ynéco-obstétrique
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 Avril 2015 - Tome 1 - N° 1
Numéro 1
COMITE EDITORIAL
DIRECTRICE DE LA PUBLICATION
Dr El Ghalya Lataoui
REDACTRICE EN CHEF
Dr El Ghalya Lataoui ([email protected])
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA RÉDACTION
Dr Dalila Benlahcène ([email protected])
COMITE SCIENTIFIQUE ET DE LECTURE
Pr Abdelaziz Banani
(Chef de service CHU. Fès)
Pr Bernard Hédon
(Président du Collège National des Gynécologues et
Obstétriciens Français)
Dr Christian Jamin
(Gynécologue - Endocrinologue - Médecin interniste
à Paris)
Dr Fatima Jamil
(Président de l’Association des Gynécologues de
Marrakech)
Pr Mouna Khachani
(Clinique Jbel El Kebir Tanger)
Dr Mourad Komat
(Président de l’Association des Gynécologues du Sud)
Dr Nabil Moulay
(Médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique.
Rabat. Président de la SocMarocaine d'Endoscopie Gynécologique)
Pr Omar Laghzaoui
(Chef du service de Gynécologie. Hôpital Militaire.
Meknès)
Pr Omar Sefrioui
(Président de la SocMarocaine de decine de la
Reproduction)
Dr Reda Lamzibri
(Président de l’Association des Gynécologues
Obstétriciens Privés de Rabat)
Dr Said Lazrak
(Président de l’Association des Gynécologues Privés)
RESPONSABLE TECHNIQUE
Dalila Amarouch
EDITION, PUBLICITÉ GROUPE DE PRESSE “ESPACE SANTÉ”
45, rue de l’Atlas - Maârif. Casablanca. 20100.
l : (0522) 25 77 59 - Fax : (0522) 98 43 80
IMPRIMERIE
BAHI PRINT : 05 22 29 32 32
Dépôt légal : 6 P / 1992.
ISSN : 1113 - 8580
SOMMAIRE
EDITORIAL 1
EMGO : la revue des gynécologues
ACTUALITÉS 2
PUBLI‐DACTIONNEL 7
Gestion des douleurs post‐opératoires
suite à une thermo‐coagulation
de l’endomètre
INTERVIEW 9
• Contraception orale combinée
• “
il n’y a pas de contraception
universelle
• Le Pr Bernard Hédon fait le point
sur la contraception orale
FOCUS 15
Complémentation alimentaire
au cours de la grossesse
FORMATION CONTINUE 20
• Le cancer inflammatoire du sein
• Carcinome embryonnaire de l'ovaire
dicaments antihypertenseurs et
grossesse
PARUTIONS 30
WEB 31
PROCHAINS RDV 32
EM comme Esrance Médicale, GO comme Gynécologie-Obstétrique. EMGO est
le dernier né de la maison d’édition Espace San spécialement diée aux gyné-
cologues obstétriciens.
Il s’agit d’un projet, d’une idée qui a ger au sein de l’équipe de Espace Santé
soucieuse d’élargir son panel de presse spécialisée et en collaboration avec le
laboratoire pharmaceutique Althéa qui a fait le choix d’être au service de la santé
de la femme.
La gynécologie-obstrique étant une spécialitédico-chirurgicale aux mul-
tiples facettes, il était normal de lui consacrer sa propre publication. Une publi-
cation à un rythme trimestriel, qui proposera des brèves concernant la gycolo-
gie et l’obstrique et me d’autres thèmes scientifiques marquant l’actualité
du moment du Maroc et d’ailleurs, des interviews, des comptes rendus d'évène-
ments dicaux nationaux et internationaux, des nouveautés médicamenteuses,
des alertes de pharmacovigilance, des mises au point sur les pratiques médicales
et la diffusion des dernières recommandations et férentiels des sociétés
savantes ou du ministère de la santé.
Un vaste programme où nous invitons tous nos lecteurs à l’enrichir par des témoi-
gnages, des exriences pratiques, desflexions, des travaux de recherche ….
Cet édito inaugural de votre revue EMGO est l’opportunipour moi de rendre
hommage à toute l’équipe du laboratoire Althéa qui n’a lésiné ni sur les moyens
ni sur son temps pour que cette publication voit le jour.
