THÉATRE LA MAISON DU GRAND-PÈRE, OÙ EST-IL ? Cie Akselere Conception et mise en scène Colette Garrigan DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT 1 AUTOUR DU SPECTACLE L’histoire naît dans le cœur d’une horloge ancienne, a grand’ father clock, diraient les anglais… Et quand on active sa mystérieuse mécanique, elle nous invite à remonter le temps. Le fil d’une corde à linge surgit du cœur de l’horloge, laissant apparaître les silhouettes d’antan qui glissent sur le fil tels des funambules. La figure blanche et légère d’une grand-mère disparue s’envole, déployant à sa suite un jardin de réminiscences : l’odeur âcre et sucrée des pommes, le crissement des pas sur le gravier, le bruit des voix dans la cuisine, l’enfilade des corridors sombres… Mais le grand-père ? Où est-il ? Faudra-t-il grimper sur le toit pour le retrouver ? C’est l’histoire d’un lien de tendresse profonde, d’une corde à linge que le temps n’érode pas. Cette nouvelle création de la compagnie Akselere est en partie inspirée des premières œuvres de Chagall. Une cohorte d’animaux hybrides semblent ainsi échappés de ses toiles pour se projeter en théâtre d’ombre, et conférer à cette promenade sensorielle une dimension fantastique. Pour Colette Carrigan, auteur et interprète du spectacle, c’est aussi une balade au cœur de sa toute petite enfance, quand à l’âge de trois ans, elle se rendait dans le cottage de son grand-père. Deux marionnettistes et un musicien animent les merveilles de ce passé enfoui, plus lumineux que jamais. 2 DISTRIBUTION Colette Garrigan et Laura Muller jeu Antoine Quoniam univers sonore Nicolas Tritschler musique Olivier Bourguignon lumières Sylvain Diamand et Antoine Valente décors Emmanuelle Erhart costumes L’ÉQUIPE DE CRÉATION La Compagnie Akselere Accès: voie pour se rendre dans, passage vers. Possibilité d’accéder, de parvenir. L’air: mélange gazeux qui constitue l’atmosphère terrestre et que de nombreux êtres vivants respirent. Aspirer une bouffée d’air pur. A l’air libre, en plein air, au grand air. Accélérer: Augmenter la rapidité de… Faire évoluer plus rapidement, mouvement qui accélère [akselere]. La compagnie Accès L’Air a été fondée en 1999 au Plate St Leu à l‘IIe de la Réunion. Depuis 2003, l’orthographe a changé. C’est désormais la Compagnie Akselere. Notre principale activité : la création et la diffusion de spectacles vivants, avec une spécialisation dans le domaine de la marionnette et des arts associés. Depuis 2007, la compagnie est installée en Normandie. La compagnie Akselere est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Normandie), le Conseil Régional de Normandie & la Ville de Caen. Elle reçoit le soutien régulier du Conseil Départemental du Calvados et de l'ODIA. Colette Garrigan Avec ces tous premiers spectacles Après la pluie et Cent ans dans la forêt, la Cie Akselere s’adressait au jeune public. Colette Garrigan a toujours souhaité intégrer les très jeunes enfants à son travail. Elle a même suivi en 2005 une formation d’éducatrice Montessori pour enfants de 3 à 6 ans à l’Institut Supérieur Maria Montessori à Paris. Elle en sort diplômée de l’Association Montessori Internationale (AMI). Puis le travail de la compagnie s’est tournée vers le public adolescent et adulte avec Sleeping Beauty en 2006 et ce jusque 2015 : Crowning Glory, devenu De l’autre côté du miroir, 36ème Dessous, Mary Brown et enfin Lady Macbeth, La Reine d’Écosse lui ont permis d’approfondir des thèmes complexes tel que celui de la résilience. Aujourd’hui, Colette Garrigan souhaite revenir au jeune public tout en gardant le niveau d’exigence fixé par les spectacles pour adultes. La Cie Akselere présentera donc en 2016 La maison du grand-père, où est-il ? 