contemporain) le permettait. Mais ils ont aussi voulu innover en proposant de nouvelles façons de lier la
langue à l'écriture en mobilisant les textes lus.
Les pages de langue et expression constituent le point de convergence des acquis de chaque chapitre et le
lien entre ces acquis et certaines notions apprises en étude de la langue. Ces éléments sont rassemblés pour
pouvoir être utilisés par les élèves dans des travaux écrits brefs et longs. Chaque double page a donc une
unité forte, par ses liens avec les textes du chapitre et par son caractère finaliste puisqu'il s’agit d'améliorer
l¹expression.
Par exemple, dans le chapitre sur le théâtre classique on propose trois étapes : Penser dans une conscience
déchirée (on y insiste sur les différents moyens d’exprimer l’opposition en grammaire, dans les figures de
style et dans la conduite d’un raisonnement dialectique) ; comprendre la tragédie classique, (on y revient
sur la tragédie comme « grand genre » au moyen d¹exercices d’étude de la langue consacrés aux niveaux
de langue, et de travaux de lecture qui mettent en évidence la notion de grandeur dans la définition du héros
tragique) ; exprimer l’excès et la démesure (exercices de langue sur les moyens d’expression du haut
degré, étude des figures de style liées à l’excès comme l¹hyperbole et la gradation). Ces trois étapes
préparent à la rédaction d’un texte argumentatif sur le héros, humain ordinaire ou personnage hors du
commun.
Dans l’ouvrage de 2de l’an dernier, des écrivains d’aujourd’hui lisaient et commentaient des
textes du manuel et dans
«
passeurs de textes 3e
»
vous avez accueilli un écrivain
«
en
résidence
»
... qu'est-ce que cela veut dire ?
Cécile Portier avait vécu une expérience d'écrivain en résidence qui l'avait passionnée dans un lycée
professionnel d'Aubervilliers. Pendant un an, elle avait conduit avec une classe un projet de roman
collaboratif, chaque élève faisant vivre un personnage. Quand elle nous a raconté cette aventure, nous
avons eu envie de la mettre en résidence dans notre manuel pour qu'elle y vive avec nous et avec les
professeurs et les élèves une expérience tout aussi forte. Elle a choisi des textes du manuel pour lesquels
elle a imaginé des consignes d'écriture originales. Elle a elle-même écrit les textes et nous les mettrons en
ligne en septembre sur un blog où professeurs et élèves pourront dialoguer avec elle.
Le manuel 1re propose 25 activités TICE et le manuel 3e, 50 activités TICE : pouvez-vous
donner pour chaque niveau quelques exemples caractéristiques en expliquant en quoi ces
activités vous semblent formatrices pour les élèves ?
Si nous avons suivi la voie tracée l’an dernier par « Passeurs de textes 2de », nous avons aussi fait des
choix spécifiques pour les activités TICE selon le niveau. Nous avons bien entendu davantage orienté le
travail sur la préparation au brevet en troisième, et sur la préparation de l’EAF en première. Mais nous avons
aussi tenu compte des contraintes propres à chaque niveau : en première, on est pressé par les
programmes, et on n’a pas toujours à sa disposition une salle informatique. Les activités sont modulables :
la plus grosse partie peut généralement se faire à la maison ou au CDI de manière autonome par les élèves,
la partie en classe peut parfois se passer de salle informatique et se mener au vidéoprojecteur ou au TNI.
L’important, de notre point de vue, a été d’abord de proposer des activités efficaces aussi bien du point de
vue pédagogique que du point de vue du temps et du matériel. Mais il ne faut pas pour autant penser que
ces activités sont des amusements à faire en plus si on a le temps : elles entrent de plain -pied dans le cours,
elles facilitent les apprentissages : elles font gagner du temps.
Quelques exemples ? Pour le brevet, une activité consiste à apprendre aux élèves à organiser un « bureau
virtuel » en ligne (activité n° 8 en 3e, en fait, une page sur laquelle ils gèrent leurs liens de manière
thématique) pour collecter et organiser les liens vers les sites qui leur serviront à réviser le brevet. On
trouvera également cinq brevets interactifs à faire en ligne pour se préparer à l’épreuve et s’évaluer. En
première, une activité permet d'apprendre à questionner méthodiquement un sujet de dissertation à l'aide
d'une carte heuristique pour en formuler la problématique. Ou encore, à exploiter à bon escient les
exemples. En quoi ces activités sont-elles formatrices ? Créer une liste de lecture de chansons engagées sur
Deezer, par exemple (activité ,n° 19 en 3e), c'est une manière de faire comprendre aux élèves d'aujourd'hui
les enjeux de la poésie engagée - qu'on ne produit plus aujourd'hui - à partir de ce qu'ils connaissent et qui
leur parle. Ou encore, pour comprendre l'intérêt des didascalies en première et, surtout, la spécificité d'une
mise en scène, les élèves visionnent une scène et rédigent les didascalies dans un fichier au traitement de
texte contenant déjà les dialogues.
Pourquoi le choix d'un site compagnon avec activités TICE plutôt qu'un manuel numérique à
proprement parler ?
C’est le parti que nous avons déjà pris l’an dernier pour le manuel de seconde : le rapport de l ’IGEN de 2010
sur le manuel numérique[1] a montré que le manuel numérique ne présente pas d’intérêt pédagogique en
soi, cela dépend entièrement de la démarche pédagogique adoptée par l’enseignant. Nous pourrions ajouter
que sa consultation ne suppose aucune compétence TICE et donc ne permet pas, bien qu’on l’utilise en salle