Dr El Ghalya Lataoui
Directrice de publication
Editorial
EMGO : la revue des gynécologues
Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique Avril 2015 • Tome 1 N° 1 1
EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page1
Une première au Maroc, le ministère de la san
a organisé, mercredi 11 mars à Rabat, un débat
sur l’avortement au cours duquel ont été abor-
s notamment l’encadrement juridique et les
exigences de la sécurité sanitaire qui doivent
entourer cet acte, ainsi que les situations au
cours desquelles il devrait être dépénalisé. Les
Autorités de tutelles, les politiques, les profes-
sionnels de la santé, les Oulémas mais aussi les
organisations non gouvernementales, ont expo-
leurs points de vue...
Le ministre de la santé, le Pr Houcine El Ouardi, a
lancé les discussions en rappelant le taux de mor-
talides femmes dans les suites d’un avortement
clandestin qui représente “au moins 4,2% des
cès maternels au Maroc” et en soulignant les
sanctions “très restrictives, sévères et inéqui-
tables” des articles 449 à 504 du Code nal en
cas de pratique d’un avortement. La loi actuelle
ne l’autorise que si la vie de la mère est en danger.
Il a ainsi annoncé que le département de la san
allait établir un plan d’action de lutte contre les
avortements clandestins qui va comprendre diffé-
rents volets :
- libéraliser l’avortement en cas de viol, d’inceste, de graves
malformations foetales ou si la re souffre d’une maladie
mentale;
- faciliter l’accès des femmes victimes de l’avortement clan-
destin aux prestations de san reproductive sans aucune
crainte d’être poursuivies, et améliorer la quali de la prise
en charge des complications;
- sensibiliser s le plus jeune âge, l’éducation sexuelle dans
les écoles devant être instituée.
Parmi les intervenants, la présidente de l’association Solida-
riféminine sexualité, Mme cha Ech Chenna, a estique
l’on doit “aborder sans tabou la question de l’avortement” et
“parle de droits sexuels”.
La place des autoris religieuses est primordiale et le prési-
dent du Conseil des ouléma d’Oujda, Mustapha Benhamza, a
claré que “les ponses au problème de l’avortement sont
dans le Coran et dans l’éducation islamique”. L’islam interdit
l’avortement à moins que la vie de la mère ne soit en danger,
il faut entourer les discussions sur cette question et “s’éloi-
gner de l’extrémisme qu’il soit religieux ou antireligieux”,
a-t-il ajouté.
Les intervenants ont tous souligné l’importance de s’adapter
aux changements de la société et l’urgence de :
- réformer la loi : “une législation restrictive ne fait qu’aug-
menter le nombre d’avortements clandestins”;
- lutter contre les pratiques des avortements réalisés en
dehors du milieu médical.
Le Pr Chafik Chraïbi, président et fondateur de l’Association
marocaine contre l’avortement clandestin (Amlac), s’est
exprimé sur l’urgence de la situation puisque selon les don-
es de son association, le nombre d’avortements clandes-
tins est de l’ordre de 600 par jour.
En parallèle, l’Association Marocaine de Lutte contre l’Avor-
tement Clandestin (AMLAC) a organile lundi 16 mars un
deuxième débat national sur la question de l'amendement
de la loi sur l'avortement. Cette association et à sa te le
Professeur Chafik Chraibi, gynécologue à La maternité Les
Orangers à Rabat, milite depuis sa création en 2008 pour un
avortement légal et dans des conditions médicales adé-
quates lorsque la vie ou la santé physique, psychique et
sociale sont menacées. Cette journée a drai beaucoup de
monde et les discussions étaient riches, houleuses et émou-
vantes.
Enfin, des propositions concrètes devront voir le jour dans un
mois maximum, suite à l’intervention de Sa Majes Le Roi
Mohammed VI le jour même, qui a désigné une commission
constituée du ministre de la Justice Mustafa Ramid, du
ministre des affaires islamiques Ahmed Toufiq et le patron
du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss el
Yazami pour travailler sur un projet de loi.
Ouvrir le débat autour de l’IVG c’est s’attaquer un gros pro-
blème de sanpublique. La révision de la loi permettra de
donner un cadre gal à un acte pratiqde façon ilgale
entraînant des complications et des drames dont la socié
civile et notamment les professionnels de san sont témoins
au quotidien.
Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique Avril 2015 • Tome 1 N° 1
ACTUALITÉS
Avortement médicalement assisté :
enfin unbat à l’échelle nationale
2
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Maroc : le point sur les Implants mammaires
ACTUALITÉS
Communiq de la SMCPRE
Devant l’aspect alarmiste d’un certain nombre de médias ou
organes de presse au sujet de la relation entre les implants ou
prothèses mammaires et la survenue d’un nouveau cancer
des seins (lymphome anaplasique à grandes cellules), la Socié-
Marocaine de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthé-
tique (SMCPRE), porte parole officiel et exclusif de tous les chi-
rurgiens Plasticiens au Maroc, se doit d’apporter les précisions
suivantes afin de rassurer nos citoyennes candidates à une
augmentation mammaire ou porteuses de prothèses mam-
maires.
