Echéc scolaire et dépression infantile

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18e JMC du CHU Tizi Ouzou 14 et 15/11/2012
ECHEC SCOLAIRE
ET
DEPRESSION
INFANTILE
M A LANNAK SG Direction Education Tizi Ouzou
Communication présentée par LANNAK Med Akli
Secrétaire Général Direction Education Tizi Ouzou
Dans cet exposé, nous tenterons de cerner la corrélation entre l’échec
scolaire et la dépression chez l’enfant, puis nous distinguerons les causes et les
conséquences de l’échec, avant d’ébaucher une esquisse de la dépression chez
l’enfant à travers ses signes symptomatiques.
Bref aperçu de l’évaluation diagnostique des apprentissages de fin de cycle primaire
Quelques chiffres :
Examen 5e AP. Session JUIN 2012/2013. wilaya Tizi Ouzou.
Nombres de candidats:
14 556
Niveau : fin de cycle primaire:
Niveau jugé bon: 1 196 élèves soit
8.21%
Acceptable ou satisfaisant:10 004 élèves soit 68.72%
Acquis fragiles: 1 620 élèves soit
11.12%
Présentant des difficultés: 1 531 élèves soit
10.51%
Difficultés sévères : 118 élèves soit
Difficultés très sévères : 23 élèves
Elèves absents: 64 soit
0.81%
(-1)
0.15%
0.45%
Il est sûr, que pour, la tranche d’élèves présentant des difficultés,
certains doivent avoir, sans doute, des problèmes de scolarité de divers
ordres qu’il s’agirait de déceler.
Mais les véritables cas dignes d’étude approfondie sont les 23 élèves
ayant eu des notes inférieures à 01/10 à l’examen.
Des mesures sont, bien entendu, prises au niveau de la direction de
l’éducation afin de lutter contre le phénomène de l’échec scolaire ; la contribution
de l’ensemble des partenaires et surtout celle des spécialistes : médecins,
psychologues, orthophonistes, pédagogues…des réflexions autour du thème, à
l’exemple de celle d’aujourd’hui, sont plus que souhaitées, pour qu’ensemble,
nous puissions redonner espoir et sourire à cette frange de la population juvénile
tellement fragile, pouvant être, facilement, sujet à de graves dépressions.
MESURES PRISES POUR LUTTER CONTRE L’ECHEC SCOLAIRE :
I/ CLASSES D’ADAPTATION :
Ouverture de 80 divisions pédagogiques pour l’enseignement adapté
aux enfants présentant des difficultés d’apprentissage, réparties sur le territoire de
la Wilaya.
882 élèves sont concernés par l’opération.
80 enseignants y sont affectés. (Certes ces enseignants ne sont pas
toujours formés pour cette tâche spécifique, cependant des journées de formation
sont souvent organisées à leur profit, à l’exemple des séminaires organisés
conjointement avec l’association HANDICAP INTERNATIONAL, l’association des
AMIS DES HANDICAPES DE BOUZEGUENE ET LA DIRECTION DE L’EDUCATION,
portant sur le thème de LA PEDAGOGIE INCLUSIVE).
II/ CLASSES POUR TRISOMIQUES :
Ouverture de 04 divisions pour trisomiques : 3 DP à Tizi Ouzou + 1 DP à
Mekla
32 élèves sont concernés.
04 enseignants et 04 psychologues orthophonistes y sont affectés.
III/ CLASSE POUR ENFANT « APPAREILLES ET/OU IMPLANTES » :
Ouverture d’une division pédagogique pour enfants appareillés ou
implantés à Tizi Ouzou.
14 élèves sont concernés.
01 enseignant et 03 psychologues orthophonistes y sont affectés.
IV/ AFFECTATION DES ENSEIGNANTS DANS LES HOPITAUX :
21 enseignants (12 en langue arabe et 09 en langue française) sont mis
à la disposition des hôpitaux de la wilaya dotés de pédiatrie ; ceci pour qu’il n’y ait
ni interruption de scolarité, ni rupture d’apprentissage pour l’enfant contraint à un
séjour hospitalier.
VI/ MISE EN PLACE DE CELLULES D’ECOUTE ET DE SUIVI AU SEIN DES UDS :
Des cellules d’écoute et de suivi sont mises en place au sein de chaque
UDS. Ces cellules sont chargées de repérer, de suivre, d’orienter les élèves
présentant divers troubles.
Nous commencerons par la définition des deux syntagmes qui forment
l’intitulé de notre exposé.
