LA STRATÉGIE RÉGIONALE D’INNOVATION DE LA RÉUNION Publication : 12 août 2010 1 2 sommaire INTRODUCTION.....................................................................................................................4 La Stratégie Régionale d’Innovation dans son contexte................................................................... 4 Définition de l’innovation et état d’esprit............................................................................................ 6 Méthodologie de travail......................................................................................................................... 7 CHAPITRE 1 – SYNTHESE DES STRATEGIES MACRO-ECONOMIQUES...........................................8 Préambule................................................................................................................................................ 8 1-1- L’ouverture sur le monde.............................................................................................9 1-2- Vers l’excellence réunionnaise....................................................................................10 1-3- Le territoire réunionnais dans de nouvelles dimensions............................................11 CHAPITRE 2 – ORIENTATIONS STRATEGIQUES.................................................................................12 2-1 - Etat des lieux...............................................................................................................12 A - Préambule..................................................................................................................................... 12 B - Le système d’innovation : les acteurs et leurs relations.......................................................... 13 B-1 - La « production de connaissances ».......................................................................................... 13 B-2 - La « demande de connaissances »............................................................................................ 16 B-3 - Les intermédiaires facilitateurs d’innovation............................................................................ 16 2-2- Fondamentaux............................................................................................................20 2-3- Huit orientations stratégiques....................................................................................21 A - Elever le niveau de qualification en correspondance avec les réalités et potentialités économiques particulièrement celles des Domaines d’Activité Stratégique..................... 23 B - Construire des outils innovants pour lutter contre l’illettrisme.............................................. 23 C - Optimiser la ressource locale par la mise en réseaux des structures et des outils............. 24 D - Mettre les entreprises en situation d’innover........................................................................... 24 E - Créer les conditions de réalisation des projets (d’amont en aval)........................................ 25 F - Concrétiser l’approche intégrée de l’aménagement du territoire........................................ 25 G - Doter La Réunion d’une plus grande visibilité en matière d’innovation.............................. 26 H - Inscrire l’innovation dans la cohérence et la durabilité........................................................... 26 CHAPITRE 3 – FICHES ACTIONS.........................................................................................................27 1 -Faire connaître et renforcer les capacités de recherche publique Réunionnaise.................................... 29 2 -Créer une structure de la recherche : cellule technique de réponse aux appels à projets.................... 31 3 -établir le concept de « docteur conseil »...................................................................................................... 33 4 -Lancer des concours de créativité pour susciter l’esprit d’innovation et d’entreprenariat..................... 35 5 -Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production................................................................... 37 6 -Organiser et exporter la filière « ingénierie de formation »........................................................................ 39 7 -Renforcer l’émergence et la mise en œuvre d’innovations notamment dans les entreprises................... 41 8 -Prospecter activement toutes les entreprises............................................................................................... 43 9 -Professionnaliser les accompagnateurs d’entreprise à l’innovation.......................................................... 45 10-Créer une aide financière d’amorçage et animer le réseau (RDT)............................................................. 47 11-Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation........................................................ 49 12-Introduire l’innovation comme objectif des politiques publiques............................................................. 51 13-Développer et concrétiser une culture de projet en matière d’aménagement, fédérant l’ensemble des acteurs de la sphère publique et de la sphère privée...................................................... 53 14-Structurer les aménagements pour favoriser les domaines d’activité stratégique................................. 55 15-Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement.................................................................................. 57 16-Structurer une filière « équipement et matériaux urbains »........................................................................ 59 17-Développer et animer les réseaux de tous types......................................................................................... 61 CHAPITRE 4 – GOUVERNANCE PILOTAGE DURABLE DE L’INNOVATION ET FINANCEMENT.....63 4-1- A - B - C - 4-2- Gouvernance - pilotage durable de l’innovation........................................................63 Organisation et fonctionnement................................................................................................ 64 La connaissance des données de l’innovation......................................................................... 65 Gestion, évaluation et évolution de la SRI................................................................................ 65 Financement................................................................................................................66 PERSPECTIVES.....................................................................................................................................69 ANNEXES.............................................................................................................................................71 Annexe 1 - Organisation de la démarche SRI.......................................................................71 1. 1- Gouvernance mise en place pour l’élaboration de la SRI...................................................... 71 1. 2- Calendrier et méthodologie de travail pour l’élaboration de la SRI..................................... 72 1. 3- Démarche participative : liste des participants aux réflexions............................................... 72 Annexe 2 - Synthèse intégrale des stratégies macro-économiques....................................77 Annexe 3 - Les composantes globales du système d’innovation : indicateurs macro-économiques...........................................................................................104 Glossaire...........................................................................................................................................115 3 La Stratégie Régionale d’Innovation dans son contexte Comme tout territoire, La Réunion est confrontée, d’une part à la généralisation et à l’accélération des échanges, et d’autre part aux évolutions démographiques, économiques et climatiques, aux échelles régionale et planétaire. Dans ce contexte, son développement se poursuit selon le paradigme actuel «agir local, penser global», un diptyque basé sur un progrès économique et social durable et une ouverture internationale. Région ultra-périphérique européenne, La Réunion n’est pas aux confluents des grands axes d’échanges internationaux. Son ouverture au Monde, indispensable à un développement durable et équitable, nécessite la connexion du territoire à un axe international de transferts. S’ouvrir au Monde et répondre aux défis territoriaux auxquels sa population doit faire face1 nécessite aujourd’hui une stratégie de développement basée sur d’autres voies que celles qui prévalaient jusqu’alors. Depuis 20 ans, de nombreuses étapes de structuration et de réflexion ont été franchies, de nombreux projets de développement ont été pensés à l’horizon 2030-20402. Des projets résumés en quelques mots clefs : développement économique endogène ouvert à la région et au monde, innovation et transfert de technologies dans les domaines d’activité stratégique, développement durable et équitable de notre territoire. INTRODUCTION La recherche, l’innovation et le transfert de technologies constituent les moteurs de ce mouvement vers une société de progrès humain universel. Pour que La Réunion soit une locomotive du co-développement régional, le défi de notre société est de réussir la révolution culturelle, industrielle et territoriale de l’innovation et de la R&D. L’innovation est un processus de longue haleine qui suppose notamment le changement, la créativité, la réactivité, le courage et l’engagement. Les Réunionnais ont toujours su innover dans le passé et encore aujourd’hui. Toutefois, conscients de nos forces, de nos faiblesses et portés par nos valeurs, il est nécessaire d’accélérer notre dynamique : faire plus, mieux et plus vite. Qu’elle procède d’une contrainte ou d’une opportunité, l’innovation est d’abord anticipation et envie. Ces principes s’appliquent d’ailleurs également à la Stratégie Régionale d’Innovation ellemême, qui doit être réactive et évolutive. Au cœur de cette démarche d’élaboration d’une société économique et industrielle, à haute valeur ajoutée pour le territoire, doit donc se trouver une stratégie partagée et consensuelle, une stratégie régionale de l’innovation et du développement moderne de La Réunion, nouvel acte de son développement structurel. Pour établir ce virage devenu nécessaire, et dans l’esprit de notre modèle réunionnais dual de compétitivité et de solidarité, il faudra résolument s’engager et investir prioritairement dans la recherche, l’innovation, et le transfert de technologies. Les objectifs sont d’accroître la valeur ajoutée territoriale et régionale et d’aller à la conquête de marchés régionaux et internationaux. Pour y parvenir, une stratégie à retours de bénéfices pour le territoire, en matière de recherche d’innovation et de transfert de technologie, est le véritable nouvel enjeu de développement. En outre, La Réunion doit être ambassadrice et co-élaboratrice d’un développement régional également moderne. Et pour réussir son intégration régionale avec la plus grande éthique, c’est sans naïveté économique, sans complexe et avec un esprit de conquête et d’entreprise que La Réunion sera le maillon fort de l’Europe dans l’océan Indien. Dans cet esprit, les premiers objectifs de notre Stratégie Régionale d’Innovation (SRI) consistent à structurer le territoire pour atteindre ce nouvel acte de développement, et à créer l’environnement qui dynamise le processus d’innovation à La Réunion. Souhaitée par les pouvoirs publics, la SRI a associé pendant quinze mois des représentants locaux du monde économique, social, de la recherche et de la formation. Le document présente d’une part les objectifs partagés pour le territoire et décline d’autre part les orientations stratégiques phares. Enfin, il précise les éléments concrets de mise en œuvre via notamment une gouvernance appropriée. Cette stratégie vise le court, le moyen et le long terme. 1 Les défis territoriaux : c’est sans doute, l’emploi des jeunes, condition sine qua non du développement durable qui est le défi majeur de notre territoire (36% de la population a moins de 20 ans). Citons également : la qualification et la professionnalisation, le maintien de la cohésion sociale, la gestion environnementale (gestion des déchets, gestion de l’eau, gestion de l’énergie), l’aménagement du territoire pour une économie moderne, pour un développement durable. 4 2 Ile Verte, PR2D, PRERURE, GERRI Origine et contexte de la démarche L’Etat, la Région et le Département de La Réunion se sont engagés, en partenariat, dans des orientations stratégiques déclinées dans les Programmes Européens 2007-2013 au sein d’une stratégie intégrée pluri-fonds. La recherche-innovation est un thème qui y est affirmé. La Stratégie Régionale d’Innovation permet de décliner ces orientations et prend en considération, en outre, le contexte suivant : •Faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable, accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale (Conseil européen de Lisbonne de mars 2000) avec deux objectifs principaux : la croissance et l’emploi (Conseil européen de mars 2005) ; •Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. Le développement durable s’appuie sur quatre piliers, économique, social, environnemental et international, lesquels doivent se renforcer mutuellement. (Conseil Européen de Göteborg en décembre 2001). •Contribuer à limiter nos émissions de CO2 sans compromettre notre développement (Sommet de Copenhague 2009). « Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer ». Gaston Berger - Industriel, philosophe et administrateur français. Inventeur notamment du terme « prospective ». 5 Définition de l’innovation et état d’esprit L’existence de nombreuses définitions de l’innovation a conduit l’ensemble des acteurs locaux à réfléchir à une définition reflétant le contexte réunionnais. La définition suivante a été élaborée et choisie : « L’innovation c’est la valorisation d’une idée, nouvelle dans son usage et/ou dans son utilité, pour le développement économique, mais aussi social et culturel » Cette définition élargie met en exergue le fait que l’innovation n’est pas seulement technologique ; l’application au contexte et à la temporalité, c’est-à-dire l’usage, constitue une forme d’innovation. Enfin, la valorisation de l’idée n’est pas uniquement liée à un développement économique, il s’agit de considérer aussi l’innovation non marchande dans le sens du progrès humain. Enfin, l’innovation est un état d’esprit qui touche tant le secteur privé que public : elle touche tout un chacun. Etat d’esprit L’innovation est un processus historique à La Réunion puisque ses handicaps structurels et de compétitivité, mais surtout sa situation régionale, ont souvent poussé ses hommes à inventer, à réinventer et à adapter les produits, les procédés ou les services dont elle avait besoin (idées provenant parfois d’ailleurs). Notre dynamisme est bien présent mais souvent méconnu et pas suffisamment reconnu. Ces handicaps ont motivé un soutien historique et public fort, par la mise à disposition de ressources humaines et financières. La Réunion bénéficie et utilise à ce titre divers outils et dispositifs régionaux, nationaux ou européens. L’ambition de mettre en œuvre une Stratégie Régionale d’Innovation passe par un management territorial de l’innovation assorti d’un suivi rigoureux des actions et de leurs effets. C’est dans un esprit de fédération de l’ensemble des partenaires socioéconomiques, techniciens et politiques que la démarche a été menée. Nos exemples d’innovation parpaings en scories surveillances épidémiologiques coupeuses de cannesvariétés génétiques de cannes à sucre centrales thermiques bagasse-charbon machine à samoussas progiciels d'aéronautique brevets dans le BTP menuiseries tropicales procédés d’extractions énergie thermique des mers énergie renouvelable fermes solaires peinture charcuteries de volaille halal huiles essentielles tropicale outils de sécurité informatique climatisations solaires (notamment le SWAC) Agile groupe de dialogue inter-religieux méthodes d’organisation et de gestion interprofessions agroalimentaires outils de maîtrise de l’énergie dans les bâtiments équipements de pointe (Cyclotron, pôle de protection des plantes) dessins-animés… « En une génération seulement, l’île est passée de la dévalorisation de soi à la conscience de soi, à la reconnaissance de soi ; c’est essentiel de se sentir bien pour progresser. La Réunion d’aujourd’hui est dans une parfaite continuité historique en inventant les moyens de sa réussite future. Il faut que La Réunion politique ne reste pas à côté de cet élan, les politiques doivent redevenir des porteurs de rêves. Nous sommes les ancêtres des Réunionnais du futur. » Daniel Vaxelaire - journaliste, écrivain et « Grand témoin réunionnais » aux Premières Assises Régionales pour l’Innovation - octobre 2009 6 Méthodologie de travail La Réunion a choisi une méthode originale d’élaboration de sa Stratégie Régionale d’Innovation privilégiant la mobilisation et la participation des acteurs locaux aux différents stades de la démarche. Une démarche participative souhaitée pour : •Instaurer un dialogue approfondi afin de permettre la remontée d’éléments de diagnostic et l’émergence directe de propositions partagées, •S’appuyer sur le travail en réseau des structures et des individus, et le renforcer, car il est le seul gage de synergie, de cohérence et de durabilité de la démarche. Le Comité Régional pour l’Innovation qui a été spécialement créé (CRI, cf. Annexe 1.1), est un organe de réflexion associant des représentants du monde économique et social, du monde de la recherche et de la formation, des institutions et des personnes qualifiées. Etapes de la démarche : •Une synthèse stratégique nécessaire : Fort des différentes réflexions déjà engagées par les acteurs économiques et politiques locaux ces dernières années, le CRI a souhaité placer la SRI en totale adéquation et cohérence avec ces programmes et priorités stratégiques. Les buts à atteindre sont identifiés, les diagnostics déjà dressés. Il a été choisi de se baser sur une synthèse des stratégies macro-économiques existantes, qui constitue le socle de la Stratégie Régionale d’Innovation. L’innovation doit être un moyen et un critère transversal à toute initiative et tout domaine d’activité stratégique. Ainsi, à titre d’exemple, La Réunion a également retenu le thème de l’aménagement du territoire comme sujet particulier de réflexion : ce thème étant considéré comme source et moyen d’innovation. •La mise en cohérence des actions phares : En accord avec les critères et les valeurs fondamentales portés par notre projet stratégique, ont été retenues et mises en cohérence les propositions issues des réflexions des groupes de travail constitués au cours de la démarche, et qui ont été mobilisés. Les premières Assises Régionales pour l’Innovation rassemblant l’ensemble des participants, ont également permis une vision d’ensemble des travaux et un recul notamment avec le regard de profanes, et de personnalités extérieures à l’île. Plus de 150 participants, bâtisseurs de la SRI. Plus de 50 réunions de travail. 1 site intranet technique recensant l’ensemble des contributions et rapports. 1 conférence-débat régionale et son site internet. Démarche participative Enjeux pour le territoire, état des lieux Programmes Opérationnels Européens Synthèse des stratégies macro-économiques Réflexions Groupes de travail issues des travaux, issus des enjeux Processus de révision et d’évaluation Propositions d’orientations, Valeurs Fondamentaux, Cibles… Propositions de fiches-actions, Ouverture Regards extérieurs Orientations stratégiques de la SRI et fiches-actions Programmation : court, moyen, long terme Calendrier et points de repères Calendrier et points de repères (détails (détails en annexe 1) en annexe 1) Lancement de la démarche 2 décembre 2008 Réflexions par groupes de travail Groupes thématiques 1. Attractivité du système de formation réunionnais à l’innovation, 2. Percolation de l’innovation dans les TPE/PME, 3. Aménagement, organisation et attractivité du territoire réunionnais. de fév. à sept. 2009 Groupes transversaux 4. Financement des entreprises et innovation, 5. Gouvernance – pilotage durable de l’innovation. Premières Assises Régionales pour l’Innovation Adoption de la SRI de sept. à nov. 2009 13 octobre 2009 Août. 2010 7 SYNTHESE DES STRATEGIES MACRO-ECONOMIQUES CHAPITRE 1 Point de départ de la Stratégie Régionale d’Innovation, une synthèse des différentes stratégies macro-économiques existantes pour La Réunion a été réalisée afin de mieux poser le projet de développement du territoire. La version complète de cette synthèse se trouve en annexe 2. En substance après le préambule, elle comporte trois parties : une affirmation d’une volonté d’ouverture sur le monde, une recherche d’excellence pour toute l’économie de La Réunion, et une approche du territoire et des hommes. Préambule Un changement de modèle économique pour la prochaine génération réunionnaise : un objectif et un diagnostic partagés. Il y a 25 ans, La Réunion s’inscrivait dans les principes d’ajustement structurel de la politique régionale européenne, et recherchait leurs applications optimales à sa situation économique, sociale et territoriale. Ainsi, elle a conduit pendant 20 ans un développement marqué par l’objectif de rattrapage du niveau européen : réalisation des infrastructures fondamentales, mise en place du cadre de formation, modernisation de l’agriculture et création d’un secteur industriel d’import-substitution. A partir de 2005, cet objectif a évolué vers la construction d’un modèle économique et social dont la compétitivité et la performance auraient de plus en plus à se fonder sur la valorisation des atouts spécifiques de La Réunion au sein de son espace géographique, tout en ne négligeant pas la nécessaire solidarité interne et externe. Cette orientation majeure se retrouve dans l’ensemble des documents stratégiques existants pour La Réunion et produits tant par les principales institutions réunionnaises, que par le monde économique (Cf. schéma ci-dessous). Elle a été reprise dans la Stratégie Intégrée des programmes européens pour la période 2007/2013. Elle incite à approfondir la logique de l’article 299-2 du traité d’Amsterdam, par une plus entière prise en compte des spécificités réunionnaises dans la détermination et par la mise en œuvre des leviers de sa compétitivité au niveau des politiques communautaires. De façon générale, ces « exercices stratégiques » établissent le même diagnostic quant aux faiblesses structurelles et spécifiques d’un territoire de petite taille, éloigné de l’Union Européenne, connaissant un relief et un climat difficiles, tout en devant faire face à des enjeux démographiques importants, principalement un marché étroit et des coûts de production élevés. Ils soulignent aussi les enjeux essentiels liés à la nécessaire intégration de l’économie réunionnaise à son environnement géographique proche, à l’économie européenne ainsi qu’à l’économie mondiale. Les trois grands axes stratégiques ressortant de ces documents sont déclinés successivement ci-après. Le socle de la SRI : Schéma d’Aménagement et de Développement Durable du Conseil Général Plan Réunionnais de Développement Durable, du Conseil Régional La Réunion Île verte, du monde économique GERRI, Réunion 2030 de l'État Synthèse des stratégies macro-économiques 8 1-1 - L’ouverture sur le monde La Réunion sera confrontée à des évolutions inéluctables de son environnement extérieur. En effet, l’étroitesse du marché local, le développement important des échanges mondiaux, tout comme l’évolution des règles encadrant ces échanges, rendent impératif son insertion économique tant dans son environnement régional que mondial. L’économie réunionnaise doit s’ouvrir sur des cibles hiérarchisées. Bien que n’ayant pas terminé son rattrapage des standards européens, elle doit cependant dépasser le lien d’échange privilégié entretenu avec l’Hexagone et avec l’Union Européenne pour se tourner vers son environnement régional et international. En premier lieu, les îles qui lui sont voisines, puis l’océan Indien et les pays émergents ; l’Australie ou la Nouvelle Zélande sont autant d’autres cibles envisageables. L’ouverture optimale de l’économie réunionnaise se fera par l’ouverture des entreprises, des hommes et des infrastructures. L’ouverture des entreprises réunionnaises doit permettre de compenser les menaces liées aux différentiels de coûts de production sur le marché local. Elle peut notamment se réaliser dans une stratégie de « co-développement » ou de « relais » de l’aide communautaire au développement ou au commerce. Pour passer d’une « ouverture subie » à une « ouverture voulue », un travail de communication, d’accompagnement technique, financier, et de formation doit être mené vis-à-vis des entreprises. Parmi les pistes opérationnelles : communiquer sur les expériences internationales réussies, généraliser un dispositif de diagnostic des entreprises candidates à l’ouverture, constituer des groupements d’entreprises visant à atteindre une masse critique à l’international, ou encore valoriser le potentiel de la diaspora en l’utilisant comme réseau opérationnel de « réceptifs ». L’ouverture des hommes doit se réaliser par le développement des formations aux langues et aux techniques de l’international afin de soutenir la réalisation de parcours internationaux. Ceux-ci se concevant tant depuis La Réunion que vers La Réunion, via le développement de formations de haut niveau attractives à l’international. L’ouverture optimale des infrastructures est le corollaire à un nécessaire changement d’échelle du développement de l’île. Les stratégies mettant en place des plateformes portuaires, aéroportuaires et numériques à l’échelle de l’océan Indien s’avèrent être des options pertinentes, mais qui nécessitent des efforts de planification, notamment financière. L’innovation est une condition de l’ouverture. La Réunion doit s’y positionner en centre d’expérimentation. La petite taille du marché intérieur et l’existence de coûts de production élevés rendent la généralisation de l’innovation nécessaire à la réalisation d’une ouverture durable de l’économie réunionnaise. En s’appuyant sur les domaines d’activité stratégique (DAS), les pôles stratégiques à structurer à l’échelle de l’océan Indien correspondent aux expertises réunionnaises identifiées comme étant les plus potentiellement concurrentielles. En résumé, La Réunion souhaite se positionner en pôle d’excellence, d’innovation et de démonstration en matière de développement durable : il s’agit d’un projet de développement sociétal qui dépasse la seule dimension économique. 9 1-2 - Vers l’excellence réunionnaise L’excellence se conçoit au niveau des ressources humaines et de leur avenir à l’échelle internationale. La Réunion dispose d’un appareil de formation français et européen. Sa capacité de réponse aux enjeux de développement économique et d’épanouissement de la future société réunionnaise n’en est pas pour autant certaine. En matière de recherche et d’enseignement supérieur, la définition de priorités fortes est essentielle pour assurer le rayonnement de La Réunion. Elle doit viser la création de filières à très forte valeur ajoutée et être conjointement pensée avec le Conseil régional et les acteurs économiques. Dans les formations généralistes et professionnalisantes, la difficulté permanente de jonction entre la fin des études et l’entrée en activité rend nécessaire de délivrer les diplômes à même de répondre aux besoins de l’économie pendant une période donnée, sans pour autant négliger l’organisation d’une mobilité plus équilibrée. La mise en place d’un système de « formation tout au long de la vie », associant formation initiale et formation continue est proposée, pour « réarmer » les hommes dans l’optique d’un débouché professionnel. La nécessité de traiter à la base le système de l’exclusion apparaît dans l’ensemble des documents stratégiques : il faut pouvoir tout en visant l’excellence, lutter contre l’exclusion, facteur pesant sur la performance de l’économie et sur l’épanouissement de la société réunionnaise. Il faut maîtriser l’illettrisme, qui apparaît à tous les stades de la vie, par la mise en œuvre de dispositifs intégrant écoles, familles, et acteurs locaux. Il faut pouvoir renouveler l’économie d’insertion, en coordonnant les différentes actions sur le territoire et en professionnalisant les structures, tout en adoptant une logique de prestation de services. Le secteur marchand ne pouvant absorber tous les effectifs peu qualifiés, la recherche d’un modèle d’« économie sociale et solidaire » doit permettre, tout en recherchant l’employabilité, d’ouvrir des parcours d’intégration en réponse aux besoins de cohésion sociale, de qualité des modes de vie, de sécurité collective nécessaires au développement de La Réunion. Identifiés comme les secteurs d’entraînement du développement futur, les domaines d’activité stratégique (DAS) ont en commun un potentiel d’exportation et de rayonnement dans le long terme et un positionnement de haute valeur ajoutée. Ils découlent notamment de l’adoption de solutions avantageuses face aux contraintes imposées par l’éloignement, le relief et la petite taille du territoire. Ils offrent aussi l’avantage d’orienter le développement de La Réunion vers l’exploitation d’une diversité de niches à forte valeur ajoutée. Les DAS identifiés présentent également des enjeux forts de mutualisation et d’interactivité. Pour profiter de leurs effets d’entraînement, leur interaction avec les secteurs traditionnels doit être favorisée, ainsi que la structuration d’actions en réseau. En interne, les réseaux d’acteurs doivent pouvoir établir des actions communes basées sur la mutualisation. En externe, différents réseaux sont à renforcer dans une optique de compétitivité des ressources (réseaux de recherche formation) ou de constitution d’une capacité de veille et de proposition réglementaire. Les DAS • • • • • • • • Agro nutrition en milieu tropical Pêche Santé TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) Energie - Environnement Tourisme durable Ingénierie - Formation Services à la personne Le modèle économique à venir, tenant compte des orientations de l’Europe, mais aussi de la nécessaire intégration économique de La Réunion dans sa zone géographique, ne doit pas se construire en rupture avec l’économie actuelle. Il doit au contraire pouvoir se faire en s’appuyant tant sur le potentiel d’innovation important de l’import-substitution que sur le dynamisme d’un tissu constitué à 90 % de TPE, qui doivent profiter des leviers de la formation, de la valorisation de la recherche, de l’accès à l’internationalisation et du financement. Deux secteurs primordiaux pour la cohésion territoriale, portent en eux des potentialités liées à l’innovation : l’agriculture et le BTP. L’importance de ces deux secteurs se traduit non seulement dans leur rôle de « vecteur de développement » pour les DAS (via le développement durable) mais aussi dans les liens étroits qu’ils entretiennent avec la donne publique pour leur propre avenir. 10 1-3 - Le territoire réunionnais dans de nouvelles dimensions Le capital jeunesse, le capital social et le capital culturel du territoire réunionnais sont des éléments fondamentaux. La jeunesse de la population est un atout certain à condition de garantir les conditions de sa participation au développement et à la production de richesses. Dans le même temps, son épanouissement dans la connaissance de l’Histoire et de la Culture réunionnaises est un facteur essentiel de cohésion. Le capital territoire est à équilibrer entre les enjeux de préservation et ceux de compétitivité. Couplé à son infrastructure de recherche, le gisement unique de diversité que présente La Réunion, largement pris en compte par les politiques publiques (Parc National des Hauts ; Parc marin ; candidature à l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO ; « point chaud » de la biodiversité), lui confère un potentiel de pôle d’expérimentation. Sa gestion optimale doit être guidée par la recherche d’équilibre entre sa préservation et les enjeux liés à l’aménagement (social et économique) et à la valorisation du potentiel d’énergies renouvelables. Pour passer du gisement énergétique au « territoire-laboratoire », un changement d’échelle est nécessaire. La réalisation du modèle énergétique sous tendu par le PRERURE (autonomie énergétique à 89 % en 2030) implique l’adoption d’axes forts pour l’innovation tant en matière de MDE que d’adaptation des techniques de production d’énergies renouvelables. Réaliser cette stratégie impose un volontarisme appuyé, voire des expérimentations à différents niveaux : renouvellement de la gouvernance opérationnelle et institutionnelle, adaptations de la réglementation, adoptions de nouveaux modes de financement, évolution du modèle économique énergétique vers une combinaison harmonieuse entre production centralisée et production décentralisée (énergies renouvelables, valorisations des déchets). La compétitivité et l’attractivité du territoire sont à trouver dans un aménagement équilibré du territoire. En tant qu’outil d’aménagement, le SAR révisé a pour ambition de traduire les principes d’attractivité et de compétitivité inscrits au projet de développement de long terme. Il impose la définition par les acteurs locaux des modes de mise en œuvre des grandes options d’aménagement retenues. Dans un contexte d’espace utile « rare », il prévoit de défendre davantage la valorisation des atouts et complémentarités de chaque microrégion, que leur rééquilibrage (notion de solidarité territoriale). Cette solidarité territoriale doit en premier lieu s’exprimer par la fluidification des déplacements, permise notamment par le développement de l’intermodalité des transports en commun. Pouvoir inventer la ville réunionnaise du XXIe siècle comme étant une Réunion-métropole dans l’océan Indien. La définition d’une « ville réunionnaise », garantissant tant l’épanouissement social et intellectuel de sa population que l’attractivité et la croissance économiques, est au centre des réflexions menées en matière d’aménagement. Les principes de mixité « sociale et fonctionnelle » et d’appropriation par les habitants et usagers de la ville en guident le travail. Le territoire réunionnais doit créer les conditions d’un développement économique en profondeur et reconstituer des pôles économiques. L’existence d’une offre « émiettée » pour l’accueil d’activités affecte l’attractivité du territoire et la prospection de projets d’envergure. La hiérarchisation des zones selon la dépendance des activités accueillies à proximité du port est essentielle. De plus, la notion de Pôle d’Intérêt Régional (PIR), à constituer dans chaque microrégion, établit les critères de taille critique minimale, d’activités prioritaires et d’exigence de qualité nécessaires à un rayonnement à l’échelle régionale, sinon internationale. D’autres principes caractérisent la métropole réunionnaise de demain : la réalisation de pôles urbains moteurs, à même d’intégrer une fonction de services qui s’avère majeure dans l’économie réunionnaise, l’intégration de l’espace touristique à l’échelle du territoire, le maintien d’une économie et d’une surface agricoles « intégrées » au projet de développement. Répondre à ces enjeux essentiels d’aménagement induit la mise en œuvre d’une capacité de gouvernance à l’échelle du territoire de plus en plus organisée en mode projet. La Réunion doit tendre vers un « grand territoire » à l’échelle du monde. L’ensemble des documents stratégiques dessinent les contours d’une Réunion dépassant le simple cadre insulaire, et « amplifiant son territoire ». Projeter La Réunion à l’échelle du monde est rendu nécessaire en raison de la diminution progressive des concours financiers publics impactant la dynamique économique aux échéances 2013 – 2014 (réformes de la PAC et du régime actuel de l’octroi de mer, fin de l’actuelle programmation des fonds structurels, …). Elle est également nécessaire au regard de l’évolution des rapports d’échanges entre La Réunion et les pays voisins. Sur ce point, les accords APE basés sur l’élimination asymétrique des barrières tarifaires entre La Réunion et les pays ACP, imposent la mise en œuvre d’une forte capacité de soutien aux possibilités d’échanges entre les entreprises réunionnaises et les unions économiques voisines (« joint venture »). Cet impératif d’ouverture doit guider la construction de pôles d’excellence compétitifs et attractifs à l’échelle mondiale et dont la formation est un pilier fondamental. Réaliser cette ouverture implique également un approfondissement des possibilités offertes par nos acquis : •L’utilisation du cadre d’action multilatérale que constitue la COI en matière de politique énergétique, de sécurité alimentaire et de prévention des risques, •L’extension des relations économiques internationales à partir des ancrages individuels qu’ont réussi les entités réunionnaises « tête de pont » dans l’environnement india-océanique, en Europe et en Amérique, •Le renforcement des liens économiques et culturels avec les pays d’origine de peuplement de La Réunion ainsi qu’avec une diaspora réunionnaise importante. 