Carnet du Public Les filles aux mains jaunes Michel Bellier
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Dossier pédagogique réalisé par Laurence Lissoir
Carnet du Public Les filles aux mains jaunes Michel Bellier
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Les filles aux mains jaunes
Auteur: Michel Bellier
Mise en scène : Joëlle Cattino
Avec : Anne Sylvain, Valérie Bauchau, Céline Delbecq, Blanche Van Hyfte.
Violoncelle: Jean-Philippe Feiss
Scénographie et lumière : Jean-Luc Martinez
Costumes : Camille Levavasseur
Régisseurs: Louis-Philippe Duquesne et Simon Plume / Stagiaire régie: Christophe Trabal
Nous sommes au début de 1915. L’espoir d’une guerre courte et victorieuse s’est envolé. À
l’arrière, on découvre les restrictions. La société civile se féminise peu à peu. Les femmes
découvrent un monde du travail qui jusqu’à présent leur était interdit. Elles s’emparent à
bras le corps de ces « métiers d’hommes ». Quelque part en Europe, dans une usine
d’armement, Jeanne, Rose Julie et Louise, quatre "filles aux mains jaunes" de générations
différentes, vont découvrir leur destin d’ouvrières.
Elles ont toutes un mari, un frère, un père quelque part sur le front. C’est dans l’enfer d’une
industrie nouvelle qui expérimente le taylorisme et s’interroge sur les capacités de cette main
d’œuvre «atypique» que ces quatre femmes vont ainsi, pour un temps, s’affranchir de leur
rôle d’antan.
Elles découvrent tout à la fois ; une liberté de corps, de paroles, d’esprit, des conditions
inhumaines de travail, la solidarité.
Malgré les malaises consécutifs au surmenage, les premières quintes de toux, les irritations
dues à cette poudre jaune qui, décidément, ne part plus à la toilette, et qui se colle sur les
mains et dans les cheveux, elles vont vivre là, jusqu’à la fin de la guerre, quelque chose qui
ressemble à un début d’émancipation…
PRODUCTEUR: DYNAMO THÉÂTRE. CO-PRODUCTEURS ET PARTENAIRES: THÉÂTRE DE ESCH
SUR ALZETTE (LUXEMBOURG), THÉÂTRE LE SÉMAPHORE PORT DE BOUC SCÈNE
CONVENTIONNÉE, ÉCLATS DE SCÈNE-CULTURES ITINÉRANTES, THÉÂTRE LE COMOEDIA
AUBAGNE (FRANCE), THÉÂTRE LE PUBLIC (BRUXELLES). SPECTACLE SOUTENU PAR:
ETAT/DRAC PACA, RÉGION PACA, ADAMI, BEAUMARCHAIS/SACD, LA CHARTREUSE DE
VILLENEUVE LEZ AVIGNON - CENTRE NATIONAL DES ÉCRITURES DU SPECTACLE, THÉÂTRE
DES DOMS AVIGNON, MISSION DU CENTENAIRE. PHOTO ©BRUNO MULLENARTS.
Salle des voûtes, du 05/11/14 au 13/12/14 relâche les dimanches et les lundis
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Lauteur, Michel Bellier
Parallèlement à son métier de comédien (sous la direction, entre autres, de Jean-Louis
Hourdin, Michel Dieuaide, Maurice Yendt, Marcel Maréchal), Michel Bellier est écrivain et
plusieurs fois boursier (Centre National du Livre, fondation Beaumarchais). Accueilli en
résidence au CNES La Chartreuse, au Théâtre d’O de Montpellier, au Centre Culturel
Itinérant du Nord Vaucluse Éclats de Scène, aux Rencontres de la Haute Romanche, dans le
département du Nord, il a écrit une quinzaine de pièces qui ont toutes été jouées dont
notamment : Ils Seront Là Bientôt, les Hommes ? (éditions L’Act Mem), lauréate des
Journées de Lyon des auteurs de Théâtre 2007, L’Étincelle (éditions Lansman), bourse du
Centre National du Livre, Les Filles aux Mains Jaunes, bourse Beaumarchais, Hyperland
(éditions Lansman). Il anime aussi stages et ateliers d’écriture. En direction des enseignants,
en milieu scolaire mais aussi à destination de populations « empéchées » et « fragiles »
(Prison des Beaumettes de Marseille, Hôpital psychiatrique d’Aix en Provence). Il fut
observateur pour le théâtre et la littérature lors du projet Directlink 2008, (échanges
culturels et artistiques entre la France et la Turquie d’Asie, à Istanbul et Trabzon). Il est
actuellement membre du comité de lecture de la maison d’édition L’Espace d’un Instant. Il
est également titulaire du Diplôme d’État
pour l’Enseignement du Théâtre.
