Posters PO 001 ÉVALUATION DU RETENTISSEMENT FAMILIAL, SOCIAL ET PROFESSIONNEL DE LA DÉPRESSION EN PSYCHIATRIE LIBÉRALE. ÉTUDE SURPASS. DESCRIPTION DE LA COHORTE À L’INCLUSION PO 002 TROUBLES ANXIODÉPRESSIFS ET RETENTISSEMENT FONCTIONNEL – RÉSULTATS DE L’ÉTUDE DEPASS GASQUET I. (1), THOMAS P. (2), RAFFAITIN F. (3), RIMLINGER B. (4), GÉRARD A. (3), MATHERON A. (5), LLORCA P.M. (6) (1) Médecine Générale, SAINT EPAIN, FRANCE (2) Département de psychiatrie - CHU Guillaume Régner, RENNES, FRANCE (3) Lundbeck SAS, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE (4) Psychiatrie libérale, PARIS, FRANCE (1) CHU Cochin Port Royal, PARIS, FRANCE (2) CHRU de Lille - Hôpital Fontan, LILLE, FRANCE (3) PARIS, FRANCE (4) MONTPELLIER, FRANCE (5) Lundbeck SAS, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE (6) CHU CMPB, CLERMOND-FERRAND, FRANCE Objectif : Le retentissement fonctionnel de l’Épisode Dépressif Majeur (EDM) dans les sphères familiale, sociale et professionnelle reste insuffisamment décrit. Ce retentissement pourrait être distingué en fonction des patients et des caractéristiques de l’EDM. Cette étude a pour objectif d’établir une typologie de patients souffrant d’un EDM et débutant un traitement par antidépresseur, selon le retentissement fonctionnel de la dépression à 6 mois mesuré par l’échelle de Sheehan (SDS). Méthode : Étude épidémiologique prospective observationnelle auprès de 4 000 patients suivis par des psychiatres d’exercice libéral. Les données sont recueillies à l’occasion de consultations naturelles à l’inclusion puis à environ 2 et 6 mois. Le critère d’évaluation principal est le profil d’évolution des patients entre l’inclusion et 6 mois, pour chacune des trois dimensions de la SDS (familiale, sociale, professionnelle). Ce résumé décrit la phase d’inclusion. Description de la cohorte à l’inclusion : Les 1 268 premiers patients inclus étaient majoritairement des femmes (69 %), âgés en moyenne de 44,9 ± 12,7 ans, en activité professionnelle (66 %) et suivis en moyenne depuis 2,1 ans par le psychiatre. Le patient était adressé par un médecin généraliste dans 57 % des cas et venait spontanément dans 31 % des cas. Pour 46 % d’entre eux, il s’agissait du premier EDM, les autres patients ayant déjà présenté en moyenne deux EDM dans les 5 dernières années. L’initiation d’un antidépresseur était associée à une prescription d’anxiolytique(s) chez 56 % des patients. 75 % des patients présentaient un EDM sévère (CGI-S ≥ 5) confirmé par un score moyen MADRS de 32,6 ± 6,8. 9 % des patients présentaient une addiction. Le retentissement familial, social et professionnel de la dépression était jugé sévère (SDS ≥ 7) sans distinction homme-femme par respectivement 60 %, 71 % et 57 % des patients avec des scores SDS moyens de 6,8 ± 2,1, 7,2 ± 1,9 et 7,1 ± 2,2. Dans la semaine précédant l’inclusion, 26 % des patients se déclaraient en incapacité totale tous les jours et 42 % en efficacité réduite tous les jours. Conclusion : Les patients dépressifs de cette cohorte possèdent des caractéristiques connues pour ce type de population et présentent une altération sévère de leur fonctionnement familial, social et professionnel. L’Encéphale, 2011 ; 37 : 13-195 LIARD F. (1), MILLET B. (2), GONI S. (3), CROCHARD A. (3), GÉRARD A. (4) Les troubles anxiodépressifs font partie des troubles psychiatriques les plus fréquents. Ces troubles ont un important retentissement sur la vie quotidienne du patient. Méthodes : Une étude épidémiologique observationnelle a été mise en place afin d’évaluer l’évolution à 3 mois du retentissement des troubles anxiodépressifs chez des patients consultant leur médecin généraliste (MG) et débutant un antidépresseur. Le retentissement a été évalué grâce à l’autoquestionnaire de Sheehan (SDS) dans les 3 sphères : familiale, professionnelle et sociale. La sévérité des symptômes et leur évolution ont été évaluées par le patient au moyen de l’échelle HAD et par le praticien avec la CGI-S et la CGI-I. Résultats : 433 MG ont inclus 8 396 patients présentant des troubles anxiodépressifs dont 6 270 (74,7 %) souffraient d’un épisode dépressif majeur (EDM). L’âge moyen de la cohorte était de 48,7 ± 14,3 ans et 67,2 % étaient des femmes. Trois mois après l’initiation du traitement, les scores moyens HAD-Dépression et HAD-Anxiété ont tous deux diminué, respectivement de 13,5 ± 4,0 à 5,4 ± 4,2 et de 13,1 ± 3,4 à 5,6 ± 3,6 (p < 0,001) ; ainsi à l’inclusion, 93 % des patients étaient jugés sévères par le MG (CGI-S≥4) et à 3 mois, 74,5 % étaient considérés comme fortement ou très fortement améliorés (CGI-I = 1 ou 2). Parallèlement, les scores SDS qui variaient de 6,5 à 6,8 selon la sphère à l’inclusion, étaient tous améliorés avec une diminution d’environ 4 points (p < 0,001). Un patient sur deux présentait une rémission fonctionnelle partielle (SDS = 1 à 3) et un patient sur cinq une rémission fonctionnelle totale (SDS = 0). Cependant, la sévérité clinique globale et le retentissement étaient accrus avec le nombre d’EDM antérieurs et leur amélioration à 3 mois, diminuée. L’étude a également montré une bonne concordance entre l’autoévaluation des patients et l’évaluation des MG. Conclusion : L’amélioration significative du retentissement clinique et fonctionnel constaté après 3 mois de traitement montre que la prescription d’antidépresseurs par les MG est pertinente et adaptée. Le bénéfice de la prise en charge est observé quelque soit le nombre d’EDM antérieurs. Il est toutefois amoindri au fil des EDM, d’où la nécessité de traiter le plus précocement possible, pour un bénéfice maximal du patient. PO 003 ÉTUDE DU TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR ET DU TROUBLE DYSTHYMIQUE CHEZ LES ÉTUDIANTS INFIRMIERS MANNAI J., NAKHLI J., ABDESSALEM S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. 13 9e Congrès de l’Encéphale Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : La dépression représente un problème de santé publique de part sa fréquence et son retentissement. Elle est 2 à 3 fois plus fréquente chez les étudiants. Cependant, peu d’études ont été réalisées en Tunisie et ces études n’ont pas été réalisées avec des outils standardisés et fiables pour le dépistage de ces troubles. Objectif : Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer la fréquence du trouble dépressif majeur et du trouble dysthymique (selon les critères du DSM-IV) et d’étudier les facteurs associés à ces troubles dans une population d’étudiants infirmiers. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive faite sur deux mois consécutifs (février et mars 2010), à l’institut privé des sciences infirmières de Sousse (Tunisie). Tous les étudiants de cet institut ont été sollicités (n = 145) et 86,2 % d’entre eux (n = 125) ont accepté de participer à l’étude. L’évaluation a été faite à l’aide d’un questionnaire explorant les caractéristiques sociodémographiques et cliniques et à l’aide du Mini International Neuropsychiatric Interview-plus (MINI-Plus 5.0.0). L’analyse des données a été réalisée avec le logiciel SPSS 10.0. Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de 22,6 ± 2,1 ans. Le sexe féminin prédominait (71,2 %). 4,8 % des étudiants infirmiers avaient des antécédents de pathologies organiques. La prévalence du trouble dépressif majeur était de 12 % au moment de l’enquête et de 24,8 % durant la vie. La prévalence du trouble dysthymique était de 3,2 % au moment de l’enquête et de 17,6 % sur la vie. Le trouble dépressif majeur était seulement plus prévalent chez les sujets mariés (p = 0,004). Le trouble dysthymique était associé aux antécédents personnels et familiaux de pathologies organiques (p = 0,004 et 0,009). Conclusion : Le trouble dépressif majeur et le trouble dysthymique au moment de l’étude et sur la vie sont fréquents chez nos étudiants infirmiers. Ils méritent d’être dépistés et pris en charge au bon moment dans le but de diminuer leurs conséquences telle que la désinsertion scolaire. Résultats : Au Maroc, 6 213 femmes ont été hospitalisées pour une intoxication volontaire depuis 2000, soit près de 691 cas en moyenne par an. Les victimes sont âgées en moyenne de 23 ans. Les classes d’âge de 15-24 ans et 2534 ans sont particulièrement concernées (respectivement 59,2 % et 21,3 %). D’après les données déclarées, le nombre de tentatives de suicide chez les femmes est 31 fois plus élevé que celui des suicides réussis. La prise de médicaments est le premier mode pour les suicidants, alors que le décès par suicide est majoritairement lié à l’ingestion volontaire des pesticides et de la paraphénylène-diamine (PPD). Les signes présentés par les intoxiqués sont divers suivant le ou les toxiques en cause, la quantité ingérée et le délai écoulé avant le traitement. Les intoxiqués ont nécessité l’hospitalisation pour une durée variant de quelques heures à plusieurs jours. Parmi les 3 994 cas pour lesquels on dispose de données sur l’évolution, 126 se sont donné la mort. Les autres femmes ont survécu avec ou sans séquelles. Conclusion : Le nombre réel des intoxications volontaires est fort probablement sous-estimé, en raison des cas non diagnostiqués et non déclarés « suicide caché ». PO 005 PRÉVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX. RÉSULTATS D’UNE ENQUÊTE EN POPULATION GÉNÉRALE BENSAIDA M. EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE L’auteur rapporte les résultats d’une enquête réalisée en population générale dans une ville d’Algérie. Ce travail a pour objet l’étude de la prévalence des états anxieux. Les données relatives aux 900 sujets enquêtés sont présentées. La méthodologie de l’enquête est rapportée, l’instrument d’évaluation est le MINI. Les troubles anxieux sont fréquents dans cette population, la prévalence est de 46 %. La prévalence vie entière : agoraphobie : hommes 0.9 %, femmes 4.9 % ; agoraphobie avec trouble panique : hommes 0.7 %, femmes 1.1 % ; phobie sociale : hommes 6.8 %, femmes 9.0 % ; anxiété généralisée : hommes17.7 %, femmes 17.0 % ; état de stress post traumatique : hommes 12.4 %, femmes 14.5 %. PO 004 LE SUICIDE DES FEMMES AU MAROC PO 006 ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION EN HÉMODIALYSE HAMI H. (1), MOKHTARI A. (1), SOULAYMANI A. (1), WINDY M. (2), OUAMMI L. (2), SOULAYMANI R.(2) MAJRI N. (1), BENCHAKROUN W. (1), BASRAOUI M. (2), MANAF S. (1), MOUSSAOUI D. (1), KADRI N. (1) (1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, KENITRA, MAROC (2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc, RABAT, MAROC (1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Service de nephrologie et hémodialyse du CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Objectif : La présente étude vise à déterminer le profil des femmes marocaines qui se sont suicidées ou tenté de le faire par ingestion volontaire de produits toxiques. Méthodes : Une analyse rétrospective effectuée sur la période 2000-2008 portant sur les intoxications volontaires déclarées au Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc a été réalisée. L’anxiété et la dépression sont considérées comme des troubles fréquents chez les patients en hémodialyse. Cependant, peu d’études ont été rapportées à ce propos. Le but de l’étude est de diagnostiquer et dépister les troubles anxio-dépressifs chez les hémodialysés et étudier leurs prévalences. L’étude a été menée sur 100 patients hémodialysés au centre d’hémodialyse du CHU Ibn Rochd de Casablanca. L’étude a 14 Posters été menée en collaboration avec une équipe de néphrologie, en se basant sur les critères DSM IV et en utilisant le Mini international neuropsychiartic interview (MINI) dont la version en dialecte marocain a été validée. La prévalence de la dépression est de 25 % (vs 26.5 % dans la population générale1), dont 12 % ont un risque suicidaire léger et 3 % ont un risque suicidaire moyen ; la prévalence des troubles anxieux est de 28 % (vs 37 % dans la population générale1 et 2) dont 11 % ont une agoraphobie, 7 % une phobie sociale, 5 % un trouble obsessif compulsif, 9 % un trouble panique, 2 % un état de stress post-traumatique et 11 % une anxiété généralisée. La prévalence des troubles anxio-dépressifs dans cette population est élevée tout comme dans la population générale d’où la nécessité d’une prise en charge spécifique. PO 007 CONNAISSANCES CLINIQUES DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES EN MATIÈRE DE SCHIZOPHRÉNIE EUCHI L., KALLEL G., ZALILA H., JRIDETTE S., ACHECHE H., BOUSSETTA A. Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE L’incidence de la maladie schizophrénique varie, selon une méta-analyse de 158 études épidémiologiques récentes, de 1,2 à 7,7/100 000, sa prévalence sur la vie varie entre 1,6 et 12,1/1 000. La schizophrénie constitue ainsi un problème de santé publique. Les médecins généralistes (MG) sont appelés à jouer un rôle primordial dans le dépistage des schizophrénies débutantes et dans le suivi au long cours de ces patients. Le but de ce travail est l’évaluation des connaissances cliniques des MG sur la schizophrénie à savoir les signes prodromiques et les éléments de diagnostic positif Nous avons procédé à une enquête transversale descriptive par passation d’un auto questionnaire largement inspiré d’un questionnaire validé, développé par Simon et al. Notre population est composée de 300 mg. L’enquête s’est déroulée durant les mois de septembre et octobre 2009. Le questionnaire a été adressé et retourné par voie postale. Nous avons recueillis 68 questionnaires parmi les 300 distribués, soit un taux de réponse de prés de 22,6 %. 76,5 % des MG avaient reconnu l’existence de signes prodromiques précédant le PEP. Les MG enquêtés ont montré de bonnes connaissances des symptômes positifs de la psychose tels que les hallucinations/délire et les comportements bizarres ce qui n’est pas le cas du versant négatif de la symptomatologie, à savoir le retrait social cité par 64,7 % d’entre eux et le désinvestissement scolaire ou professionnel cité par 50 % de la population des MG. Quant aux symptômes anxiodépressifs, ils étaient encore plus occultés par les praticiens cités par seulement par 30,8 % d’entre eux. Près des 3/4 des médecins interrogés recherchaient les éléments de l’anamnèse pour corroborer le diagnostic positif. Il s’agit de l’histoire personnelle pour 69,1 % des MG de notre population et familiale du patient pour 77,9 % d’entre eux. Toutes ces donnés nous mènent à la nécessité d’une meilleure formation des MG en psychiatrie et à améliorer la qualité de la collaboration entre MG et médecins spécialistes psychiatres. PO 008 DÉPISTAGE DES TROUBLES COGNITIFS DANS UNE POPULATION ÂGÉE DANS LA RÉGION DE MONASTIR BRAHEM S. (1), HAMMAMI S. (2), HAMMAMI N. (3), BARHOUMI A. (2), HAJEM S. (3), GAHA L. (1) (1) Service de psychiatrie, CHU F Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Médecine Interne, CHU F Bourguiba Monastir, MONASTIR, TUNISIE (3) Institut national de la Santé Publique, TUNIS, TUNISIE Introduction : La compétence cognitive fait appel aux processus fondamentaux de l’attention, de l’apprentissage et de la mémoire. Ces altérations cognitives pathologiques sont particulièrement difficiles à mettre en évidence chez le sujet âgé surtout si elles restent sous estimées par l’entourage et sans répercussion notable sur l’autonomie du patient. Objectif : Dépister des troubles cognitifs dans un échantillon de sujets âgés qui n’ont jamais consulté en milieu neuropsychiatrique pour des troubles cognitifs. Sujets et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive transversale, dans le cadre d’une enquête épidémiologique réalisée par l’Association de Protection des Personnes Agées de Monastir et l’Institut National de Santé Publique sous l’égide de l’OMS et FNUAP Tunisie. Elle a concerné 598 personnes âgées de 65 ans et plus (66.2 % de sexe féminin, âge moyen de 72.3 ± 7.4 ans), vivant à domicile dans la région de Monastir. Le dépistage des troubles cognitifs était basé sur un questionnaire, mené par des médecins enquêteurs à la recherche de troubles mnésiques (question posée aux individus et à leur entourage), de troubles de l’attention et de troubles de l’orientation temporo-spatiale. Résultats : Parmi notre population âgée, 77.8 % présentaient des troubles mnésiques, avec une surreprésentation féminine (82.6 % versus 68.3 % ; p < 0.001). Pour l’ensemble des sujets répondants, l’âge moyen de début des troubles mnésiques se situe à 67.3 ans ± 7.4. Des troubles de l’attention ont été retrouvés chez 48.9 % de notre échantillon. Des troubles de l’orientation temporo spatiale ont été identifiés chez 31.6 % des participants avec une plus forte prépondérance pour les sujets de sexe féminin (37.4 % versus 20.3 %, p = NS). Conclusion : Nos résultats suggèrent que les troubles cognitifs chez les sujets âgés restent à l’heure actuelle sous diagnostiqués et banalisés par l’entourage avec une vulnérabilité particulière chez les femmes. Ces conclusions sont de nature à inciter à l’établissement de stratégies de prise en charge des troubles cognitifs inauguraux chez les sujets âgées. PO 009 MORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE CHEZ LES SUJETS ÂGÉS : À PROPOS DE 100 CAS ACHECHE H., ZALILA H., DAKHLIA N., EUCHI L., JRIDETTE S., BOUSSETTA A. Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE 15 9e Congrès de l’Encéphale Introduction : Actuellement l’OMS estime que les troubles mentaux constituent l’une des premières causes de morbidité liée au vieillissement. Objectif : Déterminer la prévalence et l’expression clinique des troubles mentaux chez le sujet âgé. Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective, descriptive faite à partir des dossiers d’hospitalisation de 100 patients âgés de plus de 60 ans admis dans le service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi durant une période de 2 ans (2009/2010). Pour chaque patient, nous avons recueilli les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques à l’aide d’un questionnaire préétabli. Résultats : L’âge de nos patients variait entre 60 et 86 ans avec une moyenne de 67 ans et un écart type de 6. Nous avons noté une prédominance masculine avec une fréquence estimée à 70 %, 60 % des malades étaient d’origine urbaine, 45 % avaient un niveau socioéconomique faible. Prés des trois quart avaient un niveau scolaire ne dépassant pas la 6e année primaire. La moitié étaient mariés avec un pourcentage de 58,8 %, 17,6 % célibataires, 8,8 % divorcés et 14,7 % veufs. 35,5 % étaient sans profession, 26,6 retraités et 23,5 % travaillaient comme journaliers. Une comorbidité organique a été notée dans 52,2 %. L’instabilité psychomotrice et les agressions étaient les principaux motifs d’hospitalisation. Le diagnostic de schizophrénie a été retrouvé dans 32,4 %, suivi par la démence dans 29,4 % puis les troubles de l’humeur dans 26,5 %, le trouble délirant dans 8,8 % et les troubles somatoformes dans 2,9 %. Conclusion : La prévalence des troubles psychiatriques est importante chez les personnes âgées. La recherche d’une cause en particulier somatique est un préalable indispensable à la mise en route du traitement. PO 010 PROFIL SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE, CLINIQUE ET VICTIMOLOGIQUE DE FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES CONJUGALES POUSSEVIN C. CHU Angers, ANGERS, FRANCE Objectif : L’objectif de cette étude est de comparer le profil socio-démographique, clinique et victimologique de femmes victimes de violences conjugales psychologiques (n = 35) à celui de femmes indemnes de telles violences (n = 19). Méthode : Il a été proposé à toutes les femmes hospitalisées entre le 1er décembre 2009 au 1er août 2010 dans l’Unité Médico-Psycho-Sociale du CHU d’Angers, âgées de plus de 18 ans, et vivant en couple depuis au moins six mois, de réaliser l’échelle WEBS (Women’s Experience with Battering Scale) de dépistage des violences conjugales psychologiques, l’échelle d’intentionnalité suicidaire de Beck (Suicide Intent Scale), l’échelle de personnalité de Cloninger et une évaluation psychiatrique standardisée (MINI). Résultats : L’âge moyen des femmes victimes était de 41,25 ans (18-74 ans) contre 42,95 ans (20-65 ans) pour les 16 femmes non victimes. Les femmes victimes vivaient plus souvent en milieu urbain (57 % versus 21 % p = 0,01), étaient plus souvent en concubinage (51,4 % versus 5,3 % p = 0,001), sans enfants (31,4 % versus 15,8 % p = 0,28) et au chômage (52,6 % versus 28,6 % p = 0,19) que les femmes non victimes. Elles avaient plus fréquemment une histoire de vie traumatique dans l’enfance (74,3 % versus 52,6 % p = 0,05), d’avantage d’antécédents psychiatriques personnels (88,6 % versus 68,4 % p = 0,07) ou familiaux (77 % versus 42 % p = 0,005). Les femmes victimes présentaient selon le MINI une prévalence plus élevée d’épisode dépressif majeur (82,9 % versus 31,6 % p = 0,038), de troubles anxieux (PTSD : 8,6 % versus 0 % p = 0,26 ; trouble panique : 17,1 % versus 0 % p = 0,20) et de dépendance à l’alcool (17,1 % versus 5,3 % p = 0,28). La dimension « recherche de nouveauté » était faiblement exprimée au test de Cloninger chez les femmes victimes, au contraire des dimensions de « retrait social » et de « capacité de compassion » qui étaient fortement retrouvées. Enfin, la moitié des femmes victimes de violences conjugales avait prévenu un tiers et 17 % avaient déjà porté plainte. Conclusion : Mieux cerner le profil clinique et victimologique des femmes victimes de violences psychologiques conjugales offre des pistes de réflexion dans le repérage de ces violences et dans l’évaluation du retentissement psychologique. PO 011 MIGRATION ET PSYCHOPATHOLOGIE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE : ENQUÊTE AUPRÈS DE TROIS GÉNÉRATIONS DE MIGRANTS GUARDIA D. (1), DUHAMEL A. (2), VANDEBORRE A. (3), ROELANDT J.L. (3), VAIVA G. (4) (1) Service d’addictologie - Hôpital Calmette – CHRU, LILLE, FRANCE (2) Centre d’Investigation Clinique – CHRU, LILLE, FRANCE (3) CCOMS – EPSM Lille Métropole, LILLE, FRANCE (4) Service de Psychiatrie – Clinique Fontan – CHRU, LILLE, FRANCE Introduction : La santé mentale des populations migrantes est devenue un enjeu de santé publique à l’échelle mondiale. La France dispose de peu de données épidémiologiques sur le sujet. Cette enquête dresse une estimation de la prévalence des troubles psychopathologiques au sein de ces populations et tente d’évaluer les facteurs de risque associés à leur survenue. Matériel et méthode : L’enquête Santé Mentale en Population Générale a été menée entre 1999 et 2003, auprès d’un échantillon de 37 063 sujets, de plus de 18 ans, vivant en France métropolitaine. Parmi les sujets migrants (n = 9 821), trois sous-groupes ont été constitués, selon qu’il s’agissait de migrants de première (n = 1 911), deuxième (n = 4 147) ou troisième génération (n = 3 763). L’évaluation diagnostique était faite au moyen du Mini International Neuropsychiatric Interview. Afin d’évaluer l’imputabilité des variables migration et origine géographique dans la survenue de troubles psychopathologiques, une analyse multivariée a été réalisée. L’ensemble des variables ayant un lien statistique avec la survenue d’un Posters trouble a été intégré dans un modèle de régression logistique multivariée pas à pas, dans la mesure où la valeur p rattachée à ce lien était inférieure à 20 % (p < 0,2). Résultats : Les sujets migrants présentent un risque significativement accru de troubles dépressifs (p < 0,0001), d’état de stress post-traumatique (p < 0,0001), d’addictions (p < 0,0001), de décompensations psychotiques (p < 0,0001). Ce risque résulterait de l’action conjointe d’un passé migratoire et d’une situation socioéconomique précaire, indépendamment de la zone géographique d’origine. Enfin, la prise en compte de la génération de migration comme variable d’analyse fait émerger des profils de risque différents. Conclusion : Les populations migrantes présentent un niveau de détresse psychologique supérieur aux populations du pays d’accueil. Le poids des variables migration et génération de migration semble être supérieur à celui de l’origine géographique dans la survenue de troubles psychopathologiques. Notre offre de soins nécessiterait de prendre en compte cette spécificité culturelle tout en en appréciant le caractère dynamique, lié aux processus d’acculturation et d’intégration dans le pays d’accueil. PO 012 QUELLE PRISE EN CHARGE DES DIFFICULTÉS PSYCHOLOGIQUES DES ÉTUDIANTS : UN EXEMPLE DE RELATIONS ENTRE UN SERVICE DE MÉDECINE PRÉVENTIVE, LE SIUMPPS ET UN SERVICE SPÉCIALISÉ DANS L’ÉVALUATION DES JEUNES ADULTES AU SHU DE L’HÔPITAL SAINTE-ANNE, LE C’JAAD MORVAN Y. (1), BREBANT C. (2), MONCHABLON D. (2), ROUVIER J. (2), MAGAUD E. (3), WILLARD D. (4), KAZES M. (4), GUT A. (4), KREBS M.O. (3) (1) LPA ; UFR de Lettres et Sciences Humaines ; Université Reims Champagne-Ardenne, REIMS ; Inserm U894-LPMP ; Centre Psychiatrie et Neuroscience ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (2) SIUMPPS ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (3) Inserm U894-LPMP ; Centre Psychiatrie et Neuroscience ; Université Paris Descartes ; Service Hospitalo-Universitaire ; Faculté de Médecine Paris Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (4) Service Hospitalo-Universitaire ; Faculté de Médecine Paris Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE Contexte : Un service de prévention primaire, le Service InterUniversitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SIUMPPS) et le centre d’évaluation des jeunes adultes et adolescent (C’JAAD) ont défini conjointement un protocole permettant d’évaluer 1) les difficultés psychologiques en population générale étudiante et 2) l’adressage auprès de services secondaires spécialisés en santé mentale. Outils : Un auto-questionnaire a été proposé par l’unité Inserm U894-LPMP pour évaluer les principales dimensions psychopathologiques sur la vie et les 12 derniers mois. Concernant la psychopathologie, ce questionnaire est composé de 44 items provenant du Composite International Diagnostic Interview (CIDI) et des questionnaires ESCAPAD-OFDT et CRAAFT-ADOSPA. Méthode : Ces questionnaires sont proposés aux étudiants dans le cadre de leur visite de prévention. Ils sont remplis anonymement afin de favoriser la confiance avec le médecin. La consigne insiste sur le fait que répondre positivement aux questions ne signifie pas que l’on soit « atteint d’une quelconque maladie ». Le médecin propose, tant en fonction des réponses que de l’entretien médical, de rencontrer un psychologue à la suite de sa consultation. Ce dernier évalue plus exhaustivement les difficultés et propose éventuellement une orientation vers un service spécialisé. Résultats : Lors des 6 premiers mois de mise en place du dispositif, 2 268 étudiants ont accepté de remplir ce questionnaire. Le taux de refus est de 2,5 %. 113 étudiants ont accepté de bénéficier d’un entretien avec le psychologue soit 5 % du total. Parmi ces 113 étudiants, 55 % se sont vu proposer une orientation, principalement « en interne », 7 % ayant accepté une orientation vers un service spécialisé. Conclusion : Ces premiers résultats suggèrent que la procédure mise en place semble bien acceptée par les étudiants. Elle permet de systématiser un premier niveau de discussion sur les difficultés psychologiques avec le médecin généraliste. Après entretien avec le psychologue, peu d’étudiants sont orientés vers des services spécialisés. Il est nécessaire d’identifier quels facteurs sont les plus associés à l’acceptation d’une orientation, notamment le rôle joué par le type et la sévérité des difficultés psychologiques rencontrées. PO 013 PRONOSTIC DES PATIENTS HOSPITALISÉS SOUS CONTRAINTE DANS L’OISE : ÉTUDE PROSPECTIVE DE COHORTE DE 817 PATIENTS ADULTES AMIOT O., IDASIAK-PIRIOU V. CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE Introduction : La législation de l’hospitalisation sous contrainte est à l’aube d’une nouvelle modification après celle de 1990. Peu d’études ont tenté d’étudier le devenir des patients hospitalisés sous contrainte. Patients et méthodes : Étude prospective de cohorte, sur l’année 2009, au CHI de Clermont de l’Oise, de tous les patients hospitalisés sous contrainte, avec un suivi jusqu’au 15 mars 2010. Les probabilités de sortie d’hospitalisation et de réhospitalisation ont été étudiées par la méthode de Kaplan-Meier, le test du Log-rank et le modèle de Cox. Résultats : 817 patients (364 femmes, âge 44 (18-94) ans) ont été inclus : hospitalisation à la demande d’un tiers (65,5 %), péril imminent (20 %) et hospitalisation d’office (14,5 %). La durée médiane de suivi était de 8 (2-14) mois… La sortie a été possible dans 86 % des cas, dans les délais de l’étude. Le délai médian de sortie était de 28 (1-425) jours. Les probabilités d’être toujours hospitalisé à 1, 2 et 3 mois étaient respectivement de 48 %, 31 % et 24 %. En analyse multivariée, la poursuite de l’hospitalisation était significativement associée à l’hospitalisation d’office (RR = 1,84 [1,21 – 2,78], p = 0,004), un diagnostic de trouble psychotique (RR = 1,30 [1,05-1,60], p = 0,02) et au fait d’être retraité (RR = 1,42 [1,02-1,97], p = 0,04). A contrario, la poursuite de l’hospitalisation était significativement diminuée en cas d’existence d’un conjoint marital ou non (RR = 0,71 [0,5717 9e Congrès de l’Encéphale 0,87], p = 0,001) et d’existence d’une activité professionnelle (RR = 0,73 [0,56-0,95], p = 0,02). Une réhospitalisation a été nécessaire dans 60 cas avec un délai médian de 49 (1-241) jours. Les probabilités de réhospitalisation étaient de 3 % et 9 %, à 1 et 6 mois. En analyse multivariée, la réhospitalisation était associée à un antécédent d’hospitalisation sans consentement en psychiatrie (RR = 0,37 [0,19-0,71], p = 0,003) et au sexe féminin (RR = 0,53 [0,30-0,95], p = 0,03). Conclusion : Le devenir des patients hospitalisés sous contrainte est influencé par le mode d’hospitalisation et une psychose sous-jacente, mais également par le degré d’insertion socioprofessionnelle. Ces résultats plaident pour le renforcement des interventions visant à promouvoir l’insertion socioprofessionnelle des patients suivis en psychiatrie. PO 014 PREMIER ACCÈS DÉPRESSIF CHEZ L’ADULE D’ÂGE MÛR HOSPTALISÉ : ÉVALUATION DES PRÉVALENCES ET PRONOSTICS MOAMAÏ J. (1), ROY M. (2) (1) CHU de Montréal et CH Pierre Janet, GATINEAU, QUÉBEC, CANADA (2) Université du Québec en Outaouais, GATINEAU, QUÉBEC, CANADA Introduction : En dépit de l’abondance d’écrits sur le trouble dépressif, peu d’études ont évalué le poids clinique et le cours évolutif de cette affection chez le sujet âgé. L’étude vise donc à combler cette lacune en vérifiant les prévalences hospitalières et les caractéristiques longitudinales du Premier Accès Dépressif (PAD) chez l’Adulte d’Âge Mûr (AAM). Méthodes : L’échantillon de cette étude descriptive est composé des 1 081 patients d’âge mûr (55 + ans) admis pour la première fois dans un hôpital psychiatrique régional du Québec sur une période de 28 ans (1980 à 2008). Les statistiques de tendance linéaire des proportions ainsi que de régressions logistiques ont été appliquées pour l’analyse des données. Résultats : Le taux de prévalence observée de PAD chez les AAM était de 34 %. La probabilité d’être admis pour un PAD augmentait avec l’âge (p < 0001). Des taux plus élevés de PAD ont été observés chez les femmes ainsi qu’une tendance statistiquement significative avec l’âge (39 vs 28 %, p < 0001). À la fin du suivi historique (médian = 3 ans), le taux de récidive de PAD était de 34 % chez les AAM. Dans la même période, le diagnostic a évolué davantage vers le trouble bipolaire (50 %) et le trouble dépressif récurrent (21 %). Conclusion : Dans la pratique clinique quotidienne, ces résultats montrent que les taux d’hospitalisation des PAD ont tendance à augmenter avec l’âge. Chez les femmes d’âge mûr, le PAD est davantage répandu et récidivant. Ces résultats soulignent la nécessité d’interventions de prévention secondaire contribuant à réduire le fardeau de la maladie et de la dépendance sur le système hospitalier. PO 015 PROFIL DE LA FEMME TUNISIENNE DEPRIMÉE CONSULTANT DANS LE SECTEUR PUBLIC MAALEJ M., MEZIOU O., BOUASKER A., KHALOUI M., DRIRA S., HSSAIRI A., NEJI R., DABOUSSI A., GHACHEM R. 18 Service des consultations externes et des urgences, Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : La dépression est au moins deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Dans le contexte socio culturel tunisien, les femmes déprimées se plaignent souvent de conditions socio familiales et/ou professionnelles difficiles. L’objectif de ce travail est d’étudier le profil des femmes présentant un état dépressif majeur, suivies en ambulatoire, afin d’identifier les facteurs sociodémographiques qui pourraient constituer des facteurs de vulnérabilité à la dépression. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui porte sur les dossiers des nouvelles consultantes, examinées entre le 1er juillet et le 30 septembre 2010, au service des consultations externes de l’hôpital Razi à Tunis. Critère d’inclusion : diagnostic de dépression majeure selon les critères du DSM IV. Critères d’exclusion : 1. présence de caractéristiques psychotiques. 2. Présence d’un risque suicidaire élevé imposant l’hospitalisation. 3. Résultats : Notre étude a concerné 80 femmes, âgées de 19 à 71 ans. La moyenne d’âge de nos patientes était de 42 ans. La plupart (73,75 %) étaient originaires d’un milieu urbain. La moitié des patientes (50 %) vivait dans des conditions socioéconomiques difficiles. 36,25 % étaient au foyer et 26,25 % étaient ouvrières journalières. 13,75 % de ces femmes étaient analphabètes et seules 6,25 % ont fait des études universitaires. La majorité de nos patientes (63,75 %) était mariée. Le nombre d’enfants était en moyenne entre 2 et 3 pour chaque patiente. Moins de la moitié de ces femmes (40 %) n’avait pas de relations conflictuelles dans leur vie ; pour les autres, nous avons retrouvé surtout des conflits conjugaux (22,5 %). Près d’une femme sur cinq (18,75 %) a été victime de violence physique, notamment de la part du conjoint (13,75 %). Plus de la moitié (57,50 %) n’avait pas d’antécédents familiaux psychiatriques. Trois quarts des patientes (75 %) étaient atteintes de maladies somatiques. Conclusion : Même si des facteurs biologiques sont susceptibles d’expliquer la vulnérabilité des femmes à la dépression, le rôle des facteurs psychosociaux reste considérable dans l’augmentation du risque dépressif féminin. PO 016 LA DÉPRESSION : QUEL IMPACT SUR LA VIE DU COUPLE ? EL AMMOURI A., EL MOUAFFEQ A., ONEIB B., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z., TOUFIQ J. Clinique universitaire AR-RAZI, SALE, MAROC L’idée de ce travail émane de l’attention que nous portons aux patients déprimés. Une double souffrance se laisse percevoir lors des entrevues ; si celle des patients est claire, évidente, et spontanément rapportée, c’est la souffrance familiale, « silencieuse » qui devrait être systématiquement recherchée. Posters En effet, les personnes qui vivent en contact étroit avec des dépressifs se sentent souvent découragées et ambivalentes. D’une part, la dépression suscite la compassion, la sympathie et le désir d’apporter de l’aide. D’autre part, l’inutilité des efforts pour « faire sortir le malade de sa dépression » peut engendrer un sentiment de rejet, d’impuissance et parfois de culpabilité. L’objectif de ce travail est d’évaluer la qualité des relations maritales et la prévalence des troubles dépressifs chez les conjoints de patients déprimés vus en consultation pendant une durée de 3 mois ; cette évaluation a été possible à travers La Dyadic Adjustment Scale (DAS), qui est considérée comme l’évaluation de l’ajustement marital la plus fréquemment utilisée, et de dégager les mesures préventives. Les résultats sont en cours. PO 017 PRÉVALENCE DES TROUBLES DÉPRESSIFS CHEZ LE SUJET ÂGÉ : ÉTUDE MENÉE AU SEIN D’UNE POPULATION TUNISIENNE ELLOUZE F., CHENNOUFI L., MAHMOUDI K., TORKHANI A., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : De nos jours, on assiste à un vieillissement considérable de la population. Ce vieillissement s’accompagne de l’apparition de multiples handicaps. Une des conséquences de ces handicaps est représentée par le taux important de dépressions et de suicides enregistrés dans les populations des sujets âgés. En effet, la dépression est une réalité clinique chez le sujet âgé. Il s’agirait du diagnostic psychiatrique le plus fréquent à cet âge de la vie. Mais sa prévalence réelle serait sousestimée et un grand nombre de sujets seraient encore non traités. Objectif : Estimer la prévalence de la dépression au sein de la population tunisienne âgée de plus de 65 ans. Matériel et méthode : Dans le cadre d’une étude transversale descriptive, nous avons interrogé au moyen du GDS (Geriatric Depression Scale), 215 sujets ayant plus de 65 ans, vivant à domicile et recrutés par la méthode des quotas. Les sujets présentant une démence et chez qui la validité du GDS est discutable, ont été exclus de l’étude au moyen de la « grille d’évaluation des fonctions cognitives ». Au final, 170 personnes ont été retenues. Résultats : L’âge moyen des sujets était de 71,78 ± 6,47 ans avec un sex-ratio de 1.07. La moyenne des scores obtenus au questionnaire du GDS était de 10,17 +/– 7.283. En prenant comme seuil la valeur 15 à l’échelle GDS, on a retrouvé que 24,7 % (n = 42) des sujets interrogés présentait un trouble dépressif au moment de l’enquête. 15,3 % étaient légèrement déprimés et 9,4 % sévèrement déprimés. Conclusion : Notre étude est en faveur de la fréquence de la dépression du sujet âgé en population générale. La dépression du sujet âgé est à ce titre un véritable problème de santé publique. Il importe donc d’organiser des moyens de dépis- tage et de traitement précoce de cette dépression afin de limiter ses conséquences néfastes en particulier à cet âge de la vie. PO 018 COMPAGNON IMAGINAIRE CHEZ LE SUJET ÂGÉ OU UNE FORME DE DEUIL PATHOLOGIQUE : ILLUSTRATION À PARTIR D’UN CAS CLINIQUE TRAN S. Centre hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE Introduction : Le syndrome du compagnon imaginaire chez l’enfant est un phénomène fréquent, non pathologique, intervenant dans une dynamique constructive au moyen d’un renforcement narcissique. Il prend, par définition, une forme entièrement imaginaire, résultant d’une création authentique dont l’enfant parvient à différencier le caractère irréel. S’il s’agit d’un processus non pathologique chez l’enfant qu’en est-il s’il survient chez le sujet âgé dans un contexte de deuil ? De quels processus psychopathologiques et neuropsychologiques ce syndrome peut-il être le témoin ? Description : Mme M., âgée de 82 ans, aux antécédents de deux épisodes dépressifs majeurs survenus en 2006 et 2009, a présenté en mai 2010, dans un contexte de deuil, deux mois après le décès de son mari, un épisode dépressif majeur avec éléments psychotiques. La construction délirante reposait sur la croyance de visites quotidiennes de son mari (notamment nocturnes) qu’elle identifiait sur la base d’hallucinations et d’illusions visuelles. Discussion : Sur un plan psychopathologique, le syndrome du compagnon fantôme est considéré comme procédant d’une dynamique de régression sur les trois dimensions suivantes : temporelle, topique et formelle. Sur un plan neuropsychologique, ce syndrome résulte d’un processus de rétrogénèse avec altération cognitive globale concernant notamment les capacités d’association, de flexibilité mentale et d’orientation pour les personnes. Il marque un trouble de l’identification des personnes sur un mode d’hyper-identification. PO 019 LES TROUBLES DÉPRESSIFS CHEZ LES HÉMODIALYSES CHRONIQUES BELHACHMI A., LABOUDI F., GOURANI M.E., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital Arrazi Salé, RABAT, MAROC La dépression est un trouble très fréquent chez les patients en hémodialyse chronique, sa prévalence selon une étude faite au Maroc en 2005, est de 67 %. Elle entraînerait des conséquences notables sur la vie psychique, somatique, et relationnelle. L’objectif de cette étude est d’évaluer la sévérité de la dépression chez les hémodialysés chroniques et sa prise en charge. Pour ce faire, une étude transversale portant sur une centaine de patients insuffisants rénaux chroniques au stade terminal et traités par hémodialyse périodique a été réalisée. Le 19 9e Congrès de l’Encéphale recueil des données a été fait au moyen d’un hétéro-questionnaire, l’échelle de la dépression de Hamilton a été utilisée. Les résultats sont en cours. PO 021 IMPACT DES FACTEURS PSYCHOSOCIAUX SUR L’ÉVOLUTION DU TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR RÉCURRENT PO 020 LE VÉCU DES PARENTS FACE À LEUR ENFANT ATTEINT D’UNE MALADIE GÉNÉTIQUE ZGUEB Y. (1), FARHAT I. (1), JOMLI R. (2), NACEF F. (1), DOUKI S.(1) MASMOUDI R., ARIBI L., BEN HOUIDI A., BELGUITH N., KAMMOUN H., AMAMI O. CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE Objectif : L’objectif de notre étude est de déterminer le vécu des parents après la naissance d’un enfant atteint d’une maladie génétique. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale réalisée aux mois de septembre et octobre 2010 portant sur 40 parents des enfants suivis à la consultation de génétique au CHU Hédi Chaker à Sfax. Un questionnaire leur a été soumis. Nous avons relevé les caractéristiques biographiques, les circonstances de la grossesse et de l’accouchement, la qualité de l’annonce du diagnostic de la maladie, les modifications du fonctionnement intra familial et le vécu des parents. Nous avons passé l’échelle de l’estime de soi ainsi que l’échelle de dépression (HAD) chez ces parents. Les données ont été saisies et analysées par le logiciel SPSS (version 17). Résultats : Le sexe ratio (H/F) était de 0,25. L’âge moyen était de 32,6 ans. Le niveau socio économique était bon chez 20 % des patients, moyen chez 37.5 % des sujets et mauvais chez 42.5 %. Un mariage consanguin a été relevé chez 22.5 % des couples. Les antécédents personnels et familiaux de maladie génétique ont été observés chez 1O % des patients. La majorité des enfants était suivie pour une trisomie 21 avec une fréquence de 62.5 %. Le diagnostic de la maladie a été fait en post natal chez 82.5 % des patients. La révélation du diagnostic a été jugée comme satisfaisante chez 65 % des sujets. L’acceptation de la maladie était immédiate chez 57.5 % des sujets, 30 % ont refusé le diagnostic et 35 % avaient un sentiment de revendication. Une modification de la dynamique intra familiale a été observée chez 52.5 % des sujets avec rapprochement du couple chez 15 % des cas et apparition d’une rivalité fraternelle chez 7.5 % des cas. Nous n’avons relevé de séparation dans aucun cas. Une aide psychologique a été faite pour 10 % des cas et a été proposée pour 37.5 % des cas. Un faible estime de soi a été observée chez 45 % des sujets (50 % chez les mères ; 25 % les pères). La dépression a été présente chez 13.5 % des cas et l’anxiété chez 60 % des cas (80 % chez les mères et 20 % les pères). Conclusion : La naissance d’un enfant atteint d’une maladie génétique peut changer la dynamique intrafamiliale. Le vécu des mamans est marqué par une faible estime de soi et par des manifestations anxieuses et dépressives. 20 (1) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE (2) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le cours évolutif du trouble dépressif majeur récurrent (TDM) est influencé par plusieurs facteurs d’ordre météorologique, biologique, psychologique et social. Ainsi les événements de vie ont un impact important qui nécessite leurs études vu leurs incriminations dans les rechutes et les récidives du TDM récurrent. Objectif : Identifier les facteurs psychosociaux et environnementaux associés au décompensation du TDM récurrent. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective sur des patients hospitalisés pour épisode dépressif majeur, selon les critères DSM IV, au service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi durant une période de 9 mois. Les données ont été recueillies à l’aide d’une fiche préétablie comportant outre les caractéristiques sociodémographiques et cliniques, une évaluation multiaxiale selon le DSM IV. Résultats : Au total, 34 dossiers ont été colligés, la moyenne d’âge était de 47,58 ans, le sex-ratio était de 0.30. Le taux de chômage était 61 %. Pour la dernière hospitalisation, 81 % des patients avaient des problèmes au niveau de l’axe IV. Les principaux problèmes psychosociaux et environnementaux retrouvés étaient des problèmes avec le groupe de support principal (85,66 %), des problèmes économiques (17,33 %.) et des problèmes professionnels (13,2 %.). La durée moyenne de la dernière hospitalisation était de 21,8 jours pour les patients ayant des problèmes sur l’axe IV contre 27,2 jours pour les patients n’ayant pas des problèmes sur l’axe IV. La moyenne du nombre d’hospitalisation était de 6,9 pour les patients ayant des problèmes sur l’axe IV, alors qu’il n’était que de 3,1 pour le groupe des patients qui n’avaient pas des problèmes sur l’axe IV. Conclusion : Les événements de vie ont des implications certaines dans le cours évolutif et la prise en charge du trouble dépressif. Leur identification par le médecin traitant et leur compréhension par le patient et son entourage familial pourraient dans une grande part prévenir les rechutes des épisodes dépressifs. PO 022 LES FACTEURS DE RISQUE DE LA DÉPRESSION : ABANDON ET RÉPERCUSSION NAJI R., DABOUSSI A., BOUASKER A., MEZIOU O., MAALEJ M., KHALOUI M., GHACHEM R. Hôpital psychiatrique RAZI, MANOUBA, TUNISIE Plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle dans l’apparition de la dépression, Il n’existe pas de réponse simple pour expliquer son apparition. Parmi ces facteurs, citons : l’hérédité ou les antécédents familiaux de trouble de l’humeur, les facteurs biologiques, une vulnérabilité psychologique ou affective, les Posters événements de la vie ou les facteurs de stress liés au milieu de vie. Certaines études ont montré que les pertes et les traumatismes subis lors de la petite enfance comme le décès ou la séparation des parents, ainsi que les événements de la vie adulte, tels que la disparition d’un être cher, le divorce, la perte d’un emploi, la retraite, les problèmes financiers importants et les conflits familiaux peuvent mener à la dépression. La succession de plusieurs événements graves font augmenter le risque de développer un trouble dépressif. Cet état favorise la reviviscence d’événements traumatisants survenus plus tôt dans la vie, ce qui aggrave la symptomatologie et de ce fait le traitement. Nous nous proposons dans ce travail d’illustrer par deux cas cliniques les répercussions de l’abandon pendant l’enfance sur le développement psycho-affectif et l’apparition de la dépression à l’âge adulte. PO 023 LES FACTEURS SOCIO-FAMILIAUX DE LA DÉPRESSION CHEZ LE SUJET ÂGÉ BARHOUMI A. (1), HAMMAMI S. (1), HAJJAM S. (2), GAHA L. (3) (1) CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Institut National de santé publique, TUNIS, TUNISIE (3) Service de psychiatrie CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Le développement de trouble dépressif chez le sujet âgé fait souvent intriquer des dimensions sociales, psychologiques, environnementales et biologiques. But : Évaluer le facteur sociofamilial dans la dépression du sujet âgé. Patients et Méthode : Enquête descriptive transversale étudiant un échantillon représentatif de personnes âgées de 65 ans et plus vivant dans le gouvernorat de Monastir (n = 598) au moyen d’un questionnaire sur leur état de santé et leurs conditions de vie. Le recours au mini-GDS a permis d’identifier un groupe à fort risque de développer une dépression. Résultats : Un score mini-GDS positif était constaté chez 136 sujets. L’étude de la variation de l’indice de dépistage de dépression avec l’état matrimoniale trouve que les sujets vivant en couple sont moins enclins à développer une dépression (20.6 %). Celle-ci concerne essentiellement les veuf (ve)s et les personnes n’ayant jamais été mariées ainsi que les personnes divorcées ou séparées (25.9). D’autre part, le risque de développer une dépression ne diffère pas significativement entre les personnes vivant seules (21.6 %) et le reste de la population (22.9 %). Les personnes âgées qui vivent chez elles avec leurs conjoints ou leurs enfants sont les moins exposées au risque dépressif (20.9 % vs 39.1 % ; OR = 2.4 ; IC95 % : 1.3 – 4.5). L’importance des échanges sociaux dans l’exposition au risque dépressif est capitale ; puisque les personnes âgées qui reçoivent une visite tous les jours sont moins enclines à développer une dépression. En effet, 22.2 % d’entre elles ont été déclarées dépressives ou susceptibles de l’être contre 27.6 % de celles dont les visites reçues de la part de l’entourage sont moins fréquentes. Le même constat a été observé en analysant les visites rendues par la personne âgée à son entourage humain. Parallèlement, il y a plus de déprimés parmi les personnes qui se sentent seules que parmi celles qui ne ressentent aucun sentiment de solitude : 26.7 % versus 21.8 %. Conclusion : Les personnes âgées qui vivent chez elles avec leurs conjoints ou leurs enfants sont beaucoup moins exposées au risque de développer une dépression alors que, la solitude et l’insécurité en lien avec le mode de vie sont des facteurs multiplicateurs du risque dépressif. PO 024 DÉPRESSION POST-AVC : À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE EXEMPLAIRE TRAN S. Centre hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE Introduction : La dépression post-AVC est une complication fréquente des AVC avec une prévalence allant de 20 à 60 %. Le caractère atypique du tableau clinique, la possibilité d’utiliser un traitement médicamenteux efficace et les pronostics fonctionnel et vital qui y sont associés, justifient l’importance d’une meilleure connaissance de cette entité clinique. Description : M. L, âgé de 73 ans, a présenté un AVC ischémique sylvien gauche superficiel et profond avec aphasie motrice de Broca séquellaire. Les quinze jours suivant l’AVC ont été marqués par la perte progressive de l’élan vital et une incapacité totale à se projeter dans l’avenir. Au cours de la troisième semaine, des idées suicidaires clairement exprimées ont précédé la survenue de trois passages à l’acte auto-agressif justifiant une hospitalisation en urgence. L’introduction d’un traitement par Citalopram 20 mg/j a permis la résolution complète de la symptomatologie dépressive en l’espace de trois semaines. Discussion : Le cas clinique exposé confirme la probable pathogénie de lésions cérébro-vasculaires dans la survenue d’une dépression et insiste sur un ensemble de données consensuelles recueillies dans une littérature riche mais hétérogène. Le territoire de l’AVC intéressant la partie antérieure de l’hémisphère gauche, le tableau dépressif, dominé par l’apathie et les idées suicidaires, ainsi que la réponse au traitement médicamenteux par ISRS, amènent à suspecter une relation forte entre l’AVC et la symptomatologie dépressive. Cela confirme ainsi tout l’intérêt de la surveillance de l’apparition de troubles de l’humeur dans les suites d’un AVC et souligne le bénéfice apporté par l’instauration d’un traitement antidépresseur en termes de pronostic fonctionnel et de mortalité. PO 025 TABAC ET DÉPRESSION FOND G. (1), GUILLAUME S. (2), ARTERO S. (3), QUANTIN X. (4), COURTET P. (2) (1) Hôpital la Colombière CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE (2) Pole de psychiatrie d’urgence CHRU MONTPELLIER, MONTPELLIER, FRANCE (3) INSERM U888, MONTPELLIER, FRANCE (4) Service de tabacologie et addictologie CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE 21 9e Congrès de l’Encéphale Objectif : l’association entre le tabac et la dépression majeure a été très bien documentée dans la littérature, pourtant des études sur l’effet de la dépression sur la rechute tabagique des patients sevrés est contradictoire. Nous faisons l’hypothèse que des patients avec un épisode dépressif majeur en cours au moment du sevrage sont à plus haut risque de rechute. Méthodes : 1 020 participants majeurs ont été recrutés dans une unité de tabacologie. Tous les patients ont été évalués au cours de 6 consultations dans l’année. Le statut tabagique pendant le suivi a été obtenu par interrogatoire oral à l’entretien ou par téléphone. Les participants ont été classés en « euthymiques » « déprimés mineurs » et « déprimés majeurs » selon leurs scores à l’Hospitalisation Anxiety and Depression Scale. Résultats : dans un modèle de régression de Cox ajusté sur les facteurs de confusions potentiels il a été montré que le taux de rechute était significativement associé avec un épisode dépressif majeur à la consultation préliminaire (OR 1.2 [1.0-1.50], p = 0.02). Le sexe féminin, vivre seul et le faible niveau d’éducation n’ont pas supprimé cette association, malgré leur association avec la dépression. Conclusion : nos résultats suggèrent l’importance pour le clinicien de discriminer l’épisode dépressif majeur de l’épisode dépressif mineur lors de la première consultation. Etudier et développer des supports de cessation pour les patients déprimés est un enjeu majeur pour les soignants prenant en charge le sevrage tabagique. PO 026 LES ARN MESSAGERS SONT-ILS DES MARQUEURS DE LA VULNERABILITÉ DÉPRESSIVE OU DES MARQUEURS DE LA SYMPTOMATOLOGIE ? BELZEAUX R. (1), JEANJEAN V. (1), VERRIER L. (2), BOYER L. (1), IBRAHIM E.C. (2) (1) AP-HM, MARSEILLE, FRANCE (2) UMR 6184, CNRS, MARSEILLE, FRANCE Dans le but de mieux comprendre la physiopathologie d’une maladie aussi complexe que la dépression, plusieurs études ont montré l’intérêt de l’analyse du transcriptome chez des patients comparés à des contrôles indemnes de trouble psychiatrique. Les variations de l’expression des gènes sont parfois interprétées comme des marqueurs traits, liées à la vulnérabilité génétique de la dépression. Par ailleurs, il a été montré que les niveaux d’expression de certains ARN messagers (ARNm) varient en fonction de l’état clinique et seraient des marqueurs potentiels de l’évolution de la symptomatologie. Nous avons étudié l’expression des ARNm de gènes candidats issus de cellules sanguines mononucléées dans une population de patients souffrant de dépression (n = 11) comparée à des témoins appariés en age et en sexe. L’expression de plusieurs gènes candidats est variable au cours de la dépression (CREB1, HDAC5, HTR1B, HRT2A, NRG1, SORT1, TPH1) et peut être corrélée à l’évolution de la dépression (SLC6A4/5HTT). Par ailleurs, chez les sujets sains, l’expression de certains de ces mêmes gènes est corrélée à des traits de vulnérabilité à la dépression tel que l’évitement du danger (ou Harm Avoidance) (HTR2A). 22 Au-delà de plusieurs limites méthodologiques, ces résultats encouragent à dépasser des modèles trop restrictifs des variations d’expression des gènes et ouvrent des perspectives pour l’approche des mécanismes qui les sous-tendent. PO 027 RÔLE PROTECTEUR DU GÉNOTYPE TT DU POLYMORPHISME C825T DU GNB3 DANS LA SURVENUE DES ÉPISODES DÉPRESSIFS MAJEURS ? GRESSIER F. (1), VERSTUYFT C. (2), DUTECH C. (1), HARDY P. (1), BECQUEMONT L. (2), CORRUBLE E. (1) (1) INSERM U669, Université Paris Sud, Service de Psychiatrie, CHU de Bicêtre, LE KREMLIN BICETRE, FRANCE (2) Université Paris Sud, Service de Pharmacologie, CHU de Bicêtre, LE KREMLIN BICETRE, FRANCE Introduction : Les protéines G jouent un rôle majeur dans la transduction du signal transmembranaire. Les épisodes dépressifs majeurs (EDM) ont été associés à une diminution de la fonction des protéines G. La protéine G3s synthétisée par les porteurs de l’allèle T du polymorphisme C825T du GNB3 (gène codant pour la sous-unité 3 de la protéine G) entraînerait une augmentation de la transduction du signal cellulaire (1). Ce polymorphisme pourrait avoir un impact sur la survenue des EDM, cependant des études de réplication ont montré des résultats contradictoires. De plus, la transduction du signal s’altérerait avec l’âge (2). Notre hypothèse est que l’âge de début des EDM pourrait varier selon le polymorphisme C825T. Patients et méthodes : 110 patients Caucasiens (âge : 45,7 ans (sd = 14,6), femmes 73,6 %) hospitalisés pour un EDM selon les critères du DSM-IV-TR ont bénéficié d’une évaluation clinique : âge de début de la maladie dépressive, nombre d’EDM antérieurs, caractéristiques de l’EDM actuel (mélancolie, sévérité de l’EDM évaluée par les scores à l’HAMD-17 et à la CGI). Le génotypage du C825T a été réalisé par Polymerase Chain Reaction. Résultats : Le nombre d’EDM antérieurs et la sévérité de l’EDM actuel ne diffèrent pas selon le polymorphisme C825T. En comparaison avec les porteurs du génotype CC/CT (n = 94), les sujets TT (n = 16) sont plus âgés (52,4 ans (sd = 11,0) vs 44,6 ans (sd = 14,8) ; p = 0,01) et ont un premier EDM plus tardif (44,8 ans (sd = 13,8) vs 36,4 ans (sd = 13,4) ; p = 0,02). Discussion : Nos résultats suggèrent que le génotype TT pourrait être un facteur protecteur dans la survenue des EDM. En effet, la protéine G3s est associée à une augmentation de la transduction et pourrait, ainsi, retarder les altérations du signal liées à l’âge. De nouvelles études, plus puissantes, sont nécessaires pour mieux appréhender les liens entre dépression et polymorphisme C825T. Références 1. Siffert W et al. (1998). Association of a human G-protein beta3 subunit variant with hypertension. Nat Genet 18:45-48. 2. Young LT et al. (1991). Maturational and aging effects on guanine nucleotide binding protein immunoreactivity in human brain. Brain Res Dev Brain Res 61 : 243-8. Posters PO 028 LA RÉGULATION DES VOIES OPOÏDERGIQUES, VERS UNE NOUVELLE STRATÉGIE ANTIDÉPRESSIVE ? REVUE DE LA LITTÉRATURE ET EXEMPLE RÉCENT DE L’OPIORPHINE JAVELOT H. (1), MESSAOUDI M. (1), ROUGEOT C. (2) (1) Laboratoire ETAP - département de Neuropsychopharmacologie, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (2) Institut Pasteur - Unité de Biochimie Structurale et Cellulaire/URA2185 - CNRS, PARIS, FRANCE La relation entre le système opioïdergique et les mécanismes neuropharmacologiques supposés de la dépression sont connus depuis longtemps. L’utilisation de médicaments ciblant les voies µ-opioïdes se voit limitée du fait de leurs graves effets secondaires. Le développement de molécules agissant sur les deux autres récepteurs opioïdes, d et k, s’avère donc primordial. Les antagonistes des récepteurs k et les agonistes des récepteurs d présentent des propriétés antidépressives. Ainsi, les effets respectifs des antagonistes k : NorBNI, GNTI, ANTI, MCL-144B et JDTic et des agonistes d : non-peptidiques (SNC80 et (+) BW373U86) ou peptidiques (DPDPE, JOM-13 et II deltorphine) ont été démontrés en préclinique dans le test de désespoir comportemental de Porsolt. La protection des ligands opioïdes endogènes, telles les enképhalines, de l’inactivation par les deux ectoenképhalinases : l’endopeptidase neutre (NEP) et l’aminopeptidase-N (AP-N), est apparue comme une voie intéressante de développement de nouveaux antidépresseurs. Le potentiel des inhibiteurs synthétiques des enképhalinases comme RB101, RB38A/RB38B et BL-2401 a été démontré dans divers modèles de dépression chez le rongeur. En revanche, les inhibiteurs physiologiques récemment identifiés comme la sialorphine de rat et l’opiorphine humaine demeuraient essentiellement évalués pour leurs effets anti-nociceptifs. Les travaux récents menés par l’Institut Pasteur et le laboratoire de recherche préclinique ETAP ont révélé que l’opiorphine, aux doses de 1-2 mg/kg IV, exerce un effet antidépresseur chez le rat dans le test de désespoir comportemental de Porsolt [Javelot H, Messaoudi M, Garnier S, Rougeot C. Human opiorphin is a naturally occurring antidepressant acting selectively on enkephalin-dependent delta-opioid pathways. J Physiol Pharmacol. 2010 Jun;61(3):355-62]. Cet effet est aboli en présence de naltrindole, un antagoniste spécifique des récepteurs d-opioïdes. La spécificité de l’effet antidépresseur de l’opiorphine est confirmée par des tests évaluant l’activité locomotrice et l’anxiété chez le rat. L’identification de ces nouveaux modulateurs physiologiques des voies opioïdergiques laisse présager l’arrivée de thérapeutique novatrice dans la décennie à venir. PO 029 OCYTOCINE ET DÉPRESSION : DE L’ÉJECTION DE LAIT À LA RÉPONSE AU STRESS INADAPTÉE. PERSPECTIVE PSYCHONEUROENDOCRIENNE SCANTAMBURLO G., ANSSEAU M., GEENEN V., LEGROS J.-J. CHU de Liège, LIEGE, BELGIQUE Les effets centraux de l’ocytocine incluent une implication dans le comportement social, sexuel, la formation du lien mère-enfant, l’anxiété, l’humeur, le contrôle des aliments, et la mémoire. Elle est considérée comme une « hormone antistress », aux propriétés anti-dépressives, sédatives et analgésiques. L’OT joue un rôle crucial dans la régulation de l’axe corticotrope. Nous avons mis en évidence une corrélation inversement significative entre les taux plasmatiques d’OT et les scores de dépression et d’anxiété. Des études post-mortem ont révélé une augmentation du nombre de neurones à OT qui pourrait être un mécanisme compensatoire pour balancer et augmenter l’activité sérotoninergique en vue de mener à une meilleure humeur et au bien-être. Des expériences de stress précoces peuvent entraîner des altérations définitives au niveau de la mise en place et de la stabilisation des systèmes régulateurs de la réponse de l’organisme au stress. L’utilisation efficace des antidépresseurs est de tendre à une normalisation des anomalies de l’HPA. L’effet anxiolytique de l’OT, son rôle dans l’amélioration des interactions sociales, pourraient avoir des conséquences positives dans la prévention de l’anxiété et de la dépression. La stimulation des récepteurs ocytoninergiques inhibent en effet l’activation de l’HPA. Sur le plan thérapeutique, l’OT intranasale a essentiellement été évaluée dans le trouble obsessionnel compulsif, la phobie sociale et l’autisme. Certains auteurs suggèrent que les effets thérapeutiques des SSRIs pourraient être médiés en partie à travers le système ocytoninergique. Leurs investigations ont montré que l’administration de citalopram produisait une augmentation statistiquement significative des taux plasmatiques d’OT. L’effet anxiolytique de l’OT, son rôle dans l’amélioration des interactions sociales, pourraient avoir des conséquences positives dans la prévention de l’anxiété et de la dépression. A notre connaissance, aucune étude n’a encore été réalisée dans la dépression. Nous rapportons le cas d’un patient présentant une dépression résistante, qui a reçu de l’OT intranasale sous forme de Syntocinon, à raison de 16 UI par jour, en 2 prises (1 puff de 4 U.I. dans chaque narine, matin et soir) pendant 4 semaines, en add-on à un anti-dépresseur. PO 030 ÉVALUATION DE LA PRÉVALENCE DE L’OBSERVANCE D’UN TRAITEMENT ANTIDÉPRESSEUR DANS UNE POPULATION DE SUJETS DÉPRIMÉS : ÉTUDE PROSPECTIVE SUR 6 MOIS MASMOUDI S., ELLOUZE F., GHAFFARI O., CHERIF W., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : La mauvaise observance aux traitements est un problème fréquent, en psychiatrie comme dans les autres spécialités médicales. Elle se traduit par des comportements divers et ses conséquences peuvent être majeures. Les déterminants du défaut d’observance sont multiples, liés au traitement, au patient, à la maladie, mais aussi au médecin, à la relation entre médecin et le malade, et à l’entourage du patient et restent insuffisamment pris en compte par les soignants. L’état dépressif et ses représentations empêchent nombre de déprimés de croire en l’effet thérapeutique des antidépresseurs, notamment 23 9e Congrès de l’Encéphale lorsque les troubles paraissent liés à des événements de vie. Les cognitions dépressives négatives peuvent ainsi constituer d’importants obstacles à la demande d’aide extérieure et à l’acceptation du traitement. Dans ce travail, on se propose d’étudier la prévalence de l’observance à 3 mois et à 6 mois et de rechercher les facteurs liés à une bonne d’observance médicamenteuse parmi une population de patients souffrant d’un épisode dépressif majeur selon les critères du DSM IV. Matériels et méthodes : Nous avons recruté 46 patients. Tous les patients ont été évalués par un questionnaire à j 0, à 3 mois et à 6 mois de suivi. L’évaluation a comporté outre les variables sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques reliés à l’adhésion thérapeutique, une mesure de l’observance à 3 mois et à 6 mois. Résultats : L’âge moyen des patients est de 41,49 ans ; 71,7 % sont de sexe féminin ; 63 % sont mariés. A 3 mois 58,70 % des sujets présentent une bonne observance contre 41,30 % de non observant. A 6 mois 36,95 % sont de bon observant, tandis que 63,04 % sont non observant. 52 % des sujets observant estiment que la relation avec leurs médecins traitants est bonne. L’observance est plus élevée chez les sujets mariés L’observance est liée au nombre de prises quotidiennes de traitement. C’est avec une ou deux prises quotidiennes, qu’on note une meilleure observance Conclusion : L’amélioration de l’observance en psychiatrie repose, non seulement sur la rationalisation de l’ordonnance, mais aussi sur un partenariat médecin-malade qui doit favoriser l’alliance thérapeutique et sur l’implication des proches du patient. Elle ne pourra pas faire l’économie de la formation des médecins et des soignants. PO 031 EFFICACITÉ DES ANTIDÉPRESSEURS DE NOUVELLE GÉNÉRATION DANS LES TROUBLES DÉPRESSIFS MAJEURS TEFAHI B., ROUABHIA S., KACHA F. Service de psychiatrie, ANNABA, ALGER, ALGERIE Les antidépresseurs de nouvelle génération constituent une classe de psychotropes hétérogènes tant au niveau des mécanismes d’action qu’au niveau des effets secondaires. Notre étude se base sur une revue de littérature portant sur les données de Medline en utilisant les mots clés suivants : « antidepressants », « efficiency », « tolerance » pour évaluer le rapport efficacité/tolérance des antidépresseurs de nouvelle génération dans le traitement des troubles dépressifs majeurs. Mots clés : Antidépresseurs, Troubles dépressifs majeurs, Efficacité, Tolérance. PO 032 ANALYSE COMBINÉE DES RÉSULTATS D’EFFICACITÉ (HAM-D) DE L’AGOMÉLATINE VERSUS ISRS ET IRSNA KASPER S. (1), HALE A. (2), LEMOINE P. (3), QUERA-SALVA M.A. (4) (1) UNIVERSITÉ DE VIENNE, SERVICE DE PSYCHIATRIE ET PSYCHOTHÉRAPIE, VIENNE, AUTRICHE 24 (2) ST MARTIN’S HOSPITAL, TRUST HEADQUARTERS, CANTERBURY, UNITED KINGDOM (3) CLINIQUE LYON LUMIERE, SERVICE DE PSYCHIATRIE, LYON-BRON, FRANCE (4) HÔPITAL RAYMOND-POINCARÉ, GROUPE DE RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES ET PHYSIOPATHOLOGIQUES, GARCHES, FRANCE Introduction : L’agomélatine est le premier antidépresseur, agoniste des récepteurs mélatoninergiques MT1 et MT2 et antagoniste du récepteur 5HT2C. Méthode : Métaanalyse de quatre études multicentriques internationales, randomisées en double-aveugle en groupes parallèles réalisées auprès de patients ambulatoires atteints d’épisodes dépressifs majeurs (EDM). L’agomélatine 2550 mg a été comparée directement à un ISRS ou un IRSNa après 6 à 8 semaines de traitement. L’efficacité antidépressive a été évaluée au moyen du score total à l’échelle Hamilton-Dépression (HAM-D17). Les trois premières études avaient pour objectif principal d’évaluer l’efficacité de l’agomélatine après 6 semaines de traitement sur des paramètres pharmacodynamiques (sommeil objectif, sommeil subjectif, rythmes circadiens repos/activité) en comparaison à la venlafaxine 75-150 mg, la sertraline 50-100 mg ou l’escitalopram 10-20 mg. Dans ces trois études, l’évaluation de la dépression était faite sur l’échelle HAM-D17. L’objectif de la quatrième étude versus fluoxétine 20-40 mg menée au sein d’une population plus sévèrement déprimée, était de démontrer l’efficacité supérieure de l’agomélatine sur l’HAM-D17. Résultats : Au cours de la période de 6 à 8 semaines, une différence signifi cative de 1,37 (p < 0,001) en faveurde l’agomélatine par rapport aux comparateurs actifs a été observée en ce qui concerne le score total à l’HAM-D17. Dans la sous-population de patients atteints d’un EDM plus sévère (score HAM-D initial ≥ 25) composée de 499 patients traités par agomélatine et de 514 patients traités par ISRS/IRSNa, une différence significative en faveur de l’agomélatine a été observée en ce qui concerne le score total à l’HAM-D17 (p = 0,014) et confirmée par un pourcentage plus élevé de répondeurs (71,54 % contre 65,29 %, respectivement, p = 0,027). Moins de patients traités par l’agomélatine (6,3 %) comparés à ceux traités par ISRS/IRSNa (10,5 %, p = 0,007) ont arrêté le traitement en raison d’événements indésirables. Conclusion : Ces résultats de supériorité en faveur de l’agomélatine comparés aux principaux ISRS/IRSNa montrent l’intérêt de l’agomélatine comme traitement des Épisodes Dépressifs Majeurs. PO 033 INTÉRÊT D’UNE IMAGERIE CÉRÉBRALE DANS LE TRAITEMENT DES TROUBLES DÉPRESSIFS PAR RTMS MEILLE V., TROJAK B., CHAUVET-GELINIER J.C., LECLERCQ S., GARROUTY R., BONIN B., GISSELMANN A. Centre Hospitalier Universitaire, DIJON, FRANCE Dans le traitement des troubles dépressifs, la Stimulation Magnétique Transcranienne répétée (rTMS) a montré une Posters certaine efficacité lorsque l’on cible le Cortex PréFrontal Dorso Latéral. (DLPFC) Bien que les paramètres de stimulation soient à présent mieux définis, les effets thérapeutiques de la rTMS sur les troubles dépressifs restent modérés. Actuellement, seuls 2 paramètres sont définis en fonction de caractéristiques propres au patient lors des séances de rTMS : 1. La localisation du DLPFC, afin de positionner la bobine de stimulation. 2. La mesure du seuil de dépolarisation du cortex moteur : il s’agit du champ magnétique minimum appliqué sur le cortex moteur provoquant une réponse motrice du court abducteur du pouce. Cette mesure permet d’étalonner la puissance du champ magnétique lors des séances de stimulation. L’étude des IRM de 11 patients présentant une dépression résistante et traités par rTMS a conduit notre équipe à évaluer un nouveau paramètre : la différence entre les distances bobine – cortex moteur (étalonnage) et bobine – DLPFC. (Séances de stimulation) La méthodologie actuelle en rTMS ne prend pas en compte les variations d’épaisseur entre le scalp et le cortex cérébral, or notre étude montre qu’une atrophie cérébrale asymptomatique, entraînant un élargissement de l’espace sous-arachnoïdien, ou qu’une irrégularité de la couche graisseuse, localisée en regard d’une zone restreinte du parenchyme cérébral, peuvent créer un différentiel d’épaisseur significatif entre le site du cortex moteur et le site du DLPFC. Le champ magnétique décroît rapidement à distance de sa source : il est donc apparu que, chez ces patients, le champ magnétique appliqué sur le DLPFC était différent de celui prévu par le protocole de traitement. La réalisation d’une IRM avant un traitement par rTMS permettrait la prise en compte de ce paramètre, et ainsi pourrait éliminer un biais important de la méthodologie actuelle : 1) En adaptant la puissance du champ magnétique des patients pour lesquels l’étalonnage classique crée un champ magnétique soit insuffisant, et donc inefficace, soit, au contraire, excessif, et donc à risque majoré d’effets secondaires. 2) En récusant les patients dont le DLPFC est hors d’atteinte (distance supérieure à 2 cm dans la littérature) PO 034 CIBLAGE DU DLPCF EN RTMS : DOIT-ON REVOIR LA METHODE DES 5 CM ? MEILLE V., TROJAK B., CHAUVET-GELINIER J.C., LECLERCQ S., GARROUTY R., BONIN B., GISSELMANN A. Centre Hospitalier Universitaire, DIJON, FRANCE Introduction : Dans le traitement des troubles dépressifs, la Stimulation Magnétique Transcranienne répétée (rTMS) a montré une certaine efficacité lorsque la cible thérapeutique est le Cortex Préfrontal Dorso-Latéral (DLPFC), région corticale constituée des deux aires de Brodmann (BA) 9 et 46. Bien que les paramètres de stimulation soient actuellement mieux définis, les effets thérapeutiques de la rTMS sur les troubles dépressifs restent modérés. Méthodes : Jusqu’à présent, la technique « de référence » pour repérer le DLPFC consiste à placer la bobine de stimulation 5 cm en avant du cortex moteur localisé sur le scalp des patients. Cette technique semble toutefois manquer de précision, comme le suggère de récentes études. Notre étude, qui s’adresse aux équipes ne bénéficiant pas de neuronavigation, vise à déterminer la distance optimale séparant le cortex moteur du DLPFC. Elle est rendue possible grâce à une représentation de la cartographie de Brodmann sur l’IRM des patients combinée à un système de neuronavigation. Résultats : À partir des données de 8 patients, nous constatons que les stimulations effectuées à 5 cm du cortex moteur n’atteignent que partiellement le DLPFC (BA 9 en partie, BA 46 jamais). Au contraire, des stimulations effectuées à 7 cm du cortex moteur atteignent le DLPFC (BA9 et BA46) chez tous les patients. Conclusions : D’une part, la méthode visant à effectuer des stimulations à 5 cm du cortex moteur ne permet pas d’atteindre à chaque fois le DLPFC. Ce résultat pourrait expliquer les effets thérapeutiques discordants de la rTMS retrouvés dans la littérature (ciblage insuffisamment précis). D’autre part, nous constatons qu’un ciblage à 7 cm du cortex moteur permet d’atteindre systématiquement le DLPFC (BA9 et BA46). Le ciblage à 7 cm mériterait d’être évalué sur un plan thérapeutique car un gain d’efficacité pourrait être attendu. PO 035 ÉTUDE DE L’ACTIVITÉ MENTALE DES SUICIDANTS AU MOMENT DU GESTE SUICIDAIRE : VERS UNE TYPOLOGIE VANDEVOORDE J. Université Paris Ouest, NANTERRE, FRANCE Le but de cette étude est de reconstituer l’état psychologique des sujets suicidants au moment même de l’exécution du geste. 33 sujets adultes ont accepté, quelques jours après leur tentative de suicide, de répondre à la Méthode d’Entretien pour le Passage à l’acte Suicidaire (MEPS) [1]. Cet entretien semi-structuré consiste à inviter le suicidant à reconstituer mentalement et à rebours sa tentative de suicide. Inspirée de la méthode ECES de Shawn C. Shea [2], la MEPS permet de suivre les pensées, les comportements, l’état de conscience, les émotions et l’activité du scénario suicidaire en aidant le patient à reconstruire la phénoménologie de son geste jusqu’au moment suicidaire final. 25 9e Congrès de l’Encéphale Les données ont été traitées à l’aide de la méthode de classification twostep sur le logiciel SPSS, basée sur le critère bayésien de Schwarz. Les résultats mettent en évidence trois grands types de tentative de suicide : 1. Les tentatives de suicide « kinesthésiques » se caractérisent par une rupture subjective entre la sensation de mouvement et la motricité effective (automatisme moteur), la présence d’un état dissociatif, un sentiment de pensée « vide », l’absence d’un facteur déclenchant extérieur. 2. Les tentatives de suicide « cognitives » se caractérisent par une réflexion notable sur la décision de mourir et une infiltration morbide de la pensée, une vie fantasmatique intense autour du scénario suicidaire, un état de conscience clair, une absence de perte du contrôle moteur. 3. Les tentatives de suicide « émotionnelles » se caractérisent par des processus émotionnels confus et chaotiques, l’éclosion d’un état dissociatif, un impact important des événements extérieurs sur le déclenchement de la tentative de suicide Parmi ces trois types de tentatives de suicide, les tentatives de suicide kinesthésiques sont potentiellement létales et beaucoup plus dangereuses que les tentatives de suicide émotionnelles [X2(4) = 16,87 ; p = 0,002]. Les tentatives de suicide cognitives sont de gravité variable. Références 1. Vandevoorde J., Andronikof A., Baudoin T. Dynamique de l’idéation et des comportements préparatoires dans le passage à l’acte suicidaire. L’Encéphale 2010, 36 (sup2), D22-D31 2. Shea SC. Evaluation du potentiel suicidaire. Paris : Elsevier Masson ; 2008 PO 036 PROFIL CLINIQUE DES JEUNES ADOLESCENTS SCOLARISÉS PRÉSENTANT DES CONDUITES SUICIDAIRES BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : La fréquence élevée des conduites suicidaires chez les adolescents incite à la mise en route des stratégies de prévention. Ces stratégies nécessitent une identification des facteurs cliniques associés à ces conduites chez les adolescents. Objectif : L’objectif de notre travail était d’évaluer le profil clinique des adolescents scolarisés présentant des idées ou des tentatives de suicide. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale ayant porté sur 171 élèves inscrits dans l’établissement secondaire « 2 mars 1934 » de la ville de Sousse en Tunisie. Une évaluation était faite par un auto-questionnaire déterminant les paramètres sociodémographiques, cliniques et les conduites suicidaires. Une évaluation de la symptomatologie dépressive a été réalisée par l’échelle de Beck. L’estime de soi a été évaluée par le questionnaire de Rosenberg. Résultats : La prévalence des tentatives de suicide dans notre échantillon était de 6,5 %. Celle des idées suicidaires était de 26 39,8 %. La présence d’un abus physique, psychologique ou sexuel dans la vie de l’adolescent était significativement associée aux conduites suicidaires. La sévérité de la dépression était significativement plus importante chez les adolescents ayant présenté des conduites suicidaires. Une faible estime de soi n’était pas corrélée aux conduites suicidaires. Conclusion : Les adolescents déprimés, ayant des antécédents d’abus physique, psychologique ou sexuel étaient plus à risque de conduites suicidaires. Ce sont eux que devraient cibler les mesures de dépistage et les interventions préventives de sensibilisation. PO 037 LES SURPRISES DE LA « PRATIQUE » DU CORPS DANS LA TENTATIVE DE SUICIDE : UN CORPS BRÛLE, UN CORPS RÉDUIT ET UN CORPS TRANSFORMÉ BOUHLAL A. Centre Hospitalier de Longjumeau, LONGJUMEAU, FRANCE Certains ont un rapport presque idéal au langage, parce qu’ils ne se sont jamais engagés subjectivement, et voilà qu’un jour l’occasion se présente ; ils sont alors dans l’incapacité de se prononcer ou presque. Leur corps s’y mêle alors pour le dire, à sa façon. C’est parfois une tentative de suicide. Avions-nous fait l’effort de naître ou pas vraiment ? Si nous l’avions fait on reste comptable de tout processus allant dans le sens contraire d’une vie. Si tel n’est pas le cas, serionsnous pour autant comptables ? Entre la proposition de Saint-Exupéry : « pour vivre, il faut naître lentement » et celle de Dostoïevski : « ce qui nous arrive nous ressemble », laquelle correspondrait le mieux aux desseins de chacune des trois tentatives de suicide que nous allons aborder ? Si pour Saint-Exupéry, « vivre, c’est naître lentement », on peut supposer par conséquent que le geste suicidaire est faillible, puisqu’il s’agit d’une naissance en cours ! Et d’un corps en devenir. Autrement dit il faut d’abord naître pour pouvoir mourir un jour. Contrairement à Saint-Exupéry, Dostoïevski nous suggère que « ce qui nous arrive nous ressemble ». Nous serions donc compromis ! Mais dans quelle mesure ? Pour le savoir il suffirait de voir à qui on ressemble vraiment. Il faut alors un miroir. De quelle image s’agit-il ? A travers trois discours de patients ayant fait une tentative de suicide, « d’un corps brulé », « d’un corps réduit » et « d’un corps transformé », nous allons essayer de comprendre… PO 038 TROUBLE DE L’IMAGE CORPORELLE ET SUICIDE À PROPOS DE 2 CAS BENAISSA M., ENNAKR I., SOULAMI W., SABIR M., OUANASS A. Hôpital Arrazi Salé Maroc, RABAT, MAROC Le trouble de l’image corporelle concerne une catégorie de patients souffrant d’un trouble de l’apparence allant du doute Posters obsessionnel à la certitude obsédante d’une disgrâce alléguée. Il peut s’accompagner de trouble d’anxiété sociale, trouble des conduites alimentaires ou de trouble dépressif. La forme délirante, plus rare, apparaît soit d’emblée soit en prolongement des formes précédentes. L’handicap social est souvent sévère et les conséquences peuvent engendrer engager le pronostic vital, lors d’un passage à l’acte suicidaire. Nous exposons dans cette étude deux cas cliniques concernant des tentatives de suicide dans le cadre de troubles de l’image corporelle, nous procéderons à une discussion psychopathologique de ces cas cliniques et les possibilités de prise en charge de ces patientes. Mots clés : Troubles de l’image corporelle ; Tentatives de suicide. PO 039 PROFSCREEN, UN OUTIL DE DÉPISTAGE DES LYCÉENS À RISQUE DANS LE CADRE DU PROJET SEYLE (SAVING AND EMPOWERING YOUNG LIVES IN EUROPE) : SAUVER ET RENFORCER EFFICACEMENT LA VIE DES JEUNES EN EUROPE VANN H., WAJSBROT-ELGRABLI O., AÏM P., KABUTH B., KAHN J.P. CHU de Nancy, NANCY, FRANCE Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons entre 15-24 ans meurent par suicide. Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…). S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme de comportements. Mais les études montrent que les actions de prévention en santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse établir leur efficacité. Le projet SEYLE compare 3 stratégies de prévention basées sur la formation des personnes ressources, l’autopromotion de la santé chez les jeunes et le dépistage des élèves à risque par les professionnels de santé. Le programme ProfScreen (Professionnal Screening) vise à repérer des élèves à risque par des professionnels de santé au travers du questionnaire SEYLE pour les rencontrer en entretien d’évaluation clinique. Selon l’issue de l’entretien, l’adolescent sera orienté ou non vers le système de santé local. Le questionnaire SEYLE est une combinaison d’items d’échelles déjà validées (GSHS, WHO-5, BDI, PSS, SDQ), de questions provenant de l’European Values Study (EVS) et de questions spécifiques au programme SEYLE sur l’adaptation, les traumatismes, le harcèlement scolaire, les événements de vie stressants, la stigmatisation et la discrimination, les relations entre pairs et avec les parents, la santé physique des adolescents et la perception de l’avenir. Une fois le questionnaire SEYLE rempli, les élèves nécessitant un entretien d’évaluation clinique seront repérés en fonctions de seuils prédéfinis pour les échelles suivantes : dépression, anxiété, tendances suicidaires, auto-mutilation, comportement alimentaire, comportements à risque, abus d’alcool, abus de drogue, abus de tabac, exposition aux médias, relations sociales, harcèlement scolaire, absences injustifiées. Le dépistage des adolescents en souffrance devrait faciliter leur orientation vers le système de soin. PO 040 AWARENESS, UN OUTIL DE PROMOTION DE LA SANTÉ MENTALE PAR LES JEUX DE RÔLE AUPRÈS DE LYCÉENS DANS LE CADRE DU PROJET SEYLE (SAVING AND EMPOWERING YOUNG LIVES IN EUROPE) : SAVUER ET RENFORCER EFFICACEMENT LA VIE DES JEUNES EN EUROPE BUCKI B., DIEDRICH M., GERARD L., KOSTRZEWA L., SAHSAH H., SANTINA S., ZIMMERMANN C., KAHN J.P. CHU de Nancy, NANCY, FRANCE Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons entre 15-24 ans meurent par suicide. Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…). S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme de comportements. Mais les études montrent que les actions de prévention en santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse établir leur efficacité. Le projet SEYLE compare 3 stratégies de prévention basées sur la formation des personnes ressources, l’autopromotion de la santé chez les jeunes et le dépistage des élèves à risque par les professionnels de santé. Le programme Awareness est un outil de promotion de la santé mentale destiné aux jeunes de 14 à 16 ans. Ce programme dure 5 heures répartis sur 3 semaines : – 1re semaine : Conférence sur la santé mentale (1 h), jeux de rôle (1 h) – 2e semaine : Jeux de rôle (2 h) – 3e semaine : Session bilan (1 h) La spécificité du programme Awareness est de : 1) destigmatiser la santé mentale 2) faire émerger des émotions liées à des sujets de préoccupation pour les adolescents (sexualité, scolarité, socialisation…) et de les mettre en mots, d’apprendre à verbaliser leurs émotions. Il vise également à familiariser les adolescents à la notion de choix. 27 9e Congrès de l’Encéphale Les formations se font par groupe de 15 maximum et sont menées par deux intervenants. Ils disposent d’un power point sur la santé mentale reprenant les informations dispensées dans le livret Awareness « Agis pour améliorer la façon dont tu te sens » distribué aux participants et de cartes de visites mentionnant les professionnels de santé que l’on peut contacter dans la région. La formation des adolescents à cet « auto-dépistage » devrait permettre à ceux d’entre eux qui sont en souffrance de s’orienter plus facilement vers le système de soin. PO 041 LE RISQUE SUICIDAIRE CHEZ LES JEUNES ÉTUDIANTS DES ÉTABLISSEMENTS UNIVERSITAIRES DE NABEUL OUMAYA M. (1), LEJMI K. (1), BEN SALAH K. (1), LASSOUED W. (1), SOUISSI M. (1), EL HECHMI Z. (2), BOUZID R. (1) (1) Service de Psychiatrie, Hôpital Mohamed Tahar Mâamouri, NABEUL, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie F, Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Reconnaître l’adolescent à risque suicidaire constitue une étape primordiale dans la prévention du suicide et permet une bonne gestion de la crise suicidaire. L’objectif de notre travail était d’estimer le risque suicidaire chez le jeune universitaire de la ville de Nabeul et de déterminer les facteurs de risque associés aux conduites suicidaires. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive et analytique par l’évaluation quantitative et l’analyse qualitative du risque suicidaire durant le mois précédant l’enquête. L’échantillon était représentatif des adolescents de 37 classes de tous les niveaux de cinq établissements universitaires de la ville de Nabeul (2006-2007). L’évaluation du risque suicidaire a été faite en utilisant un questionnaire, le Mini International Neuropsychiatric Interview, décembre 1998 (MINI-plus, 1998, Cluster C). Résultats : Le risque suicidaire était présent chez 17,6 % de l’échantillon : 12 % avait un faible risque, 2,2 % un risque modéré et 3,4 % un risque élevé. Les principaux facteurs de risque suicidaire étaient : un mal être mental (OR : 5,34 à 11,64), une maladie psychiatrique (OR : 3,44 à 8,64), des problèmes sentimentaux (OR : 2,9 à 5,72), des problèmes scolaires (OR : 2,83 à 5,71), des problèmes de taille ou de poids (OR : 2,42 à 5,14), des problèmes familiaux (2,04 à 5,14) et une violence subie (OR : 1,78 à 4,78). Discussion : Tous les troubles psychiatriques augmentent le risque de décès par suicide en particulier la schizophrénie, l’anorexie et les troubles de l’humeur. La présence de problèmes sentimentaux et de problèmes scolaires augmente le risque suicidaire. Ceci peut être expliqué par l’hypersensibilité des adolescents aux événements de vie, notamment la vie sentimentale. PO 042 LES TENTATIVES DE SUICIDE CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES ELLINI S., ELATI T., FARHAT I., ABOUB H., NACEF F. Hôpital Razi la Manouba, TUNIS, TUNISIE 28 Introduction : Le suicide représente un problème majeur de santé mentale, concernant particulièrement les patients souffrant de schizophrénie. Malgré les progrès thérapeutiques, il représente encore une complication importante. Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques de cette population de patients suicidants afin d’assurer une meilleure prise en charge. Matériel et méthodes : Notre travail est une étude rétrospective descriptive s’étalant sur une période de cinq ans à la recherche de patients souffrant de schizophrénie ayant des antécédents personnels de tentative de suicide (TS). Nous en avons retenu 55. Pour chacun, nous avons rempli une fiche comportant des données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques. Résultats : L’âge moyen des patients était de 35,5 ans. La tranche d’âge la plus touchée était de 30 à 40 ans (45,4 %). Une prédominance masculine a été observée (sex-ratio : 3,2/1). 87,3 % des sujets étaient célibataires, à niveau scolaire bas (90,9 %). 85,4 % des patients étaient sans profession. Les sous type de schizophrénie retrouvés étaient, la schizophrénie indifférenciée chronique (41,8 %), le trouble schizo-affectif (34,6 %), la schizophrénie désorganisée (14,6 %) et paranoïde (9 %). Le nombre des TS chez nos patients varie de 1 à 13 avec une moyenne de 1,9. Les moyens utilisés pour les TS étaient surtout des médicaments (47,3 %), la défenestration (20 %), la pendaison (18,2 %). Conclusion : Le profil type du patient schizophrène ayant des antécédents personnels de TS était celui du sujet jeune, masculin, célibataire, à bas niveau scolaire et sans profession. Le sous type de schizophrénie le plus observé était celui de la schizophrénie indifférenciée chronique avec une durée de suivi dépassant les 5 ans. Le moyen le plus utilisé pour les TS était les médicaments. Cette description des profils cliniques des sujets suicidants constitue un enjeu fondamental pour l’élaboration de stratégies de prise en charge. La prévention des conduites suicidaires doit être une préoccupation permanente du psychiatre, mais aussi de l’entourage et des différents intervenants du réseau de soins. Des mesures psychosociales, psychoéducatives et thérapeutiques sont nécessaires pour lutter contre d’éventuelles conduites. PO 043 LES TENTATIVES DE SUICIDE AU CENTRE MÉDICOPSYCHOLOGIQUE DE ANNABA : BILAN CHIFFRÉ ZEGHIB H., BOUDEF M. EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE Introduction : Nous présentons un bilan chiffré de l’activité préventive du CMP de Annaba. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de suicidants colligés entre octobre 2000 et juin 2010 au centre Médico-psychologique (CMP) pour la prévention du suicide de Annaba (Algérie) Résultats : Entre octobre 2000 et juin 2010, 753 suicidants ont consulté au niveau du CMP. Ces tentatives de suicide sont sur- Posters tout l’apanage de personnes jeunes (75 %), de sexe féminin (75 %), célibataires (68 %), sans profession (73 %), d’un niveau socio-économique moyen (55 %), sans antécédents suicidologiques (64 %), ni psychiatriques (64 %). L’ingestion médicamenteuse était le moyen le plus souvent utilisé (75 %) et le conflit familial, le motif le plus fréquemment rapporté (72 %). La majorité des suicidants n’ont consulté qu’une seule fois (71 %) et le diagnostic n’a pas été précisé des π des cas. La majorité des suicidants ont bénéficié d’une prise en charge ambulatoire (89 %). Cependant, (11 %) des suicidants ont bénéficié d’une hospitalisation en milieu psychiatrique vu la gravité des troubles. 23 % des suicidants ont récidivé leur acte suicidaire. Conclusion : Ces chiffres restent certainement en deçà de la réalité mais nettement moins élevés que ceux rapportés par les pays développés. Cependant, ils doivent attirer l’attention sur la nécessité de mise en place d’un programme national de prévention de suicide même si pour l’instant, le suicide n’est pas considéré officiellement comme priorité de santé. Les tentatives de suicide étaient essentiellement médicamenteuses (six patients), des moyens physiques à type d’immolation, de pendaison et de défenestration étaient retrouvés chez cinq patients. Parmi ces patients, huit ont fait plus d’une tentative de suicide avec une moyenne de 2,1 et un âge moyen pour la première tentative de 25,3 ans. La relation entre épilepsie et suicide est complexe, l’étiopathogénie est multifactorielle incluant la comorbidité avec d’autres troubles psychiatriques, les troubles associés de la personnalité et l’handicap social engendré à la fois par l’épilepsie et les troubles psychiatriques. Une meilleure prise en charge multidisciplinaire ainsi qu’une prévention du risque suicidaire chez ces patients est nécessaire. PO 045 PROBLÉMATIQUE DE LA COLÈRE DANS L’ÉVALUATION DU RISQUE SUICIDAIRE : VALIDATION DU MULTIDIMENSIONAL ANGER INVENTORY DEVOUGE I. (1), FALISSARD B. (2), POUGA L. (3), GRÈZES J. (3), BERTHOZ S. (2) PO 044 TENTATIVE DE SUICIDES CHEZ LES ÉPILEPTIQUES HOSPITALISÉS EN MILIEU PSYCHIATRIQUE (1) CHD Daumezon, FLEURY LES AUBRAIS, FRANCE (2) U669 Maison de Solenn, PARIS, FRANCE (3) Laboratoire de Neurosciences Cognitives – ENS, PARIS, FRANCE BEN HAJ BRAHIM M., KHELIFA E., BOUHLEL S., HECHMI S., MELKI W., EL HECHMI Z. Les modèles actuels du suicide mettent en cause une vulnérabilité liée à des facteurs 'traits', en plus de facteurs de décompensation, 'états'. Parmi les facteurs traits impliqués, plusieurs données suggèrent l’existence d’une dysrégulation émotionnelle, et en particulier de la colère. Pour certains, la colère serait liée au nombre et la létalité des tentatives de suicide. Nous avons donc mené une série d’études sur cette émotion. L’objectif de l’étude I était la validation psychométrique, chez 827 jeunes adultes sains, de la version francophone de l’autoquestionnaire Multidimensional Anger Inventory (MAI) ; celui de l’étude II était d’estimer les liens entre les scores de colère à la MAI et les performances de traitement d’expressions corporelles des émotions chez 64 jeunes adultes sains ; celui de l’étude III était d’explorer les liens entre les scores de colère à la MAI et le risque suicidaire chez 16 patients dépressifs. Tous les participants ont complété des auto-questionnaires relatifs à la colère (MAI, ANPS) et aux affects dysphoriques (BDI, STAI). Les patients ont en plus rempli les échelles de suicidalité et de désespoir de Beck (BSS, BHS). L’étude I a confirmé l’aspect multidimensionnel de la MAI, en particulier en terme de colère intériorisée versus extériorisée, mais selon une structure factorielle sensiblement différente de celle obtenue par Siegel sur la version anglo-saxonne de la MAI. L’étude II a montré que les personnes les plus colériques à la MAI ont un biais d’évaluation de l’intensité de la colère exprimée corporellement. L’étude III a 1) révélé des scores élevés à la MAI dans la dépression, 2) mis en cause un lien entre scores de colère et désespoir perçu, et 3) apporté des arguments en faveur de l’importance de la colère intériorisée dans le risque suicidaire. Service de psychiatrie F, Hôpital Razi, Faculté de Médecine de Tunis - Université de Tunis El Manar, MANNOUBA, TUNISIE Plusieurs études ont montré que le taux de suicide chez les patients épileptiques est supérieur à celui de la population générale essentiellement chez les sujets jeunes. Ce risque serait neuf fois plus élevé chez les épileptiques suivis pour troubles psychiatriques et dix fois plus élevé chez ceux sous psychotropes. L’objectif de notre étude était de décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques des patients épileptiques ayant été hospitalisés en milieu psychiatrique pour tentative de suicide. Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur tous les patients épileptiques hospitalisés au moins une fois au service de psychiatrie F de l’hôpital Razi de janvier 2005 à octobre 2010. Notre étude a concerné 35 patients. Ceux qui ont présenté une tentative de suicide constituaient 29,7 % (N = 11) de l’ensemble des patients épileptiques. Il y avait six hommes et cinq femmes. L’âge moyen était de 33,9 ans, l’âge moyen de début des crises convulsives était de 10,5 ans ; huit patients avaient une épilepsie type généralisé, trois avaient une épilepsie partielle secondairement généralisée et la fréquence moyenne des crises était d’une fois tous les trois mois. Les troubles psychiatriques étaient dominés par les troubles de la personnalité de type borderline chez quatre patients, les troubles de l’humeur chez deux patients et les troubles psychotiques chez deux autres. 29 9e Congrès de l’Encéphale Dans leur ensemble, ces études ont confirmé l’existence d’un lien entre colère et vulnérabilité aux affects dépressifs et l’importance des différences interindividuelles y compris en population exempte de troubles psychiatriques. Enfin, bien que nos résultats chez les patients dépressifs demandent à être répliqués sur un plus grand échantillon, ils suggèrent que la colère serait en effet un facteur de vulnérabilité suicidaire. PO 046 REPRESENTATIONS DES EQUIVALENTS SUICIDAIRES DE LA PERSONNE AGÉE FREYMUTH-LUCAS J. (1), HAIZE R. (2), FREMONT P. (3), NEBOUT S. (4), CHASTANG F. (5) (1) CHS, CAEN, FRANCE (2) CHS Fondation Bon sauveur, VALOGNES, FRANCE (3) CH, LAGNY SUR MARNE, FRANCE (4) CHS du Rouvray, SOTTEVILLE-LES-ROUEN, FRANCE (5) CHU Côte de Nacre, CAEN, FRANCE Alors que suicide et tentative de suicide de la personne âgée suscitent de l’intérêt, le concept d’équivalent suicidaire (ES) demeure imprécis et sans définition consensuelle. Objectif : Le travail présenté a pour but d’évaluer les représentations de ce concept d’ES chez la personne âgée auprès de différents soignants. Matériels et méthode : Cette étude a été réalisée auprès de 135 soignants (homme = 45 %, femme = 55 %, âge moyen = 41 +/– 11 ans), médecins et infirmiers, de médecine générale, de psychiatrie générale et de géronto-psychiatrie à l’aide d’un questionnaire de 18 items établi à partir des données de la littérature. Résultats : L’ES du sujet âgé est sous-estimé pour 78 % des soignants. Pour la majorité des soignants, il est plus fréquent chez les sujets de plus de 75 ans et chez les femmes. 81 % des soignants se représentent l’ES du sujet âgé comme une conduite suicidaire. L’ES du sujet âgé est considéré comme un suicide par 41 % des médecins généralistes, par 50 % des géronto-psychiatres et par 76 % des psychiatres, et comme une tentative de suicide par 50 % des médecins généralistes, 25 % des géronto-psychiatres et 69 % des psychiatres. Pour 65 % des soignants, l’intentionnalité, le caractère actif et direct de l’acte différencient l’ES des autres conduites autolytiques. La détermination, la temporalité et le moyen sont des critères de distinction pour 50 % d’entre eux, le lieu pour seulement 20 %. Si la dépression est un facteur de risque de l’ES du sujet âgé pour 50 % des médecins généralistes et 75 % des médecins psychiatres et géronto-psychiatres, l’ES du sujet âgé est une forme clinique de dépression pour 71 % des médecins généralistes et 60 % des médecins psychiatres et géronto-psychiatres. Conclusion : Le concept d’ES du sujet âgé reconnu en pratique clinique reste sous-estimé. Considéré comme une conduite suicidaire, il se distingue du suicide et de la tentative de suicide sur plusieurs critères. L’intrication avec la dépression du sujet âgé est étroite, et représente une voie intéressante pour la prise en charge thérapeutique. Ce concept nécessite une analyse approfondie pour en cerner la psychopathologie afin d’améliorer la sensibilisation des équipes pluridisciplinaires prenant en charge les personnes âgées. 30 PO 047 ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DE 40 CAS DE TENTATIVES DE SUICIDE PRISES EN CHARGE DANS UN HÔPITAL GÉNÉRAL. RÉFLEXION CLINIQUE ET PSYCHOPATHOLOGIQUE ALIOUSALAH M. (1), SEMAOUNE B. (2) (1) HCA, ALGER, ALGERIE (2) HÔPITAL, ALGER, ALGERIE Le Service de santé des armées accorde un intérêt particulier aux troubles du comportement et aux conduites agressives, non compatibles avec les impératifs opérationnels militaires. Pour l’année 2007, 60 tentatives de suicide ont été dénombrés chez les consultants en urgence de notre service. À partir de l’étude rétrospective de 40 observations médicales, nous avons déterminé les caractéristiques sociodémographiques et étiopathogéniques de suicidants pris en charge à l’HCA durant l’année 2007. La population à risque de conduites autoagressives s’est révélée correspondre aux réservistes. La modalité opératoire la plus représentée est la phlébotomie suivie de l’intoxication médicamenteuse volontaire. La majorité des patients (53,85 %) ne présentait pas de maladie psychiatrique caractérisée mais souffrait d’une crise suicidaire depuis quelques semaines. Tous les sujets ont bénéficié d’une décision médico-militaire. Plus d’un tiers d’entre eux (35,9 %) a été présenté devant la commission de réforme dont quatre pour trouble de l’adaptation au milieu militaire. Les auteurs reviennent sur les principes de prise en charge pour franchir la crise suicidaire et prévenir la récidive. Mots clés : Armée ; Militaire ; Prévention ; Tentative de suicide. PO 048 L’INFANTICIDE MÉLANCOLIQUE : CLINIQUE ET PSYCHOPATHOLOGIE MAHMOUDI K., DJEBBI R., CHANNOUFI L., BANNOUR N., HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LEBBEN R. Hopital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’acte homicide-suicide est un événement rare mais dramatique, pouvant être défini par tout homicide ou tentative d’homicide, suivi du suicide ou de la tentative de suicide de l’auteur des faits, dans un délai bref. L’acte est d’autant plus réprimandable qu’il s’agit de son propre enfant, soit une sorte de prolongement de soi même et qui semble devancer tous les agir violents sur le plan cruauté. Dans ce cadre ce sont les troubles de l’humeur du registre dépressif notamment la mélancolie qu’on rencontre le plus et on parle de « suicide élargi » et/ou altruiste. Objectif : On se propose à travers ce travail d’étudier, sur le plan clinique et psychopathologique, comment un sujet en phase mélancolique et dans le cadre d’un projet suicidaire altruiste peut commettre un infanticide. Méthodologie : Cas clinique avec revue de la littérature par recherche sur la base de données Medline sur une période allant de 2000 à 2010. Mots clés : Infanticide ; Mélancolie-suicide altruiste ; Psychopathologie. Posters Résultats : Dans le cas clinique il s’agit d’une patiente âgée de 42 ans, mariée mère de 3 enfants : deux filles et un garçon. Elle n’a aucun antécédent pathologique notable. Cette patiente a tué ses deux filles par plusieurs coups de couteaux. Elle a fait par la suite une tentative de suicide grave : elle s’est poignardée provoquant des lésions profondes ayant nécessité son hospitalisation dans un service de réanimation pendant 10 jours. Elle a été transférée ensuite à l’hôpital « Razi » pour mise en observation dans le cadre d’une expertise pénale psychiatrique. Les entretiens avec la patiente ont mis en évidence une mélancolie qui a été inauguré par ce double infanticide. Pour le malade mélancolique, la vie n’est que souffrance. La tendance au suicide est donc répandue chez le mélancolique mais il ne peut se résigner à disparaître seul et ne veut pas laisser ses proches supporter le poids de l’existence. Aussi se résout-il à tuer ses enfants et à se supprimer ensuite… PO 049 TENTATIVES DE SUICIDE PAR MÉDICAMENTS TOILABIYA L. (1), HAMI H. (1), SOULAYMANI A. (1), MOKHTARI A. (1), OUAMMI L. (2), SOULAYMANI R. (3) (1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, KENITRA, MAROC (2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance, RABAT, MAROC (3) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance ; Faculté de Médecine et de Pharmacie, RABAT, MAROC Une analyse rétrospective portant sur tous les cas d’intoxications volontaires colligés entre 1980 et 2008 par le Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc a été réalisée. L’objectif était d’évaluer la gravité des tentatives de suicide et de dresser le profil des victimes dans la région de Tanger-Tétouan au Maroc. Pendant la période d’étude, 753 patients âgés en moyenne de 24 ans ont été hospitalisés pour une intoxication volontaire par médicaments. Les tentatives de suicide représentaient 55 % des intoxications médicamenteuses colligées au niveau de la région d’étude. Le sex-ratio était de 2,4 femmes pour 1 homme dans la tranche d’âge 15-24 ans. Les facteurs qui conduisent la victime à l’acte sont tout autant individuels, familiaux que sociaux associée à une vulnérabilité psychique. D’après les données déclarées, les médicaments les plus fréquemment absorbés restent les anxiolytiques (83 %) avec une dominance des benzodiazépines (43 %). Les symptômes observés lors de l’examen clinique sont essentiellement digestifs : vomissements, nausées et douleurs abdominales ; neurologiques : céphalées, vertiges et troubles de la conscience (coma) auxquels s’associent souvent divers symptômes cardiovasculaires et respiratoires. Le traitement préconisé pour la plupart des patients était évacuateur (vomissements provoqués et lavage gastrique). Après traitement et prise en charge, un seul cas de décès a été enregistré. Mots clés : Tentatives de suicide ; Médicaments ; Tanger-Tétouan. PO 050 PARAPHÉNYLÈNE-DIAMINE ET SUICIDE DANS LA RÉGION DE MARRAKECH-TENSIFT-ALHAOUZ AU MAROC ECHAHBI N. (1), HAMI H. (1), OUAMMI L. (2), SOULAYMANI A. (1), MOKHTARI A. (1), BENAZZOUZ B. (3), SOULAYMANI R. (2) (1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Université Ibn Tofail, KENITRA, MOROCCO (2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc, RABAT, MOROCCO (3) Laboratoire de Génétique et de Physiologie Neuroendocrinienne, Université Ibn Tofail, KENITRA, MOROCCO Objectif : Depuis les premiers cas d’intoxication systémique à la PPD rapportés au Maroc en 1978, les jeunes femmes ont de plus en plus recours à l’ingestion de ce produit pour se suicider. L’objectif de la présente étude est d’identifier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives des personnes qui se sont suicidées ou tenté de le faire par la PPD dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz au Maroc. Méthodes : Une étude rétrospective, fondée sur des analyses statistiques descriptives, a été réalisée sur les cas d’intoxication volontaire par la PPD déclarés entre 1992 et 2008 à l’unité de toxicovigilance au Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc. Résultats : Durant la période considérée, 23 cas d’intoxication volontaire par la PPD ont été déclarés. Il existait une nette prédominance féminine (87 %), l’âge moyen des victimes était de 26 ans. Notre travail révèle que les intoxications par la PPD se produisent surtout en milieu urbain (79 %) et à domicile (82 %). La gravité, selon Poison Severity Score, est majoritairement de grade 4 (fatal) (38 %). D’après les données recueillies, le nombre de décès étaient de 5 cas, et les intoxiqués étaient symptomatiques dans 78 % des cas. Conclusion : L’ingestion volontaire de la PPD reste un des modes de suicide dans la région. L’interdiction de la vente et de la commercialisation de ce produit est une urgence et la prévention en passant par l’information dans les médias s’avère nécessaire pour interdire l’utilisation anarchique de ce produit. Mots clés : PPD ; Intoxication volontaire ; Marrakech-Tensift-Al Haouz ; Maroc. PO 051 LES TENTATIVES DE SUICIDE SONT ASSOCIÉES À DES ANOMALIES DU CORPS CALLEUX CYPRIEN F. (1), COURTET P. (1), MALAFOSSE A. (2), MALLER J. (3), MESLIN C. (4), BONAFÉ A. (1), LE BARS E. (1), RITCHIE K. (5), ARTERO S. (5) (1) CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE (2) Department of Psychiatry, University of Geneva, GENEVA, SWITZERLAND (3) School of Psychology and Psychiatry, The Alfred and Monash University, MELBOURNE, AUSTRALIE (4) Centre for Mental Health Research, Australian National University, CANBERRA, AUSTRALIE (5) Inserm, U888, La Colombière Hospital, MONTPELLIER, FRANCE Contexte : Les données actuelles de la littérature suggèrent l’implication du corps calleux (CC) dans les maladies neuropsychiatriques et les troubles de l’humeur. Les déficits cognitifs et émotionnels constatés dans ces pathologies seraient en partie imputables à son atteinte. De telles ano31 9e Congrès de l’Encéphale malies ayant également été constatées dans les comportements suicidaires, notre étude a testé spécifiquement l’association entre atrophie du CC et comportement suicidaire. Méthodes : L’analyse a porté sur 435 droitiers extraits d’une vaste étude de cohorte menée sur des sujets âgés de 65 ans et plus non-institutionnalisés (étude ESPRIT). Aucun des sujets ne souffrait de démence. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique pondérée en T1, une mesure des aires des tiers antérieur, moyen et postérieur du CC a été générée par traçage semi-automatique selon la méthode de Witelson. A l’aide de l’outil statistique MANCOVA, les aires du CC de 21 sujets suicidants (TS), 180 sujets témoins affectifs (TA) sans antécédent de tentative de suicide mais avec antécédents de dépression et 234 contrôles sains (CS) ont ensuite été comparées. Résultats : Les analyses ajustées sur l’âge, le sexe, les traumatismes dans l’enfance, un antécédent de traumatisme crânien et le volume cérébral total révèlent une réduction considérable de l’aire du tiers postérieur du CC dans le groupe TS versus TA (p = 0,02) et CS (p = 0,01). Ces deux derniers groupes ne diffèrent pas entre eux et aucune association n’apparaît concernant les tiers antérieur et moyen du CC. Conclusion : Nos résultats mettent en évidence une atrophie du tiers postérieur du CC chez les sujets ayant des antécédents de tentative de suicide. Ils suggèrent par conséquent une connectivité inter-hémisphérique réduite au sein de cette population spécifique de patients et un rôle possible du CC dans la physiopathologie du comportement suicidaire. Des études complémentaires sont nécessaires pour conforter ces résultats et clarifier les changements ultrastructuraux à l’origine de ces différences morphométriques. significative entre la choléstérolémie moyenne T (1.03 ± 0.38) chez les cas et celle des témoins (1.54± 0.37). p = 0.01. Les taux bas de cholestérol T sanguin constituent un bon indicateur périphérique de la survenue des conduites suicidaires au cours des schizophrénies. PO 053 DIFFÉRENTS STATUTS DE LA RÉPÉTITION : QUELLES INCIDENCES POUR LA PRÉVENTION DU SUICIDE ? LAHUTTE B., GUILLAUME C., RIO A. Hôpital Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE La notion de répétition est fréquemment convoquée en psychopathologie. Mais il s’agit avant tout d’un fait d’évidence, qui frappe l’auditeur lors de la rencontre de certains patients. La clinique des passages à l’acte suicidaire illustre particulièrement ce propos. Face à certains patients qui ne semblent qu’à peine « entendre » ce qui se réitère dans leur trajectoire ou parfois de leur histoire familiale dans leur parcours personnel, une interrogation survient d’emblée : quel est le statut de cette éclipse, de cet aveuglement si particulier ? Plus avant, quelle intervention est-elle possible pour le praticien, quand cette répétition préfigure l’anticipation d’un geste suicidaire ? À partir du développement d’une situation clinique, nous nous proposons de préciser les différents statuts de la répétition pouvant être envisagés, tout en dégageant leurs incidences ou les risques à encourir, en matière d’intervention thérapeutique. AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2) PO 054 QPR, UN OUTIL DE PRÉVENTION DU SUICIDE POUR LES PERSONNES RESSOURCES EN MILIEU SCOLAIRE DANS LE CADRE DU PROJET SEYLE (SAVING AND EMPOWERING YOUNG LIVES IN EUROPE) : SAUVER ET RENFORCER EFFICACEMENT LA VIE DES JEUNES EN EUROPE (1) Chu mustapha bacha, ALGER, ALGERIE (2) Ehs mahfoud boucebci cheraga, ALGER, ALGERIE TUBIANA A., MARTIN I., BERNARD F., AYAD D., BOULANGER A., KAHN J.P. Parmis les métabolites stéroidiens pour lesquels une corrélation a pu être établie entre leurs taux circulants bas et les comportements suicidaires, figure en premier lieu le cholestérol, ce composé majeur des lipides membranaires et précurseur des neurostéroides qui module les récépteurs de type gaba qui intervient dans les circuits neuronaux s/s tendant l’expression et le controle des comportements, ainsi que les recepteurs sérotoninergiques. Un déficit en cholésterol entraine une diminution de la densité et de la fonctionnalité des récépteurs membranaires entre autre sérotoninérgiques et gabaérgiques qui se traduira cliniquement par le caractére impulsif et violent de l’acte suicidaire. Méthodologie : Il s’agit d’une étude de type cas-témoins portant sur un échantillon de 290 patients schizophrénes (148 schizophrénes-suicidants et 142 schizophrénes-non suicidants). chez qui un taux de cholestérol total a été dosé à l’admission. Les résultats montrent qu’il existe une différence CHU de Nancy, NANCY, FRANCE PO 052 LE TAUX BAS DE CHOLESTÉROL SÉRIQUE EST-IL UN INDICATEUR DE VULNÉRABILITÉ SUICIDAIRE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE ? À PROPOS D’UNE ÉTUDE CAS-TÉMOINS 32 Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons entre 15-24 ans meurent par suicide. Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…). S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme de comportements. Mais les études montrent que les actions de prévention en santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse établir leur efficacité. Posters Le projet SEYLE compare 3 stratégies de prévention basées sur la formation des personnes ressources, l’autopromotion de la santé chez les jeunes et le dépistage des élèves à risque par les professionnels de santé. Le programme QPR est un outil de prévention de suicide mis en place par le Dr Paul Quinnett du QPR Institute. Dans le cadre du projet SEYLE, cet outil, qui s’apparente à un geste d’urgence, est destiné aux professionnels des lycées. La formation QPR se fait par groupe de 20, sur deux heures et sur la base du volontariat. On insiste sur la compréhension de la crise suicidaire et de ses facteurs déclenchants, les sensibilités attachées à certains sujets et le dépistage des signaux d’alarme. Puis, on montre aux participants comment aborder une personne en crise suicidaire et comment s’adresser à elle afin d’établir un contact permettant l’orientation vers un professionnel de santé mentale. La formation QPR a été réalisée dans 5 des lycées participants au projet SEYLE. Une grande partie des divers corps de métier réunis au sein d’un établissement scolaire y ont assisté (enseignants, CPE, proviseurs, infirmières, conseillers d’orientation-psychologue scolaire, personnel administratif, personnel de cantine, agents d’entretien, etc.) La formation de ces professionnels devrait leur permettre de dépister des élèves à risque et de les orienter vers le système de soin. PO 055 PRESCRIPTION DES BENZODIAZÉPINES ET PRÉVENTION DU COMPORTEMENT AUTO ET HÉTÉROAGRESSIF EN MILIEU PÉNITENTIAIRE MANDHOUJ O., BELLACHE N., SABERIANFAR R., DEVORT J., BALASKHA A., BOISOT F. EPS Charcot-Yvelines, BOIS D’ARCY, FRANCE Le taux de suicide en milieu carcéral est de 19 pour 10 000 détenus en France Métropolitaine. Ce taux de suicide carcéral est parmi les plus élevés en l’Europe. De nombreuses études et méta analyses ont montré que les benzodiazépines seraient à l’origine d’une augmentation de l’auto et de l’hétéroagressivité. Le but de notre travail était d’étudier l’impact de la prescription des benzodiazépines sur le comportement impulsif et agressif des patients suivis au centre médico-psychologique (SMPR) de la maison d’arrêt des Yvelines. Nous avons mené une étude longitudinale entre 2001 et 2009. Les données ont été recueillies à partir des statistiques locales du SMPR et de la pharmacie centrale du CH de Versailles. L’analyse statistique a été faite sur des tableaux Excel et sur le logiciel SPSS 16.0. Nos résultats ont montré une réduction des comportements autoagressifs depuis l’année 2005. Ce décrochage coïncide avec l’évolution des pratiques : une réduction progressive et importante de la prescription des BZD, l’utilisation de posologies minimales, des durées de prescription limitées dans le temps, le respect des référentiels et la sécurisation des traitements. L’évolution de la prescription des BZD et des hypnotiques entre l’année 2001 et l’année 2009, était statistiquement très significative (z (Wilcoxon) =-2.66, p = 0.008). La limitation ainsi que la prévention du mésusage des benzodiazépines semblent fortement liées à la prévention du comportement hétéro et autoagressif des patients. Cette étude suggère le besoin de l’amélioration continue de nos pratiques, de recherches supplémentaires et de travail en partenariat avec une sensibilisation plus importante des médecins de ville. PO 056 EFFETS DES TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES SUR LA RÉCIDIVE SUICIDAIRE CHEZ DES PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES DÉPRESSIFS MAJEURS SEREN-ROSSO W. (1), JAUSSENT I. (2), GUILLAUME S. (1), COURTET P. (1) (1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (2) INSERM U888, MONTPELLIER, FRANCE Introduction : Le suicide représente une des principales causes de mortalité dans le trouble dépressif majeur. Si l’effet anti-suicide de molécules telles que le lithium dans le trouble bipolaire ou la clozapine dans la schizophrénie fait l’objet d’un relatif consensus, l’impact des psychotropes sur le risque suicidaire dans la dépression majeure reste discuté. Objectif : – Objectif principal : étudier l’effet des psychotropes sur la récidive suicidaire dans le trouble dépressif majeur. Critère de jugement principal : récidive à 3 mois de l’introduction du traitement Critère de jugement secondaire : récidive à 6 mois, risque d’admission aux urgences. – Objectif secondaire : étude des variables sociodémographiques et psychopathologiques associées au critère admission aux urgences. Matériels et méthode : Étude d’une cohorte de 424 patients suicidants recrutés dans le Département d’Urgences et de Post-Urgences Psychiatriques du Pr. Ph. Courtet au CHU de Montpellier. Le traitement étudié est celui prescrit à la sortie de l’hospitalisation. Les données concernant les traitements et les événements suicidaires sont extraites de fichiers informatisés. Les données concernant les variables sociodémographiques, les antécédents et les échelles de psychopathologies étaient déjà disponibles dans une base de données. Résultats : Aucune association n’est retrouvée entre les traitements psychotropes et le risque de récidive suicidaire à 3 ou 6 mois. Une augmentation de la probabilité d’être admis aux urgences est associée à la prise d’un traitement antipsychotique ou de la tri-thérapie antipsychotiques + anticonvulsivants + antidépresseurs, en particulier chez les sujets ayant un score élevé d’impulsivité. Discussion : Le manque de puissance de notre étude est attribuable à la rareté des événements suicidaires. Un biais d’indication des antipsychotiques ne peut pas être exclu. L’admission aux urgences n’est qu’un marqueur indirect du risque suicidaire. Conclusion : Un effet pro-suicide associé aux antipsychotiques et à la trithérapie antidépresseurs + antipsychotiques 33 9e Congrès de l’Encéphale + anticonvulsivants a été retrouvé dans notre étude, les sujets ayant un haut niveau d’impulsivité étant plus à risque, mais la significativité de ces résultats est limitée par un manque de puissance. PO 057 SEYLE : « SAUVER ET RENFORCER EFFICACEMENT LA VIE DES JEUNES EN EUROPE » (SAVING AND EMPOWERING YOUNG LIVES IN EUROPE) : UN PROJET DE RECHERCHE EUROPÉEN SUR LA PRÉVENTION DU SUICIDE ET DES CONDUITES À RISQUE CHEZ LES LYCÉENS KAHN J.P. (1), TUBIANA A. (1), GUILLEMIN F. (2), LEGRAND K. (2) (1) CHU Nancy, Service de Psychiatrie et Psychologie clinique, TOUL, FRANCE (2) CHU Nancy, Centre d’Epidémiologie Clinique, NANCY, FRANCE Chaque année, en Europe, 13 500 jeunes filles et garçons entre 15-24 ans meurent par suicide. Les problèmes de santé mentale, telle la dépression, sont associés à la suicidalité et d’autres comportements autodestructeurs (harcèlement, promiscuité sexuelle, abus de drogue…). S’il existe une relation de proximité entre suicide et comportements à risque, on peut faire l’hypothèse que des interventions préventives visant à identifier et référer les sujets à risque suicidaire, auront un impact sur une plus large gamme de comportements. Mais les études montrent que les actions de prévention en santé mentale destinées aux adolescents en Europe ne sont pas suffisamment basées sur des preuves scientifiques. Une évaluation plus rigoureuse est nécessaire avant qu’on puisse établir leur efficacité. Le projet SEYLE est un projet européen réunissant 12 pays dont la Suède (Karolinska Institute) qui est le pays coordonnateur. Ses objectifs principaux sont d’encourager les adolescents à adopter des comportements plus sains grâce à une diminution des conduites à risque et des comportements suicidaires, d’évaluer les bénéfices de différents programmes de prévention et de recommander des modèles de promotion de la santé pour les adolescents européens qui soient culturellement adaptés. L’étude portera sur une cohorte de 11 000 élèves à travers 11 pays et évaluera 3 modèles de prévention du suicide et des conduites à risque. Ces modèles sont basés sur : 1) la formation des personnes ressources, 2) l’autopromotion de la santé chez les jeunes, 3) la sensibilisation des professionnels de santé. Les modèles de prévention seront comparés à un groupe contrôle d’intervention minimum. Les élèves seront suivis pendant un an et répondront à un questionnaire détaillé en 3 différents temps de mesure (T0, T +3 mois et T +12 mois). Pour la France, l’étude réalisée par le CHU de Nancy dans 20 lycées de Lorraine a commencé. 34 La communication présentera le contexte et les hypothèses posées, les objectifs, les différents acteurs impliqués, la mise en place et la réalisation de l’étude. PO 058 FACTEURS DE RISQUE ET DE PRÉVENTION DE RÉCIDIVE SUICIDAIRE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE EL ATI T., FARHAT I., ELLINI S., MINAOUI S., JOMLI R., KAANICHE K., ABOUB H., NACEF F. HOPITAL RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les tentatives de suicide peuvent survenir au cours de plusieurs pathologies psychiatriques. Les patients schizophrènes sont concernés dans de 20 à 50 % des cas. Dans ce groupe de patients le risque de récidive suicidaire est très fréquent. Dans notre étude, on se propose de relever les facteurs de risque et de prévention de récidive suicidaire dans une population hospitalière souffrant de schizophrénie. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective qui a concerné les patients atteints de schizophrénie hospitalisés dans notre service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi. Nous avons comparé les patients schizophrènes qui ont été hospitalisés pour une seule tentative de suicide (non récidivistes) à ceux qui ont récidivé (récidivistes). La comparaison a porté sur les paramètres sociodémographiques cliniques, évolutifs et thérapeutiques. Résultats : La population étudiée est composé de 24 patients : 12 non récidivistes et 12 récidivistes appariés sur l’âge +/– 5 ans et la durée moyenne d’évolution de la maladie. On appelle non récidivistes, les patients ayant fait une seule tentative de suicide il y a 5 ans au moins. Dans notre étude, la récidive suicidaire est plus importante chez les hommes avec un sexe ratio 2, 3. Les facteurs socioéconomiques contribuant à altérer la qualité de vie associés significativement à un risque majoré de récidive suicidaire sont : faible niveau d’éducation, isolement social et absence de profession. La moitié de notre population récidiviste masculine est concernée par l’abus de substance et en particulier le cannabis. La forme indifférenciée de la maladie, la forme désorganisée et la forme paranoïde sont retrouvées respectivement à 82 %, 10 % et 8 % chez les patients récidivistes et à 86 %, 8 % et 4 % chez les non récidivistes (p > 0,05). Conclusion : Malgré la mise en lumière de ces facteurs de risque, le suicide demeure très fréquent au cours de la schizophrénie. Une meilleure connaissance des facteurs de risque comme de protection est nécessaire à la mise en place de programmes de prise en charge précoce de la maladie pour lutter contre le suicide et prévenir la récidive suicidaire. PO 059 DEVENIR À 3 ANS D’UNE COHORTE DE SUICIDANTS PRIS EN CHARGE AU CHG DE SAINT-LO (MANCHE) AATBIB R. (1), CHASTANG F. (2) (1) Fondation Bon Sauveur, SAINT-LO, FRANCE (2) CHU Côte de Nacre, CAEN, FRANCE Posters Bien que la tentative de suicide demeure le plus importants des facteurs de risque connus des suicides, la diversité des cofacteurs impose une adaptation individuelle de la prise en charge tenant compte de la faible adhésion des suicidants aux suivis ambulatoires proposés et à la place centrale du médecin généraliste dans la trajectoire de soins du suicidant. L’objectif de cette étude est la description d’une cohorte de suicidants admis sur 1 an au Centre Hospitalier Général de Saint-Lô (Manche), recontactés avec leur accord directement ou indirectement à 3 ans et évalués en terme de troubles psychiques persistants, réitération suicidaire et trajectoire de soins. Résultats : 228 suicidants (hommes = 42 % ; femmes = 58 % ; âge moyen = 40 +/– 14,4 ans ; primosuicidants = 46 %) ont été inclus dans cette étude et 80 % d’entre eux (n = 183, 60 % de femmes et 40 % d’hommes) ont pu être contactés à 3 ans. Plus de 80 % ont consulté leur médecin généraliste dans les suites de leur geste suicidaire ; 62 % ont consulté un psychiatre ou en centre médico-psychologique et 40 % demeurent suivis en CMP à 3 ans ; 40 % des suicidants (63 % de femmes et 37 % d’hommes) ont réitéré leur geste sur les 3 années de suivi, et préférentiellement dans l’année dans Ω des cas, d’autant plus qu’ils sont suivis en psychiatrie le plus souvent pour troubles thymiques, qu’ils ont subi des attouchements sexuels et qu’ils consomment régulièrement de l’alcool. 22 % étaient des primosuicidants, 43 % des suicidants ayant réalisé 2 à 3 gestes et 87 % des multisuicidants Le délai de réitération est d’autant plus court que le sujet est inscrit dans un processus de réitération suicidaire, et concerne essentiellement les 25-34 ans et les 35-44 ans. Le généraliste demeure à moyen terme le médecin de référence. Commentaires : Cette étude de devenir à 3 ans confirme la fréquence et la précocité de la réitération suicidaire, avec le rôle facilitateur du geste en milieu semi-rural dans une région de France particulièrement touchée par la problématique suicidaire. Les multisuicidants ont un profil sociodémographique et psychopathologique se rapprochant de celui des suicidés. Par ailleurs, le médecin généraliste, quasiment systématiquement revu après le geste, demeure à 3 ans l’interlocuteur privilégié. PO 060 ÉTATS MIXTES À PRÉDOMINANCE DE SYMPTOMES MANIAQUES OU DÉPRESSIFS : CARACTÉRISTIQUES À L’INCLUSION ET ÉVOLUTION SUR 24 MOIS DE LA COHORTE EMBLEM AZORIN J.M. (1), BARAILLE L. (2), GERARD S. (2), BERTSCH J. (3), REED C. (4), LUKASIEWICZ M. (2) (1) SHU psychiatrie adulte, CHU Ste Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE (3) Sant Joan de Déu, Serveis de Salut Mental, BARCELONE, ESPAGNE (4) Eli Lilly, Health Outcomes, WINDLESHAM, ROYAUME-UNI Objectifs : Décrire et comparer, dans la cohorte de l’étude EMBLEM (European Mania in Bipolar Longitudinal Evaluation of Medication), les caractéristiques à l’inclusion et l’évo- lution clinique sur 24 mois de patients bipolaires présentant un état mixte à prédominance dépressive (EMPD) à celles de patients présentant un état mixte à prédominance maniaque (EMPM). Méthode : EMBLEM est une étude européenne prospective, observationnelle, de 2 ans de suivi de patients après un épisode maniaque/mixte. Des adultes, hospitalisés ou non, souffrant de troubles bipolaires étaient inclus dans le cadre de leur prise en charge habituelle lors de l’initiation ou modification du traitement oral pour un épisode maniaque/mixte. Résultats : Parmi les 3 459 patients inclus, 573 présentant un état mixte sont entrés dans l’analyse (23,7 % de la cohorte totale analysée) : 59,5 % d’EMPM, 11,9 % d’EMPD et 28,6 % n’avaient pas de symptômes prédominants. Les caractéristiques suivantes, à l’inclusion, étaient plus fréquemment associées aux EMPM comparativement aux EMPD : hallucinations, statut « hospitalisé », score d’impression clinique globale de sévérité dans les troubles bipolaires (CGI-BP global) élevé, faible observance au traitement et faible niveau scolaire (p < 0,05 pour tous). L’abus ou la dépendance à l’alcool, la prescription d’antidépresseurs à l’inclusion étaient statistiquement significativement plus importants chez les EMPD. Les taux de récidive à 24 mois des EMPD étaient significativement plus faibles (2,08 % [0,3-13,88] versus 16,56 % [11,88-22,84] pour les EMPM, p = 0,0247). Conclusion : Les états mixtes à prédominance dépressive diffèrent des états mixtes à prédominance maniaque par de nombreux facteurs : antécédents psychiatriques, caractéristiques cliniques et prise en charge. Les patients présentant des états mixtes à prédominance maniaque récidivent également plus fréquemment sur 24 mois. Ces différences attestent de l’hétérogénéité des états mixtes. La prédominance des symptômes maniaques ou dépressifs lors d’un épisode mixte semble influer sur le clinicien en termes d’hospitalisation, de traitement et d’évaluation de la sévérité. D’autres études sont nécessaires pour explorer les implications de ces différences sur la prise en charge au long cours et le pronostic. PO 061 POLARITÉ DU PREMIER ÉPISODE DU TROUBLE BIPOLAIRE : ÉTUDE CLINIQUE ET IMPACT PRONOSTIC SOUISSI S., BOUJEMLA H., KHANFIR A., ELKEFI H., EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S. HOPITAL MILITAIRE DE TUNIS, TUNIS, TUNISIE Objectif : Étudier l’impact de la polarité sur les principaux facteurs pronostiques à savoir l’adaptation socio professionnelle, le statut marital, le taux de suicide, la comorbidité avec les conduites addictives, le nombre d’hospitalisations, et le nombre et les caractéristiques des épisodes ultérieurs. Matériel et méthode : Nous avons mené une étude rétrospective concernant tous les patients portant le diagnostic de trouble bipolaire type I selon les critères du DSM IV admis dans le service de psychiatrie de l’hôpital militaire de Tunis entre 2006 et 2009. Ces patients ont été répartis en deux groupes en fonction de la polarité de l’épisode inaugural 35 9e Congrès de l’Encéphale (dépressif versus maniaque/hypomaniaque). Nous avons comparé leurs caractéristiques socio-démographiques, cliniques et pronostiques. Résultats : Notre échantillon était composé de 31 patients. Neuf patients ont débuté leur maladie par un épisode dépressif (groupe 1) soit 29 %. 