11 ORIENTATIONS STRATEGIQUES CHAPITRE 2 2-1 - Etat des lieux A - Préambule Si les grandes priorités stratégiques de l’action publique sont posées dans la synthèse des stratégies macro-économiques, les « composantes globales » du système d’innovation ont été toutefois analysées en s’inspirant du guide méthodologique établi par l’Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique (ADIT) pour l’établissement des Stratégies Régionales d’Innovation. Il convient de souligner la difficulté d’obtention des indicateurs chiffrés qui demeurent incomplets pour La Réunion et de préciser que le court délai de réalisation n’a pas permis d’apporter, à ce stade, des éléments qualitatifs ou quantitatifs complets abordant l’ensemble des champs couverts par la définition large de l’innovation retenue par le Comité Régional pour l’Innovation ; la mise en place d’indicateurs étant nécessaire. L’annexe 3 présente l’ensemble des éléments recueillis. Un changement de paradigme à opérer, un benchmark pertinent difficile La Réunion doit passer d’une logique de rattrapage à une logique de compétitivité. Sa multiple appartenance (France, Europe, océan Indien) rend difficile l’analyse partagée d’indicateurs globaux de région à région ou de région à pays, nous conduisant à inventer notre propre stratégie. Cependant, même si la comparaison, notamment d’indicateurs chiffrés, est difficilement exploitable, elle reste utile. C’est dans cet esprit d’ouverture qualitative que deux représentants de régions européennes ont été conviés à nos Premières Assises Régionales pour l’Innovation qui se sont tenues le 13 octobre 2009. Le Pays-basque espagnol et la région du Trentin en Italie ont été choisis pour leur politique engagée, leur structuration et leur forte progression en matière d’innovation. Les discussions et comparaisons ont notamment porté sur : •les « fondamentaux immatériels » que sont l’environnement juridique et fiscal ; les liens entre le niveau national et régional en matière de recherche et d’innovation ont été comparés; •les « fondamentaux physiques » tels que le niveau des infrastructures publiques et l’importance de l’appareil éducatif et de recherche ; les budgets alloués à la recherche et développement, •Les « fondamentaux microéconomiques et relationnels » avec notamment une comparaison des liens entre les laboratoires de recherche et les entreprises. Ainsi, l’ensemble du système d’innovation a été balayé et des liens avec ces régions seront conservés à titre de référence. Le système régional d’innovation1 mo n n n e nd o m r i o e nt nv r E i i v Créativité Coo-pétition PIB par tête Revenus Productivité Structures Spécialisation Diversification F N at i o n a l Le système régional d'innovation Source : Rapport CAE 1 12 Source : rapport CAE T. Madiès et J-C Prager, cité e Connaissances i is Dynamique Innovation qu l ca Ressources Financières J ur id Output Innovation cier Acteurs Interactions Réseaux Ressources Humaines Qualifications n Fina Culturel t al En en n em B - Le système d’innovation : les acteurs et leurs relations Les éléments de diagnostic suivants émanent d’une part de l’analyse d’éléments provenant de divers documents existants (produits par les acteurs locaux) et d’autre part de la démarche participative engagée depuis 2009 par le Comité Régional pour l’Innovation. La réalisation d’enquêtes spécifiques et les réflexions partagées ont permis d’étayer ces données, notamment via les groupes de réflexions thématiques portant sur la formation, la percolation de l’innovation dans les TPE/PME ou encore sur l’aménagement, l’organisation et l’attractivité du territoire réunionnais (Cf. les détails de la méthodologie employée en annexe 1.2). Selon la méthode de l’ADIT, sont successivement analysés les « producteurs de connaissances », la « demande de connaissances » et enfin les facilitateurs d’innovation (systèmes, réseaux ou moyens intermédiaires de « transfert et diffusion de connaissances »). Dans un environnement global sensibilisé à la culture de l’innovation, l’analyse de ces données confrontées aux enjeux du territoire et à nos valeurs fondamentales, nous permet de proposer aux institutions des orientations ciblées pour mener à bien la stratégie d’innovation (cf. chapitre 2-3 Huit orientations stratégiques). Pour aller au delà de cette structuration, il s’agit bien, pour La Réunion, de renforcer les liens entres acteurs, considérant chacun comme étant à la fois demandeur et producteur de connaissances et d’innovation et d’apprécier le territoire dans sa globalité à travers les résultats du système. Les facilitateurs d’innovation constituent notamment des facteurs clés de fonctionnement du système d’innovation. Le cœur du système : acteurs et réseaux2 Institutions Gouvernance Programmes d'actions Réseaux - Transfert de connaissances : Pôles de compétitivité, associations, SPL, clusters Infrastructures (CRT, CDT, ...), Incubateurs,... Entreprises Grandes entreprises TPE/PME Production de connaissances Enseignement supérieur Centres de recherche, autres B-1 - La « production de connaissances » En 2009, le nombre de personnes travaillant dans le domaine de la recherche-développement, soit comme chercheurs et enseignants-chercheurs, soit comme ingénieurs, techniciens ou administratifs est estimé à 1400 ; ce qui représenterait proportionnellement à notre région un effectif employé trois fois plus faible que dans la France entière2. La recherche-innovation s’appuie essentiellement à La Réunion sur la recherche publique. Les « producteurs de connaissances » sont les suivants : l’université de La Réunion, le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (délégation réunionnaise de l’IFREMER), le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (antenne de La Réunion du BRGM). D’autres organismes publics sont associés aux laboratoires de recherche de l’université comme : le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), l’Institut Physique du Globe de Paris (IPGP, représenté ici par l’Observatoire du Piton de la Fournaise), l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et Météo France (une cellule de recherche sur les cyclones qui comprend 13 personnes a été mise en place en 1998). On peut citer également le Centre de Recherche et de Veille sur les Maladies Emergentes de l’océan Indien (CRVOI, GIS : Groupement d’Intérêt Scientifique). 2 Source : DRRT 13 Niveaux national et régional Si les lois nationales de décentralisation ont permis de transférer ou de partager de nouvelles compétences entre l’Etat et les collectivités locales, le système reste relativement centralisé. A été effectivement mise en exergue à travers les réflexions de la SRI, la rigidité du système de recherche français notamment en termes de gouvernance et d’évaluation. « Il n’existe pas de Comité de coordination des activités au niveau régional et on constate aujourd’hui une concertation insuffisante. Le Conseil régional a proposé de mettre en place un «Comité Consultatif Réunionnais de la Recherche et de l’Innovation» (CCRRI), regroupant l’ensemble des acteurs publics et privés de la recherche. Cette instance souple et ouverte aurait pour objectifs de favoriser la réflexion, les échanges, la mise en réseau, l’émergence de recherches pluridisciplinaires et une certaine coordination pour établir une vision cohérente et prospective du «système» réunionnais de R&DTI.». Extrait des POE 2007-2013. Même si la recherche fondamentale est primordiale et peut constituer à La Réunion le positionnement phare de notre stratégie, la recherche-développement (davantage applicative) peut être largement développée si : • l’environnement et les cadres réglementaires sont davantage incitatifs, • l’environnement favorable à l’innovation est préalablement préparé et organisé3. La coordination entres les structures de gouvernance est donc primordiale pour atteindre ces objectifs. Université, évolution et ambition L’université de La Réunion a connu un développement considérable depuis sa création en 1982 (année de la transformation du centre universitaire de La Réunion en université de plein droit). Les premières thèses, qui ont vu le jour en 1995/1996 avec 6 soutenances, passent très rapidement à 30 en 1998/1999. Grâce aux soutiens des collectivités, les projets de recherche et les laboratoires ont connu le même développement récent. Depuis, la formation doctorale s’est structurée et les grands organismes extérieurs établis dans l’île, ont participé avec l’université au développement de la recherche (création d’UMR, de plateaux techniques partagés, …). Avec un peu plus de 12 000 étudiants inscrits à la rentrée 2009 et 1080 personnels dont 430 personnels d’enseignements et de recherche titulaires et 326 personnels administratifs, l’université de La Réunion occupe une place dominante4 dans le dispositif de la recherche et de l’innovation à La Réunion. Avec un budget de 35,5 M€ en 2008, elle représente un potentiel stratégique pour la recherche, la formation et l’insertion professionnelle des jeunes réunionnais. En outre, l’université de La Réunion détient 7 brevets dont 3 en pleine propriété et 4 en co-propriété. 50 contrats par an sont en moyenne signés, principalement avec les autres organismes de recherche, pour atteindre 400 000 € de chiffre d’affaires annuel. L’université a franchi les étapes premières de son développement. Les orientations nationales sur le fonctionnement des universités nécessitent aujourd’hui un pilotage différent, encore plus ouvert au monde économique. En dépit de cette jeunesse, de cette taille et de son éloignement des universités françaises et européennes son ambition est grande, mais réaliste : être l’université française et européenne d’excellence de l’océan Indien. Centres de recherche •Le Cirad est implanté depuis 48 ans à La Réunion et représente le deuxième acteur principal du paysage de R&D. Il est l’organisme de recherche national qui dispose de l’implantation la plus importante avec près de 250 personnes et un budget annuel moyen d’environ 14 M€. En tant qu’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), il construit sa programmation en partenariat avec le tissu local et les problématiques des entreprises ou interprofessions. Il est, avec l’université de La Réunion, également détenteur de plusieurs brevets initiés par des équipes réunionnaises mais dont les dépôts sont pour la plupart réalisés en France hexagonale. D’autres acteurs de la recherche sont amenés à se rapprocher de l’université et du monde économique parmi lesquels : •l’IRD : l’effectif 2009 est de 38 personnes dont une vingtaine de permanents, le budget étant d’un peu plus de 1 M€, •l’IFREMER : délégation implantée à La Réunion depuis 1968, elle comprend 13 personnes dont 7 permanents pour un budget 2008 d’environ 700 000 €, •le BGRM : présent depuis les années 1950, il compte aujourd’hui 9 personnes pour un budget 2008 de près de 1,4 M€, 3 4 14 cf 2.3 les huit orientations stratégiques L’université regroupe 4 unités de formation et recherche, 3 instituts, 1 école d’ingénieurs, 18 laboratoires de recherche reconnus par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche dont 5 unités mixtes de recherche. Elle est désormais structurée en pôles d’excellence et propose 3 fédérations de recherche : biodiversitésanté, Observatoire des Milieux Naturels et du Changement Global ; Observatoire des sociétés de l’Océan Indien. Dans le secteur de la santé, la montée en puissance récente de la recherche hospitalouniversitaire est à souligner : les structures suivantes sont concernées : •le Groupement d’Intérêt Public Cyclotron Réunion Océan Indien : il a été créé en 2004 puis inauguré fin 2007 - début 2008. Cette plateforme technologique qui a une capacité d’accueil de 120 chercheurs et de 4 start-up, a un budget de fonctionnement de 2,2 M€. Elle fédère l’université de La Réunion et le Centre Hospitalier Régional de La Réunion, •le GIS CRVOI créé en 2007 et hébergé au CYROI, fédère huit agences et établissements publics de recherche œuvrant dans les domaines des sciences de la vie et les partenaires institutionnels de l’île, •le Centre Hospitalier Régional de La Réunion. Notons qu’en collaboration avec l’université et grâce au soutien de l’ARS Réunion/Mayotte, il a créé en 2008 la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation (DRCI). •l’Inserm : le Centre d’Investigation Clinique-Epidémiologie Clinique de La Réunion (CICEC) est une structure de recherche créée en 2004 en partenariat avec le CHR de La Réunion et l’Union Régionale des Médecins Libéraux de La Réunion (URMLR). Recherche privée La recherche privée organisée est rare du fait de la nature du tissu économique composé de TPE. L’actuel Groupement d’Intérêt Economique « eRcane » est la seule structure organisée. Son conseil d’administration est composé des deux sociétés sucrières réunionnaises et des représentants des planteurs. La station d’essai a vu le jour en 1929. Puis en 1973, elle a pris le nom de Centre d’Essai de Recherche et de Formation (CERF). Ce dernier a progressivement étendu ses compétences au domaine industriel. En 2009, soucieux de visibilité et reconnaissance internationale, il prend le nom d’eRcane et se positionne comme un centre de recherche tourné vers l’avenir, en quête de productivité sucrière et de nouvelles valorisations de la canne à sucre tant dans les utilisations alimentaires que non alimentaires (chimie verte). La recherche et développement dans le domaine culturel et artistique : L’École Supérieure des Beaux Arts de La Réunion (ESBAR) L’ESBAR s’est constituée progressivement entre 1987 (ouverture de la formation professionnelle) et 2003 : dernière année d’obtention de l’habilitation pour les enseignements menant aux diplômes d’un cursus complet. L’école compte environ 150 étudiants répartis sur les 5 années de formation, et une équipe de quarante professeurs, chercheurs et techniciens encadrant l’enseignement et les travaux de création et de recherche. Le budget annuel s’établit autour de 2,5 millions d’euros. En sa qualité d’école de la pensée et de la création, elle est engagée dans la recherche bien qu’au sein des écoles d’art, cette activité demeure encore expérimentale sur le plan académique. Une plateforme destinée à la Recherche et Création permet l’accueil de jeunes artistes et scientifiques chercheurs en post-diplôme ou en formation doctorale voir post-doctorale. Plus qu’une base logistique technique et organisationnelle, elle se veut être un lieu de convergence de talents internationaux, un point de rencontre d’expertises multiples et variées afin de s’affirmer comme un véritable espace d’incubation de projets artistiques et scientifiques nourris d’interculturalité. Ce vaste chantier qui mobilise déjà universitaires, chercheurs, et artistes créateurs est réalisé en étroite collaboration avec des partenaires du monde économique, scientifique et institutionnel locaux, nationaux et internationaux. La plateforme de recherche aborde les thèmes suivants : • « Paysage, environnement, design et création plastique » : réussir le défi de la création et de l’innovation permanente en étant au fait des évolutions technologiques et de veiller à ce que les jeunes créateurs soient également des outils de création, • « Paysage culturel, économique et design », en partenariat : mise en place d’un atelier de recherche et de création en design et prototypage, •« Paysage de la création et de l’édition numérique », avec des partenariats locaux et extérieurs, c’est notamment dans ce cadre qu’a été développé, le plus grand Cyberdôme de Motion Capture / 3D temps réel français. Ce premier prototype de 15 mètres de diamètre est utilisé pour les travaux de recherche notamment autour de ce que pourraient être des productions audiovisuelles à fonctions collaboratrices. 5 Pôles de recherche du Cirad : « qualité des productions agricoles et alimentaires tropicales », « risque environnemental, agriculture et gestion intégrée des ressources », « protection des plantes ». 15 Champs de recherche et lien avec les Domaines d’Activité Stratégique (DAS) Structures de recherche Facilitateurs Agro-nutrition en milieu tropical, Pêche, Santé Observation des milieux et valorisation Gestion intégrée de territoires à fortes contraintes Energie Environnement, Tourisme durable, (urbanisme, bâtiment) Ingénierie de la formation, Service à la personne, TIC - Université de La Réunion (UFR sciences et Techniques, ESIROIIDAI, IUT), - CIRAD, - IRD, - Inserm CIC-EC, - CRVOI - Clinique Oméga de l’Obésité, - IFREMER, - ARVAM, - ARDA - eRcane - Université de La Réunion (une fédération de recherche spécialisée) - Observatoire des Sciences de l’Univers –Observatoire de physique de l’Atmosphère de la Réunion, - CIRAD, - IRD, - Parc National, - Conservatoire Botanique National des Mascareignes (CBNM), - ARVAM, - IPGP Observatoire du Piton de la Fournaise, - Météo-France, … - Université de La Réunion (UFR sciences et Techniques, UFR Sciences de l’Homme et de l’environnement, ESIROI- CODE, IUT, IAE) - Université de La Réunion (UFR sciences et Techniques, fédération de recherche OSOI, ESIROI-STIM) - autres organismes de recherche (CIRAD, …). - ESBAR - Qualitropic, - CRITT, - Technopole de la Réunion, - Incubateur, - CYROI, - ARDA, - APLAMEDOM, - ARMEFLHOR, … - Pôle régional mer, - SEASOI surveillance environnementale assistée par satellite dans l’océan Indien (plateforme technologique), - Conservatoire Botanique National des Mascareignes (CBNM), - … - Cluster Témergie - GIP Gerri - Technopole de la Réunion, Incubateur, - CRITT, - ARER, - ADEME, - Pôle Innovation de la CMA, (cirbat) - IRT, ... - ARTIC - IRTS - Organismes de formation (CCIR, CNAM…) - ILOI - Cyberdôme - ... B-2 - La « demande de connaissances » Les entreprises réunionnaises sont très dynamiques, mais forment un tissu économique fragile qui repose sur de petites, voire très petites entreprises (85 % des entreprises ont moins de 10 salariés, 66 % des entreprises sont des travailleurs indépendants sans salarié). Leur renouvellement est rapide (faible taux de survie) et l’ancienneté des entreprises est faible. Ces facteurs ne favorisent donc pas l’innovation en entreprise à La Réunion. Les principaux besoins des entreprises dans le domaine : commercial, marketing, technique, juridique, humain ou financier ont été recensés. Nous retiendrons les éléments suivants : •Les comportements des entreprises vis-à-vis d’un développement par l’innovation sont très hétérogènes. Ils sont liés à leur stade de développement : degré de structuration, de maturité (notamment sur leur marché) et d’ouverture. L’innovation au sens large est présente sous différentes formes mais sans être nommée comme telle. Aussi, la conscientisation à l’innovation est primordiale ainsi que la valorisation de cette démarche risquée. •Dans un système de recherche et d’innovation qui parait complexe et peu lisible en termes d’acteurs et d’outils, l’accompagnement et le suivi de la gestion du projet innovant, sont soulignés comme étant importants, car des conseils professionnels sont nécessaires. B-3 - Les intermédiaires facilitateurs d’innovation Le transfert et la diffusion de connaissances Les structures de production, de transfert et de diffusion de connaissances sont : •Le Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie (CRITT6 ) adossé à la Chambre de Commerce et d’Industrie, est à la fois producteur, transfert et diffuseur de connaissances via : son pôle agroalimentaire, sa halle de technologie et prototypage, son laboratoire d’étalonnage, ses informations dans le domaine de la qualité (normes) ou de la protection intellectuelle (label CRT7 ), 6 16 CRITT Réunion se compose d’un pôle agroalimentaire, d’un pôle Qualité Sécurité Environnement et Métrologie, d’une Agence Régionale d’Information Scientifique et Technique et d’un pôle Design Industriel et de prototypage rapide. 7 Les labels Centre de Ressource Technologique (CRT) et Cellule de Diffusion Technologique sont délivrés par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. La Réunion ne compte pas de Plates-formes Technologiques (PFT). •l’Association Réunionnaise de Développement de l’Aquaculture (ARDA, également à l’origine d’essaimage d’entreprises et détentrice du label CRT8), •l’Agence pour la Recherche et la Valorisation Marine (ARVAM : organisme privé associatif à l’origine d’essaimage d’entreprises), •Le Pôle d’Innovation pour l’Artisanat et les petites entreprises «Construction Durable en milieu tropical » qui a été labellisé en juillet 20098 est un producteur de connaissances et également une structure de transfert et de diffusion. Ce Centre d’Innovation et de Recherche de Bâti Tropical (CIRBAT), spécialisé dans l’adaptation aux contraintes tropicales des matériaux de construction et dans leur mise en œuvre ainsi que dans les normes intégrées de développement durable est un centre de ressources matériel et humain (plateforme technique, formation, veille, documentation etc.), • L’eRcane, •le Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre (CTICS), •la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (FDGDON). Les transferts de connaissances, facilitateurs d’innovation et organismes assurant une fonction de conseil ou d’intermédiaire : •L’association Qualitropic pôle de compétitivité Agronutrition en milieu tropical9 •L’association Technopole de La Réunion (site Nord et Sud) •L’Incubateur Régional de la Réunion, (label CDT) •le « cluster » Témergie, •le Pôle Innovation de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (cirbat). Enfin, les diffuseurs de connaissances sont les suivants : •L’association Sciences Réunion (Centre de la culture scientifique, technologique et industrielle), •L’Observatoire Réunionnais de l’Air (ORA), •« Kelonia » (centre à vocation régionale sur les tortues marines), •Le Conservatoire Botanique National de Mascarin (CNBM pour la sauvegarde des espèces végétales endémiques et indigènes des îles Mascareignes), • Le Muséum d’Histoire Naturelle (recherches sur la biodiversité de la faune à La Réunion) •La Maison du Volcan (vitrine scientifique sur la volcanologie). •L’Institut de L’image de l’Océan Indien (ILOI) Cinq constats ressortent de l’analyse du système de transfert et d’accompagnement : 1. Un décalage existe entre les attentes des entreprises innovantes et les réponses du secteur public dans 4 items : les caractéristiques du langage (effort didactique et de lisibilité nécessaire), dans le temps (durée de l’accompagnement, continuité et cohérence du soutien), dans l’espace (difficultés d’accès à l’information, multiplicité des acteurs), et dans les moyens (exigences administratives en inadéquation avec le tissu des TPE/PME). 2. L’organisation de l’accueil des porteurs de projets innovants n’est pas suffisamment structurée et la réponse publique est encore floue pour l’extérieur (connaissance des structures d’accompagnement entre elles à améliorer, évolution nécessaire des rôles, pas de suivi territorial, formation des accompagnants à l’innovation à organiser…). 3. Le nombre optimal de projets n’est pas encore atteint au regard des besoins et de l’investissement minimum nécessaire pour y répondre. La masse critique des projets n’est pas encore atteinte au vu du potentiel d’évolution et d’innovation de certaines entreprises. 4. La culture de l’innovation auprès des jeunes et auprès des salariés n’est pas encore ancrée notamment en vue d’entrepreneuriat. 5. La culture de résultats au service de l’intérêt général et le travail en réseau ne sont pas suffisamment développés au sein des structures de diffusion, de transfert et d’accompagnement. Le système d’accompagnement des porteurs de projets actuellement en place doit, si l’on veut accélérer notre compétitivité, se rendre d’une part lisible, visible, accessible. D’autre part, l’amélioration de son efficience avec des moyens appropriés, axés sur le transfert et la valorisation notamment économique des projets est également nécessaire. Il faut souligner la jeunesse de la constitution du système d’innovation à La Réunion et la dynamique récente des acteurs et des outils. Par exemple, le pôle de compétitivité Qualitropic créé en 2005, a augmenté de deux tiers le nombre de ses adhérents entre 2006 et 2008 et l’équipe est passée de 1 à 5 personnes en 4 ans. De même, la programmation ou la réalisation de plate-formes techniques dédiées à la recherche se sont multipliées ces dernières années (Antenne SEAS OI, Observatoire du Maïdo, CYROI…) ; elles sont toutes ouvertes sur l’extérieur. 8 Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi Le pôle de compétitivité accompagne des projets dans le domaine des valorisations alimentaires et non alimentaires des ressources agricoles et marines de l’océan Indien. 9 17 Forces en présence en Recherche-Développement-Innovation10 • Structures de valorisation / transfert Pôle de compétitivité QUALITROPIC Cluster Témergie AD, SR21... • Structures techniques de soutien labellisées CRITT Réunion ARDA (CRT) Technopole incubateur (CDT) Université de La Réunion, CIRAD, IRD, IFREMER, BRGM OVPH - IPGP Météo France - OSU, INSERM - CYROI - CRVOI MNHN Entreprises - Associations • Potentiel de R&D public et privé Les activités publiques et privées de conseils aux entreprises Le secteur privé (consultants) est peu présent sur l’accompagnement des entreprises à l’innovation en raison de l’insuffisance d’une masse critique de projets. Par ailleurs, la compétence ou spécialité « innovation » est peu présente dans le portefeuille des cabinets de consultants privés à La Réunion. En particulier, aucun n’est spécialisé en propriété intellectuelle ou en conseil juridique. Pour pallier ce manque, on peut noter que les structures d’accompagnement de développement et d’innovation ont su passer, ces dernières années des conventions avec des cabinets métropolitains d’expérience. Ces derniers, grâce à la mutualisation de clientèles et l’activation des réseaux locaux, viennent régulièrement sur l’île conseiller les porteurs de projets et les entreprises. Les organismes financiers On retrouve à La Réunion la plupart des dispositifs d’ingénierie financière dont les modalités de fonctionnement sont encore insuffisamment connues des accompagnateurs et innovateurs. Le panel est le suivant : • pour l’amorçage : prêt d’honneurs, Business Angels, FIP, crédits relais…, • pour la phase de développement : crédits relais, obligations convertibles en actions, capital risque (FCPR, FIP), banques commerciales …, • pour la phase de maturité : dispositifs fiscaux nationaux ou locaux, banques commerciales. Pour la plupart, ils ne disposent pas de « compartiment » spécifique dédié à l’innovation. Les constats et besoins recensés portent sur : • le financement de la culture de l’innovation, • l’accompagnement et la priorité de rendre plus lisible la chaîne du financement de l’innovation pour un porteur de projet. Les professionnels devant s’inscrire dans un pilotage en réseau, • le reporting, l’évaluation, l’homogénéisation des critères des dossiers d’évaluation et l’instauration d’une politique globale, • le financement des phases de démarrage/faisabilité et de la phase de pré-lancement commercial. Alors qu’en France métropolitaine et dans l’ensemble des régions, OSEO constitue l’agence principale d’accompagnement et de financement de l’innovation, il faut souligner que le retrait politique d’OSEO innovation en 2008 dans tout l’Outre-mer et le transfert d’une partie des compétences vers l’Agence Française de Développement, ne contribuent pas au principe de continuité territoriale et d’égalité de traitement. Cela constitue une incohérence dans la volonté de développement de nos territoires par l’atteinte de compétitivités. Enfin, il faut noter qu’à La Réunion les banques ne sont nullement des banques d’affaires. La prise de risque dans des projets innovants est rare. 18 10 source DRRT La culture de l’innovation Les coopérations entre entreprises sont en progression dans les domaines d’activité stratégique structurés, toutefois on ne peut pas parler d’habitudes installées. L’essentiel du tissu économique étant des TPE, il convient d’approfondir les rapprochements tout en définissant les savoir-faire et les objectifs communs. L’innovation a toujours été présente à La Réunion. « La Réunion est une île, par définition un endroit cloisonné, petit, perdu au milieu de l’océan Indien, fracturé, fractionné. Une série de difficultés qui ont engendré de manière automatique des innovations réunionnaises qui ne datent pas d’hier. Il y avait de l’innovation avant qu’il n’y ait des hommes : innovation ethnologique, innovation des « frottements transversaux » (sans s’en apercevoir, La Réunion est en avance au niveau de son métissage, c’est un atout pour son futur) et enfin, innovation technique qui date des débuts de la colonisation. La Réunion s’adapte très rapidement aux mutations de la société. » Daniel Vaxelaire « Grand témoin réunionnais » Au-delà de la culture de l’innovation, une culture d’entrepreneuriat est également à développer auprès des jeunes et ce dès le plus jeune âge. L’enjeu serait de passer d’une logique de création d’entreprises individuelles à des entreprises plus structurées et dont le taux de survie serait meilleur qu’à l’heure actuelle. Pour conclure l’état des lieux sur l’environnement global de l’innovation à La Réunion, il faut prendre conscience non seulement du caractère récent de la genèse du système mais également du développement rapide de l’ensemble des acteurs et indicateurs11. Labellisation du pôle d'innovation pour l'artisanat et les petites entreprises (CIRBAT) Genèse des moyens et réflexions pour l’émergence d’un système d’innovation à La Réunion Validation de la feuille de route stratégique de Qualitropic Lancement du GIP GERRI Label CRT au CRITT Réunion et à l’ARDA Réflexion préparatoire à la SRI par la réunion des grands projets réunionnais (PR2D, Réunion Ile Verte, SDADD…) en une synthèse des stratégies macroéconomiques Création du cluster Temergie (énergies renouvelables) Création de l’Association Réunion Angels affiliée au réseau France Angels Installation du Cyberdôme (motion capture) Création du Pôle de protection des plantes (3P, CIRAD) Création de l’université de La Réunion Création de PROTEL Inauguration de la MRST 1982 83 84 ... 1990 91 1992 ... Création de la société capital risque SCR Réunion développement Création de la Technopole de La Réunion (label CDT) agréé RETIS Création de l’Incubateur Régional Réunion abrité par la Technopole Création du Pôle de compétitivité Qualitropic (Agro-nutrition en milieu tropical) Inauguration du CYROI Développement du CIR, des bourses CIFRE, des post-doc… Thèses et HDR soutenues à l’université en nombre toujours croissant Structuration de la Recherche en pôles d’excellence 96 1997 1998 1999 2000 - 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 - 2009 « Le dispositif de R&DT de La Réunion s’est fortement développé sur la période 1993-2003 avec une accélération depuis 2000. (…) Nous constatons donc une évolution favorable des forces de recherche dans l’île avec un doublement du potentiel en 10 ans (…). Malgré ces évolutions positives, nombreux sont ceux qui considèrent que le dispositif existant reste sous-dimensionné. Il existe encore des besoins non satisfaits pour mieux exploiter les potentialités en matière de recherche qu’offre La Réunion en tant que telle mais également en tant que base pour la coopération scientifique dans la zone océan Indien » - Extrait des POE 2007-2013. 