REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE Mouloud MAMMERI, TIZI-OUZOU FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES, COMMERCIALES ET DES SCIENCES DE GESTION DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES Mémoire En vue de l'obtention du diplôme De Magistère en Sciences Economiques Option : Management des Entreprises Thème Les déterminants de la stratégie d’intégration verticale dans une entreprise publique algérienne : Cas de l’entreprise nationale de l’industrie de l’électroménager « ENIEM » Encadré par : AISSAT née LEGHIMA Amina Présenté par : ZERROUK Lounis Jury composé de : Président : GUENDOUZI Brahim, Professeur, UMMTO Rapporteur : AISSAT née LEGHIMA Amina, Maitre de conférences classe « A », UMMTO Examinateur : BOUKRIF Moussa, Maitre de conférences classe « A », U/Bejaia Examinateur : ABIDI Mohamed, Maitre de conférences classe « B », UMMTO Date de soutenance : 17/02/2014 Remerciements Bien que la philosophie de ce travail ait été l’origine d’une personne, sa concrétisation et son enrichissement n’auraient pas été effectifs sans une équipe pédagogique, que j’ai toujours considérée comme passionnée et mobilisée, composée d’actrices et d’acteurs pour qui la recherche scientifique reste un moment de découverte et de transformation. Cette équipe pédagogique, qui m’a soutenu, a été conduite par mon encadreur, en l’occurrence Madame AISSAT Amina qui a été longuement patiente, compréhensive et soucieuse de ses étudiants, et pour qui je manifeste tous mes sincères et vifs remerciements. Les membres du jury sont également remerciés pour m’avoir fait l’honneur de lire et d’évaluer mon travail. Les responsables des départements techniques, commercial, ressources humaines, finances de l’ENIEM. Qu’ils soient remerciés pour tous les efforts qu’ils ont dus consentir pour nous éclairer sur la réalité de leur entreprise. Mes remerciements sont destinés également à mes enseignants graduation et post-graduation. A mes amis de la promotion post-graduation BOUALACHE Karim, HALATA Yasmine, FERNANE Djamila, ONDOM Sara, GUEDACHE Khaled, OSMANI Arezki, HEDJOU Aziz et Nadir. A mes collègues SADDOUD Ahmed et BATACHE Abderrahmane qui n’arrêtent pas de me donner des conseils. Enfin, un grand merci va à ZERIOUL Younes et HAMMI Lounes qui ont contribué a la construction de cette œuvre. . A la mémoire de mes grands-parents : LAOUARI Houcine et ZERROUKI MHamed …………………………………………………….. A MA FAMILLE DÉDICACES - À mes très chers parents - À tous mes frères et sœurs - À tous mes amis (es) - À tous ceux qui me connaissent. Sommaire Sommaire Introduction Générale............................................................................................................ 2 PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE RELATIF A LA STRATEGIE D’INTEGRATION VERTICALE Introduction de la partie I ...................................................................................................... 8 PREMIER CHAPITRE : LES VOIES ET LES MODES DE DEVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE Introduction de chapitre I .................................................................................................... 10 Première Section : Les stratégies et les modalités de croissance des entreprises ................... 11 Deuxième Section : Stratégie d’intégration verticale ............................................................ 32 Conclusion du chapitre I ....................................................................................................... 48 DEUXIEME CHAPITRE : LES DETERMINANTS THEORIQUES DE STRATEGIE D’INTEGRATION VERTICALE Introduction de chapitre II ................................................................................................... 51 Première Section : Les différents déterminants de l’intégration ............................................ 52 Deuxième section : L’apport des théories de la firme a la stratégie d’intégration verticale .... 57 Conclusion du chapitre II ...................................................................................................... 76 Conclusion de la partie I ....................................................................................................... 75 DEUXIEME PARTIE : INTEGRATION VERTICALE UNE ORIENTATION STRATEGIQUE POUR LES ENTREPRISES PUBLIQUES ALGERIENNES : LES DETERMINANTS A PARTIR DE CAS DE L’ENIEM Introduction de la partie II ................................................................................................... 78 TROISIEME CHAPITRE : L’EVOLUTION DU SYSTEME PRODUCTIF EN ALGERIE Introduction de chapitre III .................................................................................................. 80 Première Section : L’intégration comme orientation à la politique d’industrialisation ........... 82 Deuxième Section : Dés 1979 : La remise en cause de la logique d’intégration ...................... 92 Conclusion du chapitre III ................................................................................................... 109 QUATRIEME CHAPITRE : LA DECISION DU CHOIX DE L’ORIENTATION STRATEGIQUE DE L’ENIEM VERS L’INTEGRATION VERTICALE DES ACTIVITES AMONT Introduction de chapitre IV ................................................................................................ 111 Première Section : Présentation générale de l’ENIEM et son environnement ...................... 112 Deuxième Section : L’unité Froid et ses stratégies .............................................................. 133 Troisième Section : La décision de l’intégration verticale au niveau de l’entreprise ENIEM : Déterminant à partir des résultats de l’enquête réalisée au niveau de l’unité de fabrication « Froid » ............................................................................................................................ 145 Conclusion Du Chapitre IV .................................................................................................. 156 Conclusion de la partie II .................................................................................................... 158 CONCLUSION GENERALE............................................................................................................ 159 ANNEXES ........................................................................................................................................ 162 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 173 TABLE DES MATIERES ................................................................................................................ 178 Introduction générale Introduction générale Introduction Générale Les travaux de CHENDLER (La main visible des managers) ont permis de monter que le développement économique s’est effectué entre dix-neuvième et le vingtième siècle, selon un processus de concentration qui est à l’origine des grandes entreprises conglomérales. Ces nouvelles entreprises se distinguaient des anciennes par leur intensité capitalistique, l’utilisation massive de machines, moins également par leur capacité à exploiter des économies d’échelles rendues possible par la mise en place de nouvelle technologie de la production. Leur structure intégrée s’expliquait par la nécessité pour les entreprises de s’adapter à une évolution rapide des marchés qui créait un important besoin de coordination. Dans cette perspective, l’organisation de la production était confiée à l’attention constante du manager qui avait alors pour fonction d’assurer la régularité de la production dans un environnement particulièrement instable, caractérisé par une forte croissance de la demande et des revenus. Ce processus, qui s’est poursuivi tout au long vingtième siècle, semble aujourd’hui connaitre une inflexion notable. C'est-à-dire le passage des firmes chandlériennes intégrées où le contrôle manageriel dirige un grand nombre d’étapes de productions a des firmes à travers la spécialisation verticale. Ce mouvement de désintégration verticale (le recentrage sur le métier de base) adopter par les entreprises sous l’influence de nouvelle modes managériales, de l’intensification de la concurrence, de l’émergence de nouvelles techniques, de coordination inter-entreprises (nouvelle technologie de l’information et de la communication), de l’ émergence de prestataire spécialisés. Il s’agit de simplifier la gestion des entreprises. Peut-on déduire que la logique stratégique de la désintégration verticale s’impose désormais à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité ? Dans l’avis de plusieurs économistes à l’image de IVAN DUFEU (2004), la réponse est Non, compte tenu de la fréquence toujours très élevée des opérations de croissance interne et externe, notamment de nature verticale. D’un secteur, d’une entreprise et même d’une période à un autre, se développent donc tantôt des formes d’organisation verticale hiérarchisées, tantôt des formes au contraire désintégrés, structurées par des relations marchandes ou par des coopérations. La question qui motive la présente recherche est d’identifier certains déterminants de l’intégration verticale. 2 Introduction générale Deux voies d’analyse sont généralement utilisées par les économistes pour expliquer les déterminants de la stratégie verticale à savoir : La théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste. D’autres approches proposent également des voies d’analyses complémentaires à savoir : l’influence de la structure concurrentielle, économie technologique, l’évolution économique et sectoriel (théorie de cycle de vie de l’industrie de STIGLER (1951), l’évolution de l’environnement économiques), l’amélioration de la qualité des composants et/ou des services. Problématique Après l’indépendance, l’Algérie a choisi la voie de la planification centralisée pour réaliser ces objectifs de développement. L’un des objectifs de cette politique de développement était la constitution d’un secteur public qui s’élargie pratiquement a tous les secteurs d’activité selon la stratégie d’industrie industrialisante. L’un des traits saillants des entreprises d’état est, jusqu’aux années 80, leur gigantesque. Cette dimension provient de leur mission principale : l’extension par investissement et l’importation d’équipements aux dépens de la production destinée au marché local ou à l’exportation. Les objectifs assignés à cette politique de développement socialiste n’ont pu être atteint. Le bilan (évaluation) de la situation économique et social de la décennie (1967-1978) met en exergue les dysfonctionnements et les contre-performances de l’économie nationale : - Coûts élevé de développement ; - Sous utilisations des capacités de production installées ; - Endettement excessive des entreprises publiques ; - Déséquilibre financier des entreprises ; - Dépendance technologique de nos entreprises à l’extérieur. Il a été prévu dans le plan quinquennal (1980-1984) la réorganisation du secteur industriel à travers la restructuration organique (redimensionnement des entreprises) et financière. La restructuration organique sert à transformer des grandes entreprises publique jugées fortement intégrées à des petite et moyenne entrepris facilement contrôlable et gérable. L’économie algérienne est entrée dans une crise durable à la fin des années 80, ce qui contraint les autorités à effectuer des réformes qui la mettent sur les rails de l’économie de marché. Les réformes ont été mener au départ d’une manière volontaire à partir de 1988, à commencer par le désengagement de l’état de la gestion directe des entreprises publique 3 Introduction générale (autonomie des entreprises), puis dans le cadre du plan d’ajustement structurel (PAS) appuyé par le fond monétaire international (FMI) en 1994. Le PAS à comme objectif la réforme de tout le système économique à travers des réformes profonde dans les structure de l’économie nationale. On a assisté pratiquement a des réformes qui ont touché pratiquement tous les domaines de l’économie (la libéralisation des prix, la libéralisation du commerce extérieur, la privatisation des entreprises publiques, etc.) L’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) est une entreprise qui a résistée à toutes les crises qui ont secouée l’économie algérienne. La préoccupation majeure de L’ENIEM et de toutes les entreprises publique en Algérie est d’être compétitive, et cela passe inévitablement par une gestion stratégique efficace. En d’autre terme, élaborer des stratégies de développement plus efficace. En effet, dans le cadre de ce travail d’initiation à la recherche, nous nous intéressons principalement à analyser et expliquer l’orientation stratégique de L’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont notamment son unité de fabrication « Froid ». Dans cette perspective nous allons essayer d’apporter des éléments de réponse à la problématique suivante : Quels sont les déterminants de la stratégie d’intégration verticale amont : cas de l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) ? Pour répondre à cette problématique, nous avons émis les trois hypothèses suivantes : Hypothèses : La réduction des coûts constitue un moyen déterminant pour la stratégie d’intégration verticale au sein de l’unité de froid de L’ENIEM ; L’amélioration de la qualité des composants intégrés est un déterminant a l’intégration verticale de L’ENIEM et du l’unité de froid ; La création d’emploi est à l’ origine de l’intégration verticale de L’ENIEM. Les déterminants de la stratégie d’intégration verticale a fait l’objet de plusieurs études approfondies. Au niveau mondial, beaucoup de travaux qui ont été fait sur l’intégration verticale et ses déterminants empiriques : NAWEL BENDJAOUD (2003), sur l’intégration verticale des groupes pétroliers dans l’aval gazier. IVAN DUFEU (2003), analyse des 4 Introduction générale processus d’intégration-désintégration verticale, JEAN FRANCOIS HOUDE (2000), sur l’analyse des déterminants empirique de l’impartition. En Algérie il y a peu de travaux relatifs a l’intégration verticale. L’intérêt de notre travail semble donc être double. D’une part, il permet aux dirigeants de l’entreprise nationale des industries électroménagères de mieux comprendre la stratégie d’intégration verticale. D’autre part, il permet de mieux cerner les déterminants empiriques de cette stratégie. Le choix de L’ENIEM comme cas pratique d’analyse est motivé par trois raison principales : - ENIEM est une entreprise qui contribue énormément à la création d’emplois au niveau de la région. Elle participe également dans la formation des étudiants en leurs permettant des stages pratiques ; - L’ENIEM, parmi les entreprises ayant bénéficié ces dernières années, de plusieurs opérations comme celle lié à l’effacement des dettes ou celle relative à la mise à niveau qui vise la modernisation et la préparation des entreprises à la concurrence ; - L’ENIEM s’inscrit dans le cadre de notre problématique de recherche. La tendance, actuellement au niveau de L’ENIEM et particulièrement son unité de fabrication « Froid », est à l’intégration verticale des activités. Méthodologie de recherche Pour pouvoir répondre a notre problématique, confirmer ou infirmer nos hypothèses, nous avons opté pour une étude analytique qui a suivi une méthodologie de recherche basée sur : - Une recherche bibliographie et une étude documentaire qui nous permis de cerner toute la littérature relative à la stratégie d’intégration verticale et ses déterminants théoriques ; - Une étude de cas pratique dans l’entreprise publique algérienne ENIEM. A ce titre, nous avons retenu une méthodologie de recherche empirique axée sur les entretiens semidirectifs avec les responsables de L’ENIEM. Afin de recueillir les données, analyser, et interpréter les résultats. 5 Introduction générale Pour mener à bien notre recherche, nous avons structuré notre travail en deux principales parties : La première partie porte sur le cadre théorique relatif à la stratégie d’intégration verticale. Cette première partie est composée de deux chapitres. Le premier chapitre intitulé : les voies et les modes de développement des entreprises, dans lequel seront abordées les stratégies et les modalités de croissance des entreprises et toutes les questions relatives a la stratégie d’intégration verticale. Dans le deuxième chapitre relatif aux déterminants théoriques de la stratégie d’intégration verticale, dans lequel seront abordées les différents déterminants d’intégration et l’apport des théories de la firme à cette stratégie. La deuxième partie de notre travail est intitulée : l’intégration verticale une orientation stratégique pour les entreprises publiques algériennes : les déterminants a partir de cas de l’ENIEM. Cette deuxième partie est aussi structurée en deux chapitres. Le premier chapitre porte sur l’évolution du système productif en Algérie, dans lequel seront abordées l’intégration comme orientation à la politique d’industrialisation et dès 1979 : la remise en cause de la logique d’intégration. Le deuxième chapitre porte sur la décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont. Dans ce chapitre, seront abordés la présentation générale de l’ENIEM et son environnement, unité « Froid » et ses stratégies, la décision de l’intégration verticale au niveau de l’ENIEM : déterminants a parti des résultats de l’enquête réalisée ou niveau de l’unité de fabrication « Froid ». 6 Première Partie Le cadre théorique relatif à la stratégie d’intégration verticale Introduction partie I Introduction de la partie I La conjoncture actuelle est marquée par un accroissement du recours à l’externalisation et par une part croissante de la sous-traitance dans l’activité industrielle. Ce mouvement résulte en partie de la multiplication des activités dans les chaines de valeurs. Mais, cette logique de désintégration ne s’impose pas à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, compte tenu de la fréquence toujours très élevée des opérations de croissance interne et externe, notamment de nature verticale. La stratégie d’intégration verticale consiste pour l’entreprise d’entrer dans de nouvelles activités situées en amont ou en aval de son activité principale, en d’autre terme, elle consiste à étendre l’activité de l’entreprise le long de la filière économique. Même si elle s’inscrit dans une logique de filière économique, l’intégration verticale peut être assimilée à une forme de diversification dans la mesure où elle implique la gestion d’un nouveau métier et la maitrise de compétences différentes. L’entreprise est confrontée à une alternative stratégique majeure. Ou bien elle décide de s’intégrée verticalement ou bien elle choisit d’externaliser certaine fonctions de la chaine de valeur. La question stratégique pour l’entreprise est de savoir s’il est préférable de détenir en propre ses fournisseurs ou ses distributeurs. L’objectif fixé à travers la conception de cette première partie, qui consiste en le cadre théorique relatif à la stratégie d’intégration verticale, est d’apporter quelques éclaircissements sur les voies et les modes de développement de l’entreprise ainsi que les déterminants théorique de la stratégie d’intégration verticale. Cette première partie est scindée en deux chapitres, en premier lieu, nous essayerons de faire une revue des stratégies adoptées par les entreprises, les modalités de leur croissance ainsi que toutes les questions relatives à l’intégration verticale. En deuxième lieu, nous allons tenter de présenter les différents déterminants explicatif de l’intégration ainsi que les déterminants issus des théories de la firme en l’occurrence la théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste. 8 Premier Chapitre Les voies et les modes de développement de l’entreprise Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Introduction de chapitre I Au cours de son développement, l’entreprise est confrontée à une alternative stratégique majeure, ou bien elle décide de se diversifier et d’intervenir dans plusieurs métiers ou bien elle choisit de se spécialiser dans une seule activité. L’entreprise n’est pas seulement confrontée au choix entre la spécialisation et la diversification. Elle doit aussi déterminer son champ d’action au sein de la filière économique, ou bien elle décide de s’intégrer verticalement, ou bien elle choisit d’externaliser certaines fonctions de la chaine de valeur à des spécialistes externes. Une entreprise, lorsqu’elle suit une logique de croissance (voies de développement) doit décider de son mode de développement, c'est-à-dire les moyens nécessaires pour se développer sur ses marchés. L’objectif de ce chapitre consiste alors à présenter dans la première section les stratégies et les modalités de croissance des entreprises. Dans la deuxième section les questions relatives à la stratégie d’intégration verticale. 10 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Première Section : Les stratégies et les modalités de croissance des entreprises A partir des années 60, la notion de stratégie s’est beaucoup plus développée au point de devenir une discipline à part entière aux côtés de la finance ou de marketing. La stratégie est une fonction de la direction générale, elle concerne la totalité de l’entreprise et s’inscrit dans le long terme. Elle est définie comme étant, une opération d’allocation des ressources qui permettra a l’entreprise d’atteindre un niveau de performance. Concrètement, l’entreprise doit choisir la direction et les modalités de son développement. Autrement dit, l’entreprise doit choisir entre plusieurs orientations stratégiques possibles : diversification, spécialisation, intégration verticale, externalisation et l’internationalisation, ainsi que, leurs procédés de réalisation : croissance interne, croissance externe et la croissance contractuelle. I.1) Les stratégies d’entreprise I.1.1) Stratégie de diversification. L’intensification de la concurrence, notamment avec le phénomène de la mondialisation des économies et l’ouverture des marchés, oblige les entreprises a se trouvé sur plusieurs marchés et donc à diversifier leurs activités. Lorsque l’entreprise entre dans une nouvelle activité située en amont ou en aval de son activité principale, il s’agit d’une diversification verticale (ou intégration verticale), lorsque l’entreprise consiste à se lancer dans des activités hors de sa filière de base, il s’agit d’une diversification horizontale (ou diversification proprement dite). I.1.1.1) Définition et cadre théorique. I.1.1.1.1) Définition La diversification s’oppose à la spécialisation qui consiste pour l’entreprise à demeurer dans un domaine d’activité stratégique. Lorsque l’entreprise s’éloigne de son domaine d’activité stratégique, elle est supposée se diversifier. En pratique, le terme de diversification recouvre des réalités très différentes compte tenu de l’équivoque qui entoure l’objet de la diversification. 11 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Lorsque le changement est limité, on peut parler de diversification au sens marketing du terme. En revanche quand le changement du métier nécessite l’apprentissage de très nombreuses nouvelles compétences, il faut parler de diversification stratégique. Selon PORTER, toute entreprise envisageant de se diversifier devrait soumettre sa décision a trois tests1 : Le test de l’attractivité : le secteur dans lequel l’entreprise se diversifier doit être attractif ou doit pouvoir le devenir du fait de l’action de l’entreprise ; Le test du coût d’entrée : le coût de l’entrée dans le nouveau domaine d’activité ne doit excéder la valeur actualisée des cash-flows futurs que l’entreprise pourra en tirer ; Le test du surcroit de valeur (Better off test) : la nouvelle activité doit bénéficier de synergie avec le reste de l’entreprise, de manière à ce que ses performances au seine du groupe soient supérieures à celle qu’aurait (ou qu’avait) l’activité hors du groupe. On peut également distinguer deux types de diversification : Diversification liée : on parlera de diversification liée lorsqu’il existe des synergies entre les activités existantes et la nouvelle activité. Les synergies sont les possibilités de partage de ressource et compétence entre deux activités. Il peut s’agir de synergie technologie, de synergie de production, de distribution. Elles peuvent conduire à des économies sur les coûts et les investissements, puisqu’on n’est pas forcé de dupliquer certains éléments de la chaine de valeur d’une activité pour entrer dans une autre activité. Diversification conglomerale : On parlera de diversification conglomérale, lorsqu’il n’existe pas de liens (synergies) à entre les activités existantes et la nouvelle activité (deux activités stratégiquement indépendantes). Dans un conglomérat, il existe seulement des relations financières entre activité, c'est-à-dire l’excédent financier d’une activité permet de financer une autre en difficulté. I.1.1.1.2) Le cadre théorique de la diversification Selon, EDITH PENROSE 2, l’entreprise3 est caractérisé par l’existence des ressources en excès, parce que les ressources matérielles, immatérielles, et humaines sont pas 1 ème STRATEGOR, 5 édition, édition DUNOD 2009, p452. Olivier BAB- OULGA « L’économie de l’entreprise », édition du Seuil, 2003, p113. 3 Selon Edith PENROSE, l’entreprise est une collection de ressource productive organisée, sa fonction économique est d’acquérir et d’organiser, selon, des plans en son sein, ses ressources matérielles, immatérielles et humaines afin de vendre avec profit sur les marché des biens et services. 2 12 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise parfaitement divisible (indivisibilité des ressources). Par exemple une machine standard produit cent unités de bien à l’heure alors que l’entreprise a besoin que de quatre-vingt unités. De plus, au fur et à mesure de son activité, l’entreprise accumule de l’expérience, améliore l’efficacité de son système productif, apprend à mieux produire et a mieux s’organiser. Autant d’élément qui la dotent de ressources supplémentaires. L’entreprise peut décider de les employer dans l’activité d’origine, comme elle peut les redéployer sur d’autres activités (diversifier). Selon E.PENROSE, cette diversification ne s’effectue pas dans n’importe quelle direction, mais elle dépend selon cet auteur, d’abord de la disponibilité des ressources et bien évidement dans des activités qui les mobilisent. Ensuite de « l’image » que se Farge l’équipe managériale de son environnement externe (opportunité coté demande) et de ses ressources interne. Ses images n’est pas le fruit au hasard mais elles sont le fruit de l’expérience accumulée durant l’activité de l’entreprise.et sur la base de cette expérience et ces images que sera défini l’ensemble des opportunités productives. La diversification peut également résulter de l’épuisement d’une stratégie de spécialisation, le métier d’origine m’offre plus de perspective de développement. L’entreprise se dépolie alors dans de nouveaux champs d’activités4. I.1.1.2) Typologie de diversification CHRISTIAN ROCHET distinguait six catégories de diversification 5 : I.1.1.2.1) Diversification internationale Il s’agit pour l’entreprise de trouver de nouveau marché pour les produits existants. Cela peut prendre la forme d’une exportation du produit, ou bien d’un transfert de technologie ou la création d’une filiale à l’étranger. I.1.1.2.2) La diversification de renforcement Il existe deux types : A) La diversification horizontale : il s’agit pour l’entreprise d’entrer dans un domaine d’activité différent de son activité d’origine. 4 5 Fréderic LEROY, « La stratégie de l’entreprise »,3 édition, DUNOD, 2008, p75. A. MARTINET, « Stratégie », édition Vuibert, 1992, p190. 13 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise La diversification horizontale s’appuie sur les synergies c’est a dire sur le partage des ressources et des compétences entre l’ancien et le nouveau domaine d’activité, et elle s’appuie également sur les complémentaire. Par exemple : une compagnie aérienne qui se diversifie dans le domaine d’hôtellerie. B) Diversification verticale : il s’agit de l’intégration verticale. Celle-ci peut être faite en amant ou en aval (section sur l’intégration verticale) la diversification permet à l’entreprise de créer des marchés captifs, c'est-à-dire les échanges à l’intérieur de l’entreprise, et une valeur ajoutés pour l’activité aval par l’incorporation des services de qualités. B.1) Les diversifications de proximité : il existe deux manœuvres : Une recherche de nouveaux produits pour développer la position de la firme dans ses marchés. Il s’agit d’une extension des gammes de produits de la firme ; Une recherche de nouvelles applications aux technologies déjà maitrisées par la firme et dans lesquelles cette dernières est beaucoup en avance. Ainsi, les compétences spécifiques de la firme peuvent être utilisées dans de nouveaux domaines. B.2) Diversification totale : Il s’agit pour l’entreprise de créer un produit nouveau destiné au nouveau marché, cette forme de diversification est caractérisée par un risque élevé et difficile à mettre en œuvre. J.P.DETRIF, B.BAMANANTSONA (1983) proposent également une typologie de diversification, selon deux variable stratégique 6: La position concurrentielle de la firme ; L’attractivité du secteur. I.1.1.2.3) Diversification de confortement Elle consiste pour l’entreprise d’entrer dans une nouvelle activité, pour renforcer et conforter sa position concurrentielle dans l’activité d’origine. Le choix de cette nouvelle activité doit se faire a base des synergies, c'est-à-dire les ressources et les compétences que peuvent partagées les deux activités au niveau de la production, aux niveaux technologique, ou sur le plan de distribution. 6 eme STRATEGOR, 5 édition, p97 14 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise I.1.1.2.4) Diversification de redéploiement Et comme son nom l’indique est celle de la firme dont l’activité d’origine arrive à la maturité et qu’elle cherche un relais de croissance dans une autre activité. L’exemple de PHILIP MORRIS, le fabricant du tabac qui s’est engagé dans l’agroalimentaire et cela dû à la baisse de la consommation du tabac. I.1.1.2.5) La diversification de survie Les entreprises ont un faible niveau de’ ressource disponibles. Les diversifications de survie est un moyen pour les entreprises qui est mal placée dans le jeu concurrentiel, de trouver un nouveau domaine d’activité stratégique qui lui permet d’assurer sa primité et sa survie. La taille de la nouvelle activité est réduite et doit utiliser les savoir-faire existants. I.1.1.2.6) La diversification de placement Il s’agit pour l’entreprise d’investir des ressources excédentaires dégagées dans l’activité d’origine et qui ne seront pas réinvestis dans cette dernière. Le placement peut être financier lorsque l’entreprise ne veut pas s’engager dans une nouvelle activité ou bien industriel lorsque l’entreprise s’assure de nouvelles compétences relatives à de nouvelles activités. I.1.1.3) Les avantages et limites de la diversification Comme toutes stratégies d’entreprise, la diversification présente pour l’entreprise des avantages et des inconvénients. Une entreprise qui mène une stratégie de diversification peut limiter les différents risques et les repartir entre plusieurs activités. La diversification permet aussi à l’entreprise d’obtenir des synergies entre ses différentes activités et de dégager des ressources financières pour exister et se développer dans son métier de base. Grace aussi à la diversification, l’entreprise peut également investir dans des domaines porteurs et améliorer sa rentabilité. La diversification présente plusieurs limites pour l’entreprise qui met cette stratégie en œuvre : - Elle nécessite des investissements et des financements importants et multiples pour chacune des activités ; 15 Chapitre I : - Les voies et les modes de développement de l’entreprise Elle entraine une dispersion des ressources et des compétences de l’entreprise entre plusieurs activités pour lesquelles les synergies attendues ne sont pas toujours réalisées ; - Elle pose des problèmes de coordination et un manque d’unité entre les différentes activités ; la gestion de l’entreprise diversifiée peut alors devenir lourde et complexe. I.1.2) La stratégie de spécialisation L’entreprise, au cours de son développement est confronté à choisir entre plusieurs options stratégiques alternatives. L’entreprise peut choisir de se diversifiée, c'est-à-dire entrer dans de nouvelles activités différentes de son activité d’origine. Elle peut également se spécialiser est resté dans un seul domaine d’activité stratégique (DAS). La spécialisation est reconnue depuis RICARDO comme une condition majeure du succès économique, quelle que soit au niveau macro-économie internationale ou au niveau de la micro-économie. I.1.2.1) Définition La stratégie de spécialisation consiste pour l’entreprise d’axer ses efforts sur un seul marché et sur un même type de produit. En d’autre terme, l’entreprise focalise ses ressources et ses compétences sur une seule activité afin d’y atteindre la meilleur postions concurrentielle possible7. En termes de compétence, l’entreprise spécialisée est celle qui concentre son activité et ses ressources sur un métier défini comme un ensemble homogène de compétences8. I.1.2.2) Les voies de développement L’entreprise spécialisée, pour se développé dans son domaine d’activités stratégique opter : soit pour un développement géographique, soit pour un développement commercial par élargissement des gammes9. I.1.2.2.1) Sur le plan géographique Il s’agit pour l’entreprise d’étendre sa zone de clientèle. Cette extension est devenue possible, notamment avec la création des zones de libre-échange (ZLE), qui facilite la libre 7 Frederic LEROY, Op.cit, p85. eme HELFER & KALIKA «Management, stratégie et organisation », 7 édition, 2008, p197. 9 Ibid, p198. 8 16 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise circulation des biens et des services entre pays, et la standardisation des comportements des consommateurs au niveau mondial. L’existence géographique peut conduire l’entreprise et ses dirigeants à développer de nouveaux produits pour satisfaire les consommateurs locaux, et à gérer de nouveau circuit de distribution, cela oblige l’entreprise d’acquérir des compétences nouvelles. L’entreprise peut se diversifiée sans se rendre compte. I.1.2.2.2) Sur le plan commercial L’entreprise spécialisée peut élargir ses gammes de produits. Enrichir son catalogue de produits connexes. Il ne s’agit pas ici de la diversification parce que le métier de l’entreprise demeure le même. I.1.3) Stratégie d’externalisation Durant les années 80, l’externalisation concerne les activités périphériques tel que le gardiennage, l’entretien, restauration du personnel, etc. Avant de toucher des activités plus au cœur de l’entreprise tel que l’informatique, logistique, conseil juridique, comptabilité, formation, recrutement, etc. En plus l’externalisation a changé de nature. D’une simple soustraitance ponctuelle des taches, elle devient une démarche de « gestion déléguée » pouvant aller jusqu’au transfert du personnel. I.1.3.1) Définition Il y a une large littérature en matière définitoire qui entoure le processus d’externalisation. Selon FREDERIC.LEROY (2008), l’externalisation consiste, pour l’entreprise, à restreindre son champ d’action, à se concentrer sur un petit nombre d’opérations et à confier le management des autres fonctions à des partenaires10. En générale, l’externalisation consiste pour l’entreprise à confier à l’extérieur des activités auparavant réalisées en interne. I.1.3.2) La démarche de la stratégie d’externalisation Pour réussir l’externalisation, il est utile de disposer d’une CHEK-LIST afin de ne pas négliger un des nombreux aspects de la démarche 11 : 10 11 Frederic LEROY, Op.cit, p 91. Jean BRILMAN, « Les meilleures pratiques de management », Edition organisation, 2005, p493. 17 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise En premier lieu, la définition du cœur de l’activité : externaliser un des composants fondamentaux serait suicidaire. Il ne faut pas qu’un partenaire puisse interférer trop fortement dans ce qui constitue un des atouts stratégiques majeurs ; Une vision claire des fonctions sans risque et de celle qui peuvent devenir à terme stratégique ou sensible ; Un comité de pilotage engagé qui évaluera tous les avantages et inconvénients de l’externalisation et toutes ses implications ; Une analyse détaillée de la fonction externalisable, de ses coûts et des aspects liés à la qualité et à la satisfaction des clients internes et externes. Il faut évaluer a quelles conditions l’externalisation crée un avantage concurrentiel complémentaire. Il faut penser soigneusement aux moyens d’éviter d’être prisonnier de son sous-traitant ; Un cahier de charge détaillé qui comporte une description complète et parfaite de l’opération, des ressources et moyens à mobiliser, des indicateurs de qualité. Le cahier de charge est un élément clé dans la négociation, il comporte la répartition des taches (travail) entre l’entreprise et le prestataire pour permettre entre autre de vérifier a tous moment si le partenaire met en œuvre les moyens nécessaires ; Le choix du partenaire en examinant : pérennité, compétence, moyens, coïncidence des intérêts et politique à long terme, mais aussi les rapports de pouvoir et d’influence respectifs qui peuvent s’établir dans la relation client-fournisseur ; Le traitement des problèmes du personnels repris par le sous-traitant : ce point est particulièrement important sur le plan juridique et social et fait partie souvent des négociations des accords ; Une stratégie de communication avec le personnel pour éviter la démotivation et les inquiétudes concernant les emplois ; L’organisation d’un transfert d’activité sans risque de discontinuité ou ennuis de passage ; La valeur des interfaces humaines, il est important de prévoir de part et d’autre comment seront assurées les relations et par qui ; La qualité du contrat sur le plan du contenu ; Un suivi irréprochable des fournitures de prestations. Un contrôleur interne doit suivre la mise en place de tous les indicateurs de progrès de qualité de fournitures prévus au contrat et en faire un tableau de bord surveillé en permanence. 18 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Les inconvénients de l’intégration verticale qui ont conduit un bon nombre d’entreprises à confier aux spécialistes extérieurs à certains nombre de leurs activités. Ce mouvement baptisé externalisation est pratiqué par les entreprises dans une logique d’efficience, c'est-à-dire des tâches confiées à des prestataires extérieures peuvent être effectuées à moindre coût. Il permet également à l’entreprise de concentrer sur ses activités et compétences jugées stratégique. I.1.3.3) Les modalités d’externalisation L’externalisation n’est pas synonyme de sous-traitance. En réalité, l’externalisation recouvre des formes diverses 12: - La sous-traitance : par laquelle le donneur d’ordres confie à son partenaire une tache définie avec précision ; - La fourniture spéciale : qui correspond à la situation où le partenaire fournit des éléments respectant des contraintes, mais dont il conserve la propriété industrielle ; - La fourniture banale : qui s’en tient à la cession de prestation normalisée ; - La co-traitance : c’est un cas où les deux partenaires assurent en commun la production d’un bien ; - La commission : c’est un cas où un partenaire assure une fonction : la vente, l’achat, par exemple, le partenaire étant rémunéré par une commission ; - La concession, la licence, la franchise qui permet d’accroitre les ventes, sans trop investir. I.1.3.3) Les avantages et les inconvénients Les avantages La stratégie d’externalisation procure à l’entreprise des avantages en termes de coûts : - L’externalisation permet à l’entreprise de partager les frais fixes du sous-traitant avec les autres donneurs d’ordres, ce qui permet au sous-traitant d’accroitre son volume de production, ce qui entraine des économies d’échelle et la réduction de ses coûts unitaire. L’avantage de coût pour l’entreprise qui externalise est donc double 13 : 12 13 HELFER & KALIKA, Op.cit, pp241, 242. « DEDANDEHORS, Les nouvelles frontières de l’entreprise » édition Vuibert, 1997, p25. 19 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise D’une part elle partage ses frais fixes avec d’autres donneurs d’ordres. L’externalisation revient en fait à profiter des effets d’expérience d’un tiers plutôt que de tenter de le rattraper sur sa courbe. D’autre part elle réduit ces mêmes coûts par l’effet d’échelle induit par le surcroit d’activité qu’elle entraine chez son sous-traitant. - L’externalisation permet à l’entreprise de transformer des charges fixes (salaire, amortissement, loyer, etc.) en des charges variables (le tarif pratiqué par le sous-traitant). Elle permet également à l’entreprise a mieux gérer les fluctuations conjoncturelles qui régissent les marchés, il suffit pour l’entreprise de réduire le volume de commandes passées au soustraitant. Si la conjoncture est favorable, l’entreprise peut accroitre son volume de production en utilisant plusieurs sous-traitants ; - L’entreprise peut avoir un intérêt économique d’externaliser une tache, même si son coût d’acquisition externe est supérieur au coût de production interne. Cela s’explique par le fait les ressources qui ne sont pas affectées à la réalisation des taches externalisées peuvent être utilisé pour des investissements, ce qui à terme peut s’avérer stratégiquement plus pertinent et financièrement plus rentable. Il ya également d’autres avantages structurels engendrés par l’externalisation : L’externalisation de certaines activités et la spécialisation sur d’autres, cela permet à l’entreprise d’améliorer rapidement les compétences qui l’a conservés en interne, et donc accélère la progression sur sa courbe d’expérience ; L’homogénéisation du taux de rentabilité, est l’un des arguments stratégiques majeurs mis en avant par les entreprises pour justifier la sous-traitance. Elle délègue les taches à faible valeur ajouté pour conserver celle dont la marge est maximale14 ; On a souvent préconisé dans le cas des entreprises intégrées, la mise en place des centres de profit liée par des prix de cession interne et mis en concurrence avec des intervenants externes pour une meilleure simulation de la relation client-fournisseur au sein de l’entreprise. Dans le cas de l’externalisation on passe de la simulation à des relations clientsfournisseur véritable, et ce qui aboutit à une performance globale 15 ; 14 15 « DEDAN DEHORS » (Dans la logique de la démarche qualité), p30. Ibid., p31. 