NICOLE DUTIL LA JALOUSIE AMOUREUSE :COMPARAISON PEÉNOMÉNOLOGIQUE DES CONSTITUANTS DE BASE SELON LE TYPE DE SITUATION MENAÇANTE ET LE GEMLE Mémoire présenté a la Faculté des études supérieures de IYUniversitéLaval pour l'obtention du grade de maintreen psychologie (M.Ps.) École de psychologie FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNLVERSITÉLAVAL O Nicole Dut& 1998 Library I*I ofNational Canada Bbfiotheque nauonaie du Canada Acquisitions and Bibliographie Services Acquisitions et services bibliographiques 395 Wellington Street OttawaON KIAON4 395, rue Welringtm Ottawa ON K1A ON4 Canada Canada The author has granted a nonexclusive licence allowing the National Library of Canada to reproduce, ioan, disûiiute or sell copies of this thesis in microform, paper or electronic formats. L'auteur a accorde une licence non exclusive permettant à la Bibliothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la fome de microfiche/fih, de reproduction sur papier ou sur formai électronique. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substantid extracts fiom it may be printed or otherwise reproduced without the author's permission. L'auteur conserve la propriété du droit d'auteur qui protège cette thèse. Ni la thèse ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimes ou autrement reproduits sans son autorisation. Les recherches portant sur la jalousie ont principalement examiné i'innuence de certaines situationneiies sur l'intensité de jalousie ressentie, nous renseignant trés peu sur la nature exacte du phénomène étudié. Voulant pallier à cette lacune, ia présente recherche tente d'accéder a l'essence même de l'expérience de jalousie en I'examinant selon la perspective phénoménologique. L'objectif est d'examiner l'expérience de la jalousie telle qu'elle est vécue dans diverses situations caractéristiques et de déterminer si la structure et les constituants de base du phénomène varient en fonction du type d'interaction perçue entre le partenaire et la tierce personne. Les résultats font ressortir quatre catégories d'interaction menaçante et confirment I'objectif proposé en démontrant qu'a existe des différences entre les catégories identifiées au niveau des constituants de base du phénomène, celles-ci se situant au niveau de la structure essentiele, des réactions émotives et comportementales et des facteurs déclencheurs. TABLE DES MATIÈRES RÉsuMÉ TABLE DES MA'MÈREs INTRODUCTIONGENÉRALE CHAPITRE 1 CONTEXTE THÉORIQUE 1.1 Définitions 1.1.1 Le concept de jalousie 1.1.2Distinctions entre jalousie, envie, zèle et rivalité 1.1.3 Types de jalousie 1.1 -4 La jalousie amoufeuse 1.2 Perspectives théoriques et recherches empbiques 1.2.1 Perspective psychosociale 1.2.2 Perspective de la personnalité 1 -2.3 Perspective psychanalytique 1.Z.4Perspective développementale 1.2.5 Perspective phenornénologique 1-3 Synthèse critique 1.4 Énoncé de la problématique CHAPITRE 2 MÉTHODOLUGIE 2.1 Sujets 2.2 Mesure de la jalousie amoureuse 2.3 Procédure 2.4 Évaluation de I'interaction perçue 2.5 Entraînement des juges 2.6 Analyse des données CHAPITRE 3 RÉSULTATS 3.1 Catégories d'interaction menaçante perçue 3.2 Descriptionsdes structures générales selon les catégories identifiées 3.3 Comparaison entre les sujets masculins et fQninins CHAPITRE 4 DISCUSSION CONCLUSION GÉNERALE REFÉRMcEs ANNEXE A ANNEXE B INTRODUCTION GÉNÉRALE Considérée comme universelle7la jalousie peut effectivement être ressentie dans dEérents contextes, par une variété d'individus, hommes et femmes, provenant de cultures distinctes et dont l'âge varie considérablement (Barrell & Richards, 1982). Elle constitue également un phénomène social important qui suscite, depuis de ~mbreusesannées, un intérêt tout aussi populaire que scientifique. Par aiueurs, la jalousie représente un problème relativement sérietix à I'inténeur de nos sociétés contemporaines actuelles. En effet, eiie niit l'objet de divers conflits interpersomeis entre fières et soeurs d'une même f d e , entre conf?ères et consoeurs de classe, entre coIlègues de travail ainsi qu'entre partenaire d'une relation amoureuse. A cet effet, la jalousie amoureuse, c'est-à-dire celle vécue dans un contexte de relation amoureuse, représente le type le plus ùnportant de jalousie en ce sens que le partenaire amoureux constitue un bien envisagé comme irremplaçable. A titre d'exemple, l'appréhension de la perte de son partenaire à une rivale comporte plus de menace que la perte de l'attention de son patron. Cette forme de jalousie est aussi rapportée comme cause de multiples ruptures amoureuses et a même été identifiée comme responsable d'une importante quantité d'homicides non accidentels, mieux connus sous le terme de <mîmes passionnels» @dy, Wilson & Weghorst, 1982). ii faut cependant noter que la culture nord américaine qui valorise la fidélité et I'exclusivité t personne puisse vivre de la jalousie ii amoureuse rend presque inévitable le f ~ qu'une i'idée qu'une tierce personne puisse lui «volen) son partenaire tant valorisé (Auger, 1987). Malgré le fait que bien des gens soient appelés a vivre de la jalousie au cours de leur vie, ce phénomène demeure tout de même relativement inacceptable socialement et inavoué. De façon plus spécinque, la jalousie a suscité l'intérêt de divers champs d'études dont i'anthrop~logie~la philosophie, la sociologie et la psychologie. Ce sont cependant les recherches en psychologie qui ont p e d s une compréhension beaucoup plus éclairée de ce phénomène puisqu'elles se sont attardées à explorer les différents déterminants responsables de la réaction de jalousie, les autres domaines d'étude s'étant limités à proposer diverses conceptualisations n'ayant fait l'objet que de considérations théoriques. Par contre, la majorité des chercheurs en psychologie se sont intéressés à associer les déterminants identifiés à l'intensité de jalousie ressentie dans diverses situations triadiques et très peu d'entre eux ont étudier l'expérience de la jalousie proprement dite. La présente étude s'est donc donnée pour objectif d'examiner la Bçon dom la jalousie est expérimentée dans certaines situations caractéristiques pouvant potentiellement susciter de la jalousie. CHAPITRE 1 CONTEXTE TEIÉoRIoUE Malgré le nombre respectable de recherches effectuées sur la jalousie depuis les quinze dernières années, il subsiste encore amplement d'incertitude quant à la nature exacte de ce phénomène. Les nombreuses définitions proposées dans la littérature scientifique sont parfois fort distinctes et diverses conceptualisations du phénomène sont égaiement avancées. En outre, la jalousie est fréquemment confondue à d'autres concepts tels le zèle, l'envie et la rivalité et ce, non seulement dans le language courant mais dans ce& écrits théoriques et empiriques. Plusieurs Sipes de jalousie peuvent être distingués, tels la jalousie en situation famninle, en relation d'amitié et en relation amoureuse. Le présent travail s'intéressera spécifiquement à la jalousie ressentie dans un contexte de relation amoureuse. 1.1 Définitions de la ialousie fl importe de débuter en présentant le phénomène de la jalousie sous sa forme générale en y exposant sa nature et ses particdarités de -ère a établir les distinctions nécessaires entre la jalousie et certains autres phénomènes qui s'y apparentent, ainsi qu'entre les divers types de jalousie pour enfin aborder la jalousie amoureuse de façon spécifique. 1.1.1 Le concept de ialousie Les définitions de la jalousie sont aussi nombreuses qu'il y a d'auteurs qui se sont intéressés à ce phénomène (Clanton & Smith, 1977). Cependant, la définition la plus fréquemment utilisée dans la litterature à l'intérieur de ce domaine est celle de Clanton (1981) qui caractérise la jalousie comme une réaction de protection face à la perception d'une menace à l'endroit d'une relation privilégiée. Bien que cette réaction de jalousie est considérée par plusieurs comme étant constituée d'un amalgame d'émotions (Hupka, 1984), il semble subsister une certaine connision au niveau de l'identification des émotions cpi la constituent. En effet, elle est associée à des sentiments d'impuissance, de colère, de peur, de douleur et de détresse (Auger, 1987)' par de I'apprehension, de l'anxiété, de la suspicion et de la méfiance (Spielman, 1971),par de la peur et de la colère (Plutchilg 1980) et aussi par de l'agressivité, de la dépression et de l'envie (l?odolsky71961). Ces quelques exemples illustrent l'absence de consensus quant aux émotions qui composent la jalousie (Hupka, 1981; 1984) rendant ainsi difficile une définition précise de ce phénomène. À ce titre, ü st préférable de considérer la jalousie comme une expérience vécue et exprimée de différentes fkçons, laquelle varie consiâerablernet d'une personne à une autre (Bringie7 1981; Buunk & Hupka, 1987). Hupka (1981) apporte une pnkision importante B cet égard a savoir que, par exemple, I'arpression de la colére ne constitue pas en soi une réaction de jalousie mais founit plutôt une description de l'état émotif en situation de jalousie. C'est donc le contexte social qui permet de conclure que la colère représente une réaction de jalousie. Daas ce sens, les émotions primaires teiies la cdére et la peur en sont pas des constituants de la jalousie mais servent plutôt à décrire l'état émotif correspondant. Pour sa part, la jalousie sert davantage à expliquer la raison pour laquelle de tels sentiments sont ressentis Wupka, 1984). Par conséquent, la jalousie est mieux définie en terme de situation qui entraîne une réaction émotive pouvant être composée de diverses émotions plutôt qu'en teme d'émotion spécifique (Buunk & Hupka, 1987; Hupka, 1981). La jalousie fait ainsi réfkence à une situation triadique constituée d'un individu, d'une propriété et d'une tierce personne, et à l'intérieur de laquelle cette propriété est menacée d'être par cette intruse (Auger, 1987). La réaction de jalousie correspond donc à la peur de perdre cette propriété tant valorisée (Foster, 1972) et constitue une réaction de protection envers cette dernière (Pines & Aronson, 1983). 1.1.2 Distinction entre ialousie. envie zèle et rivalité La jalousie est définie comme un phénomène relativement complexe dont la structure triadique se confond facilement à d'autres phénomènes. La principale distinction qu'il importe de présenter est celie entre la jalousie et L'envie. Cette distinction s'avère essentielie puisque l'utilisation interchangée de ces deux concepts entriilne une importante confusion Alors que la jalousie est déhie comme la peur de perdre quelque chose que l'on possède déjà, I'envie représente le désir de s'approprier quelque chose qu'une autre personne possède (Foster, 1972). Dans cette même veine, Pines et Arown (1983) indiquent que dans la jalousie7 la personne protège ce qui lui appartient alors que dans l'envie, la personne veut quelque chose pu'eUe n'a pas et que possède déjà un autre individu. Teilenbach (1974) ajoute que la jalousie signifie davantage «vouloir présmen) et l'envie, quant à elle, correspond a «vouloir obtemn>. Bien que la manifestation de ces deux phénomènes nécessite un contexte interpersomel, la jalousie se vit ordinairement dans un contexte relatiomel triadique (ia personne jalouse, sa propriété et la rivale) alors que l'envie survient dans un contexte dyadique (la personne envieuse et la personne enviée) pitelman, 1981; Kristjen, 1982; Pines & Aronson, 1983). Malgré le f&it que la jalousie et l'envie impliquent souvent des dmotions sVNlaires, ces deux concepts demeurent donc phénoménologiquement distincts (Titelman, 1981). Cette distinction évidente n'exclut cependant pas la possiiilité d'expérimenter les deux phénomènes simultanément. Par exemple, une personne peut être jalouse en raison du fait que son conjoint semble démontrer de l'intérêt à une autre femme et peut également être envieuse de l'apparence physique de cette dernière. Une seconde distinction à établir est celie entre la jalousie et le zèle. Bien que ces deux concepts proviennent de la même étymologie, les définitions conceptuelles proposées comportent une importante distinction. Le zèle représente ainsi le dévouement ardent à valoriser une personne ou