalisés et
présentant des troubles des conduites sévères et résistants.
Les résultats de ces dernières, bien que contradictoires, concluent à l’efficacité du lithium sur l’agressivité avec des effets
secondaires à court terme moins importants qu’avec les neuroleptiques classiques. L’efficacité de lithium nécessite une
durée de prescription minimale de quatre semaines pour être
évaluée ce qui n’a pas été pris en compte dans la plupart des
ces études, et les petits échantillons étudiés rendent la généralisation de ces résultats difficile.
PO 303
PLACE DU LITHIUM DANS LE TRAITEMENT
DU TROUBLE BIPOLAIRE JUVÉNILE :
REVUE DE LA LITTÉRATURE
HARRATHI A., BRAHAM S., HALAYEM S., CHAIEB N.,
CHARFI F., OTHMAN S., BELHADJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
(1) Razi la Manouba, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La prescription des traitements thymorégulateurs à l’adolescence plus particulièrement le lithium semble
avoir nettement augmenté au cours des dernières années
bien que les indications soient plutôt basées sur des études
chez l’adulte plus que sur des essais cliniques spécifiques
du sujet jeune.
Objectif : Compte tenu des nombreuses controverses concernant les recommandations pour l’utilisation du lithium
dans le trouble bipolaire juvénile (TBJ), nous proposons dans
ce travail une revue de la littérature concernant l’utilisation
de cette molécule dans les troubles de l’humeur de l’enfant
et de l’adolescent.
Méthodologie : Il s’agit d’une revue de la littérature basée sur
une recherche sur medline utilisant les mots clés suivants :
bipolar disorder, mania, depression, adolescent, children,
medication, lithium.
Résultats : Peu d’études sur le sujet ont été publiées, et sont
dominées par les études rétrospectives et les études de cas.
De rares études contrôlées ont évalué la phase aiguë des
épisodes thymiques contre une seule étude évaluant l’effet
prophylactique de l’utilisation du lithium dans le TBJ.
D’autres essais plus récents s’intéressent à l’évaluation de
ce traitement dans le « Severe mood dysregulation
syndrome » avec une utilisation du lithium aux doses thérapeutiques utilisés dans le TBJ.
Le lithium est un traitement amplement utilisé aux USA dans
le trouble bipolaire juvénile (le seul ayant l’AMM pour le traitement de la manie pour les jeunes de plus de 12 ans selon
la Food and Drug Administration) mais peu en Europe (où
l’autorisation de mise sur le marché n’est valable qu’à partir
de 16 ans).
Les études n’ont pas rapporté d’effets indésirables sévères
à court terme ainsi que l’absence de supériorité du traitement
par le lithium par rapport au valproate.
Conclusion : Étant donné la maniabilité difficile de cette molécule, et l’absence d’évaluation à long terme, le lithium semble
être une alternative thérapeutique à envisager en 2e temps
dans le traitement du trouble bipolaire juvénile.
PO 304
PLACE DE L’ATOMOXÉTINE DANS LA PRISE EN
CHARGE DU TROUBLE DÉFICITAIRE D’ATTENTION
AVEC HYPARACTIVITÉ (À PROPOS D’UN CAS)
OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., ABILKACEM L.,
LAFFINTI A., EL IDRISSI S.
Service de psychiatrie, Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH)
est considéré comme le trouble psychique le plus fréquent
chez l’enfant avec une prévalence variant selon les auteurs
de 2 à 26 %. La fréquence et l’impact social du TDAH, ainsi
que ses conséquences négatives sur le développement personnel, en font un problème de santé publique. Le traitement
du TDAH repose sur une prise en charge multimodale associant psychothérapie, aides psycho éducatives, psychomotricité et le traitement psycho stimulant (méthylphénidate). La
réponse clinique du méthylphénidate peut être absente ou
insuffisante chez 20 à 30 % des enfants traités. L’atomoxétine représente une alternative thérapeutique très intéressante dans le traitement du TDAH. À travers un cas, nous
allons discuter l’efficacité de ce nouveau traitement et préciser sa place dans les stratégies thérapeutiques de ce trouble
chronique et invalidant.
Il s’agit d’un enfant âgé de 6 ans et 06 mois, adressé par son
pédiatre en consultation pédopsychiatrique pour instabilité
psychomotrice qui perturbe les apprentissages scolaires et
la vie familiale. Le diagnostic du TDAH a été retenu et l’enfant
a bénéficié d’abord d’une prise en charge psycho éducative
ainsi qu’une rééducation psychomotrice, mais devant la persistance de la symptomatologie et surtout son retentissement
scolaire et familial important, le patient a été mis sous atomoxétine. Le résultat fut spectaculaire dès la première
semaine du traitement. Un changement radical dans le comportement de l’enfant a été observé par la famille et les enseignants avec une amélioration maintenue 06 mois après
l’arrêt du traitement.
L’atomoxétine est un traitement efficace et bien toléré du
TDAH de l’enfant et de l’adolescent. Il s’agit d’un inhibiteur
123
9e Congrès de l’Encéphale
du transporteur de la noradrénaline. Les essais cliniques principaux montrent une supériorité de l’atomoxétine par rapport
au placebo sur l’amélioration des symptômes cibles du
TDAH. La tolérance à court terme est bonne ; les effets indésirables les plus fréquents sont gastro-intestinaux (perte
d’appétit, vomissements). Des données préliminaires montrent que l’atomoxétine pourrait avoir un intérêt particulier
dans les formes du TDAH comorbides avec les troubles de
l’humeur, les tics et le syndrome de Gilles de la Tourette.
PO 305
PLACE DE L’ECT DANS LA MANIE RÉSISTANTE DE
L’ADOLESCENT : À PROPOS D’UN CAS
DARDOUR M., GADDOUR N., BOUSSAID N., BRAHAM S.,
MHALLA A., MISSAOUI S., LTAIEF L., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Si l’électroconvulsivothérapie (ECT) est une
thérapeutique répandue chez l’adulte, elle reste peu fréquente chez l’adolescent. Pourtant, dès 1942, Heuyer et Bender en rapportent l’efficacité clinique chez des enfants et des
adolescents.
Objectif : À travers une vignette clinique, nous nous proposons de discuter la pertinence clinique de l’ECT chez l’adolescent.
Cas clinique : N. est un adolescent âgé de 15, qui a été hospitalisé au service de psychiatrie de Monastir pour un épisode
maniaque. Le diagnostic porté était un trouble bipolaire de
type I.
Sa mère est suivie pour trouble de la personnalité, et son frère
pour un trouble bipolaire type I.
La symptomatologie maniaque chez N. était purement thymique mais particulièrement résistante, nécessitant une hospitalisation de plus de 5 mois. Il a reçu un thymorégulateur
(Valproate) associé à des neuroleptiques de 1re puis de 2e
génération avec peu d’efficacité. L’indication de l’ECT a été
donc posée.
Le patient a bénéficié au total de 8 séances d’ECT (fréquence
maximale de 50 Hz), au bout desquelles il y a eu une nette
amélioration de la symptomatologie clinique.
Conclusion : Malgré un profil efficacité/tolérance excellent
dans certaines indications, l’ECT reste controversée chez
l’adolescent. En effet, le manque d’études contrôlées a fait
que, chez l’adolescent, l’ECT doit rester un traitement
d’exception. Ses indications se jugent au cas par cas, et se
limitent aux troubles psychiatriques sévères et chimiorésistants.
PO 306
UNITÉS MÈRE-ENFANT : INTÉRÊTS, LIMITES ET
ÉTATS DES LIEUX
NOUIRA O., SLAMA H., CHOUIKH A., NASR M.
Service de psychiatrie CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE
La séparation d’une mère, même malade, de son nourrisson,
est souvent nuisible pour les deux partenaires. Le processus
124
d’attachement ne peut s’établir correctement. Ce sentiment
de sécurité remis en cause dans les premiers jours de la vie
peut avoir des conséquences importantes sur la capacité
d’autonomie et sur la construction des relations sociales de
l’enfant.
Les unités mère-enfant (UME) ont vu le jour depuis une cinquantaine d’années. Elles constituent un outil thérapeutique et
de prévention, organisées autour de la mère et de son enfant.
L’objectif de ces unités est d’offrir un temps et un cadre contenant tant pour la mère en difficulté psychique que pour le
bébé afin de les aider, soit à trouver ou retrouver des relations
harmonieuses, soit à préparer un placement du bébé dans
de bonnes conditions.
Le but de notre travail est de faire une revue bibliographique
sur les concepts actuels, les intérêts et les limites de ces unités et évaluer leurs fonctions curative et préventive.
Les UME ne répondent qu’à une part infime des besoins en
termes de psychiatrie périnatale. Elles sont une nécessité sur
le plan de la santé publique. Cependant, cette modalité de
prise en charge reste, malgré tout, anecdotique dans le
monde, exception faite du Royaume-Uni. En effet, l’hospitalisation conjointe existe dans de nombreux autres pays :
États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Israël,
Allemagne, Belgique, Suisse et France ; cependant l’offre est
plus éparse et les indications d’hospitalisation ne répondent
pas, comme au Royaume-Uni, à des critères homogènes
d’une unité à une autre. Par ailleurs, aucune unité n’est
encore créée en Tunisie.
Le développement de ces structures ne prend sens que s’il
s’inscrit dans une politique globale de développement de la
psychiatrie périnatale, mettant au premier plan la prévention.
Elle nécessite le développement d’équipes ambulatoires,
une présence systématique dans toutes les maternités et la
formation de tous les professionnels de la périnatalité au
repérage des difficultés psychiques.
PO 307
UN MONDE TROP RAPIDE POUR UN CERVEAU
DISCONNECTÉ : UNE NOUVELLE APPROCHE
THÉORICO-PRATIQUE DE L’AUTISME
GEPNER B. (1), TARDIF C. (2)
(1) Labo Parole et Langage, UMR CNRS 6057, AIX EN PROVENCE, FRANCE
(2) Labo PsyCLE, Université Aix Marseille 1, AIX EN PROVENCE, FRANCE
Vingt années de recherche clinique et expérimentale nous ont
permis de considérer les désordres et particularités des personnes autistes comme l’expression phénotypique de mécanismes neuropsychologiques nodaux : les Désordres du Traitement Temporo-Spatial (DTTS). Ces DTTS incluent des
degrés variables d’inhabileté dans i) la perception des stimuli
multi-sensoriels dynamiques rapides en provenance de l’environnement physique et humain – flux optique et mouvements
biologiques (faciaux et corporels), flux de la parole et flux proprioceptif -, et ii) le couplage sensoriel et sensori-moteur synchrone, en temps réel, fluide et cohérent, de ces informations.
Ces DTTS génèrent une constellation de défauts de commu-
Posters
nication verbale, corporelle (faciale, gestuelle) et émotionnelle. À l’inverse, les personnes autistes se concentrent et
focalisent leur attention sur des stimuli statiques et des détails
perceptifs, développent parfois des habiletés perceptives
accrues voire exagérées, et au moins 10 % d’entre elles
deviennent experts en mémoire spatiale, mathématique ou
graphisme. La contrepartie neurophysiologique de ces DTTS,
nommée Disconnectivité-Dissynchronie Cérébrale Multi-système (DDCM), consiste soit en sous-connectivité fonctionnelle et hypo-synchronisation neuronale au sein et/ou entre
de multiples régions cérébrales en cas d’exposition des personnes autistes à des stimuli dynamiques, soit en sur-connectivité et hyper-synchronisation face à des stimuli statiques.
De manière convergente, les enfants autistes ont de meilleures performances en reconnaissance d’expressions faciales
émotionnelles, en imitation de gestes (Lainé et al, J Autism
Dev Disord, in press), et en compréhension verbale, lorsque
la vitesse de présentation sur ordinateur des événements
faciaux, gestuels et vocaux est ralentie par un logiciel dédié.
Notre nouvelle approche théorico-pratique de l’autisme
(Gepner & Féron, Neurosci Biobehav Rev, 2009), compatible
avec les autres théories et modèles contemporains de
l’autisme (faiblesse de cohérence centrale, cécité mentale,
surfonctionnement perceptif, dysfonction exécutive), pourrait
donc ouvrir dans un très proche avenir des voies inédites et
prometteuses pour la réhabilitation des troubles perceptifs et
communicatifs des personnes autistes.
PO 308
QUALITÉ DE VIE DES ADOLESCENTS AVEC
SYNDROME D’ASPERGER ET AUTISME DE BON
NIVEAU. IMPACT DES CARACTÉRISTIQUES
SOCIALES, FAMILIALES, SCOLAIRES ET DE PRISE
EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
COTTENCEAU H. (1), ROUX S. (2), BLANC R. (2),
LENOIR P. (3), BARTHELEMY C. (4)
(1) Centre Universitaire de pédopsychiatrie, CHRU de Tours et
Université François Rabelais de Tours, TOURS, FRANCE
(2) UMR INSERM U930 et Université François Rabelais de
Tours, TOURS, FRANCE
(3) Service de coordination départementale en psychologie clinique de l’adolescence Centre Oreste, TOURS, FRANCE
(4) Centre Universitaire de pédopsychiatrie, CHRU de Tours,
Université François Rabelais de Tours et UMR INSERM U930,
TOURS, FRANCE
Il n’existe pas, à ce jour, d’étude sur la qualité de vie des adolescents avec Syndrome d’Asperger (SA) ou autisme de bon
niveau. La vie relationnelle étant primordiale à cette période,
les objectifs de cette étude sont de préciser les conséquences
de la pathologie autistique sur la vie quotidienne de ces adolescents, et de les mettre en parallèle avec le retentissement
d’une maladie somatique chronique (le diabète). L’impact des
caractéristiques personnelles, familiales, sociales et de prise
en charge thérapeutique a été recherché. Vingt-six adolescents avec SA ou autisme de bon niveau, 44 diabétiques et
250 témoins ont complété un auto-questionnaire de qualité
de vie validé : le VSP-A, « Vécu et Santé Perçue » pour Adolescents (Sapin, Simeoni et al 2005). La moyenne d’âge était
de 14,7 ans. La qualité de vie des adolescents avec SA ou
autisme de bon niveau est significativement inférieure aux
témoins, pour les relations avec leurs pairs, leurs loisirs et
leur vie sentimentale et sexuelle. De nombreux paramètres
influent sur la qualité de vie des adolescents, tels l’âge, le
sexe, la pratique d’une activité sportive, ou encore la prise
en charge thérapeutique, avec le soutien d’une auxiliaire de
vie scolaire pour les autistes. Les sujets avec SA souffrent
d’une altération notable de leur qualité de vie, chez les adolescents comme chez les jeunes adultes. L’utilisation des
items du VSP-A traitant des relations sociales peut être discutée pour l’évaluation de la qualité de vie de ces sujets particuliers.
PO 309
ÉTUDE DE LA VALIDITÉ DISCRIMINANTE DE
L’ÉCHELLE D’ÉVALUATION DES COMPORTEMENTS
RÉPÉTÉS ET RESTREINTS (EC2R) DANS L’AUTISME
THOMAZEAU B. (1), MALVY J. (1), BOURREAU Y. (2),
ROUX S. (3), BARTHELEMY C. (1)
(1) Centre universitaire de pédopsychiatrie CHRU de Tours,
TOURS, FRANCE
(2) UMR INSERM U930, TOURS, FRANCE
(3) Université François Rabelais de Tours, TOURS, FRANCE
Synthèse de la théorie DTTS-DDCM de [...]
Les troubles envahissants du développement (TED), et plus
spécifiquement l’autisme, sont caractérisés par la présence
de troubles de la socialisation et de la communication, mais
125
9e Congrès de l’Encéphale
aussi par l’expression de comportements répétés et restreints (C2R). Ces derniers constituent une dimension sémiologique hétérogène témoignant d’un manque de flexibilité qui
s’avère très invalidant pour la personne avec autisme et pour
son entourage. Malgré cela, cette dimension de l’autisme a
été moins étudiée que les déficits de communication et de
socialisation.
L’équipe « Autisme » de l’UMR INSERM U930 (Pr. C. Barthélémy, CHRU de Tours) a donc construit une échelle d’évaluation de ces comportements répétés et restreints (échelle
EC2R) qui comporte 35 items ; le degré d’expression de chaque comportement est évalué sur 5 niveaux. Les premières
étapes de validation de l’échelle ont permis de confirmer ses
bonnes qualités métrologiques (fidélité inter-cotateurs, validation interne). L’échelle EC2R comporte 4 dimensions
pertinentes : les stéréotypies sensorimotrices, l’intolérance
au changement, les comportements restreints et l’insuffisance modulatrice.
Nous présentons ici une nouvelle étape de la validation de
l’échelle EC2R : l’étude de sa validité discriminante. Celle-ci
a porté sur un échantillon de 24 patients avec des troubles
autistiques appariés en âge et en niveau de développement
à 24 patients présentant un retard mental sans autisme.
Cette étude a permis de montrer la capacité de l’échelle
EC2R à discriminer une population de patients avec TED
d’une population de patients retardés mentaux : les patients
avec retard mental ont une expression plus faible de C2R que
les patients avec des troubles autistiques, l’intolérance au
changement et l’insuffisance modulatrice étant les dimensions les plus discriminantes.
Cette étude confirme que l’échelle EC2R est une échelle fiable, facilement utilisable en pratique courante et en recherche
clinique. Elle constitue une étape indispensable permettant
de dégager des profils individuels et de groupes en vue d’études neurofonctionnelles et thérapeutiques. Elle pourra être
complétée par la confrontation d’autres pathologies présentant certaines similarités avec l’autisme dans leur répertoire
comportemental (Tics, TOC…).
PO 310
ÉVOLUTION À L’ÂGE ADULTE DES ENFANTS
ATTEINTS DE TROUBLES ENVAHISSANTS DU
DÉVELOPPEMENT (TED) ET DE TROUBLES
PSYCHOTIQUES
ERNOUL A., BRIERE M., DENES D., MARIE P.L.,
MONDOLONI A., GARRE J.B., GOHIER B.
CHU d’Angers, département de psychiatrie et de psychologie
médicale, ANGERS, FRANCE
Le devenir à l’âge adulte des enfants atteints de TED et de
troubles psychotiques n’est pas précisément documenté à ce
jour.
Une synthèse de la littérature objective une grande variabilité
évolutive, tant au plan clinique que social, se répartissant en
trois grandes catégories. L’évolution déficitaire, longtemps
considérée comme inexorable, concerne moins de 50 % des
cas, marqués à l’âge adulte par le diagnostic de psychose déficitaire ou de schizophrénie avec prédominance du symptôme
126
autistique. Les enfants autistes avec retard mental et schizophrènes sont les plus touchés par cette évolution. 25 à 50 %
des enfants bénéficient d’une évolution favorable se caractérisant à l’âge adulte par une normalité ou un trouble de la personnalité sans déficit intellectuel avec une adaptation psychosociale correcte, seule une discrète « empreinte » persiste.
Enfin, l’évolution intermédiaire se caractérise par une personnalité pathologique avec déficit intellectuel ou une stabilisation
du diagnostic avec dépendance aux milieux protégés.
Des facteurs prédictifs sont mis en évidence : type, précocité
et intensité du TED, niveau intellectuel et cognitif, qualité du
langage, association ou non à des comorbidités, type de prise
en charge thérapeutique, environnement, soutien familial et
mécanismes de défense mis en jeu par l’enfant. La large
évolutivité est liée à la combinaison de ces nombreux paramètres.
La connaissance de l’évolution de ces enfants permet aux
pédopsychiatres un recul pour optimiser leur prise en charge
et d’envisager éventuellement une relecture de la classification diagnostique. Aussi, elle offre aux psychiatres une
meilleure compréhension de certaines manifestations cliniques de certains patients adultes atteints notamment de TED
ou de troubles psychotiques dans leur enfance.
Conformément aux recommandations de la Haute Autorité
de Santé d’aborder la question du devenir à l’âge adulte des
enfants atteints de TED, ce travail a pour objectif de susciter
l’intérêt de la mise en œuvre d’une étude épidémiologique
longitudinale avec la collaboration de psychiatres et pédopsychiatres afin d’améliorer la prise en charge pendant
l’enfance et de mieux comprendre la symptomatologie présentée par les patients à l’âge adulte.
PO 311
EFFICACITÉ DE L’ARIPIPRAZOLE DANS LE
TRAITEMENT DE L’IRRITABILITÉ AU SEIN DE
POPULATIONS PÉDIATRIQUES (6-17 ANS)
ATTEINTES DE TROUBLES AUTISTIQUES :
RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE DE 52 SEMAINES
PATEL M. (1), OWEN R. (2), COREY-LISLE P.K. (2),
MANKOSKI R. (1), KAMEN L. (2), MANOS G. (2),
MCQUADE R.D. (3), CARSON W.H. (3), MARCUS R.N. (2)
(1) Bristol-Myers Squibb Co., PLAINSBORO, États-Unis
(2) Bristol-Myers Squibb Co., WALLINGFORD, États-Unis
(3) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization,
Inc, PRINCETON, États-Unis
Contexte : Deux études randomisées, contrôlées contre placebo ont évalué l’efficacité et l’innocuité d’aripiprazole (ARI)
pendant 8 semaines dans le traitement de l’irritabilité associée à des troubles autistiques. Nous rapportons ici les résultats d’efficacité d’une étude à plus long terme.
Méthode : Étude de 52 semaines, en ouvert, à doses flexibles
(2-15 mg/jour) dans le traitement de l’irritabilité chez des
sujets âgés entre 6 et 17 ans atteints de troubles autistiques.
Les sujets ont soit complété l’un des essais randomisés de
8 semaines avec ARI (précédemment sous ARI [PA]) ou un
placebo (précédemment sous placebo [PP]), soit étaient des
patients recevant ARI de novo (DN).
Posters
L’objectif principal était l’évaluation de la sécurité et de la tolérance au traitement ; l’efficacité constituait un objectif secondaire à travers la sous-échelle Irritabilité de la Liste des Comportements Aberrants (ABC-I : Aberrant Behavior ChecklistIrritability), échelles d’Impression Clinique Globale-Sévérité
(CGI-S) et Amélioration (CGI-I).
Résultats : 330 sujets sont entrés dans la phase de
traitement : 174 PA, 70 PP et 86 DN. 199 sujets ont complété
52 semaines de traitement. La variation moyenne (LOCF)
entre l’inclusion et la fin de l’étude du score de la sous-échelle
ABC-I a été : PA + 0,7 ; PP 6,1 ; DN 6,5. Les variations
moyennes des scores CGI-S (LOCF) en fin d’étude étaient
les suivants : PA 0,0 ; PP 0,4 ; DN 0,8. Pour le score CGI-I
(LOCF) chez les sujets DN, 19,6 % étaient considérés
comme « très fortement améliorés » et 38,2 % comme
« fortement améliorés ». Tous les groupes ont montré une
amélioration des mesures de la qualité de vie dans les groupes PP et DN ; aucun changement par rapport aux précédents essais n’a été observé chez les sujets PA.
Conclusion : L’amélioration des symptômes a été la plus
importante dans les groupes DN et PP. L’efficacité observée
dans les précédents essais a été maintenue chez les sujets
PA, et les scores ont été similaires à la fin de l’étude pour
tous les sous-groupes. L’interprétation des résultats est limitée par la nature ouverte de l’étude, mais ceux-ci restent congruents avec l’amélioration à long terme des symptômes de
l’irritabilité associée à des troubles autistiques.
PO 312
ÉTUDE DE 52 SEMAINES ÉVALUANT LA
TOLÉRANCE DE L’ARIPIPRAZOLE DANS LE
TRAITEMENT DE L’IRRITABILITE AU SEIN DE
POPULATIONS PÉDIATRIQUES (6-17 ANS) DE
SUJETS ATTEINTS DE TROUBLES AUTISTIQUES
MCCOLLOUGH M. (1), OWEN R. (2), COREY-LISLE P.K. (2),
MANKOSKI R. (1), KAMEN L. (2), MANOS G. (2),
MCQUADE R.D. (3), CARSON W.H. (3), MARCUS R.N. (2)
(1) Bristol-Myers Squibb Co., PLAINSBORO, États-Unis
(2) Bristol-Myers Squibb Co., WALLINGFORD, États-Unis
(3) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization,
Inc., PRINCETON, États-Unis
Contexte : Deux études randomisées, contrôlées contre placebo ont évalué l’efficacité et la tolérance d’aripiprazole (ARI)
pendant 8 semaines dans le traitement de l’irritabilité associée à des troubles autistiques. Nous rapportons ici les résultats de la tolérance d’une étude à plus long terme.
Méthode : Étude de 52 semaines, en ouvert, à doses flexibles
(2-15 mg/jour) dans le traitement de l’irritabilité chez des
sujets âgés entre 6 et 17 ans atteints de troubles autistiques.
Les sujets ont soit complété l’un des essais randomisés de
8 semaines avec ARI (précédemment sous ARI [PA]) ou un
placebo (précédemment sous placebo [PP]), soient étaient
des patients recevant ARI de novo (DN).
Résultats : 330 sujets sont entrés dans la phase de
traitement : 174 PA, 70 PP et 86 DN. La plupart étaient de
sexe masculin et âgés entre 6 et 12 ans. 199 sujets ont complété 52 semaines de traitement. Les taux de complétion de
l’étude étaient : PA = 62 %, PP = 53 %, DN = 64 %. Les événements indésirables (EI) chez ∏ 10 % des patients dans
chaque groupe étaient les suivants : augmentation du poids
PA 23,0 %, PP 22,9 %, DN 23,3 % ; vomissements PA
19,5 %, PP 15,7 %, DN 19,8 ; augmentation de l’appétit PA
10,9 %, PP 11,4 %, DN 18,6 % ; sédation PA 5,2 %, PP
14,3 %, DN 9,3 % ; fatigue PA 5,2 %, PP 10,0 % ; DN 8,1 % ;
rhinopharyngite PA 12,6 %, PP 14,3 %, DN 14,0 % ; infection
des voies respiratoires supérieures PA 9,2 %, PP 15,7 % ;
DN 12,8 % ; insomnie PA 9,8 %, PP 11,4 %, DN 9,3 % ; diarrhée PA 8,6 %, PP 11,4 %, DN 8,1 % ; toux PA 8,6 %, PP
8,6, DN 11,6 %. L’incidence des EI liés aux SEP sont les
suivants : DN 18,6 %, PA 14,9 %, PP 8,6 %. Les taux d’abandon pour cause d’EI = 10,6 %, le plus souvent pour cause
d’agressivité et de prise de poids. Variation moyenne par rapport à l’inclusion du poids (z-score par périodes) a été :
≤ 3 mois = 0,15 ; 3-6 mois = 0,26 ; 6-9 mois = 0,32 ; > 9 mois
= 0,33.
Conclusion : Aripiprazole a été de manière générale bien
toléré dans le traitement de l’irritabilité associée aux troubles
autistiques. Il y a eu peu de sorties d’étude pour cause d’événements indésirables. L’augmentation du poids, même si
présente, tend à se stabiliser tout au long de l’étude.
PO 313
LA MÉCANIQUE DU MOT : UNE POLITIQUE DE
GAUCHE
AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2)
(1) Chu Mustapha bacha, ALGER, ALGERIE
(2) Ehs Cheraga, ALGER, ALGERIE
À partir des troubles aphasiques rencontrés chez nos
patients atteints de démences ou d’encéphalopathie de
Gayet-Wernicke, jusqu’aux thérapies déployées pour les
combattre, nous allons pénétrer dans les méandres du langage, de son origine à ses relations avec la pensée, de ses
mécanismes intimes à ses soubassements neuroanatomiques.
Les sciences cognitives montrent que le langage est bien
différent de la pensée, l’imagerie cérébrale fonctionnelle
montre que le langage intérieur (pensée) et extériorisé (langage oral) rencontrent les mêmes régions du cerveau d’où
cette hypothèse probable : la lésion de ces aires se répercuteraient sur les 2 fonctions du langage.
Qu’il s’agisse de Broca ou de Wernicke, tous s’accordent sur
la notion d’une lésion au niveau du tiers post de la 1re circonvolution temporale gauche avec l’existence d’au moins 2
composantes au sein du système du langage, l’une liée à la
production verbale et l’autre à la compréhension verbale.
Les cognitivistes avancent que pour parler, il faut comprendre ce que disent les autres, fonction dévolue aux fameux
« neurones miroirs » qui s’activent en IRM lorsque nous
parlons ou nous écoutons un autre parler.
Certains généticiens baptisent le gène FOXP2 « gène du
langage ».
Enfin en matière de langage, ce qui est important est plutôt
le software (la façon dont le cerveau acquiert le langage) et
non le hardware (le câblage inné du cerveau).
127
9e Congrès de l’Encéphale
PO 314
PRISE EN CHARGE SPÉCIFIQUE DE PATIENTS ÂGÉS
DE 45 À 65 ANS ATTEINTS DE MALADIE
D’ALZHEIMER ET APPARENTÉES
BOTVINIK E.
Esquirol, PARIS, FRANCE
Ce poster traite d’un projet innovant mené depuis deux ans
dans un accueil de jour thérapeutique (association O.S.E) à
Paris. Il s’agit d’un accompagnement spécifique proposé aux
patients âgés de 45 à 65 ans atteints de maladies d’Alzheimer
et apparentées. Le projet avait pour but au départ de répondre
aux objectifs de santé publique, à la demande de l’association
France Alzheimer de créer des lieux spécialisés pour cette
population et à celle des aidants qui souhaitaient des prises
en charge pour leur proche sans contact avec la population
plus âgée.
Nous avons donc proposé sur une journée des activités
dédiées exclusivement aux patients dits « jeunes » tout en
maintenant des moments avec la population plus âgée.
La file active est constituée de 9 patients, dont le profil sera
détaillé (diagnostic, MMSE, BREF, IADL, NPI).
Des problématiques spécifiques ont été repérées : le travail
de deuil particulièrement marqué dans divers secteurs de vie,
l’importance de rester dans une perspective d’avenir, un élan
vital préservé permettant la prise d’initiatives, la mise en place
d’activités plus physiques et des sorties en dehors du centre.
Une enquête de satisfaction a été réalisée auprès des aidants
et des patients. Les aidants au début et après un an se montrent réticents à l’idée que leur proche se confronte à des
sujets plus âgés considérés comme plus malades. Les
patients ont à l’inverse un vécu plus nuancé. Nous avons
aussi cherché à cerner les enjeux conscients et inconscients
à l’œuvre dans cette demande de séparer jeunes et moins
jeunes, l’intérêt mais également les limites du projet.
Forts de ces réflexions et des résultats de l’enquête de satisfaction, nous avons redéfini l’offre de soins à proposer.
PO 315
LA THÉRAPIE COMPORTEMENTALE
MULTISENSORIELLE PAR L’ENVIRONNEMENT
SNOEZELEN DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA
MALADIE D’ALZHEIMER : REVUE DE LA
LITTÉRATURE
GARAT J. (1), BERNARD E. (1), MERVELAY V. (1),
MULLER C. (2), WEINER L. (3), JAVELOT H. (4)
(1) Maison Hospitalière de Baccarat, BACCARAT, FRANCE
(2) Laboratoire ETAP - département Neuropsychopharmacologie, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE
(3) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg Pôle de Psychiatrie et
de Santé Mentale Secteur de Psychiatrie II, STRASBOURG,
FRANCE
(4) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES
NANCY, FRANCE
La thérapie comportementale multisensorielle par l’utilisation
des salles Snoezelen est aujourd’hui utilisée avec plus ou
128
moins de succès dans de nombreuses situations cliniques :
retard mental (associé à l’autisme ou des traumatismes cérébraux notamment : Fava & Strauss, 2010 ; Hotz et al., 2006),
maladie du développement psychomoteur (exemple du syndrome de Rett ; Lotan & Merrick, 2010), douleurs chroniques
[Shofield 1996, 2000, 2002 ; Shofield et al., 1998, 2000] et
soins palliatifs [Schofield & Payne, 2003]) et la démence.
Le bénéfice de l’environnement multisensoriel Snoezelen dans
la démence a déjà fait l’objet d’un grand nombre d’études finalisées [Cornell et al., 2004 ; Cox et al., 2004 ; Verkaik et al.,
2005 ; van Weert et al., 2005 ; Staal et al., 2007] ou en cours
[15]. À titre d’exemple, Stall et al. [2007] ont ainsi montré dans
une étude randomisée, contrôlée, en simple aveugle et chez
24 patients une diminution significative de l’apathie et de l’agitation chez des patients présentant une démence sévère à
modérée (l’effet sur l’apathie est par ailleurs confirmé par une
méta-analyse de la collaboration Cochrane évaluant notamment la TCMS [Verkaik et al., 2005]). L’étude menée par Van
Weert et al. [2005] a permis de démontrer sur un plus grand
nombre de patients que l’intégration du Snoezelen dans les
soins journaliers permettait notamment : (i) des réductions significatives des comportements agressifs ou d’opposition, mais
également des comportements d’apathie et d’autres signes
reliés à une thymie dépressive, et, à l’inverse, (ii) une augmentation significative de manifestations positives de l’humeur et
des comportements adaptatifs (verbaux et non-verbaux).
La revue de Livingston et al. (2005), exploitant 162 études
sur les approches psychologiques de gestion des troubles
neuropsychiatriques liés à la démence, rapporte cependant
que les programmes Snoezelen ne présenteraient un impact
positif que lors des séances, mais pas sur le long terme.
L’ensemble des preuves scientifiques apportées à ce jour sur
l’intégration d’un programme Snoezelen dans les soins des
résidents déments semble plaider en faveur d’un effet positif
de généralisation sur l’humeur et le comportement, au moins
à court terme.
PO 316
BILAN SYSTÉMATIQUE D’ENTRÉE EN PSYCHIATRIE
ET SON INTÉRÊT DANS LE DÉPISTAGE DE
COMORBIDITÉS
HAJJI K., LABBENE A., KHAMMOUMA S., BOUANENE I.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : L’existence d’une prévalence élevée de pathologies organiques parmi les patients souffrant des troubles mentaux est un fait bien établi. Malgré son caractère systématique,
le bilan biologique d’entrée en psychiatrie a un rôle essentiel
dans le dépistage d’une comorbidité somatique. L’objectif du
présent travail était d’évaluer l’intérêt de ce bilan dans le dépistage d’une comorbidité somatique telles que le diabète, les syndromes infectieux ou les pathologies hépatiques.
Patients et Méthodes : Durant cinq mois, sur un total de 100
prélèvements sanguins effectués sur des patients admis
dans le service de psychiatrie CHU Mahdia, nous avons évalué l’intérêt du bilan d’entrée suivant : numération formule
sanguine (NFS), vitesse de sédimentation, ionogramme sanguin, glycémie, urée, créatinine, taux de prothrombine (TP),
Posters
bilirubine directe et conjuguée, alanine aminotransférase,
aspartate aminotransférase, gamma glutamyl transférase et
la phosphatase alcaline.
Résultats : Parmi les 100 patients, 79 ont présenté au moins
une anomalie biologique, 34,17 % une NFS perturbée,
6,32 % une vitesse de sédimentation élevée, 19 % des chiffres glycémiques anormaux dont 13,3 % une intolérance au
glucose (glycémie∏1,10 g/l) et 13,3 % une glycémie égale
ou supérieure à 1,26 g/l, 79,75 % une bilirubinémie élevée
et 2,5 % un TP bas.
Conclusion : Malgré ses limites méthodologiques, notre travail confirme la fréquence élevée des affections somatiques
chez les patients hospitalisés en psychiatrie et montre qu’un
bilan biologique d’entrée serait susceptible d’améliorer leur
dépistage.
PO 317
PATHOLOGIES ORGANIQUES EN MILIEU
PSYCHIATRIQUE : QUELS RAPPORTS ?
BARRIMI M., EL ASSIL O., EL GHAZOUANI F.,
AALOUANE R., RAMMOUZ I.
Service de psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC
La santé physique de patients souffrant d’affections psychiatriques sévères a été longtemps ignorée et a pénalisé les
malades mentaux en matière d’accès aux soins. Le nombre
croissant de travaux réalisés ces dernières années (études
épidémiologiques, études cliniques) sur l’association entre
pathologies organiques et troubles mentaux a permis de
mieux prendre la mesure de cette réalité épidémiologique.
Cette comorbidité péjore le pronostic pour ces deux types de
pathologies, rend plus complexe la prise en charge thérapeutique et retentit à terme sur le pronostic vital.
Nous nous sommes appuyés dans ce travail sur l’expérience
du service de psychiatrie au CHU Hassan II de Fès, dans le
but d’améliorer la prise en charge somatique des malades
mentaux.
Objectifs :
– Étudier la complexité des interactions entre les pathologies
somatiques et les troubles psychiatriques.
– Dépister les moindres signes orientant vers une affection
organique chez les patients consultant aux urgences psychiatriques ou hospitalisés au service de psychiatrie.
– Donner un aperçu sur la nature de la pathologie organique,
observée en milieu psychiatrique.
– Assurer la prise en charge globale des patients et participer
à la prévention, à la détection, au traitement et au suivi des
comorbidités organiques.
Patient et méthodes : Enquête portant sur les patients consultant aux urgences psychiatriques ou hospitalisés aux services de psychiatrie puis transférés pour avis aux services
médico-chirurgicaux du CHU de Fès, sur une période de
12 mois du janvier 2010 au décembre 2010.
L’étude a été basée sur un entretien psychiatrique avec un
examen clinique somatique et une fiche de renseignements
cliniques standard comportant 23 items portant sur diverses
rubriques : données socio-demographiques ; données clini-
ques et paracliniques ; évolution et modalités de prise en
charge.
Résultats : en cours.
PO 318
LA PSYCHIATRIE DE LIAISON AU CHU DE FÈS
(MAROC) : ÉTUDE PROSPECTIVE ÉTALÉE
SUR 12 MOIS
BARRIMI M., HLAL H., TLIJI A., LAHLOU F., AALOUANE R.,
RAMMOUZ I.
Service de psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC
La psychiatrie de liaison recouvre une grande diversité de
pratiques, elle s’occupe des troubles psychiatriques se manifestant chez les patients des autres disciplines médicales et
elle comporte trois grands types d’activité : clinique, pédagogique et de recherche.
À travers une étude prospective longitudinale sur 12 mois colligée au sein du centre hospitalier universitaire Hassan II à
Fès, nous avons essayé d’évaluer les différentes dimensions
de cette discipline.
Objectifs :
Les objectifs de notre travail :
1. Évaluer et apprécier le type de demandes en soins psychiatriques émanant des services médico-chirurgicaux du
CHU de Fès.
2. Identifier les services les plus demandeurs d’avis psychiatriques et les motifs les plus fréquents.
3. Étudier la prévalence, et la nature des troubles psychiatriques rencontrés lors des avis psychiatriques.
4. Assurer une prise en charge psychiatrique de ces troubles
et sensibiliser les équipes soignantes à l’importance de leur
dépistage pour améliorer la prise en charge globale des
patients.
Patient et méthodes : Étude prospective longitudinale sur
12 mois, étalée sur une période allant de janvier 2010 à
decembre 2010, portant sur 82 demandes d’avis psychiatriques provenant des divers services médico-chirurgicaux du
CHU de Fès.
L’entretien psychiatrique a été fait par des questions directes
en se basant sur une fiche questionnaire de 24 items.
Après un examen psychiatrique initial, le rythme de suivi était
à 1 mois, à 3 mois, et à 6 mois.
Résultats : en cours.
PO 319
PLAINTES SOMATIQUES ET ÉTAT DE STRESS POSTTRAUMATIQUE : DERRIÈRE LE MASQUE DES
APPARENCES
AMBROSINO M., MÈLE E.
Hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué, VILLENAVE
D’ORNON, FRANCE
Monsieur A., ancien militaire ayant participé à de nombreuses missions opérationnelles, nous est adressé par son
médecin traitant pour suspicion d’hypocondrie après un long
129
9e Congrès de l’Encéphale
parcours médical émaillé de multiples consultations, hospitalisations et examens paracliniques.
Cette rencontre lui permet d’évoquer enfin les expériences
traumatiques vécues durant son parcours professionnel.
Pathologie fréquente chez les militaires mais aussi dans la
population générale pour des sujets victimes d’accidents de
la voie publique ou d’agressions, l’état de stress post-traumatique peut avoir une présentation clinique atypique. Des
plaintes somatiques peu caractéristiques ou encore des troubles des conduites peuvent, comme chez Monsieur A, prendre le devant de la scène, et retarder une prise en charge
spécialisée adaptée.
Comme l’illustre cette vignette clinique, tout praticien doit
savoir rechercher, derrière un masque somatique ou comportemental, l’existence d’une souffrance psychique qui se
sera jusque-là exprimée par l’intermédiaire du corps pour des
patients dont la honte et la culpabilité constituent autant
d’obstacles à l’expression de cette souffrance par le langage.
PO 320
PLACE DU PSYCHIATRE AU SEIN D’UNE
CONSULTATION COLLÉGIALE D’ÉVALUATION ET
DE TRAITEMENT DE LA DOULEUR CHRONIQUE
BOUCHIAT-COUCHOURON S., BINARD M., TARDY D.,
BELLARD S.
HIA Clermont Tonnerre, BREST, FRANCE
La pluridisciplinarité dans la prise en soins des patients douloureux chroniques fait l’objet d’un consensus de plus en plus
large. C’est à ce titre qu’en 1998, le concours du psychiatre
fut officiellement recommandé en France dans toutes les
structures dites « d’évaluation et de traitement de la douleur
chronique ». Sa présence est actuellement requise dès l’évaluation initiale d’un sujet douloureux dont l’évolution jugée
péjorative, explique son orientation vers une structure spécialisée (HAS, décembre 2008).
Cette approche multi ou pluridisciplinaire est désormais
reconnue par la communauté internationale comme la plus
efficiente pour permettre aux plaintes purement
« somatiques » de nos patients de retrouver leur polyphonie
originelle. Néanmoins, elle reste en pratique soumise à divers
aléas susceptibles d’en limiter la portée thérapeutique.
La consultation collégiale d’évaluation et de traitement de la
douleur chronique a pour objectif de proposer au patient une
écoute et une aide optimales vis-à-vis de sa souffrance. Elle
s’appuie sur une approche psychosomatique approfondie,
mise en œuvre par l’ensemble des spécialistes (algologue,
neurologue, rééducateur fonctionnel et psychiatre) présents
dans une même unité de temps et de lieu. Cette interdisciplinarité* offre les conditions propices à l’écoute d’une plainte
d’abord corporelle, replacée dans sa dimension biopsychosociale ; la fluidité de la parole et des savoirs de chacun aide
le patient à se situer au centre d’un échange véritable. Écoute
et reconnaissance de tous les aspects de sa plainte, même
des plus implicites, constituent deux préalables indispensables à l’élaboration interdisciplinaire d’un projet de soins
adapté, dont le succès requiert la participation active du
sujet ; le cadre collégial de cette consultation paraît offrir le
130
maximum de chances d’obtenir l’adhésion du patient à ce projet, appelé à devenir le sien.
L’interdisciplinarité*, modèle le plus abouti de pluridisciplinarité, offre l’occasion unique d’une approche psychosomatique vraie, où les avis de chaque spécialiste puisent dans le
plaisir de s’associer sans se confondre, l’énergie nécessaire
à l’élaboration de nouveaux projets.
*= coordination explicite entre les divers intervenants
PO 321
PRÉVALENCE DE LA COMORBIDITÉ DANS UNE
POPULATION DE SUJETS ÂGÉS DÉPENDANTS À
MONASTIR
HAMMAMI S. (1), BRAHEM S. (2), HAMMAMI N. (3),
BARHOUMI A. (1), HAJEM S. (3), GAHA L. (2)
(1) Service de Médecine Interne, CHU F Bourguiba Monastir,
MONASTIR, TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie, CHU F Bourguiba, MONASTIR,
TUNISIE
(3) Institut National de Santé Publique, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La dépendance est l’impossibilité partielle ou
totale pour une personne d’effectuer sans aide les activités
de la vie, qu’elles soient physiques, psychiques ou sociales,
et de s’adapter à son environnement. Le manque d’autonomie constitue un problème de santé publique au troisième
âge d’autant plus que les maladies physiques tiennent une
place importante parmi les causes responsables.
Objectif :
– estimer la prévalence de la dépendance dans un échantillon de sujets âgés
– évaluer la prévalence des pathologies somatiques dans le
groupe des sujets âgés dépendants.
Sujets et méthodes :
Il s’agit d’une enquête descriptive transversale réalisée par
l’Association de Protection des Personnes Agées de Monastir
et l’Institut National de Santé Publique sous l’égide de l’OMS
et FNUAP Tunisie. Elle a concerné 598 personnes âgées de
65 ans et plus (66.2 % de sexe féminin, âge moyen de 72.3 ±
7.4 ans), vivant à domicile dans la région de Monastir ayant
bénéficié d’une visite à domicile avec un examen clinique,
recueil de leurs antécédents de pathologies somatiques et
passation du questionnaire de dépendance de Colvez et al.
Résultats : La dépendance concernait 57 sujets (9,5 %). Il y
avait significativement plus de dépendants parmi les hypertendus (12.5 % versus 6.3 % ; p < 0.01) ; les diabétiques
(12.8 % versus 8.3 % ; p = NS) ; les sujets souffrant de troubles neurologiques (21.8 % versus 5.9 % ; p < 0.001) ; les
individus atteints d’arthrose invalidante (23.4 % versus
8.4 % ; p < 0.001) ; les insuffisants coronariens (16.3 % versus 8.3 % ; p < 0.001) ; ceux souffrant de troubles respiratoires (12.8 % versus 9.3 % ; p = 0.055) ; les sujets présentant une baisse de l’audition (22.0 % versus 7.9 % ;
p < 0.001) et les sujets atteints d’une baisse de l’acuité
visuelle (27.9 % versus 8.1 % ; p < 0.001).
Conclusion : Nos résultats permettent de souligner le rôle
important des affections somatiques chroniques sur l’instal-
Posters
lation et l’aggravation de la dépendance chez les personnes
âgées affectant ainsi leur santé mentale et leur qualité de vie
à long terme.
essentiellement la dépression et l’anxiété, soulignant ainsi la
nécessité d’une collaboration étroite entre dermatologues et
psychiatres.
PO 322
QUALITÉ DE VIE CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE
VITILIGO
PO 323
IMPACT DU DIABÈTE SUR LES TROUBLES
DE L’HUMEUR DE LA FEMME
ABIDA I. (1), ZOUARI L. (1), AMOURI M. (2),
BEN MAHMOUD S. (3), BOUZIDI N. (1), BEN THABET J. (1),
ZOUARI N. (1), TURKI H. (2), MAALEJ M.(1)
(1) Service de Psychiatrie C, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Service de Dermatologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(3) Service de Psychiatrie, Hôpital régional, GABES, TUNISIE
Objectif : Évaluer la qualité de vie (QDV) chez les patients
atteints de vitiligo et identifier les facteurs corrélés à une QDV
altérée.
Sujets et méthodes : Notre étude, transversale de type castémoins, a concerné 30 malades atteints de vitiligo, suivis au
service de dermatologie au CHU Hédi Chaker de Sfax, et 30
témoins. Les deux groupes ont été appariés selon l’âge et le
sexe.
Pour évaluer la QDV et les symptômes anxieux et dépressifs,
nous avons utilisé respectivement l’échelle « 36 item ShortForm Health Survey » (SF-36) et la Hospital Anxiety and
Depressive scale (HADS).
Résultats : Nos patients avaient un âge moyen de 36 ans.
La majorité était de sexe féminin (64 %), avaient dépassé le
niveau des études secondaires (76,7 %) et étaient inactifs ou
irréguliers sur le plan professionnel (60 %).
La durée moyenne d’évolution du vitiligo était de 8 ans. Le
vitiligo était localisé au niveau du visage (50 %), du tronc
(36,7 %), des membres supérieurs (63,3 %), des membres
inférieurs (56,7 %) et des organes génitaux externes
(16,66 %). La moyenne de la surface atteinte était de 36 %.
La QDV était altérée pour 56,7 % des malades. L’anxiété et
la dépression ont été constatées respectivement dans 50 %
et 26,7 % des cas.
Comparés aux témoins, les patients atteints de vitiligo avaient
un score moyen global du SF-36 (SMG) plus bas (63,91 vs
82,12 ; p = 0,00), ainsi que des scores plus bas pour six
dimensions :
- « limitations dues à la santé physique » (44,16 vs 80 ;
p = 0,00),
- « douleur physique » (49,99 vs 87,77 ; p = 0,00),
- « santé psychique » (67 vs 78,5 ; p = 0,00),
- « limitations dues à la santé psychique » (64,56 vs 85,4 ;
p = 0,00),
- « vie et relations avec les autres » (70,73 vs 81 ; p = 0,006),
- « santé perçue » (56,98 vs 68,99 ; p = 0,00).
Trois facteurs étaient corrélés à une QDV altérée : la durée
d’évolution de la maladie supérieure à 8 ans (p = 0,00), la présence d’anxiété (p = 0,003) et la présence de dépression
(p = 0,00).
Conclusion : L’altération de la qualité de vie des malades
atteints de vitiligo est très importante, comme en témoigne
notre étude. Elle est liée à une comorbidité psychiatrique,
KOLSI S., ARIBI L., AMAMI O.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence de diabète chez les femmes présentant des troubles de l’humeur
(TH), de dresser leur profil épidémio-clinique et évaluer
l’impact du diabète sur le cours évolutif du TH.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective sur
334 patientes hospitalisées pour TH (1996 à 2008). Nous
avons colligé 35 patientes diabétiques dont 23 cas de
dépression et 12 cas de trouble bipolaire (TB). Un groupe
témoin de 50 patientes non diabétiques (ND) était tiré au sort
(24 cas de dépression et 26 cas de TB). Nous avons recueilli
les données sociodémographiques, les caractéristiques de
l’épisode index (première hospitalisation), le type selon les
critères DSM-IV et son évolution avec un recul moyen de
9 ans. Nous avons comparé les données cliniques des
patientes diabétiques aux ND en fonction de leur TH (Dépression ou TB). Le seuil de significativité retenu était de 5 %.
Résultats : la prévalence du diabète chez les patientes avec
TH est de 10,4 %. Les patientes diabétiques étaient significativement plus âgées que les patientes ND (P < 0,001),
avaient un niveau scolaire plus bas (P = 0,02), étaient plus
souvent sans activité professionnelle (P = 0,04), avaient
davantage de co-morbidités cardiovasculaires (P = 0,01) et
d’obésité morbide (P = 0,04). Il n’y avait pas de différence
significative concernant les antécédents psychiatriques familiaux et les co-morbidités psychiatriques. Le TH avait débuté
à un âge plus élevé chez les patientes diabétiques (P < 0,001).
La durée moyenne de l’épisode index était plus longue chez
les diabétiques (P = 0,03). Nous avons relevé chez les diabétiques une prédominance des troubles dépressifs majeurs,
troubles dépressifs récurrents (P = 0,04), un nombre de récidives plus important (P = 0,01), un nombre d’hospitalisations
supérieur (P = 0,01), une durée d’hospitalisation plus longue
(P < 0,001), plus de dépressions résistantes (P = 0,04) et un
nombre plus élevé d’épisodes maniaques (P = 0,04). Il n’y
avait pas de différence significative concernant le nombre de
cycles rapides et les tentatives de suicide (P = 0,9).
Conclusion : La comorbidité du diabète avec TH s’avère fréquente chez la femme et constitue un facteur péjoratif du pronostic du trouble thymique.
PO 324
IMPACT DU DIABÈTE SUR LA DÉPRESSION
CHEZ LA FEMME
KOLSI S., ARIBI L., AMAMI O.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectifs : Dresser le profil clinique de la femme déprimée
diabétique et évaluer l’impact du diabète sur le cours évolutif
de la dépression.
131
9e Congrès de l’Encéphale
Patients et Méthodes : Nous avons comparé les données cliniques de 23 patientes diabétiques et 24 patientes non diabétiques, hospitalisées pour dépression. Nous avons recueilli pour
chaque patiente les données sociodémographiques, les caractéristiques de l’épisode dépressif index (première hospitalisation), le type selon les critères DSM-IV et son évolution avec un
recul moyen de 9 ans. L’analyse statistique a été réalisée par
le logiciel de statistiques SPSS. Pour les comparaisons nous
avons utilisé le test de Student, le test de Chi-Deux de Pearson
et le test ANOVA. Le seuil de significativité retenu était de 5 %.
