...
A. P. M. E. P.
CAPES épreuve 1 session 2014
Problème 1 : sommes de Riemann
Dans ce problème, on suppose introduite à l’aide des fonctions en escalier la notion
d’intégrale au sens de Riemann d’une fonction.
Partie A : convergence des sommes de Riemann
Soient aet bdeux réels tels que a<bet fune fonction continue sur [a;b].
Pour tout nN, pour tout kJ0 ; nK, on pose : xk=a+kba
net on considère les
sommes de Riemann :
Sn(f)=1
n
n1
X
k=0
f(xk)et Rn(f)=1
n
n
X
k=1
f(xk)
Dans un premier temps, on se propose de démontrer que les suites ¡Sn(f)¢nNet
¡Rn(f)¢nNsont convergentes et de même limite 1
baZb
af(t)dt.
Dans un deuxième temps, on cherche à obtenir une majoration de
¯¯¯¯Zb
af(t)dt(ba)Sn(f)¯¯¯¯
, pour tout nN.
1. Démontrer que :
ǫ>0,η>0, (x,y)[a,b]2,|xy|6η⇒ |f(x)f(y)|6ǫ
ba.
2. Soit ǫun réel strictement positif.
a. Démontrer qu’il existe NNtel que :
n>N,kJ0, n1K,t[xk;xk+1], ¯¯f(t)f(xk)¯¯6ǫ
ba.
b. En déduire que :
n>N,kJ0, n1K,¯¯¯¯Zxk+1
xk¡f(t)f(xk)¢dt¯¯¯¯
6ǫ
n,
puis que :
n>N,¯¯¯¯Zb
af(t)dt(ba)Sn(f)¯¯¯¯
6ǫ.
3. En déduire que ¡Sn(f)¢nN, puis ¡Rn(f)¢nN, convergent vers 1
baZb
af(t)dt.
4. Application
Soit (un)nNla suite définie par : nN,un=
2n
X
j=n+1
1
j.
Démontrer que la suite (un)nNconverge vers ln2.
5. Dans cette question, on suppose que la fonction fest de classe C1sur [a;b].
a. Démontrer qu’il existe un réel Mtel que : t[a;b],¯¯f(t)¯¯6M.
b. En déduire que :
nN,kJ0,n1K,t[xk;xk+1],¯¯f(t)f(xk)¯¯6M(txk).
A. P. M. E. P.
c. Démontrer que :
nN,kJ0,n1K,¯¯¯¯Zxk+1
xk¡f(t)f(xk)¢dt¯¯¯¯
6M(ba)2
2n2
puis que :
nN,¯¯¯¯Zb
af(t)dt(ba)Sn(f)¯¯¯¯
6M(ba)2
2n.
6. Application : calcul d’une valeur approchée de Z1
0ex2dx par la méthode des
rectangles.
Soit fla fonction définie par : xR,f(x)=ex2.
a. Déterminer un réel Mtel que x[0 ; 1], ¯¯f(x)¯¯6M.
b. Soit ǫR+. En utilisant les résultats obtenus dans la question 5, écrire
un algorithme qui calcule une valeur approchée à ǫprès de Z1
0ex2dx.
Donner une valeur approchée à 103près de Z1
0ex2dx.
Partie B : application à l’étude de suites
Soit fune fonction définie sur ]0 ; 1], continue et décroissante sur ]0 ; 1].
On considère la suite (rn)nNdéfinie par :
nN,rn=1
n
n
X
k=1
fµk
n
et la fonction Idéfinie sur ]0 ; 1] par : x]0 ; 1], I(x)=Z1
xf(t)dt.
1. Démontrer que pour tout entier n>2 et pour tout kJ1, n1K, on a :
1
nfµk+1
n6Zk+1
n
k
n
f(t)dt6fµk
n
2. En additionnant les inégalités précédentes, démontrer que pour tout entier
n>2, on a :
Iµ1
n+1
nf(1) 6rn6Iµ1
n+1
nfµk
n.
3. On suppose, de plus, que lim
x0I(x)=(R) et lim
x0x f (x)=0.
