FRANCE Catholique ISSN 0015-9506 FRANCE Catholique n°3087 - 5 octobre n°3074 - 1er2007 juin 2007 e année - Hebdomadaire 83 83ème année - Hebdomadaire 2,2,90e 90 e www.france-catholique.fr www.france- Des prêtres pour le Brésil pages 18 à 20 Enfance et sainteté enjeux d’une visite en France pages 8 à 12 M 01284 - 3087 - F: 2,90 E Alexis II 3:HIKLMI=YUW^U[:?d@a@i@r@k; pages 22-23 et 30 à 32 BRÈVES MONDE FRANCE Darfour : Alors que Nicolas Sarkozy présidait le 25 septembre à New York une session du Conseil de sécurité consacrée à l’Afrique, la diplomatie française plaidait pour l’envoi au Tchad et en Centrafrique d’une force eu­ropéenne de 4 000 hommes dans le but de stabiliser la région du Darfour : une ré­solution approuvant ce déploiement a été votée à l’unanimité par le Conseil. Sahel : Après plusieurs mois de sécheresse, les vagues de pluies torrentielles n’ont pas cessé depuis le mois de juin ; 22 pays sont atteints, du Kenya au Sénégal ; un million et demi de personnes sont affectées et plus de 300 ont été tuées. L’Union européenne a accordé une aide de deux millions d’euros le 28 septembre. Birmanie : Un émissaire de l’ONU est arrivé le 29 septembre à Rangoun ; il a rencontré le 30 septembre l’opposante An San Suu Kyi. Algérie : La société Sonatrach a annoncé, le 26 septembre, la découverte d’un nouveau gisement de pétrole au Sahara, le 16e depuis le début de l’année, à 3 600 mètres de profondeur. Etats-Unis : Lors de la conférence sur le réchauffement climatique organisée à Washington, G. Bush a manifesté le 28 septembre son opposition à la mise en place de quotas mondiaux limitant les émissions de gaz à effet de serre ; il craint que la lutte contre le réchauffement n’entrave la croissance économique. Ukraine : Aux élections législatives du 30 septembre imposées par la dissolution du Parlement en avril dernier, les partis de Ioula Timochenko et du président Ioutchenko, pro-occidentaux, ont remporté plus de voix que le parti pro-russe ; Ioula Timochenko pourrait former le nouveau gouvernement. Afghanistan : Le président Karzaï a proposé le 30 septembre au mollah Omar de négocier avec les talibans ; cette offre a été rejetée. Belgique : Le démocrate-chrétien flamand Yves Leterne a été appelé par le roi des Belges Albert II, le 30 septembre, à former un gouvernement. Proche-Orient : Le Premier ministre israélien et le président palestinien devaient se rencontrer le 2 octobre à Jérusalem pour tenter d’élaborer une déclaration commune avant une conférence internationale prévue en novembre prochain aux Etats-Unis. FINANCES : Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008, présenté le 24 septembre, vise à ramener le déficit du régime général de 13 milliards d’euros à 9 milliards en 2008, en particulier grâce à la mise en place de franchises médicales et à la taxation des préretraites. Politique : Ségolène Royal a indiqué le 28 septembre qu’elle pourrait briguer la tête du parti socialiste lors du congrès de 2008. Pour sa part, Laurent Fabius a réuni ses partisans le 29 septembre à Sciences po. Les parlementaires UMP réunis le 28 septembre à Strasbourg ont réclamé moins d’ou­verture et plus de réformes ; le Premier ministre a précisé que la maîtrise des comptes publics sera la nouvelle étape de son action. Emploi : Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 11 800 au mois d’août ; l’INSEE a confirmé le 28 septembre la faible croissance du deuxième trimestre à 0,3% et le recul du moral des ménages entre juillet et septembre. La réforme des heures supplémentaires détaxées est entrée en vigueur le 1er octobre. Budget : Présenté en Conseil des ministres le 26 septembre, le budget de l’État 2008 devrait se traduire par un déficit de 41,7 milliards d’euros ; 22 900 fonctionnaires partant en retraite ne seront pas remplacés. Environnement : Les groupes de travail chargés de préparer le « Grenelle de l’environnement » ont présenté le 27 septembre leurs propositions au ministre J.L. Borloo ; celles-ci comportent notamment la construction de logements « autosuffisants » en énergie, la réduction de 10 km/h de la vitesse maximale sur les routes et autoroutes, le transport des camions par le train et la taxation du transport aérien. Circulation urbaine : L’opération Vélib’ est victime de son succès ; selon la préfecture de Paris, 29 « vélibiens » ont été impliqués dans un accident de la circulation depuis la mise en place de cette opération ; trois cyclistes ont été tués à Paris depuis le mois de janvier 2007, contre aucun en 2006. Plusieurs milliers de chauffeurs de taxi ont manifesté le 26 septembre dans les grandes villes pour protester contre la suppression de la détaxe du carburant dès 2008 et la remise en cause éventuelle de leur statut. Immigration : La commission des lois du 2 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 Sénat a supprimé du projet de loi sur la maîtrise de l’immigration, le 26 septembre, le recours éventuel aux tests ADN pour le regroupement familial ; l’amendement devrait être remanié pour pouvoir être adopté. Une étude de « Médecins du monde » conteste l’idée répandue selon laquelle les immigrants viendraient en Europe pour se faire soigner ; le Samu social de Paris constate cependant une hausse des demandes de séjour pour soins. Justice : La cour d’appel de Versailles a confirmé le 26 septembre la mise en examen d’André Santini, secrétaire d’Etat à la Fonction publique, pour des infractions financières présumées lors d'un projet de création d'une Fondation d’art contemporain Jean Hamon à Issy-les-Moulineaux. La brigade financière de Paris a été chargée le 26 septembre d’enquêter sur le prélèvement, en espèces, de 5,6 millions d’euros des comptes bancaires de l’Union des industries de la métallurgie entre 2000 et 2007 . Ces sommes auraient pu servir à subventionner de manière occulte certains organismes syndicaux. Sécurité : Alors que se déroulait à Marseille le procès des incendiaires d’un bus dans lequel une jeune femme avait été très gravement brûlée, un autre incendie volontaire s’est produit le 27 septembre à Châlonssur-Saône ; les 40 passagers ont pu sortir avant l’embrasement du véhicule. Deux incendiaires mineurs du bus de Marseille ont été condamnés à huit ans de prison le 28 septembre. Entreprises : Le groupe aéronautique EADS privilégie des cessions en bloc pour la reprise des sites industriels d’Airbus, a indiqué son président Louis Gallois, le 27 septembre. Afin de sortir du face-àface franco-allemand à la tête d’EADS, la création d’un conseil d’administration plus international a été annoncée le lendemain ; l’homme d’affaires indien Lakshimi Mittal pourrait en faire partie. Patrimoine : Consacré à la fois à l’art religieux et à l’art contemporain, le musée Paul-Delouvrier situé dans la cathédrale d’Evry a été inauguré le 30 septembre. Disparition : L’alpiniste René Demaison est mort le 28 septembre à l’âge de 77 ans ; il totalisait près de 1 000 ascensions, dont 114 premières dans les Alpes, l’Himalaya et les Andes. J.L. (voir aussi en page 7) EDITORIAL ACTUALITé 4 INTERNATIONAL 5 BUDGET 6 avortement 7 POLITIQUE Le défi birman Yves La Marck Situation critique ? Alice Tulle Limiter les risques Tugdual Derville Le coup de crayon Emmanuel Chaunu DOSSIER 8 orthodoxie 10 Bienvenue au patriarche Alexis II de Moscou Hyacinthe Destivelle / Marc Fromager Doctrine sociale de l'Eglise russe M.F. esprit 14mÉmoire des jours Un honneur Robert Masson 15 eCCLÉSIA KTO 17 lectures Origines du ministère ordonné Michel Gitton 18 ÉGLISE Avec des séminaristes brésiliens Père de Laubier 21 Église Equateur : l'Evangile de la Vie Marc Fromager 22 ESPRIT Enfance et sainteté Johanne Marchal magazine 24 B.D. L'Aventurier de Dieu, 19/36 Dominique Bar, Guy Lehideux 25 idÉes Œcuménisme et intégrisme Gérard Leclerc 28 Courrier Œcuménisme, contraception... 29 expositions Daniel de Spirt Pierre François 30 expositions L'enfant, le jeu et Dieu Désiré Sozet 33 cinéma "Un secret", "L'ennemi intime"; "Resident Evil", "Le dernier voyage du juge Feng" M.-Ch. Renaud d’André/ M.-L. Roussel 34 THÉÂTRE "Giacomo, l'enfant de la cité" 35 TÉLÉVISION Pierre François "La chute","Windtalkers", "Démocratie... pour tous ?" Marie-Christine Renaud d’André 36 TÉLÉVISIONVotre début de soirée M.-Ch. R. d’A. 38 BLOC-NOTES Vie associative et d’Église Brigitte Pondaven Écoutez la chronique de Gérard Leclerc, chaque semaine sur : I 45 ans après L Y A quarante cinq ans, le 11 Octobre 1962, s'ouvrait solennellement dans la Basilique Saint Pierre de Rome, le second concile de Vatican. L'événement tant de fois commenté a-t-il besoin d'être encore commémoré, a fortiori à l'occasion d'un anniversaire qui ne justifie pas une solennisation ? Résolument oui, car un concile de cette dimension, est par définition proprement inépuisable. On en veut pour preuve les récentes discussions autour du Motu Proprio sur la liturgie. Certains ont exprimé la crainte d'un retour en arrière par rapport aux acquis du renouveau de l'Eglise. D'autres mettent en avant les doutes que leur inspirent certaines audaces à propos de la liberté religieuse et du dialogue interreligieux. A quoi il convient de répondre qu'un concile est toujours à la fois une grâce et une épreuve. C'était un thème favori du cardinal Joseph Ratzinger qu'il illustrait de nombreux exemples tirés de l'Histoire. La réforme de toute institution se paie de troubles auxquels l'Eglise ne saurait échapper. Par ailleurs, Vatican II s'est trouvé impliqué dans un processus de crise de civilisation, issu des années soixante, dont le monde occidental ne s'est pas encore sorti et dont l'actuelle globalisation prolonge indéfiniment les effets. Contre une appréciation pessimiste, nous sommes enclins à affirmer qu'il est heureux que Vatican II ait eu lieu alors que cette crise se déclenchait dans les pays occidentaux. Sans l'enseignement conciliaire et les mises au point auxquelles il a donné lieu, l'Eglise et les chrétiens auraient été infiniment plus désarmés pour se situer dans cette dépression cultupar Gérard LECLERC relle. Les principaux documents conciliaires ont permis un aggiornamento doctrinal et pastoral, qui était tout autre chose qu'un facile alignement sur les idéologies du moment. Sans doute y a-t-il, notamment pour la constitution Gaudium et Spes, quelques éléments contingents à dépasser, mais c'est pour mieux saisir l'essentiel qui est considérable. Grâce à cette constitution, l'Eglise est en mesure de formuler un jugement autorisé sur les grands sujets débattus dans notre monde actuel. Ayant retrouvé sa pleine indépendance spirituelle, elle est à même de s'exprimer comme ont pu le faire les derniers papes, singulièrement Jean-Paul II et Benoît XVI, pour la défense et l'illustration d'une culture de vie. Sans doute y a-t-il des leçons à retenir, notamment quant à l'information sur le déroulement du concile et quant à l'orchestration de son enseignement. Vatican II s'est déroulé au moment même où naissait la civilisation contemporaine des moyens modernes de communication. Le concile a été à la fois bénéficiaire et victime d'un mode inédit de transmission, justi­ciable de ce que Régis Debray appelle la médiologie, c'est-à-dire la discipline apte à analyser l'idéologie et les procédures de cette communication. La prolifération des images qui coïncide avec la simplification binaire des commentaires, l'instrumentalisation spectaculaire des thématiques, constituent désormais un domaine d'investigation en soi. La perception et la réception de l'événement conciliaire ont été sensiblement modifiées par les impératifs de séduction de l'instrument de résonnance que constitue le complexe médiatique. Aujourd'hui encore, nous avons à nous livrer à une élucidation qui nous restitue la vérité et la profondeur d'un enseignement, bien au-delà de ses interprétations superficielles et polémiques. ■ FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 D.R. SOMMAIRE 3 ACTUALITE INTERNATIONAL Le défi birman Les moines bouddhistes de Birmanie sont sortis de leurs pagodes pour protester contre la vie chère. Ils ne peuvent pas faire tomber le régime militaire le plus fermé du monde. L e myanmar est sans doute le pays du monde où il y a le plus de moines par tête d’habitant. Il y a cependant encore plus de soldats que de moines dans cette ancienne portion de l’Empire des Indes britanniques, qui a subi l’une des pires occupations japonaises avant de gagner son indépendance en même temps que l’Inde. Les moines sont un facteur capital de la vie de la population très majoritairement bouddhiste dit du Petit Véhicule qui l’apparente à la Thaïlande et au Sri Lanka. Ce ne sont pas des ermites coupés du monde, reclus dans leurs la­maseries comme dans d’autres versions du Bouddhisme. Ce sont des moines qui, comme en Inde, vivent de la mendicité au long de leurs pérégrinations. Ils sont donc en phase avec les préoccupations les plus quotidiennes du petit peuple. Sinon, comment expliquer que ce soit ce clergé de marcheurs aux pieds nus qui ait choisi de protester contre l’augmentation du prix des carburants ? On n’est pas à un paradoxe près dans ces pays qui sont si loin de nous. La hausse du baril de pétrole se répercute dans le monde entier, provoquant une crise universelle. Pourquoi le Myanmar serait-il la première victime de manifestations populaires qui sont attendues dans la plupart des pays de la planète ? ( Le mouvement des moines ocre et safran n’est ni violent ni politique. Il ne débouche pas sur une résistance armée. Ici, pas de maquis trotskistes comme au Népal ou au Bihar. Pas de logorrhée idéologique. Ils ne se réclament pas d’un parti ni qu’ait connues le pays, en 1990, totalement oublié jusqu’à hier, leur parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie, n’a plus, au­­jourd’hui, les moyens ni de sus­citer les protestations, ni de les encadrer. Le pouvoir militaire s’est arrangé pour le vider ne prétendent en créer. Quel que soit le prestige de la prix Nobel de la Paix 1991, Aung San Suu Kyi, qualifiée de « Mandela asiatique », et l’activisme du gou­vernement en exil à Londres, présidé par son cousin Sein Win, issu des seules élections de toute substance. Les moines occupent donc un vide béant. Leur faiblesse fait certes leur force. Mais cela reste une force négative. Faute de relais, elle ne semble pas être en mesure de renverser la junte. Elle n’est pas candidate au pouvoir. Elle n’est La Chine et la Russie ont opposé leur veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies 4 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 par Yves LA MARCK que contestation. L’écrasement des manifestations laisserait des martyrs - 3 000 en 1988 - mais le cours des choses n’en serait pas changé pour autant. L’armée a eu tôt fait de récupérer le pou­voir. Elle y est intéressée ; le monde des pagodes, lui, vit d’autres réalités. Cette coexistence des deux « esprits » que l’on retrouve en Thaïlande et au Sri Lanka, le militaire et le bonze, semble une clé de ces régimes dont nous, Occidentaux, ne connaissons pas le maniement. Que faudrait-il pour faire évoluer les choses ? L’ASEAN, organisation régionale, n’a jamais osé condamner vraiment l’un des siens, pas plus que ses pairs africains ne veulent exclure Mu­­gabe. La Chine et la Russie ont opposé leur veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies contre l’imposition de sanctions internationales. États-Unis et Union Européenne peuvent par­ler haut et fort, ils ne sont pas dans le jeu. Les sanctions ne font qu’isoler davantage le pays. L’ou ver tur e internationale n’a pour le moment été qu’une source de revenus pour la corruption à haut niveau. L’évolution d’un système aussi figé est venue, finalement, de l’intérieur, du tréfonds de l’identité. C’est sur ce terrain que se jouera son destin. Il ne faut pas renoncer à l’espoir, car les Birmans eux-mêmes nous montrent la voie. n ACTUALITE BUDGET par Alice TULLE Situation critique ? P assées les vacances, il était banal de dé­crire un François Fillon écrasé par le tourbillon d’initiatives présidentielles. Il a cependant concentré l'attention sur lui, lors d’une visite en Corse, le 21 sep­tembre. On se souvient que, face à des de­­mandeurs de subventions, il avait soupiré qu’il se trouvait « à la tête d’un État qui est en situation de faillite ». On avait cru à un coup de co­­lère, mais le Pre­mier ministre avait confirmé son diagnostic le lundi suivant en déclarant à la radio que le mot faillite n’était qu’une « image » mais que nous étions « devant l’échec d’un système » et que cette situation n’était plus « supportable ». Torrent de protestations à gauche ! Dominique de Villepin s’était senti visé et avait répliqué avec hauteur qu’il avait « laissé l’État dans une situation bien meilleure qu’au­jourd’hui ». Bête noire de l’Élysée en raison de sa politique de l’euro fort, JeanClaude Trichet avait, lui, appuyé le Premier ministre en af­firmant que « les finances publiques françaises sont en très grande difficulté ». Ce diagnostic est-il fondé ? Même un libéral comme JeanClaude Gréau, en principe favorable à l’équilibre budgétaire, soutient qu’il n’y a pas péril en la demeure : « si la France est en faillite, la moitié de la planète est dans la même situation ! Les dettes publiques japonaise, ita­lienne, belge, néerlandaise et même allemande sont propor- tionnellement plus importantes que la nôtre ». (1) De fait, notre situation financière est moins catastrophique qu’il n’y paraît. Du lundi 24, date des dernières déclarations de François Fillon, au mercredi 26 septembre, date de la présentation du projet de budget en Conseil des mi­n istres, nous sommes passés de l’alarmisme à une très tranquille présen- 2008. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a décidé de ré­duire le nombre des fonctionnaires : un départ à la retraite sur trois ne sera pas remplacé, soit la suppression de 22 900 postes. Par ailleurs, le niveau des dépenses publiques ne devrait pas augmenter plus vite que l’inflation. Officiellement, on continue de penser que les réductions d’impôts votées cet été – elles tation des comptes publics : le gouvernement prévoit un taux de croissance compris entre 2 et 2,5 % l’année prochaine, une augmentation du pouvoir d’achat de 2,5%, une hausse très modérée des prix à la consommation (1,6%) et un déficit budgétaire de 41, 721 milliards d’euros soit une réduction très modeste du déséquilibre puisqu’on passerait de – 2,4% en 2007 à – 2,3% en pèsent lourdement sur le budget – auront des conséquences très positives sur la croissance, ce qui permettra une amélioration progressive des rentrées d’argent. Dès lors, pourquoi l'accès de pessimisme de François Fillon ? Il est permis de prendre au sérieux deux hypothèses : Il peut y avoir un véritable débat entre Nicolas Sarkozy, qui continue à croire qu’un « choc de croissance » se produira, comme un électrochoc, dans les prochains mois, et François Fillon qui serait partisan d’une politique de rigueur budgétaire. Il n’est pas impossible non plus que l’Élysée et Matignon aient pris ensemble la décision de préparer l’opinion à une politique de rigueur qui serait mise en œuvre après les élections mu­nicipales de mars 2008. La gauche pointe cette menace, mais l’hypothèse circule également dans les cercles gouvernementaux. En fait, les décisions seront prises en fonction des conséquences effectives de la crise financière américaine et du ni­­veau de l’euro qui, pour l’heure, continue de monter et de pénaliser l’industrie française. n (1) cf. notre entretien avec Jean-Luc Gréau : « La France est-elle menacée de faillite ? » France Catholique n° 3084, 14 septembre 2007. Nous sommes passés de l'alarmisme à une tranquille présentation des comptes ( Le Premier ministre ayant lancé, quelques jours avant de présenter son Budget, que « l’État est en situation de faillite », faut-il s'attendre à des révisions douloureuses ? FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 5 ACTUALITE AVORTEMENT La contradiction par Tugdual DERVILLE Pourquoi Roselyne Bachelot reprend-elle à son compte les revendications du Planning familial, que ne partagent pas la plupart des professionnels de santé ? A l’heure où débute sa cam­p agne de pro­­motion de la contraception, une déclaration de Ro­s elyne Bachelot est venue contredire l’objectif affiché de diminuer le recours à l’avortement, unanimement jugé élevé dans l’Hexagone. Le ministre de la Santé a annoncé que la prochaine loi de financement de la sécurité sociale comportera une disposition autorisant les Centres de planning familial à «donner les médicaments de l’IVG». C’est du RU486, la pilule abortive dont il est question et de l’avortement à domicile. Roselyne Bachelot ne fait que confirmer l’évolution de la doctrine publique à propos des avortements. Plus que de la baisse de leur nombre, les organismes et les personnalités pour lesquelles «le droit des femmes à disposer de leur corps» prime sur toute autre considération, rêvent d’un avortement indolore, invisible et sans conséquence. Et ils imaginent qu’il suffit de rendre ce geste pré­coce, et domestique. L e s p ou voir s p ublic s en­­tendent donc dissocier deux types d’avortement. D’un côté le vieil IVG chirurgical est dé­s ormais reconnu comme trau­matisant pour les femmes voire risqué pour la suite de leur fécondité… De l’autre, l’ «IVG médicamenteuse» est présentée comme «non-traumati- ( sante» selon l’expression de Philippe Douste-Blazy, prédécesseur de l’actuel ministre qui avait justifié ainsi les dispositions ré­glementaires permettant de recourir à cette forme d’a­vortement à domicile. (Un son­dage BVA réalisé auprès de 1000 femmes avait cependant révélé que 50% des Françaises estimaient que la loi instaurant l’avortement médicamenteux à domicile «allait dans le mauvais sens car elle risquait de banaliser le recours à l’IVG» alors qu’elles n’étaient que 43% à l’approuver.) Dans la présentation de la nouvelle mesure, c’est bien sous le titre «limiter les risques liés aux IVG chirurgicales» que le gouvernement annonc e s a d é c isio n d e «faciliter les IVG médicamenteuses», estimant insuffisante la part de 42% qu’ils prennent dans le total des avortements. Une option que l’auteur du texte légitime en affirmant : «les associations soulignent régulièrement les difficultés d’accès aux IVG, no­­tamment les IVG médicamenteuses, en raison des délais d’attente souvent long prévus par les établissements de san­té et le nombre encore peu important de médecins de ville impliqués dans le dispositif». On retrouve ni plus ni moins le leit motiv du Planning familial. Pourtant de plus en plus de Centres de planification notent que l’IVG à domicile abandonne les femmes à une situation dramatique. Alors qu’ils déconseillent d’orienter les femmes isolées ou fragiles vers l’IVG à domicile, Roselyne Bachelot a défendu sa mesure en affirmant : «cela doit rendre ce type d’IVG plus accessible aux femmes les plus vulnérables, notamment les jeunes femmes». Ignorées, les as s o ciations qui leur propo s e n t une alternative à l’avortement d é ­n o n c e n t u n mensonge et une injustice. Contrairement aux idées reçues le geste d’auto-administration d’un produit abortif n’a rien d’anodin. Beaucoup de femmes l’endurent dans la solitude, la souffrance et les remords. Le mot «médicament» entretient la confusion. En réalité, il leur faut absorber à plusieurs heures d’intervalle, deux produits. Leurs témoi­ gnages sont poignants, en particulier lorsqu’après la première Le geste d'auto-administration d'un produit abortif n'a rien d'anodin 6 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 prise, certaines voudraient déjà revenir en ar­rière. Puis il faut attendre le «résultat» qui peut imposer des images crues, qu’on ne peut oublier. Sans compter les éventuelles complications qui feront retourner des femmes à l’hôpital pour subir le curetage qu’elles pensaient éviter. La «facilitation» de l’avortement médicamenteux devrait contribuer à augmenter les statistiques de l’IVG. La panique y précipite les femmes avant la cinquième semaine de grossesse, l’avortement chirurgical, plus tardif, étant présenté comme un repoussoir. Parmi les Centres de planification et d’éducation familiale visés par le projet de loi de finance figurent ceux du Planning familial, association vers laquelle les gouvernements ont pris l’habitude d’orienter les femmes. Alors que la plupart des médecins de villes répugnent à s’impliquer dans la pratique abortive, les militants du Planning y voient la solution évidente pour toute femme enceinte en difficulté. Ils revendiquent même ouvertement les filières d’avortement à l’étranger lorsqu’elles ont dépassé le délai légal français. Malgré son exhortation à voter contre Nicolas Sarkozy au second tour des élections présidentielles, le Planning bé­néficie, avec Roselyne Bache­lot, d’un relais bien placé au gouvernement… Entre l’idée de la rupture d’avec mai 68 et la réalité de l’idéologie dominante, c’est déjà le grand écart. n Retrouvez Tugdual Derville, chaque semaine sur : ACTUALITE FMI : Les 24 administrateurs du Fonds monétaire international ont élu le 28 septembre Dominique Strauss-Kahn directeur de cette institution ; avec Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), cela fait deux socialistes français à la tête de grandes organisations internationales. Le coup de crayon de Chaunu Ecole : Avec la suppression des cours du samedi, le rythme de travail des maternelles et du primaire pourrait être modifié à la rentrée 2008 ; la mesure devrait être étendue au collège. LOGEMENT : Le ministre du Logement, Christine Boutin, a clôturé, le 28 sep­tembre, l'opération "Réunions de chantier", pour laquelle les locaux de son ministère avaient été installés à Lyon pendant deux semaines, avec la signature d'une vingtaine de conventions pour relancer la construction de logements en France. "Je propose d'étudier une idée tout à fait iconoclaste : pourquoi ne pas autoriser pendant une durée limitée, avec toutes les précautions nécessaires, les propriétaires qui le souhaitent à construire un étage supplémentaire sur leur habitation", a-t-elle notamment déclaré, en rappelant que les objectifs de sa feuille de route, fixés par Nicolas Sarkozy, étaient de construire 500.000 logements par an, dont 120.000 logements sociaux, vendre 40.000 logements HLM à leurs locataires et permettre à 70% des Français de devenir propriétaires. FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 7 DOSSIER Bienvenue au patriarche Interview du Père Hyacinthe DESTIVELLE par Marc FROMAGER Le patriarche Alexis II de Moscou, représente une Eglise rassemblant les orthodoxes vivant dans les pays de l'ancienne Union soviétique, qui constituent son "territoire canonique", soit : 27393 paroisses desservies par 26158 prêtres et 3292 diacres, 335 monastères d’hommes, accueillant 5920 moines et 373 de femmes, accueillant 10072 moniales... Mais il y a aussi les orthodoxes russes de la diaspora et notamment ceux d'Europe occidentale. Le Patriarche était à Paris les 3 et 4 octobre pour les rencontrer, après un passage à Strasbourg le 2 octobre. Il s'agissait également pour lui de rencontrer des chrétiens d'autres Eglises. Nous avons demandé au Père dominicain Hyacinthe Destivelle, qui avait accompagné à Moscou, en mai dernier, Mgr Maurice Gardès, archevêque d'Auch et Président du Conseil national pour l’unité des chrétiens de la Conférence des évêques de France, pour préparer ce voyage historique du patriarche Alexis, de nous en indiquer le contexte et les enjeux. 8 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 ■■ Quel est l’enjeu de la visite du patriarche Alexis II ? Cette visite signe d’abord des retrouvailles fraternelles entre les chrétiens de Russie et ceux de France, dont les liens sont anciens et étroits, notamment grâce à la présence ici de nombreux émigrés russes. La visite à Paris du patriarche Alexis II fut, certes, l’occasion pour lui de rencon­ trer les fidèles de son patriarcat et plus largement les orthodoxes des autres juridictions, mais elle marque surtout, au plan œcuménique, un pas important. Pour deux raisons. D’une part, il faut noter que le pa­ triarche a voulu venir en notre pays à l’invitation du président de la Conférence des évêques de France et de l’archevêque de Paris. C’est un signal œcuménique fort. Symboliquement et ecclésiologiquement, c’est là une façon de reconnaître que, Le Père Destivelle, pour lui, l’Église locale qui est en France, directeur du centre c'est l’Église catholique, et qu’il conçoit et de la revue Istina. cette visite comme la rencontre de deux Églises sœurs : l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique qui est en France. C’est la première fois que le patriarche de Mos­ cou se rend ainsi en visite officielle dans un pays de tradition catholique à l’invitation des évêques catholiques. Le pape Jean-Paul II souhaitait la même démarche dans ses voyages dans les pays orthodoxes. Il s’est rendu en Roumanie à l’invita­ tion de l’Église orthodoxe, et aspirait à être invité en Russie par l’Église orthodoxe russe, alors qu’il aurait pu s’y rendre à l’invitation des évêques ca­ tho­liques… D’autre part, c’est la première fois qu’un pa­ triarche de Moscou prie solennellement dans une cathédrale catholique. C’est un signal important, cette fois en direction de ses propres fidèles, pas forcément aussi sensibilisés aux enjeux œcu­ méniques que nous le sommes… Cette visite a d’ailleurs été présentée comme un pèlerinage. Le principal moment de la visite fut l’office de vénération de la sainte Couronne d’épines, au DOSSIER Alexis II En mai dernier, le Patriarche recevant, à Moscou, Mgr Gardès, accompagné du Hieromoine Alexandre Siniakov et du Père Destivelle. cours duquel nous avons fait mémoire des mar­ tyrs russes du XXe siècle et demandé pardon pour nos divisions. C’était placer ces retrouvailles en­ tre chrétiens de France et de Russie sous le signe de la Passion. ■■ Comment expliquer cette ouverture imprévue ? L’Église orthodoxe russe, au cours des quinze dernières années, s’est concentrée sur sa recons­ L’Église russe a pu donner l'impression d'une certaine fermeture truction interne et ne pouvait guère cultiver ses relations extérieures. Elle a dû rebâtir ses églises, ses monastères, ses séminaires, retrouver la com­ munion avec l’Église russe hors frontières – célé­ brée solennellement à Moscou le 17 mai dernier. Elle est sans doute plus disponible désormais pour passer à une phase de dialogue, particulièrement avec l’Église catholique. Lors de cette période de « restauration », l’Église russe a pu donner l’impression d’une certaine fermeture. Il fallait, je crois, lui laisser le temps de se reconstruire. FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 9 DOSSIER Les Fondements de la doctrine sociale Église orthodoxe russe Introduction par le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad. Traduction du russe par Hyacinthe Destivelle, Alexandre Siniakov et Claire Jounievy. Le Cerf – Istina À l’occasion de la venue en France du patriarche Alexis, les éditions du Cerf et le Centre Istina publient une traduction des Fondements de la doctrine sociale de l’Église orthodoxe russe. Ce document a été rédigé, à la demande du concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe de 1994, par une commission de vingt-six personnes : évêques, prêtres, professeurs des écoles de théologie. Le texte, approuvé le 15 août 2000 par le Concile jubilaire de l’Église orthodoxe russe, réuni en la cathédrale du Christ Sauveur, comprend seize chapitres sur la conception orthodoxe des relations entre l’Église et l’État, de la nation et du droit, du travail et de la propriété, des relations internationales, de l’éthique familiale, des droits de l’homme, de la santé, de la bioéthique, de la culture, des médias, des relations entre science et foi, de l’écologie, de la mondialisation… Jamais une Église orthodoxe n’avait formulé de façon aussi solennelle ses positions sur un aussi vaste champ de problèmes actuels. L’Église russe, forte de sa douloureuse expérience de persécution, inégalée dans l’histoire, par une idéologie matérialiste, tient un langage convaincu de la dimension avant tout spirituelle de l’homme. Lucides sur les périls du monde moderne, ces Fondements posent néanmoins sur lui un regard optimiste, déclarant dans les premières pages que « le mépris manichéen envers la vie du monde environnant est inacceptable ; la participation du chrétien à cette vie doit se fonder sur la conviction que le monde, la société, l’État, sont l'objet de l’amour de Dieu, parce qu’ils sont destinés à la transfiguration et à la purification selon l’amour prescrit par Dieu » (p. 18-19). Le point le plus novateur du document est la méfiance exprimée à l’égard du principe national érigé en idéologie : « Les théories qui érigent la nation à la place de Dieu ou réduisent la foi à un aspect de l’identité nationale sont contraires à l’enseignement orthodoxe » (p. 27), mais aussi à l’égard de l’État : « Les chrétiens doivent refuser toute absolutisation du pouvoir, toute méconnaissance des limites de sa valeur strictement terrestre, temporaire et passagère » (p. 33). Le principe du droit à la « désobéissance civile », ou de l’objection de conscience, est pour la première fois affirmé par une Église orthodoxe : « Si l’autorité contraint les chrétiens orthodoxes à renier le Christ et son Église ou à accomplir des œuvres coupables, dangereuses pour l’âme, l’Église doit refuser l’obéissance à l’État » (p. 43). Les Fondements de la doctrine sociale sont un vibrant appel au témoignage et à l’engagement des chrétiens dans la société contemporaine : « La participation des laïcs orthodoxes à l’activité des organes des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire […] apparaît comme l’une des formes de la mission de l’Église dans la société. Les laïcs peuvent et doivent, en remplissant leurs devoirs de citoyen, participer aux processus électoraux à tous les niveaux et soutenir toute entreprise de l’État éthiquement justifiable » (p. 71). Un beau chapitre sur le mariage rappelle que « pour le chrétien, le mariage est bien plus qu’un simple contrat juridique ou le moyen de perpétuer l’espèce et de satisfaire aux nécessités temporaires de la nature : il est, selon saint Jean Chrysostome, le ‘sacrement de l’amour’, l’union éternelle des époux dans le Christ » (p. 112). Quant à la famille elle est « en tant qu’Église domestique, un organisme unique, dont les membres vivent et construisent leur relation sur la loi de l’amour » (p. 120). Précieux pour l’ensemble des prêtres et fidèles orthodoxes, les Fondements de la doctrine sociale de l’Église russe ouvrent aussi de larges perspectives au dialogue entre Églises pour un témoignage commun des chrétiens dans le monde contemporain. M.F. 10 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 Elle peut maintenant renouer avec sa tradition d’ouverture et de dialogue qui l’a longtemps ca­ ractérisée : par exemple, elle fut la première Égli­ se à instituer, lors du Concile de 1917-1918, une commission pour l’unité des chrétiens, elle adhéra au Conseil Œcuménique des Églises dès 1961, fut la première Église orthodoxe à envoyer en 1962 des observateurs officiels à Vatican II, la seule à accorder tous les sacrements aux fidèles catholi­ ques privés de leurs prêtres, entre 1969 et 1986. À cause de sa situation géographique et culturelle à cheval sur Orient et Occident (il suf­ fit de voir son alphabet, comportant autant de carac­tères grecs que latins), la Russie s’est tou­ jours crue une vocation de synthèse, de réconci­ liation – Sergij Boulgakov parlait de la « vocation œcumé­nique » du peuple russe. Nous pouvons espérer que les milliers d’étudiants en théologie et de séminaristes dont s’enorgueillit aujourd’hui l’Église russe renoueront avec cette tradition. Mais ce processus prendra sans doute plusieurs générations. La visite en France du Patriarche ne signifie pas que nous allons rétablir la com­ munion demain, mais elle est un signe important qu’il faut saluer. ■■ Pourquoi le patriarche a-t-il choisi la France pour cette première visite officielle dans un pays catholique ? D’après les propos du Patriarche, c’est en rai­ son des liens qui depuis longtemps unissent les chrétiens de nos deux pays. Avant la révolution russe, dès le début du XIXe siècle, les échanges entre les catholiques de France et l’Église ortho­ doxe russe furent intenses. De nombreux émi­ grés français se rendirent en Russie pour fuir la révolution de 1789 et contribuèrent à y faire mieux connaître le catholicisme français. En sens inverse, de nombreux penseurs et philosophes Kremlin DOSSIER religieux russes furent immédiatement traduits en français, comme Philarète de Moscou, ou écri­ virent leurs œuvres directement en notre langue, comme Vladimir Soloviev, contribuant à faire connaître la pensée russe en France. La construction à cette époque de magni­ fiques églises russes sur le sol français, par exem­ ple celles de la rue Daru à Paris, de Biarritz ou de Nice, témoigne du rayonnement de l’orthodoxie russe en France à cette époque. À ces échan­ ges, il faut ajouter que l'histoire de l’Église russe, marquée par la révolution, l'anticléricalisme, la persécution, n'est pas sans points communs et parallélismes avec celle de l'Église en France… Le cardinal Etchegaray reçu, cet été à Moscou, par le patriarche Alexis ■■ Quel a été le rôle de la Révolution russe dans ces échanges ? La Révolution a accéléré ces échanges en poussant nombre de philosophes et théologiens russes à s’installer à Paris, comme Nicolas Ber­ diaev, Serge Boulgakov ou Vladimir Lossky. Leur présence permit à des théologiens français, comme Yves Congar ou Christophe Dumont, d'ap­pro­fondir leur connaissance de la pensée or­ thodoxe et d’enrichir à leur contact la théologie catholique. La présence d'iconographes comme Leonid Ouspenski, de spécialistes de la musique religieuse russe, comme Nicolas Kedroff, permit des échanges féconds entre artistes catholiques et orthodoxes. La fondation du Centre Istina en 1927, créé au départ comme « Centre d’études russes », publiant la revue « Russie et Chrétienté » (avant d’étendre ses intérêts au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale) témoigne de cet in­ térêt ancien en France pour le monde russe. ■■ Vous avez traduit les Fondements de la doctrine sociale, adoptés par le concile de l’Église russe en 2000, qui viennent d’être publiés en français. Quel est l’intérêt de ce document ? Ce document est historique, même s’il ne pré­ tend pas être le dernier mot de l’Église russe sur ce thème. L’Église orthodoxe russe, par la voix de ses évêques, y prend position sur un très grand nombre de problèmes concernant l’ensemble de la vie politique, économique et sociale du monde contemporain : conception orthodoxe des rela­ tions entre l’Église et l’État, de la nation et du droit, du travail et de la propriété, des relations internationales, des droits de l’homme, de la santé, de la bioéthique, de la culture, des médias, des relations entre science et foi, de l’écologie, de la mondialisation… Jamais une Église orthodoxe n’avait formulé de façon aussi solennelle et sys­ tématique ses positions sur un aussi vaste champ de questions actuelles. Les chrétiens occidentaux ont certainement beaucoup à apprendre de cette expérience russe Ce qui rend ces principes particulièrement in­téressants, c’est qu’ils ne sont pas seulement théoriques, mais portés par une expérience dou­ loureuse de soixante-dix ans de persécution. L’Église orthodoxe russe fut certainement une des communautés chrétiennes les plus martyrisées de l’histoire, au nom d’un matérialisme athée. Forte de cette expérience, elle peut aujourd’hui témoigner de sa conception du monde et de la société. Les chrétiens occidentaux, plongés aujourd’hui dans un autre genre de matérialisme, ont certainement beaucoup à apprendre de cette expérience russe. ■■ On accuse souvent l’Église russe de proximité avec le pouvoir. Qu’en est-il exactement ? L’Église russe a été particulièrement traumati­ sée dans son expérience des relations avec l’État. Pierre le Grand supprima le patriarcat en 1721 et transforma l’Église russe en une simple admi­ nistration. C’est pour réagir à cette mainmise de l’État qu’elle convoqua un concile en 1917-1918 et rétablit le patriarcat, qui fut bientôt à nouveau supprimé sous le régime soviétique. Peu d’Églises ont autant souffert de l’État que l’Église ortho­ doxe russe. C’est à partir de cette expérience que le concile des évêques russes a défini en 2000 ses principes des relations de