Résultats : Les patientes diabétiques déprimées avaient plus
de co-morbidité cardiovasculaire (p = 0,01) et d’obésité morbide (Indice de masse corporel > 30 kg/m2, p = 0,04). Il n’y
avait aucune différence significative concernant les antécédents psychiatriques familiaux et les co-morbidités psychiatriques. La dépression avait débuté à un âge plus élevé chez
les patientes diabétiques (p < 0,001). Nous avons noté plus
d’épisodes avec caractéristiques mélancoliques et psychotiques chez les diabétiques mais sans liaison statistiquement
significative. La durée moyenne de l’épisode index était plus
longue chez les diabétiques (p = 0,04). Nous avons relevé
chez les diabétiques une prédominance des troubles dépressifs majeurs, récurrents (65 % vs 33 %, p = 0,04), un nombre
moyen de récidives plus important (2,6 vs 1,5, p = 0,01), un
nombre moyen d’hospitalisations supérieur (2,5 vs 1,1,
p = 0,01), une durée moyenne d’hospitalisation plus longue
(24,6 vs 17,5 jours, P < 0,001) et plus de dépression résistante (17,4 % vs 0 %, P = 0,04).
Conclusion : Le diabète serait un facteur de récidive et de
résistance thérapeutique de la dépression chez la femme.
Une meilleure prise en charge du diabète optimise les résultats du traitement de la dépression.
PO 325
IMPACT DE L’INFERTILITÉ SUR LA SANTÉ MENTALE
DE LA FEMME : ÉTUDE DES FACTEURS DE RISQUE
DE DÉPRESSION
BEN HADJ KACEM N., HAOUA R., LABBENE A., MARRAG I.,
NASR M.
CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : L’incapacité à concevoir est source de réactions psychologiques assez variées : l’infertilité peut être à
l’origine d’authentiques troubles dépressifs, souvent sous
évalués.
Objectifs : Mesurer la santé mentale de cette population et
dégager des facteurs de risque quant à la survenue des troubles dépressifs.
Méthodologie : Une cohorte de 105 femmes répondant aux critères d’inclusion à fait l’objet d’une évaluation consistant en la
passation d’un questionnaire comportant outre les caractéristiques générales et psychologiques, un bilan psychologique
incluant six instruments de mesure de la santé mentale.
Résultats : Les résultats ont permis d’identifier une symptomatologie dépressive dans 46,6 % des cas, une symptomatologie anxieuse dans 42,9 % des cas, une insatisfaction conjugale dans 43,8 % des cas et une mauvaise capacité
d’adaptation psychologique à l’infertilité dans 53,3 % des cas.
132
Une analyse type discriminante montre que le bas niveau
d’instruction, le faible niveau socio-économique, l’absence
d’enfants vivants, les relations sociales peu satisfaisantes ou
insatisfaisantes, les investigations lourdes et fatigantes, la
durée de l’infertilité, la présence d’une symptomatologie
anxieuse, l’insatisfaction conjugale et le mécanisme d’adaptation au stress lié au degré d’espoir, sont fortement corrélés
à la probabilité de survenue d’une symptomatologie dépressive.
PO 326
PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUE DE L’OBÉSITÉ
SOULAMI W., ENNAKR I., BENAISSA M., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital arrazi Salé Maroc, RABAT, MAROC
L’obésité est une maladie complexe associant dysfonctionnements métaboliques et cardiovasculaires, trouble des conduits alimentaires et troubles psychologiques.
C’est une maladie plurifactorielle, qui a un sens dans l’organisation psychique d’un sujet, une fonction dans son système
relationnel. Elle est perçue aujourd’hui comme un fléau
social.
La prise en charge des patients obèses ne peut, en aucun
cas, être envisagée comme une lutte contre un fléau qui
s’abat sur notre société mais comme la prise en considération
d’un problème inhérent à notre culture actuelle : l’obésité
n’est pas une maladie honteuse, la souffrance psychologique
que vivent certains obèses provient aussi de la discrimination
dont ils font l’objet.
Plus que jamais, le traitement se doit d’être pluridisciplinaire
en concertation entre intervenants et avec le patient. L’échec
des régimes est à prendre en considération comme un mécanisme de défense qui protège le sujet mais pas comme un
échec en tant que tel.
Le but de notre étude est d’évaluer l’impact de cette obésité
sur la santé mentale des personnes obèses et essayer d’établir une conduite pratique comme outil d’aide du psychiatre
à son patient obèse, en utilisant le questionnaire émotionnel,
cognitif et comportemental du sentiment d’efficacité personnelle spécifique à l’obésité (SEPOB).
Mots clés : obésité, état psychologique.
PO 327
LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES DE L’INFECTION
PAR LE VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE
RHARRABTI S., ELGHAZOUANI F., KETTANI N.,
AALOUANE R., RAMMOUZ I.
Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC
L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine est un
sujet d’actualité à la fois en termes d’épidémiologie, d’accès
aux soins et d’impact psychique. Les décompensations
dépressives sont les plus fréquentes, on retrouve aussi des
troubles anxieux secondaires et un risque suicidaire non
négligeable. L’atteinte du système nerveux central par la
maladie et le traitement antirétroviral peuvent occasionner
Posters
des troubles psychiques. La prise en charge doit être pluridimensionnelle, associant traitement pharmacologique, psychothérapie et prise en charge sociale.
Objectifs : Déterminer la prévalence et la nature des troubles
psychiatriques chez les patients atteints du VIH.
Déterminer les facteurs de risque de survenue des troubles
psychiatriques chez les patients atteints du VIH.
Méthodologie : Étude prospective menée dans un centre de
consultation de médecine interne suivant les patients atteints de
VIH âgés de plus de dix-huit ans, on exclut les patients déjà suivis pour pathologies psychiatriques ou organiques chroniques.
Un questionnaire est rempli auprès des patients inclus contenant les données sociodémographiques, les caractéristiques de l’infection (début, mode de contamination, l’annonce,
signes cliniques), la pise en charge et les répercussions
socioprofessionnelles.
Échelles d’évaluation des troubles psychiatriques :
• Échelle d’évaluation de la dépression de Beck
• Échelle d’appréciation de l’anxiété de Hamilton
• Échelle d’évaluation de MINI
Résultats : en cours.
PO 328
SYNDROME CONFUSIONNEL RÉVÉLANT UNE
MALADIE DE VAQUEZ
MOUNACH J. (1), EL OMRI N. (1), MEKOUAR F. (1),
ZERHOUNI A. (1), SATTÉ A. (1), BENALI A. (2)
(1) Hôpital Militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC
(2) Hôpital Militaire, DAKHLA, MAROC
Introduction : La confusion est un symptôme fréquent chez
les sujets âgés. Elle est souvent le témoin initial d’une maladie
sous-jacente. Nous rapportons l’observation d’un syndrome
confusionnel révélateur d’une maladie de Vaquez.
Observation :
Monsieur A.S, âgé de 64 ans, droitier, sans antécédents neuropsychiatriques notables, était hospitalisé au service de
neurologie pour bilan d’un syndrome confusionnel d’installation récente avec une agitation psychomotrice et une irritabilité, sans déficit moteur ni crises convulsives. Le bilan étiologique révélait une polyglobulie avec une hémoglobine à
18,5 g/dl, et une hématocrite à 56,2 %. La biopsie ostéomédullaire montrait une hyperplasie de la lignée érythroblastique. Le patient avait bénéficié de trois séances de saignées
de 400 cc chacune avec une amélioration clinique et biologique, puis un traitement à base d’hydroxyurée était instauré.
L’évolution ultérieure était favorable.
Discussion : La maladie de Vaquez est un syndrome myéloprolifératif portant de façon dominante sur la lignée érythroblastique. Peu de cas de manifestations psychiatriques
accompagnant la polyglobulie de Vaquez ont été rapportés
dans la littérature. Tous les cas rapportés ont vu leurs troubles
psychiatriques s’améliorer après traitement de la maladie de
Vaquez et réapparaître en cas de rechute du trouble hématologique. Notre observation se singularise par la survenue
inhabituelle d’un syndrome confusionnel, et surtout par le fait
qu’il soit inaugural de la maladie de Vaquez.
Conclusion : Les manifestations psychiatriques sont rarement rapportées au cours de la maladie de Vaquez, il s’agit
le plus souvent d’épisodes de dépression, plus rarement
d’accès maniaque, de délire ou de confusion. Nous soulignant à travers notre observation l’importance du bilan étiologique exhaustif devant tout symptôme psychiatrique.
PO 329
TROUBLES PSYCHIATRIQUES INAUGURANT UNE
SCLÉROSE EN PLAQUES
TOUHAMI M. (1), LOUHAB N. (2), KISSANI N. (2)
(1) Service de psychiatrie, hôpital militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
(2) Service de neurologie, hôpital ibn Tofail, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC
Introduction : Depuis les premières observations de Charcot
et de Cottrel, l’euphorie a été considérée comme une
empreinte de la sclérose en plaques (SEP). L’existence de
troubles psychiatriques au cours de la SEP est une réalité ;
une poussée « psychiatrique » peut apparaître au décours
de l’évolution ; et il reste encore beaucoup à faire afin de
poser le diagnostic précocement, ce qui permettrait de proposer des traitements plus efficaces.
À travers un cas clinique de SEP inaugurée par des épisodes
maniaques, nous soulevons la problématique de distinction
entre trouble de l’humeur et des émotions dans la SEP, et le
trouble bipolaire.
Observation : patiente de 36 ans, sans antécédents pathologiques notables, suivie en psychiatrie pendant huit ans,
pour trouble bipolaire type I (7 épisodes maniaques), peu
améliorée sous thymorégulateurs. Adressée en neurologie
suite à l’apparition d’une asymétrie faciale avec trouble de la
marche ; l’examen clinique a retrouvé un syndrome cérébelleux et tétra pyramidal avec paralysie faciale centrale ; l’IRM
encéphalique et le bilan biologique ont conclu à une SEP.
L’évolution sous bolus de méthylprednisolone et Interferon
était favorable.
Discussion : la commorbidité SEP et trouble bipolaire type I
a été évoquée en premier, mais c’est le diagnostic de SEP
inaugurée par des épisodes maniaques qui a été retenu. La
revue de littérature retrouve quelques études qui ont mentionné un taux anormalement élevé de trouble bipolaire chez
les patients SEP, d’autres ont rapporté des cas d’épisodes
maniaques inaugurant une SEP. Toute la problématique
réside dans la compréhension de la nature et l’étiologie du
trouble de l’humeur inaugural.
Conclusion : Les épisodes thymiques doivent-ils être considérés comme des poussées psychiatriques, correspondant
à des événements surajoutés ? Ce qui permettrait de poser
plus rapidement le diagnostic de SEP, et d’éviter des retards
diagnostiques de plusieurs années.
PO 330
LA NEUROSYPHILIS CHEZ LA FEMME ; À PROPOS
DE 15 CAS
TOUHAMI M. (1), ASRI F. (1), CHRAA M. (2), LOUHAB N. (2),
KISSANI N. (2), TAZI I. (1)
133
9e Congrès de l’Encéphale
(1) Service de psychiatrie, Hôpital Ibn Nafis, CHU Med VI,
MARRAKECH, MAROC
(2) Service de neurologie, hôpital Ibn Tofail, CHU Med VI,
MARRAKECH, MAROC
Au Maroc la syphilis constitue un problème de santé publique,
aggravée notamment par l’émergence du VIH, et le manque
de prévention des comportements sexuels à risque. La neurosyphilis est due à une diffusion du tréponème aux structures
du système nerveux central et se rencontre dans la phase II et
III de la maladie. La forme féminine de la neurosyphilis est rare.
Objectifs :
– Évaluer la fréquence de cette maladie chez la femme hospitalisée en neurologie et en psychiatrie du CHU Med VI Marrakech (Maroc)
– Objectiver ses caractéristiques cliniques et évolutives
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, sur
dossiers de patientes hospitalisées en neurologie durant la
période s’étalant entre mars 1995 à novembre 2007.
15 dossiers ont été recensés.
Résultats : Les 15 patientes représentaient 12,5 % de
l’ensemble des cas de neurosyphilis. L’âge moyen était de
40.3 ans. La présentation clinique la plus fréquente était la
méningo-encéphalite chronique (6 cas). 4 cas se sont révélés par un tableau psychiatrique (trouble du comportement,
syndrome maniaque…), pour lequel les patientes ont été
d’abord admises en unité d’urgences psychiatriques, le diagnostic étant fait par la sérologie syphilitique (systématique
pour toutes les patientes).
L’évolution sous traitement (cure de PéniG) s’est faite vers
une amélioration totale dans 6 cas, moyenne dans 5 cas,
mais trois autres ont gardé des séquelles neurologiques, et
une patiente a été perdue de vue.
Conclusion : À travers cette étude on constate que la neurosyphilis existe bien chez la femme. Sa révélation par un
tableau psychiatrique n’est pas rare : elle pose des difficultés
diagnostiques vu son polymorphisme clinique. Il est ainsi légitime d’évoquer systématiquement la neurosyphilis devant
tout symptôme neurologique et/ou psychiatrique.
PO 331
SYNDROME DE FAHR À PROPOS DE TROIS CAS
TOUHAMI M. (1), LOUHAB N. (2), ASRI F. (1), KISSANI N. (1)
(1) Service de psychiatrie, Hôpital Ibn Nafis, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC
(2) Service de neurologie, hôpital ibn Tofail, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC
Introduction : Le syndrome de Fahr est une entité anatomoclinique, déterminée par la présence de calcifications intracérébrales au niveau des noyaux gris centraux. L’une de ces
principales étiologies est la pseudohypoparathyroïdie (PHP),
avec hypocalcémie et un taux normal a élevé de parathormone, qui témoignent d’une résistance à l’action de la parathormone.
Les manifestations cliniques de la maladie ne correspondent
à aucun tableau spécifique, mais elles peuvent être dominées
par des symptômes neuropsychiatriques variés.
134
Ce travail souligne l’intérêt de la recherche des troubles du
métabolisme phosphocalcique devant tout trouble neuropsychiatrique, afin de dépister une PHP ou toute autre étiologie
d’un syndrome de FAHR.
Vignettes cliniques : Un cas chez un homme de 50 ans révélé
par un syndrome démentiel ;
Le deuxième chez une femme de 35 ans révélé par des
céphalées ;
Le troisième chez une jeune fille de 15 ans révélé par un état
dépressif majeur d’intensité sévère.
Avec une durée moyenne de prise en charge psychiatrique
et neurologique de 18 mois avant de faire le diagnostic, nous
soulevons ainsi la problématique diagnostique du syndrome
de Fahr
Conclusion : Nos trois observations soulignent l’intérêt de
rechercher l’existence d’anomalies du métabolisme phosphocalcique et de calcifications intracérébrales, chez les patients
présentant des troubles psychiatriques avec des signes neurologiques, afin de mettre en route les mesures thérapeutiques
appropriées. De fait, la correction de ces perturbations biologiques permet une amélioration sensible de l’ensemble de la
symptomatologie neuropsychiatrique chez ces patients.
PO 332
ANXIÉTÉ, DÉPRESSION ET QUALITÉ DE VIE APRÈS
UNE ALOPÉCIE CHIMIO-INDUITE : ÉTUDE CASTEMOIN
MNIF L. (1), BAATI I. (1), MASMOUDI J. (1), DAMAK R. (1),
KHANFIR A. (2), FRIKHA M. (2), JAOUA A. (1)
(1) Service de Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Service de Carcinologie, CHU Habib Bourguiba, SFAX,
TUNISIE
Introduction : L’alopécie chimio-induite (ACI) est un effet
secondaire fréquent dont l’impact sur la vie des patients cancéreux a été l’objet de nombreuses études.
Le but de ce travail était d’évaluer les niveaux d’anxiété et
de dépression, ainsi que la qualité de vie après une ACI.
Patients et méthode : Notre étude, de type transversal et
comparatif, était menée au service de Carcinologie du CHU
Habib Bourguiba de Sfax, incluant :
- 30 cas (15 hommes et 15 femmes) présentant une ACI,
- 30 témoins (15 hommes et 15 femmes) traités par chimiothérapie mais n’ayant pas présenté une alopécie.
Les deux groupes étaient appariés pour l’âge, le milieu de
résidence, le niveau d’instruction et l’état civil.
L’évaluation psychométrique était faite à l’aide du HospitalAnxiety and Depression Scale (HADS) et du MOS 36-item
Short-Form Health Survey (SF-36).
Résultats :
– L’anxiété était plus de deux fois et demi plus fréquente chez
les cas que chez les témoins (36,7 % vs 13,3 %), contrairement à la dépression qui avait une fréquence comparable
entre les 2 groupes (23,3 % et 20 %).
– Comparés aux témoins, les patients présentant une ACI
avaient des scores globaux de HADS plus élevés (16,83 ±
8,49 vs 12,07 ± 9,30 ; p = 0,043).
Posters
– Les patients ayant une qualité de vie altérée étaient plus
nombreux parmi les cas (83,33 % vs 60 % ; p = 0,045).
– Le score moyen global (SMG) du SF-36 était statistiquement comparable entre les cas et les témoins (50,51 ± 20,05
vs 55,53 ± 21,75 ; p = 0,357). Le score de la dimension
« santé psychique » et celui de la « santé perçue » étaient,
par contre, plus bas chez les cas ((58,80 ± 17,61 vs 69,85 ±
22,62 ; p = 0,039) et (44,79 ± 18,91 vs 56,94 ± 21,45 ;
p = 0,023) respectivement).
– Comparativement aux hommes témoins, les hommes
ayant une ACI avaient des SMG plus bas (p = 0,006), ainsi
que des scores plus bas pour les dimensions « limitations
dues à l’état psychique » (p = 0,004), « santé psychique »
(p = 0,005), « vie et relation avec les autres » (p = 0,013) et
« santé perçue » (p = 0,004)
Conclusion :
L’ACI augmente le niveau d’anxiété chez les patients cancéreux, comme elle altère leur qualité de vie en touchant essentiellement la composante mentale particulièrement chez les
hommes.
PO 333
PUERPÉRALITÉ ENTRE PSYCHÉ ET SOMA : À
PROPOS D’UN CAS
BOUJEMLA H., SOUISSI S., KHANFIR A., EL KEFI H.,
EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S.
Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
La psychose puerpérale, représente au sens strict une psychose aiguë confuso-délirante à forte participation thymique.
Elle apparaît classiquement entre le 5e et le 25e jour suivant
l’accouchement. La fréquence est de 2 à 5 pour 1 000 accouchements et le facteur de risque constitué par les antécédents
psychiatriques est présent dans un tiers des cas.
La psychose du post-partum pose le problème de la discussion d’une psychose aiguë organique d’origine infectieuse ou
vasculaire.
Nous rapportons le cas de Mme AY âgée de 31 ans, sans
antécédents pathologiques particuliers, primipare, hospitalisée au service de gynécologie pour une toxémie gravidique
compliquée d’une éclampsie et HELLP syndrome. La décision d’un accouchement par césarienne en urgence est prise.
Une hospitalisation en réanimation a été nécessaire mais
l’évolution a été rapidement favorable et la patiente est rentrée chez elle après quelques jours avec son nouveau né.
Deux semaines plus tard, nous avons été sollicités par le service de gynécologie pour examiner Mme AY. Celle-ci présente depuis sa sortie, des troubles du comportement à type
d’instabilité psychomotrice, insomnie, hétéroagressivité,
rejet de l’enfant, propos incohérents avec syndrome confusionnel, syndrome délirant et syndrome hallucinatoire auditif.
Plusieurs examens cliniques et paracliniques ont été demandés, notamment une angio IRM cérébrale et de faibles doses
d’anxiolytiques ont été prescrites. L’évolution a été marquée
par une disparition des troubles en moins de 3 jours.
Devant ce tableau, une psychose puerpérale a été initialement évoquée, mais l’évolution rapidement favorable nous a
poussés à évoquer une étiologie organique, notamment dans
ce cas particulier, une encéphalopathie hypertensive.
À travers ce cas clinique et une revue de la littérature nous
discuterons cette hypothèse diagnostique.
PO 334
SYNDROME DE KORSAKOFF POST TRAUMATIQUE :
À PROPOS D’UN CAS
SOUISSI S., KHANFIR A., BOUJEMLA H., EDDHIF S.,
ELKEFI H., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S.
HOPITAL MILITAIRE DE TUNIS, TUNIS, TUNISIE
Les syndromes de Korsakoff post-traumatiques authentiques, bien que peu décrits, ne sont pas rares. Leur survenue
implique souvent qu’il y ait eu initialement un traumatisme
crânien sévère avec au moins trois jours de coma. Les symptômes initiaux peuvent être trompeurs mais souvent ils associent une amnésie de mémoration avec oubli à mesure, des
fabulations, des fausses reconnaissances ; des troubles
anxieux ou dysthymiques peuvent coexister.
Nous rapportons dans ce travail le cas de Mr A., diabétique
type 2 depuis 2000, qui a été victime en décembre 2006, à
l’âge de 40 ans, d’un accident domestique occasionnant un
traumatisme crânien grave avec coma d’emblée, opéré en
urgence d’un hématome sous dural aigu droit. Le scanner initial avait objectivé de multiples foyers de contusions corticales frontales et temporo-pariétales droits. Le scanner de contrôle en juillet 2007 a montré des cavités porencéphaliques
frontales bilatérales et pariétales droites d’allure séquellaire.
Le patient a été adressé en consultation de psychiatrie en
janvier 2008 pour des troubles caractériels évoluant depuis
six mois faits d’irritabilité et d’impulsivité associés à des troubles mnésiques. Il a développé quelques mois après un syndrome d’excitation psycho-motrice, une labilité thymique,
ayant nécessité une prise en charge en milieu hospitalier.
L’examen avait objectivé une amnésie antérograde, une
orientation temporelle incorrecte par moments, des fabulations concernant essentiellement l’accident et ses suites, une
labilité thymique avec une subexcitation psycho-motrice.
L’examen neurologique était sans anomalies. Le scanner de
contrôle a révélé le même aspect que celui de juillet 2007.
Certaines études se sont intéressées à préciser la nature et
la localisation anatomique des lésions incriminées dans le
syndrome de Korsakoff post-traumatique. Elles ont essentiellement signalé le système limbique mais aussi des lésions
au niveau du corps calleux et corticales.
L’évolution était marquée par la diminution de l’excitation psycho-motrice, une stabilité thymique mais persistance des
troubles mnésiques et des fabulations.
PO 335
TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET LUPUS
ÉRYTHÉMATEUX DISSÉMINÉ : COMORBIDITÉ OU
MANIFESTATION : À PROPOS D’UN CAS
YOUNES S., DJEBBY R., BANNOUR N., MAHMOUDI K.,
HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Service de Psychiatrie C, Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
135
9e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Les troubles psychiatriques sont fréquents
dans le lupus érythémateux disséminé (LED). En effet ils peuvent s’agir d’une comorbidité avec le LED, de troubles psychiatrique cortico-induits ou de manifestations psychiatriques
révélatrices d’un LED ou neurolupus comme le cas de notre
observation.
Méthodologie et résultats : Il s’agit de Madame HA âgée de
61 ans, mariée et mère de sept enfants ; suivie en psychiatrie
depuis l’âge de 36 ans pour une symptomatologie récurrente
faite de troubles du comportement à type d’instabilité psychomotrice, anxiété importante, dépression de l’humeur avec
des éléments mélancoliques et psychotique congruents à
l’humeur.
La patiente était vue par plusieurs psychiatres et hospitalisée
à plusieurs reprises en psychiatrie pour des rechutes dépressives, le diagnostic de trouble dépressif récurent a été posé.
Au fils du temps, la patiente était traitée par antidépresseur
tricyclique et autres, anxiolytique et neuroleptique classique
et même des cures d’électro-convulso-thérapie. L’évolution
était marquée par une amélioration de la symptomatologie
dépressive et psychotique mais l’intervalle libre était marqué
par une persistance la plupart du temps des hallucinations
et de l’angoisse à degré variable au cours de l’évolution.
L’examen neurologique spécialisé était pratiqué à plusieurs
reprises avec TDM cérébrale revenue sans anomalies.
Devant cette symptomatologie et évolution atypique du trouble psychiatrique, la résistance du syndrome hallucinatoire,
une étiologie organique était suspectée, les anticorps antinucléaire et anti phospholipide pratiqué revenant positifs, la
patiente était adressée en médecine interne où des explorations radiologiques et biologiques ont confirmé le diagnostic
de LED.
Conclusion : La présence de manifestations psychiatriques
sans autres éléments cliniques a masqué la découverte du
LED, retardant son diagnostic et aggravant son pronostic.
PO 336
CATATONIE ET ENCÉPHALOPATHIE D’HASHIMOTO
MERIOT M.E., LALANNE L.
Hôpitaux universitaires de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
La catatonie est un syndrome psychomoteur fréquent, associé le plus souvent à deux pathologies psychiatriques : la
schizophrénie et les troubles de l’humeur. Cependant, une
étiologie organique peut être retrouvée : neurologique, toxique, ou métabolique, plus rarement auto-immune. Dans le
cas présent, il s’agit d’un cas de catatonie secondaire à une
encéphalopathie d’Hashimoto.
La patiente est une jeune femme de 27 ans hospitalisée en
urgence pour un état psychotique aigu durant la période du
post-partum. Elle avait été retrouvée assise sur le bord de
sa fenêtre au neuvième étage, jetant des objets dans le vide.
À l’admission elle présentait une agitation psychomotrice,
une désorganisation de la pensée, un délire de persécution
non systématisé, une labilité thymique et une forte anxiété.
Malgré l’instauration d’un traitement neuroleptique, son état
s’était brusquement détérioré 48 heures plus tard, avec
l’apparition de troubles de la vigilance et du contact, puis d’un
136
véritable état catatonique. La mise en place immédiate d’un
traitement par lorazépam à forte dose (12,5 mg/j) n’avait pas
permis la levée des symptômes. La poursuite des explorations avait mené au diagnostic d’encéphalopathie d’Hashimoto. L’encéphalopathie d’Hashimoto est une pathologie
rare dont la physiopathologie reste inconnue à l’heure
actuelle. Les critères retenus pour poser le diagnostic sont
les suivants : la présence d’une encéphalopathie associée à
des taux élevés d’anticorps anti-thyroperoxydase, ou d’anticorps anti-thyroglobuline, les autres causes d’encéphalopathie devant avoir été éliminées. Un traitement d’épreuve par
corticoïdes permet de confirmer l’hypothèse diagnostique.
En ce qui concerne la patiente, l’impact de la corticothérapie
avait été spectaculaire s’accompagnant d’une guérison en
72 heures.
Pour conclure, ce cas souligne l’importance de rechercher une
cause organique devant un tableau psychiatrique qui demeure
inexpliqué. L’encéphalopathie d’Hashimoto est une pathologie
sous-diagnostiquée alors que son diagnostic et son traitement
sont faciles. Le taux d’anticorps anti-thyroïdiens peut être
déterminé par un simple prélèvement sanguin. Ce test devrait
devenir systématique devant un syndrome catatonique
s’aggravant malgré un traitement psychotrope adapté.
PO 337
RISQUE CRIMINOGÈNE DANS LES MALADIES
NEUROLOGIQUES : À PROPOS DE QUATRE CAS
CLINIQUES
SEJIL I., MAAMRI A., ZGUEB Y., GHAZALI I., BECHEIKH D.,
RIDHA R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Un grand nombre d’articles font état du risque criminogène
lié aux maladies psychiatriques, cependant, la littérature
reste sporadique concernant le risque criminogène dans les
pathologies neurologiques. La pathologie neurologique peut
prendre l’aspect d’une affection psychiatrique et en particulier
peut engendrer des actes médicolégaux. Dans ce contexte,
nous rapportons quatre cas cliniques autour de quatre
patients qui ont été admis dans le service de psychiatrie
médico-légale de l’hôpital Razi selon l’article 29 de la loi 93/83
du 3 août 1992 relative à la santé mentale et aux conditions
d’hospitalisation, suite à un non lieu judiciaire pour cause de
démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien, et
chez qui les diagnostics cliniques retenus et auxquels l’imputabilité des actes médico-légaux commis a été attribuée,
étaient des pathologies purement neurologiques. Quatre diagnostics distincts ont été trouvés : maladie de Huntington,
épilepsie type grand mal, démence mixte d’origine syphilitique et enfin un hématome dural chronique.
PO 338
DÉPRESSION ET QUALITÉ DE VIE DANS UN GROUPE
DE PATIENTES EN RÉMISSION DE LEUR CANCER DE
SEIN
BRAHEM O., FRIKHA A., EZZAIRI F., BEN NASR S., BEN
HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Posters
Introduction : Le cancer du sein constitue un problème de la
santé publique du fait de sa fréquence et du cout de son traitement et de ses retentissements physique et psychologique
qui peuvent avoir des répercussions négatives sur la qualité
de vie des patientes. La dépression est une complication fréquente du cancer du sein dont le retentissement est important
sur la qualité de vie de la patiente.
Objectif : L’objectif de notre travail était d’évaluer la symptomatologie dépressive dans un groupe de patientes en rémission de leur carcinome mammaire et d’évaluer son retentissement sur leur qualité de vie.
Matériel et méthode
Nous avons recruté 105 patientes en rémission complète de
leur cancer du sein, parmi les consultantes pour contrôle
post-thérapeutique à la consultation externe de médecine
carcinologique du CHU Farhat Hached de Sousse. L’évaluation de la symptomatologie dépressive était réalisée par le
HAD-S, la qualité de vie était évaluée par la SF-36.
Résultats : L’âge moyen de nos patientes était de 50 ans
± 7,8. La majorité étaient mariées (87,6 %).
43,9 % des patientes avaient un score de dépression (HADSD) supérieur ou égal à 11. La symptomatologie dépressive
était associée à des scores significativement plus bas de la
qualité de vie globale (p = 0,001) ainsi que ses différentes
dimensions (la composante mentale (p < 10-3), l’activité
physique p = 0,003), la limitation due à l’activité physique
(p < 10-3), la limitation due à l’état psychique (p < 10-3) et la
santé psychique (p = 0,002)).
Conclusion : La symptomatologie dépressive est fréquente
chez les patientes en rémission de leur cancer du sein avec
un retentissement négatif sur la qualité de vie globale ainsi
que ses différentes composantes. Un dépistage systématique de la symptomatologie dépressive et un traitement
adapté auraient des effets positifs sur cette maladie et sur la
qualité de vie de ces patientes.
moins trois mois, se présentant à la consultation pour contrôle
post-thérapeutique. L’évaluation a été portée sur la dépression par l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HAD-S) et
sur l’image du corps par Le Body-Esteem Scale for Adolescents and Adults (BESAA).
Résultat : L’âge moyen de nos patientes était de 50 ans ± 7,8.
La majorité étaient mariées (87,6 %).
43,9 % des patientes avaient un score de dépression (HADSD) supérieur ou égal à 11 donc considérés comme pathologique et fortement évocateur de dépression clinique. L’image
du corps était significativement altérée chez les patientes
déprimées (52,7 ± 16,3 vs 66,4 ± 10,5, p = 10-3). Cette altération touchait la perception de leur apparence (24,6 ± 8,2
vs 32,4 ± 5,9, p = 10-3), leur satisfaction par rapport à leurs
poids ((17,6 ± 8,4 vs 21,3 ± 5,8, p = 0.010) ainsi que leur perception de l’évaluation de leur image par les autres (10,5 ± 4
vs 12,7 ± 3,9, p = 0.004). En étude multivariée, l’altération de
l’image du corps constituait un facteur de risque de survenue
de la dépression (p = 0,005 ; rapports de cotes = 0,939).
Conclusion : L’image du corps était significativement altérée
chez les patientes déprimées. Ce résultat nous a permis de
mettre en évidence l’intensité des symptômes dépressifs et
son impact sur la vision du soi des patientes en phase de
rémission de leur cancer du sein. De ce fait, et en absence
de tout signe d’évolutivité de maladie, la recherche d’une
détresse psychologique paraît nécessaire, pouvant être responsable d’une symptomatologie dépressive qu’il est important de prendre en compte dans la prise en charge.
PO 339
DÉPRESSION ET IMAGE DU CORPS CHEZ LES
PATIENTES EN RÉMISSION DE LEUR CANCER DU
SEIN
(1) Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Gynécologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
MANAI J., FRIKHA A., BRAHEM O., EZZAIRI F.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : La dépression est souvent associée aux maladies carcinologiques, notamment le cancer du sein. Les études l’ont incriminée à l’impact physique de la maladie, aux
effets secondaires du traitement ainsi qu’à la mauvaise perception de l’image du corps.
Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer les symptômes
dépressifs chez les patientes en rémission de leur cancer du
sein et d’identifier leurs liens avec l’image du corps.
Matériel et méthode : 105 patientes ont été recrutées de la
consultation de médecine carcinologique du CHU Farhat
Hached de Sousse, sur une période de six mois allant de janvier à juin 2009. Le recrutement a concerné les patientes suivies pour un carcinome mammaire en rémission depuis au
PO 340
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION APRÈS TRAITEMENT
D’UN CANCER DU SEIN : PRÉVALENCE ET
FACTEURS DE RISQUE
MNIF L. (1), CHARFI N. (1), MASMOUDI J. (1), DAMAK R. (1),
GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1)
Introduction : Le cancer du sein est un événement de vie cataclysmique pour la plupart des femmes. Il entraîne un bouleversement psychique exprimé sous forme d’anxiété et de
dépression qui perdurent même à distance du traitement carcinologique.
Objectif :- Évaluer la prévalence de l’anxiété et de la dépression chez les femmes en rémission d’un cancer du sein non
métastatique comparée à celle de la population générale
– Chercher un éventuel lien entre ces troubles émotionnels
et les facteurs démographiques et cliniques.
Sujets et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale et
comparative incluant 50 patientes en rémission d’au moins
trois mois d’un cancer du sein non métastatique et 50 femmes
indemnes. Les dossiers médicaux ont été recrutés du service
de gynécologie au CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) et par
la suite les patientes éligibles ont été convoquées. L’évaluation de l’anxiété et de la dépression a été effectuée à l’aide
de l’échelle de HAD, de Zigmund et Snaith (1983) dans sa
version arabe.
137
9e Congrès de l’Encéphale
Résultats : L’âge moyen de nos patientes était de 52,06 ans
(± 10,07 ans). Elles étaient en rémission au moyenne de
17,4 mois (± 9,43 mois).
Comparativement aux sujets témoins, les patientes présentaient davantage d’anxiété (42 % vs 28 %) et de dépression
(44 % vs 24 %). La différence entre les deux groupes a été
significative en terme seulement de dépression (p = 0,035).
Les patientes avaient significativement plus de risque (OR
= 2,48) d’être déprimées que les témoins alors que le risque
d’être anxieuse (OR = 1,86) ne différait pas de façon significative entre les deux groupes. La prévalence de ces désordres émotionnels variait indépendamment de l’âge de la
patiente et des différents facteurs cliniques à savoir la durée
de la rémission, la taille de la tumeur, le type de chirurgie
mammaire subi et la prise d’une hormonothérapie en adjuvant.
Conclusion : Du fait de leur prévalence plus élevée chez les
patientes atteintes d’un cancer du sein, il est recommandé
de rechercher la dépression et l’anxiété même à distance du
traitement carcinologique. Il semble que ces troubles émotionnels évoluent indépendamment des différents paramètres cliniques et qu’ils seraient plutôt influencés par l’environnement socio-familial et les modalités d’ajustement de la
patiente.
PO 341
IMPACT DU CANCER DU SEIN ET DE SES
TRAITEMENTS SUR LA QUALITÉ DE VIE DES
PATIENTES
MNIF L. (1), CHARFI N. (1), MASMOUDI J. (1), DAMAK R. (1),
GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1)
(1) Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Gynécologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : Les progrès actuels dans le domaine thérapeutique du cancer du sein et l’accroissement des taux de survie
a soulevé la question d’évaluation de la qualité de vie (Qdv)
des patientes après cancer du sein.
Objectifs
– Déterminer l’impact du cancer du sein ainsi que son traitement sur la Qdv des patientes en rémission et comparer cette
Qdv à celle de la population générale.
– Apprécier les facteurs prédictifs d’une altération de la santé
générale des patientes.
Matériels et méthodes
Il s’agissait d’une étude transversale et comparative portant
sur 50 patientes en rémission d’au moins 3 mois d’un cancer
du sein non métastatique et 50 femmes saines. Les dossiers
médicaux ont été recrutés du service de gynécologie au CHU
Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) et les patientes éligibles ont
été convoquées par téléphone.
Pour l’évaluation de la Qdv, on a utilisé la version arabe de
l’échelle générale de la qualité de vie EORTC QLQ-C30.
Résultats : Les scores moyens des échelles fonctionnelles
au QLQ-C30 indiquaient que les patientes avaient un fonctionnement moyennement altéré (état global de santé :
56.7 %, et les cinq échelles fonctionnelles variaient de 55.6 %
138
à 67.3 %). Ces scores étaient significativement plus détériorés chez les patientes comparativement aux témoins.
Parmi les échelles des symptômes, seulement les difficultés
financières étaient significativement plus importantes parmi
les patientes (p = 9.10-7).
L’altération de l’état global de santé était surtout influencée
par le fonctionnement émotionnel (p = 0,005) et social
(p = 0,008) mais elle était indépendante des échelles des
symptômes.
Conclusion : Malgré les avancés thérapeutiques, notre étude
suggère que la qualité de vie des patientes traitées pour un
cancer du sein demeure altéré comparativement à la population générale. Il ressort aussi l’importance du fonctionnement émotionnel et social des patients auxquels un grand
intérêt devrait être accordé dans la prise en charge.
PO 342
VÉCU PSYCHOLOGIQUE DE L’HYSTÉRECTOMIE
SABIR M., SABIR M.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Chaque année, quasi une femme adulte sur 200 subit une
hystérectomie. Cette hystérectomie reste un geste important
sur le plan chirurgical mais aussi au niveau du vécu de chaque
femme. L’hystérectomie est en effet une chirurgie de l’intime.
Les médecins méconnaissent bien souvent les conséquences d’un geste considéré trop longtemps par la communauté
chirurgicale comme « banal ».
En effet, le poids fantasmatique et socio- culturel de l’utérus
en fait un organe « noble et mythique » dans la tradition
arabo-musulmane et fait de son ablation une étape délicate
dans la vie d’une femme. « Simple » événement nécessaire
chez une patiente prévenue et préparée, l’hystérectomie peut
devenir une véritable agression chez une femme peu informée ou réticente.
Objectifs de l’étude : Nous avons voulu, par le biais d’une
enquête prospective, basée sur la passation d’un questionnaire, évaluer le vécu psychologique de cette intervention et
confronter nos résultats à ceux de la littérature.
Matériel et méthodes : Cette étude a été réalisée au niveau
de la Maternité de l’Hôpital Ibn Sina de Rabat- Salé (MAROC)
durant la période du 01/10/2007 au 31/07/2008.
Il s’agit d’une étude prospective basée sur la passation d’un
questionnaire évaluant le vécu psychologique de l’hystérectomie chez des patientes ayant subi une hystérectomie suite
à une pathologie bénigne.
Par ailleurs, l’échelle M.A.D.R.S de la dépression a été utilisée chez chacune des patientes incluses dans cette étude,
en fin d’entrevue, afin d’évaluer le score de dépression pour
repérer les patientes souffrant de dépression et d’avoir un
score de cotation initial afin de pouvoir suivre l’évolution de
ce score à travers des études ultérieures.
Résultats : Au total, 36 patientes ont participé à l’étude.
11,1 % des patientes hystérectomisées ont obtenu un score
à la MADRS ∏ 15.
Les informations recueillies corroborent celles de la littérature
et montrent que les répercussions psychologiques de cette
Posters
intervention restent limitées. Cependant, la fréquence, même
limitée, des troubles psychosexuels après hystérectomie justifie une prévention et une approche globale de la patiente.
Mots-Clés : Hystérectomie, aspects psychologiques, conséquences psycho-sexuelles
PO 344
SYNDROME DE COTARD ET TUMEUR CÉRÉBRALE :
UNE ASSOCIATION FORTUITE ?
REICH M., COMET B., LERHUN E.
Centre Oscar Lambret, LILLE, FRANCE
PO 343
ENCÉPHALOPATHIE DE GAYET WERNICKE
COMPLIQUANT UNE SCLÉRODERMIE
MOUNACH J. (1), OUAHMANE Y. (1), ABDERRAHIM Z. (1),
SATTÉ A. (1), OUHABI H. (1), BENALI A. (2)
(1) Hôpital Militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC
(2) Hôpital Militaire, DAKHLA, MAROC
Introduction : L’encéphalopathie de Gayet Wernicke, causée
par un déficit en thiamine, complique généralement des états
de dénutrition sévère. C’est une urgence diagnostique et thérapeutique dont les séquelles risquent d’être importantes.
Observation : (N° Dossier : 250/2010) : Mme S.N, âgée de
53 ans, droitière, était suivie pour une sclérodermie depuis
2005. Brutalement, la patiente présenta une désorientation
temporo-spatiale avec des troubles de l’équilibre évoluant
dans un contexte d’apyrexie. L’examen neurologique révéla
un syndrome confusionnel, un syndrome cérébelleux statokinétique, un nystagmus rotatoire bilatéral, et une paralysie
bilatérale de la sixième paire crânienne. L’IRM cérébrale était
évocatrice en montrant des hypersignaux, en séquence
FLAIR et T2, au niveau thalamique bilatéral, autour du troisième ventricule et au niveau des corps mamillaires. L’évolution clinique et radiologique était satisfaisante après l’administration de la vitamine B1.
Discussion : L’encéphalopathie de Gayet Wernicke est une
complication grave et rare du déficit des réserves en thiamine,
en rapport avec une souffrance des régions méso-diencéphaliques. Le syndrome confusionnel, les troubles oculomoteurs
et l’ataxie sont évocateurs. L’IRM est un outil diagnostique et
pronostique important. Le traitement repose sur l’administration de la vitamine B1. L’évolution dépend du degré de
l’atteinte et de la précocité d’instauration du traitement.
Conclusion : L’encéphalopathie de Gayet Wernicke est
une affection carentielle grave liée à un déficit en thiamine.
C’est une urgence diagnostique et thérapeutique nécessitant
une prise en charge rapide et adéquate.
Nous rapportons le cas chez un patient de 60 ans, d’un
tableau de mélancolie délirante avec syndrome de Cotard,
faisant suite à deux tentatives d’autolyse rapprochées à une
semaine d’intervalle, respectivement par ingestion médicamenteuse et phlébotomie. Cette symptomatologie
psychiatrique est survenue lors d’un glioblastome du splenium du corps calleux, en cours de traitement par radiochimiothérapie (témozolomide) concomitante selon le protocole
STUPP et par corticothérapie. Les manifestations cliniques
de cette entité aux conséquences redoutables, se traduisent
habituellement par une souffrance morale intense, des idées
d’indignité, d’incurabilité, de négation d’organe associées à
des velléités de passage à l’acte suicidaire. Pourtant, l’association syndrome de Cotard et tumeur cérébrale a rarement
été décrite. La particularité de cette observation est la survenue des troubles psychiatriques au décours de l’annonce de
la pathologie tumorale et de l’instauration des traitements
somatiques. Plusieurs hypothèses pourraient être formulées
pour expliquer la survenue de ce syndrome de Cotard chez
un patient sans trouble bipolaire ni antécédents dépressifs
récents connus et présentant une tumeur cérébrale :
– une origine organique neurologique liée à la topographie
de la lésion,
– une origine organique iatrogène avec l’intrication de traitements tels qu’une corticothérapie intensive (72 mg/jour)
associée à une radiothérapie cérébrale,
– une origine psychogène avec d’une part, un effondrement
dépressif réactionnel à l’annonce d’une pathologie à pronostic défavorable, entraînant perte d’autonomie et atteinte narcissique, et d’autre part, une réaction psychotique intervenant
comme un mécanisme de défense face à l’angoisse de mort.
Cette observation clinique illustre l’intrication entre le somatique et la psychiatrie et la nécessaire pluridisciplinarité (psychiatre, neuro-oncologue, radiothérapeute), pour prendre en
charge ces deux pathologies complexes et toutes deux à pronostic létal engagé. Elle soulève aussi une question éthique
concernant la décision d’hospitalisation en milieu psychiatrique ou de maintien à domicile, avec visites renforcées de
l’équipe psychiatrique de secteur, au regard de la sévérité du
contexte somatique.
PO 345
LUPUS ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES À PROPOS
D’UN CAS MASCULIN
KHANFIR A., BOUJEMLA H., SOUISSI S., KEFI H.,
EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S.
Hôpital Militaire Tunis, TUNIS, TUNISIE
IRM encéphalique,
FLAIR: hypersignaux au ni[...]
IRM encéphalique,
FLAIR: hypersignal m&eacu[...]
Le LES est une maladie auto-immune non spécifique
d’organe, où de nombreux auto anticorps sont dirigés contre
divers constituants nucléaires, en particulier l’ADN natif. La
prévalence du LES varie en fonction des études : de 5,8 à
139
9e Congrès de l’Encéphale
51 pour 100 000 habitants. Son incidence est de 1 à
7,6 pour 100 000 habitants par an. Le sex-ratio est de dix
femmes pour un homme.
Chez les patients présentant un lupus, des troubles psychiatriques, quelle que soit leur étiologie, ont été décrits chez 10
à 75 % des patients.
Dans le cadre du LES, la multiplicité et la complexité des étiologies pouvant engendrer des troubles psychiatriques rendent le diagnostic étiologique particulièrement difficile, alors
que ce dernier est primordial pour assurer un traitement efficace et éviter toute intervention aggravant la maladie lupique.
Nous allons rapporter le cas d’un patient âgé de 38 ans chez
lequel le diagnostic de lupus érythémateux disséminé a été
porté et traité au début par corticothérapie. Au bout d’un mois,
l’évolution a été marquée par l’apparition d’un syndrome
dépressif, de troubles du comportement à type d’agitation
psychomotrice avec note confusionnelle ainsi que des troubles cognitifs à type d’amnésie, de défaut d’idéation et d’une
apraxie. Il a été mis sous amisulpride sans réelle amélioration. Suite à cet échec thérapeutique le patient a été hospitalisé dans notre service où il a été exploré et traité par antiinflammatoires ainsi qu’un traitement immunosuppresseur.
À travers une discussion de ce cas et d’une revue de la littérature, nous allons illustrer la difficulté de l’étiologie et de la
prise en charge des troubles psychiatriques survenant chez
les patients atteints de lupus. Sont-ils iatrogènes ? S’agit-il
d’une comorbidité ? Ou bien d’une manifestation de
neurolupus ? Et quelle est la conduite thérapeutique adéquate selon les données actuelles ?
PO 346
TROUBLES PSYCHIATRIQUES RÉVÉLATEURS
DE LEPTOSPIROSE : L’HOMME AUX RATS
AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2)
(1) Chu Mustapha bacha, ALGER, ALGERIE
(2) Ehs cheraga, ALGER, ALGERIE
Parmi les zoonoses transmises à l’homme, la leptospirose
constitue une affection générale causée par un agent bactérien « leptospira » à tropisme hépatique, rénal et méningé.
Elle offre un polymorphisme clinique souvent trompeur, son
diagnostic repose sur un faisceau d’arguments clinico-biologiques avec comme examen biologique de certitude : le
serodiagnostic de Martin et Petit.
Nous rapportons le cas d’un jeune âgé de 25 ans hospitalisé
pour troubles du comportement, agitation forcenée le tout
sous tendu par un délire polymorphe, apparu de façon brutale. La mise sous diverses traitements neuroleptiques n’a
pas corrigé les troubles et le tableau s’est aggravé par un
moment confusionnel et hyperthérmique. Dans le cadre de
l’exploration une batterie d’examens a été demandée à savoir
un bilan biologique revenu en faveur d’une discrète insuffisance rénale et une hyperleucocytose ; par ailleurs une IRM
de l’encéphale, une ponction lombaire, une sérologie hérpétique et syphilitique sont tous revenus normaux en dehors
d’un fond d’œil révélant un œdème papillaire. Et c’est l’anamnèse qui a été décisive dans l’orientation diagnostique
puisqu’il a été rapporté que le patient a eu un séjour dans un
140
milieu infesté par des rats ; par la suite le diagnostic de leptospirose a été conforté par la positivité du sérodiagnostic de
Martin et Petit.
En conclusion, nous insistons sur l’importance d’un diagnostic à temps, d’une affection à pronostic fâcheux en dehors
d’un traitement à temps et ou l’errance diagnostique peut être
préjudiciable.
Mots clés : environnement -leptospirose - troubles psychiatriques
PO 347
RÉVÉLATION PSYCHIATRIQUE D’UNE DÉFICIENCE
EN VIT B12
DAKHLIA N., ACHECHE H., ZALILA H., JRIDETTE S.,
EUCHI L., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La carence en Vit B12 ou cobalamine est relativement fréquente dans la population générale, mais elle est
méconnue en raison de manifestations cliniques frustes quoique potentiellement graves, en particulier sur le plan neuropsychiatrique.
De nombreuses observations cliniques, ainsi que des études
menées sur ce sujet, ont été rapportées dans la littérature.
Objectif : On se propose d’étudier les manifestations psychiatriques pouvant révéler une déficience en vit B12 à travers
l’étude du cas de Madame A.
Résultat
Madame A était âgée de 42 ans, hospitalisée en psychiatrie
pour un tableau d’allure psychotique avec une anxiété manifeste et des idées délirantes de persécution à l’encontre de
son entourage.
Madame A. était sans antécédents psychiatriques. Un bilan
biologique avait révélé une anémie macrocytaire avec une
carence en Vit B12.
L’apport d’un supplément vitaminique B12 a entraîné la
régression de la symptomatologie psychiatrique.
Conclusion : Les manifestations psychiatriques peuvent être
les signes révélateurs d’une déficience en VitB12. Le dépistage de cette carence devrait attirer l’attention des praticiens
notamment en cas de tableau psychiatrique atypique.
PO 348
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION DANS L’HYPERMOBILITÉ
ARTICULAIRE ET LE SYNDRÔME D’HYPERMOBILITÉ
ARTICULAIRE
BAEZA-VELASCO C. (1), GÉLY-NARGEOT M.C. (2),
BULBENA VILARRASA A. (1), FÉNÉTRIER C. (2),
BRAVO J.F. (3)
(1) Université Autonome de Barcelone, BARCELONE, ESPAGNE
(2) Université Paul Valéry, Montpellier 3, MONTPELLIER,
FRANCE
(3) Université du Chili, SANTIAGO, CHILI
Introduction : L’hypermobilité articulaire (HA) et le syndrome
d’hypermobilité articulaire (SHA) sont des altérations hérédi-
Posters
taires du collagène fréquentes dans la population. Contrairement au SHA, la HA ne constitue pas un problème médical.
Malgré cette différence, les deux conditions ont été associées
à la souffrance psychologique, notamment l’anxiété.
Objectif : Explorer l’anxiété et d’autres variables psychopathologiques dans la HA et le SHA.
Méthode : Nous avons comparé les scores du questionnaire
d’anxiété état-trait (STAI), les antécédents de troubles
anxieux et dépression évalués à l’aide d’un questionnaire
basé sur le DSM IV, et demande d’aide psychologique et/ou
psychiatrique (DAP) dans 4 groupes d’étudiants universitaires : 1) des sujets avec SHA selon les critères de Brighton
et une HA selon les critères Beighton (groupe SHA + HA,
n = 71). 2) des sujets avec SHA sans HA (n = 42). 3) de sujets
avec une HA (n = 69) et 4) de sujets sans HA ou SHA (groupe
témoin ; n = 183).
Résultats : Les groupes sont différents par rapport aux
antécédents de dépression (x2 = 16,4 ; p =,001), trouble
panique (x2 = 16,6 ; p =,014) et DAP (x2 = 8,26 ; p =,035):
les groupes avec SHA + HA et SHA sans HA avaient deux
fois plus de sujets ayant des antécédents de dépression
que le groupe témoin. Les antécédents de trouble panique
sont plus de deux fois plus fréquentes chez les sujets avec
SHA sans HA que dans le groupe témoin. La DAP était
supérieur chez les sujets avec SHA + HA suivie par le
groupe SHA sans HA, le groupe avec HA et enfin le groupe
témoin qui avait moins de sujets ayant consulté un professionnel de la santé mentale. Des corrélations positives,
bien que modestes, ont été trouvées entre le nombre de
symptômes du SHA et l’anxiété état (r = ,238; p =,000) et
l’anxiété trait (r =,228; p =,000). Le groupe avec SHA + HA
présente des scores significativement plus élevés d’anxiété
état que le groupe témoin (F = 4,5 ; p =,004; test de Scheffé
p =,011).