un objet alors que la jalousie implique davantage de la suspicion et du doute face à la perte possible de cette personne ou de cet objet tant valorisé (Bryson, 1977, dans Salovey & Rodin, 1986). Mead (1977, dans Clanton & Smith, 1977) précise également que le zèle consiste en un intérêt marqué à atteindre ou à préserver un bien don que la jalousie représente la défense craintive et agressive de ce bien face à l'appréhension de la perte de ce dernier. À cet &et, le zèle correspond davantage à une attitude positive de valorisation dors que la jalousie constitue une position négative de suspicion, de peur et de défense agressive. Dans un troisième temps, ii apparaît nécessaire de distinguer la jalousie de la rivalité, non pas parce que ces deux concepts sont généralement confondus au niveau de la Littérature mais parce que la rivalité est un phénomène dont la structure triadique s'apparente à celie de la jalousie (Auger, 1987). Or, tel que mentionné précédemment, la jalousie fait référence a la peur de perdre quelque chose que possède l'individu. Par contre, dans la rivalité, les deux partis ne sont pas en possession de ce qui est ddsiré et investissent mutuellement dans le but de se l'approprier (Auger, 1987; Ramrq 1979). Ces quatre concepts brièvement définis se distinguent donc fondamentdement les uns des autres. En somme, alors que la jalousie repose sur la menace et la peur de perdre un bienprécieusement gardé, le zèle se manifeste par une valorisation excessive d'un bien, l'envie par du mépris à voir quelqu'un posséder un bien désiré et dont il est impossible d'envisager la possession et la rivalité par le défi d'obtenir un bien désiré par les deux partis. Sans vouloir être exhaustives, ces distinctions permettent une meiiieure différentiation du phénomène à l'étude. Il existe, par ailleurs, différents types de jalousie dont il importe d'établir la distinction de façon à mieux définir la jalousie amoureuse. 1.1.3 Tvpes de jalousie Différents types de jalousie peuvent être distingués par le degré de sévérité de jalousie ressentie aian que par le contexte dans lequel elle se marilfeste. Dans un premier temps, le degré de sévérité est habituellement évalué en fonction de la normalité ou la pathologie de la réaction de jalousie vécue. A cet effet, la jalousie a été longtemps considérée comme foncièrement pathologique (Freud, 1922). Cependant, actuellement la rnajonté des auteurs admettent l'existence non seulement de la jalousie pathologique mais de la jalousie normale (Pestrak, Martin & Marîin, 1986). La jalousie pathologique est gaiéralement définie comme étant excessive et irrationnelle (Seeman, 1979). Excessive en ce sens que les réactions sont incongruentes et disproportiomtkspar rapport à l'élément précipitant (TiggeIar, 1956, dans Reed, 1988) et inatiomelle par le fat que la réaiité est perçue de façon inexacte (Pestrak, Martin & Martin, 1986). En outre, deux niveaux différents de jalousie pathologique peuvent être distingués: la jalousie névrotique a la jalousie psychotique. La jalousie névrotique est caractérisée par des préoccupations obsessionneUes habituellement reliées à l'infidélité soupçonnée du partenaire (Daly, Wdson & Weghorst, 1982). Elle est également souvent associée à la névrose obsessive-compulsive (Cobbs & Marks' 1979). La jdousie psychotique, quant à elle, représente un degré beaucoup plus sévère de jalousie. Eue est composée d'hailucinations d'infidélité, c'est-&-dire, des convictions fermes qu'en l'absence de son partenaire, celui-ci entretient une relation à caractére sexuel avec une tierce personne. Cette forme de jdousie est uniquement obsewde chez des gens soufhnt de paranoïa et de schizophrénie (Kala & Kala, 1981). Par ailleurs, la jalousie dite normale est généralement suscitée par des événements extérieurs et basée sur des faits réels et évidents (Jacobsen, 1921, dans Red, 1988). De plus, ia jalousie est considérée comme n o d e lorsqu7iI existe une certaine proportionnalité et de la congruence entre l'événement précipitant et l'intensité de la réaction émotive (Tiggelar, 1956,dans Reed, 1988). Cette brève distinction décrit les pôles extrêmes de la réaction de jalousie. Cependant, il apparaît plus exacte de décrire cette réaction sur un continuum, dant d'un degré normal à un degré pathologique de jalousie. Ceci dit, même la jalousie considérée comme n o d e peut être, jusqu'à un certain point, relativement sévère dépendamment du seuil de tolérance de l'individu. Ii faut préciser ici que, dans le présent travaü, il n'est question que de la jalousie nonnale. Dans un deuxième temps, la jalousie se distingue égaiement par le contexte dans lequel eile apparant- Ainsi, elle peut être ressentie dans diverses ;ituations triadiques qui se différencient au niveau de la nature de la propriété à protéger. Par exemple, un enfant peut ressentir de la jalouise lorsqu'il sent que sa position privilégiée de récepteur exclusif de l'amour rnatemel est menacée par l'arrivée d'un nouveau-né. Une adolescente peut également être appelée à vivre de la jalousie lorsque le lien d'amitié très exclusif qu'elle entretient avec sa meilleure amie est menacé en raison du fait que cette dernière passe la majeure partie de son temps avec une nouvelle copine. Un employé peut aussi ressentir de la jalousie en voyant un conftère recevoir un traitement de faveur de la part du patron, traitement qui lui est habituellement dédié. Aussi, un partehaire amoureux peut être jaloux à l'idée que sa paxtenaire passe beaucoup de temps à l'extérieur du travail avec un nouveau collègue. Ces quelques exemples représentent tous des situations de jalousie dans lesquelles une personne réagit à une menace qui représente la perte possible de ce qu'elle considère lui appartenir tel l'amour exclusif d'une mère, l'amitié privilégiée d'une amie, l'attention d'un patron ou la relation amoureuse (Clanton, 1981; Clanton & Smith, 1977). Ce qui les distingue c'est donc le contexte social dans lequel la jalousie est vécue. À cet effet, la jalousie amoureuse se distingue par son contexte de relation amoureuse (Auger, 1987; Pines & Aronson, 1983). 1.1 -4 La jalousie amoureuse La jalousie amoureuse est définie de façon générale comme une réaction émotive à une situation triadique dans laquelle une personne perçoit une interaction entre son partenaire et une tierce personne, interaction qui est évaluée comme une menace pour la survie de la relation amoureuse ou pour la pr6servation de certaines quaiités qui lui sont inhérentes (Auger, 1987). Cette interaction perçue peut être réelle, potentieUe ou imaginée et elle peut également être d'ordre sexuel (attrait, flirt) ou non sexuel (amitié, camaraderie) (Auger, 1987). Ii existe, par ailleurs, des définitions plus spécifiques de la jalousie amoureuse telles un état émotif engendré par une attirance réelle ou imaginée entre le partenaire et la tierce personne (Buunk, 1984), une réponse aversive suscitée par une attirance sexuelle entre ces derniers (Buunk & Hupka, 1987)' un système de pensées, de sentiments et de comportements g&&6 par I'attirance romantique entre la personne aimée et la rivale (White, 1981d), et une réponse négative face à la perte réelle ou potentielle du partenaire (Hupka, 198 1; Stewart & Beatty, 1985) ou fice a la perte de l'amour de celuici (Mathes & Severa, 1981). Ces différentes définitions se distinguent principalement au niveau de I'identification de la menace perçue et ces variations sont habitueîiement fonction des objectifs de recherche proposés par les auteurs. Dans la jalousie amoureuse, la propriété à protéger est donc une relation amoureuse et la menace est associée a la perception d'une interaction entre la personne aimée et la nvaie. Cependant, toute situation triadique ne constitue pas d'emblée une menace pour la relation amoureuse et la réaction de jaiousie n'est pas déterminée par la simple existence d'une teiie siîuation. La jaiousie survient lorsque l'interprétation de cene interaction menace la suMe de la relation amoureuse ou certains droits et privilèges procurés par cette relation (Auger, 1987). Par ailleurs, il faut ajouter que l'existence de la jalousie semble principalement déterminée par le sentiment d'incertitude; ainsi, lorsque la perte du partenaire devient réelle, c'est-à-dire que celui-ci quitte la relation de façon définitive, la jaiousie s'éteint (Teilenbach, 1974). Ceci vient appuyer la proposition voulant que la jalousie amoureuse ait davantage une fonction d'alerte (Clanton & Smith, 1977). 1.2 Permectives théoripues et recherches ernpiriaues Divers champs de recherche en psychologie se sont intéressés à la jalousie amoureuse, ce qui peut expliquer la raison pour laquelle il existe plusieurs conceptualisations différentes relatives au processus de jaiousie. Les deux principaux domaines qui ont porté une attention considérable au phénomène de la jalousie amoureuse sont la psychologie sociale et la psychologie de la personnalité. La perspective sociale s'est plutôt intéressée au type de situation qui suscite la réackm de jaiousie alors que la perspective de la personnalité a donnd lieu à plusieurs études évaluant les traits de personnalité qui y sont associes. D'un autre côte, la psychologie analytique ainsi que la psychologie développementale ont proposé quelques conceptualisations de la jalousie amoureuse, cependant, les études empiriques rigoureuses y sont quasi inexistantes. Par ailleurs, en ce qui a trait a l'expérience de la jalousie proprement dite, c'est-à-dire l'organisation des réactions soit cognitives, émotives ou comportementales vécues en situation de jalousie ainsi que l'élaboration de sa structure spécifique, il existe très peu d'&des qui s'y sont intéressées. Dans la perspective de la psychologie sociale, la jalousie amoureuse est conceptualisée en terme de situation qui suscite une réaction émotive (Pines & Aronson, 1983). De plus, la jalousie y est expliquée par les facteurs environnementaux qui constituent la situation triadique responsable de la réaction jalouse. Cette situation triadique est donc décrite comme comportant une menace en raison de l'interaction perçue entre le partenaire et une rivale. Divenes composantes de cette situation triadique sont identifiées comme pouvant favoriser l'émergence de la réaction de jalousie. Parmi eux on note certaines composantes dyadiques (White, 1981a, 1981c, 1981d) et situationnelies (Mathes, Adams & Davies, 1985; Shettel-Neuber, Bryson & Young, 1978; White, 1981b) ainsi que l'influence de la culture (Buunk & Hupka, 1987; Hupka, 1981). Également, quelques différences relatÏves au genre sont constatées (Clanton & Smith, 1977; Francis, 1977; Shettel-Neuber, Bryson & Young, 1978). Par composantes interpersonnelies, les auteurs entendent certaines caractéristiques de la relation amoureuse ainsi que le type de relation qu'une personne entretient avec son partenaire. Ainsi, ü est proposé que la nature de la relation qu'une personne développe avec son partenaire fivorise l'émergence de la réaction de jalousie (White, 1980). White (198 la, 1981c, 1981d) s'est penché sur deux principales variables soient l'engagement relatif des deux partenaires dans la relation amoureuse et le sentiment d'être inadéquat en tant que partenaire. L'auteur a démontré qu'effectivement, le sentiment d'être inadéquat et le sentiment d'être plus engagé dans la relation corréle positivement avec la jalousie. Dans ce sens, plus la personne se sent inadéquat en tant que partenaire et phs elle a l'impression d'être davantage engagée dans la relation, pius elle est vulnérable à une situation triadique et plus eue est propice à ressentir de la jalousie. La dépendance envers la relation a également retenue l'attention de quelques auteurs (Buunk, 1982; White, 198la, 198Id). Buunk (1982) a démontré qu'ü &ste, pour les deux sexes, une corrélation positive entre la dépendance et la jalousie. De cette façon, les individus plus dépendants réagissent plus jalousement. Cependant, White (198 1d) n'a obtenu une corrélation positive que dans le cas des femmes. Le peu d'études et le manque de consensus à travers les résultats rendent difficile l'établissement du lien entre les variables de