71 % des patients avaient commencé par un épisode manique ou hypomaniaque (groupe 2). L’âge moyen était plus élevé dans le groupe 1 que dans le groupe 2 (29,66 ans versus 28 ans). La majorité des patients était de sexe masculin dans les deux groupes avec respectivement 55,5 % et 59 %. Le statut marital était dominé par les célibataires pour le groupe 1 (55 %) et par les sujets mariés dans le groupe 2 (54 %). Dans les deux groupes, les patients étaient majoritairement des fonctionnaires. Les patients du groupe 1 avaient présenté 2,18 fois plus d’épisodes dépressifs ultérieurs que le groupe 2. Les conduites addictives et les tentatives de suicide étaient significativement plus fréquentes dans le groupe 1. La qualité des intervalles libres était globalement meilleure dans le groupe 2. Conclusion : La polarité du premier épisode bipolaire semble avoir une valeur pronostique notamment en ce qui concerne la polarité des épisodes ultérieurs ce qui permet de mieux cibler les stratégies thérapeutiques en particulier prophylactiques. PO 062 DESCRIPTION D’UN GROUPE D’ADOLESCENTS SOUFFRANT DE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I COMPARAISON ENTRE DEUX SOUS-GROUPES BRAHAM S., HARATHI A., BOURGOU S., OTHMAN S. EPS Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : L’homogénéité du groupe diagnostique dans la psychose maniaco-dépressive, selon l’existence ou pas de caractéristiques psychotiques (CP), est discutée dans des études récentes (Glahn et coll., 2007). L’intérêt des études portant sur des adolescents bipolaires en comparant les deux sous-groupe avec et sans CP pourrait aider à mieux cerner la question. Objectif : Notre objectif était de décrire un groupe d’adolescents atteints de trouble bipolaire lors de leurs premiers épisodes maniaques et de faire une comparaison entre les sousgroupes avec CP et sans CP et de chercher la valeur significative de leurs différences. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive qui a intéressé les patients suivis à la consultation de pédopsychiatrie de l’EPS Razi à La Manouba depuis 2003 jusqu’à 2009, pour trouble bipolaire type I, retenus selon les critères diagnostiques du DSM IV. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives lors d’un premier épisode ont été rapportées sur une fiche d’informations préétablie, à partir du dossier d’observation médicale. Résultats : Notre échantillon a compris 31 jeunes âgés entre 12 et 16 ans. 58,06 % avaient des CP. Nous n’avons pas trouvé de différence concernant les caractéristiques sociodémographiques entre les sous-groupes avec et sans CP. Nous n’avons pas trouvé de différences significatives con- 36 cernant les moyennes de l’âge de début des troubles, l’âge de la première consultation, la durée de l’épisode et la durée de l’intervalle libre après le premier épisode. Le sous-groupe des adolescents atteints de troubles bipolaire avec CP était plus fréquent à présenter des antécédents familiaux psychiatriques de trouble de l’humeur et/ou de trouble psychotique (76,45 % vs 46,04 %), une anxiété (47,05 % vs 7,69 %) et une baisse cognitive (25 % vs 15,38 %). 80 % des patients du sous-groupe sans CP ont eu un bon intervalle après un premier épisode psychotique contre 58,33 %. Conclusion : Ces résultats ne pourraient que générer des hypothèses à tester par les outils appropriés. Un élargissement de l’échantillon est fortement requis dans la suite de ce travail. PO 063 TROUBLE BIPOLAIRE À DÉBUT PRÉCOCE DJEBBI R., YOUNES S., BANNOUR N., MAHMOUDI K., HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : L’étude des troubles bipolaires à début précoce représente un intérêt majeur, du fait de leur fréquence et de leur hétérogénéité clinique, posant souvent des difficultés diagnostiques et un enjeu pronostique important. Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective et comparative, portant sur 50 patients hospitalisés au service de psychiatrie C de Hôpital Razi, durant une période de 05 ans et ayant comme diagnostic retenu : trouble bipolaire selon les critères du DSM-IV. Cette population a été répartie en deux groupes formés chacun de 25 patients. Groupe I : Âge de début de la maladie inférieur ou égal à 20 ans Groupe II : Age de début de la maladie supérieur ou égal à 30 ans. La comparaison entre les deux groupes a porté sur les antécédents psychiatriques, les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives. Résultats : Il ressort les caractéristiques suivantes pour les troubles bipolaires à début précoce par rapport à celui à début tardif : Un taux plus élevé d’antécédents psychiatriques familiaux : 60 % versus 44 % Un âge moyen du premier épisode de 19 ans versus 32 ans pour le groupe II. Un délai entre le premier épisode thymique et la première hospitalisation plus réduit 1,5 an versus 5 ans. Un diagnostic initial non thymique plus fréquent : 40 % versus 24 % Une prédominance du sous type I porté dans la majorité des cas sans différence significative entre les deux groupes. Un nombre plus élevé de récidives thymiques surtout sous le mode maniaque avec des hospitalisations plus fréquentes pour le trouble bipolaire a début précoce. Posters PO 064 FACTEURS CORRÉLÉS AU DÉBUT PRÉCOCE DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I BEN MAHMOUD S. (1), GHANMI L. (1), MAALEJ M. (2) (1) Hôpital de Gabès, GABES, TUNISIE (2) CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE Le but de notre travail était d’étudier les caractéristiques qui distinguaient, parmi les troubles bipolaires, les formes à début précoce de celles à début tardif. Patients et méthodes : Notre étude était de type rétrospectif, descriptif et analytique. Elle a concerné les dossiers des malades qui ont consulté pour la première fois en psychiatrie, à l’hôpital régional de Gabés en Tunisie, pour trouble bipolaire type I selon le DSM-IV, et ce depuis mai 2008. Nous avons recueilli, pour chaque malade, les données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques. Nous avons inclus 56 patients qui ont été répartis en deux groupes, selon l’âge de début de la maladie (début précoce : inférieur ou égal à 25 ans ; début tardif : supérieur à 25 ans), en vue de les comparer. Outil statistique : SPSS (version 13.0). Seuil de significativité : 5 %. Résultats : La moyenne d’âge des 56 patients était de 41,2 ans. La majorité des patients était de sexe masculin (75 %), d’origine urbaine (58,9 %), célibataire (41,1 %) et sans activité professionnelle (57,4 %). L’âge moyen de début des troubles était de 28,5 ans (ET = 10,8). L’ancienneté de la maladie était de 12,7 ans. Les antécédents familiaux thymiques étaient présents chez 44,6 % des patients. Les patients bipolaires à début précoce différaient statistiquement de ceux à début tardif par un taux de célibataires plus élevé (p = 0,02), la présence d’antécédents familiaux psychiatriques (p = 0,01) et des antécédents personnels de tentative(s) de suicide (p = 0,02). Le taux des patients professionnellement actifs était plus élevé dans le groupe à début tardif, mais cette différence n’était pas statistiquement significative (p = 0,09). Conclusion : Le trouble bipolaire à début précoce semble être une forme clinique plus sévère, avec notamment des répercussions négatives socio-familiales. PO 065 CONDUITE SUICIDAIRE DANS LES TROUBLES BIPOLAIRES : RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE OBSERVATIONNELLE (EMBLEM) BELLIVIER F. (1), YON L. (1), LUQUIENS A. (2), AZORIN J.M. (3), BERTSCH J. (4), GERARD S. (2), LUKASIEWICZ M. (2) (1) Pôle de Psychiatrie, Hôpital Henri Mondor, CRETEIL, FRANCE (2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE (3) SHU, Psychiatrie adulte, CHU Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (4) Sant Joan de Déu, Serveis de Salut Mental, BARCELONE, ESPAGNE Objectifs : Comparer les patients souffrant de troubles bipolaires avec ou sans antécédent de conduites suicidaires dans une large cohorte de patients et d’identifier les facteurs associés. Méthode : EMBLEM (European Mania in Bipolar Longitudinal Evaluation of Medication) est une étude observationnelle qui a inclus 3 684 patients souffrant de troubles bipolaires lors de l’initiation ou modification du traitement oral pour un épisode maniaque/mixte. Les caractéristiques des patients collectées à l’inclusion : données sociodémographiques, antécédents psychiatriques et comorbidités, antécédents de tentative de suicide, antécédents d’abus de substances, observance au traitement, hospitalisations et statut fonctionnel. La sévérité des symptômes a été évaluée en utilisant l’échelle d’impression clinique globale de la sévérité dans les troubles bipolaires (CGI-BP), l’échelle de manie de Young (YMRS) et l’échelle de dépression de Hamilton à 5 items (HAMD-5). Les variables indépendantes associées, à l’inclusion, au comportement suicidaire ont été identifiées par des modèles de régression logistique. Résultats et conclusions : Parmi les 2 219 patients qui ont fourni des informations de conduites suicidaires sur la vie entière, 663 (29,9 %) avaient des antécédents de conduites suicidaires. En analyse multivariée, les facteurs associés à l’inclusion à des antécédents de conduites suicidaires étaient : le sexe féminin, des antécédents d’abus d’alcool et d’abus de substance, un âge de début des troubles plus précoce, une durée plus longue de la pathologie, une sévérité des symptômes dépressifs plus importante (score total d’HAMD-5), un traitement à l’inclusion par benzodiazépine, une sévérité globale des symptômes plus importante (score de CGI-BP globale) et une moins bonne observance. PO 066 INFLUENCE DE LA POLARITÉ DU PREMIER ÉPISODE SUR LES RÉCURRENCES ULTÉRIEURES DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I BEN MERIEM H., BOUHLEL S., KHELIFA E., CHIHANI R., MELKI W., EL HECHMI Z. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Le diagnostic de trouble bipolaire type I est posé plus rapidement quand le premier épisode est un accès maniaque ce qui contribue à une meilleure prise en charge de ces patients. Peu d’études ont porté sur l’influence de la polarité du premier épisode sur les récurrences ultérieures et l’influence sur la prise en charge thérapeutique. L’objectif de notre étude était d’évaluer chez une population de patients atteints de trouble bipolaire type I, l’influence de la polarité du premier épisode sur la nature des rechutes ultérieures. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 60 patients suivis au service de psychiatrie « F » de l’hôpital Razi pour un trouble bipolaire type I (DSM IV). Les donnés sociodémographiques et cliniques ont été recueillies auprès des patients et de leurs familles et à partir des dossiers médicaux. Les patients ont été classés en trois groupes selon que la polarité du premier épisode était de type dépressif, maniaque ou mixte. L’âge moyen des patients était de 38 ans. L’âge moyen de début de la maladie était de 24 ans. Le premier épisode était de type maniaque chez 56.6 % des patients, hypomaniaque 37 9e Congrès de l’Encéphale chez 0.6 %, dépressif chez 26.6 % et un épisode psychotique chez 10 %. Lors du premier épisode, seulement 28 patients ont été hospitalisés dont 22 présentaient un accès maniaque. Chez les patients qui ont commencé par un épisode dépressif majeur, 55,8 % des rechutes étaient de type dépressif. Chez ceux qui ont présenté un premier épisode maniaque, 88,7 % des rechutes étaient de type maniaque. Les cliniciens doivent tenir compte de la nature du premier épisode thymique pour le choix du thymorégulateur ainsi que du type et de la durée de prescription du traitement antipsychotique chez les patients atteints de trouble bipolaire type I. PO 067 TROUBLE BIPOLAIRES AVEC CARACTÈRE SAISONNIER : PRÉVALENCE ET CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES ET CLINIQUES OTHEMAN Y., AZIZI N., OUTARAHOUT M., KISRA H. Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Les fluctuations saisonnières de l’humeur sont connues depuis longtemps. Elles ont été d’abord distinguées dans le « trouble affectif saisonnier », avant que le DSM ne les intègre sous la spécification de « caractère saisonnier » des troubles de l’humeur. Les caractéristiques essentielles sont la survenue et la rémission des épisodes dépressifs majeurs à des périodes particulières dans l’année. Chez certains sujets, le début des épisodes maniaques ou hypomaniaques peut aussi être lié à une saison particulière. Les facteurs liés à ce mode évolutif ne sont pas clairement identifiés. Dans ce travail, nous avons étudié, chez une population de 60 patients bipolaires, la prévalence du caractère saisonnier, en essayant de chercher les facteurs sociodémographiques et cliniques liés à ce type d’évolution. PO 068 SEXUALITÉ ET BIPOLARITÉ : À PROPOS DE 67 CAS TAIBI H., BELHACHMI A., OUTARAHOUT M., ELOMARI F. HOPITAL ARRAZI, SALÉ, MAROC La sexualité des patients suivis pour des troubles mentaux graves a été peu explorée. Les études réalisées ont montré une diminution de l’activité sexuelle : la prévalence de dysfonctionnement sexuel chez les patients psychiatriques varie entre 50 et 65 % chez l’homme et 30 à 50 % chez la femme. Les troubles les plus fréquemment rencontrés chez les patients bipolaires sont les troubles de satisfaction et d’excitation ainsi que le trouble d’éjaculation précoce chez l’homme et trouble de lubrification vaginale chez la femme. L’objectif de notre travail est d’évaluer la sexualité chez un groupe de patients bipolaires stabilisés suivis en consultation externe de l’Hôpital Ar-razi Salé. Matériel et méthodes : une étude transversale a été réalisée chez un groupe de patients bipolaires stabilisés (n = 67) suivis en consultation externe de l’Hôpital Ar-razi de Salé, à l’aide du Sexual Function Questionnaire. 38 Résultats : 58 % de nos patients ont un trouble du désir sexuel, 69,6 % un trouble de la satisfaction. Des troubles de l’orgasme sont retrouvés chez 70,3 % des hommes et chez 81,3 % des femmes. 78.1 % des femmes ont un trouble de l’excitation et un trouble de la lubrification vaginale. Alors que 29,7 % des hommes ont une éjaculation retardée, et 51.4 % ont un trouble d’éjaculation précoce. PO 069 RETARD DIAGNOSTIC ET TROUBLE BIPOLAIRE : RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ECHO GUILLAUME S. (1), COURTET P. (1), CHABANNES J.P. (2), MEYNARD J.A. (3), MOREAU-MALLET V. (4) (1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (2) CHS de Saint-Egrève, ST EGRÈVE, FRANCE (3) CHS M. Lacroix, LA ROCHELLE, FRANCE (4) Bristol-Myers-Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE Contexte et objectifs : Le trouble bipolaire est l’un des six principales causes de handicap chez les 15-44 ans. Les études anglo-saxonnes montrent qu’environ 40 % des patients sont auparavant mal diagnostiqués avec une moyenne de 7,5 ans entre le premier contact avec les services de santé mentale et le diagnostic correct. Peu de données sont disponibles en population française. Nous avons cherché à déterminer les caractéristiques de la période pré-diagnostique dans une cohorte française. Méthode : Dans le cadre de l’étude ECHO portant sur la perception du trouble bipolaire par les patients, un échantillon représentatif de 300 personnes atteintes de trouble bipolaire I ont été interrogées par téléphone sur l’histoire leurs troubles. Résultats : 99 % des patients ont consulté au moins une fois pour des signes psychologiques en amont du diagnostic. Les principaux motifs de consultation différaient selon le sexe. Chez les femmes les motifs de consultation étaient le plus souvent des symptômes dépressifs (58 %) et une asthénie (52 %). Chez les hommes il s’agissait d’une irritabilité/agressivité (59 %) et de troubles alimentaires (76 %). Le délai moyen entre cette première consultation et le diagnostic est de 5 ans. Dans 47 % des cas le diagnostic était concomitant à la première hospitalisation. Conclusion : Ces données confirment qu’en population française également il existe un retard diagnostic important. Dans un cas sur deux il est nécessaire d’attendre une expression symptomatique forte et donc une hospitalisation pour que le diagnostic soit posé. Enfin il semble que les symptômes d’alerte différent selon le sexe. PO 070 VIOLENCE ET BIPOLARITÉ ELLINI S., ELLOUZE F., ELATI T., FARHAT I., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi la Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le trouble bipolaire demeure une pathologie grave, marquée par la sévérité et la fréquence des rechutes et les complications multiples. Une de ces complications demeure la survenue toujours possible au cours des accès thymiques d’actes médicolégaux. Posters Dans ce travail, les auteurs se proposent de relever la fréquence d’actes violents parmi une population de patients bipolaires et de rechercher dans un 2e temps les facteurs corrélés à cette violence. Méthodes : Le travail est une étude prospective, descriptive, concernant 40 cas de patients atteints de trouble bipolaire selon les critères du DSM IV. Pour chaque patient nous avons recherché l’existence ou non d’actes de violence. Nous avons ensuite procédé à la comparaison du groupe des sujets avec violence à celui du groupe des bipolaires n’ayant pas présenté d’actes de violence en fonction des caractéristiques cliniques, historiques et thérapeutiques. Résultats : Nous avons retrouvé une prévalence de la violence parmi les sujets bipolaires de 87,5 %. Plusieurs facteurs ont été associés au comportement violent du malade bipolaire tels que le mauvais insight, la non-observance thérapeutique et la comorbidité avec la consommation de substances psycho actives. Cette dernière jouerait en particulier un rôle très important de facilitation du passage à l’acte violent. Conclusion : Le trouble bipolaire demeure une pathologie psychiatrique grave par ses complications diverses. Des mesures éducatives et thérapeutiques sont nécessaires afin d’éviter au maximum d’éventuelles complications médicolégales. PO 071 PLACE DU TROUBLE BIPOLAIRE DANS LA CRIMINALITÉ DES MALADES MENTAUX BRAM N., RAFRAFI R., BERGAOUI H., BEN ROMDHANE I., ELLOUMI H., DAKHLAOUI O., CHEOUR M., RIDHA R. Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Les troubles mentaux majeurs s’accompagnent d’un risque de violence. Le trouble bipolaire est une pathologie classiquement pourvoyeuse d’actes médicolégaux, le risque de passage à l’acte criminel étant multiplié par cinq chez ces patients. Les études ayant comparé la criminalité des malades atteints de troubles bipolaires à celle des patients souffrant d’autres pathologies mentales sont peu nombreuses. L’objectif de ce travail a été de comparer le risque de passage à l’acte médicolégal chez les patients atteints de troubles bipolaires à celui des autres pathologies mentales. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus tous les patients hospitalisés d’office à l’hôpital Razi entre 1990 et 2010 suite à un non lieu pour cause de démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien. Résultats et discussion : Le nombre total de patients hospitalisés à l’hôpital Razi suite à un non lieu durant la période de l’étude était de 479, il s’agissait de 456 hommes et de 23 femmes. Le nombre de patients atteints de troubles bipolaires était de 36. Ils représentaient 7,51 % des malades mentaux criminels irresponsables. Comparativement à d’autres troubles mentaux tels que la schizophrénie (107 patients hospitalisés suite à un non lieu entre 1998 et 2008), ce taux semble très réduit. Devant ces constatations, plusieurs hypothèses peuvent être formulées : les patients atteints de troubles bipolaires seraient-ils plus souvent responsabilisés vu la fluctuation et la discontinuité des symptômes thymiques ? Auraiton moins recours à l’hospitalisation chez les patients bipolaires considérés comme irresponsables ? La schizophrénie serait – elle plus criminogène que les troubles bipolaires ? Les données de la littérature sur ces points sont divergentes. PO 072 TROUBLES BIPOLAIRES ET CRIMINALITÉ : DONNÉES CLINIQUES ET ÉVOLUTIVES BRAM N., RAFRAFI R., ELLOUMI H., BESSI S., DAKHLAOUI O., CHEOUR M., RIDHA R. Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Les troubles bipolaires constituent une entité clinique hétérogène. Les intrications médicolégales, qui émaillent souvent l’évolution de ces troubles, sont déterminées par ce polymorphisme clinique et évolutif. L’objectif de ce travail a été de relever le moment de passage à l’acte criminel dans la maladie bipolaire et de rechercher la nature des actes médicolégaux en fonction de la polarité des épisodes thymiques. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus tous les patients atteints de troubles bipolaires hospitalisés d’office à l’hôpital Razi entre 1990 et 2010 suite à un non lieu pour cause de démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien. Résultats et discussion : L’acte médicolégal était inaugural dans deux cas (5,6 %), il s’agissait exclusivement de femmes. Ceci pourrait être expliqué par des formes cliniques sévères où l’intensité des symptômes est telle que les intrications médicolégales sont immédiates. L’ancienneté moyenne de la maladie au moment du délit était de 6,23 ans. L’acte médicolégal est survenu lors d’un accès thymique dans 94,4 % des cas (n = 34). Deux actes ont eu lieu pendant l’intervalle libre (5,6 %), il s’agissait d’une violence habituelle précipitée par des traits de personnalité psychopathique ayant été relevés dans les deux cas. La déclaration de l’irresponsabilité pénale chez ces deux patients souligne la difficulté des expertises en matière de troubles bipolaires. Les accès maniaques et hypomaniaques étaient les plus pourvoyeurs d’actes médicolégaux (n = 28). La prostitution, les délits économiques et les agressions sexuelles sont associés aux accès maniaques et hypomaniaques. Le filicide et les tentatives de suicide sont corrélés aux rechutes dépressives. Les actes les plus graves de notre série que constituent le filicide (n = 2) et les tentatives d’homicide (n = 3) ont été commis respectivement lors d’accès mélancoliques et maniaques avec caractéristiques psychotiques non congruentes à l’humeur. PO 073 TROUBLES BIPOLAIRES ET CRIMINALITÉ : DIFFICULTÉS DE L’EXPERTISE PÉNALE BRAM N., RAFRAFI R., ELLOUMI H., BERGAOUI H., DAKHLAOUI O., CHEOUR M., RIDHA R. Razi, MANNOUBA, TUNISIE 39 9e Congrès de l’Encéphale Introduction : Le trouble bipolaire est une pathologie fortement criminogène. Il multiplie par cinq le taux de prévalence de comportement violent. Devant la loi, la manie et la mélancolie sont considérées comme des états de démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien. Les sujets qui en souffrent sont habituellement considérés comme pénalement irresponsables. L’objectif de ce travail a été de relever les particularités de la procédure pénale chez les patients atteints de troubles bipolaires ayant commis un acte médicolégal. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus tous les patients atteints de troubles bipolaires hospitalisés d’office à l’hôpital Razi entre 1990 et 2010 suite à un non lieu pour cause de démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien. Résultats et discussion : Trente-six patients ont été inclus. Il s’agissait de 28 hommes et de 8 femmes. Une détention provisoire a été décidée chez 30 patients (83,3 %). Un jugement pénal et une incarcération ont eu lieu pour 8 patients (22,22 %). La durée moyenne d’incarcération était de 15,67 mois avec des extrêmes allant de 2 mois à 4 ans. Le délai moyen entre l’acte médicolégal et l’hospitalisation était de 6,37 mois avec un délai minimal de 7 jours et un délai maximal de 4 ans. Il se dégage de ces résultats que les mesures pénales ont été largement appliquées pour les patients souffrant de troubles bipolaires ayant commis un acte médicolégal et que ces patients n’ont été irresponsabilisés qu’après un délai assez long. Ceci dénote de la difficulté des expertises pénales des patients atteints de troubles bipolaires. Cette difficulté est rencontrée dans les accès thymiques trompeurs tels que l’hypomanie et surtout lorsque l’expertise est effectuée à distance de l’acte en période euthymique. Conclusion : Il est recommandé que l’expertise pénale soit pratiquée dans les plus brefs délais afin de permettre une analyse sémiologique fiable et sensible. PO 074 LES TROUBLES DE L’ATTENTION CHEZ LES MALADES SOUFFRANT DE TROUBLES BIPOLAIRES JALLOULI I., DERBEL I., BERGAOUI H., TRIKI R., NEFFETI H., TRABELSI S., DELLAGI L., TABBANE K. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Les troubles cognitifs sont fréquents au cours du trouble bipolaire. L’attention est l’une des fonctions cognitives les plus atteintes à côté de la mémoire et des fonctions exécutives. Ces troubles attentionnels peuvent être responsable du moins en partie des difficultés d’insertion sociale dont souffrent certains de ces patients. Objectifs : Déterminer la nature des troubles de l’attention présents chez les patients atteints de troubles bipolaires et leur corrélation avec les caractéristiques évolutives de la maladie. Méthodologie : Étude transversale menée sur une population de 40 patients bipolaires selon les critères du DSM -IV R. L’évaluation de l’attention est faite par le test du double barrage de signes de Zazzo. 40 Résultats : Le déficit de l’attention soutenue est le trouble attentionnel le plus constant dans le trouble bipolaire. Il s’accentue avec la récurrence des épisodes surtout maniaques. Ce déficit est corrélé à la durée d’évolution de la maladie par ailleurs il serait indépendant des symptômes thymiques résiduels et du traitement thymorégulateur. Conclusion : Les déficits de l’attention soutenue seraient un trait de vulnérabilité au développement du trouble bipolaire. Ces déficits seraient responsables d’un mauvais fonctionnement social des patients bipolaires. Leur détermination est ainsi nécessaire afin de mettre en place des programmes de remédiation cognitive pouvant améliorer l’adaptation sociale de ces malades. PO 075 LA BACS (BRIEF ASSESSMENT FOR COGNITION IN SCHIZOPHRENIA) : UN OUTIL DE DÉPISTAGE DES TROUBLES COGNITIFS, COMMUN AUX PATIENTS BIPOLAIRES ET SCHIZOPHRÈNES ÂGÉS ? AUGY J. (1), CAMUS V. (2), SAUVAGET A. (1), VANELLE J.M. (1) (1) Hôpital Saint Jacques, NANTES, FRANCE (2) Centre Hospitalier Régional Universitaire, TOURS, FRANCE Contexte : Les profils cognitifs des patients bipolaires et schizophrènes semblent préférentiellement de nature dys-exécutive, ce qui expliquerait pour partie l’altération de leur fonctionnement psycho-social. Les données de la littérature sont toutefois difficiles à interpréter, les outils utilisés pour évaluer les fonctions cognitives des patients schizophrènes et bipolaires n’étant pas tous les mêmes. Par ailleurs il n’existe que peu de données chez ce type de patients âgés. L’échelle BACS (Brief Assessment for Cognition in Schizophrenia) a été développée par le NIMH. Elle a été validée en français dans une population de patients schizophrènes adultes, mais il n’existe à ce jour aucune donnée chez des patients bipolaires ni des patients âgés. Objectifs : Évaluer la faisabilité et la pertinence de l’utilisation de la BACS pour les patients bipolaires de plus de 60 ans, ainsi que sa sensibilité au type de trouble psychiatrique et aux facteurs aggravants identifiés dans la littérature. Rechercher une corrélation entre les scores à la BACS et le fonctionnement psycho-social. Méthode : Les fonctions cognitives et le fonctionnement psycho-social de patients bipolaires et schizophrènes, respectivement âgés de 60 ans et plus, ont été documentés à l’aide des tests spécifiques de référence et de la BACS. Résultats : 42 patients bipolaires et 15 patients schizophrènes ont participé à l’étude. L’atteinte cognitive des patients bipolaires est retrouvée avec la BACS (z-score global à -1.99 DS), comme avec les autres tests cognitifs. La BACS permet de différencier les profils des patients schizophrènes et bipolaires, particulièrement sur les sous-scores évaluant la mémoire verbale et l’attention. Les scores de la BACS sont corrélés au fonctionnement psycho-social (z > 0.3). La sévérité du trouble bipolaire est corrélée à une atteinte cognitive plus marquée, sur les différents tests utilisés, à l’exception du MMSE. Posters Discussion : La BACS semble permettre une évaluation précise des troubles cognitifs associés aux troubles bipolaires et schizophréniques vieillissants. Elle semble aussi prometteuse pour différencier ces deux profils cognitifs. Cette étude doit être poursuivie, à plus grande échelle, afin de confirmer ces résultats préliminaires. PO 076 TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL OU BIPOLARITÉ CACHÉE ? TARIQ N., BELBACHIR S., OUTARAHOUT M., SEKKAT F.Z. Hôpital Arrazi, CHU IbnSina, SALE, MAROC Le syndrome prémenstruel est défini comme l’ensemble polysymptomatique de signes psychologiques et/ou physiques survenant électivement et régulièrement avant les règles et cédant avec celles-ci. Pour que ce diagnostic soit posé, il doit exister un intervalle libre de symptômes d’au moins une semaine dans la période suivant les règles et le diagnostic est posé par une auto-évaluation prospective pendant au moins deux cycles. Le trouble dysphorique prémenstruel correspond à une forme sévère de syndrome prémenstruel avec une configuration symptomatique ayant au premier plan des symptômes psychiatriques. Les auteurs de ce travail présentent les résultats d’une étude clinique descriptive prospective réalisée à partir de 50 cas suivis aux services de gynécologie du CHU Ibnsina de Rabat pour syndrome prémenstruel chez qui on a tenté de mettre en exergue le trouble dysphorique prémenstruel ou trouble bipolaire à l’aide de questionnaire adapté. Les résultats de ce travail sont en cours. PO 077 TROUBLE BIPOLAIRE ET CO-MORBIDITE ADDICTIVÉ : ASPECT CLINIQUE ET PRONOSTIQUE DJEBBI R., BANNOUR N., MAHMOUDI K., YOUNES S., HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Dans l’ensemble de la pathologie mentale, le trouble bipolaire est celui pour lequel la co-morbidité addictive est la plus fréquente. Cette co-morbidité addictive a un impact notable sur l’évolution et le pronostic du trouble bipolaire. Objectif : Évaluer la prévalence des conduites addictives chez des patients hospitalisés pour trouble bipolaire selon les critères du DSM IV. Préciser leurs éléments biographiques et distinguer les particularités cliniques de cette association. Méthodologie : Il s’agit dune étude rétrospective portant sur 50 patients atteints de trouble bipolaire selon les critères du DSM IV et suivis sur 5 ans. Résultats : 14 % des patients bipolaires présentent un abus ou une dépendance à une substance. L’alcool est la substance la plus incriminée, retrouvée chez 57 % des patients présentant des conduites addictives. Une poly-toxicomanie a été notée chez 42 % de ces patients. Cette poly-consommation touche plus volontiers les hommes. Les patients présentant des conduites addictives étaient plus fréquemment hospitalisés et moins observants. L’addiction au cannabis est la plus pourvoyeuse d’inobservance thérapeutique et de comportements violents. PO 078 COMORBIDITÉ ENTRE TROUBLE BIPOLAIRE ET TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ : IMPACT SUR LA QUALITÉ DE VIE CHAHBANI R. (1), BERGAOUI H. (2), ALARCON W. (1) (1) Centre Hosptalier Mas Careiron, UZÈS, FRANCE (2) Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Le trouble bipolaire (TB) est une pathologie fréquente, de prévalence estimée à 1 % dans la population générale. La prise en charge de cette pathologie est multifactorielle, Différents Guidelines (HAS, APA, NICE) insistent sur l’importance de l’évaluation de la personnalité dans la prise en charge du patient. La qualité de vie est de plus en plus étudiée comme marqueur du bien-être du patient. Objectif : Évaluer l’impact de la comorbidité entre troubles de la personnalité et TB sur la qualité de vie des patients souffrant de TB. Méthodologie : Population d’étude : 29 patients suivis pour TB (DSM-IV) à la consultation du centre médico-psychologique de Beaucaire (secteur 5 du Gard) et stabilisés depuis au moins 6 mois. Outils d’évaluation : passation de 3 échelles M.I.N.I (diagnostic de TB), SF36 (évaluation de la qualité de vie) et PDQ4+ (diagnostic de troubles de la personnalité) dans le cadre d’un entretien de durée moyenne d’une heure avec recueil des données cliniques et socioprofessionnelles. Résultats : Dix-huit sujets (62 %) ont présenté un ou plusieurs troubles de la personnalité selon les critères diagnostiques du DSM-IV. Quatre parmi eux présentaient un seul trouble de la personnalité tandis que les autres répondaient aux critères diagnostiques de plusieurs troubles de personnalité. Les troubles de personnalité les plus fréquents sont : la personnalité évitante, obsessionnelle-compulsive et paranoïaque. Aucun des sujets de notre étude n’a présenté de trouble de personnalité antisociale. Les troubles de personnalité du Cluster C sont les plus fréquents (40 %) suivis par le Cluster A (36 %). Une différence statistiquement significative dans les souséchelles de : santé psychique et vie et relations avec les autres. La qualité de vie est meilleure dans le groupe de patients bipolaires sans trouble de personnalité cormorbide. À notre connaissance, il n’existe à ce jour aucune étudiée publiée à propos de l’impact sur la qualité de vie de la comorbidité entre le TB et les trouble de la personnalité. Conclusion : La comorbidité entre TB et trouble de la personnalité est un élément important qui doit être pris en considération dans la prise en charge des patients souffrant de TB. 41 9e Congrès de l’Encéphale PO 079 LA MANIE EST-ELLE UN ÉPISODE PSYCHOTIQUE AIGU ? PO 081 VALIDATION DE LA VERSION FRANÇAISE DE L’AFFECTIVE DISORDER EVALUATION (ADE) CALTEAU M., DAUDIN M., RONDIER J.P. DELMAS C. (1), BOURGEOIS V. (2), HAOUZIR S. (2), BRETEL F. (2), CAMPION D. (3), GUILLIN O. (2) HIA Percy, CLAMART, FRANCE L’humeur d’après Delay est « une disposition affective fondamentale […] oscillant entre deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur. » On pourrait alors considérer l’humeur comme une variable, une constante plus ou moins haute, plus ou moins basse, sans une réelle signification psychopathologique, un réel paramètre biologique à réguler. Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur. Autrefois, il s’agissait de psychose maniaco dépressive. Aujourd’hui, cette expression n’a plus de sens dans les classifications psychiatriques modernes. Les choses sont claires, un patient maniaque n’est pas un patient psychotique. Le terme de psychose est réservé au patient souffrant de troubles psychotiques chroniques comme la schizophrénie. Pourtant, en grec, la manie signifie folie. A partir d’une vignette clinique d’une manie, nous aborderons le statut du délire chez le patient maniaque ? Comment interpréter des idées délirantes mégalomaniaques ? Pourquoi ne pas évoquer un épisode psychotique aigu pour une manie délirante ? PO 080 MANIE DÉLIRANTE : ASPECTS CLINIQUES, ÉVOLUTIFS ET PARTICULARITÉS THÉRAPEUTIQUES KHAMMOUMA S., HAJJI K., LABBENE A., ZARROUK L., HADJ AMMAR M., NASR M. Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Classiquement, la manie est considérée comme un délire. La distinction entre manie avec idées délirantes non congruentes à l’humeur et troubles schizo-affectifs est souvent difficile, elle concerne l’évolution, le pronostic et surtout les indications thérapeutiques avec en particulier l’utilisation des antipsychotiques. L’objectif de ce travail était d’étudier les aspects cliniques, évolutifs ainsi que les particularités thérapeutiques de la manie délirante. Patients et méthodes : C’est une étude rétrospective menée sur une période de deux ans et réalisée au service de psychiatrie du CHU de Mahdia qui a concerné les patients ne présentant pas d’antécédents personnels psychiatriques et étaient hospitalisés pour manie délirante. Résultats : Les résultats des 40 patients colligés ont révélé essentiellement un sexe ratio de 0,82, un âge moyen de 28 ans et une présence d’antécédents psychiatriques familiaux dans 37 % des cas. Le délire était congruent à l’humeur chez 68 % des patients avec dans la majorité des cas des thèmes de grandeur et mystico-réglieux (72 %). Pou le reste des cas, le délire était non congruent avec comme thème principal la persécution (64 %). L’évolution était favorable chez 81 % des patients présentant un délire congruent à l’humeur contre seulement 64 % de ceux ayant un délire non congruent à l’humeur. Quant aux aspects thérapeutiques, les antipsychotiques ont été prescrits en association avec les thymorégulateurs parmi lesquels le lithium figurait dans 35 % des cas. 42 (1) CHU, ROUEN, FRANCE (2) Centre Hospitalier du ROUVRAY, SOTTEVILLE LES ROUEN, FRANCE (3) INSERM U614, ROUEN, FRANCE Objectif : Il existe peu d’évaluation globale spécifique des troubles thymiques. Nous avons réalisé la traduction et la validation de la version française de l’ADE, échelle mise au point par Gary Sachs et utilisée dans la cohorte STEP-BD (Systematic Treatment Enhancement Program for Bipolar Disorder). Méthode : 63 patients ont été évalué par notre version française de l’ADE et une échelle de référence validée en français, la DIGS (Diagnostic Interview for Genetic Studies). Nous avons comparé les données issues de ces deux évaluations. Résultats : Nous retrouvons une concordance parfaite entre ces deux entretiens pour le diagnostic de sous type de trouble bipolaire (= 1) et l’absence de différence significative pour l’âge de début du trouble. Les coefficients de concordance étaient faibles pour les comorbidités addictives (alcool, = 0.22, cannabis, = 0.16), les troubles anxieux (attaques de panique, = 0.35, phobies, = 0.36 et trouble obsessionnel compulsif, = 0) et les antécédents d’anorexie (= 0.04), mais corrects pour la présence d’antécédents psychotiques (délire, = 0.78, hallucinations, = 0.69), de tentatives de suicide (= 0.97), de comportements hétéroagressifs (= 0.47) ou de boulimie (= 0.47). Conclusion : Notre traduction de l’ADE semble valide. Du fait de son manque de précision sur les comorbidités addictives et psychiatriques, cette échelle montre un intérêt principalement en pratique clinique comme dans les études psychopharmacologiques. PO 082 TROUBLE BIPOLAIRE ET MIGRAINE ONEIB B., ELLOUDI H., EL MOUAFFEQ A., BELBACHIR S., OUANASS A. Clinique universitaire psychiatrique, Hôpital ARRAZI, CHU IbnSina, RABAT-SALE, MAROC L’étude épidémiologique des associations entre troubles mentaux et affections somatiques a fait l’objet de plusieurs travaux. Ces derniers ont confirmé l’existence de comorbidité entre ces deux catégories de pathologies. D’autres études sont allées plus loin dans leur recherche, elles ont essayé de donner des explications justifiant cette association quelle soit d’ordre biologique, environnementale et autres. Parmi ces comorbidités, on retrouve la migraine qui peut être associée à des pathologies psychiatriques notamment le trouble bipolaire, le trouble anxieux, la dépression… Nous avons réalisé une étude chez 20 patients bipolaires, chez qui nous avons cherché la présence de migraine selon Posters la classification l’ICHD (the 2nd Edition of The International Head ache Classification) de la migraine. Nous avons trouvé que 45 % des patients ont eu de la migraine dont 77 % ont présenté une migraine avec aura. L’objectif de notre étude est d’élargir notre échantillon afin de montrer la signification positive de l’association entre ces deux pathologies. PO 083 SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS ET SOUS-TYPES DE TROUBLE BIPOLAIRE ROBLIN J. (1), CORRÊA H. (2), SENTISSI O. (1), MOUAFFAK F. (1), BANNOUR S. (1), BOURDEL M.C. (1), POIRIER M.F. (1), BENDJEMAA N. (1), JAAFARI N. (3), KREBS M.O. (1) (1) Centre hospitalier Sainte-Anne, Service hospitalo-universitaire de santé mentale et de thérapeutique, PARIS, FRANCE (2) Faculdade de Medicina da UFMG, BELO HORIZONTE, BRESIL (3) Centre Hospitalier Henri Laborit, Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie et Psychologie Médicale, POITIERS, FRANCE Des anomalies neuro-développementales sont retrouvées au sein de nombreux troubles psychiatriques dont le trouble bipolaire. Pourtant, une question importante, encore sans réponse, est de savoir si certains sous-groupes de patients avec un trouble bipolaire pourraient présenter d’avantage d’anomalies neuro-développementales que d’autres. Ainsi, nous avons étudié les signes neurologiques mineurs chez des patients avec un trouble bipolaire (44 bipolaires de type I et 34 bipolaires de type II), et 75 témoins. Nous avons retrouvé un score total de NSS significativement supérieur chez les patients avec un trouble bipolaire de type I comparés aux témoins (p < 0.0001) mais pas de différence significative entre le groupe bipolaire de type II et les témoins. Ces données renforcent l’hypothèse d’anomalies neuro-développementales dans le trouble bipolaire et plus spécifiquement dans le trouble bipolaire de type I. Objectif : Rechercher des corrélations entre le score total des signes neurologiques mineurs et les caractéristiques cliniques et évolutives du trouble bipolaire type I. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale, réalisée dans le service de psychiatrie au CHU de Monastir durant le premier semestre 2009. L’étude a porté sur 100 patients bipolaires type I (DSM-IV), en phase d’euthymie (scores aux échelles MAS < 4 et HDRS < 7). L’évaluation des SNM a été réalisée grâce à l’administration de l’échelle de Krebs et al. Comportant 26 signes neurologiques répartis en cinq dimensions (coordination motrice, intégration motrice, intégration sensorielle, mouvements anormaux et qualité de latéralisation). Résultats : Nous avons trouvé une corrélation négative (p = 0.001) entre le score total des SNM et le niveau scolaire. De même, une corrélation négative a été trouvée entre le score total moyen des SNM et le score EGF. En effet, les patients qui ont un bon niveau de fonctionnement présentaient moins de signes neurologiques mineurs (p = 0.01). Absence de corrélations avec les autres caractéristiques cliniques et évolutives. Conclusion : Dans la littérature, de telles corrélations restent controversées. En effet, les patients bipolaires ayant des scores élevés des SNM auraient des difficultés d’apprentissage, un déficit neurocognitif, en particulier l’altération de la mémoire verbale et des fonctions exécutives qui persistent durant la phase de rémission ce qui expliquerait à la fois le bas niveau scolaire et le dysfonctionnement social. Par ailleurs, l’absence de corrélations entre le score total des SNM avec d’autres dimensions cliniques et évolutives du trouble bipolaire évoque qu’il s’agit bien de marqueurs endophénotypiques qui sont stables dans le temps, et pourraient avoir un support génétique. PO 085 LIENS ENTRE SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS ET ANTIPSYCHOTIQUES DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I MRAD A., AJMI I., MECHRI A., GAHA L. PO 084 ÉTUDE DE CORRÉLATIONS ENTRE LES SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS ET LES CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET ÉVOLUTIVES DU TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I MRAD A., AJMI I., MECHRI A., GAHA L. Hôpital universitaire de Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : La compréhension des mécanismes impliqués dans l’étiopathogénie du trouble bipolaire selon le modèle neurodéveloppemental passe par l’étude de certains marqueurs dits endophénotypiques dont les signes neurologiques mineurs (SNM). Ces anomalies seraient l’expression de perturbations précoces touchant le cortex cérébral au moment du développement et sont présentes, à des fréquences variables, dans plusieurs pathologies mentales mais peu étudiées dans le trouble bipolaire. Hôpital universitaire de Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les signes neurologiques mineurs (SNM), correspondent à des anomalies cérébrales diffuses n’indiquant pas en elles mêmes l’existence d’une lésion identifiée du système nerveux central mais plutôt d’un dysfonctionnement cérébral plus général. Elles sont présentent à des fréquences variables dans plusieurs pathologies mentales, cependant leurs liens avec le traitement antipsychotique restent controversés. Objectif : Rechercher des corrélations entre le score total des SNM et les caractéristiques thérapeutiques du trouble bipolaire type I. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale, réalisée dans le service de psychiatrie au CHU de Monastir. L’étude a porté sur 100 patients bipolaires type I (DSM-IV), en phase d’euthymie (scores aux échelles MAS < 4 et HDRS < 7). 43 9e Congrès de l’Encéphale L’évaluation des ANM a été réalisée grâce à l’administration de l’échelle de Krebs et al. comportant 26 signes neurologiques répartis en cinq dimensions (coordination motrice, intégration motrice, intégration sensorielle, mouvements anormaux et qualité de latéralisation). Résultats : Les scores des SNM ne différaient pas entre les patients en fonction de la prise ou non d’un antipsychotique (p = 0.8). Il n’y avait pas de corrélation avec la posologie des antipsychotiques (p = 0.4). Nous n’avons pas trouvé de différence statistiquement significative entre les scores des SNM selon qu’il s’agisse d’un antipsychotique typique (12.03 ± 5.8) ou atypique (10.2 ± 4.1) (p = 0.3). Une corrélation positive a été constatée entre le score à l’échelle de SampsonAngus et le score total des SNM (p < 0.001). Conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de la littérature. En effet, ces anomalies sont présentes chez des patients naïfs au cours de leur premier épisode psychotique. La majorité des études ont conclu à l’absence d’un effet dose sur les scores des SNM. Par ailleurs, les liens avec les antipsychotiques reste controversé, même si certains auteurs soulignent une mauvaise réponse thérapeutique avec une vulnérabilité plus importante aux effets secondaires des antipsychotiques chez les patients ayant des scores élevés des SNM. Par conséquent, les SNM ne sont pas induits par le traitement, pourraient avoir une valeur pronostique et permettraient ainsi le dépistage des formes sévères de la maladie. PO 086 ÉPILEPSIE ET TROUBLES BIPOLAIRES : ASSOCIATION FORTUITE OU LIEN ÉTHIOPATHOGÉNIQUE ? KHELIFA E., BEN HAJ BRAHIM M., BOUHLEL S., TLILI H., MELKI W., EL HECHMI Z. Service de psychiatrie F, Hôpital Razi, Faculté de Médecine de Tunis - Université de Tunis El Manar, MANNOUBA, TUNISIE Plusieurs études ont montré que les troubles de l’humeur sont fréquemment rencontrés chez les patients épileptiques. La plupart de ces études se sont intéressées aux troubles dépressifs. Les troubles bipolaires restent peu étudiés malgré les similitudes qu’ils présentent avec l’épilepsie tels que le caractère épisodique, l’excitation psychomotrice et l’efficacité des anticonvulsivants. Ces données peuvent suggérer une physiopathologie commune. Les objectifs de notre étude étaient d’étudier la prévalence de l’épilepsie dans une population hospitalière de patients suivis pour un trouble bipolaire type I et de décrire les caractéristiques cliniques et thérapeutiques de ces patients. Il s’agissait d’une enquête rétrospective portant sur les patients qui ont été hospitalisés au moins une fois au service de psychiatrie F de l’hôpital Razi du 1er janvier 2005 au 30 octobre 2010 et chez qui le diagnostic de trouble bipolaire type I a été retenu selon les critères du DSM IV. Notre étude a concerné 180 patients. La prévalence de l’épilepsie était de 4,4 % (N = 8). Chez un patient, des antécédents familiaux épileptiques ont été notés. L’âge de début des troubles psychiatriques était de 27,5 ans et celui de la première crise épileptique était de 15,7 ans. Il s’agissait pour 44 tous les patients d’une épilepsie généralisée avec une fréquence moyenne d’une crise tous les six mois. Sept patients ont développé le trouble bipolaire alors qu’ils étaient sous traitement antiépileptique et un patient a présenté son premier accès maniaque quelques mois après l’arrêt de l’acide valproîque. La prévalence élevée de l’épilepsie chez les patients suivis pour trouble bipolaire est largement supérieure à celle retrouvée dans la population générale tunisienne évaluée à 4,07 pour mille. Ces données doivent nous inciter à mieux connaître les mécanismes physiopathologiques communs à ces deux pathologies afin d’améliorer la prise en charge de ces patients. PO 087 TROUBLE BIPOLAIRE ET MÉNINGO-ENCÉPHALITE HERPÉTIQUE : À PROPOS D’UN CAS MARRAG I., LAGODKA A., GUILIANO E., GALLARDA T., OLIE J.P., LÔO H. Service Hospitalo-Universitaire. Centre d’Évaluation des Troubles Psychiques et du Vieillissement, Centre Hospitalier Sainte Anne. Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE La comorbidité psychiatrique et somatique dans le trouble bipolaire est extrêmement fréquente et le plus souvent sous estimée. Elle pose des nombreuses questions d’ordre clinique, étiologique et thérapeutique. Notre objectif était d’identifier à partir d’une observation les manifestations cliniques secondaires aux séquelles d’une méningo-encéphalite chez une patiente bipolaire type I. Nous présentons le cas d’une patiente âgé de 55 ans hospitalisée pour un épisode mixte entrant dans le cadre d’un trouble bipolaire type I. Le tableau clinique à l’admission associait des troubles du cours de la pensée, des troubles mnésiques, des troubles de concentration et attentionnels, une labilité émotionnelle et des idées délirantes floues mal systématisées à thèmes de persécution, hypochondriaques et de ruine. La patiente était suivie depuis 22 ans pour un trouble bipolaire type I ayant débuté dans le post-partum avec plusieurs hospitalisations pour épisodes dépressifs et maniaques et un intervalle libre de bonne qualité. La patiente a été traitée en 2003 pour une méningo-encéphalite herpétique avec rupture du suivi. Depuis, sa maladie bipolaire s’était aggravée avec de multiples rechutes et un dysfonctionnement socio-familial important. Un bilan cognitif réalisé lors de sn hospitalisation (2010) a montré un tableau déficitaire avec des troubles sémantiques et mnésiques accompagnés d’un syndrome dysexécutif et d’un ralentissement léger. L’IRM cérébrale a montré des lésions séquellaires temporo-polaires, du noyau amygdalien, de l’hippocampe du coté gauche ainsi que des piliers postérieurs du fornix. L’adaptation du traitement, la mise en place d’un projet de suivi dans des ateliers de stimulation de mémoire et la prise en charge psychothérapeutique ont permis une nette amélioration sur le plan thymique et cognitif. L’existence d’une comorbidité somatique dans le trouble bipolaire s’accompagne généralement d’une symptomatologie plus sévère et d’un moins bon pronostic d’où l’intérêt d’un dépistage précoce et d’une prise en charge multidisciplinaire. Posters PO 088 TROUBLES BIPOLAIRES ET TROUBLES LIÉS À L’UTILISATION D’UNE SUBSTANCE : QUELS LIENS ? HAJJI K., KHAMMOUMA S., LABBENE A., BOURGUIBA H., HADJ AMMAR M., NASR M. Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Si la haute prévalence de la comorbidité trouble bipolaire – toxicomanie fait aujourd’hui consensus, les déterminants de cette association continuent d’échapper aux scientifiques. Les objectifs de ce travail étaient de décrire les caractéristiques cliniques et évolutives des troubles bipolaires, d’étudier les caractéristiques de l’addiction associée, et de discuter le lien entre les deux affections en précisant la chronologie de survenue de l’addiction. Patients et méthodes : C’est une étude rétrospective effectuée au service de psychiatrie CHU- Mahdia sur une période de 16 mois. Les informations ont été recueillies à partir du dossier médical à l’aide d’une fiche pré-établie. Résultats : Durant la période d’étude, 386 malades ont été hospitalisés. Le diagnostic de troubles bipolaires a été porté chez 68 malades (17,6 %) dont 10 (14,8 %) avaient un trouble lié à l’utilisation d’une substance. Au sein de ce groupe, le sexe masculin était prépondérant et l’alcool constituait la substance la plus consommée. Concernant la chronologie de survenue, l’âge moyen au début des troubles était plus tardif que celui de la conduite addictive avec respectivement 26,5 et 18 ans. Conclusion : Même si l’existence d’un lien de causalité direct entre addiction comorbide et aggravation du pronostic n’est pas définitivement établie, la mise en évidence d’une telle association plaide en faveur d’une prise en charge spécifique et précoce des conduites addictives comorbides. PO 089 TROUBLE BIPOLAIRE ET SYNDROME AUTO-IMMUN MULTIPLE : S’INTÈGRENT-ILS DANS LE MÊME CADRE NOSOLOGIQUE ? BOUHLEL S., KHELIFA E., HECHMI S., TLILI H., GHAOUAR M., MELKI W., EL HECHMI Z. Service de psychiatrie F, Hôpital Razi, Faculté de Médecine de Tunis - Université de Tunis El Manar, MANNOUBA, TUNISIE La survenue simultanée ou successive chez un même individu, de trois maladies auto-immunes ou plus n’est pas aléatoire. Elle est reconnue sous le terme de Syndrome Auto-immun multiples. Ce syndrome réalise une condition pathologique rare qui traduit un trouble de régulation de la réponse immunitaire sur un terrain génétique particulier. D’un autre côté, le trouble bipolaire est une pathologie mentale d’étiologie poly-factorielle. Les dysfonctions du système immunitaire, qui est en relation étroite avec le système nerveux central et le système endocrinien sont de plus en plus impliquées dans sa physiopathologie. C’est ainsi que des fréquences élevées de certaines maladies autoimmunes telles que le diabète et les thyroïdites auto-immunes ont été constatés chez les patients atteints de trouble bipolaire. Plusieurs auteurs ont rapporté également une activation des réactions immunitaires à médiation cellulaire et en particulier l’auto-immunité spécifique aux organes. Nous rapportons ici le cas d’un patient âgé actuellement de 48 ans sans antécédents familiaux de maladies dysimmunitaires ni de troubles psychiatriques. Il présente depuis l’âge de 13 ans un vitiligo acro-facial. A l’âge de 22 ans, il a présenté un amaigrissement rapide et une asthénie. Les explorations ont confirmé le diagnostic d’un diabète insulinodépendant. Deux mois après, le patient a présenté un épisode d’excitation psychomotrice et le diagnostic d’un trouble bipolaire de type I fut retenu. L’évolution ultérieure a été marquée par la récurrence de plusieurs épisodes maniaques et un seul épisode dépressif. A l’âge de 45 ans, le patient a présenté pendant un mois des diarrhées avec amaigrissement. Des examens biologiques ont révélé un syndrome de malabsorption. Le diagnostic d’une maladie coeliaque a été confirmé par une biopsie jéjunale. Un an plus tard le diagnostic d’une hypothyroïdie a été posé à la suite d’un bilan thyroïdien pratiqué devant le rapprochement des décompensations thymiques. À travers ce cas clinique et une revue de la littérature nous allons revoir les différentes maladies auto immunes fréquemment associées au trouble bipolaire et nous allons discuter les dysfonctions du système immunitaire communes à ces différentes pathologies. PO 090 ABUS DE SUBSTANCES ANABOLISANTES ET ACCES MANIAQUE : ENTRE IATROGÉNIE ET COMORBIDITÉ AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2) (1) Chu Mustapha Bacha, ALGER, ALGERIE (2) Ehs Cheraga, ALGER, ALGERIE Alors que l’abus de substances anabolisantes concernait les compétiteurs d’élite cherchant à maximiser leurs performances sportives ces substances attirent de plus en plus des jeunes cherchant à améliorer leur plastique en s’auto-administrant ces produits sans suivi médical. Les effets toxiques induits par l’abus de substances anabolisantes (SAA), affectent de nombreux systèmes physiologiques, notamment le système cardiovasculaire (arythmie, infarctus, thromboses…), HTA, agrégations plaquettaires, thrombose cérébrale, hallucinations, délire, hyperactivité, agressivité, addiction et épisode maniaque. Nous rapportons les observations cliniques de deux jeunes culturistes indemnes de toute affection psychiatrique qui ont eu recours à un arsenal polypharmaceutique (téstostérone, hormone de croissance, acides aminés, vit B12, horse power…), et qui ont développé une symptomatologie maniaque franche d’intensité sévère qui a nécessité une hospitalisation et une mise sous traitement thymorégulateur. Nous discuterons les différents liens entre les troubles de l’humeur et l’abus de SAA, une relation qui semble être plus circulaire que linéaire. PO 091 INTRICATION NEURO-PSYCHIATRIQUE ENTRE TROUBLE BIPOLAIRE ET SCLÉROSE EN PLAQUES : REVUE DE LA LITTÉRATURE À PARTIR D’UN CAS CLINIQUE CUVELIER K. 45 9e Congrès de l’Encéphale CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE Dans un premier temps, à partir d’un cas clinique d’accès maniaque avec caractéristiques psychotiques et pour lequel le diagnostic de sclérose en plaques (SEP) a été posé en 2008, nous avons discuté en collaboration avec les neurologues autour du diagnostic de ce nouvel épisode de décompensation : accès maniaque dans le cadre du trouble bipolaire ou nouvelle poussée de sclérose en plaques. En effet, la sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du système nerveux central au cours de laquelle les troubles de l’humeur sont fréquents. Ce nouvel épisode nous a permis de retracer l’anamnèse du patient et notamment les éléments (cliniques, biologie, imagerie) ayant permis de poser le diagnostic de sclérose en plaques il y a quelques années et leur étroite intrication avec la clinique du trouble bipolaire. Nous reprendrons donc dans un deuxième temps successivement les critères diagnostiques clinicoradiologiques ayant permis le diagnostic de SEP. Enfin, une revue de la littérature non exhaustive des principaux troubles de l’humeur souvent rencontrés dans la SEP nous objective le lien étroit entre ces deux pathologies, la difficulté à poser un diagnostic et la présence précoce des signes psychiatriques dans la sclérose en plaques. En effet, l’existence des troubles psychotiques dans la SEP, révélatrice de la maladie, est encore mal connue. Considérer une poussée « psychiatrique » comme inaugurale de SEP pourrait permettre un diagnostic plus précoce et éviter de débuter le traitement spécifique d’une maladie par erreur. PO 092 CAS D’ASILE CHEZ UNE BIPOLAIRE DE VITTON I. CHU Charles Nicolle, ROUEN, FRANCE CADASIL (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarcts and Leukoencephalopathy) est une maladie génétique autosomique dominante touchant le gène Notch 3 du bras court du chromosome 19 qui code pour une protéine membranaire exprimée au niveau des cellules de la couche musculaire lisse des petites artères. Cette pathologie vasculaire neurodégénérative rare affecte uniquement le cerveau et se manifeste par des symptômes neurologiques et/ou psychiatriques : – sur le plan neurologique, on retrouve migraines, AVC, épilepsie et une atteinte cognitive avec évolution démentielle, puis troubles de l’équilibre et de la marche avec perte d’autonomie ; – sur le plan psychiatrique, les troubles de l’humeur sont fréquents [EDM (20 %), épisode maniaque (5 %)] et parfois inauguraux ou au premier plan, ainsi que les troubles de la personnalité. Les lésions de CADASIL sont visibles à l’IRM dès l’apparition de troubles psychiatriques. Nous présentons le cas d’une femme de 33 ans pour laquelle un test de dépistage génétique du CADASIL, qui s’est révélé positif, a été réalisé en 2007 devant des antécédents fami46 liaux connus de CADASIL, et personnels de migraines avec auras. Sur le plan psychiatrique, un diagnostic de trouble bipolaire de type I a été retenu devant la survenue d’un accès maniaque et des antécédents d’EDM avec tentatives de suicide. L’arbre généalogique réalisé retrouve une forte association familiale entre CADASIL et troubles de l’humeur, notamment bipolaires. Conclusion : Les troubles de l’humeur peuvent être symptomatiques d’un CADASIL et en précéder les manifestations neurologiques (Chabriat et al., 2009). Il existe un lien entre leucoencéphalopathie familiale et trouble bipolaire (Chabriat et al., 2009 ; Krishnan et al., 1998 ; Lalith Kumar et al., 1997). Il convient donc de penser à réaliser une IRM cérébrale chez les patients présentant un trouble de l’humeur et des antécédents familiaux psychiatriques et/ou neurologiques évocateurs de leucoencéphalopathie. PO 093 LES ÉMOTIONS EXPRIMÉES DANS LES FAMILLES DES PATIENTS BIPOLAIRES : ÉTUDE CAS TÉMOINS BRAHAM O., BEN ROMDHANE A., MANNAI J., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Selon plusieurs auteurs, l’expression émotionnelle (EE) familiale influence le cours évolutif des troubles mentaux dont le trouble bipolaire. Deux dimensions de cette EE familiale ont été étudiées : la Critique et la Sur-implication émotionnelle. L’objectif de notre étude était d’étudier l’EE familiale en comparant un groupe de patients atteints de trouble bipolaire à un groupe témoin. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude comparative réalisée à l’Hôpital Farhat Hached de Sousse, ayant recruté 36 patients bipolaires et 30 patients diabétiques. L’atmosphère familiale (Critique et Sur-implication) a été évaluée par le Familly questionnaire (FQ) : un questionnaire administré aux parents des patients bipolaires et diabétiques qui comprend 20 items. Résultats : Les deux groupes étaient comparables concernant la durée d’évolution de la maladie. Les parents des patients bipolaires avaient des scores significativement plus élevés aux deux dimensions du FQ qui sont la Critique (p = 0,005) et la Sur-implication émotionnelle (p = 0,009). Dans le groupe des patients bipolaires la Sur-implication émotionnelle était corrélée positivement au nombre d’hospitalisations par années d’évolution (r = 0,428 ; p = 0,009). Les scores aux deux dimensions étaient significativement plus élevés chez les parents des patients décompensés comparés aux patients stabilisés. Ces corrélations n’ont pas été retrouvées chez les diabétiques. Conclusion : Les émotions exprimées, Critique et Sur-implication, étaient plus élevées chez les parents des patients bipolaires comparés aux parents des diabétiques. La Surimplication était associée à un nombre d’hospitalisations plus élevé chez les patients bipolaires. Ceci souligne l’intérêt de Posters la prise en considération de l’ambiance familiale dans la prise en charge de ces patients. PO 094 OBSERVANCE ET TROUBLE BIPOLAIRE EL ATI T., ELLINI S., FARHAT I., MERSENI M., JOMLI R., KAANICHE K., ABOUB H., NACEF F. HOPITAL RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Le problème de la non-observance est particulièrement élevé dans les pathologies chroniques telles que les troubles bipolaires. Le but de notre travail est d’étudier les facteurs de la mauvaise observance thérapeutique des patients atteints des troubles bipolaires et d’essayer de déterminer les mesures à prendre afin d’y remédier. Méthodologie : Il s’agit d’une étude prospective portant sur 38 patients atteints de trouble bipolaire selon le DSM IV, hospitalisés ou suivis à la post cure du service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi. Tous ces patients ont bénéficié d’un questionnaire précisant leurs caractéristiques sociodémographiques, l’évolution de leur pathologie, l’existence d’une mauvaise observance thérapeutique et les principaux facteurs de cette dernière, en se référant aux patients, à leurs familles et à leur dossier médical. Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 38,42 ans avec des extrêmes allant de 23 à 62 ans. La majorité était des hommes (58 % versus 42 % de femmes). Le niveau d’instruction était globalement moyen (6 % non scolarisés, 12 % niveau primaire, 64 % niveau secondaire et seulement 18 % niveau supérieur). La moitié de nos patients étaient célibataires (52 %), divorcés (36 %) et seulement 12 % mariés. 52 % de nos patients avaient un travail fixe, 39 % étaient journaliers et seulement 9 % sans profession. 67 % sont des mauvais observants et 33 % bon observants. Chez les mauvais observants, le nombre d’arrêt de traitement tout au long du suivi était de 7 fois en moyenne (avec des extrêmes allant de 2 à 20 fois). Le nombre moyen des hospitalisations était de 4,8 versus 2,63 chez les bon observants. Conclusion : Outre l’utilisation de posologies minimales efficaces, la simplification des prises et la prise en compte des effets indésirables du traitement, un facteur pronostique qui parait essentiel pour une bonne observance en pratique quotidienne est constitué par la qualité de l’alliance thérapeutique et de l’implication des équipes médicales et de la famille. PO 095 IMPACT DE LA PSYCHOÉDUCATION SUR LA QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS BIPOLAIRES TYPE I BEN HADJ KACEM N., ZARROUK L., HADJ AMMAR M., NASR M. HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE Introduction : La prise en charge du trouble bipolaire (TB) par des moyens chimiothérapiques seuls peut s’avérer insuffisante. Afin d’optimiser le traitement médicamenteux et d’agir en amont sur les facteurs déclenchants, précipitants ou d’entretien de ce trouble, des programmes de psychoéduca- tion (PE) ont été proposés. L’objectif de ce travail était d’étudier l’impact d’une intervention psychothérapeutique à visée éducationnelle sur la qualité de vie (QdV) des patients bipolaires type I. Patients et méthodes : C’est une étude prospective portant sur 15 patients bipolaires type I. Le programme de PE appliqué était celui de la clinique du Château de Garches de Paris. La Hamilton Depression Rating Scale et la Young Mania Rating Scale ont été utilisées pour confirmer la stabilité thymique. La QdV a été évaluée deux semaines avant et trois mois après PE, à l’aide de la SF-36 dans sa version arabe. Résultats : Au départ, la moyenne des scores à la SF-36 était de 63,2, attestant une insuffisance modérée de QdV qui touchait 41 % des participants. Après PE, l’augmentation des scores variait de 2,9 à 17,4. Cette augmentation a gagné significativement l’activité physique (D1), la vie et relations avec les autres (D6) et les limitations dues à l’état psychique (D7), tandis que les autres dimensions indiquaient des tendances non significatives vers un fonctionnement amélioré. Le seul facteur prédisant significativement les scores de QdV avant et après PE était l’âge au début du trouble tardif (> 35 ans). Conclusion : Le recours à la PE utilisée conjointement avec la chimiothérapie, est associé à une amélioration significative de la QdV des patients bipolaires type I. Des études ultérieures contrôlant notamment les aspects pharmacologiques, le degré d’adhésion au traitement et la sévérité du TB permettraient une meilleure prise de conscience des apports de la PE dans le TB. PO 096 ACTIVATION/INHIBITION DE LA RÉPONSE, EFFICACITÉ ET TOLÉRANCE DU TRAITEMENT PAR OLANZAPINE CHEZ DES PATIENTS BIPOLAIRES EN PHASE AIGUE : RÉSULTATS DES CRITÈRES SECONDAIRES D’UNE ÉTUDE EN OUVERT NON COMPARATIVE DE 24 SEMAINES HENRY C. (1), GERARD S. (2), LUQUIENS A. (2), LANCON C. (3), SAPIN H. (2), PERRIN E. (2), FALISSARD B. (4), LUKASIEWICZ M. (2) (1) INSERM-Unité 841, IMRB, Département de Génétique. APHP A. Chenevier, Pôle de Psychiatrie, Université Paris 12, Faculté de Médecine, IFR10, CRETEIL, FRANCE (2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE (3) Service hospitalo-universitaire de psychiatrie et de psychologie médicale, Hôpital Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (4) Unité INSERM U669. Maison de Solenn, Hôpital Cochin, 97 boulevard du Port Royal, PARIS, FRANCE Objectif : Évaluer la dimension d’activation/inhibition de la réponse, l’efficacité et la tolérance de l’olanzapine chez des patients bipolaires en phase aigue (maniaques, hypomaniaques, mixtes ou dépressifs). Méthode : L’étude MAThyS (Multidimensional Assessment of Thymic state) est un essai clinique de phase IIIb, en ouvert, avec l’olanzapine (5-20 mg/jour), dont l’objectif principal était la validation de l’échelle MAThys évaluant le processus d’activation/inhibition de la réponse chez les patients bipolaires. Sont présentés ici les critères secondaires d’efficacité 47 9e Congrès de l’Encéphale et tolérance : (a) Variation des score d’échelles HAMD-17, YMRS, HAM-A et MAThyS entre : l’inclusion et 6 semaines, l’inclusion et 24 semaines ; (b) Délai jusqu’à la réponse dans la population totale et chaque sous-groupe entre : l’inclusion et 6 semaines, l’inclusion et 24 semaines. Résultats : 141 patients ont été inclus (36 maniaques, 31 hypomaniaques, 26 mixtes et 48 dépressifs). 56,7 % étaient des femmes, l’âge moyen était 45.6 (± 12.9) ans et la durée moyenne de la maladie de 15.9 (± 13.9) ans. Plus de 90 % des patients maniaques et hypomaniaques ainsi que Ω des patients mixtes étaient hyperréactifs alors que plus de 50 % des patients dépressifs étaient hyporéactifs. Tous ont présenté une amélioration du score à l’échelle MAThyS dont la plus importante durant la phase de traitement en aigu. Tous ont également présenté une amélioration statistiquement et cliniquement significative de leurs scores aux échelles HAMD-17, YMRS, HAM-A à 6 et 24 semaines. Les résultats de tolérance ont été conformes au profil métabolique connu de l’olanzapine. 82,1 % de réponse à l’olanzapine (66.7 % de maniaques, 90.0 % d’hypomaniaques, 92.0 % de mixtes, et 82.6 % de dépressifs). Conclusion : Tous les groupes de patients ont présenté une amélioration significative de l’humeur et des scores d’activation/inhibition sur 24 semaines. Le processus d’activation/inhibition en tant que marqueur de la réponse devrait être étudié plus spécifiquement. Bien que l’olanzapine en monothérapie semble bien tolérée et efficace dans le groupe de patients présentant une dépression bipolaire, ces résultats restent à confirmer dans un essai clinique randomisé en double-aveugle et l’olanzapine n’a pas d’indication chez ces patients. PO 097 EFFICACITÉ D’ARIPIPRAZOLE EN ADJONCTION AU LITHIUM OU AU VALPROATE DANS LE TRAITEMENT À LONG TERME DE LA MANIE DE SUJETS ATTEINTS DE TROUBLES BIPOLAIRES OWEN R. (1), ROLLIN L. (1), KHAN A. (2), SANCHEZ R. (3), CARSON W. (3), MORRIS B. (1), TIMKO K. (1), MARCUS R.N. (1) (1) Bristol-Myers Squibb, WALLINGFORD, ÉTATS-UNIS (2) Northwest Clinical Research Center, BELLEVUE, ÉTATSUNIS (3) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization, Inc., PRINCETON, ÉTATS-UNIS Objectif : Évaluer la tolérance et l’efficacité de l’aripiprazole (ARI) en association au Lithium (Li) ou au Valproate (VAL) à repousser le délai avant rechute chez des patients maniaques atteints de trouble bipolaire de type I. Méthodes : Des patients bipolaires présentant un épisode maniaque ou mixte ont reçu pendant 2 semaines Li ou VAL. Les patients ayant une réponse inadéquate (score YMRS > 16 et réduction ≤ 35 % par rapport au score à l’inclusion) lors de la monothérapie par thymorégulateur (ThR) (2 semaines de Li ou VAL) ont reçu ARI en simple aveugle en association au ThR. Les sujets ayant atteint et maintenu une stabilisation de leur humeur (YMRS et MADRS < 12) pendant 12 semaines consécutives ont été assignés à ARI en double aveugle (10 à 30 mg/j) ou placebo (Pbo) en asso48 ciation à Li ou VAL. La rechute a été contrôlée jusqu’à 52 semaines. L’incidence des événements indésirables dus au traitement (EI) ainsi que les variations du poids ont été évaluées lors de la phase en double aveugle. Résultats : 337 patients (169 Pbo, 168 ARI) ont été randomisés dans les groupes ARI + ThR et Pbo + ThR. Les patients ayant terminé l’étude étaient de 52,7 % dans le groupe Pbo, et 61,3 % dans le groupe ARI ; les sorties d’étude pour cause d’EI étaient au nombre de 34 (15 Pbo, 19 ARI). Le taux global de rechute à 52 semaines était de 29 % dans le groupe Pbo et 17 % dans le groupe ARI. L’ARI en association au ThR a significativement retardé le temps de survenue de rechutes comparativement au Pbo + ThR, Hazard ratio = 0,544 (IC : 95 %, 0,33-0,89 ; log-rank p = 0,014). Les EI les plus fréquents (≥ 5% et supérieur au Pbo) étaient : céphalées (10,8 % Pbo, 13,2 % ARI), prise de poids (6,6 % Pbo, 9,0 % ARI) et tremblements (2,4 % Pbo, 6,0 % ARI). Les variations moyennes du poids sur le long terme étaient similaires à celles observées (p = 0.49) entre les groupes Pbo (0,60 kg) vs ARI (1,07 kg) (semaine 52, analyse en LOCF : last observation carried forward). Conclusion : Ces résultats permettent de valider le bénéfice au long cours de l’association aripiprazole et thymorégulateurs après obtention durable d’une rémission symptomatique. PO 098 ARIPIPRAZOLE EN ASSOCIATION À LA LAMOTRIGINE DANS LE TRAITEMENT AU LONG COURS DES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLES BIPOLAIRES DE TYPE I (MANIAQUES OU MIXTES) KETTER T.A. (1), CARLSON B.X. (2), SUN W. (2), TIMKO K. (3), VESTER-BLOKLAND E. (4), MCQUADE R.D. (5), SANCHEZ R. (5) (1) Département de Psychiatrie et Sciences Comportementales, Université de Stanford, STANFORD, ÉTATS-UNIS (2) Bristol-Myers Squibb, PLAINSBORO, ÉTATS-UNIS (3) Bristol-Myers Squibb, WALLINGFORD, ÉTATS-UNIS (4) Bristol-Myers Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE (5) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization, Inc., PRINCETON, ÉTATS-UNIS Objectif : Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de l’aripiprazole (ARI) en association à la lamotrigine (LTG) comparativement au placebo (Pbo) + LTG dans le traitement d’entretien au long cours de patients atteints de trouble bipolaire de type I avec épisode récent maniaque ou mixte stabilisé pendant au moins 8 semaines consécutives par ARI + LTG. Méthodes : Cette étude comportait une phase de stabilisation en simple aveugle (9-24 semaines) (Phase 1) et une phase en double aveugle évaluant les rechutes (52 semaines) (Phase 2). Dans la phase 1, les patients ont été stabilisés par l’aripiprazole en simple aveugle (10-30 mg/jour) et la lamotrigine en ouvert (dose cible 100 ou 200 mg/jour) et devaient avoir été stabilisés pendant 8 semaines consécutives. Lors de la phase 2, les patients ont été randomisés pour recevoir ARI en double aveugle + LTG ou placebo + LTG pendant 52 semaines. Le critère d’évaluation primaire était Posters le délai entre la randomisation à la rechute pour un épisode maniaque ou mixte. Résultats : Un total de 787 patients sont entrés en phase 1 et 351 (173 Pbo + LTG, 178 ARI + LTG) ont été randomisés dans la phase 2. Le taux de complétion de la phase 2 du groupe ARI + LTG a été de 36,5 % et de 30,6 % pour le groupe Pbo + LTG. Les taux de sorties dans les groupes ARI + LTG et Pbo + LTG pour événements indésirables (EI) ont été respectivement de 9 % et 6 %, et pour manque d’efficacité de 22 % et 31 %. L’objectif principal, évalué selon le taux de rechute pour épisode maniaque/mixte de Kaplan-Meier, a été de 11 % pour le groupe ARI + LTG et 23 % pour Pbo + LTG (hazard ratio = 0,55 – IC 95 % : [0.296 – 1,030], p = 0,058). Conclusions : L’aripiprazole + LTG comparativement au placebo + LTG a tendance à réduire les taux de rechute maniaques/mixtes, sans néanmoins montrer une différence statistiquement significative (p = 0,058). L’aripiprazole + LTG a démontré un profil de tolérance sûr et adéquat. Le taux de rechute global était plus faible que prévu et a réduit la puissance statistique de l’étude et la précision des estimations de comparaison des traitements. PO 099 QUÉTIAPINE ET DÉPRESSION BIPOLAIRE RÉSISTANTE : À PROPOS D’UN CAS MARRAG I., LAGODKA A., GOURION D., OLIE J.P., LÔO H. Service Hospitalo-Universitaire. Centre Hospitalier Sainte Anne. Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE L’avènement des antipsychotiques atypiques depuis quelques années a certes modifié le pronostic et le cours évolutif des pathologies psychiatriques en particulier la schizophrénie et le trouble bipolaire (TB), néanmoins certains patients continuent à présenter une résistance à ces nouvelles molécules malgré des posologies efficaces et une bonne observance thérapeutique. Les auteurs se proposent d’illustrer à partir d’une vignette clinique le cas d’une patiente hospitalisée pour une dépression bipolaire résistante aux thymorégulateurs et aux antidépresseurs disponibles sur le marché et nécessitant sa mise sous quétiapine (Seroquel®) après l’obtention d’une autorisation temporaire d’utilisation. Nous présentons le cas d’une patiente âgé de 31 ans hospitalisée pour un épisode dépressif rentrant dans le cadre d’un TB type I résistant aux thérapeutiques usuelles. Le tableau clinique à l’entrée associait une tristesse, un ralentissement psychomoteur, une perte d’intérêt et de plaisir, des idées de culpabilité et d’incurabilité et des idées suicidaires. L’histoire du trouble remonte à quatre ans marqué par l’installation d’un tableau dépressif d’évolution favorable sous traitement, suivi de plusieurs hospitalisations pour des décompensations thymiques malgré une bonne observance thérapeutique. L’historique des traitements psychotropes prescrits note l’utilisation de tous les thymorégulateurs disponibles, de plusieurs traitements antidépresseurs : clomipramine, citalopram, sertraline, fluoxétine, venlafaxine, iproniazide et agomélatine ainsi que de multiples antipsychotiques atypiques. La résistance à l’association de ces traitements sus cités nous a amené à demander l’autorisation d’utilisation de la quétiapine. L’évolution était favorable après quatre semaines de traitement à la dose de 400 mg/j avec une rémission complète de l’épisode dépressif et apparition d’effets indésirables à type d’hypotension orthostatique et de sédation. Une discussion à la lumière des données de la littérature fait ressortir d’une part l’efficacité de la quétiapine dans le traitement et la prévention des épisodes maniaques et dépressifs rentrant dans le cadre d’un TB et d’autre part la bonne tolérance en dehors de quelques effets indésirables à type de sédation et de somnolence. PO 100 L’ADOLESCENT SCHIZOPHRÈNE : CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET ÉVOLUTION ADALI I., ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : L’adolescence est l’âge où s’installent la plupart des maladies psychiatriques de l’âge adulte, celles-ci n’ayant pas, à leur début, les caractéristiques cliniques évidentes et posent un vrai problème de diagnostic différentiel. Patients et méthodes : Étude rétrospective portant sur une population d’adolescents schizophrènes dans le but de déterminer les caractéristiques cliniques de la maladie, les conduites addictives et l’évolution (nombre d’hospitalisations et fonctionnement). Résultats : Étude toujours en cours. Discussion : Si les schizophrénies à début précoce sont rares, toutes les études montrent une nette augmentation de l’incidence et de la prévalence du trouble à partir de l’âge de 15 ans. À l’adolescence, le tableau clinique observé se rapproche de celui décrit chez l’adulte. Les études sur le devenir des adolescents schizophrènes montrent que le trouble a des conséquences particulièrement délétères sur le développement et l’adaptation psychosociale des sujets. Les risques de suicide ou de mort accidentelle sont soulignés. L’altération progressive du fonctionnement cognitif observée avec l’évolution et la fréquence des troubles comorbides (trouble des conduites, abus de substances) peuvent, au moins en partie, en rendre compte. PO 101 COMMENT CONJUGUER ÉVALUATION ET CLINIQUE ? MAZODIER M., CARPENTIER D., BOTTON B. CH SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE La prise en charge de la schizophrénie a fait de grands progrès avec les avancées pharmacologiques, associées aux autres approches thérapeutiques, psychothérapiques, sociothérapiques… Le patient schizophrène, soutenu par les réformes législatives, devient progressivement acteur de ses soins. Cette évolution de l’abord thérapeutique se doit de s’adapter à l’évolution de l’état clinique du patient, de son insight et de son degré de consentement à participer activement à ses soins. 49 9e Congrès de l’Encéphale De nombreux outils d’évaluation de l’évolution du patient ont été créés, parmi ceux-ci les échelles conçues par le collège méditerranéen de psychiatrie, dans le cadre du projet européen ADHES. Nous proposons d’utiliser certains de ces supports d’évaluation que nous associerons avec un entretien clinique, médical ou paramédical. Nous essaierons de démontrer que ces nouvelles formes d’évaluation, si elles sont intégrées au parcours habituel de prise en charge globale, peuvent s’ajouter à l’éventail thérapeutique de la schizophrénie, en diversifiant la forme des supports et en développant les voies de la relation thérapeutique, tant sur le plan individuel que groupal. PO 102 PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE : ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES ET BIPOLAIRES BOUJEMLA H., HAMMAMI M., MERSNI M., DJEBBI R., DAKHLAOUI O., ELLOUMI H., CHEOUR M. Hôpital Razi La Manouba, TUNIS, TUNISIE Le premier épisode psychotique est un moment clé dans l’histoire des troubles psychotiques et diverses évolutions sont possibles. Le polymorphisme clinique, lors de cet épisode, rend la prédiction de son évolution difficile voire prématurée et peu fiable. En effet, le premier épisode psychotique peut être inaugural d’une schizophrénie, d’un trouble bipolaire, d’une psychose paranoïaque ou être sans lendemain. Notre étude est prospective, descriptive et comparative portant sur les dossiers de patients hospitalisés dans le service de psychiatrie « E » de l’hôpital Razi pour la première fois entre 2004 et 2006 pour un premier épisode psychotique s’agissant : d’un trouble psychotique bref, d’un trouble schizophréniforme, d’un épisode dépressif ou maniaque avec caractéristiques psychotiques ou d’un trouble psychotique induit par une substance. Un questionnaire a été rempli pour chaque patient comportant des données sociodémographiques, les antécédents personnels et familiaux, les conduites addictives, la personnalité pré morbide, des données cliniques, thérapeutiques et évolutives. Nous nous sommes proposés de comparer le groupe de patients ayant évolué vers la schizophrénie (avec un recul de 4 à 6 ans) au groupe des patients dont l’évolution s’est faite vers un trouble de l’humeur. Nous avons recensé 67 patients hospitalisés pour premier épisode psychotique dont 44 hommes et 23 femmes soit un sexe ratio H/F de 1,91 et une moyenne d’âge de 31,2 ans. A l’admission, on a relevé : 29 épisodes psychotiques brefs, 16 troubles schizophréniformes, 6 trouble psychotique induit par une substance, 9 épisodes maniaques avec caractéristiques psychotiques et 7 épisodes dépressifs avec caractéristiques psychotiques. Au cours de l’évolution, 22 patients ont présenté une évolution schizophrénique, 4 ont évolué vers un trouble schizo- 50 affectif, 12 patients ont évolué vers un trouble de l’humeur, 2 vers un délire paranoïaque, 22 patients ont présenté un épisode psychotique aigu sans lendemain et 5 patients ont été perdus de vue. En comparant le groupe des patients ayant évolué vers un trouble de l’humeur à celui des schizophrènes certaines particularités se sont dégagées. PO 103 CLINIQUE DES PHASES PRÉMORBIDES ET PRODROMIQUES DE LA SCHIZOPHRÉNIE. ÉTUDE RÉTROSPECTIVE À PROPOS DE 50 CAS OBACZ C. (1), KABUTH B. (1), JAY N. (2) (1) CHU Nancy Hôpital d’enfants, VANDOEUVRE, FRANCE (2) Service SPIEAO. Faculté de Médecine, NANCY, FRANCE Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective descriptive afin d’exposer les aspects cliniques des phases précoces de la schizophrénie, tout en prenant en compte les facteurs environnementaux et les antécédents familiaux. L’échantillon se constitue de 50 adultes schizophrènes diagnostiqués selon la CIM-10, âgés de 18 à 30 ans, suivis au Centre Psychothérapique de Nancy du 1er janvier au 31 décembre 2008 et ayant bénéficié d’un suivi antérieur en pédopsychiatrie avant leur 18e année. Les données ont été recueillies par dépouillement des dossiers à l’aide d’une grille de lecture réalisée par les auteurs. L’échantillon comporte 72 % d’hommes âgés en moyenne de 24 ans. Le diagnostic de schizophrénie a été posé à 21 ans en moyenne et la distribution des sous-types comporte une prédominance de formes paranoïdes et hébéphréniques. L’âge de prise en charge pédopsychiatrique est en moyenne de 11.2 ans et le délai entre cet âge et le diagnostic de schizophrénie est de 10.9 ans, conférant un recul important pour l’étude des manifestations précoces de la maladie. 80 % de l’échantillon a bénéficié d’une chimiothérapie avant le diagnostic, dont 54 % à l’adolescence : 44 % d’utilisation de neuroleptiques ou antipsychotiques atypiques et 28 % d’antidépresseurs ; 4 ans en moyenne avant le diagnostic de schizophrénie. Pour 80 % de la population, plus de 2 diagnostics ont été posés avant le diagnostic final de schizophrénie. 3 catégories prédominent parmi les diagnostics pédopsychiatriques : troubles du comportement et des émotions, du développement et névrotiques. Le parcours clinique des sujets de l’échantillon a aussi été étudié sous un abord dimensionnel : Durant l’enfance (avant 12 ans) 6 dimensions sont individualisées (physique, cognitive, d’impulsivité, négative, d’anxiété, positive/de discordance). Les items cognitifs correspondent aux descriptions de marqueurs de vulnérabilité de la phase prémorbide de la schizophrénie. Durant l’adolescence (> 12 ans) 7 dimensions cliniques sont recensées (apparition de la dimension thymique) et corroborent les descriptions de la phase prodromique. Ces dimensions sont stables au cours du développement, ce qui fait évoquer l’existence probable d’un continuum évolutif dimensionnel de l’enfance à l’adolescence des futurs sujets schizophrènes de notre population. Posters PO 104 MÉDECINS GÉNÉRALISTES ET SCHIZOPHRÉNIE DÉBUTANTE : RÉSULTATS D’UNE ENQUÊTE POSTALE LE GALUDEC M., STEPHAN F., CORNILY G., MASCRET R., WALTER M. CHRU Brest, BOHARS, FRANCE Introduction : Il est établi que des soins précoces chez les patients schizophrènes sont corrélés à un meilleur pronostic. Le retard à la mise en place d’un traitement peut avoir des conséquences majeures : davantage de résistances au traitement et de rechutes ; des rémissions difficiles ; un déclin cognitif rapide ; un risque élevé d’abus de substances et de dépression, de troubles du comportement et de perturbations sociales. Un des facteurs contribuant au retard de prise en charge est la difficulté d’identification des troubles schizophréniques débutants par les médecins généralistes. Objectif : Nous souhaitons d’une part explorer les représentations de la schizophrénie débutante par les médecins généralistes, leurs compétences diagnostiques et thérapeutiques et d’autre part estimer leurs besoins concernant l’évaluation des sujets pour lesquels une schizophrénie est évoquée. Méthode : Un questionnaire a été adressé par voie postale aux médecins généralistes de 3 départements bretons soit 2039 praticiens. Résultats : Le taux de retour de l’enquête est de 26,7 %. 515 questionnaires retournés sont exploitables (25,2 %). Les médecins ayant répondu sont majoritairement des hommes (68,9 %) et l’âge moyen est de 50,7 ans. 45,4 % n’ont aucune expérience en psychiatrie. 81 % prennent en charge des patients schizophrènes et 90,1 % se déclarent en difficulté avec ces patients. La schizophrénie est précédée de signes d’alarme pour 85,6 % d’entre eux. Les symptômes les plus évocateurs d’une psychose débutante sont : comportements étranges (82,5 %) ; hallucinations et idées délirantes (71,1 %). Pour un premier épisode psychotique, 31,8 % des médecins préconisent un traitement médicamenteux et 28,7 % un traitement médicamenteux associé à une psychothérapie. La durée de traitement la plus fréquemment citée est de 1 à 6 mois (18,6 %). Les médecins généralistes souhaitent la création de centres « ressources » (84,7 %). Discussion : Nos résultats concordent avec ceux de la littérature. Ils montrent des difficultés chez les médecins généralistes dans le diagnostic et la prise en charge des patients schizophrènes en début de maladie. Ils incitent à la mise en place de centres « ressources » spécialisés dans l’évaluation et la prise en charge des sujets présentant une schizophrénie débutante. PO 105 ÉVALUATION DES ANOMALIES DE L’EXPÉRIENCE DE SOI DANS LA DÉTECTION DE LA PSYCHOSE : ÉTUDE PILOTE tique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (2) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME), Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (3) Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et de Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La question de la prévention d’une émergence de troubles psychotiques chez un jeune adulte présentant des signes de souffrance psychique est d’un intérêt majeur. Des critères de détection d’états mentaux à risque de transition psychotique ont récemment été mis au point. Dans une approche phénoménologique des phases précoces de la schizophrénie, la notion d’anomalies de l’expérience de Soi à travers le concept de symptômes de base est prédominante. Notre étude tente d’aborder ces expériences anormales chez des sujets présentant un état mental « à risque », à partir de deux questionnaires semi-standardisés. Méthodologie : Quatorze sujets catégorisés « à risque » de transition psychotique à l’échelle « Comprehensive Assessment for At Risk Mental State » (CAARMS ; Yung et al., 2005), et un groupe de 8 patients souffrant de schizophrénie stables ou vus en subaigu, ont été évalués à l’aide de la « Schizophrenia Proneness Instrument » (SPI-A ; Klosterkötter et al., 2001) et l’« Examination of Anomalous SelfExperience » (EASE ; Parnas et al., 2005), dans le but d’appréhender les expériences anormales subjectives. La psychopathologie générale a été évaluée à la BPRS et la PANSS. Résultats : Le groupe des sujets « à risque » ne présente pas de différence significative par rapport aux patients schizophrènes pour la présence et l’intensité des symptômes de base à la SPI-A. A l’EASE, la dimension « Transitivisme/démarcation de Soi » est retrouvée significativement plus intense (p = 0,011) chez les patients schizophrènes. Aucune autre dimension ne diffère entre les deux groupes. Discussion : Les anomalies de l’expérience de Soi, reflétées par les symptômes de base et les troubles de l’ipséité, sont présentes dans la pathologie schizophrénique ainsi que dans les phases précédant l’éclosion des symptômes de premier rang. L’exploration des expériences anormales dans les phases précoces est d’un intérêt prometteur pour la détection d’un risque de psychose. Elle enrichit considérablement notre compréhension et la description clinique subjective de la pathologie. L’étude devra être étendue sur un plus large échantillon et être mise en lien avec des corrélats neuropsychologiques montrant une atteinte précoce, telles les anomalies attentionnelles ou visuospatiales. PO 106 SCHIZOPHRÉNIE FÉMININE : TOUJOURS UN BON PRONOSTIC ? ROY M. (1), MOAMAÏ J. (2) GADEL R. (1), LOGAK Z. (2), GAILLARD R. (3), OLIE J.P. (3), KREBS M.O. (3), AMADO I. (1) (1) Université du Québec en Outaouais, GATINEAU, CANADA (2) Centre hospitalier de l’Université de Montréal, MONTRÉAL, CANADA (1) Centre d’Evaluation et de Recherche Clinique (CERC), Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et de Thérapeu- Contexte : La littérature suggère que les femmes atteintes de schizophrénie, ayant une évolution plus favorable, manifes51 9e Congrès de l’Encéphale tent des symptômes négatifs et cognitifs moins sévères ainsi que des symptômes positifs plus importants que les hommes atteints de la même maladie. Toutefois, les évidences cliniques de la Schizophrénie Féminine (SF) ne sont pas tout à fait consistantes. L’objectif était de revoir le concept de bon pronostic de SF en reprenant les caractéristiques cliniques et évolutives de la maladie en milieu hospitalier. Méthode : Les données viennent de deux sources. L’une porte sur 124 évaluations à l’échelle PANSS d’un échantillon de patients schizophrènes ambulatoires (excluant trouble schizo-affectif) diagnostiqués selon les critères de DSM-IV. L’autre provient des dossiers médicaux des 10 252 premières admissions de patients âgés entre 14 et 50 ans, ayant eu lieu entre 1980 et 2008 dans un hôpital psychiatrique régional du Québec. Résultats : Le taux observé d’admission de SF était de 16 % (vs 35 % pour les hommes, p < 0.001). Outre l’âge de première admission plus tardif (33 vs 28 ans, p < 0.001), on n’a observé aucune différence entre SF et la schizophrénie chez les hommes par rapport à la durée totale des hospitalisations subséquentes, la durée du suivi (chronicité), les taux de rechute, les taux de schizophrénie de mauvais pronostic ainsi que les sous-types de la maladie. À l’exception d’un insight plus pauvre chez les femmes (90 % vs 72 %, p < 0.01), les deux groupes ne se distinguent pas sur les autres sous échelles (affective, cognitive, négative et positive) du PANSS, ni par rapport à la sévérité de la maladie. Conclusion : Cette étude basée sur des données contemporaines, contrairement à celles d’autres auteurs, suggère que caractéristiques cliniques et évolutives actuelles de la SF ressemblent à celles de la schizophrénie chez l’homme. L’hypothèse de l’évolution plus favorable de la SF n’est pas supportée par les données de notre étude. Les implications cliniques et les limitations de ces résultats pour le moins surprenants seront discutées. PO 107 SCHIZOPHRÉNIE ET SCOLARITÉ : À PROPOS DE 32 LYCÉENS ET ÉTUDIANTS BAATI I., ARIBI L., ZOUARI O., CHARFI N., AMAMI O. Service de Psychiatrie B, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Objectif : Étudier la scolarité chez des lycéens et des étudiants atteints de schizophrénie (SCZ). Patients et méthode : Notre étude, transversale et descriptive, a porté sur les dossiers de patients ayant consulté à l’unité de psychopédagogie du service de Psychiatrie B du CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie), pendant la période allant de 1995 à 2009. Les critères d’inclusion étaient : un diagnostic de SCZ (selon le DSM IV) et une durée de suivi d’au moins un an. Résultats : Trente-deux patients ont été retenus. Leur âge moyen à la première consultation était de 20,69 ans. Le sex ratio (H/F) était de 2,2. L’âge moyen de début des troubles était de 19,17 ans (extrêmes : 14 et 24 ans). Ce début était insidieux dans 75 % des cas. Les différents types de SCZ étaient par ordre de fréquence : indifférenciée (15 cas ; 46,8 %), paranoïde (10 cas ; 31,2 %), désorganisée (6 cas ; 52 18,7 %) et catatonique (1 cas ; 3,1 %). 68,8 % des patients ont été hospitalisés en psychiatrie, avec un nombre moyen d’hospitalisation de 2,63 et une durée moyenne de 20,58 jours. Le niveau des études au début des troubles était secondaire dans 20 cas (62,5 %) (Collège : 3,1 % ; lycée : 59,4 %) et supérieur dans 12 cas (37,5 %) (1er cycle : 28,1 % ; 2e cycle : 6,3 % ; 3e cycle : 3,1 %). Les résultats des études étaient essentiellement faibles (62,5 %) (Moyens : 31,2 % ; bons : 6,2 %). 17 patients (53,1 %) ont redoublé après le début de la maladie. La notion de réorientation était retrouvée dans 4 cas (12,5 %). 18 patients (56,3 %) ont bénéficié d’au moins une année blanche. 24 patients (75 %) ont arrêté leurs études. Parmi six patients ayant suivi une formation professionnelle, deux seulement ont eu un diplôme. PO 108 MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE ET IDENTITÉ PERSONNELLE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE : UNE EXPLORATION DES IMAGES DE SOI BERNA F. (1), BENNOUNA-GREENE M. (1), CONWAY M.A. (2), RATHBONE C. (2), VIDAILHET P. (1), DANION J.M. (1) (1) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Université de Strasbourg, INSERM U666, STRASBOURG, FRANCE (2) Universtiy of Leeds, LEEDS, ROYAUME-UNI Les troubles de l’identité subjective dans la schizophrénie et les processus qui les sous-tendent restent à jour mal compris. L’étude de la mémoire autobiographique offre un moyen pertinent pour les explorer, nos souvenirs autobiographiques étant étroitement liés à notre identité. Ils constituent par exemple une base autobiographique sur laquelle reposent des connaissances plus abstraites sur soi comme les images de soi (ex. : « je suis psychiatre », « je suis actif »). Nous avons étudié les fondements autobiographiques des images de soi dans la schizophrénie et avons demandé à 25 patients schizophrènes et 25 sujets sains de donner vingt qualificatifs définissant leur identité en complétant la phrase « Je suis… ». Ensuite, les participants devaient sélectionner parmi ces vingt, quatre images de soi jugées essentielles pour les définir puis les illustrer au travers de six souvenirs autobiographiques. Nos résultats montrent que les images de soi des patients sont plus passives que celles des témoins. Chez les sujets sains, images de soi et souvenirs sont fortement reliés quant à leur thème contrairement aux patients chez qui ce lien thématique est diminué. Les souvenirs des patients sont aussi moins spécifiques et caractérisés par une altération du sentiment même de soi. Enfin, alors que les souvenirs reliés à une même image de soi chez les sujets sains sont fortement homogènes quant à leur contenu thématique, leurs caractéristiques émotionnelles, cognitives et temporelles, chez les patients, les souvenirs sont hétérogènes quant à leurs caractéristiques thématiques et cognitives. Ces données traduisent dans la schizophrénie, une fragilité et une organisation défectueuse du socle autobiographique sous-tendant certaines connaissances sur soi comme les Posters images de soi. Elles suggèrent une moindre intégration de ces souvenirs au sein de l’identité. Ces mécanismes pourraient rendre compte de la constitution et du maintien d’une identité anormale chez les patients schizophrène. PO 109 TEST VISUEL DE VULNÉRABILITÉ À LA SCHIZOPHRÉNIE EN POPULATION TUNISIENNE EL HECHMI S., RAFRAFI R., TLILI H., CHIHANI R., MELKI W., EL HECHMI Z. Service de psychiatrie F. Hôpital Razi, MANNOUBA. Faculté de Medecine de Tunis, Université de Tunis El Manar, TUNIS, TUNISIE Introduction : La schizophrénie est une pathologie multifactorielle complexe, sous tendue par une vulnérabilité génétique, neurodéveloppementale et environnementale. Plusieurs marqueurs de vulnérabilité ont été identifiés tel l’élargissement des ventricules cérébraux, la désynchronisation des mouvements de poursuite oculaire ou l’augmentation des latences des potentiels évoqués auditifs. Le trouble de reconnaissance des expressions du visage tend à être considéré comme facteur de vulnérabilité de la schizophrénie. Ce déficit de la reconnaissance des expressions du visage pourrait être la traduction de dysfonctions de l’amygdale et de l’hippocampe. Les cortex frontal et temporal ont été également impliqués dans ce dysfonctionnement. À la différence des explorations paracliniques complexes, la recherche du trouble de la reconnaissance des expressions du visage est relativement aisée et pourrait être un test à la fois simple et utile dans l’identification des individus à risque. Objectif : Valider un test de reconnaissance des expressions du visage dans une population tunisienne, en confirmant la présence de déficit chez les patients avec schizophrénie et à moindre degré chez leurs apparentés du premier degré en comparaison à l’absence de troubles de la reconnaissance des émotions faciales chez un groupe témoin. Matériels et méthodes : Un test de reconnaissance des expressions du visage comportant six émotions : joie, tristesse, colère, peur, surprise et dégoût avec un score côté jusqu’à six conçu à partir de photos d’une actrice connue. Le test comporte au préalable la reconnaissance du genre. Ce test a été proposé à trois groupes : un groupe de patients souffrant de schizophrénie (n = 34), un groupe de parents du premier degré (n = 27), et un groupe témoin (n = 57). Résultats : Les troubles de la reconnaissance faciale des émotions ont été retrouvés chez les patients et leurs apparentés du premier degré et étaient absents dans le groupe témoin indépendamment de l’âge, du sexe et du niveau éducationnel. Les résultats suggèrent également que ce test est assez spécifique (77 %) et sensible (84 %). Il peut constituer un instrument de dépistage des personnes vulnérables à la schizophrénie. PO 110 SCHIZOPHRÉNIE TARDIVE ANES I., ZARROUK L., MARRAG I., BEN NASRALLAH M., NASR M. HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE Introduction : La question de l’existence d’une schizophrénie à début tardif n’est pas récente mais reste controversée : forme clinique, forme évolutive ou bien une entité à part entière. L’objectif de notre travail est de déterminer les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives de ce type de trouble. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au service de psychiatrie Mahdia sur une période de sept ans et demi (janvier 2003 au juin 2010) portant sur 14 patients hospitalisés et dont le diagnostic de schizophrénie tardive a été retenu. Résultats : Il s’agit de 14 patients dont 8 hommes et 6 femmes. L’âge moyen était de 46 ans. 5 patients avaient des antécédents familiaux psychiatriques. Deux hommes étaient divorcés et cinq étaient célibataires. Un statut professionnel stable a été noté chez 6 patients. Un niveau scolaire dépassant le primaire a été noté chez 6 patients. Trois femmes étaient mariées, deux étaient divorcées et une était veuve. Un facteur de stress précédant l’admission était noté chez 3 patients. Le délire était bien structuré de mécanisme hallucinatoire, intuitif et interprétatif chez 8 patients. Le thème de persécution était le plus rencontré puis le thème de jalousie. L’évaluation neuropsychologique était normale chez tous les patients. Les 14 patients ont été mis sous un traitement antipsychotique. L’évolution était favorable pour la majorité des cas. Conclusion : La schizophrénie pourrait apparaitre à n’importe quel âge de la vie. La forme tardive présente des particularités cliniques permettant de la distinguer des autres formes. PO 111 TROUBLE PSYCHOTIQUE POST TRAUMATIQUE : DIFFÉRENTES HYPOTHÈSES IMPLIQUÉES ANES I., ZARROUK L., MARRAG I., KACHOURI R., NASR M. HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE Résumé (Poster) Les complications neuropsychologiques et psychiatriques secondaires à un traumatisme crânien sont nombreuses et handicapantes. Si la dépression et les troubles anxieux sont les troubles psychiatriques les plus fréquents, la psychose post traumatique en population cranio-traumatisée est très variable selon les études. La question des liens entre symptômes psychotiques schizophréniques ou non et traumatisme crânien est complexe : les patients schizophrènes présentent davantage de traumatismes crâniens que la population générale, peut-être du fait d’incoordination motrice et/ou de troubles du comportement. Le traumatisme crânien pourrait-il être un facteur déclenchant de trouble psychotique ? À travers l’illustration de deux cas cliniques, nous proposons de discuter le rôle d’un traumatisme crânien dans la genèse d’un trouble psychotique et d’étudier en se référant au données de la littérature les différentes hypothèses expliquant le lien entre la pathologie psychotique et le traumatisme crânien. 53 9e Congrès de l’Encéphale PO 112 VULNÉRABILITÉ À LA SCHIZOPHRÉNIE CHEZ LES PATIENTS ANTÉRIEUREMENT DÉPENDANTS À UNE SUBSTANCE À PROPOS D’UNE ENQUÊTE EN POPULATION HOSPITALIÈRE TUNISIENNE Sans oublier les risques encourus par les enfants de mères schizophrènes qui sont développementaux et psychopathologiques, liés à la séparation. Dans notre travail, nous allons illustrer cette problématique à travers un cas clinique intéressant. ZGUEB Y., FARHAT I., JOMLI R., NACEF F., DOUKI S. HOPITAL RAZI, TUNIS, TUNISIE Introduction : Au côté des travaux témoignant d’un effet délétère des troubles liés à l’utilisation d’une substance particulièrement la dépendance sur la schizophrénie, on en relève d’autres indiquant que cette comorbidité n’a pas d’influence pronostique. Objectifs : Estimer la prévalence de la dépendance chez les patients schizophrènes en milieu psychiatrique et étudier leur impact sur les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et évolutives. Méthodologie : C’est une étude rétrospective sur 5 ans réalisée au service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi, incluant tout patient schizophrène ayant présenté à son admission ou ayant parmi ses antécédents une dépendance à une substance psycho - active suivant les critères diagnostiques du DSM IV – TR. Résultats : – La prévalence de la dépendance à une substance psychoactive était de 6,1 %. Le sexe était exclusivement masculin avec une majorité de célibataires (90,9 %) et l’âge moyen au début de la schizophrénie était de 26 ans. – L’alcool était la substance la plus consommée (72,2 %). – Les patients schizophrènes ayant une antériorité de la dépendance avaient un risque élevé d’avoir des antécédents judiciaires, un âge tardif au début de la schizophrénie ainsi qu’une première hospitalisation et une durée de consommation longue. Conclusion : – À l’intérêt d’un repérage diagnostique précoce d’une dépendance comorbide à la schizophrénie, s’ajoute donc la nécessité de traiter simultanément les deux troubles en associant à l’approche psychiatrique classique une prise en charge spécifique des conduites addictives. PO 113 MATERNITÉ ET SCHIZOPHRÉNIE LAGDAS E. HÔPITAL AR-Razi Salé, SALÉ, MAROC La maternité chez une femme souffrant de schizophrénie est une question qui comporte de nombreuses facettes : désir de l’enfant et construction d’un couple, suivi médical de la grossesse et facteurs de risque périnatal, décompensations aigues à la naissance de l’enfant, entraves au développement de la paternité, relations ultérieures avec l’enfant dans un contexte fréquent d’isolement Autrement dit la maternité chez les schizophrènes a un impact sur la vie sexuelle et affective des mamans, le cours évolutif de la maladie et sur les processus de maternité. 54 PO 114 ÉTUDE DES LIENS ENTRE DIFFÉRENTES CARACTÉRISTIQUES DE L’INSIGHT ET LE RISQUE SUICIDAIRE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE DENARD S. (1), COURTET P. (2), JAUSSENT I. (2), MISDRAHI D. (1) (1) Centre Hospitalier Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE (2) Centre Hospitalier Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE Le manque d’insight constitue un trait caractéristique des patients souffrant de schizophrénie. L’insight cognitif, capacité à contrôler et à critiquer ses propres perceptions et son jugement, serait particulièrement altéré. Dans la schizophrénie, le risque suicidaire serait treize fois supérieur à celui de la population générale. Il serait majoré au cours des phases précoces de la maladie. Les résultats des études ayant recherché la place de l’insight dans la vulnérabilité suicidaire sont contradictoires. L’objectif de ce travail est d’explorer les liens entre différentes caractéristiques de l’insight clinique et cognitif, la symptomatologie dépressive et le risque suicidaire dans la schizophrénie. Nous avons réalisé une étude transversale menée en conditions naturelles. 61 patients répondant aux critères DSM-IV de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif ont été inclus. L’insight clinique a été évalué via la Scale to assess unwarness of mental disorder (SUMD) et l’insight cognitif par la Beck cognitive insight scale (BCIS). La symptomatologie dépressive a été évaluée par la BDI et l’intentionnalité suicidaire par l’échelle de Beck. Une analyse descriptive de la population a été réalisée, puis des calculs de corrélations entre les différentes variables, et des analyses uni et multivariées par régression logistique avec ajustement. 54,2 % des patients ont réalisé une tentative de suicide dans les deux ans suivant l’annonce du diagnostic. Les patients qui présentent un bon insight clinique (OR : 1,27) et de bonnes capacités d’introspection (0,35 ; p < 0,01) ont des scores de dépression plus élevés. La certitude mesurée par la BCIS serait un facteur protecteur par rapport au suicide (-0,26 ; p < 0,05). Avoir des antécédents de tentatives de suicides est corrélé à un meilleur insight (OR : 4,38). Bénéficier d une psychoéducation est lié à un meilleur insight (OR : 8,69). Ces associations sont indépendantes des facteurs de confusion potentiels. L’amélioration de l’insight est l’un des principaux objectifs afin d’augmenter l’adhésion aux soins. Un bon insight constitue cependant un facteur de risque pour l’émergence d’une symptomatologie dépressive en lien avec un constat douloureux de la pathologie schizophrénique. Un étayage important semble donc nécessaire. Posters PO 115 AUTONOMIE SOCIALE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES BEN HADJ KACEM N., MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M. HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE Introduction : La schizophrénie est une maladie mentale invalidante et mutilante, d’évolution généralement chronique. Elle est à l’origine d’une limitation de l’autonomie sociale source d’une détresse psychologique. L’objectif du présent travail était d’évaluer l’autonomie sociale effective des patients schizophrènes. Patients et méthodes : C’est une étude transversale réalisée à la consultation de psychiatrie du CHU de Mahdia durant une période de 3 mois, auprès des patients schizophrènes répondant aux critères DSM IV, ayant un âge variant de 19 à 65 ans et dont la durée d’évolution était d’au moins une année. Ont été exclus ceux en état de décompensation, présentant une affection organique sévère ou ayant un trouble cognitif majeur. Les informations ont été recueillies auprès des malades et à partir de leurs dossiers médicaux à l’aide d’un questionnaire préétabli. L’échelle de l’autonomie sociale (EAS) de Legay à 17 items regroupés en 5 dimensions a été utilisée pour l’évaluation. Résultats : Les caractéristiques générales des 360 patients schizophrènes ayant répondu aux critères d’inclusion, ont révélé un âge moyen de 40,2 ans, un sexe ratio de 2,33, une majorité de célibataires (55,8 %), un niveau bas d’instruction (66,7 %), une absence d’activité professionnelle (67,3 %) et un niveau socioéconomique détérioré (68,6 %). Les caractéristiques cliniques notaient un âge au début du trouble en moyenne de 26 ans, une durée d’évolution en moyenne de 14 ans et une prépondérance du type résiduel et du cours évolutif épisodique avec symptômes résiduels entre les épisodes respectivement dans 40,6 et 76,4 %. La moyenne des scores à l’EAS était de 39,08. Les Ω de la population (75,7 %) avaient un score inférieur à 59. 24,3 % des patients avaient des scores entre 60 et 108 signifiant une autonomie sociale altérée. Conclusion : L’évaluation de l’autonomie sociale effective est primordiale pour tout projet thérapeutique envisageant une intégration et une réhabilitation psychosociale des patients schizophrènes. PO 116 L’ESTIME DE SOI AUX RISQUES DE LA MALADIE MENTALE CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Equipe de recherche pour la santé mentale, MARRAKECH, MAROC Une personne atteinte de maladie mentale voit son mode de vie personnel, social et familial se modifier. Les hospitalisations sont considérées comme une rupture de l’espace, du temps et du monde organisé. La maladie influence l’estime de soi car en plus du regard dégradant de la société, le sentiment de contrôle est touché. La littérature insiste sur la nécessité d’une vision plus éclairée de différents concepts transnosographiques et dimentionnels liés à la maladie mentale en vue d’une meilleure efficience en matière de soins. Nous proposons d’explorer l’estime de soi dans une population de patients schizophrènes en rémission et les liens pouvant exister entre estime de soi, signes dépressifs et conscience du trouble. Nous avons évalué l’estime de soi avec le Self Esteem Inventory de Coopersmith, version adulte qui est un auto-questionnaire mesurant plusieurs facettes de l’estime de soi : globale, familiale, sociale et professionnelle et la somme de ces différents scores donne l’estime de soi générale. Résultats et conclusion en cours. PO 117 L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES AU MAROC : LIMITES ET PERSPECTIVES ABELKASSEM L., BENALI A., OUERIAGHLI F., LAFFINTI A., TOUHAMI M., ELIDRISSI M.A. HMA Marrakech, MARRAKECH, MAROC Les troubles schizophréniques ont souvent des conséquences au niveau cognitif surtout au niveau relationnel. Ajoutons à cela toutes les difficultés qui tiennent aux effets secondaires des médications. l’abord psychiatrique de ces troubles s’il permet aujourd’hui une fréquente rémission il se heurte au Maroc à des limites quant à la réinsertion sociale pour laquelle l’activité professionnelle est un enjeu majeur. Les principaux écueils de cette insertion tiennent à l’absence de lois relatives au handicap psychique, à l’absence de psychiatrie de secteur et à l’absence des espaces de travail protégés. À la lumière d’une étude menée dans notre service concernant le devenir professionnel de 103 schizophrènes suivis entre 2007 et 2009 ; ce travail soulève des spécificités de ces écueils au Maroc et propose des actions alternatives dans cette atmosphère de « vide ». Ces actions étant animées d’un fort souhait de dé-stigmatisation des troubles psychiques dans notre société. PO 118 IMPACT DU NIVEAU SCOLAIRE SUR LA THÉORIE DE L’ESPRIT DANS LA SCHIZOPHRÉNIE TRIKI R. (1), BERAGAOUI H. (1), DELLAGI L. (1), DERBEL I. (1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1) (1) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE (2) HÖPITAL sainte Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La théorie de l’esprit (TOM) se définit par la capacité d’attribuer à autrui des états mentaux, de comprendre et ainsi prédire son comportement sur cette base. La majorité des études portant sur ce sujet a montré que le déficit en théorie de l’esprit (TOM) dans la schizophrénie (SCZ) est indépendant du quotient intellectuel (QI). Le niveau scolaire constitue un élément indirect approximatif d’estimation du QI. Il est aussi dans une certaine mesure le reflet d’un degré de socialisation. Comme la scolarisation constitue un facteur confondant du QI et d’un entrainement social, il serait intéressant d’étudier l’effet de scolarisation sur la TOM. 55 9e Congrès de l’Encéphale Objectifs : Étudier la corrélation entre le niveau d’études et la TOM dans la schizophrénie. Méthodologie : Étude transversale contrôlée portant sur 25 patients âgés de 18 à 30 ans, atteints de SCZ suivant les critères du DSM IV. On n’a inclus dans l’échantillon étudié que les sujets en monothérapie d’antipsychotique, stabilisés cliniquement depuis au moins trois mois. On a exclu les patients ayant un retard mental, une pathologie neurologique ou somatique grave, un abus ou dépendance à un toxique. Pour l’évaluation de la TOM, on a eu recours au test des triangles animés (Pouillés 2007) qui est un test informatisé mettant en jeu des formes géométriques en interaction, mimant un scénario. Résultats : Dans l’échantillon étudié la moyenne des années d’études est 10,2 avec des extrêmes de 3 à 16. Conformément aux résultats de la littérature, il existe un déficit en TOM chez les patients atteints de SCZ comparés aux sujets sains appariés par l’âge et le niveau scolaire. On n’a pas retrouvé de corrélations significatives ente le niveau d’étude et l’attribution d’intention. Des réponses plus longues sont liées de façon significative à un niveau scolaire plus élevé. Les résultats retrouvés rejoignent ceux de la littérature. Conclusion : Le déficit en TOM dans la SCZ est indépendant du niveau de scolarisation. Des questions se posent quant au rôle de l’école dans l’entraînement social chez les patients atteints de SCZ. PO 119 THÉORIE DE L’ESPRIT ET DIMENSIONS CLINIQUES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE TRIKI R. (1), BERAGAOUI H. (1), DELLAGI L. (1), DERBEL I. (1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1) (1) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE (2) Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La théorie de l’esprit (TOM) se définit par la capacité d’attribuer à autrui des états mentaux, de comprendre et ainsi prédire son comportement sur cette base. Malgré la diversité des méthodologies, les différentes études ont convergé vers la présence de déficit de TOM chez les patients atteints de schizophrénie (SCZ). Il est aujourd’hui incontestable que la dysfonction de la TOM a des répercussions cliniques. Il serait intéressant d’étudier le lien entre TOM et dimensions cliniques afin de mieux comprendre la symptomatologie schizophrénique. Objectifs : Étudier les corrélations entre le déficit en TOM et les dimensions cliniques dans la schizophrénie. Méthodologie : Étude transversale contrôlée portant sur 25 patients âgés de 18 à30 ans, atteints de SCZ suivant les critères du DSM IV. On n’a inclu dans l’échantillon étudié que les sujets en monothérapie d’antipsychotique, stabilisés cliniquement depuis au moins trois mois. On a exclu les patients ayant un retard mental, une pathologie neurologique ou somatique grave, un abus ou dépendance à un toxique. L’évaluation clinique a été faite par la PANSS et le BPRS. La TOM a été explorée par le test des triangles animés Pouillès 56 2007 qui est un test informatisé mettant en jeu des formes géométriques en interaction, mimant un scénario. Résultats : Dans l’échantillon étudié, il existe un déficit en TOM comparé aux sujets sains. Ce déficit n’est pas la conséquence d’un trouble de perception de la réalité. Un trouble de l’attribution d’intention est corrélé à des scores élevés en BPRS, PANSS totale, PANSS générale, et PANSS négative (p < 0,05). Le caractère inapproprié de l’intentionnalité est significativement lié à une PANSS élevée et en particulier les PANSS positive et générale. L’hésitation des réponses augmente significativement avec les scores de BPRS et de PANSS positive. Conclusion : Dans la schizophrénie, la gravité du tableau clinique en général et l’importance des signes négatifs en particulier sont corrélées à une carence d’intentionnalité. La dimension positive, quant à elle, est en lien avec une attribution d’intention distordue et inadaptée. Ces résultats permettent de comprendre plusieurs phénomènes cliniques de la SCZ. PO 120 THÉORIE DE L’ESPRIT ET FACTEUR TEMPS DANS LA SCHIZOPHRÉNIE TRIKI R. (1), BERAGAOUI H. (1), DELLAGI L. (1), DERBEL I. (1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1) (1) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE (2) Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La théorie de l’esprit (TOM) est la capacité d’attribuer à autrui des états mentaux, de comprendre et ainsi prédire son comportement sur cette base. Nombreuses sont les études qui ont montré un déficit en TOM dans la schizophrénie. Ces travaux se sont penchés non seulement sur les sujets avec une longue durée d’évolution des troubles mais aussi sur ceux à haut risque de développer la maladie. La question se pose sur l’effet de l’âge de début de la maladie ainsi que celui de la durée des troubles sur le déficit de la TOM. Objectifs : Chercher un éventuel lien entre le déficit en TOM, âge de début de la SCZ et durée d’évolution des troubles. Méthodologie : Étude transversale contrôlée portant sur 25 patients âgés de 18 à30 ans, atteints de SCZ suivant les critères du DSM IV. On n’a inclu dans l’échantillon étudié que les sujets en monothérapie d’antipsychotique, stabilisés cliniquement depuis au moins trois mois. On a exclu les patients ayant un retard mental, une pathologie neurologique ou somatique grave, un abus ou dépendance à un toxique. Pour l’évaluation de la TOM, on a eu recours au test des triangles animés (Pouillés 2007) qui est un test informatisé mettant en jeu des formes géométriques en interaction, mimant un scénario. Résultats : Dans l’échantillon étudié l’évolution des troubles varie entre 8 mois et 3 ans. L’âge de début de la maladie varie entre 17 et 28 ans. Conformément à la littérature, il existe un déficit en TOM chez les patients atteints de SCZ comparés aux sujets sains appariés par l’âge et le niveau scolaire. Posters La mentalisation est d’autant plus déficitaire (p = 0,01) et perplexe (p = 0,01) que la durée des troubles est longue. Le caractère inapproprié de l’intentionnalité est corrélé à la durée des troubles (p = 0,02). La certitude des réponses (p = 0,04) et principalement de l’attribution d’intentions (p = 0,01), augmente significativement avec l’âge de début des troubles. Conclusion : Le déficit en TOM est corrélé positivement avec la durée d’évolution de la SCZ. Une étude longitudinale est nécessaire afin d’étayer ce résultat. PO 121 L’ÉVALUATION DES COGNITIONS SOCIALES PAR LES TÂCHES DU « FAUX PAS » CHEZ UNE POPULATION DE SUJETS SAINS TUNISIENS DERBEL I. (1), JELLOULI I. (1), BERGAOUI H. (1), TRIKI R. (1), NAFFETI H. (1), DELLAGI L. (1), AMADO I. (2), TABBANE K. (1) (1) Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE (2) Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La cognition sociale est une des fonctions cognitives les plus altérées dans la schizophrénie. Elle est étroitement liée au fonctionnement social de ces patients. Elle constitue un ensemble d’opérations mentales régissant les interactions sociales et permettant la perception et l’interprétation des intentions des autres dans le but de générer un comportement approprié. Elle englobe la théorie de l’esprit (c’est-à-dire la capacité d’attribuer des intentions chez autrui), les perceptions sociales (c’est-à-dire la capacité de porter un jugement sur le rôle et le statut social d’une personne ainsi que le degré d’intimité entre deux personnes) ou encore l’attribution d’une causalité à un événement social. Plusieurs outils sont proposés afin d’évaluer cette dimension de la maladie. Objectifs : On se propose dans ce travail d’adapter le test du « faux pas » à la population tunisienne et de procéder par la suite à la passation de ce test à une population de sujets sains afin de déterminer des valeurs normatives tunisiennes. Matériel et méthode : Première étape : traduction de la version adulte du test du faux pas de Baron-Cohen et Stone du français en arabe dialectal tunisien. C’est un test qui comprend 20 situations illustrant des comportements sociaux, il explore la capacité du sujet à discerner les comportements inappropriés. Deuxième étape : passation du test traduit chez 30 sujets sains. Résultats : La traduction des différentes situations sociales s’est faite sans difficultés. Cependant, certaines d’entre elles ne sont pas adaptées à notre culture. Il n’y a pas de corrélations entre le sexe et les résultats du test. Par contre, ces derniers semblent corrélés avec l’âge et le niveau scolaire. Conclusion : Le test du « faux pas » est de passation facile. Cependant, plusieurs situations sociales ne sont pas adaptées à notre contexte socio culturel d’où l’intérêt de confectionner une version du « faux pas » modifiée, mieux adaptée à notre culture. Dans une étape ultérieure, il sera passé chez un plus grand nombre de sujets sains pour établir des valeurs normatives tunisiennes. PO 122 FONCTIONNEMENT EXÉCUTIF ET DURÉE DE LA MALADIE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE COGNARD, OPOLCZYNSKI WALLACH HAOUZIR BRETEL GUILL C. Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE LES ROUEN, FRANCE La prévalence des troubles cognitifs dans la schizophrénie concernerait 80 % des patients. Leur dépistage précoce représente un enjeu majeur puisque certaines études ont montré un impact sur le pronostic fonctionnel et une aggravation des troubles cognitifs au décours de la maladie. L’hypothèse principale était que l’intensité des déficits des fonctions exécutives était associée à une durée plus longue de la maladie. Méthode : Tous les patients, souffrant de schizophrénie, pris en charge en hôpital de jour, ayant bénéficié d’une évaluation neuropsychologique et n’ayant pas participé à un programme de remédiation cognitive ont été inclus. Les fonctions exécutives étaient évaluées par le test de Stroop (ST), l’indice de mémoire de travail de la WAIS III (IMT), le Wisconsin Card Sorting Test (WCST) et le Trail Making Test (TMT). Résultats : 20 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 33,9 +/– 8.2 ans, et le niveau de scolarité était de 12,5 +/– 2.9 ans. La durée d’évolution de la maladie était de 12,5 +/– 5.2 ans. Les fonctions exécutives étaient meilleures chez les patients ayant une durée d’évolution du trouble inférieure ou égale à la médiane du groupe (13 ans) par rapport à ceux dont la durée était supérieure à la médiane du groupe au ST et au WCST, mais pas à l’IMT et au TMT. Conclusion : Nos résultats semblent conforter l’hypothèse selon laquelle la durée d’évolution de la maladie est associée à un déficit des fonctions exécutives, indiquant que des interventions précoces par remédiation cognitive pourraient être bénéfiques. PO 123 TROUBLES COGNITIFS DANS LA SCHIZOPHRÉNIE PAR RAPPORT À DES SUJETS SAINS : ÉTUDE COMPARATIVE BERGAOUI H., TRIKI R., DELLAGI L., DERBEL I., JALLOULI I., TRABELSI S., TABBANE K. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Depuis les travaux de Kraepelin et Bleuler, l’étude des fonctions cognitives dans la schizophrénie a suscité beaucoup d’intérêts. Les déficits cognitifs touchent environ 85 % des patients souffrant de schizophrénie et sont présents avant même le déclenchement de la maladie. Plusieurs fonctions cognitives sont affectées notamment la mémoire, l’apprentissage, l’attention et les fonctions exécutives (flexibilité cognitive et planification). Des outils spécifiques sont nécessaires pour leur évaluation. 57 9e Congrès de l’Encéphale Objectifs : Évaluer les fonctions cognitives chez les sujets souffrant de schizophrénie (SCZ) en comparaison avec une population contrôle. Méthodes : Population d’étude : 135 sujets atteints de SCZ selon les critères du DSM VI-R et 140 sujets contrôles, appariés selon l’âge, le sexe et le niveau d’instruction. Outils d’évaluation : Le Hopkins Verbal test (HVLT) : permet d’évaluer la mémoire à court et à long terme ainsi que l’apprentissage auditivo-verbal. Le Token Test (test des jetons) : permet d’évaluer la vitesse d’exécution motrice. Le test des deux barrages de signe de Zazoo : permet d’évaluer l’attention et la mémoire de travail. Les tests de fluences sémantique et phonémique : pour évaluer respectivement la mémoire sémantique et phonémique. Les tests d’empan de chiffres (ECD/ECI) et d’empan visuospatial (EVD/EVI) : pour évaluer respectivement la mémoire verbale et visuo-spatiale. Résultats : Les résultats de ce travail attestent de l’altération de la mémoire à court (-1.4DS) et à long terme (-2.07DS) ainsi que de l’apprentissage. La vitesse des fonctions exécutives, l’attention, et la fluence phonémique sont aussi altérées avec des Z-scores respectivement à (-2.02), (-1.48) et (-1.97). Pas d’altération significative de la fluence sémantique, la mémoire verbale et visuo-spatiale. Les résultats de la littérature sont controversés. Conclusion : Il y a une altération nette de plusieurs domaines cognitifs chez les patients souffrant de SCZ. Une évaluation systématique serait utile afin d’identifier les domaines cognitifs atteints et d’orienter la prise en charge par la remédiation cognitive. PO 124 ÉVALUATION DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL CHEZ DES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE EN COMPARAISON À UNE POPULATION CONTRÔLE BERGAOUI H., TRIKI R., DERBEL I., DELLAGI L., JALLOULI I., TRABELSI S., TABBANE K. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Actuellement, il est communément admis que les fonctions cognitives sont altérées chez 85 % des patients souffrant de schizophrénie et que ces troubles cognitifs sont corrélés positivement au devenir fonctionnel de ces patients. La mémoire de travail compte parmi les fonctions cognitives fortement prédictives du degré d’acquisition d’habiletés psychosociales. Ainsi, une évaluation du degré d’atteinte de la mémoire de travail permettrait leur prise en considération dans la prise en charge aussi bien pharmacologique que psychosociale des patients souffrant de schizophrénie. Objectifs : Évaluer la mémoire de travail chez les patients souffrant de schizophrénie (SCZ) en comparaison à une population contrôle. Méthodologie : Population d’étude : le nombre les sujets atteints de SCZ (DSM IV-R) = 135. Le nombre de sujets con58 trôles = 140 (appariés selon l’âge, le sexe et le niveau d’instruction). Outils d’évaluation : La tâche d’empan de chiffres en ordre direct et indirect (ECD/ECI) : consiste en un rappel immédiat dans l’ordre inverse de séries de chiffres énoncés au rythme d’un chiffre/sec. Le nombre de chiffres augmente à chaque session d’essai. Ce test permet d’évaluer la mémoire de travail auditivo-verbale. La tâche d’empan visuel, en ordre direct et indirect (EVD/EVI) : l’examinateur pointe une série de carrés dessinés sur un papier dans un certain ordre. Le sujet doit les pointer à son tour mais dans l’ordre inverse. Le nombre de carrés augmente à chaque session d’essai. Ce test permet dévaluer la mémoire de travail visuo-spatiale. Ces deux tests appartiennent à la batterie WECHSLER MEMORY SCALE (WMS). Résultats : La mémoire de travail n’est pas altérée. Les scores des patients pour les tests ECD, ECI, EVD et EVI, sont respectivement à -0.92 DS, -0.68 DS, -0.64 DS et -0.58 DS par rapport aux sujets sains Les résultats de la littérature sont controversés. Conclusion : La schizophrénie serait associée à un déficit de la mémoire de travail dans la schizophrénie. Ce résultat n’a pas été retrouvé dans cette population d’étude. Ceci serait peut-être dû à la difficulté de ce test pour les sujets sains. PO 125 ÉTUDE NEUROPSYCHOLOGIQUE DE LA PLANIFICATION DE L’ACTION DANS UNE POPULATION DE PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE RAMPAZZO A. (1), WILLARD D. (1), AMADO I. (1), FRANCK N. (2), GAILLARD R. (3), KREBS M.O. (3), ALLAIN P. (4) (1) Centre Référent Remédiation et Réhabilitation Psychosociale, Service-Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre de réhabilitation CH Le Vinatier, Université Lyon 1 & CNRS UMR 5229, LYON, FRANCE (3) Service-Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (4) Laboratoire de Psychologie Processus de Pensée et Interventions (UPRES-EA 2646), Université d’Angers, ANGERS, FRANCE Les troubles cognitifs (en particulier attentionnels, mnésique et exécutifs) associés à la schizophrénie ont été largement décrits depuis plusieurs décennies. Sur le plan exécutif, des difficultés de résolution de problèmes sont observées, avec une variabilité importante des performances suivant les patients (Chan et al., 2006). Dans un travail centré sur l’étude de la planification de l’action dans la schizophrénie, nous avons comparé les performances de 31 sujets souffrant de schizophrénie selon le DSMIV, dont les troubles étaient stabilisés depuis au moins un mois, à celles de 27 sujets sains appariés selon l’âge et le niveau d’étude. La planification de l’action a été évaluée à Posters partir de deux tâches écologiques empruntées à BADS (Wilson et al., 1996) et adaptées en langue françaises (Allain et al., 2004) : le Test du Plan du Zoo et le Test Modifié des Six Éléments, toutes deux élaborées en regard du modèle de Supervision Attentionnelle de Shallice et Burgess (1998). Ces tâches nous ont permis de mettre en évidence une difficulté à construire un schéma temporaire d’action dans le groupe des patients souffrant de schizophrénie. S’y associaient une lenteur d’exécution, un temps de planification non bénéfique et une corrélation avec l’âge. Des sous-groupes des patients ont pu être identifiés sur la base de l’absence ou de la présence de troubles de la planification, ainsi qu’à partir du type d’erreurs commises. En effet, les performances aux deux tests n’étaient pas liées aux mêmes dimensions cliniques de la symptomatologie mesurée par la PANSS : les difficultés observées au Test du Plan du Zoo sont associées à la dimension positive de la pathologie, alors que celles observées Test modifié des Six Éléments étaient associées à la dimension de désorganisation. Nos résultats suggèrent une hétérogénéité des troubles de planification de l’action dans la schizophrénie. Il conviendra de les étudier plus précisément en s’intéressant aux dysfonctionnements cognitifs et cliniques susceptibles d’en rendre compte. Avec le soutien de la fondation Deniker, du PHRC RECOS, et du laboratoire Lilly France PO 126 SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS DANS LE PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE : PRÉVALENCE ET CORRÉLATS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES À PROPOS DE 61 PATIENTS MHALLA A., MECHRI A., GASSAB L., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses » service de psychiatrie CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les signes neurologiques mineurs sont décrits comme étant des anomalies non spécifiques qui ne sont pas en relation avec un dysfonctionnement d’une région précise du cerveau. Ces anomalies ont été objectivées dans plusieurs troubles mentaux, leur étude dans le premier épisode psychotique permet d’étayer l’hypothèse neurodéveloppementale de la schizophrénie. Les objectifs de ce travail étaient de déterminer la prévalence et les scores des signes neurologiques mineurs (SNM) et de rechercher leurs corrélations avec les caractéristiques anamnestiques, cliniques et thérapeutiques. Patients et méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive portant sur les 61 patients hospitalisés pour un premier épisode psychotique durant la période allant de juillet 2009 à septembre 2010. L’évaluation des SNM s’est faite à l’aide de l’échelle de Krebs et al, en adoptant la note seuil de 9,5. Une évaluation du fonctionnement prémorbide a été réalisée par l’échelle PAS (Premorbid adjustment scale). L’évaluation des caractéristiques cliniques et thérapeutiques s’est faite par le recueil d’informations auprès des patients, de leurs familles et du dossier médical et par la passation des échelles psychométriques : Positive And Negative Syndrome Scale (PANSS), Clinical Global Impressions (CGI) et l’Echelle Globale de Fonctionnement (EGF). Résultats : La prévalence des SNM était de 80,3 %. Le score total moyen des SNM était de 15,3 ± 6,7. Les scores les plus élevés ont concerné la coordination motrice. Le score total des SNM était corrélé au score total de la PAS (p = 0,04). Il était aussi corrélé au score total de la PANSS (p = 0,05), aux dimensions négative (p < 0,001), cognitive (p < 0,001) et de désorganisation (p = 0,001) de la PANSS, à la CGI gravité (p = 0,01) et corrélé négativement au score de l’EGF à l’entrée (p = 0,04). Par ailleurs, il n’y avait pas de corrélation avec la posologie journalière des antipsychotiques. Conclusion : La prévalence élevée des SNM dans notre population et leurs corrélations avec un mauvais fonctionnement et avec les dimensions négative, cognitive et de désorganisation dans le premier épisode psychotique permet de considérer que ces dysfonctions neurologiques font partie intégrante de façon intrinsèque du trouble psychotique. PO 127 N400 ET SCHIZOTYPIE : ANOMALIES DES PROCESSUS SEMANTIQUES ET/OU DE MENTALISATION ? BOHEC A.L. (1), DE LOYE C. (1), GUERAUD S. (2), CASTILLO M.C. (1), DAZZAN A. (1), FASCIOTTO C. (1), BEAUCOUSIN V. (1), BLANCHET A. (1), KOSTOVA M. (1) (1) Laboratoire de Psychopathologie et Neuropsychologie (EA 2027), Université Paris 8, SAINT-DENIS, FRANCE (2) Laboratoire Paragraphe (EA 349), Université Paris 8, SAINTDENIS, FRANCE Le trouble de la personnalité schizotypique (SZt) appartient au spectre de la schizophrénie (SZ) et offre des conditions optimales pour étudier les mécanismes neurocognitifs à l’origine des symptômes schizophréniques. Comme les patients SZ, les sujets SZt présentent un trouble du langage et de la pensée et un déficit marqué dans les relations interpersonnelles. Conformément aux hypothèses avancées initialement dans la SZ1, notre objectif a été d’étudier dans la SZt, l’hypothèse d’un lien entre anomalies des traitements du contexte sémantique et des processus de mentalisation à l’aide d’une même tâche verbale. 40 sujets sains ont été inclus. Les traits SZt ont été évalués à l’aide du questionnaire SPQ2. Les sujets lisaient de courtes histoires se terminant par une phrase-cible dont la compréhension nécessitait la production d’une inférence intentionnelle prédictive ou intégrative. Ils voyaient ensuite un mot-cible et effectuaient une tâche de jugement sémantique. Le mot-cible était lié soit à l’inférence prédictive, soit à l’inférence intégrative, soit au contexte lexico sémantique (LS) de l’histoire ou non lié (NL). Les temps de réaction, le pourcentage de bonnes réponses ainsi que la N400 pour les mots-cibles étaient enregistrés. L’ANOVA a montré un effet de la condition sur l’amplitude de la N400 : l’amplitude était maximale dans la condition NL, intermédiaire pour les deux types d’inférences et minimale dans la condition LS. Nous avons observé une corrélation entre l’amplitude de la N400 dans la condition LS et la SZt : la N400 diminuait (devenait plus positive) avec l’augmentation du score au SPQ. 59 9e Congrès de l’Encéphale En accord avec la littérature3, nos résultats indiquent que la SZt est associée à une hyper activation des concepts liés. Contrairement aux résultats observés chez les patients SZ4, la SZt n’apparaît pas liée à des difficultés lors de la production d’inférences intentionnelles. Des études supplémentaires seraient nécessaires afin de préciser le lien entre traitements du contexte sémantique et processus de mentalisation dans la SZt. Références 1. 2. 3. 4. Hardy-Baylé, M.C., 2003 Raine, A., 1995 Kostova, M., 2010 Ditman, T., 2007 PO 128 LA SCHIZOPHRÉNIE APRÈS LES 50 ANS : ÉTUDE ÉPIDEMIOLOGIQUE ET ÉVALUATION DU DÉFICIT COGNITIF AVEC MMSE DES PATIENTS EN CHARGE AU SERVICE DE PSYCHIATRIE DE LA VALLÉE D’AOSTE ITALIE) ROVEYAZ E., COLOTTO A., POLANA P., VERONESE M. USL Vallée d’Aoste, AOSTE, ITALIE Le nombre de patients âgés souffrant d’une schizophrénie devrait doubler dans les vingt prochaines années. L’allongement de la durée de vie moyenne, les nouvelles thérapies pharmacologiques et les traitements socio-éducatifs ont déterminé un changement d’évolution et de pronostic de la schizophrénie. Il est donc nécessaire d’examiner la situation actuelle et de nous interroger sur les modifications de la clinique de cette pathologie avec l’âge, la santé physique et l’insertion sociale des patients. Dans la Vallée d’Aoste, région de l’Italie, il y a 125 886 résidents ; 50 044 ont plus de 50 ans. Le service de psychiatrie de l’Unité Sanitaire locale a en charge 90 patients avec diagnostic de schizophrénie et plus de 50 ans ; presque la moitié de ces patients sont insérés stablement dans des communautés thérapeutiques. Dans notre recherche nous avons examiné avec MMSE (Mini Mental State Examination) le déficit cognitif de 31 patients en corrélation avec l’âge, le sexe, et le type d’habitation (communauté ou non). Les patients examinés avaient de 50 à 77 ans, avec un âge moyen de 61,9. Un pourcentage de 54,8 % était de sexe féminin. Le 61,3 % du groupe résidait dans une communauté. Presque tous les patients (90,1 %) ont présenté une altération cognitive à l’MMSE. Notre enquête, toutefois, n’a pas révélé des corrélations significatives entre la déficience cognitive et le sexe ou l’âge. Par contre on a montré une différence statistiquement significative (p 0,011) entre les patients dans la communauté (score moyen de 9,63) et les patients résidant à leur domicile (score moyen de 13.25). Bibliographie Limousin F, « Schizophrenie et sujet âgé », L’Éncephale, vol 35 suppl 1 Jan 2009, p s41-s44. Jalenques I et al, « Schizophrénie et viellissement : aspects cliniques », Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, vol 167, issue 5, June 2009, p 380-384. 60 PO 129 CARACTÉRISATION DU PROFIL COGNITIF DANS LA PSYCHOSE HALLUCINATOIRE CHRONIQUE PETITJEAN-BRICHANT C. (1), MOREL N. (1), LEGAUFFRE C. (1), ADES J. (1), GORWOOD P. (2), DUBERTRET C. (1) (1) Hôpital Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La Psychose Hallucinatoire Chronique (PHC) est un trouble d’apparition généralement tardive, survenant surtout chez les femmes et marqué principalement par des hallucinations et un automatisme mental. Il s’agit d’un concept essentiellement français, non reconnu sur le plan international comme entité nosographique à part entière, restant ainsi classé parmi les troubles schizophréniques dans le DSM-IV. Or, la classification française nous parait justifiée au vu de l’homogénéité clinique retrouvée chez ces patients. L’hypothèse principale de cette étude était de caractériser cette forme clinique sur le plan neuropsychologique et, ce faisant, de démontrer que les patients PHC ont un profil cognitif significativement moins détérioré que celui des patients schizophrènes. L’hypothèse secondaire était de montrer que ces patients ont un profil cognitif proche de celui des sujets sains appariés pour l’âge. Ce travail compare 23 patients PHC avec 2 groupes contrôles : 24 patients schizophrènes appariés sur la durée de la maladie et 23 sujets sains appariés pour l’âge. La caractérisation phénotypique a été réalisée grâce à la DIGS, la PANSS, et l’EGF. Les fonctions exécutives et certaines composantes de la mémoire et de l’attention ont été évaluées à l’aide des tests neuropsychologiques suivants : Empans de chiffres (WAIS-R), Stroop, WCST, Attention Network Test, Figure de Rey, Fluence verbale, TMT A et B et le MMSE. Les résultats montrent que le profil des patients PHC est en position intermédiaire, entre les sujets sains et les schizophrènes, leurs performances mnésiques auraient tendance à être meilleures que celles des sujets schizophrènes. Par contre, leurs performances sont significativement inférieures à celles des sujets sains. Cependant, le nombre limité de sujets inclus dans l’étude n’a pas permis de confirmer cette tendance avec des résultats franchement significatifs, en dehors du test de fluence verbale. En conclusion, la PHC représenterait un phénotype très homogène, avec les mêmes types de déficits cognitifs que ceux retrouvés dans la schizophrénie mais quantitativement moins importants. Ces résultats préliminaires mériteraient d’être complétés, avec notamment des tests mnésiques, dans une plus grande cohorte de sujets. PO 130 DOULEUR ET SCHIZOPHRÉNIE BEN THABET J., ELLEUCH M., CHARFEDDINE F., HALOUANI N., ZOUARI L., ZOUARI N., MAALEJ M. CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE La douleur est une expérience entièrement subjective et personnelle ; sa perception est variable d’un sujet à un autre. La schizophrénie, pathologie de l’inaffectivité par excellence, influence-t-elle l’expérience douloureuse ? Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer la prévalence des plaintes algiques fonctionnelles chez des patients schizophrènes et d’iden- Posters tifier les facteurs associés à la schizophrénie algique. Nous avons réalisé une étude transversale, qui a concerné les patients schizophrènes stabilisés ayant consulté en psychiatrie au CHU Hédi Chaker à Sfax, durant le mois de février 2010. Pour chaque patient, nous avons recueilli les données sociodémographiques, les données cliniques et thérapeutiques. La sévérité des symptômes schizophréniques a été appréciée par la PANSS. Nous avons recueilli les données concernant la douleur et évalué son intensité par l’échelle visuelle analogique. L’étude statistique a été réalisée par le logiciel SPSS. L’étude comparative s’est basée sur le test de Chi2 et le test de Fischer avec un seuil de significativité fixé à 5 %. Durant la période de l’étude, nous avons colligé 98 cas. Le sexe ratio (H/F) était de 1,62. L’âge moyen des patients était de 44 ans. La moyenne des scores obtenus à la PANSS était de 51,08 (± 12,9). Les symptômes négatifs étaient prédominants dans 35,7 % des cas, les symptômes positifs l’étaient dans 15,3 % des cas. Un neuroleptique était prescrit dans tous les cas, un anxiolytique dans 24,5 % des cas et un correcteur dans 98 % des cas. La prévalence de la douleur était de 25,5 % (25 patients). La douleur était corrélée à l’inactivité professionnelle (p = 0,006), elle n’était pas corrélée avec le type de symptômes prédominants. Les plaintes algiques fonctionnelles chez les patients schizophrènes sont peu fréquentes. La moindre sensibilité aux stimuli douloureux est l’une des hypothèses avancées pour expliquer ce constat. Ainsi, face à la douleur, les patients schizophrènes seraient avantagés par rapport aux autres patients algiques. Des études centrées sur la neurobiologie et la physiopathologie de la douleur chez les schizophrènes seraient très utiles et pourraient constituer une avancée dont pourront bénéficier les patients chez qui l’expérience algique représente un réel handicap. PO 131 ÉTUDES DE L' IMAGE DU CORPS ET DE LA PRISE DE POIDS CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES ET CHEZ LEURS SOIGNANTS SABIR M. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC La prise de poids chez les patients schizophrènes constitue un problème médical auquel les psychiatres se montrent de plus en plus attentifs. La surmortalité et la plus grande prévalence de l’obésité au sein de la population schizophrène soulignent l’ampleur du problème de la prise de poids et de l’obésité chez les patients schizophrènes. Afin d’éclaircir cette approche psycho-sociale de la prise de poids et de l’obésité chez les patients schizophrènes, nous avons mené une enquête conduite auprès de 100 patients schizophrènes en excès de poids ou qui présentent une obésité et auprès des médecins psychiatres traitants. Cette enquête a pour objectifs de comparer les points de vue des patients schizophrènes et des soignants sur l’approche psychiatrique actuelle de ce problème et de pouvoir ressortir avec des propositions d’affinement des modalités de prise en charge psychiatrique de la prise de poids et de l’obésité des patients schizophrènes. PO 132 PATHOLOGIES CARDIO-VASCULAIRES ET SCHIZOPHRÉNIE ELMOUEFFEQ A., GOURANI E., ELJARRAFI R., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC Les patients schizophrènes ont un risque de morbidité et mortalité élevé par rapport à la population générale avec une réduction de l’espérance de vie de 15 à 30 ans, en rapport surtout avec des incidents cardio-vasculaires. Ceci est dû d’une part à une accentuation des facteurs de risques cardio-vasculaires chez les schizophrènes d’autre part les antipsychotiques peuvent également induire ou aggraver les facteurs métabolique de risque cardio-vasculaire. Objectif : Nous évaluerons les facteurs de risque cardio-vasculaires chez 40 patients schizophrènes hospitalisés à l’hôpital Arrazi. Nous essaierons de faire le point sur l’évolution de ces pathologies cardio-vasculaires avant et après la déclaration de la maladie mentale. PO 133 L’HYPOACOUSIE ÉPILEPTIQUE : LES HALLUCINATIONS AUDITIVES FORTES ONT SOUDAIN ENTRAINÉ LA DURETÉ DE L’AUDITION DANS LA SCHIZOPHRÉNIE MIZUNO T. Service de psychiatrie, Centre de santé mentale Sakamoto, OSAKA, JAPON Les hallucinations auditives sont l’un des symptômes les plus fréquents et les plus fiables de la psychose. Les causes neurocognitives et neurophysiologiques demeurent obscures. Il y a plusieurs hypothèses pour le mécanisme des hallucinations auditives. Ce cas est caractérisé par des hallucinations auditives soudaines et fortes ayant entraîné une altération d’audition avant de diminuer spontanément. Et les anomalies de pointe qui ont été trouvées à l’électroencéphalogramme pendant ces symptômes ont disparu après la diminution des hallucinations auditives fortes. Ceci suggère que des hallucinations auditives fortes soudaines peuvent être provoquées par l’activation anormale du réseau nerveux inhibiteur d’hallucinations auditives. Henri Ey a classé les hallucinations en deux grands groupes, « les hallucinations délirantes (c’est-à-dire hallucinations avec des idées délirantes) » et « les eidolies hallucinosiques (c’est-àdire des hallucinations sans délires) ». Les hallucinations auditives en périodes ordinaires de notre cas clinique ont été classifiées dans « les hallucinations délirantes ». En période d’altération de l’audition, pourrait s’agir « d’eidolies hallucinosiques » produites par l’activation anormale autour du réseau inhibiteur d’hallucinations auditives. C’est le premier cas de psychose épileptique avec hallucinations auditives fortes qui a entraîné l’altération d’audition avec coexistence « des hallucinations délirantes » avec « des eidolies hallucinosiques ». 61 9e Congrès de l’Encéphale PO 134 DÉLIRE ET DANGEROSITÉ GHEORGHIEV C., LAHUTTE B., RIO A., BOISSEAUX H. Hôpital du Val de Grâce, PARIS, FRANCE Sans se réduire au champ psychiatrique, la dangerosité apparaît comme un concept transnosographique, en pouvant être impliquée dans toute affection psychique sans aucune spécificité. En raison de sa complexité, elle est le plus souvent appréhendée selon le prisme de facteurs de risque de dangerosité, réduction artificielle visant à objectiver ses principaux déterminants, dans la recherche d’une compréhension d’un phénomène dont la dimension dynamique intrinsèque a pu faire l’objet de différentes modélisations et faire appel à diverses conceptions étiopathogéniques. Une observation clinique est détaillée afin d’illustrer les liens entre un épisode délirant aigu et la répétition de passages à l’acte hétéroagressifs conférant une atmosphère de menace et de danger à la prise en charge. La place dans la littérature du délire et des symptômes productifs au sein des facteurs de risque de dangerosité est précisée dans un second temps. PO 135 ÉVALUATION DU RISQUE DE VIOLENCE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE CHENNOUFI L., MAHMOUDI K., ELLOUZE F., BERGAOUI H., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : Les premières études qui ont cherché à évaluer la capacité à prédire la « dangerosité » chez les malades mentaux ont brossé un tableau assez pessimiste. Par la suite, au cours des années 80, un certain nombre d’instruments d’évaluation du risque de violence ont émergé et ont ainsi contribué à augmenter la précision de la prédiction de la violence. Ces instruments sont de deux sortes, certains privilégient la définition d’une probabilité statistique, dite actuarielle, d’autres contribuent à l’élaboration de jugements cliniques parmi lesquels figure la Historical Clinical Risk - 20 items (HCR-20). Cette échelle permet une estimation qualitative et tient compte de facteurs dynamiques et du contexte individuel. But du travail : Rechercher le risque de passage à l’acte agressif de sujets atteints de schizophrénie par le biais de l’échelle HCR-20 et évaluer l’intérêt de cet instrument dans la prédiction de la dangerosité. Méthodes : Des patients atteints de schizophrénie, suivis en milieu hospitalier, ont été divisés en deux groupes selon les antécédents de comportements violents commis. Ils ont été explorés à l’aide de l’HCR-20 et comparés au niveau des moyennes des différents scores de cet instrument. Nous avons eu recours à la version traduite en langue arabe de l’HCR-20. Résultats : 111 patients schizophrènes ont été inclus dans notre travail. La prévalence de la violence était de 28,8 % (n = 32) parmi nos sujets atteints de schizophrénie. La violence de nos patients était généralement dirigée contre un membre de la famille. Il s’agissait du père dans plus de la moitié des 62 cas (56,2 %). Les symptômes productifs étaient les principales causes de passage à l’acte agressif chez le schizophrène (72 %). La moyenne des scores à la HCR-20 était de 17,8 +/– 8,6. La différence entre les deux groupes de patients schizophrènes violents et non violents au niveau des scores HCR-20 était significative avec systématiquement des scores plus importants chez les schizophrènes violents. Conclusion : Ainsi, la version traduite en langue arabe de l’HCR-20 semble être pertinente et très prometteuse dans l’évaluation du comportement violent chez le schizophrène, ce qui encourage fortement son utilisation parmi nos patients. PO 136 HOMICIDE ET SCHIZOPHRÉNIE : ASPECTS SOCIODÉMOGRAPHIQUES, CLINIQUES ET CRIMINOLOGIQUES GOURANI M.E., ROCHDANI A., LABOUDI F., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. HOPITAL PSYCHIATRIQUE ARRAZI, SALE, MAROC La forte médiatisation des meurtres dont l’auteur est un malade mental notamment schizophrène, alimente dans l’imaginaire collectif l’idée qui fait de tout sujet schizophrène une personne meurtrière par définition. Or, les données actuelles rapportent que la majorité des homicides sont commis par des sujets ne présentant pas les critères diagnostiques de schizophrénie. Nous proposons une étude rétrospective incluant des cas de schizophrènes ayant commis un homicide et dont l’objectif est de faire une description des caractéristiques sociodémographiques, cliniques et criminologiques de ces patients. Il s’agit de 17 patients schizophrènes, ayant un âge entre 22 ans et 54 ans (moyenne d’âge = 35,28 ans), 57 % des patients étaient suivis en psychiatrie avant l’acte d’homicide, La victime était connue du patient dans 78,6 % des cas, Un contexte délirant était présent dans 78,6 % des cas et une prise d’alcool au moment de l’homicide dans 7 % des cas. L’acte d’homicide chez le schizophrène dépend de plusieurs facteurs de risques. PO 137 PROFIL DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES AUTEURS D’ACTES VIOLENTS EXAMINÉS DANS LE CADRE EXPERTAL KHAMMOUMA S., HAJJI K., HAOUA R., HADJ AMMAR M., NASR M. Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Bien que la grande majorité des patients atteints de schizophrénie ne soit pas agressive et que la proportion de crimes violents attribuable à la schizophrénie dans la communauté soit minoritaire, plusieurs rapports d’envergure publiés au cours des dernières années indiquent un lien significatif entre schizophrénie et violence. Les objectifs de ce travail étaient de décrire les caractéristiques générales et cliniques des patients schizophrènes auteurs d’actes violents et de dresser le profil d’un sous-groupe à risque de passage à l’acte. Posters Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 16 rapports de patients schizophrènes examinés dans le cadre d’une expertise pénale durant une période de sept ans. Résultats : Durant la période d’étude, 68 rapports d’expertise pénale ont été colligés. La schizophrénie représentait 23,5 % (16 cas), la moyenne d’âge était de 33 ans, la quasi-totalité était de sexe masculin, le niveau d’instruction était bas dans 75 % des cas, le statut marital de célibataire était de 13,7 % des cas, le taux de chômage était de 62 % des cas. Des antécédents psychiatriques et judiciaires ont été retrouvés respectivement dans 87,5 e 6,25 % des cas. Les conduites addictives étaient présentes dans π des cas. Les infractions commises étaient par ordre décroissant : vol (31,2 %), coups et blessures (25 %), incendie et fraude (12,5 %) et homicide (6,25 %). Conclusion : A la lumière de cette étude et celles de la littérature, il paraît possible de caractériser un sous-groupe de patients schizophrènes susceptibles de comportement violent et nécessitant par conséquent une adaptation particulière de prise en charge. PO 138 LIENS ENTRE HOMICIDE ET SUICIDE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE OTHEMAN Y., OUTARAHOUT M., DOUFIK J., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC L’évaluation de la dangerosité du patient schizophrène est une préoccupation clinique ancienne et complexe. Les phénomènes de l’homicide et du suicide semblent être liés sur le plan clinique, psychopathologique, neuropsychologique et biologique. Cela nous offre peut-être la possibilité d’appréhender le risque homicidaire chez les patients suicidaires. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence des tentatives de suicide dans les antécédents des patients schizophrènes qui ont commis un meurtre, en cherchant les facteurs de risque de passage à l’acte homicidaire. Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 20 patients schizophrènes ayant commis des homicides, hospitalisés dans le cadre d’un placement judiciaire. Les caractéristiques cliniques et sociodémographiques ainsi que les circonstances des passages à l’acte auto et hétéro-agressifs ont été analysées. PO 139 SCHIZOPHRÉNIE ET CRIMES INTRAFAMILIAUX GHAZALI I., SEJIL I., ZGUEB Y., MAAMRI A., BECHEIKH D., RIDHA R. Hôpital RAZI, LA MANOUBA, TUNISIE Les crimes intrafamiliaux sont assez rares mais créent toujours des situations qui débordent largement le strict cadre familial et touchent l’ensemble de la société. La schizophrénie est le diagnostic le plus retrouvé dans ces crimes. Néanmoins, il semble que derrière le diagnostic global de schizophrénie, un ensemble de facteurs de risque peut être identifié. Notre travail a pour objectif de décrire le profil socioéconomique, clinique et criminologique des schizophrènes ayant commis des crimes intrafamiliaux, et d’identifier les facteurs de risque de passage à l’acte. Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et comparative. Elle a porté sur les patients atteints de schizophrénie, selon les critères diagnostiques de DSM IV, ayant commis des crimes intrafamiliaux et hospitalisés, entre janvier 1998 et décembre 2009, dans le service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi. Nous avons procédé à une comparaison avec un groupe de patients souffrant de schizophrénie ayant commis des crimes extrafamiliaux. Les données ont été relevées à partir des dossiers médicaux et administratifs et ont été analysées en utilisant le logiciel EPI 6 avec le test de nauvel et Heanzel. Le seuil de significativité a été fixé à p < 0,05. Nous avons relevé 40 cas de crimes intrafamiliaux. L’âge moyen à l’admission est de 33,5 ans. 72,5 % des cas vivaient en milieu rural. Le niveau scolaire est secondaire dans 42,5 % des cas. Les patients sont célibataires et sans profession dans 72,5 % des cas. 15 % des patients sont victimes de traumatismes dans leur enfance. La forme indifférenciée est la plus représentée (72,5 %). La comorbidité avec l’abus de substance est retrouvée dans 15 % des cas. La majorité des patients (82 %) sont en arrêt de traitement lorsqu’ils ont commis l’acte médico-légal. Les antécédents judiciaires sont retrouvés dans 20 % des cas. Les antécédents de violence physique sont retrouvés dans 45 % des cas. Les crimes commis sont des homicides chez 27 patients et des tentatives d’homicide chez 13. Presque la moitié des victimes sont les parents. Les armes blanches étaient utilisées chez 21 patients (52,5 %). Le délire était présent dans 35 % des cas. Les hallucinations étaient présentes dans 37,5 % des cas. PO 140 SCHIZOPHRÉNIE ET DOUBLE PARRICIDE : UN CRIME RARE MAAMRI A., ZGUEB Y., GHAZALI I., BECHIKH D., RIDHA R. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Le parricide désigne à la fois le criminel et son acte, s’agissant du meurtre du père, de la mère légitimes, naturels ou adoptifs. Il qualifie également le meurtre de tout ascendant légitime. Le double parricide correspond au meurtre du père et de la mère. Cet acte est considéré comme le crime le plus contre nature, le plus grave et le plus rare qui soit. En effet, la littérature récente ne rapporte qu’un seul cas de double parricide en 2000. Objectif et méthodologie : La recherche effectuée dans les archives du service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi depuis 1980 n’a trouvé aucun cas manifeste de double parricide. Par contre on retrouve deux cas de schizophrènes, l’un ayant commis un parricide et une tentative de matricide, et l’autre un matricide et une tentative de parricide, hospitalisés 63 9e Congrès de l’Encéphale suite à un non lieu pour cause de démence selon l’article 38 du Code Pénal respectivement en 2007 et 2010. L’objectif de notre travail est de faire une analyse clinique du double parricide à travers ces deux cas et le cas de double parricide rapporté dans la littérature en 2000. Résultats : Observation n° 1 : Mr AH, âgé de 33 ans, admis pour parricide et tentative de matricide. Scène de crime : Le soir de l’acte, Mr AH était très halluciné et agité. Son père est allé le calmer. Brutalement le patient l’a agressé par arme blanche en lui assénant plusieurs coups de poignard au niveau du thorax, puis il a agressé sa mère au niveau du dos. Seul le père a succombé à ses blessures. Observation n° 2 : Mr MG, âgé de 24 ans, admis pour matricide et tentative de parricide. Scène de crime : Le soir de l’acte, Mr MG était dans son lit quand il a entendu une voix lui parler et lui ordonner de se débarrasser du Djin qui le possédait. Ses parents étaient à la maison et il a eu la sensation en venant leur demander de l’aide que le Djinn avait pris possession du corps de sa mère. Sous l’influence des injonctions hallucinatoires, il a agressé sa mère avec une hache et s’est acharné sur elle en la frappant à plusieurs reprises sur sa tête, puis il a frappé avec la même arme son père qui a réussi à s’enfuir. PO 141 ÉTUDE DU POLYMORPHISME DÉLÉTION/INSERTION DE 14 PB DE L’EXON 8 DU GÈNE HLA-G DANS LE DÉVELOPPEMENT DES SCHIZOPHRÉNIES SLAMA I. (1), THABET S. (1), ZAAFRANE F. (2), GAHA L. (2), NOUR M. (1), BEL HADJ JRAD B. (1) (1) Institut Supérieur de Biotechnologie, MONASTIR, TUNISIE (2) CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Le déterminisme de la schizophrénie est plurifactoriel et associe des composantes plurigéniques et environnementales. Plusieurs constatations suggèrent que les complications obstétricales et les infections maternelles favoriseraient le développement de la schizophrénie. Étant donné le rôle crucial du complexe majeur d’histocompatibilité dans les maladies infectieuses et inflammatoires d’une part, et l’association de cette région à la schizophrénie par plusieurs études génétiques d’autre part, nous avons choisi de focaliser notre étude sur un gène de cette région. Dans ce cadre, la molécule de HLA-G (Human Leucocyte Antigen-G) nous a paru particulièrement intéressante du fait son rôle dans la tolérance foeto-maternelle et les complications obstétricales. Objectifs : Chercher une association entre le polymorphisme génétique Insertion/Délétion de 14 pb de la région 3’de l’exon 8 du gène HLA-G déterminé par réaction de polymérisation en chaîne (PCR) et la susceptibilité à la schizophrénie. Méthodologie : Étude des fréquences génotypiques de ce polymorphisme génétique chez 137 sujets témoins et 228 sujets schizophrènes. Résultats : La distribution des fréquences génotypiques du polymorphisme Insertion/délétion de 14 pb du gène HLA-G chez la population des patients schizophrènes montre que les fréquences du génotype homozygote dél/dél et de l’allèle dél sont plus importantes chez les malades par rapport à cel64 les des témoins sans que cette différence ne soit statistiquement significative (p = 0,13). L’allèle dél étant associé à une augmentation de l’expression de la molécule HLA-G, sa surexpression fœtale pourrait induire un déséquilibre cytokinique et une forte immunosuppression maternelle favorisant la survenue d’infections maternelles. En conséquence, l’inflammation générée chez la mère au second trimestre de sa grossesse pourrait modifier la maturation du système nerveux du fœtus et prédisposer à la schizophrénie à l’âge adulte. Conclusion : Bien que ce polymorphisme ne semble pas jouer un rôle direct dans le développement de la schizophrénie, l’implication de la molécule HLA-G n’est pas exclue et il serait intéressant de poursuivre cette étude par l’analyse d’un polymorphisme du promoteur du gène HLA-G régulant également l’expression de cette molécule. PO 142 ASSOCIATION ENTRE LE POLYMORPHISME DU GÈNE TNFR2 ET LE DÉVELOPPEMENT DE LA SCHIZOPHRÉNIE PARANOÏDE THABET S. (1), BEN NEJMA M. (1), ZAAFRANE F. (2), GAHA L. (2), BEN SALEM K. (2), ROMDHANE A. (1), NOUR M. (1), BEL HADJ JRAD B. (1) (1) Institut Supérieur de Biotechnologie, MONASTIR, TUNISIE (2) CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : La schizophrénie est une maladie psychiatrique complexe qui implique l’interaction entre des facteurs polygéniques et environnementaux induisant une altération du fonctionnement du cerveau. En effet, il a été suggéré que des facteurs tels que les infections, le stress, les complications obstétricales survenant lors de la grossesse et/ou pendant l’adolescence pourraient provoquer une activation excessive du système immunitaire. En particulier la surproduction de cytokines pourrait générer une neuro-inflammation qui contribuerait à induire des altérations neuro-développementales. Par conséquent les polymorphismes génétiques associés à la modulation des taux d’expression des cytokines et de leurs récepteurs peuvent contribuer à favoriser le développement de cette pathologie. Les cytokines TNF alpha/bêta agissent par l’intermédiaire de 2 récepteurs : TNFR1 exprimé de façon ubiquitaire et TNFR2 dont l’expression est restreinte aux cellules immunitaires et endothéliales. Objectifs : Nous avons choisi d’analyser le polymorphisme fonctionnel T676G du gène TNFR2 étant donné son implication dans l’inflammation systémique et la survie cellulaire. Méthodologie : Nous avons déterminé les fréquences génotypiques de la position 676G/T de ce gène dans une population de patients schizophrènes (n = 220) et dans une population témoin (n = 176). Résultats : Nos résultats ont montré que les fréquences du génotype homozygote de l’allèle G était plus importante chez les malades comparativement à celles des témoins (5,9 % versus 3,4 %). De plus, lorsque nous avons analysé la distribution génotypique en fonction des différentes formes de schizophrénie, nos résultats ont montré une forte association Posters de la fréquence du génotype GG avec la forme paranoïde de la maladie (p = 0.014) et la forme paranoïde d’âge adulte (p = 0,004). Conclusion : Ceci suggère que le gène TNFR2 ou un gène proximal pourrait jouer un rôle dans le développement de la forme paranoïde de la schizophrénie et que les différentes formes de la maladie auraient des bases moléculaires et des processus pathologiques différents. PO 143 GÈNE DU TRANSPORTEUR DE LA SÉROTONINE, SCHIZOPHRÉNIE, DÉPRESSION ET CONDUITES SUICIDAIRES BENMESSAOUD D. (1), BONI C. (2), RAMOZ N. (2), GORWOOD P. (3), KACHA F. (1) (1) Etablissement Hospitalo-Universitaire Spécialisé Psychiatrie, Chéraga, ALGER, ALGERIE (2) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, PARIS, FRANCE (3) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, Université de Descartes, PARIS, FRANCE Les patients souffrant de schizophrénie représentent un groupe particulièrement exposé au risque de suicide. Celuici est 20 fois supérieur à celui de la population générale. De même, la dépression est fréquente chez les patients schizophrènes (7 à 75 %). Elle est de plus associée à une augmentation des rechutes et du risque suicidaire. Plusieurs études suggèrent l’intervention de facteurs génétiques dans la vulnérabilité aux conduites suicidaires. Ces facteurs seraient même indépendants de ceux intervenant dans la vulnérabilité aux affections psychiatriques associées à celles-ci (schizophrénie, alcoolisme, troubles bipolaires). Un dysfonctionnement dans le système sérotoninergique est mis en cause dans la physiopathologie des conduites suicidaires. Les gènes candidats testés sont principalement ceux qui codent pour des protéines participant au métabolisme de la sérotonine. Le transporteur de la sérotonine joue un rôle majeur dans la régulation du taux de sérotonine synaptique, en assurant sa capture présynaptique après sa libération, ce qui fait du gène codant pour ce transporteur un gène candidat pertinent dans l’étude des conduites suicidaires. Des associations génétiques significatives entre ce gène et les conduites suicidaires ont été observées. D’autres se sont avérées négatives. Nous présentons ici les résultats d’une étude réalisée sur une cohorte familiale de 100 patients souffrant de schizophrénie (critères DSM-IV) et de leurs 200 parents biologiques. L’allèle court du VNTR, localisé dans le promoteur du gène 5-HTT, n’est pas transmis en excès pour l’ensemble des 100 patients (31 transmissions de l’allèle court, pour 32 transmissions de l’allèle long ; p = 0.90). De plus, parmi les 19 sujets ayant souffert de dépression au moins une fois sur la vie, ce ratio équilibré reste identique (6 transmissions de l’un versus 7 transmissions de l’autre ; p = 0.78). Enfin, les sujets ayant effectué au moins une tentative de suicide sur la vie garde le même équilibre de transmission, c’est-à-dire sans transmission privilégiée d’un allèle ou de l’autre (8 pour le court, 8 pour le long ; p = 1). Bien que le manque de puissance soit une limite, l’approche d’association intrafamiliale utilisée, protégée des biais de stratification, augmente la spécificité des résultats. PO 144 MISE EN ÉVIDENCE, DANS UNE COHORTE ALGÉRIENNE, DE L’ASSOCIATION DE SMARACA2 À LA SCHIZOPHRÉNIE BENMESSAOUD D. (1), LEPAGNOL BESTEL A.M. (2), DELEPINE M. (3), HAGER J. (3), MOALIC J.M. (4), GORWOOD P. (4), KACHA F. (1), SIMONNEAU M. (4) (1) Etablissement Hospitalo-Universitaire Spécialisé Psychiatrie, Chéraga, ALGER, ALGERIE (2) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, PARIS, Centre National de Génotypage, CEA, EVRY, FRANCE (3) Centre National de Génotypage, CEA, EVRY, FRANCE (4) INSERM U894, Centre Psychiatrie & Neurosciences, PARIS, FRANCE Les études d’association sur génome entier (GWAS) de patients schizophrènes ont mis en évidence des variants communs dans différents gènes. Un allèle commun de SMARCA2 qui code l’ATPase (Brahma) du complexe SWI/SNF du remodelage de la chromatine a été identifié comme associé à la schizophrénie (SZ), sur des cohortes japonaises (Koga et al., Human Molecular Genetics, 2009). Cet allèle commun génère une protéine SMARCA2 différente de la protéine sauvage. Nous avons mis en évidence que SMARCA2 interagit fonctionnellement avec d’autres gènes du GWAS associés à la schizophrénie, en particulier Znf804A (Loe-Mie et al., Human Molecular Genetics, 2010). À partir d’une cohorte algérienne d’une centaine de patients atteints de SZ et leurs deux parents, nous avons répliqué l’association de SMARCA2 à la schizophrénie (variant commun) et mis en évidence des variants rares, soit sur le même allèle [modèle d’association synthétique] soit sur d’autres allèles. Nous avons séquencé trois exons du gène SMARCA2, deux exons (exons 4 et 33) ayant une signature de sélection positive chez les primates et un exon contrôle (exon 3). Après analyse statistique [GenAnalysis (CNG) et Haploview], nous avons mis en évidence une association significative pour le SNP rs2296212 (p = 3.4x10-5) localisé dans l’exon33 (SNP montré associé dans l’analyse de Koga et al., 2008) et deux autres SNPs, rs10965149 (p = 3.4x10-5) localisé dans l’intron 32-33 et rs3818385 (p = 1.0x10-4) localisé dans l’intron 33-34. Nous avons également mis en évidence une mutation non-synonyme dans le stretch répété de trinucléotides CAA/CAG de l’exon 4 induisant un changement d’acide aminé de glutamine à proline. PO 145 SCHIZOPHRÉNIE ET TRISOMIE 21 LETAIEF L., GASSAB L., DARDOUR A., BRAHEM A., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE 65 9e Congrès de l’Encéphale Introduction : L’hypothèse selon laquelle un facteur héréditaire interviendrait dans le déterminisme de la schizophrénie existe depuis le début de ce siècle. Les progrès des études épidémiologiques laissent maintenant supposer qu’il existerait une composante génétique au sein de ce facteur héréditaire. D’ugrave ; l’association de la schizophrénie avec certaines maladies génétiques en particulier des aberrations chromosomiques. Objectif : rapporter l’observation clinique d’un patient atteint de trisomie 21 et ayant développé une schizophrénie et discuter ce cas à travers les données de la littérature. Cas clinique : il s’agit d’un patient âgé de 23 ans, qui a consulté les urgences pour trouble de comportement fait d’une soliloquie, un retrait social, des idées de persécution et d’ensorcellement, de préjudice, des idées de référence, une écholalie, un trouble de sommeil, une hétéroagrassivité. Ces troubles évoluaient depuis 5 ans. A l’examen psychiatrique, le patient présentait un syndrome dissociatif et un syndrome délirant faisant évoquer le diagnostic d’une schizophrénie indifférencié selon les critères du DSM-IV. A l’examen physique, le patient avait un faciès lunaire, un cou court, un angle nasofrontal effacé, des fentes palpébrales en haut et en dehors. Des signes évoquant une trisomie 21. Un caryotype est en cours. Discussion : Beaucoup d’études ont été réalisées à la recherche d’une liaison entre les aberrations chromosomiques et la schizophrénie. Ces études ont montré une association fréquente entre ces deux pathologies ; soit 32 % selon Demirhan (2007). Les anomalies chromosomiques décrites sont essentiellement la trisomie partielle du chromosome 5, quelques anomalies de délétion partielle, de translocation et d’inversion respectivement au niveau des chromosomes 21, 23 et 9. Quelques anomalies au niveau des chromosomes sexuels XXX, XXX et XYY. Conclusion : Le lien entre anomalies chromosomiques et schizophrénie pourrait constituer une piste de recherche intéressante en matière de la génétique de cette maladie. PO 146 RELATIONS ENTRE SYNDROME DE KLINEFELTER ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES : À PROPOS D’UN CAS AMBROSINO M., DC TOURINELLE G. Hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué, VILLENAVE D’ORNON, FRANCE Monsieur S., âgé de 18 ans, est adressé aux urgences dans les suites d’une tentative de suicide par ingestion médicamenteuse volontaire après une rupture sentimentale. Audelà de la dimension réactionnelle de ce passage à l’acte, on repère des idées délirantes à thématique mystique chez ce patient dont le mode de relation à l’autre est marqué par la massivité de ses investissements affectifs et une importante angoisse de séparation. Ce sujet, au morphotype particulier, est porteur d’un syndrome de Klinefelter diagnostiqué pendant son adolescence, période marquée par des troubles du comportement répétés ayant suscité l’inquiétude de ses parents. 66 Ce travail se propose, à partir d’une revue de la littérature, de préciser les relations entre le syndrome de Klinefelter, les modifications hormonales qui lui sont associées, les troubles psychiatriques et de la personnalité fréquemment rencontrés chez ces patients porteurs d’une anomalie génétique. PO 147 L’ÉTUDE EMPIRIQUE DES DÉFENSES PSYCHOTIQUES : VALIDATION D’UNE NOUVELLE ÉCHELLE, LE P-DMRS-LM BERNEY S. (1), CONSTANTINIDES P. (2), DE ROTEN Y. (1), KRAMER U. (1), BERETTA V. (1), DESPLAND J.N. (1) (1) Département de Psychiatrie du CHUV, LAUSANNE, SUISSE (2) Département de Psychiatrie de l’Université de Montréal, Hôpital Louis-H Lafontaine, MONTREAL, CANADA Introduction : Les mécanismes de défense sont des processus psychologiques automatiques qui protègent l’individu de l’anxiété ou de la perception de dangers ou de facteurs de stress internes ou externes. Le Defense Mechanism Rating Scales (DMRS Perry, Guelfi, Despland & Hanin, 2006, pour la version française) est l’un des instruments les plus utilisés et les plus reconnus dans l’étude empirique des mécanismes de défense ; toutefois, cet instrument ne comprend pas de mécanismes de défense psychotiques. Notre groupe de recherche a développé un instrument d’évaluation des mécanismes de défense psychotiques (le P-DMRS-LM) sous la forme d’un addendum au DMRS. Nous travaillons actuellement à la validation de cet instrument. Méthode : (1) Sur la base d’un consensus d’experts de différents pays (Suisse, France et Canada) et d’une revue de la littérature, repérage, définition et description de la fonction de tous les mécanismes de défense psychotiques compatibles avec la méthode du DMRS. (2) Étude de validation sur un échantillon de 100 sujets (20 patients avec trouble de l’adaptation, trouble anxieux ou trouble de l’humeur et score défensif bas ; 20 patients avec trouble de l’adaptation, trouble anxieux ou trouble de l’humeur et score défensif élevé ; 20 patients avec trouble bipolaire ; 20 patients avec trouble de la personnalité ; 20 patients avec trouble du spectre de la schizophrénie). Résultats : L’échelle P-DMRS-LM comprend 6 défenses psychotiques : le déni psychotique, la projection délirante, la fragmentation, la distorsion, la concrétisation et le retrait autistique. Les résultats préliminaires sur un échantillon de 40 sujets montrent que ces mécanismes de défense psychotiques peuvent être repérés et quantifiés dans différentes populations de patients. Les données concernant la validité concourrente et la validité prédictive du P-DMRS-LM se révèlent très prometteuses. Conclusion : L’ajout des mécanismes de défense psychotiques complète utilement le DMRS en permettant une meilleure discrimination entre différentes populations de patients, une description plus complète du fonctionnement défensif des patients et une mesure plus sensible de l’évolution du fonctionnement défensif au cours des psychothérapies psychodynamiques. Posters PO 148 LES ÉMOTIONS EXPRIMÉES DANS LES FAMILLES DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES : ÉTUDE CAS TÉMOINS MANNAI J., BEN ROMDHANE A., BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Les émotions exprimées (EE) décrivent de manière standardisée les attitudes parentales vis-à-vis des sujets atteints de troubles psychiatriques. Les EE dans les familles des schizophrènes sont considérées comme un facteur prédictif de rechutes chez ces patients. L’objectif de notre étude était d’étudier les EE des parents des patients schizophrènes et de les comparer à ceux des parents de patients diabétiques. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude comparative ayant recrutés 47 patients schizophrènes suivis au service de Psychiatrie de Sousse et 30 diabétiques recrutés au service d’Endocrinologie du même Hôpital. L’atmosphère familiale a été évaluée par le Family Questionnaire (FQ) comprenant 20 items. Ce questionnaire explore 2 dimensions : la Critique et la Sur-implication émotionnelle familiale. Résultats : Les deux groupes étaient comparables concernant la durée d’évolution de la maladie. Les parents des patients schizophrènes avaient des scores plus élevés à la dimension Critique (p < 10-3) et à la Sur-implication émotionnelle (p < 10-3). La dimension Critique était corrélée positivement avec la décompensation de la maladie chez les patients schizophrènes. Cette corrélation n’a pas été retrouvée chez les diabétiques. Conclusion : Notre étude a montré que les émotions exprimées ; critique et sur-implication, étaient plus élevées chez les parents des patients schizophrènes comparés aux diabétiques. La critique était associée à la décompensation de la maladie seulement chez les patients schizophrènes. D’autres études comparatives seraient nécessaires afin de confirmer ces résultats. PO 149 ÂGE DE DEBUT DE LA SCHIZOPHRÉNIE ET RISQUE FAMILIAL : EXISTE-T-IL UNE CORRÉLATION ? BERGAOUI H., RAFRAFI R., CHENNOUFI L., BRAM N., MELKI W., EL HECHMI Z. Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE Introduction : L’âge de début précoce de certaines pathologies psychiatriques serait le témoin d’une prédisposition familiale à la maladie (Kendler KS et al.). Objectifs : Étudier l’âge de début de la schizophrénie (SCZ) dans les formes familiale et sporadique de cette maladie. Méthodologie : Étude rétrospective descriptive de 150 patients hospitalisés à hôpital Razi pour SCZ selon la classification DSM VI-R. Il s’agissait de 75 patients souffrant de SCZ sporadique (S) (absence d’antécédents familiaux de schizophrénie, de trouble schizo-affectifs, de troubles bipolaires, de troubles délirants du 1er ou du 2e degré ou de troubles de la personnalité du cluster A chez les apparentés du degré) et de 75 patients souffrant de SCZ familiale (FH) (présence d’antécédents familiaux du 1er degré (FH1) ou du 2e degré (FH2) de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif). L’âge de début de la maladie est fixé à l’âge de la 1re prise de neuroleptiques rapporté par le patient ou son entourage. Une comparaison de l’âge de début de la maladie était faite entre les groupes S, FH1 et FH2. Résultats & Discussion : La moyenne de l’âge de début de la symptomatologie pour les patients souffrant de SCZ sporadique était de 25.73 +/– 8.38 ans. La moyenne de l’âge de début de la symptomatologie était de 24.47 +/– 6.43 ans pour les patients souffrant de SCZ familiale (24.85 ans pour le groupe FH1 et 23.82 ans pour le groupe FH2). Ces différences n’étaient pas statistiquement significatives (p = 0.49, p = 0.3). L’hypothèse que l’âge de début des symptômes psychotiques dans les familles avec antécédents de schizophrénie serait plus précoce que dans les familles sans antécédents familiaux de schizophrénie n’a pas été confirmée. Ce résultat pourrait être expliqué par le fait qu’il y aurait un chevauchement entre la phase prémorbide et de la durée de psychose non traitée. L’âge de la 1re prise de neuroleptiques ne coïnciderait par avec l’âge de début de la maladie. Mais cet éventuel biais méthodologique agirait de la même manière pour les deux groupes FH et S. PO 150 ÂGE TARDIF DU MARIAGE DES PÈRES DE PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE : CAUSE OU CONSÉQUENCE DE LA MALADIE ? BERGAOUI H., RAFRAFI R., CHENNOUFI L., BEN ROMDHANE I., MELKI W., EL HECHMI Z. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Une corrélation a été constatée entre un âge avancé du père et augmentation du risque de schizophrénie (SCZ) dans sa descendance (Malaspina. et al.). On se demande si cet âge tardif de mariage du père est une cause ou une conséquence de la maladie ? Si l’âge avancé de mariage du père était une conséquence de la maladie alors cet âge serait plus avancé dans la SCZ familiale que dans la SCZ sporadique. En effet, les pères partageant une vulnérabilité à la maladie, développeraient un certain handicap social et se marieraient tard. Si l’âge avancé était une cause de SCZ dans la descendance, alors cet âge serait plus avancé dans la SCZ sporadique que familiale. En effet, un mariage tardif aura comme conséquence un âge tardif à la conception avec des mutations lors de la spermatogénèse. Objectifs : Comparer l’âge de mariage du père dans la schizophrénie familiale et sporadique. Méthodologie : Une étude rétrospective descriptive a été réalisée à hôpital Razi. Elle a inclus 140 patients consentants, souffrant de SCZ (DSM IV-R) : 70 cas sporadiques et 70 cas familiaux. La SCZ familiale est définie par les patients ayant des antécédents familiaux du 1er degré ou 2e degré de SCZ 67 9e Congrès de l’Encéphale ou de trouble schizo-affectif. La SCZ sporadique est définie par les patients sans antécédents familiaux de SCZ, de trouble schizo-affectifs, de troubles bipolaires, de troubles délirants, ou de troubles de la personnalité du cluster A chez les apparentés du 1er degré et du 2e degré. L’âge de mariage du père était recueilli à partir d’un entretien accompli avec le père, la mère, ou le cas échéant un autre apparenté du 1er degré du patient. Résultats & Commentaires : L’âge de mariage du père de l’enfant souffrant de SCZ était significativement plus élevé pour les patients atteints de SCZ sporadique (moyenne = 27.04 ans, DS = 4.69) que familiale (moyenne = 30.04 ans ; DS = 7) (p = 0.004). Cette différence conforte l’hypothèse que l’âge tardif du mariage du père est une cause de SCZ. Cet âge tardif serait un facteur de risque de SCZ dans la descendance par le biais d’un âge tardif à la conception. L’hypothèse de mutations de novo dans les cellules germinales du père pourrait être à l’origine de la SCZ sporadique. PO 151 DURÉE DE PSYCHOSE NON TRAITÉE CHEZ DES PATIENTS PRÉSENTANT UN PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE : ÉTUDE DE 61 PATIENTS MHALLA A., MECHRI A., GASSAB L., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses » service de psychiatrie CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE Introduction : La durée de psychose non traitée (DUP) est un concept d’une importance majeure dans la schizophrénie pour ses implications cliniques, pronostiques et thérapeutiques largement étudiées dans la littérature. Les objectifs de ce travail étaient de préciser la DUP chez un groupe de patients admis pour un premier épisode psychotique et de rechercher ses corrélations avec les caractéristiques cliniques et thérapeutiques. Patients et méthode : Il s’agit d’une étude transversale portant sur les 61 patients hospitalisés au service de psychiatrie de Monastir pour un premier épisode psychotique durant la période allant de juillet 2009 à septembre 2010. La DUP a été définie comme étant la durée en semaines séparant le début de la maladie de la mise sous antipsychotiques. L’évaluation clinique s’est faite à l’aide de : – une fiche de renseignement épidémiologique et clinique, – l’échelle PANSS (positive and negative syndrome scale), – l’échelle CGI (clinical global impressions), – l’échelle EGF (échelle globale de fonctionnement). Résultats : Nos patients étaient majoritairement de sexe masculin (86,9 %), d’âge moyen de 28,9 ± 9,4 ans. La DUP moyenne était de 39,6 ± 81,7 semaines. La DUP était négativement corrélée à l’EGF au cours de l’année (p < 0,001), Elle était aussi corrélée à une plus mauvaise réponse au traitement selon la CGI (p = 0,04) et à un plus mauvais index thérapeutique (p = 0,02). Conclusion : Une plus longue DUP est corrélée à un plus mauvais fonctionnement social et à une mauvaise réponse thérapeutique, d’où l’intérêt d’un dépistage précoce des pre68 miers épisodes psychotiques pour améliorer la prise en charge et le pronostic. PO 152 FACTEURS ASSOCIÉS À LA DURÉE DE PSYCHOSE NON TRAITÉE CHEZ 175 MALADES TUNISIENS GHANMI L. (1), BEN MAHMOUD S. (1), MAALEJ M. (2) (1) Hôpital régional de Gabès, GABÈS, TUNISIE (2) Hôpital Hedi Chaker de Sfax, SFAX, TUNISIE Objectif : Étudier la durée de psychose non traitée (DPNT) dans une population de malades consultant en psychiatrie, dans le sud de la Tunisie, et identifier les facteurs associés à une courte DPNT. Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale et exhaustive, réalisée à la consultation externe de psychiatrie à l’hôpital régional de Gabès, dans le sud de la Tunisie. Ont été inclus tous les patients ayant consulté durant les trois premiers mois de l’année 2010, souffrant de schizophrénie ou de trouble schizoaffectif (TSA) (selon les critères du DSMIV), évoluant depuis au moins cinq ans. Un entretien semi directif a été réalisé avec le patient et au moins un membre de sa famille. Pour chaque patient, ont été évalués : – les symptômes psychopathologiques par l’échelle PANSS (Positif And Negatif Syndrom Scale) – le fonctionnement global par l’échelle EGF (Échelle d’évaluation du Fonctionnement Global) La DPNT est définie par la durée entre la date de début des symptômes psychotiques et la date de début du traitement antipsychotique. L’échantillon a été divisé en deux groupes (DPNT courte/DPNT longue), selon la médiane de la DPNT. Résultats : 175 patients ont été inclus dans l’étude. La moyenne d’âge était de 43 ans. La majorité des patients étaient de sexe masculin (79 %), célibataires (59 %), inactifs (55 %), de niveau scolaire primaire (50 %), de niveau socioéconomique bas à moyen (94 %). Le diagnostic de schizophrénie était le plus fréquent (82 %). L’âge moyen de début des troubles était de 22 ans. L’ancienneté de la maladie était de 20 ans en moyenne. Le début de la maladie avait été progressif dans 2/3 des cas. La DPNT était de 28 mois en moyenne (soit 2.3 ans). Une courte DPNT était significativement associée à la présence d’antécédents familiaux de schizophrénie ou de TSA (40.2 vs 26.3 % ; p = 0.03), à un début aigu de la maladie (52.2 vs 8.8 % ; p < 0.001), à la présence d’une couverture sociale (44.6 vs 23.8 % ; p = 0.003) et au diagnostic de TSA (23.9 vs 11.3 % ; p = 0.02). PO 153 PROFIL ÉVOLUTIF DES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE À MOYEN ET À LONG TERME MASMOUDI R., ARIBI L., BEN HOUIDI A., AMAMI O. CHU hédi Chaker sfax, SFAX, TUNISIE Objectif : Déterminer le profil évolutif global du patient atteint de schizophrénie à cinq ans et à dix ans d’évolution. Posters Préciser les différents facteurs qui peuvent influencer le cours évolutif de la schizophrénie. Matériels et méthodes : Nous avons étudié tous les dossiers des patients atteints de schizophrénie qui ont consulté pour la première fois en l’an 2000 et qui ont continué leur suivi jusqu’à l’an 2010. Quatre-vingt dossiers ont été inclus dans notre travail. Les différents paramètres étudiés sont les données biographiques du patient lors de sa première consultation, la durée de la phase non traitée, la forme initiale de la schizophrénie, le traitement initial, le nombre d’hospitalisation ; la qualité de l’observance thérapeutique ainsi que le changement de ces différents paramètres après 10 ans d’évolution. Nous avons étudié aussi la qualité d’insertion familiale sociale et professionnelle. Résultats : Les patients schizophrènes représentaient 12 % en l’an 2000. Soixante et un % des patients ont continué leur suivi jusqu’à l’an 2010. La majorité des consultants était de sexe masculin (72 %), de niveau primaire (68 %) et de niveau socioéconomique bas (83 %). La forme initiale de la maladie était la forme paranoïde (43 %). L’âge moyen de début des soins était de 22 ans chez l’homme et de 23 ans chez la femme. Le suivi était irrégulier chez 56,7 % des patients. Le nombre d’hospitalisation moyen était de 6. Le motif principal des hospitalisations était les troubles du comportement (78,9 %). Neuf patients ont été hospitalisés au moins une fois pour tentative de suicide soit 11.25 %. L’observance thérapeutique était bonne chez 48.6 % des patients. Le fonctionnement global était altéré chez 65.7 % des patients avec une mauvaise insertion familiale (56.3 %), une mauvaise insertion professionnelle (86.75 %) et une mauvaise insertion sociale (67 %). L’évolution a été marquée par la stabilisation avec des symptômes résiduels chez 54.87 % des patients. Conclusion : L’évolution globale de la schizophrénie est caractérisée par une altération du fonctionnement global et la stabilisation sous des formes résiduelles. Le bas niveau d’étude, le bas niveau socioéconomique et l’âge précoce de début de la maladie seraient les facteurs déterminant le cours évolutif de la schizophrénie. sité Paris Descartes ; Service Hospitalo-Universitaire de Thérapeutique et de Santé Mentale, Hôpital Sainte-, PARIS, FRANCE (3) Département d’Imagerie Morphologique et Fonctionnelle, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE PO 154 GYRIFICATION CORTICALE ET SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS DANS LES TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES PO 155 LA POLYSOMNOGRAPHIE POTENTIEL MARQUER BIOLOGIQUE POUR DIFFÉRENCIER ENTRE SCHIZOPHRÉNIE ET DÉPRESSION SÉVÈRE GAY O. (1), PLAZE M. (2), MOUCHET-MAGES S. (2), RODRIGUEZ-RÉGENT C. (3), BOURDEL M.C. (2), OLIÉ J.P. (2), MEDER J.F. (3), OPPENHEIM C. (3), KREBS M.O. (2), CACHIA A. (1) RADY A., ELSHESHAI A., ELKHOLY O., ABOU EL WAFA H. (1) Laboratoire de Physiopathologie des Maladies Mentales, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, Inserm U894 - Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (2) Laboratoire de Physiopathologie des Maladies Mentales, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, Inserm U894 - Univer- Contexte : L’hypothèse neurodéveloppementale de la schizophrénie, devenue le modèle physiopathologique de référence de cette maladie complexe, postule des atteintes du développement cérébral précoce et à l’adolescence. Les signes neurologiques mineurs (SNM) font partie des marqueurs cliniques liés à des anomalies cérébrales précoces. L’étude de la gyrification corticale connaît un intérêt grandissant comme marqueur du développement cérébral. Hypothèse : Nous faisons l’hypothèse d’une diminution de la gyrification corticale associée à la présence de SNM chez les patients présentant un trouble du spectre schizophrénique et l’existence d’atteintes de régions spécifiques pour chacune des trois dimensions principales des SNM : coordination motrice, intégration motrice et intégration sensorielle. Sujets et méthodes : 44 patients, recrutés lors du premier épisode psychotique, ont été évalués pour les SNM par un examen neurologique standardisé. Pour chaque patient, la morphologie corticale a été mesurée par des index de gyrification 3D hémisphériques et régionaux obtenus à partir d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Les index de gyrification ont ensuite été comparés entre les patients avec pas ou peu de SNM (SNM- ; N = 25) et les patients avec des SNM (SNM+ ; N = 19). Enfin, une analyse dimensionnelle entre les index de gyrification et les dimensions des SNM a été réalisée chez l’ensemble des patients. Les analyses statistiques ont été réalisées à partir de modèles linéaires (seuil de significativité : p value < 0,05). Résultats : Par rapport aux patients SNM-, les patients SNM+ présentent une réduction bilatérale des index de gyrification hémisphériques et une réduction des index de gyrification régionaux au niveau du cortex préfrontal dorso-latéral gauche et du cortex occipital latéral droit. Des corrélations négatives entre les scores des dimensions de SNM et les index de différentes régions cérébrales sont retrouvées, associant des régions spécifiques pour chacune des dimensions. Discussion : Cette première étude investiguant la gyrification corticale chez des patients psychotiques présentant des SNM confirme nos hypothèses d’une moindre gyrification associée à la présence de SNM, en accord avec l’hypothèse neurodéveloppementale de la schizophrénie. Université d’Alexandrie, ALEXANDRIE, EGYPTE Objectif : la différenciation entre dépression sévère et schizophrénie révèle un dilemme diagnostique que ce soit du a la similitude entre symptômes négatifs de schizophrénie et ralentissement psychomoteur chez les dépressifs, que ce soit du a la présence de symptômes psychotiques. L’évaluation faite par les psychiatres reste plus au moins subjective. Notre 69 9e Congrès de l’Encéphale objectif est d’évaluer l’utilité diagnostique de la polysomnographie dans ce sens Méthode : l’étude inclut 40 patients hospitalisés (ayant un score > 4 sur l’échelle CGI-S) dans le service de psychiatrie a l’hôpital universitaire d’Alexandrie qui ont arrêté la prise de leurs médicaments pour, au moins, une semaine avant leur recrutement. Les patients ont été divisés en deux groupes de 20 patients, un pour schizophrénie et l’autre pour la dépression sévère. Une polysomnographie a été pratiquée Résultats : le groupe dépressifs a montré une courte latence REM (26 ± 6.9 min) et une intensité REM importante (34 ± 14 %) comparé au groupe schizophrènes (latence REM 43.9 ± 16.9 min et intensité REM 21.4 ± 4.5). Pour le sommeil profond, les phases 3 et 4 constituent 12 ± 3.8 % et 17.8 ± 9.2 % de la durée totale chez les schizophrènes comparé a 16.4 ± 5 % et 9 ± 7.9 % respectivement chez les patients dépressifs. Ces différences sont statistiquement significatives. Conclusion : La polysomnographie peut rajouter un outil supplémentaire pour différencier entre dépression sévère et schizophrénie PO 156 INTERVENTION PRÉCOCE DANS LA PSYCHOSE DAARA S. Liberal, ANNABA, ALGERIE La schizophrénie est une maladie grave chronique et souvent invalidante, ayant des répercussions très négatives sur l’adaptation sociale et professionnelle. Le challenge du clinicien est de repérer le plus tôt possible la maladie, poser un diagnostic et proposer une prise en charge adaptée. Mais cela ne dépend pas seulement du psychiatre ; le patient, sa famille, la société, le système de soins ont également un rôle prédominant dans la précocité ou le retard de diagnostic. L’âge précoce du début de la maladie, chez un sujet en plein remaniement rend les décisions du clinicien difficiles et hésitantes. Le retard du diagnostic entraîne un retard dans le traitement, accentue les rechutes et aggrave le pronostic de la maladie. L’intervention précoce, concept élaboré par l’école de Melbourne puis adoptée par les anglo-saxons et les scandinaves, est une nouvelle approche de la psychose débutante multidimensionnelle, avec une méthodologie bien structurée. Elle nous apporte des réponses et nous ouvre des perspectives nouvelles quant à la prise en charge de la psychose débutante débouchant vers l’amélioration du pronostic de la maladie. Les études sur le prodrome entrent également dans ce cadre et nous ouvre la voie, non encore balisée, à un repérage des sujets prédisposés ou fragiles qui peuvent bénéficier d’un programme de soutien adapté pouvant retarder l’entrée dans la psychose. A travers une revue de la littérature, non exhaustive, nous essayons d’aborder cette question d’actualité qu’est l’intervention précoce. 70 PO 157 PERCEPTION DE LA MALADIE ET DU TRAITEMENT CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE JRIDETTE S., ZALILA H., GAHA N., DAKHLIA N., BOUSSETTA A. Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Non traitée, la schizophrénie peut être à l’origine d’une limitation voire d’une perte de l’autonomie pouvant aller jusqu’au handicap. L’une des raisons de l’échec thérapeutique est la mauvaise observance thérapeutique d’où l’utilité d’évaluer ses déterminants dont la perception de la maladie et du traitement. Objectifs : L’objectif de notre travail était d’évaluer la perception de la maladie et du traitement chez 95 patients suivis pour schizophrénie Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale réalisée chez 95 patients suivis en ambulatoires et consultants au service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi de Tunis chez qui le diagnostic de schizophrénie a été retenu conformément aux critères DSM-IV-TR. Les perceptions des malades ont été explorées à l’aide d’une série de questions posées directement aux patients, inspirées du Drug Attitudes Inventory, de la Médication Adherence Rating Scale et de la Rating of Medication Influences. L’analyse des données a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS dans sa version 16. Résultats : Pour le caractère chronique de la maladie, plus des trois quarts (78 %) des patients ont répondu par l’affirmative. Ceux avec un bon insight étaient conscients de ce caractère chronique de la maladie. Plus de la moitié des patients (55.8 %) avaient répondu par l’affirmative pour la perception du besoin de traitement. Cette perception était significativement corrélée au niveau d’insight (p = 0.02). La majorité des patients (88.4 %) considéraient que prendre les médicaments permettait d’éviter les rechutes. Les trois quarts des cas ont déclaré avoir déjà été gênés par le traitement et plus de la moitié ont rapporté des difficultés à comprendre les explications données par le médecin. Conclusion : Une meilleure observance thérapeutique nécessite une évaluation rigoureuse de la perception du malade de sa maladie, de son traitement et d’éventuels effets indésirables. Ceci nécessite la mise en place systématique des mesures de psychoéducation dans la prise en charge des patients atteints de schizophrénie. PO 158 PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUES ET THÉRAPEUTIQUES DES PREMIERS ÉPISODES SCHIZOPHRÉNIQUES JRIDETTE S., ZALILA H., ACHECHE H., EUCHI L., DAKHLIA N., BOUSSETTA A. Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La survenue d’un premier épisode psychotique chez un jeune soulève des problèmes diagnostiques et thérapeutiques. Les recherches cliniques faites ces dernières années sur la schizophrénie suggèrent qu’un diagnostic précoce et la mise en route rapide d’un traitement est le seul Posters garant d’une évolution plus favorable de cette maladie. Si le traitement par antipsychotiques doit être envisagé systématiquement lors d’un épisode schizophrénique, son choix doit être bien pesé. Objectifs : Les objectifs de notre travail étaient de décrire les caractéristiques sociodémographiques et cliniques, de préciser la nature des symptômes de la phase prodromique et d’évaluer le délai de prise en charge des premiers épisodes schizophréniques. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 42 patients atteints de schizophrénie, selon les critères du DSM IV TR, hospitalisés en 2009 dans le service de psychiatrie D de l’hôpital Razi. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire de 35 items et en utilisant les dossiers médicaux. Les prodromes ont été classés en 7 modes d’expression différents : les signes névrotiques, les signes thymiques, les modifications de la volition, les troubles cognitifs, les signes somatiques, les modifications du comportement et enfin d’autres signes. Nous avons essayé aussi d’évaluer le délai de prise en charge et de préciser l’antipsychotique initialement prescrit ainsi que sa dose. Résultats : L’âge moyen de début des prodromes a été calculé à 21 ans. Les prodromes prédominants étaient par ordre décroissant : les modifications de comportements, les signes thymiques et les modifications de la volition. L’étude par corrélation linéaire entre le sexe des patients et les prodromes a montré des résultats statistiquement significatifs (p = 0.023). La durée moyenne de prise en charge était de 4.5 ans alors que l’âge moyen de la première consultation était de 25 ans. Les neuroleptiques classiques ont été prescrits chez 87.5 % des patients dont la fluphénazine forme retard dans 54.8 %. PO 159 LE FARDEAU DE LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS AVEC SCHIZOPHRÉNIE SUR LES FAMILLES EL MAMERI I. Centre Psychiatrique Universitaire ibnou rochd, CASABLANCA, MAROC Objectif : Évaluer le fardeau de la maladie sur les membres de la famille qui prennent en charge directement un patient avec schizophrénie et aussi ressortir les principaux domaines d’expression de ce fardeau Méthodes : C’est une étude descriptive ceux qui ont accepté de participer ont été inclus. Le recrutement des sujets de l’étude a eu lieu au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd à Casablanca. L’évaluation du fardeau de la prise en charge des malades avec schizophrénie a été réalisée à l’aide de l’échelle family experiences transversale. Les membres de la famille ou de l’entourage qui vivent avec les patients et qui les prennent en charge (parents, fratrie, conjoint, fils…) ont été invités à participer à l’étude. Le FEIS explore plusieurs domaines : social, financier, affectif… La saisie et l’analyse des données ont été effectuées à l’aide du logiciel statistique Epi-info dans sa 6e version française. Résultats : Au total 50 proches des patients ont accepté de participer à cette enquête. Les résultats de cette étude trouvent que la prise en charge d’un malade avec schizophrénie présente un fardeau difficile à supporter et parfois dépasse les capacités des familles dans 75 % des cas. La charge presque intolérable est source de colère chez 66 % et le risque de rupture sociale pour 86 % des familles. Les proches redoutent particulièrement les symptômes présents pendant les crises dans 54 % des cas. Parmi les troubles du comportement gênants pour les familles : les idées bizarres « 44 % », comportement violent « 64 % », abus de substance « 48 % », menace de suicide « 35 % » Les proches des patients rapportent un manque de communication avec l’équipe soignante : ainsi 54 % des familles déclarent n’avoir reçu aucune information sur la maladie de leur proche de la part des intervenants de santé mentale. PO 160 COMPLIANCE THERAPEUTIQUE DANS LA SCHIZOPHRENIE ATALLAH M.R. (1), MHALLA A. (2), CHHOUMI M. (1), DRIDI S. (1), BEN HAOUALA S. (2), GAHA L. (2) (1) Service de psychiatrie Kairouan, KAIROUAN, TUNISIE (2) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE Introduction : La compliance thérapeutique constitue un des facteurs primordiaux retentissants sur le pronostic de la maladie mentale de façon générale, et en particulier dans la schizophrénie. Objectifs : – Evaluer la compliance thérapeutique dans un groupe de patients schizophrènes. – Identifier les facteurs de non observance. Patients et méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive réalisée à la consultation externe de psychiatrie de Kairouan sur une période de deux mois (janvier et février 2010) portant sur 70 patients schizophrènes en rémission. L’observance a été évaluée par : – L’échelle MARS (Medication Adherence Rating Scale) dans sa version française. – Le nombre de consultations ratées au cours de l’année écoulée. Ainsi, deux groupes de patients ont été dégagés : – G1 : mauvais observants : si le score de la MARS < 0 et/ou le nombre de consultations ratées est supérieur à 1. – G2 : bons observants. Les deux groupes ont été évalués aussi par : – Une fiche épidémiologique et clinique. – L’échelle SUMD évaluant l’insight dans sa version française. – L’échelle UKU des effets secondaires des antipsychotiques dans sa version française. Résultats : Les mauvais observants représentaient seulement 35 % de la population d’étude. 71 9e Congrès de l’Encéphale La mauvaise observance était corrélée à : – L’origine rurale (p = 0,01). – Le bas niveau socio économique (p = 0,05) – L’ancienneté de la maladie (p = 0,001) – La forme paranoïde (p = 0,02) – La présence d’effets secondaires extrapyramidaux (p = 0,02) – Le mauvais insight (p = 0,01). Conclusion : La compliance au traitement dépend d’une multitude de facteurs liés au traitement, au patient, à la maladie, mais aussi au praticien, à la relation médecin malade, et à l’entourage du patient. PO 161 SHIZOPHRÉNIE ET OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE ZGUEB Y., FARHAT I., JOMLI R., NACEF F., DOUKI S. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Plusieurs facteurs impliqués dans l’observance thérapeutique sont communs à toutes les spécialités médicales. En psychiatrie, notamment dans les troubles schizophréniques, elle prend une importance particulière vu l’interaction de plusieurs dimensions en rapport avec la symptomatologie clinique et l’évolution. Objectifs : Étudier l’impact des formes cliniques dans l’observance chez les patients schizophrènes. Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi, portant sur tous les patients hospitalisés durant la période 2004 et dont le diagnostic retenu était celui d’une schizophrénie (DSM IV). Les données ont été recueillies grâce à une fiche pré-remplie contenant les données sociodémographiques, cliniques et évolutives ainsi que les données concernant la prise en charge. La durée étudiée pour l’évaluation est de 6 ans. Résultats : L’observance thérapeutique était évaluée selon les critères de Buchanan. 62 patients répondaient aux critères d’inclusion : 32 cas de schizophrénie indifférenciée, 14 cas de schizophrénie désorganisée et 16 cas de schizophrénie paranoïde. L’âge moyen était de 35 ans avec un sexe ratio à 6 (M/F), 65 % étaient célibataires avec notion d’antécédents familiaux psychiatriques dans 38 % des cas. L’inobservance thérapeutique était notée dans 50 % des cas. La forme clinique la plus incriminée dans l’inobservance était celle de la schizophrénie désorganisée (25,1 %) versus celle de la forme indifférenciée (21,3 %) et la forme paranoïde (3,6 %). Le nombre d’hospitalisation et de durée cumulée des hospitalisations étaient plus importants avec les patients souffrant d’une schizophrénie désorganisée. Conclusion : Quelque soient les facteurs liés à la maladie et précisément la forme clinique, plusieurs facteurs sont impliqués dans l’observance tels l’influence de la symptomatologie clinique (positive et négative), la prise de conscience de la symptomatologie. L’amélioration significative de l’observance chez les patients schizophrènes nécessite une intervention structurée et approfondie : psychoéducation, entraînement aux habilités sociales. 72 PO 162 IMPACT DU MMM « LIBERMAN » DANS L’ÉVOLUTION DE LA SCHIZOPHRÉNIE HOUADEF N.I., CHORFI W., AOUADI A., BOUDEF M. EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE La réhabilitation psychosociale des patients psychotiques chroniques vise à améliorer l’insertion des malades dans la communauté ; un programme de réadaptation sociale a été conçu par l’équipe de « LIBERMAN » dans ce but. Dans notre étude, nous allons évaluer l’impact de ce module sur : – La symptomatologie – Les rechutes – Le suivi Nous avons appliqué le MMM « LIBERMAN » chez 100 patients schizophrènes suivis au niveau de l’EHS ERRAZI d’Annaba (Algérie) durant la période 1998-2005 ; la PANSS, les rechutes, et le suivi ont été évalués en pré et post module, ensuite nous avons comparé les résultats à une population témoin qui inclut 100 malades schizophrènes suivis dans le même EHS, dont les données sociodémographiques sont appariées à la population d’étude. Les résultats montrent qu’il y a une nette amélioration chez les schizophrènes ayant participé au module par rapport à la population témoin ; ceci prouve l’importance de la compréhension des symptomes et la nécessité du traitement dans la bonne évolution de la maladie. PO 163 ÉTUDE DE L’IMPACT D’UN PROGRAMME DE REMÉDIATION COGNITIVE SUR L’AMÉLIORATION DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL À TRAVERS LA VERSION FRANÇAISE DE LA COGNITIVE REMEDIATION THERAPY (CRT) PILLET B. (1), TODD A. (1), FRANCK N. (2), DUBOC C. (2), LAUNAY C. (1), GAILLARD R. (1), KREBS M.O. (1), AMADO I. (1) (1) Centre Référent en Remédiation et Réhabilitation Psychosociale (C3R-P) (SHU, Secteur 17) ; Inserm U894 ; Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre de Réhabilitation (CH Vinatier, Lyon), UMR 5229 (CNRS) et Université Lyon 1, LYON, FRANCE La plupart des patients souffrant de schizophrénie sont atteints de déficits cognitifs affectant principalement la mémoire, l’attention et les fonctions exécutives. Ces déficits sont souvent handicapants et ont des répercussions fonctionnelles dans le quotidien aussi bien sur la qualité de vie que sur les possibilités d’insertion socioprofessionnelle. La remédiation cognitive est une technique issue des sciences cognitives qui vise à améliorer ou compenser ces troubles cognitifs (Todd, Pillet et al. 2010). La Cognitive Remediation Therapy (CRT) développée par Delahunty (1993) et Wykes (2002), puis traduite en français par Franck et al. (2008) a fait l’objet de publications concernant son impact sur les fonctions cognitives. Cependant, aucune étude utilisant le CRT Posters ne s’est intéressée à l’impact du programme sur différentes composantes de la mémoire de travail évaluées dans la Mémoire des chiffres (Digit Span – WAIS III) et la Mémoire spatiale (Test de Corsi – MEM III). En neuropsychologie, les empans envers de ces deux tests mesurent spécifiquement la mémoire de travail dans sa composante verbale et visuospatiale, contrairement aux empans endroits qui renverraient aux processus attentionnels et de mémoire immédiate. Ainsi, contrairement à certaines études qui démontraient des effets du CRT sur les notes globales des patients dans ces épreuves (Wykes et al. 2002, 2003 et 2009), nous avons voulu savoir si le CRT améliorait spécifiquement les scores obtenus par les patients dans les empans envers, validant ainsi véritablement un effet sur leur mémoire de travail. Dans le cadre d’une étude multicentrique contrôlée, nous avons recueilli des données cliniques et neuropsychologiques de patients (N = 24 ; âge = 38 +/– 9 ; QI = 107 +/– 7) souffrant de schizophrénie (DSM-IV) et ayant suivi le programme CRT durant 14 semaines. Les résultats obtenus à l’aide du test non paramétrique de Wilcoxon montrent une amélioration significative de l’empan envers pour le Digit Span (p = 0,03) ainsi que pour le Test de Corsi (p = 0,04) avec des tailles d’effet moyennes (d de Cohen = 0.40 à 0.49). Nos résultats confirment donc l’efficacité du CRT sur la mémoire de travail des patients souffrant de schizophrénie dans ses composantes verbale et visuo-spatiale. PO 164 REMI COM : UN PROGRAMME DE REMÉDIATION COMPORTEMENTALE ASSISTÉ PAR LA RÉALITE VIRTUELLE POUR LES SCHIZOPHRÈNES externalisées (CMP, HDJ, Appartements +/– thérapeutiques) voire en unité de réhabilitation, en lien avec un projet de retour a la vie civile autonome. Resultats : Les premiers résultats montrent une meilleure adaptation aux problématiques de la vie quotidienne pour les modules alimentation et hygiène. Suite aux modules sur les loisirs et les relations interpersonnelles, les patients ont pu s’inscrire dans des activités socialisantes (GEM, associations). Ils rapportent un sentiment d’utilité dans leur quotidien par la création d’orthèses adaptées à leur vécu. Par ailleurs l’attractivité du jeu vidéo est sans doute la cause de la bonne observance constatée. La fréquence, le rythme et la durée permettent de ne pas surcharger le patient et le thérapeute tout en favorisant une consolidation des progrès réalisés. Remi COM Module hygiène Simulateur de vie PO 165 LA REMÉDIATION COGNITIVE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES : INTÉRÊT DE LA PROSODIE ÉMOTIONNELLE VIGNE S. (1), BRAZO P. (1), BEAUCOUSIN V. (2), LECARDEUR L. (1), RAZAFIMANDIMBY A. (3), TZOURIO-MAZOYER N. (3), DOLLFUS S. (1) (1) CHRU LA COLOMBIERE, MONTPELLIER, FRANCE (2) CHS L. J GREGORY, THUIR, FRANCE (1) CHU de CAEN, CAEN, FRANCE (2) Laboratoire de Psychopathologie et Neuropsychologie (EA 2027), SAINT-DENIS, FRANCE (3) CI-NAPS, UMR 6232 CNRS, CEA, Universités de CAEN et de PARIS René DESCARTES, CAEN, FRANCE Introduction : La remédiation cognitive (RC) est une thérapeutique en expansion pour répondre aux troubles cognitifs des schizophrènes. La remédiation comportementale a pour but de lui donner une application dans le quotidien des patients. Par ce terme nous entendons les mécanismes compensatoires ou restaurateurs qui pallient les comportements inadaptés provocant échecs, souffrance et repli du patient psychotique. L’objectif de Remi COM est de confronter virtuellement un patient aux difficultés qu’il peut rencontrer dans son quotidien et de lui proposer des outils pour les surmonter. Methodes : Remi COM se pratique en individuel au rythme d’une séance d’une heure par semaine pendant 3 à 6 mois modulable. A l’aide du jeu « LES SIMS 3 » (simulateur de réalité virtuelle) le patient apprend à gérer ses besoins (alimentation, hygiène, budget, taches administratives), ses loisirs (déplacements, cinéma, sports) et travaille sur les relations interpersonnelles. Le patient crée des orthèses qui lui donnent des outils d’appui du quotidien (agenda, aide mémoire). A cela s’ajoute la programmation de taches à domicile avec des objectifs à réaliser et des difficultés à surmonter toujours adaptés aux capacités. Le patient doit avoir un niveau cognitif de base, il doit être stabilisé et avoir bénéficié d’un programme de RC. Remi COM se déroule dans des structures But : La reconnaissance des émotions exprimées dans le discours est une des composantes des capacités d’interaction sociale. Elle intègre des processus ortholinguistiques (sémantiques) et para-linguistiques (la prosodie émotionnelle) [1]. Des déficits sont montrés chez les patients schizophrènes pour le contenu sémantique neutre [2] ou pour la prosodie émotionnelle [3], mais aucune étude n’a concerné ces processus lors de l’écoute d’un discours exprimant des émotions. Nous avons testé l’hypothèse que les patients sont moins performants que les sujets sains pour analyser la prosodie émotionnelle lors de l’écoute d’un discours à contenu émotionnel. Methodes : Seize patients schizophrènes (DSM-IV) ont été comparés à 16 sujets sains appariés sur une tâche de catégorisation émotionnelle comprenant des phrases ayant un contenu sémantique émotionnel exprimé avec (50 %) ou sans (50 %) prosodie émotionnelle [1] (temps de réponse limité à 1 seconde). L’analyse de covariance a inclus les facteurs groupe (patients/témoins), catégorie émotionnelle (colère, gaieté, tristesse) et prosodie émotionnelle (présence ou absence). La variable dépendante était le taux de réponses correctes (TRC : pourcentage de réponses correctes sur le nombre QUINTILLA Y. (1), ROURE V. (2) 73 9e Congrès de l’Encéphale total de réponses incluant les réponses correctes, les erreurs et le nombre de non réponses). Resultats : Les principaux résultats statistiquement significatifs étaient : -– l’effet de groupe, les patients ayant un TRC inférieur à celui des témoins ; – l’effet de la prosodie avec un TRC supérieur pour les phrases avec prosodie par rapport à celles sans prosodie ; – l’interaction groupe/prosodie, la prosodie permettant une amélioration du TRC plus importante chez les patients que chez les témoins. Conclusion : Globalement, les patients reconnaissent moins les émotions exprimées que les témoins. Mais, alors que la prosodie améliore les résultats des deux groupes, elle se montre plus utile aux patients. Puisqu’ils en tirent plus de bénéfices que les témoins pour comprendre un discours à contenu émotionnel, exploiter la prosodie pourrait être un outil de remédiation pour améliorer leur capacité de communication en situation d’interaction sociale. Reférences 1. Beaucousin V. et al. 2007. Cereb. Cortex. 2. Dollfus S. et al. 2008. Sch. Res. 3. Hoekert M. et al. 2007. Sch. Res. PO 166 PSYCHODYNAMIQUE ET THÉRAPIE DE REMÉDIATION COGNITIVE SONT-ELLES MISCIBLES ?… LA QUESTION DE LEUR COMPATIBILITÉ EST-ELLE SOLUBLE ? PILLET B. (1), COCHET A. (2) (1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) CH Le Vinatier, BRON, FRANCE L’utilisation de la thérapie de remédiation cognitive (TRC) dans le traitement des troubles schizophréniques est actuellement en pleine expansion. Cet outil est utilisé pour cibler les déficits cognitifs connus pour être présents dans ces troubles, à savoir : l’attention-concentration, la mémoire, le raisonnement logique, et les fonctions exécutives. La méthode consiste à traiter ce que l’on peut appeler la « cognition froide », c’est-à-dire, le fonctionnement de la cognition dans ces différents domaines - ce qui la différencie des psychothérapies où ce sont plutôt les contenus de la pensée qui sont travaillés. La prise en charge des patients souffrant de schizophrénie est à la jonction de nombreuses approches souvent mises en opposition et qui rendent compte finalement d’un « éclatement théorique ». Nous présenterons une pratique originale de la remédiation cognitive, que nous avons développée lors d’une étude des effets de la TRC sur la symptomatologie schizophrénique à travers le test de Rorschach en Système Intégré. L’idée centrale de cette pratique, qui se veut intégrative, est que le thérapeute, à l’intérieur de l’espace de travail « ludique » qu’offre la TRC, peut faire preuve de créativité en s’appuyant sur l’alliance thérapeutique forte que permet d’obtenir cet outil pour mettre en place des entretiens inspirés des techniques cognitivo-comportementale, motivationnelle, 74 et psychodynamique. Plus qu’une simple juxtaposition de plusieurs approches, la phénoménologie constitue pour nous le « ciment » de cette thérapeutique. En effet, la question du sens, dans le sens phénoménologique du terme, est selon nous centrale lorsque l’on aborde la schizophrénie. Le sens des troubles ne serait-il pas justement un trouble du sens ? PO 167 ÉVOLUTION DES PERFORMANCES COGNITIVES CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES APRÈS REMÉDIATION COGNITIVE : À PROPOS DE TROIS CAS BRAHAM S., BELTAIEF F., GASSAB L., MECHRI A., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les déficits cognitifs sont fréquents chez les patients atteints de schizophrénie, peuvent atteindre jusqu’à 85 % des patients et sont responsables de répercussions sociales majeures. D’où la place de la remédiation cognitive dans la prise en charge de ces troubles. Objectif : Rapporter l’évolution des performances cognitives de trois patients atteints de schizophrénie et ayant bénéficié de remédiation cognitive. Matériel et méthode : Il s’agit de constatations préliminaires d’une étude portant sur l’apport de la remédiation cognitive chez des patients atteints de schizophrénie. Pour la remédiation nous avons utilisé un programme de remédiation assisté par ordinateur (REHACOM). Les trois patients schizophrènes avaient un diagnostic de schizophrénie (selon les critères diagnostiques du DSM IV). Ils étaient âgés de 41 ans, 29 ans et 23 ans. Ils étaient tous en rémission depuis plus de 6 mois. Ils ont bénéficié de 8 séances de remédiation à raison de 2 séances par semaine. L’évaluation neurocognitive était effectuée par le Vienna test system (Cognitrone et Corsi test) et la matrice de RAVEN, et ceci avant et après remédiation. Résultats : Pour les trois patients, nous avons constaté une amélioration très notable pour les trois modules du RehaCom : l’attention/concentration, la mémoire topologique et le raisonnement logique. A l’évaluation neurocognitive, nous avons également constaté chez les trois patients une amélioration de tous les paramètres explorés : nombre de réponses positives, nombre de refus corrects, temps moyen des réponses positives, temps moyen des refus corrects et l’empan de blocs immédiats. L’amélioration du QI a été constatée pour un seul patient (75 à 81). Conclusion : Nos résultats sont certes peu concluants du fait du nombre insuffisant de patients, mais encourageant à la généralisation de la pratique de la remédiation cognitive et notamment en vue d’améliorer les symptômes cliniques et les habilitées sociales. PO 168 PROGRAMME « PROFAMILLE » ET QUALITÉ DE VIE DES PARENTS DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES BEN HADJ KACEM N., MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M. HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE Posters Introduction : Le fardeau de la prise en charge d’un patient schizophrène est souvent à l’origine d’une rupture de l’équilibre familial déjà précaire et d’une altération de la qualité de vie des membres de sa famille. L’objectif de ce travail, était d’évaluer l’impact du programme « Profamille » en tant que modèle psychothérapique à orientation éducationnelle sur la qualité de vie des parents de patients schizophrènes. Méthodologie : C’est une étude pré-expérimentale réalisée au service de psychiatrie de l’hôpital régional de Kairouan durant une période de trois mois. Suivant un échantillonnage en grappe à deux degrés, dix parents ont participé à cette étude conformément au programme. La qualité de vie a été évaluée à l’aide de l’échelle générique la SF-36 en deux temps ; une semaine avant le démarrage du programme et 6 mois après sa fin. Résultats : Les scores moyens globaux en pré-test variaient de 13 à 48 attestant une altération de la qualité de vie et de 28 à 61 en post-test mettant en évidence une amélioration significative. L’analyse des scores moyens par dimension a montré une différence statistiquement significative entre les résultats obtenus en pré-test et ceux en post-test concernant toutes les dimensions sauf celles explorant les limitations dues à l’état physique (D2) et la douleur physique (D3). Conclusion : L’application du programme « Profamille » permet aux parents, ayant un enfant souffrant de schizophrénie, une amélioration significative de leur qualité de vie. PO 169 ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES DE PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE ZARROUK L., MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M. HOPITAL CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE Face au désarroi des familles vivant dans la honte sociale et l’héritage des concepts de la psychiatrie dont l’un de ses membres souffre de schizophrénie et qui s’estiment, ajuste titre d’ailleurs, mal informées sur la maladie et les soins apportés ; les équipes soignantes tentent d’apporter des réponses aussi partielles et insuffisantes soient-elles afin de restituer la place de la famille dans le projet thérapeutique et d’améliorer la qualité de la prise en charge. Dans cette perspective nous insisterons sur la nécessité de reconnaître la place importante et éminente de la famille du fait de son rôle structurant et de sa fonction irremplaçable de repère psychique et nous illustrons nos propos par l’analyse de deux expériences : l’une concernant l’impact du programme « Profamille » en tant que modèle psychothérapeutique à orientation éducationnelle sur la qualité de vie des parents schizophrènes ayant une amélioration des composantes émotionnelle et relationnelle ; l’autre se rapporte à l’information et la psychoéducation dans un centre de réhabilitation psychosociale qui estime que la famille, principal allié thérapeutique, constitue le milieu de vie naturel et adéquat du patient dans lequel ce dernier trouve suffisamment de soutien, de chaleur affective facilitant la réintégration sociale. Les familles de patients souffrant de schizophrénie devraient être aidées par les équipes soignantes par la mise en place d’une politique nationale de santé mentale dotée de moyens adaptés afin qu’elles puissent bénéficier d’un accompagnement régulier et permanent de la part des professionnels de la santé mentale qui disposent d’outils pertinents basés sur une approche psychoéducative s’inscrivant dans le cadre de la réhabilitation psychosociale. PO 170 VÉCU DU CONJOINT DU PATIENT SCHIZOPHRÈNE ELKADIRI M., ELJARRAFI R., TAIBI H., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Clinique universitaire psychiatrique Arrazi, RABAT, MAROC La schizophrénie est une maladie chronique ayant un coût social important tant par son retentissement sur les personnes malades que sur l’entourage. En effet, les proches se sentent démunis et angoissés face à une maladie qui véhicule encore et toujours beaucoup d’images négatives. Plusieurs études ont été menées sur le vécu familial de la schizophrénie où on y expose la souffrance et le combat de ses partenaires. Notre étude représente une réflexion sur le vécu quotidien d’un couple de schizophrène. Nous avons recensés à travers une étude prospective quarante couples auquel nous avons soumis un hétéroquestionnaire, tentant de rapporter leurs difficultés dans la vie quotidienne et d’évaluer leur réaction face à ses difficultés. PO 171 UTILISATION DES CARTES CONCEPTUELLES DANS L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DES JEUNES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES BRUNIE V., GUT A., LAGODKA A., LÔO H., POIRIER M.F., OLIE J.P. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE L’éducation thérapeutique du patient (ETP) a pour objectif de permettre aux patients de vivre au mieux avec leur maladie. La loi HPST rend cette activité obligatoire dans le parcours de soins des patients. Afin d’améliorer leur prise en charge, nous avons mis en place un programme d’ETP pour les jeunes patients schizophrènes hospitalisés. L’équipe éducative, pluridisciplinaire, est constituée de 9 professionnels de santé. Les critères d’inclusion des patients sont : trouble schizophrénique, schizoaffectif ou épisode psychotique aigu selon les critères du DSM IV, âge compris entre 16 ans et 30 ans, et diagnostic annoncé au patient. Le médecin propose le programme au patient. Ce dernier doit donner son consentement écrit. Le programme, proposé en individuel par un binôme de soignants, est constitué de 3 étapes fondamentales : le diagnostic éducatif, les séances d’ETP et l’évaluation. Chaque étape utilise les cartes conceptuelles (CC). Cet outil a plusieurs objectifs : (i) mettre en évidence les connaissances et les représentations des patients, (ii) rendre explicite leurs mécanismes de raisonnement, (iii) identifier les connaissances exactes et/ou erronées, (iv) leur faire prendre conscience de leurs lacunes, (v) mettre en évidence la modification des connaissances après 75 9e Congrès de l’Encéphale une formation, (vi) aider à structurer et organiser la connaissance chez le patient. Lors du diagnostic éducatif, le patient réalise une première CC. Cette dernière est reprise à chaque séance afin de partir des connaissances du patient. Les séances d’ETP abordent les thèmes suivants : chronicité de la maladie, symptômes de la maladie, traitements médicamenteux et hygiène de vie. A la fin du programme, le patient réalise une nouvelle CC, qui permet, par comparaison avec la première, l’évaluation de l’acquisition des connaissances. Un questionnaire permet d’évaluer la satisfaction des patients vis-à-vis du programme. Après l’hospitalisation, les patients sont adressés au groupe de psychoéducation de notre service au Centre d’Évaluation des Jeunes Adultes et ADolescents (CJAAD) afin de maintenir un suivi éducatif. Ainsi, la mise en place du programme d’ETP répond à un souci de constante amélioration de la prise en charge des patients atteints de schizophrénie tout en améliorant la continuité des soins. PO 172 DOSES D’ENTRETIEN DES NEUROLEPTIQUES DANS LE TRAITEMENT DE LA SCHIZOPHRÉNIE BEN MAHMOUD S. (1), GHANMI L. (1), MAALEJ M. (2) (1) Hôpital de Gabès, GABES, TUNISIE (2) CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE Plusieurs études se sont intéressées aux posologies moyennes d’entretien dans le traitement de la schizophrénie. Ces doses semblent être influencées par une multitude de variables. Le but de ce travail était d’étudier les doses d’entretien des neuroleptiques dans une population tunisienne de malades atteints de schizophrénie et de discuter l’impact relatif des différentes variables rapportées dans la littérature sur ces doses. Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale ayant inclus les patients souffrant de schizophrénie, suivis à la consultation externe de psychiatrie à l’hôpital régional de Gabès en Tunisie, dont la dernière hospitalisation remontait à plus de six mois, et dont le traitement était stable depuis au moins un mois. Le recueil des données s’est basé sur un entretien clinique, complété par l’examen du dossier médical. Cent quarante-trois patients ont été inclus. Le sexe masculin représentait 79 % des cas et l’âge moyen était de 43,7 ans. Outil statistique : SPSS (version 13.0). Seuil de significativité : 5 %. Résultats : La dose moyenne d’entretien retrouvée était de 720,74 mg en équivalent chlorpromazine, avec des extrêmes de 50 et 3159,7 mg en équivalent chlorpromazine. Cette dose est à la limite supérieure de celle recommandée par le Patients Outcome Research Team (« PORT ») et se rapproche des doses d’entretien rapportées par des études sur des populations asiatiques. L’association de neuroleptiques, le nombre (au moins trois) de psychotropes prescrits et la forme de présentation des neuroleptiques étaient corrélés à de fortes doses. Il y avait une corrélation entre les doses faibles et les malades mariés et/ou non tabagiques. Conclusion : Notre étude a montré une dose d’entretien moyenne de neuroleptique, prescrit aux malades atteints de schizophrénie, relativement élevée. L’implication de la famille et la réduction de la consommation de tabac permettraient de réduire les doses d’entretien. 76 PO 173 ÉTUDE CLINIQUE ET PHARMACOGÉNÉTIQUE DES EFFETS SECONDAIRES INDUITS PAR LES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES CHOONG E. (1), ETTER M. (2), ONEDA B. (1), TAYEBIC H. (3), BONDOLFI G. (4), EAP C. (1) (1) Unit de biochimie et psychopharmacologie clinique CHUV, LAUSANNE, SUISSE (2) Pratique privée, GENÈVE, SUISSE (3) Ecole des sciences pharmaceutiques, Université de Genève, GENÈVE, SUISSE (4) Département de Psychiatrie, HUG, GENÈVE, SUISSE Objectif : Les effets secondaires des antipsychotiques atypiques, notamment le syndrome métabolique (gain de poids, altération des lipides et des profils de la glycémie) ont un impact important à long terme sur la morbidité et la mortalité. Le but principal de cette étude est d’identifier les prédicteurs pharmacogénétiques de ces effets secondaires. Méthodes : A cet effet, une étude transversale a été réalisée dans un service psychiatrique ambulatoire suisse et 197 patients psychiatriques ont été recrutés. Plus de 80 % des patients recevaient un antipsychotique atypique, et les autres recevaient du lithium et/ou du valproate, deux stabilisateurs de l’humeur connus pour induire un gain de poids. Le génotypage a été effectué sur les gènes pouvant être impliqués dans la pharmacodynamique de ces médicaments en utilisant la rtPCR par des analyses de la discrimination allélique, après validation par séquençage direct. Ont été choisis comme gènes candidats les gènes de la protéine découplante 2 (UCP2), un des transporteurs membranaires des mitochondries impliquant la libération de l’énergie stockée, le récepteur de la leptine (LEPR) et les gènes associés avec la masse grasse et l’obésité (FTO), 2 gènes jouant un rôle dans la satiété. Résultats : Le polymorphisme UCP2 est associé à une modification du niveau du HDL-cholestérol (p = 0,04) et à une augmentation de 2,9 fois du risque d’obésité (IC 95 % : 1,1 à 9,2) dans un modèle récessif. Nous avons observé une association significative entre le changement de l’IMC soit avec le polymorphisme LEPR chez les femmes traitées avec tous les médicaments étudiés (p = 0,039), soit pour tous les patients sous rispéridone ou olanzapine pour le polymorphisme FTO (p = 0,003). Conclusions : Prévoir les effets secondaires des antipsychotiques atypiques sur le syndrome métabolique est complexe et exige des études plus approfondies. Cependant, chaque SNP pertinent qui montre une association avec des effets secondaires, dans la forme potentielle d’un chip, pourrait aider le médecin à choisir le traitement approprié pour chaque patient. PO 174 QUALITÉ DE VIE DES PERSONNES « DONNEUSES DE SOINS » AUX PATIENTS SCHIZOPHRÈNES : APPORT DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES PAR RAPPORT AUX CLASSIQUES OTHEMAN Y., OUTARAHOUT M., FIFANI F., OUANASS A. Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Posters La qualité de vie des patients schizophrènes est un sujet largement débattu. L’impact de la maladie sur les familles, et notamment sur la personne « donneuse de soins », a été peu étudié. L’amélioration du pronostic fonctionnel et de l’intégration socioprofessionnelle, des patients sous antipsychotiques atypiques par rapport à ceux sous classiques, a été évoquée par plusieurs auteurs, mais cela aura-t-il tendance à soulager les familles ? L’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité de vie de ces « donneurs de soins », selon la classe d’antipsychotiques utilisés. La qualité de vie a été évaluée à l’aide de l’échelle de DUKE, chez 52 personnes s’occupant de patients schizophrènes stabilisés, dont 26 sont sous atypiques et 26 sous classiques. PO 175 QUALITÉ DE VIE ET AUTRES QUESTIONNAIRES PATIENTS : COMPARAISON DU TRAITEMENT PAR OLANZAPINE ORALE ET OLANZAPINE À ACTION PROLONGÉE CHEZ DES PERSONNES SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE GODFREY J. (1), DETKE H. (2), MONTGOMERY W. (3), ZHAO F. (2), GERARD S. (4), MCDONNELL D. (2) (1) Palo Alto VA Medical Center, PALO ALTO, CALIFORNIE, ÉTATS-UNIS (2) Eli Lilly and Company, INDIANAPOLIS, INDIANA, ÉTATSUNIS (3) Lilly Australia, WEST RYDE, NSW, AUSTRALIE (4) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE Objectif : L’olanzapine injectable à libération prolongée (Olz LP) a été développée afin de proposer aux patients souffrant de schizophrénie, en particulier ceux présentant des problèmes d’observance, une alternative efficace et pratique aux antipsychotiques oraux. Dans cette étude sont comparées les données de qualité de vie et des auto-questionnaires patients lors du traitement des schizophrènes par l’olanzapine orale versus l’Olz LP. Méthode : Dans un essai clinique randomisé en double-aveugle de 24 semaines comparant l’Olz LP à l’olanzapine orale chez des patients schizophrènes cliniquement stabilisés, les données d’une échelle de qualité de vie administrée par le clinicien (QLS) et des auto-questionnaires patients (état de santé (SF-36), attitude vis-à-vis du traitement (DAI)) ont été évaluées. Résultats : 1 065 patients ont été randomisés, la majorité était des hommes (65.4 %), caucasiens (71.8 %), avec un âge moyen de 39 ans et un score initial de PANSS totale de 55.9 (DS = 15.6). Globalement, les variations des scores de QLS, SF-36 et DAI pour les patients traités par Olz LP et olanzapine orale étaient comparables à l’exception de quelques différences statistiquement significatives aux sous-scores de SF-36 : à la sous-échelle « État émotionnel » pour le groupe 405 mg/4 semaines, et une amélioration significative du sous-score « Etat physique » (SF-36) dans le groupe 300 mg/2. Ces différences n’ont pas été considérées comme cliniquement significatives. En dépit du fait qu’il s’agissait d’une population symptomatiquement stable, des améliora- tions significatives de qualité de vie (QLS) ont été notées pour 2 doses d’Olz LP (405 mg/4 semaines, p < 001 et 300 mg/2 semaines, p = 003) et l’olanzapine orale (p < 001). Il n’y a pas eu de différences entre les groupes sur la QLS. Conclusion : Les patients sont restés stabilisés pendant l’étude et beaucoup ont présenté une amélioration de qualité de vie selon la randomisation sous Olz LP ou olanzapine orale. Ces observations suggèrent que des patients symptomatiquement stabilisés recevant l’Olz LP continueront à présenter une amélioration de leur état de santé comparable à ceux traités par olanzapine orale. L’Olz LP pourrait présenter un intérêt pour ceux qui souhaitent un traitement efficace sans avoir à le prendre tous les jours. PO 176 STRATÉGIE DE SÉLECTION DE DIFFÉRENTES DOSES DE SWITCH VERS L’OLANZAPINE INJECTABLE À LIBÉRATION PROLONGÉE RASKIN J. (1), DETKE H. (1), KOTHARE P. (1), GARHYAN P. (1), CARLSON J. (1), GERARD S. (2), MCDONNELL D.(1) (1) Eli Lilly and Company, INDIANAPOLIS, INDIANA, ÉTATSUNIS (2) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE Objectif : Lors du switch de patients vers la forme olanzapine injectable à libération prolongée (Olz LP), il est important de minimiser le risque de déstabilisation. Les données de rechute d’une étude avec l’Olz LP ont été évaluées afin de déterminer la méthode optimale pour le switch de patients traités par olanzapine orale. Méthode : Des patients stabilisés par 10 (n = 475), 15 (n = 236), ou 20 mg/jour (n = 353) d’olanzapine orale ont été randomisés avec switch direct à une des 4 doses d’Olz LP ou restaient à la même dose orale. Les taux de rechute à 6 mois et le risque relatif (RR) de rechute ont été utilisés afin d’identifier les doses d’initiation d’Olz LP qui ont eu un niveau de stabilité clinique similaire aux doses orales de stabilisation. Des simulations pharmacocinétiques ont été faites pour évaluer ces doses. Résultats : Les patients stabilisés par 10 mg/jour d’olanzapine orale ont présenté des taux de rechute (6.3 %) comparables à ceux switchés de 10 mg/jour à 405 mg/4 semaines d’Olz LP (5.7 %, RR = 1.03). Les patients stabilisés par 15 mg/jour ont présenté des taux de rechute (5.0 %) comparables à ceux passés de 15 mg/jour à 300 mg/2 semaines (3.3 %, RR = 0.68). Les patients stabilisés par 20 mg/jour ont présenté des taux de rechutes (8.2 %) similaires à ceux switchés de 20 mg/jour à 300 mg/2 semaines (8.7 %, RR = 1.13). Les simulations pharmacocinétiques ont confirmé qu’après 8 semaines de traitement par Olz LP, les patients switchés de 10 mg/jour d’olanzapine orale à 405 mg/4 semaines d’Olz LP devraient initier une dose de maintien de 150 mg/2 semaines (ou 300 mg/4 semaines) et les patients passés de 15 mg/jour à 300 mg/2 semaines devraient initier une dose de maintien de 405 mg/4 semaines (ou 210 mg/2 semaines). Les patients passés de 20 mg/jour d’olanzapine orale à 300 mg/2 semaines d’Olz LP n’ont pas besoin de changer de dosage en traitement de maintien. 77 9e Congrès de l’Encéphale Conclusion : Les patients peuvent être switchés directement de l’olanzapine orale à l’Olz LP sans supplémentation antipsychotique orale si des doses d’initiation du traitement appropriées sont choisies. Cependant, si une supplémentation par olanzapine orale est cliniquement indiquée, la dose totale des 2 formulations ne doit pas excéder la dose maximale journalière correspondante de 20 mg d’olanzapine orale. PO 177 MORBIDITÉ ANXIO-DÉPRESSIVE EN MÉDECINE GÉNÉRALE BEN HADJ KACEM N., LABBENE A., HAOUA R., MOKHTAR ZAAG K., NASR M. CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Les problèmes de santé mentale, qu’il s’agisse d’une santé mentale négative ou encore d’authentiques troubles de la santé mentale à type de manifestations anxieuses et/ou dépressives sont fréquemment rencontrés dans la pratique quotidienne. Toutefois, dans les enquêtes de santé mentale, l’évaluation de ces manifestations est diversement appréciée par les auteurs en raison de l’hétérogénéité des méthodes de recherche employées et des critères de sélection des « cas ». A l’origine d’une souffrance cliniquement significative, ces manifestations demeurent dans la pratique quotidienne sous estimées, méconnues et par conséquent mal traitées. Objectifs : Évaluer la morbidité anxio-dépressive en médecine générale et dégager certains marqueurs pouvant être considérés à risque pour sa genèse. Méthodologie : Il s’agit d’une enquête transversale de santé mentale qui a été réalisée dans deux C.S.S.B (Centre de consultation de médecine générale) de la région de Mahdia. Le questionnaire utilisé comporte un volet d’informations générales et le questionnaire général de santé de Goldberg (GHQ) dans sa version à 30 items traduit en arabe. Résultats : l’enquête a concerné 200 consultants, 71,5 % étaient de sexe féminin, 24 % étaient âgés de plus de 60 ans, 10,5 % avaient des antécédents psychiatriques et 35 % consultaient pour une pathologie chronique. La mesure de la santé mentale a révélé que la moitié soit 49,5 % présentaient une détresse psychologique. L’analyse bi variée nous a permis de dégager certains marqueurs de risque quant à l’apparition d’une symptomatologie anxio-dépressive. Conclusion : A la lumière de ces résultats, nous insistons sur l’importance et la fréquence des problèmes de santé mentale chez les consultants en première ligne et le rôle prépondérant du médecin généraliste dans le repérage d’une symptomatologie anxio-dépressive, souvent sous - évaluée et ainsi mal traitée. PO 178 MORBIDITÉ ANXIO-DÉPRESSIVE DE L’ENSEIGNANT : ÉTUDE DES FACTEURS DE RISQUE BEN HADJ KACEM N., ANES I., MARRAG I., NASR M. CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Objectifs : Nous proposons dans ce travail d’évaluer le degré de souffrance psychologique et d’identifier les facteurs liés 78 au développement de problèmes de santé mentale chez les enseignants. Méthodologie : Nous avons réalisé une enquête transversale auprès de 603 enseignants exerçant dans 47 établissements d’enseignement primaire et secondaire à la région de Mahdia. Résultats : L’analyse des résultats révèle que 46 % des enseignants ont un score significatif selon le questionnaire général de santé de Goldberg (G.H.Q.), témoignant l’existence de symptômes anxio-dépressifs. L’approche analytique nous a permis de relever que la probabilité de présenter une souffrance psychologique est corrélée positivement aux facteurs suivants : la profession d’instituteur, l’absence de motivation concernant le choix de la profession, l’insatisfaction professionnelle, la présence d’un risque professionnel, le souhait de changer la profession, la présence de problème de santé, le nombre élevé de consultations médicales, les antécédents d’hospitalisations, la présence de difficultés, l’insatisfaction dans les domaines de la vie personnelle et l’absence de réseau social. Conclusion : À la lumière de ces résultats nous insistons sur l’importance des problèmes de santé mentale et l’intérêt d’un dépistage précoce afin d’améliorer la qualité de vie des enseignants. PO 179 FACTEURS DE STRESS SCOLAIRES ET RELATIONNELS ASSOCIÉS AUX CONDUITES SUICIDAIRES : ÉTUDE AUPRÈS DE 171 ADOLESCENTS SCOLARISÉS BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Les conduites suicidaires sont fréquentes à l’adolescence. Plusieurs facteurs ont été incriminés dans la genèse de ces conduites Les facteurs sociaux et environnementaux semblent jouer un rôle important. Objectif : L’objectif de notre travail était d’identifier les facteurs de stress scolaires et relationnels associés aux conduites suicidaires chez des adolescents en milieu scolaire. Méthodologie Nous avons recruté 171 élèves inscrits dans l’établissement secondaire « 2 mars 1934 » de la ville de Sousse en Tunisie. L’évaluation était faite par un auto-questionnaire déterminant les paramètres sociodémographiques, les conduites suicidaires et les facteurs de stress scolaires et relationnels. Résultats : Notre échantillon d’étude comprenait 171 élèves âgés de 15 à 19 ans. Le sexe ratio était de 1.08. La prévalence des tentatives de suicide dans notre échantillon était de 6,5 %. Celle des idées suicidaires était de 39,8 %. Parmi les facteurs de stress scolaires seules les difficultés scolaires étaient corrélées aux conduites suicidaires. Concernant les facteurs de stress relationnels, l’isolement social et affectif ainsi que la présence d’événements de vie négatifs étaient corrélés à la présence de comportements suicidaires. Posters Conclusion : Notre étude indique que les tentatives de suicides et les idées suicidaires sont fréquentes chez des adolescents scolarisés. Les difficultés scolaires et relationnelles semblent être des facteurs qui influencent de telles conduites. L’identification de ces difficultés chez les adolescents permettra des actions à but préventif. du questionnaire de Leymann intitulé Leymann Inventory of Psychological Terror [LIPT]. Le LIPT a été complété d’autres items (données sociodémographiques et professionnelles, facteurs de protection ou de risque de stress en milieu de travail, indicateurs de santé mentale. Résultats : En cours. PO 180 « BURN OUT SYNDROME » ÉVALUATION DU DEGRÉ D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DU CHU IBN SINA, MAROC PO 182 LE STRESS CHEZ LES ÉTUDIANTS : VULNERABILITÉ ENDOGÈNE OU FACTEURS EXOGÈNES ? EL AMMOURI A., ELLOUDI H., SABIR M., EL OMARI F., TOUFIQ J. MNIF L. (1), AMMAR Y. (1), YAICH S. (2), MASMOUDI J. (1), DAMAK J. (2), JAOUA A. (1) Clinique universitaire AR-RAZI, SALE, MAROC (1) CHU Hédi Chaker, service de Psychiatrie A, SFAX, TUNISIE (2) CHU Hédi Chaker, service d’épidémiologie, SFAX, TUNISIE Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out, a été décrit pour la première fois par Freundenberger en 1974 comme une forme particulière de réaction au stress chronique. En effet, le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel représente actuellement l’un des risques psychosociaux du travail, dont les conséquences sur la personne et son entourage sont loin d’être négligeables. Le risque est plus élevé dans les professions d’aide aux autres, et fait ainsi du personnel de santé une cible à haut risque d’épuisement professionnel. L’objectif de ce travail est d’évaluer le degré d’épuisement professionnel au sein du corps médical et paramédical à travers une enquête réalisée dans trois services différents (médecine, chirurgie et psychiatrie) du CHU Avicenne (Rabat, Maroc) ; nous avons utilisé un questionnaire anonyme validé, le Maslach Burn out Inventory (MBI), qui évalue le niveau d’épuisement professionnel dans sa structure tridimensionnelle. PO 181 HARCÈLEMENT MORAL : ENQUÊTE AU CHU DE FES ELGHAZOUANI F., RHARRABTI S., LAHLOU F., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC Le harcèlement moral est un phénomène surreprésenté aussi bien dans le secteur de la santé, que dans le champ de l’enseignement. Le personnel de santé qui est confronté à la souffrance, à la maladie et la mort, sera, sous les effets du harcèlement moral, confronté aussi à sa propre souffrance, à des conséquences sur sa propre santé et dans des cas extrêmes à l’atteinte de sa propre vie. Objectifs : Le but de cette étude est d’estimer la prévalence du harcèlement moral au CHU de Fès et de décrire ses aspects cliniques. Méthodologie : Cette enquête épidémiologique descriptive et transversale a intéressé le CHU de Fès. La population cible est représentée par le personnel médical du CHU de Fès. Pour être inclus dans l’étude, les médecins devaient avoir au minimum 3 mois d’ancienneté au CHU. Le support de l’enquête est un questionnaire individuel, auto-administré et strictement anonyme comportant la version française validée L’objectif de ce travail est d’étudier les liens entre le niveau de stress chez les étudiants tunisiens et le névrosisme comme facteur de vulnérabilité personnelle ainsi que les facteurs de stress exogènes. Méthodes : Cinq cents étudiants universitaires (n = 500) choisis par un tirage au sort, ont répondu à un questionnaire composé de 3 parties. La première partie a comporté des questions générales portant sur les conditions de vie de l’étudiant. La deuxième partie représentée par l’échelle de stress perçu spécifique (Boujut E, Bruchon-Schweitzer M, 2003) a été utilisée pour évaluer le niveau de stress perçu chez les étudiants. La troisième partie consacrée à la vulnérabilité personnelle au stress, a comporté l’échelle du Névrosisme du NEO-PI-R (Costa et McCrae, 1985). Les deux échelles utilisées ont été validées chez les étudiants tunisiens. La corrélation entre le stress perçu et le névrosisme et les différentes questions a été mesurée par le coefficient de Pearson ’r ’. Résultats : Le coefficient de Pearson a révélé une faible corrélation entre le score total du stress perçu et le score total du névrosisme r = 0.42. La corrélation entre le score total du stress perçu et certains facteurs de stress exogènes a été bonne avec une relation statistiquement significative pour le type de logement, le niveau socio économique, le moyen de transport utilisé pour aller à faculté (p < 0.05 pour chacun de ces facteurs). PO 183 BURN OUT CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE MAROCAINS SABIR M. Hopital Arrazi, SALÉ, MAROC Plusieurs études ont montré que les médecins souffrent d’épuisement professionnel ou de burnout. Réputées particulièrement exigeantes, les études de médecine peuvent être source de stress et de troubles dépressifs. Plusieurs questions peuvent se poser : les tensions ressenties par les étudiants en médecine ont-elles tendance à croitre d’année en année ou y a-t-il un un phénomène d’adaptation qui s’opère avec le temps ? 79 9e Congrès de l’Encéphale L’objectif de cette étude est d’analyser ce phénomène en amont, au niveau des études de médecine, d’analyser les scores de burn-out en fonction des années d’études et de sortir avec des recommandations concernant la prise en charge du burn-out chez les étudiants en médecine. PO 184 LE BURN OUT CHEZ LES MÉDECINS RÉANIMATEURS AOUADI A., HOUADEF N.I., CHORFI W., SAMAI I., BOUDEF M. EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE Le burn out (ou épuisement professionnel) des médecins était pendant longtemps un sujet tabou, le médecin étant aux yeux de la société le soignant et non pas le soigné. Le médecin réanimateur est le plus concerné par ce syndrome vu la charge du travail et le stress permanent en relation avec sa spécialité. Notre étude a pour objectif d’évaluer la prévalence du burn out chez les médecins réanimateurs du CHU d’ANNABA en Algérie. Notre enquête a été réalisée auprès des médecins réanimateurs du CHU d’ANNABA pendant la période allant du 01.09.2010 au 31.09.2010. On a fait passer à ces médecins le Maslach Burn out Inventory (MBI) Les résultats et leur analyse seront discutés dans notre travail. Mots clés : Burn out, médecins réanimateurs, MBI. PO 185 ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ LES PARENTS D’ENFANTS PRÉMATURÉS AU MAROC SABIR M. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC La naissance d’un enfant prématuré est un événement soudain, brutal, qui menace la survie du nouveau-né et son pronostic développemental au long cours mais représente également un événement extrêmement stressant pour les parents. Le vécu parental est marqué le plus souvent par une détresse psychique suite à l’impact traumatique d’une naissance prématurée et cela peut se manifester sous forme de symptômes anxieux ou dépressifs, de somatisations et parfois de symptômes de stress post-traumatique. Or, le vécu parental, perturbé dans le cas d’une naissance prématurée, est susceptible de compromettre la qualité de la relation précoce parents bébé, qui est cruciale pour le devenir de l’enfant. Les objectifs de cette étude sont d’évaluer, à l’aide d’un questionnaire spécifique (Impact of Event Scale), les symptômes d’intrusion et d’évitement, caractéristiques de l’état de stress post-traumatique chez les parents d’enfants prématurés, de comparer les résultats avec ceux d’un groupe témoin de parents de nouveau-nés à terme et de déterminer s’il existe des différences statistiquement significatives entre le vécu des mères et des pères de nouveau-nés prématurés. 