11 Si l’on en croit notamment les indicateurs suivants : nombre de crédit d’impôt recherche, nombre d’entreprises avec un statut de JEI, nombre de conventions Cifre… 19 2-2 - Fondamentaux La synthèse des stratégies macro-économiques s’appuie sur trois dimensions que sont l’Ouverture, l’Excellence et le Territoire. L’appartenance multiple et la solidarité en constituent les valeurs fondamentales. Ces dernières sont retranscrites dans les orientations phares et les fiches-actions de la SRI et à travers les notions de : Co-développement Le développement gagnant-gagnant est entendu à différents niveaux : • au niveau local, où le développement par l’innovation doit prendre en compte l’ensemble de la population et ses caractéristiques variées. Il s’agit de prendre en compte les différents niveaux d’accès à la technologie, l’innovation sociale et pas seulement technologique par exemple, • au niveau régional, pour davantage interagir avec notre environnement proche qu’est la zone océan Indien où les liens culturels et économiques sont existants mais insuffisants notamment sur le thème de l’innovation, • au niveau national et européen, pour davantage faire prendre conscience que La Réunion apporte une valeur ajoutée, particulièrement en matière de recherche-innovation. réseau Il s’agit dans cette notion d’inscrire dans la durabilité notre capacité à innover. Elle passe par la création, la consolidation ou la pénétration de réseaux et surtout par l’instauration et la généralisation d’un mode de travail en réseau sous un « mode-projet », ceci sur les différentes dimensions exprimées ci-dessus. Cette valeur est conditionnée à un mode de gouvernance allant dans ce sens. L’animation de réseaux doit permettre de créer de la valeur ajoutée dans un objectif déterminé et dans le respect de chacun (l’adhésion de l’ensemble des acteurs sur le savoir, pouvoir, vouloir et continuer à coopérer est essentielle). accessibilité, visibilité et lisibilité L’accessibilité pour tous et en toutes conditions (espace-temps), La visibilité pour l’attractivité interne et externe, La lisibilité pour une meilleure compréhension. Ces notions permettent d’interpeller les politiques publiques, les moyens et les outils du territoire. Le domaine de l’innovation se doit d’être exemplaire. Ces notions permettent d’accroître la compétence collective du territoire et visent à créer un environnement qui soutienne la réactivité, l’adaptabilité et l’opportunité des acteurs institutionnels et socio-économiques. Elles visent à inscrire La Réunion dans une démarche de compétitivité. Dans la mise en œuvre des orientations phares et des fiches-actions de la SRI, et plus généralement dans le pilotage d’un projet innovant (produit, procédé, service, méthode, organisation), ces notions doivent transparaître depuis la phase de « conception » jusqu’à la phase de « développement » du projet. Il est en effet considéré que la phase « commercialisation/ gestion » est par essence de nature à fonctionner de manière autonome. En vue d’une application réussie, doivent systématiquement être abordées ou vérifiées les étapes suivantes : •L’obligationoul’enviedefaire, •Lamotivationàfaire, •Lesavoirfaire, •Lepouvoirfaire (y inclus l’organisation, le financement), •Lavalorisation (l’évaluation). Cette approche créative doit être complétée par une approche inhérente à l’ouverture de La Réunion sur le monde par une transposition et un lien avec l’extérieur, ce qui permet de renforcer la SRI par un cercle vertueux : Obligation ou envie de faire Savoir-faire externe inexistant Motivation à faire Savoir-faire externe identifié Savoir-faire local valorisé Le constat d’un savoir-faire inexistant à l’extérieur de La Réunion laisse le champ libre à la création d’un savoir-faire propre à l’île. Pouvoir faire 20 Le constat d’un savoir-faire à l’extérieur de La Réunion doit permettre d’identifier comment est né ce savoir-faire depuis l’envie ou l’obligation de faire, afin de le transposer ou de l’adapter à La Réunion. 2-3 – Huit orientations stratégiques La Stratégie Régionale d’Innovation doit structurer le territoire pour atteindre un nouvel acte de développement, et créer l’environnement qui dynamise le processus d’innovation à La Réunion. Elle accompagne la mise en œuvre de notre projet de territoire et les objectifs qu’il se fixe, dans notre modèle réunionnais de compétitivité. Le travail mené de 2009 à 2010 (établissement de la synthèse des stratégies macro-économiques tenant compte du diagnostic territorial, état des lieux de l’innovation et analyse des réflexions et propositions issues de la démarche participative) a été analysé en tenant compte de nos valeurs fondamentales et des orientations des programmes opérationnels européens pour la période 2007-2013. Huit orientations stratégiques phares se sont dégagées de cette analyse pour répondre aux trois grands objectifs d’amélioration de la compétitivité réunionnaise que sont la compétitivité humaine, la compétitivité économique et la compétitivité territoriale. La recherche de l’atteinte de ces trois objectifs et des orientations stratégiques associées doit être engagée en parallèle. La « percolation » est bien l’un des buts recherchés de notre Stratégie Régionale d’Innovation comme l’a révélé l’état des lieux de l’innovation et selon notre volonté de développement : « Le modèle réunionnais de compétitivité alliera la stimulation concurrentielle des acteurs économiques et la performance sociale et territoriale fondée notamment sur la poursuite d’une politique de rattrapage volontariste. De ce fait, il s’inscrit dans une double logique d’efficacité publique et de performance globale dans un contexte très différent de celui des régions continentales européennes. Il s’agit bien de construire un modèle original qui se fonde sur le socle de normes sociales, économiques et environnementales existantes en France, qui refuse toute approche dogmatique, qui privilégie une approche offensive, respectueuse de l’égalité des chances et qui vise un positionnement de plateforme de l’Europe dans l’océan Indien. La compétitivité humaine se traduit tout d’abord par la recherche d’une élévation constante des niveaux de qualification. Elle vise également une plus grande efficacité des politiques publiques liées aux conditions de vie des habitants (éducation, insertion, logement, cadre de vie,…) afin de réduire les inégalités sociales et de renforcer la cohésion sociale, atout du territoire à valoriser. La compétitivité économique vise à inscrire, dans une stratégie de préparation, des entreprises à une plus forte ouverture internationale non seulement pour qu’elles puissent se redéployer vers de nouveaux horizons, mais aussi pour qu’elles consolident leurs assises dans l’économie locale. La compétitivité territoriale consiste à rechercher les fonctionnalités optimales de l’espace : transports internationaux des personnes et des biens, déplacements sur le territoire ; gestion des déchets ; approvisionnement en énergie, en eau ; accès aux TIC, protection de la biodiversité ; prévention des risques » Extrait des POE 2007-2013. Le tableau ci-après met en correspondance ces orientations stratégiques phares ainsi que les 17 fiches-actions préconnisées et présentées au chapitre suivant. Les huit orientations stratégiques A- Elever le niveau de qualification en correspondance avec les réalités et potentialités économiques particulièrement celles des Domaines d’Activité Stratégique B- Construire des outils innovants pour lutter contre l’illettrisme C- Optimiser la ressource locale par la mise en réseau des structures et des outils D- Mettre les entreprises en situation d’innover E - Créer les conditions de réalisation des projets (d’amont en aval) F - Concrétiser l’approche intégrée de l’aménagement du territoire G- Doter La Réunion d’une plus grande visibilité en matière d’innovation H- Inscrire l’innovation dans la cohérence et la durabilité 21 Orientations stratégiques COMPETITIVITE HUMAINE A Elever le niveau de qualification en correspondance avec les réalités et potentialités économiques, particulièrement celles des DAS Fiches-actions concernées Fiche-action n°1 : Faire connaître et renforcer les capacités de recherche publique réunionnaise Fiche-action n°2 : Créer une structure de la recherche : cellule technique de réponse aux appels à projets Fiche-action n°3 : Etablir le concept de "docteur conseil" Fiche-action n°4 : Lancer des concours de créativité pour susciter l’esprit d’innovation et d’entrepreneuriat Fiche-action n°5 : Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production Fiche-action n°6 : Organiser et exporter la filière "ingénierie de formation" Fiche-action n°7 : Renforcer l’émergence et la mise en œuvre d’innovations notamment dans les entreprises Fiche-action n°8 : Prospecter activement toutes les entreprises Fiche-action n°9 : Professionnaliser les accompagnateurs d’entreprises à l’innovation Fiche-action n°10 : Créer une aide financière d’amorçage et animer le réseau (RDT) Fiche-action n°11 : Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation Fiche-action n°12 : Introduire l’innovation comme objectif des politiques publiques Fiche-action n°13 : Développer et concrétiser une culture de projet en matière d'aménagement, fédérant l'ensemble des acteurs de la sphère publique et de la sphère privée Fiche-action n°14 : Structurer les aménagements pour favoriser les domaines d’activité stratégique Fiche-action n°15 : Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement Fiche-action n°16 : Structurer une filière "équipement et matériaux urbains" Fiche-action n°17 : Développer et animer les réseaux de tous types 22 B Construire des outils innovants pour lutter contre l'illettrisme COMPETITIVITE ECONOMIQUE C Optimiser la ressource locale par la mise en réseau des structures et des outils COMPETITIVITE TERRITORIALE D E Mettre les entreprises en situation d'Innover Créer les conditions de réalisation des projets (d'amont en aval) F Concrétiser l'approche intégrée de l'aménagement du territoire G H Doter la Réunion d'une plus grande visibilité en matière d'innovation Inscrire l'Innovation dans la cohérence et la durabilité Il a été choisi, en clé de lecture de ce tableau, de le commenter à travers les trois objectifs poursuivis relatifs à la recherche de compétitivité. Compétitivité humaine L’amélioration de la compétitivité humaine passe par le développement des savoir-faire de notre population. Les orientations phares sont les suivantes : A - Elever le niveau de qualification en correspondance avec les réalités et les potentialités économiques particulièrement celles des domaines d’activité stratégique L’innovation est active dans un ensemble comprenant des hommes formés et fortement qualifiés et des professionnels compétents (pour savoir innover) confrontés à la compétition (pour devoir et vouloir innover) et soutenus par un territoire (pour pouvoir innover). En lien avec les réalités économiques et l’état des lieux, les publics concernés par cette orientation sont : •Les salariés ou les dirigeants des entreprises pour les sensibiliser et les accompagner à l’innovation par des modules de formation et à travers la prescription pertinente de formation en général, •Les accompagnateurs d’entreprises en vue d’améliorer leur professionalisation, •L’ensemble de la population via le lancement de concours de créativité et la mise en place d’une communication adéquate pour le territoire et via le développement de réseaux. Dans leur mise en œuvre, ces actions pourront être particulièrement ciblées ou phasées selon les domaines d’activité stratégique définis pour le territoire. Fiches-actions concernées par l’orientation A12 N° 7 -Renforcer l’émergence et la mise en œuvre d’innovations notamment dans les entreprises N° 5 -Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production N° 9 -Professionnaliser les accompagnateurs d’entreprises à l’innovation N° 4 -Lancer des concours de créativité pour susciter l’esprit d’innovation et d’entrepreneuriat N° 11-Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation N° 17-Développer et animer les réseaux de tous types N° 15-Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement B - Construire des outils innovants pour lutter contre l’illettrisme Avec pour objectif d’élever le niveau de qualification, donc l’employabilité de la population, notre stratégie d’innovation se doit de prendre en compte les 100 000 illettrés existants à La Réunion. Elle propose donc de mettre à la disposition des acteurs de La Réunion des méthodes et des outils innovants en vue d’une réduction des inégalités et d’aider à la réinsertion. L’ambition étant de rebâtir le rêve pour ceux qui sont sortis du système et ce, par l’innovation, tout en restant cohérent avec les initiatives portées par les autres acteurs de ce domaine. De plus, cette démarche pourrait se révéler bien utile dans le cadre d’un co-développement dans la zone océan Indien. Cela implique donc l’utilisation ou la généralisation de méthodes de formation exemplaires et modernes, se basant sur la professionnalisation mais également sur l’envie d’apprendre (et non pas seulement sur l’obligation) par des moyens ludoéducatifs notamment. Une orientation « lutte contre l’illettrisme » pourrait d’ailleurs être donnée à certains concours de créativité, afin que les jeunes publics formulent eux-mêmes des propositions innovantes en la matière. Plusieurs actions sont proposées, notamment une labellisation des structures de formation, et la création de modules de vulgarisation et de sensibilisation (communication adaptée) pour favoriser les retours d’expériences positifs et valoriser les savoir-faire des salariés via un accès facile et pratique (médias). L’action de communication sur l’innovation vise tous les publics. Un programme d’action spécifique peut également être encouragé pour se former via des techniques de simulations (connaissances présentes sur l’île) dont une utilisation particulière avec les médias permettrait d’insérer par l’action. Le développement de réseaux de tous types peut également être encouragé en vue d’une insertion sociale en favorisant par exemple la mobilité (réinsérer par l’action : participation à un projet à vocation humanitaire dans un pays en voie de développement, … ). Enfin, la mise en place d’une démarche innovante de lutte contre l’illettrisme ne peut être envisagée sans un engagement politique fort et volontariste, qui devrait donc se traduire dans les différentes politiques publiques menées sur le territoire. Fiches-actions concernées par l’orientation B N° 4 -Lancer des concours de créativité pour susciter l’esprit d’innovation et d’entrepreneuriat N° 5 -Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production N° 11-Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation N° 17-Développer et animer les réseaux de tous types 12 Par ordre d’introduction dans le texte 23 Compétitivité économique L’amélioration de la compétitivité économique réunionnaise à travers la recherche-innovation, passe par l’établissement d’une « percolation » effective de l’innovation entre le monde de la recherche-formation et celui de l’entreprise. Elle doit se faire entre : 1.La recherche et l’innovation, c’est à dire entre les laboratoires et les entreprises dans une dynamique applicative, 2.L’entreprise et l’innovation, c’est-à-dire entre les entreprises et la volonté d’innover et de rentrer dans le cercle vertueux de l’innovation (obligation ou envie de faire, motivation à faire, savoir-faire, pouvoir faire et valorisation ; (cf. 2-2 fondamentaux). 3.Entre l’idée et sa transformation et concrétisation en projet économiquement viable et potentiellement rentable. 4.L’innovation et le territoire, en ayant une approche innovante de l’aménagement du territoire et en valorisant l’innovation comme facteur d’attractivité interne et externe de ce territoire. La percolation de l’innovation dans le tissu socio-économique peut procéder de différentes approches via : • Les structures d’accompagnement de développement de l’innovation et leur mise en réseau, • L’entreprise considérée en tant que cible de la politique de l’innovation, • Les projets considérés depuis leur conception jusqu’à leur développement. C - Optimiser la ressource locale par la mise en réseau des structures et des outils Cette orientation s’incrit dans la consolidation des structures d’accompagnement et des acteurs de la recherche, afin de conforter la visibilité, la lisibilité et l’accessibilité des dispositifs de soutien à l’innovation. Elle procède d’abord d’une plus grande ouverture et communication des outils de l’innovation, organisée de manière active vers les entreprises. Elle passe ensuite par le renforcement des capacités des structures, suivant un mode d’organisation transversal (réseau), et le développement de ressources humaines, techniques, financières ou réglementaires à destination des entreprises : création d’une structure d’accueil des chercheurs ou experts internationnaux, création d’une cellule technique ad hoc commune à l’ensemble des organismes de recherche et consacrée au montage de projets de recherche pour mobiliser des financements nationaux et/ ou internationaux, mise en place d’un réseau de prescripteurs associés ou encore de formation à l’innovation. Enfin, cette orientation procède de la capacité du tissu socio-économique à s’organiser pour être mieux à même de participer au développement du territoire et de valoriser son savoirfaire, y compris à l’export. Fiches-actions concernées par l’orientation C N° 1 -Faire connaître et renforcer les capacités de recherche publique réunionnaise N° 5 -Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production N° 8 -Prospecter activement toutes les entreprises N° 11-Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation N° 17-Développer et animer les réseaux de tous types N° 2 -Créer une structure de la recherche : cellule technique de réponse aux appels à projets N° 9 -Professionnaliser les accompagnateurs d’entreprises à l’innovation N°10-Créer une aide financière d’amorçage et animer le réseau (RDT) N° 6 -Organiser et exporter la filière «ingénierie de formation» N° 15-Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement N°16-Structurer une filière «équipement et matériaux urbains» D - Mettre les entreprises en situation d’innover L’organisation et la performance des structures et des outils d’accompagnement et de développement de l’innovation ne peut se passer d’une intervention ciblant plus spécifiquement l’entreprise. La mise en situation d’innovation suppose de doter l’entreprise des moyens humains et matériels lui permettant de concevoir et de réaliser un projet innovant. Cette orientation passe par un soutien à l’entrée dans le cercle vertueux de l’innovation, en développant « l‘envie de faire », mais également par une incitation plus forte à innover, voire contraignante, traduite dans les politiques publiques. La capacité de l’entreprise à innover doit ensuite être non seulement motivée et soutenue, mais surtout dotée des moyens humains et financiers requis. De même, le territoire doit être en mesure d’intéresser les entreprises à innover, en leur permettant de réaliser leur projet au niveau de son organisation et de ses capacités d’accueil. La dynamique n’est cependant pas seulement individuelle, elle est également collective : la structuration des filières dans certaines thématiques est une démarche innovante de renforcement de la compétitivité des entreprises, tant sur le marché local que sur le marché export. 24 Fiches-actions concernées par l’orientation D N° 5 -Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production N° 7 -Renforcer l’émergence et la mise en œuvre d’innovations notamment dans les entreprises N° 11-Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation N° 12-Introduire l’innovation comme objectif des politiques publiques N° 8 -Prospecter activement toutes les entreprises N° 3 -Etablir le concept de «docteur conseil» N° 14-Structurer les aménagements pour favoriser les domaines d’activité stratégique N° 6 -Organiser et exporter la filière «ingénierie de formation» N° 15-Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement N° 16-Structurer une filière «équipement et matériaux urbains» N° 17-Développer et animer les réseaux de tous types E- Créer les conditions de réalisation des projets (d’amont en aval) Avoir une approche de l’innovation plus concentrée sur le « projet » suppose d’aborder celui-ci depuis l’amont (la conception) jusqu’à l’aval (la réalisation, le développement, la commercialisation). Dans ce contexte, les actions préconisées visent d’abord à favoriser l’émergence de projets de forte valeur ajoutée (technologiques ou non). La valorisation de l’excellence de la recherche locale, notamment universitaire, l’immersion d’acteurs de la recherche en entreprise, spécialement au travers des « docteurs-conseils », et la capacité de sécuriser les retombées des projets (via un soutien amont et aval en matière de propriété intellectuelle) concourent à cet objectif. En phase de réalisation, puis de développement, l’accompagnement financier des projets doit naturellement être renforcé. De même, en écho avec l’orientation précédente (D), l’organisation du territoire doit être conçue de telle manière qu’elle permette l’éclosion et le développement de projets innovants, notamment par la mise à disposition d’espaces sécurisés, aménagés et équipés. Fiches-actions concernées par l’orientation E N° 1 - Faire connaître et renforcer les capacités de recherche publique réunionnaise N° 2 - Créer une structure de la recherche : cellule technique de réponse aux appels à projets N° 3 - Etablir le concept de «docteur conseil» N° 4 - Lancer des concours de créativité pour susciter l’esprit d’innovation et d’entrepreneuriat N° 7 - Renforcer l’émergence et la mise en œuvre d’innovations notamment dans les entreprises N° 9 - Professionnaliser les accompagnateurs d’entreprises à l’innovation N° 10- Créer une aide financière d’amorçage et animer le réseau (RDT) N° 11- Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation N° 13- Développer et concrétiser une culture de projet en matière d’aménagement, fédérant l’ensemble des acteurs de la sphère publique et de la sphère privée N° 14- Structurer les aménagements pour favoriser les domaines d’activité stratégique Compétitivité territoriale L’amélioration de la compétitivité territoriale, passe par une meilleure organisation du territoire, qui le rende attractif aussi bien pour les opérateurs locaux que pour des acteurs externes. D’une manière plus générale, la réussite de la Stratégie Régionale d’Innovation procède de son intégration cohérente dans des politiques publiques conçues pour le développement durable de l’ensemble du territoire. F - Concrétiser l’approche intégrée de l’aménagement du territoire L’aménagement du territoire est une composante essentielle du développement local et ne se résume pas à sa seule dimension équipementière. Une approche innovante de l’organisation du territoire et de son aménagement doit permettre, par exemple, de favoriser des conceptions novatrices en matière d’urbanisme et de gestion des déplacements, l’implantation de bâtiments HPE/HQE, la création de pôles d’intérêt économique régionaux intégrés, connectés aux réseaux de communication et permettant la croissance d’activités en lien avec les stratégies de développement des différents DAS, etc. Cette approche passe en premier lieu par une nouvelle méthode de travail collaboratif, impliquant l’ensemble des parties prenantes (institutionnelles, administratives et privées), pour la conception de l’aménagement territorial, non seulement au niveau régional mais également au niveau des micro-régions. Elle doit être concrétisée par la réunion des savoir-faire en matière d’équipements, afin d’optimiser les ressources et de tendre vers une approche durable de l’aménagement du territoire. Cette structuration d’une « filière aménagement » est aussi susceptible d’être valorisée à l’export, vers des territoires dont les caractéristiques géographiques sont similaires à celles de La Réunion et vers lesquels un benchmarking est envisageable. Fiches-actions concernées par l’orientation F N° 12- Introduire l’innovation comme objectif des politiques publiques N° 14- Structurer les aménagements pour favoriser les domaines d’activité stratégique N° 13- Développer et concrétiser une culture de projet en matière d’aménagement, fédérant l’ensemble des acteurs de la sphère publique et de la sphère privée N° 15- Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement N° 16- Structurer une filière «équipement et matériaux urbains» 25 G - Doter La Réunion d’une plus grande visibilité en matière d’innovation La Réunion se doit de poursuivre son développement dans une perspective durable, tout en recherchant une plus grande visibilité internationale. Son positionnement sur la scène mondiale doit d’une part lui permettre de valoriser et d’exporter son savoir-faire en matière de biens et de services et d’autre part, d’attirer de nouveaux savoir-faire (personnes qualifiées, entreprises, laboratoires, etc.) ayant identifié un intérêt à venir s’établir et à rester sur le territoire réunionnais. Une stratégie de marketing territorial est d’ores-et-déjà lancée, permettant d’identifier et de caractériser La Réunion avec la marque « we’reunion13 ». Elle devra être confortée en s’appuyant sur des démarches concertées de l’ensemble des parties prenantes de la SRI. Il s’agit d’abord de rendre lisible les politiques publiques en matière d’innovation et d’identifier et valoriser les structures de recherche et l’expertise locale dans des domaines ciblés. Les orientations C et D ont pu mettre en exergue le potentiel export que revêt une structuration des différentes filières, particulièrement dans les DAS, l’aménagement du territoire et la formation professionnelle. Cette structuration doit donc être appréhendée, non seulement au regard de son utilité en vue d’optimiser les ressources locales, mais également comme un outil de conquête de parts de marché à l’export, valorisant le savoir-faire réunionnais dans la zone océan Indien et au-delà. En second lieu, il s’agit de rendre attractif le territoire réunionnais pour des opérateurs externes, en valorisant ses capacités d’accueil et en rendant lisible les instruments d’encadrement et de soutien de l’innovation à La Réunion.Elle doit ainsi être en mesure de valoriser ses caractéristiques géographiques, son environnement institutionnel et socio-économique, afin de se positionner de manière incontournable pour la réalisation des stratégies d’acteurs extérieurs (investisseurs privés, institutionnels, laboratoires de dimension européenne, etc.). Fiches-actions concernées par l’orientation G N° 12-Introduire l’innovation comme objectif des politiques publiques N° 6 -Organiser et exporter la filière «ingénierie de formation» N° 15-Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement N° 16-Structurer une filière «équipement et matériaux urbains» N° 1 -Faire connaître et renforcer les capacités de recherche publique réunionnaise N° 11-Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation N° 17-Développer et animer les réseaux de tous types H - Inscrire l’innovation dans la cohérence et la durabilité La SRI ne saurait à elle seule permettre d’atteindre l’ensemble des défis et des objectifs de développement socio-économique de La Réunion. Elle peut constituer l’un des principaux leviers de la réussite du projet de territoire, à condition qu’elle s’intègre de manière cohérente dans un ensemble plus large, constitué des politiques publiques et des initiatives privées qui fondent le projet de développement de La Réunion. Dès lors, en tant qu’élément fondamental des politiques publiques, l’innovation n’a pas vocation à constituer une politique en propre mais à irriguer de manière cohérente l’ensemble des politiques de développement. Cette cohérence doit également être garante de durabilité : le soutien à l’innovation ne doit pas être envisagé à court terme, mais bien dans une logique de long terme au service du territoire, donc dans une logique de développement durable. Les outils d’assistance technique, les démarches qualité de labellisation ou la création d’outils d’évaluation des projets, procèdent également de cette préoccupation. La communication qui pourra être faite autour de la SRI devra naturellement refléter ces principes de cohérence et de durabilité dans lesquels doit s’inscrire l’innovation. Fiches-actions concernées par l’orientation H N° 12- Introduire l’innovation comme objectif des politiques publiques N° 2 - Créer une structure de la recherche : cellule technique de réponse aux appels à projets N° 5 - Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production N° 9 - Professionnaliser les accompagnateurs d’entreprises à l’innovation N° 11- Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation 13 26 Créée en septembre 2009, la plateforme de communication territoriale WE’REUNION fédère les principaux acteurs de l’économie réunionnaise et plus de 300 ambassadeurs ; elle permet une visibilité renforcée du produit économique « Réunion » sur la scène internationale en proposant une stratégie, des outils et des projets commun. www.wereunion.re FICHES ACTIONS CHAPITRE 3 Les 17 fiches-actions sont exposées ci-après. Dans une approche complémentaire plus pragmatique, les huit orientations renvoient à 17 fiches-actions exposées ci-après. Ces dernières décrivent des actions-clés préconisées par le Comité Régional pour l’Innovation, et notamment, elles indiquent : les éléments de contexte, la description de l’action, ses conditions de réalisation, les structures concernées par sa mise en œuvre, les premiers critères d’évaluation envisagés, les moyens nécessaires ou encore le financement envisagé. Il appartiendra à la nouvelle gouvernance de mettre en œuvre la Stratégie Régionale d’Innovation de La Réunion à travers la définition d’un programme d’actions et de contrats d’objectifs, s’appuyant notamment sur ces fiches-actions et orientations. Chaque fiche-action est décrite et fait référence aux orientations phares. Légende La couleur des fiches est liée à leur origine. Elle correspond aux groupes thématiques engagés dans la démarche participative ( cf. annexe 1.3) : fiche liée au groupe thématique sur l’attractivité et la performance du système de formation, fiche liée au groupe thématique sur la percolation de l’innovation dans les TPE/PME, fiche est liée au groupe thématique sur l’attractivité, l’organisation et l’aménagement du territoire, la dernière fiche jaune est transversale aux groupes thématiques. Les dix sept fiches-actions 1 -Faire connaître et renforcer les capacités de recherche publique réunionnaise 2 -Créer une structure de la recherche : cellule technique de réponse aux appels à projets 3 -établir le concept de « docteur conseil » 4 -Lancer des concours de créativité pour susciter l’esprit d’innovation et d’entrepreneuriat 5 -Amener la culture de l’innovation sur les lieux de production 6 -Organiser et exporter la filière « ingénierie de formation » 7 -Renforcer l’émergence et la mise en œuvre d’innovations notamment dans les entreprises 8 -Prospecter activement toutes les entreprises 9 -Professionnaliser les accompagnateurs d’entreprise à l’innovation 10-Créer une aide financière d’amorçage et animer le réseau (RDT) 11-Mener une politique de communication spécifique sur l’innovation 12-Introduire l’innovation comme objectif des politiques publiques 13-Développer et concrétiser une culture de projet en matière d’aménagement, fédérant ... l’ensemble des acteurs de la sphère publique et de la sphère privée 14-Structurer les aménagements pour favoriser les domaines d’activité stratégique 15-Paramétrer et exporter le savoir-faire aménagement 16-Structurer une filière « équipement et matériaux urbains » 17-Développer et animer les réseaux de tous types 27 28 29 Implication des organismes de recherche, L’appui de l’université sur ses trois structures fédératives constituées : Observatoire des Sociétés de l’océan Indien ; Observatoire des Milieux Naturels et des Changements Globaux ; Biodiversité et Santé. Ingénieurs de recherche Personnels administratifs Nombre de chercheurs accueillis de la zone OI, l’Europe, du reste du monde (seniors, post-doctorants, doctorants) Nombre et qualité des conférences internationales organisées, Nombre et qualité des publications (notamment collaboratives), ... ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés 2. Soutenir l’implantation de nouvelles structures de recherche à La Réunion, y compris dans des domaines exogènes pour compléter les acquis des structures existantes. L’étape suivante proposée serait de : 1. Créer une structure visant à : •assurer l’accueil logistique et administratif des chercheurs ou experts internationaux (inspiration du dispositif STUDIUM en région Centre), •favoriser la venue de doctorants et post-doctorants étrangers au sein des laboratoires universitaires (prospection). La spécificité réunionnaise a pour points forts sa jeune population issue des sociétés indo-océaniques, son environnement : volcan et biodiversité ; son expertise du domaine de la santé et recherche sur les maladies émergentes ; sa situation géographique au carrefour d’échanges de la zone océan Indien. Cependant, la recherche réunionnaise manque de visibilité au niveau régional (sur notre territoire + zone OI), national (éloignement et isolement) et international (situation particulière d’un pays Nord dans une zone Sud). Une première étape est d’ores et déjà engagée à travers la création de trois structures fédératives de recherche au sein de l’université et avec la publication récente de l’évaluation des unités de recherche par l’AERES. Il faut davantage s’appuyer sur nos atouts pour renforcer notre attractivité et favoriser de nouveaux partenariats. FAIRE CONNAÎTRE ET RENFORCER LES CAPACITéS DE RECHERCHE PUBLIQUE RéUNIONNAISE Créer un environnement de recherche de qualité Améliorer l’attractivité régionale, nationale et internationale de la recherche publique réunionnaise ATTRACTIVITé ET PERFORMANCE DU SYSTèME DE FORMATION RéUNIONNAIS Conditions de réalisation Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé D E F Court terme elément de calendrier : Etat, PCRDT, POE (Feder) Financement envisagé : 1. Université de La Réunion 2. DRRT C Chefdefile potentiel B Organismes de recherche A 1 structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO G H 30 31 Mise à disposition de personnels Nombre de candidatures aux appels à projets identifiés, Nombre de projets sélectionnés, Montant des financements obtenus et mobilisés, … Critères d’évaluation envisagés Cette fédération locale et la réponse aux appels à projets sont des éléments qui doivent apparaitredanslesfeuillesderoutedesstructuresconcernées. implication des organismes de recherche dans la mutualisation des équipes physiques (avec l’accord des centres décisionnaires métropolitains pour certains centres de recherche). Cette structure pourrait étendre ses compétences et proposer ses prestations à la demande des entreprises. Créer une structure ad hoc commune à l’ensemble des organismes de recherche et l’université. Cette cellule technique serait dotée d’une feuille de route précise. Elle serait consacrée à mobiliser davantage les financements nationaux, européens et mondiaux (ANR par exemple…) via le montage administratif des dossiers de candidature (sorte de « back-office ») pour les chercheurs. Elle n’aurait pas vocation à communiquer sur les projets. Les financements nationaux et européens ne sont pas suffisamment mobilisés. Or, ils participent à l’attractivité et à la reconnaissance du territoire comme terre de recherche et d’innovation. Les organismes de recherche ont du mal à mobiliser du temps humain et le montage de projets de recherche (notamment collaboratifs) nécessite une technicité propre. CRéER UNE STRUCTURE DE LA RECHERCHE : CELLULE TECHNIQUE DE RéPONSE AUX APPELS À PROJETS Créer un environnement de recherche de qualité ATTRACTIVITé ET PERFORMANCE DU SYSTèME DE FORMATION RéUNIONNAIS À L’INNOVATION ressources nécessaires pour la mise en œuvre Conditions de réalisation Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B C D E F CRI Monde économique éventuellement Organismes de recherche Réseau Enterprise Network Autres structures A 2 Court terme elément de calendrier : Financement envisagé : POE, organismes de recherche, Etat, Région Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO G H 32 33 Taux d’emploi des jeunes docteurs réunionnais (amélioration du taux d’emploi), Nombre de bourses CIFRE, Nombre de contrats doctoral, Nombre d’entreprises accueillant ou établissant des contrats avec les docteurs, … Soutien financier aux bourses doctorales et post-doctorales ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés Partenariat avec le monde économique. Conditions de réalisation l’implication des entreprises aux Doctoriales® : davantage préparer des doctorants de l’université de La Réunion à l’après-thèse, sensibiliser aux opportunités professionnelles existantes en dehors du secteur public, notamment par la participation des entrepreneurs à la formation des doctorants. • Renforcer un « pool de matière grise » type « docteur conseil » mobilisable par les partenaires ou les entreprises. Etendre la possibilité du statut « docteur conseil » à l’ensemble des doctorants (modification règlementaire car le statut est destiné uniquement aux docteurs) en vue de prospecter une idée innovante. Le pool proposerait des prestations à caractère scientifique, juridique, économique ou autre pour l’émergence de projets innovants ou leur développement. • créer la mise en place et promouvoir le contrat doctoral à La Réunion qui renforce l’attractivité du doctorat (1/6 de l’activité du doctorant peut être réalisée au sein d’une entreprise), •conforter Est proposé pour professionnaliser les doctorants et docteurs, de : Les étudiants, notamment les doctorants, sont insuffisamment sensibilisés dans leur parcours au monde de l’entreprise. Le secteur public ne pouvant absorber dans l’avenir la totalité des docteurs, il est essentiel de préparer leur entrée dans le secteur privé. A ce jour, il est estimé à 20 le nombre de docteurs en recherche d’emploi (chiffre AERES). eléments de contexte Description ETABLIR LE CONCEPT DE « DOCTEUR CONSEIL » Se donner des moyens pour réussir la percolation : favoriser les liens entre les étudiants et le monde économique ATTRACTIVITé ET PERFORMANCE DU SYSTèME DE FORMATION RéUNIONNAIS TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B C D E F 3 G H Université de La Réunion Université de La Réunion Monde économique et de l’emploi Organismes de recherche A Court terme – moyen terme elément de calendrier : Financement envisagé : Etat, PCRDT Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 34 35 Implication des partenaires Gestion coordonnée de l’ensemble des initiatives publiques ou privées valorisant les projets d’esprit d’innovation et de créativité (ex : les concours innovants). Afficherunpartenariatdecommunicationexemplaireentrelesdifférentesinstitutionsauprofit de l’intérêt général. Redéploiement des moyens Mission à intégrer dans la feuille de route générale des structures Nombre de concours lancés, Nombre de projets candidats, Nombre de projets concrétisés, … ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés Etapes proposées : • organiseretintégrerdesséancesdecréativité/brainstormingdanslescursusscolaires, • sélectionnerlesprojetsréalisables(jury,concours), • accompagner en amont les projets sélectionnés et simulation à l’entreprenariat en partenariat avec les structures adéquates (sur les thématiques : étude de marché, financière, technique …). La culture de l’innovation chez les jeunes doit être suscitée, encouragée puis accompagnée. Elle doit être utilisée pour l’entrepreneuriat. Il s’agit d’organiser sur l’ensemble du territoire des concours de créativité et de création d’entreprise et de récompenser les meilleurs projets. Les cibles étant les jeunes : collégiens, lycéens et étudiants, chômeurs… L’innovation se crée à partir de l’idée. Dans son rapport à Christine LAGARDE, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, Pascal MORAND, économiste et directeur général d’ESCP Europe, dévoile le retard important du système éducatif français à encourager la créativité et le cloisonnement entre les domaines des Sciences et Techniques avec ceux de l’Art et de la Culture. LANCER DES CONCOURS DE CRéATIVITé POUR SUSCITER L’ESPRIT D’INNOVATION ET D’ENTREPRENARIAT Ouverture du monde de la formation sur l’entreprise et la société ATTRACTIVITé ET PERFORMANCE DU SYSTèME DE FORMATION À L’INNOVATION Conditions de réalisation Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B C D Sciences Réunion elément de calendrier : Court Terme E F 4 Structure de formation et d’insertion établissements scolaires Monde économique A Financement envisagé : Redéploiement des moyens actuels Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO G H 36 37 A définir Taux d’insertion des formations, … Critères d’évaluation envisagés Mesure à caractère normatif ou contractuel ou d’ordre règlementaire Etapes préalables : 1/ Démarche qualité : établir un diagnostic des besoins dans l’accompagnement à la professionnalisation et mettre en place un label qualité pour la création d’organisme de formation indispensable à l’obtention agrément préfecture. 2/ Adhésion des consultants-formateurs des organismes de formation et des financeurs de la formation. ressources nécessaires pour la mise en œuvre Conditions de réalisation 3/ Créer des modules de communication et de sensibilisation à destination des salariés pour valoriser leur savoir- faire et à destination des illettrés pour une réinsertion par l’envie (communiquer et diffuser des reportages sur les expériences concrètes en vue de véhiculer une culture de l’innovation). 2/ Respecter en méthodologie, les étapes de la professionnalisation avant toute prescription de formation (analyse du travail, évaluation du travail, parcours de formation dont formation en situation nouvelle et débriefing entres salariés et entreprise) et notamment de : • créer des modules de vulgarisation des concepts accessibles aux premiers niveaux de qualification, • rapprocherlesorganismesdeformation,lesapprentis,vialepartagedesavoir-faireetlepartage des attentes. 1/ Inscrire les organismes de formation continue dans une démarche qualité originale, de labellisation (accompagner, valoriser démarche qualité et généraliser les initiatives), Il est proposé de : Il s’agit d’innover dans le système de formation : la « prescription de formations » par les organismes concernés doit se baser, notamment pour la formation professionnelle, davantage sur les compétences des salariés via l’analyse de leur travail quotidien et l’intégration de savoirs d’expérience (cœur de métier et carte d’activité de l’entreprise) que sur la prescription de formations préétablies et sur catalogue. Il s’agit de rapprocher la formation et le travail par la professionnalisation. eléments de contexte Description AMENER LA CULTURE DE L’INNOVATION SUR LES LIEUX DE PRODUCTION Développer et/ou valoriser les compétences des salariés ATTRACTIVITé ET PERFORMANCE DU SYSTèME DE FORMATION RéUNIONNAIS TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé D E F Court terme ou moyen terme elément de calendrier : Financement envisagé : A définir CARIF-OREF C Chefdefile potentiel B Organismes de formation Monde économique A 5 structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO G H 38 39 La Réunion via sa position géographique avantageuse (zone océan Indien) et la qualité de son système éducatif (compétences et structures) peut réellement valoriser et exporter (créations de nouveaux marchés) sa plateforme d’excellence moyennant une organisation en conséquence. La création et la valorisation d’un laboratoire social régional est envisageable. La création de passerelles avec les pays de la zone constitue un enjeu fort qui peut être concrétisé dans ce domaine dans un esprit de co-développement. eléments de contexte Implication et mutualisation des acteurs locaux Partage du diagnostic et du positionnement stratégique Création de passerelles entre les formations concernées. Mission à intégrer dans la feuille de route du chef de file. Financement complémentaire à envisager dès que le cluster sera créé. A définir ... Conditions de réalisation ressources nécessaires pour la mise en œuvre de Critères d’évaluation envisagés - Enfin, le marketing territorial doit être utilisé dans la zone en : • Diffusant des informations et des compétences d’expertises de La Réunion dans les domaines identifiés et selon les cibles choisies (presse, salon etc.) • Consoliderlesréseauxconcernésetinstaurerunerelationdesuivi(transmissiond’annuairesdes diplômés, sujets de recherche, mémoires, thèses). - Pour l’externe, il s’agirait d’exporter dans la zone nos savoir-faire et l’excellence réunionnaise via la réponse à des appels d’offres. Est proposé : • UneveillepourlepositionnementdeLaRéunion, • Uneorganisationpermettantderépondreencommunauxappelsd’offresdeformationsspécifiques pour les pays demandeurs. - La filière formation doit se fédérer et s’organiser pour définir notamment une stratégie partagée en interne et à l’export. Est proposé de : • Créerunconsortiumd’organismesdeformationpourl’internationalafinderépondreàlademande (zone OI et +), • Définirlazoned’exportationetd’offresdeformation(développerl’ingénieriedeformationsociale régionale), • Définirunplandedéveloppementdescompétenceslinguistiquesetautres. ORGANISER ET EXPORTER LA FILIèRE «INGéNIERIE DE FORMATION» TITRE DE L’ACTION Description Ouverture du monde de la formation sur l’entreprise et la société Développement de nouveaux marchés ATTRACTIVITé ET PERFORMANCE DU SYSTèME DE FORMATION RéUNIONNAIS OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé D E F G Court terme ou moyen terme elément de calendrier : Financement envisagé : A définir. SR21 - ARDI C Chefdefile potentiel B Organismes de formation (dont université, rectorat) IRTS … A 6 structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO H 40 41 Etude de marché favorable Enseignant chercheur et consultant spécialisé. Témoignages de dirigeants d’entreprises Nombre de candidats à la formation, Nombre de personnes formées, Nombre d’innovations mises en œuvre et gains potentiels réalisés, Bilan qualitatif et quantitatif en fin d’année, - ... ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés Ces ingénieries de formation seraient mises en place en collaboration avec l’IAE et l’université. - favoriserlesdémarchesd’innovationparticipative via la formation des salariés pour qu’ils soient capables de mettre en place dans leur structure un nouveau système (de management des idées par exemple). Ceci passerait par plusieurs étapes : élaboration de l’offre de formation, mise en place du parcours de formation et mise en place d’un suivi personnalisé des « stagiaires » de type « coaching ». - créer des modules de formation courts et flexibles à l’innovation (formation professionnelle) pour les chefs d’entreprises, salariés, cadres intermédiaires et autres. Les modules auraient une dimension généraliste ayant trait à l’émergence ou à la gestion de projets innovants : modules de veille, management stratégique, marketing de l’innovation, méthode de créativité, propriété intellectuelle… Est proposé de : Un projet innovant nécessite d’appliquer une gestion de projet spécifique qui n’est pas forcément acquise par l’entreprise notamment les TPE/PME. Le tissu du conseil privé à La Réunion est restreint et ne présente pas les compétences spécifiques du management de l’innovation ; de plus il est coûteux. Enfin, l’ensemble des salariés doit se sentir concerné et impliqué dans une démarche d’innovation, d’amélioration, de progrès ; ce qui n’est pas suffisamment le cas. RENFORCER L’éMERGENCE ET LA MISE EN ŒUVRE D’INNOVATIONS NOTAMMENT DANS LES ENTREPRISES Créer un environnement favorable à l’innovation dans l’entreprise Favoriser l’émergence d’innovation à tous les niveaux de l’entreprise et développer les compétences des salariés Augmenter le nombre d’entreprises innovantes PERCOLATION DE L’INNOVATION DANS LES TPE/PME Conditions de réalisation Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B D E F G H Université de La Réunion Voire les structures de développement et d’innovation elément de calendrier : Court terme C 7 Monde économique Université de La Réunion Organismes de formation A Financement envisagé : POE (FSE) Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 42 43 Le tissu économique local est constitué à 95 % de TPE/PME. Il est nécessaire d’aller à la rencontre de ces entreprises qui parfois ne s’ouvrent pas à l’extérieur (IPSOS « enquête sortie de crise ») et qui ne se déplacent pas vers les acteurs économiques locaux – pourtant source de conseils et d’aide pratiques. Le montage de projets innovants est complexe. L’innovation concerne des pratiques et des savoir-faire « de terrain », aussi il est nécessaire d’aller détecter sur place l’innovation potentielle pour pouvoir mieux la soutenir et l’accompagner, cela en toute confidentialité et avec la confiance du dirigeant. Les idées de projets innovants sont parfois nombreuses mais le chef d’entreprise ne les exploite pas suffisamment pour différentes raisons (enquête SRI entreprise). Les projets ont un degré de maturation souvent très long, il est donc nécessaire de maintenir la sensibilisation au plus près de l’entreprise via des visites régulières. La prospection doit être entendue avec la définition élargie de l’innovation. eléments de contexte Implication des partenaires et mise en réseau des visites, Faisabilité d’un outil commun de gestion ? Mission à intégrer dans les feuilles de route des outils en charge de l’accompagnement de l’innovation. Nombre d’entreprises visitées par an, Nombre de diagnostics innovation réalisés, Nombre de projets innovants engagés, … Conditions de réalisation ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés Former, utiliser, et suivre le réseau de partenaires prospecteurs (construire une « force de vente » pour l’innovation). Donner l’envie et la possibilité d’innover au chef d’entreprise et à son équipe : • Allersurleterrainetgagnerlaconfiancedesentreprises, • Expliquerl’intérêtd’innover(dé-diaboliserlapeurdel’échec,parlerentermed’apportéconomique: CA, emploi, de gain, d’investissement, de valorisation financière, rassurer sur la confidentialité, etc.) • Etablirundiagnosticinnovation,sensibiliserauxméthodesd’innovation(systèmedemanagement des idées, créativité, par exemple) • Suivrelesimpactsetdonnerrapidementsuitesauxbesoinsdel’entreprise. PROSPECTER ACTIVEMENT TOUTES LES ENTREPRISES TITRE DE L’ACTION Description Augmenter le nombre d’innovateurs sur le territoire Avoir une démarche pro-active vers le tissu local PERCOLATION DE L’INNOVATION DANS LES TPE/PME OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé D E F G H Court terme elément de calendrier : Financement envisagé : Redéploiement des moyens financiers CRI C Chefdefile potentiel B Structures de développement et d’innovation. Les organismes publics ou parapublics d’appui aux entreprises ou consulaires. A 8 structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 44 45 Adhésion de la démarche du public cible, Rédaction d’un cahier des charges précis avec les partenaires. A déterminer A déterminer Conditions de réalisation ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés 2. Créer des outils d’aide à l’évaluation : Proposer un diagnostic global « innovation » pour toute prospection d’entreprise, formalisé et harmonisé au niveau territorial. Dans cet esprit, y inclure une grille d’analyse des savoir-faire et des compétences dans l’entreprise ou pour un créateur d’entreprises (si possible) : il s’agit de se baser sur une analyse sur la base de la GPEC. B A déterminer elément de calendrier : Court terme C D E F 9 G Structure de développement et d’innovation Organismes de formation Arvise CARIF SR21 - ARDI A Financement envisagé : OPCA, Etat, Région, POE Chefdefile potentiel 1.Mettre en place des modules de formation pour l’ensemble des accompagnateurs (de créateurs et d’entreprises) sur : • l’évaluationetlagestiondeprojetsinnovants:peuventêtreabordéslesélémentssuivantsavec plusieurs niveaux d’approfondissement : management stratégique, étude de marché et démarche commerciale, business plan / financement du projet, marketing de l’innovation, évaluation et prévision des ressources humaines, propriété intellectuelle… • ladétectiond’innovationdansl’entreprise,poursusciterenamont,l’émergenced’idéesnouvelles. Peuvent être abordés des formations de sensibilisation au système de management des idées, ou autres méthodes d’innovation. Description structures concernées par la mise en œuvre Un projet innovant nécessite un accompagnement spécifique. Il est parfois difficile d’évaluer un projet innovant : sa faisabilité, les facteurs clés de succès, les compétences des porteurs de projets etc. Les accompagnateurs (de créateurs d’entreprises ou d’entreprises déjà existantes) ne sont pas particulièrement formés localement à l’ensemble des composantes de la gestion d’un projet innovant. Ce public peut manquer d’expérience et de conseils dans l’accompagnement de projet notamment très innovants ou dans des secteurs spécifiques (accompagnement commercial, marketing, business plan, financiers). Une approche de formation au niveau du territoire est pertinente. eléments de contexte Orientations FICHE ACTION NO PROFESSIONNALISER LES ACCOMPAGNATEURS D’ENTREPRISE À L’INNOVATION Développer et/ou valoriser les compétences des salariés du domaine de l’innovation ou de l’accompagnement d’entreprise Créer un environnement favorable à l’innovation pour l’entreprise Mieux accompagner les entreprises PERCOLATION DE L’INNOVATION DANS LES TPE/PME TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé H 46 47 Est proposé de : - Créer une aide financière d’amorçage des projets innovants estimée entre 1 000€ et 10-15 000€. Le modèle du Réseau de Développement Technologique existant en métropole et non présent à La Réunion pourrait être pris comme exemple sur son fonctionnement (réseau d’outils prescripteurs d’aide) et sur la nature de l’aide. Toutefois il devra être adapté à la définition large de l’innovation choisie localement et ainsi s’ouvrir à des innovations à caractère social et culturel et pas seulement technologique (envisager ou non le rattachement au réseau national dans ces conditions). L’aide dont les critères seraient précisés ultérieurement, pourrait financer des études amont (techniques maquette, juridiques : concernant la propriété intellectuelle particulièrement : études d’antériorité, 1er brevet, des études commerciales, de marché) ou être un fonds de trésorerie (création d’entreprise, aide à l’activité et au fonctionnement). - animer et suivre le réseau de prescripteurs Faisabilité juridique de cette mesure financière (rattachement à un régime d’aide notamment). Adhésion des autres réseaux déjà en place (points chances…) et participation des acteursprescripteurs. Intégration dans leur feuille de route. Financement associé à l’animation du réseau et outils associés. 1 ou 2 conseillers en innovation et 1 secrétaire Nombre de membres du réseau (prescripteurs et TPE/PME), Nombre de projets innovants menés grâce au réseau, … Conditions de réalisation ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés Il est nécessaire d’augmenter le nombre d’entreprises innovantes (sensibilisation) et de les faire adhérer au réseau d’information et d’accompagnement mis en place. Le diagnostic préconise de créer une aide financière d’amorçage pour vérifier la faisabilité des projets innovants détectés provenant des entreprises ou créateurs d’entreprise (anté-création) et avant leur accompagnement potentiel ultérieur (via l’Incubateur, le concours national d’aide à la création d’entreprise de technologies innovante, le pôle de compétitivité, AFD-OSEO, …). Il n’y a pas de Réseau de Diffusion Technologique à La Réunion. Il faut renforcer la fédération des acteurs et des outils via une aide mobilisable par tous (cela pourrait permettre sur certains projets, de relier les acteurs et de les connecter davantage, mais aussi de suivre les prospections à travers un outil commun). • CRÉER UNE AIDE FINANCIÈRE D’AMORÇAGE POUR LES ENTREPRISES AFIN DE DéMONTRER LA FAISABILITé D’UNE IDéE INNOVANTE • CRÉER LE RÉSEAU DE PARTENAIRES PRESCRIPTEURS ASSOCIÉ PERMETTANT UNE UTILISATION SIMPLE DE CETTE AIDE EN RéSEAU Accompagner les entreprises à l’innovation Conforter les entreprises à potentiels et favoriser leur développement PERCOLATION DE L’INNOVATION DANS LES TPE/PME Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B D E F G A déterminer PME (sollicitation et utilisation de l’aide) elément de calendrier : Court terme C 10 H Structure de développement et d’innovation Organismes publics ou parapublics d’appui aux entreprises A Financement envisagé : POE (Feder), AFD-OSEO Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 48 49 Critères d’évaluation envisagés ressources nécessaires pour la mise en œuvre Conditions de réalisation Nombre de visiteurs sur le portail (suivi statistique), lisibilité du dispositif (enquête de satisfaction), Nombre d’entreprises candidates au plan de communication, Nombre d’entreprises innovantes (croissance de la mobilisation du Crédit d’Impôt Recherche par exemple), Qualitatif : impact ressenti sur les entreprises et autre public, image de La Réunion à l’extérieur ... Animateur de réseau, implication de l’ensemble des partenaires et des entreprises (à travers leur témoignage). Mise en place, maintenance et alimentation du portail. • Auniveauterritorial:obligationdesmembresduCRIàintégrerlesaxesduplandecommunication dans leurs actions respectives. Le portail devra respecter le travail des acteurs ou des outils économiques s’ils sont concernés (logo, interview), • Analyse des sites actuels et engagement des partenaires sur les limites et outils du portail. Suffisance d’exemples locaux, • pourlesinnovateurs:protectiondel’innovationréalisée,accorddediffusionauregardduphasage du projet et des apports potentiels de cette communication. Les cibles sont principalement les entreprises qui pourraient ou qui souhaiteraient entrer dans cette démarche d’innovation. La cible pourait également être les futurs entrepreneurs ou la population. Il s’agit de véhiculer un état d’esprit mais en même temps de donner des éléments concrets pour convaincre et aider à aller au bout de son idée innovante, c’est-à-dire vers une valorisation économique. Est proposé : • un plan de communication de la sri : avec notamment la diffusion de la définition large de l’innovation, des succès-stories, d’outils pratiques (cartographie, sites des partenaires etc.) pour les entreprises (qui fait quoi, cadre d’intervention, méthodes d’innovation, développer des réseaux sociaux)…, • un plan de communication (partenariats médias) pour les projets innovants, • un plan spécifique (médias audiovisuels) pour se former via des moyens ludo-éducatifs et des techniques de simulation. Les entreprises pensent majoritairement qu’innover est important (enquête SRI et CCIR) mais elles ne le mettent pas suffisamment et aisément en actions ou en traduction opérationnelle dans leur entreprise. L’information est éparpillée auprès de nombreux acteurs. Un besoin d’informations (orientation ou éléments) fiables et à jour a été exprimé. Il est nécessaire de conforter les chefs d’entreprise dans l’idée d’innover et de les aider concrètement au passage à l’acte, avant de pouvoir les accompagner. Disposer de repères, de témoignages ou de visuels permet de véhiculer l’intérêt d’innover et d’indiquer que c’est possible et réalisable à La Réunion. L’action de communication sur l’innovation vise tous les publics. eléments de contexte Description MENER UNE POLITIQUE DE COMMUNICATION SPéCIFIQUE SUR L’INNOVATION Augmenter le nombre d’innovateurs sur le territoire - Faciliter l’accès à l’information et la lisibilité Agir sur la perception de l’innovation PERCOLATION DE L’INNOVATION DANS LES TPE/PME TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé CRI Chefdefile potentiel B Court terme elément de calendrier : Financement envisagé : POE (Feder) CRI A structures concernées par la mise en œuvre Orientations C D E FICHE ACTION NO F 11 G H 50 51 Adhésion des partenaires publics, Grille d’analyse. A définir Nombre de dispositifs ou mesures modifiés, Nombre de partenaires impliqués, … ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés l’attribution de financements au secteur privé, les politiques d’aménagement. • Introduire,parétape,uncritèredesélectivitéet/oudebonificationenfaveurdesprojetsoùla dimension innovation est présente avec, pour priorités : • Définiretfaireagréerauniveaudesinstitutionslocalesunegrilled’analyseopérationnelledéclinant la définition de l’innovation, Il est proposé d’aboutir à une prise en compte transversale de l’innovation dans les politiques publiques et de : Conditions de réalisation Description L’innovation est souvent assimilée à l’excellence et réduite à sa dimension soit marchande, ou en lien avec la recherche. Dès lors, tout plan d’action en ce domaine peut relever d’une approche sectorisée, dont la mise en œuvre relève de spécialiste, à quelque niveau de gouvernance du système. eléments de contexte Or, l’innovation dans la définition retenue dans la SRI, et compte-tenu de son rôle transversal pour la mise en œuvre de la stratégie globale de développement de La Réunion, doit, au même titre que l’environnement, être prise en compte dans l’ensemble des politiques publiques. INTRODUIRE L’INNOVATION COMME OBJECTIF DES POLITIQUES PUBLIQUES Créer un environnement favorable à l’innovation PERCOLATION DE L’INNOVATION DANS LES TPE/PME TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B C E F G Gouvernance de la SRI ou CRI elément de calendrier : Court terme D H Institutions publiques Gouvernance de la SRI (collectivités locales) A Financement envisagé : POE, Etat, Collectivités locales. Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 12 52 53 AMéNAGEMENT, ORGANISATION, ATTRACTIVITé DU TERRITOIRE RéUNIONNAIS Il est proposé de permettre l’appropriation et la pratique de la culture de projet dans les organisations publiques ou mixtes, par : • Le développement d’outils d’aide à la décision, d’information, de mise en œuvre et d’évaluation, • L’organisationetlaqualificationdelaconduitedeprojetsd’aménagement, par une démarche ensemblière permettant une approche multicritères intégrant les projets dans une perspective globale et intégrée. Adhésion de l’ensemble des acteurs privés et publics à la démarche, particulièrement les collectivités ; Prise en compte de ces objectifs dans les feuilles de route des structures concernées, y compris les établissements de formation des personnels territoriaux. Affectation de personnels et réorganisation des structures Redéploiement Financements complémentaires pour le développement d’outils opérationnels Nombre de projets conçus et réalisés dans le cadre de la démarche, … Conditions de réalisation ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés Le territoire régit l’efficacité du système économique et social local ; ses caractéristiques ultrapériphériques le rendent extrêmement vulnérable et peuvent réduire sa capacité à soutenir les gains de performance socio-économiques. Elles imposent par ailleurs d’appréhender son organisation à partir d’une vision collective globale, dépassant les intérêts sectoriels ou locaux. Cet impératif d’envisager le territoire en tenant compte des caractéristiques et des évolutions (notamment démographiques) de La Réunion a conduit à développer des pratiques et outils innovants qu’il convient de valoriser et de mieux coordonner pour gagner davantage en efficacité. La révision du Schéma d’Aménagement Régional au cours de l’année 2009, en parallèle des travaux de la SRI, a également permis d’identifier de nouvelles pistes de travail pour innover en matière d’aménagement. DéVELOPPER ET CONCRéTISER UNE CULTURE DE PROJET EN MATIèRE D’AMéNAGEMENT, FéDéRANT L’ENSEMBLE DES ACTEURS DE LA SPHèRE PUBLIQUE ET DE LA SPHèRE PRIVéE Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION au-delà de sa dimension équipementière OBJECTIFS Percolation de l’innovation dans le domaine de l’aménagement du territoire : POURSUIVIS valoriser l’aménagement du territoire en tant que composante du développement, THèME CONCERNé B C D E Région CRI Agorah, EPFR, EPCI, AD, SR21 - ARDI CERBTP, Monde économique, Département, Région, Etat. A Moyen-long terme elément de calendrier : Financement envisagé : Etat, Région, POE Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations F FICHE ACTION NO 13 G H 54 55 Adhésion et concertation étroite des acteurs publics et privés à la démarche (AMO ensemblière des projets structurants). Coordination de l’ensemble des démarches PIR au niveau de la Conférence des ZA de La Réunion. Respects de critères thématiques (DAS). Disponibilité d’outils d’évaluation et d’analyse technique sur les conditions d’aménagement des ZA. Mission à intégrer dans la feuille de route des structures concernées Redéploiement des financements Financements complémentaires le cas échéant A définir selon les outils d’évaluation à mettre en place et stratégies opérationnelles définies au niveau des PIR. ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés 2/ Il est proposé pour les zones d’activités, de : - Mettre en place, dans la gestion des PIR, un observatoire des filières de sous-traitance et de prévision des besoins ; - Complémentairement, mettre en place un outil de précision des projets de création de zones d’activité «de second rang». 