comité de coordination de lutte contre l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine Version décembre 2014 Prise en charge d’un accident d’exposition à un risque sanguin (AES) au sein des établissements de santé de Franche-Comté (document validé par le Corevih de Franche-Comté) Conduite à tenir en cas d’Accident d’Exposition au Sang professionnel Pour les médecins référents AES et urgentistes 1. Vérifier que la désinfection a été faite, sinon Exposition per-cutanée : - ne pas faire saigner - nettoyage à l’eau et au savon - rinçage - antisepsie : Dakin® (ou eau de javel à 2.6 % diluée au 1/5) ou polyvidone iodée (Bétadine dermique®) Contact > 5 min Projection muqueuse (notamment oculaire) : - rinçage à l’eau et/ou au sérum physiologique Contact > 5 min 2. Déterminer le statut sérologique du patient source ● Récupérer (en lien avec la personne exposée) les sérologies VIH, VHB, VHC du patient source dans son dossier médical ● Si sérologies non disponibles dans le dossier du patient ou anciennes : prélever en urgence le patient source après son accord sauf dans les cas où le consentement ne peut être exprimé - en cas de coma ou perte de connaissance prolongée le CNS a estimé que le consentement peut ne pas être requis, sauf si le patient a exprimé antérieurement une opposition - si le patient est majeur protégé, contacter son représentant légal ou sa personne de confiance. Si le recueil du consentement est impossible, le dépistage peut être autorisé ; notifier dans le dossier du patient source que toutes les démarches ont été entreprises pour contacter le représentant légal ou la personne de confiance Pour la sérologie VIH, effectuer : ème - un test Elisa combiné de 4 génération (anticorps anti VIH + Ag p24) si les résultats téléphoniques peuvent être disponibles dans les 4 heures après l'AES en notant sur le prélèvement « AES – Patient Source Urgent » et en précisant le nom de la victime et le nom du médecin destinataire des résultats : médecin référent ou médecin des urgences - sinon, un test rapide à orientation diagnostique VIH (dans le service ou au laboratoire) ainsi qu'un test de dépistage VIH classique de confirmation Pour la sérologie VHB, rechercher l'antigène HBs et pour la sérologie VHC, rechercher les anticorps anti VHC et PCR VHC si patient source VHC connu. Rappel : les tests de dépistage de la victime ne sont pas à faire immédiatement, mais seront effectués dans le cadre d'un bilan prescrit par le médecin référent ou urgentiste. Centre Hospitalier Régional Universitaire – 3 Bd Fleming 25030 BESANCON Cedex Tel secrétariat : 03.81.21.80.98 Fax : 03.81.21.84.67 Courriel : [email protected] Site internet : www.corevih-fc.fr comité de coordination de lutte contre l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine 3. Récupérer par téléphone le résultat des sérologies du patient source dans les meilleurs délais RISQUE VIH Si sérologie VIH du patient source négative (et pas de risque de séroconversion du patient source) : ► Pas de traitement post-exposition ► Adresser la victime dans le service de Santé au Travail dans les 8 j ► Pas de suivi biologique sauf si primo-infection chez la personne source Si sérologie VIH inconnue ou positive : ACCIDENTS EXPOSANT AU SANG Patient source Risque et nature de l’exposition Infecté par le VIH CV détectable Important : - piqûre profonde, aiguille creuse et intravasculaire (artériel ou veineux) Intermédiaire : - coupure avec bistouri - piqûre avec aiguille IM ou SC - piqûre avec aiguille pleine - exposition cutanéo-muqueuse avec temps de contact >15 min - morsure profonde avec saignement Minime : - autres cas - piqûres avec seringues abandonnées - crachats, morsures légères ou griffures Sérologie inconnue CV indétectable¹ Groupe à prévalence élevée** Groupe à prévalence faible TPE recommandé TPE recommandé TPE recommandé TPE non recommandé TPE recommandé TPE non recommandé* TPE recommandé TPE non recommandé TPE non recommandé * Dans le cas d’une personne source connue comme infectée par le VIH, suivie et traitée, dont la charge virale plasmatique est indétectable depuis plusieurs mois, les experts considèrent qu’il est légitime de ne pas traiter. Si un TPE était instauré, il pourra être interrompu à 48-96 heures lorsque le référent reverra la personne exposée, la charge virale de la personne source s’avère toujours indétectable (contrôle fait juste après l’exposition). ** Groupe à prévalence élevée : personne source ayant des partenaires sexuels multiples, ou originaires de région à prévalence du VIH > 1% ou usager de drogue injectable. ¹ CV indétectable :< 50 copies/ml Centre Hospitalier Régional Universitaire – 3 Bd Fleming 25030 BESANCON Cedex Tel secrétariat : 03.81.21.80.98 Fax : 03.81.21.84.67 Courriel : [email protected] Site internet : www.corevih-fc.fr comité de coordination de lutte contre l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine ATTENTION : LE TRAITEMENT DOIT ETRE DEBUTE LE PLUS TOT POSSIBLE (DANS LES 4 HEURES) ET AU PLUS TARD 48 H APRES L’ACCIDENT 4. Si doute sur la décision à prendre ou si patient source infecté par le VIH et traité, joindre un médecin référent VIH au CHRU de Besançon ou au CHBM Belfort. 5. Remplir le document tripliqué « Prise en charge d’une exposition au VIH » et renvoyer un exemplaire (vert) au Corevih de Franche-Comté (Chantal Roche CHRU Jean Minjoz) quelle que soit la prise en charge ; le feuillet rose est à remettre au médecin référent et le feuillet jaune au médecin du travail 6. Si décision de traitement anti-VIH : donner un kit de traitement pour une durée de 72 à 96 heures et leurs notices 7. Prélever la victime : cf annexe bilan 1 8. Il convient d’expliquer et de prescrire une contraception mécanique (préservatifs masculins ou féminins) pendant 3 mois (ou 4 mois si traitement) et d’indiquer aux personnes si possible sur un document écrit de s’exclure du don du sang pendant la même durée. 9. Donner un RDV avec un médecin référent dans les 48 heures sauf si sérologies du patient source négatives RISQUE VHC Si le patient source est séropositif pour le VHC : ►Suivi biologique à réaliser dans le Service de Santé au Travail pour une durée de 3 à 4 mois. ►Pas de traitement antiviral RISQUE VHB Si le patient source est porteur du VHB (Ag HBs+) ou appartenant à un groupe à prévalence élevée et personne victime non immunisée contre le VHB (Ac anti-HBs < 10 UI/L et pas de preuve d’une immunité documentée même ancienne) : ►Réaliser une séro-vaccination par immunoglobulines anti-HBs (500 UI) et une injection d’une dose de vaccin dans les 72 heures Centre Hospitalier Régional Universitaire – 3 Bd Fleming 25030 BESANCON Cedex Tel secrétariat : 03.81.21.80.98 Fax : 03.81.21.84.67 Courriel : [email protected] Site internet : www.corevih-fc.fr comité de coordination de lutte contre l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine Importance de la prise en charge des AES et triple intérêt : Clinique : prise en charge précoce pour éviter une contamination et mise à jour des vaccinations Préventif : analyse détaillée des circonstances de survenue des AES (enquête GERES) afin de diminuer les risques Médico-légal : prise en charge en AT d’une éventuelle séroconversion par le VIH et d’une hépatite virale en accident de travail ou en maladie professionnelle Documents réalisés à partir de : Prise en charge des personnes vivant avec le VIH, recommandations du groupe d’experts sous la direction du Pr Morlat : rapport 2013. Arrêté du 28 mai 2010 fixant les conditions de réalisation du diagnostic biologique de l'infection à VIH 1 et 2 et les conditions de réalisation du test rapide d'orientation diagnostique dans les situations d'urgence Notes valant avis du Conseil national du Sida du 12 mars 2009 (consentement au dépistage en cas d'AES impliquant un majeur protégé) et du 12 octobre 2000 (dépistage en milieu hospitalier en situation d'AES et d'impossibilité pour le patient de répondre à une proposition de test). Circulaire interministérielle N° DGS / RI2 / DHOS / DGT / DSS / 2008 / 91 du 13 mars 2008 relative aux recommandations de prise en charge des personnes exposées à un risque de transmission de VIH. Arrêté du 1er aout 2007 fixant les modalités de suivi sérologique des personnes victimes d’accidents du travail entrainant un risque de contamination par le virus de l’immunodéficience humaine. Circulaire DGS/VS2/DH/DRT n°99/680 du 8 décembre 1999 relative aux recommandations à mettre en œuvre devant un risque de transmission du VHB et du VHC par le sang et les liquides biologiques Centre Hospitalier Régional Universitaire – 3 Bd Fleming 25030 BESANCON Cedex Tel secrétariat : 03.81.21.80.98 Fax : 03.81.21.84.67 Courriel : [email protected] Site internet : www.corevih-fc.fr