N ro é m u G ynéco-obstétrique ������������� ����� �������� �� ������ ������������� �� ���� C�������� ������������ �� �'������ ����������� ����������������� �� ��������� ��������������� ����������� �� ����� �� �� ��������� G������ ��� �������� ����-����������� ����� � ��� ������-����������� �� �’��������� 1 Avril 2015 - Tome 1 - N° 1 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page1 Editorial sOMMairE EMGO : la revue des gynécologues EM comme Espérance Médicale, GO comme Gynécologie-Obstétrique. EMGO est le dernier né de la maison d’édition Espace Santé spécialement dédiée aux gynécologues obstétriciens. Il s’agit là d’un projet, d’une idée qui a germé au sein de l’équipe de Espace Santé soucieuse d’élargir son panel de presse spécialisée et en collaboration avec le laboratoire pharmaceutique Althéa qui a fait le choix d’être au service de la santé de la femme. La gynécologie-obstétrique étant une spécialité médico-chirurgicale aux multiples facettes, il était normal de lui consacrer sa propre publication. Une publication à un rythme trimestriel, qui proposera des brèves concernant la gynécologie et l’obstétrique et même d’autres thèmes scientifiques marquant l’actualité du moment du Maroc et d’ailleurs, des interviews, des comptes rendus d'évènements médicaux nationaux et internationaux, des nouveautés médicamenteuses, des alertes de pharmacovigilance, des mises au point sur les pratiques médicales et la diffusion des dernières recommandations et référentiels des sociétés savantes ou du ministère de la santé. Un vaste programme où nous invitons tous nos lecteurs à l’enrichir par des témoignages, des expériences pratiques, des réflexions, des travaux de recherche …. Cet édito inaugural de votre revue EMGO est l’opportunité pour moi de rendre hommage à toute l’équipe du laboratoire Althéa qui n’a lésiné ni sur les moyens ni sur son temps pour que cette publication voit le jour. Dr El Ghalya Lataoui Directrice de publication EDitOriaL 1 actuaLités 2 EMGO : la revue des gynécologues pubLi-réDactiOnnEL 7 Gestion des douleurs post-opératoires suite à une thermo-coagulation de l’endomètre intErviEw • contraception orale combinée • “il n’y a pas de contraception universelle” • Le pr bernard Hédon fait le point sur la contraception orale FOcus complémentation alimentaire au cours de la grossesse 9 15 FOrMatiOn cOntinuE 20 • Le cancer inflammatoire du sein • carcinome embryonnaire de l'ovaire • Médicaments antihypertenseurs et grossesse parutiOns 30 prOcHains rDv 32 wEb 31 cOMitE EDitOriaL DirEctricE DE La pubLicatiOn Dr El Ghalya Lataoui rEDactricE En cHEF Dr El Ghalya Lataoui ([email protected]) sEcrétairE GénéraLE DE La réDactiOn Dr Dalila Benlahcène ([email protected]) cOMitE sciEntiFiquE Et DE LEcturE pr abdelaziz banani (Chef de service CHU. Fès) pr bernard Hédon (Président du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) Dr christian Jamin (Gynécologue - Endocrinologue - Médecin interniste à Paris) Dr Fatima Jamil (Président de l’Association des Gynécologues de Marrakech) pr Mouna Khachani (Clinique Jbel El Kebir Tanger) Dr Mourad Komat (Président de l’Association des Gynécologues du Sud) Dr nabil Moulay (Médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique. Rabat. Président de la Société Marocaine d'Endoscopie Gynécologique) pr Omar Laghzaoui (Chef du service de Gynécologie. Hôpital Militaire. Meknès) pr Omar sefrioui (Président de la Société Marocaine de Médecine de la Reproduction) Dr reda Lamzibri (Président de l’Association des Gynécologues Obstétriciens Privés de Rabat) Dr said Lazrak (Président de l’Association des Gynécologues Privés) rEspOnsabLE tEcHniquE Dalila Amarouch ([email protected]) EDitiOn, pubLicité GrOupE DE prEssE “EspacE santé” 45, rue de l’Atlas - Maârif. Casablanca. 20100. Tél : (0522) 25 77 59 - Fax : (0522) 98 43 80 [email protected] iMpriMEriE BAHI PRINT : 05 22 29 32 32 Dépôt légal : 6 P / 1992. ISSN : 1113 - 8580 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 1 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page2 ACTUALITÉS avortement médicalement assisté : enfin un débat à l’échelle nationale une première au Maroc, le ministère de la santé a organisé, mercredi 11 mars à Rabat, un débat sur l’avortement au cours duquel ont été abordés notamment l’encadrement juridique et les exigences de la sécurité sanitaire qui doivent entourer cet acte, ainsi que les situations au cours desquelles il devrait être dépénalisé. Les Autorités de tutelles, les politiques, les professionnels de la santé, les Oulémas mais aussi les organisations non gouvernementales, ont exposé leurs points de vue... Le ministre de la santé, le Pr Houcine El Ouardi, a lancé les discussions en rappelant le taux de mortalité des femmes dans les suites d’un avortement clandestin qui représente “au moins 4,2% des décès maternels au Maroc” et en soulignant les sanctions “très restrictives, sévères et inéquitables” des articles 449 à 504 du Code pénal en cas de pratique d’un avortement. La loi actuelle ne l’autorise que si la vie de la mère est en danger. Il a ainsi annoncé que le département de la santé allait établir un plan d’action de lutte contre les avortements clandestins qui va comprendre différents volets : - libéraliser l’avortement en cas de viol, d’inceste, de graves malformations foetales ou si la mère souffre d’une maladie mentale; - faciliter l’accès des femmes victimes de l’avortement clandestin aux prestations de santé reproductive sans aucune crainte d’être poursuivies, et améliorer la qualité de la prise en charge des complications; - sensibiliser dès le plus jeune âge, l’éducation sexuelle dans les écoles devant être instituée. Parmi les intervenants, la présidente de l’association Solidarité féminine sexualité, Mme Aïcha Ech Chenna, a estimé que l’on doit “aborder sans tabou la question de l’avortement” et “parle de droits sexuels”. La place des autorités religieuses est primordiale et le président du Conseil des ouléma d’Oujda, Mustapha Benhamza, a déclaré que “les réponses au problème de l’avortement sont dans le Coran et dans l’éducation islamique”. L’islam interdit l’avortement à moins que la vie de la mère ne soit en danger, il faut entourer les discussions sur cette question et “s’éloigner de l’extrémisme qu’il soit religieux ou antireligieux”, a-t-il ajouté. Les intervenants ont tous souligné l’importance de s’adapter aux changements de la société et l’urgence de : - réformer la loi : “une législation restrictive ne fait qu’augmenter le nombre d’avortements clandestins”; - lutter contre les pratiques des avortements réalisés en dehors du milieu médical. 2 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 Le Pr Chafik Chraïbi, président et fondateur de l’Association marocaine contre l’avortement clandestin (Amlac), s’est exprimé sur l’urgence de la situation puisque selon les données de son association, le nombre d’avortements clandestins est de l’ordre de 600 par jour. En parallèle, l’Association Marocaine de Lutte contre l’Avortement Clandestin (AMLAC) a organisé le lundi 16 mars un deuxième débat national sur la question de l'amendement de la loi sur l'avortement. Cette association et à sa tête le Professeur Chafik Chraibi, gynécologue à La maternité Les Orangers à Rabat, milite depuis sa création en 2008 pour un avortement légal et dans des conditions médicales adéquates lorsque la vie ou la santé physique, psychique et sociale sont menacées. Cette journée a drainé beaucoup de monde et les discussions étaient riches, houleuses et émouvantes. Enfin, des propositions concrètes devront voir le jour dans un mois maximum, suite à l’intervention de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI le jour même, qui a désigné une commission constituée du ministre de la Justice Mustafa Ramid, du ministre des affaires islamiques Ahmed Toufiq et le patron du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss el Yazami pour travailler sur un projet de loi. Ouvrir le débat autour de l’IVG c’est s’attaquer un gros problème de santé publique. La révision de la loi permettra de donner un cadre légal à un acte pratiqué de façon illégale entraînant des complications et des drames dont la société civile et notamment les professionnels de santé sont témoins au quotidien. EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page4 ACTUALITÉS Maroc : le point sur les implants mammaires communiqué de la sMcprE Devant l’aspect alarmiste d’un certain nombre de médias ou organes de presse au sujet de la relation entre les implants ou prothèses mammaires et la survenue d’un nouveau cancer des seins (lymphome anaplasique à grandes cellules), la Société Marocaine de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SMCPRE), porte parole officiel et exclusif de tous les chirurgiens Plasticiens au Maroc, se doit d’apporter les précisions suivantes afin de rassurer nos citoyennes candidates à une augmentation mammaire ou porteuses de prothèses mammaires. 1- La survenue d’un lymphome anaplasique à grandes cellules sur un sein porteur d’une prothèse mammaire est une éventualité rarissime et exceptionnelle : • Sur 400 000 patientes porteuses de prothèses mammaires en France, ont été notés 18 cas ; • Sur 20 Millions de patientes dans le monde ayant porté des prothèses mammaires durant une période de 15 ans, ont été signalés 173 cas dont 80% aux U.S.A ; Aucun cas n’a été signalé au Maroc où l’on compte entre 30 000 et 40 000 personnes portant des prothèses mammaires. Ce lymphome est le plus souvent limité au sein et répond très bien au traitement. Il se manifeste essentiellement par une augmentation du volume du sein et l’apparition d’un épanchement liquidien qui récidive après ponctions. 2- Statistiquement parlant, 18 cas sur 40 0000 ou 173 cas sur 20 000 000 sont insignifiants ou quantité “négligeable” quand on sait que la survenue d’un cancer du sein chez l’ensemble des femmes est quantifié à 1 personne sur 9, porteuses ou non de prothèses mammaires. 3- Une relation de cause à effet entre la survenue de ce lymphome et les prothèses mammaires n’est pas encore établie de façon scientifique et définitive. Certaines prothèses, dont la surface est fortement texturée (notamment des marques Allergan et Mac-Ghan selon la SOFCPRE) seraient un facteur favorisant parmi d’autres. Il serait par ailleurs utile et nécessaire de vérifier les prédispositions génétiques chez les patientes qui ont développé ces lymphomes. 4- Rappelons que les prothèses mammaires ont déjà fait l’objet d’une première polémique durant les années 1980, avant de se voir réhabilitées et autorisées après vérification et affirmation de leur innocuité. Plus récemment, le scandale des prothèses de la seule marque PIP a porté préjudice à toutes les prothèses alors que le problème concernait un seul fabriquant peu scrupuleux qui utilisait des matériaux non fiables. 5- L’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) s’est aussi penchée sur le lien entre le lymphome anaplasie et les prothèses mammaires: dans ses conclusions, elle n’a ni remis en cause les implants mammaires, ni recommandé l’ablation des prothèses déjà portées. 