Prévention de l’infection par le VIH TPE / TasP / PREP Formation TROD 3 février 2016 Dr Laurence Boyer PH- Service des Maladies infectieuses et tropicales CHU Nancy CYCLE REPLICATIF DU VIH CINETIQUE DES MARQUEURS Taux des marqueurs Seuil de détection J0 J0 à J 10-12 : fenêtre virologique J0 à J21-28 : fenêtre sérologique Temps ARN VIH plasmatique Antigénémie p24 Ac anti-VIH Quand traiter ? (Rapport MORLAT 2013) Depuis septembre 2013: tous les patients! la trithérapie devient un « outil de prévention »: TasP en raison des données épidémiologiques, il est admis par le CNS que le traitement puisse être proposé à un patient séropositif dans le but « d’écraser la charge virale » afin de diminuer le risque de contamination…alors que l’état immunologique ne le justifie pas. Objectifs du traitement (trithérapie): Diminuer la contamination des partenaires en réduisant la charge virale du patient (Charge virale < 20 copies/ml) Améliorer survie et qualité de vie du patient, en réparant son immunité: CD4 > 500/mm3 Celsentri Eviplera Viramune Sustiva Intelence Edurant TRITHERAPIE: Effets indésirables ANIRT : toxicité digestive, neurologique, hématologique, hypersensibilité (Ziagen), acidose lactique ANNIRT : toxicité cutanée, hépatique (Viramune, Sustiva) IP : dysrégulation lipidoglucidique (triglycérides, diabète, lipodystrophie...) => majoration du risque cardiovasculaire Anti–fusion : injections,réactions locales, réactions générales (pneumonies…) Anti- intégrase: crampes, dépression Anti- co récepteurs: plutôt bien tolérés TRAITEMENT D ’URGENCE/ AES En cas de risque de contamination par le VIH Partage de seringue, paille (sniff) Rapport sexuel non protégé Accident professionnel (piqûre, coupure, projection) Traitement d’urgence possible ( AES < 48 h ) SAU CH, 24h/24 Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, ou Médecine Interne SIDA Info - Service : 0.800.840.800 TPE / traitement d’urgence/AES Trithérapie d’urgence en 97 pour les soignants (observations diminution des TMF chez femmes sous traitement) Extension à l’ensemble de la population en 04/98 (lobbying des associations de patients) Au mieux dans les 4H, toujours <48H SAU: Kit TPE pour 72H, puis CS référents SMIT Réévaluation par médecin référent, poursuite 28j. Surveillance clinique et biologique (TPE effets IIaires +++) Surveillance sérologique jusqu’à M4 si TPE (Efficacité incomplète). Cas particulier de l’agression sexuelle chez femmes, (Maternité). Le point sur la PREP • • • • • Traitement prescrit en pré exposition Suite aux résultats de l’essai Ipergay Pour les personnes non infectées par le VIH Qui prennent des risques importants de contamination Dans le cadre d’une stratégie de prévention combinée: • • • Vaccination contre hépatite B, contre hépatite A, (contre HPV si femme) Dépistage des autres IST, et traitement si dépistage + Utilisation du préservatif, conseils pour RDR (pratiques à moindre risque) Indication 1 • HSH : • • • • Rapportant des rapports anaux non protégés avec au moins 2 partenaires / 6 mois Ou plusieurs IST dans l’année (syphilis, chlamydia, gonocoque, CHB, VHC) Ou ayant eu plusieurs recours à 1 TPE dans l’année Ou ayant l’habitude de consommer des substances psycho actives lors des actes sexuels Indication 2 • Personnes transgenres: • • • • Rapportant des rapports anaux non protégés avec au moins 2 partenaires/6 mois Ou plusieurs IST dans l’année (syphilis, chlamydia, gonocoque, CHB, VHC) Ou ayant eu plusieurs recours à 1 TPE dans l’année Ou ayant l’habitude de consommer des substances psycho actives lors des actes sexuels Indication 3 • Personnes chez lesquelles on peut envisager la PREP au cas /cas: • • • UDIV avec partage de seringues Personnes en situation de prostitution, exposées à des relations sexuelles non protégées Personnes en situation de vulnérabilité, exposées à des relations sexuelles non protégées, • avec des personnes appartenant à un groupe à prévalence du VIH élevée (personnes ayant des partenaires multiples originaires d’une région à prévalence élevée transmission du VIH, ou personne UDIV… ) • ou avec facteur physique augmentant le risque d’infection chez la personne exposée (ulcérations génitales, anales, IST associée, saignement…) RTU Truvada- schéma d’administration • Dans la quasi-totalité des essais cliniques sauf pour IPERGAY (HSH), • l’efficacité préventive du TRUVADA dans la PrEP a été démontrée dans le cadre d’une administration continue: 1cp/jour au cours d’un repas ou une collation • Aux USA, où l’indication de TRUVADA en PrEP existe depuis 2012, • • ce schéma est le seul à être autorisé. Il est donc à privilégier RTU Truvada- schéma d’administration • Chez les HSH, en tenant compte des résultats de l’essai IPERGAY: • • • schéma non continu dépendant de l’activité sexuelle selon les mêmes modalités que dans l’essai IPERGAY, à savoir : 2 comprimés de TRUVADA dans les 24 heures précédant le premier rapport sexuel (et au plus tard 2 heures avant), puis 1 comprimé de TRUVADA toutes les 24 heures pendant la période d’activité sexuelle y compris après le dernier rapport sexuel et enfin 1 dernier