3 Ce projet pousse jusqu’au bout le travail initié par la compagnie ses dernières années. En effet, si les spectacles pour adultes ont permis d’insister sur le propos, sur le fond, ceux pour enfants vont permettre de ne mettre en avant que la discipline : la marionnette et les arts associés. Il s’agira d’un spectacle sans mot, un spectacle sans texte. Le travail sera porté sur la lumière, les ombres et les objets avec la musique comme fil rouge. Et pour cela, Colette Garrigan va s’appuyer sur la première partie des œuvres de Marc Chagall. Les toiles du peintre pleines de lumière seront un socle parfait pour le théâtre d’ombre. Mais au delà du pictural, Chagall a toujours été très sensible, et ce dès sa plus tendre enfance, à la musique. Il a ponctué ses tableaux par les portraits d’animaux hybrides qui jouent du violon, tout un bestiaire autour de la musique et de la pratique musicale. C’est ce leitmotiv qui nous pousse à introduire un musicien dans ce spectacle. Colette Garrigan d’abord issue d’une formation de plasticienne, et donc particulièrement sensible aux arts visuels et contemporains, trouve dans ce nouveau projet le moyen d’exprimer tout un pan de sa créativité artistique jusque là peu connu. 4 NOTES D’INTENTION « Quand je regarde les œuvres de Marc Chagall je vois de la lumière. Dans mon propre travail quand je vois de la lumière je vois les ombres. J’ai envie de créer un spectacle jeune public, un spectacle destiné aux enfants de 3 à 6 ans. La première question soulevée lors de la création de ce spectacle est la relation à ce public si particulier. On ne le dira jamais assez, ici tout doit être vrai, clair et direct. Les enfants n’ont encore que peu intégrés les codes liés aux représentations publiques et pour les apprivoiser je dois LEUR parler. Et si c’est à eux que je m’adresse, je dois être AVEC eux. La réponse à cette question est donc pour moi dans la relation scène-public. Plus encore que le public adolescent et adulte, la proximité est donc une priorité, un enjeu. Je ne serai donc pas face à eux, dans un rapport classique plateau/public. Je vais créer un spectacle pour un jauge de 100 personnes tout au plus et nous allons nous pencher sur l’achat ou la réalisation d’un petit gradin qui sera partie intégrante du plateau. Le public sera tout près de nous, nous serons tout près du public. Le spectacle sera donné dans un cercle dont je serai l’épicentre ou encore en U. Nous créerons une petite piste de cirque ! J’adore les tableaux de Chagall où les artistes de cirque sont présents. Quant à la musique ! Dans les œuvres de Chagall il y a très souvent une chèvre qui joue du violon ou du violoncelle sur le toit d’une maison. Ce personnage emblématique me fascine. Qui est-ce? Où est-il ? Le théâtre d’ombres – ses vitraux ! La Marionnette – j’ai envie de créer des marionnettes qui seront les protagonistes des tableaux de Chagall. » Colette Garrigan à propos du spectacle 5 PISTES PÉDAGOGIQUES THÉMATIQUES Animaux hybrides Nostalgie Marc Chagall Peinture Fuite du temps Grands-parents Souvenirs, passé Poésie DRAMATRUGIE Théâtre d’ombre Théâtre d’objet Marionnettes Univers sonore Jeux d’ombres et de lumières Proximité artistes/public MARC CHAGALL Marc Chagall était un peintre russe naturalisé français, né en 1887 en Biélorussie, mort en 1985 à Saint-Paul-de-Vence, en France. Son art n’est rattaché à aucune école. Hors de tout mouvement, ses influences sont issues de la double tradition slave et judaïque. Son œuvre présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Il a séduit l'Occident par la vision poétique qu'il propose et par la diversité de ses moyens d'expression. En effet, Chagall s'est également essayé à la gravure, à la sculpture, à la poésie, à la peinture sur vitrail, sur émail, etc. Tout au long de sa carrière, il a su se nourrir d’influences diverses, tout en conservant son indépendance. Chagall est l'un des plus célèbres artistes installés en France au XXe siècle, avec Pablo Picasso. Les débuts et le départ pour Paris : Il est né à Vitebsk, dans une famille modeste d’origine juive. Son père était marchand de harengs, sa mère tenait une épicerie. Aîné d’une fratrie de neuf enfants, il montre très jeune des dispositions pour