QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE

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CHAPITRE 1 : QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?
Du lundi 03/09 au lundi 17/09 (2 semaines) CHAP 1 : Les sources de la croissance
Prog ECO 1.1
ECO 1.1 - À partir d’une présentation simple de la fonction de production, on exposera la manière dont la théorie
économique analyse le processus de croissance. On fera le lien entre la productivité globale des facteurs et le
progrès technique et on introduira la notion de croissance endogène en montrant que l’accumulation du capital,
sous ses différentes formes (physique, technologique et immatériel, humain et public) participe à l’entretien de la
croissance.
En liaison avec l’innovation, on mettra l’accent sur le rôle des institutions et des droits de propriété.
En s’appuyant sur le programme de première, on s’interrogera sur l’intérêt et les limites du PIB comme mesure de
l’activité économique.
TD : taux de variation, indices et CM + usage des outils pour mesurer croissance éco Cf doc 1 et 3p14, 15 Hachette
Table des matières
Introduction : ......................................................................................................................................................................................... 2
I/ Comment expliquer la croissance économique ?.................................................................................................................... 3
A/ La Croissance extensive : augmenter la quantité de facteurs de production.............................................................. 3
B/ La Croissance intensive : augmenter la productivité globale des facteurs ....................................................................... 4
II/ Comment augmenter la productivité globale des facteurs ?............................................................................................... 5
A/ Grâce à la hausse du capital physique par tête................................................................................................................. 5
 Il faut donc trouver une autre explication de la croissance de la productivité globale des facteurs ......................... 5
B/ Grâce à l’accumulation de K TECHNOLOGIQUE ................................................................................................................. 6
1/ Qu’est-ce que le capital technologique ? ........................................................................................................................ 6
2/ le PT permet d’éviter les rendements décroissants........................................................................................................... 7
3/ Les innovations permettent d’augmenter la croissance économique ........................................................................ 8
C/ … grâce à l’accumulation de K HUMAIN ........................................................................................................................... 11
D/ …grâce à l’accumulation de K PUBLIC : infrastructures.................................................................................................. 12
E/… grâce à l’accumulation de K INSTITUTIONNEL ................................................................................................................. 12
III/ La possibilité d’une croissance endogène (= autoentretenue) ......................................................................................... 15
A/ D’où vient l’augmentation des capitaux qui augmente la PGF ? ................................................................................. 15
B/ Le rôle de l’Etat dans la croissance ....................................................................................................................................... 16
Introduction :
La croissance économique peut se définir comme l’augmentation de la production de B&S sur un territoire, quantité
mesurée par le Produit Intérieur Brut.
Doc 1p15 :
Q1 : On mesure l’évolution en dollars constants
car cela permet d’éliminer les effets de
l’inflation. En effet, si un pays fabrique la même
quantité de biens, mais que le prix de vente de
ces biens augmentent, la mesure en dollars
courants donne l’impression d’un
enrichissement, la mesure ne dollars constants
montre que la quantité de biens, le volume
produit est identique.
Q2 : Entre l’an zéro et 1800, le PIB de la France
a été multiplié par 7 (35/2) et depuis 1800 il a
été multiplié par 40. LA croissance économique
est donc un phénomène très récent en France,
mais aussi dans le monde.
Doc 3p15 :
Q1 : Le PIB n’était pas le même. IL a été ramené arbitrairement a 100 en 1820 pour faire des comparaisons sur
l’évolution depuis cette date : c’est un indice base 10 en 1820.
Q3 : On remarque que la croissance a touché principalement les pays anglo-saxons (USA,..) et européens. Afrique,
Asie, Moyen Orient n’ont pas connu ce phénomène aussi tôt et aussi rapidement.
NB : l’Asie connait un rattrapage rapide depuis les années 1970.
I/ Comment expliquer la croissance économique ?
A/ La Croissance extensive : augmenter la quantité de facteurs de production
1/ La fonction de production
- À partir d’une présentation simple de la fonction de production, on exposera la manière dont la théorie
économique analyse le processus de croissance.
Introduction : la modélisation du processus de croissance : Comment fait-on pour croitre ?
Rappel sur les facteurs de production.
Q : Les économistes distinguent deux facteurs à la production. Lesquels ?
LE TRAVAIL (L) ET LE CAPITAL (K) SOUS entendu le capital physique (outils, machines, bâtiments,…)
On peut se représenter la façon dont une économie produit de cette façon, celle qui est la plus répandue dans la
pensée économique : la fonction de production néoclassique :
Schéma :
L
K
 1 Unité de L + 1 unité de K = 2 unités
de Produit qui se décomposent en 1
unité pour renouveler le L (il faut
manger) et 1 unité qui n’est pas
consommé (c’est l’épargne) pour
renouveler le K (il s’use et il faudra bien
le remplacer)
P
Par exemple, un agriculteur utilise 1 année de son travail et 1 cheval avec charrue pour produire 2 tonnes de blé. 1
tonne ira à sa consommation immédiate. Une autre lui servira pour nourrir le cheval.
On peut donc utiliser une fonction de production : Y : f(K,L)
Cf doc 2p20
Ainsi, si l’agriculteur veut augmenter la quantité produite, il
peut :
- augmenter la quantité de travail et de capital : faire un
enfant et lui donner le fils du cheval pour travailler avec lui.
 On parle alors de croissance extensive
2/ La hausse du travail
Comment ↑ la quantité de travail : démographie, immigration, temps de travail
3/ L’investissement : l’accumulation de capital
Définition du concept d’investissement : FBCF
Effet à court terme : ↑ de la demande
Effets à long terme : ↑ des capacités de production
B/ La Croissance intensive : augmenter la productivité globale des facteurs
PRODUCTIVITE GLOBALE DES FACTEURS
Doc 4 p21
Q1 : Faites une phrase donnant la signification des données
entourées :
Entre 1980 et 2008, la quantité de facteurs de production est
passée d’un indice 100 à un indice 136.2, ce qui signifie
qu’elle a augmenté de 36.2% sur cette période.
