Le moyen Orient au XX e siècle.

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Le moyen Orient au XX e siècle. Présentation du Moyen Orient : Moyen‐orient : expression très récente datant du milieu du XX e siècle : middle east en Angleterre, l'expression Moyen‐Orient est inventée par un officier, Mahan, et désigne une zone où les empires coloniaux russes et anglais entraient en concurrence : Iran et Afghanistan mais aussi région du Golfe persique. C'est une région stratégique ==> pétrole connu à la fin du XIX e siècle. Proche Orient : désigne jusqu'au XIX e siècle les Balkans. Le Moyen‐Orient est le berceau du christianisme, du judaïsme et de l'Islam, les trois grandes religions monothéistes. Les délimitations de cet espace sont fluctuantes (voir fascicule : "quelques avatars de l'expression Moyen‐Orient"). Dans ce cours, l'expression "Moyen‐orient" englobera le Machreq (Orient arabe ; le levant), la Turquie et l'Iran. Ces espaces sont recouverts par deux grands Empires : ottomans et d'Iran (= Empire perse). A côté, se façonne l'Egypte, qui subit des transformations en monarchie vis à vis du sultan (gouvernement héréditaire de Muhammad Ali) puis des britanniques (colonisation). Le traité de Lausanne en 1923 fait disparaître l'Empire Ottoman et on voit la création de la Turquie, du Yémen, de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte (en quelques sortes). Les autres pays sont sous tutelle (mandat) britannique ou française. Le Moyen‐Orient correspond aux états actuels suivants : Turquie, Iran, Syrie, Liban, Jordanie, Israël, tous les états de la péninsule arabique, Egypte, territoires palestiniens... Comment en est on arrivé à la configuration actuelle ? Le Moyen‐Orient comprend trois grands ensembles : 
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Ensemble montagneux : entre mer noire, mer caspienne, au sud Taurus et Zagros, au sud ouest de la péninsule arabique les déserts et steppes : désert arabique, plateau iranien 
zones irriguées par le Tigre, l'Euphrate, le Nil et l'Oronte. Ces zones dessinent un arc qu'on appelle le "croissant fertile" (attention l'expression croissant fertile désigne aussi un projet d'union arabe au XIX e siècle). Climats divers : méditerranéen, continental, tropical... Espace diversifié sur le plan humain : coexistence de peuples : bloc turc, bloc iranien, bloc arabe. Nombreuses langues : langue arabe = sémitiques ; langues iraniennes = langues indoeuropéennes ; langues turques = langues finno ougriennes (ex : turc ottoman épuré de ses mots s'ecrit plus tard avec des caractères latins et plus arabes...) En Asie centrale : langue turque ; Iran : 25% de turcophones : azéries. Le point commun entre ces peuples est le fait d'être musulman mais caracéristiques : sunnites, shiites... De nombreux peuples du Moyen‐Orient ne sont pas musulman : chrétiens et juifs. Jusqu'en 1948 (création d'Israël) il y avait des communautés juives dans tout le MO. L'islam est certes un facteur d'unité mais il est divisé en plusieurs blocs. 1906‐1909 révolte Iran 1908 révolte jeunes turques ==> deviennent des monarchies constitutionnelles. Iran : avec Reza avènement de la dynastie Pahlavi, naissance d'un régime comparable aux turcs après la 1ere guerre ==> transformations politiques qui sucittent des débats. Limite reconnue entre machreq et maghreb se trouve dans le désert de Lybie. 1924 : disparition du califat. Ceux que l'on appelle ottomans au début sont les gens de la famille d'Osman = fondateur d'un état en Anatolie à la fin du XIIIe siècle, élargi ensuite en un véritable empire. Puis on englobe les serviteurs de l'Etat au terme ottomans. Enfin au XIXème siècle on appelle ottoman l'ensemble des ressortissants de l'Etat. L'idée est de créer une nation ottomane. L'empire ottoman est un empire multinational qui s'élargit grâce aux conquêtes : Anatolie, Balkans, Constantinople (1453) ==> les turcs rebaptisent Constantinople et la nomment Istanbul. Puis les ottomans conquièrent le proche orient et l'Afrique du Nord. L'Empire ottoman est aussi composé de nations chrétiennes : l'Europe concquise au XIVe siècle est restée majoritairement chrétienne. Certaines conversions ont lieu aux marges : Albanais, Bosniaques, musulmans de Serbie... Le sultan ottoman était le plus puissant des souverains musulmans et le maître des lieux saints musulmans. Au XVI e siècle, c'est l'apogée de l'Empire ottoman puis la littérature devient décliniste (fin XVIIIe ). Ce déclin est extérieur par rapport aux européens plus puissants militairement et économiquement et intérieur à cause de crises de certains peuples sous domination ottomane comme dans les Balkans. Ce déclin pose ce que les historiens et diplomates ont appelé la question d'Orient : Quel est l'avenir de l'Empire ottoman ? 1774 : fin d'une guerre russo‐ottomane perdue par les ottomans, marque le début de la question d'Orient. Perte de la Crimée (en actuelle Ukraine). Le Tsar Nicolas II a dit que l'Empire ottoman était comme un "homme malade" condamnant ainsi cet homme à un inéluctable déclin. Pourtant l'Empire ottoman a duré aussi longtemps que l'Empire des Habsbourg du 13e au 20e siècle. Le sultan a toujours été indépendant et a rêgné jusqu'à la fin sur un immense territoire et possédant une armée puissante qui a su se remettre de guerres parfois longues et éprouvantes. Les ottomans n'ont pas assisté passivement à leur démantèlement. Des remèdes à la crise sont trouvés en les tanzimat (ordre nouveau). Ce sont les grandes réformes sur le droit, les institutions... Etablissement d'une monarchie constitutionnelle. Depuis le début du Xxe siècle, les réformes sont continues. Le rêgne de Abdulhamid II dure depuis 1876, et l'esprit des tanzimat s'est un peu perdu. Abdulhamid compose un gouvernement autocratique proche de l'Empire russe et tient des dictatures modernes où l'islam est utilisé comme une arme politique. Cette politique autocratique montre ses limites car ne résoud pas la question d'Orient avec la montée de l'impérialisme américain et européen. Son rêgne est marqué par des transformations institutionnelles et politiques. Tableau politique de l'Empire ottoman au début du Xxe siècle. I.
le territoire ottoman au début du Xxe siècle : une partie des Balkans, l'Albanie, Epyre, Thrace, Macédoine, l'ensemble de l'Anatolie, tout le proche Orient, la Mésopotamie (région entre Tigre et euphrate), les provinces syriennes (entre Méditerranée et Euphrate : Iran, Palestine, Syrie, Liban)., sud du Koweit (sud de la péninsule arabique), Hedjaz, Yémen (extrême sud de la péninsule arabique ==> domination ottomane sporadique). A son apogée, l'Empire ottoman s'étendait de la Hongrie à la Mer Adriatique, sur l'Egypte et l'Afrique du Nord. Ces territoires ont été perdus au XVIIIe et surtout au XIXe siècle. 1877 : guerre avec la Russie perdue par ottomans. II.
un territoire amputé, un état réformé Tous les dirigeants ottomans étaient préoccupés par le salut de l'Etat. Les premières réformes ont été militaires. L'apogée de l'activité réformiste se situe entre 1839 et 1876. 1839 : début du rêgne d'Abdulmecid. 1876 : création de la constitution ottomane. L'Empire ottoman devient une monarchie constitutionnelle. Les traits principaux des réformes : mettre fin à l'arbitraire, assurer la sécurité pour tous les sujets du sultan et leurs biens, charia, l'égalité juridique quelle que soit la confession de foi. Les communautés non musulmanes, millet, jouissent d'une autonomie légale qui est maintenue. Le statut des personnes relève du religieux, éducation, actions charitables, caravansérails... Il y a aussi une réaffirmation du pouvoir de l'Etat : pouvoir de plus en plus centralisé avec des mesures unificatrices (impôt, service militaire), rationalisation de l'administration provinciale. Province = vilayet ; gouverneur = wali, vali développement de l'instruction publique. L'Empire reprend sa grande tradition legislative (soliman le legislateur = qanuni). Le mot qanuni est un mot d'origine latine et grecque = le canon est ce qui vient compléter la shari'a (qui est la loi islamique). On voit un développement du qanun, loi non religieuse, déjà très développée avec une administration et une bureaucratie... 23 décembre 1876 : constitution ottomane procclamée par Abdulhamid II (1876‐1909) et qui change le régime en monarchie constitutionnelle, cette transformation majeure doit être prise dans un contexte de crise balkanique. Avril 1877, janiver 1878, la guerre avec la Russie est un désastre pour l'empire ottoman. En février 1878, Abdulhamid II dissout l'assemblée législative ==> autocratie, dictature jusqu'en 1908. III.
Le régime hamidien, un régime autoritaire A partir de 1878, Abdulhamid rêgne en maître, sur le modèle du tsar russe. Le régime ne met plus l'accent sur la fraternité ottomane. On parle d'inflexion islamique. La partie européenne de l'Empire ottoman est réduite à la Macédoine. Proportion des musulmans passe de 68% à 75% après le congrès de Berlin. Le sultan laisse de moins en moins d'initiatives à ses ministres qui étaient pourtant les architectes des Tanzimat. Abdulhamid vit reclus et ne se montre que lors des cérémonies religieuses, mais il est très bien informé depuis son palais de Yildiz à Istanbul grâce au Jornal (rapport d'espion qui surveille la population). La surveillance de la population est justifiée idéologiquement par l'Islam. Le sultan a le pouvoir suprême sans spécificité religieuse tandis que le calife est un titre religieux qui désigne le successeur du prophète. Cette notion est dévalorisée depuis la prise de Bagdad par les mongols en 1258 ==> fin des Abbassides. A la fin XVIIIe siècles, les sultans vont mettre en avant le titre de calife dans les relations internationales et même dans la Constitution. Le calife prétend avoir une autorité sur tous les musulmans et autorité morale sur l'ensemble des musulmans du monde. C'est aussi un moyen de faire pression sur les puissances européennes car l'union des musulmans autour du calife effraie malgré le fait qu'elle soit impossible. La politique califale d'union des musulmans se fait autour d'Abdulhamid II. C'est la panislamisme. Ce mot a une connotation péjorative car cela représente une menace. Abdulhamid II réinvente une tradition religieuse grâce à la modernisation des infrastructures et de l'administration continue mais sans liberté religieuse. Il y a un grand effort de modernisation et développement de l'instruction publique, modernisation de l'armée grâce à l'enseignement militaire. Toute cette politique a un objet : sauver l'état ottoman. Abdulhamid II cherche une réponse aux problèmes suivants : le développement de l'impéralisme des européens, la crise arménienne, l'agitation tribale et la montée des nationalismes parmis les musulmans de l'Empire ottoman (arabes, kurdes, turcs). Les grands problèmes du rêgne d'Abdulhamid II : la question d'orient irrésolue. I.
Le développement de l'impérialisme européen. L'empire ottoman est visé par les ambitions expansionnistes européennes. Les européens sont théoriquement favorables à l'intégrité de l'Empire ottoman car sinon ils pourraient entrer en conflit avec les russes. Les frontières sont stabilisées du congrès de berlin jusqu'en 1908 mais Abdulhamid II ne peut empécher le développement de l'impérialisme européen. Fondements juridiques : traités de commerce, tanzimat et capitulations. Les Capitulations sont des traités qui remontent au XVIe siècle entre l'Empire Ottoman et les nations européennes. Au début ce sont de simples concessions du sultan aux européens qui travaillent et vivent dans son empire. Ils portent sur le statut juridique des européens qui ont des privilèges fiscaux, commerciaux et des immunités juridiques. Ces traités ont d'abord facilité ls rapports commerciaux puis ont changé de nature en donnant aux étrangers un vrai statut d'extraterritorialité. Les privilèges capitulaires ont aussi pu bénéficier aux minorités non musulmanes. Les Capitulations ont permis aux européens de se forger un réseau d'influence dans l'Empire ottoman. Sur le plan financier, l'Empire ottoman est dépendant. Il existe l'institution de la dette ottomane qui gère ¼ à 1/3 des revenus ottomans pour ses créanciers. Les investissements directs étrangers sont considérables et essentiellement français comme pour la construction du chemin de fer et du port de beyrouth, les mines, les matières premières et tout ce qui permet de les acheminer. Construction du chemin de fer de Bagdad à partir de 1899 pour relier Istanbul et bagdad en raccordant une ligne allant de Berlin à Istanbul. Il y a le développement des écoles étrangères privées et publiques, le plus souvent tenues par des ordres religieux ou laïques. Abdulhamid II recherche un maintien entre les puissances et se rapproche de l'Allemagne. Les grandes puissances européennes se créent de véritables zones d'influence. Allemands ==> zone du chemin de fer. Anglais ==> sud de la mésopotamie (irak). Français ==> Syrie. II.