le dessin et fait ses débuts dans un atelier de peintre. En 1907, il se rend à Saint-Pétersbourg, où il réussit à entrer à l'École impériale des beaux-arts. En même temps, il fréquente le cours d'art moderne que Léon Bakst vient d'ouvrir et y découvre les 6 impressionnistes français. Dès lors, Paris l'attire : il y arrive en août 1910, francise son nom et devient Marc Chagall. Il se lie aussitôt avec l'avant-garde artistique (Delaunay) et littéraire (Apollinaire, Cendrars) de la capitale. Il fréquente les artistes des débuts du fauvisme ainsi que le bien connu Vincent Van Gogh, à qui il demande des conseils concernant les couleurs. Pourtant, c’est le cubisme qui va fortement l’inspirer au départ. En 1911, il peint Moi et le village, première œuvre synthétisant les thèmes et inspirations chères à Chagall tout au long de sa carrière : la nostalgie, le folklore poétique, le rêve… Moi et le village, Marc Chagall, 1911 Il expose ses travaux pour la première fois en 1914 au Salon des indépendants. Dans le même temps, il se rend à Berlin, où il expose dans la galerie Der Sturm avec Paul Klee et Alfred Kubin. Il a ensuite une exposition personnelle dans cette galerie. C'est un succès. 7 LE BESTIAIRE DE CHAGALL Marc Chagall est sans doute l'artiste qui a donné dans ses peintures et dans son œuvre monumentale la plus grande place, et une place symbolique, aux animaux. Pour découvrir les animaux que Chagall a peint sur de nombreux tableaux : https://www.youtube.com/watch?v=yD7KgspCOWE#t=31. Le musée du Grand Palais a consacré, en 2013, une exposition à Marc Chagall, intitulée « Chagall, entre guerre et paix ». Ils ont réalisé pour l’occasion cette courte vidéo, qui permet de se focaliser sur la présence des animaux dans l’œuvre du peintre. Les animaux qui peuplent les toiles de Chagall sont courants. Ils ne sont pas représentés de manière réaliste, il n’est pas rare d’apercevoir un cheval rouge, une chèvre jouant du violon… Chagall s’amuse même à créer de nouveaux animaux, des créatures hybrides et merveilleuses. Parfois, les bêtes sont représentées dans des postures humaines, possèdes mêmes de mains ou des pieds. Chagall est intéressé depuis son enfance par les animaux, ayant grandi à la ferme. Plus particulièrement, la figure de la chèvre est récurrente dans ses souvenirs puisque l’animal accompagnait souvent les troupes itinérantes de saltimbanques et musiciens lors des fêtes importantes de la communauté juive de Vitebsk. Enfin, la représentation des animaux était aussi pour Chagall une manière de traduire son désir d’harmonie entre les hommes et la nature créés par Dieu. Ces animaux hybrides, merveilleux, tout droit sortis de l’imagination du peintre sont pour lui une manière de s’échapper quelques instants du monde réel. Sources : http://museeduluxembourg.fr/sites/scn-luxembourg.buzzaka.pro/files/dp_chagall.pdf Marc Chagall, Songes d’une nuit d’été, 1939 Marc Chagall, Homme coq au dessus de Vitebsk, 1925 8 Marc Chagall, Le cheval rouge, 1938-1944 Marc Chagall, Le Printemps, 1938 LE THÉÂTRE D’OMBRE Le théâtre d'ombres consiste à projeter sur un écran des ombres produites par des silhouettes que l'on interpose dans le faisceau lumineux qui éclaire l'écran. Les silhouettes sont manipulées à l’aide de tiges très fines, appelées tiges d’animation. C’est un art particulier qui associe la musique, le chant, la manipulation, l’artisanat et bien d’autres choses encore. Tout comme sa cousine la marionnette, le théâtre d'ombres a des origines très anciennes. La tradition fait de la Chine son lieu de naissance (la fameuse « ombre chinoise »), mais certains auteurs le situent plutôt en Inde. C'est de là qu'à la faveur des grandes migrations il aurait gagné le Proche-Orient. Au départ, le théâtre d’ombre servait la religion. On l’utilisait pour évoquer l’âme des morts par exemple. Mais il est rapidement devenu une forme de spectacle populaire, très apprécié du public. La tradition du théâtre d’ombres est encore vivace