L’Encéphale, 2011 ; 37 : 13-195 13
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PO 001
ÉVALUATION DU RETENTISSEMENT FAMILIAL,
SOCIAL ET PROFESSIONNEL DE LA DÉPRESSION
EN PSYCHIATRIE LIBÉRALE. ÉTUDE SURPASS.
DESCRIPTION DE LA COHORTE À L’INCLUSION
GASQUET I. (1), THOMAS P. (2), RAFFAITIN F. (3),
RIMLINGER B. (4), GÉRARD A. (3), MATHERON A. (5),
LLORCA P.M. (6)
(1) CHU Cochin Port Royal, PARIS, FRANCE
(2) CHRU de Lille - Hôpital Fontan, LILLE, FRANCE
(3) PARIS, FRANCE
(4) MONTPELLIER, FRANCE
(5) Lundbeck SAS, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE
(6) CHU CMPB, CLERMOND-FERRAND, FRANCE
Objectif : Le retentissement fonctionnel de l’Épisode Dépres-
sif Majeur (EDM) dans les sphères familiale, sociale et pro-
fessionnelle reste insuffisamment décrit. Ce retentissement
pourrait être distingué en fonction des patients et des carac-
téristiques de l’EDM. Cette étude a pour objectif d’établir une
typologie de patients souffrant d’un EDM et débutant un trai-
tement par antidépresseur, selon le retentissement fonction-
nel de la dépression à 6 mois mesuré par l’échelle de Shee-
han (SDS).
Méthode : Étude épidémiologique prospective observation-
nelle auprès de 4 000 patients suivis par des psychiatres
d’exercice libéral. Les données sont recueillies à l’occasion
de consultations naturelles à l’inclusion puis à environ 2 et
6 mois. Le critère d’évaluation principal est le profil d’évolu-
tion des patients entre l’inclusion et 6 mois, pour chacune des
trois dimensions de la SDS (familiale, sociale, profession-
nelle). Ce résumé décrit la phase d’inclusion.
Description de la cohorte à l’inclusion : Les 1 268 premiers
patients inclus étaient majoritairement des femmes (69 %),
âgés en moyenne de 44,9 ± 12,7 ans, en activité profes-
sionnelle (66 %) et suivis en moyenne depuis 2,1 ans par
le psychiatre. Le patient était adressé par un médecin géné-
raliste dans 57 % des cas et venait spontanément dans
31 % des cas. Pour 46 % d’entre eux, il s’agissait du pre-
mier EDM, les autres patients ayant déjà présenté en
moyenne deux EDM dans les 5 dernières années. L’initia-
tion d’un antidépresseur était associée à une prescription
d’anxiolytique(s) chez 56 % des patients. 75 % des patients
présentaient un EDM sévère (CGI-S 5) confirmé par un
score moyen MADRS de 32,6 ± 6,8. 9 % des patients pré-
sentaient une addiction. Le retentissement familial, social
et professionnel de la dépression était jugé sévère (SDS
7) sans distinction homme-femme par respectivement
60 %, 71 % et 57 % des patients avec des scores SDS
moyens de 6,8 ± 2,1, 7,2 ± 1,9 et 7,1 ± 2,2. Dans la semaine
précédant l’inclusion, 26 % des patients se déclaraient en
incapacité totale tous les jours et 42 % en efficacité réduite
tous les jours.
Conclusion : Les patients dépressifs de cette cohorte possè-
dent des caractéristiques connues pour ce type de population
et présentent une altération sévère de leur fonctionnement
familial, social et professionnel.
PO 002
TROUBLES ANXIODÉPRESSIFS ET RETENTISSEMENT
FONCTIONNEL – RÉSULTATS DE L’ÉTUDE DEPASS
LIARD F. (1), MILLET B. (2), GONI S. (3), CROCHARD A. (3),
GÉRARD A. (4)
(1) Médecine Générale, SAINT EPAIN, FRANCE
(2) Département de psychiatrie - CHU Guillaume Régner, REN-
NES, FRANCE
(3) Lundbeck SAS, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE
(4) Psychiatrie libérale, PARIS, FRANCE
Les troubles anxiodépressifs font partie des troubles psychia-
triques les plus fréquents. Ces troubles ont un important
retentissement sur la vie quotidienne du patient.