ECHEC SCOLAIRE
On parle d’échec scolaire quand un enfant ne réussit pas à apprendre ou apprend
avec plus de difficultés que les autres enfants de son âge, et, lorsqu’il ne peut s’intégrer à une
communauté scolaire en raison de troubles du comportement ou de troubles relationnels.
L’échec scolaire peut vraiment s’avérer catastrophique, non seulement dans la vie
scolaire avec de mauvaises notes, mais aussi dans la vie sociale et familiale, car il implique
très souvent une atteinte de l’image de soi.
Certes certains facteurs rentrent en jeu dans le processus d’apprentissage scolaire et
peuvent contribuer à la déviance de l’élève, notamment des facteurs biologiques, culturels,
socio-économiques et, ici, celui qui nous intéresse, le facteur psychoaffectif.
DEPRESSION INFANTILE
Dépression :
1/ Trouble psychique durable caractérisé par un profond
sentiment de tristesse, de découragement et de fatigue
insurmontable
dépression nerveuse • faire une dépression
2/ État pathologique marqué par une tristesse avec douleur morale,
une perte de l'estime de soi, un ralentissement psychomoteur.
Synonymes : abattement, accablement, anéantissement,
découragement,
mélancolie, neurasthénie, spleen
« Dé-pression ? C'est le contraire de l'ex-pression. L'énergie vitale
est enfermée. La colère ex-pression de la frustration, du manque, de
la blessure, est réprimée. Plus la colère s'ex-prime, plus la dé-prime
s'allège. » explique Isabelle Filliozat dans son livre Au coeur des
émotions de l'enfant.
Ainsi, donc un enfant trop renfermé, qui ne s’aime pas, qui ne
travaille plus à l'école, qui ne rit pas, ne s'intéresse à rien, ne
s'exprime pas... peut être sujet à une grave dépression.
CORRELATION : ECHEC SCOLAIRE/DEPRESSION INFANTILE :
A travers les définitions nous remarquerons une étroite corrélation entre ces deux notions :
Les troubles du comportement, le troubles relationnels, l’état
psychoaffectif, comme par exemple, la perte de l’estime de soi sont
souvent à l’origine de l’échec scolaire et sont considérés comme les
principaux symptômes de dépression chez l’enfant.
I/ L’échec scolaire
Le développement de l'enfant dépend de multiples facteurs extérieurs.
Les rythmes de chacun sont liés aux cycles cosmiques, biologiques et
psychologiques tel que : contraintes liées au développement psychomoteur,
contraintes de l'environnement familial ou social, manque de sommeil,
difficultés relationnelles, problèmes sociaux au sein de la famille, problèmes
propre à l’environnement scolaire, l'insécurité à l'école… Certains enfants en
difficulté cumulent ses différents handicaps, ils sont alors moins attentifs et
moins performants et donc sujets à l’échec scolaire.
A/ LES CAUSES DE L’ECHEC SCOLAIRE :
Il est très difficile de déterminer la causalité en matière d'échec scolaire.
Certains invoqueront des causes génétiques, neurologiques, des causes
sociologiques ou des causes psychoaffectives.
Les causes biologiques ou génétiques : si ces causes sont indéniables dans
certaines anomalies chromosomiques qui amoindrissent considérablement le
développement cognitif et affectif de l'enfant (trisomie 21 ou autres anomalies
génétiques), il est plus contestable de les invoquer lorsqu'il s'agit de difficultés
révélées par l'entrée dans les apprentissages de base, difficulté à lire et à écrire
surtout.
1. LES DIFFICULTES D’APPRENTISSAGE DE BASE
a) la dyslexie : Difficulté d'apprentissage de la lecture et de l'orthographe
La lecture ne s’acquiert pas naturellement comme le langage, elle résulte d’un
apprentissage. Il s’agit du premier apprentissage complexe présenté à l’enfant,
celui-ci doit comprendre la signification de signes codifiés et les intégrer.
Différentes fonctions mentales et sensori-motrices doivent être
opérationnelles, afin que l’enfant comprenne la lecture et devienne capable
d’en maîtriser les mécanismes. Certains enfants ont de grandes difficultés à
apprendre à lire.
Ces enfants persistent à inverser les syllabes, déformer des mots ou des
phrases, et leurs difficultés de lecture s’étendent souvent à l’orthographe.
