Ailante Ailanthus altissima (Miller) Identité Autres noms communs : - Ailante glanduleux - Faux Vernis du Japon - Vernis de Chine Synonymes : - Ailanthus cacodendron (Ehrh.) Schinz & Thell. - Ailanthus giraldii Drude - Ailanthus glandulosa Desf. - Ailanthus peregrina (Buchoy) F. A. Barkley - Ailanthus rhodoptera F. Muell. - Ailanthus sutchuenensis Dode - Pongelion cacodendron (Ehrh.) Degen - Rhus cacodendron Ehrh. Ailanthus altissima (Miller). Source : © E. TERRIN, - Toxicodendron altissimum Mill. Conservatoire Botanique National Alpin (2011). Famille : Simaroubacées Origine Est-asiatique, Chine, Japon Introduction Il a été introduit en France en 1786. Il a été largement diffusé dans le reste du monde pour l’ornementation mais aussi pour la stabilisation des berges. Éléments de reconnaissance Type biologique : Phanérophyte dioïque (arbre possédant des pieds mâles et des pieds femelles). Taille : Jusqu’à 20-25 mètres de hauteur. Description des feuilles : Les feuilles sont grandes, caduques, de couleur vert-foncée à rougeâtre, opposées, composées d’un nombre impair de folioles (9-25, parfois plus), lancéolées et entières à sommet aiguë. Elles sont garnies de grosses glandes sur leur face 1 inférieure. Les feuilles froissées et les rameaux cassés dégagent une forte odeur (cacahouète). Description des tiges et du tronc : L’écorce du tronc est grise, lisse et douce sur les jeunes pousses, puis de couleur gris-brun avec parfois de pâles rayures pour les adultes. Description des fleurs : Les fleurs sont petites, regroupées en inflorescence de 10 à 20 cm de long au bout des rameaux, de couleur blanc-jaunâtre-verdâtre. Les fleurs mâles ont une odeur désagréable. Description des fruits : Les fruits sont des samares ailées torsadées, de 3-5 cm de long, passant du vert au rouge-brun en murissant. Chaque samare contient une graine en son centre. Les fruits apparaissent de septembre à octobre et peuvent rester sur l'arbre tout l'hiver. Folioles lancéolées à sommet aiguë, de couleur verte à rougeâtre (les folioles sont opposées). Jeune Ailanthus altissima Source : © E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). Petites fleurs mâles blanches/jaunes groupées en inflorescence de 10 à 20 cm de long au bout des rameaux Fleurs mâles d'un pied mâle d'Ailanthus altissima. Source : © E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). Samares ailées, torsadées, vertes à rouges, chacune contenant une graine en son centre Fruits d'un pied femelle d' Ailanthus altissima Source : © E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). 2 Tronc d' Ailanthus altissima ayant subit la technique de cerclage. Source : © E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). Drageons d' Ailanthus altissima. Source :© E. TERRIN, Conservatoire Botanique National Alpin (2011). Biologie et écologie Reproduction: Arbre dioïque (pieds mâles et pieds femelles). - Reproduction sexuée : La forte odeur émise par les nombreuses fleurs attire les abeilles, les coléoptères et autres insectes qui les pollinisent. Chaque arbre femelles peut produire jusqu'à 300 000 graines par an qui germent très facilement. - Reproduction asexuée : Ses racines traçantes assurent une reproduction par production de drageons et rejets de souche. Chaque fragment de racine peut donner naissance à un nouvel individu. Dissémination : Les nombreuses graines ailées produites sont disséminées par le vent ou par l'eau. Habitats colonisés : L’Ailante glanduleux colonise les milieux secs et perturbés (remblais des voies ferroviaires, talus de bords de routes et autoroutes, anciennes mines, terrains vagues, anciennes friches et champs...). Il colonise également certains milieux naturels ouverts comme les pelouses, éboulis, pelouses alluviales et forêts alluviales. ripisylves. Floraison : Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc 3 Nuisances Sur les espèces indigènes : Il émet des substances allélopathiques qui suppriment les espèces autochtones par nécrose de leur racine (Heisey, 1990), (Vilà et al., 2006). Il forme des peuplements denses, monospécifiques, apportant beaucoup d’ombre, qui contribue à la fermeture rapide des milieux ouverts ainsi qu'à la destruction de toutes les espèces héliophiles de petite taille (certaines espèces patrimoniales peuvent se trouver menacées comme l'Orcanette des sables). Son envahissement conduit donc à une banalisation de la flore et à un appauvrissement sensible de la biodiversité. Sur les activités humaines : Le pollen d’Ailante peut déclencher des allergies notamment par des réactions croisées avec d’autres types de pollens (Ballero et al., 2003). Le contact avec la sève peut provoquer des dermatoses (Derrick et Darley, 1994). L’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent provoquer, au toucher, des irritations cutanées. Sur les usages : le système racinaire peut endommager les voiries et autres infrastructures. Confusions possibles Rhus typhina, L. : Autre espèce végétale exotique envahissante. Cette plante peut atteindre 6 mètres de hauteur. Ses fruits sont des grappes composées de petites baies poilues. Les rameaux sont velus, poils mous. Moyens de lutte et prévention Prévention : - Ne pas utiliser cette espèce en ornement. - Éliminer les plantes déjà présentes sur les aires de repos et de services. - Éviter de laisser le