dépendance et de jalousie. Par ailleurs, la relation de la jalousie à la satisfaction maritale a aussi intéressé quelques auteurs (Brinde, Evenbeck & Schmeldel, 1977, dans Bringle et Wfiams, 1983; Hansen, 1983). Hansen (1983) souligne que, théoriquement, il existe deux hypothèses adm~ssibIes en ce qui a trait à cette relation. La première hypothése veut que plus la personne est satisfaite de son mariage, plus le mariage a de la valeur pour elle, plus elle veut le protéger contre une menace quelconque et par conséquent, plus elle est disposée à vivre de la jalousie. A l'inverse, la seconde hypothèse propose que plus la personne est satisfaite de son mariage, moins elle perçoit diverses situations comme étant menaçante pour la suMe de la relation et, par le Eiit même, moins elle est portée à être jalouse. Cependant, les deux recherches empiriques disponibles révèlent des résultats contradictoires. Hansen (1983) a découvert une relation positive entre la jalousie et la satisfiiction rnarÎtaleyrésultat qui vient appuyer la première hypothèse précédemment mentionnée. Contrairement à ce resultat, Bringie et al. (1977, dans Brinde Bi Williams, 1983) démontrent que la satisfaction maritale c o d e négativement avec la jalousie. Dans ce sens, plus la satisfaction maritale est élevée, moins la personne rapporte de jalousie, ce qui confinne la seconde hypothèse avancée. Cependant, dans cette demière étude, il est constaté que les auteurs ont utilisé une mesure servant a évahier la prédisposition à la jalousie en générai et non une mesure spécifique de la jalousie amoureuse, ce qui peut remettre en question la véracité de ce résultat (Hansen, 1983). En ce qui a trait aux composantes situationnelies, elles comprennent, d'une part, la nature de l'interaction entre le partenaire et la tierce personne ainn que le degré d'intimité qu'elle comporte et, d'autre part, certaines caractéristiques rattachées a la tierce personne. Tout d'abord, concernant la nature de l'interaction perçue, il est indiqué que lorsque celle-ci comporte une dimension sexuelle telle de l'attrait physique*de la séduction ou un contact sexuel, elle davantage de jalousie comparativement à une interaction où les comportements n'ont pas de composantes sexuelles (ex lYamitiéou la camaraderie) (Auger, 1987; B ~ g l e ,1981; &men, 1982, 1983, 1985q 1985b). est égaiement constaté que le fait que le partenaire s'engage dans une relation sexuelle avec une autre personne provoque plus de jaiousie que s i l'interaction se Limite à de l'attrait mers cette personne (Hansen, 1982,1985a, 198Sb). D'un autre côté, Mathes, Adams et Davies (1985) ont mesuré l'intensité de jalousie qui vient appuyer la première hypothèse précédemment mentionnée. Contrairement à ce résultat, B M @ ~et d. (1977 dans & Wiams, 1983) démontrent que la satihction mantale wrrèle négativement avec la jalousie. Dans ce sens, plus la satisfàction maritaie est élevée, moins la personne rapporte de jalousie, ce qui confirme la seconde hypothèse avancée. Cependant, dans cette dernière h d e , il est constaté que les auteurs ont utilisé une mesure servant à évduer la prédisposition à la jalousie en générai et non une mesure spécifique de la jalousie amoureuse, ce qui peut remettre en question la véracité de ce résultat OJaasen, 1983). Com~osantessituationnelies En ce qui a trait aux composantes situationnelles, elies comprennent, d'une part, la nature de l'interaction entre sodsa partenaire et la tierce personne ainsi que le degré d'intimité qu'elle comporte et, d'autre part, certaines caractéristiques rattachées à la tierce personne. Tout d'abord, concemant la nature de l'interaction perçue, il est indiqué que lorsque celie- ci comporte une dimension sexuelle tels de i'attrait physique, de la séduction ou un contact sexuel, elle suscite davantage de jalousie comparativement à une interaction où les comportements n'ont pas de composantes sexuelles (ex. l'amitié ou la camaraderie) (Auger, 1987; Bringle, 1981; Hansen, 1982, 1983, 1985a, 198Sb). ii est également constaté que le fait que leAa partenaire s'engage dans une relation sexuelle avec une autre personne provoque plus de jalousie que si l'interaction se limite a de l'attrait m e r s cette personne (Hansen, 1982, 1985a, 198Sb). D'un autre côté, Mathes, Adams et Davies (1985) ont mesuré l'intensité de jalousie ressentie face a l'anticipation de diverses raisons motivant le départ ddde la partenaire. Ils ont effectué une comparaison entre l'anticipation de la perte due au destin (ex. la mort ddde la partenaire), due au rejet (ex. l d a partenaire quitte la relation sans pour autant s'engager avec une autre personne) ou due a d e rivde (ex M a partenaire quitte la relation pour s'engager avec une autre personne). Us ont constaté, tel que préw, que la perte duide la parteuaire due à unle rivai/e provoque plus de jalousie que la perte due au destin ou au rejet. Pour sa part, White (198 1b) s'est intéressé à l'impact des différents motifs qui incitent le partenaire il s'engager dans une relation avec une autre personne. Selon i'auteur, la perception d'un tel motif ifluence la perception d'une menace, ce qui entraîne la réaction de jalousie. Les résultats démontrent qu'un motif semiel prédit le mieux la perception d'une menace et entraîne, par le fat même, plus de jalousie. Cela signifie que lorsqu'une personne croit que sodsa partenaire veut ftéquenter quelqu'un d'autre pour un motif sexuel comparativement à un motif non sexuel (ex. le désir de faire la connaissance de d'autres personnes), cette persome est plus propice à ressentir de la jalousie. La tierce personne comporte également certaines caractéristiques qui semblent avoir un effet sur l'intensité de jalousie ressentie. Ainsi, Shettel-Neuber, Bryson et Young (1978) ont évalué 17efEetde l'attirance physique de la rivale sur la jalousie. Ils constatent que plus cette rivale est attirante, plus la personne ressent de la jalousie. Également, cette tierce personne provoque plus de jalousie lorsqu'elle est préalablement source d'envie pour la personne jalouse (Pines & Aronson, 1983). Composantes culturelles A un autre niveau, la culture apparaît également avoir une influence sur la réaction de jalousie amoureuse, puisqu'il est constaté que les réactions face à une situation susceptible d'engendrer de la jalousie sont fort diffërentes d'une culture à l'autre. À cet effet, la culture est reconnue comme définissant les événements qui présentent davantage de menace pour la relation amoureuse et elle infiuence ainsi l'interprétation qu'un individu fait d'une situation triadique comme étant menaçante ou non pour la relation (Clanton, 1981 ; Hupka, 1981). De plus, la personne réagît à la situation de jdousie selon une gamme de réactions prescrites par la société (Hupka, 1981). Très peu de recherches empiriques portant sur le rôle de la culture ont été effectuées. En outre, une recherche réalisée dans différents pays ayant des cultures reIativement distinctes démontre qu'il existe effectivement des différences culturelies, principalement au niveau de i'intensité de jalousie ressentie ainsi qu'au niveau du type de comportements qui est perçu comme menaçant (8uunk & Hupka, 1987). Cependant, cette influence est limitée puisqu'ii est constaté que plusieurs comportements suscitent de la jalousie de façon relativement similaire à travers ces différents pays. Différences entre Ies hommes et les femmes Ii existe, par ailleurs, plusieurs différences entre les hommes et les femmes en ce qui a trait à la jalousie amoureuse. Ces distinctions se remarquent au niveau des réactions émotives et comportementales ainsi qu'au niveau des fkcteurs qui suscitent la jalousie. Predrement, en ce qui a trait aux réactions émotives, il est noté que les hommes ressentent, de façon générale, de l'agressivité et de la colère alors que les femmes réagissent avec des sentiments dépressifs ; de plus, les hommes sont relativement plus en colère avec eux-mêmes que les femmes. En outre, les hommes ont tendance à blâmer leur partenaire lorsqu'iis vivent de la jalousie aloa que les femmes ont plutôt l'habitude de se blâmer elles-mêmes (Shettel-Neuber et al., 1978). Pour ce qui est des réactions comportementales, les hommes réagissent à la jalousie avec des comportements qui sment à maintmir leur niveau d'estime de soi comme, par exemple, chercher une relation altemative et s'engager dans cette relation. A l'inverse, les femmes réagissent plutôt avec des comportements qui favorisent le maintien de la relation déjà en cours comme, par exemple, se f&e plus séduisante pour le partenaire afin que celui-ci regagne de l'intérêt envers elle. De plus les hommes adoptent davantage des comportements de fuite en consommant de I'alcool et font des menaces verbales à leur partenaîre tandis que les femmes sont plus disposées à pleurer, à réagir avec de l'indifférence et à s'auto-déprécier (Shettel-Neuber et al., 1978). Les hommes sont également plus disposés a nier leur jalousie dors que les femmes sont plus enciines à l'avouer (Clanton & Smith, 1977). Il existe également certaines différences au niveau des éléments qui suscitent la réaction de jalousie. Francis (1977) constate que, pour les hommes, la jalousie est majoritairement associée au fàit que l e h partenaire s'engage dans une relation sexuelle avec un autre homme a h s i qu'à la peur d'une comparaison éventuelle avec le rival. Pour les femmes, le Et que le partenaire consacre du temps à une autre femme, parle avec celîe-ci ou l'embrasse constituent les facteurs qui sont les plus associés à la jalousie. Clanton et Smith (1977) soulignent également que les hommes sont beaucoup plus préoccupés par l'acte sexuel proprement dit alors que les femmes sont plus dérangées par l'engagement émotifdu partenaire avec une autre femme. 1.2.2 Perspective de la ~ e r s o r d t é Dans cette perspective, kt jalousie est abordée du point de vue de la personnalité et eue y est considérée en tant que disposition (Bringle, 1981). Ii est proposé que certaines caractéristiques de la personnalité jouent un rôle dans l'évaluation de la situation triadique de jalousie. Dans ce sens, certains traits de personnalité prédisposent l'individu à réagir de façon jalouse lorsqu'il est placé dans une situation susceptiible de provoquer de la jalousie ( B ~ g k !& Wiiarns, 1979). Les chercheurs se sont donc intéressés à definir la personnalité de cette personne disposée à vivre de la jalousie et ce, en étudiant les liens entre divers traits de personnaiité et la jalousie. personnalité ont fat Plusieurs caractéristiques de la l'objet de recherches empiriques afin d'évaluer dans quelle mesure eues sont associées à la réaction jalouse. @M&, 198 1, 1983 ;Buunk, 1981, 1982 ;De Mojà, 1986 ; Lester, Deluca, Hellinghausen & Scniner, 1985 ; Stewart & Beatty, 1985 ; White, 1981% 1981b, 1981~). Tout d'abord, la variable d'estime de soi a été étudiée dans plusieurs recherches ; cependant, les remltats s'avèrent contradictoires. Théoriquement, ii est propose que les personnes démontrant un faNe estime de soi sont davantage prédisposées à vivre de la jalousie car elles sont typiquement insécures et dépendantes (Bringie & Wrlliams' 1979 ; Mathes & Severa, 1981 ; Stewart & Beatty, 1985 ; White' 1981a). En effet, plusieurs auteurs trouvent une corrélation significative entre la jalousie et l'estime de soi et ce. pour les deux sexes @ringle, 1981 ;Hasse, 1985 ; Jaremko & Lindsey, 1979 ; Reed, 1988 ; Stewart & Beatty, 1985). Quelques études ont cependant trowé une codation significative seulement chez les femmes ( B u e 1982 ;Ehsen, 1982a) ou à l'inverse, uniquement chez les hommes (White, 1981d). Par ailleurs, certaines recherches n'ont pu démontrer l'existence d'une corrdlation signilïcative entre la jalousie et l'estime de soi et ce, pour l'un ou l'autre sexe (Buunk, 1981 ; Hansen, 1982b ; White, 1981a, 1981~). White explive l'absence de corrélation significative par le f'ait que le lien entre ces d m variables est indirect, modéré par l'entremise d'une variable intermédiaire qui est le sentiment d'être inadéquat en tant que partenaire. Il faut égaiement noter que même si les corrélations s'avèrent significatives, eues