Artérite temporale (Dr. J. Boddaert)

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Artérite temporale
Dr Jacques Boddaert
Pitié-Salpêtrière
[email protected]
« C’est l’histoire d’une vieille dame de 76 ans, alerte
et trottinante jusqu’au jour où son entourage
remarque des modifications sensibles de son
comportement. Cette femme jusqu’alors gaie
devient geignarde, se plaint de ses articulations,
de la « raideur » de ses masses musculaires, de
douleurs dans les os; parallèlement s’installe un
train de fièvre qui, en raison de la proximité de
ses petits-enfants, fait rechercher une
tuberculose latente que clichés thoraciques et
analyses de l’expectoration permettent d’éliminer.
Mais à cette occasion, on mesure la vitesse de
sédimentation qui, à la surprise de tous, est très
accélérée à 80 mm dès la première heure. »
« Puis au bout de quatre mois, alors que l’état
général s’altère et que l’amaigrissement atteint 6
kg, surgissent progressivement ce que l’on va
appeler des migraines, en réalité bilatérales, et
qui ne représentent que les paroxysmes d’une
céphalée, en fait permanente. Bientôt la malade,
dont la coquetterie était légendaire parmi ses
petites amies, n’ose plus se coiffer, le contact du
peigne déclenchant des algies crâniennes atroces;
n’ose plus poser la tête sur son oreiller, ne dort
plus, apparaît négligée, non coiffée, redoutant les
soins de toilette, amaigrie et fébrile. Deux mois
s’écoulent et un dimanche matin, sans aucun
prodrome, alors qu’elle lit son office, elle devient
d’une minute à l’autre, aveugle de l’œil droit. »
« Appelé à voir cette femme, dont l’histoire et
l’accident oculaire brutal évoquaient la maladie de
Horton, je pus constater la présence, dans la
région temporale gauche d’un cordon de la
dimension d’une plume d’oie, recouvert d’une zone
d’œdème rosé, non animé de battement,
effroyablement douloureux. La résection de ce
segment artériel apporta la preuve d’une artérite
à cellules géantes. La malade fut soulagée de ses
céphalées, mais mourut six semaines plus tard
dans un tableau d’hémorragie cérébrale. L’autopsie
ne put être pratiquée. »
Fred SIGUIER, Maladies vedettes 1957
PLAN
•
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•
•
•
Définition, physiopathologie
Place au sein des vascularites
Épidémiologie
Diagnostic clinique. Pronostic
Conduite à tenir
Traitement
Cas cliniques
Définition de l’AT
• Pan-artérite subaiguë inflammatoire
à cellules géantes
avec destruction de
la LEI
• segmentaire et
pluri-focale
• Essentiellement les
artères petites à
moyennes provenant
de l’aorte thoracique
Physiopathologie
• Affection auto-immune cell T
• 100 % des patients:
courte séquence de 4 AA affectant la présentation Ag/CD4.
• Puis production de cytok. Infl.
(IL-1ß, IL-6, IL-2) et IFN-γ.
• Production macrophagique
de métalloprotéases et de NO
entraînerait la fragmentation
de la LEI.
• Lien avec l’âge : Altération de la paroi artérielle démasquant un Ag, ou
favorisant la pénétration dans la paroi d’un exo-Ag ?
Weyand, Ann Int Med 2003
Place au sein des vascularites ?
Jennette, NEJM
NEJM 1997
1997
Jennette,
Vascularites
Vascularites systémiques
Connectivites
Autres
Infectieuse
Iatrogène
Néoplasique ou
paranéoplasique
Périartérite Noueuse*
Granulomatose de Wegener*
Churg et Strauss
Angéite d’hypersensibilité de Zeek
Maladie de Kawasaki
Granulomatose lymphomatoïde
Artérite à cellules géantes*
Artérite de Takayashu
Maladie de Behçet*
Lupus Erythémateux Systémique*
Syndrome de Gougerot-Sjögren*
Polyarthrite Rhumatoïde
Sarcoïdose*
Virale, Bactérienne, Fungique,
Rickettsiose
Amphétamines, Ephedrine, Heroïne,
Allopurinol
LMNH, LNH, Leucémies
Schématiquement, les vascularites chez le sujet âgé
AEG, fièvre, évolution traînante avec:
Granulomatose de
Wegener
• ORL (70-100 %)
– Rhinite sanglante, sinusite,
otite
– Sympt. Récidivants, R à ATB
• Poumons (70-100%)
• Rein (46-90 %)
– GN rapidement progressive
• ANCA (anti protéinase 3)
Péri-artérite noueuse
• SN périphérique (36-72 %)
• Cutanée (25-60 %)
– Purpura, livedo, nodules vasc.
