Exercice 1 : Pour étudier le travail et le chômage, les économistes

Chapitre 10 : Comment s'articulent marché du travail et gestion de l'emploi ?
Exercice 1 :
Pour étudier le travail et le chômage, les économistes raisonnent à partir du concept de marché du
travail. Celui-ci est un lieu fictif se rencontrent l'offre de travail (c'est-à-dire la quantité d'heures
de travail que sont prêts à offrir les travailleurs) et la demande de travail (c'est-à-dire la quantité
d'heures de travail que sont prêtes à embaucher les entreprises).
La demande de travail correspond, autrement dit, aux emplois qu'offrent les entreprises. L'offre de
travail correspond, elle, aux emplois que demandent les travailleurs.
Le marché du travail en France est ainsi constitué par les heures de travail qu'offre la population
active française et les heures de travail que demandent les entreprises en France.
S'il y a du chômage, c'est donc que l'offre de travail est plus importante que la demande de
travail : autrement dit, tous les travailleurs qui offrent du travail ne sont pas embauchés par les
entreprises. La population active n'est pas entièrement occupée.
Question 1 : Complétez le tableau
Offrent Demandent
Travailleurs
Travail
(Les travailleurs offrent du
travail)
Entreprises
Question 2 : Définissez population active, population active occupée, chômage, taux de chômage
et taux d'emploi.
Exercice 2 : l'offre de travail
L'analyse néo-classique du marché du travail vise à expliquer : 1) à quel niveau se fixe le salaire
moyen 2) combien de personnes sont employées à ce niveau de salaire. Cette analyse vise,
également, à expliquer le chômage, qui est, pour elle, un dysfonctionnement de ce marché du
travail.
Pour comprendre cette analyse, nous allons a) tout d'abord expliquer comment, selon elle, se
détermine l'offre de travail des salariés (exercice 2) b) puis comment, selon elle, se détermine la
demande de travail des entreprises (exercice 3 et 4). Puis, dans l'exercice 6, nous verrons comment,
dans cette analyse, la rencontre entre l'offre et la demande conduit à fixer le niveau de salaire et le
niveau de l'emploi.
Dans une perspective néo-classique, un salarié est un acteur économique rationnel qui cherche à
maximiser son utilité matérielle, sous contrainte temporelle. Pour un travailleur, le travail présente
un intérêt : il rapporte un revenu, qui permet de consommer des biens et services. Les individus ne
travaillent que pour le revenu que leur travail offre. Par contre, le travail présente un aspect négatif :
il prive le salarié de loisir. Chaque heure de travail est, en effet, une heure de loisir en moins.
Par conséquent, chaque salarié doit rationnellement arbitrer entre le travail et le loisir, sous
contrainte temporelle (sa journée ne fait que 24 heures). S'il travaille une heure supplémentaire, il
accroît son revenu, et pourra consommer davantage, mais il diminue son temps de loisir. S'il
travaille une heure de moins, il diminue son revenu, et pourra moins consommer, mais il accroît son
temps de loisir. Chaque salarié doit donc choisir entre plus de travail (et donc plus de biens à
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Chapitre 10 : Comment s'articulent marché du travail et gestion de l'emploi ?
consommer) et moins de loisir ; ou moins de travail (et donc moins de biens) mais plus de loisir.
Comment opérer cet arbitrage ? Le déterminant de l'arbitrage est bien sûr le salaire : plus il sera
élevé, plus il sera intéressant pour le salarié de travailler une heure supplémentaire, car le revenu
qu'il obtiendra ainsi compensera l'heure de loisir qu'il perd. Au contraire, plus le salaire est faible,
moins il sera intéressant de beaucoup travailler : il sera préférable de choisir le loisir.
Par conséquent, un salarié offrira une heure de travail supplémentaire pour autant que le salaire
marginal de cette heure de travail permet de compenser la désutilité qu'il y a à perdre une heure de
loisir. Plus le salaire est élevé, plus il offrira d'heures de travail : l'offre de travail est donc une
fonction croissante du salaire.
Il est, par conséquent, possible de tracer l'« offre de travail » des salariés, qui relie à chaque niveau
de salaire le nombre d'heures que les salariés seront prêts à travailler.
Question 1 : Quelle hypothèse font les économistes néo-classiques sur le comportement des
salariés ?
Question 2 : Quel est le seul élément que prend en compte un salarié pour déterminer son offre de
travail ? Pourquoi ?
Question 3 : Tracez une courbe d'offre de travail (il ne s'agit pas d'avoir des « vrais » chiffres,
mais la forme générale que va prendre la courbe). (NB : Les économistes ont l'habitude de tracer, en
abscisse, la quantité de travail et, en ordonnée, le salaire.)
