SERVICE PETITE ENFANCE
| 3
est de même pour le lien d’attachement. La biologie de l’attachement permet de constater les
conséquences d’une insécurité affective jusqu’à 3 générations.
Les émotions et la culture sont les bases de l’apprentissage. La culture et donc l’éducation ont un
impact important sur le devenir de l’enfant. La culture française impose dès le plus jeune âge de
« cacher ses émotions ». L’adulte encourage l’enfant à « arrêter de pleurer » lorsqu’il se fait mal en
lui disant que ce n’est rien. Il pourrait dire « ok. Je vois tu as que mal. Tu peux pleurer si tu en as
envie ».
4 - Comment un bébé ressent les émotions ?
A savoir : personne ne se souvient de sa petite enfance. Les souvenirs arrivent après le langage (le
langage modifie le cerveau) et pourtant tout se construit dans les 6 premières années. Aucun
souvenir intérieur des apprentissages avant le langage. On considère que le langage est en place dès
la 4ième année (Michèle KAIL). Il est donc essentiel de repenser un autre mode de réflexion face aux
bébés. Dépasser la transmission actuelle de l’éducation et de la reproduction de l’apprentissage qui
n’est pas adaptée aux très jeunes enfants et donc aux futurs adultes. En France, les adultes (depuis
des générations) encouragent les enfants à être « grands ». C’est bien d’être grand. Après la crèche,
l’enfant est grand, il va à la maternelle. Puis il est grand, il va en CP…puis en 6ième…et à chaque
passage, il redevient le plus petit du cycle. Cela met l’enfant dans un stress constant tout au long de
sa scolarité et ce, dès la maternelle.
Avant la naissance, les émotions sont sensorielles. Dès la naissance, les bébés ont conscience d’eux-
mêmes et peut-être avant, cela reste à étudier. Le bébé reconnaît si le doigt posé sur sa bouche est le
sien ou celui de sa maman. La grossesse chez l’Homme est très courte au regard de celle des autres
espèces vivantes. En 9 mois, le bébé est loin d’être construit. La maturation cérébrale s’achève à 25
ans. Il est difficile d’apprendre après cet âge alors que le terrain est propice à « l’apprentissage » dès
les premières années. Un enfant issu de 2 cultures et langues différentes s’approprie en parallèle les
deux (bilingue très rapidement) avec facilité.
5 - les émotions du tout petit.
A la naissance : détresse, surprise, contentement, dégoût…
Vers 3 mois : tristesse, peur, sourire…
Vers 4 mois : découverte du rire
Après 1 an : fierté, culpabilité, honte
Vers 2 ans : détresse transformée en colère
Le bien-être ou mal-être (malaise) du bébé se développe très rapidement. Lorsque le malaise du
bébé s’installe, il est question de destruction psychophysiologique (troubles névrotiques).
En dehors de l’épigénétique, le lien d’attachement est insécure lorsque l’adulte ne répond pas à ses
pleurs. Il est sécure lorsque l’adulte répond. Cela conditionne le reste de la vie.
6 - Comment le bébé comprend les émotions.
L’imitation et les neurones miroirs
Giacomo Rizzolatti a découvert les neurones miroirs par sérendipité. Alors qu’il travaillait à des
expériences avec des singes équipés de casques munis de capteurs, il a fait une pause repas avec son
équipe. Il a ainsi pu constater que les singes envoyaient des signaux de plaisir en regardant les