1 Introduction Les parasites sont omniprésents et tout être

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Introduction
Les parasites sont omniprésents et tout être vivant pourrait être parasité à une période de
sa vie, quels que soient son mode de vie et son aire d’extension géographique. L’homme
donne asile à des multiples espèces parasites et il n’a pas encore réussir à leur échapper.
La parasitologie est une discipline extraordinairement vaste, étudiant la morphologie et la
biologie des parasites, ainsi que les affections qu’ils entraînent. Les Parasitoses sont des
causes importantes de morbidité et de mortalité dans le monde.
Les parasites appartiennent à des groupes forts éloignés les uns des autres (champignons
inférieurs, protozoaires, helminthes, insectes et acariens), qui n’ont d’autre point commun
que de vivre aux dépens de l’organisme humain. Les protozoaires sont des organismes
unicellulaires regroupant les rhizoflagellés (amibes et flagellés), les sporozoaires et les
ciliés. Les helminthes sont des organismes pluricellulaires vermiformes dont on distingue
les plathelminthes (cestodes et trématodes), les nématodes et l’acanthocéphale. Les
protozoaires et les helminthes sont essentiellement des endoparasites tandis que les
Arthropodes regroupent les insectes et les acariens qui sont essentiellement des
ectoparasites. Outre leur mode de vie nuisible, ces arthropodes sont les vecteurs de
maladies bactériennes, virales et parasitaires. A ces groupes s’ajoutent les champignons
responsables de la majorité des cas de dermatophytoses. (voir systématique pl.5, 6)
Pour résoudre ses propres problèmes, la parasitologie doit faire appel à bien d’autres
disciplines car elle vise un triple but :
-Clinique : qui s’intéresse à la sémiologie des maladies déterminées par les parasites, à
leur diagnostic et leur traitement curatif. Dans le domaine curatif, les progrès ont été
rapides depuis quelques années mais le champ de recherche reste immense.
-Biologique : qui étudie la morphologie et l’anatomie du parasite, éléments
indispensables à sa détermination précise, mais aussi les conséquences immunologiques
de sa présence dans le corps humain.
-Prophylactique : ce but vise la protection de l’homme sain contre les parasitoses ce qui
est un objectif ambitieux. Pour qu’elle soit efficace, toute tentative de prophylaxie doit
être précédée de l’analyse minutieuse des conditions dans lesquelles se fait la
contamination du sujet. Cette analyse constitue l’épidémiologie.
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Notions de base sur les parasites
1. Le parasite :
Le parasite est un être vivant eucaryote animal ou fongique qui vit une partie de son
existence ou toute sa vie au dépens d’un autre être appelé hôte. Dans cette association,
seul le parasite tire bénéfice de son hôte pour se développer et accomplir son cycle vital.
On distingue selon la localisation, les :
-Ectoparasites : vivants à la surface (punaises, poux, sangsues…) ou dans l’épiderme de
l’hôte (sarcopte de la gale). Ils doivent résister aux forces d’arrachement, aux frottements
occasionnés par les mouvements (grooming) et les déplacements de ces hôtes, notamment
en milieu aquatique de grande viscosité.
-Mésoparasites : occupant les cavités naturelles, reliées au milieu extérieur, de leurs
hôtes : voies et cavités pulmonaires, TD vessie, voies génitales. Ils en consomment le
contenu, les sécrétions (phagotrophie, microphagie, osmotrophie) ou, comme
précédemment, aspirent le sang après effraction des parois (trématodes, cestodes,
nématodes).
-Endoparasites : envahissant le milieu intérieur (appareil circulatoire sanguine et
lymphatique), les espaces intercellulaires et intracellulaires (protozoaires). (voir pl.2)
2. Le cycle évolutif et ses éléments :
Pour assurer la pérennité de son espèce, le parasite est amené à subir des transformations,
à adopter des voies évolutives parfois extrêmement complexes, c’est le cycle évolutif.
-Le cycle peut être simple : passage direct du parasite de l’homme infesté à l’homme
sain. Il est monoxène ou monogénien ou direct c-à-d faisant intervenir un seul hôte. Il
peut être court, sans passage obligatoire par le milieu extérieur (poux, oxyure) ou direct
long, nécessitant une maturation dans le milieu extérieur (œufs d’ascaris, larve
d’anguillule).
-Le cycle peut être complexe nécessitant l’intervention d’hôtes intermédiaires ou de
vecteurs. Il est dit hétéroxène ou polygénien ou polyxène ou indirect c-à-d faisant
intervenir deux hôtes (Digénien comme ténia) et même trois (douve, bothriocéphale).