Graphique 1 : L'offre de travail
Question 4 : A partir de ce modèle, expliquez l'impact de la mise en place du RSA la place du
RMI) sur l'offre de travail des travailleurs concernés (pour l'essentiel peu qualifiés). Expliquez
l'impact qu'a eu sur l'offre de travail des mères la mise en place du complément de libre choix
d'activité (en 2004, qui fait suite à une allocation du même type) qui permet à un parent de recevoir
une allocation (jusqu'à 570 euros) s'il travaille moins ou plus du tout pour s'occuper de l'éducation
de ses enfants en bas âge.
Exercice 3 : la demande de travail
Dans la perspective néo-classique, les entreprises cherchent à maximiser leur profit. Elles
embaucheront donc le nombre de salariés qui leur permet de maximiser leur profit. Pour simplifier
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Chapitre 10 : Comment s'articulent marché du travail et gestion de l'emploi ?
la question, le modèle de base néo-classique, pose, comme hypothèse, que les entreprises peuvent
vendre toute la production qu'elles produisent. Elles ne se demandent donc pas si elles pourront
vendre la production supplémentaire que rendra possible l'embauche d'un salarié supplémentaire :
dans ce modèle, c'est toujours le cas (hypothèse que contestera Keynes). Les entreprises ne tiennent
donc compte que du coût du travail pour embaucher, ou non, quelqu'un.
Avant d'embaucher un salarié, l'entreprise va donc comparer deux éléments :
1. Ce que produit ce salarié supplémentaire, c'est-à-dire sa productivité marginale.
2. Le coût de ce salarié, c'est-à-dire son salaire (ou, plus exactement, le coût salarial total, qui
inclut, en plus du salaire, les cotisations sociales, pour le cas de la France).
L'entreprise embauchera le salarié uniquement si ce qu'il lui rapporte est supérieur à ce qui lui
coûte : en effet, si c'est le cas, cela permet à l'entreprise d'accroître son profit. Au contraire, si le
salarié coûte plus cher que la valeur de ce qu'il produit, son embauche impliquera une perte, et donc
une baisse du profit : il ne sera pas embauché.
Par conséquent, une entreprise embauchera un salarié supplémentaire pour autant que sa
productivité marginale est supérieure à son salaire.
Si le salaire diminue, alors il sera rentable pour l'entreprise d'embaucher de nouveaux salariés : la
demande de travail s’accroîtra. Au contraire, si le salaire augmente, il ne sera plus rentable pour les
entreprises de continuer à embaucher des salariés dont la productivité marginale est devenue
supérieure à leur salaire : la demande de travail diminuera. Par conséquent, la demande de travail
est une fonction décroissante du salaire.
Question 1 : Dans le modèle néo-classique, selon quelle logique agit l'entreprise ?
Question 2 : Quel est le seul élément que prend en compte une entreprise pour embaucher
quelqu'un ? Pourquoi ?
Question 3 : Tracez une courbe de demande de travail (il ne s'agit pas d'avoir des « vrais »
chiffres, mais la forme générale que va prendre la courbe).
Graphique 2 : La demande de travail
Exercice 4 :
Dans une perspective néo-classique, une autre manière, équivalente, d'analyser la demande de
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Chapitre 10 : Comment s'articulent marché du travail et gestion de l'emploi ?
travail des entreprises est de dire que toute modification du salaire conduit à une substitution du
facteur capital au facteur travail (ou l'inverse) : autrement dit, au remplacement des salariés par des
machines (ou l'inverse).
En effet, dans le modèle néo-classique, une entreprise produit avec deux facteurs de production
substituables : le travail et le capital. Cela signifie qu'une entreprise peut choisir une combinaison
productives intensive en travail (elle utilise beaucoup de travailleurs) ou, au contraire, intensive en
capital (elle utilise beaucoup de capital) pour produire une même quantité de biens ou services.
L'entreprise choisira sa combinaison productive en fonction du coût relatif des deux facteurs de
production. Si le travail coûte cher relativement au capital, l'entreprise choisira de produire surtout
avec du capital (combinaison productive intensive en capital). Au contraire, si le travail coûte peu
cher relativement au capital, l'entreprise choisira de produire surtout avec du travail (combinaison
productive intensive en travail).
Par conséquent, si le salaire augmente, l'entreprise remplacera des salariés par des machines, dont
le coût relatif baisse : elle pourra ainsi produire la même quantité de biens ou services pour moins
cher. Sa demande de travail baissera : elle licenciera des salariés. Au contraire, si le salaire baisse,
l'entreprise remplacera ses machines par des salariés. Sa demande de travail augmentera : elle
embauchera des salariés. On retrouve la conclusion de l'exercice précédent : la demande de travail
est une fonction décroissante du salaire.