Les nationalismes La Macédoine est un foyer d'agitation. Les arméniens commencent aussi a poser problème en Anatolie. Les plus grandes concentrations sont dans l'est de l'Anatolie en Cilicie et à istanbul. Ils sont extrêmement mêlés aux turcs et aux kurdes. Les arméniens sont depuis les tanzimat, très intégrés à l'administration et se sentent de plus en plus ottomans. Les arméniens ont l'impression d'appartenir à une nation spéciale qui crée des forces politiques qui tiennent du socilaisme. 1894‐
1896 sont des années très violentes à cause de l'agitation du nationalisme arménien qui fait de véritables massacres dans l'est anatolien. Les responsables sont les forces nationalistes arméniennes terroristes, les européens car ils ne réagissent pas et le gouvernement ottoman qui a sûrement alimenté le conflit entre les kurdes et les arméniens et qui execute une répression sur les innocents. Après ces années de violence, le mouvent arménien est très divisé. L'anti ottomanisme gagne du terrain dans la population arménienne et d'autres chrétiens ottomans. Ils ne se sentent pas en sécurité. III.
Les agitations tribales et la montée des nationalismes Des segments de la société restent mal intégrés comme les musulmans non sunnites, comme les chiites duodécimains en Irak, les alélis (chiites extremistes), les Zaydites au Yémen, les Druses dans les montagnes libanaises et syriennes. Ils n'ont pas de raison de reconnaitre Abdulhamid comme chef. Ces groupes sont donc rétis à l'autorité de l'état et au paiement de l'impôt. L'agitation a lieu dans la péninsule arabique et à l'est de l'Anatolie. Dans la Péninsule arabique ceci est très dommageable à cause de la présence des lieux saints. Il y a une partie de la péninsule arabique qui est sous influence de la Grande Bretagne. Il y a deux pouvoirs émergents : 
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Abd Al Aziz, chef de la tribu des Saoud est en train de fonder un califat concurrent des ottomans fondé sur la prédication d'Ibn Abb al‐Wahhab (wahhabisme : courant très puritain de l'Islam qui est contre la vision moderne de l'Islam. Le chef des Zaydites au Yémen (imam), Yahya Hamid al Din. Les ottomans mènent des guerillas dans les montagnes où ils se trouvent. C'est une des causes de la révolution jeune‐
turc. Dans les deux cas ce sont des mouvements armés. Ces deux hommes sont les fondateurs de l'Arabie Saoudite et du Yémen. Le nationalisme gagne les musulmans de l'Empire Ottoman : arabes, kurdes ; à cause de sa faiblesse. Mais majoritairement, les arabes ne souhaitent pas la fin de l'Empire ottoman. Le grand renouvellement culturel : Nahda (sursaut, renaissance arabe, idée d'ouverture vers le monde contemporain). Ils s'envisagent de plus en plus comme une nationalité au sein de l'Empire ottoman. Un des sens du mot "arabe", ceux qui parlent l'arabe, prend de plus en plus de sens. Il y a un mouvement similaire chez les turcs, mais plus tardif. Un climat révolutionnaire s'installe. En 1908, Abdulhamid II esr obligé de rétablir la constitution. 1908 : La révolution jeune‐turc I.
Les origines de la révolution Abdulhamid fait beaucoup d'efforts pour tenir son empire mais la dictature et l'irresolution de la question d'Orient relance les oppositions libérales. La renaissance des cette opposition est perceptible à Istanbul ==> vers 1888 à l'ecole de médecine militaire. En 1889, une petite société se forme ; c'est la société/comité de l'Union ottomane (SUO ou CUO). Les ottomans non turcs sont bien représentés et la société recrute de nouveaux membres chez les étudiants, les fonctionnaires et un peu chez les ulémas. Ce n'est pas une organisation structurée ; agissent en petits groupes et pas en réseaux. Ils se forment à l'intérieur et à l'extérieur de l'Empire. Il y a un centre à Paris, qui est le centre de gravité de l'opposition. Ce sont les jeune turcs. Ils se nomment eux même Comité d'Union et Progrès. (progrès : pour la doctrine positiviste du français Auguste Comte né en 1798 et mort en 1857). La principale figure de cette opposition est Ahmed Riza. Vers 1896‐1899 les temps deviennent durs pour l'opposition car la répression d'Abdulhamid II cherche à se rallier l'opposition étrangère en lui offrant des postes prestigieux dans l'administration. Maisle mouvement n'est pas démantelé. En 1902, les libéraux tiennent un congrès à Paris. Leurs revendications sont le rétablissement de la monarchie constitutionnelle par les forces armées. Le congrès de 1902 met à jour les divisions sur la question de la nature de l'Empire. Comme Ahmed Riza, beaucoup sont unnionistes, et pour d'autres seul l'état peut fédérer les peuples de l'Empire. Une partie oublie l'idéal des tanzimat. L'opposition est contestée par le prince Sabahettin (m. 1948), neveu d'Abdulhamid, qui, lui, fait confiance à l'initiative privée et est favorable à la décentralisation pour tenir compte de la diversité ethnique de l'Empire ottoman. Les années 1905‐1907 sont des années décisives en raison des évènements internationaux : victoire du Japon sur la Russie en 1905 (revanche de l'histoire récente, c'est la première fois qu'une nation asiatique qui s'est dotée d'une constitution, bat une nation européenne). Cet évènement fait sensation chez tous les peuples colonisés. En 1906, il y a la révolte constitutionaliste iranienne. Toute l'opinion publique ottomane se retourne. Toute une littérature dénonce habilement le despotisme et l'absence de liberté. C'est l'époque du développement de la presse et de la photographie et il y a un décalage entre la culture médiatique du temps et la réclusion du sultan. Les jeune‐turcs s'organisent alors en réseau et se déplacent de Paris vers la Macédoine ottomane d'où partira la révolution de 1908. C'est en Macédoine que se joue l'avenir de l'Empire ottoman, la région est en pleine ebullition avec les nationalismes balkaniques. Sallonique est un port riche, ouvert sur le monde et c'est un milieu receptif aux idées révolutionnaires. Le Comité Union et Progrès se crée et il tend à se structurer à partir de Sallonique. Les cellules clandestines remontent à un comité directeur (fusion entre sallonique et paris). Le comité recrute beaucoup chez les turcs et dans l'armée (troupes de Macédoine). Enver Pacha est un officier dirigeant du comité et défend l'Islam contre ce qui peut le menacer. Les raisons matérielles du mécontentement de l'armée sont le retard du paiement des soldes + la guerre au Yémen qui est vue comme le "cimetière de la nation ottomane". Les mutineries se multiplient et l'enjeu est politisé car revendique un changement de régime. Abdulhamid II prend peur car sans l'armée il n'a plus d'appuis. Donc le 23 juillet 1908, il annonce le retour de la Constitution et des élections legislatives en automne. Il est dit que c'est la deuxième monarchie constituionnelle turque après 1876‐1878. On peut baptiser l'évènement de restauration mais il est vu par les contemporains comme une véritable révolution : enquelab, inqilab. Elle sera appelée plus tard révolution jeune‐turc car ils vont peu à peu être menés au pouvoir (1913). Les jeunes turcs sont beaucoup plus laïques que leurs ancêtres. II.
Juillet 1908‐1909 : l'année révolutionnaire. Au lendemain de l'annonce d'Abdulhamid II, un nouveau climat s'instaure. L'esprit des tanzimat parait renaître : liberté fraternité justice. La censur est immédiatement levée, la police secrète démantelée. La presse explose : les titres se multiplient et la parole se libère. La question de l'émancipation des femmes se pose. La politique prend aussi des voies moins légales : beaucoup de mouvements de rue, de pression populaire sur les dirigeants de l'Etat, beaucoup de grêves dans les industries naissantes... Il y a aussi une forte augmentation de la cirminalité avec un sentiment d'impunité car il n'y a plus de police et plus de gendarmerie. La dictature et le despotisme ont bien pris fin. Divers pôles de pouvoirs entrent en concurrence : le Palais, le gouvernement et le comité Union et Progrès. Avec l'annonce de la Constitution rétablie, la popularité d'Abdulhamid renaît. Au niveau du gouvernement, la Sublime Porte retrouve une marge de manoeuvre. Le CUP compose avec les ministres les moins compromis d'Abdulhamid II. Il se pose en garant de la Constitution car la pression du comité a engendré un changement de régime. Il commence sa lente transformation en parti politique. Cette transformation se fait en plusieurs étapes : tout d'abord le CUP soutient des candidats aux élections législatives (qui remportent très largement les élections) ; les libéraux de Sabbahétin accusent le CUP de monopole et sont hostiles à la centralisation. Les autres ennemis sont les partisans du sultan qui voient en le CUP un danger pour la charia. Cela traduit une inquiétude face à un changement de régime et à l'égratignure de l'image du sultan. La question d'Orient est largement relancée sous Abdulhamid II. L'impérialisme européen inquiète et relance la crise territoriale. La Bulgarie proclamme son indépendance, l'Autriche annexe la Bosnie et l'herzégovine qui ne sont ottomanes que depuis octobre 1908. La Crête déclare se rattacher à la Grèce. Un mouvement contre révolutionnaire se dessine. Dans la nuit du 12 au 13 avril 1909, une mutinerie éclate : des soldats et des étudiants en sciences religieuses s'en prennent au députés union et progrès et aux officiers. Le Parlement est donc sous la pression des mutins. Le recrutement se fait au nom de la charia et du calife, la contestation des nouvelles élites occidentales et la contestation de la sécularisation. Dans la ville d'Adana (au sud de l'Anatolie), les chrétiens arméniens sont attaqués en 1909 (victimes de Pogrom). L'armée de Macédoine intervient le 24 avril 1909 pour mettre fin au désordre. L'évènement est très connu comme l'incident du 31 mars (date du calendrier julien). Sa portée est considérable en ce qui concerne le sultan : il est déposé et son frère va rêgner. Mehmet V Resad n'aura jamais réellement le pouvoir dont disposait son frère ; il rêgne mais ne gouverne pas. La Constitution est amendée de façon à priver le sultan de ses pouvoirs executifs qui sont transférés au gouvernement. Plus tard, c'est Mustapha Kemal qui sera la figure paternelle du sultan calife désacralisé par la Révolte. L'armée entre pour longtemps dans le jeu politique. En avril 1909, elle est garante de l'ordre constitutionnel. L'armée est la première institution réformée et est placée en position d'arbitre. Le CUP voit sa position renforcée. Après l'écrasement de la contre‐révolution, il y a des jeunes‐turcs dans le gouvernement. En 1913, il se retrouvera en position de parti unique. III.
