Entrée : Dire l'amour
Problématique : comment exprimer l'amour à travers les mots ?
Séquence 3 : L'Amour en poésie
ILLUSTRATION
Séance 1 : Marche
texte : "Demain, dès l'aube", dans Les Contemplations, Victor Hugo, 1856
objectif : lecture analytique
Ce poème de Victor Hugo raconte une marche pensive, sorte de pèlerinage sur la tombe de sa
fille Léopoldine. Or, jusqu'au vers 11, le lecteur a l'impression que le poète va retrouver une
amante. Mais le mot "tombe" ramène à la mort. La première strophe comporte beaucoup
d'indicateurs spatiaux-temporels ("Demain, dès l'aube, à l'heure blanchit" ; "la campagne",
"la forêt", "la montagne" -> ce qui montre la diversité des paysages traversés). C'est un
voyage symbolique : son esprit est obsédé par la mort de sa fille. Le poète semble déterminé
comme le montre l'utilisation du futur ("je partirai", "j'irai"). Cet itinéraire semble d'abord
sentimental : le lecteur a l'impression d'assister à un dialogue l'absente) avec
l'omniprésence des "Je" et des "Tu". Le poète semble indifférent à ce qui l'entoure : "sans
rien voir [...] sans entendre aucun bruit". La comparaison "le jour sera comme la nuit" introduit
une confusion. "Seul", "triste" : domine le champ lexical de l'affectation. Léopoldine accède à
l'immortalité avec le bouquet de "houx vert", éternellement vert. Elle échappe au temps.
L'originalité de ce poème est d'offrir une double-lecture : naïve (quand on ne connaît pas la
vie du poète) et experte.
Séance 2 : Indéfini
support : manuel pages 298 et 299
objectifs : travailler la notion d'indéfini, distinguer déterminants et pronoms indéfinis.
"Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit," Poème de Victor Hugo.
rien : pronom indéfini,
aucun : déterminant (précise le nom "bruit") indéfini.
Activité 2
Pronoms variables
aucun, certain, chacun, le même, quelqu’un, tout
Pronoms invariables
beaucoup, on, personne, peu, plusieurs, quiconque, rien
Activité 3
b. Il perdait toutes ses forces, ne spéculait sur aucun sentiment.
c. Cette transformation montre que la négation est associée à aucun, que les déterminants
aucun et tout sont variables.
Activité 4
1. Tel est pris qui croyait prendre.
2. Il a fait preuve d’une telle audace que nous avons été stupéfaits.
3. J’ai cherché et n’ai trouvé nulle part.
4. Nul ne comprendrait son absence en de telles circonstances.
Repérer
1/ b. 1. On n’entend que des cris, on ne voit que des larmes.
2. Quand on rend la justice, on met tout en balance.
3. On a tué ton père, il était l’agresseur ; Et la même équité m’ordonne la douceur.
4. Non, Sire, il ne faut pas différer davantage : On est toujours trop prêt quand on a du
courage.
c. On précède immédiatement le verbe dans les phrases affirmatives.
2/ Les pronoms indéfinis sont « quelque chose » (phrase 1), « quelqu’un » (phrase 4), «
personne » (phrase 5).
3/1. Aucune nouvelle information.
2. De telles précisions ; la situation.
3. Tout le pays ; son souffle.
4. Un tel silence ; aucun bruit ; les quelques instants qui suivent son discours.
5. Ses paroles ; la plupart des invités.
Manipuler
6/ 1. Chaque année, ils invitent les mêmes amis à leur anniversaire.
2. Depuis quelques jours, il semble soucieux.
3. Tous les dossiers seront examinés.
4. Quelques projets étaient disposés sur le bureau ; aucune page n’avait encore été
lue.
7/ 1. Le maire s’est adressé à chacun.
2. Quelqu’un / on m’a appelé.
3. Il parle couramment l’italien ; il comprend tout.
Séance 3 : Paradoxe
Texte : "Quand vous serez bien vieille", Sonnets pour Hélène, Pierre de Ronsard, 1578
objectif : lecture analytique
Pierre de Ronsard insère un futur dans le titre du poème ("vous serez"), un sonnet (écrit en 4
strophes, 2 quatrains et 2 tercets -> ici rimes embrassées ABBA et suivies DD) car il avertit
Hélène du passage du temps. Il la décrit quand elle sera vieille, insiste sur le phénomène avec
l'adverbe "bien". Sa beauté est décrite au passé. Il la décrit en train d'effectuer des tâches
ménagères. La vieillesse est accentuée par l'indicateur temporel "au soir". Le poète lui prédit
une vie monotone. Ronsard insiste sur la fuite du temps. Il est autant présent
linguistiquement que la "destinatrice" du poème : "Ronsard", "je", "me" : cela souligne son
caractère plutôt narcissique.
