t’arrive dans le moment présent. Si, en outre, tu n’avais pas d’opinion vraie, tu ne pourrais
pas penser que tu as du plaisir au moment où tu en as, et, si tu étais privé de
raisonnement, tu ne serais même pas capable de calculer que tu auras du plaisir dans
l’avenir. Ta vie ne serait pas celle d’un homme, mais d’un poumon marin ou de ces
animaux de mer qui vivent dans des coquilles ! Est-ce vrai, ou peut-on s’en faire quelque.
3»
Le plaisir et la douleur existent simultanément. Nos sensations peuvent être erronées car
les plaisirs ou les douleurs nous paraissent parfois plus grande ou plus petite qu’ils ne le
sont en réalité. C’est ce que Platon appelle le plaisir mélangé. L’homme peut donc limiter à
la fois psychologiquement et physiquement l’impact de la douleur mais aussi la part de
plaisir qu’il doit ou peut y avoir dans sa vie. Les plaisirs purs ne sont pas suivis de peine,
contrairement aux plaisirs mélangés. C’est un sentiment qui ne suit pas un désir et dont ne
se suit pas par une souffrance comme celle d’une perte par exemple. C’est un sentiment
spontané et désintéressé. qui vient par surprise. La perfection de ce désir ou plaisir
‘’absolu’’ est due au fait qu’elle est limitée. Le plaisir pur est un plaisir esthétique qui
concerne tout plaisir de nos sens. Il y a tout d’abord la vue avec la beauté de certaines
couleurs et des formes visuelles; l’ouïe avec les sons comme celui d’une voix douce ou
d’une mélodie pur; l’odorat moins divin avec les odeurs comme celui d’un parfum. Le
toucher et le goût sont des sens exclus. Platon les considères comme trop matériel voir
inutiles pour éprouver un plaisir pur.
Descartes reprend le dualisme de l’âme et du corps. Dans les Lettres à Elisabeth
Descartes a écrit: «Mais la principale différence qui est entre les plaisirs du corps et ceux
de l’esprit, consiste en ce que, le corps étant sujet à un changement perpétuel, et même
sa conservation et son bien-être dépendant de ce changement, tous les plaisirs qui le
regardent ne durent guère ; car ils ne procèdent que de l’acquisition de quelque chose qui
est utile au corps, au moment qu’on les reçoit, et sitôt qu’elle cesse de lui être utile, ils
cessent aussi, au lieu que ceux de l’âme peuvent être immortels comme elle, pourvu qu’ils
aient un fondement si solide que ni la connaissance de la vérité ni aucune fausse
persuasion ne la détruisent. Au reste, le vrai usage de notre raison pour la conduite de la
vie ne consiste qu'à examiner et considérer sans passion la valeur de toutes les
perfections, tant du corps que de l'esprit, qui peuvent être acquises par notre conduite,
afin qu'étant ordinairement obligés de nous priver de quelques-unes, pour avoir les autres,
nous choisissons toujours les meilleures. Et parce que celles du corps sont les moindres,
on peut dire généralement que, sans elles, il y a moyen de se rendre heureux.4»
Descartes pense qu’il faut privilégier les plaisirs de l’esprit qui ne sont rien d’autre que les
plaisirs de la pensée. Il essaye, de faire valoir l’idée qu’il est important, de se cultiver et
ainsi, de privilégier les plaisirs de l’esprit. Les plaisirs du corps, entrainent bien trop
souvent des addictions ou des souffrances inutiles. Le corps est visible et recherche les
plaisirs sensuels, tandis que l’esprit lui est invisible et recherche la vérité. Descartes
considère le corps comme quelque chose de périssable en désignant le mot suivant: «…
sa conservation…». Le corps change en permanence tout au long de la vie (ex: avec
l’âge), ainsi que ses besoins et donc les plaisirs de satisfaction. Le plaisir du corps,
accompagne le moment ou un besoin est satisfait. Le plaisir cesse une fois les besoins
apaisés. Il est possible d’illustrer ce propos avec un simple exemple du quotidien: la faim.
Le fait de manger lorsque nous avons faim nous procure du plaisir, mais quand nous
sommes rassasiés, le fait de manger plus cause du déplaisir. Nous pouvons donc déduire
que ces plaisirs peuvent avoir une fonction vitale. L’esprit est impérissable et moins
instable que les plaisirs corporels. Descartes pense que les plaisirs de l’âme peuvent être
immortels comme l’âme à condition qu’elles résistent à la « connaissance de la vérité». Il