l’Église et de l’État, dans ses Fon- Diocèse de Chersonèse Le diocèse de Chersonèse du patriarcat de Moscou, regroupe les communautés orthodoxes russes de France, d'Italie, d'Espagne, de Suisse et du Portugal. Il a été fondé dans les années 20 et tire son nom de l'ancienne colonie grecque en Crimée où le prince Vladimir décida de devenir chrétien. Sa cathédrale est à Paris (5, rue Pétel XVe arrdt), consacrée aux Trois-Saints-Docteurs (Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze et Jean Chrysostome). Elle a été décorée par Léonid Ouspensky et le moine Grégoire Krug, considérés comme les iconographes les plus brillants de l’émigration orthodoxe en France. Le diocèse de Chersonèse compte en France dix-sept paroisses et communautés, ainsi que trois monastères. Les fidèles sont principalement d’origines russe, ukrainienne, biélorusse et moldave. FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 11 DOSSIER dements de la doctrine sociale. L’Église orthodoxe y prend ses distances avec la théorie orientale de la « symphonie des pouvoirs », tout comme de celle, occidentale, des « deux glaives » : elle revendique d’une part le principe de « non-ingé­ rence » dans les affaires respectives de l’Église et de l’État, et d’autre part le droit à la « désobéis­ sance civile pacifique » en cas de désaccord avec les autorités politiques. Peu d’Églises ont proclamé avec autant de force de tels principes, assurant une stricte ré­ partition des rôles entre Église et État. Ce même Concile de 2000 canonisa un exemple de déso­ béissance civile en la personne du métropolite Ar­ sène de Rostov qui, au XVIIIe siècle, s’était opposé à la sécularisation des terres monastiques par Catherine II. Je suis surpris d’entendre parfois que l’Église russe serait favorable au césaropapisme ou souhaiterait devenir religion d’État. C’est se montrer bien soupçonneux à l’égard d’une Église qui est bien placée pour connaître les dangers de la collusion des pouvoirs et qui a fait un énorme travail de réflexion ces dernières années. ■■ Mais dans la pratique, l’Église russe, qui souhaite récupérer ses biens et sa place d’avant la révolution, ne courtise-t-elle pas l’État ? Ce sont davantage les autorités politiques qui courtisent l’Église. L’État a conscience du prestige de l’Église au sein de la population, de son rôle de ciment de la société, aussi bien à l’intérieur qu’au-delà des frontières de la Fédération de Russie… Mais en réalité l’Église russe est loin de bénéficier des avantages dont, par exemple, jouit l’Église catholique en France, pourtant peu sus­ pecte de collusion avec l’État : l’Église orthodoxe russe n’a toujours pas d’aumônerie dans les ar­ mées, ni auprès des écoles, ni dans les hôpitaux. ■■ Comment expliquez-vous l’image assez négative de la Russie dans les médias occidentaux ? L'image de la Russie en Occident est moins ré­ vélatrice de la Russie que de la conception que l'Oc­ cident a de lui-même. Lisez L’Occident et l’énigme russe, de l’historien américain Martin Malia, qui montre comment, de Montesquieu à nos jours, en passant par le marquis de Custine, l’Occident dia­ bolise ou idéalise la Russie en fonction des ques­ tions qu’il porte. L'inverse est vrai également. En ce qui concerne l’Église russe, un autre pro­­blème se superpose : à l’époque soviétique, où elle fut quasiment anéantie, où les contacts étaient réduits au minimum, nous nous en som­ mes fait une image abstraite, peut-être idéale. Le père Yves Congar, qui a tant contribué à faire aimer l’orthodoxie en France, reprochait cepen­ 12 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 dant à certains orthodoxes de l’émigration (et il ne faisait sur ce point que reprendre la critique de Soloviev aux slavophiles) d’opposer à un catholi­ cisme historique une orthodoxie irréelle. La voir maintenant en réalité, constater que les idéaux ne correspondent pas toujours à la réalité d’une Église qui doit porter une histoire douloureuse, n’est pas forcément facile à admettre. ■■ Comment évolue l’œcuménisme aujourd’hui ? Penser l'œcuménisme comme un échange des richesses propres à chaque tradition L’œcuménisme ne vise plus à une unité orga­ nique, comme certains ont pu en rêver dans les années soixante, ni sans doute même à des consensus doctrinaux exprimés en des for­mules identiques. Le Rassemblement Œcuménique Euro­ péen de Sibiu a été de ce point de vue révélateur : nombre d’intervenants, dont le cardinal Kasper ou le métropolite Cyrille, ont exprimé des réserves sur l’avenir d’un œcuménisme conçu uniquement comme la recherche de « conver­gences », d’un plus petit commun dénominateur, et ont appelé à le penser plutôt comme un « échange de dons », un échange des richesses propres à chaque tradi­ tion et respectant l’identité de chacune. C’est ce que l’on appelle « l’œcuménisme réceptif ». Par exemple, la théologie catholique a béné­ ficié des recherches de penseurs russes, comme N. Afanassieff ou V. Lossky, mais aussi de l’icono­ graphie byzan­tine, de la musique liturgique russe etc. Aujourd’hui, l’Église russe est demandeuse d’un dialogue avec l’Église catholique sur des questions de doctrine sociale pour porter un té­ moignage commun dans la société moderne. Ces questions pourraient être une façon de relancer l’intérêt pour l’œcuménisme chez un plus grand nombre de croyants. ■■ Quel vous semble être le problème numéro un des relations entre catholiques et orthodoxes ? Celui dont traite la Commission mixte inter­ nationale catholique-orthodoxe, qui tiendra sa pro­chaine session à Ravenne : la recherche d’une meilleure articulation entre primauté et concilia­ rité dans l’Église, sachant que toute la tradition chrétienne témoigne du fait qu’il ne peut exister de primauté sans conciliarité, ni de conciliarité sans primauté. La tradition de l’Église indivise témoigne aussi du fait que l’évêque de Rome a un charisme particulier au service de l’unité des chrétiens. Bien des théologiens orthodoxes sont conscients de ce rôle unique de l’évêque de Rome comme diacre de l’unité des chrétiens. Il faut réfléchir à la façon dont ce ministère d’unité de l’évêque de Rome peut trouver un mode d’exercice reconnu par les uns et par les autres, comme y aspirait le pape Jean-Paul II dans sa belle encyclique, Ut unum sint. n ESPRIT En mémoire des jours Un honneur Par Robert Masson R ésurgence soudaine, d'un passé qu'on croyait révolu. Quand la vie était fragile, et su­jette à des surprises qui nous exposaient au pire. Aux famines, par exemple, qui sévissaient hier en­core, de façon chronique. On devait alors, au temps des moissons, s'assurer des ré­serves pour l'année qui suivrait. C'était aussi vieux que le monde, et il s'en fallait qu'on ait conjuré cette crainte, qui habitait le monde paysan. Au temps des pharaons, déjà, on en était à redouter les effets climatiques, ces varia­ tions intempestives du temps, pour ne pas dire ses ca­prices. Dans les années 40, pour ce qui nous concerne, on en était encore à cal­ culer au plus juste des réser ves, quand on en avait. La défaite et ses conséquences dr ama­ tiques n'arrangeaient rien. Il fallait vraiment évaluer au plus juste, et quand il y avait un doute, sortir les bannières, pour implorer des cieux ce que la nature n'était pas disposée à don­ ner. Il fallut attendre les lendemains de la guerre, pour que se produise ce qu'on a appelé "une révo­ lution substantielle", selon l'expression de Michel Debatis, qui fut un artisan essentiel dans cette lutte contre les précarités de la vie paysanne. Debatis savait de quoi il parlait, lui qui était né et avait grandi dans un milieu où il n'y avait au­c un superflu, et pas tou­jours le nécessaire. On devait se prémunir contre les aléas de toutes sortes qui faisaient alors de la vie à la campagne quelque chose d'incertain. Ce ne fut pas pour peu dans cet Exode rural qui vida les villages de leurs éléments les plus jeunes. Il en resta suffisamment toutefois pour entreprendre une mu­t ation, qui rejoignait d'ailleurs ce que la société dans son ensemble vivait pareillement. La conséquence, ce fut un renversement de situation, qui tenait pré­ cisément à la capacité de cette génération d'alors, qui abordait en termes nou­veaux leur savoir. La France paysanne se méta­ morphosait, au point de devenir une corne d'abon­ dance, que lui permettait d'ailleurs une sorte de privilège de la nature. On était dans les zones tem­ pérées du monde. L'esprit d'entreprise des nouvelles généra­ tions fit le reste. Du trop peu de jadis, on passait au trop plein d'abon­ dance, qui créait d'ailleurs d'autres pro­b lèmes. Car il fallait trouver d'autres circuits de distribution, 14 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 hors de nos frontières au besoin. Le monde paysan se retrouvait un peu seul, dans une société qui dans les mêmes temps s'urbani­ sait d'une manière plus ou moins ordonnée. On était vraiment dans un nouvel âge du monde. En Europe comme aux Etats-Unis, dans toutes les zones dé­veloppées ou en voie de développement. Ailleurs hélas on en était encore à des déséquilibres dont on connaît les enchaînements dramatiques. Les suc cès écono ­ miques étaient une chose. C'en était une tout autre, de réussir le passage har­ monieux d'un monde à l'échelle de vastes conti­ nents qui le composent. Les paysans français n'en avaient pas moins des raisons d'être fiers, au vu des résultats. Ils avaient d'une c er t aine f a­ç on remodelé les terres dont ils avaient l'usage. Ce fut au prix d'une sorte de trans­ humance, d'un monde à un autre, dont ils étaient les instruments. Ils n'avaient pas tou­ jours le sentiment d'être compris d'autrui, de ceux qui avaient migré dans des vastes cités. On les considérait de haut, dans les instances où se déci­ dait leur avenir, dans une compréhension suffisante des demandeurs. Il fallut se faire à des contraintes qui n'étaient pas naturelles. En retour bien sûr, les paysans qu'on appelait de plus en plus des agriculteurs, gagnaient des subventions qui leur permirent de tenir. À ce prix, ils assurèrent les sécurités fondamentales qui les mettaient à l'abri des périls. La famine n'était plus qu'un souvenir, chez nous du moins. Et voilà qu'à la suite d'un été un peu trop mouillé, réapparurent les craintes d'antan. La ba­guette de pain augmen­ tait, parce que les besoins sur d'autres parties du monde se faisaient pres­ sants, sans qu'on ait suf­ fisamment réfléchi. Le cas de l'Australie est signifi­ catif à cet égard. Ce pays, à l'inverse des nôtres, souffre de sécheresses endémiques, qui ont de quoi in­quiéter les respon­ sables de ces pays. À l'obscur de nos ap­­ préhensions, revient la peur de manquer. Nous n'en sommes pas là. Mais l'agriculture n'a plus pour seule mission de nour­ rir les hommes, bien que cela reste ses finalités pre­ mières. Dans le même temps, on donne aux paysans d'autres mandats. Celui entre autres de produire ce qu'on appelle des bio­ carburants, pour atténuer les conséquences de chocs pétroliers, auxquels nous avons dû nous faire. On leur redemande pour cela de cultiver des sols laissés en jachère. Ce n'est pas le chômage qui menace la paysannerie aujourd'hui, mais l'ur­gence. Il faudra aussi ap­prendre pour tout cela, un respect plus scrupuleux que jamais des exigences de ce qu'on appelle notre environnement. On l'avait sans doute un peu trop négligé. ■ KTO Suivant l’argumentation développée par Maître François-Henri Briard, le Conseil d’Etat a annulé, vendredi 21 septembre 2007, la décision du CSA du 28 juillet 2005 refusant à la chaîne catholique KTO une fréquence sur la Télévision Nu­­mérique Terrestre (TNT). Le Conseil d’Etat a considéré «qu’en déduisant du seul caractère confessionnel de la thé­­ matique proposée par KTO, que ce service s’a­dressait nécessairement à un public res­treint et ne pouvait donc, en toutes hy­pothèses, satisfaire un seul des critères de sélection entre candidats définis par la loi du 30 septembre 1986 modifiée (...), le Conseil supérieur de l’audiovisuel a entaché sa décision d’erreur de droit ; que par suite KTO est fondée à demander l’annulation de la décision attaquée». Cela ne veut pas dire que le CSA doive ac­corder une fréquence TNT à KTO, mais qu'il devait motiver autrement son refus... Une telle décision de justice ouvre la pos­ sibilité d'une indemnité et surtout d'une re­discussion sur de nouvelles bases avec la Haute Autorité lors d'un futur élargissement du nombre des fréquences TNT. ZF07092107 ESPAGNE 498 catholiques assassinés pendant la Guerre d’Espagne entre 1934 et 1939 se­ront béatifiés le 28 octobre. Le dossier historique, qui est rendu public à Rome le 5 octobre, s'attache à démontrer qu'ils ont été martyrisés pour leur foi et non pour des motifs politiques. ZF07092704 ZF07092805 ARGENTINE L'archevêque de La Plata, Mgr Héc­­tor Aguer, a publié une note dans laquelle il déclare : "le totalitarisme des abortistes plane sur l’Argentine comme une menace si­nistre. Comme l'ombre d’Hérode". Il s'agit pour lui de protester contre un avortement pratiqué dans un hôpital public de Mar del Plata sur une jeune fille han­dicapée mentale, malgré l'op­­position du père de celle-ci. La lé­gislation argentine est en principe très restrictive sur l'avortement. L'ar­ chevêque dénonce le terme employé d’"avortement thérapeutique" dans la mesure où ce n’est pas la réalité : "Qui a été soigné par l’avortement, et de quelle maladie ? Il faudrait dire en tous cas qu’il est eugénique et dis­ criminatoire”. "On ne parle pas de l’en­ fant - continue le texte - on n’a pas eu le temps de l’appeler par son nom. Comme s’il n’avait jamais existé. Mais la chose certaine est qu’il vivait et qu’ils l’ont tué”. Agence Fides 27/9/2007 SRI LANKA Un missionnaire jésuite, le P. Nicholas Pillai Packiyaranjith, a été tué le 26 sep­ tembre, dans le Nord du Sri Lanka, au cours d'une mission humanitaire, alors qu'il traversait une zone sous le contrôle des rebelles des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (Ltte), annonce l’agence missionnaire italienne Misna. ZF07092801 EUROPE leur code pénal) aura lieu tous les 10 octobre. Cette décision a été prise par le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, le 27 sep­tembre, à la majorité simple, en dépit de l'op­p osition du gouvernement po­l onais. Celui- ci proposait une journée de dé­fense de la vie, qui au­rait élargi l'op­­probre à l'avortement et à l'eu­thanasie, ce qui a paru hors sujet, voire scandaleusement réactionnaire, à ses partenaires. Une conférence internationale contre la peine de mort aura lieu à Lisbonne les 9 et 10 octobre 2007. Une Journée européenne contre la peine de mort (78 pays dans le monde ont la peine de mort inscrite dans BUDAPEST Après Vienne (2003), Paris (2004), Lisbonne (2005), Bruxelles (2006), le cinquième congrès international pour la nouvelle évangélisation s’est tenu à Budapest du 16 au 22 septembre. 1500 initiatives mis­sionnaires ont été prises dans 120 lieux de la capitale hongroise au cours de : Evan­gélisations de rue, concerts, expositions... 150 jeunes Fran­ çais avaient fait le déplacement. Le der­ nier jour, 15.000 per­sonnes se sont ras­ sem­blées à Buda, à l'endroit où saint Gé­­rard est devenu le premier martyr de Hongrie, le 24 septembre 1046. Il s'agissait en principe du dernier congrès international pour la nouvelle évangélisation du cycle commencé en 2003. Mais le cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, primat de Hongrie et pré­sident d e l'a s s e m b l é e des conférences é pis­c opale s eu­­ ropéennes a lancé un appel à re­nou­ veler l'expé­rience. On retrouvera des comptes ren­ dus dé­t aillés du cinquième congrès dans le numéro du men­s uel Il est vivant d'octobre (vendu en kiosques) et, par exemple, dans l'hebdomadaire du diocèse de Paris Paris Notre-Dame, daté du 27 septembre. ZF07092601 ANGLICANS Les évêques de l'Eglise épisco­ pa­lienne américaine (111 diocèses, deux millions de fidèles) réunis à la Nouvelle Orléans (cf. notre dépêche de la semaine der­nière) ont approuvé à l'unanimité, le 25 septembre, un texte qui met fin, jusqu'à nouvel ordre, à l'ordination par eux d'ec­­clésiastiques ou­­vertement ho­mo­sexuels, ainsi qu'à la bénédiction de ma­riages entre per­ sonnes du même sexe. Ils ont écarté ainsi un risque de schisme dans la com­m unauté an­­ glicane (75 millions de fidèles répartis en 39 provinces dans le monde), tout en protestant vi­goureusement contre l'ingérence des évêques africains ou asiatiques dans la gestion démocratique de la province américaine, et en appelant les chrétiens à défendre, partout dans le monde, les droits des personnes homosexuelles. Ecclesia CARDINAUX Les 24 et 25 novembre, au cours du deuxième consistoire de son pontificat, le Pape nommera une quinzaine de nouveaux cardinaux, parmi lesquels on s'attend bien sûr à trouver Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris. Ecclesia FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 15 ESPRIT 27e dimanche ordinaire Aux origines du ministère ordonné On est là victime d’un schéma de pensée bien étranger aux hommes du Nouveau Testament. Leur grand souci était de rester en lien vivant avec l’expérience de Jésus. Ils avaient découvert que l’Eglise vivait et se développait dans la mouvance des Apôtres, que ceux-ci étaient le trait d’union qui les reliait au Christ. Les communautés qui naissaient à droite et à gauche, issues de la prédication apostolique, n’étaient chrétiennes que dans la mesure où elles se situaient en continuité Retrouvez chaque jour, sur internet, les points d'oraison du Père Michel Gitton, et les commentaires des Pères Louis et Bernard Hurault, à partir des lectures du jour : www.france-catholique.fr avec les Apôtres. Et cette continuité n’était pas seulement de l’ordre de la pensée ou de l’action, c’était une communion fondée sur l’envoi d’un collaborateur des Apôtres, in­­ vesti de sa puissance et capable de reproduire le miracle primitif sur lequel était fondé l’Eglise : l’eu­ charistie. Le ministère ordonné n’est pas autre chose, et il n’y a pas eu d’Eglise qui ait pu exister sans lui. Il est vrai que lorsqu’un apôtre (comme Paul ou Jean) écrit à une des communautés qu’il a plus ou moins fondées, et tant qu’il est en pleine activité et capable de la diriger, même à distance, c’est lui seul qui se présente comme le vis-à-vis, comme le père de cette Eglise, et on ne voit pas encore très bien la place des ministres or­­donnés, qui seront par contre plus visibles quand il arrivera au bout de sa course. Pourtant ils existaient déjà en filigrane : on voit saint Jean s’adresser aux « anges » des Eglise d’Asie mineure, qui sont probablement leurs responsables, pour leur faire des reproches (Apo­calypse 2-3). Dans ses lettres, saint Paul parle de ses délégués qui visitent les églises en son nom (Epaphras à Colosses, Tite à Corinthe, etc.) et y exercent une au­ thentique mission. Leur statut n’est pas précisé, mais ils dépendent vi­ si­blement de l’envoi apostolique. Par ailleurs, il existait, dans toutes les communautés, des chrétiens et des chrétiennes dotés de fonction spécifique pour le bien de tous (pro­phètes, enseignants, etc.). Ces ministères, utiles au bien de telle église particulière, témoignent de la fécondité du corps, mais n’en sont pas la tête. Ne laissons pas dire que Jésus n’avait rien prévu pour le temps qui suivrait. Lui, qui n’a rien écrit, a voulu passer par douze hommes pour nous transmettre sa pensée et son Corps. Il n’a, à la limite, rien fait d’autre. Il y a travaillé avec in­­finiment de soin et c’est cette structure apostolique qui nous permet de le rejoindre sûrement aujourd’hui encore. n Lectures du dimanche 7 octobre : Habacuc 1, 2-4; 2 Timothée, 1,6-14; Luc 17,5-10. Ne laissons pas dire que Jésus n'avait rien prévu pour le temps qui suivrait FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 ( L e passage de saint Paul que nous lisons ce dimanche contient cet avertissement adressé par l’Apôtre à son fils spirituel Ti­mothée : « je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu, que tu as reçu quand je t’ai imposé les mains ». Cette allusion au rite de l’ordination a semblé suspecte à plus d’un. Il est de bon ton dans certains milieux (rap­pelons-nous les émissions d’Arte sur les origines de l’Eglise) de considérer qu’au départ, il n’y avait pas dans l’Église