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trouble a été intégré dans un modèle de régression logistique
multivariée pas à pas, dans la mesure où la valeur p rattachée
à ce lien était inférieure à 20 % (p < 0,2).
Résultats : Les sujets migrants présentent un risque signifi-
cativement accru de troubles dépressifs (p < 0,0001),
d’état de stress post-traumatique (p < 0,0001), d’addictions
(p < 0,0001), de décompensations psychotiques (p < 0,0001).
Ce risque résulterait de l’action conjointe d’un passé migratoire
et d’une situation socioéconomique précaire, indépendam-
ment de la zone géographique d’origine. Enfin, la prise en
compte de la génération de migration comme variable d’ana-
lyse fait émerger des profils de risque différents.
Conclusion : Les populations migrantes présentent un niveau
de détresse psychologique supérieur aux populations du
pays d’accueil. Le poids des variables migration et génération
de migration semble être supérieur à celui de l’origine géo-
graphique dans la survenue de troubles psychopathologi-
ques. Notre offre de soins nécessiterait de prendre en compte
cette spécificité culturelle tout en en appréciant le caractère
dynamique, lié aux processus d’acculturation et d’intégration
dans le pays d’accueil.
PO 012
QUELLE PRISE EN CHARGE DES DIFFICULTÉS
PSYCHOLOGIQUES DES ÉTUDIANTS : UN EXEMPLE
DE RELATIONS ENTRE UN SERVICE DE MÉDECINE
PRÉVENTIVE, LE SIUMPPS ET UN SERVICE
SPÉCIALISÉ DANS L’ÉVALUATION DES JEUNES
ADULTES AU SHU DE L’HÔPITAL SAINTE-ANNE,
LE C’JAAD
MORVAN Y. (1), BREBANT C. (2), MONCHABLON D. (2),
ROUVIER J. (2), MAGAUD E. (3), WILLARD D. (4),
KAZES M. (4), GUT A. (4), KREBS M.O. (3)
(1) LPA ; UFR de Lettres et Sciences Humaines ; Université
Reims Champagne-Ardenne, REIMS ; Inserm U894-LPMP ;
Centre Psychiatrie et Neuroscience ; Université Paris Descar-
tes, PARIS, FRANCE
(2) SIUMPPS ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(3) Inserm U894-LPMP ; Centre Psychiatrie et Neuroscience ;
Université Paris Descartes ; Service Hospitalo-Universitaire ;
Faculté de Médecine Paris Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ;
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(4) Service Hospitalo-Universitaire ; Faculté de Médecine Paris
Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ; Université Paris Descartes,
PARIS, FRANCE
Contexte : Un service de prévention primaire, le Service Inter-
Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la
Santé (SIUMPPS) et le centre d’évaluation des jeunes adul-
tes et adolescent (C’JAAD) ont défini conjointement un pro-
tocole permettant d’évaluer 1) les difficultés psychologiques
en population générale étudiante et 2) l’adressage auprès de
services secondaires spécialisés en santé mentale.
Outils : Un auto-questionnaire a été proposé par l’unité
Inserm U894-LPMP pour évaluer les principales dimensions
psychopathologiques sur la vie et les 12 derniers mois. Con-
cernant la psychopathologie, ce questionnaire est composé
de 44 items provenant du Composite International Diagnostic
Interview (CIDI) et des questionnaires ESCAPAD-OFDT et
CRAAFT-ADOSPA.
Méthode : Ces questionnaires sont proposés aux étudiants
dans le cadre de leur visite de prévention. Ils sont remplis
anonymement afin de favoriser la confiance avec le médecin.
La consigne insiste sur le fait que répondre positivement aux
questions ne signifie pas que l’on soit « atteint d’une quel-
conque maladie ». Le médecin propose, tant en fonction des
réponses que de l’entretien médical, de rencontrer un psy-
chologue à la suite de sa consultation. Ce dernier évalue plus
exhaustivement les difficultés et propose éventuellement une
orientation vers un service spécialisé.
Résultats : Lors des 6 premiers mois de mise en place du
dispositif, 2 268 étudiants ont accepté de remplir ce ques-
tionnaire. Le taux de refus est de 2,5 %. 113 étudiants ont
accepté de bénéficier d’un entretien avec le psychologue soit
5 % du total. Parmi ces 113 étudiants, 55 % se sont vu pro-
poser une orientation, principalement « en interne », 7 %
ayant accepté une orientation vers un service spécialisé.
Conclusion : Ces premiers résultats suggèrent que la procé-
dure mise en place semble bien acceptée par les étudiants.
Elle permet de systématiser un premier niveau de discussion
sur les difficultés psychologiques avec le médecin généra-
liste. Après entretien avec le psychologue, peu d’étudiants
sont orientés vers des services spécialisés. Il est nécessaire
d’identifier quels facteurs sont les plus associés à l’accepta-
tion d’une orientation, notamment le rôle joué par le type et
la sévérité des difficultés psychologiques rencontrées.
PO 013
PRONOSTIC DES PATIENTS HOSPITALISÉS SOUS
CONTRAINTE DANS L’OISE : ÉTUDE PROSPECTIVE
DE COHORTE DE 817 PATIENTS ADULTES
AMIOT O., IDASIAK-PIRIOU V.
CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE
Introduction : La législation de l’hospitalisation sous con-
trainte est à l’aube d’une nouvelle modification après celle
de 1990. Peu d’études ont tenté d’étudier le devenir des
patients hospitalisés sous contrainte.
Patients et méthodes : Étude prospective de cohorte, sur
l’année 2009, au CHI de Clermont de l’Oise, de tous les
patients hospitalisés sous contrainte, avec un suivi jusqu’au
15 mars 2010. Les probabilités de sortie d’hospitalisation et
de réhospitalisation ont été étudiées par la méthode de
Kaplan-Meier, le test du Log-rank et le modèle de Cox.
Résultats : 817 patients (364 femmes, âge 44 (18-94) ans) ont
été inclus : hospitalisation à la demande d’un tiers (65,5 %), péril
imminent (20 %) et hospitalisation d’office (14,5 %). La durée
médiane de suivi était de 8 (2-14) mois… La sortie a été possible
dans 86 % des cas, dans les délais de l’étude. Le délai médian
de sortie était de 28 (1-425) jours. Les probabilités d’être toujours
hospitalisé à 1, 2 et 3 mois étaient respectivement de 48 %,
31 % et 24 %. En analyse multivariée, la poursuite de l’hospita-
lisation était significativement associée à l’hospitalisation
d’office (RR = 1,84 [1,21 – 2,78], p = 0,004), un diagnostic de
trouble psychotique (RR = 1,30 [1,05-1,60], p = 0,02) et au fait
d’être retraité (RR = 1,42 [1,02-1,97], p = 0,04). A contrario, la
poursuite de l’hospitalisation était significativement diminuée en
cas d’existence d’un conjoint marital ou non (RR = 0,71 [0,57-