Entre 1980 et 2008, la quantité de facteurs de production est
passée d’un indice 100 à un indice 174.2, ce qui signifie qu’il
a augmenté de 74.2% sur cette période
Q2 : En quoi la réalité décrite par ces graphiques s’oppose-telle à la loi des rendements décroissants ?
Le PIB (courbe du haut, verte) aurait dû augmenter de moins
en moins rapidement au fur et à mesure que la quantité de
facteurs de production (courbe du bas, rouge) augmente.
OR, c’est l’inverse qui se produit, les rendements sont
croissants : une augmentation de la quantité de facteurs
entraîne une hausse pus que proportionnelle de la
production.
Doc 5 p21
Q1 : Entre 2001 et 2007, l’augmentation de la quantité de capital a fait augmenter de 0.83% le PIB. Au total, le PIB a
augmenté de 1.77% sur la période 2001-2007.
Q2 : L’augmentation du travail et du capital ont contribué a augmenté le PIB de 0.83+0.49 = 1.32% mais celui-ci a
augmenté de1.77% Il y a un résidu, inexpliqué par la hausse de la quantité de facteurs.
C’est dans la combinaison productive des facteurs de production qu’il faut chercher l’explication de ce résidu : la
PRODUCTIVITE GLOBALE DES FACTEURS – PGF - a augmentée. Les facteurs utilisés sont plus nombreux mais ils sont
aussi plus productifs, plus efficaces : on parle de CROISSANCE INTENSIVE.
On peut donc distinguer deux formes de croissance : la croissance extensive, basée sur l’accroissement des
facteurs de production (+ de L et + de K) et la croissance intensive, basée sur les gains de productivité des facteurs
de production, grâce à ce que les économistes appellent le « progrès technique au sens large ».
II/ Comment augmenter la productivité globale des facteurs ?
A/ Grâce à la hausse du capital physique par tête
A l’oral avec les élèves
Q1 : Comment s’appelle l’acquisition de capital physique ?
L’investissement correspond à l’acquisition de capital physique. En comptabilité nationale, l’Investissement
s’appelle FBCF, Formation Brute de Capital Fixe
Q2 : Comment expliquer que la hausse du capital par tête peut augmenter la production ?
Cela s’explique par le fait que l’investissement permet d’augmenter la productivité d’un travailleur (quantité
produite par travailleur) en facilitant son travail, cela améliore l’efficacité des travailleurs. Par exemple, un
agriculteur qui fournit des bêches à ses travailleurs les rend plus efficaces. Plus il leur donne d’outil (bêches,
râteaux,…), plus ils seront efficaces, plus la production sera élevé.
Plus un élève a de stylos, de livres, de place pour travailler, plus il peut être efficace
Mais hypothèse de rendements décroissants du capital
Comment évolue la production si on achète une 6ème bèche pour 5 travailleurs ?
Elle n’augmente pas autant qu’avec la 5ème bêche. L’efficacité du capital diminue lorsqu’on en accumule trop.
Avoir un ordinateur au lycée GDLT permet d’augmenter l’efficacité du travail des élèves. Avoir 500 ordinateurs
augmenterait aussi les résultats au bac mais en avoir 1000 n’apporte pas grand-chose de plus qu’en avoir 500. En
avoir 3 000 n’apporte rien et coute plus sans augmenter le taux de réussite au bac.
Loi des rendements décroissants : En augmentant la quantité de capital sans augmenter la quantité de travailleurs,
les gains de productivité sont de plus en plus faibles, jusqu’à devenir nul, il n’est plus alors intéressant d’investir.
 Il faut donc trouver une autre explication de la croissance de la productivité globale des facteurs
B/ Grâce à l’accumulation de K TECHNOLOGIQUE
On fera le lien entre la productivité globale des facteurs et le progrès technique
Il est possible d’investir pour améliorer le K : inv de productivité  L’agriculteur a inventé un tracteur, bcp plus
efficace qu’une charrue, ou peut-être a-t-il organisé son travail d’une façon différente ?
 Il a augmenté la productivité globale des facteurs : la même quantité de facteur produit plus grâce ici à ce que
les économistes appellent Progrès Technique ou capital technologique.
1/ Qu’est-ce que le capital technologique ?
↑ du Progrès Technique = Accumulation du CAPITAL TECHNOLOGIQUE : stock de produits et de procédés déjà
existants et qui permettent d’améliorer l’efficacité de la production.
Insister sur la notion de stocks et de flux qui augmentent ou diminuent le stock !!!
Doc 1 : Définition
Le Progrès Technique peut se définir comme l’ensemble des inventions et découvertes sur la nature et le
fonctionnement des choses et des hommes. (Exemple : découvrir une molécule qui réduit le mal de tête)
L’innovation peut se définir comme la mise en œuvre d’une invention sur le plan économique
(Exemple : concevoir un médicament qui réduit le mal de tête)
Le capital technologique peut se définir comme le stock de produits et de procédés déjà existants et qui
permettent d’améliorer l’efficacité des travailleurs
Doc 2 : les différents formes d’innovation - Source : www ocde.com
Le Manuel d'Oslo, de la OCDE – Organisation de Coopération et de Développement Economique - définit quatre
types d'innovation : les innovations de produit, les innovations de procédé, les innovations de commercialisation et
les innovations d'organisation.
L'innovation de produit
L'introduction d'un bien ou d'un service nouveau. Cette définition inclut les améliorations sensibles des spécifications
techniques, des composants et des matières, du logiciel intégré, de la convivialité ou autres caractéristiques
fonctionnelles.
L'innovation de procédé
La mise en œuvre d’une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée. Cette
notion implique des changements significatifs dans les techniques, le matériel et/ou le logiciel.
L'innovation de commercialisation
La mise en œuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la
conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit.