sont parfois de fiiible envergure et ü devient difficile de tirer une conchision éclairée en ce qui concerne la relation entre l'estime de soi et la jalousie. Par ailleurs, les divergences qui sont constatées au niveau des rksultats peuvent être attniuables à la disparité des questionnaires servant à évaiuer la jalousie amoureuse. En effet, certains instruments mesurent différents m e s de jalousie à l'intérieur d'un même questionnaire en y intégrant également des items portant sur l'envie et la compétition (voir Bringle & Wfiams, 1979), d'autres utilisent une mesure globale de la jalousie amoureuse (voir White, 198 1d) alors que d'autres sont très spécifiques, comportant uniquement des items à composantes sexuelles explicites telie l'infidélité sexuelle. La comparaison des résultats observés à l'aide de ces divers questionnaires s'avère alors fort limitée. Une seconde variable qui a suscité l'attention de quelques chercheurs est le romantisme en amour. Les auteurs qui se sont intéressés à l'effet que peuvent avoir les attitudes romantiques sur la jalousie ont tous trouvé une relation significative entre ces deux composantes (De Moji, 1986 ;Hansen, 1982 ;Lester, Deluca, HeIlinghausen & Scriher, 1985). Ainsi., les personnes qui démontrent des attitudes romantiques en amour sont également celles qui ressentent plus de jalousie. Bien que peu d'études ont examiné l'impact des attitudes romantiques sur ce phénomène, on constate qu'il semble exister une relation positive entre ces deux variables. En troisième lieu, la relation entre l'anxiété et la jalousie a été évaluée par quelques auteurs ( B ~ g l e ,1981 ; Cummings, 1980 ;De Mojà, 1986 ;Jaremko & Lindsey, 1979 ; Lougeay, 1986; Reed, 1988). Les résultats démontrent de fàçon unanime que les personnes plus amrieuses ressentent plus Wement de la jalousie que les individus qui sont moins anxieux. Ces données permettent donc de conclure I'existence d'une corrélation positive entre l'anxiété et la jalousie. BringIe, Roach, Ander et Evenbeck (1977,dans Bringle, 198 1) ont également démontré que les personnes jalouses sont plus dogmatiques, s'auto-déprécient et présentent un lieu de contrôle plus externe. La jalousie s'est aussi avérée signrficativement reliée a une attitude défensive (Lougeay, 1986)' à la suspicion (Cummings, 1980), a l'envie, à la possessivité et à une plus grande réactivité émotive (Knstjen, 1982) ainsi qu'à la dépression (Jaremko & Lindsey, 1979 ;Reed, 1988). De plus, les personnes jalouses manifestent une personnalité généralement moins intégrée (Corzine, 1974). Bringle et Williams (1979)ont égaiement découvert qu'il existe une similarité entre les parents et les e n h t s quant à la prédisposition à ressentir de la jalousie. Bien qu'il soit proposé que ces différentes caractéristiques de personnarité prédisposent la personne à réagir jalousement, il demeure important de préciser que les résultats observés ne permettent d'inférer aucune causalité puisqu'ils ont f ~ l'objet t d'analyses corrélatiomeiIes. Ainsi les liens trouvés entre les différentes variables et la jalousie ne permettent pas d'admettre que les traits de personnalité sont responsables de la réaction de jalousie. La jalousie amoureuse est conceptualisée par la psychanalyse fieudieme comme un phénomène inévitable puisqu'il prend ses origines dans les premières étapes du développement psychosexuel de l'individu, soit au stade du complexe d'Oedipe (Freud, 1922, p. 223). Dans cette perspective, la jalousie vécue à l'âge adulte est une continuation du complexe d'Oedipe qui apparaît au cours des premières expériences familiales de I'enfànt . Freud (1922) a daboré un modèle explicatif de la jalousie, lequel propose la distinction entre trois types de jalousie v&ant selon le degré de sévérité. Le premier type de jalousie est identifié comme étant la jalousie normale ou compétitive. Il s'agit d'une jalousie inévitable qui origine du complexe d'Oedipe et qui correspond a la situation compétitive vécue dans IYenf8ncedont le but était de s'approprier l'amour de la mère de façon exclusive. Le second type est la jalousie projetée. Eue est issue du mécanisme de projection et reflète la projection de ses propres impulsions d'infidélité lesqueiles, une fois réprimées, sont projetées sur M a partenaire. Ainsi, la personne prête inconsciemment à son/sa partenaire des désirs d'infidélité alors qu'en réalité, il s'agit de ses propres désirs. Le dernier type fait référence à la jalousie psychotique. Eile comporte des hallucinations d'infidélité et constitue une forme de paranoïa. Selon Freud, ce type de jalousie est issu de tendances homosexuelles à l'endroit de la tierce personne et contre lesquelles se défend I'individu. La concepniaüsation psychanalytique a fait l'objet de certaines critiques importantes. Parmi elles, on note principalement la présupposition que toute forme de jalousie est, jusqu'à un certain degré, une sorte d'illusion et de fantaisie semant a l'expression déguisée de désirs et de peurs inconscients. A cet effet, ii est argumenté qu'une telle interprétation passe outre la considération de certains facteurs réels qui peuvent être responsables d'une réaction de jalousie. De plus, il est souligné que les Mientes explications relatives à la jaiousie ne peuvent être vérifiées puisqu'il s'agit de composantes inconscientes dont ü est impossiile de prouver la véracité (Downing, 1977, dans Clanton & Smith, 1977). Par ailleurs, les théories analytiques portant sur lajalousie n'ont Eiit l'objet que d'obsmations cliniques et d'éhides de cas (Ramm, 1979) et non de recherches empiriques rigoureuses, et leur validité suscite encore d'importantes controverses (Downing, 1977, dans Clamon & Smith, 1977). La théorie développementale s'apparente à la concephialisation psychanalytique en ce sens qu'eues ont toutes deux mis l'accent sur les conflits vécus durant l'&ce pour expiiquer la jalousie. Cependant, dors que la perspective psychanalytique aborde la jaiousie en termes de manifestation du complexe d'Oedipe vécu durant l'enfance7 la perspective développementale la concephialise en termes de revitalisation de la rivalité fiaternefle vécue en bas âge. Ainsi, selon cette perspective, la jalousie prend racine dans la rivalité fraternelle et le prof3 de réaction à la jalousie observé à l'âge adulte est détermine par les premières expériences de rivalité de l'enfant lorsqu'il entre en compétition avec ses fréres et soeurs pour l'amour exclusif de sa mère (Pines & Aronson, 1983). Cette théorie a cependant longtemps été véhiculée sans toutefois avoir été vérifiée par des recherches empiriques rigoureuses (Lougeay, 1986). D'un autre côté, Kosins (1983) a évalué l'impact de la présence de conflits vécus durant I'enfance avec les fières et soeurs en tentant de vérifier I'hypothèse voulant cpe plus un en& est appelé à vivre diffërents conflits avec ses fières et soeurs dans son enfance, plus il expérimentera de la jalousie rendu à I'âge adulte. L'auteur n'a cependant trouvé aucune relation significative entre ce type de contlts présents durant I'enfânce et la jalousie ressentie à i'âge adulte. Puisque l'on constate, d'une part, i'absence de recherches permettant de vérifier la théorie des premières expériences de rivalité avec les fières et soeurs et, d'autre part, i'absence de données sî@catives pouvant supporter l'hypothèse des conflits Eatemels pour expliquer la jalousie adulte, les composantes développementales ne doivent être retenues qu'avec réserve. 1.2.5 Perspective phénoménolomque L'approche phenornénologique s'attarde principalement B comprendre comment un phénomène se manifeste a quelle en est sa sigdication. À cet effet, l'approche phénoménologique s'intéresse précisément à la dimension Ggnificative des expériences et des comportements. Elle vise l'élucidation de la structure et des constituants de base des phénomènes. Plus particulièrement, Teiienbach (1974) conceptualise la jalousie en termes de passion par laquelle un individu veut préserver un bien qui est vital à la réalisation personnelle. En effét, la structure de la jalousie indique que la personne dépend de sonka partenaire pour psvvenir à la réalisation de soi et dans ce sens, appréhension de la perte de ce/tte partenaire constitue une possibilité que le moi s'affailisse eventueiiement. La jalousie comporte, par ailleurs, de l'observation, de la suspicion et de l'incertitude face à la possibilité de perdre cet être cher. Dans la jalousie, il y a un désir de garder la personne aimée etlou la rivale sous constante su~eilIance. Dans ce seas, la personne jalouse est réduite à un « œil » qui observe et espionne. La personne jalouse se sem trahie par Ida partenaire et volée par la rivale. La façon de réagir à une situation de jalousie dépend d'une variété de fàcteurs dont le style de vie de la personne ainsi que certaines caractéristiques propres a la situation daas laquelie la jalousie émerge. L'expérience de la jalousie a fait l'objet d'une recherche empirique phénoménologique où ron s'est intéresse a la jalousie de fàçon générale (Ramm, 1979). L'auteur a fàÏt ressortir plusieurs constituants essentiels de ce phénomène. Tout d'abord, la jalousie se vit dans un contexte relationnel dans lequel la personne a une position privilégiée de réception exclusive de l'amour et de I'afktion dulde la partenaire et nu laqueue dépend son sentiment d'être aimable et adéquat en tant qu'être humain La jalousie survient lorsque cette position privilégiée est remise en question par des comportements dulde la partenaire qui tdmoignent que la satiçfaction de celuUcelle-ci est disponible ailleurs que dans la relation actuelle. Cette remise en question implique que ce que la personne jalouse reprksente pour son partenaire est ambigu et que la position privilégiée n'est pas garantie; ceci provoque de l'anxiété chez la personne en cause. Enfin, le fait d'être connonté à une telle situation, l'individu vit la jalousie comme un sentiment d'ambivalence par rapport à cette ambiguïté. De plus, l'auteur propose quatre niçons possibles de réagir à cette ambiguïté qui est inhérente à la jalousie. li peut y avoir une sorte de dkii ou d'ariternent à vouloir prendre conscience que les comportements ddde la partenaire peuvent signifier que celui-/celle-ci s'intéresse à quelque chose a l'extérieur de la relation actuelle; il peut y avoir une confrontation de cette arnbiguité en niant la possibilité que l'autre puisse réellement trouver satisfion ailleurs va se réaliser; ü peut y avoir une prise de conscience qui amène à conclure l'existence d'une possibilité de perdre l'autre; et enfin, il peut y avoir une acceptation consciente de la possibilité de perdre L'autre. Cette recherche a contribué beaucoup à l'explication de la jalousie en ce sens qu'elle a permis de comAtreles constituants de base de ce phénomène ainsi que le sens rattaché a l'expérience de la jalousie, ce qui dépasse largement l'association de différents variablesà l'intensité de jalousie vécue. 