Réaliser une étude de marché

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Université Hassan II - Casablanca
ENSEM
Réaliser une étude de marché
(Application avec le logiciel Sphinx)
Professeur Hamid NAHLA
Support de cours 2013-2014
Contenu



Principes et méthodologie DE L'étude de marché de A à Z
Réalisation d'une étude de marché avec l'utilisation du logiciel Sphinx
Illustration avec une étude sur Le Marocain et l’habillement
Sommaire
SOMMAIRE ........................................................................................................................................................................ 2
I - ÉTUDES DE MARCHÉ : RAPPEL DES NOTIONS DE BASE ................................................................................................... 3
A - ÉTUDES DOCUMENTAIRES........................................................................................................................................................ 4
B - ÉTUDES QUANTITATIVES .......................................................................................................................................................... 4
1. Conception et rédaction du questionnaire .................................................................................................................... 4
2. Population concernée et méthodes d'échantillonnage ................................................................................................. 5
3. Traitement et analyse des données d’enquêtes ............................................................................................................ 8
C - ÉTUDES QUALITATIVES .......................................................................................................................................................... 12
1. Les tests ....................................................................................................................................................................... 12
4. Les études expérimentales .......................................................................................................................................... 14
SYNTHÈSE ............................................................................................................................................................................... 17
II - COMMENT UTILISER LE SPHINX POUR RÉUSSIR UNE ENQUÊTE ................................................................................... 18
A - DÉFINIR LE QUESTIONNAIRE ................................................................................................................................................... 18
B - DIFFUSER LES QUESTIONNAIRES ET SAISIR LES RÉPONSES .............................................................................................................. 18
C - DÉPOUILLER LES DONNÉES ..................................................................................................................................................... 18
D - ANALYSER LES RÉSULTATS...................................................................................................................................................... 19
E - PRÉPARER VOS RAPPORTS OU VOS TABLEAU DE BORD ................................................................................................................. 19
III - APPLICATION : LE MAROCAIN ET L’HABILLEMENT ..................................................................................................... 20
A - OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE ................................................................................................................................ 20
1. Méthodologie .............................................................................................................................................................. 20
2. Questionnaire sur les Marocains et l’habillement ....................................................................................................... 21
B - RÉSULTATS ET ANALYSE ......................................................................................................................................................... 22
1. Résultats ...................................................................................................................................................................... 22
2. Analyse ........................................................................................................................................................................ 26
CONCLUSION ........................................................................................................................................................................... 30
BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE ............................................................................................................................................. 31
Professeur H. Nahla
Réaliser une étude de marché avec Sphinx
I - Études de marché : Rappel des notions de base
Sans marché, pas de clients et donc pas d'entreprise. L'étude de marché1 est un passage obligé pour
tout projet d'entreprise destiné à une clientèle potentielle.
«Les créateurs et décisionnaires dans l’entreprise restent avant tout, et c’est heureux, des aventuriers.
Ils disposent cependant d’outils d’aide à la décision de plus en plus performants. Ces atouts en poche,
ils doivent encore maîtriser les règles et les enjeux de la partie pour pouvoir gagner. Les études marketing sont un de ces atouts. Leur raison d’être et leur utilité concrète sont de répondre aux questions
que se pose l’entreprise sur ses produits et sur ses marchés."2
Faire une étude de marché c'est identifier l'information dont on a besoin, la trouver, l'analyser et l'utiliser. Étudier un marché, c'est tout d'abord comprendre l'environnement dans lequel nous allons agir
et réagir. Il s’agit d’identifier ses concurrents directs ou indirects. Par ailleurs, il faut identifier les fournisseurs du marché et leurs habitudes, vos clients potentiels, ou encore la réglementation du secteur
en question.
Son objectif est de mieux cerner et connaître ce futur environnement, afin de pouvoir prendre les décisions en amont de la création en relation avec cet environnement. il permettra aussi au de cerner les
attentes de ses futurs clients, leurs besoins, les atouts et faiblesses des concurrents, afin de déterminer
la faisabilité et la viabilité du projet. «Dans l’ensemble des études du marché, les sondages d’opinion
tiennent une place particulière, dans la mesure où, s’intéressant spécifiquement aux attitudes et opinions des individus en matière politique et sociale"3
L’enquête par questionnaire est donc une étape incontournable de l’étude de marché. Il s’agit d’un
sondage mené auprès de nos clients potentiels. L’analyse des résultats de l’étude permettra ensuite de
tirer des conclusions sur la faisabilité du projet et de définir les stratégies commerciales. Faire un questionnaire d’enquête, puis le diffuser auprès de ses clients potentiels, c’est donc recueillir les informations utiles sur le marché pour adapter son offre à la demande et ainsi accroître ses chances de réussite.
L’enquête, et donc le questionnaire de sondage, doivent répondre à un certain nombre d’objectifs que
nous aurions préalablement fixés.
Pour plus de détail, voir l’excellent support du Professeur Abdellatif Komat : Introduction au Marketing4.
1 Hamid Nahla ; L’entreprise et ses marchés ; édition. Manageria ; DL 2014MO4108; ISBN : 978-9954-644-03-4; 2014 (Première édition 1994), Page 56
2 Agnès Danon et Selva Demaux, “Le Guide Pratique des Études de Marché”, édition Clet, 1988, page 28
3 Yves Négro, L'étude du marché, Vuibert Entreprise, collection dirigée par J.P. Helfer & J. Orsoni, Mars 1989, page 186
4 Abdellatif Komat, Introduction au Marketing, cours en ligne : http://www.e-tahero.net/cours/marketing_komat_s4.pdf, p. 15
3
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A - Études documentaires
Elles consistent à collecter des informations “secondaires” disponibles sur le sujet étudié, parce que
déjà collectées par divers organismes, et ce avant de projeter une étude quantitative ou qualitative. Il
faut vérifier que l’information recherchée n’est pas disponible auprès de sources d’informations existantes. Il y a deux sources pour chercher les informations dans les documents : des sources internes
(l'entreprise) et des sources externes (la concurrence, le secteur, l'environnement...) 5.
B - Études quantitatives
Elles visent à décrire le marché et à le quantifier ; d’où, le recours aux méthodes statistiques et l’utilisation d’échantillons représentatifs de la population étudiée.
1. Conception et rédaction du questionnaire
C'est une étape extrêmement importante, c'est elle qui aide à orienter la recherche de l'information utile, claire
et exploitable.
La nature des questions
Toutes les questions n’ont pas le même but. On distingue :
 Les questions de prises de contact destinées à intéresser l’interviewé et auxquelles il lui est facile
de répondre. Par exemple : «Pensez-vous que la ménagère a beaucoup trop de travail ?"
 Les questions de mise en situation pour préparer les questions suivantes "Parmi les travaux qui
prennent beaucoup de temps à la ménagère, pensez-vous que le lavage de la vaisselle tienne un rang
important ?"
 Les questions de transition destinées à permettre d’estomper les souvenirs évoqués par une série
de questions de façon à éviter qu’ils n’influencent les questions suivantes. Avant de passer à des
questions sur des marques de détergents, on demandera par exemple en présentant un dessin de
divers types de boîtes : "Parmi ces boîtes, laquelle vous paraît la plus jolie ?"
 Les questions d’aide à la mémorisation ont au contraire pour but d’aider à éveiller les souvenirs :
"Est-ce que vous vous souvenez d’un jour où vous avez eu à faire une très grosse vaisselle ?"
 Les questions pour briser les barrières conventionnelles sont destinées à faire tomber certains préjugés qui risqueraient d’amener l’enquêté à ne pas répondre franchement. "On dit parfois que si on
essuie la vaisselle avec un torchon, on risque d’introduire à nouveau des microbes sur ce que l’on a
lavé ! Êtes-vous de cet avis ?". Cette question n’a pour but que de permettre une réponse plus
franche à la question : "Essuyez-vous la vaisselle après l’avoir lavée ?" car beaucoup d’interviewées
seraient tentées de répondre affirmativement pour éviter de donner l’impression qu’elles cherchent
à esquiver ce travail.
 Les questions pièges (ou filtres) sont destinées à permettre de contrôler l’exactitude de certaines
réponses : elles peuvent se poser sous forme recoupée; par exemple, après avoir demandé des informations sur le niveau d’instruction, on laissera passer quelque temps et on demandera l’âge auquel on a quitté l’école, puis après quelques autres questions on demandera les diplômes ou examens obtenus.
5 Y. Fournis, “Les études de marché”, Dunod
4
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La mise en forme du questionnaire
Question fermée : qui donne une seule
réponse quel que soit le nombre
d’items
Question semi-ouverte : possibilité
d’avoir plus d’une réponse quel que
soit le nombre d’items.
Question ouverte : la réponse est libre.
Question : Quel âge avez vous ?
Modalités de réponses :

Moins de 20 ans

Entre 20 et 40 ans

Plus de 40 ans
Question : Quelle(s) couleurs(s) préférez-vous ?

