« Non à Hitler » – Ainsi se nomme l’exposition de la Friedrich-Ebert-Stiftung consacrée à
la résistance des ouvriers et des syndicats et à l’oppression dont leurs mouvements fi rent
l’objet sous le « troisième Reich ».
La résistance du mouvement ouvrier et des syndicats contre la dictature nazie et leur
engagement pour la liberté, la démocratie et les droits de l’homme constituent le cœur
de l’exposition – quel meilleur symbole que celui du discours du président du groupe
parlementaire du SPD, Otto Wels, qui appela à voter contre la « Loi des pleins pouvoirs »
du 23 mars 1933 et déclara : « nous, les sociaux-démocrates allemands, faisons le vœu
solennel de défendre les principes d’humanité et de justice, de liberté et de socialisme » .
Nous avons choisi de traduire cette exposition en langue française et de la présenter dans
les écoles de France afi n de non seulement maintenir le souvenir de la résistance mais
aussi de contribuer à l’avenir des relations franco-allemandes. Bien au-delà des frontières
allemandes, le nazisme a fait régner la terreur et la violence dans les pays occupés pendant
la Seconde Guerre mondiale. Soixante-dix ans après l’invasion de la France en mai 1940
et la période d’occupation, nous souhaitons montrer qu’il existait aussi une autre Alle -
magne – une Allemagne qui, au prix de nombreuses vies, entra en résistance contre les
nazis et leur idéologie inhumaine.
Ce type d’exposition est d’autant plus important aujourd’hui que notre époque fait
désormais face à un changement générationnel : les générations qui ont vécu la Seconde
Guerre mondiale et dont les parents pouvaient encore directement témoigner laissent
leur place à une nouvelle génération. Cette période de l’histoire allemande et européenne
est si éloignée pour les jeunes d’aujourd’hui que ceux-ci n’ont plus aucun lien personnel
avec elle. Ils considèrent leur liberté et leurs droits comme quelque chose de naturel et
d’évident. C’est pourquoi nous devons leur transmettre les enseignements du passé. La
liberté, les droits de l’homme et la paix en Europe sont des acquis précaires et doivent
être protégés. Ils ne se suffi sent pas à eux-mêmes, nous devons les « vivre », nous en
servir et en renouveler chaque jour la légitimité.
Je voudrais à ce titre adresser mes sincères remerciements à notre partenaire français, le
CIDEM, sans l’aide duquel cette exposition n’aurait pu être réalisée.
Berlin/Bonn, février 2010
Anke Fuchs
Présidente de la Friedrich-Ebert-Stiftung
Préface