Méthodes : Une étude épidémiologique observationnelle a
été mise en place afin d’évaluer l’évolution à 3 mois du reten-
tissement des troubles anxiodépressifs chez des patients
consultant leur médecin généraliste (MG) et débutant un anti-
dépresseur. Le retentissement a été évalué grâce à l’auto-
questionnaire de Sheehan (SDS) dans les 3 sphères : fami-
liale, professionnelle et sociale. La sévérité des symptômes
et leur évolution ont été évaluées par le patient au moyen de
l’échelle HAD et par le praticien avec la CGI-S et la CGI-I.
Résultats : 433 MG ont inclus 8 396 patients présentant des
troubles anxiodépressifs dont 6 270 (74,7 %) souffraient d’un
épisode dépressif majeur (EDM). L’âge moyen de la cohorte
était de 48,7 ± 14,3 ans et 67,2 % étaient des femmes.
Trois mois après l’initiation du traitement, les scores moyens
HAD-Dépression et HAD-Anxiété ont tous deux diminué, res-
pectivement de 13,5 ± 4,0 à 5,4 ± 4,2 et de 13,1 ± 3,4 à
5,6 ± 3,6 (p < 0,001) ; ainsi à l’inclusion, 93 % des patients
étaient jugés sévères par le MG (CGI-S4) et à 3 mois,
74,5 % étaient considérés comme fortement ou très forte-
ment améliorés (CGI-I = 1 ou 2).
Parallèlement, les scores SDS qui variaient de 6,5 à 6,8 selon
la sphère à l’inclusion, étaient tous améliorés avec une dimi-
nution d’environ 4 points (p < 0,001). Un patient sur deux pré-
sentait une rémission fonctionnelle partielle (SDS = 1 à 3) et
un patient sur cinq une rémission fonctionnelle totale (SDS
= 0). Cependant, la sévérité clinique globale et le retentisse-
ment étaient accrus avec le nombre d’EDM antérieurs et leur
amélioration à 3 mois, diminuée. L’étude a également montré
une bonne concordance entre l’autoévaluation des patients
et l’évaluation des MG.
Conclusion : L’amélioration significative du retentissement cli-
nique et fonctionnel constaté après 3 mois de traitement mon-
tre que la prescription d’antidépresseurs par les MG est perti-
nente et adaptée. Le bénéfice de la prise en charge est observé
quelque soit le nombre d’EDM antérieurs. Il est toutefois
amoindri au fil des EDM, d’où la nécessité de traiter le plus pré-
cocement possible, pour un bénéfice maximal du patient.
PO 003
ÉTUDE DU TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR
ET DU TROUBLE DYSTHYMIQUE
CHEZ LES ÉTUDIANTS INFIRMIERS
MANNAI J., NAKHLI J., ABDESSALEM S., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
9e Congrès de l’Encéphale
14
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : La dépression représente un problème de
santé publique de part sa fréquence et son retentissement.
Elle est 2 à 3 fois plus fréquente chez les étudiants. Cepen-
dant, peu d’études ont été réalisées en Tunisie et ces études
n’ont pas été réalisées avec des outils standardisés et fiables
pour le dépistage de ces troubles.
Objectif : Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer la fré-
quence du trouble dépressif majeur et du trouble dysthymi-
que (selon les critères du DSM-IV) et d’étudier les facteurs
associés à ces troubles dans une population d’étudiants infir-
miers.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive faite sur deux
mois consécutifs (février et mars 2010), à l’institut privé des
sciences infirmières de Sousse (Tunisie). Tous les étudiants
de cet institut ont été sollicités (n = 145) et 86,2 % d’entre eux
(n = 125) ont accepté de participer à l’étude. L’évaluation a
été faite à l’aide d’un questionnaire explorant les caractéris-
tiques sociodémographiques et cliniques et à l’aide du Mini
International Neuropsychiatric Interview-plus (MINI-Plus
5.0.0).
L’analyse des données a été réalisée avec le logiciel SPSS
10.0.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de 22,6 ±
2,1 ans. Le sexe féminin prédominait (71,2 %).