comprimé de TRUVADA 24 heures plus tard. Ces deux dernières prises après les rapports sexuels sont très importantes pour une protection maximale. Ce schéma de traitement discontinu dépendant de l’activité sexuelle chez les HSH, est contre-indiqué en cas d’infection par le VHB. Bilan infectieux avant l’instauration du traitement • Sérologie VIH (ELISA combiné de 4ème génération). La prescription de TRUVADA en PrEP ne pourra être faite qu’après vérification des résultats de la sérologie qui doit être négative. • Rechercher des signes/ symptômes évocateurs de primoinfection VIH et la notion de rapports sexuels à risque au cours du dernier mois. • Dans ces cas, il convient de reporter d’un mois le début de la PrEP après avoir vérifié la séronégativité au VIH • Dépistage systématique de l’hépatite B (Ag HBs, Ac anti-HBc, Ac anti-HBs), de recommander la vaccination aux sujets non immunisés. d’adresser le sujet à un spécialiste pour avis et prise en charge s’il a une sérologie positive, et une hépatite chronique B active. Chez ces sujets, le schéma de prise non continu est contre-indiqué, • Dépister les autres IST et les traiter le cas échéant. Bilan infectieux pendant le traitement • Contrôler la sérologie VIH des personnes de façon régulière tous les 3 mois selon une procédure standard reposant sur la réalisation d’un test ELISA combiné de 4ème génération. • Contrôler régulièrement le statut sérologique B d’un sujet non immunisé • Dépister régulièrement les autres IST Bilan rénal avant l’initiation du traitement • créatininémie et clairance de la créatinine • Phosphates sériques, BU • TRUVADA ne doit pas être initié: Si la clairance de la créatinine est inférieure à 50 ml/min ou en cas de signes de tubulopathie, • Si la clairance de la créatinine est comprise entre 50 et 80 ml/min, la prudence est recommandée ; il convient de s’assurer de l’absence de pathologies sous-jacentes qui pourraient altérer la fonction rénale avant d’initier TRUVADA en PrEP et de renforcer la surveillance de la fonction rénale, le cas échéant. • Historiques des autres médicaments néphrotoxiques dont AINS (à forte dose ou association de plusieurs AINS). informer les sujets sur la potentialisation du risque d’altération de la fonction rénale en cas de prise concomitante d’AINS (y compris en automédication) Bilan rénal pendant le traitement • Surveiller la fonction rénale du sujet : créatininémie, clairance de la créatinine, phosphate sérique, BU après 2 à 4 semaines de traitement, à 3 mois de traitement et tous les 3 mois par la suite. • Renforcer la fréquence de la surveillance rénale chez les sujets présentant des facteurs de risque d’altération de la fonction rénale. • En cas d’anomalie de la créatininémie ou des phosphates sériques, l’évaluation de la fonction rénale doit être répétée dans la semaine et un avis spécialisé en néphrologie est recommandé. • Critères d’arrêt: clairance de la créatinine inférieure à 50 ml/min ou en cas de signes de tubulopathie L’interruption de TRUVADA s’impose en cas de dégradation progressive de la fonction rénale Bilan avant initiation du traitement chez femme en âge de procréer • Rechercher une grossesse en cours • Informer les femmes des données actuellement disponibles sur l’utilisation de TRUVADA au cours de la grossesse, • Allaitement Chez les femmes non infectées par le VIH traitées par TRUVADA dans le cadre de la PrEP, TRUVADA est contre-indiqué en cas d’allaitement Bilan pendant le traitement chez une femme en âge de procréer • Rechercher la survenue d’une grossesse, - en cas de survenue d’une grossesse, la poursuite du TRUVADA devra être discutée avec la personne en fonction du rapport bénéfice/risque individuel. En cas de survenue de grossesse sous traitement, le professionnel de santé devra contacter le CRPV dont il dépend et l’informer de cette grossesse Modalités de délivrance de la PREP • La prescription de TRUVADA dans le cadre de cette RTU est réservée aux médecins hospitaliers expérimentés dans la prise en charge de l’infection au VIH. • Le traitement par TRUVADA en PrEP sera prescrit pour une durée de 1 mois maximum pour la prescription initiale, puis par période de 3 mois maximum. • L'ordonnance doit porter la mention « Prescription sous RTU ». • Délivrance en pharmacies hospitalières ou en officines de ville. Modalités de suivi • S’assurer de l’ observance, de l’efficacité et de la tolérance du traitement. • Les consultations de suivi à la fin du 1er mois de traitement puis tous les 3 mois jusqu’à l’arrêt de TRUVADA en PrEP. • Ce suivi permettra : de vérifier l’absence de séroconversion au VIH (sérologie VIH), de vérifier l’observance au traitement, de rechercher des effets indésirables du TRUVADA (interrogatoire, bilan sanguin rénal...) de faire une déclaration d’effet indésirable au CRPV le cas échéant, y compris en cas de séroconversion VIH (situation qui correspond à une absence d’efficacité du traitement). de dépister d’éventuelles IST et co-infections au VHB/VHC de déclarer les éventuelles grossesses au CRPV et d’informer et rappeler les autres méthodes de prévention du VIH.