L'innovation d'organisation
La mise en œuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou
les relations extérieures de la firme.
Q1 : Après avoir lu les définitions ci-dessus, dites pour chaque exemple quel type d’innovation il illustre, en mettant
une croix dans la bonne colonne.
Innovation
de Innovation
de Innovation
de Innovation
procédé
produit
commercialisation
d’organisation
Google décide de limiter le
x
nombre
d’échelons
hiérarchiques dans l’entreprise
Bouygues ouvre B&YOU, un site
pour acheter et gérer ses
abonnements uniquement sur
internet
Apple lance l’iPhone 4S
Sony invente le lecteur Blue Ray
LVMH décide de ne vendre ses
produits que dans ses propres
boutiques
Une usine de bouteille invente
une nouvelle machine pour les
encapsuler
Tom-tom lance un nouveau
GPS
Un hôpital acquiert un nouveau
scanner pour dépister les
cancers
Tupperware décide de vendre
ses produits lors de réunions
privées
Publicis décide de créer des
bureaux en open-space dans
sa succursale parisienne
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Ford ajoute à ses voitures un
détecteur de collision
La poste installe au centre de tri
de Pagny-les-Goins une énorme
machine capable de trier plus
de 3000 plis à la minute
x
x
2/ le PT permet d’éviter les rendements décroissants
EXPLIQUER A L’ORAL
Le K technologique ne connait pas de rendements décroissants. Au contraire, plus il y en a, plus la hausse de la
production est forte.
Lorsqu’on augmente le stock de K Techno, le stock de connaissances, on augmente la productivité de son
entreprise, mais aussi celle des autres :
Externalités positives : Faire rappeler la définition : Effet que l’action d’un agent économique a sur un autre agent
économique sans qu’il en soit rémunéré si cette action est positive, sans qu’il en paie le cout si cette action est
négative.
Pourquoi ?
 La connaissance est un bien non–rival : elle peut être utilisée par plusieurs personnes à la fois contrairement à
une machine (K physique)
Exemple : La roue, Les identités remarquables, le théorème de Pythagore est une invention qui peut être utilisé par
plusieurs personnes à la fois sans que cela n’empêche les autres de l’utiliser.
 La connaissance est non-exclusive : il est difficile d’empêcher quelqu’un d’utiliser une nouvelle création (malgré
le système de brevets). Elle peut même donner des idées à d’autres chercheurs pour augmenter encore le stock
de connaissances.
Exemple : L’invention de la roue, du théorème de Pythagore a profité à tout le monde et donné sans doute
beaucoup d’idées.
 On peut donc parler des connaissances comme d’un bien collectif, dans la mesure où le système de brevets
n’empêche pas trop l’utilisation par les autres d’une invention.
Lorsque le stock de capital technologique augmente, tout le monde en profite, ce qui fait augmenter la production
plus que proportionnellement
3/ Les innovations permettent d’augmenter la croissance économique
Doc 1 : L'innovation, lorsqu'elle réussit, est pour la firme une source de revenu extraordinaire, de rente. La rente est
la différence entre le coût marginal, y compris le coût du capital et le prix de vente. L'innovation de produit est la
source d’une rente de monopole. L'entreprise innovante se trouve seule à fournir un certain bien que les
consommateurs désirent. Puisqu'elle ne subit pas directement la pression de la concurrence sur ce créneau qu'elle
a ouvert, elle est à même de faire payer au consommateur un prix plus élevé que le coût marginal - ce qu'elle
obtiendrait sur un marché parfaitement concurrentiel. L'innovateur en procédé fabrique le bien à un coût inférieur
à ses concurrents. II peut choisir de le vendre à son coût réel ; chassant alors ses concurrents du marché, il se trouve
en position de monopole. II peut choisir alternativement de vendre son bien au prix courant (égal au coût de ses
concurrents), gagnant alors la différence entre ce prix et son coût plus bas. [L’entreprise peut également choisir ou
être contrainte par ses salariés à augmenter les salaires, qu’elle financera grâce à la rente.]
D. Guellec, Economie de l'innovation, La Découverte, Repères », 1999
Après étude du texte, remplissez le schéma suivant :
- Placez correctement les concepts suivants : monopole temporaire, gains de productivité
- Placez des flèches ↑ ou ↓ devant chaque item
- Dites comment expliquer l’existence de la ligne pointillée
Ligne pointillée : relation entre innovation de produit et hausse de la consommation
Les innovations de produits augmentent la consommation car les ménages, surtout dans les pays développés,
sont attirés par la nouveauté, l’innovation. Il est souvent bien vu d’être au « dernier cri ». Cf. Iphone : queue de
plusieurs heures, même la nuit, pour en obtenir un.
De plus, les consommateurs exigent de plus en plus des produits de bonne qualité, + sophistiqué.
Ce schéma explique pourquoi une entreprise (niveau micro-économique) gagne à innover. Elle réalisera un plus
grand profit (grâce à sa situation de monopole ou à ses baisses de coûts de production)
Mais ce schéma explique également pourquoi, au niveau macro-économique, une économie a intérêt à voir
émerger des innovations de produits et de procédés. Elle obtiendra une plus grande croissance de la production
par une stimulation de la consommation et/ou de l’investissement.
Pour résumer, les innovations de procédé améliorent la productivité du travail (croissance intensive).
Ces gains de productivité peuvent se partager entre les profits, les prix et/ou les salaires.
On parle du triangle salaire/prix/profit.
Ce partage est différent suivant les contextes :
- En cas de forte pression de la concurrence, une entreprise privilégiera un partage des gains de productivité vers
la baisse des prix
- En cas de forte pression des salariés (syndicalisme,…), l’entreprise privilégiera un partage des gains de productivité
vers la hausse des salaires.