en Asie (Chine, Cambodge, Thaïlande, Malaisie, Java, Bali), en Grèce et en Turquie, et dans une plus faible mesure en Europe occidentale ou en Amérique du Nord au Québec (grâce à des compagnies comme le Théâtre de la Pire Espèce à Montréal, par exemple). Le théâtre d’ombre autour du monde - Cambodge On l’appelle le Sbek Thom. C’est le théâtre d’ombres des Khmers, il est considéré comme un art sacré. Les marionnettes sont de grande taille et taillé dans une pièce de cuir coloré. Le Sbek Thom a été inscrit par l'UNESCO en 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité 9 . - Chine Le théâtre d’ombres chinois est une forme de théâtre, accompagné de musique et de chants, qui met en scène des silhouettes de personnages pittoresques en cuir ou en papier, appelés les Pi Ying. Manipulées par des marionnettistes à l’aide de tiges de bois fixés au col et aux poignets, ces personnages créent l’illusion d’images mobiles projetées sur un écran formé par un tissu translucide tendu et éclairé à l'arrière. De nombreux marionnettistes taillent également les marionnettes dans du bois ; ces dernières peuvent avoir entre douze et vingt-quatre articulations mobiles. Le théâtre d’ombres est joué par des grandes troupes de sept à neuf marionnettistes ainsi que par des troupes plus petites de deux à cinq personnes, principalement pour le divertissement ou les rituels religieux, les mariages et les funérailles, ainsi que d’autres occasion spéciales. Le répertoire ancien reprenait des légendes traditionnelles ou religieuses, des drames ayant eu lieu entre des dieux, des histoires magiques… Aujourd'hui, les pièces sont tirées essentiellement du folklore local. Le théâtre d’ombres chinois transmet également des informations telles que l’histoire culturelle, les croyances sociales, les traditions orales et les coutumes locales. Il diffuse les connaissances, défend les valeurs culturelles et divertit la communauté, en particulier les jeunes. 10 « Le théâtre d’ombres chinoises » a été inscrit en 2011 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. - Thaïlande Le Wayang Kulit apparait au Xème siècle. Il raconte les grandes épopées indiennes. Le marionnettiste est appelé Dalang. Il est seul à raconter l'histoire tout en manipulant les marionnettes, assis jambes devant un écran blanc éclairé par une lampe. En plus de la manipulation et de la narration, il doit être en mesure d’improviser, de donner aux personnages des voix différentes, de chanter… Un orchestre l’accompagne, appelé le Gamelan. Les marionnettes sont confectionnées dans du cuir et manipulées avec le "Cempurit", bâton en corne servant à maintenir la marionnette à la verticale. Elles sont articulées au niveau des bras. Les personnages sont peints à l'encre noire. Il existe une multitude d’autres formes de Wayang, selon les histoires racontées, la manière dont les marionnettes sont articulées, les matériaux utilisés… Le Wayang Kulit est la forme la plus connue. Marionnettes de Wayang Kulit de Bali Pour en savoir plus sur les autres formes de Wayang : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wayang http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/le-theatre-de-marionnettes-wayang-00063 Le théâtre de marionnettes wayang a été proclamé en 2003 et inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. 11 - France Différentes sources citent le théâtre d'ombres de Dominique Séraphin véritable fondateur en France des ombres chinoises. Installé à Versailles il divertit plusieurs fois la famille royale À la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, le théâtre d'ombres connut un grand succès au cabaret du Chat Noir avec des artistes comme Henri Rivière et Caran d'Ache. De véritables petits chefsd'œuvre furent donnés. Le Chat Noir fit des émules à Paris mais aussi en province : à Châteauroux, le Pierrot Noir, cabaret artistique et littéraire créé en 1897 par Maurice Brimbal, était doté d'un théâtre d'ombres dont le répertoire comportait des pièces du Chat Noir mais également des créations originales. Il connut un grand succès pendant son existence éphémère (1897-1911). Aujourd'hui plusieurs compagnies se sont spécialisées dans cet art. Sources : http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/le-theatre-dombres-chinoises-00421 https://www.letheatre-narbonne.com/saisons/13-14/dp/histoiretheatredombres.pdf https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_d'ombres POUR ALLER PLUS LOIN Apprendre à regarder et décrire une peinture Voici le tableau Le Cirque Bleu, peint en 1950 par Chagall. 