20 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Dans le cadre de l’externalisation l’entreprise peut profiter des guerres de prix entre les sous-traitants sans subir les risques. Le risque dont on parle est liée à l’acquisition d’une compétence et qui risque de devenir obsolète dans un environnement instable et incertain (innovation technologique, une mutation de la demande, etc.) Les inconvénients Il y a d’abord, le risque lié à la spécificité des actifs. Il place l’entreprise dans une situation de dépendance stratégique par rapport à ses partenaires16. C’est à dire les fournisseurs peuvent être conduit à négliger leurs efforts. Il y a donc un risque de la dégradation de la qualité, en réaction le client peut menacer de ne pas renouveler le contrat avec le partenaire ; En externalisant, l’entreprise doit définir d’abord ses compétences et éviter de confier à l’extérieur des activités stratégiques qui sont à l’origine de l’avantage concurrentiel. L’entreprise qui confie à l’extérieur ce type d’activité dans l’objectif de diminuer ses coûts, elle risque la dégradation de sa position concurrentielle. I.1.4) Stratégie d’internationalisation La mondialisation n’est pas un phénomène récent, mais un mouvement historique lent qui tend à s’accélérer depuis les années 80. Ce mouvement à bénéficier de la conjoncture de plusieurs événements tel que, l’effondrement des économies socialiste et la mise en place des programmes de transition vers l’économie de marché qui consacre la victoire de capitalisme occidental, l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), la constitution d’espace régionaux plus ou moins intégrés (ALENA, UE, UMA, etc.). Avant les années 80, la mondialisation représente la vente des firmes multinationales (FMN) à l’étranger. A partir, des années 80, les FMN ne seulement vendent moins ont gestion intégrée aux niveaux mondial (délocalisation, les IDE, etc.). Dans un contexte de mondialisation- globalisation l’entreprise doit définir son champ d’action géographique et déterminer dans quels pays elle entend être présente et sous quelle formes. 16 Frederic LEROY op.cit. p94. 21 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise La problématique de l’internationalisation est aujourd’hui cruciale pour la plupart des entreprises, et pas seulement pour les plus grosses. La croissance et même la survie de certaines PME/PMI dépendent, en effet de la présence sur les marchés étrangers 17. L’internationalisation permet à l’entreprise de réduire ses coûts, d’accéder facilement aux matières premières, de profiter de conditions fiscales avantageuses, etc. I.1.4.1) Les facteurs d’internationalisation Les facteurs ou les motivations qui poussent les entreprises à s’internationaliser et le plus souvent cités dans les ouvrages de management sont : I.1.4.1.1) Les facteurs de coûts Il existe trois sources de réduction des coûts Premièrement, les économies d’échelle par l’accession a des nouveaux marchés et des nouveaux clients dû essentiellement à la saturation ou l’étroitesse du marché domestique de l’entreprise. Cela lui permet d’augmenter ses parts du marché et bénéficier des économies d’échelle. Deuxièmement, les avantages liés à la localisation tel que : les coûts salariaux intéressant, les conditions fiscales avantageux etc. En fin, il convient de prendre en compte l’aspect logistique et notamment le coût de transport des biens ou des services par rapport a leur prix final 18. I.1.4.1.2) Facteurs réglementaires L’intervention des gouvernements peut favoriser ou limiter la globalisation des marchés. Les variables dont disposent les autorités pour le commerce international sont nombreuses19 : Droits de douane, standards techniques, subventions aux entreprises locales, restrictions des investissements étrangers, obligation d’un contenu local, contrôle des transferts des technologies, encadrement de la propriété intellectuelle, contrôle des changes et de la monnaie. Aucun pays ne possède une ouverture parfaite de son économie. Pour autant, l’organisation mondiale du commerce (OMC) encourage la libéralisation des marchés et la création de nombreuses zones de libre-échange (ZLE). 17 Frederic LEROY, op.cit. p67. ème Stratégique, 8 Edition p363 19 Ibid, p364. 18 22 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise I.1.4.2) Les stratégies internationales Le principal problème auquel les entreprises sont confrontées est appelé le « dilemme global-local ». C'est-à-dire l’arbitrage entre la standardisation international des offres ou leur adaptation aux spécificités locales. Plusieurs facteurs encouragent ce mouvement de standardisation des offres 20 : - L’interdépendance économique croissante des nations, les politiques de libre échange des Etats et la déréglementation tendent à uniformiser le champ concurrentiel ; - L’homogénéisation progressive de la demande. Pour certaines activités, les modes de consommation de client tendent à s’uniformiser. L’entreprise peut standardiser son produit, son marketing, etc ; - L’apparition de client et de circuit de distribution plus uniformes et d’échelle mondiale favorise la mondialisation des activités ; - L’apparition de marques internationales et de concurrents mondiaux. M.PORTER, distinguent quatre types de stratégies internationales, en fonction de la dispersion internationale des activités de l’organisation et du niveau de coordination que ces activités nécessitent (voir le schéma ci- après). 20 Frederic LEROY, op.cit. p70. 23 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Schéma N01 : Les différentes stratégies d’internationalisation Forte APPROCHE EXPORTATION GLOBALE COMPLEXE APPROCHE MILTIDOMISTIQUE EXPORTATION SIMPLE Faible Dispersées Concentrées Dispersion des activités Source : Stratégique 8eme édition, édition Pearson Education France (2008) page370 L’exportation simple Cette stratégie implique la concentration de certaines activités sur une seule zone géographique, généralement le pays d’origine de l’organisation. Cette stratégie est souvent choisie par des organisations qui disposent d’un avantage concurrentiel national. Les prix, la présentation des produits, la distribution et même les marques des produits exportés peuvent être déterminés localement. L’approche multidomestique Cette stratégie consiste à produire sur plusieurs marchés nationaux des biens adaptés à chaque marchés. La production des filiales n’est donc pas spécialisée. Chaque filiale est un centre de profit en soi qui entretient des relations verticales avec la maison mère mais pas avec les autres filiales (pas de commerce captif) 21. 21 Jaques ADDA, « La mondialisation de l’économie », édition la découverte, p90. 24 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise L’approche globale La stratégie globale vise à unifier la gamme des produits aux niveaux mondial et a faire de chaque filiale une unité spécialisée dans la production d’un composant particulier du produit fini. On retrouve là ce que BERNARD.LASSOUDRIE.DOUCHENE (1982) a appelé la décomposition internationale du processus productif qui peut du reste s’appuyer sur un réseau de sous-traitants22. La coordination de la production au niveau mondial est assurée par la maison mère. La localisation de chaque activité est en fonction de l’avantage concurrentiel de chaque pays. L’exportation complexe Cette stratégie implique la localisation de la plupart des activités dans un seul pays et la coordination globale du marketing. Les politiques de prix et la conception des produits sont gérées d’une manière systématique par l’entreprise. De fait, la coordination est beaucoup plus complexe que dans le cas de l’exportation simple. I.1.4.2) Les modalités de la stratégie d’internationalisation La première forme d’internalisation de l’entreprise, consiste à exporter des produits fabriqués dans le pays d’origine. L’exportation évite les coûts d’implantation directe à l’étranger mais implique les coûts de transport et une bonne maitrise des contraintes réglementaires. L’exportation peut s’appuyer sur des sociétés de commercialisation chargées de stockage et de vente ou repose sur l’attribution d’une licence ou franchise. Dans cette situation, l’entreprise peut perdre le contrôle de qualité de ses produits. Certains pays ont érigés des barrières protectionnistes (les droits de douane et restriction quantitative) pour protéger leurs économies nationales. Les entreprises pour sauter ces barrières, ils sont pensés à implanter des unités de productions à l’intérieur de ces pays d’accueil protégés. En d’autre terme, à réaliser des investissements directs à l’étranger (IDE). Selon JEAN-LOUIS-MUCCHIELLI, les investissements directs à l’étranger sont des 22 Jaques ADDA, Op.cit, p90. 25 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise investissements effectués pour créer une filiale ou avoir un certain contrôle sur une entreprise étrangère. La notion de contrôle est définie à l’aide d’un pourcentage d’actif de la firme détenue par l’investisseur23. A partir de cette définition, on peut dire que les IDE peuvent prendre les formes suivantes : - Création d’une filiale à l’étranger : C’est un procédé coûteux, lourd, risqué, mais il permet à l’entreprise de mieux contrôler sa croissance et de garder la maitrise de sa technologie. La difficulté est située également au niveau de la coordination entre les différentes filiales ; - Jointe-venture : L’entreprise s’appuie sur une alliance stratégique avec un partenaire qui connait bien l’environnement local (réglementaire, marché, concurrents, fournisseur, etc.) ; - Fusion-Acquisition : C’est un procédé adopter par les entreprises pour atteindre une taille critique, créer des économies d’échelles ou acquérir un pouvoir de marché au sein de la concurrence internationale. Le choix d’une forme d’internationalisation dépend de nombreux facteurs de contingence24 : - La taille de l’entreprise ; - Les objectifs poursuivis ; - Les risques courus ; - La taille du marché national ; - Le cycle de vie du produit ; - La dimension du marché extérieur, etc. I.2) Les modalités de croissance de l’entreprise I.2.1) Croissance interne La croissance interne peut se définir comme la création de nouvelles capacités productives et/ou commerciales de l’entreprise tel que : l’ouverture de nouveaux points de vente, le lancement de nouveau produits, installation de nouvelles unités de production. 23 24 Jean-Louis MUCCHIELLI, « Relations économiques internationales », édition Hachette, p25. HELFER ET KALIKA op.cit. p217. 26 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise L’entreprise donc se développe de manière autonome et grâce à l’accumulation de ses ressources propre. Il existe deux modalités pour que la firme puisse réaliser sa croissance interne : Soit par la création en interne des actifs physiques et intellectuels nécessaire à son expansion ; Soit par l’acquisition auprès des fournisseurs des actifs nécessaires à son expansion. Comme le note J.PARENT, la croissance interne ne signifie pas repli sur soi même et absence de relation avec l’extérieur 25. Les incitations et les obstacles à la croissance interne sont évidemment externe26 : Une croissance de la demande de certains produits ; Le développement des techniques et de leur application ; L’exacerbation de la concurrence sur les marchés ; L’existence des brevets et autre barrière à l’entrée dans certaines activités ; Les difficultés d’approvisionnement en facteurs de production. Les incitations à la croissance interne sont également interne pour EDITH.PENROSE (1963). Selon cet auteur, c’est l’existence des ressources matérielles et immatérielle en excès, en raison notamment de leurs indivisibilité, qui incite l’entreprise à croître. I.2.2) La croissance externe I.2.2.1) Définition La croissance externe se définit comme l’acquisition de capacités productives et/ou commerciale déjà existantes. Ce qui caractérise la croissance externe, notamment par rapport à la croissance interne, c’est le fait que les capacités de productions acquises par les entreprises qui se développent sont déjà en activité et ne cesse pas de fonctionner. Cette particularité, de la croissance externe permet à l’entreprise d’accélérer son rythme croissance. 25 Y. MORVAN, « Fondements d’économie industrielle », édition économica, 1991, p186. Leila MELBOUCI, « Le modèle des entreprises publiques algériennes, échec ou fin de mission » édition elamel, 2008, p108. 26 27 de Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise I.2.2.2) Les modalités de croissance externe Au plan juridique, il existe quatre types d’opération qui constituent des modalités de la croissance externe : La fusion : se réalise par l’entente entre deux entreprise par dissolution de sociétés existantes et au rassemblement de leurs actifs dans une société nouvelle crée à cet effet ; L’absorption : concerne les entreprises en difficultés ou celle en faillites, mais certaines d’entre elles peuvent n’être ni faillite ni en difficulté. Les raisons de leurs dissolutions se trouvent ailleurs. Fusion-cession : c’est la répartition d’un patrimoine d’une entreprise dissoute entre deux ou plusieurs autres sociétés préexistantes. L’apport partiel d’actif concerne la cession d’une partie des actifs d’une société préexistante à une autre société. I.2.2.3) Les justifications et les avantages de la croissance externe La croissance externe est privilégiée par un bon nombre d’entreprise parce qu’elle permet d’exploiter des synergies qui sont nées du rapprochement des entreprises existantes. Ces synergies peuvent correspondre à des économies des coûts liés à des effets d’échelle ou à l’élimination de double emploi en matière d’affectation des ressources, l’augmentation du pouvoir de marché de l’entreprise ou de son pouvoir de négociation vis-à-vis de son environnement en raison tout simplement d’une grande taille 27. La croissance externe réduirait le coût de croissance pour deux raison. D’une part, elle permet d’acquérir des actifs ayant déjà fonctionné, donc moins cher parce que considérés comme d’occasion. D’autre part, en matière de modalité de paiement, la croissance externe est généralement financée par les actionnaires de la firme absorbée, contre remise d’action ou d’obligation de la société absorbante. Cela ne signifie pas que l’opération est gratuite, car il faudra tôt ou tard verser des droits pécuniaires attachés au titre. La croissance externe permet aussi, de réduire les risques de croissance, dans la mesure où elle procure à la firme acheteuse d’acquérir du matériel qui a fait ses prouve, donc elle est à l’abri des surprises et des déconvenues dans les techniques et les débouchés 27 A. DESREUMAUX, « Structure d’entreprise-analyse et gestion », p386 28 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise commerciaux. Elle permet également à l’entreprise d’augmenter ses parts du marché notamment celle qui procède en rachat de l’un de concurrent. I.2.3) La croissance conjointe : alliances stratégiques Le développement des alliances stratégique ou les stratégies de coopération interfirmes, est l’un des phénomènes essentiel ayant bouleversée l’environnement des entreprises au cours des deux dernières décennies. Ce développement est dû à plusieurs facteurs tel que : l’intensification de la concurrence, l’évolution rapide des technologies, les phénomènes de globalisation, il y a également certains marchés qui sont difficile à pénétrer (des barrières douanières élevés). I.2.3.1) Définition P.DUSSAUGE et B.GARRETTE (1991) définissent les alliances comme étant des associations entre plusieurs entreprises concurrentes, ou potentiellement concurrentes, qui choisissent de mener à bien un projet ou une activité spécifique en coordonnant les compétences, moyens et ressources nécessaires plutôt que : - De se faire concurrence les uns aux autres sur l’activité concernée ; - De fusionner entre elles ou de procéder à des cessions ou acquissions d’activité 28. Le tableau suivant, nous permet de situer les alliances stratégiques par opposition à d’autres types de relations inter-firmes. Tableau N°01 : Les alliances stratégiques Entreprises concernées Forme de Relations Relation Clients/fournisseurs Concurrents Transaction Concurrences Fusions et acquisitions Intégration verticale Concentration du secteur Coopération Partenariat verticaux Alliances stratégiques Définition des alliances stratégiques 28 ème STRATEGOR, « Politique générale de l’entreprise », 3 29 édition, Dunod, 1997, p214. Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise STRATEGOR « Politique générale de l’entreprise » 3eme édition, Ed Dunod (1997), p215 A travers ce tableau, on parle d’alliance stratégique lorsqu’il y a coopération entre entreprise concurrentes. Ces derniers mènent ensemble un projet, une activité, mais tous on restant concurrentiel sur le marché. Cette situation est qualifiée par les économistes de « coopétition ». C’est-à-dire la coexistence de coopération et de compétition. On parle, de partenariat verticale lorsqu’il y a coopération entre client et fournisseur. Les partenariats verticaux associent des entreprises opérant dans deux secteurs successifs au sein d’une même filière de production : les entreprises partenaires sont donc, ou en tout cas pourraient être, fournisseur ou client l’une de l’autre 29. Les partenariats verticaux s’inscrivent dans une problématique classique en stratégie, du « faire ou faire faire ». La littérature économique et stratégique propose une séries d’indicateurs qui nous permettent de choisir entre la fabrication interne d’un composant ou de l’acquérir sur le marché (à l’image de la théorie des coûts de transaction, qu’on va exposer en détail dans le chapitre II). Dans certains cas limites, il est très difficile de prendre cette décision de « faire ou faire faire ». C’est dans ces situations ambiguës que les partenariats verticaux peuvent apparaitre comme une solution appropriée. Les rapports de force qui existe entre les partenaires, et leurs évaluations dans le temps, restent un problème essentiel des partenariats verticaux. I.2.3.2) Les types d’alliances stratégiques GARRETTE et DUSSAUGE distinguent trois types d’alliance stratégique 30 : I.2.3.2.1) Les alliances de Co-intégration Les alliances de Co-intégration unissent des entreprises qui s’associent pour réaliser des économies d’échelles sur un composant ou un stade isolé du processus de production. Ces éléments communs sont ensuite incorporé a des produits qui reste spécifique à chaque entreprise partenaire, et qui sont souvent directement concurrents sur le marché. Les alliances de Co-intégration sont généralement nouées entreprise partenaire de taille comparable. Cela s’explique par l’objectif poursuivi dans le cadre de ses alliances : bénéficier des économies d’échelle. 29 30 GARRETTE & DUSSAUGE, « Les stratégies d’alliance » p.p. 99-110 Ibid. 30 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise I.2.3.2.2) Les alliances de pseudo-concentration Les alliances de pseudo-concentration associent des entreprise qui développent, produisent et commercialisent un produit commun. Les apports de chaque partenaire au projet en termes d’actifs et des compétences sont de nature similaire et l’objectif recherché est un objectif de taille. Mais contrairement aux alliances de Co-intégration, c’est un seul et même produit, commun à tous les alliés, qui est mis sur le marché. Cette situation pourrait déboucher sur une guerre des prix, seul élément qui peut départager les entreprises qui propose des produits identiques. I.2.3.2.3) Les alliances complémentaires Les alliances complémentaires associent des entreprises qui contribuent en projet en collaboration avec des actifs et des compétences. Le cas le plus fréquent, est celui ou l’une des entreprises a développé un produit dont la commercialisation s’effectue grâce aux réseaux de d’autres. Dans l’automobile FORD commercialise aux États-Unis des modèles développés par son allié MAZDA. I.2.3.2) Les avantages et les caractéristiques des alliances Si les entreprises se lance de plus en plus dans ces rapprochement qui pose des problèmes de management délicats. C’est parce que les alliances présente des avantages qui incite les entreprises à les préférer aux formes plus classiques d’organisation industrielle tel que fusion, acquisition, développement interne. Les avantages dont on parle sont liés à la préservation de l’autonomie des entreprises alliées et la réversibilité. La première caractéristique des alliances stratégiques est qu’elles procurent des avantages habituellement obtenus de la concentration. Des entreprises alliées peuvent aussi bénéficier des économies d’échelle, l’effet d’expérience sans aliéner définitivement leurs autonomies stratégiques. Cette première caractéristique permet aux entreprises alliées de préserver leurs identités et leurs cultures internes. La seconde caractéristique des alliances est que, n’étant pas des mariages irrévocable, elles autorisent un certain de réversibilité des décisions stratégique. 31 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Deuxième Section : Stratégie d’intégration verticale L’intégration verticale est une notion qu’est au cœur de la problématique de l’économie industrielle, centrée sur l’existence d’une concurrence efficace. Elle s’inscrit dans le débat sur les sources et les effets du pouvoir de monopole et de ses conséquences en matière de bienêtre. Le thème de l’intégration verticale a suscité une abondante littérature, sans toutefois que l’origine du concept puisse rattacher à un texte fondateur31. II.1) Définition et caractéristiques Jusqu'à la fin des années soixante-dix, l’intégration verticale était définie en terme de coûts de transaction. Elle est d’abord apparue dans la conception coasienne comme la substitution de l’entreprise au marché en tant que mode de coordination de la production, lorsque les couts d’utilisation de marché supérieur à celui d’une transaction réalisée au sein de la firme. Selon M.PORTER, l’intégration verticale comme « la décision d’une firme d’utiliser des transactions interne, d’abord administratif, plutôt que des transactions marchandes pour réaliser ses objectifs économiques ».32 Selon A.CH.MARTINET, l’intégration verticale constitue pour l’entreprise de prendre des positions en amont et/ou en aval de son activité d’origine en lieu et place de ses achats ou ventes antérieurs, à des stades successifs et reliés du flux de fabrication-distribution d’un produit.33 Selon CHANDLER, l’intégration de la production de masse et de la distribution de masse donnait aux industriels la possibilité de réduire leurs coûts et d’augmenter leurs productivités grâce à une gestion plus efficace de la production et de la distribution, ellemême rendue possible par la coordination des flux de produits entre ces deux stades d’activités34. 31 Jean-Marie CHEVALIER, « L’économie industrielle des stratégies d’entreprises », édition Montchrestien, 1995, p141. 32 M. PORTER, « Choix stratégique et concurrence », édition économica, 1990, p327. 33 A.CH. MARTINET, « Stratégie », édition Vuibert, 1982, p180. 34 Alfred D. CHANDLER, « La main visible des managers », édition économica, 1988, p318. 32 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise MORVAN définie l’intégration verticale comme étant « une firme qui tend à faire passer sous son contrôle des activités situées en amont de son processus et / ou des opérations situées en aval de ce même processus». 35 Certains économistes préfèrent estimer l’intégration verticale au niveau productif comme la réunion, dans une même entreprise, de deux activités de production tel que le produit de l’un soit un facteur de production de l’autre. Généralement, l’intégration verticale est présentée comme une politique de « MAKE OR BUY » qui résulte du comportement d’une firme qui choisit de faire elle-même ce qu’elle achetait sur le marché (intégration vers l’amont) et/ou ce qu’elle vendait (intégration vers l’aval) 36. Pour mener à bien toutes ces stratégies d’intégration verticale, l’entreprise possède trois procédures principalement : Croissance interne : il s’agit pour l’entreprise d’ajouter par des investissements neufs, des activités complémentaires à leur activités ; Croissance externe : il s’agit pour l’entreprise d’acquérir son fournisseur ou son distributeur ; Croissance contractuelle : cette procédure est basée sur l’établissement de contrats, liant les firmes entre elles, contrat de sous-traitance, contrat de coopération (en matière de recherche, de commercialisation, etc), contrat de distribution (franchise, concession, etc) : il s’agit d’une quasi-intégration. II.2) Les formes d’intégration II.2.1) Intégration verticale amont On parle d’intégration verticale vers l’amont lorsqu’une entreprise décide d’entrer dans l’activité située en amont de son activité d’origine. En d’autre terme l’entreprise exerce l’activité de son fournisseur et devient son propre fournisseur. Elle peut pour cela acquérir son fournisseur, ou bien installe elle-même une nouvelle unité de production. 35 36 Y. MORVAN, op.cit. p357. Jean-Marie CHEVALIER, op.cit. p141 33 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Selon M.PORTER, l’intégration verticale vers l’amont présente pour l’entreprise deux types d’avantage37. Un savoir possédé en propre : En satisfaisant ses besoins par ses propres moyens, une firme peut éviter de partager les éléments dont elle a la propriété industrielle avec ses fournisseurs, qui ont besoin de ces connaissances pour fabriquer les pièces ou les matières premières qui lui sont nécessaires. Une différenciation : Une intégration vers l’amont peut permettre à une firme de renforcer sa différenciation, encore que la situation soit assez différente de celle d’une intégration vers l’aval. En acquérant la maitrise de la production de facteur de production essentielle, la firme est réellement en mesure de mieux différencier son produit. II.2.2) L’intégration verticale avale On parle d’intégration verticale vers l’aval lorsqu’une entreprise décide d’entrer dans la distribution de son produit final. En d’autre terme, l’entreprise exerce l’activité de son distributeur, donc elle devient son propre distributeur. Elle peut pour cela acquérir son détaillant et donc disposer de son réseau de distribution. Ou bien développer elle-même son propre réseau. L’intégration verticale vers l’aval permet d’éviter les problèmes liés a la contractualisation entre l’entreprise et le distributeur tel que l’incertitude liée à l’investissement spécifique et coûteux. Plus, le volume des investissements consacrés par le distributeur est grand, plus le degré d’incertitude est élevé (incertitude lié au comportement de distribution), plus c’est préférable pour l’entreprise de posséder son propre réseau de distribution. WILLIAMSON définit les « économies de champ » comme étant « les bénéfices que peut réaliser une firme qui produit un bien final en s’intégrant en aval dans la distribution et en vendant son produit en même temps que d’autre produit complémentaire ». Les problèmes inhérents a la contractualisation entre le producteur et le distributeur, ainsi que les économies de champ tel qu’elles sont définit par WILLIAMSON, peuvent constituer une raison (incitation) pour une entreprise à s’intégrer dans la distribution. D’autre raisons et incitations sont exposées dans le chapitre deux. 37 M.PORTER op.cit. pp346, 347 34 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise II.3) Les différentes dimensions de l’intégration L’intégration verticale peut s’analyser selon trois dimensions : II.3.1) L’étendue L’étendue de l’intégration à une largeur et une profondeur. La profondeur est liée au nombre de stades ou la firme est présente sur l’ensemble de la filière de la production. La largeur correspond au nombre d’activités distinctes que l’entreprise assume a chacun des stades. Chaque stade comporte de nombreuses activités élémentaires dont il convient de décider si elles seront ou non assumées par la firme. II.3.2) Le degré d’intégration Le degré constitue la seconde variable de la décision d’intégration. Entre l’externalisation total et la pleine intégration, l’entreprise peut faire recourir a l’intégration partielle. A) Intégration total : La firme pleinement intégrée se procure d’une manière interne l’essentielle des approvisionnements (de la production) relatif a un bien ou a un service particulier 38. La firme adopte cette forme d’intégration quand certains procédés doivent être protégés contre la curiosité des concurrents. Elle est également intéressante lorsque l’articulation des activités fait l’objet de spécification très rigoureuse. Les inconvénients de cette forme d’intégration, l’un touche à la croissance de l’entreprise, l’autre a sa capacité d’innovation et d’adaptation. Pour conserver une situation de pleine intégration, il importe que les capacités de production des activités intégrées cr oissent au même rythme pour éviter l’apparition des déséquilibres coûteux. B) Intégration partielle : Lorsqu’elles ont recourir à l’intégration partielle, les entreprise comptent sur des fournisseurs extérieurs pour une partie de leur approvisionnement. Cette forme d’intégration permet à l’entreprise une pleine utilisation de ses capacités de production et de défausser sur des partenaires extérieur des aléas de la demande, du point de vue de l’information stratégique, l’intégration partielle présente l’avantage de maintenir les courants d’échange et d’information qui disparaissent avec l’intégration complète. 38 Gérard KOEING, « Management stratégique : paradoxes, interactions et apprentissages » édition Nathan, 1996, p269. 35 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise II.3.3) La forme juridique Pour mener a bien la mission qu’elle s’est fixée, l’entreprise va déterminer les activités à réaliser en interne et celle qui va déléguer la réalisation. Dans ce cas, l’entreprise peut recourir à la quasi-intégration. La quasi-intégration : Le terme quasi-intégration, que l’on doit à HOUSSIAUX (1957), signifie que la relation inter-firmes en question ne relève ni du marché, ni d’un processus d’intégration verticale 39. En d’autre terme, la quasi-intégration désigne les solutions alternatives à l’intégration verticale et qui présente des avantages assez similaires : jointe venture, contrat de long terme, licence de brevet, franchise. La quasi-intégration est donc une forme organisationnelle de développement de l’entreprise. Elle ne recourt ni à la croissance interne, ni à la croissance externe, mais s’effectue par une croissance contractuelle. L’entreprise quasi-intégrée étend le périmètre du contrôle économique qu’elle exerce sur ses activités à d’autres, adjacentes aux siennes propres, sans pour autant détenir les droits de propriétés correspondants. Elle évite aussi de supporter les coûts de l’intégration verticale. Selon J.HOUSSIAUX40, la quasi-intégration de par son origine conserve certains caractères de l’intégration directe. D’abord, elle assure la régularité des fournitures pour le client, comme s’il s’agissait d’une firme intégrée. De même, elle permet la stabilité des commandes pour le sous-traitant, comme s’il était un simple atelier pour l’entreprise cliente. Cependant, la quasi-intégration garde des caractères qui l’apparentent au marché. En premier lieu, elle sauvegarde l’indépendance juridique des fournisseurs. En second lieu, des relations de marché subsistent au début de la quasi-intégration : la recherche et le choix des soustraitants s’effectue comme tout achat normal de fourniture et de matériel, par appel d’offre et attribution au moins disant. II.4) Les avantages de la stratégie d’intégration verticale La stratégie d’intégration verticale, comme toutes stratégies d’entreprise (externalisation, diversification, internationalisation, etc.) présente pour l’entreprise qui l’adopte des avantages et des coûts, que l’entreprise doit prendre en compte dans toutes décisions qui concerne l’intégration verticale. 39 Bernard BAUDRY, « Economie de la firme » édition La Découverte, 2003, pp96, 97 J. HOUSSIAUX, « Le concept de « quasi-intégration » et le rôle des sous-traitants dans l’industrie » in : revue économique. Volume 8, N° 2/1957 p222 40 36 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Les avantages de l’intégration verticale est d’abord réalisable, lorsque le volume d’achat du facteur de production que l’entreprise souhaitera fabriquer en interne, soit suffisamment important pour que la firme réalise des économies d’échelle. Sinon, la firme sera confrontée à un dilemme. Soit l’entreprise accepte de ne pas réaliser l’économie d’échelle, et avoir un des avantages au niveau des couts, ou bien elle doit vendre une partie de sa production sur le marché libre. II.4.1) Economie de coûts Dans l’approche la plus courante, la stratégie d’intégration permet à l’entreprise des économies de coûts ; O.WILLIAMSON considère l’intégration comme un moyen qui permet a l’entreprise d’économiser les couts de transaction liées à l’utilisation du marché. Pour MORVAN ces économies reposent sur quatre séries d’avantages 41 : avantage d’échelle, avantages de champ, les avantages de l’adéquation et les avantages de l’internalisation. - Les avantages d’échelle : Les avantages d’échelle naissent de la répartition des charges fixes sur des séries longue de production. L’intérêt de l’intégration est fonction du volume de production et la nature de la relation couts-échelle de production. En générale, les économies d’échelle sont définies comme une diminution de cout unitaire de production dû à l’augmentation de l’échelle de production ou de la taille des unités de production. - Les avantages de champ : Les avantages de champ proviennent de la mise en commun de plusieurs facteurs de production. C'est-à-dire l’input devient commun et entre dans la fabrication de plusieurs produits différents. - Les avantages d’adéquation : Les avantages d’adéquation proviennent d’abord d’une meilleure coordination entre les activités complémentaire d’une firme au sein d’un processus productifs. Précisément l’intégration permet la réduction des goulots d’étranglement et les files d’attente ainsi qu’une réduction des stocks. Ensuite, les avantages d’adéquatio n proviennent également de la suppression de certaines opérations que permet la présence des processus de production dans un même lieu physique. L’exemple le plus cité dans les manuels de gestion est celui de l’industrie sidérurgique, la coulée et le laminage peuvent être effectués 41 Y.MORVAN op.cit. pp364, 365. 37 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise dans un même endroit, et l’entreprise dans ce cas, réalise des économies de transport ainsi que les économies d’énergie puisque l’entreprise n’a pas de réchauffer les lingots. - Les avantages d’internalisation : Une entreprise qui exerce l’activité de son fournisseur, peut économiser les coûts d’information relative aux marchés grâce à la privatisation des relations économiques. Les avantages d’internalisation proviennent également de la stabilité des relations. En effet une entreprise qui intègre ses partenaires économiques (fournisseur et distributeur) peut stabiliser des procédures entre les activités différentes et complémentaires alors qu’une relation commerciale induit une difficulté à planifier à long terme. De la même façon, l’intégration permet de garantir des approvisionnements et les débouchés avec des risques plus faibles d’interruption et de modification des prix. Atteint grâce à l’intégration verticale en créant des barrières à l’entrée en éliminant ou gênant des concurrents potentiels ou actuels. II.4.2) Le pouvoir de négociation L’objectif de l’entreprise est d’avoir une position de domination vis-à-vis des fournisseurs et des clients et non pas l’inverse. Selon M.PORTERR (1982), le pouvoir de négociation des fournisseurs est lié à plusieurs facteurs : - La concentration des fournisseurs : plus leur nombre est faible et leur taille importante, plus leur pouvoir de négociation est grande. - La qualité liée : signifie que la valeur de produit fabriqué (ou du service rendu) par un secteur est fortement déterminée par la qualité de ce qu’est acheté au fournisseur ; celui-ci possède un pouvoir de négociation important vis-à-vis du secteur client. - La différenciation des produits rend la substitution d’un produit à l’autre très difficile et confère un pouvoir de négociation important au fournisseur sur con client. - Le coût de transfert : ce coût se mesure par les dépenses engendrées par un changement de fournisseur. Plus le coût de transfert est élevé, plus le client est fortement lié à son fournisseur actuel, plus le pouvoir de ce dernier est grand. Le pouvoir de négociation des fournisseurs s’exerce sur les prix, la qualité, et les conditions de règlement. L’intégration verticale vers l’amont est l’une des stratégies envisagées par les entreprises pour réduire la pression des fournisseurs. Le pouvoir de 38 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise négociation des clients, est lié également à plusieurs facteurs tels que, le volume de leurs achats, le nombre des fournisseurs, le profit des clients, la part d’un fournisseur dans leurs achats, l’information des clients. L’intégration verticale vers l’aval est l’une des stratégies adopté pas les entreprises pour réduire la pression des clients. La compensation d’un pouvoir de négociation par l’intégration peut non seulement réduire les coûts d’approvisionnement (par intégration verticale amont) ou augmenter les prix perçus (par l’intégration verticale aval) mais aussi permettre à l’entreprise de fonctionner plus efficacement grâce à la suppression des pratiques utilisées pour faire face des fournisseurs et des clients puissants42. II.4.3) L’intégration verticale, comme barrière à l’entrée L’intégration verticale est une barrière à l’entrée puisqu’elle oblige tout entrant potentiel a pénétré simultanément à tous les stades du processus de production pour pouvoir s’imposer. De plus l’intégration invite à une forte mobilisation du capital La théorie des barrières à l’entrée élaborée par J.BAIN (1956). Par la suite un bon nombre d’économiste les aient intégrés dans leurs analyses, et à leurs façons, à l’image M.PORTER. Les barrières à l’entrée sont définit comme étant, l’ensemble des mesures (obstacle) qui rendent l’accès aux nouveaux entrants difficile au marché. J.BAIN distingue trois séries d’obstacles que les firmes en place peuvent ériger pour rendre l’accès difficile aux nouveaux entrant 43 : - Les avantages absolus en coûts : Ils proviennent de la maitrise d’une technique de production résultant d’effort en recherche et développement, de savoir-faire, de l’expérience, de contrat d’approvisionnement préférentiel ou d’accès privilégié aux capitaux. - La différenciation : La différenciation est une barrière à l’entrée dans la mesure ou, pour copier un produit, un concurrent subit des désavantage en terme de coût et / ou de vente du fait de la rente clientèle des firmes établies. 42 43 M.PORTER. op.cit. p334. Jean-Marie CHEVALIER, op.cit p141. 39 Chapitre I : - Les voies et les modes de développement de l’entreprise Les économies d’échelle : Les firmes en place ont atteint des zones où des coûts unitaires sont très faibles. Toute firme désireuse d’entrer dans le secteur va être alors obligée de maitriser dès son installation une fraction plus ou moins négligeable la production. L’intégration verticale représente une barrière à l’entrée pour les entreprises, dans la mesure où elle oblige tout entrant potentiel à pénétrer simultanément à tous les stades du processus de production pour pouvoir s’imposer. L’intégration en tant que barrière à l’entrée permet à l’entreprise de renforcer sa position concurrentielle 44. En effet par la décision de «Faire » que de « Faire-Faire », une entreprise peut obtenir ou accroitre un pouvoir de marché pour être en mesure d’imposer au marché un prix différent de celui qui résulterait de la concurrence pure et parfaite. II.4.4) L’intégration verticale, comme source de différenciation L’intégration verticale procure à l’entreprise une capacité de différenciation accrue soit par un meilleur contrôle des réseaux de distribution, qui aboutisse offrir des services de qualité supérieur, soit par une fabrication à l’intérieur de la firme d’éléments dont celle-ci ait la propriété industrielle qui donneront des caractéristiques unique aux produits vendus. II.4.5) Avantage technologique L’intégration verticale permet à l’entreprise de maitriser les technologies des secteurs amont et aval et qui sont indispensable à la réussite de secteur d’activité d’origine. L’évolution technologique est en effet susceptible de déplacer les lieux stratégiques au long d’une filière. II.4.6) L’entrer dans un secteur de rentabilité plus élevée Si le stade de production pour lequel la firme envisage une intégration verticale a une structure qui offre une rentabilité des investissements supérieurs au coût d’opportunité du capital de la firme, l’intégration est rentable même si elle n’entraine aucune économie par elle-même. Bien évidemment, il faut que la firme décompte dans son calcule de taux de rendement de l’investissement que procure le secteur adjacent, le coût impliqué par le fait d’avoir surmonté des barrières à l’entrée dans le stade de production adjacent. 44 Gérard KOENIG, op.cit, p269. 40 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise II.4.7) Des approvisionnements ou des débouchés garantis L’intégration verticale garantit que la firme sera approvisionnée pendant des périodes tendues ou disposera de débouchés dans les périodes ou la demande globale est faible. Même si l’intégration verticale réduit l’incertitude d’approvisionnement et de la demande, et protéger la firme de fluctuation dans les prix, cela ne signifie pas que les prix de cession interne ne devraient pas refléter les prix du marché. Les produits qui transitent d’une unité à l’autre à l’intérieur de la firme intégrée à des prix de cession interne reflétant les prix du marché, pour s’assurer que chaque unité gère ses affaires convenablement. II.4.8) Le renforcement du positionnement concurrentiel L’intégration verticale permet d’élevé les barrières à l’entrée. Donc l’alourdissement des coûts pour les entrants potentiels. Elle permet également de réduire l’incertitude et stabiliser les jeux concurrentiels. De ce fait, les entreprises intégrées renforcent leur position concurrentielle. II.4.9) L’intégration au service des exigences stratégiques L’intégration octroie à la firme intégrée des avantages concurrentiels en matière de coût, de contrôle de la distribution ou d’approvisionnement. De plus, une firme plus intégrée permet d’accroitre de différentes manières l’efficacité globale du système d’offre 45 : premièrement, il est possible d’améliorer la prestation offerte grâce à une meilleure coordination ; deuxièmes, l’intégration peut s’accompagner d’une certaine exclusivité au bénéfice des membres du système d’offre ; portant, elle sera facteur de distinction ; troisièmement, l’intégration étend l’espace de manœuvre tactique ou stratégique. II.5) Les inconvénients de l’intégration verticale L’intégration verticale ne présente pas que des avantages. S’il en était autrement, toutes les entreprises seraient intégrées. Cette politique se heurte à des problèmes (limites). II.5.1) Le coût à supportes pour surmonter les obstacles à la mobilité L’intégration verticale exige de la firme qu’elle surmonte des obstacles à la mobilité à fin de lutter dans les secteurs d’activité amont ou aval. La firme qui s’intègre peut facilement surmonter certains obstacles à la mobilité telle que l’accès aux circuits de distribution. L’intégration verticale peut craindre le cout qu’implique le fait de surmonter les obstacles dus 45 Gérard KOENIG, op.cit, p389. 