Vert

Bleu

Rouge

Autres, Précisez S.V.P. : ….
Question : Que pensez-vous de ce produit ?
…………………………………………………
En plus de la nature des questions à poser, il y a plusieurs problèmes susceptibles de se poser relatifs à
la structure globale du questionnaire et l’ordre des questions, au vocabulaire à utiliser, à la longueur
du questionnaire ainsi qu’à la formulation des questions :
2. Population concernée et méthodes d'échantillonnage
Plusieurs techniques d’enquête sont possibles :







L’interview en contact direct avec l’enquêteur :
à domicile ou dans la structure concernée ;
“in situ” (sur le point de vente, par exemple);
dans la rue.
L’enquête par téléphone ;
L’enquête par correspondance ;
L’enquête par télématique (minitel ou fax).
La détermination de l’échantillon
Un échantillon est une population réduite représentant une population totale. On définit l’échantillon selon de
nombreux critères :
 Critères statistiques : seuil de confiance, erreur maximum acceptée, homogénéité de la population
de base;
 Autres critères : nombre de segments (ou sous-échantillons nécessaires), budget disponible, temps,
etc.
Il y a, en gros, deux méthodes d’échantillonnage : les méthodes probabilistes et les méthodes non probabilistes :
Les méthodes probabilistes
On procède par un tirage au sort d’un échantillon (“at random”), à partir du fichier exhaustif de la population étudiée. Cet échantillon est censé être représentatif de cette population. Plusieurs méthodes
sont utilisables :




sondage systématique ;
échantillonnage à plusieurs degrés ;
échantillonnage stratifié ;
échantillonnage par grappes.
5
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La méthode des itinéraires (“random-route) (dite aussi méthode de Politz)
Elle définit un itinéraire que les enquêteurs devront suivre et elle précise les conditions d’interrogation.
Par exemple, en partant du centre d’une ville, on désignera une rue de départ par enquêteur et chacun
d’entre eux devra interroger la personne habitant au numéro puis tourner à gauche au prochain croisement, interroger l’occupant du numéro 39, etc.
Les méthodes non probabilistes
 La méthode des quotas : L’échantillon reproduit en réduction la structure de la population totale
sur la base d’un ou plusieurs critères (âge, Catégories socioprofessionnelles -CSP-, habitat,...). C’est
la méthode la plus utilisée. Elle est moins coûteuse, plus rapide et efficace dans la mesure où l’on
s’adresse à une cible déterminée.
o Exemple : Constitution d’un échantillon à partir de trois critères (sexe, âge et lieu d’habitation)
o Données statistiques officielles : Population totale : 35 millions de Marocains, dont :
Sexe
Lieu d'habitation
Age
Masculin 51% Urbain
54% - 20 ans
40%
Féminin 49% Rural
48% de 20 à 40 ans 30%
de 41 à 60 ans 20%
Plus de 60 ans 10%
La construction d’un échantillon représentatif de la population s’élevant à 1000 personnes (donc 1000 questionnaires à remplir) selon ces
trois critères (sexe, âge et lieu d’habitation) peut être facilement construite grâce à un schéma arborescent de la page suivante.
Population totale
100%
=
1000
Sexe
49%
Féminins
=
490
51%
Masculins
=
510
Lieu d'habitation
Urbains
Ruraux
54%x510
=
275
46%x510
=
235
Urbaines
Urbaines
54%x490
=
265
46%x490
=
225
Âge
(-)
20
20
à
ans 40
40% 30%
x
x
275 275
=
=
110
83
41
(+)
à
60
60 ans
20% 10%
x
x
275 275
=
=
55
27
(-)
20
20
à
ans 40
40% 30%
x
x
235 235
=
=
94
70
41
(+)
à
60
60 ans
20% 10%
x
x
235 235
=
=
47
(-)
20
20
à
ans 40
40% 30%
x
x
265 265
=
=
24
106
80
41
(+)
à
60
60 ans
20% 10%
x
x
265 265
=
=
53
26
(-)
20
20
à
ans 40
40% 30%
x
x
225 225
=
=
90
68
41
(+)
à
60
60 ans
20% 10%
x
x
225 225
=
=
45
22
La dernière ligne du schéma indique les quotas définitifs qu’il faut respecter. C’est ainsi que par exemple qu’il faut remplir : 110 questionnaires auprès de 110 masculins, urbains et ayant moins de 20 ans.... Plus on ajoute les critères, plus l’arbre sera plus large en bas, et selon
le cas, l’échantillon sera encore plus affiné. De même, on peut élaborer le tableau de calcul des quotas
6
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Exemple de tableau de calcul des quotas
Par Sexe
Par Lieu d'habitation
Urbain = 54% x 510
= 275
Masculin = 51% x 1000
= 510
Rural = 46% x 510
= 235
Urbain = 54% x 490
= 265
Féminin = 49% x 1000
= 490
Rural = 46% x 490
= 225
Total = 1000
Total = 1000
Par Age
- 20 ans = 40% x 275
20-40 ans = 30% x 275
41-61 ans = 20% x 275
+ 60 ans = 10% x 275
- 20 ans = 40% x 235
20-40 ans = 30% x 235
41-61 ans = 20% x 235
+ 60 ans = 10% x 235
- 20 ans = 40% x 265
20-40 ans = 30% x 265
41-61 ans = 20% x 265
+ 60 ans = 10% x 265
- 20 ans = 40% x 265
20-40 ans = 30% x 265
41-61 ans = 20% x 265
+ 60 ans = 10% x 265
Total = 1000
Quotas
= 110
= 82
= 56
= 27
= 94
= 70
= 47
= 24
= 106
= 80
= 53
= 26
= 90
= 67
= 45
= 23
1000
Les panels
Un panel est un échantillon représentatif durable. Cette méthode d’étude permanente du marché consiste à
interroger le même échantillon à intervalles réguliers. On distingue à ce niveau :
Les panels de consommateurs
Ce sont des échantillons représentatifs de ménages que l’on consulte périodiquement pour connaître leurs comportements d’achat : exemple panels SECODIP ou SOFRES, en France. De nombreuses informations sont fournies
par le panel :
 évolution des ventes et parts de marchés respectives ;
 structure du marché ;
 fréquence d’achat et comportement des consommateurs, etc. ;
C’est une méthode utilisable pour l’étude de produits :
 fréquence de consommation élevée ;
 facilement identifiables.
C’est un outil de mesure qui n’est pas toujours précis, mais excellent pour mesurer des évolutions ou des écarts.
Les panels de distributeurs
Une société spécialisée interroge périodiquement un échantillon représentatif de points de vente ou de prescripteurs dans un secteur donné. Il y a :

Les panels généraux
Une douzaine environ de panels généraux existent en France tels que : Nielson, Intercor Etudes,...
Ils permettent un bon suivi des ventes au double niveau de la distribution et de la consommation. Mais ils posent
les problèmes du coût, de la fréquence des relevés et de la représentativité de l’échantillon.

Les panels spécialisés
Ce sont des échantillons de points de vente ou parfois de prescripteurs représentatifs de secteurs commerciaux
particuliers.
Exemple en France :
7
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 secteur pharmaceutique : IMS, DOREMA, GERS, NIELSEN Pharmacie
 secteur agro-alimentaire.
Il y a la possibilité de perfectionnement dans la méthode des panels grâce à la télématique (panels de minitélistes) et au procédé de lecture optique (scanners) pour les points de vente.
Notons que Médiamétrie Maroc dispose d’un panel de mesure de l’audimat6 et 2M, la chaîne de TV marocaine
privée, dispose d’un panel d’abonnés qu’elle questionne régulièrement par le biais de sa revue “Sur la Deux”.
3. Traitement et analyse des données d’enquêtes
Il s’agit du tri, de la comptabilisation et de l’exploitation des informations recueillies lors de l’enquête.
Il est indispensable pour un nombre d’enquêtes supérieur à 200, ainsi que pour des traitements spécifiques (analyse factorielle, typologique, de segmentation, trade-off...). On peut citer à titre d’exemple :
 Excel et Access; (Tableurs-Grapheurs, Base de Données);
 SPSS (statistiques) et Sphinx (Enquêtes);
Le dépouillement de l’enquête et la saisie des données
Le dépouillement peut se situer à cinq niveaux :
 Le contrôle ;
 Le codage (par la disponibilité croissante des tableurs et logiciels spécialisés, il devient en fait inopérant avec la numérotation systématique des questions dans la majorité de logiciels d'enquêtes
comme le Sphinx);
 La saisie des questionnaires ;
 L’entrée des données sur ordinateur :
o
o
o
o
en variables métriques (mesures, valeurs : 1, 10, 1976...)
en variables scalées ou échelles d’intervalles (fourchettes de prix, tranches d’âges,...)
en variables ordinales (si x = 1, alors y = ?)
et/ou en variables nominales (si x = vrai, alors y = ?)
 Le traitement statistique et l’analyse des données (logiciels spécialisés).
Les traitements statistiques de base
Les traitements statistiques se font à partir des méthodes simples. C’est ainsi qu’on peut recourir aux
tris à plat ou aux tris croisés.
Il est alors intéressant de juger du “degré de fiabilité” du tri croisé, c’est-à-dire de déterminer si les
réponses à la question (oui/non) sont véritablement liées au sexe de l’interviewé(e). Cette vérification
est particulièrement utile si les différences de réponses sont peu marquées (par exemple : hommes
35%/65% - femmes 45%/55%) et si l’échantillon consulté est de faible taille. Elle s’effectue souvent à
l’aide d’un test statistique appelé le test du X2.
A ce niveau, le jargon statistique utilise des une terminologie appropriée dont voici les termes les plus
fréquents :
6 Nahla Hamid; Communication et stratégies Pub; éd. Manageria; DL 2014MO4103; ISBN : 978-9954-9513-9-2; 2014 (Première édition 2002)
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Élément permettant de caractériser un individu. On distingue :