1.3 Svnthese critiaue La jalousie amoureuse est dehie comme une réaction à une situation triadique dans laquelle une personne perçoit une interaction entre sonlsa partenaire et une tierce personne qui est interprétée par le sujet comme constituant une menace pour la airvie de la relation ou pour la préservation de certaines de ses @tés. Cette interaction peut être réelle, potentielle ou imaginée et peut exister à un niveau seniel (attirance physique ou amoureuse) ou non sexuel (amitié, camaraderie). Il existe, par adleurs plusieurs modèles explicatifs de la jalousie amoureuse lesquels ont aborde ce phénomène soit dans un contexte de vérification où l'on tente d'expliquer un phénomène par l'entremise de la confirmation d'hypothèses postulées dans le but de déterminer des liens causaux entre diverses variables supposément associées B ce phkioméne, soit dans un contexte de découverte et de compréhension où l'on s'intéresse principalement à mieux comAtrela nature même de l'expérience étudiée. À cet effet, la méthode phénoménologique recherche le sens des comportements et des sentiments pour arriver à une compréhension plus exacte du phénomène (Bachelor & Ioshi, 1986). Par cette approche, le chercheur essaie d'accéder à l'expérience authentique telle qu'elle est vécue par la personne pour ensuite en analyser le contenu de manière à dégager les constituants de base du phénomène à l'étude, contribuant ainsi à la conceptualisation théorique du phénomène à i'étude. Dans le premier cas, la jalousie est donc abordée en fonction de ses déterminants et l'intérêt du chercheur est porté sur les divers fàcteurs qui peuvent sinon causer, du moins innuencer la perception d'une menace à l'intérieur d'une situation triadique, donnant ainsi lieu à la réaction de jalousie. Parmi les divers déterminants identifiés daos les recherches empiriques ponant nir ce phénomène, on note tout d'abord certaines caractéristiques personnelies dont divers traits de personnalité de l'individu (Bringle, 1981); certaines caractéristiques sociales dont quelques composantes dyadipes tel le type de relation entretenu avec M a partenaire (White, 198la; 1981c; 198Id), diverses composantes situatiomelles tels la nature de l'interaction perçue entre l d a partenaire et la tierce personne ainsi que le degré d'intimité vécu dans cette interaction (Hansen, 1983; 1985a; 198%; Shettel-Neuber & al., 1978; Mathes, Adams et Davies, 1985) ainn que des composantes culturelles lesquelies jouent un rôle périphérique puisqu'eiles identifient les comportements les plus susceptibles d'engendrer de la jalousie, compte tenu des valeurs qui sont prônées à l'intérieur de ces diverses sociétés (Buunk & Hupka, 1987; Hupka, 1981). Bien que cette méthode de recherche fournit des infionnations w les relations entre dEientes variables ou classes de variables et la jalousie, et qu'elle permet d'évaluer dans quelle m e m cette dernière leur est associée, les résultats observés nous renseignent peu sur la nature essentielle de ce phénomène, c'est-à-dire en quoi consiste la jalousie et comment eUe est vécue concrètement. Dans le second cas, la jalousie est abordée selon sa nature et ses constituants propres. Par contre, on constate que peu d'études empiriques ont porté sur l'élucidation de l'expérience vécue de la jalousie. En effet, une seule étude peut être identifiée, soit celle de Ramm (1979). Cet auteur a ainsi cherché à élucider la nature de la jalousie et a fait ressortir plusieun constituants essentiels à ce phénomène permettant de comprendre davantage la façon dont l'expérience de la jalousie se manifeste réellement. Cependant, bien qu'elle ait contribué à la compréhension de ce phénomène, l'auteur s'est limité a enidier la jalousie en général et non la jalousie amoureuse de &on spécifique et 17échantilIonutilisé dans cette étude est également très restreint. De &on génkale, parmi les facteurs déterminants identifiés dans les recherches empiriques, les composantes qui sont retenues comme expliquant le mieux Ia réaction de jalousie sont les composantes siniationneUes (Auger, 1987; Buunk, 1982; Hanse!% 1982, 1985a, 1985b;Shettel-Neuber et al., 1978). En effet, selon plusieurs chercheurs, la nature de l'interaction menaçante perçue et le degré d'intimité contenu dans cette interaction déterminent davantage la réaction de jalousie et mm considérés comme étant plus importants que les caractéristiques personnelles et dyadiques pour expliquer la réaction de jalousie. Ainn, Auger (1987) a démontré que, lorxpe la situation est de toute évidence très menaçante compte tenu de la nature de l'interaction perçue entre le/la partenaire et la tierce personne (ex: le fait qu'il existe un amait sexuel réel entre e u ) , ce ne seront pas les caractéristiques personnelles de l'individu ni l'attachement ressenti envers l'autre qui vont expliquer la réaction jalouse puisqu'il est considér6 pertinent qu'il y ait une réaction à une menace si réelle. À l'inverse7 si la situation s'avère, par définition, peu menaçante (ex. proximité amicale), la réaction de jalousie s'expliquera davantage par certaines caractéristiques personnelles telle une tendance a être généralement insécure etlou par diverses caractéristiques dyadiques telle la dépendance envers sonha partenaire. Dans ce sens, la p e r s o d t é de l'individu et le type de relation qui est vécue avec l'autre infhenceront i7interpr&ationdu caractère menaçant de de situation. Donc, une personne qui réagit jalousement à une situation comportant une interaction dont les indices de menace ne sont pas concrètement perceptiiles se trouve prédisposée à réagir en raison de sa persondité et de la nature de sa relation amoureuse. Il est constater, en outre, que la majorité des recherches qui ont évalué l'effet de diverses situations menaçantes sur la réaction de jalousie ont étudié des situations extrêmes tel le fat que l d a partenaire vive de l'infidélité sexuelle comparativement à la situation oii celuilcelle-ci ne fâit qu'entretenir une bonne relation d'amitié avec unle collègue de travail (Hkmen, 1982; 1985a; 198%). Ce type d'étude comparative basée sur des situations extrêmes ne permet pas d'évaluer l'impact de diverses interactions possibles sur la réaction de jalousie ressentie. Ainsi, puisque les données sur les situations menaçames se limitent à établir la distinction entre quelques smiations extrêmes et il devient dors pertinent d'évaluer davantage de situations menaçantes en incluant une plus grande variété d'interactions pouvant susciter de la jalousie. Par ailleurs, plusieurs diffiiences sont constatées dans les recherches empiriques en ce qui a trait aux réactions de jalousie chez les hommes et les femmes. Cependant, la recherche phénoménologicpe de Ramm ne s'est pas attardée à m e une telle distinction et il apparaît important d'évaluer dans quelle meme l'expérience même de la jalousie varie entre les hommes et les femmes, Dans ce sens, une conceptuaiisation plus adéquate du phénomène de la jalousie amoureuse devrait donc à la fois utiliser une approche de découverte et tenir compte des composantes situatiome11es et des différences relatives au genre. 1.4 Énoncé de la problématicme Les définitions portant sur la jalousie amoureuse sont nombreuses et divergent au niveau des constituants &notionnels ainsi qu'au niveau des composantes Siniatiomeiles qui caractérisent la menace identifiée comme suscitant la réaction de jalousie. Ces divergences suggèrent qu'il subsiste une certaine confusion dans la littérature de ce domaine qgant à la nature exacte de ce phénomène. Les diverses conceptualisations proposées par les difféfentes perspectives théoriques qui se Som intéressées à la jalousie sont égaiement fort distinctes ; par exemple, alors que la perspective psychosociale décrit la jalousie comme une réaction plutôt nonnaie a une situation menaçante, la perspective de la personnalité la définit essentiellement comme une prédisposition plutôt anormale (Auger, 1987). Ceci laisse sous-entendre que l'explication relative à la nature & la jalousie amoureuse reste à être clarifiée. Compte tenu ces différentes divergences entourant les définitions et les conceptualisations thdoriques de la jalousie et le fait qu'il y ait très peu d'efforts empiriques ayant été tiits dans le but d'y remédier, ii devient pertinent de se pencher à noweau sur ce problème conceptuel. Pa. ailleurs, les résuhats observes dans les recherches empiriques font ressortir l'importance du rôle des composantes situationneUes dans la madiestation de la réaction jalouse. À cet effet, il devient important d'évaluer si la stnicture essenaelle de ce phénomène est &alement inûuende par les composantes relatives à la situation eiadique vécue. La présente étude s'est donc d o ~ é pour e objectif d'examiner l'expérience de la jalousie amoureuse teiie qu'elle est vécue dans diverses situations caractéristiques et de détexminer si la structure et les constituants de base de ce phénomène varient en fonction du type d'interaction perçue et en fonction du genre. Cette étude pemettra d'examiner dans un premier temps dans quelie mesure les définitions et les conceptualisations théoriques retrouvées dans la littérature sur la jalousie amoureuse sont représentatives de ce phénomène et permettent de cenier l'iduence du type de situation menaçante sur la réaction de jalousie proprement dite et ce, chez des sujets fëminins et masculins. 2.1 Sujets L'échantillon se compose de 29 sujets (18 femmes et l i hommes) &es entre 19 et 52 ans (M= 23.6) qui se sont portés volontaires pour participer à la présente étude. Les participants sont des étudiants et étudiantes universitaires, inscrit(e)s a des cours en psychologie. Ils ont été informés verbalement de cette recherche avant le début de leurs cours et ont été également avisés que leur participation nécessitait la description d'une expérience vécue de jalousie amoureuse. 2.2 Mesure de la ialousie amoureue La mesure utilisée pour évaluer la jalousie amoureuse est une mesure d'autodescription de type papier-crayon, inspirée par le format standard habituellement utilisé dans la recherche phénoménologique. Cette mesure sert à dégager la représentation de la jalousie amoureuse de chaque sujet. Les participants avaient à répondre à la question suivante: ((Veuillez décrire une situation dans laquelle vous avez eprouvé de la jalousie dans un contexte de relation amoureuse. Écriveq avec le plus de détails possibles, ce qui a suscite la relation de jalousie, ce que vous avez ressenti, et ce que vous avez fait). Procédure Les sujets ont été sollicités à l'intérieur de différents cours en psychologie. Suite à une brève présentation de l'étude à tout le groupe invitant les gens à y parîiciper, une enveloppe contenant une feuille explicative, une f o d e de consentement ainsi que la mesure de la jalousie amoureuse énoncée sur une feuille de format standard a été distriiuée de façon informelle, c'est-à-dire que ceux et celles intéressé(e)s à participer prenaient une des enveloppes parmi celles qui circulaient dans leur classe. Cette procédure avait pour but de minimiser I'effet d'incommodité rattachée au fait de se lever et venir chercher personneilexnent I'enveloppe devant le groupe, compte tenu que la jalousie est un phénomène pouvant être identiné comme socialement indésirable. Les sujets étaient également avisés que les formules de consentement allaient être séparées de la feuiIIe-réponse a la réception des questiomaires de façon à leur permettre de se sentir plus à l'aise pour décrire leur expérience perso~eiiede jalousie. Sur la formule de consentement, il leur a été aussi suggéré de n'inscrire que leurs initiales à la place de leur pleine signature s'ils le souhaitaient, advenant le cas où ils se -ent sentis trop intimidés. Les sujets apportaient le questionnaire avec eux pour y répondre à un moment opportun et devaient le retourner à i'auteure dans les sept jours suivant la réception en utilisant le courrier interne de 17UniversitéLaval. Des 200 questionnaires distniués lors de ces cours, uniquement trente ont été retournés dont un s'est avéré non pertinent et a été Phniné. 2.4 Évaluation de l'interaction perpe À réception des questionnaires, deux juges ont lu chanin des protocoles et y ont idenaé, de fàçon indépendante, I'interaction perçue entre M a partenaire et la tierce personne t e k que décrite par le sujet. Ensuite, les juges ont comparé les interactions qu'ils avaient identifiées a I'accord interjuges a été calculé en donnant deux points lorsqu'il y avait accord et aucun point lorqu'il y avait désaccord. Ii y a eu accord sur 27 des 29 protocoles donnant ainsi un degré d'entente mt*uges de -93. Par la suite, les protocoles ont été regroupés par les deux juges en fonction de leurs similarités au niveau du type d'interaction identifiée. Cette division a donné lieu à quatre catégories : 1) interam-on à composante séductrice, 2) interaction à composante amide, 3) interaction à composante séductrice avec intimité physique et 4) interaction intime antérieure. 