L'évolution de la vie politique vers la dictature jeune‐turcs. L'objectif du Comité est de clore la Révolution. Comment ramener l'ordre et perenniser les frontières. Ils veulent une unification religieuse et ethnique. Ils interdisent donc les association à caractère régional, limitent les privilèges des Millet et n'abandonnent pas l'idée de la création d'une nation ottomane. La langue turque est partout la langue officielle. Le CUP tente aussi d'imposer le service militaire aux non‐musulmans qui en étaient exemptés. Les nationalités non turques de l'Empire ne sont pas d'accord et dénoncent une politique de turcification. La nation turque est de plus en plus vue comme une nation colonisatrice. Le comité est accusé de malmener l'islam en malmenant la langue arabe. Jusqu'en 1913 il y a une opposition. L'entente libérale s'oppose au CUP. En janvier 1913, le coup d'état militaire ramène le CUP au pouvoir à la Sublime Porte. C'est le CUP transformé en parti qui gouverne collégiallement. 3 hommes importants : Enver Pacha (ministre de la guerre), Djemal Pacha (ministre de la marine) et Talaat Pacha (ministre de l'intérieur). L'idéologie jeune turcs subit des mutations : ils sont sollicités par le nationalisme turc comme Yusuf Akcura qui a inspiré le panturquisme (union de tous les turcs) et Ziya Gökalp. Mais les jeune‐turcs restent fidèles au panislamisme et Enver Pacha est le représentant de cette tendance. Enver est un des héros musulmans. A partir de 1911, la guerre va reprendre et va durer jusqu'à la victoire sur les grecs en 1922. La guerre se fait aussi contre les Italiens de septembre 1911 à Octobre 1912 : c'est la guerre de Tripolitaine. Les Italiens entreprennent la conquête de la Tripolitaine qui était sous souveraineté ottomane (Afrique du Nord). Les Balkans sont en ébullition à cause de la guerre des Balkans en octobre 1912 ==> juillet 1913. Il y a deux guerres balkaniques. Lors de la première l'Empire ottoman affronte la Grèce, la Serbie, le Monténégro et la Bulgarie. L'enjeu est la Macédoine. A partir de 1913 elle devient grecque. Les ottomans perdent la Macédoine et la Thrace. La 2ème guerre balkanique se passe entre la Grèce, la Serbie, et le Monténégro contre la Bulgarie. Les Ottomans vont reconquérir Edirne en Thrace. C'est la fin de la Turquie d'Europe en juillet 1913. L'empire Ottoman s'engage dans la guerre en 1914 aux côtés de l'Autriche Hongrie et de l'Allemagne même si parmi les jeune‐turcs il y avait des partisans de la France et de L'Angleterre comme Djamal Pacha. Ils choisissent tout de même les puissances centrales, par peur de la Russie. Ils veulent regagner les territoires perdus dans le Caucase en 1878. Une nouvelle période, tragique pour l'Empire Ottoman va s'ouvrir. La transition de l'Etat impérial Ottoman à la République turque 3 étapes se succèdent : 
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L'entrée en guerre de l'Empire Ottoman les années 1915‐1918 qui voient l'implosion d'un Empire multinational et ses conséquences politiques (le génocide arménien et la révolte arabe). Les conséquences de la guerre et de la défaite. I.
L'Empire Ottoman entre dans une guerre totale (années 1914‐1915) Entre en guerre contre la France, l'Angleterre et la Russie. Il y a deux mesures symboliques à retenir à l'entrée de la guerre : l'abolition des Capitulations unilatéralement par l'Empire Ottoman le 9 septembre 1914 ; l'appel au Djihad (guerre sainte) que lance le sultan calife le 23 novembre 1914. Cet appel vise les musulmans de l'Empire et les musulmans non ottomans des empires coloniauxrusses, anglais (comme les musulmans d'Inde, de la Volga, de la Crimée les algériens et les égyptiens). Le but est de sapper la loyauté des musulmans dans les puissances de l'Entente. Une dois engagé dans la guerre, l'Empire ottoman envoie ses troupes sur 4 fronts : 
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Le Caucase : lieux de massacres arméniens la Mésopotamie : dès novembre 1914 les troupes britanniques débarquent à Bassorah et ont pour objectif de remonter vers le nord pour livéer les provinces de Mésopotamie du joug ottoman. La Syrie Palestine : Djamal organise une grande offensive contre les anglais en Egypte pour l'hiver 14‐15 qui est un échec. Les Dardannelles : en février 1915, près du détroit, l'offensive près de Gallipoli a pour but de faire tomber Istanbul et donc l'Empire Ottoman. Elle dure plusieurs mois et est très meurtrière. Elle montre que les forces de l'entente avaient sous‐estimé celles de l'Empire Ottoman. Les défaites ottomanes se sont accumulées mais le front des Dardannelles a resisté quelques mois. Les Anglais entrent à Bagdad en 1917. La préservation de l'Empire Ottoman n'est plus à l'ordre du jour, les puissances envisagent de se partager les territoires de l'Empire. Les populations civiles sont très intégrées, on mobilise l'arrière. La propagande et le nationalisme turcs sont exacerbés. Des mesures en faveur de la laïcisation sont prises et il y a la possibilité pour les femmes musulmanes de demander le divorce. Les victimes sont très nombreuses : les nationalistes sont réprimés, on déporte les personnes indésirables, la famine est organisée dans la montagne du Liban (bloccus). Les populations kurdes souffrent et il y a des problèmes de ravitaillement à Istanbul. La population arménienne est victime d'un génocide en 1915‐1916. II.
Le génocide arménien acteur de l'implosion d'un Empire multinational. Au début du mois d'Avril 1915, les Russes menacent l'Anatolie orientale. Les soldats arméniens sont d'abord démobilisés puis il y a eu des déportations et des massacres. Les déportations ont d'abord lieu en Cilicie et en Anatolie orientale. Les hommes sont séparés du reste de la population puis massacrés. Les enfants, femmes et vieillards sont évacués vers Alep entre juin et août 1915. Après août 1915, les Arméniens de l'Anatolie occidentale sont déportés vers Alep à leur tour. D'Alep, ils sont réacheminés vers Damas ou au pire vers l'Euphrate et Deir el Zor où il y a eu de nombreux assassinats. Des bandes de tueurs à la solde du CUP sont engagés. La controverse de cet évènement est très ancienne : il existe deux thèses : 
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tout d'abord la thèse des autorités turques est celle d'un déplacement dramatique mais circonstantiel à cause des Russes. Il existait cette peur que les Arméniens pactisent avec les Russes. La thèse du génocide existe dès 1915 même si le mot n'existe pas encore, qui est l'extermination intentionnelle du peuple arménien. Il y a aussi une controverse à propos du nombre de victimes (entre 800 000 et 1 200 000), la nécessité militaire de l'évacuation car les partisans de la thèse génocidaire ont dit que les déportations ont touché des populations loin du front, celle d'une intention criminelle niée par les officiers turcs, mais la responsabilité du CUP ne fait aucun doute. Les déportations et les massacres sont réalisés par l'organisation spéciale formée autour d'Enver Pacha en 1913. Il execute les basses taches du CUP. Il y a un caractère nationaliste aux évènements. Le peuple arménien est vu comme concurrent et un obstacle à l'union des turcs d'Anatolie. Il y a aussi un mépris pour ce peuple qui n'est pas nouveau (Gavur) car ce peuple a été dynamisé pa r les tanzimat et qui possède des mouvements nationalistes virulents. Le génocide a lieu à une période où l'Empire est menacé et il ne faut pas négliger le traumatisme des guerres balkaniques. Il y a une grande présence de turcs réfugiés des guerres sur les terres d'Anatolie où il y a eu le massacre. Le caractère multiconfessionnel et multiethnique de l'Anatolie s'estompe; En 1927 il n'y a plus que 70 000 Arméniens alors qu'il y en avait plus d'un million avant. III.
La révolte arabe L'agitation de la péninsule arabique est ancienne à cause des ambitions de la tribu des Saoud et des difficultés ottomanes au Yémen. Dans cette révolte, la souveraineté ottomane est remise en cause. Le point de départ est le Hedjaz qui était pourtant bien en main par les Turcs. La révolte a la caution de Hussein, chérif de la Mecque car il est de la famille des Hachémites il est donc gardien des sanctuaires de la Mecque et de Médine depuis 1908. Il n'exerce néanmoins aucune souveraineté sur ces lieux saints. Il prend la direction des opérations. L'objectif de la révolte est clairement politique car Hussein veut un royaume arabe et est en contact avec les nationalistes syriens. Il veut un soutien extérieur car seul il ne peut soulever que des bédouins. Il s'appuie donc sur la Grande Bretagne. La révolte s'inscrit dans la stratégie des anglais pour gagner la guerre en ouvrant un nouveau front pour disperser les forces ottomanes. La révolte éclate en juin 1916. Elle est vue comme une trahison et montre l'échec de l'appel au Djihad. Elle éclate dans le Hedjaz, remonte vers la Syrie et s'organise autour de la voie de chemin de fer Damas ==> Médine (symbole du panislamisme hamidien). A partir de 1917 il y a une grande offensive britannique (qui était en Egypte) vers la Syrie‐Palestine ; ils atteignent Jérusamel en 1917 et Damas en 1918. Le nationalisme arabe s'affirme. La révolte est vue comme l'acte de la naissance de la nation arabe. La délégation du Hedjaz est admise à la conférence de la Paix en étant dirigée par Faysal, le fils polyglotte de Hussein. La grande question concerne le sort de la Syrie. La capitulation de l'Empire ottoman a lieu le 30 octobre 1918 et l'armistice est signé à Moudros. IV.
La succession de l'Empire Ottoman (1918‐1924) A ce moment là, c'est un empire multinational et multiconfessionnel qui disparait au profit d'un état laïque. a) un territoire recomposé Les provinces arabes sont perdues pour les Ottomans. Le Hedjaz est désormais indépendant aux mains de Hussein. Il est convoité par Abd Al Aziz, le chef de la tribu des Saoud qui va le reconquérir en 1925‐1926 ; il est le futur roi de l'Arabie Saoudite. La Syrie et la Mésopotamie sont occupés par les britanniques et les français. En 1920, des mandats internationnaux leurs sont accordés. C'est ce qui va conduire à la naissance de la Syrie, de l'Iran, de l'Irak et de la Transjordanie. En 1918, l'Empire Ottoman se réduit à l'Anatolie puis elle est occupée par les vainqueurs. La 10 août 1920, il accepte le traité de Sèvres qui dépèce l'Anatolie et états kurdes, grecs et arméniens. La résistance turque s'organise autour de Mustapha Kemal Pacha (1881‐1938). Son objectif militaire et politique est de renoncer à l'Empire et de créer un nouvel état de nation turque. Les résistances sont en rupture avec le gouvernement officiel. Elles se réclament d'un gouvernement national établi à Ankara (Angora) en avril 1920. Une assemblée législative se forme. La guerre de libération est déclenchée et défait l'armée du royaume de Grèce en 1922. en 1923, le traité de Lausanne remplace le traité de Sèvres et crée un état républicain : la Turquie. b) une recomposition institutionnelle Le sultanat est aboli en novembre 1922 et le califat en 1923. La nouvelle capitale est Ankara et l'Islam n'est plus la religion d'Etat mais elle est presque la religion unique. c.