80 Les résultats préliminaires suggèrent que les parents de bébés prématurés sont plus à risque que les parents de nouveau-nés à terme de présenter des symptômes de stress post-traumatique avec la présence, toutefois, de différences entre les types de réactions des mères et des pères. Cette étude permet de dégager des pistes de réflexion, notamment concernant l’instauration d’une prise en charge psychologique précoce des parents d’enfants prématurés. Mots clés : prématurité, vécu parental, stress post-traumatique maternel et paternel PO 186 LE STRESS DANS LES ORGANISATIONS, CAS D’UNE SOCIÉTÉ MAROCAINE DE SERVICE INFORMATIQUE BALHOUSSE R., SBAI S., ELHAMAOUI Y., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca, CASABLANCA, MAROC Introduction : - Le stress survient lorsqu’il y 'a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Les objectifs : – Évaluer le stress professionnel dans l’entreprise. – Étudier les corrélations entre le stress professionnel et les maladies psychosociales comme l’anxiété et la dépression. – Établir une politique de prévention pour lutter contre le stress dans l’entreprise. Méthode : – C’est une étude transversale réalisée au sein d’une société marocaine de service informatique durant l’année 2009/2010. – C’est une étude basée sur deux modèles : Modèle de KARASEK qui met en avant deux déterminants : la latitude de décision et les demandes environnementales basé sur un questionnaire de 25 questions. Modèle « échelle HAD » mesure l’anxiété et la dépression basée sur un questionnaire de 14 questions. – Le « job strain » est défini comme une situation où la demande psychologique est supérieure à la médiane et la latitude décisionnelle inférieure à la médiane, ce qui constitue une situation à risque pour la santé. – L’échantillon étudié est composé de 100 salariés. Résultat : – Les femmes présentent des taux d’anxiété très élevés par rapport aux hommes. – Le pourcentage des femmes présentant un trouble dépressif notable est nettement plus élevé que celui des hommes et trois plus élevé que la moyenne (3 %). – Nous avons constaté une forte relation entre le niveau élevé de dépression et la tension de travail : 64 % a été observé chez les salariés qui ont le risque « job strain ». Conclusion : Le stress au travail est l’une des menaces les plus importantes qui pèsent sur le bien-être des travailleurs et la performance des entreprises. Le stress au travail peut et doit Posters être prévenu. Il s’agit d’une tâche importante à laquelle doivent participer activement tous les acteurs du monde du travail. PO 187 EFFETS ANTAGONISTES D’UNE EXPOSITION À UN STRESS AIGU COMPORTEMENTAL SUR LA PHOSPHORYLATION DES RÉCEPTEURS AMPA DANS LE CORTEX PRÉFRONTAL, L’AMYGDALE ET L’HIPPOCAMPE CAUDAL D., GODSIL B.P., JAY T.M. Centre de Psychiatrie et Neurosciences, PARIS, FRANCE L’exposition au stress induit des effets drastiques au niveau structural et synaptique dans le SNC : modification des arbres dendritiques sur lesquels s’effectuent les contacts synaptiques, changements de plasticité synaptique, diminution de la neurogenèse (McEwen et al., 1999). Ces changements, qui mettent en jeu les corticostéroïdes et les récepteurs glutamatergiques, ont principalement été observés dans le cortex préfrontal (CPF), l’hippocampe et l’amygdale mais sans qu’apparaisse clairement de spécificité. L’efficacité des réponses des synapses excitatrices (i.e. glutamatergiques) n’étant pas affectée de manière homogène par le stress, notre objectif était d’étudier la phosphorylation d’un type de récepteurs glutamatergiques, les récepteurs AMPA, qui représente un mécanisme majeur pour la régulation de ces récepteurs et leur implication dans la plasticité synaptique. Nous avons récemment montré (Caudal et al., Plos One, 2010, in press) que l’exposition de l’animal à un stress comportemental aigu (30 minutes sur une plateforme élevée) induit des effets opposés sur la phosphorylation des récepteurs AMPA (1) dans le CPF et l’hippocampe dorsal (Hd) et (2) dans l’amygdale et l’hippocampe ventral (Hv). Après le stress, la phosphorylation sur le résidu Ser831 de la sous-unité GluA1 est fortement diminuée dans le CPF et l’Hd, tandis que la phosphorylation du résidu Ser845 est augmentée dans l’amygdale et l’Hv. Le stress module aussi la sous-unité GluA2 du récepteur AMPA, en diminuant la phosphorylation au niveau des résidus Tyr876 et Ser880 dans l’amygdale, et en augmentant la phosphorylation de Ser880 dans le CPF. Ces résultats montrent qu’une exposition au stress aigu induit des modifications de la transmission glutamatergique qui sont dépendantes non seulement des sous-unités du récepteur AMPA, mais aussi de la région étudiée. Ces modifications pourraient être à l’origine de la réduction de l’efficacité synaptique observée dans le CPF et l’Hd après le stress et de son renforcement dans l’amygdale et l’Hv. L’implication directe des récepteurs glutamatergiques AMPA dans la réponse au stress avec une spécificité régionale suggère l’utilité à terme de développer des stratégies thérapeutiques ciblant ces régions d’intérêt. PO 188 PLACE DE LA RELATION THÉRAPEUTIQUE DANS LA PRISE EN CHARGE DU PSYCHOTRAUMA BENCHARIF M.E.A., RIDOUH B. HOPITAL FRANTZ FANON, BLIDA, ALGERIE Dans notre pratique de prise en charge des sujets victimes de violence terroriste, fréquemment, les sujets qui viennent nous consulter le font pour des perturbations psychologiques à type d’anxiété, d’idéation obsessionnelle, de troubles caractériels et ce sans que les éléments en rapport avec le syndrome de reviviscence soient rapportés. De même, ces sujets n’évoquent pas spontanément l’événement vécu. Ce dernier n’est découvert par nous qu’à travers le recueil des événements de vie de ces patients. Le vécu psychotraumatique n’émerge qu’au fur et à mesure des séances, en lien avec l’événement vécu et accompagné par la verbalisation d’un syndrome de reviviscence et/ou de cauchemars faisant la névrose traumatique. La littérature internationale rapporte un temps de latence entre le moment du traumatisme et l’apparition d’un syndrome de répétition traumatique et remarque sa grande variabilité. Elle relève même un raccourcissement de ce temps de latence depuis. Elle relève également, chez ceux qui n’avaient pas présenté de manifestations immédiates ou chez lesquels un état aigu s’était totalement résorbé, l’existence d’une symptomatologie traumatique discrète, voire d’un syndrome de répétition jusque-là tenu secret. Crocq et al. parlent d’un « temps nécessaire au sujet pour se réhabituer à un climat de sécurité » (Crocq et al. 1989). Ceci semble en lien avec d’autres éléments relevés concernant la relation thérapeutique : • une difficulté (mais pas impossibilité) d’installer une relation fiable, stable, durable chez ces sujets ; • ne pas être attentif à cette difficulté, amène le sujet à errer de thérapeute en thérapeute. Ceci nous a amené à nous poser la question de la place de la relation thérapeutique, et de son instauration dans le psychotrauma, quand on sait qu’elle constitue un pré requis pour le travail thérapeutique mais aussi principal vecteur du profil du changement dans la thérapie. Alors qu’en est-t-il de la relation qui s’instaure entre le thérapeute et la victime dans le psychotrauma ? Nous essaierons, à travers de cas cliniques, de faire part de notre expérience et du comment instaurer la relation thérapeutique dans le psychotrauma ? PO 189 ÉTUDE PILOTE D’ÉVALUATION DU RESSENTI DES TIERS AU COURS D’UNE HOSPITALISATION SOUS CONTRAINTE AMIOT O. (1), IDASIAK-PIRIOU V. (1), TON N.T.T. (2) (1) CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE (2) CHI Clermont de l’Oise. INSERM U669 PSYGIAM, CLERMONT, PARIS, FRANCE Introduction : Ces dernières années, la place de la famille dans la prise en charge des patients en psychiatrie a évolué, substituant à l’idée d’une famille pathogène celle de la famille partenaire de soin. L’implication affective pour les tiers n’a jamais été étudiée. Le but de cette étude était d’évaluer le ressenti émotionnel des tiers au cours d’une HDT. Patients et méthodes : Évaluation prospective de 30 tiers ayant participé à une HDT pour un de leur proche, au CHI de Clermont de l’Oise. Les tiers ont été évalués par des ques81 9e Congrès de l’Encéphale tionnaires, inspirés de l’inventaire de détresse péri-traumatique et de l’échelle révisée d’impact de l’événement à J0, J15 et J30, ainsi que par l’analyse du discours spontané des tiers à J0, à partir d’enregistrement. Dans 65 % des cas, les patients avaient déjà été hospitalisés en HDT. Une comparaison du ressenti des tiers a été réalisée entre les tiers participant à leur première HDT et ceux ayant déjà participé, avec un test de Fischer. Résultats : Les tiers étudiés étaient des conjoints dans 47 % des cas, des parents dans 37 %, des enfants dans 10 %. À J0, 90 % des tiers expriment de la tristesse, de manière significativement plus importante dans le groupe des tiers signant une HDT pour la première fois (p < 0,05), 80 % de la frustration, 63 % de la peur pour leur sécurité ou celle des autres, 63 % de l’appréhension par rapport à l’hospitalisation et 37 % de la culpabilité. A J15, il y a peu d’évolution des ces émotions et 79 % des tiers déclarent un impact sur le quotidien des tiers avec apparition de troubles du sommeil ou de cauchemars dans 29 % des cas. A J30, la culpabilité n’est présente chez un seul tiers et 86 % se disent satisfaits d’avoir demandé l’HDT. Dans 50 %, les tiers décrivent une modification de leurs relations avec le patient hospitalisé (rancune, perte de confiance, perte de contact). Malgré cela, 93 % des tiers penseraient à redemander une HDT si nécessaire. Conclusion : À court d’une HDT, les tiers expriment un large panel d’émotions négatives mais aussi positives. L’impact d’une telle décision s’amende après 30 jours. Les tiers décrivent également des conséquences comme des troubles du sommeil et des ruminations anxieuses. Il convient donc d’améliorer l’écoute, le soutien et l’information des familles au cours des HDT. PO 190 ASPECTS COLLECTIFS DANS LA CLINIQUE OU CLINIQUE DE LA COLLECTIVITE ? LAHUTTE B., RIO A., GUILLAUME C. Hôpital Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Notre pratique de psychiatre nous familiarise avec la rencontre du singulier, du particulier de l’individu, dans des entretiens en « face à face ». Parfois, l’abord du patient en passe par le groupe, qu’il soit celui de l’Institution ou d’un groupe thérapeutique constitué. En revanche, des situations plus inhabituelles peuvent confronter le praticien à un autre registre du groupe. Il s’agit des manifestations psychiques collectives, telles que rencontrées dans des situations non conventionnelles – les guerres n’étant pas les moindres. Historiquement, des manifestations psychologiques collectives ont été décrites, comme les phénomènes de panique, à travers leurs différentes dénominations. Il conviendrait d’en préciser l’actualité et nous proposons d’en prolonger la description, à partir d’illustrations cliniques de phénomènes « dégradés » de panique, pouvant être méconnus en dépit de leurs redoutables conséquences individuelles et collectives. Ceci nous invite également à explorer les différentes conceptualisations ayant pu être faites de la « psychologie des 82 foules », en précisant l’articulation entre individuel et collectif, dans ces situations. Si la citation de Confucius « Le tout est plus grand que la somme des parties » est fréquemment énoncée pour mettre en avant la valeur positive du groupe, peut-être devons-nous, à la manière d’Edgar Morin, en détourner la formulation lorsque le groupe dysfonctionne : le tout est également moins que la somme des parties… PO 191 CONCEPT D’HYSTÉRIE DE CONVERSION AU XXI e SIÈCLE : ÉTUDE DESCRIPTIVE ET PRONOSTIQUE DROUFFE M., CLEMENT J.P. CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE OBJECTIFS : Présenter les caractéristiques des troubles dissociatifs (de conversion) au XXIe siècle, évaluer statistiquement les facteurs de risque associés à la récidive et détailler sur le plan chronologique cette dernière. Méthode : 87 patients ont été diagnostiqués « troubles dissociatifs (de conversion) » selon la CIM-10, entre 2003 et 2010 dans les services de psychiatrie du CH. Esquirol de Limoges. Nous avons réalisé une étude descriptive de ces troubles (test du Chi2), puis étudié les facteurs pronostiques de récidive par régression logistique et test du Log rank (courbes de Kaplan Meier). Résultats : Nous avons observé moins de crises convulsives et de troubles de la marche (respectivement 10 et 18 % des cas), plus de déficits moteurs, de troubles du langage et de troubles de conversion psychiques (respectivement 40 %, 15 % et entre10 et 20 % des cas) ainsi que de multiples symptômes associés comme les troubles cognitifs (12 %), que les études antérieures réalisées. Les facteurs significativement associés au risque de récidive ont été les troubles moteurs (Odds Ratio (OR) = 4.1, p = 0.0028), l’absence de confusion psychogène (OR = 5.9, p = 0.0187), les troubles mixtes (OR = 4.3, p = 0.0015), les troubles neurologiques moteurs, convulsifs et sensitifs (OR = 4.2, p = 0.0030) et les antécédents de troubles conversifs (OR = 2.6, p = 0.0365). Les anxiolytiques et les antidépresseurs associés à une psychothérapie seraient à privilégier pour diminuer le risque de récidive, contrairement aux antipsychotiques (p = 0,0416). La récidive si elle a lieu, semblerait se dérouler dans les trois ans de manière significative (p < 0,05). Conclusion : Cette étude permet une meilleure approche clinique et thérapeutique des troubles dissociatifs (de conversion) en caractérisant de façon originale les facteurs associés au risque de récidive et en précisant les valeurs chronologiques de cette dernière. PO 192 DÉLIRE CHEZ L’HYSTÉRIQUE ONEIB B., ELLOUDI H., LABOUDI F., SABIR M., OUANASS A. Clinique universitaire psychiatrique, Hôpital ARRAZI, CHU IbnSina, RABAT-SALE, MAROC Le diagnostic de « délire hystérique » a toujours fut l’objet de controverses et ne figure plus pour certaines classification Posters des troubles mentaux. Certains auteurs regroupent le délire chez l’hystérique sous la notion de psychose hystérique alors que d’autres refusent catégoriquement la présence de tels symptômes dans l’hystérie. Au Maroc, le diagnostic de « délire hystérique » se pose toujours. Le but de notre travail est de mettre en évidence les caractéristiques de ce « délire hystérique », et d’évaluer l’impact culturel et sociétal Marocain dans la persistance du diagnostic de « délire hystérique ». PO 193 ÇA MARCHE PLUS ! PRESSE A., BRUGE-ANSEL T. HIA Desgenettes, LYON, FRANCE « Je me suis fait piéger ! » Voilà la phrase prononcée par le neurologue après avoir hospitalisé une patiente souffrant d’une paralysie des deux membres inférieurs. Au final, ce trouble moteur aigu et invalidant s’est avéré être une conversion. Comment cette femme ne peut-elle plus brutalement marcher ? Le savoir médical est ainsi rudement mis à l’épreuve. Le modèle explicatif le plus connu reste la théorie psychanalytique de Freud dans laquelle le symptôme résulte d’un compromis entre désir et interdit et se manifeste par le corps. Qu’en est-il aujourd’hui ? Après illustration de notre poster par le cas clinique de cette jeune patiente, nous exposerons les différentes théories publiées et l’apport des neurosciences dans la compréhension du trouble conversif. PO 194 FUGUE DISSOCIATIVE : UN TROUBLE RARE ET MÉCONNU. À PROPOS D’UN CAS CALVET B. (1), MAZIERO S (2), LEMESLE B. (2), BARBEAU E. (3), PUEL M. (4), CHOLLET F. (4), DEMONET J.F. (4), PARIENTE J. (4) (1) Inserm U825, CHU PURPAN, UPS, TOULOUSE, FRANCE (2) Service de Neurologie, Pôle Neurosciences, CHU PURPAN, TOULOUSE, FRANCE (3) Centre de Recherche Cerveau et Cognition, CNRS, UPS, TOULOUSE, FRANCE (4) Inserm U825, Service de Neurologie, Pôle Neurosciences, CHU PURPAN, UPS, TOULOUSE, FRANCE Les troubles dissociatifs regroupent un ensemble de tableaux psychiatriques variés entraînant une interruption dans les fonctions habituellement intégrées de la conscience, de l’identité, de la mémoire ou de la perception de l’environnement. La fugue dissociative en est un exemple particulièrement marquant, mais extrêmement rare. Au cours de cet épisode, le sujet va présenter une perte globale et soudaine de la mémoire autobiographique s’étendant généralement sur plusieurs années et fréquemment associée à une perte de l’identité. Il va alors entreprendre un voyage soudain et inat- tendu hors de son cadre habituel de déplacement, adopter une nouvelle identité, sans bizarrerie et ne va pas avoir conscience de son trouble. Ainsi, le sujet pense, parle, agit de façon automatique au cours d’une période de dérèglement de sa conscience dont il gardera un souvenir confus. La prise en charge de ce tableau d’amnésie psychogène s’avère difficile pour le clinicien, hésitant entre une attitude d’écoute bienveillante et de rejet lié à la croyance d’une possible simulation tant la symptomatologie semble étrange et inhabituelle. Nous décrirons la prise en charge, l’évolution clinique et neuropsychologique d’un patient hospitalisé au sein d’un service de neurologie et discuterons du tableau présenté au regard des données de la littérature. PO 195 LES TROUBLES ANXIEUX EN PSYCHIATRIE PUBLIQUE AMBULATOIRE TUNISIENNE : PRÉVALENCE, COMORBIDITÉ ET PRISE EN CHARGE MAALEJ M., MEZIOU O., BOUASKER A., KHALOUI M., DRIRA S., HSSAIRI A., NEJI R., DABOUSSI A., GHACHEM R. Service des consultations externes et des urgences, Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Les troubles anxieux constituent des motifs de consultation fréquents, non seulement en psychiatrie, mais aussi en médecine générale, du fait de la richesse du cortège somatique qui les accompagne. L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence des troubles anxieux chez les nouveaux consultants de l’hôpital Razi de Tunis, d’étudier la comorbidité de ces troubles avec la dépression majeure, et de détailler les modalités de prise en charge. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui porte sur les dossiers des nouveaux consultants, examinés entre le 1er juillet et le 30 septembre 2010, au service des consultations externes de l’hôpital Razi à Tunis. Critère d’inclusion : diagnostic de trouble anxieux selon les critères du DSM IV. Critères d’exclusion : 1- présence de symptômes psychotiques. 2- présence d’un syndrome démentiel. Résultats : Au cours du troisième trimestre de l’année 2010, nous avons colligé 577 nouveaux consultants, dont 55 (31 hommes et 24 femmes, âgés de 16 à 72 ans) étaient atteints d’un trouble anxieux. Ceci correspond à une prévalence de 9,53 %. La moitié des patients (50,91 %) était atteinte d’un trouble panique, 21,82 % souffraient d’un état de stress post traumatique et 5,45 % présentaient un trouble anxiété généralisé. Une comorbidité entre des troubles anxieux était présente dans un quart des cas, la plus fréquente étant celle entre le trouble panique et l’agoraphobie. Quant à la comorbidité trouble anxieux et dépression majeure, elle était l’apanage de 38,18 % des patients. 89,09 % des malades ont été mis sous un traitement antidépresseur. Il s’agissait d’un inhibiteur spécifique de la recapture de la sérotonine (ISRS) pour la plupart et était systématiquement associé à un traitement anxiolytique (benzodiazépine 83 9e Congrès de l’Encéphale dans 75 % des cas). Une infime minorité des patients (3,64 %) a bénéficié d’une psychothérapie. Enfin, un arrêt de travail a été prescrit pour 32,35 % des patients professionnellement actifs. Conclusion : Le coût humain et médico-social des troubles anxieux est important. On pourrait le réduire grâce à une meilleure reconnaissance de ces troubles par les médecins de première ligne. PO 196 LA DÉPRESSION CHEZ LES PANIQUEURS HALOUANI N., ALOULOU J., BEN AMMAR H., ENNAOUI R., SIDHOM O., AMAMI O. CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE Introduction : Nous nous proposons de dépister la dépression chez des patients consultant en psychiatrie pour trouble panique et relever les caractéristiques des paniqueurs déprimés. Patients et méthodes : Nous avons colligé 30 patients diagnostiqués trouble panique avec ou sans agoraphobie selon les critères du DSM IV suivis à la consultation externe de psychiatrie du CHU Hedi Chaker à Sfax. Les patients ont été évalués au moyen d’un questionnaire standard administré par le médecin qui a conduit l’enquête. Cet outil d’évaluation regroupait : a- Des paramètres socio démographiques, cliniques et évolutifs. b- L’inventaire de la dépression de Beck : Il s’agit d’un inventaire auto-évaluatif de 13 items à forte cohérence interne et manifestant de fortes corrélations avec d’autres instruments de mesure de la dépression en langue française. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS dans sa dix-huitième version. Résultats : L’âge moyen de notre population était de 42,07 ans avec des extrêmes allant de 22 à 71 ans. Le sexe ratio était égal à 1. Le niveau socioéconomique était bas dans 56,7 % des cas. Le niveau scolaire de notre échantillon n’a pas dépassé le primaire dans 56,7 %. Nous avons noté la présence de dépression chez 73,3 % de nos patients. Elle était statistiquement corrélée à un niveau socioéconomique bas (p = 0.015), à un nombres d’attaque de panique dépassant deux attaques par jour (p = 0,032), et à une mauvaise observance thérapeutique (p = 0,028). La dépression était plus fréquente chez les sujets âgés de moins de 45 ans par rapport à ceux âgés de plus de 45 ans (43,7 % vs 25,4 %, p = 0,6). Les paniqueurs déprimés avaient un âge de début moyen plus précoce que les paniqueurs non déprimés (27,2 ans vs 35,3 ans, p = 0,45). De même nous avons trouvé une relation statistique significative entre la dépression et la consommation d’alcool chez les patients souffrant d’un trouble panique (p = 0,047). PO 197 DIFFÉRENCIATION ENTRE PEUR ET ANGOISSE : APPORT DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIONNISTE LESUR A., CHAUCHOT F. Exercice libéral, PARIS, FRANCE Peur, angoisse : deux mots pour un même concept ou deux phénomènes psychologiques distincts ? 84 Dans la tradition psychiatrique française la peur et l’angoisse se différencient par leur objet : la peur est clairement liée à un objet, l’anxiété est sans attache. L’angoisse, enfin, exprime une différence de degré d’intensité avec l’anxiété, en insistant, notamment, sur les sensations physiques de constriction et d’oppression. Cette conception suggère que peur, anxiété et angoisse sont de même nature ; elle participe aux confusions qui existent entre la panique, l’anxiété et les phobies. Le repérage, au cours des années 80, de l’attaque de panique (AP) a, sur cette différenciation, des conséquences novatrices dont la richesse psychopathologique a été obérée du fait de l’identification trop rapide de la panique à la névrose d’angoisse ou au vaste ensemble des crises d’angoisse aigue. D. Klein a proposé de considérer la panique comme la résurgence inadaptée de l’émotion qui accompagne la première phase du processus de l’attachement, la détresse du nourrisson. Cette émotion correspondrait à l’angoisse ; la peur, quant à elle, serait directement liée au danger. Ainsi, nous proposons de différencier : – la peur, signal d’alerte au danger. Elle est fonctionnelle et mature à 6 mois ; elle implique préférentiellement l’amygdale. Elle stimule le recours au système d’attachement. Du point de vue psychopathologique, les manifestations prototypales en sont les phobies simples. – l’angoisse, vécu intérieur d’insécurité liée à l’absence. Elle découle du système d’attachement, est mature un peu plus tardivement, vers 8-9 mois ; elle implique l’insula. Du point de vue psychopathologique, la manifestation prototypale en est l’AP. L’angoisse engendre un climat d’insécurité qui provoque la peur ; de même, la peur est un puissant stimulus de l’attachement et peut favoriser l’émergence de l’angoisse. Ce lien puissant entre angoisse et peur, deux systèmes dont les ontogénèses sont précoces et indépendantes, participe à la difficulté à en différencier les vécus spécifiques et explique la variabilité et la richesse de la clinique de l’anxiété et de la peur. PO 198 COMMENT LES PATIENTS PHOBIQUES SOCIAUX GÈRENT-ILS LES DISTANCES INTERPERSONNELLES ? LAMBREY S., VOISIN C., ROUCAUT F.X., CANET P., RAUTUREAU G., JOUVENT R., PELISSOLO A. Centre Emotion, PARIS, FRANCE L’espace personnel peut être considéré comme une bulle que les individus maintiennent autour d’eux-mêmes et au sein de laquelle autrui ne peut pénétrer sans engendrer une sensation d’intrusion et d’inconfort. Ce concept est potentiellement pertinent en psychiatrie clinique, en particulier dans le cas de troubles impliquant une anxiété sociale ou des difficultés de cognition sociale. En accord avec cette idée, quelques rares études ont montré que l’espace personnel et la gestion des distances interpersonnnelles sont perturbés chez des patients schizophrènes et des patients bipolaires. Cependant, de manière surprenante, il n’existe pas de données sur Posters la question de l’espace personnel dans la phobie sociale. Dans cette étude, grâce aux techniques de réalité virtuelle, nous avons cherché à déterminer les caractéristiques de l’espace personnel de patients phobiques sociaux. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent que plus le niveau d’anxiété est important, plus l’espace laissé entre soi et l’autre est grand. Le détail des résultats sera discuté dans le cadre des modèles cognitifs de l’anxiété sociale. PO 199 APPORT DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIONNISTE À LA COMPRÉHENSION DE L’AGORAPHOBIE CHAUCHOT F., LESUR A. Exercice libéral, PARIS, FRANCE La psychologie évolutionniste et les théories de l’attachement ouvrent de nouvelles perspectives qui permettent de différencier la peur de l’angoisse et de les appréhender comme deux systèmes ontogéniques différents. La peur est l’expression du système d’alerte contre le danger, l’angoisse résulte de l’activation de l’attachement ; ces deux systèmes sont en interaction. La psychopathologie de la peur renvoie aux phobies, celle de l’angoisse au trouble panique. La proximité ontogénique de la peur et de l’angoisse participerait à l’association fréquente entre phobie, peur, angoisse et panique, ainsi qu’à la confusion qui existe entre ces notions. Nous prendrons comme illustration l’agoraphobie. Avec le développement du concept de panique, la place de l’agoraphobie en tant qu’entité spécifique a été remise en question, sans que, toutefois, les différentes éditions des DSM l’aient fait disparaître. Nous proposons de considérer l’agoraphobie comme un trouble qui s’exprime selon un axe « panique-angoisse » vs « phobie-peur ». Selon cette conception, le pôle « paniqueangoisse » correspond aux patients qui, dès la première attaque de panique, pourront présenter des conduites agoraphobiques, alors même que ces dernières disparaissent « comme par enchantement » lors de la guérison du trouble panique. Chez ces patients, plus que l’évitement, c’est l’angoisse que suscite l’absence qui prévaut et fonde les conduites agoraphobiques. Le pôle « phobie-peur » correspond, quant à lui, aux formes plus rares d’agoraphobie sans trouble panique et renvoie aux mécanismes phylogéniques de protection du danger, peut-être en l’occurrence des prédateurs. L’agoraphobie se rapproche alors des phobies situationnelles. La phobie correspond à l’évitement que suscite la peur. Enfin, les formes les plus fréquentes se situent le long de cet axe et renvoient aux interactions qui existent entre la peur et l’angoisse. Conclusion : Conséquences thérapeutiques : impact différentiel des médicaments et des psychothérapies. Les psychothérapies cognitivo-comportementales sont d’autant plus pertinentes que les conduites agoraphobiques sont proches du pôle « peur-phobie ». Les traitements médicamenteux, quant à eux, sont d’autant plus efficaces que les conduites agoraphobiques sont proches du pôle « angoisse-panique ». PO 200 RETENTISSEMENT FAMILIAL DU TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF BELHACHMI A., GOURANI M.E., TAIBI H., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC Le trouble obsessionnel compulsif est une maladie fréquente et invalidante tant pour la personne qui en souffre que pour son entourage. Il peut être responsable d’une souffrance et d’importants aménagements dans le mode de vie familial. Les conflits familiaux et conjugaux, les séparations ou les divorces et un isolement familial et social ne sont malheureusement pas rares, ce qui contribue souvent au maintien du trouble et devient une entrave à la thérapie. Notre travail concerne 20 patients présentant un trouble obsessionnel compulsif selon les critères diagnostiques DSM IV. Nous évaluons le retentissement familial de ce trouble à l’aide d’un hétéro-questionnaire et de l’échelle d’obsessioncompulsion de Yale-Brown (Y-BOCS), et nous proposons quelques suggestions pour faciliter la réintégration du patient atteint de TOC dans son milieu familial. PO 201 JEAN GIONO, QUAND LA PULSION COMPOSE AVEC LES MOTS SKRIABINE J. EPS Paul Guiraud, PARIS, FRANCE Jean Giono choisit le genre « Chroniques » après la Seconde Guerre mondiale. Son roman Les deux cavaliers de l’orage fait charnière dans son œuvre littéraire. Giono confirme ce style littéraire. Et il écrit sur la pulsion meurtrière dans Deux cavaliers de l’orage, les pulsions perverses et meurtrières dans Un roi sans divertissement, la pulsion mortifère dans Le déserteur. Pour Giono, seul le style conteur-chroniqueur lui permet de continuer à écrire, comme si toujours aux prises avec une pulsion mortifère, le faire conter lui permettait de s’en distancier. En effet l’acte pulsionnel naît là où les mots viennent à manquer, et le relater permet d’en parler. Giono concilie son bonheur d’écrire avec la pulsion qui compose avec les mots et sous-tend sa création. Il peut alors romancer sur l’acte de tuer, un trauma pour lui à jamais depuis la Seconde Guerre mondiale. PO 202 TRANSMISSION FAMILIALE DES TROUBLES ANXIEUX ARFI N. (1), SEMAOUNE B. (2) (1) HCA, ALGER, ALGERIE (2) HÔPITAL, ALGER, ALGERIE Les troubles anxieux sont des troubles fréquents, et leur prévalence est souvent sous estimée. Ils sont très souvent comorbides entre eux, ainsi qu’avec d’autres troubles psychiatriques, particulièrement les troubles de l’humeur. 85 9e Congrès de l’Encéphale L’agrégation familiale des troubles anxieux est maintenant bien établie, mais leur héritabilité, tout trouble confondu, reste dans des proportions modestes, comparée à d’autres troubles comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Bien que la majeure partie du risque familial semble être génétique, les parts respectives des contributions génétiques et environnementales dans leur étiologie restent à cerner. L’ampleur de cette agrégation familiale semble être plus importante pour certains troubles anxieux plus que pour d’autres, c’est le cas du trouble panique qui est le plus documenté, et à moindre degré, le trouble anxiété généralisée, la phobie, et le TOC. Bien que les études nombreuses et sérieuses ont grandement éclairé nos connaissances sur la transmission familiale des troubles anxieux, elles restent cependant limitées et les résultats parfois divergents. Certains travaux actuels s’orientent vers l’étude des symptômes anxieux non spécifiques, tels la peur, les symptômes de phobie et panique, les obsessions et les compulsions, qui paraissent intéressants du point de vue de la génétique des troubles anxieux. PO 203 PRISE EN CHARGE DES TROUBLES ANXIEUX À LA CONSULTATION EXTERNE DE L’HÔPITAL RAZI MEZIOU O., MAALEJ M., BOUASKER A., KHALOUI M., NEJI R., DABBOUSSI A., GHACHEM R. Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Les troubles anxieux constituent des motifs fréquents de consultation en psychiatrie. La prise en charge de ces troubles anxieux ne se conçoit qu’après avoir posé le diagnostic, déterminé l’étiologie et détecté les comorbidités (dépression, pharmacodépendance, troubles de la personnalité…etc.) L’objectif de ce travail est de décrire la prise en charge des troubles anxieux chez les nouveaux consultants de l’hôpital Razi de Tunis. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui porte sur les consultants, examinés entre le 1er juillet et le 30 septembre 2010 dans le service des consultations externes de l’hôpital Razi de Tunis, chez qui nous avons porté le diagnostic de trouble anxieux selon les critères du DSM IV. Résultats : La prévalence des patients atteints de troubles anxieux est aux alentours de 10 % de l’ensemble des consultants. Notre échantillon comprenait 55 patients, répartis comme suit : 31 hommes et 24 femmes. L’âge de notre population variait entre 16 et 72 ans. Près de la moitié des patients souffrait d’un trouble panique. Le diagnostic d’un état de stress post traumatique a été porté chez 21,8 % d’entre eux. Seuls 5,4 % présentaient un trouble anxieux généralisé. Des comorbidités ont été relevées dans un quart des cas, la plus fréquente étant l’agoraphobie. La comorbidité avec la dépression majeure a concerné 38,18 % des patients. Concernant la prise en charge, près de 90 % des patients ont été mis sous un traitement antidépresseur. Il s’agissait pour la plupart d’un inhibiteur spécifique de la recapture de la sérotonine (ISRS), associé à un traitement anxiolytique surtout 86 benzodiazépinique dans 75 % des cas. Une infime minorité des patients (3,6 %) a bénéficié d’une psychothérapie. Conclusion : La prise en charge des troubles anxieux repose essentiellement sur le traitement par les antidépresseurs surtout sérotoninergiques et les anxiolytiques benzodiazépiniques. Les psychothérapies occupent une place importante en voie de développement. PO 204 GESTION DU STRESS ET DE L’ANXIÉTÉ CHEZ DES LYCÉENS PRÉPARANT LES CONCOURS D’ENTRÉE AUX GRANDES ÉCOLES : À PROPOS D’UNE ÉTUDE MARTIN J., CHAUVET-GELINIER J.C., PONAVOY E., SOUDRY FAURE A., PINOIT J.M., BONIN B. CHU DIJON, DIJON, FRANCE Les étudiants préparant les concours d’entrée aux grandes écoles sont soumis à différents types de facteurs de stress tout au long de leurs études (pression scolaire, nécessité de réussite, difficultés à s’intégrer à un nouveau système, appréhension de l’avenir) auxquels se rajoutent parfois des problèmes personnels (financiers, familiaux). Ces différents éléments peuvent influencer les performances scolaires (difficultés d’attention, de concentration, de mémorisation). Être soumis de façon régulière à ces différents stresseurs, sur une période de temps relativement longue, peut ainsi aboutir, chez certains individus, à la survenue de problèmes de santé tant physiques que psychologiques, conduisant parfois à l’échec. Quelques travaux se sont intéressés aux stratégies d’ajustement (coping) utilisées par les étudiants pour gérer et diminuer leur anxiété, leur stress afin que ceuxci restent compatibles avec leur bien être. On distingue ainsi des stratégies plutôt « opérantes » centrées sur le problème (travail régulier, pratique d’un sport, relaxation) et « inopérantes » plutôt centrées sur l’émotion (consommation de toxique, pensées négatives). L’étude menée au sein de classes préparatoires aux concours (étude prospective longitudinale), a pour principal objectif d’évaluer le stress et l’anxiété (Echelle de stress perçu de Cohen, Inventaire d’anxiété trait-état de Spielberger) chez des élèves de première année (n = 400), leur évolution au cours du temps (deux années) et l’éventuelle influence de la pratique régulière d’une activité de loisir (QI QONG : activité proposée par l’établissement, sports, musique, relaxation). Les objectifs secondaires sont : évaluer la composante de l’anxiété trait et de l’anxiété état chez ces individus, évaluer la relation entre l’anxiété, le stress et la pratique régulière de Qi Qong, et évaluer le retentissement du mode de vie sur le stress et l’anxiété (au moyen d’un questionnaire). Nous présentons ici les résultats. PO 205 EFFETS FONCTIONNELS VERSUS MORPHOLOGIQUES DES TRAITEMENTS PSYCHOLOGIQUES ET PHARMACOLOGIQUES DANS LES TROUBLES ANXIEUX ET LA DÉPRESSION QUIDÉ Y. (1), WITTEVEEN A.B. (2), EL-HAGE W. (1), VELTMAN D.J. (3), OLFF M. (2) Posters (1) Équipe 4 Troubles Affectifs, INSERM U930 ERL CNRS 3106 & IFR135, TOURS, FRANCE (2) Department of Psychiatry, Center for Psychological Trauma, Academic Medical Centre, University of Amsterdam, AMSTERDAM, PAYS-BAS (3) Department of Psychiatry, VU Medical Centre, Vrije University Amsterdam et Department of Psychiatry, Academic Mecical Centre, University of Amsterdam, AMSTERDAM, PAYS-BAS Les troubles psychiatriques tels les troubles anxieux et de l’humeur sont associés à des changements morphologiques et fonctionnels du cerveau. La plupart de ces troubles impliquent le « circuit de peur », incluant cortex préfrontal, hippocampe et amygdale. Ces structures sont également impliquées dans les processus de conditionnement de peur, ainsi que dans l’apprentissage de l’extinction d’un tel conditionnement. Les patients présentent généralement une activité excessive de l’amygdale et réduite du cortex préfrontal. La psychothérapie et la pharmacothérapie, seules ou combinées, sont les traitements de première ligne de ces troubles. Cependant, savoir si ces anormalités sont préexistantes ou une conséquence du trouble et si elles vont disparaître ou être atténuées par une thérapie efficace reste toujours un sujet débattu. Cette revue a pour but d’élucider les effets des différents traitements sur les structures et fonctions cérébrales impliquées dans l’état de stress post-traumatique, la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs, d’anxiété généralisée, paniques et les phobies. Les résultats montrent globalement une diminution de l’activité des structures limbiques après traitement pharmacologique et une augmentation de l’activité du cortex cingulaire antérieur après psychothérapie. Ainsi, l’extinction des réponses conditionnées pathologiques serait liée à la participation active du patient dans la psychothérapie via l’utilisation des structures frontales. On retrouve également une concordance avec l’apprentissage de l’extinction, i.e. une réhabilitation de la fonction inhibitrice des aires frontales envers les structures limbiques émotionnelles. L’étude des traitements dans les troubles anxieux et de l’humeur indique, quelque soit le traitement, une normalisation des fonctions et de la morphologie du lobe temporal médial et du cortex préfrontal. Cependant l’origine de la perturbation, à savoir si c’est un dysfonctionnement des aires frontales qui induit un défaut d’inhibition de l’amygdale ou une hyperactivité de l’amygdale qui provoque une inhibition des aires frontales, reste encore à éclaircir. PO 206 LES CARACTÉRISTIQUES STRUCTURELLES DANS LE JEU DE HASARD ET D’ARGENT LUCAS C. Université Paris Ouest Nanterre La Défense, LE PORT MARLY, FRANCE Griffiths (1993) est le premier auteur à s’être intéressé à la notion de caractéristiques structurelles concernant les machines à sous. Nous pouvons définir les caractéristiques structurelles comme l’ensemble des propriétés du jeu qui facilite et encourage l’individu à choisir et jouer à un jeu donné. Concernant les caractéristiques structurelles des jeux, nous constatons un manque particulier de données dans la litté- rature. En effet, en France aucune étude n’a encore été entreprise. Cependant, sur le plan international nous observons un intérêt pour l’implication de ces caractéristiques dans la dépendance au jeu avec les études de Griffiths (1993 et 2006). Seulement, celles-ci ne portent que sur les machines à sous, loteries vidéo ou jeux de grattage et non sur les paris hippiques. De plus, les seules études portant sur le rôle des caractéristiques structurelles sur les jeux de hasard et d’argent sont aujourd’hui dépassées sur différents points étant donné l’évolution notable des jeux et par conséquent l’évolution de leurs caractéristiques structurelles. Étant donné l’absence d’instrument d’évaluation des caractéristiques structurelles du Pari Mutuel en France, nous avons créé un questionnaire auto appliqué concernant le rôle des caractéristiques structurelles sur les comportements et croyances des parieurs hippiques. Celui-ci a été construit à partir de la taxonomie de Parke et Griffiths (2006), évaluant cinq caractéristiques structurelles : le paiement, la jouabilité, la vitesse de récompense, l’éducationnel et l’ambiance. PO 207 ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION CHEZ LES ADOLESCENTS CYBERADDICTS : QUELS LIENS ? BEN THABET J., HALOUANI N., ZOUARI L., ZOUARI N., MAALEJ M. CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE Les adolescents, de par la problématique initiatique propre à cette période du développement et la souffrance psychologique qui lui est inhérente, constitue une population à risque à la fois pour les addictions et pour les états anxio-dépressifs. Nous nous sommes proposés de dépister la cyberaddiction, dans une population d’adolescents, de relever les comorbiditées anxieuse et dépressives afin d’étudier leur rapport avec la cyberaddiction. Nous avons mené une enquête, auprès d’adolescents qui fréquentaient les lieux de divertissement pour jeunes. Nous avons utilisé la HADS pour dépister l’anxiété et la dépression. Les seuils retenus pour l’anxiété et la dépression étaient ceux proposés par Lépine et al. Le dépistage de la cyberaddiction a été fait à l’aide du test de Young à neuf items ; le sujet est considéré comme cyberaddict s’il répond positivement à plus de cinq items. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS. L’étude comparative s’est basée sur le test chi-deux. Nous avons sollicité 150 adolescents ; parmi eux 120 ont accepté de participer à l’étude. Le sex-ratio (H/F) était de 1.14. L’âge moyen était 16 ans 8 mois. Les taux des cyberaddicts, des anxieux et des déprimés étaient, respectivement, de 44.2 %, 33.3 % et 12.5 %. La cyberaddiction était corrélée à l’anxiété et la dépression (respectivement p = 0.038 et p = 0.042). Les cyberaddicts anxieux ainsi que ceux déprimés consommaient plus de tabac (respectivement p = 0.04 et p = 0.0012). La dépression des adolescents addicts à internet était corrélée à de mauvais résultats scolaires (p = 0.01), à une limitation du cercle d’amitié (p = 0.001), et à une mauvaise entente avec les parents (p = 0.008)… L’anxiété chez les adolescents cyberaddicts était corrélée au sexe masculin (p = 0.01), à l’absence d’activités 87 9e Congrès de l’Encéphale de loisirs (p = 0.038), à une présence insuffisante des parents à la maison (p = 0.001)… La comorbidité anxieuse et dépressive avec la cyberaddiction semble fréquente. Toutefois, il est difficile de distinguer les états anxio-dépressifs primaires des symptômes dépressifs induits par la cyberaddiction. En effet, cette dernière pourrait être aussi bien une conduite à finalité antidépressive qu’un comportement dépressogène du fait de l’isolement qu’elle induit et les désinvestissements qu’elle implique. PO 208 ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION DANS LES ADDICTIONS AUX JEUX VIDÉOS SEBEYRAN A. (1), HASSLER C. (2), CHOQUET M. (2), VACHERON M.N. (1), LAQUEILLE X. (1), FALISSARD B. (2), DERVAUX A. (1) (1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Unité INSERM 669, LE KREMLIN BICETRE, FRANCE Contexte : Les addictions aux jeux vidéos, en particulier sur Internet, sont caractérisées essentiellement par la perte de contrôle, un temps important passé aux jeux, la survenue de problèmes scolaires, professionnels ou avec les autres. Peu d’études ont été menées, notamment en France, sur un grand nombre de sujets ayant cette problématique. L’objectif de l’enquête était de comparer une population de sujets dépendants aux jeux vidéos à des sujets joueurs non dépendants. Méthodes : Les membres du site Internet communautaire www.cyberleagues.fr, réunissant des joueurs de jeux vidéo de tous âges ont été sollicités par mail pour participer cette l’enquête, réalisée en ligne. Les sujets ont été évalués à l’aide d’un auto-questionnaire standardisé, comprenant les caractéristiques socio-démographiques, un questionnaire de satisfaction de vie, l’Internet Addiction Diagnostic Questionnaire de Young (IAD, 1996), l’échelle d’anxiété sociale de Liebowitz et l’inventaire abrégé de dépression de Beck. Les joueurs étaient considérés comme dépendants s’ils remplissaient au moins 5 critères à l’IAD. Résultats : 1913 sujets ont été inclus dans l’étude, 97 % de sexe masculin. L’âge moyen était de 22,4 ans (± 4,8). L’âge moyen du début de l’utilisation des jeux était de 9,8 ans (± 4,2). La fréquence des joueurs dépendants était de 9,9 % (n = 178). Les joueurs dépendants étaient plus jeunes que les autres joueurs (21,3 ans ± 4,6 vs 22,6 ans ± 5,1, p < 0,0001). La durée moyenne du temps passé à jouer était de 32,9 heures par semaine chez les joueurs dépendants contre 20,4 heures chez les autres joueurs (p < 0,0001). Ils pratiquaient davantage les jeux en ligne (p = 0,003) et jouaient plus fréquemment aux jeux de type MMORPG (33 % vs 19 %, p = 0,0002). Les sujets dépendants présentaient des scores plus élevés aux échelles d’anxiété sociale de Liebowitz (p < 0,0001) et de dépression de Beck (p < 0,0001). Enfin, la satisfaction des relations avec les parents était moins bonne chez les joueurs dépendants (OR : 1,24, CI95 % : 1,05-1,47, p = 0,001). Conclusions : S’il n’est pas possible dans cette étude castémoins, de tirer des conséquences sur le sens de causalité, la fréquence des troubles psychopathologiques dans cette population de joueurs dépendants souligne l’intérêt d’une prise en charge précoce. 88 PO 209 CYBERADDICTION EN MILIEU ESTUDIANTIN MAROCAIN - ÉTUDE NATIONALE KENDILI I. (1), BERRADA S. (2) (1) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC (2) Centre d’addictologie chu Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Introduction : Internet est un phénomène sans précédent aux vertus multiples mais au revers de la médaille certain. Si on en croit les données de la littérature la toile a ses « accros ». Le Dr David Greenfield, psychologue américain auteur du livre : Virtual Addiction parle de 6 % d’utilisateurs souffrant d’une forme quelconque de dépendance à Internet. Au Maroc, aucune investigation scientifique ne s’est penchée sur la question d’où l’absence notoire de données chiffrées. Objectifs de l’étude Évaluer la prévalence de la cyberaddiction dans le milieu estudiantin marocain. Évaluer l’impact de cette pathologie sur la vie personnelle du sujet et ses répercussions sur sa vie professionnelle. Mettre en relief les facteurs de risque associés à l’addiction à Internet. Souligner les comorbidités psychiatriques inhérentes aux addictions à internet. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée sur une population de 3 000 étudiants de 17 à 25 ans. Et ce, dans diverses Universités et hautes écoles marocaines sélectionnées dans plusieurs villes marocaines : Casablanca, Rabat, Tanger, Fes, Marrakech, Ifrane selon des résultats épidémiologiques probants. L’étude s’appuie sur un auto-questionnaire embrassant données socio-démographiques, antécédents (etc.) Quant à la prévalence de la cyberaddiction qui découlera de notre étude sera établie suivant le questionnaire de Young à 8 items. Résultats : En cours. PO 210 SPÉCIFICITÉS DU POKER PARMI LES JEUX DE HASARD ET D’ARGENT. ÉTUDE D’UNE COHORTE NANTAISE DE JOUEURS PROBLÉMATIQUES EN SOINS BOUJU G., GRALL-BRONNEC M., LAGADEC M., VENISSE J.-L. CHU de Nantes, NANTES, FRANCE Contexte : Le poker est en passe de devenir le jeu d’argent le plus répandu dans le monde. On estime ainsi à 44,5 millions le nombre de joueurs au niveau mondial, dont la moitié jouent en ligne. La France ne compterait quant à elle « que » 2,5 millions de joueurs de poker, mais ce chiffre est susceptible d’augmenter dans les prochaines années, suite à la récente légalisation des paris en ligne en France. La prévalence du jeu problématique en population générale est le plus souvent estimée à 1 à 3 % de la population adulte. Posters Le poker, notamment en ligne, n’échappe pas à ces pratiques à risque, qui sont effectivement constatées dans les services de soins spécialisés (près de 1/5 des joueurs suivis au CHU de Nantes jouent au poker, dont plus des Ω en ligne). Il paraît donc important d’étudier les spécificités de ce jeu vis-à-vis des autres jeux de hasard et d’argent (JHA). Objectif : Nous souhaitions déterminer les particularités psychopathologiques et de trajectoire de jeu des joueurs de poker. Méthodologie : Il s’agissait d’une étude prospective, menée sur une cohorte de joueurs problématiques (au moins 3 critères au DSM-IV) entamant des soins dans le service d’Addictologie du CHU de Nantes. Les données suivantes étaient comparées entre les joueurs de poker et les joueurs d’autres JHA : – Trajectoire de jeu : sévérité de l’addiction (nombre de critères au DSM-IV), parcours de jeu (initiation, apparition du problème, recours aux soins), support de jeu. – Psychopathologie : impulsivité (UPPS), anxiété (STAItrait), dépression (BDI-13), distorsions cognitives (GABS), THADA dans l’enfance (WURS-C) et à l’âge adulte (ASRS1.1), comorbidités psychiatriques (MINI), personnalité (tempérament et caractère : TCI-125). Résultats : Les résultats préliminaires semblent indiquer que les joueurs de poker sont plutôt des hommes jeunes, jouent plus en ligne, recourent plus rapidement aux soins une fois le problème installé, aient un niveau de distorsions cognitives plus élevé, aient une impulsivité plus marquée (notamment manque de persévérance), et aient plus de troubles liés à l’alcool. Perspectives : Il semble que l’enjeu futur en matière de jeu pathologique soit d’adapter la prise en charge et la prévention au type de jeu pratiqué, plus particulièrement dans le cas du poker. PO 211 EXPOSITION AUX ÉVÈNEMENTS TRAUMATIQUES ET TROUBLE DE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ LES PATIENTS ADDICTS LAGUERRE C.E. (1), CHARLES-NICOLAS A. (2), BIRMES P. (1) expositions traumatiques ont été évaluées grâce au Trauma History Questionnaire, les symptômes de TSPT avec la PTSD CheckList-Specific, la sévérité de l’addiction grâce à l’Addiction Severity Index, et les symptômes psychiatriques avec le MINI. Ainsi, 17 malades addicts avec TSPT ont été comparés à 27 malades addicts sans TSPT. Résultats : tous les participants étaient exposés à au moins un événement traumatique et 17 (38.6 %) présentaient au moins un critère (B/reviviscences, C/évitement, ou D/hyperéveil) de TSPT. La catégorie crime (p < 04), le score composite de l’alcool (p < 005), et les variables psychiatriques tels que la dépression (p < 001), le syndrome psychotique (p < 02) et les troubles anxieux (p < 0001) sont significativement plus fréquents dans le groupe de TSPT que dans le groupe non TSPT. Conclusion : ces données nous éclairent sur la prévalence des symptômes de TSPT chez les malades souffrant d’addiction et l’organisation des évaluations et des soins qui en découlent. PO 212 ADDICTION À INTERNET CHEZ LES ADOLESCENTS (12 - 18 ANS) AMJAHDI A., ADALI I., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I. CHU mohamed VI, hopital Ibn Nafis, MARRAKECH, MAROC Objectifs : Notre étude a pour objectif d’évaluer la prévalence de l’addiction à internet auprès des adolescents à Marrakech. Et de mettre le point sur des facteurs de risque qui semblent être étroitement liés à ce type d’addiction. Matériel et méthodes : c’est une étude prospective, réalisée auprès d’un échantillon d’adolescents entre 12 et 18 ans à Marrakech (étude en cours). A l’aide d’un questionnaire décrivant le profil sociodémographique et clinique de cette population et déterminant des facteurs éventuels influençant la survenue d’une addiction à l’internet. Nous avons utilisé le test de Yong (AIT), Addiction Internet Test ; validé en France ; pour évaluer l’addiction dans notre échantillon. Résultats : en cours. (1) Hôpital Casselardit, TOULOUSE CEDEX 9, FRANCE (2) CHU de Fort de France, Service de Psychologie Médicale et de Psychiatrie, FORT DE FRANCE, MARTINIQUE PO 213 CONDUITES ADDICTIVES CHEZ LES ADOLESCENTES MAROCAINES Contexte : l’exposition aux événements traumatiques est fréquente chez les malades souffrant d’abus ou de dépendance. Plusieurs hypothèses sont avancées, notamment celle de l’automédication permettant de faire face aux symptômes de stress traumatique. Mais peu d’études ont évalué en France l’exposition aux événements traumatiques et les symptômes de trouble de stress post-traumatique (TSPT) chez des malades souffrant d’addiction. Objectif : évaluer dans un groupe de malades addicts la fréquence des expositions directes (le malade) et/ou indirectes (sa famille) aux événements traumatiques et l’intensité des éventuels symptômes de TSPT. Méthodes : cette étude comparait deux groupes de malades addicts (1) ceux avec un TSPT et (2) ceux sans TSPT. Les BENAISSA M., SOULAMI W., ENNAKR I., SABIR M., OUANASS A. Hôpital Arrazi Salé Maroc, RABAT, MAROC L’adolescence avec les modifications physiques et psychiques qu’elle entraîne chez les jeunes filles est une période de vulnérabilité, c’est une période propice à l’apparition et au développement de conduites addictives, compromettant ainsi le développement et l’équilibre intérieur de ces adolescentes. L’usage de substances psychoactives par les adolescentes marocaines est un phénomène en croissance, bien mis en évidence par l’enquête nationale « MEDS PAD 2009 » évaluant la consommation de substances psychoactives chez les lycéens. Il est donc primordial d’en rechercher les 89 9e Congrès de l’Encéphale facteurs favorisants et de comprendre les mécanismes de développement de la dépendance, afin de prendre les mesures préventives nécessaires. Notre étude porte sur un groupe d’adolescentes ayant séjourne au CNTPR de l’hôpital Arrazi de Salé, dans le but d’identifier les spécificités des conduites addictives chez ces adolescentes. Mots clés : Adolescentes – Conduites addictives - Prévention. PO 214 L’ADDICTION À FACEBOOK : ÇA EXISTE ? MADOUI F.Z. (1), BOUDEF M. (2) (1) Ehs de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGERIE (2) EHS DE PSYCHIATRIE ERAZI ANNABA, ANNABA, ALGERIE Peut-on souffrir d’addiction à Facebook ? C’est la question que nous avons choisi d’aborder dans notre communication. Certaines personnes passent des heures sur ce site sans réussir à décrocher. C’est parfois une vraie dépendance. Facebook étant un réseau social, de 150 millions utilisateurs répartis sur les cinq continents. Même si les forts consommateurs de Facebook, ne sont pas tous dépendants (on peut y passer du temps, parce que l’on y trouve du plaisir sans se sentir addict), malheureusement pour beaucoup, et les études scientifiques le prouvent, Facebook, peut devenir une véritable dépendance, avec tous ses critères. C’est un véritable trouble psycho-physiologique impliquant : la tolérance (la nécessité d’accroître les quantités de temps sur Facebook pour obtenir la satisfaction. Ils ont souvent plusieurs fenêtres de Facebook ouvertes à tout moment) ; des symptômes de sevrage (la réduction de l’utilisation ou la cessation Facebook, provoque une détresse ou compromet le fonctionnement social, personnel ou professionnel) ; des troubles affectifs, et l’interruption des relations sociales (les activités sociales importantes ou récréatives sont considérablement réduites ou remplacées par Facebook). Pour illustration, nous avons réalisé une enquête auprès de jeunes adolescents et jeunes adultes (accros a Facebook), pour mieux conceptualiser cette forme particulière d’addiction : (critères socio démographiques, profils de personnalité, troubles psychiques, motivations, etc.). Nous finirons par quelques conseils pratiques, pour pouvoir sortir de la spirale infernale de Facebook ! PO 215 L’ENVAHISSEMENT DU MOBILE : BESOIN RÉEL OU DÉPENDANCE ? MAHMOUDI K., BANNOUR N., CHANNOUFI L., DJEBBI R., HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LEBBEN R. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le téléphone portable peut devenir source de dépendance. Cette nouvelle forme émergente de dépendance sans substance se rencontre essentiellement chez les jeunes qui détournent son usage d’origine comme outil de communication à un gadget de mode qui sert à envoyer des SMS (Short Message Service), à écouter de la musique, à échanger des photos et à regarder la télévision. Par consé90 quent, les accros au mobile peuvent être confrontés à : des problèmes financiers, des comportements prohibés, des usages dangereux et à une véritable dépendance psychologique Objectif : L’objectif de ce travail est d’évaluer les modalités d’utilisation du téléphone portable par les jeunes et d’estimer le degré de dépendance et ses différents aspects. Matériel et méthode : C’est une étude transversale descriptive portant sur 110 étudiants de la faculté de médecine de Tunis âgés de 19 à 28 ans. Le recueil des données a été effectué moyennant un questionnaire anonyme portant sur le profil sociodémographique, les antécédents pathologiques, les traits de personnalité marqués, les habitudes de vie, les caractéristiques globales de l’usage du téléphone : le nombre d’appels émis et reçus, l’usage des appels en absence, l’émission et la réception des messages, le budget attribué, l’importance subjective accordée au téléphone… Résultats : Le sexe ratio était de 0,89, l’âge moyen était de 23,42 +/– 1,2 ans. 52,8 % des jeunes passaient un maximum de 15 minutes par jour à parler au téléphone portable, 30,4 % passaient entre 16 et 30 minutes alors que 16,8 % passaient plus que 30 minutes. Ils émettaient plus de quatre appels par jour dans 79,2 % des cas. 76,4 % des jeunes émettaient plus de six appels en absence par jour. Ils en recevaient plus de six par jour dans 79,29 % des cas. Ces appels servaient à assurer un lien affectif dans 61,25 % des cas. Le téléphone portable était utilisé uniquement pour son rôle de communication dans 51,34 % des cas et comme étant un gadget dans 43,76 % des cas. Il était considéré comme indispensable dans 65,71 % des cas… PO 216 LA PERCEPTION DES TRAVAILLEURS SOCIAUX DE L’UTILISATION PROBLÉMATIQUE D’INTERNET CHEZ LEURS USAGERS GAVILLET A. (1), ZULLINO D. (2), KHAZAAL Y. (2), KHAN R. (2), THORENS G. (2) (1) HES-SO, LAUSANNE, SUISSE (2) Hôpitaux universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE L’utilisation problématique d’internet, bien que non encore considérée comme diagnostic, est essentiellement étudiée et décrite par la psychiatrie ou la psychologie. La perception des travailleurs sociaux sur la réalité et l’impact de ce phénomène sur le terrain n’a pas encore fait l’objet d’une étude. Méthodes : Un questionnaire a été envoyé à 70 institutions sociales en Suisse romande qui travaillent avec des jeunes adultes en difficultés (problèmes d’insertion, chômage…). Ce questionnaire interroge les travailleurs sociaux sur leurs perceptions, leurs expériences et leurs connaissances de l’utilisation d’internet chez les personnes qui fréquentent leurs services. Résultats : Le taux de réponse est de 50 %. Parmi les institutions qui ont répondues : 18 % sont régulièrement confrontées à des utilisateurs problématiques d’internet, 36 % parfois, 27 % rarement, 14 %, jamais, 5 % ne savent pas. Posters Concernant le type d’activités jugées problématiques : jeux en lignes : 45.8 %, réseaux sociaux et chat : 31.4 %, téléchargement de fichier 5.7 %, surf en général 5.8 %, pornographie et sites illégaux 5.7 %, achats 2.8 %, ne sait pas 2.8 %. L’impact de l’utilisation problématiques sur les usagers (résultats cumulés) : fatigue et perte des repères temporels 57 %, isolement et repli sur soi 43 %, poursuite de l’utilisation malgré des conséquences négatives 38 %, tensions familiales ou séparations 19 %. Conclusions : Le questionnaire se voulait ouvert et n’incluait aucune référence à l’addiction ou échelle spécifique. D’une part, les résultats montrent une bonne concordance entre les observations des études psychiatriques : le jeu en ligne est cité comme le plus problématique, la poursuite du comportement malgré les conséquences négatives peut entrainer un repli sur soi et des conflits interpersonnels. D’autres part, la prévalence élevée des structures confrontées à cette problématique incite à poursuivre les recherches dans le domaine ainsi qu’à étendre les campagnes de sensibilisation sur les sujet aux travailleurs sociaux notamment. PO 217 LA BOULIMIE : PRÉVALENCE ET CARACTÉRISTIQUES (À PROPOS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS DE 720 ADOLESCENTES TUNISIENNES) BRAHAM A. (1), ZAAFRANE F. (1), LETAIEF L. (1), HICHRI K. (1), BEN SALEM K. (2), GAHA L. (1) (1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatire, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de médecine préventive, CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les troubles des conduites alimentaires suscitent actuellement de plus en plus d’intérêt. Les travaux épidémiologiques consacrés à la boulimie ont permis de constater leur augmentation de fréquence et leur extension constante dans les pays à mode de vie occidental. Objectifs : – déterminer la prévalence de la boulimie nerveuse – décrire les caractéristiques socio-démographiques, anamnestiques, anthropométriques et cliniques de la population boulimique. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive et transversale, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 720 collégiennes et lycéennes scolarisées dans les structures publiques de la ville de Monastir. La collecte des données a été réalisée par un autoquestionnaire individuel et anonyme, rédigé en arabe et comportant deux volets : – le premier explorait les caractéristiques socio-démographiques, anamnestiques et anthropométriques, – le deuxième était représenté par l’échelle Bulimic Investigory Test of Edimburg : « BITE » pour le dépistage des boulimiques définies par un score > 19. Résultat : La boulimie touchait 2.1 % de notre échantillon. Il s’agit d’une population à moyenne d’âge de 15.6 ans de niveau socio-économique moyen sans antécédents pathologiques personnels ou familiaux notables dont le BMI était compris entre 20 et 25 dans 53.4 % des cas. Les caractéristiques cliniques sont dominées par : Les préoccupations alimentaires (93.3 %) Les crises de boulimie étaient retrouvées chez la totalité de la série se déroulaient en cachette dans 33.3 % des cas s’accompagnaient d’un sentiment de culpabilité (100 %) et de honte (83.4 %) s’associaient à des méthodes de contrôles de poids : (régime 33.3 %, jeûne 66.6 %, vomissements provoqués 13.4 % et usage de laxatifs 6.7 %). Conclusion : Le taux de prévalence de la boulimie dans notre étude est comparable à ceux des pays occidentaux industrialisés. Il traduit l’importance de la boulimie chez les adolescentes, relève des caractéristiques socioculturelles de notre pays et appelle à une prévention et à un dépistage actifs. PO 218 ESTIME DE SOI, COPING, SOUTIEN SOCIAL PERCU ET DÉPENDANCE AU CANNABIS CHEZ L’ADOLESCENT ET LE JEUNE ADULTE DORARD G. (1), BUNGENER C. (2), CORCOS M. (3), BERTHOZ S. (4) (1) Université Paris Ouest Nanterre La Défense/UFR des Sciences Psychologiques et Sciences de l’Education, NANTERRE, FRANCE (2) Université Paris Descartes, Institut H. Piéron, Laboratoire de Psychopathologie et Neuropsychologie Cliniques, BOULOGNEBILLANCOURT, FRANCE (3) Institut Mutualiste Montsouris, Département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte/Inserm U669 PSIGIAM, Universités Paris Descartes et Paris Sud, PARIS, FRANCE (4) Inserm U669 PSIGIAM, Universités Paris Descartes et Paris Sud/Institut Mutualiste Montsouris, Département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte, PARIS, FRANCE L’estime de soi, les stratégies de coping et le soutien social perçu jouent un rôle adaptatif dans le fonctionnement psychologique, en permettant l’ajustement de l’individu à l’environnement. Ces dimensions seraient des facteurs de protection au regard des risques multiples liés au développement adolescent, et notamment des usages de produits psychoactifs. Notre objectif était double : (1) Evaluer l’estime de soi, les stratégies de coping et le soutien social perçu chez des adolescents et des jeunes adultes dépendants au cannabis, comparativement à des sujets tout-venant ; (2) chez les patients, mettre en correspondance ces dimensions adaptatives avec les modalités de consommation de substances. Des questionnaires évaluant l’estime de soi globale (EES) et sociale (IES), les stratégies de coping (CISS) et le soutien social perçu (SSQ-6) ont été complétés par 43 patients (36 hommes ; âge moyen = 19.6 ans), consultant pour leur dépendance au cannabis, et 50 témoins (39 hommes ; âge moyen = 19.7 ans). Les modalités de consommation étaient investiguées lors d’un entretien clinique. Les analyses révèlent que les patients présentent des scores d’estime de soi, de coping centré sur le problème et de soutien 91 9e Congrès de l’Encéphale social perçu inférieurs à ceux des témoins. Inversement, leurs scores de coping centré sur l’émotion sont plus élevés que ceux des sujets contrôles. La précocité du premier usage de cannabis est négativement associée au coping évitement-diversion sociale, la durée de sa consommation régulière est positivement associée au coping centré sur l’émotion, tandis que sa fréquence d’usage est positivement associée à l’estime de soi globale. Les analyses ne révèlent aucune association significative entre les dimensions psychologiques et les modalités d’usage de tabac et d’alcool. En revanche, les polyconsommateurs de substances illicites présentent des scores de coping évitement-distraction inférieurs aux consommateurs exclusifs de tabac, alcool et cannabis. Ces résultats témoignent d’un déficit des ressources personnelles et de la perception des ressources environnementales chez ces jeunes patients dépendants au cannabis. De plus, le recours privilégié à certains styles de coping contribuerait au développement et au maintien des usages de produits psychoactifs. PO 219 DOULEUR ET TOXICOMANIE KOLSI S., MASMOUDI R., MASMOUDI J., MNIF L., JAOUA A. Psychiatrie A CHU HEDI CHAKER, SFAX, TUNISIE La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en termes d’une telle lésion. Objectif : Déterminer la nature et la gravité des problèmes de toxicomanie des patients en cure de désintoxication et l’importance de la douleur au cours du sevrage des toxicomanes. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale faite au mois de mars 2010 sur 30 malades hospitalisés dans « le centre d’aide et d’écoute de Tina-Sfax ». À travers un questionnaire, nous avons recueilli les données biographiques ; les drogues utilisées et les voies d’administration ; l’association de toxiques ; les caractéristiques de la douleur : type, siège, extension, cortège associé. Nous avons passé le TDEA : test de dépendance envers l’alcool ; le TDAD : test de dépistage de l’abus de drogue et l’échelle d’intensité globale de la douleur. Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 24,5 ans, 86.7 % de notre échantillon étaient des hommes. 47 % de nos patients consultaient par leur propre chef et 47 % à la demande d’un tiers. 76,7 % des malades consommaient le Subutex. La polytoxicomanie était présente chez 50 %. La voie intraveineuse était présente dans 76,7 % des cas ; 10 % des cas utilisaient la voix fumée ou inhalée ; 10 % la voix buvable et 3,3 % la voix sniffée. La plupart (46,7 %) de nos patients consommaient de façon biquotidienne ; 33,6 % consommaient de façon quotidienne et 100 % des patients étaient dépendants. La moitié des usagers de la voie IV partageaient les seringues entre eux. La douleur était constante chez 63,3 % des patients, elle était à type de brûlure et d’arrachement chez 60 % des patients. 92 Elle était paroxystique et à type de décharge électrique chez 63,3 % des cas. Conclusion : La cure de désintoxication peut être à l’origine de divers types de douleurs qui vont être source de rechute ou d’échec de la procédure de sevrage. PO 220 PSYCHOSE ET ADDICTIONS : QUELS LIENS ? MADOUI F.Z. (1), BOUDEF M. (2) (1) Ehs de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGERIE (2) EHS DE PSYCHIATRIE ERAZI ANNABA, ANNABA, ALGERIE Ces dernières années, les liens entre psychose et addiction, ont fait l’objet de nombreux travaux et d’études épidémiologiques, vu la forte prévalence de cette comorbidite si particulière. En effet, les sujets psychotiques, présentent une appétence particulière aux drogues (près de la moitié d’entre eux selon Régier en 1990). Les principaux aspects, étudiés de cette comorbidite, sont les liens qu’entretiennent les deux pathologies et plusieurs hypothèses ont étés avancées : l’usage de substances psycho actives peut être cause, conséquence ou sans lien avec la psychose. Les effets de la consommation des substances psycho actives sur l’évolution des troubles mentaux, a conduit les professionnels à envisager des programmes de prise en charge spécifiques, notamment au Canada et aux États-Unis. Ce type de prise en charge est encore à ses débuts en France et il reste inexistant en Algérie. Ce rappel théorique, sera suivi de la description clinique et socio démographique d’une population de patients hospitalisés à l’EHS de psychiatrie de Constantine, chez lesquels a été relevée, la présence simultanée de troubles psychotique et des problèmes d’abus ou de dépendance. PO 221 TOXICOMANIE OU DÉLINQUANCE ? SEJIL I., BENABID J. Complexe sanitaire de Jebel ELoust, TUNIS, TUNISIE La délinquance peut amener un sujet à la toxicomanie mais la toxicomanie peut également entrainer sur les chemins de la délinquance. Cette association établie depuis longtemps entre toxicomanie et délinquance fait l’objet d’intérêts et de recherches continus, dans ce contexte plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce rapport. Ce travail se propose d’étudier la relation entre toxicomanie et délinquance auprès d’une population de cinquante toxicomanes hospitalisés dans le service l’ESPOIR ; ce service hospitalo-universitaire est spécialisé dans le traitement et la prévention de la toxicomanie, il est situé au sein du complexe sanitaire de Jebel ElOUST. Dans ce contexte, notre étude va s’intéresser particulièrement à la fréquence et aux caractéristiques des actes médico-légaux rencontrés chez cette population. C’est une étude descriptive rétrospective portant sur cinquante dossiers de sujets toxicomanes, hospitalisés dans le service Posters l’ESPOIR durant l’année 2010 selon le mode libre en vertu de l’article 18 du chapitre IV de la loi tunisienne N° 92-52 du 18 mai relative aux stupéfiants. Nos résultats affirment l’importance des actes délinquants chez les toxicomanes, ces deniers sont soit liés directement à l’usage de drogues par l’ivresse ou l’effraction de la loi N° 92-52 du 18 mai 1992 relative aux stupéfiants, soit indirectement tel que les vols ou la violence à travers des liens psychopharmacologiques, économiques (délinquance économico-compulsive) ou encore des liens sociologiques (délinquance systémique), mais l’éventualité d’une vulnérabilité commune partagée entre délinquance et toxicomanie n’est pas exclue. PO 222 QUALITÉS PSYCHOMÉTRIQUES DU QUESTIONNAIRE MDQ5 + DANS LE DÉPISTAGE DU TROUBLE BIPOLAIRE CHEZ DES PATIENTS PRÉSENTANT UN ABUS OU UNE DÉPENDANCE À L’ALCOOL LIGER C. (1), GENESTE J. (2), ARNAUD B. (2), CHAKROUN N. (3), ZAPLANA F. (2), BLANC O. (2), IZAUTE M. (3), SCHMIDT J. (2), LLORCA P.M. (2), BROUSSE G. (2) (1) CHU Clermont Ferrand, UFR de Psychologie, Sciences Sociales et Sciences de l’Éducation, CLERMONT FERRAND, FRANCE (2) CHU Clermont Ferrand, CLERMONT FERRAND, FRANCE (3) UFR de Psychologie, Sciences Sociales et Sciences de l’Éducation, CLERMONT FERRAND, FRANCE Le trouble bipolaire est une pathologie sous diagnostiquée, particulièrement chez les patients en difficulté avec l’alcool (Albanese et al. 2006). Un dépistage efficace de la bipolarité permettrait d’améliorer la prise en charge concomitante des deux pathologies et de diminuer le risque suicidaire. Nous avons proposé d’adapter le Mood Disorder Questionnaire (développé et validé par Hirschfeld et al. (2000) pour dépister le trouble bipolaire en population générale) en introduisant cinq questions (MDQ+5), selon les recommandations de Swann et al. (2005), afin d’améliorer le dépistage du trouble bipolaire chez les patients en difficulté avec l’alcool. L’objectif de notre étude était d’évaluer les qualités psychométriques du MDQ5+ (consistance interne, validité convergente, tracé de la courbe ROC). Le diagnostic d’abus ou de dépendance à l’alcool a été évalué à l’aide des critères de diagnostic DSM IV (entretien semi-structuré), les diagnostics d’épisode (hypo)maniaque et d’épisode dépressif majeur ont été effectués à l’aide d’un entretien structuré du MINI, (Sheehan et al. 1998). Le tempérament cyclothymique était également recherché à l’aide du Questionnaire de Tempérament Cyclothymique (Hantouche et Akiskal 1997). 51 patients admis aux Urgences du Centre Hospitalier Universitaire de Clermont-Ferrand pour une intoxication éthylique aiguë d’Avril à mai 2010 ont été inclus dans l’étude. Le score seuil a été établi à 8 avec une bonne sensibilité de 84,62 % et une spécificité à 71,05 %. Les Alpha de Cronbach de l’auto-questionnaire MDQ et MDQ5+ sont respectivement 0,73 et 0,79. Les coefficients de corrélation vont de 0,361 (p < 0,01) à 0,738 (p < 0,01) pour le MDQ5+. Le score total du MDQ5+ corrèle significativement avec le score total et le questionnaire du tempérament cyclothymique, avec un coefficient de corrélation de Pearson r respectivement égale à 0,97 (p < 0,01) et 0,808 (p < 0,01). En ce qui concerne le questionnaire des tempéraments cyclothymiques, le score seuil à 11 présente une sensibilité de 90 % et une spécificité de 80,77 %, un Alpha de Cronbach de 0,94. Les qualités psychométriques de la MDQ+5 semblent satisfaisantes et devraient être validées sur une plus large population de patients en difficultés avec l’alcool. PO 223 ADDICTION AUX BENZODIAZIPINES CHEZ LES SUJETS ÂGÉS CONSULTANT EN PSYCHIATRIE À PROPOS D’UNE ENQUÊTE EN POPULATION HOSPITALIÈRE TUNISIENNE FARHAT I., ZGUEB Y., JOMLI R., NACEF F., DOUKI S. HOPITAL RAZI, TUNIS, TUNISIE Introduction : « Les toxicomanies existent chez les personnes âgées et elles concernent souvent les tranquillisants et les somnifères » (HEBERT R). Cette surconsommation renvoie à toute une série de problèmes et peut avoir des conséquences sur la vie quotidienne du sujet âgé, voire se révéler par des complications somatiques, cognitives ou psychiatriques. Objectifs : Évaluer la prévalence de la dépendance aux benzodiazépines (BZP), au sein d’une population de sujets âgés consultant en psychiatrie, et mettre en exergue les facteurs associés. Méthodologie : Notre étude était de type transversale, auprès des sujets âgés de 65 ans et plus, suivis à la consultation externe de psychiatrie « A » de l’hôpital RAZI. Les sujets qui consommaient au moins un médicament de la famille des benzodiazépines et chez qui la MMSE était supérieur à 24 ont été inclus. Pour chaque patient ont été recueillies les données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques s. le QAB (Questionnaire d’Addiction aux benzodiazépines) et le HAD (Hospital Anxiety and depression) Résultats : La prévalence de consommation de benzodiazépines était de 62 %. Le taux des femmes était de 62,5 %. La moyenne d’âge était de 68,94 ans +/– 3,64. Le niveau socioéconomique était bas pour 56,3 % des cas.75 % des patients avaient au moins une pathologie somatique chronique nécessitant un suivi au long cours. 65 % des patients consommaient le BZD depuis plus de deux ans, 66.4 % prenaient cette molécule à une dose quotidienne supérieure à l’équivalent de 15 mg de diazépam. 84 % des patients étaient dépendant aux BZD. La notion de facteur de stress récent a été trouvée dans 65.6 % des cas. Conclusion : Notre étude a montré la fréquence du phénomène dans la population étudiée. Elle a permis de souligner le rôle des facteurs psychosociaux dans le maintien des habitudes de prescription et de consommation des BZD chez cette population vu qu’il se présente comme un moyen facile de soulagement « chimique » d’un inconfort moral. 93 9e Congrès de l’Encéphale PO 224 CONSOMMATION DE SUBSTANCES ILLICITES CHEZ LES MEMBRES D’UNE MÊME FAMILLE : À PROPOS DE QUATRE CAS BEN MERIEM H., BOUHLEL S., KHELIFA E., TLILI H., MELKI W., EL HECHMI Z. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Les conduites toxicomaniaques connaissent une expansion considérable avec un développement de plus en plus important chez les jeunes, voire même chez les membres d’une même famille. L’objectif de notre étude était de recenser les cas familiaux de consommation de substances illicites chez les patients Tunisiens hospitalisés au service de psychiatrie « F » de l’hôpital Razi et de dresser leur profil sociodémographique et clinique. Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective. Elle a concerné tous les patients hospitalisés au moins une fois durant la période allant du premier janvier 2006 au 31 décembre 2008 ayant consommé au moins une fois des substances illicites. Nous avons relevé quatre familles dont au moins deux de ses membres consommaient des substances illicites. Un abus de cannabis a été noté chez une famille monoparentale composée d’une mère et de son fils. Ils étaient hospitalisés pour des syndromes schizophréniques. Dans leurs antécédents judiciaires, chacun d’eux avait une incarcération pour consommation de substances illicites. Pour le deuxième cas familial, il s’agissait d’un patient suivi pour un trouble bipolaire dont le frère consommait et revendait du cannabis. Pour le troisième cas familial, il s’agissait de deux frères ayant été hospitalisés dans des périodes différentes, à leur propre demande, pour sevrage au Subutex®. Ils avaient tous les deux une personnalité limite. Le premier a été condamné quelques semaines après sa sortie de l’hôpital à 20 ans d’emprisonnement pour un acte de viol qu’il aurait commis avant son hospitalisation et le deuxième à 10 ans d’emprisonnement pour détention et revente de stupéfiants. Le quatrième cas familial était constitué d’un frère ayant une personnalité antisociale avec consommation actuelle de Subutex®. Il a rapporté que l’un de ses frères était consommateur de cocaïne lors de son séjour en Italie. Les constations de cette étude sont inquiétantes dans la mesure où ces conduites addictives semblent s’intégrer progressivement dans la culture des familles tunisiennes ce qui risque de voir une expansion de la toxicomanie dans les années à venir. PO 225 PRÉVALENCE DE L’ABUS ET DÉPENDANCE À L’ARTANE OUTARAHOUT M., DOUFIK J., ONEIB B., OUANASS A. Hôpital psychiatrique Ar-Razi, SALÉ, MAROC Le trihexyphéniclyle (Artane) est l’anticholinergique muscarinique de synthèse qui possède le plus important potentiel 94 d’abus et de dépendance. Le but recherché est surtout l’euphorie, l’effet psychostimulant, mais parfois aussi les hallucinations et l’effet amnésiant. Le produit est consommé seul ou plus souvent en association avec de l’alcool, des benzodiazépines ou du cannabis, le passage à l’acte délictueux étant alors plus fréquent. Nous avons étudié la prévalence de l’abus et de la dépendance à l’Artane, sur la base des critères du DSM, chez des patients, stabilisés, consultants à l’hôpital Ar-Razi de Salé. Les résultats sont en cours. PO 226 LE PROFIL DU TOXICOMANE INJECTEUR DE LA BUPRÉNORPHINE HAUT DOSAGE OU SUBUTEX® EN TUNISIE DEROUICHE S., MEZIOU O., ZALILA H., BOUSSETTA A. Hôpital RAZI. Manouba, TUNIS, TUNISIE Les traitements substitutifs ont certainement permis une amélioration du statut social, une réduction de la délinquance et le recul de l’épidémie du SIDA dans les pays occidentaux. Cependant, ils ont aussi fait l’objet d’un mésusage (détournement de leur usage habituel), surtout pour la Buprénorphine Haut Dosage ou Subutex®, avec apparition d’une nouvelle forme de toxicomanes qui utilisent cette molécule par voie intraveineuse. Parallèlement, on assiste à l’installation progressive d’un véritable circuit de trafic. En Tunisie, le problème se pose avec plus d’acuité puisque la BHD a été introduite et continue à être importée de façon clandestine depuis le début des années 2000. Les professionnels de la santé se sont rapidement alarmés face à l’extension exponentielle de ce fléau constatée par des demandes de plus en plus diverses et fréquentes : patients infectés par le VIH ou l’hépatite B ou C, demandes de sevrage formulées aussi bien par voie officielle à travers la commission nationale de lutte contre la toxicomanie, ou moins officielle et plus « insistantes » auprès des médecins de l’institution psychiatrique et même auprès des médecins de libre pratique. L’objectif de notre travail présent est de décrire le profil sociodémographique, économique, culturel et clinique des toxicomanes tunisiens utilisant le Subutex® par voie intraveineuse à travers une étude effectuée sur 52 cas. PO 227 TRAMADOL, ABUS ET DÉPENDANCE COHEN J., DERVAUX A., KANIT M., LAQUEILLE X. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le tramadol est un analgésique central, autorisé en France depuis 1997, avec l’indication du traitement des douleurs modérées à intenses. Il est commercialisé sous de nombreux noms de spécialités, seul ou en association avec du paracétamol, sans restrictions liées au statut de stupéfiant. Le tramadol est agoniste des récepteurs mu-opioïdes et inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, ce mécanisme étant impliqué dans le contrôle de la transmission nociceptive centrale. L’action sur les récepteurs mu-opioïdes lui permet d’induire une stimulation des circuits dopaminergiques mésocorticolimbiques du système de récompense. Posters Nous présentons 3 cas de dépendance au tramadol sans antécédents d’abus de substances : – Mr A, 52 ans, sans antécédents de dépendance, est porteur d’un rhumatisme psoriasique traité initialement par antiinflammatoires non stéroïdiens et codéine. Le tramadol a été introduit en remplacement de la codéine. Le patient décrit alors une augmentation progressive des doses de tramadol et un syndrome de sevrage en cas d’arrêt. Le patient ne présente pas d’autres troubles psychiatriques. – Mr X, 40 ans, sans antécédents de dépendance, a commencé un traitement par tramadol 300 mg par jour pour une hernie discale. Il a prolongé sa consommation et a progressivement augmenté les posologies jusque 800 mg par jour, puis rencontré une incapacité à arrêter. L’arrêt du tramadol n’a été possible qu’avec la mise en place d’une substitution par buprénorphine. – Mr Y, 40 ans, a commencé un traitement par tramadol 100 mg par jour pour lombalgies. Le patient rapporte une augmentation progressive des doses et un syndrome de sevrage en cas d’arrêt. Les rechutes s’accompagnent de troubles dépressifs. Dans la littérature, il existe des cas rapportés d’abus, de dépendance et de syndrome de sevrage au tramadol. La vigilance est recommandée lors d’une prescription, surtout en cas de traitement prolongé. PO 228 LE TABAGISME EN MILIEU SCOLAIRE DANS LA VILLE DE MONASTIR : ENQUÊTE RÉALISÉE AUPRÈS DE 1 032 ÉLÈVES DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE LETAIEF L. (1), ZAAFRANE F. (1), BRAHAM A. (1), MHALLA A. (1), MHALLA S. (1), WOLFCARIUS G. (1), CORTEN P. (2), BEN SALE K. (3), GAHA L.(1) (1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) CHU Brugmann Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (3) Service de médecine préventive, CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Le tabagisme représente un véritable problème de santé publique de par sa fréquence et eu égard à ses complications. En milieu scolaire, il constitue un sujet d’actualité suscitant un intérêt de plus en plus marqué pour son évaluation et sa prévention. Objectifs : Estimer la prévalence du tabagisme, Décrire la fréquence et le degré de la dépendance tabagique chez les jeunes. Méthodologie : Il s’agit d’une étude épidémiologique, transversale, descriptive qui a concerné 1 032 élèves des collèges de la ville de Monastir. Un questionnaire d’autoévaluation a été utilisé. Résultat : L’âge moyen de notre échantillon était de 15.7 ans. La proportion des élèves ayant déjà essayé de fumer était de 26.8 %, repartis en 14.5 % d’expérimentateurs et 12.3 % de fumeurs réguliers L’âge moyen de la première expérience tabagique était de 13.8 ans. La médiane d’ancienneté du tabagisme était de deux ans, et la médiane de nombre de cigarettes fumées par jour était de 9,62. Parmi les fumeurs réguliers, 14 % étaient considérés comme très dépendants. En fonction du sexe, le tabagisme féminin était moins fréquent (12.5 % versus 44.5 %), mais l’âge de début, le nombre de cigarettes fumées par jour ainsi que le degré de dépendance, étaient d’égale importance dans deux sexes. Conclusion : Le tabagisme des jeunes en Tunisie tend à être de plus en plus préoccupant. La lutte contre cette conduite devrait être une orientation prioritaire et bénéficier d’un projet d’éducation et de prévention cohérent adapté, réaliste et efficient réduisant l’expérimentation et réduisant l’usage régulier. PO 229 LES REPRÉSENTATIONS DES SOIGNANTS EN PSYCHIATRIE À PROPOS DU TABAGISME DES PATIENTS HOSPITALISÉS KHAN A.N., CROQUETTE P., BRUEGGER A., KEIZER I. HUG (HOPITAUX UNIVERSITAIRES DE GENEVE), GENÈVE, SUISSE Introduction : Le tabagisme des patients hospitalisés en psychiatrie pose de nombreux problèmes à cause de l’importance de leur consommation de cigarettes et du contexte hospitalier impliquant des restrictions de fumer. Par leur attitude les soignants peuvent jouer un rôle important en ce qui concerne la prévention ou la prise en charge du tabagisme. Objectifs : Évaluer les représentations et croyances des soignants en psychiatrie dans le domaine du tabagisme et des interventions possibles. Méthode : Un questionnaire permettant d’évaluer le tabagisme et les représentations dans ce domaine a été proposé aux soignants (médecins, infirmiers et autres professionnels actifs dans les soins) des 8 unités hospitalières de psychiatrie adulte, le taux de participation était de 72.4 % (n = 155). Résultats : Il y a 34.3 % de fumeurs. Parmi les soignants 88.1 % sait que le tabagisme comporte des risques pour la santé et 48.9 % des fumeurs pensent qu’ils développeront une maladie associée au tabac. En même temps la cigarette est perçue comme produisant des effets bénéfiques avec la croyance que la cigarette soulage du stress quotidien (partagée par 69.6 % des fumeurs et 44.3 % des non-fumeurs), effet qui s’appliquerait même aux problèmes psychiques (53.3 %/ 44.3 %). L’investigation des représentations sur les interventions possibles à l’hôpital montre que bien que 77 % des soignants pense que c’est utile d’arrêter de fumer même si on a des problèmes psychiques, 60.3 % estime qu’il faut d’abord soigner les problèmes psychiques. 71 % pensent que l’hospitalisation n’est pas le bon moment pour arrêter de fumer, 49.7 % sont plutôt favorables à une diminution de la consommation. 87.2 % des soignants trouvent adéquat de donner des informations générales sur le tabac pendant 95 9e Congrès de l’Encéphale l’hospitalisation, mais 85 % répondent qu’ils n’ont pas de formation en tabacologie. Conclusion : La formation en tabacologie ainsi qu’un travail sur les croyances autour de l’efficacité du tabac dans la gestion du stress et des problèmes psychiques est à développer. Par ailleurs il est important de renforcer l’aide aux soignants désirant arrêter de fumer vu l’influence du status tabagique sur leurs croyances et attitudes, lesquelles vont en fin de compte se répercuter dans leurs interactions avec les patients. PO 230 APPLICATION DE L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL DANS L’ADDICTION TABAGIQUE TEFAHI B., KACHA F. EHS A. ERRAZI, ANNABA, EHS M. BOUCEBCI, ALGER, ALGERIE L’addiction tabagique est un comportement renforcé par une dépendance à la nicotine. L’application de l’entretien motivationnel pour prendre en charge l’addiction tabagique nécessite la résolution de l’ambivalence vis-à-vis du tabac pour augmenter la motivation à l’arrêt. Notre intervention s’illustre autour du déroulement de l’entretien motivationnel chez 50 patients dépendants au tabac selon le DSM IV-TR suivis au centre intermédiaire de soins pour toxicomanes de Annaba (Est-Algérien) durant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2009 afin de déterminer l’impact de la motivation à l’arrêt chez les fumeurs. Nos résultats concernent une population jeune âgée de 20 à 35 ans dans 82 % des cas, exclusivement de sexe masculin, consommant plus de 20 cigarettes par jour durant 5 ans dans 75 % des cas, en phase de maintenance selon le cycle de Diclemente dans 48 % des cas. Mots clés : Addiction, Tabac, Entretien motivationnel, Impact. PO 231 IMPULSIVITÉ ET PRISE DE DÉCISION DANS UN ÉCHANTILLON DE PATIENTS COCAÏNOMANES FRANÇAIS HE X. (1), BLOCH V. (1), BROUSSE G. (2), VORSPAN F. (1), LEPINE J.P. (1) (1) Hôpital Fernand Widal, AP-HP, PARIS, FRANCE (2) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE Introduction : Les mesures d’impulsivité et de prise de décision sont perturbées chez les patients cocaïnomanes. Néanmoins, la plupart des études ont été réalisées aux États-Unis. Objectif : Mesurer l’impulsivité et la prise de décision dans un échantillon de patients cocaïnomanes français. Méthode : Sujets : 40 sujets présentant une dépendance actuelle à la cocaïne et 21 sujets contrôles sans antécédents d’abus de substance ont été comparés à l’aide de l’échelle d’impulsivité de Barratt (BIS) et de l’Iowa Gambling Task (IGT). Les sujets dépendants à la cocaïne étaient également évalués en termes de craving pour cette substance à l’aide 96 de l’Obsessive Compulsive Cocaine Scale (OCCS) et leurs modalités de consommation actuelles étaient précisées. Analyse : Les moyennes des scores d’impulsivité et de prise de décision été comparés entre les 2 groupes (Test U d eMann-Whitney). Dans le groupe de 40 sujets dépendants à la cocaïne, les facteurs cliniques associés à des scores élevés d’impulsivité et à des perturbations du test de prise de décision ont été testés (Rho de Spearman, Khi-deux et U de Mann-Whitney). Résultats : Comparés aux sujets contrôles, les patients dépendants à la cocaïne avaient des scores d’impulsivité plus élevés (BIS : 72+/-11 versus 57+/-8, U = 138, p < 001) et commettaient plus de choix désavantageux à l’IGT (choix avantageux moins désavantageux : – 4 +/– 19 vs 24 +/– 35, U = 234, p = 005). Une corrélation significative était retrouvée entre des scores d’impulsivité élevés mesurés à la BIS et un craving élevé pour la cocaïne d’une part et une consommation fréquente de cocaïne (plus de 4 fois par semaine). Par contre, on ne retrouvait pas de corrélation entre de mauvais scores au test de prise de décision et des scores de craving élevé ou un usage plus fréquent de cocaïne. Discussion : Les patients cocaïnomanes sont plus impulsifs et commettent plus d’erreurs au test de prise de décision que des sujets contrôles. Néanmoins, des facteurs cliniques différents sont associés à ces 2 types de perturbations. Ce résultat est discuté en fonction de la littérature. PO 232 ÉVALUATION DU RISQUE SUICIDAIRE CHEZ UNE POPULATION DE PATIENTS LIBANAIS DÉPENDANTS AUX OPIACÉS. ÉTUDE REALISÉE AUPRÈS DE PATIENTS LIBANAIS HOSPITALISÉS POUR SEVRAGE AUX OPIACÉS À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE DE LA CROIX SOUFIA M., KAZOUR F., ROHAYEM J., RICHA S. Université Saint-Joseph, BEYROUTH, LIBAN Le problème du suicide chez les héroïnomanes a gagné beaucoup d’ampleur ces dernières années suite à la relation perçue entre le suicide et le surdosage d’une part et les différentes comorbidités auxquelles il est associé d’autre part. Dans cette population où le taux de décès est 13 fois supérieur à celui de la population générale et le taux de suicide 14 fois plus élevé, les mêmes facteurs de risque suicidaire semblent peser plus lourd. Une question reste toutefois sans réponse : existe-t-il chez les personnes dépendantes à l’héroïne des facteurs de risque suicidaire spécifiques ? Cette étude a été réalisée à l’Hôpital Psychiatrique de la Croix sur une période s’étendant entre novembre 2008 et août 2009. 61 héroïnomanes libanais hospitalisés pour sevrage opiacé ont été comparés à 61 sujets témoins appariés sur l’âge, le sexe, le niveau éducatif et le niveau économique. Afin de minimiser les effets directs de l’héroïne et de son sevrage, les évaluations ont été effectuées au 7e jour de l’hospitalisation à travers des entretiens cliniques individuels avec passation de 3 échelles (échelle d’Impulsivité de Barratt, échelle de Dépression de Hamilton et échelle d’Idéation Sui- Posters cidaire de Beck). Parmi les résultats retrouvés on note les suivants : le risque suicidaire chez les héroïnomanes est directement lié aux antécédents de tentatives de suicide, aux antécédents familiaux de suicide, à la présence d’un trouble de personnalité de type borderline, d’une dépression et d’un niveau d’impulsivité élevé. On identifie aussi, chez les héroïnomanes des facteurs de risque de suicide spécifiques, en particulier l’âge jeune du début de consommation d’héroïne, le nombre d’overdoses, le nombre de cures de sevrage et de séjours en postcure ainsi que l’abus de substances associées à l’héroïne notamment la cocaïne, l’ecstasy, les dérivés amphétaminiques et les benzodiazépines. Il s’agit de la première étude libanaise qui a étudié les caractéristiques de consommation et le risque suicidaire de patients libanais dépendants à l’héroïne. En identifiant les facteurs de risques suicidaires spécifiques à cette population, cette étude a permis la mise en place d’un protocole qui vise à promouvoir un meilleur dépistage du risque suicidaire chez ces individus. PO 233 LES COMPLICATIONS DE LA TOXICOMANIE À LA BUPRÉNORPHINE HAUT DOSAGE OU SUBUTEX® PAR VOIE INTRAVEINEUSE DEROUICHE S., MEZIOU O., ZALILA H., BOUSSETTA A. Hopital RAZI. Manouba, TUNIS, TUNISIE La toxicomanie à la Buprénorphine Haut Dosage (BHD) ou Subutex® est un sujet d’actualité, qui découle d’un détournement d’usage d’un médicament de substitution aux opiacés et de son introduction en Tunisie à travers un trafic. Nous nous sommes proposés de décrire les complications somatiques, psychiatriques, sociales et professionnelles des toxicomanes tunisiens utilisant le Subutex® par voie intraveineuse en étayant les différentes caractéristiques de cette conduite addictive. Nous avons entrepris une étude transversale auprès de 52 toxicomanes au Subutex® par voie intraveineuse, recrutés lors de consultations au centre de dépistage anonyme et gratuit d’infections au VIH, hépatites B et C de Bab Saadoun et à l’association MANARA de réduction des risques entre janvier à mai 2009. Notre échantillon est exclusivement masculin. La moyenne d’âge de début de la toxicomanie au Subutex® par voie IV est de 27,2 ± 8,8 ans. La première injection a été motivée par la recherche d’un effet sédatif dans un contexte conflictuel et/ou la satisfaction d’une curiosité. Les complications de la toxicomanie au Subutex® sont d’ordre médical comme les infections au VIH et hépatites virales B et C, veinite nécrotique locale et un syndrome de manque très sévère, psychique comme l’irritabilité et les troubles du sommeil, légales mais aucune n’a été en rapport direct avec la consommation du Subutex®, sociales et professionnelles telles que la précarisation surajoutée par le chômage, les conflits et la restriction du cercle social. Nos résultats nous reflètent la souffrance des toxicomanes au Subutex® et nous incitent à une prise en charge mutildisciplinaire et à introduire une stratégie de réduction de risques liés à cette pratique. PO 234 ABUS ET DÉPENDANCE À L’ALCOOL DANS UNE POPULATION DE PATIENTS DÉPENDANTS AU CANNABIS DERVAUX A., KREBS M.O., LAQUEILLE X. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Contexte : Certaines études épidémiologiques, telles que la National Comorbidity Survey, ont souligné la fréquence des autres addictions chez les patients dépendants au cannabis. Cependant, peu d’études cliniques ont évalué spécifiquement les troubles liés à la consommation d’alcool chez les patients dépendants au cannabis. Méthodes : Tous les patients consultant consécutivement pour une dépendance au cannabis (critères DSM-IV) dans le service d’Addictologie du CH Sainte-Anne (Paris) entre juin 2007 et septembre 2010 ont été inclus dans l’étude (n = 80). Les patients présentant des troubles psychotiques, bipolaires de type 1, des dépendances opiacées ou à la cocaïne étaient exclus de l’étude. Les patients ont été évalués à l’aide du Diagnostic Interview for Genetic Studies (DIGS 3.0), entretien structuré qui génère notamment des diagnostics DSM-IV d’abus et dépendance. Résultats : L’âge moyen des patients inclus était de 28,4 (± 11,4) ans. Le sex ratio était de 3 hommes (n = 60) pour 1 femme (n = 20). Le nombre moyen de joints fumés quotidiennement était de 6,8 ± 4,5. L’âge moyen de la première consommation, du début de la consommation régulière et de la dépendance au cannabis étaient respectivement de 15,6 ± 2,6 ans, 18,3 ± 5,6 ans et 19,5 ± 6,6 ans. Tous les patients consommaient du tabac régulièrement au moment de l’enquête. Vingt-cinq pour cent des sujets (n = 20) avaient présenté des troubles liés à la consommation d’alcool sur la vie entière (dépendance : 17 sujets, abus : 3 sujets) ; 11 % présentaient des troubles liés à la consommation d’alcool au moment de l’enquête (dépendance : 8 sujets, abus : 1 sujet). L’âge moyen du début de la dépendance à l’alcool était de 23,1 ± 5,3 ans. Parmi les patients alcoolodépendants au cours de leur vie (n = 17, dont 2 femmes), la dépendance au cannabis a débuté avant l’alcoolodépendance chez 8 sujets, après chez 3 sujets et simultanément (au cours de la même année) chez 6 sujets. Quarante pour cent des patients dépendants au cannabis (n = 33) avaient des antécédents familiaux de troubles liés à la consommation d’alcool chez les apparentés du 1er degré (n = 18) ou du 2e et 3e degré (n = 15). Conclusions : La fréquence des troubles liés à la consommation d’alcool chez les patients dépendants au cannabis justifie une évaluation systématique. PO 235 FAUT-IL INTÉGRER LA SPIRITUALITÉ/RELIGIOSITÉ DANS LA PRISE EN CHARGE DES ADDICTIONS ? MANDHOUJ O. (1), ETTER J.F. (2), COURVOISIER D. (3), AUBIN H.J. (4) (1) EPS Charcot-Yvelines, BOIS D’ARCY, FRANCE 97 9e Congrès de l’Encéphale (2) Institute of Social and Preventive Medicine, Faculty of Medicine, University of Geneva, GENÈVE, SUISSE (3) Division of Clinical Epidemiology, Geneva University Hospitals, Geneva, GENÈVE, SUISSE (4) Hôpital Paul Brousse, VILLEJUIF, FRANCE Ces dernières années, la médecine occidentale a renouvelé son intérêt à l’étude de la spiritualité/religiosité, en particulier sa relation avec la santé physique et mentale. De nombreuses études ont montré l’existence d’une association positive entre la spiritualité/religiosité et la santé. La spiritualité semble être une ressource importante à mobiliser pour aider les patients à faire face au deuil, à la maladie ou au handicap. La dimension spirituelle est, aujourd’hui, reconnue par l’OMS comme partie intégrante de la qualité de vie. Toutefois, le terme de spiritualité, très associé à la religion, génère une gêne dans les sociétés laïques comme la nôtre, même si, athées ou agnostiques peuvent avoir des besoins et des ressources spirituels du même ordre que les croyants. Il a été démontré que la spiritualité/religiosité constitue un important facteur aussi bien dans l’initiation que dans le rétablissement des addictions, notamment de la dépendance alcoolique. En effet, l’abus et la dépendance aux substances sont plus fréquents chez les personnes n’ayant ni pratiques ni affiliations religieuses. De plus, les croyants et les pratiquants arrêtent plus facilement la consommation des drogues. Par ailleurs, la spiritualité a été incorporée comme élément clef dans plusieurs programmes de traitement des addictions tel que le programme de 12 étapes des alcooliques anonymes, nicotiniques anonymes, narcotiques anonymes etc. Ces groupes sont connus comme apportant une grande aide aux patients. Néanmoins, le manque d’investissement spirituel et l’absence de représentation d’une puissance supérieure risquent d’être un obstacle pour intégrer ces groupes. Même s’ils pensent que la spiritualité est importante pour la prise en charge des problèmes de santé, les professionnels ne sont pas toujours prêts à engager une discussion sur la spiritualité avec leurs patients, la considérant comme faisant partie de la sphère individuelle. Cependant, le praticien pourrait aider le patient à choisir et à intégrer les programmes de soins ou les groupes d’entraide adaptés à ses croyances personnelles. PO 236 IMPACT DU PROGRAMME DE SEVRAGE DES SUBSTITUTS AUX OPIACÉS SUR LES CONSOMMATIONS DE BENZODIAZÉPINES, DE BUPRÉNORPHINE ET DE MÉTHADONE AU CENTRE PÉNITENTIAIRE DE NANCY-MAXEVILLE NUNGE D. (1), GUIRLET F.X. (1), MULOT A. (1), SEGONDY M. (2), COURTIAL B. (2), TITAH D. (2), COLOMBE J. (2), FRITSCH C. (2), L HUILLIER A. (2), ROLLIN E. (2), PETON P. (2), MAY I. (1), JAVELOT H. (3) (1) Pharmacie, Hôpital Brabois Adultes ; CHU de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (2) Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires ; CHU de Nancy, Centre Pénitentiaire de Nancy-Maxéville, NANCY, FRANCE 98 (3) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE Au Centre Pénitentiaire de Nancy-Maxéville, après information de chaque patient, un programme de sevrage systématique est mis en place pour la buprénorphine, depuis février 2010 et une diminution posologique progressive est encouragée pour la méthadone. Afin d’évaluer l’impact de ce programme, le traitement des patients sous substituts aux opiacés (substitut utilisé, posologie, traitements psychoactifs associés) a été relevé un jour donné en janvier et en août 2010. Par ailleurs, les variations de posologie de benzodiazépines ont été relevées pour 61 patients sous traitement substitutif en janvier et toujours présents en août. Entre janvier et août, le pourcentage de détenus traités par buprénorphine ou par méthadone est passé respectivement de 16,8 % avec une posologie moyenne de 7 mg à 11,0 % avec une posologie moyenne de 4 mg, et de 5,8 % avec une posologie moyenne de 60 mg à 4,3 % avec une posologie moyenne de 58 mg. Parallèlement, le pourcentage de patients également traités par benzodiazépines est passé de 42,4 % à 52,2 % pour les patients sous buprénorphine et de 58,8 % à 55,6 % pour les patients sous méthadone. La posologie moyenne de benzodiazépines (exprimée en équivalent diazépam) a respectivement augmenté de 17 mg à 23 mg et de 26 mg à 30 mg. Pour les 61 patients toujours présents en août, aucune augmentation de posologie de buprénorphine ou de méthadone n’a été constatée. Le traitement par buprénorphine a été arrêté pour 18 patients et diminué pour 29 avec une diminution moyenne de 6 mg/patient (0,2 à 7,2 mg). En revanche, la posologie des benzodiazépines a augmenté pour 14 de ces 47 patients. Le traitement par méthadone a été arrêté pour un patient et diminué pour 9 avec une diminution moyenne de 22 mg/patient (5 à 50 mg) mais la posologie des benzodiazépines a augmenté pour 2 d’entre eux. Le programme de sevrage systématique a permis de réduire le nombre et la posologie des patients sous substituts aux opiacés. Cependant, l’association avec les benzodiazépines reste fréquente, la posologie moyenne de benzodiazépines a tendance à augmenter et le problème du trafic de médicaments entre détenus n’est pas réglé. Il serait intéressant de poursuivre cette étude sur une plus longue période et de rechercher un éventuel report sur d’autres molécules psychoactives. PO 237 LE DOSAGE URINAIRE : UN OUTIL INDISPENSABLE AU SUIVI DES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS GUILLOU LANDREAT M. (1), LOUVIGNE C. (2), VICTORRI VIGNEAU C. (2), SEBILLE RIVAIN V. (2), VENISSE J.-L. (2), JOLLIET P. (2) (1) Centre hospitalier Morlaix, MORLAIX, FRANCE (2) CHU, NANTES, FRANCE Introduction : En France, le nombre de personnes suivant un traitement de substitution aux opiacés est estimé aux alentours de 120 000 personnes (2007). Les traitements dispo- Posters nibles sont la buprénorphine et la méthadone. Les cadres de prescription sont différents, mais le dosage urinaire est une variable à suivre dans le cadre des deux traitements. Néanmoins, la systématisation de dosages urinaires est souvent critiquée et le rythme du suivi n’est pas consensuel. L’objectif de notre étude était de confronter les données de consommations de substances psychoactives autodéclarées et les dosages urinaires dans la cohorte de patients dépendants aux opiacés ayant un traitement de substitution et suivis au CHU de Nantes. Matériel et méthode : Nous avons mené une étude de cohorte monocentrique descriptive ; avec un recueil de données de consommations de SPA (enquête OPPIDUM) et une analyse toxicologique urinaire après consentement écrit des patients. Résultats : Nous avons inclus 30 patients (19 patients sous méthadone, 11 sous buprénorphine). Les caractéristiques sociodémographiques étaient comparables aux données nationales. Nous avons retrouvé 37 % de concordance parfaite entre les données autodéclarées et l’analyse toxicologique. La concordance était parfaite en ce qui concerne les traitements de substitution en eux même. Dans 50 % des cas, nous observons une sous déclaration (substance retrouvée non déclarée) et dans 27 % des cas, nous retrouvons une surdéclaration (substance déclarée non retrouvée). La surdéclaration concernait majoritairement les traitements psychotropes. Discussion : Les résultats de notre étude sont originaux et très intéressants. Nous soulignons tout d’abord l’absolue nécessité d’un suivi régulier par dosage urinaire chez les patients sous traitements de substitution. Les consommations autodéclarées ne sont pas représentatives des consommations de SPA. De plus, nous observons, au-delà du phénomène de sous déclaration déjà décrit, une surdéclaration des consommations de SPA qui est assez surprenante. Cette surdéclaration semble correspondre en partie à une mauvaise observance des traitements psychotropes, contrairement aux traitements de substitution dont l’observance semble bonne selon nos données. PO 238 UN VACCIN CONTRE LA COCAÏNE GORIN C., COHEN J., LANCON C. Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE Malgré ses effets délétères au niveau cérébral, l’usage de la cocaïne s’est considérablement répandu. Son degré de pureté s’amenuisant, elle devient plus accessible sur un plan économique. Actuellement il n’existe pas de traitement de substitution à proposer aux patients cocaïnomanes comme pour l’héroïne. La seule prise en charge proposée validée est psychologique. La vaccination apparaît donc comme une nouvelle voie thérapeutique. Largement utilisés, les vaccins des agents infectieux sont dirigés contre des antigènes protéiques spécifiques des agents virulents. Mais aujourd’hui un nouveau pas est franchi avec la mise au point d’un vaccin contre une molécule initialement non protéique. La molécule de cocaïne étant trop petite pour générer des anticorps, le vaccin est constitué d’une molécule de cocaïne désactivée, d’une chaîne carbonée et d’une protéine de choléra désactivée que le système immunitaire reconnaît comme une menace. Il provoque alors la formation d’anticorps anticocaïne. Ceux-ci neutralisent la drogue reconnue comme corps étranger avant qu’elle n’ait pu atteindre le cerveau. Le vaccin permet de supprimer l’euphorie que la cocaïne procure, ainsi que la dépendance en réduisant les symptômes de sevrage. Après des études chez l’animal, le vaccin a été testé sur l’homme avec succès. Mais il doit être expérimenté à plus grande échelle avant d’être approuvé par les autorités sanitaires et d’envisager sa commercialisation. D’autant que certains experts affirment qu’il serait efficace au mieux dans 40 % des cas. De plus, il est probable que l’usager de cocaïne vacciné qui continue à consommer présente des difficultés à générer de nouveaux anticorps, sans compter le risque d’escalade des doses dans le but de retrouver l’effet recherché. Ce qui remet en cause les indications thérapeutiques du vaccin constituant un facteur de rechute et non plus une aide au sevrage. Uniquement destiné aux personnes dépendantes à la cocaïne, il ne s’agit pas d’un vaccin préventif. D’autres études devront démontrer s’il existe un intérêt à vacciner les enfants nés de parents toxicomanes afin de prévenir une éventuelle dépendance dans le futur. Enfin cette découverte ouvre la voie à d’autres sujets de recherche comme la mise au point de vaccins anti-héroïne et anti-nicotine. PO 239 MÉTHADONE ET ALLONGEMENT DU QT GORIN C., COHEN J., LANCON C. Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE La méthadone est un opiacé de synthèse aux propriétés pharmacocinétiques spécifiques qui permettent un traitement de substitution des dépendances opiacées. Pendant plus de quarante ans, la méthadone a été prescrite sans problème à plusieurs centaines de milliers d’héroïnomane à des dosages n’excédant pas 150 mg. Le seul risque mortel connu jusqu’alors était l’overdose. Récemment, plusieurs publications ont fait état de torsades de pointe chez des patients recevant un traitement par méthadone. D’autres études ont mis en avant une potentielle toxicité cardiaque pour des doses élevées c’est-à-dire supérieures à 120 mg par jour, nécessitant une surveillance régulière du QT corrigé. A travers l’exploration d’un cas, un ancien toxicomane traité et stabilisé depuis de nombreuses années sous hautes doses de méthadone présentant au décours d’un ECG de contrôle un allongement du QT à 620 ms, nous soulignons l’intérêt d’une surveillance ECG rigoureuse lors d’un traitement par méthadone. Après revue de la littérature et compte tenu du manque de données scientifiques actuellement validées, nous proposons d’établir un protocole de surveillance. Il prendra en compte les antécédents du patient, les médicaments à risque d’interaction et les doses journalières de méthadone. Il convient en pratique d’effectuer une surveillance ECG mensuelle lorsque la posologie prescrite dépasse 120 mg par jour. La conduite à tenir varie ensuite en fonction de la longueur du QT. Pour un QT corrigé compris entre 420 ms et 460 ms, il est recommandé de ne pas augmenter les doses prescrites et de fractionner la délivrance en deux prises par jour. Entre 99 9e Congrès de l’Encéphale 460 et500 ms, l’augmentation de dose est proscrite et au-delà de 500 ms, la posologie est à diminuer en urgence et le patient doit consulter un cardiologue car en fonction de l’aspect des ondes T sur l’ECG, l’implantation d’un défibrillateur interne peut s’imposer. Pour de fortes doses de méthadone, une substitution thérapeutique par de la morphine doit s’envisager. En conclusion, la méthadone à haute dose présente un potentiel arythmogène à risque mortel. Un élément prédictif assez sûr est la mesure du QT sur l’ECG. PO 240 RÉHABILITATION DES USAGERS DE DROGUES AU MAROC BASÉE SUR LA FAMILLE SABIR M., TOUFIQ J. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC En matière de toxicomanie, la réhabilitation fait partie intégrante du programme thérapeutique, garantissant la réinsertion de l’usager de drogues, en perte de lien social. La réhabilitation des usagers de drogues a fait l’objet de nombreuses recherches et la littérature sur le sujet est abondante. Par contre, la place et le rôle de la famille dans ce processus sont encore peu connus bien que l’on s’accorde maintenant à reconnaître leur importance. La complexité de la toxicomanie et les limites de l’intervention thérapeutique individuelle, la situation de précarité et de fragilité sociale des usagers de drogues, l’insuffisance voire l’absence de structures d’hébergements relais après la post-cure, les transformations et mutations sociales actuelles et l’intérêt persistant pour la vie de famille sont autant de constats qui doivent amener les professionnels à reconnaître et à accorder une importance grandissante au système familial dans le processus de réhabilitation. Ainsi, la cellule familiale, source d’un potentiel d’actions positives, est appréhendée comme partenaire dans le processus de réhabilitation avec une approche centrée sur ses forces plutôt que sur ses défaillances. Une enquête, basée sur des questions de faits et d’opinions des familles, a été réalisée au Centre National de Traitement, de Prévention et de Recherche en Addictions de l’Hôpital Arrazi de Salé et a eu pour objectifs d’évaluer l’implication actuelle des familles, auprès de l’usager de drogues, dans le projet de soins. Les résultats suggèrent d’ériger la réhabilitation des usagers de drogues basée sur la famille comme un nouveau concept. Nous proposons, dans ce travail, de définir les bases de ce concept de réhabilitation des usagers de drogues basée sur la famille, les conditions de sa mise en place et de mettre à jour les éventuels freins à son application dans le projet de soins. Mots clés : usager de drogues, modèle de réhabilitation, réadaptation, famille PO 241 LA DYNAMIQUE DU CHANGEMENT CHEZ L’ALCOOLODÉPENDANT WALLENHORST T. Centre Hospitalier Robert Morlevat, SEMUR-EN-AUXOIS, FRANCE 100 Il revient au patient de prendre la décision de se soigner. Une première consultation doit être proposée avec peu d’attente. Le soignant prend soin de la relation de confiance : entendre la détresse au-delà des mots permet au patient de s’y sentir rejoint. Par la communication empathique, un échange émotionnel ouvre une porte au patient de faire un premier pas. 5 conditions facilitent le changement : avoir envie de vivre autrement qu’avec l’alcool ; choisir de commencer à vivre sans alcool ; croire que c’est possible ; se faire accompagner ; adhérer à une méthode de travail. Les patients sont invités à participer à un groupe de parole où nous souhaitons : – donner des apports sur la maladie alcoolique – permettre des prises de conscience sur la relation à l’alcool – insister sur la prise en compte du positif – donner la parole pour mettre en valeur l’expérience – un texte est remis après chaque séance. Le patient choisit les outils qui l’aident à cheminer. Il progresse dans la reconnaissance du problème. L’abstinence est travaillée pour aller bien, en assumant ses responsabilités, en apprenant non seulement à dire « non » à l’alcool, mais à dire « oui » à la vie. Il découvre la capacité de se sentir libre. Il fait ses choix en fonction de ce qui le construit. L’envie de témoigner de son propre cheminement pour en aider d’autres peut se réveiller. Il arrive qu’un patient se décourage et se retire du soin. Sa décision initiale avait été prise sous la pression ; il ne s’est pas engagé dans un travail personnel. Le soignant doit toujours travailler en équipe : le fait de ne pas rester seul face à l’alcool est valable autant pour le patient que pour le soignant. Il convient de toujours renvoyer le patient à son vécu, de valoriser son expérience, de l’inviter à prendre sa responsabilité et de chercher avec lui le pas suivant qu’il peut faire. Le changement d’un alcoolodépendant s’obtient grâce à un travail rigoureux qui permet de constater sa transformation où il sort de sa souffrance en choisissant ce qui le fait vivre, en reprenant confiance en lui. Par son accompagnement, le soignant y participe avec sa compétence professionnelle, son investissement et en croyant en le patient. PO 242 STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES DANS LE SEVRAGE ALCOOLIQUE COMPLIQUÉ - L’ACIDE VALPROIQUE INTRAVEINEUX LADEA M., SINCA M.C., GROSU L.S., BRAN M. Hôpital de Psychiatrie Prof. Dr. Alexandru Obregia, BUCAREST, ROUMANIE Objectifs : Cette étude évalue l’efficacité, la tolérance et la sécurité d’administration de l’acide valproique intraveineux chez les patients avec sevrage alcoolique compliqué avec DT. Méthodes : L’étude a inclus 26 patients avec syndrome de sevrage alcoolique compliqué de DT. Parmi eux 11 patients présentaient comme antécédentes des crises convulsives. À cause de l’état général altéré et de la difficulté d’administration du traitement par voie orale, nous avons institué la thé- Posters rapie avec benzodiazépines, vitamines et acide valproique, par voie intraveineuse. Les patients ont reçu l’acide valproique à 400-800 mg par jour, dans les premiers 3-5 jours d’hospitalisation. Nous avons surveillé chaque jour l’état général des patients, la tension artérielle, le pouls, la température et l’apparition des effets secondaires. L’efficacité du traitement a été objectivée à l’aide de l’échelle d’Impression Clinique Globale. Résultats : Après trois à cinq jours de thérapie intraveineuse nous avons observé une diminution du tremblement et de la sueur, aussi que l’amélioration significative de la désorientation temporale-spatiale, de l’état confusionnel et des hallucinations visuelles. Le traitement a été bien toléré, sans effets secondaires importants. Un seul patient a présenté, le premier jour d’administration de l’acide valproique une réaction allergique cutanée, avec œdème péribuccale, qui a nécessité l’interruption du traitement et une thérapie d’hydrocortisone. Après 24 heures, la réaction allergique cutanée a disparu complètement. Les patients n’ont pas présenté des crises convulsives pendant le traitement avec acide valproique i.v. La durée moyenne d’hospitalisation de ces patients a été plus courte que celle des patients avec d’autres modalités thérapeutiques. Conclusions : L’acide valproique intraveineux est un traitement efficace et bien toléré dans l’abord du sevrage alcoolique compliqué de DT et donc peut être considéré une bonne option thérapeutique grâce à l’effet rapide sur tous les symptômes importants et la bonne tolérance. PO 243 PSYCHOSE ET VIOLENCE : ÉVALUATION DU NIVEAU DE VIOLENCE D’UN GROUPE DE PATIENTS PSYCHOTIQUES HOSPITALISÉS EN UNITÉ FERMÉE KAZOUR F. (1), MACHEFAUX S. (1), ROTHARMEL M. (2), BOURDEL M.C. (1), GUILLIN O. (2), LÔO H. (1), OLIE J.P. (1), POIRIER M.F. (1) (1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre Hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE Introduction : Plusieurs études ont associé les troubles psychotiques à un niveau élevé de violence. Nous avons évalué le niveau de violence des patients psychotiques en intra-hospitalier. Méthodes : Inclusion de 20 patients psychotiques sectorisés hospitalisés consécutivement en HDT ou en HO en unité fermée. L’évaluation a utilisé le MINI, la BPRS, et l’OAS (Overt Agression Scale) cotée quotidiennement sur 28j. L’OAS est une hétéro-évaluation de l’agressivité verbale, à objet, à soimême, à autrui et des interventions faites. Résultats : Nous avons recruté 8 schizo paranoïde, 7 schizo indifférenciée, 2 tr de l’humeur, 1 tr schizoaff, 1 tr délirant et 1 tr schizophréniforme. 25 % ont un abus/dépendance de substance dont l’alcool ; 70 % sont des hommes ; 45 % des patients ont été agressifs pendant leur séjour ; 64 % des agressions ont lieu la 1re semaine ; 85 % dans les deux premières semaines ; 72 % des agressions sont verbales, 11 % envers objet, 15 % envers autrui et 2 % envers soi-même. Plus d’hommes (57 %) que de femmes (17 %) sont agressifs (ns). Plus d’agressions dans les formes productives (n = 9) (67 %) que non productives (n = 8) (12 %) (p = 0.05). Chez les patients violents, les fréquences d’abus/dépendance (p = 0.004) et d’antécédents de violence (p = 0.024) sont plus élevées, avec des scores BPRS dépression plus bas (ns), et BPRS excitation plus élevés (ns) que chez les non-agressifs. 100 % des sujets addicts sont agressifs contre 27 % des non addicts. Pas de différence entre les sujets tabagiques et non tabagiques. Discussion : Les agressions des patients psychotiques surviennent surtout durant la 1re semaine d’hospitalisation ; elles sont surtout verbales, résultats en accord avec la littérature [1]. L’excitation et l’absence de dépression sont associées à plus d’agressivité. L’abus ou la dépendance à une substance sont associés à plus de passages à l’acte confirmant les données de la littérature [2]. Ces résultats nécessitent d’être vérifiés à une population plus étendue. Références 1. Troisi A. Hostility during admission interview as a short-term predictor of aggression in acute psychiatric male inpatients. J Clin Psychiatry. 2003 Dec ; 64(12):1460-4. 2. Amore M. Predictors of violent behavior among acute psychiatric patients. Psychiatry Clin Neurosci. 2008 Jun ;62(3):247-55. PO 244 L’OEDIPISME : À PROPOS D’UN CAS MANAMANI R., FALK-VAIRANT M., GHODHBANE S., BEAUDET G., ZAIMEN N. CENTRE HOSPITALIER INTERDEPARTEMENTAL, CLERMONT, FRANCE Introduction : L’autoénucléation (AEN) ou oedipisme (OED) est une forme d’automutilation majeure. Elle peut être uni ou bilatérale. Déjà décrite par Bergman en 1846, c’est Blonnel en 1906 qui utilise le terme d’OED. Cas clinique : Homme de 54 ans hospitalisé à la demande d’un tiers au décours d’une admission en urgence en ophtalmologie pour AEN de l’oeil droit avec les doigts, à l’origine d’endophtalmie et de cécité, ayant nécessité une prothèse oculaire. Fils unique, célibataire et sans emploi, il vit avec ses parents qui le décrivent comme passif, solitaire et introverti. Depuis 5 ans il se confine au domicile, mange seul, adopte un comportement bizarre, et se frotte parfois les yeux. Il n’a jamais eu de suivi. Dès l’admission son comportement est marqué par des gestes manuels stéréotypés, brefs et impulsifs, dirigés vers son œil gauche avec intention de le mutiler. S’y associent retrait, passivité, perte de l’initiative, émoussement de l’affect, hermétisme, pauvreté du discours, banalisation et indifférence vis-à-vis du geste. Il ne manifeste ni délire, ni hallucination, ni rituel obsessionnel. La psychométrie n’objective pas de déficit intellectuel. La toxicologie est sans anomalie. Le diagnostic de schizophrénie déficitaire est retenu. Le suivi ophtalmologique est maintenu. Un traitement associant neuroleptiques incisifs, anxiolytiques, bandages protecteurs des mains et surveillance stricte améliore les troubles avec disparition quasi complète des mouvements stéréotypés même après ablation des bandes de protection. 101 9e Congrès de l’Encéphale Discussion : L’OED peut être symptomatique d’état psychotique aigu ou chronique notamment schizophrénique, de toxicomanie, d’état limite, de déficit intellectuel et d’autisme. Dans le cas de notre patient l’AEN a été la manifestation pathologique majeure bien que les troubles semblent évoluer depuis des années sous forme d’état psychotique déficitaire sans suivi psychiatrique. La gravité de ce passage à l’acte pourrait en partie s’expliquer par le retard du diagnostic et l’absence de prise en charge. Conclusion : L’OED est une urgence rare et grave. Elle nécessite un suivi multidisciplinaire. Son pronostic dépend de la rigueur de la prise en charge qui met en jeu une coopération étroite entre ophtalmologiste, psychiatre et neurochirurgien si besoin. PO 245 CORRÉLATS MÉTABOLIQUES DE L’APATHIE DANS LA MALADIE DE PARKINSON ROBERT G. (1), LE JEUNE F. (2), VERIN M. (3), MILLET B. (1), DRAPIER D. (1) (1) Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE (2) Centre Anti Cancéreux Eugène Marquis, RENNES, FRANCE (3) Centre Hospitalier Universitaire, RENNES, FRANCE L’apathie est un trouble du comportement fréquemment observé dans les pathologies neuro-psychiatriques notamment dans la maladie de Parkinson. L’analyse des résultats issus des études épidémiologiques descriptives des relations entre apathie, démence et dépression montre que les liens sont encore perméables entre ces trois entités. Nous n’avons aucune connaissance des bases neurales de l’apathie chez le sujet non dément. Pour répondre à cette question, nous avons réalisé une étude des corrélats métaboliques de l’apathie chez 45 sujets Parkinsoniens non-déments (score à l’échelle de Mattis Dementia Rating Scale > 130) et non-déprimés (score à l’échelle de Montgomery and Asberg Depression Scale < 21) au moyen du 18-Fluoro Déoxy Glucose (FDG) Tomographie par Emission de Positon (TEP). L’apathie a été évaluée avec l’Apathy Evaluation Scale (AES). Les patients ont aussi été évalués sur les dimensions motrices (au moyen de l’Unified Parkinson Disease Rating Scale III (UPDRSIII) et des équivalents quotidiens de levodopa (LEDD)) et cognitives (Wisconsin Sorting Card Test (WCST), fluences verbales, Trail Making Test et le test de Stroop). Les données ont été traitées en comparaison de groupe avec un score seuil de 42 à l’AES. Les sujets ayant un score supérieur ou égal à 42 à l’AES étaient considérés comme apathiques. Les images de 18-FDG-TEP ont été traitées par le logiciel Statistical Parametric Mapping 02 implémenté sur Matlab 7®. Les résultats montrent une prévalence d’apathie isolée de 17.8 %. Nous n’observons aucune différence significative entre les deux groupes pour toutes les variables étudiées excepté pour le sous score « critères » du WCST qui est inférieur chez le groupe apathique. Les résultats d’imagerie montrent une réduction de métabolisme dans le cuneus droit (BA18), le gyrus lingual gauche (BA18), l’insula gauche (BA13), les gyri inferior frontaux bilatéraux (BA11) et 102 le gyrus frontal inférieur droit (BA47). A la lumière de ces résultats, il apparaît que l’apathie est un trouble fréquent, indépendant de la dépression et de la démence et des aspects moteurs de la maladie de Parkinson. Les corrélats de l’apathie chez le sujet non-déments et non-déprimés montrent l’implication de structures corticales et sous corticales limbiques. PO 246 ÉVALUATION D’UNE ÉQUIPE MOBILE PSYCHO GÉRIATRIQUE (EMPG) INTRA HOSPITALIÈRE THOREZ D., NOËL J.L., LE DASTUMER B., LEGIER D. Chardon Lagache, PARIS, FRANCE Introduction : On estime que 90 % des malades Alzheimer présenteront des symptômes comportementaux et psychologiques liés à la démence (SCPD) au cours de l’évolution de leur pathologie. Même en milieu hospitalier gériatrique, ces symptômes occasionnent des difficultés de prise en soins nécessitant parfois la mise en place de contentions chimiques ou physiques. Contexte : Le groupe hospitalier gériatrique Sainte PerineRossini- Chardon Lagache regroupe du court séjour gériatrique, des services de rééducation et réadaptation, et des Unités de soins de longue durée. L’hôpital Chardon Lagache accueille des patients avec des troubles cognitifs sévères associés à des symptômes psycho comportementaux. La prise en charge est facilitée par une architecture adaptée et un projet de suivi et de vie réfléchi en équipe pluridisciplinaire basé sur une analyse symptomatique et une prise en soin comportementale visant à diminuer au maximum les contentions. De cette spécificité psycho gériatrique est née l’équipe mobile psycho gériatrique : EMPG, associant gériatre, psychiatre et psychologue, afin de répondre aux difficultés des autres unités hospitalières face aux SCPD. Des outils spécifiques et adaptés ont été créés afin de formaliser le fonctionnement de l’EMPG (demandes de passages et avis donnés). Étude : Une étude descriptive sur les pratique de l’EMPG a été réalisée de décembre 2009 à mai 2010.Tous les patients vus sont inclus. Le recueil des données concerne la fréquence des demandes, les motifs, et les recommandations faites. L’analyse des résultats a montré la présence de 44 demandes de passages en 6 mois dont 88 % dites urgentes, concernant une population gériatrique d’age moyen à 84.6 ans, majoritairement féminine, démente avec un MMS moyen : 13. Le délai de passage moyen est de 5,6 jours. Les principaux motifs de demandes étaient une aide : au diagnostic, thérapeutique, au pronostic, un soutien des équipes soignantes, une demande de transfert en psycho gériatrie, ou un avis psychiatrique pur. Les recommandations faites ont été conformes aux demandes avec majoritairement une aide au diagnostic, à la compréhension psychodynamique, au projet de devenir et enfin à la thérapeutique. Cette évaluation est en faveur du maintien de l’activité en améliorant le délai d’intervention. Posters PO 247 ÉTUDE DE PRÉVALENCE DE L’ANOREXIE MENTALE À PROPOS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS DE 720 ADOLESCENTES TUNISIENNES LETAIEF L. (1), ZAAFRANE F. (1), BRAHAM S. (1), BRAHAM A. (1), HICHRI K. (1), BEN SALEM K. (2) (1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatire, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de médecine préventive, CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Considérée comme une curiosité clinique il y a quelques décennies, l’anorexie mentale suscite actuellement de plus en plus d’intérêt, compte tenu de son augmentation de fréquence et de sa diffusion dans toutes les cultures. Qu’en est-il en Tunisie ? Objectifs : Calculer la prévalence de l’anorexie mentale, Décrire les caractéristiques de la population anorexique. Méthodologie : Enquête par auto-questionnaire le « Eating attitudes Test (EAT) », auprès d’un échantillon représentatif de la population féminine des différents collèges et lycées de la ville de Monastir (N = 720), Résultats : La prévalence de l’anorexie mentale appréciée par l’EAT dans notre population était de 19,9 %. Cette population d’anorexiques était : caractérisée au niveau socio-démographique par : moyenne d’âge : 14.7 ans ; origine urbaine ; classe socio-économique moyenne ou aisée marquée par des antécédents familiaux de diabète (4.2 %) et personnels de surcharge pondérale (5.1 %) associée à un BMI < 20 dans 62.1 % des cas déterminée au plan clinique par l’existence : d’une tendance à la restriction alimentaire (86.5 %) ; d’accès de boulimie (20.6 %) ; des mesures de contrôle de la prise alimentaire : régime (48.2 %), exercices physiques (63.8 %), vomissements (23.4 %) et usage des laxatifs et des diurétiques (22.0%). Conclusion : Ces données témoignent de l’ampleur de cette pathologie parmi les adolescentes et appellent à une prévention et à un dépistage. PO 248 RECONNAISSANCE ÉMOTIONNELLE ET APATHIE DANS L’ANOREXIE MENTALE GAUTIER B. (1), DONDAINE T. (1), CHEVALIER-LATREUILLE F. (1), LEFEUVRE C. (2), MILLET B. (1), DRAPIER D. (1) (1) CHGR, Rennes, RENNES, FRANCE (2) Clinique Saint-Yves, RENNES, FRANCE Contexte et objectifs : Peu d’études se sont intéressées à la reconnaissance émotionnelle et à l’apathie au cours de l’anorexie mentale. Nous émettons l’hypothèse qu’il existe un trouble de la reconnaissance des émotions dans cette pathologie s’intégrant dans un trouble de la motivation à satisfaire ses besoins fondamentaux tels que les relations sociales, la sexualité et la nourriture. La relation entre l’apathie, sa composante émotionnelle, la reconnaissance des émotions et l’anorexie a ainsi été étudiée spécifiquement. Méthode : Nous avons comparé neuf sujets présentant une anorexie mentale à neuf sujets contrôles ne présentant pas de trouble psychiatrique de l’axe I. Les groupes étaient appariés sur l’âge, le sexe et le niveau éducatif. Tous les sujets ont été soumis aux mêmes tests évaluant les fonctions exécutives, la reconnaissance faciale des émotions (test d’Ekman), la prosodie émotionnelle (utilisation de pseudomots et d’onomatopées) et l’apathie (LARS). Résultats : Nos patientes ne présentaient pas de trouble de la reconnaissance des émotions faciales. En revanche leur reconnaissance de la prosodie émotionnelle était altérée (p = 0.01 et p = 0.), notamment pour la reconnaissance de la joie (p = 0.03). Les patientes ont été retrouvées significativement apathiques par rapport aux sujets contrôles (p = 0.0001). L’apathie s’exprimait de manière significative dans le domaine des efforts volontaires (p = 0.018) et de la vie sociale (p = 0.013). Nous n’avons pas trouvé de corrélation entre l’apathie des patientes et leur trouble de reconnaissance de la prosodie émotionnelle. Les résultats obtenus concernant l’apathie et la prosodie émotionnelle n’étaient pas corrélés aux caractéristiques de l’anorexie présentée, ni à une éventuelle dépression associée. Conclusion : Nous retrouvons dans cette étude pilote une altération partielle des processus de reconnaissance émotionnelle en cas d’anorexie mentale. Le déficit de fonctionnement social des patientes anorexiques pourrait être lié à un problème de reconnaissance des émotions de leur interlocuteur. Ces résultats nécessitent d’être confirmés dans une étude plus large et ouvrent la perspective d’une étude de reconnaissance émotionnelle par imagerie fonctionnelle pour préciser les mécanismes en jeu. PO 249 CARACTÉRISTIQUES DES TENTATIVES DE SUICIDE DANS L’ANOREXIE ET LA BOULIMIE : UNE ÉTUDE CAS-TÉMOINS GUILLAUME S. (1), JAUSSENT I. (2), OLIÉ E. (3), GENTY C. (2), BRINGER J. (4), COURTET P. (3), SCHMIDT U. (5) (1) CHU Montpellier, INSERM U888, Institute of Psychiatry King’s College, MONTPELLIER, FRANCE (2) INSERM U 888, MONTPELLIER, FRANCE (3) CHU Montpellier, INSERM U888, M, FRANCE (4) CHU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE (5) Institute of Psychiatry King’s College London, LONDRES, ROYAUME-UNI Objectif : Les personnes atteintes de troubles des conduites alimentaires (TCA) sont à haut risque de comportements suicidaires. L’anorexie mentale (AN) a le plus haut taux de suicide alors que les taux tentatives de suicide (TS) sont semblables ou inférieurs à ceux de la boulimie (BN). Cela est intriguant car les TS sont le principal prédicteur de suicide abouti. Nous avons cherché à déterminer si les caractéristi103 9e Congrès de l’Encéphale ques des TS diffèrent entre des suicidants souffrant d’anorexie, de boulimie ou sans histoire de TCA. Méthode : Etude cas-témoins dans une cohorte de patients suicidants (n = 1 563). 