chroniques. Tel que l’indique Lucas (7) avec les TIC, les patients « can link with others, again
using the Internet and mobile telephone networks, to share information, seek advice […] ».
Avec Internet, la connaissance dans le domaine médical n’est plus l’apanage des spécialistes de
la santé. Il y a, en quelque sorte, une démocratisation du savoir scientifique et médicale qui
affecte de façon profonde la relation traditionnelle entre le patient, jadis néophyte, et le praticien
qui possédait un statut de savant.
Ce changement de rapport entre le patient et le praticien fait en sorte que les pratiques médicales
sont de plus en plus remises en question, d’une part, mais aussi que le statut associé à la
profession médicale est solidement ébranlé par les TIC (8).
Malgré cette métamorphose de la relation entre le patient et le praticien, Willmer (9) souligne
que l’usage de plus en plus important des TIC, tant par les patient que par les praticiens,
permettra en bout de ligner d’améliorer la qualité des soins offerts aux patients. Certains, comme
la Commission européenne, semblent même avoir embrassé cette nouvelle attitude des patients et
voient dans cela une façon de les rendre plus responsables de leur propre santé. Les patients ainsi
mieux informés sont souvent plus enclins à être impliqués dans la gestion de leur santé : « they
want to be part of the health decision process and are increasingly requesting access to the data
contained in their medical records. » (1). Gatzoulis et Iakovidis (10) parlent de « citizen-
centered care » qui implique nécessairement une plus grande implication de la part des patients,
et ce, à tous les niveaux de la pratique médicale (prévention, diagnostic, traitement et suivi).
L’arrivée des TIC, c’est un changement de paradigme dans la pratique et l’enseignement de la
médecine ; c’est une place plus importante accordée au partage de l’information, c’est un peu ce
que Fieschi (1) appelle le patient empowerment. Les TIC ne devraient donc pas être perçues,
comme c’est le cas pour plusieurs praticiens, comme un fléau, mais plutôt comme un moyen
d’impliquer davantage les patients dans leur propre santé. En outre, tel que l’indique Broom (8)
« it is argued that the ways in which these specialists are adapting to the Internet and the
Internet user should be viewed as strategic responses, rather than reflecting a breakdown in
their authority or status. ».
Dans les pays où la population a largement accès à Internet, comme c’est le cas pour l’Amérique
du Nord où quelque 73 % des foyers sont branchés, cette nouvelle attitude du patient est appelée
à changer la pratique médicale et pose par le fait même de sérieux défis à la formation initiale et
continue dans le domaine de la médecine.
Deuxième défi : sensibiliser les futurs praticiens aux nombreux avantages des TIC :
La présence exponentielle des TIC dans notre société, loin de n’être qu’un fléau pour la pratique
et l’enseignement de la médecine, est susceptible d’engendrer de nombreux avantages tant pour
les patients et les médecins que pour l’organisation et la gestion des soins de santé.
Avantages concernant la qualité des interventions et des soins fournis aux patients :
Au-delà des défis que posent les TIC à la relation médecin-patient, il faut aussi voir dans ce
virage technologique de nombreux avantages. Les TIC permettent notamment aux patients
d’interagir plus facilement avec les experts du domaine de la santé, sans pour autant devoir se
déplacer. Stretcher (11) souligne, par exemple, l’avantage des systèmes qui tentent d’appliquer le
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