1/ Il est proposé d’aboutir à une «qualité d’enseigne» des PIR, en faisant un facteur d’attractivité pour les projets réunionnais ou exogènes ; les opérateurs des PIR doivent devenir de véritables conducteurs de projets, l’infrastructure devenant ainsi un véritable produit économique : - Créer et aménager ces zones par thématiques (4 pôles14), en combinant les conditions de réalisation (proximité des réseaux, disponibilités des ressources), aux stratégies de développement des DAS. - Définir des stratégies opérationnelles favorisant les DAS et l’attractivité à l’égard des porteurs de projet extérieurs. - elaborer les programmations et les modes opératoires adéquats à ces stratégies ; - Proposer aux opérateurs des modalités incitatives de financement et d’accompagnement. - Mutualiser les démarches de commercialisation de l’ensemble des PIR dans une stratégie régionale de promotion du territoire réunionnais (marketing territorial). L’aménagement du territoire en milieu insulaire impose de concilier l’urbain, l’économique, l’agricole et l’environnement, ainsi que les facteurs de mobilités interne et externe (réseaux routiers et numériques, infrastructures portuaires et aéroportuaires). L’aménagement doit répondre aux priorités de développement par le soutien aux domaines d’activités stratégiques. Sont particulièrement stratégiques : d’une part les Pôles d’Intérêt Régional (PIR) mis en exergue par le SAR et dédiés aux activités de production, sur un principe de taille critique, et d’autre par les Zones d’Activités (ZA) de plus petite taille pouvant avoir comme vocation (plus secondaire) de répondre aux besoins de proximité voire de sous-traitance des entreprises des PIR ; zones déterminantes dans la logistique et l’aménagement global. STRUCTURER LES AMéNAGEMENTS POUR FAVORISER LES DOMAINES D’ACTIVITé STRATéGIQUE Développer des facteurs d’attractivité interne Décliner par l’aménagement du territoire les stratégies macroéconomiques de développement de La Réunion AMéNAGEMENT, ORGANISATION, ATTRACTIVITé DU TERRITOIRE RéUNIONNAIS Conditions de réalisation Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B C D E F G H 1/ Conseil Régional 2/ Conférence régionale des zones d’activité Etat Collectivités Monde économique Structures d’évaluation et de planification (EPFR, Agorah) Organismes de recherche et d’expertise technique A 14 pôle aéro-technopolitain du Nord, pôle Coeur d’agglomération (Zones arrière-portuaires-Cambaie) dans l’ouest, pôle de Pierrefonds dans le sud et Beauvallon dans l’Est. Court terme ou moyen terme elément de calendrier : Financement envisagé : Ressources des collectivités, POE Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 14 56 57 Implication des collectivités publiques dans la structuration de la filière A définir Etude sur «périmètre» et interactions ... Conditions de réalisation ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés Etablir une stratégie opérationnelle ; •planificationmoyentermesurlemarchéintérieur •structurationdelafilière •stratégied’intervention«àl’export»,dansledomainede«l’aménagementdurabletropical»: bench-mark et actions en co-développement. Le premier travail consiste à définir le champ de la filière, à en déterminer les acteurs et à quantifier, en termes de flux financiers, de ressources humaines et de qualifications techniques. En second lieu, il est nécessaire de caractériser les interactions administratives, économiques et techniques reliant les différents acteurs de la filière, ainsi que ses connexions avec des acteurs extérieurs dans le champ économique, celui de la formation et celui de la recherche. A priori, les principales catégories d’acteurs «entrant» dans la filière sont : •l’Etatetlescollectivitéslocales,«effecteurs»delacommandepublique, •lesaménageursetlespromoteursconstructeurs, •lesentreprisesdusecteurduBTP,leséquipementiers,lesproducteursdematériauxetleurs sous-traitants •lesentreprisesdusecteurdelamaintenanceetdel’entretien •lesinstitutionsfinancièresintervenantdanslefinancementdubâtimentetdel’aménagement. Les besoins liés à la démographie et à la mise à niveau des équipements de La Réunion ont suscité le développement d’un important secteur du BTP. Les difficultés liées aux caractéristiques de l’île (relief, climat) ont entraîné la capitalisation de savoir-faire de haute qualité technique (ouvrages d’art, construction sur pentes, etc). On doit y ajouter les techniques de prévention des risques, y compris les dispositifs de prévention des cyclones. Le déterminisme naturel s’est doublé du volontarisme se traduisant depuis une dizaine d’années en faveur de technicités «durables» (énergie et environnement, TIC, résorption d’habitat insalubre). Cette montée en qualité est impulsée par la commande publique en premier lieu, et développée par une technostructure de mise en œuvre diversifiée : agences techniques, opérateurs publics et privés, bureaux d’études, enseignement professionnel. Le but de l’action est : •destructurerlafilièrelocaleafindepérenniseretsécurisersonactivitéetsacapacitéd’emploi dans le moyen terme ; •devaloriserlatechnicitéetlessavoir-fairecapitaliséspourpositionnerlafilièredansle co-développement régional. eléments de contexte Description PARAMéTRER ET «EXPORTER» LE SAVOIR-FAIRE AMéNAGEMENT Développement de nouveaux marchés AMéNAGEMENT, ORGANISATION, ATTRACTIVITé DU TERRITOIRE RéUNIONNAIS TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé D E F Court terme elément de calendrier : Financement envisagé : Collectivités, POE Conseil Régional C Chefdefile potentiel B Etat Région, EPCI, communes, Monde économique, FRBTP, ARMOS, EPLOI Organismes de formation A structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 15 G H 58 59 Garantir une commande public-privé assurant le démarrage et la pérennisation des filières. Travail intégré avec les directions de projet urbain. Brevets A définir Filières de production en activité pérennisable ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés - Recensement des filières potentielles d’import substitution dans le domaine des matériaux de construction et éléments d’équipements pour l’aménagement et la construction, inventaire des savoir-faire, - Etudes de faisabilité économique, - Opérations pilotes. Conditions de réalisation Description La Réunion est largement dépendante d’apports de matériaux venant de l’extérieur. Pour certains produits, cette dépendance peut-être réduite par le développement de filières de production faisant appel à la ressource naturelle locale. On citera notamment les minéraux volcaniques (pouzzolane), le bois, les composés de végétaux. Le passé récent a donné lieu à des tentatives en ce domaine, de faible ampleur ou peu durables, du fait qu’elles ne s’inscrivaient pas dans une stratégie de filière intégrée. eléments de contexte En effet, la filière peut être étendue à la fabrication d’éléments destinés aux aménagements urbains, notamment dans le champ du mobilier urbain. Cette démarche de rationalisation par la production endogène est alors indissociable d’un travail sur l’urbanisme, les espaces publics, les usages et les repères architecturaux constitutifs d’un «référentiel» de la ville réunionnaise. L’utilisation des matériaux locaux, contribuant à l’instauration d’une identité urbaine réunionnaise. STRUCTURER UNE FILIèRE «éQUIPEMENT ET MATéRIAUX URBAINS» Développement de nouveaux marchés AMéNAGEMENT, ORGANISATION, ATTRACTIVITé DU TERRITOIRE RéUNIONNAIS TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B D E F Consulaires Opérateurs : Région et autres collectivités elément de calendrier : Court terme C Chambres consulaires, Monde économique, FRBTP, Ecole des Beaux Arts. A Financement envisagé : A déterminer Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 16 G H 60 61 Mise en place d’un observatoire de suivi et d’évaluation des mesures (en cohérence avec l’ensemble des mesures SRI) A définir Nombre de projets ou de personnes suivis, ... ressources nécessaires pour la mise en œuvre Critères d’évaluation envisagés a. Favoriser la mobilité des personnes formées localement (jeunes docteurs, chercheurs notamment), b. Favoriser la mobilité des personnes sorties du système en vue de les réinsérer par l’action c. Accompagner le retour de ceux qui le souhaitent, d. Encourager la veille et le lobbying politique et technique sous toutes ses formes (humains, matériels, structures,…) e. Favoriser la participation dans des salons ou manifestations internationales, favoriser les contacts avec les innovateurs de pointe ou les leaders en France, en Europe et à l’étranger : notamment dans la Zone OI et les pays cibles, encourager les entreprises réunionnaises à faire partie de réseaux locaux et étrangers f. Soutenir et valoriser la diaspora réunionnaise : ambassadeurs de La Réunion, création d’associations de réunionnais dans le monde, réseaux sociaux en lien avec l’extérieur, encourager l’innovation sociale Cette mesure de soutien et de valorisation des réseaux de tout type, consiste à compter sur la volonté et les compétences des Réunionnais eux-mêmes pour faire progresser leur île. Il s’agit d’investir sur le long terme - pour un retour de toute nature que ce soit - dans les prochaines années (retour économique direct: développement de marché, implantation de nos entreprises, retour en compétences ou savoir et savoir-faire : mobilité, attractivité du territoire : développement du tourisme, zone d’activité, pôle d’intérêt régional, retour en investissements financiers : prise de participation, retour matériels : infrastructures, équipement etc.). Les actions proposées sont les suivantes : L’île doit aller au delà de sa relation privilégiée avec la France et l’Union européenne qui depuis la dernière cinquantaine d’année s’est concentrée sur la remise à niveau des standard sociaux et infrastructurels tirant la croissance par la consommation et la commande publique. Ainsi,l’ouverture aux marchés et mondes extérieurs est un enjeu phare pour l’île. La portée et l’ambition du développement de La Réunion dépassent désormais la seule mesure de son territoire physique. Le renforcement de l’influence pour les bénéfices du territoire est à organiser. DéVELOPPER ET ANIMER LES RéSEAUX DE TOUS TYPES (À VOCATION TECHNIQUE, POLITIQUE, SOCIAUX, CULTUREL …), OPéRER L’OUVERTURE DE LA RéUNION Faire rayonner La Réunion dans son environnement et au niveau international pour recevoir les bénéfices à court, moyen et long termes des expériences extérieures et des réseaux construits Développer l’attractivité de La Réunion notamment de ses structures économiques et de recherche Augmenter le niveau de compétence interne TRANSVERSAL Conditions de réalisation Description eléments de contexte TITRE DE L’ACTION OBJECTIFS POURSUIVIS THèME CONCERNé B C D E F G H CRI f. Associations (Réunionnais du monde et autre), SR21, ou toute autre structure à but non lucratif e. Monde économique : entreprises (hors grand groupe, conditions financière TPE/PME uniquement au sens communautaire) et outils de l’accompagnement, animateurs de filière (association ou autre : ARTIC, AD, Qualitropic, cluster…) d. Acteurs économiques, acteurs politiques, outils mandatés b. Organismes de formation, collectivités, services de mobilité préfecture a.c. Université de La Réunion Organismes de formation DRRT, services de mobilité préfecture, autre ? A Court terme elément de calendrier : Financement envisagé : Redéploiement feuille de route, POE Feder et/ou FSE Chefdefile potentiel structures concernées par la mise en œuvre Orientations FICHE ACTION NO 17 62 CHAPITRE 4 GOUVERNANCE - PILOTAGE DURABLE DE L’INNOVATION ET FINANCEMENT 4-1- Gouvernance - pilotage durable de l’innovation Afin de mettre en œuvre les orientations et les fiches actions préconisées par la SRI, mais aussi de pouvoir assurer son processus de révision ou d’approfondissement, une gouvernance adaptée et originale doit être mise en place. Cette dernière repose sur un double niveau de pilotage, stratégique et opérationnel en lien avec l’ensemble des outils de développement et d’innovation existants. Indissociable d’un processus de pilotage stratégique et fonctionnel, le pilotage de la connaissance et de l’évaluation est incontournable. Ainsi, la production et le suivi d’indicateurs d’évaluation liés à la SRI est une nécessité. En ce sens, des moyens matériels et humains doivent être mis en place au niveau du nouveau Comité Régional de l’Innovation en prévoyant leurs articulations avec le Comité de Pilotage. L’idée d’une organisation sous la forme d’un observatoire régional de développement par l’innovation est à approfondir. Il aurait pour but d’assister les niveaux stratégique et opérationnel au regard de leurs compétences respectives. Son objectif primordial étant de fournir les éléments nécessaires au suivi, à l’évaluation et à la révision de la SRI. Pour ce qui est de l’évaluation de la SRI proprement dite, elle devra être assurée par un organisme indépendant. Pour sa part, la révision de la SRI devra s’appuyer sur la méthodologie participative et la dynamique enclenchée, portées par le CRI. Nouveau schéma de Gouvernance de la SRI : Comité de Pilotage « COPIL » Le Préfet de Région Le Président du Conseil Régional Le Président du Conseil Général FU des personnes qualifiées EPOUMF1SÏTJEFOUEV $PNJUÏ3ÏHJPOBMEF M*OOPWBUJPO Comité Régional de l’Innovation « CRI » *OTUJUVUJPOOFMTEVNPOEF TPDJPÏDPOPNJRVFFUEFMB SFDIFSDIF Le Président du CRI est nommé par la gouvernance stratégique Secretariat du CRI Structures d’accompagnement de développement et d’innovation -BCPSBUPJSFTEFSFDIFSDIF VOJWFSTJUBJSFTPSHBOJTNFT EFSFDIFSDIF2VBMJUSPQJD $3*555FDIOPQPMF*ODVCBUFVS5ÏNFSHJF"'%04&0"%y La gouvernance stratégique : t%POOFMFTHSBOEFT PSJFOUBUJPOTQPMJUJRVFTEF MJOOPWBUJPOTVSMFUFSSJUPJSFFUBSSÐUFMFTPSJFOUBUJPOTTUSBUÏHJRVFT t7BMJEFMFQSPHSBNNF EhBDUJPOTEFMB43* t7BMJEFMFTDPOUSBUT EPCKFDUJGT t-FTåOBODFVSTWBMJEFOU MFTGFVJMMFTEFSPVUFEFT TUSVDUVSFTEhBDDPNQBHOFNFOU t4hBQQVJFTVSMF$3* t.FUËEJTQPTJUJPOEV$3* MFTNPZFOTEFTPOGPODUJPOOFNFOU La gouvernance opérationnelle : t&TUHBSBOUFEFMBNJTF FOVWSFFUEVTVJWJEFT EÏDJTJPOTFUBDUJPOTEFMB 43* t1SÏQBSFMFTDPOUSBUT EPCKFDUJGTFUMFTGFVJMMFT EFSPVUFEFTTUSVDUVSFT BQQFMËQPTJUJPOOFNFOU RVJJOUÒHSFOUMFTJOEJDBUFVSTOÏDFTTBJSFTBVTVJWJ FUËMÏWBMVBUJPO t0SHBOJTFMFSÏTFBV t3FOEDPNQUFBVOJWFBV QPMJUJRVF Les outils opérationnels organisés en réseau : t"EIÒSFOUBVDPOUSBU EPCKFDUJGTWJBMFTBQQFMTË QPTJUJPOOFNFOU t4FOHBHFOUËUSBWBJMMFS FOTZOFSHJFEBOTMFDBESF EFMFVSGFVJMMFEFSPVUF t4POUMFMJFOEJSFDUBWFD MFTQPSUFVSTEFQSPKFUTFU MFTFOUSFQSJTFTJOOPWBOUFT BDDPNQBHOFNFOU DPOTFJMåOBODFNFOUy 63 A - Organisation et fonctionnement Le fonctionnement du processus est le suivant : 1.SRI et Programme d’actions Sur la base de ce document stratégique, le CRI soumet au COPIL un premier document opérationnel ou « programme d’actions ». Celui-ci prévoit les actions à réaliser dans un temps déterminé (1 à 3 ans) et identifie les objectifs et les indicateurs de suivi globaux. 2. Contrats d’objectifs, appels à positionnement et feuille de route des structures d’accompagnement de développement d’innovation A partir du programme d’actions, validé par le COPIL, le CRI propose au COPIL des contrats d’objectifs portant sur une ou plusieurs actions. Le COPIL lance alors un appel à positionnement afin que les structures d’accompagnement de développement et d’innovation expriment leur intérêt à participer à la réalisation des actions concernées. Le contrat d’objectifs signé entre le membre du COPIL et la structure d’accompagnement, engage les financeurs de la structure (Etat ou Région ou Département, membre du COPIL) à intégrer ce contrat d’objectifs dans la « feuille de route » qu’il donne à la structure exécutrice (cette feuille de route incluant des missions susceptibles de relever tant de la SRI que d’autres stratégies). Il y a ainsi cohérence entre l’engagement pris collectivement au niveau stratégique et la feuille de route donnée à chacun des outils. A noter que le contrat d’objectifs prévoit par ailleurs les modalités du travail en réseau entre les structures. Il permet ainsi de clarifier les fonctions de chacune des entités concernées et d’assurer la cohérence nécessaire à la réalisation des actions pour la mise en œuvre de la SRI. 4USBUÏHJF3ÏHJPOBMFEh*OOPWBUJPO 1SPHSBNNFEhBDUJPOT 1SPKFUTEFDPOUSBUTEhPCKFDUJGT "QQFMËQPTJUJPOOFNFOU $POUSBUEhPCKFDUJGT $01*-4USVDUVSF 'FVJMMFTEFSPVUF 'JOBODFVS4USVDUVSF Principes clés de mise en œuvre de la SRI : t"QQFMËQPTJUJPOOFNFOU t$POUSBDUVBMJTBUJPO t3BUJPOOBMJTBUJPO Les valeurs clés de succès du fonctionnement : un engagement formalisé à tous les niveaux Le respect des valeurs est indissociable d’une bonne gouvernance de l’innovation. Conditionnant le fonctionnement attendu et les évolutions à venir du système de gouvernance, elles constituent autant de facteurs clés de succès. Le principe fondateur est celui d’un fonctionnement partenarial en réseau garant de l’efficience du système et de l’établissement de la confiance. Afin de recevoir l’adhésion de tous les partenaires dans l’esprit du développement du territoire, doivent être élaborés et adoptés (signés) : a.Un protocole d’engagement politique pour l’innovation Impliquant le niveau stratégique, il permettra d’engager ses membres dans les valeurs et les objectifs définis par la SRI. b.Une charte d’éthique pour l’innovation S’adressant aux instances de la gouvernance opérationnelle, elle permettra de les engager dans ces valeurs et ces objectifs afin de garantir la déclinaison opérationnelle dans le respect des feuilles de route de chacun. c.Une charte d’éthique et de travail en réseau pour l’innovation Impliquant les structures d’accompagnement de développement et d’innovation, elle sera déclinée dans les feuilles de route et précisera le fonctionnement adopté lié à la SRI et les valeurs clés qui lui sont associées. 64 « Les résultats de la SRI doivent être collectifs et considérés comme étant au service de l’intérêt général » Autres valeurs clés (sans hiérarchie) : • Le partage de la connaissance et le respect de la confidentialité • L’efficacité et la performance • La lisibilité et la transparence • L’indépendance, l’équité et la confiance légitime • L’harmonie et l’éthique B - La connaissance des données de l’innovation Dans le cadre de l’établissement de la SRI, il a été constaté un manque de données, fiables et à jour, concernant les indicateurs d’innovation tels que préconisés par la Commission européenne. Les seules statistiques disponibles fournies par l’INSEE n’étaient en effet pas suffisantes pour appréhender les caractéristiques du système régional de l’innovation de La Réunion, de surcroît en lien avec notre définition originale de l’innovation et nos objectifs stratégiques. Le recueil d’informations qualitatives et quantitatives se devra d’être organisé. Le Comité de Pilotage devra mettre à disposition du CRI les moyens (humains et financiers) lui permettant d’obtenir les données nécessaires au processus de suivi, d’évaluation et de révision de la SRI. L’obtention de ces données permettra, à court et à moyen termes : •L’établissement d’un tableau de bord de l’innovation avec l’ensemble des indicateurs clés (création d’indicateurs, suivi des mesures, suivi des pratiques…), •La préconisation d’études spécifiques en vue soit d’approfondir l’état des lieux, soit d’effectuer une veille prospective de suivi des tendances internationales en matière d’innovation, •La préconisation de production de nouveaux indicateurs, •L’établissement de rapports à destination du COPIL. C - Gestion, évaluation et évolution de la SRI Gestion La mise en œuvre des orientations de la SRI passe par une programmation. La plupart des actions démarreront dans les trois prochaines années et produiront leurs effets dans la durée. Evaluation L’évaluation qui doit se faire par un organisme indépendant, doit permettre de vérifier si les objectifs visés par la stratégie menée produisent leurs effets, en particulier en ce qui concerne sa pertinence, son suivi opérationnel et son efficience. L’évaluation doit répondre à trois fonctions essentielles : •soutien au pilotage de la mise en œuvre de la stratégie, •suivi des réalisations des actions décidées, •évaluation de la politique dans sa globalité en vue de corrections. Evolution Les évolutions du territoire (internes et externes) en regard avec sa situation initiale et les évaluations de la SRI, justifieront la mise à jour tant des stratégies macro-économiques que de la stratégie d’innovation elle même. Cette réflexion sur l’innovation est effectivement à inscrire dans la durée, non seulement via la participation constante des acteurs à la performance du système local d’innovation, mais aussi dans une gouvernance rigoureuse et souple privilégiant le travail en réseau. Continuer la démarche participative Un évènement régulier devra être organisé pour permettre la rencontre et le dialogue entre les différents acteurs impliqués dans le développement du territoire et de l’innovation. Cet évènement doit s’ouvrir à des expériences et des regards externes à l’image des Premières Assises Régionales pour l’Innovation. Il constitue un point d’étape indispensable au partage des constats et à la mise en marche du processus dynamique d’évolution, de révision donc d’innovation de la SRI elle-même. 65 4-2 - Financement La Stratégie Régionale d’Innovation procède de la volonté de rendre le territoire réunionnais attractif et efficient, en s’appuyant sur deux moteurs essentiels : les domaines d’activité stratégique d’une part et le fonctionnement des outils d’accompagnement et de développement de l’innovation d’autre part. Le financement de ces deux moteurs et ses modalités (aide directe ou intermédiée, niveau, conditions d’éligibilité, etc.) sont naturellement étroitement liés à la gouvernance de la SRI. Ils relèvent en outre de différents critères de base découlant des fondamentaux du projet de territoire (présentés dans le tableau ci-après). Dans un souci de rationalisation et de coordination des soutiens publics, l’effet de levier recherché ou son impact, peut être envisagé via la réorientation de moyens budgétaires (d’actions existantes) et/ou via l’affectation de moyens supplémentaires, selon les mesures. Ces modalités seront précisées dans chaque contrat d’objectifs (programmation des actions) préparé par le Comité Régional pour l’Innovation et validé par le Comité de Pilotage. Les fiches-actions présentées au chapitre précédent n’identifient donc les sources de financement qu’à titre indicatif. Orientations pour le financement En liaison avec la valeur fondamentale de Co-développement 66 Au niveau local La participation du secteur privé au financement de l’innovation doit être encouragée. Au niveau régional La dimension « régionale » (R&D dans la zone ou mise au point d’innovation pour les marchés de la zone OI…) peut apporter une valeur ajoutée dès lors qu’elle contribue à l’atteinte des objectifs de développement locaux (exemple via la fiche-action n°15). Au niveau national et européen L’accès et la mobilisation de financements nationaux ou européens ainsi que le pilotage de projets de recherche et d’innovation collaboratifs sont encouragés (exemple via la fiche-action n°2). En liaison avec la valeur fondamentale de réseaux Les contrats d’objectifs et les feuilles de route des structures d’accompagnement de développement et d’innovation, pourront prévoir la notion de travail en réseau comme condition d’accès au financement, afin d’améliorer la cohérence du système (exemple via la fiche-action n°17). Pourra également être instauré un « critère d’innovation » pour l’attribution de financements (accompagnement à l’investissement matériel, à l’équipement en TIC, au recrutement, à l’appel à des conseils extérieurs etc.). Ce « bonus innovation » pourrait ainsi permettre de rendre plus favorable l’octroi de financement, selon des indicateurs et des critères définis - en cohérence avec les observations et évaluations de la SRI - (exemple via la fiche-action n°12). En liaison avec la valeur fondamentale d’accessibilité, visibilité et lisibilité Dans le cadre d’appels à projet, il est proposé de détecter dans les projets, a priori non éligibles, s’il existerait des innovations qui seraient jugées stratégiques pour le territoire mais dont les cadres d’intervention existants et ceux découlant des fiches actions proposées ne permettraient pas le soutien. La méthodologie de diagnostic serait à définir avant l’appel à proposition (à titre d’exemple : une thématique jugée a priori émergente mais ne disposant pas encore de marché, ou une technologie émergente mais disposant d’un marché dont la demande est mature). Il est donc recommandé que le financement de ces situations exceptionnelles soit expressément prévu et précisément encadré. Financement des orientations spécifiques préconisées Exemples Affecter des moyens •Animation de nouvelles filières porteuses, •Cellule technique de réponse aux appels à projets de recherche, •Formations à l’innovation, •Amorçage pour établir la preuve de concept , •… Réorienter les moyens •Lancement de concours de créativité tous publics, •Assurer une prospection et une information auprès des entreprises, •... 67 68 PERSPECTIVES Ce document stratégique expose les orientations phares retenues par le Comité Régional pour l’Innovation et permettant de créer l’environnement qui dynamise le processus d’innovation à La Réunion. Huit orientations stratégiques relatives à l’amélioration de la compétitivité territoriale, la compétitivité économique et la compétitivité humaine de La Réunion y sont déclinées. Dix sept fiches-actions sont également proposées en vue d’une mise en œuvre. Cette stratégie est vivante : elle nécessite d’être réactive pour répondre aux nécessaires évolutions que connaitra l’ile. En ce sens, le travail qui a été réalisé ne peut être considéré comme terminé. Il appartient à la gouvernance proposée, laquelle devra être mise en œuvre rapidement, de poursuivre le travail engagé dans le but de donner à La Réunion et à ses habitants tous les atouts de leur réussite. Notre Stratégie Régionale d’Innovation est le résultat d’un travail collectif, chaque acteur ayant pleinement pris la mesure des enjeux de développement pour La Réunion. Si l’on veut passer d’une logique de rattrapage à une logique de compétitivité, et si l’on veut pleinement s’engager dans un développement durable par l’innovation, il appartient désormais à l’ensemble des acteurs de s’approprier ces résultats. 69 70 Annexe 1 - Organisation de la démarche SRI ANNEXES 1-1 - Gouvernance mise en place pour l’élaboration de la SRI La démarche a été placée sous l’autorité d’un Comité de Pilotage (COPIL) composé de l’Etat, du Conseil régional et du Conseil général. Il a tenu un rôle stratégique, budgétaire et décisionnel et a validé la Stratégie Régionale finalisée. Le Comité Régional pour l’Innovation (CRI) a tenu un rôle méthodologique, il a formulé ses propositions et a impliqué les acteurs locaux. Il était composé de représentants du monde économique et social et du monde de la recherche, et également de personnalités qualifiées. Il s’est réuni en présence des membres du Comité de Pilotage. Enfin, pour élaborer ses propositions, le CRI s’est appuyé sur les travaux et les réflexions des Groupes de Travail. Les propositions de la SRI ont été ouvertes à discussion avec les acteurs intéressés par le développement sociétal, économique et organisationnel de La Réunion, au cours des premières Assises Régionales pour l’Innovation qui se sont tenues le 13 octobre 2009. L’animation et la coordination de l’élaboration de la SRI ont été confiées à la SR21 qui a assuré la mission de secretariat technique. Comité de pilotage Etat Région Département Premières Assises Régionales pour l’Innovation Comité Régional pour l’Innovation (CRI) Président : Le Président du CESR •Les Chambres consulaires (CCI, CMA, CA) •L’université de La Réunion •Le Délégué Régional à la Recherche et à la Technologie •Les organismes de recherche (le B2C3I) •La Réunion Economique •L’Agence Française de Développement (pour OSEO) •La Jeune Chambre Economique •L’AFECEI Etablissement de crédits Organisation des réflexions Réseaux de partenaires Attractivité du système de formation à l’innovation Percolation de l’innovation dans les TPE/ PME Aménagement, organisation et attractivité du territoire Financement et Gouvernance de l’innovation Secrétariat technique SRI (SR21) 71 pour l'élaboration de la SRI de La Réunion 1-2 - Calendrier et méthodologie de travail pour l’élaboration de la SRI Adoption de la Synthèse des stratégies macro-économiques 02 déc 2008 Lancement officiel de la SRI Méthodologie : choix et organisation Avis d'expert le 10 déc 2008 13 octobre 2009 1ères Assises Régionales pour l'Innovation et avis 12 août 2010 Adoption de la SRI Réflexions Démarche participative Synthèse Mise en cohérence Arbitrages 9 déc 2009 Etat d'avancement de la SRI Comité National de Suivi Adoption des Synthèses des groupes de travail (rédaction des propositions et projet de fiches actions) Analyse stratégie globale, enjeux Points d'étape avec le niveau national et européen : dont Commission Européenne (DG Régio) Points d'étape avec le Comité de Pilotage (COPIL : Etat, Région et Département) Points d'étape avec le Comité Régional pour l'Innovation (CRI) oct nov déc jan févr mars avril mai juin 2008 juill août sept oct nov déc jan févr 2009 Groupes de travail Thématiques ... juill août 2010 25-27 mai 2009 Conférence et avis d'expert sur le travail en réseau Groupe de travail 1 : Attractivité et performance du système de formation réunionnais à l'innovation Réflexion avec l'université de La Réunion et Table ronde élargie Groupes de travail Transversaux GT4 : Financement des entreprises et innovation Groupe de travail 2 : Percolation de l'innovation dans les TPE-PME Enquête Entreprises / Focus Groupes GT5 : Gouvernance pilotage durable de l'innovation Remontée des préconisations Remontée des préconisations Groupe de travail 3 : Aménagement, organisation, attractivité du territoire réunionnais Démarche participative (réunions de groupes, contributions directes, travail en réseaux) 1-3 - Démarche participative : Sur la base d’une analyse et synthèse des stratégies macro-économiques, cinq groupes de travail thématiques ont été mis en place par le Comité Régional pour l’Innovation pour l’élaboration de la SRI : Groupe de travail 1 : Attractivité du système de formation réunionnais à l’innovation, Groupe de travail 2 : Percolation de l’innovation dans les TPE/PME, Groupe de travail 3 : Aménagement, organisation et attractivité du territoire réunionnais. Ces groupes étaient composés de personnalités variées du monde socio-économique, institutionnel et du monde de la recherche, qui sont intervenus à titre intuitu personae. Les membres du Comité Régional pour l’Innovation sont également invités ainsi que les membres du Comité de Pilotage. En transversalité ont été menées des réflexions sur les thèmes suivants : la recherche, l’enseignement supérieur et le travail en réseau. Groupe de travail 4 : Financement des entreprises et innovation Groupe de travail 5 : Gouvernance - pilotage durable de l’innovation 72 Liste des personnes ayant participé à l’élaboration de la Stratégie Régionale d’Innovation (décembre 2008 à novembre 2009) Nom, PrénomStructure/Organisme/Entreprise Comité de Pilotage ADAMADORASSY Serge BALLANDRAS Jean CESARI Maya FOCK Eric GUILLAUMIN Patrick GUILLERY Sylvie LAJOIE Gilles LOCATE Ismaël OUDARD Bruno Comité Régional pour l’Innovation CERISOLA Maurice DUBOIS Corinne DUPONT Guy GRONDIN Katia GULTZGOFF Germain HAM-CHOU-CHONG Gilles HERVE Patrick LEBOUCQ Philippe LEMAIRE Sylvie MAGAMOOTOO Eric MANDRET Gilles MINATCHY Jean-Yves MONDON Jean-Raymond MOSER Jean-François MOUTOUCOMARAPOULE Françoise NEDELLEC Jean Louis PACAUT Pascal PARISOT Eric PAYET Serge PICARDO Bernard ROBERT Roland ROCHDI Mohamed ROCHE Régis SAURIER Olivier SERAPHINE Alain SERRE Ludovic STRASBERG Dominique VUILLEMIN Jérôme Conseil Général Préfecture/SGAR Conseil Régional Conseil Régional Conseil Régional Préfecture/SGAR DRRT Conseil Général Conseil Général Réunion économique Chambre des Métiers et de l’Artisanat Personne qualifiée Jeune Chambre économique Réunion économique CCI - CRITT Personne qualifiée AFD Conseil Régional Chambre de Commerce et d’Industrie CIRAD / B2C3I Chambre d’Agriculture Président du CRI Réunion économique Conseil Régional BRGM / B2C3I AFD Chambre d’Agriculture Personne qualifiée Chambre des Métiers et de l’Artisanat Conseil Général Université Jeune Chambre économique AFD Personne qualifiée CCI EEN Réseau Europe Entreprise Network Université Chambre des Métiers et de l’Artisanat Invités extérieurs PRAGER Jean-Claude ADIT LE BOTERF Guy LE BOTERF Conseil SALVATORI Gianluca EURICSE DE MAIDAGAN Xabier Innobasque Seulliet éric La Fabrique du Futur VAXELAIRE Daniel Ecrivain Groupe de Travail n°1 « Attractivité et performance du système de formation réunionnais à l’innovation » ABDALLAH Clément ARZILLI Gérard AUDIFAX Nadège BOYER Harry DEBRAY Olivier DESCAMPS-JULIEN Blandine DUNAND-ROUX Sandrine FRUTEAU Colette GEORGES-SKELLY Michel GIRIER Monique GRONDIN Katia 73 GUYON Marie-Claude LAPORTE Gilbert LAW YEN Johnny PAYET Harry SANTONI Guy-Luc TENART Virginie VIENNE Dominique Groupe de Travail n°2 « Percolation de l’innovation dans les TPE/PME » ATHEAUX Gwen BENIZEAU Jean-Lou BOULET Fabrice CADIVEL Illya CELESTE Alain CESAR David CHOW-CHEUK Ingrid CLERVIL Henri DANIEL Nathalie DASILVA Franck DESCAMPS-JULIEN Blandine DELABAERE Françoise DELFORGES Bruno DELHOM Tristan DONADIEU François DUCHIER Yves ESPITALIER Gilles FREDUREAU Pascal GALAUP Laurence GIRAUD Marc GOULAMALY Abde Ali HOAREAU William LABEDAN Réné LAURIOT Benjamin LAW DUNE Miguy LE NIVET Marie-Noëlle LEPERLIER Marie-Denise LESIZZA Jean-Luc LEDENON Jean-Paul MAILLOT martine MARTEAU-PETIT Mireille MERALLI-BALLOU Pulchérie MILLOT Bruno MIRANVILLE Frédéric MOURRON Frédéric NONET Joëlle OUDIN Dominique QUELO Vincent RIO Dominique ROBINET-LEMETTER Odile ROUSSELOT Jacques SIEGMUND Bernard SURJUS Pierre Jacques TARNUS Evelyne TAYE Thierry TECHER Christian THIBIER Fabrice TIANO Sophie TOURET Richard VACARME Dominique Groupe de travail n°3 «Aménagement, organisation et attractivité du territoire réunionnais» ALLIOUX Karine BIALECKI David BRET Laurent CHEYSSIAL Attila CHICHERY Mathieu 74 DAMBLANS Gwenaëlle DESNOST Florence DUVAUT Daniel HENRIETTE Clency HUSS Christophe JEAN-PIERRE Philippe LAMOTTE Didier LIAUME Sylvain MARCHAL Thierry OBERLE Michel RIVIERE Nathalie SANTONI Guy-Luc TATARD Jean-Claude WUILLAI Eric Groupe de travail n°4 «Financement et innovation» ARLES Pierre AERTS Michel BENG THI Marine BERFROI Jimmy BLIN Thierry CHARRAS-GILLOT Thierry CHOW-CHEUK Ingrid CLERVIL Henri COLLAVINI Lionel DELABAERE Françoise EVRIN Laurence FARA Christian GRONIER HOAREAU Didier LENORMAND Danièle MANDRET Gilles MARTEAU-LAMARCHE Mireille MANDOCE Alain MOURRON Frédéric OBERLE Michel PAPAMA Patrick PORCHER Richard RAMY Pascal ROSA Anthony SERY Dominique TIANO Sophie TOURET Richard TURPIN Monique Groupe de travail n°5 « Gouvernance / Pilotage durable de l’innovation » BIALECKI David BOYER Michel CUCCHI Alain DELABAERE Françoise DESNOT Florence LALA Abdoullah LE NIVET Marie-Noëlle LENORMAND Danièle MARTEAU-LAMARCHE Mireille OBERLE Michel PAPAMA Patrick PEGUILLAN Elisabeth POUJADE Jean Paul THIBIER Fabrice 75 Secrétariat technique AYAPERMAL Aïcha LEUNG-THEUNG-LONG Véronique SERIZIER Philippe SOUBOU Marcel STERN Véronique 76 SR21 SR21 SR21 SR21 SR21 Annexe 2 – Synthèse intégrale des stratégies macro-économiques Cette synthèse donne les points de convergence des orientations stratégiques phares et consensuelles sur lesquels la Stratégie Régionale d’Innovation doit s’appuyer. Ces orientations sont issues des différents projets de développement du territoire établis et partagés par les acteurs locaux. sommaire de la synthèse Préambule Un changement de modèle économique pour la prochaine génération réunionnaise : un objectif et un diagnostic partagés 1. L’ouverture sur le monde 1-1 : Des évolutions inéluctables 1-2 : Des cibles hiérarchisées 1-3 : Ouverture des entreprises, des hommes et des infrastructures 1-4 : L’innovation, condition de l’ouverture : La Réunion, laboratoire et « vitrine » 2. Vers l’excellence réunionnaise 2-1 : Les ressources humaines et leur avenir à l’échelle internationale A/ Publics peu formés, « économie d’insertion », maîtrise de l’illettrisme : traiter à la base le système de l’exclusion B/ Formations généralistes et professionnalisantes C/ Enseignement supérieur, recherche et enjeux économiques 2-2 : Développer un pôle d’avenir par l’interactivité des DAS et des secteurs traditionnels A/ Les Domaines d’Activité Stratégique, secteurs d’entraînement du développement futur - Caractéristiques communes - Les DAS, enjeux communs et interactivité - Les Domaines d’Activité Stratégique - DAS B/ Des secteurs traditionnels, socle de l’innovation et de la compétitivité externe - Construire le modèle économique à partir du tissu existant - Deux secteurs primordiaux pour la cohésion territoriale : agriculture et BTP 3. Le territoire réunionnais dans de nouvelles dimensions 3-1 : Un capital-territoire - Capital jeunesse, capital social, capital culturel - Le capital naturel : enjeu de préservation, enjeu de compétitivité - Du gisement énergétique au « territoire-laboratoire » 3-2 : Compétitivité et attractivité du territoire de l’île - Équilibre et solidarité du développement territorial - Les déplacements, clé de la solidarité territoriale - Inventer la ville réunionnaise du XXIe siècle - Un développement économique en profondeur pour le territoire réunionnais 3-3 : Un « grand territoire » à l’échelle du monde - La nécessité - La réalité : les acquis Observation conclusive 77 / 26 77 Préambule Des prises de conscience convergentes Un changement de modèle économique pour la prochaine génération réunionnaise : un objectif et un diagnostic partagés La Réunion a fait siens il y a un quart de siècle les principes d’ajustement structurel de la politique régionale européenne. Elle a recherché leur application optimale à sa situation économique, sociale et territoriale. C’est selon cette trame qu’elle a conduit, pendant 20 ans, un développement marqué par l’objectif de rattrapage du niveau européen, fondé sur la réalisation des infrastructures fondamentales, sur la mise en place du cadre de formation, sur la modernisation de l’agriculture et sur la création d’un secteur industriel d’import-substitution. à partir de 2005, au terme de trois « exercices européens », les acteurs réunionnais, institutions et société civile, prennent conscience de la nécessité d’un nouveau modèle économique. Le POE 2007-2013, dans sa présentation stratégique, pose l’impératif « d’adapter les standards de compétitivité attendus des régions d’Europe continentale et d’inventer de nouveaux paramètres de performance tenant compte de la nécessaire solidarité ». Cette dynamique doit « s’inscrire dans une logique de valorisation des atouts et de performance fondée sur la spécificité d’un modèle économique et social réunionnais au sein de son espace géographique ». Cet objectif, mis en exergue de l’actuelle programmation des fonds structurels, reprend pour le moyen terme les fondements communs aux stratégies de long terme développées par les principales institutions réunionnaises, sous le prisme d’ « angles d’attaque » diversifiés et de leurs compétences respectives : • Le Schéma d’Aménagement et de Développement Durable du Conseil général présente un plan d’action d’aménagement répondant aux nouveaux enjeux de développement de la population et des territoires réunionnais ; • Le Plan Réunionnais de Développement Durable (PR2D), produit d’une réflexion concertée conduite par le Conseil régional, traite des axes et des problématiques d’actions d’un modèle de développement durable réunionnais ; • « La Réunion Ile Verte », qui émane du monde économique, développe et approfondit la notion de Domaines d’Activité Stratégique (mis en évidence dans le cadre du PR2D), vecteurs d’excellence, d’ouverture et d’équilibre dans le développement durable ; • Enfin « Réunion 2030 - GERRI » initié par l’état en concertation avec ses partenaires est une déclinaison des orientations du Grenelle de l’Environnement, posant l’excellence énergétique comme moteur de positionnement et d’identité pour La Réunion. Des facteurs inéluctables, à saisir en opportunités plutôt qu’à subir Les facteurs internes relèvent du dynamisme et de la vulnérabilité d’un petit territoire isolé Les contraintes exogènes du développement économique figurent dans tous les documents de programmation depuis l’engagement il y a 20 ans des politiques d’ajustement structurel : Les contraintes géographiques (relief, aléas climatiques, risques géologiques) pèsent sur les réponses aux besoins d’équipements structurants et accentuent les tensions sur un espace utile réduit ; L’isolement, l’insularité contraignent l’économie locale à composer avec la faiblesse du marché intérieur, la recherche de valeur ajoutée et l’interdépendance des activités devant compenser l’insuffisance de « taille critique économique » ; L’arrivée de 180 000 nouveaux Réunionnais à l’horizon 2025 sur ce territoire restreint et contraint entraîne des obligations fortes pour l’aménagement du territoire et l’intégration sociale comme pour l’emploi, afin de valoriser cette importante ressource humaine. Les facteurs extérieurs traduisent la dépendance croissante de La Réunion au monde, et relèvent des « grands défis du 21e siècle » : La mondialisation des échanges et de l’économie prend des formes multiples : • L’ouverture par les nouvelles technologies de la communication et de l’information, une organisation des marchés ouvrant de plus en plus le champ à la concurrence, • La montée des grandes puissances asiatiques qui impacte désormais directement les conditions du développement de l’économie réunionnaise, • La concrétisation la plus directe à laquelle elle doit faire face est la mise en œuvre des Accords de Partenariat Economiques (APE). Les risques de rupture de ressources énergétiques placent le développement des énergies renouvelables au cœur des stratégies économiques et sociales ; L’évolution du contexte environnemental et climatique induit une nouvelle donne géostratégique dans laquelle La Réunion ne doit pas voir son isolement s’accentuer. 