44 patients souffrant d’AN et 71 souffrant de BN ont été comparés avec 235 suicidants sans histoire de TCA appariés sur l’âge, le sexe et le niveau éducatif en utilisant des mesures standardisées évaluant leurs histoires suicidaires. Résultats : Les patients AN ont fait plus de TS sévères (OR = 3,4, IC 95 % 1.4 à 7.9), la TS la plus létale était caractérisée par une plus forte intentionnalité (OR = 3,7, IC 95 % : de 1,1 à 13,5), et létalité (OR = 3,4, IC 95 % : 1,2 à 9,6). Les patients BN ne différaient pas des contrôles. Conclusion : Les tentatives de suicide dans l’AN ont des caractéristiques distinctes, ce qui pourrait expliquer les taux de suicide plus élevés dans l’anorexie que dans la boulimie. Les décès par suicide dans l’anorexie ne résultent probablement pas simplement d’un état physique fragilisé. Cela devrait avoir des implications lors de l’évaluation du risque suicidaire chez des patients souffrant d’anorexie. PO 250 ASSOCIATION ENTRE TROUBLES ANXIODÉPRESSIFS ET OBÉSITÉ FARHAT I. (1), OUERTANI A. (1), ELLINI S. (1), EL ATI T. (1), ZAGHDOUDI L. (1), SLIMANE H. (2) (1) Hopital Razi, TUNIS, TUNISIE (2) Service endocrinologie, la Rabta, TUNIS, TUNISIE Introduction : À l’aube du vingt et un siècle, l’obésité constitue une véritable explosion épidémique. La situation est d’autant plus paradoxale et dramatique que jamais, dans l’histoire de l’homme, l’obsession de la minceur n’avait fait l’objet d’un culte aussi vénéré. Ce paradoxe peut générer chez certaines personnes obèses une souffrance à l’origine de troubles anxio- dépressif. Objectifs : Identifier les facteurs socio-démographiques, cliniques associées à l’obésité, les facteurs déclenchants et étudier la prévalence des troubles anxieux et dépressifs chez la population obèse et la population de témoins ainsi que les liens entre ces dimensions. Patients et méthodes : - Il s’agit d’une étude transversale, descriptive et analytique, réalisée sur une période de 6 mois. Elle a porté sur 46 patients atteints d’obésité, suivis à la consultation externe du service d’endocrinologie, comparés à 46 témoins. - Nous avons assuré, la passation d’une fiche portant sur les données sociodémographiques, les antécédents somatiques et psychiatriques. L’obésité est définie selon les critères de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) : par un indice de masse corporelle > ou = à 30 kg/m2. L’évaluation des symptômes anxieux et dépressifs a été réalisée à l’aide de l’échelle : Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS). Résultats : - L’âge moyen était de 43 ans +/- 11 ans. Le sexe féminin était présent dans : 93,47 % ; 41,3 % patients obèses souffraient de troubles dépressifs, contre 15,21 % parmi la population des témoins avec une différence significative : p = 0,005. 104 - 43,47 % des obèses souffraient de troubles anxieux contre 54,34 % des témoins. La différence n’était pas significative : p = 0,297. Conclusion : La dépression pourrait être une dimension fréquemment retrouvée chez les obèses. Son dépistage par le médecin traitant doit être systématique. A la différence de ce qui a été rapporté dans la littérature, la prévalence des troubles anxieux n’était pas plus importante chez les obèses. Ceci peut être dû au faible échantillon ainsi qu’à la prépondérance du genre féminin dans les deux groupes. PO 251 ASSOCIATION ENTRE ALEXYTHIMIE ET BOULIMIE CHEZ LES PERSONNES OBÈSES FARHAT I. (1), EL ATI T. (1), ZGUEB Y. (2), ELLINI S. (3), ZAGHDOUDI L. (2), SLIMANE H. (4) (1) Hôpital Razi Tunis, TUNIS, TUNISIE (2) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE (3) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE (4) Service endocrinologie, Hôpital la Rabta, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’alexythimie (AT), qui étymologiquement signifie « incapacité à exprimer ces émotions par des mots » est un concept attaché aux champs de la médecine psychosomatique, a été considéré comme un facteur de vulnérabilité à un ensemble d’affections psychiatriques et somatiques, notamment les troubles en rapport avec l’alimentation tel que l’obésité et la boulimie. Ainsi l’alexythimie a un impact important qui nécessite son étude vu son incrimination dans la pérennisation de ces troubles. Objectifs : Etudier le lien existant entre obésité et alexythimie d’une part et entre boulimie et alexythimie d’autre part, en évaluant la prévalence et la corrélation de ces dimensions chez les patients. Patients et méthodes : - Il s’agit d’une étude transversale, réalisée à la consultation externe du service d’endocrinologie-diabétologie, CHU la Rabta de Tunis, sur une période de 6 mois, en comparant 46 sujets obèses (IMC > ou = 30), divisés en 2 sous groupes : avec ou sans trouble boulimique, évalué par l’échelle BITE (Bulimic Investigatory Test Edinburgh), et 46 sujets témoins (IMC < 30). - Les informations ont été recueillies auprès des patients, le jour de leur consultation, à l’aide d’un questionnaire pré-établi explorant les caractéristiques générales, les caractéristiques cliniques de la maladie et l’échelle de BITE. - L’alexythimie fut évaluer par le Toronto Scale dans sa version à 20 items. Résultats : Notre population avait un âge moyen de 43 ans +/– 11 ans ; dans la majorité des cas de sexe féminin : 93,47 % ; nous avons mis en évidence un lien entre obésité et alexythimie : p = 0,05. 13 patients étaient boulimiques (14,1 %), versus 79 % patients non boulimiques (85,9 %). Parmi les consultants souffrant de boulimie, 84,61 % étaient alexythimiques. La prévalence de l’alexythimie en population non boulimique était de 48,1 %, avec une différence statistiquement significative entre les deux groupes p = 0,014. Posters Conclusion : Au total, les résultats de cette étude suggèrent que l’alexithymie pourrait être une dimension fréquemment retrouvée chez les obèses ainsi que chez les boulimiques. Son identification par le médecin traitant et sa compréhension par le patient pourraient dans une grande part améliorer ces troubles. PO 252 COMORBIDITÉS PSYCHIATRIQUES DANS UNE POPULATION DE 169 PATIENTES ANOREXIQUES ET BOULIMIQUES BOUJUT E. (1), KOLECK M. (2), BOURGEOIS M.L. (2), BERGÈS D. (2) (1) Université Paris Descartes, BOULOGNE BILLANCOURT CEDEX, FRANCE (2) Université Victor Segalen Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE La prévalence de troubles du comportement alimentaire ne cesse d’augmenter dans les sociétés occidentales. Les pathologies associées (troubles anxieux, troubles de l’humeur…) témoignent d’autant plus de la fragilité psychologique des patients anorexiques et boulimiques. Peu d’études récentes ont porté sur la comparaison des prévalences anxieuses et dépressives entre différents groupes de patientes (anorexiques-restrictives, anorexiques-boulimiques, boulimiques-vomisseuses, boulimiques non-vomisseuses). Objectif : Évaluer la prévalence de troubles mentaux dans une population de femmes consultant pour trouble du comportement alimentaire (TCA). Méthode : Diverses échelles d’hétéro-évaluation ont été administrées à 169 femmes âgées de 16 à 55 ans (m = 28,45 ± 8,6) consultant un psychiatre pour TCA : le MINI (entretien diagnostic DSM-IV), la MADRS (dépression) et le COVI (anxiété). Résultats : 78,4 % de l’échantillon n’a pas d’enfant, 73,4 % travaillent, 6,1 % a eu une IVG et 14,6 % a fait une tentative de suicide. On compte 19,9 % d’anorexiques-restrictives, 16,2 % d’anorexiques-boulimiques, 44,6 % de boulimiquesvomisseuses et 30,2 % de boulimiques-non vomisseuses. Parmi les troubles évalués par le MINI, des tests de khi-deux nous ont permis de constater des sur-représentations tendancielles selon le diagnostic de TCA pour la dysthymie, les troubles paniques, les TOC et les phobies. Des ANOVAs ont mis en évidence des différences significatives concernant les scores d’anxiété mais pas les scores de dépression. Conclusion : Ces résultats permettent de mieux connaître les comorbidités associées aux différents diagnostics de TCA afin d’améliorer les prises en charge des patientes. PO 253 FACTEURS ASSOCIÉS À L’ANOREXIE MENTALE PARMI UNE POPULATION D’ADOLESCENTS TUNISIENS ELLOUZE F., CHENNOUFI L., MAHMOUDI K., BERGAOUI H., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : l’anorexie mentale est un trouble psychiatrique qui touche principalement l’adolescent entre 13 et 18 ans. Il est devenu de nos jours de plus en plus fréquent au point que certains auteurs parlent même d’épidémie. L’objectif : étudier l’anorexie mentale parmi une population d’adolescents tunisiens et rechercher les facteurs qui lui sont associés. Méthodologie : il s’agit d’une étude transversale qui a porté sur 235 adolescents scolarisés entre la 7e année de base et la 7e année secondaire, tirés au sort entre les 2 collèges et les 2 lycées de la région de Rades (Tunis). Le nombre final de participants était égal à 200 sujets. L’évaluation de la prévalence de l’anorexie a été réalisée par la passation de l’échelle EAT 40 dans sa version validée en langue arabe. Les adolescents ont répondu également à un auto-questionnaire comportant des questions sur les caractéristiques sociodémographiques et personnelles. Résultats : l’âge moyen était de 15,3+/-2 ans, une prédominance des filles a été notée avec un sexe ratio de 6,7. Au niveau du EAT 40, la moyenne des scores était de 26,5 +/– 14,2. Il était de 28,7+/-12,2 pour les filles et de 22,3 +/– 13 pour les garçons. 23,5 % des filles avaient un score au EAT 40 supérieur à 30 contre 11,5 % des garçons avec une différence significative (p = 0,03). Nous avons retrouvé un meilleur niveau scolaire parmi les sujets anorexiques comparativement aux non anorexiques (p = 0,001) et plus de redoublement parmi les non anorexiques (p = 0,002). Entre les deux groupes, il existait une différence significative au niveau du poids (p = 0,04) et du BMI (p < 0,001) mais pas de différence au niveau de la taille (p = 0,7). Les jeunes anorexiques avaient une consommation de substance significativement plus importante que les jeunes non anorexiques (p = 0,001). Conclusion : en Tunisie, l’anorexie mentale est encore rare parmi les adolescents mais devient tout de même de plus en plus manifeste et son pronostic peut être sévère en termes de morbidité voire de mortalité. Un dépistage et une prise en charge psychiatrique adaptés doivent être entrepris afin d’éviter une évolution défavorable. PO 254 ATTITUDES ALIMENTAIRES ET PRISE DU POIDS CHEZ UNE POPULATION D’ÉTUDIANTS EN MÉDECINE MANNAI J., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Le surpoids et l’obésité constituent un problème majeur vu leurs fréquences élevées et leurs retentissements sur la santé physique et psychique. L’étude de la psychologie des attitudes alimentaires comme les aspects cognitifs, comportementaux et émotionnels permettrait de mieux comprendre l’étiopathogénie de ces troubles. Objectif : L’objectif de notre étude était d’évaluer les attitudes alimentaires associées à une prise de poids chez une population d’étudiants. Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude transversale menée pendant la période d’inscription (septembre 2010) à 105 9e Congrès de l’Encéphale la faculté de médecine de Sousse (Tunisie). 110 étudiants inscrits en première année ont été recrutés. L’évaluation des attitudes alimentaires a été faite à l’aide d’un questionnaire Three-Factor Eating Questionnaire (TFEQ). Les mesures anthropométriques (poids, taille et BMI) ont été relevées. Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de 19,96 ± 1,34 ans. 66,36 % étaient de sexe masculin. 11 % avaient un BMI ≥ 25. L’étude des corrélations entre les trois dimensions du TFEQ et la prise de poids a montré que les garçons avec un surpoids ou une obésité (15 %), étaient plus désinhibés (p = 0.005) et plus sensibles à la faim (p = 0.013). Conclusion : Les étudiants de sexe masculin avec un problème de surpoids ou d’obésité étaient plus vulnérables à la perte de contrôle de la prise alimentaire et plus sensibles aux sensations de faim éprouvées à différents moments de la journée. Ces dimensions pourraient constituer une cible thérapeutique. PO 255 PRISE EN CHARGE HOSPITALIÈRE DES TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES DANS UNE UNITÉ DE SOINS SPÉCIALISÉE : RÉFLEXIONS AUTOUR D’UNE SINGULIÈRE ASSOCIATION CORNILY G., MONTAVON S., RIOU M., WALTER M. CHU, BOHARS, FRANCE La prise en charge ambulatoire et multidisciplinaire des Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) est privilégiée, mais parfois une hospitalisation s’impose quand l’état clinique met en jeu le pronostic vital. Notre travail s’intéresse aux modalités d’hospitalisation dans le Finistère. Actuellement, quand une hospitalisation est nécessaire pour un patient présentant des TCA dans la région brestoise, elle se fait dans un service de psychiatrie adulte générale. Dans ce service, trois lits sont spécifiquement dédiés à ces pathologies. Ces modalités d’hospitalisation sont actuellement insuffisantes ou non adaptées à la demande de soins. Il nous semble nécessaire au niveau local de développer l’offre de soins vers une prise en charge plus adaptée à la spécificité de ces patients et à leur pathologie. Notre objectif est la création d’une structure spécialisée d’une dizaine de lits d’hospitalisation continue, avec la proposition d’une prise en charge en hôpital de jour (HDJ). Les contraintes ou plutôt les opportunités locales ont pu rapprocher ce projet d’unité TCA d’un autre projet concernant la création d’une unité spécialisée en périnatalité. L’idée est née d’une unité conjointe TCA-périnatalité, même si cette singulière association semble, dans un premier temps, surprenante. L’émergence de ce projet a permis de développer une réflexion autour de la cohérence et des liens psychopathologiques entre ces deux champs de la psychiatrie. Ce premier temps de réflexion se situe du coté des patientes présentant des TCA confrontées aux pathologies en lien avec la périnatalité. Après avoir évoqué la situation actuelle de la prise en charge des TCA dans notre région, le projet local est explicité à la lumière des éléments de réflexions que suscitent pour nous l’association des TCA et des pathologies psychiatriques en 106 lien avec la périnatalité. Plusieurs axes sont développés : l’image du corps, l’aspect émotionnel, le travail autour des liens et l’importance d’un travail de prévention dans le risque de transmission transgénérationnelle des TCA. PO 256 MANIFESTATIONS CLINIQUES DE L’HYSTÉRIE BEN HADJ KACEM N., LABBENE A., HAOUA R., NASR M. CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : L’hystérie est l’une des pathologies qui a suscité le plus de controverses et de remises en cause. Elle suscite des débats passionnés quant à son existence même. Les classifications « modernes » n’utilisent plus cette catégorie diagnostique. Le DSM a un souhait d’objectivité et propose une clinique avec des critères précis ou chaque thérapeute arrive au même diagnostic (fidélité interjuge). Objectif : Identifier les différentes manifestations cliniques de l’hystérie, en milieu hospitalier, selon le DSM IV. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective menée au service de psychiatrie de CHU de Mahdia (Tunisie), portant sur tous les malades hospitalisés répondant aux critères diagnostiques « DSM IV » de trouble de la personnalité (personnalité histrionique ou dépendante), troubles somatoformes et troubles dissociatifs. La période d’étude était de 7 ans : de 15 mai 2000 au 15 mai 2007 et a recensé 72 patients. Résultats : Les résultats de cette étude ont révélé un âge moyen de 30,9 ans. La grande majorité des patients étaient de sexe féminin (90,3 %), les deux tiers étaient sans profession. La durée d’hospitalisation était très variable allant de 02 jours à 45 jours. Quant aux motifs d’hospitalisation, étaient essentiellement et par ordre décroissant : les plaintes somatiques (notamment les céphalées), les troubles de comportement (surtout l’agitation et les fugues), la tristesse de l’humeur, les insomnies, les tentatives de suicide et les mutismes avec respectivement 25 %, 23,6 %, 22,2 %, 19,4 % et 18,1 %. La majorité des patients, soit 61 cas (84,7 %) avaient une personnalité histrionique et le diagnostic retenu selon le DSM IV était troubles de conversion, troubles de l’adaptation et troubles somatoformes avec respectivement 33,3 %, 31,9 % et 18,1 %. Conclusion : L’hystérie existe toujours, même si ce terme stigmatisant a été abandonné au profit de termes descriptifs (troubles dissociatifs, troubles de conversion, troubles fonctionnels). Il représente une pathologie fréquente et invalidante. Même si dans certaines situations, l’établissement d’un diagnostic de certitude reste difficile, de plus en plus de signes cliniques et paracliniques se développent pour aider au diagnostic. PO 257 ÉTUDE PERCADIM : RELATIONS ENTRE APPROCHES DIMENSIONNELLE ET CATÉGORIELLE DE LA PERSONNALITÉ BRICAUD M. (1), CALVET B. (2), VIEBAN F. (2), PRADO-JEAN A. (3), CLEMENT J.P.(2) (1) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE Posters (2) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE (3) Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE La personnalité et ses troubles font l’objet de nombreuses études tant en philosophie, en psychologie qu’en médecine. En vertu du principe selon lequel « connaître, c’est classer », la nosographie actuelle accorde la préférence aux classifications catégorielles. Une seconde approche, dimensionnelle, peut également être envisagée. Supportée par le modèle psychobiologique de Cloninger, elle renvoie à des notions de tempérament (Recherche de Nouveauté, Dépendance à la Récompense, Évitement du Danger et Persistance) et de caractère (Détermination, Coopération et Transcendance). Ces deux approches dimensionnelle et catégorielle ne paraissant pas antinomiques ; il est apparu nécessaire d’engager des travaux de recherche destinés à vérifier l’hypothèse de corrélations entre elles. L’étude PerCaDim a porté sur 111 sujets soumis à la passation de deux autoquestionnaires : le VKP (Duijsens et al., 1993) qui évalue la personnalité selon une approche catégorielle et le TCI-125 (Cloninger et al., 1993) qui étudie le tempérament et le caractère selon une approche dimensionnelle. Les résultats laissent apparaître qu’il existe des relations significatives entre dimensions tempéramentales et du caractère et troubles de la personnalité. Ce lien pourrait permettre de dépister un trouble de la personnalité selon ce modèle psychobiologique permettant ainsi une prise en charge précoce biologique ou psychothérapeutique des sujets aux profils de personnalité pathologiques. PO 258 RELATIONS ENTRE CRÉATIVITÉ ET SCHIZOTYPIE CHEZ UNE POPULATION D’ARTISTES TUNISIENS LAHMAR M.A., LAHMAR M.A., EL AISSA N., MECHRI A. CHU Fatouma Bourguiba. Monastir, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’existence de relations entre psychopathologie et créativité a été beaucoup discutée. Plusieurs pistes ont été explorées telles que les troubles de l’humeur, les troubles de la personnalité et les tempéraments. La personnalité schizotypique a été suggérée comme terrain de prédisposition commun aux psychoses et à la créativité. Objectif : L’objectif de ce travail était d’étudier les relations entre la schizotypie et la créativité chez une population d’artistes. Sujets et méthodes : La population étudiée était composée de 45 artistes, romanciers, poètes, peintres, et metteurs en scène. Chaque artiste a passé la version arabe du questionnaire de personnalité schizotypique et le test de créativité de Torrance. Résultats : Le score total moyen de schizotypie était de 26,11 ± 11,02 (schizotypie positive : 11,93 ± 5,83, schizotypie négative : 11,88 ± 6,40 et schizotypie désorganisée : 5,33 ± 3,21). Le score total moyen de créativité était de 23,17 ± 12,14 (fluidité : 9,45 ± 4,74, flexibilité : 4,81 ± 2,33 et originalité : 9,51 ± 5,80). La relation entre schizotypie et créativité était caractérisée par l’existence de deux phases : pour les scores de créativité inférieurs à 30, il y avait une corrélation positive entre la créativité et la schizotypie dans sa dimension désorganisée (r = 0,394 ; p = 0,034). Dépassé ce score, nous avons trouvé une corrélation négative (r = – 0,826 ; p = 0,011) entre créativité et schizotypie. Conclusion : Nos résultats suggèrent l’existence d’une relation complexe entre schizotypie et créativité. Cette relation n’est pas linéaire et obéit à une « loi de seuil ». La créativité tient d’un déterminisme multiple. Cependant, l’établissement d’une corrélation entre créativité et schizotypie permet de mieux comprendre les relations qui existent entre pathologie mentale et créativité. Ceci nous renvoie à des registres différents : psychopathologiques, génétiques et biologiques. PO 259 ASSOCIATION ENTRE SCORES DE SCHIZOTYPIE ET ANTÉCÉDENTS PSYCHIATRIQUES PERSONNELS ET FAMILIAUX : ÉTUDE EN POPULATION ESTUDIANTINE LAHMAR M.A., MECHRI A., GASSAB L., BELTAIEF F., GAHA L. CHU Fatouma Bourguiba. Monastir, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’association des traits de personnalité schizotypique aux autres troubles psychiatriques a été beaucoup étudiée dans la perspective de la relation avec les troubles psychotiques. Des données récentes suggèrent une association à d’autres troubles psychiatriques. Objectif : L’objectif de ce travail était de rechercher les associations entre le score de schizotypie et les antécédents psychiatriques personnels et familiaux dans une population estudiantine. Matériels et méthode : Quatre cents quatre-vingt-dix étudiants, d’âge moyen 20,4 ans ont passé le questionnaire de personnalité schizotypique (SPQ). Nous avons relevé les antécédents psychiatriques personnels et familiaux concernant les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Résultats : Des antécédents personnels psychiatriques ont été relevés dans 5,5 % des cas, essentiellement dépressifs et anxieux. Des antécédents psychiatriques familiaux ont été rapportés dans 5,3 % des cas, essentiellement dépressifs. Une corrélation positive a été trouvée entre le score de schizotypie et l’existence d’antécédents psychiatriques personnels (35,7 ± 13,2 vs 28,5 ± 12,3, p = 0,004). Cette corrélation intéresse principalement les sous-échelles : idées de référence, croyances bizarres et pensées magiques, comportement bizarre ou excentrique et discours bizarre. Il n’y avait pas de corrélation entre scores de schizotypie et antécédents psychiatriques familiaux. Conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de la littérature dans le sens d’une relation entre les antécédents de symptomatologie dépressive ou anxieuse et les scores de personnalité schizotypique. Dans les approches bidimensionnelles de la schizotypie, cette symptomatologie est associée à la 107 9e Congrès de l’Encéphale schizotypie positive. Ces données plaident pour une nouvelle vision de la prédisposition aux psychoses impliquant un continuum intéressant plusieurs registres de symptômes psychiatriques. PO 260 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PSYCHOMÉTRIQUES DE LA VERSION ARABE DU QUESTIONNAIRE DE PERSONNALITÉ SCHIZOTYPIQUE DANS UNE POPULATION ESTUDIANTINE TUNISIENNE LAHMAR M.A., MECHRI A., GASSAB L., SMAIRI S., BELTAIEF F., GAHA L. CHU Fatouma Bourguiba. Monastir, TUNIS, TUNISIA Introduction : La personnalité schizotypique constitue un terrain de prédisposition à la schizophrénie. Le questionnaire de la personnalité schizotypique (SPQ) évalue l’ensemble des neuf caractéristiques de ce trouble. Traduit en plusieurs langues, il a montré des bonnes caractéristiques psychométriques renforçant l’intérêt de son utilisation. L’objectif de l’étude était d’évaluer les propriétés psychométriques de la version arabe du SPQ dans une population d’étudiants universitaires. Sujets et Méthodes : L’étude a intéressé 490 étudiants d’âge moyen 20,4 ± 1,4 ans, issus de la faculté de médecine et l’école des sciences de la santé de Monastir (Tunisie). Le SPQ a été traduit en arabe après approbation de l’auteur et rétro traduit en anglais par un traducteur indépendant. L’analyse statistique a été menée pour en déterminer les propriétés psychométriques. Résultats : Le coefficient de cohérence interne de Cronbach pour l’ensemble du SPQ était de 0,92, les coefficients de cohérence des sous-échelles ont varié de 0,62 à 0,75. La fiabilité du test-retest a été bonne avec un coefficient de corrélation de Pearson de 0,83 pour l’ensemble du SPQ et de 0,67 à 0,87 pour les sous-échelles (p < 0,0001). Les analyses factorielles confirmatoires ont indiqué que le modèle à trois facteurs (positif, négatif et désorganisé) et le modèle à quatre facteurs (positif, paranoïde, négatif, et désorganisé) ont été conformes aux données, comptant respectivement, pour 70,7 % et 77,3 % de la variance totale de l’échelle. La particularité de notre étude était que le discours bizarre appartenait à la fois à la dimension désorganisée (0,57) et négative (0,48) et que les idées de référence appartenaient à la fois à la dimension positive (0,61) et paranoïde (0,58). Conclusion : Ces résultats ont montré que la version arabe de la SPQ avait des propriétés psychométriques adéquates et ont confirmé la structure multifactorielle de la personnalité schizotypique dans les populations non-cliniques. PO 261 IMPULSIVITÉ ET VIOLENCE CHEZ LES SUJETS BORDERLINES MERSNI M., MINIAOUI S., ELLOUZE F., BEN ABLA T., AMRI H., MRAD M.F. Hôpital psychiatrique RAZI, LA MANOUBA, TUNISIE L’impulsivité peut constituer une caractéristique de l’individu qui le prédispose à développer un trouble psychologique. 108 Chez les patients borderlines, elle s’exprime cliniquement sur deux plans qui sont étroitement mêlés : les passages à l’acte violents et les conduites de dépendance. Les objectifs de notre étude étaient d’étudier l’impulsivité et ses conséquences chez les sujets borderlines et de relever les facteurs corrélés à une plus forte impulsivité parmi ces sujets. Nous avons réalisé une étude transversale sur la période d’un an, incluant 50 patients borderlines selon les critères du DSM-IV-TR. Nous avons utilisé un questionnaire semi structuré explorant les conditions sociodémographiques, les antécédents familiaux et personnels et les données cliniques, ainsi que des échelles de mesure spécifiques en particulier l’échelle de l’impulsivité de Barratt : BIS-10. L’impulsivité infiltrait l’ensemble des modalités relationnelles de la vie de nos patients. Les comportements hétéro-agressifs étaient la manifestation la plus explicite de l’impulsivité. Elle était d’abord verbale (76 %) puis physique (58 %). Les atteintes aux biens constituent une manifestation non négligeable de l’impulsivité. L’abus de substance était une des manifestations les plus importantes : près des deux tiers de nos patients (62 %, n = 31) présentaient des conduites addictives. Ces comportements violents et ces conduites impulsives n’étaient pas toujours tolérés par l’entourage qui, dans 32 % des cas, a eu recours à des hospitalisations sans le consentement ou à des incarcérations. Parmi les facteurs sociodémographiques, l’âge jeune, le sexe masculin et l’origine urbaine du patient ont été statistiquement corrélés à l’impulsivité. Les traumatismes infantiles tels que l’abus sexuel ou physique ont été également corrélés à l’impulsivité. Les antécédents d’incarcérations, d’automutilations ou de conduites addictives ont été statistiquement corrélés à des taux d’impulsivité plus élevés. PO 262 PERSONNALITÉ ANTISOCIALE ET TROUBLES DE CONDUITES PSYCHOPATHIQUES BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), ELLOUZE F. (2), BEN ABLA T. (2), MRAD M.F. (2) (1) CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE (2) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La personnalité antisociale est caractérisée par un passage à l’acte répété. Ces actes sont d’autant plus fréquents et sévères qu’il s’agit des traits psychopathiques intenses. L’acte antisocial comporte des troubles de conduites variées avec une tendance aux actes auto et hétéro agressifs. On cite principalement les conduites addictives, les automutilations et les tentatives de suicide. Nous nous proposons dans ce travail d’exposer les troubles de conduites psychopathiques et de rechercher les corrélations avec le degré de psychopathie. Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive et comparative menée sur 20 sujets suivis pour personnalité antisociale selon les critères DSMIV. Le recueil des données s’est fait grâce à une fiche préétablie comprenant : les antécédents de conduites addictives, de tentatives de suicide (TS) et d’automutilations. Le degré de psychopathie a été évalué grâce à l’échelle psychopathique de Hare (PCL-R). Posters Résultats : Notre population d’étude était majoritairement constituée de sujets de sexe masculin, d’âge moyen égal à 29,9 ± 8,5 ans, célibataires, de niveaux d’instruction et socioéconomique bas. La polytoxicomanie existait dans 65 %. Les substances consommées par ordre de fréquence décroissante étaient : l’alcool, l’artane, le cannabis et les benzodiazépines. Les antécédents d’automutilations ont été retrouvés dans 80 % et de TS dans 45 %. Le degré de psychopathie a été corrélé positivement avec la consommation des substances psychoactives, avec un début précoce de la consommation et les automutilations. Aucune corrélation entre TS et degré de psychopathie n’a été objectivée. Conclusion : Notre étude souligne la prévalence des conduites toxicomaniaques et des automutilations chez les psychopathes qui auraient pour rôle selon les psychanalystes d’éteindre les pulsions agressives. PO 263 PERSONNALITÉ ANTISOCIALE ET ANTÉCÉDENTS JUDICIAIRES BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), ELLOUZE F. (2), BEN ABLA T. (2), MRAD M.F. (2) (1) CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE (2) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La personnalité antisociale est définie par un comportement axé sur l’impulsivité et l’absence de moralité. Ceci est à l’origine de conduites délictuelles fréquentes et variées. Ce comportement antisocial est d’autant plus manifeste qu’il s’agit de traits de personnalité psychopathique sévère. Nous nous proposons dans ce travail d’exposer les antécédents judiciaires d’un échantillon de personnes suivies en psychiatrie et atteintes d’une personnalité antisociale et de rechercher les corrélations avec le degré de psychopathie. Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive et comparative menée sur 20 sujets suivis pour personnalité antisociale selon les critères DSMIV. Le recueil des données s’est fait grâce à une fiche préétablie comprenant des questions sur les antécédents judiciaires. Le degré de psychopathie a été évalué grâce à l’échelle psychopathique de Hare (PCL-R). Résultats : Notre population d’étude était majoritairement constituée de sujets de sexe masculin, d’âge moyen 29,9 ± 8,5 ans, célibataires, de niveaux d’instruction et socioéconomique bas. Des antécédents d’arrestations ont été retrouvés chez 80 % des personnes de notre échantillon. Le nombre moyen d’incarcérations était de 2,6 ± 1,5 fois. La récidive criminelle était retrouvée dans 68,7 % de cas. L’âge moyen de début des incarcérations était de 20,4 ± 2,6 ans. La durée moyenne des incarcérations était de 6,4 ± 6,45 mois. Le degré de psychopathie était corrélé positivement avec les antécédents judiciaires, l’âge précoce de début des incarcérations, la durée des séjours en prison et le nombre des incarcérations (récidive criminelle). Conclusion : À travers cette étude, nous remarquons la fréquence et la gravité des comportements délictuels chez les psychopathes. Ceci explique clairement le fait que la psychopathie relève plus du domaine judiciaire que psychiatrique. PO 264 PERSONNALITÉS PATHOLOGIQUES ET ACTES MÉDICOLEGAUX ZGUEB Y., MAAMRI A., SEJIL I., FERJANI M., GHAZALI I., BECHIKH D., RIDHA R. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Objectif : L’objectif de notre travail est d’étudier la fréquence des patients atteints des troubles de la personnalité, d’identifier leurs principaux troubles, de dresser leurs profil socio démographique, clinique et criminologique. Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients ayant un trouble de la personnalité selon les critères du DSM IV (sur l’axe II) hospitalisés au service de psychiatrie légale de l’hôpital RAZI sur une période de 10 ans. Les patients présentant des troubles mentaux sur l’axe I ont été exclus. Résultats : Nous avons identifié 17 patients, de sexe masculin, d’âge moyen était 30,8 ans. 40 % n’avaient pas dépassé le niveau d’études primaire. La majorité étaient célibataires 76,46 % (n = 13), ayant des conditions socioéconomiques moyennes 70,5 % (n = 12), plus de la moitié avaient un travail. Les personnalités pathologiques étaient anti sociales, narcissiques, borderlines ou non spécifiées avec des (fréquences respectives de 52 %, 17 %, 17 % et 11 %). On n’a pas remarqué une comorbidité somatique particulière, mais trois patients avaient été victimes d’un traumatisme crânien dans leurs antécédents.80 % des patients avaient des antécédents de violence avec une notion d’antécédents judiciaires dans 52 % des cas (n = 9). 76 % des cas (n = 13) avaient des conduites addictives avec une notion de prise de substance au moment des faits dans 8 cas. Il s’agissait essentiellement d’abus d’alcool. Les actes médicolégaux commis étaient essentiellement des délits (6 cas de vol, 2 cas d’attentat à la pudeur, 2 cas de consommation de stupéfiants, et 2 cas d’acte incendiaire), par ailleurs 2 tentatives d’homicide ont été notées. Le passage à l’acte était réactionnel dans la majorité des cas, les victimes n’avaient aucun lien de parenté avec l’agresseur dans tous les cas. PO 265 ÉTUDE SUR LES TENDANCES DYSFONCTIONNELLES DE LA PERSONNALITÉ D’AUTEURS D’INFRACTIONS SEXUELLES PERROT M. (1), JUIF C. (2), BENONY H. (2) (1) CRIAVS de Picardie, AMIENS, FRANCE (2) Université de Bourgogne, DIJON, FRANCE La recherche sur les troubles de la personnalité est primordiale concernant les auteurs d’infractions sexuelles, alors que la revue de la littérature montre peu d’études sur ce sujet. Dans le cadre d’une étude comparative, nous postulons une augmentation des scores aux échelles du cluster C pour cette population. Nous avons évalué 56 hommes, dont 28 auteurs d’infractions sexuelles âgés de 21 à 70 ans (48,07 ± 13,12) et 28 témoins, indemnes de toute pathologie psychiatrique et âgés de 20 à 63 ans (33,96 ± 17,93) à l’aide de l’inventaire des tendances dysfonctionnelles (TD12) de Rolland & Pichot (2007) qui a pour 109 9e Congrès de l’Encéphale objectif d’évaluer les styles de personnalité dysfonctionnels. Cet instrument, avec une approche catégorielle et dimensionnelle, permet d’identifier où se situe un individu par rapport à un échantillon de référence et ce, sur 12 échelles correspondant aux troubles de la personnalité décrits dans le DSM IV. Nous observons une différence significative aux échelles Anticonformiste Impulsif (56,04 ± 9,85 versus 47,68 ± 12,64, p < 0.008) et Expressif Théâtral (53,39 ± 11,88 versus 46,64 ± 12,85, p = 0.046) dont les scores sont plus élevés pour le groupe de contrôle. L’hypothèse orientée de scores plus élevés dans le cluster C pour les auteurs d’infractions sexuelles est vérifiée pour les échelles Prudent Timide (47,64 ± 9,70 versus 58,61 ± 13,38, p < 0.001) et Pessimiste Dépressif (49,75 ± 12,60 versus 60,14 ± 12,43, p < 0.003). Après contrôle de l’âge, les résultats ne diffèrent pas. Par ailleurs, les analyses catégorielles indiquent une différence significative seulement pour Anticonformiste Impulsif (X2 = 4,08 ; p = 0,04) en faveur du groupe de contrôle et pour Prudent Timide (X2 = 9,16 ; p = 0,001) en faveur des auteurs d’infractions sexuelles. Ces résultats correspondent en effet à un profil d’auteurs d’infractions sexuelles caractérisé par une inhibition, des difficultés relationnelles avec les adultes et un isolement social important. Pourtant, d’autres profils ont été définis dans la littérature, ce que nous ne retrouvons pas ici. Des recherches futures pourraient confirmer ou infirmer ces résultats sur un groupe plus large. Par ailleurs, une étude conjointe prévoit de comparer les scores obtenus au TD 12 avec ceux de la SWAP-200 (Shelder & Westen 2005). PO 266 LE PSYCHIATRE OTAGE DES CLASSIFICATIONS : À PROPOS D’UN CAS BENSEDDIK K. (1), BENCHARIF M.A. (1), RIDOUH B. (1), DJEZZAR F. (1), DJEZZAR H. (2), OULD SAID A. (2) (1) EHS Frantz Fanon, BLIDA, ALGERIE (2) Université SAAD DAHLAB, BLIDA, ALGERIE En psychiatrie, certains tableaux se situent à la limite de la personnalité pathologique et de la maladie psychiatrique. En pratique médicolégale, ceci se complique par la notion de dangerosité qui peut être liée à l’un ou l’autre. Dans le cas de la maladie, il est clair que le malade dangereux relève de soins imposés s’il y a lieu (code de santé mentale). Qu’en est-il de la personnalité paranoïaque quand les traits de personnalité se trouvent exacerbés ? À travers un cas clinique, nous introduirons les difficultés qui se posent au psychiatre confronté à cette problématique : « Personnalité paranoïaque avec dangerosité » Au regard de la législation, (code pénal, code de la santé) : Quelle attitude et quelle conduite adopter dans de telles situations ? PO 267 PERCEPTION DE L’ÉCOULEMENT DU TEMPS : UNE SÉMIOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE DE 2,5 À 12 ANS, POPULATION GÉNÉRALE VERSUS ATYPIQUE SCHOLL J.M., PHILIPPE P. 110 Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE Introduction : En clinique, la perception du temps chez l’enfant est surtout considérée à partir du temps séquentiel mais il y a une quasi-absence de prise en compte de repères sémiologiques de sa capacité d’appréhender la durée du temps. Objectif : Développer une sémiologie développementale de « la perception de l’écoulement du temps » en situation écologique. Méthode : Élaboration d’un « questionnaire sémiologique » de la « capacité à ressentir la durée du temps » à remplir par les parents (échelle de Likert) ; recrutement de 2 échantillons d’enfants de 2,5 à 12 ans : 827 enfants typiques en population générale et 297 enfants atypiques consultant des services de suivis psychologiques ambulatoires (S.S.M.) (échantillon transnosographique) ; régression logistique multinomiale de chaque item en fonction de l’âge et de 2 variables explicatives nominales : population atypique et sexe. Résultats : 19 questions/25 ont une évolution développementale ; 6 questions une différence sexuée ; 12 questions/25 différencient la population atypique. Ces 12 questions permettent de relever une sémiologie cliniquement pertinente qui approche la « capacité de ressentir la durée du temps » en milieu écologique ; en voici quelques exemples : – Quand l’enfant est ailleurs (par exemple à l’école ou à la garde d’une personne), il répète souvent la question de savoir quand on viendra le rechercher bien qu’on lui ait déjà souvent répondu ou qu’il en ait déjà souvent fait l’expérience ? – A-t-il toujours besoin de savoir comment va se dérouler sa journée ? – Lorsqu’une activité est prévue, répète-t-il souvent la question de savoir quand elle aura lieu alors qu’on lui a déjà répondu ? – Votre enfant est-il souvent en retard (et pour cela il faut souvent lui rappeler l’heure) ? – Quand votre enfant est occupé à une activité, a-t-il tendance à être surpris quand arrive la fin du temps qui était prévu pour celle-ci (comme s’il n’avait pas anticipé que le temps approche de la fin) ? – Spontanément, sans avoir besoin de regarder l’heure, votre enfant « sent-il » qu’une activité en cours approche de l’heure où on va devoir l’arrêter ? (par exemple, spontanément il ressent l’approche de la fin de l’heure de piscine ; il interrompt à temps son jeu pour aller regarder son émission favorite à la TV). PO 268 CAPACITÉ À RESSENTIR LA DURÉE DU TEMPS : INSTAURATION D’UNE SÉMIOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE EN MILIEU ÉCOLOGIQUE CHEZ DES ENFANTS DE 2,5 À 12 ANS SCHOLL J.M. Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE Introduction : Comment le clinicien peut-il préciser la sémiologie de « la perception de l’écoulement du Posters temps » chez l’enfant dans son contexte écologique ? En psychologie clinique la perception du temps est souvent abordée à partir des repères séquentiels et des capacités rythmiques mais la sémiologie de « la capacité à ressentir la durée du temps » manque de références développementales. Objectif : instaurer « une sémiologie développementale » de « la perception de l’écoulement du temps » chez des enfants typiques, et rechercher des indices sémiologiques de trajectoires développementales atypiques. Hypothèses cliniques : 1) la « capacité à ressentir l’écoulement du temps » a une réalité clinique déterminable par des « indices sémiologiques » au sein de la réalité écologique d’enfants typiques de 2,5 à 12 ans en population générale, 2) une population d’enfants atypiques présente une clinique et un cours développemental différents. Méthodologie : Un « questionnaire d’anamnèse sémiologique » à remplir par les parents a été développé à partir des observations cliniques des chercheurs. 25 questions approchent une « sémiologie écologique » des attitudes de l’enfant pouvant être liées à la perception du temps. Il a été appliqué dans 2 populations d’enfants de 2,5 à 12 ans : 827 enfants typiques en population générale et 297 enfants atypiques consultant des services de suivis psychologiques ambulatoires (S.S.M) (échantillon transnosographique). Des analyses développementales portent sur 4 populations : garçons typiques, filles typiques, garçons atypiques, filles atypiques. Chaque question est considérée comme une variable ordinale à 5 modalités (échelle de Likert). L’analyse (programme Statistica) procède par régression logistique multinomiale de chaque variable en fonction de l’âge et de deux variables explicatives nominales : enfants atypiques et sexe ; les interactions atypique/sexe/âge sont ensuite analysées. Résultats : les questions sont catégorisées selon : 1) La présence d’une évolution développementale (19 variables/25) ; 2) Une discrimination de la population atypique (12 variables/25 dont 6 variables ont une évolution développementale spécifique aux atypiques), ce qui constitue un questionnaire de dépistage ; 3) Une différenciation sexuée (6 variables sur 25). PO 269 SÉMIOLOGIE DES TROUBLES DE L’ATTENTION : ATTENTION CONVERGENTE ET ATTENTION DIVERGENTE, CONTINUUM DÉVELOPPEMENTAL DE LA PETITE ENFANCE À L’ÂGE ADULTE SCHOLL J.M., PHILIPPE P. (1) Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE Introduction : Le « Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité » (ADHD ou TDA/H) connu chez l’enfant, demeure une clinique peu identifiée à l’âge adulte alors qu’elle persiste dans 50 % des cas (Faraone et al., 2006) ; plus précisément, l’étude de l’évolution comparative des symptômes entre 6 ans et 20 ans révèle que l’hyperactivité diminue de 50 %, l’impulsivité de 40 % et l’inattention ne diminue que de 20 % (Mick et al., 2004). La sémiologie des troubles de l’attention est particulièrement méconnue chez l’adulte : or, elle peut interférer avec le pronostic socio-affectif de la personne (Bange, dans Revol & Brun, 2010). Dans le DSM IV-TR le trouble de l’attention isolé nécessite la présence de 6 des 9 critères d’inattention mentionnés. La littérature évoque aussi une distinction sémiologique en formes « d’attention convergente » et « d’attention divergente » ; ce vocable médical est plus global que celui de la neuropsychologie mais possède un substrat neurophysiologique qu’un traitement spécifique de l’E.E.G. permet de mesurer sur l’ensemble du cortex cérébral par les degrés respectifs d’utilisation de processus convergents et divergents lors de tâches en cours (Arns et al., 2009 ; Van den Bergh, 2003 ; van Dongen-Boomsma et al., 2010). Objectif : Affiner la sémiologie des troubles de l’attention tant chez l’enfant que chez l’adulte. Méthode : 1) une revue de la littérature et 2) une étude d’observation qualitative fine avec une « anamnèse sémiologique » détaillée d’un maximum de micro-signes sémiologiques porte sur 14 enfants, âgés de 5 ans 3 mois à 10 ans 7 mois, et 7 adultes de 20 ans à 37 ans présentant un diagnostic de trouble de l’attention (selon le DSM IV). Résultat : Deux tableaux, selon qu’il y a une prépondérance de « l’attention convergente » ou de « l’attention divergente », donnent un descriptif détaillé de la sémiologie. Ces tableaux sont différenciés chez l’enfant et chez l’adulte ; ils permettent d’établir un continuum développemental de la clinique. Réf. : « Bipolarité et ADHD. Recherche sémiologique : continuum développemental de la petite enfance à l’âge adulte et diagnostic différentiel », La psychiatrie de l’enfant, vol. 54/2011, in press. PO 270 ESTIME DE SOI CHEZ LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS PLACÉS EN INSTITUTIONS TARIQ N., BELBACHIR S., OUTARAHOUT M., KISRA H. Hôpital Arrazi, CHU IbnSina, SALE, MAROC L’estime de soi est définie comme étant l’opinion que se fait chaque individu de soi même. Les premières années de vie sont importantes pour construire la base de l’estime de soi. Elle se développe progressivement à partir d’expérience positives et négatives. Une haute estime de soi permet une bonne insertion scolaire, professionnelle, sociale et familiale. Il existe une relation significative entre l’estime de soi et la psychopathologie. Sur un plan psychothérapeutique il paraît intéressant de restituer l’importance de l’estime de soi dans la compréhension de la sévérité ou la fréquence de certains troubles psychiatriques ou comportements à risque à l’enfance et à l’adolescence ce qui permet des interventions thérapeutiques plus spécifiques. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’estime de soi chez des enfants et des adolescents en situation difficile placés dans des centres pour aide situés à la région de Rabat-Salé. Nous sommes intéressés par le mode de fonctionnement et la qualité d’insertion de ces enfants et ces adolescents, de ce fait des centres ont été choisi et on a recruté des enfants et des adolescents a qui on a fait passé l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg. Les résultats de ce travail son en cours. 111 9e Congrès de l’Encéphale PO 271 ANXIÉTÉ DE SÉPARATION ET MALADIE DE LA MÈRE : À PROPOS DE DEUX CAS CLINIQUES CHOUIKH A. (1), SLAMA H. (1), NOUIRA O. (1), BOUSOFFARA R. (2), NASR M. (1) (1) CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE (2) Service de pédiatrie CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Le trouble anxiété de séparation est considéré comme le trouble anxieux le plus fréquent et le plus spécifique de l’enfant et de l’adolescent. Cette question interpelle quant à sa possible confusion avec l’angoisse de séparation développementale. Objectif : Discuter à travers deux vignettes cliniques l’anxiété de séparation développée suite à la maladie de la mère. Vignette clinique n° 1 : Garçon C. âgé de 7 ans, consulte pour refus scolaire. Ce trouble a débuté après l’hospitalisation de sa mère pendant un mois pour une néphrectomie. L’entretien révèle un enfant ayant une crainte excessive de séparation avec sa mère, peur que sa mère lui arrive du mal en son absence, ce qui l’empêche d’aller à l’école et de dormir seul. Le diagnostic de trouble anxieux type anxiété de séparation a été porté. L’intervention visait à favoriser les séparations harmonieuses entre la mère et son fils et de multiplier les figures d’attachements. L’évolution était bonne. Vignette clinique n° 2 : Garçon A. âgé de 9 ans est amené par sa mère pour refus scolaire et trouble du comportement évoluant depuis 3 mois. Antécédent familiaux : père sidéen, décédé par cancer de l’estomac depuis 2 ans, mère séropositive sous trithérapie arrêtée il y a 1 an. A. est séropositif sous trithérapie depuis 4 ans ; il a su de façon accidentelle sa maladie ainsi que la maladie de sa mère il y a 4 mois, et depuis L’enfant a développé un refus scolaire anxieux avec changement de caractère. L’examen mental retrouve une anxiété de séparation excessive de peur de perdre sa mère se posant la question de l’arrêt de son traitement ; notre conduite à tenir était de rassurer l’enfant quant à la maladie de sa mère, favoriser le dialogue entre l’enfant et la mère lors d’une consultation thérapeutique. Conclusion : Malgré sa fréquence, le trouble anxiété de séparation reste souvent un trouble méconnu. Bien que ce ne soit pas la seule cause de refus scolaire chez l’enfant, l’anxiété de séparation est une des plaintes les plus communes dans les situations de refus scolaire chez l’enfant. Le diagnostic précoce ainsi qu’une prise en charge adaptée sont indispensables pour assurer une meilleure évolution et un développement psychoaffectif correct. PO 272 PRÉVALENCE DE LA MORBIDITÉ SOMATIQUE ET PSYCHIATRIQUE CHEZ LES ENFANTS EN DIFFICULTÉS SCOLAIRES BRAHAM S., MISSAOUI S., GADDOUR N., GHORCHENE S., LETAIEF L., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE 112 Introduction : Les maladies organiques et psychiatriques qui affectent l’enfant sont susceptibles de perturber sa scolarité, voir d’être à l’origine d’un véritable échec scolaire. Par ailleurs, les difficultés scolaires peuvent avoir diverses conséquences psychologiques pouvant aller jusqu’à de véritables états psychopathologiques. Objectif : Évaluer la morbidité somatique et psychiatrique dans une cohorte d’enfants présentant des difficultés scolaires. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive transversale menée dans 16 écoles du gouvernorat de Monastir. Un dépistage systématique des difficultés scolaires a été réalisé moyennant un questionnaire rempli par les instituteurs et les médecins scolaires de ces écoles pour un total de 793. 287 enfants. 287 enfants ont été identifiés comme étant en difficultés scolaires. 180 de ces enfants ont pu bénéficier d’une évaluation multidisciplinaire comportant : un examen médical général, un examen neurologique, une évaluation du QI, une évaluation orthophonique et un examen psychiatrique. Résultats : 69 % des enfants examinés présentaient un ou plusieurs troubles psychopathologiques et 21.1 % d’entre eux présentaient une pathologie organique. Les tableaux organiques associés étaient les traumatismes crâniens (6 %), les broncho-pneumopathies à répétition (3.8 %), l’asthme (3.8 %), le retard staturo-pondéral (3.3 %), l’épilepsie (2.2 %), la méningite (1 %), la myopathie (0.5 %) et la surdimutité (0.5 %). Les différents troubles psychopathologiques retrouvés étaient les troubles du langage (22 %), les troubles anxieux (19 %), les troubles sphinctériens (16 %), le TDAH (11 %), les troubles de l’adaptation (10 %), les parasomnies (3 %), les tics simples (3 %) et la dépression (1.8 %). Conclusion : Nos résultats suggèrent l’impact sur l’efficience scolaire que peuvent produire les différentes perturbations de l’état de santé de l’enfant, qu’elles soient physiques ou mentales. En effet ces atteintes interférent largement avec la scolarité (absentéisme, hospitalisations, iatrogénie…). Leur dépistage et leur prise en charge précoces permettent d’améliorer leur pronostic et d’offrir de meilleures chances pour l’avenir scolaire de l’enfant. PO 273 PROFIL PSYCHOPATHOLOGIQUE DES ENFANTS CONSULTANT AU CENTRE RÉFÉRENT DU LANGAGE DE L’HÔPITAL AVICENNE BEDOUI A. (1), COURTOIS A.C. (1), SERRE-PRADERE G. (1), MORO M.R. (2), BAUBET T. (3) (1) Hôpital Avicenne, BOBIGNY, FRANCE (2) AP-HP, Hôpital Cochin, Université Paris Descartes, Inserm U669, PARIS, FRANCE (3) AP-HP, Hôpital Avicenne, Université Paris 13, Inserm U669, BOBIGNY, FRANCE Introduction : Les troubles du langage oral et écrit sont fréquemment associés à des difficultés psychopathologiques. Bien qu’il soit souvent difficile de préciser s’il s’agit d’une simple comorbidité ou d’un lien de causalité. Il est nécessaire de diagnostiquer ces troubles et de les prendre en charge. Posters Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale descriptive réalisée auprès des enfants ayant consulté au centre référent du langage (CDL) de l’hôpital Avicenne entre le 1er juillet 2007 et le 1er mars 2008, intégré au service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. L’évaluation diagnostique a été faite par des pédopsychiatres en référence à la CIM 10. L’évaluation clinique a été complétée par une évaluation psychologique, une évaluation orthophonique et une évaluation psychomotrice, selon les indications. Résultats : L’étude a concerné 97 enfants dont 75 ont bénéficié d’un bilan complet. Pour les 23 restants, soit le bilan n’était pas indiqué, soit il a été refusé par les parents. La prédominance masculine a été marquée avec 71 % de garçon. 70 % de ces enfants sont issus de familles migrantes (en rapport avec le bassin de vie du CDL (93)). Aucun enfant n’avait un examen strictement normal à la fin de l’évaluation mais les troubles orthophoniques isolés n’ont été notés que chez 9 % des enfants. 56 % des patients présentaient un trouble psychopathologique sans trouble du langage spécifique et 23 % présentaient une association des deux. Une déficience intellectuelle n’a été objectivée que chez 10 % des patients. Conclusion : La forte comorbidité entre trouble spécifique du langage et trouble psychopopathologique impose une recherche systématique des troubles mentaux associés aux difficultés de langage oral ou écrit afin de permettre une prise en charge globale des difficultés de l’enfant. PO 274 QUELLES ÉVALUATIONS POUR LES ENFANTS À HAUT POTENTIEL EN DIFFICULTÉ ? KERMARREC S., TORDJMAN S. CHGR, RENNES, FRANCE Le Centre National d’Aide aux enfants et adolescents à Haut Potentiel (CNAHP) a pour objectif de permettre à toutes les personnes concernées d’accéder à un dépistage précoce et aux soins dispensés par un service public afin qu’elles puissent sortir de leurs difficultés. Ce dispositif, constitué d’une équipe pluridisciplinaire, propose l’accueil des enfants ou adolescents et de leur famille, des consultations d’évaluation du fonctionnement cognitif et socio-affectif, ainsi que des suivis thérapeutiques adaptés au profil de chaque enfant, tout en promouvant le travail de recherche et le partenariat avec tous les acteurs impliqués dans la prise en charge de ces enfants. En effet, il apparaît important d’apporter aux enfants à haut potentiel en difficulté, à partir d’un dépistage précoce, une aide psychologique en articulation avec une aide pédagogique adaptée et un accompagnement familial, afin que leur haut potentiel soit utilisé avec une ouverture sur l’environnement extérieur et ne devienne pas un handicap et source de souffrance. PO 275 STABILITÉ DIAGNOSTIQUE À TRAVERS LE TEMPS CHEZ LES ADOLESCENTS KASMI F., MAJRI N., ZEROUALI H., KADRI N., MOUSSAOUI D. CHU Ibn Rochd, Casablanca, CASABLANCA, MAROC Introduction : Le diagnostic de certitude dans la pathologie mentale constitue très souvent une problématique pour les psychiatres et surtout chez l’adolescent en raison de la fréquente atypicité clinique et des incertitudes d’évolution. Objectif : Suivre la stabilité diagnostique chez les adolescents hospitalisés au CPU durant les dix dernières années. Méthode : – Étude de suivi concernant les adolescents dont l’âge est compris entre 15 et 18 ans hospitalisés entre 2000 et 2010. – Fiche d’exploitation contenant une partie sociodémographique et le diagnostic retenu pour chaque hospitalisation. – L’analyse statistique est faite par SPSS dans sa 11e version. Résultats : – 99 adolescents ont été hospitalisés entre 2000 et 2010 – 63,4 % hospitalisés une seule fois – 26,6 % hospitalisés plus de 2 fois : 70 % d’entre eux ont gardé le même diagnostic alors que 30 % ont changé de diagnostic. – 80 % des adolescents hospitalisés plus de 2 fois pour schizophrénie et pour trouble bipolaire ont gardé le même diagnostic au cours des hospitalisations ultérieures – 8 % des patients étaient admis lors de la 1re hospitalisation pour accès psychotique aigu : ils ont tous évolué vers une schizophrénie – D’après cet échantillon, on ne peut déterminer la relation entre l’abus de drogue et la maladie psychiatrique. Cependant, tous les sujets de l’échantillon toxicomanes présentaient une maladie psychiatrique. Discussion : De manière générale, la stabilité diagnostique serait faible à l’adolescence. Des études sur le devenir de la schizophrénie suggèrent qu’il existe certainement une continuité diagnostique entre l’adolescence et l’âge adulte. Dans notre échantillon 63,4 % des adolescents étaient hospitalisés une seule fois : on ne peut pas juger leur stabilité diagnostique. Dans le reste de l’échantillon, 70 % des patients hospitalisés plus de 2 fois ont gardé le même diagnostic alors que seulement 30 % ont changé de diagnostic. PO 276 LA PHOBIE SCOLAIRE EST-ELLE UN VRAI TROUBLE PSYCHIATRIQUE ? BONO S. (1), WISS M. (1), KISRA H. (2), TORDJMAN S.(1) (1) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE (2) Hôpital psychiatrique Ar-Razi de Salé, CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC La phobie scolaire a été décrite en 1941 par A. Johnson et coll. pour désigner des enfants qui, pour des raisons irrationnelles refusent d’aller à l’école et qui, contraints ou forcés, présentent des réactions d’angoisse intense et de panique. Nous présenterons d’abord les données de la littérature, puis la nosographie actuelle, avant d’illustrer ce problème à travers un cas clinique. A partir de cela, nous discuterons si, oui 113 9e Congrès de l’Encéphale ou non, la phobie scolaire peut être considérée comme un authentique trouble psychiatrique. PO 277 TDAH, REVUE DE LA LITTÉRATURE : HYPOTHÈSES NEUROPSYCHOPHARMACOLOGIQUES ET TRAITEMENTS EXISTANTS JAVELOT T. (1), LALLI A. (2), JAVELOT A. (3), KABUTH B. (4), JAVELOT H. (5) (1) Fondation Georges BOISSEL, Centre Psychothérapique Nord-Dauphiné, BOURGOIN-JALLIEU, FRANCE (2) Pharmacie, Hôpital Brabois Enfants, CHU de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (3) Ecole Saint Vincent, NANCY, FRANCE (4) Service de Psychiatrie de L’enfant et de L’adolescent, Hôpital Brabois Enfants, CHU de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (5) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE Les hypothèses neuropsychopharmacologiques du TDAH impliquent les systèmes dopaminergiques et noradrénergiques. L’hypothèse dopaminergique repose sur le constat d’efficacité des psychostimulants inhibant la recapture de la dopamine. L’hypothèse noradrénergique est envisagée du fait des effets bénéfiques des inhibiteurs spécifiques de la noradrénaline, ainsi que de la clonidine (agoniste 2-noradrénergique). Ces hypothèses sont confortées par les données d’IRMf montrant une activité cortico-striato-thalamique anormale chez ces patients, et par le fait que les terminaisons noradrénergiques se projetant dans les aires corticales jouent un rôle activateur du niveau d’attention. L’hypothèse dopaminergique a été remise en cause par Gonon et al (2009) et la méta-analyse de Dicktein et al (2006), reprenant 16 études de neuroimagerie, et indiquant que des déficits de l’activité neuronale ciblés dans les circuits fronto-striatal et fronto-pariétal ne permettent pas d’expliquer à eux seuls l’origine du TDAH. Les traitements actuels du TDAH sont, en France, le chlorure de méthylphénidate (RITALINE, avec AMM), inhibiteur de la recapture de noradrénaline et surtout de la dopamine, et l’atomoxétine (STRATTERA, en ATU), inhibiteur sélectif de la recapture de noradrénaline. Aux USA est commercialisé également le chlorure de dexméthylphénidate (FOCALIN). A côté de ces traitements existent les sels d’amphétamines abondamment utilisés aux USA et dont le mécanisme d’action s’apparente à celui du méthylphénidate : le sulfate de dextroamphétamine (DEXEDRINE), l’hydrochloride de méthamphétamine (DEXOXYN), les sels mixtes d’amphétamines (ADDERALL), renfermant un mélange d’aspartate/sulfate d’amphétamine et saccharate/sulfate de dextroamphétamine, enfin, la lisdexamfétamine (VYVANSE) résultant de la combinaison d’une molécule d’amphétamine et d’une molécule de lysine (prodrogue inactive qui se convertie en d-amphétamine). La métamphétamine est également disponible sous forme de patch transdermique aux USA (DAYTRANA). De nouvelles stratégies pharmacologiques, dépassant ces hypothèses neurobiologiques initiales, restent encore à découvrir. 114 PO 278 DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ADHD/BIPOLARITÉ PAR UNE ÉTUDE DE L’ÉVOLUTION DÉVELOPPEMENTALE DE LA SÉMIOLOGIE ENFANTS - ADULTES SCHOLL J.M., PHILIPPE P. Centre de Ressources Autisme Liège, LIÈGE, BELGIQUE Introduction : La prévalence du Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (ADHD, TDA/H) est de 3 à 5 % pour les enfants et de 1,9 à 7,3 % pour les adultes dans différents pays (Kessler et al., 2006 ; Fayyad et al., 2007). Le Trouble bipolaire a une prévalence chez l’adulte de 1 % pour le type I et de 4,4 % pour le spectre bipolaire (Merikangas et al., 2007), chez l’adolescent elle est évaluée à 1 % pour le type I et le spectre bipolaire en population juvénile à 6 % (2 à 15) (Benazzi, 2007). Des controverses demeurent quant au recouvrement de ces différentes entités cliniques selon les âges. Gabrielle Carlson a décrit chez l’enfant un tableau bipolaire comportant des symptômes maniaques continus et chroniques avec des symptômes d’ADHD. Ainsi, le « National Institutes of Health (NIH) » a distingué cette forme continue du trouble dans l’enfance, le « severe mood dysregulation », du trouble bipolaire de type I de l’adolescent, le « narrow phenotype » comportant des épisodes thymiques et davantage de symptômes psychotiques. Dans une population d’enfants maniaques bipolaires les études rapportent 57 à 98 % d’ADHD en comorbidité. Par contre, dans une population d’enfants ADHD, la comorbidité avec les états bipolaires est de 11 à 22 % (Angold et al., 1999 ; Carlson, 1998 ; Singh et al., 2006). Objectif : Affiner « une sémiologie développementale » et le diagnostic différentiel ADHD/Bipolarité Méthode : Étude qualitative avec observation et « anamnèse sémiologique » détaillée d’un maximum de micro-signes ; échantillons : 14 enfants (5 à 10 ans) et 7 adultes (20 à 37 ans) avec ADHD seul et 170 enfants (2 à 10 ans) et 55 adultes (19 à 61 ans) avec des caractéristiques bipolaires (selon le DSM IV). Résultat : Proposition d’un « tempérament maniaque bipolaire simple » en 7 axes sémiologiques : 1. forme superénergétique, 2. clinique du sommeil, 3. « mal-être en situation d’être seul », 4. labilité émotionnelle, 5. excitabilité-désinhibitions, 6. prépondérance de l’attention divergente sur l’attention convergente, 7. tendance à l’hyperactivité. L’ADHD ne comporte que 1, 6 et 7. Réf. : « Bipolarité et ADHD. Recherche sémiologique : continuum développemental de la petite enfance à l’âge adulte et diagnostic différentiel », La psychiatrie de l’enfant, vol. 54/2011, in press. PO 279 TDH/A ET CANNABIS EN MILIEU CARCÉRAL MINEUR KENDILI I. (1), BERRADA S. (2), KADIRI N. (1) (1) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC (2) Service d’addictologie – Chu Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Posters Les centres pénitentiaires marocains abondent d’adolescents condamnés à des séjours réitérées dès un très jeune âge. Souvent sous-diagnostiqué, le TDH/A semble jouer un rôle comme facteur. D’autre part, l’Office national d’études épidémiologiques rapporte une dépendance au cannabis d’environ 2.8 %. Cette dépendance constitue un problème majeur de santé publique au Maroc. Les co-morbidités sont diverses et polymorphes dénotant l’intérêt d’une investigation approfondie afin d’en savoir plus sur les associations telles que la consommation de cannabis et le TDH/A. A) Objectif : Évaluer la comorbidité entre le TDH/A et l’utilisation du cannabis – Découvrir l’implication du TDH/A comme facteur de risque d’incarcération B)Sujets – Un échantillon de jeunes âgés de 13 à 19, des deux sexes, et incarcérés sont inclus C) Matériel et Méthodes L’enquête a lieu dans un centre pénitentiaire pour jeunes délinquants de Casablanca (Okacha). Elle use d’un questionnaire sur les caractéristiques sociodémographiques, en arabe dialectal incluant : l’âge, le statut socioéconomique, le niveau d’éducation… Questionnaire suivi de la passation des : – DSM IV MINI – Échelle de CONNERS. – Échelle d’évaluation du TDH/A (KOOIJ et al) D) Résultats : En cours En conclusion : Cette étude pourrait confirmer une corrélation positive entre le TDH/A et la consommation de cannabis influençant l’incarcération. Ceci afin d’ériger un programme de prise en charge embrassant une approche multidisciplinaire permettant de sensibiliser le milieu pénitentiaire ainsi que le personnel juridique dans le but de faire bénéficier les adolescents incarcérés de soins dans des structures spécialisées. PO 280 PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES ENFANTS DIABÉTIQUES ELLOUDI H., ONEIB B., ELAMMOURI A., SABIR M., SEKKAT F.Z. Hôpital Ar-razi, RABAT, MAROC Le diabète juvénile est une maladie très lourde à prendre en charge vu la difficulté de la compliance au traitement, la nécessité d’une hygiène de vie très rigoureuse et les répercussions tant psychiques que somatiques. Pour chaque 100 000 nouveaux cas de diabétiques au Maroc, 10 000 cas sont des enfants. L’enfant est amené à gérer un traitement complexe et une hygiène de vie rigoureuse, ce qui l’expose à un risque accru de complications somatiques et psychiatriques. Le vécu psychologique de ces enfants malades aboutit idéalement à une acceptation active, cependant il peut aussi évoluer vers des troubles émotionnels, voire une dépression. Le but de notre étude est d’évaluer à l’aide de l’échelle d’évaluation de la dépression de l’enfant (Poznanski-CDRS-R) la dépression chez des enfants diabétiques. Mots clés : Diabète juvénile, Dépression, prise en charge psychiatrique Objectifs : Rechercher la dépression chez des enfants diabétiques afin de définir les différents facteurs de risque et de proposer des mesures préventives pour surmonter les complications de la dépression dans cette population. Méthodologie : Cette étude est menée sur un échantillon d’enfants suivis en consultation d’endocrinologie pédiatrique à l’hôpital d’enfants de Rabat, en utilisant une échelle d’évaluation de la dépression de l’enfant (Poznanski-Children Depressive Rating Scale – R). Résultats : en cours PO 281 L’ADOLESCENT TRANSGRESSEUR SEXUEL : UN CAS CLINIQUE ADALI I., ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : Les cas de transgression sexuelle dont l’auteur est un préadolescent ou un adolescent ne sont pas rares, laissant à interroger ce qui amène ces jeunes à commettre de tels actes. Fait clinique : La mère de Soufiane, un adolescent âgé de quinze ans, s’est présentée dans une association d’aide aux enfants victimes de violence (Annakhil) car elle craignait une poursuite judiciaire contre son fils qui a agressé sexuellement son voisin âgé de sept ans. La rencontre avec cette mère a permis de révéler des informations concernant la biographie de Soufiane ; il a connu la séparation de ses parents depuis l’âge de six ans. Rejeté par son père et toléré par sa mère qui décrivait son enfance comme étant « difficile » marquée par un abus sexuel continu par son père pendant plus d’un an. Soufiane est devenu énurétique après l’abus et il l’est toujours. Son comportement va changer depuis qu’il est devenu adolescent ; « turbulent », il a été renvoyé deux fois de son école et il a commencé à avoir des habitudes toxiques : tabac et colle synthétique. Sa mère avait attribué la responsabilité essentielle de ces « débordements de comportement » à l’abus qu’il a subi par son père « il lui a fait la même chose quand il était petit ». Commentaire : La perversion sexuelle s’enracine dans l’enfance pour « prendre ses marques » durant l’adolescence. Certains adolescents se montrent très précoces et on trouve chez eux aussi une volonté de transgresser les lois. L’instabilité de l’environnement familial, les manques de repères dans le domaine de la sexualité et les antécédents d’abus sexuel peuvent faire d’un enfant un transgresseur sexuel potentiel parfois à un âge précoce. Ce fait clinique illustre bien l’association de tous ces facteurs de risque chez Soufiane. L’évaluation diagnostique doit être multidisciplinaire. La prise en charge associe éducation sexuelle et psychothérapie visant à intégrer la notion de l’interdit et des limites chez l’adolescent. La place de la famille est essentielle. 115 9e Congrès de l’Encéphale PO 282 RÉPERCUSSIONS PSYCHOLOGIQUES DE L’INCESTE SUR MINEUR : ÉTUDE D’UN CAS LASSOUED W., OUMAYA M., BENNILA M., MEJRI N., AOUINI K., BEN SALAH K., BOUZID R. Service de psychiatrie, Hôpital Mohamed Tahar Maâmouri, NABEUL, TUNISIE Introduction : Portant atteinte à l’intégrité sexuelle, physique et psychique, l’inceste sur mineur peut avoir de nombreuses répercussions sur la santé et la vie de la victime. Notre objectif est d’analyser ce phénomène sur le plan sémiologique et thérapeutique. Méthodologie : Étude d’une vignette clinique concernant une fille âgée de 13 ans victime d’inceste de la part de son beaupère. On a utilisé un entretien clinique semi-directif. Résultats et discussion : Notre recherche vérifie une entité psychopathologique post-traumatique d’origine sexuelle chez le mineur victime d’inceste dominée par des troubles de l’image du corps ainsi qu’une destruction des modèles identificatoires. Les expériences d’inceste amènent diverses perturbations dans le comportement au quotidien par des signes d’angoisse, de mauvaise image de soi, de perte de confiance en les adultes, de mauvaise humeur et de difficultés dans la socialisation. Des facteurs psychodynamiques et situationnels, classiquement décrits dans la littérature ainsi que d’autres facteurs prédictifs susceptibles de déclencher le passage à l’inceste ont été retrouvés dans cette famille. PO 283 SOMNAMBULISME GRAVE DE L’ENFANT : À PROPOS D’UN CAS OUTARAHOUT M., OTHEMAN Y., LAGADS E., KISRA H. Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC Le somnambulisme, phénomène banal considéré comme paraphysiologique est relativement fréquent chez l’enfant. Cependant il peut prendre des formes très alarmantes, surtout sans traitement et constituer une dangerosité certaine. Voici un cas particulier de somnambulisme grave chez une fillette adressée d’un service de traumatologie suite à une défenestration dans son sommeil. À travers ce cas clinique nous mettons l’accent sur l’intérêt et les modalités de la prise en charge de ce trouble du sommeil de l’enfant. PO 284 ASTHME : RÉPERCUSSION D’UNE MALADIE CHRONIQUE SUR L’ENFANT ET SES PARENTS CHOUIKH A. (1), SLAMA H. (1), NOUIRA O. (1), HADJ AMMAR M. (1), BOUSOFFARA R. (2), NASR M. (1), SFAR M.T. (2) (1) Service de psychiatrie, CHU TAHAR SFAR MAHDIA, TUNISIE (2) Service de pédiatrie, MAHDIA, TUNISIE 116 Introduction : la perturbation chronique de l’état respiratoire de l’enfant et/ou de l’adolescent asthmatique peut mener à des déficits fonctionnels et à une incapacité à effectuer des activités de la vie quotidienne, ce qui compromet sa qualité de vie ainsi que sa scolarité. Objectif : Étudier la qualité de vie des malades asthmatiques et la perception de leur maladie. Évaluer l’anxiété des parents développée suite à la maladie chronique de leur enfant. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive portant sur des adolescents âgés de 12 ans à 20 ans, souffrant d’asthme, suivis à la consultation externe de pédiatrie durant la période allant d’août à septembre 2010. On a procédé au recueil de données à l’aide de l’échelle SF36 pour étudier la qualité de vie, l’échelle d’insight Q8 pour la perception de la maladie et l’échelle d’Hamilton pour l’anxiété des parents. Le traitement des données est réalisé par le logiciel SPSS15. Résultats : On a pu interroger 31 patients et 20 parents. L’âge moyen de nos patients était de 14 ans. 67 % des malades avaient des antécédents familiaux d’asthme. L’âge moyen du début de la maladie était de 6 ans (min 1 an et max 12 ans), 30 % des patients avaient une qualité de vie altérée avec un score moyen global (SMG) de 72 %. Les items les plus altérés étaient la vitalité (77 %), la santé perçue (50 %), la relation avec les autres (54 %). La plupart des malades avaient une perception médiocre de leur trouble (60 %) selon l’échelle d’insight Q8. 64 % des parents avaient une note d’anxiété psychique et 36 % avaient une anxiété physique selon le score d’Hamilton. Conclusion : Évaluer la qualité de vie des patients atteints de maladie asthmatique est un enjeu important puisque cela permet d’intégrer leur jugement ainsi qu’une appréciation subjective de leur vécu, complémentaire de celle qui est réalisée à partir de critères cliniques objectifs, dans une stratégie globale d’évaluation de leur état de santé et d’amélioration de leur prise en charge. PO 285 TRICHOTILLOMANIE DE L’ENFANT : ÉTUDE D’UNE POPULATION CLINIQUE BOUSSAID N., GADDOUR N., MISSAOUI S., MHALLA A., GAHA L. CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE Introduction : La trichotillomanie est un trouble du comportement qui se manifeste par une compulsion à s’arracher les cheveux, mais aussi les sourcils ou tout autre poil. La majorité des trichotillomanes commencent leurs symptômes pendant l’enfance ou l’adolescence. Objectif : Nous nous proposons dans ce travail, de décrire le profil clinique des enfants suivis en pédopsychiatrie pour trichotillomanie. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive portée sur 23 enfants et adolescents suivis à la consultation de pédopsychiatrie de Monastir pour de conduites trichotilloma- Posters niques. On a recueilli les informations générales et cliniques à partir des dossiers médicaux conçus de façon standardisée. Résultats : L’âge moyen de début de trouble était de 8,5 ± 3,6 ans, avec une prédominance féminine (65 %). La présence d’une trichophagie associée est décrite dans 4 cas avec un cas de trichobezoard. L’onychophagie est décrite dans 2 cas. La comorbidité psychiatrique était retrouvée dans 20 cas. Il s’agissait essentiellement de troubles anxieux (9 cas) dont les troubles obsessionnels compulsifs dans 4 cas, les troubles anxieux généralisés dans 2 cas et l’angoisse de séparation dans 3 cas, de troubles dépressifs (4 cas), de troubles envahissants du développement (2 cas), de déficience intellectuelle (2 cas) et de troubles de la personnalité (1 cas). Des facteurs contextuels favorisants et/ou déclenchants étaient retrouvés dans 20 cas. Il s’agissait essentiellement de traumatismes affectifs (7 cas), de carence affective (7 cas) et d’instabilité familiale (3 cas). Le traitement a essentiellement reposé sur l’association d’antidépresseur avec psychothérapie comportementale. Une rémission complète est retrouvée dans la moitié des cas. Conclusion : La conduite trichotillomaniaque peut ainsi être isolée ou s’inscrire dans un cadre pathologique plus large. Par delà l’aspect comportemental, il ne faut pas omettre de polariser les efforts thérapeutiques sur les déterminants psychodynamiques souvent complexes de la symptomatologie. PO 286 SUICIDE ET TENTATIVES DE SUICIDE DES ENFANTS AU MAROC, 1989-2007 LAMKINSI T. (1), HAMI H. (1), SOULAYMANI A. (1), WINDY M. (2), MOKHTARI A. (1), SOULAYMANI R. (3) (1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, KÉNITRA, MAROC (2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc, RABAT, MAROC (3) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc/Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohamed V, RABAT, MAROC Introduction : Le suicide et tentatives de suicide sont un problème majeur de santé publique et une tragédie pour toutes les parties concernées – famille, amis, voisins, collègues ainsi que toute la communauté. Ce fléau est encore plus choquant quand il s’agit des enfants. Le présent travail vise à évaluer et analyser le phénomène chez les enfants au Maroc. Méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective menée sur les cas d’intoxications volontaires colligés par le Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc en 1989-2007. Résultats : Durant la période d’étude, 808 tentatives de suicide ont été déclarées chez les enfants de moins de 15 ans dont 29 suicides réussis. L’âge moyen des suicidants est de 13 ans, avec 78 % entre 12 et 14 ans. Ceci est dû principalement à un taux de tentatives plus élevé chez les filles dans cette tranche d’âge. Les déclarations de tentatives se répartissent sur tout le Maroc, mais sont plus importantes dans les régions du centre, plus particulièrement dans la région du Grand Casablanca suivie de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer. La majorité de ces tentatives se passent à la maison (92 %). Le nombre de tentatives de suicide est 2,5 fois plus élevé chez les filles que chez les garçons. Ces derniers réussissent plus souvent leur acte. L’absorption de médicaments, d’après les données colligées, reste le mode de tentative de suicide le plus fréquent au Maroc (46 %), suivis des pesticides (31,2 %). Les symptômes observés lors de l’examen clinique sont essentiellement neurologiques : céphalées, vertiges, agitation, voire troubles de la conscience dans les cas les plus graves (de l’obnubilation au coma), auxquels s’associent divers symptômes digestifs, cardio-vasculaires et respiratoires. Pour la majorité des cas déclarés, l’hospitalisation est de courte durée et n’excède pas 48 heures. Par contre, certains cas sévères ont nécessité une hospitalisation de plusieurs jours. Conclusion : L’idée du suicide est peu compatible avec celle de l’enfance. Ce qui est frappant en général, c’est la futilité des motifs qui ont poussé ces malheureux enfants au suicide. Tout enfant aillant fait une tentative de suicide doit être considéré à risque plus élevé d’une autre tentative qui peut cette fois lui être fatale. PO 287 INTERNET ET PERCEPTION DES PARENTS DES RISQUES ENCOURUS PAR LEURS ENFANTS/ENQUÊTE À PROPOS DE 50 PARENTS ENNAOUI R. Hopital hédi chaker sfax, SFAX, TUNISIE Internet est un lieu où se transposent des activités ou des pratiques susceptibles de nuire aux mineurs. Les parents contrôlant peu ce moyen, peuvent ne pas mesurer les risques encourus par leurs enfants. L’objectif de ce travail était d’évaluer la perception des parents des risques encourus par leurs enfants sur internet. Il s’agit d’une étude transversale réalisée à l’hôpital universitaire Hedi Chaker Sfax portant sur un échantillon de 50 infirmiers. Le traitement informatique des données recueillis a été réalisé par le logiciel SPSS version 17. Les parents interrogés étaient issus d’une zone urbaine dans 100 % des cas. Le sex-ratio était de 0,9. L’âge moyen des parents était de 48 ans. Le niveau scolaire était secondaire dans 72 % ans et supérieur dans 27,5 % des cas. Dans 65 % des cas les parents ont une connexion à domicile. Près de 20 % des parents interrogés utilisent l’internet de façon journalière. L’âge de début d’utilisation d’internet est dans 10 % des cas inférieur à 11 ans. Près des trois quart (72,5 %) des enfants utilisent internet de façon journalière, avec une moyenne de 2 heures par jour. La navigation sur l’ordinateur familial est la plus fréquente (65 %). Les raisons évoquées en matière d’utilisation d’internet sont selon les parents la recherche des connaissances éducatives et la distraction dans 80 % des cas. La recherche d’informations sur des sujets tabous (la sexualité, drogues) n’est évoquée que dans 10 % des cas. Par ailleurs, 45 % des parents estiment que leur enfant prend des risques sur l’internet. L’exposition à des informations ou des images choquantes, la pornographie, les déviations sexuelles ne représentent que 9 % des 117 9e Congrès de l’Encéphale cas. Les moyens de protéger leurs enfants des risques encourus par internet sont selon les parents dans 80 % des cas des mesures éducatives dans les milieux scolaires, un contrôle d’accès à certains pages et une amélioration du discours intrafamilial. Le développement des compagnes de sensibilisation, l’organisation des débats publics avec des experts n’a été mentionnée que dans 10 % des cas. Internet est devenu un outil de communication maîtrisé par une part considérable de jeunes enfants, et adopté par la quasi-totalité d’entre eux. Les parents mesurent mal les risques encourus par leurs enfants et délèguent la prévention à l’école. PO 288 TROUBLE BIPOLAIRE INFANTILE : À PROPOS D’UN CAS DARDOUR M., MISSAOUI S., HANNACHI R., BOUSSAID N., NOUIRA O., GADDOUR N., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Bien que l’idée de l’existence du trouble bipolaire chez l’enfant et l’adolescent soit de plus en plus admise ces dernières années, ce trouble demeure encore sujet de controverse quant à sa définition, ses manifestations cliniques et ses modalités thérapeutiques. Objectif : À travers un cas clinique, nous nous proposons de discuter les questions soulevées par le diagnostic de trouble bipolaire chez l’enfant. Cas clinique : Sara, âgée de 9 ans, a été adressée à notre consultation externe pour état dépressif. L’anamnèse a révélé des antécédents de troubles de l’humeur dans la famille maternelle. La mère et la tante maternelle étaient suivies pour un trouble dépressif récurrent, alors que l’oncle maternel était suivi pour trouble bipolaire de type I. Le début des troubles chez Sara remontait à deux ans. Suite à un déménagement, l’enfant avait présenté une symptomatologie dépressive. Quelques jours après, elle a présenté une hyperactivité, une impulsivité, une mythomanie et des idées de persécution et de mégalomanie. Ses parents ainsi que ses enseignants avaient remarqué qu’elle était devenue bavarde et ludique. L’évolution était cyclique, avec succession des deux symptomatologies, ou bien les deux à la fois. Le dernier épisode était dépressif avec un score franchement positif à la CDRS-S. Conclusion : Actuellement, la plupart des auteurs s’accordent sur l’existence du trouble bipolaire de l’enfant. Toutefois, aussi bien les chercheurs que les cliniciens sont confrontés à l’absence de critères diagnostiques consensuels et d’outils d’évaluation adaptés, surtout pour l’identification et l’évaluation de la manie de l’enfant. Ceci est probablement à l’origine d’une sous-estimation de la prévalence de ce trouble et de difficultés pour la recherche. Par ailleurs, et en l’absence d’étude prospective, l’intégration de la manie de l’enfant au concept de TB, tel qu’il est classiquement décrit chez l’adulte, demeure controversée. 118 PO 289 SYNDROME CATATONIQUE EN PÉDOPSYCHIATRIE : DIAGNOSTIC POSITIF ET PATHOLOGIES SOUS JACENTES HARRATHI A., GUEDRIA A., HALAYEM S., HADHRI I., CHARFI F., OTHMAN S., BELHADJ A., BOUDEN A., HALAYEM M.B. Razi la Manouba, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La catatonie est une condition rare mais grave chez les jeunes, et est classiquement associée à la schizophrénie mais également à d’autres maladies aussi bien psychiatriques que somatiques. Objectif : Notre travail a pour objectif de recenser tous les cas de syndrome catatonique survenus dans une population pédopsychiatrique et d’énumérer les différentes pathologies sous jacentes, enfin de comparer leur répartition à ce qui a été décrit dans la littérature. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 9 observations colligées au service de pédopsychiatrie de l’hôpital Razi la Manouba entre les années 2005 et 2010. Ont été inclus tous les enfants et adolescents ayant présenté des symptômes catatoniques et chez qui le diagnostic de catatonie a été retenu en se basant sur deux échelles de catatonie : la BFCRS (Bush-Francis Catatonia Rating Scale) et l’échelle de Rosebush. Le diagnostic psychiatrique a été retenu selon les critères du DSM IV. Résultats : Les 9 dossiers étudiés sur une période de 5 ans concernaient 3 garçons et 6 filles. L’âge moyen des sujets était de 13 ans (un minimum de 12 ans et un maximum de 15 ans 9 mois). On a noté 3 cas de trouble bipolaire, un cas de trouble dépressif majeur avec caractéristiques psychotiques, 1 cas de schizophrénie désorganisée, 1 cas de trouble envahissant du développement et 3 cas de maladie somatique : deux cas d’épilepsie temporale et un cas de porphyrie aiguë intermittente non encore confirmée biologiquement. Conclusion : À la différence de ce qui a été rapporté dans la littérature, la prévalence des troubles de l’humeur était plus importante que celle de la schizophrénie dans notre étude avec une fréquence particulièrement élevée des pathologies somatiques associées. Ceci peut être dû au faible échantillon ainsi qu’à la répartition selon le genre puisque le nombre de fille était le double de celui des garçons. PO 290 PRÉVALENCE DE LA COMORBIDITÉ SOMATIQUE DANS UNE POPULATION D’ENFANTS AUTISTES BOUSSAID N., MISSAOUI S., GADDOUR N., MHALLA A., DARDOUR M., GAHA L. CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE La comorbidité des troubles envahissants du développement est extrêmement fréquente et soulève de nombreuses questions d’ordre clinique, étiologique et thérapeutique. Ces facteurs peuvent avoir un rôle prédisposant, occasionnel, aggravant ou une simple concomitance. Posters L’objectif : Estimer la prévalence de la comorbidité somatique chez des patients suivis pour trouble autistique. Matériel et méthode : C’est une étude descriptive portant sur 86 patients ayant un trouble autistique selon les critères du DSM IV-TR suivis à la consultation de pédopsychiatrie de CHU Monastir. Les informations ont été recueillies à partir des dossiers médicaux à l’aide d’une fiche préétablie. Le diagnostic de la pathologie somatique est à chaque fois étayé par l’examen complémentaire adéquat (EEG, BER, screening urinaire, IRM cérébrale, caryotype…). Résultats : Les résultats concernant les caractéristiques générales ont révélé un âge moyen de 4,7 ± 2,8 ans, une prédominance masculine (80,2 %). Une comorbidité somatique a été retrouvée dans 60,5 % des cas. Les affections les plus retrouvées étaient les convulsions et l’épilepsie (24,4 %), les déficits sensoriels (16,3 %), les pathologies infectieuses (14 %), la phénylcétonurie (3,5 %), les neurofibromatoses (3.5 %), les pathologies génétiques (3,5 %) et les pathologies endocriniennes (2,3 %). Pour les déficits sensoriels, il s’agit essentiellement de surdité retrouvée dans 15,1 % des cas. Les épilepsies sont des encéphalopathies convulsivantes dans 7 % des cas, des convulsions fébriles dans 5, 8 % des cas et des épilepsies idiopathiques dans 10,5 % des cas. Discussion et conclusion : La fréquence des maladies somatiques justifie la pratique d’un examen neuro-pédiatrique systématique et d’un certain nombre d’examens complémentaires lors de la découverte du trouble autistique. L’intérêt de l’étude des comorbidités réside dans le fait que l’association de l’affection psychiatrique et somatique peut occasionner un retard de diagnostic, une péjoration du pronostic ou des difficultés de prise en charge. PO 291 ÂGE PARENTAL : FACTEUR DE RISQUE DE L’AUTISME ? BOUSSAID N., MISSAOUI S., MHALLA A., DARDOUR M., GADDOUR N., GAHA L. CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE L’autisme et les troubles envahissants du développement forment un groupe de pathologies dont la prévalence semble en constante augmentation. L’implication de facteurs génétiques et environnementaux est largement admise. Selon des études récentes, le risque de trouble envahissant du développement pourrait augmenter avec l’âge des parents. Objectif : L’objectif de ce travail est d’étudier l’influence de l’âge parental sur la sévérité du tableau clinique de l’autisme. Matériels et méthode : C’est une étude descriptive portant sur les parents (60 mères et 60 pères) de 60 patients ayant un trouble autistique selon les critères du DSM IV-TR suivis à la consultation de pédopsychiatrie de CHU Monastir. Les informations concernant l’âge parental au moment de la conception sont recueillies à partir des dossiers médicaux à l’aide d’une fiche préétablie et la sévérité du tableau clinique est évaluée par l’échelle CARS. Résultats : Les résultats concernant les caractéristiques générales des enfants autistes ont révélé un âge moyen de 4,6 ± 2,8 ans, une prédominance masculine (73,8 %). La moyenne de l’âge maternel au moment de la conception était de 30.03 ans avec des extrêmes de 21 à 41 ans, alors que la moyenne de l’âge paternel au moment de la conception était de 36.23 ans avec des extrêmes de 27 à 47 ans. Les scores au CARS variaient de 28 à 44 avec une moyenne de 34,86. L’âge paternel est relié positivement au seuil de 5 % avec les scores au CARS et de façon statistiquement significative (p = 0.04). L’âge maternel est lié positivement aux scores du CARS mais de manière statistiquement non significative. Discussion et conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de la littérature quant à l’existence probable d’un lien entre le vieillissement des pères et l’autisme. Une mutation génétique des cellules reproductrices masculines au fil du temps pourrait être à l’origine de ce phénomène. L’augmentation du risque chez les enfants de mères vieillissantes pourrait être liée à des changements chromosomiques inhérents à l’âge. Des études complémentaires sont nécessaires. PO 292 MÈRE SCHIZOPHRÈNE ET ENFANT À HAUT RISQUE DE PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE BENHIMA I., REINA V., TORDJMAN S. Unité Petite Ourse (0-3 ans), Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Pr Tordjman, RENNES, FRANCE La schizophrénie est une pathologie psychiatrique sévère qui atteint 1 % de la population générale. Elle est considérée comme une pathologie multifactorielle. L’Organisation Mondiale de la Santé identifie les enfants nés de mères schizophrènes comme étant des enfants à haut risque recommandant la mise en place de mesures d’accompagnement, de protection et de prévention. En effet, les enfants de mère schizophrène sont plus à risque de développer une pathologie psychiatrique. La mère schizophrène est souvent en difficulté dans son rôle parental, ce qui peut entraîner une perturbation du lien mère-enfant. Par ailleurs, la souffrance engendrée par la maladie psychiatrique de la mère peut également retentir sur le développement de l’enfant. Nous illustrerons la complexité de la prise en charge des enfants de mère schizophrène au travers du cas clinique d’un nourrisson. PO 293 AUTISME ET ÉPILEPSIE (À PROPOS D’UN CAS) OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., ABILKACEM L., LAFFINTI A., EL IDRISSI S. Service de psychiatrie, hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC L’autisme est un trouble envahissant du développement caractérisé par une fréquence élevée des pathologies associées (dans 50 à 75 % des cas). L’épilepsie représente le trouble neurologique le plus fréquemment associé à l’autisme. À travers un cas clinique nous nous proposons de discuter l’état actuel des connaissances sur l’association trouble 119 9e Congrès de l’Encéphale envahissant du développement et épilepsie. Il s’agit d’enfant âgé de 04 ans, suivi depuis l’âge de 6 mois pour spasmes en flexion, le diagnostic porté est une encéphalopathie épileptogène type syndrome de west confirmé par l’hypsarythmie à l’EEG. Son épilepsie est stabilisée sous Dépakine. Il a été adressé consultation de pédopsychiatrie pour un retard du langage, isolement et troubles du comportement type auto agressivité et mouvements stéréotypés. Le diagnostic d’un trouble envahissant du développement a été retenu. Plus de 42 % des enfants autistes présentent une épilepsie, les études récentes suggèrent l’existence de facteurs étiopathogéniques communs à ces deux troubles : anomalie du système limbique, du cervelet et du néocortex, un dysfonctionnement des neurotransmetteurs et des anomalies génétiques communes (fréquence des duplications et d’inversions touchant le chromosome 15 rapportées dans l’autisme et l’épilepsie). La comorbidité autisme épilepsie est très fréquente, d’où l’intérêt d’une évaluation neurologique approfondie devant tout enfant présentant un trouble envahissant du développement. PO 294 TROUBLE DU COMPORTEMENT RÉVÉLATEUR D’UN SYNDROME DE WILLI-PRADER (À PROPOS D’UN CAS) OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., LAFFINTI A., ABILKASSEM L., EL IDRISSI S. Service de psychiatrie, Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC Le syndrome de Willi-Prader est une maladie génétique rare (prévalence entre 1/10 000 et 1/20 000 naissances), dont les manifestations s’observent dès le plus jeune âge. Nous rapportons un cas du syndrome de Willi-Prader découvert à la suite de troubles du comportement. Il s’agit d’un enfant âgé de 08 ans, adressé en consultation de pédopsychiatrie par l’orthophoniste pour des troubles du langage et du comportement. Dans ses antécédents on note un retard des acquisitions psychomotrices. L’examen psychiatrique trouve un enfant timide, obèse, de petite taille avec des petites mains et des petits pieds. Le langage oral est très réduit. Devant la présence de troubles du comportement alimentaire, de crises de colère, de l’obésité importante, de la déficience intellectuelle et des antécédents de difficultés de succion, de troubles du sommeil et d’une hypotonie, il fallait écarter d’abord une maladie génétique. Un bilan complet a été demandé : un bilan psychomoteur, un bilan orthophonique, une consultation d’endocrinologie, ainsi qu’une consultation de génétique ont objectivé un syndrome de Willi-Prader (une délétion interstitielle de la région q 11-13 du chromosome 15). Une prise en charge multidisciplinaire a été préconisée : l’enfant a été mis sous rispéridone à raison de 1 mg/jour avec une surveillance régulière du poids. Une rééducation orthophonique et psychomotrice a été entamée. Le syndrome de Willi-Prader est une maladie génétique rare due à une anomalie de structure du chromosome 15. Dans 120 70 % des cas, il s’agit d’une délétion du locus q11.2-q13 du chromosome 15 paternel. Cliniquement, il se traduit par : une hypotonie générale musculaire, un retard statural et mental, une obésité considérable, un hypogonadisme avec ectopie testiculaire et des anomalies faciales. La confirmation diagnostique est faite sur la base de tests génétiques. La discussion diagnostique se fait principalement avec le syndrome d’Angelman dans lequel il n’y a pas d’hypogonadisme. Le syndrome de Willi-Prader est une maladie génétique rare. Il n’existe pas de traitement curatif. La prise en charge est multidisciplinaire. PO 295 PRISE EN CHARGE DE L’ENFANT AUTISTE : AUTONOMIE ET INSERTION SOCIALE OUAHID W., BELHACHMI A., ELMOUEFFEQ A., BELBACHIR S., KISRA H. Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC Objectifs : l’autisme est un état de développement exagéré de la vie intérieure et la perte de tout contact avec la réalité. Le but de cette étude est la mise en valeur du diagnostic précoce et mesurer son impact sur l’autonomie et l’insertion sociale de l’enfant autiste. Méthodologie : Notre échantillon est fait de 3 enfants atteints d’autisme profond, pris en charge dans l’association IDMAJ. Résultats : L’étude de nos cas, nous a permis de conclure que la prise en charge précoce, permet d’avoir un bon degré d’autonomie et insertion sociale. Conclusion : Il s’avère nécessaire d’assurer une prise en charge précoce pour obtenir un degré satisfaisant d’insertion sociale et d’autonomie de l’enfant autiste. PO 296 DES SOINS INSTITUTIONNELS PÉDOPSYCHIATRIQUES AUX SOINS INSTITUTIONNELS PSYCHIATRIQUES ADULTES, QUELLE TRANSITION ? VOLKAERT M., SAUVAGET A., GUITTENY M., VANELLE J.M. CHU Nantes, NANTES, FRANCE L’Organisation Mondiale de la Santé dans un rapport de 2005 fait de la santé mentale des adolescents deux des sept priorités pour la santé des enfants et des adolescents. Elle précise que l’accompagnement des enfants dans les processus adolescents puis d’entrée dans l’âge adulte est un impératif moral. Cette transition pour les soins psychiatriques n’est pas ou peu étudiée et n’est pas organisée par les institutions psychiatriques françaises. Ce processus institutionnel pose des questions théoriques et éthiques qui influent sur les prises en charge et les parcours de vie des patients. Ce travail s’appuie sur des données épidémiologiques, cliniques, une enquête auprès de professionnels, une analyse de la situation sur le secteur de Saint Nazaire et des protocoles existant à l’étranger. Les enjeux psychopathologiques et développementaux à l’œuvre, sont eux, Posters réfléchis à l’aide de la notion de rite de passage. Sont ainsi retrouvés une population à risque et des facteurs prédictifs de passage de relais. Les éléments jugés favorables aux passages de relais sont présentés et influencent nos propositions. La détection et la prise en charge précoce des troubles psychiatriques est un enjeu décisif pour le pronostic de ces pathologies. Les critères prédictifs que nous proposons tiennent compte de cet impératif. Nos propositions de prises en charge institutionnelles adaptées et précoces, participent de cette volonté ; celle-ci ne pouvant se réduire à l’obtention d’une certitude diagnostique et à une prescription médicamenteuse. Il est ainsi proposé un cadre et une organisation qui cherchent à rendre thérapeutique une nécessité institutionnelle. Le dispositif s’appuie sur un référent « passage de relais » et sur des rencontres entre les professionnels. L’utilité d’échanges, de travaux en commun, de partages des connaissances paraît essentielle pour prendre en charge de façon optimale cette population vulnérable. Ce point ressort de ce travail comme une aspiration et une nécessité. PO 297 ÉQUIPE MOBILE POUR ADOLESCENTS : RETOUR SUR EXPÉRIENCE WISS M., GUIGNARD J.H., CORLAY S., PEROUX V., CAMUS C., FAGON H., KERMARREC S., LARMENIER S., MOGUEN E., PEROT C., PITTIGLIO L., TORDJMAN S. Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE L’équipe mobile pour adolescents est un dispositif original en pédopsychiatrie, créé à Rennes au début de l’année 2006. Elle est caractérisée principalement par sa mobilité, et a pour vocation d’aller vers l’adolescent et sa famille là où il leur est possible de nous rencontrer. En effet, l’adolescent en difficulté psychique, ainsi que sa famille ou son entourage proche, ont parfois de grandes difficultés à faire une demande de soins spécialisés, alors que celle-ci paraît indiquée. En s’appuyant sur les « médiateurs », professionnels du réseau ayant accès à cet adolescent et ayant conservé sa confiance, l’équipe mobile vise à rompre l’isolement dans lequel se trouvent l’adolescent et sa famille. Les prises en charge de l’équipe mobile sont de courte durée, et permettent une (re)mobilisation des ressources de l’adolescent et de son entourage proche, au moyen d’un important travail téléphonique et de rencontres effectuées par des binômes. Le cadre de ces rendez-vous se construit avec eux, rendant possible l’expression d’une demande de soins, ambulatoires ou hospitaliers, quand ceux-ci s’avèrent opportuns. Après cinq ans de fonctionnement, nous présentons un « retour sur expérience », dans lequel apparaissent la place importante occupée par la « non-demande » dans l’activité de l’équipe mobile, et les dimensions devenues prioritaires dans l’esprit de travail de ce dispositif : la pluridisciplinarité, la référence d’équipe, la multiplicité des lieux d’intervention et de la configuration des rencontres, le lien entretenu avec le réseau, la variabilité des relais, et enfin la nécessité et l’intérêt de travailler avec les familles. PO 298 CONSÉQUENCES COGNITIVES À LONG TERME D’UNE EXPOSITION CHRONIQUE AUX CANNABINOÏDES PENDANT L’ADOLESCENCE CHEZ DEUX SOUCHES DE RATS RENARD J., KREBS M.O., JAY T.M., LE PEN G. INSERM U894, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, PARIS, FRANCE L’adolescence est une période critique pour le développement du cerveau lors de laquelle le système endocannabinoïde pourrait jouer un rôle important. De nombreuses données suggèrent que la consommation de cannabis chez les adolescents puisse entraîner des effets irréversibles à long terme sur le développement du cerveau qui pourraient être à l’origine de pathologies psychiatriques parmi lesquelles la dépression, l’anxiété et la schizophrénie. Chez l’animal, l’exposition chronique aux cannabinoïdes durant l’adolescence induit notamment des anomalies cognitives qui s’apparentent à celles observées dans les pathologies psychiatriques. Les rats de la souche Lister-Hooded développent une consommation robuste de cannabinoïdes dans des paradigmes d’auto-administration comparativement à des rats albinos. Ainsi, l’objectif de cette étude est de comparer les conséquences cognitives à long-terme de l’exposition chronique aux cannabinoïdes durant l’adolescence chez les rats ListerHooded et Wistar. Aussi, les rats des deux souches reçoivent pendant l’adolescence (29e au 50e jour après la naissance) du solvant ou des doses croissantes d’un agoniste des récepteurs cannabinoïdes CB1, le CP55,940. Après un sevrage de 28 jours, la mémoire visuelle à court-terme et spatiale de travail sont évaluées chez ces animaux respectivement dans une tâche de reconnaissance d’objets et une tâche de localisation d’objets. Pour ces deux tâches, des intervalles de 30 min et 2 h sont utilisés entre la phase d’apprentissage et phase de test. Dans la tâche de reconnaissance d’objets, le traitement par le CP altère la mémoire visuelle à court-terme de la même façon pour les deux souches de rats et quel que soit le délai utilisé. Dans la tâche de localisation d’objets, le traitement par le CP altère la mémoire spatiale de travail chez les rats Wistar dès le délai de 30 min alors que des délais de 2 h pour observer des perturbations de ce type de mémoire chez les rats Lister-Hooded. Nos premiers résultats confirment que l’adolescence est une période critique pour les effets délétères des cannabinoïdes sur les processus mnésiques. Ils suggèrent également que ces effets délétères sur la mémoire spatiale de travail sont plus souche dépendants que ceux observés sur la mémoire à court terme. PO 299 ENQUÊTE SUR LE PARCOURS DE SOINS DES FAMILLES AYANT UN ENFANT ATTEINT DE TDAH EN FRANCE LECENDREUX M. (1), GETIN C. (2), KEDDAD K. (3) (1) CHU Robert Debré, PARIS, FRANCE (2) TDAH-France, GROSLAY, FRANCE (3) Laboratoires SHIRE France, BOULOGNE-BILLANCOURT, FRANCE 121 9e Congrès de l’Encéphale Introduction : Le trouble déficit de l’attention/hyperactivité TDAH est une affection dont le retentissement est sévère et qui évolue sur la vie entière des sujets. Ce trouble a une forte prévalence, une récente étude épidémiologique menée chez l’enfant a montré qu’elle était estimée entre 3,5 et 5,6 % en France. Pour autant, le parcours de soin des patients apparaît encore mal identifié, donnant lieu à des délais d’accès aux soins prolongés. Objectifs : Le principal objectif de cette enquête est de recueillir des informations sur le parcours de soin des enfants atteints de TDAH afin de mieux clarifier les besoins dans ce domaine. Méthodologie : L’enquête constituait en l’administration d’un auto-questionnaire soumis par internet, entre le 16 juillet et le 23 août 2009, transmis à 1 217 parents adhérents de l’association TDAH France possédant une adresse électronique. Résultats : Le taux de réponse a été de 23 % (retour de l’autoquestionnaire complet par 282 parents). L’école est le facteur à l’origine d’une démarche de demande de soin (diagnostic et évaluation) dans 77 % des cas. Le délai d’obtention d’un rendez-vous en consultation spécialisée est en moyenne de 8,2 mois (dont 14 % avec un délai supérieur à 2 ans). L’enfant a été diagnostiqué dans 38 % des cas par un neuropédiatre et 34 % par un pédopsychiatre. Plus de 80 % des parents ont le sentiment d’être impliqués dans le choix de la prise en charge de leur enfant, et seulement 41 % des familles s’estiment avoir été bien informées lors du diagnostic. Parmi les 70 % d’enfants recevant un traitement médicamenteux au moment de l’enquête, 97 % faisaient preuve d’une bonne observance les jours de classe. De plus, 76 % des enfants ont bénéficié d’une aide non médicamenteuse à type de thérapies, rééducations, orthophonie ou psychomotricité. Conclusion : Cette enquête démontre que le parcours de soin en France est long puisque le délai moyen écoulé avant l’accès au spécialiste est estimé à une année scolaire environ. Le repérage des troubles semble se faire sous la pression du milieu scolaire et non de façon préventive par le système de santé. Le rôle des approches non spécifiques dans l’accompagnement de ces enfants est souligné par les familles des patients. PO 300 PREMIER CENTRE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE POUR ADOLESCENT AU MAROC : BILAN D’ACTIVITÉ OUTARAHOUT M., OTHEMAN Y., TARIQ N., KISRA H. Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC L’adolescence est une période cruciale pour la santé et l’avenir de l’individu et de là, l’ensemble des sociétés. Pour ce faire, il faut que les adolescents puissent faire appel et trouver des services de santé de qualité qui reflètent leurs préoccupations et leurs besoins. Au Maroc, on constate de très grandes lacunes dans les services de santé fournis aux adolescents. La situation est encore aggravée par la pauvreté et l’absence de perspectives. Cependant un centre médicopsychologique pour adolescent, pionnier en la matière, a vu 122 le jour il y a 18 ans à Rabat. Nous proposons de faire un bilan de son activité à travers lequel nous tentons de montrer l’intérêt, la spécificité de ce lieu et ses limites. Dans cette étude nous développons la question de la continuité des soins avec les services en amont et en aval de l’hospitalisation. PO 301 ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE ET ANOREXIE MENTALE À L’ADOLESCENCE BOURION BEDES S. (1), KERMARREC S. (2), LIGIER F. (1), BAUMANN C. (3), KABUTH B. (1) (1) Centre psychotherapique NANCY, LAXOU, FRANCE (2) CHU, RENNES, FRANCE (3) CHU, NANCY, FRANCE Contexte : l’alliance thérapeutique, correspondant aux liens de confiance et de collaboration entre le patient et son thérapeute, est un élément clé de l’action thérapeutique. Peu de travaux ont été effectués sur l’alliance thérapeutique avec l’adolescent en soin. La prise en charge de l’anorexie mentale chez l’adolescent se révèle complexe, le patient étant souvent très accroché à son symptôme. Face à une conduite symptomatique sévère en termes d’évolution, de pronostic et devant des trajectoires de soins souvent ponctuées d’errance ou de consultations plus ou moins investies, il apparaît essentiel que le praticien établisse une alliance avec le patient et sa famille pour optimiser les soins proposés. Objectif : étudier et comparer le niveau d’alliance thérapeutique au cours de la prise en charge du côté du patient anorexique hospitalisé, du thérapeute mais aussi d’un parent Méthode : il s’agit d’une étude prospective portant sur 23 patients anorexiques hospitalisés en pédopsychiatrie au CHU de Nancy et leur thérapeute. Les niveaux d’alliance de 18 dyades patient-thérapeute sont complétés par les résultats de l’alliance perçue du côté d’un ou deux parents. L’alliance thérapeutique a été mesurée à trois temps de mesure par un auto-questionnaire validé comportant trois versions : patient, parent et thérapeute. Résultats : L’alliance est un phénomène dynamique avec des scores de l’alliance de l’adolescent, du thérapeute et de sa famille qui augmentent significativement au cours des soins. L’appréciation du niveau d’alliance varie d’un juge à l’autre avec une perception moins bonne du côté du thérapeute mais l’écart tend à se réduire avec le temps, étayant la nécessité d’un ajustement réciproque et ouvrant des pistes de recherche de facteurs contributifs d’une alliance précoce. PO 302 PLACE DU LITHUIM DANS LE TROUBLE DES CONDUITES EN PÉDOPSYCHIATRIE GUEDRIA A., HARRATHI A., HALAYEM S., BRAHAM S., OTHMAN S., CHARFI F., BELHAJ A., BOUDEN A., HALAYEM M.B. Hôpital RAZI, LA MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Le trouble des conduites affecte aux USA 1 à 4 % des jeunes de 9 à 17 ans. Il est responsable de désinsertion scolaire, sociale et familiale et peut se compliquer de Posters troubles de l’humeur et d’addiction aux substances. Sa prise en charge, multidisciplinaire, inclut le recours à des traitements sédatifs et aggressolytiques parmi lesquels le lithium. Objectifs : Dans ce travail, nous nous proposons d’étudier la place du lithium dans la prise en charge des enfants et adolescents présentant un trouble de conduites et d’en préciser les indications, l’efficacité et les limites. Méthodologie : Il s’agit d’une revue de la littérature concernant la prescription du lithium chez les enfants et les adolescents suivis pour trouble des conduites. Ont été étudiées les études publiées dans Medline répondant aux mots clés : lithuim, conduct disorder, aggression, children, adolescent, behavioral disorders. Résultats : Les travaux qui ont porté sur la prescription de lithium chez les enfants et adolescents avec troubles de conduite sont peu nombreux. Ces études se sont limitées à étudier la prescription de lithium chez des sujets hospitalisés et présentant des troubles des conduites sévères et résistants. Les résultats de ces dernières, bien que contradictoires, concluent à l’efficacité du lithium sur l’agressivité avec des effets secondaires à court terme moins importants qu’avec les neuroleptiques classiques. L’efficacité de lithium nécessite une durée de prescription minimale de quatre semaines pour être évaluée ce qui n’a pas été pris en compte dans la plupart des ces études, et les petits échantillons étudiés rendent la généralisation de ces résultats difficile. PO 303 PLACE DU LITHIUM DANS LE TRAITEMENT DU TROUBLE BIPOLAIRE JUVÉNILE : REVUE DE LA LITTÉRATURE HARRATHI A., BRAHAM S., HALAYEM S., CHAIEB N., CHARFI F., OTHMAN S., BELHADJ A., BOUDEN A., HALAYEM M.B. (1) Razi la Manouba, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La prescription des traitements thymorégulateurs à l’adolescence plus particulièrement le lithium semble avoir nettement augmenté au cours des dernières années bien que les indications soient plutôt basées sur des études chez l’adulte plus que sur des essais cliniques spécifiques du sujet jeune. Objectif : Compte tenu des nombreuses controverses concernant les recommandations pour l’utilisation du lithium dans le trouble bipolaire juvénile (TBJ), nous proposons dans ce travail une revue de la littérature concernant l’utilisation de cette molécule dans les troubles de l’humeur de l’enfant et de l’adolescent. Méthodologie : Il s’agit d’une revue de la littérature basée sur une recherche sur medline utilisant les mots clés suivants : bipolar disorder, mania, depression, adolescent, children, medication, lithium. Résultats : Peu d’études sur le sujet ont été publiées, et sont dominées par les études rétrospectives et les études de cas. De rares études contrôlées ont évalué la phase aiguë des épisodes thymiques contre une seule étude évaluant l’effet prophylactique de l’utilisation du lithium dans le TBJ. D’autres essais plus récents s’intéressent à l’évaluation de ce traitement dans le « Severe mood dysregulation syndrome » avec une utilisation du lithium aux doses thérapeutiques utilisés dans le TBJ. Le lithium est un traitement amplement utilisé aux USA dans le trouble bipolaire juvénile (le seul ayant l’AMM pour le traitement de la manie pour les jeunes de plus de 12 ans selon la Food and Drug Administration) mais peu en Europe (où l’autorisation de mise sur le marché n’est valable qu’à partir de 16 ans). Les études n’ont pas rapporté d’effets indésirables sévères à court terme ainsi que l’absence de supériorité du traitement par le lithium par rapport au valproate. Conclusion : Étant donné la maniabilité difficile de cette molécule, et l’absence d’évaluation à long terme, le lithium semble être une alternative thérapeutique à envisager en 2e temps dans le traitement du trouble bipolaire juvénile. PO 304 PLACE DE L’ATOMOXÉTINE DANS LA PRISE EN CHARGE DU TROUBLE DÉFICITAIRE D’ATTENTION AVEC HYPARACTIVITÉ (À PROPOS D’UN CAS) OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., ABILKACEM L., LAFFINTI A., EL IDRISSI S. Service de psychiatrie, Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est considéré comme le trouble psychique le plus fréquent chez l’enfant avec une prévalence variant selon les auteurs de 2 à 26 %. La fréquence et l’impact social du TDAH, ainsi que ses conséquences négatives sur le développement personnel, en font un problème de santé publique. Le traitement du TDAH repose sur une prise en charge multimodale associant psychothérapie, aides psycho éducatives, psychomotricité et le traitement psycho stimulant (méthylphénidate). La réponse clinique du méthylphénidate peut être absente ou insuffisante chez 20 à 30 % des enfants traités. L’atomoxétine représente une alternative thérapeutique très intéressante dans le traitement du TDAH. À travers un cas, nous allons discuter l’efficacité de ce nouveau traitement et préciser sa place dans les stratégies thérapeutiques de ce trouble chronique et invalidant. Il s’agit d’un enfant âgé de 6 ans et 06 mois, adressé par son pédiatre en consultation pédopsychiatrique pour instabilité psychomotrice qui perturbe les apprentissages scolaires et la vie familiale. Le diagnostic du TDAH a été retenu et l’enfant a bénéficié d’abord d’une prise en charge psycho éducative ainsi qu’une rééducation psychomotrice, mais devant la persistance de la symptomatologie et surtout son retentissement scolaire et familial important, le patient a été mis sous atomoxétine. Le résultat fut spectaculaire dès la première semaine du traitement. Un changement radical dans le comportement de l’enfant a été observé par la famille et les enseignants avec une amélioration maintenue 06 mois après l’arrêt du traitement. L’atomoxétine est un traitement efficace et bien toléré du TDAH de l’enfant et de l’adolescent. Il s’agit d’un inhibiteur 123 9e Congrès de l’Encéphale du transporteur de la noradrénaline. Les essais cliniques principaux montrent une supériorité de l’atomoxétine par rapport au placebo sur l’amélioration des symptômes cibles du TDAH. La tolérance à court terme est bonne ; les effets indésirables les plus fréquents sont gastro-intestinaux (perte d’appétit, vomissements). Des données préliminaires montrent que l’atomoxétine pourrait avoir un intérêt particulier dans les formes du TDAH comorbides avec les troubles de l’humeur, les tics et le syndrome de Gilles de la Tourette. PO 305 PLACE DE L’ECT DANS LA MANIE RÉSISTANTE DE L’ADOLESCENT : À PROPOS D’UN CAS DARDOUR M., GADDOUR N., BOUSSAID N., BRAHAM S., MHALLA A., MISSAOUI S., LTAIEF L., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Si l’électroconvulsivothérapie (ECT) est une thérapeutique répandue chez l’adulte, elle reste peu fréquente chez l’adolescent. Pourtant, dès 1942, Heuyer et Bender en rapportent l’efficacité clinique chez des enfants et des adolescents. Objectif : À travers une vignette clinique, nous nous proposons de discuter la pertinence clinique de l’ECT chez l’adolescent. Cas clinique : N. est un adolescent âgé de 15, qui a été hospitalisé au service de psychiatrie de Monastir pour un épisode maniaque. Le diagnostic porté était un trouble bipolaire de type I. Sa mère est suivie pour trouble de la personnalité, et son frère pour un trouble bipolaire type I. La symptomatologie maniaque chez N. était purement thymique mais particulièrement résistante, nécessitant une hospitalisation de plus de 5 mois. Il a reçu un thymorégulateur (Valproate) associé à des neuroleptiques de 1re puis de 2e génération avec peu d’efficacité. L’indication de l’ECT a été donc posée. Le patient a bénéficié au total de 8 séances d’ECT (fréquence maximale de 50 Hz), au bout desquelles il y a eu une nette amélioration de la symptomatologie clinique. Conclusion : Malgré un profil efficacité/tolérance excellent dans certaines indications, l’ECT reste controversée chez l’adolescent. En effet, le manque d’études contrôlées a fait que, chez l’adolescent, l’ECT doit rester un traitement d’exception. Ses indications se jugent au cas par cas, et se limitent aux troubles psychiatriques sévères et chimiorésistants. PO 306 UNITÉS MÈRE-ENFANT : INTÉRÊTS, LIMITES ET ÉTATS DES LIEUX NOUIRA O., SLAMA H., CHOUIKH A., NASR M. Service de psychiatrie CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE La séparation d’une mère, même malade, de son nourrisson, est souvent nuisible pour les deux partenaires. Le processus 124 d’attachement ne peut s’établir correctement. Ce sentiment de sécurité remis en cause dans les premiers jours de la vie peut avoir des conséquences importantes sur la capacité d’autonomie et sur la construction des relations sociales de l’enfant. Les unités mère-enfant (UME) ont vu le jour depuis une cinquantaine d’années. Elles constituent un outil thérapeutique et de prévention, organisées autour de la mère et de son enfant. L’objectif de ces unités est d’offrir un temps et un cadre contenant tant pour la mère en difficulté psychique que pour le bébé afin de les aider, soit à trouver ou retrouver des relations harmonieuses, soit à préparer un placement du bébé dans de bonnes conditions. Le but de notre travail est de faire une revue bibliographique sur les concepts actuels, les intérêts et les limites de ces unités et évaluer leurs fonctions curative et préventive. Les UME ne répondent qu’à une part infime des besoins en termes de psychiatrie périnatale. Elles sont une nécessité sur le plan de la santé publique. Cependant, cette modalité de prise en charge reste, malgré tout, anecdotique dans le monde, exception faite du Royaume-Uni. En effet, l’hospitalisation conjointe existe dans de nombreux autres pays : États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Israël, Allemagne, Belgique, Suisse et France ; cependant l’offre est plus éparse et les indications d’hospitalisation ne répondent pas, comme au Royaume-Uni, à des critères homogènes d’une unité à une autre. Par ailleurs, aucune unité n’est encore créée en Tunisie. Le développement de ces structures ne prend sens que s’il s’inscrit dans une politique globale de développement de la psychiatrie périnatale, mettant au premier plan la prévention. Elle nécessite le développement d’équipes ambulatoires, une présence systématique dans toutes les maternités et la formation de tous les professionnels de la périnatalité au repérage des difficultés psychiques. PO 307 UN MONDE TROP RAPIDE POUR UN CERVEAU DISCONNECTÉ : UNE NOUVELLE APPROCHE THÉORICO-PRATIQUE DE L’AUTISME GEPNER B. (1), TARDIF C. (2) (1) Labo Parole et Langage, UMR CNRS 6057, AIX EN PROVENCE, FRANCE (2) Labo PsyCLE, Université Aix Marseille 1, AIX EN PROVENCE, FRANCE Vingt années de recherche clinique et expérimentale nous ont permis de considérer les désordres et particularités des personnes autistes comme l’expression phénotypique de mécanismes neuropsychologiques nodaux : les Désordres du Traitement Temporo-Spatial (DTTS). Ces DTTS incluent des degrés variables d’inhabileté dans i) la perception des stimuli multi-sensoriels dynamiques rapides en provenance de l’environnement physique et humain – flux optique et mouvements biologiques (faciaux et corporels), flux de la parole et flux proprioceptif -, et ii) le couplage sensoriel et sensori-moteur synchrone, en temps réel, fluide et cohérent, de ces informations. Ces DTTS génèrent une constellation de défauts de commu- Posters nication verbale, corporelle (faciale, gestuelle) et émotionnelle. À l’inverse, les personnes autistes se concentrent et focalisent leur attention sur des stimuli statiques et des détails perceptifs, développent parfois des habiletés perceptives accrues voire exagérées, et au moins 10 % d’entre elles deviennent experts en mémoire spatiale, mathématique ou graphisme. La contrepartie neurophysiologique de ces DTTS, nommée Disconnectivité-Dissynchronie Cérébrale Multi-système (DDCM), consiste soit en sous-connectivité fonctionnelle et hypo-synchronisation neuronale au sein et/ou entre de multiples régions cérébrales en cas d’exposition des personnes autistes à des stimuli dynamiques, soit en sur-connectivité et hyper-synchronisation face à des stimuli statiques. De manière convergente, les enfants autistes ont de meilleures performances en reconnaissance d’expressions faciales émotionnelles, en imitation de gestes (Lainé et al, J Autism Dev Disord, in press), et en compréhension verbale, lorsque la vitesse de présentation sur ordinateur des événements faciaux, gestuels et vocaux est ralentie par un logiciel dédié. Notre nouvelle approche théorico-pratique de l’autisme (Gepner & Féron, Neurosci Biobehav Rev, 2009), compatible avec les autres théories et modèles contemporains de l’autisme (faiblesse de cohérence centrale, cécité mentale, surfonctionnement perceptif, dysfonction exécutive), pourrait donc ouvrir dans un très proche avenir des voies inédites et prometteuses pour la réhabilitation des troubles perceptifs et communicatifs des personnes autistes. PO 308 QUALITÉ DE VIE DES ADOLESCENTS AVEC SYNDROME D’ASPERGER ET AUTISME DE BON NIVEAU. IMPACT DES CARACTÉRISTIQUES SOCIALES, FAMILIALES, SCOLAIRES ET DE PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE COTTENCEAU H. (1), ROUX S. (2), BLANC R. (2), LENOIR P. (3), BARTHELEMY C. (4) (1) Centre Universitaire de pédopsychiatrie, CHRU de Tours et Université François Rabelais de Tours, TOURS, FRANCE (2) UMR INSERM U930 et Université François Rabelais de Tours, TOURS, FRANCE (3) Service de coordination départementale en psychologie clinique de l’adolescence Centre Oreste, TOURS, FRANCE (4) Centre Universitaire de pédopsychiatrie, CHRU de Tours, Université François Rabelais de Tours et UMR INSERM U930, TOURS, FRANCE Il n’existe pas, à ce jour, d’étude sur la qualité de vie des adolescents avec Syndrome d’Asperger (SA) ou autisme de bon niveau. La vie relationnelle étant primordiale à cette période, les objectifs de cette étude sont de préciser les conséquences de la pathologie autistique sur la vie quotidienne de ces adolescents, et de les mettre en parallèle avec le retentissement d’une maladie somatique chronique (le diabète). L’impact des caractéristiques personnelles, familiales, sociales et de prise en charge thérapeutique a été recherché. Vingt-six adolescents avec SA ou autisme de bon niveau, 44 diabétiques et 250 témoins ont complété un auto-questionnaire de qualité de vie validé : le VSP-A, « Vécu et Santé Perçue » pour Adolescents (Sapin, Simeoni et al 2005). La moyenne d’âge était de 14,7 ans. La qualité de vie des adolescents avec SA ou autisme de bon niveau est significativement inférieure aux témoins, pour les relations avec leurs pairs, leurs loisirs et leur vie sentimentale et sexuelle. De nombreux paramètres influent sur la qualité de vie des adolescents, tels l’âge, le sexe, la pratique d’une activité sportive, ou encore la prise en charge thérapeutique, avec le soutien d’une auxiliaire de vie scolaire pour les autistes. Les sujets avec SA souffrent d’une altération notable de leur qualité de vie, chez les adolescents comme chez les jeunes adultes. L’utilisation des items du VSP-A traitant des relations sociales peut être discutée pour l’évaluation de la qualité de vie de ces sujets particuliers. PO 309 ÉTUDE DE LA VALIDITÉ DISCRIMINANTE DE L’ÉCHELLE D’ÉVALUATION DES COMPORTEMENTS RÉPÉTÉS ET RESTREINTS (EC2R) DANS L’AUTISME THOMAZEAU B. (1), MALVY J. (1), BOURREAU Y. (2), ROUX S. (3), BARTHELEMY C. (1) (1) Centre universitaire de pédopsychiatrie CHRU de Tours, TOURS, FRANCE (2) UMR INSERM U930, TOURS, FRANCE (3) Université François Rabelais de Tours, TOURS, FRANCE Synthèse de la théorie DTTS-DDCM de [...] Les troubles envahissants du développement (TED), et plus spécifiquement l’autisme, sont caractérisés par la présence de troubles de la socialisation et de la communication, mais 125 9e Congrès de l’Encéphale aussi par l’expression de comportements répétés et restreints (C2R). Ces derniers constituent une dimension sémiologique hétérogène témoignant d’un manque de flexibilité qui s’avère très invalidant pour la personne avec autisme et pour son entourage. Malgré cela, cette dimension de l’autisme a été moins étudiée que les déficits de communication et de socialisation. L’équipe « Autisme » de l’UMR INSERM U930 (Pr. C. Barthélémy, CHRU de Tours) a donc construit une échelle d’évaluation de ces comportements répétés et restreints (échelle EC2R) qui comporte 35 items ; le degré d’expression de chaque comportement est évalué sur 5 niveaux. Les premières étapes de validation de l’échelle ont permis de confirmer ses bonnes qualités métrologiques (fidélité inter-cotateurs, validation interne). L’échelle EC2R comporte 4 dimensions pertinentes : les stéréotypies sensorimotrices, l’intolérance au changement, les comportements restreints et l’insuffisance modulatrice. Nous présentons ici une nouvelle étape de la validation de l’échelle EC2R : l’étude de sa validité discriminante. Celle-ci a porté sur un échantillon de 24 patients avec des troubles autistiques appariés en âge et en niveau de développement à 24 patients présentant un retard mental sans autisme. Cette étude a permis de montrer la capacité de l’échelle EC2R à discriminer une population de patients avec TED d’une population de patients retardés mentaux : les patients avec retard mental ont une expression plus faible de C2R que les patients avec des troubles autistiques, l’intolérance au changement et l’insuffisance modulatrice étant les dimensions les plus discriminantes. Cette étude confirme que l’échelle EC2R est une échelle fiable, facilement utilisable en pratique courante et en recherche clinique. Elle constitue une étape indispensable permettant de dégager des profils individuels et de groupes en vue d’études neurofonctionnelles et thérapeutiques. Elle pourra être complétée par la confrontation d’autres pathologies présentant certaines similarités avec l’autisme dans leur répertoire comportemental (Tics, TOC…). PO 310 ÉVOLUTION À L’ÂGE ADULTE DES ENFANTS ATTEINTS DE TROUBLES ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT (TED) ET DE TROUBLES PSYCHOTIQUES ERNOUL A., BRIERE M., DENES D., MARIE P.L., MONDOLONI A., GARRE J.B., GOHIER B. CHU d’Angers, département de psychiatrie et de psychologie médicale, ANGERS, FRANCE Le devenir à l’âge adulte des enfants atteints de TED et de troubles psychotiques n’est pas précisément documenté à ce jour. Une synthèse de la littérature objective une grande variabilité évolutive, tant au plan clinique que social, se répartissant en trois grandes catégories. L’évolution déficitaire, longtemps considérée comme inexorable, concerne moins de 50 % des cas, marqués à l’âge adulte par le diagnostic de psychose déficitaire ou de schizophrénie avec prédominance du symptôme 126 autistique. Les enfants autistes avec retard mental et schizophrènes sont les plus touchés par cette évolution. 