4,8 % des étudiants infirmiers avaient des antécédents de
pathologies organiques.
La prévalence du trouble dépressif majeur était de 12 % au
moment de l’enquête et de 24,8 % durant la vie.
La prévalence du trouble dysthymique était de 3,2 % au
moment de l’enquête et de 17,6 % sur la vie.
Le trouble dépressif majeur était seulement plus prévalent
chez les sujets mariés (p = 0,004). Le trouble dysthymique
était associé aux antécédents personnels et familiaux de
pathologies organiques (p = 0,004 et 0,009).
Conclusion : Le trouble dépressif majeur et le trouble dysthy-
mique au moment de l’étude et sur la vie sont fréquents chez
nos étudiants infirmiers. Ils méritent d’être dépistés et pris en
charge au bon moment dans le but de diminuer leurs consé-
quences telle que la désinsertion scolaire.
PO 004
LE SUICIDE DES FEMMES AU MAROC
HAMI H. (1), MOKHTARI A. (1), SOULAYMANI A. (1), WINDY M.
(2), OUAMMI L. (2), SOULAYMANI R.(2)
(1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Scien-
ces, Université Ibn Tofail, KENITRA, MAROC
(2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
RABAT, MAROC
Objectif : La présente étude vise à déterminer le profil des
femmes marocaines qui se sont suicidées ou tenté de le faire
par ingestion volontaire de produits toxiques.
Méthodes : Une analyse rétrospective effectuée sur la
période 2000-2008 portant sur les intoxications volontaires
déclarées au Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du
Maroc a été réalisée.
Résultats : Au Maroc, 6 213 femmes ont été hospitalisées
pour une intoxication volontaire depuis 2000, soit près de
691 cas en moyenne par an. Les victimes sont âgées en
moyenne de 23 ans. Les classes d’âge de 15-24 ans et 25-
34 ans sont particulièrement concernées (respectivement
59,2 % et 21,3 %). D’après les données déclarées, le nombre
de tentatives de suicide chez les femmes est 31 fois plus
élevé que celui des suicides réussis. La prise de médica-
ments est le premier mode pour les suicidants, alors que le
décès par suicide est majoritairement lié à l’ingestion volon-
taire des pesticides et de la paraphénylène-diamine (PPD).
Les signes présentés par les intoxiqués sont divers suivant
le ou les toxiques en cause, la quantité ingérée et le délai
écoulé avant le traitement. Les intoxiqués ont nécessité l’hos-
pitalisation pour une durée variant de quelques heures à plu-
sieurs jours. Parmi les 3 994 cas pour lesquels on dispose
de données sur l’évolution, 126 se sont donné la mort. Les
autres femmes ont survécu avec ou sans séquelles.
Conclusion : Le nombre réel des intoxications volontaires est
fort probablement sous-estimé, en raison des cas non dia-
gnostiqués et non déclarés « suicide caché ».
PO 005
PRÉVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX. RÉSULTATS
D’UNE ENQUÊTE EN POPULATION GÉNÉRALE
BENSAIDA M.
EHS ERRAZI, ANNABA, ALGERIE
L’auteur rapporte les résultats d’une enquête réalisée en
population générale dans une ville d’Algérie. Ce travail a pour
objet l’étude de la prévalence des états anxieux.
Les données relatives aux 900 sujets enquêtés sont présen-
tées. La méthodologie de l’enquête est rapportée, l’instru-
ment d’évaluation est le MINI. Les troubles anxieux sont fré-
quents dans cette population, la prévalence est de 46 %.
La prévalence vie entière : agoraphobie : hommes 0.9 %,
femmes 4.9 % ; agoraphobie avec trouble panique : hommes
0.7 %, femmes 1.1 % ; phobie sociale : hommes 6.8 %, fem-
mes 9.0 % ; anxiété généralisée : hommes17.7 %, femmes
17.0 % ; état de stress post traumatique : hommes 12.4 %,
femmes 14.5 %.