• Rein (36-83 %)
– Vasculaire: HTA + + +
• Digestif (14-62 %)
– Hémorragies, perforations
• Ag HbS, ANCA (MPO)
Tableau pouvant mimer une vascularite
Athérosclérose
Embolies de Cholestérol
Syndrome Primaire des Anti-Phospholipides
Purpura Thrombotique Thrombocytopénique
Myxome, Endocardite marastique
Angioendotheliomatose
Dissection artère cérébrale (Dysplasie
fibromusculaire)
Artérite post-radique
Moyamoya
Autres
Épidémiologie de l’AT
• Atteint préférentiellement le sujet âgé !
• Pic de fréquence entre 70 et 80 ans
• Prévalence variable:
– Diagnostic clinique: 20 – 40 pour 100 000
– Autopsies: ~ 1 %
• Incidence: 6 – 22 / 100 000 / an
• Sex ratio: prédominance féminine 7:3
• FdR:
• tabagisme RR de 5.48 à 13.8
• Maladie artérielle athéromateuse: RR 4.5
5-9/100 000/an pour tout âge,
passant à 17-25/100 000/an au-delà de 50 ans
Diagnostic clinique
Critères diagnostiques de l’AT (ACR)
Sens 93.5 %, Spe 91.2 %
3 critères parmi:
Définition
Age de début > 50 ans
Céphalées récentes
Anomalies de l’art.
temporale
Augmentation de la VS
Anomalies de la BAT
En type, localisation ou
intensité
Induration, sensibilité ou
abolition
> 50 mm/h (Westergren)
Infiltrat mononucléé
(lympho), granulomateux, à
cellules géantes
Hunder, 1990
Critères du GRACG
Groupe de Recherche sur l’Artérite à Cellules Géantes
1-critères généraux
a-âge > 50 ans
b-VS>40 mm
c-BAT positive
d-réponse à la corticottt en 72 heures
2-Symptômes spécifiques
e-art. temp.anormale ou rigidité du cuir chevelu
f-problèmes visuels
g-claudication de la machoire
h-céphalées temporales, difuses, douleur faciale,
sensation d’oédème facial
3-Symptômes généraux
i-fièvre>38°C, amaigrissement >10%, anorexie, malaise,
asthénie
4-Symptômes spécifiques de la PPR
j-douleur musculaire proximale persistante, rigidité ou
raideur matinale durant,plus de 1 h par jour pendant
plus de 2 semaines, impliquant les rhizomes
5-Critères d’exclusion:
cancer sauf si diag > 1 an
infections
PR selon l’ARA
PAN
LES
AT à BAT+:
Critères a+b+c
AT à BAT -:
Critères a+b et 2
sympt spécifiques
PPR:
Critères a+b+d+j
Se 85%, Sp 97%
VPP 95%, VPN 99%
Rouvière
Installation progressive 2/3
• Céphalées 67 %
• Parést. cuir chev. 33 %
– Signes du peigne, de
l’oreiller, du chapeau, les
branches des lunettes..
– Temporales, lancinantes.
– Torticolis fébrile
•
•
•
•
Amaigrissement 53 %
Fièvre 53 %
Artérite temporale 45 %
Abolition pouls temp. 41 %
• PPR 50 %
•
•
•
•
Claudication mand. 33 %
Manif oculaires 33 %
BAV 22 %
Amaurose 14 %
D’après F.Siguier, Maladies Vedettes, 1957
D’après JP BOUCHON, coll pers.