4 6- L’augmentation mammaire par prothèses est une des plus belles opérations sinon la plus belle opération de chirurgie esthétique. Elle procure beaucoup de bonheur et de satisfaction à nos patientes qui voient leur féminité ainsi accomplie ou achevée avec un buste plus génereux. Les prothèses mammaires sont aussi le meilleur moyen et le plus simple de reconstruire un sein chez une patiente atteinte d’un cancer du sein et qui a du subir une mammectomie (ablation du sein). Conscients de l’intérêt de ces implants mammaires, de leur apport en chirurgie esthétique ou en reconstruction mammaire, mais aussi soucieux de la santé et de l’intérêt de nos patientes compte tenu des données scientifiques et statistiques actuelles, les Plasticiens Marocains tiennent à rassurer nos citoyennes candidates à une augmentation mammaire et celles porteuses de prothèses : Il n’ y a aucun élément nouveau et sérieux qui remette en cause l’intérêt des implants mammaires. La Société Marocaine de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique travaille en étroite collaboration avec le Ministère de la Santé pour sensibiliser l’ensemble des Plasticiens sur la nécessité d’une application rigoureuse des précautions et mesures de surveillance habituelles, assortie de contrôles réguliers tous les mois durant la première année de l’augmentation mammaire, et une fois par an au delà. professeur slaoui salaheddine Président de la SMCPRE Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 Mise en place d’un suivi à l’échelle nationale suite à l’annonce, par l’ANSM du décès d’une femme dû à un cancer qui aurait été causé par un implant mammaire, le ministère de la Santé au Maroc se veut rassurant et affirme “qu’aucun cas de cancer sur implant mammaire n'a été diagnostiqué à ce jour”, “qu'il suit de près les dernières données scientifiques relatives à ce sujet et rassure la population quant à l'application des procédures de vigilance et de veille sanitaires". Le retrait des implants mammaires n’est pas préconisé, mais il exhorte les chirurgiens plasticiens et esthétiques à mener un "suivi rigoureux" des patientes. Ils sont également tenus d’obtenir avant toute pose d'implant mammaire "le consentement éclairé par écrit" de leurs patientes. Ces dernières doivent être informées que le Centre national de pharmacovigilance (N°: 08 01 000 180) est à leur disposition pour signaler “toute éventuelle anomalie ou symptôme constaté” après la mise en place des implants. Les autorités sanitaires ont également annoncé l’instauration d’un registre national de suivi des femmes porteuses d'implants mammaires afin de s'assurer de la traçabilité des interventions. EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page5 prise en charge de l'hypertension artérielle gravidique en fin de grossesse Il y a peu de données “basées sur les preuves” pour guider la prise en charge de l'hypertension artérielle (HTA) gravidique en fin de grossesse. Chez les femmes présentant une pré-éclampsie ou une HTA gravidique modérées au-delà de 37 SA, l'étude HYPITAT-I avait montré que la délivrance immédiate réduisait la progression de la maladie chez la mère sans risque pour le fœtus. Entre 34 et 37 SA, il n'existe pas actuellement de consensus sur la conduite à tenir. A l’heure actuelle, peu de travaux ont établi de mesures ou recommandations pour guider la prise en charge de l'HTA gravidique survenant en fin de grossesse. Deux études se sont penchées sur cette problématique et leurs résultats méritent d’être connus. - L'étude HYPITAT-I menée au-delà de 37 SA, auprès de femmes présentant une pré-éclampsie ou une HTA gravidique modérées, avait montré que “la délivrance immédiate réduisait la progression de la maladie chez la mère sans risque pour le fœtus”. - L'étude HYPITAT-II, dont les résultats viennent d’être connus, a permis d’éclaircir la situation chez les femmes hypertendues entre 34 et 37 SA. Cette étude randomisée, contrôlée, multicentrique s’est déroulée aux Pays-Bas, en milieu hospitalier (7 hôpitaux universitaires et 44 hôpitaux non universitaires) et a comparé 2 conduites : induction du travail immédiate contre attitude d’expectative sur le devenir maternel et néonatal. Plus de 700 femmes présentant une prééclampsie ou une HTA gravidique modérées entre 34 et 37 SA ont été suivies de mars 2009 à février 2013, la moitié d’entre elle a bénéficié d’une césarienne dans les 24 heures (352 femmes ) et les autres soit 351 parturientes ont été contrôlées par “ monitoring expectatif jusqu'à 37 SA”. Ces patientes ont été soumises à une surveillance pour détecter une complication maternelle (maladie thromboembolique, œdème pulmonaire, éclampsie, HELLP syndrome, hématome rétroplacentaire ou décès maternel) ou un syndrome de détresse respiratoire néonatal. L’analyse de l’ensemble des dossiers a permis de constater que : - Dans le groupe sans intervention, 1/3 des femmes ont accouché avant 37 SA. - C’est dans le groupe interventionnel que les complications maternelles ont été moins fréquentes : 4/352 (soit 1,1 %) contre 11/351 (soit 3,1 %) pour le groupe “monitoring expectatif” (risque relatif à 0,36; intervalle de confiance à 95 % p = 0,069). - Une détresse respiratoire néonatale a été retrouvée chez 20/352 (5,7 %) nouveau-nés du groupe “délivrance immédiate” contre 6/351 (1,7 %) nouveau-nés du groupe “monitoring expectatif” (RR 3,3; IC 95 % 1,4-8,2 ; p = 0,005). - Dans les 2 groupes, aucun décès n’a été déploré autant chez les mères que chez les nouveau-nés. Les auteurs de cette étude ont souligné que, certes la délivrance immédiate a un intérêt chez la mère puisqu’elle “tend, mais non significativement, à réduire le risque de pronostic maternel défavorable” mais qu’elle expose au risque significatif de détresse respiratoire néonatale. Ainsi, à la lumière de ces données, la délivrance immédiate ne peut être recommandée systématiquement et c’est “l’attitude attentiste” qui doit primer. Les décisions doivent être prises “au cas par cas”, sous surveillance stricte, à la recherche d’une éventuelle complication. Ils rappellent également que c’est l’attitude préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). - Lancet, 25 Mars 2015 (en ligne) Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 5 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page6 ACTUALITÉS Exposition in utéro aux particules fines et risque d’autisme Les études sur les facteurs de risque de développement d’autisme (on parle actuellement de troubles du spectre autistique ou TSA) abondent. Elles s’accordent toutes sur le rôle de la génétique, mais différentes autres causes sont évoquées. L’environnement semble ainsi intervenir dans le développement de ces TSA, mais aucune substance toxique n’a été mise en cause spécifiquement. Une récente étude cas-témoins a mis en exergue le rôle des expositions in utero ou au début de la vie à certaines particules de l’air ambiant. Les enfants de 116 430 infirmières américaines participant à l’étude de cohorte Nurse Health Study II (NHS II) et qui y ont été recrutées depuis 1989, ont été suivis. Deux groupes ont été définis : un groupe avec TSA (245 enfants) et un autre sans TSA (1522 enfants). L’exposition aux particules fines de chaque mère avant, pendant et après la grossesse a été analysée. Ce sont les particules fines de diamètres ≤ 2,5 μm et celles plus grossières ≤ 10 μm (respectivement PM2,5 et PM10, selon les données de l’Environmental Protection Agency) qui ont été prises en considération dans ce travail. L’analyse des résultats a révélé une corrélation entre l'exposition élevée aux particules fines PM2, pendant la grossesse et l’augmentation significative du risque de TSA de l’ordre de 57 % pour les enfants des femmes ayant conservé le même domicile avant pendant et après la grossesse (160 cas, 986 témoins). Chez les femmes exposées aux PM2,5 neuf mois avant ou après la grossesse, cette corrélation s’est révélée plus faible, voire absente. C’est l’exposition à des particules fines PM2,5 et au cours du troisième trimestre que le risque de développer un TSA a été le plus élevé, comparativement aux deux premiers trimestres. Aucune association n’a été retrouvée pour l'exposition à des particules de plus grande taille (PM10). Cette élévation du risque de TSA pourrait s’expliquer par une réponse inflammatoire chez la mère ou le fœtus, ont déclaré les auteurs. En résumé et selon ce travail, il faut retenir le risque de TSA en cas d’exposition à des particules fines de l’air ambiant au cours de la grossesse, et surtout pendant le 3ème trimestre. Obésité maternelle : Environ Health perspect 2015;123: 264-70. doi: 10.1289/ehp.1408133. un risque de mort périnatale significatif Le nombre de personnes obèses et en surpoids ne cesse de croître à travers le monde. Les conséquences sur la santé sont bien connues et nombreuses. La femme enceinte n’est pas épargnée puisque l’obésité est source de complications maternelles mais également fœtales et néonatales avec un risque non négligeable de mortalité fœtale ou néonatale précoce, dans les 7 premiers jours de vie. Une équipe norvégienne a mené une étude de 1999 à 2008 afin d’apprécier les conséquences de l’indice de masse corporelle (IMC) maternel avant la grossesse et de l’activité physique de loisirs sur la mortalité périnatale. Plus de 77 200 femmes enceintes d’un seul enfant indemne d’anomalie congénitale ont été retenues et ont été divisées en 4 groupes selon leur IMC avant la grossesse : sous-poids avec un IMC < 18,5, poids normal pour un IMC entre 18,5 et 24,9, surpoids pour un IMC entre 25 et 29,9, et enfin, obèses avec un IMC entre 30 et 34,9 ou obésité morbide en cas d’IMC ≥ 35. 6 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 Les auteurs ont alors rapporté les points suivants : - Globalement, le risque de mortalité périnatale (≥ 22 semaines de grossesse) est doublé ou triplé chez les femmes obèses, comparativement aux femmes de poids normal. Ce risque est significativement augmenté en cas d’obésité morbide. - Pour les femmes ayant pratiqué une activité physique de loisirs à raison d’une fois par semaine au moins tout au long de la grossesse, une différence significative de mortalité périnatale selon l’IMC est notée : risque plus élevé chez les obèses par rapport aux non obèses. Cette différence n’a pu être expliquée et devra être recontrôlée dans d’autres études, ont estimé les auteurs. - Pour les femmes avec un IMC < 30, les taux les plus bas de mortalité périnatale sont retrouvés dans le groupe de femmes pratiquant une activité physique de loisirs au moins une fois par semaine pendant leur grossesse. bJOG 2015; DOi: 10.1111/1471-0528.13290. EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page7 GEstiOn DEs DOuLEurs pOst-OpératOirEs suitE à unE tHErMO-cOaGuLatiOn DE L’EnDOMètrE Publirédactionnel Les ménorragies sont un problème de santé conséquent chez les femmes en préménopause. 20 à 30% des femmes font état de saignements menstruels abondants au cours de leur vie (1). chaque année, dans les pays occidentaux, environ 5 à 10% des femmes en âge de reproduction sont à la recherche d’un traitement. Dans plus de 50% des cas, aucune cause organique n’est décelée. ratiOnnEL aux prOcéDurEs DE tHErMO-cOaGuLatiOn Malgré la faible quantité de données médico-économiques françaises sur les procédures de thermo-coagulation, une étude a récemment été réalisée sur le sujet (2). Elle vise à comparer les données cliniques et économiques des endométrectomies et celles des thermo-coagulations de l’endomètre à travers l’analyse des données de l’ensemble des séjours, avec un acte d’endométrectomie ou de thermo-coagulation de l’endomètre, entre 2008 et 2012 (Données PMSI) sur un total de 139000 séjours. L’analyse transversale des séjours a révélé que les thermo-coagulations ne représentent que 10% des actes d’ablation de l’endomètre, mais que l’augmentation des actes de thermocoagulation entre 2008 et 2012 est 4 fois plus importante (+118%) (2). L’analyse longitudinale sur une population homogène de 9469 femmes présentant des ménorragies, polyménorrhées ou métrorragies (DIM10 : N92) et âgées de plus de 40 ans a été réalisée avec un suivi allant jusqu’à trois ans post procédure. Les taux d’échecs sont significativement plus élevés dans le groupe de l’endométrectomie comparés à ceux de la thermocoagulation. À titre d’exemple, les taux hystérectomies post procédure initiale sont de 9,6% vs 5,5% ; 13,3% vs 8,6% et 15,2% vs 11,7% après 1, 2 et 3 années. De ce fait, les procédures de destructions endométriales par thermo-coagulation semblent justifiées pour traiter les patientes souffrant de cette pathologie et sont, par ailleurs, recommandées par le CNGOF (3). Au-delà de leur efficacité clinique, l’avantage des techniques de thermo-coagulation est leur adéquation avec une pratique ambulatoire. Il est donc important de se préoccuper des suites postopératoires en salle de réveil avant le retour de la patiente à son domicile, ainsi que de la prise en charge des douleurs postopératoires qui peuvent être intenses et prolongées. En effet, la douleur est l'un des éléments postopératoires les plus redoutés par les patientes ambulatoires. Les progrès de l’anesthésie et des techniques chirurgicales permettent de réaliser en ambulatoire des gestes chirurgicaux de plus en plus importants. pHysiOpatHOLOGiE DE La DOuLEur LiéE aux prOcéDurEs DE tHErMO-cOaGuLatiOn DE L’EnDOMètrE La principale caractéristique de ce type de procédure est de réaliser une nécrose des cellules endométriales allant de 5 à 8 mm de profondeur, libérant de ce fait une forte quantité de prostaglandines responsables de douleurs postopératoires qui, si elles ne sont pas jugulées, peuvent retarder le retour de la patiente à son domicile. Les douleurs postopératoires, développées dans les premières heures après l’intervention, sont des douleurs par excès