une recomposition confessionnelle. Le pays se vide des non‐musulmans. Les grecs d'anatolie ont été échangés avec les musulmans de Grèce. Les grecs, les arméniens et les juifs sont considérés comme minoritaires.* La question palestinienne et la création d'Israel (1917‐1949) 1917 : déclaration de Balfour La palestine est la partie sud des pays de Syrie = Biladal sham Dans l'empire ottoman, il n'y avait pas de territoire appelé palestine. C'est l'intervention des puissances qui va poser la question de la Palestine comme entité politique. Les accords Sykes‐Picot n'ont jamais été appliqués. Ils prévoyaient que la Palestine soit un territoire international. Mais elle est restée sous contrôle des Anglais. La question qui engage la Palestine est liée à sa population (majoritairement arabophone et musulmane mais il y a aussi chrétiens et juifs Séfarades) et à l'immigration (immigrants européens venus dans les années 1860‐1880 majoritairement des juifs d'Europe de l'est ayant le projet du sionisme en concurrence avec l'Empire ottoman et dès la disparition de ce dernier, en concurrence avec la création d'un état arabe). Le sionisme : mouvement apparu dès les années 1880, fondé sur l'identité juive et dont l'objet est la création en Palestine, d'un état juif ou d'un état pour les juifs. Le nom sionisme est formé sur un nom propre Sion, qui est la ville de Jérusalem battie sur une colinne. Ce nom fait référence à la nostalgie de la terre de Jérusalem évoquée dans des psaumes très célèbreset la phrase : "l'an prochain à Jérusalem" illustre bien cette nostalgie. Il y a toujours eu une petite immigration juive en Palestine. Le sionisme qui apparait n'a plus rien à voir avec la nostalgie mais c'est un véritable nationalisme juif qui émerge. Les sionistes ne sont pas majoritaires en Palestine. Selon le sionisme, l'émancipation du peuple juif doit se faire par son retour sur la terre originelle. Il y a un développement de l'antisémitisme et de l'anthropologie raciale. Dans les années 1880 la colonisation européenne est à son apogée. Il y a un débat sur la nature coloniale du sionisme. Dans les années 1890, l'affaire Dreyfus réalise un tournant qui démontre les limites de l'assimilation. Theodor Herzl (1860‐1904) a marqué l'histoire du sionisme en publiant le manifeste du sionisme, l'Etat des Juifs en 1896, qui réclame une solution moderne à un problème moderne. Pour lui, la priorité est la constitution d'un Etat juif, peu importe si c'est à Jérusalem ou non. La création de la société juive serait l'état en devenir. Il met en avant la nécessité d'une organisation politique pour représenter les juifs face aux puissances. Cette organisation sera dotée de pouvoirs politiques et diplomatiques. 1897 : congrès sioniste à Bâle avec la mise en oeuvre d'une organisation sioniste mondiale. Le siège est à Bâle et représente les juifs. Il est le modèle de l'organisation nationaliste. Durant la première guerre mondiale, les sionistes se rapprochent de la Grande Bretagne car elle tend à devenir la grande maitresse du Moyen Orient. La Grande Bretagne en retour va appyer le mouvement sioniste car il sert ses propres intérêts dans la région de Palestine (les Anglais vont toujours remettre en cause les accords Sykes Picot). La Grande Bretagne est déjà la maitresse de l'Egypte depuis 1882 et est en train de prendre position en Mésopotamie et souhaite établir un contrôle strict en Palestine. Durant l'été 1917, les Anglais lançent une grande offensive en Syrie Palestine. En se rapprochant des sionistes les Anglais entendaient limiter les prétentions française en palestine. Ils font des promesses aux sionistes, en espérant par la même occasion toucher les juifs de Russie et des Etats unis. Celui qui perçoit le premier l'intérêt de la Grande Bretagne est le sioniste Haïm Weizmann, chimiste russe en Grande Bretagne, qui l'utilise pour améliorer son armement naval. Il est le principal artisan de la déclaration de Balfour le 2 novembre 1917. Arthur Balfour envoie une lettre à un sioniste anglais lord Walter Rotschild qui est en faveur de l'établissement d'un foyer national (nationalhome en anglais) pour le peuple juif en Palestine. C'est un engagement qui dépend de l'issue de la guerre. La déclaration Balfor est officialisée et légalisée par l'établissement d'un mandat britannique par la SDN. Mandat : forme de tutelle mise en place après la première guerre mondiale sous l'égide de la SDN. La SDN est constituée en 1919. Le pacte de la SDN sert de préambule au traité de Versailles de 1919. Les territoires où l'on envisage des tutelles de pays ont lieu car ces pays sont considérés comme pas assez développés pour se diriger eux même. C'est la SDN qui distribue les mandats. L'article 22 établit une hierarchie des pays qui ne sont pas assez développés pour se diriger eux memes. Les pays arabes sont en tête de cette liste. Le nouveau droit international vient légitimer cette présence au Moyen Orient. 1920 : conférence interalliés à San Remo qui répartit les mandats. La France obtient un mandat en Syrie et au Liban et la Grande Bretagne obtient un mandat en Mésopotamie et en Palestine. Le mandat palestinien sert à mettre en place la déclaration Balfour, officialisée dès 1922 dans la charte du mandat britannique en Palestine. Les Anglais doivent favoriser l'épanouissement du foyer juif. L'est du jourdain doit devenir un état arabe. L'émir de Transjordanie, Abdallah, fils de Hussein. Les arabes étaient mécontents car très largements majoritaires 650 000 arabes contre 50 000 juifs en Palestine soit 13 %. La plupart de ces juifs sont des immigrants ashkénazes. Les arabes dénient à la minorité juive une communauté nationale. Pour eux il s'agit d'une minorité religieuse à l'instar des millet. La question palestinienne soulève deux problèmes : comment favoriser l'épanouissement juif sans léser les arabes ? Comment organiser un territoire disputé entre deux nations ? L'établissement juif a augmenté durant l'entre deux guerres. Le pourcentage de juifs passe à 33 %. Les arabes sont de plus en plus exaspérés. La politique mandataire se révèle un échec. La grande Bretagne remet son mandat à l'ONU. En 1947, l'ONU propose un plan de partage. En 1948, Israël est crée. Les réfugiés palestiniens posent un problème. I.
La Palestine dans l'entre deux guerres : la croissance du Yichouv et le refus arabe du foyer national juif. Yichouv = établissement juif en Palestine. En 1939, les juifs sont 30% en Palestine grâce à la reprise de l'immigration. Ceux qui sont arrivés entre 1919 et 1923 sont des pionniers très politisés. Ceux des années 1930 viennent de l'Europe de l'est, d'Allemagne, du Yémen et d'Irak. Parmi les juifs de Palestine il y a des non‐sionistes comme David Bengourion. Il y a un accroissement de la politisation et de l'institutionalisation. Les structures étatiques sont en construction. L'Organisation Sioniste Mondiale est dirigée par Haïm Weizmann, représentée par l'agence juive, présidée par Ben Gourion. L'agence juive est l'éxecutive de l'organisation sioniste mondiale en Palestine. Une assemblée des colons (knesset) est mise en place dès la période mandataire ; ils possèdent des milices de défense (haganah). Le foyer juif a une grande action politique. L'idéologie sionsite valorise la conquête de la terre par les Juifs, valorisée par kiboutzim (exploitations collectives) où l'on limite le plus possible la main d'oeuvre arabe. Un puissant syndicat est le histadrouth. Bengourion (1886‐1973) est arrivé en Palestine avant la première guerre mondiale. Il a fait carrière dans le histadrouth et est président de l'agence juive en 1935. Les arabes sont hostiles à la création d'un état juif : 1920‐1921 : les violences sont tournées contre le principe du foyer national juif. 1929 : une nouvelle flambée de violence éclate après l'incident du mur des lamentations. C'est le début de la manipulation politique. Le mur des lamentations et l'esplanade des mosquées sont au même endroit. 1936‐1939 : les violences sont de plus en plus graves. Les réactions arabes amènent les Anglais à changer leur politique en changeant leur livre blanc. Le livre blanc de 1939 a été respecté. Il y a un réel souci d'équilibre entre les communautés arabes et juives, fixe les enjeux de la question palestinienne et de la mise en place d'un état‐nation unique, tout en fixant l'organisation territoriale de cette Palestine. Les formes de mobilisation arabes diffèrent : au congrès de janvier 1919, ils se réunissent en association multiconfessionelle arabo‐chrétienne. Ce congrès annonce que la Palestine est arabe. Le gouvernement arabe en Palestine est peu efficace car est dans une impasse. Dans les années 1920, les communautés arabes palestiniennes s'organisent autour de notables traditionnels (chérif, seyyed) dont la famille Hasseini. L'amiral Hasseini est un des principaux personnages de la communauté arabo‐palestinienne. La famille Hasseini a donné depuis les années 1920 des figures de leaders dans les droits des arabes palestiniens. La politisation est faible et les émeutes sont tournées contre les colons juifs. Dans les années 1930, la mobilisation prend des formes de plus en plus politisée. Elle s'en prend aux autorités mandataires. La fin du mandat voit la création d'une unité palestinienne. En 1931, l'amiral Hasseini réunit un congrès musulman à Jérusalem, qui est la première tentative pour transformer la cause palestinienne en grande cause musulmane. Istiqlal est un groupe d'indépendance qui met l'accent sur l'indépendance de la Palestine arabe. Une autre étape dans la politisation est l'apparition de partis politiques : le Parti arabe fondé par la famille de Hasseini. Ce sont en réalité des partis faibles car ils reflètent les divisions familiales qui sont perpétuées à travers ces partis politiques. Les notables sont coincés car ils doivent leur statut et leur autorité sociale aux mandataires. 1935 : un militantisme populaire se développe autour de Izz al‐Dîn al‐Qasam, jeune religieux (cheikh) qui mèle une action sociale et religieuse. Il prépare le combat contre les mandataires en menant des actions de guerilla. Il meurt au combat et devient donc un héros, il devient un fedayin c'est à dire celui qui sacrifie sa vie pour une cause juste. Les initiatives des notables sont relayées. Avril 1936 : le militantisme se mue en un vraie révolte qui se traduit par une grêve générale. Le haut comité arabe présidé par Hasseini va tenter de coopérer le mouvement. Les guerillas obligent les Anglais à régler la question. Une solution de partage est proposée en 1937 mais échoue. Les états arabes voisins condamnent la politique mandataire mais ils sont tous liés à cette politique par contrat. La révolte reprend pendant un an dans tout le pays, qui réussit grâce à une cohésion entre militants et civils (par intimidation). Les combattants portent la coiffure traditionelle, le keffieh qui devient le symbole de la lutte dans les années 1930. En Octobre 1938, une repression très féroce touche même les non‐combattants. Mais sur le plan politique la révolte est un succès car en mai 1939, un nouveau livre blanc est proposé et le partage est un échec. Ce livre blanc prévoit la fin progressive de l'immigration juive, interdit les transferts de terre et prévoit dans les 10 ans la création d'un état palestinien unique. Les sionistes vont tenter de mettre en échec le livre blanc. II.
L'échec de la politique mandataire (1939‐1947) L'état de l'épanouissement du foyer juif est réaffirmé lors d'un congrès à New‐York en 1942 dans l'hotel de Biltmore. En Palestine, la situation est contradictoire. D'une part il faut combattre le livre blanc comme s'il n'y avait pas la guerre et d'autre part, il faut faire la guerre comme s'il n'y avait pas le livre blanc. Les tensions ont lieu car il faut à la fois combattre et soutenir la Grande‐Bretagne. Les Juifs de Palestine participent à l'effort de guerre. En 1943‐1944, des juifs lancent des actions terroristes contre les mandataires. Elles sont d'abord lancées en dehors des autorités juives par l'Irgoun (organisation militaire nationale) et par le STERN. En juillet 1946, le quartier général britannique explose avec la participation de la haganah. Le génocide, shoa, renforce les convictions des sionistes car cela leur démontre l'insécurité des populations juives en Europe. Et dans ce contexte, la fin de l'immigration parait impossible. En 1947, l'affaire de l'Exodus est un bateau chargé d'immigrants qui part de Marseille et tente d'entrer en Palestine. Face aux sionistes, les arabes sont démunis. Les leaders palestiniens restent divisés. Hasseini est déconsidéré à cause des dispositions prises dans la guerre (avec l'Allemagne). Les Anglais envisagent de garder un temps le contrôle de la Palestine avec les Etats Unis, mais Truman soutient plutôt les sionistes. En février 1947, les Anglais s'en remettent à l'ONU (successeur de la SDN). III.