D’après D BOUTIN, Sce Pr JC PIETTE
Pseudopolyarthrite Rhizomélique
Polymyalgia rheumatica
Critères diagnostiques
– Age > 50 ans
– Douleurs modérément sévères à sévères, bilatérales, sur 2
des sites suivants:
• Scap ou bras proximal
• Cerv ou torse
• Hanches ou cuisses prox
– VS>40 mm
– AEG fréquente
– Myalgies fréquentes
– Rythme inflammatoire
– Polyarthralgies périphériques possibles
– Synovite: penser PR
– Rentabilité de la BAT systématique : 10 %
Î selon clinique
Hunder, 1982
Diagnostic différentiel de la PPR
FAN, LWR, CPK, EPP, IEPP
Polyarthrite rhumatoïde
• Forme classique sero +
• Forme à début rhizomélique (25 %)
–
–
–
–
RS3PE
Aiguë
Séronégative (Latex-Waaler Rose)
Très inflammatoire
Non érosive
Polymyosite
Chondrocalcinose
Néoplasies (Myélome, méta)
Endocardite Osler
–
–
–
–
–
Régressive en 2 ans
Symétrique polyarthrite
Séronégative
Synovite
PE oédèmes distaux
•
•
•
•
•
•
Début aigu
Personne âgée
Prédisposition génétique B7
Non destructrice
CT faible dose (10 mg/j)
Douleurs scapulaires
fréquentes mais atteinte
rhizomélique inconstante et
modérée
D’après Rouvière
Atteintes plus rares
Aortite, axes artériels (MS)
15 %
Atteinte cardiologique
– Infarctus, angor
– Insuf aortique (dilat. anev.
Ao)
– Auscultation systématique des
axes vasculaires
Série autopsique:
– Imputabilité ?
Aorte
77 – 87 %
– Claudication à l’effort,
Branches primaires de l’aorte
Raynaud, sensation de froid
44 – 79 %
– Anévrysme (pronostic + + +)
Coronaires 42 %
– Halo hypoéchogène périGreene
aortique
Série 18-F glucose
arche aortique: 56 %
Blockmans
D’après D BOUTIN, Sce Pr JC PIETTE
D’après D BOUTIN, Sce Pr PIETTE
Atteintes plus rares
• Atteinte neurologique
– AVC tous territoires: 3 – 7 %
• Atteinte hépatique
– Cholestase anictérique 70 %
– Cytolyse en phase active
• Atteinte respiratoire
– Pourrait atteindre 9 %
– Toux non productive + +
– Opacités radiologiques
Effet de l’âge sur la clinique de l’AT
Série de 240 patients avec BAT +
Gonzalez-Gay, 2005
Pronostic et marqueurs
pronostiques de l’AT
Pronostic
Atteinte oculaire
•
•
•
•
– Entre 21 et 33 %
– Risque d’amaurose de 10 à 22 %,
essentielt avant diag
Amaurose généralement définitive
Tout
signe
ophtalmologique
transitoire est prédictif de cécité
= urgence ttt + + +
Mais parfois après corticottt…
OPH : NOIAA
– Papille
pâle,
œdématiée,
hémorragique
– Mais papille normale (NORB)
– Papille rouge cerise (OACR)
Mortalité
• Possible effet significatif sur
la survie (3 1ers mois)
• IdM, AVC prépondérant
• Atteinte aortique grave
• Nécrose fibrinoïde
• Pas de lien avec les néoplasies
Fact. prédictifs de rechute
• Cell. Géantes RR x 3.7
• Sexe masc. RR 3.2
Série de 240 patients avec BAT +
Gonzalez-Gay, 2005
L’homozygotie A2/A2 est associée à une augmentation
du risque visuel lié à la NOIAA.
Cependant, le ttt par AAPlaquettaire n’a pas montré
d’efficacité dans la prévention de ces complications
dans l’AT.
OBJECTIFS: évaluer la valeur pronostique anatomopathologique de
BAT sur le risque visuel (i.e. cécité).
METHODE: 391 BAT revues par 2 anapath en aveugle de la clinique.
RESULTATS:
29/391 patients présentaient une cécité monoculaire (mean age
78.3 years).
Corrélation clinique-anapath entre cécité et cellules géantes
(présence, (p=0.0025), nombre (p=0.001) et aggrégats (p=0.001)),
plasmocytes
(p=0.002),
épaississement
intimal
(p=0.007),
néoangiogenèse (p=0.001) et degré d’occlusion artérielle
(p=0.0058).