Il existe plusieurs formes de dyslexie, les dyslexies profondes (blocage quasi
complet du système de reconnaissance des mots écrits), les dyslexies de
surface (les sujets lisent environ un mot sur deux) et les dyslexies
phonologiques (les enfants identifient les mots par adressage, la lecture est
donc approximative) et les formes mixtes (l’enfant n’utilise ni le contexte, ni
l’amorce du mot).
b) la dysorthographie
C’est un trouble de l’apprentissage de l’orthographe. Ce trouble peut être isolé
mais le plus souvent il est associé à la dyslexie. Elle vient parfois révéler
tardivement une dyslexie négligée.
c) la dyscalculie
Elle se traduit par un échec dans l’apprentissage des premiers éléments de
calcul. Elle est associée à des difficultés d’organisation spatiale, dans l’addition
par exemple l’enfant ne sait pas par où commencer.
c) la dysgraphie
C’est un trouble de l’apprentissage de l’écriture, Les difficultés graphiques qui
apparaissent sont souvent dues à une contraction musculaire exagérée, liée à
des perturbations d’origine émotionnelle. L’écriture est penchée, ne respecte
pas les lignes et devient illisible.
e) la dyspraxie
Elle réaliste une perturbation majeure du schéma corporel et de la
représentation spatiale, sans atteinte neurologique objective. Elle se traduit
par une maladresse gestuelle, par un échec d’apprentissage de la lecture
et du calcul, et des troubles affectifs dont la gravité est variable. Elle est
souvent difficile à dissocier de la débilité motrice grave.
f) la dysphasie
Est un déficit spécifique du langage caractérisé par des problèmes graves
de la compréhension et/ou de l’expression du langage parlé, Il y a
également différents types de dysphasie allant de la dysphasie légère
transitoire à la dysphasie sévère persistante.
2. LA PHOBIE SCOLAIRE
La phobie scolaire s’observe chez «des enfants qui, pour des raisons
irrationnelles, refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions très vives
ou de panique quand on essaie de les y forcer » (A. Johnson).
Elle semble plus fréquente chez les garçons. Elle apparaît entre 5 et 13 ans,
surtout à l’entrée à l’école élémentaire et au moment de l’entrée au collège.
Lors du départ à l’école, l’enfant s’agite, manifeste une grande panique. Il
pleure, supplie ses parents. Si on le force, la crise prend une allure dramatique,
l’enfant est alors inaccessible à tout raisonnement. L’enfant peut présenter des
plaintes somatiques (maux de ventre, céphalées) même des vomissements
surtout vers 5-7 ans. Dès que l’enfant n’est plus confronté au départ à l’école, il
devient plus conciliant, il avance des rationalisations conscientes quant à son
comportement (l’enseignant est sévère, les autres élèves sont méchants…).
La phobie scolaire est à différencier de l’angoisse de séparation du petit enfant
mis à l’école maternelle, de l’absentéisme que l’on rencontre chez l’adolescent
et du refus scolaire où la réaction d’angoisse n’est pas présente.
Dans la plupart des cas, l’évolution est favorable et n’entrave pas trop le travail
scolaire, car les enfants sont capables de travailler à domicile et de rattraper
leur retard. Néanmoins, 20 à 30 % ont une évolution défavorable notamment
lorsque la phobie est persistante et associée à d’autres symptômes,
l’investissement scolaire et l’adaptation sociale sont alors très difficiles.
3. LE REDOUBLEMENT
Il a pour but de favoriser l’apprentissage des notions non acquises et de
permettre de vivre des réussites en respectant les rythmes propres à l’enfant.
Il semblerait, selon certaines recherches que les effets escomptés ne soient pas
réalisés dans la majorité des cas.
Elles mettent en avant l’incidence négative du redoublement sur les plans
scolaires, personnel et social. On observe peu d’amélioration du rendement
scolaire (résultat dans la moyenne), des difficultés d’adaptation sociale et peu
d’effet sur la maturation personnelle.
La reprise d’une année scolaire a souvent des effets sur l’équilibre
psychologique de l’enfant.
C’est un événement générateur de stress pour l’enfant et sa famille. Il peut
également entraîner une baisse de l’estime de soi, l’enfant doute de ses
capacités.
La motivation pour le travail est difficile, souvent les élèves perçoivent
négativement le redoublement et n’en voient pas les avantages, il est alors
considéré comme un échec personnel et non comme une voie de réussite.
Néanmoins, ce déclin du concept de soi ne se rencontre pas dans tous les cas. Il
fluctue au cours de l’année en fonction des résultats obtenus.
Les échecs multiples contribuent à une baisse de la motivation, dans ce cas le
risque d’abandon scolaire est plus accru.
Ce constat semble alarmant, néanmoins, un redoublement peut être nécessaire
lorsqu’aucune des acquisitions indispensables au passage en classe supérieur
n’a été faite. En effet, si l’enfant passe sans les bases nécessaires, il se sentira
vite dépassé en classe. Il risque de se retrouver souvent en situation d’échec
par rapport aux autres élèves.