41 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise aux avantages de coût que fournissent une technologie possède en propre ou un accès a des sources intéressante de matière première ou les obstacles a la mobilité dus aux économies d’échelle ou les capitaux nécessaire 46. Si la firme achetait un facteur de production sur le marché, le coût de ce facteur est entièrement variable. Lorsque le facteur de production est fabriqué à l’intérieur de la firme, Celle-ci doit supporter des charges fixes nécessaires à sa fabrication. En règle générale, les investissements que l’entreprise doit supporter pour réaliser ce facteur de production lui permet de réduire ses coûts moyens, mais sous la condition que le volume de production soit suffisant pour permettre d’épuiser les économies d’échelle potentielles. Comme les ventes de la firme amont sont commandées par les ventes de la firme aval la fluctuation qui régissent l’un ou l’autre secteur conduisent à des facturations dans l’ensemble de la chaine. L’intégration verticale augmente donc les effets en chaine de fonctionnement et expose ses recettes à des plus grandes fluctuations. II.5.2) Problème liés à l’augmentation de la taille Comme la diversification, l’intégration verticale conduit a l’augmentation de la taille des entreprises, qui tend à alourdir des taches managériales. En d’autres termes, les procédures internes de gestion deviennent lourdes et moins efficace. Le risque de bureaucratisation élevé. Elle entraine également des charges d’organisations. Celle-ci ont tendance à augmenter avec la dimension de la firme47. De plus, une augmentation de la dimension d’une firme exige parfois d’octroi d’avantages de plus en plus importants pour attirer des dirigeants dont beaucoup ont une préférence pour un travail au sein de petites entreprises. II.5.3) Le risque de sclérose Les étapes intermédiaires de la firme intégrée sont largement isolées du marché réel des biens et service qu’elles fabriquent, et privées, de ce fait, des stimuli de la concurrence. Les incitations à être efficace, aussi bien en termes de coûts qu’en termes d’adaptation à l’évolution de l’environnement sont bien faibles parce que les étapes intermédiaires vendent à l’intérieur de la firme (relations captives), au lieu de lutter contre la concurrence pour vendre 46 47 M.PORTER op.cit. p337. eme Gilbert KOENIG, « Les théories de la firme », 2 édition, Economica, 1998, p61. 42 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise leurs produits. Cette situation tend a engendré un certain laxisme, et peut même conduire à commettre des erreurs stratégiques graves 48. II.5.4) Déséquilibre des phases de production Les stades de production verticaux sortent de l’équilibre pour différentes raisons. Le progrès technique concernant un stade de production exige des changements de méthodes qui augmentent réellement sa capacité de production par rapport à celle de l’autre stade. Des changements dans la combinaison et la qualité des produits peuvent influer de manière inégale sur les capacités réelles des différents stades verticaux de production 49 pour réduire ce déséquilibre, on peut retenir le « principe des multiples » 50: - La taille optimale de l’entreprise est composé de plusieurs unités de production différentes est définie par l’unité qui a la plus grande capacité si celle-ci est un multiple entier des autres unités. Supposons trois stade de production A, B, C dont les capacités de production maximales sont de l’ordre de 1, 2, 4. Pour équilibrer le niveau de production, l’entreprise devra atteindre un niveau de production total de 4, ce qui implique de doubler la capacité de production de (B) et de multiplier par 4 le stade (A). - Dans le cas contraire, la taille optimale minimale est définie par le plus petit commun multiple des capacités. Si les stades A, B, C ont une capacité de production optimale respectivement de 1,2 et 5, le plus petit commun multiple sera de 10 (1 x 2 x 5 = 10). Pour équilibrer la chaine de production dans sa globalité, l’entreprise doit doubler sa production dans le stade (C), de multiplier par 5 le stade (B) et par 10 le stade (A). II.5.5) La mise à l’ écart de la recherche et/ou du savoir-faire des fournisseurs ou des clients L’intégration signifie d’habitude qu’une firme doit être prête à développer ses propres capacités technologiques. En s’intégrant, la firme peut se couper du flux technologique de ses fournisseurs ou de ses clients. Cette rupture technologique peut constituer un risque pour la firme, notamment lorsque les fournisseurs ou des clients mènent des recherches massives ou lorsqu’ils ont un savoir-faire particulier, difficile à reprendre. 48 Daniel SOULIE, « Analyse économique et stratégie d’entreprise », édition Edicef, 1992, p187. M.PORTER, op.cit p341. 50 OLIVIER T.B., « Economie d’entreprise, organisation, stratégie et territoire à l’aube de la nouvelle économie » édition économica, 2004, p116. 49 43 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise II.5.6) La diminution de la productivité globale Quand l’intégration a pour effet de rapprocher l’entreprise d’une demande finale diversifiée, elle implique une plus grande diversité des produits, exige d’avantage de flexibilité et susceptible de conduire à une diminution de sa productivité globale menaçant la compétitivité des produits avant l’intégration 51. Actuellement, avec l’évolution des techniques de production, on peut concilier entre les exigences de productivité et de flexibilité. II.5.7) Un risque lié au changement du métier En s’intégrant verticalement, la firme peut être conduite, sans être parfaitement consciente, à changer de métier. Elle risque alors de fonctionner de façon désarticulée car ses structures, ses systèmes de gestion. Sa culture continuera à être adaptée à sa première activité, alors que la seconde réclamerait de profonds changements internes 52. II.5.8) Le retard à l’innovation et au changement technologique Dans un environnement caractérisé par la rapidité du changement technologique, l’intégration verticale ralentie l’adaptation de l’entreprise au rythme des innovations et à la remise en cause des standards technologiques, dans la mesure où elle conduit presque systématiquement à privilégier des solutions disponibles en interne. II.5.9) L’intégration verticale implique une plus grande rigidité L’entreprise la plus intégrée, possède un niveau de charges fixe plus élevé. Elle possède peu de flexibilité opérationnelle. En plus, l’intégration verticale appelle généralement d’important besoins en capitaux dont le coût d’opportunité doit être examiné 53. II.6) L’intégration et le développement de « Stratégie verticale » Une entreprise intégrée verticalement peut développer des stratégies a l’encontre des entreprises concurrentes non intégrée verticalement. Parmi les nombreuses stratégies que peuvent mener ces firmes dominantes pratiquant une intégration des activités, on en citera : 51 Jean –Claude TARONDEAU, P 63 A. CH.MARTINET, Op.cit, p181. 53 Ibid. 52 44 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise II.6.1) Politique de squeeze (ou de tenaille) La politique de tenaille (squeeze) résulte de l’obligation que peuvent avoir des entreprises non intégrées verticalement de s’approvisionner auprès de concurrent intégrés verticalement, ou de leurs vendre leur production. Les firmes intégrées verticalement disposent de ce fait, de divers moyens de pression efficace mais souvent illicites, pour éliminer les firmes non intégrées verticalement, ou réduire leurs degrés de liberté en matière de politique de concurrence : - La première modalité consiste à limiter les quantités ou la qualité des produits intermédiaires vendues aux entreprises non intégrées, voire à refuser d’approvisionner ces dernières. Cette modalité peut s’avérer efficace sur le plan économique mais elle est considérée comme étant anticoncurrentielle ; - Une autre modalité, aussi efficace que la précédente, mais plus discrète, est de jouer sur les prix de cession. Il s’agit de la politique de squeeze ou politique de tenaille. Un exemple peut éclairer cette politique de squeeze, une entreprise (A) est coincée (Squeezed) quand un de ses concurrents (B) détient un pouvoir de monopole en amont, lui permettant de surfacturer un input essentiel, ou même de refuser de le livrer à (A). Pour éviter ce genre de comportement, l’entreprise (A) est incitée à s’intégrer verticalement. Il est important de souligner que le raisonnement présenté dans le cas d’un monopole s’étend sans difficulté, dans la réalité, aux situations d’oligopole, le pouvoir des firmes intégrées sur celles qui ne le sont pas et de même nature. 54 II.6.2) La politique de discrimination par le prix La discrimination est le fait de vendre un même produit à des prix différents à des acheteurs différents, en fonction de l’intensité de leurs demandes : les acheteurs à faible élasticité-prix subiront des prix plus élevés que ceux qui ont une forte élasticité. Si une firme dominante (A) qui est située en amont par exemple, désire fournir deux firme (B et C) située en aval, en pratiquant une différenciation entre les prix de fourniture ; cette pratique est rendu possible par le fait que les élasticités des demandes aux firmes B et C sont différentes (Ec > Eb). L’entreprise (C) achète donc à bas prix et elle peut tenter de revendre ses fourniture à l’entreprise (B), en lui proposant de meilleur conditions que 54 Daniel SOULIE, op.cit. p181. 45 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise l’entreprise (A). L’entreprise dominante (A) verrait sa politique de discrimination échouée. Elle a tout intérêt a intègre l’entreprise (C) en son sein. II.6.3) La prévention de substitution d’input La substitution d’input se produit dans le cas d’une firme qui utilise des facteurs provenant de firme amont qui sont les unes concurrentielles et les autres des monopoles. Les facteurs provenant des premières sont vendus sans marge, et correspondent au vrai cout de la ressource ; les facteurs provenant du deuxième groupe de firme sont vendus avec une marge et s’écartent du cout de la ressource en question. La firme aval qui utilise ces facteurs aura donc tendance à utiliser une quantité excessive des facteurs en provenance des secteurs concurrentiels et trop peu de facteurs en provenance des monopoles. Le monopole amont (ou l’un des monopoles s’il y en a plusieurs) peut quant à lui être conscient de l’insuffisance de ces débouchés, et décider de racheter la firme aval ; dans ce cas, le facteur transitant entre les deux firmes serait vendu sans marge, puisque ce serait à l’intérieur d’une seule firme, et le monopole vendrait une quantité plus importante. II.7) Les restrictions verticales On appelle restriction verticales les contraintes qu’une entreprise située à une étape de la chaine de production impose à des firmes localisées à d’autres niveaux, limitant ainsi leur liberté de comportement 55. Dans la majorité des cas, ces relations s’établissent à l’interface entre la production et la distribution. Elles prennent des formes diverses : contrat de franchise56 ou de concession, contrat de distribution exclusives, prix de revente imposé, obligation d’acheter simultanément plusieurs produits liés. Dans le cas où un produit ou un service différenciée est vendu sous un nom de marque appartenant au producteur, il devient possible que le comportement d’un distributeur nuise a la réputation de la marque et l’activité des autres revendeurs. D’un point de vue théorique, l’origine du problème se trouve dans les difficultés empiriques et légales rencontrées par les producteurs pour connaitre et contrôler le comportement de revendeurs indépendants. Le contrat de vente classique implique, en effet, un transfert de propriété57. Le producteur ne dispose d’aucun droit de regard sur ce que fait le distributeur des biens ou services qu’il a 55 Daniel SOULIE, op.cit, p189. Il existe les franchises de production et les franchises de vente, alors les concessions sont toujours de vente. 57 Daniel SOULIE, op.cit., p185. 56 46 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise achetés. Il en résulte des dysfonctionnements du marché que les restrictions verticales permettent de surmonter. Dans cette analyse, nous présenterons les restrictions verticales présentes : Le prix de revente imposé : des prix de revente imposés consistent, pour le producteur à fixer le prix de vente au détail de son produit ou, selon les cas, un plafond ou un plancher a ce prix ; Les contrats de franchise : le contrat de franchise confère le droit d’utiliser un nom de marque. Le comportement des titulaires de ce droit peut ainsi être à l’ origine d’externalité qui concernera le propriétaire du nom. Il est donc normal que ce dernier désir conserver le pouvoir de contrôler que l’on ne porte pas atteinte à la réputation de sa marque. Il lui faut, pour cela, disposer d’un droit de regard sur les comportements de ses clients et la possibilité de les sanctionner. Donc, les relations entre franchiseur et le franchisé sont particulière, puisque la liberté du second est limitée en matière de gestion ; Arrangement territoriaux : la firme peut obliger les firmes en aval de ne distribuer le produit qu’au sein d’arrangement a pour objet d’éliminer tout arbitrage de la part des consommateurs et de réduire ainsi la concurrence intra-marques qui conduit inéluctablement a une baisse du prix de vente final ; Concessions exclusives : la firme peut obliger les firmes en aval de distribuer uniquement les produits de la marque. L’objet de ces concessions exclusives est naturellement d’empêcher la concurrence intra-marque, mais également de contrôler la qualité du service après-vente58 : - Le distributeur peut être obligé de vendre toutes les gammes de l’entreprise plutôt qu’une sélection limitée ; - Certains contrats peuvent exiger que le distributeur revendre le bien dans un intervalle de prix, dont le maximum et le minimum sont fixés par l’entreprise. 58 Karine CHAPELLE, « Economie industrielle », édition Vuibert pp102, 103 47 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise Conclusion du chapitre I Au cours de son développement, l’entreprise est confrontée a des alternatives stratégiques majeures, ou bien elle décide de se diversifier et d’intervenir dans plusieurs activités ou bien elle choisit d’être présente que dans une seule activité. Dans le premier cas, l’entreprise opte pour la variété et doit repartir ses ressources entre plusieurs activités. Dans le second cas, l’entreprise choisit la voie de la spécialisation. Toutes les ressources de l’entreprise alors concentrées sur une seule activité afin d’y de construire une position concurrentielle plus forte. L’entreprise n’est pas seulement confrontée aux choix entre la diversification et spécialisation. Elle doit également déterminer son champs d’action au sein de la filière économique, ou bien elle décide de s’intégrée verticalement ou bien elle décide d’externaliser certains fonction de chaine de valeur. Il y a également une autre stratégie d’internationalisation qui consiste pour l’entreprise d’exporter, implanter des filiales à l’étranger. Une entreprise, lorsqu’elle suit une logique de croissance doit décider de son mode de développement, c'est-à-dire des moyens nécessaires pour se développer sur ses marchés. On distingue généralement trois modes de développement : - Croissance interne : la création par l’entreprise de nouvelle unités de production, commercial avec ses propre ressources ; - Croissance externe : il s’agit pour l’entreprise d’acquérir des entreprises déjà existantes ; - Croissance conjointe (les alliances) : les alliances sont des collaborations entre des entreprises parfois concurrentes visant à partager certaines de leurs ressources et de leur compétence afin de partager un projet commun. On distingue trois types d’alliances : les alliances additives, les alliances d’intégration conjointe et les alliances complémentaires. La stratégie d’intégration verticale consiste pour l’entreprise d’entrer dans de nouvelles activités situées en amont ou en aval de son activité d’origine. On distingue deux types d’intégration : L’intégration verticale amont ou l’entreprise devient son propre fournisseur et l’intégration verticale aval ou l’entreprise devient son propre distributeur. 48 Chapitre I : Les voies et les modes de développement de l’entreprise La stratégie d’intégration verticale présente des avantages pour les entreprises : les économies de coût, un facteur clé de succès qui est à l’origine de réduction des coûts et différenciation des produits, sécurités des approvisionnements et des débouchés etc. Elle présente également des inconvénients pour l’entreprise : le retard à l’innovation et au changement technique, risque de sclérose, complexité managériale, etc. les stratégies verticale pratiqué par des firmes intégrées verticalement sont : la politique de discrimination par les prix, la politique de tenaille (squeeze) et la substitution d’input. La forme alternative à l’intégration verticale la plus connus, c’est la quasi-intégration : joint-venture, licence de brevet, franchise, etc. Elle est réalisable à travers la croissance contractuelle. 49 Deuxième Chapitre Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Introduction de chapitre II De manière très fréquente, les dirigeants des firmes sont confrontés aux choix suivants : Faut-il se procurer les biens (produits intermédiaires, composants) à l’extérieur de la firme, donc auprès des fournisseurs, ou bien au contraire faut-il les produire dans la firme ? La réponse de l’approche contractuelle a cette question, nous ramène aux difficultés contractuelles entre les fournisseurs et les clients. C’est le cas de R.COASE et O.WILLIAMSON qui expliquent le recours à la firme (s’intégrer verticalement) par les défaillances du marché. La théorie évolutionniste apporte également des éclaircissements à cette question liée au frontière de la firme. Cette question d’intégration verticale trouve aussi des explications dans des raisons divers tel que : le cycle de vie d’un produit de STIGLER (1951), l’économie technologique, l’influence de la structure concurrentielle (M.PORTER). L’objectif de ce chapitre consiste à présenter dans la première section les différents déterminants de l’intégration. Dans la deuxième section l’apport des théories de la firme a la stratégie d’intégration verticale, en l’occurrence la théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste. 51 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Première Section : Les différents déterminants de l’intégration I.1) Économie technologique Dans un premier temps, une entreprise peut décider d’externaliser une activité de production afin de profiter de réduction de coûts de production (ou d’économie technologique), issues d’économie d’échelle. Ainsi, pour une activité particulière, une entreprise peut avoir avantage à s’intégrer verticalement afin de profiter du fait qu’elle atteint ou dépasse la taille minimum d’efficience requise (TME), ou encore cette activité implique des complémentarités technologique avec le reste de son processus de production. A l’inverse, l’externalisation peut représenter une alternative intéressante pour une entreprise qui n’atteint pas ce niveau d’efficience, puisqu’elle permet aux fournisseurs d’attendre cette taille critique en se spécialisant. I.2) L’environnement économique et sectoriel des firmes Le besoin d’intégration verticale peut dépendre de l’évolution du secteur de l’entreprise et de la situation macroéconomique : I.2.1) Cycle de vie de l’industrie et manœuvre d’intégration-désintégration verticale La spécialisation des entreprises permet généralement des économies des coûts, fruit de l’apprentissage, de l’innovation et des économies d’échelle. Cela était connu d’ADAM SMITH (Livre 1de la richesse des nations). STIGLER (1951) a tiré, en relation avec le théorème d’ADAM SMITH, sa théorie du cycle de vie de l’intégration verticale 1. STIGLER a montré que les industries naissantes, les firmes étaient plutôt intégrées car le volume de production était trop faible pour que survivent des firmes spécialisées dans chaque stade de production. En d’autre terme, la demande pour certains services spécialisés ou composant est relativement faible, ce qui ne justifie pas l’émergence d’une firme spécialisée. Au fur et à mesure que l’industrie croit, la demande dérivée pour ses intrants augmente et un spécialiste apparaît, qui exploite des économies d’échelle, il peut y avoir « Désintégration ». Dans sa phase de déclin, l’industrie se contracte et les entreprises survivantes reprennent progressivement contrôle de la production de leurs intrants (il y a une 1 Jean-Marie CHEVALIER, Op.cit, p143 52 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale nouvelle tendance à l’intégration) tandis que les fournisseurs spécialisés voient leur marché se désintégrer. I.2.1) Rôle de l’environnement économique L’évolution de l’intégration verticale dépend également de la situation économique d’un pays2 : - En période de croissance : les firmes ont peu de difficulté à vendre néanmoins, elles peuvent avoir des problèmes pour trouver les facteurs de production indispensables (travail, capital, matières premières, dépenses énergétiques….) à la production de quantités nécessaires de biens. Afin de ne pas être rationnées aux niveaux de certaines consommations intermédiaires comme les matières premières, certaines entreprises peuvent être tentées d’intégrer les entreprises amont. - En période de récession : les firmes ont plus de difficulté à vendre leur bien final. En revanche, elles sont moins contraintes au niveau des inputs (facteurs de production) ce qui peut réduire leur incitation à l’intégration. I.3) L’influence de la structure concurrentielle : Analyse de M.PORTER L’objectif de l’entreprise est d’avoir une position de domination vis-à-vis des fournisseurs et des clients et non pas l’inverse. Selon M.PORTER (1982), le pouvoir de négociation des fournisseurs est lié à plusieurs facteurs : - La qualité liée : signifie que la valeur du produit fabriqué (ou service rendu) par un secteur est fortement déterminée par la qualité de ce qui est acheté au fournisseur ; celui-ci possède alors vis-à-vis du secteur client un pouvoir de négociation important ; - La différenciation des produits : la différenciation des produits rend la substitution d’un produit à l’autre très difficile et confère un pouvoir au fournisseur sur son client. En revanche, lorsque les produits sont banalisés, le pouvoir de marché du fournisseur est beaucoup plus faible ; - Le coût de transfert : le coût de transfert est une résultante de la qualité liée et la différentiation des produits. Il signifie les dépenses engendrées par un changement de 2 Karine CHAPELLE, Op.cit, p96. 53 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale fournisseur. Plus le coût de transfert est élevé, plus le client est lié à son fournisseur actuel et plus le pouvoir de ce dernier est grand ; - La concentration des fournisseurs : le rapport de force entre fournisseur et client dépend de leur concentration relative. Ceux d’entre eux qui sont les plus concentrés bénéficient d’une position favorable. Un secteur est concentré lorsque les trois ou quatre premières entreprises du secteur détiennent la majorité des parts des marchés. Un secteur est fragmenté ou atomisé quand il réunit une multitude d’acteurs de faible poids 3. Une concentration plus grande des fournisseurs confère à ces derniers un pouvoir de négociation élevé. Selon M.PORTER, plus les fournisseurs sont concentrés, plus leurs pouvoir de négociation est élevé et plus l’entreprise est inciter à faire elle-même pour contourner cette force concurrentielle 4. Il ya lieu de noter que le pouvoir de négociation des fournisseurs s’exerce sur les prix, les services et les conditions de règlement. Notre objectif de recherche est lié au déterminant de l’intégration verticale amont. Donc, nous avons résumé brièvement les facteurs à l’ origine du pouvoir de négociation des distributeurs : - La concentration des distributeurs : plus le nombre de distributeur est réduit et leur taille est grande, plus leurs pouvoir de négociation est élevé ; - La constitution des contrats : par exemple des contrats d’exclusivité d’approvisionnement. Le pouvoir de négociation des distributeurs s’exerce sur les prix, les services et les conditions de règlements. Les stratégies envisagées par l’entreprise pour contourner le pouvoir de négociation des distributeurs sont : Diversifier ses débouchées ; L’intégration verticale avale. I.4) L’intégration comme réponse comportementale Le choix de l’intégration verticale peut également correspondre à une réponse comportementale des firmes. En effet, par la décision de « Faire » plutôt que de « FaireFaire », une entreprise peut chercher à obtenir ou accroitre un pouvoir de marché pour être en 3 4 Fréderic LEROY, Op.cit, p12. M. PORTER, Op.cit, p30. 54 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale mesure d’imposer au marché un prix différent de celui de la concurrence pure et parfaite. Cet objectif est atteint grâce à l’intégration verticale en créant des barrières à l’entrée et en éliminant ou gênant des concurrents potentiels ou actuels. Création des barrières à l’entrée : l’intégration verticale constitue une barrière à l’entrée dans la mesure où elle oblige tout entrant potentiel à pénétrer simultanément a tous les stades du processus de production pour pouvoir s’imposer. De plus, l’intégration invite à une forte mobilisation du capital et donc l’augmentation des coûts des nouveaux entrants. En effet, l’intégration octroie a la firme intégrée des avantages concurrentiels en matière de coût, de contrôle de la distribution ou de l’approvisionnement. Limitation de la concurrence actuelle : l’obligation que peuvent avoir des entreprises localisées a un seul stade de la production de s’approvisionner auprès d’un concurrent intégré verticalement, ou de leur vendre leur production. Les firmes intégrées disposent de ce fait, de divers moyens de pression sur leurs concurrents qui ne le sont pas. On peut citer : - La première modalité consiste à limiter les quantités ou la qualité des produits intermédiaires vendus aux entreprises indépendante, voir refuser d’approvisionner ces dernières5. Cette modalité peut s’avérer d’une grande efficacité économique, mais elle présente le double inconvénient d’être considéré comme étant anticoncurrentielle, et surtout, de pouvoir, le plus souvent, être prouvée en justice ; - Une autre modalité, aussi efficace, mais plus discrète, est de jouer sur les prix de cession. Il s’agit de la politique de tenaille, ou politique de squeeze. C'est-à-dire l’entreprise intégrée qui détient un pouvoir de monopole amont, peut sur facturer un input pour l’entreprise non-intégrée verticalement afin de laminer son profit ; - La discrimination par les prix, comme moyen de pression, consiste pour l’entreprise intégrée de vendre un même produit (INPUT) à des prix différents a des acheteurs différents, en fonction généralement de l’intensité de leur demande. L’entreprise non-intégré est évidement incitée, soit à acheter le monopole amont, soit à produire elle-même ce bien intermédiaire pour éviter ces divers moyen de pression exercée par le monopole amont. 5 Daniel SOULIE, Op.cit, p178. 55 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale I.5) L’amélioration de la qualité des produits et services L’amélioration de la qualité des produits et services constitue à la fois un avantage et un déterminant pour les entreprises qui cherchent à s’intégrer verticalement. L’investissement dans l’amont de la chaine de valeur assure aux entreprises un meilleur contrôle de la qualité. Cette dernière est valorisée par les consommateurs, ce qui permet de pratiquer les prix les plus élevés que la concurrence. Une meilleure qualité, rendue possible par l’intégration verticale, peut ainsi devenir une source d’avantage concurrentiel. 56 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Deuxième section : L’apport des théories de la firme a la stratégie d’intégration verticale II.1) L’apport de la théorie des coûts de transaction La théorie économique de la firme connait un destin curieux (1) : ADAM SMITH dans son ouvrage « la rechasse des nations » a développé une analyse de la division du travail au sein de la manufacture d’épingles et donne donc implicitement une justification à l’existence de la firme, aux fonctions qu’elle remplit comme seule institution capable d’assurer la division du travail. Ce genre d’écrit disparait ensuite totalement jusqu’à l’apparition de l’article de R.COASE en 1937, et qui donne une nouvelle justification a l’existence des firmes, en opposant leurs rôle à celui du marché. Trente-huit ans plus tard O.WILLIAMSON, chef de fil du courant dit néo- institutionnel va approfondir la problématique initiée par R.COASE sur l’existence de la firme en s’appuyant sur le concept des coûts de transaction, coût issu généralement de négociation, de rédaction et de contrôle de tout contrat. WILLAMSON a élaboré sa théorie « Economie des coûts de transaction » pour résoudre la question du degré d’intégration verticale des firmes du faite que les réponses apportées jusque-là seraient très insuffisantes6 : que ce soit la théorie de BAIN en terme d’interdépendance technologique, celle de STIGLER basée sur le cycle de vie des produits, celle de CARLTON, BLAIR et KESERMAN, théoriciens qui mettent l’accent sur l’aversion au risque des firmes quant à la prise en charge des variations de la demande, ou celle de CHANDLER, qui privilégie le facteur sécurité des sources d’approvisionnement. II.1.1) L’approche de R.COASE Dans son article de (1937), R.COASE cherche à expliquer l’existence de cette institution particulière qu’il s’appelle firme, définit comme « un système de relation entre acteurs économiques qui est nécessaire quand l’allocation des ressource dépend d’un entrepreneur7. Par entrepreneur, il entend la ou les personnes qui, dans un système concurrentiel, prennent la place du mécanisme des prix dans la direction des ressources. La démarche de R.COASE et de WILLIAMSON parte d’une comparaison des coûts de fonctionnement des modes alternatifs des transactions. Dans le monde réel, les acteurs ont 6 Hubert GABRIE, « La théorie Williamsonienne de l’intégration verticale n’est pas vérifiée empiriquement », in revue économique. Volume 52, N°5/2001, p1017. 7 Bertrand QUELLIN, « Les frontière de la firme » édition économica, 2002, p35. 57 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale le choix entre deux grands modes de coordination, le marché et la firme. Le marché est un mode de coordination décentralisé reposant sur un mécanisme de prix, la firme est un mode de coordination centralisé reposant sur l’autorité. 8 II.1.1.1) La raison d’être de l’entreprise : les coûts du marché Dans son article de 1937, COASE explique l’apparition et l’existence de la firme par des coûts d’utilisation du marché. En effet, selon cet auteur, le fonctionnement du marché implique des coûts que la forme entreprise permet de réduire en formant une organisation et en accordant à une autorité le droit de diriger les ressources, certains de ces coûts peuvent être évités9. Les coûts impliqués par le recours au mécanisme des prix sont en nombre de trois(5) : - Le premier, le plus évident, est le coût lié à la recherche de l’information : il faut découvrir quel sont les prix pertinent et donc procéder à une exploration du marché pour trouver une contrepartie ; - Le deuxième est d’une autre nature : il s’agit du coût du contrat. Chaque opération d’achat et de vente peut être analysée comme la négociation puis la conclusion d’un contrat, avec les coûts associés à ces phases de transaction : la recherche du partenaire, négociation des conditions du contrat, puis résolution des désaccords éventuels liés a l’exécution du contrat ; - Le troisième coût découle de surveillance et du contrôle, c'est-à-dire, une fois le contrat conclu, il faut s’assurer de son respect. II.1.1.2) La répartition des transactions entre le marché et l’entreprise. Le recours au marché implique pour l’entreprise des coûts. Mais, l’utilisation de la firme est elle-même coûteuse : plus l’entreprise est grande, complexe, plus il est difficile de coordonner efficacement, par l’autorité, les activités. Pour Coase, il existe un seuil maximum que ne doit pas franchir la taille des unités de production, parce que le nombre des transactions qu’elle peuvent intégrer avec efficacité est limité, et de ce fait il subsistera des transactions régies par le mécanisme des prix 10. 8 Olivier BOUBA OLGA, Op.cit, p68. Hubert GABRIE & Jean-Louis JACQUIER « La théorie moderne de l’entreprise », édition économica, 1978, p70. 10 Ibid, p73. 9 58 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Le choix entre le marché et firme dépendra donc finalement de la comparaison entre les coûts d’utilisation du marché et les coûts d’organisation interne. On distingue trois situations : - Quand les coûts d’organisation interne excédent les coûts d’utilisation du marché, le marché est préférable. - Quand les coûts d’utilisation du marché excédent les coûts d’organisation de la transaction, la firme (l’internalisation) est préférable. - La situation où l’organisation interne a le même coût que le marché. Il ya indifférence entre le marché et la firme. II.1.2) Théorie des coûts de transaction La Théorie des coûts de transaction est une théorie pluridisciplinaire, dans la mesure où O. WILLIAMSON a emprunté et inspiré des concepts, de trois disciplines principalement 11 : Economie : WILLIAMSON s’inspire de deux écoles économiques ; le courant institutionnaliste représenté par J.COMMONS pour qui la transaction est l’unité d’analyse économique fondamentale et un courant qui regroupe des travaux sur l’imperfection du marché. Droit : par rapport au rôle accordé par WILLIAMSON au contrat et a l’analyse économique de droit. Sociologie : de la sociologie des organisations WHLLIAMSON emprunte le principe de rationalité limitée de H.SIMON. WILLIAMSON se distingue des approches néo-classiques, en tout premier lieu par ses hypothèses sur le comportement des agents économiques (la rationalité limitée et l’opportunisme). Elle marque également une forme de rupture avec la doctrine économique néo-classique et s’insère dans un courant de « renouvellement de la micro-économique par 11 e Gérard KOENIG « De nouvelles théorie pour gérer l’entreprise du XXI siècle», édition économica, 1999, pp146, 147 59 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale une analyse fine des comportements individuels et les interactions entre ces comportements »12 L’économie des coûts de transaction s’est imposée depuis 1975 comme théorie à large spectre qui permet aux gestionnaires de se retrouver sur les questions classiques de l’intégration verticale, du processus d’internationalisation, ou encore de la structure financière optimale. II.1.2.1) La démarche de la théorie des coûts de transaction L’économie des coûts de transaction s’intéresse à des choix organisationnels alternatifs. Les formes polaires sont 13 : 1- Le marché avec son système des prix et sa connaissance des qualités ; 2- La firme ou -Hiérarchie- qui recourt à des règles administratives et bureaucratiques. Il faut y ajouter les formes hybrides (franchise, contrats de long terme, coopérations, alliances, joint-ventures) et les administrations (gouvernances que gèrent l’Etat, les collectivités locales, les organisations à but non lucratif). La première forme polaire -le marché- suppose un système décisionnel parfaitement décentralisé. De nombreux décideurs se coordonnent par l’information fournie par les prix sur un marché. La seconde est un système centralisé : un pouvoir de décision unique organisé par des règles formelles et des mécanismes de contrôle et d’incitation. Le principe d’autorité (Fiat) en organise le fonctionnement. Entre ces deux pôles existe une multitude de formes intermédiaires ou dites hybride. Pour l’économie des coûts de transaction, les différents modes de gouvernance diffère par leurs attributs comme la spécificité des actifs, l’incertitude liée à la transaction et la fréquence de la transaction. La démarche de l’économie des coûts de transaction porte sur une évaluation et une comparaison de la valeur de ces attributs de la transaction. Elle est donc comparative. Elle est également discrète, car elle recourt à la comparaison terme à terme de la valeur de chacun de ces attributs. WILLIAMSON souligne que la démarche repose sur l’analyse des choix pertinents parmi les formes d’organisations possible 12 B. CORIAT & O.WEINSTEIN « De nouvelle théorie pour gérer l’entreprise », édition librairie générale française, 1995, p71 13 Bertrand QUELLIN, op.cit. p20 60 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale II.1.2.2) Transaction comme unité d’analyse O. WILLIAMSON retient la « transaction » comme l’unité d’analyse. La transaction est définit comme « un transfert de biens ou service d’un agent économique à un autre ainsi que les droits de propriétés associés 14». O.WILLIAMSON entend par transaction aussi bien une relation contractuelle classique d’achat-vente entre deux entités productives indépendantes (deux firmes) que le simple transfert d’un produit intermédiaire entre deux ateliers de production d’une même entreprise, transfert qui ne donne lieu à aucune distribution de revenu15. L’objet d’analyse n’est donc pas le volume de production d’une entreprise ni le prix de vente de l’unité produite. Ce sont les catégories familières de l’économie néo-classique et de l’économie industrielle. L’économie des coûts de transaction s’intéresse au contraire à la question de l’organisation d’une transaction donnée. II.1.3) Coûts de transaction K.J.ARROW est le premier auteur à utiliser l’expression coût de transaction qu’il désigne comme « les coûts de fonctionnement du système économique ». Plus de trente ans plus tard, devient et s’imposera au cœur du paradigme néo-institutionnaliste. R. COASE dans son article de 1937, assimile le coût de transaction au coût de l’organisation de la production à travers le mécanisme des prix. Sa composante essentielle est l’information (la recherche du prix adéquat sur un marché). Le coût d’utilisation du marché s’alimente également de l’activité de négociation, et de conclusion de contrats séparés pour chaque transaction. La théorie des coûts de transaction est comme son nom l’indique. Les coûts associés aux transactions constituent l’objet d’analyse de ce courant. WILLIAMSON les interprètes comme des coûts attachés à la contractualisation 16. WILLIAMSON distingue les coûts de transaction ex-ante (avant la signature du contrat), et les coûts de transaction ex-post : Les coûts de transaction ex-ante : Les coûts correspondent à la période de prospection, de négociation et d’établissement du futur contrat qui implique des coûts liés : - à la recherche de futurs partenaires ; 14 Bertrand QUELLIN, op.cit. p18 Gérard KOENIG(1999), op.cit, pp 148, 149 16 Bertrand QUELLIN, op.cit. P18 15 61 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale - aux études de système juridique, du risque pays ; - à la négociation : frais de déplacement, de traduction, d’expert, etc ; - à la mise en place d’avant-projet ; - à la sauvegarder d’un accord éventuel précédent ; - à la rédaction du contrat. Les coûts de transaction Ex-post : Les coûts de négociation Ex-post correspondent aux coûts d’administration, de surveillance et de contrôle mis en place par les co-contractants afin de veiller au respect des clauses contractuelles. On trouve notamment les coûts engendrés par : - L’application de clauses contractuelles inadaptées faisant dériver le contrat de son but initiale ; - Les coûts de marchandage et de négociation découlant des corrections ; - Des erreurs ou omission contenues dans les clauses contractuelles ; - Par le retrait d’un des co-contractants ; - Les coûts d’opportunité occasionnées par l’immobilisme d’actifs destinés à garantir le respect par les deux parties des clauses contractuelles et les coûts d’engagement, c'est-à-dire, les coûts liées aux paiement des pénalités en cas de rupture contractuelle. On peut synthétiser la somme des coûts de transaction sur le schéma suivant : 62 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Schéma N°02 : La décomposition des coûts de transaction. Mécanisme de détermination de la transaction Coûts de négociation du contrat Coûts ex ante Coûts de négociation du contrat Définition, vérification et authentification des garanties + Mécanisme de pilotage de la transaction Coûts de mauvaise adaptation du contrat Coûts ex ante Coûts de la négociation du contrat Coûts du suivi et de la surveillance du contrat + Mécanisme de sortie de la transaction Coûts de rupture du contrat = Somme des Coûts de transaction Source : Bertrand QUELLIN « Les frontière de la firme » édition Economica p19 WILLIAMSON interprète les coûts de transaction comme étant, des coûts liés à la contractualisation. En ce sens, l’économie des coûts de transaction propose une démarche comparative des coûts engendrés par tel ou tel mode d’organisation comme le marché, l’intégration verticale, l’alliance ou la bureaucratie, adopté par l’acteur pour gérer ses relations économique. L’estimation des coûts de transaction est donc une étape essentielle dans l’opérationnalisation de la théorie. II.1.4) Les facteurs d’influence sur les coûts de transaction Les facteurs à l’origine des coûts de transaction sont liés d’une part aux comportements des agents et d’autre part aux caractéristiques (attributs) des transactions. WILLIAMSON considère que les individus agissent en rationalité limitée et sont foncièrement opportuniste. Parallèlement, les attributs des transactions qui sont la spécificité 63 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale des actifs, l’incertitude est la fréquence des transactions qui influencent sur les coûts de transaction17. II.1.4.1) Les hypothèses comportementales La rationalité limitée et l’opportunisme sont deux hypothèses propres à la théorie des coûts de transaction : 1- La rationalité limitée WILLIAMSON, reprend l’hypothèse de rationalité limitée des agents de H.SIMON, selon laquelle, les agents ont des capacités cognitives limite, ils ne peuvent pas prévoir tous les événements susceptibles de se produire dans le futur. En d’autre terme les agents ont des capacités physiques restreintes pour recevoir, emmagasiner, traiter l’information riche et complexe. Conséquence directe de la rationalité limitée est l’impossibilité pour les agents de conclure des contrats dits complets, c'est-à-dire des contrats qui ne laissent aucune place au hasard et a la surprise car ils recensent tous les événements futurs18. L’incomplétude des contrats peut entrainer la nécessiter de renégociation, elle laisse une marge de manœuvre aux parties, elle va ouvrir la voie aux comportements opportunistes19. 