de ministère clairement ins­titué, mais seulement des hommes (ou des femmes) chargés pour un temps de tel ou tel service de la communauté (assistance, enseignement, culte). L’ins­titutionnalisation serait ve­ nue plus tard, avec l’apparition de ministères ordonnés (prêtres, diacres et bientôt évêques), répondant au besoin de communautés qui se sont étendues numériquement, et où il faut veiller à garder la cohérence du dépôt primitif. Dans cette optique, il est courant de dire que les deux lettres à Timothée, comme la lettre à Tite, ne peuvent être de la main de saint Paul, mais reflètent un état plus tardif de la vie de l’Eglise. Quand on regarde de près les arguments mis en valeur, on voit bien qu’il y a là un cercle vicieux : les lettres « pastorales » de saint Paul ne sont pas de lui puisqu’il y est question d’imposition des mains (supposée tardive) et l’institution de ministères ordonnés est tardive parce qu’il n’en est question que dans les-dites lettres ! On suppose toujours que le rite arrive en second lieu parce que la vie l’a précédé, et on n’imagine pas cette vie autrement que comme un bouillonnement anarchique... par le Père Michel GITTON 17 EGLISE Avec des séminari par le Père de LAUBIER Le Père de Laubier nous rend compte de la ­semaine de cours qu'il vient de donner à São Paulo, avec le hiéromoine Alexandre ­(Dimitri S­ iniakov, 25 ans), ­collaborateur de Mgr Innocent de ­Chersonèse, représentant du Patriarcat de Moscou pour l’Europe ­occidentale siégeant à Paris (rue P ­ étel). Le thème en était l’œcuménisme et le ­dialogue interreligieux. L a session a lieu dans le grand campus où les légionnaires du Christ sont chargés de former 120 séminaristes qui leur sont confiés par 19 évêques de dio­ cèses brésiliens. Déjà, l’année dernière, j’avais fait connaissance avec ces sémi­ naristes, mais les thèmes de cette an­ née furent traités avec la participation du Père Alexandre qui découvre de son côté un univers du catholicisme peu connu des orthodoxes d’Europe. Dès la première journée, un diman­ che, nos occupations sont nombreuses et variées. Le P. Alexandre est invité par le Métropolite de l’Église antiochienne au Brésil, Mgr Damaskinos. Il s’y rend avec deux Pères des légionnaires du Christ et la célébration de l’office, de rite byzantin, est suivie d’un repas (menu arabe) et d’une visite au village où les premiers jésuites s’étaient ins­ tallés au milieu des indiens hostiles ou accueillants. Cette première résidence est devenue un musée et les touristes sont nombreux. Je vais célébrer la messe, avec ho­ mélies traduites, dans deux paroisses de la banlieue pauvre. Petites églises perdues au milieu de favelas améliorées (briques au lieu de tôles). Il faut se ser­ rer entre des murs étroits, et la cérémo­ nie commence avec une solennité digne d’une cathédrale. Le Père César, jeune prêtre métis, est l’âme de cette ferveur très touchante de l’assemblée qui porte le célébrant. Les pratiquants ne sont pourtant qu’une minorité dans cette popula­ tion pauvre dont les enfants donnent tant de vie aux rues misérables. Ce di­ manche est consacré à la vie, on craint une loi permissive qui contredirait l’en­ seignement de l’Église. Dans l’homélie je compare la situation des minorités persécutées des catholiques chinois que j’ai rencontrées deux fois cette an­née, avec les catholiques brésiliens pauvres face aux défis d’une société de plus en plus sécularisée. Dans les deux cas il faut témoigner (martyre = témoignage) de sa foi. Partout les catholiques sont appelés à rendre un témoignage face à un monde païen ou paganisé. C’est la leçon de l’Évangile de ce dimanche où le Christ parle de la « porte étroite » qu’il est difficile de choisir. On a dit que les chrétiens n’avaient pas la vocation d’être des héros, mais plutôt de deve­ nir des saints, ce qui est parfaitement exact, mais la sainteté, on le constate ici comme en Chine, demande aussi un singulier courage, celui que donne l’amour du Christ. En donnant la com­ munion, je suis ému par ces visages simples et mystérieux. Repas dans le ( Rendre témoignage face à un monde païen ou paganisé 18 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 presbytère du P. César qui raconte son dernier voyage en Europe, notamment en France où ses impressions étaient mêlées. Il a visité la Sainte-Baume où Marie Madeleine, notre première mis­ sionnaire a vécu en ermite il y a 2000 ans. Dans l’après-midi une cérémonie solennelle a lieu vers 15 heures dans la cathédrale du diocèse de Campo Limpo, l’un des six de São Paulo qui, banlieues comprises, compte environ 20 millions d’habitants. Tous les membres des ser­ vices paroissiaux étaient conviés, of­ frant un spectacle coloré, car au Brésil il faut avoir un uniforme avec des cou­ leurs éclatantes sur un fond sonore de batterie à la piété retentissante. La jeu­ nesse du diocèse était au rendez-vous et des saynètes édifiantes furent jouées devant l’évêque. L’ange d’un scénario, une enfant de 10 ans, avait des ailes en coton qui ont dû rendre un peu jaloux son ange gardien ! De retour au séminaire, le soir au dî­ ner, tous les séminaristes sont présents et les conférences commenceront le len­demain après la messe que je dois célébrer en portugais. Heureusement que les séminaristes connaissent les paroles ! Premier cours pendant 3 heures sur la Chine. Pourquoi est-ce l’empire ro­ main et non pas l’empire chinois, ce­lui des dynasties Han contemporaines du Christ, qui a été évangélisé ? Ré­ponse : les quelque 8% de juifs dans l’empire romain étaient une condition néces­ saire à l’avènement du christianisme. Aujourd’hui les 14 millions de catholi­ ques dont une majorité d’entre eux sont des clandestins, constituent ce point d’appui qui manquait jusqu’ici en Chine. Dès qu’on évoque des expé­riences vé­ cues, les questions se multiplient et té­moignent d’une connaissance assez précise de l’actualité internationale de la part des 120 séminaristes. EGLISE stes brésiliens Visite du monastère des bénédic­ tines qui écoutent avec beaucoup d’in­ térêt le témoignage du P. Alexandre, elles sont très renseignées sur les rela­ tions entre catholiques et orthodoxes. Les cours reprennent l’après-midi. Le dialogue interreligieux ne se pose pas encore concrètement en Amérique latine mais suscite chez les sémina­ ristes des questions très pertinentes. On peut distinguer trois positions : 1) l’exclusivisme qui ne voit de salut que dans l’appartenance visible à l’Église ; 2) l’inclusivisme qui distingue l’apparte­ nance visible pour ceux qui ont connu l’Évangile et l’appartenance invisible sa­lu­taire pour les autres ; enfin 3) le pluralisme qui admet d’autres voies sa­ lutaires que l’Église, Corps du Christ. La première position n’est pas admissible même si les chrétiens l’ont admise au cours des siècles. La troisième position fait l’objet de discussions, mais l’ecclé­ siologie qu’implique le pluralisme n’est pas compatible avec l’enseignement du Concile Vatican II et celui des papes contemporains qui enseignent l’inclu­ sivisme. La conférence du P. Alexandre sur les martyrs orthodoxes russes à l’épo­ que soviétique fait impression : n’estce pas la plus vaste persécution, avec le génocide arménien, de l’histoire de l’Église ? Visite au Carmel avec le P. Ivanor membre des légionnaires, les martyrs de la Russie soviétique et de la Chine actuelle sont évoqués. Derrière la clô­ ture les carmélites sont très attentives, c’est leur vocation de missionnaires dans une vie contemplative qui a per­ mis à l’une de leurs sœurs, Thérèse de Lisieux, d’être proclamée patronne des missions aux côtés de François Xavier. Ce matin, célébration de la messe en latin comme chaque jeudi. La piété de ces 120 séminaristes est édifiante. Elle prend bien des formes, notamment celle d’une dévotion mariale très fer­ vente. Une table ronde sur l’uniatisme ras­semble six intervenants, trois ortho­ doxes et trois catholiques. Le concile de Florence (1439) qui a, pendant 14 ans, réalisé l’unité des grecs et des latins à la veille de la chute de Constantinople (1453), est interprété différemment par le P. Alexandre et par moi, mais on s’ac­ corde pour dire que si les «uniates» ont le droit de vivre en Ukraine et ailleurs, Le comportement affectif des nouvelles générations fait problème ( FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 19 EGLISE l’ «uniatisme» n’est pas une solution pour réaliser l’unité aujourd’hui. En ce mois de sep­tembre, la commission mixte, catholique/orthodoxe, discute à Ravenne de l’autorité dans l’Église et principalement de la mission du suc­ cesseur de Pierre. Le soir on accueille le Métropolite melkite de l’Église antiochienne auto­ céphale, Mgr Damaskinos, pour une li­ turgie byzantine célébrée en portugais. Le vendredi nous allons visiter le sé­­ minaire où se forment les légionnaires. Les séminaristes sont une soixantaine et nos conférences sur la Chine et la Russie suscitent beaucoup de ques­ tions. On est frappé par la qualité de ces futurs prêtres qui viennent de plu­ sieurs pays d’Amérique latine. Un cadre forestier magnifique a été mis à leur disposition par les Bénédictins aux en­ virons de São Paolo. Les candidats pro­ viennent des classes moyennes et plus aisées qui avaient été souvent découra­ gées lorsque la théologie de la libéra­ tion inspirait l’action missionnaire dans les années 70 et 80. Samedi, jour de notre départ, un bap­­tême à la cathédrale me donne l’oc­ casion de revoir tous les anciens amis des séjours précédents et d’avoir des conver­ sations à propos de la situation actuelle, aussi bien ecclésiale que sociale, du Bré­ sil sous la présidence de Lula. Je résume maintenant des conversa­ tions sur la situation ecclésiale et po­ litique du Brésil aujourd’hui. La ville de São Paulo compte 10 mil­ lions d’habitants et le grand São Paulo 20 millions. Environ le quart d’entre eux vivent dans les immenses favelas, proportion considérable qui ne sem­ ble pas diminuer d’une année à l’autre, même avec un président qui appartient au Parti du Travail. L’on constate une absence de chrétiens engagés politi­ quement dans ce pays, devenu mainte­ nant la huitième puissance économique mondiale et qui s’affirme encore majo­ ritairement catholique (73 %). (1) Les évêques, qui se sont réunis au­ tour du Pape lors de sa visite du prin­ temps dernier, sont davantage pré­ occupés par leurs tâches proprement missionnaires que par la situation poli­ tique sans oublier pour autant la misère du grand nombre. La formation des prêtres pose des questions anciennes et nouvelles. An­ ciennes comme la rareté relative des vo­cations ; nouvelles en raison de la sé­cularisation croissante de la société brésilienne et des caractéristiques du clergé. En simplifiant on pourrait dire que ce sont moins les idéologies qui font problème que le comportement affectif des nouvelles générations même chez les prêtres et les sémina­ ristes. C’est une question qui se pose partout à l'Église dans le monde, mais ( Former un clergé diocésain instruit et adonné à la prière 20 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 plus particulièrement au Brésil où tout se conjugue pour intensifier les risques dans une population pleine de qualités humaines mais fragile aussi bien chez les riches que chez les pauvres. On s’ac­ corde ici pour dire que d’une manière générale, la corruption - par l’argent et la sexualité - constitue le défi principal à l’évangélisation. La misère et les sectes n’arrangent rien, mais la priorité aujourd’hui est de former un clergé diocésain instruit et adonné à la prière. Les nouvelles com­ munautés d’origine européenne ou bré­ silienne constituent une espérance que le Pape a évoquée lors de son voyage en mai 2007. L’Amérique latine connaît de grands changements. Le Brésil en est le centre géographique et son poids démogra­ phique lui donne une importance toute particulière. Il est certain que la misère, encore si massive dans ce grand pays, est à l’origine de bien des maux et pas seulement d’ordre économique ou même politique. Le substantiel document de la conférence des évêques d’Amérique la­ tine, qui s’est réunie autour du Pape au sanctuaire marial d’Aparecida, a fait le point de la situation. Un des enjeux es­ sentiels est la formation des prêtres au plan théologique et surtout spirituel. Ce que nous avons vu au séminaire Maria Mater Ecclesiae d’Itapecerica, près de São Paulo, constitue l'un des modèles pos­sibles. Pour finir, on peut citer une Mexi­ caine, puisque le fondateur des légion­ naires est lui-même mexicain. Voici ce que Jésus déclara le 29 novembre 1928 à Conchia Cabrera de Arminda (18621937) mère de 9 enfants et fondatrice de cinq « œuvres de la Croix » dont une congrégation de contemplatives, les Sœurs de la Croix du Sacré-Cœur de Jésus (1897) et des Missionnaires du Saint-Esprit (1914) : Ne veux-tu pas sauver le monde ? Ne me l’as-tu pas demandé par ton sang avant même que les Œuvres de la Croix n’existent ?... Eh bien, si tu veux sauver les âmes il n’y a qu’un moyen unique et puissant : les prêtres saints. (2) n (1) Le pourcentage de personnes se déclarant catholiques, qui ne cessait de diminuer chaque année depuis les années quatre-vingt, s’est maintenant stabilisé. (2) Michel-Marie Philippon o.p. "Conchita, Journal spirituel d’une mère de famille", éditions de l’Emmanuel. EGLISE EQUATEUR respectueux mais ferme, à toutes les institutions, familles et personnes catholiques, pour trouver la façon d’éviter que cette loi « préjudiciable » n’entre en vigueur. L’organisation Azione pro-vida et le Réseau d’organisation pour la Vie et la Famille de l’Équateur ont lancé une campagne pour défendre la vie en manifestant leur désaccord avec la nouvelle Loi Substitutive du Nouveau Code de la Santé qui encourage l’avortement, la pilule du lendemain potentiellement abortive et interdit l’objection de conscience au personnel sanitaire qui se refuse à pratiquer l’avortement. Ordination d'un prêtre par l'évêque de Quito. Distribution de l'Evangile de la Vie à des soignants © AED L a c a mpagne Écoutez la chronique de Marc Fromager, chaque semaine sur : En mars 2007, lors du Congrès national Pro Vie et Famille, les participants ont répété leur engagement à défendre la vie et la famille dès sa conception, quelles que soient les circonstances, jusqu’à son terme naturel. Le Congrès exhorte en outre les parents, premiers et principaux éducateurs des enfants, à insuffler en eux l’amour, le respect et la défense de la vie humaine, à travers leur exemple et leur témoignage. Les moyens de communication sociale aussi doivent se transformer en diffuseurs et en défenseurs de la vie. Des professionnels catholiques, des prêtres et des consacrés, chacun dans son environnement, sont invités à être des témoins courageux et d’efficaces diffuseurs de l’Evangile de la vie, même si cela implique de s’opposer à un monde qui a opté pour la culture de mort. n Le nouveau code de la Santé interdit l'objection de conscience FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 ( Dans la situation difficile du pays, l’Eglise s’engage hardiment dans la défense de la vie et de la famille. électorale, qui a culminé le 17 novembre dernier par l’élection de l’actuel Président, Rafael Correa, a été caractérisée par la demande insistante d’un changement de la structure de l’État, pour mettre fin à la corruption, en proposant une consultation populaire qui conduise à une nouvelle Constitution. Toutefois, cette aspiration a rencontré une vive opposition de certains responsables politiques. Ceci a poussé l’Église à lancer un appel « à maintenir le calme et la paix ». Le 1er avril, la Conférence épiscopale a adressé à l’ensemble du peuple équatorien un message intitulé « Ne détruisons pas le pays ». « La Conférence épiscopale équatorienne, toujours engagée dans la re­cherche du bien-être de tous les Equatoriens et attentive à la stabilité politique de la na­­tion, regarde avec angoisse la situation traversée par le pays, le comportement des principaux représentants du pays, l’outrage de la Constitution et de la loi, et elle lance un nouvel appel à la pondération et à la sérénité ». Les évêques affirment qu’il ne doit y avoir ni vainqueurs, ni vaincus dans cette lutte, mais plutôt « des frères qui luttent ensemble pour un avenir meilleur, pour une patrie nouvelle, mais insérée dans le droit et le respect mutuel ». À plusieurs reprises dans les derniers mois de l’année 2006, les évêques sont intervenus pour éviter que la loi sur la santé promue par le gouvernement équatorien « ne porte atteinte à l’autorité des parents, des éducateurs, des médecins et n'introduise une culture de mort, non de vie ». Mgr Nestor Herrera, évêque de Machala et Président de la Conférence épiscopale équatorienne, a lancé un nouvel appel, par Marc FROMAGER © AED L'Évangile de la Vie 21 ESPRIT FAMILLES Enfance et sainte par Johanne MARCHAL Le 3e colloque de l’Association "Enfance et Sainteté" se tiendra à Paray-leMonial, pour la prochaine Toussaint. Il est destiné aux parents, éducateurs et aux enfants (session spirituelle par tranches d’âge). J e suis maman de deux jeunes enfants. Depuis leur conception, je les ai remis entre les mains de Marie car je suis convaincue qu’elle est le passage le plus sûr qui conduit à l’Amour. Comment pourrais-je en douter puisque mon Dieu lui-même l’a choisie, elle, si humble et toute immaculée pour être son premier asile au creux de l’humanité. Marie porte en elle l’espérance des petits, des plus pauvres, des plus humbles, de ceux qui croient de tout leur cœur en la folie de l’Amour divin. Parmi ces petits, il y a nos enfants. Ils sont là, ils ont soif. Ils font partie intégrante de l’Église, ils sont même son avenir. Mais l'Église n’a-t-elle pas parfois tendance à les oublier ? Attendra-t-on réellement qu’ils aient l’âge de raison pour les conduire à la Source ? Faut-il être raisonnable pour aimer et se savoir aimé ? Faut-il savoir et comprendre avant de pouvoir aimer, adorer, louer Dieu ou simplement demander par­don ? N’est-elle pas là justement la beauté de nos tout-petits : cet accès direct au Cœur du Père, cette confiance aveugle, cette simplicité de cœur, cette faculté d’abandon que nous aimerions tellement retrouver en nous-mêmes. Le magnifique colloque Enfance et Sainteté de Lourdes à la Toussaint 2006 a réveillé en moi ce cri étouffé et poignant du Père uni au Fils et au Saint-Esprit : « laissez venir à moi tous les enfants ! Car je veux les combler de tous mes dons. Ils portent en eux ma promesse de résurrection pour le monde entier. Enfants adorateurs, enfants de la louange vous êtes la semence de mon amour pour l’hu­manité ! » L’Église de demain sera celle que nous au­­rons préparée dès aujourd’hui. L’enfance est un don inesti­mable au cœur de l’Église. Et si, pour "Laissez venir à moi les petits enfants, une fois, nous nous mettions à l’école car c’est à leurs pareils qu’appartient des enfants ? N’est-ce pas à leurs pareils le Royaume des Cieux", qu’ap­ partient le Royaume des cieux ? colloque à Paray-le-Monial, Leur avenir est entre nos mains. er du 28 octobre (17h) au 1 novembre (14h). Je suis convaincue que pour renaître, Nombreux intervenants dont l’Église ne peut se passer de la foi et Mgr Cattenoz, le Père Thévenin, le Père Guilmard, le Père de Langalerie, de la prière des enfants. Aidons-les à le Père Laurent-Marie, le Père Marot, se découvrir, à grandir et à s’épanouir Anne Alméras, le Père Geof­froy-Marie... sous le regard du Père. Confions-les à Marie-Joëlle Guillaume de Famille la Sainte Famille et laissons à Marie le Chrétienne, présentera les soin de prendre par la main chacun de différentes conférences. ses petits pour les conduire tout droit dans le Cœur grand ouvert du Père. Dépliants disponibles sur le site Que dire de plus pour vous inviter à www.enfanceetsaintete.org venir au colloque de Paray ? Une grande Renseignements : 01.57.63.98.15. [email protected] joie partagée, des intervenants d’une richesse incroyable, la foi d’une Eglise unie qui croit en son avenir et où chacun trouve sa place... Venez et voyez comme est bon le Seigneur ! n ( Faut-il savoir et comprendre avant de pouvoir aimer et adorer ? 