Les innovations à la base des cycles économiques et de destruction créatrice, selon SCHUMPETER
Doc 1 : L'analyse du rôle du progrès technique est développée par Joseph Schumpeter (18831950), qui voit l'histoire de la croissance en Occident comme une succession de cycles d'une
durée moyenne de cinquante ans (Schumpeter reprend sa chronologie des travaux du
statisticien russe Nicolas Kondratieff). Des phases de croissance de l'ordre de vingt-cinq ans
alternent avec des phases de croissance lente de la même durée. La périodisation (qui a été
discutée et revue par les successeurs de Schumpeter) est la suivante : 1780-1840 (première
révolution industrielle, textile), 1840-1896 (diffusion de la vapeur, chemin de fer), 1896-1945
(électricité, acier, chimie), 1945-années 1990 (production de masse, automobile).
Schumpeter propose un schéma explicatif de ces cycles longs :
Le début de l'expansion est caractérisé par un bourgeonnement de produits et procédés nouveaux (les grappes
d'innovation). Celles-ci proviennent de l’inventivité, de la prise de risque de certains entrepreneurs, qui vont innover,
attirés par les perspectives de profit promises à celui qui inventera le produit ou le procédé le plus révolutionnaire.
Ces profits élevés sont essentiellement des rentes, engendrées par la position de monopole dont bénéficient les
innovateurs (une innovation ne peut être copiée immédiatement et, dans l'intervalle, l'innovateur est seul sur le
marché, peut-être même protégé par des brevets : c'est le cas sur le marché des microprocesseurs où la coursepoursuite entre Intel et AMD guide les fluctuations de prix). Néanmoins, les idées de ces premiers entrepreneursinnovateurs vont donner des idées aux autres, des idées proches ou utilisant l’innovation première : d’où
l’expression de grappes d’innovations.
L’expansion Grâce à un crédit bancaire abondant et à des investisseurs nombreux, des entreprises nouvelles se
créent rapidement. C'est une phase d'intense destruction créatrice = les entreprises anciennes, porteuses ou
dépendantes de technologies obsolètes, sont chassées du marché par les entreprises nouvelles. C’est une phase
de forte croissance économique, car l’activité économique est relancée par tous ces investissements, ces
créations d’entreprises, ces créations d’emplois, …
La récession Puis le filon technologique se tarit, les innovations se font moins nombreuses et moins radicales, le
profit diminue du fait de l'érosion des rentes associées à des positions de monopole de moins en moins assurées (les
perspectives de profit ont amené une création excessive d’entreprises, ce qui engendre une concurrence très
importante : il devient alors difficile de réaliser vendre beaucoup, et donc de faire des profits.) Lorsque les profits
deviennent trop faibles, l'investissement se réduit voire chute brutalement, une crise ouverte éclate, entraînant des
faillites d'entreprises (elles ne peuvent rembourser leurs dettes, car elles ne réalisent pas suffisamment de profit),
donc le chômage augmente, la consommation globale chute, et une récession s’enclenche. Une fois
l'assainissement réalisé (les entreprises les moins viables ayant disparu), les conditions sont mûrs pour un
redémarrage de l'accumulation.
Q1 : Quels concepts importants du texte sont illustrés par le doc 2 et le doc 3 ?
Le doc 2 illustre le processus de destruction créatrice. La destruction de certaines branches d’activité se fait par le
biais de la création de nouvelles branches. L’industrie du bois, inutile pour faire avancer les trains, a été décimée au
profit de la production de charbon.
On peut également penser que les autres moyens de locomotion (carrosse, diligence,…) ont été mis à mal par la
diffusion du chemin de fer.
Le doc 3 illustre le phénomène des grappes d’innovations. Une nouvelle industrie en consolide d’autres et surtout
en fait émerger de nouvelles.
Q2 : Donnez d’autres exemples, plus récents.
Destruction créatrice : Le DVD a détruit les magnétoscopes, l’appareil photo numérique l’appareil photo
argentique, le CD le vinyle, Internet le minitel, l’Ipod le baladeur CD.
Les innovations arrivent par grappe. Internet a permis la création de nombreuses branches : la sécurité
informatique, la construction et la réparation informatique, le web design, le MP3 donc l’ipod, donc l’ipad, donc
l’iphone, facebook, la vente à distance a explosée,…
Doc 2 : Le chemin de fer a été un élément déstabilisant considérable pour certaines régions. Il a entraîné des
processus désindustrialisation. En moins de dix ans, dans les années 1860, il a par exemple entraîné en Bourgogne
l'effondrement de la sidérurgie du bois en la mettant en concurrence avec celle du charbon. Cet effondrement
était justifié économiquement du point de vue de la rationalité. En ce sens, c'est un processus de destruction
créatrice au sens où l'entend Schumpeter.
Entretien avec F. Caron, propos recueillis par S. Allemand, «Comprendre les révolutions industrielles », Sciences humaines, n° 120,
octobre 2001
Doc 3 : [...] Les chemins de fer furent des clients exigeants. Ils furent, à notre avis, les principaux promoteurs, avec la
construction navale, de l'innovation sidérurgique au 19ème siècle, et jouèrent un rôle décisif dans l'affermissement
d'une véritable industrie mécanique, par le biais de l'industrie de la construction et de la réparation des
locomotives. De 1867 à 1891, les rails formaient plus de 50 % de la production d'acier Bessemer chaque année aux
États-Unis. Dans tous les pays où elle s'implanta avec succès, l'industrie de la locomotive vient se greffer sur une
industrie mécanique préexistante, qu'elle renforça et consolida […].Mais l'industrie de la réparation contribua
fortement à la diffusion du savoir-faire technique.
P. Léon, Histoire économique et sociale du monde, 1. 4, Armand Colin, 1978
Q3 : Représentez sous forme d’un schéma l’explication de cycles économiques par les grappes d’innovation selon
Schumpeter. Remplissez le schéma à l’aide des mots suivants :
Nombreux investissements dans le secteur innovant
Grappes d’innovation
Force concurrence
Destruction créatrice
Faillite des entreprises les moins rentables
Le capitalisme est donc, pour Schumpeter, profondément instable par nature, et cette instabilité, cette tendance
à fonctionner de manière cyclique, en alternant crise et reprise, s’explique par l’apparition de grappes
d’innovations. Celles-ci sont impulsées par des entrepreneurs, qui osent prendre des risques et innover. Celui-ci joue
donc un rôle central dans l’apparition du PT et donc de la croissance.