PO 006
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION EN HÉMODIALYSE
MAJRI N. (1), BENCHAKROUN W. (1), BASRAOUI M. (2),
MANAF S. (1), MOUSSAOUI D. (1), KADRI N. (1)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASA-
BLANCA, MAROC
(2) Service de nephrologie et hémodialyse du CHU Ibn Rochd,
CASABLANCA, MAROC
L’anxiété et la dépression sont considérées comme des trou-
bles fréquents chez les patients en hémodialyse. Cependant,
peu d’études ont été rapportées à ce propos. Le but de l’étude
est de diagnostiquer et dépister les troubles anxio-dépressifs
chez les hémodialysés et étudier leurs prévalences.
L’étude a été menée sur 100 patients hémodialysés au centre
d’hémodialyse du CHU Ibn Rochd de Casablanca. L’étude a
Posters
15
été menée en collaboration avec une équipe de néphrologie,
en se basant sur les critères DSM IV et en utilisant le Mini
international neuropsychiartic interview (MINI) dont la version
en dialecte marocain a été validée.
La prévalence de la dépression est de 25 % (vs 26.5 % dans
la population générale1), dont 12 % ont un risque suicidaire
léger et 3 % ont un risque suicidaire moyen ; la prévalence
des troubles anxieux est de 28 % (vs 37 % dans la population
générale1 et 2) dont 11 % ont une agoraphobie, 7 % une pho-
bie sociale, 5 % un trouble obsessif compulsif, 9 % un trouble
panique, 2 % un état de stress post-traumatique et 11 % une
anxiété généralisée.
La prévalence des troubles anxio-dépressifs dans cette
population est élevée tout comme dans la population géné-
rale d’où la nécessité d’une prise en charge spécifique.
PO 007
CONNAISSANCES CLINIQUES DES MÉDECINS
GÉNÉRALISTES EN MATIÈRE DE SCHIZOPHRÉNIE
EUCHI L., KALLEL G., ZALILA H., JRIDETTE S.,
ACHECHE H., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
L’incidence de la maladie schizophrénique varie, selon une
méta-analyse de 158 études épidémiologiques récentes, de
1,2 à 7,7/100 000, sa prévalence sur la vie varie entre 1,6 et
12,1/1 000. La schizophrénie constitue ainsi un problème de
santé publique. Les médecins généralistes (MG) sont appe-
lés à jouer un rôle primordial dans le dépistage des schizoph-
rénies débutantes et dans le suivi au long cours de ces
patients. Le but de ce travail est l’évaluation des connaissan-
ces cliniques des MG sur la schizophrénie à savoir les signes
prodromiques et les éléments de diagnostic positif Nous
avons procédé à une enquête transversale descriptive par
passation d’un auto questionnaire largement inspiré d’un
questionnaire validé, développé par Simon et al. Notre popu-
lation est composée de 300 mg. L’enquête s’est déroulée
durant les mois de septembre et octobre 2009. Le question-
naire a été adressé et retourné par voie postale. Nous avons
recueillis 68 questionnaires parmi les 300 distribués, soit un
taux de réponse de prés de 22,6 %. 76,5 % des MG avaient
reconnu l’existence de signes prodromiques précédant le
PEP. Les MG enquêtés ont montré de bonnes connaissances
des symptômes positifs de la psychose tels que les halluci-
nations/délire et les comportements bizarres ce qui n’est pas
le cas du versant négatif de la symptomatologie, à savoir le
retrait social cité par 64,7 % d’entre eux et le désinvestisse-
ment scolaire ou professionnel cité par 50 % de la population
des MG. Quant aux symptômes anxiodépressifs, ils étaient
encore plus occultés par les praticiens cités par seulement
par 30,8 % d’entre eux. Près des 3/4 des médecins interrogés
recherchaient les éléments de l’anamnèse pour corroborer
le diagnostic positif. Il s’agit de l’histoire personnelle pour
69,1 % des MG de notre population et familiale du patient
pour 77,9 % d’entre eux.
Toutes ces donnés nous mènent à la nécessité d’une
meilleure formation des MG en psychiatrie et à améliorer la
qualité de la collaboration entre MG et médecins spécialistes
psychiatres.