PAS
de
lien
avec
l’inflammation.
Analyse multivariée: corrélation avec les cellules géantes.
Chatelain, Ann rheum Dis 2009
OBJECTIF
Etudier la valeur pronostique de la VS en particulier sur la cécité.
METHODES: Analyse des cas à BAT + d’artérite temporale de 1981
à 2006. Analyse de laVS au diagnostic.
RESULTATS:
10/273 (3.6%) avaient une VS <50 mm/h.
Fréquence augmentée des évènements ischémiques chez les patients
ayant une VS entre 70 et 100 mm/h.
25/120 (21%) des patients ayant une VS entre 70 et 100 mm/h
présentaient une cécité vs seulement 10/153 (7%) dans le reste
du groupe (P = 0.0005; OR: 3.76 [95% CI: 1.73-8.19]).
Une augmentation de la VS entre 70 et 100 mm/h était le plus
prédictif de complications visuelles (OR = 2.29 [95% CI: 1.164.55]; P = 0.03) y compris définitives (OR = 3.58 [95% CI: 1.518.49]; P = 0.004).
CONCLUSIONS:
Valeur pronostique de la VS.
Lopez-Diaz, Semin Arthritis Rheum 2008
Risque d’AVC
287 AT avec BAT + sur une période de 27 ans en monocentrique
Evaluer la fréquence et les facteurs prédicitifs d’AVC
Fréquence: 2.8 % (8 patients dont 7 en vertébro-basilaire): comparaison des 8
vs 279 AT sans AVC
Majorité des cas: après l’introduction des CT.
Tabagisme (p=0.01)
Amaurose définitive (p=0.05)
Taux d’hémoglobine ?
Hémoglobine plus élevée (13.2 +/- 1.5 g/dL vs 11.7 +/- 1.6 g/dL, p = 0.009).
1 anémie (14.3 %) vs 157 (56.1%) dans le groupe sans AVC
Meilleurs facteurs prédictifs:
Perte de vision permanente (odds ratio [OR], 5.42)
Hypertension artérielle (OR, 5.06).
Tabagisme (OR 5.22) pour les AVC vertébro-basilaires
Facteurs protecteurs:
sexe féminin (OR, 0.10)
Anémie lors du diagnostic (OR, 0.11)
Gonzalez-Gay, Medicine 2009
Giant Cell Arteritis and Mortality
Etude cas contrôles
44 AT à BAT + de 1991 à 2005
100 contrôles par patients soit 4400 contrôles
appariés pour l’âge et le sexe
Analyse de la médiane de survie et de la survie à 5
ans
Résultats
Survie médiane des patients avec AT : 3.71 ans après
le diagnostic comparé à 8.34 ans pour les 4,400
contrôles (p = 0.04).
Survie à 5 ans des patients avec AT 35 % vs 67%
chez les contrôles (p < .001)
Crow, J Gerontol 2009 Feb
Mais dans le grand âge, atypies !
• Altération de l’état général
– Néoplasie, tuberculose, hyperthyroïdie ?
•
•
•
•
•
•
Fièvre, syndrome pseudo-bactériémique
Le trop fameux « syndrome de glissement »
Tableau articulaire, PPR mais parfois MCP, IPP.
Toux, dysphagie..
Anémie.
Et chez le patient dément: anorexie, agitation témoins
d’une douleur, d’une cécité
Il faut savoir y penser…
• Devant tout syndrome inflammatoire (CRP)
• Devant toute atteinte vasculaire inflammatoire
Mais fréquence de la polypathologie :
1
™
2
3
3
D’après JP BOUCHON
™
Sepsis, déshydratation et
infarctus du myocarde
AVC, décubitus et
complications de décubitus
En pratique, devant une suspicion…
•
•
•
•
Poids (vs poids de référence)
Recherche d’un souffle cardio-vasculaire
Recherche de l’abolition d’un pouls
Recherche de l’atteinte ischémique en
particulier crânienne
• Recherche d’une masse battante abdominale
• ECG + + +
• Acuité visuelle, champ visuel, OPH
Examens complémentaires
Biologie
• NFS, plaquettes
•
•
•
•
•
•
•
•
•
– +/- bilan anémie
CRP, fibrine, VS
Bilan hépatique
Hémostase avant BAT
Cl créatinine
Glycémie + + +
Ca2+, albumine, P, vit D
RP
Hémocs, ECBU, RP
Bilan BK
+/- ANCA, FAN, C3 C4 CH50
(Anti-phospholipides 50 %)
Biopsie artère temporale
– Dans les 7 jours après le début de
la corticothérapie
– Guidée par la clinique
– Résection longue uni voire bilatérale
– Sous anesthésie locale
– Positive dans 75 % (uni) à 100 % (bi)
– Pas de valeur d’une BAT négative (?)
