On vois ici que le but de Dom Juan n'est pas de séduire le maximum de femmes
possibles pour compléter son « tableau de chasse » ni de les faire souffrir ensuite mais de
faire un maximum de conquêtes car c'est selon lui la partie la plus intéressante de l'amour car
« tout le plaisir de l'amour est dans le changement . »
Il résume sa pensée en une longue tirade qui complète le portrait de séducteur que fais
Sganarelle a la première scène .
Dom Juan commente à Sganarelle que ce sont les autres qui sont dans l’erreur à aimer
toujours la même personne et que le dévouement ne fait pas partie des aptitudes des grands
de ce monde. Comme il nous est démontré par les métaphores à partir de la strophe 47 : " …
de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les
autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ". Si le changement, le mouvement sont ses
qualités, il ne cherche guère la continuité. Ainsi, il définie aussi sa croyance et se moque de
la religion qui prône un amour unique .
On trouve aussi une sorte de rébellion envers la société quand il demande a Sganarelle
pourquoi il n'aurais pas le droit de séduire toute les femmes dont il a envie sous quel prétexte
.
L’amour qu’il éprouve pour une femme ne lui donne pas le droit de priver toutes les autres
et la première ne doit pas s’accaparer de sa personne .C’est un plaisir pour lui de séduire les
personnes comme on le voit à la strophe 65 " à réduire, le cœur d’une jeune beauté , le cœur
d’une jeune beauté,… " et de remarquer chaque jour l’avancée dans le cœur de la belle " à
voir de jour en jour les petits progrès qu’on y fait ". Il utilise un champ lexical se référant au
combat (vaincre, honneur, rendre les armes…).
Dès qu’il domine la situation et que de tout son cœur la femme qu’il a séduite l’aime alors il
n’y a plus de profit à retirer, de petits amusements que permet la vie lorsque l’on offre son
cœur. La scène devient lassante " nous nous endormons dans la tranquillité, strophe 76 " et
très vite il faut trouver une autre proie.
Son souhait le plus cher est de ne jamais s’arrêter et de courir de femmes en femmes, de
trophées en trophées. Déjà il annonce que rien ne l’arrêtera dans sa folle course vers l'enfer.
Il souhaite d’autres mondes alors que sa fin est imminente.
Molière montre le cynisme d’un homme qui refuse de croire que le temps peut apporter la
sérénité et d’autres mérites mais ne cherche qu'à faire céder toutes les femmes.
II - L'hypocrisie de Sganarelle :
On a aussi dans cette scène la suite du portrait de Sganarelle . On le trouve ici hypocrite et
apeuré par son maître . Il va déplacer le sujet en parlant d'un autre maître « (je parle au
maître que j'ai dit) » ainsi il va pouvoir dire ce qu'il pense de manière dérobé pour éviter le
Meissonnier Antoine 3/8 2007