PO 008
DÉPISTAGE DES TROUBLES COGNITIFS
DANS UNE POPULATION ÂGÉE DANS LA RÉGION
DE MONASTIR
BRAHEM S. (1), HAMMAMI S. (2), HAMMAMI N. (3),
BARHOUMI A. (2), HAJEM S. (3), GAHA L. (1)
(1) Service de psychiatrie, CHU F Bourguiba, MONASTIR,
TUNISIE
(2) Service de Médecine Interne, CHU F Bourguiba Monastir,
MONASTIR, TUNISIE
(3) Institut national de la Santé Publique, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La compétence cognitive fait appel aux proces-
sus fondamentaux de l’attention, de l’apprentissage et de la
mémoire. Ces altérations cognitives pathologiques sont par-
ticulièrement difficiles à mettre en évidence chez le sujet âgé
surtout si elles restent sous estimées par l’entourage et sans
répercussion notable sur l’autonomie du patient.
Objectif : Dépister des troubles cognitifs dans un échantillon
de sujets âgés qui n’ont jamais consulté en milieu neuropsy-
chiatrique pour des troubles cognitifs.
Sujets et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive transver-
sale, dans le cadre d’une enquête épidémiologique réalisée par
l’Association de Protection des Personnes Agées de Monastir
et l’Institut National de Santé Publique sous l’égide de l’OMS
et FNUAP Tunisie. Elle a concerné 598 personnes âgées de
65 ans et plus (66.2 % de sexe féminin, âge moyen de 72.3 ±
7.4 ans), vivant à domicile dans la région de Monastir.
Le dépistage des troubles cognitifs était basé sur un ques-
tionnaire, mené par des médecins enquêteurs à la recherche
de troubles mnésiques (question posée aux individus et à leur
entourage), de troubles de l’attention et de troubles de l’orien-
tation temporo-spatiale.
Résultats : Parmi notre population âgée, 77.8 % présentaient
des troubles mnésiques, avec une surreprésentation fémi-
nine (82.6 % versus 68.3 % ; p < 0.001). Pour l’ensemble des
sujets répondants, l’âge moyen de début des troubles mné-
siques se situe à 67.3 ans ± 7.4. Des troubles de l’attention
ont été retrouvés chez 48.9 % de notre échantillon. Des trou-
bles de l’orientation temporo spatiale ont été identifiés chez
31.6 % des participants avec une plus forte prépondérance
pour les sujets de sexe féminin (37.4 % versus 20.3 %,
p = NS).
Conclusion : Nos résultats suggèrent que les troubles cogni-
tifs chez les sujets âgés restent à l’heure actuelle sous dia-
gnostiqués et banalisés par l’entourage avec une vulnérabi-
lité particulière chez les femmes. Ces conclusions sont de
nature à inciter à l’établissement de stratégies de prise en
charge des troubles cognitifs inauguraux chez les sujets
âgées.
PO 009
MORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE CHEZ LES SUJETS
ÂGÉS : À PROPOS DE 100 CAS
ACHECHE H., ZALILA H., DAKHLIA N., EUCHI L.,
JRIDETTE S., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D Hôpital RAZI, MANOUBA, TUNISIE
9e Congrès de l’Encéphale
16
Introduction : Actuellement l’OMS estime que les troubles
mentaux constituent l’une des premières causes de morbidité
liée au vieillissement.
Objectif : Déterminer la prévalence et l’expression clinique
des troubles mentaux chez le sujet âgé.
Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective, des-
criptive faite à partir des dossiers d’hospitalisation de
100 patients âgés de plus de 60 ans admis dans le service
de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi durant une période de
2 ans (2009/2010).
Pour chaque patient, nous avons recueilli les caractéristiques
sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques à l’aide
d’un questionnaire préétabli.
Résultats : L’âge de nos patients variait entre 60 et 86 ans
avec une moyenne de 67 ans et un écart type de 6. Nous
avons noté une prédominance masculine avec une fré-
quence estimée à 70 %,
60 % des malades étaient d’origine urbaine, 45 % avaient un
niveau socioéconomique faible. Prés des trois quart avaient
un niveau scolaire ne dépassant pas la 6e année primaire.
La moitié étaient mariés avec un pourcentage de 58,8 %,
17,6 % célibataires, 8,8 % divorcés et 14,7 % veufs.
