Québec Science
QS
UN NUMÉRO
QUI RÉVÈLE UNE NATURE
PLUS LUBRIQUE
QUE JAMAIS
SEXE
> UNE SORTIE AU ZOO : PANDA XXX
ET ÉLÉPHANT STARBUCK
>ET NOUS, DANS TOUT ÇA?
PALMAS : LES RENCONTRES ANIMALES LES PLUS ÉTRANGES
MOTEUR DE L’ÉVOLUTION
« ON TOMBE AMOUREUX PARCE QUE L’AUTRE EST DIFFÉREN
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EN KIOSQUE JUSQU’AU 20 SEPTEMBRE 2013
UN
DOSSIER
TRÈS
SPÉCIAL
Août-septembre 2013
CouvQSaoût2013LapinsFinal_Layout 1 13-06-27 11:46 AM Page 1
e la fourmi au
lapin, de la
moule deau
douce au singe
bonobo, de loiseau
jardinier à Homo sapiens,
les êtres vivants
déploient une diversité
invraisemblable pour se
reproduire et pour
perpétuer la vie ainsi que
leurs gènes. Le sexe est
un moteur de lévolution
qui existe depuis plus de
1 milliard dannées, bien
avant... le déluge et
lArche de Noé. Mais
comment et pourquoi
est-il apparu? Vers quoi
mène-t-il? Pourquoi tant
de cérémonie autour
des accouplements?
Pourquoi le sexe est-il
associé au plaisir chez
certaines espèces?
14 Qbec Science |At ~ Septembre 2013
AVEC LE SEXE, L
D
ILLUSTRATION : FREFON
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Août ~ Septembre 2013 |Québec Science 15
E, L’ÉVOLUTION!
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16 Qbec Science |At ~ Septembre 2013
Giardia intestinalis est l’un des animaux unicellu-
laires les plus primitifs qui soient. Il se reproduit de
façon asexe, mais des chercheurs ont cemment
couvert qu’il était aussi capable de s’adonner au
sexe… La preuve que la reproduction sexuée date du
fond des âges! Sur cette photo, on distingue bien
les flagelles de ce parasite qui infecte chaque année
les intestins de 200 millions de personnes.
AUX OR IGINE S
LA VIE PEUT EXISTER SANS LE SEXE. ALORS POURQUOI LE SEXE EST-IL APP
PRATIQUES? POURQUOI GÉNÈRE-T-IL CONVOITISE ET RIVALITÉ DANS PLU
AnimauxOriginesQS août-sept 2013_Layout 1 13-06-21 3:17 PM Page 16
ransmettre ses gènes. Ces trois
mots résument nos existences.
Tout ce que chaque être vivant
fait pour se nourrir, échapper
aux prédateurs ou combattre les
maladies converge vers une seule obses -
sion : survivre assez longtemps pour se re-
produire.
Bien que peu romantique et légèrement
réductrice, cette théorie évolutionniste
prévaut toujours. Et pourtant, elle se heurte
à un obstacle de taille. Elle n’explique pas
l’existence du sexe, car n’en déplaise aux
amoureux transis, la reproduction n’a nul-
lement besoin du sexe.
«Le sexe est un paradoxe. On se de -
mande pourquoi l’évolution na pas élimi
d’embe la reproduction sexuée», sume
Luc-Alain Giraldeau, vice-doyen à la re-
cherche et professeur au département des
sciences biologiques de l’Universi du
Québec à Montréal. Surtout que la sexua -
lité coûte cher à ceux qui s’y adonnent.
En se reproduisant, un individu sexué trans-
met seulement 50% de son génome à son
descendant. Du point de vue évolutif, ce
sacrifice, appele «coût du sexe», est
énorme. «Le but de la reproduction est
de trans-
mettre ses nes. Renon-
cer à la moitié d’entre eux n’a pas
de sens», ajoute le biologiste.
Déjà, au XIXesiècle, Darwin fronçait
les sourcils en pensant au sexe. «Il n’y a
pas de plus grand mystère au monde, me
semble-t-il, que l’existence des sexes, par-
ticulièrement depuis la découverte de la
parthénogénèse», écrivait-il à l’un de ses
amis botanistes.
Son interrogation demeure. Pourquoi,
en effet, se reproduire à deux quand on
pourrait très bien y arriver tout seul?
Cette partnose dont parle Darwin
est une forme de clonage que pratiquent
de nombreux insectes comme les fourmis
ou les pucerons, mais aussi des reptiles et
des amphibiens. Les zards à queue de fouet,
découverts dans les années 1960 au sud
des États-Unis, en sont l’exemple le plus
célèbre. Tous les individus sont sans ex-
ception des femelles. Nul besoin de mâles,
puisqu’elles se reproduisent en pondant
des œufs non fécondés, qui sont en fait
des copies d’elles-mêmes. Cette reproduc-
tion est extrê mement efficace. Non seu-
lement l’individu transmet l’intégralide
Août ~ Septembre 2013 |Québec Science 17
EN SACCOUPLANT, LES ÊTRES VIVANTS ACCEP TENT
DE TRANSMETTRE À LEURS REJETONS SEULEMENT
LA MOITIÉ DE LEURS NES. MAIS POUR QUOI LA
NATURE N’A-T-ELLE PAS OPTÉ POUR LA REPRO -
DUCTION EN SOLO, PLUS SIMPLE ET DOUBLEMENT
EFFICACE? LE MYSTÈRE INTRIGUAIT DÉJÀ DARWIN.
Par Marine Corniou
T
E S DU MONDE
T-IL APPARU? COMMENT EXPLIQUER L’ÉTONNANTE DIVERSITÉ DE SES
ANS PLUSIEURS SOCIÉS ANIMALES?
TONY BRAIN/SPL
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