12 Présentez aux élèves l’image au tableau, suffisamment agrandie pour que les détails soient aussi visibles. Laissez leur un temps d’observation. De votre côté, ne faites dans un premier temps aucun commentaires à propos de l’image. Dans un second temps, demandez-leur d’exprimer, chacun à leur tour, ce qu’ils observent. Cela peut être à propos des couleurs, des personnages, de l’action représentée… A l’aide d’un gros feutre, notez ce qu’ils disent sur de grandes feuilles accrochées au tableau. Parfois, questionnez les afin d’obtenir plus de précisions ou quand il vous semble nécessaire de le faire. Présentez-leur ensuite le tableau en leur expliquant les intentions du peintre. Vous pourrez trouver les explications nécessaires en suivant ce lien : http://www.panoramadelart.com/lecirque-bleu-marc-chagall N’hésitez pas à insister sur le non réalisme de la situation ou dans la représentation des personnages. Une lune avec des yeux et qui joue du violon, un poisson affublé d’une main, un coq joueur de tambourin… Qu’est-ce que cela évoque aux yeux des enfants ? Sources : http://muriel.baierouge.fr/blog/public/ms_-_gs/Decrire_une_image.pdf Créer son animal hybride à la manière de Chagall Atelier peinture. A la manière de Chagall, proposez-leur de dessiner sur feuille blanche un animal hybride, en mélangeant plusieurs animaux, ou bien des hommes et des animaux. Avant de dessiner l’animal, faites leur peindre un fond, à l’encre par exemple. Accordez vous su une couleur, la même pour tous, une couleur claire, et faites leur recouvrir la feuille. Une fois le fond peint, chaque élève dessine, aux pastels gras, son animal hybride. Vous pouvez leur montrer ces peintures de Chagall afin qu’ils s’en inspirent : Paysage Bleu, avec cet étrange oiseau Le Jongleur, mi homme mi volatile 13 Fabriquer son théâtre d’ombres Avant tout, rendez vous sur Google Images et tapez en barre de recherche « ombres chinoises à découper ». Selon les ombres disponibles, choisissez une histoire ou inventez en une avec les enfants. C’est cette histoire, connue ou non, qui sera contée pendant le spectacle d’ombres. L’histoire doit être simple et pas trop longue, écrivez là au propre. Vous serez le narrateur pendant la représentation, les enfants seront quant à eux en charge de manipuler les ombres. Une fois que vous avez sélectionné les ombres, imprimez-les sur du papier épais puis découpez-les. Avec un cutter, évidez certaines parties si nécessaire (les yeux par exemple). Fixer les ombres sur des baguettes en bois, afin de pouvoir les manipuler. Avec les enfants, fabriquez un petit castelet qui sera votre théâtre d’ombres, comme celui-ci : Il est découpé dans du carton d’emballage. Il suffit ensuite de fixer un drap blanc ou une feuille de papier calque pour faire l’écran. Ensuite, place à l’entraînement ! Lisez votre histoire plusieurs fois avec les élèves. Déterminez avec eux à quel moment les ombres interviendront, comment ils devront les manipuler, etc… Pendant la représentation, faites le noir. Seul le castelet et votre texte doivent être éclairés. Vous pouvez également décider de raconter une histoire… sans mots ! Sources : http://theatredesombres.free.fr/atelier.html http://www.petitestetes.com/bricolage/ombres-chinoises-a-decouper.html 14 RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES CROTEAU Marie-Noëlle, Le funambule : un conte sur Marc Chagall