de nociception. Elles sont permanentes à caractère inflammatoire plus ou moins marqué et importantes lors des premières heures après l’intervention puis elles décroissent rapidement. Les patientes les décrivent comme des douleurs semblables à des dysménorrhées voire à des contractions d’un accouchement. De nombreux facteurs influencent la survenue, l’intensité et la durée de ces douleurs : l’état psychologique et la composante anxieuse de la patiente, le vécu chirurgical préalable de la patiente, le protocole d’analgésie préopératoire. L’analgésie multimodale ou balancée qui associe diverses mesures anesthésiques et antalgiques afin de bloquer la survenue et/ou de diminuer l'intensité de la douleur postopératoire sans augmentation des effets secondaires semble actuellement être l’approche à privilégier. Les mesures préventives font partie des bonnes pratiques cliniques et débutent aussi par la préparation psychologique à l'intervention; elles sont de la responsabilité des chirurgiens et anesthésistes et consistent en une évaluation de la douleur postopératoire, l’information précise des protocoles de prise en charge et l’information des patientes. stratéGiE péri-OpératOirE L’identification des patientes anxieuses, ou ayant un passé hyperalgique connu, doit se faire en début de programme opératoire. Celles-ci peuvent bénéficier d’une prescription d’hydroxyzine ou une benzodiazépine. La rachianesthésie semble être à privilégier pour une majorité de praticiens en comparaison avec l’anesthésie générale (AG) et contribuerait à mieux contrôler les suites algiques. Pour certains, l’adjonction de sufentanil dans la rachianesthésie afin de mieux gérer la douleur à la levée du bloc est possible. L’utilisation de la kétamine lors de l’induction de l’AG sur la base minimum de 0,1 mg/kg est conseillée. L’utilisation large des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) se justifie par une forte libération de prostaglandines, par exemple 50 à 100 mg de kétoprofène avec une couverture par IPP. Possibilité d’un bolus de corticoïdes (dexaméthasone, qui est anti-inflammatoire, antalgique et anti-nauséeux). prisE En cHarGE DE La DOuLEur pOst-OpératOirE L’administration IV de paracétamol et/ou d’AINS, réalisée avant la fin de l’acte chirurgical, développe une bonne efficacité. Dans la plupart des cas, les douleurs sont maîtrisées par des antalgiques prescrits en fonction de leur intensité. Les analgésiques non morphiniques comme le paracétamol et les AINS, sont proposés pour les douleurs d’intensité légère à modérée. Leur association permet d’augmenter la qualité de l’analgésie. La combinaison avec d’autres produits analgésiques permet d’en améliorer notablement l’efficacité et citons à cet effet l’utilisation possible du nefopam en perfusion. Si la douleur s’exprime de façon très forte, prévisible ou non prévisible, il ne faut pas attendre pour procéder à une titration morphinique dès le réveil, pour éviter l’augmentation des douleurs qui pourrait être très rapide. L’activation de mécanorécepteurs semble contribuer à la survenue des crampes et contractions utérines décrites par les patiente; l’utilisation de scopolamine, de bêtabloquants, de dérivés nitrés est à discuter afin de favoriser la relaxation utérine. OrDOnnancE Et précautiOns DE sOrtiE La patiente sera informée d’un éventuel syndrome douloureux par la description des symptômes susceptibles de survenir ainsi que leur durée et la conduite à tenir. Des AINS et du paracétamol seront prescrits pour une durée de 2 jours, voire un peu plus, avec des mesures visant à faciliter le repos pour une même durée. Les autres précautions, propres à toute intervention de type ambulatoire, doivent être bien expliquées à la patiente, qui ne sortira qu’avec l’accord des médecins. réFérEncEs source : www.cavaterm.com 1- Golden-plotnik, stevi. Quality of life, depression and anxiety in women with abnormal uterine bleeding. 2012 2- Etude réalisée par les laboratoires cHEMO (2013). Données non publiées à ce jour. 3- recommandations pour la pratique clinique. Prise en charge des ménométrorragies en préménopause. Mises à jour en Gynécologie et Obstétrique (2008) Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 7 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page9 cOntracEptiOn OraLE cOMbinéE : MisE au pOint Fin 2012, les contraceptifs oestro-progestatifs oraux dits de 3ème et de 4ème générations ont été visés du doigt suite à la plainte juridique déposée par une jeune femme de 25 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral (avc). cette plainte a soulevé une grande polémique aussi bien au niveau des médias grand public qu’au niveau de la communauté médicale créant une confusion chez les prescripteurs et les patientes. plusieurs questions se sont posées : faut-il continuer à utiliser les pilules 3ème et 4ème générations ? Faut-il les réserver à des situations particulières ? quelles sont les recommandations des autorités médicales nationales et internationales ? ce débat médiatique s'est soldé, depuis septembre 2013 par de nouvelles recommandations en matière de contraception hormonale émises par les autorités sanitaires françaises (ansM, Has...) et européennes (agence européenne du médicament). un an et demi après, la rédaction de la revue Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique revient sur ce sujet pour faire le point avec 2 experts : le professeur bernard Hedon, professeur de Gynécologie-Obstétrique à la Faculté de Médecine, université Montpellier 1 et président du cnGOF (collège national des Gynécologues-Obstétriciens Français) et le Docteur christian Jamin, gynécologue, endocrinologue et médecin interniste à paris. EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page10 INTERVIEW LE pr bErnarD HéDOn Fait LE pOint sur La cOntracEptiOn OraLE interview du pr bernard Hédon Président du Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français EMGO : un an est déjà passé depuis notre entretien autour de la contraception orale combinée et de la polémique engendrée par les risques potentiels de la prescription de ce moyen de contraception (1). pourriez-vous nous parler de l’évolution de ce dossier ? pr b. Hédon : Les changements que nous pouvons relever sont Pr Bernard Hédon peut-être une meilleure médicalisation de la prescription des pilules contraceptives. Du côté des médecins, on note une meilleure prise en charge globale des patientes avant chaque choix de prescription avec une recherche plus minutieuse dans les antécédents de la patiente de façon à pouvoir mettre en évidence les contreindications si elles existent. Enfin, du côté des patientes, il y a une meilleure information et une meilleure sensibilisation sur le fait que la prise d’un contraceptif est un acte sérieux, qu’il s’agit d’un médicament avec des bénéfices certes mais aussi avec des risques. Ces 2 évolutions sont à garder avec le recul nécessaire comme effet bénéfique. Ceci a été cher payé, puisque la polémique a eu d’autres effets secondaires comme la perte de considération et de confiance de la part des patientes vis-àvis de leur contraception, des arrêts intempestifs de la contraception avec comme conséquence des grossesses non désirées et donc probablement des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Mais gardons que le côté positif avec une meilleure prescription aujourd’hui. On constate plus de prescription de pilules de 2ème génération faiblement dosées et plus de place pour le stérilet et de moyens alternatifs de contraception. Mais la pilule reste de loin le premier moyen, de loin la prescription la plus logique en première prescription de la vie sexuelle des jeunes femmes. La recommandation de la prescription de contraception de 2ème génération est plus que jamais valide et mise en application. EMGO : L’ansM a publié en novembre dernier les résultats d’une étude sur l’impact de la modification récente des méthodes de contraception en France sur la survenue d’accidents cardio-vasculaires (2) …. 10 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 pr b. Hédon : Effectivement, une étude a été largement médiatisée pour démontrer la baisse des accidents cardiovasculaires, mais cette étude a été publiée par les pouvoirs publics. Sur le plan purement méthodologique et scientifique, elle n’est pas d’une rigueur extrême et pas d’une solidité suffisante. Nous n’avons encore assez de recul et les méthodes utilisées sont très administratives, se basant sur les admissions hospitalières avec tous les aléas que cela comporte. Ce genre d’études donne peut-être une estimation mais pas une réalité scientifique sûre et certaine. Mais admettons, c’est vrai que le fait de mieux prescrire et de mieux respecter les contre-indications devraient amener une certaine baisse des accidents thromboemboliques. Donc acceptons-en l’augure ! EMGO : Est-ce que les sociétés savantes travaillent sur des nouvelles recommandations pour la prescription des pilules contraceptives ? pr b. Hédon : Non, il n’y a pas de nouvelles recommandations. Il y a eu un travail fait sur le moment par le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français à propos des thromboses qui reste toujours d’actualité, mais là je pense qu’on peut tourner la page. EMGO : vous participez cette année au congrès de la société royale Marocaine de Gynécologie-Obstétrique (srMGO) pour intervenir sur des sujets complétement différents … pr b. Hédon : Ma principale participation est à titre d’amitié entre la Société Royale Marocaine de Gynécologie-Obstétrique et le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français. Je suis là pour représenter le Collège et témoigner de l’amitié des collègues français auprès des collègues marocains. On a pris cette habitude que les présidents des sociétés partenaires et amies soient systématiquement invités à tous nos congrès et inversement. (1) Revue Espérance Médicale – janv/fev 2014 (2) www.ansm.sante.fr/impact de la modification récente des méthodes de contraception en France sur la survenue des embolies pulmonaires chez les femmes de 15 à 49 ans – Publication 07 nov 2014 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page13 INTERVIEW “iL n’y a pas DE cOntracEptiOn univErsELLE” interview du Docteur christian Jamin Gynécologue - Endocrinologue - Médecin interniste à Paris EMGO : aujourd’hui, la notion de bénéfice/risque des contraceptifs revient souvent dans les débats. penche-t-on vers plus de bénéfices ou plus de risques ? Dr c. Jamin : Je développe beaucoup cette notion de bénéfice/risque en me basant sur la notion de “curseur”. Pour la patiente qui ne présente pas de facteurs de risque, qui n’a pas d’acné, qui n’attend pas de bénéfice autre que celui de la contraception, on s’oriente vers les pilules 20 microgrammes d’éthynilestradiol avec un progestatif de 2ème génération. Mais en fonction de la femme, de ses attentes, des bénéfices non contraceptifs qu’elles recherche, de ses antécédents… on va déplacer notre curseur soit vers plus ou moins d’oestrogènes soit vers un progestratif plutôt qu’un autre. Donc, finalement la prescription d’une contraception nécessite une bonne connaissance pour placer le curseur au bon endroit. La notion de bénéfice/risque est la quintessence de la prescription médicale qui consiste à analyser chaque femme, à éviter de tomber dans des recettes toutes faites recommandées par les autorités de santé et de préconiser la meilleure contraception adaptée à chaque patiente. Et on ne le dira jamais assez, ce n’est pas parce que le médecin préfère un type de contraception que la patiente va l’accepter. La meilleure contraception n’est pas celle que l’on nous explique, mais celle que la femme préfère et celle la plus adaptée à chaque patiente. Le grand risque de la contraception est d’arrêter la contraception ou encore pire de la prendre de façon discontinue. Parce que le risque dépend de la prise certes, mais la prise dépend de la persistance donc du bénéfice. EMGO : quelle est la dernière mise au point en matière de contraception hormonale orale ? Dr c. Jamin : L’évolution du choix en terme de contraception orale n’est rien d’autre que l’ouverture pour plus de place pour le “curseur”. Aujourd’hui, se développent énormément les contraceptifs à base de progestatif pur, parce que l’on découvre de plus en plus quels sont les facteurs de risque et l’on n’hésite pas à revenir vers des contraceptions plus oestrogéniques puisque les femmes sont très demandeuses de pilules qui contrôlent mieux leur cycle et qui règlent les problèmes d’acné, de cheveux gras …. . Les progrès ne sont rien d’autres que la prise en compte des bénéfices/risques pour permettre d’apporter des solutions individualisées et d’affiner la qualité de prescription. EMGO : Le rôle du prescripteur est plus que jamais important dans la prise en charge de la contraception de la femme …. Dr c. Jamin : En effet, le rôle du prescripteur est plus important que jamais, parce que la pluralité nécessite la connaissance. Si l’on disposait d’un seul produit sur le marché, on ne poserait pas toutes ces questions. Avec plusieurs contraceptifs oraux disponibles, c’est bien à la femme de choisir la pilule qui va lui convenir mais après que son médecin traitant lui ait permis d’évaluer la meilleure formule. Le médecin a un rôle capital, il doit connaître toutes les subtilités qui vont l’amener à prescrire tel ou tel produit et doit pouvoir analyser avec la femme ses besoins. Enfin, le médecin doit avoir un rôle pédagogique; l’efficacité contraceptive est principalement liée à l’adhésion à la méthode. Il faut qu’il sache expliquer, convaincre et surtout savoir écouter. Pour finir, je dirais qu’il n’y a pas de contraception universelle, le choix dépend de chaque femme et de chaque situation. Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 13 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page15 Focus cOMpLéMEntatiOn aLiMEntairE au cOurs DE La GrOssEssE M. Ennachit*, y. rahnaoui**, K. Fichtali***, M. El Karroumi**** *Professeur agrégé, **Résident,***Professeur assistante,****Professeur et chef de service Service de Gynécologie - Obstétrique “B”. CHU Ibn Rochd. Casablanca afin de mener une grossesse à terme, sans complications pour la mère ou le fœtus, les apports nutritionnels conseillés doivent permettre d’assurer : - les besoins engendrés par les modifications de l’organisme maternel, - le développement de l’embryon à la phase d’organogenèse, période de division cellulaire intense et pour la croissance du fœtus grâce au bon fonctionnement de l’unité fœto-placentaire, - la couverture des pertes sanguines liées à l’accouchement. beaucoup préconisent aujourd’hui une supplémentation systématique en micronutriments au cours de la grossesse et de l’allaitement en raison du caractère globalement insatisfaisant de l’alimentation marocaine, pauvre en fruits et légumes et en produits laitiers et de l’impact de l’état nutritionnel sur l’état de santé de la mère, sur les complications obstétricales, sur le développement fœtal et néonatal et même, sur le risque ultérieur de surpoids et de diabète chez l’enfant. il n’existe pas de recommandations nutritionnelles institutionnelles et il n’existe de résultats concordants que pour quatre micronutriments : le fer, les folates, la vitamine D et l’iode (1,2). suppLéMEntatiOn curativE Ou prévEntivE ? Il faut d’emblée distinguer deux situations très différentes : • La première situation est la mise en évidence d’un déficit important d’un élément lors d’un dépistage; on est alors dans une démarche curative où il est nécessaire de prescrire un supplément à dose suffisante. • La seconde, d’ordre préventif, consiste à suspecter dans la population générale ou dans une sous-population particulière un déficit moins marqué mais systématique de tel élément, en se basant sur des données statistiques suffisantes pour la population considérée. Dans ce cas le niveau de cette supplémentation préventive doit être plus modeste. C’est cela qui différencie la prescription curative particulière de la prescription systématique préventive. L’appréciation d’ordre statistique de la prescription systématique préventive peut être renforcée devant une femme chez laquelle on est en droit de suspecter une forte probabilité d’insuffisance de l’apport de tel ou tel nutriment, soit parce qu’elle suit des “régimes” de type “végétariens par exemple”(3) qui peuvent avoir des conséquences sur son statut nutritionnel, ce qui n’est pas anodin pendant la grossesse, soit enfin, parce qu’elle appartient à un milieu socio-économique défavorisé, où les moyens financiers et, surtout, la culture alimentaire sont insuffisants. Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 15 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page16 Cependant, il faut toujours avoir en mémoire que les besoins de la femme enceinte sont très souvent surévalués, ne seraitce que pour tenir compte des variations interindividuelles, et que l’adaptation de l’organisme maternel à la situation est toujours sous-évaluée. Il découle de ces constatations simples que le nombre d’éléments concernés est relativement limité, et qu’une supplémentation systématique trop large ou en quantité trop importante peut être délétère(4,5). Pour cette supplémentation systématique à but préventif, il semble aujourd’hui possible de distinguer 2 groupes de nutriments : ceux qui sont indispensables, ou qui sont le plus souvent nécessaires et ceux, les plus nombreux qui apparaissent inutiles, voire délétères dans certaines conditions. “L’inDispEnsabLE” Il existe aujourd’hui un consensus pour dire qu’il est souhaitable et bénéfique d’apporter systématiquement à toutes les femmes enceintes les éléments suivants : le fer, les folates, la vitamine D, et l’iode. FEr La carence en fer est fréquente au cours de la grossesse et près de 50% des femmes n’ont pas de réserve martiale adéquate au début de la grossesse. La prévalence de l’anémie s’accroît d’un facteur 3 durant la grossesse et d’un facteur 4 en cas de grossesses multiples. Les besoins en fer sont accrus précocement et durablement. Ces besoins sont en principe satisfaits grâce à une augmentation marquée du taux d’absorption intestinale. Le fœtus constitue des réserves en fer indépendamment de celles de sa mère. L’évaluation des bénéfices et des risques d’une supplémentation prophylactique en fer reste difficile et la controverse demeure. Une revue systématique de Cochrane est en faveur d’une supplémentation à visée correctrice du fer seulement en cas d’anémie. Dans cette analyse, les enfants de mères recevant une supplémentation prophylactique tout au long de la grossesse avaient une mortalité in utero ou néonatale plus élevée. L’excès d’apport en fer semble augmenter le risque d’hypotrophie fœtale de 15 à 80 % et diminue le poids du placenta. Une surcharge en fer et le stress oxydatif qui en découle seraient à même de favoriser l’apparition d’un diabète gestationnel (6). L’ensemble de ces considérations a conduit à ne plus préconiser une supplémentation martiale prophylactique et à la réserver aux gestantes qui ont une carence avérée, attestée par une anémie avec hypoferritinémie, ce qui suppose une stratégie de dépistage. Une prescription de fer de l’ordre de 100 à 150 mg/jour est alors indiquée. En cas de subcarence, on peut se contenter d’une dose de 30 mg/jour sous la forme 16 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 d’un apport hebdomadaire qui a l’avantage d’être bien tolérée d’un point de vue digestif. Un des premiers conseils est d’augmenter la ration en aliment ferrique, ayant une bonne biodisponibilité, et en aliment activateur de l’absorption de fer non héminique. LEs FOLatEs (aciDE FOLiquE Ou vitaMinE b9) Les folates alimentaires, ou tetrahydrofolates (THF), sont les cofacteurs d’un grand nombre de réactions enzymatiques. Ils sont nécessaires à : - la synthèse des bases nucléiques (purines et thymidines); - la synthèse de la méthionine à partir de l’homocystéine ; - la régulation de la synthèse de la S-adénosylméthionine, qui est un donneur majeur de radicaux méthyl. Les folates, qui agissent également comme des piégeurs de radicaux libres, protègent les biomolécules comme l’ADN et les membranes cellulaires contre les méfaits du stress oxydant. Un déficit en folates induit : - une altération de la synthèse de l’ADN ; - une accumulation potentiellement toxique d’homocystéine; - une perturbation des réactions de methylation. Depuis longtemps, il a été mis en évidence une baisse des folates chez la femme enceinte, et une relation entre anomalie de la fermeture du tube neural (AFTN) et carence en vitamine B9. Un déficit entraine des anomalies qui se traduisent cliniquement par des atteintes légères (bec-de-lièvre) ou dramatiques (anencéphalie), en passant par tous les stades du spina bifida (de l’occulta à la paraplégie). Ces anomalies imposent une démarche très sérieuse de prévention. Dans les années 1980, au Canada, la supplémentation systématique a entrainé une chute de 50% de l’incidence des AFTN(7). Cette supplémentation devrait idéalement débuter au moins 1 mois avant la conception, puisque le tube neural se développe et se ferme dans les toutes premières semaines de la vie embryonnaire, et continue 2 ou 3 mois ensuite. Les recommandations américaines préconisent de 0,4 à 0,8 mg/j jusqu’à la fin du premier trimestre, puis 0,6 mg (8). Par ailleurs, il doit être beaucoup plus élevé (5mg/j) chez les femmes présentant un risque d’AFTN en raison d’un antécédent. On sait donc que les meilleurs résultats sont obtenus quand la prescription intervient avant la conception et se poursuit durant le premier trimestre, et il reste très intéressant de la poursuivre pour maintenir, le taux de folates et éviter l’augmentation de l’homocysteine sanguine(7). Les sources des folates sont les légumes verts, les fruits et, à un moindre degré, le pain, les œufs, le fromage et le foie. EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page17 La vitaMinE D Une dose quotidienne de 10 μg/jour est recommandée en cas de faible exposition solaire, port de vêtements couvrants ou gestation hivernale. Elle est souvent administrée sous forme de dose unique de 100 000 UI au début du 7ème mois. Cette dose pourrait être élargie à toutes les femmes enceintes, voire augmentée et débutée plus précocement au vu de la littérature récente faisant le lien entre déficit en vitamine D et prééclampsie. En effet, dans une étude incluant les patientes atteintes de prééclampsie sévère avant 34 SA, une diminution significative du taux sanguin de 25(OH)D, 18 ng/mL versus 32 ng/ml chez les témoins, a été retrouvée (9). Cette tendance s’accentue chez les patientes présentant un fœtus en retard de croissance intra-utérin (RCIU) où le taux sanguin diminue de 33 % (16,8 ng/mL versus 25,5ng/mL, p = 0,02) (10). Il existe une corrélation significative entre la concentration en 25(OH)D et le percentile du poids. Une augmentation de 10 ng/ml du taux de 25(OH) D dans la population cible réduirait de 63 % les cas de preéclampsie sévère et précoce(10). Cela plaide pour un effet seuil du taux de vitamine D qui via des signaux de régulation et d’expression génique interviendrait dans le modèle de développement placentaire. L’iODE L’iode est indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes qui jouent un rôle majeur dans le développement et la croissance cérébrale du fœtus et du nouveau-né. La grossesse s’accompagne d’une nette augmentation des besoins en iode. Les conséquences d’une carence iodée sévère sont nombreuses : atteinte irréversible du développement cérébral chez le fœtus, goitrigenèse chez la mère et diminution des capacités d’apprentissage et du quotient intellectuel (QI) chez l’enfant. Une étude concernant l’impact du déficit en iode sur les mesures de la thyroïde fœtale a montré chez 108 femmes une excrétion urinaire d’iode (IUE) moyenne de 49,8 μg/L (DS 2,11), ce qui confirme un déficit modéré persistant. Il existait une corrélation négative significative entre le rapport taille fœtale de la thyroïde mesurée échographiquement au 3ème trimestre et le périmètre céphalique et l’IUE (R = 0,25, p = 0,02). Bien que la moyenne des sérums maternels soit normale concernant la TSH, T3, T4, il a été mis en évidence une corrélation négative entre le taux de TSH prélevé au cordon et le taux de T4 maternel (R =- 0,26, p < 0,05) (11). L’effet délétère tel que l’hypertrophie thyroïdienne en réponse au déficit en iode est donc déjà présent durant la vie fœtale, malgré un statut thyroïdien maternel normal. Cela plaide en faveur d’une supplémentation préconceptionnelle en iode. La prise de 150 μg à 200 μg par jour sous forme de comprimés d’iodure de potassium ou de compléments vitaminiques peut être envisagée pendant la grossesse. “L’inutiLE” Dans cette situation de prescription préventive, et bien sûr hors de tout déficit objectivé, il existe un consensus qui souligne l’inutilité de prescrire d’autres éléments. Ces