 Les fluctuations économiques seront abordées dans un prochain chapitre
C/ … grâce à l’accumulation de K HUMAIN
en montrant que l’accumulation du capital, sous ses différentes formes (physique, technologique et immatériel,
humain et public) participe à l’entretien de la croissance.
Entreprise
Acteur en plein développement dans le secteur de l’énergie, Fitzgerald. RH a
récemment intégré de nouvelles sociétés lui permettant d’élargir son offre et son
portefeuille clients.
Dans ce contexte, un poste de Directeur Opérationnel est créé, visant au
développement des trois structures du Groupe en France : Négoce de gros, Négoce de détail et Activité de
stockage de produits pétroliers.
Type de contrat : CDI
Poste
En tant que bras droit du Directeur Général, le Directeur Opérationnel est son relais, son support et son intervenant
dans des missions :
- Commerciales : définir et faire appliquer la stratégie du Groupe, veiller au développement du portefeuille clients
et animer le réseau commercial ;
- Financières : valider les budgets, définir les moyens nécessaires à la croissance du Groupe, analyser la rentabilité
des différentes structures ;
- Managériales : encadrer les directeurs du Groupe France, apporter son soutien, contrôler, évaluer…
- Organisationnelles : optimiser et rentabiliser les structures;
- Opérationnelles : veiller à faire appliquer et évoluer si nécessaire les règles et procédures du Groupe France (RH,
finance, sécurité…)
Profil
- Animé par une forte volonté commerciale, le Directeur Opérationnel est force de proposition, capable de
s’impliquer de façon pragmatique sur le terrain auprès des Directeurs qu’il encadre. Il est à même de définir une
stratégie commerciale et de piloter sa mise en œuvre.
- Fiable et réactif, il sait apprécier une situation et des individus en toute objectivité.
- Son anglais est courant et il maîtrise parfaitement les outils informatiques.
De formation supérieure (école de commerce ou ingénieur avec spécialisation commerciale), avec une quinzaine
d’années d’expérience, ce futur collaborateur occupe à l’heure actuelle un poste opérationnel de même
envergure commerciale et managériale.
Pour ce poste basé à Bordeaux ou à Paris, des déplacements fréquents sont à prévoir.
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Q2 : Lequel de ces deux emplois est le mieux payé ? Pour quelle raison ?
Le premier emploi est mieux payé car il nécessite plus de compétences, de savoirs faires, les tâches sont plus
complexes : c’est pourquoi il y a une plus forte exigence de diplômes.
Q3 : Essayer de définir la notion de capital humain ?
Le capital humain correspond à l’ensemble des savoirs et des savoirs faire acquis par un être humain, grâce à son
expérience et/ou sa qualification et qui déterminent en partie sa capacité à travailler efficacement. LA santé d’un
individu peut être considérée comme un élément de son capital humain.
Q4 : A l’aide du document suivant et des questions précédentes, dites pourquoi on peut parler de la formation, de
l’éducation comme d’un investissement ?
On voit que les pays qui ont les plus meilleur score en éducation selon le PNUD (donc ceux qui ont le plus de capital
humain à leur disposition) obtiennent un PIB/hab plus élevés. Donc, les dépenses d’éducation sont des couts, des
dépenses (pour l’individu ou pour la collectivité qui les finance en tout ou partie) mais qui permettent de produire
davantage de richesse : c’est un investissement (et pas une dépense).
Corrélation entre le capital humain et la richesse économique (170 pays)
Index du PIB/hab (PNUD)
1,000
0,900
0,800
0,700
0,600
0,500
0,400
0,300
0,200
2
R = 0,6333
0,100
0,000
0,200
0,300
0,400
0,500
Index du niveau d'éducation (PNUD)
0,600
0,700
0,800
0,900
1,000
Source : PNUD, Rapport sur le développement humain , 2009
Q5 : Expliquer pourquoi un capital humain élevé peut entrainer de la croissance économique ?
- Le capital humain rend les travailleurs plus productifs (capacité à gérer plus de tâches, à gérer des tâches plus
complexes),
- il favorise une meilleure utilisation du capital (utilisation des nouvelles machines, des ordinateurs),
- il favorise aussi l’apparition et l’utilisation du progrès technique (les chercheurs ont un grand capital humain).
D/ …grâce à l’accumulation de K PUBLIC : infrastructures
Le capital public est l’ensemble des infrastructures possédées par les collectivités publiques : transports,
télécommunications, écoles, hôpitaux,…
Q ORALE : Quel Impact des infrastructures sur la productivité des entreprises privées ?
Toutes les entreprises en profitent (pas de profit des sociétés de transport sans routes, et sans routes de qualité, pas
de profit pour free si pas internet, permet l’acheminement des marchandises, l’accélération des communications),
intéressant que tout le monde l’utilise (internet, téléphone)
 En France, les régions qui ont le plus fort taux de croissance économique sont celles qui ont connu, dans les
années 70 et 80, le taux d’investissement public le plus élevé.
E/… grâce à l’accumulation de K INSTITUTIONNEL
En liaison avec l’innovation, on mettra l’accent sur le rôle des institutions et des droits de propriété.
Doc 1 :
[Robinson arriva sur son île avec un sac de graine de blé qu’il plante pour subsister]. Puis Vendredi apparut. Comme
l’île était grande, les deux hommes se la partagèrent, chacun cultivant sur sa partie la quantité de blé nécessaire à
sa consommation et à son investissement, chacun partageant son temps entre production du blé et étude.
