Introduction générale 5
- Le développement des partenariats public-privé sur nombre de grands chantiers place l’entreprise en
situation de co-concepteur de l’ouvrage, elle doit alors être en mesure de participer à la prise en compte des
objectifs environnementaux de l’ouvrage dès sa conception.
- La limitation de l’impact environnemental des chantiers est un enjeu qui concerne l’ensemble des
spécialités de façon variable en fonction des activités exercées. Globalement, les entreprises cherchent à
instaurer de meilleures pratiques environnementales ce qui se traduit rarement par de nouvelles techniques
et plus souvent par une organisation différente en amont du chantier. Ces compétences d’organisation du
chantier sont déjà présentes dans les entreprises, elles sont ici mobilisées dans une autre perspective :
limitation des nuisances, protection de l’environnement direct du chantier, prévention des pollutions
accidentelles etc. Ces modifications peuvent éventuellement avoir un impact sur les opérationnels sur le
chantier, mais les compétences à mobiliser relèvent souvent plus de la sensibilisation aux bonnes pratiques
environnementales que de la formation.
- La gestion des déchets représente un enjeu qui concerne toutes les spécialités plus ou moins directement
selon les cas. Les entreprises se sont généralement saisies de cette problématique et ont identifié les
différents déchets afférents à leurs activités (déblais, déchets de chantiers, déchets issus de la
réhabilitation…). Reste que les filières de retraitement n’existent pas toujours ce qui limite parfois les efforts
que les entreprises sont en mesure de faire dans ce domaine. La gestion des déchets mobilise des
compétences liées à la connaissance de la typologie des déchets, des modalités d’enlèvement, des
compétences d’organisation de chantier afin d’anticiper le tri et l’enlèvement. De manière générale, les
entreprises ont intégré ces éléments aux actions de sensibilisation aux bonnes pratiques environnementales.
Ces compétences représentent rarement un ensemble suffisamment important pour faire l’objet de
formations dédiées et impliquent plutôt une adaptation des formations existantes.
- La mesure et le suivi des performances environnementales représentent également un enjeu
important à deux niveaux. Tout d’abord, la plupart des grandes entreprises ont mis en œuvre une démarche
environnementale dans laquelle le suivi des performances énergétiques prend une place importante : bilan
d’émissions de CO2, bilans énergétiques, etc. Ensuite, certaines entreprises évaluent, en amont des
chantiers, les consommations énergétiques afin de guider leur choix entre deux alternatives technologiques.
L’ensemble de ces évaluations implique d’utiliser des outils et des méthodes de calcul, d’interpréter leurs
résultats. Ces compétences peuvent être acquises dans des formations dédiées auprès des organismes
ayant créé ces méthodes de calcul (ADEME, FNTP, etc.).
Il est important de souligner que si l’étude vise à identifier des besoins de formation, les échanges ont montré
que, partant d’un enjeu environnemental, plusieurs issues étaient possibles :
- Des enjeux ont un impact sur l’activité mais n’ont pas de conséquences sur les métiers ou les
compétences : soit l’impact sur l’activité suppose de développer des activités relativement classiques dans
les entreprises (R&D par exemple), soit les compétences qu’implique l’impact sur l’activité existent déjà
dans l’entreprise et elles ne nécessitent donc pas de formations spécifiques (négociation, prise de parole en
public par exemple), soit l’enjeu de développement durable affecte l’activité de façon marginale.
- Des enjeux dont le degré de maturité est insuffisant pour aboutir à des conclusions en terme de
formation, mais qui pourraient aboutir un jour à des besoins de formation : le développement encore
inabouti d’outils de calcul des bilans d’émissions de GES, l’établissement des bonnes pratiques d’éco-
conduite des engins par exemple.
- Des enjeux qui génèrent des besoins d’information/sensibilisation, de formation interne ou
externe
Ainsi, il est possible de positionner les enjeux identifiés dans un processus de décision menant à la formation. Il
est en effet difficile de déterminer si les enjeux amènent à de la formation à court terme, moyen terme ou long
terme dans la mesure où l’horizon de temps dépend de la rapidité avec laquelle les entreprises se saisissent
d’une problématique, identifient des solutions nouvelles puis décident de les mettre en œuvre. Il paraît donc
plus pertinent d’identifier le stade du processus de décision auquel l’enjeu se positionne.
Le processus peut être schématisé ainsi : la prise de conscience de la profession, celle des pouvoirs publics et
des MOA se traduisent par une phase d’interaction. Les entreprises, en général à travers leur syndicat de
spécialité, participent à l’élaboration des réglementations, mènent des actions de lobbying pour faire valoir leurs
intérêts et leur spécificité. L’émergence de la réglementation est généralement le point de départ des démarches
environnementales des entreprises dans le domaine concerné. Ces démarches débouchent sur des actions de
R&D afin d’identifier les solutions techniques à proposer, sur de nouvelles organisations de chantier et sur une
négociation auprès des MOA et des fournisseurs. Auprès des MOA, les entreprises négocient et proposent de
nouvelles solutions, valorisent leur savoir-faire en matière environnementale, et s’efforcent d’infléchir le choix
du MOA vers une solution plus respectueuse de l’environnement et plus avantageuse pour l’entreprise. Auprès
des fournisseurs, les entreprises développent des partenariats afin de développer des produits plus performants
sur le plan énergétique, moins polluants ou plus aisément recyclables. Ce n’est que lorsque la solution est