Conclusion : L’hypermobilité articulaire seule n’est pas associée à l’anxiété dans cette étude. Les personnes présentant
le SHA avec ou sans une hypermobilité articulaire, ont des
niveaux supérieurs d’anxiété, de dépression et ont demandé
plus d’aide psychologique et/ou psychiatrique que les personnes sans SHA.
PO 349
LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES DANS
L’ÉPILEPSIE
HACHID M., SEMAOUNE B.
PO 350
À PROPOS D’UN ÉTAT INFECTIEUX TORPIDE ET DE
CRISES CLASTIQUES
GILQUIN A.F., SARAVANE D.
EPS de Ville-Evrard, NEUILLY SUR MARNE CEDEX, FRANCE
L’existence d’un processus somatique morbide évolutif au
cours d’un état psychiatrique ancien équilibré constitue un
facteur délétère dans l’évolution de la maladie mentale.
Nous rapportons l’observation d’un homme de 29 ans
adressé pour état d’agitation avec crises clastiques nécessitant un placement en chambre d’isolement. Les antécédents
psychiatriques sont faits d’une pathologie psychopathique
avec troubles du comportement stabilisée (CIM 10 : F69). Au
plan somatique un diabète (type 1) était antérieurement bien
équilibré (autosurveillance).
Au décours d’un conflit familial plurifactoriel le patient fait une
tentative de suicide par insuline et benzodiazépines. Au réveil
des troubles neurologiques centraux (troubles de la marche,
incontinence mixte totale) se révèlent, et persistent après un
mois de séjour en réanimation. Admis en centre de rééducation le transfert en hôpital psychiatrique est rendu nécessaire
devant une agitation psychomotrice auto et hétéro agressive
(quatre hospitalisations successives). Au cours d’un dernier
séjour émaillé de crises clastiques, le patient, qui n’émet
aucune plainte malgré une incontinence totale, admet un examen clinique limité ; une sensibilité de l’hypogastre lors des
épisodes d’agitation est alors notée, dans un contexte de candidose périnéale. Le bilan biologique sanguin et urinaire
s’avère normal, l’échographie prostatique révélant des calcifications périglandulaires. Le traitement antibiotique et
mycostatique probabiliste amène sur un mois la régression
de l’incontinence et des anomalies échographiques ; un
espacement puis une suppression des manifestations psychomotrices est alors notée.
La séméiologie d’une pathologie organique chez un patient
psychiatrique, quelle qu’elle soit, et notamment de sa composante douloureuse, diffère fortement dans son expression
de celle rencontrée dans la population générale. Elle peut
même simuler des troubles psychiatriques pouvant alors faire
manquer le diagnostic de l’affection organique sous-jacente ;
de plus cette observation met en exergue la difficulté que ce
type de patient rencontre face à la nécessité de se soumettre
à certaines règles hygiéno-diététiques, diététiques et thérapeutiques, facteurs d’amélioration de l’état de santé tant psychiatrique que somatique.
HCA, ALGER, ALGERIE
Cette présentation traite de la comorbidité psychiatrique dans
l’épilepsie selon une approche clinique pragmatique. Après
une introduction méthodologique et épidémiologique générale, les principales affections psychiatriques associées à
l’épilepsie sont passées en revue : la dépression, les troubles
anxieux, les troubles de l’affectivité de durée brève (syndrome dysphorique interictal) et les troubles psychotiques.
Les particularités sémiologiques propres aux patients épileptiques sont détaillées.
Mots-clés : psychose, anxiété, dépression, psychiatrie, épilepsies
PO 351
DÉLIRE DE MATERNITÉ ET HYPERPROLACTINÉMIE
LEVY F.
St antoine, PARIS, FRANCE
Les délires de grossesse et de maternité sont peu décrits. Ils
surviennent le plus souvent dans le cadre d’une pathologie
psychiatrique ou neurologique préexistante (schizophrénie,
trouble de l’humeur, démence). Des cas associés à une
hyperprolactinémie due aux neuroleptiques et complètement
résolutifs après normalisation biologique ont été rapportés.
141
9e Congrès de l’Encéphale
Ils surviennent habituellement dans un contexte de vie particulier (désir de grossesse, interruption volontaire de grossesse, institutionnalisation).
Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 30 ans ayant
présenté un délire de maternité pendant plusieurs mois.
Un an après avoir verbalisé un désir de grossesse qui n’avait
pas pu se concrétiser, la patiente a développé la conviction
délirante d’avoir été enceinte et d’avoir accouché d’une fille,
qu’elle avait du par la suite abandonner. Les mécanismes du
délire étaient multiples (interprétation, intuition, fabulation et
faux souvenirs). La thématique, centrée autour de l’enfant,
comportait une composante de persécution. Malgré les éléments de réalité contradictoires avec son récit, la patiente
n’était pas accessible à la critique. Le délire était systématisé
en réseau. Une participation thymique de type mixte (non
congruente au délire) existait. Les antécédents psychiatriques de la patiente consistaient en un trouble bipolaire ainsi
que dans un épisode délirant de persécution associé à des
symptômes dépressifs complètement résolutif en moins de
6 mois. Une hyperprolactinémie à 42,9 ng/mL a été retrouvée. L’IRM hypophysaire montrait un microadénome.
Ce cas clinique pose la question de l’étiologie et du cadre
nosographique des délires de grossesse et de maternité.
D’une part, il illustre l’intrication complexe des facteurs hormonaux (hyperprolactinémie), environnementaux (désir de
grossesse) et psychiatriques (évolution d’une pathologie
préexistante). D’autre part, ce type de délire peine à trouver
une place dans les cadres nosographiques existant entre
trouble délirant de persécution (F22), trouble psychotique du
à une affection médicale générale (hyperprolactinémie,
F.06), trouble psychotique non spécifié (F29), trouble bipolaire avec caractéristiques psychotiques non congruentes à
l’humeur (F31), paraphrénie (entité clinique non codifiée dans
le DSMIV).
PO 352
REPRÉSENTATION PSYCHIQUE DU GREFFON ET
POSITION VIS-À-VIS DE LA GREFFE AVEC DONNEUR
VIVANT : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE À PARTIR DU
DISCOURS SPONTANÉ DE 605 PATIENTS
CONCERNÉS PAR UNE TRANSPLANTATION
RÉNALE EN CHU
FRITZ-BURTIN C. (1), DANION-GRILLIAT A. (1),
LEGENDRE V. (1), OHLMANN-CAILLARD S. (2),
MEYER N. (3), MOULIN B. (2)
(1) Pôle psychiatrie et santé Mentale, Hôpitaux Universitaires de
Strasbourg (HUS), EA 3424 UDS, STRASBOURG, FRANCE
(2) Service de Néphrologie, Dialyse et Transplantations Rénales, Pôle NUDE des HUS, STRASBOURG, FRANCE
(3) Pôle de Santé Publique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
La transplantation d’organe n’est pas un simple transfert de
fonction : il s’agit de recevoir l’organe d’un autre ce qui sousentend un travail psychique complexe qui implique la représentation attachée au greffon. Comment le patient se le représente-il ? Comme une pièce mécanique ou comme un organe
vivant, porteur d’une valeur symbolique ? À quels facteurs
(état psychique, insertion sociale, vie en couple…) le choix
142
de telle ou telle représentation semble-t-il corrélé ? La représentation peut-elle être liée au désir du patient d’avoir un don
entre vivants ?
Matériel : Analyse de 605 dossiers de patients vus en consultation psychiatrique prégreffe dans un centre HU de transplantation rénale.
Méthodologie : À partir du discours spontané du patient, les
données concernant la représentation du greffon et la position par rapport à une greffe avec donneur vivant sont
recueillies et sont soumises à des analyses statistiques.
Résultats statistiquement significatifs (p ≤ 0,035) : Une représentation de type mécanique du greffon est plus souvent
abordée par les patients en activité professionnelle. Les
sujets anxieux ou dépressifs l’abordent moins de cette façon.
Une représentation vivante est plus souvent associée à un
sentiment de dette et de transformation d’identité. La représentation du greffon n’est pas corrélée à la position vis-à-vis
d’un don entre vivants mais les plus jeunes, ceux qui travaillent, et ceux qui veulent se libérer de la dialyse envisagent
plus fréquemment le don entre vivants.
Discussion : Plus souvent retrouvée lorsqu’il y a une insertion
professionnelle et moins souvent lorsque les patients sont
anxieux et/ou dépressifs, une représentation de type mécanique, en mettant à distance l’angoisse ressentie vis-à-vis d’un
greffon venant d’un autre, apparaît comme un moyen efficace
de défense psychique. L’association significative d’une représentation vivante avec des sentiments de dette et de transformation corporelle et/ou d’identité illustre pour les patients concernés la dimension symbolique liée au greffon porteur d’une
partie de l’identité du donneur. Ces données confirment que
la représentation du greffon est en partie une défense psychique contre l’angoisse d’intrusion mais que cela n’intervient pas
quand la question d’un don entre vivants se pose.
PO 353
INTERACTIONS FAMILIALES ET SANTÉ
ZDANOWICZ N., LEPIECE B., TORDEURS D., JACQUES D.,
REYNAERT C.
Université Catholique de Louvain, YVOIR, BELGIQUE
Objectifs : Identifier les facteurs socio-familiaux, de personnalités et de lieux de contrôle de la santé qui influencent la
santé physique et mentale, la consommation de médicaments et de consultations.
Méthode : 20 sujets exempts de désordres psychiatriques
sont inclus dans une étude prospective. Au temps 0 sont
enregistrés : outre les données socio-démographiques, les
traitements, la dynamique familiale (FACES III), le lieu de
contrôle de la santé (MHLC) et la personnalité (NEO-FFI).
Résultats : L’adaptabilité de la famille et du couple actuel est
une valeur héritée de l’adaptabilité de la famille d’origine. La
cohésion dans la famille est liée avec un désir de cohésion
dans la famille idéale et le couple idéal encore plus élevé. Le
seul mécanisme qui freine ce mécanisme de « toujours plus »
est la cohésion qui existe dans le couple actuel. Même si ce
mécanisme freinateur existe il ne fait que limiter une évolution
des moyennes qui montre que nous voulons toujours plus
d’amour, tendance qui s’amplifie avec l’âge. Ces facteurs
Posters
influencent les indicateurs de santé : les cohésions des
familles d’origines idéales et du couple actuel ont des effets
positifs sur la santé à 6 mois alors que les adaptabilités de
la famille idéale et du couple actuel ont des effets négatifs.
Conclusion : Au temps 0 et à 6 mois le niveau de santé physique s’avère le paramètre le plus prédictible. Au temps 0 un
modèle de régression linéaire à 4 facteurs incluant la cohésion
de la famille d’origine et du couple actuel, une personnalité
ouverte et l’adaptabilité de la famille idéale explique 82.4 %
de la variance. À 6 mois 30.3 % de la variance est expliqué
par la cohésion de la famille nucléaire et le névrotisme.
PO 354
DULOXÉTINE ET DOULEURS DANS LE SYNDROME
DES JAMBES SANS REPOS
GRANIER F.
CHU TOULOUSE-CASSELARDIT, TOULOUSE, FRANCE
1) Introduction
– Le syndrome des jambes sans repos se traduit par une
symptomatologie motrice des membres inférieurs pendant la
nuit, parfois associée à des phénomènes douloureux.
– Le syndrome des jambes sans repos est connu pour être
associé aux troubles du sommeil de la fibromyalgie.
– Les douleurs de la fibromyalgie peuvent bénéficier du traitement par la duloxetine (études double-aveugle, et contre
placebo).
2) Cas clinique
– Une observation privilégiée de syndrome des jambes sans
repos avec douleurs, ayant répondu de façon sélective à la
duloxetine pour les douleurs, mais pas pour les symptômes
moteurs. Il n’y avait pas de dépression associée.
3) Discussion
a) La sélectivité de la réponse clinique illustre bien les deux
mécanismes hypothétiques soutenus actuellement pour les
symptômes moteurs du S.J.S.R, et douloureux de la fibromyalgie.
– Voie de la dopamine pour les symptômes moteurs
– Voies sérotoninergique et noradrénergique pour les symptômes douloureux.
b) Confirmation de l’action antalgique de la duloxetine dans
les symptômes douloureux du S.J.S.R., par ses voies spécifiques (IRSNA).
c) Intérêt heuristique : L’association S.J.S.R. et fibromyalgie,
avec des troubles du sommeil communs. La symptomatologie douloureuse dans le S.J.S.R. est-elle un indice de comorbité avec la fibromyalgie, ou une forme particulière de
S.J.S.R. ? Doit-on proposer systématiquement le traitement
par la duloxetine plutôt que par les anti-inflammatoires et les
méthodes physiques ? Peut-il s’agir d’une épreuve thérapeutique faisant suspecter le diagnostic de fibromyalgie (formes
incomplètes) associées au S.J.S.R. ?
4) Bibliographie :
1. ALLEN R.P., PICHIETTI O., Coll.
Restless Legs Syndrom diagnosis and epidemiology workshop at the N.I.M. – International Restless Legs Syndrom
Study Group.
Sleep Med. – 2003 – Mar – 4 – 2 – 101/19.
2. PREIDT R. Restless Legs Syndrom, Fibromyalgia linked.
Am. Acad. Of Sleeps Medicine, news
Release, oct. 15 – 2010.
3. J. RUSSEL, coll. Efficacy and Safety of Duloxetine for treatment of fibromyalgia in patients with or without major depressive disorder : Results from a 6-months, randomized, doubleblind, placebo-controlled, fixed-dose trial.
Pain – 2008 – 136 – 432/444
PO 355
INTERFERON ALPHA ET TROUBLE DÉLIRANT :
FACTEUR RÉVÉLATEUR PLUTÔT QUE
DÉCLANCHANT ?
VOILLET S., BLANCHET-MOMAS M.C., BARS P.Y.,
RAMOND A.C., BESCOND Y., MARINESCU M.
CHS G. MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON, FRANCE
L’implication de l’interféron alpha dans les troubles psychiatriques semble acquise, même si l’imputabilité n’est pas
démontrée en tant que tel. Les hypothèses physiopathologiques, par le biais d’une activation immunitaire impliquant le
système des cytokines, peuvent rendre compte, en partie, de
l’installation des troubles dépressifs, en priorité. Qu’en est-til des états délirants avec un trouble de l’humeur associé ou
non ? Les études de Fattovich (1996) et Raison (2005) ébauchent des réponses mais celles-ci restent plutôt dans une
approche globale et statistique. Les auteurs, partant du cas
exemplaire d’un patient âge de 42 ans, traité par interféron
alpha et ribavirin, discutent le lien existant entre le traitement
de l’hépatite C et l’épisode délirant à thématique mystique et
mégalomaniaque et ponctué par une tentative de suicide par
cervicotomie. Il est mis en évidence le bon ajustement sociofamilial prémorbide, l’absence d’antécédents personnels et
familiaux de maladie psychiatrique, l’installation très rapide
des symptômes sans facteur de stress identifié et, enfin, la
récidive de l’épisode délirant au moment de la reprise d’un
traitement par interféron alpha, avec une réflexion autour des
doses du produit à administrer et du suivi nécessaire.
PO 356
INTERFÉRON ALPHA ET TROUBLES
PSYCHOTIQUES, À PROPOS D’UN CAS
SOUISSI S., BOUJEMLA H., KHANFIR A., ELKEFI H.,
EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S.
Hôpital militaire de TUNIS, TUNIS, TUNISIE
Les complications psychiatriques survenant lors d’un traitement par interféron alpha font l’objet de nombreuses études.
Bien que leur fréquence reste difficile à apprécier, elles
représentent la première cause de diminution ou d’arrêt de
traitement.
Nous rapportons dans ce travail le cas d’un patient âgé de
39 ans, sans antécédents psychiatriques, suivi depuis 2006
pour hépatite virale C, mis sous Interféron et Ribavirine en
mai 2010. Quatre semaines plus tard, il a commencé à présenter une tristesse de l’humeur, une insomnie, des propos
143
9e Congrès de l’Encéphale
incohérents de persécution et de jalousie, une auto et hétéro
agressivité et enfin une tentative de suicide par défenestration. L’examen psychiatrique avait objectivé un ralentissement psychomoteur, une humeur dépressive, un syndrome
délirant de persécution et de jalousie à mécanismes multiples
(intuitif, interprétatif et hallucinatoire auditif et visuel). L’évolution était favorable après arrêt de l’Interféron, sa mise sous
traitement neuroleptique et antidépresseur.
PO 357
IMAGE DU CORPS : IDENTITÉ ET SEXUALITÉ
MNIF L., FEKI I., MASMOUDI J., CHARFI N., JAOUA A.
Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Étudier le lien entre la perception des femmes de
leurs corps et la sexualité.
Matériels et méthodes :
Notre étude était, de type transversal, descriptif et analytique.
Elle a concerné 100 femmes mariées depuis au moins une
année et vivant dans le gouvernorat de Sfax.
Un auto-questionnaire a été remis à chaque participante
explorant les données sociodémographiques, les données
cliniques (poids, taille, statut hormonal), la perception des
femmes de leur corps ainsi que celle de leurs conjoints et le
retentissement de l’image du corps sur l’activité sexuelle
Résultats : La moyenne d’âge des participantes était de
36 ans et 7 mois (± 10,4 ans). La perception des femmes de
leur propre corps était positive dans la majorité des cas :
comme féminin dans 94 % des cas, jeune dans 76 % et physiquement attirant dans 66 %. Celles dont le corps affectaient
positivement leur estime de soi (34 %) se voyaient physiquement plus attirantes (p = 0,017) et ayant un corps plus érotique (p = 0,002). Les conjoints jugeaient le corps de leurs femmes d’une façon positive dans 72 % des cas. Cette
perception positive du conjoint influençait positivement celle
de la femme (p < 0,05).
La moitié des femmes affirmaient que leurs perceptions de leurs
propres corps leur permettaient de prendre l’initiative dans
l’activité sexuelle et d’avoir un désir satisfaisant (p = 0,003).
Une perception positive du conjoint du corps de la femme
influençait significativement le comportement sexuel de la
femme : meilleures préparations avant les moments intimes
(p = 0,001), capacité à prendre l’initiative sexuelle (p
= 0,014), ainsi que la satisfaction sexuelle (p = 0,018).
Conclusion : Dans notre étude, il ressort le rôle positif d’une
perception adéquate du schéma corporel de la femme par
elle-même et par son conjoint sur la sexualité, à travers son
influence sur l’estime de soi. Il serait intéressant, de prendre
en considération ces dimensions dans toute prise en charge
des troubles sexuels.
PO 358
TROUBLES DE L’IDENTITÉ SEXUELLE : À PROPOS
DE 2 CAS CLINIQUES
FARISSE J. (1), GORIN A. (2), BOYER L. (3), GUEDJ E. (4),
MAGOT-VOULLAND N. (5), BONIERBALE M. (6),
LANCON C. (1)
144
(1) (Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de
Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguere,
MARSEILLE, FRANCE
(2) Assistante-Chef de Clinique, Service de Psychiatrie Adulte
et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(3) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et d’Information Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE,
FRANCE
(4) Praticien Hospitalier, Service de Médecine Nucléaire du Pr
O. MUNDLER, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE
(5) Psychologue Clinicienne Experte, Service de Psychiatrie
Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de
Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE ; (6) Praticien Hospitalier, Médecin coordonnateur de lUF Sexologie et Dysphorie
de Genre, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE,
FRANCE
Le premier cas clinique concerne la trajectoire existentielle
d’une jeune adolescente androgyne, au phénotype féminin,
porteuse d’une maladie grave, induisant directement une
aggravation de ses troubles d’identité sexuelle. Une reconstruction anamnestique minutieuse a été nécessaire pour
comprendre l’organisation spécifique de la personnalité,
intrinsèquement liée à une maladie somatique grave lié au
chromosome X.
Le tableau final est celui d’une jeune femme (pseudohermaphrodisme féminin-46XY sur dysgénésie gonadique),
suivie pour un SIDA et une Hépatite C post-transfusionnels,
et atteinte d’une Hémophilie A. La prise en charge psychiatrique s’est développée à la suite d’une défenestration
à but suicidaire, faisant suite à une longue période de trouble des conduites alimentaires, compliquée d’un état
dépressif majeur sur un fond de trouble grave de l’identité
sexuelle.
Le deuxième cas clinique concerne une femme de 45 ans
admise aux urgences polyvalentes. Le motif de la consultation est une demande d’euthanasie, faisant suite au constat
de handicap. Les séquelles motrices et cognitives sont
jugées insupportables pour cette femme grande sportive, victime d’un traumatisme crânien en mai 2006. Dans les antécédents, on retrouve la notion d’anorexie, et d’une tentative
de suicide par phlébotomie, faisant suite à une automutilation
(tentative de mastectomie).
L’analyse séméiologique retrouve une angoisse massive,
une humeur triste, des idées morbides, un désir d’automutilation réactivé avec un vécu d’étrangeté par rapport à son
corps, un refus de sa « féminité » et notamment de ses caractères sexuels secondaires.
Une prise en charge multidisciplinaire s’est organisée,
autour d’un traitement antipsychotique, qui s’est révélé peu
efficace (clozapine + aripiprazole) puis d’une monothérapie antidépressive à fortes doses, secondairement stabilisatrice (duloxétine 180 mg/j), après de nombreux autres
essais. Le diagnostic initial de schizophrénie résistante a
été reconsidéré, à la lumière de l’avis psychologique, des
explorations paracliniques (SPECT) et des échecs successifs d’un grand nombre de thérapeutique antipsychotiques.
Posters
PO 359
QUELLE SEXUALITÉ CHEZ LES SUJETS ADDICTS
EL AMMOURI A., ROUDIES R., SABIR M., EL OMARI F.,
TOUFIQ J.
Clinique Psychiatrique Universitaire AR-RAZI, SALÉ, MAROC
Partout dans le monde, l’usage de drogues est devenu un
problème de santé publique, comme en témoignent les chiffres croissants des usagers et les efforts continus des soignants.
Les études en addictologie font en effet ressortir les conséquences néfastes de l’utilisation des substances psychoactives sur le comportement des usagers et sur leurs capacités
d’intégration sociale. Il serait intéressant d’étudier l’impact de
l’usage de ces substances sur un aspect particulier de la vie
des dépendants aux substances psycho actives notamment
leur sexualité.
L’objet de ce travail est d’étudier la relation entre l’usage de
substances psychoactives et le fonctionnement sexuel en
répondant à la problématique suivante : existe-t-il un impact
de l’usage de drogues sur le fonctionnement sexuel ? et quels
sont ces effets ?
Ce travail a duré 6 mois pendant lesquels nous avons interrogé un échantillon de 50 patients de sexe masculin, abuseurs ou dépendants à une substance psychoactive selon les
critères diagnostiques du DSM-IV, hospitalisés au centre
national de traitement, de prévention et de recherche en
addictions de l’hôpital Arrazi de Salé (Maroc) en utilisant un
auto-questionnaire anonyme « Sexual Function Questionnaire ».
Les résultats sont en cours d’analyse.
PO 360
SEXUALITÉ DE LA JEUNE FILLE MAROCAINE
BALHOUSSE R., ELMAMERI I., EL KADIRI N., BERRADA S.,
MOUSSAOUI D.
Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca, CASABLANCA, MAROC
Introduction : La vie sexuelle de la jeune femme suscite un
intérêt croissant. La sexualité ne peut se réduire à une
pratique ; elle engage l’être tout entier, et ce n’est pas pour
rien qu’il est difficile d’en parler, même quand on veut le faire
le plus simplement possible parce que cela touche au plus
intime de notre être.
Objectif : Le principal objectif de cette étude est :
– explorer le comportement sexuel de la jeune fille marocaine
en fonction du contexte socio-culturel.
Sexualité en chiffre : Une étude faite par une équipe médicale
du centre psychiatrique universitaire Ibnou Rochd a montré
que l’âge moyen du premier rapport sexuel est de 18,7 ans,
et ce taux est comparable à celui retrouvé dans la littérature ;
en effet, l’âge moyen en Tunisie est de 19,6 ans, en France,
il est de 18 ans. 63,5 % des femmes de l’étude ont eu des
rapports sexuels complets, alors que dans la population française 92 % ont eu des rapports sexuels complets. 36,5 % des
femmes ont eu des rapports sexuels superficiels. Cette pra-
tique vise essentiellement à préserver la virginité de la jeune
fille tout en lui permettant probablement une vie sexuelle. À
travers ces résultats, s’impose la nécessité d’une éducation
sexuelle cherchant à améliorer les connaissances et la compréhension du développement sexuel, de la procréation
humaine et d’un comportement sexuel sain et adapté.
Conclusion : Le comportement sexuel de la jeune fille marocaine connait un perpétuel changement, d’où la nécessité
d’une éducation sexuelle dans le cadre d’une approche multidisciplinaire.
PO 361
CANCER DU SEIN ET SEXUALITÉ
MNIF L. (1), DAMAK R. (1), MASMOUDI J. (1), CHARFI N. (1),
GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1)
(1) Psychiatrie A CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Service de Gynéco-Obstétrique, CHU Hedi Chaker, SFAX,
TUNISIE
Introduction : Le cancer du sein confronte les patientes à
l’éventualité de la perte d’une partie de leur corps, symbole
de la féminité et de la sexualité. L’objectif de notre travail était
d’évaluer le changement de l’image corporelle et d’identifier
les facteurs cliniques qui influencent ce changement ainsi
que son retentissement sur la vie sexuelle de ces patientes.
Patientes et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale
d’épidémiologie analytique portant sur 50 patientes en rémission d’au moins 3 mois d’un cancer du sein non métastatique.
Pour l’évaluation de l’image du corps et de la sexualité, on a
utilisé les items consacrés à ces thèmes dans l’échelle spécifique du cancer du sein QLQ-BR23, qui est un module additionnel à l’échelle générale de la qualité de vie EORTC QLQC30.
Résultats : Les 50 patientes étudiées étaient mariées. Elles
avaient un âge moyen de 52,06 ans avec des extrêmes de
32 et 77 ans.
Quarante et une patientes (82 %) avaient eu un traitement
radical par mastectomie alors que pour les autres, le traitement était conservateur par tumorectomie. Toutes les malades avaient reçu un traitement adjuvant par chimio-radiothérapie.
L’image du corps était altérée chez 18 patientes (36 %).
Cette modification de l’image du corps était surtout rattachée
aux effets de la chirurgie mammaire (52 %) plus que l’alopécie (48 %). L’étude des corrélations montre que l’altération
de l’image corporelle était surtout associée à la mastectomie
(p = 0,003) et à la présence d’une asymétrie et/ou d’une cicatrice disgracieuse comme séquelle esthétique (p < 0,05).
76 % des femmes déclaraient être sexuellement moins attirantes après le traitement. Une diminution de la fréquence
des rapports sexuels après la maladie était notée chez
53,2 % des patientes.
Cependant, il n’y avait pas de relation statistiquement significative entre l’image du corps et le fonctionnement sexuel
(p = 0,523) et la satisfaction sexuelle (p = 0,331).
Conclusion : Notre étude souligne l’effet bénéfique du traitement conservateur par rapport à la mastectomie sur l’image
145
9e Congrès de l’Encéphale
du corps ainsi que le bon résultat esthétique de la chirurgie
mammaire. L’altération de l’image du corps secondaire au
cancer du sein influence peu la sexualité du couple tunisien.
PO 362
SEXUALITÉ CHEZ LES FEMMES ATTEINTES DE
CANCER DU SEIN
DERBEL I., JELLOULI I., TRIKI R., BERGAOUI H.,
DELLAGI L., TABBANE K.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Le cancer du sein constitue le premier cancer
féminin en Tunisie. Il représente 30 % des cancers de la
femme. Par ailleurs, il affecte lourdement la vie de la femme
qui en est atteinte sur plusieurs plans : professionnel, social,
familial et sexuel et ce en raison des nombreux bouleversements qu’il occasionne au niveau de son image corporelle,
de son identité et fonction sexuelles. Tout ceci implique un diagnostic et une prise en charge non seulement de ces symptômes sexuels mais aussi des troubles psychologiques qui les
accompagnent. Malheureusement le volet psychothérapeutique de la prise en charge est souvent non pris en compte.
Objectif : Étudier l’impact du cancer du sein sur la sexualité
des femmes qui en sont atteintes afin d’élaborer une stratégie
de prise en charge adéquate.
Matériel et méthode : Étude transversale contrôlée, portant
sur 30 patientes âgées entre 25 et 50 ans atteintes de cancer
du sein ayant terminé le traitement (chirurgie, chimiothérapie
et radiothérapie) depuis au moins 1 mois, et suivies à la consultation externe du service de carcinologie médicale de l’Institut Salah Azaiez à Tunis.
Elles ont bénéficié de la passation d’un questionnaire traduit
(de l’anglais) en arabe dialectal tunisien évaluant le désir,
l’excitation, la satisfaction et l’identité sexuelle.
Résultats
– 60 de nos patientes présentent des troubles sexuels, près
de 50 de ces troubles ne sont pas diagnostiqués et Il existe
une corrélation positive nette avec l’âge.
– Il existe une corrélation entre la lourdeur du traitement et
l’impact général sur la sexualité.
– Il existe une corrélation entre le type de la chirurgie (mastectomie ou tumorectomie) et les troubles de l’image corporelle.
Conclusion : Les troubles sexuels sont fréquents chez les
femmes atteintes de cancer du sein avec un impact important
sur sa vie de couple spécialement pour les patientes jeunes.
Le médecin traitant devrait rechercher ces troubles que la
patiente ne dévoile pas par pudeur et assurer leur prise en
charge afin de lui permettre une qualité de vie meilleure.
PO 363
CANCER DU SEIN ET SEXUALITÉ : D’UN DEUIL
À L’AUTRE
MNIF L. (1), CHARFI N. (1), MASMOUDI J. (1), BAATI I. (1),
GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1)
(1) Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Gynécologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
146
Introduction : Le cancer du sein confronte la femme à de nombreux désordres personnels et conjugaux touchant d’une
manière complexe la sphère sexuelle. Il est susceptible
d’affecter 3 principaux domaines de la sexualité : l’identité
sexuelle, la fonction sexuelle et la relation sexuelle.
Objectifs :
– comparer les changements de la sexualité apparus chez
les patientes après traitement d’un cancer du sein avec ceux
de la population générale.
– déterminer les facteurs cliniques prédictifs d’une altération
de la sexualité.
Matériels et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale
portant sur 50 patientes en rémission d’au moins 3 mois d’un
cancer du sein non métastatique et 50 femmes saines. Les
dossiers médicaux ont été recrutés du service de gynécologie
CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) et les patientes éligibles
ont été convoquées par téléphone.
La sexualité et l’image du corps ont été évaluées à l’aide de
la version arabe de l’échelle spécifique du cancer du sein
QLQ-BR23, qui est un module additionnel de l’échelle générale de la qualité de vie QLQ- C30.
Résultats : Par rapport aux sujets témoins, les patientes ont
signalé davantage de dyspareunies (61,5 % vs 38,5 %) et de
sécheresse vaginale (61,3 % vs 38,7 %). Une diminution de
l’attirance sexuelle était significativement plus fréquente chez
les patientes (p = 0,001).
Les patientes avaient un mauvais fonctionnement et satisfaction sexuels et les scores moyens étaient respectivement
de 45,3 % et 43,9 %. Une étude analytique avait montré que
le statut ménopausique et la présence de difficultés sexuelles
chez le partenaire étaient significativement associés à une
diminution de la satisfaction sexuelle (p respectifs 0,018 et
0,014).
Le score moyen de l’image corporelle était de 47,7 % et son
altération n’avait pas un impact significatif sur les thèmes de
la sexualité.
Conclusion : Ces résultats confirment le retentissement
négatif du cancer du sein et de ses traitements sur la sexualité
et mettent l’accent sur le rôle que jouent dans ce cas la ménopause induite et les difficultés sexuelles chez le partenaire.
PO 364
SEXUALITÉ ET QUALITÉ DE VIE CHEZ LES PATIENTS
HÉMODIALYSÉS : À PROPOS DE 50 CAS
BEN HOUIDI A. (1), ARIBI L. (1), MASMOUDI R. (1),
JARRAYA F. (2), HACHICHA J. (2), AMAMI O. (1)
(1) Sercice de Psychiatrie « B », CHU Hédi Chaker, SFAX,
TUNISIE
(2) Service de Néphrologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectifs : Déterminer l’impact de l’hémodialyse sur l’activité
sexuelle des patients et la corrélation avec leurs qualités de vie.
Méthodologies : Il s’agit d’une étude transversale menée
auprès des patients suivis à l’unité d’hémodialyse du service
de néphrologie du CHU Hédi Chaker à Sfax.
Cette étude s’est étalée sur une période de deux mois (septembre et octobre 2010) et a concerné 50 patients.
Posters
Le recueil des données s’est fait par un questionnaire qui
comportait 30 items portant sur les données sociodémographiques, les antécédents médico-chirurgicaux, les données
sur l’hémodialyse, l’activité sexuelle avant et après l’hémodialyse.
La qualité de vie a été évaluée par la version validée en français du KDQOL.
Résultats : La moyenne d’âge des patients était de 43 ans.
Le sexe ratio était de 0,66.
Soixante-treize pour cent (73 %) des patients étaient en invalidité du travail.
L’ancienneté de l’hémodialyse était en moyenne de 9 ans.
La qualité du suivi était bonne dans 72 % des cas.
Vingt-sept pour cent (27 %) des patients était inactifs sexuellement.
Parmi les patients actifs, 83 % décrivaient leur vie sexuelle
comme non satisfaisante et ceci corrélait de façon significative avec la durée d’évolution de l’hémodialyse.
Les causes citées par ordre de fréquence étaient : la dysfonction érectile, la baisse de la libido et l’asthénie physique.
Le délai moyen d’apparition de ces troubles était de 3 ans
après le début de l’hémodialyse.
Soixante douze pour cent (72 %) des patients jugeaient qu’il
y avait un manque d’écoute de la part de leurs médecins et
une insuffisance d’information sur la sexualité.
Le SMG du KDQOL était en moyenne de 46,84.
La baisse du score touchait essentiellement les dimensions
suivantes : le fardeau de la maladie rénale, le statut professionnel, la qualité de l’activité sexuelle et les effets de la maladie rénale.
Les scores les plus bas de la SMG corrélaient significativement avec la qualité de la vie sexuelle.
Conclusion : L’hémodialyse altère de façon significative la
qualité de vie des patients.
L’activité sexuelle représentait une des dimensions les plus
touchée.
Il y aurait un manque d’information et de dialogue dans les
structures hospitalières.
Une sensibilisation sur ce sujet permettrait une amélioration
de la qualité de la prise en charge des hémodialysés.
PO 365
PSYCHOPATHOLOGIE DES AGRESSEURS
SEXUELS
TEILLARD-DIRAT M. (1), LACAMBRE M. (1),
MOUSSIER M. (2), COURTET P. (1)
(1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
(2) CHU Thuir, PERPIGNAN, FRANCE
La psychopathologie est l’étude raisonnée des troubles mentaux ou psychologiques. Ce mot est dérivé des racines grecques psukhê qui signifie « âme » et pathos qui signifie
« maladie ».
La psychopathologie n’est pas un simple recueil du symptôme mais l’étude dynamique et diachronique de celui-ci
comme l’un des aspects du trouble psychique, déterminé par
des angoisses, des types de défenses, et de relation d’objet.
La psychopathologie s’intéresse donc à des conduites anomales (et non anormales), qui se donnent à voir en se dégageant de l’ensemble lisse et uni dont elles sont issues, et qui
viennent traduire une souffrance psychique.
En conséquence, la psychopathologie de l’agresseur sexuel
suppose donc que l’agression sexuelle soit le symptôme
révélateur d’une souffrance psychique de l’agresseur.
Etudier l’agression sexuelle en tant que symptôme implique
de spécifier ce qu’est l’agression sexuelle. En effet, qualifier
l’agression sexuelle à partir des troubles sexuels tels que les
dysfonctions sexuelles et les paraphilies définies dans le
DSM-IV-TR, ne suffit pas. Car au-delà des « fantaisies imaginatives sexuellement excitantes », c’est la composante
agressive et violente de l’acte sexuel qui sous tend en partie
l’agencement psychopathologique des auteurs de violences
sexuelles. L’étude sémantique de la violence et de l’agressivité, du passage à l’acte et de l’agir va nous permettre d’aborder l’aménagement psychopathologique des agresseurs
sexuels par le biais d’un schéma psychodynamique.
Schéma, où la violence de l’agression sexuelle est envisagée
comme un système défensif en rapport à une angoisse qui
déborde les mécanismes usuels de défense du sujet et
menace l’intégrité narcissique de celui-ci. C’est donc en
déterminant la nature des angoisses contre lesquels le
recours à l’acte vient défendre le sujet que nous pourrons
mettre à jour les composantes de la personnalité des agresseurs sexuels.
Tout au long de cet exposé l’accent sera mis sur la pathologie
narcissique et les troubles dépressifs qui lui sont associés,
nous permettant d’étayer une réflexion quant aux orientations
spécifiques de prise en charge des auteurs de violences
sexuelles.
PO 366
SPÉCIFICITÉS DES TROUBLES DE LA COGNITION
SOCIALE ET DU FONCTIONNEMENT EXÉCUTIF
DANS LES ACTES DE VIOLENCE SEXUELLE
WEINER L. (1), BARATTA A. (2), JAVELOT H. (3),
DESPRÉS O. (4)
(1) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG
CEDEX, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Spécialisé de Sarreguemines, Unité Malades Difficiles, SARREGUEMINES, FRANCE
(3) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES
NANCY, FRANCE
(4) Laboratoire d’Imagerie et de Neurosciences Cognitives FRE
3289 (CNRS/Université de Strasbourg), STRASBOURG, FRANCE
Introduction : La littérature récente relève de plus en plus souvent la présence d’anomalies neurocognitives et neurobiologiques qui influeraient sur la perpétration d’actes de violence.
Plus précisément, des dysfonctionnements exécutifs, des QI
et niveaux socio-éducatifs faibles ainsi que des troubles de
la cognition sociale ont été rapportés chez des individus ayant
commis des agressions sexuelles. Sur des échantillons de
pédophiles, une sur-représentation des individus gauchers
a été constatée, ce qui tend à confirmer le modèle neurodéveloppemental de ces troubles.
147
9e Congrès de l’Encéphale
Objectifs : Déterminer les profils neurocognitifs spécifiquement impliqués dans les violences sexuelles, leur rapport à
la psychopathie et au risque de récidive sexuelle.
Méthode : 20 agresseurs sexuels, 10 individus ayant commis
des actes de violence et 11 sujets témoins appariés ont été
recrutés. Ont été estimés chez tous les participants l’intelligence cristallisée (fNART), le quotient empathique (EQ), le
niveau de psychopathie (PCL-R), le risque de récidive
sexuelle (STATIC 99), la mentalisation (Reading the Mind in
the Eyes test) et l’inhibition cognitive (test de Hayling).
Résultats : Les résultats statistiques mettent en évidence des
différences significatives entre les groupes à la condition
d’inhibition du test de Hayling et au Eyes test. Des analyses
post-hoc montrent que les scores obtenus au Eyes test par
les sujets témoins sont significativement supérieurs à ceux
des agresseurs sexuels. Aucune corrélation significative n’a
été établie entre les résultats au Static-99 et les mesures neuropsychologiques ainsi qu’entre les scores au PCL-R et les
résultats neuropsychologiques.
Discussion : Nos résultats préliminaires suggèrent que les
troubles de la cognition sociale sont spécifiques aux auteurs
de violence sexuelle, tandis que le dysfonctionnement exécutif est présent chez tous les sujets ayant commis des actes
violents. Dans le cadre de notre étude, aucun lien n’a été établi entre ces résultats neurocognitifs, le risque de récidive et
les scores de psychopathie. Si ces résultats sont confirmés
auprès d’échantillons plus larges, ils pourraient éclairer les
mécanismes neuronaux impliqués dans des troubles violents
spécifiques et permettre d’améliorer les propositions thérapeutiques.
PO 367
FAITS D’EXHIBITION SEXUELLE - ÉTUDE D’UNE
POPULATION PÉNALE AU TRIBUNAL DE GRANDE
INSTANCE DE TOURS DE 2006 À 2007
PINEDE D. (1), BOULICOT V. (1), CANO J. (2),
BARON-LAFORET S. (3), VACHERON M.N. (1)
(1) CH SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE
(2) (2) CHRU, TOURS, FRANCE ; (3) CERIAVSIF, PARIS,
FRANCE
Les intervenants de psychiatrie sont confrontés de plus en
plus souvent aux auteurs de violences sexuelles, la plupart
du temps sur demande de l’organe judiciaire. L’exhibition
sexuelle est une entité protéiforme située aux frontières de
la médecine et de la justice. Il s’agit d’un comportement qui
peut appartenir à différents diagnostics cliniques, dont l’exhibitionnisme pervers, au sens psychiatrique du terme. L’exhibition sexuelle est très fréquente. Elle connaît des taux de
récidive élevés, s’associe régulièrement à d’autres conduites
sexuelles paraphiles et, pour certains auteurs, présente un
risque d’escalade vers des passages à l’acte plus graves.
C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés aux
faits d’exhibition sexuelle. Nous avons choisi pour cela une
approche judiciaire de ces actes, ce qui nous a permis d’avoir
une vision globale des actes d’exhibition et de leurs auteurs.
Nous avons pu étudier tous les faits d’exhibition sexuelle
déclarés au Tribunal de Grande Instance de Tours, Indre-et148
Loire, sur les années 2006 et 2007. Nous avons réalisé une
étude descriptive rétrospective, aux différents temps de la trajectoire pénale, des 81 faits d’exhibition sexuelle déclarés,
impliquant 50 auteurs reconnus, dans le but de pouvoir
décrire cette population et la réponse médico-socio-judiciaire
développée. Nous avons pu également nous interroger sur
l’articulation entre la justice et la psychiatrie dans ce domaine.
D’une part, cette étude nous permet d’obtenir des données
concernant une population pour laquelle peu d’étude existe
en France. Tous ces auteurs sont des hommes, dont 48 %
ont des antécédents judiciaires. D’autre part, elle nous permet de mieux appréhender la réponse sociojudiciaire à ces
troubles du comportement et la demande qui est faite à la
psychiatrie dans cette réponse : 36 auteurs ont été condamnés, et 17 ont été condamnés à mettre en place des soins.
Seulement 10 auteurs ont été expertisés.
Références
1. Archer E. et al. (2001), Psychopathologie et traitements actuels des
auteurs d’agression sexuelle
2. Bader S.M. (2007), Exhibitionism : findings from a Midwestern police
contact sample, Int. J. Off. Therap. Comparative Criminol.
3. Baron-Laforet S. (2009), Guide des nouvelles obligations de soins.
PO 368
ANALYSE CLINIQUE DE L’INCESTE À TRAVERS UN
CAS
ZGUEB Y., MAAMRI A., SEJIL I., GHAZALI I., BECHIKH D.,
RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : L’inceste invite à questionner le complexe
d’Œdipe de son auteur et à avancer une hypothèse psychopathologique. La majorité des études s’intéressent plus à la
victime qu’à l’agresseur, alors qu’une analyse des circonstances du crime et de l’état mental de l’agresseur s’avère
nécessaire.
Objectif et méthodologie : L’objectif de notre travail est de
faire une analyse clinique de l’inceste à travers un cas.
Résultats : Vignette clinique : Mr T. G âgé de 61 ans est un
ancien patient de notre service de psychiatrie légale. Il s’agit
de l’aîné d’une fratrie de 7, scolarisé jusqu’à la 6e année primaire. Ensuite il a travaillé d’une façon occasionnelle avant
d’être recruté en tant qu’ouvrier dans une banque. Divorcé,
père de 7 filles, il est décrit intransigeant, ordonné, autodidacte, psychorigide (personnalité paranoïaque). Le début de
ses troubles psychiatriques remonte à l’âge de 40 ans marqué par des troubles du comportement en milieu
professionnel : en effet il disait qu’il était chargé d’assainir le
climat de la banque, qu’il serait le PDG, qu’il œuvrait pour le
bien de la nation, il présentait par ailleurs un délire de persécution et d’ensorcellement. Hospitalisé en psychiatrie légale
à l’âge de 45 ans, suite à un non-lieu pour cause de
« démence », il déclarait avoir des relations incestueuses
avec ses filles (depuis 1994, les dernières n’avaient porté
plainte qu’en 1998 !). Le viol de sa fille aînée s’est produit
selon lui dans un contexte de vengeance car elle avait eu des
relations sexuelles avec un garçon qui lui a fait perdre sa virginité. À propos du viol de sa deuxième fille, il exprimait une
Posters
théorie de purification par l’acte sexuel, en disant que ses
actes lui ont été imposés par le Coran et par les pratiques
mystiques de nombreux pays, il ne s’agissait pas d’un plaisir
sexuel mais plutôt d’un devoir. Le mécanisme de son délire
était essentiellement interprétatif malgré quelques hallucinations auditives et un syndrome d’influence. Le diagnostic de
trouble délirant chronique était retenu et le patient mis sous
Modécate® avec une bonne évolution.
nouvel abord opératoire. L’argument d’interdiction de l’utilisation d’un anse digestive avait contribué à l’effondrement
dépressif et favorisé son passage à l’acte.
Après explications et vérification, la patiente a pu être rassurée sur l’éventuelle utilisation de cette technique en deuxième
intention, en cas d’échec de la précédente technique
employée. Elle a été réorientée vers une équipe spécialisée
pluridisciplinaire.
PO 369
DYSPHORIE DE GENRE ET PLASTIE NÉOVAGINALE : À PROPOS DE 2 CAS CLINIQUES
PO 370
ÉVALUATION NEURO-PSYCHOLOGIQUE DE LA
PRISE EN CHARGE EN GROUPE DE PAROLE DE
PATIENTS PÉDOPHILES
FARISSE J. (1), GORIN A. (2), BOYER L. (3), PERCHENET A.S.
(4), BONIERBALE M. (5), LANCON C. (1)
(1) Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite,
MARSEILLE, FRANCE
(2) Assistante-Chef de Clinique, Service de Psychiatrie Adulte
et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(3) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et dInformation Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE,
FRANCE
(4) Praticien Hospitalier, Service de Chirurgie Plastique et
reconstructrice Pr G. MAGALON, CHU de La Conception, MARSEILLE, FRANCE
(5) Praticien Hospitalier, Médecin coordonnateur de lUF Sexologie et Dysphorie de Genre, Service de Psychiatrie Adulte et
de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
À propos de deux cas cliniques inhabituels survenus dans
un contexte de prise en charge en Psychiatrie d’Urgence, il
est apparu intéressant de revenir sur les techniques de plastie
néo-vaginale à partir d’anses digestives.
Le premier cas clinique est celui d’un transsexuel MtF opérée
il y a plus de 15 ans, par la technique de néovagin reconstruit
à partir d’une anse colique. Le patient consulte en urgence
pour un écoulement séro-sanglant, extériorisé au niveau de
son orifice vaginal étiqueté un peu rapidement ménométrorragies. Après un long entretien explicatif et une mise en confiance progressive l’anamnèse est reconstituée : dix ans
environ après l’intervention chirurgicale, un syndrome douloureux abdominal s’est installé, et a conduit à un diagnostic
de maladie de Crohn ou de Recto-Colite Hémorragique, qui
fut confirmé lors de l’installation de l’inflammation au niveau
du néovagin.
Le deuxième cas clinique concerne un transsexuel MtF,
opéré il y a plus de 4 ans, pratiquement à la dernière étape
administrative de sa réassignation sexuelle (changement de
prénom). Un nouveau report de la procédure pour 6 mois,
associé à la découverte de son identité réelle dans son milieu
professionnel avait induit une décompensation dépressive
avec passage à l’acte suicidaire par intoxication médicamenteuse volontaire.
Le fond dépressif s’était installé depuis plus d’un an devant
les complications locales de son néovagin réalisé selon la
technique du lambeau pénien inversé. Une tendance à la
rétraction s’était développée et avait conduit à envisager un
PRUDHOMME C. (1), LORAND C. (2), LACAMBRE M. (1),
PERROTI-COSTES V. (2), MOUSSIER M. (3), COURTET P. (1)
(1) Hopital Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
(2) UCSA, NIMES, FRANCE
(3) CH Thuir, PERPIGNAN, FRANCE
Se confrontant parfois aux impasses de certaines prises en
charges individuelles des auteurs de violences sexuelles, le
CRIAVS-LR a mis en place en association avec le dispositif
de soins psychiatriques de l’UCSA de la Maison d’Arrêt de
Nîmes, un groupe de parole à l’intention des personnes condamnées pour agression sexuelle.
Un groupe fermé de cinq patients ayant commis des actes
pédophiles présentant les critères d’inclusion suivants a été
constitué : reconnaissance des faits d’agressions sexuelles,
absence de pathologie mentale décompensée, absence de
retard mental (estimation du niveau d’intelligence des sujets
par la NART). La coanimation du groupe a été assurée par
une psychologue du CRIAVS-LR et une psychologue de
l’UCSA.
Afin d’objectiver le travail effectué par ce soin en groupe, nous
avons réalisé une évaluation neuro-psychologique avec des
outils validés et standardisés avant et après un cycle de
12 séances étalées sur trois mois.
Pour chaque patient, nous avons colligé lors d’un premier
entretien les données anamnestiques et socio-démographiques puis nous avons exploré les troubles psychiatriques
actuels et vie entière à l’aide du MINI. Dans un second temps,
nous avons évalué :
– les stratégies de coping dysfonctionnelles par le Questionnaire de Soutien Social (SSQ),
– les attitudes évaluatives envers soi-même dans le domaine
social, professionnel, familial et personnel grâce à l’échelle
d’estime de soi de Coopersmith (SEI),
– les capacités introspectives du sujet et son niveau d’acceptation au changement à l’aide de la Beck Cognitive Insight
Scale (BCIS),
– les distorsions cognitives chez les agresseurs sexuels
d’enfant avec la Molest Scale,
– les processus d’inhibition et de flexibilité mentale à l’aide
du STROOP,
– l’impulsivité des patients, qui favoriserait une mauvaise
estimation des conséquences, un manque d’anticipation et
donc des difficultés à contrôler émotions et comportement à
l’aide de la BIS-11.
149
9e Congrès de l’Encéphale
De plus, nous avons pris en compte les différences psychophysiologiques qui pouvaient modifier les résultats des évaluations comme le niveau d’anxiété évalué par la STAI, le
niveau objectif et subjectif de dépression évalué par la
MADRS, et la désirabilité sociale évaluée par la MarloweCrowne Desirability Social.
PO 371
APPROCHE PSYCHOPATHOLOGIQUE ET
MEDICOLEGALE DES AGRESSEURS SEXUELS.
À PROPOS DE 30 CAS
ABIDA I. (1), ZOUARI L. (1), BEN MAHMOUD S. (2), FEKI I. (1),
BEN THABET J. (1), ZOUARI N. (1), ELLEUCH E. (1),
MAALEJ M. (1)
(1) Service de psychiatrie « C » CHU Hédi Chaker, SFAX,
TUNISIE
(2) Service de psychiatrie, Hôpital régional, GABES, TUNISIE
Introduction : Le phénomène de l’agression sexuelle est,
depuis quelques années, l’objet de nombreuses réflexions de
la part des magistrats ainsi que du milieu médical et psychiatrique. Les infractions sexuelles recouvrent un ensemble disparate de crimes et de délits, commis par des profils psychiques divers, pathologiques ou non.
Objectifs : Décrire le profil psychopathologique et médicolégal des agresseurs sexuels rencontrés dans le cadre d’expertises pénales, et établir une comparaison entre les agresseurs d’adultes et les agresseurs de mineurs.
Sujets et méthodes : Notre étude est de type rétrospectif. Elle
a porté sur 30 agresseurs sexuels examinés dans le cadre
d’expertises psychiatriques.
Résultats : Les inculpés étaient tous de sexe masculin. Leur
âge moyen était de 29 ans et 4 mois. Ils étaient des citadins
dans 86,7 %. Sur le plan professionnel, 63,3 % étaient non
qualifiés et sans activité régulière. Ils étaient célibataires
dans 86,7 % des cas. Dix pour cent étaient récidivistes.