2- Opportunisme Pour WILLIAMSON, l’opportunisme est le facteur explicatif principal des coûts de transaction. L’opportunisme est définit comme étant, la volonté des individus d’agir dans leurs propre intérêt en trompant éventuellement autrui d’une façon volontaire. Cet auteur distingue l’opportunisme ex-ante en cachant des informations ou des intentions, et l’opportunisme ex-post en profitant des éléments non-écrit du contrat ou de la situation interne a l’entreprise pour tirer avantage d’événements imprévus20. Globalement, l’opportunisme engendre deux types de problèmes. L’opportunisme exante débouche sur le problème de sélection adverse : l’individu, n’ayant pas toute 17 Olivier BOUBA OLGA op.cit.p72. Bernard BOUDRY, Op.cit, p09. 19 Olivier BOUBA OLGA, op.cit.p72. 20 Michelle GHERTMAN, «Stratégie de l’entreprise: théorie et action», édition économica, 2004, p76. 18 64 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale l’information, peut faire un mouvais choix. L’opportunisme ex-post débouche sur le problème de risque moral qui signifie que l’agent peut ne pas respecter ses engagements contractuels. WILLIAMSON montre que le comportement opportuniste imprévisible des acteurs limite les formes de confiance et incite les entreprises à privilégier un développement internalisé. II.1.4.2) Les attributs des transactions 1) Actif spécifique Pour l’économie des coûts de transaction, la source principale des coûts de transaction est la spécificité des actifs. Des actifs sont dits spécifiques quand ils correspondent a un investissement durable devant être entrepris pour se tenir une transaction particulière, et que cette investissement n’est pas redéployable sur une autre transaction. En d’autre terme, un actif est spécifique lorsque sa valeur dans des utilisations alternatives est plus faible que dans son utilisation présente. C'est-à-dire sa valeur (utilité d’un bien, productivité d’une personne, d’un équipement matériel, d’un site de production) varie avec la variation du contexte. O.WILLIAMSON définit un actif spécifique par les caractéristique suivantes : les attributs spécifiques et originaux du matériel, les compétences spécifique voir unique des salariés, l’immobilité liée a une implantation géographique des actifs, l’affectation spécifique d’un actif a un usage déterminé21. Six formes de spécificité des actifs généralement distinguées 22 : La spécificité de site : elle est liée a la dimension géographique de l’investissement elle concerne : - Des sources de matière première : eau minérale, site gazier ; - Des équipements situés sur des sites géographiques particuliers afin de minimiser les dépenses de stockage et de transport ; - Des lieux d’activité : exemple, la proximité d’un hôtel avec un aéroport. La spécificité des actifs physique : est-elle des actifs développé ou personnalisé pour un usage particulier ; 21 22 Gérard KOENIG (1999), op.cit, p151. Bertrand QUELLIN, Op.cit, p22. 65 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale La spécificité des actifs humains : touche les compétences développées, l’expérience accumulée et l’apprentissage réalisé au sein de la firme par les employés ; La spécificité des actifs dédiés : est-elle des actifs qui sont requis pour les besoins d’une transaction et qui n’auraient pas été achetés sans cela, comme la maintenance, ou d’autres prestations d’entretien ou de mise à niveau ; La marque : constitue un investissement en réputation et qui favorise certains qualité propre à un produit ou à une entreprise ; La spécificité temporelle : émerge lorsque le respect des délais joue un rôle crucial dans une activité ou un projet. Les coûts d’investissement dans des actifs spécifiques sont irrécouvrables car ils ne sont pas redéployables vers d’autres applications. De ce fait, les propriétaires de ce genre d’actifs, ont intérêt à maintenir leur relation contractuelle parce que ces actifs risquent de se dévaloriser en cas de rupture du contrat. Finalement dans une situation de non-spécificité des actifs le problème d’opportunisme (tricherie la ruse…) est éliminé par la concurrence. Le recours au marché est préférable pour la firme car il permet de maintenir un niveau élevé d’incitation est de favoriser l’innovation. En revanche, une transaction qui implique des investissements fortement spécifique, l’internalisation, c'est-à-dire la coordination dans la firme sera préférée à la coordination par le marché, afin d’éviter les comportements opportunistes du partenaire. 2) Fréquence des transactions Les transactions peuvent être ponctuelles, comme par exemple, l’acquisition d’un terrain. D’autres, sont en revanche beaucoup plus récurrentes, comme l’approvisionnement en matières premières ou fourniture de services. Plus les biens échangés sont standards, c'est-àdire ayant un très faible niveau de spécificité des actifs, et d’incertitude interne, plus les transactions seront récurrentes, plus le marché sera le mode de gouvernance choisi. Par contre, plus la spécificité des actifs et l’incertitude interne seront élevées et la fréquence des transactions sera faible, plus on aura affaire à un contrat ou a une opération interne au sein d’une hiérarchie23. 23 M.GHERTMAN « Oliver Williamson et la théorie des coûts de transaction » in : revue française de gestion. Volume 32, N°160/2006, p196 66 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale 3) L’incertitude 24 L’incertitude est un déterminant majeur des contrats. Elle tire principalement sa source de deux situations25 : L’impossibilité de prévoir tous les événements qui vont survenir dans le future: elle est qualifiée par WILLIAMSON d’incertitude externe ; L’asymétrie d’information entre les parties contractantes au moment de la signature du contrat : c’est l’incertitude interne. L’incertitude environnementale (externe) résulte d’événements futurs et extérieurs à la transaction. Elle comprend l’incertitude technologique, l’incertitude légale, l’incertitude concurrentielle. L’incertitude est faible quand l’environnement est stable et prévisible, l’incertitude est grande lorsque l’environnement est chaotique et difficilement prévisible 26. L’incertitude interne provient du manque de communication entre les parties prenantes et la difficulté à prévoir les comportements des acteurs. Finalement, dans une situation de forte incertitude qu’accroit le risque de défaillance du fournisseur et le non-respect des engagements contractuels, l’intégration verticale devient préférable sur le marché dans la mesure où elle présente des facultés d’ajustement ex-poste. II.1.5) La relation entre les attributs de transaction et la décision d’intégration verticale En croissant le degré de spécificité des actifs à la fréquence des transactions, deux dimensions qui affectent l’incertitude des contrats et le niveau des coûts de transaction. 24 La notion d’incertitude renvoie en économie à la conceptualisation de l’avenir qui peut être certain, incertain, risqué. - L’avenir est certain l’individu peut adopter un comportement d’optimisation. – Lorsque l’avenir risqué les individus ne connaissent pas l’avenir exacte mais ils peuvent lui attribuer des probabilités. – les individus ne peuvent connaitre les états du monde avenir. Cette situation est qualifiée d’incertitude radicale. OLIVIER BABA OLGA 25 Bertrand QUELLIN, op.cit. p25. 26 Eric BROUSSOU, « L’économie des contrats : technologie de l’information et coordination interentreprises » édition presse universitaire de France (1993) p133. 67 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Tableau N°02: Spécificité des actifs, fréquence des contrats et mode de gouvernance. Spécificité des actifs Faible Occasionnelle Gouvernement Par le marché Contrat classique Fréquence Des Transactions Moyenne Gouvernement néo-classique Gouvernement bilatéral Forte trilatéral contrat Gouvernement unifié Récurrente Contrat personnalisé Source : D’après O.E.WILLIAMSON, les institutions du capitalisme, G.KOENIG Page 151. On distingue quatre situations : Lorsque les actifs ne sont pas spécifiques, quelle que soit la fréquence des contrats, le marché apparait comme la structure de gouvernance la moins couteuse en termes de coût de transaction. Cette structure est supportée par un contrat classique et ponctuel négligeant l’identité des échangistes ; Lorsque les actifs sont très spécifique et que les contrats sont nécessairement fréquents entre partenaires, leur dépendance est très forte. La contractualisation doit être évolutive et personnalisée pour tenir compte de la modification éventuelle des conditions de l’environnement alors qu’une relation se veut durable. Un gouvernement hiérarchique des transactions apparait dans cette situation plus efficace que le recours au marché. Il peut prendre deux formes : la quasi-intégration de l’un des partenaires par l’autre à travers la signature de contrats bilatéraux, ou à l’extrême, l’intégration pure et simple de l’un des partenaires ; Entre un gouvernement par le marché s’appuyant sur des contrats classiques et un gouvernement hiérarchique réalisé par l’intermédiaire de contrat personnalisé, on trouve une structure de gouvernance trilatérale s’appuie sur des contrats dits « néo-classique » et l’existence d’un arbitrage des litiges. Lorsque les contrats commerciaux entre les partenaires restent épisodiques, et les actifs concernés par les transactions sont spécifique, le seul recours 68 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale au marché ne suffit plus et le mode hiérarchique est inadapté du fait de la rareté des transactions. Les contractants sont amenés à souscrire des contrats stipulant des clauses de protection en cas de défaillances de l’un d’entre eux et d’un arbitrage externe en cas de litige. II.1.6) La stratégie d’intégration verticale selon la théorie des coûts de transaction Schéma N°03 : La relation entre les différents coûts de transaction et le degré de spécificité des actifs CT(K) O Marché CT m(k) K0 CTh(k) Hybride K1 CTi(k) Hierarchie Degrés de spécificité d’actifs Source : Bertrand QUELIN Op cit P52. CTi(k) : le coût d’organisation interne des transactions ; CTm(k) : le coût de transaction sur le marché ; CTh(k) : le coût d’organisation des transactions de la firme hybride ; K : le degré de spécificité des actifs. 69 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Lorsque la spécificité des actifs est nulle (k=0), les formes hybrides ont un coût d’organisation plus élevé que le marché, on obtient : CTi(0) ˃ CTh(0) ˃ CTm(0). Donc ce cas, le recours au marché est moins couteux pour l’entreprise ; Lorsque la spécificité s’accroit le nombre de partenaire diminue. Aussi, les risques associés à l’opportunisme augmentent. Des coûts ex ante apparaissent comme ceux aux inefficiences du marché, aux problèmes d’incitation à investir, et à la lourdeur des clauses de sauvegarde. Des coûts ex post sont associés à l’adaptation de la relation au cours de la transaction et à d’éventuels marchandages entre les parties. On obtient donc : CTi(k) ˃ CTh(k) ˃ CT m(k). d’où la gouvernance par le marché est la plus adaptée ; Lorsque k ˃ k1, l’intégration minimise les coûts de transaction. Dans le cas de l’intégration verticale, les coûts de la gouvernance présentent une pente nettement plus faible. Ceci traduit la réduction de l’opportunisme et une harmonisation, au moins partielle, des intérêts des parties en présence grâce à l’organisation interne ; Lorsque k appartient à l’intervalle (k0 , k1) la forme hybride est la plus efficace. De la même façon, la forme hybride présente une pente plus faible par rapport aux marchés. Face à un nombre limité de partenaire et pour un degré intermédiaire de spécificité, la forme hybride réduit les distorsions bureaucratiques propres à l’intégration verticale. Cela suppose l’existence d’instrument de contrôle particulier (comité de suivi, pénalités, etc) qui permet de réduire les inefficiences liées au risque d’opportunisme ou a la rationalité limitée des agents. II.1.7) Le degré d’intégration verticale d’une firme selon O.E.WILLIAMSON O.E.WILLIAMSON, distinguait deux types d’intégration verticale :27 1- L’intégration ordinaire Consiste en la réalisation par une firme du « Cœur technologique » d’un produit final, c'est-à-dire de ses composants essentiels (noyau). Cette forme d’intégration est en terme de coût de transaction, suffisamment évidente pour qu’une évaluation comparative précise ne soit pas nécessaire ; 27 Hubert GABRE & Jean-Louis JAQUIER « La théorie moderne de l’entreprise, l’approche institutionnelles » édition Economica, 1978, p198. 70 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale 2- L’intégration latérale Concerne les composants qui doivent être ajoutés au noyau pour obtenir une marchandise. Toute firme qui vend un bien final et en produit le cœur technologique se trouve devant le choix de faire ou d’acheter chacun des autres composants qui doivent être assemblés au noyau du produit. Le choix s’expliquerait par la somme des coûts de production et de transaction engendrés par chaque option. De ce fait, le modèle explicatif de WILLIAMSON ne concerne donc que le degré d’intégration latérale d’une firme. II.1.8) Structure organisationnelle O.WILLIMSON distingue deux formes polaires de hiérarchie. La structure fonctionnelle (Forme U) et la structure divisionnelle (Forme M). 28 La forme U (ou la structure fonctionnelle) La forme (U) est composée de départements fonctionnels (Recherche et développement, production, marketing, finance, personnel, etc). La structure est unifiée dans la mesure où chacune des branches fonctionnelles ne peut fonctionner sans les autres. Elle favorise les économies d’échelle. Dans une entreprise à structure fonctionnelle, le dirigeant a les prérogatives sur le plan stratégique et opérationnel (la gestion quotidienne de l’entreprise). Les faiblesses de la structure fonctionnelle apparaissent avec la croissance de l’entreprise (la diversification ou la présence sur plusieurs marchés). La forme U aboutit à des dysfonctionnements relevés par de nombreux auteurs 29. - Aucune fonction ne connait ses propres résultats ; - L’organisation tend vers une forte centralisation du fait de l’interdépendance des unités ; - Le président qui assure le contrôle centrale des responsabilités administratives aussi bien que stratégique ne peut avoir une vision à long terme de l’entreprise et la rentabilité s’en trouve affectée. De plus, la gestion stratégique se révèle difficile à mener parce que l’information relative aux différents marchés n’est pas entièrement disponible du fait qu’elle demeure éclatée30. 28 Bertrand QUELLIN, op.cit. p68. Gérard CHARREAUX, « De nouvelles théorie pour gérer l’entreprise », édition économica, 1987, p93. 30 Bertrand QUELLIN, op.cit. p68. 29 71 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale La forme M (ou structure multi-divisionnelle) : La forme (M) ou multidivisionnelle, introduite des 1920 dans la grande industrie américaine diversifiée (les deux premières firmes à avoir adoptés une telle structure sont les entreprises américaine de PONT de NEMOURS et GENERAL MOTORS). La firme adopte une structure miltidivisionnelle (M) lorsque son activité est très diversifiée, les produits sont réalisés par des divisions correspondantes à des lignes de produits. Les responsables des divisions ont une large autonomie de gestion, la direction générale ne prend que des décisions stratégiques, c’est-à-dire les décisions relatives au développement des divisions, tout en contrôlant les responsables des différentes divisions. La forme (M) permet à l’entreprise de décomposer ses objectifs généraux en sousobjectifs propre à chaque division. Elle permet d’économiser la rationalité limitée de l’équipe dirigeante ainsi que les coûts de gestion. WILLIAMSON (1975), développe trois arguments susceptibles d’expliquer la supériorité de la forme(M) sur la forme (U) dans le cas d’une entreprise diversifiée 31: L’organisation par division opérationnelle offre une cohérence supérieure de la structure ; La distinction entre le niveau stratégique et le niveau opérationnel améliore la prise de décision ; Une décentralisation significative développe les possibilités de contrôle, en particulier de l’opportunisme. II.2) L’apport de la théorie évolutionniste L’approche de la firme par les compétences constitue la principale alternative à l’approche contractuelle (théorie des coûts de transaction, théorie d’agence, etc). Elle se compose de deux branches ; la théorie évolutionniste d’une part et la théorie des compétences d’une autre part. La firme est considérée dans cette approche comme un « Panier de compétence »32. La théorie évolutionniste s’est d’abord développée à partir de l’ouvrage de RICHARD.NELSON et SUDNEY.WINTER, An evolutionary theory of economic change (1982). Inspirée notamment par l’œuvre de JOSEPH.SCHUMPETER 33. En effet, la théorie 31 Bertrand QUELLIN, op.cit. p71. Bernard BEAUDRY, op.cit. p05. 33 Ibid, p28. 32 72 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale évolutionniste s’oppose aux conceptions statiques, qui assimilent les firmes à des fonctions de production, et se démarque de l’approche contractuelle dite des coûts de transaction34. Selon cette théorie, la firme est définie par l’ensemble des compétences qu’elle accumule au fur et à mesure de son activité35. L’apport de cette théorie pour la firme et le comportement des individus sont considérables. Elle considère que chaque individu est différent de l’autre car chaque individu présent des caractéristiques spécifiques. La théorie évolutionniste s’appuie sur deux hypothèses principales : L’ultra individualisme (rationalité procédurale). En critiquant l’individualise méthodologique avancé par la théorie standard, WINTER propose « L’ultra-individualisme » qui donne une perception plus large de la firme, c'est-à-dire une firme composée d’individus avec des capacité cognitive propre à chacun d’entre eux, cette diversité implique que l’objectif et le comportement dans la firme ne peuvent être maximisateurs et parfaitement rationnels, mais un comportement de satisfacing et par conséquent, une rationalité plutôt procédurale que substantive36 ; Les routines : NELSON et WINTER compare les routines a un programme ou un répertoire qui organise et coordonne les activités et les compétences cognitives pour faire face à des situations particulières37. Ainsi les agents agissent en fonction de leurs caractéristiques cognitives acquises et loin du comportement maximisateur et parfaitement calculateur, suivant les routines. II.2.1) La firme dans la théorie évolutionniste Dans cette théorie, la firme est vue sous un autre angle celui de la cohérence. Quatre arguments expliquent cette cohérence : II.2.1.1) Apprentissage et routines Les évolutionnistes définissent l’apprentissage comme étant un « processus par lequel la répétition et l’expérimentation font que, au cours du temps, des tâches sont effectuées mieux et plus vite, et que de nouvelles opportunités dans les modes opératoires sont sans cesse expérimentés ». 38 L’apprentissage se fait et se construit par l’accumulation des connaissances au cours 34 H.LAROCHE & J.P.NIOCUE « Repenser la stratégie », p142. O.B.OLGA, op.cit. p137. 36 B.CORIAT & B.WEINSTEIN « Les nouvelles théories de l’entreprise » édition librairie générale (1995) p114. 37 Ibid. 38 Ibid., p120. 35 73 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale du temps par la répétition et l’expérimentation. Ce qui va enrichir le savoir-faire des agents qui va constituer l’apprentissage global de l’entreprise. Ce point est essentiel pour la théorie évolutionniste, car la richesse de l’apprentissage de la firme ne réside pas seulement dans le savoir-faire individuel qui est transférable, mais aussi et surtout dans la capacité de l’organisation à les formaliser, les gérer et à les organiser. Ceux-ci, de telle sorte à les coordonner et ensuite à les utiliser dans la recherche des solutions en gardant leurs valeurs. Le savoir-faire enrichi par l’apprentissage se cristallise sous forme de routines organisationnelles que les évolutionnistes définissent comme : « des modèles d’interaction qui constituent des solutions efficaces à des problèmes particuliers » 39. Les routines dont les évolutionnistes parlent ne sont pas des routines statiques40, mais des routines dynamiques qui s’enrichissent, au fur du temps, par les apprentissages, et qui sont dirigés vers le comportement de quêtes ou de recherche qui font que la firme évolue et se transforme moyennant des risques ultérieurs. Les routines sont aussi tacites, c'est-à-dire méconnues des opérateurs et donc non transférables. C’est ce qui fait la différence entre les entreprises en termes du choix du portefeuille d’activité, de performances, et de la logique de l’évolution et de transformation. Autrement dit, ce qui fait la différence entre les firmes ne sont pas les choix des facteurs, mais les savoir-faire et les compétences organisationnelles (routines et apprentissages). On distingue deux sortes de routines : les routines tacites qui ne sont pas articulables et difficilement copiables et donc, non transférables. Et les routines qui ne relèvent pas d’un domaine particulier et spécifique, et qui n’ont pas besoin de protection. Ce sont les routines transférables. Il y a lieu de noter ici, l’importance de l’information que la théorie évolutionniste accorde à l’analyse de la firme. C’est une nouvelle approche de l’information à l’intérieur de l’entreprise. Cette primauté accordée à l’information est justifiée, du fait de son importance dans le développement et le transfert des connaissances ou des compétences organisationnelles, qui font l’évolution et l’efficience de la firme et par conséquent, sa survie. II.2.1.2) L’évolution de la firme selon la « Contrainte de sentier » (PATH DEPANDANCY) Selon les évolutionnistes, l’évolution de la firme n’est ni lente et graduelle 39 40 B.CORIAT & B.WEINSTEIN, op.cit. p120 Routines statique : Les routines qui consistent à la simple répétition des pratiques précédentes 74 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale (discontinue), ni libre et aléatoire, mais une évolution qui suit un chemin bien déterminé par les compétences organisationnelles. Ce sont elles qui permettent à la firme d’évoluer dans un environnement mouvant. La firme qui est dotée d’un actif spécifique et d’autres secondaires tout au long de la chaine de valeurs (amont – aval), peut changer de trajectoire selon les contraintes de l’environnement, mais surtout par ses actifs. C’est pour cela qu’on peut trouver une firme spécialisée dans un domaine se retrouve dans un autre, car elle essaye d’exploiter ses actifs spécifiques qui constituent des opportunistes technologiques, organisationnelles… Notant aussi, que les actifs secondaires peuvent devenir des actifs principaux qui vont pousser ainsi la firme à changer de sentier. II.2.1.3) La sélection Pour contrer l’idée néoclassique, selon laquelle, la maximisation du profit est l’objectif et la condition de survie des entreprises, et que la sélection par le marché fait que toute firme qui n’a pas un comportement maximisateur de profit est éliminée, les évolutionnistes avancent que l’existence d’une pluralité d’environnements de sélection est à l’origine de l’existence de plusieurs trajectoires technologiques. Ces dernières suivent la structure des marchés, où les environnements institutionnels, technologiques, financiers…des firmes sont mouvants. Ceci dit, que ce sont ces environnements qui vont différentier l’évolution des firmes et la sélection qui s’opère entre elles à travers le temps. La sélection par l’environnement et les contraintes qu’il exerce sur l’entreprise détermine la stratégie d’entreprise. Cet élément qui explique l’objet de notre recherche en l’occurrence l’intégration verticale des entreprises. II.2.1.4) Les compétences foncières TEECE définit les compétences foncières comme « Un ensemble de compétences technologiques différenciées, d’actifs complémentaires et de routines qui constituent la base des capacités concurrentielles d’une entreprise dans une activité particulière »41. Elles découlent des routines et des savoir- faire organisationnels et technologiques acquis au cours du temps. Elles ont la caractéristique d’être tacites et par conséquent, non transférables, ce qui fait la différence entre les firmes. 41 B.CORIAT & B.WEINSTEIN op.cit. pp129, 130 75 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Conclusion du chapitre II Deux voies d’analyse sont privilégiées par les économistes pour expliquer les déterminants de l’intégration verticale : la première est celle de l’économie néoinstitutionnelle dans sa branche de la théorie des coûts de transaction (COASE :1937, WILLIANSON :1975-1985) qui stipule qu’une entreprise décidera de « Faire » elle-même (internalisation) ou de « Faire-Faire » par un tiers (externalisation) selon que la somme des coûts de production et de transaction sera plus élevée lorsqu’elle utilise la transaction fugitive de « marché » ou l’intégration au sein d’une « Hiérarchie ». La deuxième est la théorie évolutionniste qui considère l’entreprise comme un ensemble des compétences qu’elle accumule au fur et a mesure de son activité. La place accordée aux compétences et connaissances, place l’apprentissage au centre d’analyse évolutionniste. On distingue deux types d’apprentissage : L’apprentissage routinier qui est fondé sur la répétition et limitation. Et l’apprentissage expérimental c'est-à-dire faire des expériences aux tours de l’activité de production. La firme évolue suivant un sentier déterminé qui dépend des solutions qu’elle apporte au différents problèmes rencontrés comme les innovations technologique et la transformation possible des actifs secondaire en actifs principaux à la suite d’opportunité stratégique. L’environnement joue un rôle de sélection, les firmes qui ne s’adaptent pas a ses changements vont disparaitre. Nous avons choisi la « sélection par l’environnement » comme l’élément explicatif de l’intégration verticale. C'est-à-dire les contraintes exercées par l’environnement (économique, social, technologique) sur les firmes et leurs intégrations. Nous avons noté également d’autres voies d’analyse des déterminants de l’intégration verticale comme : - L’influence de la structure concurrentielle sur la décision d’intégration. Selon ; M.PORTER (1982), la concentration ou le regroupement des fournisseurs incitent les entreprises à s’intégrer verticalement. - L’intégration verticale peut constituer également une « Réponse comportementale » d’une firme par rapport aux pratiques efficace, mais souvent illicite des entreprises intégrés verticalement tel que : la discrimination par les prix, la politique de tenaille, etc. 76 Chapitre II : Les déterminants théoriques de stratégie d’intégration verticale Nous avons également noté d’autres éléments qui peuvent constituer des déterminants à l’intégration verticale des firmes comme : l’amélioration de la qualité des produits, la sécurité des approvisionnements, la création de la valeur ajoutée et des postes d’emplois, et le déterminants technologique. 77 Conclusion de la partie I Conclusion de la partie I Pour conclure cette première partie qui a pour objet d’étudier le cadre théorique relatif à la stratégie d’intégration verticale, on peut dire que de nombreuses recherches ont été réalisées par différents auteurs pour développer et mettre en œuvre les processus d’intégration verticales. L’entreprise est confrontée de prendre des décisions stratégiques majeures, tel que ; L’entreprise peut opter pour une stratégie de diversification pour réaliser ses objectifs de développement, qui consiste à entrer dans de nouvelle activités liées ou non à son activité d’origine, ou bien, elle choisit de concentrée toutes ses ressources sur une seule activité pour construire son avantage concurrentiel ; L’entreprise peut opter pour une stratégie d’intégration verticale, c'est-à-dire étendre ses activités au long de la filière économique ou bien, elle confie ses activités a des spécialistes extérieur. L’entreprise doit également définir sa stratégie a l’internationale, c'est-à-dire définir son champ géographique et déterminer dans quel pays elle étend être présente et sous quel formes. Une fois, l’entreprise a choisi sa voie de développement, elle doit décider de son mode de développement. Il existe trois modalités de croissance : croissance interne, croissance externe et croissance conjointe. Deux théories de la firme préférées par les économistes pour choisir un mode de gouvernance d’une transaction : la première est celle de l’économie des coûts de transaction (R.COASE : 1937, WILLIAMSON : 1975-1985) que l’entreprise choisira de « Faire » ellemême ou de « Faire Faire » par un tiers (externalisation) selon la somme des coûts de production et de transaction. Quand les coûts liés à la transaction dépassent les coûts de production, l’entreprise est préférable sur le marché. Elle choisira également, selon le degré de spécificité des actifs impliqués dans la transaction. La deuxième est celle de la théorie évolutionniste qui considère que les formes organisationnelles dépendent moins des coûts de transaction entre firme que des foyers du changement : les routines et l’apprentissage. La présente recherche tente donc d’appliquer « la sélection par l’environnement » pour expliquer la décision d’intégration verticale. L’intégration peut être aussi expliqué par les différents déterminants tel que : Economie technologique : l’entreprise peut avoir avantage à s’intégrer verticalement afin de 75 Conclusion de la partie I profiter le fait qu’elle atteint ou dépasse la taille minimum d’efficience requise ou cette activité impliques des complémentarités technologiques ; - L’influence de la structure concurrentielle : selon M.PORTER, plus les fournisseurs sont concentrés, plus leurs pouvoir de négociation est élevé et plus l’entreprise est inciter à faire elle-même pour contourner cette force concurrentielle ; - L’intégration comme une réponse comportementale : les firmes intégrées disposent de divers moyens de pression sur leur concurrents qui ne le sont pas, on peut citer : limiter la qualité ou la quantité des produits vendus, surfacturé les inputs, discrimination par les prix. L’entreprise pour éviter ces divers moyens de pression, elle est inciter à s’intégrer verticalement ; - Le cycle de vie de l’industrie à laquelle appartient le secteur d’activité considéré influence le choix d’intégration, et ce conformément à la prévision de STIGLER (1951). 76 Deuxième Partie Intégration verticale une orientation stratégique pour les entreprises publiques algériennes : les déterminants à partir de cas de l’ENIEM Introduction de la partie II Introduction de la partie II Après avoir fait le tour du cadre théorique relatif à la stratégie d’intégration verticale en étudiant les stratégies et les modalités de croissance des entreprises ainsi que toutes les questions relatives à l’intégration dans le premier chapitre, et présenter les déterminants traditionnels et ceux issus des théories de la firme dans le second chapitre, il est nécessaire d’examiner toutes ses connaissances à travers un cas pratique portant sur les déterminants de la stratégie d’intégration verticale des activités amont. Notre réflexion portera sur l’analyse des déterminants de la stratégie d’intégration verticale amont de l’unité de fabrication « Froid » de l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM). Pour ce faire, nous avons opté pour les démarches suivantes : Tout d’abord, retracer l’évolution du système productif en Algérie ; Faire connaitre l’entreprise faisant l’objet de l’analyse et son environnement, Ensuite, exposer les différentes stratégies de l’unité « Froid » ; Enfin, analyser la décision de l’intégration au sein de l’unité « Froid ». Pour pouvoir répondre aux divers questionnements, nous avons entretenue avec les dirigeants de l’entreprise et qui est complété par une recherche documentaire. Par la suite nous avons structuré notre travail en deux chapitres. En premier lieu, nous allons de voir l’intégration comme orientation à la politique d’industrialisation, et la remise en cause de l’intégration en Algérie à partir de 1979. En deuxième lieu, nous allons tenter de présenter l’ENIEM et son environnement, les différentes stratégies de l’unité de fabrication « Froid », et enfin, la décision d’intégration verticale au niveau de l’entreprise ENIEM à partir des résultats de l’enquête réalisée au niveau de l’unité de fabrication « Froid ». 78 Troisième Chapitre L’évolution du système productif en Algérie Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Introduction de chapitre III Après l’indépendance, l’Algérie à choisie le modèle de développement socialiste, tourné vers l’intérieur et centré sur l’industrialisation pour réaliser ses objectifs de développement. La charte d’Alger (1964), rejette le modèle de développement capitaliste, sous prétexte que ce dernier secrète une structure de classe sociale où les salariés sont une simple marchandise soumis aux lois du marché ; il s’accompagne de crise de surproduction, de chômage des travailleurs et engendre l’impérialisme. L’un des axes majeurs de cette politique de développement socialiste était la constitution d’un secteur public qui s’élargit pratiquement à tous les secteurs d’activité, selon l’industrie industrialisante. La formulation du secteur public a eu en plusieurs étapes : - 1962-1971 : Période des premières nationalisations dans l’industrie hors hydrocarbure et d’occupation des entreprises industrielles restées vacantes avec a partir de 1968 des politiques de consolidation du secteur d’Etat par la création d’un nombre impressionnant de sociétés nationales ; - 1971-1979 : Cette période a été marquée par deux événements majeurs, le parachèvement du processus de constitution d’un secteur public puissant et exclusif par la nationalisation des intérêts pétroliers et le développement soutenu de l’investissement avec un ratio investissement/PIB de 45%. Dans cette stratégie, le secteur privé national a été marginalisé et orienté vers le textile, la chaussure, la petite industrie alimentaire. L’évaluation économique et sociale de la décennie 1967-19781 a mis en évidence, à côté des progrès réalisés, des dysfonctionnements dans l’organisation et le fonctionnement de l’économie nationale. Une nouvelle conception de développement, plus productiviste soutient qu’il y a, au plan des entreprises publiques une triple nécessité : le rééquilibrage des secteurs de production par la réorientation des investissements ; l’utilisation plus élevé des capacités de production pour créer plus de profit ; introduire plus de flexibilité dans l’économie (la réorganisation organique des entreprises publiques). Il a été prévu dans le plan quinquennal (1980-1984), une réorganisation du secteur industriel axée principalement sur la restructuration organique et financière. Le plan 1 Evaluation procédée suite à la décision prise par quatrième congrès du FLN en 1979 ; après le décès du président BOUMEDIENNE a la fin 1978. 80 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie quinquennal (1985-1989) prend en considération la conjoncture économique international caractérisée par une crise économique mondiale, il a été envisagé la poursuite de la réorganisation des entreprises, par la mise en œuvre, à partir de 1987, d’une réformes économique qui les dotera d’une autonomie de gestion. L’objectif de ce chapitre consiste à retracer l’évolution du système productif en Algérie. Dans la première section nous traitons l’intégration comme orientation à la politique d’industrialisation de l’Algérie, dans la deuxième section nous allons étudier la remise en cause de la logique d’intégration à partir de 1979. 81 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Première Section : L’intégration comme orientation à la politique d’industrialisation Introduction Dès la seconde moitié des années 60, l’industrie est devenue une pierre angulaire de la politique algérienne de développement. L’industrialisation s’est imposée comme un choix incontournable, pour des raisons diverses : - L’industrie est la seule qui est capable d’assurer une croissance économique à long terme et de garantir des résultats probants en matière de lutte contre le chômage endémique qui caractérisait l’économie algérienne; - Les faibles potentialités agricoles du pays et les handicapes sérieux qui frappaient l’agriculture algérienne : déficit hydrique, érosion importante, faible dotation en terres arable, etc. donc, l’agriculture ne pouvait pas assurer, à elle seule, la prospérité future du pays, et absorber toutes la main d’œuvre qui se présente annuellement sur le marché du travail. La seule option qui reste crédible était « L’industrialisation ». - Les ressources naturelles importantes de l’Algérie (Gaz, pétrole, mines, etc). De plus, l’Algérie au lendemain de l’indépendance, elle avait hérité d’une infrastructure importante (routes, ponts, chemins de fer, aérodromes, ports, etc) qui facilite la tâche à l’activité industrielle. - L’industrialisation, c’est le développement car c’est là, en effet, que se fabriquent l’ensemble des bien capitaux, des biens d’équipements nécessaires a l’essor des autres secteurs, c’est là aussi que sont transformées les matières premières disponible dans le pays ou importées et qu’est créée ainsi de la valeur ajoutée, c'est-à-dire de la richesse. C’est là aussi que se construit la technologie et que se produit l’innovation à l’origine de progrès de productivité2. Dans notre pays, selon A.BOUZIDI, la politique industrielle à laquelle on associe le nom de BELAID.ABDESSELEM a été une politique de type traditionnel, avec une forte intervention directe de l’Etat à la fois dans le choix des spécialisations, dans le financement et la réalisation des investissements et dans le soutien publique qui portent cette spécialisation. Cette démarche est justifiée par le contexte national caractérisé par une absence d’entrepreneurs et de capitaux privés3. 2 3 Abdelhamid BOUZIDI « Economie algérienne ; éclairage », édition ENAG, 2011, p197 Ibid, p198. 82 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie I.1) Rappel des modèles d’industrialisation Deux modèles ou stratégies d’industrialisation qui dominaient la pensé économique : I.1.1) L’industrie industrialisante I.1.1.1) Définition et caractéristique : Selon son protagoniste, G.DESTANNE de BERNIS, l’industrie industrialisante est celle dont la fonction économique fondamentale est d’entraîner dans leur environnement localisé et daté un noircissement systématique de la matrice inter-industrielle et des fonctions de production, grâce à la mise à la disposition de l’entière économie d’ensemble nouveaux de machines qui accroissent la productivité du travail et entraine la restructuration économique et sociale de l’ensemble considéré en même temps qu’une transformation des fonctions de comportement au sein de cet ensemble4. Selon toujours son protagoniste G.DESTANNE de BERNIS, l’industrie industrialisante recouvre les secteurs de la sidérurgie, de la mécanique, de la chimie, de l’extraction minière, l’électronique, des matériaux de construction, et de l’énergie et possède trois caractéristiques5 : - Elle a souvent une grande dimension et la miniaturisation ne la touche pas encore : elle n’est donc pas adaptée aux marchés de petite dimension. Néanmoins, dans la sidérurgie existent des unités de production miniaturisées, conforme aux possibilités de financement et de marché des économies de petite dimension (Venezuela, Mexiques, Corée du sud, etc) ou d’entreprises à vocation régionale (comme il en existe particulièrement au CANADA, aux ETATS-UNIS et en Italie) ; - Elle appartient au secteur de production de biens d’équipement a partir duquel l’économie peut (si les techniques de production dominées) assurer à long terme une large autonomie et stabiliser le taux de croissance. L’indépendance économique n’est rien d’autre que cette autonomie obtenue par la possibilité d’élever la propension à investir sans subir l’étranglement de la croissance par contraction de la capacité d’importation ; - Elle est hautement capitalistique c’est à dire qu’elle absorbe plus de dinars d’investissement pour chaque dinars d’output que l’industrie non industrialisante (industrie alimentaire, textile, etc.). 4 Salah MOUHOUBI, pp25 ET 26. Mohamed Elhocine BENISSAD « économie de développement de l’Algérie 1962-1982 », édiion économica, 1982, p128. 5 83 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Il y a lieu de signaler, que la théorie d’industrie industrialisante de G.DESTANNE de BERNIS trouve son inspiration initiale dans la théorie de pole de croissance, de la firme motrice, de F.PERREUX. Celle-ci est une unité de production qui exerce des effets asymétrique et irréversible sur l’environnement social et institutionnel ainsi que sur les activités situées en amont ou en aval de sa propre production6. Cette firme motrice permet l’insertion et la cohésion de l’économie verticalement et horizontalement 7 : - Verticalement : Ce type d’industrie influe sur les autres secteurs en tant que fournisseur et client, et sur les infrastructures, car le développement de cette industrie nécessite la réalisation des voiries, chemins de fer, l’alimentation en eau, et en électricité, etc. - Horizontalement : Elle influe par la distribution des revenues constituant ainsi une demande supplémentaire sur les biens et services, ce qui aboutit à la création des activités qui vont prendre en charge cette demande supplémentaire. I.1.1.2) Le choix des techniques : Dans ce modèle la nature des investissements détermine souvent l’usage de techniques très modernes notamment dans les branches prioritaires. Cette démarche est justifiée par G.DESTANNE de BERNIS de la manière suivante 8: - La rareté de la main d’œuvre qualifiée en 1965-1970 est à l’ origine de l’emploi de techniques très moderne et d’une centralisation des investissements dans de grande entreprises ; - La nécessité d’être compétitif et de se préparer aussi à l’exportation de biens industriels non traditionnels ; - La mise a l’écart d’un protectionnisme sévère pour nourrir l’efficience du système productif ; - Les techniques modernes ont un effet de modernisation sur l’environnement socio- économique. Selon HOCINE.BENISSAD, cette justification développé par le professeur G.DESTANNE de BENIS à propos de son « Modèle d’industrie industrialisante » n’est pas corroborée par l’expérience algérienne : La technologie avancée n’est pas toujours maitrisé ; 6 Hocine BENISSAD, op.cit, p129. Amel TEBANI, « Privatisation des entreprises publiques économiques en Algérie », édition Belkiese, p17. 