25 à 50 % des enfants bénéficient d’une évolution favorable se caractérisant à l’âge adulte par une normalité ou un trouble de la personnalité sans déficit intellectuel avec une adaptation psychosociale correcte, seule une discrète « empreinte » persiste. Enfin, l’évolution intermédiaire se caractérise par une personnalité pathologique avec déficit intellectuel ou une stabilisation du diagnostic avec dépendance aux milieux protégés. Des facteurs prédictifs sont mis en évidence : type, précocité et intensité du TED, niveau intellectuel et cognitif, qualité du langage, association ou non à des comorbidités, type de prise en charge thérapeutique, environnement, soutien familial et mécanismes de défense mis en jeu par l’enfant. La large évolutivité est liée à la combinaison de ces nombreux paramètres. La connaissance de l’évolution de ces enfants permet aux pédopsychiatres un recul pour optimiser leur prise en charge et d’envisager éventuellement une relecture de la classification diagnostique. Aussi, elle offre aux psychiatres une meilleure compréhension de certaines manifestations cliniques de certains patients adultes atteints notamment de TED ou de troubles psychotiques dans leur enfance. Conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé d’aborder la question du devenir à l’âge adulte des enfants atteints de TED, ce travail a pour objectif de susciter l’intérêt de la mise en œuvre d’une étude épidémiologique longitudinale avec la collaboration de psychiatres et pédopsychiatres afin d’améliorer la prise en charge pendant l’enfance et de mieux comprendre la symptomatologie présentée par les patients à l’âge adulte. PO 311 EFFICACITÉ DE L’ARIPIPRAZOLE DANS LE TRAITEMENT DE L’IRRITABILITÉ AU SEIN DE POPULATIONS PÉDIATRIQUES (6-17 ANS) ATTEINTES DE TROUBLES AUTISTIQUES : RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE DE 52 SEMAINES PATEL M. (1), OWEN R. (2), COREY-LISLE P.K. (2), MANKOSKI R. (1), KAMEN L. (2), MANOS G. (2), MCQUADE R.D. (3), CARSON W.H. (3), MARCUS R.N. (2) (1) Bristol-Myers Squibb Co., PLAINSBORO, États-Unis (2) Bristol-Myers Squibb Co., WALLINGFORD, États-Unis (3) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization, Inc, PRINCETON, États-Unis Contexte : Deux études randomisées, contrôlées contre placebo ont évalué l’efficacité et l’innocuité d’aripiprazole (ARI) pendant 8 semaines dans le traitement de l’irritabilité associée à des troubles autistiques. Nous rapportons ici les résultats d’efficacité d’une étude à plus long terme. Méthode : Étude de 52 semaines, en ouvert, à doses flexibles (2-15 mg/jour) dans le traitement de l’irritabilité chez des sujets âgés entre 6 et 17 ans atteints de troubles autistiques. Les sujets ont soit complété l’un des essais randomisés de 8 semaines avec ARI (précédemment sous ARI [PA]) ou un placebo (précédemment sous placebo [PP]), soit étaient des patients recevant ARI de novo (DN). Posters L’objectif principal était l’évaluation de la sécurité et de la tolérance au traitement ; l’efficacité constituait un objectif secondaire à travers la sous-échelle Irritabilité de la Liste des Comportements Aberrants (ABC-I : Aberrant Behavior ChecklistIrritability), échelles d’Impression Clinique Globale-Sévérité (CGI-S) et Amélioration (CGI-I). Résultats : 330 sujets sont entrés dans la phase de traitement : 174 PA, 70 PP et 86 DN. 199 sujets ont complété 52 semaines de traitement. La variation moyenne (LOCF) entre l’inclusion et la fin de l’étude du score de la sous-échelle ABC-I a été : PA + 0,7 ; PP 6,1 ; DN 6,5. Les variations moyennes des scores CGI-S (LOCF) en fin d’étude étaient les suivants : PA 0,0 ; PP 0,4 ; DN 0,8. Pour le score CGI-I (LOCF) chez les sujets DN, 19,6 % étaient considérés comme « très fortement améliorés » et 38,2 % comme « fortement améliorés ». Tous les groupes ont montré une amélioration des mesures de la qualité de vie dans les groupes PP et DN ; aucun changement par rapport aux précédents essais n’a été observé chez les sujets PA. Conclusion : L’amélioration des symptômes a été la plus importante dans les groupes DN et PP. L’efficacité observée dans les précédents essais a été maintenue chez les sujets PA, et les scores ont été similaires à la fin de l’étude pour tous les sous-groupes. L’interprétation des résultats est limitée par la nature ouverte de l’étude, mais ceux-ci restent congruents avec l’amélioration à long terme des symptômes de l’irritabilité associée à des troubles autistiques. PO 312 ÉTUDE DE 52 SEMAINES ÉVALUANT LA TOLÉRANCE DE L’ARIPIPRAZOLE DANS LE TRAITEMENT DE L’IRRITABILITE AU SEIN DE POPULATIONS PÉDIATRIQUES (6-17 ANS) DE SUJETS ATTEINTS DE TROUBLES AUTISTIQUES MCCOLLOUGH M. (1), OWEN R. (2), COREY-LISLE P.K. (2), MANKOSKI R. (1), KAMEN L. (2), MANOS G. (2), MCQUADE R.D. (3), CARSON W.H. (3), MARCUS R.N. (2) (1) Bristol-Myers Squibb Co., PLAINSBORO, États-Unis (2) Bristol-Myers Squibb Co., WALLINGFORD, États-Unis (3) Otsuka Pharmaceutical Development & Commercialization, Inc., PRINCETON, États-Unis Contexte : Deux études randomisées, contrôlées contre placebo ont évalué l’efficacité et la tolérance d’aripiprazole (ARI) pendant 8 semaines dans le traitement de l’irritabilité associée à des troubles autistiques. Nous rapportons ici les résultats de la tolérance d’une étude à plus long terme. Méthode : Étude de 52 semaines, en ouvert, à doses flexibles (2-15 mg/jour) dans le traitement de l’irritabilité chez des sujets âgés entre 6 et 17 ans atteints de troubles autistiques. Les sujets ont soit complété l’un des essais randomisés de 8 semaines avec ARI (précédemment sous ARI [PA]) ou un placebo (précédemment sous placebo [PP]), soient étaient des patients recevant ARI de novo (DN). Résultats : 330 sujets sont entrés dans la phase de traitement : 174 PA, 70 PP et 86 DN. La plupart étaient de sexe masculin et âgés entre 6 et 12 ans. 199 sujets ont complété 52 semaines de traitement. Les taux de complétion de l’étude étaient : PA = 62 %, PP = 53 %, DN = 64 %. Les événements indésirables (EI) chez ∏ 10 % des patients dans chaque groupe étaient les suivants : augmentation du poids PA 23,0 %, PP 22,9 %, DN 23,3 % ; vomissements PA 19,5 %, PP 15,7 %, DN 19,8 ; augmentation de l’appétit PA 10,9 %, PP 11,4 %, DN 18,6 % ; sédation PA 5,2 %, PP 14,3 %, DN 9,3 % ; fatigue PA 5,2 %, PP 10,0 % ; DN 8,1 % ; rhinopharyngite PA 12,6 %, PP 14,3 %, DN 14,0 % ; infection des voies respiratoires supérieures PA 9,2 %, PP 15,7 % ; DN 12,8 % ; insomnie PA 9,8 %, PP 11,4 %, DN 9,3 % ; diarrhée PA 8,6 %, PP 11,4 %, DN 8,1 % ; toux PA 8,6 %, PP 8,6, DN 11,6 %. L’incidence des EI liés aux SEP sont les suivants : DN 18,6 %, PA 14,9 %, PP 8,6 %. Les taux d’abandon pour cause d’EI = 10,6 %, le plus souvent pour cause d’agressivité et de prise de poids. Variation moyenne par rapport à l’inclusion du poids (z-score par périodes) a été : ≤ 3 mois = 0,15 ; 3-6 mois = 0,26 ; 6-9 mois = 0,32 ; > 9 mois = 0,33. Conclusion : Aripiprazole a été de manière générale bien toléré dans le traitement de l’irritabilité associée aux troubles autistiques. Il y a eu peu de sorties d’étude pour cause d’événements indésirables. L’augmentation du poids, même si présente, tend à se stabiliser tout au long de l’étude. PO 313 LA MÉCANIQUE DU MOT : UNE POLITIQUE DE GAUCHE AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2) (1) Chu Mustapha bacha, ALGER, ALGERIE (2) Ehs Cheraga, ALGER, ALGERIE À partir des troubles aphasiques rencontrés chez nos patients atteints de démences ou d’encéphalopathie de Gayet-Wernicke, jusqu’aux thérapies déployées pour les combattre, nous allons pénétrer dans les méandres du langage, de son origine à ses relations avec la pensée, de ses mécanismes intimes à ses soubassements neuroanatomiques. Les sciences cognitives montrent que le langage est bien différent de la pensée, l’imagerie cérébrale fonctionnelle montre que le langage intérieur (pensée) et extériorisé (langage oral) rencontrent les mêmes régions du cerveau d’où cette hypothèse probable : la lésion de ces aires se répercuteraient sur les 2 fonctions du langage. Qu’il s’agisse de Broca ou de Wernicke, tous s’accordent sur la notion d’une lésion au niveau du tiers post de la 1re circonvolution temporale gauche avec l’existence d’au moins 2 composantes au sein du système du langage, l’une liée à la production verbale et l’autre à la compréhension verbale. Les cognitivistes avancent que pour parler, il faut comprendre ce que disent les autres, fonction dévolue aux fameux « neurones miroirs » qui s’activent en IRM lorsque nous parlons ou nous écoutons un autre parler. Certains généticiens baptisent le gène FOXP2 « gène du langage ». Enfin en matière de langage, ce qui est important est plutôt le software (la façon dont le cerveau acquiert le langage) et non le hardware (le câblage inné du cerveau). 127 9e Congrès de l’Encéphale PO 314 PRISE EN CHARGE SPÉCIFIQUE DE PATIENTS ÂGÉS DE 45 À 65 ANS ATTEINTS DE MALADIE D’ALZHEIMER ET APPARENTÉES BOTVINIK E. Esquirol, PARIS, FRANCE Ce poster traite d’un projet innovant mené depuis deux ans dans un accueil de jour thérapeutique (association O.S.E) à Paris. Il s’agit d’un accompagnement spécifique proposé aux patients âgés de 45 à 65 ans atteints de maladies d’Alzheimer et apparentées. Le projet avait pour but au départ de répondre aux objectifs de santé publique, à la demande de l’association France Alzheimer de créer des lieux spécialisés pour cette population et à celle des aidants qui souhaitaient des prises en charge pour leur proche sans contact avec la population plus âgée. Nous avons donc proposé sur une journée des activités dédiées exclusivement aux patients dits « jeunes » tout en maintenant des moments avec la population plus âgée. La file active est constituée de 9 patients, dont le profil sera détaillé (diagnostic, MMSE, BREF, IADL, NPI). Des problématiques spécifiques ont été repérées : le travail de deuil particulièrement marqué dans divers secteurs de vie, l’importance de rester dans une perspective d’avenir, un élan vital préservé permettant la prise d’initiatives, la mise en place d’activités plus physiques et des sorties en dehors du centre. Une enquête de satisfaction a été réalisée auprès des aidants et des patients. Les aidants au début et après un an se montrent réticents à l’idée que leur proche se confronte à des sujets plus âgés considérés comme plus malades. Les patients ont à l’inverse un vécu plus nuancé. Nous avons aussi cherché à cerner les enjeux conscients et inconscients à l’œuvre dans cette demande de séparer jeunes et moins jeunes, l’intérêt mais également les limites du projet. Forts de ces réflexions et des résultats de l’enquête de satisfaction, nous avons redéfini l’offre de soins à proposer. PO 315 LA THÉRAPIE COMPORTEMENTALE MULTISENSORIELLE PAR L’ENVIRONNEMENT SNOEZELEN DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER : REVUE DE LA LITTÉRATURE GARAT J. (1), BERNARD E. (1), MERVELAY V. (1), MULLER C. (2), WEINER L. (3), JAVELOT H. (4) (1) Maison Hospitalière de Baccarat, BACCARAT, FRANCE (2) Laboratoire ETAP - département Neuropsychopharmacologie, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (3) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg Pôle de Psychiatrie et de Santé Mentale Secteur de Psychiatrie II, STRASBOURG, FRANCE (4) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE La thérapie comportementale multisensorielle par l’utilisation des salles Snoezelen est aujourd’hui utilisée avec plus ou 128 moins de succès dans de nombreuses situations cliniques : retard mental (associé à l’autisme ou des traumatismes cérébraux notamment : Fava & Strauss, 2010 ; Hotz et al., 2006), maladie du développement psychomoteur (exemple du syndrome de Rett ; Lotan & Merrick, 2010), douleurs chroniques [Shofield 1996, 2000, 2002 ; Shofield et al., 1998, 2000] et soins palliatifs [Schofield & Payne, 2003]) et la démence. Le bénéfice de l’environnement multisensoriel Snoezelen dans la démence a déjà fait l’objet d’un grand nombre d’études finalisées [Cornell et al., 2004 ; Cox et al., 2004 ; Verkaik et al., 2005 ; van Weert et al., 2005 ; Staal et al., 2007] ou en cours [15]. À titre d’exemple, Stall et al. [2007] ont ainsi montré dans une étude randomisée, contrôlée, en simple aveugle et chez 24 patients une diminution significative de l’apathie et de l’agitation chez des patients présentant une démence sévère à modérée (l’effet sur l’apathie est par ailleurs confirmé par une méta-analyse de la collaboration Cochrane évaluant notamment la TCMS [Verkaik et al., 2005]). L’étude menée par Van Weert et al. [2005] a permis de démontrer sur un plus grand nombre de patients que l’intégration du Snoezelen dans les soins journaliers permettait notamment : (i) des réductions significatives des comportements agressifs ou d’opposition, mais également des comportements d’apathie et d’autres signes reliés à une thymie dépressive, et, à l’inverse, (ii) une augmentation significative de manifestations positives de l’humeur et des comportements adaptatifs (verbaux et non-verbaux). La revue de Livingston et al. (2005), exploitant 162 études sur les approches psychologiques de gestion des troubles neuropsychiatriques liés à la démence, rapporte cependant que les programmes Snoezelen ne présenteraient un impact positif que lors des séances, mais pas sur le long terme. L’ensemble des preuves scientifiques apportées à ce jour sur l’intégration d’un programme Snoezelen dans les soins des résidents déments semble plaider en faveur d’un effet positif de généralisation sur l’humeur et le comportement, au moins à court terme. PO 316 BILAN SYSTÉMATIQUE D’ENTRÉE EN PSYCHIATRIE ET SON INTÉRÊT DANS LE DÉPISTAGE DE COMORBIDITÉS HAJJI K., LABBENE A., KHAMMOUMA S., BOUANENE I., HADJ AMMAR M., NASR M. Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : L’existence d’une prévalence élevée de pathologies organiques parmi les patients souffrant des troubles mentaux est un fait bien établi. Malgré son caractère systématique, le bilan biologique d’entrée en psychiatrie a un rôle essentiel dans le dépistage d’une comorbidité somatique. L’objectif du présent travail était d’évaluer l’intérêt de ce bilan dans le dépistage d’une comorbidité somatique telles que le diabète, les syndromes infectieux ou les pathologies hépatiques. Patients et Méthodes : Durant cinq mois, sur un total de 100 prélèvements sanguins effectués sur des patients admis dans le service de psychiatrie CHU Mahdia, nous avons évalué l’intérêt du bilan d’entrée suivant : numération formule sanguine (NFS), vitesse de sédimentation, ionogramme sanguin, glycémie, urée, créatinine, taux de prothrombine (TP), Posters bilirubine directe et conjuguée, alanine aminotransférase, aspartate aminotransférase, gamma glutamyl transférase et la phosphatase alcaline. Résultats : Parmi les 100 patients, 79 ont présenté au moins une anomalie biologique, 34,17 % une NFS perturbée, 6,32 % une vitesse de sédimentation élevée, 19 % des chiffres glycémiques anormaux dont 13,3 % une intolérance au glucose (glycémie∏1,10 g/l) et 13,3 % une glycémie égale ou supérieure à 1,26 g/l, 79,75 % une bilirubinémie élevée et 2,5 % un TP bas. Conclusion : Malgré ses limites méthodologiques, notre travail confirme la fréquence élevée des affections somatiques chez les patients hospitalisés en psychiatrie et montre qu’un bilan biologique d’entrée serait susceptible d’améliorer leur dépistage. PO 317 PATHOLOGIES ORGANIQUES EN MILIEU PSYCHIATRIQUE : QUELS RAPPORTS ? BARRIMI M., EL ASSIL O., EL GHAZOUANI F., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC La santé physique de patients souffrant d’affections psychiatriques sévères a été longtemps ignorée et a pénalisé les malades mentaux en matière d’accès aux soins. Le nombre croissant de travaux réalisés ces dernières années (études épidémiologiques, études cliniques) sur l’association entre pathologies organiques et troubles mentaux a permis de mieux prendre la mesure de cette réalité épidémiologique. Cette comorbidité péjore le pronostic pour ces deux types de pathologies, rend plus complexe la prise en charge thérapeutique et retentit à terme sur le pronostic vital. Nous nous sommes appuyés dans ce travail sur l’expérience du service de psychiatrie au CHU Hassan II de Fès, dans le but d’améliorer la prise en charge somatique des malades mentaux. Objectifs : – Étudier la complexité des interactions entre les pathologies somatiques et les troubles psychiatriques. – Dépister les moindres signes orientant vers une affection organique chez les patients consultant aux urgences psychiatriques ou hospitalisés au service de psychiatrie. – Donner un aperçu sur la nature de la pathologie organique, observée en milieu psychiatrique. – Assurer la prise en charge globale des patients et participer à la prévention, à la détection, au traitement et au suivi des comorbidités organiques. Patient et méthodes : Enquête portant sur les patients consultant aux urgences psychiatriques ou hospitalisés aux services de psychiatrie puis transférés pour avis aux services médico-chirurgicaux du CHU de Fès, sur une période de 12 mois du janvier 2010 au décembre 2010. L’étude a été basée sur un entretien psychiatrique avec un examen clinique somatique et une fiche de renseignements cliniques standard comportant 23 items portant sur diverses rubriques : données socio-demographiques ; données clini- ques et paracliniques ; évolution et modalités de prise en charge. Résultats : en cours. PO 318 LA PSYCHIATRIE DE LIAISON AU CHU DE FÈS (MAROC) : ÉTUDE PROSPECTIVE ÉTALÉE SUR 12 MOIS BARRIMI M., HLAL H., TLIJI A., LAHLOU F., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC La psychiatrie de liaison recouvre une grande diversité de pratiques, elle s’occupe des troubles psychiatriques se manifestant chez les patients des autres disciplines médicales et elle comporte trois grands types d’activité : clinique, pédagogique et de recherche. À travers une étude prospective longitudinale sur 12 mois colligée au sein du centre hospitalier universitaire Hassan II à Fès, nous avons essayé d’évaluer les différentes dimensions de cette discipline. Objectifs : Les objectifs de notre travail : 1. Évaluer et apprécier le type de demandes en soins psychiatriques émanant des services médico-chirurgicaux du CHU de Fès. 2. Identifier les services les plus demandeurs d’avis psychiatriques et les motifs les plus fréquents. 3. Étudier la prévalence, et la nature des troubles psychiatriques rencontrés lors des avis psychiatriques. 4. Assurer une prise en charge psychiatrique de ces troubles et sensibiliser les équipes soignantes à l’importance de leur dépistage pour améliorer la prise en charge globale des patients. Patient et méthodes : Étude prospective longitudinale sur 12 mois, étalée sur une période allant de janvier 2010 à decembre 2010, portant sur 82 demandes d’avis psychiatriques provenant des divers services médico-chirurgicaux du CHU de Fès. L’entretien psychiatrique a été fait par des questions directes en se basant sur une fiche questionnaire de 24 items. Après un examen psychiatrique initial, le rythme de suivi était à 1 mois, à 3 mois, et à 6 mois. Résultats : en cours. PO 319 PLAINTES SOMATIQUES ET ÉTAT DE STRESS POSTTRAUMATIQUE : DERRIÈRE LE MASQUE DES APPARENCES AMBROSINO M., MÈLE E. Hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué, VILLENAVE D’ORNON, FRANCE Monsieur A., ancien militaire ayant participé à de nombreuses missions opérationnelles, nous est adressé par son médecin traitant pour suspicion d’hypocondrie après un long 129 9e Congrès de l’Encéphale parcours médical émaillé de multiples consultations, hospitalisations et examens paracliniques. Cette rencontre lui permet d’évoquer enfin les expériences traumatiques vécues durant son parcours professionnel. Pathologie fréquente chez les militaires mais aussi dans la population générale pour des sujets victimes d’accidents de la voie publique ou d’agressions, l’état de stress post-traumatique peut avoir une présentation clinique atypique. Des plaintes somatiques peu caractéristiques ou encore des troubles des conduites peuvent, comme chez Monsieur A, prendre le devant de la scène, et retarder une prise en charge spécialisée adaptée. Comme l’illustre cette vignette clinique, tout praticien doit savoir rechercher, derrière un masque somatique ou comportemental, l’existence d’une souffrance psychique qui se sera jusque-là exprimée par l’intermédiaire du corps pour des patients dont la honte et la culpabilité constituent autant d’obstacles à l’expression de cette souffrance par le langage. PO 320 PLACE DU PSYCHIATRE AU SEIN D’UNE CONSULTATION COLLÉGIALE D’ÉVALUATION ET DE TRAITEMENT DE LA DOULEUR CHRONIQUE BOUCHIAT-COUCHOURON S., BINARD M., TARDY D., BELLARD S. HIA Clermont Tonnerre, BREST, FRANCE La pluridisciplinarité dans la prise en soins des patients douloureux chroniques fait l’objet d’un consensus de plus en plus large. C’est à ce titre qu’en 1998, le concours du psychiatre fut officiellement recommandé en France dans toutes les structures dites « d’évaluation et de traitement de la douleur chronique ». Sa présence est actuellement requise dès l’évaluation initiale d’un sujet douloureux dont l’évolution jugée péjorative, explique son orientation vers une structure spécialisée (HAS, décembre 2008). Cette approche multi ou pluridisciplinaire est désormais reconnue par la communauté internationale comme la plus efficiente pour permettre aux plaintes purement « somatiques » de nos patients de retrouver leur polyphonie originelle. Néanmoins, elle reste en pratique soumise à divers aléas susceptibles d’en limiter la portée thérapeutique. La consultation collégiale d’évaluation et de traitement de la douleur chronique a pour objectif de proposer au patient une écoute et une aide optimales vis-à-vis de sa souffrance. Elle s’appuie sur une approche psychosomatique approfondie, mise en œuvre par l’ensemble des spécialistes (algologue, neurologue, rééducateur fonctionnel et psychiatre) présents dans une même unité de temps et de lieu. Cette interdisciplinarité* offre les conditions propices à l’écoute d’une plainte d’abord corporelle, replacée dans sa dimension biopsychosociale ; la fluidité de la parole et des savoirs de chacun aide le patient à se situer au centre d’un échange véritable. Écoute et reconnaissance de tous les aspects de sa plainte, même des plus implicites, constituent deux préalables indispensables à l’élaboration interdisciplinaire d’un projet de soins adapté, dont le succès requiert la participation active du sujet ; le cadre collégial de cette consultation paraît offrir le 130 maximum de chances d’obtenir l’adhésion du patient à ce projet, appelé à devenir le sien. L’interdisciplinarité*, modèle le plus abouti de pluridisciplinarité, offre l’occasion unique d’une approche psychosomatique vraie, où les avis de chaque spécialiste puisent dans le plaisir de s’associer sans se confondre, l’énergie nécessaire à l’élaboration de nouveaux projets. *= coordination explicite entre les divers intervenants PO 321 PRÉVALENCE DE LA COMORBIDITÉ DANS UNE POPULATION DE SUJETS ÂGÉS DÉPENDANTS À MONASTIR HAMMAMI S. (1), BRAHEM S. (2), HAMMAMI N. (3), BARHOUMI A. (1), HAJEM S. (3), GAHA L. (2) (1) Service de Médecine Interne, CHU F Bourguiba Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie, CHU F Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE (3) Institut National de Santé Publique, TUNIS, TUNISIE Introduction : La dépendance est l’impossibilité partielle ou totale pour une personne d’effectuer sans aide les activités de la vie, qu’elles soient physiques, psychiques ou sociales, et de s’adapter à son environnement. Le manque d’autonomie constitue un problème de santé publique au troisième âge d’autant plus que les maladies physiques tiennent une place importante parmi les causes responsables. Objectif : – estimer la prévalence de la dépendance dans un échantillon de sujets âgés – évaluer la prévalence des pathologies somatiques dans le groupe des sujets âgés dépendants. Sujets et méthodes : Il s’agit d’une enquête descriptive transversale réalisée par l’Association de Protection des Personnes Agées de Monastir et l’Institut National de Santé Publique sous l’égide de l’OMS et FNUAP Tunisie. Elle a concerné 598 personnes âgées de 65 ans et plus (66.2 % de sexe féminin, âge moyen de 72.3 ± 7.4 ans), vivant à domicile dans la région de Monastir ayant bénéficié d’une visite à domicile avec un examen clinique, recueil de leurs antécédents de pathologies somatiques et passation du questionnaire de dépendance de Colvez et al. Résultats : La dépendance concernait 57 sujets (9,5 %). Il y avait significativement plus de dépendants parmi les hypertendus (12.5 % versus 6.3 % ; p < 0.01) ; les diabétiques (12.8 % versus 8.3 % ; p = NS) ; les sujets souffrant de troubles neurologiques (21.8 % versus 5.9 % ; p < 0.001) ; les individus atteints d’arthrose invalidante (23.4 % versus 8.4 % ; p < 0.001) ; les insuffisants coronariens (16.3 % versus 8.3 % ; p < 0.001) ; ceux souffrant de troubles respiratoires (12.8 % versus 9.3 % ; p = 0.055) ; les sujets présentant une baisse de l’audition (22.0 % versus 7.9 % ; p < 0.001) et les sujets atteints d’une baisse de l’acuité visuelle (27.9 % versus 8.1 % ; p < 0.001). Conclusion : Nos résultats permettent de souligner le rôle important des affections somatiques chroniques sur l’instal- Posters lation et l’aggravation de la dépendance chez les personnes âgées affectant ainsi leur santé mentale et leur qualité de vie à long terme. essentiellement la dépression et l’anxiété, soulignant ainsi la nécessité d’une collaboration étroite entre dermatologues et psychiatres. PO 322 QUALITÉ DE VIE CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE VITILIGO PO 323 IMPACT DU DIABÈTE SUR LES TROUBLES DE L’HUMEUR DE LA FEMME ABIDA I. (1), ZOUARI L. (1), AMOURI M. (2), BEN MAHMOUD S. (3), BOUZIDI N. (1), BEN THABET J. (1), ZOUARI N. (1), TURKI H. (2), MAALEJ M.(1) (1) Service de Psychiatrie C, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de Dermatologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (3) Service de Psychiatrie, Hôpital régional, GABES, TUNISIE Objectif : Évaluer la qualité de vie (QDV) chez les patients atteints de vitiligo et identifier les facteurs corrélés à une QDV altérée. Sujets et méthodes : Notre étude, transversale de type castémoins, a concerné 30 malades atteints de vitiligo, suivis au service de dermatologie au CHU Hédi Chaker de Sfax, et 30 témoins. Les deux groupes ont été appariés selon l’âge et le sexe. Pour évaluer la QDV et les symptômes anxieux et dépressifs, nous avons utilisé respectivement l’échelle « 36 item ShortForm Health Survey » (SF-36) et la Hospital Anxiety and Depressive scale (HADS). Résultats : Nos patients avaient un âge moyen de 36 ans. La majorité était de sexe féminin (64 %), avaient dépassé le niveau des études secondaires (76,7 %) et étaient inactifs ou irréguliers sur le plan professionnel (60 %). La durée moyenne d’évolution du vitiligo était de 8 ans. Le vitiligo était localisé au niveau du visage (50 %), du tronc (36,7 %), des membres supérieurs (63,3 %), des membres inférieurs (56,7 %) et des organes génitaux externes (16,66 %). La moyenne de la surface atteinte était de 36 %. La QDV était altérée pour 56,7 % des malades. L’anxiété et la dépression ont été constatées respectivement dans 50 % et 26,7 % des cas. Comparés aux témoins, les patients atteints de vitiligo avaient un score moyen global du SF-36 (SMG) plus bas (63,91 vs 82,12 ; p = 0,00), ainsi que des scores plus bas pour six dimensions : - « limitations dues à la santé physique » (44,16 vs 80 ; p = 0,00), - « douleur physique » (49,99 vs 87,77 ; p = 0,00), - « santé psychique » (67 vs 78,5 ; p = 0,00), - « limitations dues à la santé psychique » (64,56 vs 85,4 ; p = 0,00), - « vie et relations avec les autres » (70,73 vs 81 ; p = 0,006), - « santé perçue » (56,98 vs 68,99 ; p = 0,00). Trois facteurs étaient corrélés à une QDV altérée : la durée d’évolution de la maladie supérieure à 8 ans (p = 0,00), la présence d’anxiété (p = 0,003) et la présence de dépression (p = 0,00). Conclusion : L’altération de la qualité de vie des malades atteints de vitiligo est très importante, comme en témoigne notre étude. Elle est liée à une comorbidité psychiatrique, KOLSI S., ARIBI L., AMAMI O. CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE L’objectif de ce travail est de déterminer la prévalence de diabète chez les femmes présentant des troubles de l’humeur (TH), de dresser leur profil épidémio-clinique et évaluer l’impact du diabète sur le cours évolutif du TH. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective sur 334 patientes hospitalisées pour TH (1996 à 2008). Nous avons colligé 35 patientes diabétiques dont 23 cas de dépression et 12 cas de trouble bipolaire (TB). Un groupe témoin de 50 patientes non diabétiques (ND) était tiré au sort (24 cas de dépression et 26 cas de TB). Nous avons recueilli les données sociodémographiques, les caractéristiques de l’épisode index (première hospitalisation), le type selon les critères DSM-IV et son évolution avec un recul moyen de 9 ans. Nous avons comparé les données cliniques des patientes diabétiques aux ND en fonction de leur TH (Dépression ou TB). Le seuil de significativité retenu était de 5 %. Résultats : la prévalence du diabète chez les patientes avec TH est de 10,4 %. Les patientes diabétiques étaient significativement plus âgées que les patientes ND (P < 0,001), avaient un niveau scolaire plus bas (P = 0,02), étaient plus souvent sans activité professionnelle (P = 0,04), avaient davantage de co-morbidités cardiovasculaires (P = 0,01) et d’obésité morbide (P = 0,04). Il n’y avait pas de différence significative concernant les antécédents psychiatriques familiaux et les co-morbidités psychiatriques. Le TH avait débuté à un âge plus élevé chez les patientes diabétiques (P < 0,001). La durée moyenne de l’épisode index était plus longue chez les diabétiques (P = 0,03). Nous avons relevé chez les diabétiques une prédominance des troubles dépressifs majeurs, troubles dépressifs récurrents (P = 0,04), un nombre de récidives plus important (P = 0,01), un nombre d’hospitalisations supérieur (P = 0,01), une durée d’hospitalisation plus longue (P < 0,001), plus de dépressions résistantes (P = 0,04) et un nombre plus élevé d’épisodes maniaques (P = 0,04). Il n’y avait pas de différence significative concernant le nombre de cycles rapides et les tentatives de suicide (P = 0,9). Conclusion : La comorbidité du diabète avec TH s’avère fréquente chez la femme et constitue un facteur péjoratif du pronostic du trouble thymique. PO 324 IMPACT DU DIABÈTE SUR LA DÉPRESSION CHEZ LA FEMME KOLSI S., ARIBI L., AMAMI O. CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Objectifs : Dresser le profil clinique de la femme déprimée diabétique et évaluer l’impact du diabète sur le cours évolutif de la dépression. 131 9e Congrès de l’Encéphale Patients et Méthodes : Nous avons comparé les données cliniques de 23 patientes diabétiques et 24 patientes non diabétiques, hospitalisées pour dépression. Nous avons recueilli pour chaque patiente les données sociodémographiques, les caractéristiques de l’épisode dépressif index (première hospitalisation), le type selon les critères DSM-IV et son évolution avec un recul moyen de 9 ans. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel de statistiques SPSS. Pour les comparaisons nous avons utilisé le test de Student, le test de Chi-Deux de Pearson et le test ANOVA. Le seuil de significativité retenu était de 5 %. Résultats : Les patientes diabétiques déprimées avaient plus de co-morbidité cardiovasculaire (p = 0,01) et d’obésité morbide (Indice de masse corporel > 30 kg/m2, p = 0,04). Il n’y avait aucune différence significative concernant les antécédents psychiatriques familiaux et les co-morbidités psychiatriques. La dépression avait débuté à un âge plus élevé chez les patientes diabétiques (p < 0,001). Nous avons noté plus d’épisodes avec caractéristiques mélancoliques et psychotiques chez les diabétiques mais sans liaison statistiquement significative. La durée moyenne de l’épisode index était plus longue chez les diabétiques (p = 0,04). Nous avons relevé chez les diabétiques une prédominance des troubles dépressifs majeurs, récurrents (65 % vs 33 %, p = 0,04), un nombre moyen de récidives plus important (2,6 vs 1,5, p = 0,01), un nombre moyen d’hospitalisations supérieur (2,5 vs 1,1, p = 0,01), une durée moyenne d’hospitalisation plus longue (24,6 vs 17,5 jours, P < 0,001) et plus de dépression résistante (17,4 % vs 0 %, P = 0,04). Conclusion : Le diabète serait un facteur de récidive et de résistance thérapeutique de la dépression chez la femme. Une meilleure prise en charge du diabète optimise les résultats du traitement de la dépression. PO 325 IMPACT DE L’INFERTILITÉ SUR LA SANTÉ MENTALE DE LA FEMME : ÉTUDE DES FACTEURS DE RISQUE DE DÉPRESSION BEN HADJ KACEM N., HAOUA R., LABBENE A., MARRAG I., NASR M. CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : L’incapacité à concevoir est source de réactions psychologiques assez variées : l’infertilité peut être à l’origine d’authentiques troubles dépressifs, souvent sous évalués. Objectifs : Mesurer la santé mentale de cette population et dégager des facteurs de risque quant à la survenue des troubles dépressifs. Méthodologie : Une cohorte de 105 femmes répondant aux critères d’inclusion à fait l’objet d’une évaluation consistant en la passation d’un questionnaire comportant outre les caractéristiques générales et psychologiques, un bilan psychologique incluant six instruments de mesure de la santé mentale. Résultats : Les résultats ont permis d’identifier une symptomatologie dépressive dans 46,6 % des cas, une symptomatologie anxieuse dans 42,9 % des cas, une insatisfaction conjugale dans 43,8 % des cas et une mauvaise capacité d’adaptation psychologique à l’infertilité dans 53,3 % des cas. 132 Une analyse type discriminante montre que le bas niveau d’instruction, le faible niveau socio-économique, l’absence d’enfants vivants, les relations sociales peu satisfaisantes ou insatisfaisantes, les investigations lourdes et fatigantes, la durée de l’infertilité, la présence d’une symptomatologie anxieuse, l’insatisfaction conjugale et le mécanisme d’adaptation au stress lié au degré d’espoir, sont fortement corrélés à la probabilité de survenue d’une symptomatologie dépressive. PO 326 PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUE DE L’OBÉSITÉ SOULAMI W., ENNAKR I., BENAISSA M., SABIR M., OUANASS A. Hôpital arrazi Salé Maroc, RABAT, MAROC L’obésité est une maladie complexe associant dysfonctionnements métaboliques et cardiovasculaires, trouble des conduits alimentaires et troubles psychologiques. C’est une maladie plurifactorielle, qui a un sens dans l’organisation psychique d’un sujet, une fonction dans son système relationnel. Elle est perçue aujourd’hui comme un fléau social. La prise en charge des patients obèses ne peut, en aucun cas, être envisagée comme une lutte contre un fléau qui s’abat sur notre société mais comme la prise en considération d’un problème inhérent à notre culture actuelle : l’obésité n’est pas une maladie honteuse, la souffrance psychologique que vivent certains obèses provient aussi de la discrimination dont ils font l’objet. Plus que jamais, le traitement se doit d’être pluridisciplinaire en concertation entre intervenants et avec le patient. L’échec des régimes est à prendre en considération comme un mécanisme de défense qui protège le sujet mais pas comme un échec en tant que tel. Le but de notre étude est d’évaluer l’impact de cette obésité sur la santé mentale des personnes obèses et essayer d’établir une conduite pratique comme outil d’aide du psychiatre à son patient obèse, en utilisant le questionnaire émotionnel, cognitif et comportemental du sentiment d’efficacité personnelle spécifique à l’obésité (SEPOB). Mots clés : obésité, état psychologique. PO 327 LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES DE L’INFECTION PAR LE VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE RHARRABTI S., ELGHAZOUANI F., KETTANI N., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine est un sujet d’actualité à la fois en termes d’épidémiologie, d’accès aux soins et d’impact psychique. Les décompensations dépressives sont les plus fréquentes, on retrouve aussi des troubles anxieux secondaires et un risque suicidaire non négligeable. L’atteinte du système nerveux central par la maladie et le traitement antirétroviral peuvent occasionner Posters des troubles psychiques. La prise en charge doit être pluridimensionnelle, associant traitement pharmacologique, psychothérapie et prise en charge sociale. Objectifs : Déterminer la prévalence et la nature des troubles psychiatriques chez les patients atteints du VIH. Déterminer les facteurs de risque de survenue des troubles psychiatriques chez les patients atteints du VIH. Méthodologie : Étude prospective menée dans un centre de consultation de médecine interne suivant les patients atteints de VIH âgés de plus de dix-huit ans, on exclut les patients déjà suivis pour pathologies psychiatriques ou organiques chroniques. Un questionnaire est rempli auprès des patients inclus contenant les données sociodémographiques, les caractéristiques de l’infection (début, mode de contamination, l’annonce, signes cliniques), la pise en charge et les répercussions socioprofessionnelles. Échelles d’évaluation des troubles psychiatriques : • Échelle d’évaluation de la dépression de Beck • Échelle d’appréciation de l’anxiété de Hamilton • Échelle d’évaluation de MINI Résultats : en cours. PO 328 SYNDROME CONFUSIONNEL RÉVÉLANT UNE MALADIE DE VAQUEZ MOUNACH J. (1), EL OMRI N. (1), MEKOUAR F. (1), ZERHOUNI A. (1), SATTÉ A. (1), BENALI A. (2) (1) Hôpital Militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC (2) Hôpital Militaire, DAKHLA, MAROC Introduction : La confusion est un symptôme fréquent chez les sujets âgés. Elle est souvent le témoin initial d’une maladie sous-jacente. Nous rapportons l’observation d’un syndrome confusionnel révélateur d’une maladie de Vaquez. Observation : Monsieur A.S, âgé de 64 ans, droitier, sans antécédents neuropsychiatriques notables, était hospitalisé au service de neurologie pour bilan d’un syndrome confusionnel d’installation récente avec une agitation psychomotrice et une irritabilité, sans déficit moteur ni crises convulsives. Le bilan étiologique révélait une polyglobulie avec une hémoglobine à 18,5 g/dl, et une hématocrite à 56,2 %. La biopsie ostéomédullaire montrait une hyperplasie de la lignée érythroblastique. Le patient avait bénéficié de trois séances de saignées de 400 cc chacune avec une amélioration clinique et biologique, puis un traitement à base d’hydroxyurée était instauré. L’évolution ultérieure était favorable. Discussion : La maladie de Vaquez est un syndrome myéloprolifératif portant de façon dominante sur la lignée érythroblastique. Peu de cas de manifestations psychiatriques accompagnant la polyglobulie de Vaquez ont été rapportés dans la littérature. Tous les cas rapportés ont vu leurs troubles psychiatriques s’améliorer après traitement de la maladie de Vaquez et réapparaître en cas de rechute du trouble hématologique. Notre observation se singularise par la survenue inhabituelle d’un syndrome confusionnel, et surtout par le fait qu’il soit inaugural de la maladie de Vaquez. Conclusion : Les manifestations psychiatriques sont rarement rapportées au cours de la maladie de Vaquez, il s’agit le plus souvent d’épisodes de dépression, plus rarement d’accès maniaque, de délire ou de confusion. Nous soulignant à travers notre observation l’importance du bilan étiologique exhaustif devant tout symptôme psychiatrique. PO 329 TROUBLES PSYCHIATRIQUES INAUGURANT UNE SCLÉROSE EN PLAQUES TOUHAMI M. (1), LOUHAB N. (2), KISSANI N. (2) (1) Service de psychiatrie, hôpital militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC (2) Service de neurologie, hôpital ibn Tofail, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : Depuis les premières observations de Charcot et de Cottrel, l’euphorie a été considérée comme une empreinte de la sclérose en plaques (SEP). L’existence de troubles psychiatriques au cours de la SEP est une réalité ; une poussée « psychiatrique » peut apparaître au décours de l’évolution ; et il reste encore beaucoup à faire afin de poser le diagnostic précocement, ce qui permettrait de proposer des traitements plus efficaces. À travers un cas clinique de SEP inaugurée par des épisodes maniaques, nous soulevons la problématique de distinction entre trouble de l’humeur et des émotions dans la SEP, et le trouble bipolaire. Observation : patiente de 36 ans, sans antécédents pathologiques notables, suivie en psychiatrie pendant huit ans, pour trouble bipolaire type I (7 épisodes maniaques), peu améliorée sous thymorégulateurs. Adressée en neurologie suite à l’apparition d’une asymétrie faciale avec trouble de la marche ; l’examen clinique a retrouvé un syndrome cérébelleux et tétra pyramidal avec paralysie faciale centrale ; l’IRM encéphalique et le bilan biologique ont conclu à une SEP. L’évolution sous bolus de méthylprednisolone et Interferon était favorable. Discussion : la commorbidité SEP et trouble bipolaire type I a été évoquée en premier, mais c’est le diagnostic de SEP inaugurée par des épisodes maniaques qui a été retenu. La revue de littérature retrouve quelques études qui ont mentionné un taux anormalement élevé de trouble bipolaire chez les patients SEP, d’autres ont rapporté des cas d’épisodes maniaques inaugurant une SEP. Toute la problématique réside dans la compréhension de la nature et l’étiologie du trouble de l’humeur inaugural. Conclusion : Les épisodes thymiques doivent-ils être considérés comme des poussées psychiatriques, correspondant à des événements surajoutés ? Ce qui permettrait de poser plus rapidement le diagnostic de SEP, et d’éviter des retards diagnostiques de plusieurs années. PO 330 LA NEUROSYPHILIS CHEZ LA FEMME ; À PROPOS DE 15 CAS TOUHAMI M. (1), ASRI F. (1), CHRAA M. (2), LOUHAB N. (2), KISSANI N. (2), TAZI I. (1) 133 9e Congrès de l’Encéphale (1) Service de psychiatrie, Hôpital Ibn Nafis, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC (2) Service de neurologie, hôpital Ibn Tofail, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC Au Maroc la syphilis constitue un problème de santé publique, aggravée notamment par l’émergence du VIH, et le manque de prévention des comportements sexuels à risque. La neurosyphilis est due à une diffusion du tréponème aux structures du système nerveux central et se rencontre dans la phase II et III de la maladie. La forme féminine de la neurosyphilis est rare. Objectifs : – Évaluer la fréquence de cette maladie chez la femme hospitalisée en neurologie et en psychiatrie du CHU Med VI Marrakech (Maroc) – Objectiver ses caractéristiques cliniques et évolutives Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, sur dossiers de patientes hospitalisées en neurologie durant la période s’étalant entre mars 1995 à novembre 2007. 15 dossiers ont été recensés. Résultats : Les 15 patientes représentaient 12,5 % de l’ensemble des cas de neurosyphilis. L’âge moyen était de 40.3 ans. La présentation clinique la plus fréquente était la méningo-encéphalite chronique (6 cas). 4 cas se sont révélés par un tableau psychiatrique (trouble du comportement, syndrome maniaque…), pour lequel les patientes ont été d’abord admises en unité d’urgences psychiatriques, le diagnostic étant fait par la sérologie syphilitique (systématique pour toutes les patientes). L’évolution sous traitement (cure de PéniG) s’est faite vers une amélioration totale dans 6 cas, moyenne dans 5 cas, mais trois autres ont gardé des séquelles neurologiques, et une patiente a été perdue de vue. Conclusion : À travers cette étude on constate que la neurosyphilis existe bien chez la femme. Sa révélation par un tableau psychiatrique n’est pas rare : elle pose des difficultés diagnostiques vu son polymorphisme clinique. Il est ainsi légitime d’évoquer systématiquement la neurosyphilis devant tout symptôme neurologique et/ou psychiatrique. PO 331 SYNDROME DE FAHR À PROPOS DE TROIS CAS TOUHAMI M. (1), LOUHAB N. (2), ASRI F. (1), KISSANI N. (1) (1) Service de psychiatrie, Hôpital Ibn Nafis, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC (2) Service de neurologie, hôpital ibn Tofail, CHU Med VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : Le syndrome de Fahr est une entité anatomoclinique, déterminée par la présence de calcifications intracérébrales au niveau des noyaux gris centraux. L’une de ces principales étiologies est la pseudohypoparathyroïdie (PHP), avec hypocalcémie et un taux normal a élevé de parathormone, qui témoignent d’une résistance à l’action de la parathormone. Les manifestations cliniques de la maladie ne correspondent à aucun tableau spécifique, mais elles peuvent être dominées par des symptômes neuropsychiatriques variés. 134 Ce travail souligne l’intérêt de la recherche des troubles du métabolisme phosphocalcique devant tout trouble neuropsychiatrique, afin de dépister une PHP ou toute autre étiologie d’un syndrome de FAHR. Vignettes cliniques : Un cas chez un homme de 50 ans révélé par un syndrome démentiel ; Le deuxième chez une femme de 35 ans révélé par des céphalées ; Le troisième chez une jeune fille de 15 ans révélé par un état dépressif majeur d’intensité sévère. Avec une durée moyenne de prise en charge psychiatrique et neurologique de 18 mois avant de faire le diagnostic, nous soulevons ainsi la problématique diagnostique du syndrome de Fahr Conclusion : Nos trois observations soulignent l’intérêt de rechercher l’existence d’anomalies du métabolisme phosphocalcique et de calcifications intracérébrales, chez les patients présentant des troubles psychiatriques avec des signes neurologiques, afin de mettre en route les mesures thérapeutiques appropriées. De fait, la correction de ces perturbations biologiques permet une amélioration sensible de l’ensemble de la symptomatologie neuropsychiatrique chez ces patients. PO 332 ANXIÉTÉ, DÉPRESSION ET QUALITÉ DE VIE APRÈS UNE ALOPÉCIE CHIMIO-INDUITE : ÉTUDE CASTEMOIN MNIF L. (1), BAATI I. (1), MASMOUDI J. (1), DAMAK R. (1), KHANFIR A. (2), FRIKHA M. (2), JAOUA A. (1) (1) Service de Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de Carcinologie, CHU Habib Bourguiba, SFAX, TUNISIE Introduction : L’alopécie chimio-induite (ACI) est un effet secondaire fréquent dont l’impact sur la vie des patients cancéreux a été l’objet de nombreuses études. Le but de ce travail était d’évaluer les niveaux d’anxiété et de dépression, ainsi que la qualité de vie après une ACI. Patients et méthode : Notre étude, de type transversal et comparatif, était menée au service de Carcinologie du CHU Habib Bourguiba de Sfax, incluant : - 30 cas (15 hommes et 15 femmes) présentant une ACI, - 30 témoins (15 hommes et 15 femmes) traités par chimiothérapie mais n’ayant pas présenté une alopécie. Les deux groupes étaient appariés pour l’âge, le milieu de résidence, le niveau d’instruction et l’état civil. L’évaluation psychométrique était faite à l’aide du HospitalAnxiety and Depression Scale (HADS) et du MOS 36-item Short-Form Health Survey (SF-36). Résultats : – L’anxiété était plus de deux fois et demi plus fréquente chez les cas que chez les témoins (36,7 % vs 13,3 %), contrairement à la dépression qui avait une fréquence comparable entre les 2 groupes (23,3 % et 20 %). – Comparés aux témoins, les patients présentant une ACI avaient des scores globaux de HADS plus élevés (16,83 ± 8,49 vs 12,07 ± 9,30 ; p = 0,043). Posters – Les patients ayant une qualité de vie altérée étaient plus nombreux parmi les cas (83,33 % vs 60 % ; p = 0,045). – Le score moyen global (SMG) du SF-36 était statistiquement comparable entre les cas et les témoins (50,51 ± 20,05 vs 55,53 ± 21,75 ; p = 0,357). Le score de la dimension « santé psychique » et celui de la « santé perçue » étaient, par contre, plus bas chez les cas ((58,80 ± 17,61 vs 69,85 ± 22,62 ; p = 0,039) et (44,79 ± 18,91 vs 56,94 ± 21,45 ; p = 0,023) respectivement). – Comparativement aux hommes témoins, les hommes ayant une ACI avaient des SMG plus bas (p = 0,006), ainsi que des scores plus bas pour les dimensions « limitations dues à l’état psychique » (p = 0,004), « santé psychique » (p = 0,005), « vie et relation avec les autres » (p = 0,013) et « santé perçue » (p = 0,004) Conclusion : L’ACI augmente le niveau d’anxiété chez les patients cancéreux, comme elle altère leur qualité de vie en touchant essentiellement la composante mentale particulièrement chez les hommes. PO 333 PUERPÉRALITÉ ENTRE PSYCHÉ ET SOMA : À PROPOS D’UN CAS BOUJEMLA H., SOUISSI S., KHANFIR A., EL KEFI H., EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S. Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE La psychose puerpérale, représente au sens strict une psychose aiguë confuso-délirante à forte participation thymique. Elle apparaît classiquement entre le 5e et le 25e jour suivant l’accouchement. La fréquence est de 2 à 5 pour 1 000 accouchements et le facteur de risque constitué par les antécédents psychiatriques est présent dans un tiers des cas. La psychose du post-partum pose le problème de la discussion d’une psychose aiguë organique d’origine infectieuse ou vasculaire. Nous rapportons le cas de Mme AY âgée de 31 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, primipare, hospitalisée au service de gynécologie pour une toxémie gravidique compliquée d’une éclampsie et HELLP syndrome. La décision d’un accouchement par césarienne en urgence est prise. Une hospitalisation en réanimation a été nécessaire mais l’évolution a été rapidement favorable et la patiente est rentrée chez elle après quelques jours avec son nouveau né. Deux semaines plus tard, nous avons été sollicités par le service de gynécologie pour examiner Mme AY. Celle-ci présente depuis sa sortie, des troubles du comportement à type d’instabilité psychomotrice, insomnie, hétéroagressivité, rejet de l’enfant, propos incohérents avec syndrome confusionnel, syndrome délirant et syndrome hallucinatoire auditif. Plusieurs examens cliniques et paracliniques ont été demandés, notamment une angio IRM cérébrale et de faibles doses d’anxiolytiques ont été prescrites. L’évolution a été marquée par une disparition des troubles en moins de 3 jours. Devant ce tableau, une psychose puerpérale a été initialement évoquée, mais l’évolution rapidement favorable nous a poussés à évoquer une étiologie organique, notamment dans ce cas particulier, une encéphalopathie hypertensive. À travers ce cas clinique et une revue de la littérature nous discuterons cette hypothèse diagnostique. PO 334 SYNDROME DE KORSAKOFF POST TRAUMATIQUE : À PROPOS D’UN CAS SOUISSI S., KHANFIR A., BOUJEMLA H., EDDHIF S., ELKEFI H., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S. HOPITAL MILITAIRE DE TUNIS, TUNIS, TUNISIE Les syndromes de Korsakoff post-traumatiques authentiques, bien que peu décrits, ne sont pas rares. Leur survenue implique souvent qu’il y ait eu initialement un traumatisme crânien sévère avec au moins trois jours de coma. Les symptômes initiaux peuvent être trompeurs mais souvent ils associent une amnésie de mémoration avec oubli à mesure, des fabulations, des fausses reconnaissances ; des troubles anxieux ou dysthymiques peuvent coexister. Nous rapportons dans ce travail le cas de Mr A., diabétique type 2 depuis 2000, qui a été victime en décembre 2006, à l’âge de 40 ans, d’un accident domestique occasionnant un traumatisme crânien grave avec coma d’emblée, opéré en urgence d’un hématome sous dural aigu droit. Le scanner initial avait objectivé de multiples foyers de contusions corticales frontales et temporo-pariétales droits. Le scanner de contrôle en juillet 2007 a montré des cavités porencéphaliques frontales bilatérales et pariétales droites d’allure séquellaire. Le patient a été adressé en consultation de psychiatrie en janvier 2008 pour des troubles caractériels évoluant depuis six mois faits d’irritabilité et d’impulsivité associés à des troubles mnésiques. Il a développé quelques mois après un syndrome d’excitation psycho-motrice, une labilité thymique, ayant nécessité une prise en charge en milieu hospitalier. L’examen avait objectivé une amnésie antérograde, une orientation temporelle incorrecte par moments, des fabulations concernant essentiellement l’accident et ses suites, une labilité thymique avec une subexcitation psycho-motrice. L’examen neurologique était sans anomalies. Le scanner de contrôle a révélé le même aspect que celui de juillet 2007. Certaines études se sont intéressées à préciser la nature et la localisation anatomique des lésions incriminées dans le syndrome de Korsakoff post-traumatique. Elles ont essentiellement signalé le système limbique mais aussi des lésions au niveau du corps calleux et corticales. L’évolution était marquée par la diminution de l’excitation psycho-motrice, une stabilité thymique mais persistance des troubles mnésiques et des fabulations. PO 335 TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET LUPUS ÉRYTHÉMATEUX DISSÉMINÉ : COMORBIDITÉ OU MANIFESTATION : À PROPOS D’UN CAS YOUNES S., DJEBBY R., BANNOUR N., MAHMOUDI K., HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Service de Psychiatrie C, Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE 135 9e Congrès de l’Encéphale Introduction : Les troubles psychiatriques sont fréquents dans le lupus érythémateux disséminé (LED). En effet ils peuvent s’agir d’une comorbidité avec le LED, de troubles psychiatrique cortico-induits ou de manifestations psychiatriques révélatrices d’un LED ou neurolupus comme le cas de notre observation. Méthodologie et résultats : Il s’agit de Madame HA âgée de 61 ans, mariée et mère de sept enfants ; suivie en psychiatrie depuis l’âge de 36 ans pour une symptomatologie récurrente faite de troubles du comportement à type d’instabilité psychomotrice, anxiété importante, dépression de l’humeur avec des éléments mélancoliques et psychotique congruents à l’humeur. La patiente était vue par plusieurs psychiatres et hospitalisée à plusieurs reprises en psychiatrie pour des rechutes dépressives, le diagnostic de trouble dépressif récurent a été posé. Au fils du temps, la patiente était traitée par antidépresseur tricyclique et autres, anxiolytique et neuroleptique classique et même des cures d’électro-convulso-thérapie. L’évolution était marquée par une amélioration de la symptomatologie dépressive et psychotique mais l’intervalle libre était marqué par une persistance la plupart du temps des hallucinations et de l’angoisse à degré variable au cours de l’évolution. L’examen neurologique spécialisé était pratiqué à plusieurs reprises avec TDM cérébrale revenue sans anomalies. Devant cette symptomatologie et évolution atypique du trouble psychiatrique, la résistance du syndrome hallucinatoire, une étiologie organique était suspectée, les anticorps antinucléaire et anti phospholipide pratiqué revenant positifs, la patiente était adressée en médecine interne où des explorations radiologiques et biologiques ont confirmé le diagnostic de LED. Conclusion : La présence de manifestations psychiatriques sans autres éléments cliniques a masqué la découverte du LED, retardant son diagnostic et aggravant son pronostic. PO 336 CATATONIE ET ENCÉPHALOPATHIE D’HASHIMOTO MERIOT M.E., LALANNE L. Hôpitaux universitaires de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE La catatonie est un syndrome psychomoteur fréquent, associé le plus souvent à deux pathologies psychiatriques : la schizophrénie et les troubles de l’humeur. Cependant, une étiologie organique peut être retrouvée : neurologique, toxique, ou métabolique, plus rarement auto-immune. Dans le cas présent, il s’agit d’un cas de catatonie secondaire à une encéphalopathie d’Hashimoto. La patiente est une jeune femme de 27 ans hospitalisée en urgence pour un état psychotique aigu durant la période du post-partum. Elle avait été retrouvée assise sur le bord de sa fenêtre au neuvième étage, jetant des objets dans le vide. À l’admission elle présentait une agitation psychomotrice, une désorganisation de la pensée, un délire de persécution non systématisé, une labilité thymique et une forte anxiété. Malgré l’instauration d’un traitement neuroleptique, son état s’était brusquement détérioré 48 heures plus tard, avec l’apparition de troubles de la vigilance et du contact, puis d’un 136 véritable état catatonique. La mise en place immédiate d’un traitement par lorazépam à forte dose (12,5 mg/j) n’avait pas permis la levée des symptômes. La poursuite des explorations avait mené au diagnostic d’encéphalopathie d’Hashimoto. L’encéphalopathie d’Hashimoto est une pathologie rare dont la physiopathologie reste inconnue à l’heure actuelle. Les critères retenus pour poser le diagnostic sont les suivants : la présence d’une encéphalopathie associée à des taux élevés d’anticorps anti-thyroperoxydase, ou d’anticorps anti-thyroglobuline, les autres causes d’encéphalopathie devant avoir été éliminées. Un traitement d’épreuve par corticoïdes permet de confirmer l’hypothèse diagnostique. En ce qui concerne la patiente, l’impact de la corticothérapie avait été spectaculaire s’accompagnant d’une guérison en 72 heures. Pour conclure, ce cas souligne l’importance de rechercher une cause organique devant un tableau psychiatrique qui demeure inexpliqué. L’encéphalopathie d’Hashimoto est une pathologie sous-diagnostiquée alors que son diagnostic et son traitement sont faciles. Le taux d’anticorps anti-thyroïdiens peut être déterminé par un simple prélèvement sanguin. Ce test devrait devenir systématique devant un syndrome catatonique s’aggravant malgré un traitement psychotrope adapté. PO 337 RISQUE CRIMINOGÈNE DANS LES MALADIES NEUROLOGIQUES : À PROPOS DE QUATRE CAS CLINIQUES SEJIL I., MAAMRI A., ZGUEB Y., GHAZALI I., BECHEIKH D., RIDHA R. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Un grand nombre d’articles font état du risque criminogène lié aux maladies psychiatriques, cependant, la littérature reste sporadique concernant le risque criminogène dans les pathologies neurologiques. La pathologie neurologique peut prendre l’aspect d’une affection psychiatrique et en particulier peut engendrer des actes médicolégaux. Dans ce contexte, nous rapportons quatre cas cliniques autour de quatre patients qui ont été admis dans le service de psychiatrie médico-légale de l’hôpital Razi selon l’article 29 de la loi 93/83 du 3 août 1992 relative à la santé mentale et aux conditions d’hospitalisation, suite à un non lieu judiciaire pour cause de démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien, et chez qui les diagnostics cliniques retenus et auxquels l’imputabilité des actes médico-légaux commis a été attribuée, étaient des pathologies purement neurologiques. Quatre diagnostics distincts ont été trouvés : maladie de Huntington, épilepsie type grand mal, démence mixte d’origine syphilitique et enfin un hématome dural chronique. PO 338 DÉPRESSION ET QUALITÉ DE VIE DANS UN GROUPE DE PATIENTES EN RÉMISSION DE LEUR CANCER DE SEIN BRAHEM O., FRIKHA A., EZZAIRI F., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Posters Introduction : Le cancer du sein constitue un problème de la santé publique du fait de sa fréquence et du cout de son traitement et de ses retentissements physique et psychologique qui peuvent avoir des répercussions négatives sur la qualité de vie des patientes. La dépression est une complication fréquente du cancer du sein dont le retentissement est important sur la qualité de vie de la patiente. Objectif : L’objectif de notre travail était d’évaluer la symptomatologie dépressive dans un groupe de patientes en rémission de leur carcinome mammaire et d’évaluer son retentissement sur leur qualité de vie. Matériel et méthode Nous avons recruté 105 patientes en rémission complète de leur cancer du sein, parmi les consultantes pour contrôle post-thérapeutique à la consultation externe de médecine carcinologique du CHU Farhat Hached de Sousse. L’évaluation de la symptomatologie dépressive était réalisée par le HAD-S, la qualité de vie était évaluée par la SF-36. Résultats : L’âge moyen de nos patientes était de 50 ans ± 7,8. La majorité étaient mariées (87,6 %). 43,9 % des patientes avaient un score de dépression (HADSD) supérieur ou égal à 11. La symptomatologie dépressive était associée à des scores significativement plus bas de la qualité de vie globale (p = 0,001) ainsi que ses différentes dimensions (la composante mentale (p < 10-3), l’activité physique p = 0,003), la limitation due à l’activité physique (p < 10-3), la limitation due à l’état psychique (p < 10-3) et la santé psychique (p = 0,002)). Conclusion : La symptomatologie dépressive est fréquente chez les patientes en rémission de leur cancer du sein avec un retentissement négatif sur la qualité de vie globale ainsi que ses différentes composantes. Un dépistage systématique de la symptomatologie dépressive et un traitement adapté auraient des effets positifs sur cette maladie et sur la qualité de vie de ces patientes. moins trois mois, se présentant à la consultation pour contrôle post-thérapeutique. L’évaluation a été portée sur la dépression par l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HAD-S) et sur l’image du corps par Le Body-Esteem Scale for Adolescents and Adults (BESAA). Résultat : L’âge moyen de nos patientes était de 50 ans ± 7,8. La majorité étaient mariées (87,6 %). 43,9 % des patientes avaient un score de dépression (HADSD) supérieur ou égal à 11 donc considérés comme pathologique et fortement évocateur de dépression clinique. L’image du corps était significativement altérée chez les patientes déprimées (52,7 ± 16,3 vs 66,4 ± 10,5, p = 10-3). Cette altération touchait la perception de leur apparence (24,6 ± 8,2 vs 32,4 ± 5,9, p = 10-3), leur satisfaction par rapport à leurs poids ((17,6 ± 8,4 vs 21,3 ± 5,8, p = 0.010) ainsi que leur perception de l’évaluation de leur image par les autres (10,5 ± 4 vs 12,7 ± 3,9, p = 0.004). En étude multivariée, l’altération de l’image du corps constituait un facteur de risque de survenue de la dépression (p = 0,005 ; rapports de cotes = 0,939). Conclusion : L’image du corps était significativement altérée chez les patientes déprimées. Ce résultat nous a permis de mettre en évidence l’intensité des symptômes dépressifs et son impact sur la vision du soi des patientes en phase de rémission de leur cancer du sein. De ce fait, et en absence de tout signe d’évolutivité de maladie, la recherche d’une détresse psychologique paraît nécessaire, pouvant être responsable d’une symptomatologie dépressive qu’il est important de prendre en compte dans la prise en charge. PO 339 DÉPRESSION ET IMAGE DU CORPS CHEZ LES PATIENTES EN RÉMISSION DE LEUR CANCER DU SEIN (1) Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Gynécologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE MANAI J., FRIKHA A., BRAHEM O., EZZAIRI F., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : La dépression est souvent associée aux maladies carcinologiques, notamment le cancer du sein. Les études l’ont incriminée à l’impact physique de la maladie, aux effets secondaires du traitement ainsi qu’à la mauvaise perception de l’image du corps. Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer les symptômes dépressifs chez les patientes en rémission de leur cancer du sein et d’identifier leurs liens avec l’image du corps. Matériel et méthode : 105 patientes ont été recrutées de la consultation de médecine carcinologique du CHU Farhat Hached de Sousse, sur une période de six mois allant de janvier à juin 2009. Le recrutement a concerné les patientes suivies pour un carcinome mammaire en rémission depuis au PO 340 ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION APRÈS TRAITEMENT D’UN CANCER DU SEIN : PRÉVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE MNIF L. (1), CHARFI N. (1), MASMOUDI J. (1), DAMAK R. (1), GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1) Introduction : Le cancer du sein est un événement de vie cataclysmique pour la plupart des femmes. Il entraîne un bouleversement psychique exprimé sous forme d’anxiété et de dépression qui perdurent même à distance du traitement carcinologique. Objectif :- Évaluer la prévalence de l’anxiété et de la dépression chez les femmes en rémission d’un cancer du sein non métastatique comparée à celle de la population générale – Chercher un éventuel lien entre ces troubles émotionnels et les facteurs démographiques et cliniques. Sujets et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale et comparative incluant 50 patientes en rémission d’au moins trois mois d’un cancer du sein non métastatique et 50 femmes indemnes. Les dossiers médicaux ont été recrutés du service de gynécologie au CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) et par la suite les patientes éligibles ont été convoquées. L’évaluation de l’anxiété et de la dépression a été effectuée à l’aide de l’échelle de HAD, de Zigmund et Snaith (1983) dans sa version arabe. 137 9e Congrès de l’Encéphale Résultats : L’âge moyen de nos patientes était de 52,06 ans (± 10,07 ans). Elles étaient en rémission au moyenne de 17,4 mois (± 9,43 mois). Comparativement aux sujets témoins, les patientes présentaient davantage d’anxiété (42 % vs 28 %) et de dépression (44 % vs 24 %). La différence entre les deux groupes a été significative en terme seulement de dépression (p = 0,035). Les patientes avaient significativement plus de risque (OR = 2,48) d’être déprimées que les témoins alors que le risque d’être anxieuse (OR = 1,86) ne différait pas de façon significative entre les deux groupes. La prévalence de ces désordres émotionnels variait indépendamment de l’âge de la patiente et des différents facteurs cliniques à savoir la durée de la rémission, la taille de la tumeur, le type de chirurgie mammaire subi et la prise d’une hormonothérapie en adjuvant. Conclusion : Du fait de leur prévalence plus élevée chez les patientes atteintes d’un cancer du sein, il est recommandé de rechercher la dépression et l’anxiété même à distance du traitement carcinologique. Il semble que ces troubles émotionnels évoluent indépendamment des différents paramètres cliniques et qu’ils seraient plutôt influencés par l’environnement socio-familial et les modalités d’ajustement de la patiente. PO 341 IMPACT DU CANCER DU SEIN ET DE SES TRAITEMENTS SUR LA QUALITÉ DE VIE DES PATIENTES MNIF L. (1), CHARFI N. (1), MASMOUDI J. (1), DAMAK R. (1), GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1) (1) Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Gynécologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Les progrès actuels dans le domaine thérapeutique du cancer du sein et l’accroissement des taux de survie a soulevé la question d’évaluation de la qualité de vie (Qdv) des patientes après cancer du sein. Objectifs – Déterminer l’impact du cancer du sein ainsi que son traitement sur la Qdv des patientes en rémission et comparer cette Qdv à celle de la population générale. – Apprécier les facteurs prédictifs d’une altération de la santé générale des patientes. Matériels et méthodes Il s’agissait d’une étude transversale et comparative portant sur 50 patientes en rémission d’au moins 3 mois d’un cancer du sein non métastatique et 50 femmes saines. Les dossiers médicaux ont été recrutés du service de gynécologie au CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) et les patientes éligibles ont été convoquées par téléphone. Pour l’évaluation de la Qdv, on a utilisé la version arabe de l’échelle générale de la qualité de vie EORTC QLQ-C30. Résultats : Les scores moyens des échelles fonctionnelles au QLQ-C30 indiquaient que les patientes avaient un fonctionnement moyennement altéré (état global de santé : 56.7 %, et les cinq échelles fonctionnelles variaient de 55.6 % 138 à 67.3 %). Ces scores étaient significativement plus détériorés chez les patientes comparativement aux témoins. Parmi les échelles des symptômes, seulement les difficultés financières étaient significativement plus importantes parmi les patientes (p = 9.10-7). L’altération de l’état global de santé était surtout influencée par le fonctionnement émotionnel (p = 0,005) et social (p = 0,008) mais elle était indépendante des échelles des symptômes. Conclusion : Malgré les avancés thérapeutiques, notre étude suggère que la qualité de vie des patientes traitées pour un cancer du sein demeure altéré comparativement à la population générale. Il ressort aussi l’importance du fonctionnement émotionnel et social des patients auxquels un grand intérêt devrait être accordé dans la prise en charge. PO 342 VÉCU PSYCHOLOGIQUE DE L’HYSTÉRECTOMIE SABIR M., SABIR M. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Chaque année, quasi une femme adulte sur 200 subit une hystérectomie. Cette hystérectomie reste un geste important sur le plan chirurgical mais aussi au niveau du vécu de chaque femme. L’hystérectomie est en effet une chirurgie de l’intime. Les médecins méconnaissent bien souvent les conséquences d’un geste considéré trop longtemps par la communauté chirurgicale comme « banal ». En effet, le poids fantasmatique et socio- culturel de l’utérus en fait un organe « noble et mythique » dans la tradition arabo-musulmane et fait de son ablation une étape délicate dans la vie d’une femme. « Simple » événement nécessaire chez une patiente prévenue et préparée, l’hystérectomie peut devenir une véritable agression chez une femme peu informée ou réticente. Objectifs de l’étude : Nous avons voulu, par le biais d’une enquête prospective, basée sur la passation d’un questionnaire, évaluer le vécu psychologique de cette intervention et confronter nos résultats à ceux de la littérature. Matériel et méthodes : Cette étude a été réalisée au niveau de la Maternité de l’Hôpital Ibn Sina de Rabat- Salé (MAROC) durant la période du 01/10/2007 au 31/07/2008. Il s’agit d’une étude prospective basée sur la passation d’un questionnaire évaluant le vécu psychologique de l’hystérectomie chez des patientes ayant subi une hystérectomie suite à une pathologie bénigne. Par ailleurs, l’échelle M.A.D.R.S de la dépression a été utilisée chez chacune des patientes incluses dans cette étude, en fin d’entrevue, afin d’évaluer le score de dépression pour repérer les patientes souffrant de dépression et d’avoir un score de cotation initial afin de pouvoir suivre l’évolution de ce score à travers des études ultérieures. Résultats : Au total, 36 patientes ont participé à l’étude. 11,1 % des patientes hystérectomisées ont obtenu un score à la MADRS ∏ 15. Les informations recueillies corroborent celles de la littérature et montrent que les répercussions psychologiques de cette Posters intervention restent limitées. Cependant, la fréquence, même limitée, des troubles psychosexuels après hystérectomie justifie une prévention et une approche globale de la patiente. Mots-Clés : Hystérectomie, aspects psychologiques, conséquences psycho-sexuelles PO 344 SYNDROME DE COTARD ET TUMEUR CÉRÉBRALE : UNE ASSOCIATION FORTUITE ? REICH M., COMET B., LERHUN E. Centre Oscar Lambret, LILLE, FRANCE PO 343 ENCÉPHALOPATHIE DE GAYET WERNICKE COMPLIQUANT UNE SCLÉRODERMIE MOUNACH J. (1), OUAHMANE Y. (1), ABDERRAHIM Z. (1), SATTÉ A. (1), OUHABI H. (1), BENALI A. (2) (1) Hôpital Militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC (2) Hôpital Militaire, DAKHLA, MAROC Introduction : L’encéphalopathie de Gayet Wernicke, causée par un déficit en thiamine, complique généralement des états de dénutrition sévère. C’est une urgence diagnostique et thérapeutique dont les séquelles risquent d’être importantes. Observation : (N° Dossier : 250/2010) : Mme S.N, âgée de 53 ans, droitière, était suivie pour une sclérodermie depuis 2005. Brutalement, la patiente présenta une désorientation temporo-spatiale avec des troubles de l’équilibre évoluant dans un contexte d’apyrexie. L’examen neurologique révéla un syndrome confusionnel, un syndrome cérébelleux statokinétique, un nystagmus rotatoire bilatéral, et une paralysie bilatérale de la sixième paire crânienne. L’IRM cérébrale était évocatrice en montrant des hypersignaux, en séquence FLAIR et T2, au niveau thalamique bilatéral, autour du troisième ventricule et au niveau des corps mamillaires. L’évolution clinique et radiologique était satisfaisante après l’administration de la vitamine B1. Discussion : L’encéphalopathie de Gayet Wernicke est une complication grave et rare du déficit des réserves en thiamine, en rapport avec une souffrance des régions méso-diencéphaliques. Le syndrome confusionnel, les troubles oculomoteurs et l’ataxie sont évocateurs. L’IRM est un outil diagnostique et pronostique important. Le traitement repose sur l’administration de la vitamine B1. L’évolution dépend du degré de l’atteinte et de la précocité d’instauration du traitement. Conclusion : L’encéphalopathie de Gayet Wernicke est une affection carentielle grave liée à un déficit en thiamine. C’est une urgence diagnostique et thérapeutique nécessitant une prise en charge rapide et adéquate. Nous rapportons le cas chez un patient de 60 ans, d’un tableau de mélancolie délirante avec syndrome de Cotard, faisant suite à deux tentatives d’autolyse rapprochées à une semaine d’intervalle, respectivement par ingestion médicamenteuse et phlébotomie. Cette symptomatologie psychiatrique est survenue lors d’un glioblastome du splenium du corps calleux, en cours de traitement par radiochimiothérapie (témozolomide) concomitante selon le protocole STUPP et par corticothérapie. Les manifestations cliniques de cette entité aux conséquences redoutables, se traduisent habituellement par une souffrance morale intense, des idées d’indignité, d’incurabilité, de négation d’organe associées à des velléités de passage à l’acte suicidaire. Pourtant, l’association syndrome de Cotard et tumeur cérébrale a rarement été décrite. La particularité de cette observation est la survenue des troubles psychiatriques au décours de l’annonce de la pathologie tumorale et de l’instauration des traitements somatiques. Plusieurs hypothèses pourraient être formulées pour expliquer la survenue de ce syndrome de Cotard chez un patient sans trouble bipolaire ni antécédents dépressifs récents connus et présentant une tumeur cérébrale : – une origine organique neurologique liée à la topographie de la lésion, – une origine organique iatrogène avec l’intrication de traitements tels qu’une corticothérapie intensive (72 mg/jour) associée à une radiothérapie cérébrale, – une origine psychogène avec d’une part, un effondrement dépressif réactionnel à l’annonce d’une pathologie à pronostic défavorable, entraînant perte d’autonomie et atteinte narcissique, et d’autre part, une réaction psychotique intervenant comme un mécanisme de défense face à l’angoisse de mort. Cette observation clinique illustre l’intrication entre le somatique et la psychiatrie et la nécessaire pluridisciplinarité (psychiatre, neuro-oncologue, radiothérapeute), pour prendre en charge ces deux pathologies complexes et toutes deux à pronostic létal engagé. Elle soulève aussi une question éthique concernant la décision d’hospitalisation en milieu psychiatrique ou de maintien à domicile, avec visites renforcées de l’équipe psychiatrique de secteur, au regard de la sévérité du contexte somatique. PO 345 LUPUS ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES À PROPOS D’UN CAS MASCULIN KHANFIR A., BOUJEMLA H., SOUISSI S., KEFI H., EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S. Hôpital Militaire Tunis, TUNIS, TUNISIE IRM encéphalique, FLAIR: hypersignaux au ni[...] IRM encéphalique, FLAIR: hypersignal m&eacu[...] Le LES est une maladie auto-immune non spécifique d’organe, où de nombreux auto anticorps sont dirigés contre divers constituants nucléaires, en particulier l’ADN natif. La prévalence du LES varie en fonction des études : de 5,8 à 139 9e Congrès de l’Encéphale 51 pour 100 000 habitants. Son incidence est de 1 à 7,6 pour 100 000 habitants par an. Le sex-ratio est de dix femmes pour un homme. Chez les patients présentant un lupus, des troubles psychiatriques, quelle que soit leur étiologie, ont été décrits chez 10 à 75 % des patients. Dans le cadre du LES, la multiplicité et la complexité des étiologies pouvant engendrer des troubles psychiatriques rendent le diagnostic étiologique particulièrement difficile, alors que ce dernier est primordial pour assurer un traitement efficace et éviter toute intervention aggravant la maladie lupique. Nous allons rapporter le cas d’un patient âgé de 38 ans chez lequel le diagnostic de lupus érythémateux disséminé a été porté et traité au début par corticothérapie. Au bout d’un mois, l’évolution a été marquée par l’apparition d’un syndrome dépressif, de troubles du comportement à type d’agitation psychomotrice avec note confusionnelle ainsi que des troubles cognitifs à type d’amnésie, de défaut d’idéation et d’une apraxie. Il a été mis sous amisulpride sans réelle amélioration. Suite à cet échec thérapeutique le patient a été hospitalisé dans notre service où il a été exploré et traité par antiinflammatoires ainsi qu’un traitement immunosuppresseur. À travers une discussion de ce cas et d’une revue de la littérature, nous allons illustrer la difficulté de l’étiologie et de la prise en charge des troubles psychiatriques survenant chez les patients atteints de lupus. Sont-ils iatrogènes ? S’agit-il d’une comorbidité ? Ou bien d’une manifestation de neurolupus ? Et quelle est la conduite thérapeutique adéquate selon les données actuelles ? PO 346 TROUBLES PSYCHIATRIQUES RÉVÉLATEURS DE LEPTOSPIROSE : L’HOMME AUX RATS AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2) (1) Chu Mustapha bacha, ALGER, ALGERIE (2) Ehs cheraga, ALGER, ALGERIE Parmi les zoonoses transmises à l’homme, la leptospirose constitue une affection générale causée par un agent bactérien « leptospira » à tropisme hépatique, rénal et méningé. Elle offre un polymorphisme clinique souvent trompeur, son diagnostic repose sur un faisceau d’arguments clinico-biologiques avec comme examen biologique de certitude : le serodiagnostic de Martin et Petit. Nous rapportons le cas d’un jeune âgé de 25 ans hospitalisé pour troubles du comportement, agitation forcenée le tout sous tendu par un délire polymorphe, apparu de façon brutale. La mise sous diverses traitements neuroleptiques n’a pas corrigé les troubles et le tableau s’est aggravé par un moment confusionnel et hyperthérmique. Dans le cadre de l’exploration une batterie d’examens a été demandée à savoir un bilan biologique revenu en faveur d’une discrète insuffisance rénale et une hyperleucocytose ; par ailleurs une IRM de l’encéphale, une ponction lombaire, une sérologie hérpétique et syphilitique sont tous revenus normaux en dehors d’un fond d’œil révélant un œdème papillaire. Et c’est l’anamnèse qui a été décisive dans l’orientation diagnostique puisqu’il a été rapporté que le patient a eu un séjour dans un 140 milieu infesté par des rats ; par la suite le diagnostic de leptospirose a été conforté par la positivité du sérodiagnostic de Martin et Petit. En conclusion, nous insistons sur l’importance d’un diagnostic à temps, d’une affection à pronostic fâcheux en dehors d’un traitement à temps et ou l’errance diagnostique peut être préjudiciable. Mots clés : environnement -leptospirose - troubles psychiatriques PO 347 RÉVÉLATION PSYCHIATRIQUE D’UNE DÉFICIENCE EN VIT B12 DAKHLIA N., ACHECHE H., ZALILA H., JRIDETTE S., EUCHI L., BOUSSETTA A. Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La carence en Vit B12 ou cobalamine est relativement fréquente dans la population générale, mais elle est méconnue en raison de manifestations cliniques frustes quoique potentiellement graves, en particulier sur le plan neuropsychiatrique. De nombreuses observations cliniques, ainsi que des études menées sur ce sujet, ont été rapportées dans la littérature. Objectif : On se propose d’étudier les manifestations psychiatriques pouvant révéler une déficience en vit B12 à travers l’étude du cas de Madame A. Résultat Madame A était âgée de 42 ans, hospitalisée en psychiatrie pour un tableau d’allure psychotique avec une anxiété manifeste et des idées délirantes de persécution à l’encontre de son entourage. Madame A. était sans antécédents psychiatriques. Un bilan biologique avait révélé une anémie macrocytaire avec une carence en Vit B12. L’apport d’un supplément vitaminique B12 a entraîné la régression de la symptomatologie psychiatrique. Conclusion : Les manifestations psychiatriques peuvent être les signes révélateurs d’une déficience en VitB12. Le dépistage de cette carence devrait attirer l’attention des praticiens notamment en cas de tableau psychiatrique atypique. PO 348 ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION DANS L’HYPERMOBILITÉ ARTICULAIRE ET LE SYNDRÔME D’HYPERMOBILITÉ ARTICULAIRE BAEZA-VELASCO C. (1), GÉLY-NARGEOT M.C. (2), BULBENA VILARRASA A. (1), FÉNÉTRIER C. (2), BRAVO J.F. (3) (1) Université Autonome de Barcelone, BARCELONE, ESPAGNE (2) Université Paul Valéry, Montpellier 3, MONTPELLIER, FRANCE (3) Université du Chili, SANTIAGO, CHILI Introduction : L’hypermobilité articulaire (HA) et le syndrome d’hypermobilité articulaire (SHA) sont des altérations hérédi- Posters taires du collagène fréquentes dans la population. Contrairement au SHA, la HA ne constitue pas un problème médical. Malgré cette différence, les deux conditions ont été associées à la souffrance psychologique, notamment l’anxiété. Objectif : Explorer l’anxiété et d’autres variables psychopathologiques dans la HA et le SHA. Méthode : Nous avons comparé les scores du questionnaire d’anxiété état-trait (STAI), les antécédents de troubles anxieux et dépression évalués à l’aide d’un questionnaire basé sur le DSM IV, et demande d’aide psychologique et/ou psychiatrique (DAP) dans 4 groupes d’étudiants universitaires : 1) des sujets avec SHA selon les critères de Brighton et une HA selon les critères Beighton (groupe SHA + HA, n = 71). 2) des sujets avec SHA sans HA (n = 42). 3) de sujets avec une HA (n = 69) et 4) de sujets sans HA ou SHA (groupe témoin ; n = 183). Résultats : Les groupes sont différents par rapport aux antécédents de dépression (x2 = 16,4 ; p =,001), trouble panique (x2 = 16,6 ; p =,014) et DAP (x2 = 8,26 ; p =,035): les groupes avec SHA + HA et SHA sans HA avaient deux fois plus de sujets ayant des antécédents de dépression que le groupe témoin. Les antécédents de trouble panique sont plus de deux fois plus fréquentes chez les sujets avec SHA sans HA que dans le groupe témoin. La DAP était supérieur chez les sujets avec SHA + HA suivie par le groupe SHA sans HA, le groupe avec HA et enfin le groupe témoin qui avait moins de sujets ayant consulté un professionnel de la santé mentale. Des corrélations positives, bien que modestes, ont été trouvées entre le nombre de symptômes du SHA et l’anxiété état (r = ,238; p =,000) et l’anxiété trait (r =,228; p =,000). Le groupe avec SHA + HA présente des scores significativement plus élevés d’anxiété état que le groupe témoin (F = 4,5 ; p =,004; test de Scheffé p =,011). Conclusion : L’hypermobilité articulaire seule n’est pas associée à l’anxiété dans cette étude. Les personnes présentant le SHA avec ou sans une hypermobilité articulaire, ont des niveaux supérieurs d’anxiété, de dépression et ont demandé plus d’aide psychologique et/ou psychiatrique que les personnes sans SHA. PO 349 LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES DANS L’ÉPILEPSIE HACHID M., SEMAOUNE B. PO 350 À PROPOS D’UN ÉTAT INFECTIEUX TORPIDE ET DE CRISES CLASTIQUES GILQUIN A.F., SARAVANE D. EPS de Ville-Evrard, NEUILLY SUR MARNE CEDEX, FRANCE L’existence d’un processus somatique morbide évolutif au cours d’un état psychiatrique ancien équilibré constitue un facteur délétère dans l’évolution de la maladie mentale. Nous rapportons l’observation d’un homme de 29 ans adressé pour état d’agitation avec crises clastiques nécessitant un placement en chambre d’isolement. Les antécédents psychiatriques sont faits d’une pathologie psychopathique avec troubles du comportement stabilisée (CIM 10 : F69). Au plan somatique un diabète (type 1) était antérieurement bien équilibré (autosurveillance). Au décours d’un conflit familial plurifactoriel le patient fait une tentative de suicide par insuline et benzodiazépines. Au réveil des troubles neurologiques centraux (troubles de la marche, incontinence mixte totale) se révèlent, et persistent après un mois de séjour en réanimation. Admis en centre de rééducation le transfert en hôpital psychiatrique est rendu nécessaire devant une agitation psychomotrice auto et hétéro agressive (quatre hospitalisations successives). Au cours d’un dernier séjour émaillé de crises clastiques, le patient, qui n’émet aucune plainte malgré une incontinence totale, admet un examen clinique limité ; une sensibilité de l’hypogastre lors des épisodes d’agitation est alors notée, dans un contexte de candidose périnéale. Le bilan biologique sanguin et urinaire s’avère normal, l’échographie prostatique révélant des calcifications périglandulaires. Le traitement antibiotique et mycostatique probabiliste amène sur un mois la régression de l’incontinence et des anomalies échographiques ; un espacement puis une suppression des manifestations psychomotrices est alors notée. La séméiologie d’une pathologie organique chez un patient psychiatrique, quelle qu’elle soit, et notamment de sa composante douloureuse, diffère fortement dans son expression de celle rencontrée dans la population générale. Elle peut même simuler des troubles psychiatriques pouvant alors faire manquer le diagnostic de l’affection organique sous-jacente ; de plus cette observation met en exergue la difficulté que ce type de patient rencontre face à la nécessité de se soumettre à certaines règles hygiéno-diététiques, diététiques et thérapeutiques, facteurs d’amélioration de l’état de santé tant psychiatrique que somatique. HCA, ALGER, ALGERIE Cette présentation traite de la comorbidité psychiatrique dans l’épilepsie selon une approche clinique pragmatique. Après une introduction méthodologique et épidémiologique générale, les principales affections psychiatriques associées à l’épilepsie sont passées en revue : la dépression, les troubles anxieux, les troubles de l’affectivité de durée brève (syndrome dysphorique interictal) et les troubles psychotiques. Les particularités sémiologiques propres aux patients épileptiques sont détaillées. Mots-clés : psychose, anxiété, dépression, psychiatrie, épilepsies PO 351 DÉLIRE DE MATERNITÉ ET HYPERPROLACTINÉMIE LEVY F. St antoine, PARIS, FRANCE Les délires de grossesse et de maternité sont peu décrits. Ils surviennent le plus souvent dans le cadre d’une pathologie psychiatrique ou neurologique préexistante (schizophrénie, trouble de l’humeur, démence). Des cas associés à une hyperprolactinémie due aux neuroleptiques et complètement résolutifs après normalisation biologique ont été rapportés. 141 9e Congrès de l’Encéphale Ils surviennent habituellement dans un contexte de vie particulier (désir de grossesse, interruption volontaire de grossesse, institutionnalisation). Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 30 ans ayant présenté un délire de maternité pendant plusieurs mois. Un an après avoir verbalisé un désir de grossesse qui n’avait pas pu se concrétiser, la patiente a développé la conviction délirante d’avoir été enceinte et d’avoir accouché d’une fille, qu’elle avait du par la suite abandonner. Les mécanismes du délire étaient multiples (interprétation, intuition, fabulation et faux souvenirs). La thématique, centrée autour de l’enfant, comportait une composante de persécution. Malgré les éléments de réalité contradictoires avec son récit, la patiente n’était pas accessible à la critique. Le délire était systématisé en réseau. Une participation thymique de type mixte (non congruente au délire) existait. Les antécédents psychiatriques de la patiente consistaient en un trouble bipolaire ainsi que dans un épisode délirant de persécution associé à des symptômes dépressifs complètement résolutif en moins de 6 mois. Une hyperprolactinémie à 42,9 ng/mL a été retrouvée. L’IRM hypophysaire montrait un microadénome. Ce cas clinique pose la question de l’étiologie et du cadre nosographique des délires de grossesse et de maternité. D’une part, il illustre l’intrication complexe des facteurs hormonaux (hyperprolactinémie), environnementaux (désir de grossesse) et psychiatriques (évolution d’une pathologie préexistante). D’autre part, ce type de délire peine à trouver une place dans les cadres nosographiques existant entre trouble délirant de persécution (F22), trouble psychotique du à une affection médicale générale (hyperprolactinémie, F.06), trouble psychotique non spécifié (F29), trouble bipolaire avec caractéristiques psychotiques non congruentes à l’humeur (F31), paraphrénie (entité clinique non codifiée dans le DSMIV). PO 352 REPRÉSENTATION PSYCHIQUE DU GREFFON ET POSITION VIS-À-VIS DE LA GREFFE AVEC DONNEUR VIVANT : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE À PARTIR DU DISCOURS SPONTANÉ DE 605 PATIENTS CONCERNÉS PAR UNE TRANSPLANTATION RÉNALE EN CHU FRITZ-BURTIN C. (1), DANION-GRILLIAT A. (1), LEGENDRE V. (1), OHLMANN-CAILLARD S. (2), MEYER N. (3), MOULIN B. (2) (1) Pôle psychiatrie et santé Mentale, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS), EA 3424 UDS, STRASBOURG, FRANCE (2) Service de Néphrologie, Dialyse et Transplantations Rénales, Pôle NUDE des HUS, STRASBOURG, FRANCE (3) Pôle de Santé Publique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE La transplantation d’organe n’est pas un simple transfert de fonction : il s’agit de recevoir l’organe d’un autre ce qui sousentend un travail psychique complexe qui implique la représentation attachée au greffon. Comment le patient se le représente-il ? Comme une pièce mécanique ou comme un organe vivant, porteur d’une valeur symbolique ? À quels facteurs (état psychique, insertion sociale, vie en couple…) le choix 142 de telle ou telle représentation semble-t-il corrélé ? La représentation peut-elle être liée au désir du patient d’avoir un don entre vivants ? Matériel : Analyse de 605 dossiers de patients vus en consultation psychiatrique prégreffe dans un centre HU de transplantation rénale. Méthodologie : À partir du discours spontané du patient, les données concernant la représentation du greffon et la position par rapport à une greffe avec donneur vivant sont recueillies et sont soumises à des analyses statistiques. Résultats statistiquement significatifs (p ≤ 0,035) : Une représentation de type mécanique du greffon est plus souvent abordée par les patients en activité professionnelle. Les sujets anxieux ou dépressifs l’abordent moins de cette façon. Une représentation vivante est plus souvent associée à un sentiment de dette et de transformation d’identité. La représentation du greffon n’est pas corrélée à la position vis-à-vis d’un don entre vivants mais les plus jeunes, ceux qui travaillent, et ceux qui veulent se libérer de la dialyse envisagent plus fréquemment le don entre vivants. Discussion : Plus souvent retrouvée lorsqu’il y a une insertion professionnelle et moins souvent lorsque les patients sont anxieux et/ou dépressifs, une représentation de type mécanique, en mettant à distance l’angoisse ressentie vis-à-vis d’un greffon venant d’un autre, apparaît comme un moyen efficace de défense psychique. L’association significative d’une représentation vivante avec des sentiments de dette et de transformation corporelle et/ou d’identité illustre pour les patients concernés la dimension symbolique liée au greffon porteur d’une partie de l’identité du donneur. Ces données confirment que la représentation du greffon est en partie une défense psychique contre l’angoisse d’intrusion mais que cela n’intervient pas quand la question d’un don entre vivants se pose. PO 353 INTERACTIONS FAMILIALES ET SANTÉ ZDANOWICZ N., LEPIECE B., TORDEURS D., JACQUES D., REYNAERT C. Université Catholique de Louvain, YVOIR, BELGIQUE Objectifs : Identifier les facteurs socio-familiaux, de personnalités et de lieux de contrôle de la santé qui influencent la santé physique et mentale, la consommation de médicaments et de consultations. Méthode : 20 sujets exempts de désordres psychiatriques sont inclus dans une étude prospective. Au temps 0 sont enregistrés : outre les données socio-démographiques, les traitements, la dynamique familiale (FACES III), le lieu de contrôle de la santé (MHLC) et la personnalité (NEO-FFI). Résultats : L’adaptabilité de la famille et du couple actuel est une valeur héritée de l’adaptabilité de la famille d’origine. La cohésion dans la famille est liée avec un désir de cohésion dans la famille idéale et le couple idéal encore plus élevé. Le seul mécanisme qui freine ce mécanisme de « toujours plus » est la cohésion qui existe dans le couple actuel. Même si ce mécanisme freinateur existe il ne fait que limiter une évolution des moyennes qui montre que nous voulons toujours plus d’amour, tendance qui s’amplifie avec l’âge. Ces facteurs Posters influencent les indicateurs de santé : les cohésions des familles d’origines idéales et du couple actuel ont des effets positifs sur la santé à 6 mois alors que les adaptabilités de la famille idéale et du couple actuel ont des effets négatifs. Conclusion : Au temps 0 et à 6 mois le niveau de santé physique s’avère le paramètre le plus prédictible. Au temps 0 un modèle de régression linéaire à 4 facteurs incluant la cohésion de la famille d’origine et du couple actuel, une personnalité ouverte et l’adaptabilité de la famille idéale explique 82.4 % de la variance. À 6 mois 30.3 % de la variance est expliqué par la cohésion de la famille nucléaire et le névrotisme. PO 354 DULOXÉTINE ET DOULEURS DANS LE SYNDROME DES JAMBES SANS REPOS GRANIER F. CHU TOULOUSE-CASSELARDIT, TOULOUSE, FRANCE 1) Introduction – Le syndrome des jambes sans repos se traduit par une symptomatologie motrice des membres inférieurs pendant la nuit, parfois associée à des phénomènes douloureux. – Le syndrome des jambes sans repos est connu pour être associé aux troubles du sommeil de la fibromyalgie. – Les douleurs de la fibromyalgie peuvent bénéficier du traitement par la duloxetine (études double-aveugle, et contre placebo). 2) Cas clinique – Une observation privilégiée de syndrome des jambes sans repos avec douleurs, ayant répondu de façon sélective à la duloxetine pour les douleurs, mais pas pour les symptômes moteurs. Il n’y avait pas de dépression associée. 3) Discussion a) La sélectivité de la réponse clinique illustre bien les deux mécanismes hypothétiques soutenus actuellement pour les symptômes moteurs du S.J.S.R, et douloureux de la fibromyalgie. – Voie de la dopamine pour les symptômes moteurs – Voies sérotoninergique et noradrénergique pour les symptômes douloureux. b) Confirmation de l’action antalgique de la duloxetine dans les symptômes douloureux du S.J.S.R., par ses voies spécifiques (IRSNA). c) Intérêt heuristique : L’association S.J.S.R. et fibromyalgie, avec des troubles du sommeil communs. La symptomatologie douloureuse dans le S.J.S.R. est-elle un indice de comorbité avec la fibromyalgie, ou une forme particulière de S.J.S.R. ? Doit-on proposer systématiquement le traitement par la duloxetine plutôt que par les anti-inflammatoires et les méthodes physiques ? Peut-il s’agir d’une épreuve thérapeutique faisant suspecter le diagnostic de fibromyalgie (formes incomplètes) associées au S.J.S.R. ? 4) Bibliographie : 1. ALLEN R.P., PICHIETTI O., Coll. Restless Legs Syndrom diagnosis and epidemiology workshop at the N.I.M. – International Restless Legs Syndrom Study Group. Sleep Med. – 2003 – Mar – 4 – 2 – 101/19. 2. PREIDT R. Restless Legs Syndrom, Fibromyalgia linked. Am. Acad. Of Sleeps Medicine, news Release, oct. 15 – 2010. 3. J. RUSSEL, coll. Efficacy and Safety of Duloxetine for treatment of fibromyalgia in patients with or without major depressive disorder : Results from a 6-months, randomized, doubleblind, placebo-controlled, fixed-dose trial. Pain – 2008 – 136 – 432/444 PO 355 INTERFERON ALPHA ET TROUBLE DÉLIRANT : FACTEUR RÉVÉLATEUR PLUTÔT QUE DÉCLANCHANT ? VOILLET S., BLANCHET-MOMAS M.C., BARS P.Y., RAMOND A.C., BESCOND Y., MARINESCU M. CHS G. MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON, FRANCE L’implication de l’interféron alpha dans les troubles psychiatriques semble acquise, même si l’imputabilité n’est pas démontrée en tant que tel. Les hypothèses physiopathologiques, par le biais d’une activation immunitaire impliquant le système des cytokines, peuvent rendre compte, en partie, de l’installation des troubles dépressifs, en priorité. Qu’en est-til des états délirants avec un trouble de l’humeur associé ou non ? Les études de Fattovich (1996) et Raison (2005) ébauchent des réponses mais celles-ci restent plutôt dans une approche globale et statistique. Les auteurs, partant du cas exemplaire d’un patient âge de 42 ans, traité par interféron alpha et ribavirin, discutent le lien existant entre le traitement de l’hépatite C et l’épisode délirant à thématique mystique et mégalomaniaque et ponctué par une tentative de suicide par cervicotomie. Il est mis en évidence le bon ajustement sociofamilial prémorbide, l’absence d’antécédents personnels et familiaux de maladie psychiatrique, l’installation très rapide des symptômes sans facteur de stress identifié et, enfin, la récidive de l’épisode délirant au moment de la reprise d’un traitement par interféron alpha, avec une réflexion autour des doses du produit à administrer et du suivi nécessaire. PO 356 INTERFÉRON ALPHA ET TROUBLES PSYCHOTIQUES, À PROPOS D’UN CAS SOUISSI S., BOUJEMLA H., KHANFIR A., ELKEFI H., EDDHIF S., OUMAYA A., LAKHAL N., GALLALI S. Hôpital militaire de TUNIS, TUNIS, TUNISIE Les complications psychiatriques survenant lors d’un traitement par interféron alpha font l’objet de nombreuses études. Bien que leur fréquence reste difficile à apprécier, elles représentent la première cause de diminution ou d’arrêt de traitement. Nous rapportons dans ce travail le cas d’un patient âgé de 39 ans, sans antécédents psychiatriques, suivi depuis 2006 pour hépatite virale C, mis sous Interféron et Ribavirine en mai 2010. Quatre semaines plus tard, il a commencé à présenter une tristesse de l’humeur, une insomnie, des propos 143 9e Congrès de l’Encéphale incohérents de persécution et de jalousie, une auto et hétéro agressivité et enfin une tentative de suicide par défenestration. L’examen psychiatrique avait objectivé un ralentissement psychomoteur, une humeur dépressive, un syndrome délirant de persécution et de jalousie à mécanismes multiples (intuitif, interprétatif et hallucinatoire auditif et visuel). L’évolution était favorable après arrêt de l’Interféron, sa mise sous traitement neuroleptique et antidépresseur. PO 357 IMAGE DU CORPS : IDENTITÉ ET SEXUALITÉ MNIF L., FEKI I., MASMOUDI J., CHARFI N., JAOUA A. Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Objectif : Étudier le lien entre la perception des femmes de leurs corps et la sexualité. Matériels et méthodes : Notre étude était, de type transversal, descriptif et analytique. Elle a concerné 100 femmes mariées depuis au moins une année et vivant dans le gouvernorat de Sfax. Un auto-questionnaire a été remis à chaque participante explorant les données sociodémographiques, les données cliniques (poids, taille, statut hormonal), la perception des femmes de leur corps ainsi que celle de leurs conjoints et le retentissement de l’image du corps sur l’activité sexuelle Résultats : La moyenne d’âge des participantes était de 36 ans et 7 mois (± 10,4 ans). La perception des femmes de leur propre corps était positive dans la majorité des cas : comme féminin dans 94 % des cas, jeune dans 76 % et physiquement attirant dans 66 %. Celles dont le corps affectaient positivement leur estime de soi (34 %) se voyaient physiquement plus attirantes (p = 0,017) et ayant un corps plus érotique (p = 0,002). Les conjoints jugeaient le corps de leurs femmes d’une façon positive dans 72 % des cas. Cette perception positive du conjoint influençait positivement celle de la femme (p < 0,05). La moitié des femmes affirmaient que leurs perceptions de leurs propres corps leur permettaient de prendre l’initiative dans l’activité sexuelle et d’avoir un désir satisfaisant (p = 0,003). Une perception positive du conjoint du corps de la femme influençait significativement le comportement sexuel de la femme : meilleures préparations avant les moments intimes (p = 0,001), capacité à prendre l’initiative sexuelle (p = 0,014), ainsi que la satisfaction sexuelle (p = 0,018). Conclusion : Dans notre étude, il ressort le rôle positif d’une perception adéquate du schéma corporel de la femme par elle-même et par son conjoint sur la sexualité, à travers son influence sur l’estime de soi. Il serait intéressant, de prendre en considération ces dimensions dans toute prise en charge des troubles sexuels. PO 358 TROUBLES DE L’IDENTITÉ SEXUELLE : À PROPOS DE 2 CAS CLINIQUES FARISSE J. (1), GORIN A. (2), BOYER L. (3), GUEDJ E. (4), MAGOT-VOULLAND N. (5), BONIERBALE M. (6), LANCON C. (1) 144 (1) (Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguere, MARSEILLE, FRANCE (2) Assistante-Chef de Clinique, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (3) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et d’Information Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (4) Praticien Hospitalier, Service de Médecine Nucléaire du Pr O. MUNDLER, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (5) Psychologue Clinicienne Experte, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE ; (6) Praticien Hospitalier, Médecin coordonnateur de lUF Sexologie et Dysphorie de Genre, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE Le premier cas clinique concerne la trajectoire existentielle d’une jeune adolescente androgyne, au phénotype féminin, porteuse d’une maladie grave, induisant directement une aggravation de ses troubles d’identité sexuelle. Une reconstruction anamnestique minutieuse a été nécessaire pour comprendre l’organisation spécifique de la personnalité, intrinsèquement liée à une maladie somatique grave lié au chromosome X. Le tableau final est celui d’une jeune femme (pseudohermaphrodisme féminin-46XY sur dysgénésie gonadique), suivie pour un SIDA et une Hépatite C post-transfusionnels, et atteinte d’une Hémophilie A. La prise en charge psychiatrique s’est développée à la suite d’une défenestration à but suicidaire, faisant suite à une longue période de trouble des conduites alimentaires, compliquée d’un état dépressif majeur sur un fond de trouble grave de l’identité sexuelle. Le deuxième cas clinique concerne une femme de 45 ans admise aux urgences polyvalentes. Le motif de la consultation est une demande d’euthanasie, faisant suite au constat de handicap. Les séquelles motrices et cognitives sont jugées insupportables pour cette femme grande sportive, victime d’un traumatisme crânien en mai 2006. Dans les antécédents, on retrouve la notion d’anorexie, et d’une tentative de suicide par phlébotomie, faisant suite à une automutilation (tentative de mastectomie). L’analyse séméiologique retrouve une angoisse massive, une humeur triste, des idées morbides, un désir d’automutilation réactivé avec un vécu d’étrangeté par rapport à son corps, un refus de sa « féminité » et notamment de ses caractères sexuels secondaires. Une prise en charge multidisciplinaire s’est organisée, autour d’un traitement antipsychotique, qui s’est révélé peu efficace (clozapine + aripiprazole) puis d’une monothérapie antidépressive à fortes doses, secondairement stabilisatrice (duloxétine 180 mg/j), après de nombreux autres essais. Le diagnostic initial de schizophrénie résistante a été reconsidéré, à la lumière de l’avis psychologique, des explorations paracliniques (SPECT) et des échecs successifs d’un grand nombre de thérapeutique antipsychotiques. Posters PO 359 QUELLE SEXUALITÉ CHEZ LES SUJETS ADDICTS EL AMMOURI A., ROUDIES R., SABIR M., EL OMARI F., TOUFIQ J. Clinique Psychiatrique Universitaire AR-RAZI, SALÉ, MAROC Partout dans le monde, l’usage de drogues est devenu un problème de santé publique, comme en témoignent les chiffres croissants des usagers et les efforts continus des soignants. Les études en addictologie font en effet ressortir les conséquences néfastes de l’utilisation des substances psychoactives sur le comportement des usagers et sur leurs capacités d’intégration sociale. Il serait intéressant d’étudier l’impact de l’usage de ces substances sur un aspect particulier de la vie des dépendants aux substances psycho actives notamment leur sexualité. L’objet de ce travail est d’étudier la relation entre l’usage de substances psychoactives et le fonctionnement sexuel en répondant à la problématique suivante : existe-t-il un impact de l’usage de drogues sur le fonctionnement sexuel ? et quels sont ces effets ? Ce travail a duré 6 mois pendant lesquels nous avons interrogé un échantillon de 50 patients de sexe masculin, abuseurs ou dépendants à une substance psychoactive selon les critères diagnostiques du DSM-IV, hospitalisés au centre national de traitement, de prévention et de recherche en addictions de l’hôpital Arrazi de Salé (Maroc) en utilisant un auto-questionnaire anonyme « Sexual Function Questionnaire ». Les résultats sont en cours d’analyse. PO 360 SEXUALITÉ DE LA JEUNE FILLE MAROCAINE BALHOUSSE R., ELMAMERI I., EL KADIRI N., BERRADA S., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca, CASABLANCA, MAROC Introduction : La vie sexuelle de la jeune femme suscite un intérêt croissant. La sexualité ne peut se réduire à une pratique ; elle engage l’être tout entier, et ce n’est pas pour rien qu’il est difficile d’en parler, même quand on veut le faire le plus simplement possible parce que cela touche au plus intime de notre être. Objectif : Le principal objectif de cette étude est : – explorer le comportement sexuel de la jeune fille marocaine en fonction du contexte socio-culturel. Sexualité en chiffre : Une étude faite par une équipe médicale du centre psychiatrique universitaire Ibnou Rochd a montré que l’âge moyen du premier rapport sexuel est de 18,7 ans, et ce taux est comparable à celui retrouvé dans la littérature ; en effet, l’âge moyen en Tunisie est de 19,6 ans, en France, il est de 18 ans. 63,5 % des femmes de l’étude ont eu des rapports sexuels complets, alors que dans la population française 92 % ont eu des rapports sexuels complets. 36,5 % des femmes ont eu des rapports sexuels superficiels. Cette pra- tique vise essentiellement à préserver la virginité de la jeune fille tout en lui permettant probablement une vie sexuelle. À travers ces résultats, s’impose la nécessité d’une éducation sexuelle cherchant à améliorer les connaissances et la compréhension du développement sexuel, de la procréation humaine et d’un comportement sexuel sain et adapté. Conclusion : Le comportement sexuel de la jeune fille marocaine connait un perpétuel changement, d’où la nécessité d’une éducation sexuelle dans le cadre d’une approche multidisciplinaire. PO 361 CANCER DU SEIN ET SEXUALITÉ MNIF L. (1), DAMAK R. (1), MASMOUDI J. (1), CHARFI N. (1), GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1) (1) Psychiatrie A CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de Gynéco-Obstétrique, CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Le cancer du sein confronte les patientes à l’éventualité de la perte d’une partie de leur corps, symbole de la féminité et de la sexualité. L’objectif de notre travail était d’évaluer le changement de l’image corporelle et d’identifier les facteurs cliniques qui influencent ce changement ainsi que son retentissement sur la vie sexuelle de ces patientes. Patientes et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale d’épidémiologie analytique portant sur 50 patientes en rémission d’au moins 3 mois d’un cancer du sein non métastatique. Pour l’évaluation de l’image du corps et de la sexualité, on a utilisé les items consacrés à ces thèmes dans l’échelle spécifique du cancer du sein QLQ-BR23, qui est un module additionnel à l’échelle générale de la qualité de vie EORTC QLQC30. Résultats : Les 50 patientes étudiées étaient mariées. Elles avaient un âge moyen de 52,06 ans avec des extrêmes de 32 et 77 ans. Quarante et une patientes (82 %) avaient eu un traitement radical par mastectomie alors que pour les autres, le traitement était conservateur par tumorectomie. Toutes les malades avaient reçu un traitement adjuvant par chimio-radiothérapie. L’image du corps était altérée chez 18 patientes (36 %). Cette modification de l’image du corps était surtout rattachée aux effets de la chirurgie mammaire (52 %) plus que l’alopécie (48 %). L’étude des corrélations montre que l’altération de l’image corporelle était surtout associée à la mastectomie (p = 0,003) et à la présence d’une asymétrie et/ou d’une cicatrice disgracieuse comme séquelle esthétique (p < 0,05). 76 % des femmes déclaraient être sexuellement moins attirantes après le traitement. Une diminution de la fréquence des rapports sexuels après la maladie était notée chez 53,2 % des patientes. Cependant, il n’y avait pas de relation statistiquement significative entre l’image du corps et le fonctionnement sexuel (p = 0,523) et la satisfaction sexuelle (p = 0,331). Conclusion : Notre étude souligne l’effet bénéfique du traitement conservateur par rapport à la mastectomie sur l’image 145 9e Congrès de l’Encéphale du corps ainsi que le bon résultat esthétique de la chirurgie mammaire. L’altération de l’image du corps secondaire au cancer du sein influence peu la sexualité du couple tunisien. PO 362 SEXUALITÉ CHEZ LES FEMMES ATTEINTES DE CANCER DU SEIN DERBEL I., JELLOULI I., TRIKI R., BERGAOUI H., DELLAGI L., TABBANE K. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Le cancer du sein constitue le premier cancer féminin en Tunisie. Il représente 30 % des cancers de la femme. Par ailleurs, il affecte lourdement la vie de la femme qui en est atteinte sur plusieurs plans : professionnel, social, familial et sexuel et ce en raison des nombreux bouleversements qu’il occasionne au niveau de son image corporelle, de son identité et fonction sexuelles. Tout ceci implique un diagnostic et une prise en charge non seulement de ces symptômes sexuels mais aussi des troubles psychologiques qui les accompagnent. Malheureusement le volet psychothérapeutique de la prise en charge est souvent non pris en compte. Objectif : Étudier l’impact du cancer du sein sur la sexualité des femmes qui en sont atteintes afin d’élaborer une stratégie de prise en charge adéquate. Matériel et méthode : Étude transversale contrôlée, portant sur 30 patientes âgées entre 25 et 50 ans atteintes de cancer du sein ayant terminé le traitement (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie) depuis au moins 1 mois, et suivies à la consultation externe du service de carcinologie médicale de l’Institut Salah Azaiez à Tunis. Elles ont bénéficié de la passation d’un questionnaire traduit (de l’anglais) en arabe dialectal tunisien évaluant le désir, l’excitation, la satisfaction et l’identité sexuelle. Résultats – 60 de nos patientes présentent des troubles sexuels, près de 50 de ces troubles ne sont pas diagnostiqués et Il existe une corrélation positive nette avec l’âge. – Il existe une corrélation entre la lourdeur du traitement et l’impact général sur la sexualité. – Il existe une corrélation entre le type de la chirurgie (mastectomie ou tumorectomie) et les troubles de l’image corporelle. Conclusion : Les troubles sexuels sont fréquents chez les femmes atteintes de cancer du sein avec un impact important sur sa vie de couple spécialement pour les patientes jeunes. Le médecin traitant devrait rechercher ces troubles que la patiente ne dévoile pas par pudeur et assurer leur prise en charge afin de lui permettre une qualité de vie meilleure. PO 363 CANCER DU SEIN ET SEXUALITÉ : D’UN DEUIL À L’AUTRE MNIF L. (1), CHARFI N. (1), MASMOUDI J. (1), BAATI I. (1), GUERMAZI M. (2), JAOUA A. (1) (1) Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Gynécologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE 146 Introduction : Le cancer du sein confronte la femme à de nombreux désordres personnels et conjugaux touchant d’une manière complexe la sphère sexuelle. Il est susceptible d’affecter 3 principaux domaines de la sexualité : l’identité sexuelle, la fonction sexuelle et la relation sexuelle. Objectifs : – comparer les changements de la sexualité apparus chez les patientes après traitement d’un cancer du sein avec ceux de la population générale. – déterminer les facteurs cliniques prédictifs d’une altération de la sexualité. Matériels et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale portant sur 50 patientes en rémission d’au moins 3 mois d’un cancer du sein non métastatique et 50 femmes saines. Les dossiers médicaux ont été recrutés du service de gynécologie CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) et les patientes éligibles ont été convoquées par téléphone. La sexualité et l’image du corps ont été évaluées à l’aide de la version arabe de l’échelle spécifique du cancer du sein QLQ-BR23, qui est un module additionnel de l’échelle générale de la qualité de vie QLQ- C30. Résultats : Par rapport aux sujets témoins, les patientes ont signalé davantage de dyspareunies (61,5 % vs 38,5 %) et de sécheresse vaginale (61,3 % vs 38,7 %). Une diminution de l’attirance sexuelle était significativement plus fréquente chez les patientes (p = 0,001). Les patientes avaient un mauvais fonctionnement et satisfaction sexuels et les scores moyens étaient respectivement de 45,3 % et 43,9 %. Une étude analytique avait montré que le statut ménopausique et la présence de difficultés sexuelles chez le partenaire étaient significativement associés à une diminution de la satisfaction sexuelle (p respectifs 0,018 et 0,014). Le score moyen de l’image corporelle était de 47,7 % et son altération n’avait pas un impact significatif sur les thèmes de la sexualité. Conclusion : Ces résultats confirment le retentissement négatif du cancer du sein et de ses traitements sur la sexualité et mettent l’accent sur le rôle que jouent dans ce cas la ménopause induite et les difficultés sexuelles chez le partenaire. PO 364 SEXUALITÉ ET QUALITÉ DE VIE CHEZ LES PATIENTS HÉMODIALYSÉS : À PROPOS DE 50 CAS BEN HOUIDI A. (1), ARIBI L. (1), MASMOUDI R. (1), JARRAYA F. (2), HACHICHA J. (2), AMAMI O. (1) (1) Sercice de Psychiatrie « B », CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de Néphrologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Objectifs : Déterminer l’impact de l’hémodialyse sur l’activité sexuelle des patients et la corrélation avec leurs qualités de vie. Méthodologies : Il s’agit d’une étude transversale menée auprès des patients suivis à l’unité d’hémodialyse du service de néphrologie du CHU Hédi Chaker à Sfax. Cette étude s’est étalée sur une période de deux mois (septembre et octobre 2010) et a concerné 50 patients. Posters Le recueil des données s’est fait par un questionnaire qui comportait 30 items portant sur les données sociodémographiques, les antécédents médico-chirurgicaux, les données sur l’hémodialyse, l’activité sexuelle avant et après l’hémodialyse. La qualité de vie a été évaluée par la version validée en français du KDQOL. Résultats : La moyenne d’âge des patients était de 43 ans. Le sexe ratio était de 0,66. Soixante-treize pour cent (73 %) des patients étaient en invalidité du travail. L’ancienneté de l’hémodialyse était en moyenne de 9 ans. La qualité du suivi était bonne dans 72 % des cas. Vingt-sept pour cent (27 %) des patients était inactifs sexuellement. Parmi les patients actifs, 83 % décrivaient leur vie sexuelle comme non satisfaisante et ceci corrélait de façon significative avec la durée d’évolution de l’hémodialyse. Les causes citées par ordre de fréquence étaient : la dysfonction érectile, la baisse de la libido et l’asthénie physique. Le délai moyen d’apparition de ces troubles était de 3 ans après le début de l’hémodialyse. Soixante douze pour cent (72 %) des patients jugeaient qu’il y avait un manque d’écoute de la part de leurs médecins et une insuffisance d’information sur la sexualité. Le SMG du KDQOL était en moyenne de 46,84. La baisse du score touchait essentiellement les dimensions suivantes : le fardeau de la maladie rénale, le statut professionnel, la qualité de l’activité sexuelle et les effets de la maladie rénale. Les scores les plus bas de la SMG corrélaient significativement avec la qualité de la vie sexuelle. Conclusion : L’hémodialyse altère de façon significative la qualité de vie des patients. L’activité sexuelle représentait une des dimensions les plus touchée. Il y aurait un manque d’information et de dialogue dans les structures hospitalières. Une sensibilisation sur ce sujet permettrait une amélioration de la qualité de la prise en charge des hémodialysés. PO 365 PSYCHOPATHOLOGIE DES AGRESSEURS SEXUELS TEILLARD-DIRAT M. (1), LACAMBRE M. (1), MOUSSIER M. (2), COURTET P. (1) (1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (2) CHU Thuir, PERPIGNAN, FRANCE La psychopathologie est l’étude raisonnée des troubles mentaux ou psychologiques. Ce mot est dérivé des racines grecques psukhê qui signifie « âme » et pathos qui signifie « maladie ». La psychopathologie n’est pas un simple recueil du symptôme mais l’étude dynamique et diachronique de celui-ci comme l’un des aspects du trouble psychique, déterminé par des angoisses, des types de défenses, et de relation d’objet. La psychopathologie s’intéresse donc à des conduites anomales (et non anormales), qui se donnent à voir en se dégageant de l’ensemble lisse et uni dont elles sont issues, et qui viennent traduire une souffrance psychique. En conséquence, la psychopathologie de l’agresseur sexuel suppose donc que l’agression sexuelle soit le symptôme révélateur d’une souffrance psychique de l’agresseur. Etudier l’agression sexuelle en tant que symptôme implique de spécifier ce qu’est l’agression sexuelle. En effet, qualifier l’agression sexuelle à partir des troubles sexuels tels que les dysfonctions sexuelles et les paraphilies définies dans le DSM-IV-TR, ne suffit pas. Car au-delà des « fantaisies imaginatives sexuellement excitantes », c’est la composante agressive et violente de l’acte sexuel qui sous tend en partie l’agencement psychopathologique des auteurs de violences sexuelles. L’étude sémantique de la violence et de l’agressivité, du passage à l’acte et de l’agir va nous permettre d’aborder l’aménagement psychopathologique des agresseurs sexuels par le biais d’un schéma psychodynamique. Schéma, où la violence de l’agression sexuelle est envisagée comme un système défensif en rapport à une angoisse qui déborde les mécanismes usuels de défense du sujet et menace l’intégrité narcissique de celui-ci. C’est donc en déterminant la nature des angoisses contre lesquels le recours à l’acte vient défendre le sujet que nous pourrons mettre à jour les composantes de la personnalité des agresseurs sexuels. Tout au long de cet exposé l’accent sera mis sur la pathologie narcissique et les troubles dépressifs qui lui sont associés, nous permettant d’étayer une réflexion quant aux orientations spécifiques de prise en charge des auteurs de violences sexuelles. PO 366 SPÉCIFICITÉS DES TROUBLES DE LA COGNITION SOCIALE ET DU FONCTIONNEMENT EXÉCUTIF DANS LES ACTES DE VIOLENCE SEXUELLE WEINER L. (1), BARATTA A. (2), JAVELOT H. (3), DESPRÉS O. (4) (1) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG CEDEX, FRANCE (2) Centre Hospitalier Spécialisé de Sarreguemines, Unité Malades Difficiles, SARREGUEMINES, FRANCE (3) Faculté de Médecine de Nancy, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (4) Laboratoire d’Imagerie et de Neurosciences Cognitives FRE 3289 (CNRS/Université de Strasbourg), STRASBOURG, FRANCE Introduction : La littérature récente relève de plus en plus souvent la présence d’anomalies neurocognitives et neurobiologiques qui influeraient sur la perpétration d’actes de violence. Plus précisément, des dysfonctionnements exécutifs, des QI et niveaux socio-éducatifs faibles ainsi que des troubles de la cognition sociale ont été rapportés chez des individus ayant commis des agressions sexuelles. Sur des échantillons de pédophiles, une sur-représentation des individus gauchers a été constatée, ce qui tend à confirmer le modèle neurodéveloppemental de ces troubles. 147 9e Congrès de l’Encéphale Objectifs : Déterminer les profils neurocognitifs spécifiquement impliqués dans les violences sexuelles, leur rapport à la psychopathie et au risque de récidive sexuelle. Méthode : 20 agresseurs sexuels, 10 individus ayant commis des actes de violence et 11 sujets témoins appariés ont été recrutés. Ont été estimés chez tous les participants l’intelligence cristallisée (fNART), le quotient empathique (EQ), le niveau de psychopathie (PCL-R), le risque de récidive sexuelle (STATIC 99), la mentalisation (Reading the Mind in the Eyes test) et l’inhibition cognitive (test de Hayling). Résultats : Les résultats statistiques mettent en évidence des différences significatives entre les groupes à la condition d’inhibition du test de Hayling et au Eyes test. Des analyses post-hoc montrent que les scores obtenus au Eyes test par les sujets témoins sont significativement supérieurs à ceux des agresseurs sexuels. Aucune corrélation significative n’a été établie entre les résultats au Static-99 et les mesures neuropsychologiques ainsi qu’entre les scores au PCL-R et les résultats neuropsychologiques. Discussion : Nos résultats préliminaires suggèrent que les troubles de la cognition sociale sont spécifiques aux auteurs de violence sexuelle, tandis que le dysfonctionnement exécutif est présent chez tous les sujets ayant commis des actes violents. Dans le cadre de notre étude, aucun lien n’a été établi entre ces résultats neurocognitifs, le risque de récidive et les scores de psychopathie. Si ces résultats sont confirmés auprès d’échantillons plus larges, ils pourraient éclairer les mécanismes neuronaux impliqués dans des troubles violents spécifiques et permettre d’améliorer les propositions thérapeutiques. PO 367 FAITS D’EXHIBITION SEXUELLE - ÉTUDE D’UNE POPULATION PÉNALE AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE TOURS DE 2006 À 2007 PINEDE D. (1), BOULICOT V. (1), CANO J. (2), BARON-LAFORET S. (3), VACHERON M.N. (1) (1) CH SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE (2) (2) CHRU, TOURS, FRANCE ; (3) CERIAVSIF, PARIS, FRANCE Les intervenants de psychiatrie sont confrontés de plus en plus souvent aux auteurs de violences sexuelles, la plupart du temps sur demande de l’organe judiciaire. L’exhibition sexuelle est une entité protéiforme située aux frontières de la médecine et de la justice. Il s’agit d’un comportement qui peut appartenir à différents diagnostics cliniques, dont l’exhibitionnisme pervers, au sens psychiatrique du terme. L’exhibition sexuelle est très fréquente. Elle connaît des taux de récidive élevés, s’associe régulièrement à d’autres conduites sexuelles paraphiles et, pour certains auteurs, présente un risque d’escalade vers des passages à l’acte plus graves. C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés aux faits d’exhibition sexuelle. Nous avons choisi pour cela une approche judiciaire de ces actes, ce qui nous a permis d’avoir une vision globale des actes d’exhibition et de leurs auteurs. Nous avons pu étudier tous les faits d’exhibition sexuelle déclarés au Tribunal de Grande Instance de Tours, Indre-et148 Loire, sur les années 2006 et 2007. Nous avons réalisé une étude descriptive rétrospective, aux différents temps de la trajectoire pénale, des 81 faits d’exhibition sexuelle déclarés, impliquant 50 auteurs reconnus, dans le but de pouvoir décrire cette population et la réponse médico-socio-judiciaire développée. Nous avons pu également nous interroger sur l’articulation entre la justice et la psychiatrie dans ce domaine. D’une part, cette étude nous permet d’obtenir des données concernant une population pour laquelle peu d’étude existe en France. Tous ces auteurs sont des hommes, dont 48 % ont des antécédents judiciaires. D’autre part, elle nous permet de mieux appréhender la réponse sociojudiciaire à ces troubles du comportement et la demande qui est faite à la psychiatrie dans cette réponse : 36 auteurs ont été condamnés, et 17 ont été condamnés à mettre en place des soins. Seulement 10 auteurs ont été expertisés. Références 1. Archer E. et al. (2001), Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d’agression sexuelle 2. Bader S.M. (2007), Exhibitionism : findings from a Midwestern police contact sample, Int. J. Off. Therap. Comparative Criminol. 3. Baron-Laforet S. (2009), Guide des nouvelles obligations de soins. PO 368 ANALYSE CLINIQUE DE L’INCESTE À TRAVERS UN CAS ZGUEB Y., MAAMRI A., SEJIL I., GHAZALI I., BECHIKH D., RIDHA R. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : L’inceste invite à questionner le complexe d’Œdipe de son auteur et à avancer une hypothèse psychopathologique. La majorité des études s’intéressent plus à la victime qu’à l’agresseur, alors qu’une analyse des circonstances du crime et de l’état mental de l’agresseur s’avère nécessaire. Objectif et méthodologie : L’objectif de notre travail est de faire une analyse clinique de l’inceste à travers un cas. Résultats : Vignette clinique : Mr T. G âgé de 61 ans est un ancien patient de notre service de psychiatrie légale. Il s’agit de l’aîné d’une fratrie de 7, scolarisé jusqu’à la 6e année primaire. Ensuite il a travaillé d’une façon occasionnelle avant d’être recruté en tant qu’ouvrier dans une banque. Divorcé, père de 7 filles, il est décrit intransigeant, ordonné, autodidacte, psychorigide (personnalité paranoïaque). Le début de ses troubles psychiatriques remonte à l’âge de 40 ans marqué par des troubles du comportement en milieu professionnel : en effet il disait qu’il était chargé d’assainir le climat de la banque, qu’il serait le PDG, qu’il œuvrait pour le bien de la nation, il présentait par ailleurs un délire de persécution et d’ensorcellement. Hospitalisé en psychiatrie légale à l’âge de 45 ans, suite à un non-lieu pour cause de « démence », il déclarait avoir des relations incestueuses avec ses filles (depuis 1994, les dernières n’avaient porté plainte qu’en 1998 !). Le viol de sa fille aînée s’est produit selon lui dans un contexte de vengeance car elle avait eu des relations sexuelles avec un garçon qui lui a fait perdre sa virginité. À propos du viol de sa deuxième fille, il exprimait une Posters théorie de purification par l’acte sexuel, en disant que ses actes lui ont été imposés par le Coran et par les pratiques mystiques de nombreux pays, il ne s’agissait pas d’un plaisir sexuel mais plutôt d’un devoir. Le mécanisme de son délire était essentiellement interprétatif malgré quelques hallucinations auditives et un syndrome d’influence. Le diagnostic de trouble délirant chronique était retenu et le patient mis sous Modécate® avec une bonne évolution. nouvel abord opératoire. L’argument d’interdiction de l’utilisation d’un anse digestive avait contribué à l’effondrement dépressif et favorisé son passage à l’acte. Après explications et vérification, la patiente a pu être rassurée sur l’éventuelle utilisation de cette technique en deuxième intention, en cas d’échec de la précédente technique employée. Elle a été réorientée vers une équipe spécialisée pluridisciplinaire. PO 369 DYSPHORIE DE GENRE ET PLASTIE NÉOVAGINALE : À PROPOS DE 2 CAS CLINIQUES PO 370 ÉVALUATION NEURO-PSYCHOLOGIQUE DE LA PRISE EN CHARGE EN GROUPE DE PAROLE DE PATIENTS PÉDOPHILES FARISSE J. (1), GORIN A. (2), BOYER L. (3), PERCHENET A.S. (4), BONIERBALE M. (5), LANCON C. (1) (1) Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) Assistante-Chef de Clinique, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (3) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et dInformation Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (4) Praticien Hospitalier, Service de Chirurgie Plastique et reconstructrice Pr G. MAGALON, CHU de La Conception, MARSEILLE, FRANCE (5) Praticien Hospitalier, Médecin coordonnateur de lUF Sexologie et Dysphorie de Genre, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE À propos de deux cas cliniques inhabituels survenus dans un contexte de prise en charge en Psychiatrie d’Urgence, il est apparu intéressant de revenir sur les techniques de plastie néo-vaginale à partir d’anses digestives. Le premier cas clinique est celui d’un transsexuel MtF opérée il y a plus de 15 ans, par la technique de néovagin reconstruit à partir d’une anse colique. Le patient consulte en urgence pour un écoulement séro-sanglant, extériorisé au niveau de son orifice vaginal étiqueté un peu rapidement ménométrorragies. Après un long entretien explicatif et une mise en confiance progressive l’anamnèse est reconstituée : dix ans environ après l’intervention chirurgicale, un syndrome douloureux abdominal s’est installé, et a conduit à un diagnostic de maladie de Crohn ou de Recto-Colite Hémorragique, qui fut confirmé lors de l’installation de l’inflammation au niveau du néovagin. Le deuxième cas clinique concerne un transsexuel MtF, opéré il y a plus de 4 ans, pratiquement à la dernière étape administrative de sa réassignation sexuelle (changement de prénom). Un nouveau report de la procédure pour 6 mois, associé à la découverte de son identité réelle dans son milieu professionnel avait induit une décompensation dépressive avec passage à l’acte suicidaire par intoxication médicamenteuse volontaire. Le fond dépressif s’était installé depuis plus d’un an devant les complications locales de son néovagin réalisé selon la technique du lambeau pénien inversé. Une tendance à la rétraction s’était développée et avait conduit à envisager un PRUDHOMME C. (1), LORAND C. (2), LACAMBRE M. (1), PERROTI-COSTES V. (2), MOUSSIER M. (3), COURTET P. (1) (1) Hopital Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (2) UCSA, NIMES, FRANCE (3) CH Thuir, PERPIGNAN, FRANCE Se confrontant parfois aux impasses de certaines prises en charges individuelles des auteurs de violences sexuelles, le CRIAVS-LR a mis en place en association avec le dispositif de soins psychiatriques de l’UCSA de la Maison d’Arrêt de Nîmes, un groupe de parole à l’intention des personnes condamnées pour agression sexuelle. Un groupe fermé de cinq patients ayant commis des actes pédophiles présentant les critères d’inclusion suivants a été constitué : reconnaissance des faits d’agressions sexuelles, absence de pathologie mentale décompensée, absence de retard mental (estimation du niveau d’intelligence des sujets par la NART). La coanimation du groupe a été assurée par une psychologue du CRIAVS-LR et une psychologue de l’UCSA. Afin d’objectiver le travail effectué par ce soin en groupe, nous avons réalisé une évaluation neuro-psychologique avec des outils validés et standardisés avant et après un cycle de 12 séances étalées sur trois mois. Pour chaque patient, nous avons colligé lors d’un premier entretien les données anamnestiques et socio-démographiques puis nous avons exploré les troubles psychiatriques actuels et vie entière à l’aide du MINI. Dans un second temps, nous avons évalué : – les stratégies de coping dysfonctionnelles par le Questionnaire de Soutien Social (SSQ), – les attitudes évaluatives envers soi-même dans le domaine social, professionnel, familial et personnel grâce à l’échelle d’estime de soi de Coopersmith (SEI), – les capacités introspectives du sujet et son niveau d’acceptation au changement à l’aide de la Beck Cognitive Insight Scale (BCIS), – les distorsions cognitives chez les agresseurs sexuels d’enfant avec la Molest Scale, – les processus d’inhibition et de flexibilité mentale à l’aide du STROOP, – l’impulsivité des patients, qui favoriserait une mauvaise estimation des conséquences, un manque d’anticipation et donc des difficultés à contrôler émotions et comportement à l’aide de la BIS-11. 