Série de 240 patients avec BAT +
Gonzalez-Gay, 2005
IRM pour le diagnostic d’AT
Bley, 2005
Faisceau d’arguments : nouvelles pistes
64 suspicion d’AT: 31 AT
MRI high resolution T1
Diagnostic de référence:
Critères ACR pour le RTO
BAT 27/31 (+21/27)
Inflammation paroi:
Sens 80 %
Spec 97 %
BAT: Sens 78 %
Spec 100 %
Bley, AJNR 2007
OBJECTIF:
Evaluer MRI et FDG-PET selon les données clinicobiologiques, chez des patients avec une AT mais
une forme clinique compliquée malgré le ttt
immunosuppresseur.
METHODES: 25 patients, CRP, VS et données
cliniques.
RESULTATS:
chez 17/25 patients, MRI a suspecté des lésions de
vascularite en poussée. Des signes d’activité ont
été mis en évidence par MRI (22/26), PET
thoracique (14/26) et whole body PET (20/26).
Î Aucune corrélation avec les marqueurs clinicobiologiques.
Both, Ann Rheum Dis 2008
TRAITEMENT DE L’AT
Traitement de l’AT
• En présence de signes
cliniques typiques
Début de la corticottt sans
attendre + + +
• Prednisone
• 0.7 mg/kg/j pour formes
simples
• 1 mg/kg/j pour formes
compliquées ou bolus
• Initialement en 2 prises,
puis 1 prise lors de la
décroissance
• Attention !!!
– Insuffisance cardiaque
• Poids, PA
– Diabète
• G post-prandiales + + +
– Démence
• Agitation, etc…
• Qui donne le traitement ?
• Qui surveille ?
Schéma de la corticothérapie
Traitement d’attaque de 0.7 mg/kg/j
Par ex: 40 mg, plateau de 4 semaines
(normalisation CRP et fibrine)
Décroissance de 10 % /15 – 21 jours
36
32
29
26
23
21
19
Autre schéma RECOMMANDE:
atteindre 50 % soit 20 mg/j en 4
semaines, puis diminuer de 1 mg/
15 j jusqu’à 10 mg/j puis 1
mg/mois
17
15
Décroissance de 1 mg / 15- 21 jours
13
10
Durée totale ~ 18 mois (1 à 3 ans)
5 mg
Sevrage d’une corticothérapie au long cours
A 5 mg/j de prednisone:
– Associer 20 mg/j d’Hydrocortisone en une prise le matin
– Ô prednisone de 1 mg / mois
– Régime normosodé
– Éducation patient (et docteurs) :
• En cas d’infection, de soins dentaires, d’endoscopie :
– augmenter à 60-100 mg/j en 3 prises
• En cas de chirurgie ou de stress important:
– HSHC 300 mg/j SE
Un mois après arrêt de la prednisone et 24 heures après
la prise d’Hydrocortisone:
– Test au Synacthène ordinaire
Sevrage: Test au Synacthène
Test au Synacthène ordinaire:
– Cortisolémie le matin à 8h à jeun
– Injection IM de 0.25 mg de Synacthène immédiat
– Cortisolémie à 60 minutes
Réponse:
– Chaque laboratoire a sa norme
– Retour à la norme du basal: reprise de la fonction
– > 100 ng/ml Î > 210 ng/ml
• Arrêt hydrocortisone
– Basal < 100 ng/ml
• Poursuivre contrôle M3 ou M6
– Basal > 100 ng/ml Î < 210 ng/ml
• Reprendre en cas de stress, contrôle à M3
Traitement de l’AT
Mesures associées
–
–
–
–
–
–
Calcium, vitamine D
Biphosphonates
Potassium
Exercice physique + + +
Anti-ulcéreux ?