78 Des enjeux fondamentaux Les « exercices stratégiques » élaborés par les décideurs réunionnais mettent en évidence des enjeux fondamentaux Nécessité pour l’économie réunionnaise d’une transition active de l’économie résidentielle à la création de richesses : l’économie doit se structurer et saisir les opportunités offertes par le développement durable, afin de créer de nouvelles activités et engendrer des emplois durables ; Une démarche constante de « mise à niveau » et une capacité d’adaptation aux mutations induites par les exigences du développement et aux incertitudes de son évolution : c’est ce que La Réunion a déjà su faire depuis deux générations ; Poursuivre jusqu’à son achèvement le grand chantier infrastructurel entrepris sur le long terme lors des précédentes programmations européennes ; Prendre enfin la mesure de l’évolution des politiques de soutien publiques (diminution des aides européennes et nationales) : financements d’état de plus en plus contraints, restriction progressive des crédits communautaires, alourdissement des charges pesant sur les grandes collectivités locales. Il devient nécessaire de « chercher à modifier les contextes règlementaires des dispositifs nationaux et européens pour les rendre plus stimulants et favoriser leur impact en termes de création d’emplois et de richesses à La Réunion, en veillant au maintien de la cohésion sociale ». Ce processus incite à aller au plus loin dans la logique de l’article 299-2 du traité d’Amsterdam, dans la prise en compte de la singularité de la situation économique des RUP, et d’aller vers la mise en œuvre de la compétitivité réunionnaise par des mesures en rapport avec sa pleine spécificité, au-delà des déclinaisons dérogatoires du droit commun en vigueur aujourd’hui. Compétitivité humaine, compétitivité économique, compétitivité territoriale : l’ensemble des documents stratégiques met l’accent sur l’importance des enjeux transversaux, qu’ils portent sur le potentiel humain, l’organisation du territoire, ou le positionnement de La Réunion dans le contexte international ; ce qui implique un projet partagé par tous, avec le « ciment » de la compatibilité avec la culture réunionnaise. 79 80 1 L’ouverture sur le monde L’ouverture a figuré au premier rang des objectifs prioritaires de La Réunion dès les premières programmations européennes. Les stratégies récentes en accentuent le caractère impératif, avec une perception plus précise des menaces et des nécessités, ainsi que des moyens à mettre en œuvre. « La portée et l’ambition du développement de La Réunion, dépassent désormais la seule mesure de son territoire physique. » 81 1-1 : Des évolutions inéluctables 1-2 : Des cibles hiérarchisées La petite taille du marché local et les modifications dans les échanges internationaux (APE, mondialisation) appellent de telles évolutions. La réalisation de l’ouverture est maintenant encadrée par les règles européennes et mondiales et le « calendrier OMC » (mise en place des Accords de Partenariat économique entre l’Union Européenne et les pays de l’Afrique Australe et Orientale, échéances de la PAC, des fonds structurels européens, renégociation des accords sucriers). L’île doit aller au-delà de sa relation privilégiée avec la France et l’Union Européenne. Ces cinquante dernières années ont principalement été consacrées à la mise à niveau des standards sociaux et infrastructurels – non encore atteints – tirant la croissance par la consommation et la commande publique. Pour asseoir son développement et réussir son entrée dans l’économie de la connaissance, « La Réunion doit relever le défi de son intégration régionale et mondiale ». La « construction d’une communauté économique de l’océan Indien et de ses rives » est une priorité stratégique partagée par la quasi-totalité des documents qui établissent cependant une hiérarchie des cibles : d’abord les îles voisines puis l’océan Indien, ensuite les pays ou continents d’où viennent des composantes de la population réunionnaise (la Chine, l’Inde, l’Afrique). Cependant, la conquête d’autres espaces n’est pas exclue : l’Europe, certes, mais aussi les pays pauvres ou émergents et les pays plus lointains, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande. 1-3 : Ouverture des entreprises, des hommes et des infrastructures L’ouverture implique d’abord « l’internationalisation des entreprises » L’enjeu est d’inciter des entreprises installées sur le marché local à aborder un marché régional où, sur des filières similaires à celles de La Réunion, leur capacité concurrentielle directe subit le handicap du différentiel de coût de production. Si la dissymétrie instaurée par les APE dans les tarifs douaniers et les difficultés liées à la solvabilité des pays tiers voisins ne favorisent pas des modes simples de pénétration de ces marchés, des synergies et complémentarités peuvent être recherchées dans le cadre de stratégies communes (co-développement) et dans le cadre de la programmation de l’aide communautaire au développement (FED) et au commerce (Aid for Trade). Un travail de communication, d’accompagnement technique et d’évaluation objective des risques et opportunités pour chaque secteur et chaque entreprise doit donc être mené pour « passer d’une « ouverture subie » à une « ouverture voulue ». Parmi les pistes opérationnelles : communiquer sur les expériences internationales réussies, généraliser un dispositif de diagnostic des entreprises candidates à l’ouverture, constituer des groupements d’entreprises visant à atteindre une masse critique permettant d’être représentatif sur le marché international, ou encore valoriser le potentiel de la diaspora en l’utilisant comme réseau opérationnel de « réceptifs ». L’internationalisation de l’économie suppose aussi d’accepter la réciprocité : l’ouverture de marché intérieur à la concurrence, l’apport d’investissements étrangers, sous réserve de préserver les équilibres sociaux et économiques de l’île. « L’ouverture des hommes » passe par un travail de fond sur la formation : enseignement des langues ; formation aux techniques de l’international ; enfin montée en puissance des formations de haut niveau pour générer une attractivité internationale. Ce dernier aspect est essentiel pour assurer une mobilité équilibrée, où La Réunion trouve son bénéfice par l’attractivité des élites et non par leur « rétention ». Le changement d’échelle des infrastructures, en lien avec le développement des liaisons vers d’autres pays développés ou émergents est un facteur essentiel de l’ouverture physique réalisable sur les trois modes numérique, maritime et aérien : • Le devenir de Port Réunion est à la croisée des chemins dans les proches années. L’option de long terme pour un équipement dédié au projet de rayonnement de l’économie réunionnaise dans son contexte régional suppose une stratégie et une prise de risque collectives par rapport à des échanges maritimes internationaux aux évolutions très difficilement projetables. • Le renforcement de l’ouverture des aéroports à l’international avec pour objectif, « le développement d’un concept de plateforme externalisé sur la métropole voire plus largement l’Europe et encore plus l’océan Indien, et l’Asie figure parmi les dossiers territoriaux prioritaires. » • Le positionnement de La Réunion comme « carrefour numérique » de l’océan Indien est un enjeu essentiel d’influence dans l’économie de l’information dans le Sud-ouest océan Indien, en concurrence avec celle des grands pays émergents, Inde et pays du Golfe Persique en premier lieu. Elle est également une condition sine qua non de la participation de La Réunion à l’économie numérique mondialisée. La Réunion doit réussir à se placer sur le chemin des grands axes d’échanges internationaux. 82 1-4 : L’innovation, condition de l’ouverture : La Réunion, laboratoire et « vitrine » Les différents documents insistent sur le fait que la stratégie d’ouverture de La Réunion n’est réalisable qu’à la condition d’une généralisation du principe d’excellence (voir ci-dessous). Les handicaps de la taille de l’île et de ses coûts de production peuvent être partiellement surmontés par une politique d’innovation qui, tout en renforçant la durabilité de l’attractivité du territoire, contribuera à son efficacité dans l’ouverture. Les propositions dans ce sens sont nombreuses d’un document à l’autre : • « Vendre La Réunion comme terre d’accueil des TIC », en en faisant un outil de coordination et de savoir-faire réunionnais à l’export (projet d’un pôle innovation numérique réunionnais) • Affirmer la santé comme axe majeur de co-développement : « Le positionnement au cœur de l’océan Indien, allié à la qualité de la médecine sur l’île doivent inciter à la mise en place d’un secteur de recherche-développement autour des questions de santé en milieu tropical. Cet axe majeur offre des possibilités y compris économiques réelles, face aux besoins des pays pauvres mais aussi des pays émergents de la zone » • Développer la capacité exportatrice de l’agro-alimentaire en jouant sur le dynamisme du pôle agro-nutrition en milieu tropical • Renforcer l’excellence environnementale de La Réunion en mutualisant avec les pays voisins la gestion des déchets, leurs flux et les capacités de retraitement et de valorisation C’est dans le domaine énergétique que cette valorisation du capital d’innovation de La Réunion dans un processus d’ouverture est la plus fortement projetée : le programme GERRI, déclinaison du cadre national défini par le « Grenelle de l’environnement », et s’appuyant sur le travail de fond décennal du PRERURE15 en matière d’autonomie énergétique de La Réunion, entend « ouvrir la voie pour des solutions pérennes duplicables » dans le champ des énergies renouvelables et de leur application (transports-déplacement, construction-urbanisme et tourisme). Il s’agit de « faire de La Réunion un espace d’excellence, d’innovation et de démonstration en matière de développement durable ». GERRI, qui a donc pour ambition d’élever « ce département, le plus peuplé et le plus moderne de l’Outre-mer français » au niveau mondial « pour être identifié et reconnu », se présente comme une réponse à un besoin sociétal, s’adressant à « une population métissée, jeune, familiarisée avec 15 la feuille de route du PRERURE, récemment votée en août 2009 par l’Assemblée Plénière du Conseil Régional, s’intitule STARTER : Stratégie pour l’Autonomie Energétique, la Relance et la Transition de l’Economie Réunionnaise. 83 84 2 Vers l’excellence réunionnaise L’objectif d’excellence amène à préciser la notion de « compétitivité réunionnaise » impliquant une interaction étroite de la productivité économique, de la cohésion sociale et de la formation. Elle procède de deux impératifs : celui de cohérence et de continuité en termes de rattrapage, celui de réponse aux nouveaux défis en termes de compétitivité, dans une optique d’ « intéressement » de tous au progrès de La Réunion. La compétitivité humaine se traduit d’abord dans la recherche d’une élévation constante des niveaux de qualification. Elle vise également une plus grande efficacité des politiques publiques liées aux conditions de vie des habitants (éducation, insertion, logement, cadre de vie,…) et à la réduction des inégalités sociales, la cohésion sociale constituant en elle-même un atout de développement à valoriser. 85 2-1 : Les ressources humaines et leur avenir à l’échelle internationale les standards européens et désireuse de s’investir dans un projet fédérateur ». La Réunion bénéficie, dans son contexte régional, d’un dispositif de formation qui reflète l’acquis de son intégration dans le système institutionnel national et européen depuis la départementalisation, aux différents niveaux de l’appareil ; le plus récent et le plus sensible étant, il y a moins de vingt ans, la création d’une université qui, avec les autres filières d’enseignement supérieur, rassemble aujourd’hui plus de 15 000 étudiants. Cependant, l’ensemble des documents stratégiques porte une interrogation sur l’adéquation d’ensemble de ce dispositif aux enjeux du développement futur, tant en termes d’épanouissement de la future génération réunionnaise que de compétitivité du territoire, illustrés notamment par la problématique mobilité/attractivité. C’est dans le champ même du dispositif de formation que le besoin d’innovation est le plus évoqué. A/ Publics peu formés, « économie d’insertion », maîtrise de l’illettrisme : traiter à la base le système de l’exclusion Les stratégies portées par les collectivités locales réunionnaises mettent en garde contre un dispositif d’excellence « bâti sur le sable » parce qu’il esquiverait le problème de la réduction du fort effectif d’exclus qui perdure à La Réunion : facteur latent de fragilité de l’équilibre social, réduction à la base du potentiel de performance économique, coût public stérile, autant de freins pour une attractivité proclamée. Maîtriser l’illettrisme L’illettrisme est un phénomène complexe, difficile à cerner dans sa définition, sa mesure (toutefois l’estimation d’un « volant » de 120 000 illettrés, sans tendance à la réduction, est partagée) et ses facteurs. Les diagnostics se rejoignent sur deux points : • L’illettrisme est un phénomène d’érosion des fondamentaux d’insertion sociale et économique des personnes qui intervient à tous les stades de la vie. Il concerne donc aussi bien le système scolaire que les dispositifs d’insertion – avec un « trou » entre sortie du système scolaire et âge du droit au RMI – et les employeurs. • Au premier stade, on ne saurait cantonner la responsabilité de la maîtrise de l’illettrisme à la seule éducation nationale : elle est à placer dans le cadre d’un accompagnement périscolaire rénové, c’est-à-dire dans un dispositif intégré regroupant l’école, les politiques familiales et les politiques territoriales de proximité. Renouveler l’économie d’insertion La réduction des moyens publics affectés aux emplois aidés a poussé dans les dernières années à la réflexion sur le remodelage du dispositif. Sans que les voies et moyens en aient encore été trouvés, les préconisations convergent sur trois points : • assurer une professionnalisation tant des structures d’encadrement que des personnes • placer l’orientation et le financement de ces emplois dans une logique de prestation de service • mettre en place une coordination d’ensemble, organisée selon ces objectifs, regroupant les demandes et organisant une offre adaptée, en assurant l’interface avec les dispositifs de formation. Il serait illusoire de croire que de tels dispositifs « révèlent » un marché venant absorber et solvabiliser dans l’économie marchande l’ensemble de l’effectif de personnes peu qualifiées. La construction d’un « nouveau modèle d’économie sociale et solidaire » est sous-tendue par une notion d’apprentissage de la citoyenneté et de nouvelle éducation populaire. Il doit viser, parallèlement à l’acquisition d’une « employabilité », d’autres formes d’intégration, à rechercher dans les enjeux de cohésion sociale, de qualité des modes de vie, de sécurité collective nécessaires au développement de La Réunion. B/ Formations généralistes et professionnalisantes Une préoccupation immédiate porte sur l’enseignement supérieur, où l’on constate à la fois que de très nombreux étudiants - pourtant souvent issus de l’enseignement secondaire professionnel - s’orientent vers des filières généralistes dans l’espoir de trouver un emploi à terme. Et que de plus, il y a permanence dans la difficulté de jonction entre le terme des études généralistes et l’entrée en activité. 86 Les améliorations à apporter dans l’avenir relèvent de deux axes d’action : • l’organisation d’une mobilité équilibrée ; • le développement de modules de professionnalisation « adaptables », selon une temporalité adéquate, aux besoins de la société et du marché, dispositif déjà expérimenté, ce qui implique deux préalables : Un processus réactif d’homologation de tels diplômes Un dispositif de pilotage fort, permettant un repérage efficace des besoins. Cela suppose la responsabilisation des acteurs socio-économiques dans cette gouvernance. En premier lieu, l’ensemble des branches professionnelles de La Réunion doit être en mesure de mieux préciser les besoins de qualification, à court et moyen termes, localement et à des échelles plus étendues du marché. C/ Enseignement supérieur, recherche et enjeux économiques La conviction est partagée que le devenir de l’économie réunionnaise est fortement conditionné par la création de filières à forte valeur ajoutée, et par l’attractivité régionale de pôles d’excellence : ce qui implique la mise en œuvre de priorités fortes, et donc de choix. Le dispositif d’enseignement supérieur et de recherche doit entrer dans un système solidaire l’engageant tout particulièrement aux côtés : • du Conseil régional, poursuivant un processus de définition plus approfondi de ses priorités stratégiques dans le domaine de l’économie, de la recherche et de l’innovation, afin d’améliorer la visibilité de l’excellence dans ces domaines ; • du monde économique, qui, à travers le projet Ile Verte, se dote progressivement des moyens de définir collectivement les besoins et les moyens lui permettant d’atteindre les objectifs de développement durable qu’il s’est fixé. Les clés de choix ne seront pas simples pour autant. Il faudra optimiser et arbitrer la répartition de l’effort futur entre : Des pôles d’enseignement/recherche directement utiles au développement économique réunionnais Des spécialisations sans retombées économiques directes, mais liées à l’identité forte de La Réunion tenant à son patrimoine tant culturel que naturel, et contribuant à son image et à son attractivité. Le constat de « pertes en ligne » dans le système actuel, mais surtout l’accélération de la connaissance, accentuent l’importance de la notion de formation tout au long de la vie. C’est dans ce cadre que pourrait s’inscrire un retour adapté de certains diplômés vers le système de formation, dans l’optique de les « réarmer » pour un débouché professionnel. Mais la mise en œuvre de la formation tout au long de la vie ne saurait se réduire à un dispositif palliatif des lacunes et cloisonnements du système actuel. Elle peut être le cadre de référence d’un fonctionnement impliquant l’ensemble des niveaux de formation initiale et continue, fonctionnement qui nécessiterait principalement : • le développement du concept d’apprentissage • l’implication de l’ensemble des entreprises, pour la promotion de l’entrepreneuriat auprès des scolaires et des universitaires, comme pour la définition et le financement des formations. 87 2-2 : Développer un pôle d’avenir par l’interactivité des DAS et des secteurs traditionnels L’ensemble des stratégies de long terme met en évidence deux moteurs essentiels : •L’identification, l’organisation, le renforcement des Domaines d’Activité Stratégique (DAS). C’est la condition indispensable à un positionnement concurrentiel et attractif de La Réunion dans le contexte régional et mondial • La mise en réseau, l’interactivité de l’ensemble des acteurs du développement économique (entreprises, institutions, appareil de recherche et de formation). La conscience de cette nécessaire solidarité se manifeste par la référence récurente aux « clusters ». Les principes de « réseaux qualifiants » à la base des Pôles de compétitivité sont effectivement porteurs de dynamisme. C’est dans la combinaison efficace de ces deux facteurs que réside le principal gisement d’innovation en faveur de la compétitivité économique de La Réunion, et de la création d’emplois qualifiants et pérennes. A/ Les Domaines d’Activité Stratégique, secteurs d’entraînement du développement futur Les différentes démarches stratégiques proposent plusieurs nomenclatures de DAS, dont le nombre et le « périmètre » ont été plus ou moins directement liés aux évolutions des normes et des programmes gouvernementaux. Ils présentent des caractéristiques communes et des enjeux communs dont découle leur nécessaire interactivité. Caractéristiques communes • L’ouverture Tous les DAS identifiés l’impliquent, notamment à l’échelle du marché de l’océan Indien, et du potentiel de coopération régionale (cf. supra). • Le choix du long terme Cette orientation ne vise pas des produits déterminés, dont on peut difficilement dessiner à ce stade les contours des différents marchés qui s’annoncent et les quantifier. Elle porte sur le positionnement sur des bassins de marché, sur les facteurs de productivité, sur la montée en qualification générale, processus à évolution progressive nécessitant le « maintien du cap » dans la durée. Elle passe donc par la définition d’objectifs stratégiques, desquels découlent des plans d’actions phasés, des objectifs opérationnels et des moyens et outils, financiers et réglementaires. • La haute valeur ajoutée La Réunion (et donc l’Europe) peut devenir une plate-forme à haute valeur ajoutée dans l’océan Indien, dans une « course-poursuite » avec les grands pays émergents d’Asie et d’Afrique. L’investissement dans l’immatériel (services, ou ingénierie intégrée aux segments à forte valeur ajoutée des process industriels) permet de pallier aux contraintes insulaires et à l’absence de matières premières. • La diversité La Réunion peut miser sur une juxtaposition d’économies de « niches », suffisante pour accélérer sa dynamique de développement à son échelle, avec une vulnérabilité bien moindre que celle du modèle mono productif. • L’utilisation des contraintes pour construire des avantages La complexité des opérations d’aménagement, l’application des normes européennes, la nécessité de développer des alternatives énergétiques, demain l’enjeu de restauration de la sécurité sanitaire face aux risques épidémiologiques, ou la prévention des aléas climatiques et autres risques naturels, engendrent des savoir-faire constituant autant de « souches d’excellence ». Plus généralement, la micro-insularité et la tropicalité, caractérisant l’ensemble de l’activité réunionnaise, ont toujours imposé à La Réunion un « devoir d’innovation ». Ce devoir doit être accentué pour faire d’une contingence un atout technique et économiquement valorisable. 88 Les DAS, enjeux communs et interactivité Dans leur diversité, les DAS identifiés présentent des enjeux de mutualisation et d’interactivité. • Les effets d’entraînement Les DAS constituent des moteurs de création de richesse. Pour qu’ils soient réellement les agents du changement structurel, il faut mettre en place les conditions, sous deux aspects : • l’interaction avec les secteurs traditionnels les DAS trouvent une large part de leur potentiel de développement dans leurs applications dans les secteurs traditionnels : c’est en particulier le cas des TIC, des filières énergétiques et environnementales, de l’ingénierie. Réciproquement, c’est l’intégration de nouveaux paramètres de performance qui permettra au BTP, à l’agriculture ou au secteur des services aux entreprises d’être mieux armés tant pour leur maintien sur le marché intérieur que dans leur « internationalisation ». • l’action en réseau : elle doit se situer à deux niveaux : En interne L’économie réunionnaise restera une économie de petites unités ; dans tous les domaines, c’est la capacité à monter des actions collectives et à les soutenir financièrement et techniquement qui fondera le développement des DAS. Avec l’extérieur L’alliance industrie – recherche – centres de formation, principe des pôles de compétitivité est généralisable à l’ensemble des activités, à condition de trouver leur ressource dans les partenariats extérieurs. • La veille stratégique et technologique La capacité structurante des DAS pour l’économie réunionnaise ne doit pas cacher l’importante évolutivité de ces secteurs, et l’obligation d’une adaptation constante des acteurs pour les valoriser pleinement au plan économique. Certains secteurs illustrent particulièrement cet aspect : l’essor récent des TIC était lié à l’accompagnement de l’équipement de la société et de l’économie, leur potentiel sera de plus en plus lié aux productions, et notamment à l’interface entre création, technologie et diffusion. • Les normes nationales et européennes Elles appellent (notamment pour la pêche, les normes énergétiques et environnementales, les services à la personne) une capacité de proposition en vue de leur adaptation à notre environnement régional et géographique. • La formation Son importance a été déjà amplement soulignée, à propos de l’enjeu plus général de l’ouverture des personnes et des entreprises. • L’aménagement du territoire Il interfère les DAS, en réciprocité : De par l’enjeu de qualité d’aménagement d’un « territoire contraint », il en constitue un large terrain d’application Il conditionne l’attractivité et la performance des activités : disponibilité de foncier dédié, structuration des pôles de services et d’échanges, fluidité des infrastructures internes, développement des infrastructures de liaisons externes (cf. supra). • L’enjeu du financement Il suppose une remise à plat de la prise de risque financière, priorisée sur des projets relevant des objectifs stratégiques et d’innovation, avec des outils financiers publics relayés par des partenariats financiers privés ouverts sur l’extérieur. 