4. LES ENFANTS PRECOCES OU SURDOUES
Un enfant est dit précoce lorsqu’il a une intelligence supérieure (QI : sup à 130).
Ce sont des enfants qui ont un vocabulaire très riche, dès leur plus jeune âge. Ils
apprennent à lire très tôt, souvent seuls et s’intéressent à des sujets qui
surprennent au regard de leur âge.
Les enfants précoces peuvent être confrontés au problème de l’échec scolaire.
Ils aiment apprendre, découvrir, créer…
Et l’enseignant n’a souvent pas assez de temps à leur consacrer par rapport à
leur appétence. Ils finissent par s’ennuyer, perdent leur curiosité et le désir
d’apprendre.
Les enseignants sont rarement préparés à rencontrer des enfants précoces et
ne savent pas comment procéder avec eux.
Les enfants précoces ayant perdu le goût d’apprendre, subissent un échec qu’ils
ont du mal à comprendre, et développent une image très négative d’euxmêmes. Ce problème est à prendre en considération, ce sont des enfants plus
propices aux dépressions et certains chercheurs ont noté des pourcentages de
suicides d’adolescents précoces plus élevés que pour les autres catégories.
B/ LES CONSEQUENCES DE L'ECHEC A L'ECOLE
L’échec scolaire a, sans nul doute, un retentissement sur l’équilibre
psychoaffectif de l’enfant. Les parents projettent sur leurs enfants leurs
aspirations notamment un meilleur avenir pour leur progéniture. L’échec
scolaire engendre donc une blessure narcissique pour les parents et peut être à
l’origine de graves dépressions chez l’enfant ou l’adolescent
1. La dépression
La dépression de l’enfant ne ressemble pas à celle de l’adolescent ou de l’adulte,
la dépression infantile apparaît essentiellement comme une impuissance à
exister dans l’environnement familial et comme une impossibilité à affronter
les exigences de la vie sociale et scolaire ou à supporter les échecs résultant
d’une compétition impossible avec les autres. Il en résulte un sentiment de
culpabilité, une impression de doute existentiel, qui aboutissent à la tentation
du retrait ou de l’abandon des activités.
Enfants décrits comme passifs, inquiets, réagissant mal aux changements ou
aux frustrations, troubles du sommeil, maux de tête… Ce défaut de
participation à la vie quotidienne s’explique par l’inattention, les troubles de la
mémoire et l’incapacité à affronter une situation de compétition.
2. Les troubles du comportement
L’importance du Cours préparatoire a été encore confirmée par les conclusions
d’études récentes en sociologie scolaire ; elles constatent qu’une bonne réussite
dans cette classe garantit un déroulement satisfaisant des études. Inversement
l’échec d’adaptation au cours préparatoire va avoir un retentissement fâcheux
sur la scolarité, comme si ces difficultés initiales tendaient à se cristalliser peu à
peu en un échec scolaire.
Les statistiques (la lecture à l’école élémentaire, P. Bressoux, Desclaux A –
éducation et formation. 1991, p 27-28), portant sur des populations
importantes d’enfants ayant redoublé le cours préparatoire, montrent que 90
% de ces enfants n’accèdent pas à la classe de seconde. Le redoublement du
cours préparatoire apparaît donc comme un symptôme d’alarme, un SOS
scolaire, annonciateur d’échec pour le plus grand nombre. Ainsi se dégage la
nécessité, pour l’éducation nationale et pour les enseignants, de donner les
meilleures chances de réussite à l’enfant dans cette classe.
D’après certains auteurs, il existerait un lien entre l’échec scolaire, le
découragement, la diminution pour les travaux scolaires et les comportements
agressifs et/ou délinquants visant à attirer l’attention.
A l’adolescence, ces troubles peuvent se caractériser par des vols, des
mensonges, des fugues, du vandalisme…
3. L’estime de soi
L’estime de soi désigne le sentiment plus ou moins favorable que chacun
éprouve à l’égard de ce qu’il est, ou plus exactement de ce qu’il pense être
(Bariaud et Bourcet, 1994).
Elle est perçue comme un indicateur de bien-être psychologique. Le besoin de
s’estimer est un élément fondamental tout au long de la vie, il se développe dès
l’enfance au travers des interactions avec les parents, les enseignants, les
camarades. En effet, « On évalue sa propre image de soi au travers du regard de
ceux qui nous entourent. Elle exprime dans quelle mesure chacun s’aime,
s’accepte et se respecte en tant que personne ». (Harter)
C’est vers le milieu de l’enfance que l’individu se forge une image de lui-même
qui restera relativement stable au cours de sa vie.