22 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 ESPRIT té Mgr Brincard Père Daniel-Ange FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 23 L'Aventurier de Dieu Werenfried van Straaten par Dominique Bar, Guy Lehideux, d'après l'œuvre originale de Jean-Yves Clouzet et Pierdec. FRANCE CATHOLIQUE 19/36 © Editions du Triomphe, 7, rue Bayen, 75017 Paris à suivre... IDEES LE JOURNAL DE GERARD LECLERC Œcuménisme et intégrisme 14 JUILLET Je n'ai pas envie de commenter au­ jourd'hui les festivités nationales et le style Sarkozy qui s'y manifeste à nouveau. Simplement quelques mots pour évoquer la réception de la veille, au ministère de la France d'outre-Mer. Je ne sais qui que je me permets de remercier ici - m'y avait invité et je m'y suis rendu avec ma fille étudiante particulièrement intéressée par la politique. Ce n'est pas que je pour­ suive les cartons d'invitation aux réceptions offi­cielles. Je ne suis fidèle qu'à celles de la nonciature, chaque année, pour l'anni­ versaire de l'élection du Saint-Père. Mais, ma foi, à celle-ci, je ne me suis pas ennuyé. Non seulement parce que j'y ai écouté, à quelques mètres, le Président en personne, et aperçu une grande partie des ministres, mais parce que dans l'ambiance chaleu­reuse de nos communautés des mers lointaines, j'ai pu faire des rencontres précieuses et au moins amorcer des conversations inté­ ressantes. Savez-vous que le sénateur de Wallis et Futuna, qui est de famille royale, est aussi frère en religion ? Évidemment, il connaît très bien Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Pon­toise, qui continue à entre­ tenir des liens de communion dans tout ce secteur du Pacifique. Quelques mots échangés avec Fadela Amara, et c'est Christine Boutin qui appa­ raît, rayonnante. Ce qu'elle me confie en quelques mots me renforce dans mon sen­ timent que l'attelage qu'elle forme avec Fa­ dela est beaucoup plus solide que d'aucuns le pensent et que le beau ministère qu'elle a en charge lui fait un devoir de réussir quelque chose de bien. Avec Maître Thierry Massis, défenseur dévoué de l'épiscopat de­vant les tribunaux, c'est le souvenir de son grand-père, l'écrivain Henri Massis que nous évoquons, ainsi que celui de ses gran­ des amitiés et de la blessure de leur rup­ ture : Jacques Maritain, Georges Bernanos ! L'eau a coulé sous les ponts depuis l'entre-deux-guerres et les engagements se sont reformulés. Nous ne sommes pas très nombreux à garder en mémoire ce passé de combats, de discordes farouches, d'incompréhension entre catholiques. C'est heureux et malheureux à la fois. Mal­ heureux parce que l'amnésie n'est jamais bonne et qu'il y a toujours quelque chose à retenir des convulsions d'hier. Heureux parce que la voie est peut-être plus libre pour les perspec­tives nou­velles et qu'il n'y a pas lieu de rester fixé sur un passé au risque de vains ressassements. 17 JUILLET Comme chaque année, j'ai pris mes quartiers d'été dans ma campagne limou­ sine. Mon hameau tranquille est à deux pas d'une forêt où j'aime m'enfoncer en mon­ tant plus haut, jusqu'au village qui domine un vaste paysage. Ici, on vit aisément sans télé. La radio suffisant à ramener la rumeur du monde, et les journaux de Paris se char­ geant de transmettre les débats citadins. Il m'est arrivé de profiter assez largement de la liberté intérieure de cette oasis heureuse pour mener des réflexions plus abouties qui ont fait des livres. Mais un journaliste ne peut être étranger aux querelles du mo­ ment, ces débats citadins, et la lecture de Réforme, que je reçois à nouveau, grâce à la diligence de son directeur, Jean-Luc Mou­ton, m'incite à revenir au courroux de nos amis protestants face à l'instruction ro­ maine concernant l'ecclésiologie. La colère est forte ! "Jusqu'à la nausée" chez les réformés qui estiment que la cause œcuménique est bafouée et que Benoît XVI, décidément, n'a pas bougé d'un pouce par rapport à ses prédécesseurs qui refusaient obstinément d'entrer dans un mouvement où il fallait renoncer à être l'unique tête. Mais n'est-ce pas la philosophie-même de l'œcuménisme qu'il faudrait interroger avant de se demander s'il y a rupture de contrat ? Il convient d'abord de se rappeler qu'à l'origine, l'œcuménisme est un mou­ vement intra-protestant dont le but est de rapprocher les diverses communautés issues de la Réforme. Il y avait donc un socle com­ mun, au moins historique, pour tenter une forme d'unité, la seule concevable pour des protestants dépourvus d'ecclésiologie com­ mune. Par la suite, l'ouverture de cet œcu­ ménisme aux orthodoxes et aux catholiques devait forcément poser des questions diffé­ rentes et il n'est pas sûr que les protestants s'en soient aperçu sur le champ. N'ont-ils pas imaginé que la pleine unité des chré­ tiens était un objet de construction, selon un modèle inédit, celui qu'ils avaient inven­ té pour eux-mêmes et qui devrait s'imposer à tous ? L'œcuménisme de terrain a l'avantage de favoriser des rapprochements en susci­ tant l'amitié des personnes et des groupes là où hier on s'ignorait ou se battait froid. Il est amplifié lorsque des buts concrets, d'ordre caritatif, sont proposés. Mais ça devient beaucoup plus difficile lorsqu'on tente de rechercher en commun, les fonde­ ments théologiques de l'unité. Déjà certains protestants reprochaient à l'œcumé­nisme intra-protestant de susciter un libéralisme solvant pour la foi. Plus tard, dans le cadre du Conseil œcuménique des Églises, dont le siège est à Genève, et qu'ont rejoint les or­ thodoxes, l'aspect pratique prendra aussi le dessus. Lorsque, sous l'influence des Églises orthodoxes, le Conseil voudra approfondir le socle doctrinal commun, à partir d'un document important (Baptême, Eucharistie, Ministère), on s'apercevra assez douloureu­ sement que la moitié des Églises protestan­ tes d'Europe refusait de s'y reconnaître. Et c'est là le fond du problème. La co­ lère des protestants contre Rome fait un peu vite l'économie d'une ecclésiologie vraiment commune, pour déplorer la bri­ sure d'un projet mûri entre eux et dont ils s'étonnent à hauts cris qu'il ne soit pas partagé. Mais il y a très loin d'une amitié intra-chrétienne, certes souhaitable, et que Rome n'a nullement reniée, à une commu­ nion théologale plénière. 20 JUILLET Je reviens sur la question œcumé­ nique. Il me manque ici, dans ma re­ A l'origine, l'œcuménisme est un mouvement intra-protestant ) FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 25 IDEES traite, les livres de Congar que j'aimerais consulter pour comprendre comment il a rencontré l'œcuménisme, comment il l'a fait entrer dans sa conscience de théolo­ gien catholique, comment il concevait les avances de la discussion et la traduction concrète de ses effets bénéfiques. Car je ne puis me défaire de l'impression d'un malentendu qui ne peut que desservir la cause de l'unité. Si l'œcuménisme, c'est, en effet, la pour­suite d'une construction sui generis, d'un troisième type si l'on veut, il s'agit d'un rêve que ni les catholiques, ni les orthodoxes ne pourront cautionner. Il n'est jamais que la poursuite de l'unité in­ tra-protestante qui se réclame de critères inadéquats au regard d'une ecclésiologie qu'on ne saurait d'ailleurs réduire à la dé­ finition de structures institutionnelles. Le critère décisif, c'est l'eucharistie, tout en dépend : elle est le vrai lieu de la construc­ tion de l'Église. La construction d'un troisième type qui prendrait ses distances avec la réalité sacramentelle vécue par les catholiques et les orthodoxes renvoie au mythe de la re­ ligion de l'Esprit. Analysée par le Père de Lubac dans sa dernière grande œuvre La postérité spirituelle de Joachim de Flore. A quoi il faut ajouter que dans ce cadre, le projet œcuménique est lui-même large­ ment obsolète. Qu'il devra laisser la place à une religiosité mondiale qui fera coexister toutes les religions du monde. Et ce n'est pas une pure vue de l'esprit. Le Père de Lu­ bac en était alarmé et même dans le cadre de certaines discussions entre théologiens à Rome, après le concile, il trouvait qu'il y avait des dérives. Ne souhaitait-il pas que son ami Daniélou vînt à la rescousse ? Je ne tiens pas pour négligeable la posi­ tion d'une aile protestante très en réaction contre le libéralisme théologique et qui se méfie justement d'un œcuménisme où elle ne trouve pas son compte. Et puisque je ne lâche pas mon Thibaudet, je lis avec intérêt ce qu'il écrit de la génération protestante qui fut à l'origine de la doctrine de notre école publique et laïque. Ces protestantslà n'étaient sûrement pas de la paroisse de nos anti-libéraux. Buisson, Rabier, Pécaut, Steeg, disait Thibaudet, étaient entrés dans l'Université "comme dans un pastorat plus souple et plus libéral". De là une concep­ tion d'un certain ordre spirituel, d'une va­ ) gue religiosité, qui prend la place du chris­ tianisme des dogmes. Thibaudet remarque encore qu'il y eut, après Ferdinand Buisson, une étape nouvelle, celle de l'introduction de l'enseignement sociologique dans les écoles normales d'instituteurs à l'initiative de Paul Lapie : « Par là, l'État a fourni, dans ses écoles, aux instituteurs, ce que l’Église dans ses sémi­naires fournit aux adversai­ res des instituteurs : une théologie. Lapie s'imaginait qu'à cet enseignement, les ins­ tituteurs réagiraient critiquement. Pas du tout, ils réagissent théologiquement. » Bien sûr, voilà largement franchies les bornes de notre propos initial et je n'impu­ terai pas à nos amis protestants une dérive équivoque qui les entraînerait là où ils ne désirent pas du tout aller. Mais il n'est peutêtre pas inutile d'explorer cette trajectoire qui, partant du théologique, aboutit à un vague spirituel et, partant de l'ecclésiolo­ gie, aboutit à la sociologie. 22 JUILLET Tout ce qu'écrit Paul Thibaud, l'ancien directeur d'Esprit, dont j'ai fait la connais­ sance il y a bien longtemps, me retient toujours. Sa pensée vraiment personnelle, libre, souvent à contre-courant, constitue un sti­mulant à réfléchir, non seulement hors des voies trop bien balisées, mais surtout là où c'est le plus fructueux. C'est pourquoi j'ai lu avec avidité la tribune qu'il donne au Monde du samedi-diman­ che sous le titre "Benoît XVI organise le repli sur la doc­trine". Disons-le d'emblée : j'ai des objections importantes à formuler sur son analyse des orientations de Benoît XVI. Mais là où, d'ordinaire, la critique la plus aigre et souvent la plus conformiste se développe dans le mépris de l’Église ou du Pape, Paul Thibaud nous offre une ré­ flexion tendue, complexe, problématique en ce sens où il ne boucle pas ses propres concepts sur eux-mêmes, les laissant en suspens avec leurs énigmes. Cela ne faci­ lite pas une discussion simple, mais c'est autrement stimulant qu'une polémique vi­ rulente et fermée dans son système auto­ référentiel. Je ne suis pas sûr de l'expliquer, de le com­menter ou le discuter avec l'ampleur qui conviendrait, mais je me lance à mes risques et périls. L'intégrisme est-il à son avis pure horreur sans aucune justification ? 26 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 Première proposition : Paul Thibaud craint que l'intégrisme ne se développe et ne s'affirme autour d'une liturgie qui exclue l'Ancien Testament de ses lectures et se si­ gnale ainsi par une identité trop bien ca­ drée. Mais ce n'est pas tout à fait exact : le rite dit désormais "extraordinaire" n'exclut pas complè­tement l'Ancien Testament qu'on retrouve en certaines occasions, la Semaine sainte notamment. Par ailleurs, tout n'est pas fixé à ce sujet, et beaucoup de traditio­ nalistes entrevoient des adaptations ou des introductions comme de nouvelles fêtes de saints. Mais il y a autre chose : l'intégrisme est-il à son avis pure horreur, sans aucune justification ? Convient-il de le laisser à son splendide isolement, à sa logique autiste ? Paul Thibaud me répondra que c'est dans sa nature et qu'il ne serait plus l'intégrisme s'il parvenait à se décrisper. Je ne suis pas aussi assuré qu'il n'y a rien à faire de "ces gens-là" et qu'on est forcément mal venu de débattre avec eux. Et puis notre liturgie "conciliaire" ne correspond pas toujours à ce qu'elle devrait être. Quand elle n'est pas ronronnante, il lui arrive d'être plate, sur­tout quand un accompagnement choral plus que médiocre n'incite guère à entrer dans le mystère célébré. Alors si le Motu Pro­prio pouvait secouer cette torpeur, par émulation peut-être, sûrement par appro­ fondissement de ce qu'est la liturgie, ce serait un gain considérable. Seconde proposition : la façon dont s'ar­ticulent l'Église-sacrement du salut et l’Église faite d'hommes-pécheurs conduit souvent à la schizophrénie. Identité idéa­ le et mise en œuvre qui se traduit par le dossier historique que l'on sait, sont sans cesse en tension mais leur rapport n'est pas vraiment clair. Paul Thibaud met en cause une conception de la foi. Le mieux est de citer le passage le plus décisif de son texte : "La conception magique de la foi dévalorise le monde, lieu de chute, au mieux espace neutre, alors qu'une foi es­ pérante se formule et se reformule dans le temps à l'épreuve du temps ; elle n'est pas séparée de l'Histoire mais informée par celle-ci. C'est dans leur époque, défiés par celle-ci qu'un Las Casas et un Bonhoeffer ont été témoins de la foi". Je ne me sens pas en désaccord avec cette problématisation, mais elle ré­sulte pré­cisément de la nature divino-humaine de l'Eglise. Si celle-ci n'était pas à la fois pure sacramentalité de Dieu et incarnation toujours bousculée au risque de l'Histoire, il n'y aurait pas cette dynamique paradoxale IDEES qui fait l'originalité de cette constitution sui generis. Paul Thibaud me semble juste­ ment averti des deux déviations pos­sibles qui résultent de la difficulté d'être fidèle aux deux dimensions de la vocation du chrétien. Il n'ignore pas que "la convergen­ ce facile avec la modernité" est le pendant progressiste de la tentation traditionaliste d'une restauration de la chrétienté. Reste­ rait à examiner l'interminable dossier his­ torique de l'incarnation du christianisme. Jean-Paul II avait encouragé, à travers la démarche de la repentance, ce passage au crible des siècles, sans jamais vouloir cé­ der au dénigrement unilatéral, pendant de l'idéalisation du passé. Mais ici se dessine le dispositif accu­ satoire que Paul Thibaud dresse à l'en­ contre de Benoît XVI, et ce pourrait être la troisième proposition : Faire de ce qui est exigence décisive l'objet de confiance, la fidélité au Christ, une assurance extrinsèque, un droit acquis, et ainsi se réfugier dans une conscience anhistorique. Sur ce point, je ne puis acquiescer au procès fait au Pape, mais il faut que je m'explique, non sans préciser que je ne considère pas com­ me imaginaire cette propension à sortir de l'Histoire au nom d'une conception étrange d'une insertion de la foi dans le temps. Pour moi, celle-ci devrait relever d'un paradoxe permanent, d'un mixte improbable entre la faillibilité hu­maine et le miracle de la sain­ teté. C'est pourquoi elle suppose, de la part des baptisés, un engagement créatif, auda­ cieux, parfois héroïque, mais aussi humble, fragile, sujet aux chutes et aux contradic­ tions. Mais quant à l'idée selon laquelle Be­ noît XVI organiserait "le repli de l'Eglise sur la doctrine", je n'y crois pas un instant. Tout d'abord, si le Pape est un théologien "par profession" et même un maître dans ce domaine, il est le dernier à penser que la doctrine puisse constituer le moins du monde un refuge hors la vie. Elle est le lieu d'un affrontement - je reprends à dessein une expression clef d'Emmanuel Mounier "permanent". Cela n'a jamais cessé depuis le début du christianisme, où chaque épo­ que a déterminé des désaccords doctrinaux souvent très durs. Depuis ses années de for­ mation, Joseph Ratzinger a été plongé dans des controverses, et il lui est même arrivé d'en souffrir pour sa thèse de doctorat qui n'a pas été acceptée d'emblée. Par ailleurs, il s'est toujours montré sou­cieux du débat avec ceux qui ne pensaient pas comme lui, ou ne partageaient pas sa foi. Il s'est ex­ pliqué avec Habermas à Munich, avec le rationaliste athée d'Arcais à Rome, et il a reçu son ancien collègue Hans Küng. C'est un premier point sur le "repli". Si Paul Thibaud entend plus précisément que le souci exclusif de l'orthodoxie irait à l'en­ contre d'une attention au monde tel qu'il va - ne parle-t-il pas de la mondialisation et de l'horizon éthique dont elle a besoin ? - je ne suis pas non plus d'accord, car j'en attends la démonstration qui ne me sem­ ble pas pouvoir s'imposer. Ne saute-t-il pas allègrement à pied joint sur les nombreux textes de Joseph Ratzingez qui concernent la modernité, la pensée politique dans ses développements au cours des derniers siè­ cles et son actualisation contemporaine ? A-t-il mesuré les enjeux considérables pour aujourd'hui de cette contribution majeure qu'est la conférence de Ratisbonne ? Je cherche vainement ailleurs l'équivalent de cet effort pour penser les questions et les apories de notre temps. J'ajoute qu'à pro­ pos des relations avec le judaïsme, qu'il évoque au sujet de l'ère médiévale, Benoît XVI s'est montré le ferme continuateur de Jean-Paul II, en accord avec le message du cardinal Lustiger. Et l'islam ? On a suffisamment repro­ ché au Pape le préambule de Ratisbonne pour ne pas juger maintenant qu'il serait frileux dans sa façon d'aborder ce qu'il y a de plus potentiellement explosif dans les débats d'aujourd'hui. Le voyage qui suivit en Turquie ne fut nullement à mon sens un désaveu des principes qui avaient été posés, mais l'expression d'une volonté de dépasser les conflits, d'assurer coûte que coûte le respect, comme en témoigne son geste dans la Mosquée bleue d'Istanbul. Je ne sais si mes objections pourront avoir quelque effet sur Paul Thibaud, pour peu que je l'aie compris et traduit. J'ai voulu les énoncer, ne serait-ce que pour répondre à ce qu'en moi-même, son article du Monde avait produit comme im­ pression. Ma réponse est incomplète - j'en suis conscient - parce que je ne reprends pas son argumentaire entier et que je laisse de côté sa théorisation de l'Histoire plus ou moins reprise de Maritain, avec le rêve pour l’Église de constituer la fin de l'His­ toire au Moyen Âge et la tentation de se mettre hors jeu quand ce rêve a été aboli. Je ne puis m'étendre sur ce vaste sujet qui me passionne mais réclamerait des mises au point complexes. Rien non plus à propos de la colonisation de l'Amérique latine et du sort des Indiens évoqué par Paul Thi­ baud à cause de la polémique soulevée à la suite du voyage du Pape au Brésil. Mais le Pape n'a-t-il pas opéré lui-même à son retour une réflexion qui l'exonère d'une vi­ sion angélique de l'évangélisation du conti­ nent ? 