89 Les DomaiNes D’aCTiViTÉ sTraTÉGiQUe - Das agro-nutrition en milieu tropical, seul pôle de compétitivité outre-mer Le pôle de compétitivité Qualitropic labellisé par le CIADT du 12 juillet 2005 regroupe plusieurs secteurs économiques de La réunion, soit en tant qu’activités agro-alimentaire, soit en tant qu’organismes de recherche. Concernant les activités agroalimentaires, il s’agit de filières traditionnelles (canne à sucre, élevage et alimentation du bétail) mais aussi de filières à potentiel identifié (pêche, plantes médicinales, exploitation de la biomasse). à la fin 2009, le pôle comptait environ 63 entreprises adhérentes sur un potentiel de 80. L’implication des structures de recherche et centres de transfert de technologie se retrouve dans les projets : •del’universitédeLa Réunion, •desorganismesderecherche: CIRAD, IRD, IFREMER, CERF ... •legrouped’intérêtéconomique CERF (Centre d’Essai de Recherche et de Formation) devenu eRcane •duCRITTagroalimentaire Pêche C’est probablement le secteur où l’écart est le plus fort entre le potentiel de La Réunion et son niveau de valorisation. La Réunion est en ce domaine de plain-pied avec l’ensemble des pays de l’océan Indien, dont la ressource est aujourd’hui exploitée à 97 % par des pays non riverains. De même, se combine l’enjeu d’un développement à long terme et la nécessité de prendre position rapidement dans la mise en place d’accords de coopération au niveau de la zone océan indien. Ainsi, La Réunion peut jouer un rôle structurant auprès des pays « détenteurs » de la ressource. La France de par la superficie de ses eaux territoriales autour de La Réunion, Mayotte et les Iles éparses, 90 Le « tronc commun économique » du pôle est bien la « nouvelle économie tropicale » : la logique des pôles de compétitivité est avant tout une logique industrielle, au sens actuel du terme. L’assise de compétitivité des projets se situe à la dimension du bassin de l’océan indien, et dans le potentiel de partenariat avec ses pays. L’agrément en 2006 par l’ANR du projet de R&D relatif à la valorisation de l’acide aconitique dans ses applications à la nutrition, est le premier exemple d’une nouvelle orientation du potentiel de R&D agroalimentaire de La Réunion. Le pôle vise dans les années à venir la valorisation optimale, alimentaire et non alimentaire,des ressources agricoles et marines de l’océan Indien par le biais de l’accroissement de la valeur ajoutée produite à La Réunion en investissant dans les trois thématiques ci-après : • le développement de la production locale en visant à la valorisation maximale des co-produits (100% à horizon 2030, « 0 déchets ») issus de la canne, des effluents d’élevage et de la transformation agroalimentaire. est en mesure de jouer un rôle de plate-forme technique dans le montage de filières pêche. L’objectif est de pouvoir concrétiser la réalité d’une telle stratégie lorsque la CTOI sera amenée à établir des quotas. Des préalables à la mise en œuvre d’une telle stratégie sont cependant nécessaires : • L’organisationdelaprofession Sur cette base, doit être développée une activité export, fondée sur un principe de production de qualité labellisée, impliquant une action concertée sur les marchés et une haute valeur ajoutée de la filière de conditionnement et de transformation du produit. • Laconstitutiond’uneflottille de navires. Ils doivent être suffisamment autonomes pour •l’amélioration des process, de la production à la distribution, en passant par la transformation, afin de réduire les rejets polluants, et d’accroîtrel’efficacitééconomique et écologique des filières (analyse du cycle de vie, normes sanitaires, conditions de production moins consommatrices d’énergie, méthodes plus respectueuses de la ressource…). •laréduction/limitationdela dépendance vis-à-vis de l’extérieur par la production – substitution d’intrants pour l’agriculture et les autres secteurs économiques : industrie, bâtiment… (additifs, détergents issus de la chimie verte). Les objectifs stratégiques de la filière, de diversification et renforcement de la sécurité alimentaire de l’île, de contribution à son autonomie énergétique ou de valorisation de la multifonctionnalité de l’agriculture, sont largement liés au pôle de compétitivité, mais relèvent également d’autres logiques d’intervention et d’acteurs institutionnels ou privés. étendre leur « rayon d’action » sur l’ensemble de l’océan Indien. Cela implique en priorité une action auprès de la Commission Européenne relative à sa politique de cessation des aides à l’accroissementdelaflottede pêche, logique découlant de l’épuisement de la ressource dans les eaux du continent européen et ne s’appliquant pas à notre zone. •Lerenforcementdescapacités de la pêche réunionnaise hauturière. Bien que très encadrée au niveau national, elle dispose encore de capacités de développement à envisager en synergie avec les orientations en matière d’aménagement en infrastructures portuaires. santé La Réunion possède des atouts à valoriser dans le domaine de la santé, notamment avec les constituants d’un pôle d’excellence : • Le CmrU16, projet structurant pour la région océan indien qui est un projet universitaire à vocation régionale. Le projet de CHRU (Centre Hospitalier Régional Universitaire rassemblant l’ensemble des disciplines Médecine, Chirurgie et Obstétrique) est d’abord une réponse aux besoins en formation médicale du million de Français présents dans l’océan Indien (Réunion et Mayotte), mais aussi des pays francophones de la zone : (les Seychelles, les Comores, Maurice, Madagascar). Il viendra conforter une avance technologique hors de portée des pays voisins de l’océan Indien (cyclotron, service de soins aux grands brûlés, etc…). • Laformationdepersonnels paramédicaux. Le constat de base est celui de la pénurie durable de ces professionnels en Europe, en France en général et à La Réunion. La profession reste attractive à La Réunion, du fait d’un niveau de rémunération supérieur à celui de la métropole, et surtout d’une image beaucoup plus valorisée dans la société locale. Les besoins, intégrant l’objectif des « rattrapages » cumulés du secteur hospitalier (court et moyen séjours, accueil personnalisé) sont de l’ordre de 600 emplois/an. Ils sont également importants pour les kinésithérapeutes, les cadres hospitaliers, et dans le domaine de l’imagerie médicale. • La recherche biomédicale et en santé. La fédération Environnement, Biodiversité et Santé, groupement de laboratoires universitaires, du CHR et du CRVOI, centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l’océan Indien,adosséauCYROI17 . • recherche et gestion de la santé publique. Les exigences croissantes en matière de sécurité sanitaire, de traçabilité dans le domaine de la consommation, de prévention, nécessiteront le développement correspondant de la capacité en laboratoires. • Développementdel’offredans les secteurs de la gériatrie, de la gérontologie et du handicap. Dans ce domaine du médicosocial, relevant de la compétence de l’état et du Département, le facteur essentiel est l’augmentation des besoins endogènes liés à la mutation démographique, tant en matière de structures de soins et d’hébergement que de personnels. CMRU : Centre Médical Régional Universitaire Cyclotron Réunion Océan Indien (plus d’informations sur http://www.cyroi.fr) 16 17 TiC (Technologies de l’Informationetde la Communication) Source : étude TIC Région en 2005 La filière TIC ne cessera de se développer sur le long terme pour améliorer les conditions générales d’accès à internet dans un contexte général d’une demande croissante. En 2005, le chiffre d’affaires total de la filière est estimé à 1,065 milliards d’euros et multiplié par 3 par rapport à 2000 (hors France Télécom). Les opérateurs de réseaux télécom et télévision représentent 5% des entreprises de la filière et réalisent la moitié de ce chiffre d’affaires. La formation dans la filière TIC peut s’appuyer sur l’école d’ingénieur ESIROI-STIM18 et l’UFR Sciences et Techniques. Poids dans le CA Distribution et diffusion 48% Fabrication de matériels 26% Prestations techniques 10% édition et production 7% Formation et recherche 4% Services spécialisés 4% Téléservices et télé activités 1% Ingénierie et études techniques 18 0% Canal de communication au service de la société réunionnaise, la filière TIC peut constituer un réel catalyseur et une passerelle entre les autres secteurs d’activités stratégiques : • En matière énergétique, (modélisation, simulation et calcul des rendements énergétiques, télémétrie, télémesures, domotique …) • En matière d’agro-nutrition (modélisation en recherche variétale, gestion des flux et logistique des entreprises agroalimentaires …) ; • En matière de tourisme (commercialisation de l’offre via les solutions d’e-tourisme …). Mais les TIC constituent également un secteur d’activités à part entière, qui définit également sa propre logique de développement, et pour lequel il convient de valoriser le potentiel d’innovation, de création hardware, software et multimédia. Cette valorisation passera notamment par le développement d’un outil dédié de coordination et de promotion du savoir-faire réunionnais à l’export (Pôle d’Innovation Numérique Réunionnais). En savoir plus : http://esiroi.univ-reunion.fr/stim/ 91 Énergie - environnement a) Énergie : atteindre l’autonomie énergétique à l’horizon 2030 La réunion dispose d’une vraie antériorité sur le sujet des énergies renouvelables (production, maîtrise) et de la maîtrise de la demande en électricité • Les énergies non fossiles sont majoritaires avec notamment 20% de la production électrique en bagasse et 24% en hydraulique. • Une démarche concertée a été menée par le comité de maîtrise de l’énergie (EDF, ADEME, Région), qui porte aussi bien sur la promotion de la construction bioclimatique (confort thermique et bâtiment économe en énergie) que sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans le bâtiment (intégration de solutions à énergie renouvelable comme la production d’eau chaude sanitaire solaire ou l’utilisation de brasseurs d’air en lieu et place de la climatisation). Production de l’énergie De nombreux types de production existent, sont développés et rentables : • Fermes éoliennes • Hydroélectricité dont la production peut encore être optimisée • Filière solaire et photovoltaïque Il existe aujourd’hui une industrie en pleine émergence qui dépasse le stade d’une simple industrie de transformation limitée à l’assemblage. La réunion dispose d’une vraie expertise en matière d’industriedefabricationdans le domaine du solaire et du photovoltaïque. La moitié des chauffe-eau solaires de France sont installés à La Réunion. La Réunion possède les deux plus grosses fermes photovoltaïques d’Europe. • Des programmes expérimentaux sont lancés sur des sujets novateurs : géothermie (volcan), énergies tirées des mers et océans (ETMO). Le pôle de compétitivité agronutrition en milieu tropical développe des applications sur les biocarburants tirés de la canne à sucre. maîtrise de l’énergie Pour réduire au maximum la consommation énergétique 92 des bâtiments, en préfiguration d’une réglementation thermique applicable dans les DOM, La Réunion a mené des actions de recherche qui ont conduit à l’élaboration de règles techniques et la définition d’un label expérimental, ECODOM19 , appliqué dans tous les DOM. Les enseignements de la phase expérimentale ECODOM a donné lieu à la mise en place de l’outil PERENE pour optimiser la conception thermique et énergétique des bâtiments à La Réunion20 stockage L’enjeu dans les années à venir est de rapprocher le stockage de l’énergie à la fois du lieu de production et du lieu d’utilisation. C’est ce qui explique la complexité des questions liées à la mobilité et au stockage embarqué. C’est également le sujet majeur des problématiques liées à l’habitat. Dans les structures insulaires non connectées à des réseaux frontaliers, la problématique du stockage, individuelle ou collective, peut s’avérer être un enjeu de société du fait de l’absence totale de dispositifs de « sécurité » en cas de fragilisation légère ou extrême du réseau (cyclones, pannes techniques, incendie sur une unité de production majeure). La création en 2008 d’une structure Temergie (technologie des énergies maîtrisées, des énergies renouvelables et gestion isolée de l’énergie de La Réunion) participera au développement économique par une meilleure coordination des acteurs de la R&D et des acteurs industriels. Elle valorisera à l’échelon mondial la filière énergie grâce à un adossement à « Capenergies », pôle de compétitivité de la région PACA. b) environnement : diminuer l’impact environnemental de La réunion, depuis la maîtrise de la ressource jusqu’à la revalorisation des sous-produits Les contraintes géographiques et socio-économiques de La Réunion lui imposent de renforcer considérablement son secteur environnemental, ce qui constitue une opportunité importante d’innovations et de développement économique et social. L’organisation des filières doit permettre d’assurer la représentativité de son tissu, la cohérence de ses actions, la définition d’une stratégie et la mise en capacité de se positionner collectivement, au travers d’un véritable pôle d’excellence environnemental. Des actions sont effectuées dans divers domaines • Transport (fret, individuel, collectif) : gestion des réseaux, développement de modes de transports propres • Déchets : conception et utilisation de produits recyclables, limitant la production de déchets, valorisation, recyclage ou réduction • Gestion économe de l’eau • Qualité de l’air D’autre part, considérant que les activités productrices de Gaz à Effet de Serre (GES) seront progressivement taxées, le « crédit carbone » de La Réunion doit à la fois être valorisé et renforcé. 3 axes stratégiques sont ainsi identifiés : • La sobriété en matières premières (économie des matériaux) doit permettre d’optimiser l’utilisation des produits issus du recyclage, en travaillant sur les différents maillons de la chaine productive (amont, producteurrecycleur, et aval), ainsi que sur les matières premières primaires ou secondaires, locales ou importées. • La « décarbonisation » de l’économie, par une production qui utilise moins d’énergie grise et par le développement de produits et modes de production non générateurs de GES. • Le positionnement à l’international, par l’acquisition de recettes financières pour La Réunion permettant d’alimenter un fonds environnemental incitant à réduire davantage les émissions de GES, ainsi que par la valorisation à l’international de l’expertise réunionnaise ; soit dans le cadre d’une gestion mutualisée de la collecte, du tri et du recyclage de déchets dans la ZOI, soit par la promotion du savoirfaire réunionnais et le transfert d’expertise vers les pays de la zone OI et les micro-économies insulaires en général. 19 Pour plus d’information, consulter http://www.promotelec.com/produits/labels/labels_4. asp ou http://www.arer.org/news/affiche_news.php?article=105 20 Pour plus d’information, consulter http://lpbs.univ-reunion.fr/grandsprojets/PERENE.htm, http://www.reunion.equipement.gouv.fr/les_grands_dossiers/projets_chantiers/optimisation_ thermique/optimisation_thermique.htm ou http://www.arer.org/moteurrecherche/affiche. php?article=106 Tourisme durable C’est une des grappes d’activités présentant un grand potentiel d’emplois, dans les perspectives tracées par le Schéma de Développement et d’Aménagement Touristique (SDAT). Celui-ci donne un objectif de 600 000 touristes en 2010 et d’un million en 2020, avec un effectif d’emplois passant de 10 000 à 20 000, pour un secteur dont les recettes sont déjà supérieures en 2003 au montant de l’ensemble des autres exportations (310 million d’euros contre 240 million d’euros pour l’ensemble des autres exportations). C’est aussi celui qui présente les plus grandes vulnérabilités : ingénierie-Formation La capacité de conseil, d’aide à la décision, d’accompagnement de projets, concentrée à La Réunion est importante, notamment dans les domaines régis plus ou moins directement par les politiques publiques. On constate que les besoinsenformation des pays émergents de la zone océan Indien sont particulièrement importants. La mise en œuvre du potentiel de marché peut se décliner à deux niveaux : services à la personne Les services à la personne constituent l’un des potentiels majeurs de l’économie résidentielle. Leur développement constitue la meilleure solution d’évolution des « emplois sociaux », sur des logiques non-marchandes ou marchandes (cf. supra). La croissance du potentiel d’emplois proviendra en effet : • Goulet d’étranglement de la desserte aérienne. La diversification des provenances touristiques européennes par rapport à la dominante actuelle France métropolitaine, comme la possibilité de liaisons transversales de dimension régionale, conditionnent fortement la faisabilité de réalisation des objectifs du SDAT. Dans le court-moyen terme, cet état de fait accentue l’opportunité des produits combinés avec Maurice, dont la desserte est beaucoup plus diversifiée. obère directement la progression de la capacité hôtelière. Celle-ci sera également fonction, à terme, du bon fonctionnement des mécanismes de reprise de structures hôtelières créées en défiscalisation. • L’année 2006 a montré à quel point la fonction touristique était assujettie au maintien de la qualité et de l’image de la destination Réunion en matière de sécurité sanitaire et physique (perte du tiers d’effectif venu en 2005 dont 50% de tourisme d’agrément). • « sur-place » actuel de la création de chambres. L’absence de solutions foncières (alors que les besoins à l’échéance 2020 sont estimés de 80 à 150 ha) • La valorisation des compétences des structures publiques et semipubliques dans des stratégies de coopération régionale (collectivités publiques, opérateurs d’aménagement, agences techniques). L’existence de cadres de droit public inspirés du droit français constitue une facilité d’« entrée » dans certains pays de la zone ; • Le développement d’une stratégie commerciale de l’ingénierie marchande où les besoins d’accompagnement de l’émergence des économies resteront importants pour les générations futures, a deux aspects : • l’importance, qui va au-delà du seul marché de l’ingénierie de la veille commerciale, en amont des appels d’offres • le renforcement du rôle d’un échelon réunionnais de PME d’ingénierie, par rapport à l’offre des cabinets nationaux ; c’est la question d’intégration de compétences réunionnaises. • de l’évolution démographique, et des besoins liés aux classes d’âge impliquant le plus, les métiers d’accompagnement de la personne • les moins de 6 ans se situeront en 2025 à un niveau quantitatif sensiblement équivalent à celui d’aujourd’hui. C’est l’occasion d’opérer un rattrapage du fort déficit d’accompagnement de cette population enfantine par rapport aux ratios métropolitains ; • les plus de 65 ans, dont l’effectif devrait tripler à l’horizon 2025, les besoins sont autant qualitatifs que quantitatifs. • du développement de l’urbanisation et des modes de vie qui lui sont liés. La valorisation de ce potentiel supposera notamment le développement des formations de tout niveau, et la structuration du secteur associatif « employeur » aux plans financier, technique et économique, dans les secteurs marchands et non-marchands. 93 B/ Des secteurs traditionnels, socle de l’innovation et de la compétitivité externe Construire le modèle économique à partir du tissu existant Le changement d’échelle de l’économie réunionnaise par l’ouverture à l’international et par le vecteur des secteurs d’avenir ne peut procéder d’une rupture. L’économie réunionnaise des secteurs productifs et de service s’est créée il y a une génération. C’est à partir de ce tissu qu’il faut construire le modèle économique futur. Deux aspects principaux sont à prendre en compte : •L’import-substitution, creuset de la compétitivité Les exemples de réussite d’entreprises réunionnaises préfigurant un modèle ouvert sur le monde et illustrant la capacité de La Réunion à se positionner sur des filières à forte valeur ajoutée illustrent des processus où la solidité technique et financière de ces entreprises s’est forgée sur le marché intérieur. Il y a donc un « fil conducteur » de valorisation des savoir-faire de l’interne à l’externe à établir dans la gouvernance du projet de développement. •L’économie réunionnaise, avant tout un tissu de TPE C’est le cas de 90 % des entreprises réunionnaises. Tous les principes de progression soutenus par les différents documents stratégiques sont donc à interpréter selon le prisme de leur possibilité d’appropriation par ce « corps social entrepreneurial », qu’ils concernent : la formation, la valorisation de la recherche, l’accès à l’internationalisation, le financement de l’entreprise. Ce constat amène à renchérir sur l’impératif de mise en réseau, à commencer par ses concrétisations les plus élémentaires de mise en commun de moyens ou d’organisation coopérative pour l’achat de matériels ou d’intrants. Deux secteurs primordiaux pour la cohésion territoriale : agriculture et BTP La fonction de vecteur de développement du BTP et de l’agriculture pour les DAS n’est qu’un des aspects de l’importance de ces deux secteurs, tant dans le champ du développement durable (économie, développement social, équilibre environnemental), que du fait de la connexion de leur devenir avec la donne publique. •L’agriculture La poursuite d’une activité agricole vivace et innovante, quelles que soient les incertitudes qui caractérisent son avenir à court et moyen termes, est considéré comme primordiale par l’ensemble des réflexions stratégiques : pour des raisons qui tiennent à son rôle de sécurisation territoriale (environnementale, paysagère et identitaire), mais aussi du fait même des opportunités ouvertes, sur le plan économique, par l’incertitude même de son positionnement. Sur ce dernier point, trois enjeux apparaissent : La perspective d’une évolution de l’économie principalement sucrière à une économie cannière placée à la fois dans le cadre de l’agronomie, et dans celui, plus large, de la « chimie verte » Les potentialités de « cultures de niches », analogues aux créneaux identifiés dans la perspective de l’internationalisation du secteur secondaire Enfin la résurgence de la préoccupation de sécurité alimentaire et d’économie de subsistance, tant à l’échelle de l’île qu’en matière de solidarité régionale. Quelles que soient les temporalités de cette évolution, la pérennité de l’activité agricole relèvera essentiellement de la robustesse et de l’adaptabilité de l’exploitation agricole autonome, sur la base de systèmes d’exploitation mettant en œuvre une pluri-activité ou une spécialisation ajustée aux enjeux de demain (tourisme durable, énergie, spéculations de production agricole,…). 94 •Le BTP Le secteur du BTP est la « partie émergée » d’une filière infrastructures-aménagement-habitat qui a concentré à La Réunion un fort capital d’ingénierie à partir des années 1970. De ce fait, la filière se trouve associée à des réalisations qui comptent parmi les manifestations les plus visibles d’un savoir-faire réunionnais, notamment dans les domaines des grandes infrastructures de transport et des bâtiments publics. La filière BTP a fait preuve d’exemplarité notamment sur le plan de la « régularisation » du statut des personnels et de l’anticipation des besoins en ressources humaines et en formation. Le corollaire de cette modernisation rapide est une grande sensibilité de la filière aux variations de la commande publique dont les effets sont amplifiés par son manque de structuration en profondeur, ce qui obère sa capacité à profiter de son rôle de vecteur porteur des nouvelles technologies de l’énergie et de l’environnement. Les voies de progression de la filière BTP portent donc sur cette structuration, sous deux aspects : Une organisation plus mutualisée des petites unités permettant une moindre vulnérabilité aux aléas du marché La reconstitution d’un tissu de PME réunionnaises maîtrisant les savoir-faire et leur valorisation dans le bassin régional. 95 96 3 Le territoire réunionnais dans de nouvelles dimensions 97 3-1 : Un capitalterritoire Implicitement les modèles antérieurs de développement reposaient sur une notion de compétitivité « consommatrice » de potentiel naturel (notion de « croissance cannibale », espace, ressources énergétiques et environnementales). Cela n’écartait pas des programmes des mesures importantes de maîtrise des effets de nuisance engendrés par ces dynamiques. Cette acception défensive – qui opérationnellement reste nécessaire – se double aujourd’hui d’une approche plus intégrée, fondée sur la valorisation réciproque de l’homme et du territoire qu’il habite. Le territoire prend ainsi la dimension d’un capital, intervenant dans toutes les formes de développement économique et social. C’est en fait la vision de développement durable appliquée au développement territorial. Déjà à l’ordre du jour dans les régions continentales, son importance est accentuée dans des territoires insulaires restreints où la carence de matières premières ne saurait être assimilée à une absence de capital territorial. Capital jeunesse, capital social, capital culturel La forte permanence dans le long terme d’une forte population jeune est perçue comme une chance, notamment vis-à-vis d’une Europe, matrice du modèle de développement actuel mais dont la dynamique est obérée par un déséquilibre démographique marqué par le vieillissement. Chance, à la condition expresse « d’inventer les voies qui permettront de faire de ces populations des acteurs du développement et de la production de richesse ». Ce potentiel de jeunesse est une des composantes fortes d’un capital social où ni les inégalités économiques ni les dérives d’aménagement n’ont engendré pour l’heure de phénomène grave de ségrégation et de violences urbaines comme on les observe dans toutes les régions « en développement ». La culture est au fondement du processus de développement, et ce à partir de l’acquisition des savoirs fondamentaux et de la connaissance de l’histoire de « son territoire de vie », en référence à l’île comme aux origines de son peuplement. Le projet de société doit ainsi prendre force dans l’identité réunionnaise et réciproquement la renforcer, le croisement culturel spécifique à La Réunion lui permettant de mieux prendre place dans le monde, avec le concours des technologies nouvelles. Mais il faut pallier le danger de « la rapidité du processus de développement », allié à l’importation de normes valables sur des territoires où le temps d’évolution a été beaucoup plus long, qui conduit à un risque de «décrochage social ». Le capital naturel : enjeu de préservation, enjeu de compétitivité Depuis deux décennies la préservation et la valorisation de la richesse de la biodiversité - terrestre et marine - de La Réunion sont inscrites dans la mise en œuvre des politiques publiques. La prise de conscience universelle de l’enjeu de sauvegarde de la biodiversité place aujourd’hui La Réunion dans une position éminente : l’originalité du « gisement » qu’elle constitue se conjugue avec son infrastructure de recherche pour lui conférer un potentiel de pôle d’expérimentation. Parallèlement, cette affirmation de l’identité de La Réunion, dans le contexte des nouveaux défis mondiaux comporte des « retombées » de notoriété et d’attractivité indirectes mais notables en terme de compétitivité. Une singularité analogue existe dans le domaine des risques naturels, où la nécessité de prévention croissante, due à l’exposition aux aléas climatiques tropicaux comme à l’activité volcanique, a engendré un « appareil » technique et organisationnel exemplaire. La responsabilité à l’égard d’un capital naturel considérable a conduit à la création du Parc National des Hauts, de même qu’au Parc marin ; il induit la candidature de La Réunion à son inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Il reste aujourd’hui à déterminer, en termes de gestion du territoire, les équilibres, l’articulation, les arbitrages à opérer entre une large partie de l’espace réunionnais ainsi sanctuarisé, et d’autres enjeux primordiaux : celui de la valorisation optimale de l’ensemble du potentiel d’énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermique, hydroélectrique), et celui du bon fonctionnement d’une « métropole annulaire » en cours de structuration, en proximité extrême voire en interpénétration des espaces à protection forte. Du gisement énergétique au « territoire-laboratoire » Le PRERURE (Plan Régional de prospection des énergies Renouvelables et de l’Utilisation Rationnelle de l’énergie), lancé en 2002, apparaît comme le précurseur de la démarche conduite quelques années plus tard à l’échelle de stratégies globales de développement. Il régit un changement de modèle énergétique à 25 ans conduisant à une autonomie énergétique à 89 %. Les axes d’actions portent sur l’innovation et l’adaptation des techniques de production d’énergies renouvelables à La Réunion, l’incitation à la MDE, et la gestion du transport dans le domaine des déplacements sur l’option régionale majeure pour les transports en commun. La mise en œuvre de cette stratégie a pour implications et corollaires : •Des mesures volontaristes (Conseil régional, GERRI) en termes de labellisation et d’appui financier, concernant la production d’énergies alternatives, la MDE et les transports •Des mesures d’adaptation de la règlementation nationale sur l’énergie à la réalité socioéconomique et climatique de La Réunion, éventuellement par voie d’expérimentation 98 •La conduite de la transition vers une maximisation des énergies alternatives, qui doit s’opérer sans risque de sinistres de distribution •L’ « aggiornamento » des principes de l’aménagement du territoire et de la gestion urbaine : la généralisation de la production décentralisée met en question l’adéquation des réseaux à la nouvelle donne. Plus largement, les stratégies de développement soulignent le besoin d’un équilibre entre modes centralisés et décentralisés pour l’ensemble des domaines concernant l’environnement et ses réseaux, qu’il s’agisse de l’AEP, de l’assainissement, des déchets ménagers. Et plus largement, la composante environnementale doit s’inscrire parmi les ressorts économiques majeurs de l’aménagement du territoire •L’essor d’une capacité productive et technique de la part de l’économie réunionnaise, pour tous les secteurs d’entreprise (industriels, agricoles et de service), « fléchée » par le programme Ile Verte dans une optique d’interdépendance des secteurs •Une gouvernance institutionnelle et opérationnelle renouvelée (cf. infra). 3-2 : Compétitivité et attractivité du territoire de l’île La loi de 1984 a institué pour les DOM les Schémas d’Aménagement Régional (SAR), opposables aux documents de planification locaux. En regard notamment des régions métropolitaines dépourvues d’outil d’Aménagement du Territoire à l’exception de l’Ile-de-France, le SAR responsabilise l’ensemble des décideurs sur une vision commune et cohérente du développement territorial. Il constitue un atout pour La Réunion. Les réflexions stratégiques de développement sur le long terme sont concomitantes de la révision du SAR en vigueur depuis 1995, dont le cahier des charges exige d’ailleurs qu’elle traduise le projet économique de long terme de La Réunion. L’implication simultanée des décideurs dans les deux « exercices » a pour effet : d’obliger de traduire les choix d’attractivité territoriale dans les principes forts du SAR de décider les modes de mise en œuvre des grandes options d’aménagement, qu’un document règlementaire ne saurait à lui seul réaliser. Équilibre et solidarité du développement territorial L’ensemble des orientations stratégiques convient, en raison de la rareté de l’espace utile, d’un principe général de « valoriser les atouts de chacun des territoires ». Elles appellent à mettre l’action publique au service d’un développement intégrant ces singularités, plutôt qu’à celui « d’une tentative d’homogénéisation qui ne tiendrait pas compte d’avantages compétitifs différents ». Les principes directeurs du SAR comme de l’ensemble des politiques d’aménagement du territoire passent ainsi de la notion de « rééquilibrage » à celui de « solidarité territoriale », sous-tendue par la complémentarité des potentiels des micro-régions. Il est nécessaire à travers la révision du Schéma d’Aménagement Régional de créer une nouvelle dynamique tenant compte des principes même d’innovation : anticipation, réactivité, créativité, durabilité ... Les déplacements, clé de la solidarité territoriale La fluidification des déplacements – à l’échelle de l’ensemble de l’île comme à l’intérieur des espaces agglomérés – est la condition première sans laquelle il est vain de parler de solidarité territoriale et de valorisation des atouts de chaque sous ensemble régional. Cette nouvelle fluidité suppose d’abord le renforcement et le renouvellement des infrastructures de liaison terrestre. Mais celle-ci doit s’accompagner d’une mutation des modes de déplacement privilégiant le transport en commun. C’est donc l’intermodalité des transports en commun, construite à long terme reliant les pôles Est (Saint-Benoît) et Sud (Saint-Joseph), passant par le Nord (Saint-Denis) et l’Ouest (Saint-Paul) qui constitue la base de la solidarité territoriale revendiquée. Inventer la ville réunionnaise du XXIe siècle : une métropole dans l’océan Indien À la différence de naguère, les réflexions prospectives n’hésitent pas à aborder la question de la « ville réunionnaise ». Cette « ouverture » tient d’abord au fait que les démarches de réflexion récentes sur le développement de la ville mettent de côté les approches habituelles, traitant de l’accident plus que de l’essence. Les questions relatives aux formes urbaines, ou à la densification en elle-même, ou aux rapports de force institutionnels engendrés par la hiérarchie de l’armature urbaine, sont des aspects opérationnels incontournables. Mais les traiter en première approche détourne du débat fondamental : quelle doit être la valeur ajoutée de la ville pour le citoyen réunionnais, quelle peut être son apport en terme d’attractivité de La Réunion ? C’est en ces termes que les documents récents réintroduisent le débat. 99 La réflexion sur la ville s’inscrit dans la question de l’égalité des chances, de l’accès au savoir et à la culture : « Le monde se construit autour des villes. Elles constituent les lieux de concentration de l’intelligence, des savoirs, de l’innovation, et au final de la croissance et du développement ». La construction d’un tel modèle urbain et de l’enjeu de développement qu’il porte doit se faire selon le « fil rouge » de la mixité (sociale et fonctionnelle) et de l’appropriation de la ville par ses habitants et ses usagers. Elle induit plusieurs impératifs opérationnels : •Définir et mettre en œuvre une structuration d’armature urbaine offrant les concentrations de fonctions et pôles d’échanges aux niveaux adéquats. Cet objectif de structuration est désormais au premier rang des préconisations de la révision du SAR. Seul le changement d’échelle en matière de fluidité des déplacements le rendra accessible ; •La possibilité de réaliser l’équipement nécessaire (principalement en matière d’énergie et d’environnement) et les dispositifs de gestion urbaine qui doivent l’accompagner ; •La capacité à financer les outils du savoir et de la formation. Un développement économique en profondeur pour le territoire réunionnais « Reconstituer des pôles économiques » Le défaut de structuration qui caractérise l’ensemble du territoire urbanisé de La Réunion affecte notamment les structures d’accueil d’activités économiques : l’émiettement de l’offre fait obstacle à la prospection fiable de projets d’envergure. Le POE 2006-2013 prévoit l’élaboration d’un Schéma Portuaire de Long Terme pour la période post 2015. Cette procédure, de même qu’elle doit permettre de resituer la logique de développement de Port Réunion au service du positionnement économique de l’île dans le contexte régional, est l’occasion de reconstruire une armature de zones d’activité échelonnées en profondeur. Cette organisation spatiale, pour être efficace, doit hiérarchiser la proximité d’implantation des activités par rapport à l’infrastructure portuaire selon leur niveau de dépendance technique et économique de la rupture de charge. Cette stratégie, à opérer en concertation avec l’ensemble des collectivités et structures économiques concernées, s’inscrit dans les perspectives ouvertes par : la création à court et moyen termes de nouveaux axes de liaison interurbains la faisabilité de plates-formes de développement « délocalisant » une partie du dédouanement dans les micro-régions Est et Sud. Les conditions de constitution de pôles économiques, visant à réaliser les « Pôles d’Intérêt Régionaux » - soit un par micro-région - dont le principe figurait déjà au premier SAR, sont essentiellement : •un seuil critique de superficie •des critères de sélection des activités implantées, avec priorité aux activités productives •des critères de qualité tels que l’accessibilité, la proximité des pôles de recherche, la qualité environnementale et architecturale, les services de haut niveau, et l’existence d’une stratégie de gestion/promotion de ces pôles économiques •la valorisation des potentiels des territoires environnants, sans spécialisation stérilisante. • Les implantations tertiaires au cœur du pôle urbain réunionnais La Réunion ne se démarquera pas d’une structure d’activité composée à 80% d’activités tertiaires. Le dynamisme de ce secteur est totalement interdépendant de la réussite de pôles urbains attractifs, notamment pour l’extérieur. • Un espace touristique à l’échelle de l’ensemble de l’île Tourisme de découverte, de parcours, produit composé : le développement touristique réunionnais ne peut se limiter à la fixation sur quelques « resorts ». Il doit s’intégrer à un espace dense, tant du point de vue urbain que du patrimoine naturel. La « vigilance touristique » (notamment du point de vue de la préservation de la qualité paysagère) concerne donc l’ensemble des activités d’aménagement. • Un espace agricole mieux intégré au projet global de développement L’ensemble des orientations stratégiques appelle à la vigilance sur le caractère essentiel du maintien de l’espace agricole, qui se double de sa vulnérabilité face à l’urbanisation non maîtrisée. Au-delà de la nécessaire compétitivité des systèmes d’exploitation, la condition du devenir de cet espace est liée à sa prise en compte dans des projets globaux de territoire, en raison notamment de la multifonctionnalité de l’activité agricole moderne. Dans la formulation de leurs stratégies d’évolution du modèle réunionnais à long terme, les différentes institutions ont été amenées à évoquer, au moins dans leurs principes, les mutations du dispositif opérationnel de développement qu’elles impliquent. Elles appellent « l’innovation dans l’organisation des acteurs et des hommes ». D’abord par un besoin de gouvernance à l’échelle de l’ensemble de La Réunion, dans un cadre de solidarité renouvelé : une telle gouvernance, respectueuse de l’exercice des différents niveaux 100 de compétence institutionnel, doit permettre l’utilisation plus efficace des outils de développement (financement, animation économique et sociale, aménagement), dont La Réunion est dotée d’une gamme complète mais insuffisamment armée en regard des besoins. Puis par le développement de la culture et des démarches de projet, au cœur des organisations comme dans les dispositifs de gouvernance. C’est la condition d’une association de l’initiative privée aux projets de développement, le financement public ne pouvant plus suffire à soutenir seul l’effort d’investissement d’intérêt général. La réalisation de l’objectif précédent exige une plus forte maîtrise locale des leviers de financement publics et para-publics du développement. Cela porte sur les dispositifs de financement de l’économie (garanties ou capital-risque) comme sur le financement de la ville et de l’aménagement. Cela a pour corollaire une meilleure implication du financement privé local dans certains de ces outils, qu’il s’agisse d’épargne locale ou de stratégies d’investisseurs locaux. 