Selon les types de cycles évolutifs, vont intervenir les éléments suivants :
a)- Le parasite ou l’agent pathogène : c’est l’être vivant, protozoaire ou métazoaire
responsable à des différents stades de sa vie de la plupart des manifestations
pathologiques chez l’hôte.
b)-L’hôte définitif (H.D) : c’est l’être vivant qui héberge la forme adulte ou sexuée du
parasite. Ce ne sera pas toujours l’homme en pathologie médicale (hydatide,
cysticercose). Cependant dans le cas du paludisme ou malaria, bien que les sexes se
développent chez l’anophèle, du point de vue épidémiologique et non parasitologique, on
considère l’homme comme HD du Plasmodium.
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c)- L’hôte intermédiaire (H.I) : c’est l’être vivant qui héberge le parasite sous sa forme
larvaire ou asexuée. Le parasite passe obligatoirement chez cet hôte afin d’assurer sa
maturation.
d)-Hôte facultatif : ou accidentelle ou auxiliaire ou d’attente ou paraténique chez lequel le
passage du parasite n’est qu’accidentel ou bien un passage naturel.
e)-Les vecteurs : ce sont les agents des parasites et ne sont autre que des H.I. On
distingue les vecteurs biologiques indispensables au cycle vital du parasite qui assurent la
maturation et/ou la multiplication de ce dernier. Ce sont les HI actifs vulnérants et
hématophages (arthropodes hématophages). Et les vecteurs mécaniques (facultatifs ou
auxiliaires) qui ont un simple rôle phorétique non indispensable pour le cycle vital du
parasite (mouches transporteuses de kystes d’amibes).
f)-Le réservoir de parasites (R.P) : c’est l’ensemble des structures biotiques (homme,
animaux) et abiotiques (sol et poussières) qui assurent la survivance d’un parasite. D’une
façon gérale, en dehors du milieu extérieur, c’est souvent un HD qui héberge le
parasite. (Voir pl.1)
3. Voies d’entrée et de sortie des parasites :
Le mode de passage du parasite du réservoir à l’homme réceptif est important à
connaître. Il conditionne la mise en œuvre de moyens de protection d’ordre
essentiellement individuel (prophylaxie individuelle). Pour les voies d’entrée :
-Digestive : mode de contamination essentiel lié l’ingestion de kystes, d’œufs et de larves
par consommation d’eau et d’aliments souillés par les déjections humaines (amibiases,
distomatoses) ou de chair animale parasitée (téniasis et trichinose), C’est une infestation
passive ou accidentelle.
-Cutanée ou muqueuse passive due aux contacts interhumains ou homme-animal ou
homme seul (trichomonas uro-génital).
-Transcutanée active par marche pieds nus (anguillose et ankylostomose), par baignade
en eau douce inféodée (bilharziose) et par piqûre d’un vecteur hématophage. (Paludisme
et maladie du sommeil). C’est une infestation active.
-Aérienne par inhalation (pneumocystose).
La connaissance des voies de sortie, permet de préciser les modalités de l’examen
parasitologique et de conditionner les mesures d’hygiène de prophylaxie collective.
-Digestive : par les matières fécales ou péril fécal.
-Urinaire : Bilharziose urinaire.
-Aérienne : paragonimose et pneumocystose.
-Cutanée ou cutanéo-muqueuse que ce soit direct (trichomonas) ou par intervention d’un
vecteur hématophage (simulie pour les filaires, glossines pour les trypanosomes et
anophèles pour le plasmodium).
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Il existe des parasites sans possibilité normale de sortie en dehors de la prédation. Ce sont
des parasites en impasse parasitaire chez l’homme (larva migrans, hydatide, trichine).
4. Le milieu électif :
Il correspond au lieu d’installation du parasite adulte dans le corps de l’HD et où la
fécondation et la ponte vont avoir lieu. Il arrive que la femelle adulte quitte ce milieu
pour pondre quelque part dans le corps et y revient après. C’est le cas de l’oxyure où la
femelle migre de la région iléo-cæcale vers la marge anale tandis que le mâle adulte reste
dans le milieu de départ. Ce milieu est très variable au sein d’une même espèce et très
spécifique de l’espèce (Shistosoma). (voir pl.2)
5. La spécifité parasitaire :
C’est la faculté pour un parasite de se développer chez un hôte précis ou un groupe
d’hôtes. Elle peut être inexistante (Toxoplasme, Trichinella), modérée (Fasciola), grande
(Enterobius) et variable selon l’hôte (plusieurs espèces d’Anophèle sont vectrices de
Plasmodium).