Soixante pour cent avaient consulté auparavant en psychiatrie. Un trouble psychopathologique avait été relevé chez
tous : trouble de la personnalité (63,3 % ; la moitié des agresseurs étaient des psychopathes), schizophrénie (23,3 %),
trouble bipolaire I (6,7 %) et retard mental (6,7 %). Le viol était
l’agression la plus fréquente. La démence au sens légal avait
été retenue pour 33,3 % des cas. Par rapport aux agresseurs
d’adultes, les agresseurs de mineurs étaient significativement plus âgés et mieux insérés sur le plan social et professionnel. Ils avaient moins fréquemment d’antécédents judiciaires et plus de diagnostic de trouble de la personnalité ;
ils avaient commis plus d’attouchements sexuels que de viols
et été jugés plus souvent lucides au moment des faits par
l’expert.
PO 372
PROFIL THÉRAPEUTIQUE DE 144 PATIENTS
TUNISIENS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
GHANMI L. (1), BEN MAHMOUD S. (1), MAALEJ M. (2)
(1) Hôpital régional de Gabès, GABèS, TUNISIE
(2) Hôpital Hedi Chaker de Sfax, SFAX, TUNISIE
150
Objectif : Décrire et analyser les pratiques de la prescription
d’antipsychotiques (AP) chez les patients atteints de schizophrénie suivis à la consultation externe de psychiatrie à
l’hôpital régional de Gabès en Tunisie.
Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale
et exhaustive. Ont été inclus tous les patients âgés de plus
de 18 ans, souffrant de schizophrénie (selon les critères du
DSM-IV), sous traitement AP depuis au moins deux mois et
ayant consulté durant le premier trimestre de l’année 2010.
Pour chaque patient, nous avons évalué les symptômes psychopathologiques par l’échelle PANSS (Positif And Negatif
Syndrom Scale), le fonctionnement global par l’échelle EGF
(Échelle d’évaluation du Fonctionnement Global), les mouvements anormaux par l’échelle AIMS (Abnormal Involuntary Movement Scale) et l’akathisie par l’échelle d’évaluation
de l’akathisie provoquée par un médicament de Thomas Barnes. La polythérapie AP a été définie par l’association de
deux ou plusieurs neuroleptiques (NL). L’observance a été
considérée bonne en cas de prise d’au moins 2/3 de la dose
pendant au moins 5 jours par semaine. Dans une première
partie, nous avons décrit le profil thérapeutique des patients.
Secondairement, nous avons divisé notre échantillon en
deux groupes, selon la présence ou non d’une association
d’AP, en vue de les comparer. L’échantillon était formé de
144 patients.
Résultats : Le nombre moyen d’AP prescrits était 2. L’association d’AP a été notée dans 82 % des cas. Seuls 3.5 % des
patients bénéficiaient de la prescription d’un NL atypique. La
dose moyenne d’AP était de 724 mg en équivalent chlorpromazine. Le nombre total de médicaments prescrits était, en
moyenne, de 3,5 par patient. L’étude analytique montrait que
la monothérapie AP était significativement associée à la prescription plus fréquente de NL atypique (12 vs 1.7 % ;
p = 0.03), à une posologie plus réduite (469 vs 778 mg ;
p = 0.003), à un nombre total de médicaments prescrits plus
réduit (2.7 vs 3.7 ; p < 0.001), à un plus faible taux de tabagisme (28 vs 54 % ; p = 0.01) et à une meilleure observance
thérapeutique (88 vs 65 % ; p = 0.01).
Conclusion : Les pratiques décrites dans ce travail sont éloignées des recommandations. La polythérapie AP reste largement majoritaire.
PO 373
UNE ENQUÊTE SUR L’USAGE DES TRAITEMENTS
PSYCHOTROPES CHEZ LES PATIENTS
CONSULTANT AU CENTRE DE RESSOURCES
AUTISME DE HAUTE-NORMANDIE
BÉHÉREC L. (1), QUILICI G. (2), ROSIER A. (2), CAMPION D.
(2), GUILLIN O. (2)
(1) Hopital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LèS-ROUEN,
FRANCE
Les troubles envahissants du développement (TED) constituent un ensemble de troubles d’apparition précoce, caractérisés par des déficits sévères et envahissants de plusieurs
secteurs du développement, notamment dans les domaines
de la socialisation et de la communication. Il n’existe aucun
traitement pharmacologique des TED, mais certains traite-
Posters
ments pharmacologiques peuvent être utiles dans la prise en
charge de certains symptômes associés.
Aux États-Unis, 1 patient souffrant de TED de moins de
21 ans sur 2 reçoit au moins un traitement psychotrope. Les
traitements les plus prescrits y sont les antipsychotiques, les
antidépresseurs et les psychostimulants. Différents déterminants influent ces prescriptions : personnels (âge, retard
mental), médicaux (sévérité, sous-type de TED), mais aussi
géographiques et socio-économiques. En France, les jeunes
adultes institutionnalisés reçoivent un traitement dans 62 %
des cas. Aucune donnée sur les prescriptions de psychotropes chez l’enfant avec TED en France n’est retrouvée dans
la littérature.
Nous avons donc mené une enquête sur les prescriptions de
psychotropes chez les patients consultant au Centre de Ressources Autisme de Haute-Normandie et ayant reçu un diagnostic de TED (246 patients de 8,3 ± 5,2 ans). Un quart des
sujets de notre échantillon recevait un traitement, cette proportion est deux fois moindre qu’aux États-Unis et correspond
plus généralement aux différences de prescriptions de psychotropes en population pédiatrique globale entre ces deux
pays. Les antipsychotiques étaient les traitements les plus
prescrits (65 % des sujets traités). Les seconds traitements
les plus prescrits étaient les antiépileptiques (33 %), suivis
des antihistaminiques (17 %). Les antidépresseurs et les psychostimulants étaient peu prescrits dans notre échantillon
(respectivement 12 % et 5 % des patients traités). Par
ailleurs, nous avons retrouvé que le principal facteur explicatif
de la prescription de psychotropes était la présence d’un
retard mental, ce qui est en accord avec les données de la
littérature.
PO 374
APPROCHE THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES CONSOMMATEUR DE CANNABIS
ACHECHE H., ZALILA H., BEN ASSI W., DAKHLIA N.,
JRIDETTE S., EUCHI L., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hopital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Le cannabis est la substance la plus consommée parmi les drogues illicites. Il a été considéré pendant de
nombreuses années comme peu toxique, « une drogue
douce » bien que cette notion ne soit pas scientifiquement
étayée. Il fait l’objet de nombreux débats dans ses liens avec
les troubles schizophréniques où il apparaît être un facteur
de risque particulièrement lors d’une consommation importante et avant l’âge de 15 ans.
Objectifs : L’objectif de notre travail consiste à décrire à travers une étude de 60 cas les principaux paramètres thérapeutiques (dose, classe, effet secondaire et observance)
chez les patients schizophrènes consommateurs et abstinents et de les comparer nos résultats aux donnés de la littérature.
Matériels et méthodes : Nous avons réalisé une étude descriptive et comparative sur une population de 60 patients de
sexe masculin. Cette population est partagée en trente
patients atteints de schizophrénie abuseurs ou dépendants
au cannabis, et 30 autres patients, eux aussi atteint de schizophrénie, mais qui n’ont jamais consommé cette substance.
Résultats : La moyenne d’âge de notre échantillon est de
34,32 ans. La majorité de nos patients, soit les 2/3 de l’effectif
total habitaient dans une zone suburbaine. Près de la moitié
(51,7 %) de notre population d’étude avait un niveau d’instruction primaire. La majorité de notre population était sous
neuroleptiques classiques. La chlorpromazine était prescrite
chez 41,7 % des patients, 10 % recevaient de l’halopéridol.
Notre enquête n’a pas relevé de différence statiquement
significative de doses entre les deux groupes. Le comportement d’observance est fortement corrélé à la consommation
de cannabis avec une p = 0,01.
Conclusion : Les liens entre le cannabis et les troubles schizophréniques sont anciens. L’abus et la dépendance sont
plus fréquents en population schizophrénique qu’en population générale. Une identification et une prise en charge thérapeutique adéquate chez ces patients est primordiales pour
garantir un meilleur pronostic.
PO 375
NEUROLEPTIQUES À ACTION PROLONGÉE ET
PSYCHOSES CHRONIQUES DU POINT DE VUE DU
PERSONNEL PARAMÉDICAL EN PSYCHIATRIE
MNIF L., CHARFI N., MASMOUDI J., HACHICHA C.,
JAOUA A.
Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : Les infirmiers exerçant en psychiatrie partagent
une bonne part de leurs représentations des traitements avec
les psychiatres prescripteurs. Ceci est valable pour les neuroleptiques classiques à action prolongée (NAP) qui gardent
toujours leur place dans notre milieu psychiatrique vu la non
disponibilité des antipsychotiques atypiques sous forme
retard.
Objectif : Déterminer le point de vue des infirmiers exerçant
en milieu psychiatrique vis-à-vis du traitement par NAP.
Matériels et méthodes : Une enquête a été menée auprès de
40 infirmiers exerçant au service de psychiatrie CHU Hédi
Chaker de Sfax (Tunisie). Le recueil des données à propos
des NAP a été fait à l’aide d’un questionnaire comportant les
points suivants : l’amélioration de l’observance thérapeutique, le niveau d’efficacité et de tolérance, l’intérêt et les indications.
Résultats : Seulement 15 % des infirmiers pensaient que les
NAP favorisent le suivi du traitement. Cependant, la majorité
d’entre eux s’accordaient pour considérer que la forme retard
des neuroleptiques est plus efficace sur la maladie que la
forme orale.
Selon le personnel paramédical, les indications des NAP les
plus rapportées étaient : manque de support familial (75 %),
rechutes multiples et rapprochées (72 %), inobservance
(70 %). Pour eux, le malade n’a jamais été à l’origine de la
prescription d’un NAP et 68 % jugeaient que la décision de
prescrire émane toujours du médecin ou de la famille.
Plus de la moitié (62,5 %) pensaient que les NAP favorisent
une meilleure relation avec le malade et améliorent la vie
socio-familiale (85 %).
Conclusion : Cette étude indique que la perception des NAP
par le personnel paramédical en psychiatrie est mêlée à des
151
9e Congrès de l’Encéphale
idées péjoratives impliquant leurs indications ; ce qui pourrait
être à l’origine d’une stigmatisation des malades. Une sensibilisation par des informations éclairées s’avère nécessaire.
PO 376
PRESCRIPTION DES PSYCHOTROPES DANS LA
DÉMENCE
BEN HADJ KACEM N., DAOUSSI N., MOKHTAR ZAAG K.,
NASR M.
tiques a été évoquée comme l’une des étiologies de ce syndrome. Néanmoins, peu d’études se sont intéressées à cette
question.
L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence et l’intensité
du SJSR chez une population de patients sous antipsychotiques classiques ou atypiques.
Pour ce faire, le SJSR a été recherché chez 100 patients sous
antipsychotiques, sur la base de 4 critères cliniques bien identifiés, alors que l’intensité a été évaluée à l’aide de l’Échelle
Internationale du Syndrome des Jambes sans Repos ou
« International Restless Legs Syndrome Scale » (IRLSS).
CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La maladie démentielle s’accompagne de
divers troubles de comportement qui viennent aggraver les
troubles cognitifs et peuvent diminuer la tolérance de l’entourage du patient. Les traitements psychotropes sont fréquemment utilisés dans cette pathologie qui touche essentiellement la personne âgée. Ils ont de multiples effets
indésirables, en particulier de type cognitif.
Objectifs : Évaluer les caractéristiques de la prescription des
psychotropes dans la démence et discuter sa conformité aux
différentes recommandations consensuelles.
Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive au service de psychiatrie du CHU de
Mahdia, portant sur tous les malades hospitalisés et répondant aux critères diagnostique « DSM IV » de démence, sur
une période de sept ans (du 15 mai 2000 au 15 mai 2007).
Les données ont été recueillies à parti des dossiers médicaux
à l’aide d’une fiche préétablie comportant les caractéristiques
cliniques de la démence et celles de la prescription des psychotropes.
Résultats : Nous avons colligés 18 cas de démence. L’âge
moyen était de 66,3 ans. Une prédominance féminine a été
notée avec un sexe ratio à 0,64. Le traitement psychotrope
prescrit au cours de l’hospitalisation ainsi qu’à la sortie consistait en une monothérapie dans 08 cas, bithérapie dans
07 cas et une poly thérapie dans 03 cas. Les psychotropes
les plus prescrits étaient les antipsychotiques, les benzodiazépines et les antidépresseurs chez respectivement 17, 4 et
3 patients.
Nous discutons dans ce travail la place des psychotropes
dans le traitement de la démence à travers une revue de la
littérature.
PO 377
SYNDROME DES JAMBES SANS REPOS SOUS
ANTIPSYCHOTIQUES
OTHEMAN Y., DOUFIK J., OUTARAHOUT M., OUANASS A.
Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est un trouble
sensitivomoteur caractérisé par une sensation pénible localisée aux membres inférieurs, associée à un besoin impérieux
de bouger les jambes, survenant particulièrement au repos,
le soir ou la nuit.
Le SJSR est idiopathique dans 76 à 90 % des cas selon les
études. Parmi les formes secondaires, la prise d’antipsycho152
PO 378
ASSOCIATION DE TRAITEMENT
ANTIPSYCHOTIQUE : POURQUOI, POUR QUI ?
THOMAS G.
HIA BEGIN, SAINT-MANDÉ, FRANCE
Introduction : Les règles de bonnes pratiques de prescription
nous incitent à privilégier la monothérapie en première intention. Dans la pratique, il est cependant fréquent de suivre
des patients sous associations de plusieurs antipsychotiques. Dans ce travail, nous avons repris sur un an les dossiers de l’ensemble des patients recevant un traitement comprenant plusieurs antipsychotiques admis dans le service de
psychiatrie de l’HIA BEGIN. Il s’agissait de mieux comprendre les motifs cliniques de ces associations, d’évaluer leur
retentissement et d’en tirer des enseignements pour notre
pratique.
Méthode : Les dossiers des patients admis dans l’Unité
d’Accueil Psychiatrique (UAP) de juin 2009 à juin 2010 ont
été colligés. En cas de prescriptions d’association de traitement antipsychotique au moment ou durant l’hospitalisation
une fiche de recueil d’information standardisé a été complétée. Les résultats ont été exploités sur tableur EXCEL®.
Résultats : Au total 20 dossiers ont été inclus dans l’étude.
Il s’agissait de femmes dans 63 % des cas. L’âge moyen des
patients inclus était de 40.3 ans (min 22-max 77). 22 % recevaient une association d’antipsychotiques à l’entrée dans le
service. Pour les autres l’instauration a été initiale dans 60 %
des cas où avec un délai moyen de 3.5 jours. Les diagnostics
d’entrée retenaient l’acutisation d’une affection psychotique
chronique éventuellement associée à des troubles de
l’humeur dans 75 % des cas. Les motifs de prescription de
l’association étaient par ordre décroissant : l’agitation,
l’anxiété, l’insomnie, le risque suicidaire et le sevrage à une
substance. Les traitements associés étaient dans 84 % des
cas un antipsychotique atypique et un neuroleptique classique à valence sédative. Le traitement a été réévalué à J7
dans 55 % des cas. À la sortie du service, l’association d’antipsychotiques étaient poursuivies dans 55 % des cas. Un traitement anti-parkinsonnien était associé dans 25 % des cas.
Dicussion : Ce travail nous montre que l’association de traitements antipsychotiques est plutôt rare et s’adresse en priorité à des patients présentant une pathologie psychiatrique
évoluée à des moments aigus. La poursuite de cette association dans de nombreux cas à la sortie d’hospitalisation doit
nous interroger sur leur réévaluation.
Posters
PO 379
ANTIPSYCHOTIQUES ET ADOLESCENCE :
ÉVALUATION DES PRATIQUES
PROFESSIONNELLES
GUILLON M.S., WURMBERG D.
Centre Hospitalier de Rouffach, ROUFFACH, FRANCE
Introduction : L’évaluation des pratiques professionnelles
consiste en l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations, selon une méthode validée
par la Haute Autorité de Santé.
Les antipsychotiques atypiques (AP) sont recommandés en
première intention pour les adolescents en raison d’un profil
efficacité-tolérance neurologique plus favorable. Mais, ils
induisent différents effets indésirables, dont une augmentation de l’appétit, une prise de poids, des troubles du métabolisme glucidique et lipidique, une hyperprolactinémie… Les
recommandations actuelles sont d’intégrer la dimension de
prévention ou de dépistage des comorbidités somatiques et
de développer une collaboration étroite avec le médecin de
famille.
Objectifs : Les objectifs étaient d’évaluer, à partir des recommandations actuelles de bonnes pratiques, nos actions professionnelles auprès des adolescents présentant une symptomatologie du registre psychotique et susceptibles de
bénéficier d’un traitement pharmacologique à visée antipsychotique.
Méthode : La méthodologie retenue était l’audit clinique ciblé.
La séquence étudiée était la période d’évaluation avant instauration du traitement. Une grille d’évaluation de 18 critères
a été élaborée. Dix dossiers informatisés ont été audités.
Population : Adolescents, hospitalisés en primoadmission,
présentant des symptômes du registre psychotique et pour
lesquels un traitement pharmacologique a été instauré.
Résultats : Au terme d’un premier audit, des actions d’amélioration ont été mises en place et des développements ultérieurs ont été définis.
PO 380
DYSKINÉSIES TARDIVES DES NEUROLEPTIQUES :
ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE FUMEURS ET NON
FUMEURS
SEJIL I. (1), BOUGUERRA C. (2), OUMAYA A. (1), MEHDI F.
(2), BELLAAJ R. (2), GALLALI S. (1)
(1) Service de neuropsychiatrie, Hôpital militaire de Tunis,
TUNIS, TUNISIE ; (2) Service de médecine préventive, Hôpital
militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
Les dyskinésies tardives font partie des effets secondaires
neurologiques extrapyramidaux des neuroleptiques. Ils
représentent des mouvements hyperkinétiques, rapides,
répétitifs et stéréotypés, d’installation insidieuse, intéressant
initialement et préférentiellement la sphère bucco-faciale,
mais peuvent également s’observer au niveau du tronc et des
membres inférieurs. Des auteurs ont réussi à isoler des facteurs de risque aux dyskinésies tardives, ces facteurs de risques sont : l’âge supérieur à 50 ans, la durée longue d’expo-
sition, les doses élevées des neuroleptiques, le sexe féminin,
et le tabagisme co-occurrent. Dans cette étude nous allons
comparer les caractéristiques des dyskinésies tardives des
neuroleptiques chez des sujets fumeurs et non fumeurs
appariés selon les autres facteurs de risque des dyskinésies
tardives. La prévalence des dyskinésies tardives dans la
population des fumeurs était de 38,9 % vs 19,4 % dans la
population des non-fumeurs. Le score AIMS moyen chez les
sujets fumeurs était de 17,9 ± 8,0 vs 12 ± 3,7 chez les nonfumeurs. Parmi les sujets fumeurs 59,2 % ont développé des
dyskinésies modérées vs 33 % des non fumeurs ; 30,6 % des
fumeurs ont développé des DT légères vs 66,7 % des nonfumeurs et enfin 10,2 % des fumeurs ont développé des DT
sévères vs aucun des non-fumeurs. Parmi les sujets fumeurs
55,1 % ont développé des dyskinésies tardives mixtes vs
50 % des non-fumeurs ; 10 % ont développé des DT choréoathétosiques vs 16,7 % des non-fumeurs et 34 % ont
développé des DT buccolinguofaciales vs 33,3 % des nonfumeurs. Chez les sujets fumeurs, la durée moyenne d’évolution des dyskinésies tardives était de 18,6 mois vs10,6 mois
chez les non-fumeurs, L’âge moyen d’installation des DT
chez les fumeurs était de 35,7 ± 5,9 vs 39,6 ± 6,1 chez les
non-fumeurs.
PO 381
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SOUS
ZYPADHERA DANS UN ÉTABLISSEMENT
HOSPITALIER : BILAN DES PREMIERS MOIS DE
PRATIQUES CLINIQUES
PEUGNET P., MARIE N., LEMARIE Y., BURGOT G.
Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE
Le ZYPADHERA® (olanzapine) est un neuroleptique d’action
prolongée ayant obtenu son autorisation de mise sur le marché en novembre 2009 dans la prise en charge des patients
adultes schizophrènes stabilisés par olanzapine orale. Les
contraintes majeures liées à ce médicament sont sa reconstitution, son administration (en IM profonde dans le muscle
fessier en dehors d’un capillaire sanguin) et la nécessité
d’une surveillance post-injection (au moins 3 h dans un lieu
médicalisé susceptible de prendre en charge un surdosage).
Depuis avril 2010 (date de commercialisation du ZYPADHERA®), 12 instaurations de traitement ont été réalisées au
Centre Hospitalier Guillaume Régnier de Rennes (hôpital
psychiatrique de 2 099 lits dont 1 229 d’hospitalisation complète). Ces patients reçoivent leur injection dans des unités
d’hospitalisation complète, structures répondant au suivi
post-injection.
À chaque instauration de traitement, la Pharmacie à Usage
Intérieur réalise une formation sur les modalités de reconstitution et d’administration du personnel infirmier de l’unité de
soins accueillant le patient. Cette démarche s’accompagne
de la remise d’une « fiche infirmier » récapitulant les étapes
de cette reconstitution.
Cette étude propose un bilan des premiers mois d’utilisation
du ZYPADHERA® en termes de modalités de prise en
charge, de pratique infirmière, de modalités de prescription
(indication, posologie, co-prescription d’autres psychotropes, traitements antérieurs), d’efficacité et de tolérance.
153
9e Congrès de l’Encéphale
PO 382
FACTEURS ASSOCIÉS AUX PRESCRIPTIONS DES
ANTIPSYCHOTIQUES À ACTION PROLONGÉE DANS
LE TROUBLE BIPOLAIRE
ANES I., ZARROUK L., MARRAG I., DAOUSSI N., NASR M.
Hôpital CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire reste une maladie grave
avec un risque suicidaire élevé et des répercussions professionnelles et familiales non négligeables. Sa prise en charge
thérapeutique repose sur les thymorégulateurs, de préférence en monothérapie. Les autres traitements antipsychotiques surtout, sont réservés aux phases aiguës de la maladie
et à certaines formes résistantes. Or, en pratique, les patients
reçoivent le plus souvent une polymédication dans laquelle
les antipsychotiques à action prolongée (APAP) occupent
une place non négligeable. L’objectif de ce travail est de
déterminer les facteurs associés à la prescription des neuroleptiques à action prolongée, dans le traitement du trouble
bipolaire et d’évaluer la conséquence sur la prise en charge
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée
au Service de Psychiatrie de CHU de Mahdia sur une période
de 5 ans et demi (de janvier 2005 au juin 2010), portant sur
10 patients suivis au service pour trouble bipolaire.
Résultat : Il s’agit de 10 patients : 7 hommes et 3 femmes
d’âge moyenne 34 ans, le diagnostic de trouble bipolaire type
I a été porté pour les dix patients, selon les critères diagnostique DSMIV TR. Un nombre d’hospitalisations pour accès
maniaque supérieur à 5 a été noté chez les 10 patients avant
la prescription des APAP. Cinq patients sont mis sous traitement thymoregulateur à base de lithium, trois sous carbamazépine, deux patients sous acide valproique. En s’aidant
d’une revue de littérature on a trouvé comme facteurs associés à la prescription des APAP : mauvaise observance thérapeutique, persistance d’une symptomatologie maniaque
ou psychotique entre les épisodes, poursuite d’un traitement
efficace après un épisode maniaque sévère, agressivité et
trouble de personnalité et cycles rapides.
Conclusion : Une stabilisation de la maladie bipolaire peut
être parfois obtenue au prix des APAP. Toutefois, leur prescription doit être rationnelle avec une évaluation du rapport
bénéfice/risque.
PO 383
CLOZAPINE ET ÉVOLUTION DE SA PRESCRIPTION
OUAHID W., BELHACHMI A., LABOUDI F., SIHAM B.,
OUANASS A.
Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC
La schizophrénie est une psychose chronique grave survenant chez l’adulte jeune, dont la prise en charge a fait d’énormes progrès, des traitements médicamenteux, associés aux
psychothérapies, permettent un retour à une vie quasiment
normale.
La clozapine (Leponex®) fut une des avancées thérapeutiques majeures dans le traitement de la schizophrénie résistante, C’est un antipsychotique atypique dérivé du dibenzodiazépine, qui agit par régulation des fonctions cognitives. Il
154
se différencie des autres antipsychotiques par une bonne affinité aux récepteurs D4, avec moins d’occupation des récepteurs D2 et D1, ce qui empêche l’apparition de symptômes
extrapyramidaux et de dyskinésies tardives.
Notre travail propose une étude rétrospective, sur dix ans,
d’une population de patients présentant une schizophrénie
résistante.
L’objectif étant de recueillir des données sur l’évolution des
modalités de prescription de la clozapine à l’hôpital Arrazi Salé.
PO 384
ÉTUDE RETROSPECTIVE DE L’EFFICACITÉ DE LA
CLOZAPINE DANS LE TRAITEMENT DES TROUBLES
DU COMPORTEMENT AGRESSIFS CHEZ LES
SUJETS SOUFFRANT DE TROUBLES
ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT
BÉHÉREC L. (1), ROTHARMEL M. (2), QUILICI G. (2), ROSIER
A. (2), LAMBREY S. (3), FALISSARD B. (4), GUILLIN O. (2)
(1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LèS-ROUEN,
FRANCE
(3) Hôpital de la Pitié Salpetrière, PARIS, FRANCE
(4) La Maison de Solenn, PARIS, FRANCE
Les troubles envahissants du développement (TED) constituent un ensemble de troubles d’apparition précoce, caractérisés par des déficits sévères et une altération envahissante
de plusieurs secteurs du développement, notamment dans les
domaines de la communication et de la socialisation. Des troubles du comportement à type d’agressivité y sont associés de
manière fréquente. L’aripiprazole et la rispéridone, deux antipsychotiques de seconde génération, ont montré leur efficacité dans la prise en charge de ces comportements chez les
personnes avec TED. Cependant, certains patients ne sont
pas répondeurs à ces traitements. La clozapine, connue pour
son efficacité sur les comportements violents dans la schizophrénie, a reçu peu d’attention chez les sujets avec TED.
Nous avons mené une étude rétrospective de la fréquence
des comportements agressifs chez tous les patients avec TED
hospitalisés dans le service hospitalo-universitaire du Centre
Hospitalier du Rouvray entre janvier 2002 et février 2010, traités par clozapine en raison de comportements agressifs et ne
répondant pas aux autres antipsychotiques. Les troubles du
comportement ont été systématiquement relevés durant la
période des 4 à 6 mois précédents l’introduction de la clozapine, puis pendant un temps identique après son initiation. La
tolérance à long terme (10 mois à 7 ans) a aussi été étudiée.
Le lien entre les troubles du comportement et la période de
traitement (avant ou après introduction de clozapine) a été
étudié à l’aide d’un modèle linéaire marginal. La clozapine a
permis de diminuer par 2 le nombre de jours avec agression,
ainsi que le nombre de traitements et la dose d’antipsychotique (en équivalents chlorpromazine). La tolérance à long
terme était bonne, à l’exception d’une prise de poids importante (+ 22,6 ± 18,2 %), l’apparition d’un syndrome métabolique chez un patient et d’une tachycardie chez une patiente.
Les données de notre étude suggèrent que l’usage de la clozapine a un intérêt dans la prise en charge des sujets souffrant de TED présentant des comportements agressifs et
Posters
résistants aux autres traitements antipsychotiques, en analogie avec les schizophrénies résistantes.
PO 385
OPTIMISATION DU TRAITEMENT PAR CLOZAPINE :
MONITORING ET FLUVOXAMINE
MOINEVILLE M. (1), MALLET J. (1), LAGODKA A. (1),
BROLY F. (2), OLIE J.P. (1)
(1) SHU, CH Sainte-Anne, Université Paris-Descartes, PARIS,
FRANCE
(2) CHRU de Lille, LILLE, FRANCE
La clozapine est à l’heure actuelle le traitement de référence
des schizophrénies résistantes. La littérature internationale
montre depuis plus d’une dizaine d’années l’intérêt d’une surveillance répétée des clozapinémies, permettant de déterminer la posologie pour une fourchette thérapeutique optimale.
Toutefois, chez certains patients, la clozapinémie est difficile
à équilibrer malgré une bonne observance et l’augmentation
des posologies. Ceci peut s’expliquer par une trop forte activité du cytochrome P450 CYP1A2, en interaction avec la consommation de tabac. L’intérêt de l’adjonction de fluvoxamine
dans ce cas de métabolisme particulier est démontré.
Nous rapportons le cas de deux patients schizophrènes,
fumeurs, avec une symptomatologie résistante malgré un
traitement par clozapine depuis plusieurs mois. La première
hypothèse a été une mauvaise observance, mais les clozapinémies sont restées fluctuantes malgré une surveillance
rigoureuse de la prise médicamenteuse, avec la dissolution
des comprimés en milieu hospitalier. De la fluvoxamine a
alors été introduite, permettant une stabilisation des clozapinémies dans la fourchette thérapeutique optimale et une
amélioration spectaculaire de la symptomatologie. Dans un
des cas, un génotypage du gène codant pour le cytochrome
P450 CYP1A2 a été réalisé, objectivant une mutation spécifique, liée à l’activité accrue du cythochrome.
Ces cas cliniques soulignent l’intérêt d’un dosage systématique et répété de la clozapine, lors de son instauration, ainsi
qu’à moyen terme, et de surcroît chez les patients fumeurs
et non répondeurs. L’adjonction de fluvoxamine doit être envisagée lorsque les clozapinémies sont difficiles à équilibrer.
PO 386
RISQUE THROMBO-EMBOLIQUE ET CLOZAPINE : À
PROPOS D’UN CAS
MARTIN J., CHAUVET-GELINIER J.C., PONAVOY E.,
TROJAK B., GISSELMANN A., BONIN B.
CHU DIJON, DIJON, FRANCE
Introduction : La prescription de clozapine (Leponex®), antipsychotique atypique, est particulièrement codifiée, réservée
au traitement des schizophrénies dites « résistantes ». Ces
précautions se justifient par la possible survenue d’effets
adverses graves. Si les risques hématologiques et neurologiques sont bien connus, d’autres effets adverses potentiellement fatals, tels que les risques cardio-vasculaires, sont
moins bien documentés. Une attention particulière se porte,
depuis quelques années, sur le risque de survenue d’accidents thrombo-emboliques.
Le cas de Mme W : Mme W, âgée de 65 ans, traitée par clozapine (550 mg par jour) pour une schizophrénie de forme
paranoïde qualifiée de résistante, est hospitalisée dans le
service de psychiatrie en raison d’une décompensation psychotique aiguë, bien qu’il n’y ait pas de rupture thérapeutique.
L’examen clinique d’entrée retrouve une symptomatologie
évocatrice d’un accident thrombotique (douleur au mollet
gauche, dyspnée, tachycardie). Les examens paracliniques
mettent en évidence une thrombose veineuse profonde suropoplitée gauche associée à une embolie pulmonaire bilatérale. Un traitement anticoagulant est débuté. Il s’agit du troisième épisode thrombo-embolique chez Mme W ; le bilan de
thrombophilie réalisé s’avère normal. Une origine iatrogène
est envisagée. Le centre régional de pharmacovigilance
retient l’imputabilité du traitement par clozapine dans la survenue répétée d’accidents thrombo-emboliques chez cette
patiente. Une substitution par clopixol est réalisée, permettant d’obtenir une stabilité de l’état clinique de la patiente.
Conclusion : Le risque de survenue d’un accident thromboembolique lors d’un traitement par clozapine doit être pris en
compte. Si les mécanismes de cet effet adverse restent
encore méconnus à ce jour, une grande vigilance apparaît
nécessaire, d’autant plus qu’il existe souvent chez ces
patients d’autres facteurs de risque cardio-vasculaires, liés
à la maladie elle-même, aux habitudes de vie ou à la présence
de pathologies métaboliques.
PO 387
UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE SUR LES CAUSES
D’ARRÊT DE LA CLOZAPINE POUR EFFETS
SECONDAIRES
ROTHARMEL M., BEHEREC L., BOURGEOIS V., BRETEL F.,
HAOUZIR S., QUILICI G., GUILLIN O.
Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LèS-ROUEN,
FRANCE
Schéma explicatif de la large potentialit&e[...]
Introduction et objectifs : Il est reconnu que l’efficacité de la
clozapine est supérieure à celle des autres antipsychotiques,
même parmi les plus récents, dans le traitement de la schizophrénie résistante. Malgré cela, l’existence d’un risque non
négligeable d’effets secondaires parfois graves, rend son uti155
9e Congrès de l’Encéphale
lisation faible. Ce travail propose de recenser les causes
d’arrêt du traitement par clozapine.
Méthode : Nous avons mené une étude rétrospective sur les
dossiers des patients mis consécutivement sous clozapine
entre janvier 2006 et mai 2010. Les patients ont été suivis le
temps de l’instauration du traitement par clozapine, jusqu’à
obtention d’une dose d’équilibre.
Résultats : 46 patients ont été inclus. Dans trois cas (5,75 %),
il existait une forte probabilité de la responsabilité de la clozapine dans la survenue d’effets secondaires graves (1 cas
de neutropénie, 1 de myocardite et 1 de syndrome occlusif),
et le traitement a été arrêté avec disparition de ces complications. Dans six cas (11,5 %), la probabilité de la responsabilité de la clozapine était modérée et une recherche étiologique avancée a permis d’instaurer un traitement spécifique
et de conserver la clozapine, avec un net bénéfice clinique
pour les patients. Nous avons aussi recensé 11,5 % d’arrêts
pour non compliance, 2 % pour inefficacité, 2 % suite à un
décès inexpliqué, soit 21,25 % d’arrêts toute cause confondue.
PO 388
CLOZAPINE : LIMITES ET ALTERNATIVES
MAALEJ I., ROSETTI R., RAMOND A.
EPS VILLE EVRARD, NEUILLY SUR MARNE, FRANCE
La clozapine, utilisée pour la première fois en 1970, a permis
de réduire le taux de résistance de la schizophrénie. En effet,
sur le 1/3 de schizophrénies résistantes, 30 à 60 % répondent
à la clozapine.
Au sein de notre service, depuis l’année 2008, 10 patients
ont été mis sous clozapine dont 9, dans le cadre de l’AMM
(schizophrénie résistante) et un patient hors AMM (trouble
du comportement invalidant chez un retard mental). Un échec
de la thérapeutique a concerné 4 patients. Les motifs de
l’arrêt ont été : agranulocytose, leuco-neutropénie, inefficacité et non observance.
Nous nous interrogeons sur la limite de la prescription de la
clozapine et nous nous proposons dans ce travail, d’effectuer
une revue de la littérature (PUB MED, MEDLINE, EMBASE
PSYCHIATRY), à fin de répertorier ce qui a été rapporté
comme causes d’arrêt de la clozapine.
Mis à part les causes d’arrêt classiques (leuconeutropénie,
hypotension orthostatique, constipation opiniâtre, crise convulsive, myocardite, hypersialorrhée), on a répertorié plusieurs effets indésirables nécessitant la suspension de la
prescription : hyperleucocytose, Polyglobulie Vera, Néphrite
interstitielle, cardiomyopathie, péricardite, syndrome subocclusif intestinal.
Chez ces patients et chez les non répondeurs ou partiellement
répondeurs à la clozapine, aucun guide line n’est proposé
mais plusieurs formules sont rapportées par la littérature. En
effet, les guideslines européens et américains admettent que
l’association de la clozapine à un 2e antipsychotique peut être
justifiée mais ne précisent pas quelle molécule.
On se propose de relever les particularités de ces différentes
associations et d’évaluer leur efficacité.
156
PO 389
CONDITIONS D’UTILISATION DE LA DULOXÉTINE EN
FRANCE : ÉTUDE PHARMACO-ÉPIDEMIOLOGIQUE
OBSERVATIONNELLE, PROSPECTIVE ET
TRANSVERSALE
PECHTNER V. (1), PICARD H. (1), TCHERNY-LESSENOT S.
(1), ARKOUB H. (1), SAPIN H. (1), AUGENDRE-FERRANTE B.
(1), ROUILLON F. (2), PERROT S. (3), VALENSI P. (4)
(1) Lilly France, SURESNES, FRANCE
(2) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, Hôpital
Sainte Anne, PARIS, FRANCE
(3) Service de Médecine Interne, Hôpital de l’Hôtel-Dieu, PARIS,
FRANCE
(4) Service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition, Hôpital Jean
Verdier, BONDY, FRANCE
Contexte : Lilly France commercialise depuis janvier 2008 la
duloxétine (DLX) dans 3 indications : trouble dépressif
majeur, douleur neuropathique diabétique périphérique chez
l’adulte et trouble anxiété généralisée. Dans le contexte du
plan de gestion de risques de la DLX, l’AFSSAPS a demandé
à Lilly de mettre en place une étude sur ses conditions réelles
d’utilisation en France, en médecine de ville. L’étude, observationnelle, prospective et transversale (approuvée par
l’AFSSAPS) a été réalisée dans des pharmacies de ville avec
des données complémentaires fournies par les patients et les
médecins prescripteurs.
Objectifs : Primaire : évaluer les conditions d’utilisation de la
DLX (indications, respect des contre-indications (CI) et posologie). Objectifs secondaires : évaluer le profil des patients
prenant DLX, des médecins prescripteurs et les caractéristiques du traitement (médicaments concomitants, durée du
traitement).
Méthodes : Données recueillies dans les pharmacies : a)
registre des patients (date de délivrance, âge, genre, accord
ou non pour participer à l’étude) et b) feuille de dispensation
avec données concernant le patient, le/s médecins prescripteurs et la prescription de DLX (notamment indication, posologie, durée du traitement, initiation ou renouvellement). Les
analyses réalisées ont été descriptives.
Résultats : 1 104 patients inclus par 290 pharmacies, 288
médecins ont fourni les données de 338 patients,
294 patients ont été inclus dans la population de l’analyse
principale (PAP). Dans la PAP 74 % des patients étaient des
femmes, de 55 ans d’âge moyen, à 87 % en renouvellement
de traitement. Les médecins prescripteurs (PAP) étaient
des médecins généralistes (70 %) des psychiatres (21 %)
ou autres spécialistes (neurologues, spécialistes de la douleur, diabétologues ou autres) (9 %). Dans la PAP le taux
d’indications approuvées a été de 82 % (86 % après reclassification de prescriptions dont l’indication était équivoque).
95 % des prescriptions respectaient les CI et 99 % des
patients recevaient une dose approuvée de DLX (60 mg/j
dans 70 % des cas). Le taux d’utilisation appropriée (indication approuvée, respect des CI et posologie approuvée)
a été de 77 %.
Conclusions : en France, la DLX est utilisée selon les critères
stricts du RCP dans 3/4 des cas.
Posters
PO 390
BILAN DE LA PRISE EN CHARGE ET SUIVI DE
LA FONCTION HÉPATIQUE DES PATIENTS SOUS
AGOMÉLATINE (VALDOXAN®) DANS UN
ÉTABLISSEMENT HOSPITALIER
CROS C., MARIE N., DRAPIER D., BURGOT G.
Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE
Le VALDOXAN® (agomélatine) est un nouvel antidépresseur
ayant obtenu son autorisation de mise sur le marché le
24 février 2010 dans le traitement des épisodes dépressifs
majeurs de l’adulte. L’intérêt de ce nouveau médicament
réside dans son mécanisme d’action différent des autres
antidépresseurs : il est agoniste mélatoninergique et antagoniste des récepteurs 5-HT2c.
Depuis le 28 mai 2010 (date de commercialisation du VALDOXAN®), 41 instaurations de traitement ont été réalisées
au Centre Hospitalier Guillaume Régnier de Rennes (hôpital
psychiatrique de 2099 lits et places dont 1229 d’hospitalisation complète).
Le principal risque identifié du VALDOXAN®, l’élévation des
transaminases, impose des contrôles de la fonction hépatique réalisés à l’instauration puis après environ six, douze et
vingt-quatre semaines de traitement. La Pharmacie à Usage
Intérieur intervient dans cette surveillance en vérifiant la réalisation de cet acte aux dates préconisées.
Cette étude propose un bilan des premiers mois d’utilisation
du VALDOXAN® en termes de modalités de prescription
(indication, posologie, co-prescriptions de psychotropes, traitement antidépresseurs antérieurs), de suivi biologique,
d’efficacité et de tolérance (arrêt du traitement).
PO 391
BENZODIAZÉPINES (ANXIOLYTIQUES ET
HYPNOTIQUES) : ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
AUPRÈS D’UN ÉCHANTILLON NATIONAL DE
MÉDECINS GÉNÉRALISTES CONCERNANT DES
PATIENTS CONSOMMATEURS EXCESSIFS
DUBOIS O. (1), SALAMON R. (2), DOUSSAU A. (2),
MAURICE-TISON S. (2)
(1) THERMES DE SAUJON, SAUJON, FRANCE
(2) ISPED Bordeaux II, BORDEAUX, FRANCE
La surconsommation de psychotropes est un enjeu majeur
de santé publique bien connu en France.
La prévalence de consommation de benzodiazépines (BZD)
est estimée à 18,6 % sur douze mois et 11,3 % sur 30 jours.
Dans le cadre d’une enquête épidémiologique a été interrogé
un échantillon de médecins généralistes (MG) sur diverses
questions concernant les modalités de consommation de
BZD de leurs patients sur un jour donné.
L’objectif de l’étude était d’estimer, à partir des recommandations, le pourcentage de patients devant bénéficier d’un
sevrage de BZD.
Il s’est agit d’une étude transversale auprès de MG issus du
fichier national Adeli. Un tirage au sort a permis de sélectionner 2 000 mg représentatifs, contactés pour remplir le ques-
tionnaire spécifique. 353 médecins généralistes (17,7 %) ont
adressé leur questionnaire dont 300 étaient complets.
Ces 300 mg ont fourni des informations sur 997 patients traités par BZD (soit 15,6 % patients/MG).
4,2 % des patients présentaient l’association d’une durée de
traitement supérieure aux recommandations (86,6 %), d’une
indication par le MG, à réduire ou arrêter le traitement par
BZD (31.8 %) et avaient exprimé leur souhait d’arrêter ce traitement (17,3 %).
Si on réalise une extrapolation au plan national des résultats
de l’enquête, on peut estimer à 1 131 285 le nombre de
patients, par semaine, traités par BZD et à 47 189 le nombre
hebdomadaire de patients par semaine présentant toutes les
conditions d’un sevrage thérapeutique.
Par ailleurs, les MG s’estiment à 85,5 % les mieux placés
pour aider les patients à diminuer ou arrêter les BZD. 60,1 %
d’entre eux sont ouverts à une approche mixte psychothérapie/crénothérapie.
À l’issue de ce travail, un groupe d’experts a proposé la rédaction d’une procédure de prise en charge pour sevrage de BZD
en cure thermale pour groupes de patients surconsommateurs réguliers et stables de BZD ; procédure en phase
d’expérimentation et d’évaluation, présentée ici.
PO 392
LITHIUM ET TOLÉRANCE À LONG TERME : ENQUÊTE
OBSERVATIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER
CHARLES PERRENS (CHCP) À BORDEAUX
MIGNAVAL F., BRET P., QUEUILLE E., BRET M.C.
Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
Introduction : Le lithium (Li), 1er normothymique commercialisé, reste largement prescrit à l’hôpital, malgré ses effets
indésirables à long terme pouvant être responsables
d’échecs thérapeutiques. Cette étude a pour objectif d’évaluer la tolérance du Li, notamment thyroïdienne, hyperparathyroïdienne et rénale.
Matériels et méthode : Cette enquête, réalisée entre le 1er et
le 5 mars 2010 par la pharmacie du CHCP, a porté sur les
patients hospitalisés traités par Li. La prescription de lévothyroxine et la calcémie corrigée ont été utilisées comme indicateurs d’hypothyroïdie et d’hyperparathyroïdie. La durée de
traitement et la clairance de la créatinine (Clcréat) ont été
recueillies afin d’évaluer la néphrotoxicité du Li.
Résultats : Sur les 441 patients hospitalisés, 60 sont traités
par Li : 16,6 % d’entre eux ont une prescription de lévothyroxine associée contre 4,1 % pour les patients non traités (p
= 0,001). Les patients traités par Li ne présentent pas plus
d’hypercalcémie que les patients non traités (10,7 % vs
11 %). Concernant la toxicité rénale, les durées de traitement
et les Clcreat ont été recueillies pour 43 des 60 patients : il n’y
a pas de différence significative entre ceux traités par Li
depuis moins de 3 ans et plus de 3 ans (Clcreat
= 106,1 ml/min vs 96,1 ml/min, p = 0,08) mais aucun n’était
traité depuis plus de 8 ans.
Discussion : L’hypothyroïdie, l’hyperparathyroïdie et l’insuffisance rénale chronique surviennent surtout aprés plus de
157
9e Congrès de l’Encéphale
10 ans de traitement. Or, les patients de cette étude sont tous
traités depuis moins longtemps. Néanmoins, chez les
patients traités par Li, la prévalence de l’hypothyroïdie est
4 fois plus élevée que dans le groupe des patients non traités.
La néphrotoxicité du Li n’a pas pu être démontrée malgré une
légère tendance à la réduction de la Clcreat chez les patients
traités depuis plus de 3 ans.
Conclusion : La difficulté principale dans le maniement du Li
réside en sa toxicité thyroïdienne, parathyroïdienne et rénale.
Un suivi rigoureux, notamment de la Clcreat, permet de prévenir le risque toxique sans interrompre le traitement.
PO 393
LE LITHIUM : ENQUÊTE OBSERVATIONNELLE DE
PRESCRIPTION AU CENTRE HOSPITALIER
CHARLES PERRENS (CHCP) À BORDEAUX
MIGNAVAL F., BRET P., QUEUILLE E., BRET M.C.
Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
Introduction : En dépit de l’apparition de nouveaux thymorégulateurs, le lithium (Li) reste un traitement de référence du
trouble bipolaire (TB) et il est également indiqué dans le traitement du trouble schizo-affectif (TSA). Cependant, compte
tenu de sa toxicité, son utilisation est cadrée par l’AMM et
les recommandations notamment celles de la Haute Autorité
de Santé.
Matériels et méthode : L’augmentation du recours au Li dans
notre établissement ces derniers mois nous a amenés, entre
le 1er et le 5 mars 2010, à réaliser une enquête des pratiques
de prescription afin de comparer celles-ci aux référentiels.
Résultats : Nous avons analysé les 60 dossiers des patients
traités par Li dans l’établissement au moment de l’enquête.
Sauf pour 2 patients, le Li est indiqué pour le traitement d’un
TB ou d’un TSA. Il est systématiquement associé à d’autres
psychotropes et dans 86,6 % des cas à un antipsychotique
au moins, préférentiellement un antipsychotique de
deuxième génération (AP2G), les plus fréquemment prescrits étant l’amisulpride dans le cadre d’un TB et la
clozapine pour un TSA. 36,6 % des patients ont un normothymique associé au moins, le plus souvent un valproate
(VLP).
Discussion : L’utilisation du Li chez les patients souffrant de
TB ou de TSA répond aux indications de l’AMM mais le
recours constant à des associations d’autres psychotropes
n’obéit pas aux recommandations de monothérapie. Cependant, l’association Li-antipsychotique, notamment l’association amisulpride-Li dans les TB, l’association clozapine-Li
dans les TSA, améliorerait la symptomatologie chez les
patients résistants et/ou souffrant de troubles thymiques.
L’association Li-VLP est préconisée après échec d’une
monothérapie chez les patients souffrants de TB.
Conclusion : L’enquête met en évidence cette tendance à
l’association de psychotropes au Li lors du traitement des
TB et des TSA, tendance qui va bien au-delà des frontières
de l’établissement. Des études supplémentaires d’évaluation des bénéfices et de la tolérance paraissent donc
désormais indispensables afin d’améliorer les pratiques
actuelles.
158
PO 394
CO-PRESCRIPTIONS EN PSYCHIATRIE ET
ALLONGEMENT DE L’ESPACE QT
BRINGER F., GASTAUT N., BOULENGER J.P., RUSSO H.
Chu Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
Les associations de neuroleptiques (NL) et d’autres médicaments susceptibles de prolonger l’espace QT ont été dénombrées sur les ordonnances de 1 127 patients. Le but recherché avec les associations est une combinaison d’actions sur
les différents récepteurs quand il y a cohabitation de symptômes productifs et déficitaires chez un patient et aussi lors
de rechutes dont les conséquences sont une dégradation
irréversible de l’état du patient, une exacerbation des symptômes ainsi qu’une résistance aux traitements. Les prescriptions de 1, 2, 3 NL ou plus concernent respectivement 37,7 %,
38,5 %, 18,2 % et 5,8 % des patients. La loxapine est prescrite à 31,6 % des patients traités par 2 NL (20 %) ou par 3
NL (11,6 %). La cyamémazine est prescrite à 22 % des
patients traités par 2 NL (13 %) ou par 3 NL (9 %). L’halopéridol est prescrit, à 15 % (5,6 % par voie orale et 9,5 % par
voie IM à effet prolongé) des patients traités par 2 NL ou par
3 NL (toutes formes confondues 6,6 et 8,5 % respectivement). Les NL atypiques prescrits à 57 % des patients sont
associés à un autre NL classique chez 23,8 % d’entre eux,
à 2 autres NL chez 9,7 % et à plus chez 3 % des patients.
Les associations de 2 NL les plus courantes sont celle d’un
NL atypique (rispéridone et l’olanzapine surtout) avec soit la
loxapine (13 % des patients) soit un NL classique sédatif
(6,40 %) ou celle d’un NL classique sédatif avec la loxapine
(3,11 % des patients), ou encore l' halopéridol IM à effet prolongé (2,7 %). Les associations de 3 NL les plus courantes
sont celles de la loxapine (7,54 % des patients) avec un NL
classique sédatif (6 %), le troisième étant soit l’halopéridol
soit un NL atypique (3,37 %, rispéridone surtout). Les autres
médicaments pouvant allonger l’espace QT les plus souvent
associés aux NL sont l’alimémazine (41 % des patients), la
venlafaxine (8 % des patients) et l’hydroxyzine (7 % des
patients). 22 autres médicaments ont été recensés. Les associations de 2 ou 3 médicaments pouvant allonger l’espace
QT concernent 58,4 % des patients et celles de 4 à 7 médicaments 20,7 %. Les co-prescriptions multiples doivent,
dans tous les cas, être réévaluées dans le temps même si
les médicaments n’ont pas un fort impact sur l’allongement
de l’espace QT.
PO 395
« LA FOLIE RAISONNANTE » AU 21e SIÈCLE
RIO A., LAHUTTE B., GUILLAUME C., GHEORGHIEV C.
Hôpital Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
Qu’en est-il de la « folie raisonnante » aujourd’hui ? Ce terme
nosologique était donné au début du 20e siècle par Sérieux
et Capgras à une forme de délire paranoïaque tout à fait particulière dont la clinique se distingue de celle des délires passionnels et du délire de relation des sensitifs.
À partir d’une vignette clinique contemporaine, détaillée,
nous décrirons le déploiement de la construction délirante de
Posters
ce sujet dans un moment fécond. Nous verrons comment le
patient pris au piège dans les mailles de son propre filet élaboré par ses interprétations multiples et incessantes, persécuté par l’ensemble de son entourage professionnel et familial et dans un moment où le risque d’un passage à l’acte
suicidaire est imminent, vient se mettre à l’abri à l’hôpital.
Aussi, cette vignette clinique nous permettra de mettre
l’accent sur la prise en charge et le traitement, en insistant
sur l’importance du lien transférentiel et l’utilisation des antipsychotiques de seconde génération.
PO 396
PARTICULARITÉS THÉRAPEUTIQUES DE LA
DÉPRESSION DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
BOURGOU S., OTHMAN S., HADHRI I., CHAIB N.,
HALAYEM S., CHARFI F., BELHADJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Objectifs : Le but de ce travail est de discuter les différentes
indications thérapeutiques dans le cadre des troubles
dépressifs de l’enfant et de l’adolescent.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective
incluant les patients ayant consulté dans le service de pédopsychiatrie de l’hôpital Razi durant la période s’étalant du
1er janvier 2009 au 31 décembre 2009 et chez qui le diagnostic de trouble dépressif a été retenu selon les critères
diagnostiques du DSM IV.
Résultats : L’échantillon comprenait 45 enfants et adolescents âgés de 6 à 19 ans, dont 47 % de garçons et 53 % de
filles.
La psychothérapie était associée à un traitement médicamenteux dans 73 % des cas et indiquée seule dans 27 %.
Concernant la prescription médicamenteuse, les tricycliques
ont été indiqués dans 48,5 % des cas et les inhibiteurs de
recapture de la sérotonine (ISRS) dans 51,5 % des cas.