Comment étaient Pablo Picasso, Paul Gauguin, Frida Kahlo et Marc Chagall lorsqu'ils étaient petits ? Ainsi est née dans la collection Au pays des grands. Fort de son succès, la collection Au pays des grands visite ici l'univers de Marc Chagall. Né Moyshe Shagal au siècle dernier de parents épiciers, il est l'aîné d'une famille de 9 enfants. A cette époque, avaient lieu les plus beaux spectacles du Grand Cirque de Russie dont Moyshe raffolait. Il passait l'été à la campagne, chez ses grands-parents, entouré de tous les animaux de la ferme qu'il adorait. Moyshe a jouit d'une belle et riche enfance, tout en douceur et en magie, qu'il a magnifiquement transposée dans son oeuvre. GIRARDET Sylvie, MERLEAU-PONTY Claire, Les Toiles de Chagall, ed. Réunion des musées nationaux, 2001 Réédition d'un des ouvrages les plus prisés de la collection Salut l'Artiste dans un format réduit. Pour aider les enfants à mieux aborder le monde de l'art et l'univers de l'artiste, tout en jouant et en recherchant parmi les œuvres. BOGACKI Tomasz, Le jardin de mon enfance, ed. Gallimard Jeunesse, 2000 "Et le train traversait lentement la campagne verdoyante...". c'est par cette phrase que Tomek Bogacki termine l'album; comme il l'avait commencé. Voilà l'idée de ce livre: suggérer la continuité du temps, tant au travers des évocations de souvenirs qu'en mettant en scène des générations successives dans une continuité d'action (ici, la réalisation d'un jardin ou l'attente du père). 15 BANKS Kate, La maison des grandes vacances, ed. Gallimard jeunesse, 2006 Sur double page, le duo Kate Banks-Georg Hallensleben se reconstitue pour un livre à la fois délicieux et nostalgique. La maison des grandes vacances c’est cette grande maison bleue au milieu de nulle part (si ce n’est la prairie, la rivière et la forêt). Celle où aux beaux jours tout s’anime. Celle que l’on des premiers jeux, des premières expériences, et que l’on quitte avec tristesse. Au début de l’automne, à la rentrée, on referme les volets, on verrouille la porte, l’herbe se couche. Il semble que l’histoire pourrait s’arrêter là. Mais les auteurs ont imaginé traverser le silence et les joies d’enfants. Au fil des saisons, ils nous offrent un autre regard sur cette maison en apparence bien fermée. A y regarder de plus près, voici la petite souris, voici le chat et les oiseaux de grenier. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, c’est une autre vie qui commence… jusqu’à l’été prochain. Et jamais la maison ne semble abandonnée. Georg Hallensleben porte un regard complice sur cette nouvelle petite famille. Par ses couleurs, par cadrages, il sait faire surgir, dans un monde familier, les détails de la vitre, la lumière de l’hiver, les battements de la pluie. Un album très réussi à partager avec un réel bonheur. VOLTZ Christian, La caresse du papillon, ed. Rouergue, 2005 Christian Voltz revient aux éditions du Rouergue et nous offre un somptueux petit livre. Nous retrouvons ce style épuré, fait de bric et de broc, si caractéristique de Christian Voltz. Nous retrouvons aussi ces petits personnages, fait de rien, d’un fil de fer et d’un bâton de bois, qui traversent l’espace comme une scène de théâtre. Car ici, Christian Voltz revient à ses premières mises en scène, comme dans Toujours rien ou dans Stromboli. Ce récit pourrait être une histoire de jardin, une histoire de transmission entre un grand-père et un enfant, une histoire de terre et d’arbre (avec ces petits vers qui caracolent en bas des pages). Il n’en est rien. C’est avant tout une histoire d’air, une longue mémoire, pour savoir où se trouve aujourd’hui « Mamama ». Elle pourrait être dans la terre ou au ciel. Mais elle est là, dans le jardin, ni trop près ni trop loin, accompagnant les gestes du grand-père, embrassant tendrement son petit-fils. Christian Voltz réussit, avec des mots simples, un brin d’humour et un presque rien, à nous émouvoir, à nous interroger sur le temps et les années qui passent. 16