Démontrer que la suite (rn)nNconverge et préciser sa limite.
4. Dans cette question, on pose f(x)=x21
41
2lnx, pour tout réel x]0 ; 1].
a. Démontrer que pour tout nN,rn=(n+1)(2n+1)
24n21
41
2nlnµn!
nn.
On rappelle que la somme des carrés des n premiers entiers naturels est
égale à n(n+1)(2n+1)
6.
b. En utilisant les questions précédentes, démontrer que la suite Ã(n!) 1
n
n!nN
converge et déterminer sa limite.
On rappelle que la fonction x 7−xlnxxest une primitive de la fonction
ln sur R+.
CAPES externe 2014 22013
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Partie C : une suite d’intégrales
1. Démontrer que pour tout nNet tout kJ0, n1K, on a :
Z(k+1)π
n
kπ
n
|sin(nx)|dx=2
n.
2. Soit fune fonction continue et croissante sur [0 ; π].
a. Démontrer que pour tout nNet tout kJ0, n1K, on a :
2
nfµkπ
n6Z(k+1)π
n
kπ
n
f(x)|sin(nx)|dx62
nfµ(k+1)π
n.
b. En déduire un encadrement de Zπ
0f(x)|sin(nx)|dx.
c. Déterminer lim
n→+∞ Zπ
0f(x)|sin(nx)|dx.
d. Obtiendrait-on le même résultat pour une fonction fcontinue et décrois-
sante sur [0 ; π] ?
Partie D : une application aux probabilités
1. Pour tout couple d’entiers naturels (k,m), on pose Ik,m=Z1
0xk(1x)mdx.
a. Démontrer que : kN,mN,Ik,m=k
m+1Ik1,m+1.
b. Pour tout couple d’entiers naturels (k,m), déterminer I0, k+met en dé-
duire une expression de Ik,men fonction des entiers ket m.
2. Soient nN,p[0 ; 1].
Une urne contient des boules rouges et des boules blanches. La proportion
de boules rouges dans cette urne est p. On réalise dans cette urne ntirages
indépendants d’une boule avec remise. On note Xla variable aléatoire égale
au nombre de boules rouges obtenues.
Déterminer la loi de probabilité de X, puis donner l’espérance de X.
3. Soient nNet NN.
On dispose de Nurnes U1,...,UNcontenant des boules rouges et des boules
blanches et telles que, pour tout jJ1,NK, la proportion de boules rouges
dans Ujest j
N.
On choisit une urne au hasard et on effectue dans cette urne ntirages indé-
pendants d’une boule avec remise. On note XNla variable aléatoire égale au
nombre de boules rouges obtenues.
a. Pour tout entier naturel k, on note pN(k) la probabilité que XNprenne la
valeur k.
Démontrer que : pN(k)=1
N
N
X
j=1Ãn
kj
N!kµ1j
Nnk
.
b. Calculer l’espérance de XN. Quelle est la limite de cette espérance quand
Ntend vers +∞ ?
c. En utilisant le résultat obtenu dans la première question, déterminer
lim
N→+∞ pN(k).
Que peut-on en déduire pour la suite de variables aléatoires (XN)NN?
CAPES externe 2014 32013
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Problème 2 : fonction exponentielle, évolution d’une population
On établit dans la partie A l’existence d’une unique solution de l’équation différen-
tielle y=yrifiant y(0) =1 et on étudie dans la partie B un exemple d’équation
différentielle.
Dans la partie A, les fonctions exponentielles et les fonctions logarithmes sont sup-
posées ne pas être connues.
Partie A : la fonction exponentielle
On s’intéresse dans cette partie à l’équation différentielle (E) : y=y, avec la condi-
tion y(0) =1.
1. Dans cette question, on suppose qu’il existe une fonction fdérivable, solu-
tion de (E) sur Rtelle que f(0) =1.
a. Démontrer que : xR,f(x)×f(x)=1.
b. En déduire que fne s’annule pas sur R.
c. Démontrer que si gest une fonction dérivable solution de (E) sur Rtelle
que g(0) =1, alors g=f.