8 Hocine BENISSAD, « la réforme économique en Algérie », édition OPU, 1991, pp21, 22 7 84 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie L’industrie algérienne est rarement en mesure de former des surplus de bien exportable ; Les procédés de fabrication moderne ne dispensent pas de l’emploi d’un protectionnisme excessif ; Enfin, la mise en œuvre des choix économique du planificateur s’est appuyée sur un système de gestion bureaucratique, rigide incorporant des coûts sociaux et des gaspillages considérables. I.1.1) La stratégie de substitution des importations Le processus d’industrialisation interne susceptible de remplacer, de substituer aux anciennes importations pour satisfaire la demande nationale. Il est considéré comme une réponse quasi-spontanée face la chute des capacités d’importation des pays en voie de développement, ainsi que les difficultés croissantes d’obtenir des produits importés. Durant une période caractérisée par la grande crise des années 30 et la seconde guerre mondiale. Les économistes latino-américains utilisent un instrument simple de quantification du progrès de substitution des importations 9 : il s’agit du ratio importation/offre total d’un bien considérer dans son évolution temporelle. La stratégie de substitution des importations repose sur des politiques d’industrialisation visant à développer une industrie locale limitant la dépendance économique, elle se réalise selon trois étapes : - La substitution des biens de consommation ; - La substitution des biens intermédiaire ; - La substitution des biens d’équipement. La stratégie de substitution des importations démarrera sur la base du sous-secteur des biens de consommation final. La logique de cette priorité, dans le cadre de modèle est facilement compréhensible : un marché intérieur, une demande effective existe pour les biens de consommation, demande anciennement satisfaite par les importations 10. L’expansion et l’élargissement de ce sous-secteur appellera à l’implantation du soussecteur des biens intermédiaires dont la consommation est assuré par le sous-secteur des biens 9 Hocine BENISSAD(1982), op.cit p135 A.BOUZIDI. « Industrialisation et industrie en Algérie » (library.fes.de/pdf-files/bueros/algerien/06416-etude) 10 85 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie de consommations. L’existence de bien intermédiaires encouragera la mise en place du soussecteur des biens d’équipement. I.2) La stratégie Algérienne d’industrialisation I.2.1) Ses grands choix C’est le modèle d’industrie industrialisante qui est retenue et mis en œuvre. Ce modèle c’est traduit par la mise en place de l’industrie sidérurgique (biens intermédiaires), qui allait permettre la mise en place des autres industries : mécaniques, métalliques, outillages, moteurs, etc, mise en place aussi des industries électroniques, électriques, chimiques et la mise en place d’industrie agroalimentaires. Le premier plan quadriennal (1970-1973) rappelle que l’industrie algérienne doit produire11 : - L’acier nécessaire aux industries métalliques et électrique qui fabriquent les biens d’équipements ; - La transformation des non-ferreux nécessaire a l’élargissement et l’expansion des industries métalliques, mécaniques et électroniques ; - La production de matériaux de construction dont dépend toute la politique de développement du pays et qui conditionne toute la dynamique de l’investissement ; - La fabrication des engrains, produit stratégique du développement agricole ; - La fourniture des grands produits chimiques de base. Ces industries prioritaires dans la stratégie sont accompagnées de la mise en place d’industries agro-alimentaire et textile et cuirs ainsi que des industries de produits à usage courant. Ces industries remplace les importations et satisfaire une demande nationale. La création des sociétés nationales véritable branche industrielles dont le capitale appartient totalement et globalement à l’Etat, et la sidérurgie joue un rôle moteur pour dynamiser d’autres industries. La construction d’une industrie de base, la réforme agraire, l’indépendance à l’égard de l’extérieur, le contrôle national des richesses et des moyens, la création maximum de possibilité d’emploi, l’équilibre régional, la satisfaction des besoins sociaux de la population et l’élévation de son niveau de vie, entre autre, les objectifs assignés à cette stratégie 11 A.BOUZIDI op.cit. (site internet) 86 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie d’industrialisation12. Le président H.BOUMEDIENNE (1974), considère que la mise en œuvre des programmes sidérurgique et l’élan puissant donné a l’industrie mécanique et l’électrique constituent pour l’avenir un facteur essentiel d’intégration et de substitution des importations par une production nationale. 13 I.2.2) Sa réalisation I.2.2.1) Les instruments de réalisation de la stratégie d’industrialisation : Les deux plans quadriennaux (1970-1973) et (1974-1977) et plan quinquennal (1980-1984) L’Algérie pour mettre en application sa stratégie industrielle, les planificateur Algériens ont décidé de mettre en œuvre dès le début des années 70, deux plans quadriennaux et un plan quinquennal, pour créer des sociétés nationales véritable groupe industriels a capitale entièrement publics, dont la branche sidérurgique constitue un moyen pour dynamiser d’autre branches industrielles : (voir annexes schéma N°01). Plan quadriennal 1970-1973 : Ce premier plan quadriennal marque véritablement le départ de la planification de type socialiste et il pose les piliers de la bureaucratie économique algérienne. Les planificateurs algériens ont décidé de mettre en œuvre dès le début des années 70, des « complexes industriels de base » dont le noyau central d’où devrait partir toute la dynamique industrielle était la sidérurgie. Cette sidérurgie (biens intermédiaires) permettra la fabrication de produits d’équipement divers nécessaire tant à l’agriculture qu’aux autres branches industrielles et des produits finis pour la consommation des ménages (biens de consommation durable). Parallèlement, devront être réalisés des « complexes agro-industriels » dont le but est la densification et l’élargissement du marché intérieur ainsi que le développement des relations entre les deux secteurs. Enfin cette intégration de l’économie suppose aussi la réalisation d’industrie dites « Légères », c’est à dire des industries de transformation, des industries manufacturières s’équipant sur le marché national. 12 13 Amel TEBANI, Op.cit, p27 Leila MELBOUCI, Op.cit, p70 87 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Plan quadriennal 1974-1977 : Ce plan est globalement la continuation du précédent plan ; il s’en distingue par le montant des investissements planifiés (largement stimulé par la hausse du prix d’exportation du pétrole) et par l’attention plus forte qu’il consacre aux branches non industrielles14. Plan quinquennal 1980-1984 : Ce plan vise la réorganisation du secteur industriel par une double restructuration organique et financière. (voire la section II du chapitre 3). I.2.2.2) L’industrialisation par les chiffres Le schéma d’industrialisation a commencé réellement à se mettre en place a partir du premier plan quadriennal 1970-1973. Le tableau suivant résume l’évolution des investissements à partir du plan 1967-1969. Tableau N° 03 : INVESTISSEMENTS 1967-1979 en millions DA Plan Plan 1970-1973 1967-69 Plan 1974-1977 1974-1977 Réalisations Objectifs Réalisations Objectifs Réalisations Réalisations Agriculture 1.605 4.140 4.350 12.005 8.923 3.259 Industrie 4.750 12.400 20.803 48.000 63.100 66.864 Tous secteurs 9.121 27.740 36.297 110.210 93.200 106.759 Source : HOCINE BENISSAD « La réforme économique en Algérie » page 17. I.2.2.3) Les importations et les exportations industrielles Les importations des produits industriels représentent près de 90,2% des importations globale, et constitué essentiellement de bien d’équipement et de demi-produits pour l’industrie. Les exportations industrielles ne représentent que 7,8% des exportations globales de marchandises. 14 Hocine BENISSAD(1991), op.cit, p17. 88 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie La décennie 70, la politique économique algérienne peut être qualifié de proindustrielle15. L’amélioration des revenues pétrolières ont orienté le décideur vers l’achat massif de bien d’équipement en vue de l’industrialisation du pays. I.2.2.4) Le financement de l’industrialisation Les entreprises publiques sont financées par le recours au crédit bancaire à partir de 1971. C'est-à-dire l’Etat ne peut pas priver l’ensemble des secteurs économiques et sociaux des ressources budgétaire, donc l’Etat à pris la décision de financer son industrie par le crédit bancaire ce qui signifie que les entreprises devaient rembourser a termes les financements que leur accordent l’Etat par le biais des banques. Dans le même temps, l’Etat continue de maintenir pour ne pas dire d’imposé des prix administrés aux entreprises publiques. Cette situation contraint les entreprises publiques de céder leur marchandise à des prix qui ne couvrent même pas leurs coûts de production, ce qui explique les difficultés financières de ces entreprises. L’industrie est incapable de générer des ressources financières pour rembourser les crédits accordés. Pour rester dans la dynamique industrielle, l’Etat se lance dans des opérations de restructuration financière supporté par le trésor public. I.3) Entreprise publique algérienne : 1970-1981 De par l’orientation idéologique des pouvoirs en place au lendemain de l’indépendance qui ont opté pour un modèle d’industrie industrialisante, l’entreprise publique algérienne (EPA) s’est vue attribuée une place fondamentale qui consistait à jouer le rôle de moteur de développement économique et social du pays et assurer l’accumulation du capital. Afin de lui permettre son rôle dans les meilleures conditions possibles, l’entreprise publique algérienne a subi transformation après transformation. I.3.1) Entreprise nationale : 1970-1974 L’entreprise nationale devient à partir de 1970, un instrument de réalisation du plan qui constitue la loi fondamental régissant l’ensemble de l’économie. L’entreprise est devenue un agent de réalisation du mode d’accumulation de l’Etat. Tous les investissements à 15 A.BOUZIDI op.cit. site internet www.google.com 89 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie caractère économique se réalisent dans son cadre et sous sa responsabilité. Sa croissance découle de la logique du plan et n’obéit pas à sa logique interne 16. Selon, AHMED.BOUYACOUB 17, le fait qu’elle soit le lieu d’accumulation du capital étatique engendre plusieurs contradictions en son sein. Les plus importante concernent le choix de technologie de pointe et la nécessité de créer un maximum d’emplois , la localisation des usine et l’aménagement du territoire, les modalités de financement et les soucis de rentabilité, la centralisation des décisions et la non-participation des travailleurs à la gestion dans une entreprise « censée » leur appartenance, etc. Concernant la gestion des branches, il existe une seul entreprise publique industrielle qui prend en charge tous les investissements relatifs à la branche. Il en a découlé un gigantisme industriel et la construction de grand monopole. Un autre phénomène découlant de la gestion de la branche, est la prise en charge par l’entreprise de toutes les phases de production. Autrement dit, les entreprises nationales sont fortement intégrées verticalement. Ces deux caractéristiques « Le gigantisme et l’intégration verticale des entreprises » ont constitué un véritable blocage dans le fonctionnement des entreprises, et ont été à l’ origine de ce qu’on a appelé la restructuration organique ou le redimensionnement des entreprises. La situation des entreprises nationales ne favorise pas le développement des relations interindustrielles « L’intégration industrielle ». Elles dépendent de multiples centres de décision (d’investissements, de financement, approvisionnement, commercialisation, etc.) dont la dynamique ne favorise pas la multiplication de relation entre elles 18. I.3.2) L’entreprise socialiste : 1974-1981 En 1974 est née l’entreprise socialiste avec l’application de la gestion socialiste des entreprises (GSE). L’entreprise socialiste algérienne ce définie selon deux axe principaux : - La propriété étatique des moyens de production : L’entreprise socialiste est l’entreprise dont le patrimoine est constitué intégralement par des biens publics. Autrement 16 Ahmed BOUYACOUB, « la gestion de l’entreprise industrielle publique en Algérie », p98. Ibid. 18 Ibid., p99. 17 90 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie dit, les moyens de production sont la propriété de l’Etat, et la gestion conforme aux principes de la gestion socialiste des entreprises ; - La participation des travailleurs à la gestion. La gestion socialiste des entreprises en Algérie repose sur trois paramètres fondamentaux : - La participation des travailleurs à la gestion : La G.S.E transforme le statut du travailleur. Il n’est plus considéré comme simple salarié puisqu’il est associé à la gestion. Le texte s’applique à toute entreprise publique du secteur économique, mais également à l’ensemble des institutions (éducative, culturelles, santé…). Mais seule l’activité économique est concernée par la réglementation d’application de la G.S.E ; - L’exercice du contrôle : La G.S.E instaure un système qui, en principe, permet aux travailleurs d’exercer un contrôle permanant sur la gestion de l’entreprise. La charte précise que le contrôle de l’activité de l’entreprise ne se limite pas aux seuls aspects techniques mais prend une dimension spécifiquement politique 19 ; - La formation des travailleurs : la G.S.E permet aux travailleurs d’acquérir la capacité de gérer les affaires et d’atteindre des hauts niveaux de responsabilité. Elle s’érige au véritable école de formation. 19 Ahmed BOUYACOUB « la gestion de l’entreprise industrielle publique en Algérie », p113. 91 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Deuxième Section : Dés 1979 : La remise en cause de la logique d’intégration Introduction Le quatrième congrès du FLN (1979), au regard des contre-performances de l’économie nationale, a décidé de procéder à une évaluation économique et sociale de la décennie 1967-1978. Cette évaluation a mis en évidence, à côté des progrès réalisés depuis le recouvrement de l’indépendance, les déséquilibres et dysfonctionnements dans l’organisation et le fonctionnement de l’économie nationale, dont notamment 20 : - Coûts élevés du développement ; - Sous-utilisassions des capacités de production ; - Faiblesse de l’intégration économique ; - Bureaucratie croissante dans la gestion de l’économie ; - Efficacité limitée de l’appareil économique et sociale. Les reproches formulés à l’égard des entreprises publiques socialistes sont : - Un endettement excessif ; - Des déséquilibres financiers importants ; - Une dépendance technologique de l’extérieur ; - Une faible efficacité de l’outil de production installé ; - Un climat social tendu ; - Des malversations économiques. En 1979-1980 la nouvelle conception du développement, plus productiviste, soutient qu’il y a au plan des entreprises et offices publics, une triple nécessité21 : Le rééquilibrage des structures de production par le biais d’un revirement dans les orientations de l’investissement ; L’usage plus rationnel et plus élevé des capacités de production pour créer des surplus financier, des profits (précédemment considérés comme un concept « capitaliste » inacceptable dans la société socialiste algérienne) ; 20 21 NACER-EDDINE SADI P31 Hocine BENISSAD, « la réforme économique en Algérie », pp33 et 34 92 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie La réintroduction d’une dose de flexibilité dans l’économie en démultipliant des centres de décision publics (par la restructuration organique des entreprises) et en réhabilitant le secteur privé local. II.1) La restructuration organique Il a été prévu dans le premier plan quinquennal 1980-1984, une profond réorganisation de l’économie et du secteur industriel fondée sur la restructuration organique et financière. La restructuration organique est directement mise en application en octobre 1980 après la promulgation du décret N° 80-242 du 04 Octobre 1980. II.1.1) Définition et caractéristiques de la restructuration organique L’une des caractéristiques des entreprises d’Etat est, jusqu'aux années 80, leurs grandes tailles (leurs gigantismes). Cette dimension provient de leurs missions principales : l’extension par l’investissement et l’importation d’équipement aux dépens de la production destinée au marché local ou à l’exportation. Cette restructuration a consisté, en fait, à transformer les entreprises publiques jugées fortement intégrées ou de dimension importante en des entreprises moyennes et petites, plus facilement gérables. Théoriquement, la réussite de cette opération (le redimensionnement des entreprises) est tributaire de certaines hypothèses. Selon 22 A.LAMIRI, le programme de restructuration organique, contient deux hypothèses de management qui étaient fondamentales à sa réussite : « Plus petit est plus maitrisable » : le découpage de firme jugée gigantesque en entités plus réduites devait permettre de mieux maitriser le processus de gestion. Il fallait que les entreprises soient « Humainement maitrisable » ; Il y a inexistence d’économies d’échelles dans la plupart des secteurs de l’activité économique nationale. Cette restructuration vise une plus grande maitrise de l’appareil de production ou de commercialisation, une utilisation maximale des capacités de production et une meilleure organisation du travail. Elle est caractérisée par : a) Le découpage des sociétés d’état : transformer les entreprises nationales de dimension importante en des entreprises moyennes et petites repose sur le principe de spécialisation des activités au plan vertical (engeneering, production, distribution) et au plan 22 A. LAMIRI « Gérer l’entreprise en économie de marché », P17 93 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie horizontal et par région. En d’autre terme, les critères retenus pour la réorganisation des entreprises publiques sont ceux conçu par la firme américaine de consultant Mc Kinsey, à savoir 23 : - La séparation des fonctions de production et de distribution ; - La spécialisation par famille homogène de produits ; - La spécialisation par filière technologique ; - La spécialisation par activité homogène ; - La régionalisation. b) Déconcentration régionale : Les sièges sociaux des entreprises d’Etat sont transformés d’Alger vers l’intérieur du pays, sont rapprochés quelquefois de leurs principaux centres de production. Ce faisant le planificateur pense désengorger la capitale, développer la fonction de production, stimuler l’activité et créer des effets d’entrainement dans toutes les régions.24 c) Le contrôle des effectifs : Le freinage maximum du recrutement a des postes administratifs considérés comme improductifs, est érigé en impératif dicté par l’élévation de la productivité et la rentabilité financière des entreprises. Dans certaines entreprises publiques, des licenciements collectifs sont pratiqués. II.1.2) Les résultats de la restructuration organiques Au plan économique, la restructuration organique était devenue nécessaire du fait de la grande taille atteinte par les entreprises publiques devenues ingérable. Cependant, la restructuration impliquait la perte des avantages liée à la grande taille telle que les économies d’échelles ainsi que, l’expérience accumulée sur de langues années et qui constituent des atouts lorsqu’il s’agit de négocier face à de puissant partenaire. La restructuration cause parfois la dispersion de collectif de travailleurs à tous les niveaux et qui ont développé des savoir-faire collectif non négligeable. Avec la restructuration organique, le nombre d’entreprises publiques a été pratiquement multiplié par cinq. Comme le montre le tableau ci-après : 23 M.BOUDERSSA, « La ruine de l’économie algérienne sous CHADLI », édition Rahma, 1993, p99 Hocine BENISSAD, « La réforme économique en Algérie (ou l’indicible ajustement structurel) », édition OPU 1991, p32 24 94 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Tableau N°04 : Configuration du secteur public après la restructuration organique Nombre d’entreprise Nombre d’entreprise avant restructuration après restructuration organique organique Agriculture 07 23 Industrie-Mine-Energie 17 126 Information-Culture-Tourisme 08 45 TP Hydraulique-Habitat 12 101 Santé 01 04 Commerce 07 28 P-T-T 01 02 Finance 08 12 Transport 09 34 TOTAL 10 375 Secteur d’activité d’appartenance Source : Nacer-Eddine SADI « La privatisation des entreprises publiques en Algérie » 2006 p33 Cette opération « restructuration » n’a pas permis d’atteindre des résultats escomptés. Selon R.ABDOUN (1987), la restructuration ne s’est pas du tout attaquée aux carences réelles, elle a au contraire provoqué une multiplication des problèmes nouveaux. Les collectifs des travailleurs comme les cadres ont été déstabilisés et une grande partie des savoir-faire ouvriers et de capitale expérience et de gestion accumulés dans les sociétés nationales est dilapidée25. Selon N.E.SADI, « la restructuration organique et financière a été également un échec. Elle n’a pas en effet atteint les objectifs qui lui ont été assignées pour de nombreuses raisons tenant à la fois à l’entreprise publique elle-même qu’à son environnement »26. 25 26 Leila MELBOUCI, « Le modèle des entreprises publiques algérienne, échec ou fin de mission», p198 N.E.SADI, «La privatisation des entreprises publique en Algérie », 2eme édition, 2006, p34 95 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie L’échec de cette opération serait dû, selon les travaux réalisés à deux grandes causes : La première concerne les aspects opérationnels et l’approche retenue pour le redimensionnement des entreprises, selon A.LAMIRI 27 : D’une part, la maitrise de la planification stratégique, de l’organisation et des systèmes de contrôle, a fait défaut ce qui manquait, c’était « un tableau de bord, des objectifs décomposés, la détermination des responsabilités des prérequis et les précisions de la révision, qui n’apparaissent pas du tout dans le programme arrêtés ». D’autre part, le découpage des entreprises en nouvelles entités n’a pas permis de créer une compétition entre celle-ci et n’a fait que compliquer les problèmes de coordination. La seconde raison, de caractère plus fondamental, est avancée par A.BOUZIDI qui note que « le désengagement de l’Etat de la gestion directe et l’abandon des pratiques de régulation administrative ont alors été admis, dans un premier temps, comme condition nécessaire à une réhabilitation de la performance productive »28. On s’aperçoit aujourd’hui qu’elles ne sont pas suffisamment et même non réalisables, tant que l’Etat ne se dessaisit pas de son statut de propriétaire dominant des entreprises. Et il ajoute : « l’expérience de la restructuration organique des entreprises publiques entamée au début des années 80, parce que ne remettent pas en cause ce statut de propriétaire dominant sinon exclusif de l’entreprise qu’avait l’état n’a pas favorisé, loin s’en faut, cet objectif qu’elle recherchait de densification du tissu industriel. Elle a au contraire émietté les efforts et entrainé des gaspillages et beaucoup de double emplois ». II.2) La restructuration financière des entreprises La restructuration financières a été mené à plusieurs reprises dans les années 60-70. La plus connus des restructurations financiers est celle des années 80, à la suite des opérations de restructuration organiques. Elle s’est soldée à la fin de 88, selon un rapport interne à l’administration par un montant globale de 67 milliard de dinars environ, dont 10% d’argent frais29. 27 A.LAMIRI, « Gérer l’entreprise algérienne en économie de marché », p18. A.BOUZIDI, « Les années 90 de l’économie algérienne : les limites des politiques conjoncturelles », édition ENAG, 1999, p95. 29 Leila MELBOUCI, Op.cit, p197. 28 96 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Une rentabilité financière négative des entreprises publiques, une aggravation de l’endettement à terme, une dégradation de l’équilibre financier à long terme, restent évidemment des facteurs explicatifs de la destruction financière des entreprises publiques. Ainsi, l’objectif de la restructuration financière est de constituer le capital des entreprises nationales ou de reconstituer s’il est consommé par des déficits d’exploitation répétés ; cette opération consiste à modifier la dette à long terme de l’entreprise à l’égard du trésor en dotations définitives ; c’est donc essentiellement un jeu d’écriture comptable. Quant à la dette bancaire des entreprises d’Etat est largement consolidée30. Afin d’éviter que les entreprises ne retombent pas dans l’endettement, il leur est imposé le critère d’autofinancement les obligeant ainsi à s’autofinancer. Pour cela les entreprises sont tenues de mettre en place une comptabilité des coûts qui servira d’appui à la fixation des justes prix. Mais, la réalité économique des entreprises montre l’incapacité de ces dernières à dégager des ressources internes de financement. Cette incapacité s’explique par le non assainissement de l’environnement externe des entreprises. En effet, le mode de calcul des coûts de revient, selon les directives du ministère chargé du plan, s’effectue a partir des capacités de production normatives et non pas effective. Cette méthode de calcul, imposée aux entreprises, ne peut supprimer les déficits d’exploitation car les coûts de revient normatif sont, généralement, inférieurs aux coûts de revient réels. S’ajoute à cela, l’importance des charges salariales, une sous utilisations des capacités de production et d’importantes charges financières. La restructuration entamée n’a pas allégé la situation des entreprises, la crise économique s’aggravait en 1986, après la crise de 1983/1984 avec la chute du prix de pétrole et du dollar US ; ce qui a induit la diminution des recettes de l’Etat, la lourdeur de l’endettement avec la diminution des réserves de change entraînant la chute de la croissance économique. La détérioration de la situation financière des entreprises et le problème de financement externe (diminution de la capacité d’importation et de la capacité d’endettement) sont à l’origine des réformes économiques formulées dés 1987/1988 portant sur l’autonomie des entreprises. 30 Hocine BENISSAD, « La réforme économique en Algérie » p33 97 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie II.3) Autonomie des entreprises publiques en Algérie La chute du prix du baril du pétrole en 1986, et la réduction des recettes extérieures qui en a découlé, a révélé les faiblesses structurelles de l’économie algérienne. La situation d’étouffement a laquelle a abouti le processus de développement de l’économie a donc montré les limites du « Tout Etat » et du modèle d’industrialisation adopté au lendemain de l’indépendance31. Les réformes ont été mené au départ d’une manière volontaire a partir de 1988, puis appuyées par le fond monétaire international (FMI) en 1994 dans le cadre du plan d’ajustement structural (PAS). Passer d’une économie centralement planifiée à une économie de marché, cela nécessite inévitablement la refonte de tout le système économique. On a assisté à des réformes qui ont touchées pratiquement tous les domaines de l’économie : La libération du commerce extérieur : la première mesure concrète pour libéraliser le commerce extérieur, ainsi que le change et l’activité financière, en Algérie était la promulgation de la loi sur la monnaie et le crédit en 1994 ; La privatisation par commercialisation 32 ou autonomie de gestion de l’entreprise publique et la mise en place d’agent fiduciaire chargé de la gestion des capitaux marchand de l’Etat (1995) ; La promulgation d’une loi sur la privatisation des entreprises publiques (1995) ; La promulgation d’une loi favorisant le développement et la promotion de l’investissement privé (1990-1993) ; La réforme de l’environnement par la mise en œuvre des institutions et mécanismes du marché. L’autonomie est une opération qui consiste à redéfinir les missions, les objectifs de chaque structure de l’entreprise ainsi que de définir la responsabilité de chaque personne impliquée dans la gestion du patrimoine publique 33. 31 N.E.SADI, « La privatisation des entreprises publiques en Algérie », p51 Ibid. 33 Farida BEKOUR, « Les modes et les formes de modernisations des entreprises publiques algérienne : les stratégies de développement », Thèse de doctorat, 2011/2012. 32 98 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie II.3.1) Le cadre législatif et ses perspectives II.3.1.1) EPE : Une personne morale de droit privé D’après la loi 88-01 l’entreprise publique économique (EPE) est un concept substitué a celui d’entreprise nationale ou d’entreprise locale. Elle est définie comme une personne morale de droit privé (société par action ou société à responsabilité limitée) dotée d’un capital social et de l’autonomie financière ; sa gestion est gouvernée par les règles du droit commercial 34. L’entreprise publique économique est donc libre de conclure selon ses propres intérêts des conventions et n’est pas soumise aux clauses rigides du code des marchés publics. L’entreprise publique économique dispose, en contre partie des sanctions négatives du marché, d’une marge de manœuvre beaucoup plus importante dans la gestion de ses affaires que dans la période de planification impérative ; en effet sous le régime de l’autonomie elle peut 35: Etablir librement son organigramme en fonction de ses problèmes propre de management ; Fixer des prix plus rémunérateurs pour ses produits : Choisir ses circuits de distribution remettant en cause la séparation des fonctions de production et de distribution imposée par le planificateur des années 80 au sein du secteur public ; Déterminer les modalités de rémunération des travailleurs au moyen de conventions collectives après l’abrogation du statut général du travailleur par la loi 90- II du 21 avril 1990 et de la gestion socialiste des entreprises ; Conclure tout contrat entrant dans l’objet social de l’entreprise et obéissant a ses intérêt, sans autorisation préalable de la tutelle ou de la banque ; Rejeter toute intervention formelle ou informelle dans sa gestion ; Retenir les investissements véhiculant efficacité physique et productivité financière et conforme à son objet social. Les choix de ces investissements décentralisés sont libre notamment s’ils sont autofinancés. 34 35 eme H.BENISSAD, « Réforme économique en Algérie », 2 Ibid., p36 Edition, 1991, p35 99 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie II.3.1.2) La création des fonds de participation La séparation entre la propriété du capital et la gestion de l’entreprise publique qui a donné naissance a de nouvelles entreprises publiques appelées « fonds de participation (FP) ». Le (FP) met fin aux injonctions administratives et à la tutelle des ministères sectoriels pour les entreprises nationales, et les collectivités locales pour les entreprises publiques. Les fonds de participation ont été créés, à partir de la loi n° 88-03 du 12 janvier 1988, sur proposition du conseil national de la planification et de ministère des finances, a fin de gérer les actions de l’Etat, veiller à leur rentabilité et prendre le rôle de l’Etat dans ses relations avec les entreprises autonomes, en tant que structures spécialisées 36. Ces fonds détiennent le capital de plusieurs secteurs par le biais des actions que leurs transfère l’Etat, en contre partie des titres, qui leurs donne le droit de contrôler l’élaboration et l’exécution du plan à moyen terme de l’entreprise à travers leurs représentant au sein du conseil d’administration les fonds de participation sont eux-mêmes des sociétés financières par action, qui ont été chargés des missions suivantes 37. Assurer la gestion financière des capitaux publics ; Procéder, pour l’Etat, à des investissements économiques pour générer des gains financières ; Mettre en œuvre toutes mesures a favorisé l’expansion économique et financière des entreprises publiques où les agents financiers sont actionnaires. Ils étaient au nombre de 9, étaient gérés stratégiquement par une assemblée générale des actionnaires. II.3.2) Les causes du recours à l’autonomie des entreprises publiques On peut distinguer des facteurs propre a l’entreprise et les facteurs extérieur a l’entreprise. II.3.2.1) Les facteurs extérieurs On peut résumer ces facteurs extérieurs comme suit : La chute des ressources provenant des hydrocarbures dus évidement à la chute du prix du baril du pétrole en 1986 et le rôle industrialisant assigné aux hydrocarbures permettent d’expliquer la crise économique du début des années 1980 et celle de 36 37 Amel TEBANI, « Privatisation des entreprises publiques économiques en Algérie », p63 Leila MELBOUCI, Op.cit, p200 100 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie l’inefficacité de l’entreprise publique et son incapacité à satisfaire aux besoins de diversification des exportations. Le poids insupportable de la dette extérieur est l’un des facteurs également explicatif de la crise économique du début des années 1980. Une forte augmentation de cette dette qui est passée de 17,05 milliard de $ US en 1980 à 24,6 milliard de $ US en 198738. Devant le poids de la dette extérieur, l’entreprise publique se trouve au centre de la problématique d’endettement. A partir de 1986, l’entreprise publique, pour la couverture de ses importations, elle doit rechercher sur les marchés financiers extérieurs de crédit commerciaux. Cette nouvelle stratégie d’endettement explique le lourd passif des entreprises publiques et l’aggravation de leurs déficits. Le développement du marché parallèle 39 et également la dégradation des conditions de vie de la majorité de la population : les services de santé endommagés, le manque d’eau potable, le problème de logement pour les larges couche de la population etc., ce qui a contribué à développer un mécontentement social. Le développement du mécontentement social à travers les différentes manifestations populaires, et qui sont le fait des jeunes exclus des écoles et qui se trouve sans emploi. Il exprime le rejet d’un système et tout ce qui est symbole d’Etat et de pouvoir avec violence et beaucoup de haine (les émeutes d’octobre 1988). II.3.2.2) Les contraintes propres à l’entreprises L’entreprise publique a subi des contraintes liées à son fonctionnement : L’existence de deux logiques au seine des entreprises publiques relativement contradictoire : 40 - L’intérêt particulier de l’entreprise est la réalisation de profits pour assurer sa survie, et autofinancer sa croissance. - L’intérêt général et le bien-être social qui alourdissent les charges de l’entreprise tel que le maintien des postes d’emploi même en sureffectif, le développement des régions déshéritées même cela 38 suppose des charges supplémentaires Amel TEBANI, Op.cit, p50 Le marché parallèle est un phénomène économique et social qui se produit par l’existence d’un double marché, l’un est administré, son but est la représentation des biens et services à partir des prix fixés, une politique de quotas et des programmes de distribution de « pénurie ». L’autre s’en occupe de rééquilibrer l’offre et la demande à des prix supérieurs. ABDELMADJID.BOUZIDI journal el’moudjahid 12/03/90 40 Amel TEBANI, Op.cit, p54 39 101 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie d’exploitation, de déplacement et de transport…. , satisfaire des besoins sociaux des travailleurs etc. Faible productivité des facteurs de production au sein des entreprises. Parmi les caractéristiques de l’entreprise avant son autonomisation, son adhérente a la tutelle, comme si elle faisait une partie d’elle. En effet, elle était restreinte dans ses relations économiques courantes, même dans le choix de ses partenaires intérieurs et extérieurs. Sur le plan interne n’était pas libre d’organiser ses réseaux de distribution, de choisir sa gestion etc. Sur le plan externe, elle était soumise aux dispositions réglementaires des marchés publics. II.4) Bilan de l’autonomie En 1990 sur 459 sociétés d’Etat a dimension nationale, 287 (soit 52%) ont, déjà ou virtuellement, le statut d’entreprises publiques économiques. Mais la volonté politique est de transformer la quasi-totalité des entreprises nationales et locales en entreprises publique économique(EPE). Le passage à l’autonomie en 1988-1990, selon H. BENISSAD, est effectué dans des conditions dramatiquement défavorable marquées par 41 : - Un sous-emploi prononcé des capacités de production dû a un manque d’approvisionnant ; - Des déséquilibres financiers persistants (malgré l’existence d’un fond de mise en œuvre de l’autonomie) et engendre de lourdes charges : - L’assainissement de certaines entreprises publiques économiques n’est pas encore opéré et leur capacité d’autofinancement est négative ; - la présence de sureffectifs dont le volume devrait être déterminé dans les entreprises intéressées par une expertise afin d’éviter les compressions collectives de travailleur à caractère politico-démagogique. - des conflit sociaux d’autant plus important qu’au lendemain de la crise politique d’octobre 88 le libre exercice du droit de grève inscrit dans la nouvelle constitution du 23 février 1989 est confié par la loi 90-02 ; 41 Hocine BENISSAD, « La réforme économique en Algérie », p37. 102 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie - l’existence de groupes habitués à vivre informellement du commerce d’importation et du protectionnisme exorbitant qui ne souhaitent pas que les entreprises d’Etat deviennent des entités efficaces ; - enfin une contrainte devises asphyxiante pour les activités productives. La non réalisation des objectifs assignés à l’autonomie des entreprises est due a plusieurs raisons : En premier lieu, l’autonomie des entreprises publiques est mise en œuvre par l’Etat lorsque il a eu des difficultés financières, donc il n’a pas la capacité d’aider l’entreprise dans son passage à l’économie de marché. Selon, A- BOUZIDI, l’échec de l’autonomie des entreprises publiques est due aux difficultés de la période et aux rigidité de l’environnement juridique de l’entreprise en précisant que « L’autonomie de gestion de l’entreprise publique et l’institution des fonds de participation ne sont pas traduites par une relance au développement aussi bien à cause du manque de ressources financières qui a caractérisé la fin de la décennie 1980 et le début de la décennie 1990 qu’à cause d’un droit économique trop rigide »42. Selon ABDELATIF.BENACHENHOU l’autonomie des entreprises a été proclamée partout et a progressé sur le papier, mais pour l’essentiel leurs décisions de gestion restent dépendantes d’autres acteurs43. En deuxième lieu, les entreprises publiques ont des caractéristiques qui ne permettent pas une transition saine et propre à l’économie de marché. Selon N.E.SADI, l’échec de cette opération « autonomisation » est dû à des facteurs endogènes qu’exogènes. Les causes endogènes de cette situation se situent principalement dans les dimensions suivantes44: - la forte dépendance du secteur public des marchés extérieurs au plan des approvisionnements et de la technologie pour manque d’intégration intersectorielle ; 42 Amal TEBANI, OP.cit, p66 Abdelatif BENACHENHOU, « Bilan d’une réforme économique inachevée en méditerrané », Les cahiers du CREAD, N°46, Alger, 1998, p70 44 N.E.SADI « Privatisation des entreprises publiques » p54. 43 103 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie - la sous-utilisation des capacités de production installés de l’ordre de 50% en moyenne, s’expliquant tant par les problèmes d’approvisionnement en matières premières et en pièces de rechange, que par le manque de maitrise de la technologie et de l’organisation du travail ; - le déficit en organisation et en capacité de management ; - la faible compétitivité externe pour non-conformité aux normes internationales. II.5) La rénovation du secteur public économique el la création des HODINGS Les réformes économiques de 1988 ont été soutenues depuis le début des années 1990, avec le lancement des opérations d’assainissement financières et la restructuration industrielle des entreprises publiques est approfondie en 1995 avec la gestion des capitaux marchand de l’Etat. Ces opérations du restructuration financière mise en œuvre durant cette période vise a répondre aux besoins de financement des entreprises publiques qui n’arrive pas à générer des ressources pour financer leur activités. Les entreprises publiques ont été réalisées dans le cadre de holdings industriels et financiers. Autrement dit, les holdings deviennent un moyen de réalisation de la politique industrielle en respectant : performance financière, productivité et compétitivité. Ce nouveau secteur public aura à fonctionner dans un système économique complètement rénové, de-monopolisé, exposé à la concurrence, etc. II.5.1) La création des holdings publics Le gouvernement a engagé un approfondissement des réformes de 1988 suite aux faibles performances de la période (1988-1994). Notamment le mode de gestion indirect des capitaux publics. Cette nouvelle réflexion est la volonté de l’Etat de se désengager de la sphère économique. En d’autre terme, l’Etat affiche une volonté politique d’aller vers la privatisation proprement dite des entreprises publiques, elle a consacré un projet de texte juridique spécifique. Au cours du second semestre de l’année 1995, deux lois fondamentales ont été promulguées : L’ordonnance 95-22 du 21 Aout 1995 relative à la privatisation des entreprises publiques (amendées partiellement en 1997 puis révisée complètement en 2001) ; L’ordonnance 95-25 du 25 Septembre 1995 relative à la gestion des capitaux marchands de l’Etat (révisée en 2001). 