Variable


Verbatim
Histogrammes
de fréquences

la variable descriptive : elle définit l’individu de manière générale (âge, CSP, niveau d’instruction, niveau de revenu...).
la variable explicative : elle définit l’individu par rapport à “un problème donné” (consommateur ou non d’un
produit, marque du produit acheté...).
Relevé intégral d’une phrase ou d’un ensemble de phrases que les interviewés ont pu dire au cours d’une enquête.
Ils permettent le calcul des valeurs centrales, le calcul de dispersion, les tests de signification des résultats...
ainsi que le calcul des coefficients de corrélation.
Les analyse statistiques multivariables
Les analyses statistiques multivariables comprennent les méthodes descriptives (analyse factorielle,
analyse multidimensionnelle, et typologie), les méthodes explicatives (régression, variance et covariance), la segmentation et l’analyse discriminante
Les méthodes explicatives




La régression permet d’expliquer une variable à expliquer par des variables explicatives et fait appel à des variables nécessairement
métriques ou scalées.
L’analyse de variance et de covariance peuvent s’appliquer à des variables nominales, notamment.
La segmentation sur la base de certains critères, elle consiste à analyser la structure de la population en segments, détecter les dichotomies successives aboutissant à un arbre de segmentation et élaborer un processus analytique.
L’analyse discriminante permet de dégager les relations entre une variable à expliquer nominale et un ensemble de variables explicatives métriques ou scalées.
Les méthodes descriptives
Elles comprennent :
 L’analyse factorielle : à ce niveau, il faut distinguer
o
L’analyse en composantes principales, qui se fait grâce à :




o

une base de départ : matrice de données : individus/variables ;
des variables métriques ou échelles d’attitude ;
une combinaison linéaire de variables initiales pour dégager des facteurs ;
une représentation graphique par projection sur des plans factoriels.
L’analyse factorielle des correspondances, qui tient compte de :

la possibilité de traitement des données nominales ;

l’étude des liaisons entre 2 ensembles de variables ;

l’établissement d’une carte représentant conjointement les 2 ensembles en fonction de la distance du Chi Deux;

la proximité = présomption d’une relation intéressante.
L’analyse multidimensionnelle des similarités et des préférences :



l’utilisation de méthodes de mesure permettant de caractériser les perceptions et les préférences des individus par des points d’un
espace multidimensionnel ;
la possibilité d’utiliser des données non-métriques ou ordinales;
la constitution d’un “mapping” (Carte de positionnement).
9
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Deux exemples de carte de Positionnement
1. Perception de l’informatique en France
Source : Revue Française de Marketing, N°99
Interprétation de la carte de positionnement : Page suivante
o Axe horizontal : Degré d'intérêt porté à l'informatique
o Axe vertical : Distinction entre, d'une part, les jeunes qui considèrent l'ordinateur comme jeu vidéo, un amusement, une utilisation
facile mais lassant, à la limite du gadget et, d'autre part, les jeunes qui considèrent l'ordinateur comme un appareil professionnel,
sérieux et contraignant.
2. Comportement du consommateur et développement durable
L’agence Ethicity s’intéresse aux évolutions des comportements des consommateurs vis-à-vis du développement durable. Elle a établi une cartographie des consommateurs de 2011 (Page suivante). Il ressort que 65% de la population française prend en considération les enjeux du développement durable
aujourd'hui7. Les domaines de comportement étudiés dans cet ouvrage incluent aussi des cartes de
positionnement qui décrivent des profils en recoupant de nombreux facteurs...
7 http://www.themavision.fr/jcms/rw_268376/comportement-du-consommateur-et-developpement-durable
10
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 La typologie permet dans ce cadre d’analyses de :
o
o
détecter la similarité existant entre plusieurs individus sur la base de plusieurs variables “actives”;
constituer des groupes homogènes par un processus ascendant d’agrégation : les types.
L’évaluation de la fiabilité des résultats
Tableau de l’intervalle de confiance
 Déclarations en% 
Taille de
l'échantillon 
5ou95
10ou90
15ou85
20ou80
25ou75
30ou70
35ou65
40ou60
45ou55
50
75
100
150
200
250
300
400
500
600
800
1000
1200
1500
2000
2500
3000
4000
5000
7500
10000
6,2
5
4,4
3,6
3,1
2,7
2,5
2,2
2
1,8
1,5
1,4
1,3
1,1
0,96
0,87
0,79
0,69
0,62
0,5
0,44
8,5
6,9
6
4,9
4,3
3,8
3,5
3
2,7
2,5
2,1
1,9
1,7
1,6
1,3
1,2
1,1
0,95
0,85
0,69
0,6
10,1
8,2
7,1
5,9
5,1
4,5
4,1
3,6
3,2
2,9
2,5
2,3
2,1
1,9
1,6
1,4
1,3
1,1
1
0,82
0,71
11,4
9,2
8
6,6
5,7
5
4,6
4
3,6
3,3
2,8
2,5
2,3
2,1
1,8
1,6
1,4
1,3
1,1
0,92
0,8
12,3
10
8,7
7,1
6,1
5,5
5
4,3
3,9
3,6
3
2,8
2,5
2,3
1,9
1,7
1,6
1,4
1,2
1
0,87
13
10,5
9,2
7,5
6,5
5,8
5,3
4,6
4,1
3,8
3,2
2,9
2,7
2,4
2
1,8
1,7
1,4
1,3
1,1
0,92
13,5
11
9,5
7,8
6,8
6
5,5
4,8
4,3
3,9
3,3
3,l
2,8
2,5
2,1
1,9
1,7
1,5
1,4
1,1
0,95
13,9
11,3
9,8
8
7
6,2
5,7
4,9
4,4
4
3,4
3,l
2,8
2,5
2,2
2
1,8
1,5
1,4
1,1
0,98
14,1
11,4
9,9
8,1
7
6,2
5,8
5
4,5
4,1
3,5
3,2
2,9
2,6
2,2
2
1,8
1,6
1,4
1,1
0,99
Comment lire le tableau d’intervalle de confiance ?
Si l’étude a été réalisée sur 200 cas et que les résultats indiquent une notoriété pour la marque de 40%, ce tableau permet
de dire qu’il y a 95% de chances que la notoriété de cette marque soit comprise entre 33% (40% - 7%) et 47% (40% + 7%) :
l’intervalle de confiance est donc de 7%.
Comment utiliser le tableau d’intervalle de confiance ?
L’intervalle de confiance varie en fonction du taux de réponse; il croît lorsque ce taux se rapproche de 50%. C’est donc à ce
stade qu’il est maximal. Il y a deux cas :
- Vous avez une idée approximative du taux de réponse que vous allez obtenir : par exemple, pour une notoriété d’environ
15% : si vous désirez un taux de significativité de + ou - 7%, votre échantillon doit être de 100 personnes.
- Vous n’avez aucune idée des réponses que vous allez obtenir. Choisissez le cas le plus défavorable où le taux de réponse
est de 50% : par exemple, vous souhaitez un taux de significativité de + ou - 7%, votre échantillon doit être de 200 personnes.
Le tableau de l’intervalle de confiance ci-dessous permet de juger du degré de fiabilité des résultats d’une enquête dont l’échantillon a été réalisé par les méthodes probabilistes. Il est aussi bien applicable lors de l’échantillonnage que lors de l’analyse des résultats de l’étude.
En ce qui la méthode des quotas, qui est une méthode non probabiliste, le calcul de la taille de l’échantillon
dépend de la fiabilité de la recherche, les contraintes de temps et du budget disponible. La fiabilité de l’échantillon peut, cependant, être mesurée grâce au taux d’erreur R
1
R=
Ãchantillon
11
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C - Études qualitatives
Elles s’attachent à cerner le comportement du consommateur et se tournent vers des méthodes psychosociologiques utilisant des groupes d’étude plus restreints. Elles recherchent le maximum d’informations sur le comportement des consommateurs plutôt que la précision.
1. Les tests
Les tests en marketing servent à révéler certaines attitudes ou certains aspects particuliers du comportement du consommateur et obtenir des réponses à des questions auxquelles l’individu n’aurait pas pu
répondre directement. Elles peuvent avoir diverses formes. En voici quelques uns parmi les plus utilisés
en marketing.
Quelques formes de tests
Les tests d'association
Les tests d'expression
Les tests projectifs
Des images ou des mots sont associés par le sujet à des marques de façon à repérer quelle idée il s'en
fait.
Consistent à compléter des phrases inachevées, toujours dans le même but
Sont les plus utilisés. parmi eux, les T.A.T. (Thematic Aperception de Murray) : la personne interrogée
doit associer une certaine situation, un type de consommateur, une occasion de consommer à l'utilisation d'un produit ou d'une marque, les jeux de rôle
Les entretiens permettent d'approfondir une question insuffisamment développée lors de l'étude qualitative, et lever ainsi les zones d'ombre sur certains détails qui pourraient s'avérer déterminant quant
au succès du produit.
En plus du produit, les entretiens pourraient être aussi une occasion précieuse de trouver de nouvelles
idées pour le style de communication à adopter, le point de vente le plus adéquat ou encore le prix qui
sera acceptable par le client potentiel du produit en lancement..
Dans les études précédentes, les responsables marketing se contentent de procéder à une mesure de
phénomènes sur lesquels ils n'ont pas agi. Les indications obtenues mêmes riches sont encore insuffisantes. Pour les compléter, on aura recours à des méthodes expérimentales. On cherche alors à mesurer les conséquences d'une ou plusieurs modification(s) artificielle(s) des éléments du marketing : on
réalise des tests.
Il y a 4 typologies de tests :
Les tests de produits : On distingue à ce niveau :
Les tests aveugles
Les tests monadiques
Les tests comparatifs
Le produit essayé ne comporte aucune indication.
Seul le produit nouveau est testé. Ses qualités propres sont évaluées. La
personne interrogée connaît toutes les données sur le produit.
On compare 2 produits : un produit bien connu et le produit à tester.
Les tests publicitaires
Définition
Objectifs
Ce sont des pré-tests et post-tests publicitaires, tests de promotion, tests d'argumentaire de
VRP...
Vérifier la qualité d'une campagne pour choisir entre deux annonces.
Appréciation de ces tests
L'imagination des chercheurs a été fertile dans l'invention d'outils sophistiqués pour déterminer si
le consommateur aime ou n'aime pas, se souvient ou ne se souvient pas des éléments la composant.
12
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Les tests de marché
Coûteux, les tests de marché donnent l'éveil aux concurrents, les risques de biais sont très élevés : lors
du test, tous les merchandiseurs sont très attentifs ; les conditions du marché sont-elles subsister après
la période de test ? (les concurrents peuvent fausser le test en faisant une super promotion sur leur
produit ou au contraire en favorisant le produit testé). Seulement les 2/3 des marchés tests considérés
comme positifs aboutissent à un lancement national..
Les tests de prix
A partir d'une fourchette d'acceptabilité du prix et en présentant le produit on cherche à savoir quel
sera le prix par le consommateur. L'objectif d'un test de prix est de définir la fourchette de prix dont il
est souhaitable s'écarter. Cette méthode est critiquée, car elle repose sur des opinions et non sur des
faits.
b - Les échelles d’attitude
La technique des échelles d’attitude se situe dans le prolongement des systèmes de notation. Elle repose sur les travaux de Likert et Thurstone. Elle a été perfectionnée par Osgood.
Profil de marque d’après le modèle de LIKERT et THURSTONE
1er critère
-
A
B
C
+
Marque A Marque B
Marque C
Vitesse
0 1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
2è critère
Robustesse
3è critère
Confort
4è critère
Économie
5è critère
Prix
On peut s’inspirer en prenant, à titre d’exemple, trois marques de
voitures A, B et C, d’un même genre (voitures légères, par
exemple); et si on se limite à 5 critères (vitesse, robustesse, confort, économie et prix), on peut placer ces éléments en affectant
des notes qui vont de 0 à 10.
De cette échelle, on déduit que la marque A totalise 26 points, la
marque B 21 points et la marque C 24 points.
Ceci relevé, on peut accorder des coefficients à chaque critère, ce
qui peut changer les performances de chaque marque.
On demande au sujet interrogé d’apprécier une marque au regard d’un certain critère en la situant sur
un axe entre deux pôles antagonistes : on obtient ainsi le profil d’une marque ou le profil sémantique
de plusieurs marques comparées.
c - Les études de motivation
Les objectifs des études de motivation sont multiples. Leurs résultats permettent, à titre d’exemple, de
:





