La certification pour le SDIS dans le cadre du SAP est elle une cible envisageable ? IESPP Y JOUNOT . Sdis 56 [email protected] Orateur : IESPP C HAVARD . Sdis 03 [email protected] La norme ISO « Les Normes internationales garantissent des produits et services sûrs, fiables et de bonne qualité… » iso.org • La famille ISO 9000 ? – couvre les divers aspects du management de la qualité – offre des lignes directrices, des outils aux entreprises pour que la qualité ne cesse de s’améliorer. – ISO 9001:2008 –exigences relatives à système de management de la qualité L’ accréditation L'article L.710-5 du code de la santé publique énonce: « Afin d'assurer l'amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins, tous les établissements de santé publics et privés doivent faire l'objet d'une procédure externe d'évaluation dénommée accréditation. Cette procédure conduite par l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé, vise à porter une appréciation indépendante sur la qualité d'un établissement, à l'aide d'indicateurs, de critères et de référentiels portant sur les procédures, les bonnes pratiques cliniques et les résultats des différents services et activités de l'établissement. » • Cette procédure permet : – de s’assurer de la qualité et de la sécurité des soins donnés au patient – d’apprécier la dynamique des démarches d’évaluation et d’amélioration mises en œuvre – d’impliquer les professionnels dans ces démarches – de valoriser les actions d’évaluation et d’amélioration – de renforcer la confiance du public par la communication des résultats – de formuler des recommandations explicites aux établissements. La certification « procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance écrite qu'un produit, un système ou un service dûment identifié, est conforme aux exigences spécifiées. » • L’ordonnance n°96-346 du 24 avril 1996 portant réforme hospitalière introduit la certification au sein du système de santé français. • Elle concerne : – les établissements de santé publics et privés, – les installations autonomes de chirurgie esthétique, – les Groupements de Coopération Sanitaire. • « La qualité de la prise en charge des patients est un objectif essentiel pour tout établissement de santé » L’ EPP des professions de santé • la HAS favorise la diffusion des démarches d’Evaluation des Pratiques des Professionnels (EPP) de santé • la loi HPST instaure l’obligation de développement professionnel continu (DPC) des professionnels de santé • Selon l’article 59 de la HPST, le DPC a pour objectifs : « l’évaluation des pratiques professionnelles, le perfectionnement des connaissances, l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins ainsi que la prise en compte des priorités de santé publique et de la maîtrise médicalisée des dépenses de santé » Les indicateurs du SDIS en SAP • Beaucoup d’indicateurs quantitatifs sur le SAP laissant peu de place aux indicateurs qualitatifs. • Pas d’indicateurs qualitatifs de la réponse donnée à la victime nécessaires à l’objectivité du « soin» apporté • Le SDIS – n’est pas un établissement de santé – ne relève pas des obligations de certification. L’absence d’obligations dédouane-t-elle les SDIS de démarche qualité dans le cadre du SAP ? Les indicateurs SDIS (DGSCGC) • • • • • • • • • • • Bilan du nombre d’interventions Répartition des interventions par nature Durée des interventions Nombre d’interventions par jour Nombre d’interventions pour 100 000 habitants Détail des interventions des SP Interventions du SSSM Soutien sanitaire en intervention Les SP agressés pour 100 000 heures d’intervention Les victimes Solidarité interdépartementale Détail des interventions des SP (2011) Indicateurs quantitatifs de circonstance. Interventions du SSSM (2011) Répartition des interventions Type par type et par catégorie d’indicateurs Nombre total d’interventions 184 855 quantitatif Au profit de la population Au profit des sapeurs-pompiers Interventions vétérinaires Interventions protocolisées PISU : arrêt cardiaque PISU : douleur 173 155 quantitatif 8 672 quantitatif 3 028 quantitatif 42 918 « qualitatif » 4 180 « qualitatif » 15 186 « qualitatif » Victimes : indicateurs de circonstance Répartition des victimes non sapeurspompiers Secours à victime 2 693 387 Accidents de circulation 334 271 Incendies 34 065 Autres interventions 144 056 Type d’indicateurs quantitatif quantitatif quantitatif quantitatif EPP : SSSM / Secouriste Année 2011 Nombre des personnels Interventions (participation) Formation Certification Secouristes SSSM 236 480 11 820 3 367 000 173 200 Secourisme DE à doctorat NON OUI Malgré plus de 3,3 millions d’interventions auprès de la population, le secouriste, n’étant pas inscrit dans le Code de la Santé Publique n’a pas obligation de s’inscrire dans les démarches qualitatives des professions de santé. EPP : SSSM / Secouriste Année 2011 Nombre des personnels Interventions (participation) Formation Certification Secouristes SSSM 236 480 11 820 3 367 000 173 200 Secourisme DE à doctorat NON OUI Les officiers du SSSM comme professions de santé s’inscrivent dans les obligations législatives de DPC EPP : SSSM / Secouriste Année 2011 Nombre des personnels Interventions (participation) Formation Certification Secouristes SSSM 236 480 11 820 3 367 000 173 200 Secourisme DE à doctorat NON OUI Le personnel SP des SDIS intervient dans le cadre du secours à personne et dispense des « soins ». Illogisme de fait Prise en charge = patient = victime Certification = patient ≠ victime EPP = SSSM ≠ Secouristes DPC = SSSM ≠ Secouristes Les SDIS ne devraient-t-ils pas s’imposer une procédure d’accréditation pour les victimes ? Travail d’analyse et de synthèse - J. MAX dans le cadre de la formation