Séance 5 : Chanter l'amour
support : "Tant que mes yeux", Sonnets, Louise Labé, 1555
objectif : lecture analytique
Le poème ne comporte que deux phrases qui marquent deux temps : de "Tant que" (je suis en
vie) à "Mais" (l'approche de la mort).
Le connecteur logique « mais » au vers 10 marque une rupture. Les verbes sont rejetés à la fin
des vers jusqu'à cette rupture (comme s'ils rendaient compte du passage de la vie à la mort).
L’expression « tant que » est la condition sine qua non de son envie de vivre et de l'inspiration
artistique. La présence de l'antithèse : « noircir mon plus clair jour » (v. 14) exprime son envie
de mourir.
Le titre que nous pourrions donner à ce poème est "Chanter l'amour", car Louise Labé nous
montre son désir d'aimer et d'écrire. C'est plutôt l'état amoureux qui l'intéresse que l'objet
d'amour. Neuf occurrences de la première personne du singulier contre trois pauvres
occurrences de la deuxième personne du singulier : preuve que c'est bien l'amour en lui-même
et les sentiments que cela procure qui lui importe. On ignore tout de l'être aimé. C'est un
amour du chant qui est ici exprimé.
Le jour où la poétesse sera proche de la mort, elle ne pourra plus écrire, ne pourra plus
aimer : sa vie n'aura alors plus de sens, elle ne voudra pas aller plus loin.
Séance 6 : HDA
supports : Le Baiser de l'Hôtel de ville, Robert Doisneau, 1950 + Psyché ranimée par le baiser
de l’Amour, Antonio CANOVA, 1787-1793 + Le Baiser, Gustav Klimt, 1908-1909 +
Métamorphose de Narcisse, Salvador Dali, 1936-1937
objectif : observer comment exprimer l'amour dans les arts
Analyses des groupes :
Le Baiser de l'Hôtel de ville, Robert Doisneau, 1950 : cliché pris dans la foule. Peut-être une
scène de retrouvailles ou un coup de foudre. Certains personnages sont flous (les passants)
quand le couple est net. L'observateur est assis "avec" le photographe et contemple la scène.
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, Antonio CANOVA, 1787-1793 : sculpture de Canova.
Sont représentés un homme et une femme. L'homme est ailé et ressemble à un ange; Avec son
carquois et ses flèches, nous comprenons qu'il s'agit de Cupidon. L'amour peut faire renaître.
Le Baiser, Gustav Klimt, 1908-1909 : un homme et une femme, dans une cape d'or. Côté
homme, les motifs sont rectangulaires, noirs et blancs tandis que chez la femme, ils sont
fleuris ou circulaires. La cape serait une bulle protectrice, comme l'amour (?).
Métamorphose de Narcisse, Salvador Dali, 1936-1937 : Ici est représenté l'amour de soi-
même. Dans la main de chaque Narcisse, un œuf : dans un, la fleur éclot ; dans l'autre, elle se
fane. Comprendre ici peut-être que trop d'amour de soi conduit à la destruction.
Liens avec l'objet d'étude :
- la sculpture : l'amour permettant de faire revivre,
- la photographie : l'amour est le centre de l'attention et fixe l'existence,
- tableau de Klimt : l'amour permet de s'isoler, se protéger (au sens positif),
- tableau de Dali : l'amour de soi-même peut entraîner à la destruction.