comprendre le comportement des consommateurs ;
mieux concevoir le produit en fonction des attentes des acheteurs potentiels ;
mieux connaître l’image de ses produits ou de sa marque publicitaire ;
dégager les arguments essentiels de vente ou un axe publicitaire ;
préparer une étude quantitative ultérieure, etc.
13
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Les réunions de
groupes
Les types d’entretien
Elles portent sur :
30 à 50 interviews par étude séparément
(durée relativement longue de l'interview)
Principe de base = non-directivité sur le fond,
Pas de questionnaires, mais, une interview menée grâce à des relances, des reformulations, des demandes d'explication,... à partir de la consigne,
Les entretiens
semi-directifs
Les entretiens en
profondeur
Exploitation de l'entretien par le motivationniste avec une grille d'analyse
Ils se caractérisent par ce qui suit :
 Table ronde de 8 à 15 personnes animée par un psychosociologue (plusieurs réunions sont nécessaires),
 Enregistrement du débat (magnétoscope),
 Principe de non-directivité sur le fond,
 Technique permettant de balayer de nombreuses zones d'intérêt: mais de façon
plus superficielle qu'avec la méthode précédente, à cause de l'incidence des phénomènes de groupe
Ils se caractérisent par ce qui suit :
 Structuration d'un échantillon de 100 à 400 individus,
 Interviews menées à l'aide d'un questionnaire
semi directif,
 Questionnaire comportant beaucoup de questions ouvertes et constituant une grille
d'entretien souple,
 Technique permettant de préciser les résultats obtenus avec les deux précédentes
méthodes.
4. Les études expérimentales
a - Les méthodes expérimentales
 La méthode “Avant-Après” (la plus simpliste);
 L’utilisation d’un groupe témoin de points de vente;
 Les plans d’expérience : la méthode du “Carré Latin”.
L’analyse du comportement du consommateur
Toute analyse dans ce sens doit dégager les déterminants du comportement d’achat comme on l'a vu
dans la première partie. On rappelle qu'ils se présentent comme suit :

L’environnement psychologique, sociologique et culturel
o Culture

Groupe de référence;
o Classe sociale 
Famille.
 Les prédispositions personnelles de l’acheteur
o Mode de vie 
Personnalité et image de soi;
o Motivations

Cf. Maslow et Freud;
o Attitudes

Éléments cognitifs, affectifs et conatifs.
 Les processus fondamentaux du comportement d’achat
o La perception;
o L’apprentissage 
Cf. Théories cognitives;
o L’information;
14
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
 Les processus de décision d’achat du produit. Il s’agit d’évaluer dans ce contexte le comportement
après l’achat (ex. : la dissonance cognitive).
Les observations sur le terrain
On observe le comportement du consommateur sur le terrain, tout particulièrement en situation d’achat. On
peut ainsi observer certaines attitudes fondamentales : achat impulsif ou raisonné, critères de choix, fidélité à la
marque,...
b - Les études de styles de vie
Le point de départ des études de styles de vie étaient les études psychographiques et les études A.I.O. aux ÉtatsUnis. En France, il y a les approches originales du COFREMA et du CCA (Centre de Communication Avancée).
La méthodologie
Il faut passer par trois phases :



1° Phase : Détection des grands flux socioculturels à partir d’études qualitatives;
2° Phase : Train régulier de sondages avec des questionnaires multidimensionnels auprès d’un
échantillon très fourni de ménages (4000 foyers pour le CCA : panel représentatif de la population
française de plus de 15 ans).
3° Phase : Traitement de cette masse de données par analyse multidimensionnelle.
Les renseignements apportés par ces études
En France, il y a de nombreuses institutions spécialisées dans ce genre d’études, dont notamment :