supplémentation sont inutiles, et peuvent parfois entrainer un certains nombre d’effet indésirables ; c’est le cas par exemple pour les antioxydants (vitamine C ou E). De même, la vitamine A en excès peut être tératogène aux doses dépassant 10 000UI/j (12). Le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF) rappelle donc qu’il n’existe pas d’arguments pour prescrire une supplémentation systématique en dehors des éléments rappelés ci-dessus, en particulier pas de zinc, de magnésium, de calcium, de cuivre, de sélénium, ni d’oméga 3. rôLE DE L’iMc Dans La prisE DE pOiDs (tabLEau i) Les nouvelles recommandations américaines(13) sont formelles : c’est au soignant de s’investir dans le suivi de la prise de poids de sa patiente, il doit lui fournir des objectifs chiffrés et des stratégies réalistes. chaque visite prénatale et post-natale doit être l’occasion d’un conseil personnalisé concernant la façon de se nourrir et les exercices physiques effectués. La prise excessive de poids joue un rôle majeur sur les indicateurs aussi bien maternels (tels que la césarienne et la rétention de poids en post-partum) que fœtaux (tels que la macrosomie et la prématurité). tabLEau i : rEcOMManDatiOns pOur La prisE DE pOiDs tOtaLE Et par MOis Durant La GrOssEssE En FOnctiOn DE L’iMc précOncEptiOnnEL (13) iMc préconceptionnel (kg/m2) Dénutrition (< 18,5) Poids normal (18,5 - 24,9) Surpoids (25 - 29,9) Obésité (> 30) prise de poids totale (kg) 12,5 - 18,0 11,5 - 16,0 7,0 - 11,5 5,0 - 9,0 prise de poids par mois* aux 2ème et 3ème trimestre (kg) 0,51 (0,44 - 0,58) 0,42 (0,35 - 0,50) 0,28 (0,28 - 0,33) 0,22 (0,17 - 0,27) *Incluant une prise de poids totale de 2 kg au 1er trimestre(1 - 3kg) sauf pour les femmes obèses qui est de 1,5 kg (0,5 - 2 kg) Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 17 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page18 Quant à l’obésité, elle nécessite une perte de poids avant la grossesse, si besoin en ayant recours à la chirurgie bariatrique d’une part, pour améliorer la fertilité et d’autre part, parce qu’aucun régime ne doit être entrepris pendant la gestation. La perte de poids pendant la grossesse pourrait induire des réponses hormonales et métaboliques (cétonémie, augmentation des acides gras libres, acides aminés provenant de la néoglucogenèse) délétères pour le fœtus. La prise de poids doit cependant être limitée à 5 kg, au risque d’une augmentation plus accrue des complications obstétricales (13). cOncLusiOn En théorie, une alimentation équilibrée et diversifiée devrait satisfaire l’ensemble des besoins en raison de mécanismes d’adaptation des métabolismes. En pratique, seules les complémentations en acide folique, en iode et en vitamine D, paraissent bien argumentées. Une supplémentation combinée peut se justifier dans l’hypothèse d’une subcarence liée à un profil nutritionnel globalement peu satisfaisant même si les recommandations du Collège national des gynécologues-obstétriciens français, qui datent déjà de 1997, sont extrêmement réservées, quant à l’intérêt d’une supplémentation à grande échelle (14, 15). pOints FOrts • L’état nutritionnel et l’alimentation ont un impact considérable chez la mère, le fœtus et l’enfant. • L’adaptation métabolique minimise la distorsion entre les besoins modifiés par la grossesse et les apports. • Hormis les folates à la phase pré-conceptionnelle et au début de la grossesse, aucune complémentation ne fait l’objet de recommandations consensuelles. • une supplémentation en fer n’est justifiée qu’en cas de carence martiale documentée. • une supplémentation en iode semble pertinente compte tenu de l’allocation iodée relativement faible dans nos régions. • un apport en vitamine D est souhaitable au cours du dernier trimestre dans les situations à risque de faible ensoleillement, voire tout au long de la grossesse. résuMé : Les besoins en nutriments et en micronutriments sont augmentés durant la grossesse. De nombreuses données mettent en évidence des associations entre le statut nutritionnel de la mère et le déroulement de la grossesse et la morbidité fœtale. bien que les besoins en micronutriments soient théoriquement couverts par une alimentation équilibrée et diversifiée, les déficits vitaminiques et en autres micronutriments sont fréquents au cours de la grossesse, ce qui pose la question de l’intérêt d’une supplémentation, systématique ou ciblée, dés la période péri-conceptionnelle. L’attention s’est focalisée sur les micronutriments “pivots” que sont les folates, la vitamine D, le fer et l’iode. ce travail fait le point sur l’impact de l’ensemble de ces substances tout au long de la grossesse, afin de discuter de l’intérêt d’une complémentation dans certaines situations qui ne sont pas encore prises en compte par les recommandations de santé publique. suMMary : needs nutrients and micronutrients are increased during pregnancy. Many data show associations between nutritional status of the mother and the course of pregnancy and fetal morbidity. although micronutrient needs are theoretically covered by a balanced and varied diet, vitamin deficiencies and other micronutrients are common during pregnancy, which raises the question of the value of supplementation, routine or targeted, the peri-conceptional period. attention has focused on micronutrients "pivots" that are folate, vitamin D, iron and iodine. this review focuses on the impact of all these substances throughout pregnancy, to discuss the benefits of supplementation in certain situations that are not addressed by the health recommendations public. réFérEncEs 1- Zeisel sH. Is maternal diet supplementation beneficial ? optimal development of infant depends on mother’s diet. Am J Clin Nutr 2009;89:685S-687S. 2- christian p. Micronutrients, Birth Weight and Survival. Annu Rev Nutr 2010; 30:83-104. 3- cunninghamp FG, Leveno KJ, bloom sL et al. Metal induced developpemental toxicity in mammals: a review. J Toxical Environ Health 1994;42(2):123-9. 4- Domingo JL. Metal-induced developmental toxicity. N Engl J G Med 1998;301(2):1169-73 5- tran t, wax Jr, philput c, steinfeld JD, ingradia cJ. Intentional iron overdose in pregnancy-management and outcome. J Emerg Med 20000;18(2):255-8. 6- pena-rosas Jp, viteri FE. Effects and safety of preventive oral iron or iron+folic acid supplementation for women during pregnancy. Cochrane Database Syst Rev 2009;CD 004736. 7- De wals p,tairou F, van allen Ml et al. Reduction in NTD after folic acid fortification in Canada. N Engl J Med 2007;357(2):135-42. 8- comitte on nutritional status During pregnancy; Institute of Medecine.Nutrition during pregnancy. Part II:Nutrient supplements.Washington (Etats-Unis):National Academy Press 1990. 9- robinson cJ, alanis Mc, wagner cL et al. Plasma 25-hydroxyvitamin D levels in early-onset severe preeclampsia. 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Am J Clin Nutr 2005;81:1206S-1212S. 18 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page20 Formation continue LE cancEr inFLaMMatOirE Du sEin K. Ennaqui*, L. Khalkane*, M. benhessou**, O. bennani**, M. Laghzaoui**, s. bouhya*** *Résidente, **Professeur agrégé, ***Professeur et chef de service Service de Gynécologie - Obstétrique “A”. CHU Ibn Rochd. Casablanca Le cancer inflammatoire du sein (cis) est un type peu courant de cancer du sein puisqu’il représente seulement de 1 à 6 % de tous les cas de ce type de cancers. Le cis n’est pas causé par une infection ou une inflammation du sein; le mot inflammatoire décrit plutôt l’apparence du sein atteint de ce type de cancer (6). Le cis prend naissance dans les canaux mammaires. Les cellules cancéreuses passent des canaux aux vaisseaux lymphatiques (tubes qui font circuler la lymphe) de la peau du sein. Le cis est plus susceptible d’être diagnostiqué chez les femmes d’origine africaine et chez les jeunes femmes (6,10). EpiDéMiOLOGiE Ce cancer, de survenue brutale qui s’accompagne de phénomènes inflammatoires localisés à une partie du sein ou généralisés, représente 1 à 6% de tous les cancers du sein. L’âge moyen de survenue est de 50 à 52 ans (2). Son incidence évolue rapidement jusqu’à 50 ans puis se stabilise au-delà. Le cancer inflammatoire du sein chez l’enfant et l’homme est exceptionnel (6). siGnEs Et syMptôMEs Les symptômes du CIS diffèrent de ceux des cancers du sein plus courants. Les symptômes sont causés par la présence de cellules cancéreuses dans les vaisseaux lymphatiques de la peau, ils peuvent apparaître soudainement et varier d’une femme à l’autre (2). Les signes et symptômes du CIS peuvent être les suivants : • Sein chaud au toucher. • Changements de la peau du sein : - couleur rose, rouge ou violet; - couleur qui peut passer de pâle à foncé au fur et à mesure que le cancer évolue. - peau capitonnée comme l'écorce d'une orange (aspect en peau d'orange); - bosses ou saillies. • Sein sensible ou douloureux. • Sein enflé ou qui augmente soudainement de volume en peu de temps. • Sein ou mamelon qui pique. • Epaississement du tissu mammaire. • Ecoulement du mamelon. • Ulcération du sein. (Fig 1) • Changements du mamelon. • Masse au sein plus rare. • Eclatement du sein. (Fig 2) • Ganglions lymphatiques enflés à l’aisselle (ganglions axillaires) ou au-dessus de la clavicule. Les symptômes du CIS peuvent ressembler à ceux d'une infection mammaire (mastite), qu'on peut efficacement traiter avec des antibiotiques. Si les symptômes ne dispa- 20 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page21 raissent pas malgré le traitement aux antibiotiques, la patiente doit être informée sur l’importance d’une nouvelle consultation médicale; d'autres examens peuvent s’avérer nécessaires pour écarter un diagnostic de CIS (5,11). DiaGnOstic Si les signes et symptômes du CIS se manifestent ou si le médecin soupçonne la présence d’un tel cancer, des examens seront réalisés afin de poser un diagnostic (2). Les examens effectués pour diagnostiquer un CIS sont les suivants : • Examen clinique des seins (ECS). • Mammographie : on observe rarement une masse à la mammographie dans le cas du CIS. Ce cancer peut apparaître à la mammographie comme un épaississement de la peau du sein ou une plus grande épaisseur ou densité des tissus mammaires(3). (Fig. 3) • Echographie : on peut faire une échographie du sein pour savoir si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques de l’aisselle (ganglions axillaires) (9). (Fig. 4) On peut aussi y avoir recours pour guider une biopsie. • IRM et TEP-TDM seraient intéressantes pour dépister précocement les patientes répondant mal à la chimiothérapie néoadjuvante afin de la modifier rapidement (4). (Fig 5) • Biopsie : biopsie à l’aiguille fine (BAF), biopsie par forage, biopsie chirurgicale. • Analyse du statut des récepteurs hormonaux. • Analyse du statut HER2. patHOLOGiE Et staDiFicatiOn Le CIS peut se développer et se propager rapidement. Les cellules cancéreuses se sont souvent déjà propagées aux ganglions lymphatiques de l’aisselle (ganglions axillaires) au moment du diagnostic (6, 11). On classe le CIS selon le système de stadification du cancer du sein : • stade III (IIIB ou IIIC) : le cancer est détecté seulement dans un sein ou dans les ganglions lymphatiques de l’aisselle ou bien dans les deux. • stade IV : le cancer s’est propagé jusqu’à des emplacements éloignés (poumons, foie, os ou ganglions lymphatiques éloignés). prOnOstic Du cancEr inFLaMMatOirE Du sEin Il est possible que les femmes atteintes d'un CIS se posent des questions sur leur pronostic et leur survie (1). Le pronostic et la survie dépendent de nombreux facteurs. Seul le médecin qui connaît bien les antécédents médicaux de la femme, le type de cancer dont elle est atteinte, le stade et les caractéristiques de la maladie, les traitements choisis et la réaction au traitement peut examiner toutes ces données de concert avec les statistiques de survie pour établir un pronostic (5). Le CIS est une forme agressive de cancer du sein. On le diagnostique souvent à un stade avancé, lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps. Comparativement au pronostic d’autres formes de cancer du sein, son pronostic est moins favorable (11). Fig. 1,2 : Cancer du sein au stade inflammatoire chez des patientes ayant reçu la chimiothérapie néoadjuvante traitEMEnt Actuellement, on ne considère pas le CIS de stade IV, ou métastatique, comme guérissable. Le but du traitement est d’aider la femme à survivre, parfois pendant plusieurs années(5). Le type de traitement proposé pour le CIS de stade IV dépend des facteurs suivants : • statut des récepteurs hormonaux de la tumeur; • statut HER2 de la tumeur; • cancer métastatique; • état de santé global de la femme. Les options de traitement peuvent comprendre l’un ou plusieurs des traitements suivants. Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 21 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page22 cHiMiOtHérapiE Fig. 3 : Opacité stellaire associé a un épaississement cutané. La lésion est classée ACR 5 Pour traiter un CIS, on a souvent recours au départ à la chimiothérapie néo-adjuvante si : • les récepteurs hormonaux sont négatifs (ER-, PR-, ou les deux); • le cancer s’est propagé au foie, aux poumons ou au cerveau; • le cancer ne réagit pas à l’hormonothérapie; • le cancer évolue rapidement ou bien engendre des symptômes graves ou des complications mettant la vie de la patiente en danger. La chimiothérapie pour un CIS comprend habituellement une association de médicaments qui s’est révélée plus efficace que l’administration d’un seul médicament (7). Les associations chimiothérapeutiques les plus utilisées pour traiter le CIS sont les suivantes : - AC : doxorubicine et cyclophosphamide; - AC > Taxol : doxorubicine et cyclophosphamide, suivies de paclitaxel; Si le CIS ne réagit pas à la chimiothérapie administrée, on peut proposer d’autres associations chimiothérapeutiques mais on ne pratiquera pas de chirurgie(12). HOrMOnOtHérapiE On peut proposer l’hormonothérapie aux femmes atteintes d’un cancer inflammatoire du sein dont les récepteurs hormonaux sont positifs (1). Les types d’hormonothérapie proposés sont les suivants: • inhibiteurs de l’aromatase, seulement pour les femmes postménopausées : létrozole, anastrozol, exémestane; • anti-œstrogènes : tamoxifène, c’est l’anti-œstrogène le plus courant; • suppression ovarienne : analogues de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LH-RH) Fig. 4 : Lésions hypoechogènes hétérogènes mal limitées à grand axe perpendiculaire aux travées, très suspectes de malignité tHérapiE biOLOGiquE On peut proposer une thérapie biologique pour traiter un CIS de stade IV. Le principal médicament biologique administré est le trastuzumab. On propose ce médicament aux femmes dont la tumeur est HER2 positive. On peut administrer seulement le trastuzumab ou l’associer à des agents chimiothérapeutiques comme le paclitaxel ou le docétaxel. On peut avoir recours aux bisphosphonates pour réduire la douleur et les fractures en cas de métastases osseuses (5, 12). raDiOtHérapiE Fig. 5 : Image IRM en faveur de lesion fortement suspecte avec un epaississement cutanée 22 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 En présence d’un CIS de stade IV, on peut proposer une radiothérapie externe pour soulager la douleur et les autres symptômes causés par : • des métastases osseuses; • un blocage dans les bronches (encombrement bronchique); • des métastases au cerveau ou à la moelle épinière (rare); • des surfaces ouvertes et douloureuses qui coulent (drainage) sur le sein ou la paroi thoracique. EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page23 Après la chirurgie mammaire, on administre une radiothérapie externe à la paroi thoracique et aux ganglions lymphatiques du thorax, de l’épaule et de l’aisselle (10). cHirurGiE Si le CIS réagit à la chimiothérapie néo-adjuvante, on pourrait proposer comme chirurgie une mastectomie avec un curage ganglionnaire axillaire. On pratique cette chirurgie dans la plupart des cas de CIS. On ne recommande pas la chirurgie mammaire conservatrice en présence d’un CIS puisque le risque de récidive est plus élevé (11). résuMé : Les cancers inflammatoires du sein sont des cancers à progression rapide et sont agressifs. ils se présentent comme une mastite (infection du sein). La rougeur, le gonflement du sein et parfois la peau d’orange s’étendent sur au moins le tiers de la surface du sein et ces signes ont tendance à couvrir rapidement le reste du sein. une douleur peut être associée au cis en raison de son évolution rapide. souvent, une biopsie de la peau du sein permettra d’établir le diagnostic. une biopsie à l’aiguille de gros calibre peut aussi être requise. Le traitement commence par une chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie pourront se faire dans un deuxième temps et seront discutés selon la réponse à la chimiothérapie et l’étendue du cancer dans l’organisme. Le cis a tendance à se propager et donner des métastases dans les différents organes. cOncLusiOn Le CIS reste de mauvais pronostic, sa définition est clinique. La chimiothérapie première est indispensable et la mastectomie nécessaire. Des paramètres biologiques pronostiques et prédictifs pour adapter les traitements doivent également être définis. Les thérapeutiques ciblées sont en évaluation (8). suMMary : inflammatory breast cancer is fast and aggressive progression. they are as mastitis (breast infection). redness, swelling of the breast and sometimes the orange peel extend over at least a third of the breast surface and these signs tend to quickly cover the rest of the breast. pain may be associated with inflammatory breast cancer because of its rapid evolution. Often, a biopsy of the breast skin will establish the diagnosis. a biopsy large bore needle may also be required. the treatment begins with chemotherapy. surgery and radiation therapy may be in a second phase and will be discussed according to response to chemotherapy and extent of cancer in the body. inflammatory cancer tends to spread and metastasize in different organs. réFérEncEs 1- s. abrous-anane et al. Traitement locorégional du cancer du sein inflammatoire après chimiothérapie néoadjuvante. 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Rabat Les tumeurs germinales de l’ovaire (tGMO) sont des néoplasmes à croissance rapide qui se développent à partir des cellules germinales primordiales issues de la gonade embryonnaire et qui peuvent atteindre des dimensions importantes en peu de temps(1). Les tumeurs germinales malignes représentent entre 2 et 5% des tumeurs de l’ovaire et le carcinome embryonnaire est exceptionnel. ainsi en France, leur incidence annuelle est de 0,5 pour 100000 femmes(1). Le but de notre travail est de rapporter deux nouveaux cas de carcinome embryonnaire de l’ovaire et de préciser, à la lumière d’une revue de la littérature, les difficultés diagnostiques et thérapeutiques de cette forme particulaire du cancer de l’ovaire. ObsErvatiOn 1 : ObsErvatiOns Une patiente de 17 ans, avec un cycle menstruel régulier, a été hospitalisée au sein de notre service pour des douleurs pelviennes associées à des signes de compression digestive et urinaire. L’examen a retrouvé une masse abdomino-pelvienne dépassant l’ombilic, de consistance ferme et douloureuse à la palpation. Le bilan radiologique a révélé la présence d’une masse abdomino-pelvienne d’environ 2O/15 cm de composante mixte (Fig. 2), responsable d’un refoulement des anses digestives ainsi que de la vessie et de l’utérus en bas, comprimant l’uretère droit avec une légère urétérohydronéphrose droite. Le bilan biologique a montré un taux augmenté de CA 125 et de l’aFP (a foeto-protéine) Le bilan d’extension a révélé une nodule sous spénique (Fig. 1, 3). La patiente a bénéficié d’une annexectomie gauche avec ommentectomie. L’examen anatomopathologique de la pièce 24 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 opératoire a montré macroscopiquement une tumeur de 15/12cm de diamètre, une absence de végétation externe, à l’ouverture la était tumeur friable, de couleur jaunâtre kystique avec quelques kystes hémorragiques, sans végétations internes, l’épiploon était sans particularité. Microscopiquement (Fig. 4), l’ovaire gauche était siège d’un carcinome embryonnaire stade Ia et l’épiploon d’un remaniement inflammatoire non spécifique. L’acte chirurgical a été complété par six cures de chimiothérapie à base de méthotrexate avec une surveillance clinique, biologique et radiologique. L’évolution a été favorable jusqu’à 1 an puis est survenue une réascention des chiffres de l’aFP. L’examen clinique était normal, une TDM a révélé la présence d’un nodule péritonéal sous splénique tissulaire hétérogène de 31/25 mm situé au niveau de la graisse péritonéale du flanc gauche. En dedans il vient au contact des anses gréliques et en arrière au contact du colon descendant (Fig. 1). La réintervention a été basée sur l’exérèse large de la tumeur avec sa loge de péritoine, l’anatomopathologie de la pièce opératoire a montré une métastase d’un carcinome embryonnaire, le péritoine sans particularité. Une chimiothérapie à base de cisplatine est en cours. ObsErvatiOn 2 : Une patiente âgée de 37 ans, 2ème geste, 2ème pare, toujours réglée, a été hospitalisée pour une masse abdomino-pelvienne. L’anamnèse a noté des douleurs pelviennes avec signes de compression digestive. L’examen a découvert une masse latéro-utérine gauche, ferme, sans troubles de cycle. Une échographie pelvienne a objectivé un processus tumoral hétérogène, mal limité, latéro-uterin gauche évoquant une tumeur ovarienne d’allure maligne. Le bilan d’extension était normal. La laparotomie exploratrice a découvert une tumeur ovarienne gauche friable qui envahit l’utérus. Ainsi, une hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale et omentectomie ont été réalisées. L’étude anatomopathologique a révélé un carcinome embryonnaire; le dosage des marqueurs tumoraux (HCG, aFP, ACE) était normal. Une chimiothérapie adjuvante à base de cisplatinuim a été instaurée. Le recul actuel est de six mois. DiscussiOn Les tumeurs germinales sont considérées comme des lésions liées a des erreurs de différenciation et ou de migration de cellules primordiales, le degré et la voie de différenciation déterminent le type histologique. Ainsi, la prolifération de cellules germinales totipotentes induisent un carcinome embryonnaire (4-5). Elles sont généralement unilatérales(6). L’âge moyen de survenue des TGMO se situe entre 16 et 20 ans avec des extrêmes allant de 6 à 46 ans(2 -3). Chez nos patientes l’âge moyen était de 27 ans. EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page25 Fig. 1 : Image TDM montrant le nodule sous splénique Fig. 2 : Image TDM montrant la tumeur ovarienne Fig. 3 : Image échographique montrant le nodule sous splénique Le diagnostic suspecté à l’examen clinique, repose sur la mise en évidence par échographie pelvienne ou endovaginale d’une volumineuse masse ovarienne. Ce sont des tumeurs de très grande taille (diamètre moyen à 16 cm) (2), responsables de douleurs abdominales subaiguës, de pesanteur pelvienne associée à des signes de puberté précoce, une irrégularité du cycle menstruel, uneaménorrhée, un hirsutisme qui sont spécifiques du carcinome embryonnaire(7). ces signes n’ont pas été retrouvés dans nos observations. c’est le geste chirurgical initial (laparotomie) qui permet en fait d’établir le diagnostic. Ce dernier peut également être posé grâce au dosage des marqueurs tumoraux suivants: l’HCG qui est une glycoprotéine de 33KDa, d’une demi-vie de 3jours (dosage radioimmunologigue); l’aFP glycoprotéine d’un poids moléculaire de 130KDa, d’une demi-vie de 7 jours (dosage immunologique); l’enzyme LDH dont le dosage présente un intérêt notamment pour les dysgerminomes où son taux est très souvent augmenté(8). En cas de suspicion de tumeur ovarienne germinale, ces marqueurs doivent être dosés systématiquement avant l’intervention et avant toute chirurgie de l’ovaire. Dans nos cas, nous avons trouvé un taux augmenté de l’aFP et du CA 125 dans l’observation 1 et aucun marqueur tumoral n’a été détecte dans l’observation 2. Le dosage des marqueurs tumoraux- HcG, LDH et L’aFp- présente aussi un intérêt pour le pronostic et le suivi de l’évolution de la maladie. Même si leur valeur pronostique n’est pas clairement établie, l’augmentation de leur taux signifie la rechute tumorale. Bien que la spécificité de ces marqueurs soit très élevée, leur sensibilité n’est pas absolue car il existe des évolutions cliniques en l’absence d’augmentation des marqueurs tumoraux(9). D’autres marqueurs tumoraux ont été évalués (CA125 CA19, NFS, Angiotensine MCSF). Cependant, leur dosage n’a été effectué que sur un nombre réduit de patientes, ce qui ne permet pas jusqu'à présent de définir Fig. 4 : L’histologie montre un carcinome embryonaire leur intérêts en dehors d’essais thérapeutiques(10). Les tumeurs germinales malignes de l’ovaire sont liées à l’existence d’une caractéristique cytogénétique commune à toutes les tumeurs germinales ovariennes, testiculaires ou extragonadiques de l’adulte et de l’enfant : présence d’un isochromosome du bras court du chromosome 12(11). Plusieurs études ont tenté d’identifier les facteurs pronostiques capables d’établir le risque métastatique. Ainsi, la taille de la tumeur (supérieure à 10 cm), le type histologique (le carcinome embryonnaire est de meilleur pronostic que la tumeur du sinus endodermique et du choriocarcinome) et le grade histologique élevé sont des facteurs pronostiques fréquemment décrits. Cependant l’âge des patientes ainsi qu’un résidu tumoral après chirurgie seraient des facteurs pronostic déterminants (12). Ainsi, les facteurs de mauvais pronostic sont classés comme suit : - le stade : les stades avancés (trois et quatre)(13); - la présence d’un contingent secrétant et d’un contingent de carcinome embryonnaire(14); - le niveau initial des marqueurs : dans des études pédiatriques, un pronostic plus péjoratif est retrouvé lorsque le taux d’aFP est supérieur à 10000 ng/ml (15); - la présence d’un résidu tumoral supérieur à 1 cm après la chirurgie suivant la chimiothérapie (13-16) ; - l’absence de sels de platine dans la chimiothérapie initiale, des doses insuffisantes ou une durée inadéquate(17); - les patientes réfractaires d’emblée aux sels de platines(13,18) ou qui récidivent très rapidement après une cure complète de chimiothérapie (18). Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 25 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page26 Les moyens thérapeutiques sont constitués par la chirurgie seule ou combinée à la chimiothérapie. La chirurgie permet le diagnostic et le bilan d’extension de la maladie. Actuellement le traitement chirurgical standard est conservateur (2,19-20,21), il comporte une annexectomie unilatérale avec stadification chirurgicale, péritonéale et gonglionnaire. Dans les formes étendues avec résidu local ou chez les patientes dont les marqueurs ne se normalisent pas en post-opératoire, une chimiothérapie adjuvante est utilisée (basée sur le cisplatine en association à diverses molécules: Bléomycine, Ifosfamide,Vinblastine, Dactinimycine ou Etoposide)(22). Dans les recommandations actuelles, le traitement est stratifié sur l’histologie, le stade postopératoire et sur le niveau des marqueurs. Les tumeurs sont dites de haut risque lorsqu’elles sont métastatiques avec un taux d’aFP > 15000 ng/ml au diagnostic (23). Dans les carcinomes embryonnaires l’exérèse des lésions résiduelles après chimiothérapie est indispensable car ni l’imagerie ni les marqueurs tumoraux ne sont suffisamment fiables pour connaître la nature histologique du résidu(24,25). La survie à cinq ans tout stade confondu est de 90%(2,3,6,27). cOncLusiOn Les tumeurs germinales de l’ovaire sont une entité très rare et le carcinome embryonnaire est exceptionnel. Ce dernier présente des difficultés de diagnostic et de prise en charge, le pronostic est lié à plusieurs paramètres. La chirurgie reste le premier acte thérapeutique avec préservation de la fertilité chez les femmes en âge de procréation, la chimiothérapie post-opératoire est fondamentale. A la lumière de nos observations, nous constatons que la chimiothérapie à base de méthotrexate ne semble pas bénéfique dans ce type de tumeurs et l’introduction du cisplatine dans les protocoles thérapeutiques a constitué un progrès décisif. résuMé : Le carcinome embryonnaire est une entité très rare. il peut s’accompagner d’une sécrétion d’alpha-foetoproteine (αFp) et d’hormone choriogonadique (HcG). ces marqueurs constituent un facteur important de suivi. La chimiosensibilité de ces tumeurs, notamment aux sels de platine, est remarquable et a transformé leur pronostic. nous rapportons deux cas de carcinome embryonnaire de l’ovaire, chez deux patientes hospitalisées pour masse abdominopelvienne avec des signes digestifs associés. Le bilan radiologique et les taux élevés d’αFp et de ca125 étaient en faveur d’une tumeur maligne. Le traitement était chirurgical, associé à une chimiothérapie à base de cisplatine après l’échec de méthotrexate. Le but de ce travail est de montrer, à la lumière d’une revue de la littérature, les difficultés diagnostiques et thérapeutiques de cette forme particulière du cancer de l’ovaire. suMMary : Embryon carcinoma is a rare entity, it can be accompanied by a secretion of alpha-fetoprotein (αFp) and choriogonadique hormone (HcG), these markers are an important follow-up. chemo sensitivity of these tumors, including platinum salts has changed their prognosis. we report two cases of embryonal carcinoma of the ovary in two patients hospitalized for abdominopelvic mass associated with gastrointestinal symptoms. the radiological and high rates of αFp and ca125 were in favor of malignancy. the surgical treatment was associated with cisplatin-based chemotherapy after failure of methotrexate. the aim of our work is to show the light of a literature review, the diagnostic and therapeutic difficulties of this particulate form of ovarian cancer. réFérEncEs 1- i. ray-coquard. 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Elle complique 5 à 10% des grossesses et est une des principales causes de mortalité et morbidité maternelle, fœtale, périnatale et de risque d’accouchement prématuré (1). On distingue, différentes formes : - Hta gravidique (4 à 17%) : toute Hta apparue après 20 sa chez une femme jusque là normotendue(1). - prééclampsie (2 à 5%) : associe une Hta à une protéinurie (> 0,3 g/24h) apparue après 20 sa(1). - Hta chronique : présente avant la grossesse et persistant après elle. Le dépistage de l’hypertension artérielle est primordial car il permet une prise en charge rapide et efficace. cet article traite l’emploi des antihypertenseurs pendant la grossesse et tente de répondre à certaines questions : les antihypertenseurs sont-ils efficaces pendant la grossesse ? qui et quand faut-il traiter ? quels antihypertenseurs peuton utiliser et quels sont ceux à déconseiller ? intérêt DEs antiHypErtEnsEurs Bien que le traitement antihypertenseur ne traite que le symptôme hypertension, son intérêt a été démontré (2,3,4) : - dans les hypertensions sévères où il prévient les hémorragies cérébrales, la protéinurie, l’éclampsie permettant ainsi de réduire la morbidité et la mortalité périnatales. - dans les hypertensions modérées pour lesquelles il permet de prévenir l’hypertension sévère. LEs antiHypErtEnsEurs Les antihypertenseurs ayant comme objectif d’abaisser la PA maternelle doivent être dénués d’effet tératogène et respecter la perfusion placentaire. LEs antiHypErtEnsEurs autOrisés • antihypertenseurs d’action centrale - La méthyldopa est préconisée comme premier choix vu l’expérience acquise avec ce médicament ainsi que l’absence d’indices d’un effet néfaste sur la vascularisation utéroplacentaire et foetale(5.6). Aucune anomalie du développement n’a non plus été observée chez des enfants exposés in utéro à la méthyldopa(4). Il faut toutefois tenir compte de ses effets indésirables tels que la sédation, les vertiges et les troubles de la fonction hépatique. La méthyldopa est un agoniste des récepteurs alpha-2 adrénergiques du système nerveux central et réduit le tonus sympathique. Elle semble prévenir les avortements tardifs, en particulier dans les hypertensions chroniques ou gravidiques apparues avant la 20ème semaine(6). Elle est prescrite aux posologies suivantes : - dose initiale : 250 mg 2 fois/j, pendant 48 h; - dose d’entretien : augmentation de 250 mg par palier de 48 h, Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 27 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page28 jusqu’à une dose usuelle de 0,75 à 1,5 g/j sans dépasser 3 g/j. La méthyldopa est contre indiquée en cas d’atteinte hépatique et en cas d’anémie hémolytique. - La clonidine a été également l’objet d’une large utilisation et n’a révélé à ce jour aucun effet tératogène. Elle présente les mêmes effets secondaires que la méthyldopa. La posologie doit être progressive : - dose initiale : 0,15 mg au coucher ; - dose d’entretien : 0,15 à 0,30 mg matin et soir. • bêtabloquants Ils sont souvent prescrits en première intention, sur des arguments de meilleure tolérance et d’efficacité(2). Leur supériorité sur la méthyldopa dans la prévention de l’hypertension sévère n’a pas été prouvée. Cependant, une étude comparative avec le labétalol semblerait montrer, en monothérapie, une meilleure efficacité sur le contrôle tensionnel.(3) On doit vérifier l’absence de toute contre indication : hypersensibilité aux bêtabloquants, bloc auriculo-ventriculaire (BAV) de 2ème ou 3ème degré, maladies du sinus auriculaire, asthme sévère. Le traitement débute par des doses faibles et l’augmentation se fait par palier de 48 heures ou plus. - aténolol : 100 à 200 mg/j; - labétalol : 400 à 800 mg/j. Un certain nombre d’études sur les β-bloquants ont monté que les β-bloquants entraînent un ralentissement de la croissance intra-utérine(2). D’autres effets néonataux ont été décrits : bradycardie, hypoglycémie et bronchospasme, ce qui justifie une surveillance néonatale 3 à 5 jours après la naissance (fréquence cardiaque et glycémie).(9) • inhibiteurs calciques Ce sont des vasodilatateurs actifs par blocage des canaux calciques des cellules musculaires lisses. Il n’y a pas d’études contrôlées qui permettent de les utiliser sans réserve. Certains d’entre eux (nifédipine, diltiazem) sont tératogènes chez l’animal et donc contre-indiqués en début de grossesse. Les inhibiteurs calciques ont une activité tocolytique franche, utile en cas de menace d’accouchement prématuré. Néanmoins, leur efficacité antihypertensive explique qu’ils soient utilisés plus couramment en fin de grossesse, notamment dans les HTA sévères ou l’éclampsie. Dans cette indication, un risque d’hypotension et de blocage neuromusculaire a été rapporté lors d’utilisation simultanée de sulfate de magnésium. Les doses préconisées sont : - nicardipine : 60 mg/j en 3 prises, avec un maximum de 120 mg/j pour les formes à libération immédiate ; 100 mg/j en deux prises pour les formes à libération prolongée ; - nifédipine : 40 mg/j en deux prises, posologie que certaines équipes ont augmenté jusqu’à 120 mg/j. La nicardipine est contre indiquée en cas d’infarctus de myocarde datant de moins de 1 mois, d’angor instable et de choc cardiovasculaire. • alpha-bloquant - La prazosine est un alpha-bloquant périphérique à forte liaison protéique avec faible passage transplacentaire. Il a été moins étudié mais son efficacité et sa tolérance sont correctes - La clonidine autre agoniste alpha central, a des indications identiques, avec des effets secondaires comparables chez la 28 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 mère, mais un risque de poussée hypertensive en cas d’interruption brutale du traitement. • vasodilatateurs L’hydralazine est un vasodilatateur par effet myorelaxant direct qui a bénéficie d’un recul comparable à celui de la méthyldopa. Elle a été utilisée en monothérapie ou associée à un béta-bloquant ou à la méthyldopa pour limiter la tachycardie réflexe. Elle a l’avantage d’un passage transplacentaire nul ou très faible. La posologie doit tenir compte de sa biodisponibilité variable. LEs antiHypErtEnsEurs cOntrE-inDiqués Trois classes thérapeutiques sont contre-indiquées : • Les diurétiques Ils ne sont cependant pas formellement contre-indiqués dans les recommandations, sauf lors de situations où la perfusion utéroplacentaire est déjà diminuée (pré éclampsie et retard de croissance intra-utérine)(8). • Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (iEc) Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et les sartans sont contre-indiqués pendant toute la durée de la grossesse: ils peuvent entraîner une insuffisance rénale chez le foetus, avec risque d’oligohydramnios et d’effets secondaires tels que l’hypoplasie pulmonaire, les dysmorphies, le retard de croissance intra-utérine (RCIU) et la mort foetale intra-utérine(11,12). Les données concernant les sartans sont moins nombreuses, mais les risques sont probablement les mêmes. • Les antagonistes de l’angiotensine ii Il en est de même pour les antagonistes de l’angiotensine II qui ont selon toute vraisemblance les mêmes inconvénients(11). cHOix DEs antiHypErtEnsEurs De tous les antihypertenseurs utilisables, aucun ne se détache réellement en termes d’efficacité sur l’HTA ou le pronostic de la grossesse. c’est donc le critère de tolérance qui guide le choix initial, en s’adressant de ce fait aux médicaments les plus anciens, méthyldopa et bétabloquants.