1‐ La survenue d’un lymphome anaplasique à grandes cellules
sur un sein porteur d’une protse mammaire est une éven-
tualité rarissime et exceptionnelle :
Sur 400 000 patientes porteuses de prothèses mammaires
en France, ont été notés 18 cas ;
• Sur 20 Millions de patientes dans le monde ayant porté des
prothèses mammaires durant une période de 15 ans, ont é
signalés 173 cas dont 80% aux U.S.A ;
Aucun cas n’a été signalé au Maroc l’on compte entre 30
000 et 40 000 personnes portant des prothèses mammaires.
Ce lymphome est le plus souvent limité au sein etpond très
bien au traitement. Il se manifeste essentiellement par une
augmentation du volume du sein et l’apparition d’un épan-
chement liquidien qui récidive après ponctions.
2‐ Statistiquement parlant, 18 cas sur 40 0000 ou 173 cas sur
20 000 000 sont insignifiants ou quantité “négligeable” quand
on sait que la survenue d’un cancer du sein chez
l’ensemble des femmes est quantifié à 1 personne
sur 9, porteuses ou non de prothèses mammaires.
3Une relation de cause à effet entre la survenue
de ce lymphome et les prothèses mammaires
n’est pas encore établie de façon scientifique et
définitive.
Certaines prothèses, dont la surface est fortement
texturée (notamment des marques Allergan et Mac-Ghan
selon la SOFCPRE) seraient un facteur favorisant parmi
d’autres. Il serait par ailleurs utile et nécessaire de vérifier les
prédispositions génétiques chez les patientes qui ont dévelop-
ces lymphomes.
4‐ Rappelons que les prothèses mammaires ont déjà fait l’ob-
jet d’une première polémique durant les années 1980, avant
de se voir réhabilitées et autorisées après vérification et affir-
mation de leur innocuité. Plus cemment, le scandale des
prothèses de la seule marque PIP a porté préjudice à toutes
les prothèses alors que le problème concernait un seul fabri-
quant peu scrupuleux qui utilisait des matériaux non fiables.
5‐ L’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) s’est aussi pen-
chée sur le lien entre le lymphome anaplasie et les prothèses
mammaires: dans ses conclusions, elle n’a ni remis en cause
les implants mammaires, ni recommandé l’ablation des pro-
thèses déjà portées.
6‐ L’augmentation mammaire par prothèses est une des plus
belles opérations sinon la plus belle opération de chirurgie
esthétique. Elle procure beaucoup de bonheur et de satisfac-
tion à nos patientes qui voient leur fémini ainsi accomplie ou
achevée avec un buste plus génereux.
Les prothèses mammaires sont aussi le meilleur moyen et le
plus simple de reconstruire un sein chez une patiente atteinte
d’un cancer du sein et qui a du subir une mammectomie (abla-
tion du sein).
Conscients de l’intét de ces implants mammaires, de leur
apport en chirurgie esttique ou en reconstruction mammai-
re, mais aussi soucieux de la santé et de l’intérêt de nos
patientes compte tenu des données scientifiques et statistiques
actuelles, les Plasticiens Marocains tiennent à rassurer nos
citoyennes candidates à une augmentation mammaire et celles
porteuses de prothèses : Il ny a aucun élément nouveau et
rieux qui remette en cause l’intérêt des implants mammaires.
La Société Marocaine de Chirurgie Plastique Reconstructrice et
Esthétique travaille en étroite collaboration avec le Ministère
de la Santé pour sensibiliser l’ensemble des Plasticiens sur la
nécessité d’une application rigoureuse des précautions et
mesures de surveillance habituelles, assortie de contrôles régu-
liers tous les mois durant la première année de l’augmentation
mammaire, et une fois par an au delà.
Professeur Slaoui Salaheddine
Président de la SMCPRE
Mise en place
d’un suivi à l’échelle
nationale
S
uite à l’annonce, par l’ANSM du
s d’une femme à un cancer
qui aurait été causé par un implant
mammaire, le ministère de la Santé au Maroc se veut rassu-
rant et affirme “qu’aucun cas de cancer sur implant mam-
maire n'a été diagnostiqué à ce jour”, “qu'il suit de près les
dernières données scientifiques relatives à ce sujet et rassu-
re la population quant à l'application des procédures de vigi-
lance et de veille sanitaires". Le retrait des implants mam-
maires n’est pas préconisé, mais il exhorte les chirurgiens
plasticiens et esthétiques à mener un "suivi rigoureux" des
patientes. Ils sont également tenus d’obtenir avant toute
pose d'implant mammaire "le consentement éclairé par
écrit" de leurs patientes. Ces dernières doivent être infor-
es que le Centre national de pharmacovigilance (N°: 08
01 000 180) est à leur disposition pour signaler “toute éven-
tuelle anomalie ou symptôme constaté” après la mise en
place des implants. Les autorités sanitaires ont également
annoncé l’instauration d’un registre national de suivi des
femmes porteuses d'implants mammaires afin de s'assurer
de la traçabilité des interventions.
Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique Avril 2015 • Tome 1 N° 1
4
EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page4
Il y a peu de données
“basées sur les
preuves” pour guider
la prise en charge de
l'hypertension artériel-
le (HTA) gravidique en
fin de grossesse. Chez
les femmes présentant
une pclampsie ou
une HTA gravidique
morées au-de de
37 SA, l'étude HYPI-
TAT-I avait montré que
la livrance immédia-
te duisait la progres-
sion de la maladie chez
la re sans risque
pour le fœtus. Entre
34 et 37 SA, il n'existe
pas actuellement de
consensus sur la
conduite à tenir.
A l’heure actuelle, peu
de travaux ont établi
de mesures ou recommandations pour guider la prise en charge de l'HTA gravidique survenant en fin de grossesse. Deux études se
sont penchées sur cette problématique et leurs résultats méritent d’être connus.
- L'étude HYPITAT-I menée au-delà de 37 SA, auprès de femmes présentant une pré-éclampsie ou une HTA gravidique modérées, avait
montré que “lalivrance immédiate duisait la progression de la maladie chez la re sans risque pour le fœtus”.
- L'étude HYPITAT-II, dont les résultats viennent d’être connus, a permis d’éclaircir la situation chez les femmes hypertendues entre 34
et 37 SA. Cette étude randomisée, contrôlée, multicentrique s’est déroulée aux Pays-Bas, en milieu hospitalier (7 hôpitaux universi-
taires et 44 hôpitaux non universitaires) et a comparé 2 conduites : induction du travail immédiate contre attitude d’expectative sur
le devenir maternel et néonatal.
Plus de 700 femmes présentant une prééclampsie ou une HTA gravidique modérées entre 34 et 37 SA ont été suivies de mars 2009 à
vrier 2013, la moitié d’entre elle a bénéficié d’une césarienne dans les 24 heures (352 femmes ) et les autres soit 351 parturientes
ont été contrôes par monitoring expectatif jusqu'à 37 SA”. Ces patientes ont été soumises à une surveillance pour tecter une
complication maternelle (maladie thromboembolique, œdème pulmonaire, éclampsie, HELLP syndrome, hématome rétroplacentaire
ous maternel) ou un syndrome de détresse respiratoire onatal.
L’analyse de l’ensemble des dossiers a permis de constater que :
- Dans le groupe sans intervention, 1/3 des femmes ont accouc avant 37 SA.
- C’est dans le groupe interventionnel que les complications maternelles ont été moins fréquentes : 4/352 (soit 1,1 %) contre 11/351
(soit 3,1 %) pour le groupe “monitoring expectatif” (risque relatif à 0,36; intervalle de confiance à 95 % p = 0,069).
- Une détresse respiratoire onatale a été retrouvée chez 20/352 (5,7 %) nouveau-nés du groupe “délivrance immédiatecontre
6/351 (1,7 %) nouveau-nés du groupe “monitoring expectatif” (RR 3,3; IC 95 % 1,4-8,2 ; p = 0,005).
- Dans les 2 groupes, aucun décès n’a été déploré autant chez les mères que chez les nouveau-s.
Les auteurs de cette étude ont souligné que, certes la livrance immédiate a un int chez la mère puisqu’elletend, mais non signi-
ficativement, à réduire le risque de pronostic maternel défavorable” mais qu’elle expose au risque significatif detresse respiratoire
onatale. Ainsi, à la lumière de ces données, la délivrance immédiate ne peut être recommandée systématiquement et c’est “l’atti-
tude attentiste” qui doit primer. Les décisions doivent être prises “au cas par cas”, sous surveillance stricte, à la recherche d’une éven-
tuelle complication. Ils rappellent également que c’est l’attitude pconisée par l’Organisation Mondiale de la San (OMS).
- Lancet, 25 Mars 2015 (en ligne)
Prise en charge de l'hypertension artérielle
gravidique en fin de grossesse
Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique Avril 2015 • Tome 1 N° 1 5
EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page5
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