25 JUILLET Si je n'avais pas été puissamment in­ téressé par Paul Thibaud, je ne continuerai pas à remuer ses arguments dans ma tête. Sa crainte d'un repli de Rome s'explique principalement par l'at­tention portée aux revendications intégristes. Comme si le pôle traditionaliste était devenu détermi­ nant pour le Pape et commandait la straté­ gie de l’Église ! Il y a une part de vrai dans cette appréciation. Une part seulement qu'il faut mesurer pour ce qu'elle est. Selon Joseph Ratzinger, la liturgie est essentielle, et ce qu'elle est devenue, ce qu'elle est, ne correspond pas à son attente. Une réforme de la réforme lui a paru, depuis longtemps, indispensable, et les critiques traditiona­ listes fondées sur plusieurs points. En ce qui concerne l'ecclésiologie, même s'il y a convergence, ce n'est que la seule exigence de cohérence théologique qui a conduit le cardinal, puis le pape à rappeler les princi­ pes tout à fait élémentaires. Cela ne signifie pas un démenti par rapport aux grandes orientations conciliai­ res et à celles de Jean-Paul II. Bien sûr, la différence de personnalité et de charisme peut conférer au gouvernement de l’Église l'inflexion d'un certain style, l'accentuation de certains traits. On ne réagit pas à 80 ans comme à 58 ans, âge où Jean-Paul II fut propulsé au sommet. Il m'a semblé, depuis, que l'élection de Benoît XVI, que c'était d'abord par l'expression d'une pensée forte que le Pape marquerait son temps. Je n'ai pas été déçu sur ce terrain avec les grands textes écrits, de la première encyclique, à l'ouvrage sur Jésus. Je n'exclus pas des ges­ tes intéressants même si l'activité déployée ne pourra égaler celle du prédécesseur. Mon problème, avec Paul Thibaud, c'est que je ne suis pas persuadé qu'il se soit vraiment concentré sur l'originalité de la pensée du Pape, ce qui pourrait expliquer notre divergence d'analyse. ■ Retrouvez régulièrement, le Journal de Gérard Leclerc sur le site internet www.france-catholique.fr FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 27 COURRIER Œcuménisme Je lis le compte-rendu d’Antoine Arjakovsky consacré (in FC n°3085 du 21 septembre) au 3e rassemblement œcuménique de Sibiu (Roumanie) auquel j’ai participé. Il est dommage que M. Arjakovsky n’ait pas mis l’accent sur une ligne de fracture à mes yeux encore plus importante que le nationalisme et le repli identitaire : je veux parler du relativisme éthique. Il est vrai que cette question a été soigneusement oc­­ cultée au cours des débats où l’on a beaucoup trop parlé, en re­­vanche, de réchauffement cli­ matique. Seul le métropolite Kirill de Smolensk l’a abordée de front, à la russe (voir son discours en ligne sur le site du rassemblement : www.eea3. org). Elle dérange car elle apparaît comme une cause nouvelle et profonde de fracture parmi les chrétiens. Pour faire bref, elle met d’un cô­té les catholiques (pas tous) at­t achés à la Tradition et à l’enseignement moral de l’Eglise romaine et les orthodoxes du moins ceux qui paraissent pouvoir s’exprimer au nom de ces chrétiens- et de l’autre les protestants et une partie du monde catholique déjà gagnée au relativisme. Il est révélateur de voir le sort réservé dans le message final à la courte mention de la protection de la vie depuis le commencement de la vie jusqu’à la mort : elle a fini par être escamotée et ravalée dans une note en bas de page officieuse. A Sibiu, on n’a eu de cesse de revenir sur la protection de la création, sans doute impor­tante, mais on a bien peu parlé de la protection de la vie humaine, pourtant primordiale. Il ne me semble pas faire de doute que le relativisme éthique qui imbibe de plus en plus les chrétiens d’Occident fait repoussoir pour les orthodoxes, notamment les Russes : cela leur donne un excellent pré­t exte pour se démarquer de la démocratie libérale occidentale suspectée, non sans raison, de faire le lit de l’antichristianisme. À Sibiu, les représentants de l’Église catholique sont restés en retrait sur cette question hautement sensible. Mais cette posture est-elle tenable ? La visite du Patriarche Alexis II pourrait être l’occasion pour France Catholique d’interroger plus profondément l’état de la doctrine sociale orthodoxe sur ce problème crucial pour l’avenir de l’unité des chrétiens en Europe et donc pour l’unité du continent. Philippe Pouzoulet Contraception Je viens de lire l’article de Tugdual Derville paru dans France Catholique du 21 de ce mois. [...] Vous reprochez à la pilule contraceptive d’être la cause de nombreux avortements, consécutifs, entre autres, à l’oubli de sa prise. Certes, mais croyez-vous vraiment que ces méthodes soient tout à fait à la portée de ces jeunes couples pris dans la passion amoureuse ? Bien sûr que Jean-Paul II avait raison de préconiser la fidélité comme moyen de lutte efficace contre le Sida, pour autant allez-vous condamner le Père Guy Gilbert de distribuer des préservatifs à ses ouailles lesquelles sont à mille lieues des préoccupations parfaitement légitimes de Jean-Paul II, Pape pour lequel j’ai la plus grande vénération simultanément ? Dans le même ordre d’idée, avezvous été choqué en son temps d’entendre Mgr Lustiger déclarer, je cite de mémoire, que si l’on n’était pas en état de se contrôler, mieux valait utiliser le préservatif que de courir le risque de recevoir la mort ou de la donner. J’ai 4 enfants, 3 jeunes adultes (de 18 à 22 ans) et 1 ado­lescente. Mon épouse et moi-même, nous les avons mis en garde autant que faire se peut et, bien sûr, nous souhaitons de tout notre cœur qu’il ne leur arrive pas trop d’aventures, mais il leur en arrivera tout de même, je le crains, et surtout, ce que nous craignons, c’est que ces aventures ne leur laissent trop un sentiment de désarroi ou de trahison. Nul n’est à l’abri, et aussi scandaleux que cela puisse vous paraître, je préférerais très net- 28 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 tement dans ce cas que mes enfants utilisent une méthode de contraception artificielle plutôt que de courir le risque d’une grossesse non désirée, ou d’attraper le Sida. Que nous le voulions ou non, nous ne sommes plus du tout dans la société encore "chrétienne" des années 50 (je parle pour moi, car je suis nettement plus âgé que vous), nous n’avons pas su transmettre aux nouvelles générations nos valeurs, et nous avons sans doute gravement péché en la matière. Toujours est-il que nos conceptions, aussi justes soient-elles, sont en complet décalage avec notre société et, me semble-t-il, il faut bien s’en accommoder sans pour autant, bien sûr, renoncer à nos valeurs. D’ailleurs, êtes vous persuadé réellement que ces valeurs sont partagées majoritairement par tous les chrétiens engagés dans notre Eglise de France ? Pour ma part, une expérience récente, au sein de mon diocèse, me persuaderait presque du contraire... Dominique Père Basile Moreau Abonné depuis plusieurs années de France Catholique, dont j'aime à découvrir les articles chaque semaine, j'ai lu avec une attention particulière l'article consacré à la béatification du P. Basile Moreau, fondateur de la Congrégation de Ste-Croix, dont je suis membre (n°3086 du 28 sept. 2007). Je tiens à vous remercier pour le compte-rendu de cette célébration, qui exprime bien ce qu'est notre famille religieuse et ce que fut le rite du 15 septembre au Mans. Seule manque, la mention par­mi nos œuvres françaises du collège-lycée Notre-Dame d'Orveau, en Anjou, où nous sommes présents depuis 1919. On peut même dire que c'est par le biais de ce lieu que notre congrégation a pu se réimplanter en France après les lois anti-congréganistes du début du siècle. Aujourd'hui, ce sont plus de 350 élèves, dont 280 in­ternes - parmi lesquels nombre de Fran­ciliens - que nous accompagnons dans ce souci d'une formation intégrale de la personne. A l'occasion, n'hésitez pas à visiter son site internet : www.orveau.com. R.P. Romuald Fresnais Urgence de la mission J’ai pris connais s ance du texte du P. Gitton dans le FC n°3085, sur l'urgence de la mission [...] Sa réponse à cette question, qu'il pose bien, me paraît très allusive, et semble dire que, même si Dieu est miséricordieux, nous devons faire "comme si" le salut de tous les hommes ne dépendait que de nous. J’aimerais qu’il précise sa pensée. Car il est impossible de se satisfaire d’un "comme si". Ou plutôt, une telle faiblesse risque d’être retournée contre nous par nos adversaires. Fabrice [Je suis heureux que vous ayez pris en considération mon texte intitulé « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés », mais je suis un peu surpris de la conclusion que vous en tirez. La miséricorde de Dieu n’est pas en cause, le problème n’est pas là : Dieu est toute miséricorde et il veut que tous les hommes soient sauvés. Ce n’est pas la question du mérite, où Dieu serait supposé plus ou moins exigeant sur nos œuvres. La question est de savoir si nous sommes oui ou non sauvés par la foi. Je réponds oui avec saint Paul et avec la récente déclaration luthéro-catholique. Michel Gitton] Immigration Peut-être ne serait-il pas inutile de rappeler aux chrétiens (et aux autres) la position des Eglises de France sur le su­jet de l'immigration débattu en ce moment à l’Assemblée na­tionale ? Je me plains souvent que les Eglises ne s’expriment pas sur les sujets d’ac­­tualité. Elles le font, mais ne sont peut-être pas assez relayées. Moi qui m’intéresse à cette question, je ne connaissais pas le texte du mardi 25 avril 2006, qui m’a été transmis par un ami. Je le dépose sur le forum www.france-catholique.fr Marie-Hélène expositions Daniel de Spirt Lumière et sculpture par Pierre François L'entreprise Martin frères, en Suisse romande, propose une exposition de Daniel de Spirt. D aniel de S pirt , dont on a déjà vu le travail, expose en ce moment en Suisse romande. Un des patrons de l’entreprise Martin frères, de Vallorbe, est également collectionneur d’art construit. Il a donc dégagé un espace du siège social pour en faire un lieu d’exposition dédié à ce courant. La galerie, qui organise trois à quatre expositions l’an, est depuis 1999 le seul endroit francophone à y être exclusivement consacré. Certes, l’esprit latin de la région s’accommode un peu moins bien des droites et carrés de cette forme d’art que l’esprit rigoureux germanique, mais cela n’empêche pas ce lieu d’exposer des œuvres de bonne tenue. Daniel de Spirt y ex­pose ainsi 25 œuvres en plexiglas, mais aussi une dizaine sur carton, ou sérigraphiées sur papier, voire imprimées numériquement. Si on y retrouve des colonnes, dans la continuité de ses premières inspirations, on découvre aussi des cubes d’expression plus ramassée, « volumique ». Il est exposé en compagnie de Gerhard Dœhler, un Allemand dont le travail se marie tout à fait avec le sien jusqu’au 21 octobre. (1) Louis Martin, 2, Champs-de-laCroix, CH-1337 Vallorbe, Suisse, tél. 00 (41) 21.843.12.29. Ouverture le mercredi, samedi et dimanche (14h-16h). FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 29 expositions Le Pape porté sur la sedia. Personnages en Plomb peint, Paris, CBG. Début du XX° siècle. Musée de Fourvière L'enfant, par Désiré Sozet e Cependant, quelques représentations attestent du statut de la poupée comme jouet, la gravure de Surugue d’après une peinture de Chardin en est un témoignage éloquent ainsi que la peinture de Drouet du Musée de Grenoble. ièr rv ou . rt F . pa ée de ll Co Mus © Le muse d’art religieux de Fourvière propose cet automne une exposition consacrée au jeu religieux et à son impact spirituel et catéchétique sur l’enfant. 30 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 our vièr e de F usée t. © M . par l’oie et de cartes ; la Bible, histoire sainte et Evangiles avec également les jeux de parcours et les cartes mais aussi avec le théâtre et les déguisements ; la liturgie avec l’initiation au service de l’autel, les jeux à dire la messe, les découpages et personnages de plomb ; la prière avec le mois de Mai et, enfin la vocation reli­ gieuse avec le jeu à dire la messe et les poupées religieuses. Il existe de nombreux jeux religieux sou­ vent copiés sur les jeux laïcs et faisant appel à la même pédagogie ludique : jeu de l’oie ou de parcours qui mène à l’Enfer ou au Paradis, jeu des sept familles, personnages en plomb moulé ou en carton peint, à découper pour composer une procession, jeu de cubes et de construction. La problématique de la poupée religieuse est plus difficile à cerner. La frontière entre la poupée religieuse jouet et la poupée re­l igieuse dévo­ tionnelle est fluctuante. Coll P Le catéchisme et l’enseignement religieux initient les ar le jeu, les pédagogues permettent à l’enfant d’aborder les divers espaces enfants aux sacrés qui compose la religion catho­ rites de l’Eglise lique : la doctrine avec les jeux de Jeux de messe Le jeu liturgique est une merveilleuse intro­ duction à la splendeur et à la poésie de la liturgie eucharistique. Après le Concile de Trente, l’Eglise en a bien compris les enjeux et a encouragé les familles et les catéchistes dans cette voie. Au XIX e siècle et jusqu’au milieu du XX e siècle, la liturgie est au cœur de la vie religieuse des familles catholiques et la figure du prêtre est familière. Le catéchisme et l’enseignement religieux initient les enfants aux rites de l’Eglise car la langue latine et les gestes hiératiques des célébrants ne peuvent être compris sans explication. Une attention par­ ticulière se porte vers les garçons, prêtres en puissance, pour leur faire prendre conscience d’une éventuelle vocation sacerdotale. Cette initiation qui débute au sein de la famille et se poursuit au collège ou dans la paroisse, se fait également par le jeu et la pra­ tique. En servant à l’autel, le jeune gar­ çon approche les saints mystères ; l’ac­ tivité ludique lui permet de s’intégrer dans le monde des adultes dont il reproduit les gestes. C’est également une manière de démystifier les choses sérieuses. Le jeu de messe et une panoplie de prêtre permet­ tant de jouer à la messe ou à la bénédiction du saint-sacrement le plus sérieusement du monde. Il comprend tout le matériel néces­ saire pour la célébration liturgi­ que adapté à la taille de l’enfant. Le jeune servant de messe qui est un Abbesse d'Epinal Poupée religieuse. Reproduction du costume de l’abbesse du chapitre noble d’Epinal, dissous en 1790. Soie, laine, fourrure de lapin, vers 1950. expositions subalterne au service du prêtre célébrant, devient, grâce au jeu, l’acteur principal du rite sacré en tenant le rôle du prêtre auquel il s’identifie. Il pénètre ainsi de l’intérieur le sens de la liturgie. Pour le jeune catholique, c’est une manière d’in­ tégrer dans sa vie les gestes qui vont nourrir sa foi des années durant, même s’il ne s’oriente pas vers le sacerdoce. Les filles aussi sont concer­ nées ; la petite Thérèse Martin qui deviendra sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, jouait elle aussi à la messe. Le jeu de messe se compose du mobilier et des vêtements liturgiques. Le mobilier qui comprend toujours l’autel et quelquefois une chaire et une table de communion. Souvent l’autel est une fabrication artisanale due à l’ha­ bilité du père de famille. Les vases sacrés sont façonnés en bronze, en plomb doré ou en laiton. Quelques autels présentent de plus une exposi­ tion pour l’ostensoir. Les vêtements liturgiques et les linges sacrés sont également copiés sur le patron des grands, dans toutes les couleurs liturgiques. On en trouve de deux tailles, une taille d’enfant qui permet au jeune garçon de les porter et une taille plus réduite. L’enfant revêt ces vêtements sur une aube. Il porte quelquefois par dessous une sou­ tane et se coiffe d’une barrette. Les vêtements de très petite taille ont un rôle plus péda­ gogique ; ils sont destinés à habiller une poupée ou seulement à visua­ liser les différentes pièces du costume liturgique. Ce jeu est très en vogue au XIX e siècle et au « Introïdo ad altare Deo, je m’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, le Dieu qui a réjouit ma jeunesse » Une panoplie miniature © Paris, Bibliothèque nationale. jeu, et Dieu XXe siècle jusque vers 1960, cependant quel­ ques objets liturgiques miniaturisés se rencon­ trent dès le XVIIe siècle ; le jeune roi Louis XIII reçoit du ministre Sully un calice et encensoir en plomb pour jouer. Dès le milieu du XVIIIe siècle, des merceries proposent des ensembles de chandeliers, calice, burette, encensoir, c’est le cas du Miroir de Venise, de Bruxelles. Au XIXe siècle, les panoplies de vêtements liturgiques sont confectionnées par les religieuses ; les carmélites de Saint-Martin-lès-Boulogne en produisent en­core en 1925. Les magasins d’ar­ ticles religieux s’y intéressent vers 1880. Si l’autel et les vêtements sont souvent confec­ tionnés dans les familles, on ren­ contre également des pièces d’excel­ lente fac­ture dues à l’habileté d’une chasublière profes­ sionnelle ou d’un ébéniste, et qui témoignent de l’art religieux contem­ porain. Le jeu se joue à la maison entre frères, cousins et amis, mais égale­ ment à l’extérieur dans la rue. Un au­teur belge établit un parallèle entre l’activité liturgique et l’activité ludique, toutes deux ont de nombreux points communs : espace © Musée de Fourvière le L’inclinaison de l’âge Jeune fille jouant avec une poupée religieuse. Gravure de Surugue d’après l’œuvre peinte de Chardin, 1743. FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 31 expositions © Coll. part. © Spaarnestad Photo isolé de l’entou­ Les jeux de rage quotidien, procession sont endroit consacré composés de (l’église, le camp) per­s onnages en même attitude plomb moulé ou authentique, l’en­ en carton peint, fant se donne à à découper pour fond avec élimi­ composer une nation de la vie procession du courante. Saint-Sacrement, Si le jeu de des Rogations, du messe a dis­ Mois de Marie ou paru aujourd’hui de la Cour pa­pale. et peut même Les planches à paraître un jeu découper sont équivoque, il est ré­pertoriées chez encore présent Pellerin à Epinal. La procession de la dans le souvenir fête Dieu, avec le des anciens ; de Saint-Sacrement nombreux prêtres p orté par le se souviennent Jeu de messe. prêtre sous un dais entouré de clercs, de fabri­ d’avoir joué ainsi avec leurs frères, la plupart en Photographie, ciens, de porte-bannière et du suisse. La pro­ gardent un souvenir ému et d’aucun y voient Pays Bas, 1930-1935. Enfants jouant à la messe cession du mois de Marie est proche de la pré­ l’éveil premier de leur vocation. avec autel miniature cédente, on y ajoute des jeunes filles vêtues de et costumes. blanc et portant des bannières mariales et un Jeux de parcours et jeux de procession autel sommé d’une statue de la Vierge. Plus rare Ces distractions de société, très anciens, pro­ est la procession de la Cour papale : le pontife, posent une piste avec des cases, diversement généralement Léon XIII, est porté sur la sedia, illustrées, avec un dé pour la parcourir et souvent entouré de cardinaux, de prélats portant les flaun enjeu. Loin de rester de simples passe-temps, belli, de camériers secrets et de membres de la certains jeux traitent des sujets d’une actualité cour laïque : prince assistant au trône, chevaliers brûlante. Le Jeu de la Constitution est un virulent de Malte, camériers de cape et d’épée, massiers, pamphlet janséniste dénonçant la prétendue gardes nobles, gendarmes pontificaux, gardes orthodoxie romaine. L’École de la Vérité vise à suisses, etc. Il existe aussi des personnages en conforter les nouveaux convertis au catholi­ plomb composant les mêmes processions et pro­ cisme. Le succès de ces parcours grandit au XVIIIe posés par la maison CBG. A mi chemin entre siècle : une importante série permet l’apprentis­ le jeu de messe et la procession, sont les jeux sage des sources historiques et bibliques. Leur qui s’organisent autour d’une chapelle ou d’une évolution porte surtout sur l’illustration, de plus église miniaturisé, l’enfant sonne les cloches et en plus dominante à partir du XIXe siècle. Les prête sa voix à un orateur qui monte en chaire. principaux centres de fabrication restent les lieux Ces jeux invitent l’enfant à la connaissance de la traditionnels de l’impression de l’image et de la liturgie d’une autre manière que le jeu de messe. grande diffusion, Marseille, Dijon et le quartier Il n’est plus directement acteur, mais maître de Saint-Jacques à Paris. cérémonie. C’est lui qui ordonne la marche de la procession. Le coté mystique du jeu de messe Un jeu de l’Oie. laisse la place au démonstratif et fait saisir à l’enfant le grandiose de la liturgie. ■ Loin de rester de simples passe-temps, certains jeux traitent des sujets d’une actualité brûlante © Musée du jouet, Poissy "L'enfant, le jeu et Dieu", au Musée de Fourvière, 8, place de Fourvière, 69005 Lyon, tél. 04.78.25.03.04, jusqu'au 6 janvier 2008, tous les jours, sauf 24, 25, 31 décembre et 1er janvier, (10h-12h30 et 14h-17h30). Tarifs : 6 e, réduit : 3 e. www.lyon-fourviere.com Catalogue de l'exposition rédigé par Bernard Berthod : 6 e sur place ou par correspondance. 32 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 CINEMA L’ennemi intime Un secret En 1959, l'armée française présente en Algérie tente de réprimer les actions du FLN. Un jeune lieutenant idéaliste du nom de Constantin Terrien prend le commandement d'une section dans les montagnes de Kabylie. Mais ses principes sont mis à rude épreuve par la réalité de la guerre. La guerre d'Algérie a toujours été un sujet délicat qui tend à réveiller de vieilles blessures. La force de ce film, adaptation du livre éponyme de l'historien Patrick Rotman, est d'éviter de traiter de façon simple une page complexe de l'histoire. Le cheminement intérieur du héros est dépeint non seulement avec une grande tension dramatique, mais aussi avec un souci de la justesse et de la nuance. Benoît Magimel habite avec beaucoup d'intensité son personnage, et le reste de la distribution est impeccable. Le film décrit les rouages de la guerre et les raisons qui peuvent conduire les hommes à la violence et à la cruauté envers leurs semblables. Quelques scènes très dures. M.