La nouvelle année Nouvelle année, année nouvelle, Dis

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La nouvelle année
La source
Tout au long de l’année
Nouvelle année, année nouvelle,
Me parle cette source
Dis-nous, qu’as-tu sous ton bonnet ?
En janvier enneigée,
J’ai quatre demoiselles
En février gelée,
Toutes grandes et belles.
En mars encore boueuse,
La plus jeune est en dentelles.
En avril chuchotante,
La seconde en épis.
En mai garnie de fleurs,
La cadette est en fruits,
En juin toute tiédeur,
Et la dernière en neige.
En juillet endormie,
Voyez le beau cortège !
En août presque tarie,
Nous chantons, nous dansons
En septembre chantante,
La ronde des saisons.
En octobre dorée,
Louisa Paulin
En novembre frileuse,
En décembre glacée.
C’est toi, petite source,
Le cœur de la forêt !
Louis Guillaume
La ronde des mois
Le premier jour de l'an
Janvier prend la neige pour châle
Les sept jours frappent à la porte.
Février fait glisser nos pas
Mars de ses doigts de soleil pâle,
Jette des grêlons aux lilas.
Avril s'accroche aux branches vertes
Mai travaille aux chapeaux fleuris
Juin fait pencher la rose ouverte
Chacun d'eux vous dit : lève-toi !
Soufflant le chaud, soufflant le froid,
Soufflant des temps de toute sorte
Quatre saisons et leur escorte
Se partagent les douze mois.
prés du beau foin qui craque et rit.
Au bout de l'an, le vieux portier
Juillet met les œufs dans leurs coques
Ouvre toute grande la porte
Août sur les épis mûrs s'endort ;
Et d'une voix beaucoup plus forte
Septembre aux grands soirs équivoques,
Crie à tout vent : premier janvier !
Glisse partout ses feuilles d'or.
Pierre Menanteau
Octobre a toutes les colères,
Novembre a toutes les chansons
Des ruisseaux débordant d'eau claire,
Et Décembre a tous les frissons.
Rosemonde Gérard ("Les pipeaux" - éditions Grasset, 1923).
La ronde des mois
La gelée
Janvier grelottant, neigeux et morose,
Commande la ronde éternellement ;
Ce matin,
Déjà Février sourit par moment
Il y avait
Mars cueille frileux une fleur éclose.
Des milliers
Avril est en blanc, tout ruché de rose
De diamants
Et Mai, pour les nids, tresse un dais clément
Dans les champs.
Dans les foins coupés, Juin s'ébat gaîment,
Les gens ont dit :
Sur les gerbes d'or, Juillet se repose.
“C’est la gelée.”
Derrière Août qui baille au grand ciel de feu
Mais moi
Se voile Septembre en un rêve bleu
Je sais bien
Le pampre couronne Octobre en démence.
Que c’est la lune
Novembre, foulant du feuillage mort,
Qui a fait craquer
Fuit l'âpre Décembre au souffle qui mord.
Tous ses colliers.
Et le tour fini - sans fin recommence.
Édouard Tavan ("La coupe d'onyx" - Editions Payot)
Anne-Marie Chapouton
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