La moyenne d’âge des sujets ayant bénéficié d’une psychothérapie seule était de 10,17 ans alors qu’elle était de 13,
48 ans pour ceux ayant eu un traitement médicamenteux
associé. Si l’antidépresseur prescrit est un tricyclique, la
moyenne d’âge était de 11,69 ans alors qu’elle était de
15,18 ans pour les ISRS.
Outre les antidépresseurs, prescrits en monothérapie dans
63 % des cas, une association médicamenteuse (benzodiazépine neuroleptiques sédatifs ou autre) a été indiquée dans
le reste des cas
PO 397
LE RECOURS AUX SOINS DANS LES TROUBLES
ANXIEUX : ENQUÊTE EN POPULATION GÉNÉRALE
BENSAIDA M.
EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE
Les soins relèveraient tantôt de la nature, en s’opposant la
technologie médicale, tantôt de la culture, des valeurs, de la
religion, par opposition aux traitements qui ne toucheraient
que la dimension organique de la maladie.
L’objet de ce travail est l’étude des recours aux soins des troubles anxieux dans une population générale algérienne.
L’instrument d’évaluation est le MINI. 72 % des sujets souffrant de troubles anxieux sont gênés dans leur vie de tous
les jours.
Presque les deux tiers sont conscients de l’état morbide et
rapportent une gêne dans leurs relations et au travail, 25 %
ont perdu leur travail à cause des troubles.
Seulement 31 % sont allés voir quelqu’un qui est un magico
religieux dans 30 % des cas et un religieux dans 20 % des
cas.
40 % des sujets ont consulté en milieu médical, la moitié a
consulté un professionnel de la psychiatrie
Uniquement 20 % des sujets ont reçu un traitement médicamenteux.
PO 398
SOCIOTHÉRAPIE ET ADOLESCENCE : ÉVALUATION
DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES
GUILLON M.S., WURMBERG D., BOIL B.
Centre Hospitalier de Rouffach, ROUFFACH, FRANCE
Introduction : L’évaluation des pratiques professionnelles
consiste en l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations, en la mise en œuvre et le suivi
d’actions d’amélioration. Elle doit contribuer à une amélioration de la qualité des soins.
Les activités sociothérapeutiques s’inscrivent dans le projet
thérapeutique de l’adolescent hospitalisé à temps complet.
Leurs champs d’applications sont l’évaluation et le soin.
Classiquement, deux types d’activités sont envisagés :
activités prescrites et activités choisies. Les activités prescrites permettent de maintenir la dimension thérapeutique.
Les activités choisies spontanément favorisent le développement des capacités de chacun, et renforcent l’affirmation
de soi.
Définir des critères d’évaluation de l’impact des actions sociothérapeutiques sur l’évolution clinique de l’adolescent apparaît pertinent. Ainsi, en 2005, un référentiel d’observation a
été élaboré par l’équipe soignante et médicale.
Objectifs : Les objectifs étaient d’évaluer nos pratiques professionnelles en matière de sociothérapie et la mise en place
du référentiel d’observation.
Méthode : La méthodologie retenue était l’audit clinique ciblé.
La séquence étudiée était la prise en charge hospitalière.
Une grille d’évaluation de 9 critères a été élaborée. Deux
audits ont été réalisés à un intervalle d’une année. Tous les
dossiers relatifs aux deux périodes ciblées ont été sélectionnés et pour chacune de ces périodes, un échantillonnage systématique a été réalisé jusqu’à obtenir un effectif de 23 dossiers. Le traitement des informations était anonyme.
Population : Adolescents hospitalisés à temps complet, pour
une courte période, au sein d’une unité de psychologie médicale et de psychiatrie.
Résultats : Après analyse des résultats, des actions d’amélioration ont été mises en place et des développements ultérieurs ont été définis.
159
9e Congrès de l’Encéphale
PO 399
MALFORMATION FACIALE : LES ENJEUX
SOCIÉTAUX D’UN DIAGNOSTIC PRÉCOSE
GROLLEMUND B. (1), BARRIÈRE M. (2), GUEDENEY A. (3),
DANION-GRILLIAT A. (4)
(1) Pôle de médecine et chirurgie bucco-dentaires, Unité Fonctionnelle d’Orthopédie Dento-Faciale, Laboratoire d’Éthique et
Pratiques Médicales, IRIST EA 3424, Université de Strasbourg,
STRASBOURG, FRANCE
(2) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique
pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
(3) Service de Psychiatrie Infanto-Juvénile, Hôpital Bichat
Claude-Bernard, PARIS, FRANCE
(4) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique
pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Laboratoire d’éthique et Pratiques Médicales, IRIST EA
3424, Université de Strabon, STRASBOURG, FRANCE
Les Fentes Labiales assorties ou non d’une Fente Palatine et
les Fentes Palatines isolées (FLP) sont les malformations crânio-faciales les plus fréquentes chez l’homme. Le pronostic
vital n’est en général pas en jeu et pour les fentes isolées non
syndromiques, les enfants conservent toutes leurs capacités
cognitives. Pour autant, les cicatrices laissées après les interventions, si infimes soient-elles, s’imposent comme une marque de leur histoire et de leur vécu au milieu de leur visage.
Lors de la découverte de cette malformation, le traumatisme
vécu par les parents révèle l’importance de la transmission
d’une malformation qui affecte en profondeur le rapport à soi
et aux autres. Elle révèle également la place que la société
donne à la personne « hors normes ». En se focalisant de plus
en plus sur le paraître, notre société induit une discrimination
sociale régie par des codes normatifs en matière d’apparence
physique. Elle s’accommode insidieusement de ce glissement
des valeurs par la redéfinition du normal et de l’anormal. Quand
apparence et santé jouent un rôle fondamental, l’atteinte du
visage fait d’un enfant porteur de FLP un être singulier. Le désir
d’avoir un enfant normé, idéalisé dès la conception exacerbe
les craintes d’avoir un enfant handicapé et pourrait pousser certains parents à désirer interrompre la grossesse dans cette
situation. Cela est légalement impossible actuellement mais les
progrès de l’imagerie médicale sont tels que l’on pourra bientôt
envisager un diagnostic très précoce dont la date serait encore
compatible avec la possibilité d’une IVG. Sans une prise de
conscience des enjeux de cette évolution technologique et de
ses possibles impacts sociétaux et éthiques, la décision parentale concernant l’avenir d’un embryon porteur d’une fente risque
fort d’être guidée par l’insupportable écart entre le désir
d’accueillir un enfant confronté à la réalité de la malformation
et du handicap et la norme qualitative imposée par la société.
Cet écart, source d’une indéniable souffrance psychique, doit
être reconnu et accompagné par une prise en charge adaptée.
PO 400
ÉVALUATION À COURT TERME DE L’IMPACT DE LA
THÉRAPIE COGNITIVO-COMPORTEMENTALE SUR
L’ESTIME DE SOI DANS LES PATHOLOGIES
PSYCHIATRIQUES
BILLARD S., SCHWING A.L., LANG F.
160
CHU Saint-Étienne, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE
Le concept d’estime de soi développé depuis la fin du
19e siècle (James, 1892) occupe une place plus importante
de nos jours en psychiatrie. L’ES est souvent étudiée dans
des pathologies où elle est reconnue comme diminuée (la
dépression, les troubles des conduites alimentaires (TCA)).
Certaines thérapies comme les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) prennent en considération cette variable
pour évaluer l’impact du traitement. À ce jour, peu d’études
ont évalué l’impact direct de la thérapie sur l’ES, sans tenir
compte du type de pathologie.
But : Notre étude a pour objectif principal l’évaluation à court
terme de l’impact des TCC sur l’estime de soi quelle que soit
la pathologie psychiatrique traitée.
Méthode : C’est une étude pilote, prospective, ouverte, comparant un groupe de 42 patients bénéficiant d’une TCC au
CHU de Saint-Étienne (20 patients en groupe, 22 patients en
individuels) à un groupe de 20 patients suivis en psychiatrie
en ambulatoire au CHU. Les patients présentent tous un trouble psychiatrique identifié. L’étude évalue une période de
suivi de 4 mois après le début des soins. L’efficacité est
mesurée par un auto-questionnaire, l’échelle de Rosenberg
(SSS), au début du suivi et à la fin des 4 mois, les patients
passant aussi une MADRS et le BDI-21.
Résultats : Il existe une nette amélioration du score à la SSS
pour le groupe TCC : gain sur la SSS dans le groupe TCC
individuelle (+ 6.27 points), TCC groupe (+ 4.55 points). Le
groupe contrôle présente une amélioration de 0.94 points.
Les résultats sont significatifs au test de Mann-Whitney et ne
sont pas corrélés au score de dépression.
Discussion : les résultats obtenus posent la question de l’effet
spécifique de la TCC ou d’une thérapie où le patient est vu
de façon hebdomadaire. Il existe plusieurs limites à cette
étude : la fréquence non spécifiée des consultations,
l’absence de données sur le long terme, et le faible nombre
de patients.
Conclusion : le traitement par TCC améliore significativement
l’ES, quelle que soit la pathologie et semble supérieur au suivi
simple à court terme sur ce paramètre. Il faudrait pouvoir étudier l’efficacité à long terme pour voir si les résultats obtenus
pendant la TCC se maintiennent dans le temps.
PO 401
REMÉDIATION COGNITIVE DANS LA
SCHIZOPHRÉNIE : ÉTUDE PRINCEPS D’UN MODULE
SÉMANTIQUE PAR LA MÉTHODE DU CAS
INDIVIDUEL
FEDELE M., LEVOYER D.
Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE
La littérature actuelle place les cognitions et notamment le
contrôle cognitif au cœur de l’étude des schizophrénies.
Les réunions du CNTRICS (Cognitive Neuroscience Treatment Research to Improve Cognition in Schizophrenia) ont
sélectionné 2 construits cognitifs pour définir les fonctions
exécutives : « la génération et la sélection de règles », et
« l’ajustement du contrôle au contexte ».
Posters
Le programme de différenciation cognitive de l’Integrated
Psychological Therapy (IPT) de Brenner, l’un des standards
des programmes de remédiation cognitive validé en Français, sollicite surtout le premier construit.
Nous avons souhaité pouvoir potentialiser le sous-programme de différenciation cognitive de l’IPT en lui adjoignant
un module original de remédiation cognitive, qui couvre
l’ensemble des 2 construits et qui tient compte, dans sa construction, de la dimension de Motivation Intrinsèque : le
Module Sémantique.
Nous en proposons un premier travail d’évaluation basé sur
un protocole expérimental multiphase A-B-A-B de 4 cas individuels, au cours duquel a été testée l’évolution de mesures
cognitives répétées entre une phase A comportant l’IPT seule
et une phase B comportant l’IPT et le Module Sémantique,
la différence attendue plaidant en faveur de l’intérêt des
valences de contextualisation et motivationnelles du Module
Sémantique. L’utilisation de 2 tâches écologiques standardisées a permis d’observer en parallèle des tendances sur le
plan fonctionnel.
Les résultats, à l’échelle intra-individuelle retrouvent une
amélioration de plusieurs variables cognitives pour chacun
de nos 4 sujets. Les tendances observées au niveau fonctionnel abondent dans le même sens.
L’observation macroscopique de ces résultats permet d’aborder une discussion qualitative sur les changements
observés : 4 sujets présentant 4 profils cognitifs différents
accèdent à des améliorations de nature différente grâce à
l’association du Module Sémantique à l’IPT. Le changement
observé refléterait donc une possibilité commune de réaménagement cognitif dans le sens de l’amélioration des performances.
Ces résultats sont donc encourageants et ouvrent sur de nouvelles orientations possibles de cette démarche expérimentale, notamment sur le plan l’aspect qualitatif du changement.
PO 402
ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DU DEVENIR DE PATIENTS
HOSPITALISÉS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE À
PARTIR DE LEUR ADMISSION EN CENTRE DE JOUR
PRATIQUANT LA RÉHABILITATION
PSYCHOSOCIALE À ROUEN
LASFAR M., BRETEL F., HAOUZIR S., GUILLIN O.
Centre hospitalier spécialisé du ROUVRAY, ROUEN, FRANCE
Introduction : La réhabilitation psychosociale (RPS) intègre
une approche sociale et médicale dans le traitement au long
cours des patients atteints de troubles psychiatriques. Le
développement de programmes de soin structurés a permis
d’améliorer les stratégies thérapeutiques non médicamenteuses dans la schizophrénie. Nous avons souhaité évaluer
l’impact sur le pronostic fonctionnel de l’utilisation de ces programmes dans la prise en charge de patients schizophrènes
admis en hôpital de jour.
Méthode : Nous avons inclus les patients répondant aux critères DSM-IV-TR de schizophrénie, ayant été admis au Centre de Jour Saint-Gervais de Rouen, entre octobre 2007 et
octobre 2009, hospitalisés au cours de l’année précédente
et pris en charge en hôpital de jour pendant au moins un an.
21 patients remplissaient ces critères. Nous avons comparé
le nombre de journées d’hospitalisation au cours des années
précédant et suivant leur admission. Puis nous avons évalué
leur niveau d’insertion sociale à un an sur l’accès à un logement personnel et l’accès à l’emploi.
Résultats : Les patients inclus étaient en moyenne moins hospitalisés après leur admission (126,8 j vs 90,3 j ; p = 0,047).
Leur insertion sociale semblait améliorée au regard de l’accès
à un logement personnel.
Conclusion : Mettre en place un programme de réhabilitation
psychosociale en hôpital de jour chez un patient hospitalisé
souffrant de schizophrénie semble améliorer son niveau
d’insertion sociale à un an. Ces résultats nous incitent à proposer ce type de soins dès le premier épisode de la maladie
afin d’améliorer le pronostic fonctionnel des patients.
PO 403
UN GROUPE DE PSYCHOÉDUCATION POUR
PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE : UN
EXEMPLE DE PRATIQUE INFIRMIÈRE EN CMP
DALI M., AMSELLEM J., DOSTE V., FEZARD C.,
GUERNION T., GOUREVITCH R.
CH Sainte-Anne - CMP Mathurin-Régnier, PARIS, FRANCE
Introduction/objectifs : Les groupes de psychoéducation
s’inscrivent, sur prescription médicale, dans le parcours de
soins du patient souffrant de schizophrénie. Leurs objectifs
sont : mieux comprendre la maladie et les traitements (et ainsi
diminuer le risque de rechute) ; mieux coopérer entre soignants et soignés ; améliorer la qualité de vie ; tendre vers
l’autonomie.
Méthode : Les groupes mis en place dans notre CMP, autour
de quatre infirmières référentes, se composent de trois à six
patients, âgés de 18 à 35 ans, informés de leur diagnostic et
dont l’état est stabilisé.
La session de psychoéducation se déroule sur dix séances.
Différents thèmes sont abordés à l’aide d’outils divers et
attrayants : la maladie, les symptômes positifs et négatifs, la
désorganisation, les traitements, les conséquences psychosociales… C’est aussi un temps d’échange privilégié entre
les patients.
Un entretien individuel précède les sessions au cours duquel
nous posons le diagnostic éducatif ainsi que les objectifs personnalisés, qui seront réévalués en fin de programme.
Résultats : Nous avons pu constater un véritable impact sur
la relation soignants-soignés. Par ailleurs la synergie de
groupe, élément moteur, nous conforte dans notre choix de
séances collectives. Sur dix patients inclus, un seulement a
été réhospitalisé.
Conclusion : Cette approche avec les patients a renforcé le
lien avec les soignants. Elle leur a permis de nous solliciter
comme personnes ressources quand ils en avaient besoin :
moments d’anxiété, signes précurseurs de rechutes, question du quotidien. Au vu de ce bilan positif, nous avons le projet de faire évoluer cette pratique dans un partenariat intraextra-hospitalier, et d’élargir les indications à d’autres diagnostics.
161
9e Congrès de l’Encéphale
PO 404
UNE PRISE EN CHARGE INFIRMIÈRE CENTRÉE SUR
L’ÉCOUTE MUSICALE ET LA REMÉDIATION
COGNITIVE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
MALANGIN B. (1), WILLARD D. (1), MASQUELIER J.Y. (2),
GOUREVITCH R. (2), VIANIN P. (3), FRANCK N. (4), AMADO I. (1)
(1) Centre référent remédiation et réhabilitation psychosociale,
service hospitalo-universitaire de santé mentale et thérapeutique, INSERM U894, HÔPITAL SAINTE-ANNE, 75014 PARIS,
FRANCE
(2) Service hospitalo-universitaire de santé mentale et thérapeutique, U894, HÔPITAL SAINTE-ANNE, 75014 PARIS, FRANCE
(3) Consultation de CHAUDERON, 1004 LAUSANNE, SUISSE
(4) Centre de réhabilitation CH LE VINATIER, 69006 LYON,
FRANCE
Les missions de l’infirmière en Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP) avec des patients schizophrènes s’orientent essentiellement vers l’amélioration des relations à autrui et vers la reconstruction de leur autonomie afin
d’éviter l’isolement et la perte des capacités relationnelles,
affectives et cognitives. L’exercice infirmier en remédiation
cognitive vise à restaurer ou à compenser les fonctions cognitives défaillantes chez le patient telles que l’attention, la
mémoire et les fonctions exécutives. Il repose sur l’utilisation
de programmes adaptés dont la progression dans la complexité des exercices a été spécifiquement étudiée.
L’objectif de cette présentation est de partager une expérience
infirmière à travers ces deux types de prises en charge, de s’interroger sur leurs liens et enfin de proposer d’utiliser des techniques
de remédiation cognitive au sein d’ateliers thérapeutiques.
Nous présenterons les modalités de fonctionnement de l’atelier
d’« Écoute Musicale » et d’un programme de remédiation cognitive. Nous montrerons comment l’écoute musicale a permis une
amélioration de la motivation et des capacités de concentration
lors d’un entraînement au sein d’une activité de 3 mois. Nous
ferons le parallèle avec des exercices au sein d’un programme
de remédiation cognitive informatisé (RECOS) centrés sur une
compréhension verbale de biographies musicales.
Nous décrirons les effets bénéfiques observés chez les
patients notamment l’amélioration de la concentration, des
compétences relationnelles, de la confiance en soi, de
l’estime de soi et une diminution du stress.
La synergie de ces deux techniques infirmières paraît prometteuse et demande à être évaluée de façon prospective.
Avec le soutien du PHRC Recos, du laboratoire Lilly France
et de la fondation Pierre Deniker.
PO 405
EFFICACITÉ DE L’EXERCICE PHYSIQUE EN
PSYCHIATRIE : UNE VOIE THÉRAPEUTIQUE ?
TORDEURS D. (1), JANNE P. (1), APPART A. (2), ZDANOWICZ
N. (1), REYNAERT C. (1)
(1) Cliniques universitaires UCL Mont-Godinne,
BELGIQUE
(2) Clinique Saint-Luc, BOUGE, BELGIQUE
YVOIR,
Introduction : il n’est aujourd’hui plus à démontrer que l’activité
et l’exercice physique ont des effets positifs sur l’humeur et
162
l’anxiété. Les études expérimentales décrivent des effets anxiolytiques et antidépressifs tant sur les sujets sains que sur les
patients. L’objectif de cet article est de montrer que l’exercice
physique au sein d’un service de psychiatrie contribue à l’amélioration de la santé mentale des patients hospitalisés.
Méthodes : les informations sociodémographiques, le diagnostic et l’activité physique (durée, distance, type et fréquence) de
299 patients hospitalisés au sein d’un service de psychiatrie ont
été répertoriés. Les membres de l’équipe soignante (20 personnes) ont évalué les patients sur une échelle visuelle analogique de 1 à 10 en fonction de l’amélioration de leur santé mentale. Aucune manipulation expérimentale n’a été effectuée.
Sujets : 128 hommes et 155 femmes présentent les troubles
suivants : trouble dépressif majeur, troubles anxieux, dépendance alcoolique, toxicomanie, décompensation psychotique
et trouble bipolaire. Résultats : les corrélations entre l’amélioration de la santé mentale et la participation aux exercices physiques sont toutes significatives (fréquence : r = 0.228 ;
p < 0.001 ; durée : r = 0.236 ; p < 0.001 ; distance : r = 0.201,
p = 0.001). Comparativement aux autres groupes, les personnes souffrant d’un trouble dépressif majeur retirent plus d’avantages à la pratique d’un exercice physique (fréquence :
p = 0.048 ; durée : p = 0.037 ; distance : p = 0.038). Enfin, le
vélo (Fréquence : p = 0.008 ; distance : p = 0.016 ; durée :
p = 0.011) et la gymnastique (« forte ») (fréquence : p = 0.016 ;
durée : p = 0.018) sont les exercices physiques qui permettent
d’optimaliser les résultats obtenus. Conclusion : pratiquer de
l’exercice physique durant une hospitalisation dans un service
de psychiatrie influe positivement sur la symptomatologie et
contribue à l’amélioration de la santé mentale.
PO 406
OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE DANS LA
SCHIZOPHRÉNIE ENTRE NEUROLETIPTIQUES
CLASSIQUES ET ATYPIQUES
MAHMOUDI K., CHANNOUFI L., BANNOUR N., DJEBBI R.,
ZAGHDOUDI L., LEBBEN R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Dans le domaine de la pathologie psychotique,
les rechutes représentent une problématique importante
dans la trajectoire des sujets schizophrènes. À l’origine de
nombreuses réhospitalisations, ces rechutes sont généralement liées à un défaut d’observance. Les raisons principales
de cette problématique sont pour la plupart des auteurs liées
à un manque d’efficacité de la molécule prescrite, à la survenue d’effets secondaires handicapants, à la présence de
convictions personnelles désadaptées, voire à la pathologie
elle-même.
Objectif : On se propose d’étudier l’impact du choix de la prescription d’un neuroleptique classique, d’un antipsychotique
atypique per os ou d’un APAP sur l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes de patients souffrant de
schizophrénie.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective comparative. Le recueil des données s’est fait à partir de 100 dossiers de patients (50 hommes et 50 femmes) qui ont été hospitalisés dans le service de psychiatrie « C » de l’Hôpital Razi
entre le 1er janvier 2005 et 31 décembre 2005 portant le dia-
Posters
gnostic de schizophrénie selon les critères du DSM IV et
ayant une évolution minimale de la maladie de 5 ans. Nous
avons relevé le profil sociodémographique, le type d’antipsychotique prescrit, le nombre de rechutes durant ces 5 ans,
la durée des rechutes, la cause de la malobservance (effets
indésirables du traitement, coût élevé, inefficacité…).
Nous avons comparé les patients mis sous neuroleptiques
classiques à ceux mis sous neuroleptiques atypiques. La saisie des données et l’analyse statistique ont été réalisées à
l’aide d’un logiciel de statistique « SPPS 15.0 ». Le seuil de
significativité retenu était p < 0,05.
Résultat : 84 % de nos patients étaient mis sous neuroleptiques classiques contre 16 % sous atypiques. Le nombre de
rechutes était significativement inférieur dans le groupe de
patients mis sous atypiques (p0,05). La cause principale des
rechutes reste la malobservance dans les deux groupes.
Les effets indésirables des neuroleptiques ont été à l’origine
de cette malobservance dans 77,21 % des cas dans le
groupe sous neuroleptiques classiques et dans 35,8 % dans
le groupe sous atypiques avec p0,05…
PO 407
POUPÉE DE CIRE
BAIZID L., PRESSE A., BRUGE ANSEL T.
Hia desgenettes, LYON, FRANCE
Madame M. ne chantait plus. Elle restait immobile et mutique,
tapie dans son lit, et aucune stimulation extérieure n’était acceptée. Son opposition était telle qu’elle refusait même d’ouvrir les
yeux ou de s’alimenter. La catatonie venait d’atteindre cette
patiente que nous savions déjà souffrir de schizophrénie. Des
soins urgents s’imposaient et faisaient suite à une hospitalisation
en réanimation pour intoxication médicamenteuse volontaire.
Notre prise en charge a donc été axée sur la réintroduction
du traitement antipsychotique, ainsi que sur la mise en place
de thérapeutiques non médicamenteuses telles que la kinésithérapie ou la thérapie psychomotrice. Nous avons également été attentifs au risque de complications somatiques par
des mesures préventives adaptées.
L’absence de consensus tant sur la classification nosologique que sur la thérapeutique de la catatonie pose la question
de la prise en charge actuelle des patients « déconnectés »
de leur corps.
Nous présenterons les différentes thérapeutiques pharmacologiques proposées et insisterons également sur le rôle
important des paramédicaux qui ont aussi contribué à l’amélioration clinique de notre patiente.
Enfin, nous exposerons les résultats et les hypothèses apportés par les neurosciences dans la compréhension des mécanismes de ce trouble.
PO 408
ÉVALUATION EN PRATIQUE COURANTE DE SOIN DE
L’OLANZAPINE COMPRIMÉ ORAL STANDARD ET
ORODISPERSIBLE DANS UNE ÉTUDE
OBSERVATIONNELLE EUROPÉENNE D’UN AN
ROUILLON F. (1), KRAEMER S. (2), LUKASIEWICZ M. (3),
DYACHKOVA Y. (4), GERARD S. (3), CHARTIER F. (3)
(1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Lilly Allemagne, BAD HOMBURG, ALLEMAGNE
(3) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE
(4) Eli Lilly GmbH, VIENNE, AUTRICHE
Objectif : Décrire l’efficacité en pratique courante de l’olanzapine comprimé oral standard (OS) et orodispersible (OD)
chez des patients schizophrènes et bipolaires en ambulatoire
pendant un an.
Méthode : Les patients avaient débuté l’olanzapine depuis
moins de 60 jours. Le critère principal d’évaluation était le délai
jusqu’à arrêt du traitement quelle que soit la cause. Les estimations de Kaplan-Meier des taux d’arrêt prématurés à 1 an
étaient réalisées par diagnostic et forme galénique. Un modèle
de régression Cox était utilisé pour évaluer l’impact de la galénique, de l’âge, du sexe, de l’IMC, du pays, de la durée de la
pathologie, du diagnostic, du mode de vie, des abus de substances, de l’alliance thérapeutique, de la sévérité.
Résultats : 903 sur 927 patients ont été analysés (612
schizophrènes, 291 bipolaires) dont 410 (45 %) traité par
OS. Le score CGI (sévérité) à l’inclusion était plus élevé
chez ceux initiant l’olanzapine OD (patients schizophrènes
4.2 vs 3.8, p < 0.001 et patients bipolaires 4.1 vs 3.7,
p = 0.005). 775 patients (86 %) ont complété les 12 mois
de suivi. 95 % (IC 95 % = [93 ; 96]) étaient traités par olanzapine à 1 an avec des taux similaires chez les patients
schizophrènes et bipolaires ainsi que dans les groupes OS
94 % (IC 95 % = [91 ; 96]) et OD 95 % (IC 95 % = [93 ; 97]).
Le seul facteur significativement associé à un arrêt
prématuré était la sévérité à l’inclusion (HR = 0.78 ;
p = 0.035) ; les patients ayant un score plus élevé de CGI
avaient un risque moins élevé d’arrêt prématuré ; l’impact
de la formulation n’était pas significatif (HR = 0.72,
p = 0.30). Dans les 2 indications, l’amélioration des scores
de sévérité, de fonctionnement global (GAF) et de bienêtre (PGWBI) était significativement plus importante sous
OD vs OS (p < 0.027 pour tous). Une prise de poids de
2,5 kg (DS = 4.9) a été observée chez les patients schizophrènes et de 2,7 kg (DS = 5.2) chez les patients bipolaires. Ces résultats doivent être interprétés avec précaution du fait des différences potentielles de stratégie de
prescription entre OS et OD.
Conclusion : Dans cette étude, le taux d’arrêt du traitement
par olanzapine sur 12 mois chez des patients schizophrènes
et bipolaires était faible. Seul un niveau de sévérité plus élevé
à l’inclusion était associé à un taux d’arrêt prématuré significativement plus bas.
PO 409
TRAITEMENTS ANTIPSYCHOTIQUES INJECTABLES
À ACTION PROLONGÉE ET PRISE EN CHARGE DES
PSYCHOSES DÉBUTANTES
DELAUNAY V. (1), BOUBLI S. (2), DELGADO A. (3)
(1) Hôpital Saint-Jacques, NANTES, FRANCE
(2) 73 rue Alsace Lorraine, TOULOUSE, FRANCE
(3) JANSSEN CILAG, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE
Objectif : Le traitement des psychoses débutantes peut améliorer l’évolution clinique à long terme, mais la faible obser163
9e Congrès de l’Encéphale
vance avec les médicaments oraux demeure un problème. Le
but de cette étude était d’évaluer l’effet des antipsychotiques
injectables à action prolongée sur l’évolution clinique globale
et la qualité de vie des patients atteints de psychose débutante
lors d’une prise en charge thérapeutique habituelle.
Méthodes : Cette étude observationnelle multicentrique a été
réalisée par 381 psychiatres français qui ont inclus leurs trois
premiers patients consécutifs répondant aux critères d’inclusion. Les patients devaient être âgés de 18 à 30 ans, présenter une psychose (CIM-10) diagnostiquée depuis moins
de 3 ans, et avoir eu au maximum trois épisodes psychotiques. Ils devaient recevoir depuis 15 jours ou moins un traitement antipsychotique injectable à action prolongée.
L’objectif primaire était l’évaluation de l’évolution clinique du
patient après 6 mois (+/– 15 jours) de traitement (échelle
CGI). La qualité de vie était évaluée par l’échelle de mesure
du bien-être psychologique de Massé EMMBEP.
Résultats : 628 patients ont été inclus. L’âge moyen des
patients était de 24.9 +/– 3.3 ans. La durée d’évolution
moyenne de la maladie était de 1.9 +/– 2.0 ans et les patients
avaient présenté 1.9 +/– 0.8 épisodes psychotiques. La
majorité des patients (96.5 %) était sous risperidone injectable à action prolongée. Six mois après le début de l’étude,
62.9 % des patients étaient fortement à très fortement améliorés (p < 0.0001) et on observait une diminution significative
de la proportion de patients jugés manifestement malades à
parmi les plus malades (15.3 % versus 61.6 % ; p < 0.0001).
La qualité de vie des malades a également été améliorée
(score total à l’échelle EMMBEP : + 38 % ; p < 0.0001) ainsi
que la perception par le médecin de la qualité du fonctionnement général et des interactions sociales. 78 % des patients
déclaraient avoir accepté facilement de poursuivre leur traitement injectable.
Conclusions : Ces résultats mettent en exergue les bénéfices
en condition pragmatique de l’instauration précoce d’un traitement antipsychotique injectable à action prolongée sur
l’évolution de l’état clinique et de la qualité de vie des patients
atteints de psychose débutante.
PO 410
PERTINENCE DES PRESCRIPTIONS DE RISPERDAL
CONSTA® CHEZ LES PATIENTS HOSPITALISÉS
DEPUIS PLUS DE TROIS MOIS
TAN SEAN P., BIAREZ O., MONASTIRI S., LITINESKAIA M.,
SZAFIR N.
EPS Maison-Blanche, PARIS, FRANCE
Objectif : Dans le manuel de la certification V10, la qualité de
la prise en charge médicamenteuse est une pratique éligible
prioritaire. Dans ce cadre, la pharmacie et le Comité du Médicament et des dispositifs médicaux stériles ont mené une
évaluation des pratiques et rédigé une fiche de bon usage
afin d’améliorer la pertinence des prescriptions de Risperdal
Consta®.
Matériel et méthode : L’évaluation a été réalisée auprès de
tous les patients hospitalisés depuis plus de 3 mois dans les
unités de psychiatrie adulte de l’EPS Maison-Blanche traités
par Risperdal Consta®.
164
Les données socio-démographiques, les durées de séjour,
les traitements et leur coût ont été recueillis.
L’analyse des pratiques ainsi que la rédaction de la fiche de
bon usage ont été élaborées à partir des recommandations
officielles : RCP 2010, Guide des Affections Longue Durée
sur la schizophrénie et l’Avis de transparence 2010.
Résultats : 61 patients étaient sous Risperdal Consta®, 37
depuis plus de 3 mois dont 21 en sortie d’essai. La cohorte
était donc de 16 patients.
94 % étaient atteints de schizophrénie. La médiane de durée
de traitement était de 216 j.
Toutes les prescriptions comportaient des associations de
neuroleptiques (NL)/antipsychotiques atypiques (APA) en
plus du Consta® 50 mg ; sur les 16 patients, 6 avaient un
NL/APA associé, 8 avaient 2 NL/APA associés et 2 en avaient
3 associés.
Le coût moyen était de 13,6 €/j pour les prescriptions avec
du Consta® vs 2,6 €j pour une ordonnance de rispéridone per
os. Le traitement antipsychotique représente 94 % du coût
total.
La fiche de bon usage a donc été rédigée en rappelant les
résultats de l’enquête et les recommandations ont été formulées sous forme d’arbre décisionnel.
Conclusion : Les résultats de cette enquête montrent que,
dans la plupart des cas, le maintien de cette thérapie s’explique par des difficultés de prise en charge sociale ou pour des
patients difficiles.
L’objectif de la diffusion de la fiche était d’inciter à une réévaluation régulière de l’indication et de l’efficacité du traitement en hospitalisation. Son impact sera étudié à 6 mois,
mais d’ores et déjà les premiers résultats se sont fait sentir
par une augmentation des prescriptions initiales de Consta®
37,5 mg conformément au RCP (diminution du dosage à
50 mg).
PO 411
COMPLICATIONS PSYCHIATRIQUES ET
PRESCRIPTION DES PSYCHOTROPES CHEZ DES
SUJETS ÂGÉS SOUS CORTICOTHÉRAPIE AU LONG
COURS : À PROPOS D’UNE ÉTUDE LONGITUDINALE
VANHAECKE COLLARD C., SANCHEZ S., MAHMOUDI R.
Hopital Maison Blanche - CHU Reims, REIMS, FRANCE
Introduction : On estime que 2,5 % des sujets âgés (SA) sont
sous corticothérapie au long cours. Les complications psychiatriques sont souvent sous-estimées, bien que fréquentes
et parfois graves.
Objectifs : Évaluer la fréquence des complications psychiatriques et la prescription des psychotropes chez des SA de
plus de 75 ans sous corticothérapie prolongée.
Méthodes : Étude observationnelle, prospective, exposénon exposé, réalisée chez des SA de plus de 75 ans hospitalisés dans un service de court séjour gériatrique entre le
22 juin 2007 et le 23 novembre 2009 et prenant une corticothérapie par voie générale depuis plus de 6 mois. Ont été
recueillis les complications psychiatriques rencontrées et les
traitements psychotropes des patients. Chaque patient sous
Posters
corticoïdes était apparié à deux patients de même âge et de
même sexe ne suivant pas de corticothérapie.
Résultats : Cent cinquante patients ont été inclus (50 sous
corticoïdes et 100 ne prenant pas de corticoïdes). L’âge
moyen des sujets sous corticoïdes était de 85 ans [75-98].
Les patients sous corticoïdes au long cours présentaient plus
fréquemment mais de façon non significative une anxiété
(36 % vs 24 %, p = 0,12) et une insomnie (52 % vs 38 %,
p = 0,11). Il n’existait pas de différence de prévalence entre
les groupes concernant la dépression (26 % vs 22 %,
p = 0,68) et l’agitation (2 % vs 3 %, p = 1).
Sur le plan thérapeutique, on notait une prescription plus fréquente des antidépresseurs dans le groupe ne recevant pas
de corticoïdes (20 % vs 32 %, p = 0,17). Les principaux antidépresseurs étaient les inhibiteurs de recapture de la sérotonine (4 % vs 15 %, p = 0,11) et les « autres » antidépresseurs (12 % vs 17 %, p = 0,48). Les anxiolytiques étaient plus
prescrits dans le groupe de patients sous corticoïdes, sans
différence significative : 24 % vs 19 %, p = 0,52. Les hypnotiques et sédatifs étaient moins utilisés chez les patients sous
corticoïdes (16 % vs 29 %, p = 0,108), de même que les antipsychotiques (2 % vs 11 %, p : 0,06).
Conclusion : Cette étude rend compte de la fréquence des
complications psychiatriques liées à une corticothérapie prolongée, notamment de l’anxiété et des troubles du sommeil.
Cependant ces patients sont moins souvent pris en charge
sur le plan médicamenteux.
PO 412
INTÉRÊT DU TOPIRAMATE DANS LE CONTRÔLE DU
COMPORTEMENT ALIMENTAIRE CHEZ UN PATIENT
OPÉRÉ D’UN CRANIOPHARYGIOME
PANHYPOPITUITAIRE ET SUIVI PENDANT 4 ANS :
INFLUENCE DE LA RISPERIDONE, DU RIMONABANT
PUIS DE L’ARIPIPRAZOLE
FARISSE J. (1), PADOVANI R. (1), BOYER L. (2), GUEDJ E.
(3), BRUE T. (4), LANCON C. (1)
(1) Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite,
MARSEILLE, FRANCE
(2) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et d’information Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE,
FRANCE
(3) Praticien Hospitalier, Service de Médecine Nucléaire du
Pr O. MUNDLER, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE
(4) Praticien Hospitalier, Service d’Endocrinologie Pr BRUE,
CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE
Patient de 30 ans d’1.82 et de 160 kg en début de prise en
charge psychopharmacologique. Dans les antécédents, on
retrouve un craniopharyngiome, découvert tardivement,
volumineux, abordé par voix tans-crânienne en 1989 (exérèse incomplète), reprise chirurgicale en 1993, puis radiothérapé en 1994. En séquelles, on note un panhypopituitarisme,
un diabète insipide substitué et une hémianopsie temporale
gauche. Comme autres complications, on relève une stéatose hépatique, une hépatite médicamenteuse et des coliques néphrétiques.
Lors des premiers entretiens, on met en évidence un syndrome frontal avec accès de gloutonnerie (bonbons,
sodas…), des crises clastiques avec hétéro-agressivité verbale très ordurières développée sur une dysarthrie. On note
aussi une impulsivité majeure avec intolérance à la frustration
retentissant sur ses relations sociales, familiales et interpersonnelles (SAMSAH-TC-CL 13). La scintigraphie cérébrale
retrouve des hypoperfusions franches antérieures.
La prise en charge psychopharmacologique s’est organisée
autour du topiramate, qui a été progressivement augmenté
jusqu’à 400 puis 450 mg/j. En 2 ans le patient a pu perdre
37 kg.
En raison de la persistance de l’agressivité, la rispéridone a
été ajoutée à 1 mg/j. Étonnamment, la perte de poids s’est
maintenue, mais la sensation de faim a conduit le patient à
arrêter cette molécule. S’en sont suivis un échappement, une
reprise du poids, et une rupture de suivi pendant 6 mois. Le
topiramate a été poursuivi. Après une tentative d’augmentation du topiramate, induisant une aggravation de la dysarthrie, et l’échec de la réintroduction de rispéridone à 0,5 mg/j,
un relais vers l’aripiprazole a été fait avec succès.
Les propriétés comportementales du topiramate et son effet
renforçateur du contrôle inhibiteur, particulièrement en cas
de syndrome frontal seront discutées à partir des données
de la littérature.
PO 413
ABORD PSYCHOPHARMOCOLOGIQUE DES
TROUBLES DU COMPORTEMENT COMPLEXES
CHEZ UN PATIENT DE 25 ANS PRÉSENTANT UN
SYNDROME DE STURGE-WEBER-KRABLE SUR
ANTÉCÉDENT D’HÉMISPHÉRECTOMIE GAUCHE
FARISSE J. (1), RICHIERI R. (1), BOYER L. (2), LEVEQUE M.
(3), GUEDJ E. (4), VAILLANT-BARRANCA F. (5),
DELARQUE A. (6), LANCON C. (1)
(1) Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite,
MARSEILLE, FRANCE
(2) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et d’Information Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE,
FRANCE
(3) Assistant-Chef de Clinique, Service de Neurochirurgie
Pr REGIS, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE
(4) Praticien Hospitalier, Service de Médecine Nucléaire du
Pr O. MUNDLER, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE
(5) Psychologue Clinicienne, Service de Psychiatrie Adulte et de
Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(6) Pôle de Médecine Physique et de Réadaptation, CHU de La
Timone, MARSEILLE, FRANCE
Cas clinique inhabituel concernant un jeune homme de
25 ans porteur d’un syndrome de Sturge Weber Krable, malformation vasculaire congénitale de type angiome sur le territoire du nerf trijumeau, étendue aussi sur l’hémisphère gauche, induisant une épilepsie pharmaco-résistante dès le 2e
mois [Valproate/Carbamazépine/Phénobarbital] se compliquant d’un état de mal.
165
9e Congrès de l’Encéphale
Fin septembre 1985, une hémisphérectomie gauche respectant les noyaux gris centraux était réalisée par le Pr Hirsch à
l’Hôpital Necker-Enfants malades, à l’âge de 6 mois, le
patient présentant une hémiparésie spastique droite, une
hémianopsie latérale homonyme et un déficit incomplet de
l’hémiface droite de type périphérique.
L’abord psychopharmacologique des troubles psycho-comportementaux sera abordé et analysé en parallèle aux modifications de la sémiologie psychiatrique.
Un bilan neuropsychologique, une imagerie morphologique
(scanner) et fonctionnelle (SPECT) ont été réalisés, de même
qu’un électro-encéphalogramme et une évaluation complète
en Médecine Physique et de réadaptation.
À la lumière d’une revue de bibliographie, l’histoire clinique
sera revue et mise en perspective avec les données de la
littérature. La possibilité de marche reliée classiquement à
l’utilisation de voies aux projections bilatérales comme les
voies extrapyramidales, les faisceaux cérébello-spinaux et
l’anse lenticulaire pourrait aussi impliquer de façon déductive
un circuit plus « psychiatrique » à savoir le CCTCC dont les
perturbations de fonctionnement chez les schizophrènes ont
été décrites par Nancy Andreassen.
PO 414
LA PRATIQUE DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE ET SES INDICATIONS
BOUTABIA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC
L’efficacité et la tolérance de la pharmacothérapie en psychiatrie ont réduit la place du traitement par électro-convulsivothérapie (ECT). Cependant, il reste des affections résistantes aux traitements médicamenteux et tellement sensibles
à l’ECT comme la mélancolie, le risque suicidaire élevé et la
schizophrénie catatonique…
Les indications de l’ECT : Nous rapportons trois vignettes cliniques illustrant les principales indications de l’ECT.
Cas n° 1 : Mr AA, âgé de 25 ans, connu schizophrène depuis
3 ans, mis sous traitement neuroleptique classique avec une
observance irrégulière du traitement. Il a été admis pour des
idées suicidaires envahissantes, et tentatives de suicide
(ingestion de raticides à domicile et par objet tranchant en
hospitalier), ces idées suicidaires rentrent dans le cadre d’un
syndrome de référence avec un automatisme mental, et une
froideur affective intense. La réponse aux traitements neuroleptiques était médiocre malgré les fortes doses. Il s’est nettement amélioré sous sismothérapie.
Cas n° 2 : Mme GR, âgée de 43 ans, suivie pour un trouble
schizo-affectif évoluant depuis l’âge de 16 ans, hospitalisée
pour un épisode dépressif avec des idées suicidaires et tentatives de suicides, sans amélioration sous traitement neuroleptique et thymorégulateur. Les idées suicidaires ont totalement disparu sous électro-convulsivothérapie.
Cas n° 3 : Mlle AN, âgée de 27 ans, connue épileptique depuis
l’âge de 4 ans, avec des troubles de comportement intercritiques apparus à l’âge de 13 ans, avec des symptômes psychotiques (délire de persécution, délire érotomaniaque, hallucinations cénesthésiques sexuelles, propos incohérent). La
166
réponse à la sismothérapie était nettement meilleure qu’aux
traitements neuroleptiques et antiépileptiques.
PO 415
TROUBLES PSYCHOMOTEURS ET THÉRAPIES À
MÉDIATION CORPORELLE
DEROUICHE S., DEROUICHE ELKAMEL S.
Hôpital RAZI. Manouba, TUNIS, TUNISIE
Les troubles psychomoteurs sont des troubles neurodéveloppementaux qui affectent l’adaptation du sujet dans sa
dimension aussi bien motrice que perceptive. Leurs étiologies sont plurifactorielles et transactionnelles associant des
facteurs génétiques, neurobiologiques et psychosociaux qui
agissent à différents niveaux de complémentarité et d’expression. Ces troubles impliquent chez l’enfant des altérations au
niveau de la tonicité, de la structuration spatio-temporelle, de
la latéralité ainsi qu’un retard de l’acquisition du schéma corporel.
La thérapie corporelle appelée également thérapie psychomotrice ou encore psychothérapie du mouvement se situe au
carrefour du psychique, du physiologique et du relationnel.
Evoquer son importance dans la prise en charge des enfants
souffrant de troubles psychomoteurs nous conduit tout naturellement à parler du corps lieu de passage de l’énergie véhiculée par l’émotion et moyen de communication avec l’environnement qui se situe entre la pensée et l’acte.
Dans la mesure où le corps est l’expression de l’être, où il
joue le rôle de médiateur entre intérieur et extérieur, il convient de s’interroger sur la manière dont on pourrait s’en servir
en thérapie en privilégiant la dimension tonico-émotionnelle.
Dans le présent travail, nous aborderons l’importance que
revêtent les thérapies à médiation corporelle dans la prise
en charge des enfants souffrant de troubles psychomoteurs
globaux et combinés qui affectent aussi bien le comportement communicationnel que la capacité d’apprentissage.
PO 416
IMPACT D’UNE RÉUNION DE CONCERTATION
PLURIDISCIPLINAIRE (RCP) SUR LE RISQUE
D’ÉVÉNEMENTS INDÉSIRABLES MÉDICAMENTEUX
EN UNITÉ DE GÉRONTOPSYCHIATRIE
BICHARD D., BOURSCHEID S., HASS P., BATT A.C.,
NOUARA A., FIEROBE M., TISSOT E.
Centre Hospitalier de Novillars, NOVILLARS, FRANCE
Afin de prévenir le risque iatrogène médicamenteux par une
diminution des prescriptions potentiellement inadaptées
chez les sujets âgés, plusieurs équipes ont étudié les prescriptions inappropriées et créé des outils spécifiques d’évaluation des prescriptions. L’objectif de ce travail est d’évaluer
l’impact d’une RCP hebdomadaire (équipe médicale-équipe
pharmaceutique) associée à l’analyse pharmaceutique des
prescriptions sur le risque d’événements indésirables médicamenteux dans une unité de gérontopsychiatrie.
Il s’agit d’une étude prospective qui s’est déroulée dans une
unité de 30 lits d’hospitalisation complète durant 10 mois. Le
Posters
risque d’événement indésirable a été évalué et comparé à
l’admission et à la sortie d’hospitalisation à l’aide de deux
outils validés d’évaluation, les critères de Beers (patients
> 65 ans) et la liste française (patients > 75 ans).
Au total, 87 patients d’âge moyen 75 ± 7 ans ont été inclus
(hommes : 33 %). La durée moyenne d’hospitalisation est de
54 ± 36 jours. Les diagnostics principaux les plus fréquents
sont les troubles de l’humeur (43 %), la démence (17 %) et
les troubles bipolaires (15 %). Le nombre moyen de médicaments prescrits augmente entre l’admission et la sortie (7,1
vs 8,1 ; p < 0,001). Les médicaments du système nerveux
(psycholeptiques et psychoanaleptiques) sont les médicaments les plus prescrits (34 %) devant les médicaments de
la voie digestive et métabolique et les médicaments cardiovasculaires (16 %). Selon les critères de Beers, le taux d’inappropriation diminue de 29,1 % à l’admission à 20,9 % à la sortie d’hospitalisation (p < 0,001). Les prescriptions
d’amitriptyline et d’hydroxyzine ont diminué tandis que les
prescriptions de lorazépam ont augmenté. Selon la liste française, le taux d’inappropriation diminue de 51,2 % à 44,2 %
(p = 0,001). Les prescriptions de zopiclone, hydroxyzine et
les associations de benzodiazépines diminuent tandis que
les prescriptions d’alimémazine et de prazépam augmentent.
La mise en place d’une RCP diminue significativement le
nombre de prescriptions potentiellement inappropriées mais
ne diminue pas le nombre de médicaments prescrits. Ce travail démontre l’intérêt d’une activité de pharmacie clinique au
sein des unités de soins intégrée à la prise en charge multidisciplinaire des patients.
PO 417
CONSÉQUENCES DE L’ISOLEMENT SUR LES
MALADES HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE : POINT
DE VUE DES INFIRMIERS
MAAMRI A., ZGUEB Y., SEJIL I., GHAZALI I., BECHIKH D.,
RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Bien que l’utilisation de la chambre d’isolement
en tant que mesure thérapeutique relève de la pratique psychiatrique quotidienne, ce type de prise en charge reste l’objet
de nombreuses controverses. Quelques études se sont intéressées à l’éprouvé des patients avant, pendant et après leur
mise en chambre d’isolement alors que sont rares les études
effectuées concernant les points de vue du personnel soignant sur ces mêmes points.
Objectifs : Les objectifs de notre travail consistent à :
– Décrire la raison de l’isolement d’après les soignants
– Analyser les interactions entre le patient, les autres malades et le personnel soignant avant et après isolement du point
de vue des soignants
– Décrire les sentiments des patients durant et après l’isolement d’après le témoignage des soignants
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive menée au service de psychiatrie légale à l’hôpital Razi, effectuée pendant
le mois d’octobre 2010, incluant 17 soignants travaillant dans
les trois unités d’hospitalisation du service et ayant au moins
un an d’expérience.
Résultats : Les principales raisons ayant nécessité l’isolement selon les soignants sont :
– l’agitation et les comportements violents,
– l’agressivité à l’encontre des autres patients et du personnel soignant La relation soignés-soignants et même avec les
autres patients, avant la mise dans la chambre d’isolement,
est décrite comme bonne dans la majorité des cas. Durant
la période d’isolement, les émotions des patients selon les
infirmiers sont caractérisées par la colère et l’anxiété. À la
sortie, les infirmiers constatent que les patients ont surtout
exprimé une sensation d’amélioration, une certaine confiance à l’encontre du personnel soignant et une meilleure
communication et complicité avec les autres patients. Quant
aux soignants, ils ont rapporté une attention plus soutenue
à l’encontre des patients. Les infirmiers ont aussi signalé que
le moment le plus fréquent de mise en chambre d’isolement
est le soir en raison de la diminution des activités proposées,
mais aussi de la réduction des effectifs des soignants.
PO 418
LE VÉCU D’UNE CONTENTION PHYSIQUE
CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Equipe de recherche pour la santé mentale, MARRAKECH,
MAROC
L’utilisation de la contention physique représente un exemple
des dilemmes qui peuvent survenir en institutions de soins
psychiatriques. S’il reste incontestable que dans certains cas,
elle constitue une nécessité pour protéger le patient, elle confronte à des enjeux de gestion de risque. L’objectif de notre
travail est d’estimer la prévalence de la contention physique
dans notre formation, déterminer le profil du patient concerné
par la contention et les moyens de sa mise en place ainsi que
d’évaluer les conséquences psychiques chez les patients et
les équipes soignantes. Les résultats sont en cours.
PO 419
DIMINUTION DES HOSPITALISATIONS DES
PATIENTS PRIS EN SOINS DANS UN CENTRE DE
CRISE À GENÈVE
SENTISSI O. (1), BARTOLOMEI J. (2), BAERISWYL R. (2),
REY-BELLET P. (2)
(1) Département de Psychiatrie, Service de Psychiatrie Générale, Secteur Joction, HUG, GENEVE, SUISSE
(2) Département de Psychiatrie, Service de Psychiatrie Générale, Secteur Servette, HUG, GENEVE, SUISSE
Les centres de thérapies brèves (CTB) dispensent depuis les
années 80 à Genève des soins intensifs ambulatoires sous
la forme d’entretiens individuels ou familiaux, de groupes thérapeutiques et d’interventions sociales, articulés autour du
concept de traitement de crise. Aussi ces centres offrent la
possibilité de passer une à plusieurs nuits de soutien sur
place. Une réforme du département de psychiatrie des Hôpitaux Universitaires de Genève en 2000 a incité à relancer le
rôle de ces centres, comme alternative à l’hospitalisation.
Cette évolution a permis un désengorgement significatif de
l’hôpital psychiatrique estimé à moins 27,7 % entre 2001 à
2005 (Bacchetta et al., 2005).
167
9e Congrès de l’Encéphale
Dans le cadre d’une étude pilote rétrospective que nous
avons effectuée au CTB du secteur Servette à Genève sur
les patients pris en soins en 2006, afin de mieux comprendre
les facteurs pronostiques et les causes de rechute de ces
patients, nous avons comparé le nombre et la durée d’hospitalisation avant et après la prise en charge au CTB.