149 9e Congrès de l’Encéphale De plus, nous avons pris en compte les différences psychophysiologiques qui pouvaient modifier les résultats des évaluations comme le niveau d’anxiété évalué par la STAI, le niveau objectif et subjectif de dépression évalué par la MADRS, et la désirabilité sociale évaluée par la MarloweCrowne Desirability Social. PO 371 APPROCHE PSYCHOPATHOLOGIQUE ET MEDICOLEGALE DES AGRESSEURS SEXUELS. À PROPOS DE 30 CAS ABIDA I. (1), ZOUARI L. (1), BEN MAHMOUD S. (2), FEKI I. (1), BEN THABET J. (1), ZOUARI N. (1), ELLEUCH E. (1), MAALEJ M. (1) (1) Service de psychiatrie « C » CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de psychiatrie, Hôpital régional, GABES, TUNISIE Introduction : Le phénomène de l’agression sexuelle est, depuis quelques années, l’objet de nombreuses réflexions de la part des magistrats ainsi que du milieu médical et psychiatrique. Les infractions sexuelles recouvrent un ensemble disparate de crimes et de délits, commis par des profils psychiques divers, pathologiques ou non. Objectifs : Décrire le profil psychopathologique et médicolégal des agresseurs sexuels rencontrés dans le cadre d’expertises pénales, et établir une comparaison entre les agresseurs d’adultes et les agresseurs de mineurs. Sujets et méthodes : Notre étude est de type rétrospectif. Elle a porté sur 30 agresseurs sexuels examinés dans le cadre d’expertises psychiatriques. Résultats : Les inculpés étaient tous de sexe masculin. Leur âge moyen était de 29 ans et 4 mois. Ils étaient des citadins dans 86,7 %. Sur le plan professionnel, 63,3 % étaient non qualifiés et sans activité régulière. Ils étaient célibataires dans 86,7 % des cas. Dix pour cent étaient récidivistes. Soixante pour cent avaient consulté auparavant en psychiatrie. Un trouble psychopathologique avait été relevé chez tous : trouble de la personnalité (63,3 % ; la moitié des agresseurs étaient des psychopathes), schizophrénie (23,3 %), trouble bipolaire I (6,7 %) et retard mental (6,7 %). Le viol était l’agression la plus fréquente. La démence au sens légal avait été retenue pour 33,3 % des cas. Par rapport aux agresseurs d’adultes, les agresseurs de mineurs étaient significativement plus âgés et mieux insérés sur le plan social et professionnel. Ils avaient moins fréquemment d’antécédents judiciaires et plus de diagnostic de trouble de la personnalité ; ils avaient commis plus d’attouchements sexuels que de viols et été jugés plus souvent lucides au moment des faits par l’expert. PO 372 PROFIL THÉRAPEUTIQUE DE 144 PATIENTS TUNISIENS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE GHANMI L. (1), BEN MAHMOUD S. (1), MAALEJ M. (2) (1) Hôpital régional de Gabès, GABèS, TUNISIE (2) Hôpital Hedi Chaker de Sfax, SFAX, TUNISIE 150 Objectif : Décrire et analyser les pratiques de la prescription d’antipsychotiques (AP) chez les patients atteints de schizophrénie suivis à la consultation externe de psychiatrie à l’hôpital régional de Gabès en Tunisie. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale et exhaustive. Ont été inclus tous les patients âgés de plus de 18 ans, souffrant de schizophrénie (selon les critères du DSM-IV), sous traitement AP depuis au moins deux mois et ayant consulté durant le premier trimestre de l’année 2010. Pour chaque patient, nous avons évalué les symptômes psychopathologiques par l’échelle PANSS (Positif And Negatif Syndrom Scale), le fonctionnement global par l’échelle EGF (Échelle d’évaluation du Fonctionnement Global), les mouvements anormaux par l’échelle AIMS (Abnormal Involuntary Movement Scale) et l’akathisie par l’échelle d’évaluation de l’akathisie provoquée par un médicament de Thomas Barnes. La polythérapie AP a été définie par l’association de deux ou plusieurs neuroleptiques (NL). L’observance a été considérée bonne en cas de prise d’au moins 2/3 de la dose pendant au moins 5 jours par semaine. Dans une première partie, nous avons décrit le profil thérapeutique des patients. Secondairement, nous avons divisé notre échantillon en deux groupes, selon la présence ou non d’une association d’AP, en vue de les comparer. L’échantillon était formé de 144 patients. Résultats : Le nombre moyen d’AP prescrits était 2. L’association d’AP a été notée dans 82 % des cas. Seuls 3.5 % des patients bénéficiaient de la prescription d’un NL atypique. La dose moyenne d’AP était de 724 mg en équivalent chlorpromazine. Le nombre total de médicaments prescrits était, en moyenne, de 3,5 par patient. L’étude analytique montrait que la monothérapie AP était significativement associée à la prescription plus fréquente de NL atypique (12 vs 1.7 % ; p = 0.03), à une posologie plus réduite (469 vs 778 mg ; p = 0.003), à un nombre total de médicaments prescrits plus réduit (2.7 vs 3.7 ; p < 0.001), à un plus faible taux de tabagisme (28 vs 54 % ; p = 0.01) et à une meilleure observance thérapeutique (88 vs 65 % ; p = 0.01). Conclusion : Les pratiques décrites dans ce travail sont éloignées des recommandations. La polythérapie AP reste largement majoritaire. PO 373 UNE ENQUÊTE SUR L’USAGE DES TRAITEMENTS PSYCHOTROPES CHEZ LES PATIENTS CONSULTANT AU CENTRE DE RESSOURCES AUTISME DE HAUTE-NORMANDIE BÉHÉREC L. (1), QUILICI G. (2), ROSIER A. (2), CAMPION D. (2), GUILLIN O. (2) (1) Hopital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LèS-ROUEN, FRANCE Les troubles envahissants du développement (TED) constituent un ensemble de troubles d’apparition précoce, caractérisés par des déficits sévères et envahissants de plusieurs secteurs du développement, notamment dans les domaines de la socialisation et de la communication. Il n’existe aucun traitement pharmacologique des TED, mais certains traite- Posters ments pharmacologiques peuvent être utiles dans la prise en charge de certains symptômes associés. Aux États-Unis, 1 patient souffrant de TED de moins de 21 ans sur 2 reçoit au moins un traitement psychotrope. Les traitements les plus prescrits y sont les antipsychotiques, les antidépresseurs et les psychostimulants. Différents déterminants influent ces prescriptions : personnels (âge, retard mental), médicaux (sévérité, sous-type de TED), mais aussi géographiques et socio-économiques. En France, les jeunes adultes institutionnalisés reçoivent un traitement dans 62 % des cas. Aucune donnée sur les prescriptions de psychotropes chez l’enfant avec TED en France n’est retrouvée dans la littérature. Nous avons donc mené une enquête sur les prescriptions de psychotropes chez les patients consultant au Centre de Ressources Autisme de Haute-Normandie et ayant reçu un diagnostic de TED (246 patients de 8,3 ± 5,2 ans). Un quart des sujets de notre échantillon recevait un traitement, cette proportion est deux fois moindre qu’aux États-Unis et correspond plus généralement aux différences de prescriptions de psychotropes en population pédiatrique globale entre ces deux pays. Les antipsychotiques étaient les traitements les plus prescrits (65 % des sujets traités). Les seconds traitements les plus prescrits étaient les antiépileptiques (33 %), suivis des antihistaminiques (17 %). Les antidépresseurs et les psychostimulants étaient peu prescrits dans notre échantillon (respectivement 12 % et 5 % des patients traités). Par ailleurs, nous avons retrouvé que le principal facteur explicatif de la prescription de psychotropes était la présence d’un retard mental, ce qui est en accord avec les données de la littérature. PO 374 APPROCHE THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES CONSOMMATEUR DE CANNABIS ACHECHE H., ZALILA H., BEN ASSI W., DAKHLIA N., JRIDETTE S., EUCHI L., BOUSSETTA A. Service de psychiatrie D Hopital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Le cannabis est la substance la plus consommée parmi les drogues illicites. Il a été considéré pendant de nombreuses années comme peu toxique, « une drogue douce » bien que cette notion ne soit pas scientifiquement étayée. Il fait l’objet de nombreux débats dans ses liens avec les troubles schizophréniques où il apparaît être un facteur de risque particulièrement lors d’une consommation importante et avant l’âge de 15 ans. Objectifs : L’objectif de notre travail consiste à décrire à travers une étude de 60 cas les principaux paramètres thérapeutiques (dose, classe, effet secondaire et observance) chez les patients schizophrènes consommateurs et abstinents et de les comparer nos résultats aux donnés de la littérature. Matériels et méthodes : Nous avons réalisé une étude descriptive et comparative sur une population de 60 patients de sexe masculin. Cette population est partagée en trente patients atteints de schizophrénie abuseurs ou dépendants au cannabis, et 30 autres patients, eux aussi atteint de schizophrénie, mais qui n’ont jamais consommé cette substance. Résultats : La moyenne d’âge de notre échantillon est de 34,32 ans. La majorité de nos patients, soit les 2/3 de l’effectif total habitaient dans une zone suburbaine. Près de la moitié (51,7 %) de notre population d’étude avait un niveau d’instruction primaire. La majorité de notre population était sous neuroleptiques classiques. La chlorpromazine était prescrite chez 41,7 % des patients, 10 % recevaient de l’halopéridol. Notre enquête n’a pas relevé de différence statiquement significative de doses entre les deux groupes. Le comportement d’observance est fortement corrélé à la consommation de cannabis avec une p = 0,01. Conclusion : Les liens entre le cannabis et les troubles schizophréniques sont anciens. L’abus et la dépendance sont plus fréquents en population schizophrénique qu’en population générale. Une identification et une prise en charge thérapeutique adéquate chez ces patients est primordiales pour garantir un meilleur pronostic. PO 375 NEUROLEPTIQUES À ACTION PROLONGÉE ET PSYCHOSES CHRONIQUES DU POINT DE VUE DU PERSONNEL PARAMÉDICAL EN PSYCHIATRIE MNIF L., CHARFI N., MASMOUDI J., HACHICHA C., JAOUA A. Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Les infirmiers exerçant en psychiatrie partagent une bonne part de leurs représentations des traitements avec les psychiatres prescripteurs. Ceci est valable pour les neuroleptiques classiques à action prolongée (NAP) qui gardent toujours leur place dans notre milieu psychiatrique vu la non disponibilité des antipsychotiques atypiques sous forme retard. Objectif : Déterminer le point de vue des infirmiers exerçant en milieu psychiatrique vis-à-vis du traitement par NAP. Matériels et méthodes : Une enquête a été menée auprès de 40 infirmiers exerçant au service de psychiatrie CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie). Le recueil des données à propos des NAP a été fait à l’aide d’un questionnaire comportant les points suivants : l’amélioration de l’observance thérapeutique, le niveau d’efficacité et de tolérance, l’intérêt et les indications. Résultats : Seulement 15 % des infirmiers pensaient que les NAP favorisent le suivi du traitement. Cependant, la majorité d’entre eux s’accordaient pour considérer que la forme retard des neuroleptiques est plus efficace sur la maladie que la forme orale. Selon le personnel paramédical, les indications des NAP les plus rapportées étaient : manque de support familial (75 %), rechutes multiples et rapprochées (72 %), inobservance (70 %). Pour eux, le malade n’a jamais été à l’origine de la prescription d’un NAP et 68 % jugeaient que la décision de prescrire émane toujours du médecin ou de la famille. Plus de la moitié (62,5 %) pensaient que les NAP favorisent une meilleure relation avec le malade et améliorent la vie socio-familiale (85 %). Conclusion : Cette étude indique que la perception des NAP par le personnel paramédical en psychiatrie est mêlée à des 151 9e Congrès de l’Encéphale idées péjoratives impliquant leurs indications ; ce qui pourrait être à l’origine d’une stigmatisation des malades. Une sensibilisation par des informations éclairées s’avère nécessaire. PO 376 PRESCRIPTION DES PSYCHOTROPES DANS LA DÉMENCE BEN HADJ KACEM N., DAOUSSI N., MOKHTAR ZAAG K., NASR M. tiques a été évoquée comme l’une des étiologies de ce syndrome. Néanmoins, peu d’études se sont intéressées à cette question. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence et l’intensité du SJSR chez une population de patients sous antipsychotiques classiques ou atypiques. Pour ce faire, le SJSR a été recherché chez 100 patients sous antipsychotiques, sur la base de 4 critères cliniques bien identifiés, alors que l’intensité a été évaluée à l’aide de l’Échelle Internationale du Syndrome des Jambes sans Repos ou « International Restless Legs Syndrome Scale » (IRLSS). CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : La maladie démentielle s’accompagne de divers troubles de comportement qui viennent aggraver les troubles cognitifs et peuvent diminuer la tolérance de l’entourage du patient. Les traitements psychotropes sont fréquemment utilisés dans cette pathologie qui touche essentiellement la personne âgée. Ils ont de multiples effets indésirables, en particulier de type cognitif. Objectifs : Évaluer les caractéristiques de la prescription des psychotropes dans la démence et discuter sa conformité aux différentes recommandations consensuelles. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive au service de psychiatrie du CHU de Mahdia, portant sur tous les malades hospitalisés et répondant aux critères diagnostique « DSM IV » de démence, sur une période de sept ans (du 15 mai 2000 au 15 mai 2007). Les données ont été recueillies à parti des dossiers médicaux à l’aide d’une fiche préétablie comportant les caractéristiques cliniques de la démence et celles de la prescription des psychotropes. Résultats : Nous avons colligés 18 cas de démence. L’âge moyen était de 66,3 ans. Une prédominance féminine a été notée avec un sexe ratio à 0,64. Le traitement psychotrope prescrit au cours de l’hospitalisation ainsi qu’à la sortie consistait en une monothérapie dans 08 cas, bithérapie dans 07 cas et une poly thérapie dans 03 cas. Les psychotropes les plus prescrits étaient les antipsychotiques, les benzodiazépines et les antidépresseurs chez respectivement 17, 4 et 3 patients. Nous discutons dans ce travail la place des psychotropes dans le traitement de la démence à travers une revue de la littérature. PO 377 SYNDROME DES JAMBES SANS REPOS SOUS ANTIPSYCHOTIQUES OTHEMAN Y., DOUFIK J., OUTARAHOUT M., OUANASS A. Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est un trouble sensitivomoteur caractérisé par une sensation pénible localisée aux membres inférieurs, associée à un besoin impérieux de bouger les jambes, survenant particulièrement au repos, le soir ou la nuit. Le SJSR est idiopathique dans 76 à 90 % des cas selon les études. Parmi les formes secondaires, la prise d’antipsycho152 PO 378 ASSOCIATION DE TRAITEMENT ANTIPSYCHOTIQUE : POURQUOI, POUR QUI ? THOMAS G. HIA BEGIN, SAINT-MANDÉ, FRANCE Introduction : Les règles de bonnes pratiques de prescription nous incitent à privilégier la monothérapie en première intention. Dans la pratique, il est cependant fréquent de suivre des patients sous associations de plusieurs antipsychotiques. Dans ce travail, nous avons repris sur un an les dossiers de l’ensemble des patients recevant un traitement comprenant plusieurs antipsychotiques admis dans le service de psychiatrie de l’HIA BEGIN. Il s’agissait de mieux comprendre les motifs cliniques de ces associations, d’évaluer leur retentissement et d’en tirer des enseignements pour notre pratique. Méthode : Les dossiers des patients admis dans l’Unité d’Accueil Psychiatrique (UAP) de juin 2009 à juin 2010 ont été colligés. En cas de prescriptions d’association de traitement antipsychotique au moment ou durant l’hospitalisation une fiche de recueil d’information standardisé a été complétée. Les résultats ont été exploités sur tableur EXCEL®. Résultats : Au total 20 dossiers ont été inclus dans l’étude. Il s’agissait de femmes dans 63 % des cas. L’âge moyen des patients inclus était de 40.3 ans (min 22-max 77). 22 % recevaient une association d’antipsychotiques à l’entrée dans le service. Pour les autres l’instauration a été initiale dans 60 % des cas où avec un délai moyen de 3.5 jours. Les diagnostics d’entrée retenaient l’acutisation d’une affection psychotique chronique éventuellement associée à des troubles de l’humeur dans 75 % des cas. Les motifs de prescription de l’association étaient par ordre décroissant : l’agitation, l’anxiété, l’insomnie, le risque suicidaire et le sevrage à une substance. Les traitements associés étaient dans 84 % des cas un antipsychotique atypique et un neuroleptique classique à valence sédative. Le traitement a été réévalué à J7 dans 55 % des cas. À la sortie du service, l’association d’antipsychotiques étaient poursuivies dans 55 % des cas. Un traitement anti-parkinsonnien était associé dans 25 % des cas. Dicussion : Ce travail nous montre que l’association de traitements antipsychotiques est plutôt rare et s’adresse en priorité à des patients présentant une pathologie psychiatrique évoluée à des moments aigus. La poursuite de cette association dans de nombreux cas à la sortie d’hospitalisation doit nous interroger sur leur réévaluation. Posters PO 379 ANTIPSYCHOTIQUES ET ADOLESCENCE : ÉVALUATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES GUILLON M.S., WURMBERG D. Centre Hospitalier de Rouffach, ROUFFACH, FRANCE Introduction : L’évaluation des pratiques professionnelles consiste en l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations, selon une méthode validée par la Haute Autorité de Santé. Les antipsychotiques atypiques (AP) sont recommandés en première intention pour les adolescents en raison d’un profil efficacité-tolérance neurologique plus favorable. Mais, ils induisent différents effets indésirables, dont une augmentation de l’appétit, une prise de poids, des troubles du métabolisme glucidique et lipidique, une hyperprolactinémie… Les recommandations actuelles sont d’intégrer la dimension de prévention ou de dépistage des comorbidités somatiques et de développer une collaboration étroite avec le médecin de famille. Objectifs : Les objectifs étaient d’évaluer, à partir des recommandations actuelles de bonnes pratiques, nos actions professionnelles auprès des adolescents présentant une symptomatologie du registre psychotique et susceptibles de bénéficier d’un traitement pharmacologique à visée antipsychotique. Méthode : La méthodologie retenue était l’audit clinique ciblé. La séquence étudiée était la période d’évaluation avant instauration du traitement. Une grille d’évaluation de 18 critères a été élaborée. Dix dossiers informatisés ont été audités. Population : Adolescents, hospitalisés en primoadmission, présentant des symptômes du registre psychotique et pour lesquels un traitement pharmacologique a été instauré. Résultats : Au terme d’un premier audit, des actions d’amélioration ont été mises en place et des développements ultérieurs ont été définis. PO 380 DYSKINÉSIES TARDIVES DES NEUROLEPTIQUES : ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE FUMEURS ET NON FUMEURS SEJIL I. (1), BOUGUERRA C. (2), OUMAYA A. (1), MEHDI F. (2), BELLAAJ R. (2), GALLALI S. (1) (1) Service de neuropsychiatrie, Hôpital militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE ; (2) Service de médecine préventive, Hôpital militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE Les dyskinésies tardives font partie des effets secondaires neurologiques extrapyramidaux des neuroleptiques. Ils représentent des mouvements hyperkinétiques, rapides, répétitifs et stéréotypés, d’installation insidieuse, intéressant initialement et préférentiellement la sphère bucco-faciale, mais peuvent également s’observer au niveau du tronc et des membres inférieurs. Des auteurs ont réussi à isoler des facteurs de risque aux dyskinésies tardives, ces facteurs de risques sont : l’âge supérieur à 50 ans, la durée longue d’expo- sition, les doses élevées des neuroleptiques, le sexe féminin, et le tabagisme co-occurrent. Dans cette étude nous allons comparer les caractéristiques des dyskinésies tardives des neuroleptiques chez des sujets fumeurs et non fumeurs appariés selon les autres facteurs de risque des dyskinésies tardives. La prévalence des dyskinésies tardives dans la population des fumeurs était de 38,9 % vs 19,4 % dans la population des non-fumeurs. Le score AIMS moyen chez les sujets fumeurs était de 17,9 ± 8,0 vs 12 ± 3,7 chez les nonfumeurs. Parmi les sujets fumeurs 59,2 % ont développé des dyskinésies modérées vs 33 % des non fumeurs ; 30,6 % des fumeurs ont développé des DT légères vs 66,7 % des nonfumeurs et enfin 10,2 % des fumeurs ont développé des DT sévères vs aucun des non-fumeurs. Parmi les sujets fumeurs 55,1 % ont développé des dyskinésies tardives mixtes vs 50 % des non-fumeurs ; 10 % ont développé des DT choréoathétosiques vs 16,7 % des non-fumeurs et 34 % ont développé des DT buccolinguofaciales vs 33,3 % des nonfumeurs. Chez les sujets fumeurs, la durée moyenne d’évolution des dyskinésies tardives était de 18,6 mois vs10,6 mois chez les non-fumeurs, L’âge moyen d’installation des DT chez les fumeurs était de 35,7 ± 5,9 vs 39,6 ± 6,1 chez les non-fumeurs. PO 381 PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SOUS ZYPADHERA DANS UN ÉTABLISSEMENT HOSPITALIER : BILAN DES PREMIERS MOIS DE PRATIQUES CLINIQUES PEUGNET P., MARIE N., LEMARIE Y., BURGOT G. Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE Le ZYPADHERA® (olanzapine) est un neuroleptique d’action prolongée ayant obtenu son autorisation de mise sur le marché en novembre 2009 dans la prise en charge des patients adultes schizophrènes stabilisés par olanzapine orale. Les contraintes majeures liées à ce médicament sont sa reconstitution, son administration (en IM profonde dans le muscle fessier en dehors d’un capillaire sanguin) et la nécessité d’une surveillance post-injection (au moins 3 h dans un lieu médicalisé susceptible de prendre en charge un surdosage). Depuis avril 2010 (date de commercialisation du ZYPADHERA®), 12 instaurations de traitement ont été réalisées au Centre Hospitalier Guillaume Régnier de Rennes (hôpital psychiatrique de 2 099 lits dont 1 229 d’hospitalisation complète). Ces patients reçoivent leur injection dans des unités d’hospitalisation complète, structures répondant au suivi post-injection. À chaque instauration de traitement, la Pharmacie à Usage Intérieur réalise une formation sur les modalités de reconstitution et d’administration du personnel infirmier de l’unité de soins accueillant le patient. Cette démarche s’accompagne de la remise d’une « fiche infirmier » récapitulant les étapes de cette reconstitution. Cette étude propose un bilan des premiers mois d’utilisation du ZYPADHERA® en termes de modalités de prise en charge, de pratique infirmière, de modalités de prescription (indication, posologie, co-prescription d’autres psychotropes, traitements antérieurs), d’efficacité et de tolérance. 153 9e Congrès de l’Encéphale PO 382 FACTEURS ASSOCIÉS AUX PRESCRIPTIONS DES ANTIPSYCHOTIQUES À ACTION PROLONGÉE DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE ANES I., ZARROUK L., MARRAG I., DAOUSSI N., NASR M. Hôpital CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Le trouble bipolaire reste une maladie grave avec un risque suicidaire élevé et des répercussions professionnelles et familiales non négligeables. Sa prise en charge thérapeutique repose sur les thymorégulateurs, de préférence en monothérapie. Les autres traitements antipsychotiques surtout, sont réservés aux phases aiguës de la maladie et à certaines formes résistantes. Or, en pratique, les patients reçoivent le plus souvent une polymédication dans laquelle les antipsychotiques à action prolongée (APAP) occupent une place non négligeable. L’objectif de ce travail est de déterminer les facteurs associés à la prescription des neuroleptiques à action prolongée, dans le traitement du trouble bipolaire et d’évaluer la conséquence sur la prise en charge Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée au Service de Psychiatrie de CHU de Mahdia sur une période de 5 ans et demi (de janvier 2005 au juin 2010), portant sur 10 patients suivis au service pour trouble bipolaire. Résultat : Il s’agit de 10 patients : 7 hommes et 3 femmes d’âge moyenne 34 ans, le diagnostic de trouble bipolaire type I a été porté pour les dix patients, selon les critères diagnostique DSMIV TR. Un nombre d’hospitalisations pour accès maniaque supérieur à 5 a été noté chez les 10 patients avant la prescription des APAP. Cinq patients sont mis sous traitement thymoregulateur à base de lithium, trois sous carbamazépine, deux patients sous acide valproique. En s’aidant d’une revue de littérature on a trouvé comme facteurs associés à la prescription des APAP : mauvaise observance thérapeutique, persistance d’une symptomatologie maniaque ou psychotique entre les épisodes, poursuite d’un traitement efficace après un épisode maniaque sévère, agressivité et trouble de personnalité et cycles rapides. Conclusion : Une stabilisation de la maladie bipolaire peut être parfois obtenue au prix des APAP. Toutefois, leur prescription doit être rationnelle avec une évaluation du rapport bénéfice/risque. PO 383 CLOZAPINE ET ÉVOLUTION DE SA PRESCRIPTION OUAHID W., BELHACHMI A., LABOUDI F., SIHAM B., OUANASS A. Hôpital psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC La schizophrénie est une psychose chronique grave survenant chez l’adulte jeune, dont la prise en charge a fait d’énormes progrès, des traitements médicamenteux, associés aux psychothérapies, permettent un retour à une vie quasiment normale. La clozapine (Leponex®) fut une des avancées thérapeutiques majeures dans le traitement de la schizophrénie résistante, C’est un antipsychotique atypique dérivé du dibenzodiazépine, qui agit par régulation des fonctions cognitives. Il 154 se différencie des autres antipsychotiques par une bonne affinité aux récepteurs D4, avec moins d’occupation des récepteurs D2 et D1, ce qui empêche l’apparition de symptômes extrapyramidaux et de dyskinésies tardives. Notre travail propose une étude rétrospective, sur dix ans, d’une population de patients présentant une schizophrénie résistante. L’objectif étant de recueillir des données sur l’évolution des modalités de prescription de la clozapine à l’hôpital Arrazi Salé. PO 384 ÉTUDE RETROSPECTIVE DE L’EFFICACITÉ DE LA CLOZAPINE DANS LE TRAITEMENT DES TROUBLES DU COMPORTEMENT AGRESSIFS CHEZ LES SUJETS SOUFFRANT DE TROUBLES ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT BÉHÉREC L. (1), ROTHARMEL M. (2), QUILICI G. (2), ROSIER A. (2), LAMBREY S. (3), FALISSARD B. (4), GUILLIN O. (2) (1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LèS-ROUEN, FRANCE (3) Hôpital de la Pitié Salpetrière, PARIS, FRANCE (4) La Maison de Solenn, PARIS, FRANCE Les troubles envahissants du développement (TED) constituent un ensemble de troubles d’apparition précoce, caractérisés par des déficits sévères et une altération envahissante de plusieurs secteurs du développement, notamment dans les domaines de la communication et de la socialisation. Des troubles du comportement à type d’agressivité y sont associés de manière fréquente. L’aripiprazole et la rispéridone, deux antipsychotiques de seconde génération, ont montré leur efficacité dans la prise en charge de ces comportements chez les personnes avec TED. Cependant, certains patients ne sont pas répondeurs à ces traitements. La clozapine, connue pour son efficacité sur les comportements violents dans la schizophrénie, a reçu peu d’attention chez les sujets avec TED. Nous avons mené une étude rétrospective de la fréquence des comportements agressifs chez tous les patients avec TED hospitalisés dans le service hospitalo-universitaire du Centre Hospitalier du Rouvray entre janvier 2002 et février 2010, traités par clozapine en raison de comportements agressifs et ne répondant pas aux autres antipsychotiques. Les troubles du comportement ont été systématiquement relevés durant la période des 4 à 6 mois précédents l’introduction de la clozapine, puis pendant un temps identique après son initiation. La tolérance à long terme (10 mois à 7 ans) a aussi été étudiée. Le lien entre les troubles du comportement et la période de traitement (avant ou après introduction de clozapine) a été étudié à l’aide d’un modèle linéaire marginal. La clozapine a permis de diminuer par 2 le nombre de jours avec agression, ainsi que le nombre de traitements et la dose d’antipsychotique (en équivalents chlorpromazine). La tolérance à long terme était bonne, à l’exception d’une prise de poids importante (+ 22,6 ± 18,2 %), l’apparition d’un syndrome métabolique chez un patient et d’une tachycardie chez une patiente. Les données de notre étude suggèrent que l’usage de la clozapine a un intérêt dans la prise en charge des sujets souffrant de TED présentant des comportements agressifs et Posters résistants aux autres traitements antipsychotiques, en analogie avec les schizophrénies résistantes. PO 385 OPTIMISATION DU TRAITEMENT PAR CLOZAPINE : MONITORING ET FLUVOXAMINE MOINEVILLE M. (1), MALLET J. (1), LAGODKA A. (1), BROLY F. (2), OLIE J.P. (1) (1) SHU, CH Sainte-Anne, Université Paris-Descartes, PARIS, FRANCE (2) CHRU de Lille, LILLE, FRANCE La clozapine est à l’heure actuelle le traitement de référence des schizophrénies résistantes. La littérature internationale montre depuis plus d’une dizaine d’années l’intérêt d’une surveillance répétée des clozapinémies, permettant de déterminer la posologie pour une fourchette thérapeutique optimale. Toutefois, chez certains patients, la clozapinémie est difficile à équilibrer malgré une bonne observance et l’augmentation des posologies. Ceci peut s’expliquer par une trop forte activité du cytochrome P450 CYP1A2, en interaction avec la consommation de tabac. L’intérêt de l’adjonction de fluvoxamine dans ce cas de métabolisme particulier est démontré. Nous rapportons le cas de deux patients schizophrènes, fumeurs, avec une symptomatologie résistante malgré un traitement par clozapine depuis plusieurs mois. La première hypothèse a été une mauvaise observance, mais les clozapinémies sont restées fluctuantes malgré une surveillance rigoureuse de la prise médicamenteuse, avec la dissolution des comprimés en milieu hospitalier. De la fluvoxamine a alors été introduite, permettant une stabilisation des clozapinémies dans la fourchette thérapeutique optimale et une amélioration spectaculaire de la symptomatologie. Dans un des cas, un génotypage du gène codant pour le cytochrome P450 CYP1A2 a été réalisé, objectivant une mutation spécifique, liée à l’activité accrue du cythochrome. Ces cas cliniques soulignent l’intérêt d’un dosage systématique et répété de la clozapine, lors de son instauration, ainsi qu’à moyen terme, et de surcroît chez les patients fumeurs et non répondeurs. L’adjonction de fluvoxamine doit être envisagée lorsque les clozapinémies sont difficiles à équilibrer. PO 386 RISQUE THROMBO-EMBOLIQUE ET CLOZAPINE : À PROPOS D’UN CAS MARTIN J., CHAUVET-GELINIER J.C., PONAVOY E., TROJAK B., GISSELMANN A., BONIN B. CHU DIJON, DIJON, FRANCE Introduction : La prescription de clozapine (Leponex®), antipsychotique atypique, est particulièrement codifiée, réservée au traitement des schizophrénies dites « résistantes ». Ces précautions se justifient par la possible survenue d’effets adverses graves. Si les risques hématologiques et neurologiques sont bien connus, d’autres effets adverses potentiellement fatals, tels que les risques cardio-vasculaires, sont moins bien documentés. Une attention particulière se porte, depuis quelques années, sur le risque de survenue d’accidents thrombo-emboliques. Le cas de Mme W : Mme W, âgée de 65 ans, traitée par clozapine (550 mg par jour) pour une schizophrénie de forme paranoïde qualifiée de résistante, est hospitalisée dans le service de psychiatrie en raison d’une décompensation psychotique aiguë, bien qu’il n’y ait pas de rupture thérapeutique. L’examen clinique d’entrée retrouve une symptomatologie évocatrice d’un accident thrombotique (douleur au mollet gauche, dyspnée, tachycardie). Les examens paracliniques mettent en évidence une thrombose veineuse profonde suropoplitée gauche associée à une embolie pulmonaire bilatérale. Un traitement anticoagulant est débuté. Il s’agit du troisième épisode thrombo-embolique chez Mme W ; le bilan de thrombophilie réalisé s’avère normal. Une origine iatrogène est envisagée. Le centre régional de pharmacovigilance retient l’imputabilité du traitement par clozapine dans la survenue répétée d’accidents thrombo-emboliques chez cette patiente. Une substitution par clopixol est réalisée, permettant d’obtenir une stabilité de l’état clinique de la patiente. Conclusion : Le risque de survenue d’un accident thromboembolique lors d’un traitement par clozapine doit être pris en compte. Si les mécanismes de cet effet adverse restent encore méconnus à ce jour, une grande vigilance apparaît nécessaire, d’autant plus qu’il existe souvent chez ces patients d’autres facteurs de risque cardio-vasculaires, liés à la maladie elle-même, aux habitudes de vie ou à la présence de pathologies métaboliques. PO 387 UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE SUR LES CAUSES D’ARRÊT DE LA CLOZAPINE POUR EFFETS SECONDAIRES ROTHARMEL M., BEHEREC L., BOURGEOIS V., BRETEL F., HAOUZIR S., QUILICI G., GUILLIN O. Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LèS-ROUEN, FRANCE Schéma explicatif de la large potentialit&e[...] Introduction et objectifs : Il est reconnu que l’efficacité de la clozapine est supérieure à celle des autres antipsychotiques, même parmi les plus récents, dans le traitement de la schizophrénie résistante. Malgré cela, l’existence d’un risque non négligeable d’effets secondaires parfois graves, rend son uti155 9e Congrès de l’Encéphale lisation faible. Ce travail propose de recenser les causes d’arrêt du traitement par clozapine. Méthode : Nous avons mené une étude rétrospective sur les dossiers des patients mis consécutivement sous clozapine entre janvier 2006 et mai 2010. Les patients ont été suivis le temps de l’instauration du traitement par clozapine, jusqu’à obtention d’une dose d’équilibre. Résultats : 46 patients ont été inclus. Dans trois cas (5,75 %), il existait une forte probabilité de la responsabilité de la clozapine dans la survenue d’effets secondaires graves (1 cas de neutropénie, 1 de myocardite et 1 de syndrome occlusif), et le traitement a été arrêté avec disparition de ces complications. Dans six cas (11,5 %), la probabilité de la responsabilité de la clozapine était modérée et une recherche étiologique avancée a permis d’instaurer un traitement spécifique et de conserver la clozapine, avec un net bénéfice clinique pour les patients. Nous avons aussi recensé 11,5 % d’arrêts pour non compliance, 2 % pour inefficacité, 2 % suite à un décès inexpliqué, soit 21,25 % d’arrêts toute cause confondue. PO 388 CLOZAPINE : LIMITES ET ALTERNATIVES MAALEJ I., ROSETTI R., RAMOND A. EPS VILLE EVRARD, NEUILLY SUR MARNE, FRANCE La clozapine, utilisée pour la première fois en 1970, a permis de réduire le taux de résistance de la schizophrénie. En effet, sur le 1/3 de schizophrénies résistantes, 30 à 60 % répondent à la clozapine. Au sein de notre service, depuis l’année 2008, 10 patients ont été mis sous clozapine dont 9, dans le cadre de l’AMM (schizophrénie résistante) et un patient hors AMM (trouble du comportement invalidant chez un retard mental). Un échec de la thérapeutique a concerné 4 patients. Les motifs de l’arrêt ont été : agranulocytose, leuco-neutropénie, inefficacité et non observance. Nous nous interrogeons sur la limite de la prescription de la clozapine et nous nous proposons dans ce travail, d’effectuer une revue de la littérature (PUB MED, MEDLINE, EMBASE PSYCHIATRY), à fin de répertorier ce qui a été rapporté comme causes d’arrêt de la clozapine. Mis à part les causes d’arrêt classiques (leuconeutropénie, hypotension orthostatique, constipation opiniâtre, crise convulsive, myocardite, hypersialorrhée), on a répertorié plusieurs effets indésirables nécessitant la suspension de la prescription : hyperleucocytose, Polyglobulie Vera, Néphrite interstitielle, cardiomyopathie, péricardite, syndrome subocclusif intestinal. Chez ces patients et chez les non répondeurs ou partiellement répondeurs à la clozapine, aucun guide line n’est proposé mais plusieurs formules sont rapportées par la littérature. En effet, les guideslines européens et américains admettent que l’association de la clozapine à un 2e antipsychotique peut être justifiée mais ne précisent pas quelle molécule. On se propose de relever les particularités de ces différentes associations et d’évaluer leur efficacité. 156 PO 389 CONDITIONS D’UTILISATION DE LA DULOXÉTINE EN FRANCE : ÉTUDE PHARMACO-ÉPIDEMIOLOGIQUE OBSERVATIONNELLE, PROSPECTIVE ET TRANSVERSALE PECHTNER V. (1), PICARD H. (1), TCHERNY-LESSENOT S. (1), ARKOUB H. (1), SAPIN H. (1), AUGENDRE-FERRANTE B. (1), ROUILLON F. (2), PERROT S. (3), VALENSI P. (4) (1) Lilly France, SURESNES, FRANCE (2) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE (3) Service de Médecine Interne, Hôpital de l’Hôtel-Dieu, PARIS, FRANCE (4) Service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition, Hôpital Jean Verdier, BONDY, FRANCE Contexte : Lilly France commercialise depuis janvier 2008 la duloxétine (DLX) dans 3 indications : trouble dépressif majeur, douleur neuropathique diabétique périphérique chez l’adulte et trouble anxiété généralisée. Dans le contexte du plan de gestion de risques de la DLX, l’AFSSAPS a demandé à Lilly de mettre en place une étude sur ses conditions réelles d’utilisation en France, en médecine de ville. L’étude, observationnelle, prospective et transversale (approuvée par l’AFSSAPS) a été réalisée dans des pharmacies de ville avec des données complémentaires fournies par les patients et les médecins prescripteurs. Objectifs : Primaire : évaluer les conditions d’utilisation de la DLX (indications, respect des contre-indications (CI) et posologie). Objectifs secondaires : évaluer le profil des patients prenant DLX, des médecins prescripteurs et les caractéristiques du traitement (médicaments concomitants, durée du traitement). Méthodes : Données recueillies dans les pharmacies : a) registre des patients (date de délivrance, âge, genre, accord ou non pour participer à l’étude) et b) feuille de dispensation avec données concernant le patient, le/s médecins prescripteurs et la prescription de DLX (notamment indication, posologie, durée du traitement, initiation ou renouvellement). Les analyses réalisées ont été descriptives. Résultats : 1 104 patients inclus par 290 pharmacies, 288 médecins ont fourni les données de 338 patients, 294 patients ont été inclus dans la population de l’analyse principale (PAP). Dans la PAP 74 % des patients étaient des femmes, de 55 ans d’âge moyen, à 87 % en renouvellement de traitement. Les médecins prescripteurs (PAP) étaient des médecins généralistes (70 %) des psychiatres (21 %) ou autres spécialistes (neurologues, spécialistes de la douleur, diabétologues ou autres) (9 %). Dans la PAP le taux d’indications approuvées a été de 82 % (86 % après reclassification de prescriptions dont l’indication était équivoque). 95 % des prescriptions respectaient les CI et 99 % des patients recevaient une dose approuvée de DLX (60 mg/j dans 70 % des cas). Le taux d’utilisation appropriée (indication approuvée, respect des CI et posologie approuvée) a été de 77 %. Conclusions : en France, la DLX est utilisée selon les critères stricts du RCP dans 3/4 des cas. Posters PO 390 BILAN DE LA PRISE EN CHARGE ET SUIVI DE LA FONCTION HÉPATIQUE DES PATIENTS SOUS AGOMÉLATINE (VALDOXAN®) DANS UN ÉTABLISSEMENT HOSPITALIER CROS C., MARIE N., DRAPIER D., BURGOT G. Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE Le VALDOXAN® (agomélatine) est un nouvel antidépresseur ayant obtenu son autorisation de mise sur le marché le 24 février 2010 dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs de l’adulte. L’intérêt de ce nouveau médicament réside dans son mécanisme d’action différent des autres antidépresseurs : il est agoniste mélatoninergique et antagoniste des récepteurs 5-HT2c. Depuis le 28 mai 2010 (date de commercialisation du VALDOXAN®), 41 instaurations de traitement ont été réalisées au Centre Hospitalier Guillaume Régnier de Rennes (hôpital psychiatrique de 2099 lits et places dont 1229 d’hospitalisation complète). Le principal risque identifié du VALDOXAN®, l’élévation des transaminases, impose des contrôles de la fonction hépatique réalisés à l’instauration puis après environ six, douze et vingt-quatre semaines de traitement. La Pharmacie à Usage Intérieur intervient dans cette surveillance en vérifiant la réalisation de cet acte aux dates préconisées. Cette étude propose un bilan des premiers mois d’utilisation du VALDOXAN® en termes de modalités de prescription (indication, posologie, co-prescriptions de psychotropes, traitement antidépresseurs antérieurs), de suivi biologique, d’efficacité et de tolérance (arrêt du traitement). PO 391 BENZODIAZÉPINES (ANXIOLYTIQUES ET HYPNOTIQUES) : ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE AUPRÈS D’UN ÉCHANTILLON NATIONAL DE MÉDECINS GÉNÉRALISTES CONCERNANT DES PATIENTS CONSOMMATEURS EXCESSIFS DUBOIS O. (1), SALAMON R. (2), DOUSSAU A. (2), MAURICE-TISON S. (2) (1) THERMES DE SAUJON, SAUJON, FRANCE (2) ISPED Bordeaux II, BORDEAUX, FRANCE La surconsommation de psychotropes est un enjeu majeur de santé publique bien connu en France. La prévalence de consommation de benzodiazépines (BZD) est estimée à 18,6 % sur douze mois et 11,3 % sur 30 jours. Dans le cadre d’une enquête épidémiologique a été interrogé un échantillon de médecins généralistes (MG) sur diverses questions concernant les modalités de consommation de BZD de leurs patients sur un jour donné. L’objectif de l’étude était d’estimer, à partir des recommandations, le pourcentage de patients devant bénéficier d’un sevrage de BZD. Il s’est agit d’une étude transversale auprès de MG issus du fichier national Adeli. Un tirage au sort a permis de sélectionner 2 000 mg représentatifs, contactés pour remplir le ques- tionnaire spécifique. 353 médecins généralistes (17,7 %) ont adressé leur questionnaire dont 300 étaient complets. Ces 300 mg ont fourni des informations sur 997 patients traités par BZD (soit 15,6 % patients/MG). 4,2 % des patients présentaient l’association d’une durée de traitement supérieure aux recommandations (86,6 %), d’une indication par le MG, à réduire ou arrêter le traitement par BZD (31.8 %) et avaient exprimé leur souhait d’arrêter ce traitement (17,3 %). Si on réalise une extrapolation au plan national des résultats de l’enquête, on peut estimer à 1 131 285 le nombre de patients, par semaine, traités par BZD et à 47 189 le nombre hebdomadaire de patients par semaine présentant toutes les conditions d’un sevrage thérapeutique. Par ailleurs, les MG s’estiment à 85,5 % les mieux placés pour aider les patients à diminuer ou arrêter les BZD. 60,1 % d’entre eux sont ouverts à une approche mixte psychothérapie/crénothérapie. À l’issue de ce travail, un groupe d’experts a proposé la rédaction d’une procédure de prise en charge pour sevrage de BZD en cure thermale pour groupes de patients surconsommateurs réguliers et stables de BZD ; procédure en phase d’expérimentation et d’évaluation, présentée ici. PO 392 LITHIUM ET TOLÉRANCE À LONG TERME : ENQUÊTE OBSERVATIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER CHARLES PERRENS (CHCP) À BORDEAUX MIGNAVAL F., BRET P., QUEUILLE E., BRET M.C. Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE Introduction : Le lithium (Li), 1er normothymique commercialisé, reste largement prescrit à l’hôpital, malgré ses effets indésirables à long terme pouvant être responsables d’échecs thérapeutiques. Cette étude a pour objectif d’évaluer la tolérance du Li, notamment thyroïdienne, hyperparathyroïdienne et rénale. Matériels et méthode : Cette enquête, réalisée entre le 1er et le 5 mars 2010 par la pharmacie du CHCP, a porté sur les patients hospitalisés traités par Li. La prescription de lévothyroxine et la calcémie corrigée ont été utilisées comme indicateurs d’hypothyroïdie et d’hyperparathyroïdie. La durée de traitement et la clairance de la créatinine (Clcréat) ont été recueillies afin d’évaluer la néphrotoxicité du Li. Résultats : Sur les 441 patients hospitalisés, 60 sont traités par Li : 16,6 % d’entre eux ont une prescription de lévothyroxine associée contre 4,1 % pour les patients non traités (p = 0,001). Les patients traités par Li ne présentent pas plus d’hypercalcémie que les patients non traités (10,7 % vs 11 %). Concernant la toxicité rénale, les durées de traitement et les Clcreat ont été recueillies pour 43 des 60 patients : il n’y a pas de différence significative entre ceux traités par Li depuis moins de 3 ans et plus de 3 ans (Clcreat = 106,1 ml/min vs 96,1 ml/min, p = 0,08) mais aucun n’était traité depuis plus de 8 ans. Discussion : L’hypothyroïdie, l’hyperparathyroïdie et l’insuffisance rénale chronique surviennent surtout aprés plus de 157 9e Congrès de l’Encéphale 10 ans de traitement. Or, les patients de cette étude sont tous traités depuis moins longtemps. Néanmoins, chez les patients traités par Li, la prévalence de l’hypothyroïdie est 4 fois plus élevée que dans le groupe des patients non traités. La néphrotoxicité du Li n’a pas pu être démontrée malgré une légère tendance à la réduction de la Clcreat chez les patients traités depuis plus de 3 ans. Conclusion : La difficulté principale dans le maniement du Li réside en sa toxicité thyroïdienne, parathyroïdienne et rénale. Un suivi rigoureux, notamment de la Clcreat, permet de prévenir le risque toxique sans interrompre le traitement. PO 393 LE LITHIUM : ENQUÊTE OBSERVATIONNELLE DE PRESCRIPTION AU CENTRE HOSPITALIER CHARLES PERRENS (CHCP) À BORDEAUX MIGNAVAL F., BRET P., QUEUILLE E., BRET M.C. Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE Introduction : En dépit de l’apparition de nouveaux thymorégulateurs, le lithium (Li) reste un traitement de référence du trouble bipolaire (TB) et il est également indiqué dans le traitement du trouble schizo-affectif (TSA). Cependant, compte tenu de sa toxicité, son utilisation est cadrée par l’AMM et les recommandations notamment celles de la Haute Autorité de Santé. Matériels et méthode : L’augmentation du recours au Li dans notre établissement ces derniers mois nous a amenés, entre le 1er et le 5 mars 2010, à réaliser une enquête des pratiques de prescription afin de comparer celles-ci aux référentiels. Résultats : Nous avons analysé les 60 dossiers des patients traités par Li dans l’établissement au moment de l’enquête. Sauf pour 2 patients, le Li est indiqué pour le traitement d’un TB ou d’un TSA. Il est systématiquement associé à d’autres psychotropes et dans 86,6 % des cas à un antipsychotique au moins, préférentiellement un antipsychotique de deuxième génération (AP2G), les plus fréquemment prescrits étant l’amisulpride dans le cadre d’un TB et la clozapine pour un TSA. 36,6 % des patients ont un normothymique associé au moins, le plus souvent un valproate (VLP). Discussion : L’utilisation du Li chez les patients souffrant de TB ou de TSA répond aux indications de l’AMM mais le recours constant à des associations d’autres psychotropes n’obéit pas aux recommandations de monothérapie. Cependant, l’association Li-antipsychotique, notamment l’association amisulpride-Li dans les TB, l’association clozapine-Li dans les TSA, améliorerait la symptomatologie chez les patients résistants et/ou souffrant de troubles thymiques. L’association Li-VLP est préconisée après échec d’une monothérapie chez les patients souffrants de TB. Conclusion : L’enquête met en évidence cette tendance à l’association de psychotropes au Li lors du traitement des TB et des TSA, tendance qui va bien au-delà des frontières de l’établissement. Des études supplémentaires d’évaluation des bénéfices et de la tolérance paraissent donc désormais indispensables afin d’améliorer les pratiques actuelles. 158 PO 394 CO-PRESCRIPTIONS EN PSYCHIATRIE ET ALLONGEMENT DE L’ESPACE QT BRINGER F., GASTAUT N., BOULENGER J.P., RUSSO H. Chu Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE Les associations de neuroleptiques (NL) et d’autres médicaments susceptibles de prolonger l’espace QT ont été dénombrées sur les ordonnances de 1 127 patients. Le but recherché avec les associations est une combinaison d’actions sur les différents récepteurs quand il y a cohabitation de symptômes productifs et déficitaires chez un patient et aussi lors de rechutes dont les conséquences sont une dégradation irréversible de l’état du patient, une exacerbation des symptômes ainsi qu’une résistance aux traitements. Les prescriptions de 1, 2, 3 NL ou plus concernent respectivement 37,7 %, 38,5 %, 18,2 % et 5,8 % des patients. La loxapine est prescrite à 31,6 % des patients traités par 2 NL (20 %) ou par 3 NL (11,6 %). La cyamémazine est prescrite à 22 % des patients traités par 2 NL (13 %) ou par 3 NL (9 %). L’halopéridol est prescrit, à 15 % (5,6 % par voie orale et 9,5 % par voie IM à effet prolongé) des patients traités par 2 NL ou par 3 NL (toutes formes confondues 6,6 et 8,5 % respectivement). Les NL atypiques prescrits à 57 % des patients sont associés à un autre NL classique chez 23,8 % d’entre eux, à 2 autres NL chez 9,7 % et à plus chez 3 % des patients. Les associations de 2 NL les plus courantes sont celle d’un NL atypique (rispéridone et l’olanzapine surtout) avec soit la loxapine (13 % des patients) soit un NL classique sédatif (6,40 %) ou celle d’un NL classique sédatif avec la loxapine (3,11 % des patients), ou encore l' halopéridol IM à effet prolongé (2,7 %). Les associations de 3 NL les plus courantes sont celles de la loxapine (7,54 % des patients) avec un NL classique sédatif (6 %), le troisième étant soit l’halopéridol soit un NL atypique (3,37 %, rispéridone surtout). Les autres médicaments pouvant allonger l’espace QT les plus souvent associés aux NL sont l’alimémazine (41 % des patients), la venlafaxine (8 % des patients) et l’hydroxyzine (7 % des patients). 22 autres médicaments ont été recensés. Les associations de 2 ou 3 médicaments pouvant allonger l’espace QT concernent 58,4 % des patients et celles de 4 à 7 médicaments 20,7 %. Les co-prescriptions multiples doivent, dans tous les cas, être réévaluées dans le temps même si les médicaments n’ont pas un fort impact sur l’allongement de l’espace QT. PO 395 « LA FOLIE RAISONNANTE » AU 21e SIÈCLE RIO A., LAHUTTE B., GUILLAUME C., GHEORGHIEV C. Hôpital Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Qu’en est-il de la « folie raisonnante » aujourd’hui ? Ce terme nosologique était donné au début du 20e siècle par Sérieux et Capgras à une forme de délire paranoïaque tout à fait particulière dont la clinique se distingue de celle des délires passionnels et du délire de relation des sensitifs. À partir d’une vignette clinique contemporaine, détaillée, nous décrirons le déploiement de la construction délirante de Posters ce sujet dans un moment fécond. Nous verrons comment le patient pris au piège dans les mailles de son propre filet élaboré par ses interprétations multiples et incessantes, persécuté par l’ensemble de son entourage professionnel et familial et dans un moment où le risque d’un passage à l’acte suicidaire est imminent, vient se mettre à l’abri à l’hôpital. Aussi, cette vignette clinique nous permettra de mettre l’accent sur la prise en charge et le traitement, en insistant sur l’importance du lien transférentiel et l’utilisation des antipsychotiques de seconde génération. PO 396 PARTICULARITÉS THÉRAPEUTIQUES DE LA DÉPRESSION DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT BOURGOU S., OTHMAN S., HADHRI I., CHAIB N., HALAYEM S., CHARFI F., BELHADJ A., BOUDEN A., HALAYEM M.B. Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Objectifs : Le but de ce travail est de discuter les différentes indications thérapeutiques dans le cadre des troubles dépressifs de l’enfant et de l’adolescent. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective incluant les patients ayant consulté dans le service de pédopsychiatrie de l’hôpital Razi durant la période s’étalant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2009 et chez qui le diagnostic de trouble dépressif a été retenu selon les critères diagnostiques du DSM IV. Résultats : L’échantillon comprenait 45 enfants et adolescents âgés de 6 à 19 ans, dont 47 % de garçons et 53 % de filles. La psychothérapie était associée à un traitement médicamenteux dans 73 % des cas et indiquée seule dans 27 %. Concernant la prescription médicamenteuse, les tricycliques ont été indiqués dans 48,5 % des cas et les inhibiteurs de recapture de la sérotonine (ISRS) dans 51,5 % des cas. La moyenne d’âge des sujets ayant bénéficié d’une psychothérapie seule était de 10,17 ans alors qu’elle était de 13, 48 ans pour ceux ayant eu un traitement médicamenteux associé. Si l’antidépresseur prescrit est un tricyclique, la moyenne d’âge était de 11,69 ans alors qu’elle était de 15,18 ans pour les ISRS. Outre les antidépresseurs, prescrits en monothérapie dans 63 % des cas, une association médicamenteuse (benzodiazépine neuroleptiques sédatifs ou autre) a été indiquée dans le reste des cas PO 397 LE RECOURS AUX SOINS DANS LES TROUBLES ANXIEUX : ENQUÊTE EN POPULATION GÉNÉRALE BENSAIDA M. EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE Les soins relèveraient tantôt de la nature, en s’opposant la technologie médicale, tantôt de la culture, des valeurs, de la religion, par opposition aux traitements qui ne toucheraient que la dimension organique de la maladie. L’objet de ce travail est l’étude des recours aux soins des troubles anxieux dans une population générale algérienne. L’instrument d’évaluation est le MINI. 72 % des sujets souffrant de troubles anxieux sont gênés dans leur vie de tous les jours. Presque les deux tiers sont conscients de l’état morbide et rapportent une gêne dans leurs relations et au travail, 25 % ont perdu leur travail à cause des troubles. Seulement 31 % sont allés voir quelqu’un qui est un magico religieux dans 30 % des cas et un religieux dans 20 % des cas. 40 % des sujets ont consulté en milieu médical, la moitié a consulté un professionnel de la psychiatrie Uniquement 20 % des sujets ont reçu un traitement médicamenteux. PO 398 SOCIOTHÉRAPIE ET ADOLESCENCE : ÉVALUATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES GUILLON M.S., WURMBERG D., BOIL B. Centre Hospitalier de Rouffach, ROUFFACH, FRANCE Introduction : L’évaluation des pratiques professionnelles consiste en l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations, en la mise en œuvre et le suivi d’actions d’amélioration. Elle doit contribuer à une amélioration de la qualité des soins. Les activités sociothérapeutiques s’inscrivent dans le projet thérapeutique de l’adolescent hospitalisé à temps complet. Leurs champs d’applications sont l’évaluation et le soin. Classiquement, deux types d’activités sont envisagés : activités prescrites et activités choisies. Les activités prescrites permettent de maintenir la dimension thérapeutique. Les activités choisies spontanément favorisent le développement des capacités de chacun, et renforcent l’affirmation de soi. Définir des critères d’évaluation de l’impact des actions sociothérapeutiques sur l’évolution clinique de l’adolescent apparaît pertinent. Ainsi, en 2005, un référentiel d’observation a été élaboré par l’équipe soignante et médicale. Objectifs : Les objectifs étaient d’évaluer nos pratiques professionnelles en matière de sociothérapie et la mise en place du référentiel d’observation. Méthode : La méthodologie retenue était l’audit clinique ciblé. La séquence étudiée était la prise en charge hospitalière. Une grille d’évaluation de 9 critères a été élaborée. Deux audits ont été réalisés à un intervalle d’une année. Tous les dossiers relatifs aux deux périodes ciblées ont été sélectionnés et pour chacune de ces périodes, un échantillonnage systématique a été réalisé jusqu’à obtenir un effectif de 23 dossiers. Le traitement des informations était anonyme. Population : Adolescents hospitalisés à temps complet, pour une courte période, au sein d’une unité de psychologie médicale et de psychiatrie. Résultats : Après analyse des résultats, des actions d’amélioration ont été mises en place et des développements ultérieurs ont été définis. 159 9e Congrès de l’Encéphale PO 399 MALFORMATION FACIALE : LES ENJEUX SOCIÉTAUX D’UN DIAGNOSTIC PRÉCOSE GROLLEMUND B. (1), BARRIÈRE M. (2), GUEDENEY A. (3), DANION-GRILLIAT A. (4) (1) Pôle de médecine et chirurgie bucco-dentaires, Unité Fonctionnelle d’Orthopédie Dento-Faciale, Laboratoire d’Éthique et Pratiques Médicales, IRIST EA 3424, Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (2) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (3) Service de Psychiatrie Infanto-Juvénile, Hôpital Bichat Claude-Bernard, PARIS, FRANCE (4) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Laboratoire d’éthique et Pratiques Médicales, IRIST EA 3424, Université de Strabon, STRASBOURG, FRANCE Les Fentes Labiales assorties ou non d’une Fente Palatine et les Fentes Palatines isolées (FLP) sont les malformations crânio-faciales les plus fréquentes chez l’homme. Le pronostic vital n’est en général pas en jeu et pour les fentes isolées non syndromiques, les enfants conservent toutes leurs capacités cognitives. Pour autant, les cicatrices laissées après les interventions, si infimes soient-elles, s’imposent comme une marque de leur histoire et de leur vécu au milieu de leur visage. Lors de la découverte de cette malformation, le traumatisme vécu par les parents révèle l’importance de la transmission d’une malformation qui affecte en profondeur le rapport à soi et aux autres. Elle révèle également la place que la société donne à la personne « hors normes ». En se focalisant de plus en plus sur le paraître, notre société induit une discrimination sociale régie par des codes normatifs en matière d’apparence physique. Elle s’accommode insidieusement de ce glissement des valeurs par la redéfinition du normal et de l’anormal. Quand apparence et santé jouent un rôle fondamental, l’atteinte du visage fait d’un enfant porteur de FLP un être singulier. Le désir d’avoir un enfant normé, idéalisé dès la conception exacerbe les craintes d’avoir un enfant handicapé et pourrait pousser certains parents à désirer interrompre la grossesse dans cette situation. Cela est légalement impossible actuellement mais les progrès de l’imagerie médicale sont tels que l’on pourra bientôt envisager un diagnostic très précoce dont la date serait encore compatible avec la possibilité d’une IVG. Sans une prise de conscience des enjeux de cette évolution technologique et de ses possibles impacts sociétaux et éthiques, la décision parentale concernant l’avenir d’un embryon porteur d’une fente risque fort d’être guidée par l’insupportable écart entre le désir d’accueillir un enfant confronté à la réalité de la malformation et du handicap et la norme qualitative imposée par la société. Cet écart, source d’une indéniable souffrance psychique, doit être reconnu et accompagné par une prise en charge adaptée. PO 400 ÉVALUATION À COURT TERME DE L’IMPACT DE LA THÉRAPIE COGNITIVO-COMPORTEMENTALE SUR L’ESTIME DE SOI DANS LES PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUES BILLARD S., SCHWING A.L., LANG F. 160 CHU Saint-Étienne, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE Le concept d’estime de soi développé depuis la fin du 19e siècle (James, 1892) occupe une place plus importante de nos jours en psychiatrie. L’ES est souvent étudiée dans des pathologies où elle est reconnue comme diminuée (la dépression, les troubles des conduites alimentaires (TCA)). Certaines thérapies comme les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) prennent en considération cette variable pour évaluer l’impact du traitement. À ce jour, peu d’études ont évalué l’impact direct de la thérapie sur l’ES, sans tenir compte du type de pathologie. But : Notre étude a pour objectif principal l’évaluation à court terme de l’impact des TCC sur l’estime de soi quelle que soit la pathologie psychiatrique traitée. Méthode : C’est une étude pilote, prospective, ouverte, comparant un groupe de 42 patients bénéficiant d’une TCC au CHU de Saint-Étienne (20 patients en groupe, 22 patients en individuels) à un groupe de 20 patients suivis en psychiatrie en ambulatoire au CHU. Les patients présentent tous un trouble psychiatrique identifié. L’étude évalue une période de suivi de 4 mois après le début des soins. L’efficacité est mesurée par un auto-questionnaire, l’échelle de Rosenberg (SSS), au début du suivi et à la fin des 4 mois, les patients passant aussi une MADRS et le BDI-21. Résultats : Il existe une nette amélioration du score à la SSS pour le groupe TCC : gain sur la SSS dans le groupe TCC individuelle (+ 6.27 points), TCC groupe (+ 4.55 points). Le groupe contrôle présente une amélioration de 0.94 points. Les résultats sont significatifs au test de Mann-Whitney et ne sont pas corrélés au score de dépression. Discussion : les résultats obtenus posent la question de l’effet spécifique de la TCC ou d’une thérapie où le patient est vu de façon hebdomadaire. Il existe plusieurs limites à cette étude : la fréquence non spécifiée des consultations, l’absence de données sur le long terme, et le faible nombre de patients. Conclusion : le traitement par TCC améliore significativement l’ES, quelle que soit la pathologie et semble supérieur au suivi simple à court terme sur ce paramètre. Il faudrait pouvoir étudier l’efficacité à long terme pour voir si les résultats obtenus pendant la TCC se maintiennent dans le temps. PO 401 REMÉDIATION COGNITIVE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE : ÉTUDE PRINCEPS D’UN MODULE SÉMANTIQUE PAR LA MÉTHODE DU CAS INDIVIDUEL FEDELE M., LEVOYER D. Centre Hospitalier Guillaume Regnier, RENNES, FRANCE La littérature actuelle place les cognitions et notamment le contrôle cognitif au cœur de l’étude des schizophrénies. Les réunions du CNTRICS (Cognitive Neuroscience Treatment Research to Improve Cognition in Schizophrenia) ont sélectionné 2 construits cognitifs pour définir les fonctions exécutives : « la génération et la sélection de règles », et « l’ajustement du contrôle au contexte ». Posters Le programme de différenciation cognitive de l’Integrated Psychological Therapy (IPT) de Brenner, l’un des standards des programmes de remédiation cognitive validé en Français, sollicite surtout le premier construit. Nous avons souhaité pouvoir potentialiser le sous-programme de différenciation cognitive de l’IPT en lui adjoignant un module original de remédiation cognitive, qui couvre l’ensemble des 2 construits et qui tient compte, dans sa construction, de la dimension de Motivation Intrinsèque : le Module Sémantique. Nous en proposons un premier travail d’évaluation basé sur un protocole expérimental multiphase A-B-A-B de 4 cas individuels, au cours duquel a été testée l’évolution de mesures cognitives répétées entre une phase A comportant l’IPT seule et une phase B comportant l’IPT et le Module Sémantique, la différence attendue plaidant en faveur de l’intérêt des valences de contextualisation et motivationnelles du Module Sémantique. L’utilisation de 2 tâches écologiques standardisées a permis d’observer en parallèle des tendances sur le plan fonctionnel. Les résultats, à l’échelle intra-individuelle retrouvent une amélioration de plusieurs variables cognitives pour chacun de nos 4 sujets. Les tendances observées au niveau fonctionnel abondent dans le même sens. L’observation macroscopique de ces résultats permet d’aborder une discussion qualitative sur les changements observés : 4 sujets présentant 4 profils cognitifs différents accèdent à des améliorations de nature différente grâce à l’association du Module Sémantique à l’IPT. Le changement observé refléterait donc une possibilité commune de réaménagement cognitif dans le sens de l’amélioration des performances. Ces résultats sont donc encourageants et ouvrent sur de nouvelles orientations possibles de cette démarche expérimentale, notamment sur le plan l’aspect qualitatif du changement. PO 402 ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DU DEVENIR DE PATIENTS HOSPITALISÉS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE À PARTIR DE LEUR ADMISSION EN CENTRE DE JOUR PRATIQUANT LA RÉHABILITATION PSYCHOSOCIALE À ROUEN LASFAR M., BRETEL F., HAOUZIR S., GUILLIN O. Centre hospitalier spécialisé du ROUVRAY, ROUEN, FRANCE Introduction : La réhabilitation psychosociale (RPS) intègre une approche sociale et médicale dans le traitement au long cours des patients atteints de troubles psychiatriques. Le développement de programmes de soin structurés a permis d’améliorer les stratégies thérapeutiques non médicamenteuses dans la schizophrénie. Nous avons souhaité évaluer l’impact sur le pronostic fonctionnel de l’utilisation de ces programmes dans la prise en charge de patients schizophrènes admis en hôpital de jour. Méthode : Nous avons inclus les patients répondant aux critères DSM-IV-TR de schizophrénie, ayant été admis au Centre de Jour Saint-Gervais de Rouen, entre octobre 2007 et octobre 2009, hospitalisés au cours de l’année précédente et pris en charge en hôpital de jour pendant au moins un an. 21 patients remplissaient ces critères. Nous avons comparé le nombre de journées d’hospitalisation au cours des années précédant et suivant leur admission. Puis nous avons évalué leur niveau d’insertion sociale à un an sur l’accès à un logement personnel et l’accès à l’emploi. Résultats : Les patients inclus étaient en moyenne moins hospitalisés après leur admission (126,8 j vs 90,3 j ; p = 0,047). Leur insertion sociale semblait améliorée au regard de l’accès à un logement personnel. Conclusion : Mettre en place un programme de réhabilitation psychosociale en hôpital de jour chez un patient hospitalisé souffrant de schizophrénie semble améliorer son niveau d’insertion sociale à un an. Ces résultats nous incitent à proposer ce type de soins dès le premier épisode de la maladie afin d’améliorer le pronostic fonctionnel des patients. PO 403 UN GROUPE DE PSYCHOÉDUCATION POUR PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE : UN EXEMPLE DE PRATIQUE INFIRMIÈRE EN CMP DALI M., AMSELLEM J., DOSTE V., FEZARD C., GUERNION T., GOUREVITCH R. CH Sainte-Anne - CMP Mathurin-Régnier, PARIS, FRANCE Introduction/objectifs : Les groupes de psychoéducation s’inscrivent, sur prescription médicale, dans le parcours de soins du patient souffrant de schizophrénie. Leurs objectifs sont : mieux comprendre la maladie et les traitements (et ainsi diminuer le risque de rechute) ; mieux coopérer entre soignants et soignés ; améliorer la qualité de vie ; tendre vers l’autonomie. Méthode : Les groupes mis en place dans notre CMP, autour de quatre infirmières référentes, se composent de trois à six patients, âgés de 18 à 35 ans, informés de leur diagnostic et dont l’état est stabilisé. La session de psychoéducation se déroule sur dix séances. Différents thèmes sont abordés à l’aide d’outils divers et attrayants : la maladie, les symptômes positifs et négatifs, la désorganisation, les traitements, les conséquences psychosociales… C’est aussi un temps d’échange privilégié entre les patients. Un entretien individuel précède les sessions au cours duquel nous posons le diagnostic éducatif ainsi que les objectifs personnalisés, qui seront réévalués en fin de programme. Résultats : Nous avons pu constater un véritable impact sur la relation soignants-soignés. Par ailleurs la synergie de groupe, élément moteur, nous conforte dans notre choix de séances collectives. Sur dix patients inclus, un seulement a été réhospitalisé. Conclusion : Cette approche avec les patients a renforcé le lien avec les soignants. Elle leur a permis de nous solliciter comme personnes ressources quand ils en avaient besoin : moments d’anxiété, signes précurseurs de rechutes, question du quotidien. Au vu de ce bilan positif, nous avons le projet de faire évoluer cette pratique dans un partenariat intraextra-hospitalier, et d’élargir les indications à d’autres diagnostics. 161 9e Congrès de l’Encéphale PO 404 UNE PRISE EN CHARGE INFIRMIÈRE CENTRÉE SUR L’ÉCOUTE MUSICALE ET LA REMÉDIATION COGNITIVE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE MALANGIN B. (1), WILLARD D. (1), MASQUELIER J.Y. (2), GOUREVITCH R. (2), VIANIN P. (3), FRANCK N. (4), AMADO I. (1) (1) Centre référent remédiation et réhabilitation psychosociale, service hospitalo-universitaire de santé mentale et thérapeutique, INSERM U894, HÔPITAL SAINTE-ANNE, 75014 PARIS, FRANCE (2) Service hospitalo-universitaire de santé mentale et thérapeutique, U894, HÔPITAL SAINTE-ANNE, 75014 PARIS, FRANCE (3) Consultation de CHAUDERON, 1004 LAUSANNE, SUISSE (4) Centre de réhabilitation CH LE VINATIER, 69006 LYON, FRANCE Les missions de l’infirmière en Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP) avec des patients schizophrènes s’orientent essentiellement vers l’amélioration des relations à autrui et vers la reconstruction de leur autonomie afin d’éviter l’isolement et la perte des capacités relationnelles, affectives et cognitives. L’exercice infirmier en remédiation cognitive vise à restaurer ou à compenser les fonctions cognitives défaillantes chez le patient telles que l’attention, la mémoire et les fonctions exécutives. Il repose sur l’utilisation de programmes adaptés dont la progression dans la complexité des exercices a été spécifiquement étudiée. L’objectif de cette présentation est de partager une expérience infirmière à travers ces deux types de prises en charge, de s’interroger sur leurs liens et enfin de proposer d’utiliser des techniques de remédiation cognitive au sein d’ateliers thérapeutiques. Nous présenterons les modalités de fonctionnement de l’atelier d’« Écoute Musicale » et d’un programme de remédiation cognitive. Nous montrerons comment l’écoute musicale a permis une amélioration de la motivation et des capacités de concentration lors d’un entraînement au sein d’une activité de 3 mois. Nous ferons le parallèle avec des exercices au sein d’un programme de remédiation cognitive informatisé (RECOS) centrés sur une compréhension verbale de biographies musicales. Nous décrirons les effets bénéfiques observés chez les patients notamment l’amélioration de la concentration, des compétences relationnelles, de la confiance en soi, de l’estime de soi et une diminution du stress. La synergie de ces deux techniques infirmières paraît prometteuse et demande à être évaluée de façon prospective. Avec le soutien du PHRC Recos, du laboratoire Lilly France et de la fondation Pierre Deniker. PO 405 EFFICACITÉ DE L’EXERCICE PHYSIQUE EN PSYCHIATRIE : UNE VOIE THÉRAPEUTIQUE ? TORDEURS D. (1), JANNE P. (1), APPART A. (2), ZDANOWICZ N. (1), REYNAERT C. (1) (1) Cliniques universitaires UCL Mont-Godinne, BELGIQUE (2) Clinique Saint-Luc, BOUGE, BELGIQUE YVOIR, Introduction : il n’est aujourd’hui plus à démontrer que l’activité et l’exercice physique ont des effets positifs sur l’humeur et 162 l’anxiété. Les études expérimentales décrivent des effets anxiolytiques et antidépressifs tant sur les sujets sains que sur les patients. L’objectif de cet article est de montrer que l’exercice physique au sein d’un service de psychiatrie contribue à l’amélioration de la santé mentale des patients hospitalisés. Méthodes : les informations sociodémographiques, le diagnostic et l’activité physique (durée, distance, type et fréquence) de 299 patients hospitalisés au sein d’un service de psychiatrie ont été répertoriés. Les membres de l’équipe soignante (20 personnes) ont évalué les patients sur une échelle visuelle analogique de 1 à 10 en fonction de l’amélioration de leur santé mentale. Aucune manipulation expérimentale n’a été effectuée. Sujets : 128 hommes et 155 femmes présentent les troubles suivants : trouble dépressif majeur, troubles anxieux, dépendance alcoolique, toxicomanie, décompensation psychotique et trouble bipolaire. Résultats : les corrélations entre l’amélioration de la santé mentale et la participation aux exercices physiques sont toutes significatives (fréquence : r = 0.228 ; p < 0.001 ; durée : r = 0.236 ; p < 0.001 ; distance : r = 0.201, p = 0.001). Comparativement aux autres groupes, les personnes souffrant d’un trouble dépressif majeur retirent plus d’avantages à la pratique d’un exercice physique (fréquence : p = 0.048 ; durée : p = 0.037 ; distance : p = 0.038). Enfin, le vélo (Fréquence : p = 0.008 ; distance : p = 0.016 ; durée : p = 0.011) et la gymnastique (« forte ») (fréquence : p = 0.016 ; durée : p = 0.018) sont les exercices physiques qui permettent d’optimaliser les résultats obtenus. Conclusion : pratiquer de l’exercice physique durant une hospitalisation dans un service de psychiatrie influe positivement sur la symptomatologie et contribue à l’amélioration de la santé mentale. PO 406 OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ENTRE NEUROLETIPTIQUES CLASSIQUES ET ATYPIQUES MAHMOUDI K., CHANNOUFI L., BANNOUR N., DJEBBI R., ZAGHDOUDI L., LEBBEN R. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Dans le domaine de la pathologie psychotique, les rechutes représentent une problématique importante dans la trajectoire des sujets schizophrènes. À l’origine de nombreuses réhospitalisations, ces rechutes sont généralement liées à un défaut d’observance. Les raisons principales de cette problématique sont pour la plupart des auteurs liées à un manque d’efficacité de la molécule prescrite, à la survenue d’effets secondaires handicapants, à la présence de convictions personnelles désadaptées, voire à la pathologie elle-même. Objectif : On se propose d’étudier l’impact du choix de la prescription d’un neuroleptique classique, d’un antipsychotique atypique per os ou d’un APAP sur l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes de patients souffrant de schizophrénie. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective comparative. Le recueil des données s’est fait à partir de 100 dossiers de patients (50 hommes et 50 femmes) qui ont été hospitalisés dans le service de psychiatrie « C » de l’Hôpital Razi entre le 1er janvier 2005 et 31 décembre 2005 portant le dia- Posters gnostic de schizophrénie selon les critères du DSM IV et ayant une évolution minimale de la maladie de 5 ans. Nous avons relevé le profil sociodémographique, le type d’antipsychotique prescrit, le nombre de rechutes durant ces 5 ans, la durée des rechutes, la cause de la malobservance (effets indésirables du traitement, coût élevé, inefficacité…). Nous avons comparé les patients mis sous neuroleptiques classiques à ceux mis sous neuroleptiques atypiques. La saisie des données et l’analyse statistique ont été réalisées à l’aide d’un logiciel de statistique « SPPS 15.0 ». Le seuil de significativité retenu était p < 0,05. Résultat : 84 % de nos patients étaient mis sous neuroleptiques classiques contre 16 % sous atypiques. Le nombre de rechutes était significativement inférieur dans le groupe de patients mis sous atypiques (p0,05). La cause principale des rechutes reste la malobservance dans les deux groupes. Les effets indésirables des neuroleptiques ont été à l’origine de cette malobservance dans 77,21 % des cas dans le groupe sous neuroleptiques classiques et dans 35,8 % dans le groupe sous atypiques avec p0,05… PO 407 POUPÉE DE CIRE BAIZID L., PRESSE A., BRUGE ANSEL T. Hia desgenettes, LYON, FRANCE Madame M. ne chantait plus. Elle restait immobile et mutique, tapie dans son lit, et aucune stimulation extérieure n’était acceptée. Son opposition était telle qu’elle refusait même d’ouvrir les yeux ou de s’alimenter. La catatonie venait d’atteindre cette patiente que nous savions déjà souffrir de schizophrénie. Des soins urgents s’imposaient et faisaient suite à une hospitalisation en réanimation pour intoxication médicamenteuse volontaire. Notre prise en charge a donc été axée sur la réintroduction du traitement antipsychotique, ainsi que sur la mise en place de thérapeutiques non médicamenteuses telles que la kinésithérapie ou la thérapie psychomotrice. Nous avons également été attentifs au risque de complications somatiques par des mesures préventives adaptées. L’absence de consensus tant sur la classification nosologique que sur la thérapeutique de la catatonie pose la question de la prise en charge actuelle des patients « déconnectés » de leur corps. Nous présenterons les différentes thérapeutiques pharmacologiques proposées et insisterons également sur le rôle important des paramédicaux qui ont aussi contribué à l’amélioration clinique de notre patiente. Enfin, nous exposerons les résultats et les hypothèses apportés par les neurosciences dans la compréhension des mécanismes de ce trouble. PO 408 ÉVALUATION EN PRATIQUE COURANTE DE SOIN DE L’OLANZAPINE COMPRIMÉ ORAL STANDARD ET ORODISPERSIBLE DANS UNE ÉTUDE OBSERVATIONNELLE EUROPÉENNE D’UN AN ROUILLON F. (1), KRAEMER S. (2), LUKASIEWICZ M. (3), DYACHKOVA Y. (4), GERARD S. (3), CHARTIER F. (3) (1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Lilly Allemagne, BAD HOMBURG, ALLEMAGNE (3) Lilly France, SURESNES CEDEX, FRANCE (4) Eli Lilly GmbH, VIENNE, AUTRICHE Objectif : Décrire l’efficacité en pratique courante de l’olanzapine comprimé oral standard (OS) et orodispersible (OD) chez des patients schizophrènes et bipolaires en ambulatoire pendant un an. Méthode : Les patients avaient débuté l’olanzapine depuis moins de 60 jours. Le critère principal d’évaluation était le délai jusqu’à arrêt du traitement quelle que soit la cause. Les estimations de Kaplan-Meier des taux d’arrêt prématurés à 1 an étaient réalisées par diagnostic et forme galénique. Un modèle de régression Cox était utilisé pour évaluer l’impact de la galénique, de l’âge, du sexe, de l’IMC, du pays, de la durée de la pathologie, du diagnostic, du mode de vie, des abus de substances, de l’alliance thérapeutique, de la sévérité. Résultats : 903 sur 927 patients ont été analysés (612 schizophrènes, 291 bipolaires) dont 410 (45 %) traité par OS. Le score CGI (sévérité) à l’inclusion était plus élevé chez ceux initiant l’olanzapine OD (patients schizophrènes 4.2 vs 3.8, p < 0.001 et patients bipolaires 4.1 vs 3.7, p = 0.005). 775 patients (86 %) ont complété les 12 mois de suivi. 95 % (IC 95 % = [93 ; 96]) étaient traités par olanzapine à 1 an avec des taux similaires chez les patients schizophrènes et bipolaires ainsi que dans les groupes OS 94 % (IC 95 % = [91 ; 96]) et OD 95 % (IC 95 % = [93 ; 97]). Le seul facteur significativement associé à un arrêt prématuré était la sévérité à l’inclusion (HR = 0.78 ; p = 0.035) ; les patients ayant un score plus élevé de CGI avaient un risque moins élevé d’arrêt prématuré ; l’impact de la formulation n’était pas significatif (HR = 0.72, p = 0.30). Dans les 2 indications, l’amélioration des scores de sévérité, de fonctionnement global (GAF) et de bienêtre (PGWBI) était significativement plus importante sous OD vs OS (p < 0.027 pour tous). Une prise de poids de 2,5 kg (DS = 4.9) a été observée chez les patients schizophrènes et de 2,7 kg (DS = 5.2) chez les patients bipolaires. Ces résultats doivent être interprétés avec précaution du fait des différences potentielles de stratégie de prescription entre OS et OD. Conclusion : Dans cette étude, le taux d’arrêt du traitement par olanzapine sur 12 mois chez des patients schizophrènes et bipolaires était faible. Seul un niveau de sévérité plus élevé à l’inclusion était associé à un taux d’arrêt prématuré significativement plus bas. PO 409 TRAITEMENTS ANTIPSYCHOTIQUES INJECTABLES À ACTION PROLONGÉE ET PRISE EN CHARGE DES PSYCHOSES DÉBUTANTES DELAUNAY V. (1), BOUBLI S. (2), DELGADO A. (3) (1) Hôpital Saint-Jacques, NANTES, FRANCE (2) 73 rue Alsace Lorraine, TOULOUSE, FRANCE (3) JANSSEN CILAG, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE Objectif : Le traitement des psychoses débutantes peut améliorer l’évolution clinique à long terme, mais la faible obser163 9e Congrès de l’Encéphale vance avec les médicaments oraux demeure un problème. Le but de cette étude était d’évaluer l’effet des antipsychotiques injectables à action prolongée sur l’évolution clinique globale et la qualité de vie des patients atteints de psychose débutante lors d’une prise en charge thérapeutique habituelle. Méthodes : Cette étude observationnelle multicentrique a été réalisée par 381 psychiatres français qui ont inclus leurs trois premiers patients consécutifs répondant aux critères d’inclusion. Les patients devaient être âgés de 18 à 30 ans, présenter une psychose (CIM-10) diagnostiquée depuis moins de 3 ans, et avoir eu au maximum trois épisodes psychotiques. Ils devaient recevoir depuis 15 jours ou moins un traitement antipsychotique injectable à action prolongée. L’objectif primaire était l’évaluation de l’évolution clinique du patient après 6 mois (+/– 15 jours) de traitement (échelle CGI). La qualité de vie était évaluée par l’échelle de mesure du bien-être psychologique de Massé EMMBEP. Résultats : 628 patients ont été inclus. L’âge moyen des patients était de 24.9 +/– 3.3 ans. La durée d’évolution moyenne de la maladie était de 1.9 +/– 2.0 ans et les patients avaient présenté 1.9 +/– 0.8 épisodes psychotiques. La majorité des patients (96.5 %) était sous risperidone injectable à action prolongée. Six mois après le début de l’étude, 62.9 % des patients étaient fortement à très fortement améliorés (p < 0.0001) et on observait une diminution significative de la proportion de patients jugés manifestement malades à parmi les plus malades (15.3 % versus 61.6 % ; p < 0.0001). La qualité de vie des malades a également été améliorée (score total à l’échelle EMMBEP : + 38 % ; p < 0.0001) ainsi que la perception par le médecin de la qualité du fonctionnement général et des interactions sociales. 78 % des patients déclaraient avoir accepté facilement de poursuivre leur traitement injectable. Conclusions : Ces résultats mettent en exergue les bénéfices en condition pragmatique de l’instauration précoce d’un traitement antipsychotique injectable à action prolongée sur l’évolution de l’état clinique et de la qualité de vie des patients atteints de psychose débutante. PO 410 PERTINENCE DES PRESCRIPTIONS DE RISPERDAL CONSTA® CHEZ LES PATIENTS HOSPITALISÉS DEPUIS PLUS DE TROIS MOIS TAN SEAN P., BIAREZ O., MONASTIRI S., LITINESKAIA M., SZAFIR N. EPS Maison-Blanche, PARIS, FRANCE Objectif : Dans le manuel de la certification V10, la qualité de la prise en charge médicamenteuse est une pratique éligible prioritaire. Dans ce cadre, la pharmacie et le Comité du Médicament et des dispositifs médicaux stériles ont mené une évaluation des pratiques et rédigé une fiche de bon usage afin d’améliorer la pertinence des prescriptions de Risperdal Consta®. Matériel et méthode : L’évaluation a été réalisée auprès de tous les patients hospitalisés depuis plus de 3 mois dans les unités de psychiatrie adulte de l’EPS Maison-Blanche traités par Risperdal Consta®. 164 Les données socio-démographiques, les durées de séjour, les traitements et leur coût ont été recueillis. L’analyse des pratiques ainsi que la rédaction de la fiche de bon usage ont été élaborées à partir des recommandations officielles : RCP 2010, Guide des Affections Longue Durée sur la schizophrénie et l’Avis de transparence 2010. Résultats : 61 patients étaient sous Risperdal Consta®, 37 depuis plus de 3 mois dont 21 en sortie d’essai. La cohorte était donc de 16 patients. 94 % étaient atteints de schizophrénie. La médiane de durée de traitement était de 216 j. Toutes les prescriptions comportaient des associations de neuroleptiques (NL)/antipsychotiques atypiques (APA) en plus du Consta® 50 mg ; sur les 16 patients, 6 avaient un NL/APA associé, 8 avaient 2 NL/APA associés et 2 en avaient 3 associés. Le coût moyen était de 13,6 €/j pour les prescriptions avec du Consta® vs 2,6 €j pour une ordonnance de rispéridone per os. Le traitement antipsychotique représente 94 % du coût total. La fiche de bon usage a donc été rédigée en rappelant les résultats de l’enquête et les recommandations ont été formulées sous forme d’arbre décisionnel. Conclusion : Les résultats de cette enquête montrent que, dans la plupart des cas, le maintien de cette thérapie s’explique par des difficultés de prise en charge sociale ou pour des patients difficiles. L’objectif de la diffusion de la fiche était d’inciter à une réévaluation régulière de l’indication et de l’efficacité du traitement en hospitalisation. Son impact sera étudié à 6 mois, mais d’ores et déjà les premiers résultats se sont fait sentir par une augmentation des prescriptions initiales de Consta® 37,5 mg conformément au RCP (diminution du dosage à 50 mg). PO 411 COMPLICATIONS PSYCHIATRIQUES ET PRESCRIPTION DES PSYCHOTROPES CHEZ DES SUJETS ÂGÉS SOUS CORTICOTHÉRAPIE AU LONG COURS : À PROPOS D’UNE ÉTUDE LONGITUDINALE VANHAECKE COLLARD C., SANCHEZ S., MAHMOUDI R. Hopital Maison Blanche - CHU Reims, REIMS, FRANCE Introduction : On estime que 2,5 % des sujets âgés (SA) sont sous corticothérapie au long cours. Les complications psychiatriques sont souvent sous-estimées, bien que fréquentes et parfois graves. Objectifs : Évaluer la fréquence des complications psychiatriques et la prescription des psychotropes chez des SA de plus de 75 ans sous corticothérapie prolongée. Méthodes : Étude observationnelle, prospective, exposénon exposé, réalisée chez des SA de plus de 75 ans hospitalisés dans un service de court séjour gériatrique entre le 22 juin 2007 et le 23 novembre 2009 et prenant une corticothérapie par voie générale depuis plus de 6 mois. Ont été recueillis les complications psychiatriques rencontrées et les traitements psychotropes des patients. Chaque patient sous Posters corticoïdes était apparié à deux patients de même âge et de même sexe ne suivant pas de corticothérapie. Résultats : Cent cinquante patients ont été inclus (50 sous corticoïdes et 100 ne prenant pas de corticoïdes). L’âge moyen des sujets sous corticoïdes était de 85 ans [75-98]. Les patients sous corticoïdes au long cours présentaient plus fréquemment mais de façon non significative une anxiété (36 % vs 24 %, p = 0,12) et une insomnie (52 % vs 38 %, p = 0,11). Il n’existait pas de différence de prévalence entre les groupes concernant la dépression (26 % vs 22 %, p = 0,68) et l’agitation (2 % vs 3 %, p = 1). Sur le plan thérapeutique, on notait une prescription plus fréquente des antidépresseurs dans le groupe ne recevant pas de corticoïdes (20 % vs 32 %, p = 0,17). Les principaux antidépresseurs étaient les inhibiteurs de recapture de la sérotonine (4 % vs 15 %, p = 0,11) et les « autres » antidépresseurs (12 % vs 17 %, p = 0,48). Les anxiolytiques étaient plus prescrits dans le groupe de patients sous corticoïdes, sans différence significative : 24 % vs 19 %, p = 0,52. Les hypnotiques et sédatifs étaient moins utilisés chez les patients sous corticoïdes (16 % vs 29 %, p = 0,108), de même que les antipsychotiques (2 % vs 11 %, p : 0,06). Conclusion : Cette étude rend compte de la fréquence des complications psychiatriques liées à une corticothérapie prolongée, notamment de l’anxiété et des troubles du sommeil. Cependant ces patients sont moins souvent pris en charge sur le plan médicamenteux. PO 412 INTÉRÊT DU TOPIRAMATE DANS LE CONTRÔLE DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE CHEZ UN PATIENT OPÉRÉ D’UN CRANIOPHARYGIOME PANHYPOPITUITAIRE ET SUIVI PENDANT 4 ANS : INFLUENCE DE LA RISPERIDONE, DU RIMONABANT PUIS DE L’ARIPIPRAZOLE FARISSE J. (1), PADOVANI R. (1), BOYER L. (2), GUEDJ E. (3), BRUE T. (4), LANCON C. (1) (1) Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et d’information Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (3) Praticien Hospitalier, Service de Médecine Nucléaire du Pr O. MUNDLER, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (4) Praticien Hospitalier, Service d’Endocrinologie Pr BRUE, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE Patient de 30 ans d’1.82 et de 160 kg en début de prise en charge psychopharmacologique. Dans les antécédents, on retrouve un craniopharyngiome, découvert tardivement, volumineux, abordé par voix tans-crânienne en 1989 (exérèse incomplète), reprise chirurgicale en 1993, puis radiothérapé en 1994. En séquelles, on note un panhypopituitarisme, un diabète insipide substitué et une hémianopsie temporale gauche. Comme autres complications, on relève une stéatose hépatique, une hépatite médicamenteuse et des coliques néphrétiques. Lors des premiers entretiens, on met en évidence un syndrome frontal avec accès de gloutonnerie (bonbons, sodas…), des crises clastiques avec hétéro-agressivité verbale très ordurières développée sur une dysarthrie. On note aussi une impulsivité majeure avec intolérance à la frustration retentissant sur ses relations sociales, familiales et interpersonnelles (SAMSAH-TC-CL 13). La scintigraphie cérébrale retrouve des hypoperfusions franches antérieures. La prise en charge psychopharmacologique s’est organisée autour du topiramate, qui a été progressivement augmenté jusqu’à 400 puis 450 mg/j. En 2 ans le patient a pu perdre 37 kg. En raison de la persistance de l’agressivité, la rispéridone a été ajoutée à 1 mg/j. Étonnamment, la perte de poids s’est maintenue, mais la sensation de faim a conduit le patient à arrêter cette molécule. S’en sont suivis un échappement, une reprise du poids, et une rupture de suivi pendant 6 mois. Le topiramate a été poursuivi. Après une tentative d’augmentation du topiramate, induisant une aggravation de la dysarthrie, et l’échec de la réintroduction de rispéridone à 0,5 mg/j, un relais vers l’aripiprazole a été fait avec succès. Les propriétés comportementales du topiramate et son effet renforçateur du contrôle inhibiteur, particulièrement en cas de syndrome frontal seront discutées à partir des données de la littérature. PO 413 ABORD PSYCHOPHARMOCOLOGIQUE DES TROUBLES DU COMPORTEMENT COMPLEXES CHEZ UN PATIENT DE 25 ANS PRÉSENTANT UN SYNDROME DE STURGE-WEBER-KRABLE SUR ANTÉCÉDENT D’HÉMISPHÉRECTOMIE GAUCHE FARISSE J. (1), RICHIERI R. (1), BOYER L. (2), LEVEQUE M. (3), GUEDJ E. (4), VAILLANT-BARRANCA F. (5), DELARQUE A. (6), LANCON C. (1) (1) Praticien Hospitalier, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) Praticien Hospitalier, Service de Santé Publique et d’Information Médicale, Pr FIESCHI, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (3) Assistant-Chef de Clinique, Service de Neurochirurgie Pr REGIS, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (4) Praticien Hospitalier, Service de Médecine Nucléaire du Pr O. MUNDLER, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE (5) Psychologue Clinicienne, Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale Pr C. LANÇON, CHU de Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (6) Pôle de Médecine Physique et de Réadaptation, CHU de La Timone, MARSEILLE, FRANCE Cas clinique inhabituel concernant un jeune homme de 25 ans porteur d’un syndrome de Sturge Weber Krable, malformation vasculaire congénitale de type angiome sur le territoire du nerf trijumeau, étendue aussi sur l’hémisphère gauche, induisant une épilepsie pharmaco-résistante dès le 2e mois [Valproate/Carbamazépine/Phénobarbital] se compliquant d’un état de mal. 165 9e Congrès de l’Encéphale Fin septembre 1985, une hémisphérectomie gauche respectant les noyaux gris centraux était réalisée par le Pr Hirsch à l’Hôpital Necker-Enfants malades, à l’âge de 6 mois, le patient présentant une hémiparésie spastique droite, une hémianopsie latérale homonyme et un déficit incomplet de l’hémiface droite de type périphérique. L’abord psychopharmacologique des troubles psycho-comportementaux sera abordé et analysé en parallèle aux modifications de la sémiologie psychiatrique. Un bilan neuropsychologique, une imagerie morphologique (scanner) et fonctionnelle (SPECT) ont été réalisés, de même qu’un électro-encéphalogramme et une évaluation complète en Médecine Physique et de réadaptation. À la lumière d’une revue de bibliographie, l’histoire clinique sera revue et mise en perspective avec les données de la littérature. La possibilité de marche reliée classiquement à l’utilisation de voies aux projections bilatérales comme les voies extrapyramidales, les faisceaux cérébello-spinaux et l’anse lenticulaire pourrait aussi impliquer de façon déductive un circuit plus « psychiatrique » à savoir le CCTCC dont les perturbations de fonctionnement chez les schizophrènes ont été décrites par Nancy Andreassen. PO 414 LA PRATIQUE DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE ET SES INDICATIONS BOUTABIA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC L’efficacité et la tolérance de la pharmacothérapie en psychiatrie ont réduit la place du traitement par électro-convulsivothérapie (ECT). Cependant, il reste des affections résistantes aux traitements médicamenteux et tellement sensibles à l’ECT comme la mélancolie, le risque suicidaire élevé et la schizophrénie catatonique… Les indications de l’ECT : Nous rapportons trois vignettes cliniques illustrant les principales indications de l’ECT. Cas n° 1 : Mr AA, âgé de 25 ans, connu schizophrène depuis 3 ans, mis sous traitement neuroleptique classique avec une observance irrégulière du traitement. Il a été admis pour des idées suicidaires envahissantes, et tentatives de suicide (ingestion de raticides à domicile et par objet tranchant en hospitalier), ces idées suicidaires rentrent dans le cadre d’un syndrome de référence avec un automatisme mental, et une froideur affective intense. La réponse aux traitements neuroleptiques était médiocre malgré les fortes doses. Il s’est nettement amélioré sous sismothérapie. Cas n° 2 : Mme GR, âgée de 43 ans, suivie pour un trouble schizo-affectif évoluant depuis l’âge de 16 ans, hospitalisée pour un épisode dépressif avec des idées suicidaires et tentatives de suicides, sans amélioration sous traitement neuroleptique et thymorégulateur. Les idées suicidaires ont totalement disparu sous électro-convulsivothérapie. Cas n° 3 : Mlle AN, âgée de 27 ans, connue épileptique depuis l’âge de 4 ans, avec des troubles de comportement intercritiques apparus à l’âge de 13 ans, avec des symptômes psychotiques (délire de persécution, délire érotomaniaque, hallucinations cénesthésiques sexuelles, propos incohérent). La 166 réponse à la sismothérapie était nettement meilleure qu’aux traitements neuroleptiques et antiépileptiques. PO 415 TROUBLES PSYCHOMOTEURS ET THÉRAPIES À MÉDIATION CORPORELLE DEROUICHE S., DEROUICHE ELKAMEL S. Hôpital RAZI. Manouba, TUNIS, TUNISIE Les troubles psychomoteurs sont des troubles neurodéveloppementaux qui affectent l’adaptation du sujet dans sa dimension aussi bien motrice que perceptive. Leurs étiologies sont plurifactorielles et transactionnelles associant des facteurs génétiques, neurobiologiques et psychosociaux qui agissent à différents niveaux de complémentarité et d’expression. Ces troubles impliquent chez l’enfant des altérations au niveau de la tonicité, de la structuration spatio-temporelle, de la latéralité ainsi qu’un retard de l’acquisition du schéma corporel. La thérapie corporelle appelée également thérapie psychomotrice ou encore psychothérapie du mouvement se situe au carrefour du psychique, du physiologique et du relationnel. Evoquer son importance dans la prise en charge des enfants souffrant de troubles psychomoteurs nous conduit tout naturellement à parler du corps lieu de passage de l’énergie véhiculée par l’émotion et moyen de communication avec l’environnement qui se situe entre la pensée et l’acte. Dans la mesure où le corps est l’expression de l’être, où il joue le rôle de médiateur entre intérieur et extérieur, il convient de s’interroger sur la manière dont on pourrait s’en servir en thérapie en privilégiant la dimension tonico-émotionnelle. Dans le présent travail, nous aborderons l’importance que revêtent les thérapies à médiation corporelle dans la prise en charge des enfants souffrant de troubles psychomoteurs globaux et combinés qui affectent aussi bien le comportement communicationnel que la capacité d’apprentissage. PO 416 IMPACT D’UNE RÉUNION DE CONCERTATION PLURIDISCIPLINAIRE (RCP) SUR LE RISQUE D’ÉVÉNEMENTS INDÉSIRABLES MÉDICAMENTEUX EN UNITÉ DE GÉRONTOPSYCHIATRIE BICHARD D., BOURSCHEID S., HASS P., BATT A.C., NOUARA A., FIEROBE M., TISSOT E. Centre Hospitalier de Novillars, NOVILLARS, FRANCE Afin de prévenir le risque iatrogène médicamenteux par une diminution des prescriptions potentiellement inadaptées chez les sujets âgés, plusieurs équipes ont étudié les prescriptions inappropriées et créé des outils spécifiques d’évaluation des prescriptions. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’impact d’une RCP hebdomadaire (équipe médicale-équipe pharmaceutique) associée à l’analyse pharmaceutique des prescriptions sur le risque d’événements indésirables médicamenteux dans une unité de gérontopsychiatrie. Il s’agit d’une étude prospective qui s’est déroulée dans une unité de 30 lits d’hospitalisation complète durant 10 mois. Le Posters risque d’événement indésirable a été évalué et comparé à l’admission et à la sortie d’hospitalisation à l’aide de deux outils validés d’évaluation, les critères de Beers (patients > 65 ans) et la liste française (patients > 75 ans). Au total, 87 patients d’âge moyen 75 ± 7 ans ont été inclus (hommes : 33 %). La durée moyenne d’hospitalisation est de 54 ± 36 jours. Les diagnostics principaux les plus fréquents sont les troubles de l’humeur (43 %), la démence (17 %) et les troubles bipolaires (15 %). Le nombre moyen de médicaments prescrits augmente entre l’admission et la sortie (7,1 vs 8,1 ; p < 0,001). Les médicaments du système nerveux (psycholeptiques et psychoanaleptiques) sont les médicaments les plus prescrits (34 %) devant les médicaments de la voie digestive et métabolique et les médicaments cardiovasculaires (16 %). Selon les critères de Beers, le taux d’inappropriation diminue de 29,1 % à l’admission à 20,9 % à la sortie d’hospitalisation (p < 0,001). Les prescriptions d’amitriptyline et d’hydroxyzine ont diminué tandis que les prescriptions de lorazépam ont augmenté. Selon la liste française, le taux d’inappropriation diminue de 51,2 % à 44,2 % (p = 0,001). Les prescriptions de zopiclone, hydroxyzine et les associations de benzodiazépines diminuent tandis que les prescriptions d’alimémazine et de prazépam augmentent. La mise en place d’une RCP diminue significativement le nombre de prescriptions potentiellement inappropriées mais ne diminue pas le nombre de médicaments prescrits. Ce travail démontre l’intérêt d’une activité de pharmacie clinique au sein des unités de soins intégrée à la prise en charge multidisciplinaire des patients. PO 417 CONSÉQUENCES DE L’ISOLEMENT SUR LES MALADES HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE : POINT DE VUE DES INFIRMIERS MAAMRI A., ZGUEB Y., SEJIL I., GHAZALI I., BECHIKH D., RIDHA R. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Bien que l’utilisation de la chambre d’isolement en tant que mesure thérapeutique relève de la pratique psychiatrique quotidienne, ce type de prise en charge reste l’objet de nombreuses controverses. Quelques études se sont intéressées à l’éprouvé des patients avant, pendant et après leur mise en chambre d’isolement alors que sont rares les études effectuées concernant les points de vue du personnel soignant sur ces mêmes points. Objectifs : Les objectifs de notre travail consistent à : – Décrire la raison de l’isolement d’après les soignants – Analyser les interactions entre le patient, les autres malades et le personnel soignant avant et après isolement du point de vue des soignants – Décrire les sentiments des patients durant et après l’isolement d’après le témoignage des soignants Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive menée au service de psychiatrie légale à l’hôpital Razi, effectuée pendant le mois d’octobre 2010, incluant 17 soignants travaillant dans les trois unités d’hospitalisation du service et ayant au moins un an d’expérience. Résultats : Les principales raisons ayant nécessité l’isolement selon les soignants sont : – l’agitation et les comportements violents, – l’agressivité à l’encontre des autres patients et du personnel soignant La relation soignés-soignants et même avec les autres patients, avant la mise dans la chambre d’isolement, est décrite comme bonne dans la majorité des cas. Durant la période d’isolement, les émotions des patients selon les infirmiers sont caractérisées par la colère et l’anxiété. À la sortie, les infirmiers constatent que les patients ont surtout exprimé une sensation d’amélioration, une certaine confiance à l’encontre du personnel soignant et une meilleure communication et complicité avec les autres patients. Quant aux soignants, ils ont rapporté une attention plus soutenue à l’encontre des patients. Les infirmiers ont aussi signalé que le moment le plus fréquent de mise en chambre d’isolement est le soir en raison de la diminution des activités proposées, mais aussi de la réduction des effectifs des soignants. PO 418 LE VÉCU D’UNE CONTENTION PHYSIQUE CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Equipe de recherche pour la santé mentale, MARRAKECH, MAROC L’utilisation de la contention physique représente un exemple des dilemmes qui peuvent survenir en institutions de soins psychiatriques. S’il reste incontestable que dans certains cas, elle constitue une nécessité pour protéger le patient, elle confronte à des enjeux de gestion de risque. L’objectif de notre travail est d’estimer la prévalence de la contention physique dans notre formation, déterminer le profil du patient concerné par la contention et les moyens de sa mise en place ainsi que d’évaluer les conséquences psychiques chez les patients et les équipes soignantes. Les résultats sont en cours. PO 419 DIMINUTION DES HOSPITALISATIONS DES PATIENTS PRIS EN SOINS DANS UN CENTRE DE CRISE À GENÈVE SENTISSI O. (1), BARTOLOMEI J. (2), BAERISWYL R. (2), REY-BELLET P. (2) (1) Département de Psychiatrie, Service de Psychiatrie Générale, Secteur Joction, HUG, GENEVE, SUISSE (2) Département de Psychiatrie, Service de Psychiatrie Générale, Secteur Servette, HUG, GENEVE, SUISSE Les centres de thérapies brèves (CTB) dispensent depuis les années 80 à Genève des soins intensifs ambulatoires sous la forme d’entretiens individuels ou familiaux, de groupes thérapeutiques et d’interventions sociales, articulés autour du concept de traitement de crise. Aussi ces centres offrent la possibilité de passer une à plusieurs nuits de soutien sur place. Une réforme du département de psychiatrie des Hôpitaux Universitaires de Genève en 2000 a incité à relancer le rôle de ces centres, comme alternative à l’hospitalisation. Cette évolution a permis un désengorgement significatif de l’hôpital psychiatrique estimé à moins 27,7 % entre 2001 à 2005 (Bacchetta et al., 2005). 167 9e Congrès de l’Encéphale Dans le cadre d’une étude pilote rétrospective que nous avons effectuée au CTB du secteur Servette à Genève sur les patients pris en soins en 2006, afin de mieux comprendre les facteurs pronostiques et les causes de rechute de ces patients, nous avons comparé le nombre et la durée d’hospitalisation avant et après la prise en charge au CTB. Sur un total de 323 patients (prise en charge multiple, N = 160 ; prise en charge unique, N = 163) Nous avons observé que la durée et le nombre d’hospitalisations étaient significativement plus élevés pour les patients qui ont bénéficié de multiples passages au CTB (70,4 ± 122.0 jours ; 3,8 ± 6,3) comparé aux patients n’ayant nécessité qu’une prise en soins unique (25.1 ± 95.6 jours ; 1,3 ± 3,0), P < 0,01. Par ailleurs, il a été constaté que pour ces 2 populations, la durée et le nombre d’hospitalisations étaient plus bas après la prise en charge au CTB en 2006. Il est aussi intéressant de noter que seuls 19 patients (5.9 %) ont été hospitalisés à partir du CTB en 2006. Ces résultats provisoires nous permettent de remarquer que l’élargissement des mandats des différents CTB a permis une diminution de la surcharge des services hospitaliers. Ces résultats devraient être confirmés par des études prospectives afin de vérifier l’économicité réelle de la dernière reforme institutionnelle Genevoise. PO 420 L’ÉQUIPE MOBILE DE SOINS INTENSIF (EMSI) DE CAEN : UNE PRISE EN CHARGE DES JEUNES AU COEUR DE LA CITÉ MEUNIER S., LECARDEUR L., LIBERT B., VANACKER I., GRANGER M., DOLLFUS S. Centre Esquirol, CAEN, FRANCE L’Équipe Mobile de Soins Intensifs (EMSI) est une unité ambulatoire du Centre Esquirol de Caen qui s’occupe des jeunes adultes (16-30 ans) débutant un processus psychopathologique. Elle dépiste, évalue, traite et assure le suivi des jeunes en proposant des projets de soins individualisés en collaboration avec les familles et en partenariat avec les différents intervenants (équipe de secteur, services sociaux, éducatifs, milieu scolaire, système judiciaire). La spécificité de la prise en charge réside dans l’accompagnement rapproché du jeune par le case-manager. Le suivi individuel est hebdomadaire voire quotidien. Il permet d’augmenter l’accessibilité aux soins, de faciliter l’engagement du patient, de diminuer la période de psychose non traitée, d’améliorer la continuité du suivi. Les case-managers sont les garants du lien thérapeutique grâce à leur capacité d’action sur le terrain (visite à domicile, accompagnement à la réalisation de tâches administratives, dans l’autonomie sociale, gestion des symptômes sur le terrain, aide aux réinsertions scolaire et professionnelle). Grâce à ses contacts avec les médecins généralistes, les psychiatres de ville et les structures médico-sociales, l’EMSI vise une détection et une orientation précoces des jeunes présentant des signes prodromiques vers notre programme, sans attendre l’éclosion d’un épisode aigu. L’objectif est d’éviter l’hospitalisation et de maintenir le plus possible le jeune 168 dans son environnement. En cas d’hospitalisation pour un premier épisode, elle intervient dans les 24 à 72 heures pour prendre contact avec le jeune. Cette intervention précoce permet de mettre en place un plan de soins avec l’équipe d’intra et de permettre au jeune et sa famille d’identifier les futurs intervenants extérieurs. Elle offre dès le début de la prise en charge du jeune un panel de psychothérapies de groupe et/ou individuelles (psychoéducation, TCC). Elle assure également des prises en charge psychoéducative et de soutien pour les familles. Le bilan de l’équipe à un an d’activité fait état de 50 prises en charge de jeunes (âge moyen 22 ans), dont 31 présentent un diagnostic du spectre de la schizophrénie. Seulement 4 patients ont eu à subir une réhospitalisation, alors que 22 se sont réinsérés ou rescolarisés. PO 421 PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SANS DOMICILE FIXE PAR LE SECTEUR DE 2006 À 2009 PINEDE D., BOULICOT V., LEMASSON V., VIALA A., VACHERON M.N. CH SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE Les services de secteur reçoivent régulièrement pour des soins psychiatriques des patients victimes d’exclusion sociale, notamment des patients sans domicile fixe. La notion même de sectorisation, base de l’organisation de l’offre de soins en psychiatrie en France, fondée sur la domiciliation des personnes, exclut, de principe, ceux qui n’ont pas de domicile. Ces patients en situation d’exclusion confrontent les acteurs du secteur psychiatrique à une clinique nouvelle, mettant parfois en difficulté les praticiens, notamment dans la construction d’un projet de soins et de suivi. Les études de santé mentale effectuées auprès des sans domicile fixe révèlent des résultats d’une grande disparité : ainsi, l’incidence de la maladie mentale pourrait varier de 2 à 90 %. C’est dans ce contexte que nous avons décidé d’étudier la population de patients sans domicile fixe qui ont été hospitalisés sur notre service de secteur, le secteur 75G013 du Centre Hospitalier Sainte Anne (Paris 14e), qui s’occupe de la prise en charge des patients domiciliés sur le 14e arrondissement. Par une étude descriptive rétrospective, nous avons répertorié l’ensemble des 48 patients, sans domicile fixe, hospitalisés sur notre service, de 2006 à 2009. Nous avons analysé les caractéristiques sociodémographiques et médicales de ces patients, leur exclusion (durée et motifs). Nous nous sommes intéressés aux soins qui ont pu être mis en place lors de cette hospitalisation, ainsi qu’au suivi et aux mesures de réinsertion qui ont été proposées. Nous avons également réévalué la situation de ces patients tous les ans après cette hospitalisation, afin d’appréhender la pérennité des mesures mises en place. Parmi ces 48 patients, il s’avère que près de 45 % souffrent d’un trouble schizophrénique et plus de 80 % acceptent le projet de soins qui leur est proposé. Mots clés : sans domicile fixe, précarité, secteur Posters Références 1. Noirot M.N. et al. (2000), Refus d’assistance des sans-abri. Psychopathologie et éthique : liberté ou interventionnisme ? 2. Schiltz L. et al. (2007), Précarité sociale, marginalisation et pathologie limite : étude comparative de plusieurs groupes de sujets en rupture de projet de vie. 3. Simonnet J. et al. (2000), Quand l’exclusion défie le secteur. À propos d’une pratique de réseaux. PO 422 PROGRAMME DE SOUTIEN À L’EMPLOI CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES MENTAUX GRAVES, UNE REVUE DE LITTÉRATURE DELOUVRIER E. Cesame, LES PONTS DE CÉ, FRANCE Les troubles mentaux graves et notamment la schizophrénie sont marqués par une désinsertion professionnelle majeure : 70 à 90 % des patients sont sans emploi (Anthony et Blanch 1989 ; Marone, Gandolfo, Gold et Hoff, 1998 ; OMS, 2000). Partant de ce constat, des équipes médicales ont axé leur travail autour du soutien et du maintien à l’emploi. De nombreuses études ont ainsi montré que le travail permet le développement de l’autonomie, d’habiletés, de l’estime de soi et du sentiment d’appartenance à un groupe social (Arns et Linley, 1993 ; Jacobs, 1991 ; Kirsh, 2000, Mueser, Becker et Torrey, 1997 ; Phillips et Biller, 1993 ; Provencher, Gregg, Mead et Mueser, 2002 ; Sheid et Anderson, 1995 ; Storey, 2000 ; Vostanis, 1990). Cet article présente différents programmes de soutien à l’emploi et plus particulièrement le programme Individual Placement and Support – IPS - (Bond, 2004) développés par plusieurs équipes dans le monde (Waghorn et King, 1999 ; Wong, Chiu, Chui et Tang, 2001 ; Saloviita et Pirtimaa, 2000 ; Fuller, Oka, Otsuka, Yokoyama, Liberman et Niwa, 2000, Rinaldi, McNeil, Firn, Koletsi, Perkins et Singh, 2004 ; Corbière, Bond, Goldner et Ptasinski, 2005 ; Oldman, Thomson, Calsaferri, Luke et Bond, 2005 ; Latimer, Lecomte, Becker, Drake, Duclos, Piat, Lahaie, St Pierre, Therrien et Xie, 2006) et qui montre les meilleurs résultats pour aider les patients à obtenir un emploi (Campbell, Bond et Drake, 2009). Actuellement les études s’appliquent à rechercher les caractéristiques individuelles et environnementales qui favorisent la réussite de ces programmes (Corbière, 2008). Leur application en France serait à la fois dans la continuité du travail de certaines équipes et particulièrement novateur en ce qui concerne l’articulation du médical et du social chez les patients souffrant de troubles mentaux graves. PO 423 LA THÉRAPIE INSTITUTIONNELLE EST-ELLE EFFICACE ? TRIFFAUX J.M. Hôpital de jour universitaire « La Clé », LIEGE, BELGIQUE Tout travail psychothérapeutique provoque de singulières réactions émotionnelles entre soignants-soignés. Les émotions sont des faits culturels et sociaux : il n’existe aucune relation humaine sans émotion, de même qu’il n’existe aucune expérience émotionnelle sans relation. L’émotion est « un mouvement qui vient de et qui va vers ». Elle est créatrice de mouvements psychiques intra et intersubjectifs et donc de changements. Dans tous les cas, la place du corps est déterminante. Chez bon nombre de nos patients adolescents et adultes, nous constatons une tendance marquée aux réponses physiologiques et comportementales des émotions au détriment de la verbalisation. La thérapie institutionnelle pratiquée à l’Hôpital de Jour est une approche psychothérapeutique intensive individuelle et groupale qui met au travail, de manière interactive, les vécus émotionnels de nos patients avec, comme finalité, d’améliorer la communication et l’expression des émotions. Quel est cependant l’impact de cette fonction symbolique du langage sur les émotions de nos patients ? Peut-on mesurer l’effet voire l’efficacité de l’intervention psychothérapeutique réalisée en thérapie institutionnelle ? Depuis deux ans, nous évaluons chez chaque patient les dimensions suivantes : représentations conscientes des émotions, perceptions internes et externes des émotions, capacité de communication des émotions, capacités de régulation des émotions sur le plan social. Les échelles DOE (Dimension Ouverture Emotionnelle de M. Reicherts, CHU Vaudois) et TAS-20 (Toronto Alexithymia Scale) ont permis de comparer l’état émotionnel de 97 patients en début et fin d’hospitalisation : les scores observés en fin de traitement montrent une très nette amélioration du fonctionnement émotionnel chez ces patients. Ceci témoigne clairement de l’aspect curatif de l’approche relationnelle en psychiatrie. PO 424 RÉHABILITATION ET ART-THÉRAPIE COMPLEMENTARITÉS ET SPECIFICITÉS GRANIER F. CHU TOULOUSE-CASSELARDIT, TOULOUSE, FRANCE 1. Position du problème La réhabilitation psychosociale et l’art-thérapie sont deux techniques largement proposées, spécialement pour les psychoses chroniques. Ce sont deux champs d’investigations avec leurs méthodologies et évaluations séparées, mais complémentaires par leurs spécificités. L’art-thérapie n’est pas qu’occupationnelle, et pose la question de l’art comme activité humaine hautement spécifique, à la fois cognitive et émotionnelle. Les neurosciences ont créé la neuro-esthétique. 2. Réhabilitation psychosociale Elle vise l’adaptation fonctionnelle à la vie courante, facilitée par les A.P.A., organisée en programme (T.C.C. et remédiation cognitive). Son évaluation se fait avec des outils quantitatifs et qualitatifs. Le risque est de se heurter au déficit et à la dépendance. 3. L’Art-thérapie Elle suppose un double fonctionnement, exécutif pour les réalisations concrètes des œuvres, et capacités de représen169 9e Congrès de l’Encéphale tation. Elle associe cognitions et émotions, thème central des neurosciences actuelles. Elle est médiation cognitive et relationnelle. Elle suppose un dispositif technique spécialisé. Sa pratique diffuse au-delà de la psychiatrie. Les fonctions cognitives ne sont pas qu’exécutives, mais élargies à l’analyse du contexte. Les nombreux médiums sont plus discriminatifs, que l’adaptation à la routine quotidienne. Elle impose coordination, lien avec le langage, relation à l’œuvre créée. Elle demande un insight par rapport à l’expérience esthétique, par rapport à un engagement difficile, et à la conscience d’artiste. La fonction de lien social peut être mise en défaut dans les déficits du cerveau social (émotions, empathie) et de la théorie de l’esprit. La question du sens de cette pratique est multiple, par rapport à l’œuvre, à l’engagement, et au public. 4. Conclusion L’artiste a toujours été situé entre génie et folie. Il est Janus à deux visages, solitaire et social. L’art-thérapie met en jeu des fonctions cognitives très élaborées, et l’on doit distinguer la simple activité occupationnelle (souvent imitative), de la véritable création originale. Bibliographie CASE C., DALLEY T. The hand book of art-therapy London : Routledge-2006-2nd Ed. CORRIGAN P.W., Coll. Principles and practice of psychiatric rehabilitation New York : Guilford-2009 PO 425 IMPORTANCE DU SOUTIEN CONJUGAL AUX VICTIMES DE CATASTROPHE. CONSÉQUENCES SUR LA PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUE DES PATIENTS TRAUMATISÉS PSYCHIQUES VAUTIER V., ANDRUETAN Y., CLERVOY P. HIA Saint Anne, TOULON ARMEES, FRANCE Parmi les facteurs de risque de développement d’un état de stress post-traumatique après un événement catastrophique, la piètre qualité du soutien social et en particulier conjugal est l’un des trois plus importants. La prise en charge psychologique des conjoints des victimes d’accident est indispensable. En effet, le développement et la sévérité d’un état de stress post-traumatique dépend en partie de la qualité du soutien apporté par le conjoint dans l’après coup mais aussi dans la durée. L’adéquation de ce soutien est délicate, elle dépend des compétences intrinsèques du conjoint, des réactions de la victime vis-à-vis de ce soutien et de la sévérité des symptômes. De plus, cet accompagnement doit pouvoir évoluer au fil du temps, en s’adaptant à l’évolution des besoins de la victime. Ces différentes données sont développées dans cette communication et impliquent que l’accompagnement du conjoint de la victime par un spécialiste soit systématiquement proposé. Le pronostic de la maladie et l’adaptation socioprofessionnelle du patient traumatisé en dépendent. 170 PO 426 SYNDROME DE VASOCONSTRICTION CÉRÉBRALE RÉVERSIBLE : À PROPOS D’UN CAS ROBLIN J., GARCIN B., PLAZE M., GALINOWSKI A., BODIGUEL E., OPPENHEIM C., OLIE J.P. Centre hospitalier SAINTE ANNE, PARIS, FRANCE Le syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible associe des céphalées sévères répétées et une vasoconstriction segmentaire des artères cérébrales réversible en un à trois mois. Cette affection est probablement sous-diagnostiquée. L’âge moyen de survenue est proche de 45 ans avec une prédominance féminine. La majorité des cas sont secondaires (60 %) : en post-partum et/ou suite à la prise de substances vaso-actives, sympathomimétiques ou sérotoninergiques. Parmi les substances vaso-constrictrices, on retrouve les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, les alpha-sympathomimétiques, les triptans et les dérivés de l’ergot de seigle ainsi que de nombreuses drogues (cannabis, cocaïne, ecstasy, amphétamines, LSD…). Le tableau clinique typique évolue en une seule phase et comporte un début brutal avec des céphalées en coup de tonnerre répétées sur une à trois semaines. Des complications à type d’accidents vasculaires parenchymateux (hématome ou infarctus) et d’hémorragies arachnoïdiennes sous-corticales peuvent survenir au cours de l’évolution. Le diagnostic est confirmé à l’angiographie (ARM, angioscanner ou conventionnelle) par la mise en évidence d’une vasoconstriction artérielle cérébrale multifocale et segmentaire et la réversibilité de ces anomalies à l’imagerie de contrôle dans les 12 semaines après le début. Les examens doivent parfois être répétés car la vasoconstriction peut être invisible initialement à l’angiographie et apparaître ultérieurement. Nous rapportons le cas d’une patiente de 49 ans, hospitalisée dans un contexte de dépression résistante évoluant depuis 5 ans, qui a présenté un syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible. Le tableau clinique, les facteurs étiologiques ainsi que la prise en charge ultérieure de la patiente seront discutés. PO 427 COMMENT MOBILISER LE « RELIGIEUX » POUR UNE MEILLEURE ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE RGUIBI L. Cabinet de psychiatrie privé, CASABLANCA, MAROC Dans le contexte arabo-musulman la culture de nos patients est fortement imprégnée du « religieux ». Négliger ce facteur dans la démarche diagnostique et thérapeutique peut entraîner un refus par le patient de sa maladie et de la thérapie et son refuge vers des conduites traditionnelles aberrantes. En s’appuyant sur la croyance religieuse du patient, ainsi que sur des arguments religieux relatifs à la perception de la maladie et de la thérapie, on parvient à rassurer le malade de la crédibilité religieuse de notre pratique ce qui conditionne fortement l’établissement d’une alliance thérapeutique. Posters À travers ce travail nous essaierons d’exposer une approche qui mobilise le religieux de nos patients en faveur de l’acceptation de leur maladie et d’une alliance thérapeutique gagnante. (1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE (2) Hopital Razi, MANNOUBA, TUNISIE PO 428 MÉDECINS GÉNÉRALISTES - PSYCHIATRES : MIEUX SE CONNAÎTRE POUR MIEUX COLLABORER Introduction : Les troubles psychiatriques font partie des manifestations cliniques des endocrinopathies et peuvent même, bien que rarement, constituer la seule expression de l’affection à son début. Dans ce cadre, les perturbations de l’axe corticotrope représentent l’anomalie neuro- endocrinienne la plus abondamment décrite. À travers un cas clinique, notre but était de rappeler la nécessité d’éliminer une étiologie organique devant toute symptomatologie psychiatrique d’apparition récente. Cas clinique : Mr. F.A. âgé de 30 ans, sans antécédents médicaux ni psychiatriques, a été hospitalisé dans notre service pour une symptomatologie dépressive. L’évolution était marquée par la survenue à 2 reprises d’épisodes d’hypoglycémie et d’hypotension artérielle. Un bilan corticosurrénalien a été réalisé dans le but d’explorer l’axe corticotrope, et a conclu à l’existence d’une insuffisance surrénalienne. Conclusion : L’observation rapportée ci-dessus nous rappelle l’importance et la nécessité d’un bon « filtrage » des patients aux urgences psychiatriques, du fait des conséquences de l’hospitalisation en milieu psychiatrique. En effet, l’étiquette du malade mental portée à tort par un patient souffrant d’une maladie somatique à manifestations psychiatriques sera malheureusement dans certains cas une excuse pour refuser la prise en charge de ce patient par des services non psychiatriques en Tunisie. PHILIPPE P. Pédopsychiatre, Centre de Ressources Autisme Liège, CHU, ULG, LIÈGE, BELGIQUE Introduction : La collaboration généralistes/psychiatres paraît souvent difficile bien que reconnue indispensable et bénéfique au patient. Nous présentons les particularités du travail de chacun puis quelques pistes pratiques pour améliorer la collaboration. Méthodologie : Les réflexions (après 25 ans de médecine générale puis 1 spécialisation en psychiatrie) sont en partie subjectives mais confrontées à la littérature et confirmées par 2 sondages réalisés auprès de 100 généralistes puis 100 psychiatres. Résultats : A. Les différences. Le généraliste, considéré « dans la norme », apporte une aide extérieure au patient dont il connaît la réalité objective ; travaillant dans la proximité, à l’intérieur de la situation, il cherche la cause du symptôme en apportant son savoir ; souvent, il assure un long suivi global, en cumulant plusieurs rôles ; il cache généralement ses émotions. À l’opposé, le psychiatre, souvent catalogué dans « la déviance », se place en dehors de la situation et cherche des ressources internes au patient, connaissant surtout sa réalité subjective ; gardant distance, il cherche le sens des symptômes en écoutant, dans une attitude de non-savoir et en utilisant ses émotions. Souvent, il assure un suivi spécifique du symptôme, en n’assumant parfois qu’1 seul rôle. B. Les particularités communes. Tous 2 s’intéressent à l’individu dans sa globalité, pris dans son environnement ; leur pratique les confronte à la souffrance alors que leur formation commune offre une approche médicale essentiellement scientifique et objectivante. Leur diagnostic repose d’abord sur leur intuition clinique. À l’opposé des autres médecins, travaillant souvent sans tablier blanc, ils sont mis au ban de la « Médecine hyper scientifique moderne ». C. Comment améliorer la collaboration ? Favoriser les rencontres interactives généralistes/psychiatres ; stage obligatoire en médecine générale ; à chaque psychiatre de préciser formation et méthode de travail ; transmettre les informations pertinentes dans la prise en charge des patients ; favoriser l’accessibilité et les contacts ; favoriser des réunions pluridisciplinaires autour de patients communs. Conclusion : Améliorer la collaboration, que chacun juge nécessaire, impose une meilleure connaissance du rôle et du travail de chacun. PO 429 URGENCES ORGANIQUES ET URGENCES PSYCHIATRIQUES : COMMENT FAIRE LA PART ? DARDOUR M. (1), ELLOUZE F. (2), LTAIEF L. (1), MHALLA A. (1), BEN ABLA T. (2), M’RAD M.F. (2) PO 430 LES URGENCES PSYCHIATRIQUES À ALGER/ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES BENATMANE M.T. (1), BENHABILES S. (1), KACHA F. (2) (1) CHU MUSTAPHA, ALGER, ALGERIE (2) EHS CHERAGA, ALGER, ALGERIE Introduction : dans l’urgence psychiatrique, les demandes s’expriment par un polymorphisme de plaintes médicales ou psychologiques, un malaise existentiel personnel. Objectifs : décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques des consultants au niveau des urgences psychiatriques du CHU Mustapha et leur profil. Méthode et patients : Étude de type prospective, descriptive. Patients (astreinte de 9 h-16 h, et la garde de16h-8h), durant la période allant du 04/10/08 au 20/11/08. Résultats : nombre de patients reçus : (N = 657)- prédominance masculine 71,1- 33,7 %. Des patients ont moins de 30 ans. Moyenne d’âge : 36,5 - 63 % célibataires. 15 % (N = 95) antécédents médicaux (comorbidité) : cardiorespiratoire : 35- hématologiques : 2- pathologie de la thyroïde : 9 - ophtalmologiques : 2 - diabète : 13- gastroenterologiques : 13 - neurologiques : 16. Selon le diagnostique psychiatrique : 17 % troubles de l’humeur- 27 % troubles anxieux-15 % troubles psychotiques. Selon le traitement reçu : 74 % un traitement injectable - 27 % ont nécessité une hospitalisation - 12 % admis. 171 9e Congrès de l’Encéphale Discussion : Les consultants sont des jeunes, de sexe masculin, de niveau d’instruction bas, célibataires et sans activité professionnelle, leur niveau socio-économique juste moyen. Une fois sur deux il s’agit de malades ayant des antécédents psychiatriques qui consultent à l’occasion d’une rechute. L’agitation et l’anxiété dans le cadre le plus souvent de poussées psychotiques aiguës, constituent les motifs de consultation les plus fréquents. La souffrance de l’entourage intervient dans la motivation de consultation urgente. Dans la majorité des cas la décision médicale a consisté en une prescription de médicament et l’orientation du malade vers le centre intermédiaire de santé mentale de son secteur. 27,2 % des consultants nécessitaient une hospitalisation, moins de la moitié a été admise. Conclusion : il y a une inadéquation entre une forte demande d’hospitalisation et de soins, avec une offre très réduite de lits. Afin de désengorger le centre et améliorer également la psychiatrie d’urgence, la création de nouvelles structures d’urgences psychiatriques est souhaitable Mots clés : urgence psychiatriques-comorbidité PO 431 TEMPÊTE DEHORS ET DEDANS : LES CONSÉQUENCES PSYCHOLOGIQUES DE XYNTHIA, BILAN A SIX ET NEUF MOIS BESCOND Y., FABREGUE M., PRADAYROL S., RAMOND A.C., MARINESCU M. CHS G. MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON, FRANCE Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia s’est abattue sur les côtes vendéennes, avec un bilan officiel de 29 morts et de conséquences matérielles majeures, autour de 4 500 hectares de terrain ayant été submergés. Deux villages ont subi, principalement, la catastrophe naturelle, Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer. Dès le lendemain du drame, une cellule d’urgence médico-psychologique a fonctionné, avec une durée d’activité d’un mois et demi, avant de passer le relais aux structures sectorielles : autour de 500 personnes ont été accueillies, la plupart des sinistrés ou des familles endeuillées, mais aussi des sauveteurs. Les particularités géographiques de la catastrophe, isolée sur deux communes, les caractéristiques populationnelles (personnes âgées, agriculteurs…), le second traumatisme représenté par la cartographie des zones devenues inhabitables, sont analysées. Un bilan des conséquences psychologiques à 6 et 9 mois de la tempête, avec une attention accrue accordée au syndrome de stress post-traumatique et aux syndromes dépressifs avec ou sans idéation suicidaire, est réalisé. Sont prises en compte et décrites les conséquences sur la consommation de psychotropes, des consultations psychiatriques et des hospitalisations en lien direct avec le psycho-traumatisme, avec l’appui de l’expérience, toute proportion gardée, des auteurs ayant travaillé sur les conséquences mentales du passage de l’ouragan Katrina. Bibliographie Kessler RC et al : Trends in mental ilness and suicidality after Hurricane Katrina. Mol Psychiatry 2008 ; 13 (4) : 374-84. 