2.5 Entraînement des i u ~ e s Les deux juges ont été entraînés d'après la procédure d'entraînement des juges décrite dans Bachelor et Joshi (1986). Ceîte procédure comprend l'analyse de contenu de dOr textes d'entraînement qui se fait selon 5 étapes indépendantes. À chacune des étapes, les juges comparaient leur analyse respective et tentaient d'atteindre un consensus; deux points étaient ataibués lorsqu'il y avait consensus et en l'absence de consensus, aucun point n'était indiqué. Le maximum de points pouvant être rqus pour chaque protocole était de 10. Avant d'entamer I ' d y s e des données, cinq des dix textes d'entraînement ont eté repris par les juges dans le but de récapituler les étapes d'mdyse. 2.6 Andvse des données Les descriptions ont tout d'abord été analysées sépardrnent, sans tenir compte & la catégorie à laquelle enes appartenaient et ce, en utilisant la proaidure d'anaiyse de contenu développée en recherche phénoménologique (Giorgi, 1985). Ce type d'analyse consiste tout d'abord à lire attentivement chaam des textes en soulignant des mots ou des courtes phrases se rapportant au phénomène. En second lieu, les textes sont divisés en unit& de signification, comportant chacune un changement au niveau du contenu (ex. différentes situations, pensées, sentiments). Après avoir éliminé la redondance des idées, le thème central de chaque unité de signification est ddlimite. Ensuite, les thèmes centraux sont synthétisés de façon à présenter la définition essentielle de la jalousie amoureuse pour chacun des sujets. Cette étape représente l'élaboration de la structure relative de la jalousie amoureuse. L'entente interjuge obtenue pour l'analyse des données a été de -93. Une fois les descriptions analysées, elles ont été regroupées selon les catégones d'interaction préalablement identifiées et les éléments communs des structures relatives des sujets dans chacune des catégories ont été réunis de manière à définir la structure générale des quatre catégories d'interaction menaçante. 3.1 Catégories d'interaction menacante Derme L'étape précédant l'analyse des protocoles était donc de délimiter des catégories d'interaction menaçante perçue entre l d a partenaire et l e h rivaile. Quatre catégories ont été identifiées par les deux juges. Interaction à composante séductrice Cette première catégorie d'interaction menaçante perçue est co&tuée de 12 protocoles. La menace consiste en de l'intérêt démontré par Idla partenaire à une tierce personne de sexe opposé ou, inversement, par la tierce personne au/& la partenaire. Cet intérêt se compose de séduction II dimension sexuelle sans cependant comporter de contact physique (ex. flirt). Cette interaction peut être rédernent observée ou anticipée. Interaction à cornnosante amicale Dans cette seconde catégorie de situation menaçante qui contient 10 protocoles, l'interaction est constituée par une pro=té amicale que I d a partenaire et la tierce personne vivent ensemble, un moment privilégié duquel la personne est exclue. Interaction à cornoosante séductrice avec intimité ohvsiaue Dans cette troisième catégorie qui comprend 4 protocoles, l'interaction menaçante se définit par la constatation qu'une tierce personne initie des comportements à composante sexuelle manifeste. Ces comportements peuvent être actualisés tels embrasser Ida partenaire et se pendre au mu de ce1dcelle-ci ou verbalisés comme faire des avances invitant à la relation sexueiie. Interaction intime antérieure Dans cette demière catégorie d'interaction menaçante identifiée qui compte 3 protocoles provenant de nijets exclusivement fëminins, la menace représente une interaction antérieure définie par une relation intime entre le/la partenaire et la tierce personne. La situation peut consister en une rencontre que le partenaire a avec son ancienne amie alors qu'il est avec la personne ou que celle-ci entend parler des anciennes amies de son partenaire. 3.2 Description des structures générales selon les catégories identifides Les structures généraies de chacune des quatre catégories sont présentées en décrivant, premiérement, l'essentiel de la réaction de jalousie, deuxièmement, les diverses réactions érnowes, cognitives et comportementales associées à la réaction jalouse, troisièmement, les fbcteurs déclencheurs reconnus comme ayant fàvorisé la jalousie ressentie et, quatrièmement, les conséquences a t m i l e s à la situation de jalousie s'il y a lieu. Catétzone 1: interaction à composante séductrice Cette catégorie de situation menaçante fait référence à un intérêt séducteur sans contact physique et elle est la plus importante puisqu'eile est rapportée par 12 sujets (8 femmes et 4 hommes), soit 4 1.4% des participants. En tant que réaction à ce type d'interaction, la jalousie vécue représente essentiellement une peur de perdre sonlsa partenaire en raison de l'anticipation d'une attirance éventuelle que celui/celle-ci pourrait ressentir envers cette autre personne. La réaction de jalousie se traduit par diverses composantes émotives, cognitives et comportementales. Parmi les réactions émotives, on constate que la moitié des personnes ont ressenti de l'agressivité et de la colère et le tiers ont rapporté de la tristesse. De plus, une personne a qualiné sa réaction en terme de douleur et une autre a identifié avoir vécu de l'inquiétude. Sur le plan cognitif, on observe que plus de la moitié des gens ont indiqué s'être questionnés en envisageant diverses situations troublantes pouvant se produire qui elles n'ont cependant pas été décrites spécifiquement. Au niveau comportemental, aucune action n'a été entamée; cependant, plus de la moitié des individus ont rapporte avoir désiré f i la situation et un sujet, pour qui la réaction se rattachait à une situation anticipée, a mentionné avoir eu I'idée d'der vérifier ce qui se passait entre son partenaire et la rivale. Certains facteurs sont également retenus comme pouvant favoriser la réaction de jalousie. Parmi les sujets qui ont indiqué ce type de fkcteur, deux d ' m e ew ont rapporte le fait que le/la partenaire ait préalablement mentionné avoir trouver la tierce personne attrayante, deux autres ont aussi indiqué le fait que la tierce personne leur apparaisse antipathique et un autre a mentionne le fait qu'elle ne se soit pas sentie à Ia hauteur de sa rivale considérée comme plus attirante qu'eue. Enfin, certaines personnes ont indique diverses conséquences qui ont fait suite a la situation de jalousie. Ainsi, le quart des individus concernés ont indiqué qu'une telle situation de jalousie a eu un effet positif sur leur relation en ce sens qu'elle leur a permis de prendre conscience que leur partenaire n'est pas «quelque chosen d'acquis et qu'il demeure possible qu'WeIie puisse evmtueiiement quitter la relation. De plus, pour quelques sujets, la réaction de jalousie laisse un souvenir amer de l'événement qui l'a suscitée et le doute concernant la peur de perdre sonka partenaire persiste un certain temps. En aucun cas la situation de jalousie a provoqué une rupture et il est également mentionné par la majorité des sujets que la situation conflictuelie s'est terminée après avoir discuté ensemble, Catégorie 11: interaction à cornDosante amicale Cette catégorie d'interaction est constituée d'une proximité amicale entre I d a partenaire et une tierce personne incluant un moment prÏviiégié que ces demiers partagent ensemble et auquel la personne n'est pas appelée à participer, eue a été rapportée par 10 sujets (5 femmes et 5 hommes) représentant ainsi 34.5% des participants. Face à ce type d'interaction, la réaction de jalousie constitue essentiellement une impression d'être dérobé/e de i'attention de l'autre et de perdre la position privilégiée auprès de son/sa partenaire. Cette réaction jalouse comporte différentes réactions émotives dont l'agressivité qui a été rapportée par plus de la moitié des hdMdus et la tristesse mentionnee par près du tiers d'entre ew. Le doute et le quedomement sont parmi les réactions cognitives qui ont dté présentées par deux sujets. Par ailleurs, deux sujets ont rapporté avoir eu aussi des r6actions comporiementales tels se venger ai refusant de prendre les appels de son partenaire et vouloir punir son partenaire en I'abando~antsans voiture. Parmi les facteurs favorisant cette réaction de jalousie, celui qui a été le plus rapporté, soit par la moitié des personnes, est le fat qu'il y avait une distance physique ou psychologique entre les deux partenaires au moment où la situation de jalousie est m e n u e . En terme de cons&pences, deux sujets ont indiqué que malgré le fàit que la situation se soit résorbée, la jalousie demeure présente mais à un degré moindre et de façon beaucoup plus floue. Un sujet a également rapporté avoir quitté son partenaire. Catégorie III: interaction à composante séductrice avec intimité Cette catégorie, qui se caractérise par le fkit de voir une tierce personne initie des comportements manifestes à composante sexuelle pour tenter de conquérir Ida partenaire, comprend 13.8% du total des participants, soit 4 personnes dont 2 femmes et 2 hommes. La réaction de jalousie associée à ce type d'interaction consiste essentieilment à 'être constenié/e devant la constatation d'un comportement séducteur manifeste, comportement qui lui est habituellement exclusivement réservé. La réaction émotive de tous les sujets envers ce type de situation se compose exclusivement de c o k e intense, voire même de rage. Un seul sujet a rapporté avoir aussi vécu de la douleur. En terme de réactions comportementaies. deux personnes ont indique avok réagi a cette situation de jalousie en fuyant réellement la situation, Aucune réaction cognïtbe n'a cependant été rapportée et en termes de réactions comportementales, un sujet a avoué avoir montré de l'indifférence envers son partenaire. Parmi les facreurs fgvorisant la réaction de jalousie qui ont été identifiés dans cette catégorie, les trois-quarts des sujets ont mentionné le fait que Ida partenaire se soit laisde séduire par la tierce personne en n'apportant aucune opposition; un sujet a ajouté le fait qu'il considérait le rival comme étant plus attirant physiquement que lui-même. En ce qui concerne les conséquences attribuées a cette situation de jalousie, un sujet a indiqué qu'elle a suscité une altercation sérieuse entre eue et son partenaire et un autre a avoué que cette situation lui a fait sentir le besoin de reconquérir sexuellement sa partenaire. Catégorie N:interaction intime antérieure Cette dernière catégorie caractérisée par une interaction amoureuse qui a existe dans le passé a été rapportée par 3 sujets exclusivement féminins, comptant ainsi 10.3% du total des participants. Face à ce type de situation, la jalousie consiste essentiellement à vivre un sentiment de compétition avec les anciennes amies de leur partenaire, compétition qui existe malgré le fait que la tierce personne ne semble plus constituer une menace réelle du fait qu'eue n'a plus de contact avec le partenaire ou d'intérêt envers celui-ci, ou encore, que le partenaire avoue n'avoir plus aucun intérêt envers cette tierce personne. Aussi, face à cette attitude compétitive, la personne se sent en position d'infériorité par rapport à la tierce personne. Deux des trois sujets ont indiqué que la réaction émotive comporte de l'agressivité envers la tierce personne. De plus, une d'entre eles a mentionné vivre de la peur en rapport à la comparaison anticipée et un autre a rapporté se sentir désemparé face à l'expérience que son partenaire a vécue avec cette autre personne. Un sujet a mentionné avoir réagi à cette situation en ((piquant une crise de colère)) à son partenaire. Aucune réaction d'ordre cognitive n'a cependant été indiquée. En ce qui a trait aux facteurs déclencheurs, deux des trois sujets ont précisé avoir eu i'impiession que la tierce personne ressentait de l'envie à leur endroit et aurait vouhi être à leur place et le troisième sujet a mentionné le fat qu'elle ne se sentait pas sufkmment attrayante aux yeux de son partenaire. En terme de conséquences, un sujet a rapporté que cette situation a provoqué une aitercation avec son partenaire et une autre a mentiorné que sa jalousie a persisté pendant une longue période au-dek de l'événement l'ayant suscitée. 