
Décevant
Ralentissement de la croissance du PIB mondial ...
Les chiffres globaux trimestriels montrent un ralentissement négligeable en T3. Les chiffres trimestriels annualisés
ont livré aux Etats-Unis 2% (4% au T2), 1,1% (1,4%) en zone euro, et 1,5% (-0,5%) au Japon. L'indice mondial PMI a
tergiversé en décembre, infirmant l'amélioration de novembre. Il reste compatible avec environ 3% de croissance
en 2016. La production industrielle se contracte encore, pour le troisième mois consécutif. Cela vient essentiellement
des Etats-Unis, car elle se maintient bien en Europe. La consommation est beaucoup plus résistante aux États-Unis
et au Royaume-Uni. Elle sera soutenue par un emploi résilient (y compris dans la zone euro) et par le revenu dispo-
nible au cours des prochains mois. La confiance des consommateurs reste bien orientée. La croissance du crédit non
-financier au secteur privé est atone hors États-Unis.
La Chine fait face à des défis à moyen terme. À savoir l'ouverture du compte de capital, le nettoyage de ses banques,
la lutte contre la pollution, la gestion d'une campagne anti-corruption délicate, l'avancement de la réforme des entreprises appartenant à l'Etat,
etc. Cela créera de l'incertitude, mais pas l’atterrissage brutal de la conjoncture. Les dirigeants du pays appréhendent les défis et possèdent
d’importants moyens et ressources politiques. Après un ralentissement marqué au 1er trimestre 2015, la croissance se stabilise. Les dernières
données macro rassurent plutôt, tout comme certains indicateurs complémentaires fiables.
La croissance du PIB atteindra 3% en 2016, avec un bien meilleur équilibre qu’en 2015. Les craintes renouvelées sur la Chine sont exagérées
... et commerce atone
Les dernières données du commerce mondial ont chuté de -0,5% en volume. En valeur, les résultats sont encore plus faibles, dus à l'impact
d'une hausse du dollar américain et aux prix des produits de base. Ce revers s’explique par les très faibles exportations des marchés émergents.
Les importations japonaises se sont nettement contractées, vu le faible JPY. Fait intéressant, les exportations européennes sont en perte de
vitesse, car l'impact d'un euro faible est en déclin. La décélération de l'économie chinoise est symbolisée par un recul des importations en no-
vembre proche de 9%. L’échec de Doha au dernier trimestre confirme le peu d’intérêt des décideurs pour des accords commerciaux multilaté-
raux. Le TPP, qui a une couleur plus régionale/politique, pourrait apporter un nouvel élan, à condition qu'il passe le Congrès américain ce prin-
temps.
Le commerce mondial restera affecté par la croissance et l’effondrement des matières premières
Les pays émergents vont rester sous pression
La contribution des émergents à la croissance mondiale restera faible par rapport aux normes récentes, dans une année riche en défis. Les
réserves de change ont diminué, les entrées de capitaux sont en baisse, les monnaies font face à des attaques soutenues, la dette en devises
étrangères est plutôt élevée, et la productivité se détériore. La vulnérabilité de certains grands émergents, et leur dépendance aux prix des
matières premières est visible à travers l'élargissement des spreads souverains. Il faudra un USD plus calme, des prix des matières premières
plus stables pour trouver le répit. Pourtant, il reste une marge de manoeuvre dans les politiques monétaires et fiscales. L'inflation est extrême-
ment polarisée : elle fait rage au Brésil, et décélère fortement en Chine. C’est principalement le reflet de l'évolution des devises.
Le creux de la vague n’est pas atteint pour les émergents. Parmi les plus grands, la Chine et l'Inde surnageront, tandis que la Russie, le Brésil,
l'Indonésie et l'Afrique du Sud vont encore souffrir
La zone euro s’installe dans un monde sans inflation
Malgré un petit soulagement ces deux derniers mois dans les économies développées, l’Indice des prix à la como de l'UE a fini 2015 autour de
zéro, tandis que l'inflation de base est restée collée au-dessus de 1%, y compris au Japon (1,2%). Les anticipations d'inflation à long terme
(5y5y) sont restées assez stables au-dessus de 2% aux États-Unis et de 1,5% en Europe. En zone Euro, le ralentissement de l'IPC au cours des
dernières années est spectaculaire, surtout compte tenu du plafond officiel de 2%. En effet, il a consacré une progression moyenne de 0% pour
2015, avec des chiffres respectifs de 0,4% en 2014, 1,3% en 2013 et 2,5% en 2012. Zéro pour cent est tout simplement le chiffre le plus bas de-
puis la naissance de l'Euro. Pour l'avenir, il y a peu de chance d'un rebond durable (au-delà d'un effet de base du pétrole à court terme), les
services et les progressions de salaires resteront quelconques.
Bien que l'inflation puisse temporairement rebondir l'été prochain, la zone euro semble prise au piège dans un environnement sans inflation. La
désinflation continue en Chine
Le 11 janvier 2016
CROISSANCE
Surchauffe
Récession
INFLATION
Déflation Hyperinflation
BLUE LAKES ADVISORS
Macroéconomie