172 PO 432 LES URGENCES EN PSYCHIATRIE PÉRINATALE : DES SOINS EN RÉSEAU APTER G., CARLBERG E., GAREZ V., GENET M.C., VALENTE M., DORET A.M. EPS Erasme, ANTONY, FRANCE PPUMMA est une unité de psychiatrie périnatale d’urgence mobile en maternités. Elle couvre le Sud du 92 afin de desservir la population qui dépend du Réseau Périnat 92 Sud soit environ 12 500 naissances/an. Il s’agit d’une structure qui dépend de la psychiatrie infanto-juvénile tout en étant intégrée dans le réseau médico-psychosocial du sud des Hautsde-Seine. Le but de l’unité est d’assurer un accès aux soins le plus précocement possibles aux parturientes et à leurs enfants. Ce sont les services de maternité qui font appel à l’Unité PPUMMA. Cette dernière après un temps d’évaluation et de première approche thérapeutique oriente vers des prises en charge adaptées à cette période de la vie. Nous présenterons une analyse du profil diagnostique et thérapeutique des patientes reçues depuis le début de l’unité (n = 430). Si 10 % de patientes avaient des antécédents de troubles psychotiques, la majorité de celles-ci n’avaient ni prise en charge spécifique périnatale ni reçu d’informations quant aux risques de décompensation liées à la grossesse et quant à la compatibilité de leurs traitements avec la grossesse et l’allaitement. Près d’un quart des patientes présentaient des troubles de personnalité avec ou sans troubles de l’humeur associés. La plupart d’entre elles n’avaient aucune prise en charge. Le groupe le plus important (35 %) était représenté par les troubles de l’adaptation et les réactions à des stress aigus liés à la grossesse elle-même ou ayant un impact plus important du fait de l’existence de celle-ci. Enfin, 26 % des femmes présentaient un trouble de l’humeur pendant la grossesse qu’il y ait eu ou non des antécédents dépressifs majeurs connus. L’accès à des soins spécifiques durant cette période de développement majeur de la vie semble donc essentiel ; l’amélioration de la prise en charge des différents troubles qui apparaissent ou sont décompensés, dès lors, mérite une plus grande attention. Le travail en réseau peut fournir une porte d’entrée importante pour intégrer ces patientes dans une prise en charge essentielle pour elles-mêmes et pour leur enfant. PO 433 CONSTRUCTION DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE DANS LES PRISES EN CHARGE D’URGENCES ET DE CRISES PSYCHIATRIQUES : REPÉRAGE D’OUTILS RELATIONNELS FAVORISANT LA CO-CONSTRUCTION ET L’ADHÉSION AU PROJET DE SOINS LAZIGNAC C. (1), VERCASSON L. (1), MARIGNY M. (1), SAY M. (1), SCHWEGLER B. (1), LEMOULNIER C. (2), YAGOUBI-ALEM S. (1), CZYZ P. (2), YEATMAN C. (2), HARABI A. (2) (1) Centre hospitalier Annemasse Bonneville, ANNEMASSE, FRANCE (2) Établissement public de santé mentale, LA ROCHE SUR FORON, FRANCE Posters Objectif : L’alliance thérapeutique est un préalable indispensable pour l’adhésion aux soins. C’est un enjeu important dans les situations d’urgences et de crises psychiatriques permettant de réduire les hospitalisations contraintes, les représentations négatives des soins psychiatriques, d’améliorer la qualité des soins et réduire leur coût. Lors de précédents travaux il a été retrouvé que l’évaluation systématique de la qualité du lien thérapeutique inciterait les soignants à améliorer l’adhésion aux soins des patients. Mais quels processus sont à l’œuvre ? Dans ce travail, notre objectif a été de repérer et décrire des « outils relationnels » permettant le développement de l’alliance thérapeutique. Méthode : Ce travail est issu des réunions cliniques hebdomadaires et de synthèses mensuelles de l’équipe de psychiatrie de liaison du centre hospitalier Annemasse Bonneville menées sur une année d’octobre 2009 à octobre 2010. À partir de l’analyse rétrospective des entretiens réalisés en binôme (médecin, infirmier) des patients accueillis aux urgences puis hospitalisés pour une prise en charge de crise, notre travail s’est centré sur le repérage d’outils relationnels apparaissant efficients au développement de l’alliance thérapeutique puis à l’adhésion au projet de soins. Résultats : Les outils retenus par notre équipe sont les suivants : – Énoncer la dissociation structurelle de tout individu : parties vulnérables (traumatiques), parties ressources, et la dissociation temporelle du vécu (passé, présent, avenir) – Décentrer le patient de l’identification morbide à sa vulnérabilité par l’utilisation de la métaphore de « la blessure de l’organe émotionnel » – Analyser conjointement les ressources personnelles et celles de l’entourage – Expliquer et argumenter le rôle de la prescription médicamenteuse lorsqu’elle est nécessaire de même que le bilan biologique pré-thérapeutique – Évaluer avec le patient sa propre capacité, adaptée à ses ressources actuelles, à prendre soin de sa souffrance (parties vulnérables). Discussion : Ce travail d’élaboration qualitatif est issu d’une réflexion clinique. Le travail en cours s’oriente vers la formulation écrite (schémas, tableaux) des outils retrouvés et leur évaluation auprès des patients et des soignants. PO 434 ÉTUDE DESCRIPTIVE DES MALADES MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O., RIDHA R. Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Les criminels atteints de troubles mentaux, irresponsables pénalement, font l’objet d’une prise en charge psychiatrique spécifique dans une triple optique thérapeutique, rééducative et réintégrative destinée à la réhabilitation du sujet tout en assurant la défense sociale. Nous nous sommes proposés d’étudier le profil socio-démographique, psychiatrique et criminologique de 65 malades mentaux criminels hospitalisés dans le service de psychiatrie légale. Résultats : Notre population avait une moyenne d’âge de 34,6 ans. La majorité était célibataire (70,8 %). La moitié des patients (49,2 %) était au chômage. Leur niveau socio-économique était moyen dans 50,8 %. Les trois quarts (75,4 %) des patients avaient des antécédents de conduites addictives. 43,1 % des sujets avaient des antécédents judiciaires. La notion de violence a été notée chez 57 % d’entre eux. La majorité (70,8 %) avait des antécédents psychiatriques. Le diagnostic psychiatrique prédominant était celui de schizophrénie (40 %). Un bon insight a été retrouvé chez 63 % des sujets. Les trois quarts des patients (73,8 %) ont critiqué l’acte qu’ils ont commis. L’homicide était l’acte le plus fréquent (22,5 %). 23 % de nos patients ont été perdus de vue. 57 % des patients de notre échantillon ont été mauvais observants. Conclusion : Ces constatations nous incitent à réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre afin d’améliorer la prise en charge des malades mentaux criminels. PO 435 LES CONDUITES ADDICTIVES DES MALADES MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O., RIDHA R. Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’évaluation de la dangerosité du malade mental est une préoccupation clinique ancienne et complexe. Elle consiste, en accord avec la littérature scientifique, en une analyse rigoureuse et systématisée des facteurs de risque de violence. L’abus de substance est un des facteurs de risque les plus importants de passage à l’acte dans la population des malades mentaux. L’objectif de ce travail était d’étudier les antécédents de conduites addictives chez des malades mentaux criminels hospitalisés dans le service de psychiatrie légale. Résultats : Notre population est exclusivement masculine avec une moyenne d’âge de 34,6 ans. La majorité était célibataire. La moitié des patients était au chômage. Leur niveau socio-économique était moyen chez la moitié des patients. Le diagnostic psychiatrique prédominant était celui de schizophrénie. L’homicide était l’acte le plus fréquemment commis. Les trois quarts (75,4 %) des patients avaient des antécédents de conduites addictives. Conclusion : L’évaluation de la dangerosité du malade mental consiste en l’analyse des facteurs du risque de violence. Une meilleure connaissance de ces facteurs reliés au passage à l’acte pourrait permettre de déboucher sur des stratégies de prévention plus efficaces. PO 436 LES ANTÉCÉDENTS JUDICIAIRES ET LA VIOLENCE DES MALADES MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O., RIDHA R. 173 9e Congrès de l’Encéphale Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : La violence des malades mentaux renvoie à un concept clé de la criminologie, celui de l’état dangereux. De nombreux psychiatres ont œuvré afin de se donner des moyens leur permettant de prédire de manière fiable la dangerosité de leurs patients en situation pré ou post- délictuelle et ce afin de protéger la société de leur danger potentiel. Tout antécédent délictuel et tout antécédent de violence sont considérés comme les meilleurs prédicteurs de violence. L’objectif de ce travail était d’étudier les antécédents judiciaires ainsi que la notion de violence chez des malades mentaux criminels. Résultats : Notre population avait une moyenne d’âge de 34,6 ans. La majorité était célibataire. La moitié des patients était au chômage. Leur niveau socio-économique était moyen chez la moitié des patients. Les trois quarts des patients avaient des antécédents de conduites addictives. La majorité avait des antécédents psychiatriques. Le diagnostic psychiatrique prédominant était celui de schizophrénie. L’homicide était l’acte médico-légal le plus fréquent. Parmi notre échantillon 43,1 % des sujets avaient des antécédents judiciaires. Des arrestations ont été rapportées chez 9 patients, dont les motifs prédominants étaient des agressions contre les biens. Les incarcérations signalées par 20 patients étaient majoritairement secondaires à des agressions contre les personnes. La notion de violence a été notée chez 57 % des patients ayant des antécédents judiciaires. Conclusion : L’évaluation de la dangerosité du malade mental consiste en une analyse rigoureuse et systématisée des facteurs du risque de violence. Les psychiatres mais aussi les juristes, et de façon plus large l’ensemble de la société sont préoccupés par l’évaluation de cette dangerosité, la prédictibilité de la violence et les moyens de prévention possibles. Une meilleure connaissance globale et multidisciplinaire des facteurs reliés à la dangerosité pourrait permettre de déboucher sur des stratégies de prévention primaire. PO 437 PROFIL DES PATIENTS MÉDICOLEGAUX DU SERVICE PSYCHIATRIQUE DU CHU DE MARRAKECH BOUTABIA S., AMJAHDI A., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : la psychiatrie est peut-être la seule discipline où le médecin se trouve le plus souvent confronté à des questions juridiques dans sa pratique quotidienne. Les actes de violence commis par les malades mentaux sont de plus en plus mis en exergue par les médias. Patients et méthodes : étude descriptive portant sur une population de vingt patients médicolégales (étude toujours en cours) hospitalisés au service de psychiatrie du CHU Mohamed VI de Marrakech, dans le but de déterminer leurs caractéristiques sociodémographiques et cliniques, et de déterminer les caractéristiques des crimes commis. Résultats : nous avons recensé jusqu’à présent vingt patients (étude toujours en cours), la majorité est de sexe masculin (80 %), leur moyenne d’âge est de 32 ans, ils sont majoritairement célibataires (90 %), sans emploi (70 %). 90 % ont des 174 antécédents toxiques, et le tiers des cas ont des antécédents judiciaires. Les diagnostics retenus sont la schizophrénie dans 60 %, le trouble bipolaire dans 20 %, et l’épilepsie dans 10 %. Les types de crime étaient des actes de violence dans la majorité des cas : homicide dans 30 % et actes de coups et blessures dans 70 %. Les victimes étaient connues dans 60 %. Dans 70 % des cas, une psychopathologie délirante motivait l’acte de violence. Quatre thématiques délirantes dominaient : la persécution, l’influence, le mysticisme et la mégalomanie. Discussion : plusieurs études se sont axées sur la différence entre les meurtriers malades mentaux et sains ; à l’exception de certaines variables, le meurtrier présentant une maladie mentale grave a les mêmes caractéristiques sociodémographiques que tout meurtrier : c’est un homme jeune, isolé, aux antécédents judiciaires, consommant des toxiques. Les malades mentaux meurtriers sont plus âgés (37,8 ans versus 31,7 ans) au moment des faits, ont davantage d’antécédents psychiatriques personnels (81 % versus 32,9 %) et de comorbidités psychiatriques que les sujets indemnes de troubles psychiatriques. Conclusion : Les sociétés exigent de la discipline psychiatrique d’expliquer et de faire face à tout acte de violence. Crime et folie sont régulièrement confondus. Les sociétés sont peutêtre emprisonnées dans leurs propres peurs. PO 438 PRODUCTION SUBJECTIVE DE RÊVES EN MILIEU CARCÉRAL : UNE HYPOTHÈSE ADAPTATIVE ENGLEBERT J., GAUTHIER J.M., JACQUEMART C. Université de Liège, LIEGE, BELGIQUE Une étude sur le rêve n’est pas sans poser plusieurs questions épistémologiques et méthodologiques majeures. La première d’entre elles tient à l’essence même du rêve qui est un objet d’étude particulier, étant strictement subjectif et difficilement objectivable. Le rêve n’existe dans la vie consciente qu’au passé ; il a une conscience uniquement rétrospective. Il existe donc un décalage temporel entre l’activité onirique et le discours sur le rêve. Ce hiatus temporel condamne donc le rêve à nous échapper dans sa finitude et pousse le chercheur à capituler face à la connaissance ultime et globale du monde imaginaire de l’individu. L’étude que nous avons réalisée se veut d’inspiration phénoménologique. Nous avons administré un questionnaire (questionnaire élaboré sous la supervision d’un collège d’experts travaillant en milieu carcéral) à une population de 48 détenus (43 hommes et 5 femmes) et à une population contrôle (appariée pour l’âge et le niveau d’étude). Le questionnaire était scindé en deux parties pour les détenus (rapport aux rêves avant l’enfermement [Gd.0]/ rapport aux rêves maintenant [Gd.1]) et celui pour la population contrôlée ne comprenait qu’une partie (rapport aux rêves maintenant [Gc]). Enfin, nous avons isolé trois groupes au sein de la population carcérale : CP : Courte peine effectuée (maximum 90 jours), MP : Moyenne peine effectuée (plus de 90 jours et maximum 2 ans), LP : Longue peine effectuée (plus de 2 ans). Les résultats, qu’il conviendra de discuter dans le détail, mettent en évidence que l’activité onirique serait un mécanisme que le détenu utilise pour s’adapter à l’univers carcéral (la fré- Posters quence subjective de rêve et l’intérêt porté à ses rêves sont significativement plus importants pour le Gd.1 que le Gd.0 et le Gc). Mais ce constat tend à diminuer en fonction de la durée de la peine (au-delà de 2 ans d’enfermement [LP]). Nous pouvons expliquer cette diminution significative par un effet d’habituation (le rêve aurait permis un retour à une homéostasie psychique suffisante) ou par une abrasion du mécanisme. En effet, le rêve ne procurerait aucune modification dans le réel puisque le quotidien de l’enfermement reste le même. Privée de boucle de rétroaction, la fonction adaptative du rêve s’essoufflerait. PO 439 TROUBLE ANXIO-DÉPRESSIFS CHEZ LES AIDANTS DE PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE MASMOUDI S., ELLOUMI H., GHAFFARI O., BRAM N., DAKHLAOUI O., CHEOUR M. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Le diagnostic de schizophrénie est un événement bouleversant dans la vie d’une personne et de celle des membres de sa famille. Les questions se bousculent : que faire ? Comment est-ce arrivé ? Comment va-t-on s’en sortir ? Qui peut nous aider ? Existe-t-il un traitement ? La prise en charge est associée à un risque accru de conséquences négatives sur la santé mentale et physique de l’aidant, lié au poids de la prise en charge du malade. Le syndrome dépressif ainsi que les manifestations anxieuses sont les troubles les plus répondus chez ces aidants. L’objectif de notre travail était d’évaluer la prévalence des symptômes dépressifs et anxieux chez les aidants naturels de sujets atteints de schizophrénie selon les critères du DSM IV. Pour cela nous avons utilisé l’échelle de Beck de la dépression et l’échelle de l’anxiété de Hamilton. Les aidants ont été contactés soit durant l’hospitalisation soit lors de la consultation de leurs proches. Les aidants inclus avaient plus de 18 ans, vivaient au moins depuis deux ans avec le patient sans présenter eux-mêmes de maladie chronique. Résultats préliminaires : L’âge moyen est de 58 ans, 72 % des aidants sont des femmes. Le statut de parent est le lien qui caractérise le plus grand nombre de répondants : 55 % sont des mères, 20 % des pères, 12 % des sœurs. Dans 13 % des cas, l’aidant naturel est le conjoint. Le diagnostic de dépression sévère a été posé dans environ 6 % des cas. 58 % ont ressenti de la tristesse ; 60 % ont déclaré éprouver un sentiment d’inquiétude. Les aidants se sentent parfois isolés, limités dans la poursuite de leurs propres activités, et peuvent être accablés par un manque de soutien de la part des amis et de leur famille. Une prise en charge adaptée à ces personnes doit permettre une diminution de la détresse psychologique ainsi qu’une augmentation du bien être psychologique des malades. PO 440 L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE DES MALADES MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE LÉGALE : À PROPOS DE 65 CAS MEZIOU O., DEROUICHE S., MINIAOUI S., DAKHLAOUI O., RIDHA R. Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’observance thérapeutique est un facteur majeur de risque de passage à l’acte des malades mentaux criminels sur lequel il faut agir afin de prévenir l’émergence des crimes et surtout de leur récidive. L’objectif de ce travail était d’étudier l’observance thérapeutique des malades mentaux criminels hospitalisés dans le service de psychiatrie légale. Résultats : Notre population avait une moyenne d’âge de 34,6 ans. La majorité était célibataire. La moitié des patients était au chômage. Leur niveau socio-économique était moyen dans la moitié des cas. La majorité d’entre eux avait des antécédents psychiatriques. Le diagnostic psychiatrique prédominant était celui de schizophrénie. L’homicide était l’acte médico-légal le plus fréquent. Un bon insight a été retrouvé chez 63 % des sujets. Les trois quarts des patients ont critiqué l’acte qu’ils ont commis. 23 % de nos patients ont été perdus de vue. 57 % des patients de notre échantillon ont été mauvais observants. Conclusion : Une prise en charge adéquate des malades mentaux criminels nécessite une bonne observance thérapeutique. Il serait souhaitable dans l’avenir et dans le souci d’améliorer le sort des malades mentaux criminels d’agir sur les nombreux facteurs qui peuvent influer sur la compliance au traitement. PO 441 DIFFICULTÉS ET PIÈGES DE LA MISSION EXPERTALE CHERIF W., MASMOUDI S., CHENNOUFI L., GHAFFARI O., RIDHA R. Hôpital razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’objectif de notre étude est de dégager certaines caractéristiques de l’expertise psychiatrique pénale en Tunisie, de relever les difficultés pouvant être rencontrées et de donner quelques propositions afin de parfaire la mission expertale. Matériel et méthodes : Étude rétrospective portant sur 120 dossiers d’expertise psychiatrique pénale, examinés par le professeur Haffani. 4 aspects de l’expertise ont été abordés : la mission expertale, le délai entre l’infraction et l’expertise, les cas de simulation et de négation des faits et la conclusion de l’expert. Résultats : Deux questions prédominent la mission expertale : Préciser l’état des facultés mentales du sujet et statuer sur sa responsabilité pénale (respectivement dans 90 % et 91,6 % des réquisitions). - Dans 60 % des cas, le délai entre l’infraction et l’expertise était supérieur à un mois. – 21,6 % des sujets ont nié les faits reprochés et 6 sujets ont simulé des symptômes psychiatriques. – Dans 31,7 % des cas, la conclusion de l’expertise était « état de démence au moment des faits » et l’expert avait conclu à « l’absence d’un état de démence au moment des faits mais présence de circonstances atténuantes » chez 14 sujets (11,6 %). Discussion et conclusion : Au terme de cette étude, nous constatons que l’expertise possède certaines spécificités intéressant notamment la mission expertale et la conclusion 175 9e Congrès de l’Encéphale de l’expert. Ces spécificités sont le reflet non seulement du contexte légal et des données législatives de notre pays, mais aussi des représentations et des connaissances en matière de santé mentale et de criminalité des malades mentaux. Ainsi, face aux changements de la société, face aux progrès scientifiques et thérapeutiques, on se doit de réfléchir sur la pertinence des lois actuelles régissant l’expertise psychiatrique pénale, sur les attentes de certains juges et sur les idéologies convenues de certains psychiatres experts. PO 442 L’EXPERTISE POST SENTENCIELLE ET SA CAPACITÉ À PRÉDIRE LE RISQUE DE RÉCIDIVE BARATTA A. (1), HALLEGUEN O. (2), MORALI A. (2) (1) Centre Hospitalier Spécialisé, SARREGUEMINES, FRANCE (2) Centre Hospitalier Spécialisé, ERSTEIN, FRANCE La mission principale de l’expertise post-sentencielle est l’évaluation du risque de récidive. En France, la méthode mise en œuvre reste majoritairement l’entretien clinique non structuré. Les études internationales ont montré les limites d’une telle méthode depuis plusieurs décennies. Ce qui a abouti à la mise au point d’outils standardisés afin d’améliorer la prédiction de la récidive. Nous avons réalisé une étude sur une série d’expertises postsentencielles pour en analyser plusieurs variables. Nous avons d’abord évalué le degré de cohérence inter évaluateur pour les détenus bénéficiant de plusieurs expertises. Nous avons ensuite analysé les éléments utilisés par les experts pour déterminer le risque de récidive. Enfin, les conclusions des évaluations cliniques sont comparées aux résultats des échelles actuarielles cotées sur la base du dossier pénal des sujets expertisés. Notre étude confirme la fragilité de l’évaluation du risque de récidive basé uniquement sur une grille de lecture clinique. Certaines données issues de la littérature internationale sont confirmées. Toutefois des données originales sont dégagées ici. Ainsi, le risque de récidive est régulièrement sous estimé, contrairement aux données nord américaines où l’évaluation clinique avait tendance à surestimer ce risque. PO 443 PROTECTION DES BIENS DU MALADE MENTAL : À PROPOS DE 120 EXPERTISES POUR MISE SOUS TUTELLE BEN THABET J., HALOUANI N., SALLEMI R., ZOUARI L., ZOUARI N., MAALEJ M. CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE La législation sur la santé mentale est essentielle en raison de la vulnérabilité des personnes atteintes de troubles mentaux, de par l’altération de leurs capacités de jugement mais aussi du fait de la stigmatisation dont ils peuvent être victimes. L’une des mesures de protection du malade mental est la protection des biens. En Tunisie, le seul régime de protection qui existe est la tutelle. L’objectif de notre travail était de dresser le profil socioculturel, somatique et psychiatrique des sujets examinés, dans le 176 cadre d’une expertise psychiatrique en droit civil, en vue d’étudier la justification d’une mise sous tutelle pour raison médicale. Pour ce faire nous avons mené une étude rétrospective concernant les sujets qui ont été examinés, au service de psychiatrie « C » au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, entre 1998 et 2009, dans un cadre expertal en vue d’une mise sous tutelle. Nous avons recueilli les caractéristiques socioculturelles et démographiques, les antécédents somatiques, des données d’ordre psychiatrique, et des données concernant l’expertise. Nous avons colligé 120 sujets expertisés ; leur âge moyen était de 51,52 ans ; le sexe-ratio (H/F) était de 2.53. L’intéressé ignorait le motif de l’expertise dans 68,3 % des cas. Il s’est montré indifférent dans 80,8 % des cas, révolté dans 5 % des cas, résigné dans 2,5 % des cas et consentant dans 11,7 % des cas. Les pathologies rencontrées étaient : retard mental (40,8 %), démence (25 %), schizophrénie (20,8 %), trouble bipolaire (9,2 %) et trouble grave de la personnalité (1,7 %). Dans tous ces cas, le sujet a été considéré comme étant incapable de (bien) gérer ses affaires. Notre étude a montré la justesse de la procédure judiciaire entamée par l’entourage familial en vue d’une mise sous tutelle des malades mentaux. Il faut souligner cependant qu’un partenariat, entre travailleurs sociaux, médecins et instances judiciaires, permettrait de faire profiter le sujet de la mesure de protection tout en lui préservant le respect de sa dignité humaine, sa vie sociale voire un certain degré d’autonomie. PO 444 L’INTELLIGENCE WALLENHORST T. Centre Hospitalier Robert Morlevat, SEMUR-EN-AUXOIS, FRANCE Comment se développe l’intelligence et comment doit-on l’entretenir ? La progression des connaissances du cerveau apporte des éclairages nouveaux à la manière dont elle fonctionne. Déterminée par le donné génétique, elle est rendue fonctionnelle grâce à l’imprégnation par les relations parentales et grâce à l’observation de la réalité. La psychométrie a fourni des définitions précises indiquant la capacité d’abstraction, de traiter rapidement des problèmes, de programmation stratégique, d’improvisation. Des approches pédagogiques ont mis en œuvre des outils pour aider les enfants à se servir de leur intelligence en tirant le plus de bénéfice possible, et des ateliers d’entretien des fonctions cognitives sont proposés à des personnes plus âgées. L’intelligence dite générale permet l’acquisition rapide de connaissances quand le cerveau est jeune : elle diminue à partir de 25 ans. L’intelligence spécifique en revanche augmente avec l’expérience, elle se maintient avec l’âge. La conception des intelligences multiples diversifie les approches de l’intelligence : seulement les intelligences logique et verbale sont évaluées dans le chiffrage du QI ; d’autres domaines concernent la capacité de penser en 3 dimensions dans l’espace, la musique, l’aisance dans son propre corps, la connaissance de son monde intérieur, la maitrise des relations Posters avec les autres, la connaissance de la nature et l’approche des questions du sens de la vie. L’intelligence se différencie en mettant en œuvre la réflexion, le ressenti et l’intuition. Elle fait appel aux dons naturels, à la capacité de discernement, elle est stimulée dans les épreuves pour développer la résilience ; elle prend appui à la fois en des capacités de raisonnement conscient comme en des ressources émotionnelles qui servent de guides pour prendre des décisions. Elle se diversifie et se développe grâce à un travail sur soi, en intégrant toute l’expérience présente et passée. Elle travaille souvent à l’insu de nous en raison du traitement inconscient des informations. Il est nécessaire de la stimuler continuellement car elle peut s’endormir si elle manque de motivations. Elle est comme la carte de visite du sujet ; elle peut toujours nous surprendre. PO 445 LIEN ENTRE LA DÉPRESSION ET L’ALTÉRATION DE LA QUALITÉ DE VIE BEN HADJ KACEM N., CHARFI H., NASR M. CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Le vieillissement influencerait la psychologie des sujets et donnerait un aspect particulier à leurs affects et à la structuration de leurs comportements. L’apparition d’un grand nombre de facteurs de stress peut accroître le risque de troubles mentaux dominés par la dépression et donc, par nature, suppose une altération de la qualité de vie ressentie par le patient. Objectifs : Étudier la corrélation entre la dépression et l’altération de la qualité de vie du sujet âgé. Méthodologie : Nous avons mené une enquête transversale, réalisée au niveau de 9 centres de santé de base du gouvernorat de Mahdia sur une période de 6 mois. 320 personnes âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion ont été retenues. La symptomatologie dépressive a été dépistée à l’aide du test GDS (Geriatric Depression Scale) et la qualité de vie (QdV) a été appréciée à l’aide de la SF-36. Résultats : L’évaluation psychométrique a révélé les résultats suivants : – Pour la symptomatologie dépressive, en tenant compte de la note seuil de 15, on a trouvé que 41,9 % des consultants présentaient une symptomatologie dépressive. – Concernant la QdV, les résultats de la SF-36 ont révélé un score moyen global de 50,1 avec un écart type de 25,2 et une altération de la QdV chez 65 % des cas à partir d’une note seuil de Lean de 66,7. L’étude du lien entre la symptomatologie dépressive et l’altération de la QdV nous a permis de constater que l’altération de la QdV et la dépression avaient une corrélation statistiquement significative. En effet, parmi les 134 sujets dépressifs, seulement 10 avaient une bonne QdV. L’approche analytique nous a permis de relever que la survenue de la symptomatologie dépressive et l’altération de la QdV sont positivement corrélées au sexe féminin, à l’âge avancé, à la comorbidité à partir de trois maladies simultanées et aux sentiments d’insatisfaction dans tous les domaines de la vie personnelle. PO 446 INSOMNIE ET ANXIO-DÉPRESSION : ÉTUDE DES FACTEURS DE RISQUE BEN HADJ KACEM N., HAOUA R., LABBENE A., MOKHTAR ZAAG K., NASR M. CHU Tahar Sfar Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : De nombreuses études estiment qu’une personne sur trois se plaint de troubles de sommeil. La fréquence importante de ces troubles varie avec l’âge et le sexe et s’accompagne souvent d’une détresse psychologique. L’objectif : Identifier les facteurs qui sont liés à la survenue de l’insomnie. Méthodologie : Les auteurs rapportent dans ce travail les résultats d’une enquête auprès de 117 consultants en médecine générale et présentant des troubles de sommeil. Le questionnaire utilisé comporte un volet d’informations générales, une partie plus spécifique concernant le sommeil et la passation d’une échelle : le questionnaire général de santé de Goldberg (G.H.Q.). Résultats : L’analyse des résultats révèle que la fréquence de l’insomnie est de 58,5 %. L’approche analytique nous a permis de dégager certains facteurs de risque corrélés positivement à la survenue de ce trouble. Le sexe féminin, l’âge supérieur à 60 ans, l’absence d’activité, le bas niveau socioéconomique, la présence d’un antécédent psychiatrique ou médical, la durée d’évolution supérieure à 1 an, l’existence d’un facteur de stress récent et l’anxiété. La mesure de la détresse psychologique selon le questionnaire général de Goldberg dans sa version retrouve un score significatif de 69,2 % parmi les patients présentant un trouble de sommeil avec P = 10-7. Conclusion : Nous discuterons ces résultats comparativement aux données de la littérature et nous soulignerons l’intérêt d’un dépistage précoce de ces troubles. PO 447 DES PLAINTES AUX TROUBLES COGNITIFS : INFLUENCE DE LA PERSONNALITÉ CALVET B. (1), PRADO-JEAN A. (2), BRICAUD M. (3), CLEMENT J.P. (1) (1) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE (2) Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE (3) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE La personnalité est l’un des objets d’étude le plus complexe de la psychologie. Parmi toutes ses conceptualisations, l’approche dimensionnelle de la personnalité selon le modèle en cinq facteurs est la plus utilisée et étudiée au plan international. Dans nos sociétés occidentales, un essor considérable des plaintes cognitives, en particulier mnésiques, est constaté au sein de la population âgée sans pour autant être en lien avec la présence de réelles pathologies cognitives. L’étude Personnalité et Cognition présentée ici a pour objectif 177 9e Congrès de l’Encéphale de rechercher des liens entre les différentes dimensions et facettes de personnalité selon le modèle en cinq facteurs et les plaintes cognitives dans une population de sujets âgés. Cette étude cas-contrôles a porté sur 95 sujets, répartis en 40 sujets plaintifs (26 sujets plaintifs sans troubles cognitifs, 14 sujets ayant un trouble cognitif léger) et 55 sujets contrôles, soumis à la passation de cinq outils d’évaluation : un questionnaire de personnalité (NEO PI-R), des outils d’évaluation globale du fonctionnement cognitif (Mini-Mental State Examination et Échelle de Mattis), une échelle évaluant l’anxiété et la dépression (Échelle HAD) et une échelle de satisfaction de vie (ÉSDV-5). Les résultats laissent apparaître que les sujets plaintifs ont un score plus faible à la dimension Extraversion. De plus, la plainte cognitive semble en lien avec l’état affectif présenté par les individus. Les dimensions Névrosisme, Ouverture à l’expérience et caractère Agréable semblent intervenir différemment chez les sujets plaintifs en fonction de la présence de troubles cognitifs. PO 448 MÉDECINS GÉNÉRALISTES ET SCHIZOPHRÉNIE : CONNAISSANCES ÉPIDÉMIOLOGIQUES EUCHI L., ZALILA H., JRIDETTE S., ACHECHE H., DAKHLIA N., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : La schizophrénie fait partie des maladies psychiatriques les plus sévères. Il s’agit d’une pathologie fréquente et d’évolution souvent invalidante. Les expériences basées sur les recherches cliniques de ces dernières années suggèrent qu’un diagnostic précoce et la mise en route rapide d’un traitement favoriseraient une meilleure évolution. Il est donc primordial de reconnaître la maladie à ces phases de début. Les médecins généralistes sont les premiers interpellés par les familles pendant cette étape. Objectif : Le but de ce travail est d’évaluer les connaissances épidémiologiques des médecins généralistes sur la schizophrénie essentiellement la prévalence de la maladie, le risque suicidaire chez ces patients et la qualité de leur insertion socioprofessionnelle. Nous avons procédé à une enquête transversale descriptive par passation d’un auto questionnaire largement inspiré d’un questionnaire validé, développé par Simon et al. Notre population est composée de 300 médecins généralistes. L’enquête s’est déroulée durant les mois de septembre et octobre 2009. Résultats : Nous avons recueilli 68 questionnaires parmi les 300 distribués, soit un taux de réponse de prés de 22,6 %. La schizophrénie elle a été estimée à 1/10 000 pour 36 % de la population, à 1/100 000 pour 22 %, à 1/1 000 pour 22 % et à 1/100 pour 19,1 %. 77,9 % de notre échantillon ignorent le taux du risque suicidaire chez les malades schizophrènes, quand au reste de la population ce taux oscille entre 1/1 000 et 10 %. 39,7 % des médecins généralistes questionnés n’avaient aucune idée sur la qualité de l’insertion professionnelle. Conclusion : Les médecins généralistes sont appelés à jouer un rôle primordial dans le dépistage des schizophrénies 178 débutantes et dans le suivi au long cours de ces patients d’où la nécessité d’une réévaluation des compétences en psychiatrie des médecins généralistes pour l’amélioration des contenus de leur formation PO 449 ATTITUDES THÉRAPEUTIQUES DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES EN MATIÈRE DE SCHIZOPHRÉNIE EUCHI L., ZALILA H., JRIDETTE S., ACHECHE H., DAKHLIA N., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : La schizophrénie est une pathologie fréquente et d’évolution souvent invalidante. Le traitement doit être initié le plus tôt possible. Plus tardif est le traitement, moins le pronostic est favorable : rémission moins nette et plus longue à obtenir. Les médecins généralistes (MG) sont les premiers interpellés par les familles pendant la phase de début de la maladie. Ils sont appelés à jouer un rôle primordial dans le dépistage des schizophrénies débutantes et dans le suivi au long cours de ces patients. Objectif : Le but de ce travail est d’évaluer la qualité de leur prise en charge en matière de schizophrénie Matériels et méthodes : Nous avons procédé à une enquête transversale descriptive par passation d’un auto questionnaire largement inspiré d’un questionnaire validé, développé par Simon et al. Notre population est composée de 300 mg. L’enquête s’est déroulée durant les mois de septembre et octobre 2009. Résultats : Nous avons recueilli 68 questionnaires parmi les 300 distribués, soit un taux de réponse de prés de 22,6 %. Les MG de la région de Tunis (20,5 %) étaient plus nombreux à croire qu’il n’était pas nécessaire de prescrire un traitement médicamenteux en cas de schizophrénie débutante, 48,5 % des MG interrogés étaient incapables de mentionner la nature exacte du médicament à prescrire en cas de PEP. Un neuroleptique atypique a été cité par 22 % des MG comme traitement d’un PEP et 26,5 % d’entre eux ont cité un neuroleptique classique. Dans notre enquête, 45,6 % des MG ont indiqué une durée de traitement insuffisante d’un PEP. La moyenne estimée du taux de rechute était de 63,87 %. Quand à la durée du traitement après plusieurs rechutes processuelles elle est estimée à vie par 64,7 % des MG de notre population. Conclusion : Ces données nous mènent à la nécessité d’intégrer dans la formation des médecins généralistes l’apprentissage des connaissances théoriques et le développement des aptitudes pratiques en matière de schizophrénie PO 450 PERCEPTION DE L’HOMOSEXUALITÉ PAR DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ TUNISIENS BEN THABET J., FEKI A., ZOUARI N., HALOUANI N., ELLEUCH E., ZOUARI L., MAALEJ M. CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre étude était d’établir une comparaison, concernant la perception de l’homosexualité, entre un groupe de Posters médecins et un groupe de personnels paramédicaux, dans le contexte socioculturel Tunisien. Notre étude était de type transversal. Elle a été menée auprès de 60 professionnels de la santé des secteurs public et privé de la ville de Sfax, en Tunisie. Chaque participant a rempli un autoquestionnaire anonyme évaluant la perception de l’homosexualité. Il comprenait 23 items, à réponses binaires (vrai ou faux), traitant des connaissances théoriques scientifiquement valides à propos de l’homosexualité, et 30 items relatifs à la perception de l’homosexualité. Vingt-trois participants (38,3 %) n’ont pas répondu, de façon conforme aux données scientifiques, à un minimum de 75 % des items relatifs aux connaissances théoriques. Le taux de réponses incorrectes était plus fréquent chez les infirmiers que chez les médecins (16 % versus 60 % ; p < 0,05). Les aspects maîtrisés par les médecins ainsi que les infirmiers étaient ceux concernant l’interdiction de l’homosexualité par la religion musulmane (p > 0,005), et l’existence d’une homosexualité féminine (p > 0,005). Mais pour ce qui est des aspects se rapportant aux perceptions personnelles des homosexuels, les professionnels de santé enquêtés rejetaient l’homosexualité et s’opposaient franchement à la participation des homosexuels aux activités sociales. Il n’en demeurait pas moins que 75 % des médecins considéraient les fantasmes homosexuels comme tolérables, versus 50 % des paramédicaux (p < 0,05), et ne jugeaient pas nécessaire que les homosexuels fussent punis judiciairement (90 % versus 66 % ; p < 0,05) ; 90 % parmi eux accepteraient d’être servis et coiffé par un homosexuel, versus 66 % des paramédicaux ; p < 0,05. Bien que les médecins semblaient maîtriser les aspects théoriques se rapportant à l’homosexualité mieux que le personnel paramédical, la différence était minime en ce qui concernait la perception des homosexuels. PO 451 PROBLÈMES SOCIAUX CHEZ LES CONSULTANTS AUX URGENCES DU CPU MAJRI N., KASMI F., HAMAOUI Y., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC La plupart des maladies mentales apparaissent à l’adolescence ou au début de la vie adulte. Elles ont un impact négatif sur la vie scolaire, professionnelle et sociale de l’individu sans parler du fardeau économique. À la longue le patient finit par être marginalisé et se retrouve le plus souvent seul. Ceci n’améliore pas le pronostic. Les études sur les problèmes sociaux chez les personnes souffrant de maladies mentales ont connu une avancée durant ces dernières années. Le but de l’étude est d’évaluer la fréquence et la nature des problèmes sociaux chez les consultants aux urgences du CPU. L’étude a inclus tous les consultants aux urgences du Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd sur une durée de 3 mois du mois d’avril au mois de juin 2010. Les données ont été recueillies auprès des consultants en utilisant un questionnaire pré-établi avec utilisation de certaines échelles (PANSS, Hamilton, EGF). L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS dans sa 11e version. Le nombre total des cas sociaux ayant consulté aux urgences du CPU durant la période d’étude est de 150, le pourcentage des cas sociaux par rapport au nombre total des consultants durant la même période étant de 2,6 %. La majorité des cas sociaux étaient de sexe masculin (62 %). La fréquence des troubles psychiatriques retrouvés : Schizophrénie : 66 %, Trouble bipolaire : 23 %, Dépression : 10 % (n = 6). Chez 80 % des cas sociaux ; le problème social est survenu après la déclaration de la maladie mentale. Quant à la nature et la fréquence des problèmes sociaux : Rejet familial : 70 %, Décès des parents : 20 %, Divorce : 5 %. La moitié des cas sociaux sont des SDF. Les problèmes sociaux restent fréquents surtout en cas de troubles psychiatriques lourds tels la schizophrénie d’où la nécessité d’une prise en charge aussi bien médicale que sociale des malades mentaux. PO 452 EXPLORATION NEURODÉVELOPPEMENTALE DE LA MÉMOIRE DE TRAVAIL PAR NEUROIMAGERIE FONCTIONNELLE NORO M. (1), LINOTTE S. (1), ANSSEAU M. (2), BALÉRIAUX D. (3), KAVEC M. (3), MENDLEWICZ J. (4), METENS T. (3), SCANTAMBURLO G. (5), SOUERY D. (6), VERBANCK P. (7), PEIGNEUX P. (8), MASSAT I. (9) (1) Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de Bruxelles et Fond National de la Recherche Scientifique (FNRS), BRUXELLES, BELGIQUE (2) Unité de Psychoneuroendocrinologie, Université de Liège, CHU de Liège, LIÈGE, BELGIQUE (3) Service de Radiologie et Imagerie Médicale (Radiology-ULB Erasme), Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (4) Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (5) Unité de Psychoneuroendocrinologie, Université de Liège, CHU de Liège et Fond National de la Recherche Scientifique (FNRS), LIÈGE, BELGIQUE (6) Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de Bruxelles et Centre Européen de Psychologie Médicale, PsyPluriel, BRUXELLES, BELGIQUE (7) Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (8) Unité de Recherches en Neuropsychologie et Neuroimagerie Fonctionnelle (UR2NF), Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (9) Laboratoire de Neurologie Expérimentale, Université Libre de Bruxelles et Fond National de la Recherche Scientifique (FNRS), BRUXELLES, BELGIQUE La mémoire de travail (MT) est une fonction cognitive altérée dans différentes pathologies psychiatriques telle que le trouble dépressif majeur ou la schizophrénie. Au cours de ces vingt dernières années, diverses études comportementales ont mis en évidence un accroissement de la performance en MT de l’enfance à l’âge adulte. Dans ce contexte, différentes équipes ont entrepris l’exploration du développement de la MT par neuroimagerie fonctionnelle. Ces études ont montré que les enfants et les adultes activent des régions cérébrales glo179 9e Congrès de l’Encéphale balement similaires bien qu’elles rapportent également quelques différences. Ainsi, alors que les activations cérébrales prédominent dans les régions frontales et pariétales chez les adultes, les enfants semblent présenter des activations plus prononcées au niveau des cortex prémoteur et pariétal, de l’insula antérieure, du noyau caudé/putamen et du cervelet. Dans notre étude, nous avons comparé les activations cérébrales liées à la MT (paradigme N-back) entre 13 enfants sains âgés de 7 à 12 ans et 22 adultes sains âgés de 19 à 47 ans (groupes ayant des performances en MT identiques). Les sujets ayant un trouble psychiatrique sur l’axe 1 du DSMIV, des ATCD neurologiques ou une prise médicamenteuse altérant la cognition ont été exclus. Le protocole d’imagerie a été réalisé sur une machine IRM Philips Achieva 3-T à l’hôpital Erasme. Nos résultats montrent une différence significative d’activation entre les groupes au niveau du gyrus supramarginal droit et du gyrus cingulaire gauche régions reconnues comme étant impliquées dans la MT. Les analyses ciblées sur les régions d’intérêt (précédemment rapportées dans la littérature) montrent une différence significative d’activation au niveau du lobe pariétal inférieur gauche et du lobe VIIb du cervelet droit. L’activité cérébrale associée à la MT dans ces régions est globalement supérieure chez les adultes, excepté au niveau du gyrus cingulaire gauche où cette activité est plus élevée chez les enfants. En conclusion, nos résultats suggèrent des modifications neurodéveloppementales pour des processus cérébraux impliqués dans la MT. Les implications de ces résultats seront discutées au regard des recherches actuelles utilisant des paradigmes cognitifs en psychiatrie. PO 453 APPLICATION DE L’IRM FONCTIONNELLE DANS L’ÉTUDE DU FONCTIONNEMENT CÉRÉBRAL CHEZ DES VOLONTAIRES SOUMIS À UNE RESTRICTION DIÉTÉTIQUE EN MODÈLE DU JEÛNE HLAL H. (1), BARRIMI M. (1), KHELAFA S. (1), RAMMOUZ I. (1), AALOUANE R. (1), BOUJRAF S. (2) (1) Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC (2) Département de Biophysique et des Méthodes d’IRM Clinique, Faculté de Médecine et de Pharmacie, FES, MAROC L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) est basée sur le principe du niveau d’oxygénation du sang connue sous le non de (BOLD). Elle est devenue une approche très performante et non invasive pour l’investigation de l’organisation fonctionnelle du cortex cérébral humain. La diète est d’une grande importance pour la santé générale avec un impact particulier sur la pression artérielle, l’oxygénation et la perfusion sanguine des tissus. Ces mêmes derniers paramètres sont influençables par une diète restreinte telle que le jeûne, qui ont aussi un grand impact sur le signal BOLD exploité en IRMf lors d’une activité fonctionnelle cérébrale. Ainsi, l’impact d’une diète restreinte sur la fonction cérébrale peut être mesuré lors d’un exercice fonctionnel tel que le contrôle de la fonction motrice. Objectif : Étudier l’impact d’un modèle de diète restreinte (le jeûne musulman) sur l’accomplissement fonctionnel cérébral à travers l’exploration de la performance de la fonction motrice en utilisant l’IRMf-BOLD. 180 Méthode : Deux séries de mesures d’IRMf-BOLD ont été réalisées sur des volontaires sains exerçant une tache motrice par la main droite. La première série (contrôle) a été réalisée dans les dix jours avant le début du mois de jeûne du mois du Ramadan ; la deuxième série a été réalisée entre le 25e et le 28e jour de la pratique du jeûne. Résultats et conclusions : Les résultats montrent que la taille de l’activation du cortex moteur impliquée dans l’activité fonctionnelle pendant le jeûne a significativement augmenté par rapport à celle mesurée au cours d’une diète normale. De même, l’intensité de l’oxygénation a aussi significativement augmenté pendant l’exercice fonctionnel pendant le jeûne. L’IRMf-BOLD a montré qu’une diète restreinte en modèle du jeûne de Ramadan a un impact significatif sur la fonction cérébrale. À travers l’augmentation du volume et de l’intensité d’oxygénation, une telle diète contribue à l’amélioration du contrôle fonctionnel comme il contribue à la favorisation des mécanismes réparateurs cellulaires et moléculaires des neurones cérébraux. La relation entre de tels mécanismes et les images de l’activité neuronale due à une diète restreinte reste encore à déterminer. PO 454 LES ATTITUDES DE LA POPULATION ENVERS LA MALADIE MENTALE BALHOUSSE R., ELMAMERI I., MANAF S., AGOUB M., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca, CASABLANCA, MAROC Introduction : La stigmatisation est liée à la maladie mentale et affecte ceux qui en souffrent, leurs familles, les professionnels de la santé mentale, les institutions, le traitement de la maladie. Objectif : Évaluer les connaissances et les attitudes de la population à l’égard du malade mental. Méthode : 100 participants composés des consultants qui affluent au Centre De Diagnostic du Centre Hospitalier Ibn Rochd et les visiteurs des patients hospitalisés au Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca. On a utilisé le questionnaire le CAMI « Community Attitudes toward the mentaly ill inventory ». Résultats : 52 % des participants ne peuvent citer aucun nom de maladies mentales. Les individus capables de faire la différence entre maladie mentale et handicap mental représentent 42 %. 70 % de la population pensent que les facteurs socio-économiques sont impliqués dans la survenue de la maladie mentale. 11 % croient que la sorcellerie en est également la cause. La majorité (78 %) pense que les calmants et les drogues constituent le traitement habituel de la maladie mentale. Une majorité (93 %) pense que le malade mental est plus agressif que les autres gens dits « normaux ». La plupart (47 %) estime que le malade mental est en même degré d’intelligence que les gens dits « normaux ». La majorité (54 %) affirme accepter un ex-malade mental comme voisin, La plupart des sujets (66 %) envisagent le traiter tout à fait comme les autres voisins. Posters 69 % estiment n’éprouver aucune gêne ou honte de divulguer qu’un membre de leur famille est malade mental. La vaste majorité (89 %) affirme conseiller l’hôpital psychiatrique en cas de survenue d’un trouble mental à un proche. Conclusion : Les efforts des familles des malades mentaux, du soignant, de l’enseignant et des médias doivent tous converger vers un but, qui est celui d’essayer de supprimer ou d’atténuer les attitudes négatives à l’égard du malade mental, et de mettre en place ou renforcer les attitudes positives à son égard. PO 455 REPRÉSENTATIONS SOCIALES DE LA DÉPRESSION EN TUNISIE CHERIF W., BRAM N., ELLOUMI H., MASMOUDI S., DAKHLAOUI O., GHARBI M., CHEOUR M. Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Il existe de nos jours, une extension et une vulgarisation des termes « dépressif » et « dépression » en Tunisie. Ceci est probablement dû au fait que la dépression soit la pathologie mentale la plus tolérée et la plus acceptée dans la population. L’objectif de notre travail est d’étudier la représentation de la dépression en Tunisie, en analysant les comportements associés au dépressif, son intégration et les moyens d’aide possibles. Matériel et méthodes : – Étude prospective se basant sur le questionnaire socioanthropologique de l’enquête « Santé mentale en population générale : Images et réalité », sous l’égide de l’OMS. – Échantillon représentatif de la population Tunisienne incluant 920 sujets. – Entretien en face à face. Résultats et discussion : – Le « Dépressif » est identifié dans 60 % des cas par son apparence. – Les actes qui lui sont attribués ne sont pas dangereux : il « pleure souvent, est la plupart du temps triste », « est isolé, en retrait, cherche à être seul », « est anxieux » – Le « Dépressif » est intégré (dans plus de 70 % des cas), voire on s’identifie à lui. – Sa guérison repose pour la majorité sur l’aide relationnelle, et pas sur le traitement médicamenteux. Conclusion : L’image de la dépression se dégage nettement de celle des autres pathologies mentales. Cependant la tolérance du dépressif risque d’entraîner l’oubli de l’importance du traitement médicamenteux. Mots clés : Représentation sociale, dépression, trouble dépressif, pathologies mentales. PO 456 REPRÉSENTATIONS SOCIALES DE LA FOLIE EN TUNISIE CHERIF W., BESSI S., ELLOUMI H., MASMOUDI S., DAKHLAOUI O., GHARBI M., CHEOUR M. Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : La folie a de tout temps interrogé l’être humain : les « fous » ont été tantôt vénérés, tantôt victimes de supplices. De nos jours, et grâce aux transformations profondes qu’a connu la psychiatrie depuis près d’un demi-siècle, l’image du fou a changé et ce dernier a acquis dans de nombreux pays le statut d’un malade à part entière. L’objectif de notre travail est d’étudier l’image de la folie dans la population tunisienne. Matériel et méthodes : – Étude prospective réalisée sous l’égide de l’OMS, se basant sur le questionnaire socio-anthropologique de l’enquête « Santé mentale en population générale : Images et réalité ». – Échantillon représentatif de la population Tunisienne incluant 920 sujets. - Entretien en face à face. Résultats et discussion – On ne retrouve pas d’explication univoque à la « Folie ». Elle peut être liée à un événement de vie (17.3 %), à une origine physique (15.1 %), à une origine relationnelle (13.8 %) ou socio-économique (11.5 %). D’autres étiologies (tels que la malchance, le destin) sont citées dans 16.1 % des cas. – Pour la majorité (plus de 90 % des répondants), les actes violents, illégaux et transgressifs (meurtre, viol, inceste, hétéro agressivité) sont ceux qui caractérisent le « fou ». – Le fou serait pour la plupart, un être exclu de la société (78,9 %), du monde de travail (93,3 %) et du milieu familial (51,5 %). Mots clés : Représentation sociale, folie, troubles mentaux, exclusion. PO 457 REPRÉSENTATIONS SOCIALES DES SOINS PSYCHIATRIQUES EN TUNISIE CHERIF W., BRAM N., ELLOUMI H., MASMOUDI S., DAKHLAOUI O., GHARBI M., CHEOUR M. Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : Les progrès dans le domaine du traitement des maladies mentales sont notables. Cependant la réalité clinique nous confirme le retard de prise en charge de nombreux patients présentant des troubles psychiques. Cette hésitation à entrer en contact avec le système de soins est en garde partie due aux représentations collectives péjoratives des soins psychiatriques. L’objectif de notre travail est d’étudier la perception du soin psychiatrique dans la population générale. Matériel et méthodes : – Étude prospective se basant sur le questionnaire socioanthropologique de l’enquête « Santé mentale en population générale : Images et réalité », sous l’égide de l’OMS. – Échantillon représentatif de la population Tunisienne incluant 920 sujets. 181 9e Congrès de l’Encéphale – 3 questions sont analysées : Modalités de soins prévues pour un « Fou », un « malade mental » et un « dépressif », rôle de la famille et espoir de guérison. Résultats et discussion : – Le traitement médicamenteux occupe la première place des soins prévus pour le « Fou » et pour le « Malade mental ». Pour le « Dépressif », c’est le soutien relationnel qui prime (38.1 %). – Seuls 53,1 % des sujets pensent que la guérison du « Fou » est possible alors que celle du dépressif est admise unanimement (94,2 %). La guérison du malade mental est envisageable dans 72,7 % des cas. – Pour le « Fou », le soin à domicile est faiblement admis (41.6 %), par contre il est plausible pour le « Malade mental » (68.9 %) et encore plus pour le « Dépressif » (81.3 %). Conclusion : La représentation des soins psychiatriques est différente selon la pathologie étudiée, reflétant d’une part la dichotomie des représentations : folie et maladie mentale/dépression et d’autre part la méconnaissance des moyens thérapeutiques disponibles. Un travail de sensibilisation à grande échelle devrait être entamé. Mots clés : Représentation sociale, soins psychiatriques, troubles mentaux, traitement psychotrope, guérison. PO 458 MALADE MENTAL AU REGARD DES PROCHES KHAMMOUMA S., HAOUA R., HAJJI K., BOURGUIBA H., MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M. Service de psychiatrie CHU- Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Introduction : La maladie mentale engendre souvent stigmatisation et discrimination à l’égard du patient. Elle est à l’origine d’une invalidation sociale voire même d’une marginalisation. Nos objectifs étaient d’étudier, auprès des proches du malade, leur perception de la maladie mentale, d’apprécier leur tolérance et de discuter les facteurs pouvant influencer leurs opinions. Matériel et Méthodes : C’est une enquête réalisée à la consultation de psychiatrie du CHU de Mahdia auprès des proches accompagnant leurs malades. Les informations ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire préétabli et à partir des données figurant dans les dossiers médicaux. Résultats : 52 proches ont adhéré à cette enquête. Les caractéristiques générales révélaient un sexe ratio de 0,67, une origine rurale (61,5 %), un niveau socio économique moyen (42,3 %), un bas niveau scolaire (80,8 %) et un lien de parenté d’ascendant (32,7 %). Les caractéristiques de la maladie ont révélé des troubles psychotiques (55,8 %) suivis des troubles de l’humeur (23 %) et un mode de début essentiellement progressif (63,5 %). Les facteurs psychologiques, étaient les plus incriminés dans la genèse de la maladie (73,1 %). Une attitude d’intolérance vis-à-vis du malade a été rapportée par 63 % des cas. 30,8 % des proches, ne distinguaient pas la folie de la maladie mentale et 46,2 % considéraient que cette dernière est à l’origine d’un comportement dangereux. L’hospitalisation et la chimiothérapie étaient per182 çues comme source de stigmatisation respectivement chez 57,7 et 51,9 % des proches. Conclusion : Cette tentative de lecture pourrait nous aider d’une part à mieux comprendre les interrogations de l’entourage et d’autre part à adapter la prise en charge afin de faciliter la réadaptation et la réhabilitation sociale du malade mental. PO 459 IMAGE DU CORPS CHEZ LA FEMME TUNISIENNE MNIF L., FEKI I., MASMOUDI J., BAATI I., JAOUA A. Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : L’image du corps est le regard porté sur son propre corps de façon intériorisée, en tant que réalité subjective résultant de l’activité psychique de l’individu à travers ses expériences individuelles et sociales vécues. Objectifs : – évaluer la perception des femmes de leurs corps – étudier les liens entre la perception des femmes de leurs corps avec le regard que porte son entourage sur le corps ainsi que l’influence de la culture. Matériels et méthodes : Cent femmes tunisiennes, mariées et appartenant aux différentes catégories sociales, ont répondu à auto-questionnaire, comportant : – l’identification de la participante – des items évaluant la perception des femmes de leur propre corps – des items évaluant la perception des conjoints du corps de leurs femmes telle qu’elle a été rapportée par les participantes – des items évaluant le comportement des parents de la participante vis-à-vis de son corps, lors de son éducation. Résultats : L’âge moyen des patientes était de 36 ans et 7 mois. L’indice de masse corporelle était en moyenne de 24,76. La perception des femmes de leurs corps était positive dans la majorité des cas : le corps est perçu comme féminin dans 94 % des cas, jeune dans 76 % des cas et physiquement attirant dans 66 % des cas. Les femmes étaient satisfaites de leurs corps dans la moitié des cas. Pour les femmes insatisfaites de leur corps, la principale cause était le poids dans 55,1 % des cas. La satisfaction des femmes de leurs corps dépendait de la valorisation des parents et la perception positive du conjoint du corps avec une relation statistiquement positive (p égal respectivement à 0,019 et 0,005). Les conjoints jugeaient le corps de leur femme d’une façon positive dans 72 % des cas. Pour les conjoints insatisfaits, le poids constituait la cause de disgrâce dans 55,55 % des cas. Le modèle de la beauté adopté par les deux conjoints était le même dans 75 % des cas. Il s’agissait dans la majorité des cas d’un modèle combinant l’image de la beauté orientale et occidentale. Conclusion : La perception de l’image du corps chez les femmes tunisiennes est globalement positive. Cette différence Posters des résultats avec la littérature, pourrait être attribuée au modèle de référence, combinant entre l’image de beauté orientale et occidentale, adopté au sein du couple. PO 460 VÉCU PSYCHOLOGIQUE DU COUPLE STÉRILE BELBACHIR S., EL HAJJI K., EL KADIRI M., SEKKAT F.Z. Hôpital Universitaire AR-RAZI, SALÉ, MAROC L’Organisation Mondiale de la Santé estime entre 8 et 12 % les couples qui n’arrivent pas à concevoir un enfant. Dans le monde oriental, la stérilité est perçue différemment par rapport au monde occidental. Concevoir possède une valeur socioculturelle importante. Le couple stérile vit une détresse psychologique et subi des pressions de la part de la communauté à laquelle il appartient. Objectif : explorer et analyser l’impact psychologique de l’infertilité dans le couple marocain et proposer un soutien psychologique le plus approprié à notre contexte. Méthode : pour cette étude transversale non interventionelle, nous avons choisi la consultation obstétricale de la clinique de gynécologie et obstétrique des Orangers à Rabat (CHU IBN SINA) et des consultations privées. 70 couples ont été recrutés. Les partenaires ont été individuellement interviewés. Un hétéro-questionnaire composé de plusieurs items a servi à relever les caractéristiques sociodémographiques et données médicales anamnestiques inhérentes au couple. L’évaluation psychologique a été réalisée au moyen d’une échelle d’évaluation recommandée dans la littérature. Résultats : En cours, étude descriptive et analytique traitée par SPSS. échantillon des parents d’enfants cancéreux hospitalisés. Pour cela, nous utiliserons un hétéro-questionnaire pour recueillir les données socio démographiques, et les échelles de Hamilton d’anxiété et de la dépression. PO 462 RÉACTION DES PARENTS FACE À LA PREMIÈRE DÉCOMPENSATION PSYCHOTIQUE ELKADIRI M., ELJARRAFI R., ELHAJJI K., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Clinique universitaire psychiatrique Arrazi, RABAT, MAROC La survenue d’un premier épisode psychotique chez l’adolescent ou l’adulte jeune constitue un événement douloureux aussi bien pour le patient que sa famille, d’autant plus que son évolution reste incertaine. En effet l’exactitude diagnostique ne pourra être établie qu’après un minimum de plusieurs mois, avec un risque d’évolution vers la schizophrénie qui reste à ce jour perçu avec beaucoup de pessimisme. Cette première décompensation psychotique est vécue par les parents de manière variable selon les individus avec des réactions d’incompréhension, de stress, d’angoisse, de culpabilité voire même des états dépressifs. L’objectif de notre travail est d’évaluer à travers une étude prospective les réactions et la souffrance psychique des parents face au premier épisode psychotique de leur enfant et leur implication dans la prise en charge ultérieure. PO 463 SULCUS TEMPORAL SUPÉRIEUR ET AUTISME : REVUE DE LA LITTÉRATURE PO 461 LA SOUFFRANCE DES PARENTS DES ENFANTS CANCÉREUX BOURGOU S., HALAYEM S., CHAIB N., HADHRI I., OTHMAN S., CHARFI F., BELHADJ A., BOUDEN A., HALAYEM M.B. TAIBI H., KADIRI M., JERRAFI R., BELBACHIR S., TAHIRI F., OUANASS A. Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Hôpital ARRAZI, SALÉ, MAROC Le cancer de l’enfant est une maladie grave dont l’incidence annuelle au Maroc est estimée entre 1 200 et 1 300 nouveaux cas chaque année. La découverte de cette maladie est un événement douloureux pour le père comme pour la mère mais combien leur vécu peut être différent. Les pères sont les plus touchés démontrant de graves difficultés de vie : abandon de la famille, alcoolisme, problèmes somatiques ou psychosomatiques, dépression profonde ou dévalorisation de l’image de soi. Alors que la mère est souvent la personne la plus proche de l’enfant, le temps et l’énergie qu’elle consacre à l’enfant lui permettent de lutter contre l’angoisse et de supporter la douleur, créant ainsi un lien tellement fort et privilégié avec l’enfant. L’objectif de notre étude est d’évaluer la souffrance psychique spécifique des parents d’enfants cancéreux et ses répercussions sur l’équilibre familial. Nous menons notre étude au siège de l’association Avenir (association d’amis et parents d’enfants cancéreux), sur un Prérequis : Après les études sur les primates et les sujets cérébrolésés et suite aux découvertes concernant l’implication du lobe temporal et plus spécifiquement du « sulcus temporal supérieur » (STS) dans l’adaptation sociale, de nombreux travaux se sont intéressés à spécifier les bases neurofonctionnelles de ces compétences. Le sulcus temporal supérieur a ainsi été clairement impliqué dans la perception des mouvements d’autrui, dans la perception des informations sonores à caractère social et plus généralement dans la cognition sociale dont la théorie de l’esprit constitue un vaste champ. C’est dans le cadre du dysfonctionnement social des sujets souffrant d’autisme et particulièrement des anomalies cognitives sous-jacentes : anomalies de la reconnaissance des émotions, de l’orientation du regard, déficit de l’attention conjointe, déficit en théorie de l’esprit, que le STS a été impliqué dans la physiopathologie de ce trouble. Méthodologie : Nous proposons, au travers d’une recherche sur Medline à partir des mots clés suivants : « autism » et « superior temporal sulcus », de synthétiser les travaux de la littérature qui ont traité de l’implication du STS dans la physiopathologie de l’autisme. 183 9e Congrès de l’Encéphale Résultats : L’étude de la littérature rapporte la présence, chez le sujet souffrant d’autisme, d’anomalies aussi bien morphoanatomiques (cortex temporal d’épaisseur moindre) que fonctionnelles (lors d’épreuves de perception des visages, de la voix, de l’orientation du regard et d’épreuves de la théorie de l’esprit) du STS. Ces dysfonctionnements ont été intégrés, sur la base des anomalies retrouvées en imagerie fonctionnelle, dans le cadre des anomalies de la connectivité cérébrale, considérées comme l’un des modèles physiopathologiques les plus pertinents de ce trouble. PO 464 LE VÉCU DES PARENTS FACE A LA PREMIÈRE HOSPITALISATION EN MILIEU PSYCHIATRIQUE ELJARRAFI R., ELKADIRI M., TAIBI H., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Clinique universitaire psychiatrique Arrazi, RABAT, MAROC L’hospitalisation en milieu psychiatrique engendre une grande souffrance aussi bien pour le patient que pour la famille, notamment les parents. Cette séparation peut déclencher des réactions diverses qui peuvent prendre différentes formes comme le déni, la banalisation, le rejet ou des troubles plus graves comme l’anxiété et la dépression. L’intérêt de notre travail est d’évaluer le vécu des parents face à la première hospitalisation de leurs enfants dans un service psychiatrique, utilisant à cet effet un hétéro-qestionnaire et les échelles d’HAMILTON de l’anxiété et de la dépression. PO 465 VARIATION DE L’ESTIME DE SOI ET DU SOI PHYSIQUE SELON LE GENRE : ÉTUDE À PROPOS DE 80 SPORTIFS CHARFI N., MASMOUDI J., MNIF L., BÄATI I., JAOUA A. Psychiatrie A CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Il est admis que le domaine corporel participe à la construction et à la structuration de l’estime globale de soi, et plus particulièrement chez les jeunes. Selon Sonstroem, participer à une activité physique permet d’améliorer l’estime de soi mais également la valeur physique perçue. Objectif : Évaluer l’effet du genre sur l’estime de soi et le soi physique. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale, descriptive et analytique, ayant concerné 80 jeunes sportifs handballeurs catégorie sénior, sur une période de trois mois (janvier 2010 à mars 2010). Notre population a été divisée en deux groupes égaux en fonction du sexe. Chaque sportif a répondu à un auto-questionnaire comportant : – Des données sociodémographiques (résidence, niveau scolaire et statut matrimonial) – Des données concernant la pratique sportive (âge de début, l’âge de début de l’activité en senior) – L’Inventaire du Soi Physique composé de six échelles : estime globale de soi (EGS), valeur physique perçue (VPP), 184 endurance (E), compétence sportive (CS) apparence physique (A) et force (F) – L’échelle d’estime de soi de ROSENBERG composée de dix items. Résultats L’âge moyen des garçons a été de 22,7 ans ; ET = 3,13, celui des filles a été de 21,6 ans ; ET = 2,6.p = 0,1. Il n’existe pas de différence entre les deux groupes concernant les données sociodémographiques. Les garçons ont débuté l’activité sportive en sénior plus tard que les filles (p = 0,048). Les filles sportives avaient une meilleure estime de soi que les garçons (35 % versus 7,5 % ; p = 0,03). Pour les six dimensions du soi physique, les garçons avaient des scores plus élevés que les filles pour les dimensions E et F. Par ailleurs, pour les filles, une bonne estime de soi a été significativement liée à de meilleurs scores pour EGS et les dimensions VPP, CS, A. Conclusion : Pour les sportives l’amélioration de soi physique serait un objectif à atteindre pour augmenter l’estime de soi et les compétences sportives. PO 466 LE BURN-OUT CHEZ LES MÉDECINS EN FORMATION AU MAROC LAHLOU F., KETTANI N., ELGHAZOUANI F., RHARRABTI S., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC Le Burn Out Syndrome des Anglo-Saxons, le Kaloshi (mort par la fatigue au travail) au Japon, est le syndrome d’épuisement professionnel lié à un stress prolongé, provoquant un épuisement physique et psychologique. La santé des médecins dépend aussi de celle des patients, la violence psychique en milieu hospitalier devrait être considérée comme un risque professionnel pour le personnel soignant et être traitée comme telle. En France, les médecins sont deux fois plus déprimés que la population générale (10 à 15 % selon des études), 47 % des médecins libéraux présentent les symptômes de Burn Out, comme cause de leur stress, les médecins indiquent comme facteurs impliqués le poids financier dans 82 % et les contraintes administratives dans 70 %. De nos jours, on remarque le flux plus important des consultations en psychiatrie par le personnel soignant. Méthodologie : On a réalisé une étude prospective au sein des différents services médicaux, chirurgicaux et de réanimation au CHU Hassan II Fès – Maroc. Cette étude a comme population cible les internes et les résidents et ceci à la base d’un questionnaire comportant trois rubriques : les éléments d’identité, les questions relatives à l’organisation du travail et d’autres relatives à l’impact des conditions de travail. Certes, il y a des services plus touchés que d’autres, est-ce que c’est dû à la discipline elle-même, à l’ambiance du service ou à la personne du leader de ce service ? Posters Résultats : en cours PO 467 « BURN-OUT » OU « SYNDROME D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL » DES INFIRMIERS BASSI S., CHERIF W., ELLOUMI H., GHAFFARI O., DAKHLAOUI O., CHEOUR M. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Le stress chronique au travail a contribué à la naissance du « Burn out syndrome » ou « syndrome d’épuisement professionnel » qui est de plus en plus fréquent et dont les conséquences sont néfastes sur le déroulement et le rendement au travail. L’objectif de notre travail était d’évaluer les causes, la fréquence et le degré du burn out chez les infirmiers, ainsi que les solutions proposées afin de concevoir des programmes de prévention. Nous avons mené une étude descriptive portant sur les infirmiers travaillant dans des services hospitalo-universitaires de Tunis, de spécialités différentes, en utilisant un questionnaire relevant les caractéristiques personnelles et professionnelles des infirmiers, l’échelle de BECK pour la dépression et le MBI pour l’évaluation de burn out. Les résultats de notre étude ont montré que 7.75 % des infirmiers avaient un burn out sévère. – 39.5 % avaient un épuisement émotionnel élevé. – 34.1 % des infirmiers présentaient un niveau élevé de dépersonnalisation. – 17.8 % des infirmiers avaient un niveau d’accomplissement personnel bas. Le burn out est un fléau de la société moderne, dont la prévention est primordiale pour améliorer la qualité des soins. PO 468 SYNDROME DE CAPGRAS ET TROUBLE DE L’IDENTIFICATION DES VOIX : ILLUSTRATION À PARTIR D’UN CAS CLINIQUE TRAN S. Centre hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE Introduction : Le syndrome de Capgras constitue l’un des troubles d’hypo-identification des personnes par non-reconnaissance affective d’un visage normalement familier. Le cas princeps et l’ensemble des cas décrits dans la littérature, recensent des patients discernant une ressemblance physique globale entre le proche et le sosie mais distingués au moyen de minutieux détails physiques. Rares ont été les cas décrits de syndrome de Capgras par non reconnaissance affective de la voix. Description : Mme L, 82 ans, aux antécédents connus d’épisodes dépressifs majeurs, a présenté depuis quelques mois des troubles mnésiques évocateurs d’un syndrome démentiel débutant. L’apparition secondaire de troubles du comportement à type de négativisme et d’oppositionnisme, dans un contexte dépressif, a conduit à une hospitalisation en urgence. La patiente a présenté alors un délire d’identification des personnes avec non reconnaissance auditive de la voix et du mode d’expression normalement familiers de son frère. La reconnaissance physique est, quant à elle, entièrement conservée. Elle a spontanément évoqué le terme de « sosie ». L’instauration d’un traitement par Risperdal et la poursuite du traitement antidépresseur par Anafranil, a permis la résolution de cette symptomatologie délirante. Discussion : La reconnaissance vocale semble ainsi, au même titre que la reconnaissance physique, représenter un élément déterminant dans la reconnaissance des personnes. Le cas clinique illustre le modèle neuropsychologique complexifié présenté par Ellis et Young, synthétisant l’ensemble des voies nécessaires à la reconnaissance d’une personne familière. PO 469 MOTIFS DES CONGÉS DE MALADIE DE LONGUE DURÉE EN PSYCHIATRIE MINIAOUI S., MERSNI M., MZIOU O., DEROUICHE S., ABOUB H., NACEF F. RAZI, TUNIS, TUNISIE Objectifs : L’objectif de ce travail est d’identifier les pathologies les plus pourvoyeuses de congés de maladie de longue durée dans le secteur publique tunisien. Méthode : Notre travail est une étude descriptive et rétrospective sur les dossiers de 100 fonctionnaires du secteur publique examinés dans le cadre d’un contrôle de congé de maladie de longue durée dans le service de psychiatrie « A » de l’hôpital RAZI durant l’année 2009. Résultat : Les femmes représentent 71 % de notre échantillon. La moyenne d’âge est de 46 ans. Près de la moitié des patients relèvent du ministère de l’Éducation Nationale et le tiers relèvent du ministère de la Santé Publique. La durée moyenne du congé de maladie de longue durée au moment du contrôle est de 13 mois. Un tiers des patients souffrent d’une pathologie organique au moment du contrôle. Les troubles de l’humeur représentent 90 % des motifs de congé de maladie de longue durée, les troubles dépressifs étant les plus retrouvés avec 84 % de la totalité des patients contre 6 % pour le trouble bipolaire. 8 % des patients présentent un trouble anxieux : il s’agit d’un trouble anxieux généralisé dans un tiers des cas et d’un ESPT dans 25 % des cas. Dans 5 % des cas nous trouvons une comorbidité entre trouble de l’humeur et trouble anxieux. 5 % des patients présentent un trouble de l’adaptation et un seul patient présente un trouble psychotique. Conclusion : Parmi les maladies mentales les troubles dépressifs sont le motif le plus fréquent de prescription de congés de maladie de longue durée. La stigmatisation des troubles mentaux et de leur traitement constitue un frein majeur à leur dépistage ce qui augmente le risque de la chronicisation d’un épisode dépressif surtout lorsqu’il est entretenu par une situation stressante ou une affection organique associée. 185 9e Congrès de l’Encéphale Un dépistage ciblé des troubles dépressifs parmi les catégories professionnelles à risque peut contribuer à réduire le poids social et économique des arrêts de travail de longue durée. PO 470 VISAGES DE LA FUREUR GUERRIÈRE LE PAPE E., TOURINEL G. HIA Robert Picqué, VILLENAVE D’ORNON, FRANCE Introduction : Des états de fureur au combat sont décrits depuis la haute Antiquité dans différentes cultures européennes. Ces phénomènes sont toujours rapportés comme des comportements extraordinaires et hors du commun (ce qui pose donc la question de leur dimension pathologique) et leurs descriptions sont assez comparables (ce qui laisse supposer une relative homogénéité nosographique). Après une description des cas historiques les plus significatifs, nous en proposons une lecture psychopathologique. Cas historiques : • L’Aristie : dans la littérature grecque classique, il s’agit d’une série d’exploits individuels accomplis par un héros en transe. Le guerrier, dont la puissance et l’habileté sont décuplées, est déshumanisé et comparé à un animal sauvage, voire à une force naturelle primitive que rien ne peut arrêter. Dans l’Iliade, cet état concerne des héros comme Achille, Hector ou Patrocle. • Cuchulainn : il est le prototype du héros dans la mythologie celtique irlandaise. Au cours des combats, sa fureur est telle que son physique s’en trouve altéré. Ses cheveux se dressent, des flammes sortent de sa bouche. Pour l’apaiser, il faut alors le baigner dans trois bains successifs d’eau glacée. • Les Berserker : dans les sagas scandinaves, ce terme désigne des « guerriers-fauves » qui rentrent dans une fureur sacrée les rendant invincibles et insensibles aux blessures ou à la peur. Ils partent alors au combat sans armures, vêtus de peaux de bête, les yeux révulsés et mordent rageusement leur bouclier. Discussion : En dehors de toute considération culturelle ou de croyance, ces états exceptionnels posent la question de leur lien éventuel avec la nosographie psychiatrique, en partie grâce à l’éclairage des troubles psychiques de guerre actuels. Nous évoquons ainsi successivement les troubles de la personnalité, l’usage de substances, les états psychotiques aigus et les traumatismes psychiques sous leur forme aiguë ou retardée. Conclusion : Profondément ancrée dans l’imaginaire guerrier européen, la description de ces états de fureur est peut être le reflet antique de troubles psychiques au combat et pose la question de la comparaison avec les descriptions actuelles de ces mêmes troubles. PO 471 PRÉOCCUPATIONS PARENTALES ET DYSFONCTION PATERNELLE JURUS M. Cabinet libéral, LYON, FRANCE L’harmonisation de quatre préoccupations parentales favorise un berceau relationnel satisfaisant pour l’enfant et ses 186 parents. Les préoccupations maternelles et paternelles primaires permettent l’adaptation de chaque parent au nourrisson. Les préoccupations parentales secondaires correspondent à l’attention de chaque parent vis-à-vis de l’autre parent. Elles favorisent la sortie du lien fusionnel par l’existence du lien affectif qui unit les deux parents. L’absence ou l’exacerbation d’une de ces quatre préoccupations parentales engendre parfois des situations pathogènes dans la triade pèremère-bébé. Un dysfonctionnement parental peut entraîner une souffrance chez le bébé et l’autre parent. L’enfant symptôme apparaît le plus souvent quand il existe une souffrance dans le lien à la mère. Une mère peut être le symptôme d’un père dysfonctionnant. La dysfonction paternelle ne correspond pas à des pathologies psychiatriques mais existe dans l’exacerbation ou l’absence des préoccupations paternelles primaire et secondaire. La mère symptôme se sent disqualifiée en tant que femme et/ou mère en réponse à des attitudes paternelles. La volonté du père dysfonctionnant de s’impliquer dans le soin et de se remettre en question favorise un passage du désaccordage à l’accordage parental. PO 472 STRATÉGIES D’AJUSTEMENT ET ANXIÉTÉ DURANT LES PÉRIODES PRÉ ET POSTNATALES SPITZ E. (1), GEORGE A. (1), SPITZ Y. (2) (1) Université Paul Verlaine Metz, METZ, FRANCE (2) Université de Reims, REIMS, FRANCE L’étude des affects anxieux pendant la période périnatale n’a pas attiré beaucoup l’attention contrairement à l’étude des affects dépressifs pré et postpartum. Peu de recherches ont étudié les liens entre les stratégies d’ajustement et l’anxiété lors de ces périodes. Les objectifs de cette recherche sont (1) d’évaluer la prévalence de l’anxiété en pré et postnatal, (2) d’étudier les stratégies d’ajustement des femmes, afin de (3) pouvoir éclairer les différents profils des femmes anxieuses durant la période périnatale. Pour cette recherche longitudinale 204 femmes ont rempli un questionnaire avec l’HADAnxiété (Lepine, 1985) et le Brief COPE (stratégies de coping, Muller & Spitz, 2003) au troisième trimestre de leur grossesse. Puis huit semaines après leur accouchement, 65 femmes ont répondu une deuxième fois au questionnaire. Dans notre échantillon 20, 1 % de femmes enceintes sont anxieuses (HAD-A ≥ 10), 17,6 % légèrement anxieuses et 62, 3 % sont non anxieuses (HAD-A ≤ 7). En postpartum, 25 % des femmes sont anxieuses, 18,8 % légèrement anxieuses et 56, 2 % sont non anxieuses. Il y a un lien très significatif entre le fait de présenter de l’anxiété en pré et en postnatal (X2(4) = 20, 52). Par contre les stratégies d’ajustement utilisées par les femmes anxieuses diffèrent avant et après l’accouchement : en prépartum, elles utilisent l’expression des sentiments (= .28) et l’auto-accusation (blâme) (= .34), et pas le coping actif (= -.30). En postpartum, elles utilisent toujours le blâme (= .28), mais également le déni (= .27) et absolument pas l’humour (= -.32). Ainsi, les femmes anxieuses mettent en place plus de stratégies non-adaptatives. Le blâme décrit le fait de se faire des reproches en lien avec un sentiment de culpabilité, il est associé à plus d’anxiété en périodes pré et postnatales. Par contre, pour les Posters autres stratégies associées à l’anxiété, il y a des différences entre ces 2 périodes. En prépartum, l’expression des sentiments ne permet pas de faire diminuer l’anxiété, au contraire. De plus ces femmes anxieuses ne sont pas dans la résolution active des situations. En postpartum l’utilisation du déni est associée à plus d’anxiété et ces nouvelles mères n’arrivent pas à faire appel à l’humour pour diminuer leur anxiété. PO 473 HISTOIRE FAMILIALE DES TROUBLES PSYCHIATRIQUES CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLE SCHIZOAFFECTIF EL ATI T., SEJIL I., HOMRI W., HAJERI S., BEN BECHIR M., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Entre deux grandes entités psychiatriques bien définies, la schizophrénie et le trouble bipolaire, un troisième trouble s’est progressivement différencié : le trouble schizoaffectif ou schizophrénie dysthymique. L’objectif de notre travail était de déterminer la fréquence des antécédents familiaux de troubles psychiatriques chez 30 patients souffrant de trouble schizoaffectif. Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective qui a porté sur 30 patients suivis pour trouble schizoaffectif dans notre service de psychiatrie « C » de l’hôpital Razi. Résultats : Notre population est marquée par une prédominance masculine (84 %). 70 % des patients ont des antécédents familiaux psychiatriques. Les antécédents familiaux se répartissent de la manière suivante : – Schizophrénie : 40 % dont 20 % sont des apparentés de deuxième degré. – Trouble bipolaire : 18 % dont 16 % sont des apparentés de deuxième degré. – Trouble schizoaffectif : 4 % dont la moitié (2 %) sont des apparentés de deuxième degré. – Trouble dépressif : 8 % dont 5 % sont des apparentés de deuxième degré. Conclusion : Notre étude rejoint les études familiales retrouvées dans la littérature qui sont en faveur d’une vulnérabilité commune entre schizophrénie, trouble bipolaire et trouble schizoaffectif. Considérant l’histoire familiale de troubles psychotiques et affectifs, le trouble schizoaffectif occupe une position intermédiaire entre schizophrénie et trouble bipolaire. PO 474 LA CRISE DU MILIEU DE LA VIE CHEZ LE MILITAIRE thologie du militaire puisque cette période coïncide avec l’âge de la retraite. La compréhension de tout être ne saurait se faire sans la prise en compte de son environnement ; cet environnement c’est d’abord la famille mais c’est aussi le milieu social et professionnel. Ceci nous parait spécialement vrai quand il s’agit d’un homme en crise, comme dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui. Alors qu’en est-il des réactions à cette période ? PO 475 TROUBLES PSYCHIATRIQUES DU POST-PARTUM ÉTUDE AUPRÈS DE 20 PATIENTES SAMIHA J., ZALILA H., EUCHI L., DAKHLIA N., BOUSSETTA A. Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La majorité des auteurs s’accordent pour dire que la maternité et le post-partum constituent une période de vulnérabilité particulière aux décompensations, voire à l’éclosion de pathologies psychiatriques, notamment thymiques et psychotiques. Objectifs : L’objectif de ce travail était de décrire les caractéristiques socio-démographiques et cliniques de 20 patientes hospitalisées pour des troubles psychiatriques survenant en post-partum. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive réalisée au service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi au prés de 20 patientes hospitalisées pendant la période allant de janvier 2006 à juin 2010 chez qui le diagnostic de troubles psychiatriques du post-partum a été retenu. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire et en utilisant les dossiers médicaux. Ont été déterminées le déroulement de la grossesse et de l’accouchement ainsi que la réaction du conjoint. Résultats : La moyenne d’âge des patientes était de 31 ans. La majorité était d’origine péri-urbaine ou urbaine (90 %), de niveau scolaire primaire (75 %), sans profession (85 %) et mariées (80 %). Une grossesse compliquée a été observée chez 5 patientes. Un épisode dépressif majeur a été relevé dans 25 % des cas, un trouble psychotique du post-partum dans 30 % des cas alors qu’une décompensation d’une pathologie préexistante a été notée chez 35 % des patientes. Conclusion : Des mesures thérapeutiques, préventives et curatives précoces sont à proposer pour les femmes en postpartum, particulièrement soumises à des stress multiples, en passant par de simples mesures éducatives des femmes et de leur entourage proche. TAHRI R. (1), SEMAOUNE B. (2) (1) HCA, ALGER, ALGERIE (2) HÔPITAL, ALGER, ALGERIE Notre intervention se donne pour but d’étudier et de discuter la notion de crise du milieu de la vie peu usitée tant en Algérie qu’en France, mais fréquemment employée aux États-Unis où elle semble entrer dans le langage courant. Cette crise du milieu de la vie prend un aspect particulier en psychopa- PO 476 PSYCHOSES PUERPÉRALES AU SERVICE DE PSYCHIATRIE DE FÉS : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE SUR DIX ANS (2000-2010) TLIJI A., KHELAFA S., BARRIMI M., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC 187 9e Congrès de l’Encéphale Les psychoses puerpérales sont décrites comme des bouffées délirantes polymorphes avec éléments confusionnels et thymiques, de symptomatologies changeantes, et d’évolution fluctuante. La prévalence des psychoses puerpérales a énormément diminué dans les pays industrialisés, cela grâce à l’amélioration du suivi obstétrical et des conditions sanitaires. Au Maroc, les psychoses puerpérales restent encore fréquentes malgré l’amélioration du niveau sanitaire du pays et l’implication du gouvernement dans les programmes de la santé maternelle et mentale. Pour bien cerner les différents aspects de cette affection, nous avons menée une étude rétrospective dans notre service portant sur une période de dix ans, allant du janvier 2000 à décembre 2010. Objectifs : – Étudier les caractéristiques sociodémographiques des parturientes présentant cette pathologie. – Décrire les principaux tableaux cliniques de ces patientes. – Préciser les modalités thérapeutiques dont les patientes ont bénéficié. – Décrire l’évolution à long terme de ces patientes. Méthodologie : Population cible : patientes hospitalisées au service de psychiatrie du CHU Hassan II de Fès-Maroc ayant le diagnostic de psychose puerpérale. Période d’étude : de janvier 2000 au décembre 2010. Outil de travail : Exploitation des données sur les dossiers de ces patientes hospitalisées. La fiche d’exploitation comprend quartes rubriques : – Le profil sociodémographique des patientes. – Les divers tableaux cliniques exprimés. – Les thérapeutiques reçues. – L’évolution à long terme des psychoses puerpérales. Résultats : en cours PO 477 LE DÉNI DE GROSSESSE. MME G : UN DEUXIÈME DÉNI QUI INTERROGE CHAULET S. (1), JUAN-CHOCARD A.S. (2), BUFFET D. (1), DESCAMPS P. (1), DUVERGER P. (1) (1) CHU ANGERS, ANGERS, FRANCE (2) CH VERSAILLES, VERSAILLES, FRANCE Le déni de grossesse est une entité floue, mal définie, ne faisant l’objet d’aucun consensus international. Pourtant ce phénomène est souvent rencontré par les professionnels de santé et suscite de nombreuses interrogations, tant concernant son mécanisme que sa prise en charge. Le déni de grossesse peut être défini par l’ensemble des grossesses passées inaperçues chez la femme enceinte au-delà du premier trimestre de grossesse. Le déni est dit « total » lorsque la prise de conscience de la grossesse a lieu lors de l’accouchement. Le déni est dit « partiel » lorsque la grossesse est découverte avant la mise en travail, habituellement au deuxième trimestre. La prévalence du déni de grossesse 188 (déni partiel et déni total) se situe entre 2 et 3 cas pour 1 000 naissances. Pour la plupart des auteurs, il n’existerait pas de « profil type » de femmes à risque de déni de grossesse ; la population des femmes concernées semble hétérogène. Le déni de grossesse peut parfois être associé à divers risques : proportion accrue de complications obstétricales pour la mère et son fœtus, en lien avec une absence d’adaptation de la femme à son état de grossesse et à des soins anténataux insuffisants (Wessel, 2007), accouchement sous X, abandon à la naissance (Bonnet, 1993), et dans une minorité de cas, l’infanticide (Dayan, 1999). Dans un premier temps les auteurs abordent, à partir d’une revue de la littérature, les caractéristiques cliniques du déni de grossesse et les difficultés posées par cette entité. À partir de la description clinique de Mme G., qui a présenté une récidive de déni partiel de grossesse, certaines particularités cliniques du déni de grossesse sont mises en exergue. L’importance du repérage des femmes présentant un déni de grossesse est souligné, en vue d’améliorer leur prise en charge. Références 1. Bonnet C. Adoption at birth : prevention against abandonment or neonaticide. Child Abuse & Neglect 1993, 17 : 501-513. 2. Dayan J., Andro G., Dugnat M. Déni de grossesse. In : Psychopathologie de la périnatalité. Paris : Masson, 1999: 41-49. 3. Wessel J., Gauruder-Burmester A, Gerlinger C. Denial of pregnancy - characteristics of women at risk. Acta Obstetrica et Gynecologia 2007, 86 : 542-546. PO 478 ANXIÉTÉ, DÉPRESSION, COPING CHEZ LES PARENTS D’ENFANTS HANDICAPÉS BEN THABET J., SALLEMI R., BOUZIDI N., HSAIRI I., ZOUARI L., ZOUARI N., TRIKI C., MAALEJ M. CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE Les parents d’enfants handicapés sont confrontés à un stress important. Le but de notre travail était d’évaluer l’impact psychologique et les stratégies d’adaptation des parents d’enfants atteints de handicap moteur et/ou mental. Nous avons mené une étude exhaustive, auprès de tous les parents accompagnant leurs enfants handicapés, suivis au service de neuropédiatrie du CHU Hédi Chaker de Sfax, en Tunisie, pendant le mois de septembre 2010. Les répercussions psychologiques ont été évaluées par l’échelle de Hamilton de l’anxiété et l’échelle de Beck de la dépression. Pour évaluer les stratégies de coping, nous avons utilisé le BriefCOPE. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS. Nous avons recensé 35 enfants présentant une pathologie neurologique responsable de handicap moteur, mental ou mixte (moteur et mental) et d’un polyhandicap (handicap mixte et sensoriel) et autant de parents. Le taux des enfants autonomes sur le plan fonctionnel était de 37,1 %. Sur le plan professionnel, 20 % des parents étaient devenus inactifs. Le taux de dépression et d’anxiété chez les parents était, respectivement, de 51,4 % et de 68,6 %. Le taux des déprimés était significativement plus élevé chez les mères que les Posters pères (p = 0,0028). L’anxiété était corrélée à la présence d’un cas similaire dans la fratrie de l’enfant (p = 0,029). La dépression était corrélée à l’utilisation du coping centré sur l’émotion (p = 0,003). Les stratégies de coping les plus utilisés étaient la religion (20 %), le coping actif (17,1 %), l’acceptation (14,3 %), l’expression des sentiments (11,4 %) et le soutien émotionnel (8,6 %). Le taux d’utilisation du coping centré sur l’émotion était de 65,7 % et de celui centré sur le problème était de 34,3 %. Les mères utilisaient plus fréquemment que les pères le coping centré sur l’émotion (p = 0,021). Les répercussions anxiodépressives du handicap d’un enfant sur les parents sont relativement lourdes. Ces derniers devraient être incités à utiliser le coping centré sur le problème pour les aider à mieux accompagner leur enfant handicapé. PO 479 QUALITÉ DE VIE DES PARENTS D’ENFANTS HANDICAPÉS BEN THABET J., SALLEMI R., BOUZIDI N., HSAIRI I., ZOUARI L., ZOUARI N., TRIKI C., MAALEJ M. CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE Notre objectif était d’évaluer la qualité de vie (QDV) des parents d’enfants atteints de handicap moteur et/ou mental. Nous avons mené une étude exhaustive, auprès de tous les parents accompagnant leurs enfants handicapés, suivis au service de neuropédiatrie du CHU Hédi Chaker de Sfax, en Tunisie, pendant le mois de septembre 2010. La qualité de vie des parents a été évaluée à l’aide d’une échelle générique : la SF-36 ; un score global moyen < 66.7 indiquait une QDV altérée. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS. L’étude comparative s’est basée sur le test chideux et le test de Fischer. Nous avons recensé 35 enfants présentant une pathologie neurologique responsable de handicap moteur, mental ou mixte (moteur et mental) et d’un polyhandicap (handicap mixte et sensoriel) et autant de parents. La prise en charge à domicile était assurée par les deux parents dans 57,1 % des cas. La prise en charge éducative était faite dans un centre spécialisé dans 8,6 % des cas et dans une école ordinaire dans 11,4 % des cas. Sur le plan professionnel, 20 % des parents avaient dû abandonner leur activité pour s’occuper de leur enfant. Le score global moyen de la SF-36 était de 60,98. Une QDV altérée a été relevée chez 57,1 % des parents. Les dimensions de la SF-36 les plus altérées étaient : les limitations dues à la santé psychique D5 (74,3 %), la santé psychique D4 (65,7 %), les limitations dues à la santé physique D2 (45,7 %), la vie et les relations avec les autres D6 (40 %). Le bas niveau socioéconomique et l’arrêt du travail causé par le handicap étaient corrélés avec une QDV altérée (p = 0,02 et p = 0,042). La dépendance fonctionnelle de l’enfant et la présence d’un autre enfant handicapé dans la même famille influençaient de façon significative la vie sociale des parents (p = 0,046 et p = 0,002). Le handicap d’un enfant aurait des répercussions indéniables sur la qualité de vie des parents. Une information adéquate et mesurée de la part du personnel soignant, contribuerait à déculpabiliser les parents améliorant, ainsi, leur qualité de vie, mais aussi leur permettant de mieux faire face et aider leurs enfants. PO 480 ACTES MÉDICO-LÉGAUX ET COMITIALITÉ BANNOUR N., DJEBBY R., ELLOUMI H., MAHMOUDI K., RIDHA R., CHEOUR M. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : La possibilité de commettre un acte criminel au cours d’une crise convulsive ou dans la phase post critique est connue quoi qu’elle demeure exceptionnelle selon la littérature. La détermination de la relation entre les actes médicolégaux et la comitialité chez le patient épileptique a des implications directes sur la détermination de la responsabilité pénale. Objectif : Étudier la relation entre les actes médicolégaux de patients atteints d’épilepsie ayant bénéficié d’un non lieu pour cause de démence selon le Code Pénal Tunisien et les crises convulsives. Méthodologie : Une étude rétrospective, descriptive portant sur la population de service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi entre 1998 et 2010. Résultats : Vingt trois actes médicolégaux avaient été commis par des patients atteints d’épilepsie. La majorité des actes médicolégaux avaient été commis à distance des crises convulsives avec 73 %, 18 % en postcritique, avec un intervalle moyen entre la crise et l’acte de 22.5 heures, et 9 % en période critique dans des crises partielles complexes. Une amnésie de l’acte médicolégal avait été observée dans tous les actes médicolégaux critiques et 50 % des actes médicolégaux inter-critiques. Discussion : Les actes médicolégaux paraissent rares au cours des crises épileptiques, l’absence de responsabilisation des patients est contestée. PO 481 CARACTÉRISTIQUES DES ACTES MÉDICO-LÉGAUX COMMIS PAR LES PATIENTS ÉPILEPTIQUES BANNOUR N., DJEBBY R., ELLOUMI H., MAHMOUDI K., RIDHA R., CHEOUR M. Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE Introduction : La corrélation entre l’épilepsie et les comportements violents est controversée, de même que la responsabilité pénale de patients épileptiques est encore sujette de débats. La compréhension des caractéristiques des actes médicolégaux commis par les patients épileptiques nous permet d’avoir une meilleure approche. Objectif : Déterminer les caractéristiques des actes médicolégaux de patients atteints d’épilepsie ayant bénéficié d’un non lieu pour cause de démence selon le Code Pénal Tunisien. Méthodologie : Une étude rétrospective, descriptive portant sur la population de service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi entre 1998 et 2010. 189 9e Congrès de l’Encéphale Résultats : Vingt trois actes médicolégaux avaient été commis par 21 patients atteints d’épilepsie. L’âge moyen au moment de l’acte médicolégal était de 29 ans. Les agressions physiques représentaient 60 % des actes médicolégaux. Le crime le plus fréquent était la tentative de meurtre. Peu d’actes médicolégaux avaient été commis sous l’emprise de toxiques avec 21 %, le toxique le plus utilisé était l’alcool. Discussion : Nos résultats rejoignent ceux de la littérature pour la prédominance des agressions physiques, mais l’âge moyen de nos patients était plus jeune et les actes commis sous l’emprise de toxique étaient beaucoup moindres par rapport aux études menées en Occident. PO 482 FILICIDE PATERNEL : ÉTUDE CLINIQUE ET CRIMINOLOGIQUE MAHMOUDI K., CHANNOUFI L., DJEBBI R., BANNOUR N., HOMRI W., ZAGHDOUDI L., LEBBEN R. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le filicide est le meurtre d’un ou de plusieurs enfants par l’un ou les deux parents. C’est un crime rare en Tunisie et dans le monde : il est estimé à 5 % des homicides en France, à 5,5 % au Canada et à 3,5 % en Amérique. La plupart des écrits publiés depuis 1970 ont porté majoritairement sur les femmes. Ce constat a amené certains auteurs à conclure que ce geste est plus souvent commis par les mères que par les pères. Pourtant, les données épidémiologiques montrent que le pourcentage de pères filicides est égal ou supérieur à celui des mères filicides. Objectif : Nous nous sommes intéressés à l’infanticide paternel. Le but de notre travail est d’établir un profil du père filicide et de déterminer les principales caractéristiques de ce passage à l’acte. Matériel et méthode : C’est une étude rétrospective descriptive portant sur les patients filicides de sexe masculin hospitalisés à l’hôpital Razi entre janvier 1979 à janvier 2009. Les variables étudiées étaient : les données sociodémographiques, les antécédents, les données concernant l’acte… Résultats : Nous avons recensés 9 cas de pères responsables de 10 filicides. L’âge moyen des hommes était de 32,1 ans +/– 4,3 ans. 7 de nos 9 patients étaient mariés. 2 de nos patients avaient des antécédents judiciaires et médicolégaux chargés. 5 de nos patients avaient déjà consulté un psychiatre au moins une fois avant leur passage à l’acte. Ces pères ont été à l’origine de 10 filicides dont 7 garçons et 3 filles. La majorité des victimes étaient âgées de plus de 5 ans. Un de nos patient a commis un double meurtre il a tué sa femme et son fils de 7 mois ; dans 2 autres cas il s’agissait d’une tentative de meurtre à l’encontre de l’épouse dans un contexte conflictuel qui a débouché sur le meurtre de l’enfant. Un seul des neuf pères a tenté de se suicider. Les objets tranchants, contendants et les armes à feu étaient les moyens les plus utilisés. La psychose et la vengeance étaient les motivations les plus fréquentes. 5 de nos patients ont agi sous l’emprise d’un délire. Le thème du délire prédominant était la persécution soutenue d’une riche activité hallucinatoire… 190 PO 483 DEVENIR SOCIAL DES MALADES MENTAUX CRIMINELS : ÉTUDE DE SUIVI BASSI S., MASMOUDI S., ELLOUMI H., CHERIF W., DAKHLAOUI O., CHEOUR M. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Criminalité et pathologie psychiatrique ont toujours été associées dans l’opinion publique, bien que l’essentiel dans la violence ne soit pas dû aux malades mentaux. Cependant les femmes qui sont moins violentes que les hommes dans la société tendent à devenir plus violentes lorsqu’elles souffrent d’un trouble psychiatrique. Celles ayant commis un crime et reconnues irresponsables pénalement sont hospitalisées dans les différents services de psychiatrie de la Tunisie. Elles ne bénéficient pas d’une prise en charge particulière dans un service de psychiatrie légale comme c’est le cas pour les hommes. Nous nous sommes proposés dans ce travail d’étudier le devenir psychosocial de ces patientes et de réfléchir sur la prise en charge qu’il faudrait leur réserver dans l’avenir. Notre travail est une étude descriptive rétrospective ayant porté sur les patientes hospitalisées à l’hôpital Razi suite à un non lieu pour cause de « démence » au sens de l’article 38 du code pénal durant la période allant de 1990 à 2009. PO 484 L’ÉDUCATION SEXUELLE DES FILLES VUE PAR LES PARENTS TUNISIENS BEN THABET J., CHARFEDDINE F., ZOUARI N., HALOUANI N., ZOUARI L., MAALEJ M. CHU Hédi Ckaker, SFAX, TUNISIE Objectif : évaluer les connaissances théoriques des parents tunisiens sur l’éducation sexuelle des filles. Il s’agissait d’une étude réalisée à la consultation externe de psychiatrie à Sfax en Tunisie. Elle a ciblé les accompagnateurs des consultants ayant des enfants. Chaque participant a répondu à un questionnaire comportant en plus des données sociodémographiques, 10 items concernant l’éducation sexuelle des filles. L’analyse statistique des données a été réalisée par le logiciel SPSS. L’étude comparative a été basée sur le Test de chideux. Le seuil de significativité retenu était de 5 %. Nous avons sollicité 140 sujets, parmi eux 110 ont accepté de participer (sex-ratio = 1), 49 avaient un bas niveau d’instruction. Le taux de réponses incorrectes était de 45.5 %. Il n’y avait pas de différence significative ni selon le sexe, ni selon le niveau d’instruction. L’éducation sexuelle n’était pas considérée comme nécessaire, pour l’épanouissement sexuel ultérieur des filles, par 51.8 % des enquêtés. Les participants de haut niveau d’instruction avaient donné plus de réponses incorrectes (p = 0.05) à cet item et les femmes y avaient répondu plus souvent de façon correcte (p = 0.013). Selon 43.6 %, le manque d’éducation sexuelle de la fille pourrait être à l’origine des difficultés sexuelles chez la femme. Les participants de haut niveau d’instruction avaient donné plus de réponses incorrectes (p = 0.024). Pour 54.5 % des sujets, les médias pouvaient être une source essentielle pour l’éducation sexuelle des jeunes filles, les hommes ayant répondu plus par l’affirmative (p < 0.001). Pour 52.7 % des Posters participants, les films pornographiques donnaient une idée fausse sur les performances sexuelles. Les femmes avaient donné plus que les hommes des réponses correctes (p < 0.001). Il semble que ces erreurs soient sous tendues par le niveau d’instruction mais aussi par de nombreuses idées reçues que les tabous et le poids de la culture consolident. Apparemment, la scolarisation n’a pas permis de réduire ces à priori liés à la sexualité de la fille. Une action ciblée auprès des parents pour les sensibiliser à l’intérêt de l’éducation sexuelle des enfants en général et celle des filles en particulier serait très bénéfique pour contrecarrer les nombreux tabous qui entourent la question. PO 485 FACTEURS DE RISQUE DE LA VIOLENCE CONTRE LE PERSONNEL SOIGNANT EN INSTITUTION PSYCHIATRIQUE ELATI T., ELLOUZE F., ELLINI S., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La violence au travail est devenue de nos jours un véritable problème d’actualité. Certains lieux semblent être en particulier propices à sa manifestation. L’hôpital psychiatrique parait être dans ce sens le pole le plus important et le théâtre où se joue la plus grande proportion de violence. L’objectif de notre travail était de décrire les facteurs de risque de la survenue de la violence dirigée contre le personnel soignant de l’hôpital Razi. Méthodologie : Il s’agit d’une enquête transversale et descriptive. Notre échantillon est constitué de 100 sujets tirés de l’ensemble du personnel soignant de l’hôpital Razi. Résultat : Les résultats de notre travail, nous permettent de constater des facteurs prédictifs de la violence des patients contre le personnel soignant : Facteurs liés au personnel : le sexe féminin (53 % des cas), l’âge jeune, le manque d’expérience, début de la carrière (la majorité des sujets interrogés avait signalé que l’acte agressif avait eu lieu en début de carrière), avec formation insuffisante et non spécialisée… Facteurs liés au patient : le sexe masculin, le jeune âge (l’âge moyen des patients agresseurs était de 37,2 +/– 17,8 ans avec une nette prédominance masculine (59 % des cas), et un sexe ratio égal à 1,44), le patient atteint de schizophrénie (nous avons retrouvé une proportion plus importante de la schizophrénie dans 58 % des cas), la présence de signes positifs comme un délire de persécution, automatisme mental… Facteurs liés à l’institution hospitalière : effectif insuffisant des soignants (64 % de notre personnel agressé ont été seuls au moment de l’agression), locaux non sécurisants, banalisation de l’acte agressif (la majorité du personnel agressé avait signalé la non déclaration de l’acte de violence)… Conclusion : La violence des patients est un risque à prendre en compte en institution psychiatrique. La reconnaissance de facteurs de risque parait essentielle pour lutter contre cette violence. Ainsi, l’évaluation de l’impact de l’agression et la souffrance des soignants est aussi essentielle. PO 486 ÉTUDE DE VALIDATION DE LA VERSION ARABE DIALECTAL DE LA BIS11 GHAFFARI O., ELLOUZE F., CHERIF W., MASMOUDI S., AMRI H., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : En pathologie psychiatrique la notion d’impulsivité est souvent utilisée et semble transcender les catégories nosographiques. Elle parait plus largement aussi jouer un rôle dans plusieurs problèmes de société comme la criminalité ou l’agressivité. L’échelle de Barratt de l’impulsivité, la BIS est l’outil de référence pour l’évaluation de l’impulsivité. Elle a été validée par plusieurs équipes et en 11 langues (le français, le portugais, l’italien, l’allemand…). L’objectif de ce travail est d’évaluer les propriétés psychométriques de la bis 11 traduite en arabe dialectal afin d’assurer une meilleure utilisation de cet instrument. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique réalisée sur une période de 4 mois, allant du mois de juin au mois de septembre de l’année 2010. L’échelle de Barratt a été traduite de sa langue originale (l’anglais) à l’arabe dialectal tunisien. Elle a été passée à des sujets appartenant à un échantillon représentatif de la population générale tunisienne. La validation a été basée sur la validité apparente et la fiabilité. Résultats : Notre échantillon est constitué de 50.7 % de femmes contre 49.3 % d’hommes avec un sexe ratio de 1.02. La majorité des sujets appartiennent à la tranche d’âge comprise entre 20 et 49 ans. 32.1 % des sujets ont un niveau primaire, 29.1 % ont un niveau secondaire. Le coefficient alpha de Cronbach a montré des valeurs respectives de 0.66 pour l’impulsivité cognitive, de 0.72 pour l’impulsivité motrice, de 0.61 pour l’impulsivité non planifiée. Ce coefficient est de 0.78 pour l’impulsivité totale. Conclusion : La version arabe de la BIS 11 montre de bons critères de validité. Il s’agit d’un bon instrument qui permettra l’évaluation objective de la dimension de l’impulsivité. PO 487 VULNÉRABILITE GÉNÉTIQUE ET POLYMORPHISME. APPROCHE CULTURELLE MALGACHE RANDRIATAHINAMANANA J. (1), PERRETI C.S. (2), MARTIN P. (2), MOUCHABAC S. (2) (1) Centre Hospitalier Sud Francilien, SAINT MICHEL SUR ORGE, FRANCE (2) Hôpital Saint-Antoine, PARIS, FRANCE La « Classification Internationale des Maladies » ainsi que le « Diagnostic Statistical Manual of Mental Disorders » étudient la personnalité dans la classification selon Cluster A ou B ou C. Des modèles tels que le « Big five » ou 5 facteurs parleront de OCEAN (Openess, Consenciousness, Extraversion, Agreeableness et de Neuroticisme). Celui de Cloniger concerne les traits fondamentaux. L’évaluation de la personnalité peut ainsi aller jusqu’à l’étude de 7 dimensions qui peut comprendre des éléments de neuro 191 9e Congrès de l’Encéphale médiateurs tels que l’OCYTOCINE, la DOPAMINE, la SEROTONINE etc.. L’objectif de la pharmacogénétique est de pouvoir adapter la thérapeutique après des tests de dépistage du polymorphisme, réalisables en routine. Les Ombiasa, devins guérisseurs malgaches, dans leur pratique quotidienne, définissent le Vintana (la personnalité) par une simple lecture du zodiaque sur une réglette et le concilient à leur prescription dans une intention de mieux soigner. Un véritable tableau de bord pratique concernant chaque Vintana, sa fonction sur le comportement de l’individu vis-à-vis de l’affection, la variabilité respective de l’affection et enfin l’aspect du traitement adapté, est dressé. Un tableau méthodologique de recherche clinique est proposé concernant 4 Vintana : Adaoro versus Obsessionnel psychasthénique ; Adijady versus Obsessionnel anal ; Alahasaty versus Paranoïa érotomaniaque, jalousie et revendicateur ; Adalo versus Paranoïa sensitif kretschmérienne. Un phénotype peut être déterminé par un gène qui peut être révélé par des tests génétiques tels que par l’AmpliChip P450 Roche ou le Test I3 entre autres. Un recueil per natal sanguin statistique durant une année (12 cycles lunaires) ou plusieurs, pourrait faire apparaître une similitude avec la variabilité cyclique du Vintana. Ce qui amènerait à faire le lien entre la date de naissance et la personnalité. PO 488 ENTRAÎNEMENT AUX HABILITÉS SOCIALES : L’EXPÉRIENCE DU CENTRE DE RÉHABILITATION PSYCHOSOCIALE DE MOKNINE EN TUNISIE BEN HADJ KACEM N., MARRAG I., ZARROUK L., NASR M. Hôpital CHU MAHDIA, MAHDIA, TUNISIE L’entraînement aux habilités sociales, de nature comportementale, vise la correction des déficits spécifiques en habilités sociales mais aussi des objectifs thérapeutique généraux comme la diminution de l’anxiété sociale ou encore la création d’une relation thérapeutique positive. Mous présenterons le centre de RPS de Moknine dont les usagers soufrant d’handicap psychique mis en place par l’association tunisienne pour la promotion de la santé mentale (ATPSM) et ses principales activités basées sur une approche psycho-éducative. Le choix de l’atelier de poterie à titre d’illustration, est motivé par la place qu’il occupe au sein de cette structure de soins et d’accompagnement, son interaction avec l’environnent mais aussi en raison du programme d’entraînement au habilités sociales établi par l’équipe éducative comportant les taches à accomplir (modelage, tournage, coulage, peinture) avec une pré-évaluation de la tache, sa réalisation et son évaluation au terme du programme. La mise en place de ce programme, par une équipe ayant bénéficié d’une formation préalable avec renforcement de tout succès tout en tenant compte des déficits neuropsychologiques des usagers, nous a permis de faciliter les succès des apprentissages avec une réinsertion professionnelle en milieu ordinaire ou protégé. La pérennisation de ce projet demeure toutefois tributaire de la mise en place d’une politique nationale de santé mentale dotée de moyens financiers et de ressources humaines adaptés. 192 PO 489 QUELLE AIDE LES ÉQUIPES SOIGNANTES PEUVENT-ELLES PROPOSER À L’ENTOURAGE DES MALADES SOUFFRANT DE TROUBLES PSYCHIQUES ? LUCAS S., GHAMRI C., AMSELLEM J., GUERNION T., BRÉAN C., OLIE J.P., GOUREVITCH R. CH Sainte-Anne - CMP Mathurin-Régnier, PARIS, FRANCE Introduction/objectifs : Dans nos pratiques, les familles de patients sont des partenaires indispensables à nos prises en charge, mais leur souffrance et leur demande d’aide ne sont pas toujours suffisamment prises en compte. Nous avons voulu explorer ce que l’entourage des malades est en droit d’attendre des équipes soignantes, au-delà des propositions faites par les associations de patients et familles. Méthode : Nous avons mené une enquête à partir d’entretiens individuels auprès de 20 familles de patients hospitalisés ou ayant été hospitalisés. Nous avons également réuni 15 personnes ayant un proche suivi dans notre service, la réunion étant d’accès libre et ayant été annoncée par voie d’affichage. Résultats : Le recueil du ressenti des familles et de leurs besoins en matière d’information et de soutien nous a permis de dégager plusieurs objectifs : – optimiser l’accueil, l’information et le soutien des familles de patients souffrant de troubles psychiques – leur ouvrir l’espace de soin en tant que véritables partenaires dans la prise en charge de leur proche. Une politique a été mise en place en vue d’une meilleure communication autour des maladies mentales et de l’organisation des soins. Un groupe d’information et d’échanges mensuel animé par un médecin et du personnel socio-paramédical a été mis en place, autour de thématiques choisies par les familles. Celles-ci tendent à être mieux associées à la prise en charge de leur proche. Un soutien individuel médical/paramédical à destination des familles est en cours d’élaboration au sein de la consultation du CMP. Perspectives : Il nous paraît nécessaire d’informer et d’orienter précocement les familles. Associer à notre accueil l’intervention d’association d’usagers nous semble complémentaire de notre démarche ; c’est pourquoi il est envisagé d’ouvrir une permanence associative au sein du service d’hospitalisation. PO 490 CONSTITUTION D’UNE ÉQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE SPECIALISÉE « PARENTALITÉ » EN CMP DIGÉ C., DALI M., FEZARD C., GHOUL R., LECAT F., CIRON M., BABRONSKI M., GOUREVITCH R. CH Sainte-Anne - CMP Mathurin-Régnier, PARIS, FRANCE Introduction/objectifs : Facteur socio-affectif fondamental chez tous les sujets, la parentalité prend une importance particulière chez le malade mental : facteur de résilience ou de décompensation, elle influence l’évolution des troubles, les- Posters quels peuvent en retour entraver la mise en place harmonieuse de la relation parents-enfant. En outre, dans la période péri-natale, en cas de difficultés constatées chez l’un et/ou l’autre des parents (déjà réputé malade ou non), tout un réseau sanitaire et social se met en place autour de l’enfant, mais les soins à donner éventuellement au parent malade sont parfois négligés. Résultats : Nous présentons une équipe pluridisciplinaire spécialisée « parentalité », constituée au sein d’un CMP dans le but : 1) chez les personnes bénéficiant d’un suivi psychiatrique, de mieux prendre en compte la dimension de parentalité quel qu’en soit le stade ; 2) lors d’une naissance annoncée (grossesse), d’anticiper l’éventualité d’un retentissement sanitaire chez des parents déjà suivis ou de la nécessité d’une intervention spécifique concernant la relation parents-enfant, ou bien encore d’améliorer le dépistage des troubles mentaux révélés chez les parents à cette occasion ; 3) d’anticiper la nécessité d’une orientation de l’enfant vers un lieu de soins. Cette équipe issue d’un service de secteur de psychiatrie générale en utilisera les outils usuels y compris à domicile, et s’appuiera en outre sur un réseau sanitaire et médicosocial local impliquant notamment l’intersecteur de psychiatrie de l’enfant, les PMI, le CAMSP, le SSDP… Son activité et son efficience feront l’objet d’une évaluation annuelle. Conclusion : Les objectifs prophylactiques, thérapeutiques et organisationnels ainsi visés correspondent aux missions d’un service de secteur tout en les élargissant par un travail de spécialisation et de développement d’une culture du travail en réseau. PO 491 VÉCU DES PATIENTS EN CHAMBRE D’ISOLEMENT : ÉTUDE PROSPECTIVE AU SERVICE DE PSYCHIATRIE DE FÉS KETTANI N., LAHLOU F., RHARRABTI S., ELGHAZOUANI F., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de psychiatrie, CHU Hassan II, FES, MAROC La mise des patients dans la salle d’isolement est l’une des plus anciennes modalités thérapeutiques utilisées dans la prise en charge des malades mentaux, toujours pratiquée de nos jours malgré la tendance actuelle de l’humanisation de soins et de la nécessité reconnue de la bonne relation soignant-soigné. La chambre d’isolement est une expérience difficile pour les patients, leur ressenti est globalement négatif. De ce fait, la place de l’isolement au sein des modalités actuelles de prise en charge doit être rediscutée et réévaluée. Dans ce sens, nous avons réalisé un travail au sein de notre service auprès des patients mis en chambre d’isolement. Objectifs : Les objectifs de notre travail se situent sur divers axes : – Apporter plus d’éclairage en ce qui concerne les données épidémio-cliniques des patients, et les modalités de pratique de l’isolement dans une unité d’hospitalisation de psychiatrie. – Évaluer le vécu des patients juste après, et à distance de leur sortie de la chambre d’isolement. – Améliorer la prise en charge des malades mis en chambre d’isolement en prenant en considération la dimension de leur vécu. Méthodologie : À travers une étude prospective et descriptive menée au sein du service psychiatrique du CHU Hassan II de Fès, on a évalué le vécu des patients mis en chambre d’isolement. Le recueil de données a été fait par le biais d’entretiens directs, standardisés par une fiche d’exploitation comprenant les données socio-démographiques, cliniques et le vécu des patients après un séjour en chambre d’isolement. L’évaluation a été faite après leur sortie de la salle d’isolement : J1, J7 et à la sortie du service de psychiatrie. Résultats : en cours. PO 492 HOSPITALISATION PSYCHIATRIQUE À DOMICILE : PRÉSENTATION D’UNE UNITÉ INTERSECTORIELLE ET ANALYSE D’UNE EXPÉRIENCE OLIVIER F., CHARLE M., FONT J., HANROT A., BRUYNEEL F., CANCEL C. Centre Hospitalier de Montauban, MONTAUBAN, FRANCE Si l’arrêté du 14 mars 1986 évoque en psychiatrie la possibilité de services d’hospitalisation à domicile (HAD), il faut attendre la circulaire du 4 février 2004 pour que soient définis le rôle, les objectifs et l’organisation de cette modalité de soin. Par sa structure propre, la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire placée au plus près des populations à servir, l’HAD psychiatrique perpétue les valeurs de la politique de secteur et s’ancre dans le dispositif de soin qui prévaut en France dans notre spécialité depuis la deuxième moitié du vingtième siècle. Si l’HAD s’intègre naturellement dans le tissu du secteur déjà opérant qu’elle renforce, elle perpétue une vision novatrice et déstigmatisante de la psychiatrie. Elle n’entre pas en compétition avec l’hospitalisation classique qui garde ses spécificités mais propose une alternative intéressante. Elle peut également réduire la durée d’hospitalisation à temps complet et permettre un retour plus rapide du patient dans son tissu social, professionnel et familial, le rendant plus facilement acteur de ses soins dans son environnement familier, ses habitudes et rythmes de vie. Elle permet aussi de soutenir et d’accompagner la famille dans son rôle d’aidant dans son cadre de vie. Enfin, elle peut, à moindre coût, augmenter la qualité de vie et le confort du patient durant le temps de soin. Pour étayer nos propos, nous évoquerons le fonctionnement de l’unité d’HAD psychiatrique, intersectorielle, de 10 lits, crée il y a 18 mois au sein de Centre Hospitalier de Montauban, et habilitée à couvrir l’ensemble du département de Tarn et Garonne. Ce service est doté de 6,5 TP d’infirmier, d’un mi-temps de psychiatre coordinateur, et partage avec un service d’HAD polyvalente 1 TP de psychologue, 1 TP de cadre de santé, 1 TP d’assistante sociale et 1,5 TP de secrétaire. Les auteurs analysent cette modalité de soin à partir de leur expérience et interrogent ses particularités, ses avantages et ses difficultés 193 9e Congrès de l’Encéphale PO 493 REPRÉSENTATION DE L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE EN POPULATION GÉNÉRALE BENMESSAOUD D., KACHA F. Établissement Hospitalo-Universitaire Spécialisé Psychiatrie, Chéraga, ALGER, ALGERIE Contexte : L’histoire de l’hôpital psychiatrique se noue généralement autour de l’asile et de ses nombreuses métaphores : prison, refuge, cité utopique, cloître, abri, maison de santé… De nos jours, l’hôpital psychiatrique reste fortement lié à la notion d’enfermement qui l’entoure. De plus, l’image de la pratique psychiatrique est le plus souvent attachée à une pratique hospitalière. Quel est le regard des personnes extérieures aux institutions psychiatriques : favoriser la chronicité, faciliter la désinsertion, la perte des habilités sociales, la fragilisation des liens personnels, la stigmatisation ? Comment l’hôpital psychiatrique est-il intégré dans les représentations du soin en population générale ? Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la population de la commune de Chéraga, ville côtière située à 15 km à l’ouest d’Alger. Le questionnaire comprend deux axes : un axe socio-anthropologique et un axe épidémiologique. Nous nous sommes intéressés aux questions relatives à l’image de l’hôpital psychiatrique et à la place de ce dernier dans le dispositif de soins. Résultats : L’enquête montre que l’image de l’hôpital psychiatrique est fortement liée au traitement médicamenteux (90 %). De plus, 72 % des personnes interrogées n’envisagent pas qu’il puisse y avoir d’autres lieux que l’hôpital psychiatrique pour soigner un « fou » ou un « malade mental » et près de 85 % déclarent conseiller à un proche « fou » ou « malade mental » d’être hospitalisé à l’hôpital psychiatrique. Conclusions : La référence hospitalière reste prédominante dans la représentation du recours au soin. La représentation de la pratique ambulatoire garde une place très limitée. Il importe donc d’encourager et de renforcer les structures de soin extrahospitalières et de considérer l’hôpital psychiatrique non pas comme un lieu de vie mais comme un lieu de soins actifs. PO 494 LE TROUBLE PSYCHIATRIQUE EST-IL STIGMATISÉ AU SEIN MÊME DU MILIEU MÉDICAL ? TOUHAMI M., NABIH OUERIAGHLI F., LAFFINTI M.A., ABILKASSEM L., ELIDRISSI M.A. Service de psychiatrie, hôpital militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC La stigmatisation est toute parole ou action menant à transformer une déficience, ou un handicap en une marque négative pour la personne, amenée ainsi à se sentir honteuse, exclue et discriminée. Souvent, la stigmatisation et la discrimination associées à la santé mentale sont tellement préjudiciables à l’estime de soi du patient, que l’on en vient à refuser de deman194 der toute aide de peur d’être catalogué. Si la discrimination est généralement alimentée par l’ignorance, la présomption postule que les personnes qui ont une meilleure compréhension des maladies mentales, seront moins portées à la stigmatisation ; qu’en est-il donc au sein du milieu médical ? Objectif : évaluer la stigmatisation du trouble mental chez les médecins, car toute lutte contre celle-ci passe par un changement d’attitude au sein du milieu médical. Méthodologie : enquête menée au centre hospitalier universitaire Ibn Sina, Rabat, par un auto questionnaire pour les médecins, portant sur leurs représentations du trouble psychiatrique, ses explications traditionnelles, l’efficacité des psychotropes, la dangerosité des patients, la gêne ressentie vis-à-vis du trouble psychiatrique… Résultats : 62 médecins spécialistes ont rempli le questionnaire. 77 % de l’échantillon estiment que les psychotropes sont efficaces ; 40 % considèrent que le trouble psychiatrique peut avoir une explication traditionnelle ou mystique ; 92 % n’assimilent plus la maladie mentale à la violence. 75 % réfèrent systématiquement à un psychiatre, devant toute suspicion de comorbidité psychiatrique ; Quand à la gêne lors de l’orientation d’un patient en consultation psychiatrique, le tiers de l’échantillon a déclaré en ressentir une. 30 % déclarent dissimuler un trouble psychiatrique éventuel dans leur entourage, témoignant de leur conception honteuse du trouble mental. La quasi-totalité estime que la promotion de la santé mentale est une nécessité. PO 495 RELATIONS ENTRE DEUX MODÈLES DE PERSONNALITÉ AU SEIN D’UNE POPULATION DE PERSONNES ÂGÉES : MODÈLES À SEPT DIMENSIONS DE CLONINGER ET À CINQ FACTEURS DE COSTA ET MCCRAE BRICAUD M. (1), CALVET B. (2), CLEMENT J.P. (2) (1) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE (2) Service Hospitalo-Universitaire, Pôle de Psychogériatrie, Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE Les relations entre les sept dimensions du modèle psychobiologique de Cloninger (Cloninger et al, 1993) et les cinq facteurs du modèle Big Five de Costa et McCrae (1990) ont été examinées dans cette étude portant sur 51 personnes âgées issues de la population générale française. Les dimensions de tempérament (Recherche de Nouveauté, Évitement du Danger, Dépendance à la Récompense et Persistance) et de caractère (Détermination, Coopération et Transcendance) du modèle de Cloninger ont été mesurées par le TCI-125 et les cinq facteurs de Costa et McCrae (Névrosisme, Extraversion, Ouverture, Agréabilité et Consciencieusité) ont été évalués à l’aide du NEO PI-R. Les analyses de corrélations et de régression multiple ont mis en évidence que les scores de certaines dimensions du TCI prédisent ceux de certains domaines du NEO et vice-versa. Les facteurs du modèle de Costa et McCrae pourraient donc être reliés, du fait de leurs relations avec les dimensions tempéramentales du modèle de Cloninger, aux activités monoaminergiques cérébrales correspondantes. Posters PO 496 FACTEURS ASSOCIÉS AU DECLIN COGNITIF CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES « NORMALES » BELTAIEF F., BRAHAM S., GASSAB L., GAHA L. Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychoses », service de psychiatrie CHU de MONASTIR, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Le vieillissement physiologique est associé à un déclin cognitif. Ce déclin est hétérogène et touche certaines fonctions cognitives de manière plus prononcée que d’autres. Le langage est l’une des fonctions qui connaissent un déclin tardif. Ce déclin, serait associé à plusieurs facteurs. Objectif : étudier certaines variables (scolarité, humeur, efficience cognitive) pouvant médiatiser le fléchissement du langage chez des personnes âgées « normales ». Méthodologie : Notre population était composée de 68 sujets âgés de 51 à 85 ans. L’âge moyen était de 63.6 ans (ET = 8.97). Le nombre moyen d’années de scolarité était de 5.23 années (ET = 4.98). Nos sujets avaient un score MMSE > 27 (Mini Mental State Examination) et un score au GDS < 11 (Geriatric Depression scale). Les performances au langage étaient évaluées par les épreuves suivantes : « Voca- bulaire », « Répétition de mots », « Répétition de phrases », « Token test », « Jugement de grammaticalité », « Désignation d’image », « Dénomination d’image » et « Fluence verbale ». Nous avons exploré la corrélation entre les performances au langage avec les scores au MMSE, la scolarité et les scores au GDS, moyennant des analyses de régression multiples de type Stepwise. Résultats : La scolarité, le score MMSE étaient corrélés au déclin des performances des sujets aux différentes épreuves du langage oral. La scolarité était corrélée au déclin des performances aux épreuves de « Vocabulaire » (r2 = 0,323), « Répétition de Mots » (r2 = 0,418), « Répétition de phrases » (r2 = 0,517), « Token Test » (r2 = 0,449) et « Jugement de Grammaticalité » (r2 = 0,233). Le score MMSE était corrélé au déclin des performances aux épreuves de « Répétition de phrases » (r2 = 0,375), « Dénomination d’images » (r2 = 0,291) et « Token Test » (r2 = 0,315). Le score GDS n’était pas corrélé au déclin en aucune épreuve de langage. Conclusion : Le niveau scolaire et l’efficience cognitive générale influencent le déclin des performances aux épreuves de langage et contribuent à la fois à la variabilité inter et intra individuelle. 195