COFREMA : Ses études portent sur la détection des courants socioculturels profonds. Ses résultats
en dégageant 9 types socioculturels;
CCA : Il détermine une carte des socio-styles et des mentalités de la France sous la forme d’un mapping. Depuis 1972, le CCA étudie l’évolution des profils socioculturels des Français et dresse la carte
des styles de vie. Pour cerner les styles de vie, le CCA interroge régulièrement plus de 4000 foyers.
Les réponses obtenues lui ont permis de définir cinq grandes mentalités :
o la mentalité rigoriste, axée sur les valeurs morales ou religieuses, regroupe les conservateurs, les moralisateurs et les responsables.
o la mentalité matérialiste, repliée sur elle-même, rassemble les exemplaires et les utilitaristes.
o la mentalité activiste, qui s’adapte au système, réunit les entreprenants et les militants.
o la mentalité égocentriste, qui privilégie la recherche de satisfactions matérielles, se compose des frimeurs des vigiles et des défensifs.
o la mentalité de décalage, attirée par l’aventure, comprend les profiteurs, les dilettantes et les libertaires.
L’analyse en termes de style de vie permet à l’entreprise de concevoir un produit (ou une campagne de publicité)
directement adapté(e) à un groupe de consommateurs en fonction de leurs traits caractéristiques.
Signalons enfin que les approches les plus élaborées concernant les fondements et styles de vie sont celles par
les Valeurs de Rokeah, par la Personnalité de Kassarjian, par la Consommation des Produits et Services de Wells,
par les Attitudes et les Activités de Merton et Haley ainsi que les approches françaises des Styles de Vie (COFREMA
et CCA) évoquées ici.
15
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Pour l(histoire : Les styles de vie des Français entre 1981 et 1990
1981
1990
SENS UALIS ME
(PLAISIR)
SENS UALIS ME
(PLAISIR)
Les égocentrés
(Développement)
Les égocentrés
Les
activistes
Les décalés
Les matérialistes
AVEN T URISME
(AVENTURE)
CONS ERVAT ISME
(REPLI)
Les
activistes
Les
matérialistes
AVEN T URISME
(AVENTURE)
CONS ERVAT ISME
(REPLI)
Les rigoristes
(Domination)
Les décalés
(Remobilisation)
Les
rigoristes
ASCE T ISME
(RIGUEUR)
ASCE T ISME
(RIGUEUR)
Centre de Communication Avancée (CCA)
16
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
Synthèse
Plusieurs méthodes sont utilisables de façon isolée ou combinée :





la méthode documentaire
les méthodes statistiques
les méthodes psychosociologiques
les méthodes expérimentales
les méthodes économétriques
Pour que le processus de la fonction marketing soit correctement opérationnel, l’entreprise doit connaître les besoins des consommateurs. Elle identifie ces besoins grâce aux études de marché. Pour satisfaire les besoins mis en évidence, elle conçoit un produit.
Avant de le mettre sur le marché, elle doit élaborer sa politique de prix, de promotion et de distribution. On peut
présenter ce processus comme suit :
Marché 









Étude de marché

Besoins identifiés

Stratégie mix marketing
Coordination


Services Production
Services financiers
Services Communication
Services Commerciaux




Mise sur le marché

Produit
Prix
Communication
Distribution


Toute cible de marketing, on le voit, ne pourrait être touchée que si on a une bonne connaissance de ce même
marché.
Différents problèmes sont susceptibles d’être posés par la détermination de la population à enquêter : détermination de la zone géographique à étudier ; exclusion des non-consommateurs absolus (sur la base d’un critère
de revenu par exemple); population évoluant dans le temps (touristes fréquentant une station); plusieurs groupes
de population concernés par le problème étudié...etc.
Les études de marchés figurant dans cet ouvrage se sont basées sur une méthodologie simple. Après avoir expliqué le thème de recherche (Domaine), un questionnaire progressif a été rédigé, administré et des résultats ont
été obtenus. En plus des tris à plats, des recoupements ont été réalisés sous forme de tableaux croisés et d’analyse factorielle par correspondance (statistique descriptive) :
17
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
II - Comment utiliser le Sphinx pour réussir une enquête
En trois étapes, définir le questionnaire, saisir les réponses, traiter et analyser les résultats,
Le Sphinx vous accompagne tout au long de votre travail. D’une manière très simple, il vous
donne accès à toutes les possibilités que vous pouvez souhaiter pour concevoir, recueillir
et analyser vos données. Très professionnel, il vous fera gagner beaucoup de temps et vous
offre toute la souplesse possible et l’accès à tous les média.
Le Sphinx convient aux études qualitatives comme aux études quantitatives et ne requiert aucune connaissance préalable de la statistique. Et si vous souhaitez approfondir vos analyses, ou analyser d’autres
sources de données (bases de données, textes...), vous pourrez augmenter ses capacités en le faisant
évoluer vers Le Sphinx Plus² et Le Sphinx Lexica.
A - Définir le questionnaire



Définissez vos questions en vous aidant de la bibliothèque de questions.
Vous avez toute liberté, Le Sphinx traite aussi bien les questions ouvertes que fermées, les nombres
que les textes, les codes que les échelles. Grâce à la souplesse des questions ouvertes codées, vous
pourrez traiter un nombre illimité de modalités, pour les codes postaux, codes produits, les références ou les dates.
Organisez votre questionnaire, groupez des questions, définissez des renvois et choisissez votre
mise en page.
B - Diffuser les questionnaires et saisir les réponses




Imprimez votre questionnaire pour obtenir un document directement utilisable.
Mettez en forme votre questionnaire pour le média de votre choix, papier, téléphone, internet en
adaptant la mise en forme à chaque circonstance
Imprimez-le ou transmettez le par disquette réseau Internet en vous faisant hébergé sur SphinxOnline
Saisissez les questionnaires papiers au clavier ou par scanner, organisez une collecte CATI ou faites
directement répondre via le web.
C - Dépouiller les données

En un clin d’œil, dépouillez vos données. Le Sphinx décide pour vous les calculs et tests à effectuer
et présente vos résultats, dans un rapport communicable en l’état ou sous forme de tableau de
Bord.
18
Professeur H. Nahla



Réaliser une étude de marché avec Sphinx
Dépouillez la ou les strates de votre choix,
personnalisez vos analyses et leur mise en
page (listes, tableaux à plat ou croisés, graphiques...).
Présentez vos questions ouvertes sous
forme de listes en regroupant les réponses
par catégories, thèmes...
Vous obtiendrez un document directement
exploitable et intelligible. Les tableaux sont
automatiquement documentés, les tests
commentés...
D - Analyser les résultats


Reprenez vos résultats pour trouver la présentation la plus adéquate grâce à la souplesse du Sphinx. Il connaît les procédures et
tests classiques (mise en classes, %,
moyenne, écart-type, intervalle de confiance, test du chi2, AFC...).
Allez plus loin dans vos réflexions en détaillant les cases d’un tableau pour en faire
l’analyse selon une nouvelle dimension. Et
synthétisez vos résultats en construisant des
tableaux de caractéristiques. Visualisez ainsi
les seuls éléments qui distinguent les modalités de la variable étudiée.
E - Préparer vos rapports ou vos tableau de Bord



A tout moment, vous pouvez inclure dans
votre rapport le tableau ou le graphique que
vous venez d’élaborer. La mise en page est
automatique et, avec Word, vous bénéficiez
en plus de toutes ses ressources (style, plan,
image...).
Le Sphinx vous aide à réfléchir mais il vous
fait gagner aussi beaucoup de temps dans
l’élaboration de vos rapports ou de vos présentations. La compatibilité avec les traitements de texte et les tableurs est totale.
En préparant des tableaux de bord vous
automatisez le dépouillement de vos études
répétitives.
19
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
III - Application : Le Marocain et l’habillement
Dans cet exemple d'application, on présente une étude sur les Marocains et l'habillement 8.
A - Objectifs et méthodologie de l'étude
Les défis qui se présentent devant le marché du textile marocain : Les pays du pourtour de la Méditerranée font actuellement face à de nouveaux défis en termes de libéralisation de plus en plus croissante
des échanges et de globalisation en matière de besoins évidents d’informations pertinentes du marché
compte tenu de la rapidité et de la constance de l’évolution des conditions de l’offre et de la demande.
Le marché du textile marocain en est la parfaite illustration.
D’une manière générale, le marché du textile habillement marocain a pour défi l’internalisation Les
producteurs et consommateurs se dispersent à travers le monde entier et la grande distribution commence à supplanter l’industrie afin de se positionner en tant que leader des donneurs d’ordre. La concurrence est souvent rude car les contrats de sous-traitance sont parfois de courte durée et seuls les
meilleurs peuvent survivre assez longtemps. Cela est notamment due au fait que le secteur textile marocain exporte peu pour ne couvrir que de faible besoins locaux. C’est un paradoxe entre les industries
d’une économie capitaliste et d’une activité de main d’œuvre.
Position d’habillement dans la liste des dépenses du consommateur marocain
1. Méthodologie
Lors de la réalisation de cette étude, nous avons suivi les étapes ci-dessous :