-L. R. Film de guerre français (2007) de Florent-Emilio Siri, avec Benoît Magimel (Terrien), Albert Dupontel (Dougnac), Aurélien Recoing (Vesoul), Marc Barbé (Berthaut), Éric Savin (1h48). (grands adolescents). Sortie le 3 octobre 2007. Resident Evil : Extinction Depuis qu'un mystérieux virus transforme des humains en zombies, c'est notre planète tout entière qui est menacée d'extinction. Mis à part une scène pour le moins impressionnante d'attaque de corbeaux (un bel hommage à Alfred Hitchcock), ce film d'horreur, qui multiplie les clichés du genre, ne présente pas un très grand intérêt. Certaines scènes très gore risquent de paraître assez éprouvantes. M.-L. R. Film d’horreur américain (2007) de Russell Mulcahy, avec Milla Jovovich (Alice), Oded Fehr (Carlos Oliveira), Ali Larter (Claire Redfield), Iain Glen (Dr. Isaacs), Ashanti (1h30). (grands adolescents) Sortie le 3 octobre 2007. Blessures du passé Les guerres n'ont pas seulement des répercussions sur ceux qui les ont vécues, mais aussi sur leurs descendants. L ’adaptation du roman de Philippe Grimbert tenait particulièrement à cœur au cinéaste Claude Miller, car la plupart des membres de sa fa­­ mille ne sont pas revenus des camps de concentration et, comme l’en­fant du récit, il a développé un sentiment an­xiogène par rapport au passé de ses an­cêtres. À travers ce film, le cinéaste a voulu rendre hommage à sa famille. En 1955, François, 7 ans, est un garçon frêle et fragile qui aimerait tant susciter la fierté de son père, un gy­mnaste accompli. Sa mère, cham­ pionne de natation, est elle aussi une brillante athlète. L’enfant comprend que certaines réactions de ses parents sont liées à des choses qu’il ignore et qu’on lui cache... Saluons tout d’abord le travail d’écriture réalisé par Claude Miller par Marie-Christine RENAUD d’André et la scénariste Natalie Carter, car le roman de Philippe Grimbert ne com­porte aucun dialogue. Tous d’eux ont réalisé un travail d’adaptation de qualité. Le récit, qui passe sans cesse du passé au présent, n’en perd pas pour autant sa fluidité. Les situations sont dépeintes avec finesse et cette histoire présente à la fois un intérêt socio-historique (la façon dont les Juifs réagissent aux discriminations dont ils étaient victimes, l’émergence du culte ( Le récit montre comment l'histoire intime peut se mêler aux événements historiques du corps…) et psychologique (le poids du secret, la passion a­moureuse…). Le jeu inspiré des co­médiens est aussi un bel atout du film. Si l’adultère est au cœur de l’in­t rigue, ce thème est traité dans toute sa complexité. Le cinéaste a pris soin de dépeindre la sensibilité et les failles de ses personnages, leur sens moral com­m e leurs faiblesses. Une scè­ne sensuelle. ■ Un secret. Drame français (2007) de Claude Miller, avec Cécile de France (Tania), Patrick Bruel (Maxime), Ludivine Sagnier (Hannah), Julie Depardieu (Louise), Mathieu Amalric (François à 37 ans), Nathalie Boutefeu (Esther), Yves Verhoven (Georges), Valentin Vigourt (François à 7 ans) (1h40). (Grands adolescents). Sortie le 3 octobre 2007. Le dernier voyage du juge Feng Le vieux juge Feng, accompagné de sa fidèle assistante, se déplace de village en village pour rendre la justice. À travers le périple de ce tribunal itinérant, ce film nous offre une étude de mœurs passionnante et pleine de délicatesse d'une province du sud-est de la Chine. Il nous invite à découvrir un visage particulier de la Chine, bien loin des images véhiculées actuellement sur le pays par les médias. Cette œuvre présente non seulement un indéniable intérêt sociologique, mais met aussi en scène une pudique et très émouvante histoire d'amour. Marie-Lorraine Roussel Comédie dramatique chinoise (2006) de Liu Jie, avec Baotian Li (Feng), Yulai Lu (Ah-Luo), Ning Yangya, Lai Luyu (1h41). Scénario de Lifus Wang. Directeur de la photographie : Harrison Zhang. Monteur : Lio Ching-Song Sélection officielle au festival de Venise 2006. Prix Horizons. (Adolescents). Sortie le 3 octobre 2007. FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 33 théâtre "Giacomo, l’enfant de la cité" Partir pour vivre par Pierre François L’immigration dont il est question dans cette pièce autobiographique est l’italienne de l’époque de Mussolini. Merci à ce talent déraciné d’avoir bourgeonné chez nous. G iacomo"(1) est à la fois une reprise et une inauguration. Reprise d’un spectacle qui a fait ses preuves, avec un long succès au Lucernaire. Inauguration d’une programmation enfin continue au Théâtre 12, qui jusqu’ici se contentait de représentations épisodiques hormis le répertoire jeune public. Si on accueille avec plaisir l’annonce selon la­quelle les sièges de la salle vont être bientôt changés (actuellement des sièges baquet en tôle laquée des années soixante-dix), point n’est besoin d’attendre pour éprouver un vrai bonheur à entendre l’histoire de l’immigration vue par un enfant grandissant. L’unique comédien passe d’un personnage à un autre en un dixième de seconde et, miracle de son talent, fait en sorte que le spectateur comprenne sa nouvelle identité dans © Hughes MARCOUYAU " Une nécessité de se donner des règles sociales Semblables et différentes On sait déjà tout le bien qu’on peut penser de "Nuit d’été loin des Andes ou conversation avec mon dentiste". Toujours à l’Atalante et également mis en scène par Agathe Alexis, on peut voir, auparavant, "Dans l’ombre"(1). Une tarification avantageuse existe d’ailleurs pour ceux qui voudraient voir les deux pièces à la suite. Autant "Nuit d’été loin des Andes" exprime le talent de Susana Lastreto Prieto à travers tendresse et autodérision, autant "Dans l’ombre", qui pour autant ne renonce pas à l’humour, met en scène la cruauté d’un bourreau comme résultat d’une personnalité torturée, avec l’enfermement psychologique qui en résulte sur la vie du personnage. C’est très fort dans la mesure où rien n’est excusé ni condamné et où est montrée la parfaite banalité des sentiments, y compris amoureux, de l’intéressé. Si le propos est radicalement différent, le talent est le même et le style de la mise en scène autant millimétré que pour "Nuit d’été". Du point de vue théâtral, il est d’ailleurs intéressant de voir les ressemblances de fond dues à l’association du même couple auteur-metteur en scène. ■ (1) "Dans l’ombre", avec Michel Ouimet, Marie Delmares... Le lundi, mercredi, jeudi, vendredi (19h30), samedi (18h), dimanche (17h), jusqu’au 14 octobre à l’Atalante, 10, place CharlesDullin, 75018 Paris. Tél. 01.46.06.11.90. 34 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 le même délai. On fait connaissance avec une mélancolie mâtinée de pétulance : mélancolie de l’arrachement, réel puis mythique, et pétulance de la volonté de vivre qui sait qu’elle n’a d’autre choix que d’avancer, les vaisseaux ayant été brûlés. On note aussi l’existence d’une constante au milieu de ces changements de circonstances : la nécessité de se donner des règles sociales, et peu importe qu’elles puissent être jugées à la limite de la perversion par un œil extérieur, car il faut une règle qui permette de donner un sens humainement admissible à ceux qui vivent un destin caractérisé par l’insécurité. Le comédien nous livre là un spectacle autobiographique avec un talent qui ravit, au sens étymologique, le spectateur dans son monde. Il maîtrise tellement bien son sujet et son talent qu’il crée l’ambiance qu’il veut, avec la nuance qu’il veut quand il le décide. Il sait faire sourire tout en rapportant un fait objectif : "tous les hommes fument, toutes les femmes prient" notet-il par exemple au moment du départ de l’Italie vers la France. Une scène de ménage en public, une version revue et corrigée de la résurrection de Lazare ainsi qu’une autre de l’Annonciation constituent quelques-uns des morceaux de bravoure de ce spectacle plein de poésie. ■ (1) "Giacomo, l’enfant de la cité", du mercredi au vendredi (20h30), samedi (19h30) jusqu’au 27 octobre au théâtre 12 - Maurice Ravel, 6, avenue Maurice Ravel, 75012 Paris. Places à 13 et 11 e. Tél. 01.44.75.60.31. TÉLÉVISION Démocratie... pour tous ? La chute par Marie-Christine RENAUD d’André En association avec différents responsables de programmes de chaînes de télévision (en Angleterre, en Finlande, en Allemagne et au Danemark), Arte a lancé une opération ambitieuse et originale sur le thème de la démocratie. Dix films tournés par dix réalisateurs venus du monde entier (États-Unis, Pakistan, Russie, Chine, Danemark, Inde, etc.) traiteront du thème de la démocratie, tel qu’elle existe ou tente d’exister sous différentes latitudes. La particularité de cette opération internationale, c’est que ces dix documentaires seront diffusés simultanément sur quarante-deux chaînes de télévision, dans le monde. «Un taxi pour l’enfer» est un documentaire américain qui s’interroge sur les dérives post 11 septembre 2001 de la plus grande démocratie du monde. À partir du cas d’un chauffeur de taxi afghan, arrêté en décembre 2002, enfermé dans la prison militaire américaine de Bagram et décédé cinq jours plus tard, l’auteur de ce documentaire décrit la lente plongée de certains soldats américains dans l’enfer de la torture physique. Il y a des images terribles qui illustrent ce documentaire. La démonstration est efficace, même si elle aurait pu être administrée de manière plus ramassée, mais on est tenté de demandé à l’auteur dans quel autre pays au monde il aurait eu la possibilité de réaliser un tel pamphlet. «La démocratie en uniforme» est déjà plus intéressant, car c’est un do­cumentaire pakistanais qui donne la parole non seulement au président Musharraf, mais aussi à des paysans, des artisans, des jeunes, sur l’avenir de la démocratie dans leur pays. Il souligne les diffé­rences de perception entre le monde urbain et le monde rural. Un taxi pour l’enfer. Documentaire américain (2007) de Alex Gibney (1h45). La démocratie en uniforme. Documentaire pakistanais (2007) de Sabiha Sumar (0h58). Diffusion le lundi 8 octobre, sur Arte, à partir de 20h40. Traudl Junge, sa jeune secrétaire ba­varoise, refuse de le quitter, comme ses collègues le lui conseillent, car elle veut demeurer auprès de son Führer bien-aimé. Il faut s'accrocher à son fauteuil pour accepter de vivre avec Adolf Hitler pendant les derniers jours de la vie de celui-ci. Mais le cinéaste en fait un tel portrait, saisissant de réalisme (magnifique Bruno Ganz !), le mon­trant à la fois ordinaire, voire Un très grand film historique, qui fait revivre, avec réalisme, les derniers jours de Hitler et du nazisme. C urieusement, Adolf Hitler a rarement été le personnage principal d'un film, si l'on excepte «Le dictateur», de Charles Chaplin. En portant à l'écran les livres de Traudl Junge, l'an­cienne secrétaire de Hitler, et de l'historien Joachim Fest, qui retraçait les derniers jours du dictateur, Oliver Hirschbiegel a voulu faire œuvre de moraliste. Il montre, en effet, le plus sanguinaire des dictateurs en homme comme les autres (enfin, presque), dans l'intimité, ce qui a, d'ailleurs, suscité une vive polémique en Allemagne. En avril 1945, alors que les Soviéti­q ues progressent vers Berlin, Hitler, qui s'est réfugié dans son bunker situé dans les jardins de la Chancellerie, fête son anniversaire avec ses proches. ( Bruno Ganz campe un Führer halluciné plus vrai que nature gentil, et, la seconde d'après, éructant des ordres absurdes à ses généraux, que l'on suit avec beaucoup d'intérêt ce film passionnant. Car, outre les derniers jours du dictateur, ce sont les derniers jours d'un système san­­guinaire tournant à vide (personne ne songeant à arrêter cette folie meur­t rière) qui sont montrés dans cette œuvre poignante et magistrale. Une remarquable leçon d’histoire. ■ La chute. Drame allemand (2003) de Oliver Hirschbiegel, avec Bruno Ganz (Hitler), Juliane Kohler (Eva Braun), Alexan­dra Maria Lara (Traudl Junge), Corinna Har­fouch (Magda Goebbels), Ulrich Matthes (Joseph Goebbels), Heino Ferch (A. Speer) (2h43). Diffusion le mardi 9 octobre, sur Canal +, à 20h50. Windtalkers, les messagers du vent Pendant la guerre du Pacifique, les Américains ont employé des Indiens Navajos, des «code talkers», pour transmettre des messages codés dans leur langue, indéchiffrables par les Japonais. John Woo est le grand spécialiste honkkongais des combats chorégraphiés à l'asiatique. Maintenant installé à Hollywood, il a imprimé sa marque soit à des œuvres très originales («Volte-face»), soit à des œuvres plus alimentaires («Mission : Impossible 2»). Le présent film s'apparenterait davantage à la première catégorie, même s'il n'est pas aussi brillant que «Volteface». En soulignant les problèmes racistes auxquels ont été confrontés ces Indiens Navajos, John Woo, teinte son œuvre d'une dimension psychologique appréciable. Mais l'ensemble risque de décevoir ses fans, qui attendent davantage d'un cinéaste aussi talentueux ‑Malgré quelques violences (inévitables dans un film de guerre !), cette œuvre exalte le courage et le patriotisme des soldats. Film de guerre américain (2002) de John Woo, avec Nicolas Cage (Joe Enders), Adam Besch (Ben Yahzee), Peter Stormare, Roger Willie (2h14). Diffusion le dimanche 7 octobre, sur France 2 à 22h55. FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 35 television Samedi 6 octobre Dimanche 7 octobre Lundi 8 octobre Mardi 9 octobre TF1 TF1 TF1 TF1 20.40 Rugby «Coupe du monde : 20.40 Rugby «Coupe du monde : DR 36 FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 TF1 - F Pages 20.50 Les experts, Miami : «Rio», «Les infiltrés», «Le cercueil maudit». Série avec David Caruso, Emily Procter 2. 23.20 Confessions intimes. Magazine présenté par Isabelle Brès. France 2 20.50 Les 100 qui font bouger la France «L’école». Magazine présenté par Béatrice Schönberg. 22.35 Faites entrer l’accusé «Les meurtres de Perpignan». Magazine présenté par Christophe Hondelatte 3. France 3 20.50 La maison assassinée A/Ø. Drame (1987) de Georges Lautner, avec Patrick Bruel, Anne Brochet, Agnès Blanchot (1h50) 2. Une excellente atmosphère et une bonne reconstitution de l’époque pour cette histoire affreuse de jalousie paysanne. Mais les images ne sont pas discrètes. 22.50 Ce soir (ou jamais !) (et à 23h25). Magazine présenté par Frédéric Taddeï. 00.40 The shield. Série avec Michael Chiklis 3. Arte Démocratie… pour tous ? DR DR Vainqueur de la poule C/2e de la Vainqueur de la poule D/2e de la poule D (1/4 de finale)», en direct poule C (1/4 de finale)», en direct du Stade Millenium de Cardiff. du Stade Millenium de Cardiff. 22.55 New York, unité spéciale. Série avec Chris Meloni 3. 00.30 New York, police judiciaire. Série avec Jesse L. Martin 2. France 2 20.50 Valentine & Cie GA. 20.50 FBI, portés disparus : Téléfilm avec Corinne Touzet, «Une vie rangée», «L’anniversaire», 22.55 Le fugitif GA. Policier (1992) François-Éric Gendron, Guillaume «Témoignages». Série avec de Andrew Davis, avec Harrison Cramoisan. Sympathique, mais Anthony LaPaglia, Marianne JeanFord, Tommy Lee Jones (2h10) 2. un peu lourd. Baptiste, Enrique Murciano. (Voir notre analyse ci-contre) 22.35 Preuve à l’appui. Série 23.10 On n’est pas couché. avec Jill Hennessy 2. France 2 Magazine présenté par Laurent France 2 Ruquier. Émissions religieuses : 20.50 Cold case, affaires France 3 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses boud­­­­­ classées : «Brebis éga20.50 Le temps meurtrier dhis­tes», «Islam», «À Bible ouverte», «Source de rées», «De mains en mains», A/Ø. Téléfilm avec Bruno vie» - 10h00 Agapè «Être sport : Mission impos- «L’amour pas la guerre». Série Putzulu, François Marthouret, sible ?», avec G. Légaut, D. Muller, S. Darbon, P. avec Kathryn Morris, Dany Delphine Rollin, Renaud Boniface, etc - 11h00 Messe, célébrée en l'église Pinno 2. Rutten, Hande Kodja, Marie Saint-Pierre-et-Saint-Paul, à Pluneret (56). 23.10 Complément d’enquêMouté (3h) 2. Une te «Biocarburants, pesticides, histoire très prenante qui met en 20.55 Pour un garçon J. Comédie OGM : À quoi joue-t-on avec la scène un échantillon de person(2002) de Paul et Chris Weitz, planète‑ ?». Magazine présenté nages différents pendant l’Occuavec Hugh Grant, Toni Collette par Benoît Duquesne. pation. L’analyse psychologique (1h37). Sympathique, mais 01.15 Musiques au cœur «La est intéressante, mais les images un peu conventionnel. Pietra del Paragone» de Rossini ne sont pas discrètes. 22.55 Windtalkers, les messa(1/2). Magazine présenté par Ève 00.40 Personnel et confidentiel gers du vent GA.Film de guerre Ruggiéri. «Paris la nuit : “Permission de (2002) de John Woo, avec Nicolas France 3 minuit“, “La nuit, tout est perCage, Adam Beach (2h09) 3. mis“». Documentaire de Yves Riou 20.55 Avocats d’urgence. (Voir notre analyse page 35) et Philippe Pouchain. Documentaire de Dominique France 3 Lenglart. Arte 20.50 Maigret «Meurtre dans un 23.25 Ce soir (ou jamais !). 20.00 Metropolis. jardin potager» GA. Téléfilm avec Magazine présenté par Frédéric 20.45 L’aventure humaine «Les Bruno Cremer, Geneviève Fontanel Taddeï. années Spoutnik». Documentaire. (1h29). Assez prenant. 00.45 The shield. Série avec 22.35 Nuit blanche live. Soirée 23.05 Duel sur la 3. Magazine Michael Chiklis 3. présentée par Isabelle Giordano et présenté par Christine Ockrent. Arte Gustav Hofer. 00.40 Un acte d’amour GA. Démocratie... pour tous ? M6 Drame en NB et VO (1953) de (Voir notre analyse page 35) Anatole Litvak, avec Kirk Douglas, 20.50 N.C.I.S. : «Semper Fi», 20.40 Un taxi pour l’enfer GA. Dany Robin (1h48). Pas mal, «Bulldog», «Beauté volée». Série Documentaire. mais fataliste. avec Mark Harmon, Sasha 22.30 La démocratie en uniAlexander 2. Arte forme J. Documentaire. 23.25 Popstars «Le meilleur de la Tati fête ses 100 ans 23.40 Berlin Niagara A. Téléfilm semaine». 20.40 Les vacances de monavec Heike Makatsch, Daniel Canal + sieur Hulot J. Comédie en NB de Craig, Charles Berling (1h39). Jacques Tati (1953), avec Jacques Bien filmé, mais long et Tati, Nathalie Pascaud, Michèle fort peu moral. Rolla (1h36). Réjouissant. M6 22.10 Jacques Tati, le rire démo20.50 La blonde contre-attacratique J. Passionnant. que GA. Comédie (2003) de C. 23.00 Playtime story. Her­man-Wurmfeld, avec Reese M6 Witherspoon, Regina King (1h31). 20.50 Zone interdite «Construire Une comédie mineure. 20.50 16 blocs J. Policier (2006) sa maison, le rêve d’une vie». 22.40 Thirteen A/Ø. Drame (2002) de Richard Donner, avec Bruce Magazine. de Catherine Hardwicke, avec Willis, Mos Def, David Morse, 23.00 Enquête exclusive «Cuba : Holly Hunter, Nikki Reed (1h35) Jenna Stern (1h38) 2. Paradis ou cauchemar ?». 4. Pas mal fait, mais des Un policier de bonne facture, à scènes affreuses. Canal + défaut d’être original. Quant aux Canal + violences, elles sont modérées. 20.50 Spartacus (1/2). Téléfilm avec Goran Visnjic (1h27) 3. 20.55 Investigation «Sectes : KTO Enfants sous emprise». KTO 18.30 Messe d’ordination des KTO diacres permanents, en direct 20.50 La foi prise au mot «Reims : de Notre-Dame de Paris. Les mille ans». 20.50 Montagnards oubliés. 20.50 VIP «Yves Coppens». 21.45 Chrétiens d’Asie «Croire au 22.20 Un jour, une foi «Chemins 21.45 Dvorak «Stabat Mater». Cambodge». de vie». 20.40 Au nom de Dieu, du tsar et de la patrie. Documentaire. 21.35 Votez pour moi. Documentaire. 22.30 Jour nuit, jour nuit. Télé­ film en VO avec Luisa Williams, Josh P. Weinstein (1h30). M6 20.50 Super Nanny. Divertissement. 22.00 C’est du propre ! Divertissement. 22.55 T’empêches tout le monde de dormir. Magazine présenté par Marc-Olivier Fogiel, avec Fabrice Éboué, Pierre Ménès et Armelle. Canal + 20.50 La chute GA. Drame (2005) de Oliver Hirschbiegel, avec Bruno Ganz, Juliane Köhler, Alexandra Maria Lara, Corinna Harfouch (2h29) 3. (Voir notre analyse page 35) KTO 20.50 Bénarès, capitale du Gange. 