Sur un total de 323 patients (prise en charge multiple, N = 160 ;
prise en charge unique, N = 163) Nous avons observé que
la durée et le nombre d’hospitalisations étaient significativement plus élevés pour les patients qui ont bénéficié de
multiples passages au CTB (70,4 ± 122.0 jours ; 3,8 ± 6,3)
comparé aux patients n’ayant nécessité qu’une prise en soins
unique (25.1 ± 95.6 jours ; 1,3 ± 3,0), P < 0,01. Par ailleurs,
il a été constaté que pour ces 2 populations, la durée et le
nombre d’hospitalisations étaient plus bas après la prise en
charge au CTB en 2006. Il est aussi intéressant de noter que
seuls 19 patients (5.9 %) ont été hospitalisés à partir du CTB
en 2006.
Ces résultats provisoires nous permettent de remarquer que
l’élargissement des mandats des différents CTB a permis une
diminution de la surcharge des services hospitaliers. Ces
résultats devraient être confirmés par des études prospectives afin de vérifier l’économicité réelle de la dernière reforme
institutionnelle Genevoise.
PO 420
L’ÉQUIPE MOBILE DE SOINS INTENSIF (EMSI) DE
CAEN : UNE PRISE EN CHARGE DES JEUNES AU
COEUR DE LA CITÉ
MEUNIER S., LECARDEUR L., LIBERT B., VANACKER I.,
GRANGER M., DOLLFUS S.
Centre Esquirol, CAEN, FRANCE
L’Équipe Mobile de Soins Intensifs (EMSI) est une unité
ambulatoire du Centre Esquirol de Caen qui s’occupe des jeunes adultes (16-30 ans) débutant un processus psychopathologique. Elle dépiste, évalue, traite et assure le suivi des
jeunes en proposant des projets de soins individualisés en
collaboration avec les familles et en partenariat avec les différents intervenants (équipe de secteur, services sociaux,
éducatifs, milieu scolaire, système judiciaire).
La spécificité de la prise en charge réside dans l’accompagnement rapproché du jeune par le case-manager. Le suivi
individuel est hebdomadaire voire quotidien. Il permet d’augmenter l’accessibilité aux soins, de faciliter l’engagement du
patient, de diminuer la période de psychose non traitée,
d’améliorer la continuité du suivi. Les case-managers sont
les garants du lien thérapeutique grâce à leur capacité
d’action sur le terrain (visite à domicile, accompagnement à
la réalisation de tâches administratives, dans l’autonomie
sociale, gestion des symptômes sur le terrain, aide aux réinsertions scolaire et professionnelle).
Grâce à ses contacts avec les médecins généralistes, les
psychiatres de ville et les structures médico-sociales, l’EMSI
vise une détection et une orientation précoces des jeunes
présentant des signes prodromiques vers notre programme,
sans attendre l’éclosion d’un épisode aigu. L’objectif est d’éviter l’hospitalisation et de maintenir le plus possible le jeune
168
dans son environnement. En cas d’hospitalisation pour un
premier épisode, elle intervient dans les 24 à 72 heures pour
prendre contact avec le jeune. Cette intervention précoce
permet de mettre en place un plan de soins avec l’équipe
d’intra et de permettre au jeune et sa famille d’identifier les
futurs intervenants extérieurs.
Elle offre dès le début de la prise en charge du jeune un panel
de psychothérapies de groupe et/ou individuelles (psychoéducation, TCC). Elle assure également des prises en charge
psychoéducative et de soutien pour les familles.
Le bilan de l’équipe à un an d’activité fait état de 50 prises
en charge de jeunes (âge moyen 22 ans), dont 31 présentent
un diagnostic du spectre de la schizophrénie. Seulement
4 patients ont eu à subir une réhospitalisation, alors que 22
se sont réinsérés ou rescolarisés.
PO 421
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SANS DOMICILE
FIXE PAR LE SECTEUR DE 2006 À 2009
PINEDE D., BOULICOT V., LEMASSON V., VIALA A.,
VACHERON M.N.
CH SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE
Les services de secteur reçoivent régulièrement pour des
soins psychiatriques des patients victimes d’exclusion
sociale, notamment des patients sans domicile fixe. La notion
même de sectorisation, base de l’organisation de l’offre de
soins en psychiatrie en France, fondée sur la domiciliation
des personnes, exclut, de principe, ceux qui n’ont pas de
domicile. Ces patients en situation d’exclusion confrontent les
acteurs du secteur psychiatrique à une clinique nouvelle,
mettant parfois en difficulté les praticiens, notamment dans
la construction d’un projet de soins et de suivi.
Les études de santé mentale effectuées auprès des sans
domicile fixe révèlent des résultats d’une grande disparité :
ainsi, l’incidence de la maladie mentale pourrait varier de 2
à 90 %.
C’est dans ce contexte que nous avons décidé d’étudier la
population de patients sans domicile fixe qui ont été hospitalisés sur notre service de secteur, le secteur 75G013 du
Centre Hospitalier Sainte Anne (Paris 14e), qui s’occupe de
la prise en charge des patients domiciliés sur le 14e arrondissement.
Par une étude descriptive rétrospective, nous avons répertorié
l’ensemble des 48 patients, sans domicile fixe, hospitalisés sur
notre service, de 2006 à 2009. Nous avons analysé les caractéristiques sociodémographiques et médicales de ces patients,
leur exclusion (durée et motifs). Nous nous sommes intéressés
aux soins qui ont pu être mis en place lors de cette hospitalisation, ainsi qu’au suivi et aux mesures de réinsertion qui ont
été proposées. Nous avons également réévalué la situation de
ces patients tous les ans après cette hospitalisation, afin
d’appréhender la pérennité des mesures mises en place.
Parmi ces 48 patients, il s’avère que près de 45 % souffrent
d’un trouble schizophrénique et plus de 80 % acceptent le
projet de soins qui leur est proposé.
Mots clés : sans domicile fixe, précarité, secteur
Posters
Références
1. Noirot M.N. et al. (2000), Refus d’assistance des sans-abri. Psychopathologie et éthique : liberté ou interventionnisme ?
2. Schiltz L. et al. (2007), Précarité sociale, marginalisation et pathologie limite : étude comparative de plusieurs groupes de sujets en
rupture de projet de vie.
3. Simonnet J. et al. (2000), Quand l’exclusion défie le secteur. À propos d’une pratique de réseaux.
PO 422
PROGRAMME DE SOUTIEN À L’EMPLOI CHEZ LES
PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES MENTAUX
GRAVES, UNE REVUE DE LITTÉRATURE
DELOUVRIER E.
Cesame, LES PONTS DE CÉ, FRANCE
Les troubles mentaux graves et notamment la schizophrénie
sont marqués par une désinsertion professionnelle majeure :
70 à 90 % des patients sont sans emploi (Anthony et Blanch
1989 ; Marone, Gandolfo, Gold et Hoff, 1998 ; OMS, 2000).
Partant de ce constat, des équipes médicales ont axé leur
travail autour du soutien et du maintien à l’emploi. De nombreuses études ont ainsi montré que le travail permet le développement de l’autonomie, d’habiletés, de l’estime de soi et
du sentiment d’appartenance à un groupe social (Arns et Linley, 1993 ; Jacobs, 1991 ; Kirsh, 2000, Mueser, Becker et Torrey, 1997 ; Phillips et Biller, 1993 ; Provencher, Gregg, Mead
et Mueser, 2002 ; Sheid et Anderson, 1995 ; Storey, 2000 ;
Vostanis, 1990). Cet article présente différents programmes
de soutien à l’emploi et plus particulièrement le programme
Individual Placement and Support – IPS - (Bond, 2004) développés par plusieurs équipes dans le monde (Waghorn et
King, 1999 ; Wong, Chiu, Chui et Tang, 2001 ; Saloviita et
Pirtimaa, 2000 ; Fuller, Oka, Otsuka, Yokoyama, Liberman
et Niwa, 2000, Rinaldi, McNeil, Firn, Koletsi, Perkins et Singh,
2004 ; Corbière, Bond, Goldner et Ptasinski, 2005 ; Oldman,
Thomson, Calsaferri, Luke et Bond, 2005 ; Latimer, Lecomte,
Becker, Drake, Duclos, Piat, Lahaie, St Pierre, Therrien et
Xie, 2006) et qui montre les meilleurs résultats pour aider les
patients à obtenir un emploi (Campbell, Bond et Drake, 2009).
Actuellement les études s’appliquent à rechercher les caractéristiques individuelles et environnementales qui favorisent
la réussite de ces programmes (Corbière, 2008). Leur application en France serait à la fois dans la continuité du travail
de certaines équipes et particulièrement novateur en ce qui
concerne l’articulation du médical et du social chez les
patients souffrant de troubles mentaux graves.
PO 423
LA THÉRAPIE INSTITUTIONNELLE EST-ELLE
EFFICACE ?
TRIFFAUX J.M.
Hôpital de jour universitaire « La Clé », LIEGE, BELGIQUE
Tout travail psychothérapeutique provoque de singulières
réactions émotionnelles entre soignants-soignés. Les émotions sont des faits culturels et sociaux : il n’existe aucune
relation humaine sans émotion, de même qu’il n’existe
aucune expérience émotionnelle sans relation.
L’émotion est « un mouvement qui vient de et qui va vers ».
Elle est créatrice de mouvements psychiques intra et
intersubjectifs et donc de changements. Dans tous les
cas, la place du corps est déterminante. Chez bon nombre
de nos patients adolescents et adultes, nous constatons
une tendance marquée aux réponses physiologiques et
comportementales des émotions au détriment de la verbalisation.
La thérapie institutionnelle pratiquée à l’Hôpital de Jour est
une approche psychothérapeutique intensive individuelle
et groupale qui met au travail, de manière interactive, les
vécus émotionnels de nos patients avec, comme finalité,
d’améliorer la communication et l’expression des émotions.
Quel est cependant l’impact de cette fonction symbolique du
langage sur les émotions de nos patients ?
Peut-on mesurer l’effet voire l’efficacité de l’intervention psychothérapeutique réalisée en thérapie institutionnelle ?
Depuis deux ans, nous évaluons chez chaque patient les
dimensions suivantes : représentations conscientes des
émotions, perceptions internes et externes des émotions,
capacité de communication des émotions, capacités de régulation des émotions sur le plan social.
Les échelles DOE (Dimension Ouverture Emotionnelle de
M. Reicherts, CHU Vaudois) et TAS-20 (Toronto Alexithymia
Scale) ont permis de comparer l’état émotionnel de 97 patients
en début et fin d’hospitalisation : les scores observés en fin de
traitement montrent une très nette amélioration du fonctionnement émotionnel chez ces patients. Ceci témoigne clairement
de l’aspect curatif de l’approche relationnelle en psychiatrie.
PO 424
RÉHABILITATION ET ART-THÉRAPIE
COMPLEMENTARITÉS ET SPECIFICITÉS
GRANIER F.
CHU TOULOUSE-CASSELARDIT, TOULOUSE, FRANCE
1. Position du problème
La réhabilitation psychosociale et l’art-thérapie sont deux
techniques largement proposées, spécialement pour les psychoses chroniques. Ce sont deux champs d’investigations
avec leurs méthodologies et évaluations séparées, mais
complémentaires par leurs spécificités.
L’art-thérapie n’est pas qu’occupationnelle, et pose la question de l’art comme activité humaine hautement spécifique,
à la fois cognitive et émotionnelle. Les neurosciences ont créé
la neuro-esthétique.
2. Réhabilitation psychosociale
Elle vise l’adaptation fonctionnelle à la vie courante, facilitée
par les A.P.A., organisée en programme (T.C.C. et remédiation cognitive). Son évaluation se fait avec des outils quantitatifs et qualitatifs. Le risque est de se heurter au déficit et à
la dépendance.
3. L’Art-thérapie
Elle suppose un double fonctionnement, exécutif pour les
réalisations concrètes des œuvres, et capacités de représen169
9e Congrès de l’Encéphale
tation. Elle associe cognitions et émotions, thème central des
neurosciences actuelles. Elle est médiation cognitive et relationnelle. Elle suppose un dispositif technique spécialisé. Sa
pratique diffuse au-delà de la psychiatrie. Les fonctions
cognitives ne sont pas qu’exécutives, mais élargies à l’analyse du contexte. Les nombreux médiums sont plus discriminatifs, que l’adaptation à la routine quotidienne. Elle impose
coordination, lien avec le langage, relation à l’œuvre créée.
Elle demande un insight par rapport à l’expérience esthétique, par rapport à un engagement difficile, et à la conscience
d’artiste. La fonction de lien social peut être mise en défaut
dans les déficits du cerveau social (émotions, empathie) et
de la théorie de l’esprit. La question du sens de cette pratique
est multiple, par rapport à l’œuvre, à l’engagement, et au
public.
4. Conclusion
L’artiste a toujours été situé entre génie et folie. Il est Janus
à deux visages, solitaire et social. L’art-thérapie met en jeu
des fonctions cognitives très élaborées, et l’on doit distinguer
la simple activité occupationnelle (souvent imitative), de la
véritable création originale.
Bibliographie
CASE C., DALLEY T. The hand book of art-therapy
London : Routledge-2006-2nd Ed.
CORRIGAN P.W., Coll. Principles and practice of psychiatric
rehabilitation
New York : Guilford-2009
PO 425
IMPORTANCE DU SOUTIEN CONJUGAL AUX
VICTIMES DE CATASTROPHE. CONSÉQUENCES
SUR LA PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUE DES
PATIENTS TRAUMATISÉS PSYCHIQUES
VAUTIER V., ANDRUETAN Y., CLERVOY P.
HIA Saint Anne, TOULON ARMEES, FRANCE
Parmi les facteurs de risque de développement d’un état de
stress post-traumatique après un événement catastrophique, la piètre qualité du soutien social et en particulier conjugal est l’un des trois plus importants. La prise en charge
psychologique des conjoints des victimes d’accident est
indispensable. En effet, le développement et la sévérité d’un
état de stress post-traumatique dépend en partie de la qualité du soutien apporté par le conjoint dans l’après coup mais
aussi dans la durée. L’adéquation de ce soutien est délicate,
elle dépend des compétences intrinsèques du conjoint, des
réactions de la victime vis-à-vis de ce soutien et de la sévérité des symptômes. De plus, cet accompagnement doit
pouvoir évoluer au fil du temps, en s’adaptant à l’évolution
des besoins de la victime. Ces différentes données sont
développées dans cette communication et impliquent que
l’accompagnement du conjoint de la victime par un spécialiste soit systématiquement proposé. Le pronostic de la
maladie et l’adaptation socioprofessionnelle du patient traumatisé en dépendent.
170
PO 426
SYNDROME DE VASOCONSTRICTION CÉRÉBRALE
RÉVERSIBLE : À PROPOS D’UN CAS
ROBLIN J., GARCIN B., PLAZE M., GALINOWSKI A.,
BODIGUEL E., OPPENHEIM C., OLIE J.P.
Centre hospitalier SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE
Le syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible associe des céphalées sévères répétées et une vasoconstriction
segmentaire des artères cérébrales réversible en un à trois
mois. Cette affection est probablement sous-diagnostiquée.
L’âge moyen de survenue est proche de 45 ans avec une prédominance féminine. La majorité des cas sont secondaires
(60 %) : en post-partum et/ou suite à la prise de substances
vaso-actives, sympathomimétiques ou sérotoninergiques.
Parmi les substances vaso-constrictrices, on retrouve les
antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
sérotonine, les alpha-sympathomimétiques, les triptans et les
dérivés de l’ergot de seigle ainsi que de nombreuses drogues
(cannabis, cocaïne, ecstasy, amphétamines, LSD…). Le
tableau clinique typique évolue en une seule phase et comporte un début brutal avec des céphalées en coup de tonnerre
répétées sur une à trois semaines. Des complications à type
d’accidents vasculaires parenchymateux (hématome ou
infarctus) et d’hémorragies arachnoïdiennes sous-corticales
peuvent survenir au cours de l’évolution. Le diagnostic est
confirmé à l’angiographie (ARM, angioscanner ou conventionnelle) par la mise en évidence d’une vasoconstriction
artérielle cérébrale multifocale et segmentaire et la réversibilité de ces anomalies à l’imagerie de contrôle dans les
12 semaines après le début. Les examens doivent parfois
être répétés car la vasoconstriction peut être invisible initialement à l’angiographie et apparaître ultérieurement.
Nous rapportons le cas d’une patiente de 49 ans, hospitalisée
dans un contexte de dépression résistante évoluant depuis
5 ans, qui a présenté un syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible. Le tableau clinique, les facteurs étiologiques
ainsi que la prise en charge ultérieure de la patiente seront
discutés.
PO 427
COMMENT MOBILISER LE « RELIGIEUX » POUR UNE
MEILLEURE ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE
RGUIBI L.
Cabinet de psychiatrie privé, CASABLANCA, MAROC
Dans le contexte arabo-musulman la culture de nos patients
est fortement imprégnée du « religieux ».
Négliger ce facteur dans la démarche diagnostique et thérapeutique peut entraîner un refus par le patient de sa maladie
et de la thérapie et son refuge vers des conduites traditionnelles aberrantes.
En s’appuyant sur la croyance religieuse du patient, ainsi que
sur des arguments religieux relatifs à la perception de la maladie et de la thérapie, on parvient à rassurer le malade de la
crédibilité religieuse de notre pratique ce qui conditionne fortement l’établissement d’une alliance thérapeutique.
Posters
À travers ce travail nous essaierons d’exposer une approche
qui mobilise le religieux de nos patients en faveur de l’acceptation de leur maladie et d’une alliance thérapeutique gagnante.
(1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses »,
service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE
(2) Hopital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
PO 428
MÉDECINS GÉNÉRALISTES - PSYCHIATRES : MIEUX
SE CONNAÎTRE POUR MIEUX COLLABORER
Introduction : Les troubles psychiatriques font partie des
manifestations cliniques des endocrinopathies et peuvent
même, bien que rarement, constituer la seule expression de
l’affection à son début.
Dans ce cadre, les perturbations de l’axe corticotrope représentent l’anomalie neuro- endocrinienne la plus abondamment décrite.
À travers un cas clinique, notre but était de rappeler la nécessité d’éliminer une étiologie organique devant toute symptomatologie psychiatrique d’apparition récente.
Cas clinique : Mr. F.A. âgé de 30 ans, sans antécédents
médicaux ni psychiatriques, a été hospitalisé dans notre service pour une symptomatologie dépressive. L’évolution était
marquée par la survenue à 2 reprises d’épisodes d’hypoglycémie et d’hypotension artérielle. Un bilan corticosurrénalien
a été réalisé dans le but d’explorer l’axe corticotrope, et a conclu à l’existence d’une insuffisance surrénalienne.
Conclusion : L’observation rapportée ci-dessus nous rappelle l’importance et la nécessité d’un bon « filtrage » des
patients aux urgences psychiatriques, du fait des conséquences de l’hospitalisation en milieu psychiatrique. En effet, l’étiquette du malade mental portée à tort par un patient souffrant
d’une maladie somatique à manifestations psychiatriques
sera malheureusement dans certains cas une excuse pour
refuser la prise en charge de ce patient par des services non
psychiatriques en Tunisie.
PHILIPPE P.
Pédopsychiatre, Centre de Ressources Autisme Liège, CHU,
ULG, LIÈGE, BELGIQUE
Introduction : La collaboration généralistes/psychiatres
paraît souvent difficile bien que reconnue indispensable et
bénéfique au patient. Nous présentons les particularités du
travail de chacun puis quelques pistes pratiques pour améliorer la collaboration.
Méthodologie : Les réflexions (après 25 ans de médecine générale puis 1 spécialisation en psychiatrie) sont en partie subjectives mais confrontées à la littérature et confirmées par 2 sondages réalisés auprès de 100 généralistes puis 100 psychiatres.
Résultats :
A. Les différences. Le généraliste, considéré « dans la
norme », apporte une aide extérieure au patient dont il connaît la réalité objective ; travaillant dans la proximité, à l’intérieur de la situation, il cherche la cause du symptôme en
apportant son savoir ; souvent, il assure un long suivi global,
en cumulant plusieurs rôles ; il cache généralement ses émotions. À l’opposé, le psychiatre, souvent catalogué dans « la
déviance », se place en dehors de la situation et cherche des
ressources internes au patient, connaissant surtout sa réalité
subjective ; gardant distance, il cherche le sens des symptômes en écoutant, dans une attitude de non-savoir et en utilisant ses émotions. Souvent, il assure un suivi spécifique du
symptôme, en n’assumant parfois qu’1 seul rôle.
B. Les particularités communes. Tous 2 s’intéressent à l’individu dans sa globalité, pris dans son environnement ; leur
pratique les confronte à la souffrance alors que leur formation
commune offre une approche médicale essentiellement
scientifique et objectivante. Leur diagnostic repose d’abord
sur leur intuition clinique. À l’opposé des autres médecins,
travaillant souvent sans tablier blanc, ils sont mis au ban de
la « Médecine hyper scientifique moderne ».
C. Comment améliorer la collaboration ? Favoriser les rencontres interactives généralistes/psychiatres ; stage obligatoire en médecine générale ; à chaque psychiatre de préciser
formation et méthode de travail ; transmettre les informations
pertinentes dans la prise en charge des patients ; favoriser
l’accessibilité et les contacts ; favoriser des réunions pluridisciplinaires autour de patients communs.
Conclusion : Améliorer la collaboration, que chacun juge
nécessaire, impose une meilleure connaissance du rôle et
du travail de chacun.
PO 429
URGENCES ORGANIQUES ET URGENCES
PSYCHIATRIQUES : COMMENT FAIRE LA PART ?
DARDOUR M. (1), ELLOUZE F. (2), LTAIEF L. (1), MHALLA A.
(1), BEN ABLA T. (2), M’RAD M.F. (2)
PO 430
LES URGENCES PSYCHIATRIQUES À ALGER/ÉTAT
DES LIEUX ET PERSPECTIVES
BENATMANE M.T. (1), BENHABILES S. (1), KACHA F. (2)
(1) CHU MUSTAPHA, ALGER, ALGERIE
(2) EHS CHERAGA, ALGER, ALGERIE
Introduction : dans l’urgence psychiatrique, les demandes
s’expriment par un polymorphisme de plaintes médicales ou
psychologiques, un malaise existentiel personnel.
Objectifs : décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques des consultants au niveau
des urgences psychiatriques du CHU Mustapha et leur profil.
Méthode et patients : Étude de type prospective, descriptive.
Patients (astreinte de 9 h-16 h, et la garde de16h-8h), durant
la période allant du 04/10/08 au 20/11/08.
Résultats : nombre de patients reçus : (N = 657)- prédominance masculine 71,1- 33,7 %. Des patients ont moins de
30 ans. Moyenne d’âge : 36,5 - 63 % célibataires. 15 % (N
= 95) antécédents médicaux (comorbidité) : cardiorespiratoire : 35- hématologiques : 2- pathologie de la
thyroïde : 9 - ophtalmologiques : 2 - diabète : 13- gastroenterologiques : 13 - neurologiques : 16. Selon le diagnostique psychiatrique : 17 % troubles de l’humeur- 27 % troubles
anxieux-15 % troubles psychotiques. Selon le traitement
reçu : 74 % un traitement injectable - 27 % ont nécessité une
hospitalisation - 12 % admis.
171
9e Congrès de l’Encéphale
Discussion : Les consultants sont des jeunes, de sexe masculin, de niveau d’instruction bas, célibataires et sans activité
professionnelle, leur niveau socio-économique juste moyen.
Une fois sur deux il s’agit de malades ayant des antécédents
psychiatriques qui consultent à l’occasion d’une rechute.
L’agitation et l’anxiété dans le cadre le plus souvent de poussées psychotiques aiguës, constituent les motifs de consultation les plus fréquents. La souffrance de l’entourage intervient dans la motivation de consultation urgente. Dans la
majorité des cas la décision médicale a consisté en une prescription de médicament et l’orientation du malade vers le centre intermédiaire de santé mentale de son secteur. 27,2 %
des consultants nécessitaient une hospitalisation, moins de
la moitié a été admise.
Conclusion : il y a une inadéquation entre une forte demande
d’hospitalisation et de soins, avec une offre très réduite de
lits. Afin de désengorger le centre et améliorer également la
psychiatrie d’urgence, la création de nouvelles structures
d’urgences psychiatriques est souhaitable
Mots clés : urgence psychiatriques-comorbidité
PO 431
TEMPÊTE DEHORS ET DEDANS : LES
CONSÉQUENCES PSYCHOLOGIQUES DE XYNTHIA,
BILAN A SIX ET NEUF MOIS
BESCOND Y., FABREGUE M., PRADAYROL S., RAMOND
A.C., MARINESCU M.
CHS G. MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON, FRANCE
Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia s’est
abattue sur les côtes vendéennes, avec un bilan officiel de
29 morts et de conséquences matérielles majeures, autour
de 4 500 hectares de terrain ayant été submergés. Deux villages ont subi, principalement, la catastrophe naturelle,
Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer. Dès le lendemain du
drame, une cellule d’urgence médico-psychologique a fonctionné, avec une durée d’activité d’un mois et demi, avant de
passer le relais aux structures sectorielles : autour de 500
personnes ont été accueillies, la plupart des sinistrés ou des
familles endeuillées, mais aussi des sauveteurs. Les particularités géographiques de la catastrophe, isolée sur deux
communes, les caractéristiques populationnelles (personnes
âgées, agriculteurs…), le second traumatisme représenté
par la cartographie des zones devenues inhabitables, sont
analysées. Un bilan des conséquences psychologiques à 6
et 9 mois de la tempête, avec une attention accrue accordée
au syndrome de stress post-traumatique et aux syndromes
dépressifs avec ou sans idéation suicidaire, est réalisé. Sont
prises en compte et décrites les conséquences sur la consommation de psychotropes, des consultations psychiatriques et des hospitalisations en lien direct avec le psycho-traumatisme, avec l’appui de l’expérience, toute proportion
gardée, des auteurs ayant travaillé sur les conséquences
mentales du passage de l’ouragan Katrina.
Bibliographie
Kessler RC et al : Trends in mental ilness and suicidality after
Hurricane Katrina. Mol Psychiatry 2008 ; 13 (4) : 374-84.
172
PO 432
LES URGENCES EN PSYCHIATRIE PÉRINATALE :
DES SOINS EN RÉSEAU
APTER G., CARLBERG E., GAREZ V., GENET M.C.,
VALENTE M., DORET A.M.
EPS Erasme, ANTONY, FRANCE
PPUMMA est une unité de psychiatrie périnatale d’urgence
mobile en maternités. Elle couvre le Sud du 92 afin de desservir la population qui dépend du Réseau Périnat 92 Sud
soit environ 12 500 naissances/an. Il s’agit d’une structure qui
dépend de la psychiatrie infanto-juvénile tout en étant intégrée dans le réseau médico-psychosocial du sud des Hautsde-Seine. Le but de l’unité est d’assurer un accès aux soins
le plus précocement possibles aux parturientes et à leurs
enfants. Ce sont les services de maternité qui font appel à
l’Unité PPUMMA. Cette dernière après un temps d’évaluation
et de première approche thérapeutique oriente vers des prises en charge adaptées à cette période de la vie.
Nous présenterons une analyse du profil diagnostique et
thérapeutique des patientes reçues depuis le début de
l’unité (n = 430). Si 10 % de patientes avaient des antécédents de troubles psychotiques, la majorité de celles-ci
n’avaient ni prise en charge spécifique périnatale ni reçu
d’informations quant aux risques de décompensation liées à
la grossesse et quant à la compatibilité de leurs traitements
avec la grossesse et l’allaitement. Près d’un quart des patientes présentaient des troubles de personnalité avec ou sans
troubles de l’humeur associés. La plupart d’entre elles
n’avaient aucune prise en charge. Le groupe le plus important
(35 %) était représenté par les troubles de l’adaptation et les
réactions à des stress aigus liés à la grossesse elle-même
ou ayant un impact plus important du fait de l’existence de
celle-ci. Enfin, 26 % des femmes présentaient un trouble de
l’humeur pendant la grossesse qu’il y ait eu ou non des antécédents dépressifs majeurs connus. L’accès à des soins spécifiques durant cette période de développement majeur de
la vie semble donc essentiel ; l’amélioration de la prise en
charge des différents troubles qui apparaissent ou sont
décompensés, dès lors, mérite une plus grande attention. Le
travail en réseau peut fournir une porte d’entrée importante
pour intégrer ces patientes dans une prise en charge essentielle pour elles-mêmes et pour leur enfant.
PO 433
CONSTRUCTION DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE
DANS LES PRISES EN CHARGE D’URGENCES ET DE
CRISES PSYCHIATRIQUES : REPÉRAGE D’OUTILS
RELATIONNELS FAVORISANT LA CO-CONSTRUCTION
ET L’ADHÉSION AU PROJET DE SOINS
LAZIGNAC C. (1), VERCASSON L. (1), MARIGNY M. (1),
SAY M. (1), SCHWEGLER B. (1), LEMOULNIER C. (2),
YAGOUBI-ALEM S. (1), CZYZ P. (2), YEATMAN C. (2),
HARABI A. (2)
(1) Centre hospitalier Annemasse Bonneville, ANNEMASSE,
FRANCE
(2) Établissement public de santé mentale, LA ROCHE SUR
FORON, FRANCE
Posters
Objectif : L’alliance thérapeutique est un préalable indispensable pour l’adhésion aux soins. C’est un enjeu important
dans les situations d’urgences et de crises psychiatriques
permettant de réduire les hospitalisations contraintes, les
représentations négatives des soins psychiatriques, d’améliorer la qualité des soins et réduire leur coût. Lors de précédents travaux il a été retrouvé que l’évaluation systématique
de la qualité du lien thérapeutique inciterait les soignants à
améliorer l’adhésion aux soins des patients. Mais quels processus sont à l’œuvre ? Dans ce travail, notre objectif a été
de repérer et décrire des « outils relationnels » permettant le
développement de l’alliance thérapeutique.
Méthode : Ce travail est issu des réunions cliniques hebdomadaires et de synthèses mensuelles de l’équipe de psychiatrie de liaison du centre hospitalier Annemasse Bonneville menées sur une année d’octobre 2009 à octobre 2010.
À partir de l’analyse rétrospective des entretiens réalisés en
binôme (médecin, infirmier) des patients accueillis aux urgences puis hospitalisés pour une prise en charge de crise, notre
travail s’est centré sur le repérage d’outils relationnels apparaissant efficients au développement de l’alliance thérapeutique puis à l’adhésion au projet de soins.
Résultats : Les outils retenus par notre équipe sont les suivants :
– Énoncer la dissociation structurelle de tout individu : parties
vulnérables (traumatiques), parties ressources, et la dissociation temporelle du vécu (passé, présent, avenir)
– Décentrer le patient de l’identification morbide à sa vulnérabilité par l’utilisation de la métaphore de « la blessure de
l’organe émotionnel »
– Analyser conjointement les ressources personnelles et celles de l’entourage
– Expliquer et argumenter le rôle de la prescription médicamenteuse lorsqu’elle est nécessaire de même que le bilan
biologique pré-thérapeutique
– Évaluer avec le patient sa propre capacité, adaptée à ses
ressources actuelles, à prendre soin de sa souffrance (parties
vulnérables).
Discussion : Ce travail d’élaboration qualitatif est issu d’une
réflexion clinique. Le travail en cours s’oriente vers la formulation écrite (schémas, tableaux) des outils retrouvés et leur
évaluation auprès des patients et des soignants.
PO 434
ÉTUDE DESCRIPTIVE DES MALADES MENTAUX
CRIMINELS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE
LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS
MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O.,
RIDHA R.
Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les criminels atteints de troubles mentaux,
irresponsables pénalement, font l’objet d’une prise en charge
psychiatrique spécifique dans une triple optique thérapeutique, rééducative et réintégrative destinée à la réhabilitation
du sujet tout en assurant la défense sociale.
Nous nous sommes proposés d’étudier le profil socio-démographique, psychiatrique et criminologique de 65 malades
mentaux criminels hospitalisés dans le service de psychiatrie légale.
Résultats : Notre population avait une moyenne d’âge de
34,6 ans. La majorité était célibataire (70,8 %). La moitié des
patients (49,2 %) était au chômage. Leur niveau socio-économique était moyen dans 50,8 %. Les trois quarts (75,4 %)
des patients avaient des antécédents de conduites addictives. 43,1 % des sujets avaient des antécédents judiciaires.
La notion de violence a été notée chez 57 % d’entre eux. La
majorité (70,8 %) avait des antécédents psychiatriques. Le
diagnostic psychiatrique prédominant était celui de schizophrénie (40 %). Un bon insight a été retrouvé chez 63 % des
sujets. Les trois quarts des patients (73,8 %) ont critiqué l’acte
qu’ils ont commis. L’homicide était l’acte le plus fréquent
(22,5 %). 23 % de nos patients ont été perdus de vue. 57 %
des patients de notre échantillon ont été mauvais observants.
Conclusion : Ces constatations nous incitent à réfléchir sur
les moyens à mettre en œuvre afin d’améliorer la prise en
charge des malades mentaux criminels.
PO 435
LES CONDUITES ADDICTIVES DES MALADES
MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS EN
PSYCHIATRIE LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS
MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O.,
RIDHA R.
Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’évaluation de la dangerosité du malade mental est une préoccupation clinique ancienne et complexe. Elle
consiste, en accord avec la littérature scientifique, en une
analyse rigoureuse et systématisée des facteurs de risque
de violence. L’abus de substance est un des facteurs de risque les plus importants de passage à l’acte dans la population
des malades mentaux.
L’objectif de ce travail était d’étudier les antécédents de conduites addictives chez des malades mentaux criminels hospitalisés dans le service de psychiatrie légale.
Résultats : Notre population est exclusivement masculine
avec une moyenne d’âge de 34,6 ans. La majorité était célibataire. La moitié des patients était au chômage. Leur niveau
socio-économique était moyen chez la moitié des patients.
Le diagnostic psychiatrique prédominant était celui de schizophrénie. L’homicide était l’acte le plus fréquemment commis. Les trois quarts (75,4 %) des patients avaient des antécédents de conduites addictives.
Conclusion : L’évaluation de la dangerosité du malade mental consiste en l’analyse des facteurs du risque de violence.
Une meilleure connaissance de ces facteurs reliés au passage à l’acte pourrait permettre de déboucher sur des stratégies de prévention plus efficaces.
PO 436
LES ANTÉCÉDENTS JUDICIAIRES ET LA VIOLENCE
DES MALADES MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS
EN PSYCHIATRIE LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS
MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O.,
RIDHA R.
173
9e Congrès de l’Encéphale
Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La violence des malades mentaux renvoie à un
concept clé de la criminologie, celui de l’état dangereux. De
nombreux psychiatres ont œuvré afin de se donner des
moyens leur permettant de prédire de manière fiable la dangerosité de leurs patients en situation pré ou post- délictuelle
et ce afin de protéger la société de leur danger potentiel. Tout
antécédent délictuel et tout antécédent de violence sont considérés comme les meilleurs prédicteurs de violence.
L’objectif de ce travail était d’étudier les antécédents judiciaires ainsi que la notion de violence chez des malades mentaux
criminels.
Résultats : Notre population avait une moyenne d’âge de
34,6 ans. La majorité était célibataire. La moitié des patients
était au chômage. Leur niveau socio-économique était
moyen chez la moitié des patients. Les trois quarts des
patients avaient des antécédents de conduites addictives. La
majorité avait des antécédents psychiatriques. Le diagnostic
psychiatrique prédominant était celui de schizophrénie.
L’homicide était l’acte médico-légal le plus fréquent. Parmi
notre échantillon 43,1 % des sujets avaient des antécédents
judiciaires. Des arrestations ont été rapportées chez
9 patients, dont les motifs prédominants étaient des agressions contre les biens. Les incarcérations signalées par
20 patients étaient majoritairement secondaires à des agressions contre les personnes. La notion de violence a été notée
chez 57 % des patients ayant des antécédents judiciaires.
Conclusion : L’évaluation de la dangerosité du malade mental consiste en une analyse rigoureuse et systématisée des
facteurs du risque de violence. Les psychiatres mais aussi
les juristes, et de façon plus large l’ensemble de la société
sont préoccupés par l’évaluation de cette dangerosité, la prédictibilité de la violence et les moyens de prévention possibles. Une meilleure connaissance globale et multidisciplinaire des facteurs reliés à la dangerosité pourrait permettre
de déboucher sur des stratégies de prévention primaire.
PO 437
PROFIL DES PATIENTS MÉDICOLEGAUX DU
SERVICE PSYCHIATRIQUE DU CHU DE MARRAKECH
BOUTABIA S., AMJAHDI A., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC
Introduction : la psychiatrie est peut-être la seule discipline
où le médecin se trouve le plus souvent confronté à des questions juridiques dans sa pratique quotidienne. Les actes de
violence commis par les malades mentaux sont de plus en
plus mis en exergue par les médias.
Patients et méthodes : étude descriptive portant sur une
population de vingt patients médicolégales (étude toujours
en cours) hospitalisés au service de psychiatrie du CHU
Mohamed VI de Marrakech, dans le but de déterminer leurs
caractéristiques sociodémographiques et cliniques, et de
déterminer les caractéristiques des crimes commis.
Résultats : nous avons recensé jusqu’à présent vingt patients
(étude toujours en cours), la majorité est de sexe masculin
(80 %), leur moyenne d’âge est de 32 ans, ils sont majoritairement célibataires (90 %), sans emploi (70 %). 90 % ont des
174
antécédents toxiques, et le tiers des cas ont des antécédents
judiciaires. Les diagnostics retenus sont la schizophrénie dans
60 %, le trouble bipolaire dans 20 %, et l’épilepsie dans 10 %.
Les types de crime étaient des actes de violence dans la majorité des cas : homicide dans 30 % et actes de coups et blessures dans 70 %. Les victimes étaient connues dans 60 %.
Dans 70 % des cas, une psychopathologie délirante motivait
l’acte de violence. Quatre thématiques délirantes dominaient :
la persécution, l’influence, le mysticisme et la mégalomanie.
Discussion : plusieurs études se sont axées sur la différence
entre les meurtriers malades mentaux et sains ; à l’exception
de certaines variables, le meurtrier présentant une maladie
mentale grave a les mêmes caractéristiques sociodémographiques que tout meurtrier : c’est un homme jeune, isolé, aux antécédents judiciaires, consommant des toxiques. Les malades
mentaux meurtriers sont plus âgés (37,8 ans versus 31,7 ans)
au moment des faits, ont davantage d’antécédents psychiatriques personnels (81 % versus 32,9 %) et de comorbidités psychiatriques que les sujets indemnes de troubles psychiatriques.
Conclusion : Les sociétés exigent de la discipline psychiatrique d’expliquer et de faire face à tout acte de violence. Crime
et folie sont régulièrement confondus. Les sociétés sont peutêtre emprisonnées dans leurs propres peurs.
PO 438
PRODUCTION SUBJECTIVE DE RÊVES EN MILIEU
CARCÉRAL : UNE HYPOTHÈSE ADAPTATIVE
ENGLEBERT J., GAUTHIER J.M., JACQUEMART C.
Université de Liège, LIEGE, BELGIQUE
Une étude sur le rêve n’est pas sans poser plusieurs questions épistémologiques et méthodologiques majeures. La
première d’entre elles tient à l’essence même du rêve qui est
un objet d’étude particulier, étant strictement subjectif et difficilement objectivable. Le rêve n’existe dans la vie consciente qu’au passé ; il a une conscience uniquement rétrospective. Il existe donc un décalage temporel entre l’activité
onirique et le discours sur le rêve. Ce hiatus temporel condamne donc le rêve à nous échapper dans sa finitude et
pousse le chercheur à capituler face à la connaissance ultime
et globale du monde imaginaire de l’individu.
L’étude que nous avons réalisée se veut d’inspiration phénoménologique. Nous avons administré un questionnaire (questionnaire élaboré sous la supervision d’un collège d’experts travaillant en milieu carcéral) à une population de 48 détenus
(43 hommes et 5 femmes) et à une population contrôle (appariée pour l’âge et le niveau d’étude). Le questionnaire était
scindé en deux parties pour les détenus (rapport aux rêves
avant l’enfermement [Gd.0]/ rapport aux rêves maintenant
[Gd.1]) et celui pour la population contrôlée ne comprenait
qu’une partie (rapport aux rêves maintenant [Gc]). Enfin, nous
avons isolé trois groupes au sein de la population carcérale :
CP : Courte peine effectuée (maximum 90 jours), MP :
Moyenne peine effectuée (plus de 90 jours et maximum 2 ans),
LP : Longue peine effectuée (plus de 2 ans).
Les résultats, qu’il conviendra de discuter dans le détail, mettent en évidence que l’activité onirique serait un mécanisme
que le détenu utilise pour s’adapter à l’univers carcéral (la fré-
Posters
quence subjective de rêve et l’intérêt porté à ses rêves sont
significativement plus importants pour le Gd.1 que le Gd.0 et
le Gc). Mais ce constat tend à diminuer en fonction de la durée
de la peine (au-delà de 2 ans d’enfermement [LP]). Nous pouvons expliquer cette diminution significative par un effet d’habituation (le rêve aurait permis un retour à une homéostasie psychique suffisante) ou par une abrasion du mécanisme. En effet,
le rêve ne procurerait aucune modification dans le réel puisque
le quotidien de l’enfermement reste le même. Privée de boucle
de rétroaction, la fonction adaptative du rêve s’essoufflerait.
PO 439
TROUBLE ANXIO-DÉPRESSIFS CHEZ LES AIDANTS
DE PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
MASMOUDI S., ELLOUMI H., GHAFFARI O., BRAM N.,
DAKHLAOUI O., CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Le diagnostic de schizophrénie est un événement bouleversant dans la vie d’une personne et de celle des membres de
sa famille. Les questions se bousculent : que faire ? Comment est-ce arrivé ? Comment va-t-on s’en sortir ? Qui peut
nous aider ? Existe-t-il un traitement ? La prise en charge est
associée à un risque accru de conséquences négatives sur
la santé mentale et physique de l’aidant, lié au poids de la
prise en charge du malade. Le syndrome dépressif ainsi que
les manifestations anxieuses sont les troubles les plus répondus chez ces aidants.
L’objectif de notre travail était d’évaluer la prévalence des
symptômes dépressifs et anxieux chez les aidants naturels
de sujets atteints de schizophrénie selon les critères du DSM
IV. Pour cela nous avons utilisé l’échelle de Beck de la
dépression et l’échelle de l’anxiété de Hamilton. Les aidants
ont été contactés soit durant l’hospitalisation soit lors de la
consultation de leurs proches. Les aidants inclus avaient plus
de 18 ans, vivaient au moins depuis deux ans avec le patient
sans présenter eux-mêmes de maladie chronique.
Résultats préliminaires : L’âge moyen est de 58 ans, 72 %
des aidants sont des femmes. Le statut de parent est le lien
qui caractérise le plus grand nombre de répondants : 55 %
sont des mères, 20 % des pères, 12 % des sœurs. Dans 13 %
des cas, l’aidant naturel est le conjoint. Le diagnostic de
dépression sévère a été posé dans environ 6 % des cas.
58 % ont ressenti de la tristesse ; 60 % ont déclaré éprouver
un sentiment d’inquiétude.
Les aidants se sentent parfois isolés, limités dans la poursuite
de leurs propres activités, et peuvent être accablés par un
manque de soutien de la part des amis et de leur famille. Une
prise en charge adaptée à ces personnes doit permettre une
diminution de la détresse psychologique ainsi qu’une augmentation du bien être psychologique des malades.
PO 440
L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE DES MALADES
MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS EN
PSYCHIATRIE LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS
MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O.,
RIDHA R.
Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’observance thérapeutique est un facteur
majeur de risque de passage à l’acte des malades mentaux
criminels sur lequel il faut agir afin de prévenir l’émergence
des crimes et surtout de leur récidive.
L’objectif de ce travail était d’étudier l’observance thérapeutique des malades mentaux criminels hospitalisés dans le
service de psychiatrie légale.
Résultats : Notre population avait une moyenne d’âge de
34,6 ans. La majorité était célibataire. La moitié des patients
était au chômage. Leur niveau socio-économique était
moyen dans la moitié des cas. La majorité d’entre eux avait
des antécédents psychiatriques. Le diagnostic psychiatrique
prédominant était celui de schizophrénie. L’homicide était
l’acte médico-légal le plus fréquent. Un bon insight a été
retrouvé chez 63 % des sujets. Les trois quarts des patients
ont critiqué l’acte qu’ils ont commis. 23 % de nos patients ont
été perdus de vue. 57 % des patients de notre échantillon ont
été mauvais observants.
Conclusion : Une prise en charge adéquate des malades
mentaux criminels nécessite une bonne observance thérapeutique. Il serait souhaitable dans l’avenir et dans le souci
d’améliorer le sort des malades mentaux criminels d’agir sur
les nombreux facteurs qui peuvent influer sur la compliance
au traitement.
PO 441
DIFFICULTÉS ET PIÈGES DE LA MISSION
EXPERTALE
CHERIF W., MASMOUDI S., CHENNOUFI L., GHAFFARI O.,
RIDHA R.
Hôpital razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’objectif de notre étude est de dégager certaines caractéristiques de l’expertise psychiatrique pénale en
Tunisie, de relever les difficultés pouvant être rencontrées et
de donner quelques propositions afin de parfaire la mission
expertale.
Matériel et méthodes : Étude rétrospective portant sur 120
dossiers d’expertise psychiatrique pénale, examinés par le
professeur Haffani. 4 aspects de l’expertise ont été abordés :
la mission expertale, le délai entre l’infraction et l’expertise,
les cas de simulation et de négation des faits et la conclusion
de l’expert.
Résultats : Deux questions prédominent la mission
expertale : Préciser l’état des facultés mentales du sujet et
statuer sur sa responsabilité pénale (respectivement dans
90 % et 91,6 % des réquisitions). - Dans 60 % des cas, le
délai entre l’infraction et l’expertise était supérieur à un mois.
– 21,6 % des sujets ont nié les faits reprochés et 6 sujets ont
simulé des symptômes psychiatriques.
– Dans 31,7 % des cas, la conclusion de l’expertise était
« état de démence au moment des faits » et l’expert avait conclu à « l’absence d’un état de démence au moment des faits
mais présence de circonstances atténuantes » chez
14 sujets (11,6 %).
Discussion et conclusion : Au terme de cette étude, nous
constatons que l’expertise possède certaines spécificités
intéressant notamment la mission expertale et la conclusion
175
9e Congrès de l’Encéphale
de l’expert. Ces spécificités sont le reflet non seulement du
contexte légal et des données législatives de notre pays, mais
aussi des représentations et des connaissances en matière
de santé mentale et de criminalité des malades mentaux.
Ainsi, face aux changements de la société, face aux progrès
scientifiques et thérapeutiques, on se doit de réfléchir sur la
pertinence des lois actuelles régissant l’expertise psychiatrique pénale, sur les attentes de certains juges et sur les idéologies convenues de certains psychiatres experts.
PO 442
L’EXPERTISE POST SENTENCIELLE ET SA
CAPACITÉ À PRÉDIRE LE RISQUE DE RÉCIDIVE
BARATTA A. (1), HALLEGUEN O. (2), MORALI A. (2)
(1) Centre Hospitalier Spécialisé, SARREGUEMINES, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Spécialisé, ERSTEIN, FRANCE
La mission principale de l’expertise post-sentencielle est
l’évaluation du risque de récidive. En France, la méthode
mise en œuvre reste majoritairement l’entretien clinique non
structuré. Les études internationales ont montré les limites
d’une telle méthode depuis plusieurs décennies. Ce qui a
abouti à la mise au point d’outils standardisés afin d’améliorer
la prédiction de la récidive.
Nous avons réalisé une étude sur une série d’expertises postsentencielles pour en analyser plusieurs variables. Nous
avons d’abord évalué le degré de cohérence inter évaluateur
pour les détenus bénéficiant de plusieurs expertises. Nous
avons ensuite analysé les éléments utilisés par les experts
pour déterminer le risque de récidive. Enfin, les conclusions
des évaluations cliniques sont comparées aux résultats des
échelles actuarielles cotées sur la base du dossier pénal des
sujets expertisés.
Notre étude confirme la fragilité de l’évaluation du risque de
récidive basé uniquement sur une grille de lecture clinique.
Certaines données issues de la littérature internationale sont
confirmées. Toutefois des données originales sont dégagées
ici. Ainsi, le risque de récidive est régulièrement sous estimé,
contrairement aux données nord américaines où l’évaluation
clinique avait tendance à surestimer ce risque.
PO 443
PROTECTION DES BIENS DU MALADE MENTAL : À
PROPOS DE 120 EXPERTISES POUR MISE SOUS
TUTELLE
BEN THABET J., HALOUANI N., SALLEMI R., ZOUARI L.,
ZOUARI N., MAALEJ M.
CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE
La législation sur la santé mentale est essentielle en raison
de la vulnérabilité des personnes atteintes de troubles mentaux, de par l’altération de leurs capacités de jugement mais
aussi du fait de la stigmatisation dont ils peuvent être victimes.
L’une des mesures de protection du malade mental est la protection des biens. En Tunisie, le seul régime de protection
qui existe est la tutelle.
L’objectif de notre travail était de dresser le profil socioculturel, somatique et psychiatrique des sujets examinés, dans le
176
cadre d’une expertise psychiatrique en droit civil, en vue
d’étudier la justification d’une mise sous tutelle pour raison
médicale. Pour ce faire nous avons mené une étude rétrospective concernant les sujets qui ont été examinés, au service
de psychiatrie « C » au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie,
entre 1998 et 2009, dans un cadre expertal en vue d’une mise
sous tutelle. Nous avons recueilli les caractéristiques socioculturelles et démographiques, les antécédents somatiques,
des données d’ordre psychiatrique, et des données concernant l’expertise.
Nous avons colligé 120 sujets expertisés ; leur âge moyen
était de 51,52 ans ; le sexe-ratio (H/F) était de 2.53. L’intéressé ignorait le motif de l’expertise dans 68,3 % des cas. Il
s’est montré indifférent dans 80,8 % des cas, révolté dans
5 % des cas, résigné dans 2,5 % des cas et consentant dans
11,7 % des cas. Les pathologies rencontrées étaient : retard
mental (40,8 %), démence (25 %), schizophrénie (20,8 %),
trouble bipolaire (9,2 %) et trouble grave de la personnalité
(1,7 %). Dans tous ces cas, le sujet a été considéré comme
étant incapable de (bien) gérer ses affaires.
Notre étude a montré la justesse de la procédure judiciaire
entamée par l’entourage familial en vue d’une mise sous
tutelle des malades mentaux. Il faut souligner cependant
qu’un partenariat, entre travailleurs sociaux, médecins et instances judiciaires, permettrait de faire profiter le sujet de la
mesure de protection tout en lui préservant le respect de sa
dignité humaine, sa vie sociale voire un certain degré d’autonomie.
PO 444
L’INTELLIGENCE
WALLENHORST T.
Centre Hospitalier Robert Morlevat, SEMUR-EN-AUXOIS,
FRANCE
Comment se développe l’intelligence et comment doit-on
l’entretenir ? La progression des connaissances du cerveau
apporte des éclairages nouveaux à la manière dont elle fonctionne. Déterminée par le donné génétique, elle est rendue
fonctionnelle grâce à l’imprégnation par les relations parentales et grâce à l’observation de la réalité.
La psychométrie a fourni des définitions précises indiquant
la capacité d’abstraction, de traiter rapidement des problèmes, de programmation stratégique, d’improvisation. Des
approches pédagogiques ont mis en œuvre des outils pour
aider les enfants à se servir de leur intelligence en tirant le
plus de bénéfice possible, et des ateliers d’entretien des fonctions cognitives sont proposés à des personnes plus âgées.
L’intelligence dite générale permet l’acquisition rapide de
connaissances quand le cerveau est jeune : elle diminue à
partir de 25 ans. L’intelligence spécifique en revanche augmente avec l’expérience, elle se maintient avec l’âge. La conception des intelligences multiples diversifie les approches
de l’intelligence : seulement les intelligences logique et verbale sont évaluées dans le chiffrage du QI ; d’autres domaines concernent la capacité de penser en 3 dimensions dans
l’espace, la musique, l’aisance dans son propre corps, la connaissance de son monde intérieur, la maitrise des relations
Posters
avec les autres, la connaissance de la nature et l’approche
des questions du sens de la vie.