sol à nu dans les terrains envahis par la plante, semer des espèces indigènes couvrantes adaptées au milieu. - Ne pas composter la plante, éliminer les déchets végétaux par incinération et ne pas laisser les débris en l’état afin d’éviter la reproduction végétative à partir de fragments de racines. - Surveiller les lieux d’apparition potentiels et arracher/couper tout nouvel individu. - Les aires traitées doivent être revérifiées plusieurs fois par an afin d'éviter les rejets racinaires. Moyens de lutte efficaces : - Arrachage manuel des semis et plantules, de préférence après une période de pluie vers la fin du mois de juin. Bien prélever la plupart du système racinaire pour éviter la repousse. - Coupes répétées et fauchage pour les jeunes plants au début de l’été (juin). Ces coupes doivent être répétées pendant plusieurs années afin d’épuiser les réserves de la plante ainsi que la banque de semence. 4 - Cerclage (ou annelage) du tronc pour les adultes : Entailler et un écorcer l'arbre jusqu’au cambium, sur 3 à 5 cm de large, sur les 9/10ème de la circonférence de l’arbre. Cette méthode ne permet plus à la sève de circuler dans l’arbre, ce qui provoque son dessèchement en 1 ou 2 ans. Cette méthode est à réaliser à la fin du printemps.. Attention aux chutes possibles des arbres après l’opération. Après le cerclage des arbres adultes, couper ou faucher les nombreux rejets. Les traitements mécaniques ont des limites à cause des nombreux rejets racinaires. Néanmoins, pour limiter l'expansion de l'espèce, la technique d'arrachage manuel des semis et plantules est efficace. - Traitement chimique : Attention, l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage. Ces méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement. Après la technique de cerclage sur les arbres âgés, l''herbicide est appliqué sur la souche des arbres ayant été abattu . Il est indispensable d’agir à la base du tronc, dans la région du collet qui possède un grand pouvoir organogène. Dans les 5 à 15 minutes suivant l’abattage de l’arbre (pour éviter la cicatrisation), un mélange herbicide/huile est appliqué sur toute la surface de la souche. L’application doit se faire au pinceau et de manière très minutieuse afin d’éviter la dérive du produit. Cette méthode assure une distribution directe du produit dans les racines. Il est indispensable de semer des espèces indigènes couvrantes après intervention (Office National des Forêts, 2007). Moyens de lutte inefficaces ou inappropriés : - Les traitements chimiques sont inappropriés dans des sites naturels protégés ou près des cours d'eau. Bibliographie - Almeida M.T.et al (1994). The weathering ability of higher plants. The case of Ailanthus altissima (Miller) Swingle. International Biodeterioration and Biodegradation 33: 333343. In: Kowarik I. & Saumel I. (2007). Biological flora of Central Europe: Ailanthus altissima (Mill.) Swingle. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics 8: 207237. - Ballero M et al. (2003). Allergy to Ailanthus altissima (tree of heaven) pollen. Allergy 58: 532533. In: Kowarik I. & Saumel I. (2007). Biological flora of - --Central Europe: Ailanthus altissima (Mill.) Swingle. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics 8: 207237. - Bio Intelligence service (2010). Les espèces exotiques envahissantes en France. Fiche 1 Ailante glanduleux ou Faux-vernis du Japon Ailanthus altissima. 5 pp. - Conservatoire Botanique National Alpin – Huc S. (2011). Fiche espèces invasives, Ailante, faux verni du Japon. - Département de la sécurité et de l'environnement, Service des forêts, de la faune et de la nature – Conservation de la nature (2007). Information à l'attention des communes et services 5 du canton de Vaud. Plantes exotiques envahissantes – Recommandations et techniques de lutte. Ailante (Ailanthus altissima).. 2 pp. - Derrick E.K. et al (1994). Contact reaction to the tree of heaven. Contact Dermatitis 30: 178 In: Kowarik I. & Saumel I. (2007). Biological flora of Central Europe: Ailanthus altissima (Mill.) Swingle. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics 8: 207237. - Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux (2010). Fiche espèce Ailanthus altissima (Mill.) Swingle. - Heisey R.M. (1990). Allelopathic and herbicidal effects of extracts from tree of heaven (Ailanthus altissima). American Journal of Botany 77: 662670. In: Vilà M. et al. (2006). Local and regional assessments of the impacts of plant invaders on vegetation structure and soil properties of Mediterranean islands. Journal of Biogeography 33: 853861. - Meloche C.et al (2006). Managing TreeofHeaven (Ailanthus altissima) in Parks and Protected Areas: A Case Study of Rondeau Provincial Park (Ontario, Canada). Environmental Management 37: 764772. - Office National des Forêts, Agence Départementale des Hautes-Alpes (2007). Site Natura 2000 FR9301518. Gorges de la Méouge. Document d'objectifs. 138 pp. - Vilà M., Tessier M., Suehs C.M., Brundu G., Carta L., Galanidis A., Lambdon P., Manca M., Médail F., Moragues E.,Traveset A., Troumbis A.Y., Hulme P.E. (2006). Local and regional assessments of the impacts of plant invaders on vegetation structure and soil properties of Mediterranean islands. Journal of Biogeography 33: 853861. Auteur : A. Pichet, E. Terrin Date de réalisation : août 2011 6