104 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie La gestion des capitaux marchands de l’Etat est désormais confiée à onze holdings publics, a vocation national, organiser en la forme de société par action et jouissant en droit, et contrairement aux ex-fonds des participations qui étaient de simples gestionnaires pour compte, des attributs de la propriété : usus, fructus, abusus, sur les actions, participation et autres valeurs mobilières détenus par l’Etat. Cinq autre holdings, mais à vocation régionale, auxquels ont été affectées les entreprises publiques locales, ont été créés un peu tard45. Il est important de dégager les changements apportés par la formule des holdings par rapport aux fonds de participation. Selon N.E.SADI, trois importante différence apparaissent en effet entre la nouvelle organisation des capitaux marchands de l’Etat et celle reposant sur les ex-fonds de participation (1988)46. - L’entreprise publique à beaucoup plus d’autonomie que dans l’ancienne organisation : les ventes d’actifs physiques et financiers, anciennement interdites, sont aujourd’hui possible. Cette attitude de disposer de ses actifs devrait lui faciliter la réalisation de ses plans de redressement interne ; - Contrairement au fond de participation, le holding est doté, de tous les attributs du propriétaire et constitue en droit le seul interlocuteur de l’entreprise publique, loin des injections de l’administration centrale, et lui permettant de ce fait des relations claires et garanties avec ses partenaires, étrangers et nationaux ; - Les portefeuilles des holdings sont constituées sur la base d’objectifs de stratégie de relance du développement et non pas, comme l’ont été les fonds de participations, sur la base d’objectifs principalement de viabilité financière par compensation réciproque entre entreprises publiques Ainsi, les holdings devaient être en mesure : De respecter l’autonomie de l’entreprise, « qui reste le noyau central de l’accumulation » et qui doit émerger comme « le véritable sujet économique ». De jouer leur rôle de propriétaire, sans devenir une nouvelle tutelle, et de prendre en charge de manière efficace ses missions en tant que niveau de coordination des objectifs de la branche ou de la filière et de mise en cohérence des choix de politique industrielle. 45 46 Amel TEBANI, « Privatisation des entreprises publiques économiques en Algérie », p114 N.E.SADI, « Privatisation des entreprises publiques », p57. 105 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie De récupérer la logique industrielle perdue par les fonds de participation, grâce à l’identification des branches industrielles où le pays détient des avantages comparatifs qui devront être convertis en avantages compétitifs. Les holdings publics ont été constituées sur la base de la filière industrielle où l’Algérie était supposer avoir des avantages comparatifs, notamment : la sidérurgie, la mécanique, la pétrochimie, les mines et l’électronique et électrique. Avec pour mission de les valoriser, de les développer et de les mettre en partenariat. II.5.2) Le conseil national de participations de l’Etat (CNPE) Contrairement à la pratique courante dans les pays qui ont suivi la même expérience, où les holdings d’Etat sont dirigés par un conseil d’administration, dont les membres sont nommés par l’Etat et dont le président est soit élu par ses pairs, soit désigné par le gouvernement. L’Algérie à retenu pour les holdings une structure duale très rare, voire inexistante, dans les expériences historique de restructuration des secteurs d’Etat 47. Cette structure duale composée d’un conseil de surveillance et d’un directoire. L’assemblée générale est assurée dans ce nouveau schéma par le conseil national de participation de l’Etat. Le conseil national aux participations de l’Etat, sommet stratégique et décisionnel dans l’architecture organisationnelle du secteur public, un organe composé des membres du gouvernement et présidé par le chef de gouvernement, il est chargé de la coordination et de l’orientation délibérant des holdings, les objectifs de la politique de gestion des participations de l’Etat48. Ces orientations sont mises en œuvre à travers des conventions conclus avec les holdings. II.5.3) Restructuration de l’appareil de production Le débat sur la restructuration est un débat long auquel il n’existe pas de réponse uniforme, car la privatisation d’une entreprise ou d’un segment d’activité pose toujours le choix, en fonction du contexte et des objectifs de l’opération, entre vente en l’état ou après restructuration. La restructuration préalable des entreprises publiques, retenue par de nombreux pays en transition, est souvent nécessaire au regard de l’état de dysfonctionnement du secteur public, et des exigences des investisseurs, notamment étrangers. 47 48 N.E.SADI, « Privatisation des entreprises publiques », p58. Ibid. 106 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Le gouvernement algérien a opté, pour une telle démarche, au début des années 1990, cette démarche contient deux dimensions : une dimension macro-économique intégrant des mesures à caractère économique et institutionnelles (la libéralisation des prix, la suppression du soutien financier accordé aux entreprises, etc.), et une dimension micro-économique ayant comme objectif la réorganisation industrielle et le changement comportementale des entreprises. Les mesures prévues dans la dimension micro-économique de la restructuration ont porté sur 49 : - Filialisation systématique des entités industrielles homogènes par recentrage sur leur métier de base (abandon de l’intégration verticale) et délègue des activités secondaires (fonctions sociales et culturelles susceptibles de devenir des activités marchandes) par essaimage au profit des salariés ou par cession d’actifs à des investisseurs externes ; - Le renforcement des capacités de gestion et de management par la formation, requalification de l’emploi au sein des entreprises ; - La recherche d’options de partenariat apportant capitaux, technologies et marché, nécessaires à leur mise à niveau et à la réhabilitation de leur outil de production ; - L’optimisation des effectifs par la compression des effectifs pléthoriques ; - La dissolution des entreprises non viables et celles dont le redressement risque de s’avérer financièrement plus couteux que les résultats attendus et cession de leurs actifs avec reversement des recettes au profit du trésor public ; - L’assainissement du patrimoine foncier, notamment, la régularisation par les domaines publics de la situation juridique des terrains industriels et des bâtiments occupés par les entreprises publiques. La réorientation des activités productives a eu lieu par le biais de la filialisation (création de nouvelles entreprises avec affectation de morceaux capitalisables) et la liquidation des activités non viable. Les activités de natures sociales et culturelles ont été par contre soient reprises par l’Etat (ministères et autre administrations publiques), soient essaimées au profit des salariés, soient carrément cédées sous forme d’actifs susceptibles de devenir des biens marchands à des repreneurs externes 50. 49 50 N.E.SADI, « Privatisation des entreprises publiques », p58. Amel TEBANI, Op.cit, p113. 107 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Les actions menées dans le cadre de la restructuration industrielle et assainissement financier à partir du début des années 1990 ont abouti à la fermeture de plus de 80 unités économiques ; la dissolution/redéploiement (session) d’une dizaine d’entreprises industrielles et la compression de quelques 60.000 travailleurs. Plus de 700 entreprises locales ont été dissoutes et leurs actifs cédés au personnel avec le licenciement de plus de 300.000 agents. Ainsi le bilan global de la restructuration industrielle et l’assainissement financier du secteur public s’est soldé par la compression de plus de 360.000 travailleurs et par un assainissement financier qui se chiffre à fin 1999 à 790,3 milliards de dinars 51. 51 Amel TEBANI, Op.cit, p117. 108 Chapitre III : L’évolution du système productif en Algérie Conclusion du chapitre III L’un des axes majeurs de cette politique de développement était la constitution d’un secteur public qui touche pratiquement tous les secteurs d’activités, selon l’industrie industrialisante. L’industrie industrialisante est une industrie qui permet l’industrialisation des autres branches de l’économie, a l’image des industries de la sidérurgie, de la mécanique, de la chimie. Les entreprises nationales durant la période d’industrie industrialisante caractérisées par une forte intégration verticale, et leurs grandes tailles. Le congrès du FLN (1979) a procédé à l’évaluation économique et sociale de la décennie 1967-1978. En plus, des réalisations, ce bilan a montré les dysfonctionnements qui gangrènent notre économie. Le plan quinquennal (1980-1984) prévoit la réorganisation du secteur industriel a travers une double restructuration organique et financière. Cette réorganisation vise le redimensionnement des entreprises publiques. C'est-à-dire la transformation des entreprises fortement intégrées à des petite et moyenne entreprises facilement gérable et contrôlable. Le plan quinquennal (1985-1989) qui prend en considération la conjoncture économique internationale, il a été envisagé pour la poursuite de la réorganisation des entreprises, par la mise en œuvre à partir de 1987, d’une réforme économique qui la dotera d’une « Autonomie de gestion ». Les entreprises publiques bénéficient d’un statut de personne morale de droit privé (entreprise publique économique). A partir de 1991, on a assisté à une rénovation du système public économique à travers : la réorganisation du système productif, la création des holdings, la création du conseil national de participation de l’Etat (CNPE). 109 Quatrième Chapitre La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Introduction de chapitre IV Pour pouvoir répondre à notre problématique de recherche, il est nécessaire d’étudier un cas d’entreprise. L’entreprise qui fera l’objet de notre étude sera l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM). Nous allons essayer à travers cette étude d’analyser la décision d’intégration verticale au niveau de l’entreprise ENIEM. Avant d’étudier et d’analyser l’intégration, nous devons d’abord passer par la présentation générale de l’entreprise nationale des industries de l’électroménager et son environnement composés essentiellement par ses partenaires commerciaux (les fournisseurs, clients), les concurrents. La deuxième section de ce chapitre portera sur la présentation des différentes stratégiques de l’unité de fabrication « Froid »en l’occurrence sa stratégie concurrentielle, son intégration verticale et son évolution ainsi que, autres aspects stratégiques. La troisième section de ce chapitre portera sur les déterminants de la décision d’intégration verticale de l’ENIEM a partir des résultats d’enquête réalisée au niveau de l’unité de fabrication « Froid ». 111 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Première Section : Présentation générale de l’ENIEM et son environnement I.1) Présentation générale de l’ENIEM et son environnement Le premier point à traiter dans cette première section consiste à la présentation des caractéristiques générales de L’ENIEM. Cette présentation nous permettre d’avoir une idée sur l’histoire de son activité ses objectifs, son patrimoine et ses réalisation. Cette section portera également sur l’environnement immédiat de L’ENIEM consistant en ses produits, ses clients, ses fournisseurs et ses concurrents. I.1.1) Historique de L’ENIEM L’ENIEM est l’une des plus ancienne entreprise nationale. Elle a résistée à toutes les périodes de l’économie nationale depuis la période du socialisme et de la planification centralisée à la transition vers l’économie de marché et la libéralisation de l’économie mondiale. L’entreprise nationale des industries électroménagères (ENIEM) est le leader en Algérie dans la fabrication des appareils électroménager. I.1.1.1) La création de L’ENIEM La politique d’industrie industialisante adoptée en Algérie, pendant les années 70 a donné naissance à des sociétés nationales (plan triennal 1970-1973). Les dirigeants de l’époque justifient la faible productivité des facteurs de production et le déficit financier par la grande taille des sociétés nationales. Dans le but de remédier à ces problèmes, le plan quinquennal (1980-1984) porte sur la réorganisation du secteur industriel axée sur la restructuration organique et financière. La création de L’ENIEM remonte au 2 JANVIER 1983 par décret N°83-19-1983 après la restructuration organique de la société nationale de fabrication et du montage des matériels électriques et électroniques (SONELEC). Elle fût alors chargée de la production et de la commercialisation des produits électroménagers. I.1.1.2) La forme juridique Le désengagement de l’état de la gestion des sociétés nationales (1988), a donné naissance aux entreprises publiques économiques (EPE), qui sont considérées comme une 112 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont personne morale du droit privé, doté d’un capital social et de l’autonomie financière et sa gestion est gouverné par les règles du droit privé. L’ENIEM est transformée à une entreprise publique économique en 1989 sous forme juridique d’une société par action (SPA) 1 et dotée d’un capital social de 4.000.000 de dinars (DA). L’ENIEM relève actuellement de la SGP « INDELEC » qui détient la totalité de son capital social. I.1.1.3) Les activités de L’ENIEM L’ENIEM a pour missions principales la fabrication et le montage d’appareils électroménagers à savoir : - Les appareils de réfrigération ; - Les appareils de lavage et de cuisine ; - Les appareils sanitaires ; - Les équipements de climatisation ; - Les lampes à incandescence. En plus de ces activités, L’ENIEM assure une activité secondaire de commercialisation et de service après-vente. I.1.1.4) Les objectifs de l’entreprise ENIEM L’ENIEM évolue dans un environnement où la contrainte budgétaire n’existait pas et l’objectif de rentabilité n’a jamais été une priorité. Les objectifs sociaux ont dominés (le maintien de l’emploi, augmentation des salaires, etc.) La transition de l’Algérie vers l’économie de marché, pousse les entreprises à être rentable. L’ENIEM n’échappe pas à cette logique, la rentabilité constitue son objectif fondamental, et parmi ses objectifs : - L’amélioration de la qualité de ses produits et le maintien de sa position sur le marché national de l’électroménager ; 1 - La diminution de ses coûts de production ; - L’augmentation du chiffre d’affaire. Société par action ou société à responsabilité limitées. 113 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont I.1.1.5) La localisation de L’ENIEM L’entreprise nationale des industries de l’électroménager est implantée a Tizi-Ouzou, où elle bénéficie de plusieurs avantages en infrastructure externes consistants dont la route nationale N°12 et la voie ferrée Alger/Tizi-Ouzou. L’ENIEM occupe une superficie de 54Ha et elle est implantée sur les différents sites suivants : La direction générale de l’ENIEM se situe au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, précisément sur le Boulevard STITI Ali ; Le complexe d’appareil ménager (CAM) composé de trois unités de fabrication spécialisées, est localisé dans la zone industrielle AISSAT Idir de Oued-Aissi, Tizi-Ouzou ; L’unité commerciale (UC) qui se trouve à proximité du CAM ; L’unité de prestation technique (UPT) implantée dans la zone industrielle AISSAT Idir, Tizi-Ouzou ; La filiale lampes de MOUHAMMEDIA (ULM), dénommé FILAMP, localisée dans la zone industrielle de MOHAMMEDIA, wilaya de MASCARA ; La filiale sanitaire EIMS qui est localisée à MILIANA dans la wilaya d’AIN-DEFLA. Cette filiale est spécialisée dans la fabrication des baignoires, des lavabos, des éviers et des receveurs de douches. I.1.1.6) Le patrimoine et réalisation de L’ENIEM L’entreprise nationale des industries électroménagères (ENIEM) est dotée d’un complexe d’appareils ménager (CAM) composé de trois unités de fabrication : Réfrigérateur, Cuisson, Climatisation. Et deux filiales (ULM, EIMS), une unité commerciale (UC) et une unité de prestation technique (UPT). Par contre, L’ENIEM a réalisé plusieurs projets dans ses différentes unités de fabrication. Ses projets ont été résumés comme suites : Trois projets ont été réalisés au niveau de CAM : a) Projet initial : Ce projet est évalué a 400 Milliard de DA en 1971 et réévalué en 1978 à 700 Milliard de DA en 1978. Ce projet vise l’installation de trois ateliers de production, devenues fonctionnelles à partir de 1977 : 114 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont - Un atelier pour la fabrication de trois modèles de réfrigérateurs 160, 200 et 240 litres, sous licence de BOSHRFA (Allemagne), avec un taux d’intégration de l’usine de 64%. Une capacité de production annuelle de 100000 unités/année. - Un atelier de fabrication de cuisinières et de réchauds plats sous licence SEPPEL FRICKRFA - ALLEMAGNE), avec un taux d’intégration de l’usine de 68%. Une capacité de production de 100000 unités/année pour les cuisinières, et 60000 unités/année pour les réchauds plats. - Un atelier de montage et d’assemblage pour : - Les climatiseurs ; - Les chauffe-eau et les chauffe bain. b) Un projet d’extension de 1980 : Un projet d’extension du complexe d’appareils ménager réaliser pour un montant de 1630 Millions de DA. Ce projet porte sur l’installation d’une nouvelle usine pour la fabrication de nouveaux modèles de : - Congélateurs ; - Réfrigérateurs 300 litres une porte ; - Réfrigérateurs 300 litres deux portes ; - Réfrigérateurs 290 litres combinés entre réfrigérateurs et congélateurs ; - congélateurs vertical 225 litres. Tous ces nouveaux modèles sont fabriqués sous licence TOSHIBA. c) L’extension du projet en 1982 : pour la fabrication de petits appareils ménager (P.A.M) : Moulin à café, fer à repasser, sèche-cheveux, aspirateurs. A l’unité lampes de MOHAMMEDIA (ULM) : ce projet est devenu fonctionnel depuis 1979, d’une valeur de 500 Millions de DA. Ce projet porte sur la fabrication de lampes à incandescence sous licence ORASCOM.RFA (Allemagne). L’unité commerciale : crées en 1989 pour les besoins de l’entreprise. Elle est composée de dépôts régionaux, qui sont des grossistes, des points de ventes qui sont des détaillants et des points de service après ventes. 115 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont I.1.1.7) Structure organisationnelle de L’ENIEM L’ENIEM a adopté une nouvelle stratégie de portefeuille et elle s’est réorganisé en « Filiales », après le diagnostic stratégique et fonctionnel mené par le CETIC en 1996, de ce fait l’ENIEM est devenue un groupe constitué de : - La société mère consistant en l’entreprise nationale des industries électroménagères (ENIEM) chargé de la fabrication, distribution et la commercialisation des produits électroménagers ; - La filiale EIMS (entreprise industrielle de matériel sanitaire) dans la wilaya d’AIN- DEFLA. Charger de fabrication des produits sanitaires : baignoires, éviers, lavabos,…etc. sous licence RAI (Allemagne) ; - La filiale FILAMP (Entreprise nationale de fabrication de lampes) située à MOHAMMEDIA wilaya de MASCARA. Charger de fabrication des produits d’éclairage sous la licence d’ORSAM (Allemagne) et FALMA (Suisse). La restructuration du complexe d’appareille ménager (CAM) en 1998 a donnée naissance à : Trois unités de production : l’unité froid, l’unité cuisson et l’unité climatisation ; Unité de prestation technique : chargé de fournir des prestations techniques et des services nécessaire aux unités de production ; Unité commerciale. Les unités de production disposent d’une autonomie de gestion étendue à l’ensemble des fonctions et sont rattachées fonctionnellement à la direction générale. Cette dernière est responsable de la stratégie et du développement de l’entreprise. Elle exerce son autorité fonctionnelle et hiérarchique sur l’ensemble des directions et des unités. Le schéma suivant résume, la structure organisationnelle Hiérarchico-Fonctionnelle de L’ENIEM 116 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Schéma N°04 : Organigramme de L’ENIEM DIRECTION GENERALE Assistant DG Direction des Ressources Humaines Audit Direction Qualité et Direction Développement et Partenariat Environnement Département Juridique et Contentieux Unité Froid Direction Finance Et Comptabilité Direction Industrielle Assistant Qualité Unité Et Cuisson Direction Marketing et Communication Environnement Coordinateur Service Administration Générale Unité Climatisation Unité Prestations Techniques Liaisons fonctionnelles Liaisons hiérarchiques Unité Commerciale Filiale FILAMP Filiale EIMS Source : Document internet de L’ENIEM (2010) 117 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont I.1.1.8) Les domaines d’activités et les métiers de L’ENIEM I.1.1.8.1) Les domaines d’activités de L’ENIEM La restructuration du complexe d’appareil ménager (CAM) a donné lieu à trois domaines d’activités stratégiques : Le centre d’activité stratégique « Froid » : Il est composé de trois lignes de montages : - Une ligne pour les réfrigérateurs table top, petit modèle ; - Une ligne pour les réfrigérateurs grands modèles ; - Une ligne pour les congélateurs et les conservateurs. Il compte également des ateliers de fabrication suivants : le reformage et coupe en longueur de la tôle, la presse et soudure, les pièces métalliques, le traitement et le revêtement de surfaces et le thermoformage et moussage. Le centre d’activité stratégique « Cuisson » Il est constitué de deux lignes de montage et trois ateliers de fabrication : la tôlerie, la mécanique et le traitement et le revêtement des surfaces. Les trois domaines d’activité stratégique de L’ENIEM partage des métiers commun notamment le traitement de la tôle, le revêtement des surfaces et le montage. Ces moyens communs sont gérés par l’unité « Froid ». Le centre d’activité stratégique « Climatisation » Ce centre d’activités stratégique contient des produits hétérogènes et le métier dominant dans ce domaine est le montage. Il est constitué d’un atelier presse pour tôlerie et trois lignes de montage : - Une ligne pour les climatiseurs ; - Une ligne pour les machines à laver ; - Une ligne pour les chauffes eau/bain. 118 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont I.1.1.8.2) Les métiers et les technologiques de L’ENIEM La technologie2 est l’ensemble des connaissances technique et scientifiques qui sont indispensable pour la fabrication, le développement et la commercialisation d’un produit. L’ENIEM pour assurer la fabrication de ses produits électroménagers possède trois technologies de bases : La technologie de froid : pour la fabrication des réfrigérateurs, des congélateurs et des climatiseurs ; La technologie de combustion : pour la fabrication de cuisson a gaz, les réchauds a gaz, les chauffes eau et chauffes bain a gaz ainsi que les radiateurs a gaz et a mazout ; La technologie de lavage : pour la fabrication du lave-linge et de lave-vaisselle. Le schéma suivant résume parfaitement les différents métiers de L’ENIEM 2 On distingue trois types de technologie : technologie de base, technologie émergente et technologie de pointe qui procure à l’entreprise un avantage concurrentiel. 119 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Schéma N°05 : Différents métiers de L’ENIEM Transformation des plastiques : - Injection - Thermoformage - Moussage Usinage Et Assemblage METIERS Traitement de surface : - Transformation des métaux en feuille et en filsemboutissage : Décapage Peinture Emaillage Galvanisation - Engineering des projets Source : Thèse de Doctorat P313 120 Rognage Pliage Cambrage Soudage Découpage Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont I.1.2) ENIEM dans son environnement Après avoir présenté les informations générales relative à l’ENIEM, nous avons jugé utile pour notre travail de recherche, de situer l’ENIEM dans son environnement. Dans notre exposé, nous allons nous baser sur l’environnement externe immédiat de l’ENIEM consistant en ses concurrents, des partenaires commerciaux (clients/ fournisseurs) qui peuvent influencer sur la pérennité et la compétitive de l’entreprise, d’une part, et sur les facteurs interne à l’entreprise consistant en ses produits. I.1.2.1) L’environnement immédiat de l’ENIEM L’entreprise ne vit pas en autarcie mais elle entretient des relations constantes avec son environnement connexe (immédiat) et lointain. L’environnement immédiat est constitué essentiellement des partenaires commerciaux, des concurrents et le marché de l’ENIEM. I.1.2.1.1) Les partenaires commerciaux de l’entreprise A) Les clients La clientèle de l’ENIEM affiche une satisfaction envers ses produits. Cela est dû au niveau de qualité reconnu, a la gamme assez large des produits offerts ainsi qu’au rapport qualité prix appréciables. Malgré ces avantages, l’environnement de l’ENIEM est très concurrentiel à travers la stratégie des prix concurrentiels, la qualité de l’emballage, la qualité du service après-vente, etc. Ce qui expose toujours l’ENIEM au risque de perte de la clientèle. Le marché de l’ENIEM est à la fois national et international, au niveau national les produits ENIEM sont destinés aux ménages, au secteur commercial, aux collectivités et administration et à la chaine nationale du froid. Au niveau international, les exportations de l’ENIEM sont faible mais touche néanmoins certain pays africain (mali et Niger), du Maghreb et européen avec des produits de réfrigération et de climatisation. Le tableau suivant donne la contribution de chaque type de clientèle au chiffre d’affaire réalisé par l’entreprise. 121 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Tableau No05 : répartition du chiffre d’affaire de l’ENIEM par type de clientèle. CA (2008) % CA(2009) % Réseau de distribution 4220 77,25 4053 72,15 Œuvres sociales 382 7,00 677 12,05 Marché public 256 4,67 351 6,25 Autres 589 10,78 536 9,54 Exportation 16 0,29 00 00 5463 100 5617 100 Chiffre d’affaire total Source : Département marketing ENIEM. 122 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Shéma N° 06 : Diagramme représentant la répartition du Chiffre d’affaire de L’ENIEM par type de clientèle 123 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont CA (2008) Réseau de distribution Œuvres sociales Marché public Autres Exportation Les ménages constituent le premier client de l’ENIEM avec une proportion des ventes de 95,32% en 2008 et 94,19% en 2009. Les ventes aux ménages sont représentées dans le tableau par les rubriques : - Réseau de distribution : composé d’agent distributeur privés et publics agrées par l’ENIEM. Il occupe une place prépondérante dans les ventes de l’entreprise (77,25% en 2008 et 72,15% en 2009) ; - Œuvre sociales : ventes de produits aux travailleurs (entreprise, administration, …..) avec accord de facilités de paiement (8 à 12 mois) ; - Autres : cette rebique est constituée principalement par les ventes directes au consommateur final effectuées par l’entreprise à travers ses show-room. 124 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Les ventes dans le cadre des marchés publics ne représentent que 4,67% en 2008 et 6,25% en 2009. Malgré cette légère amélioration enregistrée entre les deux années, les ventes réalisées dans ce cadre restent très faibles. L’acheminement du produit au consommateur final se fait principalement par le biais du réseau de distribution que nous pouvons schématiser comme suite : ENIEM Agent distributeur Grossiste Détaillants Consommateur L’ENIEM assure l’approvisionnement de ces agents distributeurs par le biais de ses quatre dépôts de vente : - Oued- Aissi (Tizi-Ouzou) au centre ; - Annaba à l’est ; - Mohammedia (Mascara) à l’ouest ; - Laghouat au sud. L’agrément des agents distributeurs se fait dans le respect des conditions suivantes : - Avoir un registre de commerce ; - Avoir une domiciliation bancaire ; - Avoir une surface commerciale suffisante ; - Avoir des moyens de transport. Cependant, (selon un chargé d’étude marketing à l’ENIEM) ces conditions ne sont pas tout le temps respectées. L’entreprise fait face en effet à une diminution du nombre des clients : le nombre d’agent distributeurs est passé de 118 en 2004 à 66 en 2009. Ceci pousse l’entreprise à être moins exigeante dans la sélection de ses agents. 125 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Les distributeurs font recoure a des pratiques qui augmentent leur pouvoir de négociation face a l’entreprise ; ils se regroupent par exemple pour passer des commandes communes afin de bénéficier de la remise accordée par l’entreprise. B) Les fournisseurs La production est une activité principale de l’ENIEM. Elle nécessite l’acquisition de matières premières, de composants et de pièces de rechange, (compresseurs, plaques évaporateurs, tube aluminium, tôles et fils d’acier, robinetteries à gaz, etc.) utiles au fonctionnement des unités de fabrication dans des meilleurs conditions en termes des coûts, de délais et de qualités conformément aux exigences de la gestion de la production. L’ENIEM avec son ancienneté et son expérience, dans le domaine de l’électroménager, a pu entretenir des relations solides avec plusieurs fournisseurs locaux et étrangers à travers différents pays du monde : France, Italie, Suisse, Espagne, Allemagne, Japon, Chine, etc. parmi les principaux fournisseurs de l’ENIEM nous pouvons citer : - Général emballage pour les cartons d’emballages ; - Sarper pour robinetteries à gaz ; - Chonging pour les tubes aluminium. Le pouvoir de négociation de l’ENIEM face à ses fournisseurs est faible, ce que nous pouvons constater à travers les faits suivants : - Certains composants (thermostat, l’électrovanne, les plaques d’évaporation,…..) sont bien spécifiques aux produits ENIEM. Ceci rend tout changement de fournisseur quasi impossible. En cas ou l’entreprise demande à un autre fournisseur de lui produire le composant, elle doit participer à l’investissement qu’il effectuera pour son compte, ce qui est couteux à réaliser. Aussi, l’adaptation des produits de l’entreprise à des composants standards nécessite des moyens financiers dont l’entreprise ne dispose pas actuellement ; - Chaque unités effectue son programme d’achat sans collaboration avec les autres unités, bien qu’ils partagent beaucoup de matières et composant, ceci empêche l’entreprise de bénéficier du pouvoir de négociation que peut lui procurer l’achat en grande quantités ; 126 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont - L’incidence de la qualité des matières et composant achetés sur le produit final de l’entreprise est fort, ceci rend difficile le changement de fournisseur ; - Certaines matières premières (fils de cuivre, résine plastique,…..) sont périssables, ce qui empêche leurs achat en grandes quantités. I.1.2.1.2) La concurrence A) La concurrence nationale Depuis la libération du commerce extérieur, l’ENIEM est livrée à deux formes de concurrence de la part d’entreprise publiques et privées : - La concurrence directe de la part des entreprises qui importent des collections complètes en composant de produits finis, ou des CKD ( Competely Knocked Down), en suite faire du montage ; - La concurrence indirecte qui émane de l’importation de produits finis. B) La concurrence internationale Les exportations de l’ENIEM sont très faibles par rapport au chiffre d’affaire total. Cet état est dû au faite que l’ENIEM de nouveau avantage compétitif dont jouissant ses concurrents qui sont : - Le respect de l’écologie par le développement des produits sans CFC ; - Avoir des niveaux de prix compétitifs ; - Améliorer la qualité du produit et de l’emballage ; - Le respect des délais de livraison : - Améliorer le design du produit. 127 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont I.2) Les facteur interne a l’ENIEM I.2.1) La gamme des produits de l’ENIEM L’ENIEM offre une gamme de produit variés et composés de plusieurs modèles de réfrigérateur, de cuisinière, de climatiseur et d’autres produits. Cette variété des modèles reste insuffisante pour l’ENIEM afin de faire face à une concurrence étrangère. Les différents produits de la gamme de l’ENIEM sont présentés dans le tableau ciaprès : 128 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Tableau N° 06 : La gamme des produits de l’ENIEM Nature de Produits Types de Produits Réfrigérateur 160 L PB Réfrigérateur 240 L PB Réfrigérateur 350 S PB Réfrigérateur 350 Vitre Réfrigérateur 300 D PB Réfrigérateur 290 C PB Réfrigérateur 200 L PB Réfrigérateur 220 F PB Réfrigérateur 160 L PN Réfrigérateur 200 L PN Réfrigérateur 350 S PN Réfrigérateur 300 D PN Réfrigérateur 290 C PN Réfrigérateur 220 F PN Produits Froids Réfrigérateur520 L ADE Réfrigérateur 520 L SDE PN Réfrigérateur 520 L SDE PB NO FROST SBS Armoire vitrée 1597 Congélateur BAHUT 1301 Congélateur BAHUT 1686 Conservateur 1301 Conservateur 1571 Conservateur LIEBHER 3702 Conservateur LIEBHER 2400 Conservateur LIEBHER 2402 Conservateur LIEBHER L 50 Comptoir Frigo 129 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Cuisinière tout gaz 6100, 4 feux Cuisinière tout gaz 6110, 4 feux Cuisinière tout gaz 6120, 4 feux Cuisinière tout gaz 6400, 4 feux Produits de Cuisson Cuisinière tout gaz 6500, 4 feux Cuisinière tout gaz 6510, 4 feux Cuisinière tout gaz 6530, 4 feux Inox Cuisinière tout gaz 6540, 4 feux Inox Cuisinière tout gaz 8200, 4 feux Cuisinière tout gaz 8210, 4 feux Climatiseurs : Climatiseur Fenêtre 124/125 Climatiseur Fenêtre 164/165 Climatiseur Fenêtre 245/ FG 15 Climatiseur Fenêtre DWB 122 CH Climatiseur Fenêtre DWB 180 CH Climatiseur Fenêtre 110 RC Climatiseur Fenêtre 180 RC Climatiseur Split XLM 12/AST Produits de climatisation Climatiseur Split 18 Climatiseur Split 430 Climatiseur Split KFR 25 Climatiseur Split KFR 35 Climatiseur Split MSB/XLM 07 HR Climatiseur Split MSB /XLM 09 HR Climatiseur Split MSB/ 12 HR Climatiseur Split MSB /18 HR Climatiseur Split MSB/XLM 24 HR Baignoires Eviers Produits sanitaires Lavabos Receveurs de douches 130 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Lampe standards de 25 W à 200W Lampes Lampe standards flamme, spot et réfrigérateurs Lampe standards ; E27 et B 22 Des filaments Machine à Laver 7 KG Machine à Laver Machine à Laver T 500 Chauffe Bain 10 L GB Chauffe Bain Radiateur Chauffe Bain 10 L GN Radiateur gaz Butane I.2.2) Le personnel de l’ENIEM Les ressources humaines au sein d’une entreprise représentent un potentiel de savoir et de savoir-faire, que l’entreprise peut exploiter, améliorer par l’apprentissage et la formation. Le degré de qualification élevé du personnel de l’ENIEM et son aptitude à s’adapter peut constituer un facteur clé de sucée. La composition du personnel de l’ENIEM par tranches d’âge classifiées selon les catégories socioprofessionnelles pour l’année 2010 est représentée dans le tableau N°02. 131 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Tableau N°07 : La composition du personnel de l’ENIEM /2010 Unité(U)=Nombre Les tranches d’âge (Années) d’effectifs Catégories 20 à 29 30 à 39 40 à 59 60 et plus TOTAL Cadres 15 86 228 1 330 Maitrise 37 62 472 / 561 Exécution 158 304 629 4 1095 TOTAL 200 452 1329 5 1986 socioprofessionnelles Source : Document interne de L’ENIEM 132 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Deuxième Section : L’unité Froid et ses stratégies II.1) Présentation du centre d’activité stratégique « Froid » de L’ENIEM II.1.1) Ligne de montage et atelier de fabrication La ligne du froid est composée de quatre lignes de montage. - Une ligne pour les réfrigérateurs table top, petit modèle ; - Une ligne pour les réfrigérateurs grands modèles ; - Une ligne pour les réfrigérateurs 520 Litres ; - Une ligne pour les congélateurs et les conservateurs. Et des ateliers de fabrication suivante : - Refondage et coupe en longueur de la tôle ; - Presse et soudure ; - Pièces métallique ; - Traitement et revêtement de surfaces ; - Thermoformage et moussage. Dans le domaine de l’électroménager une distinction est souvent faite entre les entreprises de fabrication et les entreprises qui font uniquement du montage. Le taux d’intégration qui fait la différence entre les deux. Le taux d’intégration renvoie au degré de transformation que subissent les composants de produit au niveau de l’usine de l’entreprise. L’intégration locale signifie que les composants du produit sont fabriqués localement soit par l’entreprise (intégration directe), soit par le sous-traitant (intégration indirecte). Quand l’entreprise est intégrée, elle est dite de fabrication et dans le cas contraire, elle est dite de montage. Un fort taux d’intégration est synonyme de création de valeur ajoutée et d’emplois. A travers la politique douanière, l’Etat encourage les entreprises à produire elles-mêmes les composants (les matières premières importées sont assujetties au droit de douane de 05%). 133 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont II.1.2) Gamme de produits - Réfrigérateurs 160 L/1 porte ; - Réfrigérateurs 240 L/1 porte ; - Réfrigérateurs 350 L/1 porte ; - Réfrigérateurs 330 L/2 portes ; - Réfrigérateurs 520 L/2 portes ; - Réfrigérateurs No Frost 375 L/2 portes ; - Réfrigérateurs 500 L/2 portes ; - Réfrigérateurs combiné (Réfrigérateurs, congélateurs) 290 ; - Armoire vitrée 675 Litre ; - Congélateur vertical 220 L ; - Conservateur Bahut 350 L et 468 L ; - Conservateurs. 134 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont II.1.3) Organigramme de l’unité froid Schéma N°07 : Organigramme de l’unité « Froid » DIRECTEUR UNITE FROID Secrétaire de Direction Controleur de Gestion Departement Production Departement Technique Departement Maintenance Departement Qualité Departement Commercial Departement Finances Comptabilité Departement ADM et Ressources Humaines Departement Laboratoire Centrale Source : Document interne de l’unité « Froid » (2013) 135 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont II.1.4) Le processus de production de l’unité froid Le processus de production au niveau de l’unité froid est le même pour toutes les gammes de produit de cette unité. Nous avons pu résumer ce processus de production sous forme d’étapes principales de transformation à partir d’un document technique. Schéma 08 : Processus de Production de l’unité « Froid » Matière première + Composants Atelier de transformation - Formage Usinage Soudage Découpage Cintrage tube et fils Pilage Injection plastique Atelier de revêtement de surface - Peinture Chromage Atelier de moussage Atelier d’assemblage et montage finale Magasin Source : Département technique de l’unité froid de l’ENIEM - L’ENIEM achète de la matière première et des composants finis ; 136 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont - Transformation de la matière première à partir des procédés de fabrication tel que : - Le formage, - L’usinage ; - Injection plastique ; - Cintrage tube et fils ; - Pliage et découpage. Afin d’obtenir les différents composants qui rentrent dans la fabrication du produit fini. - Le moussage : consiste à injecter de la matière isolante dans le produit pour assurer le froid ; - Le montage : assemblage de l’ensemble des accessoire pour avoir un produit fini ; - Stocker : stocker les produits dans des magasins, en attendant leurs commercialisations. II.1.5) La stratégie de l’activité « Froid » II.1.5.1) Stratégie concurrentielle Un domaine d’activité stratégique se caractérise théoriquement par une combinaison unique de technologie, de biens et/ou services et il s’adresse à un marché spécifique. Il est donc nécessaire de lui tracer une stratégie propre. Bisness stratégie ou stratégie concurrentielle qui sont considérés comme un ensemble d’approche qui permettent à l’entreprise d’établir un avantage concurrentiel au sein de ses domaines d’activité stratégique. M.PORTER, distingue trois approches qui permettent aux domaines d’activités stratégiques d’établir un avantage : - Stratégie de prix : il s’agit pour l’entreprise d’offrir un produit similaire à l’offre de référence avec des prix bas ; - Stratégie de différenciation : il s’agit pour l’entreprise d’offrir un produit différent par rapport a l’offre de référence ; - Stratégie de focalisation : il s’agit pour l’entreprise de focaliser ses efforts et ses moyens sur un seul segment du marché. 