35,5 % étaient sans profession, 26,6 retraités et 23,5 % tra-
vaillaient comme journaliers. Une comorbidité organique a
été notée dans 52,2 %.
L’instabilité psychomotrice et les agressions étaient les prin-
cipaux motifs d’hospitalisation. Le diagnostic de schizophré-
nie a été retrouvé dans 32,4 %, suivi par la démence dans
29,4 % puis les troubles de l’humeur dans 26,5 %, le trouble
délirant dans 8,8 % et les troubles somatoformes dans 2,9 %.
Conclusion : La prévalence des troubles psychiatriques est
importante chez les personnes âgées. La recherche d’une
cause en particulier somatique est un préalable indispensa-
ble à la mise en route du traitement.
PO 010
PROFIL SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE, CLINIQUE
ET VICTIMOLOGIQUE DE FEMMES VICTIMES
DE VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES CONJUGALES
POUSSEVIN C.
CHU Angers, ANGERS, FRANCE
Objectif : L’objectif de cette étude est de comparer le profil
socio-démographique, clinique et victimologique de femmes
victimes de violences conjugales psychologiques (n = 35) à
celui de femmes indemnes de telles violences (n = 19).
Méthode : Il a été proposé à toutes les femmes hospitalisées
entre le 1er décembre 2009 au 1er août 2010 dans l’Unité
Médico-Psycho-Sociale du CHU d’Angers, âgées de plus de
18 ans, et vivant en couple depuis au moins six mois, de réa-
liser l’échelle WEBS (Women’s Experience with Battering
Scale) de dépistage des violences conjugales psychologi-
ques, l’échelle d’intentionnalité suicidaire de Beck (Suicide
Intent Scale), l’échelle de personnalité de Cloninger et une
évaluation psychiatrique standardisée (MINI).
Résultats : L’âge moyen des femmes victimes était de
41,25 ans (18-74 ans) contre 42,95 ans (20-65 ans) pour les
femmes non victimes. Les femmes victimes vivaient plus sou-
vent en milieu urbain (57 % versus 21 % p = 0,01), étaient
plus souvent en concubinage (51,4 % versus 5,3 % p
= 0,001), sans enfants (31,4 % versus 15,8 % p = 0,28) et
au chômage (52,6 % versus 28,6 % p = 0,19) que les femmes
non victimes. Elles avaient plus fréquemment une histoire de
vie traumatique dans l’enfance (74,3 % versus 52,6 % p
= 0,05), d’avantage d’antécédents psychiatriques person-
nels (88,6 % versus 68,4 % p = 0,07) ou familiaux (77 % ver-
sus 42 % p = 0,005). Les femmes victimes présentaient selon
le MINI une prévalence plus élevée d’épisode dépressif
majeur (82,9 % versus 31,6 % p = 0,038), de troubles
anxieux (PTSD : 8,6 % versus 0 % p = 0,26 ; trouble
panique : 17,1 % versus 0 % p = 0,20) et de dépendance à
l’alcool (17,1 % versus 5,3 % p = 0,28). La dimension
« recherche de nouveauté » était faiblement exprimée au test
de Cloninger chez les femmes victimes, au contraire des
dimensions de « retrait social » et de « capacité de
compassion » qui étaient fortement retrouvées. Enfin, la moi-
tié des femmes victimes de violences conjugales avait pré-
venu un tiers et 17 % avaient déjà porté plainte.
Conclusion : Mieux cerner le profil clinique et victimologique
des femmes victimes de violences psychologiques conjuga-
les offre des pistes de réflexion dans le repérage de ces vio-
lences et dans l’évaluation du retentissement psychologique.
PO 011
MIGRATION ET PSYCHOPATHOLOGIE EN FRANCE
MÉTROPOLITAINE : ENQUÊTE AUPRÈS DE TROIS
GÉNÉRATIONS DE MIGRANTS
GUARDIA D. (1), DUHAMEL A. (2), VANDEBORRE A. (3),
ROELANDT J.L. (3), VAIVA G. (4)
(1) Service d’addictologie - Hôpital Calmette – CHRU, LILLE,
FRANCE
(2) Centre d’Investigation Clinique – CHRU, LILLE, FRANCE
(3) CCOMS – EPSM Lille Métropole, LILLE, FRANCE
(4) Service de Psychiatrie – Clinique Fontan – CHRU, LILLE,
FRANCE
Introduction : La santé mentale des populations migrantes
est devenue un enjeu de santé publique à l’échelle mondiale.