3-3 : Un « grand territoire » à l’échelle du monde Toutes les stratégies faisant l’objet de la synthèse présentée, « dessinent » le contour d’un territoire – rapport de l’homme à son espace de vie – qui dépasse désormais le cadre insulaire. Ce nouveau périmètre découle à la fois de la nécessité et de la réalité du développement de La Réunion. La nécessité •Les entreprises doivent trouver des créneaux de compétitivité dans les pays du bassin de l’océan Indien, voire ailleurs. S’obstiner à ne compter que sur le marché intérieur serait nier l’évidence du plafonnement de la commande publique locale et du nourrissement de l’économie résidentielle par les transferts nationaux et communautaires. •Le « butoir », ou le point d’inflexion, est localisable dans le temps. Il est dicté par le terme de l’actuelle programmation des fonds structurels en 2013 de même que celle de la PAC, ainsi que par les échéances de renouvellement de dispositifs spécifiques, tels que l’octroi de mer en 2014. Cette conjonction d’échéances oblige à raisonner sur une hypothèse de confrontation de l’économie réunionnaise au marché à l’échéance de 2014. Il est bien sûr nécessaire d’anticiper sur des politiques de soutien de la compétitivité de l’économie réunionnaise dans ce contexte. Elles seront vraisemblablement différentes des paramètres établis depuis 30 ans. Il sera alors enfin temps de prendre la mesure des termes de la reconnaissance des RUP par le traité de Maastricht, sur la base d’un positionnement sur leur « marché régional naturel ». •L’expérience des négociations APE montre la difficulté à prendre en considération les intérêts défensifs de La Réunion, la politique européenne se heurtant au paradoxe d’imposer à la seule région communautaire de l’océan Indien le respect des standards nationaux et communautaires, tout en ouvrant les frontières de son marché, sans prévoir la même réciprocité à des pays, aux standards socio-économiques, environnementaux ou sanitaires substantiellement moins contraignants, eu égard à leur niveau de développement. Le réalisme amène à focaliser l’effort sur : un positionnement clair de la Commission Européenne sur les règles d’origine ; le positionnement rapide sur les APE complets et la période « post APE », consistant notamment dans l’appui aux « joint-ventures » des entreprises réunionnaises, individuellement ou collectivement, avec les entreprises des nouvelles unions économiques en gestation dans notre zone géographique. Cet aboutissement a plusieurs ressorts •la mise en œuvre d’actions de marketing territorial pragmatiques •le regroupement des initiatives réunionnaises dans des actions collectives •l’accessibilité du financement des actions à des intervenants financiers détenteurs d’une véritable compétence de capital-risqueurs. •On a longtemps pensé que l’isolement géographique de La Réunion serait indéfiniment compensé par la solidarité nationale et trouverait grâce auprès du marché des échanges internationaux. L’actualité récente a montré à la fois les limites des marges de manœuvre en matière de « continuité territoriale », les perspectives de renché rissement du transport aérien et les risques de marginalisation de La Réunion – comme de l’ensemble insulaire de l’océan Indien – par rapport à la desserte maritime commerciale. Face à cela, les initiatives d’organisation locales à l’échelle des intérêts de la région Sud – océan Indien deviennent nécessaires. L’isolement peut être rompu par une volonté politique forte et coordonnée avec les pays de la zone afin de pouvoir notamment se placer sur route et les flux de passages. •La confrontation des Réunionnais – « naturellement » de ceux qui sortent du système de formation supérieure, mais aussi bien leur ensemble – avec l’extérieur est une nécessité, non seulement à des fins d’ « aguerrissement » mais afin qu’ils prennent conscience de l’acquisition de compétences de base qui justifient leur compétitivité dans tout contexte d’économie concurrentielle. • Ce qui précède a pour corollaire que la possibilité d’emplois valorisants pour les Réunionnais, qu’ils soient formés à La Réunion ou en dehors, dépend de la constitution à La Réunion de pôles d’excellence attractifs à l’échelle internationale. 101 •La condition d’un positionnement heureux des Réunionnais dans ce contexte dépend largement de leur formation, initiale ou postérieure : formation linguistique, formation à l’international, formation par « immersion » hors Réunion, formation tout au long de la vie à tous niveaux. La réalité : les acquis Face à cette nécessité, les acquis de La Réunion pour « l’amplification de son territoire » sont objectivement présents. Ils doivent être rappelés : •Le cadre de la COI Les sujets proposés à la coopération des États de l’organisation traitent de plus en plus de thèmes liés au devenir socio-économique de la région, sur des stratégies impliquant « France Réunion » : politique énergétique, sécurité alimentaire, prévention des risques. •Les marchés acquis Malgré la modestie de la part exportée de l’économie réunionnaise – hormis le cas particulier de la production sucrière – des « têtes de pont » se sont établies depuis vingt ans, dans les pays de l’environnement india-océanique, en Europe et en Amérique. À partir de ces ancrages individuels, La Réunion peut construire des relations économiques plus étendues. •La pluralité ethnique Facteur d’équilibre social, la diversité des origines s’accompagne de relations culturelles et économiques fortes avec les pays d’origine – d’Afrique, d’Asie et d’Europe – dont le potentiel est loin d’être entièrement utilisé. •De la même façon, ce n’est que récemment que l’on a pris conscience de l’importance de la diaspora réunionnaise et de sa « valorisation ». Celle-ci peut prendre des formes multiples : mise en place de « référents » dans les pays prospectés, investissements, suivi des personnes formées. C’est aussi par la constitution de réseaux externalisés que La Réunion pourra le mieux pallier son éloignement. Cette diaspora peut en constituer le socle. Ces acquis permettent à La Réunion de se positionner de manière positive dans une perspective offensive. 102 OBSERVATION CONCLUSIVE Passer du « rattrapage du niveau européen » au « standard européen de compétitivité » suppose non seulement la réalisation des plans prévus mais encore un travail en réseaux différents de ceux créés à l’occasion du « rattrapage ». Les différences tiennent à : • la nature de la réorientation : réseaux verticaux (Réunion, Métropole, Europe) pour le rattrapage et réseaux horizontaux (Réunion, Monde) pour la compétitivité (avec le concours de la métropole et de l’Europe). Les critères de comparaison ne seront plus, dans tous les cas, les mêmes. • la contraction espace-temps : le temps de la mondialisation, le temps de la mutation de la financiarisation, le temps des technologies plus prégnantes (nanotechnologie, image et virtualité pour un travail collaboratif planétaire), le temps de la fusion et des métissages des espaces et des temps, des marchés de l’offre et de la demande, des idées, des pensées, écrits et créations. Un monde plat, où seules les communautés, les cultures, les ethnies et les religions resteront en opposition, est en marche ; sauf ici peut-être. Si nous reprenons les différents rapports d’évaluation des politiques régionales dans de nombreux domaines, force est de constater que, pour une grande part, leur réalisation partielle est due au jeu des acteurs non mis en réseau pour les objectifs affichés. La Stratégie Régionale d’Innovation (SRI) doit être le pari du « comment passer du rattrapage à la compétitivité » sous le double aspect des préconisations des différents plans évoqués et de la création de réseaux nouveaux qui permettront leur réalisation : • Le processus d’innovation se doit de renforcer sa démarche d’appropriation collective pour sortir des risques velléitaires des plans adoptés. • La constitution, le management de nouveaux réseaux doit aussi faire partie, de manière prioritaire, de nos innovations. 103 Annexe 3 – Les composantes globales du système d’innovation : indicateurs macro-économiques Les données chiffrées obtenues sont celles fournies en particulier par l’INSEE. Comme indiqué en chapitre 2.1, ces indicateurs demandent à être affinés et confrontés avec l’ensemble des producteurs et utilisateurs de données. (CRIES-R)21 I)Indicateurs généraux démographiques et d’activité 1. Evolution de la population et de ses composantes Le taux de croissance de la population est un révélateur majeur du dynamisme d’une région, que ce soit grâce à la croissance « naturelle » de cette population (excédent des naissances sur les décès), ou grâce aux mouvements migratoires. La croissance démographique est un facteur d’emplois et de richesses, et la pression démographique est également un facteur puissant d’innovation. Au 1er janvier 2006, la population de La Réunion est estimée à 785 200 habitants (1, 25 % de la population totale française). Elle connaît une forte augmentation : 79 000 habitants de plus entre les 1er janvier 1999 et 2006. Cette progression a cependant connu un ralentissement au cours de la dernière année (+1,37 %) comparativement aux années précédentes. Si la population de La Réunion est jeune (35 % de moins de 20 ans), la part des plus de 60 ans est en constante augmentation. Taux de variation annuel moyen de la population (%) La Réunion Ens. des DOM Métropole Variation totale 1999-2006 1,55 1,47 0,64 1990-1999 1,87 1,50 0,37 1982-1990 1,86 1,99 0,51 1974-1982 1,07 0,72 0,46 1999-2006 1,41 1,30 0,39 1990-1999 1,58 1,45 0,36 1982-1990 1,79 1,52 0,41 1974-1982 1,96 1,53 0,40 1999-2006 0,14 0,17 0,25 1990-1999 0,29 0,05 0,01 1982-1990 0,07 0,47 0,1 1974-1982 -0,89 -0,80 0,07 Due au mouvement naturel Due au solde migratoire Source : Insee Réunion 21 104 Comité Régional d’Information et d’Etudes Statistiques-Réunion Evolution démographique selon le scénario central La Réunion 2005 2010 2015 2020 2025 2030 276 411 273 078 272 346 274 494 275 411 269 211 20 - 39 ans 227 609 227 747 235 624 246 074 256 691 256 977 40 - 59 ans 185 459 220 104 241 262 251 443 247 522 251 232 60 - 74 ans 62 129 74 693 93 356 115 831 146 561 173 876 75 ans ou plus 22 987 28 290 36 591 45 516 57 262 75 092 774 596 825 922 879 179 933 358 983 447 1 026 388 0 - 19 ans ensemble Projection de population, scénario central Sources : revue n°132 (nouvelles projections 2030) 2. PIB par habitant Le Produit Intérieur Brut, somme de la valeur ajoutée produite en région en mesure le niveau de développement économique. Sa croissance correspond à la création de valeur et de richesses, et est un des objectifs centraux des politiques économiques. Malgré une croissance continue, le PIB par habitant réunionnais est, en 2005, inférieur à la moyenne française et à la moyenne européenne. Produit intérieur brut par habitant (en euros) Unité : euros par tête Comptes définitifs (en base 95) 1998 2000 2003 2004 2005 Union européenne (27 pays) 16936 18996 20671 21601 22400 France 21904 23726 25706 26587 27348 La Réunion (*) 10 958 11 946 13 887 14 611 15 475 2006 2007 2008 Evolution (%) 07/08 16260 17146 18200 5,8% (*) Les habitants sont les résidents réunionnais au 1er juillet de l’année considérée. (*) Ratios calculés avec les compte de la France en base 1995 afin d’assurer l’homogénéité avec les comptes des DOM. PIB en SPA (standard de pouvoir d’achat) en euros La Réunion Années 2002 2003 2004 2005 2006 PIB SPA 9 702,6 9 534,9 10 445,0 10 986,8 11 410,7 PIB SPA par habitant 13 000 12 600 13 600 14 100 14 600 Source : site eurostat (cf. page 104) 105 3. Le taux d’emploi Le taux d’emploi constitue un indicateur synthétique de l’utilisation de la main d’œuvre dans l’économie. En 2006, avec un taux d’emploi global de 43,1 %, La Réunion est encore loin du niveau national (63 % en 2005), du niveau européen (64,3 %) ainsi que les objectifs fixés pour 2010. 4. La productivité : le PIB par emploi et son évolution Le PIB par emploi est la mesure principale de la productivité du travail. Avec 59 200€ en 2006, La Réunion se situe au-dessus de la médiane européenne qui est de 51 239€ qui partage les régions européennes en deux, la moitié d’entre elles présentant un PIB par emploi inférieur à ce chiffre, l’autre moitié un PIB par emploi supérieur. Cependant, La Réunion se situe en-dessous de la médiane française qui est de 61 344€. En 2006, la croissance économique de La Réunion est estimée à 4 %( <2% en France). Avec une croissance de 5 % entre 1999 et 2004, La Réunion est une des régions françaises les plus dynamiques. L’investissement est le principal pourvoyeur de croissance. Viennent ensuite, la consommation des ménages et la production des acteurs non marchands. Le premier atout de La Réunion est la croissance de sa population (population jeune qui atteindra 1 million d’habitants d’ici 2030). La Réunion présente également une bonne productivité, à ce jour, et a connu une forte croissance ces dernières années. Malheureusement, ces bonnes performances ne se retrouvent pas entièrement au niveau du PIB par habitant. PIB par habitant et par emploi en euro 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007(1) 2008 PIB par habitant 13 682 14 236 14 340 14 611 15 475 16 260 17 146 18200 PIB par emploi 47 804 49 340 51 546 54 400 57 300 59 200 60 400 Source : Insee (1) : estimation d’emploi provisoire emploi : estimation d’emploi salarié et non salarié PIB : comptes définitifs pour 2003, 2004, 2005 comptes rapides pour 2006 et 2007 II) La structure des activités économiques 1. Répartition de l’activité par grands secteurs Emploi par activités économiques, 2004 Agriculture Industrie (yc construction) Services Sans réponse Union européenne (27 pays) 6% 27 % 66 % 1% France 4% 24 % 70 % 2% La Réunion (*) 2% 17 % 81 % 0% Source : Insee 106 Effectifsdesétablissements(effectifsau31/12/07) agriculture, sylviculture, pêche industrie 3 496 16 820 La réunion Construction Commerce 19 362 30 028 services Total 142 302 212 008 Source : Clap 2007 Le secteur tertiaire représente aujourd’hui 80 % de la population active employée et cette pondération sera confirmée à l’avenir. 2. répartition de l’activité par taille d’établissement au 1er janvier 2006 Avec presque 64 % d’entreprises unipersonnelles et 30 % ayant 1 à 9 salariés La Réunion doit faire face de manière accentuée à une des faiblesses du système productif français mais également européen, à savoir la faible taille de ses entreprises, qui sont majoritairement de Très Petites Entreprises (moins de 10 salariés -TPE). 0 salariés 1à9 salariés 10 à 49 50 à 199 200 à 499 500 ou plus Total La réunion 63,56% 29,68% 5,53% 1,21% nd nd 100% France 56,80% 35,52% 6,37% 1,06% 0,19% 0,06% 100% Source Insee, Ter Réunion 2007/2008 répartition de l’activité par taille d’établissement au 1er janvier 2006 à La réunion 0 salarié 1% 6% 1 à 9 salariés 64% 1 à 49 salariés 30% 50 à 199 salariés nd 200 à 499 salariés nd 500 et plus 107 3. Eléments sur les principales grappes d’activité Chiffres clés / emplois DAS (hors formation-ingénierie) : Domaines d’Activité Stratégique Emplois % de la population active employée (2005) Plus de 6000 2,8 % Services à la personne : • Services aux particuliers (dont hôtels restaurants compris dans tourisme) • Santé action sociale 16 621 17 080 7,9 % 8,1 % TIC 5 650 2,7 % Agro nutrition en milieu tropical Industrie agroalimentaire 4 440 2,1 % Environnement et énergies renouvelables : • Energie, • Dont MDE et ENR 1 706 800 0,81 % Pêche 1 260 0,6 % Santé / Effectifs de la fonction publique hospitalière 6 048 2,9 % 58 805 27,9 % Tourisme TOTAL Poids des filières IAA dans l’économie réunionnaise : représente 35 % des emplois et 42 % du chiffre d’affaires du secteur industriel. (Source Insee 2007) III) Les ressources humaines 1. Ressource Humaine en sciences et technologie avec niveau supérieur, avec diplôme universitaire En tenant compte la part des RHST avec niveau supérieur en « terme d’éducation » sans compter la part RHST en « terme d’occupation », on obtient un taux de 19 % (en % de la population active). effectifs Ressource Humaine en fonction du dernier diplôme obtenu pour les personnes de 15 ans ou plus année Source : Insee Réunion On constate un faible niveau de qualification et de culture générale d’un trop grand nombre de Réunionnais face à une élite locale très qualifiée. A titre indicatif, en 2008, on comptait 300 étudiants inscrits en doctorat (dont la moitié en lettres, langue et sciences humaines) On compte un nombre moyen de doctorants soutenant une thèse porté à : 30 à 50 /an. 108 En 2007, La Réunion comptait 4 nouveaux boursiers CIFRE (Source : Association nationale de la recherche et de la technologie) et 5 nouveaux allocataires de recherche du MESR (Source : MESRDGES) 2. Emplois dans les secteurs de haute technologie (industrie manufacturière et services) Nombre d’emplois Poste et télécommunications 3835 informatique et activités connexes 630 recherche et developpement 289 Industrie aérospatiale 4 produits pharmaceutiques 45 ordinateurs et machine de bureau 64 matériel de radio, télévision et télécommunication 148 instruments scientifiques, médicaux, optiques et horlogerie 321 Total services haute technologie 5336 Total emplois 212008 Part des industries manu et services (haute technologie) 2,52 % Source : Clap 2007 La part de l’emploi dans les secteurs de haute technologie (en % de la population active) est estimée à 2,52. (soit 5 336 emplois sur un total emploi de 212 008). Le niveau de formation par poste occupé n’est pas disponible22. 3. Nombre de chercheurs des secteurs public et privé En 2009, l’estimation globale porte à plus de 1400 le nombre de personnes travaillant dans le domaine de la recherche et du développement à La Réunion (soit comme chercheurs et enseignants-chercheurs, soit comme ingénieurs, techniciens et administratifs). La recherche publique constitue l’essentiel de la capacité de recherche du territoire. 22 Cette donnée n’est pas disponible à ce jour. Une étude serait nécessaire. 109 4. Flux de formation et sortie niveau doctorat, master et études ingénieurs ETUDIANTS ETRANGERS 3500 550 La Réunion a un potentiel de ressources nouvelles de haut niveau de qualification par an. Le nombre d’étudiants inscrits en enseignement supérieur (niveau5&6 de la CITE98) est de 15 568 pour l’année 2005-2006. L’université de La Réunion accueille un nombre d’étudiants étrangers estimés à 559 représentant 46 nationalités différentes dont 329 de la zone océan Indien. EVOLUTION EFFECTIFS (Projection 2020) 25000 20000 20000 15000 12000 10000 8815 5000 1949 3665 4804 9000 5467 12000 10676 10569 10186 7034 6246 7229 BACHELIERS ETUDIANTS 8000 0 1980 1985 1990 1995 1997 2000 2005 2006 2010 2015 2020 Source Université de la Réunion- Insee Ter 2007/2008 5. Taux de participation des 25-64 ans à la formation continue Formation tout au long de la vie (rapportée à la population active) : En 2005, 3,1% des actifs réunionnais ont eu l’occasion de participer à une session de formation au cours des 4 semaines précédant l’enquête. Il s’agit d’une performance faible comparée à d’autres DOM (Martinique : 5,20 ; Guadeloupe : 3,68) et RUP (Canaries : 13,92) IV) Les ressources financières Dans le cadre de la stratégie intégrée des POE, le montant affecté la recherche innovation est de 16,4 M€ pour les projets programmés au 05/11/2009 sur un montant prévisionnel total de 75.27 M€ pour la période 2007-2013. Le montant estimatif de l’investissement de l’association Reunion Angels est de 10 000 € par dossier, l’objectif allant de 7 à 15 projets/an. V) Les données d’environnement de l’innovation La capacité culturelle et technique de diffusion des innovations dans l’économie s’avère être essentielle mais ne peut être appréciée aujourd’hui que par des éléments partiels, concernant le niveau d’éducation de la population ou le pourcentage de ressources humaines en sciences et technologie, déjà vu plus haut. On dispose d’informations chiffrées sur l’utilisation de technologies structurantes comme l’Internet, qui est un puissant vecteur de changement et d’innovation tant dans le comportement des ménages que celui des entreprises. 1. Le pourcentage de ressources humaines en science et technologie Ce point a déjà été abordé dans la partie III sur les ressources humaines. 2. Niveau d’internationalisation de l’innovation apprécié par les partenariats dans les projets européens Participation des entreprises et laboratoires de La Réunion au 7è PCRD, FP7 : à ce jour, ces données ne sont pas complètement disponibles. Quelques données existantes : En 2008 la recherche halieutique de l’IRD est une composante forte du paysage scientifique réunionnais et régional dans l’océan Indien. Avec ses partenaires, l’institut participe à la création du Pôle Régional Mer (PRM), inscrit au CPER 2007-2013 et pilote le projet « RUN Sea Science » 2009-2011 inscrit au 7ème PCRD (« Capacities, Regpot 2008-1 »). 110 3. Le pourcentage des ménages disposant d’un accès à Internet à haut débit Enquête TIC_Track Région 3TRIM 2008 effectué par IPSOS En 2008, 62 % des Réunionnais de 15 ans et plus déclarent disposer d’un abonnement Internet à leur domicile. Ils n’étaient que 35 % en 2004. Cette progression effective des connexions, reste un marché toujours aussi dynamique sur longue période mais qui se stabilise sur les dernières observées. Aujourd’hui, les intentions d’équipement demeurent stables. Un quart des non équipés d’Internet au foyer ont l’intention de s’abonner dans les 3 mois à venir dont 7 % certainement. « Le fossé numérique » entre les ménages selon la catégorie socioprofessionnelle et l’âge du chef de famille est encore considérable. 82 % des foyers connectés à Internet surfent désormais en haut débit contre 56 % en 2006. 54 % de satisfaits en moyenne sur la qualité et vitesse de connexion (dont 14 % « très »). Concernant le montant de la facture, 6 3% la trouve chère en 2008 (hausse par rapport 2007) Les motivations des Réunionnais pour accéder à Internet à domicile, sont avant tout pour des besoins privés, pour garder contact avec des proches, rechercher des informations, répondre aux besoins professionnels, télécharger des documents, effectuer des opérations bancaires et achats. 4. Les usages de l’Internet par les entreprises Dans les entreprises, le recours aux technologies de l’information améliore d’une manière considérable la capacité à recueillir, traiter et exploiter l’information, à travailler en réseau, à personnaliser le traitement de la clientèle. Une enquête « diffusion et usages des TIC dans les entreprises réunionnaises » réalisée en 2005 par l’Observatoire du Développement de La Réunion (ODR), demandé par le service TIC de la Région Réunion, a permis d’apprécier l’évolution des usages de leur site Internet. Près des deux tiers des entreprises réunionnaises interrogées sont dotées d’une connexion internet. La mise en place des connexions Internet dans les entreprises interrogées n’a réellement connu son essor qu’à partir de 2000. Avant cette date, moins d’une entreprise sur dix était équipée. Lors de l’enquête réalisée en 2003, le taux d’équipement était de 51 %. L’ADSL s’est largement développé depuis 2003 : ce type de connexion devance désormais la ligne téléphonique classique. En 2005, près de six entreprises sur dix disposent d’une connexion ADSL contre moins de trois entreprises sur dix en 2003. Le développement de sites Internet dans les entreprises réunionnaises est encore faible. Environ 22 % des entreprises réunionnaises interrogées en ont développé un, alors que le taux d’équipement s’élevait à 13 % en 2003. Fonctionnalités des sites internet De manière générale, lorsque les entreprises ont développé un site Internet, les fonctionnalités les plus répandues sont les basiques présentations de l’entreprise (93,8%) et informations à destination des clients (77,8 %). Les fonctions plus complexes telles que le catalogue en ligne (51%), les réservations (25 %) ou les commandes en ligne (22%) sont moins répandues. Il convient toutefois de noter que ces fonctionnalités sont en progression depuis 2003. Qui sont les entreprises non équipées ? - Les entreprises qui n’appartiennent pas à un groupe, - Celles du secteur de la construction, - Les entreprises dont la moyenne d’âge des équipes est supérieure à 45 ans, - Celles dont le chef d’entreprise n’éprouve aucun intérêt pour les TIC et pour lesquelles les TIC ne font pas partie de la stratégie. VI) Le « résultat innovation » de la région Il s’agit de l’output du système d’innovation, c’est-à-dire des résultats obtenus par l’économie régionale en termes d’innovation, tels que l’on peut mesurer par un faisceau d’indicateurs classiques (comme les brevets, publications scientifiques,…). Indice output innovation de La Réunion : 0,32 à titre indicatif Nombre de brevets déposés : moyenne de 10 brevets/an (1996 – 2008) Nombre de dessins et modèles déposés : moyenne de 57/an (1995 – 2008) Nombre de marques déposées : moyenne 214/an (2002-2008) VII) La dynamique de « l’innovation » 1. Taux de croissance prévu de la population Sur la période 2004-2030, l’Insee prévoit une croissance de la population réunionnaise de 35 % soit une estimation de projection de la population à 1 026 000 habitants. La Réunion a une population jeune et nombreuse ce qui représente un fort potentiel de développement et production de richesses. 111 2. Taux d’investissement par rapport au PIB PIB (1995-2004) – IDE 2005 La France métropolitaine reste le premier investisseur à La Réunion avec 80 % du stock d’Investissement Direct Extérieur (IDE). On constate un accroissement de la part européenne et un recul de celle de l’océan Indien. Avec 98 entreprises sur 206 et un stock de capital évalué à 400 millions d’euros, les services restent le secteur où les capitaux extérieurs sont les plus importants. En effet, dans un contexte de foncier rare, la dématérialisation d’une activité de services représente un atout considérable. Associée à une main d’œuvre des mieux qualifiées de la région, le secteur est le plus dynamique avec 200 nouveaux postes créés dans les services financiers, services des télécommunications et immobiliers. Taux d’investissement par rapport au PIB (FBCF) FBCF 7228 932115 1457967 0 310748 2 708 058 Agriculture Industrie Construction Commerce Services Total PIB ( Ressources )....12 060 729 FBCF/PIB.................0,22 Année 2005 - en milliers d’Euros - Prix courants Source : COMPTE ECONOMIQUE DEFINITIF 3. Taux de croissance annuel moyen du ratio RD/PIB On compte en 2007, environ 15 millions d’euros de budget de la recherche publique, tous secteurs et organismes confondus. PIB en 2007 : 12,88 milliards d’euros. Estimation du budget du Conseil Régional pour la R&D : 13,2 millions €/an en moyenne de 2002 à 2006. Budget université en 2008 : 35,5 M€ Budget annuel CIRAD environ 14 M€ (50 % apportés par Cirad (dont l’Etat), 30 % région et 20 % UE) Budget IRD : 1,1 M€ hors salaires Budget IFREMER : environ 700 K€ Le budget annuel du BRGM (Réunion et Mayotte) est de l’ordre de 2 M€. 4. Taux de croissance annuel moyen de la part des RHST dans la population active 600 Industrie aérospatiale 500 produits pharmaceutiques 400 ordinateurs et machine de bureau 300 200 100 0 Effectifs au 31/12/03 Effectifs au 31/12/07 Source Clap 2003 - 2007 Champ : Niveau établissement 112 matériel de radio, télévision et télécommunication instruments scientifiques, médicaux, optiques et horlogerie Total 35 % de la population a moins de 20 ans et on compte un potentiel de ressources à haut niveau de qualification 15 000 personnes/an. 7000 nouveaux entrants sur le marché de l’emploi/an. 10. Nombre d’entreprises créées dans les secteurs technologiquement innovant Nombre créations d’entreprises de haute technologie.......................................... 10 Nombre créations d’entreprises de moyenne haute technologie......................... 21 Total HT MHT............................................................................................................. 31 Total entreprises créées en 2008............................................................................... 6155 Champ : entreprises appartenant aux secteurs de moyenne haute et de haute technologie Source : Sirene 2008 Synthèse des composantes globales Atouts La jeunesse et la croissance de la population (une transition démographique inachevée avec une progression de 800 000 à 1 million d’habitants de 2009 à 2030) ; La vitalité des entreprises avec une croissance du PIB de 5 % en moyenne ces dernières années (hors crise) ; Une relativement bonne productivité (supérieure à la moyenne européenne) ; Faiblesses Le taux de chômage trois fois supérieur au taux national (24,2 % contre 8,1 % en 2007); il est particulièrement fort chez les jeunes : 49,1 % de chômage chez les moins de 25 ans ; Le niveau du nombre de RMIstes (67 000) et de la population vivant en dessous du seuil national de pauvreté (52 %) ; Un nombre élevé d’illettrés (100 000) ; Bon taux d’investissement notamment pour le domaine BTP ; Le taux d’emploi éloigné du niveau national et européen ; Une recherche publique qui constitue l’essentiel de la capacité de recherche du territoire ; Le PIB par habitant en 2005, très inférieur à la moyenne française et à celle européenne ; Un bon taux de diffusion d’internet dans la population et les entreprises Le tissu économique composé à 64 % d’établissements unipersonnels (peu d’industries) ; Un secteur tertiaire qui représente aujourd’hui 80 % de la population active employée ; Les emplois liés à des activités de haute technologie relativement faibles ; Existence de structures de transfert, diffusion et d’appui de l’innovation ; Un grand nombre de Réunionnais avec un faible niveau de qualification face à une élite locale très qualifiée ; L’existence et la structuration de pôles d’excellence qui favorisent les échanges recherche-entreprises ; Une recherche privée peu développée sauf pour des branches structurées (la canne à sucre par exemple ou la filière bois menuiserie dans le domaine de l’artisanat) ; Une conscience forte et partagée de la nécessité de continuer à se positionner sur une dynamique d’innovation et de travailler en réseau. « Le fossé numérique » entre les ménages selon la catégorie socioprofessionnelle et l’âge du chef de famille encore considérable. 113 114 glossaire 115 AEP Alimentation en Eau Potable ANR Agence Nationale de la Recherche APE Accords de Partenariat Economique CA Chambre de l’Agriculture CCIR Chambre de Commerce et de l’Industrie de La Réunion CDT Centre de Diffusion Technologique CERF Centre d’Essai, de Recherche et de Formation CESR Conseil Economique et Social Régional CIADT Comité interministériel pour l’aménagement et le développement du territoire CIFRE Conventions Industrielles de Formation par la Recherche CIR Crédit d’Impôt Recherche CIRAD Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CMA Chambre de Métiers et de l’Artisanat COI Commission de l’océan Indien CRI Comité Régional pour l’Innovation CRT Centre de Ressources Technologiques CRITT Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie CTOI Commission des Thons de l’océan Indien CYROI Cyclotron Réunion océan Indien DAS Domaines d’Activité Stratégique ECODOM Label pour la promotion des constructions bioclimatiques, économes en énergie et productrices d’eau chaude solaire ESIDAI Ecole Supérieure d’Ingénieurs en Développement Agroalimentaire Intégré ETMO Energie Thermique des Mers et Océans FED Fonds Européen de Développement FUI Fonds Unique Interministériel GERRI Grenelle de l’Environnement à La Réunion - Réussir l’Innovation ou Green Energy Revolution - Reunion Island GIP Groupement d’Intérêt Public GIS Groupement d’Intérêt Scientifique GT Groupe de travail HPE - HQE Haute Performance Energétique - Haute Qualité Environnementale IAE Institut d’Administration des Entreprises IFREMER Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer IRD Institut de Recherche pour le Développement IRTS Institut Régional du Travail Social IUT Institut Universitaire Technologique MDE Maîtrise de l’Energie MRST Maison Régionale des Sciences et de la Technologie OMC Organisation Mondiale du Commerce PAC Politique Agricole Commune PACA Région Provence Alpes Côte d’Azur Pays ACP Pays de l’Afrique, Caraïbes et du Pacifique PERENE Performance Energétique des Bâtiments - référentiel technique PIB Produit intérieur Brut 115 116 PIR Pôle d’Intérêt Régional POE Programme Opérationnel Européen PR2D Plan Réunionnais de Développement Durable PRERURE Plan Régional des Energies Renouvelables et d’Utilisation Rationnelle de l’Energie R&D Recherche et Développement RDT Réseau de Développement Technologique RETIS Réseau constitué de France Technopoles Entreprises Innovation (FTEI) et France incubation RMI Revenu Minimum d’Insertion RUP Région Ultra-Périphérique SAR Schéma d’Aménagement Régional SDADD Schéma Départemental d’Aménagement et de Développement Durable SDAT Schéma de Développement et d’Aménagement Touristique SRI Stratégie Régionale d’Innovation TIC Technologie de l’Information et de la Communication UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ZOI Zone océan Indien 117 118