137 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Concernant, l’unité « Froid » de L’ ENIEM, l’avantage concurrentiel recherché n’est pas défini de manière explicité par l’entreprise. Les dirigeants évoquent notamment la qualité du produit ce qui revoie a un avantage concurrentiel hors prix. En effet, « en terme de fonctionnalité et de solidité, les produits ENIEM restent très bons par rapport à la concurrence sur les mêmes niveaux de gamme ». Ceci s’explique principalement par l’expérience de l’entreprise dans ce domaine. L’unité « Froid » a mené également des actions pour améliorer le design intérieur et extérieur de ses produits. L’entreprise compte également introduire de nouvelle couleur pour ses produits mais ce qui retard ce projet c’est l’absence d’une étude de marché fiable qui permettre à l’entreprise de choisir la couleur qui pourra séduire le consommateur algérien. II.1.5.2) Stratégie d’intégration verticale et son évolution Nous pouvons qualifier la position dans la filière verticale du domaine froid a L’ENIEM de « semi-intégration » ; l’entreprise fabrique certains composants et achète (importe) d’autres. Ses réfrigérateurs sont fabriqués sous licence étrangers (BOSH Allemagne, TOSHINA et MITSUI Japon). L’ENIEM et particulièrement l’unité de fabrication « Froid », selon ses dirigeants, cherche à intégrer plusieurs composants au sein de son processus de fabrication. On peut justifier la tendance à l’intégration verticale amont et son évolution comme suite : En 2010, l’unité « Froid » intégrait la fabrication d’un composant (Cache charnière BAHUT) avant elle les achète auprès des fournisseurs ; En 2011, l’unité « Froid » intègre également deux composants (Clayette armoire vitrée, panier BAHUT). Avant elle les achète sur le marché auprès des fournisseurs ; En 2012, l’unité « Froid » veut intégrer une liste des composants mentionnés dans le tableau ci-après : 138 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Tableau N°08 : Intégration des composants N° DESIGNATION 01 ECROU P/FIXER LA DOUILLE CF1301-CF1686 02 ANGLE D’ACIER P/FOND CF1301-CF1686 03 ANGLE P/PARTIE INF CHASSIS CF1686 04 TUBE ALU P/BOITIER THERMOSTAT CF1301-CF1686 05 ANGLE P/PARTIE LATERALE CHASSIS CF-1686 Source : Service étude et développement 2012 139 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont La situation actuellement de l’intégration verticale au sein de l’unité « Froid » est retracée dans le tableau ci-après : Tableau N°09 : Situation d’intégration N° 01 02 03 Désignation des travaux Taux de Ecrou pour fixer les douilles CF1686 90% CF1301 Angle P/Partie inf CHASSIS CF1686 Tube Alu P/Thermostat 90% CF1686 90% CF1301 04 Angle d’acier P/Fond CF1301 CF1686 05 Angle P/Partie latérale chassis CF1686 Observation réalisation 0% Reste mesure du temps à cause du lancement en production + stocks Reste mesure du temps à cause du lancement en production Reste mesure du temps à cause du lancement en production Pièce nécessite des moyens importants (outil de poinçonnage et 06 07 08 09 10 11 12 13 0% Clayette plastifier CF1686 100% Clayette CF1301 50% Panier plastifie Cong. Horiz CF1686 100% Panier plastifie Cong.Horiz CF1301 100% CFSG Panier plastifie conservateur FR 1400 100% Panier plastifie conservateur FR1600 100% Panier plastifie conservateur CFSG 100% 1571 Clayette armoire vitre 100% pliage) Position lancée en production avec PV d’essai du 14/02/2011 Instance de lancement d’un gabarit en dur (acier) Position lancée en production avec PV d’essai du 20/03/2012 Position lancée en production avec PV d’essai du 20/03/2012 Position lancée en production avec PV d’essai du 20/03/2012 Position lancée en production avec PV d’essai du 08/07/2012 Position lancée en production avec PV d’essai du 20/03/2012 Position lancée en production avec PV d’essai du 07/02/2012 Source : Service méthodes de fabrication 2013 140 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont - Les composants numéro 6, 8, 9, 10, 11, 12 et 13 sont intégrés dans la fabrication des produits finis de l’unité « Froid » ; - Les composants numéro 4 et 5 sont pas intégrés parce que leur réalisation nécessite des moyens importants (outils de poinçonnage et pliage) ; - Les composants 2 et 3 sont des composants dont le taux de réalisation est de 90%, il reste mesure du temps à cause du non lancement en production. Cette année (2013), l’ENIEM a déterminé une liste longue de composants à intégrer prochainement (plus détaille voir annexe N°02) en fonction de ses moyens financiers, humains, équipements, etc. Nous avons classés ces composants a intégrer en catégories principales comme le montre le tableau ci-après : Tableau N°10 : Les composants à intégrer classés en principales catégories. Catégorie des composants Nombres Matière 5 Plastique 93 Métallique 53 Aluminium 2 Cuivre 1 Electrique 12 Papier 4 Autres accessoires 14 Source : Document interne à l’ENIEM (2013) L’ENIEM veut intégrer ces composants de différentes natures (matières, métalliques, aluminium, cuivre, plastique, papier et autres accessoires) qui rentrent dans la fabrication de ses produits finis pour : - Améliorer la qualité de ses composants ; - Réduire ses coûts de fabrications ; - Créer des postes d’emplois nouveaux ; - Eviter les comportements opportunistes des fournisseurs ; - S’adapter à son environnement technologiques, sociale, économique,…etc. 141 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont II.1.5.3) Le processus d’intégration verticale Au sein de l’unité « Froid » de L’ENIEM la démarche de l’intégration verticale suit les étapes suivantes : - Le directeur général (DG) et la direction de développement de produit (DDP) envoient au directeur de l’unité « Froid » une note pour voir la possibilité d’intégration de pièces pour différent produits ; - Le département technique de l’unité « Froid » dégage une équipe qui va étudier le thème. Cette étude porte sur trois volets : Etude de faisabilité (processus industriel) : c’est-à-dire voir est ce qu’il ya des équipements pour réaliser ce composant en interne ; Conception de la pièce et des outils qui vont réaliser la pièce ; L’étude technico-économique : la comparaison entre les coûts de fabrication et les coûts d’achat du composant. - L’unité froid envoie un document qui contient des noms des composants à intégrer à la direction générale ; - La direction générale prend la décision d’intégrer tel ou tel composant. Selon ce processus d’intégration, L’ENIEM procède par voie de croissance interne pour réaliser sa stratégie d’intégration verticale. Autrement dit, L’ENIEM utilise ses propres moyens (matériels et humains) pour fabriquer des composants au sein de son processus de fabrication. II.1.5.4) Autres actions stratégiques L’amélioration des fiches techniques des produits. Par exemple l’ancienne fiche technique comportait la tôle en kilogramme ce qui provoquait d’énormes pertes mais aujourd’hui elle existe dans toute les dimensions et l’entreprise a adopté ses fiches techniques a cette nouvelle donne. Aussi la maitrise des fiches techniques lui donne une certaine liberté dans le choix des fournisseurs ; L’amélioration du CFC : saisissant l’opportunité de la compagne mondiale contre le GAZ à effet de serre en 2011 et la reconversion des appareils électroménagers vers des technologie réduisant les émanations de ces GAZ, L’ENIEM a négocié un projet 142 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont partiellement financé par l’Organisation des Nations-Unies (ONU) qui lui a permis de moderniser ses usines et adapter ses produits aux nouvelles normes environnementales ; L’élargissement de la gamme qui se fait aux faveurs des produits de montage : réfrigérateur Side By Side, le réfrigérateur No Frost, etc. pour les dirigeants de l’entreprise il s’agit d’affronter les concurrents avec les même armes ; La mise sur le marché des produits qui consomment moins d’énergie. Toutefois, beaucoup reste à faire surtout avec la promulgation de la loi sur la classification énergétique des appareils électroménagers. II.1.6) L’unité « Froid » et ses partenaires commerciaux II.1.6.1) Fournisseur La production est une activité principale de l’unité de fabrication « Froid ». Elle nécessite l’acquisition de matières premiers, de composants et de pièces de rechanges (compresseurs, plaques évaporateurs, tubes aluminium, tôles et fils d’acier, etc) utiles au fonctionnement de l’unité de fabrication « Froid » dans des conditions meilleurs en termes de coûts, de délais et de qualité conformément aux exigences de la gestion de la production. L’unité de fabrication « Froid » a pu entretenir des relations très solides avec plusieurs fournisseurs locaux et étrangers à travers différents pays du monde : France, Italie, Japon, Allemagne, etc., et ça grâce à son expérience langue dans le domaine de l’électroménager (plus de 30 ans d’existence). II.1.6.2) Client L’unité « Froid » arrive à satisfaire les besoins de sa clientèle. Cela est dû au niveau de qualité acceptable à la gamme des produits larges. Mais l’unité « Froid » est confrontée à une rude concurrence nationale et internationale (LG, SAMSUNG, CONDOR, TOSHIBA ….) liée à la libéralisation du commerce extérieur de l’Algérie. Selon les responsables de l’ENIEM, la récession des ventes sur quelques produits due à la concurrence farouche sur le marché et à la non-disponibilité de quelques produits ENIEM dans les points de ventes On peut résumer l’évolution des ventes de l’unité « Froid » pour chaque produit dans le tableau suivant. 143 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Tableau N°11 : L’évolution des ventes de l’unité « Froid » PRODUCTION ENIEM N° Désignation 2009 2010 2011 Clot 12 Var.12/09 LES QUANTITES PHYSIQUES 1 REFRIGIRATEUR 160 L 2737 1341 1766 1254 -54% 2 REFRIGIRATEUR 240 L 25 684 5 960 18 052 20 000 -22% 3 REFRIGIRATEUR 350 L 48 304 64 521 46 671 20 606 -57% 4 REFRIGIRATEUR 300 L 38 830 40 291 7 189 0 -100% 5 REFRIGIRATEUR 320 L 0 0 0 36 937 - 6 REFRI.CONGE 290 C 2 558 190 2 425 0 -100% 7 REFRIGIRATEUR 250 F 7 043 7 732 13 720 8 000 14% 1 345 855 1 298 2 000 49% 1 534 2 096 1 017 2 000 30% 10 CONG FC 900 224 L 0 0 55 269 - 11 CONG BAHUT 1301 996 989 2 346 2 000 101% 12 CONG BAHUT 1686 1 902 1 997 4 350 4 000 110% 13 ARMOIRE VITREE 1597 N 1 373 1 413 2 500 3 000 110% 14 CONSERVAT 1600 0 0 0 4 000 - 15 CONSERVAT 1400 0 0 0 2 000 - 16 CONSERVAT 1301 2 938 2 475 49 0 -100% 17 CONSERVAT 1571 1 464 1 814 226 0 100% 18 CONSERVAT PM 328 by 0 525 3 418 0 - 19 CONSERVAT GM 328 by 0 505 2 392 0 - 20 REF SBS 0 179 200 200 - 8 044 5 956 10 146 1 013 -87% 144 752 138 839 117 828 107 279 -26% REFRIGIRATEUR 520 L 8 9 ADE REFRIGIRATEUR 520 L SDE 21 REF N FROST Total Réfrigérateurs Source : Document interne à l’ENIEM 144 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Troisième Section : La décision de l’intégration verticale au niveau de l’entreprise ENIEM : Déterminant à partir des résultats de l’enquête réalisée au niveau de l’unité de fabrication « Froid » A partir de l’essai d’appréciation du potentiel et des atouts de l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) et les caractéristiques de son environnement ainsi que le processus d’intégration verticale. La présente section porte sur les déterminants de la stratégie d’intégration verticale, des composants au niveau de l’unité de fabrication froid. Elle se base sur une étude qualitative réalisée au niveau de la direction de cette unité. III.1) Cadre méthodologique III.1.1) Rappel de la problématique Après l’indépendance, l’Algérie a choisi la voie de la planification centralisée pour réaliser ses objectifs de développement. L’un des objectifs de cette politique de développement, était la constitution d’un secteur public, qui s’élargie pratiquement à tous les secteurs d’activité selon la stratégie d’industrie industrialisante. L’un des traits saillants des entreprises d’Etat était jusqu’aux années 80, leur gigantesque. Cette dimension provient de leur mission principale : l’extension par investissement et l’importation d’équipements aux dépens de la production destinée au marché local ou à l’exportation 3. Les objectifs assignés à cette politique de développement socialiste n’ont pas pu être atteint, le bilan (évaluation) de la situation économique et sociale de la décennie (1967-1978) met en exergue les dysfonctionnements et les contre-performances de l’économie nationale : - Coûts élevés de développement ; - Sous-utilisations des capacités de production installées ; - Endettement excessif des entreprises publiques ; - Déséquilibre financier des entreprises ; - Dépendance technologique de nos entreprises à l’extérieur. Il a été prévu dans le plan quinquennal (1980-1984) la réorganisation du secteur industriel à travers la restructuration organique (redimensionnement des entreprises) et 3 Hocine BENISSAD, « La réforme économique en Algérie », P32. 145 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont financière. La restructuration organique sert à transformer des grandes entreprises publiques jugées fortement intégrées à des petites et moyennes entreprises facilement contrôlables et gérables. L’économie algérienne est entrée dans une crise durable à la fin des années 80, ce qui contraint les autorités à effectuer des réformes en les mettent sur les rails de l’économie de marché. Les réformes ont été menées au départ d’une manière volontaire à partir de 1988, à commencer par le désengagement de l’Etat de la gestion directe des entreprises publiques (autonomie des entreprises), puis dans le cadre du plan d’ajustement structurel (PAS) appuyé par le fond monétaire international (FMI) en 1994. Le PAS à comme objectif la réforme de tout le système économique à travers des réformes profondes dans les structures de l’économie nationale. On a assisté pratiquement à des réformes qui ont touché pratiquement tous les domaines de l’économie (la libéralisation des prix, la libéralisation du commerce extérieur, la privatisation des entreprises publiques, etc.) L’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) est une entreprise qui a résisté à toutes les crises qui ont secouée l’économie algérienne. La préoccupation majeure de L’ENIEM et de toutes les entreprises publiques en Algérie est d’être compétitive, et cela passe inévitablement par une gestion stratégique efficace. En d’autres termes, élaborer des stratégies de développement plus efficaces. Dans cette perspective nous rappelons que le but de notre recherche est de répondre à la problématique posée : Quels sont les déterminants de la stratégie d’intégration verticale : cas de l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) ? Nous nous formulons les hypothèses suivantes : La réduction des coûts constitue un moyen déterminant pour la stratégie d’intégration verticale au sein de l’unité de froid de l’ENIEM ; L’amélioration de la qualité des composants intégrés est un déterminant à l’intégration verticale de L’ENIEM et du l’unité de froid ; La création d’emploi est à l’ origine de l’intégration verticale de l’ENIEM ; 146 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont III.1.2) Rappel du cadre théorique Notre travail de recherche s’inscrit dans une double logique théorique et empirique. Cet élément a pour objectif de rappeler le cadre théorique, choisi pour aborder notre travail de recherche. La problématique consiste à s’interroger sur les déterminants de la stratégie d’intégration verticale : cas de L’ENIEM (l’unité de froid). Le cadre théorique est représenté par : La théorie des coûts de transaction (TCT) ; La théorie évolutionniste. III.1.2.1) L’apport de la théorie des coûts de transaction R.COASE dans son article de 1937, explique l’apparition et l’existence de la firme par les coûts d’utilisation du marché; les coûts issus de la négociation, du suivi et du contrôle de tout contrat. Cette idée été approfondie par O.E.WILLIAMSON (1971-1991) chef du fil du courant dit néo-institutionnel. L’un des objectifs de cette théorie est de faire comprendre, pourquoi certaines firmes préfèrent d’intégrer certaines de leurs activités et qui constitue notre objet de recherche. La transaction comme un transfert d’un bien ou un service d’un agent économique à un autre ainsi que les droits de propriétés associés, constitue pour WILLIAMSON une unité d’analyse. WILLIAMSON (1975) a montré que la transaction engendre des coûts, deux facteurs qui sont à l’origine de ces coûts de transaction : les hypothèses comportementales des individus – l’opportunisme et la rationalité limité – les attributs de la transaction : Fréquences des transactions, spécificité des actifs et l’incertitude. Dans le cadre de notre présente recherche, nous nous intéressons à déterminer l’influence des coûts de transaction sur la décision d’intégration verticale. Les coûts de transaction est un élément centrale de la théorie des coûts de transaction et vérifié dans de nombreux travaux empiriques. Il semble donc intéressant de vérifier empiriquement si cette variable s’applique aussi à la décision d’une entreprise nationale des industries de l’électroménager pour intégrer une activité. 147 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Dans notre présente recherche, nous nous attacherons également à déterminer l’influence des actifs spécifiques sur la décision d’intégration verticale et cela dans un contexte d’incertitude de l’environnement. Cette variable est importante de la théorie des coûts de transaction. Un actif est spécifique lorsque sa valeur dans des utilisations alternatives est plus faible que dans son utilisation présente; plus un actif est spécifique, plus le risque d’opportunisme est élevé, et donc la coordination par la firme est préférable qui est l’objet de notre recherche. Il semble donc intéressant de vérifier empiriquement, si cette variable s’applique aussi à la décision de l’entreprise ENIEM, précisément l’unité de fabrication « Froid » en matière d’intégration de certaines activités ou composants. Nous avons montré comment WILLIAMSON était passé d’une conception dichotomique du choix, entre le marché et la hiérarchie (la firme), proposant une forme de coordination (les formes hybride) qui représente des formes intermédiaires entre le marché et la hiérarchie. III.1.2.2) L’apport de la théorie évolutionniste Les travaux de WILLIAMSON nous ont permis de prendre en compte deux variables : La comparaison entre les coûts de transaction externe et les coûts d’organisation interne et les actifs spécifiques incorporés dans la transaction. Une autre théorie (évolutionniste) qui s’est développée à partir de l’ouvrage de R.NILSON et S.WINTER (1982), considère l’entreprise comme un ensemble de compétences accumulées par la firme durant son activité. Pour l’économie évolutionniste, les formes organisationnelles dépendent moins des coûts de transaction, entre firmes et des foyers du changement : les routines et l’apprentissage. (NILSON et WINTER). Une variable est particulièrement au centre de la théorie évolutionniste, à savoir la sélection par l’environnement. Nous avons vu dans la section II du chapitre II, que l’apport de cette théorie à l’analyse de l’intégration verticale (l’évolution de la firme) qui réside dans la transformation des actifs secondaires aux actifs principaux de l’entreprise. La présente recherche tente donc d’appliquer la sélection par l’environnement, pour expliquer la décision de l’entreprise publique (ENIEM) et particulièrement l’unité de fabrication « Froid », en matière d’intégration des composants au sein de son processus de fabrication. 148 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Après avoir construit notre corpus théorique, axé sur la théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste, notre objectif est de tester les hypothèses préalablement formulées (à confirmer ou à infirmer); Chercher également d’autres déterminants spécifiques à l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM). Nous expliquons dans l’élément suivant, la démarche générale de notre recherche. III.2) Le contenue de l’enquête III.2.1) La méthode de recherche Cette recherche a pour objectif de déterminer les facteurs, qui poussent l’entreprise nationale des industries électroménagers (ENIEM) et précisément l’unité de fabrication « Froid », à adopter la stratégie d’intégration verticale. Nous avons choisi d’enquêter par une méthode qualitative et hypothéco-déductive; Cela en essayant de tester les hypothèses à base des faits observés sur le terrain et les déterminants issus de la théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste, dans le domaine des industries de l’électroménager : l’unité de fabrication « Froid ». III.2.1) Présentation de terrain de l’étude Notre terrain d’étude est centré sur l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) :l’unité de fabrication « Froid ». Le secteur des industries électroménagers nous semble propice et adéquat à cette recherche parce que la tendance actuellement au sein de L’ENIEM et particulièrement l’unité de fabrication « Froid » est à l’intégration verticale des composants qui rentrent dans la fabrication du produit fini. Cela dans l’objectif de réaliser une efficience productive (des produits de l’unité froid), d’une part, et un développement harmonieux d’autre part. III.2.1) Recueil des données Pour mener à bien ce travail, nous avons décidé d’opérer par des entretiens semidirectifs. Ceci pour plusieurs raisons : Premièrement, cet outil est plus indiqué pour recueillir des informations qualitatifs sur la problématique de la stratégie d’intégration, en cherchant à connaitre les déterminants de la stratégie d’intégration verticale ; 149 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Deuxièmement, ces entretiens constituent le moyen le plus rapide pour la recherche d’information ; Troisièmement, le déroulement des entretiens et un moment d’apprentissages qui nous permet aussi de constater la dimension psychologique des responsables. III.3) Les déterminants de la stratégie d’intégration verticale à partir des résultats de l’enquête : analyse des informations collectées. L’intégration verticale des composants à l’intérieur des processus de production des entreprises, est un moyen de réduction des coûts et d’amélioration de la qualité des produits. III.3.1) L’intégration verticale : au service des exigences stratégiques. III.3.1.1) Amélioration de la qualité des produits Afin de satisfaire les besoins de ses clients, de plus en plus exigeants sur la qualité des produits, et résister à une concurrence exacerbée sur le marché (nationale et internationale), l’ENIEM et particulièrement l’unité de fabrication « Froid » adopte la stratégie d’intégration verticale pour améliorer la qualité de ses produits. Lors d’un entretien avec le directeur de développement et de partenariat (DDP) au niveau de la direction générale de L’ENIEM il nous a confié que « L’intégration verticale est une stratégie qui nous permettra d’améliorer la qualité de nos produits afin de satisfaire nos clients ». Il nous rajoute : « L’amélioration de la qualité des produits permettra à l’ENIEM de mettre ses produits au même niveau que les produits des concurrents, augmenter ses parts du marché et son chiffre d’affaire ». Le service après-vente (SAV) de l’ENIEM, selon ses responsables, a enregistré 94 réclamations des clients en 2012 et plus de 221 réclamations en 2013. Ces réclamations concernent les « Clayette NOFROST » qui sont vulnérables, faible résistance au poids, cassables, et faites à base de « Polystyrène cristal ». L’unité froid a pris une décision d’intégrer la fabrication de ces « clayette NOFROST » à l’intérieur de ses unités de fabrication afin d’améliorer leurs qualités. Pour pallier à ce problème de fragilité des clayettes NOFROST, l’ENIEM a décidé de les fabriquer à base d’acier plastifié. 150 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Cet objectif d’amélioration de la qualité des produits exige des moyens internes (humaines, techniques, financiers…) à l’ENIEM pour améliorer la qualité des composants intégrés et donc la qualité des produits finis. III.3.1.2) La réduction des coûts L’intégration verticale permet aussi à l’entreprise de réduire ses coûts de production, en économisant les coûts de transaction externe (liés à l’utilisation du marché). Ces derniers s’élèvent particulièrement dans le cas des actifs spécifiques détenus par les fournisseurs. Tous les responsables de l’ENIEM que nous avons interrogés sur la tendance à l’intégration verticale de l’unité de fabrication froid de l’ENIEM, s’accordent à dire que l’objectif de l’intégration est la réduction des coûts et la rentabilité de l’opération. Durant notre analyse du processus d’intégration verticale au sein de l’unité froid de L’ENIEM, nous avons constaté la prise en compte de l’étude technico-économique par les responsables de cette unité, c'est-à-dire l’estimation des coûts de production interne d’un composant et son coût d’acquisition sur le marché. L’intégration verticale peut être un moyen qui octroie à la firme un avantage concurrentiel en matière de coûts. III.3.2) Les explications par la théorie des coûts de transaction (TCT) III.3.2.1) L’actif spécifique L’existence d’un actif spécifique dans une transaction qui lie l’entreprise et son fournisseur, pousse les entreprises à s’intégrer verticalement afin d’éviter les comportements opportunistes des fournisseurs. L’unité « Froid » de L’ENIEM est confrontée à cette situation de spécificités des actifs d’un fournisseur. Elle achète les « Paniers », un composant qui rentre dans la fabrication des réfrigérateurs, auprès d’un sous-traitant local qui a investie dans des équipements spécifiques aux composants de L’ ENIEM. Toutefois, lors d’un entretien avec le chef de département commercial de l’unité « Froid » celui-ci nous a confirmé : « Le sous-traitant nous demande l’augmentation des prix d’une année à l’autre, en plus, il nous offre des composants d’une mauvaise qualité et avec 151 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont des quantités réduites ». Il nous a ajouté : « cette situation nous a poussé à fabriquer (les paniers) à l’intérieur de nos ateliers afin d’éviter l’opportunisme de ce sous-traitant ». En effet, l’intégration des « paniers » par l’unité de fabrication « Froid », trouve ses origines dans la détention d’un actif spécifique (équipement spécifique) par le sous-traitant, ce qui explique ses comportements opportunistes comme : L’augmentation des prix, mauvaise qualité des produits, quantité limitée des produits qui ne rime pas avec les besoins de l’unité « Froid » et ce qui provoque des arrêts de production, retard de livraison. Pour contourner les comportements opportunistes de ce partenaire liés évidement à la spécificité de ses actifs, l’ENIEM a pris la décision d’intégrer la fabrication des « paniers » à l’intérieur de ses unités de production. III.3.2.2) Les coûts de transaction Le choix entre le marché et la hiérarchie passe par la comparaison entre les coûts de transaction et les coûts d’organisation interne. L’intégration des « paniers » peut s’expliquer également par cette logique de comparaison des coûts, comme le montrent les tableaux cidessous : Tableau N°12 : Prix unitaire de fabrication et prix unitaire d’achat du panier Composant intégré Prix unitaire de fabrication Prix unitaire d’achat Panier 179,50 DA 200 DA Source : document interne à l’ENIEM Tableau N°12 : Prix de revient du panier Charge de Charge matière unitaire d’approvisionnement 29,378 Charge de Frais de Autres fabrication siège charges 146,956 0,159 0,030 2,966 Source : document interne à l’ENIEM 152 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Ces tableaux montrent la supériorité du prix d’achat sur le coût de fabrication interne du panier. En plus, la détention d’un actif spécifique (équipement spécifique) par le soustraitant de l’ENIEM en matière de panier engendre des coûts de transactions tel que : L’augmentation des prix d’une année à l’autre ; Retard de livraison ; Mauvaise qualité des produits ; Quantité limitée et qui ne satisfait pas les besoins de l’ENIEM en matière de panier. Cette situation provoque des arrêts de production. Les coûts de transactions sont élevés par rapport aux coûts d’organisation interne; ce qui explique l’intégration du « panier » par l’unité de fabrication « Froid » afin d’éviter des coûts élevés liés à l’utilisation du marché. III.4) L’explication par la théorie évolutionniste : la sélection par l’environnement L’entreprise ne vit pas en autarcie, mais elle entretient des relations constamment avec son environnement, peut être abordé de façon étroite. Il s’agit alors pour l’entreprise de son marché, ses clients, ses concurrents, ses fournisseurs. Mais on peut aussi adopter une perspective plus large intégrant les éléments économiques, juridiques, sociaux, technologiques. L’environnement peut procurer à l’entreprise des opportunités et des contraintes. Cette stratégie d’intégration verticale peut être expliquée par les contraintes exercées par l’environnement sur l’unité de fabrication du froid de L’ENIEM. III.4.1) L’environnement technologique Le retard technologique pousse l’entreprise ENIEM, à s’intégrer verticalement pour suivre l’évolution technologique. Cela est constaté lors d’un entretien avec le chef de département commercial de l’unité « Froid » qui nous a dit : « Le retard technologique sur certains composants à l’image de la (plaque évaporateur), un composant qui rentre dans la fabrication des réfrigérateurs, nous a mis dans une situation de mono-source sur le marché ». Il nous a ajouté : «Dans le cadre du plan de développement de l’entreprise, L’ENIEM pense à intégrer la fabrication de ce composant avec une nouvelle technologie pour mettre à niveau des produits de l’ENIEM, et récupérer le retard technologique ». 153 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Au total, l’évolution technologique est l’un des déterminants de la stratégie d’intégration verticale de l’unité de fabrication « Froid » de l’ENIEM. III.4.2) L’environnement social L’entreprise publique a un rôle à jouer sur le plan social, qui consiste à préserver des postes d’emploi acquis et la création des nouveaux postes pour absorber le chômage. Cette mission sociale des entreprises publiques pousse l’ENIEM et l’unité « Froid » à adopter une stratégie d’intégration verticale. Toutefois, lors d’un entretien avec le directeur de développement et de partenariat au niveau de la direction générale à nous a déclaré que : « L’un des objectifs noble de la stratégie d’intégration verticale au niveau de l’ENIEM, c’est la création de nouveau postes d’emploi pour absorber le chômage ». Il nous a ajouté : « L’ENIEM ce n’est pas une entreprise commerciale qui est là juste pour réaliser des profits, mais c’est une entreprise industrielle et à caractère publique, donc elle doit participer à l’absorption du chômage dans la société ». Enfin, la création des postes d’emplois est parmi les raisons qui poussent l’unité « Froid » de l’ENIEM à s’intégrer verticalement. L’intégration des paniers et clayettes a permis à cette unité de créer six (6) postes d’emplois selon un responsable de l’unité froid. III.4.3) L’environnement juridique Le statut juridique des entreprises publiques où les moyens de production appartiennent à l’Etat, oblige ces entreprises a se diriger dans le sens de l’intérêt général (préservation et création des postes d’emplois). Il y a aussi la réglementation qui peut constituer une contrainte pour l’entreprise et donc une raison d’intégration verticale. III.5) L’optimisation optimale des ressources L’autre déterminant avancer par les responsables de l’unité « Froid » de l’ENIEM pour expliquer la stratégie d’intégration verticale, est l’optimisation des ressources humaines et les équipements de L’ENIEM. Selon les responsables de L’ENIEM, le taux d’utilisation des ressources humaines est estimé à 70%. Lors d’un entretien avec le directeur de l’unité de fabrication « Froid » il nous a déclaré : « Au sein de notre unité, on a constaté une sous-utilisation des ressources humaines 154 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont et des équipements. L’intégration verticale est donc, un moyen pour assurer l’utilisation optimale de ces ressources ». III.6) Faiblesse des sous-traitants L’autre argument mis en avant par les responsables de L’ENIEM pour justifier la stratégie d’intégration verticale est lié à la fragilité du tissu industriel algérien. Cette fragilité se manifeste particulièrement par la faiblesse des PME/PMI dans le paysage industriel algérien. Autrement dit, absence de sous-traitants nationaux. En plus, l’objectif des pouvoirs publics actuellement est de réduire le volume des importations et éviter le transfert de devise à l’étranger. Lors d’un entretien avec le directeur de l’unité de fabrication « Froid » il nous a confirmé : « L’objectif de l’Etat actuellement est de réduire le volume des importations. En plus, la faiblesse des sous-traitants nationaux dans le secteur de l’électroménager. Ces deux facteurs obligent l’ENIEM à fabriquer en interne des composants qui rentrent dans la production de ses produits finis». Au total, la faiblesse des sous-traitants nationaux dans les industries d’électroménagers et éviter le transfert de devise à l’étranger, obligent l’unité froid de L’ENIEM à entrer dans des activités situées en amont de son processus de production pour satisfaire ses besoins en composants. 155 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont Conclusion du Chapitre IV L’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) est l’une des plus anciennes entreprises nationales et leader en Algérie dans la fabrication des produits électroménagers. L’ENIEM possède trois domaines d’activités stratégiques ; centre d’activité « Froid », centre d’activité « Cuisson » et le centre d’activité « Climatisation ». L’ENIEM ne vit pas en autarcie mais elle entretient des relations constantes avec son environnement connexe et lointain. L’environnement connexe est constitué des clients, des fournisseurs, des concurrents et le marché de l’ENIEM. Le pouvoir de négociation de l’ENIEM avec ses fournisseurs est faible, et cela est dû notamment à la spécificité de quelques composants aux produits ENIEM, et certains de ces composants sont cotés en bourse. L’ENIEM fait face à une concurrence nationale et internationale suite à la libéralisation de l’économie et son ouverture à l’extérieur. L’unité de fabrication « Froid » est composée de trois lignes de montage : une ligne pour les réfrigérateurs table top, une ligne pour les réfrigérateurs grands modèles et une ligne pour les congélateurs et les conservateurs. Elle compte également des ateliers de transformation (transformation de tôle, la presse et soudure,…). Les stratégies du domaine d’activités stratégiques « Froid » sont fondées sur les performances, la rigidité et les fonctionnalités de ses produits. La chaine de fabrication froid est semi-intégrée (taux d’intégration à 60%) et la tendance actuellement est à l’intégration verticale des composants au sein de son processus de production. Pour mener à bien ce travail, nous avons décidé d’opter pour les entretiens semidirectifs avec les responsables de l’ENIEM. Les déterminants de l’intégration verticale à partir des résultats de l’enquête sont : - l’amélioration de la qualité des produits ; - la réduction des coûts ; - les déterminants issus de la théorie des coûts de transaction : coûts de transaction et l’actif spécifique. 156 Chapitre IV :La décision du choix de l’orientation stratégique de l’ENIEM vers l’intégration verticale des activités amont - Les déterminants issus de la théorie évolutionniste : la sélection pour l’environnement (social, économique, juridique, technologique, etc.). - L’absence des sous-traitants dans l’environnement de l’ENIEM, et l’objectif de l’Etat est de diminuer les importations et limiter les transferts de devise à l’étranger. Ce qui oblige l’ENIEM a entré dans les activités amont de son processus de fabrication. - A travers la politique douanière, l’Etat encourage les entreprises à produire ellesmêmes les composants (les matières premières importées sont assujetties au droit de douane de 05%). - L’optimisation des ressources et des équipements qui constitue une motivation à l’intégration verticale de l’ENIEM. La politique douanière : un fort taux d’intégration synonyme de création de valeurs ajoutées et d’emplois. A travers la politique douanière, l’Etat encourage les entreprises à produire elles-mêmes les composants (les matières premières importées sont assujetties du droit de douane de 05%). L’ENIEM préfère importer des produits des collections dites CKD qui sont assujetties aux droits de douane de 05% au détriment des collections SKD qui sont destinées directement aux industries de montage qui sont frappées d’un droit de douane de 30%. Il y a lieu d’expliquer que la collection CKD incluant matières premières et composants destinés à la production d’appareils électroménagers. La collection SKD destinées aux industries de montages (incluant les parties des produits destinées à être directement au niveau local). 157 Conclusion de la partie II Conclusion de la partie II Après l’indépendance, l’Algérie a choisi le modèle de développement socialiste tourné vers l’intérieur et centré sur l’industrie industrialisante. Les entreprises publiques sont caractérisées jusqu’au 1979 par leur grande dimension. Le bilan économique et social (1979) a mis en exergue, en plus des progrès réalisés, les défaillances de l’économie nationale. Les orientations engagées à la fin du bilan préconisaient une réforme devant conduire à une restructuration profonde et globale des entreprises socialistes. Autrement dit, il s’agit de transformer des entreprises socialistes jugées fortement intégrées en des petites et moyennes facilement gérable. D’un secteur, d’une entreprise et même d’une période a une autre, se développement donc tantôt des formes d’organisation verticale, tantôt des formes au contraire désintégrées. L’orientation stratégique de l’ENIEM est inscrite dans une logique d’intégration verticale vers l’amont, c'est-à-dire, elle cherche à intégrer la fabrication de plusieurs composants a l’intérieur de ses unités de fabrication. En effet, à travers cette partie nous avons mis le point sur les déterminants de cette stratégie. Notre enquête réalisée au niveau de l’ENIEM, qui s’inscrit dans la problématique de la recherche des déterminants de la stratégie d’intégration verticale des activités amont au sein de l’unité « Froid », nous a permet d’obtenir des résultats suivants : l’ENIEM adopte une stratégie d’intégration amont pour satisfaire ses exigences stratégiques, c'est-à-dire, elle permet la réduction des coûts de production et l’amélioration de la qualité des produits. Le choix de l’intégration est motivé également par la nécessité pour l’ENIEM de mieux s’adapter à son environnement technologique, juridique, économique et social pour assurer sa survie. La volonté de l’Etat de limiter le volume des importations et éviter le transfert des devises à l’étranger d’une part, et absence de sous-traitants nationaux d’autre part, constituent une raison pour l’ENIEM pour s’intégrer verticalement. 158 Conclusion générale Conclusion générale Conclusion Générale La stratégie d’intégration verticale consiste pour l’entreprise d’entrer dans de nouvelles activités, situées en amont ou en aval de son activité d’origine. En amont, l’entreprise devient son fournisseur, et en aval l’entreprise devient son propre distributeur. L’intégration verticale est une notion qu’est au cœur de la problématique de l’économie industrielle. Elle s’inscrit dans le débat sur les sources et les effets du pouvoir de monopole et de ses conséquences en matière de bien-être. Elle se réalise, soit par voie de croissance interne, c'est-à-dire par la création des unités de fabrication, ou la création d’un réseau de distribution, soit par la voie de croissance externe, c'est-à-dire l’acquisition ou l’absorption d’un fournisseur ou d’un distributeur. La stratégie d’intégration verticale peut donc offrir des avantages non négligeables en termes d’économies de coûts. Ces derniers proviennent, essentiellement des avantages d’échelle, de champ, d’adéquation, d’internalisation. Elle est considérée également comme un facteur de différenciation, une barrière à l’entrée. Mais elle comporte également des risques non négligeables qui sont : les coûts à supporter pour surmonter les barrières à la mobilité, le risque de sclérose, les coûts liée à l’augmentation de la taille de l’entreprise. La notion d’intégration et désintégration verticale, présente une complexité théorique et pratique. En effet, d’un secteur, d’une entreprise et même d’une période à l’autre se développent donc tantôt des formes au contraire désintégrées, structurées par des relations marchandes ou par des coopérations interentreprises. D’ailleurs notre travail s’inscrit dans la problématique des déterminants de la stratégie d’intégration verticale pour l’entreprise nationale des industries d’électroménagers (ENIEM) et particulièrement son unité de fabrication « Froid ». La présente recherche a permis de tester empiriquement l’influence des déterminants issus de la théorie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste pour une décision relative à l’intégration verticale au niveau de l’industrie de l’électroménager en Algérie. L’analyse théorique a suggéré que les déterminants d’une décision d’intégration verticale repose sur : les coûts de transaction élevés, ainsi une forte spécificité des actifs détenus par les fournisseurs pour la théorie des coûts de transaction d’un côté, et d’un autre coté sur « la sélection par l’environnement » pour la théorie évolutionniste. Autrement dit, l’influence des contraintes exercées par l’environnement sur la stratégie d’intégration 160 Conclusion générale verticale. En d’autre terme l’ENIEM doit s’adapter à son environnement technologique, social, juridique pour assurer sa pérennité et sa compétitivité. Notre enquête réalisée au niveau de l’unité de fabrication « Froid » de l’entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM) a largement confirmée nos hypothèses de départ, ainsi que les éléments théorique issus de l’analyse théorique. D’une part, l’économie des coûts de transaction, d’autre part la théorie évolutionniste, ont été largement vérifiés par les résultats de notre recherche. En revanche, les résultats obtenus permettent de contester des déterminants liée à l’environnement industriel de L’ENIEM (absence des sous-traitants) d’une part, d’autre par l’Etat à travers une politique douanière, encourage la transformation des composants à l’intérieur des entreprises. Notre étude a rencontré des difficultés sur le terrain. Dans cette étude, nous nous sommes concentré à interroger au cours d’entretiens semi-directive des responsables aux niveau de la direction de production de l’unité « Froid », sans prendre l’avis des responsables de L’ENIEM au niveau de la direction général a l’exception du directeur de développement et de partenariat (DDP). Enfin cette étude, ouvre le champ à d’autres pistes de recherche. La première piste concernant, les déterminants de la stratégie d’intégration verticale pour les entreprises privées. Une autre piste est liée à l’impact de cette stratégie sur la compétitivité de l’entreprise ENIEM. 161 Annexes Annexes Annexe N°01 : Schéma de l’industrialisation algérienne 163 Annexes Annexes N°02 : Liste des composants « BAHUT » 520L CODES DESIGNATIONS UNITES MATIERES 100445 100446 100447 100781 100783 RUBAN ADHESIFEN EN PAPIER Larg 50mm LIQUIDE DE COLLAGE CONG.CF1301/1686 RUBAN ADHESIF MOUSSE POLYURETHANE RUBAN ADHESIF DOUBLE FACE EN PP RUBAN ADHESIF EN PE Larg 65mm M KG M M M PLASTIQUES 202077 202079 202082 202092 202096 202099 202103 202103 202104 202106 202109 202112 202113 202114 202119 202120 202121 202127 202144 202150 202151 202152 202155 202163 202167 203158 203243 203249 203250 203251 203252 203253 203254 203256 BOUCHON EN MOUSSE (PE.BD) POUR LA PORTE COUVERTURE POUR BOITE DE LA LAMPE CF1301 SIGNAL VERT DE CONG.BAHAUT CF1301/1686 CAPOT DE RECOUVREMENT STAND DE COUVERCLE ROUES DU RAIL DE ROULEAU CF1301/1686 DOUILLE DE LAMPE CONG CF1301/1686 COUVERCLE DE LA PETITE CHARNIERE CF1301 POIGNEE DE CONG CF1301/1686 BOUTON DU THERMOSTAT CONG CF1301/1686 ATTACHE CABLE PM D=7.5mm (BAHUT+520L) ATTACHE CABLE GM (BAHUT+520L) SERRE CABLE CRANTE (1301/1686/520L/T500) RACLETTE POUR LA GLACE DE CONG CF1301 COUVERCLE ARRIERE POUR LE TABLEAU PIECE DE JOINTURE POUR L’ECHANGEUR BOUCHON MOUSSE POUR CABINET D=35mm PASSE TUBE (CF1301/1686.520L) PORTE CABLE DE CONG CF1301/1686 COUVERTURE DE VOIE D’ECARTEMENT CF1686 BOUT DE MATIERE PLASTIQUE CF1686 CADRE COURT EN PVC RIGIDE CF1686 CADRE LONG EN PVC RIGIDE CF1686 COUVERTURE POUR PARTIE INF DE CHARNIERE TUBE D’ECOULEMENT CONG CF1686 TUBE EN PLASTIQUE POUR LA BOITE GOUJON CONIQUE D’ECART Lg 13.5 BAHUT+520 CALENDRE REF 520L ECUSSON REF 520L ENJOLIVEUR SUPERIEURE DE PORTE 520L ENTRETOISE DE SERRURE 520L COUVERTURE POUR LA LAMPE REF 522L ENJOLIVEUR INFERIEUR DE PORTE 520L RIVET D’ECARTEMENT CARRE 11*11mm 522L BOITE DE THERMOSTAT SUPERIEUR REF 522L 164 PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE Annexes 203257 203258 203259 203260 203261 203262 203264 203265 203269 203270 203271 203272 203273 203274 203275 203276 203277 203278 203279 203280 203281 203282 203283 203284 203285 203286 203287 203288 203289 203290 204492 204493 204494 204498 204499 204501 204502 204503 204504 204505 204507 204508 204509 204846 202089A 202115A 202121A 203321A SUPPORT CAPILLAIRE THERMOSTAT 520L SUPPORT CARRE BALCONNET 520L RIVET D’ECARTEMENT Lg 27mm REF 520L DOUILLE DE SERRURE REF 522L TUBE D’COULEMENT D’EAU Lg 776mm REF522 TUYAU D’ECOUL D’EAU Lg 450. 