Définition du sujet.
Conception du plan d’étude.
Collecte d’informations.
Analyse des résultats.
Présentation des résultats.
8 Enquête réalisée, sous notre direction dans le cadre de notre cours Études de Marché, par CHKIRATE Jihane et MOUCHFIQ Nada - Élèves-ingénieurs à
l’ENSEM, 2ème Année Génie informatique, Promotion 2015-2016
20
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
Dans le cadre de cette étude de marché, nous avons distribué notre formulaire à des personnes de
différents âges et classes sociales à Casablanca et à Rabat (Stations de Tramway, gare, Université Hassan 2…) dans le but de formuler une vision approximative sur les Marocains et l’habillement.
2. Questionnaire sur les Marocains et l’habillement
21
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
Style vestimentaire préféré
B - Résultats et analyse
Les gens préfèrent mettre une trace sur leurs habits.
Voir Questionnaire en annexes
Style vestimentaire.
1. Résultats
Classique
Original
Sport
TOTAL OBS.
a - Fiche signalétique
Sexe
Sexe
Nb. cit.
Fréq.
49
63
112
43.8%
56.3%
100%
Féminin
Masculin
TOTAL OBS.
Image donnée par le style vestimentaire.
Moins de 15 ans
De 15 ans à 20 ans
De 21 ans à 26 ans
De 27 ans à 32 ans
De 33 ans à 38 ans
De 39 ans à 44 ans
Plus de 44 ans
TOTAL OBS.
Fréq.
4
9
48
20
11
6
14
112
3.6%
8.0%
42.9%
17.9%
9.8%
5.4%
12.5%
100%
Changement de vêtements en fonction de
la mode
La plupart ne changent pas de vêtement en fonction
de la mode même s’ils lui donnent une certaine importance. Ceci est dû soit à un faible pouvoir d’achat
soit que parfois la mode cache leur vraie personnalité.
Suivre la mode.
Oui
Non
TOTAL OBS.
b - Données quantitatives sur le comportement des Marocains par rapport à l’habillement
Non réponse
Aucune
Grande
Moyenne
TOTAL OBS.
Fréq.
1
38
54
19
112
0.9%
33.9%
48.2%
17.0%
100%
Nb. cit.
Fréq.
43
69
112
38.4%
61.6%
100%
Dépense moyenne dans une boutique de
vêtements
Importance accordée à la mode
Nb. cit.
94 83.9%
18 16.1%
112 100%
Les vêtements sont considérés comme une deuxième peau, ils permettent de renvoyer l’image de
la personne et ils en disent long sur celui qui les
porte. Et c’est aussi ce qui explique le fait que la plupart mettent des vêtements originaux.
Les jeunes n’hésitent pas à répondre contrairement aux autres catégories
Importance de la mode.
33.9%
58.9%
7.1%
100%
Nb. cit. Fréq.
Oui
Non
TOTAL OBS.
Age
Nb. cit.
38
66
8
112
Fréq.
Existence d'un rapport entre l'image de soi
et le style vestimentaire
Les femmes hésitent à répondre.
Age
Nb. cit.
Dépenses.
Nb. cit.
Fréq.
Moins de 500 dh
40 35.7%
De 500 à 1000 dh
48 42.9%
De 1001 à 1500 dh
18 16.1%
Plus de 1500 dh
6
5.4%
TOTAL OBS.
112
100%
Le pouvoir d’achat moyen influence les faibles dépenses liées à l'habillement.
Les résultats obtenus reflètent l’effet des médias et
de la publicité sur les gens.
22
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
Utilisation des vêtements traditionnels
Facteur déterminant privilégié
Pour des personnes qui étudient ou bien travaillent,
les vêtements traditionnels ne sont pas pratiques,
du coup ils ne les mettent que lors des fêtes et occasions traditionnelles.
Vêtements traditionnels.
Toujours
Occasionnellement
Jamais
TOTAL OBS.
Nb. cit.
8
96
8
112
Que Privilégiez-vous ?
La marque
Le rapport qualité/prix
Le prix
TOTAL OBS.
Fréq.
Pour
Contre
Neutre
TOTAL OBS.
46
32
34
112
Ceci a un lien fort avec le moyen pouvoir d’achat des
Marocains.
Fréquence d'achat.
Moins d'une fois
Une à deux fois
Trois à quatre fois
Plus de 4 fois
TOTAL OBS.
Fréq.
41.1%
28.6%
30.4%
100%
Confort
Style
Prix
Entretien
Qualité
Marque
Coloris
Autres
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
61
50
60
2
88
41
7
1
112
54.5%
44.6%
53.6%
1.8%
78.6%
36.6%
6.3%
0.9%
Nb. cit.
Fréq.
47
57
7
1
112
42.0%
50.9%
6.3%
0.9%
100%
Satisfaction du rapport qualité prix
Satisfaction du rapport qualité/prix
Oui
Non
TOTAL OBS.
Facteur d'achat d'un vêtement ?
Qualités recherchées.
26.8%
67.9%
5.4%
100%
Fréquence mensuelle d'achat des vêtements
Ceci peut être dû au fait que la plupart des personnes interviewées sont des jeunes, ces derniers
recherchent des vêtements traditionnels qui reflètent en même temps leur culture et leur penchant
vers la mode.
Nb. cit.
30
76
6
112
Fréq.
On cherche la bonne qualité avec le prix qui va avec
le pouvoir d’achat.
7.1%
85.7%
7.1%
100%
Avis sur la modernisation des vêtements
traditionnels
Moderisation.
Nb. cit.
Nb. cit.
71
41
112
Fréq.
63.4%
36.6%
100%
On n’achète que ce qui convient que ce soit sur le
plan financier ou en ce qui concerne le goût.
Ceci est peut être dû à des raisons de santé et bien
être. On aurait pu ajouter à ce niveau d'autres facteurs qui nous ont été avancées tels que la situation
du magasin : proximité, assortiment, niveau de prix,
qualité du service, temps d'attente, ambiance…
23
Prise de connaissance des nouvelles boutiques
Connaissance des nouvelles boutiques.
En surfant sur Internet
En me promenant
Par le bouche à oreille
Par la publicité
Par hasard
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
29
44
42
33
43
112
25.9%
39.3%
37.5%
29.5%
38.4%
Le hasard et le "bouche-à-oreille" restent les moyens d'information les plus importants chez les Marocains de
notre échantillon.
c - Données croisées et analyse factorielle
Importance de la mode en fonction de l’âge
Importance de la mode.
Non
Aucune Grande
réponse
Age
Moins de 15 ans
0
1
3
De 15 ans à 20 ans
0
1
6
De 21 ans à 26 ans
0
22
21
De 27 ans à 32 ans
1
5
12
De 33 ans à 38 ans
0
5
5
De 39 ans à 44 ans
0
0
4
Plus de 44 ans
0
4
3
TOTAL
1
38
54
Moye
nne
TOTAL
0
2
5
2
1
2
7
19
4
9
48
20
11
6
14
112
Les jeunes accordent plus d’importance à la mode, ce qui reflète l’image qu’ils veulent se donner d’eux. De plus,
ils sont influencés facilement par l’image de leurs idoles grâce à internet, la télévision, les magazines…Par ailleurs,
ils cherchent non seulement à se vanter devant leur amis et collègues mais également à se sentir enracinés dans
le monde de la mode.
La mode en fonction de l’âge des interviewés
Les moins âgés (15 à 32 ans) suivent la mode plus que les autres. D’une part ils n’ont pas de responsabilités à
assumer, donc ils peuvent acheter tout ce qu’ils veulent, d’autre part, ils considèrent les vêtements comme un
signe de mode de vie. Par contre la plupart des gens qui sont plus âgés n’achètent de vêtements que lorsqu’ils
en ont besoin ou bien en fonction de ce qui leur plait, car en effet pour eux l’essentiel c’est d’être présentable.
Professeur H. Nahla
Suivre la mode.
Age
Moins de 15 ans
De 15 ans à 20 ans
De 21 ans à 26 ans
De 27 ans à 32 ans
De 33 ans à 38 ans
De 39 ans à 44 ans
Plus de 44 ans
TOTAL
Réaliser une étude de marché avec Sphinx
Oui
1
5
20
8
4
2
3
43
Non
3
4
28
12
7
4
11
69
TOTAL
4
9
48
20
11
6
14
112
Usage de vêtements traditionnels par tranches d’âge
Vêtements traditionnels. Toujours Occasio Jamais TOTAL
nnelleme
nt
Age
Moins de 15 ans
0
4
0
4
De 15 ans à 20 ans
0
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2
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De 21 ans à 26 ans
1
42
5
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De 27 ans à 32 ans
1
18
1
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De 33 ans à 38 ans
0
11
0
11
De 39 ans à 44 ans
3
3
0
6
Plus de 44 ans
3
11
0
14
TOTAL
8
96
8
112
Quelle que soit leur tranche d’âge, les personnes interviewées mettent les habits traditionnels occasionnellement, et ceci montre que les Marocains sont encore attachés à leur culture malgré le grand effet de la modernisation qui a rendu ces vêtements inconfortables que ce soit au travail, à l’école ou encore à l’université.
Dépenses et fréquence d'achat
On constate que la plupart des interviewés fréquentent les boutiques d’une à deux fois par mois et leurs dépenses ne dépassent pas les 1000 Dhs, par contre ceux qui fréquentent beaucoup les boutiques dépensent plus
en dépassant 1500Dhs mensuellement. L’évolution de ces chiffres est en relation avec le pouvoir d’achat, les
responsabilités et le revenu mensuel de chaque personne.
Dépenses. Moins de De 500 à De 1001 Plus de TOTAL
500 dh 1000 dh à 1500 1500 dh
dh
Fréquence d'achat.
Moins d'une fois
21
17
7
2
47
Une à deux fois
18
27
9
3
57
Trois à quatre fois
1
4
2
0
7
Plus de 4 fois
0
0
0
1
1
TOTAL
40
48
18
6
112
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Age, style et type
d'habillement
Réaliser une étude de marché avec Sphinx