Robinson surveillait attentivement les modifications que Vendredi apportait à sa façon d'organiser la production :
en les appliquant à son tour, il pouvait accroitre la productivité de son travail. Quand Vendredi consacrait une
grande partie de son temps à étudier, les progrès de Robinson étaient considérables... A vrai dire, celui-ci aurait
souhaité que Vendredi consacre une part plus importante de son temps à étudier et une part plus faible à
produire.
Vendredi était d'un naturel égoïste. Quand il comprit que son compagnon profitait ainsi de ses travaux d'étude, il
décida de construire une palissade pour se protéger de l'espionnage. Ainsi, au bout de quelque temps, les
méthodes de production des deux hommes devinrent différentes.
D. Guellec, P. Ralle, « Les Nouvelles Théories de la croissance, La Découverte, Repères », 2003
Q1 : Que symbolise l’apparition de Vendredi ? L’arrivée de Vendredi symbolise l’émergence du PT.
Q2 : Si la palissade n’existait pas, Vendredi serait-il incité à faire les efforts d’innovation qu’il fait ? Pourquoi ?
Vendredi serait découragé, car il n’obtiendrait de ses efforts aucun avantage sur Robinson, car ce dernier copierait
toutes ses inventions, sans avoir fourni les efforts nécessaires.
Q3 : Après lecture du document 1 p46, remplissez le texte suivant, en entourant la bonne réponse et/ou en barrant
la mauvaise réponse.
L’innovation est porteuse d’externalités positives/négatives, ce qui signifie qu’elle bénéficie à d’autres agents
économiques que celui qui en est l’auteur, sans que celui-ci ne soit rémunéré pour cela.
Autrement dit, le rendement privé de l’innovation est inférieur/supérieur à son rendement social
De ce fait, les agents économiques sont / ne sont pas incités à produire des innovations.
Au final, l’émergence des innovations a tendance à être plus faible / plus forte que ce qu’elle ne devrait.
Doc 2 :
Les neuf jurés ont tranché. Dans le cadre du procès opposant deux géants des nouvelles technologies, à San José
en Californie, le jury a condamné le sud-coréen Samsung à verser à Apple plus d'un milliard de dollars (840 millions
d'euros) pour des violations de brevets liés aux iPad et iPhone.
Mardi, les avocats des deux parties ont fait leur plaidoirie. En "trois mois intenses de copie", Samsung a volé quatre
années de dur travail d'Apple sur l'iPhone, a commenté l'un des avocats d'Apple, Harold McElhinny. Pour Apple, il
s'agissait de démontrer que son concurrent a copié non seulement le design de ses appareils, mais aussi certaines
icônes de son système d'application, et même les emballages des machines. Le jury lui a donné raison de façon
"écrasante", a estimé Brian Love, professeur à l'université de Santa Clara : "Tous ses brevets ont été jugés valides, et
tous sauf un violés par la plupart des produits de Samsung."
Le Monde.fr | 25.08.2012 à 07h43 • Mis à jour le 25.08.2012 à 13h20
Q4 : Rapprochez le cas d’Apple et Samsung à celui de Robinson et Vendredi ?
Samsung est comme Robinson qui copie le travail de Vendredi (qui est Apple)
Q5 : A l’aide de cet exemple, expliquer en quoi l’existence de brevets peut-elle inciter les firmes à innover ?
Apple sait que la justice peut la dédommager et punir celui qui copie une innovation. Les brevets sont des droits de
propriété sur des idées & innovations, cad la garantie de les utiliser, d’en tirer les fruits et d’être protéger du vol de
son innovation.
[Les économistes s’intéressent de plus en plus souvent au rôle des institutions sur la croissance économique. Les
instituions sont l’ensemble des règles et des organismes qu’une société humaine a institués pour organiser les
interactions sociales. En effet, la vie sociale n’est pas « sauvage », il existe des règles qui encadrent les
comportements, que ce soit des normes sociales (politesse,…) des lois (droit pénal civil du travail du commerce,…)
ou des conventions (monnaie, poids, taille,…)]
La plupart des travaux récents sur les institutions et la croissance économique insistent sur l'importance d'un groupe
particulier d'institutions, à savoir celles qui protègent les droits de propriété et qui garantissent l'exécution des
contrats. On pourrait les appeler institutions créatrices de marchés, puisqu'en leur absence, les marchés n'existent
pas ou fonctionnent très mal.
Mais le développement économique à long terme exige plus qu'une simple stimulation de l'investissement et de
l'esprit d'entreprise. Il faut aussi mettre en place d'autres types d'institutions pour soutenir la dynamique de
croissance, renforcer la capacité de résistance aux chocs. On pourrait parler des institutions de réglementation des
marchés [...]. Ce sont, par exemple, les organismes de réglementation des télécommunications, des transports et
des services financiers.
Des institutions de stabilisation des marchés, qui garantissent une inflation faible, réduisent au minimum l'instabilité
macroéconomique et évitent les crises financières. Ce sont, par exemple, les banques centrales, les régimes de
change et les règles budgétaires.
Des institutions de légitimation des marchés, qui fournissent une protection et une assurance sociales, organisent la
redistribution et gèrent les conflits. Ce sont, par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d'assurance
chômage et autres fonds sociaux.
Rodrick Dany et Subramanian Arvind, «La primauté des institutions », Finance et développement, FMI, Juin 2003
Q6 : Pour chacune des institutions, donnez un exemple et dites en quoi elles favorisent la croissance économique
Les institutions créatrices de marché : ex : les brevets qui incitent les firmes à innover car elles sont plus sures de
pouvoir en tirer un profit. Problème des brevets : peuvent freiner l’usage par d’autres des nouvelles technologies
c’est pourquoi les brevets durent 10 ans
Les institutions de réglementation des marchés : Exemple : l’ARCEP : Autorité de Régulation des Communications
Electroniques et des Postes : veille à éviter que les entreprises abusent des consommateurs, ou pratiquent une
concurrence déloyale, ou qu’émerge un monopole, ce qui nuirait à la concurrence et n’entrainerait pas le prix le
plus faible pour le consommateur
Exemple 2 : l’Autorité Bancaire Européenne, chargé de surveiller que les banques ne prennent pas trop de risques,
ce qui pourrait provoquer une grave crise économique.