d’IESPP 2009/2010 - « L’ amélioration continue au sein d’un SDIS. Indicateurs qualité et cadre de santé et de sécurité civile » - Analyse de 11 questionnaires sur 12 SDIS via infirmier en chef • Indicateurs d’organisation de prise en charge au détriment d’indicateurs de qualité. • Pas ou peu d’outils fiables et performants de la qualité de prise en charge adaptés au SDIS actuellement. • Les rapports d’activités n’imposent pas d’objectifs d’amélioration – Impression de faire pour faire… • Aucune contrainte réglementaire pour les SDIS Intérêt «système» ? • Centrale – Reconnaissance objective de la compétence des SDIS auprès de l’HAS et des sociétés savantes. – Exigences minimales à atteindre en matière de compétence pour tous les SDIS – Identifier et promouvoir l’échange de bonnes pratiques. – Orienter les actions d’amélioration – Mesurer les progrès au regard des indicateurs qualité – Faciliter les comparaisons et réaliser des audits cliniques • Population – Mettre la victime au centre des réflexions et actions – Garantir à la population un service de qualité – Affichage et transparence de l’évolution des compétences – Faire participer les citoyens à l’amélioration du système Intérêt « le département » ? • Gouvernance – – – – Cadre auto évaluation des fonctions publiques Faciliter les conduites de projet d’amélioration Hiérarchiser les besoins en matière de SAP Garantir une sécurité des actes (outil de communication) • Financier – Etablir des rapports bénéfice / coût – Justifier les besoins (personnels / matériels / formations…) • Ressources Humaines – Participer à la GPEC • Formation – Faciliter l’apprentissage comparatif entre administrations – Répondre au plus prêt du besoin des personnels Intérêt « individu » ? • Considérer les compétences des SP • Rendre le SP, acteur de sa compétence • Permettre de poser un diagnostic des compétences (Auto-évaluation…) • S’inscrire dans un processus d’amélioration. • Engager un parcours de formation « individualisé » Cercle vertueux à mettre en place ? Analyser les pratiques opérationnelles sapeurpompiers dans le but d’améliorer leurs compétences et de rendre efficientes leurs interventions pour une meilleur prise en charge des victimes. L’analyse par indicateurs. Un indicateur de qualité est selon la norme NF X50-171 " une information choisie, associée à un phénomène, destinée à en observer périodiquement les évolutions au regard d'objectifs qualité. " Type d’indicateurs • Indicateur de type : – Quantitatif – Qualitatif • Indicateur de résultat • Indicateurs de processus • Indicateur de compétence – Formation – Expérience • Indicateur de satisfaction • Personnels Par enquête / questionnaire / entretien… • Population Exemple d’ indicateurs mis en place localement pour les ISP • Les indicateurs des interventions • Score Acte Infirmier : Echelle de 0 à 5 • Le portfolio des compétences Le T.O.S.S • Traçabilité Opérationnelle et Statistique du Service • Complémentaire des systèmes de type Alerte. • Réalisé à postériori de l’intervention. – – – – – – – – – Pathologie dominante Arrêt Cardiaque ? Personne récupérée après ACR ? Transportée sur Service d’accueil S.A.I Score Acte Infirmier Gestes effectués Protocoles ISP … Le S.A.I • Score Acte Infirmier : Echelle de 0 à 5 • • • • • • 0 = ANNULE ou désengagé 1 = Concours inutile sur place 2 = Secourisme et rôle propre (TA, 02, Glycémie...) 3 = Prescription sans visée thérapeutique ( VVP; ECG...) 4 = Prescription avec médicaments 5 = Prise en charge de l'ACR • SAI : – Par ISP – Par engins paramédicalisés S.A.I.M • Le SAIM Score Acte Infirmier Moyen • Curseur de l’engagement des ISP – SAIM proche de 1 = mauvaise utilisation des ISP – SAIM proche de 5 = Sous emploi des ISP – SAIM entre 3 et 4 reste le SAIM idéal • SAIM doit être couplé avec les courbes tendances SAI Efficience d’engagement - SAI de 0 faible - SAI ≥ 3 important s Sous emploi des ISP - SAI de 3 faibles Mauvaise utilisation des ISP - SAI de 1 et 2 importants - SAI ≥ 3 faibles Le portfolio de compétences • Outil de traçabilité qui : – liste toutes les compétences techniques nécessaires à une prise en charge – permet de visualiser objectivement ses compétences à un instant T – permet une auto-évaluation dans une démarche de progression et/ou de réajustement. La satisfaction de l’individu • Pourquoi ? – Logique de régulation, réajustement, amélioration • Comment ? • Questionnaire / entretien… • Qui ? – La victime • Juge de qualité • Prise en charge dans sa globalité – L’intervenant • Implication dans un processus d’amélioration • Considération Quels indicateurs validés ? • • • • • SAI / SAIM ? Prise en charge efficace par unité de temps ? Décision d’évacuation par unité de temps ? Contact Médecin régulateur versus ARM seule ? Délai d’intervention ? – Délai moyen arrivée SSSM ? – Délai moyen d’attente du SMUR ? • Efficacité PISU ? – – – – EVA diminué ? ACR récupéré ? Efficacité de la pose de perfusion ? … • Sécurité ? – PISU : respecté / modifié ? – SMUR : envoyé / refusé ? • Information données à la victime ? – Oui / Non / impossible ? Conclusion • Le SDIS dans le cadre de sa prise en charge de victime ne peut être à la marge des établissements de santé • Une certification pour le SAP que doit s’imposer les SDIS faute d’obligations : mission SSSM ? • Des critères nationaux à créer pour permettre une évaluation qualitative des pratiques. Une telle démarche ne doit pas être une finalité en soi mais doit garder cet objectif majeur, qu’est d’accroitre la qualité du service rendu à la population dans le cadre du SAP. « Changer le paradigme de la qualité du S.A.P, c’est passer du principe de voir la qualité de loin et être loin de la voir, au principe d’être prêt à voir la qualité de près »