Régime sans sel (modéré)
sans sucres rapides
Traitement anticoagulant
Éducation
– Quoi surveiller, par qui
– Attention CT + + + (carte et
ne jamais arrêter)
– EMPIRIQUE + + +
– Soit AAP (aspirine 250
mg/j)
– Soit HBPM x 10 j (hors
AMM)
143 patients suivi moyen de 4 ans avec 73 % de BAT +
Age moyen 72 ans, AAP ou AVK 60 % et 40 % pas de ttt
Événement ischémique: 33 % (visuel 45, AVC 6)
(%)
Lee, Arthritis Rheum 2006
Nesher, Arthritis Rheum 2004
Réponse au traitement selon âge
„
Rechutes 33 %, habituellement dans les 3 mois
après la fin
Idem jeunes/old
Cortico Résistance identique
Cortico dépendance identique
délai de réponse identique
Complication AT identique
Iatrogène (CT)
„
Selon dose initiale, dose cumulée, terrain
Cohorte 120 patients, Minnesota
Dose moy initiale:
54 mg/j (10 – 100)
Réponse clinique moy:
8 jours (<1 – 44)
Amélioration:
– Fièvre, asthénie, céphalées,
PPR: qq h
– Claud. Mand.: qq j à sem
– Claud. MI: qq sem à +
– Oculaire: 0
Rechutes ou récidives: 57 %
7 mois (1 - 97)
dose moy 7.6 mg/j (0 – 33)
Iatrogène
Cataracte post:
41 %
Fractures:
38 %
(Vert 23 %, col fem 16 %)
Infections
31 %
HTA
22 %
Diabète
10 %
Hémorragie dig
4%
Proven, Arthritis Care & Res 2003
Prédire la corticorésistance ?
40 AT et 40 contrôles
Elisa sur sang circulant
de chromogranine A
Suivi moyen 29 mois
Refractory défini par
rechute avant 10 mg/j
Di Comite, Ann Rheum dis, 2009 Feb
Avenir: récepteurs des glucocorticoïdes ?
Surveillance mensuelle dans le grand âge
•
•
•
•
Poids, PA, FC et température
EG, appétit
Signes de la maladie
Syndrome de sevrage:
– Fréquent, dans les jours qui suivent l’arrêt ou la baisse
– Malaise, nausées, asthénie, anorexie, arthralgies,
myalgies, desquamation des ext., signes
neuropsychiatriques, fièvre
– Explorations de l’axe corticotrope: normale
– Faire une baisse plus progressive
• HGT surtout post-prandiale + + +
• Classiquement VS, mais CRP + + +
• NFS pour l’anémie
Et l’épargne cortisonique ?
• Réduire les corticoïdes jusqu’à 20 mg/j vite
• Bolus CT ?
• METHOTREXATE ?
– Pas anodin chez le grand vieillard
polypathologique
– Risque infectieux + + +
– A discuter si ostéoporose déjà compliquée, ou
intolérance aux corticoïdes.
• Anti CD20 ?
• Anti TNF ?
Induction avec bolus de CT
27 patients BAT +, randomisation double aveugle
J1J2J3 SMD 15 mg/kg ou NaCl 9% puis 40 mg/j.
Rémission après 36, 52 , 78 semaines de ttt et prenant moins de 5
mg/j de prednisone, et dose cumulée de CT.
10/14 SMD vs 2/13 CTL à 5
mg/j à 36 sem. p=.003
Différence maintenue après
arrêt du ttt.
Dose cumulée:
5636 mg (SMD) vs 7860 mg
(CTL) p=.001.
Mazlumzadeh, Arthritis Rheum 2006
AT et Methotrexate
• Étude multicentrique internationale randomisée en
double aveugle
• Prednisone :1 mg/kg/j (< 60 mg/j)
– Réduction de 5 mg tous les 4 jours
– Puis 5 mg par semaine pour durée totale de 6 mois
– Si souci: reprise dose antérieure + 10 mg.
