ARPP RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014
L
a publicité est indispensable à l’activité écono-
mique pour soutenir la consommation, et donc
nos emplois. Néanmoins, elle n’est pas valorisée,
subissant la mauvaise image des entreprises
dont on parle davantage, en France, sous l’angle
des conflits sociaux, des délocalisations, etc.,
que sous celui du dynamisme et de la création d’emplois
(dans son Avis «Publiphobie, attitude des citoyens face à la
publicité», le Conseil de l’Éthique Publicitaire n’a pas manqué
de le rappeler).
Pour exercer sa fonction, la publicité a besoin de liberté et,
bien que la France soit le pays en Europe où elle est – et de
loin ! – la plus réglementée, elle reste en butte aux tentations
de toujours plus légiférer.
Ainsi, il me paraît important de veiller à ce qu’il ne se crée
pas de nouveaux secteurs interdits de publicité alors que les
produits ou services demeurent. La pression existe sur le
vapotage, les sites qui proposent d’investir sur le Forex…,
des sujets de préoccupation légitimes, sur lesquels l’ARPP
a déjà réagi.
Le secteur de la communication est l’un des rares systèmes
économiques à pouvoir se prévaloir d’une organisation éthique
fondée en 1935. En France comme à l’étranger, l’ARPP est de
plus en plus interrogée comme modèle d’un système faisant,
au quotidien, la preuve de son efficacité. Notre organisation
internationale – l’AEEP/EASA – vient justement de rappeler
(dans son enquête sur les recommandations des bonnes pra-
tiques) que l’Autorité remplit l’ensemble des caractéristiques
que doit avoir un organisme d’autorégulation publicitaire,
selon les engagements de la Charte signée en juin 2004 et
contrôlée chaque année par la Commission Européenne.
Depuis le rapport, en 2013, de M. Jacky Richard au Conseil
d’Etat, le «droit souple» s’affirme comme une voie à suivre, en
complément du cadre législatif et comme un moyen de lutter
contre l’inflation normative que nous déplorons. La recon-
naissance par la Commission européenne, sous la nouvelle
présidence élue de Jean-Claude Juncker de la better regu-
lation, une régulation intelligente signifiant justement moins
de réglementation et davantage de régulation, ainsi que la
nomination d’un premier Vice-président chargé de poursuivre
les travaux dans ce sens, sont des signes très positifs qui ont
été salués par l’AEEP/EASA. Encore faut-il que ces bonnes
intentions affirmées soient suivies d’effets. Nous l’espérons et
sommes déjà présents pour les soutenir, les faire partager…
La réactualisation engagée le 8 août 2014, par le Conseil
d’Administration de l’ARPP, des 44 Recommandations créées
librement, depuis 40 ans, par les professionnels dans leur
diversité (annonceurs, agences, médias), illustre aussi par-
faitement le bien-fondé de la déontologie et le dynamisme
de l’autodiscipline publicitaire. Cette entreprise de relecture
ouverte des règles déontologiques n’avait jamais été menée,
avec une telle ampleur, par le passé. Elle va permettre d’alléger
un millefeuille composé de couches successives qui, malgré
un travail régulier d’actualisation, se sont parfois superposées,
au fil des années, ou ne correspondent plus aux besoins
actuels, notamment en raison de nouvelles réglementations.
Aujourd’hui, ces règles déontologiques couvrent globalement
l’ensemble des sujets de préoccupation des consommateurs
comme des Pouvoirs publics. Un soin particulier est apporté à
la protection des publics vulnérables. Et, si une nouvelle thé-
matique apparaît, il est facile de l’intégrer, si nécessaire, après
écoute de toutes les parties prenantes au sein du Conseil
Paritaire de la Publicité.
Ces règles déontologiques concernent également l’ensemble
des médias. Très tôt, l’ARPP a fait en sorte que, ce que les
professionnels ne se permettaient pas sur les médias tradition-
nels, ne le soit pas non plus sur les «nouveaux médias» et elle
s’est adaptée, dès l’an 2000, pour couvrir la publicité digitale.
FRANÇOIS D’AUBERT
PRÉSIDENT DE L’ARPP
FAIRE RIMER
CRÉATIVITÉ, LIBERTÉ,
ET RESPONSABILITÉ
LE MESSAGE DU PRÉSIDENT
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