L’intelligence se différencie en mettant en œuvre la réflexion,
le ressenti et l’intuition. Elle fait appel aux dons naturels, à la
capacité de discernement, elle est stimulée dans les épreuves pour développer la résilience ; elle prend appui à la fois
en des capacités de raisonnement conscient comme en des
ressources émotionnelles qui servent de guides pour prendre
des décisions. Elle se diversifie et se développe grâce à un
travail sur soi, en intégrant toute l’expérience présente et passée. Elle travaille souvent à l’insu de nous en raison du traitement inconscient des informations. Il est nécessaire de la
stimuler continuellement car elle peut s’endormir si elle manque de motivations. Elle est comme la carte de visite du sujet ;
elle peut toujours nous surprendre.
PO 445
LIEN ENTRE LA DÉPRESSION ET L’ALTÉRATION DE
LA QUALITÉ DE VIE
BEN HADJ KACEM N., CHARFI H., NASR M.
CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Le vieillissement influencerait la psychologie
des sujets et donnerait un aspect particulier à leurs affects
et à la structuration de leurs comportements. L’apparition
d’un grand nombre de facteurs de stress peut accroître le risque de troubles mentaux dominés par la dépression et donc,
par nature, suppose une altération de la qualité de vie ressentie par le patient.
Objectifs : Étudier la corrélation entre la dépression et l’altération de la qualité de vie du sujet âgé.
Méthodologie : Nous avons mené une enquête transversale,
réalisée au niveau de 9 centres de santé de base du gouvernorat de Mahdia sur une période de 6 mois. 320 personnes
âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion
ont été retenues. La symptomatologie dépressive a été dépistée à l’aide du test GDS (Geriatric Depression Scale) et la
qualité de vie (QdV) a été appréciée à l’aide de la SF-36.
Résultats : L’évaluation psychométrique a révélé les résultats suivants :
– Pour la symptomatologie dépressive, en tenant compte de
la note seuil de 15, on a trouvé que 41,9 % des consultants
présentaient une symptomatologie dépressive.
– Concernant la QdV, les résultats de la SF-36 ont révélé un
score moyen global de 50,1 avec un écart type de 25,2 et
une altération de la QdV chez 65 % des cas à partir d’une
note seuil de Lean de 66,7.
L’étude du lien entre la symptomatologie dépressive et l’altération de la QdV nous a permis de constater que l’altération
de la QdV et la dépression avaient une corrélation statistiquement significative. En effet, parmi les 134 sujets dépressifs, seulement 10 avaient une bonne QdV.
L’approche analytique nous a permis de relever que la survenue de la symptomatologie dépressive et l’altération de la
QdV sont positivement corrélées au sexe féminin, à l’âge
avancé, à la comorbidité à partir de trois maladies simultanées et aux sentiments d’insatisfaction dans tous les domaines de la vie personnelle.
PO 446
INSOMNIE ET ANXIO-DÉPRESSION : ÉTUDE DES
FACTEURS DE RISQUE
BEN HADJ KACEM N., HAOUA R., LABBENE A.,
MOKHTAR ZAAG K., NASR M.
CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : De nombreuses études estiment qu’une personne sur trois se plaint de troubles de sommeil. La fréquence
importante de ces troubles varie avec l’âge et le sexe et
s’accompagne souvent d’une détresse psychologique.
L’objectif : Identifier les facteurs qui sont liés à la survenue
de l’insomnie.
Méthodologie : Les auteurs rapportent dans ce travail les
résultats d’une enquête auprès de 117 consultants en médecine générale et présentant des troubles de sommeil. Le
questionnaire utilisé comporte un volet d’informations générales, une partie plus spécifique concernant le sommeil et la
passation d’une échelle : le questionnaire général de santé
de Goldberg (G.H.Q.).
Résultats : L’analyse des résultats révèle que la fréquence
de l’insomnie est de 58,5 %. L’approche analytique nous a
permis de dégager certains facteurs de risque corrélés positivement à la survenue de ce trouble. Le sexe féminin, l’âge
supérieur à 60 ans, l’absence d’activité, le bas niveau socioéconomique, la présence d’un antécédent psychiatrique ou
médical, la durée d’évolution supérieure à 1 an, l’existence
d’un facteur de stress récent et l’anxiété. La mesure de la
détresse psychologique selon le questionnaire général de
Goldberg dans sa version retrouve un score significatif de
69,2 % parmi les patients présentant un trouble de sommeil
avec P = 10-7.
Conclusion : Nous discuterons ces résultats comparativement aux données de la littérature et nous soulignerons l’intérêt d’un dépistage précoce de ces troubles.
PO 447
DES PLAINTES AUX TROUBLES COGNITIFS :
INFLUENCE DE LA PERSONNALITÉ
CALVET B. (1), PRADO-JEAN A. (2), BRICAUD M. (3),
CLEMENT J.P. (1)
(1) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie,
Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE
(2) Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH
ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE
(3) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, CH
ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE
La personnalité est l’un des objets d’étude le plus complexe
de la psychologie. Parmi toutes ses conceptualisations,
l’approche dimensionnelle de la personnalité selon le modèle
en cinq facteurs est la plus utilisée et étudiée au plan international. Dans nos sociétés occidentales, un essor considérable des plaintes cognitives, en particulier mnésiques, est
constaté au sein de la population âgée sans pour autant être
en lien avec la présence de réelles pathologies cognitives.
L’étude Personnalité et Cognition présentée ici a pour objectif
177
9e Congrès de l’Encéphale
de rechercher des liens entre les différentes dimensions et
facettes de personnalité selon le modèle en cinq facteurs et
les plaintes cognitives dans une population de sujets âgés.
Cette étude cas-contrôles a porté sur 95 sujets, répartis en
40 sujets plaintifs (26 sujets plaintifs sans troubles cognitifs,
14 sujets ayant un trouble cognitif léger) et 55 sujets contrôles, soumis à la passation de cinq outils d’évaluation : un
questionnaire de personnalité (NEO PI-R), des outils d’évaluation globale du fonctionnement cognitif (Mini-Mental State
Examination et Échelle de Mattis), une échelle évaluant
l’anxiété et la dépression (Échelle HAD) et une échelle de
satisfaction de vie (ÉSDV-5).
Les résultats laissent apparaître que les sujets plaintifs ont
un score plus faible à la dimension Extraversion. De plus, la
plainte cognitive semble en lien avec l’état affectif présenté
par les individus. Les dimensions Névrosisme, Ouverture à
l’expérience et caractère Agréable semblent intervenir différemment chez les sujets plaintifs en fonction de la présence
de troubles cognitifs.
PO 448
MÉDECINS GÉNÉRALISTES ET SCHIZOPHRÉNIE :
CONNAISSANCES ÉPIDÉMIOLOGIQUES
EUCHI L., ZALILA H., JRIDETTE S., ACHECHE H.,
DAKHLIA N., BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie fait partie des maladies psychiatriques les plus sévères. Il s’agit d’une pathologie fréquente et d’évolution souvent invalidante. Les expériences
basées sur les recherches cliniques de ces dernières années
suggèrent qu’un diagnostic précoce et la mise en route rapide
d’un traitement favoriseraient une meilleure évolution. Il est
donc primordial de reconnaître la maladie à ces phases de
début. Les médecins généralistes sont les premiers interpellés par les familles pendant cette étape.
Objectif : Le but de ce travail est d’évaluer les connaissances
épidémiologiques des médecins généralistes sur la schizophrénie essentiellement la prévalence de la maladie, le risque suicidaire chez ces patients et la qualité de leur insertion
socioprofessionnelle. Nous avons procédé à une enquête
transversale descriptive par passation d’un auto questionnaire largement inspiré d’un questionnaire validé, développé
par Simon et al. Notre population est composée de 300
médecins généralistes. L’enquête s’est déroulée durant les
mois de septembre et octobre 2009.
Résultats : Nous avons recueilli 68 questionnaires parmi les
300 distribués, soit un taux de réponse de prés de 22,6 %.
La schizophrénie elle a été estimée à 1/10 000 pour 36 % de
la population, à 1/100 000 pour 22 %, à 1/1 000 pour 22 %
et à 1/100 pour 19,1 %. 77,9 % de notre échantillon ignorent
le taux du risque suicidaire chez les malades schizophrènes,
quand au reste de la population ce taux oscille entre 1/1 000
et 10 %. 39,7 % des médecins généralistes questionnés
n’avaient aucune idée sur la qualité de l’insertion professionnelle.
Conclusion : Les médecins généralistes sont appelés à jouer
un rôle primordial dans le dépistage des schizophrénies
178
débutantes et dans le suivi au long cours de ces patients d’où
la nécessité d’une réévaluation des compétences en psychiatrie des médecins généralistes pour l’amélioration des
contenus de leur formation
PO 449
ATTITUDES THÉRAPEUTIQUES DES MÉDECINS
GÉNÉRALISTES EN MATIÈRE DE SCHIZOPHRÉNIE
EUCHI L., ZALILA H., JRIDETTE S., ACHECHE H.,
DAKHLIA N., BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est une pathologie fréquente
et d’évolution souvent invalidante. Le traitement doit être initié
le plus tôt possible. Plus tardif est le traitement, moins le pronostic est favorable : rémission moins nette et plus longue à
obtenir. Les médecins généralistes (MG) sont les premiers
interpellés par les familles pendant la phase de début de la
maladie. Ils sont appelés à jouer un rôle primordial dans le
dépistage des schizophrénies débutantes et dans le suivi au
long cours de ces patients.
Objectif : Le but de ce travail est d’évaluer la qualité de leur
prise en charge en matière de schizophrénie
Matériels et méthodes : Nous avons procédé à une enquête
transversale descriptive par passation d’un auto questionnaire largement inspiré d’un questionnaire validé, développé
par Simon et al. Notre population est composée de 300 mg.
L’enquête s’est déroulée durant les mois de septembre et
octobre 2009.
Résultats : Nous avons recueilli 68 questionnaires parmi les
300 distribués, soit un taux de réponse de prés de 22,6 %.
Les MG de la région de Tunis (20,5 %) étaient plus nombreux
à croire qu’il n’était pas nécessaire de prescrire un traitement
médicamenteux en cas de schizophrénie débutante, 48,5 %
des MG interrogés étaient incapables de mentionner la
nature exacte du médicament à prescrire en cas de PEP. Un
neuroleptique atypique a été cité par 22 % des MG comme
traitement d’un PEP et 26,5 % d’entre eux ont cité un neuroleptique classique. Dans notre enquête, 45,6 % des MG ont
indiqué une durée de traitement insuffisante d’un PEP. La
moyenne estimée du taux de rechute était de 63,87 %. Quand
à la durée du traitement après plusieurs rechutes processuelles elle est estimée à vie par 64,7 % des MG de notre population.
Conclusion : Ces données nous mènent à la nécessité d’intégrer dans la formation des médecins généralistes l’apprentissage des connaissances théoriques et le développement
des aptitudes pratiques en matière de schizophrénie
PO 450
PERCEPTION DE L’HOMOSEXUALITÉ PAR DES
PROFESSIONNELS DE SANTÉ TUNISIENS
BEN THABET J., FEKI A., ZOUARI N., HALOUANI N.,
ELLEUCH E., ZOUARI L., MAALEJ M.
CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE
L’objectif de notre étude était d’établir une comparaison, concernant la perception de l’homosexualité, entre un groupe de
Posters
médecins et un groupe de personnels paramédicaux, dans
le contexte socioculturel Tunisien.
Notre étude était de type transversal. Elle a été menée auprès
de 60 professionnels de la santé des secteurs public et privé
de la ville de Sfax, en Tunisie. Chaque participant a rempli
un autoquestionnaire anonyme évaluant la perception de
l’homosexualité. Il comprenait 23 items, à réponses binaires
(vrai ou faux), traitant des connaissances théoriques scientifiquement valides à propos de l’homosexualité, et 30 items
relatifs à la perception de l’homosexualité.
Vingt-trois participants (38,3 %) n’ont pas répondu, de façon
conforme aux données scientifiques, à un minimum de 75 %
des items relatifs aux connaissances théoriques. Le taux de
réponses incorrectes était plus fréquent chez les infirmiers
que chez les médecins (16 % versus 60 % ; p < 0,05).
Les aspects maîtrisés par les médecins ainsi que les infirmiers étaient ceux concernant l’interdiction de l’homosexualité par la religion musulmane (p > 0,005), et l’existence d’une
homosexualité féminine (p > 0,005).
Mais pour ce qui est des aspects se rapportant aux perceptions personnelles des homosexuels, les professionnels de
santé enquêtés rejetaient l’homosexualité et s’opposaient
franchement à la participation des homosexuels aux activités
sociales. Il n’en demeurait pas moins que 75 % des médecins
considéraient les fantasmes homosexuels comme tolérables, versus 50 % des paramédicaux (p < 0,05), et ne
jugeaient pas nécessaire que les homosexuels fussent punis
judiciairement (90 % versus 66 % ; p < 0,05) ; 90 % parmi
eux accepteraient d’être servis et coiffé par un homosexuel,
versus 66 % des paramédicaux ; p < 0,05.
Bien que les médecins semblaient maîtriser les aspects théoriques se rapportant à l’homosexualité mieux que le personnel paramédical, la différence était minime en ce qui concernait la perception des homosexuels.
PO 451
PROBLÈMES SOCIAUX CHEZ LES CONSULTANTS
AUX URGENCES DU CPU
MAJRI N., KASMI F., HAMAOUI Y., MOUSSAOUI D.
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
La plupart des maladies mentales apparaissent à l’adolescence ou au début de la vie adulte. Elles ont un impact négatif
sur la vie scolaire, professionnelle et sociale de l’individu sans
parler du fardeau économique. À la longue le patient finit par
être marginalisé et se retrouve le plus souvent seul. Ceci
n’améliore pas le pronostic. Les études sur les problèmes
sociaux chez les personnes souffrant de maladies mentales
ont connu une avancée durant ces dernières années.
Le but de l’étude est d’évaluer la fréquence et la nature des
problèmes sociaux chez les consultants aux urgences du
CPU.
L’étude a inclus tous les consultants aux urgences du Centre
Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd sur une durée de
3 mois du mois d’avril au mois de juin 2010. Les données ont
été recueillies auprès des consultants en utilisant un questionnaire pré-établi avec utilisation de certaines échelles
(PANSS, Hamilton, EGF). L’analyse statistique a été réalisée
par le logiciel SPSS dans sa 11e version.
Le nombre total des cas sociaux ayant consulté aux urgences
du CPU durant la période d’étude est de 150, le pourcentage
des cas sociaux par rapport au nombre total des consultants
durant la même période étant de 2,6 %. La majorité des cas
sociaux étaient de sexe masculin (62 %). La fréquence des
troubles psychiatriques retrouvés : Schizophrénie : 66 %,
Trouble bipolaire : 23 %, Dépression : 10 % (n = 6). Chez
80 % des cas sociaux ; le problème social est survenu après
la déclaration de la maladie mentale. Quant à la nature et la
fréquence des problèmes sociaux : Rejet familial : 70 %,
Décès des parents : 20 %, Divorce : 5 %. La moitié des cas
sociaux sont des SDF.
Les problèmes sociaux restent fréquents surtout en cas de
troubles psychiatriques lourds tels la schizophrénie d’où la
nécessité d’une prise en charge aussi bien médicale que
sociale des malades mentaux.
PO 452
EXPLORATION NEURODÉVELOPPEMENTALE DE LA
MÉMOIRE DE TRAVAIL PAR NEUROIMAGERIE
FONCTIONNELLE
NORO M. (1), LINOTTE S. (1), ANSSEAU M. (2), BALÉRIAUX
D. (3), KAVEC M. (3), MENDLEWICZ J. (4), METENS T. (3),
SCANTAMBURLO G. (5), SOUERY D. (6), VERBANCK P. (7),
PEIGNEUX P. (8), MASSAT I. (9)
(1) Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de
Bruxelles et Fond National de la Recherche Scientifique (FNRS),
BRUXELLES, BELGIQUE
(2) Unité de Psychoneuroendocrinologie, Université de Liège,
CHU de Liège, LIÈGE, BELGIQUE
(3) Service de Radiologie et Imagerie Médicale (Radiology-ULB
Erasme), Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles,
BRUXELLES, BELGIQUE
(4) Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
(5) Unité de Psychoneuroendocrinologie, Université de Liège,
CHU de Liège et Fond National de la Recherche Scientifique
(FNRS), LIÈGE, BELGIQUE
(6) Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de
Bruxelles et Centre Européen de Psychologie Médicale, PsyPluriel, BRUXELLES, BELGIQUE
(7) Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de
Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
(8) Unité de Recherches en Neuropsychologie et Neuroimagerie
Fonctionnelle (UR2NF), Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
(9) Laboratoire de Neurologie Expérimentale, Université Libre
de Bruxelles et Fond National de la Recherche Scientifique
(FNRS), BRUXELLES, BELGIQUE
La mémoire de travail (MT) est une fonction cognitive altérée
dans différentes pathologies psychiatriques telle que le trouble dépressif majeur ou la schizophrénie. Au cours de ces
vingt dernières années, diverses études comportementales
ont mis en évidence un accroissement de la performance en
MT de l’enfance à l’âge adulte. Dans ce contexte, différentes
équipes ont entrepris l’exploration du développement de la MT
par neuroimagerie fonctionnelle. Ces études ont montré que
les enfants et les adultes activent des régions cérébrales glo179
9e Congrès de l’Encéphale
balement similaires bien qu’elles rapportent également quelques différences. Ainsi, alors que les activations cérébrales
prédominent dans les régions frontales et pariétales chez les
adultes, les enfants semblent présenter des activations plus
prononcées au niveau des cortex prémoteur et pariétal, de
l’insula antérieure, du noyau caudé/putamen et du cervelet.
Dans notre étude, nous avons comparé les activations cérébrales liées à la MT (paradigme N-back) entre 13 enfants
sains âgés de 7 à 12 ans et 22 adultes sains âgés de 19 à
47 ans (groupes ayant des performances en MT identiques).
Les sujets ayant un trouble psychiatrique sur l’axe 1 du DSMIV, des ATCD neurologiques ou une prise médicamenteuse
altérant la cognition ont été exclus. Le protocole d’imagerie a
été réalisé sur une machine IRM Philips Achieva 3-T à l’hôpital
Erasme. Nos résultats montrent une différence significative
d’activation entre les groupes au niveau du gyrus supramarginal droit et du gyrus cingulaire gauche régions reconnues
comme étant impliquées dans la MT. Les analyses ciblées sur
les régions d’intérêt (précédemment rapportées dans la littérature) montrent une différence significative d’activation au
niveau du lobe pariétal inférieur gauche et du lobe VIIb du cervelet droit. L’activité cérébrale associée à la MT dans ces
régions est globalement supérieure chez les adultes, excepté
au niveau du gyrus cingulaire gauche où cette activité est plus
élevée chez les enfants. En conclusion, nos résultats suggèrent des modifications neurodéveloppementales pour des
processus cérébraux impliqués dans la MT. Les implications
de ces résultats seront discutées au regard des recherches
actuelles utilisant des paradigmes cognitifs en psychiatrie.
PO 453
APPLICATION DE L’IRM FONCTIONNELLE DANS
L’ÉTUDE DU FONCTIONNEMENT CÉRÉBRAL CHEZ
DES VOLONTAIRES SOUMIS À UNE RESTRICTION
DIÉTÉTIQUE EN MODÈLE DU JEÛNE
HLAL H. (1), BARRIMI M. (1), KHELAFA S. (1), RAMMOUZ I.
(1), AALOUANE R. (1), BOUJRAF S. (2)
(1) Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC
(2) Département de Biophysique et des Méthodes d’IRM Clinique, Faculté de Médecine et de Pharmacie, FES, MAROC
L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)
est basée sur le principe du niveau d’oxygénation du sang
connue sous le non de (BOLD). Elle est devenue une approche très performante et non invasive pour l’investigation de
l’organisation fonctionnelle du cortex cérébral humain.
La diète est d’une grande importance pour la santé générale
avec un impact particulier sur la pression artérielle, l’oxygénation et la perfusion sanguine des tissus. Ces mêmes derniers paramètres sont influençables par une diète restreinte
telle que le jeûne, qui ont aussi un grand impact sur le signal
BOLD exploité en IRMf lors d’une activité fonctionnelle cérébrale. Ainsi, l’impact d’une diète restreinte sur la fonction
cérébrale peut être mesuré lors d’un exercice fonctionnel tel
que le contrôle de la fonction motrice.
Objectif : Étudier l’impact d’un modèle de diète restreinte (le
jeûne musulman) sur l’accomplissement fonctionnel cérébral
à travers l’exploration de la performance de la fonction
motrice en utilisant l’IRMf-BOLD.
180
Méthode : Deux séries de mesures d’IRMf-BOLD ont été réalisées sur des volontaires sains exerçant une tache motrice
par la main droite. La première série (contrôle) a été réalisée
dans les dix jours avant le début du mois de jeûne du mois
du Ramadan ; la deuxième série a été réalisée entre le 25e
et le 28e jour de la pratique du jeûne.
Résultats et conclusions : Les résultats montrent que la taille
de l’activation du cortex moteur impliquée dans l’activité fonctionnelle pendant le jeûne a significativement augmenté par
rapport à celle mesurée au cours d’une diète normale. De
même, l’intensité de l’oxygénation a aussi significativement
augmenté pendant l’exercice fonctionnel pendant le jeûne.
L’IRMf-BOLD a montré qu’une diète restreinte en modèle du
jeûne de Ramadan a un impact significatif sur la fonction cérébrale. À travers l’augmentation du volume et de l’intensité d’oxygénation, une telle diète contribue à l’amélioration du contrôle
fonctionnel comme il contribue à la favorisation des mécanismes
réparateurs cellulaires et moléculaires des neurones cérébraux.
La relation entre de tels mécanismes et les images de l’activité
neuronale due à une diète restreinte reste encore à déterminer.
PO 454
LES ATTITUDES DE LA POPULATION ENVERS LA
MALADIE MENTALE
BALHOUSSE R., ELMAMERI I., MANAF S., AGOUB M.,
MOUSSAOUI D.
Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca, CASABLANCA, MAROC
Introduction : La stigmatisation est liée à la maladie mentale et
affecte ceux qui en souffrent, leurs familles, les professionnels
de la santé mentale, les institutions, le traitement de la maladie.
Objectif : Évaluer les connaissances et les attitudes de la
population à l’égard du malade mental.
Méthode : 100 participants composés des consultants qui
affluent au Centre De Diagnostic du Centre Hospitalier Ibn
Rochd et les visiteurs des patients hospitalisés au Centre
Psychiatrique Universitaire de Casablanca. On a utilisé le
questionnaire le CAMI « Community Attitudes toward the
mentaly ill inventory ».
Résultats : 52 % des participants ne peuvent citer aucun nom
de maladies mentales.
Les individus capables de faire la différence entre maladie
mentale et handicap mental représentent 42 %.
70 % de la population pensent que les facteurs socio-économiques sont impliqués dans la survenue de la maladie mentale.
11 % croient que la sorcellerie en est également la cause.
La majorité (78 %) pense que les calmants et les drogues
constituent le traitement habituel de la maladie mentale.
Une majorité (93 %) pense que le malade mental est plus
agressif que les autres gens dits « normaux ».
La plupart (47 %) estime que le malade mental est en même
degré d’intelligence que les gens dits « normaux ».
La majorité (54 %) affirme accepter un ex-malade mental
comme voisin,
La plupart des sujets (66 %) envisagent le traiter tout à fait
comme les autres voisins.
Posters
69 % estiment n’éprouver aucune gêne ou honte de divulguer
qu’un membre de leur famille est malade mental.
La vaste majorité (89 %) affirme conseiller l’hôpital psychiatrique en cas de survenue d’un trouble mental à un proche.
Conclusion : Les efforts des familles des malades mentaux,
du soignant, de l’enseignant et des médias doivent tous converger vers un but, qui est celui d’essayer de supprimer ou
d’atténuer les attitudes négatives à l’égard du malade mental,
et de mettre en place ou renforcer les attitudes positives à
son égard.
PO 455
REPRÉSENTATIONS SOCIALES DE LA DÉPRESSION
EN TUNISIE
CHERIF W., BRAM N., ELLOUMI H., MASMOUDI S.,
DAKHLAOUI O., GHARBI M., CHEOUR M.
Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Il existe de nos jours, une extension et une vulgarisation des termes « dépressif » et « dépression » en
Tunisie. Ceci est probablement dû au fait que la dépression
soit la pathologie mentale la plus tolérée et la plus acceptée
dans la population.
L’objectif de notre travail est d’étudier la représentation de la
dépression en Tunisie, en analysant les comportements
associés au dépressif, son intégration et les moyens d’aide
possibles.
Matériel et méthodes :
– Étude prospective se basant sur le questionnaire socioanthropologique de l’enquête « Santé mentale en population
générale : Images et réalité », sous l’égide de l’OMS.
– Échantillon représentatif de la population Tunisienne
incluant 920 sujets.
– Entretien en face à face.
Résultats et discussion :
– Le « Dépressif » est identifié dans 60 % des cas par son
apparence.
– Les actes qui lui sont attribués ne sont pas dangereux : il
« pleure souvent, est la plupart du temps triste », « est isolé,
en retrait, cherche à être seul », « est anxieux »
– Le « Dépressif » est intégré (dans plus de 70 % des cas),
voire on s’identifie à lui.
– Sa guérison repose pour la majorité sur l’aide relationnelle,
et pas sur le traitement médicamenteux.
Conclusion : L’image de la dépression se dégage nettement
de celle des autres pathologies mentales.
Cependant la tolérance du dépressif risque d’entraîner l’oubli
de l’importance du traitement médicamenteux.
Mots clés : Représentation sociale, dépression, trouble dépressif,
pathologies mentales.
PO 456
REPRÉSENTATIONS SOCIALES DE LA FOLIE EN
TUNISIE
CHERIF W., BESSI S., ELLOUMI H., MASMOUDI S.,
DAKHLAOUI O., GHARBI M., CHEOUR M.
Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La folie a de tout temps interrogé l’être humain :
les « fous » ont été tantôt vénérés, tantôt victimes de supplices.
De nos jours, et grâce aux transformations profondes qu’a
connu la psychiatrie depuis près d’un demi-siècle, l’image du
fou a changé et ce dernier a acquis dans de nombreux pays
le statut d’un malade à part entière.
L’objectif de notre travail est d’étudier l’image de la folie dans
la population tunisienne.
Matériel et méthodes :
– Étude prospective réalisée sous l’égide de l’OMS, se
basant sur le questionnaire socio-anthropologique de
l’enquête « Santé mentale en population générale : Images
et réalité ».
– Échantillon représentatif de la population Tunisienne
incluant 920 sujets.
- Entretien en face à face.
Résultats et discussion
– On ne retrouve pas d’explication univoque à la « Folie ».
Elle peut être liée à un événement de vie (17.3 %), à une origine physique (15.1 %), à une origine relationnelle (13.8 %)
ou socio-économique (11.5 %). D’autres étiologies (tels que
la malchance, le destin) sont citées dans 16.1 % des cas.
– Pour la majorité (plus de 90 % des répondants), les actes
violents, illégaux et transgressifs (meurtre, viol, inceste,
hétéro agressivité) sont ceux qui caractérisent le « fou ».
– Le fou serait pour la plupart, un être exclu de la société
(78,9 %), du monde de travail (93,3 %) et du milieu familial
(51,5 %).
Mots clés : Représentation sociale, folie, troubles mentaux, exclusion.
PO 457
REPRÉSENTATIONS SOCIALES DES SOINS
PSYCHIATRIQUES EN TUNISIE
CHERIF W., BRAM N., ELLOUMI H., MASMOUDI S.,
DAKHLAOUI O., GHARBI M., CHEOUR M.
Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les progrès dans le domaine du traitement des
maladies mentales sont notables. Cependant la réalité clinique nous confirme le retard de prise en charge de nombreux
patients présentant des troubles psychiques.
Cette hésitation à entrer en contact avec le système de soins
est en garde partie due aux représentations collectives péjoratives des soins psychiatriques.
L’objectif de notre travail est d’étudier la perception du soin
psychiatrique dans la population générale.
Matériel et méthodes :
– Étude prospective se basant sur le questionnaire socioanthropologique de l’enquête « Santé mentale en population
générale : Images et réalité », sous l’égide de l’OMS.
– Échantillon représentatif de la population Tunisienne
incluant 920 sujets.
181
9e Congrès de l’Encéphale
– 3 questions sont analysées : Modalités de soins prévues
pour un « Fou », un « malade mental » et un « dépressif »,
rôle de la famille et espoir de guérison.
Résultats et discussion :
– Le traitement médicamenteux occupe la première place
des soins prévus pour le « Fou » et pour le « Malade
mental ». Pour le « Dépressif », c’est le soutien relationnel
qui prime (38.1 %).
– Seuls 53,1 % des sujets pensent que la guérison du « Fou »
est possible alors que celle du dépressif est admise unanimement (94,2 %). La guérison du malade mental est envisageable dans 72,7 % des cas.
– Pour le « Fou », le soin à domicile est faiblement admis
(41.6 %), par contre il est plausible pour le « Malade mental »
(68.9 %) et encore plus pour le « Dépressif » (81.3 %).
Conclusion : La représentation des soins psychiatriques est
différente selon la pathologie étudiée, reflétant d’une part la
dichotomie des représentations : folie et maladie mentale/dépression et d’autre part la méconnaissance des
moyens thérapeutiques disponibles.
Un travail de sensibilisation à grande échelle devrait être
entamé.
Mots clés : Représentation sociale, soins psychiatriques, troubles
mentaux, traitement psychotrope, guérison.
PO 458
MALADE MENTAL AU REGARD DES PROCHES
KHAMMOUMA S., HAOUA R., HAJJI K., BOURGUIBA H.,
MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M.
Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La maladie mentale engendre souvent stigmatisation et discrimination à l’égard du patient. Elle est à l’origine d’une invalidation sociale voire même d’une marginalisation. Nos objectifs étaient d’étudier, auprès des proches du
malade, leur perception de la maladie mentale, d’apprécier
leur tolérance et de discuter les facteurs pouvant influencer
leurs opinions.
Matériel et Méthodes : C’est une enquête réalisée à la consultation de psychiatrie du CHU de Mahdia auprès des proches accompagnant leurs malades. Les informations ont été
recueillies à l’aide d’un questionnaire préétabli et à partir des
données figurant dans les dossiers médicaux.
Résultats : 52 proches ont adhéré à cette enquête. Les caractéristiques générales révélaient un sexe ratio de 0,67, une
origine rurale (61,5 %), un niveau socio économique moyen
(42,3 %), un bas niveau scolaire (80,8 %) et un lien de
parenté d’ascendant (32,7 %). Les caractéristiques de la
maladie ont révélé des troubles psychotiques (55,8 %) suivis
des troubles de l’humeur (23 %) et un mode de début essentiellement progressif (63,5 %). Les facteurs psychologiques,
étaient les plus incriminés dans la genèse de la maladie
(73,1 %). Une attitude d’intolérance vis-à-vis du malade a été
rapportée par 63 % des cas. 30,8 % des proches, ne distinguaient pas la folie de la maladie mentale et 46,2 % considéraient que cette dernière est à l’origine d’un comportement
dangereux. L’hospitalisation et la chimiothérapie étaient per182
çues comme source de stigmatisation respectivement chez
57,7 et 51,9 % des proches.
Conclusion : Cette tentative de lecture pourrait nous aider
d’une part à mieux comprendre les interrogations de l’entourage et d’autre part à adapter la prise en charge afin de faciliter
la réadaptation et la réhabilitation sociale du malade mental.
PO 459
IMAGE DU CORPS CHEZ LA FEMME TUNISIENNE
MNIF L., FEKI I., MASMOUDI J., BAATI I., JAOUA A.
Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : L’image du corps est le regard porté sur son
propre corps de façon intériorisée, en tant que réalité subjective résultant de l’activité psychique de l’individu à travers
ses expériences individuelles et sociales vécues.
Objectifs :
– évaluer la perception des femmes de leurs corps
– étudier les liens entre la perception des femmes de leurs
corps avec le regard que porte son entourage sur le corps
ainsi que l’influence de la culture.
Matériels et méthodes : Cent femmes tunisiennes, mariées
et appartenant aux différentes catégories sociales, ont
répondu à auto-questionnaire, comportant :
– l’identification de la participante
– des items évaluant la perception des femmes de leur propre
corps
– des items évaluant la perception des conjoints du corps de
leurs femmes telle qu’elle a été rapportée par les participantes
– des items évaluant le comportement des parents de la participante vis-à-vis de son corps, lors de son éducation.
Résultats : L’âge moyen des patientes était de 36 ans et
7 mois. L’indice de masse corporelle était en moyenne de
24,76.
La perception des femmes de leurs corps était positive dans
la majorité des cas : le corps est perçu comme féminin dans
94 % des cas, jeune dans 76 % des cas et physiquement attirant dans 66 % des cas. Les femmes étaient satisfaites de
leurs corps dans la moitié des cas.
Pour les femmes insatisfaites de leur corps, la principale
cause était le poids dans 55,1 % des cas. La satisfaction des
femmes de leurs corps dépendait de la valorisation des
parents et la perception positive du conjoint du corps avec
une relation statistiquement positive (p égal respectivement
à 0,019 et 0,005).
Les conjoints jugeaient le corps de leur femme d’une façon
positive dans 72 % des cas.
Pour les conjoints insatisfaits, le poids constituait la cause
de disgrâce dans 55,55 % des cas.
Le modèle de la beauté adopté par les deux conjoints était
le même dans 75 % des cas. Il s’agissait dans la majorité des
cas d’un modèle combinant l’image de la beauté orientale et
occidentale.
Conclusion : La perception de l’image du corps chez les femmes tunisiennes est globalement positive. Cette différence
Posters
des résultats avec la littérature, pourrait être attribuée au
modèle de référence, combinant entre l’image de beauté
orientale et occidentale, adopté au sein du couple.
PO 460
VÉCU PSYCHOLOGIQUE DU COUPLE STÉRILE
BELBACHIR S., EL HAJJI K., EL KADIRI M., SEKKAT F.Z.
Hôpital Universitaire AR-RAZI, SALÉ, MAROC
L’Organisation Mondiale de la Santé estime entre 8 et 12 %
les couples qui n’arrivent pas à concevoir un enfant. Dans le
monde oriental, la stérilité est perçue différemment par rapport au monde occidental. Concevoir possède une valeur
socioculturelle importante. Le couple stérile vit une détresse
psychologique et subi des pressions de la part de la communauté à laquelle il appartient.
Objectif : explorer et analyser l’impact psychologique de
l’infertilité dans le couple marocain et proposer un soutien
psychologique le plus approprié à notre contexte.
Méthode : pour cette étude transversale non interventionelle,
nous avons choisi la consultation obstétricale de la clinique
de gynécologie et obstétrique des Orangers à Rabat (CHU
IBN SINA) et des consultations privées. 70 couples ont été
recrutés. Les partenaires ont été individuellement interviewés. Un hétéro-questionnaire composé de plusieurs items
a servi à relever les caractéristiques sociodémographiques
et données médicales anamnestiques inhérentes au couple.
L’évaluation psychologique a été réalisée au moyen d’une
échelle d’évaluation recommandée dans la littérature.
Résultats : En cours, étude descriptive et analytique traitée
par SPSS.
échantillon des parents d’enfants cancéreux hospitalisés.
Pour cela, nous utiliserons un hétéro-questionnaire pour
recueillir les données socio démographiques, et les échelles
de Hamilton d’anxiété et de la dépression.
PO 462
RÉACTION DES PARENTS FACE À LA PREMIÈRE
DÉCOMPENSATION PSYCHOTIQUE
ELKADIRI M., ELJARRAFI R., ELHAJJI K., BELBACHIR S.,
SEKKAT F.Z.
Clinique universitaire psychiatrique Arrazi, RABAT, MAROC
La survenue d’un premier épisode psychotique chez l’adolescent ou l’adulte jeune constitue un événement douloureux
aussi bien pour le patient que sa famille, d’autant plus que
son évolution reste incertaine.
En effet l’exactitude diagnostique ne pourra être établie
qu’après un minimum de plusieurs mois, avec un risque
d’évolution vers la schizophrénie qui reste à ce jour perçu
avec beaucoup de pessimisme.
Cette première décompensation psychotique est vécue par
les parents de manière variable selon les individus avec des
réactions d’incompréhension, de stress, d’angoisse, de culpabilité voire même des états dépressifs.
L’objectif de notre travail est d’évaluer à travers une étude
prospective les réactions et la souffrance psychique des
parents face au premier épisode psychotique de leur enfant
et leur implication dans la prise en charge ultérieure.
PO 463
SULCUS TEMPORAL SUPÉRIEUR ET AUTISME :
REVUE DE LA LITTÉRATURE
PO 461
LA SOUFFRANCE DES PARENTS DES ENFANTS
CANCÉREUX
BOURGOU S., HALAYEM S., CHAIB N., HADHRI I.,
OTHMAN S., CHARFI F., BELHADJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
TAIBI H., KADIRI M., JERRAFI R., BELBACHIR S., TAHIRI F.,
OUANASS A.
Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Hôpital ARRAZI, SALÉ, MAROC
Le cancer de l’enfant est une maladie grave dont l’incidence
annuelle au Maroc est estimée entre 1 200 et 1 300 nouveaux cas chaque année. La découverte de cette maladie
est un événement douloureux pour le père comme pour la
mère mais combien leur vécu peut être différent. Les pères
sont les plus touchés démontrant de graves difficultés de vie :
abandon de la famille, alcoolisme, problèmes somatiques ou
psychosomatiques, dépression profonde ou dévalorisation
de l’image de soi. Alors que la mère est souvent la personne
la plus proche de l’enfant, le temps et l’énergie qu’elle consacre à l’enfant lui permettent de lutter contre l’angoisse et
de supporter la douleur, créant ainsi un lien tellement fort et
privilégié avec l’enfant.
L’objectif de notre étude est d’évaluer la souffrance psychique spécifique des parents d’enfants cancéreux et ses répercussions sur l’équilibre familial.
Nous menons notre étude au siège de l’association Avenir
(association d’amis et parents d’enfants cancéreux), sur un
Prérequis : Après les études sur les primates et les sujets
cérébrolésés et suite aux découvertes concernant l’implication du lobe temporal et plus spécifiquement du « sulcus temporal supérieur » (STS) dans l’adaptation sociale, de nombreux travaux se sont intéressés à spécifier les bases
neurofonctionnelles de ces compétences. Le sulcus temporal
supérieur a ainsi été clairement impliqué dans la perception
des mouvements d’autrui, dans la perception des informations sonores à caractère social et plus généralement dans
la cognition sociale dont la théorie de l’esprit constitue un
vaste champ. C’est dans le cadre du dysfonctionnement
social des sujets souffrant d’autisme et particulièrement des
anomalies cognitives sous-jacentes : anomalies de la reconnaissance des émotions, de l’orientation du regard, déficit de
l’attention conjointe, déficit en théorie de l’esprit, que le STS
a été impliqué dans la physiopathologie de ce trouble.
Méthodologie : Nous proposons, au travers d’une recherche
sur Medline à partir des mots clés suivants : « autism » et
« superior temporal sulcus », de synthétiser les travaux de
la littérature qui ont traité de l’implication du STS dans la physiopathologie de l’autisme.
183
9e Congrès de l’Encéphale
Résultats : L’étude de la littérature rapporte la présence, chez
le sujet souffrant d’autisme, d’anomalies aussi bien morphoanatomiques (cortex temporal d’épaisseur moindre) que fonctionnelles (lors d’épreuves de perception des visages, de la
voix, de l’orientation du regard et d’épreuves de la théorie de
l’esprit) du STS. Ces dysfonctionnements ont été intégrés,
sur la base des anomalies retrouvées en imagerie fonctionnelle, dans le cadre des anomalies de la connectivité cérébrale, considérées comme l’un des modèles physiopathologiques les plus pertinents de ce trouble.
PO 464
LE VÉCU DES PARENTS FACE A LA PREMIÈRE
HOSPITALISATION EN MILIEU PSYCHIATRIQUE
ELJARRAFI R., ELKADIRI M., TAIBI H., BELBACHIR S.,
SEKKAT F.Z.
Clinique universitaire psychiatrique Arrazi, RABAT, MAROC
L’hospitalisation en milieu psychiatrique engendre une
grande souffrance aussi bien pour le patient que pour la
famille, notamment les parents.
Cette séparation peut déclencher des réactions diverses qui
peuvent prendre différentes formes comme le déni, la banalisation, le rejet ou des troubles plus graves comme l’anxiété
et la dépression.
L’intérêt de notre travail est d’évaluer le vécu des parents face
à la première hospitalisation de leurs enfants dans un service
psychiatrique, utilisant à cet effet un hétéro-qestionnaire et
les échelles d’HAMILTON de l’anxiété et de la dépression.
PO 465
VARIATION DE L’ESTIME DE SOI ET DU SOI
PHYSIQUE SELON LE GENRE : ÉTUDE À PROPOS DE
80 SPORTIFS
CHARFI N., MASMOUDI J., MNIF L., BÄATI I., JAOUA A.
Psychiatrie A CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : Il est admis que le domaine corporel participe
à la construction et à la structuration de l’estime globale de
soi, et plus particulièrement chez les jeunes. Selon Sonstroem, participer à une activité physique permet d’améliorer
l’estime de soi mais également la valeur physique perçue.
Objectif : Évaluer l’effet du genre sur l’estime de soi et le soi
physique.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale, descriptive
et analytique, ayant concerné 80 jeunes sportifs handballeurs
catégorie sénior, sur une période de trois mois (janvier 2010
à mars 2010).
Notre population a été divisée en deux groupes égaux en
fonction du sexe.
Chaque sportif a répondu à un auto-questionnaire comportant :
– Des données sociodémographiques (résidence, niveau
scolaire et statut matrimonial)
– Des données concernant la pratique sportive (âge de
début, l’âge de début de l’activité en senior)
– L’Inventaire du Soi Physique composé de six échelles :
estime globale de soi (EGS), valeur physique perçue (VPP),
184
endurance (E), compétence sportive (CS) apparence physique (A) et force (F)
– L’échelle d’estime de soi de ROSENBERG composée de
dix items.
Résultats
L’âge moyen des garçons a été de 22,7 ans ; ET = 3,13, celui
des filles a été de 21,6 ans ; ET = 2,6.p = 0,1.
Il n’existe pas de différence entre les deux groupes concernant les données sociodémographiques.
Les garçons ont débuté l’activité sportive en sénior plus tard
que les filles (p = 0,048).
Les filles sportives avaient une meilleure estime de soi que
les garçons (35 % versus 7,5 % ; p = 0,03).
Pour les six dimensions du soi physique, les garçons avaient
des scores plus élevés que les filles pour les dimensions E
et F.
Par ailleurs, pour les filles, une bonne estime de soi a été
significativement liée à de meilleurs scores pour EGS et les
dimensions VPP, CS, A.
Conclusion : Pour les sportives l’amélioration de soi physique
serait un objectif à atteindre pour augmenter l’estime de soi
et les compétences sportives.
PO 466
LE BURN-OUT CHEZ LES MÉDECINS EN FORMATION
AU MAROC
LAHLOU F., KETTANI N., ELGHAZOUANI F., RHARRABTI S.,
AALOUANE R., RAMMOUZ I.
Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC
Le Burn Out Syndrome des Anglo-Saxons, le Kaloshi (mort
par la fatigue au travail) au Japon, est le syndrome d’épuisement professionnel lié à un stress prolongé, provoquant un
épuisement physique et psychologique.
La santé des médecins dépend aussi de celle des patients,
la violence psychique en milieu hospitalier devrait être considérée comme un risque professionnel pour le personnel soignant et être traitée comme telle.
En France, les médecins sont deux fois plus déprimés que
la population générale (10 à 15 % selon des études), 47 %
des médecins libéraux présentent les symptômes de Burn
Out, comme cause de leur stress, les médecins indiquent
comme facteurs impliqués le poids financier dans 82 % et les
contraintes administratives dans 70 %.
De nos jours, on remarque le flux plus important des consultations en psychiatrie par le personnel soignant.
Méthodologie : On a réalisé une étude prospective au sein
des différents services médicaux, chirurgicaux et de réanimation au CHU Hassan II Fès – Maroc. Cette étude a comme
population cible les internes et les résidents et ceci à la base
d’un questionnaire comportant trois rubriques : les éléments
d’identité, les questions relatives à l’organisation du travail
et d’autres relatives à l’impact des conditions de travail.
Certes, il y a des services plus touchés que d’autres, est-ce
que c’est dû à la discipline elle-même, à l’ambiance du service
ou à la personne du leader de ce service ?
Posters
Résultats : en cours
PO 467
« BURN-OUT » OU « SYNDROME D’ÉPUISEMENT
PROFESSIONNEL » DES INFIRMIERS
BASSI S., CHERIF W., ELLOUMI H., GHAFFARI O.,
DAKHLAOUI O., CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Le stress chronique au travail a contribué à la naissance du
« Burn out syndrome » ou « syndrome d’épuisement
professionnel » qui est de plus en plus fréquent et dont les
conséquences sont néfastes sur le déroulement et le rendement au travail.
L’objectif de notre travail était d’évaluer les causes, la fréquence et le degré du burn out chez les infirmiers, ainsi que
les solutions proposées afin de concevoir des programmes
de prévention.
Nous avons mené une étude descriptive portant sur les infirmiers travaillant dans des services hospitalo-universitaires
de Tunis, de spécialités différentes, en utilisant un questionnaire relevant les caractéristiques personnelles et professionnelles des infirmiers, l’échelle de BECK pour la dépression et le MBI pour l’évaluation de burn out.
Les résultats de notre étude ont montré que 7.75 % des infirmiers avaient un burn out sévère.
– 39.5 % avaient un épuisement émotionnel élevé.
– 34.1 % des infirmiers présentaient un niveau élevé de
dépersonnalisation.
– 17.8 % des infirmiers avaient un niveau d’accomplissement
personnel bas.
Le burn out est un fléau de la société moderne, dont la prévention est primordiale pour améliorer la qualité des soins.
PO 468
SYNDROME DE CAPGRAS ET TROUBLE DE
L’IDENTIFICATION DES VOIX : ILLUSTRATION À
PARTIR D’UN CAS CLINIQUE
TRAN S.
Centre hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE
Introduction : Le syndrome de Capgras constitue l’un des
troubles d’hypo-identification des personnes par non-reconnaissance affective d’un visage normalement familier.
Le cas princeps et l’ensemble des cas décrits dans la littérature, recensent des patients discernant une ressemblance
physique globale entre le proche et le sosie mais distingués
au moyen de minutieux détails physiques. Rares ont été les
cas décrits de syndrome de Capgras par non reconnaissance
affective de la voix.
Description : Mme L, 82 ans, aux antécédents connus d’épisodes dépressifs majeurs, a présenté depuis quelques mois
des troubles mnésiques évocateurs d’un syndrome démentiel débutant. L’apparition secondaire de troubles du comportement à type de négativisme et d’oppositionnisme, dans un
contexte dépressif, a conduit à une hospitalisation en
urgence. La patiente a présenté alors un délire d’identification
des personnes avec non reconnaissance auditive de la voix
et du mode d’expression normalement familiers de son frère.
La reconnaissance physique est, quant à elle, entièrement
conservée. Elle a spontanément évoqué le terme de
« sosie ». L’instauration d’un traitement par Risperdal et la
poursuite du traitement antidépresseur par Anafranil, a permis la résolution de cette symptomatologie délirante.
Discussion : La reconnaissance vocale semble ainsi, au
même titre que la reconnaissance physique, représenter un
élément déterminant dans la reconnaissance des personnes.
Le cas clinique illustre le modèle neuropsychologique complexifié présenté par Ellis et Young, synthétisant l’ensemble
des voies nécessaires à la reconnaissance d’une personne
familière.
PO 469
MOTIFS DES CONGÉS DE MALADIE DE LONGUE
DURÉE EN PSYCHIATRIE
MINIAOUI S., MERSNI M., MZIOU O., DEROUICHE S.,
ABOUB H., NACEF F.
RAZI, TUNIS, TUNISIE
Objectifs : L’objectif de ce travail est d’identifier les pathologies les plus pourvoyeuses de congés de maladie de longue
durée dans le secteur publique tunisien.
Méthode : Notre travail est une étude descriptive et rétrospective sur les dossiers de 100 fonctionnaires du secteur
publique examinés dans le cadre d’un contrôle de congé de
maladie de longue durée dans le service de psychiatrie « A »
de l’hôpital RAZI durant l’année 2009.
Résultat : Les femmes représentent 71 % de notre échantillon. La moyenne d’âge est de 46 ans. Près de la moitié des
patients relèvent du ministère de l’Éducation Nationale et le
tiers relèvent du ministère de la Santé Publique. La durée
moyenne du congé de maladie de longue durée au moment
du contrôle est de 13 mois.
Un tiers des patients souffrent d’une pathologie organique au
moment du contrôle.
Les troubles de l’humeur représentent 90 % des motifs de
congé de maladie de longue durée, les troubles dépressifs
étant les plus retrouvés avec 84 % de la totalité des patients
contre 6 % pour le trouble bipolaire. 8 % des patients présentent un trouble anxieux : il s’agit d’un trouble anxieux
généralisé dans un tiers des cas et d’un ESPT dans 25 %
des cas.
Dans 5 % des cas nous trouvons une comorbidité entre trouble de l’humeur et trouble anxieux.
5 % des patients présentent un trouble de l’adaptation et un
seul patient présente un trouble psychotique.
Conclusion : Parmi les maladies mentales les troubles
dépressifs sont le motif le plus fréquent de prescription de
congés de maladie de longue durée. La stigmatisation des
troubles mentaux et de leur traitement constitue un frein
majeur à leur dépistage ce qui augmente le risque de la chronicisation d’un épisode dépressif surtout lorsqu’il est entretenu par une situation stressante ou une affection organique
associée.
185
9e Congrès de l’Encéphale
Un dépistage ciblé des troubles dépressifs parmi les catégories professionnelles à risque peut contribuer à réduire le poids
social et économique des arrêts de travail de longue durée.
PO 470
VISAGES DE LA FUREUR GUERRIÈRE
LE PAPE E., TOURINEL G.
HIA Robert Picqué, VILLENAVE D’ORNON, FRANCE
Introduction : Des états de fureur au combat sont décrits
depuis la haute Antiquité dans différentes cultures européennes. Ces phénomènes sont toujours rapportés comme des
comportements extraordinaires et hors du commun (ce qui
pose donc la question de leur dimension pathologique) et
leurs descriptions sont assez comparables (ce qui laisse supposer une relative homogénéité nosographique). Après une
description des cas historiques les plus significatifs, nous en
proposons une lecture psychopathologique.
Cas historiques :
• L’Aristie : dans la littérature grecque classique, il s’agit d’une
série d’exploits individuels accomplis par un héros en transe.
Le guerrier, dont la puissance et l’habileté sont décuplées, est
déshumanisé et comparé à un animal sauvage, voire à une
force naturelle primitive que rien ne peut arrêter. Dans l’Iliade,
cet état concerne des héros comme Achille, Hector ou Patrocle.
• Cuchulainn : il est le prototype du héros dans la mythologie
celtique irlandaise. Au cours des combats, sa fureur est telle
que son physique s’en trouve altéré. Ses cheveux se dressent, des flammes sortent de sa bouche. Pour l’apaiser, il faut
alors le baigner dans trois bains successifs d’eau glacée.
• Les Berserker : dans les sagas scandinaves, ce terme désigne
des « guerriers-fauves » qui rentrent dans une fureur sacrée les
rendant invincibles et insensibles aux blessures ou à la peur. Ils
partent alors au combat sans armures, vêtus de peaux de bête,
les yeux révulsés et mordent rageusement leur bouclier.
Discussion : En dehors de toute considération culturelle ou
de croyance, ces états exceptionnels posent la question de
leur lien éventuel avec la nosographie psychiatrique, en partie grâce à l’éclairage des troubles psychiques de guerre
actuels. Nous évoquons ainsi successivement les troubles
de la personnalité, l’usage de substances, les états psychotiques aigus et les traumatismes psychiques sous leur forme
aiguë ou retardée.
Conclusion : Profondément ancrée dans l’imaginaire guerrier
européen, la description de ces états de fureur est peut être
le reflet antique de troubles psychiques au combat et pose
la question de la comparaison avec les descriptions actuelles
de ces mêmes troubles.
PO 471
PRÉOCCUPATIONS PARENTALES ET
DYSFONCTION PATERNELLE
JURUS M.