Des institutions de stabilisation des marchés : la Banque Centrale Européenne : elle cherche à maintenir des prix
stables, pour faciliter les prévisions économiques des agents économiques. Elle tente également de relancer le
crédit pour relancer l’activité économique (en baissant les taux directeurs) et diminuer le chômage.
Des institutions de légitimation des marchés : Elle donne une plus grande sécurité de revenu aux agents
économiques : ceux-ci peuvent considérer l’avenir avec plus de sécurité, consommer et investir davantage,
prendre plus de risques, ce qui est favorable à la croissance économique.
Q7 : Essayez de donner une définition de capital institutionnel
Ensemble des institutions (normes, lois, organismes…) qui permettent d’éviter les conflits entre individus en
permettant aux échanges sur les marches d’exister et de fonctionner correctement
III/ La possibilité d’une croissance endogène (= autoentretenue)
A/ D’où vient l’augmentation des capitaux qui augmente la PGF ?
On introduira la notion de croissance endogène
Doc 1 : Qu’est-ce qui détermine la quantité d’inventions et d’innovations ? Certaines idées neuves sont simplement
le produit d’une curiosité intellectuelle ou d’une frustration (« il doit y avoir une meilleure façon de faire ! »). Mais
comme dans la plupart des activités, la découverte d’idées neuves dépend dans une large mesure des ressources
qui sont consacrées à leur recherche, et celles-ci dépendent à leur tour du coût d’immobilisation des ressources
dans cette activité et des perspectives de succès. Certaines activités de recherche prennent place dans des
départements universitaires, généralement financés, du moins en partie, par l’État. Mais de nombreuses recherches
sont financées par le secteur privé, grâce à l’argent que les entreprises consacrent à leurs départements de
recherche et développement (R&D). Le résultat de la recherche est risqué. Les chercheurs ne savent jamais s’ils
trouveront ou non quelque chose d’intéressant. La recherche ressemble à un projet d’investissement risqué puisque
des fonds doivent être engagés avant que les avantages (s’il y en a) commencent à apparaître.
D.Begg, R.Dornbusch et S.Fisher, Macroéconomie, Ediscience international, 1992)
Q1 : D’après ce texte, les innovations sont-elles un phénomène économique ou non-économique ?
Les innovations proviennent d’un effort de R&D (public et privé) qui nécessitent des ressources. C’est donc un choix
des acteurs de lancer des R&D pour déposer des brevets.
On parle de croissance endogène pour désigner une théorie qui estime que la croissance économique est
stimulée par le progrès technique et que ce dernier provient de la décision des agents économiques (Entreprises
privées et Etat).
Les innovations obtenues grâce à la R&D permettent ensuite d’améliorer la croissance.
NB : Plus il y a de croissance, plus les entreprises font du profit, plus l’Etat à de recettes fiscales, plus il est facile de
financer les dépenses de R&D.
C’est un cercle vertueux.
Q2 : Ce document confirme-t-il la relation entre croissance et R&D ?
Oui, plus un pays investit dans la R&D, plus il obtient de croissance : les pays scandinaves connaissent une
croissance dynamique, qui peut s’expliquer par une forte dépenses en R&D.
NB : on peut aussi lire la relation inverse : Plus un pays à de la croissance, plus il a les moyens d’investir dans la R&D.
Les théories de la croissance endogène montre donc que la croissance s’explique par la part du PIB qui est
consacré aux investissements dans le K technologique et humain  Cela contribue à réhabiliter le rôle de l’Etat
comme acteur de la croissance économique.
B/ Le rôle de l’Etat dans la croissance
C'est sans doute dans la recherche fondamentale que le rendement privé serait le plus faible (l'appropriation
privée des résultats fondamentaux est très limitée; et leurs applications économiques directes sont souvent
marginales : la découverte d'une nouvelle planète ne présente pas d'intérêt économique à un horizon proche),
alors que le rendement social peut être élevé (les connaissances de base se diffusent dans des applications
lointaines mais nombreuses, en aval). II y a un décalage de quarante ans entre la théorie de la relativité restreinte
d'Einstein et les premières centrales nucléaires. D'où l'importance particulière des politiques scientifiques, sans
lesquelles la recherche fondamentale serait sans doute très faible, avec des conséquences dommageables sur le
progrès technique dans le long terme. L'Etat finance donc des institutions publiques de recherche, tel le CNRS
(Centre national de la recherche scientifique) en France.
L'Etat peut aussi créer des règles institutionnelles qui assurent un niveau plus élevé au rendement privé de la
recherche. II en est ainsi du brevet, titre de propriété accordé l'inventeur à titre temporaire (au maximum vingt ans)
et qui lui assure le monopole d'exploitation de son invention sur la période. Le propriétaire peut soit produire luimême l’invention protégée, et extraire ainsi une rente du marché, soit accorder des licences, c'est-à-dire vendre a
d'autres producteurs le droit d'utiliser sa découverte. Si le brevet est un outil important pour susciter l'innovation, il a
par contre le défaut d'accorder un monopole à une entreprise privée, qui peut en faire un usage pas toujours
compatible avec des critères sociaux plus larges que le profit (voir les problèmes rencontrés par les pays en
développement pour accéder à certains médicaments brevetés).
L'Etat peut financer directement ou indirectement l'effort de recherche des entreprises : subventions (aides
directes), [...] crédits d'impôt recherche (aides indirectes) [...].
L'Etat est aussi un consommateur de technologie, en matière de défense, de santé, d'environnement ou pour
satisfaire d'autres besoins sociaux. Une technologie mise au point pour un avion militaire, et donc payée par l'Etat,
peut pour partie être utilisée dans un avion civil. Ainsi, les politiques d'achat public sont un moyen d'intervention sur
le marché.