3.3 Comparaison entre les suiets fMninset mascuhs En ce qui a trait aux quatre catégories d'interaction identifiées, il est noté qu'il y a deux fois plus de femmes que d'hommes dans la premiére catégorie où la situation menaçante comporte une interaction a composante séductrice sans contact physique, et que la quatrième catégorie qui se caractérise par une interaction amoureuse antérieure n'est rapportée que par des sujets féminins. En termes de réactions émotives, il est constaté que plus que les trois-quarts des sujets masculins ont mentionné avoir ressenti de l'agressivité et de la colère d o n que moins du tiers ont admis avoir vécu de la tristesse face à l'une ou l'autre des situations rapportées. Pour leur part, les troisquarts des sujets fëminins ont aussi rapporté avoir vécu de l'agressivité et de la colère mais un nombre plus important d'entre eues, soit les deux-tiers ont rapporté avoir également ressenti de la tristesse. Ainsi, les émotions de colère et d'agressivité ont été rapportées de façon équivalente par les sujets féminins et masculins dors que la tristesse a davantage été décrite par les sujets féminins. En ce qui a trait aux réactions comportementales, la seule différence à noter est que deux femmes ont indiqué avoir manifesté de la vengeance à l'endroit de leur partenaire alors que ce type de comportements n'a pas été rapporté par les hommes. Par ailleurs, aucune différence n'est notée en ce qui concerne les réactions cognitives ainsi que les conséquences associées aux diverses situations de jalousie. DISCUSSION L'étude avait donc pour objectif de déterminer si la structure de la jalousie amoureuse allait varier en fonction de la nature de l'interaction menaçante perçue. Les résultats font tout d'abord ressortir quatre catégories d'interaction menaçante perçue dont les interactions sont définies par une composante séductrice sans contacte intime, par une composante par une composante séductrice comportant une intimité physique et par une relation intime antérieure. Les résultats CO-ent ainsi l'objectif proposé au cours de cme étude en démontrant qu'il &ste effectivement des différences entre les quatre catégories au niveau des constituants de base du phénomène de la jalousie amoureuse. A cet effêt, la nature de i'imeraction perçue entre leAa partenaire et la tierce personne semble susciter des réactions de jalousie fort différentes, notamment aii niveau de la sauchire essentieiie de la jalousie amoureuse, au niveau des diverses réactions émotives et comportementales, au niveau des facteurs déclencheurs ainsi qu'au niveau des maséquences amibuées à la situation de jalousie. La structure essentielle de la jalousie amoureuse varie considérablernt d'une catégorie d'interaction à une autre. Ainsi, dans la première catdgorie où l'interaction est constituée d'un intérêt séducteur saas intimité physique, la jalousie est définie comme une peur de perdre sodsa parienaire en raison de l'anticipation d'une attirance éventuelle entre celuVcelle-ci et l d a rivalle. Dans la seconde catégorie 09 l'interaction menaçante représente une proximité amicale, un moment privilégié qui est vécu entre M a partenaire et leAa rivaVe et duquel la personne est exclue, la réaction de jalousie constitue essentiellement une impression d'être dérobé/e de l'attention de l'autre et de perdre sa position privilégiée auprès de Idelle. Dans la troisième catégorie où l'interaction entre M a partenaire et lena rivaVe se veut un comportement a composante sexuelle manifeste, la jalousie se traduit davantage par de la consternation à constater que I d a rivalle séduise de façon si évidente le& partenaire. Enfin, dans la quatrième catégorie où l'interaction n'est pas actuelle mais antérieure et consistait en une relation intime entre I d a partenaire et Ida rivaUe7 la jalousie représente un sentiment de compétition vécu par rapport à l'ancienne amie de leur partemire et l'impression d'être en position d'infériorité face a cette rivaleDes différences au niveau des réactions émotives, cognitives et comportementales sont également notées, cependant, elles ne sont pas aussi distinctes que celles identifiées en rapport avec les structures essentielles. En effet' en ce qui a trait aux réactions émotives, elles sont similaires pour les catégories 1 et II, soit de l'agressivité, de la coltire, de la tristesse et de la douleur et pour les catégories III et IV, elies sont essentieiiement constituées par de la colère, voire même de la rage principalement dirigée envers M a nvaVe. En ce qui conceme les réactions cognitives, eues se Iunitent a du questionnement et du doute pour les catégories I et II alors que pour les deux autres categories, aucune réaction cognitive n'a été rapportée. Peu d'individus ont indiqué avoir eu des réactions comportementales ;de cette fàçon, il devient difficile de comparer ces réactions entre les diverses catégories. Cependant, panni les personnes qui ont rapporté avoir eu de telies réactions, on constate que plusieurs d'entre eues ont rapporté avoir fui la situation ou avoir désiré le faire. Diffërents m e u r s déclencheurs sont également cités dans les quatre catégories. Ainsi, le fait de ne pas se sentir à la hauteur par rapport au/à la rivai/e et le fat de trouver M a rivaYe antipathique à prime abord sont des facteurs déclencheurs de la peur de perdre sodsa partenaire tel qu'énoncé dans la premi'ére catégorie. Par ailleurs, dans la seconde catégorie, c'est davantage la distance physique etiou psychologique qui favorise la réaction de jalousie à une proximité amicale avec une tierce personne. Pour ce qui est de la troisième catégorie, le fait que leAa partenaire se laisse séduire au lieu de cesser les comportements de la tierce personne a contriiué à la réaction de jalousie. Enfin., il est rapporté dans la quatrième catégorie qu'avoir l'impression que la rivale nous envie et veut notre place ainsi que le fait de ne pas se trouver assez attrayante pour son partenaire ont contriiué à I'émergence de la jalousie. En dernier lieu, les conséquences mentionnées dans les quatre catégories divergent très peu d'une catégorie à l'autre. En effet, parmi le petit nombre d'individus qui ont décrit des conséquences a leur situation de jalousie amoureuse, ont majoritairement rapporté que le doute et la jaiousie persistent quelcpe temps après l'événement. À un autre niveau, la majorité des &des empiriques retrouvées dans la littérature qui se sont intéressées aw composantes situationneiles ont utilisé des vignettes qui étaient présentées am sujets et qui cornemient diffërentes situations hypothétiques dont l'interaction entre M a partenaire et la tierce personne variait; ces situations étaient préalablement identifiëes par les auteurs comme potentieliement menaçantes. Les résultats obtenus au cours de la présente recherche démontrent qu'il y existe certaines similarités entre les situations hypothétiques que les auteurs de ces recherches ont proposées a priori et les catégories de situations menaçantes établies dans cette étude. Entre autres, l'attirance sans contact physique intime, l'attirance avec contact intimiste ainsi que la proximité amicale. Cependant, l'interaction intime antérieure n'a jamais fait l'objet d'une situation servant à évduer la jalousie des sujets dans ces études. Dans la littérature théorique, plusieurs auteurs ont inventorie une diversité de composantes émotives associées à la jalousie. Parmi celles-ci, on rapporte la colère, I'impuissance, la peur, la douleur, la détresse (Auger, 1987). l'appréhension, l'anxiété, la suspicion, la méfiance (Spielman, 1971) ainsi que la dépression et l'envie podolsky, 1961). Les résultats obtenus en termes de composantes émotives dans la présente étude ne donnent pas un inventaire aussi important de constituants émotif5 ;ceci peut suggérer soit que les émotions proposées préalablement ne sont pas représentatives du phénomène de la jalousie ou soit que les gens ne sont pas assez à l ' f i t de leurs émotions pour décrire en détail leurs réactions à une situation teDe que la jalousie. Par ailleurs, alors que la majorité des définitions retrouvées dans la littérature présentent la jalousie amoureuse comme une simple réaction émotive soit face à une attirance romantique entre M a partenaire et la tierce personne (White, 1981)' soit à une attirance sexuelle (Buunk & Hupka, 1987)' soit à la perte de sodsa partenaire amouredse à une rivale (Hupka, 1981; Stewart & Beatty' 1985) ou encore & la perte de l'amour ddde la partenaire (Mathes & Severa, 1981), la présente étude témoigne de l'existence de phsieurs réactions de jalousie possibles fice à diffiérentes siniations aiadiques tels le sentiment d'être dérobde de I'attention ddde la partenaire face au Et que celdceile-ci vive une proximité amicale avec une tierce persunne ainsi qu'un sentiment de compétition, d'infériorité et de désemparement face à une rivale dont on entend parler et avec qui s o d a partenaire a déjà entretenu une relation intime. De plus, cette étude souligne que la jalousie peut être suscitée par de nombreuses siîuations qui ne se tirnitent pas à l'attirance romantique ou sexuelle entre lena partenaire et la tierce personne, à la perte de I'amour de ceWcefle-ci ou à la perte éventuelle ddde la partenaire. En ce qui concerne les deux conceptuatisations phénoménologiques proposées par Ramm (1979) et par Teilenbach (1974) qui présentaient respectivement la structure de la jalousie comme une ambigufie ressentie face à la constatation que la position privilégiée qu'une personne a avec sodsa partenaire est menacée et comme un sentiment d7~certitude envers l'appréhension de perdre quelque chose qui est vital au bien-être de la personne, on constate que la présente étude o 5 e également d'autres structures possibles tels le désemparement vécu face à la tierce personne et la compétition qui se dégage de la comparaison avec celle-ci. D'un autre côte, les résultats de cette h d e tendent a démontrer que les femmes apparaissent plus vuhérables à la comparaison éventuelle avec une rivale. Ces données entrent en contradiction avec celles de Francis (1977) qui démontrent que ce sont les hommes qui craignent davantage une comparaison éventuelle avec le rival. De plus, dans la présente étude, les femmes ont réagi tout autant que les hommes à leur situation de jalousie avec des sentiments d'agressivité et de colère. Ces résultats viennent également contredire les résultats présentés par Francis (1977) qui indiquent que les femmes vivent plutôt des sentiments dépressEs lorsqu'efles sont placées en situation de jalousie. Cependant, très peu d'hommes ont admis avoir vécu de la tristesse, ce qui appuierait les résultats de Francis (1977) qui indiquent que les hommes réagissent davantage avec de la colère et de l'agressivité. Ed5.q certaines limites méthodologiques doivent être notées. Tout d'abord, ii est possible que les participants suient des personnes qui sont davantage disposées à admettre leur jalousie et, par le fat même, qu'ils ne soient pas représentatifi de la population générale et de tous les individus qui vivent de la jalousie. De plus, la mesure de jalousie amoureuse pourrait être améliorée en ce sens qu'elle permettrait beaucoup de liberté aux gens à raconter leur situation de jalousie et, parfois, les autodescriptions étaient trop brèves ou incomplètes ce qui a restreint l'information nécessaire pour effectuer une analyse approfondie des données. Par ailleurs, l'exercice &geait une certaine introspection, activité a laquelle certaines personnes ne sont pas nécessairement habituks. Ii est également possible que la nature du sujet de recherche ait Ereiné certains individus à répondre au questionnaire une fois qu'ils ont eu réalisé ce que cela impliquait, ce qui a pu contribuer au nombre restreint de questionnaires retournés. Ainsi, le fait de rnentio~erspécifiquement que i'étude portait sur la jalousie amoureuse a possiblement gêné plusieurs personnes. CONCLUSION GÉNÉRALE Malgré le nombre respectable de recherches effectuées sur la jalousie au cours de la dernière décennie, beaucoup d'incertitude subsiste quant à la nature exacte de ce phénomène. Les définitions proposées dans la linérature sont nombreuses et divergent au niveau des constituants émotionnels ainsi qu'au niveau des composantes situatiomelles associées à la menace responsable de la réaction de jalousie. Les recherches menées juqu'à présent sur la jalousie