L'internationalisation de la question palestinienne : le plan de partage et ses conséquences (1947‐1949) L'ONU dépèche une comission d'enquête qui porte le nom d'UNSCOP (comité spécial des nations unies en Palestine) qui opère dans des conditions très difficiles. Il conclut au partagre de la Palestine . Cette décision est entérinée par un vote le 29 novembre 1947. L'assemblée générale des Nations Unies accepte le partage et prévoit la zone de jérusalem comme internationale + un état Juif et un état Arabe. Dans le territoire juif on compte 500 000 juifs et 400 000 arabes et dans le territoire arabe on compte 10 000 juifs et 700 000 arabes. L'hétérogénéité du territoire juif explique la polémique autour du départ des arabes. Le vote du plan de partage provoque des troubles en Palestine. L'Angleterre met fin à son mandat. Au début de l'année 1948, les arabes font des guerillas. Les arabes ont l'avantage au début puis en avril les juifs ont une position plus offensive car ils recoivent l'aide de la diaspora qui mobilise les jeunes. Ils prennent le contrôle de Jaffa, Haïfa, Tiberiad. Le 14 mai 1948, l'état juif est procclamé à Tel Aviv sous le nom de l'état d'Israel. Le 15 mai les Anglais partent. Les sioniste ne fixent pas de frontières. Le 15 mai, Israël est attaqué par les pays arabes voisins. La victoire est sans conteste à Israël qui obtient alors un territoire plus grand que ce qui était attribué par le plan de partage. Les lignes armistices font les frontières de l'état d'Israel : la ligne verte. Aucun état arabe ne voit le jour. La bande de Gaza et la Cisjordanie ne sont pas concquises par Israël. La Cisjordanie est annexée par la Jordanie. La Transjordanie se transforme en Jordanie et esy souveraine sur les deux rives du Jourdain. Entre 700 000 et 900 000 arabes réfugiés s'installent à Gaza ou en Cisjordanie ou dans les pays arabes voisins. Cette période est l'une des périodes les plus controversées du conflit israelo‐palestinien. 1947‐1949 : la formation de l'état dit légitime par les israeliens est reconnu internationalement. Pour les sionistes, la naissance d'Israël réalise enfin la nation juive. Cela efface la douleur de l'exil et de la diapora. La guerre devient une guerre d'indépendance. Pour les arabes, 1948 est l'année de la catastrophe : nakba car pas d'état arabe et beaucoup de réfugiés. Ceci légitime les luttes des décennies suivantes. Mars‐mai 1948 : exode. Le 9 avril 1948, 250 civils sont massacrés à Beir Yassin. Cet évènement est interprété comme une véritable expulsion des arabes car on s'en prend aussi aux civils. Cette thèse est réfutée du côté israelien ; les juifs disent être en position défensive et si les arabes sont partis c'est volontairement, incités par les radios arabes. A partir des années 1980, il y a un rapprochement entre les deux thèses. De nouveaux historins israeliens dontBenny Morris se sotn interessés au problème des réfugiés arabes et ont montré que de telles radios n'existaient pas et que par contre l'intimidation était présente. Le débat s'est alors élargi à la nature du sionisme et a engendré des débats très polémiques dans les années 1980. Des Qadjars aux Pahlavis, les transformations de l'état iranien (1906‐1925) 1ère partie : autour des révoltes constitutionnalistes. Cet empire d'Iran est plus faible et moins riche que l'Empire ottoman mais se transforme beaucoup. 1906‐1909 : les réformes se muent en révolutions. Deux révolutions ont permis de doter l'Empire d'une Constitution. Un changement dynastique en 1925, a lieu, la dynastie des Qadjars remplace la dynastie des Pahlavis. Reza Pahlavi est arrivé par un coup d'état en 1921. A la fin du XIXe siècle, l'Iran est un état réformé mais fragile. Il a un très vaste territoire avec un peuplement multiéthnique et linguistique. C'est la langue persane qui est la plus parlée (mais persans ne sont pas majoritaires). Il y a aussi des turcophones (azeris), des peuples de langue turque (dans la région de l'Azerbaïdjan iranien dont la ville principale est Tabriz). Il y a aussi des Arméniens à Ispahan. Sur le plan religieux, 85 % de le population musulmane est shiite. Les 15 % restants sont sunnites, des minorités chrétiennes arméniennes, des nestoriens, des juifs, des fidèles du zoroastrisme. Le shiisme modèle la culture iranienne et est la religion d'état. C'est à la fin du XVIII e siècle que les Qadjars arrivent au pouvoir. La dynastie turkmène a établi son pouvoir à Téhéran. C'est un pays où les tribus rassemblent un quart de la population. Les luttes de clan restent vives. Le souverain porte le titre de Chah ; c'est un empereur souverain. Il prélève l'impôt, doit organiser la défense du pays et doit composer avec les élites sociales, les gouverneurs de province (qui jouissent dans les faits d'un grand pouvoir), les ulémas, avec l'élite économique du pays : les bazarîs, ce sont les grands négociants. Dans la confession shiite, les ulémas sont les représentants de l'imam caché (le 12e). Ils jouissent des prérogatives de l'imam en attendant son retour. Ils sont habilités à réaliser l'ijtihad (effort d'interprétation de la loi islamique), ils avaient la possibilité de recouvrir le rôle du moujtahid. Il faut être un uléma avancé pour être mujtahid. On parle quelques fois du clergé shiite car il est très hierarchisé : du mollah à l'ayatollah (qui peuvent alors être des Mujtahid) qui ont un rôle social et économique majeur. Chaque fidèle doit se choisir un Mujtahid comme modèle à suivre (pôle d'imitation). Ce sont eux qui prélèvent la ZAQAT. Cet empire n'est pas resté à l'écart du mouvement réformiste de l'empire ottoman. Le renforcement du pouvoir de NASER‐ED‐DIN (1848‐1896) mène à une politique de réformes pour la préservation de l'Empire. L'empire d'Iran est coincé entre deux Empires coloniaux : l'Empire russe et l'Empire britannique des Indes. L'Iran n'a pas d'armée permanente dans les années 1920. La première unité stable est créée vers 1879, c'est une armée à l'européenne appelée la garde cosaque. Aucune ligne de chemin de fer n'existe en Iran. Le programme éducatif est très limité. L'instruction publique est laissée à l'initiative locale ou étrangère. Il y a aucune évolution vers le parlementarisme. La politiques réformiste est plus limitée que dans l'Empire ottoman. A la fin du XIXe siècle, l'Iran est dépendant économiquement et financièrement. La balance commerciale est déficitaire, l'Iran exporte des matières premières et importe des produits manufacturés. L'exploitation des ressources nationales sont concédées à des compagnies. La zone d'influence est russe au nord et britannique au Sud. Il existe une opinion opposante iranienne récente à Istanbul et à Londres. Ce sont des ulémas, des diplomates et traitent du patriotisme et de la diminution du pouvoir autocratique. Le patriotisme unit beaucoup les iraniens. La limitation du pouvoir royal royal est débattue par les libéraux qui pensent que le gouvernement juste est l'idéal de l'Islam. Dès les années 1890, la situation est pré‐révolutionnaire. En 1891, il y a une mobilisation massive contre la concession des tabacs à un ressortissant britannique. La mobilisation a lieu car le secteur était déjà bien exploité par les locaux. La mobilisation présente un trait nouveau : c'est une mobilisation populaire encadrée par un opposant. Jamal al‐Din dit al‐Afghani (1839‐1897), est un persan shiite qui s'est fait passé pour un afghan. C'est le philosophe qui a formé des disciples au Caire. Il est connu comme le précurseur du salafisme. Il est l'incarnation du panislamisme pour l'européen. Il s'oppose à la domination coloniale et à l'impérialisme européen. Il intervient dans la mobilisation, aidé par le clergé. La mobilisation prend la forme de boycott du tabac. Opération de boycott est légitimée par une fatwa. L'enjeu est la maitrise des ressources naturelles agricoles. La question de la gestion du pétrole sera la grande question iranienne après la seconde guerre mondiale. La contestation du pouvoir peut être subversive. En 1896, l'assassinat du Chah a sûrement été influencé par Djamal. C'est sous le rêgne des successeurs que la révolution va éclater. Ce qui déclenche la révolution : 
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la politique réformiste reprend par un budget strict : plus d'impôts et la réogarnisation des douanes est confiée à un belge, ce qui suscite la contestation. En 1905, la Russie est très occupée par la défaite au Japon et sa révolution. La victoire du Japon est vue comme une lueur d'espoir. Elle accrédite des idées pre‐révolutionaires. Les mobilisations sont plus durables et plus étendues géographiquement (Téhéran, Tabriz). Le régime change en Août 1906 ; le chah cède et annonce la réunion d'une assemblée (majles). Ce mot désigne le Parlement en persan. Il se réunit pour la première fois en octobre 1906. Le nouveau régime est menacé, le Parlement est fermé en 1908. Un mouvement armé en 1909 part de Tabriz et va faire pression sur le Chah à Téheran pour le rétablissement du régime constitutionaliste. Le nouveau parlement élu en 1909 est très actif. Il est dissous sous la pression des russes en 1911, car les russes prétendent prendre en main les finances du pays. A partir de 1911, le nouveau régime ne fonctionne plus. Il y a un nouveau Parlement en 1914 mais la guerre accélère le désordre. L'iran va avoir du mal à faire respecter sa neutralité pendant la seconde guerre mondiale. L'Iran sort très faible de la guerre avec des provinces entières qui menacent de faire cessession. Les Anglais entendent placer un protectorat sur Iran. Ils se posent en garant de la protection du chah mais l'opposition iranienne existe toujours. Donc les Anglais envisagent de se rallier à un pouvoir local fort et qui pourrait ramener la stabilité. Ils ont sûrement à voir avec le coup d'état d'un officier de la garde cosaque, Réza qui vient au pouvoir. Il entre d'abord au gouvernemenr en tant que ministre de la guerre. Puis il devient premier ministre du Chah. La nouvelle dynastie sera au pouvoir jusqu'en 1979. Supplément du cours : DES QADJARS AUX PAHLAVIS, LES TRANSFORMATIONS DE L’ETAT IRANIEN (1890‐1925) Ce cours va à la rencontre de l’autre grand Empire qui organise politiquement et territorialement le Moyen‐Orient au début du XXe siècle à côté de l’Empire ottoman : l’Iran, ou la Perse comme l’on disait dans les chancelleries européennes jusqu’en 1935. C’est un Etat plus faible et moins riche que l’Empire ottoman mais qui, contrairement à lui, ne disparaît pas dans les premières décennies du XXe siècle. Il se transforme en revanche profondément, selon une chronologie comparable à celle de la fin de l’Empire ottoman, avec des tournants qui se situent dans les années 1900 et à l’époque de la Première Guerre mondiale. A la fin du XIXe siècle, l’Iran se présente comme un Etat réformé qui va bientôt connaître un changement de régime. Au terme de deux révolutions (1906 et 1909), il devient une monarchie constitutionnelle au fonctionnement cependant chaotique. La Première Guerre mondiale déstabilise profondément l’Empire malgré sa neutralité affichée. En 1919, il est au bord de l’implosion et son souverain, le chah, prêt à accepter une protection étrangère. Dans ces circonstances, un coup d’Etat amène au pouvoir un officier énergique du nom de Reza : il va fonder une nouvelle dynastie, la dynastie des Pahlavis, et réorienter le régime vers une dictature royale à caractère progressiste, assez comparable au régime kémaliste en Turquie. Ce sont les grandes étapes de cette transformation que le cours retrace en trois parties : ‐L’Iran à la fin du XIXe siècle : un Etat réformé mais fragile ‐Les révolutions constitutionnalistes (1906‐1911) ‐Vers un changement dynastique : la fin des Qadjars I. L’Iran à la fin du XIXe siècle: un Etat réformé mais fragile 1. Le territoire et les hommes L’Iran a les traits d’un Empire : c’est un pays très vaste, à caractère multiethnique et multilinguistique. L’élément persan est dominant en nombre et sur le plan culturel, sans être cependant majoritaire. A côté de lui, on trouve de nombreux locuteurs des différentes langues de la famille iranienne (kurde par exemple.). Il y a aussi des turcophones (principalement des Azéris, 25% de la population) et des arabophones, ainsi que des Arméniens (Ispahan). 85% de la population est musulmane chiite, le reste sunnite, avec des minorités juives, chrétiennes de différentes confessions, et zoroastriennes. La cohésion religieuse et politique de l’Iran remonte au XVIe siècle, avec l’instauration de la dynastie des Safavides. Ces derniers ont fait du chiisme la religion officielle et ont renforcé le pouvoir d’Etat, ce que symbolise leur capitale, Ispahan, au centre du pays. A côté de la vieille ville, ils ont construit une véritable cité impériale autour d’une immense place qui reste l’un des joyaux de l’art architectural iranien. Depuis la fin du XVIIIe siècle, le pouvoir est entre les mains des Qadjars, vaste tribu d’origine turkmène qui a transporté sa capitale à Téhéran. L’autorité étatique reste fragile dans un pays immense, diversifié sur le plan ethnique et où les tribus sont une réalité vivante : elles rassemblent encore au début du XXe siècle un quart de la population. Le pouvoir lui‐même, on vient de le dire, est d’origine tribale et les luttes de clans sont vives au sein de la dynastie régnante. Le rôle principal du souverain, le chah, est de prélever l’impôt et d’organiser la défense de l’Empire en négociant avec les tribus pour recruter des combattants. 2. Des réformes limitées L’Iran n’est cependant pas resté à l’écart du mouvement réformiste observable dans l’Empire ottoman au XIXe siècle. Il s’est engagé à son tour dans une politique de renforcement du pouvoir d’Etat, principalement sous le long règne de Nâser ed‐Dîn (1848‐1896). Plusieurs facteurs expliquent cette politique : ∙ la volonté du chah de sauvegarder son indépendance et de préserver son territoire menacé par la constitution des Empires coloniaux russe et britannique (avance russe dans le Caucase et en Asie centrale ; britannique dans le golfe Persique et en Afghanistan) ; ∙ l’influence européenne dans le domaine des idées (Nâser ed‐Dîn Châh lui‐même a voyagé en Europe en 1873 et en 1889) ; ∙ la prédication, à partir de 1844, d’une nouvelle religion, le babisme, qui défie le chiisme d’Etat ; ∙ le modèle ottoman enfin, très largement médité. Les réalisations sont limitées et irrégulières dans le temps : rien à voir avec les Tanzîmât ottomanes. 