Cette appréciation pourra être affectée par des événements de vie, mais si
l’environnement se rééquilibre, il en sera de même pour cette dernière.
La définition de l’estime de soi repose sur la notion " d’auto-évaluation ".
L’individu va considérer ses résultats, ses capacités, ses qualités selon un
système de valeurs et de normes personnelles.
La bonne ou mauvaise réussite scolaire joue un rôle important dans l’estime de
soi. D’après différents travaux, on constate que l’échec scolaire entraînerait une
baisse de l'estime de soi et parallèlement des sujets présentant une image de
soi négative obtiendraient des résultats inférieurs à leurs capacités
intellectuelles et peuvent être sujet à de graves dépressions
4. Le stress et l’anxiété
Ils se caractérisent le plus souvent par divers troubles et manifestations
psychosomatiques : mal au ventre, céphalée, vomissement, tics, bégaiement,
fatigue…Tout est prétexte à manquer l’école, les contrôles et même parfois le
contact avec les autres…
Après avoir cerné la corrélation, c'est-à-dire, le lien de cause à effet
entre l’échec scolaire et la dépression chez l’enfant, nous tenterons de
voir comment déceler cette grave pathologie à travers certains signes
symptomatiques.
II/ La dépression infantile:
Comment la déceler?
La dépression chez l'enfant présente de nombreux visages, aussi
différents les uns des autres... Il n'est donc pas aisé de la repérer au
premier coup d'œil. Certains éléments toutefois, comme l'hyperactivité,
les troubles du sommeil, l'échec scolaire... sont souvent des signaux
d’alerte.
Il ya lieu de repérer ces signes avant – coureurs :
1) L’enfant ne rit pas
2) L'enfant ne s'intéresse à rien « Je ne sais pas quoi faire »
3) L'enfant s'ennuie (continuellement)
4) On le dit sage, presque trop sage
5) L'enfant est agité
6) L'enfant présente des problèmes de sommeil, d'alimentation
7) L'enfant a des troubles du comportement
8) L'enfant a besoin de stimulations violentes, d'adrénaline : coca, sucre,
dessins animés violents...
9) L'enfant est en échec scolaire
10) On remarque chez lui un désinvestissement des apprentissages scolaires,
ou au contraire un surinvestissement... attention aux bonnes notes tout le
temps !
11) L'enfant se plaint souvent d'être fatigué
12) L'enfant évoque des maladies à répétition
Comment interpréter certains signes pouvant être révélateurs de la
dépression chez l’enfant ?
Avant 20 ans, l’humeur des enfants est changeante. Comment savoir s’il s’agit
d’une dépression ? Comment interpréter ses "je m’en fous", "je suis nul",
"personne ne m’aime"...
Il faut une oreille attentive pour entendre dans les expressions et les nondits de l’enfant une tristesse pathologique et les symptômes de la
dépression.
Les mots de l'enfant déprimé :
Il dit
Il faut comprendre
"Je m'en fous", "J'en ai rien à faire", "J'ai Perte d'intérêt et du plaisir
envie de rien"
"Je suis nul"
Perte de l'estime de soi, dévalorisation
"J'y arrive pas"
Impuissance
"C'est de ma faute", "Je suis méchant",
"J'ai honte"
"Mes parents ne m'aiment pas"
"Personne ne m'aime"
"Je n'y arrive pas, c'est trop dur", "Je
comprends rien", "Je ne sais pas, j'm'en
rappelle pas"
Sentiment de culpabilité, de honte
Perte d'amour, sentiment de désespoir
Parfois idées de mort et de suicide
Troubles de l'attention, de la
concentration et de la mémorisation
En conclusion :
Dépistage, prévention et suivi doivent être les maîtres mots au sein des
UDS ; il y’a lieu d’y installer, en urgence, des cellules d’écoute constamment en
état de veille en vue de prendre en charge, tout enfant présentant des troubles
psychiques, psychologiques, ou comportementaux.
Il ne saurait y avoir de fatalité à l'échec scolaire, à la dépression infantile
ni au suicide. Chaque enfant peut dépasser ses contraintes biologiques,
temporelles, comportementales et intellectuelles. Pour cela, il a besoin de
moments structurants, valorisants qui le sécurisent dans les lieux adéquats
avec des personnes qui reconnaissent ses capacités et compétences ; comme il
a besoin d’oreilles attentives et de mains tendues.
Si on veut donner une réelle chance à ces enfants, préoccupons-nous de
l'école et de ses partenaires. C'est-à-dire de former les enseignants de leur
donner les moyens et changer la mentalité de chacun. (Enfants, parents,
enseignants…)
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