Va jusqu’où tu pourras, Lansman, 2013 en collaboration avec Sedef Ecer et Stanislas Cotton
Et des poussières …, Lansman, 2012
Jusqu’à la mer et au-delà, Lansman, 2012
Hyperland, Lansman, in La Scène aux Ados n°7, 2011
Ils seront là bientôt, les hommes ?, L’Act Mem, 2007 (lauréate des Journées de Lyon des
Auteurs de Théâtre)
L'Étincelle, Lansman, 2003
Textes divers dans des ouvrages collectifs
Le Cavalier Bleu, in La Grotte Chauvet 33 000 Mots, 33 000 ans, Hors Série de La Revue des
Deux Mondes, 2011
Une Envie d’Envol sur le Bout de la Langue, postface à Sedef Ecer, in Un OEil sur le Bazard,
L’Espace d’un Instant, 2010
Une Lampée de Mots, in L’Auteur en Première Ligne, L’Avant-Scène Théâtre, 2010
La metteuse en scène : Joëlle Cattino
En tant qu’interprète et metteuse en scène, Joëlle Cattino affirme depuis ses débuts une
sensibilité pour la recherche d'une écriture scénique mêlant formes et styles, pièces
contemporaines et adaptations de textes non théâtraux. Elle étudie la dramaturgie
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contemporaine auprès de Alain Knapp (l'acteur et la dramaturgie-Théâtre de la Tempête
Paris 1991), Philippe Minyana (CNES La Chartreuse Villeneuve-Lès-Avignon 1992). Elle se
forme au jeu de l'acteur, le clown auprès de Philippe Hottier (Théâtre du Phénix Paris
1986/88). Actrice au théâtre, elle a joué depuis 1984, plus d’une trentaine de pièces,
notamment sous la direction de François-Michel Pesenti, Dominique Lardenois, Yves
Fravéga, Shauna Kanter (New York), Jean-Louis Hourdin, Anne-M Pleis (Berlin). Sous leurs
directions elle crée des rôles issus du texte contemporain comme du répertoire classique
(Adamov, Ditlevsen, Shakespeare, Brecht, Slimovitch, Goldoni, Tchékhov, Fo, Bellier,
Grumberg,..). Depuis sa première expérimentation, "I don’t want to die, bad trip" d'après le
Journal de Danielle Collobert, en collaboration avec Marie-Christine Soma, en 1991 au
Théâtre de la Balsamine à Bruxelles, jusqu'à "Ad Vitam", de Joël Jouanneau, une commande
du Théâtre d’O, Montpellier en 2009, Joëlle Cattino a mis en scène plus d'une vingtaine de
spectacles originaux, mêlant textes du
répertoire, textes contemporains, composition musicale et travail sur l’image. En janvier
2009,
elle fonde la structure Dynamo Théâtre. Et signe les premiers envois d’une série de travaux
qu'elle initie autour de l’écriture dramatique en osmose avec son propre cheminement
esthétique. Elle signe entre 2010 et 2013, quatre créations originales. Elle crée également
des mesures d’accompagnement culturel en direction des publics jeunes et des publics
éloignés des pratiques culturelles et artistiques.