Cette analyse permet de comprendre le fait que la demande de travail non qualifest plus élevée
aux États-Unis qu'en France : durant les années 1980 et 1990, les salaires des moins qualifiés ont
augmenté en France, tandis qu'ils stagnaient aux États-Unis. Par conséquent, les entreprises
américaines ont continué à utiliser des travailleurs non qualifiés pour une série de tâches les
entreprises françaises les ont remplacés par des machines : en particulier dans le domaine des
services (exemple : distributeurs automatiques à la place de vendeurs).
Question 1 : Quelle hypothèse fait le modèle néo-classique sur la production des entreprises ?
Question 2 : Pourquoi l'accroissement du salaire conduit une entreprise à adopter une
combinaison plus intensive en capital ?
Question 3 : Comment peut-on expliquer le fait qu'aux États-Unis beaucoup de services soient
accomplis par des travailleurs alors qu'en France ils le sont par des machines ?
Exercice 5 :
Dans le modèle néo-classique, les acteurs économiques sont rationnels : ils ne raisonnent donc pas
en fonction du salaire nominal mais du salaire réel. Le salaire nominal est le salaire tel qu'il figure
sur la fiche de paie. C'est ce que paie le patron en euros. Le salaire réel est égal au salaire nominal
moins les effets de l'inflation.
Salaire réel = salaire nominal – inflation
Pour un acteur rationnel, seul compte, en effet, la quanti de biens et services que permet de se
procurer une quantité de monnaie donnée (le salaire réel). Si, d'une année sur l'autre, le salaire
nominal reste inchangé, mais qu'il y a eu 50 % d'inflation, cela veut dire que, avec ce salaire
nominal, un acteur peut se procurer 50 % de biens en moins. Autrement dit, le salaire réel a baissé
de 50 % : on peut réellement se procurer 50 % de biens et services en moins d'une année sur l'autre.
Par conséquent, un acteur rationnel cherche toujours à savoir combien de biens et services un salaire
permet d'acheter : autrement dit, l'acteur rationnel ne s'intéresse qu'au salaire réel.
On peut donc reformuler plus précisément la manière dont se fixent l'offre et la demande de travail.
L'offre de travail est une fonction croissante du salaire réel : un salarié offrira une heure de travail
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Chapitre 10 : Comment s'articulent marché du travail et gestion de l'emploi ?
supplémentaire pour autant que le salaire réel de cette heure de travail permet de compenser la
désutilité qu'il y a à perdre une heure de loisir.
La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel : une entreprise embauchera un
salarié supplémentaire pour autant que sa productivité marginale est supérieure à son salaire réel.
Dans la perspective néo-classique, les acteurs ne sont donc jamais victimes d'illusion monétaire : ils
tiennent toujours compte de l'inflation. Par exemple, les salariés ne croient pas avoir obtenu une
« vraie » augmentation salariale, quand leur salarie nominal n'a, en fait, augmenté qu'autant que
l'inflation (autrement dit, que le salaire réel est resté le même).
Question 1 : Qu'est-ce que le salaire réel ?
Question 2 : Pourquoi un acteur rationnel ne tient jamais compte du salaire nominal, mais
seulement du salaire réel ? Illustrez votre réponse à travers le cas des salariés.
Exercice 6 :
Le marché du travail est le lieu (fictif) se rencontrent l'offre et la demande de travail. Cette
rencontre va déterminer le salaire moyen et le nombre de personnes embauchées, de la même façon
que, sur le marché des pomme de terre du marché de Poissy, la rencontre de l'offre et de la demande
de pommes de terre va terminer le prix des pomme de terre et le nombre de pomme de terre
vendues. Autrement dit, sur le marché du travail, le salaire constitue le prix et le nombre de
personnes embauchées la quantité achetée.
Sur un marché concurrentiel sans dysfonctionnement, la rencontre de l'offre et de la demande de
travail conduit, en effet, à une situation où l'offre de travail est exactement égale à la demande. Dans
cette situation, le marché se stabilise : c'est l'équilibre, qui termine le salaire et la quantité de
personnes embauchées.
Graphique 3 : le marché du travail
Pour comprendre pourquoi le marché converge nécessairement vers l'équilibre, imaginons une
situation le salaire (pour une raison quelconque) est à un niveau supérieur au salaire d'équilibre.
C'est le cas sur le graphique 3 : le salaire A est supérieur au salaire d'équilibre. Dans cette situation,
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Salaire réel
Quantité de travail
Offre de travail
Demande de travail
Équilibre
Quantité d'équilibre
Salaire d'équilibre
Salaire A
Quantité demandée
pour le Salaire A
Quantité offerte
pour le Salaire A
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