Mais ce poème est aussi une invitation au "carpe diem" (profite de l'instant présent). Donc,
ici, le futur est injonctif. Ronsard invite Hélène à céder à la demande amoureuse : "cueillez
dès aujourd'hui les roses de la vie", avant qu'elles en se fanent. Il se fait aussi une publicité :
sa poésie "émerveille".
Grâce à ce poème, après l'avoir un peu châtiée, Ronsard fait acquérir l'immortalité (littéraire)
à son Hélène.
Séance 4 : La tribu de l'attribut
texte : manuel pages 312 et 313 + tablette
objectif : étudier les verbes évaluatifs
Activité 1
a. Le verbe être est employé cinq fois.
b.
Adjectif : généreux, économe, beau, grand
GN : bon maitre, fidèle parent
c. Leur fonction grammaticale est attribut du sujet.
d. Dans ce texte, il est question de Booz. Les qualités qui lui sont attribuées sont : la
générosité, la fidélité, la bonté, la beauté, la grandeur (d’âme).
Activité 3
a. Les sujets sont : « Le lion » (1), « Il » (2), « Tout » (3), « Booz » (4), « Tous les élèves » (5),
« Ils » (6).
b. Les attributs sont : « calme et tranquille » (1), « bien » (2), « silencieux » (3), « un sage »
(4), « fascinés » (5), « l’ » (6).
c.
Adjectif (ou participe passé employé comme adjectif) : calme, tranquille, silencieux, fascinés
Groupe nominal : Un sage
Pronom : l’
Adverbe : bien
La classe grammaticale la plus représentée est celle des adjectifs.
Activité 4
a. 1. La nuit estivale s’annonce douce.
2. L’étoile semble une pépite jetée dans le ciel.
3. L’homme se prend pour un roi perdu dans le désert.
4. L’animal se montre paisible.
5. Le personnage demeure confiant.
b. 1. Les nuits estivales s’annoncent douces.
2. Les étoiles semblent des pépites jetées dans le ciel.
3. Les hommes se prennent pour des rois perdus dans le désert.
4. Les animaux se montrent paisibles.
5. Les personnages demeurent confiants.
On remarque que les compléments après le verbe (les attributs du sujet) s’accordent en
nombre avec le sujet.
Repérer
1/ Les attributs des sujets en gras sont :
1. pressée. 2. en retard. 3. quelqu’un de plus âgé. 4. très mauvais. 5. opposé à cette idée.
2/
1. « très mal » n’est pas un attribut du sujet.
2. « très mal » est un attribut du sujet.
3. « une fille très sympathique » est un attribut du sujet.
4. « près de chez moi » n’est pas un attribut du sujet.
5. « impatients » n’est pas un attribut du sujet.
6. « leur impatience » n’est pas un attribut du sujet.
Pour justifier qu’il s’agit d’un attribut du sujet, il faut qu’il y ait un accord en genre et en
nombre entre le sujet et le complément. De plus, l’attribut du sujet apporte une information
sur ce qu’est le sujet.
Séance 5 : Chanter l'amour
support : "Tant que mes yeux", Sonnets, Louise Labé, 1555
objectif : lecture analytique
Le poème ne comporte que deux phrases qui marquent deux temps : de "Tant que" (je suis en
vie) à "Mais" (l'approche de la mort).
Le connecteur logique « mais » au vers 10 marque une rupture. Les verbes sont rejetés à la fin
des vers jusqu'à cette rupture (comme s'ils rendaient compte du passage de la vie à la mort).
L’expression « tant que » est la condition sine qua non de son envie de vivre et de l'inspiration
artistique. La présence de l'antithèse : « noircir mon plus clair jour » (v. 14) exprime son envie
de mourir.
Le titre que nous pourrions donner à ce poème est "Chanter l'amour", car Louise Labé nous
montre son désir d'aimer et d'écrire. C'est plutôt l'état amoureux qui l'intéresse que l'objet
d'amour. Neuf occurrences de la première personne du singulier contre trois pauvres
occurrences de la deuxième personne du singulier : preuve que c'est bien l'amour en lui-même
et les sentiments que cela procure qui lui importe. On ignore tout de l'être aimé. C'est un
amour du chant qui est ici exprimé.