Le compositeur : Richard Dubelski
Compositeur, musicien, metteur en scène et comédien. Il a régulièrement travaillé avec
Georges Aperghis depuis 1987, mais aussi Thierry Bédard, Lucas Thierry, Edith Scob, Anna
Kendall, Thierry Roisin, Jean-Pierre Larroche, Marcel Bozonnet…
En 1993, il décide de mettre en scène son premier spectacle musical au sein de sa
compagnie Corps à Sons Théâtre, et depuis poursuit cette recherche avec laquelle il crée une
vingtaine de spectacles dans des lieux comme notamment le théâtre de Nanterre-
Amandiers, le Théâtre du Campagnol C.D.N de Corbeil-Essonnes, le Cargo à Grenoble, le
Théâtre Athénor St Nazaire- Nantes, le Théâtre de la Minoterie- Marseille, le festival Musica
de Strasbourg, la Comédie de Béthune, la Comédie de St Etienne, le T.N.T-Toulouse, les
Scènes nationales de Vandoeuvreles- Nancy, Malakoff, Douai, Aubusson, Quimper. En 2009
et 2010, il est directeur artistique musical et compositeur de Kaléidoscope 2,un spectacle de
l‘Opéra de Lyon avec 350 amateurs, l’orchestre et la Maîtrise de l’opéra de Lyon. Il anime
également divers stages et ateliers de théâtre musical au sein d’écoles nationales de théâtre
(l’E.R.A.C, l’Ecole de la Comédie de St Etienne…) et de Centres Dramatiques
Nationaux.
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Rencontre avec Michel Bellier
Michel Bellier, bonjour, quelques mots sur votre parcours?
J’ai fait mes études de théâtre au conservatoire de Marseille. Textes et dramaturgie
classiques, textes contemporains qui racontent le monde de maintenant, qui le mettent en
questionnement.
Et puis, j’ai voulu savoir comment toutes ces pièces superbes qui traversaient les siècles
« tenaient debout », comment elles étaient maçonnées de l’intérieur.
Je me suis familiarisé avec cette technique bizarre qu’on appelle dramaturgie en suivant de
stages, en lisant beaucoup. J’ai commencé à écrire. Les premiers retours étaient bons.
J’ai maintenant écrit une trentaine de pièces. Des longues, des courtes. Des projets
personnels. Des commandes (ÉclatS de Scènes, Dynamo Théâtre....) Des rencontres. Des
résidences (La Chartreuse, Mariemont, Théâtre de Grasse, Festival ATC de Nancy...). Et puis
des prix, des bourses (CNL, Beaumarchais...).
J’ai eu de la chance : toutes mes pièces ont été jouées. En France, en Belgique, mais aussi au
Québec, en Pologne, en Turquie...
Certaines sont éditées. D’autres ont été de simples feux, de colère ou de joie. Qui n’ont vécu
que la flamme de la représentation.
J’anime aussi des stages et ateliers d’écriture réguliers. À destination des enseignants, des
collégiens et lycéens mais aussi à l’intention de populations «empêchées» et «fragiles»
(Protection Judiciaire de la Jeunesse, Prison des Beaumettes de Marseille, Hôpital
psychiatrique d’Aix en Provence, dispositif Culture du Coeur).
Comment est née l'idée de la pièce Les filles aux mains jaunes?
Elle est venue de la conjonction de deux centres d’intérêt. J’ai toujours été passionné par
l’histoire de la Première Guerre Mondiale. Et je me suis toujours intéres à la condition
féminine. La Première Guerre Mondiale a été le creuset de multiples bouleversements,
politiques, culturels et sociétaux. C’est à cette riode que le féminisme se conscientise,
se structure. C’est véritablement pendant ces quatre ans de guerre que la présence des
femmes est devenue visible dans l’espace public et que nos sociétés occidentales ont bien
été obligées d’accepter le fait qu’elle étaient indispensables à la vie de toute société,
autrement que par la maternité.
Pourtant, dans le domaine de la fiction, peu de choses ont encore été écrites sur ce sujet.
L’histoire des femmes a toujours été masquée par de nombreuses zones d’ombre...
J’ai eu envie de mettre en lumière l’histoire de ces ouvrières dont on n’a jamais beaucoup
parlé.
Comme à l’heure actuelle, il est de bon ton de dénigrer la cause féministe, de dépeindre les
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