La France dispose de peu de données épidémiologiques sur
le sujet. Cette enquête dresse une estimation de la préva-
lence des troubles psychopathologiques au sein de ces popu-
lations et tente d’évaluer les facteurs de risque associés à
leur survenue.
Matériel et méthode : L’enquête Santé Mentale en Population
Générale a été menée entre 1999 et 2003, auprès d’un
échantillon de 37 063 sujets, de plus de 18 ans, vivant en
France métropolitaine. Parmi les sujets migrants (n = 9 821),
trois sous-groupes ont été constitués, selon qu’il s’agissait
de migrants de première (n = 1 911), deuxième (n = 4 147)
ou troisième génération (n = 3 763). L’évaluation diagnosti-
que était faite au moyen du Mini International Neuropsychia-
tric Interview.
Afin d’évaluer l’imputabilité des variables migration et origine
géographique dans la survenue de troubles psychopatholo-
giques, une analyse multivariée a été réalisée. L’ensemble
des variables ayant un lien statistique avec la survenue d’un
Posters
17
trouble a été intégré dans un modèle de régression logistique
multivariée pas à pas, dans la mesure où la valeur p rattachée
à ce lien était inférieure à 20 % (p < 0,2).
Résultats : Les sujets migrants présentent un risque signifi-
cativement accru de troubles dépressifs (p < 0,0001),
d’état de stress post-traumatique (p < 0,0001), d’addictions
(p < 0,0001), de décompensations psychotiques (p < 0,0001).
Ce risque résulterait de l’action conjointe d’un passé migratoire
et d’une situation socioéconomique précaire, indépendam-
ment de la zone géographique d’origine. Enfin, la prise en
compte de la génération de migration comme variable d’ana-
lyse fait émerger des profils de risque différents.
Conclusion : Les populations migrantes présentent un niveau
de détresse psychologique supérieur aux populations du
pays d’accueil. Le poids des variables migration et génération
de migration semble être supérieur à celui de l’origine géo-
graphique dans la survenue de troubles psychopathologi-
ques. Notre offre de soins nécessiterait de prendre en compte
cette spécificité culturelle tout en en appréciant le caractère
dynamique, lié aux processus d’acculturation et d’intégration
dans le pays d’accueil.
PO 012
QUELLE PRISE EN CHARGE DES DIFFICULTÉS
PSYCHOLOGIQUES DES ÉTUDIANTS : UN EXEMPLE
DE RELATIONS ENTRE UN SERVICE DE MÉDECINE
PRÉVENTIVE, LE SIUMPPS ET UN SERVICE
SPÉCIALISÉ DANS L’ÉVALUATION DES JEUNES
ADULTES AU SHU DE L’HÔPITAL SAINTE-ANNE,
LE C’JAAD
MORVAN Y. (1), BREBANT C. (2), MONCHABLON D. (2),
ROUVIER J. (2), MAGAUD E. (3), WILLARD D. (4),
KAZES M. (4), GUT A. (4), KREBS M.O. (3)
(1) LPA ; UFR de Lettres et Sciences Humaines ; Université
Reims Champagne-Ardenne, REIMS ; Inserm U894-LPMP ;
Centre Psychiatrie et Neuroscience ; Université Paris Descar-
tes, PARIS, FRANCE
(2) SIUMPPS ; Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(3) Inserm U894-LPMP ; Centre Psychiatrie et Neuroscience ;
Université Paris Descartes ; Service Hospitalo-Universitaire ;
Faculté de Médecine Paris Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ;
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(4) Service Hospitalo-Universitaire ; Faculté de Médecine Paris
Descartes ; Hôpital Sainte-Anne ; Université Paris Descartes,
PARIS, FRANCE
Contexte : Un service de prévention primaire, le Service Inter-
Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la
Santé (SIUMPPS) et le centre d’évaluation des jeunes adul-
tes et adolescent (C’JAAD) ont défini conjointement un pro-
tocole permettant d’évaluer 1) les difficultés psychologiques
en population générale étudiante et 2) l’adressage auprès de
services secondaires spécialisés en santé mentale.