Le jour la poétesse sera proche de la mort, elle ne pourra plus écrire, ne pourra plus
aimer : sa vie n'aura alors plus de sens, elle ne voudra pas aller plus loin.
Séance 6 : HDA
supports : Le Baiser de l'Hôtel de ville, Robert Doisneau, 1950 + Psyché ranimée par le baiser
de l’Amour, Antonio CANOVA, 1787-1793 + Le Baiser, Gustav Klimt, 1908-1909 +
Métamorphose de Narcisse, Salvador Dali, 1936-1937
objectif : observer comment exprimer l'amour dans les arts
Analyses des groupes :
Le Baiser de l'Hôtel de ville, Robert Doisneau, 1950 : cliché pris dans la foule. Peut-être une
scène de retrouvailles ou un coup de foudre. Certains personnages sont flous (les passants)
quand le couple est net. L'observateur est assis "avec" le photographe et contemple la scène.
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, Antonio CANOVA, 1787-1793 : sculpture de Canova.
Sont représentés un homme et une femme. L'homme est ailé et ressemble à un ange; Avec son
carquois et ses flèches, nous comprenons qu'il s'agit de Cupidon. L'amour peut faire renaître.
Le Baiser, Gustav Klimt, 1908-1909 : un homme et une femme, dans une cape d'or. Côté
homme, les motifs sont rectangulaires, noirs et blancs tandis que chez la femme, ils sont
fleuris ou circulaires. La cape serait une bulle protectrice, comme l'amour (?).
Métamorphose de Narcisse, Salvador Dali, 1936-1937 : Ici est représenté l'amour de soi-
même. Dans la main de chaque Narcisse, un œuf : dans un, la fleur éclot ; dans l'autre, elle se
fane. Comprendre ici peut-être que trop d'amour de soi conduit à la destruction.
Liens avec l'objet d'étude :
- la sculpture : l'amour permettant de faire revivre,
- la photographie : l'amour est le centre de l'attention et fixe l'existence,
- tableau de Klimt : l'amour permet de s'isoler, se protéger (au sens positif),
- tableau de Dali : l'amour de soi-même peut entraîner à la destruction.
Séance 7 : Lexique
support : manuel pages 286 et 287
objectif : observer et comprendre les règles poétiques et percevoir ses ressources
expressives
Activité 1
a. Voici la forme originale du poème.
Leurs jambes pour toutes montures,
Pour tous biens l’or de leurs regards,
Par le chemin des aventures
Ils vont haillonneux et hagards.
Le sage, indigné, les harangue ;
Le sot plaint ces fous hasardeux ;
Les enfants leur tirent la langue
Et les filles se moquent d’eux.
C’est qu’odieux et ridicules,
Et maléfiques en effet,
Ils ont l’air, sur les crépuscules,
D’un mauvais rêve que l’on fait ; […]
b. Le poème est écrit en octosyllabes avec des rimes croisées : le compte des syllabes et le
repérage des rimes permettent de retrouver la mise en page originale du poème.
Activité 2
a. Certains mots ne sont pas prononcés comme dans le langage ordinaire, en prose.
b. On veillera à ce que les élèves respectent la règle des « e » finaux. Ceux qui sont soulignés
sont à prononcer.
1. Les étoiles, points d’or, percent les branches noires.
2. Allons ! La belle nuit d’été !
3. Le bleu fouillis des claires étoiles ! (on fait la liaison entre claires et étoiles)
4. Ce soir encore je t'ai vu m’apparaitre.
Activité 3
a. 1.
- - - - - - - - - - - -
- - - / - - - - - - - - -
2. - - - /- - - / - - - - /- -
- - - - - - - - - - - -
3. - - -/ - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - -
b. Les trois exemples montrent au contraire que l’unité syntaxique ne coïncide pas toujours
avec l’unité du vers : la lecture d’un vers doit parfois être poursuivie sans pause par la lecture
des premiers mots du vers suivant pour former un ensemble cohérent. Il s’agit d'un
enjambement (avec rejet dans l’exemple 1 et contre-rejet dans l’exemple 2).
Dans les exemples 1 et 2, on ne peut pas séparer le sujet du verbe Le colchique couleur de
cerne et de lilas » - « Y fleurit » ; « L'automne » - « faisait »). Dans l’exemple 3, on ne peut
pas séparer le nom de son complément (« dedans » - « du noir logis muet »).
Activité 4
a. Ils contiennent 12 syllabes : ce sont tous des alexandrins.
b. On remarque dans les vers d’Aragon la répétition du son [f], dans le vers de Baudelaire la
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