Maroc : le point sur les Implants mammaires
ACTUALITÉS
Communiqué de la SMCPRE
Devant l’aspect alarmiste d’un certain nombre de médias ou
organes de presse au sujet de la relation entre les implants ou
prothèses mammaires et la survenue d’un nouveau cancer
des seins (lymphome anaplasique à grandes cellules), la Socié-
té Marocaine de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthé-
tique (SMCPRE), porte parole officiel et exclusif de tous les chi-
rurgiens Plasticiens au Maroc, se doit d’apporter les précisions
suivantes afin de rassurer nos citoyennes candidates à une
augmentation mammaire ou porteuses de prothèses mam-
maires.
1‐ La survenue d’un lymphome anaplasique à grandes cellules
sur un sein porteur d’une prothèse mammaire est une éven-
tualité rarissime et exceptionnelle :
• Sur 400 000 patientes porteuses de prothèses mammaires
en France, ont été notés 18 cas ;
• Sur 20 Millions de patientes dans le monde ayant porté des
prothèses mammaires durant une période de 15 ans, ont été
signalés 173 cas dont 80% aux U.S.A ;
Aucun cas n’a été signalé au Maroc où l’on compte entre 30
000 et 40 000 personnes portant des prothèses mammaires.
Ce lymphome est le plus souvent limité au sein et répond très
bien au traitement. Il se manifeste essentiellement par une
augmentation du volume du sein et l’apparition d’un épan-
chement liquidien qui récidive après ponctions.
2‐ Statistiquement parlant, 18 cas sur 40 0000 ou 173 cas sur
20 000 000 sont insignifiants ou quantité “négligeable” quand
on sait que la survenue d’un cancer du sein chez
l’ensemble des femmes est quantifié à 1 personne
sur 9, porteuses ou non de prothèses mammaires.
3‐ Une relation de cause à effet entre la survenue
de ce lymphome et les prothèses mammaires
n’est pas encore établie de façon scientifique et
définitive.
Certaines prothèses, dont la surface est fortement
texturée (notamment des marques Allergan et Mac-Ghan
selon la SOFCPRE) seraient un facteur favorisant parmi
d’autres. Il serait par ailleurs utile et nécessaire de vérifier les
prédispositions génétiques chez les patientes qui ont dévelop-
pé ces lymphomes.
4‐ Rappelons que les prothèses mammaires ont déjà fait l’ob-
jet d’une première polémique durant les années 1980, avant
de se voir réhabilitées et autorisées après vérification et affir-
mation de leur innocuité. Plus récemment, le scandale des
prothèses de la seule marque PIP a porté préjudice à toutes
les prothèses alors que le problème concernait un seul fabri-
quant peu scrupuleux qui utilisait des matériaux non fiables.
5‐ L’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) s’est aussi pen-
chée sur le lien entre le lymphome anaplasie et les prothèses
mammaires: dans ses conclusions, elle n’a ni remis en cause
les implants mammaires, ni recommandé l’ablation des pro-
thèses déjà portées.
6‐ L’augmentation mammaire par prothèses est une des plus
belles opérations sinon la plus belle opération de chirurgie
esthétique. Elle procure beaucoup de bonheur et de satisfac-
tion à nos patientes qui voient leur féminité ainsi accomplie ou
achevée avec un buste plus génereux.
Les prothèses mammaires sont aussi le meilleur moyen et le
plus simple de reconstruire un sein chez une patiente atteinte
d’un cancer du sein et qui a du subir une mammectomie (abla-
tion du sein).
Conscients de l’intérêt de ces implants mammaires, de leur
apport en chirurgie esthétique ou en reconstruction mammai-
re, mais aussi soucieux de la santé et de l’intérêt de nos
patientes compte tenu des données scientifiques et statistiques
actuelles, les Plasticiens Marocains tiennent à rassurer nos
citoyennes candidates à une augmentation mammaire et celles
porteuses de prothèses : Il n’ y a aucun élément nouveau et
sérieux qui remette en cause l’intérêt des implants mammaires.
La Société Marocaine de Chirurgie Plastique Reconstructrice et
Esthétique travaille en étroite collaboration avec le Ministère
de la Santé pour sensibiliser l’ensemble des Plasticiens sur la
nécessité d’une application rigoureuse des précautions et
mesures de surveillance habituelles, assortie de contrôles régu-
liers tous les mois durant la première année de l’augmentation
mammaire, et une fois par an au delà.
Professeur Slaoui Salaheddine
Président de la SMCPRE
Mise en place
d’un suivi à l’échelle
nationale
S
uite à l’annonce, par l’ANSM du
décès d’une femme dû à un cancer
qui aurait été causé par un implant
mammaire, le ministère de la Santé au Maroc se veut rassu-
rant et affirme “qu’aucun cas de cancer sur implant mam-
maire n'a été diagnostiqué à ce jour”, “qu'il suit de près les
dernières données scientifiques relatives à ce sujet et rassu-
re la population quant à l'application des procédures de vigi-
lance et de veille sanitaires". Le retrait des implants mam-
maires n’est pas préconisé, mais il exhorte les chirurgiens
plasticiens et esthétiques à mener un "suivi rigoureux" des
patientes. Ils sont également tenus d’obtenir avant toute
pose d'implant mammaire "le consentement éclairé par
écrit" de leurs patientes. Ces dernières doivent être infor-
mées que le Centre national de pharmacovigilance (N°: 08
01 000 180) est à leur disposition pour signaler “toute éven-
tuelle anomalie ou symptôme constaté” après la mise en
place des implants. Les autorités sanitaires ont également
annoncé l’instauration d’un registre national de suivi des
femmes porteuses d'implants mammaires afin de s'assurer
de la traçabilité des interventions.
Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1
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