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Pas vraiment d’armée permanente : la première unité stable et entraînée de façon moderne par des instructeurs russes est la Garde cosaque créée en 1879 ; aucune infrastructure ferroviaire ; un programme éducatif limité à la formation des fonctionnaires et des officiers, le reste étant laissé à l’initiative privée locale ou étrangère ; aucune évolution du régime vers le parlementarisme dont Nâser ed‐Dîn se méfie par‐dessus tout. L’Iran se trouve de plus dans une situation de dépendance économique et financière : la balance commerciale est déficitaire (le pays exporte des matières premières et importe en retour des produits manufacturés plus chers), la dette est très élevée, l’exploitation ressources naturelles concédée à des compagnies étrangères ; des zones d’influence, russe au Nord et britannique au Sud‐
Est, se constituent. 3. Une société qui bouge Les réformes ont pourtant un grand impact dans une société elle‐même en train de changer. Elles encouragent la naissance d’une opinion publique qui s’exprime de plus en plus à la fin du règne de Nâser ed‐Dîn, souvent depuis l’étranger (Istanbul ou Londres) pour contourner la censure. Cette opinion publique est constituée par l’élite instruite, des oulémas, des fonctionnaires et des notables. Les débats tournent autour de la validité et de l’efficacité des réformes. Les points les plus discutés sont : 1. la légitimité des emprunts aux modèles occidentaux ; on s’interroge sur la compatibilité entre l’islam et une modernité qui s’impose dans des normes étrangères ; 2. l’influence étrangère. Elle lève contre elle beaucoup d’Iraniens pour des raisons à la fois matérielles, culturelles et politiques 
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La situation de dépendance économique et financière déjà décrite lèse notamment les intérêts des bazaris (les négociants installés dans le cœur économique des villes, les bazars ou marchés), dont les produits sont concurrencés par les produits étrangers et qui voient les impôts augmenter en même temps que la dette publique. Avec l’influence étrangère, se diffuse par ailleurs un sentiment patriotique. Les appels en faveur de l’indépendance de l’Iran se multiplient dans des journaux et des libelles quand la censure ne règne pas. 3. le pouvoir du chah. Un désir croissant de liberté s’exprime dans l’opinion. L’absolutisme de Nâser ed‐Dîn est dénoncé avec des inflexions diverses : 
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pour les uns, il s’agit de faire régner la justice et de préserver la religion que l’occidentalisation paraît menacer ; pour d’autres, il faut transformer radicalement les structures politiques de l’Iran, faire en sorte que les Iraniens, de sujets, deviennent citoyens et participent à l’exercice du pouvoir. Dès les années 1890, un vent de contestation se lève. L’Iran se trouve dans une situation pré‐
révolutionnaire : à En 1891, a lieu une mobilisation massive contre la concession des tabacs à un ressortissant britannique. Ce secteur était déjà exploité par des propriétaires et des négociants locaux, d’où la très forte opposition que suscite la concession. Ce qui est intéressant et nouveau dans ce mouvement c’est : 
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son encadrement : le mécontentement est relayé et canalisé par un opposant réformiste très connu, Jamâl al‐Dîn al‐Afghânî (1839‐1897), figure de l’anti‐impérialisme musulman, et par une partie du clergé. La direction religieuse assurée traditionnellement par le haut clergé chiite tend à se politiser ; la forme de la mobilisation : un boycott du tabac soutenu par une fatwa cléricale (du mojtahed de Samarra) ; l’enjeu : la maîtrise des ressources naturelles et agricoles. On verra 50 ans plus tard le nationalisme iranien se focaliser sur le pétrole. à La mobilisation prend aussi des formes activistes et subversives aboutissant à l’assassinat du chah Nâser ed‐Dîn en 1896. C’est sous le règne de ses successeurs, Mozaffar ed‐Dîn (1896‐1907) et Mohammad Ali (1907‐1909), qu’ont lieu les véritables révolutions. II. Les révolutions constitutionnalistes 1. 1906, de la contestation à la révolution L’élément déclencheur de la révolution de 1906 est la reprise de la politique réformiste de l’Etat : une politique de rigueur budgétaire, assortie d’une réforme des douanes sous la houlette d’un expert belge qui a quasi les fonctions d’un ministre des finances. Cette politique catalyse les mécontentements. Contre elle, se dresse un mouvement à caractère nettement révolutionnaire, d’une autre nature que celui de 1891 : à Le contexte régional a changé : la Russie a été vaincue par le Japon et connaît elle‐même une révolution. Ces événements démontrent la supériorité du régime constitutionnel et détournent aussi la Russie des affaires iraniennes. à Les mobilisations sont bien plus massives, plus durables et plus étendues géographiquement qu’en 1891. De grandes manifestations ont lieu en décembre 1905 et surtout en juillet 1906, tant à Téhéran que dans les grandes villes de province, notamment à Tabriz. Elles mêlent la défense d’intérêts matériels, une exigence de justice et finalement la revendication d’une constitution à Le résultat de ces mobilisations est tangible : le régime change. En août 1906, cédant aux pressions des manifestants, le chah Mozaffar ed‐Dîn annonce la réunion d’une assemblée nationale élue (majles) qui fonctionne vite comme un Parlement et est chargée de préparer des lois constitutionnelles. 2) De la première à la deuxième révolution Le nouveau régime est néanmoins fragile. Comme dans l’Empire ottoman, une contre‐
révolution s’organise. Elle a le soutien du nouveau chah, Mohammad Ali, qui a succédé à Mozaffar ed‐Dîn mort en janvier 1907. Le Parlement est fermé en juin 1908. Les partisans de la constitution se ressaisissent pourtant. Une résistance armée s’organise, dont Tabriz est le foyer. Toutes les forces d’opposition à l’absolutisme du chah font alliance, soutenues par un vaste mouvement d’opinion : les révolutionnaires influencés par le socialisme russe, les démocrates, les libéraux, le clergé chiite réformiste, les tribus traditionnellement rétives à toutes les expressions du centralisme étatique. Une deuxième révolution se prépare, victorieuse en juillet 1909. Noter ici la concordance chronologique avec la révolution ottomane, interrompue en avril 1909 avant que l’armée de Macédoine n’intervienne à nouveau en faveur de la constitution. Les partisans de la constitution en Iran sont stimulés et légitimés par cet exemple. La révolution iranienne, cette fois, prend un tour insurrectionnel. A l’été 1909, donc, les forces d’opposition, armées, convergent vers Téhéran, s’emparent de la ville et forcent Mohammad Ali à abdiquer au profit de son jeune fils, Ahmad (1909‐
1925). Un nouveau Parlement est élu et se montre fort actif (par exemple, il ébauche d’une politique d’instruction publique qui sera développée sous Reza Pahlavi dans les années 1920 et 1930), mais il est dissous sous la pression russe en novembre 1911 sans que des élections soient immédiatement organisées. Les Russes sont en effet hostiles à la décision du Parlement de confier la réorganisation des finances publiques à une mission américaine. 3) Bilan des révolutions : un pays déstabilisé Au terme des révolutions constitutionnalistes de 1906 et 1909, l’Iran apparaît comme un pays déstabilisé. Comme dans l’Empire ottoman, l’ordre monarchique ancien a disparu. Un chah a été destitué ; son successeur est jeune et inexpérimenté ; la fonction se trouve désacralisée. Le nouveau régime ne fonctionne pas correctement pour autant. Les événements des années 1906 ont montré à quel point il était entravé par des facteurs internes et externes. à Par des facteurs internes 
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des difficultés inhérentes aux situations révolutionnaires : comment assurer le retour à l’ordre ? De 1906 à 1908, la pression s’est maintenue sur le Parlement à travers des clubs, des journaux, voire la subversion (assassinat du premier ministre après l’accord anglo‐russe du 30 août 1907) ; à partir de 1909, se pose la question du désarmement des troupes révolutionnaires qui ont assuré retour de la constitution ; l’opinion est extrêmement divisée sur les fondements du nouveau régime, la place de l’islam, le statut juridique des non‐musulmans, l’autonomie du Parlement civil par rapport aux interprètes de la loi islamique, les pouvoirs du chah, la nécessité d’une législation sociale. La constitution, en faveur de laquelle les opposants ont convergé en 1906 et 1909, est dotée de sens très différents : point de départ d’un régime laïc, parlementaire et libéral voire démocratique pour les uns ; moyen de mettre plus d’islam dans la législation pour d’autres. La confusion est entretenue par l’assimilation généralement faite, comme dans tous les pays musulmans de l’époque, entre la constitution et la chûrâ, la consultation à laquelle le Coran invite les croyants pour défendre l’intérêt de la communauté islamique. Autrement dit, une légitimation coranique de la constitution à l’européenne est recherchée. à Par des facteurs externes 