(3.4) inDicatiOns DEs antiHypErtEnsEurs L’hypertension artérielle est considérée comme sévère pour une systolique (PAS) supérieure ou égale à 160 mmHg et une diastolique (PAD) supérieure ou égale à 110 mmHg. Elle est considérée comme modérée pour des chiffres en permanence inférieurs à ceux-ci, mais supérieurs à 140-90. Ces valeurs doivent être retrouvées à plusieurs heures d’intervalle. Chez les femmes enceintes présentant une hypertension légère à modérément sévère sans atteinte organique ou autre facteur de risque, une prise en charge non médicamenteuse peut être suffisante. En présence de facteurs de risque (par exemple: atteinte organique, protéinurie), un traitement médicamenteux sera toutefois instauré plus rapidement. (4.5) Les femmes enceintes qui présentent une hypertension sévère ou évoluant vers cette situation doivent toujours être traitées.(5) EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page29 On débute habituellement le traitement par une monothérapie pour passer en bithérapie (initiée souvent lors d’une courte hospitalisation) si le résultat est jugé insuffisant. Dans les cas où l’hypertension modérée est associée à un critère de gravité maternel ou foetal (RCIU), la mise sous antihypertenseur se fera en milieu hospitalier (6). En cas de poussées hypertensives, le traitement antihypertenseur d’urgence ne se conçoit qu’en service de réanimation et conduit par voie IV. Il peut se faire par : • Nicardipine (à diluer pour obtenir une solution à 0,5 mg/h): - Dose initiale 2 mg/h. - Maximum 6 mg/h. • Labétalol - Dose initiale 6mg/h. - Augmentation de la posologie toutes les heures. - Maximum 18 mg/h. critèrEs DE survEiLLancE Dans l’idéal, la PAS doit être comprise entre 130 et 140 mm Hg et la PAD entre 85 et 90 mm Hg. Les paramètres biologiques précisent le contexte et le retentissement de l’affection : protéinurie, hyperuricémie (> 350 umol/l) associée aux formes sévères, thrombopénie et élévation des transaminases. Le doppler des artères ombilicales et utérines permet l’étude des deux faces de la circulation placentaire et donne des indications utiles pour l’adaptation du traitement antihypertenseur, afin d’éviter un surdosage médicamenteux délétère pour la vascularisation utéro-placentaire. Il est couplé à la surveillance échographique de la croissance foetale. L’hospitalisation s’impose au moindre signe d’aggravation. En post-partum, le traitement est poursuivi pendant les 4 à 5 premiers jours, à doses moyennes si la tension artérielle est contrôlée et stable, par voie orale d’emblée ou après 24 à 48 heures de voie IV. Dès la 2ème semaine de post-partum, si la tension artérielle s’est rapidement normalisée, on peut envisager la diminution prudente du traitement pour aboutir à l’arrêt 1 mois après l’accouchement. (11.13) L’allaitement peut être envisagé, même si la mère continue à prendre son traitement antihypertenseur, avec surveillance du nouveau-né. (13) cOncLusiOn Le traitement antihypertenseur s’inscrit dans un ensemble de mesures qui visent à optimiser le pronostic de cette grossesse à risques. La première étape est l’obtention d’un diagnostic exact de l’HTA et de son contexte, en s’aidant dans l’idéal des procédés de monitorage. Ce premier temps doit permettre de dégager les modalités de surveillance et les orientations thérapeutiques dont dépend la poursuite de la grossesse en cas d’HTA sévère, alors que beaucoup d’arguments incitent à la prudence du traitement dans les HTA légères. résuMé : Les désordres hypertensifs de la grossesse demeurent une pathologie fréquente et grave malgré de nettes avancées dans la connaissance de leur physiopathologie. ils représentent la troisième cause de mortalité maternelle et la première cause de mortalité périnatale. Les antihypertenseurs permettront de contrôler l’évolution de cette hypertension dans des conditions suffisantes de sécurité pour la mère en permettant à la grossesse d’atteindre un âge gestationnel compatible avec la vie de l’enfant. il convient dès lors toujours de mettre en balance l’efficacité d’un traitement et d’évaluer le risque, jamais complètement exclu, d’un effet tératogène et de toxicité pour l’embryon. suMMary : Hypertension is a common and serious disease during pregnancy in spite of better knowledge of his physiopathology. it is the third cause of maternal mortality and the first cause of perinatal mortality. antihypertensives will monitor the evolution of this hypertension in adequate conditions of safety for the mother allowing the pregnancy to reach a gestational age compatible with the child's life. should therefore always to balance the effectiveness of treatment and the risk never completely excluded from teratogenic and embryo toxicity. réFérEncEs 1- DMa randriambololona et al. 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Marret, a.M Lehr-Drylewicz Editeur : Elsevier Masson Date de parution : 11 juin 2014 véritable outil pour la pratique quotidienne des médecins, des sages-femmes et des étudiants en médecine, ce livre rassemble 120 questions/réponses et conduites à tenir, adaptées à chaque problématique de gynécologie-obstétrique. Présentée sous forme de fiche, chaque question suit le même plan : demande de la patiente, première consultation avec l'interrogatoire et l'examen du généraliste ou de la sagefemme, prescription des examens complémentaires initiaux, puis réponse du spécialiste avec ce qu'il faut connaître du diagnostic, des bilans, du traitement et du suivi de chaque pathologie. L'ouvrage aborde chaque sujet avec des conduites à tenir précises, des arbres décisionnels sur tous les aspects de la gynécologie médicale et chirurgicale, d'obstétrique et de grossesse pathologique, de cancérologie et de médecine de la reproduction. Sont présentées les questions de diagnostic anténatal, d'interruption volontaire de grossesse, de demande de certificat, mais aussi de stérilisation volontaire féminine avec les cadres juridiques adaptés. Intégralement actualisée, cette 3ème édition est enrichie de nouvelles questions sur : - le diagnostic prénatal ; - la procréation médicalement assistée ; - la prise en charge de la violence conjugale. patHOLOGiEs MatErnELLEs Et GrOssEssE Auteurs : alexandra benachi, Dominique Luton, Laurent Mandelbrot, Olivier picone Editeur: Elsevier Masson Date de parution : novembre 2014 Les importantes avancées médicales de ces dernières années ont permis à de nombreuses patientes atteintes de pathologies chroniques d'accéder à la grossesse. Ces mutations du monde médical ont notamment influencé le mode de travail des gynécologues-obstétriciens qui ont été amenés à prendre en charge ces patientes de manière plus régulière. Au cours de leur grossesse, ces femmes seront suivies à la fois par le médecin spécialiste de la pathologie et par un médecin obstétricien. Il faut donc que le gynécologue habituellement en charge de la patiente puisse avoir un accès rapide et clair aux informations concernant la pathologie dont souffre cette dernière. Cet ouvrage doit pouvoir répondre à toutes les questions que peuvent se poser les personnes en contact avec la patiente malade : la grossesse estelle envisageable ? Quels éléments vont devoir faire l'objet d'une surveillance chez la patiente et le foetus ? Cette grossesse va-t-elle impliquer une modification du traitement habituel ? Des complications inhérentes à la grossesse vont-elles voir le jour ? L'ouvrage liste ainsi la grande majorité des maladies chroniques et proposent à chaque fois des rappels et une marche à suivre simple afin de gérer au mieux des situations souvent difficiles. Cet ouvrage est destiné aux gynécologues obstétriciens, aux internes, aux généralistes, aux sages-femmes et à tous les acteurs de la prise en charge des grossesses à risque. 30 Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 cancErs Du sEin : cOnnaissancEs Et pratiquE Cet ouvrage aborde les différents aspects du cancer du sein. Ainsi y sont traités les aspects épidémiologiques, anatomo-pathologiques, cliniques, radiologiques et thérapeutiques. Le dépistage qui représente le meilleur moyen pour réduire la mortalité liée à ce cancer est également abordé dans cette publication. Cette édition rappelle que la prise en charge des cancers est d’abord une prise en charge des femmes et non de maladies. Pour ne pas perdre cette dimension du sujet malade, les auteurs ont mis en valeur le témoignage d’une femme traitée pour un cancer du sein pour permettre aux lecteurs de comprendre les préoccupations des patientes (dimensions psychiques de la maladie et symboliques du sein) qu’il faut absolument prendre en considération dans la stratégie thérapeutique en s’aidant de psychologues et de psychiatres. Enfin, ce livre insiste sur la concertation multidisciplinaire qui reste le seul garant d’une prise en charge optimale du cancer du sein. auteur principal : pr ali taHri JOutEi Hassani professeur en Oncologie radiothérapie praticien à la clinique spécialisée Menara à Marrakech président de la société Marocaine de cancérologie EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page31 Web www.gynecole.com Ce site conviviale est une plateforme de partage d'expériences et de formation continue pour les professionnels de santé concernés par la gynécologie : médecins généralistes, gynécologues, sages-femmes, chirurgiens, endocrinologues …. Une fois inscrit en remplissant le formulaire d’inscription, l’internaute reçoit un mail de validation qui donne accès à l’ensemble des rubriques proposées, une formation continue sous forme de communications écrites, de mises au point ou de capsules vidéos animées par des experts, les prochaines dates scientifiques avec la possibilité d’inscription aux congrès. Il donne également la possibilité de consulter les recommandations des organismes de santé. Ce site se veut également ludique, il propose un bêtisier, des petites annonces, des astuces pour les praticiens ….. www.gynecole.com est certifié HONcode (1). Facile d’emploi, on peut y naviguer en s’y repérant rapidement. La multitude des services mis en ligne fait de cet espace virtuel un outil vraiment utile à visiter sans hésiter ! (1) Charte dont le but est de certifier certains sites Web médicaux et de santé. En adhérant aux principes et en affichant le sceau actif HONcode, le propriétaire d'un site web s'engage à respecter les huit principes de bonne conduite élaborés par la fondation Health On the Net Foundation (HON). Cette charte permet de s'assurer qu'un site Web respecte certains standards, notamment en termes de vérifiabilité des informations. Elle ne garantit pas néanmoins la véracité des informations présentes sur un site, le contrôle du contenu ne faisant pas partie des critères de sélection. Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1 31 EMGO N°1_L'infliximab 05/05/15 10:50 Page32 Prochains RDV avriL 2015 11 atelier de fertilité de la société Marocaine de Médecine de la reproduction Lieu : Hôtel Idou Anfa Casablanca Contact: [email protected] avriL/Mai 2015 Du 30/04 au 02/05 9èmes Journées franco-marocaines de Gynécologie, Obstétrique & Fertilité Lieu : Marrakech - Maroc Web : www.lesjfm.net Mai 2015 1er congrès de La société d’Endométriose & troubles utérins (sEuD) du 07 Lieu : Hôtel Marriot rive gauche – Paris – France au 09 Web : www.seud-congress.com Juin 2015 du 11 au 13 du 25 au 26 Gyn Monaco 2015 Lieu : Hôtel Fairmont - Monaco - France Web : www.gyn-monaco.com 12ème congrès de Gynécologie Obstétrique & reproduction (Gynazur) Lieu : Palais des Congrès d'Antibes Juan-Les-Pins - France Web : www.gynazur.eu sEptEMbrE 2015 du 17 au 19 12ème congrès de la scGp (La société de chirurgie Gynécologique et pelvienne) et 26ème Journée du GOLs (Groupement de l’Ouest de Lutte contre la stérilité) Lieu : Saint-malo-Palais des Congrès du Grand Large - France Web : www.scgp.asso.fr OctObrE 2015 du 01 au 03 du 04 au 09 29èmes Journées inFOGyn Lieu : Palais des Congrès - Tarbes - France Web : www.journees-infogyn.com xxi FiGO 2015 : world congress of Gynecology and Obstetrics Lieu : Vancouver – Canada Web : www.figo2015.org DEcEMbrE 2015 du 02 au 04 32 39èmes journées nationales du collège national des Gynécologues Obstétriciens Français Lieu : Nantes - France Web : www.cngof-congres.fr Espérance Médicale Gynéco-Obstétrique • Avril 2015 • Tome 1 • N° 1