Outils : Un auto-questionnaire a été proposé par l’unité
Inserm U894-LPMP pour évaluer les principales dimensions
psychopathologiques sur la vie et les 12 derniers mois. Con-
cernant la psychopathologie, ce questionnaire est composé
de 44 items provenant du Composite International Diagnostic
Interview (CIDI) et des questionnaires ESCAPAD-OFDT et
CRAAFT-ADOSPA.
Méthode : Ces questionnaires sont proposés aux étudiants
dans le cadre de leur visite de prévention. Ils sont remplis
anonymement afin de favoriser la confiance avec le médecin.
La consigne insiste sur le fait que répondre positivement aux
questions ne signifie pas que l’on soit « atteint d’une quel-
conque maladie ». Le médecin propose, tant en fonction des
réponses que de l’entretien médical, de rencontrer un psy-
chologue à la suite de sa consultation. Ce dernier évalue plus
exhaustivement les difficultés et propose éventuellement une
orientation vers un service spécialisé.
Résultats : Lors des 6 premiers mois de mise en place du
dispositif, 2 268 étudiants ont accepté de remplir ce ques-
tionnaire. Le taux de refus est de 2,5 %. 113 étudiants ont
accepté de bénéficier d’un entretien avec le psychologue soit
5 % du total. Parmi ces 113 étudiants, 55 % se sont vu pro-
poser une orientation, principalement « en interne », 7 %
ayant accepté une orientation vers un service spécialisé.
Conclusion : Ces premiers résultats suggèrent que la procé-
dure mise en place semble bien acceptée par les étudiants.
Elle permet de systématiser un premier niveau de discussion
sur les difficultés psychologiques avec le médecin généra-
liste. Après entretien avec le psychologue, peu d’étudiants
sont orientés vers des services spécialisés. Il est nécessaire
d’identifier quels facteurs sont les plus associés à l’accepta-
tion d’une orientation, notamment le rôle joué par le type et
la sévérité des difficultés psychologiques rencontrées.
PO 013
PRONOSTIC DES PATIENTS HOSPITALISÉS SOUS
CONTRAINTE DANS L’OISE : ÉTUDE PROSPECTIVE
DE COHORTE DE 817 PATIENTS ADULTES
AMIOT O., IDASIAK-PIRIOU V.
CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE
Introduction : La législation de l’hospitalisation sous con-
trainte est à l’aube d’une nouvelle modification après celle
de 1990. Peu d’études ont tenté d’étudier le devenir des
patients hospitalisés sous contrainte.
Patients et méthodes : Étude prospective de cohorte, sur
l’année 2009, au CHI de Clermont de l’Oise, de tous les
patients hospitalisés sous contrainte, avec un suivi jusqu’au
15 mars 2010. Les probabilités de sortie d’hospitalisation et
de réhospitalisation ont été étudiées par la méthode de
Kaplan-Meier, le test du Log-rank et le modèle de Cox.
Résultats : 817 patients (364 femmes, âge 44 (18-94) ans) ont
été inclus : hospitalisation à la demande d’un tiers (65,5 %), péril
imminent (20 %) et hospitalisation d’office (14,5 %). La durée
médiane de suivi était de 8 (2-14) mois… La sortie a été possible
dans 86 % des cas, dans les délais de l’étude. Le délai médian
de sortie était de 28 (1-425) jours. Les probabilités d’être toujours
hospitalisé à 1, 2 et 3 mois étaient respectivement de 48 %,
31 % et 24 %. En analyse multivariée, la poursuite de l’hospita-
lisation était significativement associée à l’hospitalisation
d’office (RR = 1,84 [1,21 2,78], p = 0,004), un diagnostic de
trouble psychotique (RR = 1,30 [1,05-1,60], p = 0,02) et au fait
d’être retraité (RR = 1,42 [1,02-1,97], p = 0,04). A contrario, la
poursuite de l’hospitalisation était significativement diminuée en
cas d’existence d’un conjoint marital ou non (RR = 0,71 [0,57-
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