Le temps des révolutions correspond à la signature de l’accord anglo‐russe (1907) qui consacre le partage l’Iran en zones d’influence ; les autorités russes se méfient d’un changement de régime qui modifie le pouvoir du souverain et exacerbe le nationalisme iranien contre les intérêts étrangers. Les divisions internes sont donc profondes, le pouvoir central contesté, les pressions de la Russie et de la Grande‐Bretagne, qui ont pour elles la puissance économique et la force militaire, continuelles. La Première Guerre mondiale va accentuer ce désordre. Le retour à la stabilité et l’affirmation de la souveraineté iranienne se produiront dans les années 20, dans le cadre de la dictature progressiste d’un nouveau dynaste, Reza Pahlavi. III. Vers un changement dynastique : la fin des Qadjars 1) L’Iran dans la Première Guerre mondiale La Première Guerre mondiale révèle l’incapacité de l’Etat à se défendre et met le pays au bord du chaos. L’Iran est officiellement neutre mais se montre incapable de faire respecter cette neutralité. L’ampleur des intérêts de la Grande‐Bretagne et de la Russie amène leurs ennemis en Iran où ceux‐ci cherchent à les déstabiliser. Le Nord‐Ouest est ainsi le théâtre de combats entre Russes et Turcs ; les Allemands pratiquent de leur côté une politique de subversion des tribus contre les intérêts britanniques dans le golfe et dans l’Empire des Indes. A la fin de la guerre, la situation est anarchique ; des provinces font sécession, notamment l’Azerbaïdjan et le Gilan (au Sud de la Caspienne) où s’ébauchent des républiques démocratiques sous influence soviétique. La Grande‐Bretagne est en position de force après la révolution bolchevique, comme elle l’est du reste dans toute la région. La grande puissance du Moyen‐Orient, après la Première Guerre mondiale, c’est elle. Elle se présente en garante des frontières iraniennes. Le chah Ahmad et son gouvernement sont prêts à accepter sa protection. Un traité est préparé dans ce sens à l’été 1919 mais non mis en œuvre tant la population y est hostile. Cette situation favorise un coup d’Etat qui a lieu le 21 février 1921. 2) Le coup d’Etat du 21 février 1921 Il est préparé par des officiers de la Garde cosaque, principale force armée du pays. Le protagoniste est Reza Khan[1], né en 1878, un officier turkmène peu instruit mais très énergique. C’est un meneur d’hommes au patriotisme intransigeant. Au début, il agit en coopération avec les libéraux, partisans de l’instauration d’un régime parlementaire. Il ne prend pas la tête du gouvernement issu du coup d’Etat mais y entre comme ministre de la guerre. Le nouveau gouvernement est attendu sur sa politique étrangère. Il doit d’abord neutraliser les puissances britannique et soviétique. Dès le 26 février, un traité de neutralité et de non‐agression est signé avec l’URSS. Le traité de protectorat de 1919 avec la Grande‐Bretagne est par ailleurs dénoncé. Le coup d’Etat a toutefois presque sûrement reçu le soutien de la Grande‐Bretagne qui, dans l’incapacité politique de protéger le chah, s’est ralliée à la solution d’un pouvoir fort susceptible de ramener la stabilité en Iran. Comme ministre de la guerre, Reza prend vite de l’ascendant et devient l’homme fort du nouveau régime. Il lui revient la responsabilité d’organiser une armée permanente à partir des unités existantes (la Garde cosaque, la gendarmerie suédoise ‐ une unité créée avant la Première Guerre mondiale, sous la monarchie constitutionnelle ‐ et les South Persia Rifles levés par les Britanniques contre les menées allemandes pendant la guerre), et de rétablir l’autorité de l’Etat dans les provinces sécessionnistes. Garant de l’unité et de l’indépendance de l’Iran, il est désormais en position de se substituer aux Qadjars. 3) De la Garde cosaque au trône, l’ascension de Reza Khan L’ascension de Reza Khan se fait par étapes, notamment parce que le Parlement et les oulémas sont à ménager : à 28 octobre 1923 : Reza devient premier ministre. Ahmad Chah quitte l’Iran pour l’Europe. Officiellement, il est en voyage ; en réalité l’exil a déjà commencé pour lui. A la tête du gouvernement, Reza obtient du Parlement des réformes d’envergures qui signalent déjà les orientations de son régime : 
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la décision de construire le chemin de fer transiranien est prise (la ligne sera achevée en 1938) ; un nouveau calendrier est adopté. C’est un calendrier qui démarre bien avant l’Hégire en référence aux empires perses antéislamiques ; 
une loi oblige chaque Iranien à choisir un nom de famille. Reza choisit celui de Pahlavi (nom de la langue en vigueur sous la dynastie sassanide) ; Par ces mesures, les orientations du nouveau régime sont déjà fixées : 
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priorité aux voies de communication, garantes du développement économique et de la centralisation du pouvoir ; opposition à la tradition islamique et à l’ordre tribal ; exaltation de la grandeur nationale de l’Iran pour compenser l’occidentalisation. On rompt avec le passé mais on rétablit une continuité : celle de la monarchie iranienne. La rupture avec les Qadjars est évidente mais il est difficile d’instaurer une République. Les oulémas y sont hostiles, une bonne partie de l’opinion aussi. On craint une évolution comparable à celle de la Turquie (abolition du califat en 1924), ou pire, à celle de la Russie bolchevique (dont le régime est officiellement athée). L’évolution des empires voisins est donc un contre‐exemple. Reza s’engage alors à conserver la forme monarchique en Iran et donne des gages de piété (il lutte contre les babis et va en pèlerinage à Najaf, ancienne ville ottomane désormais en Irak qui abrite le tombeau de l’imam ‘Alî). à Une nouvelle étape est franchie le 31 octobre 1925 : Ahmad Chah, toujours absent, est déposé par le majles. Quelques semaines plus tard, le 12 décembre 1925, celui‐ci intronise Reza Pahlavi. Le nouveau chah jure de respecter la constitution, de préserver la foi islamique, de garantir l’indépendance du pays. Il est couronné en 1926. C’est le début d’un règne dictatorial et réformateur qui va durer jusqu’en 1941 et donner à l’Iran son visage moderne mais sans jamais rallier l’ensemble du clergé ni susciter l’adhésion profonde de la population. La raison tient sans doute au manque de liberté politique et à une idéologie qui s’est clairement érigée en rivale de la culture religieuse chiite dont les Iraniens étaient pétris. [1] Attention, Khan n’est pas un nom mais un titre d’origine mongole porté par les détenteurs de la force militaire. La Turquie et l'Iran dans l'entre deux guerres Ce sont des monarchies constitutionnelles. Ce sont des empires meurtris. L'Iran est neutre durant la guerre mais a été pris comme champs d'affrontements. La guerre a révélé l'absence d'autorité. Ce sont des régimes autoritaires, réformistes et nationalistes. Reza Pahlavi va à Ankara en 1934. Les élites réformistes iraniennes regardent vers l'Empire ottoman. En 1935, en Iran l'obligation de porter le chapeau pour les hommes apparait. Et en 1936, le dévoilement des femmes est imposé. I.
Des régimes autoritaires Il y a une crise de l'autorité politique, des menaces pèsent sur l'indépendance. IRAN : En 1919, le chah accepte le protectorat sur le Gilan et l'Azerbaïdjan. TURQUIE : en mai 1919, l'armée grecque débarque en Anatolie. Le contexte favorise l'émergence de pouvoirs nationalistes. Les guerres gréco‐turques sont en fait des guerres d'indépendance pour libérer l'Anatolie de l'occupation étrangère. Dès 1920, il y a un double pouvoir : un pouvoir légal et un pouvoir rival dirigé par Mustapha Kemal à Ankara. Il y a une réelle volonté de fonder un état de la nation turque. La rupture avec l'Empire ottoman se fait sur le plan politique et idéologique. 1923 : le traité de Lausanne. Un régime républicain se met en place. IRAN : 1921 : le coup d'état militaire empêche la mise en place d'un protectorat et un pouvoir fort est mis en place. Le coup d'état est politiquement animé par les libéraux avec l'aide de la garde cosaque. Reza Khan va devenir l'homme fort du régime ; il est le ministre de la guerre et conquiert la légitimité. En 1923, il est premier ministre et en 1925, il devient chah. Il n'y a pas de changement de régime mais un changement de dynastie. Les ulémas de l'Iran sont hostiles à la mise en place d'une république car cela est contraire à l'islam. Le régime est beaucoup plus autoritaire que la monarchie constitutionelle. Les dictatures sont personnelles mais il y a toujours un Parlement. Mustapha Kemal et Reza Khan sont des militaires de carrière. Mustapha Kemal est issu d'une élite turque ; il est très éduqué et a fait preuve d'une grande pédagogie pour expliquer la révolte tout en favorisant sa propagande. Reza Khan est quasiment illétré et est plus tranchant dans ses décisions. Turquie : Parti unique : parti républicain du peuple qui soutient le président. L'Iran et la Turquie sont des pays où a rêgné le culte de la personalité. En 1927, Mustapha Kemal prononce un immense discours le Nutuk, qui dure 36 heures. C'est le début du culte de la personnalité. Les choses ne sont pas aussi poussées en Iran. En 1936, il y a une cérémonie à l'Ecole Normale avec des institutrices dévoilées. II.
Des régimes réformistes Les dictatures visent à occidentaliser et laïciser. Les réformes sont profondes et touchent aux symboles religieux. Le système métrique et le calendrier grégorien sont adoptés en Turquie. Les réformes vont extrêmement loin dont l'enjeu est l'Islam. Il y a de nouveaux rapports entre Etat et religion. Dès 1924, en Turquie, le califat est aboli, le ministère des biens religieux (WAQFS) est supprimé, les tribunaux religieux disparaissent, un grand nombre de couvents soufis (TEKKE) sont fermés, les madrasa (écoles musulmanes qui forment les déservants du culte) passent sous contrôle de l'Etat. 1928 : l'Islam n'est plus la religion d'état. 1937 : la laïcité est inscrite dans la constitution. La laïcité turque est différente de la laïcité française, il n'y a pas de séparation entre l'église et l'état, l'état n'est pas neutre en matière de religion. Il y a la création d'institutions des affaires religieuses ==> diyanet Il revient à l'état de former et de payer un imam. L'homogénéité confessionnelle est plus importante. Le prône du vendredi est prononcé au nom de la République. L'appel à la prière est lançé en turc sous Mustapha Kemal. L'état turc invente une religion nationale et progressiste. L'identité turque se confond avec l'identité arabe sunnite. Les musulmans non sunnites ne sont pas comptabilisés dans les actes alors qu'ils sont très nombreux. En Iran, il y a un dédoublement des institutions étatiques. Il y a la création de tribunaux civils, le développement de l'instruction publique. Ces réformes visent àoccidentaliser la société par la transformation vestimentaires et des couvre‐chefs. En Turquie : le fez est interditet les hommes doivent porter un couvre‐chef à l'européenne. En Iran : dès 1935, l'adoption d'un chapeau à la place du kepi Pahlavi. Ceci montre l'autorité du régime. La loi sur les noms de famille dit que les hommes doivent avoir un nom de famille à l'européenne. Mustapha Kemal prend en 1935 le nom d'Atta Turc ; Reza Khan choisit le nom de Reza Pahlavi (ancienne langue iranienne avant la conquête islamique) en mettant en avant l'ancienneté de la monarchie iranienne. Le calendrier grégorien devient le seul calendrier. Le week end du samedi et dimanche fut instauré en Turquie. En Iran le calendrier officiel prend comme point de départ une date avant la naissance du Christ. L'alphabet latin est adopté en Turquie. La langue est épurée. En Iran, l'alphabet arabe est maintenu. Le thème de l'émancipation des femmes voit le jour. En Turquie, la polygamie et la répudiations sont interdites. Le divorce par consentement mutuel est instauré ainsi que l'instruction des filles, en 1934 les femmes obtiennent le droit d'élire des députés législatifs, le dévoilement, le droit de vote dans les années 1960. Les pays engagent un programme de développement économique. La Turquie adopte à partir de 1934 un système de plan est instauré. Cela arrive plus tard en Iran. Ces plans visent à équiper la Turquie. La grande réalisation iranienne est le chemin de fer trans‐iranien qui va de Téhéran au Golfe Persique. III.