21.45 Un jour, une foi «Église du monde». television Mercredi 10 octobre Jeudi 11 octobre TF1 TF1 20.50 Les experts Manhattan : 20.50 Femmes de loi : «Fragile liberté», «Pour le meilleur…» GA. Téléfilm avec Natacha Amal, Aylin Prandi, Thierry Desroses, Philippe Kartel, William Gay, Laurent Gérard. Nerveux et bien fait. 22.45 La méthode Cauet. Divertissement présenté par Cauet. France 2 20.55 Envoyé spécial : «Pédophiles : La liberté à haut risque ?», «Sur les traces d’Ingrid», «Vivre sans glacier». Magazine présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly. 23.00 Infrarouge «Koursk, un sous-marin en eaux troubles». Documentaire. France 3 20.55 La fin des temps A/Ø. Fantastique (1999) de Peter Hyams, avec Arnold Schwarzenegger, Gabriel Byrne, Kevin Pollak, Robin Tunney, Rod Steiger (2h04) 3. Ridicule, très violent et agressif envers l’Église. 23.25 Ce soir (ou jamais !). Magazine présenté par Frédéric Taddeï. 00.45 The shield. Série avec Michael Chiklis 3. Arte 20.40 Kadosh A. Drame (1999) de Amos Gitaï, avec Yaël Abe­cas­sis, Yoram Hattab (1h52). Bien filmé, mais un peu outrancier. Des scènes peu discrètes. Démocratie…pour tous ? 22.35 Sur les traces de Gandhi. Documentaire. 23.30 Tracks. Magazine. M6 DR 20.50 Prison break : «Rendez- Lioret, avec Mélanie Laurent, Kad Merad, Julien Boisselier, Isabelle Renauld (1h32). Émouvant et plein d’enseignements. KTO 20.50 Regards de philosophes «Luc Ferry et Éric de Rosny». 21.45 Un jour, une foi «La famille en questions». 22.15 VIP «Yves Coppens». vous», «Bolshoi Booze», «Si près du but». Série avec Wentworth Miller, Dominic Purcell 3. 23.15 The inside «Dans la tête des tueurs». Série avec Kate Finneran 3. Canal + 20.50 Desperate housewives (12 et 13/23) : «Trop vieille pour toi», «Telle mère, telle belle-fille» GA. Série avec Teri Hatcher, Marcia Cross 2. Hilarant, mais contestable sur le fond. KTO 20.50 Jacques Maritain, le philosophe amoureux. 21.45 Un jour, une foi «Art et culture». RCF TF1 TF1 - E Chognard «Machination infernale», «Tombés du ciel». Série avec Gary Sinise 3. 22.25 Esprits criminels : «Pul­ sions», «Le meilleur des mondes». Série avec Mandy Patinkin 3. France 2 20.55 Pas de panique A. Téléfilm avec Frédéric Diefenthal, Julie Judd, Natacha Koutchoumov, Gaëla Le Devehat (1h30). Le thème des phobies est intéressant, mais il y a quelques longueurs et une scène peu discrète. 22.35 Ça se discute «Amour à haut risque : Aimer peut-il être un danger ?». Magazine présenté par Jean-Luc Delarue. France 3 20.50 Droit d’inventaire «De Gaulle : Droit d’inventaire». Ma­ga­ zine présenté par M. Drucker, avec Max Gallo, Line Renaud, Jacques Vergès, Charles Pasqua. 22.55 Ce soir (ou jamais) (et à 23h25). Magazine. 00.40 The shield. Série 3. Arte 20.40 Les mercredis de l’histoire «USA-Irak : La face cachée de la guerre» J. Remarquable. 21.35 Zoom Europa. Magazine. 22.20 Le dessous des cartes «Civilisations : Choc ou dialogue‑ ?». Magazine. 22.35 Madame la présidente. Documentaire. 23.30 Strangers. Comédie dramatique en VO (2004) de Malgorzata Szumowska, avec Malgosia Bela, Marcin Brzozowski (1h34). M6 20.50 Les bleus, premiers pas dans la police : «Otages», «Faux semblants» GA. Téléfilm avec Élodie Yung, Mhamed Arezki, Nicolas Gob, Gabrièle Valensi, Patrick Catalifo, Luc Thuillier 2. Excellent et plein d’humour. 22.55 The Unit «Commando d’élite». Série avec D. Haysbert 2. Canal + 20.50 Je vais bien, ne t’en fais pas GA. Drame (2006) de Philippe Vendredi 12 octobre 20.50 Les maîtres de l’impos- Radios Dimanche 7 octobre 15h30 Millénaire de la basilique ture. Divertissement présenté par Julien Courbet et Églantine Émeyé, avec Rémi Gaillard, Susan Sangster, etc. 23.15 C’est quoi, l’amour ? « Familles nombreuses : Comment aider nos enfants à trouver leur place ?». Magazine présenté par Carole Rousseau. France 2 de Malines-Bruxelles) Lundi 8 octobre 14h30 Halte spirituelle "Dieu veut- Une soirée de polars 20.50 Sur le fil «Le saint» GA. origine et son histoire", avec MarieAnge Prudhomme (enseignante Téléfilm avec François Levantal, Benjamin Boyer, Xavier Gallais (0h55) 2. Excellent, mais assez pénible. 21.50 Central nuit «Fanny». Téléfilm avec Michel Creton, Yannick Soulier, Lucie Jeanne (0h48) 2. 22.45 Avocats et associés «Enfance volée» A. Téléfilm avec François-Eric Gendron (0h50). Prenant, mais affreux. 23.40 Esprits libres. Magazine présenté par Guillaume Durand. France 3 20.55 Thalassa «Le tour du monde de Thalassa : Panama/ Tahiti». Magazine de Georges Pernoud. 23.25 La vie comme un roman «18 ans, j’entre en fac». Documentaire. Arte 20.40 L’année de mes 7 ans J. Téléfilm avec Clémence Meyer, Arthur Pelissier, Marie-José Nat, Gilles Segal, Sophie Le Tellier (1h28). La chronique est jolie, mais un peu trop léchée. Démocratie… pour tous ? 22.10 Égypte, on te surveille. Documentaire. La Catalogne 23.15 Barcelone, la belle magi- cienne. Documentaire. 00.20 La Catalogne, d’amour et de rébellion. Documentaire. 01.05 La lucarne «Jésus, Toi qui sais» GA. Ces prières (face caméra) sont touchantes, mais très intimes et exhibitionnistes. M6 20.50 Bones : «Le fossoyeur», «L’épouvantail», «Fin de partie». Série avec Emily Deschanel 3. 23.20 Sex and the city. Série avec Sarah Jessica Parker 2. Canal + 20.50 Seraphim falls. Western (2006) de David von Ancken, avec Pierce Brosnan, Liam Neeson (1h47) 3. KTO 20.50 KTO magazine «Vatican II : 45 ans». 21.45 Un jour, une foi «La vie des diocèses». Saint-Remi de Reims, en direct de la basilique de Reims, 16h Messe, en direct, présidée par le Cardinal Danneels (archevêque il vraiment notre bonheur ?", avec Dominique Salin (jésuite). (1/5, tous les jours à 14h30 ou 20h45) 22h Il était une foi "La messe, son au Centre Théologique de Meylan) (Rediffusion vendredi à 13h30) Mardi 9 octobre 10h A votre service "Comment accueillir un étudiant chez soi ?". 13h30 Dialogue "Emotion et raison, deux ennemis ?", avec Pierre Le Coz (philosophe...). 20h Parcours santé "La douleur", avec le Dr Alain Serrie, (Anesthésiste réanimateur...) (journée mondiale le 12 octobre) (Rediffusion vendredi 13h) 22h Perspectives "Ancoli, un rassemblement des chorales liturgiques francophones à Lourdes", (Rediffusion mercredi (16h) Mercredi 10 octobre 10h A votre service "Rendez-vous avec les notaires" Jeudi 11 octobre 22h Témoin aujourd’hui "François et Thérèse Brémond, au confluent de deux vies. L'engagement au quotidien d'un couple oecuménique" France Culture Dimanche 7 octobre 10h Messe, en direct de la chapelle Saint Louis, Ecole militaire, 13 Place Joffre, 75007 Paris, commentée par le Frère Eric Macé. Prédicateur : Père Jean Louis Théron. Chef de chœur : Blandine Vadakarn. Chœurs de la Chapelle Saint-Louis. Organiste : sur TF1 Dimanche 7 sur TF1, à 22h55 Le fugitif GA Accusé à tort du meurtre de sa femme et condamné à mort, Richard Kimble, un brillant chirurgien de Chicago, s’évade de prison. Il est poursuivi par un policier. À partir d’un scénario très astucieux, les auteurs de cet excellent film d’aventures ont construit un suspense captivant. Ce face-à-face entre le fugitif et celui qui le poursuit fait alterner enquête policière et scènes d’action. L’interprétation est sensationnelle. Les personnages (en particulier celui de Kimble) ont une réelle épaisseur humaine. T : Tout public Repères J : Adolescents GA: Grands adolescents A : Adultes Ø : Œuvre (ou scène) nocive : Elément positif : Elément négatif FRANCECatholique n°3087 5 octobre 2007 37 BLOC-NOTES Paris ✔ Le centre Trinité, 3 rue de la Trinité, 75009 Paris, ✆ 01.48.74. 79.93, www.centretrinite.com [email protected] propose des conférences : le 14 octobre (14h), "Se libérer des chaînes de l'hérédité", avec Yves Boulvin, le 18 octobre (20h30), "L'es­time de soi", avec Chris­ tophe André (psychiatre [auteur de "Imparfait libre et heureux"]) ✔ A l'espace Georges Bernanos, Association "Les Amis de SaintLouis d'Antin", 4, rue du Havre, 75009 Paris, ✆ 01.45.26.65.26, fax 01.45.26.65.25, le Frère Philippe Verdin présentera, à l'occasion de sa parution, l'ou­ vrage de Gabrielle Chevassus "Le Père Carré" (Ed. les Amis de Crespiat) le 10 octobre (18h), ainsi que le livre "L'Imitation de la Vierge Marie", du père A.-M. Carré (Ed. du Cerf). Rens. ✆ 06. 33.71.52.72. Pour se procurer le livre de Ga­b rielle Chevassus "Le Père Car­r é", écrire aux Amis de Crespiat, La Grave, 46140 Luzech (15 e l'exemplaire + 3 e ✂ de frais de port - chèque à l'ordre des Amis de Crespiat). ✔ Rémi Brague (professeur de philosophie médiévale) , présen­ tera son livre "A quoi bon le Moyen Age ?", le 10 oc­t obre aux "Mercredis de la NAR", 17 rue des Petits-Champs, 4 e étage (19h45), 75001 Paris. Rens. ✆ 01.42.97.42.57. Au même endroit (Nouvelle Action Royaliste) et à la même heure, mais le 17 octobre, le profes­ seur Arnaud Teyssier présentera "L'héritage de Richelieu". Bas-Rhin ✔ Du 19 (19h) au 21 oc­t obre (16h30), une récollection "Au cœur de ma vie, la prière", sera animée par Monique Graessel et une équipe de la Communauté du Puits de Jacob, 12, rue des Dentelles, 67000 Strasbourg, ✆ 03.88.22.11.14, fax 03.88.32.40.65/puits.de. [email protected] site : www. puitsdejacob.com ✔ Les Petites Sœurs francis­ caines, 1, rue du Couvent, 6 7 4 4 0 Th a l - M a r m o u t i e r, ✆ 03.88.03.12.03, fax 03. 88.03.12.08, proposent une retraite charismatique "Un arbre est fait pour laisser passer la lumière", avec le père Jean- François Bizot, op, du 21 (18h) au 27 octobre (14h). Côte-d'Or ✔ "La famille : un atout pour la société", confé­rence de Denis Lensel (journaliste, écrivain) , le 9 octobre (20h30) dans l'am­ phithéâtre du Centre universi­ taire catholique de Bour­gogne (CUCDB), 69, av. Aristide-Briand, 21000 Dijon, dans le cadre du cycle des conférences de l'Asso­c ia­t ion Re­n ais­s ance, ✆ 03.80.66.87.44. Entrée libre. Doubs ✔ à la paroisse de Lièvremont, la cérémonie de Pétales de Roses, en l'honneur de Sainte Thérèse, organisée par la Com­ munauté des Béatitudes, se dé­roulera le 20 octobre (15h17h). Les enfants seront pris en charge. Rens. : Presbytère, 4 rue de l’Église, 25650 Lièvremont, ✆ 03.81.39.58.80. Drôme ✔ Une retraite est organisée au Foyer de Charité, 85 rue Geoffroy de Moirans, 26330 Châteauneufde-Galaure, ✆ 04.75.68.79.00, les 13 et 14 octobre pour jeunes et adultes de 15 à 40 ans ayant un handicap mental et pour toutes les personnes voulant les accompagner. www.foyerchateauneuf.com Moselle ✔ Du 10 au 12 octobre, à Metz, se tient le colloque "Robert Schu­ man et les pères de l’Eu­r ope : cultures poli­tiques et années de formation", sous le patronage de Hans-Gert Poettering (président du Parlement européen), José Manuel Barroso (président de la Commission européenne) Terry Davis (secrétai­ re général du Conseil de l’Europe). Il comportera notamment une intervention, le 10 (15h30), sur "L’humanisme intégral et la réunification de l’Europe" tandis que le 11 les intervenants s’intéresse­ ront aux réseaux, dont le chrétien démocrate, dans lesquels ont bai­ gné les pères de l’Europe. Rens. et insc. : Maison de Robert Schuman, 8-12 rue Robert Schuman, 57160 Scy-Chazelles, ✆ 03.87.60.19.90 ou 03.87.35.01.40, fax 03.87.60. 29.74. Sarthe ✔ Une conférence-débat est prévue le mercredi 10 octobre (20h30), au Centre de l'Etoile, 26 rue Albert Maignan, salle 18/ Bernard Alix, 72000 Le Mans, france Catholique hebdomadaire Abonnez-vous ! Offrez un abonnement ! Avec un premier abonnement, en cadeau, 2 CD de "Jean-Paul II 76 pour un an (au lieu de 110 ) dialogue avec la France" A retourner, à "France Catholique", 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson ❒ Je souscris un premier abonnement à FRANCE CATHOLIQUE : 1 an = 76 (au lieu de 110) (*)(**) et je reçois en cadeau deux CD "Jean-Paul II dialogue avec la France", Homélies et discours du Saint-Père ❒ J'abonne un ami, un prêtre, une communauté... 1 an = 76 et je reçois le cadeau(**), qui m'est envoyé(****) Adresse où France Catholique doit être envoyé : ❒ Mme ❒ Mlle ❒ M. ❒ Père ❒ Sœur NOM/prénom : ............................................................................................................... Adresse : .......................................................................................................................................................................... …............................................................................................................................................................................................... Code postal : .................… Ville :...................................................................................................................... Je joins mon règlement par : ❒ chèque bancaire à l'ordre de FRANCE CATHOLIQUE ❒ carte bleue : numéro de carte : Date d'expiration : Les 3 derniers chiffres au dos de la carte (à côté de votre signature) : Votre téléphone : . ......................................... Votre adresse internet :...................................... ❒ carte bleue Signature : par téléphone, appelez le 01.46.30.37.38 ❒ Je souhaite recevoir 5 numéros de FRANCE CATHOLIQUE gratuitement et sans engagement (*****) (*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Le préciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement. BLOC-NOTES sur le thème "L'urgence d'une véritable stratégie pour protéger la vie humaine", animée par Xavier Mirabel (médecin cancéro­ logue et président de l'Alliance pour les Droits de la Vie), organisé par l'Alliance pour les Droits de la Vie de la Sarthe. Entrée libre. Rens. auprès de Gwénaëlle Tardieu (responsable d'une équipe dans la Sarthe), ✆ 06.10.89.92.32. Vienne ✔ Une conférence-débat aura lieu le jeudi 25 octobre (20h30), à la Maison du Peuple, 4 rue Saint Paul, 86000 Poitiers, sur le thème "L'urgence d'une véri­ table stratégie pour protéger la vie humaine", animée par Xavier Mirabel (médecin cancéro­ logue et président de l'Alliance pour les Droits de la Vie), organisé par l'Alliance pour les Droits de la Vie de la Vienne. Entrée libre. Rens. auprès de Cécile Pernod (responsable de l'équipe de Poitiers), ✆ 06.60.50.60.46. Exercices spirituels ✔ Des exercices spirituels de Saint Ignace, en 5 jours, par l'abbé Christian Laffargue sont prévus (début 18h, fin 17h) : du 21 au 26 octobre, en Alsace (Haut-Rhin) ; du 2 au 7 dé­cembre, au Foyer de Charité de Combs-la-Ville (Seine-etMarne). Inscriptions : Presbytère, 52 place de l'Eglise, 01250 Tossiat, ✆ 04.74.51.61.52 / abbe [email protected] Enfance et Sainteté ✔ Le 3e Colloque, organisé par l’association "Enfance et Sainteté" aura lieu à Paray-le-Monial, des­ tiné aux parents, éducateurs et aux enfants (session spirituelle par tranches d’âge), sur le thème "Laissez venir à moi les petits enfants, car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume des Cieux", du 28 octobre (17h) au 1er novembre (14h). Nombreux intervenants dont Mgr Cattenoz, le Père Thévenin, le Père Guil­ mard, le Père de Langalerie, le Père Laurent-Marie, le Père Marot, Anne Alméras, le Père Geoffroy-Marie... Marie-Joëlle Guillaume (de Famille Chrétienne), présentera les différentes confé­ rences. Rens. ✆ 01.57.63.98.15 / colloque2007@enfanceetsain­ tete.org Dépliants disponibles sur le site www.enfanceetsain­ tete.org Légion de Marie ✔ Une retraite pélerinage à Saint-Laurent-sur-Sèvre est orga­ nisée du 26 (19h) au 28 octo­ bre. Le thème de l'enseignement du Père Louesdon "Notre voca­ tion à la sainteté à l'école de saint Louis-Marie de Montfort". Messe, conférences, visite de la Basilique et des "hauts lieux montfortains". Hébergement au Centre Béthanie. Un petit groupe ira probablement par le train. La gare la plus proche est Cholet. Ins­cription le plus tôt pos­sible, et rens. à Secrétariat de la Légion de Marie 43 rue Boileau 75016 Paris, ✆ 01.46.51.92.03 ou 06.80.14.84.76 / secretariat@ legion-de-marie.org Mission Thérésienne ✔ Un pèlerinage familial est or­ganisé par Mission Thérésienne à l’Ile-Bouchard le 14 octobre. Messe (11h15), pique-nique tiré du sac, entretien du Père Thé­venin pour les enfants, pré­ sentation du message de NotreDame de la Prière, adoration et confessions. Cars au départ de Paris, Versailles, Chatou, Rennes et Laval (50 € par ménage, 30 € par personne, 10 € par jeune ou enfant, gratuit en dessous de 10 ans). Inscriptions pour les cars au ✆ 06.20.32.88.77. Rens. Mission Thérésienne, 32 rue Jean de La Fontaine, 75016 Paris, www.mission-theresienne. org Voyage-Pèlerinage ✔ Toute l'Egypte telle que vous ne l'avez jamais vue avec "Le Monde Copte". Sur les pas de Sainte Famille et des Pères du désert, à la rencontre de l'Eglise copte et des chrétiens d'Egyp­ te, croisière sur le Nil. Le Caire pharaonique et copte, Saqqara, sur les pas de Sœur Emmanuelle chez les chiffonniers, cathédrale Saint-Marc et atelier des icono­ graphes, église des apparitions mariales de Zeïtoun. Monastères des Pères du désert à Ouadi Natroun, Saint-Antoine et SaintPaul à la Mer Rouge. Résidence au centre spirituel œcuménique Anafora, oasis dans le désert. En Moyenne Egypte, étapes de la Fuite en Egypte (Djebel el Teir, monastère Deir el Moharraq), nécropole de Beni Hassan (fres­ ques du Moyen Empire). Abydos, Louxor, Karnak, vallées des Rois et des Nobles. Croisière de Louxor à Assouan (Edfou, Kom Ombo). Abou Simbel. Sinaï. Ce voyage-pèlerinage en Egypte anti­ que et chrétienne sera conduit par le Pr A. Sadek (égyptologue et coptologue) , Marie-Gabrielle Le­blanc (historienne d'art et journa­ liste), et un prêtre, du 15 février au 3 mars 2008. Tarif : 2200 e. ✆ 01.48.07.05.84, Mariegabrielle@ wanadoo.fr Pour passer un communiqué, contactez : [email protected] fax : 01.46.30.04.64 ou inscrivez-le directement sur notre site internet : www.france-catholique.fr abonnementS à France Catholique France, 6 mois : 58 / 1 an (47 numéros) : 110 / Etranger, 1‑an‑ : 122 . Abon­nement sou­tien : 250 . Pour la Bel­gique, virements à l'ordre de E. Ker­khove, chaus­sée de Dottignies 50 7730 Es­taimpuis, tél. 056.330585, compte ban­caire‑ : 275.0512. 029.11. Pour les autres pays, procédez par virements postaux internationaux sur notre compte chèque postal SCE 43 553 55 X La Source, ou bien par mandats in­ternationaux à l'ordre de la SPFC ou par chèques bancaires libellés en euros et pa­yables en France ou par chèques ban­ caires domiciliés à l'étranger mo­yen­nant une surtaxe de 18 , ou par carte bancaire via le site internet www.france-catholique.fr ou par téléphone : 01 46 30 37 38. Le journal ne rem­bourse pas les abonne­ ments interrompus du fait de l'abonné / Ne paraît pas en août. Petites annonces Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 . Domiciliation : 9 . Commu­niqué dans le bloc-notes, forfait : 20 ➥ En Haute-Savoie, petite communauté catholi­ que organisant des sessions de formation, cherche retraité(e)s ayant sécurité sociale pour l’aider dans tâches ménagères. Tél. 06.32.43.60.92. ➥ Femme cherche poste de secré­taire ou agent administratif, tous secteurs, tél. 06.73.45.50.68. ➥ Offres d'emplois : Ecclesia RH - 9, rue de l'Isly 75008 Paris, tél. 01.58.22.22.05, fax 01.58.22.22.49, http://www.ecclesia-rh.com - Arche Internationale (Paris XVe) recherche secrétaire administrative, plein ou mi-temps en CDI, Bac secré­ tariat/comptabilité + 2, 5 à 10 ans d'expérience, anglais courant. Contacter Ecclésia-RH, réf. A3. - Ordre de Malte recherche directeur d'un cen­ tre de vie pour adultes handicapés à Vigneux-surSeine, (Essonne). Contacter Ecclésia-RH. Réf. : APEC/ OFM01. - Associations Familiales Catholiques (Paris IX e) recherche assistant(e) des services Consommateurs et Education. Bac + 3. Expérience 10 à 20 ans. Contacter Ecclésia-RH. Réf. : CNA05. ➥ Chœurs de la Chapelle de l’Ecole Militaire, (Métro Ecole Militaire à Paris 7e) recherchent des voix d'hommes, de femmes et d’enfants amateurs (gar­ çons et filles de 7 à 13 ans / jeunes de 13 à 20 ans). Tous niveaux, formation assurée. Technique vocale individuelle ou en groupe. Rens. tél. 06.76.83.08.03 ou 01. 44.42.37.15. E-mail : info@choeursecolemil­ taire.org ➥ Jeune Femme, (collab. FC), cherche dans Paris une colocation, un studio ou une chambre dans le centre de Paris. A prix raisonnable. Tél : 06.11.59.06.82. FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaire N° Commission Paritaire de la Presse : 1011 C 85771 valable jusqu'au 31 octobre 2011 CNIL : 6778405 60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson Téléphone : 08.75.69.14.92 - 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64 Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 X édité par la Société de Presse France Catholique, s.a. au capital de 377.376 euros. - 418 382 149 R.C.S. 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