Cabinet libéral, LYON, FRANCE
L’harmonisation de quatre préoccupations parentales favorise un berceau relationnel satisfaisant pour l’enfant et ses
186
parents. Les préoccupations maternelles et paternelles primaires permettent l’adaptation de chaque parent au nourrisson. Les préoccupations parentales secondaires correspondent à l’attention de chaque parent vis-à-vis de l’autre parent.
Elles favorisent la sortie du lien fusionnel par l’existence du
lien affectif qui unit les deux parents. L’absence ou l’exacerbation d’une de ces quatre préoccupations parentales engendre parfois des situations pathogènes dans la triade pèremère-bébé. Un dysfonctionnement parental peut entraîner
une souffrance chez le bébé et l’autre parent. L’enfant symptôme apparaît le plus souvent quand il existe une souffrance
dans le lien à la mère. Une mère peut être le symptôme d’un
père dysfonctionnant. La dysfonction paternelle ne correspond pas à des pathologies psychiatriques mais existe dans
l’exacerbation ou l’absence des préoccupations paternelles
primaire et secondaire. La mère symptôme se sent disqualifiée en tant que femme et/ou mère en réponse à des attitudes
paternelles. La volonté du père dysfonctionnant de s’impliquer dans le soin et de se remettre en question favorise un
passage du désaccordage à l’accordage parental.
PO 472
STRATÉGIES D’AJUSTEMENT ET ANXIÉTÉ DURANT
LES PÉRIODES PRÉ ET POSTNATALES
SPITZ E. (1), GEORGE A. (1), SPITZ Y. (2)
(1) Université Paul Verlaine Metz, METZ, FRANCE
(2) Université de Reims, REIMS, FRANCE
L’étude des affects anxieux pendant la période périnatale n’a
pas attiré beaucoup l’attention contrairement à l’étude des
affects dépressifs pré et postpartum. Peu de recherches ont
étudié les liens entre les stratégies d’ajustement et l’anxiété
lors de ces périodes. Les objectifs de cette recherche sont
(1) d’évaluer la prévalence de l’anxiété en pré et postnatal,
(2) d’étudier les stratégies d’ajustement des femmes, afin de
(3) pouvoir éclairer les différents profils des femmes anxieuses durant la période périnatale. Pour cette recherche longitudinale 204 femmes ont rempli un questionnaire avec l’HADAnxiété (Lepine, 1985) et le Brief COPE (stratégies de coping,
Muller & Spitz, 2003) au troisième trimestre de leur grossesse. Puis huit semaines après leur accouchement,
65 femmes ont répondu une deuxième fois au questionnaire.
Dans notre échantillon 20, 1 % de femmes enceintes sont
anxieuses (HAD-A ≥ 10), 17,6 % légèrement anxieuses et
62, 3 % sont non anxieuses (HAD-A ≤ 7). En postpartum,
25 % des femmes sont anxieuses, 18,8 % légèrement
anxieuses et 56, 2 % sont non anxieuses. Il y a un lien très
significatif entre le fait de présenter de l’anxiété en pré et en
postnatal (X2(4) = 20, 52). Par contre les stratégies d’ajustement utilisées par les femmes anxieuses diffèrent avant et
après l’accouchement : en prépartum, elles utilisent l’expression des sentiments (= .28) et l’auto-accusation (blâme)
(= .34), et pas le coping actif (= -.30). En postpartum, elles
utilisent toujours le blâme (= .28), mais également le déni
(= .27) et absolument pas l’humour (= -.32). Ainsi, les femmes
anxieuses mettent en place plus de stratégies non-adaptatives. Le blâme décrit le fait de se faire des reproches en lien
avec un sentiment de culpabilité, il est associé à plus
d’anxiété en périodes pré et postnatales. Par contre, pour les
Posters
autres stratégies associées à l’anxiété, il y a des différences
entre ces 2 périodes. En prépartum, l’expression des sentiments ne permet pas de faire diminuer l’anxiété, au contraire.
De plus ces femmes anxieuses ne sont pas dans la résolution
active des situations. En postpartum l’utilisation du déni est
associée à plus d’anxiété et ces nouvelles mères n’arrivent
pas à faire appel à l’humour pour diminuer leur anxiété.
PO 473
HISTOIRE FAMILIALE DES TROUBLES
PSYCHIATRIQUES CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS
DE TROUBLE SCHIZOAFFECTIF
EL ATI T., SEJIL I., HOMRI W., HAJERI S., BEN BECHIR M.,
ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Entre deux grandes entités psychiatriques bien
définies, la schizophrénie et le trouble bipolaire, un troisième
trouble s’est progressivement différencié : le trouble schizoaffectif ou schizophrénie dysthymique.
L’objectif de notre travail était de déterminer la fréquence des
antécédents familiaux de troubles psychiatriques chez
30 patients souffrant de trouble schizoaffectif.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective qui a porté
sur 30 patients suivis pour trouble schizoaffectif dans notre
service de psychiatrie « C » de l’hôpital Razi.
Résultats : Notre population est marquée par une prédominance masculine (84 %). 70 % des patients ont des antécédents familiaux psychiatriques. Les antécédents familiaux se
répartissent de la manière suivante :
– Schizophrénie : 40 % dont 20 % sont des apparentés de
deuxième degré.
– Trouble bipolaire : 18 % dont 16 % sont des apparentés de
deuxième degré.
– Trouble schizoaffectif : 4 % dont la moitié (2 %) sont des
apparentés de deuxième degré.
– Trouble dépressif : 8 % dont 5 % sont des apparentés de
deuxième degré.
Conclusion : Notre étude rejoint les études familiales retrouvées dans la littérature qui sont en faveur d’une vulnérabilité
commune entre schizophrénie, trouble bipolaire et trouble
schizoaffectif. Considérant l’histoire familiale de troubles psychotiques et affectifs, le trouble schizoaffectif occupe une
position intermédiaire entre schizophrénie et trouble bipolaire.
PO 474
LA CRISE DU MILIEU DE LA VIE CHEZ LE MILITAIRE
thologie du militaire puisque cette période coïncide avec l’âge
de la retraite.
La compréhension de tout être ne saurait se faire sans la prise
en compte de son environnement ; cet environnement c’est
d’abord la famille mais c’est aussi le milieu social et professionnel. Ceci nous parait spécialement vrai quand il s’agit
d’un homme en crise, comme dans le cas qui nous intéresse
aujourd’hui.
Alors qu’en est-il des réactions à cette période ?
PO 475
TROUBLES PSYCHIATRIQUES DU POST-PARTUM
ÉTUDE AUPRÈS DE 20 PATIENTES
SAMIHA J., ZALILA H., EUCHI L., DAKHLIA N.,
BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La majorité des auteurs s’accordent pour dire
que la maternité et le post-partum constituent une période
de vulnérabilité particulière aux décompensations, voire à
l’éclosion de pathologies psychiatriques, notamment thymiques et psychotiques.
Objectifs : L’objectif de ce travail était de décrire les caractéristiques socio-démographiques et cliniques de 20 patientes
hospitalisées pour des troubles psychiatriques survenant en
post-partum.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective et
descriptive réalisée au service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi au prés de 20 patientes hospitalisées pendant la
période allant de janvier 2006 à juin 2010 chez qui le diagnostic de troubles psychiatriques du post-partum a été
retenu. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire et en utilisant les dossiers médicaux. Ont été déterminées le déroulement de la grossesse et de l’accouchement
ainsi que la réaction du conjoint.
Résultats : La moyenne d’âge des patientes était de 31 ans.
La majorité était d’origine péri-urbaine ou urbaine (90 %), de
niveau scolaire primaire (75 %), sans profession (85 %) et
mariées (80 %). Une grossesse compliquée a été observée
chez 5 patientes.
Un épisode dépressif majeur a été relevé dans 25 % des cas,
un trouble psychotique du post-partum dans 30 % des cas
alors qu’une décompensation d’une pathologie préexistante
a été notée chez 35 % des patientes.
Conclusion : Des mesures thérapeutiques, préventives et
curatives précoces sont à proposer pour les femmes en postpartum, particulièrement soumises à des stress multiples, en
passant par de simples mesures éducatives des femmes et
de leur entourage proche.
TAHRI R. (1), SEMAOUNE B. (2)
(1) HCA, ALGER, ALGERIE
(2) HÔPITAL, ALGER, ALGERIE
Notre intervention se donne pour but d’étudier et de discuter
la notion de crise du milieu de la vie peu usitée tant en Algérie
qu’en France, mais fréquemment employée aux États-Unis
où elle semble entrer dans le langage courant. Cette crise
du milieu de la vie prend un aspect particulier en psychopa-
PO 476
PSYCHOSES PUERPÉRALES AU SERVICE DE
PSYCHIATRIE DE FÉS : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE
SUR DIX ANS (2000-2010)
TLIJI A., KHELAFA S., BARRIMI M., AALOUANE R.,
RAMMOUZ I.
Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC
187
9e Congrès de l’Encéphale
Les psychoses puerpérales sont décrites comme des bouffées délirantes polymorphes avec éléments confusionnels et
thymiques, de symptomatologies changeantes, et d’évolution fluctuante.
La prévalence des psychoses puerpérales a énormément
diminué dans les pays industrialisés, cela grâce à l’amélioration du suivi obstétrical et des conditions sanitaires. Au
Maroc, les psychoses puerpérales restent encore fréquentes
malgré l’amélioration du niveau sanitaire du pays et l’implication du gouvernement dans les programmes de la santé
maternelle et mentale.
Pour bien cerner les différents aspects de cette affection,
nous avons menée une étude rétrospective dans notre service portant sur une période de dix ans, allant du janvier 2000
à décembre 2010.
Objectifs :
– Étudier les caractéristiques sociodémographiques des parturientes présentant cette pathologie.
– Décrire les principaux tableaux cliniques de ces patientes.
– Préciser les modalités thérapeutiques dont les patientes
ont bénéficié.
– Décrire l’évolution à long terme de ces patientes.
Méthodologie :
Population cible : patientes hospitalisées au service de psychiatrie du CHU Hassan II de Fès-Maroc ayant le diagnostic
de psychose puerpérale.
Période d’étude : de janvier 2000 au décembre 2010.
Outil de travail : Exploitation des données sur les dossiers
de ces patientes hospitalisées.
La fiche d’exploitation comprend quartes rubriques :
– Le profil sociodémographique des patientes.
– Les divers tableaux cliniques exprimés.
– Les thérapeutiques reçues.
– L’évolution à long terme des psychoses puerpérales.
Résultats : en cours
PO 477
LE DÉNI DE GROSSESSE. MME G : UN DEUXIÈME
DÉNI QUI INTERROGE
CHAULET S. (1), JUAN-CHOCARD A.S. (2), BUFFET D. (1),
DESCAMPS P. (1), DUVERGER P. (1)
(1) CHU ANGERS, ANGERS, FRANCE
(2) CH VERSAILLES, VERSAILLES, FRANCE
Le déni de grossesse est une entité floue, mal définie, ne faisant l’objet d’aucun consensus international. Pourtant ce
phénomène est souvent rencontré par les professionnels de
santé et suscite de nombreuses interrogations, tant concernant son mécanisme que sa prise en charge.
Le déni de grossesse peut être défini par l’ensemble des grossesses passées inaperçues chez la femme enceinte au-delà
du premier trimestre de grossesse. Le déni est dit « total »
lorsque la prise de conscience de la grossesse a lieu lors de
l’accouchement. Le déni est dit « partiel » lorsque la grossesse est découverte avant la mise en travail, habituellement
au deuxième trimestre. La prévalence du déni de grossesse
188
(déni partiel et déni total) se situe entre 2 et 3 cas pour 1 000
naissances. Pour la plupart des auteurs, il n’existerait pas de
« profil type » de femmes à risque de déni de grossesse ; la
population des femmes concernées semble hétérogène.
Le déni de grossesse peut parfois être associé à divers
risques : proportion accrue de complications obstétricales
pour la mère et son fœtus, en lien avec une absence d’adaptation de la femme à son état de grossesse et à des soins
anténataux insuffisants (Wessel, 2007), accouchement sous
X, abandon à la naissance (Bonnet, 1993), et dans une minorité de cas, l’infanticide (Dayan, 1999).
Dans un premier temps les auteurs abordent, à partir d’une
revue de la littérature, les caractéristiques cliniques du déni
de grossesse et les difficultés posées par cette entité. À partir
de la description clinique de Mme G., qui a présenté une récidive de déni partiel de grossesse, certaines particularités cliniques du déni de grossesse sont mises en exergue. L’importance du repérage des femmes présentant un déni de
grossesse est souligné, en vue d’améliorer leur prise en
charge.
Références
1. Bonnet C. Adoption at birth : prevention against abandonment or
neonaticide. Child Abuse & Neglect 1993, 17 : 501-513.
2. Dayan J., Andro G., Dugnat M. Déni de grossesse. In : Psychopathologie de la périnatalité. Paris : Masson, 1999: 41-49.
3. Wessel J., Gauruder-Burmester A, Gerlinger C. Denial of pregnancy
- characteristics of women at risk. Acta Obstetrica et Gynecologia
2007, 86 : 542-546.
PO 478
ANXIÉTÉ, DÉPRESSION, COPING CHEZ LES
PARENTS D’ENFANTS HANDICAPÉS
BEN THABET J., SALLEMI R., BOUZIDI N., HSAIRI I.,
ZOUARI L., ZOUARI N., TRIKI C., MAALEJ M.
CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE
Les parents d’enfants handicapés sont confrontés à un stress
important. Le but de notre travail était d’évaluer l’impact psychologique et les stratégies d’adaptation des parents
d’enfants atteints de handicap moteur et/ou mental.
Nous avons mené une étude exhaustive, auprès de tous les
parents accompagnant leurs enfants handicapés, suivis au
service de neuropédiatrie du CHU Hédi Chaker de Sfax, en
Tunisie, pendant le mois de septembre 2010. Les répercussions psychologiques ont été évaluées par l’échelle de Hamilton de l’anxiété et l’échelle de Beck de la dépression. Pour
évaluer les stratégies de coping, nous avons utilisé le BriefCOPE. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel
SPSS.
Nous avons recensé 35 enfants présentant une pathologie
neurologique responsable de handicap moteur, mental ou
mixte (moteur et mental) et d’un polyhandicap (handicap
mixte et sensoriel) et autant de parents. Le taux des enfants
autonomes sur le plan fonctionnel était de 37,1 %. Sur le plan
professionnel, 20 % des parents étaient devenus inactifs. Le
taux de dépression et d’anxiété chez les parents était, respectivement, de 51,4 % et de 68,6 %. Le taux des déprimés
était significativement plus élevé chez les mères que les
Posters
pères (p = 0,0028). L’anxiété était corrélée à la présence d’un
cas similaire dans la fratrie de l’enfant (p = 0,029). La dépression était corrélée à l’utilisation du coping centré sur l’émotion
(p = 0,003). Les stratégies de coping les plus utilisés étaient
la religion (20 %), le coping actif (17,1 %), l’acceptation
(14,3 %), l’expression des sentiments (11,4 %) et le soutien
émotionnel (8,6 %). Le taux d’utilisation du coping centré sur
l’émotion était de 65,7 % et de celui centré sur le problème
était de 34,3 %. Les mères utilisaient plus fréquemment que
les pères le coping centré sur l’émotion (p = 0,021).
Les répercussions anxiodépressives du handicap d’un enfant
sur les parents sont relativement lourdes. Ces derniers
devraient être incités à utiliser le coping centré sur le problème pour les aider à mieux accompagner leur enfant handicapé.
PO 479
QUALITÉ DE VIE DES PARENTS D’ENFANTS
HANDICAPÉS
BEN THABET J., SALLEMI R., BOUZIDI N., HSAIRI I.,
ZOUARI L., ZOUARI N., TRIKI C., MAALEJ M.
CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE
Notre objectif était d’évaluer la qualité de vie (QDV) des
parents d’enfants atteints de handicap moteur et/ou mental.
Nous avons mené une étude exhaustive, auprès de tous les
parents accompagnant leurs enfants handicapés, suivis au
service de neuropédiatrie du CHU Hédi Chaker de Sfax, en
Tunisie, pendant le mois de septembre 2010. La qualité de
vie des parents a été évaluée à l’aide d’une échelle
générique : la SF-36 ; un score global moyen < 66.7 indiquait
une QDV altérée. L’analyse statistique a été réalisée par le
logiciel SPSS. L’étude comparative s’est basée sur le test chideux et le test de Fischer.
Nous avons recensé 35 enfants présentant une pathologie
neurologique responsable de handicap moteur, mental ou
mixte (moteur et mental) et d’un polyhandicap (handicap
mixte et sensoriel) et autant de parents. La prise en charge
à domicile était assurée par les deux parents dans 57,1 %
des cas. La prise en charge éducative était faite dans un centre spécialisé dans 8,6 % des cas et dans une école ordinaire
dans 11,4 % des cas. Sur le plan professionnel, 20 % des
parents avaient dû abandonner leur activité pour s’occuper
de leur enfant. Le score global moyen de la SF-36 était de
60,98. Une QDV altérée a été relevée chez 57,1 % des
parents. Les dimensions de la SF-36 les plus altérées
étaient : les limitations dues à la santé psychique D5
(74,3 %), la santé psychique D4 (65,7 %), les limitations dues
à la santé physique D2 (45,7 %), la vie et les relations avec
les autres D6 (40 %). Le bas niveau socioéconomique et
l’arrêt du travail causé par le handicap étaient corrélés avec
une QDV altérée (p = 0,02 et p = 0,042). La dépendance fonctionnelle de l’enfant et la présence d’un autre enfant handicapé dans la même famille influençaient de façon significative
la vie sociale des parents (p = 0,046 et p = 0,002).
Le handicap d’un enfant aurait des répercussions indéniables
sur la qualité de vie des parents. Une information adéquate
et mesurée de la part du personnel soignant, contribuerait à
déculpabiliser les parents améliorant, ainsi, leur qualité de
vie, mais aussi leur permettant de mieux faire face et aider
leurs enfants.
PO 480
ACTES MÉDICO-LÉGAUX ET COMITIALITÉ
BANNOUR N., DJEBBY R., ELLOUMI H., MAHMOUDI K.,
RIDHA R., CHEOUR M.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La possibilité de commettre un acte criminel au
cours d’une crise convulsive ou dans la phase post critique
est connue quoi qu’elle demeure exceptionnelle selon la littérature. La détermination de la relation entre les actes médicolégaux et la comitialité chez le patient épileptique a des
implications directes sur la détermination de la responsabilité
pénale.
Objectif : Étudier la relation entre les actes médicolégaux de
patients atteints d’épilepsie ayant bénéficié d’un non lieu pour
cause de démence selon le Code Pénal Tunisien et les crises
convulsives.
Méthodologie : Une étude rétrospective, descriptive portant
sur la population de service de psychiatrie légale de l’hôpital
Razi entre 1998 et 2010.
Résultats : Vingt trois actes médicolégaux avaient été commis par des patients atteints d’épilepsie. La majorité des actes
médicolégaux avaient été commis à distance des crises convulsives avec 73 %, 18 % en postcritique, avec un intervalle
moyen entre la crise et l’acte de 22.5 heures, et 9 % en
période critique dans des crises partielles complexes. Une
amnésie de l’acte médicolégal avait été observée dans tous
les actes médicolégaux critiques et 50 % des actes médicolégaux inter-critiques.
Discussion : Les actes médicolégaux paraissent rares au
cours des crises épileptiques, l’absence de responsabilisation des patients est contestée.
PO 481
CARACTÉRISTIQUES DES ACTES MÉDICO-LÉGAUX
COMMIS PAR LES PATIENTS ÉPILEPTIQUES
BANNOUR N., DJEBBY R., ELLOUMI H., MAHMOUDI K.,
RIDHA R., CHEOUR M.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La corrélation entre l’épilepsie et les comportements violents est controversée, de même que la responsabilité pénale de patients épileptiques est encore sujette de
débats. La compréhension des caractéristiques des actes
médicolégaux commis par les patients épileptiques nous permet d’avoir une meilleure approche.
Objectif : Déterminer les caractéristiques des actes médicolégaux de patients atteints d’épilepsie ayant bénéficié d’un
non lieu pour cause de démence selon le Code Pénal Tunisien.
Méthodologie : Une étude rétrospective, descriptive portant
sur la population de service de psychiatrie légale de l’hôpital
Razi entre 1998 et 2010.
189
9e Congrès de l’Encéphale
Résultats : Vingt trois actes médicolégaux avaient été commis par 21 patients atteints d’épilepsie. L’âge moyen au
moment de l’acte médicolégal était de 29 ans. Les agressions
physiques représentaient 60 % des actes médicolégaux. Le
crime le plus fréquent était la tentative de meurtre. Peu
d’actes médicolégaux avaient été commis sous l’emprise de
toxiques avec 21 %, le toxique le plus utilisé était l’alcool.
Discussion : Nos résultats rejoignent ceux de la littérature
pour la prédominance des agressions physiques, mais l’âge
moyen de nos patients était plus jeune et les actes commis
sous l’emprise de toxique étaient beaucoup moindres par
rapport aux études menées en Occident.
PO 482
FILICIDE PATERNEL : ÉTUDE CLINIQUE ET
CRIMINOLOGIQUE
MAHMOUDI K., CHANNOUFI L., DJEBBI R., BANNOUR N.,
HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LEBBEN R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le filicide est le meurtre d’un ou de plusieurs
enfants par l’un ou les deux parents. C’est un crime rare en
Tunisie et dans le monde : il est estimé à 5 % des homicides
en France, à 5,5 % au Canada et à 3,5 % en Amérique. La
plupart des écrits publiés depuis 1970 ont porté majoritairement sur les femmes. Ce constat a amené certains auteurs
à conclure que ce geste est plus souvent commis par les
mères que par les pères. Pourtant, les données épidémiologiques montrent que le pourcentage de pères filicides est égal
ou supérieur à celui des mères filicides.
Objectif : Nous nous sommes intéressés à l’infanticide paternel. Le but de notre travail est d’établir un profil du père filicide
et de déterminer les principales caractéristiques de ce passage à l’acte.
Matériel et méthode : C’est une étude rétrospective descriptive portant sur les patients filicides de sexe masculin hospitalisés à l’hôpital Razi entre janvier 1979 à janvier 2009. Les
variables étudiées étaient : les données sociodémographiques, les antécédents, les données concernant l’acte…
Résultats : Nous avons recensés 9 cas de pères responsables de 10 filicides. L’âge moyen des hommes était de
32,1 ans +/– 4,3 ans. 7 de nos 9 patients étaient mariés. 2
de nos patients avaient des antécédents judiciaires et médicolégaux chargés. 5 de nos patients avaient déjà consulté
un psychiatre au moins une fois avant leur passage à l’acte.
Ces pères ont été à l’origine de 10 filicides dont 7 garçons
et 3 filles. La majorité des victimes étaient âgées de plus de
5 ans. Un de nos patient a commis un double meurtre il a
tué sa femme et son fils de 7 mois ; dans 2 autres cas il s’agissait d’une tentative de meurtre à l’encontre de l’épouse dans
un contexte conflictuel qui a débouché sur le meurtre de
l’enfant. Un seul des neuf pères a tenté de se suicider. Les
objets tranchants, contendants et les armes à feu étaient les
moyens les plus utilisés. La psychose et la vengeance
étaient les motivations les plus fréquentes. 5 de nos patients
ont agi sous l’emprise d’un délire. Le thème du délire prédominant était la persécution soutenue d’une riche activité
hallucinatoire…
190
PO 483
DEVENIR SOCIAL DES MALADES MENTAUX
CRIMINELS : ÉTUDE DE SUIVI
BASSI S., MASMOUDI S., ELLOUMI H., CHERIF W.,
DAKHLAOUI O., CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Criminalité et pathologie psychiatrique ont toujours été associées dans l’opinion publique, bien que l’essentiel dans la violence ne soit pas dû aux malades mentaux. Cependant les
femmes qui sont moins violentes que les hommes dans la
société tendent à devenir plus violentes lorsqu’elles souffrent
d’un trouble psychiatrique. Celles ayant commis un crime et
reconnues irresponsables pénalement sont hospitalisées
dans les différents services de psychiatrie de la Tunisie. Elles
ne bénéficient pas d’une prise en charge particulière dans
un service de psychiatrie légale comme c’est le cas pour les
hommes. Nous nous sommes proposés dans ce travail d’étudier le devenir psychosocial de ces patientes et de réfléchir
sur la prise en charge qu’il faudrait leur réserver dans l’avenir.
Notre travail est une étude descriptive rétrospective ayant
porté sur les patientes hospitalisées à l’hôpital Razi suite à
un non lieu pour cause de « démence » au sens de l’article 38
du code pénal durant la période allant de 1990 à 2009.
PO 484
L’ÉDUCATION SEXUELLE DES FILLES VUE PAR LES
PARENTS TUNISIENS
BEN THABET J., CHARFEDDINE F., ZOUARI N.,
HALOUANI N., ZOUARI L., MAALEJ M.
CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : évaluer les connaissances théoriques des parents
tunisiens sur l’éducation sexuelle des filles. Il s’agissait d’une
étude réalisée à la consultation externe de psychiatrie à Sfax
en Tunisie. Elle a ciblé les accompagnateurs des consultants
ayant des enfants. Chaque participant a répondu à un questionnaire comportant en plus des données sociodémographiques, 10 items concernant l’éducation sexuelle des filles.
L’analyse statistique des données a été réalisée par le logiciel
SPSS. L’étude comparative a été basée sur le Test de chideux. Le seuil de significativité retenu était de 5 %.
Nous avons sollicité 140 sujets, parmi eux 110 ont accepté
de participer (sex-ratio = 1), 49 avaient un bas niveau d’instruction. Le taux de réponses incorrectes était de 45.5 %. Il
n’y avait pas de différence significative ni selon le sexe, ni
selon le niveau d’instruction. L’éducation sexuelle n’était pas
considérée comme nécessaire, pour l’épanouissement
sexuel ultérieur des filles, par 51.8 % des enquêtés. Les participants de haut niveau d’instruction avaient donné plus de
réponses incorrectes (p = 0.05) à cet item et les femmes y
avaient répondu plus souvent de façon correcte (p = 0.013).
Selon 43.6 %, le manque d’éducation sexuelle de la fille pourrait être à l’origine des difficultés sexuelles chez la femme.
Les participants de haut niveau d’instruction avaient donné
plus de réponses incorrectes (p = 0.024). Pour 54.5 % des
sujets, les médias pouvaient être une source essentielle pour
l’éducation sexuelle des jeunes filles, les hommes ayant
répondu plus par l’affirmative (p < 0.001). Pour 52.7 % des
Posters
participants, les films pornographiques donnaient une idée
fausse sur les performances sexuelles. Les femmes avaient
donné plus que les hommes des réponses correctes (p
< 0.001).
Il semble que ces erreurs soient sous tendues par le niveau
d’instruction mais aussi par de nombreuses idées reçues que
les tabous et le poids de la culture consolident. Apparemment, la scolarisation n’a pas permis de réduire ces à priori
liés à la sexualité de la fille. Une action ciblée auprès des
parents pour les sensibiliser à l’intérêt de l’éducation sexuelle
des enfants en général et celle des filles en particulier serait
très bénéfique pour contrecarrer les nombreux tabous qui
entourent la question.
PO 485
FACTEURS DE RISQUE DE LA VIOLENCE CONTRE
LE PERSONNEL SOIGNANT EN INSTITUTION
PSYCHIATRIQUE
ELATI T., ELLOUZE F., ELLINI S., BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La violence au travail est devenue de nos jours
un véritable problème d’actualité. Certains lieux semblent
être en particulier propices à sa manifestation. L’hôpital psychiatrique parait être dans ce sens le pole le plus important
et le théâtre où se joue la plus grande proportion de violence.
L’objectif de notre travail était de décrire les facteurs de risque
de la survenue de la violence dirigée contre le personnel soignant de l’hôpital Razi.
Méthodologie : Il s’agit d’une enquête transversale et descriptive. Notre échantillon est constitué de 100 sujets tirés de
l’ensemble du personnel soignant de l’hôpital Razi.
Résultat : Les résultats de notre travail, nous permettent de
constater des facteurs prédictifs de la violence des patients
contre le personnel soignant :
Facteurs liés au personnel : le sexe féminin (53 % des cas),
l’âge jeune, le manque d’expérience, début de la carrière (la
majorité des sujets interrogés avait signalé que l’acte agressif
avait eu lieu en début de carrière), avec formation insuffisante
et non spécialisée…
Facteurs liés au patient : le sexe masculin, le jeune âge (l’âge
moyen des patients agresseurs était de 37,2 +/– 17,8 ans avec
une nette prédominance masculine (59 % des cas), et un sexe
ratio égal à 1,44), le patient atteint de schizophrénie (nous
avons retrouvé une proportion plus importante de la schizophrénie dans 58 % des cas), la présence de signes positifs
comme un délire de persécution, automatisme mental…
Facteurs liés à l’institution hospitalière : effectif insuffisant
des soignants (64 % de notre personnel agressé ont été seuls
au moment de l’agression), locaux non sécurisants, banalisation de l’acte agressif (la majorité du personnel agressé
avait signalé la non déclaration de l’acte de violence)…
Conclusion : La violence des patients est un risque à prendre
en compte en institution psychiatrique. La reconnaissance de
facteurs de risque parait essentielle pour lutter contre cette
violence. Ainsi, l’évaluation de l’impact de l’agression et la
souffrance des soignants est aussi essentielle.
PO 486
ÉTUDE DE VALIDATION DE LA VERSION ARABE
DIALECTAL DE LA BIS11
GHAFFARI O., ELLOUZE F., CHERIF W., MASMOUDI S.,
AMRI H., BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : En pathologie psychiatrique la notion d’impulsivité est souvent utilisée et semble transcender les catégories nosographiques. Elle parait plus largement aussi jouer
un rôle dans plusieurs problèmes de société comme la criminalité ou l’agressivité.
L’échelle de Barratt de l’impulsivité, la BIS est l’outil de référence pour l’évaluation de l’impulsivité. Elle a été validée par
plusieurs équipes et en 11 langues (le français, le portugais,
l’italien, l’allemand…). L’objectif de ce travail est d’évaluer les
propriétés psychométriques de la bis 11 traduite en arabe dialectal afin d’assurer une meilleure utilisation de cet instrument.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique réalisée sur une période de 4 mois,
allant du mois de juin au mois de septembre de l’année 2010.
L’échelle de Barratt a été traduite de sa langue originale
(l’anglais) à l’arabe dialectal tunisien. Elle a été passée à des
sujets appartenant à un échantillon représentatif de la population générale tunisienne. La validation a été basée sur la
validité apparente et la fiabilité.
Résultats : Notre échantillon est constitué de 50.7 % de femmes contre 49.3 % d’hommes avec un sexe ratio de 1.02. La
majorité des sujets appartiennent à la tranche d’âge comprise
entre 20 et 49 ans. 32.1 % des sujets ont un niveau primaire,
29.1 % ont un niveau secondaire.
Le coefficient alpha de Cronbach a montré des valeurs respectives de 0.66 pour l’impulsivité cognitive, de 0.72 pour
l’impulsivité motrice, de 0.61 pour l’impulsivité non planifiée.
Ce coefficient est de 0.78 pour l’impulsivité totale.
Conclusion : La version arabe de la BIS 11 montre de bons
critères de validité. Il s’agit d’un bon instrument qui permettra
l’évaluation objective de la dimension de l’impulsivité.
PO 487
VULNÉRABILITE GÉNÉTIQUE ET POLYMORPHISME.
APPROCHE CULTURELLE MALGACHE
RANDRIATAHINAMANANA J. (1), PERRETI C.S. (2), MARTIN
P. (2), MOUCHABAC S. (2)
(1) Centre Hospitalier Sud Francilien, SAINT MICHEL SUR
ORGE, FRANCE
(2) Hôpital Saint-Antoine, PARIS, FRANCE
La « Classification Internationale des Maladies » ainsi que le
« Diagnostic Statistical Manual of Mental Disorders » étudient la personnalité dans la classification selon Cluster A ou
B ou C. Des modèles tels que le « Big five » ou 5 facteurs
parleront de OCEAN (Openess, Consenciousness, Extraversion, Agreeableness et de Neuroticisme). Celui de Cloniger
concerne les traits fondamentaux.
L’évaluation de la personnalité peut ainsi aller jusqu’à l’étude
de 7 dimensions qui peut comprendre des éléments de neuro
191
9e Congrès de l’Encéphale
médiateurs tels que l’OCYTOCINE, la DOPAMINE, la SEROTONINE etc.. L’objectif de la pharmacogénétique est de pouvoir adapter la thérapeutique après des tests de dépistage
du polymorphisme, réalisables en routine.
Les Ombiasa, devins guérisseurs malgaches, dans leur pratique quotidienne, définissent le Vintana (la personnalité) par
une simple lecture du zodiaque sur une réglette et le concilient à leur prescription dans une intention de mieux soigner.
Un véritable tableau de bord pratique concernant chaque Vintana, sa fonction sur le comportement de l’individu vis-à-vis
de l’affection, la variabilité respective de l’affection et enfin
l’aspect du traitement adapté, est dressé.
Un tableau méthodologique de recherche clinique est proposé
concernant 4 Vintana : Adaoro versus Obsessionnel
psychasthénique ; Adijady versus Obsessionnel anal ; Alahasaty versus Paranoïa érotomaniaque, jalousie et revendicateur ; Adalo versus Paranoïa sensitif kretschmérienne.
Un phénotype peut être déterminé par un gène qui peut être
révélé par des tests génétiques tels que par l’AmpliChip P450
Roche ou le Test I3 entre autres. Un recueil per natal sanguin
statistique durant une année (12 cycles lunaires) ou plusieurs, pourrait faire apparaître une similitude avec la variabilité cyclique du Vintana. Ce qui amènerait à faire le lien entre
la date de naissance et la personnalité.
PO 488
ENTRAÎNEMENT AUX HABILITÉS SOCIALES :
L’EXPÉRIENCE DU CENTRE DE RÉHABILITATION
PSYCHOSOCIALE DE MOKNINE EN TUNISIE
BEN HADJ KACEM N., MARRAG I., ZARROUK L., NASR M.
Hôpital CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE
L’entraînement aux habilités sociales, de nature comportementale, vise la correction des déficits spécifiques en habilités sociales mais aussi des objectifs thérapeutique généraux comme la diminution de l’anxiété sociale ou encore la
création d’une relation thérapeutique positive.
Mous présenterons le centre de RPS de Moknine dont les
usagers soufrant d’handicap psychique mis en place par
l’association tunisienne pour la promotion de la santé mentale
(ATPSM) et ses principales activités basées sur une approche psycho-éducative. Le choix de l’atelier de poterie à titre
d’illustration, est motivé par la place qu’il occupe au sein de
cette structure de soins et d’accompagnement, son interaction avec l’environnent mais aussi en raison du programme
d’entraînement au habilités sociales établi par l’équipe éducative comportant les taches à accomplir (modelage, tournage, coulage, peinture) avec une pré-évaluation de la tache,
sa réalisation et son évaluation au terme du programme.
La mise en place de ce programme, par une équipe ayant
bénéficié d’une formation préalable avec renforcement de
tout succès tout en tenant compte des déficits neuropsychologiques des usagers, nous a permis de faciliter les succès
des apprentissages avec une réinsertion professionnelle en
milieu ordinaire ou protégé.
La pérennisation de ce projet demeure toutefois tributaire de la
mise en place d’une politique nationale de santé mentale dotée
de moyens financiers et de ressources humaines adaptés.
192
PO 489
QUELLE AIDE LES ÉQUIPES SOIGNANTES
PEUVENT-ELLES PROPOSER À L’ENTOURAGE DES
MALADES SOUFFRANT DE TROUBLES
PSYCHIQUES ?
LUCAS S., GHAMRI C., AMSELLEM J., GUERNION T.,
BRÉAN C., OLIE J.P., GOUREVITCH R.
CH Sainte-Anne - CMP Mathurin-Régnier, PARIS, FRANCE
Introduction/objectifs : Dans nos pratiques, les familles de
patients sont des partenaires indispensables à nos prises en
charge, mais leur souffrance et leur demande d’aide ne sont
pas toujours suffisamment prises en compte. Nous avons
voulu explorer ce que l’entourage des malades est en droit
d’attendre des équipes soignantes, au-delà des propositions
faites par les associations de patients et familles.
Méthode : Nous avons mené une enquête à partir d’entretiens individuels auprès de 20 familles de patients hospitalisés ou ayant été hospitalisés. Nous avons également réuni
15 personnes ayant un proche suivi dans notre service, la
réunion étant d’accès libre et ayant été annoncée par voie
d’affichage.
Résultats : Le recueil du ressenti des familles et de leurs
besoins en matière d’information et de soutien nous a permis
de dégager plusieurs objectifs :
– optimiser l’accueil, l’information et le soutien des familles
de patients souffrant de troubles psychiques
– leur ouvrir l’espace de soin en tant que véritables partenaires dans la prise en charge de leur proche.
Une politique a été mise en place en vue d’une meilleure communication autour des maladies mentales et de l’organisation
des soins. Un groupe d’information et d’échanges mensuel
animé par un médecin et du personnel socio-paramédical a
été mis en place, autour de thématiques choisies par les
familles. Celles-ci tendent à être mieux associées à la prise
en charge de leur proche. Un soutien individuel médical/paramédical à destination des familles est en cours d’élaboration
au sein de la consultation du CMP.
Perspectives : Il nous paraît nécessaire d’informer et d’orienter précocement les familles. Associer à notre accueil l’intervention d’association d’usagers nous semble complémentaire de notre démarche ; c’est pourquoi il est envisagé
d’ouvrir une permanence associative au sein du service
d’hospitalisation.
PO 490
CONSTITUTION D’UNE ÉQUIPE
PLURIDISCIPLINAIRE SPECIALISÉE
« PARENTALITÉ » EN CMP
DIGÉ C., DALI M., FEZARD C., GHOUL R., LECAT F.,
CIRON M., BABRONSKI M., GOUREVITCH R.
CH Sainte-Anne - CMP Mathurin-Régnier, PARIS, FRANCE
Introduction/objectifs : Facteur socio-affectif fondamental
chez tous les sujets, la parentalité prend une importance particulière chez le malade mental : facteur de résilience ou de
décompensation, elle influence l’évolution des troubles, les-
Posters
quels peuvent en retour entraver la mise en place harmonieuse de la relation parents-enfant. En outre, dans la période
péri-natale, en cas de difficultés constatées chez l’un et/ou
l’autre des parents (déjà réputé malade ou non), tout un
réseau sanitaire et social se met en place autour de l’enfant,
mais les soins à donner éventuellement au parent malade
sont parfois négligés.
Résultats : Nous présentons une équipe pluridisciplinaire
spécialisée « parentalité », constituée au sein d’un CMP
dans le but : 1) chez les personnes bénéficiant d’un suivi psychiatrique, de mieux prendre en compte la dimension de
parentalité quel qu’en soit le stade ; 2) lors d’une naissance
annoncée (grossesse), d’anticiper l’éventualité d’un retentissement sanitaire chez des parents déjà suivis ou de la nécessité d’une intervention spécifique concernant la relation
parents-enfant, ou bien encore d’améliorer le dépistage des
troubles mentaux révélés chez les parents à cette occasion ;
3) d’anticiper la nécessité d’une orientation de l’enfant vers
un lieu de soins. Cette équipe issue d’un service de secteur
de psychiatrie générale en utilisera les outils usuels y compris
à domicile, et s’appuiera en outre sur un réseau sanitaire et
médicosocial local impliquant notamment l’intersecteur de
psychiatrie de l’enfant, les PMI, le CAMSP, le SSDP… Son
activité et son efficience feront l’objet d’une évaluation
annuelle.
Conclusion : Les objectifs prophylactiques, thérapeutiques et
organisationnels ainsi visés correspondent aux missions d’un
service de secteur tout en les élargissant par un travail de
spécialisation et de développement d’une culture du travail
en réseau.
PO 491
VÉCU DES PATIENTS EN CHAMBRE D’ISOLEMENT :
ÉTUDE PROSPECTIVE AU SERVICE
DE PSYCHIATRIE DE FÉS
KETTANI N., LAHLOU F., RHARRABTI S., ELGHAZOUANI F.,
AALOUANE R., RAMMOUZ I.
Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC
La mise des patients dans la salle d’isolement est l’une des
plus anciennes modalités thérapeutiques utilisées dans la
prise en charge des malades mentaux, toujours pratiquée de
nos jours malgré la tendance actuelle de l’humanisation de
soins et de la nécessité reconnue de la bonne relation soignant-soigné.
La chambre d’isolement est une expérience difficile pour les
patients, leur ressenti est globalement négatif. De ce fait, la
place de l’isolement au sein des modalités actuelles de prise
en charge doit être rediscutée et réévaluée.
Dans ce sens, nous avons réalisé un travail au sein de notre
service auprès des patients mis en chambre d’isolement.
Objectifs : Les objectifs de notre travail se situent sur divers
axes :
– Apporter plus d’éclairage en ce qui concerne les données
épidémio-cliniques des patients, et les modalités de pratique
de l’isolement dans une unité d’hospitalisation de psychiatrie.
– Évaluer le vécu des patients juste après, et à distance de
leur sortie de la chambre d’isolement.
– Améliorer la prise en charge des malades mis en chambre
d’isolement en prenant en considération la dimension de leur
vécu.
Méthodologie : À travers une étude prospective et descriptive
menée au sein du service psychiatrique du CHU Hassan II
de Fès, on a évalué le vécu des patients mis en chambre
d’isolement. Le recueil de données a été fait par le biais
d’entretiens directs, standardisés par une fiche d’exploitation
comprenant les données socio-démographiques, cliniques et
le vécu des patients après un séjour en chambre d’isolement.
L’évaluation a été faite après leur sortie de la salle
d’isolement : J1, J7 et à la sortie du service de psychiatrie.
Résultats : en cours.
PO 492
HOSPITALISATION PSYCHIATRIQUE À DOMICILE :
PRÉSENTATION D’UNE UNITÉ INTERSECTORIELLE
ET ANALYSE D’UNE EXPÉRIENCE
OLIVIER F., CHARLE M., FONT J., HANROT A.,
BRUYNEEL F., CANCEL C.
Centre Hospitalier de Montauban, MONTAUBAN, FRANCE
Si l’arrêté du 14 mars 1986 évoque en psychiatrie la possibilité de services d’hospitalisation à domicile (HAD), il faut
attendre la circulaire du 4 février 2004 pour que soient définis
le rôle, les objectifs et l’organisation de cette modalité de soin.
Par sa structure propre, la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire placée au plus près des populations à servir,
l’HAD psychiatrique perpétue les valeurs de la politique de
secteur et s’ancre dans le dispositif de soin qui prévaut en
France dans notre spécialité depuis la deuxième moitié du
vingtième siècle.
Si l’HAD s’intègre naturellement dans le tissu du secteur déjà
opérant qu’elle renforce, elle perpétue une vision novatrice
et déstigmatisante de la psychiatrie. Elle n’entre pas en compétition avec l’hospitalisation classique qui garde ses spécificités mais propose une alternative intéressante.
Elle peut également réduire la durée d’hospitalisation à temps
complet et permettre un retour plus rapide du patient dans
son tissu social, professionnel et familial, le rendant plus facilement acteur de ses soins dans son environnement familier,
ses habitudes et rythmes de vie. Elle permet aussi de soutenir
et d’accompagner la famille dans son rôle d’aidant dans son
cadre de vie. Enfin, elle peut, à moindre coût, augmenter la
qualité de vie et le confort du patient durant le temps de soin.
Pour étayer nos propos, nous évoquerons le fonctionnement
de l’unité d’HAD psychiatrique, intersectorielle, de 10 lits,
crée il y a 18 mois au sein de Centre Hospitalier de Montauban, et habilitée à couvrir l’ensemble du département de
Tarn et Garonne.
Ce service est doté de 6,5 TP d’infirmier, d’un mi-temps de
psychiatre coordinateur, et partage avec un service d’HAD
polyvalente 1 TP de psychologue, 1 TP de cadre de santé,
1 TP d’assistante sociale et 1,5 TP de secrétaire.
Les auteurs analysent cette modalité de soin à partir de leur
expérience et interrogent ses particularités, ses avantages
et ses difficultés
193
9e Congrès de l’Encéphale
PO 493
REPRÉSENTATION DE L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE
EN POPULATION GÉNÉRALE
BENMESSAOUD D., KACHA F.
Établissement Hospitalo-Universitaire Spécialisé Psychiatrie,
Chéraga, ALGER, ALGERIE
Contexte : L’histoire de l’hôpital psychiatrique se noue généralement autour de l’asile et de ses nombreuses
métaphores : prison, refuge, cité utopique, cloître, abri, maison de santé… De nos jours, l’hôpital psychiatrique reste fortement lié à la notion d’enfermement qui l’entoure.
De plus, l’image de la pratique psychiatrique est le plus souvent attachée à une pratique hospitalière. Quel est le regard
des personnes extérieures aux institutions psychiatriques :
favoriser la chronicité, faciliter la désinsertion, la perte des
habilités sociales, la fragilisation des liens personnels, la
stigmatisation ? Comment l’hôpital psychiatrique est-il intégré dans les représentations du soin en population
générale ?
Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le
cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en
Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la
population de la commune de Chéraga, ville côtière située à
15 km à l’ouest d’Alger. Le questionnaire comprend deux
axes : un axe socio-anthropologique et un axe épidémiologique. Nous nous sommes intéressés aux questions relatives
à l’image de l’hôpital psychiatrique et à la place de ce dernier
dans le dispositif de soins.
Résultats : L’enquête montre que l’image de l’hôpital psychiatrique est fortement liée au traitement médicamenteux
(90 %). De plus, 72 % des personnes interrogées n’envisagent pas qu’il puisse y avoir d’autres lieux que l’hôpital psychiatrique pour soigner un « fou » ou un « malade mental »
et près de 85 % déclarent conseiller à un proche « fou » ou
« malade mental » d’être hospitalisé à l’hôpital psychiatrique.
Conclusions : La référence hospitalière reste prédominante
dans la représentation du recours au soin. La représentation
de la pratique ambulatoire garde une place très limitée. Il
importe donc d’encourager et de renforcer les structures de soin
extrahospitalières et de considérer l’hôpital psychiatrique non
pas comme un lieu de vie mais comme un lieu de soins actifs.
PO 494
LE TROUBLE PSYCHIATRIQUE EST-IL STIGMATISÉ
AU SEIN MÊME DU MILIEU MÉDICAL ?
TOUHAMI M., NABIH OUERIAGHLI F., LAFFINTI M.A.,
ABILKASSEM L., ELIDRISSI M.A.
Service de psychiatrie, hôpital militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
La stigmatisation est toute parole ou action menant à transformer une déficience, ou un handicap en une marque négative
pour la personne, amenée ainsi à se sentir honteuse, exclue
et discriminée. Souvent, la stigmatisation et la discrimination
associées à la santé mentale sont tellement préjudiciables à
l’estime de soi du patient, que l’on en vient à refuser de deman194
der toute aide de peur d’être catalogué. Si la discrimination est
généralement alimentée par l’ignorance, la présomption postule que les personnes qui ont une meilleure compréhension
des maladies mentales, seront moins portées à la
stigmatisation ; qu’en est-il donc au sein du milieu médical ?
Objectif : évaluer la stigmatisation du trouble mental chez les
médecins, car toute lutte contre celle-ci passe par un changement d’attitude au sein du milieu médical.
Méthodologie : enquête menée au centre hospitalier universitaire Ibn Sina, Rabat, par un auto questionnaire pour les
médecins, portant sur leurs représentations du trouble psychiatrique, ses explications traditionnelles, l’efficacité des
psychotropes, la dangerosité des patients, la gêne ressentie
vis-à-vis du trouble psychiatrique…
Résultats : 62 médecins spécialistes ont rempli le questionnaire. 77 % de l’échantillon estiment que les psychotropes
sont efficaces ; 40 % considèrent que le trouble psychiatrique
peut avoir une explication traditionnelle ou mystique ; 92 %
n’assimilent plus la maladie mentale à la violence. 75 % réfèrent systématiquement à un psychiatre, devant toute suspicion de comorbidité psychiatrique ; Quand à la gêne lors de
l’orientation d’un patient en consultation psychiatrique, le tiers
de l’échantillon a déclaré en ressentir une. 30 % déclarent
dissimuler un trouble psychiatrique éventuel dans leur entourage, témoignant de leur conception honteuse du trouble
mental. La quasi-totalité estime que la promotion de la santé
mentale est une nécessité.
PO 495
RELATIONS ENTRE DEUX MODÈLES DE
PERSONNALITÉ AU SEIN D’UNE POPULATION DE
PERSONNES ÂGÉES : MODÈLES À SEPT
DIMENSIONS DE CLONINGER ET À CINQ FACTEURS
DE COSTA ET MCCRAE
BRICAUD M. (1), CALVET B. (2), CLEMENT J.P. (2)
(1) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, CH
Esquirol, LIMOGES, FRANCE
(2) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie,
Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH Esquirol,
LIMOGES, FRANCE
Les relations entre les sept dimensions du modèle psychobiologique de Cloninger (Cloninger et al, 1993) et les cinq facteurs
du modèle Big Five de Costa et McCrae (1990) ont été examinées dans cette étude portant sur 51 personnes âgées
issues de la population générale française. Les dimensions de
tempérament (Recherche de Nouveauté, Évitement du Danger, Dépendance à la Récompense et Persistance) et de
caractère (Détermination, Coopération et Transcendance) du
modèle de Cloninger ont été mesurées par le TCI-125 et les
cinq facteurs de Costa et McCrae (Névrosisme, Extraversion,
Ouverture, Agréabilité et Consciencieusité) ont été évalués à
l’aide du NEO PI-R. Les analyses de corrélations et de régression multiple ont mis en évidence que les scores de certaines
dimensions du TCI prédisent ceux de certains domaines du
NEO et vice-versa. Les facteurs du modèle de Costa et McCrae
pourraient donc être reliés, du fait de leurs relations avec les
dimensions tempéramentales du modèle de Cloninger, aux
activités monoaminergiques cérébrales correspondantes.
Posters
PO 496
FACTEURS ASSOCIÉS AU DECLIN COGNITIF CHEZ
LES PERSONNES ÂGÉES « NORMALES »
BELTAIEF F., BRAHAM S., GASSAB L., GAHA L.
Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le vieillissement physiologique est associé à
un déclin cognitif. Ce déclin est hétérogène et touche certaines fonctions cognitives de manière plus prononcée que
d’autres. Le langage est l’une des fonctions qui connaissent
un déclin tardif. Ce déclin, serait associé à plusieurs facteurs.
Objectif : étudier certaines variables (scolarité, humeur, efficience cognitive) pouvant médiatiser le fléchissement du langage chez des personnes âgées « normales ».
Méthodologie : Notre population était composée de 68 sujets
âgés de 51 à 85 ans. L’âge moyen était de 63.6 ans (ET
= 8.97). Le nombre moyen d’années de scolarité était de
5.23 années (ET = 4.98). Nos sujets avaient un score MMSE
> 27 (Mini Mental State Examination) et un score au GDS
< 11 (Geriatric Depression scale). Les performances au langage étaient évaluées par les épreuves suivantes : « Voca-
bulaire », « Répétition de mots », « Répétition de phrases »,
« Token test », « Jugement de grammaticalité », « Désignation d’image », « Dénomination d’image » et « Fluence verbale ». Nous avons exploré la corrélation entre les performances au langage avec les scores au MMSE, la scolarité
et les scores au GDS, moyennant des analyses de régression
multiples de type Stepwise.
Résultats : La scolarité, le score MMSE étaient corrélés au
déclin des performances des sujets aux différentes épreuves
du langage oral. La scolarité était corrélée au déclin des performances aux épreuves de « Vocabulaire » (r2 = 0,323),
« Répétition de Mots » (r2 = 0,418), « Répétition de phrases »
(r2 = 0,517), « Token Test » (r2 = 0,449) et « Jugement de
Grammaticalité » (r2 = 0,233). Le score MMSE était corrélé au
déclin des performances aux épreuves de « Répétition de
phrases » (r2 = 0,375), « Dénomination d’images » (r2
= 0,291) et « Token Test » (r2 = 0,315). Le score GDS n’était
pas corrélé au déclin en aucune épreuve de langage.
Conclusion : Le niveau scolaire et l’efficience cognitive générale influencent le déclin des performances aux épreuves de
langage et contribuent à la fois à la variabilité inter et intra
individuelle.
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