Des régimes nationalistes Le régime nationaliste compense l'occidentalisation. Il y a une rupture avec le passé et le tribalisme mais l'idée de nation ets réaffirmé. La république turque produit un discours historique qui s'appuie sur les découvertes archéologiques, la parenté avec les Huns (c'est l'anthropologie raciale). Il y a le développement de l'idée de la langue turque comme langue matrice de toutes les langues. Ils justifient la création en Anatolie d'un état appelé Turquie. En 1924, les kurdes se révoltent à cause de leur précarité. La révolte est écrasée dans le sang. 3 minorités sont reconnues : grecques, armeniennes, juives. Les 2 pays ont une politique de mise à distance de l'étranger (russe). Il y a un rapprochement entre la Turquie et l'Iran qui font une alliance militaire en 1937. L'Egypte de 1882 à 1953 1956 : élection de Gamal Abd al Nasser en tant que président de la République d'Egypte. Depuis la fin du XVIII e siècle, l'Egypte tend à se constituer en état nation. Il y existe un gouvernement héréditaire à caractère monarchique protégé par la Grande‐Bretagne. Le protectorat britannique prend fin en 1922. Une monarchie constitutionnelle est établie en 1924. Dans l'entre deux guerres, il y a beaucoup de débats sur la nature de la société et de l'état. Ces débats ont lieu dans un climat de liberté politique. Le régime monarchique est renversé en 1952‐1953 par un coup d'état militaire qui affirme peu à peu un caractère révolutionnaire. 1936 est l'année où l'Egypte entre dans la SDN. En 1900, il y a plus de 11 millions d'habitants en Egypte, 14 millions en 1924, 20 millions en 1950. La terre d'Egypte est forte de son passé prestigieux, c'est un des centres de la culture arabe et islamique revalorisée par le prestige dal Azhar (mosquée du Xe siècle) qui a de plus en plus de poids dans l'enseignements aux 18e et 19e siècle, grâce aux réformes éducatrices. Le mot Nahda est l'expression du mouvement et de la renaissance culturelle et politique en Egypte. Dans l'entre deux guerres, l'Egypte est le pays vers lequel les nationalistes arabes se tournent. La ligue des états arabes a été créée à l'initiative des égyptiens. Son siège y a toujours été sauf entre 1979 et 1989 à cause de la paix avec Israël. C'est en Egypte que s'est formé le WAFD (délégation) ; c'est le premier parti de masse du monde musulman : il est le premier foyer de libéralisme politique et de l'islamisme naissant avec l'association des frères musulmans. Le coup d'état de 1952 a initié une ère révolutionnaire dans tout le monde arabe : Lybie, Irak, Transjordanie, Liban et Iran. I.
Etat et Nation en Egypte sous domination coloniale (1882‐1922) A) Un état protégé En 1882, l'Egypte fait office d'état protégé. C'est un état car juridiquement il fait toujours partie de l'Empire Ottoman mais possède dès le XIXè siècle les traits d'un état monarchique. L'expédition français sous Bonaparte en 1798 a aboutit à une occupation française qui a fait dégénerer le gouvernement. Le sytème mamelouk est alors détruit. L'officier ottoman Mehmet Ali se fait reconnaitre gouverneur en gardant ce pouvoir tout au long de sa vie et le rend héréditaire jusqu'en 1952. Les diplomates ont vu en lui un vice roi qui défiait le souverain ottoman et possédait son armée propre. Les gouverneurs de sa dynastie se font reconnaitre le titre de Khédive à partir de 1866 ce qui traduit un surcroît d'autonomie par rapport à l'Empire ottoman. Ils gèrent une politique de réformes dont l'objet est de créer un état en s'appuyant sur les élites arabes. L'état est fragile du fait de son statut juridique et cela s'aggrave à cause de la crise financière dès 1875. Cette crise finacière mute en crise politique et entraine l'occupatpn de la Grande‐Bretagne en 1882, pour rétablir l'autorité du khédive. L'occupation est dite temporaire mais dure et l'Egypte est en ralité un protectorat de la Grande bretagne. Un agent protecteur est présent et à tous les échelons de l'administration, il y a des conseillers britanniques. Le protectorat est confirmé en 1914 avec l'entrée en guerre et il y a la signature d'un vrai traité de protectorat avec le khédive. L'Egypte cesse alors de faire partie de l'Empire ottoman. B) Une nation En Egypte, il existe déjà un nationalisme structuré et conscient. Les hommes ne supportent plus la domination coloniale. Des partis nationalistes, formés de lettrés se forment autour de journaux. Ils tentent de définir la nation egyptienne. L'Egypte se définit alors comme une nation liant les habitants à la terre où ils vivent. Tous ceux qui choisissent de vivre en Egypte et renoncent à toute autre appartenance sont considérés comme égyptiens. Les revendications d'indépendance se reforcent. Ils demandent l'indépendance en échange d'une aide à la guerre. En 1918, le WAFD, demande que l'Egypte soit représentée à la conférence de la paix. Le WAFD est représenté par Saad Zoghloul mais il y a un refus de cette représentation à la conférence et les WAFD sont arretés. Il s'en suit de grandes manifestations en mars 1919 qui sont une révolte à caractère national et multiconfessionnelle car on compte en leurs rangs des coptes ; des femmes participent même à la révolte. La Grande‐Bretagne renonce au protectorat en 1922. le 28 février, une déclaration d'indépendance est promulguée mais il n'y a pas encore de traité. Cette déclaration met fin au protectorat mais la Grande Bretagne conserve tout de meme des intérêts dans la région comme le monopole de la garde de la défense d'Egypte, la sécurité des voies de communication, la protection des minorités non musulmanes (donc le régime des Capitulations est maintenu). Cette déclaration ne met pas fin au codominium au Soudan (depuis 1898). Donc l'Egypte reste occupée et n'a pas de souveraineté en terme de défense. Mais tout de même elle conquiert une autonomie importante. L'Egypte devient de ce fait une monarchie constitutionnelle. II.
Un temps d'effervescence politique (1922‐1936) La vie politique est très animée ; le rapport entre les institutions et avec les puissances coloniales sont en partie responsable de cette animation. On discute de la place de l'islam dans cet état. Il est question de l'indépendance et de la nature du régime. La scène politique est dominée par le WAFD, Saad Zaghloul meurt en 1927 et est remplacé par Mustapha Nahhas qui se veut l'incarnation de l'unité nationale. Il gagne toutes les élections mais il peine à gouverner. Le WAFD est en conflit avec le roi Fouad et les Anglais. Le roi Fouad est peu favorable à un régime parlementaire. Le WAFD a des concurrents qui lui contestent ses prétentions. Le parti libéral constitutionnel peut être qualifié de nationaliste modéré et ses partisans ne veulent pas d'affrontement direct avec la Grande Bretagne. Il y a une grande instabilité politique. Ceci discrédite le libéralisme politique et le parlementarisme. Dans le parti libéral, les lettrés invewtissent dans la presse et militent dans les universités sur la liberté d'expression. Les ulémas conservateurs sont leurs adversaires ainsi que les islamistes. Le débat se cristallise dans les années 20 autour des deux ouvrages de Taha Hussein (1889‐1973) de la poésie anté‐islamique (7 grands poèmes avant l'islam = Jahiliyya) et de 'Ali Abd al‐Rasiq (1888‐1966) ulma qui a publié en 1925, l'islam et les fondements du pouvoir. Le livre d'Abd al Rasiq a eu un grand retentissement en Egypte. C'est un uléma formé à Al‐Azhar. Taha Hussein, lui a continué sa formation à l'université égyptienne. Ali écrit sur le califat et Taha Hussein sur la poésie anté‐islamique. Ils proposent tous deux une analyse critique de l'histoire sainte. Ali construit le califat comme une institution humaine et pas divine car elle serait étrangère à la révélation donc cela légitime la Constitution égyptienne. Taha Hussein remet en cause l'authenticité de la poésie anté islamique. L'ouvrage de Ali a beaucoup choqué car il était uléma donc cultivé et on ne pouvait pas lui reprocher le fait de ne pas être au courant des faits de la religion. Les scandales ont eu des réperccussions sur les vies des deux hommes. Ces deux ouvrages montrent l'enjeu de la liberté d'expression. Ils sont soutenus par le journal la semaine politique au nom de la liberté d'expression et de la méfiance du pouvoir en particulier à l'égard du roi Fouad d'Egypte. Montre qu'il y a une possibilité de critiquer les textes sacrés et pré‐
invite la séparation des espaces politiques et religieux. III. Culture et société en Egypte Le mot "Nahda" signifie littéralement dynasmisme et traduit un réveil politique et culturel. On célèbre la renaissance arabe et egyptienne. L'Egypte est un grand centre de l'édition et de la presse. On voit la formation de grands groupes d'édition comme al‐Hilal (1892) les éditions du croissant. L'Egypte a aussi une université al‐Azhar, qui forme en sciences religieuses. L'université égyptienne est fondée en 1908. C'est un des foyers du libéralisme politique, et c'est là où se sont formées la plupart des élites politiques des decennies. Cela oblige al‐Azhar à se réformer et à devenir polyvalente. L'identité nationale égyptienne : on insiste dès les années 20 sur une continuité du nationalisme égyptien marqué par une terre, une très longue histoire et un pays de très aute civilisation. Il existe réellement une nation egyptienne. On insiste sur la continuité avec l'Antiquité. Dès les années 30, on se recentre sur la nation arabe. Le salafisme est forgé dans l'entre deux guerres et on va alors vers la formation de l'islamisme. Le salafisme est une orthodoxie sunnite qui prone de réactiver les temps pieux de l'entourage du prophète. Ce mouvement est incarné par Muhammad Rashid Rida (syrien) (1865‐1935), a édité la revue al‐Manar, Le phare de 1898 à sa mort en 1935. Les idées de la revue se répandent et trouvent leur place dans l'association des frères musulmans (dont le fondateur est Hasan al‐Banna, à Ismaïlia). C'est une sorte de confrérie soufie tournée vers l'action sociale et caritative. Son but est de fonder un état islamique issu de la bonne interprétation de la char'ia. Ils sont partisans de l'Ijtihad. En Egypte les transformation sociales sont importantes. Tout d'abord il y a un fort accroissement du taux démographique. La nouvelle génération de jeunes, de plus en plus nombreuse et mieux formés sont extrêmement mobilisés. Il y a aussi une évolution de la condition féminine. Les premières femmes égyptiennes se dévoilent dans les années 20 de façon spontannée. Huda Sha'rawi (m. 1947) est la première femme à se dévoiler en public de façon spectaculaire. Après la première guerre mondiale elle fonde un comité des femmes du WAFD. Son combat politique rejoint le combat féministe. Au retour d'une conférence en Italie, elle soulève son voile de visage à la gare du Caire. Elle a fondé une union féministe égyptienne et a servi de modèle à toutes les féministes des pays arabes. Le phénomène d'exode rural est présent aussi et on voit l'apparition d'une classe ouvrière. IV.
La crise du régime (1936‐1952) En 1952, le régime monarchique fait faillite. Le roi farouq (1936‐1952) abdique. Cela s'explique par le renforcement des nationalismes. A. les défis auxquels est confronté le régime. 
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La présence des Britanniques La question du Soudan (conquête coloniale égyptienne) : révolte du Mahdi qui reproche l'occidentalisation de l'Egypte. Les Anglais font campagne au Soudan dès les années 1890. Ensuite le Soudan devient un codominium anglo‐égyptien. La Palestine La question sociale et la multiplication des besoins. En 1936, l'avènement de Farouk est celui d'un roi extrêmement populaire au début de son règne mais qui va finir par décevoir son peuple. 1936, un traité d'indépendance qui lève une partie des entraves est signé. L'Egypte peut reconstituer une armée donc redevient souveraine en termes de défense. Elle entre à la SDN. 1937 les Capitulations sont abolies. En 1936, de plus en plus de mouvements extra‐parlementaires encadrent l'opinion (frères musulmans, jeune Egypte). B. L'Egypte après la seconde guerre mondiale. L'alliance de 1936, avec la Grande Bretagne était contraignante pour l'Egypte. En février 1942, l'Angleterre va obliger le roi à appliquer cette alliance avec la nomination d'un gouvernement. Cela ramène le parti WAFD au pouvoir dans les chars anglais ce qui va les compromettre dans l'opinion. Cela est confirmé par la défaite face à Israël en 1949 et par la déchéance physique et morale du roi. L'opposition prend forme dans l'armée et est aux premières loges de la défaite de 1948. dès les années 30, le comité des officers libres est formé. Ils sont unis par leur patriotisme, la dénonciation de la corruption et leur haine pour l'impérialisme. Les populations sont encadrées par les frères musulmans. 1951, guérilla de la zone de Suez encadrée par les frères musulmans. Cela provoque une spirale de violence qui aboutit le 26 janvier 1952, à l'incendie du Caire. La loi martiale est décrétée le soir même. Les officiers librent passent à l'action et s'emparent de tous les points stratégiques du Caire. C'est un coup d'état. Farouk abdique le 26 juillet. 
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