• Et randomisation:
– Placebo
– MTX 0.15 à 0.25 mg/kg/semaine
Hoffman, Arthritis Rheum 2002
98 patients inclus : 47 CT + PCB vs 51 CT + MTX
Échec du traitement
– 2 rechutes distinctes
– Ou une rechute R à une
augmentation de 10 mg de
prednisone
p= 0.26
Épargne cortisonique
– 5.275 g (PCB) (1.020-8.605)
– 5.375 g (MTX) (1.980-8.270)
Î p=0.5
Durée de traitement
5.6 mois (PCB) (0.6-20.4)
„ 5.4 mois (MTX) (1-10)
Î p=0.5
„
Morbidité liée à l’ACG
„
„
Prévalence perte visuelle
à l’entrée: 18 %
4 nouveaux cas (2/2)
Iatrogène
„
„
„
3 fractures (1 PCB/2 MTX)
Infections (2 PCB/1 MTX)
3 hépatites au MTX (arrêt)
Rituximab (Mabthera)
anti CD20 : déplétion lymphocytaire B
(à propos d’1 cas !)
Femme de 82 ans
Cortico-dépendance 15 mg/j
Mauvaise tolérance Azathioprine 100 mg/j
Bolus Solumédrol 100 mg + Bolus CPM (Endoxan) 1 g +
Rituximab 1 g
Maladie contrôlée !
Mais détresse respiratoire à J4 (Réanimation)
d’origine possible infectieuse, et O2 au long cours
retentissant sur l’autonomie…..
Bhatia, Ann Rheum Dis 2005
Deux exemples cliniques…
Un homme de 75 ans….
• AEG
• Consulte pour artérite temporale: douleur
de l’artère, discrètement inflammatoire.
• Patient subfébrile, 38 °C. Pas de foyer.
• Quel(s) examen(s) ?
• NFS: anémie (110 g/l) microcytaire (79 µ3)
• CRP 150 mg/l, orosomucoïde 2 N, haptoglobine 0,
ferritine 600 µg/l, CPK LDH normales
• BHC: normal
• Iono urée créatinine: normal
Diagnostic et attitude thérapeutique immédiate ?
ÎIntroduction d’une corticothérapie sans
attendre + + +
Que n’avez vous pas oublié ?
Hémocultures, ECBU et RP !!
À J2: toutes les hémocultures poussent à
streptocoque oralis…..
Î Endocardite infectieuse….
Fréquence de la pathologie infectieuse par rapport
aux maladies systémiques chez le vieillard !
Cas clinique gériatrique
Patiente de 81 ans adressée aux Urgences pour malaise et AEG
Dans les antécédents
Méningiome non opéré, connu depuis 5 ans, responsable d ’une cécité
monoculaire par compression du nerf optique droit
Pas de facteurs de risque cardiovasculaire
L ’histoire récente trouvait une dyspnée d ’effort évoluant depuis 10 jours.
L’ECG montrait un aspect de nécrose antéro-septale semi-récente,
associée à une élévation de la troponine, confirmée par l ’échographie
cardiaque.
Transfert à J9 dans le service de Gériatrie, récusée par le service de
Cardiologie (« 81 ans, tu rigoles ? »), pour suite de la prise en charge.
A l ’arrivée dans le service, on notait à l ’examen clinique:
Apyrétique, absence de foyer infectieux.
Paralysie du Nerf Oculomoteur Commun gauche. Acuité visuelle évaluée au lit de la
malade à 1/100ème, avec cécité ancienne de l ’œil controlatéral.
L’interrogatoire de la fille à l ’arrivée dans le service permettait de mettre en
évidence une AEG depuis plusieurs semaines, associée 10 jours auparavant à une
baisse d ’acuité visuelle brutale de l ’œil gauche. L’ophtalmologue habituel
contacté en urgence confirmait une acuité visuelle auparavant stable à 5/10ème,
le dernier examen remontant à 6 semaines auparavant.
CRP en urgence: 196 mg/l.
Le diagnostic de maladie de Horton était évoqué sur l’anamnèse, l’atteinte vasculaire
inflammatoire coronaire et ophtalmique, et une corticothérapie débutée, après
réalisation d ’examens bactériologiques.
BAT négative….. Mais normalisation de la CRP à J4 et régression de la POM.
Conclusion
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Maladie « pas si rare que cela »
Pronostic visuel
Débuter CT sans attendre !
Penser épargne: 20 mg/j vite !
Surveiller le iatrogène
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