f - Dépenses et fréquence
d'achat
Les personnes âgées s’habillent plus formellement,
car en effet ils mettent des habits appropriés qui les
démarquent et les rend mémorables et font signe La fréquence d’achat ne dépend pas du sexe mais plutôt
de professionnalisme; par contre les jeunes s’expri- d’autres facteurs, peut être le pouvoir d’achat et de
ment par leur style vestimentaire.
l’évolution du revenu de chacun.
2. Analyse
Le secteur de la distribution a connu de nombreux bouleversements. En effet, du côté de la grande
distribution, il y a eu plusieurs mutations, à savoir : la stagnation, la surcapacité, la concentration élevée
ainsi que la pression sur les prix.
A ces changements, il faut ajouter ceux relatifs aux comportements d'achat des consommateurs. Ces
nouveaux acheteurs se comportent différemment aujourd'hui parce qu'ils sont devenus plus expérimentés et plus professionnels dans leur comportement d'achat. Bref, ils sont devenus plus avisés.
En réplique, les distributeurs ont commencé à développer des techniques marketing pour se différencier d'une part de leurs concurrents, et d'autre part, pour influencer au maximum le comportement de
ces acheteurs lorsqu'ils sont dans un point de vente, mais aussi les fidéliser.
a - Les motifs de fréquentation et choix d'un point de vente
Au niveau de ce point, nous allons étudier en premier lieu le magasin comme étant un concept multiattributs, puis nous aborderons les motivations qui poussent le consommateur à fréquenter un point
de vente, et en troisième lieu la question du choix de ce dernier.
Le magasin vu comme un concept multi-attributs
Vu sous l'angle du consommateur, un lieu de vente comporte au moins six attributs distincts, dont l'importance peut varier selon les groupes de consommateurs. Ces attributs sont pour le distributeur, autant de variables d'action lui permettant de définir un concept de magasin, ces attributs sont :
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
 La proximité concerne la définition de la zone de chalandise ou de l'espace territorial au sein duquel
le distributeur va nouer des relations commerciales avec ses clients.
 L'assortiment, c'est à dire la variété des produits offerts, décrits en termes d'ampleur (variété des
fonctions), de largeur (variété des modèles au sein d'une même fonction) et de profondeur (variété
du nombre de références par modèle au sein d'une même fonction).
 Le niveau de prix pratiqué, y compris l'étendue de la gamme de prix, la pratique du prix d'appel, la
présence régulière de promotions, les réductions de prix par quantité.
 Les services qui comprennent les services de confort, les services techniques, les services financiers
et les services para commerciaux.
 Le temps qui doit être consacré à un shopping trip est fonction de la proximité, des facilités d'accès,
de la facilité d'identification des produits, de l'absence d'attente aux caisses. C'est toute l'organisation du point de vente, vue sous l'angle du consommateur acheteur, qui intervient ici.
 L'ambiance, le cadre, la lumière l'ambiance musicale... sont autant de facteurs importants et qui font
partie des avantages recherchés par certains groupes de consommateurs.
Ces caractéristiques sont utilisées par les clients consommateurs comme des critères de comparaison
entre les points de vente. Il appartient donc au distributeur de déterminer le concept de magasin qu'il
entend créer en définissant, de manière créative et innovatrice, le panier d'attributs qui répond aux
attentes du segment-cible des clients et qui le différencie le mieux des offres des autres distributeurs.
Les motivations à la fréquentation d'un point de vente
Pourquoi les individus se rendent-ils dans les magasins ? La réponse peut paraître évidente : pour satisfaire un besoin. Mais ce n'est pas si simple, du fait que de nombreuses personnes sont présentes dans
les points de vente sans, apparemment, de désir très précis à satisfaire.
En effet, TAUBER distingue deux ensembles de raisons qui poussent les consommateurs au magasinage
: les mobiles d'ordre personnel et les motivations plus sociales.
Les mobiles personnels
Cinq types de motivations peuvent pousser un individu à sortir de chez lui pour fréquenter un point de
vente :
 Chercher à rompre avec la routine du quotidien. L'accès libre au magasin constitue une récréation
ludique gratuite ; les centres villes et les centres commerciaux sont autant de lieux de visites
agréables et divertissantes.
 Se tenir au courant. Le magasinage permet d'observer les modes vestimentaires, les nouveautés du
bricolage et de la décoration...
 L'espoir de réaliser de bonnes affaires. La publicité pour les commerces annonce le plus souvent des
opérations spéciales destinées à raviver l'intérêt des consommateurs. Ces derniers n'ont, en fait, pas
de besoin particulier, mais ils ont peur de passer à côté d'affaires exceptionnelles, à ne pas manquer.
 Entreprendre une activité physique. Magasiner, cela veut dire des kilomètres à pied dans les rues,
les galeries marchandes ou les allées des grandes surfaces.
 Vouloir s'imprégner d'une ambiance. Les cinq sens peuvent être mis en éveil dans le magasinage : la
vue grâce aux vitrines, aux produits ou aux autres clients ; l'ouïe, par les bruits du marché ou les
musiques d'ambiance; l'odorat, souvent éveillé par des parfums et d'autres odeurs stimulantes; le
toucher, lorsque le consommateur palpe les vêtements ou les meubles; le goût, par des aliments
dégustés sur un marché ou dans une grande surface.
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Les motivations sociales
Ici aussi, on dénombre cinq stimuli pouvant expliquer le magasinage :
 La recherche de contacts sociaux : La rue commerçante, le supermarché ou la place du marché constituent des lieux de rencontre des voisins et relations.
 L'acquisition d'un statut : Dans un magasin, le client est accueilli aimablement, servi "comme un roi",
bénéficie de la part de vendeurs, d'attentions de plus en plus rares par ailleurs.
 Le désir d'assimilation à un groupe : Le consommateur fréquentera d'autant plus volontiers tel commerce qu'il aura le sentiment que clients et personnels y partagent les mêmes centres d'intérêt que
lui. Cela est surtout vrai dans des domaines spécialisés comme le sport, la librairie, les loisirs créatifs,
l'informatique, l'automobile...
 Se changer les idées : Dans les commerces, on voit du monde, on peut essayer ainsi de compenser
sa solitude et sa déprime ; à l'inverse, c'est une façon de s'accorder une récompense lorsqu'on est
content ou de se changer les idées après une tension familiale ou un stress professionnel.
 Le désir de jouer un rôle : De nombreuses consommatrices se perçoivent comme chargées d'approvisionner régulièrement le foyer familial en produits courants, articles à stocker ou bonne affaires
imprévues, afin de passer pour de bonnes ménagères.
L'ensemble des motivations ci-dessus implique pour le commerçant la nécessité d'aménager son point
de vente afin de répondre de manière positive à la diversité des motivations de ses clients.
b - Le processus de sélection d'un magasin
Le magasin est le point de rencontre entre les offres de produits et services, et les demandes des consommateurs. Mais ces derniers sont plus attirés par certaines enseignes et points de vente que par
d'autres, et forcément dans leur processus de choix, les clients seront sensible tant au contenant (localisation, architecture, agencement...) qu'au contenu (assortiment, prix, services...). L'organisation marchande (facilité à trouver, ruptures de stocks, attentes aux caisses ou aux rayons traditionnels...) jouera
aussi un rôle important dans le processus de choix. Pour comprendre ce processus, les chercheurs ont
utilisé des modèles sensés intégrer les divers facteurs d'influence, parmi lesquels le rôle de l'image du
magasin.
Les modèles généraux de choix d'un point de vente ont pour objectif d'appréhender le choix d'un magasin, à partir des attentes des consommateurs, de leurs attitudes et de leurs orientations d'achat. Le
modèle le plus complet est celui de MONORE et GUILTINAN :
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Réaliser une étude de marché avec Sphinx
Processus de sélection d'un magasin inspiré du modèle simplifié de MONORE et GUILTINAN, 1975
Caractéristiques du consommateur
(Économiques, démographiques et sociales)