ont principalement tenté d'identifier les variables associées au phénomène, notamment en examinant l'influence de certaines variables situationneiles sur la jalousie ressentie. Cependant, ces recherches se sont arrêtées à mesurer l'intensité de jalousie ressentie, ne nous renseignant pas plus nir la nature exacte du phénomène étudié. Voulant pallier à cette lacune, la présente recherche a tenté d'accéder à l'essence même de l'expérience de jalousie en l'araminant selon la perspective phénornénologique. Cette méthode vise l'élucidation de l'expérience subjective des phénomènes et permet donc d'examiner les concepts selon leurs c o n s t h n t fondamentaux, Les résultats observés dans les recherches empiriques font cependant ressortir l'importance du rôle des composantes situatiomeUes dans la manifestation de la réaction jalouse. Il devient donc mtéressant, à ce stade-ci, de déterminer si la structure et les constituants de base de la jalousie sont égaiement intlumcés par la nature des situations triadiques vécues par l'individu jaiow. L'objectif était donc d'examiner l'expérience de la jalousie telie qu'elle est vécue dans diverses situations caractéristiques et de déterminer si la structure et les constituants de base du phénomène varient en fonction du type d'interaction perçue entre le partenaire et la tierce personne. Les résultats font ressortir quatre catégories d'interaction menaçante et confirment l'objectifproposé en démontrant qu'il existe des difE'érences entre les catégories identifkes au niveau des constituants de base du phénomène, celles-ci se situant au niveau de la structure essentielie, des réactions émotives et comportementales et des f&cteurs déclencheurs. La structure essentielle de la jalousie amoureuse varie considérablement d'une catégorie d'interaction à une autre. La présente étude témoigne en effet de l'existence de réactions de jalousie diverses, cellesci étant fonction du type d'interaction perçue entre le partenaire et la tierce personne. La présente étude souligne également que la jalousie ne se limite pas à l'attirance romantique ou sexuelle entre le partenaire et la tierce personne. En effet, les individus réagissent tout autant à une proximité amide ou à une relation amoureuse passée. Ces domees nous obligent donc à considérer la jalousie sous des angles différents, ce que bien des chercheurs n'avaient pas fâit jusqu'à présent. Dans cette même veine, la présente étude démontre que bien d'autres réactions de jalousie sont possibles outre celies i d d é e s dans la littérature. La plus grande disposition des sujets face à la jalousie amoureuse doit être prise en compte dans la généralisation des résultats et appellent à la prudence. De même, la dificuité de L'exercice d'introspection peuvent avoir limité la porté de certains résultats. Bien que la nature de l'interaction entre l e k partenaire et la rivale ait un rôle déteminant dans la réaction de jalousie, il semble que cette tierce personne constitue en eflemême un élément essentiel dans l'émergence de la jalousie. En effet, les diverses conceptions théoriques relatives au phénomène de la jalousie amoureuse témoignent de l'inclusion indéniable de cette rivaie autant dans les définitions que dans les mesures servant à évaluer la jalousie amoureuse. Les résultats de cette étude demontrent également que presque tous les facteurs déclencheurs qui ont été associes à la réaction jalouse se rapportent à la rivale, tels le fait de trouver la tierce personne antipathique, le fhit de considérer celle-ci comme supérieure à soi le fait de la percevoir comme plus attirante que soi, le fait de ne pas se sentir à la hauteur par rapport à cette tierce personne et le fat que cette rivale corresponde à un idéal de valeur. De plus, les résultats suggèrent que la jalousie n'est pas uniquement suscitée par une interaction actuelle entre M a p a r t d e et la tierce personne qui se traduit par la peur de perdre l'autre. En effet, l'interaction peut être constituée d'une relation intime antérieure envers laquelle La jalousie est vécue en ternes de compétition et d'infériorité ressenties face à l'ancienne amie de son partenaire actuel. Les données recueillies révèlent peu d'information précise relativement au rôle de la rivale en situation de jalousie amoureuse. Par exemple, le fait de reconnaître que la jalousie puisse être vécue sous forme de compétition et d'infén'orité ne remeîgne pas sur la nature de la compétition et de l'infëriorité vécue. Des recherches fuhres devront s'intéresser plus spécifiquement à la rivale et a son rôle dans le déclenchement de la jalousie. Auger, L. (1988). L'interprétation d'une menace interpersonnefle: le cas de la jalousie amoureuse. 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Malgré le fàit qu'il m'assure ne rien éprower pour eue, autre que de la camaraderie, j'éprouve un sentiment de jalousie. Lon de ce Party, je reste a la maison à m'inquiéter, à me poser des questions, à être jalouse qu'il sorte avec elle (et d'autres personnes) et a s'amuser alors que moi je suis seule a m'ennuyer. J'ai peur qu'il tombe dans le panneau et qu'il s'éprenne de cette me. Je me dis qu'il a peut-être le goût de vivre autre chose de nouveau avec une autre que moi. rimagine ce qu'ils sont en train de faire etc. Lorsqu'il revient a la maison, je lui demande comment était sa soirée. Je Iui demande aussi si cette autre fille était là ! J'investigue! Et j'apprends qu'elle y était mais qu'il ne l'a pas beaucoup vue car il était avec d'autres amis. Je lui dis que je n'aime pas cette situation Ti me rassure, me dit que c'est moi qu'il aime, qu'il n'a pas l'intention d'aller voir aüleurs, etc. Cela me réconforte un peu mais le doute reste. le commaçak a fféquenter un garçon. C'était quelqu'un avec qui j'éhidiais. Nous étions à la fin du trimestre avec plusieurs examens a étudier. Un dimanche, je lui avais proposé de venir étudier chez moi, invitation qu'il avait déclin& sous prétexte qu'il étudierait plus s'il était seul chez lui. Cela ne m'a pas dérangée, je comprenais. Pourtant, en fin de soirée7il m'a téléphoné pour m'avouer qu'ii avait soupé et passé la soirée avec la filie qu'il fréquentait avant de me connatntre. J'étais fhieuse! Qu'il refbse de me voir ne me faisait pas grand chose mais qu'a accepte de LA voir après avoir refisé ma compagnie m'a mise hors de moi... J'étais jalouse. le sentais qu'il la considérait comme étant aussi importante que moi et je lui en voulais pour ça. Je l'ai engueule. Après quelque temps, ma jalousie augmentait. Ii la voyait de temps en temps, m'assurant qu'il ne se passait rien, mais c'était trop dif£icilepour moi, je l'ai quiné avant de me détruire de jalousie. Catborie III : Exemde Voici une situation dans laquelle j'ai éprouve de la jalousie. Je dois vous dire que le tout remonte à quelques années, mais le souvenir est toujours très présent à l'esprit. Nous avions assisté, mon amie et moi, à un spectacle rock au Colisée. Après le spectacle on se rassemble sur le parterre avec quelques amis pour être en mesure de partir tous ensemble. A ce moment arrive un ami, connu de nous deux, mais plus d'Amie. C'est la poignée de main habihielle pour moi et le baiser pour mon amie. Mais ce ne fut pas un simple baiser d'amitié. C'était un fiench kiss bien juteux Je ne m'attendais pas du tout à cela. Les deux bras m'en sont tombés. Je ne savais pas trop comment réagir. Je ne pouvais pas croire que ce qui anivait devant mes yeux était bel et bien réel. Après ce moment de stupéfaction j'ai senti la colère monter en moi. Je rie savais plus quoi faire, comment réagir, je voulais juste sortir de cette situation. Je n'étais pas capable de prendre ce gars et de lui dire de se tasser de là le suis donc parti rejoindre d'autres amis. Ils m'ont demandé alors où était Anne. Je leur ai dit la bas avec Stéphane. Je ne voulais surtout pas leur dire qu'elle était dans les bras de cet ami. Après quelques minutes nous sommes partis pour le Vieux Québec à bord d'un autobus. Je ne me préoccupais plus du tout de ce qui lurivait avec ma blonde même si je savais cp'elie &ait dans le même autobus. Amvé en ville, je suis sorti de L'autobus en flèche, me suis rendu daas un bar « caler » quelques bières. Mon amie me cherchait durant tout ce temps. Après une heure et demie elle m'a retrowé et m'a demandé ce qui se passait avec moi. k ne me souviens plus trop ce que j'ai dit alors mais je me rappelle avoir été &hé et indiffiirent en même temps. Nous sommes retournés à la maison ensemble. On s'est finalement expliqué. Je me nomme Nathalie et j'ai 22 ans. Je son avec mon premier chum depuis 1% mois. Celui-ci est un gan très attachant, social, qui connait plein de monde autant des gars que des filles. Je ne suis pas une me possessive et jalouse de nature mais j'ai éprouve quelque peu de jalousie. J'ai demandé à mon ami de me parler de ses anciennes copines. C'est bizarre car c'est moi qui lui demandais de m'en parler et pour lui ce nPétaitpas important. Ii a été trés compréhensif; il m'a dit tout ce que je voulais savoir. Mais depuis ce temps, je sens quelque peu de jalousie a une certaine compétition. C'est dommage car c'est moi- même dans le fond qui me suis infîigée cette jalousie contre des filles que je ne connais même pas. C'est peut-être difficile à comprendre mais c'est que j'ai peur qu'il me compare a elles. Cette peur est portée à grandir car quelques fois quand je le regarde (car il n'est pas laid du tout), je sais qu'il pourrait avoir une fille bien plus belle et plus fine que moi. Annexe B *TUDE SUR LA JALOUSIE AMOUREUSE Feuille er~licative La présente recherche vise à etudier le phénomène de jalousie amoureuse. Ce document comprend une formule de consentement confirmant que les données seront traitées de façon strictement confidentielle et que vous demeurez libre de vous retirer en tout temps de cette étude sans subir de préjudice. A la réception du qyestionnaire, formule de consentement sera mise à Dart pour assurer le maximum de confidentialité. Votre tâche est de répondre au questionnaire en décrivant, avec le plus de détails posnîles, une expérience vécue de jalousie amoureuse. Une fois le questionnaire rempli, il sutnt de l'insérer dans l'enveloppe adressée au nom de Nicole Dutil et le retourner par coumer interne en le déposant dans une des boîtes aux lettres grises portant L'insigne «Université Laval>) situées à l'entrée des pavillons ou le déposer au secrétariat de l'école de psvcholoPie au F.A S. gocal 1 1 101. Le questionnaire doit être retourne au plus tard la semaine suivante. Si vous avec des questions, vous pouvez téléphoner au (418) 656-213 1, poste 4747, du hindi au vendredi entre 1l h3 0 et 13h30. Nicole Dutii École de Psychologie Pavilfon F-A Savard Université Lavai Bur. 1118 ( TU DE SUR LA JALOUSIE AMOUREUSE Formule de consentement Je soussigné(e) déclare avoir pris connaissance de l'objectif de cette recherche qui est d'hdier le phénomhe de jalousie amoureuse. Cette étude s'intéresse à la fhçon dont chases expériences de jalousie sont vécues. Je masens librement à participer à cette recherche réaüsée par Nicole Dutii, étudiante à la maîtrise en psychologie et supervisée par le Dr Alexandra Bachelor, professeure à l'École de Psychologie de l'université Laval. Je comprends que ma tâche est de répondre à un questionnaire qui nécessite la description d'une expérience vécue de jalousie. Je comprends que je demeure libre de me retirer de cette étude en tout temps et sans subir de préjudice. Je comprends que les renseignements obtenus sont stnktement confidentiels. Je signe date 19-- Nicole Dutil École de Psychologie Université Laval Tel. :(418) 656-2131, poste 4747 Aiexancira Bachelor, PhDÉcole de Psychologie Université Laval Sexe: F M Veuillez décrire une situation dans laquelle vous avez éprouvé de la jalousie dans un contexte de relation amoureuse. Écrivez, avec le plus de détails possibles, ce qui a suscité la réaction de jalousie, ce que vous avez ressenti, et ce que vous avez fait. (Veuiiiez utiliser toute cette page et le verso si nécessaire) . APPLIEi & IMAGE lnc -. ----, 1653 East Main Street Rochester. NY 14609 USA Phone: 7161482-0300 F a i l 6/288-5989