6. La résistance de l’hôte et le diagnostic :
La résistance de l’hôte dépend des macrophages, des neutrophiles, des éosinophiles, des
plaquettes et des TH (lymphocytes T helper). Ces éléments sécrètent des molécules
cytotoxiques comme des radicaux libres (dérivés de l’oxygène), le NO, des cytokines et
des anticorps (IgE, IgG, TNFα, IFNγ). La résistance de l’hôte peut être génétique.
Certains antigènes HLA fréquents chez les Africains sont associés à une résistance au
paludisme. A noter que les parasites ont développés différents procédés de dissimulation
de diversion ou de modifications séquentielles de leurs antigènes (Schistosoma acquiert
les Ag de l’hôte).
En ce qui concerne les parasites du TD, le diagnostic repose essentiellement sur la
coprologie (kystes et œufs dans les selles) et sur l’analyse des crachats lorsqu’il s’agit de
parasitoses pulmonaires. Les infections par des helminthes sont typiquement associées à
une éosinophilie et à une élévation de la concentration des IgE sériques.
Pour que l’éosinophilie apparaisse, il faut un minimum de parasites (seuil) mais certains
parasites dont le métabolisme est intense, sont susceptibles, même en petit nombre, de
déterminer une hyperéosinophilie (filarioses et distostomatoses).
A la suite de la pénétration du ver dans l’organisme apparaît d’abord une hyper
leucocytose avec polynucléose neutrophile, NK, Ig, MФ puis l’hyperéosinophilie
s’installe. Parfois une splénomégalie et une hépatomégalie. Les tests séro-
immunologiques, coprologiques sont nécessaires ainsi que les biopsies (dans certains cas
des métastases peuvent apparaître comme au cours l’infection par E. histolytica).
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7. Les vaccins antiparasitaires :
Malgré les recherches intensives, il n’y a pas des vaccins efficaces et préventifs pour
éviter les infections parasitaires. Les stratégies possibles sont : injection des enzymes de
parasites (aldolase du Plasmodium, protéase gp63 des promastigotes de Leishmania,
glycéralhyde-3-déshydrogénase de S. mansoni), identifier les Ag qui induisent la
production des cytokines comme le TNF.
La vaccination du bétail RP est strictement recommandée surtout en cas d’épidémies
graves (Babésioses).
8. La prophylaxie :
Les moyens à mettre en œuvre pour rompre le cycle évolutif d’un parasite quelconque ou
éviter la contamination se rassemblent sous le terme de prophylaxie. La prévention de
parasitoses relève de l’hygiène individuelle et générale, de la lutte contre les HI et les
vecteurs, de la prophylaxie médicamenteuse ou traitement voire la vaccination.
a)-Hygiène individuelle :
-La concentration des déjections au même endroit, les neutraliser avec la soude par
exemple et ne pas les éparpiller.
-Le lavage des mains continuel.
-Le nettoyage soigneux dans un eau propre et désinfectée les légumes et les crudités.
-L’interdiction de l’utilisation d’engrais humain.
-La consommation de viandes ou de poissons suffisamment cuits.
-L’utilisation de moustiquaires et de répulsifs appliquées sur la peau ou les vêtements.
b)-Hygiène collective :
-La construction des réseaux d’eau potable et d’égouts.
-Eviter la promiscuité des animaux dont l’hygiène et la vaccination sont en question.
-La modification de certaines habitudes alimentaires et comportementales (élevage et
tradipraticiens).
-L’amélioration du niveau socio-économique des populations.
-L’éducation sanitaire au sein des sociétés endémiques.
c)- Lutte contre les HI : on peut envisager une lutte active contre les mollusques et les
arthropodes en utilisant les OP et les sels métalliques. La lutte biologique consiste à la
destruction des végétaux gîtes de mollusques dans les canaux d’irrigation et
éventuellement sur l’élevage des mollusques compétiteurs ou des poissons prédateurs de
ces mollusques.
d)- Lutte contre les vecteurs ou HI actifs : les stratégies de lutte anti-vectorielle exige des
méthodes performants. Elle se fait chimiquement par l’application des insecticides
(carbamates, OP, OC, Pyréthrinoïdes,), huiles minérales, sels métalliques, toxines tirées
des plantes (œillet d’Inde) et d’animaux (néreitoxine du néreis), analogues d’hormones,
toxines bactériennes (δ-exotoxine de Bacillus thuringiensis israeliensis ou sérotype Bt14)
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