
Boris Dunand – septembre 2008 
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Prière de citer la paternité en cas d’usage. (http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.5/ch/) 
  
plus pour les troubles hystériques. Pour les PTSD, j’imagine que des outils spécifiques sont 
nécessaires, quoique l’exploration de l’événement traumatisant afin d’en collecter les pièces 
mnésiques  fragmentées  et de les réunir en un souvenir cohérent, intégrable à la mémoire 
autobiographique, fasse partie des démarches idoines1
Comme nous le verrons ci-dessous, l’instauration d’un climat et d’une relation de confiance est 
nécessaire. C’est même le cœur du travail du thérapeute, qui devra tout faire pour que l’individu se 
sente assez en sécurité pour explorer ces parties de soi refoulées parce que menaçantes, et qui ne 
peuvent donc éclore au plein jour que dans une atmosphère de grande confiance, ce que l’acceptation 
inconditionnelle du thérapeute tend à créer. En explorant son vécu, le client peut commencer à le 
comprendre pour finir par l’accepter, puis le vivre : « Je suis venu pour résoudre des problèmes, et je 
me mets à simplement faire l’expérience de moi-même. »
, ce en quoi l’approche rogerienne me semble 
favorable (?). 
 
Le diagnostique servira exceptionnellement à l’échange d’informations professionnelles, mais 
l’approche rogerienne évite de réduire l’individu à n’importe quelle étiquette. (Autres applications ?) 
 
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Le psychothérapeute cherche ainsi à créer un climat relationnel caractérisé par un certain nombre de 
vertus, toutes destinées à faciliter le passage, chez le client, du pôle de dysfonctionnement à celui de 
plein fonctionnement, par le biais de l’exploration de soi. On pourrait peut-être imager ceci ainsi : le 
thérapeute ouvre et crée un « univers parallèle » dans lequel le monde du client devient totalement 
 
 
 
Objectifs thérapeutiques, outils 
 
Si je devais résumer (en faisant fi de l’absurdité de la chose) à une seule tâche le métier du 
psychothérapeute rogerien, je choisirais la nécessité dans laquelle il se trouve de devoir tenter de 
comprendre son client au plus près de sa réalité singulière, en reflétant les détails de son cadre de 
référence avec la plus grande exactitude possible.  (Ce qui suppose un désir réel, une curiosité 
authentique envers l’être humain, dans son irréductible différence et étrangeté). J’ajouterais ensuite, 
accepter. (Même si, en fait, « se mettre en quête pour comprendre vraiment » présuppose le désir et la 
résolution de tout accepter, de même qu’accepter nécessite la compréhension ; une acceptation qui ne 
comprend pas n’est pas une acceptation, c’est une tolérance). Puis, communiquer cette acceptation. 
Surtout, faire en sorte qu’elle soit perçue ! Tout maître de son art que soit le thérapeute, c’est pour les 
nuages qu’il reflète et reformule ce qu’il comprend du patient si celui-ci ne perçoit rien de la nature de 
sa présence. Parmi ses outils, l’empathie sert précisément à faire sentir cette qualité de présence, la 
congruence lui donne son caractère réel, honnête et sécurisant. (On devine ce que ceci suppose de 
travail préalable chez le thérapeute sur sa propre personne, qui doit être assez sûre pour tenir sa propre 
position, sans recouvrir l’autre avec ses propres structures et significations, et cependant être capable 
d’entrer dans le territoire de cet autre sans s’y perdre lui-même.) Concernant l’exploration de soi chez 
le client, je m’explique les effets facilitateurs et éclairants de la reformulation et du reflet comme suit : 
lorsque le client reçoit le miroitement que lui propose le thérapeute, il peut soudainement voir ce qu’il 
pensait ou ressentait, porté devant lui, extérieur à lui, et la chose qui jusque là n’avait pu lui être 
accessible que contenue dans le magma fourmillant de son monde intérieur, apparaît maintenant 
comme une bille désafférentée de toutes les connexions qui l’entouraient dans sa subjectivité, ainsi 
nette et distincte de toute influence perceptive, de toute résonnance intérieure, comme épurée, 
élaguée ; et, suis-je tenté d’avancer, simultanément : amplifiée dans sa signification par à la fois la 
pureté de son « son » et les « bruits » qu’y aura insufflé la personnalité du thérapeute. On peut dire 
ainsi que, non seulement, il n’avait jamais vu cet objet intérieur aussi clairement, distinctement et 
précisément, mais en plus – pour peu que le thérapeute sache ajouter à son reflet la substance de sa 
propre compréhension sans le dénaturer (c’est, me semble-t-il, tout l’enjeu) – l’intensité de l’objet 
reflété se trouve comme doublée par l’écho qui se produit dans les cavités sensibles du thérapeute. 
 
                                                           
1 Cf. Mémoire autobiographique et self, modèle de Conway, Singer, Tagini (2004) 
2 Le développement de la personne, CR, page 60