520L AMORTISSEUR BACS A LEGUMES SUPPORT BACS A LEGUMES REF 520L ATTACHE TUBE DE PURGE REF 520L SORTIE DE PURGE INTERIEUR 520L SORTIE DE PURGE EXTERIEUR 520L COUDE DU TUYAU DE PURGE REF 520L DOUILLE DE CHARNIERE REF 520L RONDELLE PLATE D’EVACP D=5*16*2mm (520L) BOUTON DE REGLAGE THERMOSTAT SUP 522L ENTRETOISE DE CHARNIERE CEBTRALE 520L BOUCHON DE MOUSSE URETHANE 520L RONDELLE PLATE DE CHARNIERE D=9*16*1.5 COUVERCLE DE TUBE REF 520L PIEDS REGLABLE 520L GAINE EN PVC Lg 1450mm 520L DOUILLE INT DE FILS ELECTRIQUES 520L DOUILLE EXT DE FILS ELECTRIQUES 520L ACTIONNER D’INTERRUPTEUR 520L GAINE DE PROTECTION CAPIL Lg 650mm GAINE DE PROTECTION Lg 150mm 520L RONDELLE PLATE EN PLAST POUR CHARNIERE ARRETOIRE DE LAXE DE SERRURE 520L RIVET D’ECARTEMENT Lg 19.5mm REF 520L RIVET D’ECARTEMENT Lg 13mm REF 520L TUYAU DISTRIBUTEUR D’EAU REF 520L JOINT SUP POUR TUYAU DISTRIBUTEUR D’EAU JOINT DU COUVERCLE ARRIERE POUR TUYAU JOINT DE TIGE INT POUR TUYAU DISTRIBUT RONDELLE DE FIXAT POUR TUYAU DISTRIBUT COUVERCLE DE RESERVOIR D’EAU REF 520L BASE DE POIGNEE DE DISTRIBUTEUR D’EAU POIGNEE DE DISTRIBUTEUR D’EAU REF 520L PANNEAU EXT DE DISTRIBUTEUR D’EAU REF 520L BASE SUPPORT DE TUYAU DISTRIBUTEUR D’EAU BAC DE RECUPERAT D’EAU FRAICHE 520L SUPPORT DE TUYAU DISTRIBUT D’EAU 520L COUVERCLE ARRIERE POUR TUYAU DISTRIBUT BOITIER ELECTR REF 522L TABLEAU DE COMMANDE CONG CF1301/1686 GAINE DE TUBE CAPOLLAIRE CF130N PASSE TUBE CF1301/1686 MOULURE REF 520L 165 PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE Annexes 203356A 203307 203313 203326 203346 203347 203348 203352 203357 203365 204491 CACHE VIS DE POIGNEE 520L RIVET DE REF 522L COLLIER DE FIXATION PM REF 520L CASIER A BOUTEILLE 520L CULOT DE LAMPE REF 522L INTERRUPTEUR DE LAMPE REF 522L PLAQUE DE MARQUE REF 520L POINGEE DE PORTE REF 522L COUVERTURE POUR POINGEE DE PORTE REF 522 COUVERCLE BACS A LEGUMES RESERVOIRE D’EAU COTE DROITE 520L PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE METALIQUES 202078 202083 202087 202088 202090 202093 202094 202097 202098 202134 202135 202137 202138 202138 202142 202143 202146 202174 202153 202154 203183 204496 204497 203294A 203295A 203291 203292 203293 203296 203297 203298 203299 203300 203301 203302 PIECE DE COIN POUR BOITE DE LA LAMPE CF1301 PLAQUE GRILLES DU MOTEUR CF1301/1686 CHASSIS LONG CONG.BAHUT CH1301 CHASSIS COURT CONG.BAHUT CH1301/1686 PROFILE JOINT DU SAPARATEUR CONG CF1301 BAGUE FILETEE POUR LA CHARNIERE CHASSIS SUPPORT DE LA CHARNIERE DU COUVERCLE AXE DU RAIL DE ROULEAU CF1301/1686 ANGLE D’ACIER POUR LE FOND CONG 1301 ECROU POUR FIXER LA DOUILLE CONG.BAHUT PLAQUE DU CONSTRUCTEUR CONG CF1301/1686 BOULON DE SERRAGE CONG CF1301/1686 BUTOIR DE CONDENSEUR CONG CF1301/1686 PROFIL POUR LA COUVERTURE DU SEPARATEUR FIXATEUR DE SOUPAPE DE DECHARGE CF1686 FIXATEUR DE TUBE D’ECOULEMENT CF1686 ANGLE PARTIE INF DE GRANDE OUVERTURE ANGLE POUR LA PARTIE LATERALE DU CHASSIS CHARNIERE DE CONG CF1686 FILET DE LA CHARNIERE DE PORTE CF1686 PIECE DE COIN POUR CHASSIS BAHUT TIGE INT FRONTALE DE TUYAU DISTRIBUTION BASE DE TIGE INTERIEURE FRONTALE RENFORT CHARNIERE SUP 520L ECROU DE CHARNIERE INR DE PORT COUVERCLE D’EVAPORATEUR REF 520L ENS AXE ET CHARNIERE SUP 520L CHARNIERE INF DE LA PORTE REF 522L CHARNIERE CENTRALE REF 520L ECROU POUR CHARNIERE CENTRALE REF 522L SUPPORT DOUILLE DE LAMPE 520L VIS TOLE TCB D4.2*13 emprein.crucif B CROCHET DE SERRURE REF 522L COLLIER DE FIXATION GM REF 520L ECROU POUR LES PIEDS DE REF 522L 166 PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE Annexes 203303 203304 203305 203308 203310 203312 203314 203315 203316 203317 203318 203320 203340 203355 203359 203360 203361 203362 ECROU D’AXE DE CHARNIERE INFERIEUR 520L AXE DE CHARNIERE INFERIEUR REF 520L RENFORT D’ENJOLIVEUR DE PORTES 520L VIS DE CHARNIERE INF DE PORTE REF 522L VIS A TOLE TCB D 3.5*9.5 EMPR CRUCIF BOU VIS TCB M6*16 empreinte cruciforme VIS DE FIXATION DE L’EVAPORATEUR 522L RESSORT DE BOUTON DU THERMOSTAT REF 522L VIS DE FIXATION COUVERTURE VARIABLE 520L VIS M4*12 FIXATION CAPILLAIRE THERMOSTAT ECROU H M4 FIXAT CAPILLAIRE THERMOSTAT VIS A TOLE TCB D2.9*9.5 emprein.crucif EPINGLE DE FIXAT COMPRESSEUR 520L ECROU FIXATION POIGNEE REF 520L AXE DE SERRURE REF 520L RESSORT DE FIXATION SERRURE REF 522L SERRURE REF 520L CLE DE SERRURE REF 520L PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE ALUMINIUM 202136 202166 ANGLE D’ALUMINIUM CONG CF1301/1686 TUBE ALUMINIUM POUR LA BOITE DU THERMOSTAT PCE PCE PAPIER 202133B 203306 203333 203403 NOTICE D’EMPLOI CONG 1301/1686 DECORATION SUPERIEUR POUR THERMOSTAT ETIQUETTE DE NIDE SERIE REF 520L NOTICE D’EMPLOI 520L PCE PCE PCE PCE CUIVRE 202141 SOUPAPE DE DECHARGE CONG CF1686 PCE AUTRES ACCESSOIRES 202091 202145 202166 204495 204501 204506 204510 204511 203363 203364 203367 203405 203502 203367 REVETEMENT DE THERMOSTAT (CF1301/1686) BOUCHON DE STYROPOR 70*70*70 CF1686 ARMAFLEX TUBE D’ISOLATION CF1686 JOINT DE MOUSSE POUR BASE SUPPORT FILTRE DE RESERVOIR D’EAU REF 520L BASE INT STYROPORT P/PANNEAU DUST EAU 520 RESSORT INT POUR TUYAU DISTRIBUT D’EAU RESSORT EXT POUR TUYAU DISTRIBUT 520L ANNEAU POUR LA CLE REF 522L ETIQUETTE D’AVERTISSEMENT REF 522L NOTICE D’EMPLOI 520L PIECE FIXAT PETIT CONDENSEUR 520L BASE EN CARTON (REF 520L) LAMPE REF 522L 167 PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE Annexes ELECTRIQUE 205054 206698 206699 206700 206701 206702 206703 206704 203349 203351 203352 203350A FIL DE LAMPE REF 520L CABLE D’ALIMENTATION REF 520L/BAHUT CABLE COMPRESSEUR BAHUT 1310/1686 CABLE THERMOSTAT BAHUT 1301/1686 CABLE P/ECLAIRAGE BAHUT 1301/1686 CABLE DE JONCTION BAHUT 1301/1686 FIL DE MASSE COMPRESSEUR BAHUT 1301/1686 FIL DE MASSE THERMOSTAT BAHUT 1301/1686 DOUILLE D’ECUSSON RECHAUFEUR ANTI-CONCENSATION REF 520L RESISTANCE DE DEGIVRAGE RECHAUFFEUR DE CUVE EXTERIEUR 168 PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE PCE Annexes Annexe N°03 : Questions posé au responsable - Question N°01: Pourriez-vous nous faire une présentation du fonctionnement de votre unité ? - Question N°02 : Peut-on connaitre votre stratégie de développement ? - Question N°03: De par les stratégies de développement existantes, dans quelle catégorie peut-on situer votre unité ? - Question N°04: Votre stratégie de développement est-elle orientée vers l’intégration verticale, c'est-à-dire l’intégration des activités situées en amont ou en aval de votre processus de production ? - Question N°05: Pourriez-vous nous décrire le processus d’intégration mis en œuvre au sein de votre unité ? - Question N°06: Quelles sont les raison qui vous ont motivé à vous orienter dans ce processus d’intégration verticale ? - Question N°07: Quelles relations commerciales qui existent entre vous et vos fournisseurs ? - Question N°08: Où en êtes-vous en matière d’intégration et quel impact sur la qualité du composant et leur coût de fabrication ? - Question N°09: Comment peut-on qualifier et/ou quantifier la dépendance de votre entreprise vis-à-vis de vos différents fournisseurs ? - Question N°10: Comment la fabrication des composants en interne a-t-elle permis à votre entreprise à mieux s’adapter dans son environnement social, économique et technologique ? - Question N°11 : Comment sont utilisées vos ressources humaines et équipements dans le processus de fabrication ? 169 Annexes - Question N°12: Pensez-vous que l’utilisation optimale des ressources constitue un déterminant d’intégration ? - Question N°13: Votre démarche consiste-elle à aller vers une large intégration à l’avenir ? 170 Annexes Annexe N°04 : Liste des tableaux Tableau N°01 : Les alliances stratégiques Tableau N°02: Spécificité des actifs, fréquence des contrats et mode de gouvernance. Tableau N° 03 : INVESTISSEMENTS 1967-1979 en millions DA Tableau N°04 : Configuration du secteur public après la restructuration organique Tableau No05 : répartition du chiffre d’affaire de l’ENIEM par type de clientèle. Tableau N° 06 : La gamme des produits de l’ENIEM Tableau N°07 : La composition du personnel de l’ENIEM /2010 Tableau N°08 : Intégration des composants Tableau N°09 : Situation d’intégration Tableau N°10 : Les composants à intégrer classés en principales catégories. Tableau N°11 : L’évolution des ventes de l’unité « Froid » Tableau N°12 : Prix unitaire de fabrication et prix unitaire d’achat du panier Tableau N°13 : Prix de revient du panier 171 Annexes Annexe N°05 : Listes des schémas Schéma N01 : Les différentes stratégies d’internationalisation. Schéma N°02 : La décomposition des coûts de transaction. Schéma N°03 : La relation entre les différents coûts de transaction et le degré de spécificité des actifs. Schéma N°04 : Organigramme de L’ENIEM. Schéma N°05 : Différents métiers de L’ENIEM. Schéma N°06 : Diagramme représentant la répartition du Chiffre d’affaire de L’ENIEM par type de clientèle. Schéma N°07 : Organigramme de l’unité « Froid ». Schéma 08 : Processus de Production de l’unité « Froid ». 172 Bibliographie Bibliographie Ouvrages 1) BOUDERSSA (M) « La ruine de l’économie algérienne sous CHADLI » édition Rahma 1993 2) BOUZIDI (A) « Economie algérienne : éclairages », édition Enag, 2011. 3) BOUZID (A) « les années 90 de l’économie algérien : les limites des politiques conjoncturelle en Algérie » édition ENAG (1999) 3) BOUYACOUB (A) « la gestion de l’entreprise industrielle publique en Algérie » office des publications universitaire, volume 1 4) BAUDRY (B) « Economie de la firme » édition la découverte, Paris, 2003. 5) BERTRAND (Q) « Les frontières de la firme », édition Economica, 2002. 6) BOUBA OLGA (O) « L’économie de l’entreprise », édition du Seuil, 2003. 7) BENISSAD (H) « l’économie de développement de l’Algérie 1962-1982» édition économica (1982) 9) BENISSAD (H) « La réforme économique en Algérie » 2eme édition, édition office des publications universitaire, 1991. 8) BROUSSEAU (E) « L’économie des contrats : technologie de l’information et coordination interentreprises » 1er édition, presses universitaires de France 1993. 10) CHARREAX (G) « De nouvelles théorie pour gérer l’entreprise », édition Economica, 1987. 11) CHAPPELLE (K) « Economie industrielle », édition Vuibert, 2008. 12) CHANDLER(A.D) « La main visible des managers » édition Economica, Paris 1988. 13) CHEVALIER (J.M) « L’économie industrielle des stratégies d’entreprises » édition Montchrestien, Paris, 1995. 14) CORIA & OWEINSTIEN « Les nouvelles théories de l’entreprise » édition librairie générale Français 1995. 15) DEDANDEHORS « Les nouvelles frontières de l’entreprise », édition Vuibert 1997. 174 Bibliographie 16) GARRETTE (B) & DUSSAUGE (P) « Les stratégies d’alliance » édition d’organisation, 1996. 17) GHERTMAN (M) « Stratégie de l’entreprise : théorie et action » édition Economica, 2004. 18) GABRIE (H) &t JACQUIER(J.L) « La théorie moderne de l’entreprise » Collection Gestion, édition Economica. 1978. 19) HELFER & KALIKA « Management, stratégie et organisation » 7ème édition, édition Vuibert 2008. 20) JAQUES ADDA « La mondialisation de l’économie » Genése, édition la découverte, 2004 21) JEAN.BRILMAN « Les meilleures pratiques de management », édition d’organisation 5eme édition, 2005. 22) JEAN-LOUIS MUCCHIELLI « Relation économiques internationale ». Edition Hachette. 23) KOENIG (G) « de nouvelle théories pour gérer l’entreprise du XXIe siècle » édition Economica, 1999. 24) KOENIG (G) « Management stratégique : paradoxes, interactions et apprentissages » édition Nathan, 1996 25) KOENIG (G) « Les théories de la firme » 2eme édition Economica 1998 26) LEROY (F) « Les stratégies de l’entreprise » 3eme édition, édition Dunod, 2008. 27) LAROCHE (H) &t NIOCHE(J.P) « Repenser la stratégie : fondements et perspectives » édition Vuibert, 1998. 28) LAMIRI.ABDELHAK « Gérer l’entreprise Algérienne en économie de marché » Prestcomm édition. 29) MELBOUCI (L) « Le modèle des entreprises publique algérienne, échec ou fin de mission », édion El-Amel, 2008. 30) MARTINET (A.CH) « Stratégie » édition Vuibert 1982. 31) MOUHOUBI (S) « Les choix de l’Algérie » Office des publications universitaires, 2011. 32) MORVAN (Y) « Fondements d’économie industrielle » 2eme édition, édition Economica 1991 175 Bibliographie 33) OLIVIER T.B « Economie d’entreprise, organisation, stratégie et territoire à l’aube de la nouvelle économie » 2eme édition, Economica, 2004. 34) PATRICK.JOFFRE & GERARD « Stratégie d’entreprise : Antimanuel » édition Economica, 1985. 35) PORTER (M) « Choix stratégique et concurrence » Collection Gestion, édition Economica 1990. 36) SOULIE (D) « Analyse économique et stratégie d’entreprise » édition Edicef, 1992. 37) SADI (N.Ed) « La privatisation des entreprises publiques en Algérie : objectifs, modalités et enjeux », office des publications universitaire 2 eme édition, 2006. 38) SOULIER (D) « Analyse économique et stratégie d’entreprise », édition EDICEF, 1992. 39) STRATEGIQUE 8eme édition Pearson éducation 40) STRATEGOR« Politique générale de l’entreprise » 3 eme édition Dunod, 1997 41) TIBANI (A) « Privatisation des entreprises publiques économiques en Algérie », édition Belkeise Mémoires et thèses : Thèses 1) BEKOUR.F« Les modes et les formes de modernisations des entreprises publiques algérienne : les stratégies de redéploiement », thèse de doctorat en sciences économiques, université Mouloud Mammeri de TIZI-OUZOU, faculté des sciences économiques et de gestion, 2012 2) IVAN DUFEU « Analyse des processus d’intégration-désintégration verticales », thèse de doctorat, université de RENNES 1, 2003. 3) BENADJAOUD.N « L’intégration verticale des groupes pétroliers dans l’aval gazier suite à la dégradation des industries gazière et électriques : déterminant et moyens de mise en œuvre de cette stratégie », thèse de doctorat, université PANTHEON-ASSAS (Paris II), 2003. Mémoires JEAN.FRANCOIS HOUDE « Analyse empirique des déterminants de l’impartition des technologies de l’information », mémoire en vue de l’obtention du grade de maitre es sciences de la gestion, 2000 176 Bibliographie Revues 1-HUBERT.GABRIE « La théorie Williamsonienne de l’intégration verticale n’est pas vérifiée empiriquement », in revue économique. Volume 52, N°5/2001, p1017. 2-J.HOUSSIAUX « Le concept de « quasi-intégration » et le rôle des sous-traitants dans l’industrie » in : revue économique. Volume 8, N° 2/1957 p222 3-M.GHERTMAN « Oliver Williamson et la théorie des coûts de transaction » in : revue française de gestion. Volume 32, N°160/2006, p196 4-ABDELATIF BENACHENHOU « Bilan d’une réforme économique inachevée en méditerrané » Les cahiers du CREAD N°46, Alger, 1998, p70 Sites internet : www.google.com www.ecole-management-normandie.fr www.eniem.com library.fes.de/pdf-files/bueros/algerien/06416-etude www.academia.edu 177 Table des matières Table des matières Introduction Générale....................................................................................................... 2 PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE RELATIF A LA STRATEGIE D’INTEGRATION VERTICALE Introduction de la partie I ................................................................................................. 8 PREMIER CHAPITRE : LES VOIES ET LES MODES DE DEVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE Introduction de chapitre I ............................................................................................... 10 Première Section : Les stratégies et les modalités de croissance des entreprises .............. 11 I.1) Les stratégies d’entreprise ................................................................................................. 11 I.1.1) Stratégie de diversification. ........................................................................................ 11 I.1.1.1) Définition et cadre théorique. ............................................................................. 11 I.1.1.1.1) Définition ........................................................................................................ 11 I.1.1.1.2) Le cadre théorique de la diversification ....................................................... 12 I.1.1.2) Typologie de diversification ................................................................................. 13 I.1.1.2.1) Diversification internationale........................................................................ 13 I.1.1.2.2) La diversification de renforcement ............................................................... 13 I.1.1.2.3) Diversification de confortement ................................................................... 14 I.1.1.2.4) Diversification de redéploiement ................................................................. 15 I.1.1.2.5) La diversification de survie ............................................................................ 15 I.1.1.2.6) La diversification de placement .................................................................... 15 I.1.1.3) Les avantages et limites de la diversification ..................................................... 15 I.1.2) La stratégie de spécialisation ...................................................................................... 16 I.1.2.1) Définition ............................................................................................................... 16 I.1.2.2) Les voies de développement................................................................................ 16 I.1.2.2.1) Sur le plan géographique............................................................................... 16 I.1.2.2.2) Sur le plan commercial .................................................................................. 17 I.1.3) Stratégie d’externalisation .......................................................................................... 17 I.1.3.1) Définition ............................................................................................................... 17 I.1.3.2) La démarche de la stratégie d’externalisation.................................................... 17 I.1.3.3) Les modalités d’externalisation ........................................................................... 19 I.1.3.3) Les avantages et les inconvénients...................................................................... 19 I.1.4) Stratégie d’internationalisation .................................................................................. 21 I.1.4.1) Les facteurs d’internationalisation ...................................................................... 22 I.1.4.1.1) Les facteurs de coûts ..................................................................................... 22 I.1.4.1.2) Facteurs réglementaires ................................................................................ 22 I.1.4.2) Les stratégies internationales .............................................................................. 23 I.1.4.2) Les modalités de la stratégie d’internationalisation .......................................... 25 179 Table des matières I.2) Les modalités de croissance de l’entreprise ..................................................................... 26 I.2.1) Croissance interne ....................................................................................................... 26 I.2.2) La croissance externe .................................................................................................. 27 I.2.2.1) Définition ............................................................................................................... 27 I.2.2.2) Les modalités de croissance externe ................................................................... 28 I.2.2.3) Les justifications et les avantages de la croissance externe .............................. 28 I.2.3) La croissance conjointe : alliances stratégiques ........................................................ 29 I.2.3.1) Définition ............................................................................................................... 29 I.2.3.2) Les types d’alliances stratégiques........................................................................ 30 I.2.3.2.1) Les alliances de Co-intégration ..................................................................... 30 I.2.3.2.2) Les alliances de pseudo-concentration ........................................................ 31 I.2.3.2.3) Les alliances complémentaires ..................................................................... 31 I.2.3.2) Les avantages et les caractéristiques des alliances ........................................ 31 Deuxième Section : Stratégie d’intégration verticale ....................................................... 32 II.1) Définition et caractéristiques............................................................................................ 32 II.2) Les formes d’intégration ................................................................................................... 33 II.2.1) Intégration verticale amont ....................................................................................... 33 II.2.2) L’intégration verticale avale ....................................................................................... 34 II.3) Les différentes dimensions de l’intégration .................................................................... 35 II.3.1) L’étendue ..................................................................................................................... 35 II.3.2) Le degré d’intégration ................................................................................................ 35 II.3.3) La forme juridique....................................................................................................... 36 II.4) Les avantages de la stratégie d’intégration verticale ...................................................... 36 II.4.1) Economie de coûts ...................................................................................................... 37 II.4.2) Le pouvoir de négociation .......................................................................................... 38 II.4.3) L’intégration verticale, comme barrière à l’entrée .................................................. 39 II.4.4) L’intégration verticale, comme source de différenciation ....................................... 40 II.4.5) Avantage technologique............................................................................................. 40 II.4.6) L’entrer dans un secteur de rentabilité plus élevée ................................................. 40 II.4.7) Des approvisionnements ou des débouchés garantis .............................................. 41 II.4.8) Le renforcement du positionnement concurrentiel ................................................. 41 II.4.9) L’intégration au service des exigences stratégiques ................................................ 41 II.5) Les inconvénients de l’intégration verticale .................................................................... 41 II.5.1) Le coût à supportes pour surmonter les obstacles à la mobilité............................. 41 II.5.2) Problème liés à l’augmentation de la taille............................................................... 42 II.5.3) Le risque de sclérose................................................................................................... 42 II.5.4) Déséquilibre des phases de production .................................................................... 43 II.5.5) La mise à l’ écart de la recherche et/ou du savoir-faire des fournisseurs ou des clients ..................................................................................................................................... 43 II.5.6) La diminution de la productivité globale................................................................... 44 180 Table des matières II.5.7) Un risque lié au changement du métier .................................................................... 44 II.5.8) Le retard à l’innovation et au changement technologique ..................................... 44 II.5.9) L’intégration verticale implique une plus grande rigidité ........................................ 44 II.6) L’intégration et le développement de « Stratégie verticale » ....................................... 44 II.6.1) Politique de squeeze (ou de tenaille) ........................................................................ 45 II.6.2) La politique de discrimination par le prix .................................................................. 45 II.6.3) La prévention de substitution d’input ....................................................................... 46 II.7) Les restrictions verticales ................................................................................................. 46 Conclusion du chapitre I .................................................................................................. 48 DEUXIEME CHAPITRE : LES DETERMINANTS THEORIQUES DE STRATEGIE D’INTEGRATION VERTICALE Introduction de chapitre II .............................................................................................. 51 Première Section : Les différents déterminants de l’intégration ....................................... 52 I.1) Économie technologique .................................................................................................... 52 I.2) L’environnement économique et sectoriel des firmes .................................................... 52 I.2.1) Cycle de vie de l’industrie et manœuvre d’intégration-désintégration verticale ... 52 I.2.1) Rôle de l’environnement économique ....................................................................... 53 I.3) L’influence de la structure concurrentielle : Analyse de M.PORTER............................... 53 I.4) L’intégration comme réponse comportementale ............................................................ 54 I.5) L’amélioration de la qualité des produits et services....................................................... 56 Deuxième section : L’apport des théories de la firme a la stratégie d’intégration verticale 57 II.1) L’apport de la théorie des coûts de transaction .............................................................. 57 II.1.1) L’approche de R.COASE .............................................................................................. 57 II.1.1.1) La raison d’être de l’entreprise : les coûts du marché ...................................... 58 II.1.1.2) La répartition des transactions entre le marché et l’entreprise. .................... 58 II.1.2) Théorie des coûts de transaction .............................................................................. 59 II.1.2.1) La démarche de la théorie des coûts de transaction ........................................ 60 II.1.2.2) Transaction comme unité d’analyse................................................................... 61 II.1.3) Coûts de transaction .................................................................................................. 61 II.1.4) Les facteurs d’influence sur les coûts de transaction .............................................. 63 II.1.4.1) Les hypothèses comportementales ................................................................... 64 II.1.4.2) Les attributs des transactions ............................................................................. 65 II.1.5) La relation entre les attributs de transaction et la décision d’intégration verticale ................................................................................................................................................ 67 II.1.6) La stratégie d’intégration verticale selon la théorie des coûts de transaction ...... 69 II.1.7) Le degré d’intégration verticale d’une firme selon O.E.WILLIAMSON .................... 70 II.1.8) Structure organisationnelle........................................................................................ 71 181 Table des matières II.2) L’apport de la théorie évolutionniste ............................................................................... 72 II.2.1) La firme dans la théorie évolutionniste..................................................................... 73 II.2.1.1) Apprentissage et routines ................................................................................... 73 II.2.1.2) L’évolution de la firme selon la « Contrainte de sentier » ................................ 74 (PATH DEPANDANCY) ........................................................................................................ 74 II.2.1.3) La sélection ........................................................................................................... 75 II.2.1.4) Les compétences foncières ................................................................................. 75 Conclusion du chapitre II ................................................................................................. 76 Conclusion de la partie I .................................................................................................. 75 DEUXIEME PARTIE : INTEGRATION VERTICALE UNE ORIENTATION STRATEGIQUE POUR LES ENTREPRISES PUBLIQUES ALGERIENNES : LES DETERMINANTS A PARTIR DE CAS DE L’ENIEM Introduction de la partie II .............................................................................................. 78 TROISIEME CHAPITRE : L’EVOLUTION DU SYSTEME PRODUCTIF EN ALGERIE Introduction de chapitre III ............................................................................................. 80 Première Section : L’intégration comme orientation à la politique d’industrialisation ...... 82 Introduction ............................................................................................................................... 82 I.1) Rappel des modèles d’industrialisation ............................................................................ 83 I.1.1) L’industrie industrialisante .......................................................................................... 83 I.1.1.1) Définition et caractéristique : .............................................................................. 83 I.1.1.2) Le choix des techniques :...................................................................................... 84 I.1.1) La stratégie de substitution des importations ........................................................... 85 I.2) La stratégie Algérienne d’industrialisation ....................................................................... 86 I.2.1) Ses grands choix ........................................................................................................... 86 I.2.2) Sa réalisation ................................................................................................................ 87 I.2.2.1) Les instruments de réalisation de la stratégie d’industrialisation : Les deux plans quadriennaux (1970-1973) et (1974-1977) et plan quinquennal (1980-1984) ... 87 I.2.2.2) L’industrialisation par les chiffres ........................................................................ 88 I.2.2.3) Les importations et les exportations industrielles ............................................ 88 I.2.2.4) Le financement de l’industrialisation .................................................................. 89 I.3) Entreprise publique algérienne : 1970-1981 .................................................................... 89 I.3.1) Entreprise nationale : 1970-1974 ............................................................................... 89 I.3.2) L’entreprise socialiste : 1974-1981 ............................................................................. 90 Deuxième Section : Dés 1979 : La remise en cause de la logique d’intégration ................. 92 Introduction ............................................................................................................................... 92 182 Table des matières II.1) La restructuration organique ............................................................................................ 93 II.1.1) Définition et caractéristiques de la restructuration organique ............................... 93 II.1.2) Les résultats de la restructuration organiques ......................................................... 94 II.2) La restructuration financière des entreprises ................................................................. 96 II.3) Autonomie des entreprises publiques en Algérie ........................................................... 98 II.3.1) Le cadre législatif et ses perspectives ....................................................................... 99 II.3.1.1) EPE : Une personne morale de droit privé ......................................................... 99 II.3.1.2) La création des fonds de participation ............................................................. 100 II.3.2) Les causes du recours à l’autonomie des entreprises publiques .......................... 100 II.3.2.1) Les facteurs extérieurs ...................................................................................... 100 II.3.2.2) Les contraintes propres a l’entreprises ............................................................ 101 II.4) Bilan de l’autonomie........................................................................................................ 102 II.5) La rénovation du secteur public économique el la création des HODINGS................. 104 II.5.1) La création des holdings publics .............................................................................. 104 II.5.2) Le conseil national de participations de l’Etat (CNPE) ........................................... 106 II.5.3) Restructuration de l’appareil de production .......................................................... 106 Conclusion du chapitre III ...............................................................................................109 QUATRIEME CHAPITRE : LA DECISION DU CHOIX DE L’ORIENTATION STRATEGIQUE DE L’ENIEM VERS L’INTEGRATION VERTICALE DES ACTIVITES AMONT Introduction de chapitre IV ............................................................................................111 Première Section : Présentation générale de l’ENIEM et son environnement ..................112 I.1) Présentation générale de l’ENIEM et son environnement ............................................ 112 I.1.1) Historique de L’ENIEM ............................................................................................... 112 I.1.1.1) La création de L’ENIEM ....................................................................................... 112 I.1.1.2) La forme juridique............................................................................................... 112 I.1.1.3) Les activités de L’ENIEM ..................................................................................... 113 I.1.1.4) Les objectifs de l’entreprise ENIEM ................................................................... 113 I.1.1.5) La localisation de L’ENIEM.................................................................................. 114 I.1.1.6) Le patrimoine et réalisation de L’ENIEM ........................................................... 114 I.1.1.7) Structure organisationnelle de L’ENIEM ........................................................... 116 I.1.1.8) Les domaines d’activités et les métiers de L’ENIEM ........................................ 118 I.1.1.8.1) Les domaines d’activités de L’ENIEM ......................................................... 118 I.1.1.8.2) Les métiers et les technologiques de L’ENIEM .......................................... 119 I.1.2) ENIEM dans son environnement .............................................................................. 121 I.1.2.1) L’environnement immédiat de l’ENIEM ............................................................ 121 I.1.2.1.1) Les partenaires commerciaux de l’entreprise............................................ 121 I.1.2.1.2) La concurrence ............................................................................................. 127 183 Table des matières I.2) Les facteur interne a l’ENIEM........................................................................................... 128 I.2.1) La gamme des produits de l’ENIEM .......................................................................... 128 I.2.2) Le personnel de l’ENIEM............................................................................................ 131 Deuxième Section : L’unité Froid et ses stratégies ..........................................................133 II.1) Présentation du centre d’activité stratégique « Froid » de L’ENIEM ........................... 133 II.1.1) Ligne de montage et atelier de fabrication ............................................................. 133 II.1.2) Gamme de produits .................................................................................................. 134 II.1.3) Organigramme de l’unité froid ................................................................................ 135 II.1.4) Le processus de production de l’unité froid ........................................................... 136 II.1.5) La stratégie de l’activité « Froid » ............................................................................ 137 II.1.5.1) Stratégie concurrentielle ................................................................................... 137 II.1.5.2) Stratégie d’intégration verticale et son évolution ........................................... 138 II.1.5.3) Le processus d’intégration verticale ................................................................. 142 II.1.5.4) Autres actions stratégiques............................................................................... 142 II.1.6) L’unité « Froid » et ses partenaires commerciaux ................................................. 143 II.1.6.1) Fournisseur ......................................................................................................... 143 II.1.6.2) Client ................................................................................................................... 143 Troisième Section : La décision de l’intégration verticale au niveau de l’entreprise ENIEM : Déterminant à partir des résultats de l’enquête réalisée au niveau de l’unité de fabrication « Froid » ........................................................................................................................145 III.1) Cadre méthodologique................................................................................................... 145 III.1.1) Rappel de la problématique .................................................................................... 145 III.1.2) Rappel du cadre théorique...................................................................................... 147 III.1.2.1) L’apport de la théorie des coûts de transaction ............................................. 147 III.1.2.2) L’apport de la théorie évolutionniste .............................................................. 148 III.2) Le contenue de l’enquête .............................................................................................. 149 III.2.1) La méthode de recherche ....................................................................................... 149 III.2.1) Présentation de terrain de l’étude ......................................................................... 149 III.2.1) Recueil des données ................................................................................................ 149 III.3) Les déterminants de la stratégie d’intégration verticale à partir des résultats de l’enquête : analyse des informations collectées. .................................................................. 150 III.3.1) L’intégration verticale : au service des exigences stratégiques. .......................... 150 III.3.1.1) Amélioration de la qualité des produits .......................................................... 150 III.3.1.2) La réduction des coûts...................................................................................... 151 III.3.2) Les explications par la théorie des coûts de transaction (TCT) ............................ 151 III.3.2.1) L’actif spécifique ............................................................................................... 151 III.3.2.2) Les coûts de transaction ................................................................................... 152 III.4) L’explication par la théorie évolutionniste : la sélection par l’environnement ...... 153 III.4.1) L’environnement technologique ............................................................................ 153 184 Table des matières III.4.2) L’environnement social ........................................................................................... 154 III.4.3) L’environnement juridique...................................................................................... 154 III.5) L’optimisation optimale des ressources ....................................................................... 154 III.6) Faiblesse des sous-traitants ........................................................................................... 155 Conclusion du Chapitre IV ..............................................................................................156 Conclusion de la partie II ................................................................................................158 CONCLUSION GENERALE....................................................................................................... 159 ANNEXES ................................................................................................................................... 162 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... 173 TABLE DES MATIERES ........................................................................................................... 178 185