On pourra considérer la fonction ϕdéfinie sur Rpar ϕ(x)=g(x)
f(x).
d. Démontrer que : (a,b)R2,f(a+b)=f(a)×f(b).
On pourra fixer un réel aet considérer la fonction ψdéfinie sur Rpar
ψ(x)=f(a+x)
f(a).
e. Déduire des résultats précédents que fest strictement positive sur R.
2. On va dans cette question établir l’existence d’une fonction fdéfinie et déri-
vable sur R, solution de (E) telle que f(0) =1.
Soit xR. On pose, pour tout entier n> |x|:
un(x)=³1+x
n´net vn(x)=1
un(x).
On va montrer que les suites (un(x))n>|x|et (vn(x))n>|x|sont adjacentes.
a. Justifier que les suites (un(x))et (vn(x))sont bien définies pour n> |x|.
b. Établir par récurrence l’inégalité de Bernoulli :
a]1 ; +∞[, nN, (1+a)n>1+na.
c. Soit nun entier tel que n> |x|.
i. Démontrer que : un+1(x)=un(x)׳1+x
n´×µ1+x
n+1
1+x
nn+1
.
ii. En utilisant l’inégalité de Bernoulli, démontrer que :
µ1+x
n+1
1+x
nn+1
>1
1+x
n
.
iii. En déduire que la suite (un(x))est croissante.
d. Démontrer que la suite (vn(x))est décroissante.
e. Soit nun entier tel que n> |x|.
i. Démontrer que : vn(x)un(x)=vn(x)³1³1x2
n2´n´.
ii. En déduire que : vn(x)un(x)>0.
CAPES externe 2014 42013
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iii. En utilisant l’inégalité de Bernoulli, démontrer que :
vn(x)un(x)6vn(x)×x2
n.
f. Déterminer, en utilisant les résultats des questions précédentes, la limite
de la suite (vn(x)un(x))n>|x|. Conclure.
g. On désigne par fla fonction qui à tout réel xassocie f(x), limite com-
mune des suites (un(x))et (vn(x)). On va démontrer que la fonction fest
solution de l’équation différentielle (E) et vérifie f(0) =1.
i. Démontrer que : f(0) =1.
Dans les deux questions suivantes, on considère un réel x0.
ii. On admet que : (a,k)R2,f(a+k)f(a)>k f (a).
En utilisant cette relation, établir que :
h]1 ; 1[, h f (x0)6f(x0+h)f(x0)6h
1hf(x0).
iii. En déduire que fest dérivable en x0de dérivée f(x0). Conclure.
Partie B : évolution d’une population
Pour étudier l’évolution d’une population de poissons au cours du temps, on utilise
le modèle suivant.
On admet que la fonction N, représentant le nombre de poissons en fonction du
temps t(exprimé en années) vérifie les conditions suivantes :
Nest solution de l’équation différentielle (E) :
y=r y ³1y
K´
ret Ksont des constantes réelles strictement positives ;
N(0) =N0, avec 0 <N0<K;
Nest définie sur un intervalle ouvert Icontenant 0 ;
si gest une solution de (E) définie sur un intervalle Jcontenant 0 et vérifiant
g(0) =N0, alors Jest inclus dans I.
1. Quel théorème permet de garantir l’existence et l’unicité de la fonction N?
On admet que Icontient [0 ; +∞[, et que pour tout réel tI, 0 <N(t)<K.
2. Étude qualitative
a. Démontrer que Nest strictement croissante sur I.
b. En déduire que Nadmet une limite finie en +∞.
c. Démontrer que =K.On pourra raisonner par l’absurde.
3. Détermination d’une expression de N
On pose, pour tI,g(t)=1
N(t).
a. Démontrer que gest solution sur Ide l’équation différentielle ¡E¢:
y= −r y +r
K.
b. Résoudre l’équation différentielle ¡E¢, puis déterminer une expression de
Nsur I.
c. Retrouver la limite de Nen +∞.
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