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Ce rapport  réalise la synthèse  provisoire des résultats des recherches menées dans 5 pays  pilotesi 
par des experts de l’Observatoire Culturel ACP dans le cadre de l’Analyse du Secteur Culturel des 
pays ACP. Ce  rapport  devait  initialement  couvrir  une  matière fournie par 6  pays  pilotes. Il forme 
néanmoins  une  matière  substantielle,  nourrie  des  données  recueillies  par  les  experts  nationaux 
auprès de nombreux acteurs culturels de terrain et d’entrepreneurs dans diverses filières créatives. 
L’objet  de  ce  rapport  est  de  fournir  une  mise  en  cohérence  de  ces  premiers  résultats  afin  d’en 
lancer la diffusion et de servir de support à leur enrichissement.   
 
Le cœur de cette matière  consiste en  l’examen détaillé de la chaîne de valeur de 50 entreprises 
culturelles.  Dans  le  rapport  de  synthèse,  celle-ci  est    organisée  en  cinq  sections,  chacune 
correspondant aux maillons de la chaîne de valeur des industries culturelles : création, production, 
distribution et diffusion, accès et feedback. 
 
Les principaux  paramètres à prendre en compte dans  la phase  de  création sont : -  le rôle crucial 
joué  par  le  Patrimoine  au  sens  large,  véritable  réservoir  d’inspirations  pour  la  création 
contemporaine, - la prédominance de la commande privée (c’est à dire des particuliers) en tant que 
déclencheur de la création, - la non rémunération structurelle la phase de création  et les faibles 
revenus des créateurs qui découlent de cette situation, tous secteurs confondus.  
 
En ce qui concerne la phase de  production, des études antérieures ont souligné le phénomène de 
dépendance des producteurs culturels ACP vis-à-vis des intrants technologiques vendus par le Nord. 
Cette recherche réitère les alertes émises auparavant, confirme cette situation, et la complète par 
l’identification  de  sources  de  dépendance  accrues,  à  la  fois  aux  intrants  à  faible  technologie  
(produits semi-finis, tissu, cuir,...)  et aux intrants à forte valeur ajoutée (logiciels). Au niveau des 
ressources humaines, on observe d’une part un risque de raréfaction des expertises locales de haut 
niveau,  indispensables  à  la  production  d’artefacts  traditionnels  à  forte  valeur  ajoutée ;  d’autre 
part, un accroissement de profils professionnels maîtrisant les nouvelles technologies mais qui, de 
par la vulgarisation de celle-ci, arrivent de moins en moins à monnayer leurs compétences.  Ceci, 
avec  d’autres  paramètres  tels  que  l’obsolescence  des  équipements  et  la  délocalisation  de  pans 
entiers  de  la  phase  de  production  à  l’étranger,  concoure  au  manque  de  compétitivité  de  la 
production culturelle des pays analysés.  
 
La  phase  de  diffusion  et  distribution  est  celle  où  le  manque  de  régulation  du  secteur  culturel 
apparaît  le  plus  nettement.  Or,  étant  donné  le  rôle  déterminant  des  diffuseurs  dans  le 
fonctionnement  du  marché  culturel,  la  situation  exigerait  un  effort  urgent  de  régulation  et  de 
structuration. Les besoins en la matière sont visibles à deux endroits au moins. En premier lieu, les 
réseaux  de  distribution  agissent  souvent  en  marge  de  la  légalité,  en  respectant  de  manière 
insuffisante les droits moraux et commerciaux des artistes et producteurs culturels. Par ailleurs, la 
position  dominante  de  certaines  structures  de  diffusion,  voire  de  personnes  privées,  dans  le 
fonctionnement  des  marchés  culturels  génère  des  pratiques  abusives  néfastes  pour  la  viabilité  et 
l‘équité de ceux-ci. 
 
Les  conditions  d’accès  et  la  consommation  des  biens  et  service  culturels  varient  assez 
substantiellement d’un pays à l’autre. Toutefois, la faiblesse du pouvoir d’achat des populations  a 
pour  conséquence  un  recours  massif  aux  produits  contrefaits  ou  piratés,  plus  accessibles 
économiquement  et  largement  distribués,  et  ce  dans  tous  les  pays.    En  termes  de  schéma  de 
consommation,  on  observe  également  une  séparation  de  plus  en  plus  nette  entre  les  biens  et