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employés de l’Etat et avec des pharmacies appartenant à l’Etat ; enfin, le
système suisse libéral, qui est ouvert à la concurrence et sous pression des
caisses maladie. Le rôle principal du pharmacien est le devoir de refus de
vente ; lorsqu’un patient se présente, le pharmacien doit déterminer si ce
patient a réellement besoin d’un médicament, s’il ne s’agit pas d’un abus ou
d’une utilisation frauduleuse et ce, même s’il s’agit d’un médicament en
vente libre. Les sirops à la codéine par exemple sont en vente libre mais la
codéine étant un dérivé de la morphine, ces sirops permettent notamment aux
adolescents allant en discothèque d’obtenir un effet de l’alcool amplifié. Il
précise que beaucoup d’enfants ont mal fini à cause de cela. Il indique ensuite
que la situation de la pharmacie en Suisse est particulière car il s’agissait il y
a 25 ans d’une rente alors qu’aujourd’hui, des trusts verticaux, comme
Amavita, ont changé la donne lorsqu’ils ont imposé que 95% du prix du
médicament aille à l’industrie et que les 5% restants soient partagés entre le
grossiste et le pharmacien, ce qui a donc incité les grossistes à contrôler les
pharmacies. Il souligne qu’il y a, parmi les grossistes, des groupes comme
Amédis, qui contrôle nombre de pharmacies à Neuchâtel et qui a forcé les
pharmacies à licencier leurs apprentis, comme moyen de pression sur l’Etat,
pour ensuite les réengager une fois que le Conseil d’Etat est allé dans le sens
de la volonté du groupe.
Il précise que ce type de monopole pose donc notamment des problèmes
sociaux. Les pharmaciens, avant que les grossistes arrivent, auraient pu se
mobiliser. Mais comme il s’agit d’une profession dure à fédérer, cela n’a pas
été possible et les grossistes sont donc arrivés à leurs fins. Sur
1700 pharmacies en Suisse, environ 500 appartiennent au groupe Galenica,
lequel est propriétaire des chaînes Coop Vitality, Sunstore ou encore
Amavita. Ils ont donc une position dominante en se localisant dans tous les
quartiers intéressants de Genève et en rachetant la clientèle de chaque
pharmacie. Il indique avoir préparé un dossier avec des données sensibles par
rapport aux comptes de sa pharmacie ; il souhaite que ces données restent
confidentielles. Son assistante en pharmacie arrive à 60 ans et touche un
salaire de 7200 F. Ce salaire ne se retrouve jamais dans les chaines mais il
considère, en tant que patron, que cette personne mérite ce salaire et que les
conditions externes ne doivent pas porter préjudice à ce salaire. L’apprenti
qu’il a décidé d’engager faisait des stages sans rémunération depuis un an.
Personne ne voulait le garder car il a un profil compliqué, mais il a lui-même
finalement décidé de l’engager et il désire souligner qu’il est actuellement en
apprentissage et que, sur le premier semestre, il a obtenu la note de 5,8 dans
toutes les disciplines pharmaceutiques et 5,7 de moyenne générale. C’est à