Les politiques publiques affectant la croissance sont bien plus larges que les seules mesures prises dans les domaines
scientifique et technique. Les politiques d'éducation notamment, qui conditionnent la qualification de la maind’œuvre, donc sa capacité à produire et utiliser les technologies nouvelles, mais aussi les investissements publics en
infrastructures (transports par exemple) jouent un rôle clé en fournissant aux entreprises les facteurs qu'elles ne sont
pas en mesure de produire elles-mêmes.
D. Guellec, NM 2003, p. 50-51
Q1 : A l’aide du texte et de vos connaissances, remplissez les trous dans le schéma récapitulatif ci-dessous
Q : En quoi ces investissements publics produisent-ils des externalités ?
Certains en profitent sans en payer le cout (ou la totalité du cout) :
- Recherche fondamentale : invention (roue), profite à tous.
- Formation initiale : profite à toutes les entreprises, à tous les individus (intéressant que tout le monde sache lire,
écrire, compter,…) pour fabriquer et vendre des produits
- Infrastructures (réseau routiers, téléphoniques, et internet, écoles, hôpitaux) : la concentration géographique des
infrastructures entraîne l’arrivée de nouvelles entreprises, de nouveaux travailleurs (Silicon Valley permis par
infrastructures publiques  Effets positifs du K public sur le K humain le K technologique et le capital physique )
La stratégie de Lisbonne
En 2000, le Conseil européen (réunion des chefs d’Etats des 27 pays de l’UE) a lancé la "Stratégie de Lisbonne", qui
visait à faire de l'UE "l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable
d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et
d'une plus grande cohésion sociale" à l'horizon 2010.
Doc 1 : Dépenses intérieures de recherche et développement,
en% du PIB Source OCDE
Doc 2 : Part des dépenses de recherche et développement financée par le secteur privé en 2007, en %
Alternatives Economiques n° 278 - mars 2009
3,8
3,5
3,2
2,9
Japon
2,6
USA
2,3
UE 27
2
OCDE
1,7
Chine
1,4
1,1
0,8
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Q1 : La stratégie de Lisbonne a-t-elle été respectée ? Quels acteurs ne réalisent pas assez de dépense de R&D en
UE ?
La stratégie de Lisbonne a été un échec. En effet, au cours des années 2000, les DIRD n’ont presque pas augmenté
en UE, et le retard s’est maintenu par rapport au Japon et aux USA.
De plus, on voit que la Chine ne veut plus se contenter d’être « l’atelier du monde ». Elle ambitionne d’en devenir
également le laboratoire : afin de rattraper son retard, les pouvoirs publics chinois se sont fixé l’objectif ambitieux
de porter la part des dépenses de recherche et développement (R&D) dans le produit intérieur brut (PIB) de 1,43 %
en 2006 à 2 % d’ici à 2010 et à au moins 2,5 % d’ici à 2020.
La Chine a déjà doublé ses dépenses de R&D entre 2000 et 2005 : elle s’est ainsi hissée à la quatrième place
mondiale par le montant de ses dépenses en valeur absolue et à la huitième place en pourcentage du PIB.
Source : Marc Chevalier, Alternatives économiques, n° 283, septembre 2009, p. 68
Les USA sont le pays qui dépensent le plus en R&D, avec une dépense s’élevant à 284,6 milliards de dollars en 2003,
selon l’OCDE
L’UE 25 ont dépensé 201.7 milliards de dollars en 2003 selon l’OCDE, tandis que le Japon arrive juste derrière avec
106.9 milliards de dollars dépensés dans la recherche et le développement en 2003, selon l’OCDE.
Deuxièmement, on remarque qu’en Europe, la part des dépenses publiques est presque aussi importante que les
dépenses engagées par les entreprises privées. L’effort privé est bcp plus important aux USA et au Japon.
Cela est aussi dû à des questions d’organisation de la recherche et du développement. Aux USA, les universités
sont plus proches des entreprises privées, ce qui facilite le passage de la recherche fondamentale vers la
recherche appliquée. Il y a aussi une question d’organisation du système de financement, les sociétés de capital
risque étant plus nombreuses aux USA qu’en UE.
 Le rôle des pôles de compétitivité :
Un pôle de compétitivité rassemble sur un territoire donné, des entreprises, des laboratoires de recherche et des
établissements de formation pour développer des synergies et des coopérations. D'autres partenaires dont les
pouvoirs publics, nationaux et locaux, ainsi que des services aux membres du pôle sont associés. L'enjeu est de
s'appuyer sur les synergies et des projets collaboratifs(1) et innovants pour permettre aux entreprises impliquées de
prendre une position de premier plan dans leurs domaines. [...]
Chaque pôle de compétitivité élabore sa propre stratégie à cinq ans, ce qui lui permet de : concrétiser des
partenariats entre les différents acteurs ayant des compétences reconnues et complémentaires ; bâtir des projets
collaboratifs stratégiques de R&D qui peuvent bénéficier d'aides publiques ; promouvoir un environnement global
favorable à l'innovation et aux acteurs du pôle en conduisant des actions d'animation, de mutualisation ou
d'accompagnement des membres du pôle sur des thématiques telles que la formation et les ressources humaines,
la propriété industrielle etc. [...]
L'État s'attache à promouvoir un environnement global favorable aux entreprises et à l'innovation et à soutenir
l'effort de recherche et de développement déployé au sein des pôles de compétitivité.
(1) Projet réunissant au moins deux entreprises et un laboratoire en vue d'une innovation susceptible d'atteindre le
marché à 5 ans.
Source : www.industrie.gouv.fr/liste index/148.html
En lorraine, 2 pôles de compétitivité :
- Materialla à Metz : sur les nouveaux matériaux.
- Hydeos : à Nancy : qualité et gestion de l’eau
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