Stratégie du distributeur (Prix, publicité)

Attitude générale envers la fréquentation des magasins

Importance accordée aux attributs des magasins

Planning des achats et des dépenses

Perception des attributs des magasins

Attitudes envers les magasins

Choix du magasin

Stimuli commerciaux en magasin (Promotion, PLV, ambiance, mise en avant)

Choix du produit et de la marque
Ce modèle suggère que le choix d'un point de vente est le résultat de l'influence de deux types de
variables. D'une part les caractéristiques intrinsèques aux consommateurs (localisation par apport aux
commerces, moyens de locomotion, âge, temps disponible, familiarité avec les commerces, revenus,
traits de personnalité, type de besoins à satisfaire, importance perçue des marques et des enseignes).
Plus précisément, le modèle suggère que :
 Le client choisira un point de vente plutôt prêt de chez lui ou en tout cas facilement accessible. Il
semble donc important pour le distributeur de multiplier ses points de vente et faire attention à la
localisation géographique de ces derniers.
 Les jeunes et les moins jeunes ne fréquenteront pas les mêmes enseignes. Cela s'explique selon le
modèle, par des différences sur l'importance accordée aux attributs des magasins.
 Le consommateur va souvent choisir la facilité et achètera ses produits lors d'autres achats pour
minimiser le temps passé en magasin.
 D'autre part, on distingue les variables liées à la stratégie du distributeur (nombre de commerces
disponibles, facilité d'accès, caractéristiques des magasins, politique commerciale). Cela suppose
que :
 Le client choisit son point de vente en fonction de la stratégie de prix du distributeur. Dès lors, le
magasin aura intérêt à influencer le choix du client en adoptant une stratégie de prix attractive.
 L'enseigne peut également attirer le consommateur en communiquant sur les attributs recherchés
par le client parmi lesquels la largeur et la profondeur du choix sont particulièrement importantes.
 Le modèle ci-dessus insiste sur l'importance de certains critères dans le choix du point de vente : le
produit recherché, l'image de l'enseigne, le positionnement prix du magasin...
Après un bref aperçu sur les motivations et le choix d'un point de vente par le client, ainsi que sur les
différents leviers marketing sur lesquels le distributeur peut jouer pour influencer le comportement
d'achat du consommateur dans le magasin. Il est clair que les distributeurs tentent au maximum de
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rendre l'expérience d'achat aussi agréable et distrayante que possible plutôt qu'une corvée qui doit
être effectuée aussi efficacement que possible en minimisant le temps et les efforts consentis
Sauf qu'aujourd'hui, cet objectif a évolué puisqu'il ne suffit plus de faire venir le client en magasin et de
susciter l'achat lors de la première visite ; mais il est devenu primordial pour le commerçant d'arriver à
le fidéliser. Pour ce faire, les distributeurs s'intéressent de plus en plus au CRM "Customer Relationship
Management", à la satisfaction du client et à leur volonté de rendre leurs magasins des lieux de vies.
Conclusion
Dans un monde globalisé, la société marocaine traverse une phase de transition très délicate, marquée
par la remise en cause totale de tous les dogmes et de toutes les allusions aux principes moraux.
Les tendances d'achat d'habillement au Maroc sont d'abord marquées par :
 Le système de distribution traditionnel au Maroc se modernise rapidement.
 Les Marocains ne planifient pas leurs achats mais font des achats plutôt impulsifs.
 Les critères de choix les plus importants sont le prix, l'image du point de vente, la disponibilité et la
confiance que le consommateur accorde aux vendeurs.
 Les Marocains attachent beaucoup d'importance à l'expérience d'autres personnes comme la famille
et les amis.
 D'après des études, la majorité des personnes interrogées disent acheter des vêtements une fois par
mois dans des boutiques multimarques ou dans le circuit informel. Le budget d'achat mensuel se
situe entre 200dhs et 1000dhs pour plus de 80% de cette population.
 Ce qui est remarquable aussi, c'est que les personnes ayant un revenu entre 6000dhs et 8000dhs,
dépensent plus en habillement et en cosmétique que les personnes à revenu supérieur. Ces personnes âgées majoritairement entre 20 et 35 ans fréquentent des magasins modernes et des franchises jugées luxueuses. Cela s'explique par les comportements du consommateur et sa volonté de
répondre à des besoins d'être et de paraître.
La consommation Marocaine du prêt à porter connaît un grand essor, mais aussi une importante mutation. Les collections ne durent plus une saison entière et le mode chic n'est plus réservé aux classes
aisées. Ces constatations qui touchent le paysage marocain sont à étudier en profondeur afin de déceler
les motivations et les facteurs qui sont derrières. Ces facteurs sont des :






Facteurs Sociaux
Facteurs d'infrastructure et équipement
Facteurs de développement commercial et marketing
Facteurs démographiques
Facteurs économiques et financiers
Facteurs du secteur informel
Et en se basant sur l’échantillon sur lequel nous avons travaillé, nous estimons qu’un jeune Marocain
suit l'actualité de la mode sans que cela ne contredise ni sa culture ni sa religion. Il peut mettre des
habits traditionnels un peu modernisés de façon occasionnelle vu qu’ils ne soient pas pratiques professionnellement. La seule limite est son pouvoir d’achat, souvent fragile.
Après étude et analyse de ce phénomène social, les entreprises du secteur du prêt à porter seront
amenées à :
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 Offrir des produits pour plusieurs cibles distinctes sachant que certaines recherchent la différenciation, et d'autres le conformisme.
 prendre en considération le phénomène de la réfutation de l'ordre social établi en s'intéressant aux
clients "fashion addict" venants d'autres couches sociales non prévus à la base dans le ciblage.
 Développer davantage le "fast fashion" qui donne une
 logique de continuité dans les collections et une meilleure harmonisation dans sa garde robe.
En parallèle, les prévisions veulent que la société marocaine évolue dans un sens qui en ferait une société de consommation mais sans en avoir vraiment les moyens. De plus, la mobilité sociale concernerait beaucoup plus les couches aisées ce qui aggravera les écarts sociaux.
La mutation sociale que connaît le Maroc s'applique dans les secteurs dans lesquels on alloue une
grande importance à l'apparence comme l'habillement qu'on vient de traiter ou les accessoires.
On retrouve dans la même catégorie les autres secteurs qui privilégient l'avoir sur l'être comme la décoration d'intérieur qui permet de vanter le bien-être de chez soi, la voiture personnelle et l'adhésion
à des clubs de fitness qui renvoie à une appartenance sociale.
Dans un tel univers, on retrouve cette envie de se surpasser et de s'afficher. Les sorties en restaurants
pub, ou boites de nuit dans lesquelles les gens fuient une réalité plutôt insupportable !
Bibliographie succincte













Bronquerel F., L’étude de marché au service de l’entreprise, PUF, 1977
Danon B. et Demaux S., Le Guide Pratique des Études de Marché, Clet, 1988
Filser M. Les styles de vie : Fondements, Applications et Discussion, Lasare/Erema, Université de Nancy, Mai 1986
Justeau J., Les techniques d’investigation en marketing, Dunod, 1984
Komat A., Introduction au Marketing, cours en ligne : http://www.e-tahero.net/cours/marketing_komat_s4.pdf, p. 15
Kotler P. et Dubois B., Marketing Management, 12ème édition, 2006, Pearson Education
Kotler P., Marketing 3.0, éd. Nouveaux Horizons ; ISBN : 978-2-35755-190-2 ; De Boeck 2012
Ladwein R., Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2ème éd. Economica, Paris, 2003
Lebel, Les études de marché : outil du marketing, Éditions d’Organisation, 1972
Nahla H., L’entreprise et ses marchés ; éd. Manageria ; ISBN : 978-9954-644-03-4 ; (Première édition 1994)
Nahla H., Politique Produit de l’entreprise ; éd. Manageria ; ISBN : 978-9954-644-00-3 ; 2015 ;(Première édition 1998)
Nahla H., Stratégies Prix de l’entreprise ; éd. Manageria ; ISBN : 978-9954-644-00-3 ; (Première édition 1997)
Négro Yves, L'étude du marché, Vuibert Entreprise, 1989
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